Comme les efforts intérieurs sont définis pour chaque surface coupant le milieu (on parle d'ailleurs
également d'efforts surfaciques), le tenseur est défini localement, en chaque point du solide. L'état
de contrainte du solide est donc représenté par un champ tensoriel. On parle aussi de ce fait de
champ de contrainte.
Dans le cadre de l'élasticité linéaire, le champ de contrainte est relié au champ de déformation par
la loi de Hooke généralisée, c'est-à-dire que l'on peut écrire l'équation
tensorielle σ = εE où σdésigne le tenseur des contraintes, ε le tenseur des
déformations et E le tenseur des constantes élastiques.
Dans le cadre de la géologie structurale et de la tectonique, on parle fréquemment de tenseur des
paléo-contraintes. Il représente la partie anisotrope du tenseur des contraintes, responsable des
déformations comme les plis, les failles ou les schistosités. La valeur absolue des termes de la
matrice n'est pas accessible, mais il est possible de retrouver l'orientation du triaxe principal, ainsi
que le rapport d'intensité entre ces trois axes.
Dans certains cas, il est possible de visualiser ces contraintes par la méthode
de photoélasticimétrie.
Sommaire
Construction du tenseur
Conventions de signe
Symétrie du tenseur des contraintes
Contrainte moyenne et pression isostatique
Principe de la coupure
Calcul des vecteurs-contrainte
Contraintes principales
Invariants du tenseur des contraintes
Déviateur
Contrainte équivalente
Triaxialité des contraintes
Linéarisation des contraintes
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Construction du tenseur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 1/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Dans le cas de certaines sollicitations simples (traction ou compression uniaxiale, flexion, torsion),
la contrainte peut être représentée par un simple nombre (scalaire). Dans le cas général, on peut
définir une contrainte équivalente (ou effective) qui est aussi un scalaire, mais qui ne définit que
très incomplètement l'état de contrainte. Pour le décrire complétement il faut utiliser
un tenseurd'ordre 2 ou, dans un référentiel donné, une matrice 3×3.
Prenons une base et un point M de la pièce. Considérons un cube de matière autour
de M, d'arête infinitésimale dx = a, et dont les arêtes sont parallèles aux axes du repère.
Nous ne considérons que les faces numérotées positivement. Numérotation des faces du cube.
En effet si l'on considère que le milieu reste globalement au
repos (ou non accéléré), les forces sur des faces opposées sont
elles aussi opposées (dans la limite des très petits volumes).
La surface de chaque facette étant a2, on peut définir neuf composantes σij homogènes à des
contraintes :
T est un tenseur d'ordre 2, à 3 lignes et 3 colonnes. Il est défini localement pour un point M donné.
En mécanique, on n'utilise pas toujours la notation généralisée pour la base. Si l'on note la
base , les composantes du tenseur se notent alors :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 2/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Les termes hors diagonale correspondant à du cisaillement, on les note souvent τij, les composantes
du tenseur se notent alors :
Conventions de signe
L'exposé ci-dessus est le plus naturel en termes de construction mathématique. On remarque que
les contraintes normales (les éléments diagonaux du tenseur) sont positives quand le cube
considéré subit une extension, et négatives quand il subit une compression. Ce choix est
généralement adopté dans les articles et ouvrages de mécanique des milieux continus.
La convention de signe n'est pas toujours indiquée dans les textes, mais il est facile de voir laquelle
a été adoptée à partir des commentaires du texte, notamment quand il est question de pression.
Du fait de cette symétrie, on peut écrire le tenseur comme un vecteur, selon la notation de Voigt :
en définissant
σ1 = σ11, σ2 = σ22, σ3 = σ33 ;
σ4 = σ23 = σ32, σ5 = σ13 = σ31, σ6 = σ12 = σ21 ;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 3/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Ceci facilite l'écriture de la loi de Hooke généralisée. On voit aussi que l'espace des contraintes est
un espace vectoriel à six dimensions.
Sa valeur ne dépend pas du repère {x, y, z} utilisé (la trace est un invariant du tenseur).
;
La pression isostatique est une généralisation de la notion de pression hydrostatique dans les
liquides. En sciences de la Terre, on parle de pression lithostatique (avec souvent la convention des
contraintes normales positives en compression).
Principe de la coupure
Une manière simple de déterminer le tenseur des contraintes consiste à employer le « principe de
la coupure ». Il s'agit d'une opération de pensée dans laquelle on scie l'objet selon un plan donné.
Lorsqu'il y a des symétries évidentes à un problème, le choix de plans de coupe judicieux permet de
déterminer de manière simple le tenseur des contraintes. C'est ainsi que l'on peut déterminer que
dans le cas de la torsion d'un tube, on a un cisaillement pur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 4/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Contraintes principales
Puisque le tenseur des contraintes est une matrice symétrique réelle, il existe (au moins) une base
orthonormée de l'espace dans laquelle le tenseur des contraintes est une matrice diagonale :
Les valeurs σ1, σ2 et σ3 sont appelées contraintes principales (il ne faut pas les confondre avec les
contraintes en notation de Voigt).
où σI, σII et σIII sont les contraintes principales et un repère principal, c'est-à-dire un
repère dans lequel la représentation matricielle du tenseur est diagonale.
;
;
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 5/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Déviateur
Le tenseur des contraintes peut se décomposer en une somme de deux tenseurs :
le déviateur (sij )et la pression isostatique p ⋅ (δij ) :
Le déviateur a les mêmes directions principales que le tenseur des contraintes, on a alors dans ce
repère :
;
;
.
;
;
Ces invariants sont utiles pour définir le domaine élastique et la contrainte de comparaison.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 6/7
13/11/2021 18:46 Tenseur des contraintes — Wikipédia
Contrainte équivalente
Il est souvent utile de synthétiser le tenseur des contraintes par un scalaire, appelé « contrainte
équivalente », σe :
On peut ensuite comparer cette valeur avec les paramètres du matériau établis par l'essai de
traction uniaxial, et notamment la limite d'élasticité Re et la résistance à la traction Rm. Les deux
contraintes équivalentes les plus utilisées sont celles de Tresca et de von Mises.
Cette approche est toutefois insuffisante dans les cas d'endommagement complexe, comme
la fatigue pour des contraintes triaxiales.
cisaillement pur :
traction uniaxiale :
équi-bitraction :
compression uniaxiale :
pression hydrostatique :
Pour cela, on définit une ligne perpendiculaire à la surface libre, désignée ci-dessous comme l'axe x,
et dont la longueur L est l'épaisseur de la paroi :
contrainte de membrane :
contrainte de flexion :
où σ est une composante du tenseur des contraintes. On linéarise ainsi chaque composante du
tenseur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tenseur_des_contraintes 7/7