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Pourquoi ce cours en semestre 3 de

licence Economie/Gestion?
• Car la connaissance du droit fait partie de la
culture du citoyen d’aujourd’hui
• Le professionnel que vous allez être ne peut faire
abstraction de l’univers juridique: le gérant, le
comptable, l’économiste ….
• C’est une initiation à la matière qu’est le DROIT
afin de comprendre son intérêt et sa cohérence
• Initiation à la science juridique = notions de base
• Qu’est-ce que le droit ? A quoi sert-il ? Comment
est-il élaboré ? Comment le faire respecter ?
Pourquoi ? etc
Le plan du cours

NOTIONS INTRODUCTIVES FONDAMENTALES

Première partie : LE DROIT OBJECTIF

Deuxième partie : LES DROITS SUBJECTIFS


I. NOTIONS INTRODUCTIVES
FONDAMENTALES
1) Définition et finalités du droit:

• C’est l’ensemble des règles de droit qui


régissent les rapports entre les personnes
qu’elles soient physiques (particuliers ) ou
morales (entreprises, associations etc)
I. NOTIONS INTRODUCTIVES
FONDAMENTALES
Le concept de droit recouvre plusieurs sens :

Le droit objectif

et

les droits subjectifs


I. NOTIONS INTRODUCTIVES
FONDAMENTALES
Le droit objectif

est un ensemble de règles édictées et


sanctionnées régissant les rapports entre les
personnes;
I. NOTIONS INTRODUCTIVES
FONDAMENTALES
Les droits subjectifs

Ce sont les prérogatives conférées a un individu


par le droit objectif.
Première partie : le droit objectif
Chapitre 1 : La règle de droit

Chapitre 2 : Les sources de la règle de droit

Chapitre 3 : Pluralité des disciplines de droit


Chapitre 1 : La règle de droit

Section 1 : Les caractères de la règle de droit

Section 2 : La norme juridique et les normes


voisines
Section1: Les caractères de la règle de
droit

Générale Impersonnelle Obligatoire

Permanente Coercitive
A- La règle de droit est générale et
impersonnelle
 La règle de droit est rédigée en termes abstraits. Elle
ne s'applique pas à telle ou telle personne
nommément désignée, mais à toutes les personnes
sans distinction, ou à une catégorie de personnes
déterminée.
 La généralité de la règle est théoriquement une
garantie contre toute discrimination personnelle. Mais
la vraie protection contre la discrimination est le
principe d'égalité.
 L’article 6 de la constitution proclame le principe
d'égalité devant la loi et les emplois publics et devant
l'impôt.
B- La règle de droit est de finalité
sociale
 La règle juridique assure l'organisation de la vie sociale dans le sens
de la justice.
 Elle est donc un phénomène social qui a un caractère normatif.
Mais elle n'est pas la seule règle qui peut exister dans cette société.
 Le droit a pour ambition de régler les relations extérieures des
hommes entre eux pour y faire régner une certaine paix sociale : on
dit qu'il a une finalité sociale.
 Le droit suppose la présence de l'autre parce que comme le
confirment les juristes : il n'y a pas de Droit sans société et il n'y a
pas de société sans Droit.
 En d'autres termes, la nécessité du droit ne se conçoit que lorsqu'il
y'a un groupement d'êtres humains. Or, l'homme, cet être sociable
(Aristote) s'incline à vivre en société.
C- La règle de droit est obligatoire
 La règle droit est obligatoire pour tous ceux à qui elle
s'applique. le respect serait laissé à la discrétion de
chacun des membres de la société
 La règle de droit peut imposer des obligations plus ou
moins nombreuses, plus ou moins strictes. Ainsi, le
contribuable a le devoir de payer ses impôts à
l'échéance; sinon il est passible d'une amende
 La règle peut laisser une certaine liberté d'action. En
matière de contrats certaines règles sont impératives :
toute clause contraire est nulle. D'autres règles sont
supplétives : les clauses contraires sont autorisées
D- La règle de droit est permanente
 La règles de droit ne peut prétendre à l'éternité.
Elle a un commencement et une fin.
 Ce qu'on appelle permanence de la règle n'est
rien d'autre que l'applicabilité constante de la
règle pendant son existence.
 La règle s'applique chaque fois que les conditions
qu'elle prévoit sont remplies. Peu importe que
son application effective soit plus ou moins
fréquente.
 Ainsi les règles relatives aux élections législatives
au Maroc ne s'appliquent que tous les cinq ans.
E- La règle de droit est coercitive
 Le droit est assorti de sanction. Il a un caractère coercitif, il est
sanctionné par l'Etat. Pour obtenir le respect du droit, des
contraintes et des sanctions sont prévues.
 Cette sanction a des modalités diverses car elle peut être plus ou
moins énergique. Il s'agira par exemple d'une sanction immédiate :
cas du voyageur sans billet qui ne peut monter dans le train.
 Il peut s'agir d'une possibilité d'une condamnation et d'une saisie
pour assurer l'exécution de cette condamnation : celui qui ne paye
pas sa dette peut être condamné à la payer, et s'il n'exécute pas,
verra ses biens saisis et vendus, pour payer le prix de vente.
 Les sanctions de la règle de droit sont en principe confiées à la
puissance publique. Elle seule peut recourir à la force pour faire
respecter le droit.
Section 2 : La distinction entre la
norme juridique et les autres normes

A- La norme juridique et la norme morale

B- La norme juridique et la norme religieuse


A- La norme juridique et la norme
morale
 La morale est considérée comme l'ensemble des
règles qui régissent les valeurs de la société.
 Les rapports entre la morale et le droit sont
dominés par deux considérations : une relation
de convergence et une relation de divergence.
 La distinction entre la règle de droit et la morale
apparait aussi bien au niveau du contenu et de la
finalité que sur le plan de la forme et de la nature
des sanctions.
A- La norme juridique et la norme
morale
La divergence peut être révélée à plusieurs niveaux :
 Divergence au niveau du contenu
 En premier lieu, la règle de droit est indifférente aux
préoccupations de la morale.
 Divergence au niveau du domaine
 Le domaine de la morale est plus vaste que celui de la règle
de droit. Ainsi la morale réprime toutes les formes de
mensonge, alors que le Droit ne sanctionne que certaines
formes. De même, la morale nous enseigne aussi qu'il faut
aider le proche se trouvant dans la peine ou le besoin;
pourtant, le Droit n'institue pas une obligation
juridiquement sanctionnée pour aider les pauvres.
A- La norme juridique et la norme
morale
 Divergence au niveau des sources
 La règle morale est une production de "la conscience collective
sécrétée par le groupe social". Ces valeurs peuvent changer d'une
société à une autre et à l'intérieure d'une société , d'un groupe à un
autre. L'espace géographique dans lequel se déploie la morale n'est
pas étanche.
 En revanche, la règle de droit trouve sa source dans la puissance
publique, l'Etat, qui préside à son élaboration et veille à son
application.
 La règle de droit couvre sous certaines exceptions tout le territoire
étatique (compétence territoriale) et s'applique de manière
homogène à tous les nationaux et résidents étrangers
(compétences personnelles).
A- La norme juridique et la norme
morale
 Divergence au niveau de la forme
 La règle morale est une règle essentiellement orale. En
revanche, la règle de droit est une règle écrite
formulée dans un texte écrit.
 On trouve ainsi une multitude de codes, notamment le
code de commerce, le code pénal, le code de la famille,
etc.
 Par ailleurs, la règle de droit est une règle
systématique, structurée (ex : texte de constitution, de
loi, de règlement, etc. L'ensemble est supposé être
cohérent, caractérisé aussi par une procédure et un
langage particulier.
A- La norme juridique et la norme
morale
 Divergence au niveau de la sanction
 Les violations des règles morales sont sanctionnées au
niveau interne, dans la conscience de l'individu dans
son milieu socioculturel. Cependant, les sanctions
morales peuvent avoir une origine externe. Il s'agit des
instances informelles (le groupe social, la famille, les
amis,…). Ces sanctions peuvent être soit une reproche
amicale soit carrément l'exclusion totale du groupe.
 Par contre, la sanction en droit est dictée par une
autorité externe instituée (autorité étatique, magistrat)
LA COMPARAISON REGLE DE
DROIT/MORALE
LA COMPARAISON REGLE DE DROIT/MORALE
Critères de Contenus de la comparaison
comparaison
Sources - La règle de droit puise sa source dans l’autorité qui s’est
vue reconnaître le pouvoir de légiférer.
- La règle de morale résulte de la révélation divine ou de la
conscience individuelle ou collective.
Contenus des règles - La règle de morale précise ce qu’il convient de faire ou de
ne pas faire et ceci en référence à une visée fondamentale
de l’homme. Elle définit un idéal de conduite tant vis-à-vis
d’autrui que de soi-même.
- La règle de droit est nettement moins exigeante. Elle
assure l’ordre et la paix et ne se soucie pas de la perfection.
Sanctions - La violation de la règle de morale reçoit une sanction
intérieure, celle de la conscience.
- La violation de la règle de droit est externe. Elle est
infligée par l’autorité contraignante exercée par les pouvoirs
publics.
B- La norme juridique et la norme
religieuse
Le droit et la religion constituent théoriquement
deux disciplines sociales et humaines qui
devaient demeurer parfaitement distinctes : " le
Droit règle les rapports humains sur terre tandis
que la religion s'occupe des relations entre les
hommes et la divinité".
Dans la pratique cependant, il existe des liens
entre le Droit et la religion. Ces rapports varient
entre dissolution du droit dans la religion,
séparation radicale ou démarche intermédiaire.
B- La norme juridique et la norme
religieuse
En droit marocain, le droit musulman ou la Charia
compte parmi les règles importantes du système
juridique à côté des principes généraux mis en
œuvre à la lumière de l'évolution sociale.
La législation marocaine affirme les principes
fondamentaux de la loi islamique dans le code de
la famille régissant le statut familial et
successoral. Elle reprend aussi plusieurs
dispositions du droit musulman en droit civil,
droit foncier et droit pénal.
B- La norme juridique et la norme
religieuse
 Dans la pratique, la possibilité d'adaptation de la
législation d'inspiration musulmane aux besoins de la
société est admise.
 L’attachement du Maroc à l’Islam est affirmé, par la
Constitution. Celle-ci, après avoir précisé, dans son
préambule, que le Royaume du Maroc, est un État
musulman, énonce, dans son article 3, que « l’islam est
religion de l’État».
 Certes, depuis l’indépendance, le législateur marocain
s’est employé à adapter la loi islamique aux nouveaux
besoins résultant de la vie moderne. Cependant, cela
ne signifie pas l’abandon du droit musulman.
B- La norme juridique et la norme
religieuse
 L'emprunte du droit musulman sur le droit de la famille
 Dans plusieurs situations, la règle religieuse peut se
confondre avec la règle de droit notamment lorsque l'Etat
n'est pas laïc.
 L'inspiration du droit marocain par les commandements de
l'islam, notamment le rite malékite, est indéniable. Ex :
l’article 400 du code de la famille dispose : " pour tout ce
qui n’a pas été expressément énoncé dans le présent Code,
il y a lieu de se référer aux prescriptions du Rite Malékite
et/ou aux conclusions de l’effort jurisprudentiel (Ijtihad). "
B- La norme juridique et la norme
religieuse
 L'emprunte du droit musulman sur le droit civil
 De nombreuses dispositions du code des obligations et
contrats se sont inspirées de l’islam. Parmi ces
dispositions, il y’a lieu de citer les articles 484 et 870.
 Aux termes de l’article 484 « est nulle entre musulmans
la vente de choses déclarées impures par la loi
religieuse ». Et selon l’article 870 « entre musulmans la
stipulation d’intérêt est nulle et annule le contrat ».
B- La norme juridique et la norme
religieuse
 L'emprunte du droit musulman sur le droit pénal
 Certaines dispositions du code pénal sont
manifestement influencées par le droit musulman.
L’article 222 du code pénal prévoit : "celui qui,
notoirement connu pour son appartenance à la religion
musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un
lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif
admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement
d'un à six mois".
Chapitre 2 : Les sources de la règle de
droit

Section1 : Les sources nationales

Section 2 : Les sources internationales


Section 1 : Les sources nationales
A- La constitution
B- La loi et le règlement
C- La coutume
D- La doctrine
E- La jurisprudence
A- La constitution
- Principe de la hiérarchie des normes
- La suprématie de la constitution

La constitution

La loi

Le règlement
A- La constitution
- Définition de la constitution :
- C’est le statut de l’Etat, c’est son état civil.
- C’est l’ensemble des règles écrites relatives à
l’exercice du pouvoir politique de l’Etat. Elle
désigne les organes (exécutif, législatif et
judiciaire) ainsi que leur statut, leurs fonctions
et les rapports entre les différents acteurs de
la constitution.
A- La constitution
 La constitution peut être adoptée selon des
modalités diverses ( parlement, peuple ou
combinaison des deux ).
 Elle peut être aussi révisée et amendée dans
les mêmes conditions qu’elle a elle-même
prévu.
B- La loi et le règlement
 Le domaine de la loi relève de la compétence
du parlement selon l’article 70 et s de la
constitution (pouvoir législatif).

 Le domaine du règlement relève de la


compétence du gouvernement selon l’article
67 et s de la constitution (pouvoir exécutif)
B- La loi et le règlement
a- Les procédures d’adoption des lois :
 Proposition, discussion et vote de la loi
L’initiative des lois appartient au chef du
gouvernement et aux membres du parlement (art
78 de la constitution).
Tout projet ou proposition de loi est examiné
successivement par les deux chambres du
parlement (chambre des représentants et
chambre des conseillers) pour parvenir à
l’adoption d’un texte identique (art 84 de la
constitution).
B- La loi et le règlement
 Promulgation et publication de la loi
Après le vote, le texte de loi est promulgué par le
Roi et publié au Bulletin officiel.
La publication est destinée à porter le texte à la
connaissance du public. En effet, la loi est en
principe exécutoire dès sa publication, et ne
devient obligatoire pour les particuliers qu’après
sa publication.
Après la publication, «nul n’est sensé ignorer la loi».
B- La loi et le règlement
 L’entrée en vigueur de la loi
La date d’entée en vigueur de la loi résulte de sa
publication au Bulletin officiel. Parfois il y a des
décrets d’applications qui sortent en même
temps avec la loi et qui précisent la date de son
entrée en vigueur.
Dès que la loi est publiée, elle bénéficie
normalement d’une force obligatoire. C’est à dire
qu’elle doit être appliquée et doit être respectée.
B- La loi et le règlement
b) L’application de la loi dans le temps
- C’est le principe de non rétroactivité de la loi.
- Ce principe signifie que la loi en vigueur ne s’applique
pas à des actes juridiques ou des faits qui ont été
consommés sous l’empire de la loi précédente, c’est-à-
dire avant que la loi postérieure ne bénéficie de la
force obligatoire.
- Cette question de l’application de la loi dans le temps
survient lorsqu’une loi en vigueur est abrogée par une
loi nouvelle. Dans cette situation, il importe de
déterminer l’application dans le temps des deux lois
successives.
B- La loi et le règlement
c) L’application de la loi dans l’espace
- C’est le principe de la territorialité des lois et le
principe de la personnalité des lois.
- L’espace s’entend comme territoire plus ou moins
étendu dans le cadre duquel un ensemble de règle est
destiné à s’appliquer.
- L’application de la loi dans l’espace est réconfortée par
l’idée de souveraineté qui confère à l’Etat la
compétence exclusive d’édicter ses lois et règlements
d’une part à l’égard de toutes personnes et activités se
déroulant sur son territoire, d’autre part à l’égard de
ses nationaux où ils se trouvent.
B- La loi et le règlement
* Le règlement:
Le champ du pouvoir réglementaire est fondé sur
l’article 72 de la constitution qui énonce que les
matières autres que celles qui sont du domaine
de la loi appartiennent au règlement.

Selon les dispositions de cet article, le règlement


couvre un champ non limitatif qui serait de ce
fait, un domaine vaste. Il émane exclusivement
du pouvoir exécutif (Roi et gouvernement).
B- La loi et le règlement
- Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif .
Sous l’autorité du chef du gouvernement, le
gouvernement met en œuvre son programme
gouvernemental, assure l’exécution des lois,
dispose de l’administration et supervise les
établissements et entreprises publics et en assure
la tutelle (art 89 de la constitution).

- Le chef du gouvernement exerce le pouvoir


réglementaire et peut déléguer certains de ses
pouvoirs aux ministres (art 90 de la constitution).
C- La coutume
* Définition :
la coutume apparait comme une pratique de la
vie juridique qui présente un caractère
habituel et qui, de ce fait, tend à se poser en
règle de droit. La coutume suppose la réunion
d’un élément matériel et d’un élément
psychologique.
C- La coutume
* l’élément matériel :

Les critères classiques de la coutume dans son


élément matériel sont: usage ancien,
constant, notoire et général.
C- La coutume
L’usage doit être :
- ancien, c’est-à-dire résulter d’un grand nombre d’actes
semblables;
- constant: ce qui signifie que les comportements doivent
avoir été relativement semblables.
- notoire: c’est-à-dire connu du groupe de personnes
concernées et
- général: c’est-à-dire s’appliquer à l’ensemble du groupe
de personnes.
L’usage doit être un comportement suivi de manière
habituelle.
C- La coutume
• L’élément psychologique:

Il ya une véritable conviction du groupe d’agir


en vertu d’une règle obligatoire.
L’usage est perçu comme un comportement
obligatoire par l’opinion commune.
Il est perçu comme étant une règle de droit et
devient ainsi règle de droit.
C- La coutume
* La fonction principale de la coutume:
est d’adapter parfaitement le droit à la
conviction sociale, ce qui permet une meilleur
effectivité du droit, et surtout d’adapter
rapidement et spontanément le droit aux
besoins économiques et sociaux d‘un groupe
déterminé (profession, commerce).
C- La coutume
* Exemple des adages coutumiers:
- l’accessoire suit le principal,
- l’intention de s’associer (affectio societatis),
- pas de peine sans loi,...
Ces adages ne sont inscrits nulle part mais ils sont
reconnus par la jurisprudence et ont valeur de
droit.
* Exemples de coutumes appliquées par le juge:
- la dote de l’épouse.
C- La coutume
* Comparaison entre la loi et la coutume :

- La coutume émane directement de la nation


sans passer par ses représentants.
- La coutume s’oppose à la loi par sa formation
lente et non délibérée.
- La coutume n’est pas écrite et le juge doit la
connaitre et l’appliquer.
D- La doctrine
* Définition :
c’est l’ensemble des opinions et thèses émises par les
auteurs ainsi que les travaux écrits consacrés à l’étude
du droit.
les avis des spécialistes ont souvent exercé une
influence directe sur l’évolution du droit, parce qu’on
leur attribua force de loi.
La doctrine recouvre les œuvres les plus diverses qui
sont élaborées principalement par des universitaires (
professeur de droit ou d’économie) et par des
praticiens ( avocats, magistrats, notaires,…).
D- La doctrine
* Les modes d’expression de la doctrine (types d’écrits) :
1- Les ouvrages généraux consacrés à une branche du
droit ( droit civil, droit commercial, droit pénal,…). Il ya
aussi les traités, les manuels et les précis.
2- Les ouvrages spécialisés portant sur des thèmes limités
( thèses de doctorat).
3- Les écrits ponctuels qui prennent la forme d’articles,
d’études consacrés à un thème précis, le plus souvent
d’actualité juridique ou jurisprudentielle (commentaire
d’une loi une d’une jurisprudence).
D- La doctrine
* Les fonctions de la doctrine :
1- la doctrine s’emploie à révéler les ambigüités, à
en expliquer les règle et à les critiquer.
2- Les juristes ne doivent pas se contenter d’étudier
et de commenter la loi, Ils ont le devoir d’en
rechercher les défauts, de montrer au législateur
la faille de la règle de droit pour qu’il intervienne
pour la modifier.
3- La doctrine est une force de proposition. Le
juriste doit proposer des règles meilleures, plus
adaptées aux besoins sociaux et économiques.
D- La doctrine
* Les fonctions de la doctrine :

4- La doctrine participe à la création de la règle


de droit et le législateur est influencé par la
doctrine (les projets et propositions de lois
faits par les juristes et les praticiens + les juges
aussi se réfèrent à la doctrine lorsqu’ils sont
chargés d’appliquer une règle de droit obscure
et peuvent modifier leur jurisprudence).
E- La jurisprudence
* Définition :
 Dans un sens large, la jurisprudence désigne
l’ensemble des décisions rendues par les
juges.
 Dans un sens étroit, elle correspond au
phénomène créateur de droit, c’est-à-dire
l’interprétation d’une règle de droit définie,
telle qu’elle est admise par les juges.
E- La jurisprudence
 Le pouvoir judiciaire a pour mission d’appliquer la loi. Or, la
loi n’a pas toujours précisément prévu le cas soumis au
juge. Soit :
 parce que le législateur n’y avait pas pensé,
 parce qu’il s’agit d’un problème nouveau que personne
n’avait envisagé (crimes informatiques).
 De plus, le contenu de la loi n’est pas toujours clair.

 Pour toutes ces raisons, le juge doit interpréter la loi.


E- La jurisprudence
* Les méthodes d’interprétation

 Pour remplir sa mission, la jurisprudence a


besoin d’une méthode d’interprétation. Ces
méthodes sont nombreuses selon les cas de
figure. On trouve alors la méthode exégétique
et les méthodes modernes.
E- La jurisprudence
A- La méthode exégétique:
- Elle repose sur le culte de la loi. Il s’agit d’interpréter le
texte en se demandant quelle a été la volonté du
législateur.
- Elle se base sur un rattachement au texte.
Le rôle du juge exégète consiste à:
- préciser le sens que le législateur a voulu attribuer au
texte de la loi;
- se référer aux travaux préparatoires, aux rapports et
aux débats parlementaires pour trouver les motifs de la
loi et pour déceler la volonté du législateur.
E- La jurisprudence
B- les méthodes modernes:

1- La méthode téléologique (finalité du texte)


 Elle repose sur la recherche de la finalité de la
règle ou de son but social.
Elle conduit, en cas de conflit entre la lettre et
l’esprit d’une règle, à faire prévaloir l’esprit de
la règle de droi sur le texte de la règle de droit.
E- La jurisprudence
B- les méthodes modernes:

2- La méthode historique (ou évolutive)


 Elle consiste à reconnaitre à l’interprète -c’est-à-
dire le juge -le droit d’adapter le texte de la règle
de droit aux nécessités sociales de son époque. Il
doit rechercher ce que serait la pensée des
auteurs de lois s’ils devaient légiférer aujourd’hui
(en cas d’un texte très ancien qui réglemente des
situations nouvelles). (ex : DOC et la loi sur les
données électroniques).
E- La jurisprudence
B- les méthodes modernes:

3- La méthode de la libre recherche scientifique:


 Lorsque la règle de droit ne prévoit pas de
solution au problème posé, le juge passe de
l’interprétation à la libre recherche scientifique. Il
doit élaborer une solution, comme s’il avait à
faire œuvre de législateur, en prenant en
considération les données historiques, utilitaires,
sentimentales et sociales.
E- La jurisprudence
 En principe :
 Le juge a l’obligation d’appliquer la loi et de
trancher le litige qui lui est soumis.

Le principe de séparation des pouvoirs interdit


au pouvoir judiciaire de s’immiscer dans les
domaines législatif et exécutif.
E- La jurisprudence
 Les effets de la jurisprudence sur la règle de droit :

 Le juge confronté à une règle de droit obscure, va se


référer à la motivation des décisions de ses collègues.
 Peu à peu, à force de décisions répétées dans le même
sens, une jurisprudence va se créer, une règle va
s’imposer entant que norme juridique et il n’y aura
aucune raison de ne pas adopter la même solution
dans le même litige
 En conséquence, rien n’empêche le législateur
d’intégrer la règle qui découle de cette jurisprudence
dans la législation future.
Section 2 : Les sources internationales
Introduction (voir h)
A- Les conventions internationales (v h)

B- Les coutumes internationales (v h)

C- Les principes généraux de droit (v h)


A- Les conventions internationales

1- Définition :
 La convention internationale ou le traité international
peut être défini au sens large comme un accord de
volonté entre deux ou plusieurs sujets de Droit
international qui produit des effets de droit et régi par
le droit international.
 La Convention de Vienne de 1969 définit le traité
comme étant « un accord international conclu par écrit
entre Etats et régi par le droit international ».
 Si la convention est conclue entre deux Etats, elle est
appelée bilatérale. Si elle est conclue entre plusieurs
Etats, elle devient multilatérale.
A- Les conventions internationales
2- Effets :
La convention produit des effets entre les parties
contractantes (Etats) en vertu du principe de
l’effet relatif des traités et contrats.
 La convention formellement et solennellement
conclue revêt une force juridique obligatoire et
les parties contractantes ( les Etats) sont tenues
de respecter ses dispositions.
A- Les conventions internationales
3- Problème :
 Au regard du problème général des sources
du droit, les rapports du traité et de la loi
interne soulèvent une importante question :
en cas de conflit entre la législation
internationale et la législation nationale, faut-
il donner la préférence au traité sur la loi
interne?
A- Les conventions internationales
4- Réponse :
 Pour consolider davantage la position du Maroc sur la
scène internationale, le préambule de la constitution
du 29 juillet 2011 dispose que le Maroc s’engage à
« accorder aux conventions internationales dûment
ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la
constitution et des lois du Royaume, dans le respect de
son identité nationale immuable, et dès la publication
de ces conventions, la primauté sur le droit interne du
pays, et harmoniser en conséquence les dispositions
pertinentes de sa législation nationale ».
A- Les conventions internationales
5- Conditions :

 Pour que la convention internationale prime


la loi interne, l’Etat doit avoir obligatoirement
ratifié ladite convention et que la convention
internationale soit publiée et entrée en
vigueur selon les procédures appropriées.
B- Les coutumes internationales
1- Définition :
 Comme en droit interne, la coutume internationale se
définit comme une règle de droit non-écrite, qui se
forme progressivement et spontanément.
2- Similitude avec les coutumes nationales :
on retrouve aussi :
- l’élément matériel : une pratique constante et
uniforme et;
- l’élément psychologique : révèle le caractère
obligatoire de la règle coutumière et plus précisément
la conviction des Etats que la coutume en question
constitue une règle juridique qui doit être suivie.
B- Les coutumes internationales
3- Fondement:
 Le fondement des coutumes internationales
découle de l’article 38 du statut de la Cour
Internationale de Justice qui applique la coutume
internationale comme « preuve d’une pratique
générale, acceptée comme étant le droit ».
 La Juridiction internationale déduit que « les
Etats doivent … avoir le sentiment de se
conformer à ce qui équivaut à une obligation
juridique ».
B- Les coutumes internationales
4- Conclusion :
 Malgré le grand mouvement de codification, il
faut dire que la coutume est restée, dans l’ordre
international, une source essentielle du droit, une
source beaucoup plus présente et vivante que
dans le cadre des droits nationaux.
 Ex de coutumes internationales : sur le droit de
la mer, les relations diplomatiques et
consulaires).
C- les principes généraux du droit
1- Définition :
 Il s’agit, selon les termes de l’article 38 du statut de la
Cour Internationale de Justice « des principes généraux
de droit reconnus par les Nations civilisées ».
 C’est l’ensemble des principes politico-juridiques
gouvernant les relations internationales.
 En vertu de cette définition, les principes généraux
visent certains principes énoncés dans les traités qui
annoncent une certaine philosophie générale des
relations internationales.
C- les principes généraux du droit
1- Définition :

 Le juge international est appelé, non pas à


créer le droit, mais à appliquer les principes
généraux qui existent déjà.
 Il existe plusieurs catégories de principes
généraux du droit.
C- les principes généraux du droit
Les catégories de principes généraux de droit :
Il existe deux catégories :
1ère catégorie : les principes communs aux ordres
juridiques nationaux.
 Ces principes, admis par la plupart des systèmes
juridiques sont transposés dans l’ordre juridique
international.
 C’est le cas du respect des droits de la défense,
du caractère obligatoire des engagements ou de
l’obligation de réparer le dommage causé.
C- les principes généraux du droit
2ème catégorie : les principes généraux propres au
droit international
 C’est comme le respect de l’indépendance et de
la souveraineté des Etats, le règlement des
différends internationaux par les voies pacifiques,
la continuité de l’Etat ou la bonne foi dans les
relations internationales.
 Il est bien établi que la violation de l’un de ces
principes engage la responsabilité de l’Etat.
Chapitre 3 :PLURALITE DES
DISCIPLINES DE DROIT
Droit public Droit privé
OBJET Organisation et fonctionnement Relations des personnes
des pouvoirs publics. privées entre elles.
Relations des pouvoirs publics
avec les personnes privées.
BUT Satisfaction de l’intérêt général. Satisfaction des intérêts
privés.
CARACTÈRE Impératif. Souvent supplétif.
JURIDICTIONS Juridictions de l’ordre Juridictions de l’ordre
COMPÉTENTES administratif. judiciaire.
Chapitre 3 :PLURALITE DES
DISCIPLINES DE DROIT
LES DIVERSES BRANCHES DU DROIT PUBLIC
Le droit Il détermine les règles relatives à la forme de l’État, à ses organes,
constitutionnel leurs pouvoirs et les rapports qu’ils entretiennent.
Exemples : Les règles qui commandent l’élection des députés .
Le droit Il réglemente l’organisation des collectivités publiques (État, régions,
administratif collectivités locales...) et des services publics ainsi que leurs
rapports avec les particuliers.
Exemples : Le droit de la fonction publique, la réglementation des
services publics.
Le droit Il comporte les règles relatives aux finances publiques.
financier Exemples : Règles relatives à l’adoption du budget de l’État ou de la
Sécurité sociale.
Le droit pénal Il institue et aménage le droit de punir tel qu’il appartient à la
société et tel qu’il est exercé en son nom dans le cadre de la
procédure pénale.
Exemples : Règles relatives aux régimes juridiques des diverses
infractions, régimes des sanctions.
Chapitre 3 :PLURALITE DES
DISCIPLINES DE DROIT
LES DIVERSES BRANCHES DU DROIT PRIVÉ
Le droit civil Il détermine les personnes, sujets de droits, les droits privés de ces
sujets ; comment ces personnes acquièrent, transmettent ou perdent
leurs droits et obligations, et, enfin, comment sont sanctionnés ces
rapports de droit privé notamment dans le cadre de la procédure civile.
Exemples : Droit de la preuve, droit de propriété.
Le droit Il décrit et analyse le statut et les activités des entreprises industrielles
commercial et commerciales.
Exemples : Droit des actes de commerce, droit des sociétés, droit de la
propriété industrielle.
Le droit du Il regroupe les règles relatives aux rapports individuels et collectifs nés à
travail l’occasion de la relation de travail.
Exemples : Droit du contrat de travail, droit de la grève, droit de la durée
du travail.
Le droit de Il organise les rapports entre les organismes de Sécurité sociale et les
la Sécurité assurés sociaux.
sociale Exemples : Réglementation applicable aux accidents du travail, règles
relatives à la maternité, à la retraite, à la maladie.
2ème partie : LES DROITS SUBJECTIFS
 Les droits subjectifs sont les pouvoirs, les
prérogatives qui sont reconnus aux particuliers
par le droit objectif.
 Si le droit objectif est défini par son objet, les
droits subjectifs se définissent par la personne
déterminée qui en est titulaire : le sujet des droits
subjectifs.
 Ainsi, le droit de propriété, qui confère à son
titulaire un certain nombre de prérogatives, est
un droit subjectif
2ème partie : LES DROITS SUBJECTIFS
Chapitre 1 : Les sujets des droits subjectifs

Chapitre 2 : L’objet des droits subjectifs

Chapitre 3 : L’exécution des droits subjectifs


Chapitre 1 : les sujets des droits
subjectifs
 Les droit subjectifs bénéficient aux êtres
humains. Ils permettent aux nombreux rapports
qui naissent entre les personnes de se réaliser
dans les différents domaines d’activité.
 Or, le développement des groupements, sous
toutes les formes, a été à l’origine de l’élaboration
d’une nouvelle théorie : celle de la personne
morale.
 De ce fait, les personnes morales sont devenues
de véritables sujets de droit.
Chapitre 1 : les sujets des droits
subjectifs
Section 1 : Les personnes physiques

Section 2 : Le personnes morales


Section 1 : Les personnes physiques
La personne physique est tout être humain. La
déclaration des droits de l’homme affirme le
principe selon lequel toute personne physique
a la personnalité juridique. La constitution –
étant la loi suprême- a reconnu aussi ce
principe.
Les droits de la personne sont liés à son
existence et visent son individualisation. En
outre, toute personne a un patrimoine.
Section 1 : Les personnes physiques
1- Existence de la personne physique
La déclaration des droits de l’homme reconnaît la
personnalité juridique à tout être humain. Depuis
la disparition de l’esclavage, on peut dire que
l’être humain, quel qu’il soit, est une personne. La
personnalité juridique nait et meurt avec la
personne physique.
La naissance comme la disparition de la
personnalité juridique peuvent soulever quelques
difficultés.
Section 1 : Les personnes physiques
a) Naissance de la personnalité
Principe général :
En principe, la personnalité commence avec la
naissance, à condition que l’enfant nait vivant ou
soit viable. L’enfant est considéré comme vivant
s’il a respiré ou crié ou ayant manifesté des
gestes ou mouvements à l’instant précis de sa
naissance; il est viable lorsqu’il est doté de tous
les organes vitaux et normalement constitué.
Section 1 : Les personnes physiques
a) Naissance de la personnalité
Exception :
Une exception peut être apportée à ce principe dans le
cas des fœtus en période de grossesse et avant leur
naissance qui peuvent avoir la personnalité juridique
toutes les fois que le future enfant y trouve intérêt.
L’acquisition de la personnalité, durant cette période
de l’existence, présente un grand intérêt pour l’enfant
posthume, en permettant de préserver ses droits
successoraux. La solution a été consacrée par plusieurs
législations sous certaines réserves.
Section 1 : Les personnes physiques
a) Naissance de la personnalité

L’individu ayant la personnalité juridique peut jouir de la


capacité d’exercice et de la capacité de jouissance.
- la capacité d’exercice : qui est l’aptitude d’une personne à
exercer soi-même les droits dont il est titulaire.
- la capacité de jouissance : certains personnes : le mineur,
le dément et le prodigue ont la pleine personnalité
juridique. Seulement elles ne sont pas en mesure d’exercer
les droits dont ils ont la jouissance. Pour protéger leur
patrimoine, le législateur leur a réservé un système de
représentation.
Section 1 : Les personnes physiques
b) La disparition de la personnalité

Principe général :
La personnalité juridique prend fin par la mort
de l’individu. Dans ce cadre on parle de :
* La mort réelle : l’individu est réellement mort
lorsque ses organes vitaux cessent de
fonctionner et perd tout signe de vie
biologique en se transformant en cadavre.
Section 1 : Les personnes physiques
b) La disparition de la personnalité
Exception :
* La mort clinique : lorsque la personne rentre dans un état
d’inconscience prorogée avec laquelle les médecins
spécialistes déclarent sa mort clinique même si elle
conserve des signes de vie telle que la respiration.
* La mort judiciaire : elle est prononcée par une décision
judiciaire. Ce genre de décision peut parvenir en cas de
disparition ou d’absence prolongée d’une personne
lorsqu’on ne sait plus si elle est vivante ou morte. Dans ce
genre de décisions, le juge prend en considération plusieurs
critères notamment, ceux relatifs aux circonstances de
disparition.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
La personnalité juridique est l’aptitude à
acquérir des droits et à s’obliger envers autrui.
De ce fait, il est nécessaire de distinguer les
individus les uns des autres. Quatre éléments
essentiels permettent cette individualisation;
ce sont : le nom, le domicile, l’état civil et la
nationalité.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
a) Le nom
C’est une appellation qui désigne la personne et permet
son identification sociale. Le nom est un attribut de la
personnalité qui sert à identifier l’individu. Chaque
personne physique possède un nom de famille (nom
patronymique) et un ou plusieurs prénoms propres à lui.
Le nom patronymique, est commun à tous les membres
de la même famille alors que le prénom, sert à
individualiser les membres de la même famille. Au Maroc,
c’est le Dahir du 4 septembre 1915 qui a pour la première
fois réglementé cette question et ce sous le protectorat.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
a) Le nom
Avant et selon la coutume du droit arabo-musulman,
on adoptait le triple nom des parents et grands
parents au lieu du nom patronymique pour
individualiser une personne. Le Dahir du 8 mars 1950
relatif au régime de l’état civil a étendu cette
réglementation française relative au nom à tout le
territoire marocain. Ce Dahir a imposé à tout les
marocains l’utilisation d’un nom de famille et d’un
prénom.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
a) Le nom
D’une manière générale, le nom est protégé
grâce à l’institution de l’état civil qui permet
d’enregistrer les noms de tous les citoyens
marocains. Ce qui permet à la personne
d’exiger le droit à l’usage de son nom
personnel et de poursuivre en justice ceux
qui l’utilisent injustement.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
a) Le nom
Toutefois, tout individu a le droit de demander la
modification de son nom d’affiliation familiale dès qu’il a
un intérêt légitime : soit parce qu’il veut se débarrasser
d’un nom ridicule ou déshonorant, soit au contraire qu’il
souhaite reprendre le nom d’un membre illustre de ses
ancêtres.
Le nom personnel est incessible et imprescriptible
puisqu’il est hors du commerce et ne peut être cédé ni
entre vifs ni après la mort. De plus, le nom ne peut être
perdu même avec le non usage.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
b) Le domicile
 Le domicile est fixé au lieu du principal établissement de la
personne. C’est un lieu qui sert à localiser la personne. Le
domicile peut également être
 fixé par la loi : c’est le domicile légal assigné d’office par la
loi (ex : le mineur est légalement domicilié chez ses
parents)
 déterminé en fonction de la résidence.
 L’article 519 du code de la procédure civile définit le
domicile de toute personne physique comme étant « le lieu
où elle a son habitation habituelle et le centre de ses
affaires et de ses intérêts ».
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
b) Le domicile
L’intérêt du domicile se présente à un double niveau :
 d’une part, il sert à localiser la personne à son circonscription territoriale
 d’autre part, il détermine la compétence d’une autorité judiciaire et
administrative;
- Le domicile a néanmoins plusieurs caractères :
 toute personne a nécessairement un domicile, car il est indispensable que
soit fixé un lieu de rattachement administratif de ses droits et obligations.
 Toute personne n’a qu’un domicile, attribut de la personnalité, le domicile
est unique comme la personne elle-même.
 Toute personne peut changer de domicile (à l’exception de celle qui a un
domicile légal), il suffit que ce soit déplacé le lieu du principal
établissement tout en informant les autorités compétentes.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
c) L’état civil
 Il s’agit d’une institution d’origine religieuse, qui a été
progressivement sécularisée. Dans les pays de l’Europe occidentale,
il était d’usage depuis assez longtemps que les actes de l’état civil
relatent les principaux événements de la vie des particuliers :
naissances, mariages, décès. En revanche, dans les pays
musulmans, le phénomène est d’apparition récente.
 Traditionnellement, la preuve de l’état d’une personne se faisait par
le biais des actes de notoriété. Ainsi, la preuve de la filiation ou du
mariage résultait du témoignage. Sur cette base, l’intéressé faisait
dresser un acte fondé sur la notoriété publique.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
c) L’état civil
 Au Maroc, le Dahir du 4 septembre 1915 organisait un état civil
obligatoire pour les étrangers mais facultatif pour les marocains qui
préféraient les actes de notoriété rédigés par les Adouls.
 Le dahir du 8 mars 1950 a créé, à l’intention des musulmans et
israélites marocains, un état devenu obligatoire pour pouvoir
accomplir quelques formalités administratives et profiter de
certains droits et privilèges.
 Un Dahir du 4 décembre 1976 a unifié le système de l’état civil en
confiant au ministère de l’intérieur les fonctions relatives aux
inscriptions des naissances, décès, mariages, divorces et autres.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
d) La nationalité
 La nationalité est un lien juridique et politique qui unit une
personne à un état dont elle est membre.
 Dans tous les états, on distingue les nationaux des
« étrangers », cette distinction est essentielle dans la
mesure où les nationaux et les étrangers ne sont pas
soumis au même régime juridique. Certains droits, et
spécialement les obligations, n’incombent qu’aux
nationaux.
 Le lien qui unit un national à un état déterminé est toujours
un lien légal : il n’a aucune nature contractuelle.
Section 1 : Les personnes physiques
2- Individualisation de la personne physique
d) La nationalité
 La nationalité permet de déterminer le droit auquel serait soumise
la personne. Deux critères essentiels permettent l’attribution de la
nationalité :
 soit un critère familial, appelé attribution par filiation : un lien
familial à un national permet le transfert automatique de la
nationalité comme c’est le cas des enfants nés de parents
marocains sont marocains d’office;
 soit par demande en cours d’existence comme un conjoint d’un
national qui peut demander la nationalité de son conjoint sur la
base du lien de mariage. Il s’agit là d’une nationalisation d’un
étranger qui obéit à un ensemble de conditions imposées par la loi.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la personnalité
juridique
 Selon le principe de l’indivisibilité du patrimoine, les biens
appartenant à une personne ne doivent pas être considérés
isolément. Ils forment un tout indissociable de leur
titulaire, qui détient sur eux un ensemble de droits et
prérogatives. Ces droits, appelés droits patrimoniaux,
constituent et forment le patrimoine de la personne.
 Le patrimoine correspond à un ensemble de droits et
d’obligations ayant une valeur économique. Il ne s’agit pas
donc, des biens corporels ou incorporels qu’il possède mais
le patrimoine renferme tous les droits de la personne dont
les droits réels, droits personnels et droits intellectuels.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la
personnalité juridique
Le patrimoine constitue ainsi une indivisibilité
juridique qui demeure encadrée par deux
courants doctrinaux. Le premier définit le
patrimoine comme une universalité de droit
et le deuxième s’intéresse au patrimoine
d’affectation.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la personnalité
juridique
a) Le patrimoine : une universalité de droit
Au 19ème siècle, des juriste ont tenté de définir le
patrimoine. Ils l’ont défini par « l’ensemble des droits et
obligations de la personne envisagés comme formant une
universalité de droit ». Cette définition assujetti
l’acquisition du patrimoine à l’existence d’une
personnalité juridique puisqu’on ne peut envisager des
droits et des obligations sans titulaires. Le patrimoine
constitue donc une conséquence de la personnalité aussi
bien physique que morale.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la personnalité juridique
a) Le patrimoine : une universalité de droit
L’attachement du patrimoine à une personnalité juridique laisse
comprendre que toute personne n’a qu’un seul patrimoine et ne
peut en avoir plus. Le patrimoine constitue ainsi une universalité
de droit dans laquelle l’actif assume le passif. La totalité de l’actif
du débiteur constitue une garantie pour le recouvrement de ses
créances.
Selon cette théorie, le patrimoine ne comprend que les droits qui
ont une valeur pécuniaire quantifiable (c’est -à-dire estimable en
argent) à l’exclusion des droits extrapatrimoniaux (droit à la vie,
droit à la liberté, droit à la filiation…) qui n’ont pas de valeur
pécuniaire.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la personnalité juridique
b) Le patrimoine d’affectation
Selon cette théorie, il est possible d’affecter une partie du
patrimoine à l’exercice d’une activité déterminée. Le patrimoine
n’est pas donc lié exclusivement à la personnalité juridique mais
peut s’y détacher pour être affecté à certains objectifs ou
activités.
Cette théorie offre la possibilité d’avoir plusieurs patrimoines
d’affectation sous forme d’universalité juridique ayant leur actif et
leur passif propre. L’unité et l’indivisibilité du patrimoine ne
constitue plus un principe puisqu’une même personne peut avoir
plusieurs patrimoines à la fois.
Section 1 : Les personnes physiques
3- Le patrimoine, principal attribut de la
personnalité juridique
b) Le patrimoine d’affectation
Le domaine économique et commercial connaît
une large acceptation de cette théorie. Le Maroc
a reconnu cette théorie dans certains secteurs
d’activité économique comme le cas des
sociétés unipersonnelles à associé unique dite
SARLU (société à responsabilité limitée à associé
unique).
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
 A un moment donné et pour des raisons
différentes, les individus ressentent la nécessité
de se regrouper, de mettre en communs leurs
moyens ( capitaux, savoir faire…) soit pour :
 bénéficier des richesses qui résultent de cette
union, ou bien,
 pour conquérir un marché du fait qu’un individu
ne peut le faire tout seul, ou encore,
 pour réaliser des objectifs et de défendre des
intérêts collectifs (ex : création d’une SARL).
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
 A fin de leur permettre d’accéder à une vie juridique
propre, sans laquelle ils ne pourraient fonctionner, le droit
attribue à ces groupements de personnes la personnalité
juridique.
 Les personnes morales sont des groupements que le droit
assimile aux personnes physiques en leur conférant des
droits et des obligations.
 Ces groupements d’individus constituent des personnes
distinctes des individus qui les composent, titulaires des
droits et obligations différents de ceux de leurs membres
(ex : le patrimoine du groupement (personne morale) est
différent de celui de ses membres (personnes physiques)) .
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
 La notion de personne morale a fait l’objet de célèbres
controverses doctrinales : est-elle fiction ou réalité?
Très schématiquement, les partisans de la première
théorie considéraient que la personnalité morale était
une construction juridique artificielle et que seul l’Etat
pouvait reconnaître l’existence d’une personne morale.
A l’inverse, pour les partisans de la réalité, les
personnes morales représentent un intérêt collectif et
ont une existence véritable qui leur permet d’être
reconnues en dehors même d’une norme étatique.
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
Quelle que soit la théorie adoptée, en droit positif, l’étude
de la personnalité morale comprend celle de leurs
différentes catégories, de l’existence et des droits de la
personne morale et aussi de l’individualisation de la
personne morale.
La personnalité morale constitue une extension de l’idée
contenue dans le mot « personne » en reconnaissant cette
qualité non seulement aux individus, mais aussi à des êtres
abstraits. C’est une création de l’intelligence humaine qui
est conférée à des collectivités d’intérêts du seul fait
qu’elles étaient susceptibles elles aussi d’être des sujets de
droits et d’obligations.
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
Les personnes morales sont des personnes
fictives qui permettent à plusieurs individus
d’associer leurs volontés et leurs capitaux pour la
réalisation d’un objectif commun.
La théorie de la fiction subordonne l’existence
de la personne morale à une autorisation de
l’Etat. La personne morale n’étant qu’une fiction
légale, seule la loi peut lui accorder son existence.
Section 2 : Les personnes morales
1) Notion de personne morale
La théorie de la réalité soutient le contraire, car
elle reconnaît la personne morale à tout
groupement de volontés qui exprime et défend
des intérêts collectifs de ses membres.
L’existence effective et réelle du groupement
constitue à elle seule un droit à l’acquisition de
la personnalité juridique.
Dans la pratique, On trouve plusieurs catégories
de personnes morales.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
Plusieurs critères peuvent permettre la
classification des personnes morales :
 selon la dimension territoriale qui distingue
entre personnes morales de droit interne et
personnes morales du droit international dites
institutions internationales ou multinationales;
 selon le critère économique qui distingue entre
personnes morales à but lucratif et personnes
morales à but non lucratif;
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
 selon le critère juridique de répartition droit
public et droit privé qui conduit à la distinction
entre personnes morales de droit public et
personnes morales de droit privé.
 C’est le critère juridique qui est souvent pris
en considération.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
Cette catégorie comprend les collectivités publiques
et les établissements publics.

 Les collectivités publiques


Elles sont constituées par l’Etat et les collectivités
territoriales.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
 Les collectivités publiques
Pour une collectivités territoriale (commune, préfecture, région…); la
personne juridique comprend :
- Une partie du territoire du royaume;
- Un groupement d’habitants;
- Des biens : terrains, immeubles, véhicules, …
- Des organes : conseil régional, municipal ou autre…
- Une vie juridique : perception des impôts est des revenus des biens
communaux, constructions, travaux, dépenses d’entretien,
paiement des salaires aux employés communaux, etc.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
 Les établissements publics
L’établissement public est défini comme étant
une structure organisationnelle de l’intervention
publique administrative dans la gestion des
services publics non administratifs nécessitant
une autonomie et une certaine indépendance du
pouvoir central ou des services décentralisés.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
 Les établissements publics
On pouvait aussi définir l’établissement public comme
étant une personne morale de droit public assurant
une mission spéciale et disposant pour cela d’une
autonomie administrative. Ce sont des services publics
dotés d’une autonomie de gestion grâce à un budget
propre : universités, hôpitaux, chambres de
commerce. Certains services publics ont une activité
industrielle et commerciales, etc.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
 Les établissements publics
 Généralement, on distingue entre plusieurs
catégories d’établissements publics.
 On trouve ainsi les établissements publics à
caractère administratif ( ex : les préfectures) et
les établissements publics à caractère
commercial (ex : l’OCP office chérifienne des
phosphates et la RAM).
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
a) Les personnes morales de droit public
 Les établissements publics
 Par ailleurs, certaines personnes morales ont
un caractère mixte : entreprises nationalisées
(ex ONCF office nationale des chemins de fer).
Ce sont des sociétés anonymes où l’Etat est le
seul ou le principal actionnaire; il est alors
soumis aux règles de droit privé
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les personnes morales de droit privé sont
classées en fonction de l’objectif qu’elles
poursuivent : partage ou absence de partage,
entre leurs membres, des profits qu’ils sont
susceptibles de réaliser de l’exercice de leur
activité.
 Les caractéristiques de la personne morale sont
fixés par les statuts établis par les fondateurs.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non lucratif
 Il s’agit d’un groupement de personnes qui
poursuivent des finalités sociales, culturelles, sportives
ou autres, loin de toute intention commerciale ou de
recherche de gains matériel ou financier.
 Cette catégorie de groupement comprend les
associations, les organisations non-gouvernementales
(ONG), les syndicats professionnels et les confréries
religieuses (Zawayats).
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non
lucratif
 Les associations : sont des groupements dont les
membres « poursuivent un but autre que le
partage de bénéfices ». Le bénéfice est constitué
par tout gain pécuniaire ou matériel s’ajoutant à
la fortune des associés. Il existe de nombreux
types d’associations
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non
lucratif
 Les associations
* Certaines associations ont un objet totalement
désintéressé. Il en est généralement ainsi des
associations charitables, religieuses, artistiques,
dont l’activité n’aboutit pas, en principe, à la
réalisation d’un profit;
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non
lucratif
 Les associations
* D’autres associations poursuivent des objectifs
moins désintéressés : associations sportives,
associations de défense des intérêts de ses
membres (ex : associations des locataires, des
copropriétaires,…).
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non
lucratif
 Les associations
Toutefois, il n’est pas interdit à l’association de
réaliser un bénéfice, notamment en organisation
des manifestations (sportives, musicales,
kermesses…) (ex les orphelinats). Ce qui est
prohibé consiste dans le partage, entre les
membres de l’association, des profits réalisés.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non
lucratif
 Les associations
L’association ne peut acquérir la personnalité
juridique que si elle est déclarée : à cette fin, les
statuts doivent être rédigés par écrit et déposés
auprès des autorités territoriales habilitées.
L’association non déclarée est licite mais elle n’a
pas de personnalité juridique.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non lucratif
 Les associations
L’association déclarée ne peut acquérir des biens à titre
gratuit, ni des immeubles en dehors de ceux qui sont
nécessaires à son fonctionnement.
En outre, une capacité plus étendue est accordée aux
associations lorsqu’elles sont reconnues d’utilité
publique, elles peuvent alors recevoir des dons et ester
en justice pour défendre les droits de ses adhérents ou
du public concerné.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but non lucratif
 Les syndicats professionnels
Ce sont des groupements dont l’objet essentiel est la
défense des intérêts professionnels de leurs membres
(ex : les syndicats des salariés).
A condition d’avoir déposé leurs statuts auprès des
autorités compétentes, les syndicats ont une
personnalité morale complète et la capacité d’acquérir
des biens sans limitation.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
Ils sont constitués par les sociétés et les
groupements d’intérêt économique.
Contrairement à la catégorie précédente, les
membres de ces groupements cherchent à
tirer un avantage pécuniaire de leur
participation au groupement.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
La recherche de l’efficacité, l’efficience et l’optimisation
de la rentabilité autant bien des moyens matériels que
humains, a nécessité le regroupement des individus
dans des structures organisationnelles diverses
collaborant ensemble pour atteindre des objectifs
communs. De telles structures trouvent application
dans différents domaines.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Qu’est ce qu’une société?
Aux termes de l’article 982 du Dahir formant code des
obligations et des contrats : « la société est un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en
commun leurs biens ou leurs travail ou tous les deux à
la fois en vue de partager les bénéfices qui pourront en
résulter ».
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
En principe, la société est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes (les associés) mettent quelque
chose en commun (bien, travail) en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui en résulte
ainsi que les pertes éventuelles.
Par exception, la société peut être instituée par la
manifestation d’une seule personne, qui crée une
société unipersonnelle à responsabilité limitée.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Classification des sociétés :
On distingue les sociétés civiles et les sociétés
commerciales soit en se fondant sur leur objet, soit sur
leur forme. Ainsi, sont commerciales les sociétés qui
ont soit un objet (par référence aux articles 6 et 7 et
suivants du code de commerce), soit une forme
commerciale ( la SA et la SARL sont commerciales par
la forme).
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
L’intérêt de la distinction entre sociétés
commerciales et sociétés civiles se révèle à
plusieurs niveaux et notamment :
 Seules les sociétés commerciales sont soumises
lors de leur constitution aux formalités de dépôt
et de publicité.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
 Seules les sociétés commerciales sont obligées de
s’inscrire au registre de commerce et de tenir une
comptabilité
 Seules les sociétés commerciales encourent les
procédures de prévention et de traitement des
entreprises en difficultés (livre V du code de
commerce).
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
 Au niveau de la responsabilité, dans les sociétés
commerciales, les associés encourent une
responsabilité soit limitée aux apports, soit
solidaire et indéfinie. Alors que dans les sociétés
civiles, en principe, la responsabilité est limitée
sauf si les statuts l’édictent.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Classification des sociétés :
Dans les sociétés commerciales, on distingue
entre les sociétés de personnes et les sociétés
de capitaux :
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
 Les sociétés de personnes : sont les sociétés en
nom collectif et sociétés en commandite simple.
Les associés de ces sociétés s’associent en
considération de la personne de chacun d’eux. Ils
sont commerçants et personnellement tenus (à
l’exception des commanditaires) de la totalité des
dettes sociales.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Dans les sociétés de personnes, la personnalité de
l’associé est très importante. En effet, les associés
doivent obligatoirement se connaître bien car leur
responsabilité est solidaire et illimitée. On parle alors
du principe d’intuitu personae. De même, les parts
sociales ne sont pas librement cédées car ça nécessite
l’accord de tous les associés. L’exemple type est la
société en nom collectif.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
 Les sociétés de capitaux : ou sociétés par
action. Quant à elles ne s’intéressent ni à la
qualité ni à la connaissance entre associés.
L’essentiel c’est la réunion du capital voulu et
le respect des conditions de constitution.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Dans ces sociétés, la responsabilité des
associés est limitée à leurs apports et la
négociation des titres est libre en principe.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Dans ces sociétés, il y’a lieu de distinguer :
 société anonyme et société en commandite par
actions. A l’exception des commandités, les
associés ne sont pas commerçants, et ils ne sont
pas personnellement tenus des dettes sociales;
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
 Société à responsabilité limitée. Elle est hybride
car elle emprunte ses caractères aux sociétés de
personnes et aux sociétés de capitaux. La
personne des associés est prise en considération,
mais ils ne sont pas tenus des dettes sociales au-
delà de leurs apports.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les sociétés
Toutefois, il y’a une exception qui concerne la
société en participation. Elle échappe à cette
classification pour deux raisons :
 Elle n’a pas la personnalité morale;
 Elle peut être de nature civile ou commerciale,
en fonction de son objet.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les groupements d’intérêt économique (GIE)
Les groupements d’intérêt économique ont pour objet
de « faciliter ou de développer l’activité économique
de leurs membres, d’améliorer ou accroître les
résultats de cette activité ».
L’activité du groupement n’est donc que le
prolongement de celle de ses membres. Le profit
résultant de cette activité est réalisé directement dans
le patrimoine des participants.
Section 2 : Les personnes morales
2) Classification des personnes morales
b) Les personnes morales de droit privé
 Les groupements de personnes à but lucratif
 Les groupements d’intérêt économique (GIE)
Les groupements d’intérêt économique est
groupement de personnes : ses membres sont toujours
responsables indéfiniment et solidairement des dettes
du groupement. Le GIE peut être civil ou commercial,
en fonction de la nature de l’activité qu’il exerce. La
réalisation d’une économie peut donc être poursuivi
par un GIE ou par une société.
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des ressemblances avec les personnes physiques
 Le régime des personnes morales est calqué sur celui
des personnes physique. Chaque personne morale est
individualisée par une nationalité, nom (titre pour les
associations, dénomination sociale pour les sociétés…).
 Les personnes morales sont identifiées aussi par un
domicile appelé siège social et ont un « état » qui est le
statut : c’est un document exigé lors de la constitution de la
société qui rassemble toutes les dispositions relatives à la
constitution, à la vie et même à la fin de vie de la société
ainsi que la nationalité.
Section 2 : Les personnes morales
a- Le nom
 Le nom est déterminé par les statuts du groupement et
peut être modifié en suivant la procédure des modifications
statutaires. Le nom est qualifié de :
 raison sociale, pour les sociétés en nom collectif et les
sociétés en commandite simple;
 dénomination sociale, pour les sociétés à responsabilité
limitée, les sociétés anonymes et les sociétés en
commandite par actions;
 titre pour les associations
Section 2 : Les personnes morales
b- Le domicile
 Le domicile est qualifié de siège social. De même que pour
les personnes physiques, il est fixé au lieu du principal
établissement du groupement.
 En matière de société, ce n'est pas le lieu d'exploitation,
mais celui où se trouvent les organes de prise de décision.
 Le siège social est déterminé dans les statuts. Il peut être
modifié au cours de la vie de la société. Le transfert du
siège social est une modification statutaire obéissant à des
règles particulières.
Section 2 : Les personnes morales
c- Le statut (l'état civil)
 Les personnes morales ont un « état civil » appelé "statut" : c’est un
document exigé lors de la constitution de la société qui rassemble
toutes les dispositions relatives à la constitution, à la vie et même à
la fin de la vie de la société.
 Les statuts déterminent la forme de la société, sa durée de vie, la
raison ou la dénomination sociale, le siège social, l'objet social et le
montant du capital social.
 L'accord des associés dans une société se manifeste par la signature
des statuts. Tous les associés doivent signer en personne ou par
l'intermédiaire d'un mandataire
Section 2 : Les personnes morales
d- La nationalité
 La nationalité est un lien qui rattache une personne à
un Etat déterminé. On dit couramment qu'une société
est marocaine ou étrangère, mais cette formule
demande à être précisée.
 Dire qu'une personne morale est marocaine, cela veut
dire que la personne morale est soumise à la loi
marocaine, peut jouir des droits réservés aux
marocains.
 Ainsi, l'application de la loi marocaine à une personne
morale se produit dès que celle-ci a fixé son siège
social au Maroc
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des divergences avec les personnes physiques
 La naissance de la personne morale :
 Pour les sociétés, la date de naissance est celle de
l’immatriculation de la société commerciale au registre
de commerce (RC), sans cette mesure, la société est
une simple société en formation et ne peut pas
bénéficier de la totalité de ses droits.
 Pour les associations, celles-ci ne peuvent bénéficier de
la personnalité morale qu’avec l’obtention de
l’autorisation délivrée par les autorités compétentes.
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des divergences avec les personnes physiques
 La fin de la personne morale :
En matière de société, on parle de dissolution qui peut être :
a- Statutaire : c’est-à-dire l’arrivée du terme fixé par les statuts. La
durée de vie ne peut dépasser 99 ans sauf décision de prorogation
prise par l’AGE. Ou encore la réalisation de l’objet social ( ex :
société de construction).
b- Légale : si toutes les parts ou actions sont réunies dans une seule
main (ex : transformation d’une SARL en EURL ou d’une SAS en
SASU), l’associé unique a un délai d’un an pour régulariser.
Pour les SARL et les SA si du fait de pertes, les capitaux propres
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, les associés
peuvent décider de régulariser et de continuer.
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des divergences avec les personnes physiques
 La fin de la personne morale :
c- Volontaire : par la volonté commune des associés (dissolution anticipée).
d- Judiciaire :
 pour juste motif, à la demande d’un associé au moins, se prévalant d’un
intérêt légitime (ex : mésentente entre associés, entraînant la paralysie de
la société).
 Comme conséquence de l’annulation de la société (cas rare).
 A la suite d’un jugement de liquidation judiciaire.
 Comme sanction, la plus grave, de la responsabilité pénale de la société.
De toute façon, même avec toutes ces causes de dissolution, la société
maintient momentanément sa personnalité morale pour fins de
liquidation et de partage.
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des divergences avec les personnes physiques
 A la différence des personnes physiques, qui sont toutes égales, il
y’a différents degrés de la personnalité morale. Certaines personnes
ont la grande personnalité, qui leur confère autant d’attributs
qu’une personne physique (ex : société commerciale).
 D’autres n’ont que la petite personnalité, qui limite leurs droits : par
exemple les associations simplement déclarées ne peuvent pas
acquérir toutes sortes de biens, elles ne peuvent acquérir que « le
local destiné à l’administration de l’association et à la réunion de ses
membres » et « les immeubles strictement nécessaires à
l’accomplissement du but qu’elle se propose»
Section 2 : Les personnes morales
3) Individualisation des personnes morales
 Des divergences avec les personnes physiques
 De plus, à l’inverse des personnes physiques,
l’aptitude des personnes morales à jouir de
certains droits est limitée par le principe de
spécialité des personnes morales : une personne
morale ne peut accomplir que des actes
juridiques correspondant à l’objet pour lequel elle
a été créée : une société commerciale ne peut
par exemple accomplir que les actes entrant dans
son objet social défini par ses statuts.
Chapitre 2 : l’objet des droits
subjectifs (v ja essa)
 Prérogatives reconnues aux personnes par le
droit objectif, ils se classent en droits de nature
patrimoniale et extrapatrimoniale dont le critère
de distinction est pécuniaire.
 Seuls les droits patrimoniaux ont classiquement
une valeur pécuniaire qui leur confère la nature
de biens cessibles et saisissables.
 Défini comme étant la prérogative conférée à
une personne par le droit objectif, le droit
subjectif trouve ses sources dans des actes et des
faits qui leur procure une spécificité à part.
Chapitre 2 : l’objet des droits subjectifs
Section 1 : Les sources des droits subjectifs

Section 2 : Classification des droits subjectifs

Section 3 : Distinction des biens et des choses


Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
 Les droit subjectifs méritent d’être identifiés suite à la
détermination de leurs sources.
 Comment naissent ces droits? La volonté de l’homme
ne crée le droit que si elle est conforme à la loi et celle-
ci, c’est-à-dire la loi, ne crée de droit au profit de
l’individu qu’en partant d’un fait de l’homme. Il y’a lieu
à distinguer entre l’acte juridique (l’expression d’une
volonté individuelle) et le fait juridique .
 Il y’a généralement, deux sources directes des doits
subjectifs à savoir : les actes juridiques et les faits
juridiques.
A- Sources et spécificité des droits
subjectifs
1) Sources des droits subjectifs
 L’acte juridique est la manifestation de
volonté qui modifie la situation juridique
d’une personne, c’est-à-dire crée, transmet ou
éteint un droit.
 Le fait juridique est un événement qui
entraîne une semblable modification, mais en
dehors de la volonté.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
a- Les actes juridiques
 Bien qu’il existe différentes sortes d’actes
juridiques, ceux-ci ont en commun qu’ils doivent
remplir certaines conditions afin de produire des
effets juridiques.
 L’acte juridique est une manifestation de la
volonté visant à modifier la condition juridique
d’une personne et à créer en particulier un droit
subjectif. Cette manifestation de volonté est
destiné à produire des effets de droit. Cet acte
peut revêtir diverses formes :
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
a- Les actes juridiques
 L’acte unilatéral/L’acte bilatéral ou
multilatéral
 L’acte juridique unilatéral est l’expression de
la volonté d’une seule personne. La meilleure
illustration est le testament par lequel une
personne dispose, pour la période qui suivra
son décès, d’une partie de ses biens.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
a- Les actes juridiques
 L’acte unilatéral/L’acte bilatéral ou multilatéral
 L’acte juridique bilatéral ou multilatéral repose sur le
nombre des parties à l’acte. La distinction repose sur
l’unité ou la pluralité d’intérêts. On parle aussi de
contrat ou de convention.
 L’article 19 du Dahir des obligations et contrats dispose
que : « la convention n’est parfaite que par l’accord des
parties sur les éléments essentiels de l’obligation, ainsi
que sur toutes les autres clauses licites que les parties
considèrent comme essentielles ».
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
a- Les actes juridiques
 L’acte onéreux /L’acte à titre gratuit
 L’acte onéreux est celui dans lequel chaque partie
retire un avantage de l’opération réalisée c’est-à-dire
que chaque partie de l’acte reçoit une contrepartie (ex
: contrat de vente, contrat de bail).
 L’acte gratuit est une libéralité inspirée par une idée de
bienfaisance qui n’engendre pour celui qui effectue la
libéralité aucune contrepartie de nature pécuniaire ( ex
: donation, legs, remise de dette à titre gracieux).
 Les actes gratuits sont des actes désintéressés qui se
proposent de rendre service à autrui.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
a- Les actes juridiques
 L’acte de disposition/ L’acte d’administration/ L’acte de
conservation
 L’acte de disposition comporte la transmission de droit pouvant
avoir pour effet de diminuer la valeur du patrimoine. Il engage le
capital à l’avenir à la suite de l’aliénation d’un bien ou de
l’hypothèque sur le bien.
 L’acte d’administration se borne à mettre en valeur les éléments
d’un patrimoine, en réalisant les opération de gestion courante.
 L’acte de conservation se propose de maintenir uniquement les
droits dans leur état actuel. C’est ce qui se produit souvent quand la
mise en œuvre de ce droits est subordonnée à l’origine d’un procès
( on parle alors de saisie conservatoire).
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 Comme les actes juridiques, les faits juridiques
peuvent être à l’origine de droits subjectifs.
 Si l’acte juridique est déterminé par un
agissement volontaire destiné à produire des
effets de droit, le fait juridique peut se réduire à
un événement purement matériel, qui échappe à
la volonté de l’individu et qui est susceptible de
créer ou d’aménager un droit subjectif.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 Le fait juridique est un événement qui crée,
transmet ou éteint un droit sans qu’une
personne ait voulu ce résultat.
 Le fait juridique est un fait naturel ou un fait
de l’homme. Sans doute, ce fait de l’homme
peut-il résulter de la volonté, mais d’une
volonté qui n’a pas eu pour but de modifier la
situation juridique.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 C’est le cas de la naissance qui est un fait juridique,
générateur d’un grand nombre de droits subjectifs ( droit à
la vie, droit à la liberté, droit à la propriété etc …).
 Il en va de même du décès qui est un fait naturel (c’est-à-
dire l’œuvre de la nature) qui produit des effets juridiques :
le patrimoine du défunt se trouve transmis aux héritiers.
 Dans cette première catégorie, on peut ranger également
d’autres circonstances indépendantes de la volonté de
l’homme : inondations, tremblements de terre…
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 Parfois, le fait juridique peut être marqué par une
certaine volonté qui provoque des effets de droit, mais
ces effets n’ont pas été directement recherchés.
 C’est ce que l’ont peut constater dans le cadre de la
responsabilité civile. Aux termes de l’article 77 du Dahir
des obligations et contrats « tout fait quelconque de
l’homme qui, sans l’autorité de la loi, cause sciemment
et volontairement à autrui un dommage matériel ou
moral, oblige son auteur à réparer ledit dommage,
lorsqu’il est établi que ce fait en est la cause directe ».
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 L’article 85 ajoute : « on est responsable non
seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par
le fait des personnes dont on doit répondre ».
 C’est ce qu’on appelle le délit civil qui engage la
responsabilité civile de son auteur et fait naître
un droit subjectif : le droit à la réparation.
L’élément intentionnel demeure déterminant
quant à la distinction entre le délit et le quasi-
délit.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 Le fait juridique peut être également ce qu’on appelle un
fait de l’homme, c’est-à-dire l’œuvre de l’homme. Un
cycliste, au guidon de sa moto, commet une imprudence, il
ne respecte pas le feu et blesse involontairement un
piéton; cette imprudence produit des effets juridiques : la
faute du cycliste crée à sa charge l’obligation d’indemniser
la victime, et, simultanément, le droit pour la victime
d’obtenir une indemnité.
 Ici, le fait générateur de l’obligation est l’œuvre de
l’homme; mais le cycliste n’a pas voulu l’effet juridique qui
se réalise.
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 Une autre catégorie de faits juridiques peut faire naître des
droits subjectifs : c’est les quasi-contrats. Il y’a lieu de citer
tout d’abord l’enrichissement sans cause.
 L’article 66 du Dahir des obligations et contrats fait
obligation à celui « qui s’est indûment enrichi en dépens
d’autrui, de restituer la chose ou la valeur qui fait l’objet de
cet enrichissement injuste.
 De cette hypothèse, on peut rapprocher ce qu’on appelle :
la répétition de l’indu. Aux termes de l’article 68 « celui
qui, se croyant débiteur, par une erreur de droit ou de fait,
a payé ce qu’il ne devait pas, a le droit de répétition à celui
auquel il a payé ».
Section 1 : Les sources des droits
subjectifs
b- Les faits juridiques
 On peut aussi évoquer la gestion d’affaires où
des rapports de droit naissent sans accord
préalable.
 De ce fait, des droits subjectifs sont
engendrés par une gestion des affaires
d’autrui, qui se réalise de tout mandat ou
d’autorisation du maître de l’affaire ( art 943
du DOC).
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
 Le patrimoine est l’ensemble des droits (et
des biens) et des obligations, appréciables -ou
non- en argent, d’une personne.
 La classification de base est certainement
celle qui distingue les droits patrimoniaux et
les droits extrapatrimoniaux et celle qui
distingue entre les droits réels et les droits
personnels.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Cette distinction est une tradition doctrinale
consacrée. Il est vrai qu’il y’a des objets de droit
subjectif qui échappent à la sphère patrimoniale.
Si on prend l’exemple du corps humain, il ne fait
pas partie du patrimoine.
 Toutefois, il est à ,préciser que
l’extrapatrimonialité, (ou la patrimonialité), est un
critère plutôt qu’un caractère.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Les droits extrapatrimoniaux
 Intimement liés à la personne, les droits
extrapatrimoniaux sont ainsi appelés car ils ne
valorisent pas selon le plan pécuniaire.
 La sanction de la violation de ces droits
extrapatrimoniaux par un tiers est toutefois
pécuniaire à défaut de mieux.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Les droits extrapatrimoniaux
 Contrairement aux droits patrimoniaux, les droits
extrapatrimoniaux n’ont pas de valeur pécuniaire, ne
font pas partie du patrimoine et ne sont pas des biens.
 Ils sont en principe incessibles et ne se transmettent
pas aux héritiers.
 Ils sont également intransmissibles, insaisissables et
imprescriptibles. On les divise en deux catégories :
droits familiaux et droits de la personnalité.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Les principaux droits extrapatrimoniaux
Les droits civils et politiques du citoyen : Sous
cette rubrique on peut ranger aussi bien la
participation aux élections, la liberté de
circuler, liberté d’association…
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Les principaux droits extrapatrimoniaux
 Les droits familiaux : parmi ces droits, on
peut citer : le droit au mariage, le droit au
divorce, le droit de la filiation, le droit
d’adoption, droit des enfants à la garde,
l’éducation et l’instruction…
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Les principaux droits extrapatrimoniaux
 Le droit à l’intégrité morale de la personne : parmi
ces droits, on peut citer : le droit à l’image et au
respect de la vie privée pour les personnes physiques,
le droit à l’inviolabilité du domicile, le droit au secret
professionnel , des correspondances, le doit à
l’honneur, à la réputation et à la dignité, le droit à la
vie, le droit à la liberté et à la sûreté, le droit au nom, le
droit de la nationalité, le droit à la justice, le droit
moral de l’auteur sur son oeuvre, etc.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Les principaux droits extrapatrimoniaux
 Le droit sur le corps : le corps humain n’est
pas dans le commerce. L’indisponibilité de
l’état interdit de faire commerce de son corps
en contractant sur son corps ou sur ses
organes.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Caractéristiques des droits extrapatrimoniaux
 Imprescriptibilité : les droits
extrapatrimoniaux ne sont pas
imprescriptibles, tant que leur titulaire est
vivant. Conférés à la naissance et éteints à la
mort, ils ne peuvent être acquis ou perdus par
prescription ou par le non usage.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Caractéristiques des droits extrapatrimoniaux
 Indisponibilité : n’étant pas dans le
commerce, ces droits ne peuvent faire l’objet
d’un contrat sauf exception (droit moral sur
son œuvre d’esprit), ils ne sont pas
transmissibles par succession.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
Caractéristiques des droits extrapatrimoniaux
 Insaisissabilité : indissolublement liés à la
personne et sa dignité, et en raison de la
difficulté à les évaluer financièrement, ces
droits ne sont pas saisissables par les
créanciers de leur titulaire.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Les droits patrimoniaux
 Le concept de patrimoine : Le patrimoine est une
universalité de droits et d’obligations valorisables sur le
plan pécuniaire et qui indéfectiblement attaché à un
sujet de droit.
Les droits patrimoniaux ont une valeur pécuniaire,
c’est dire qu’ils peuvent être évalués en argent. C’est le
cas du droit de propriété et le droit de créance.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux
 Les droits patrimoniaux
 Le patrimoine : universalité de droit
Le patrimoine d’une personne est un ensemble fluctuant
de droits et d’obligations, composé d’un actif (droit
subjectifs) et d’un passif (obligations à l’égard d’autrui
(dettes et prestation à fournir), tout l’actif répondant du
passif : c’est le droit de gage général des créanciers. Celui
qui contracte une obligation grève corrélativement et
automatiquement son actif d’une sûreté générale sur tous
ses biens au bénéfice du créancier.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux
 Les droits patrimoniaux
 Le patrimoine : attache indéfectible à la personnalité juridique
- Un patrimoine à la consistance évolutive mais indéfectible : un
sujet de droit peut modifier la consistance de son patrimoine en
cédant des éléments ou en acquérant un nouveau; il ne peut de son
vivant en transmettre la totalité qui lui est propre et
indéfectiblement liée.
- Unité du patrimoine et interdiction du patrimoine d’affectation :
chaque personne naît avec un et un seul patrimoine et ne peut
avoir de seconde universalité de droits distincte attachée à sa
même personne (pour son commerce par exemple) sans créer au
préalable une autre personne (morale) sous la forme d’une société
qui sera titulaire du patrimoine.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
a- Les droits patrimoniaux et les droits
extrapatrimoniaux
 Les droits patrimoniaux
 On dit que les droits patrimoniaux sont dans le «
commerce juridique ».
 Expression qui laisse entendre , dans un sens large,
qu’il s’agit de droits pouvant faire l’objet de toute
transaction civile ou commerciale : vente, échange,
hypothèque, saisie, emprunt, etc.
 Ils ont une valeur pécuniaire c’est-à-dire qu’ils sont
évaluables en argent. Ils entrent dans le patrimoine des
sujets de droit. Ils constituent des biens.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
C’est une subdivision des doits patrimoniaux
qui se répartissent en droits réels, en droits
personnels (ou droits de créance) et droits
intellectuels.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels (attachés à une chose)
 Le droit réel se définit comme un droit qui porte sur une
chose et qui confère à son titulaire un certain nombre de
prérogatives.
 Le droit réel est celui qui donne à la personne un pouvoir
direct et immédiat sur une chose ( bien meuble ou
immeuble), conférant une prérogative concrète sur le bien
en fonction de sa nature.
 C’est un pouvoir qui s’exerce sans l’intervention d’un autre
individu. Le propriétaire d’une maison l’habite ou la loue,
l’usufruitier d’un immeuble en perçoit les fruits sans avoir à
s’adresser à une personne quelconque.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Le droit réel comporte seulement deux
éléments: la personne, sujet actif du droit et la
chose – objet du droit; c’est un droit direct sur la
chose.
 Ainsi, le propriétaire est admis d’exercer un
certain nombre de pouvoirs sur la chose : il peut
l’utiliser pour ses propres besoins, la donner en
location, l’aliéner, la transformer ou même la
détruire.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Le droit réel est un droit absolu, opposable à
tous.
 Le titulaire d’un droit réel est habilité à agir
en justice contre toute personne qui s’avise de
troubler l’exercice de ses prérogatives.
 De ce caractère absolu découle deux
importantes conséquences :
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Le droit de suite : cela veut dire que le
titulaire d’un droit réel est en mesure de
revendiquer le bien entre les mains de
quiconque, même dans l’hypothèse où la
chose aura été volée ou cédée à une autre
personne.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Le droit de préférence : la personne qui peut se
prévaloir d’un droit réel (ex : une hypothèque),
est préférée à celui qui invoque de simples droits
personnels, notamment les créanciers ordinaires
qu’on appelle les créanciers chirographaires.
Dans pareil cas, le créancier hypothécaire est en
mesure de saisir l’immeuble hypothéqué et de se
payer sur le produit de la vente par préférence au
créancier ordinaire.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
A la différence des droits personnels, les
droits réels, en raison des pouvoirs exorbitants
qu’ils confèrent aux particuliers, sont
énumérés de façon limitative par le législateur.
On distingue à cet égard : les droits réels
principaux et les droits réels accessoires.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
Ils sont consacrés par l’article 9 du Dahir du 22
novembre 2011 fixant la législation applicable
aux immeubles immatriculés
Il s’agit : du droit de propriété, d’usufruit, des
Habous, des droits d’usage et d’habitation, de
l’emphytéose, du droit de superficie et du droit
de servitude.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Le droit de propriété : Garanti par la constitution, Le
droit de propriété est défini par l’article 14 du Dahir
précité comme étant « le droit de jouir et de disposer
d’un immeuble par nature ou par destination de la
manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas
un usage prohibé par les lois ou par les règlements ».
Cette formule résume les larges prérogatives
reconnues au propriétaire : usage, jouissance et
disposition.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
Les droits réels principaux
 L’usufruit : c’est un droit réel de jouissance sur
un immeuble dont la propriété est à autrui. C’est
le droit d’user et de jouir de la chose dont un
autre, appelé nu-propriétaire a la propriété.
A la différence du droit de propriété qui est
perpétuel et se transmet aux héritiers, l’usufruit a
un caractère viager : il s’éteint nécessairement à
la mort de l’usufruitier.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Les Habous : ce sont les biens immobilisés par le
fondateur musulman et dont la jouissance profite aux
bénéficiaires qu’il désigne. On évoque les deux
catégories de Habous que nous connaissons :
- Les Habous publics gérés par l’administration générale
des Habous;
- Les Habous des Zaouias et privés soumis au contrôle de
cette même administration.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Les droits d’usage et d’habitation : ces sortes
d’usufruit permettent à leurs titulaires de bénéficier de
quelques prérogatives, mais qui sont assez limitées :
- ainsi, celui qui a l’usage des fruits d’un fond ne peut
prétendre qu’aux fruits qui correspondent à ses
propres besoins et à ceux de sa famille;
- de même, le droit d’habitation se restreint à ce qui est
nécessaire pour l’habitation de son titulaire et de sa
famille.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
Les droits réels principaux
 L’emphytéose : aux termes de l’article 121 du
Dahir fixant la législation applicable aux
immeubles immatriculés, « le bail emphytéotique
des biens immeubles confère au preneur un droit
réel susceptible d’hypothèque ».
Le même texte fixe la durée de ce bail : il doit être
consenti pour plus de 10 ans et ne peut dépasser
40 ans.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Le droit de superficie : appelé aussi droit distinct et
permanent, permet de louer un terrain sur une longue
période notamment pour y construire une usine pour
les uns ou un chalet pour les autres. Cette forme
juridique de mise à disposition du sol permet de
construire, avec l’aide du crédit hypothécaire, sans
devoir acheter le terrain. A l’échéance du contrat, la
construction deviendra la propriété du bailleur.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Le droit de superficie : Aux termes de l’article 116 du
Dahir précité, le droit de superficie est un droit réel
immobilier qui consiste dans le fait de posséder des
bâtiments, ouvrages ou plantations sur un fonds
appartenant à autrui. Celui qui a le droit de superficie
peut toujours l’aliéner et l’hypothéquer. Il peut grever
de servitudes les biens qui font l’objet de son droit,
mais dans la limite qui lui appartient pour l’exercice de
ce droit.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels principaux
 Le droit servitude : Une servitude est une charge imposée sur un
immeuble pour l’usage et l’utilité d’un immeuble appartenant à un
autre propriétaire. Elle dérive de la situation naturelle des lieux, ou
des obligations imposées par la loi, ou des conventions entre les
propriétaires.
Comme exemple de droit de servitude, le Dahir du 22 novembre
2011 dans son article 51 précise que tout propriétaire a le droit
d’user et ou de disposer des eaux pluviales qui tombent sur un
fonds . Si l’usage de ces eaux ou la direction qui leur est donnée
aggrave la servitude naturelle d’écoulement établie par l’article ci-
dessus, une indemnité est due au propriétaire du fonds inférieur.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
Les droits réels accessoires : Ce sont des droits
dits « réels » car ils portent sur une chose et «
accessoires » car ils sont adjoints à un droit de
créance pour le renforcer. Ces droits sont aussi
appelés sûretés réelles, en opposition avec les
sûretés personnelles, la dette étant alors garantie
par une caution qui ne sont pas des droits réels
mais des droits de créance
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
Les droits réels accessoires :
Ces doits consistent dans l’affectation au
paiement d’une dette d’un ou de plusieurs
biens, appartenant en général au débiteur et
peuvent porter sur des immeubles ou sur des
meubles.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
Les droits réels accessoires :
Sur les immeubles : il s’agit de l’hypothèque
portant sur un ou plusieurs immeubles
déterminés du débiteur. Le propriétaire reste en
possession de l’immeuble et peut l’aliéner, mais
le créancier non payé de sa dette, a le droit de
faire saisir et vendre l’immeuble grevé en
quelque main qu’il se trouve et de se faire payer
par préférence sur le prix.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits réels
 Les droits réels accessoires :
Sur les meubles : il s’agit du gage, contrat par lequel le
débiteur se dessaisit au profit du créancier d’un bien pour
l’affecter au paiement de sa dette.
Les créanciers ordinaires, non munis de droits réels
accessoires, sont appelés créanciers chirographaires, par
opposition aux créanciers gagistes, privilégiés ou
hypothécaires. Nous voyons donc que droits réels et droits
personnels ne confèrent pas les mêmes prérogatives à leur
titulaire, aussi allons nous définir dans une seconde partie
les forces et faiblesses de ces deux droits.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits personnels
Les doits personnels résultent d’un accord de volonté
entre personnes sont en nombre illimité, sous réserve
de respecter l’ordre public et les bonnes mœurs, les
contractants peuvent, grâce au principe de la liberté
contractuelle, faire varier à l’infini leurs rapports
juridiques, créer des rapports non prévus par la loi. Il
est donc impossible d’énumérer les droits personnels,
mais on peut toutefois les classer en trois grandes
catégories :
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 Les droits personnels
 L’obligation de donner : par laquelle le débiteur
s’engage à transférer au créancier un droit réel,
notamment la propriété sur une chose lui
appartenant.
 L’obligation de faire : par laquelle le débiteur
s’engage à un fait positif.
 L’obligation de ne pas faire : par laquelle le
débiteur s’engage à une abstention.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 L’opposabilité des droits réels et personnel
 Le droit réel s’exerçant directement sur la chose est absolu,
en ce sens qu’il peut être opposé par son titulaire à toutes
autres personnes, mais il ne peut l’être que sur une forme
négative. Les tiers doivent respecter ce droit qui ne peut
être méconnu par autrui, mais le titulaire ne peut exiger
d’eux aucun acte positif.
 Le droit personnel n’est opposable qu’aux parties
contractantes c’est-à-dire qu’il n’établit de rapports
qu’entre le créancier et le débiteur, c’est seulement de ce
dernier que le créancier peut exiger la prestation, objet du
droit. Le droit personnel est dit relatif.
Section 2 : Classification des droits
subjectifs
b- Les droits réels et les droits personnels
 L’opposabilité des droits réels et personnel
La différence entre l’absolutisme du droit réel
d’ou découle son opposabilité et la relativité du
droit personnel doit toutefois être nuancée.
Certes, le droit personnel n’oblige pas les tiers
mais il existe à leur égard et comme tout droit
subjectif, il doit être respecté par tous. D’autre
part, le droit réel ne peut être opposable que si
l’acte constitutif ou translatif du droit a été
publié, surtout en matière immobilière.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Plusieurs classifications ont été apportées aux
droits subjectifs selon leur mobilité leur
corporalité ou leur destination. Mais
généralement on distingue les biens des
choses.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
 Notion de bien
 Dans le langage courant, un bien désigne une chose
quelconque, c’est-à-dire un objet matériel.
 Dans le langage juridique, le bien signifie non
seulement objet matériel, mais aussi un droit ayant
une valeur pécuniaire.
 Un bien est tout ce qui a une valeur monétaire et qui
est susceptible d’être la propriété d’une personne. Les
biens font partie du patrimoine des individus.
 En droit, on distingue les biens corporels et les biens
incorporels.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens corporels et les biens incorporels
 Dans la pratique, un bien désigne une chose
quelconque, c’est-à-dire un objet matériel.
 En matière juridique, le bien signifie non
seulement un objet matériel, mais aussi un
droit ayant une valeur pécuniaire (ex les
actions d’une société).
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens corporels et les biens incorporels
 Les biens incorporels sont abstraits, ce sont les
droits représentant eux-mêmes une valeur pécuniaire
car ils permettent d’utiliser des choses ou d’obtenir
certains avantages sur d’autres personnes.
 Les biens incorporels sont immatériels. Ils ont une
existence abstraite
 Ce sont essentiellement les droits réels accessoires, les
droits personnels et les droits intellectuels (ex : brevet,
droits sur une clientèle, marque, dessins et modèles,
fonds de commerce,…)
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens corporels et les biens incorporels
 Les biens corporels sont des objets matériels qui servent
à l’usage de l’homme et ont une valeur appréciable en
argent : voiture, machine, maison par exemple.
 La chose matérielle ne constitue un bien qu’à condition
qu’elle puisse faire l’objet de droit de propriété
 Mais toute chose du langage courant n’est pas un bien : les
choses communes, telles l’air, l’eau de la mer, la lumière du
soleil, ne sont pas des biens, car elles ne peuvent
appartenir à personne en particulier.
 Toutes les choses ne sont donc pas des biens
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Diverses classifications sont faites en fonction
de la nature ou des caractéristiques des biens.
 La distinction essentielle est la classification
des biens en fonction de leur objet c’est-à-dire
celle faite entre les biens meubles et les biens
immeubles.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les biens immeubles : il y’a trois catégories
d’immeubles « les biens sont immeubles par
leur nature ou par leur destination ou par
l’objet auquel ils s’appliquent ».
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les immeubles par nature : par application du critère de fixité ou
d’adhérence à la terre, les immeubles par nature sont les choses qui
en raison de leur nature ne peuvent ni se déplacer, ni être
déplacées.
 C’est tout ce qui a « des racines » et tout ce qui « pousse » sur
l’arbre, ce qui ne peut pas bouger tout seul
 Il s’agit du sol et englobent le sol et le sous-sol (gisements,…) et de
tout ce qui y adhère : végétaux, arbres, récoltes non ramassées,
édifices, constructions.
 Les accessoires de la construction sont aussi des immeubles par
nature s’ils lui sont indissociablement liés et ne peuvent être
enlevés sans porter atteinte à son intégrité (ex : canalisations).
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les immeubles par destination : sont alors des choses
mobilières que la loi considère fictivement comme des
immeubles à raison des liens qui les unissent à un
immeuble par nature (ex : animaux dans une ferme,
tracteur, matériels et outillage qui servent à meubler
un hôtel)
 Par application du principe selon lequel « l’accessoire
suit le principal »; ils sont inclus dans la vente
immobilière et dans la saisie immobilière.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent : ce sont
des biens incorporels, c’est-à-dire des droits portant sur des
immeubles (ex : hypothèque)
 En réalité, il faut inclure dans cette catégorie tous les droits
réels portant sur des immeubles (à l’exclusion du droit de
propriété qui se confond avec son objet et est alors
considéré comme meuble ou immeuble). Il peut s’agir de
droits réels principaux (usufruit, servitude mais aussi
emphytéose) ou accessoires, établis sur un immeuble pour
garantir une créance (hypothèque, privilège…).
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les biens meubles : ils sont définis par leur
mobilité.
 Généralement, les biens meubles sont des biens
corporels mais ils peuvent être incorporels.
On distingue deux catégories : les meubles par
nature et les meubles par détermination de la loi.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les meubles par nature (corporels)
 Il s'agit des objets matériels mobiles comme
les animaux ou les meubles qui servent à
meubler, qui peuvent se déplacer d'eux-
mêmes ou que l'on peut transporter d'un lieu
à un autre
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des biens
 Les biens meubles et les biens immeubles
 Les meubles par anticipation
 Ce sont des immeubles destinés à devenir des
meubles (ex : les récoltes sur pied qui sont des
immeubles, mais ils sont considérés et traités
comme des objets mobiliers lorsqu’elle seront
coupées.
 La vente d’une telle récolte est une vente
mobilière.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des choses
 A côté des classifications faites entre choses
mobilières et choses immobilières, choses
corporelles et choses incorporelles, d'autres
distinction sont à constater.
 Il s'agit de la distinction des choses
consomptibles et des choses non consomptibles
et d'autre part de la distinction des choses
fongibles et des choses non fongibles.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des choses
 Choses consomptibles et choses non
consomptibles
a- Choses consomptibles
 Sont celles qui se consomment ou se détruisent.
Les choses consomptibles sont celles qui
disparaissent dès qu'on les utilise.
 On dit que ces choses se consomment par le
premier usage. (Par exemple des denrées, des
billets de banque, le gaz, le gasoil, des pièces de
monnaie).
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des choses
Choses consomptibles et choses non
consomptibles
b- Choses non consomptibles
 Les choses non consomptibles sont au contraire
celles dont on peut faire un usage prolongé (par
exemple ; un vêtement, une machine, un bijou,
une maison).
 Il s'agit de biens plus durables, qui peuvent faire
l'objet d'usages répétés : une propriété
immobilière, une voiture ou un livre…
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des choses
Choses fongibles et choses non fongibles
a- Choses fongibles
 Les choses fongibles sont celles qui sont
envisagées dans leur genre ou espèce, et qui
peuvent donc être remplacées indifféremment
par d'autres choses semblables, ressortissant au
même genre.
 Tel est le cas entre autres du blé, des légumes,
des cahiers et des billets de banque.
Section 3 : Distinction des biens et
des choses
Classification des choses
Choses fongibles et choses non fongibles
b- Choses non fongibles
 A l'inverse, il y'a des choses qui ne peuvent pas
être remplacées les unes par les autres. Ce sont
les choses non fongibles ou corps certains.
 Lorsqu'une personne doit un corps certain, elle
est tenue de livrer cette chose elle-même. ( Ex :
une œuvre d’art, un immeuble déterminé par sa
situation géographique à côté de la plage)
Chapitre 3: L’exécution des droits
 Le titulaire d’un droit peut l’exercer, mais il n’y est pas
obligé. Les droits subjectifs sont faits pour être réalisés.
De ce fait, ils procurent à leurs titulaires les jouissances
qu’ils lui promettaient et qu’ils contenaient
potentiellement. Leur réalisation, néanmoins, va
présenter un aspect tout différent suivant qu’elle se
heurte ou non à une contestation d’autrui.
 En l’absence de contestation, le droit pourra se réaliser
sans l’intervention du tribunal. C’est une réalisation
pacifique, amiable et extrajudiciaire. Si le droit est
contesté, un litige naît, il va falloir une sorte de combat
pour réaliser le droit : c’est la réalisation judiciaire.
Chapitre 3: L’exécution des droits
 La réalisation d’un droit suppose que la
preuve en ait été produite pour le faire valoir.
 Dans les situations normales, un propriétaire
n’est pas obligé de prouver son droit
 C’est dans les situations de litiges ou de
réclamations que l’exigence de preuve se pose
avec acuité
Chapitre 3: L’exécution des droits
Section 1 : La preuve des droits

Section 2 : La réalisation judiciaire des droits


Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
a- Importance de la charge de la preuve
 La preuve incombe à celui qui avance la réalité d’un fait.
 Dans un procès, le demandeur fonde toujours sa
réclamation sur un fait. Par exemple, il réclame un objet
dont il est propriétaire et qu’il prétend avoir remis en
dépôt; il se prévaut de cette remise; à lui de l’établir : au
demandeur incombe la charge de la preuve.
 Le défendeur peut se contenter de nier le fait allégué par le
demandeur; s’il se cantonne dans cette attitude, il n’a rien à
prouver : il n’est pas tenu d’établir que le dépôt n’a pas eu
lieu.
Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
a- Importance de la charge de la preuve
 Souvent l’attitude du défendeur est différente; il
invoque lui aussi, un fait grâce auquel il entend
paralyser la demande.
 Il reconnaît le dépôt, mais affirme que le
déposant a repris la chose déposée; ou bien que,
ayant fait des faits pour la conservation de cette
chose, il ne la restituera que lorsqu’il sera
remboursé.
Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
b- Preuve du contrat
 Le principe qui gouverne la charge de la
preuve, est le même, que le plaideur veuille
établir un acte juridique ou un fait juridique.
 Quelques précisions sont cependant
nécessaires en ce qui concerne les contrats,
actes juridique qui créent des obligations.
Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
b- Preuve du contrat
 Le créancier doit prouver qu’il existe un lien de droit
entre le débiteur et lui. Mais il doit établir aussi la
nature et le contenu exacte de l’obligation.
 Les obligations, notamment celles qui découlent du
contrat, se classent en deux catégories : les obligations
déterminées (ou de résultat) et les obligations
générales de prudence et de diligence (ou de moyens).
Cette classification un très grand intérêt quant à la
charge de la preuve.
Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
b- Preuve du contrat
 Cette classification présente un très grand intérêt
quant à la charge de la preuve.
 En effet, le créancier doit toujours établir l’inexécution
de l’obligation, qui est le fait générateur du préjudice
dont il se prévaut. Mais, tandis qu’il est très facile
d’établir l’inexécution d’une obligation déterminée (de
résultat), il est beaucoup plus difficile de prouver
l’inexécution d’une obligation (de moyens) générale de
prudence et de diligence.
Section 1 : La preuve des droits
1- Le principe de la preuve
b- Preuve du contrat
 Illustration : l’expéditeur qui a remis un colis à un
transporteur, débiteur d’une obligation déterminée, n’aura
pas de peine à prouver que le colis n’a pas été livré. Au
contraire, le malade éprouve des difficultés à établir le
manque de prudence de son chirurgien, seulement
débiteur d’une obligation générale de prudence et de
diligence.
 C’est le créancier qui a la charge de démontrer la nature
exacte de l’obligation qui découle du contrat, notamment
de prouver que l’obligation pesant sur le débiteur est une
obligation déterminée.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
 Le Dahir des Obligations et des Contrats ( titre 7
du DOC) reconnaît traditionnellement cinq
moyens de preuve :
1- la preuve écrite,
2- l’aveu
3- le serment
4- le témoignage
5- les présomptions
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
Les modes de preuve dits parfaits sont ceux qui sont valables dans le
système de la preuve légale et qui permettent donc la preuve des
actes juridiques. Elles ont notamment la particularité de lier le juge,
qui est donc obligé de les suivre à la lettre. Les preuves parfaites
sont : l’écrit, l’aveu et le serment.
 Les actes authentiques
 « L’acte authentique est celui qui a été reçu, avec les solennités
requises, par des officiers publics ayant le droit d’instrumenter dans
le lieu où l’acte a été rédigé » Art 418 du DOC.
 Cette définition a été complétée par un second article concernant
les actes sur support informatique : « l’écrit sur support
électronique a la même force probante que l’écrit sur support
papier » Art 417-1 du DOC.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
 Les actes authentiques
 La valeur probante de l'acte authentique est quasi totale, en effet il fait
foi des mentions qu'il contient jusqu’à inscription de faux.
 L'inscription de faux est une procédure visant à vérifier si l‘acte montré
au tribunal est un faux. Si cela aboutit, la valeur de l'acte est alors nulle
mais par contre si la procédure n'aboutit pas, celui qui l'a intentée risque
le versement de dommages-intérêts et d'une amende.
 D'ailleurs, il n'est techniquement pas nécessaire de faire appel à la justice
pour faire appliquer le droit ainsi prouvé ; la force publique suffit (par
exemple huissier de justice), et c'est ensuite au sujet de droit opposé
d'estimer l'utilité d‘ester en justice face à un adversaire armé d'une telle
preuve (par exemple, le cas d'une occupation illégale d'une habitation).
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
 Les actes sous seing privé
 Ce sont les écrits remplissant un certain nombre de conditions de
formes mais qui ne sont revêtus que de la signature des parties au
contrat, et non de celle d'un officier public.
 La valeur probante de l’acte sous seing privé est limitée puisqu'il
ne fait foi que jusqu’à preuve du contraire :
au niveau de leur contenu ;
au niveau de leur origine ;
au niveau de la date ;
au niveau de la signature.
Section 1 : La preuve des droits

2- Les procédés de la preuve


a- Les preuves parfaites
 Les actes sous seing privé
 Un acte sous seing privé qui ne remplirait pas toutes les
conditions de forme (signature manquante, date oubliée…)
ne perdra pas toute sa valeur probante.
 En effet celui-ci n'aura plus la valeur probante de l'acte sous
seing privé mais, par contre, fournira ce que l'on appelle un
commencement de preuve par écrit qui ouvre, en régime
de la preuve légale, les possibilités de la preuve libre pour
confirmer ce qui est contenu dans cet acte.
Section 1 : La preuve des droits

2- Les procédés de la preuve


a- Les preuves parfaites
 L'aveu
 C’est une déclaration par laquelle l'une des parties au procès
reconnaît sa faute, une infraction ou les droits de l'autre partie.
 En d’autres termes, c’est la déclaration par laquelle l’une des
parties, en présence du juge, reconnaît l’exactitude d’un fait qui lui
est défavorable, allégué par son adversaire.
 L’aveu, pour être probant doit être spontané. Le juge peut,
toutefois, le provoquer par ses interrogations, en ordonnant la
comparution personnelle des parties ou de l’une d’elles.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
 L’aveu
 Si cet aveu est réalisé devant une instance de justice, sa force
probante est absolue et le juge est obligé de juger en conséquence,
l'aveu est alors dit judiciaire. Il est irrévocable sauf erreur de fait.
 Si l'aveu est réalisé en dehors des instances judiciaires, dans une
lettre, un enregistrement audio, fait devant témoin, etc., alors sa
force probante est relative : il ne fait qu'informer le juge qui n'est
en aucun cas tenu par cet aveu, dit extrajudiciaire.
 Les juges peuvent cependant « s'estimer pleinement convaincus
d'un aveu extrajudiciaire »
Section 1 : La preuve des droits

2- Les procédés de la preuve


a- Les preuves parfaites
 Le serment
 Le serment est la déclaration par laquelle un plaideur
affirme d'une manière solennelle et devant le juge, la
réalité d'un fait qui lui est favorable.
 Le serment décisoire est une espèce particulière de
serment, très rare en pratique, car très dangereux pour
celui qui serait tenté de l'utiliser. Pour cette raison,
seules les personnes capables de disposer de leurs
droits peuvent déférer le serment.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
 Le serment
 En effet, l'un des plaideurs offre de s'en remettre au serment de
son adversaire pour établir le fait contesté. On dit qu'il défère
serment à son adversaire.
 Celui-ci peut adopter 3 attitudes. Ou bien il prête le serment qui lui
est déféré et gagne son procès. Ou bien il refuse de le prêter, ce qui
constitue un véritable aveu judiciaire dont l'autre partie pourra se
prévaloir pour gagner le procès. Il lui reste une troisième attitude
possible : il peut référer le serment au plaideur qui le lui a déféré. Si
ce dernier prête serment, il gagne le procès ; si, au contraire, il
refuse de prêter le serment, il perd le procès.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
a- Les preuves parfaites
 Le serment
 Le serment décisoire est un mode de preuve
parfait.
Le serment décisoire lie le juge qui doit
conformer sa décision aux conséquences du
serment. Le serment dicte sa décision.
 Cet appel à la bonne foi de son adversaire est, on
se l'imagine, très rare.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
Ce sont celles dont la force probante est
limitée (le juge est libre vis-à-vis de son
appréciation).
 Les preuves imparfaites ne lient pas le juge
mais on dit qu’elles font l’objet d’une
appréciation souveraine par les juges.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Les preuves imparfaites ne peuvent être utilisées qu'en régime de
preuve libre :
 pour prouver des faits juridiques
 ou encore lorsque l'acte juridique n'est pas soumis à la preuve
parfaite pour être démontré
 en régime de preuve légale lorsqu'un commencement de preuve
par écrit a été fourni (comme un acte sous seing privé non valide)
 ou dans un dernier cas lorsque le juge a reconnu aux parties
l'impossibilité morale d'établir un écrit lui donnant alors par la
même occasion la possibilité d'user de preuve libre pour un acte
juridique.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Le témoignage
 C’est un moyen objectif de preuve parce qu’il émane
d’un tiers, non partie au procès, donc supposé
impartial.
 Si le contraire apparaissait, le témoignage n’en serait
pas moins recueilli, mais il pourrait s’en trouver affaibli.
 Les témoins déposent oralement sur des faits dont ils
ont eu personnellement connaissance. Leur devoir est
de dire la vérité.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Le témoignage
 Tout le monde peut témoigner, sous réserve d'accepter de
prêter serment (on parle de serment supplétoire), et
sachant que le faux témoignage est un délit.
 Mais le juge n'est pas lié par un témoignage, il n'est pas
obligé d'en tenir compte. De plus la partie adverse peut
refuser de l'écouter.
 La valeur juridique du témoignage est discutable car il est
considéré comme suspicieux.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Le témoignage

 Le témoignage peut être écrit sur papier libre.


 Le témoignage peut revêtir les mêmes garanties qu'une
constatation d'un huissier (mais gratuit sur le plan
pécuniaire), toujours à condition de s'en tenir aux faits.
 Il est conseillé de faire appel à des témoins hors du cercle
familial et sans relation professionnelle, bien qu'aucune
disposition légale ne l'interdise.
Section 1 : La preuve des droits
2- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Les présomptions
 « Les présomptions sont des indices au moyen desquels la loi ou le
juge établit l’existence de certains faits inconnus » Art 449 du DOC.
 On appelle présomptions de l'homme ou présomption du fait de
l'homme ou encore présomption de fait, "les conséquences que le
magistrat tire d'un fait connu à un fait inconnu".
 C'est en fait l'intime conviction du juge qui, à partir de divers
éléments de fait, va forger son intime conviction quant à l'existence
du fait litigieux. Il s’agit d’un mode de raisonnement.
Section 1 : La preuve des droits
1- Les procédés de la preuve
b- Les preuves imparfaites
 Les présomptions
 Les indices à partir desquels le juge peut former son
intime conviction sont nombreux.
 Il peut s'agir de constatations matérielles, de
déclarations de personnes qui ne peuvent être
entendues en qualité de témoins, tous les documents
quelle qu'en soit la nature ou l'origine, de l'attitude des
parties au cours d'une comparution personnelle (ex.
refus de se soumettre à une expertise sanguine), des
résultats d'une expertise, etc...
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
 Nul ne peut se faire justice à soi-même. Si le
droit est contesté, il faut en faire déclarer
l’existence par le juge, ce qui suppose une
action en justice et un procès, dont les formes
sont très minutieuses.
 Plus qu’aux formes du procès, nous devons
nous intéresser aux différentes juridictions
existantes.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
 L’action est la voie juridique par laquelle une
personne s’adresse au juge pour obtenir la
reconnaissance et la protection de son droit.
 Celui qui agit (demandeur) crie justice, se plaint
que son droit ait été méconnu, lésé par celui
(défendeur) qu’il traîne devant le juge
 Il demande que tout soit remis dans l’ordre.
L’action revêt la forme technique de la demande
en justice, qui ouvre le procès (l’instance).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice (‫)الدعوى‬
Définition
 Pour pouvoir engager un procès, il faut être
titulaire d’une action en justice.
 Celle-ci peut être définie comme le pouvoir
reconnu aux particuliers de s’adresser à la
justice pour obtenir le respect de leurs droits
et de leurs intérêts.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Les actions en justice font l’objet de plusieurs
distinctions en fonction de la nature ou de
l’objet des droits qu’elles protègent
 Ces distinctions débouchent sur des
spécificités procédurales, en particulier en
matière de compétence.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 L’action personnelle protège un droit personnel,
l’action réelle un droit réel; l’action immobilière
protège un droit sur un immeuble, l’action
mobilière un droit sur un meuble.
 Ces classifications se combinent : par exemple,
une action relative à un droit de propriété sur un
immeuble est une action réelle immobilière.
 Une personne est titulaire d’une action en justice
si certaines conditions sont remplies.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Conditions d’une action en justice
 Ces conditions sont au nombre de trois : il
faut se prévaloir d’un intérêt légitime, avoir
qualité et capacité (Art 1 du code de
procédure civile).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Conditions d’une action en justice
 Intérêt
 « pas d’intérêt, pas d’action ». Cette formule de bon sens
dégagée par la pratique a été relayée par le code de
procédure civile pour marquer l’importance de l’intérêt
dans l’action en justice.
 L’intérêt s’apparente à l’avantage qu’aurait une personne à
voir reconnaître sa prétention en justice.
 Cet intérêt peut aussi bien être moral( ex : changement de
nom) que pécuniaire (ex : obtention de dommages et
intérêts).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Conditions d’une action en justice
 Qualité
 La qualité est le titre en vertu duquel une personne agit.
Le plus souvent, la qualité se confond avec l’intérêt : c’est
le titulaire du droit litigieux, celui qui a avantage à voir
reconnaître sa prétention qui a qualité pour agir.
 La qualité se distingue de l’intérêt lorsqu’une personne
n’exerce un droit que par l’intermédiaire d’un
représentant (ex : incapables, personnes morales).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Conditions d’une action en justice
 Qualité

 Seul peut agir le représentant à qui la loi, le juge ou une


convention reconnaît qualité (tuteur, administrateur…).
 De même selon la nature du litige, la loi restreint parfois,
parmi toutes les personnes qui pourraient avoir intérêt à
agir, le nombre de celles qui ont qualité pour le faire (ex :
seuls les époux ont qualité pour agir en divorce, alors que
leurs enfants ou leurs créanciers pourraient y avoir
intérêt).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
a- L’action en justice
 Conditions d’une action en justice
 Capacité
 Enfin, pour pouvoir agir en justice, il faut être capable (art
1 du code de procédure civile).
 Des incapacités d’exercice frappent les mineurs non
émancipés et les majeurs placés sous un régime de
protection (art code de procédure civile : nécessité de
l’assistance du curateur pour l’introduction ou la défense à
une action en justice
 Il faut aussi une représentation de l’incapable par le tuteur
pour la défense de ses droits patrimoniaux.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance (les procédures ‫) اﻹجراءات‬
 Devant la multiplicité des procédures existantes,
et même si on observe un indéniable
rapprochement des contentieux civil, pénal voire
même administratif, ébauche d’un droit commun
processuel
 Il est nécessaire de choisir un schéma de
déroulement du procès, notamment celui
s’appliquant à la procédure devant le tribunal de
première instance.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 La saisine du tribunal
 Demande et moyens de défense :
 Une personne titulaire d’une action en justice entame
un procès, introduit l’instance, par une demande
initiale.
 A cette demande, l’adversaire peut opposer divers
moyens de défense. Une défense qui, au fond tend à
faire rejeter comme non justifiée, après examen du
fond du droit, la prétention de l’adversaire.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 La saisine du tribunal
 L’exception de procédure tend à faire déclarer la
procédure irrégulière ou éteinte ou à en suspendre le
cours.
 Enfin, constitue une fin de non-recevoir « tout moyen
qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable en sa
demande, sans examen au fond, pour défaut de droit
d’agir, tel le défaut de qualité, le défaut d’intérêt, la
prescription, le délai préfixe, la chose jugée ».
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 La saisine du tribunal
 Formes de la demande :
 En matière contentieuse, la plupart du temps, la demande initiale
est formée par assignation, « acte d’huissier de justice par lequel le
demandeur cite son adversaire à comparaître devant le juge ».
 Cette assignation comprend plusieurs mentions obligatoires, dont
l’indication de la juridiction devant laquelle la demande est portée;
l’objet de la demande; l’indication faite au défendeur que faute de
comparaître, il s’expose à ce qu’un jugement soit rendu contre lui
sur les seuls éléments fournis par son adversaire; les diligences
entreprises en vue de parvenir à une résolution amiable du litige.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 La saisine du tribunal
 L’assignation est portée à la connaissance du
défendeur par la signification qui lui en est faite par
huissier.
 La signification doit être remise à son destinataire.
 La saisine du tribunal résulte de l’enrôlement de
l’affaire, c’est-à-dire de la remise d’une copie de
l’assignation au greffe du tribunal, dans un délais
précis, les parties sont tenues de constituer avocat.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience (‫)الجلسة‬
 Fixation de la date :
 Le président du tribunal fixe le jour dans lequel l’affaire
sera appelée au cours d’une audience, il désigne la
chambre devant laquelle elle sera appelée.
 En attendant cette date, les parties exposent leurs
prétentions par l’intermédiaire des conclusions que
s’échangent leurs avocats.
 Le jour où l’affaire est appelée, devant la chambre à
laquelle elle a été confiée.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Déroulement de l’audience :
 Les débats ont lieu au jour et lieu fixés.
 Ils sont en principe publics, mais la loi exige dans
certains cas qu’ils aient lieu en chambre de conseil,
c’est-à-dire à huis clos.
 C’est le cas en matière gracieuse ou dans certaines
matières relatives à l’état et la capacité des personnes.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 De plus, le juge peut décider que les débats auront lieu
en chambre de conseil « s’il doit résulter de leur
publicité une atteinte à l’intimité de la vie privée, ou si
toutes les parties le demandent ».
 Le président dirige les débats. Le demandeur, puis le
défendeur sont invités à exprimer leurs prétentions.
 Le président peut demander aux parties ou à leurs
avocats de fournir les explications de droit ou de fait
qu’il estime nécessaires.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Le jugement :
 Les juges délibèrent, en secret et à la majorité des voix.
 Ils peuvent délibérer sur place, à voix basse avant de rendre
un jugement que l’on appelle jugement sur le siège.
 Ils peuvent également se retirer quelques instants en
chambre du conseil avant de revenir dans la salle
d’audience pour rendre le jugement.
 Dans ces deux cas, on parle de jugement prononcé sur le
champ.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
L’audience
 Le jugement peut aussi être renvoyé pour
plus ample délibéré à une date ultérieure que
le président indique : on dit que le jugement
est mis en délibéré.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
Le jugement est en principe prononcé en
audience publique, par l’un des juges qui l’ont
rendu
 Le prononcé pouvant se limiter au dispositif.
Le jugement, à la minute est rédigé par le greffier
sous la dictée ou d’après les notes du président.
 Il peut être établi sur support papier.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Tout jugement comprend obligatoirement
certaines mentions permettant d’apprécier s’il est
régulièrement rendu en la forme (juridiction dont
il émane, nom des juges, date, nom et domicile
des parties…).
 Le jugement doit également énoncer les
prétentions des parties et leurs arguments.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Enfin, le jugement doit comporter deux éléments
essentiels : les motifs, les raisons de la décision et
le dispositif qui est la solution concrète du litige.
 Le jugement se termine par la forme exécutoire
et est signé par le président et par le greffier.
 Le jugement a alors la force probante d’un acte
authentique.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Le jugement rendu a l’autorité de la chose jugée, c’est-
à-dire que sous réserve de l’exercice d’une des voies de
recours possibles, une des parties ne peut pas remettre
en question la décision.
 L’autorité de la chose jugée pourra être opposée à une
nouvelle demande présentant une identité d’objet (ce
qui est réclamé par le demandeur), une identité de
cause (fondement juridique de la prétention) et une
identité de personnes avec celle déjà tranchée.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
1- L’action en justice et l’instance
b- L’instance
 L’audience
 Le jugement doit être porté à la connaissance des
parties, aussi fait-il l’objet d’une notification aux parties
et à leurs représentants.
 Une copie du jugement est adressée à la partie
gagnante, revêtue de la formule exécutoire, pour
qu’elle puisse obtenir l’exécution de la décision.
 La publicité des jugements a entre autre effet de faire
courir le délai pour exercer les voies de recours.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
 L’ordre judiciaire marocain comprend à la base
des juridictions dites de première instance
(premier degré) et des juridictions de second
degré (les cours d’appel) et, au sommet de cette
organisation, on trouve la Cour de cassation.
 À côté des juridictions de droit commun, il y a
des juridictions spécialisées et d’autres dites
juridictions « exceptionnelles ».
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Une juridiction de droit commun est en
principe compétente pour tout litige qui n’est
pas spécialement attribué par la loi à une
autre juridiction.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les juridictions de proximité
 Les juridictions communales et d’arrondissement
n’existent plus depuis août 2011. Elles ont été
remplacées par les juridictions de proximité instituées
par la loi 42-10 du 17 août 2011.
 Elles se répartissent en deux sortes de sections : celles
installées au sein des tribunaux de première instance
(communes urbaines) et celles installées dans le
ressort du centre du juge résident (communes rurales).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les juridictions de proximité
 Les juridictions de proximité siègent à juge unique
assisté d’un greffier. Le ministère public n’y est pas
représenté. La procédure devant ces juridictions est
orale et gratuite.
 Elles connaissent des actions personnelles et
mobilières dont le montant n’excède pas 5000 dirhams.
Elles sont, en revanche, incompétentes à l’égard des
litiges relatifs au statut personnel, aux affaires
immobilières, aux affaires sociales et aux expulsions.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les tribunaux de première instance
 Le domaine d’intervention du tribunal de première
instance est très varié. Il juge toutes les affaires qui
n’ont pas été spécialement attribuées à une autre
juridiction.
 Ces tribunaux peuvent comprendre plusieurs
chambres (chambre de famille ; chambre civile, etc.).
Ils sont de 83 au Maroc.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les tribunaux de première instance
 Le tribunal de première instance statue en collégialité
(trois magistrats). Néanmoins, il peut aussi statuer à
juge unique pour certaines affaires.
 Le tribunal de première instance est formé de
magistrats professionnels composés des magistrats de
siège qui conduisent les débats et tranchent les litiges,
ainsi que du ministère public représenté par le
procureur du Roi et ses substituts.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les cours d’appel
À côté des juridictions de première instance, il
existe des cours d’appel dont le rôle est
d’examiner les recours en appel des décisions
rendues par les tribunaux de première instance.
La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en
fait. Il existe 22 cours d’appel dont le ressort
s’étend sur plusieurs départements.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 Les cours d’appel
 Elles sont composées de magistrats répartis en
chambres (civile, sociale, criminelle, etc.) et jugent en
collégialité (trois magistrats ou cinq magistrats selon
les affaires à trancher).
 Le ministère public est représenté aux audiences des
cours d’appel par le procureur général et ses substituts.
 La cour d’appel de Rabat a compétence nationale en
matière de terrorisme.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 La cour de cassation
Elle exerce sa compétence sur l’ensemble du
territoire, elle est divisée en chambres (civile,
criminelle, commerciale, etc.) composées
chacune d’un président et de conseillers.
En principe, toute décision rendue en dernier
ressort par les cours d’appel peut faire l’objet
d’un pourvoi en cassation.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
a- Les juridictions de droit commun
 La cour de cassation
 La Cour de cassation ne constitue pas un
troisième degré de juridiction, elle contrôle la
conformité au droit sans réexaminer les faits, et
fixe le sens dans lequel la règle de droit doit être
appliquée.
 Le Ministère public est représenté auprès de la
Cour de cassation par le procureur général et des
avocats généraux.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
b- Les juridictions spécialisées
Les juridictions spécialisées comprennent les
tribunaux de commerce et les tribunaux
administratifs.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
b- Les juridictions spécialisées
 Les juridictions de commerce
Les juridictions commerciales ont été créées par
la loi du 6 janvier 1997, elles fonctionnent depuis
mai 1998.
Les juridictions commerciales comprennent les
tribunaux de commerce et les cours d’appel de
commerce. Elles sont de 8 au Maroc.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
b- Les juridictions spécialisées
 Les juridictions de commerce
 Les magistrats du siège et du parquet des
juridictions commerciales sont tous des
magistrats professionnels intégrés au corps
unique de la magistrature.
Les juridictions de commerce sont compétentes
pour juger l’ensemble des litiges commerciaux
(les actions relatives aux contrats commerciaux,
aux effets de commerce, etc.).
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
b- Les juridictions spécialisées
 Les juridictions administratives
 Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 et sont
installés dans les principales régions du Royaume. Ils sont de 7 au
Maroc.
 Les juridictions administratives comprennent d’une part les
tribunaux administratifs, et d’autre part les cours d’appels
administratives.
 Les juridictions administratives sont dotées de la compétence pour
juger les litiges relatifs aux contrats administratifs et les litiges
électoraux, les actions en réparation de dommages causés par les
actes ou les activités des personnes publiques.
Section 2 : La réalisation judiciaire des
droits
2- Le système judiciaire en droit marocain
c- Les juridictions exceptionnelles
 Le tribunal militaire permanent des forces armées royales
 Cette juridiction est régie par la loi du 6 octobre 1972, et est dotée
de la compétence pour juger des crimes commis par les militaires
ainsi que ceux menaçant la sûreté nationale.
 Elle est composée de magistrats professionnels et militaires. Elle est
présidée par un magistrat professionnel. La procédure appliquée
est la loi de la justice militaire.
 La Haute Cour qui avait auparavant compétence pour juger les
crimes commis par les membres du gouvernement n’existe plus
depuis l’adoption de la Constitution du 29 juillet 2011. Désormais,
les hauts fonctionnaires de l’État ainsi que les membres du
gouvernement sont poursuivis devant les juridictions de droit
commun.
Illustration d’évaluation
1) Qualifiez les institutions suivantes :
a- le parlement
b- la personne morale
c- l'association des économistes marocains
d- les syndicats
e- l'université
2) Votre camarade à la faculté des sciences vous demande de
l'éclairer sur les caractères de la règle de droit.
3) Votre voisin est convoqué à comparaître devant le tribunal. Il vous
consulte sur les moyens de preuve qui peuvent lui servir de faire
valoir ses droits.
4) Quel est l'intérêt pour vous d'étudier l'introduction à l'étude du
droit?
Illustration d’évaluation
1) Selon le principe de la hiérarchie des normes, classez
en justifiant votre réponse les normes suivantes :
la coutume, la convention internationale, le règlement,
la doctrine, la jurisprudence, la constitution et la loi.
2) Brahim compte constituer une société. Toutefois il ne
sait pas comment l'identifier. Que lui conseillez-vous?
3) Comparez la loi et la morale.
4) Un investisseur étranger vous demande de l'éclairer
sur les différentes juridictions du Royaume.
5) Distinguez entre le droit objectif et le droit subjectif
en donnant des exemples.
Illustration d’évaluation
1- Expliquez le caractère général et impersonnel de
la règle de droit.
2- Qu’est-ce que la hiérarchie des normes ?
3- Quelles sont les procédures d’adoption des lois?
4- Quelle est la distinction entre l'acte juridique et
le fait juridique en donnant des exemples
d'illustration.
5- Comment identifier une société commerciale?
Illustration d’évaluation
1- Quel est l'intérêt du caractère coercitif de la règle de droit?
2- Comparez entre la règle de droit et la règle de la morale.
3- Quelle est la place des conventions internationales dans le
système juridique marocain?
4- Le droit civil relève du droit public ou du droit privé? et pourquoi?
5- Qualifiez les institutions suivantes :
a- Les organisations non gouvernementales (ONG)
b- Hôpital Iben Rochd
c- L'association de lutte contre le cancer
d- La préfecture de salé
e- L'office national des chemins de fer (ONCF)

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