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Assurance et contrôle (AQ/QC) qualité

dans un laboratoire d’analyses


physico-chimiques

Préparé par BENOMAR Abdelhafid

Résident en pharmacie industrielle

Le 26/01/2021
SOMMAIRE

I Généralités : Approche générale de la qualité ...................................................................................3


1 Définition de la qualité integral ....................................................................................................3
2 Types de qualité ...........................................................................................................................3
3. Structure de la qualité .................................................................................................................4
II. Qualité au laboratoire d’analyse......................................................................................................5
1. Définitions : (Guide EURACHEM 2016) .........................................................................................5
2. Types de qualité en chimie analytique .........................................................................................6
3. Qualité et propriété analytique ..................................................................................................7
III. Systèmes de qualité dans les laboratoires d'analyse .......................................................................8
1. Eléments de l’assurance qualité ..............................................................................................8
2. Référentiels pour la qualité au laboratoire ..............................................................................9
3. Eléments du système d'assurance et de contrôle de la qualité (AQ/CQ)...................................9
IV Contrôle de la qualité analytique ................................................................................................. 11
V. Évaluation de la qualité analytique :.............................................................................................. 12
1. Types d’évaluation .................................................................................................................... 12
2. Accréditation............................................................................................................................. 13
3.Test d’aptitude ........................................................................................................................... 14
VI Supports de l'assurance qualité analytique ................................................................................... 15
VII Remarques de conclusion ............................................................................................................ 15
Références bibliographiques ............................................................................................................. 17

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I Généralités : Approche générale de la qualité

1 Définition complète de la qualité


La "qualité" peut être définie comme "l'ensemble des caractéristiques, propriétés, attributs
ou capacités d'une entité qui la rendent meilleure, pire ou égale à d'autres entités du même
type".

Par conséquent, la qualité ne peut être évaluée que par comparaison.

Du côté appliqué, la qualité d’un corps comprend :

 Utilité, (efficacité, pertinence)


 réponse aux exigences,
 satisfaire les besoins,
 suivie les instructions clients
 dégrée de conformité aux réglementations.

Les comparaisons utilisées pour évaluer la qualité doivent utiliser des indicateurs appropriés
de type quantitatif (données numériques), qualitatif (par exemple, des opinions) et
intégral ou (qualitatif et quantitatif).

Les trois facettes de la qualité sont liées entre elles.

Ainsi, les caractéristiques, attributions ou propriétés d'un corps se matérialisent dans des
indicateurs reflétant son utilité, ses capacités, etc.

La facette comparative est toujours présente ; en effet, pour évaluer sa qualité, l'organisme
doit comparer ses caractéristiques à ses besoins, qu'ils soient intrinsèques ou réglementés.

La qualité se matérialise dans ce que l'on appelle les systèmes de qualité.

2 Types de qualité
La qualité peut être classée selon différents critères.

De manière générale, la qualité peut être interne ou externe.

La qualité interne concerne les entités qui fournissent des produits ou des services, et la
qualité externe aux clients qui les reçoivent.

La qualité peut également être classée en fonction de ses caractéristiques et de qui définit ces
caractéristiques.

Ainsi, la qualité peut être (a) planifiée (conçue) ou (b) atteinte, les deux étant associés à un
organisme ou à une organisation et définissant la qualité interne.

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De plus, la qualité peut être (c) exigée et attendue ou (d) perçue par le client et donc liée à la
qualité externe. Idéalement, la qualité attendue et requise doit coïncider.

La qualité obtenue est à la frontière de la qualité externe et interne.

Ainsi, la qualité interne est obtenue lorsque la qualité conçue et obtenue coïncident (1).

En revanche, la qualité externe est atteinte lorsque la qualité perçue dépasse la qualité
attendue aux yeux du client (2).

Les comparaisons les plus critiques sont celles de la qualité atteinte avec la qualité attendue
(3) et la qualité perçue (4).

Idéalement, la qualité atteinte, attendue et perçue doit être identique (5).

Figure 1 : différents aspects de la qualité

3. Structure de la qualité
Un organisme qui vise la qualité doit adopter une structure par étapes appelée «cascade de la
qualité».

Tout d’abord, l’organisme doit développer une politique qualité se matérialisant dans un
document validé par son organe décisionnel supérieur (Manuel qualité). La politique qualité
comprend des éléments de gestion de la qualité, des systèmes qualité et des procédures
opérationnelles d’assurance qualité, qui englobe toutes les activités nécessaires pour garantir
que l’organisme atteint le niveau de qualité prévu.

L’assurance qualité implique trois types d’activités différents, à savoir :

 Contrôle de la qualité qui se fait par examen direct de l’organisme en termes


d’indicateurs essentiellement quantitatifs ;
 Évaluation de la qualité, qui consiste à examiner à la fois l’organisme et ses activités ;

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 les corrections internes dérivées des deux activités précédentes.

En résumé, l’assurance qualité consiste à examiner les produits, systèmes et / ou services


d’un organisme, ainsi qu’à appliquer des corrections externes si nécessaire en fonction du
résultat des activités d’évaluation.

Figure 2 : Structure de la qualité

II. Qualité au laboratoire d’analyse

1. Définitions : (Guide EURACHEM 2016)


A ASSURANCE DE LA QUALITÉ (QA) :

Une partie de la gestion de la qualité est axée sur la garantie que les exigences de qualité
seront respectées (ISO 9000) :

Les principales exigences dans un laboratoire sont les suivantes :

 Un système de gestion de la qualité ;


 Un environnement de laboratoire approprié ;
 Un personnel instruit, formé et qualifié ;
 Des procédures et des dossiers de formation ;
 Des spécifications pour les réactifs, les calibrant et les normes de mesure (y compris
les normes de référence matériaux (RM)) ;
 Équipement convenablement entretenu et calibré ;
 des procédures d'échantillonnage (lorsque le laboratoire est responsable de cette
activité) ;
 les procédures de traitement des échantillons ;

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 Méthodes documentées et validées ;
 Traçabilité métrologique des résultats ;
 Évaluation de l'incertitude de mesure ;
 Procédures de contrôle interne de la qualité ;
 Participation aux essais d'aptitude (EA) / évaluation externe de la qualité (EQA) ;
 Procédures de vérification et de communication des résultats ;
 Procédures de mise en œuvre d'actions préventives et correctives ;
 des procédures d'audit et d'examen internes.

B CONTRÔLE DE LA QUALITÉ (QC) : Partie de la gestion de la qualité axée sur le


respect des exigences de qualité (ISO 9000)

Les procédures de contrôle de la qualité visent à garantir la qualité des résultats obtenus pour
des échantillons ou des ensembles d'échantillons spécifiques et comprennent

 l'analyse des échantillons de contrôle de la qualité ;


 l'analyse des étalons de mesure (y compris les RM) ;
 l'analyse des échantillons en aveugle ;
 l'analyse des blancs d'échantillons et des blancs de réactifs ;
 l'analyse des échantillons dopés ;
 Analyse en double ;
 Utilisation de cartes de contrôle de qualité pour surveiller les tendances ;
 Évaluation de la corrélation des résultats obtenus pour différentes caractéristiques d'un
échantillon, à condition qu'une relation connue existe.

2. Types de qualité en chimie analytique


Les différentes facettes de la qualité en chimie analytique (Voir figure)

On distingue : (a) la qualité externe (la qualité des entités d'un client ou d'un organisme), qui
est liée aux besoins d'information du client, et (b) la qualité analytique.

La qualité analytique comprend plusieurs éléments :

 L'un est la qualité des résultats, qui repose sur la qualité des processus de mesure
chimique (PMC) et qui est directement liée au problème analytique et aux propriétés
analytiques (capital, de base et liées à la productivité).
 La qualité des PMC dépend à son tour de la qualité du travail et de son organisation,
ainsi que de la qualité des outils analytiques, tant méthodologiques (par exemple,
l'étalonnage) que matériels (par exemple, les instruments, les appareils, les réactifs, les
normes, etc.)

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Figure 3 : Différentes facettes de la qualité en chimie analytique

3. Qualité et propriété analytique


Cette diapositive met en relation la qualité analytique avec les propriétés analytiques.
Ainsi, la qualité des résultats analytiques est liée à la précision et à la représentativité des
propriétés analytiques capitales. De même, les propriétés analytiques de base et celles liées
à la productivité sont des attributs de la qualité des processus analytiques.

En fait, les propriétés de base (robustesse, précision, sensibilité, sélectivité et


échantillonnage approprié) soutiennent les propriétés capitales, tandis que les propriétés
liées à la productivité (rapidité, rentabilité et facteurs liés au personnel tels que la sécurité)
sont associées à la productivité du laboratoire.

Figure4 : Catégorie des qualités analytiques

Observation : les propriétés analytiques peuvent être porteuses de différents types de


relations (hiérarchiques, complémentaires et contradictoires).

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Dans ce contexte, les relations contradictoires sont particulièrement importantes, ce qui
conduit à des compromis de qualité dans la résolution du problème analytique.

Enfin, la qualité analytique est établie par comparaison avec les normes et les besoins
d'information du client.

III. Systèmes de qualité dans les laboratoires d'analyse

1. Eléments de l’assurance qualité


Comme on déjà vu , l'assurance qualité en chimie analytique comprend le contrôle de la
qualité, l'évaluation de la qualité et les activités de correction interne, les trois étant
mutuellement reliés par une chaîne cyclique.

Ainsi, le contrôle de la qualité consiste à examiner le laboratoire d'analyse et ses


résultats, Tandis que l'évaluation de la qualité consiste à examiner les procédures de
contrôle de la qualité, le laboratoire, les résultats qu'il produit et leur relation avec le
problème analytique. Si la qualité est évaluée négativement, des actions de correction
internes seront nécessaires dans le cadre de l'assurance qualité. Ces actions porteront
essentiellement sur les performances du laboratoire d'analyse (Spécifiquement, sur la
qualité des processus analytiques en termes d'organisation du travail et d'outils
analytiques) dans le but d'améliorer les résultats analytiques et le laboratoire dans son
ensemble. Toute amélioration ainsi apportée sera visible lors du prochain contrôle de qualité.
Comme on peut le voir, il s'agit d'un processus cyclique où chaque élément entre en jeu à un
moment donné.

Figure5 : Eléments de l’assurance qualité au laboratoire

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Comme indiqué (Figure5), les activités d'assurance qualité sont cycliques et appliquées avant,
pendant et après le processus analytique. Ainsi, le contrôle de la qualité a lieu avant et
pendant le processus analytique - parallèlement à la production des résultats. D'autre part,
l'évaluation de la qualité a lieu pendant et après le processus analytique. Enfin, des actions
correctives sont généralement appliquées après le processus analytique si elles sont jugées
nécessaires en fonction des résultats de l'évaluation de la qualité - elles sont donc
effectuées avant le prochain contrôle de la qualité - et déterminent si le processus
analytique doit être modifiés d'une manière ou d'une autre.

Ces activités doivent toutes être planifiées et conçues au préalable, et également


documentées et archivées après le processus. Comme on peut le voir, chaque élément de
l'assurance qualité intervient à deux étapes différentes du processus analytique.

2. Référentiels pour la qualité au laboratoire


Les systèmes de qualité des laboratoires d'analyse doivent être conformes aux Normes
internationales générales de gestion de la qualité (Par exemple, ISO 9000), Normes de
laboratoire (Spécifique) (ISO 17025) et aux réglementations applicables (BPL).

Cette diapositive illustre les principaux cadres de normes pour les systèmes de qualité dans
les laboratoires d'analyse.

3. Eléments du système d'assurance et de contrôle de la qualité (AQ/CQ)

L'assurance de la qualité des résultats des mesures analytiques est un système composé de
cinq éléments interdépendants :
a. Assurance de la mesure , de la traçabilité des résultats obtenus
b. Estimation de l'incertitude obtenue dans les résultats des mesures
c. Utilisation de matériaux de référence certifiés
d. Participation à diverses comparaisons interlaboratoires
e. Validation des procédures analytiques appliquées

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Ce n'est que lorsque les outils susmentionnés sont utilisés qu'il est possible de fournir des
résultats de mesures analytiques faisant autorité (fiables).
La figure présente une présentation schématique des éléments d'un système d'assurance et de
contrôle de la qualité utilisé pour obtenir des résultats analytiques fiables .

Les éléments du système de qualité sont interdépendants :

Pour assurer la traçabilité des mesures, il est indispensable d'utiliser à la fois les matériaux de
référence certifiés et les procédures analytiques soumises à une validation préalable.

Lors de la validation d'une procédure analytique, il est nécessaire de :

Utiliser des matériaux de référence certifiés - déterminer l'exactitude

Participer aux comparaisons interlaboratoires - déterminer la traçabilité et la reproductibilité


(robustesse)

Estimer l'incertitude - ce qui permet de contrôler l'ensemble de la procédure analytique

Les comparaisons interlaboratoires font intervenir à la fois des matériaux de référence et des
procédures analytiques validées. D'autre part, ce type de recherche sert à déterminer des
valeurs certifiées pour les matériaux de référence fabriqués.

Dans la production de matériaux de référence, des procédures analytiques validées sont


appliquées lors de la détermination de l'homogénéité et de la stabilité des matériaux.

Le matériau de référence est également caractérisé par la valeur d'incertitude.

L'estimation de l'incertitude de mesure, comme indiqué précédemment, est indispensable dans


la production de matériaux de référence.

Bien que l'incertitude ne soit pas un des paramètres de validation, il est évident que la
détermination de l'incertitude augmente la fiabilité des résultats obtenus.

En effet, lors de la conception de ce que l'on appelle le "bilan d'incertitude", il est nécessaire
de déterminer l'influence de tous les paramètres possibles d'une procédure analytique sur la
valeur de l'incertitude combinée.

Ceci oblige à son tour à un "suivi" précis et très attentif de l'ensemble de la procédure
analytique, ceux permettant le contrôle de la procédure.

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FIGURE 6 : Position et rôle des éléments du système d'assurance et de contrôle de la
qualité (AQ/CQ) pour obtenir un résultat analytique fiable.

IV Contrôle de la qualité analytique


Comme on déjà dit, le contrôle de la qualité est un élément essentiel et un soutien de
l'assurance qualité.

Le contrôle de la qualité = en tant qu'ensemble d'actions planifiées et documentées,


réalisées par le personnel de laboratoire et impliquant un examen direct de l'organisation
du travail de laboratoire, des outils analytiques utilisés et des résultats obtenus, le tout en vue
de proposer toute action corrective nécessaire - qui doit également être documentée.

Le contrôle de la qualité est essentiellement de nature quantitative.

En fait, il consiste à comparer les données, que ce soit sur le plan statistique ou
chimiométrique.

La comparaison des données nécessite évidemment l'utilisation de références numériques


telles que les RM ou les CRM, ainsi que des résultats obtenus par des méthodes
alternatives, par exemple.

Il s'agit là de certaines activités liées au contrôle de la qualité.

a) Mise en œuvre et utilisation de cartes de contrôle basées sur des matériaux de référence.

b) Examen et entretien des instruments et appareils pour s'assurer qu'ils fonctionnent


comme il se doit. En fait, l'étalonnage des appareils avec des matériaux de référence ne

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contenant pas l'analyte pour établir leur traçabilité est l'une des actions les plus importantes
dans ce contexte.

c) Examen de la pureté et de la stabilité des réactifs et des solutions utilisés dans les CMP.

Il est important de stocker les réactifs dans des conditions appropriées (par exemple, réfrigéré,
à l'obscurité), et également de vérifier que les solutions ne se sont pas détériorées ou n'ont pas
perdu certaines propriétés afin d'éviter les erreurs dans les résultats du processus d'analyse.

d) Examen des conditions environnementales telles que la température, l'humidité relative,


la présence de contaminants ou la propreté du laboratoire. La propreté est particulièrement
importante dans les "salles blanches" ou "salles blanches", dont l'accès devrait être strictement
contrôlé et limité au personnel portant des vêtements appropriés, en instituant des mesures de
contrôle efficaces telles que l'utilisation de jets d'air ou de différences de pression (par
exemple, pour s'assurer que les analyses de traces ou les processus de microfabrication
n'échouent pas).

e) Examen de la chaîne de conservation des échantillons afin d'assurer la corrélation entre


les échantillons et les résultats - une caractéristique des aliquotes d'échantillons liée à la
traçabilité.

Par exemple, les laboratoires cliniques utilisent fréquemment des échantillons munis d'un
code à barres afin de faciliter l'attribution correcte de leurs résultats.

f) Utilisation des RM et des MRC pour examiner les CMP à des points spécifiques. Il s'agit
souvent d'introduire un "échantillon aveugle" inconnu de l'opérateur parmi les échantillons du
client afin de contrôler plus précisément les résultats du CMP.

g) Examen de toute modification des résultats résultant de l'utilisation d'un CMP pour
déterminer les analytes dans un échantillon donné par un personnel différent ou avec un
instrument différent. Moins les résultats diffèrent, plus le CMP sera robuste.

V. Évaluation de la qualité analytique :


1. Types d’évaluation
L'évaluation de la qualité consiste à examiner directement non seulement les résultats d'un
laboratoire, mais aussi son contrôle de qualité et ses activités de routine. Les activités
d'évaluation de la qualité peuvent être classiez en fonction de différents critères. L'une
d'elles est le moment où elles sont effectuées (à savoir avant, pendant ou après le processus
d'analyse). Comme le montre la diapositive, l'évaluation de la qualité dans le laboratoire
d'analyse a lieu principalement pendant et après le processus. Selon l'objet cible et la
procédure d'examen, les systèmes d'évaluation de la qualité peuvent être de type qualitatif,
quantitatif ou intégral. L'évaluation qualitative implique l'inspection visuelle et documentaire
du laboratoire, de ses processus analytiques et de ses systèmes de contrôle de la qualité. Cela
implique généralement un contrôle sur place l'inspection des travaux de laboratoire, de leur
organisation et de leur documentation (par exemple, les carnets de laboratoire, les procédures

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opératoires normalisées, les données primaires, les rapports, etc.) et les procédures
d'archivage.

L'évaluation de la qualité peut être interne ou externe selon la personne qui la réalise.
Comme le montre la diapositive suivante, les deux peuvent ne pas être faciles à distinguer
selon la référence particulière utilisée. Un exemple typique d'évaluation externe par le client
consiste à demander à un laboratoire d'analyser un échantillon dont les résultats ont été
déterminés au préalable, afin de les comparer.

L'évaluation interne de la qualité est effectuée par le personnel du laboratoire, qui s'occupe
exclusivement des questions liées à la qualité ou qui a des tâches supplémentaires. La
distinction entre l'évaluation interne de la qualité et le contrôle de la qualité se trouve sur le
site difficult, car les deux sont effectués par le même personnel ; toutefois, le premier
comprend des connotations supplémentaires (par exemple, des déterminations qualitatives ou
globales).

L'évaluation externe de la qualité est en théorie plus rationnelle et plus objective que
l'évaluation interne parce que les activités d'évaluation sont effectuées par du personnel
n'appartenant pas au laboratoire, mais plutôt à un autre service de l'organisme ou de
l'institution (évaluation externe-interne) ou même à un autre organisme ou institution
(évaluation externe-externe).

- L'évaluation externe-interne de la qualité est en fait réalisée par du personnel de


l'organisme ou de l'institution concerné autre que le personnel du laboratoire. Ainsi, les
évaluateurs peuvent être membres de l'unité d'assurance qualité chargée des BPL ou d'un
groupe relevant du service qualité. Dans tous les cas, les évaluateurs doivent guider, diriger et
contrôler les systèmes de contrôle de la qualité et le laboratoire dans son ensemble en utilisant
les protocoles ou les procédures opératoires normalisées appropriés, ou le manuel de qualité.

- L'évaluation externe de la qualité est effectuée par des experts d'autres organismes ou
organisations et est donc doublement externe au laboratoire. Leurs activités sont
communément appelées audits et peuvent comprendre des systèmes (examen qualitatif, visuel
et documentaire), des performances (avec des connotations quantitatives) ou les deux
(évaluation intégrale).

2. Accréditation
Dans le domaine analytique, les audits peuvent être de deux types, à savoir :

(a) directs, qui conduisent à l'accréditation d'un laboratoire ; et

(b) indirects (par exemple, tests aptitude TP)

Les audits directs, qui concernent l'évaluation externe de la qualité, conduisent à


l'accréditation des laboratoires.

Dans ce contexte, l'accréditation est définie comme "la reconnaissance officielle, par écrit,
qu'un laboratoire est apte et compétente pour effectuer une analyse donnée ou des groupes

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d'analyses spécifiques" .Les laboratoires sont accrédités par un organisme public ou privé de
leur pays en utilisant les normes internationales (Organisme d’accréditation au Maroc est
la SEMAC).

L'accréditation des laboratoires d'analyse est (a) volontaire parce qu'elle est (b) temporaire
parce qu'il est conservé pendant une durée déterminée seulement ; et (c) partielle parce qu'elle
s'applique à des activités ou groupes d'activités spécifiques plutôt qu'au laboratoire dans son
ensemble.

Le processus d'accréditation commence par une inspection visuelle (qualitative) et


documentaire par les auditeurs.

Sur la base de l'inspection, les auditeurs émettent un rapport.

Si le rapport est défavorable, le laboratoire peut contester ses conclusions.

En revanche, si le rapport est favorable, le laboratoire se voit attribuer un Certificat


d'accréditation.

Le certificat, qui doit être payé par le laboratoire, comporte le double engagement de
maintenir les systèmes de qualité existants et de permettre aux auditeurs un libre accès pour
effectuer des contrôles périodiques pendant la période de validité.

Comme indiqué précédemment, l'accréditation n'est que temporaire, elle doit donc être
renouvelée après l'expiration de la période de validité ou si le laboratoire subit des
changements substantiels entre-temps.

Le renouvellement implique la répétition de l'ensemble du processus d'accréditation, une


tâche qui est toutefois facilitée par la connaissance préalable du laboratoire à ré-accréditer
par les auditeurs. Les aspects à prendre en compte dans le processus d'accréditation sont
similaires à ceux décrits dans le manuel de qualité.

Bien que certains systèmes d'accréditation restent purement qualitatifs, on observe une
tendance croissante à l'accréditation intégrale, qui implique en outre une évaluation
quantitative à l'aide de MRC ou des résultats des tests de aptitude (TP) .

3. Test d’aptitude
Proficiency testing est une façon de procéder à une évaluation externe de la qualité. Le
laboratoire intéressé prend part à un exercice interlaboratoire impliquant l'analyse d'un
échantillon donné pour les analytes specifiques, ses résultats étant comparés à ceux des autres
laboratoires pour une évaluation quantitative.

Un exercice interlaboratoire est un ensemble de processus analytiques réalisés


indépendamment par plusieurs laboratoires sur des aliquotes du même échantillon pour
déterminer les mêmes analytes afin de comparer les résultats et leurs incertitudes. Pour que les
conclusions qui en découlent soient valables, l'exercice doit être conçu, planifié et géré par un
organisme national ou international indépendant et prestigieux.

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Les exercices interlaboratoires peuvent être réalisés en collaboration ou en coopération selon
que les laboratoires participants utilisent des procédés de mesure chimique identiques ou
différents.

Les exercices interlaboratoires peuvent être menés à des fins diverses, notamment

a) en permettant à des laboratoires non experts d'apprendre à mener un CMP donné ;

(b) valider un CMP élaboré en réponse à une nouvelle exigence d'information (voir chap. 4) ;

(c) certifier les valeurs et les incertitudes d'un MRC (voir chap. 3) ; et

d) évaluer la qualité des résultats produits par les laboratoires participants.

La participation aux exercices interlaboratoires est généralement volontaire, sauf si elle est pré
prescrite par le manuel de qualité ou le système d'accréditation.

En tout état de cause, il génère un certain nombre de benefits comme par exemple permettre
aux laboratoires de s'engager dans un réseau utile pour échanger des expériences ou conduire
à des résultats sensiblement améliorés après des exercices successifs.

VI Supports de l'assurance qualité analytique


Il n'est pas logique de se référer à l'assurance qualité dans le laboratoire d'analyse sans tenir
compte du facteur humain. Ainsi, l'assurance qualité doit être soutenue par le laboratoire et la
direction de l'organisme. Elle doit également être acceptée de plein gré par le personnel du
laboratoire concerné, qui doit considérer un système de qualité comme une occasion de
développer et d'encourager l'excellence plutôt que comme un contrôle plus strict de son travail
personnel. De même, les auditeurs doivent adopter une attitude constructive dans l'exercice
de leurs fonctions et viser à une amélioration durable du laboratoire. Outre le facteur humain,
la mise en œuvre réussie d'un Système Qualité dans un laboratoire implique de fournir les
moyens techniques nécessaires et de former à nouveau son personnel. Les principaux
supports de la qualité d'un laboratoire sont l'informatique, la qualimétrie, les exercices
inter-laboratoires et les activités de documentation et d’archivage.

Aucun système de qualité ne peut aujourd'hui fonctionner de manière fiable sans l'aide des
ordinateurs, qui jouent un rôle central dans l'assurance qualité. En fait, certains progiciels
facilitent énormément le contrôle des équipements d'analyse ou des activités de qualité.

VII Remarques de conclusion


Bien que l'objectif soit d'améliorer le laboratoire et d'en tirer bénéfices, la mise en place et le
maintien d'un système de qualité peuvent impliquer certains problèmes ou dangers qui doivent
être connus afin de prendre des mesures efficaces.

Certains des problèmes potentiels les plus courants sont les suivants :

- Manque de leadership.

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- Le facteur humain.
- Coûts.
- Mise en œuvre abrupte.
- Compatibilité avec les tâches de routine.
- Manque de constance.
- Littérature complexe.

L'assurance qualité dispose également de bénéfices tels que les suivants :

- Des objectifs mieux définis.


- Une organisation du travail plus rationnelle,
- Une utilisation optimale des ressources.
- Indécision minimale.
- Moins d'improvisation du fait que toutes les procédures de laboratoire –
- Un personnel mieux formé et plus motivé. Ceci est particulièrement important car cela
permet de maintenir le système de qualité et de profiter de son benefits.
- Création d'emplois tels que ceux des membres de l'unité d'assurance qualité.

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Références bibliographiques

1. Quality Assurance and Quality Control in the Analytical Chemical Laboratory A


Practical Approach Second Edition,Piotr Konieczka, Jacek Namieśnik (2018 by Taylor &
Francis Group, LLC)

2. Guide to Quality in Analytical Chemistry:An Aid to Accreditation, Third edition 2016


(Eurachem/CITAC Guide). Editor Vicki Barwick

3. Quality Assurance and Quality control in chemical and physical Analysis ,Klodian
Dhoska, Universiteti Politeknik i Tiranës.Conference : 6ème CONFERENCE DE
RECHERCHE/EXPERTS AVEC LA QUALITE DE LA PARTICIPATION
INTERNATIONALE, Neum, Bosnie-Herzégovine.

4. Foundations of Analytical Chemistry: A Teaching–Learning Approach.Miguel


Valcárcel Cases, Ángela I. López-Lorente, Ma Ángeles López-Jiménez (Springer
International Publishing AG 2018)

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