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onnu depuis la plus haute antiquité, le tréfilage permet d’obtenir des fils
C métalliques de section et de forme bien déterminées.
Le principe du tréfilage est défini dans l’étymologie du mot, qui fait appel à
deux notions : celle de « traction » et celle de « fil ». Il s’agit d’un procédé de
transformation à froid consistant à faire passer le métal à travers un orifice calibré,
appelé « filière », sous l’action d’une traction continue.
Cette technique utilise l’aptitude à la déformation plastique du métal.
Les mécanismes structuraux de cette déformation et les lois de comporte-
ment de la mise à froid sont examinées dans ce traité [10] et [11].
Nous rappelons brièvement que la déformation plastique se fait à « volume
constant » et qu’elle est « inhomogène ».
Nous précisons aussi que les aciers sont des alliages comportant diverses
impuretés et inclusions, et qu’il s’agit donc de systèmes hétérogènes dont les
propriétés varient fortement d’un point à un autre.
Il importe donc, lors de la mise en œuvre, de connaître la structure du maté-
riau de départ et l’histoire antérieure de la déformation, éléments jouant sur
la « contrainte d’écoulement ».
4 - 1996
Enfin, il faut noter que, selon les conditions opératoires lors du tréfilage, des
structures différentes en résulteront.
Les fils obtenus par tréfilage (diamètre couramment compris entre 0,10 et
20 mm) ayant :
— une forme définie et régulière ;
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2. Écrouissage
La déformation du fil au cours de l’étirage à travers la filière pro-
voque une modification générale de ses propriétés. La variation des
caractéristiques mécaniques : résistance, limite d’élasticité, allonge-
ment, striction, retient tout particulièrement l’attention du tréfileur.
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L’enlèvement des écailles résiduelles est complété par : Les concentrations en acide, les teneurs en sels de fer, la tempé-
— des vibrations ; rature, le temps de décapage sont fonction de la nature de l’oxyde
— le passage dans des boîtes garnies de paille de fer ; et de l’état de surface souhaité. Ces paramètres doivent être par-
— un brossage ; faitement étudiés et contrôlés afin d’éviter la diffusion de l’hydro-
— un ponçage. gène dans le réseau intercristallin, laquelle pourrait provoquer un
phénomène de fragilisation.
Avec ce procédé, pour obtenir un décalaminage total, il est néces-
saire de disposer d’un fil machine parfaitement sec. Les solutions sont complétées par des agents :
Cette technique est améliorée en remplaçant les systèmes de bros- — accélérateurs, qui permettent en particulier le démarrage des
sage par un sablage à l’aide de la calamine décollée au cours des bains froids ;
flexions et récupérée puis projetée violemment sur le fil à l’aide d’un — mouillants, qui améliorent l’efficacité de la solution ;
jet d’air ou d’un jet d’eau. Dans ce cas, l’ébauche n’a pas besoin d’être — inhibiteurs, qui permettent de limiter la perte de métal, réduire
sèche et peut se présenter fortement humide. la consommation d’acide et minimiser le phénomène de fragi-
lisation.
Les procédés de décalaminage par flexion (figure 4) ont l’avan-
tage de pouvoir être montés directement sur la machine à tréfiler. Le fil machine se présentant sous forme de couronnes compactes,
divers procédés sont utilisés pour accroître le contact acide-métal :
3.1.2.2 Par grenaillage — expansion de couronnes ;
— agitation ;
Cf. Article spécialisé dans la rubrique Traitements de surface de — vibration.
ce traité. Après l’immersion dans le bain acide, les couronnes sont soi-
La calamine est enlevée en bombardant le fil machine à l’aide de gneusement rincées pour éliminer toute trace d’acide, de sels de fer,
plusieurs flux de grenaille dont la disposition permet de toucher la d’oxyde puis subissent un traitement de neutralisation qui, généra-
totalité de la périphérie. Suivant les dispositifs, le traitement se fait : lement, permet de déposer sur le fil une couche support du lubrifiant
● en couronne, qui impose des manutentions spéciales pour de tréfilage.
chaque unité ; Un séchage final permet d’avoir des fils secs et d’éliminer les
● au défilé : traces éventuelles d’hydrogène occlus.
— sur un fil, qui peut être placé en avant de la machine à tréfiler,
— sur plusieurs fils, ces installations se présentant sous la forme
de stations spéciales indépendantes de la machine à tréfiler. 3.1.4 Combinaison décalaminage – décapage
Le décapage des couronnes par immersion dans les bains acides
3.1.3 Décapage implique des temps relativement longs et des risques de zones mal
décapées du fait du contact des spires entre elles, qui empêche les
Pour ce sujet, le lecteur se reportera utilement aux articles spé- solutions de mouiller efficacement de telles zones.
cialisés de la rubrique Traitements de surface de ce traité. Afin d’obtenir une régularité de propreté de la surface aussi par-
La calamine va être éliminée par l’action chimique de l’acide sur faite que possible, de réduire le temps de séjour dans l’acide et donc
celle-ci et sur le métal de base. d’éviter le risque de fragilisation, divers procédés ont été étudiés
pour obtenir pratiquement un défilé continu du fil dans la solution.
Suivant la nature du métal et les conditions d’exploitation, diffé-
rents acides seront utilisés. Les divers systèmes sont conçus pour réaliser en continu les
opérations suivantes :
Pour les aciers au carbone, on emploie généralement des solu-
— dévidage du fil ;
tions d’acide sulfurique ou chlorhydrique.
— décalaminage du fil ;
Pour les aciers inoxydables, il est fait appel à des solutions — décapage, plus rapide et plus fini puisque la plus grande partie
complexes en fonction du type d’acier et de l’épaisseur de la couche de la calamine a été éliminée ;
de calamine, par exemple : — rinçage ;
— solution d’acide nitrique et d’acide fluorhydrique ; — dépôt de revêtement neutralisant et lubrifiant ;
— solution d’acide sulfurique, d’anhydride chromique et d’acide — séchage ;
fluorhydrique. — mise en couronne.
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TRÉFILAGE DE L’ACIER __________________________________________________________________________________________________________________
Pour les aciers inoxydables, des revêtements d’oxalate sont 3.2.2 Force de tréfilage
utilisés.
Dans certains cas, pour des tréfilages en milieu humide par Lors de l’étirage des fils à travers une filière, les contraintes
exemple, on a recours à des dépôts de cuivre ou de laiton pratiqués influencent considérablement les conditions de travail. La déforma-
par déplacement chimique ou par électrolyse. tion plastique intervient dans la filière sous l’effet combiné de la force
de traction appliquée au fil et de la compression latérale qui apparaît
le long des parois de la filière comme une force de réaction (figure 6).
3.2 Tréfilage proprement dit À défaut de solution mathématique rigoureuse, des formules ont
été établies, donnant des valeurs approchées des forces néces-
saires au tréfilage [4] [5] [6]. Ces formules cumulent :
3.2.1 Filière — l’effort principal de déformation ;
— l’effort de frottement sur la paroi ;
— les pertes par cisaillement internes dues à l’inclinaison provi-
La filière constitue l’élément fondamental de l’opération de tré-
soire des fibres du métal lors de son passage à travers la filière.
filage. La forme qu’il convient de lui donner a fait l’objet de nombreux
travaux théoriques ou expérimentaux [7] [8] [9]. La plus couramment employée de ces formules est celle dite de
Siebel-Bonzel [7] [8], qui donne la force de traction unitaire (par unité
Elle est constituée d’un noyau dur, A généralement en carbure de
d’aire de section finale du fil) à la sortie de la filière :
tungstène (lié au cobalt) ou en diamant, fretté dans une monture B
généralement en acier (figure 5). µ 2α ν
La surface intérieure est constituée d’une succession de formes
F u = σ m ε 1 + ---- + -------- µ
α 3ε (1)
de révolution à génératrices généralement rectilignes :
— cône d’entrée C, permettant l’entraînement du lubrifiant ; avec Fu force unitaire de tréfilage,
— cône de travail D, d’angle au sommet 2 α ; σm contrainte moyenne d’écoulement,
— portée cylindrique E, dont la longueur est comprise entre 1/3 ε déformation appliquée (ln S /s),
et 1/2 du diamètre à obtenir ;
— cône de sortie ou chanfrein de dégagement F. µ coefficient de frottement,
La forme de la partie active de la filière composée du cône de α (rad) demi-angle d’ouverture de la filière,
travail (ou cône d’étirage) peut varier suivant : ν paramètre expérimental.
— la nature et l’état de l’acier ; La contrainte moyenne d’écoulement σ m correspond approxima-
— le taux de réduction de section ; tivement à la moyenne arithmétique de la résistance à la traction
— la recherche du minimum de perte d’énergie par frottement σ 0 avant et σ 1 après le tréfilage ; cette valeur est très proche de celle
sur les parois ; de la limite d’élasticité.
— la progressivité régulière de la déformation ; Par ailleurs, le docteur Siebel propose une formule simplifiée
— le minimum d’usure recherchée dans la zone de calibrage du dont l’approximation est suffisante du fait de l’incertitude de
fil [2] ; l’exposant ν :
— le type de lubrifiant.
Les valeurs généralement adoptées pour l’angle 2 α varient entre µ 2α
8 et 20 ’’ en fonction des éléments cités précédemment : l’optimum
F = σ m ε 1 + ---- + -------
α 3ε (2)
pour lequel les frottements et l’effort de tréfilage sont minimaux
est compris entre 10 et 12o. Le tableau 1 facilite le calcul de F en donnant, en fonction du demi-
angle α d’ouverture de la filière (exprimé en degrés), les expressions
2 α /3 et [1 + (µ / α )] pour un certain nombre de valeurs du coefficient
de frottement µ.
(0)
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αopt = 0,129 rd soit 7,4 o qui se situe bien dans la gamme pratique
Tableau 1 – Valeurs des paramètres de la formule des angles de filière.
de Siebel relative à l’effort de traction unitaire ● Ordre de grandeur de l’échauffement du fil
à la sortie de la filière
L’énergie de tréfilage est dissipée et échauffe fil et filière. Aux
2 µ vitesses industrielles, l’opération peut, avec une très bonne approxi-
α --- α 1 + ---- mation, être considérée comme adiabatique et, à la sortie de la filière,
3 α l’échauffement ∆θ du fil s’uniformise rapidement à une valeur fournie
degré rad µ = 0,02 µ = 0,05 µ = 0,10 par la formule simple :
3 0,035 1,382 1,955 2,910 F
4 0,046 1,286 1,716 2,432 ∆θ ≈ ------
ρc
u
- (6)
5 0,058 1,229 1,572 2,146
6 0,070 1,191 1,477 1,954 avec ρ masse volumique,
7 0,081 1,164 1,409 1,818 c capacité thermique massique du matériau du fil.
8 0,093 1,143 1,358 1,716
Pour un acier au carbone, ρ c ≈ 3,6 MPa · K –1. On déduit des carac-
9 0,105 1,127 1,318 1,637
téristiques mécaniques du fil d’acier (figure 3) les ordres de grandeur
10 0,116 1,114 1,286 1,573 suivants de l’échauffement ∆θ pour des réductions de 20 % sous un
frottement µ ≈ 0,05 : (0)
La force de tréfilage F est obtenue par multiplication de F u par
l’aire de la section finale du fil s :
%C 0,2 0,8
F = s Fu (3)
1re passe 66 oC 166 oC
La formule 3 permet d’estimer la force et la puissance de tréfilage, après 95 % réduction 144 oC 310 oC
si l’on se donne la vitesse de tréfilage, et ainsi la conception des
tréfileuses.
Il s’agit d’échauffements élevés, notamment sur les fils écrouis
contenant beaucoup de carbone, et il importe d’avoir un refroidis-
Remarque : la partie (figure 6) introduit une contribution sup-
sement énergique du fil entre passes et des filières pour éviter une
plémentaire, mal connue ; en première approximation, dégradation de la lubrification et/ou des propriétés du fil.
l’augmentation de force unitaire est de l’ordre de
∆F u = 4 µ ( σ m – F u )/d pour une partie de hauteur et de dia-
mètre d et où Fu est fournie par la formule (2). 3.2.3 Lubrification
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TRÉFILAGE DE L’ACIER __________________________________________________________________________________________________________________
3.2.3.2 Dispositifs pour améliorer la lubrification la précédente pour prendre sa place au cours de l’enroulement et
permette ainsi une bonne accumulation des diverses spires en vue
Dans le système courant de lubrification, la matière lubrifiante
d’un dévidage ultérieur correct ; tout en faisant diminuer progres-
est absorbée par la surface du métal et en diminue la dureté de la
sivement la contrainte de traction du fil ;
couche extérieure.
— les supports de filières précédés, dans le cas des tréfilages à
Tout se passe dans les conditions de frottement limite. Par analogie sec, d’un réservoir de lubrifiant (par exemple : stéarate) que le fil
avec la lubrification liquide, des dispositifs ont été recherchés pour traverse pour l’entraîner vers la filière ; des dispositifs de refroidis-
provoquer une arrivée du lubrifiant sous pression dans la zone de sement énergétique de la filière sont prévus sur ces supports.
déformation. Des buses de mise en pression permettent de réaliser
des lubrifications du type hydrodynamique. 3.2.5.2.1 Machine simple
D’autres procédés améliorent la lubrification et font l’objet Elle ne comporte qu’une bobine et ne peut effectuer qu’une passe
d’études et d’essais : de tréfilage, c’est-à-dire une réduction de section de 35 % au
— tréfilage dans un champ d’ultrasons ; maximum.
— application de lubrifiants par procédés électrostatiques.
À chacun des blocs sont associés un ensemble de dévidage et un
Cela nécessite de refroidir la filière pour limiter son usure et la dispositif de réception.
dégradation du lubrifiant (notamment dernières passes).
On distingue :
— les blocs simples, à axe de bobine vertical ;
3.2.4 Refroidissement du fil au cours du tréfilage — les bancs de couche, à axe de bobine horizontal.
Dans l’opération d’étirage à travers la filière, le fil s’échauffe : des 3.2.5.2.2 Machines multiples
mesures ont enregistré des températures atteignant 250 oC (§ 3.2.2). Sur ces machines, des réductions de section importantes sont
L’influence de ces températures sur le fil conduit à un processus obtenues par des réductions successives effectuées sur le même
de fragilisation, c’est-à-dire à la réduction de l’aptitude à la défor- appareil.
mation. Cette perte de déformabilité est attribuée au vieillissement Dans ce cas, le fil passe d’une bobine à une autre en traversant
par écrouissage très rapide du fil d’acier aux températures élevées. une filière, et il subit à chaque fois une réduction de section et un
Dans le travail en continu par passes successives, divers moyens accroissement de vitesse (loi de conservation du débit de matière).
sont utilisés pour refroidir le fil avant son introduction dans la filière On distingue trois types de machines multiples.
suivante. On peut énumérer :
■ Machines continues ou à passage direct (figure 7)
— accumulation sur une bobine intermédiaire fortement refroidie
à l’intérieur par une circulation d’eau et à l’extérieur par un soufflage Dans lesquelles les vitesses des bobines sont automatiquement
énergique d’air froid ; équilibrées de façon que chacune débite la quantité de fil néces-
— refroidissement direct du fil à la sortie de la filière par un courant saire à la suivante. Chaque bobine se comporte comme une bobine
d’eau. simple sans qu’il y ait glissement du fil par rapport à la bobine. Sur
chacune, un certain nombre de tours de fil est empilé à l’enfilage,
ce qui permet le refroidissement du fil entre chaque passe.
3.2.5 Matériel de tréfilage ■ Machines à accumulation (figure 8)
Dans ces machines, il n’y a pas équilibrage automatique des
L’ensemble du matériel de tréfilage permettant la transformation
vitesses. Les séries de filières, ou passes, sont calculées pour que
du fil machine en fil dit écroui (ou, dans l’ancienne appellation, clair )
chaque filière débite plus de fil que ce qui est nécessaire à la suivante,
comporte trois éléments :
d’où une accumulation du fil sur chaque bobine.
— dispositif de dévidage du fil machine ;
— machine à tréfiler ; Cette accumulation de fil permet :
— dispositif de récupération du fil écroui. — de refroidir le fil ;
— de ne pas interrompre la production des bobines aval dans le
3.2.5.1 Dévidage du fil machine cas d’un arrêt des bobines amont.
Le dispositif classique provoquant une torsion du fil au cours de
L’augmentation de la masse des couronnes a fait abandonner le son dévidage de la bobine amont (figure 9a ), des modifications
système sur dévidoir tournant au profit du dévidage statique. ont été apportées pour obtenir un dévidage sans torsion
Pour un fonctionnement régulier de l’ensemble du tréfilage, (figure 9b ) qui a, par ailleurs, l’avantage d’augmenter la quantité
diverses dispositions ingénieuses sont utilisées, dans le but : de fil accumulée et donc d’accroître la possibilité de refroidisse-
— de faciliter la manutention ; ment.
— d’éviter l’emmêlement des fils et leur rupture ;
— d’obtenir l’arrêt immédiat de la machine dans le cas d’emmêle-
ment et pour la sécurité de l’opérateur.
Suivant la place dont dispose l’atelier, les dévidoirs sont :
— à axe horizontal ;
— à axe vertical, ce dernier système imposant des galets de renvoi
qui pratiquent un décalaminage préalable.
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__________________________________________________________________________________________________________________ TRÉFILAGE DE L’ACIER
Figure 8 – Machine multiple à accumulation une bobine à flasques en le plaçant en spires libres ou jointives et
en couches successives. Il est ainsi obtenu des unités de manuten-
tion denses pouvant peser plusieurs tonnes.
c ) La couronne est obtenue par bobinage du fil en direct à la sortie
de machine à tréfiler sur un moule démontable. En fin de bobinage,
la masse de fil est maintenue par des liens et la couronne est extraite
du moule. Le poids des couronnes peut dépasser plusieurs tonnes.
d ) Rosace : un dispositif récupère le fil sur la dernière bobine de
la machine à tréfiler et le place sur une bobine fixe à chasse (repère B
figure 11). Chaque spire enroulée sur la bobine fixe pousse la pré-
cédente qui est récupérée orbitalement sur un support tournant (S)
dont l’axe est excentré de (E) par rapport à l’axe de la bobine. La
récupération du fil en rosace permet d’obtenir des conditionnements
de plus de 1 t sans arrêt de la machine à tréfiler ni du dispositif de
réception du fil.
e ) Pilon : le fil est réceptionné sur un panier métallique (le pilon)
soit par enroulement libre, soit par enroulement orbital à partir d’un
dispositif semblable à celui utilisé pour le conditionnement en
rosace. Ce mode de conditionnement permet des manutentions
particulièrement simples de masse de fil de 1 à 2 t.
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TRÉFILAGE DE L’ACIER __________________________________________________________________________________________________________________
3.3.3 Patentage
3.3.3.1 Définition
Le patentage est un traitement thermique dans lequel le fil est :
— porté à une température supérieure à la température d’austé-
nitisation (Ac3 pour les aciers hypoeutectoïdes) ;
— refroidi à une vitesse suffisante à travers l’intervalle de trans-
formation jusqu’à une température située au-dessus de la tempé-
rature Ms de formation de la martensite.
L’objet du refroidissement est de produire, dans le cas des aciers
hypoeutectoïdes, une structure de perlite lamellaire extrêmement
fine. Cette structure est celle qui convient le mieux à la déforma-
Figure 11 – Mise en rosace tion à froid pour les fils subissant un degré d’écrouissage néces-
saire à l’obtention de résistances à la traction élevées.
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__________________________________________________________________________________________________________________ TRÉFILAGE DE L’ACIER
En fonction de l’utilisation ultérieure du fil, il est parfois disposé, fusion dans lequel défilent les fils traités. La norme Afnor A 91-131
entre le bain de traitement et le système de bobinage, des bains de : spécifie les charges minimales de zinc selon le diamètre des fils.
— décapage ; Il y a exploitation de l’affinité réciproque des deux métaux par
— rinçage ; réaction du zinc avec le fer, qui va faire naître une série de couches
— chaulage ou boraxage ; différentes constituées des diverses phases fer-zinc dont la teneur
— phosphatation ou autre revêtement lubrifiant ; en fer varie de 28 à 0 %, la couche superficielle étant du zinc pur.
— revêtement métallique (cuivre ou zinc). Les différentes couches de phases fer-zinc dépendent des condi-
Dans le cas des fils de grosses sections, supérieures à 12 mm, le tions opératoires (température, temps d’immersion, préparation de
traitement est fait en couronnes, l’installation étant constituée : surface) :
— d’un four d’austénitisation ; — la couche gamma au contact de l’acier représente environ 1 %
— d’un bain de refroidissement généralement au sel fondu. de l’épaisseur du revêtement et contient 25 % de fer + 75 % de zinc ;
— la couche delta représente environ 40 % et contient 10 % de
fer + 90 % de zinc ;
3.3.4 Trempe — la couche dzêta représente environ 30 % de l’épaisseur et
contient 5 % de fer + 95 % de zinc ;
Les traitements de trempe destinés à obtenir des fils ayant des — la couche êta, représente environ 30 % de l’épaisseur et
caractéristiques mécaniques particulières (fils pour ressorts, par contient pratiquement 100 % de zinc.
exemple) s’effectuent au défilé sur des installations similaires aux
installations de patentage dans lesquelles le fluide de refroidisse-
ment est approprié à la transformation recherchée. 4.2.2 Processus de galvanisation
Le plus répandu de ces traitements est la galvanisation à projections de zinc fondu au moment de l’immersion.
chaud (§ 4.2). ● Immersion dans le zinc fondu : la longueur d’immersion, le
temps de séjour dans le zinc à une température de l’ordre de 450 oC
sont fonction :
4.2 Galvanisation à chaud — de la vitesse de passage ;
— de l’épaisseur et de la structure recherchées pour le revêtement.
Ce revêtement est pratiqué dans toutes les tréfileries car il assure À la sortie du bain, divers dispositifs sont utilisés pour régler
une double protection : l’épaisseur de la couche, et la lisser.
— physique par l’écran qu’il forme en isolant l’acier de l’atmos- Les fils sont refroidis par passage dans des lames d’eau, le débit
phère ; et la disposition de ces lames étant fonction de la structure recher-
— électrochimique : dans le cas de blessure du revêtement, l’acier chée dans le revêtement, le refroidissement arrêtant le processus
sous-jacent est protégé par la formation de sels de zinc due à la créa- de diffusion du fer dans le zinc.
tion de la pile galvanique zinc-fer formant protection cathodique de ● Bobinage en vue du conditionnement du fil pour sa manuten-
l’acier. tion.
Dans le cas de fils dits galvanisés sur recuit, l’opération de recuit
est généralement effectuée au défilé par passage des fils dans un
4.2.1 Caractéristiques du revêtement four pouvant atteindre 20 à 25 m de long, placé entre le dispositif
de dévidage et le décapage.
Le revêtement est obtenu par diffusion zinc-fer à une
température > 450 oC à laquelle est maintenu le bain de zinc en
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P
O
U
Tréfilage de l’acier R
par Groupe d’ingénieurs des Tréfileries de Conflandey
ISO 7801 1984 Matériaux métalliques – Fils – Essai de pliage 51211 1978 Essai de pliage alterné des fils.
alterné. 51212 1978 Essai de torsion des fils.
ISO 7802 1983 Matériaux métalliques – Fils – Essai d’enroule- 51213 1970 Essai des revêtements d’étain ou de zinc sur les
ment. fils.
7 - 1996
ISO 9649 1990 Matériaux métalliques – Fils – Essai de torsion 51214 1977 Essai de traction au nœud des fils de section cir-
alternée. culaire.
Association française de normalisation française (AFNOR) 51215 1975 Essai d’enroulement des fils.
NF A 03-702 4.1962 Essais sur fil. Essais des revêtements d’étain sur
17223. Parties 1 et 2 1990 Fil d’acier rond pour ressorts.
fil de fer et d’acier.
NF A 03-707 12.1973 Produits sidérurgiques – Essai de torsion simple British Standards (BS)
Doc. M645
E A 229M
A 230M
1993
1993
Fil d’acier trempé à l’huile pour ressorts.
Fil d’acier au C trempé à l’huile pour ressorts de
soupape.
NF A 35-056 11.1984
enrobées - Nuances et qualités.
Fil machine en acier non allié et acier allié pour
fils électrodes pour soudage à l’arc sous gaz de
N A 231 M
A 232M
1993
1993
Fil d’acier allié au Cr V pour ressorts.
Fils d’acier allié au Cr V pour ressorts de sou-
protection et sous flux en poudre. Nuances et
qualités (EU 133 non EQV).
pape. NF A 35-057 12.1979 Fil machine en acier non allié destiné à la fabri-
cation des fils pour ressorts mécaniques à haute
A 641M 1993 Galvanisation des fils d’acier au carbone. endurance formés à froid.
S Japon (JIS)
G 3521 1991 Fils d’acier tréfilés durs.
NF A 35-583 12.1990 Fil machine en aciers inoxydables utilisés pour la
fabrication de produits d’apport de soudage ou
de rechargement.
A G 3522
G 3525
1991
1988
Fils pour corde à piano.
Fils pour câbles.
NF A 45-051 7.1984 Fil machine en aciers non alliés – Tolérances.
Deutsches Institut für Normung (DIN)
V G 3532
G 3538
1993
1994
Fil d’acier au bas carbone.
Fil tréfilé pour béton précontraint.
59110 1962 Fil machine en acier – Dimensions (correspond à
EU 17).
O G 4314
G 4315
1994
1994
Fil en acier inoxydable pour ressorts.
Fil en acier inoxydable pour frappe à froid.
American Society for Testing and Materials (ASTM)
A 510M 1993 Fil machine d’usage général en acier au carbone.
I Fil machine
Normalisation européenne (EN)
A 752M 1993 Fil machine d’usage général en acier allié.
Ente Nazionale Italiano de Unificazione (UNI)
Japon (JIS)
1971 Fil machine d’usage général destiné au tréfilage
(pour la partie correspondant à l’EU 17).
EN 10016 Fil machine en acier non allié destiné au tréfilage G 3502 1980 Fil machine pour corde à piano.
et/ou au laminage à froid.
Partie 1 : Prescriptions générales. G 3503 1980 Fil machine pour électrodes de soudage