Afin de mieux cerner l’évolution et l’activité des groupes de sociétés, une technique a été développée sous le
nom de la consolidation des comptes.
En effet, les comptes sociaux de la société placée à la tête d’un groupe de sociétés (holding ou société mère)
ne fournissent pas une image exhaustive de l’ensemble considérée comme une entité unique : d’où l’idée
d’établir des comptes de groupe appelés comptes consolidés.
1 - Définition :
La consolidation est l’ensemble des principes et techniques mis en œuvre pour établir les comptes consolidés
d’un ensemble d’entreprises intégrées à un groupe.
Les comptes consolidés visent à présenter le patrimoine, la situation financière et le résultat d’un groupe
d’entreprise comme s’il s’agissait d’une entité unique.
Selon l’article 74 alinéa 1er de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au droit comptable, portant harmonisation des
comptabilités des entreprises, toute entreprise qui a son siège social ou son activité principale dans l’un des
états- parties, doit établir et publier chaque année les états financiers consolidés dès l’instant qu’elle détient des
titres de participation donnant droit, sur une ou plusieurs entreprises, à :
de l’ensemble constitué par toutes ces entreprises, ainsi qu’un rapport sur la gestion de cet ensemble.
Les seuils pour lesquels l’établissement des comptes consolidés devient obligatoire :
3 - Notion de groupe :
Selon les articles 173 et suivants de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et
du GIE :
- un groupe de société est l’ensemble formé par des sociétés commerciales unies entre elles par des liens
permettant à l’une d’elles de contrôler les autres ;
Entreprise consolidante
L'entreprise consolidante est celle qui contrôle exclusivement ou conjointement d'autres entreprises quelle que
soit leur forme ou qui exerce sur elles une influence notable.
soit de la détention directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre entreprise ;
soit de la désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité des membres des organes
d'administration, de direction ou de surveillance d’une autre entreprise ; l'entreprise consolidante est
présumée avoir effectué cette désignation lorsqu'elle a disposé, au cours de cette période, directement
ou indirectement, d'une fraction supérieure à quarante pour cent (40%) des droits de vote et qu'aucun
autre associé ou actionnaire ne détenait, directement ou indirectement, une fraction supérieure à la
sienne ;
soit du droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu d’un contrat ou de clauses
statutaires, lorsque le droit applicable le permet et que l’entreprise dominante est actionnaire ou
associée de cette entreprise ; l’influence dominante existe dès lors que, dans les conditions décrites ci-
dessus, l'entreprise consolidante a la possibilité d'utiliser ou d'orienter l'utilisation des actifs de la même
façon qu’elle contrôle ses propres actifs.
Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d'une entreprise exploitée en commun par un nombre limité
d'associés ou d'actionnaires, de sorte que les politiques financière et opérationnelle résultent de leur accord.
La présente méthodologie a pour objet de définir, dans le cadre du système comptable OHADA, les règles et
les techniques qui doivent être utilisées pour l’établissement des comptes consolidés quelle que soit la forme
juridique des entités consolidantes et consolidées.
Le système comptable OHADA a prévu deux cas d’exemptions d’établissement et de publication d’états
financiers consolidés :
1 er cas d’exemption : entreprises dominantes de la région OHADA contrôlées par une autre entreprise de la
même région
Les entreprises dominantes de l’espace OHADA, qui sont elles même sous le contrôle d’une autre entreprise
de cet espace soumise à une obligation de consolidation sont dispensées de l’établissement et de la publication
des comptes consolidés.
- si les deux entreprises ont leur siège social dans deux régions différentes de l’espace OHADA, les
régions de l’espace OHADA s’entendent des ensembles économiques institutionnalisés formés par
plusieurs etats-parties, telle la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC),
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;
- si l’entreprise fait appel public à l’épargne (émission de valeurs mobilières inscrites à la côte officielle des
bourses de valeurs, émission de titres de créances négociables…) ;
- si des états financiers consolidés sont exigés par un ensemble d’actionnaires représentant au moins le
dixième du capital de l’entreprise dominante.
Pour bénéficier de ce type d’exemption, les ensembles d’entreprises (entreprises dominante et entreprises
dominées) ne doivent pas dépasser pendant deux exercices successifs les deux conditions suivantes :
- 500 000 000 FCFA pour le chiffre d’affaires consolidé de l’ensemble des entreprises (entreprise
dominante+ entreprises dominées)
- 100 travailleurs pour l’effectif moyen des entreprises consolidables (entreprise dominante+ entreprises
dominées).
Ces critères doivent être déterminés sur la base des deux derniers états financiers arrêtés par les entreprises
entrant dans l’ensemble consolidable.
Les états financiers consolidés de l’ensemble constitué par toutes les entreprises doivent être établis et publiés
par :
6 - Sanctions :
Le défaut d’établissement des états financiers consolidés est sanctionné pénalement par l’article 111 de l’Acte
Uniforme de l’OHADA portant harmonisation des comptabilités des entreprises, qui dispose :
« Encourent une sanction pénale les entrepreneurs individuels et les dirigeants sociaux qui n’établissent pas les
états financiers annuels consolidés ainsi que, le cas échéant, le rapport de gestion et le bilan social
consolidés ».
Les commissaires aux comptes des entreprises consolidantes doivent révéler les faits délictueux au procureur
de la république en cas de non établissement des comptes consolidés.
En principe, la date de clôture des comptes consolidés est celle de la société consolidante.
Les comptes à incorporer dans les comptes consolidés sont en principe, établis à la même date que ceux de
l’entreprise consolidante et concernant la même période, donc en principe le 31 décembre.
Par ailleurs, si la date de clôture de l’exercice d’une entreprise comprise dans la consolidation est antérieure
de plus de 3 mois à la date de clôture de consolidation, ceux-ci sont établis sur la base des comptes
intermédiaires contrôlés par un commissaire aux comptes.
- le bilan consolidé;
- le compte de résultat consolidé ;
- le TAFIRE selon le modèle du tableau de financement du système comptable OHADA ;
- un état annexé avec le tableau de variation du poste intérêts minoritaires et du poste capitaux propres
entre le début et la fin de l’exercice.
9 - Périmètre de consolidation :
Le périmètre de consolidation est l’ensemble des entreprises dont les comptes annuels sont pris en compte
pour l’établissement des comptes du groupe.
Les entreprises sont retenues dans cet ensemble consolidé en fonction de la nature et de l’importance de leur
lien financier avec la société mère (société consolidante) et la méthode de consolidation à retenir.
La consolidation consiste à substituer au montant des titres de participation qui figure à l’actif de l’entreprise
consolidante, la part des capitaux propres, éventuellement retraités des entreprises consolidées. En fonction de
la nature et de l’importance des liens existant entre l’entreprise consolidante et les entreprises consolidées.
Cette substitution est réalisée suivant l’une des trois méthodes de consolidation.
La méthode applicable dépend du mode de contrôle :
11 - PROCESSUS DE CONSOLIDATION :
La consolidation est effectuée à partir des comptes personnels des entreprises comprises dans le périmètre de
consolidation, après avoir effectué les retraitements préalables indiqués dans la phase de consolidation.
- la méthode de consolidation par paliers, c’est à dire en consolidant successivement des sous ensembles
consolidés en commençant par l’entreprise placée à l’extrémité inférieure de la chaîne et en remontant
vers l’entreprise consolidante.
- La méthode de consolidation directe s’effectue au prorata des pourcentages d’intérêts directs et indirects
de la société consolidante.
Les capitaux propres consolidés, les écarts d'acquisition et d'évaluation, les intérêts minoritaires et le résultat
déterminés dans le cadre d’une consolidation directe doivent être les mêmes que ceux qui seraient obtenus si
la consolidation était réalisée par paliers.
Les capitaux propres de chacune des sociétés consolidées sont répartis, en tenant compte :
Définition :
A l’entrée d’une entreprise pour la première fois dans le périmètre de consolidation, la différence constatée entre le coût
d’acquisition de ces titres et la part revenant à l’entreprise détentrice dans ses capitaux propres, y compris le résultat de
l’exercice acquis à la date d’entrée, est appelée » écart de première consolidation ».
La quote-part du groupe sur le résultat dégagé au delà de la date d’entrée doit être inscrite dans le poste « Résultat
consolidé du groupe »