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et
Pour que la mutualité des assurés réponde aux caractéristiques d’un portefeuille saint,
elle doit obéir aux conditions d’application de la loi des grands nombres. Les risques
doivent être identiques et indépendants les uns des autres. La loi des grands nombres
est valable pour des risques assez homogènes et assez indépendants.
Les risques sont homogènes s’ils sont de même nature (fréquence et intensité du risque
de même ordre) et de montants comparables.
Exemple : Temporaire décès.
Capital en cas de décès : K = 10 millions FCFA, na = 10 000 assurés, q = 1% (probabilité
de décéder dans l’année).
On note Nd le nombre de décès dans l’année.
Quelle est la loi suivie par Nd ?
Calculer E( ), ( ), ( ) et donner un intervalle de à 99,8%. Valeur
correspondante de (0,1) est 3,1.
Réponse :
est le nombre de décès dans l’année. suit une loi binomiale de paramètres :
(n , q). En effet on peut écrire :
1 avec la probabilité q
Où { et
0 avec la probabilité 1 q
est donc la somme d’une loi de Bernoulli.
E( ) n q 100
( ) n q (1 q) 100 0,
( ) √n q (1 q) √ ,
Intervalle de confiance de à 99,8%, t = 3,1 :
E( )
suit une loi ormale de paramètres (0,1). On sait que si la variable aléatoire
( )
U suit (0,1) alors ,1 ,1 à ,8
E( )
Soit ,1 ,1
( )
,1 ( ) E( ) ,1 ( )
E( ) ,1 ( ) E( ) ,1 ( )
A.N :
100 ,1 , 100 ,1 ,
100 ,1 , 100 ,1 ,
,1 1 0,8
Il y a 99,8% de chance que appartienne à l’intervalle [ 1 1].
0,8
L’incertitude relative sur le nombre de décès est de 1 .
100
On peut montrer que si on multiplie le nombre d’assurés par 100, l’incertitude relative
est de l’ordre ,1 .
Un intervalle de confiance de est toujours de la forme [E( ) a E( ) a]. Avec
un tel intervalle, l’incertitude dans la détermination de est de l’ordre de a.
On voit qu’en multipliant le nombre d’assurés par 100, on a divisé l’incertitude relative
par 10.
Plus généralement, si on multiplie le nombre de risques par n, l’incertitude absolue est
multipliée par √n et l’incertitude relative divisée par √n.
Lorsque les risques sont identiques et indépendants, la loi des grands nombres dit, sous
certaines conditions, que le montant aléatoire des prestations à payer par l’assureur
peut être d’autant mieux prévu que le nombre d’assurés est plus grand.
La loi des grands nombres permet donc de diminuer l’incertitude relative qui pèse sur
les comptes de l’assureur.
Quand l’assureur couvre un grand nombre d’assurés, il n’y aura pas trop de variation
relative dans le nombre de sinistré estimé initialement.
Remarque :
L’impératif d’homogénéité, notamment sur la valeur des risques, exige que l’assureur
fixe un montant maximum qu’il peut garantir par risque pour rester dans les normes de
ses prévisions statistiques.
Si les risques assurés ne sont pas suffisamment nombreux, homogènes et indépendants
pour que l’assureur puisse prévoir correctement la somme des sinistres, en d’autres
termes, si la loi des grands nombres ne peut pas s’appliquer, l’assureur ne refuse pas
pour autant de souscrire le risque.
Pour assurer l’homogénéité de son portefeuille, l’assureur dispose de deux techniques, la
coassurance et la réassurance.
Lorsque le montant à garantir sur un risque dépasse la valeur moyenne des risques de
son portefeuille de contrats, l’assureur a deux possibilités. Soit il se contente de
souscrire une fraction du risque, le reste étant garanti par d’autres assureurs, soit il
souscrit la totalité du risque et place le montant excédentaire auprès d’un réassureur.
3.3. LES MOYENS DE NIVELLEMENT DU RISQUE
3.3.1. La coassurance
La coassurance consiste à partager le risque en un certain nombre de parts, égales ou
non, réparties entre plusieurs assureurs.
Dans cette opération, l’assuré est juridiquement lié à chacun des coassureurs. En effet, la
police unique est signée de chacun d’eux. Chaque coassureur est garant de la part qu’il a
acceptée, sans solidarité avec les autres coassureurs. Il en perçoit une prime
correspondante.
En pratique, les coassureurs choisissent l’un parmi eux pour régler toutes les questions
avec l’assuré. Celui-ci, appelé apériteur, établit la police, les quittances, encaisse les
primes et les répartit entre les coassureurs. Il reçoit pour ce faire une commission
d’apérition.
3.3.2. La réassurance
Selon les caractéristiques propres de son portefeuille de contrats, l’assureur va chercher
à se prémunir contre :
o le sinistre de montant exceptionnellement élevé (en distinguant les cas où le
montant maximum est connu ou inconnu) ;
o l’écart entre le résultat possible et le résultat attendu (mutualisation insuffisante
ou insuffisance de fonds propres) ;
o le risque de cumul.
Ainsi les entreprises d’assurance bâtissent-elles, en fonction des caractéristiques
propres à leur activité (début d’activité, branches pratiquées, …), leur programme de
réassurance. Celui-ci consiste en la combinaison de plusieurs traités de réassurance de
différentes sortes et de facultatives (accords de réassurance pour certaines affaires hors
norme nécessitant une couverture spéciale en réassurance).
L’assureur, ou entreprise cédante, se réassure donc auprès d’une ou plusieurs
entreprises cessionnaires, ou réassureurs. Eux-mêmes peuvent rétrocéder une partie
des risques qu’ils ont pris en charge à d’autres réassureurs, qualifiés alors de
rétrocessionnaires.
a. Définition
Un contrat de réassurance (ou traité de réassurance) est un contrat par lequel un
réassureur (cessionnaire) s'engage moyennant rémunération à prendre en charge tout
ou partie des risques garanties par un assureur (cédante).
Une partie des primes
Primes
(1 )
Avec un traité de réassurance proportionnelle, le sort de l'assureur et du réassureur
sont liés. Ils courent les mêmes risques, l'assureur prenant à sa charge une fraction de
ces risques et le réassureur une fraction (1 ).
Comme les frais de gestion de l'assureur ne sont pas diminués par la réassurance, il est
normal que le réassureur rembourse une partie des chargements cédés.
Il est donc d’usage que le réassureur reverse à l'assureur, une commission de
réassurance notée :
Actif Passif
A = Valeurs de ce que la société Situation nette = A-B
possède (immeubles, obligations,
B = Valeurs des dettes
actions, trésorerie)
Total Bilan Total Bilan
En plus des actifs définis ci-dessus, sont aussi admises en représentation des
engagements réglementés des entreprises d’assurance les arriérés de primes, les
avances sur contrats, les recours et les créances sur les réassureurs avec des limitations
fixées par les articles 335-2, 335-3 et 335-10 du code des assurances.
3.4.6. La marge de solvabilité
Au terme de l’article 7 du code des assurances CIMA, les sociétés d’assurance doivent
justifier de l’existence d’une marge de solvabilité suffisante, relative à l’ensemble de
leurs activités. Il s’agit de s’assurer que la société d’assurance dispose de fonds propres
suffisants pour soutenir son activité et faire face aux imprévues inhérents à l’opération
d’assurance :
o insuffisance des tarifs résultant de frais généraux plus importants ou d’une
fréquence plus importante de sinistres que celle ayant servi de base au tarif ;
o dépréciation des placements par suite de circonstances imprévues telles qu’une
crise économique ;
o insuffisances des provisions techniques par suite d’une inflation, de la
survenance d’un sinistre exceptionnel, d’une hausse de la base d’évaluation du
sinistre comme le SMIG en automobile par exemple ;
o réassurance défectueuse.
La marge de solvabilité d’une société d’assurance est constituée essentiellement par les
fonds propres de la société, après retraitement et tient compte du niveau de l’activité de
la société et du risque porté.
a. Eléments constitutifs
La marge de solvabilité est essentiellement constituée de la somme des éléments
suivants :
o capital social effectivement versé (ou fonds d’établissement) ;
o 0 du capital (ou fonds d’établissement) non versé ;
o réserves libres de toute nature ;
o bénéfices reportés ;
o déduction des actifs incorporels ;
o titres subordonnés (considérés comme des « quasi – fonds propres »),
admissibles à hauteur de 50 % de la marge de solvabilité, dont 25 % seulement
pour les titres à durée indéterminée ;
o sur autorisation de la commission de contrôle, les plus-values latentes d’actif et
de passif.
b. Exigence minimale :
En partant de l’activité de l’entreprise qui ressort dans les provisions techniques ou le
chiffre d’affaires, le législateur a défini une marge minimale. Le calcul de la marge de
solvabilité minimale diffère selon la nature de l’activité de la société.
i. En non-vie
L’exigence minimale est le plus élevé des deux résultats suivants :
o Calcul fondé sur les primes :
MS 20 primes émises de l’exercice Max ( 0 taux de rétention)
Charge de sinistres à la charge de l assurueur
aux de retention
Charge totale de sinistres
o calcul fondé sur les sinistres :
MS = 25 % * moyenne des sinistres nets de recours sur les trois derniers exercices *
Max (50% ; taux de rétention).
Le montant minimal de la marge de solvabilité est donc égal à Max(MS MS ).
En zone CIMA, au regard de la faiblesses des charges de sinistres, la méthode des primes
donne en général un résultat plus élevé.
ii. En vie
L’exigence de marge de solvabilité des sociétés d’assurance vie se fonde sur le niveau
des provisions mathématiques :
MS = 5% * PM * max (85% ; taux de rétention).
Provision mathématique nette à la charge de l assureur
aux de retention
Provision mathématique totale
Le montant obtenu devra être complété le cas échéant par les provisions au titre des
garanties accessoires relevant des branches non vie (dommages corporels), calculées
selon les règles non vie qui s’applique à ces garanties.
La société est obligée de couvrir l’exigence minimale de marge de solvabilité avec les
éléments constitutifs, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au retrait d’agrément.
Cependant, une couverture de 100 de la marge n’est pas un gage absolu de solvabilité,
une couverture beaucoup plus supérieure serait plus sûre. On fixe généralement la
norme à trois fois la marge minimale réglementaire.
3.5. ASSURANCE ET ECONOMIE
Henri Ford : « New York n'est pas la création des hommes, mais celle des assureurs. Sans
les assurances, il n'y aurait pas de gratte-ciel, car aucun ouvrier n'accepterait de
travailler à une pareille hauteur, en risquant de faire une chute mortelle et de laisser sa
famille dans la misère. Sans les assurances, aucun capitaliste n'investirait des millions
pour construire de pareils immeubles, qu'un simple mégot de cigarettes peut réduire en
cendres. Sans les assurances personne ne circulerait en voiture à travers les rues. Un
bon chauffeur est conscient de ce qu'il court à chaque instant le risque de renverser un
piéton ».
L'assurance a accompagné et favorisé le progrès et le développement de la société, tant
sur un plan économique que social. L'évolution des sciences et des techniques, du droit
et de la jurisprudence, l'élévation du niveau de vie et les besoins de protection croissants
sont à l'origine de son essor.
3.5.1. Le rôle social et économique de l'assurance
La première fonction de l'assurance est d'indemniser ceux qui ont été victimes
(particuliers et entreprises) d'un préjudice lors de la réalisation des risques assurés.
L'assuré particulier sait qu'il conservera, grâce à l'assurance, un minimum de moyens
d'existence, malgré les malheurs qui peuvent le frapper au cours de sa vie. Ceux qui sont
assurés et qui, par exemple, ont été victimes d'un vol, ont la garantie qu'ils seront
remboursés. Ceux dont le domicile a été incendié, savent que leur maison sera
reconstruite. L'assuré malade est certain d'une part, que les frais d'hospitalisation
seront pris en charge par l'assureur et d'autre part, que son salaire ou son traitement est
garanti.
D'un autre côté, l'assurance contribue à perpétuer l'activité économique et la capacité de
production du tissu industriel. L'entreprise peut redémarrer son activité
immédiatement après un sinistre grâce à la prise en charge de l’assureur.
Le rôle économique et social de l'assurance est donc évident. Il s'agit pour l'assureur de
garantir à l'entreprise, à l'individu et à sa famille, la sécurité de leurs revenus et de leur
patrimoine contre tous les risques auxquels ils sont exposés. En d'autres termes,
l'assurance contribue au bien-être social.
Par ailleurs, on considère les compagnies d'assurance comme des investisseurs
institutionnels. En effet, elles ont à leur disposition une masse énorme de capitaux
constituée des primes collectées sur les assurés. Elles doivent donc gérer ces sommes
pour le compte des assurés et parfois pendant un temps assez long. Cette masse d’argent
constitue une source de financement non négligeable pour l’économie.
Enfin, mentionnons que les compagnies d'assurances jouent un rôle assez appréciable
dans la prévention des risques et l’innovation technologique en matière de gestion des
risques (financement des programmes de préventions et de recherches dans la gestion
des risques de pointe, campagnes d'informations et de sensibilisation à la sécurité
routière pour susciter des changements de comportement chez les conducteurs, etc.).
3.5.2. La place de l'assurance dans l’économie
Il existe 3 indicateurs habituellement utilisés pour apprécier la position
macroéconomique du secteur de l’assurance :
o le volume du chiffre d’affaires ;
o la densité de l'assurance ;
o le taux de pénétration de l'assurance.
a. Le volume des primes émises
Malgré l’environnement économique difficile en 2011, le chiffre d’affaires mondial du
secteur des assurances a atteint un record de 4 595 1232 millions de dollars US, soit
environ 2 325 959 360 millions de F CFA, en croissance de 6% par rapport à son niveau
de 2010.
La part de l’Afrique dans ce chiffre reste marginal avec une émission de 68 080 millions
de dollars US, soit 34 460 734 millions de F CFA. Ce qui représente un peu moins de
1,5% du volume mondial des primes émises du secteur. L’Afrique du Sud représente à
elle seule 77% de la production africaine avec un niveau d’émission qui se situe à 52 376
millions de dollars US, soit 26 511 684 millions de F CFA.
Au niveau de la zone CIMA, le volume des primes émises se situe à 749 0553 millions de
F CFA en 2011 contre 693 586 millions de F CFA 2010, en hausse de 8%.
de ∑ .
Selon le principe de la prime pure, la différence entre le coût global et la prime pure
globale est supposée nulle. On a alors :
∑
Ainsi, la prime pure entrainant un résultat technique nul pour l’assureur vaut :
∑
E( )
1
P(déficit) P [(n ∑ ) 0]
2
∑
P(déficit) P [(n ∑ ) 0] P [( ) 0]
∑
P(déficit) P [( ) ]
√ ∑ √
P(déficit) P[ ( ) ( )] 1
√n ∑ √n
P(déficit) P[ ( ) ( (1 ) )]
n
On sait que , donc :
√n ∑ √n
P(déficit) P[ ( ) ] 0
n
Le chargement selon le principe de l’espérance est le plus simple, mais il n’apporte
aucune information sur les fluctuations de la distribution du coût du sinistre autour de
sa moyenne. Ce qui peut être dangereux pour l’assureur.
De même pour des sinistres dont le montant est constant, on s’attend à ce que la prime
de risque soit égale au montant du sinistre. Ce qui n’est pas le cas ici.
On pourrait donc lui préférer le chargement selon le principe de l’écart-type :
( )
c. Détermination de la prime commerciale
Si l’assureur tarifait à la prime pure, il ne pourrait pas couvrir ses frais de
fonctionnement, à savoir :
o Frais d’acquisition (commissions à verser aux réseaux, frais des services chargés
de la conception des contrats, marketing et publicité) ;
o Frais de règlement des sinistres (frais des services chargés de la gestion des
sinistres, frais des contentieux et des recours) ;
o Frais d’administration (frais des services comptables, actuariat, juridique,
direction générale, etc.) ;
o Frais des placements (honoraires de gestion, frais de courtage)
L’assureur doit donc majorer la prime pure à l’aide des chargements nécessaires à la
couverture de ses frais de fonctionnement.
L’assuré paie donc une prime totale ou prime commerciale, qui est la somme de la prime
pure et des chargements :
Prime commerciale = prime pure + chargements
C
Les chargements sont calculés comme une proportion de la prime commerciale. Avec θ
le taux de chargements, on obtient :
C .
On peut ainsi écrire ;
(1 )
1
4.1.2. Asymétrie d’information et tarification
La fréquence et le coût moyen des sinistres doivent être estimés à partir de l’historique
des observations sur les exercices précédents. Il est souvent nécessaire d’utiliser des
modèles statistiques, afin d’estimer les paramètres des lois usuelles suivies par les
variables aléatoires.
Cette estimation à priori de variables aléatoires est rendue difficile par l’asymétrie
d’information entre l’assureur et l’assuré :
o L’assuré a une meilleure connaissance que l’assureur de son profil de risque
(probabilité de survenance du sinistre) et ne me dévoile pas en général ;
o L’assuré peut modifier la probabilité de survenance d’un sinistre en modulant ses
efforts de prévention et de prudence (efforts futurs non dévoilés).
L’assureur fixant ses primes à priori (en vertu de l’inversion du cycle de production), il
ne peut pas tarifer en fonction d’informations ou d’efforts futurs que l’assuré ne lui a pas
dévoilés au moment de la souscription.
La réticence ou la fausse déclaration intentionnelle entraine la nullité du contrat sans
remboursement des primes (article 18 du code des assurances).
La fausse déclaration non intentionnelle entraine la réduction proportionnelle de
l’indemnité versée ou la résiliation du contrat (article 1 du code des assurances).
a. Antiselection et segmentation tarifaire
L'expression antisélection désigne les dysfonctionnements des marchés d'assurance qui
résultent de l'information cachée dont les assurés peuvent disposer sur leurs propres
risques et qui n'est pas accessible aux assureurs. L'assureur n'est alors pas en mesure de
différencier les primes en fonction du profil des risques. Les primes demandées
refléteront donc le coût moyen des sinistres des individus ayant souscrit le contrat en
question.
En fixant un tarif moyen pour l’ensemble des contrats, les bons risques
subventionnent les mauvais risques. Pour des individus à bas risque, c'est-à-dire dont le
coût moyen des sinistres est faible, la prime demandée apparaîtra élevée par rapport à
la prime actuarielle, tandis qu'elle sera considérée comme relativement faible par
les hauts risques. En présence d'information cachée sur les risques, les hauts risques
seront donc particulièrement demandeurs d'assurance (d'où l'expression antisélection).
Quant aux bons risques, ils peuvent être conduits à demander moins d'assurance, voire
même à annuler totalement leur demande d'assurance.
Si un assureur concurrent parvient à distinguer les assurés et propose un tarif
pour les bons risques et un tarif pour les mauvais risques, les bons risques vont
quitter le premier assureur. Le premier assureur va voir la proportion de mauvais
risques dans son portefeuille augmenter, entraînant une sous-tarification et des
résultats négatifs.
Si le premier assureur réajuste à la hausse le tarif moyen sans parvenir à distinguer les
assurés, l’incitation des bons risques à le quitter va encore augmenter.
La question se pose donc de savoir comment segmenter la population assurable et quels
critères de tarification retenir, et comment construire la grille tarifaire résultant de ce
découpage, sachant que :
o présenter un seul tarif à tous les assurés induit des risques d’antisélection, qui
justifient la nécessité d’une segmentation la plus fine possible de la population
assurable ;
o plus le découpage est fin, moins les observations effectuées pour chacune des
cases de la grille sont statistiquement significatives (la loi des grands nombres).
La construction d’une grille de tarification nécessite de définir des classes de risques
suffisamment homogènes. Pour cela, on dispose de deux types de variables (appelées
critères de tarification) :
o De variables exogènes observables de l’individu et des biens assurés, qui
apportent des informations relatives au risque (sexe, âge, activité
professionnelle, catégorie de véhicule, zone géographique du risque, etc…) ;
o Des variables endogènes, qui apportent des informations sur les réalisations
individuelles passées du risque : ces informations sont obtenues en interrogeant
l’assuré, notamment dans le formulaire de déclaration du risque (article 7 du
code des assurances).
Ces données permettent de :
o fixer des primes pour chaque classe de risque (ou segment de clientèles), et non
pas de manière globale ;
o choisir les variables de classification en fonction des tests de significativité
(régression de la sinistralité par les moindres carrés ordinaires) et des
paramètres utilisés par la concurrence.
b. Aléa moral et tarification avec franchise
Le fait d’être assuré influence le comportement en matière de risque. La prise en charge
des risques par l’assureur peut en effet diluer les responsabilités individuelles et
décourager la prévention. Quelqu’un qui est couvert par un contrat d’assurance maladie
par exemple sera enclin à se faire hospitaliser pour subir un traitement qui n’est pas
strictement nécessaire ou plus onéreux. Ainsi, à côté du risque normal assuré, naît un
risque supplémentaire qui est appelé risque ou aléa moral.
Plusieurs solutions s’offrent à l’assureur pour prévenir le risque moral :
o Mettre en place des franchises en cas de sinistre, afin que les assurés aient une
incitation économique à limiter la fréquence des sinistres et aussi la fréquence de
déclaration (on parle de moralisation du risque) : le niveau des franchises doit
être fixé selon la nature de la garantie, en gardant un juste équilibre entre un
montant minimum (efficacité de l’incitation) et un montant maximum
(acceptabilité par les assurés) ;
o Mettre en place un système de modulation des primes pour chaque assuré, afin
d’intégrer l’information sur la sinistralité passée dans la tarification et d’affiner la
prévision de la sinistralité future : en assurance automobile par exemple, des
coefficients de bonus-malus sont prévus et en assurance maladie les contrats
prévoient en général un réajustement automatique de la prime en fonction de la
sinistralité constatée.
Soit , i 1, … , n, le montant du iè sinistre. En cas d’application de franchise uniforme
de montant F, le coût du iè sinistre à charge de l’assureur vaut :
0 si F
{
F si F
Avantages de l’application d’une franchise :
o Les sinistres d’un montant inférieur à la franchise ne sont pas déclarés à
l’assureur, limitant les frais de gestion ;
o L’assuré est incité à prévenir les sinistres (efficacité du point de vue de la lutte
contre l’aléa moral).
Inconvénients de l’application d’une franchise :
o L’assuré n’est pas couverte à 100 , puisque le montant de la franchise reste à sa
charge après chaque sinistre (non optimalité du point de vue de l’aversion au
risque de l’assuré) ;
o La franchise diminue les indemnités versées par l’assureur et par voie de
conséquence les primes collectées.
Par rapport au calcul standard, l’application d’une franchise revient à évaluer la prime
pure selon le même principe fréquence coût moyen sous les réserve suivantes :
o La fréquence de sinistre reste identique, en supposant que les assurés déclarent
tous les sinistres, y compris ceux dont le coût est inférieur au montant de la
franchise ;
o Le coût moyen par sinistre est abaissé d’une certaine quantité qui dépend de 2
paramètres : d’une part de la répartition statistique des montants de sinistres ,
d’autre part du montant de la franchise F.
4.1.3. L’évaluation de la provision pour risques en cours
Elle est déterminée selon plusieurs méthodes :
o La règle réglementaire des 36% : Le montant minimal de la provision pour
risques en cours s'obtient en multipliant par le pourcentage de 36 % les primes
ou cotisations de l'exercice inventorié, non annulées à la date de l'inventaire, et
déterminées comme suit :
primes ou cotisations à échéance annuelle émises au cours de l'exercice ;
primes ou cotisations à échéance semestrielle émises au cours du deuxième
semestre ;
primes ou cotisations à échéance trimestrielle émises au cours du dernier
trimestre ;
primes ou cotisations à échéance mensuelle émises au cours du mois de
décembre.
Les primes ou cotisations à terme échu sont exclues du calcul. Les primes ou cotisations
payables d'avance s'entendent y compris les accessoires et coûts des polices.
o La règle du prorata temporis : En cas d'inégale répartition des échéances de
primes ou fractions de primes au cours de l'exercice, le calcul de la provision pour
risques en cours peut être effectué par une méthode de prorata temporis. La
provision est alors égale à la portion de la prime payée correspondant à la durée
de garantie restant due, calculée prorata temporis, multipliée par un coefficient
de 72 %, selon la méthode de calcul du code CIMA. Si la sinistralité et le taux de
frais généraux observée dans une branche donnent un coefficient supérieure à
72 , c’est ce ratio réel que l’on utilise à la place de 72 %.
Exemple :
Une société d’assurances dommages prévoit dans une branche le paiement de deux
primes semestrielles de 50 000 F CFA. La société émet 240 contrats pour chaque mois
du deuxième semestre et 220 contrats au cours du quatrième trimestre, les
souscriptions se répartissent de manière uniforme à l’intérieur de chaque mois.
Calculer la provision pour risque en cours sachant que le taux de sinistralité de la société
est de 48% et le taux des autres charges de 60% (on suppose que les frais de gestion se
répartissent également entre les charges administratives exposées à l’émission et les
charges administratives de gestion courante).
4.1.4. L’évaluation statistique des sinistres à payer
a. L’évaluation des sinistres déclarés
La PSAP est fondée sur le calcul dossier par dossier de la charge de sinistres à payer. Dès
la déclaration d’un sinistre (dans les cinq jours ouvrés selon le délai minimum
réglementaire), l’assureur ouvre un dossier et doit effectuer son évaluation en principal
et en frais, tant internes qu’externes nécessaires au règlement du sinistre. Cette
évaluation est affinée régulièrement au cours de l’avancement du dossier. Si la méthode
réglementaire est l’inventaire permanent, les sociétés prévoient en général deux
inventaires complets par an pour une révision générale des dossiers de sinistres pour la
mise à niveau des provisions.
Pour chaque dossier, la différence entre l’évaluation totale et les règlements effectués
correspond au montant restant à payer. La somme de ces montants sur tous les dossiers
de sinistres non clos constitue la PSAP calculée selon la méthode dossier par dossier
(méthode réglementaire).
Par dérogation, l'entreprise peut, avec l'accord de la Commission Régionale de Contrôle
des Assurances, utiliser des méthodes statistiques pour l'estimation des sinistres
survenus au cours des deux derniers exercices :
o Les méthodes de coût moyen, qui font l'hypothèse que les coûts moyens des
sinistres sont prévisibles (évolution régulière, selon un indice externe etc.). Dès
lors, il suffit de multiplier le nombre de sinistres de l'année (après avoir évalué le
nombre de sinistres survenus mais non déclarés) par le coût moyen retenu pour
l'année ;
o Les méthodes de cadences de règlement, qui reposent sur l'idée que le rythme
des paiements, exprimé en pourcentage de la charge finale de sinistres, est stable
d'une année de survenance à l'autre. Dès lors les paiements effectués suffisent à
faire une évaluation des provisions pour sinistres à payer ;
o Les méthodes liquidatives sont utilisées lorsque l'on a des raisons de penser que
la liquidation d'une charge de sinistres présente toujours un profil du même type
par suite d'habitudes permanentes des évaluateurs. On peut alors reproduire
dans le futur les liquidations du passé.
Toutes ces méthodes ont des limites qu'il convient d'avoir toujours à l'esprit.
En premier lieu, ces méthodes doivent être appliquées à des ensembles de sinistres dont
on aura écrêté les sinistres trop élevés : les sinistres important vont en effet créer des
distorsions sur les coûts moyens, les cadences de règlement et les profils de liquidation.
En deuxième lieu, toutes les méthodes sont sensibles à l'hypothèse selon laquelle les
exercices de survenance anciens, qui servent de référence, sont exactement connus : une
erreur dans la charge de sinistre d'un exercice ancien est démultipliée par les méthodes
statistiques.
Enfin, chaque méthode dépend de la qualité de certains paramètres :
o les méthodes de coût moyen sont sensibles à la qualité du dénombrement des
sinistres (et à la permanence des règles utilisées pour effectuer ce
dénombrement).
o Les méthodes de cadences doivent être utilisées avec précaution dans les
branches à cadence de règlement lente : en effet, toute variation d'une cadence
faible à des effets fortement amplifiés sur l'évaluation de la charge totale.
o Les méthodes liquidatives sont généralement fiables, tant que les procédures en
vigueur dans les services de gestion des sinistres sont stables et respectées : elles
seront donc impuissantes à détecter une erreur si celle-ci n'est pas habituelle.
i. La méthode de Chain Ladder
On estime le rapport entre les règlements cumulés après X+1 années et les règlements
cumulés après X années, appelé coefficient de passage. On applique de manière itérative
ces coefficients de passage aux règlements cumulés par exercice de survenance.
Pour chaque exercice de survenance, la PSAP à constituer est égale à la différence entre
l’estimation de la charge finale de sinistres et les règlements cumulés à la date
d’inventaire.
Année de développement
Origine 1 2 3 4 5 6 7 Réserve
Année 1 802 1 516 2 029 2 318 2 496 2 553 2 596
Année 2 857 1 745 2 166 2 394 2 511 2 574 2 617 43
Année 3 804 1 691 2 089 2 313 2 474 2 533 2 576 102
Année 4 837 1 722 2 045 2 290 2 439 2 497 2 539 249
Année 5 870 1 596 2 092 2 340 2 492 2 551 2 594 502
Année 6 807 1 623 2 045 2 287 2 436 2 494 2 536 913
Année 7 827 1 644 2 071 2 317 2 467 2 526 2 569 1 742
Provision de sinistres estimée 3 551
Facteurs 1,988 1,260 1,118 1,065 1,024 1,017
Produits des
3,106 1,563 1,240 1,109 1,041 1,017
facteurs
Survenance
Inventaire
2009 2010 2011 2012
Règlement 307
Cadence en %
Année
du coût total
1ère Année 29
2ème Année 60
3ème Année 72
4ème Année 87
5ème Année 91
6ème Année 93
7ème Année 100
1 l
AP(assuré) ∑
(1 i) l
On note :
1 l
ä ∑ et on le désigne par annuité temporaire payable d avance
(1 i) l
Par suite on a :
E
K
ä
ii. La rente viagère différée
L’assureur s’engage à verser à l’assuré une rente d’arrérage annuel a aussi longtemps
que l’assuré est en vie et avec une différé de n années.
souscription souscription + n années
Prime unique :
VAP (assuré) =
1 l
AP (assureur) a ∑
(1 i) l
On note :
1 l
ä ∑ et on le désigne par annuité viagère de différé n payable
(1 i) l
d’avance.
Soit a ä
Prime périodique :
ä
a
ä
période de garantie
assuré d’âge x verse assuré âgé de x+n assuré âgé de x+m
la prime à l’assureur
L’assureur verse sa prestation au moment du décès de l’assuré. Ce décès peut intervenir
à tout moment. Par simplification on fait l’hypothèse que l’assuré ne peut décéder qu’en
milieu d’année : aucun décès avant et après le 30 juin.
1
Le premier décès peut intervenir quand l’assuré atteint l’âge (x n ) et la dernière
2
1
date date possible de décès da la période de garantie intervien à l âge (x m )
2
Comme les prestations sont versées au moment du décès, elles interviennent également
en milieu d’années.
AP(assuré)
1 d
AP(assureur) C ∑
l
(1 i)
En écrivant l’égalité des AP des engagements de l’assuré et de l’assureur au moment de
la souscription du contrat, on obtient :
1 d
C ∑
l
(1 i)
Si n = 0, alors on note :
1 d
A ∑ qu on désigne par temporaire décès de durée m années
l
(1 i)
On obtient donc :
A
{ ä
A
{ ä
1 d
Où A ∑ et est appelé capital vie entière
l
(1 i)
4.2.3. Provisions mathématiques
Ce sont les provisions que doit constituer l’assureur pour tenir ses engagements relatifs
aux garanties en cas de vie et aux garanties en cas de décès.
Pour tarifer le contrat d’assurance vie, on a écrit :
VAP (Assuré à la souscription)= VAP (assureur à la souscription)
Par contre, à une date quelconque, t après la souscription du contrat, on peut avoir et on
a dans le cas général :
AP (Assuré à la souscription) AP (assureur à la souscription)surla durée résiduelle
du contrat.
La VAP (assuré) diminuant plus vite que la VAP (assureur), on en en général :
AP (assureur) AP (assuré)
La provision mathématique à la date t est égale à :
PM AP (assureur) AP (assuré)
4.2.1. Participation aux bénéfices
Comme la réglementation impose un tarif prudent à travers la limitation du taux
technique et l’usage de tables de mortalités qui ont tendance à surestimer le risque,
l’assureur est en général amené à réaliser des bénéfices plus ou moins importants sur
les contrats d’assurance vie. Pour rétablir la balance en faveur des assurés et rendre plus
intéressant financièrement ce produit qui est souvent un moyen d’épargne, le code CIMA
impose à l’assureur de rendre aux assurés une grande partie des bénéfices qu’il a ainsi
réalisés.
L’assureur doit en effet distribuer annuellement aux assurés au moins : 0 du
bénéfice technique (bénéfices de mortalité et bénéfice de gestion des contrats) plus 85
% des produits financiers (y compris les intérêts techniques, garantis au contrat).
Cette distribution ne s’opère pas individuellement pour chaque contrat mais
globalement, pour l’ensemble des assurés : la répartition des bénéfices reste
discrétionnaire si elle n’est pas précisément stipulée par les contrats. Elle peut être
immédiate, sous forme usuellement d’augmentations des garanties, ou différée : dans ce
cas, le montant de participations aux bénéfices reportées est doté à la « provision pour
participation aux excédents » pour être distribué dans les trois de sa dotation.
4.2.2. Droit de rachat
La réglementation prévoit que lorsque le contrat ne risque pas d’anti-sélection
(comportement de l’assuré contraire à l’intérêt de l’assureur, par exemple volonté de
résilier – contre compensation - une rente viagère par un assuré estimant n’avoir plus
beaucoup de temps à vivre), l’assuré a droit à tout moment au rachat du contrat, c’est-à-
dire à la résiliation de ce contrat en contrepartie du versement à l’assuré de la provision
mathématique du contrat constituée dans les comptes de l’assureur. Ce droit de rachat
concerne donc les contrats vie entière, par exemple, ou encore les contrats de capital
différé avec contre-assurance en cas de décès (contrats d’épargne).
L'assureur ne peut refuser le rachat lorsque 15 % des primes prévues au contrat ou au
moins deux primes annuelles ont été versés (article 74 du code des assurances).
4.3. MODELE SIMPLE DE L’ASS RANCE
4.3.1. Hypothèses du modèle et notations
On considère un assureur qui commercialise des contrats d’assurance annuel à n
assurés.
Pour chaque assuré i (i 1,…, n), l’assureur garantit le paiement d’une prestation en
cas de sinistre dans l’année.
La prime commerciale payée par l’assuré i est noté .
On suppose que les n risques assurés sont indépendants et identiquement distribués,
c’est-à-dire suivent la même loi.
On considère que E( ) l’espérance mathématique de la prestation aléatoire relative à
chaque assuré i est connue ex ante. Par hypothèse E( ) E i j.
On a également E( ) prime pure et chargements.
4.3.2. Etude générale
a. Charge de prestations
On cherche à écrire le résultat de l'assureur. Pour cela on s'intéresse aux produits qu'il a
encaissés au cours de l'exercice et aux charges auxquelles il a dû faire face.
Dans l’année, l’assureur encaisse :
o Primes émises = n ;
o Les produits financiers (PF).
Il supporte en charge :
o Les prestations : ∑ ;
o Les frais généraux (FG).
Son résultat R est donc donné par :
R n PF (∑ FG)
On suppose que les produits financiers et les frais généraux sont connus et on notera :
FG – PF = FNG, Fonds net de gestion
On a alors :
R n ∑ F G
On a :
(∑ ) ∑ ( ) ( )
(∑ ) ∑ ( ) ( )
(∑ ) √ (∑ ) √ ( ) √ √ ( ) √ ( )
{
Avec X la variable aléatoire distribuée suivant la même loi que les .
En appliquant le théorème de la limite centrale, on a :
∑ (∑ ) ∑ ( )
(0, 1)
(∑ ) √ ( )
[ E( ) ,1 √ ( ) E( ) ,1 √ ( )]
b. Primes
R n ∑ F G
n ∑ F G
C'est donc aussi, l'engagement pris par l'assureur pour couvrir les risques des n assurés.
Par définition, ∑ correspond à la somme des primes pures versées par les n assurés.
R n ng n ∑ ng
Soit :
R n(1 ) ∑
n(1 ) étant une constante, la seule variable aléatoire dans cette expression de R est
∑ .
On déduit :
( ) n(1 ) nE( )
( ) ( )
{ ( ) √ ( )
En appliquant le théorème central limite au résultat, on obtient que :
( )
(0, 1)
( )
4.3.3. Le risque de perte de l’assureur
On appelle risque de perte de l'assureur au cours d'un exercice considéré la probabilité
que le résultat de l'assureur soit négatif.
Par définition, le risque de perte de l'assureur est P(R<0).
En appliquant le théorème de la limite centrale, on a :
R E(R) E(R)
P(R 0) P R E(R) E(R) P( )
(R) (R)
L'assureur cherche à avoir un risque de perte aussi petit que possible. On suppose les
caractéristiques du risque assuré connues (c'est-à-dire que E( ) et ( ) sont connues).
Que peut faire l'assureur pour réduire son risque de perte ?
E(R)
Pour que le risque de perte soit faible, il faut que √n soit aussi petit que p
(R)
E(R)
c est à dire que √n soit le plus grand possible.
(R)
Or E(X) et ( )sont supposés fixés, l'assureur ne peut donc jouer que sur le nombre n et
(taux prélevé sur la prime pure pour le chargement de sécurité).
On en déduit que pour minimiser le risque de perte l'assureur a intérêt à :
o Augmenter le nombre de ses assurés ;
o Augmenter le taux qui caractérise le chargement de sécurité.
Comme on l’a vu plus haut, si l'assureur ne prélève pas de chargement de sécurité
( 0) :
R E(R) 1
P(R 0) P( 0)
(R) 2
n risque de perte de 0 est beaucoup trop élevé pour un assureur. D’où l'intérêt de
prélever un chargement de sécurité >0, sur chaque contrat.
4.3.4. Risque de ruine de l’assureur
Le risque de ruine de l'assureur est la probabilité qu'il réalise au cours d'un exercice
donné une perte d'un montant supérieur à ses réserves ou fonds propres (FP).
Par définition, l’assureur est en ruine si P(R FP 0) avec R 0 et FP 0. Ce qui
signifie que les réserves constituées par l'assureur ne suffisent pas à compenser la perte
qu'il a réalisée au cours de l'exercice considéré.
Remarque :
La probabilité de perte d'un assureur est toujours supérieure à sa probabilité de ruine.
En effet, deux cas sont possibles si l'assureur réalise une perte :
o Ou bien le montant de la perte peut être compensé par les réserves de l'assureur,
R FP 0 FP R 0
o Ou bien le montant de la perte ne peut pas être compensée par les réserves
constituées par l'assureur, et dans ce cette hypothèse il y a ruine R+FP<0
R E(R) FP E(R)
P(R FP 0) P(R FP) P( ) , soit
(R) (R)
R E(R) FP n
P(R FP 0) P( )
(R) √n ( )
Dans le cas général, le risque de perte s’écrit :
R E(R) FP n
P( ) , où , est appelé coefficient de sécurité de l assureur
(R) √n ( )
L'assureur cherche à réduire son risque de ruine. Pour cela il cherche à avoir un
coefficient de sécurité aussi grand que possible.
Remarque :
est toujours positif ( 0) pour un assureur. En effet si 0 alors la probabilité de
ruine de l'assureur serait 0, , qui serait trop prélevé.
On souhaite limiter le risque de perte à 0,1 . Quelle est la valeur de qui peut être toleré
R E(R)
On a P ( ) 0,1
(R)
En utilisant la table de la loi normale centrée réduite, on obtient 3,1.
Le risque de ruine d'un assureur est 0,1% si son coefficient de sécurité est de ,1.
Pour réduire le risque de ruine, l'assureur cherche à obtenir un coefficient de sécurité
aussi grand que possible.
E(R) et (R) sont fixés, l'assureur ne peut que jouer sur le FP, n et .
Pour avoir un grand , l’assureur peut chercher à :
o augmenter ses fonds propres FP, cette façon d’augmenter est limitée, les
actionnaires ne peuvent indéfiniment injecter des capitaux dans la société,
surtout lorsqu’elle est en faillite ;
o augmenter son chargement de sécurité , il ne peut le faire dans des proportions
importantes sans courir le risque que ses assurés partent à la concurrence ;
o augmenter le nombre d’assuré n, cette technique est aussi limitée.
4.3.5. Diminution du risque ruine par la réassurance
a. Prise en compte de la réassurance dans le modèle
Rappel:
R n ∑ F G
On suppose maintenant que l'assureur choisit de réassurer par un traité en quote part
prévoyant un taux de rétention de .