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L’entrepreneuriat c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration.

Alors
lorsque vous avez déjà fait la moité de vos 99% de transpiration et que
votre entreprise est fonctionnelle, il est important de toujours faire un bilan
afin de savoir ce qu’on a gagné ce qu’on a perdu et ce qu’on a payé ou doit
payer aux impôts.

LA DSF EN TROIS POINTS ESSENTIELS

QU’EST-CE QUE C’EST ?

Toute entreprise naît, vit et meurt. Pour marquer cette évolution de la vie
d’une entreprise, un découpage annuel de ses activités a été décidé par le
législateur OHADA. Au cours de cette vie, l’entité dans l’exécution de son
objet social acquiert des biens ou des dettes, achète des marchandises et
des services, offre des prestations ou vend des marchandises… Ainsi à la
fin de d’un exercice (année), l’entreprise doit présenter ce qu’elle a acquis,
ce qu’elle doit et comment elle a pu les obtenir. En bref, il s’agit pour elle
de présenter sas situation patrimoniale aux ayants droit. Cette situation
patrimoniale est appelée la déclaration statistique et fiscale (DSF).Les
entreprises assujetties au système comptable OHADA sont tenues de
produire à la fin de chaque exercice une déclaration statistique et fiscale
(DSF) conforme au système comptable OHADA à déposer au plus tard le
15 mars de l’année suivante d’un exercice fiscal. La Déclaration Statistique
et Fiscale (DSF) est le fruit issu de l’arrêté des comptes de toute entreprise.
Les entreprises relevant du régime du réel sont concernées par les DSF du
système normal tandis que celles du régime simplifié sont tenu de fournir
la DSF minimale.

QUE DOIT CONTENIR UNE DSF ?

Tous les tableaux même sans être fiscaux, constituent une niche
d’informations aux conséquences fiscales susceptibles de redressement.
En effet,dans le SYSCOHADA on distingue deux sortes de DSF.Le
système minimal de trésorerie et le système normal.

 Le système minimal de trésorerie


Sont soumis au système minimal de trésorerie les contribuables relevant du
régime du simplifié. Relèvent du régime simplifié, les entreprises
individuelles et les personnes morales qui réalisent un chiffre d’affaires
annuel égal ou supérieur à dix (10) millions et inférieur à cinquante (50)
millions.

Selon l’article 28 de l’Acte Uniforme OHADA relatif au Droit Comptable


et à l’information financière, le système minimal de trésorerie implique la
tenue d’un bilan ; un compte de résultat, et des notes annexes dressées à
partir de la comptabilité de trésorerie.

Le Système minimal de trésorerie permet de tenir compte, dans le calcul du


résultat et dans l’établissement du Bilan, des éléments suivants, lorsqu’ils
sont significatifs : la variation des stocks ; la variation des créances ; la
variation des dettes.

 Le système normal

      Le système normal est conçu pour les entreprises relevant du régime du
réel.  Relèvent du régime réel, les entreprises individuelles et les personnes
morales qui réalisent un chiffre d’affaires annuel hors taxes égal ou
supérieur à 50 millions de F CFA. Selon l’article 26 de l’Acte Uniforme
OHADA relatif au Droit Comptable et à l’information financière, le
Système normal comporte l’établissement du Bilan, du Compte de résultat
de l’exercice, du Tableau des flux de trésorerie ainsi que des Notes annexes
dont les dispositions principales sont fixées dans le Système comptable
OHADA.

QUELQUES PRECAUTIONS A PRENDRE

Le professionnel comptable doit éviter quelques erreurs lors du montage de


sa DSF pour s’assurer que ce document reflète la réalité de ses activités au
cours d’un exercice fiscal.

 S’assurer que les achats déclarés sont exhaustifs.

En effet, il est de coutume que lors des transactions avec des tiers, le
contribuable ne se rassure pas que les factures qui lui sont remises sont
conformes et déclarables. Tous les achats faits au nom de l’entreprise
doivent impérativement être matérialisés sur une facture, pour éviter de
tomber dans les pièges des charges insuffisantes lors de l’élaboration de la
DSF.

 S’assurer que le chiffre d’affaire respecte le taux de marge légale, et


est exhaustifs.

Avant de monter une déclaration statistique et fiscale, le professionnel


comptable doit se rassurer que la marge du secteur d’activité de l’entreprise
est respectée. De plus, il arrive que le contribuable soit tenté de ne pas
déclarer l’ensemble des activités faites au cours d’une année, conforté dans
cette voie par l’idée fausse que l’administration fiscale ne dispose pas de
moyens efficace pour recouper le chiffre d’affaire réel de son entreprise.
Ce choix peut s’avérer très souvent conduire à un futur redressement fiscal.

 S’assurer que toutes les charges peuvent être justifiées.

Le tableau des sommes versées aux tiers, en annexes de la DSF doit être
systématiquement rempli. Il récapitule les tiers chez qui l’entreprise a
effectué des achats au cours de l’année, leurs contacts, leurs numéros
d’identifiant unique. Il est donc clair que pour le faire, au cours de l’année
le contribuable doit se rassurer de travailler avec des contribuables à jour
de leurs déclarations fiscales et à même de leur fournir des factures en
conformité avec ces exigences fiscales.

 S’assurer que tous les tableaux annexes qui doivent être renseignés le
sont correctement.
 Mais également et surtout, éviter de donner ce travail de technicien à
un comptable mal avisé. Se rapprocher d’un professionnel compétent et
localisable capable de défendre ce document en cas de contentieux fiscal.

En somme, le moins qu’on puisse dire c’est que la déclaration statistique et


fiscale est un moment important pour la vie d’une entreprise. Elle est la
somme d’un ensemble de documents dont le montage requiert une certaine
expertise, beaucoup de rigueur, mais aussi et surtout un sens élevé de la
responsabilité. Elle permet à l’entreprise de faire le point sur les résultats
au cours d’un exercice, tout en constituant un levier pour la planification de
sa croissance. Son établissement impose donc à toute entreprise sérieuse la
plus grande rigueur afin de se prémunir contre un éventuel contentieux
avec l’administration fiscale. 
Qu’est-ce que la liasse fiscale ? Une liasse de documents dans une
entreprise correspond à un ensemble de documents complémentaires
renseignant les informations sur un processus ou activité spécifique. Lorsque
le processus est lié à la détermination du montant de l’impôt et au respect
des déclarations des versements d’impôts et taxes, on parle de liasse fiscale.
En effet, la liasse fiscale désigne les différents documents comptables et
fiscaux produit par une entreprise ou un cabinet d’expertise comptable et
transmis tous les ans à l’administration fiscale. Ainsi, la liasse fiscale est
établie lorsqu’un exercice comptable est terminé.

D’après les spécialistes en fiscalité au Cameroun, la liasse fiscale désigne


la DSF (Document Statistique et Fiscale). On oppose la DSF au dossier
fiscal et le dossier administratif. Le dossier fiscal est l’ensemble des éléments
dont l’entreprise a besoin pour être à jour sur le plan fiscal. Il est exigé le
plus souvent lorsqu’on veut s’enregistrer auprès des services des impôts. Il
contient notamment l’attestation de non redevance, la carte de contribuable,
le registre de commerce, etc. C’est pourquoi, ce dossier fiscal est tenu et
conservé par le centre des impôts où l’entreprise réalise ses déclarations. 

Par ailleurs, le dossier administratif a un caractère très global. Dans le


dossier administratif, on y retrouve le dossier du personnel, le dossier
commercial, le dossier fiscal, le dossier juridique, etc. Bref le dossier
administratif regroupe tous les documents concernant la gestion de
l’entreprise de sa création jusqu’à sa fermeture passant par son
fonctionnement. 

L’utilité de la liasse fiscale 


Il faut rappeler que l’élaboration de la liasse fiscale s’inscrit dans la continuité
des activités des professionnels de la comptabilité. La comptabilité désigne
une forme de modélisation de l’entreprise. Ce qui veut dire qu’elle permet
une représentation chiffrée en valeur monétaire de l’entreprise. Ainsi, les
informations contenues dans la liasse fiscale permettent de ressortir l’état de
santé en valeur monétaire de l’entreprise. De ce fait, les informations
produites ne concernent pas uniquement l’administration fiscale mais aussi
les banques, les investisseurs éventuels et bien d’autres.
La présentation de la liasse fiscale
La présentation de la liasse fiscale au Cameroun a connu un changement
depuis la loi de finances pour l’exercice 2019. Cette loi consacre l’entrée en
vigueur du nouvel Acte Uniforme Révisé Relatif au Droit et au système
comptable OHADA. De l’application du décret N°2019/262 du 28 mai 2019 du
Président de la République, toute DSF (Déclaration Statistique et Fiscale) est
obligée de respecter le nouveau format publié sur le site de www.impots.cm.

Pour les entreprises soumis au référentiel comptable OHADA, on constate


qu’il existe uniquement deux nouveaux formats de DSF notamment le
système normal (SN) et le système minimal de trésorerie (SMT). Dans
la DSF du système normal, on a :

 La page de garde ;
 Les tableaux d’informations générales (pour l’identification de
l’entreprise et les renseignements sur ses activités, ses dirigeants et
conseil d’administration);
 Les tableaux des états financiers (bilan, compte de résultat, tableau
de flux de trésorerie) ;
 Les tableaux des notes annexes soit 42 notes économiques ; 8 notes
sociales ; 7 notes fiscales ; 2 notes commerciales.

La majorité des tableaux dispose d’un espace commentaire pour l’insertion


des justifications des montants apparaissant dans les notes annexes.

Dans la DSF du système minimal de trésorerie, on a :

 La page de garde ;
 Les tableaux d’informations générales (pour l’identification de
l’entreprise et les renseignements sur ses activités, ses dirigeants et
conseil d’administration);
 Les tableaux des états financiers (bilan et compte de résultat) ;
 Les tableaux des notes annexes soit 06 notes économiques ; 09
notes fiscales.

A l’instar du système normal, certaines notes annexes dans le système


minimal de trésorerie disposent aussi des espaces réservés pour les
commentaires. Certaines entreprises sont soumises à un droit spécifique,
c’est le cas des entreprises du secteur bancaire avec le règlement COBAC et
des assurances avec le code CIMA.

Dans les DSF des banques, on a différents tableaux :

 des renseignements généraux (pour l’identification de l’entreprise et


les renseignements sur les mouvements concernant ses activités,
son personnel et son capital);
 de synthèses et statistiques qui sont au nombre de 44 ;
 d’annexes fiscales qui sont au nombre de 08.

Dans les DSF des assurances, on a :

 La page de garde ;
 Les tableaux des renseignements généraux (pour l’identification de
l’entreprise et les renseignements sur les mouvements concernant
ses activités, son dirigeant, les filiales et participation, les
mouvements du personnel et les investissements réalisés);
 Les états financiers notamment (bilan, compte de résultat, compte
général de perte et profit) ;
 Les tableaux de synthèse et fiscaux ;
 Les tableaux d’informations complémentaires statistiques ;
 Les tableaux d’états annexés.

Les modalités de transmission


Une fois la DSF élaborée, l’entreprise, contribuable relevant des unités de
gestion spécialisées (DGE, CIME et CSI), procède à leur transmission
exclusivement par voie électronique. Ceci se fait via le système informatique
de l’administration fiscale sur le site web de la DGI (Direction Générale de
l’Impôt) notamment www.impots.cm depuis janvier 2019.

Les délais de transmission


L’élaboration et la déclaration d’une liasse fiscale n’est pas forcément à la
portée de tout entrepreneur, et c’est pour cela qu’un comptable ou cabinet
d’expertise comptable peut intervenir. Une fois la liasse fiscale ou DSF
élaborée, elle doit impérativement être transmisse au plus tard le 15
mars de la période servant de base à la détermination de
l’impôt. D’autre part, le ministre des Finances a par le communiqué
N°0000012/MINFI/DGI/LRI/L du 11 mars 2019, prorogé ce délai au 30 juin
de l’exercice en cours. Des sanctions existent en cas de non dépôt de cette
liasse fiscale dans les délais.

L’essentiel
La liasse fiscale est une obligation fiscale et sert également à montrer l’état
de santé financière d’une entreprise. Son montage est fonction du référentiel
comptable auquel est soumise l’entreprise. Nous avons le référentiel
SYSCOHADA, le référentiel CIMA, le référentiel COBAC (CERBER). De plus, les
DSF élaborées doivent être transmises de façon électronique sur le site de la
DGI (www.impots.cm) au plus tard le 15 mars de la période servant de base
à la détermination de l’impôt. En cas de non dépôt de la liasse fiscale, des
sanctions de l’administration risquent de s’appliquer. Donc il vaut mieux te
renseigner.

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