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DATE 

: 28 juillet 2021

PROMOTION : DCEM3

GROUPE : 8

PROFESSEUR : LOUIS MARC JEANNY GIRARD, M.D. PSYCHIATRE

LISTE DES MEMBRES

NOM PRENOM(s)
1. MATHURIN Pierre Ralph Claude

2. JEROME Davidson

3. PIERRE-LOUIS Bemika

4. ST-PREUX Kerline

5. JEAN CHARLES Jefferson

6. ETIENNE Roodshev

7. ANDRE Jean Luc

8. CEABLE Jhon Pablo

9. DORTILUS Widler Pierre Widson

10. LESPERANCE Daphnée

11. VILLARD Alex

12. ANDRE Pierre

13. NOEL Juana Bolifacio G.

14. FEVIL Nadège

15. PICAR Meisson

16. DESCOLLINES Erbysson

17. PIERRE Emmanuel

18. ROMELUS Monnelouis

REMERCIEMENTS
Nous tenons à vous faire de toute notre gratitude cher professeur, Dr
LOUIS MARC JEANNY GIRARD pour ce travail fastueux dans le domaine
de la psychiatrie que vous nous avez donné la possibilité de réaliser.

Par le biais des recherches plurielles effectuées au cours de ce travail,


les portes de notre connaissance sont ouvertes sur un nouveau monde
en médecine qu’est la psychiatrie, ce qui a bien sûr complète notre
formation professionnelle.

Ainsi, nous avons grandement apprécié votre soutien et votre


implication dans notre conquête de connaissance durant cette année.

Nous vous prions d’agréer, Dr GIRARD l’expression de notre profond


respect.
CAS CLINIQUE
Madame Jouthe, 28 ans primipare, a été conduite par son mari au centre, 3 jours
après les couches pour anxiété, doutant qu’elle soit capable d’être une bonne
mère, fatiguée, émotive que d’habitude, irritable, d’humeur variable, elle pleure
facilement sans pour autant être triste.

Elle rattache ce trouble au manque de sommeil, elle était très contente de sa


grossesse. Rassurée, elle sort normalement du service, 15 jours après, elle est
amenée par son mari après une nette amélioration au retour de la maison. Elle
est devenue pessimiste concernant son avenir et celui de son enfant.

A la consultation, elle est ralentie, le visage peu agressif, les traits tirés, triste,
pleurs fréquents, peur de plaisir de la maternité et de s’occuper de son bébé la
laisse indifférente, troubles cognitifs. Elle a perdu ses mots pour expliquer et
décrire son retour à la maison. Epuisée sans pouvoir se reposer, insomnie : avec
les réveils répétés par les cris, pleurs du nourrisson, réveil systématique des 4h du
matin.

La jeune mère incapable d’élever correctement son bébé, elle se culpabilise


d’avoir mis au monde un enfant.

Quel est votre diagnostic ?

Protocole de votre prise en charge thérapeutique.

Relever les facteurs de risques.

Quel est votre point de vue sur l’allaitement maternel.

Relever les troubles anténataux et postnataux .

SOMMAIRE

-Remerciements--------------------------------------------------------------------

-Cas Clinique---------------------------------------------------------------------------
-Sommaire-------------------------------------------------------------------------------

-Histoire de cas -----------------------------------------------------------------------

Cadre clinique

Problèmes détectés

Manifestations

- Discussions --------------------------------------------------------------------------

Points forts Points faibles

- Impression Clinique -----------------------------------------------------------------

a-planification du médecin selon son objectif

b- proposition et méthode d'analyse

c- méthode de traitement

d- point de vue sur l'allaitement maternel

- considérations générales-----------------------------------------------------------

a- Causes et raisons de la consultation

b- Attitudes du patient

c- outils

-Parallèle entre la situation Antérieure et postérieure-------------------------

- Histoire familiale et Hérédo---------------------------------------------------------

- Les points forts pour asseoir le diagnostic -------------------------------------------

Histoire du cas

Cadre clinique
La maternité et le post partum ont toujours été considérés comme des
moments de vulnérabilité particulière aux décompensations
psychiatriques. Chez la femme, la période périnatale est un moment
particulier de la vie qui fait l’objet de nombreux remaniements aussi
bien physiques que psychologiques et sociaux. En post accouchement,
la jeune mère doit faire connaissance avec l’enfant en faisant le deuil
de l’enfant imaginaire, s’occuper de lui tout en s’adaptant à son
nouveau statut social et familial, lutter contre la fatigue, et le
bouleversement hormonal. Chaque femme doit retrouver un certain
équilibre psychique en postnatal, ce qui peut s’avérer très difficile
même pour les accouchées ayant conscience de la difficulté de la chose.
La recherche d’une nouvelle dynamique psychoaffective peut être une
source de souffrance et révéler certaines fragilités. Tous ces facteurs
font qu’en périnatalité, le post partum est la période la plus à risque
aux décompensations psychiatriques ou même à la survenue de
nouveaux troubles d’ordre psychologique

Depuis une vingtaine d’années des études épidémiologiques ont


montré une prévalence accrue des troubles psychopathologiques
pendant la grossesse ou après l’accouchement.

Malgré l’idée de la joie et du bonheur ressentis au cours de la grossesse


et du post partum, de nombreuses modifications ont lieu au cours de
cette période et peuvent entraîner l’apparition de troubles. Il existe en
effet des changements à tous les niveaux : modifications biologiques,
cognitives, socio familiales mais aussi psychologiques, à l’origine de
troubles psychiatriques.

Cette vulnérabilité aux décompensations psychiatriques avait déjà été


mise en évidence à l’époque d’Hippocrate, où il parlait, dans son
troisième livre des épidémies, de cas de troubles mentaux survenant
après les accouchements.

Lors de l’accouchement, une forme particulière de fonctionnement


psychique se met en place, la venue du premier bébé surtout, entraine
une adaptation psycho-biologique et un cortège d'expressions
psychopathologiques qui n'existaient pas auparavant chez les parents.

Prenons le cas de Mme Jouthe, 28 ans qui a mis au monde son premier
bébé, elle a été conduite par son mari 3 jours après les couches pour
anxiété, irritabilité, pleurs fréquents, insomnie, fatigue doutant qu'elle
soit capable d'être une bonne mère, pourtant, elle était très contente
de sa grossesse. Elle sort du service rassurée, améliorée, 15 jours après
elle est amenée par son mari après une nette amélioration au retour de
la maison, elle est devenu pessimiste concernant son avenir et celui de
son enfant. Nous allons discuter sur ce cas afin de donner une
impression clinique, de relever les facteurs de risques, des troubles
anténataux et post-nataux et d'établir un protocole de prise en charge
thérapeutique pour Mme Jouthe.

La période post natale est considérée comme la plus à risque au


développement de troubles de l’humeur, dont la Dépression du post
partum, qui représente l’une des complications les plus courantes de la
maternité.

Problèmes détectés
Madame Jouthe a une humeur triste, une irritabilité, une asthénie
importante, une anxiété s’exprimant parfois sous la forme de phobies
d’impulsion. Le sentiment d’incapacité et les auto-accusations
concernent la fonction maternelle et tout particulièrement les soins à
l’enfant. Ces troubles sont minimisés voire dissimulés à l’entourage par
la femme par crainte d’être jugée. Les troubles peuvent encore se
manifester à travers des troubles fonctionnels précoces du nourrisson
(sommeil, alimentation…) ou encore des coliques, des pleurs fréquents.
Ils peuvent enfin être révélés par des troubles des interactions mère-
bébé.

En effet, ce mal-être retentit sur la relation mère-bébé. Les interactions


sont perturbées tant au niveau quantitatif que qualitatif. Les soins sont
rigides, peu adaptés aux besoins manifestes du bébé ; ils sont
opératoires, réalisés sans plaisir. Des moments de sollicitude anxieuse
démesurée ont été alternés avec une indisponibilité totale à l’égard du
bébé, voire une intolérance aux pleurs. Il existe un risque de
maltraitance par négligence grave ou sévices de la part de Mme Jouthe.
Différents types de troubles doivent alerter quant à une possible
souffrance psychique du bébé : des troubles du comportement, des
troubles du développement psychomoteur, des troubles relationnels ou
encore des troubles somatiques.

Elle a eu de prodromes à type de crises de larmes, ruminations


anxieuses, insomnie avec agitation, sentiment d’étrangeté, doutes sur
la naissance et l’intégrité corporelle, désintérêt progressif à l’égard de
l’enfant. Les manifestations thymiques sont marquées par une
alternance de phases mélancoliques et de phases maniaques avec
excitation. La confusion associe une désorientation temporo-spatiale,
des perturbations du rythme veille-sommeil. L’anxiété est importante
avec un sentiment de dépersonnalisation, parfois des angoisses de
mort. Toutes ces composantes psychiques sont très labiles,
changeantes sur le nycthémère. L’enfant est souvent perçu comme
persécuteur. Elle est dans l’incapacité de s’occuper de son enfant, elle
se culpabilise d'avoir mis au monde ce bébé, elle est épuisée sans
pouvoir se reposer surtout avec les réveils répétés des 4 heures du
matin par les cris du bébé.

Discussions : Points forts Points faibles

De part la pertinence du sujet, la littérature est assez riche et cette


richesse nous permet de constater que le cas clinique comporte des
points forts ainsi que des points faibles. Parlant des points forts on
peut dire que la symptomatologie est globalement bien présentée avec
les notions de tristesse, de doute de fatigabilité, de la culpabilité qu'elle
ressent d'avoir mis un enfant au monde. Comme autre éélément on
peut noter le pessimisme quant à son avenir comme mere et quant à
l'avenir même du bébé. Dans ce même registre de points forts on peut
nommer les sautes d'humeur, les troubles du sommeil et la notions de
pleurs qui revient très souvent. Extrêmement important et mentionné
dans le cas les symptômes d'un tel cas dure plus de 2 semaines ce qui a
le mérite d'enlever toute confusion avec un baby Blue.

En fonction des éléments retrouvés dans la littérature nous pouvons


conclure que le cas comporte certaines omissions que l'on peut
considérer comme points faibles. Dans ce groupe on va retrouver les
antécédents de diagnostic de dépression, les antécédents de
dépression du post partum, les antécédents de dépression dans la
famille, il faut aussi considérer les antécédents ou une situation
obstétricale actuelle mal vécue par la patiente. Dans ce même groupe il
faut considérer les épisodes antérieurs de sautes d'humeur Pouvant
orienter le diagnostic. Il s'avère important de dire s'il y a ou non des
antécédents relatifs.

Dans les points faibles nous pouvons considérer le fait qu'il n’est pas dit
si la patiente a eu le soutien de son partenaire et c'est l'une des causes
de dépression du post partum.

Éléments incontournables du diagnostic il n'est pas dit si la patiente


présente des idées suicidaires ou meurtrières (ce qui est généralement
le cas dans les situations de dépression du post partum). Tout aussi
important dans le diagnostic il n'est pas dit si la patiente a des
hallucinations, des idées délirantes ou encore un comportement
psychotique.

L'ensemble de ces éléments à savoir points faibles mais surtout points


forts seront à même de nous orienter dans l'optique de nous accorder
sur un diagnostic précis.

Impression Clinique

Planification du médecin selon son objectif

Proposition et méthode selon son analyse

Il est important de faire le distinguo entre les différents troubles


psychiques qui peuvent survenir après l’accouchement afin de ne pas
passer à côté du diagnostic. Ces troubles sont le baby blues, la
dépression post partum et la psychose puerpérale.
Pour cette mère de 28 ans tout d'abord, on pourrait penser au baby
blues, vu que les symptômes : irritabilité, anxiété, insomnie, fatigue
émotive, humeur triste, pleurs sont apparus 3 jours après
l'accouchement.

Le baby Blue est caractérisé par des pleurs et une labilité émotionnelle
souvent associés à des sentiments d’incompétence, d’incapacité à faire
face et d’inquiétude. Ces symptômes apparaissent entre le 3e et le 5e
jour du postpartum et disparaissent vers le 9e ou 10e jour. Le baby
blues est relativement fréquent (30 à 70 % des accouchées) et assez
bénin. Il n’est pas corrélé avec une psychopathologie sous-jacente de la
mère.

Mais vu que les symptômes réapparaissent au-delà de 2 semaines, on


pense que c'est une Dépression Post Partum. Les éléments cliniques
retrouvés qui nous amènent à avancer cette impression clinique sont :
réapparition de ces symptômes après deux semaines troubles cognitifs,
pleurs, tristesse, asthénie, insomnie, incapacité de s'occuper de son
bébé.

La dépression post partum survient chez 15 à 20% des mères soit la


continuité d'un baby blues soit après une période normothymique de
quelques semaines.

Pour ce cas nous avons comme objectif d’abord, de bien asseoir le


diagnostic ensuite d'identifier les principales causes de survenue de la
dépression post partum chez cette patiente, de proposer un traitement,
d’alerter son entourage afin qu'il puisse participer aussi à sa guérison et
enfin d'éviter les complications. Les complications sont le plus souvent
des troubles précoces de la relation mère-enfant qui sont responsables
de troubles fonctionnels chez le bébé : difficultés alimentaires,
mauvaises prises de poids, troubles du sommeil.

Afin d'identifier les principales causes pouvant amener notre patiente à


faire une dépression post partum il est obligatoire de remonter
l'histoire depuis le début de la grossesse jusqu'à l'accouchement Les
facteurs de risques sont :

Début de la grossesse :

Antécédents psychiatriques personnels ou familiaux, Antécédents à


risque pour le fœtus ou la grossesse (maladie héréditaire, diabète,
HTA…)

Antécédents obstétricaux pathologiques : Mort In Utéro (MIU),


malformations fœtales, IMG, enfant de petits poids, enfants
hospitalisés longtemps, enfants porteurs d'un handicap sévère,
troubles psychiatriques au cours de la grossesse ou du post-partum,

Séparation de la famille

Parent isolé, Personnalité immature

Toxicomanie

Situation de conflit conjugal

Grossesse non désirée, non suivie, stérilité, Grossesse multiple.

Au cours de la grossesse :

Découverte de malformations ou d'anomalies faisant craindre une


malformation, Grossesse pathologique, Éloignement familial (TIU ou
hospitalisation prolongée).
Après la naissance : Difficultés d'accouchement, morbidité maternelle
sévère, Morbidité néonatale, Séparation mère-enfant

METHODE DE TRAITEMENT

Le premier traitement repose sur une psychothérapie centrée sur la


relation mère-bébé et des visites à domicile. Certains docteurs pointent
aussi l’importance du repérage des femmes à risque lors de l’entretien
prénatal précoce, puis de leur suivi. Des antécédents de dépression,
notamment pendant la grossesse, doivent alerter les médecins et
sages-femmes. Aux États-Unis, la brexanolone (commercialisée à partir
de juin sous le nom de Zulresso) sera délivrée en perfusion pendant 60
heures sous surveillance médicale, en raison d’un risque
d’évanouissement observé dans quelques cas pendant les essais
cliniques. Le traitement sera proposé pour un coût de 34.000 dollars,
selon le New York Times.

Si vous souffrez d'une dépression postpartum ou du « baby blues »,


vous devez prendre soin de vous-même : reposez-vous suffisamment,
mangez sainement, faites de l'exercice avec modération et restez en
contact avec votre réseau social. Si la dépression post-partum est
sévère, il faut rapidement aller consulter un médecin afin d’obtenir un
traitement adéquat.

Il existe diverses modalités de prise en charge :

 Une aide professionnelle. Un professionnel de santé tel qu’un


médecin ou un membre d’une équipe soignante d’un centre de
protection maternelle et infantile sera compétent pour
comprendre ce que la jeune maman ressent.
 Des antidépresseurs. Certains antidépresseurs passent par le lait
maternel pouvant nuire à la santé du bébé. Ainsi, si la maman
désire continuer à allaiter son nourrisson, il faudra demander au
médecin quel médicament peut être pris sans danger pendant
toute la période d’allaitement. Dans certains cas, il est nécessaire
d'hospitaliser la maman. Le nouveau-né est en général hospitalisé
avec la mère, ou emmené lors des visites à l'hôpital. Le but du
traitement de la psychose postpartum est d'assurer la sécurité de
la maman et de l'enfant, tout en préservant le sentiment de
compétence parentale pendant la convalescence. Certains
antidépresseurs passent dans le lait maternel et peuvent nuire à
la santé de l'enfant. Toutefois, il n'en est pas ainsi pour tous les
antidépresseurs. Si vous désirez continuer à allaiter votre
nourrisson, demandez à votre médecin ou à un pharmacien quel
médicament pourrait être pris sans danger pendant la période
d'allaitement.

 Un traitement contre l’anxiété

 L’intégration de groupes d’entraide ou d’associations de


jeunes mamans souffrant de la même pathologie

 En cas de dépression plus sévère, le médecin traitant


orientera la patiente vers un psychologue ou vers un
psychiatre, selon les cas.

Le taux de guérison de la dépression post-partum est élevé. Bien que la


dépression puisse se prolonger chez quelques femmes, la plupart
d’entre elles constatent une amélioration en quelques mois à l’aide
d’une prise en charge appropriée.
La brexanolone (Zulresso®), un nouveau traitement administré par
perfusion.

Le Zulresso® est le premier médicament à base de brexanolone


permettant de lutter contre la dépression post-natale. Administrée par
perfusion dans des centres médicaux, la brexanolone agit en deux jours
à peine, comparativement à quelques semaines pour les
antidépresseurs traditionnels. Le mécanisme d’action du médicament
diffère des antidépresseurs existants puisqu’il agit sur les récepteurs
hormonaux. La brexanolone est chimiquement identique à
l’alloprégnanolone, une hormone dont la concentration augmente
pendant la grossesse et diminue après la naissance de l’enfant. Chez
certaines nouvelles mamans, la baisse de l’hormone alloprégnanolone
déclenche la dépression. En imitant l’alloprégnanolone, l’ingrédient
actif du Zulresso®, la brexanolone, tente donc de rétablir l’équilibre
hormonal chez les patientes.

Des effets secondaires qui incitent à la prudence :

Le médicament est perfusé de façon continue pendant 60 heures sous


supervision médicale en raison du risque de perte de conscience. Bien
que l’efficacité du Zulresso® ait pu être démontré dans deux essais
contrôlés contre placebo auprès de patientes souffrant de dépression
post-natale grave ou modérée, ce médicament présente des effets
secondaires dont les plus communs incluent la somnolence, la
sécheresse buccale, la perte de conscience et les bouffées de chaleur.

Voici une liste (en ordre alphabétique) non exhaustive des


médicaments habituellement prescrits :
Citalopram (dénomination commune), aussi connu sous le nom Celexa
(appellation commerciale)

Escitalopram (dénomination commune), aussi connu sous le nom


Cipralex (appellation commerciale.

Fluoxetine (dénomination commune), aussi connu sous le nom Prozac


(appellation commerciale)

Fluvoxamine (dénomination commune), aussi connu sous le nom Luvox

Si l’on craint de prendre des médicaments, c’est entre autres en raison


des conséquences sur l'enfant. Toutefois, des études révèlent que ce
dernier encourt bien plus de risque si la dépression n’est pas traitée
que si la mère prend des médicaments. Enfin, heureusement, les toutes
nouvelles catégories d'antidépresseurs sont considérées comme étant
sans danger pendant la grossesse et l’allaitement.

Point de vue sur l’allaitement maternel dans le cas de dépression post-


partum

Selon OMS, l’allaitement maternel est un moyen important de fournir


une alimentation complète pour la croissance et le développement du
nourrisson. Pour que sa croissance, son développement et sa sante
soient optimaux, le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein
durant les 6 premiers mois de la naissance. Il joue aussi un rôle crucial
dans le processus reproducteur et produit des effets importants sur la
santé de la mère.

L’allaitement maternel favorise une bonne relation affective entre la


mère et le nourrisson. Il protège, d’une part, le nourrisson contre des
infections gastro-intestinales, des infections ORL et respiratoires,
d’autre part, la mère contre la dépression maternelle post-partum. En
effet, il serait responsable d’un abaissement du seuil de stress ainsi que
de l’amélioration du sommeil chez la récente accouchée.

Malgré les avantages de l’allaitement, cela n’empêche que ce dernier


peut présenter chez certaines personnes des complications dites
précoces telles que : douleurs et lésions des mamelons, l’engorgement
mammaire, mastite puerpérale, etc. ces complications précoces
peuvent être la source d’un grand stress, d’une douleur aigue ainsi que
d’un fort sentiment d’échec et de dévalorisation lorsque l’allaitement
ne se passe pas comme les mères le souhaitent. Par ailleurs, la fin de
grossesse provoque une augmentation des marqueurs inflammatoires,
ajouté aux autres facteurs pouvant engendrer une dépression post-
partum. Malgré la mise en place de cette dernière, l’allaitement
protège l’enfant contre les effets physiologiques et émotionnels
négatifs de sa mère malade.

Par contre, la dépression post-partum peut avoir des impacts négatifs


sur l’allaitement de l’enfant et des atteintes possibles du
comportement du nourrisson comme un repli sur soi, une passivité ou
encore un comportement d’autorégulation et un éveil désorienté. Au
niveau cognitif, le nouveau-né peut avoir un rendement plus faible que
les autres, l’allaitement présente d’importants bénéfices pour la
relation mère-enfant, ainsi que pour le bien-être psychologique et
physiologique de la mère et du nourrisson et protège toujours l’enfant
même en cas d’une mise en place d’une dépression maternelle post-
partum.
Considérations générales

La DPP est parfois difficile à diagnostiquer compte tenu de la


variabilité des symptômes et de la présentation clinique. Ceci est
d'autant plus vrai que les femmes ignorent la nature dépressive de
leurs symptômes, ou quand les symptômes somatiques prédominent.
Certaines ne mentionnent pas leurs difficultés psychologiques et
demeurent centrées au niveau de leurs demandes et questionnements
sur la santé et le développement du nouveau-né. En outre les
principales causes et raisons de consultation pour une femme souffrant
une dépression du post-partum sont :

 Anxiété

 Fatigue extrême

 Troubles du sommeil tels qu’Insomnie ou parfois hypersomnie

 Perte d’appétit ou suralimentation

 Céphalées, courbatures et douleurs du dos

 Irritabilité

 Troubles cognitifs

 Perte de la libido

En plus de ces signes et symptômes les patientes peuvent présenter des


attitudes qui aggravent la situation de leurs bébés et soi-même face à la
maladie
 Tristesse

 Pleurs incontrôlables

 Idée suicidaire

 Sentiment de ne pas pouvoir prendre soins de soi-même et de son


enfant

 Idée pessimiste vis-à-vis de l’avenir du bébé

 Sentiment de n’être pas une bonne mère

 Angoisses irréalistes au sujet du nourrisson au contraire, un


désintérêt pour lui

 Peur de la mort

 Anhédonie

Outils de mesures

Le diagnostic de la dépression postnatale devrait être fait à temps pour


éviter des complications éventuelles. Il a été mis à la portée des
professionnels (médecins, sages-femmes, travailleurs médicosociaux)
plusieurs échelles d’évaluation permettant de porter un diagnostic
positif de la DPP. L’échelle la plus utilisée pour dépister la DPP est
l’EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale) développée par Cox en
1987. Elle a été développée pour pallier à la "défaillance" des échelles
usuelles de dépression peu adaptées à la période postnatale. Il s'agit
d'un auto questionnaire à 10 items dont chacun est coté selon un ordre
croissant de sévérité de 0 à 3, donnant ainsi à l'EPDS des extrêmes de
score de 0 à 30. Utilisé depuis 1987, l'EPDS se révélait un indicateur
spécifique et précis pour le dépistage de la dépression gravidique et du
post-partum.

Parallèle entre la situation antérieure et postérieure.

Mme Jouthe qui auparavant était très contente de sa grossesse


présente des signes inquiétants pour sa santé mentale en période post
natale. Même les patientes avec grossesses désirées, stables
mentalement peuvent finir par développer des troubles inquiétants en
période post natale, Tel est le cas de Mme Jouthe. Les hormones
reproductrices telles que les œstrogènes et progestérones agissent sur
l'humeur de la femme et leurs sécrétions augmentent pendant la
grossesse ce qui peut influencer le bien-être émotionnel de la femme
enceinte à travers leurs actions sur les neurotransmetteurs du cerveau.
A la fin du troisième trimestre, le taux de ces hormones est grandement
plus élevé qu'en temps normal et chute dramatiquement dans les
heures qui suivent l'expulsion du placenta, ce qui peut influencer en
grande partie les émotions de la femme. Mme Jouthe à trois jours de
son accouchement présente des symptômes traduisant un baby blues
(Anxiété, Fatigue émotive, irritabilité, humeur variable, troubles de
sommeil, crises de larmes...) Ce qui s'améliorera considérablement. Elle
est amenée par son mari à quinze jours de son accouchement avec les
premiers symptômes évolués en dépression du post partum(Traits tirés,
tristes, pleurs fréquents, insomnie, peur du plaisir de la maternité et de
l'occupation du bébé, épuisement, sentiment de culpabilité d'avoir mis
au monde un bébé...) Environ 20% des patientes avec baby blues
évoluent toutefois vers une dépression majeure, les symptômes
précoces de baby blues doivent augmenter la vigilance du personnel
soignant de sorte à éviter le pire.

Histoire familiale et Heredo

La période post natale est considérée comme la plus à risque au


développement de troubles de l’humeur, dont la DPP, qui représente
l’une des complications les plus courantes de la maternité. La DPP se
révèle être un véritable enjeu majeur de santé publique, de par son
incidence et ses conséquences à plus ou moins longs termes. Plusieurs
facteurs de risque de la dépression du post partum ont été décrits tels
que l'histoire psychiatrique personnelle et familiale des mères, les
événements de vie stressants, et le degré de soutien social qui
semblent accroître le risque de dépression du post-partum.

1- Histoire familiale

Cette étiologie multifactorielle regroupe un ensemble de facteurs de


risque, dont des facteurs psychiatriques, relationnels, et socio-
économiques.

A- Facteurs psychiatriques

Ils apparaissent comme les facteurs de risque ayant la plus grosse


incidence sur le risque de développement d’une DPP. Dans ces facteurs
psychiatriques, on retrouve des antécédents personnels dépressifs en
postnatale ou à tout autre période de la vie, ainsi que l’existence de
manifestations anxieuses ou dépressives durant la période de
conception. Ainsi, dès lors que les mères ont, auparavant, développé
des manifestations dépressives, on considère qu’elles sont plus à risque
de déclarer une DPP que des mères n’ayant jamais eu d’épisode
dépressif majeur. Elles apparaissent plus vulnérables si elles ont déjà
fait l’objet de manifestations anxio-dépressives dans le passé.

B- Facteurs relationnels

L’entourage de la jeune mère peut aussi avoir un impact sur le risque


de contracter une DPP, que ce soit son entourage direct (conjoint,
famille) ou indirect (amis, collègues …). En effet, il s’est avéré qu’une
relation conjugale conflictuelle avec un faible soutien du conjoint ou
encore une baisse de la libido pouvait influencer le moral de la mère, et
favoriser l’apparition de troubles de l’humeur telle qu’une DPP. Une
relation conflictuelle ou dépendante avec sa propre mère a aussi pu
révéler une certaine vulnérabilité au développement d’un épisode
dépressif en post natal.

C- Facteurs socio-économiques

Ils font partis des facteurs d’influence, qui associés à d’autres, peuvent
entraîner l’apparition de désordre émotionnel dans le post-partum. En
ce qui concerne le statut social, il a été mis en évidence que le célibat
ou encore l’absence d’activité professionnelle (ou une activité peu
valorisante) peuvent rendre la maternité plus difficile à appréhender.
En effet, la solitude est un facteur de vulnérabilité, qui augmente le
risque de survenue de dépression.

De plus, le nouveau statut de mère nécessite certains moyens et


aménagements, qui, s’ils ne peuvent être assumés par les jeunes
parents, entraînent souvent un sentiment de culpabilité et de
mésestime de soi, pouvant engendrer la survenue de manifestations
anxio-dépressives.
2- Hérédo

Le fait que le risque de développer une dépression du post-partum est


plus particulièrement élevé chez les sujets présentant un antécédent
personnel ou familial de dépression est en faveur d’une vulnérabilité
génétique. Les enfants dont les parents souffrent de dépression
auraient plus de risques de développer le même type de problèmes dès
l'enfance.

Les études génétiques révèlent qu'un certain nombre de variantes


génétiques, en particulier des gènes impliqués dans la voie
sérotoninergique, sont impliqués dans la dépression du post-partum.

Points forts pour asseoir le diagnostic

Pour asseoir le diagnostic nous devons tenir compte de la clinique, mais


aussi des facteurs de risques.

Dans la clinique on a eu des signes et symptômes proches des


dépressions classiques : irritabilité, asthénie importante, plaintes
somatiques, anxiété et labilité d’humeur, surtout le soir,
découragement, désintérêt et perte de plaisir, insomnies
d’endormissement avec cauchemars. Mais les éléments les plus
caractéristiques qui s’y ajoutent sont : le sentiment d’incapacité
physique et les auto-accusations concernant la fonction maternelle :
absence de plaisir à pratiquer les soins de l’enfant, sentiment
d’inadaptation aux besoins du bébé s’exprimant parfois sous forme de
phobie d’impulsion (peur de faire du mal à son enfant), irritabilité,
agressivité généralement dirigée envers l’époux ou les autres enfants
de la fratrie.
A noter, qu’à contrario des dépressions ordinaires, il n’y a que rarement
de ralentissement psychomoteur et idées suicidaires. Deux signes
peuvent être importants à repérer dans la dépression du post partum,
d'une part, l'inadéquation dans la relation à l'enfant avec un sentiment
d'incompétence éprouvé par les mères, repérables dès la maternité ;
d'autre part, l'absence de consultation. Il s'agit de femmes qui ne
consultent pas car elles se sentent probablement coupables de ne pas
être dans le bonheur maternel attendu, surtout lorsque la grossesse
était désirée.
REFERENCES
1- Tissot H., Frascarolo F., Despland JN., Dépression post-partum
maternelle et développement de l’enfant, 2011

2- Kazemi A., Ghaedrahmati M., Kheirabadi G., Postpartum


depression risk factors, 2017

3- Amedjoko A., Buchilly L., Catzeflis., Traitement et Prévention de la


dépression post-partum, 2019

4- Meltzer-Brody S., Acaster S., Brexanolone in postpartum


depression, 2021

5- Dayan J., Clinique et épidémiologie des troubles anxieux et


dépressifs de la grossesse et du post-partum, 2007

6- www.health.harvard.edu

7- www.annals-general-psychiatry.biomedcentral.com

8- www.WorldHealthOrganization.int

9- www.cairn.info

10- www.sciencedirect.com

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