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NOTE D’INFORMATION
TECHNIQUE
Une édition du Centre Scientifique et Technique de la Construction
N° 271
FÉVRIER 2020
CSTC
La présente Note d’information technique a été élaborée par le groupe de travail ‘NIT
Maçonnerie’ créé au sein du Comité technique ‘Gros œuvre et entreprise générale’. Cette
publication a bénéficié du soutien de l’Agentschap Innoveren & Ondernemen dans le cadre
du trajet ‘Metselwerk’ mené par le CSTC en collaboration avec la Fédération des entrepreneurs
généraux de la construction (FEGC), et de celui de l’Antenne Normes ‘Eurocodes’ du CSTC,
subsidiée par le Service public fédéral Économie, PME, Classes moyennes et Énergie.
6 TOLÉRANCES D’EXÉCUTION............................................................................113
6.1 Critères de stabilité.............................................................................. 113
6.2 Critères de fonctionnalité...................................................................... 114
6.3 Critères esthétiques............................................................................. 115
Bibliographie................................................................................................... 135
1.1 DOMAINE D’APPLICATION norme NBN EN 15318 [B98] traite, quant à elle, des
parois intérieures en blocs de plâtre.
La présente Note d’information technique (NIT) est
consacrée à l’exécution des maçonneries portantes et Cette NIT couvre les maçonneries décoratives et non
non portantes, en ce compris les murs creux. Elle ren- décoratives constituées d’éléments en terre cuite
voie à la Note d’information technique n° 208 [C6] en (figure 1), en silicocalcaire, en béton de granulats, en
ce qui concerne les travaux de jointoiement et à la béton cellulaire autoclavé (figure 2), en pierre naturelle
Note d’information technique n° 264 [C17] en ce qui ou reconstituée répondant à ces spécifications ainsi
concerne les détails de référence pour murs creux. Elle que les maçonneries en blocs de plâtre (cf. tableau 1,
se veut un code de bonne pratique complémentaire à p. 6). Les travaux doivent être réalisés par des entre-
l’annexe nationale de la partie ‘exécution’ de l’Euro- prises qualifiées. Les solutions techniques proposées
code 6 (NBN EN 1996-2 ANB) [B73] et aux STS 22 et les recommandations de mise en œuvre établies en
‘Maçonnerie pour construction basse’ [S2]. Ces der- concertation avec le secteur n’excluent pas d’autres
nières synthétisent les spécifications et exigences possibilités. Les ouvrages constitués d’éléments mon-
d’usage en Belgique pour ce type d’ouvrages. La tés à joints secs ne sont pas traités dans ce document.
Xella
FBB
Fig. 1 Maçonnerie de parement en terre cuite collée à joints Fig. 2 Maçonnerie portante en béton cellulaire montée à
minces. joints minces.
Ce code de bonne pratique décrit les matériaux utili- Alors que le marquage CE obligatoire permet au fabri-
sés (chapitre 2) et les critères de choix (chapitres 3 cant d’assumer la responsabilité des performances
et 4). Il synthétise les exigences posées à la maçonne- déclarées de son produit par rapport aux caractéris-
rie en fonction de l’utilisation (chapitre 3) et formule tiques essentielles, la plus-value de la certification
un ensemble de recommandations de mise en œuvre ou de l’attestation volontaire (BENOR, ATG, etc.)
(chapitre 5) permettant notamment de respecter les réside dans une déclaration de conformité à une
critères de réception des travaux (chapitre 6). prescription, en vue notamment d’améliorer la pro-
tection des consommateurs et de répondre aux
attentes du marché ainsi qu’à l’intérêt (économique)
1.2 CADRE DE RÉFÉRENCE commun. Ces objectifs se traduisent par un certain
nombre de critères de qualité, complémentaires aux
Les STS 22 [S2] énoncent les spécifications applicables normes spécifiques au produit, qui s’expriment sous
aux maçonneries exécutées au moyen d’éléments de forme de prescriptions et de contrôles tant internes
maçonnerie et de mortier ‘normalisés’ (1), ou de mortier qu’externes.
dosé sur chantier et de composants accessoires norma-
lisés. Elles reprennent les principales prescriptions de En particulier, les coefficients partiels de sécurité à
l’Eurocode 6 ‘Maçonnerie’, de l’Eurocode 8 ‘Aspects sis- appliquer à la maçonnerie dépendent du niveau
miques’ et des arrêtés royaux, décisions ministérielles d’attestation des produits (voir § 3.1.3, p. 36).
et normes belges, complétées par des recommanda-
tions, des règles d’usage local et les règles de l’art. Toutes les caractéristiques décrites dans les STS
peuvent être imposées par les prescripteurs publics
Les produits de maçonnerie (éléments, mortiers, ou privés dans leur cahier des charges et ce, sous leur
accessoires, ...) dont question dans les STS 22 sont propre responsabilité. Les caractéristiques des pro-
couramment cités dans les cahiers des charges publics duits peuvent par conséquent faire l’objet d’un
ou privés et peuvent faire l’objet d’une certification de contrôle de réception. Un avantage important des pro-
produit (BENOR, ATG, ...). Les prescriptions énoncées duits certifiés (BENOR, ATG, etc.) tient précisément au
à leur égard complètent les normes, lorsque cela fait qu’ils ne sont pas soumis obligatoirement à un
s’avère nécessaire, pour assurer une utilisation cor- contrôle de réception sur chantier.
recte et durable.
FBBE
Désireux de tenir compte des nœuds constructifs et de consommation énergétique, émissions, etc.), en limi-
les traiter conformément à la réglementation, les fabri- tant le transport, en prolongeant la phase d’utilisation,
cants ont développé depuis de nombreuses années en limitant l’entretien ou en optimisant le traitement
des solutions constructives, qu’il s’agisse de détails en fin de vie (réutilisation et recyclage). Les méthodes
techniques optimisés et/ou d’éléments de maçonne- d’évaluation tout au long du cycle de vie s’affinent et
rie ‘isolants’ tels que les blocs de pied de mur ou les s’élaborent au sein de normes européennes et natio-
blocs de pente (à nales (voir Infofiche n° 64 du CSTC) [J1].
FE
boutisse inclinée BE
/R
oo
selon l’angle de la se Les fabricants, conscients de l’empreinte environne-
ns
toiture) pour la réali- mentale de leurs produits, s’attachent à optimiser
sation de murs celle-ci dans divers développements. Ainsi, par
pignons (voir la Fig. 6 Bloc de pignon préformé exemple, l’impact environnemental des matériaux en
figure 6). Si certains en béton de granulats légers. terre cuite, grandement déterminé par la cuisson à
sont normalisés, il haute température, peut être réduit en mettant au
convient, pour les autres, de démontrer leur aptitude à point des briques de façade plus minces (6,5 cm au
l’usage par le biais d’une évaluation technique favo- lieu de 9 cm d’épaisseur). L’usage de plaquettes en
rable (agrément technique, par exemple). terre cuite (de l’ordre de 2 cm d’épaisseur) encollées
sur une isolation extérieure, de telle manière que
La prochaine génération d’Eurocodes devrait en prin- l’épaisseur totale du mur reste limitée, constitue éga-
cipe fixer des règles mieux adaptées en vue d’évaluer lement une solution constructive pertinente, tant en
le comportement mécanique des maçonneries construction neuve qu’en rénovation, lorsqu’on
hybrides incorporant de tels blocs isolants. recherche l’aspect d’une maçonnerie de briques [W4].
Ces solutions pourraient être considérées comme une
Notons en outre, au sujet des blocs de pied de mur évolution du mur ‘traditionnel’ [G5, G6], permettant,
normalisés, l’émergence d'éléments hydrofugés pour une même épaisseur de mur, la pose d’une plus
visant à limiter l’humidification durant la phase de grande épaisseur d’isolant et améliorant dès lors les
gros œuvre, mais nécessitant néanmoins le placement performances énergétiques et environnementales du
des membranes d’étanchéité habituelles (drainage de bâtiment durant la phase d’utilisation.
la coulisse des murs creux, par exemple).
Nombre d’initiatives visent en outre une moindre
Afin de limiter les déperditions thermiques et de faire consommation des ressources ainsi que le développe-
face aux plus grandes épaisseurs d’isolation, les acces- ment et l’optimisation d’éléments de maçonnerie à
soires évoluent eux aussi, avec l’incorporation d’une base de granulats végétaux, tels que le chanvre [G1]
coupure thermique aux consoles ou l’accroissement (figure 13, p. 12), ou à base d’argile crue, par exemple.
des longueurs d’attaches. Quant aux attaches métal- Des possibilités d’incorporer des boues de dragage ou
liques incorporées dans la couche de mortier du mur des déchets de papier sont actuellement à l’étude.
porteur, elles laissent petit à petit la place aux attaches
combinées à une cheville plastique à rosace, fixée lors Des études et applications en cours depuis quelques
de la pose des panneaux d’isolation. Ce phasage et ce années déjà tendent à réutiliser en fin de vie des élé-
procédé réduisent le risque de détériorer les panneaux ments entiers ou recyclés sous forme de granulats
et donc de diminuer les performances thermiques. destinés aux remblais ou au béton au sens large
(chapes, par exemple). Ces études s’inscrivent dans le
Enfin, l’optimisation énergétique ne vise plus seule- contexte d’une économie ‘circulaire’.
ment la maçonnerie neuve, mais également les murs
existants [G7].
1.4.4 CONDITIONS DE TRAVAIL, RENDEMENT ET
TECHNIQUES DE POSE
1.4.3 MAÇONNERIES À L’IMPACT ENVIRONNEMEN-
TAL AMÉLIORÉ Les évolutions évoquées ici ne visent pas seulement
les performances et caractéristiques atteintes ou
Pour atténuer l’empreinte environnementale des élé- l’aspect esthétique, mais conduisent également à pro-
ments de maçonnerie, on peut intervenir à différentes poser des solutions permettant d’améliorer les condi-
phases du cycle de vie, par exemple en réduisant tions de travail, le rendement, voire le dosage du
l’impact de la production des matériaux (ressources, produit de pose (figure 7).
FEBE/Roosens
plus simples (figure 7) aux
plus élaborés comme la
minigrue de chantier
(figure 50, p. 70).
Fig. 7 Éléments en béton facilitant la préhension et/ou le dosage du mortier.
En usine ou parfois sur chan-
tier, la robotisation de la pose, alliée à des concepts
L’application des produits de pose au moyen d’un bac adéquats, a permis, pour sa part, l’émergence des
à rouleau (figure 52B, p. 71) ou d’une pompe et d’un maçonneries préfabriquées auxquelles l’entrepreneur
pistolet (figure 53B, p. 73) concurrence ainsi la pose expérimenté peut faire appel pour des surfaces supé-
ancestrale à la truelle (figure 51, p. 70). Elle va de pair rieures à 500-1000 m² de paroi. Enfin, des concepts
avec une optimisation de la formulation des mortiers très spécifiques proposent l’empilement à sec des élé-
pour répondre à ces nouvelles techniques (mortiers à ments (non traité dans cette NIT), accélérant l’exécu-
pouvoir couvrant ou non, consistance et fluidité adap- tion et permettant la récupération des éléments sans
tées, etc.). résidus de mortier.
FEBE/Xella
FBB
Fig. 9 Aspect esthétique particulier de la maçonnerie en Fig. 10 Maçonnerie décorative en blocs silicocalcaires.
briques de terre cuite collées à joints minces.
CSTC
Les éléments de maçonnerie normalisés se dis-
Fig. 11 Maçonnerie portante en éléments de terre cuite
tinguent par la nature du matériau. En Belgique, il
montée à joints minces (de 0,5 à 3 mm).
existe une certification ou une attestation volontaire
(marques BENOR ou ATG) pour la plupart d’entre eux
(voir tableau 2 et § 1.2, p. 6). Ils entrent tous dans le
champ d’application de l’Eurocode 6 et de ses annexes par exemple) et sont mentionnés dans les cahiers des
nationales (règles de conception et d’exécution des charges comme éléments de maçonnerie. Les élé-
maçonneries portantes), à l’exception des blocs de ments en pierre reconstituée ne sont, quant à eux,
plâtre. Ces derniers sont néanmoins traités dans cette plus évoqués dans la suite du texte, car ils ne repré-
NIT, dans la mesure où ils sont très courants en parois sentent pas un marché significatif en Belgique, où ils
non portantes (dans les immeubles à appartements, sont assimilés aux éléments en béton de granulats.
Type Description
U Ces éléments sont destinés à être utilisés
(Unprotected) dans des maçonneries non protégées,
c’est-à-dire des maçonneries exposées à
la pluie et aux cycles de gel/dégel, et
pouvant être en contact avec le sol et les
eaux souterraines. Ils peuvent également
être utilisés dans des maçonneries
CSTC
protégées.
P Ces éléments sont destinés à être utilisés
(Protected) dans des maçonneries qui sont proté-
gées contre la pénétration d’eau et ne
sont pas en contact avec le sol ou les
eaux souterraines (maçonneries exté-
rieures protégées par un enduit appro-
Fig. 12 Maçonnerie portante traditionnelle en éléments de prié ou un bardage, par exemple).
béton (joints de 10 à 12 mm).
En Belgique, les éléments de maçonnerie en terre
cuite sont répartis en deux familles (tableau 4) : les
Lorsque les éléments ne sont pas couverts par les briques de parement (figure 14) et les éléments de
normes citées au tableau 2 – cas des éléments en maçonnerie non décorative (figure 17, p. 15).
terre crue ou à base de granulats végétaux (figure 13,
par exemple) –, le producteur a la faculté de démon- Tableau 4 Classement des éléments en terre cuite selon leur
trer leur aptitude à l’usage en maçonnerie par une fonction décorative ou non.
déclaration d’aptitude à
Famille Description
l’emploi (ATG ou équiva-
lent). Les performances Briques de parement Ces briques sont destinées aux
maçonneries de parement et aux
requises peuvent générale-
maçonneries à fonction décora-
ment s’inspirer de celles tive en général; elles peuvent
des éléments normalisés. être étirées, moulées (à la main
La mise en évidence de per- ou dans un bac) ou pressées.
formances additionnelles Elles sont de type U.
Isohemp
Isolava
granulats, la classe f15 correspond à une valeur fb
de minimum 15 N/mm², et la classe ρ 1,6 à une den-
sité de 1,6 maximum (masse volumique apparente
inférieure à 1.600 kg/m³); la désignation de la
classe de qualité correspondante est 15 / 1,6
• pour les éléments en béton cellulaire autoclavé, la
Fig. 16 Bloc de plâtre de
classe C3/450 correspond à une classe f3 de résis-
masse volumique élevée
tance à la compression (fb ≥ 3 N/mm²) et à une
Xella
(désignation D, coloration
classe de masse volumique apparente ρ 450
rose).
(400 kg/m³ < masse volumique apparente
≤ 450 kg/m³). Fig. 15 Élément silicocalcaire.
On distingue en outre ces éléments en fonction de leur 2.1.3 DIMENSIONS, FORME ET ASPECT DES ÉLÉ-
destination (voir tableau 5). MENTS DE MAÇONNERIE
B1 Élément pour maçonneries intérieures Non exposées au Aspect (face vue et planéité pour le
apparentes décoratives climat extérieur code B1)
B2 Élément pour maçonneries intérieures
apparentes (non décoratives)
C Élément pour maçonneries enterrées (souter- En contact avec le Aspect, gélivité, variations dimensionnelles
raines) sol
D Élément pour autres maçonneries Non exposées au Aspect
climat extérieur
(*) Seuls les codes A, C et D sont d’application pour le béton cellulaire, peu courant dans les maçonneries apparentes.
dimensions R (R1, R1+, R2, R2+, Rm, avec R pour range Quant aux éléments en pierre naturelle à faces sciées,
ou plage) sont spécifiées, sauf cas particulier. La tolé- on stipule la classe de tolérance D (D1, D2, D3). Les exi-
rance T se définit comme la différence entre la valeur gences sont plus larges pour les moellons équarris. La
moyenne des dimensions réelles d’un lot et la dimen- tolérance est la différence entre la dimension indivi-
sion déclarée. La plage (ou classe de dispersion R) est duelle et la dimension déclarée.
la différence entre la plus grande et la plus petite
dimension d’un lot (échantillon de 10 éléments). Les dimensions des blocs de plâtre ne peuvent dépas-
ser les écarts spécifiés par la norme relative au pro-
L’indice ‘+’ complémentaire concerne une exigence duit.
plus stricte sur la hauteur de l’élément; celle-ci n’est
toutefois pas utilisée actuellement pour les briques de
parement. Les classes et plages suivies de l’indice ‘m’ 2.1.3.2 Planéité et parallélisme des faces
correspondent à une déclaration libre du fabricant,
qui peut être plus ou moins stricte que les autres Excepté pour les blocs de plâtre, lorsque l’élément de
classes. maçonnerie est destiné à une maçonnerie rectiligne
ou à joints ‘minces’ (de 0,5 à 3 mm d’épaisseur), des
Dans la pratique, c’est surtout la dispersion des exigences sont posées à la planéité et au parallélisme
dimensions des briques d’un même lot qui a un impact des faces de pose (voir § 4.3, p. 57). Selon la nature de
sur l’épaisseur des joints. Le tableau 6 indique la dis- l’élément, le respect de ces critères peut découler de
persion maximale des dimensions pour des briques l’appartenance à une classe de tolérance (classe T3
dont les dimensions déclarées sont de 188/88/48 mm, des éléments silicocalcaires, par exemple).
et ce pour diverses classes de dispersion.
Dans le cas d’éléments en pierre naturelle, les exi-
Tableau 6 Dispersion maximale des dimensions pour des gences sont applicables à toutes les faces sciées et
briques de 188/88/48 mm. sont complétées par des exigences en matière d’équer-
Classe de dispersion rage des faces.
Dispersion sur …
R1 R1+ R2 R2+
Pour les blocs de plâtre, la planéité des faces vues ne
la longueur (Lmax - Lmin) 8 mm 8 mm 4 mm 4 mm peut dépasser l’écart spécifié par la norme du produit.
la hauteur (Hmax - Hmin) 4 mm 1 mm 2 mm 1 mm
ments.
(2) La résistance à la compression des blocs de plâtre est indicative et n’est pas traitée dans ce document.
Dans cette formule, on a : trop dispersées, l’Eurocode 6 précise que le coeffi-
fb : la résistance en compression moyenne norma- cient de variation de la résistance à la compression ne
lisée des éléments de maçonnerie [N/mm²] peut être supérieur à 25 %.
δ : le facteur de forme de l’élément selon
l’annexe A de la NBN EN 772-1 (voir tableau 12)
δc : le facteur de conditionnement selon cette 2.1.5.2 Résistance en flexion
même annexe (voir tableau 13)
fmean : la résistance à la compression moyenne des La résistance moyenne à la traction par flexion de cer-
éléments, mesurée selon la NBN EN 772-1. tains éléments en béton élancés (de largeur inférieure
à 100 mm et de rapport longueur sur largeur supérieur
Afin d’éviter l’usage, en maçonnerie portante, d’élé- à 10) peut être mentionnée à la place de la résistance
ments présentant des résistances en compression à la compression.
La résistance à la flexion moyenne des éléments en 2.1.6 PROPRIÉTÉS THERMIQUES DES ÉLÉMENTS DE
pierre naturelle est spécifiée lorsqu’ils sont suscep- MAÇONNERIE
tibles d’être soumis à des contraintes de flexion.
Lorsque les éléments sont destinés à des ouvrages
Les blocs de plâtre doivent répondre aux critères soumis à des exigences d’isolation thermique, leur
d’épaisseur et de classe de résistance (A ou R) définis conductivité thermique (ou conductivité thermique
par la norme du produit. équivalente) moyenne à 10 °C et à l’état sec
(λ10,sec,élément) doit être déclarée dans le cadre du mar-
quage CE. Une autre possibilité consiste à déclarer la
2.1.5.3 Cohésion de surface configuration et la masse volumique de l’élément.
Tableau 15 Exigences relatives au comportement au gel des briques en terre cuite (*).
Classe Critère Gc ≤ -2,5 (favorable) Critère Gc > -2,5 (défavorable) Sans détermination de Gc
Très résistant Essai direct avec une imprégna- Essai direct avec une imprégna- Essai direct avec une imprégna-
au gel tion sous ¾ de vide (pression tion sous vide total (pression tion sous vide total (pression
résiduelle de 25,3 kPa) résiduelle de 2,7 kPa) résiduelle de 2,7 kPa)
→ pas de dégât → pas de dégât → pas de dégât
Résistance Essai direct avec une imprégna- Essai direct avec une imprégna- Essai direct avec une imprégna-
normale au gel tion sous ½ vide (pression tion sous ¾ de vide (pression tion sous ¾ de vide (pression
résiduelle de 51 kPa) résiduelle de 25,3 kPa) résiduelle de 25,3 kPa)
→ pas de dégât → pas de dégât → pas de dégât
(*) Gc déterminé selon la norme NBN B 27-010 [B16]. Essai direct selon la norme NBN B 27-009/A2 [B15].
Tableau 16 Classification de la résistance au gel des éléments en terre cuite selon NBN EN 772-22 [B38].
les caractéristiques capillaires du produit (critère Gc construction soumises à des exigences incendie. Si la
selon NBN B 27-010) [B16] et à réaliser un essai de gel teneur en matières organiques est inférieure à 1 % (en
‘direct’ selon la norme NBN B 27-009/A2 [B15] masse ou en volume), l’élément peut être classé A1
(20 cycles à -15 °C). sans qu’il soit nécessaire d’effectuer des essais. Dans
le cas contraire, il doit être évalué et classifié selon la
La NBN EN 772-22 [B38] (voir tableau 16) constitue NBN EN 13501-1 [B92].
désormais la référence en matière de détermination
de la résistance au gel au niveau européen. Cette La catégorie de teneur en sels solubles actifs des élé-
méthode est cependant moins éprouvée que celle de ments en terre cuite – S0 (pas d’exigence), S1, S2 (exi-
la norme belge (NBN B 27-009/A2) au moment de la gence la plus sévère) – est spécifiée selon l’exposition
rédaction de cette NIT [S5, S6, S7]. à l’eau, c’est-à-dire selon que l'élément est destiné à
être utilisé dans une maçonnerie peu ou pas protégée.
La classe de résistance au gel des éléments silicocal- Cette classification n’est pas liée au risque d’efflores-
caires est déterminée selon la norme NBN EN 772-18 cences.
[B35] (voir tableau 17).
Le caractère ‘efflorescent’ des éléments en terre cuite
La résistance au gel des éléments en béton de granu- est déterminé sur la base d’essais réalisés selon la
lats est déterminée conformément à la norme NBN NBN B 24-209 [B13]. Cette méthode ne concerne que
B 15-231 [B12], celle des éléments en béton cellulaire les éventuelles efflorescences primaires, à l’appari-
selon la norme NBN EN 15304 [B97]. La résistance au tion rapide (cf. Les Dossiers du CSTC n° 2019/6.5) [S8],
gel des éléments en pierre naturelle doit, quant à elle, issues de la brique (en particulier celles dues à une
être spécifiée sur la base de la norme NBN EN 12371 température de cuisson insuffisante). Elle ne donne
[B77] au moyen de l’essai d’identification. La résis- pas d’information sur le risque d’apparition des
tance est caractérisée par le nombre de cycles de gel efflorescences les plus fréquentes issues de la réac-
et de dégel Nc atteint, sans dépasser une codification tion brique-mortier. Une méthode expérimentale
déterminée de dégâts. tenant compte de processus représentatifs d’humidifi-
cation/séchage a été élaborée afin de décrire ce
Nous renvoyons au § 4.2.1 (p. 55) pour un choix adé- risque, mais n’est pas encore normalisée [D2].
quat des éléments en fonction de l’exposition.
Les blocs de plâtre doivent répondre à des exigences
supplémentaires – faisant éventuellement l’objet
2.1.8 AUTRES CARACTÉRISTIQUES d’une classification – en matière de teneur en humi-
dité à la sortie de l’usine, de pH de surface et de dureté
La classe de réaction au feu doit être déclarée si l’élé- de surface (shore C).
ment est destiné à être utilisé dans des parties de
Wienerberger
UMONS
Fig. 20 Mortier de maçonnerie.
3 mm ou de 3 à 6 mm. Le fabricant du mortier spécifie attention à l’adhérence avec l’élément de maçonnerie.
l’épaisseur de joint à exécuter. La teneur en chlorures doit, quant à elle, être infé-
rieure ou égale à la valeur déclarée et à 0,1 % en masse
Il convient dans tous les cas de disposer de garanties de mortier sec.
d’usage suffisantes et de respecter le domaine d’appli-
cation du mortier ainsi que les consignes de mise en Les proportions en volume ou en masse des mortiers
œuvre du fabricant, en particulier l’épaisseur préconi- ‘recette’, tout comme leur résistance à la compression,
sée de la couche de mortier, qui doit impérativement sont spécifiées sur la base des données de référence
être spécifiée clairement par le fabricant. (voir § 2.2.2.5, p. 24).
La teneur en air occlus doit se situer dans la fourchette Lorsque les mortiers performanciels sont destinés à
déclarée le cas échéant (non requis pour les mor- être utilisés dans des constructions soumises à des
tiers T). Pour les mortiers G et L, elle doit être inférieure exigences structurelles, l’adhérence du mortier est
à 12 %. Une teneur supérieure à 12 %, mais ne dépas- mentionnée en termes de :
sant pas 18 %, n’est pas exclue, à condition de prêter • résistance caractéristique initiale au cisaillement
sur la base d’essais selon la NBN EN 1052-3 [B58] 2.2.1.6 Autres caractéristiques
ou de valeurs tabulées (voir § 3.1.2.3, p. 36)
• résistance caractéristique en flexion sur la base La classe de réaction au feu doit être déclarée si le
d’essais selon la NBN EN 1052-5 [B60] ou la NBN mortier est destiné à être utilisé dans des parties de
EN 1052-2 [B57] (voir § 3.1.2.2, p. 35). En Belgique, construction soumises à des exigences incendie. Si la
les résistances en flexion déterminées selon cette teneur en matières organiques est inférieure à 1 % (en
seconde méthode s’appliquent notamment aux masse ou en volume), le mortier peut être classé A1
mortiers-colles T (cf. NBN EN 1996-1-1 ANB) [B69]. sans qu’il soit nécessaire d’effectuer des essais. Dans
le cas contraire, il doit être classifié selon la NBN
EN 13501-1 [B92].
2.2.1.4 Conductivité thermique
L’absorption d’eau doit être mentionnée pour les mor-
Lorsque les mortiers industriels sont destinés à être tiers de montage utilisés dans les maçonneries expo-
utilisés dans des constructions soumises à des exi- sées aux intempéries. Le cas échéant, s’il s’agit d’un
gences thermiques, leur conductivité thermique mortier-colle T, la valeur doit être inférieure ou égale à
moyenne à 10 °C et à l’état sec (λ10,sec,mort) doit être 0,03 kg/m².min0,5.
déclarée dans le cadre du marquage CE sur la base de
la NBN EN 1745 [B63]. Le facteur de résistance à la diffusion de vapeur d’eau
(valeur µ) doit être spécifié dans le cas de mortiers de
Conformément aux réglementations régionales PEB montage destinés à être utilisés dans des construc-
(Documents de référence pour les pertes par transmis- tions extérieures.
sion) [M4, S1, V1], le fabricant doit établir la
valeur λ10,sec,mort (90/90) qui correspond au fractile La masse volumique du mortier doit être supérieure
90 % et à un niveau de fiabilité de 90 % (voir tableau 14, ou égale à 1700 kg/m³ pour les mortiers G et T à l’état
p. 18, et § 3.6, p. 48). Les valeurs λUi et λUe correspon- frais, et inférieure ou égale à 1300 kg/m² pour les mor-
dant respectivement aux conditions intérieure et exté- tiers allégés L à l’état durci.
rieure pourront être déterminées sur cette base pour
les calculs de performance énergétique. Comme pour les éléments de maçonnerie en terre cuite
(cf. § 2.1.8, p. 19), il n’existe pas à l’heure actuelle de
méthode unanimement reconnue permettant d’évaluer
2.2.1.5 Résistance au gel le risque d’efflorescences des mortiers industriels.
2.2.2.2 Chaux plupart des grains se situent entre ces limites), et par
la catégorie de granularité GF85 (F pour sable, 85 car il
Les chaux de construction doivent être conformes aux est exigé plus de 85 % en masse de passant au tamis
exigences de la norme NBN EN 459-1 [B20]. Elles sont de dimension D).
désignées et classifiées en fonction de leurs pro-
priétés (voir Annexe F, tableau F1, p. 128). On distingue Dans le cas des sables pour lesquels le passant au
exclusivement deux familles : les chaux aériennes et tamis D est supérieur à 99 %, le producteur doit définir
les chaux à propriétés hydrauliques. le plus grand tamis D* pour lequel le passant est com-
pris entre 85 et 99 %, et compléter la classe granu-
Les chaux aériennes, aussi appelées chaux grasses, laire 0/D par l’indication du tamis réel D* entre paren-
durcissent très lentement au contact du dioxyde de thèses, soit 0/D (0/D*).
carbone (CO2) présent dans l’air (réaction de carbona-
tation) pour former du carbonate de calcium. Elles On distingue trois groupes de sables :
n’ont pas de propriétés hydrauliques et sont subdivi- • les sables ronds (résultant de la désagrégation
sées en deux sous-familles, à savoir les chaux cal- naturelle de la roche)
ciques (CL) et les chaux dolomitiques (DL). La désigna- • les sables de concassage (résultant du concassage
tion des chaux aériennes indique la norme, la de roche naturelle tel le gravier, par exemple)
sous-famille, la teneur totale minimale en oxyde de • les sables mixtes (mélanges de sables ronds et de
calcium et de magnésium ainsi que leur état, à savoir concassage).
soit chaux vive (Q), soit chaux hydratée sous forme de
poudre (S), de pâte (S PL) ou de lait de chaux (S ML). La finesse du sable doit être désignée sur la base du
module de finesse FM (3) :
Les chaux à propriétés hydrauliques sont divisées en • FF pour un sable fin : 0,6 ≤ FM ≤ 2,1
trois sous-familles : • MF pour un sable moyen : 1,5 ≤ FM ≤ 2,8
• chaux hydrauliques naturelles (NHL) (ou chaux • CF pour un sable gros : FM ≥ 2,4.
maigres)
• chaux formulées (FL) Dans les mortiers de pose, il est en général fait usage
• chaux hydrauliques (HL). de sable 0-2 dont le module de finesse est compris
entre 1,1 et 2,8 (voir aussi § 4.5.3, p. 66).
Les chaux à propriétés hydrauliques ont la propriété
de faire prise et de durcir lorsqu’elles sont mélangées Il y a lieu de mentionner :
à l’eau et/ou sous l’eau. La réaction de l’hydroxyde de • la catégorie de variabilité de la granularité (A : tolé-
calcium avec le dioxyde de carbone présent dans l’air rances restreintes, B : tolérances réduites, C : tolé-
(carbonatation) contribue au durcissement. Contraire- rances normales)
ment aux chaux aériennes, les chaux à propriétés • la catégorie caractérisant la teneur en fines (catégo-
hydrauliques sont classées en fonction de leur résis- rie f7, par exemple, qui désigne un sable dont le
tance mécanique à la compression. Leur désignation passant au tamis de 0,063 mm est inférieur ou égal
indique la norme, la sous-famille ainsi que la résis- à 7 % en masse)
tance minimale à la compression à 28 jours sur mor- • la catégorie de propreté du sable (‘a’, ‘b’ ou ‘c’, le
tier normalisé. premier étant le plus propre).
(3) Le module de finesse FM est la somme des pourcentages cumulés, en masse, des refus sur la série de tamis de 4 mm à
0,125 mm, soit FM = ∑ [(> 4) + (> 2) + (> 1) + (> 0,5) + (> 0,25) + (> 0,125)] / 100.
Les adjuvants sont utilisés dans les mortiers à base de Les liants-colles à base de plâtre pour blocs de plâtre
ciment pour modifier leurs propriétés à l’état frais doivent répondre aux exigences de la norme NBN
et/ou durci. Ils peuvent avoir plusieurs fonctions, dont EN 12860 [B82]. Ces produits sont des mélanges de
la plupart sont décrites au § 4.5.4 (p. 66) et doivent sulfate de calcium et d’additifs.
répondre aux exigences des normes NBN EN 934-1 à 3
[B42, B43, B44] et des PTV 502 [B2]. Les exigences Les principales spécifications, déterminées sur la
concernent les effets recherchés, mais aussi d’autres base de méthodes d’essai de référence, portent sur le
spécifications ou déclarations comme la concentra- temps de début de prise (qui doit être supérieur à
tion en certains composés (teneur en chlorures et en 45 minutes) et l’adhérence au bloc de plâtre (lors de
alcalins, par exemple). l’essai, la rupture doit principalement se produire
dans le bloc de référence). Le pH du produit après
hydratation doit par ailleurs être compris entre 6,5 et
2.2.2.5 Dosages et performances indicatives 10,5.
Vu le nombre élevé de paramètres d’influence, Le produit est classé A1 en termes de réaction au feu si
l’annexe nationale de l’Eurocode 6 se limite à des la teneur en matières organiques est inférieure à 1 %
informations indicatives concernant la composition (en masse ou en volume). Dans le cas contraire, il doit
des mortiers dosés sur chantier et la résistance en être classifié selon la norme NBN EN 13501-1 [B92].
compression escomptée, tout en précisant qu’il est
indispensable d’adapter le mortier aux propriétés
mécaniques des éléments de maçonnerie utilisés (voir 2.2.4 EAU DE GÂCHAGE
tableau 21).
L’eau de gâchage servant à confectionner les produits
En matière de résistance au gel, les mortiers dosés sur de pose doit être pure et répondre aux exigences de la
chantier pour lesquels il existe des données de réfé- norme NBN EN 1008 [B47]. On utilise généralement de
rence peuvent également être codifiés ‘P’ (exposition l’eau de ville, qui confère au mortier frais l’ouvrabilité
passive), ‘M’ (exposition modérée) et ‘S’ (exposition adéquate. Une fraction de l’eau de gâchage engendre
sévère) (voir § 2.2.1.5, p. 22). l’hydratation du liant hydraulique; l’autre fraction
s’évapore. Un excès d’eau produit un mortier trop
En ce qui concerne les propriétés thermiques, on se poreux et réduit les résistances mécaniques, au gel et
référera à la norme NBN EN 1745 [B63]. aux substances agressives.
Tableau 21 Informations indicatives sur les performances en compression des mortiers ‘recette’.
Exemples de composition de mortier
Résistance à la compres- Résistance moyenne à
Parts en volume
En masse (kg) sion fm du mortier la compression normali-
de liant par m³ Chaux Chaux à propriétés (N/mm²) selon NBN sée fb de l’élément de
Ciment Sable
de sable sec aérienne hydrauliques (soit EN 1015–11 [B53] maçonnerie (N/mm2)
(C)
(CL) L : NHL, HL ou FL)
C 400 1 – – 3 20 fb > 20
C 300 1 – – 4 12 12 ≤ fb ≤ 48
C 250 CL 50 2 1 – 9
8 8 ≤ fb ≤ 32
C 200 L 100 2 – 1 10
C 200 CL 100 1 1 – 6
5 5 ≤ fb ≤ 20
C 150 L 150 1 – 1 7
C 150 CL 150 1 2,5 – 7
C 100 L 200 1 – 2,5 11 2,5 2,5 ≤ fb ≤ 10
L 400 – – 2 5
Tableau 23 Types d’attaches murales symétriques (1) et asymétriques (NBN EN 845-1) [B39].
Attaches horizontales (2) et inclinables (3) pour mur double Attaches de Attaches de
Types
D’usage courant Mobiles (4) A clavette (5) cisaillement maintien
Efforts Transmission des efforts axiaux principalement (tension/compression) Transmission Transmission
transmis Permettent un Permettent de grands Permettent à la clavette de des efforts des efforts de
mouvement mouvements différen- coulisser librement dans la axiaux (ten- cisaillement
différentiel tiels des murs dans leur rainure de l’élément sion/compres-
limité dans le plan, sans créer de fortes (ajustement lors de la pose sion) et de
plan du mur contraintes de cisaille- et/ou mouvement cisaillement
ment différentiel en service)
Exemple Liaison d’un mur de parement extérieur à une paroi portante Liaison de deux Liaison d’un mur
d’usage murs porteurs de cloison à un
non harpés (6) mur porteur
(1) Symétrique : de conception physique et de fixation identiques à chaque extrémité.
(2) Attache horizontale : conçue pour être placée quasi horizontalement dans le plan du joint de mortier.
(3) Attache inclinable : conçue pour pouvoir exercer sa fonction de manière satisfaisante tout en étant fortement inclinée par rapport à
l’horizontale.
(4) Attaches rendues mobiles grâce à l’utilisation de matériaux flexibles, de systèmes à rainure libre, de joints articulés ou d’autres
moyens.
(5) La fixation à une extrémité est réalisée en engageant une clavette dans la rainure d’un élément.
(6) C’est-à-dire deux murs dont le croisement est réalisé non pas par superposition alternée des blocs, mais sous forme d’un joint vertical
continu.
pour laquelle elles conviennent ainsi que la longueur Outre les exigences précitées sur les dimensions, on
d’ancrage minimale de chacune de leurs extrémités indique les performances mécaniques (charge admis-
(cf. charge admissible); cette longueur d’ancrage doit sible en traction et en compression, déplacement sous
être d’au moins 30 mm. Ces exigences doivent être charge – voir aussi § 3.4.1, p. 45), et ce en fonction des
compatibles avec l’épaisseur de la paroi projetée. produits de maçonnerie.
Il est également nécessaire de préciser la manière Les attaches qui permettent un découplage acous-
dont les attaches assurent le rejet d’eau : au moyen tique doivent également répondre aux spécifications
d’une section centrale profilée (avec larmier), d’un précédemment décrites.
collier d’étanchéité ou de l’inclinaison descendante
de l’attache de la paroi intérieure vers la paroi exté-
rieure. 2.3.1.2 Attaches de cisaillement et attaches de main-
tien
Les performances thermiques ne sont pas définies
dans la norme du produit. Outre les exigences précitées sur les dimensions, il
convient de mentionner les performances méca-
Lorsque les attaches sont combinées à une cheville à niques, c’est-à-dire :
rosace, on indique le diamètre et la profondeur de • pour les attaches de cisaillement (figure 23 et
forage. figure 81, p. 91), la charge admissible en traction,
en compression et en cisaillement
• pour les attaches de maintien (figure 24), la charge
2.3.1.1 Attaches pour mur double (mur creux) admissible en cisaillement ainsi que le déplace-
ment sous charge d’essai.
Les dimensions ainsi que la terminologie se rappor-
tant aux attaches pour mur double (figure 22), égale- 2
ment appelées crochets, sont précisées à la figure 87 1
1. Type symétrique à
(p. 97).
extrémités fendues
2. Type asymétrique
Il y a lieu de spécifier la largeur du creux (cavité ou en té
distance entre les deux parois) à laquelle s’appliquent
les performances communiquées.
Attache métallique d’usage courant Attaches d’usage courant et cheville Attaches mobiles à clavette
à insérer dans le mortier de chacune plastique à rosace (maintien
des parois liaisonnées de l’isolant)
Connecton
CSTC
bride à extrémité
coudée utilisée
verticalement pour L
ancrer la sablière
Bride de fixation verticale (ferme)
Bride d’ancrage du
toit dans le mur
On spécifie la longueur libre de la bride supportant la On mentionne la longueur L (distance entre la surface
solive (≥ 75 mm) ainsi que la largeur de la solive pour de fixation et l’extrémité de la bride) et l’épaisseur du
laquelle l’étrier est conçu. Ce dernier peut être fixé soit matériau.
au parement par l’intermédiaire de boulons ou de vis
de fixation, soit dans le joint de mortier (épaisseur Outre les exigences précitées sur les dimensions, les
minimale à préciser) par l’intermédiaire d’une bride performances mécaniques sont également requises
scellée (longueur ≥ 50 mm, à préciser). (charge admissible verticale et déplacement sous
charge). La norme du produit ne définit pas les perfor-
Outre les exigences précitées sur les dimensions, on mances thermiques.
mentionne les performances mécaniques (charge
admissible verticale et déplacement sous charge). La
norme du produit ne définit pas les performances ther- 2.3.5 LINTEAUX
miques.
Un linteau est un élément structural de support hori-
zontal fermant la partie supérieure d’une baie et sou-
2.3.4 CONSOLES tenant la superstructure (voir figure 28). Le tableau 41
(p. 58) dresse la liste des matériaux et de leur réfé-
Une console (voir figure 27 et figure 112, p. 108) est un rence normalisée.
dispositif fixé sur un élément de construction et ser-
vant d’appui à la maçonnerie. On distingue différents Les linteaux préfabriqués d’une portée maximale de
types de consoles en fonction de la nature du réglage. 4,5 m réalisés dans les matériaux suivants doivent
Le tableau 40 (p. 57) dresse la liste des matériaux et de répondre aux exigences de la norme NBN EN 845-2 [B40] :
leur référence normalisée. acier, béton cellulaire autoclavé, pierre artificielle, béton
Plakabeton
Plakabeton
(sauf si le linteau entier ou ses parties tendues sont réa- est de 1,25 mm. Les fils transversaux des treillis
lisés sur chantier), terre cuite, silicocalcaire, pierre natu- d’armature tissés doivent être enroulés autour des fils
relle ou une combinaison de ces matériaux. longitudinaux sur au moins un tour et demi.
Ces linteaux peuvent être complets ou constituer la Les dimensions de l’armature doivent être spécifiées
partie préfabriquée d’un linteau composite. Dans le (longueur, largeur, hauteur du profil, calibre des fils,
premier cas, le linteau est simple (c’est-à-dire agis- aire de la section transversale, pas des fils, taille des
sant seul) ou combiné (c’est-à-dire constitué de deux ouvertures).
éléments de construction ou plus; voir figure 28).
Dans le second cas, le linteau comprend une partie Dans le cas de produits destinés à des applications
préfabriquée et un élément complémentaire réalisé en structurales, outre les exigences précitées, les perfor-
maçonnerie ou en béton sur chantier, les deux agis- mances mécaniques (telles que la limite d’élasticité
sant ensemble (voir figure 28 et figure 21, p. 25). caractéristique des fils transversaux et longitudinaux,
la catégorie de ductilité de ces derniers ou la charge
Les informations à communiquer sont : admissible en cisaillement des soudures) doivent être
• les dimensions : longueur, largeur, hauteur et, pour mentionnées ainsi que l’adhérence et la longueur
les sections non rectangulaires, schéma de la confi- d’ancrage pour les combinaisons de mortier et d’élé-
guration avec les dimensions ments de maçonnerie.
• la masse et la masse par unité de surface
• la longueur d’appui (qui ne peut être inférieure à Dans le cas de produits destinés à des applications
100 mm). non structurales, seule la limite d’élasticité caractéris-
tique des fils (treillis) ou du feuillard (métal déployé)
Outre les exigences précitées, les performances méca- est requise.
niques (charge admissible, résistance à la flexion et
flèche à court terme) sont requises, de même que les
propriétés thermiques et toutes les informations rela- 2.4 BLOCS CONSTRUCTIFS ISOLANTS
tives à la pose correcte du linteau ainsi que sa classe POUR NŒUDS PEB
de résistance au feu. Lorsque ces propriétés sont
applicables, on mentionne également la résistance au Ces blocs permettent de traiter les nœuds constructifs
gel, l’absorption d’eau et la perméabilité à la vapeur à la jonction entre la couche d’isolation d’un mur et la
d’eau (sauf pour les linteaux en acier). couche d’isolation d’un plancher ou d’une toiture
(pied de mur, acrotère, etc.), tout en respectant la
réglementation PEB (4).
2.3.6 ARMATURE EN ACIER POUR JOINTS HORIZON-
TAUX Si le bloc constructif isolant est couvert par une norme
relative aux éléments de maçonnerie (élément isolant
Les armatures pour joints horizontaux de maçonnerie en terre cuite, en silicocalcaire, en béton cellulaire ou
(figure 66, p. 85) à usage structural et non structural en béton de granulat légers, par exemple), ses perfor-
doivent répondre aux exigences de la norme NBN mances thermiques doivent être telles que la valeur
EN 845-3 [B41]. Le tableau 42 (p. 59) dresse la liste des lambda soit suffisamment faible pour respecter les
matériaux et de leur référence normalisée. règles de base (valeur λ inférieure ou égale à 0,2 W/mK
en sens vertical et horizontal, et résistance thermique
Les produits sont conçus sous forme de treillis en fils suffisante par rapport aux couches d’isolation
soudés ou tissés ou en métal déployé fabriqué à partir adjacentes) ou que les valeurs du coefficient linéique
de feuillards d’acier. Seuls les treillis en fils soudés de transmission thermique limite (Ψlim) du détail
sont destinés à un usage structural. Dans ce cas, le soient respectées.
diamètre minimal des fils longitudinaux est de 3 mm.
En cas d’usage non structural, le diamètre minimal Si le bloc constructif isolant n’est pas couvert par une
des fils longitudinaux du treillis (fils soudés ou tissés) norme, son usage doit être garanti de préférence par un
(4) Au pied d’un mur extérieur délimitant le volume protégé en dehors du sol, deux autres solutions existent : soit prolonger
l’isolation de la façade suffisamment bas (règle du chemin de moindre résistance thermique de longueur supérieure ou
égale à 1 m), soit réaliser une maçonnerie isolante (λ ≤ 0,2 W/mK) faisant partie intégrante de la couche d’isolation.
organisme tiers certifiant les performances et l’aptitude polyuréthannes) n’est pas exclue, à condition qu’ils
à l’usage (agrément ou évaluation technique, par soient aptes à l’usage.
exemple). Les exigences de performances du produit
doivent au moins correspondre à celles des éléments Pour leur préfabrication, le fabricant doit se baser sur
‘traditionnels’; des exigences supplémentaires peuvent les plans de construction. Les murs peuvent atteindre
être prévues en fonction des spécificités du bloc. une longueur de 8 à 9 m, une hauteur de 3 à 4 m et un
poids de 3 à 5 tonnes, selon leur épaisseur et les pos-
Nous recommandons l’usage de produits disposant sibilités de production. Le choix des dimensions peut
d’une déclaration d’aptitude à l’emploi (ATG ou équi- être déterminé par la capacité portante et la position
valent). Leur aptitude à l’usage, en particulier au sein de la grue utilisée sur chantier. Toutefois, il est égale-
d’une maçonnerie, devra être établie sur la base des ment possible de choisir la grue en fonction des
exigences exposées au chapitre 3 (§ 3.1.2 notam- dimensions souhaitées.
ment).
Une membrane d’étanchéité contre l’humidité ascen-
sionnelle peut être prévue en pied de mur dès la phase
2.5 MAÇONNERIES PRÉFABRIQUÉES de préfabrication. Elle doit dans ce cas dépasser de la
maçonnerie, afin de pouvoir assurer sa continuité au
Bien que la plupart des parois maçonnées soient réa- droit des raccords. Le fabricant doit prendre les
lisées sur chantier selon des techniques tradition- mesures nécessaires pour éviter que les éléments ne
nelles, il devient de plus en plus courant aujourd’hui se détachent de la rangée inférieure durant le trans-
de recourir à des parois préfabriquées. Leur utilisation port et la pose. L’entrepreneur peut en outre décider
présente en effet de nombreux avantages, parmi les- de réaliser in situ la première rangée de blocs et la
quels la rapidité d’exécution. De plus, les murs étant pose de la membrane, et d’y placer ensuite le mur pré-
réalisés en usine (contrôle industriel), les délais de fabriqué. La fonction de barrière anticapillaire peut,
production ne sont pas influencés par les conditions dans certains cas, également être assurée par un joint
climatiques. adhésif approprié inséré dans le mur préfabriqué.
Une maçonnerie préfabriquée sur mesure est généra- Lorsque le pied du mur doit être muni d’un bloc
lement constituée de blocs (voir § 2.1, p. 11) et d’un constructif isolant, de manière à obtenir un nœud
mortier ou d’un mortier-colle (voir § 2.2.1, p. 20). L’uti- constructif conforme à la PEB, cet élément peut être
lisation de matériaux innovants (comme les colles intégré dans le mur préfabriqué en usine ou mis en
œuvre sur chantier. Lors de la préfabrication, il est
également possible de prévoir les baies de portes et
de fenêtres, la découpe des pignons et les linteaux
au-dessus des baies.
D’une manière générale, la conception peut s’opérer [B95]. En particulier, l’étanchéité qu’elles assurent
conformément à l’Eurocode 6 et à ses annexes natio- doit être démontrée sur la base de plusieurs cycles de
nales. vieillissement artificiel (voir tableau 25). Des exi-
gences sont également posées en termes de résis-
tance à la déchirure, de résistance des joints (le cas
2.6 MATÉRIAUX D’ISOLATION POUR MURS échéant), de poinçonnement statique, de propriétés
CREUX en traction, de déformation sous charge d’essai, etc.
On distingue différentes catégories d’usage d’un kit; – w/d : mise en œuvre dans des substrats secs ou
celles-ci concernent : humides et usage dans des structures soumises
• le substrat : à des conditions intérieures sèches
– b : maçonnerie pleine – w/w : mise en œuvre et usage dans des struc-
– c : maçonnerie creuse tures soumises à des conditions sèches ou
– d : maçonnerie en béton cellulaire autoclavé humides
• la mise en œuvre et l’usage : • la plage de températures de service :
– d/d : mise en œuvre et usage dans des struc- – Ta : de -40 °C à 40 °C
tures soumises à des conditions intérieures – Tb : de -40 °C à 80 °C
sèches – Tc : de -40 °C à T1 > 40 °C.
Tableau 26 Valeurs de K, α, β pour les groupes d’éléments de maçonnerie et mortiers les plus courants (NBN EN 1996-1-1
ANB) [B69].
Mortier pour applications courantes
Mortier-colle de type T (joint de 0,5 à
(type G) (joint d’épaisseur supérieure
Éléments de maçonnerie 3 mm d’épaisseur)
à 3 mm)
K α β K α β
Terre cuite Groupe 2 (*) 0,50 x (δ)-0,65 0,65 0,25 0,50 x (δ)-0,80 0,80 0
Silicocalcaire Groupe 1 0,60 0,65 0,25 0,80 0,85 0
Béton de granulat Groupe 2 0,50 0,65 0,25 0,65 0,85 0
Béton cellulaire Groupe 1 0,60 0,65 0,25 0,80 0,85 0
(*) δ est le facteur de forme tel que défini dans la norme NBN EN 772-1 [B28].
12
Résistance de la maçonnerie fk [N/mm2]
9
8,3
7,4
6,2
6
5,2
mortier-colle
fm = 20 N/mm2
3
fm = 10 N/mm2
fm = 5 N/mm2
0
0 5 10 15 20 25 30
Résistance de l’élément de maçonnerie fb [N/mm2]
Fig. 30 Résistance en compression de la maçonnerie fk en fonction de la résistance en compression fb de
l’élément et du mortier utilisé (maçonnerie en béton du groupe 2).
(5) La formule peut être utilisée pour les maçonneries à joints interrompus, à condition d’appliquer un facteur de réduction
tenant compte de la proportion de bandes de mortier.
que la résistance à la compression moyenne normali- et/ou qu’elle présente une composition ou une mor-
sée fb de l’élément augmente. En outre, pour les élé- phologie hétérogène, des essais de compression
ments de maçonnerie présents sur le marché, la excentrée sur mur peuvent être requis pour démontrer
valeur fk est toujours inférieure à fb; la résistance à la l’aptitude à l’usage et permettre la vérification de la
compression de la maçonnerie est plus faible que stabilité de la maçonnerie en compression.
celle des éléments dont elle est constituée.
La résistance à la compression de la maçonnerie
Le mortier exerce une influence moindre que l’élément hybride est bien inférieure à celle de la maçonnerie
de maçonnerie. Dans le cas d’une maçonnerie collée à constituée des éléments les plus résistants [D3, M1].
joints minces (mortier T d’épaisseur ≤ 3 mm), la
valeur fk ne tient pas compte de la résistance à la com-
pression du mortier, celui-ci n’ayant plus aucune 3.1.2.2 Résistance à la flexion hors plan
influence en raison de son épaisseur négligeable (β =
0 donne fmβ = 1). Deux paramètres caractérisent la flexion ‘hors plan’, à
savoir :
À noter par ailleurs que l’usage des formules est sou- • la résistance caractéristique à la flexion de la
mis à des conditions restrictives sur la résistance des maçonnerie dont le plan de rupture est parallèle au
matériaux (voir Annexe H, p. 131). lit de pose (fxk1)
• la résistance caractéristique à la flexion de la
Les modules d’élasticité sécants à court (E) et à long maçonnerie dont le plan de rupture est perpendicu-
terme (Elong term) dépendent directement de la résis- laire au lit de pose (fxk2).
tance caractéristique à la compression fk. Selon la for-
mule recommandée, plus la maçonnerie est résistante L’Eurocode 6 et son ANB proposent des valeurs par
en compression, plus elle est ‘rigide’ (voir § 3.7.4, défaut (tabulées) de fxk1 et fxk2 en fonction du type
p. 51, et Annexe H, p. 131). d’élément de maçonnerie et du type de mortier
(tableau 27). Logiquement, les valeurs de fxk1 et de fxk2
Lorsqu’au moins une des assises de la maçonnerie est sont souvent plus favorables pour les mortiers de
constituée d’éléments non couverts par l’Eurocode 6 type T (mortiers-colles). La résistance à la flexion de la
Tableau 27 Résistance caractéristique à la flexion de la maçonnerie (1) (NBN EN 1996-1-1 ANB) [B69].
Béton cellulaire autoclavé (5) Groupe 1 Pas utilisé 0,15 Pas utilisé 0,30 (0,15)
(1) La résistance à la flexion de la maçonnerie ne peut être supérieure à la résistance à la flexion de l’élément de maçonnerie.
(2) fxk1 : résistance caractéristique à la flexion de la maçonnerie dont le plan de rupture est parallèle au lit de pose.
(3) fxk2 : résistance caractéristique à la flexion de la maçonnerie dont le plan de rupture est perpendiculaire au lit de pose.
(4) Les valeurs entre parenthèses s’appliquent lorsque le joint vertical n’est pas considéré comme rempli (absence de mortier sur toute la
hauteur du joint ou largeur de mortier inférieure à 40 % de la largeur de l’élément).
(5) L’Eurocode 6 propose également des formules basées sur la résistance à la compression des éléments en béton cellulaire autoclavé.
Ces formules tiennent compte de l’influence des joints ouverts sur fxk2.
maçonnerie peut également être déterminée sur la On peut relever que, selon l’Eurocode 6, les valeurs
base de résultats d’essais effectués selon la norme tabulées de la résistance caractéristique initiale au
NBN EN 1052-2 [B57]. cisaillement des mortiers de joints minces T sont au
moins égales à celles des mortiers d’usage courant G
et sont deux à quatre fois supérieures à celles des
3.1.2.3 Résistance au cisaillement mortiers allégés L et des mortiers d’usage courant G
de faible résistance (< 2,5 N/mm2).
La résistance caractéristique au cisaillement de la
maçonnerie fvk peut être déterminée sur la base d’une Lors du calcul de la résistance caractéristique au
formule qui dépend de la résistance caractéristique cisaillement fvk, la résistance initiale fvko est affectée
initiale au cisaillement fvko ainsi que d’une fraction de d’un facteur de réduction de 50 % lorsque les joints
la contrainte de compression agissant sur la sec- verticaux sont secs, mais que les éléments sont en
tion (6). Elle peut aussi être déterminée sur la base de contact les uns avec les autres. L’Eurocode 6 ne consi-
résultats d’essais réalisés selon la norme NBN dère pas les joints secs ouverts dans les formules de
EN 1052-3 [B58]. calcul.
(6) Le principe est valable pour les maçonneries à joints interrompus, à condition d’appliquer un facteur de réduction à fvko
tenant compte de la proportion de bandes de mortier.
(7) La période de retour correspond au temps statistique entre deux tremblements de terre.
Zones sismiques
(accélération agR)
Zone 0 (0,00 g)
Zone 1 (0,04 g)
Zone 2 (0,06 g)
Zone 3 (0,08 g)
Zone 4 (0,10 g)
Fig. 31 Carte des zones sismiques en Belgique – Paramètre agR (NBN EN 1998-1 ANB) [B76].
Ces valeurs d’accélération correspondent à un sol de tance γl. Ce dernier tient compte des conséquences
très bonne résistance (sol rocheux comportant une sur les plans humain, économique et social ainsi que
couche d’au plus 5 m de dépôts moins résistants). En de l’importance que revêt le bâtiment pour la sécurité
revanche, lorsque des conditions géotechniques défa- publique et la protection civile en cas de séisme
vorables sont réunies, le mouvement du sol en surface (tableau 31).
peut être significativement amplifié. Cette amplifica-
tion est prise en compte en appliquant à l’accélération Une fois que la valeur de référence de l’accélération
de référence agR un facteur multiplicatif S compris sismique est ajustée (majorée ou minorée) pour tenir
entre 1 (pour un sol rocheux) et 1,8 (pour un sol de très compte de l’effet de sol et de la catégorie d’impor-
faible résistance) (tableau 30). tance du bâtiment, il convient de comparer cette valeur
(γl . agR . S) aux valeurs limites d’accélération explici-
Par ailleurs, en fonction de la catégorie d’importance tées dans l’Eurocode 8 et son annexe belge
du bâtiment, l’intensité du séisme est minorée ou (tableau 32), et définissant le niveau de risque sis-
majorée par un facteur appelé coefficient d’impor- mique à considérer pour la conception du bâtiment.
Dans les conditions d’aléa sismique faible (pour les adéquates sont données en § 5.6.1 (p. 89) et § 5.6.5
bâtiments de plus de deux étages) à modéré, la stabi- (p. 94).
lité sismique requiert la mise en œuvre d’une
connexion adéquate entre murs perpendiculaires
ainsi qu’entre murs et planchers. Selon la hauteur du 3.1.5 RÉSISTANCE À L’ACTION DU VENT
bâtiment et le niveau d’aléa, les exigences de
connexion peuvent être remplacées ou accompagnées Les bâtiments et en particulier les maçonneries
de critères relatifs à une épaisseur minimale des murs doivent pouvoir résister à l’action du vent. Celle-ci est
de contreventement participant à la résistance sis- calculée selon la norme NBN EN 1991-1-4 et son annexe
mique (tableau 32). Le concepteur se basera sur ces nationale [B65, B66], qui définissent notamment les
principes pour délivrer les prescriptions spécifiques à zones de vent en Belgique et les catégories de rugosité
un chantier, le cas échéant. Des exemples de solutions de terrain (voir Annexe I, p. 132).
Les exigences sont fonction de la hauteur h du bâti- Ainsi, la réaction au feu est l’ensemble des propriétés
ment définie conventionnellement comme étant la d’un produit de construction qui ont une incidence sur
distance entre le niveau fini du plancher du niveau le la naissance et le développement d’un incendie. La
plus élevé et le niveau le plus bas des voies entourant classification de la réaction au feu (voir encadré à la
le bâtiment et utilisables par les véhicules des ser- page suivante) est décrite dans la norme NBN
vices d’incendie. Lorsque la toiture ne comprend que EN 13501-1 [B92]. Elle est déclarée dans les informa-
des locaux à usage technique, elle n’intervient pas tions accompagnant le marquage CE.
dans le calcul de la hauteur.
Certains produits et matériaux dont le comportement
On distingue (cf. figure 32) : au feu est connu et stable ne doivent pas être soumis
• les bâtiments bas (BB), dont la hauteur h est infé- à essais et leur performance en matière de réaction au
rieure à 10 m feu ne doit pas être démontrée. Ces produits font
• les bâtiments moyens (BM), dont la hauteur h est l’objet de décisions de la Commission publiées au
comprise entre 10 et 25 m Journal officiel de l’Union européenne, sous la déno-
• les bâtiments élevés (BE), dont la hauteur h est mination deemed to satisfy (‘réputés satisfaire’) et/ou
supérieure à 25 m. classified without further testing (CWFT – ‘classés sans
essai supplémentaire’). C’est le cas des éléments de
Le lecteur intéressé trouvera de plus amples informa- maçonnerie normalisés (normes NBN EN 771) [B22 à
tions à ce sujet sur notre site web (www.cstc.be) dans B27] et des mortiers de maçonnerie normalisés (norme
Classes principales :
• A1, A2 : incombustible ou à combustion très limitée
• B, C, D, E, F : combustible
• NPD (no performance determined) : non déterminé.
Indices complémentaires :
• production de fumée (classe s pour smoke) : s1, s2 et s3; l’indice s1 correspond à des fumées peu
opaques et s3 à des fumées très opaques
• formation de gouttelettes (classe d pour droplets) : d0, d1 et d2; l’indice ‘d0’ correspond à une
absence de formation de gouttelettes en feu, d1 à une absence de formation de gouttelettes en feu
pendant plus de dix secondes et d2 à une formation illimitée.
NBN EN 998-2) [B46] ainsi que des blocs de plâtre, qui la NBN EN 1996-1-2 et son annexe nationale ainsi que
peuvent être classés A1 sans essai, à condition que la de la NBN EN 15318 [B70, B71, B98]. Les tableaux
teneur en matériaux organiques ne soit pas supérieure concernés indiquent l’épaisseur nominale minimale
à 1 %. de la maçonnerie, requise pour atteindre la classe de
résistance au feu escomptée, et ce en fonction de la
La résistance au feu, quant à elle, est l’aptitude d’un nature de l’élément de maçonnerie, de son groupe, de
élément de construction à conserver, pendant une sa masse volumique, du type de mortier et du niveau
durée déterminée, sa capacité portante, son étan- de charge. Ils sont également valables pour des
chéité au feu et/ou son isolation thermique en cas ouvrages en maçonnerie réalisés avec des armatures
d’incendie. La classification de la résistance au feu est de joints horizontaux. La maçonnerie constituée d’élé-
décrite dans la norme NBN EN 13501-2 [B93]. Elle ments en pierre naturelle n’est pas couverte.
s’exprime en minutes, que l’on fait précéder d’un ou
de plusieurs des critères ci-après : Une synthèse non exhaustive des valeurs tabulées est
• R, pour la stabilité au feu donnée au tableau 33 (p. 42).
• E, pour l’étanchéité au feu
• I, pour l’isolation thermique (au sens de la sécurité Les valeurs tabulées relatives à la maçonnerie sans
incendie, c’est-à-dire l’aptitude d’un élément à pré- finition de surface peuvent aussi être utilisées si les
venir le passage de la chaleur). joints verticaux ne sont pas remplis de mortier et que
leur largeur est inférieure ou égale à 2 mm. Si leur lar-
geur se situe entre 2 et 5 mm, ces valeurs sont utili-
3.2.3 EUROCODE 6, PARTIE ‘FEU’ sables, sous réserve que les blocs soient à rainures et
languettes ou qu’ils soient munis d’un enduit ou de
Les parties des Eurocodes structuraux relatives à plâtre d’une épaisseur minimale de 1 mm sur au moins
l’incendie, comme la NBN EN 1996-1-2 ANB [B71] un côté.
(Eurocode 6, partie ‘feu’), traitent du calcul de struc-
tures et parties de structures visant à assurer la résis- Les dispositions de détail des ouvrages de maçonne-
tance au feu appropriée. La principale procédure cou- rie (y compris les liaisons entre éléments de construc-
ramment utilisée dans le cas des maçonneries est tion) ne peuvent pas réduire la résistance au feu de la
fondée sur les résultats d’essais normalisés de résis- construction (voir § 5.6 ‘Jonctions’, p. 89, § 5.11.1 ‘Sai-
tance au feu (voir § 3.2.4 ci-après). gnées et réservations’, p. 108, et § 3.2.5 ‘Traversées de
parois résistant au feu’ ci-après).
3.2.4 VALEURS TABULÉES DE LA RÉSISTANCE AU FEU Les liaisons des parois non portantes avec d’autres
éléments de construction ne peuvent pas affecter la
La résistance au feu des murs en maçonnerie peut être résistance au feu requise (voir § 5.6, p. 89, et Note
évaluée à l’aide des valeurs tabulées de l’annexe B de d’information technique n° 254 du CSTC) [C14].
Tableau 33 Épaisseur nominale minimale, finition non comprise, des murs en maçonnerie séparatifs (1) porteurs et non porteurs requise
pour atteindre la résistance au feu escomptée, en fonction de la nature et du groupe de l’élément de maçonnerie (liste non exhaustive,
voir NBN EN 1996-1-2 ANB et NBN EN 15318) [B71, B98].
3.2.5 TRAVERSÉES DE PAROIS RÉSISTANT AU FEU ces obturations sont décrites dans la Note d’informa-
tion technique n° 254 du CSTC [C14] à laquelle nous
Selon l’arrêté royal Normes de base, la traversée de renvoyons le lecteur.
parois résistant au feu par des conduites de fluides ou
d’électricité ou par d’autres affaiblissements (prises
de courant et interrupteurs, par exemple) ne peut alté- 3.2.6 SÉCURITÉ INCENDIE DES FAÇADES
rer le degré de résistance au feu exigé pour l’élément
de construction. Les bâtiments neufs – à l’exclusion des maisons unifa-
miliales, pour lesquelles aucune mesure n’est
Pour garantir la résistance au feu d’un élément de requise – sont soumis à des exigences réglementaires
construction tel un mur en maçonnerie, il est essentiel visant à réduire le risque de propagation de l’incendie
d’obturer correctement toutes les traversées fonction- via les façades. Les prescriptions en vigueur actuelle-
nelles (câbles électriques, conduites de fluides, ment concernent :
conduits d’air, interrupteurs, prises de courant, joints • la réaction au feu du revêtement de façade; classe
linéaires, ...). Les prescriptions de mise en œuvre de minimale D-s3, d1 pour les bâtiments bas (h < 10 m)
À l’heure actuelle, le risque de propagation au sein de Fig. 33 Détermination de la longueur développée dans le
la façade n’est pas directement couvert par les cas d’un mur avec ETICS.
méthodes d’essai européennes, ni explicitement
prévu par les règlements en vigueur dans notre pays.
Ce risque concerne la propagation de l’incendie par le
biais des composants combustibles de la façade (iso- 3.3 HYGIÈNE, SANTÉ, ET ENVIRONNEMENT
lation notamment), de la lame d’air ventilée située
derrière le revêtement de façade et susceptible de pro- 3.3.1 RISQUE DE CONDENSATION
duire un effet de cheminée, ... Les services d’incendie
peuvent éventuellement proposer des recommanda- Le risque de condensation dépend de la composition
tions pour couvrir ce risque dans le cadre de l’avis de la paroi complète, de l’environnement de part et
qu’ils émettent lors d’une demande de permis. Toute- d’autre de celle-ci, et donc de la classe de climat inté-
fois, en l’absence de directives harmonisées, ces rieur (voir tableau 34, p. 44) ainsi que du traitement
recommandations varient d’un service à l’autre. des nœuds constructifs.
La réglementation est en cours de révision et fait Une étanchéité à l’air suffisante doit être garantie (voir
l’objet de changements importants au moment de la aussi NIT 255) [C15]; sa continuité devra être assurée
publication de cette NIT. au niveau du volume protégé du bâtiment, afin d’évi-
ter les fuites d’air. Celles-ci influencent non seulement ticulières en ce qui concerne le comportement hygro-
la performance énergétique du bâtiment via les pertes thermique de la paroi, et ce dès le stade de la
par infiltration/exfiltration d’air qu’elles engendrent, conception, mais aussi lors de l’exécution [L2].
mais peuvent en outre être à l’origine de problèmes de
condensation interne.
3.3.2 EXPOSITION DES MURS CREUX AUX PLUIES
En construction neuve mais aussi en rénovation, le trai- BATTANTES EN CAS DE REMPLISSAGE COM-
tement approprié des nœuds constructifs permet de PLET DE LA COULISSE
limiter le risque de condensation. On attend en effet de
chacun d’eux, d’une part, qu’il permette de limiter les La lame d’air au sein des murs creux agit comme
déperditions thermiques par transmission et, d’autre chambre de décompression et coupure capillaire. Son
part, que le risque de condensation superficielle ou de absence en cas de remplissage complet de la coulisse
développement de moisissures au droit du nœud soit engendre une plus forte sollicitation à l’humidité de la
réduit, voire inexistant. Ces deux performances étant paroi extérieure. D’une part, cette sollicitation accrue
liées, le risque de condensation et de développement entraîne un plus grand risque d’efflorescences et une
de moisissures peut être évalué par calcul numérique sollicitation au gel/dégel plus importante, suscep-
sur la base du facteur de température (f). Il existe des tibles de provoquer des dégradations. D’autre part,
recommandations quant au facteur de température l’absence du vide accroît le risque d’infiltration en cas
limite à atteindre pour réduire ce risque [L1]. de pluie battante.
L’isolation par l’extérieur est en général favorable au Dès lors, le remplissage complet de la coulisse est
comportement hygrothermique de la paroi. Une atten- déconseillé pour des façades très exposées au vent et
tion particulière est néanmoins requise dans les situa- à la pluie; il convient donc d’en limiter la hauteur en
tions moins favorables comme en présence d’un local fonction de la zone de vent et de la catégorie de rugo-
de classe de climat intérieur IV. En cas de remplissage sité du terrain (voir tableau 35).
complet de la coulisse des murs creux, le climat régnant
à l’intérieur du bâtiment ne peut pas être trop humide, Les murs orientés au nord, au nord-est et à l’est, bien
afin de prévenir tout risque d’humidification. Pour les que généralement moins exposés aux pluies bat-
constructions dans lesquelles le climat intérieur est de tantes, sont susceptibles d’être humidifiés lorsque
classe IV, le remplissage complet de la coulisse des les précipitations s’accompagnent de phénomènes
murs creux est déconseillé, à moins que des mesures tourbillonnaires (phénomènes liés aux effets de bord
appropriées, fondées sur une étude hygrothermique, ou à l’environnement urbanistique, par exemple).
soient prises en vue de maîtriser l’humidité. Néanmoins, pour des façades orientées du nord‑ouest
au nord-est, voire au sud-est, on peut admettre une
Inhabituelle en construction neuve, l’isolation par l’in- catégorie de rugosité de terrain d’une classe moins
térieur de parois extérieures requiert des mesures par- sévère.
Tableau 35 Limitation de l’exposition aux pluies battantes (1) des murs creux avec remplissage complet
de la coulisse. Hauteurs de référence Ze maximale recommandées.
Vitesse de référence du vent vb,o
Catégorie de rugosité (2)
26 m/s 25 m/s 24 m/s 23 m/s
Zone côtière 0 0m
Plaine I 0m 0m 0m 0m
Bocage II 4m 5m 6m 8m
Banlieue, forêt III 12 m 15 m 19 m 21 m
Ville IV 25 m (3) 25 m (3) 25 m (3) 25 m (3)
(1) La limitation se base sur une pression d’étanchéité à l’eau de 500 Pa. La pression d’étanchéité à l’eau est
donnée par la formule empirique suivante, basée sur la NBN EN 1991-1-4 ANB [B66] : ½ cp,e+ qp(Ze) cprob²
avec cp,e+ = 1,3, cprob = 1 (période de retour de 50 ans) et qp(Ze) = pression dynamique de pointe.
(2) Catégories de rugosité et zones de vent : voir Annexe I (p. 132).
(3) L’expérience faisant défaut, il convient de limiter ces valeurs à 25 m.
3.4 SÉCURITÉ D’UTILISATION Tableau 36 Nombre minimal (nt) d’attaches à prévoir par m².
en cas de grand vent due, par exemple, à l’ouver- le descriptif technique ainsi que des solutions spéci-
ture accidentelle d’une fenêtre en façade) fiques et un traitement spécialisé.
• les actions horizontales résultant de l’action des
personnes (poussée collective dans un lieu La norme NBN S 01-400-2 fixe les performances acous-
public, etc.) tiques requises pour les bâtiments scolaires parache-
• les charges particulières (objets lourds à très lourds vés. Elle vise l’isolation aux bruits aériens et aux bruits
accrochés à la paroi, parois de séparation dans une de choc, le bruit des équipements de service et la
prison, etc.). réverbération acoustique.
La partie 1-1 de l’Eurocode 1 précise la charge horizon- Une synthèse des aspects acoustiques relatifs aux
tale linéaire à prendre en considération sur les murs maçonneries est donnée ci-après.
ou cloisons de séparation en fonction des catégories
d’usage qui y sont définies. Le dimensionnement
s’opère sur la base de la NBN EN 1996-1-1 [B68] ou 3.5.2 ISOLATION AUX BRUITS AÉRIENS DE MURS
d’un résultat d’essai. On peut s’inspirer de l’ETAG 003 MAÇONNÉS
[E3] pour fixer des exigences et des méthodologies
d’essai. Celles-ci sont synthétisées dans la Note d’in- 3.5.2.1 Indice d’affaiblissement acoustique de parois
formation technique n° 233 du CSTC [C10]. simples
La résistance des parois non portantes est influencée L’indice d’affaiblissement acoustique R caractérise
non seulement par la nature des matériaux constitutifs la résistance qu’un élément de construction oppose,
de la maçonnerie et ses dimensions, mais également en laboratoire, à la transmission des bruits aériens.
par les conditions aux appuis (inférieur, supérieur et Plus l’indice d’affaiblissement acoustique est élevé,
latéraux). moins l’élément de construction laisse passer de
puissance acoustique. L’indice d’affaiblissement
acoustique est fonction de la fréquence du bruit inci-
3.5 PROTECTION CONTRE LE BRUIT dent. La norme NBN EN ISO 717-1 [B101] permet de
convertir le spectre d’isolation mesuré en valeur
3.5.1 CADRE GÉNÉRAL unique Rw.
La Belgique dispose de normes fixant des critères L’indice d’affaiblissement acoustique pondéré Rw de
acoustiques pour les immeubles d’habitation (NBN murs simples en maçonnerie est principalement déter-
S 01-400-1) [B111] et pour les bâtiments scolaires (NBN miné par la masse surfacique, exprimée en kg/m².
S 01-400-2) [B112]. Une norme fixant des critères pour L’isolation acoustique s’améliore à mesure que les
les bâtiments non résidentiels (NBN S 01-400-3) est en murs s’alourdissent.
cours d’élaboration; tant qu’elle n’est pas entrée en
vigueur, les exigences des normes NBN S 01-400 La finition joue en outre un rôle important en cas de
[B110] et NBN S 01-401 [B111] leur sont applicables. parois en maçonnerie constituées de blocs relative-
ment poreux, comme les blocs de béton léger. Si
Les exigences de protection contre le bruit sont à ceux-ci ne sont pas au moins recouverts d’enduit d’un
considérer dès le stade de la conception, lors de l’éla- côté, la performance acoustique peut être considéra-
boration des détails de construction et dans les blement réduite (jusqu’à 20 dB), en raison de l’étan-
méthodes d’exécution. chéité acoustique déficiente.
acoustique très performante. Les précautions sui- La présence de bandes acoustiques murales en des-
vantes sont toutefois nécessaires : sous et au-dessus des deux parois permet d’améliorer
• toute liaison structurelle entre les deux parois (par la performance acoustique de la structure, même si la
des déchets de mortier, des crochets d’ancrage, dalle de plancher n’est pas interrompue.
des plafonds continus, des planchers ou des parois
d’about) est à éviter. Des directives de construction Le recours à ces bandes acoustiques requiert des
spécifiques s’appliquent aux raccords avec les fon- mesures spéciales, notamment au niveau du raccord
dations et les façades notamment (cf. § 3.5.3) avec le plancher flottant (figure 34) et doivent être
• la largeur de coulisse doit être de 4 cm minimum
• la coulisse peut être entièrement comblée par une
isolation thermique poreuse et souple. Des pan-
neaux isolants thermiques durs peuvent être utili-
sés si une lame d’air de minimum 2 cm est conser-
vée pour éviter tout contact rigide structurel
• si les deux parois sont constituées du même maté-
riau, il est utile de prévoir différentes épaisseurs
pour les deux parois.
appliquées conformément aux instructions du fabri- À hauteur d’un mur mitoyen, la paroi intérieure du
cant, en tenant compte de leur impact sur la capacité mur creux ne peut en aucun cas être continue. Si on
portante du mur. cherche à obtenir un confort acoustique supérieur, il
est conseillé d’interrompre également la paroi exté-
rieure du mur creux et de combler éventuellement le
3.5.3.3 Directives de construction spécifiques aux joint avec un matériau souple (voir la figure 109,
fondations p. 106).
Les murs creux sans ancrages requièrent des détails Afin d’éviter une transmission sonore via la coulisse, il
de raccord spécifiques à hauteur de la fondation. La est recommandé de combler celle-ci localement, à
figure 35 montre des solutions potentielles permettant hauteur du mur mitoyen, à l’aide d’un isolant ther-
d’atteindre un niveau de confort acoustique normal mique souple et poreux, en particulier si des fenêtres
(DnT,w ≥ 58 dB) ou supérieur (DnT,w ≥ 62 dB) entre mai- sont présentes à proximité du mur mitoyen.
sons mitoyennes.
≥ 60 cm ≥ 60 cm
Fig. 35 Détails de principe de fondations destinés à obtenir un niveau d’isolation DnT,w ≥ 58 dB. Si la masse surfacique
des doubles parois passe d’un minimum de 125 kg/m² à un minimum de 150 kg/m², les solutions A à F peuvent mener à
un niveau d’isolation DnT,w ≥ 62 dB.
Elle exige notamment de limiter les déperditions ther- mément à la réglementation PEB, il revient au respon-
miques en partie courante des parois et de tenir sable du calcul PEB de choisir l’une des options A, B
compte des nœuds constructifs (ces derniers unique- ou C – voir figure 36 (pour plus d’informations, voir le
ment pour les bâtiments neufs et assimilés). Document explicatif suivant le “Projet de modification
de l’Annexe IV/V de l’arrêté PEB”) [D1]. Nous ren-
Pour répondre à la réglementation PEB, le coefficient voyons en outre à la Note d’information technique
de transmission thermique (valeur U) de la paroi ne n° 264 du CSTC [C17] pour les détails d’exécution au
peut dépasser une valeur limite (valeur Umax) fixée par droit des nœuds constructifs.
chaque Région et communiquée sur leur site Internet
respectif. Toute interruption linéaire ou ponctuelle Il est important de souligner que les maçonneries
propre à une paroi de la surface de déperditions et n’assurent pas l’étanchéité à l’air du bâtiment (voir
répartie sur sa surface doit être obligatoirement prise Note d’information technique n° 255 du CSTC) [C15].
en compte dans le calcul de son coefficient de trans-
mission thermique (en suivant une méthode de calcul Le lecteur intéressé consultera les documents de réfé-
simplifiée ou une méthode de calcul numérique). rence sur http://www.energiesparen.be; http://ener-
gie.wallonie.be; http://www.bruxellesenvironne-
La résistance thermique de la maçonnerie est détermi- ment.be ainsi que sur le site de l’Antenne Norme
née sur la base de la norme NBN EN 1745 [B63]. Les ‘Energie’ du CSTC.
calculs détaillés de la résistance thermique (valeur R)
et du coefficient de transmission thermique (valeur U)
des éléments de construction sont décrits dans les 3.7 DURABILITÉ ET APTITUDE À L’EMPLOI
normes européennes telles que la NBN EN ISO 6946
[B102], la NBN EN ISO 10077-1 [B103] et la NBN EN 3.7.1 GÉNÉRALITÉS
ISO 13370 [B106]. Les calculs effectués dans le cadre
des réglementations régionales sur la performance La maçonnerie doit être conçue et réalisée de manière
énergétique des bâtiments doivent être conformes à présenter les performances adaptées à l’utilisation
aux Documents de référence pour les pertes par trans- prévue. Le choix des matériaux revêt un caractère pri-
mission (DRT) [M4, S1, V1] qui font partie de la régle- mordial et dépend non seulement des performances
mentation PEB des différentes Régions. visées dans l’ensemble de ce chapitre 3, mais égale-
ment de l’exposition de la maçonnerie afin d’assurer
Afin de tenir compte des nœuds constructifs confor- sa durabilité.
(8) La partie ‘exécution’ de l’Eurocode 6 (NBN EN 1996-2) [B72] donne des indications concernant la charge d’humidité sur
des murs non protégés et leur exposition plus ou moins importante à l’eau (de pluie).
rapport à la façade inférieure, alors que, sur les côtés [B68] et les STS 22 [S2], synthétise les caractéris-
du seuil, une rehausse doit permettre d’éviter que tiques de déformabilité de la maçonnerie (voir aussi
l’eau s’écoule dans la coulisse du mur. Leur surface § 5.9, p. 103).
doit être étanche à l’eau et s’incliner vers l’extérieur.
La face inférieure doit être équipée d’un larmier, idéa-
lement sur toute sa longueur. 3.8 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
ronnemental revêt une importance croissante. Les construction, les trois Régions du pays ont mis en
principaux points à prendre en considération à cet place l’outil TOTEM (Tool to Optimise the Total Environ-
égard sont la sélection des matériaux, le transport, la mental impact of Materials ou outil pour l’optimisation
démolition/déconstruction, la récupération, le traite- de l’impact environnemental total des matériaux)
ment des déchets et les possibilités de rénovation. [W2]. Cet outil repose sur une méthodologie euro-
Des réglementations environnementales sont ainsi en péenne et est disponible gratuitement, à l’adresse
vigueur dans les différentes Régions du pays. www.totem-building.be, pour tous les professionnels
de la construction disposant de connaissances de
base en matière d’analyse du cycle de vie.
3.8.1 ANALYSE DU CYCLE DE VIE (LCA)
Le CSTC a réalisé plusieurs études ACV sur les élé-
L’analyse du cycle de vie (ACV ou LCA, pour Life Cycle ments en maçonnerie. Nous renvoyons le lecteur inté-
Analysis) est utilisée pour quantifier l’impact environ- ressé aux différents dossiers parus à ce sujet [C1, W3,
nemental d’un matériau, d’un élément de construc- W4].
tion ou d’un bâtiment. Une ACV prend en compte les
diverses phases du cycle de vie : production, trans-
port, construction, utilisation, démolition et traite- 3.8.2 DÉCLARATION ENVIRONNEMENTALE DE PRO-
ment des déchets. L’impact environnemental est DUIT (EPD)
exprimé soit sous la forme d’indicateurs (changement
climatique, acidification terrestre et aquatique, forma- Une déclaration environnementale de produit ou EPD
tion de matières particulaires, épuisement des res- (Environmental Product Declaration) est une fiche nor-
sources, etc.), soit sous la forme d’un score chiffré malisée reprenant des informations environnemen-
unique obtenu après normalisation, pondération et tales pertinentes concernant un produit, basées sur
agrégation des résultats. En ce qui concerne le secteur l’analyse du cycle de vie. Elle a pour objectif de guider
de la construction, il existe des normes européennes les professionnels de la construction dans le choix de
harmonisées pour l’évaluation environnementale des matériaux respectueux de l’environnement, et ce en
produits de construction (NBN EN 15804+A1) [B99] et toute objectivité et sans émettre de jugement de
des bâtiments (NBN EN 15978) [B100]. Pour de plus valeur.
amples informations sur l’analyse du cycle de vie, on
consultera l’Infofiche n° 64 du CSTC [J1]. Avec la publication de l’arrêté royal du 22 mai 2014
fixant les exigences minimales pour les affichages
Afin de soutenir le secteur belge de la construction environnementaux sur les produits de construction,
dans l’évaluation et l’optimisation des performances tout fabricant qui souhaite apposer un message envi-
environnementales des bâtiments et des éléments de ronnemental sur son produit est tenu de rédiger une
EPD et de l’enregistrer dans la base de données EPD environnementale des éléments de construction ou
fédérale (accessible au public sur www.b-epd.be). des bâtiments dans leur ensemble. Lors de l’évalua-
Celle-ci est ouverte à toutes les EPD de produits de tion d’un produit de construction, il convient toutefois
construction conformes aux règles de calcul belges et de ne pas se focaliser uniquement sur le produit lui-
européennes [W1]. Chaque consommateur peut ainsi même, mais de tenir compte également de son appli-
avoir accès aux informations environnementales liées cation dans le bâtiment. Il est en effet possible que
à un produit. Le but de ce système n’est toutefois pas l’utilisation d’un matériau à faible impact environne-
d’établir une comparaison de l’impact environnemen- mental réduise les performances environnementales
tal des produits sur la base des EPD. d’un bâtiment, étant donné qu’il nécessite, par
exemple, un matériau de fixation supplémentaire ou
Bien que les EPD se limitent aux produits de construc- un entretien plus intensif tout au long de la durée de
tion, elles peuvent servir de base pour l’évaluation vie de l’ouvrage.
4.1 CHOIX GÉNÉRAL DES ÉLÉMENTS DE 4.2 CHOIX DES MATÉRIAUX EN FONCTION
MAÇONNERIE DE LA CLASSE D’EXPOSITION
Les éléments de maçonnerie sont choisis en fonction La nature et les performances des produits de maçon-
de l’usage qu’il en sera fait, de leurs caractéristiques nerie (éléments, mortier, accessoires) doivent être
techniques, voire esthétiques (voir § 2.1, p. 11), ainsi choisies en fonction de l’exposition que connaîtra la
qu’en fonction des propriétés qu’ils confèrent à la maçonnerie. Les classes d’exposition sont décrites au
maçonnerie (voir chapitre 3, p. 33). § 3.7.2 (p. 50).
Les blocs de plâtre sont choisis en fonction des sollici- 4.2.2 ACCESSOIRES
tations particulières auxquelles ils sont soumis (cf.
NBN EN 15318) [B98]. Ils sont appliqués exclusivement Afin de proposer des solutions durables (corrosion), la
à l’intérieur. Leur usage est déconseillé dans des bâti- nature des accessoires doit être choisie en fonction de
ments où la production d’humidité est importante leur exposition.
(classe IV de climat intérieur). Dans les pièces
humides, c’est-à-dire les pièces exposées de façon Les tableaux 40, 41 et 42 (p.57, 58 et 59), basés sur
intermittente à l’eau, soit par l’usage, soit par la néces- l’Eurocode 6 (NBN EN 1996-2) [B72], donnent les
sité de laver les surfaces à très grande eau, il convient recommandations d’usage pour les accessoires en
d’utiliser des blocs hydrofugés (désignation H1 ou H2 fonction des classes d’exposition définies au § 3.7.2
en fonction de l’usage prévu de la pièce et du niveau (p. 50). Il y a lieu de souligner que la distinction entre
d’exposition de la paroi à l’eau). Si les zones peuvent les sous‑classes MX2.1 et MX2.2, d’une part, et MX3.1
être soumises à des projections d’eau (douche dans et MX3.2, d’autre part, n’intervient pas dans ces
une salle de bain domestique, par exemple), il est recommandations. En outre, les recommandations
recommandé de recouvrir les blocs hydrofugés de visant des accessoires autres que les linteaux ne font
couches de finition étanches à l’eau. pas de distinction entre les classes MX2 (humidité) et
MX3 (humidité et cycles de gel).
Dans les pièces où une surface résistante aux chocs est
exigée (écoles, couloirs, etc.), on conseille d’utiliser Certaines attaches (crochets) disponibles sur le mar-
des blocs de densité élevée (désignation D) dans la ché belge sont pourvues d’une couche de galvanisa-
zone en question. La première rangée de toute paroi tion de l’ordre de 60 g/m², soit une épaisseur de
devra en outre être réalisée au moyen de blocs hydrofu- 8,5 μm, ce qui correspond au matériau portant la réfé-
gés. On se référera à l’agrément technique du produit. rence n° 20 dans la norme NBN EN 845-1 [B39]. Or, ce
Tableau 39 Spécifications minimales admissibles des éléments et des mortiers de maçonnerie nécessaires pour assurer leur
durabilité (1) (2).
Élément de maçonnerie
Mortier de
Béton de Béton cellu- maçonnerie
Terre cuite (3) Silicocalcaire Pierre naturelle
granulats (1) laire autoclavé
Classe Méthode d’essai de la résistance au gel (voir § 2.1.7, p. 18, et § 2.2.1.5, p. 22)
d’exposition
NBN B 27-009/
A2 [B15] et/ou NBN EN 772-18 NBN B 15-231 NBN EN 15304 NBN EN 12371 NBN B 15-231
NBN EN 772-22 [B35] (4) [B12] [B97] [B77] (5) [B12]
[B38] (4)
MX1 (6) P (7)
Environnement sec
MX2.1
Humidité sans Pas d’exigence relative à la résistance au gel/dégel
cycle de gel/dégel
MX2.2 Masse
Mouillage sévère volumique
M (3)
sans cycle de ≥ 400 kg /m³
gel/dégel
MX3.1 Résistance F1 Nc ≥ 70
Mouillage et cycles normale au gel Masse
de gel/dégel et/ou F2 volumique
MX3.2 Très résistant F2 Résistance ≥ 400 kg /m³ En saillie ou en S (3)
Mouillage sévère au gel et/ou au gel élévation non
et cycles de F2 (80 °C) Résistance au verticale : Nc ≥ 84
gel/dégel gel En contact avec
le sol : Nc ≥ 140
MX4 Dans chaque cas, évaluer le degré d’exposition aux sels, au mouillage et aux cycles de gel/dégel, et
Air saturé en sel consulter les fabricants.
MX5 Dans chaque cas, évaluer spécifiquement l’environnement et l’effet des produits chimiques, en
Environnement prenant en compte les concentrations, les quantités présentes et la réactivité, et consulter les
chimique agressif fabricants.
(1) Les éléments en pierre reconstituée (NBN EN 771-5) [B26], peu utilisés en Belgique, peuvent être assimilés aux éléments en béton de
granulats.
(2) Les blocs de plâtre, non repris dans ce tableau, et leurs produits de pose sont destinés uniquement aux conditions intérieures sans
cycles de gel.
(3) Lorsque des éléments en terre cuite appartenant à la catégorie de teneur en sels solubles S1 doivent être utilisés dans une
maçonnerie de classe d’exposition MX2.2, MX3.2, MX4 ou MX5, il convient que les mortiers soient, en plus, résistants aux sulfates.
(4) F1, F2, F2 (80 °C) : classes de résistance au gel/dégel.
(5) Nc : nombre de cycles de gel/dégel atteint sans dépasser une codification déterminée de dégâts (essai d’identification selon la NBN
EN 12371) [B77].
(6) La classe MX1 est valable tant que la maçonnerie ou l’un de ses composants n’est pas exposé, au cours de la construction, à des
conditions plus sévères sur un laps de temps prolongé.
(7) Lorsque des mortiers de désignation P sont spécifiés, il est essentiel de s’assurer que les éléments de maçonnerie, les mortiers et la
maçonnerie en construction sont entièrement protégés contre la saturation et le gel.
type d’attache n’est pas recommandé pour un usage Les recommandations en vigueur actuellement, les
extérieur (classes d’exposition MX2 à MX5) par l’Euro- produits disponibles sur le marché et les garanties
code 6, lequel préconise une galvanisation minimale offertes indiquent qu’à l’extérieur, il est nécessaire
de 710 g/m², soit une épaisseur de 100 μm (matériaux de faire usage de crochets en acier inoxydable
portant les références n° 8, 9 ou 10) pour un environ- (inox 304, référence n° 3 en classes d’exposition MX2
nement extérieur (classes d’exposition MX2 et MX3, et MX3, et inox 316, référence n° 1 en environnement
en dehors d’un environnement ‘salin’ (MX4) ou salin, classe MX4). D’autres solutions (matériaux syn-
chimique agressif (MX5)). Des crochets offrant cette thétiques, par exemple) sont également possibles
galvanisation minimale recommandée sont peu répan- (voir tableau 40).
dus, voire inexistants.
Tableau 40 Recommandations (1) quant au système de protection anticorrosion des attaches, des brides de fixation, des
étriers supports et des consoles visés par la NBN EN 845-1 [B39] en fonction de la classe d’exposition (cf. NBN EN 1996-2)
[B72].
Matériau Classe d’exposition
Spécification (2) du matériau et du revêtement correspondant au numéro N° de MX2
MX1 MX4 MX5
de référence référence MX3
Acier inoxydable austénitique (alliages molybdène chrome nickel – ‘inox 316’) 1 U U U R
Plastique utilisé pour le corps des attaches murales 2 U U U R
Acier inoxydable austénitique (alliages chrome nickel – ‘inox 304’) 3 U U R R
Acier inoxydable ferritique 4 U X X X
Bronze phosphorique 5 U U X X
Bronze d’aluminium 6 U U X X
Cuivre 7 U U X X
Fil en acier galvanisé (940 g/m² – galvanisation de 132 µm d’épaisseur) 8 U U R X
Composant en acier galvanisé (940 g/m² – galvanisation de 132 µm d’épaisseur) 9 U U R X
Composant en acier galvanisé (710 g/m² – galvanisation de 100 µm d’épaisseur) 10 U U R X
Composant en acier galvanisé (460 g/m² – galvanisation de 65 µm d’épaisseur) 11 U R R X
Composant en acier galvanisé (395 g/m² – galvanisation de 55 µm d’épaisseur) 11A U R R X
Tôle ou feuillard en acier galvanisé (300 g/m² – galvanisation de 42 µm d’épais-
12.1
seur) avec un revêtement organique (2 types) sur toutes les surfaces extérieures U U R X
12.2
du composant fini
Fil d’acier galvanisé (265 g/m² – galvanisation de 37 µm d’épaisseur) 13 U R X X
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (300 g/m² – galvanisation de 42 µm d’épais- 14 U R X X
seur) avec un revêtement organique sur tous les bords de coupe
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (300 g/m² – galvanisation de 42 µm d’épaisseur) 15 U R X X
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm d’épais-
16.1
seur) avec un revêtement organique (2 types) sur toutes les surfaces extérieures U U R X
16.2
du composant fini
Feuillard d’acier prégalvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm d’épaisseur) 17 U R X X
avec des bords galvanisés
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) avec un 18 U R R X
revêtement organique sur toutes les surfaces extérieures du composant fini
Fil d’acier galvanisé (105 g/m² – galvanisation de 15 µm d’épaisseur) 19 U R X X
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) 20 U X X X
Tôle d’acier prégalvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm d’épaisseur) 21 U X X X
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) avec un 22 U U R X
revêtement époxy sur toutes les surfaces du composant fini
Acier inoxydable austénoferritique 23 U X X X
(1) U : utilisation sans limite du matériau dans la classe d’exposition indiquée.
R : utilisation limitée; consulter le fabricant ou un spécialiste pour des conseils sur les conditions de calcul spécifiques.
X : matériau non recommandé pour une utilisation dans cette classe d’exposition.
(2) Les masses de revêtement indiquées sont des valeurs approchées pour une face.
Tableau 41 Recommandations (1) quant au système de protection anticorrosion des linteaux suivant la NBN EN 845-2 [B40]
en fonction de la classe d’exposition (cf. NBN EN 1996-2) [B72].
Matériau Classe d’exposition
N° de
Spécification (2) du matériau et du revêtement ou de l’enrobage par le béton
réfé- MX1 MX2 MX3 MX4 MX5
correspondant au numéro ou à la lettre de référence
rence
Acier inoxydable austénitique (alliages molybdène chrome nickel – ‘inox 316’) L1 U U U U R
Acier inoxydable austénitique (alliages chrome nickel – ‘inox 304’) L3 U U U R R
Acier inoxydable austénoferritique L4 U X X X X
Composant en acier galvanisé (710 g/m² – galvanisation de 100 µm d’épaisseur) L10 U U U R X
Composant en acier galvanisé (460 g/m² – galvanisation de 65 µm d’épaisseur) L11 U D D R X
Composant en acier galvanisé (460 g/m² – galvanisation de 65 µm d’épais- L11.1
U U U R X
seur) avec un revêtement organique (2 types) sur certaines surfaces L11.2
Composant en acier galvanisé (395 g/m² – galvanisation de 55 µm d’épaisseur) L11A U R R R X
Composant en acier galvanisé (395 g/m² – galvanisation de 55 µm) avec un
L11.1A
revêtement organique (2 types) sur toutes les surfaces extérieures du U U U R X
L11.2A
composant fini
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (300 g/m² – galvanisation de 42 µm
L12.1
d’épaisseur) avec un revêtement organique (2 types) sur toutes les surfaces U U U R X
L12.2
extérieures du composant fini
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (300 g/m² – galvanisation de 42 µm L14 U D D R X
d’épaisseur) avec un revêtement organique sur tous les bords de coupe
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm L16.1 U D D R X
d’épaisseur) avec un revêtement organique (type 1) sur toutes les surfaces
extérieures du composant fini
Tôle ou feuillard d’acier galvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm L16.2 U U U R X
d’épaisseur) avec un revêtement organique (type 2) sur toutes les surfaces
extérieures du composant fini
Acier inoxydable austénoferritique L23 U X X X X
Béton (3) ou béton et maçonnerie A U U R R R
Béton (3) ou béton et maçonnerie B U U R R X
Béton (3) ou béton et maçonnerie C U U R X X
Béton (3) ou béton et maçonnerie D U U X X X
Béton (3) ou béton et maçonnerie E U X X X X
Béton (3) ou maçonnerie avec armature en acier inoxydable F U U R R R
Béton cellulaire autoclavé avec armature protégée par un système d’enrobage G U R R R R
(1) U : utilisation sans limite du matériau dans la classe d’exposition indiquée.
R : utilisation limitée; consulter le fabricant ou un spécialiste pour des conseils sur les conditions de calcul spécifiques.
D : avec une barrière d’étanchéité au-dessus du linteau, l’utilisation n’est pas limitée (U). Sans barrière d’étanchéité au-dessus du
linteau, l’utilisation est limitée (R).
X : matériau non recommandé pour une utilisation dans cette classe d’exposition.
(2) Les masses de revêtement indiquées sont des valeurs approchées pour une face.
(3) Un fabricant ou un spécialiste peut éventuellement autoriser un usage moins restrictif compte tenu de l’expérience locale.
L’épaisseur de joint doit répondre aux instructions du comprise), une classe de dispersion ou de tolérance
fabricant de mortier et doit permettre de reprendre les plus stricte de l’élément est requise si on souhaite
tolérances de fabrication et de pose des éléments de conférer une apparence rectiligne à l’ouvrage. En
maçonnerie. Ces dernières varient en fonction du type revanche, pour les éléments utilisés dans le but
d’élément de maçonnerie utilisé. d’obtenir une maçonnerie d’apparence rustique, de
plus grandes catégories de tolérance et de dispersion
En maçonnerie apparente (maçonnerie de parement peuvent être choisies.
Tableau 42 Recommandations (1) quant au système de protection anticorrosion des armatures en acier pour joints horizon-
taux suivant la NBN EN 845-3 [B41] en fonction de la classe d’exposition (cf. NBN EN 1996-2) [B72].
Matériau Classe d’exposition
Spécification (2) du matériau et du revêtement correspondant au numéro ou N° de MX2
MX1 MX4 MX5
à la lettre de référence référence MX3
Acier inoxydable austénitique (alliages molybdène chrome nickel – ‘inox 316’) R1 U U U R
Acier inoxydable austénitique (alliage chrome nickel – ‘inox 304’) R3 U U R R
Fil d’acier galvanisé (265 g/m² – galvanisation de 37 µm d’épaisseur) R13 U R X X
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) avec un R18 U U R X
revêtement organique sur toutes les surfaces du composant fini
Fil d’acier galvanisé (105 g/m² – galvanisation de 15 µm d’épaisseur) R19 U R X X
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) R20 U X X X
Feuillard ou tôle d’acier prégalvanisé (137 g/m² – galvanisation de 19 µm R21 U X X X
d’épaisseur)
Fil d’acier galvanisé (60 g/m² – galvanisation de 8,5 µm d’épaisseur) avec un R22 U U R X
revêtement époxy sur toutes les surfaces du composant fini
Acier inoxydable austénoferritique R23 U X X X
(1) U : utilisation sans limite du matériau dans la classe d’exposition indiquée.
R : utilisation limitée; consulter le fabricant ou un spécialiste pour des conseils sur les conditions de calcul spécifiques.
X : matériau non recommandé pour une utilisation dans cette classe d’exposition.
(2) Les masses de revêtement indiquées sont des valeurs approchées pour une face.
4.3.1 ÉPAISSEUR DE JOINT ≤ 3 mm ments en béton, aux classes TLMA ou TLMB (épaisseur
de joint < 2 mm) pour les éléments en béton cellulaire
Les éléments de maçonnerie destinés à être utilisés et à la catégorie D3 pour les éléments en pierre natu-
dans un ouvrage exécuté à l’aide de mortier-colle en relle.
une épaisseur de joint de 1 à 3 mm appartiennent au
moins à la classe R1+ ou R2+ pour les éléments en En cas de joint d’une épaisseur inférieure ou égale à
terre cuite, aux classes de tolérance T2 ou T3 (épais- 3 mm, l’écart de planéité de la face de pose ne peut
seur de joint < 2 mm) pour les éléments silicocalcaires dépasser 1 % de la longueur de la diagonale de la face
(figure 38), à la classe de tolérance D4 pour les élé- de pose, avec un maximum individuel de 2 mm. L’écart
maximal de parallélisme des faces sera en outre de
2 mm.
Tableau 43 Exigences dimensionnelles pour les éléments de maçonnerie en fonction de l’épaisseur nominale du joint.
Élément de maçonnerie
Épaisseur nomi- Terre Béton cellu- Pierre
nale du joint TOUS Silicocalcaire Béton
cuite laire autoclavé naturelle
mince [mm]
Planéité des Parallélisme des
Classe de tolérance minimale
faces de pose faces de pose
2≤…≤3 ≤ 1 % ≤ 2 mm T2 (1) TLMA (1)
et ≤ 2 mm R1+, R2+ D4 D3 (2)
1≤…<2 ≤ 1 mm ≤ 1 mm T3 (2) TLMB (2)
…<1 Des éléments dont les faces de pose sont planes et parallèles et pour lesquels l’écart sur la hauteur est
minime (≤ 0,5 mm; blocs rectifiés, par exemple) sont requis.
(1) Pas d’exigence concernant la planéité et le parallélisme des faces de pose.
(2) La classe implique un écart de planéité et de parallélisme des faces de pose ≤ 1 mm.
joint et tolérances de fabrication et de pose est néces- ments de maçonnerie. Étant donné que la planéité
saire. influence l’épaisseur des joints, il est préférable de
vérifier avec le fabricant si les valeurs du tableau se
On détermine l’épaisseur de joint à maintenir de pré- confirment dans la pratique.
férence sur le chantier, en fonction des écarts dimen-
sionnels des éléments livrés (voir la figure 54, p. 74). Avant l’exécution, on peut mesurer les écarts dimen-
sionnels réels sur les éléments livrés, ce qui permet
Lorsqu’on souhaite fixer l’épaisseur de joint au préa- encore d’adapter l’épaisseur des joints.
lable, on doit faire une estimation des écarts dimen-
sionnels attendus. On pourrait théoriquement déter- La tolérance d’exécution utilisée dans le tableau est
miner l’épaisseur minimale des joints en additionnant réduite. À souligner qu’on ne peut décider de réduire
la dispersion des dimensions des briques et les tolé- cette tolérance sans un accord préalable de l’entre-
rances de pose (voir chapitre 6, p. 113). En pratique, prise, vu l’effet qui peut en résulter sur le délai d’exé-
toutefois, il est fort peu probable que toutes les valeurs cution et le coût des travaux.
extrêmes de ces tolérances se retrouvent à des
endroits identiques. Dans le cas de briques de terre cuite utilisées dans
une maçonnerie exécutée avec du mortier-colle en une
Pour obtenir une bonne approximation des variations épaisseur de joint de 3 à 6 mm, l’applicabilité des
à prévoir sur l’épaisseur des joints, on calcule la valeurs déclarées – tant les classes que la planéité de
somme quadratique des tolérances à l’aide de la for- la face de pose et le parallélisme des faces – fait partie
mule suivante : d’un accord entre le fabricant et le client. Pour les élé-
st = sqrt∑(si)² ments destinés à être maçonnés en appareillage sau-
où st équivaut à la tolérance totale et si aux tolérances vage, les mentions Tm et Rm suffisent. La mention
individuelles. Il est également possible, en cours ‘usage spécifique pour la maçonnerie en appareillage
d’exécution, d’adapter quelque peu l’alignement des sauvage’ est alors indiquée sur l’emballage. Avec un
joints, ce qui permettra de rattraper les écarts tel appareillage, les écarts sur la longueur des briques
extrêmes. auront moins d’impact sur l’aspect de la façade.
Le tableau 44 indique l’épaisseur nominale des joints Généralement, les joints entre des briques moulées à
et la dispersion des dimensions des éléments de la main sont plus épais qu’entre des briques étirées,
maçonnerie qui y est associée; celles-ci doivent per- lesquelles sont caractérisées par une face de pare-
mettre de réaliser un alignement suffisamment recti- ment plus rectiligne et plus régulière. En raison de leur
ligne, quel que soit l’appareillage. Le tableau tient processus de fabrication, certaines briques étirées
compte de la planéité des faces de pose. Les écarts de présentent toutefois une bavure de découpe pouvant
planéité éventuels de la face de pose se mesurent au atteindre 2 mm. Il est dès lors recommandé de prévoir
moyen d’une règle et de jauges d’épaisseur; ils sont une épaisseur de joint nominale de 6 mm ou plus pour
indépendants des écarts sur les dimensions des élé- ces briques.
Tableau 44 Écart dimensionnel maximal recommandé et tolérances sur l’épaisseur de joint des maçonneries de parement.
(3) C= 2
∆(h) A 2
+ B , avec ∆(h) la dispersion sur la hauteur.
+ 2
2 2
(4) D = ∆(h) + A + B
(5) L’alignement des joints d’assise ou des joints verticaux est adapté localement afin de pouvoir reprendre les valeurs extrêmes des
écarts.
2
(6) E= 2
∆(l) 2
+ B , avec ∆(l) la dispersion sur la longueur.
2
(7) F = ∆(l) + B.
4.4.1 GÉNÉRALITÉS
Fig. 40 Maçonnerie collée à joints minces. Appareillage 4.4.2 EN FONCTION DE L’ESTHÉTIQUE RECHERCHÉE
régulier. Bon alignement des joints verticaux.
Dans le cas des maçonneries de parement, l’esthé-
tique de l’ouvrage et l’épaisseur souhaitée des joints
constituent généralement le critère principal pour le
choix du type de mortier. Différents aspects sont pos-
sibles et nécessitent l’usage d’un mortier approprié
(voir le tableau 45, p. 64).
Cantillana
CSTC
FBB
Fig. 41 Maçonnerie collée à joints minces. Brique irrégulière Fig. 42 Aspect d’une maçonnerie de parement.
en appareillage sauvage.
CSTC
éventuellement être pigmenté (coloré dans la masse)
pour obtenir l’effet esthétique recherché. Pour de plus
Fig. 44 Maçonnerie traditionnelle en briques de terre cuite.
amples informations à ce sujet, on consultera la Note
d’information technique n° 208 du CSTC [C6].
FEBE/Roosens
rattrapage des éventuels écarts de dimensions des
éléments de maçonnerie. Un calepinage particulier
(contrôle des tolérances dimensionnelles) devra donc
être établi avant exécution (voir § 5.3.3, p. 72).
Fig. 45 Maçonnerie traditionnelle en blocs de béton.
CSTC
FBB
Fig. 46 Maçonnerie en briques de terre cuite collées à joints Fig. 47 Maçonnerie en éléments de pierre naturelle collés à
minces. joints minces.
Lorsque les joints verticaux sont laissés ouverts, Fig. 48 Exemple d’élément de forme spécifique permettant
l’usage d’un mortier de pose sombre peut atténuer de réaliser de façon traditionnelle une maçonnerie à joints
des différences d’aspect trop marquées. Les joints ver- minces.
ticaux vides paraissent en effet plus sombres par effet
d’ombrage. Certaines briques étant susceptibles de Dans certains cas, des ciments spéciaux peuvent être
présenter des bords légèrement incurvés en boutisse, nécessaires. Si la maçonnerie est vouée à être humidi-
il est conseillé de prévoir des joints verticaux d’au fiée régulièrement ou en permanence (mur de quai,
moins 2 à 3 mm d’épaisseur. par exemple), il est conseillé d’utiliser du ciment à
faible teneur en alcalis (LA). S’il s’agit d’une maçonne-
On gardera à l’esprit que des maçonneries dont les rie exposée aux sulfates, l’usage d’un ciment HSR
joints verticaux sont vides peuvent laisser transpa- (high sulphate resisting – à haute résistance aux sul-
raître l’isolation présente dans la coulisse du mur. fates) s’impose.
En principe, on peut confectionner un mortier appro- Dans les mortiers de maçonnerie, les chaux aériennes
prié avec chaque type de ciment. On utilise générale- (cf. § 2.2.2.2, p. 23) sont le plus souvent combinées à
ment du ciment normal, à savoir du CEM I, du CEM II ou du ciment (mortier bâtard). On fait généralement
du CEM III (voir § 2.2.2.1, p. 22). La température usage de chaux calcique 90 hydratée en poudre
ambiante et la durée d’utilisation souhaitée peuvent (EN 459-1 CL 90-S).
aboutir à une légère préférence pour un certain type
de ciment. Les mortiers bâtards à base de chaux hydratée offrent
des avantages en cas de travaux en période estivale,
Un mortier à base de CEM I fournit une résistance ini- car elle améliore en général l’ouvrabilité, l’onctuosité
tiale plus élevée et nécessite donc un traitement plus et la rétention d’eau du mortier. Elle ralentit son dur-
rapide. Il est donc aussi plus approprié au maçonnage cissement, ainsi que son séchage et sa prise, ce qui
par temps froid. permet d’accroître le temps d’ouvrabilité, mais rend le
mortier plus sensible au gel, surtout au jeune âge.
Avec un CEM III, le mortier peut être travaillé plus long- Cette sensibilité nécessite une attention particulière
temps par temps chaud, à condition que l’eau de et une protection adéquate (cure) pour la réalisation
gâchage ne s’évapore pas prématurément. Il sera de travaux extérieurs en hiver (de début novembre à
aussi mieux approprié en milieu agressif. fin mars) lorsqu’ils sont exposés au gel.
Tableau 46 Choix du ciment (1) en fonction de l’application et des conditions de mise en œuvre.
Types de ciments couram- Travaux de Température au gâchage (2)
ment utilisés en maçon maçon Application type
nerie (mortier de pose) nerie 0 à 10 °C 10 à 20 °C 20 à 30 °C
Ciment Portland rapide
CEM I 42,5 R HES (3) * Mortier en cas de risque de gel * – –
CEM I 52,5 R HES (3)
Ciment Portland Haute performance. Mortier de maçonne-
** *** ** –
CEM I 52,5 N rie, particulièrement en période hivernale
Ciment Portland composé
Usages multiples, dont mortier de maçon-
CEM II/B-M 32,5 N *** * *** **
nerie
CEM II/B-V 32,5 R
Ciment de haut fourneau Mortier en milieu agressif : milieu humide,
CEM III/A 42,5 N LA *** travaux souterrains et/ou en contact avec * *** ***
des eaux nocives (eau de mer, eaux usées)
(1) *** très approprié ** approprié * moins approprié – inapproprié
Il convient de respecter les prescriptions et recommandations du fabricant de ciment.
(2) Ne pas maçonner par temps trop chaud (> 30 °C) ou en cas de gel (< 0 °C).
(3) HES : high early strength (haute résistance initiale).
Par ailleurs, la résistance à la compression des mor- La granulométrie du sable est essentielle pour la
tiers bâtards diminue généralement à mesure que la qualité du mortier. Plus le sable utilisé est gros,
teneur en chaux hydratée augmente. Par rapport au moins il faut d’eau de gâchage et plus l’ouvrabilité du
mortier à base de ciment, l’adjonction de chaux hydra- mélange diminue (diminution de l’onctuosité). La
tée au mortier permet de réduire le module d’élasticité résistance mécanique du mortier s’en trouve accrue
et le retrait. Dès lors, l’usage de chaux hydratée et le retrait limité. Plus le sable est fin, plus il néces-
confère en général une déformabilité accrue à la site d’eau de gâchage et de liant, et plus le mortier
maçonnerie (comportement plus favorable en cas de est sujet au retrait. Les sables trop fins (voir ci-après
tassement ou de sollicitations hygrothermiques, par le critère sur le module de finesse) ne sont pas auto-
exemple). risés, notamment en raison d’une plus grande sensi-
bilité au gel.
Dans les mortiers de maçonnerie, les chaux à proprié-
tés hydrauliques (cf. § 2.2.2.2, p. 23) peuvent être Pour un usage dans les mortiers de maçonnerie, on
combinées au ciment (mortier bâtard) ou utilisées recourt à un sable dont la granulométrie est essentiel-
comme unique liant. lement comprise entre 0,063 et 2 mm. Pour les mor-
tiers de pose, le module de finesse FM devrait être
compris entre 1,1 et 2,8 (voir figure 49). Les sables
4.5.3 LE SABLE ‘moyens’ (MF) sont dès lors recommandés. Les teneurs
en fines (fraction < 0,063 mm) et en particules supé-
Le sable (cf. § 2.2.2.3, p. 23) doit être propre et ne peut rieures à 2 mm (fraction > 2 mm) doivent être mini-
renfermer aucune substance dont la nature, la compo- males. La teneur en fines devrait être limitée à 7 %,
sition ou la teneur serait incompatible avec l’usage soit une classe f7, ou plus stricte.
qui lui est destiné (grumeaux d’argile, impuretés orga-
niques, sels, etc.). La teneur en matières organiques
doit être inférieure à 0,5 %. Le sable peut être stocké 4.5.4 LES ADJUVANTS
en sacs, en silos ou en vrac, et doit être protégé de
tout encrassement. Dans tous les cas, il convient de respecter le dosage
prescrit par le fabricant et de disposer de garanties
suffisantes quant à l’usage des adjuvants (cf.
§ 2.2.2.4, p. 24), mais aussi d’indications claires sur
les éventuels effets secondaires : diminution de la
0 résistance du mortier, diminution de l’adhérence à
Refus (%) l’élément de maçonnerie, corrosivité vis-à-vis de
10
métaux incorporés (attaches, armatures, par
20 exemple). Nous attirons également l’attention sur le
30 fait que les adjuvants peuvent augmenter le risque
FM = 1,1 FM = 2,8
40 d’efflorescences.
50
Les entraîneurs d’air et les plastifiants (9) augmentent
60 l’étalement et/ou permettent une réduction de la
70 teneur en eau à consistance égale. Les rétenteurs
d’eau permettent de réduire la perte d’eau durant la
80
prise. Les accélérateurs (ou retardateurs) de prise
90 diminuent (ou augmentent) le temps de début de tran-
100 sition du mélange, pour passer de l’état plastique à
0,063 0,125 0,5 1 2 l’état rigide. Les accélérateurs de durcissement aug-
Ouverture du tamis (mm) mentent la vitesse de développement des résistances
Fig. 49 Exemple de courbes granulométriques (FM = module de finesse initiales du mortier.
de 1,1 et 2,8).
(9) Les (super)plastifiants sont aussi appelés (hauts) réducteurs d’eau. L’effet d’un superplastifiant est plus prononcé que
celui d’un plastifiant.
4.6 CHOIX DES MATÉRIAUX EN VUE DE de cuisson suffisante des briques (≥ 1050 °C) est
LIMITER LE RISQUE D’EFFLORESCENCES nécessaire pour limiter la teneur en sulfates de cal-
DANS LES MAÇONNERIES EN TERRE cium. Les alcalis des mortiers proviennent principale-
CUITE ment du ciment Portland. En utilisant un ciment Port-
land à faible teneur en alcalis (LA), un ciment au laitier
Le phénomène des efflorescences est décrit dans Les (CEM III) ou aux cendres volantes (CEM V, CEM II B-M
Dossiers du CSTC n° 2019/6.5 [S8], qui proposent éga- (S-V), CEM II B-V), il semble possible de réduire l’appa-
lement un certain nombre de mesures de prévention rition des efflorescences primaires. L’expérience
et de remédiation. Le choix adéquat des matériaux révèle également que l’usage des mortiers-colles est
constitue une des mesures importantes de prévention bénéfique, vraisemblablement en raison de leur prise
de certains types d’efflorescences; rappelons que les rapide et de la structure plus fermée. Le sable et l’eau
plus fréquentes sont les efflorescences primaires utilisés pour préparer le mortier ne peuvent être conta-
issues d’une interaction brique-mortier. minés (voir NBN EN 13139 et NBN EN 1008) [B84, B47]
et doivent contenir un minimum de sels alcalins.
Pour contrer quelque peu, mais non exclure le phéno-
mène d’exsudation des joints de mortier, on peut utili- Une proposition de procédure d’essai visant à aider
ser un ciment contenant moins de clinker, comme par les professionnels dans la prévention et la caractérisa-
exemple le ciment de haut fourneau, moins adapté tion du problème a été établie par le CSTC [D2]. Sans
cependant aux basses températures. Des précautions avoir le statut de norme, elle permet néanmoins d’éva-
sont à prendre durant l’exécution (voir encadré). luer le risque d’apparition d’efflorescences primaires
issues de l’interaction brique-mortier dans des condi-
Afin d’éviter les efflorescences primaires issues de la tions normales d’utilisation. Des précautions sont
brique, il faut une température de cuisson suffisam- également à prendre durant l’exécution (voir encadré).
ment élevée que pour dissocier les sulfates alcalins.
La température de cuisson des briques de parement Enfin, pour limiter l’apparition d’efflorescences secon-
produites actuellement en Belgique est de l’ordre de daires de sulfates de calcium, il semble que les mor-
1050 °C et serait normalement suffisante (10). Pour tiers faiblement adjuvantés soient à préférer aux mor-
s’en convaincre, il est indispensable de choisir des tiers riches en adjuvants.
briques non efflorescentes, au sens de la NBN
B 24-209 [B13], même si cette norme ne met en évi-
dence que la présence de sels très solubles, alors que
les sulfates de calcium moins solubles ont toute leur
Précaution durant la mise en œuvre
importance dans le processus de formation de ces
efflorescences (11).
La protection de la maçonnerie fraîche
Afin de contrarier les efflorescences primaires issues contre les pluies pendant et juste après les
de l’interaction brique-mortier, il est judicieux de choi- travaux reste nécessaire pour limiter les
sir des matériaux moins efflorescents, contenant phénomènes (voir § 5.5.6.2, p. 81).
moins d’alcalis et moins de sulfates. Une température
(10) La température de cuisson des blocs ‘snelbouw’ est, quant à elle, de l’ordre de 900 °C; ces éléments ne sont en outre
pas soumis à l’essai selon la NBN B 24-209 [B13] dans le cadre de la bénorisation. Il n’existe donc pas de critères de
choix par rapport au risque d’efflorescences primaires.
(11) Malgré ces précautions, il se peut que des briques sur palettes laissent déjà apparaître quelques sels sur chantier.
5.1 TRANSPORT, STOCKAGE ET MANUTEN- Lorsque le mortier est livré dans des cuves, ces der-
TION DES MATÉRIAUX nières doivent être propres et protégées du soleil et du
vent pour éviter un dessèchement prématuré. Le mor-
Le lieu de stockage des matériaux doit être libre de tier doit également être protégé de la pluie et des pol-
substances susceptibles de nuire aux matériaux mêmes luants extérieurs.
ou à la liaison entre les produits (brique et mortier, mor-
tier et armature de joint d’assise, acier et béton, etc.). Lorsque le mortier est livré en silo, ce dernier doit être
installé de manière stable sur un support horizontal
durci, en tenant compte de toutes les prescriptions de
5.1.1 ÉLÉMENTS DE MAÇONNERIE sécurité.
Fig. 50 Manipulation de grands éléments à l’aide d’une petite grue. Fig. 51 Pose traditionnelle.
décoratives). À noter que le rejointoiement en mon- en béton cellulaire. Le concept s’est élargi par la suite
tant peut engendrer une pellicule superficielle de mor- aux autres types d’éléments de maçonnerie. Il convient
tier plus sensible au gel. de souligner que la réduction de l’épaisseur du joint
influence les performances de la maçonnerie (cf. cha-
La pose traditionnelle des éléments de parement pitre 3, p. 33) et requiert des éléments aux tolérances
permet dans certains cas d’obtenir l’aspect d’une plus strictes (cf. § 4.3, p. 57).
maçonnerie à joints minces. Le rejointoyage n’est
dans ce cas habituellement pas envisagé (voir L’encollage à joints minces se distingue par les perfor-
§ 4.4.2, p. 62). mances et les caractéristiques atteintes, mais égale-
ment par les techniques de mise en œuvre qui y sont
associées. Le mortier est appliqué soit par trempage
5.3.2 ENCOLLAGE À JOINTS MINCES (0,5-3 mm) de la face de pose de l’élément dans un bain de mor-
tier liquide approprié (technique moins courante), soit
L’usage des joints de mortier minces s’est imposé à l’aide d’outils spécifiques comme la taloche crantée
durant les 20 dernières années du xxe siècle, d’abord (figure 52A), le bac à rouleau (figure 52B) ou le bac de
principalement pour les éléments en silicocalcaire et déversement (figures 52C et 52D).
A. Encollage de blocs porteurs en béton cellulaire B. Encollage de blocs ‘snelbouw’ à l’aide du bac
autoclavé à l’aide de la taloche crantée (peigne) à rouleau
Wienerberger
Xella
C. Encollage de blocs porteurs silicocalcaires à l’aide D. Encollage de blocs porteurs silicocalcaires à l’aide du
du bac de déversement bac de déversement – Maçonnerie à joints interrompus
(shell bedded masonry)
Xella
Xella
La combinaison ‘éléments de maçonnerie – mortier’ pompe (nettoyage soigneux en cas d’arrêt et systéma-
tout comme les outils et la technique de pose est en tiquement en fin de journée).
général recommandée par le fabricant des éléments (à
moins que l’aptitude à l’emploi ait été vérifiée en fonc- Les caractéristiques dimensionnelles (tolérances, pla-
tion des performances visées – voir § 3.1.2, p. 33). néité et parallélisme des faces) de l’élément de
Étant donné les spécificités des techniques, on se maçonnerie doivent être compatibles (§ 4.3.2, p. 59) :
basera sur les recommandations du fabricant. • avec l’épaisseur de joint prescrite, tant au niveau
des joints d’assise que des joints verticaux; plus le
Ce type d’évolution s’accompagne d’autres tendances joint est mince, plus les tolérances seront strictes
visant à mieux contrôler la quantité de mortier appli- • avec l’aspect esthétique souhaité (tolérances sur
qué (grâce au format spécifique des éléments, par l’alignement des joints verticaux; voir § 6.3, p. 115).
exemple) ou à préfabriquer des parois entières (voir
§ 5.3.4, p. 75). Les dimensions modulaires (panneresse de 188, bou-
tisse de 88 et joint de 12 mm, par exemple) ne sont pas
Notons que ces techniques ne sont pas uniquement d’application lorsque l’épaisseur du joint n’est pas tra-
dédiées à l’encollage des blocs porteurs, mais sont ditionnelle (3 à 6 mm). Il convient dès lors d’en tenir
applicables également aux éléments non porteurs, y compte dès le stade de la conception (position et
compris aux blocs de plâtre. dimensions des baies, par exemple). Au stade de l’exé-
cution, une vérification peut être réalisée en disposant
les éléments de la première assise sans mortier.
5.3.3 ENCOLLAGE DES MAÇONNERIES DE PAREMENT
À JOINTS MINCES (3-6 mm) Le mortier-colle est choisi en fonction des caractéris-
tiques de l’élément à encoller (§ 4.4, p. 62), mais doit
La technique de l’encollage des maçonneries de pare- également être compatible avec la technique de pose
ment à joints minces a connu une forte croissance en (absence de granulats grossiers risquant de bloquer la
Belgique dès les années 2000. La couche de mor- pompe et le pistolet, par exemple).
tier-colle est appliquée à l’aide d’un pistolet (combiné
à une pompe), d’une poche à douille ou éventuelle- Le choix de la technique de pose peut dépendre de la
ment d’une truelle, de façon à obtenir une épaisseur complexité de la façade et de ses détails. Ainsi, en
d’environ 3 à 6 mm (figure 53). général, l’usage de la pompe et du pistolet se justifie
davantage pour les longues assises dépourvues de
Ce type de maçonnerie fait usage de mortiers spécifi- détails complexes (baies, par exemple). On tiendra
quement formulés pour être mis en œuvre en de telles toutefois compte du fait que la pompe et le pistolet
épaisseurs, afin d’obtenir une adhérence améliorée risquent de dysfonctionner par temps chaud. Le choix
et, en général, d’atteindre rapidement les caractéris- de la technique de pose dépendra dans tous les cas
tiques mécaniques escomptées (voir § 4.4.2, p. 62). des recommandations du fabricant.
L’applicabilité de la technique dépend notamment
des tolérances de fabrication des briques ou blocs de Lorsque le donneur d’ordre prescrit des joints verti-
maçonnerie (voir § 4.3.2, p. 59). Il est en effet irréaliste caux ouverts, il faut considérer qu’une plus grande
d’exiger un joint régulier et très mince si le donneur quantité d’eau migrera dans la coulisse. Pour éviter
d’ordre choisit une brique pour son aspect très irrégu- les infiltrations dans la paroi intérieure, on veillera aux
lier (forme et arêtes). points suivants :
• l’étanchéité à l’air de cette paroi doit être assurée,
Un ensemble de points spécifiques sont à considérer en particulier aux raccords avec les menuiseries
lorsque la technique est envisagée. • le remplissage complet de la coulisse sans lame
d’air est à proscrire
L’encollage à joints minces des éléments de parement • la largeur nominale des joints (au droit de la section
est du ressort d’entreprises formées et qualifiées pour la plus étroite) sera celle prescrite (entre 3 et 6 mm).
ces travaux. Des formations adéquates sont en géné- Pour des largeurs plus grandes, des mesures
ral dispensées par les fabricants. La technique requiert constructives particulières à étudier au cas par cas
une organisation spécifique des travaux : échafau- sont recommandées en présence de matériaux
dages de largeur suffisante pour poser la pompe, per- d’isolation sensibles à l’humidité ou aux UV et de
sonnel en suffisance pour assurer la pose dans les façades fortement exposées aux pluies battantes
limites du temps ouvert du mortier-colle, gestion de la ou situées en bord de mer (300 m de la mer) : com-
CSTC
CSTC
CSTC
partimentage de la coulisse, écran d’étanchéité à la Avec les formats modulaires standard, la longueur de
pluie (noir) sur l’isolant, par exemple. Lorsque la la face panneresse d’une brique correspond à la
couche d’isolation sous-jacente est visible à travers somme de deux fois la boutisse et d’un joint d’environ
le joint ouvert, un écran noir supplémentaire d’étan- 12 mm d’épaisseur. Dans le cas d’une maçonnerie col-
chéité à la pluie ou un matériau d’isolation déjà lée à joints minces, cette relation n’est plus la même.
doté d’un revêtement noir est recommandé pour Il est par conséquent nécessaire de découper une par-
des raisons esthétiques. tie des briques si l’on souhaite réaliser un appareil-
lage en demi-briques. Certains fabricants proposent
Les cordons de mortier-colle (en général deux cordons ainsi des formats de briques adaptés à une mise en
parallèles) sont appliqués de telle manière qu’une fois œuvre à joints minces. Il est important également
l’élément posé, le mortier-colle : d’adapter l’épaisseur des joints, de manière à pouvoir
• soit en retrait d’environ 1 cm par rapport au plan de compenser les différents écarts dimensionnels des
façade briques. Ainsi, on constate parfois que l’on a main-
• couvre les éventuelles perforations de l’élément de tenu l’épaisseur des joints verticaux en y insérant des
maçonnerie afin d’éviter les dégâts de gel en cas de plaquettes en plastique. Or, en procédant de la sorte,
stagnation d’eau dans les perforations. l’écart sur la longueur des briques aura inévitablement
des conséquences sur l’alignement des joints
Il faut respecter les temps de mélange, de maturation, verticaux.
la durée de vie du mélange et le temps ouvert du mor-
tier-colle (voir fiches techniques du fabricant de mor- Pour tenir compte des écarts dimensionnels de l’élé-
tier et § 2.2.1.1, p. 21). En général, le temps ouvert, qui ment et déterminer les dimensions modulaires, on
ne dépasse habituellement pas quelques minutes, mesure la longueur et la hauteur cumulées de dix élé-
doit encore être réduit par temps chaud, ce qui néces- ments de maçonnerie prélevés au hasard dans diffé-
site une grande rapidité d’exécution (main-d’œuvre en rents lots (voir la figure 54). Les dimensions de l’assise
suffisance, par exemple). sont calculées en divisant la valeur obtenue par le
nombre d’éléments et en y ajoutant l’épaisseur de
Les coulures de mortier-colle sur le parement doivent joint choisie. Pour une meilleure précision de calcul, il
être évitées, car elles sont difficiles à nettoyer et est conseillé de répéter l’exercice plusieurs fois.
nuisent à l’aspect de l’ouvrage. L’assise ainsi déterminée pourra servir d’unité de
mesure pour contrôler l’alignement de la maçonnerie.
Les accessoires (cf. § 2.3, p. 25) doivent être compa-
tibles avec l’épaisseur réduite du joint (la partie des Il est en outre recommandé de confectionner un muret
attaches ancrée dans le mortier doit être suffisamment d’essai, afin de vérifier si le type d’éléments de maçon-
mince, par exemple). nerie, l’épaisseur des joints et l’appareillage sont
compatibles avec l’aspect souhaité. Cette maquette
Lorsqu’on utilise des éléments aux tolérances moins représentera l’aspect moyen de la maçonnerie, mais
strictes (briques R1, par exemple) : elle sera généralement trop réduite pour donner une
• les appareillages réguliers (en demi-briques notam- idée des variations d’épaisseur dans les joints. Pour
ment) sont déconseillés si les joints sont ouverts, ce faire, il conviendrait de se reporter à une maçonne-
car leur largeur dépassera 6 mm, ce qui est défavo- rie de référence dans laquelle les mêmes choix
rable à l’étanchéité à la pluie (voir plus haut) auraient été opérés. Toutefois, même dans ce cas, la
• un appareillage sauvage (joints verticaux non ali- dispersion des dimensions des éléments pourrait
gnés) est à conseiller, en vue d’éviter les défauts encore varier selon les livraisons.
d’alignement des joints verticaux.
CSTC
CSTC
CSTC
5.3.4 POSE DE MAÇONNERIES PRÉFABRIQUÉES qu’en cas de rendement élevé. Une bonne préparation
et une coordination efficace sont indispensables. Un
La pose de maçonneries préfabriquées (§ 2.5, p. 30, et ensemble de points spécifiques sont à considérer
figure 55) a peu à voir avec les techniques de maçon- lorsque la technique est envisagée (voir tableau 47,
nage et requiert un profil de métier spécifique. Envisa- p. 76).
ger la pose de maçonneries préfabriquées a des impli-
cations notamment en termes de planning et de coût. Les maçonneries préfabriquées sont livrées sur le
On considère la technique pertinente à partir de sur- chantier au fur et à mesure de la progression des tra-
faces totales supérieures à 500-1000 m². Le coût n’est vaux et doivent être entreposées sur une surface
comparable à celui d’une maçonnerie érigée sur place plane d’une portance suffisante. Leur mise en œuvre
s’effectue sur la base des prescriptions des STS 22,
de l’Eurocode 6 et de ses annexes nationales, mais
Manipulation d’une maçonnerie préfabriquée en blocs
également en respectant les directives spécifiques du
silicocalcaires à l’aide d’une grue fabricant.
Xella/Silka
Fig. 55 Pose de maçonneries préfabriquées. Fig. 56 Murs préfabriqués maintenus au moyen d’étais ‘tirant-poussant’
réglables.
Descriptif
1. La pose de maçonneries préfabriquées est du ressort d’entreprises formées et qualifiées pour ces travaux (*).
2. Le coût n’est comparable à celui d’une maçonnerie érigée sur place qu’en cas de rendement élevé.
3. Une bonne préparation et une coordination efficace sont indispensables.
4. La conception et l’exécution doivent être conformes aux réglementations, à l’Eurocode 6 et aux directives du fabri-
cant.
5. Il est recommandé de faire usage de systèmes disposant d’une déclaration d’aptitude à l’usage (agrément technique,
par exemple) (§ 2.5, p. 30).
6. Les parois livrées en général sur chevalet doivent être entreposées sur une surface plane et de portance suffisante.
7. La manipulation de parois de plusieurs m² sur chantier nécessite une grue de capacité portante adéquate.
8. Un marquage de la position doit être indiqué sur la dalle de béton.
9. Chaque paroi est posée sur des cales d’appui insérées dans une couche de mortier sans retrait (cales plus défor-
mables que le mortier).
10. Les murs sont maintenus au moyen d’étais ‘tirant-poussant’ réglables (correction de la perpendicularité).
11. Une fois les étais en place et le mur positionné, les dispositifs de levage peuvent être retirés.
12. Les joints verticaux entre murs sont remplis au moyen d’un mortier adéquat.
13. Les étais ne sont enlevés qu’après durcissement des mortiers et/ou pose de la dalle de plancher supérieure, et
lorsque la stabilité du mur est assurée.
(*) Des formations adéquates sont en général dispensées par les fabricants.
Les joints verticaux entre les murs préfabriqués de gâchage sur le chantier et la procédure à appliquer,
doivent être remplis au moyen du mortier prescrit par y compris par temps froid, doivent répondre aux ins-
le fabricant (mis en œuvre à l’aide d’une machine à tructions du fabricant de mortier. Les mortiers prêts à
projeter, par exemple). Ces joints comportent parfois l’emploi doivent être mis en œuvre avant l’expiration
des élingues métalliques auxquelles il est possible de de la durée d’utilisation préconisée par le fabricant.
fixer des barres d’armature afin de les renforcer. Les
étais ne peuvent être retirés que lorsque la stabilité Le mortier une fois préparé doit être stocké dans des
des murs est assurée, c’est-à-dire lorsque le mortier cuves propres et protégées du soleil, du vent (pour
situé sous la paroi et dans les joints aura suffisam- éviter le dessèchement), de la pluie et de toute source
ment durci. Les parois qui ne sont pas reliées à des de contamination. Il est interdit d’ajouter de l’eau au
parois transversales doivent conserver leurs étais mélange après avoir préparé le mortier.
jusqu’à ce que la dalle de plancher supérieure ou le
complexe toiture puisse assurer leur stabilité.
5.4.1.1 Mortier de montage (G et L)
5.4 PRÉPARATION DES MORTIERS La pose traditionnelle est brièvement décrite au § 5.3.1
(p. 70). Le mortier doit être onctueux et le rester pen-
5.4.1 MORTIERS INDUSTRIELS dant une durée de mise en œuvre déterminée, sans
qu’il y ait de perte d’humidité. La truelle doit pouvoir
Les critères de choix des matériaux sont décrits au être enfoncée facilement dans le mortier, qui doit pré-
chapitre 4 (p. 55). Les instructions du fabricant de mor- senter une bonne cohésion. L’élément de maçonnerie
tier (type G, L ou T, voir § 2.2.1, p. 20) doivent être sui- doit pouvoir être mis à niveau sans difficulté. Dès que
vies, y compris en ce qui concerne la durée de gâchage le mortier n’est plus travaillé, il doit être indéformable.
et le type de malaxeur. Étalé sur une surface verticale (joints verticaux), il doit
coller à la brique. Une fois appliqué, il doit durcir suffi-
Le mortier doit être gâché de manière à garantir la samment pour pouvoir supporter le poids des couches
répartition uniforme des constituants. L’équipement suivantes.
Note : un essai indicatif permettant de tester l’adhé- général à 3 minutes minimum pour des mortiers de
rence du mortier consiste à retirer une brique du mor- ciment et à 5 minutes minimum pour des mortiers
tier frais et à vérifier qu’une partie du mortier reste bâtards. En cas de mortiers à prise retardée, la durée
collée à la brique. de gâchage ne peut pas dépasser les 15 minutes.
Lorsque des agents entraîneurs d’air sont utilisés, un
gâchage prolongé peut conduire à une production
5.4.1.2 Mortier-colle (T) d’air excessive et par conséquent à une diminution de
l’adhérence et de la durabilité. Le gâchage peut être
Les techniques d’encollage sont décrites aux § 5.3.2, effectué à l’aide des appareils suivants :
(p. 71) pour les joints de 0,5 à 3 mm, et au § 5.3.3 • dans une cuve dotée d’un bras mélangeur (plus
(p. 72) pour les joints de 3 à 6 mm. Les instructions du courante pour les mortiers-colles)
fabricant du mortier-colle doivent toujours être suivies • dans une bétonnière ordinaire
en fonction de l’élément de maçonnerie et de la • dans un malaxeur automatisé permettant une
méthode d’application utilisée. mesure de l’humidité
• dans un malaxeur mouilleur à hélice automatisé
(pour les silos).
5.4.2 MORTIERS DOSÉS SUR CHANTIER
En général, on peut admettre qu’un mortier de ciment
Le mortier préparé sur chantier doit être dosé selon la présente une bonne durabilité lorsque son fac-
formulation spécifiée pour obtenir les caractéristiques teur E/Ceff se situe entre 0,3 et 0,7 (le facteur E/Ceff se
requises (voir § 2.2.2, p. 22, et § 4.5, p. 65). Lorsque la définit comme le rapport eau/ciment au moment où la
formulation n’est pas indiquée dans le dossier de brique n’absorbe plus l’eau du mortier après la mise
conception, la spécification détaillée des consti- en œuvre) [E1].
tuants, leurs proportions et la méthode de gâchage
doivent être choisies sur la base d’essais ou de réfé-
rences reconnues. Si aucune information spécifique 5.4.3 LIANTS-COLLES À BASE DE PLÂTRE
n’est disponible, on peut se baser sur le § 2.2.2.5
(p. 24). La colle est préparée in situ selon les instructions du
fabricant, en saupoudrant le mélange sec – plâtre,
Lorsque des essais s’avèrent nécessaires, ils doivent retardateur de prise, adjuvants – dans de l’eau claire,
être réalisés en conformité avec les spécifications du en mélangeant jusqu’à l’obtention d’une masse homo-
projet. Au cas où les essais ne donnent pas le résultat gène et en laissant reposer le mélange quelques
souhaité, les proportions du mélange doivent être minutes. La consistance doit être telle que la colle
adaptées. Si les proportions sont spécifiées dans les reflue des joints lors de son application.
prescriptions du projet, l’adaptation doit s’opérer en
accord avec l’auteur de projet. Lorsque les caractéris-
tiques du mortier sont testées, la préparation et les 5.5 POSE
essais doivent se dérouler selon la norme NBN
EN 1015-11 [B53]. L’étalement mesuré selon la norme 5.5.1 PRÉLÈVEMENT DES ÉLÉMENTS POUR LA
NBN EN 1015-3 [B48] est de 175 mm ± 10 mm si aucune MAÇONNERIE DÉCORATIVE
valeur spécifique n’a été prescrite.
Le prélèvement des éléments à maçonner revêt une
Les différents constituants doivent être dosés en poids grande importance en cas de maçonnerie décorative,
ou en volume avec des instruments de dosage et de pour laquelle un mélange adéquat est nécessaire (voir
mesure propres et adéquats, en tenant compte de la l’encadré en page 78).
teneur en humidité du sable utilisé.
On utilisera des éléments de maçonnerie d’une seule production pour tout le projet ou du moins pour
chaque partie de construction n’entrant pas en contact avec une autre. On mélangera toujours les
éléments de maçonnerie de plusieurs palettes (figure 57). Le mélange se fait sur des éléments
provenant d’au moins 5 paquets différents. Les éléments sont pris par paquet de haut en bas et en
diagonale au sein d’un même paquet; on fera en sorte d’entamer un nouveau paquet après avoir
utilisé les éléments d’un paquet précédent.
Fig. 57 Exemple de prise d’éléments de maçonnerie au sein de palettes en vue d’obtenir un bon mélange.
On doit entreposer le plus d’éléments de maçonnerie possible afin d’obtenir le mélange le plus
adéquat. Si on ne peut entreposer tous les éléments de maçonnerie sur le chantier, on fera en sorte
que la livraison suivante ait lieu à temps pour ne pas avoir de transitions brusques et pour pouvoir
mélanger les éléments de plusieurs livraisons.
conditions suivantes :
hu
• les joints verticaux de deux assises successives
sont décalés les uns par rapport aux autres
(figure 58); le recouvrement est d’au moins 0,4 hu
avec un minimum de 4 cm lorsque la hauteur hu de (1)
l’élément est inférieure ou égale à 250 mm et d’au
moins 0,2 hu avec un minimum de 10 cm lorsque hu Lorsque hu ≤ 250 mm, recouvrement (1) ≥ 0,4 hu ou
est supérieure à 250 mm. Si, pour l’une ou l’autre 4 cm au minimum
raison (esthétique), il n’est pas satisfait à cette Lorsque hu > 250 mm, recouvrement (1) ≥ 0,2 hu ou
condition, il faut veiller de manière adéquate à la 10 cm au minimum
stabilité de l’ensemble (armatures, etc.)
• on ne peut mettre en œuvre de fragments d’élé- Fig. 58 Recouvrement des éléments de maçonnerie.
ments dont la hauteur est supérieure à la largeur ou
à la longueur; cette règle vaut en particulier pour
les angles, les baies, etc. ment les spécificités de pose dans la déclaration
• aux croisements et aux jonctions, il faut que l’appa- d’aptitude à l’usage des systèmes couverts par un
reillage assure une bonne liaison. agrément technique (ATG ou équivalent).
Nous renvoyons aux STS 22 [S2] pour le descriptif des La technique de pose (cf. § 5.3, p. 70) doit être celle
différents appareillages. prescrite par le concepteur ou en tout cas être choisie
en concertation avec ce dernier, étant donné qu’elle
influence les performances de la maçonnerie.
5.5.3 EXÉCUTION
L’élément de maçonnerie doit être dépoussiéré. Dans
On se référera aux normes d’exécution, à savoir la certains cas, il est recommandé de préhumidifier les
NBN EN 1996-2 et son annexe nationale, ainsi qu’à la éléments (voir les instructions du fabricant à ce sujet);
NBN EN 15318 [B72, B73, B98]. On consultera égale- cette préhumidification concerne principalement les
briques de façade en terre cuite et les blocs en béton ment, en évitant toute chute de mortier dans la cou-
de granulats légers, en particulier lorsque la tempéra- lisse.
ture dépasse 25 °C.
En cas de climat extrême, on se référera au § 5.5.7
Sauf indication contraire du fabricant (béton cellu- ‘Maçonnage par temps chaud’ et au § 5.5.8 ‘Maçon-
laire, par exemple), le débitage des éléments est nage par temps froid’ (p. 83).
généralement réalisé avec de l’eau en suffisance, afin
de faciliter le travail et d’éviter la production de pous- Sauf indication contraire (maçonnerie à rejointoyer,
sières. On veillera à utiliser de l’eau propre et à ne pas maçonnerie de parement collée – voir § 5.3.3, p. 72), il
disposer les éléments dans le bac de découpe rempli est recommandé que les joints ne soient pas en retrait
d’eau chargée en poussière, sous peine d’affecter leur de plus de 5 mm dans les murs d’une épaisseur de
aspect, voire leurs performances. 200 mm ou moins. Dans le cas d’éléments de maçon-
nerie du groupe 2 ou 3 (éléments perforés), les joints
Le mortier est appliqué sur la face de pose en quantité de mortier ne peuvent être en retrait sur plus de 1/3 de
suffisante pour obtenir l’épaisseur finale souhaitée. l’épaisseur de la paroi externe de l’élément (voir
Les éléments sont posés dans le mortier et mis au Annexe B, p. 121), sauf indication contraire. Cela exclut
niveau souhaité. L’épaisseur finale du joint de mortier le jointoiement a posteriori de certains types de blocs
est déterminée en fonction de la hauteur de la brique, comme les ‘snelbouw’.
de ses tolérances, de la hauteur totale du mur et du
type de mortier. Lorsque la maçonnerie est jointoyée en cours d’exécu-
tion (‘en montant’), il convient de bien serrer le mortier
En général, tous les joints horizontaux sont remplis de avant qu’il ne perde sa plasticité. Si le rejointoiement
mortier. Par contre, les joints verticaux ne sont pas est prévu a posteriori (§ 5.10, p. 108), les joints seront
toujours remplis, et ce pour différentes raisons (élé- grattés conformément au § 5.5.4.
ments de maçonnerie avec boutisses à rainure et lan-
guette, rendement, aspect esthétique, etc.). Lorsque La hauteur de construction journalière doit être adaptée
les joints verticaux ne sont pas remplis, on devra à la durée de prise du mortier et au poids des éléments
s’attendre à une éventuelle réduction des perfor- de maçonnerie. 1,2 m est la hauteur de pose journalière
mances de la maçonnerie due à : habituelle, excepté pour les grands éléments (hauteur
• une pénétration d’eau de pluie dans des éléments d’étage) et les éléments minces (10 assises).
de maçonnerie extérieure (cf. § 5.3.3, p. 72)
• une détérioration de l’isolation thermique (voir
§ 3.6, p. 48, et § 5.7.1, p. 95) 5.5.4 GRATTAGE DES JOINTS EN VUE D’UN JOINTOIE-
• une baisse de l’isolation acoustique (voir § 3.5, MENT A POSTERIORI
p. 46)
• une baisse de la résistance au feu (voir § 3.2, p. 40) Lorsqu’un rejointoiement doit être effectué, il convient
• un manque de stabilité pour la maçonnerie sous de gratter les joints de mortier non durcis en fin de
charge horizontale (§ 3.1.2.2, p. 35, et § 3.1.2.3, journée et en tout cas avant le durcissement complet
p. 36). du mortier. Le grattage s’effectue jusqu’à une profon-
deur d’au moins 10 mm et de maximum 15 % de
Le mortier doit être mis en œuvre avant que la prise l’épaisseur du mur, limitée à 15 mm et mesurée à par-
commence. Pour ce faire, il convient de tenir compte tir du rebord de la face de pose. Pour la maçonnerie
de la durée de mise en œuvre préconisée par le fabri- portante, il n’est pas autorisé de gratter les joints,
cant du mortier ou par le fournisseur du retardateur ou sans vérification, sur une profondeur de plus de 30 %
de l’accélérateur de prise. Si aucune autre information de la valeur absolue de l’épaisseur cumulée de l’élé-
n’est disponible et que la température est inférieure à ment de maçonnerie (voir Annexe B, p. 121), soit en
20 °C, on considère que le mortier doit être mis en général une profondeur de 15 à 25 mm.
œuvre en moins de 2 h. En cas de températures supé-
rieures à 20 °C, il faut s’attendre à une durée de mise Pour les éléments de maçonnerie du groupe 2 ou 3
en œuvre plus courte. En tout cas, après avoir préparé (éléments perforés), il n’est pas autorisé de gratter les
le mortier, il est interdit d’ajouter de l’eau au mélange. joints sur plus de 1/3 de l’épaisseur de la paroi externe,
sauf indication contraire.
Une fois la brique mise au niveau souhaité, le reflux de
mortier excédentaire doit être éliminé immédiate- Ces restrictions visent à préserver la stabilité du mur.
Isolava
çage’ peut s’avérer particulièrement utile pour obtenir
une surface suffisamment lisse sur des parois compor-
tant des ouvertures colmatées ultérieurement (pas- Fig. 59 Paroi intérieure non portante constituée de blocs de
sage de câbles électriques ou de conduites sanitaires, plâtre.
par exemple). Ces travaux doivent être réalisés sur une
surface sèche et exempte de poussière. Pour faciliter
le surfaçage, il est préférable que le rebouchage des
ouvertures soit effectué légèrement en retrait de la condition sine qua non pour atteindre la classe de
surface des blocs. tolérance exigée sur le parachèvement (surtout pour
les carreaux de grand format). L’aspect et l’homogé-
Distinction doit être faite entre les tolérances d’exécu- néité de la surface jouent dans ce cas un rôle moins
tion sur la paroi et le niveau de finition souhaité pour important.
le revêtement ultérieur. L’importance de la finition de
surface de la paroi dépend de la nature du revêtement Ces derniers sont à prendre en considération si on
envisagé. désire parachever la paroi au moyen d’une peinture
satinée ou brillante. Dans ce cas, il est conseillé
S’il est prévu de munir la paroi d’un revêtement car- d’appliquer une couche de surfaçage. La mise en pein-
relé, le respect des tolérances d’exécution est une ture des parois doit être réalisée selon les prescrip-
tions de la Note d’information technique n° 249 [C13], Tableau 48 Nombre minimal d’étançons pour des maçonne-
compte tenu du niveau d’exécution prévu des travaux ries préfabriquées jusqu’à 3 m de haut.
de peinture. Préalablement aux travaux de peinture, Longueur du mur Nombre minimal d’étançons
un prétraitement est exigé en fonction du niveau
≤2m 1
d’exécution souhaité.
≤5m 2
par 2 m supplémentaire + 1
5.5.6 MESURES À PRENDRE PENDANT L’EXÉCUTION
Les murs indépendants doivent être étayés de manière La maçonnerie doit être protégée contre l’humidité
appropriée, compte tenu de l’épaisseur du mur, du ascensionnelle pour éviter les dégâts qui en découle-
type de mortier et d’éléments de maçonnerie, de la raient. Cette recommandation s’applique également
présence éventuelle de murs de refend, de l’exposi- aux maçonneries de parement en raison de la pré-
tion au vent ainsi que de la saison et de la durée de la sence possible de sels dans le sol.
construction temporaire. La vérification de l’étaiement
nécessaire doit être réalisée conformément aux Euro- En cas de pluie, les mesures nécessaires seront prises
codes 1 et 6 (NBN EN 1991-1-4, 1991-1-6 et 1996-1-1) pour protéger les éléments de maçonnerie, le mortier
[B65, B67, B68]. Les efforts de vent à considérer pour et la maçonnerie fraîche contre l’humidification pen-
cette vérification peuvent se déterminer selon deux dant et immédiatement après l’exécution, afin de limi-
approches : ter le risque d’efflorescences et d’exsudations (voir la
• soit on visera à garantir la stabilité du mur, auquel figure 61, le § 4.6, p. 67, et Les Dossiers du CSTC
cas la vérification se basera sur les vitesses de vent n° 2019/6.5) [S8].
de référence en Belgique – entre 23 et 26 m/s (voir
§ 3.1.5, p. 39) –, réduites le cas échéant pour prendre
en compte la durée de la phase de construction [Z1]
• soit on visera la sécurité sur le chantier, en dimen-
sionnant l’étaiement pour une vitesse de vent infé-
rieure aux valeurs de référence, tout en s’assurant
que les zones dangereuses du chantier soient éva-
cuées si des vitesses supérieures à la valeur consi-
dérée sont attendues. À titre indicatif, l’association
américaine pour la maçonnerie en béton, NCMA,
recommande une vitesse de vent de 10 m/s à partir
de laquelle le chantier est évacué [N1].
Mesures complémentaires pour la maçonnerie • les travaux ne peuvent être réalisés avec des maté-
décorative riaux gelés ou se poursuivre sur une maçonnerie
gelée
Des précautions supplémentaires seront prises afin • un mur fraîchement maçonné doit être protégé de
d’éviter toute contamination due à des coulées ou des l’humidité sur toute sa hauteur (bâchage).
résidus de mortier ou à toute autre souillure résultant
de la pose d’enduit, de travaux de sciage, etc. Lors- En outre, si la maçonnerie fraîche est exposée à des
qu’un rejointoiement doit être effectué, les joints températures négatives entre 0 °C et -5 °C pendant le
seront grattés (voir § 5.5.4, p. 79). durcissement du mortier (± 24 h) :
• il est conseillé de travailler avec de l’eau chauffée
(à 20 °C, par exemple) et avec du ciment d’une caté-
Mesures complémentaires pour la maçonnerie à gorie de résistance à la compression supérieure
parachever comme le ciment Portland CEM I, qui a une résis-
tance initiale supérieure, mais demande une mise
Pour permettre la bonne exécution du parachèvement en œuvre plus rapide; l’usage de ciment de haut
ultérieur, les bavures de mortier doivent être évitées fourneau est moins approprié par temps froid
(exécution de l’enduit, pose de l’isolation, etc.). • l’utilisation d’adjuvants antigel est autorisée pour
autant qu’ils ne nuisent pas à la résistance finale ni
à l’adhérence, et qu’ils n’augmentent pas le risque
5.5.7 MAÇONNAGE PAR TEMPS CHAUD d’efflorescences (se conformer aux directives du
fabricant de mortier ou du fournisseur d’adjuvants)
Par temps sec et chaud, il peut s’avérer nécessaire • le mur fraîchement maçonné sera protégé du gel et
d’humidifier la maçonnerie à plusieurs reprises (sans de l’humidité sur toute sa hauteur au moyen d’un
la salir) jusqu’à ce que le degré d’hydratation soit suf- isolant et d’une bâche
fisamment élevé (et que le mortier ne puisse plus • les parties de la maçonnerie endommagées par le
subir de déformation plastique). Cette humidification gel (ou tout autre phénomène) doivent être rem
est toutefois peu utile pour des mortiers à haute teneur placées.
en chaux et peut en outre accroître le risque d’efflores-
cences et d’exsudations. Il est recommandé de ne pas maçonner lorsque des
températures inférieures à -5 °C sont à craindre. L’eau
du mortier frais risquerait en effet de geler et l’aug-
5.5.8 MAÇONNAGE PAR TEMPS FROID mentation de volume qui en résulterait serait suscep-
tible de perturber la structure du mortier. Le gel peut
Il est fortement déconseillé de maçonner par des tem- en outre interrompre ou empêcher la réaction entre le
pératures inférieures à 5 °C, y compris durant la ciment et l’eau, ce qui obligerait à démolir la maçon-
période de durcissement (± 24 heures). En effet, la nerie ultérieurement.
réaction chimique entre l’eau et le ciment demande
une certaine chaleur initiale. La durée de prise et la Remarque : les éléments de maçonnerie et/ou le
vitesse de durcissement sont fonction de la tempéra- mortier non résistants au gel devront également être
ture et, en cas de températures basses, ces phéno- protégés de l’humidité lors de travaux en période de
mènes sont plus lents. gel.
✓ ✘
côté convexe
côté concave
R1
côté convexe
côté concave
R2
5.5.11 POSE DES ACCESSOIRES seconde ne la recouvre. Cette disposition n’est toute-
fois pas nécessaire si l’armature est munie d’écarteurs
Pour permettre le développement de l’adhérence lors- (figure 66).
qu’une armature se situe dans le mortier pour joints
d’assise, l’épaisseur d’enrobage du mortier autour de Si nécessaire, le scellement des attaches dans le mor-
l’armature doit être au moins égale à 15 mm du côté du tier (figure 67) s’effectuera également en deux passes.
parement (voir figure 65). De plus, dans le cas des La longueur d’ancrage minimale communiquée par le
mortiers d’usage courant et des mortiers allégés, fabricant (au moins 30 mm) sera respectée (cf. charge
l’enrobage de l’armature doit être tel que l’épaisseur admissible). Les attaches devront en outre être
du joint soit supérieure d’au moins 5 mm au diamètre conçues et mises en œuvre de façon à ce qu’il y ait au
de l’armature. Pour ce faire, l’armature sera placée moins 20 mm de mortier au-delà de l’attache pour
dans une première passe de mortier avant qu’une l’empêcher de traverser le mur sous l’effet des efforts
de compression (voir figure 87, p. 97).
Wienerberger
Fig. 67 Scellement d’une attache dans le mortier-colle. Fig. 68 Fixation mécanique d’une attache.
CSTC
le mortier frais soit refoulé par le poids de la poutre en
béton ou en acier, il est conseillé de prévoir, dans la
couche de mortier, un profilé (en néoprène, par Fig. 69 Poutrelle préfabriquée posée sur une couche de
exemple) ou une barre dont le module d’élasticité sera mortier et sur une poutre de répartition (asselet).
de préférence inférieur à celui du mortier, afin de
répartir la charge du poids propre le plus uniformé- Le concepteur se référera aux STS 22 pour la vérifica-
ment possible sur le mur. tion de la stabilité et l’établissement de ses prescrip-
tions [S2].
Si la poutrelle se trouve d’aplomb sur le mur et que la
largeur d’appui nécessaire ne peut être réalisée par la La charge centrée se répartit sur les éléments de
largeur de la poutrelle et du mur, une poutre de répar- maçonnerie de groupe 1 ou d’autres matériaux mas-
tition doit être utilisée pour obtenir la surface d’appui sifs (poutre de répartition en béton si la maçonnerie
requise. Cette poutre de répartition peut être insérée est constituée d’éléments des groupes 2 ou 3, par
en dessous de la poutrelle ou encastrée dans le mur exemple; voir Annexe B, p. 121) sur une longueur mini-
(voir figure 70). male déterminée. Cette dernière est égale à la lon-
poutre
poutre
mortier
profilé
d’appui
asselet
(poutre de répartition)
Fig. 70 Appui des poutrelles sur la maçonnerie.
Les assises indépendantes d’éléments de maçonnerie Les ouvertures supérieures à 100 cm doivent être ren-
sur chant ne peuvent être envisagées que pour soute- forcées au moyen d’un linteau tel qu’un profilé galva-
nir une charge limitée (figure 75). Elles ne peuvent nisé en T ou en M.
donc être appliquées que sur de petites portées
(≤ 900 mm, par exemple).
≤ 100 cm
≥ 10 cm ≥ 10 cm
Fig. 75 Assise d’éléments de maçonnerie sur chant au-des- Fig. 76 Ouverture d’une largeur inférieure ou égale à 1 m
sus d’une baie. dans une paroi en blocs de plâtre.
5.6 JONCTIONS
1ère assise
Les joints, y compris les joints de dilatation dans les
murs ou entre les murs et les autres parois sépara-
tives, doivent être conçus et fabriqués de manière à
répondre aux exigences requises, notamment en ce
qui concerne la résistance au feu des murs.
Assise n Assise n
> 500 mm
> 500 mm
L-B/2 L-B/2
L-B/2
L-B/2
1
2
Xella
3 1
1. Maçonnerie portante
2. Attache de cisaillement
3. Joint résistant au feu en cas d’exigence
incendie (par exemple, mortier, laine minérale,
CSTC
matériau incombustible de classe A2-s3-d0 ou
mieux, point de fusion ≥ 1000 °C)
de plâtre). Cette technique, la plus utilisée, est Cette mesure est d’autant plus importante que le plan-
généralement la règle. cher fléchit davantage. En cas de fléchissement, un arc
interne se forme dans le mur. Pour le préserver des
La jonction ne peut compromettre le comportement au fissures, on doit équiper les assises inférieures d’une
feu de l’ensemble de la paroi. À cet effet, il y a lieu de armature constructive.
tenir compte des dispositions de la norme NBN
EN 15254-2 [B96] ou de démontrer le comportement Aux extrémités latérales du mur, on peut prévoir des
au feu de la paroi et des jonctions par le biais d’un ancrages dans les murs ou les colonnes adjacents
rapport de classification au feu selon la NBN comme indiqué aux § 5.6.2.1 et § 5.6.4 (p. 91 et 94).
EN 13501-2 [B93]. On peut également prévoir une armature de joint hori-
zontal (n° 4, figure 84) sur toute la hauteur (tous les 40
à 60 cm), afin d’obtenir une résistance suffisante à la
5.6.2.2 Jonction aux planchers flexion horizontale ou à l’impact. À défaut d’ancrages
latéraux et en l’absence de murs de refend en suffi-
Les planchers ne peuvent prendre appui sur les murs sance (à calculer par le bureau d’étude), un ancrage
non porteurs, lesquels ne peuvent servir de coffrages au plancher du dessus au moyen d’équerres de fixa-
à des parties portantes. tion, par exemple, est indispensable. Les équerres ne
peuvent être fixées que dans le plancher. Si des exi-
Les murs maçonnés non porteurs doivent pouvoir se gences acoustiques sont imposées, le profilé d’angle
déplacer librement en sens horizontal, sans subir de peut comprendre un matériau acoustiquement absor-
mouvement vertical ni affecter les autres performances bant ou l’on peut obturer l’ouverture entre le profilé
(isolation thermique ou acoustique, résistance au d’angle et le mur avec un matériau acoustiquement
feu, etc.). absorbant suffisamment solide (n° 2, figure 84).
Les murs non porteurs doivent être indépendants de Dans la partie supérieure du mur, on comblera le vide
la structure portante. De plus, pour éviter autant que entre le mur et le plancher ou la poutrelle du haut avec
possible leur fissuration, on ne maçonnera un mur non un matériau de jointoiement élastique et résistant au
porteur sur un plancher qu’après que tous les sup- feu en cas d’exigences incendie (n° 3, figure 84; maté-
ports auront été enlevés et que le plancher sera com- riau incombustible avec un point de fusion ≥ 1000 °C,
plètement autoportant. Dans certains cas, cela ne sera comme par exemple de la laine minérale de
possible qu’après la réalisation de l’ensemble de la classe A2-s3-d0 ou mieux, ou autre type de matériau
structure portante du bâtiment. Pour réduire l’effet si on peut démontrer son aptitude à l’emploi au moyen
défavorable du fléchissement actif dû au poids du d’un essai de feu).
mur, il est également conseillé de placer les éléments
de maçonnerie sur le plancher, le plus près possible Dans le cas de parois non portantes en blocs de plâtre,
de l’endroit où le mur sera maçonné. Nous renvoyons les jonctions au plancher porteur (dalle de plancher en
à l’Infofiche n° 60 du CSTC [W5] pour plus de détails béton, chape flottante ou non, etc.) sont réalisées
concernant la fissuration des maçonneries non por- selon les directives suivantes :
tantes. • si les planchers porteurs ne montrent pas de défor-
mation importante et qu’il n’y a pas d’exigence éle-
Dans la majorité des cas, la stabilité du mur non por- vée en matière de confort acoustique ni de risque
teur est assurée par les murs de refend. Dans les important d’humidité ascensionnelle, les jonctions
autres cas, un système de liaison doit être prévu à la peuvent être réalisées de manière rigide sur le plan-
sous-face du plancher. La figure 84 illustre un exemple cher porteur à l’aide d’un mortier-colle à base de
d’une telle jonction aux planchers et aux plafonds. On plâtre
applique d’abord la couche de glissement (n° 6, • si les planchers porteurs sont soumis à déforma-
figure 84) pour rendre le mur indépendant du plan- tions ou que des exigences acoustiques élevées
cher. Si on doit également répondre à des exigences sont posées, les jonctions peuvent être exécutées à
acoustiques, l’utilisation d’une bande résiliente spé- l’aide d’une liaison élastique (bandes élastiques à
cialement conçue à cet effet est à conseiller. base de laine de roche, de bitume, de liège, de PE
ou de PU, combinées à une colle à base de plâtre).
Pour rendre le mur en partie autoportant, il est
conseillé de prévoir une armature pour joints horizon- Les jonctions des parois non portantes en blocs de
taux dans les assises inférieures (n° 4, figure 84). plâtre avec la sous-face du plancher sont générale-
≥ 30 mm
1 ≥ 20 mm
1
2 2
2
3 3 2
4
≥ 20 mm
1
2
5 3 2
6
1
1
NB : L’épaisseur des 3
profilés est volontai- 2
rement accentuée
par souci de clarté.
ment exécutées sans faire usage de fixations méca- élastique (bandes élastiques à base de laine de
niques ou de profilés. Les directives suivantes sont roche, de bitume, de liège, de PE ou de PU, combi-
d’application : nées à une colle à base de plâtre)
• si la flèche du plafond est limitée et qu’il n’y a pas • si d’importantes déformations de la dalle du pla-
d’exigence élevée en matière de confort acous- fond sont à craindre, une jonction adaptée permet-
tique, la jonction est exécutée au moyen d’une tant un glissement doit être prévue.
mousse PU parachevée avec un produit à base de
plâtre et une bande d’armature La jonction ne peut compromettre le comportement au
• si des exigences acoustiques sont posées, les jonc- feu de l’ensemble de la paroi. À cet effet, il y a lieu de
tions peuvent être exécutées à l’aide d’une liaison tenir compte des directives de la norme NBN EN 15254-2
[B96] ou de démontrer le comportement au feu de la 5.6.5 APPUI DES PLANCHERS SUR LES MURS POR-
paroi et des jonctions par le biais d’un rapport de clas- TEURS
sification au feu selon la NBN EN 13501-2 [B93].
Les différents types d’appuis envisageables, leur
conception et leur réalisation sont décrits dans la Note
5.6.3 JONCTION ENTRE PAROIS NON PORTANTES EN d’information technique n° 223 [C8] ainsi que dans les
BLOCS DE PLÂTRE STS 22 [S2].
Dans le cas de jonctions (en forme de T) entre des Les planchers porteurs doivent présenter une lon-
parois non portantes en blocs de plâtre, on peut choi- gueur d’appui suffisante sur les murs porteurs et leur
sir parmi une des trois techniques suivantes : rotation ne peut provoquer le délitement ou la fissura-
• harpage de la jonction en T tion de la maçonnerie. Les mesures à prendre au
• évidement dans une des parois niveau d’un plancher en hourdis sont décrites dans
• jonction rigide au moyen d’une colle à base de Les Dossiers du CSTC n° 2016/2.2 [W6].
plâtre.
Les actions et réactions d’appui doivent être réparties
le plus uniformément possible tant sur le mur que sur
5.6.4 JONCTIONS ENTRE MURS ET COLONNES le bord du plancher appuyé. C’est pourquoi les appuis
secs ne peuvent être envisagés que si les planchers
Les colonnes en béton ou en acier peuvent avoir un sont peu sollicités (portées inférieures à 5 à 6 m,
comportement différent face aux mouvements selon typiques des bâtiments résidentiels) et que l’assise
les caractéristiques des matériaux, les charges en pré- supérieure de la maçonnerie et la face inférieure du
sence ou le tassement, la dilatation et le retrait diffé- plancher sont suffisamment planes. Ils sont décon-
rentiels (variations d’humidité ou de température). seillés en cas d’éléments de plancher précontraints ou
C’est la raison pour laquelle un joint de mouvement lorsque la rotation escomptée à hauteur de l’appui est
doit être prévu entre les murs et les colonnes. Quelques non négligeable.
exemples sont illustrés à la figure 85.
Colonnes en béton
1 2 3 1 4 2 5 3
1. Colonne en béton
2. Joint déformable, résistant
au feu en cas d’exigences
incendie
3. Maçonnerie
4. Joint souple
5. Attache de maintien
6. Profilé métallique (finition
Colonnes en acier
6 4 2 5 3 6 7 5 non dessinée)
7. Remplissage déformable
L’alternative aux appuis secs est l’usage d’un matériau ment l’étanchéité à l’air, elle sera revêtue d’un
d’appui adapté à la situation. La solution la plus cou- enduit sur au moins un côté. Cet enduit permettra
rante consiste à poser le plancher sur une couche de en outre d’empêcher que la différence de pression
mortier frais dans laquelle il est recommandé de placer atmosphérique entre la coulisse et l’espace inté-
(au centre de la zone d’appui) une barre d’armature rieur ne donne lieu à une infiltration d’humidité, et
(Ø 10 mm, par exemple), afin de garantir l’épaisseur et de garantir que l’infiltration d’eau de pluie dans le
la stabilité transversale. Cette solution permet l’obten- mur extérieur s’évacue par le bas de la coulisse
tion de la friction requise pour des raisons de stabilité.
• une coulisse, qui peut être remplie partiellement ou
Dans les bâtiments de plus de deux étages en zone totalement avec un isolant thermique et être munie
d’aléa sismique faible et dans tout bâtiment en zone éventuellement d’un pare-vapeur (voir tableau 49,
d’aléa sismique modéré (voir § 3.1.4, p. 37), la stabi- p. 97) :
lité requiert en règle générale la prescription et la mise – coulisse avec remplissage partiel; on part du
en œuvre d’une connexion adéquate entre murs et principe que l’eau de pluie peut s’écouler dans
planchers, puisque les planchers servent de dia- la lame d’air. Cette dernière, qui agit comme
phragme pour transférer les charges horizontales aux chambre de décompression et barrière antica-
murs de contreventement. Le cas échéant, les plan- pillaire, constitue ainsi une seconde barrière
chers ne peuvent pas être posés à sec ou sur une face aux intempéries
couche de glissement. La liaison peut être conçue et – coulisse avec remplissage complet; la hauteur
réalisée en les appuyant dans une couche de mortier de la façade doit être limitée (voir § 3.3.2, p. 44).
comme précédemment décrit, de manière à créer une Pour les bâtiments bas, la présence d’un débord
friction suffisante, voire en prescrivant des armatures aura un effet positif sur l’exposition (voir égale-
adéquates lorsque les calculs le nécessitent. ment § 3.7.3, p. 50). Seuls des matériaux d’isola-
tion souples et hydrophobes sont admis, afin de
Le concepteur se basera sur la NBN EN 1998-1 et son compenser les irrégularités de la maçonnerie
annexe nationale [B75, B76] pour concevoir et pres-
crire les liaisons sur la base d’un calcul. Dans les • une paroi extérieure, parachevée ou non avec un
situations n’exigeant pas de calcul, certains cas, syn- enduit ou une peinture. Cette paroi agit comme bar-
thétisés au tableau 32 (p. 39), nécessiteront de rière d’étanchéité à la pluie (première barrière face
prendre des dispositions technologiques appropriées. aux intempéries), protège l’isolation thermique et le
mur intérieur, et peut également remplir une fonction
La figure 86 (p. 96) illustre quelques solutions tech- esthétique, mais n’a généralement pas de fonction
niques possibles pour assurer la connexion requise portante. Des éléments de maçonnerie fortement
entre un plancher en béton et un mur en maçonnerie capillaires créent un certain effet tampon vis-à-vis de
dans un bâtiment de plus de deux étages situé en l’humidité avant qu’un film d’eau ne se forme en sur-
zone de sismicité faible (dispositions optionnelles, face lorsque les éléments arrivent à saturation. Afin
voir tableau 32, p. 39) et dans tout bâtiment situé en de garantir sa stabilité, la paroi extérieure est reliée à
zone de sismicité modérée (dispositions obligatoires). la paroi intérieure au moyen d’attaches
Ces solutions sont détaillées dans les STS 22.
• des attaches, choisies en conformité avec le
§ 2.3.1.1 (p. 26) et le tableau 40 (p. 57). Leur nombre
5.7 MURS CREUX par m² de maçonnerie est prescrit par le concepteur
(5 attaches minimum par m², uniformément répar-
5.7.1 COMPOSITION ET FONCTIONNEMENT ties, voir § 3.4.1, p. 45). Elles doivent être suffisam-
ment solides, d’une part, pour transférer les forces
Un mur creux est composé des éléments suivants assu- horizontales de la paroi intérieure vers la paroi
rant chacun des fonctions spécifiques (figure 87, p. 97) : extérieure et garantir la stabilité de la paroi exté-
rieure et, d’autre part, pour permettre suffisamment
• une paroi intérieure à fonction portante ou non, à de mouvement individuel de la paroi extérieure
laquelle des exigences peuvent être imposées en vis‑à-vis de la paroi intérieure. Si les attaches
ce qui concerne l’isolation thermique, l’isolation métalliques sont appliquées dans les angles,
acoustique, la résistance au feu, etc. et qui n’est ceux-ci doivent être considérés comme des liaisons
généralement pas exposée aux conditions clima- rigides dont on doit tenir compte lors de la détermi-
tiques. Si la paroi même ne garantit pas suffisam- nation des joints de mouvement (voir § 5.9, p. 103).
A
Épingles 2Ø8/m min. en
Armatures légères dans Mortier recouvrement du treillis
4 joints de mortier (min. Ø 5)
5 cm min.
700 mm
Mortier
≤ 20 mm
c b
Mortier Mortier Armatures longitudi-
nales de la poutre
de ceinture 3Ø8
c ≥ 100 mm
b ≥ 70 mm
COUPE A-A
Béton coulé en Treillis soudé 100 mm²/m
place C20/25 min. min. dans chaque direction
5 cm min.
Épingles 2Ø8/m
min. en recouvre-
Mortier ment du treillis
Hourdis
5 cm min.
700 mm
d
c b Armatures longitudinales de
la poutre de ceinture 1Ø14
Mortier
c ≥ 70 mm
b ≥ 70 mm
40 mm ≤ d ≤ 70 mm
Fig. 86 Exemples de solutions techniques permettant d’assurer la connexion requise entre un plancher en béton et un mur en maçonnerie
dans un bâtiment de plus de deux étages situé en zone de sismicité faible ou dans tout bâtiment situé en zone de sismicité modérée.
1 2 3 4 5 6
Remplissage de la coulisse
Exécution
partiel (1) complet (2) (3)
Technique Mortier d’usage courant ‘G’ Épaisseur sur plan ≥ 3 cm
d’exécution du (4) du vide entre 0 cm
mur de parement Mortier-colle ‘T’ parement et isolant ≥ 2 cm
meilleure jonction de la couche d’isolation à la menui- équivalent). Sans cette étanchéité à l’air, l’infiltration
serie. d’air engendrera de grosses pertes de chaleur et aug-
mentera le risque d’infiltration d’eau de pluie.
La construction d’un mur creux se déroule comme
décrit ci-après. Après montage de la paroi intérieure, une membrane
d’étanchéité à l’eau est placée en pied de mur
Lorsque la paroi intérieure est une maçonnerie, la pre- (figure 88B) pour protéger la partie enterrée de la
mière assise est maçonnée sur une couche de mortier maçonnerie. Ses joints sont collés ou soudés. Elle
d’égalisation d’environ 2 cm d’épaisseur pour rattra- s’élève au moins 15 cm au-dessus du niveau fini du sol
per les irrégularités du support en béton. Une barrière extérieur et peut se prolonger jusqu’à la barrière anti-
anticapillaire contre les remontées d’humidité est pla- capillaire située dans la paroi intérieure.
cée dans la couche de mortier sous cette première
assise ou plus haut, à mi-hauteur de la future plinthe L’isolation thermique est appliquée après la mise en
de finition intérieure (figure 88A). Le recouvrement de œuvre de la paroi intérieure et éventuellement après
ces membranes anticapillaires, notamment dans les la pose de la menuiserie selon le phasage des travaux
angles et au croisement des murs, doit comprendre (figures 89 et 90). Lorsqu’une partie de l’isolation est
toute l’épaisseur de la maçonnerie et ne peut jamais posée sous le niveau du sol extérieur, elle sera consti-
être inférieur à 150 mm. tuée d’un matériau apte à l’usage (résistant à
l’humidité).
Une fois la maçonnerie intérieure érigée, tous les rési-
dus et bavures de mortier doivent être enlevés, afin Si les attaches sont déjà en place avant l’application
d’obtenir une surface plane pour l’isolant (voir de l’isolant, elles perceront ce dernier lors de son
tableau 52, p. 116) ou une surface cohésive pour un montage. Ceci peut occasionner des dommages
éventuel enduit. En effet, si du côté intérieur, la paroi importants à l’isolation, en particulier en cas de pan-
n’est pas parachevée au moyen d’une couche d’enduit neaux rigides. Il est dès lors préférable de fixer les
suffisamment épaisse lui conférant son étanchéité à attaches munies de cheville après la pose de l’isola-
l’air (cas d’une maçonnerie intérieure qui reste appa- tion thermique, et de forer les trous de fixation au dia-
rente, par exemple), on doit couvrir le côté coulisse de mètre adapté. Les isolants doivent être disposés
la paroi avec un enduit résistant à l’eau (cimentage ou contre la paroi intérieure pour limiter l’épaisseur de la
A B
CSTC
CSTC
CSTC
CSTC
Fig. 89 Placement d’une menuiserie juste après érection de Fig. 90 Pose continue et en quinconce des panneaux
la paroi intérieure. d’isolation contre la paroi et maintien de l’isolant au moyen
d’attaches munies d’une cheville à rosace en plastique.
lame d’air entre la couche d’isolation et la paroi inté- pose est décrite au § 5.5.11 (p. 85) et doit respecter
rieure, et éviter le transport incontrôlé d’air et d’eau. l’enrobage requis (figure 87, p. 97).
Une mauvaise mise en œuvre peut fortement réduire
le niveau d’isolation thermique.
(13) Si le matériau possède un coefficient de dilatation thermique linéaire relativement élevé, les mouvements d’origine
thermique peuvent générer l’ouverture des joints en hiver.
(14) La NBN B 62-002 [B17] tient compte d’éventuelles fentes d’air via des facteurs correctifs. Lorsque la largeur de la fente
d’air est inférieure à 5 mm, le facteur correctif est nul (influence peu significative sur la valeur U).
1 1
2 2
1. Maçonnerie de parement
extérieur
3 3
2. Isolation de la coulisse
3. Maçonnerie portante
4 4
4. Barrière anticapillaire
supplémentaire éventuelle
5 5 5. Membrane de drainage
Une membrane de drainage doit être disposée aux d’autres résidus possible qui obstruent la coulisse et
endroits appropriés dans la coulisse – à savoir en pied pourraient établir un contact entre la paroi intérieure
de mur et au-dessus des baies – pour que l’eau qui y et extérieure ou entre la paroi extérieure et l’isolation.
pénètre puisse être dirigée efficacement vers l’exté-
rieur et ne s’infiltre pas à l’intérieur des locaux
(figure 92). Elle permet également un mouvement de
glissement indépendant de la paroi extérieure.
Wienerberger
recouvrements seront de préférence collés ou soudés.
On veillera à ce qu’il y ait le moins de mortier ou Fig. 94 Relevé de la membrane de drainage à son extrémité.
CSTC
Fig. 95 Joints verticaux ouverts au-dessus de la membrane de drainage.
5.7.3 MURS CREUX PARÉS DE MOELLONS NON La lame d’air est inexistante, puisque l’espace situé
ÉQUARRIS ET DE FORME QUELCONQUE entre le parement et l’isolant rigide et résistant à
l’humidité est comblé de mortier; ce remplissage est
Les murs creux parés de moellons non équarris et de destiné à assurer l’assise et le report des charges,
forme quelconque présentent diverses spécificités étant donné que la largeur des moellons n’est pas tou-
(figure 96). jours constante.
3
5.7.4 DÉTAILS DE RACCORD
5.8 COUVRE-MURS
1. Moellon
2. Mortier de pose et de remplissage L’arase des murs doit être protégée contre une humi-
3. Membrane drainante dification excessive par un couvre-mur efficace qui
4. Isolation thermique empêche l’eau de pluie de s’infiltrer par la face supé-
5. Paroi portante intérieure rieure du mur et permet d’évacuer cette eau autant
que possible vers l’extérieur. Les règles applicables en
Fig. 96 Mur creux paré de moellons non équarris et de la matière aux murs creux peuvent également s’appli-
forme quelconque. quer aux murs massifs.
Un couvre-mur efficace répond aux exigences sui- valeurs mesurées in situ; il est donc préférable de
vantes. considérer des valeurs légèrement plus importantes
1. Le couvre-mur est étanche. De ce point de vue, l’uti- lors de la conception (20 mm), afin de tenir compte
lisation d’éléments maçonnés sur chant, à plat ou des tolérances de pose des larmiers et des tolérances
en dos d’âne (solution appréciée pour les murets de fabrication des couvre-murs ou pierres de couron-
de jardin, par exemple) est déconseillée parce nement.
qu’elle conduit à une trop forte humidification de la 3. Les joints entre les éléments de couvre-mur doivent
face supérieure du mur et accroît le risque de être étanches; à défaut, il faut empêcher l’humidité
désordres (dégâts par le gel, efflorescences, verdis- de pénétrer dans le mur. On peut à cet effet :
sement prématuré, etc.). – combler les joints entre éléments pierreux avec
2. Pour que l’eau de pluie soit écartée de la façade, le un mastic élastique (figure 100, p. 104), qui doit
couvre-mur doit présenter une pente minimum de faire l’objet d’un contrôle et d’un entretien régu-
2 %, dépasser du nu de la façade et comporter un liers, une fois tous les trois ans, voire annuelle-
larmier efficace. En présence d’une toiture plate, ment s’il assure l’étanchéité
une pente dirigée – prévoir un système empêchant la pénétration
vers la toiture est pré- d’eau dans les joints, par exemple un joint à
50 mm
1
≥2%
2
20 mm (min. 3
10 mm)
4
5 mm
8 à 10 mm 5
7
≥2%
1. Joint souple
2 2. Couvre-mur
3. Isolation thermique de l’acrotère
6 4. Étanchéité de toiture
5. Pare-vapeur
4
6. Bloc isolant
7 7. Isolation de la coulisse
5
14
14
13
1 3
1
2
13
a
b
4 4
10 12 10 12
5 5
11 6 11 6
a ≥ 25 mm
7 7 b ≥ 10 mm
9 8 9 8
1 2
7
3
6 5 4
6 10 mm
8
1. Mastic 2
2. Fond de joint
3. Étanchéité de toiture 1
4. Lit de mortier
5. Joint
6. Tôle métallique repliée en matériau rigide 3
(goulotte d’évacuation) 4
7. Isolation thermique de l’acrotère
8. Isolation de la coulisse
Fig. 100 Étanchement entre éléments du couvre-mur, joint à emboîtement et pose d’une goulotte.
1 2 3 4 5
≥ 25 mm
≥2%
11
≥ 25 mm 1. Mastic
20 mm (min.
2. Obturation de la coulisse
10 mm) 3. Bande périphérique
4. Isolation thermique
5. Membrane d’étanchéité
6. Plancher porteur
7. Pare-vapeur
10 8. Maçonnerie portante
9. Maçonnerie de parement
9 10. Isolation de la coulisse
11. Profilé de rive
8 7 6
Fig. 101 Rive d’acrotère avec couvre-mur sous forme de membrane d’étanchéité.
Ils sont insérés de préférence au droit des discontinui- Dans les parois extérieures, les joints de mouvement
tés dans la géométrie ou la charge de la maçonnerie et doivent être réalisés de façon à ce que l’eau puisse
doivent traverser toute l’épaisseur du mur. s’évacuer sans que la maçonnerie soit endommagée
et sans que l’eau pénètre à l’intérieur du bâtiment.
Les couches de glissement doivent permettre le glisse-
ment des éléments les uns par rapport aux autres et Ajoutons que l’insertion d’armatures dans les joints
réduire les contraintes de traction et de cisaillement. horizontaux (cf. § 2.3.6, p. 29) peut contribuer à amé-
liorer la résistance à la fissuration.
5.9.2 JOINTS DE MOUVEMENT DANS UNE MAÇONNE- matériau déformable ancrage à coulisse
RIE PORTANTE imputrescible
Xella
sont satisfaits (voir § 3.2, p. 40, et NBN EN 1366-4)
[B62]. Chaque liaison doit être bien fermée pour que le
mouvement de la paroi ne nuise pas à la résistance au Fig. 103 Exemple d’ancrage de dilatation dans une maçon-
feu. Le joint aura de préférence l’une des formes illus- nerie en béton cellulaire.
trées à la figure 104.
0 ou 1 mm
5.9.3 JOINTS DE MOUVEMENT DANS UNE MAÇONNE- 5.9.3.2 Joints de mouvement verticaux
RIE DE PAREMENT
Pour limiter le risque de fissuration, la maçonnerie de
5.9.3.1 Généralités parement sera dotée de joints de dilatation verticaux à
des intervalles maximum ‘lm’ déterminés ainsi qu’à
La maçonnerie de parement est soumise : une distance maximum ‘lm/2’ d’un point de fixation
• à des variations dimensionnelles produites par la rigide comme un angle du bâtiment (voir tableau 50).
dilatation et le retrait dus aux variations de tempé- Ces joints sont de rigueur dans les cas suivants :
ratures • en présence de discontinuités importantes dans la
• ainsi qu’au gonflement et au retrait alternés des façade, telles que de grandes baies (figure 108)
éléments de maçonnerie en raison de leur humidifi- • lorsque la maçonnerie repose sur des appuis diffé-
cation et de leur séchage. rents
• si la struc-
Ces déformations engendrent inévitablement des ten- ture portante
sions. Lorsque les contraintes deviennent trop impor- principale
tantes, des fissures apparaissent dans la maçonnerie c o mp o r t e
(figure 107). Ces fissures partent en général des angles des joints de
des baies de porte et de fenêtre, siège de tensions mouvement;
dues aux différences de dimensions entre les ban- ces derniers
deaux et les zones dans lesquelles les baies sont réa- doivent être
lisées. Elles sont plus fréquentes dans les bandeaux répercutés
supérieurs (moins chargés par le poids de la maçonne- dans la
rie supérieure) et dans les maçonneries de teinte maçonnerie
sombre. de parement Fig. 108 Fractionnement de la maçon-
(figure 109). nerie au niveau d’une grande baie.
En général, les joints de mouvement sont réalisés pen-
dant la mise en œuvre sur toute l’épaisseur de la Les valeurs recomman-
façade, et ont une largeur minimale de 10 mm, voire dées de la distance hori-
15 mm lorsqu’ils sont parachevés au moyen d’un mas- zontale maximale lm entre
tic adéquat sur un fond de joint ou une bande com- joints de mouvement ver-
pressible imputrescible (figure 112, p. 108). ticaux sont fixées par
l’Eurocode 6 (NBN
Dans les murs creux, ces joints peuvent être laissés EN 1996-2 ANB) [B73] en
ouverts, pour autant qu’une étanchéité à l’air soit pré- fonction de la nature de
vue à l’arrière. Il est néanmoins préférable de les obtu- l’élément de maçonnerie.
rer pour empêcher la pénétration de nuisibles. Elles sont données au
tableau 50 pour une
Il va de soi que les joints ne peuvent être bloqués par maçonnerie non portante Fig. 109 Joint de dilatation
des profilés de maçonnerie, des éléments de menui- et non armée. dans la structure, répercuté
dans la maçonnerie de
serie, etc. Les crochets de maçonnerie doivent se
parement.
situer à une distance maximum de 50 cm par rapport Pour déterminer la dis-
aux joints de mouvement. tance entre les joints de mouvement verticaux ainsi
que leur position, on veillera aux points ci-après :
• la nature des matériaux (élément de maçonnerie et
mortier – voir aussi § 3.7.4, p. 51)
• la capacité de mouvement de la paroi extérieure du
mur creux, qui doit être suffisante compte tenu de
la fixation des liaisons (raidisseurs, crochets pour
murs creux, dormants de châssis, etc.)
• la présence d’affaiblissements (ouvertures, par
exemple), leur emplacement, leurs dimensions,
leur intervalle, etc.
Fig. 107 Fissures typiques dues à des mouvements ther- • l’exposition aux variations thermiques et hygromé-
miques dans une maçonnerie de parement non fractionnée. triques, la teinte, etc.
1 2 3 4 5
Cantillana
7
8
Fig. 113 Rejointoyage d’une maçonnerie suffisamment
grattée avec un mortier pigmenté.
1. Lame d’air
2. Isolation thermique
3. Console
4. Coupure thermique permet; cette technique n’est toutefois pas recom-
5. Mur porteur mandée pour les maçonneries décoratives
6. Fond de joint • soit a posteriori (on parle de ‘rejointoyage’),
7. Joint élastique c’est‑à‑dire après grattage du mortier de pose pas
8. Distance ≤ 15 mm en cas d’élément de encore totalement durci (cf. § 5.5.4, p. 79, et
largeur ≥ 90 mm; dans le cas contraire, figure 113).
distance = 0 mm
Le mortier de jointoiement doit être mis en œuvre sur
Fig. 112 Exécution d’un joint de mouvement horizontal dans une profondeur suffisante (minimum 10 mm et maxi-
une maçonnerie de parement. mum 15 % de l’épaisseur du mur) et après un temps
d’attente suffisant. Pour plus d’informations, nous
renvoyons le lecteur à la Note d’information technique
n° 208 du CSTC [C6].
Des consoles métalliques adaptées (cf. § 2.3.4, p. 28,
et § 4.2.2, p. 55), munies de préférence d’une coupure
thermique, sont généralement utilisées pour soutenir 5.11 TRAVAUX ULTÉRIEURS
la maçonnerie au droit de son interruption (figure 112).
On privilégiera les consoles ajustables en hauteur, 5.11.1 SAIGNÉES ET RÉSERVATIONS
voire en largeur afin d’assurer le bon alignement de la
maçonnerie. La pose de l’isolation thermique devra L’encastrement des conduites et la réalisation des
être soigneusement ajustée de façon à réduire l’impact réservations ne peuvent compromettre la stabilité du
thermique. mur ou sa résistance au feu (figure 114). Il n’est norma-
lement pas admis de pratiquer des saignées ou des
Pour réduire la quantité d’eau drainée dans la cou- réservations au travers des linteaux ou d’autres élé-
lisse, des membranes de rejet peuvent être placées à ments porteurs. Le bureau d’étude doit être consulté
plusieurs niveaux, par exemple au droit des joints de lorsqu’il s’agit de maçonneries armées.
mouvement horizontaux de la maçonnerie de pare-
ment.
5.11.1.1 Saignées et réservations dans les maçonne-
ries portantes
5.10 JOINTOIEMENT
Les directives concernant les dimensions admissibles
Le jointoiement peut être réalisé de deux manières : des saignées et réservations sont délivrées par la
• soit ‘en montant’, c’est-à-dire au moment du norme NBN EN 1996-1-1 ANB [B69] et synthétisées
maçonnage, dès que la prise du mortier de pose le ci-après.
CSTC
2
2
Si l’épaisseur du mur est supérieure ou égale à Si les valeurs précitées sont dépassées, la maçonne-
225 mm, les saignées verticales qui ne dépassent pas rie doit être vérifiée par calcul pour ce qui concerne
un tiers de la hauteur d’étage au-dessus du niveau du la sollicitation verticale, l’effort tranchant et la
plancher peuvent avoir une profondeur maximale de flexion.
A B
h ≤ H/3
a ≤ 80 mm x2 > x1
H x2
b ≤ 120 mm
c ≥ 225 mm x1
≥ 225 mm
h ≥ 2 x2
a c
x1 x2 x3 x4 x5 x1 + x2 + x3 + x4 + x5 ≤ 0,13L
Fig. 116 Quelques exigences relatives aux dimensions des saignées et réservations verticales dans une maçonnerie portante.
Saignées et réservations horizontales ou inclinées perceuse à percussion, etc.) n’est pas permis pour
la réalisation de saignées ou d’ouvertures
Les saignées et réservations horizontales ou inclinées • les saignées sont dépoussiérées et comblées d’un
sont déconseillées et ne sont d’ailleurs en aucun cas produit à base de plâtre; le recouvrement de ce pro-
autorisées en Belgique sans calcul. En effet, la norme duit au-dessus des conduites est de 10 mm mini-
NBN EN 1996-1-1 ANB (Eurocode 6) [B69] fixe à 0 mm la mum
profondeur maximale admissible sans calcul tch,h (15). • aucune saignée n’est permise dans les blocs de
Nous renvoyons à la norme NBN EN 1996-1-1 [B68] plâtre de 50 mm d’épaisseur, principalement utili-
pour plus d’informations. sés pour la réalisation d’espaces techniques.
5.11.1.2 Saignées et ouvertures dans les parois en 5.11.1.3 Saignées, réservations et résistance au feu
blocs de plâtre
La résistance au feu des murs porteurs dans lesquels
Les règles qui suivent sont d’application pour les sai- des saignées ou des réservations sont pratiquées
gnées dans les parois en blocs de plâtre : n’est pas réduite si les directives en matière de dimen-
• les saignées ont une profondeur maximale d’un sions admissibles sans calcul décrites ci-avant
tiers de l’épaisseur de la paroi (§ 5.11.1.1, p. 108) sont respectées (cf. norme NBN
• l’usage d’outils de percussion (marteau et burin, EN 1996‑1‑2) [B70].
(15) À condition que la saignée soit réalisée mécaniquement et avec précision, la NBN EN 1996-1-1 ANB [B68] admet une
saignée de 10 mm de profondeur maximum dans les parois d’une épaisseur d’au moins 175 mm et une saignée de
10 mm maximum de part et d’autre d’une paroi d’une épaisseur d’au moins 225 mm.
5.11.2 PARACHÈVEMENT
2e
x≤
La maçonnerie ‘support’ et son parachèvement
doivent être compatibles. Les exigences et points de
vigilance sont décrits dans les Notes d’information
technique et Dossiers du CSTC relatifs au parachève-
ment des murs, auxquels nous renvoyons le lecteur :
NIT 146 [C2], NIT 194 [C3], NIT 199 [C4], NIT 201 [C5],
NIT 209 [C7], NIT 227 [C9], NIT 243 [C11], NIT 249 [C13], e
NIT 257 [C16], Les Dossiers du CSTC n° 2015/4.9 [G5] et
n° 2015/4.15 [G6].
Fig. 117 Exigences relatives aux saignées et réservations
dans un mur non porteur résistant au feu.
Les tolérances (16) d’exécution portent sur les caracté- dernières d’effectuer un contrôle préalablement aux
ristiques géométriques de la maçonnerie. Elles sont travaux dont elles ont la charge.
contrôlées sur la base du descriptif des travaux figu-
rant dans le cahier des charges ou sur le bon de com- Les éventuelles mesures à prendre en cas d’imperfec-
mande. Le contrôle a pour but in fine de réceptionner tion constatée lors de la réception des travaux de
les travaux et permet aux partenaires d’évaluer le tra- maçonnerie sont proportionnelles au désagrément et
vail réalisé sur la base de critères objectifs liés à la diffèrent selon qu’il s’agisse de conséquences structu-
stabilité, à la fonctionnalité et/ou éventuellement à rales, fonctionnelles ou esthétiques.
l’esthétique de la maçonnerie.
h
∆
(16) Une tolérance est définie comme la différence entre la dimension limite supérieure admissible et la dimension limite
inférieure admissible. Il s’agit donc d’une valeur absolue (sans signe). Dans le domaine de la construction, la tolérance
est souvent exprimée par l’écart admissible (en ±), ce qui rend implicite la valeur de la tolérance, celle-ci étant égale au
double de l’écart admissible. L’écart admissible (inférieur ou supérieur) est la différence entre la dimension limite
(inférieure ou supérieure) admissible et la dimension de référence correspondante.
Cas 3
Planéité hors
6.2 CRITÈRES DE FONCTIONNALITÉ tolérances C
B
0,2 m ou 2 m
Le respect des tolérances sur la maçonnerie est impé-
ratif pour permettre aux autres corps de métier de réa-
liser les travaux ultérieurs en respectant à leur tour B
A
certaines tolérances. La maçonnerie doit constituer en
particulier un support apte à la pose des menuiseries A. Taquet dont l’épaisseur est
et autres parachèvements. égale à la tolérance A
B. Règle de 2 m de long
Les critères posés à l’égard de fonctionnalités cou- C. Taquet mobile (épaisseur
rantes (type A au tableau 52, p. 116) doivent être res- égale au double du taquet A)
pectés systématiquement (rectitude des lignes archi-
tecturales, tolérances sur les dimensions des Fig. 120 Principe du contrôle de la planéité.
ouvertures, planéité locale ou désaffleurement, cf.
figure 121) pour toutes maçonneries neuves, sauf
mention plus stricte du cahier spécial des charges.
4 4
1
1. Point de mesure
2 5 2. Poteau, retour de baie, etc.
3. Équerre
4. Taquet
5. Cale
3 4
Fig. 122 Contrôle de l’angularité (équerrage).
Tableau 52 Tolérances d’exécution des maçonneries et écarts admissibles (auxquels il faut combiner la tolérance sur les
éléments de maçonnerie).
Planéité sur 2 m ± 8 mm / 2 m
Épaisseur T de la paroi d’un mur ± 5 mm ou ± 5 % de T
(selon la valeur la plus grande)
Épaisseur totale d’un mur creux ± 10 mm
Écart maximal admissible t (en cm) pour une dimension linéaire d (en cm), t = ± 1/4 (d)1/3 (voir tableau 53)
excepté pour les baies de porte et de fenêtre
Rectitude des lignes architecturales (horizontalité, etc.) t = ± 1/8 (d)1/3 (voir tableau 53)
A. Fonctionnalité courante
Dimension en m 1 1,5 2 3 4 5 6 10 12 15
linéaire d en cm 100 150 200 300 400 500 600 1000 1200 1500
Écart t = 1/4 d1/3 (d en cm) 1,2 1,3 1,5 1,7 1,8 2,0 2,1 2,5 2,7 2,9
(en cm) = 1/8 d1/3 (d en cm) 0,6 0,7 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,3 1,3 1,4
tolérance et de et déclarée (*) (**) D2 : +1 -3 pour l et b allégé D1 : ± 5 mm Longueur : ± 5 mm
dispersion T1 : ± max [3:0,4 √l ou b ou h] T2 : ± 2 mm pour l et b (*) (**) +2 -2 pour h GPLM : +3 -5 pour l et h D2 : ± 2 mm Hauteur : ± 2 mm
(‘plages’) sur les T1+ : idem T1 pour l et b ± 1 mm pour h (*) (**) D3 : +1 -3 pour l et b ± 3 pour b D3 : ± 2 mm pour l et b (NBN EN 12859) [B81]
Groupe Groupe 1, 1S, 2, 3 ou 4, en fonction du pourcentage de perforations, de leur orientation et de l’épaisseur des parois (voir Annexe B, p. 120) –
Tableau A2 Spécifications relatives aux propriétés physiques des éléments de maçonnerie.
Éléments de maçonnerie
Spécifications
Dans le domaine d’application de l’Eurocode 6+ANB et des STS 22 [S2]
Plâtre
Nature du matériau Terre cuite Silicocalcaire Béton de granulats Béton cellulaire Pierre naturelle
Norme du produit NBN EN 771-1 [B22] NBN EN 771-2 [B23] NBN EN 771-3 [B24] NBN EN 771-4 [B25] NBN EN 771-6 [B27] NBN EN 12859 [B81]
Masse volumique Déclaration de la Déclaration de la valeur Déclaration de la MV brute Déclaration de la MV brute Déclaration de la MV Déclaration de la MV
(MV) brute et nette valeur [kg/m³] et de la min. et max. de la MV sèche + éventuellement sèche + éventuellement des apparente sèche sèche
sèche catégorie de tolérance brute sèche + éventuelle- des valeurs min. et max., valeurs min. et max., et de la [kg/m³] et de la D : 1100 ≤ ρ ≤ 1500 kg/m³
(D1, D2 ou Dm) ment de la classe ρ; MV et de la classe ρ; MV nette classe ρ; MV nette en porosité ouverte M : 800 ≤ ρ < 1100 kg/m³
(NBN EN 772-13) [B32] nette en fonction de en fonction de l’utilisation fonction de l’utilisation (NBN EN 1936) [B64] L : 600 ≤ ρ < 800 kg/m³
l’utilisation (NBN EN 772-13) [B32] (NBN EN 772-13) [B32] et de la masse
(NBN EN 772-13) [B32] surfacique
Absorption d’eau Déclaration de Pour maçonnerie – – – H3 : aucune prescription
l’absorption après extérieure, déclaration de H2 : absorption ≤ 5 %
24 h d’immersion l’absorption après 48 h H1 : absorption ≤ 2,5 %
(informatif) d’immersion (NBN EN 12859) [B81]
(NBN EN 772-21) [B37] (NBN EN 772-21) [B37]
Absorption d’eau Déclaration de la – Pour maçonnerie Pour maçonnerie extérieure, Pour maçonnerie –
par capillarité classe de taux initial extérieure, déclaration de déclaration de l’absorption extérieure,
d’absorption de la l’absorption de la face d’eau à 10, 30 et 90 minutes déclaration du
face de pose (succion exposée (succion à 10’ : < 4500 g/m² < 184 g/m²s1/2 coefficient maximal
à 1 minute) 10 minutes) 30’ : < 6000 g/m² < 141 g/m²s1/2 d’absorption d’eau
(NBN EN 772-11) [B31] Code A1 : ≤ 6,0 g/m²s 90’ : < 8000 g/m² < 107 g/m²s1/2 par capillarité
Code A2 : ≤ 8,0 g/m²s (NBN EN 772-11) [B31] (NBN EN 772-11)
(NBN EN 772-11) [B31] [B31]
Dilatation – À déclarer en cas d’exigences structurelles. Pour maçonnerie extérieure et souter- – –
hygrométrique raine : ≤ 0,45 mm/m (NBN EN 772-14 ou NBN EN 680) [B33, B21]
Valeur µ Selon l’usage et en tout cas pour des maçonneries extérieures, déclaration sur la base de valeurs tabulées issues de la NBN EN 1745 –
[B63] ou d’essais selon NBN EN ISO 12572 [B105]
ANNEXE A
compression
Résistance à la – Alternative pour les éléments – Résistance moyenne à Critères de résistance à
flexion élancés d’une largeur déclarer respecter en fonction de
Tableau A4 Spécifications relatives aux propriétés thermiques, à la résistance au gel, à la réaction au feu et aux autres caractéristiques des éléments de maçonnerie.
Éléments de maçonnerie
Spécifications
Dans le domaine d’application de l’Eurocode 6+ANB et des STS 22 [S2]
Plâtre
Nature du matériau Terre cuite Silicocalcaire Béton de granulats Béton cellulaire Pierre naturelle
Norme du produit NBN EN 771-1 [B22] NBN EN 771-2 [B23] NBN EN 771-3 [B24] NBN EN 771-4 [B25] NBN EN 771-6 [B27] NBN EN 12859 [B81]
Propriétés λ10,sec,élément (valeur 90/90) (+ modèle de détermination selon NBN EN 1745) [B63] et éventuellement λUi et λUe, OU, comme alterna- Si requis
thermiques tive, configuration et masse volumique apparente nette sèche (et valeur 90/90 ou 50/90) (NBN EN 1745 [B63], NBN EN ISO 6946
[B102], NBN EN ISO 10077-1 [B103], NBN EN ISO 13370 [B106] + réglementations PEB régionales [M4, S1, V1])
Résistance au gel Pour les éléments de type U, Pour les éléments Évaluation pour les Pour les éléments Pour les éléments –
déclaration du niveau ‘résis- ‘exposés’, éléments exposés exposés, déclaration exposés, déclaration de
tance normale’ ou ‘très résistant déclaration de la (NBN B 15-231) [B12] de l’aptitude Nc. Exigence en
au gel’ (NBN B 27-009/A2) [B15] classe F1 ou F2 (NBN EN 15304) [B97] fonction de l’exposition
et/ou de la classe F1, F2 ou F2 (NBN EN 772-18) (NBN EN 12371, essai
(80 °C) (NBN EN 772-22) [B38] [B35] d’identification) [B77]
Réaction au feu Classe de réaction à déclarer si l’élément est destiné à être utilisé dans des parties de construction devant répondre à des exigences de réaction au feu.
Si < 1 % en masse ou en volume de matières organiques : classe A1 sans essai nécessaire. Sinon, classification selon NBN EN 13501-1 [B92].
Autres caractéris- Teneur en sels solubles actifs : – Teneur en humidité à la sortie de
tiques déclaration de la catégorie S0 l’usine : ≤ 8 %
(pas d’exigence), S1 ou S2 (la pH de surface
plus sévère). Exigence en Blocs à pH normal : 6,5 ≤ pH ≤ 10,5
fonction de l’exposition à l’eau. Blocs à faible pH : 4,5 ≤ pH < 6,5
Pour les briques de façade : Dureté de surface
minimum S2. Si requis, shore C telle que :
(NBN EN 772-5) [B29] D : ≥ 80, M : ≥ 55, L : ≥ 40
(NBN EN 12859) [B81]
Tableau B Classement en groupes des éléments de maçonnerie selon l’Eurocode 6.
Matériaux et limites applicables aux éléments de maçonnerie
Critère Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Matériau
(y compris 1S) Alvéoles verticales Alvéoles horizontales
Volume de toutes les Terre cuite > 25 %; ≤ 55 % ≥ 25 %; ≤ 70 % > 25 %; ≤ 70 %
ANNEXE B
(1) En cas d’alvéoles coniques ou circulaires, utiliser la valeur moyenne de l’épaisseur des parois internes et A e₁
externes. B
(2) Exigence plus sévère pour le groupe 1S, imposée par la norme NBN EN 1996-1-2 ANB [B71]. e₂
B
(3) – : non utilisé. e₃
(4) L’épaisseur cumulée est l’épaisseur des parois internes et externes, mesurée horizontalement à travers l’élément e₄
et perpendiculairement à la face de parement du mur. Exemple pour un bloc ‘snelbouw’ du groupe 2 : A e5
épaisseur cumulée = e1 + e2 + e3 + e4 + e5
A : paroi externe
B : paroi interne
Le tableau C1 indique la façon dont une brique de parement extérieur en terre cuite peut être prescrite dans un
cahier des charges et livre quelques commentaires nécessaires à sa bonne compréhension.
C.2 Prescription d’un bloc en béton cellulaire autoclavé pour la paroi intérieure d’un mur extérieur
Le tableau C2 indique la façon dont un bloc en béton cellulaire autoclavé pour la paroi intérieure d’un mur exté-
rieur peut être prescrit dans un cahier des charges et livre quelques commentaires nécessaires à sa bonne com-
préhension.
Tableau C2 Prescription d’un bloc en béton cellulaire autoclavé pour la paroi intérieure d’un mur extérieur.
Caractéristiques Prescriptions et description
Conformité RPC [U2] – Marquage CE NBN EN 771-4 [B25]
Conformité aux spécifications techniques STS 22 [S2]
Certification volontaire du produit (1) OUI
Destination Code A : élément pour maçonnerie extérieure (exposée au
climat extérieur)
Code C : élément pour maçonnerie enterrée (souterraine) (en
contact avec le sol)
Code D : élément pour autre maçonnerie (non exposée au
climat extérieur)
Caractère des dimensions de fabrication Standard Non standard
Format (2) Par exemple : 600/150/250 (longueur/largeur/hauteur, dimen-
sions de fabrication)
Épaisseur nominale du joint de mortier → classe de 8 à 12 mm (mortier G ou L adapté) → GPLM
tolérance requise 2 à 3 mm (maçonnerie ‘collée’) → TLMA
0,5 à 2 mm (maçonnerie ‘collée’) → TLMB
Classe (compression et densité) Par exemple : C3/450
Densité Par exemple : ρ 450, soit 400 kg/m³ < masse volumique appa-
rente ≤ 450 kg/m³
Résistance à la diffusion de vapeur d’eau (valeur µ) Par exemple : 5/10
Catégorie (3) I II
Résistance à la compression moyenne fmean (4) Par exemple : ≥ 3 N/mm²
Résistance à la compression moyenne normalisée fb (5) Par exemple : ≥ 3 N/mm²
Groupe (6) 1 2 3 4
Propriétés thermiques (7) Conductivité thermique λ10, sec,élément
Par exemple : ≤ 0,115 W/m K (valeur 90/90)
OU
Densité 90/90 et configuration.
Par exemple : ≤ 450 kg/m³ – élément ‘plein’
Réaction au feu Classe A1
Parachèvement envisagé Intérieur Par exemple : enduit mince (8)
Extérieur Par exemple : cavité partiellement isolée + maçonnerie de
parement extérieur
(1) Élément AAC certifié = élément BENOR (PTV 21-002) [O2].
(2) Préciser s’il s’agit des dimensions modulaires ou des dimensions de fabrication. Le producteur doit déclarer les dimensions de
fabrication et respecter les tolérances déclarées sous forme de classes. Il doit également déclarer la classe de tolérances GPLM (pour
usage avec mortier ordinaire ou allégé), TLMA ou TLMB (pour usage avec mortier en couche mince).
(3) Catégorie dépendant du niveau de fiabilité de la résistance à la compression déclarée. La catégorie I est plus ‘fiable’.
(4) Ou, en alternative, résistance à la compression caractéristique fc (fmean = 1,18 fc).
(5) Si pertinent (par exemple, en cas d’usage en maçonnerie portante).
(6) Selon la morphologie des perforations.
(7) S’applique lorsque l’élément est utilisé dans un ouvrage devant répondre à des exigences thermiques. En Belgique, les valeurs de
calcul (λUi ou λUe) doivent impérativement reposer sur les valeurs λ10, sec,élément obtenues avec un niveau de confiance de 90 % sur le
fractile 90 % (valeur λ90/90) et non sur les valeurs moyennes généralement déclarées dans le cadre du marquage CE.
(8) La prescription d’un enduit mince (épaisseur ≤ 6 mm) influence les écarts admissibles sur la mise en œuvre du mur.
• endommagement dont la plus grande dimension est > 15 mm ou de surface > 225 mm² pour un élément moulé à la main.
Défauts : présence de nodules pouvant entraîner, par gonflement, un écaillement sur la face vue, fissure sur la face vue d’une
F.1 La chaux
La chaux est un produit obtenu par la décomposition thermique (calcination à 900-1000 °C) de carbonate de
calcium d’origine naturelle (calcaire extrait en carrière).
Les chaux aériennes sont issues de la calcination du calcaire sans impureté et ont une haute teneur en chaux
libre. Les chaux calciques (CL) sont constituées principalement d’oxyde de calcium (CaO) et/ou d’hydroxyde de
calcium (Ca(OH)2), et les chaux dolomitiques (DL) principalement d’oxyde de calcium et de magnésium (CaO.
MgO) et/ou d’hydroxyde de calcium et de magnésium (Ca(OH)2.Mg(OH)2).
La forme hydroxyde (chaux hydratée) est obtenue par extinction contrôlée de l’oxyde (chaux vive – CaO) lors
d’une réaction exothermique (qui dégage de la chaleur) au contact de l’eau.
Les chaux aux propriétés hydrauliques sont constituées d’hydroxyde de calcium en teneurs variables, de silicates
de calcium et d’aluminates de calcium.
Les chaux hydrauliques naturelles (NHL) sont produites par calcination de calcaires plus ou moins argileux ou
siliceux tels que présents dans la nature, et sont réduites en poudre par extinction, avec ou sans broyage. Elles
ne contiennent pas d’autres matériaux ajoutés.
Les chaux formulées (FL) sont constituées principalement de chaux aérienne (CL) et/ou de chaux hydraulique
naturelle (NHL) avec des matériaux hydrauliques et/ou pouzzolaniques ajoutés et contrôlés. La teneur minimale
en Ca(OH)2 disponible est garantie pour maximaliser les fonctionnalités de la chaux grasse.
La chaux hydraulique (HL) est constituée de chaux et d’autres matériaux tels le ciment, le laitier de haut fourneau,
les cendres volantes, le filler calcaire et autres matières appropriées.
Le tableau F1 à la page suivante fait la synthèse des différents types de chaux tels que définis dans la norme NBN
EN 459-1 [B20].
Les divers types de ciments sont présentés dans le tableau F2 (p. 129).
Types de mortiers
• mortier G : mortier pour applications courantes
• mortier T : mortier-colle
• mortier L : mortier allégé.
νb,0 = 24 m/s
νb,0 = 23 m/s
Source : IGN
Bruxelles, 2001
Fig. I Carte des zones de vent en Belgique.
Pour plus d’informations concernant les vitesses de référence du vent, les catégories de rugosité du terrain et leur
détermination, nous renvoyons le lecteur à la norme NBN EN 1991-1-4 [B65] et son Annexe nationale (ANB) [B66]
ainsi qu’aux modules de calcul proposés par le CSTC sur son site Internet, à savoir :
• pour l’aide à la détermination de la catégorie de rugosité de terrain, Category Interactive (CInt) sur
https://www.cstc.be/homepage/index.cfm?cat=tools&sub=calculator&pag=cint
• pour le calcul de l’action du vent, Wind Interactive (WInt) sur
https://www.cstc.be/homepage/index.cfm?cat=tools&sub=calculator&pag=wint
B
BE-CERT – Bruxelles (www.be-cert.be)
B1 PTV 411 Codification des granulats. Prescriptions techniques / Technische Voorschriften, édition 2.1,
2014.
B2 PTV 502 Superplastifiant/haut réducteur d’eau à ouvrabilité prolongée, dépassement du retard de prise,
‘a’, quantité d’adjuvants. Prescriptions techniques / Technische Voorschriften, édition 2.0, 2016.
B3 PTV 603 Ciments. Caractéristiques additionnelles. Prescriptions techniques / Technische Voorschriften,
édition 3.2, 2016.
B4 PTV 651 Mortier de maçonnerie et mortier de jointoyage. Prescriptions techniques / Technische Voor-
schriften, édition 1.0, 2019.
C
Centre scientifique et technique de la construction – CSTC, Bruxelles (www.cstc.be)
C1 La construction en bois. Impact environnemental. Les Dossiers du CSTC, n° 1.9, 2013.
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D1 Document explicatif suivant le “Projet de modification de l’ANNEXE IV/V de l’arrêté PEB”. Établi à la
demande des Régions flamande, wallonne et de Bruxelles Capitale, 31 décembre 2009.
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S8 Efflorescences sur les maçonneries en briques : origine et traitement. Bruxelles, Centre scientifique et
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U1 Murs creux isolés de façades en maçonnerie. Feuillet d’information 2011/1.
V
Vlaamse overheid (www.vlaanderen.be)
V1 Transmissiereferentiedocument. Bijlage 3 bij besluit van 1 december 2010 houdende aanpassing van de
regelgeving inzake het energiebeleid. Bruxelles, Moniteur belge, 8 décembre 2010.
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W1 Messages environnementaux sur les produits de construction. Bruxelles, Centre scientifique et tech-
nique de la construction, Les Dossiers du CSTC, n° 2.3, 2015.
Wastiels L. et Delem L.
W2 Détermination des performances environnementales des bâtiments à l’aide de l’outil TOTEM. Bruxelles,
Centre scientifique et technique de la construction, Les Dossiers du CSTC, n° 2.2, 2018.
Wastiels L. et Grégoire Y.
W3 Impact environnemental des ETICS. Bruxelles, Centre scientifique et technique de la construction, Les
Dossiers du CSTC, n° 3.9, 2012.
Wijnants J.
W5 Fissuration des maçonneries non portantes. Bruxelles, Centre scientifique et technique de la construc-
tion, Infofiche, n° 60, 2012.
Wijnants J. et Parmentier B.
W6 Encastrements occasionnels durant la pose des hourdis. Bruxelles, Centre scientifique et technique de
la construction, Les Dossiers du CSTC, n° 2.2, 2016.
Z
Zarmati G. et Parmentier B.
Z1 Quelles charges spécifiques au chantier prendre en compte ? Bruxelles, Centre scientifique et technique
de la construction, Les Dossiers du CSTC, n° 3.2, 2015.
La formation et l’assistance technique personnalisée contribuent au devoir d’information. Aux Brussels Greenbizz
côtés de quelque 750 sessions de cours et conférences thématiques impliquant les ingénieurs Rue Dieudonné Lefèvre 17, B-1020 Bruxelles
du CSTC, plus de 18.000 avis sont émis chaque année par la division Avis techniques. Tél. 02/233 81 10