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Chapitre 3

LES EQUILIBRES PHYSIQUES

1. Corps pur et phases

Un corps pur est constitué d'une espèce chimique unique. Les corps purs se trouvent
sous trois états différents, on parle aussi de phases :

 État gazeux : état dispersé et désordonné, les particules sont en mouvement les unes
par rapport aux autres et occupent tout l’espace offert. Les gaz sont compressibles.
 État liquide : état compact et désordonné, les particules sont en mouvements les unes
par rapports aux autres, la surface d’un liquide est toujours horizontale. Les liquides sont
incompressibles.
 État solide : état compact et ordonné, les particules sont figées, le volume occupé est
propre au solide.

Et ses états ne sont possibles que dans des conditions particulières de température T et de
pression P. Lorsque ces conditions varient, le corps est susceptible de changer d'état,
d'effectuer une transition de phase, à pression constante, il existe une température unité de
transition entre deux phases. La transformation d'un système d'un état ou d'une phase est
représentée sur le schéma :

Les six grandes catégories de changement de phase

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II. Equilibre de phases

Pour un corps pur donné, chacune des phases a un domaine de stabilité en fonction de
la température et de la pression. Il est possible de situer des domaines de stabilité des phases
dans un diagramme P,T comme il est présenté pour l’évaporation de l'eau dans le schéma qui
suit:

Courbe de saturation d’une substance pure (pour l’eau)

Lorsque deux phases coexistent : la pression est fonction de la température (et vice
versa). On a donc une courbe P(T) ou T(P) pour le changement d’état. Sur la courbe
d’équilibre correspondante, les potentiel chimique de l’espèce dans les deux phases sont
égaux.

Considérons l’équilibre de changement d’état d’un corps pur à la température T et sous


la pression P. notons  et  les deux phases en équilibre (liquide, solide, gazeuse) :

𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 ⇌ 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽

L’affinité chimique vaut, pour cette transformation à la température T et sous la pression P :

𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 (𝑇, 𝑃) = 𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽 (𝑇, 𝑃)

Le potentiel chimique du corps pur est le même dans toutes les phases d’un système à
l’équilibre.

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 Équilibre solide liquide: Dans deux cas général, la pente de la courbe d'équilibre dans
le diagramme (P,T) est positive, ce qui est représenté sur le diagramme (figure à
gauche). une exception notable est l'eau. dans ce cas, la pente est négative (le volume
molaire diminue lors de la fusion), (figure à droite). Dans tous les cas de figure, cette
courbe est quasi verticale est-ce que la pression a peu d'action sur l'équilibre en phase
condensée

 Équilibre solide gaz: Pour certain système comme le dioxyde de carbone ou diiode,
la pression du point triple est supérieure à 1 bar. dans ces conditions, on passe
directement, la pression atmosphérique de l'état solide à l'état gazeux

 Équilibre liquide gaz: L'expression de la courbe de saturation 𝑃 = 𝑓(𝑇) qui donne la


variation de la pression de vapeur saturante en fonction de la température. la pression
de vapeur saturante c'est la pression (partielle) au-dessus d'un liquide pur lorsqu'il se
trouve en équilibre avec sa vapeur.

Diagramme de phase de l’eau Diagramme de phase d’une substance


pure

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 Le point triple: Lorsque trois phases coexistent: la pression et la température sont
parfaitement déterminées: c'est le point triple. en ce point le potentiel chimique du
corps pur et le même dans les trois phases, et les tris phases sont en équilibre.

 Le point triple: Lorsque trois phases coexistent: la pression et la température sont


parfaitement déterminées: c'est le point triple. en ce point le potentiel chimique du
corps pur et le même dans les trois phases

Donc l'équilibre entre phase se traduit par:

1. Égalité de l'enthalpie des deux phases;


2. égalité de potentiel chimique des deux phases
3. égalité de l'énergie interne des deux phases.

III. Relation de Claussius-Clapeyron

Les courbes 𝑃 = 𝑓(𝑇) traduire l'équilibre entre deux phases  et . Les équations de
la thermodynamique se traduisent par les relations de Clapeyron. Cette relation différentielle
établit la relation entre la température et la pression pour l'équilibre entre deux phases  et .
Considérant deux phases  et  caractérisées par des entropies molaires absolues 𝑆 et 𝑆 , Le
volume molaire 𝑣𝛼 et 𝑣𝛽 et des enthalpies molaires ℎ𝛼 et ℎ𝛽 . La condition d'équilibre entre
les deux phases s'écrit:
𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 (𝑇, 𝑃) = 𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽 (𝑇, 𝑃)

l'égalité les deux fonctions applique l'égalité des différentielles soit:

𝑑𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 (𝑇, 𝑃) = 𝑑𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽 (𝑇, 𝑃)

Soit :

−𝑆 𝑑𝑇 + 𝑣𝛼 𝑑𝑝 = −𝑆β 𝑑𝑇 + 𝑣𝛽 𝑑𝑝

Cette relation, dite de Clapeyron se met sous la forme :

𝑑𝑃 𝑆β − 𝑆
=
𝑑𝑇 𝑣𝛽 − 𝑣𝛼

La chaleur latente 𝑙𝛼→𝛽 est le changement d'état et de transfert thermique échangé à


pression constante est donc à température fixée lors du passage d’une unité de quantité de
matière de corps pur étudié de la phase  vers la phase . Cette opération s’effectuant à
pression fixée, cette grandeur s'identifie à une enthalpie par unité de quantité de matière,
usuellement, l'unité de matière choisie et la mole, les grandeurs rencontrées seront molaires et
nous avons donc:

𝑙𝛼→𝛽 = ℎβ − ℎ

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Et l'entropie molaire de changement d'état :

𝑙𝛼→𝛽
∆𝑆 = 𝑠β − 𝑠 =
𝑇

En remplaçant dans la relation de Clapeyron il vient :

𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝛽
=
𝑑𝑇 𝑇(𝑣𝛽 − 𝑣𝛼 )

Cette relation joue un rôle fondamental dans l'étude des équilibres de phase des corps
purs car si elle remplace une équation fonctionnelle (égalité des potentiel chimique) par une
équation différentielle, elle a le mérite de remplacer la manipulation des potentiels chimiques
par l'utilisation de grandeur facilement accessible à l'expérience: molaire de changement de
phase volume molaire.

Lorsque 𝛽 est une phase gazeuse G, le volume molaire 𝑣𝛼 de la phase condensée 𝛼


(liquide ou solide) est très petit par rapport à celui du gaz 𝑣𝑣 (à 0°C sous 1 atmosphère, 1
mole de glace occupe 𝑣𝑔 = 20 𝑐𝑚3 et et 1 mole de vapeur d'eau occupe un volume molaire
𝑣𝑣 = 22400𝑐𝑚3). Il est
𝑅𝑇
donc négligé devant 𝑣𝑣 assimilant la vapeur à un gaz parfait, 𝑣𝑣 = l'équation de
𝑃
Clapeyron devient :
𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝑣
=
𝑑𝑇 𝑇(𝑣𝑣 − 𝑣𝛼 )

𝑣𝑣 ≫ 𝑣𝛼 donc 𝑣𝑣 − 𝑣𝛼 = 0

Qui donne la relation de Claussius-Clapeyron :

𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝑣 𝑃𝑙𝛼→𝑣
= =
𝑑𝑇 𝑇𝑣𝑣 𝑅𝑇 2

Si on considère 𝑙𝛼→𝑣 constant dans l'intervalle de température[𝑇1 , 𝑇2 ] intégration dans une


relation simple:

𝑃2
𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝑣 𝑇2 𝑑𝑇
∫ = ∫
𝑃1 𝑃 𝑅 𝑇1 𝑇 2
Dont l’intégration donne :
𝑃2 𝑙𝛼→𝑣 1 1
𝑙𝑛 = ( − )
𝑃1 𝑅 𝑇1 𝑇2

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Donc on obtient l'équation de Clapeyron pour les différentes transformations de phases :

Fusion , solidification Sublimation, condensation Vaporisation, condensation


𝑆⇌𝐿 𝑆⇌𝑉 𝐿⇌𝑉
𝑓𝑢𝑠𝑖𝑜𝑛 sublimation Vaporisation
𝑑𝑃 𝑙𝑠→𝑙 𝑑𝑃 𝑃𝑙𝑠→𝑣 𝑑𝑃 𝑃𝑙𝑙→𝑣
= = =
𝑑𝑇 𝑇(𝑣𝑙 − 𝑣𝑠 ) 𝑑𝑇 𝑅𝑇2 𝑑𝑇 𝑅𝑇2

𝑙𝑠→𝑙 = − 𝑙𝑙→𝑠 𝑙𝑠→𝑣 = − 𝑙𝑣→𝑠 𝑙𝑙→𝑣 = − 𝑙𝑣→𝑙

𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑖𝑓𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 Condensation Condensation


𝑑𝑃 𝑙𝑙→𝑠 𝑑𝑃 𝑃𝑙𝑣→𝑠 𝑑𝑃 𝑃𝑙𝑣→𝑙
= = =
𝑑𝑇 𝑇(𝑣𝑙 − 𝑣𝑠 ) 𝑑𝑇 𝑅𝑇2 𝑑𝑇 𝑅𝑇2

IV. L'équilibre liquide -vapeur

IV.1 Comportement à température constante

On enferme une masse m de vapeur (vapeur d’eau) dans un cylindre fermé par un
piston mobile ce qui permet d'imposer le volume ou la pression. On fixe la température T
constante et après chaque déplacement du piston on attend que le système se met à l'équilibre
à la température T.
On choisit un état de départ à basse pression dans lequel le fluide à l'état gazeux, et on
diminue progressivement le volume en descendant le piston donc une augmentation de la
pression, pour chaque position du piston, on enregistre la pression appliquée au fluide.

Changement de phase de l’eau à température constante

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1. Dans une première étape, A vers B la pression augmente régulièrement pendant que le
volume décroit. (phase de vapeur surchauffée)
2. lorsqu'on atteint la pression d'équilibre liquide point B vapeur à la température T° (pression
de saturation), La vapeur commence à se liquéfier le volume diminue au fur et à mesure que
la vapeur se transforme en liquide B vers C mais la pression reste constante tant que les deux
phases coexistent, pour maintenir la température constante il faut évacuer de la chaleur vers
l'extérieur. (équilibre liquide vapeur)
3. lorsque toute la vapeur a été transformé liquide C vers D une petite diminution de volume
nécessite une forte augmentation de pression: de liquide et très peu compressible. (phase
liquide).

Les transformations peuvent-être représenté par une courbe isotherme dans le


diagramme de Clapeyron cette courbe présente un palier qui correspond au changement de
phase.

Si on trace sur le même diagramme les courbes isotherme au retenue pour des
températures différentes et si on retient les points de démarrage et fin de changement de
phase on obtient les deux courbes appelées:

 Courbe de rosée: Elle correspond à l'apparition de la première goutte de liquide dans un gaz
que l'on comprime.
 Courbe de bulle (ou d'ébullition): Elle correspond à l'apparition de la première bulle de
vapeur dans un liquide que l'on détend à température constante.

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Diagramme P-v à température constante

IV.2. Comportement à pression constante

Suivant l'évolution de ce système lors d'une transformation à pression constante, au


cours de laquelle en fournit de la chaleur dans le diagramme P-𝓋 de Clapeyron on va se
déplacer sur une horizontale :

Diagramme P-v d’Endrews à température constante

1. Tout d'abord, la température de l'eau liquide augmente, il y a augmentation du volume


molaire de l'eau liquide par dilatation thermique (1 vers 2). (liquide comprimé)
2. Lorsque la température atteint la température d'ébullition à la pression considérée, qui
reste toujours constante, le points représentatifs sur la coupe de bulle point 2 (liquide
saturé), à partir de là, la température va rester constante (nous sommes sur le palier de

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isotherme). Nous avons deux phases en équilibre la phase liquide et la phase
gazeuse. (2 vers 3 vers 4)
3. lorsqu'on rencontre la courbe de rosée point 4 (vapeur saturée) la vaporisation est
terminée, il ne reste plus du liquide. à partir de là, la chaleur que l'on fournit sert à
augmenter la température de la vapeur donc le volume crois. (phase de la vapeur
sèche surchauffée)

Changement de phase de l’eau à pression constante

Tout le long du palier la température est restée constante pourtant nous avons dû
fournir de la chaleur pour passer, à pression constante, baisse de l'état du liquide saturé (sur la
coupe de bulles) à l'état de la vapeur saturée (sur la courbe de rosée), il faut fournir une
quantité de chaleur appelée Chaleur latente de vaporisation 𝑙𝑣→𝑙 à pression constante.
𝑙𝑣→𝑙 = 𝑙𝑙 − 𝑙𝑣

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Diagramme T-v à pression constante

IV.3. le diagramme (T,S)

Le diagramme (T,s) pour l’équilibre liquide-vapeur d’un corps pur. Selon les valeurs
de T et s, l’état représenté est monophasique liquide L ou vapeur V ou biphasique
(liquide+vapeur). On considère une transformation isobare, l’entropie massique s du corps
pur.

Diagramme T-s à pression constante

Suivant le trajet A→L→V→B

De A→L, la température augmente alors que la pression reste constante. C’est une phase
liquide pure, T augmente. On a 𝑑𝐻 = 𝑇𝑑𝑠 + 𝑣𝑑𝑃;

𝑝𝑢𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑𝐻 > 0 𝑒𝑡 𝑣𝑑𝑃 = 0

𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑑𝑠 > 0.
L→V, la température reste constante, un mélange liquide vapeur, 𝑑𝑠 = 0.
V→B la température continue à augmenter, la vapeur se chauffe de plus en plus et le désordre
augmente donc, 𝑑𝑠 > 0.

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IV.4. Point représentatif d'un équilibre liquide-gaz

IV.4.1. Sur le diagramme p-v

Diagramme P-v d’Endrews à température constante

Suivant de trajet A→L→V→B : Le Point L Correspond à l'apparition de la


première bulle de vapeur. Le Point V correspond à la disparition de la dernière goutte
de liquide

 De A à L, La température augmente alors que la pression reste constante, c'est une


phase liquide pur.
 De L à V, La température reste constante, c’est un mélange liquide vapeur. Ce
mélange liquide vapeur est appelé vapeur saturante et la pression d'équilibre liquide vapeur
et appeler pression de vapeur saturante.
 De V à B La température continue à augmenter, c’est de la vapeur sèche.

Suivant de trajet B→V→L→A : Le Point V correspond à l’apparition de la première


goutte de liquide. Le Point L correspond à la disparition de la dernière bulle de vapeur.

 De B à V, C’est de la vapeur sèche, la température diminue, jusqu'à atteindre le point


V sur la courbe de rosée et l’apparition de la première goutte de liquide.

 De V à L, La température reste constante, c’est un mélange liquide vapeur. Ce


mélange liquide vapeur est appelé vapeur saturante et la pression d'équilibre liquide vapeur
et appeler pression de vapeur saturante est elle reste constante elle aussi le long du palier
LV.
 De L à A, lorsqu’on atteint le point L sur la courbe de bulle, nous avons la disparition
de la dernière bulle de vapeur et la température commence à diminuer alors que la pression
reste constante, c'est une phase liquide pur.
𝑉
Au point L où le liquide est quasiment pur, le volume massique 𝑣𝐿 = 𝑚𝐿 représente
𝐿
le volume massique du liquide pur à la température T et à la pression P. de même au point V
𝑉
où la vapeur et quasiment pure, le volume massique 𝑣𝑉 = 𝑚𝑉 représente le volume massique
𝑉

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de la vapeur pure à la température T et à la pression P ce palier LV dans le diagramme
d’Endrews sont parfois appelés des binodales.

On considère un état quelconque M situé sur le segment LV, en notant 𝑥𝑣 le titre


massique on vapeur de cet état. Le système (à la température T à la pression P) est constitué :

 Une masse de vapeur occupant le volume 𝑉𝑣 = 𝑚𝑣 𝑣𝑉


 une masse de liquide occupant le volume 𝑉𝑙 = 𝑚𝑙 𝑣𝐿

Donc le volume total du système liquide vapeur, qui sont en équilibre qui correspond
au point M, est 𝑉 = 𝑉𝑣 + 𝑉𝑙 (reste inchangé le long de la transition). Le volume massique 𝑣 =
𝑉 𝑚
peut s'écrire en faisant apparaître le titre massique en vapeur 𝑥𝑣 = 𝑚𝑣 (au point L : 𝑥𝑣 =
𝑚
0, et au point V : 𝑥𝑣 = 1)

𝑉 𝑉𝑣 + 𝑉𝑙
𝑣= =
𝑚 𝑚
𝑚𝑣 𝑣𝑉 + 𝑚𝑙 𝑣𝐿
𝑣=
𝑚
𝑚𝑣 𝑚𝑉 𝑚𝑙 𝑚𝐿
Sachant que : 𝑥𝑉 = = ; 𝑥𝑙 = = ; 𝑥𝑣 + 𝑥𝑙 = 1
𝑚 𝑚 𝑚 𝑚

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𝑣 = 𝑥𝑣 𝑣𝑉 + 𝑥𝑙 𝑣𝐿

𝑣 = 𝑥𝑣 𝑣𝑉 + (1 − 𝑥𝑣 )𝑣𝐿

le volume massique et donc le barycentre des volumes massiques des deux phases pures à la
même température T et à la même pression P Cette relation ci-dessus montre que le volume
massique d'un corps pur sous deux phases n'est pas un paramètre intensif, alors que c'est le
cas pour un système constitué d'une phase homogène. Pour un corps pur sous deux phases, le
volume massique pour chaque sous-système dépend de son titre en vapeur.
On peut déduire de la figure une lecture graphique du titre massique :

𝑣 − 𝑣𝐿 ̅̅̅̅
𝐿𝑀
𝑥𝑣 = = ̅̅̅̅
𝑣𝑉 − 𝑣𝐿 𝐿𝑉

Ce résultat est connu sous le nom de la règle des moments.

IV.4.2. Sur le diagramme T-s

On peut tenir le même raisonnement que précédemment sur le diagramme (T,s). on


obtient alors l’entropie massique à la température T et la pression P.

𝑣 = 𝑥𝑣 𝑠𝑉 + (1 − 𝑥𝑣 )𝑠𝐿

Ou 𝑠𝑉 et 𝑠𝐿 sont respectivement les entropies massiques de la vapeur pure et du liquide pur à


la température T et la pression P.

Diagramme T-s à pression constante

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On peut déduire de la figure ci-dessus une lecture graphique de titre massique :

𝑠 − 𝑠𝐿 ̅̅̅̅
𝐿𝑀
𝑥𝑣 = = ̅̅̅̅
𝑠𝑉 − 𝑠𝐿 𝐿𝑉

V. Changement de phase liquide-solide

La courbe d’équilibre entre les états solide et liquide (parfois appelée courbe de
fusion) s’arrête au point triple dans le domaine des basses températures. Rien ne la limite
généralement dans le domaine des hautes pressions, sauf s’il existe d’autres variétés solides
stables, auquel cas la courbe s’arrete à un autre point triple. Les branches d’isothermes en
dehors du palier de liquéfaction sont trés raides dans le diagramme (p, v) car aussi bien le
liquide que le solide sont trés peu compressibles. Le solide est alors plus dense que le liquide,
et une augmentation de pression provoque la solidification.
Traverser la glace Le mécanisme microscopique de la fusion peut s’expliquer par le fait qu’au
fur et `a mesure que la température du solide augmente, les atomes vibrent autour de leur
position d’´equilibre avec des amplitudes de plus en plus grandes. A la température de fusion,
ces amplitudes sont suffisantes pour briser le réseau cristallin. L’amplitude limite représente
environ 10% de la distance entre atomes voisins. Sur le plan énergétique, la fusion nécessite
l’apport de la chaleur latente de fusion, fonction de la température à laquelle s’effectue la
transformation (à pression fixée). Dans le cas de la transformation inverse, le système fournit
au milieu extérieur la même quantité de chaleur.

Diagramme p-v de transition de phase

V. Changement de phase solide-vapeur

A température T et pression p suffisamment basses (T < T T et P < PT ), un solide peut


se sublimer. La courbe d’´equilibre entre les états solide et vapeur est parfois appelée courbe
de sublimation.
En toute rigueur, un solide quelconque aura toujours tendance à se sublimer si on ne
maintient pas à sa surface une pression de sa vapeur égale à sa pression de sublimation.
Néanmoins, cette sublimation se fait généralement à une vitesse si faible qu’elle est
inobservable. Ce phénomène est néanmoins facilement observable à pression atmosphérique
avec du dioxyde de carbone (pour lequel PT = 5, 2 bar). En ouvrant au maximum une bouteille
de CO2, celui-ci se transforme au cours de la détente en neige carbonique. Les cristaux ainsi

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formés disparaissent assez rapidement sans laisser de liquide. Ils se subliment à la pression
atmosphérique. On peut citer l’exemple classique de l’effet d’un gaz inerte présent au dessus
du solide. La présence de ce gaz a deux effets :
 La pression totale sur le solide se trouve modifiée donc, à température constante, la
pression de vapeur saturante l’est également.
 Si le gaz inerte est immobile, il tend à réduire la diffusion des molécules de vapeur et
contribue donc au maintien, prés de la surface du solide, d’une pression partielle proche de la
pression de vapeur saturante. La perte de masse du solide en fonction du temps s’en trouve
alors réduite au minimum. Cet effet est utilisé dans les lampes à incandescence. Lorsque le
filament est placé dans le vide, il se sublime rapidement et les vapeurs métalliques vont se
condenser sur les parois de l’ampoule (beaucoup plus froides que le reste de l’ampoule), ce
qui tend à opacifier celle-ci. La présence d’un gaz inerte autour du filament tendra à limiter la
diffusion des vapeurs métalliques. On pourra alors utiliser des filaments à plus haute
température, qui produiront des lumières plus blanches.
Sur le plan énergétique, la sublimation nécessite l’apport de la chaleur latente
correspondante. Dans le cas de la transformation inverse, le système rétrocède au milieu
extérieur la même quantité de chaleur.

VI. Variation des fonctions d’état au cours du changement de phase

On considère une transformation à la pression P et à la pression T pour la masse m de corps


pur :
m corps pur phase  m corps pur phase 
T , P(T) T , P(T)

VI.1.Enthalpie de changement d’état

𝑙(𝑇) 𝑜𝑢 ∆ℎ(𝑇) :enthalpie massique de changement de phase

𝑙 (𝑇) = ℎ𝛽 (𝑇, 𝑃(𝑇)) − ℎ𝛼 (𝑇, 𝑃(𝑇))


La transformation est isobare, donc 𝑙 (𝑇) est la chaleur reçu par le corps pur pendant le
changement d’état = chaleur latente (massique) de changement d’état.
On a 𝑙𝑓𝑢𝑠 (𝑇), 𝑙𝑣𝑎𝑝 (𝑇), 𝑙𝑠𝑢𝑏 (𝑇) > 0 (c’est des chaleurs qui sont absorbées par le système pour
la transition).
Et 𝑙𝑠𝑜𝑙 (𝑇) = −𝑙𝑓𝑢𝑠 (𝑇) ; 𝑙𝑣𝑎𝑝 (𝑇) = −𝑙𝑐𝑜𝑛𝑑 (𝑇) ; 𝑙𝑠𝑢𝑏 (𝑇) = −𝑙𝑐𝑜𝑛𝑑 (𝑇)

VI.2.Entropie de changement d’état

∆𝑠(𝑇) = 𝑠𝛽 (𝑇, 𝑃(𝑇)) − 𝑠𝛼 (𝑇, 𝑃(𝑇))

𝑙 (𝑇 )
∆𝑠(𝑇) =
𝑇
𝑙𝑓𝑢𝑠 (𝑇), 𝑙𝑣𝑎𝑝 (𝑇), 𝑙𝑠𝑢𝑏 (𝑇) > 0 Évolution vers un état plus désordonné.

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VI.3. Energie interne de changement d’état
∆𝑈(𝑇) = 𝑈𝛽 (𝑇, 𝑃(𝑇)) − 𝑈𝛼 (𝑇, 𝑃 (𝑇))
Le travail des forces de pression associée au passage réversible d’une masse m de corps pur
de l’état liquide à l’état vapeur (gazeux) est :

𝛿𝑊𝑟𝑒𝑣 = −𝑃𝑠 (𝑇)𝑑𝑉 𝑃𝑠 (𝑇) 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟 𝑠𝑎𝑡𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑒 à 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑚𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑇

𝛿𝑊𝑟𝑒𝑣 = −𝑃𝑠 (𝑇)𝑚 (𝑣𝛽 (𝑇) − 𝑣𝛼 (𝑇))

𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣 = 𝑚𝑙𝛼→𝛽

Donc la variation de l’énergie interne massique lors du changement d’état s’écrit :

∆𝑈(𝑇) = 𝑚𝑙𝛼→𝛽 − 𝑃𝑠 (𝑇)𝑚 (𝑣𝛽 (𝑇) − 𝑣𝛼 (𝑇))

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