Un corps pur est constitué d'une espèce chimique unique. Les corps purs se trouvent
sous trois états différents, on parle aussi de phases :
État gazeux : état dispersé et désordonné, les particules sont en mouvement les unes
par rapport aux autres et occupent tout l’espace offert. Les gaz sont compressibles.
État liquide : état compact et désordonné, les particules sont en mouvements les unes
par rapports aux autres, la surface d’un liquide est toujours horizontale. Les liquides sont
incompressibles.
État solide : état compact et ordonné, les particules sont figées, le volume occupé est
propre au solide.
Et ses états ne sont possibles que dans des conditions particulières de température T et de
pression P. Lorsque ces conditions varient, le corps est susceptible de changer d'état,
d'effectuer une transition de phase, à pression constante, il existe une température unité de
transition entre deux phases. La transformation d'un système d'un état ou d'une phase est
représentée sur le schéma :
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II. Equilibre de phases
Pour un corps pur donné, chacune des phases a un domaine de stabilité en fonction de
la température et de la pression. Il est possible de situer des domaines de stabilité des phases
dans un diagramme P,T comme il est présenté pour l’évaporation de l'eau dans le schéma qui
suit:
Lorsque deux phases coexistent : la pression est fonction de la température (et vice
versa). On a donc une courbe P(T) ou T(P) pour le changement d’état. Sur la courbe
d’équilibre correspondante, les potentiel chimique de l’espèce dans les deux phases sont
égaux.
𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 ⇌ 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽
Le potentiel chimique du corps pur est le même dans toutes les phases d’un système à
l’équilibre.
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Équilibre solide liquide: Dans deux cas général, la pente de la courbe d'équilibre dans
le diagramme (P,T) est positive, ce qui est représenté sur le diagramme (figure à
gauche). une exception notable est l'eau. dans ce cas, la pente est négative (le volume
molaire diminue lors de la fusion), (figure à droite). Dans tous les cas de figure, cette
courbe est quasi verticale est-ce que la pression a peu d'action sur l'équilibre en phase
condensée
Équilibre solide gaz: Pour certain système comme le dioxyde de carbone ou diiode,
la pression du point triple est supérieure à 1 bar. dans ces conditions, on passe
directement, la pression atmosphérique de l'état solide à l'état gazeux
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Le point triple: Lorsque trois phases coexistent: la pression et la température sont
parfaitement déterminées: c'est le point triple. en ce point le potentiel chimique du
corps pur et le même dans les trois phases, et les tris phases sont en équilibre.
Les courbes 𝑃 = 𝑓(𝑇) traduire l'équilibre entre deux phases et . Les équations de
la thermodynamique se traduisent par les relations de Clapeyron. Cette relation différentielle
établit la relation entre la température et la pression pour l'équilibre entre deux phases et .
Considérant deux phases et caractérisées par des entropies molaires absolues 𝑆 et 𝑆 , Le
volume molaire 𝑣𝛼 et 𝑣𝛽 et des enthalpies molaires ℎ𝛼 et ℎ𝛽 . La condition d'équilibre entre
les deux phases s'écrit:
𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛼 (𝑇, 𝑃) = 𝜇𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 𝛽 (𝑇, 𝑃)
Soit :
−𝑆 𝑑𝑇 + 𝑣𝛼 𝑑𝑝 = −𝑆β 𝑑𝑇 + 𝑣𝛽 𝑑𝑝
𝑑𝑃 𝑆β − 𝑆
=
𝑑𝑇 𝑣𝛽 − 𝑣𝛼
𝑙𝛼→𝛽 = ℎβ − ℎ
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Et l'entropie molaire de changement d'état :
𝑙𝛼→𝛽
∆𝑆 = 𝑠β − 𝑠 =
𝑇
𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝛽
=
𝑑𝑇 𝑇(𝑣𝛽 − 𝑣𝛼 )
Cette relation joue un rôle fondamental dans l'étude des équilibres de phase des corps
purs car si elle remplace une équation fonctionnelle (égalité des potentiel chimique) par une
équation différentielle, elle a le mérite de remplacer la manipulation des potentiels chimiques
par l'utilisation de grandeur facilement accessible à l'expérience: molaire de changement de
phase volume molaire.
𝑣𝑣 ≫ 𝑣𝛼 donc 𝑣𝑣 − 𝑣𝛼 = 0
𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝑣 𝑃𝑙𝛼→𝑣
= =
𝑑𝑇 𝑇𝑣𝑣 𝑅𝑇 2
𝑃2
𝑑𝑃 𝑙𝛼→𝑣 𝑇2 𝑑𝑇
∫ = ∫
𝑃1 𝑃 𝑅 𝑇1 𝑇 2
Dont l’intégration donne :
𝑃2 𝑙𝛼→𝑣 1 1
𝑙𝑛 = ( − )
𝑃1 𝑅 𝑇1 𝑇2
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Donc on obtient l'équation de Clapeyron pour les différentes transformations de phases :
On enferme une masse m de vapeur (vapeur d’eau) dans un cylindre fermé par un
piston mobile ce qui permet d'imposer le volume ou la pression. On fixe la température T
constante et après chaque déplacement du piston on attend que le système se met à l'équilibre
à la température T.
On choisit un état de départ à basse pression dans lequel le fluide à l'état gazeux, et on
diminue progressivement le volume en descendant le piston donc une augmentation de la
pression, pour chaque position du piston, on enregistre la pression appliquée au fluide.
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1. Dans une première étape, A vers B la pression augmente régulièrement pendant que le
volume décroit. (phase de vapeur surchauffée)
2. lorsqu'on atteint la pression d'équilibre liquide point B vapeur à la température T° (pression
de saturation), La vapeur commence à se liquéfier le volume diminue au fur et à mesure que
la vapeur se transforme en liquide B vers C mais la pression reste constante tant que les deux
phases coexistent, pour maintenir la température constante il faut évacuer de la chaleur vers
l'extérieur. (équilibre liquide vapeur)
3. lorsque toute la vapeur a été transformé liquide C vers D une petite diminution de volume
nécessite une forte augmentation de pression: de liquide et très peu compressible. (phase
liquide).
Si on trace sur le même diagramme les courbes isotherme au retenue pour des
températures différentes et si on retient les points de démarrage et fin de changement de
phase on obtient les deux courbes appelées:
Courbe de rosée: Elle correspond à l'apparition de la première goutte de liquide dans un gaz
que l'on comprime.
Courbe de bulle (ou d'ébullition): Elle correspond à l'apparition de la première bulle de
vapeur dans un liquide que l'on détend à température constante.
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Diagramme P-v à température constante
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isotherme). Nous avons deux phases en équilibre la phase liquide et la phase
gazeuse. (2 vers 3 vers 4)
3. lorsqu'on rencontre la courbe de rosée point 4 (vapeur saturée) la vaporisation est
terminée, il ne reste plus du liquide. à partir de là, la chaleur que l'on fournit sert à
augmenter la température de la vapeur donc le volume crois. (phase de la vapeur
sèche surchauffée)
Tout le long du palier la température est restée constante pourtant nous avons dû
fournir de la chaleur pour passer, à pression constante, baisse de l'état du liquide saturé (sur la
coupe de bulles) à l'état de la vapeur saturée (sur la courbe de rosée), il faut fournir une
quantité de chaleur appelée Chaleur latente de vaporisation 𝑙𝑣→𝑙 à pression constante.
𝑙𝑣→𝑙 = 𝑙𝑙 − 𝑙𝑣
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Diagramme T-v à pression constante
Le diagramme (T,s) pour l’équilibre liquide-vapeur d’un corps pur. Selon les valeurs
de T et s, l’état représenté est monophasique liquide L ou vapeur V ou biphasique
(liquide+vapeur). On considère une transformation isobare, l’entropie massique s du corps
pur.
De A→L, la température augmente alors que la pression reste constante. C’est une phase
liquide pure, T augmente. On a 𝑑𝐻 = 𝑇𝑑𝑠 + 𝑣𝑑𝑃;
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑑𝑠 > 0.
L→V, la température reste constante, un mélange liquide vapeur, 𝑑𝑠 = 0.
V→B la température continue à augmenter, la vapeur se chauffe de plus en plus et le désordre
augmente donc, 𝑑𝑠 > 0.
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IV.4. Point représentatif d'un équilibre liquide-gaz
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de la vapeur pure à la température T et à la pression P ce palier LV dans le diagramme
d’Endrews sont parfois appelés des binodales.
Donc le volume total du système liquide vapeur, qui sont en équilibre qui correspond
au point M, est 𝑉 = 𝑉𝑣 + 𝑉𝑙 (reste inchangé le long de la transition). Le volume massique 𝑣 =
𝑉 𝑚
peut s'écrire en faisant apparaître le titre massique en vapeur 𝑥𝑣 = 𝑚𝑣 (au point L : 𝑥𝑣 =
𝑚
0, et au point V : 𝑥𝑣 = 1)
𝑉 𝑉𝑣 + 𝑉𝑙
𝑣= =
𝑚 𝑚
𝑚𝑣 𝑣𝑉 + 𝑚𝑙 𝑣𝐿
𝑣=
𝑚
𝑚𝑣 𝑚𝑉 𝑚𝑙 𝑚𝐿
Sachant que : 𝑥𝑉 = = ; 𝑥𝑙 = = ; 𝑥𝑣 + 𝑥𝑙 = 1
𝑚 𝑚 𝑚 𝑚
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𝑣 = 𝑥𝑣 𝑣𝑉 + 𝑥𝑙 𝑣𝐿
𝑣 = 𝑥𝑣 𝑣𝑉 + (1 − 𝑥𝑣 )𝑣𝐿
le volume massique et donc le barycentre des volumes massiques des deux phases pures à la
même température T et à la même pression P Cette relation ci-dessus montre que le volume
massique d'un corps pur sous deux phases n'est pas un paramètre intensif, alors que c'est le
cas pour un système constitué d'une phase homogène. Pour un corps pur sous deux phases, le
volume massique pour chaque sous-système dépend de son titre en vapeur.
On peut déduire de la figure une lecture graphique du titre massique :
𝑣 − 𝑣𝐿 ̅̅̅̅
𝐿𝑀
𝑥𝑣 = = ̅̅̅̅
𝑣𝑉 − 𝑣𝐿 𝐿𝑉
𝑣 = 𝑥𝑣 𝑠𝑉 + (1 − 𝑥𝑣 )𝑠𝐿
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On peut déduire de la figure ci-dessus une lecture graphique de titre massique :
𝑠 − 𝑠𝐿 ̅̅̅̅
𝐿𝑀
𝑥𝑣 = = ̅̅̅̅
𝑠𝑉 − 𝑠𝐿 𝐿𝑉
La courbe d’équilibre entre les états solide et liquide (parfois appelée courbe de
fusion) s’arrête au point triple dans le domaine des basses températures. Rien ne la limite
généralement dans le domaine des hautes pressions, sauf s’il existe d’autres variétés solides
stables, auquel cas la courbe s’arrete à un autre point triple. Les branches d’isothermes en
dehors du palier de liquéfaction sont trés raides dans le diagramme (p, v) car aussi bien le
liquide que le solide sont trés peu compressibles. Le solide est alors plus dense que le liquide,
et une augmentation de pression provoque la solidification.
Traverser la glace Le mécanisme microscopique de la fusion peut s’expliquer par le fait qu’au
fur et `a mesure que la température du solide augmente, les atomes vibrent autour de leur
position d’´equilibre avec des amplitudes de plus en plus grandes. A la température de fusion,
ces amplitudes sont suffisantes pour briser le réseau cristallin. L’amplitude limite représente
environ 10% de la distance entre atomes voisins. Sur le plan énergétique, la fusion nécessite
l’apport de la chaleur latente de fusion, fonction de la température à laquelle s’effectue la
transformation (à pression fixée). Dans le cas de la transformation inverse, le système fournit
au milieu extérieur la même quantité de chaleur.
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formés disparaissent assez rapidement sans laisser de liquide. Ils se subliment à la pression
atmosphérique. On peut citer l’exemple classique de l’effet d’un gaz inerte présent au dessus
du solide. La présence de ce gaz a deux effets :
La pression totale sur le solide se trouve modifiée donc, à température constante, la
pression de vapeur saturante l’est également.
Si le gaz inerte est immobile, il tend à réduire la diffusion des molécules de vapeur et
contribue donc au maintien, prés de la surface du solide, d’une pression partielle proche de la
pression de vapeur saturante. La perte de masse du solide en fonction du temps s’en trouve
alors réduite au minimum. Cet effet est utilisé dans les lampes à incandescence. Lorsque le
filament est placé dans le vide, il se sublime rapidement et les vapeurs métalliques vont se
condenser sur les parois de l’ampoule (beaucoup plus froides que le reste de l’ampoule), ce
qui tend à opacifier celle-ci. La présence d’un gaz inerte autour du filament tendra à limiter la
diffusion des vapeurs métalliques. On pourra alors utiliser des filaments à plus haute
température, qui produiront des lumières plus blanches.
Sur le plan énergétique, la sublimation nécessite l’apport de la chaleur latente
correspondante. Dans le cas de la transformation inverse, le système rétrocède au milieu
extérieur la même quantité de chaleur.
𝑙 (𝑇 )
∆𝑠(𝑇) =
𝑇
𝑙𝑓𝑢𝑠 (𝑇), 𝑙𝑣𝑎𝑝 (𝑇), 𝑙𝑠𝑢𝑏 (𝑇) > 0 Évolution vers un état plus désordonné.
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VI.3. Energie interne de changement d’état
∆𝑈(𝑇) = 𝑈𝛽 (𝑇, 𝑃(𝑇)) − 𝑈𝛼 (𝑇, 𝑃 (𝑇))
Le travail des forces de pression associée au passage réversible d’une masse m de corps pur
de l’état liquide à l’état vapeur (gazeux) est :
𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣 = 𝑚𝑙𝛼→𝛽
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