Vous êtes sur la page 1sur 98

Neurophysiologie Clinique/Clinical Neurophysiology (2014) 44, 515—612

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

RECOMMANDATIONS/GUIDELINES

Recommandations françaises
sur l’électroencéphalogramme夽
French Guidelines on electroencephalogram

N. André-Obadiaa,∗,b, P. Sauleauc,d, F. Cheliout-Heraute,


P. Conversf,g, R. Debsh, M. Eisermanni,j,k, M. Gavaretl,m,n,
J. Isnarda, J. Junga,o,p, A. Kaminskai,j,k, N. Kubisq,r, M. Lemesles,
L. Maillardt,u,v, L. Mazzolab,w, V. Michelx,y, A. Montavonta,z,
S. N’Guyenaa,ab, V. Navarroac,ad, D. Parainae, B. Perinaf,
S.D. Rosenbergag,ah, H. Sediriai, C. Souffleti,j,k, W. Szurhajai,aj,
D. Taussigak, A. Touzery — de Villepinal, L. Vercueilam,an,
M.D. Lamblinai

a
Service de neurophysiologie et d’épileptologie, hôpital neurologique P.-Wertheimer, hospices civils de
Lyon, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France
b
Inserm U 1028, équipe NeuroPain, centre de recherche en neuroscience de Lyon (CRNL), université Lyon 1,
59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France
c
EA 4712 « Comportement et noyaux gris centraux », faculté de médecine, université de Rennes 1, avenue
Léon-Bernard, 35043 Rennes, France
d
Unité des explorations fonctionnelles neurologiques, CHU de Rennes, 2, rue Henri-le-Guilloux, 35033
Rennes cedex 9, France
e
Service de physiologie—explorations fonctionnelles, CHU de Garches, UVSQ, 92380 Garches, France
f
Service de neurologie, hôpital Nord, CHU de Saint-Étienne, 42055 Saint-Étienne cedex 2, France
g
Inserm U1028, UCB Lyon 1, UJM Saint-Étienne, 42055 Saint-Étienne cedex 2, France
h
Service de neurologie, CHU de Toulouse, place du Docteur-Baylac, TSA 40031, 31059 Toulouse cedex 9,
France
i
Service d’explorations fonctionnelles neurologiques, hôpital Necker—Enfants-Malades, AP—HP, 149, rue de
Sèvres, 75015 Paris, France
j
Inserm, U1129, Paris, France
k
Université Paris-Descartes, CEA, Neurospin, 91191 Gif-sur-Yvette cedex, France
l
Service de neurophysiologie clinique, hôpital de la Timone, AP—HM, 264, rue Saint-Pierre, 13385
Marseille, France

夽 Travail de consensus réalisé sous l’égide de la Société de Neurophysiologie Clinique de Langue (SNCLF) et de la Ligue Française Contre

l’Épilepsie (LCE).
∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : nathalie.obadia-andre@chu-lyon.fr (N. André-Obadia).

http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2014.10.001
0987-7053/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
516 N. André-Obadia et al.

m
Inserm UMR 1106, institut de neurosciences des systèmes, 27, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille
cedex 05, France
n
Faculté de médecine, Aix-Marseille université, 27, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille cedex 5,
France
o
Inserm U 1028, équipe Brain Dynamics and Cognition, centre de recherche en neuroscience de Lyon
(CRNL), 69677 Bron, France
p
Université Lyon 1, 69677 Bron, France
q
Service de physiologie clinique-explorations fonctionnelles, hôpital Lariboisière, AP—HP, université Paris
Diderot, Sorbonne Paris Cité, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France
r
Unité Inserm965/Paris 7, angiogenèse et recherche translationnelle, hôpital Lariboisière, 2, rue
Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France
s
Service de neurophysiologie clinique, CHU de Dijon, 1, boulevard Jeanne-d’Arc, BP 77908, 21079 Dijon
cedex, France
t
Service de neurologie, CHU de Nancy, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France
u
CNRS, CRAN, UMR 7039, boulevard des Aiguillettes, BP 70239, 54506 Vandœuvre-lès-Nancy, France
v
Faculté de médecine, université de Lorraine, 9, avenue de la Forêt-de-Haye, CS 50184, 54505
Vandœuvre-Lès-Nancy cedex, France
w
Unité de neurophysiologie clinique, service de neurologie, hôpital Nord, 42055 Saint-Étienne cedex 2,
France
x
EFSN, pôle de neurosciences cliniques, CHU de Bordeaux, 33076 Bordeaux cedex, France
y
IMN, CNRS-UMR 3493, université de Bordeaux, 33076 Bordeaux cedex, France
z
Service épilepsie, sommeil et explorations fonctionnelles neuropédiatriques, HFME, 59, boulevard Pinel,
69677 Bron cedex, France
aa
Unité de neurologie pédiatrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France
ab
LARIS EA 7315, LUNAM, université d’Angers, 4, boulevard Lavoisier, 49016 Angers, France
ac
Unité d’épilepsie et département de neurophysiologie clinique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP—HP,
47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France
ad
Inserm UMR S975 — CNRS-UMR 7225 — UMPC, centre de recherche de l’institut du cerveau et de la moelle
épinière, 47, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France
ae
Service de neurophysiologie clinique, CHU Charles-Nicolle, 76031 Rouen cedex, France
af
Service des explorations fonctionnelles du système nerveux, service de neurologie, CHU d’Amiens, place
Victor-Pauchet, 80054 Amiens cedex 1, France
ag
Service de neurologie et neurophysiologie clinique, hôpital Gabriel-Montpied, CHU de Clermont-Ferrand,
58, rue Montalembert, 63000 Clermont-Ferrand, France
ah
IGCNC — EA 7282, UMR 6284 ISIT, université d’Auvergne, 63001 Clermont-Ferrand, France
ai
Service de neurophysiologie clinique, hôpital Roger-Salengro, CHRU, 59037 Lille cedex, France
aj
Faculté de médecine, université Henri-Warembourg, 59045 Lille cedex, France
ak
Service de neurochirurgie pédiatrique, fondation Rothschild, 25-29, rue Manin, 75019 Paris, France
al
Unité de neurophysiologie clinique de l’enfant, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, 34295 Montpellier, France
am
EFSN, pôle de psychiatrie et de neurologie, CHU de Grenoble, 38043 Grenoble cedex 09, France
an
Unité Inserm U836-9, Grenoble institut des neurosciences, 38043 Grenoble cedex 09, France

Reçu le 5 octobre 2014 ; accepté le 7 octobre 2014


Disponible sur Internet le 11 novembre 2014

MOTS CLÉS Résumé L’électroencéphalogramme (EEG) permet une analyse fonctionnelle du signal
électrique cérébral et constitue l’examen de référence pour analyser les processus électrophy-
Recommandations ;
siologiques sous-tendant l’épilepsie mais également de nombreux autres dysfonctionnements du
Électroencéphalo-
système nerveux central. Les examens d’imagerie morphologique apportent des renseignements
gramme ;
complémentaires de l’EEG mais ne peuvent se substituer à cet outil d’analyse fonctionnelle.
Électroencéphalo-
L’EEG a de plus l’avantage d’être non invasif, facile à réaliser et à contrôler quand un suivi est
graphie ;
nécessaire, y compris au lit du patient. Face à l’évolution des connaissances, des techniques et
Adulte ;
des indications, une actualisation des recommandations sur l’EEG a été jugée nécessaire par la
Enfant ;
Société de Neurophysiologie Clinique de Langue Française (SNCLF) et la Ligue Française contre
Néonatalogie ;
l’Épilepsie (LFCE). Cet article aborde la méthodologie adoptée pour ce travail de recommanda-
Unité de soins
tions, précise les différentes thématiques détaillées dans les chapitres suivants et reprend les
intensifs ;
fiches synthétiques de recommandation de chacun de ces chapitres ainsi que des propositions
Mort cérébrale ;
de rédaction du compte-rendu d’EEG. La revue de la littérature n’a pas permis d’apporter une
Épilepsie ;
réponse à certaines questions pour lesquelles un avis d’experts a cependant été exprimé par le
Télémédecine ;
groupe de travail et de lecture en complément des recommandations.
© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 517

Électroencéphalo-
gramme
haute-résolution ;
Magnétoencéphalo-
graphie ;
Vidéo-EEG ;
EEG ambulatoire ;
EEG après privation
de sommeil

KEYWORDS Summary Electroencephalography allows the functional analysis of electrical brain cortical
Guidelines; activity and is the gold standard for analyzing electrophysiological processes involved in epi-
Electroencephalogram; lepsy but also in several other dysfunctions of the central nervous system. Morphological imaging
Electroencephalo- yields complementary data, yet it cannot replace the essential functional analysis tool that is
graphy; EEG. Furthermore, EEG has the great advantage of being non-invasive, easy to perform and
Adult; allows control tests when follow-up is necessary, even at the patient’s bedside. Faced with the
Child; advances in knowledge, techniques and indications, the Société de Neurophysiologie Clinique
Neonatal care; de Langue Française (SNCLF) and the Ligue Française Contre l’Épilepsie (LFCE) found it neces-
Intensive care unit; sary to provide an update on EEG recommendations. This article will review the methodology
Brain death; applied to this work, refine the various topics detailed in the following chapters. It will go
Epilepsy; over the summary of recommendations for each of these chapters and underline proposals for
Telemedicine; writing an EEG report. Some questions could not be answered by the review of the literature;
High-resolution elec- in those cases, an expert advice was given by the working and reading groups in addition to the
troencephalogram; guidelines.
Magneto- © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
encephalogram;
Video-EEG;
Ambulatory EEG;
Sleep-deprived EEG

Abréviations EPPS EEG prolongé après privation de sommeil


EPR épilepsie pharmacorésistante
EPT épilepsie post-traumatique
a-EEG électroencéphalogramme en intégration d’ampli- FIRDA activités delta rythmiques frontales intermittentes
tude ou électroencéphalogramme d’amplitude HPN hyperpnée
Amb-EEG électroencéphalogramme ambulatoire ou Holter- HSA hémorragie sous-arachnoïdienne
EEG HIC hypertension intracrânienne
BIS index bispectral MEG magnétoencéphalographie
CSA analyse spectrale continue PCR polymerase chain reaction
c-DSA analyse continue de densité spectrale PLEDs décharges épileptiformes latéralisées périodiques
CJ maladie de Creutzfeldt-Jakob PO pointes-ondes
CNEP crise non épileptique psychogène POCS syndrome des pointes-ondes continues au cours du
DCL Démence à corps de Lewy sommeil
DLFT démence lobaire fronto-temporale PPO polypointes-ondes
DP démence parkinsonienne SEEG stéréo-électroencéphalographie
DSA Density Spectral Array ou analyse spectrale SUDEP sudden unexpected death in epilepsy ou mort
DTA démence de type Alzheimer subite inexpliquée de l’épilepsie
DVa démence vasculaire Télé-EEG télétransmission d’électroencéphalogramme (par
EEG électroencéphalogramme réseau informatique à un centre distant)
EEG-HR EEG haute-résolution TC traumatisme crânien
EFNS European Federation of Neurological Societies USI unité de soins intensifs
EME état de mal épileptique USIN unité de soins intensifs néonataux
EMG électromyogramme VEP vidéo-EEG prolongée
518 N. André-Obadia et al.

Le groupe de relecture des recommandations France ; service de neurologie pédiatrique, hôpital de la


(listé par ordre alphabétique) Timone, AP—HM, 13005 Marseille, France.
Wallois Fabrice : Institut national de la santé et de
recherche médicale (Inserm) U1105, GRAMFC, CHU
Ayrivié Nathalie : Cabinet de neurologie, 4, rue Colbert, d’Amiens, université de Picardie-Jules-Verne, 80000
17000 La Rochelle et laboratoire d’EEG, CHG de La Rochelle, Amiens, France.
17000 La Rochelle, France.
Bartolomei Fabrice : Service de neurophysiologie cli- Contexte, méthodologie et synthèse des
nique, hôpital de la Timone, AP—HM, Marseille, France ;
Inserm UMR 1106, institut de neurosciences des systèmes,
recommandations françaises sur
Marseille, France ; faculté de médecine, Aix-Marseille uni- l’électroencéphalogramme
versité, Marseille, France.
Chassagnon Serge : Cabinet de neurologie, 62, rue fau- Contexte
bourg National, 67000 Strasbourg, France.
Derambure Philippe : Service de neurophysiologie cli- L’électroencéphalogramme (EEG) permet l’enregistrement
nique, CHRU, 59037 Lille cedex, France ; faculté de de l’activité bioélectrique cérébrale au cours du temps
médecine, université Lille 2, France. grâce à des électrodes placées sur le scalp. Une pre-
de Bellecize Julitta : Service épilepsie, sommeil et explo- mière description du signal enregistré chez l’homme a été
rations fonctionnelles neuropédiatriques, HFME, Lyon, publiée par Hans Berger en 1929. Au cours des années sui-
France. vantes, des modifications de la rythmicité corticale ont
de Grissac-Moriez Nathalie : Centre de Toul Ar C’hoat, été décrites dans de nombreuses pathologies. L’EEG consti-
ITEP spécialisé, 29150 Châteaulin. tue depuis l’examen de référence apportant une évaluation
de Toffol Bertrand : Inserm U930, service de neurologie fonctionnelle qui permet d’analyser les processus électro-
et de neurophysiologie clinique, CHU Bretonneau, 37044 physiologiques sous-tendant l’épilepsie mais également de
Tours cedex, France. nombreux autres dysfonctionnements du système nerveux
Guérit Jean Michel : Unité de neurologie, hôpital central.
Edith-Cavell, 32, rue Edith-Cavell, 1180 Bruxelles, Belgique. L’électroencéphalographie a bénéficié ces dernières
Isnard Hervé : Cabinet de neuropédiatrie, 28, rue de la décennies d’importantes avancées technologiques qui ont
République, 69003 Lyon, France. permis le passage de l’enregistrement sur papier à la
Javouhey Étienne : Service urgences et réanimation numérisation des signaux ainsi que la mise au point de
pédiatriques, hôpital Femme-Mère—Enfant, hospices civils techniques d’enregistrements intracérébraux et le déve-
de Lyon, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron, France ; université loppement de nouvelles méthodes d’analyse du signal.
Claude-Bernard Lyon 1, France. L’électroencéphalographie reste donc une technique en évo-
Lavernhe Gilles : Cabinet de neurologie, 9, route lution permanente qui occupe une place incontournable
Antonin-Coronat, 05000 Gap, France. dans l’éventail des explorations du système nerveux cen-
Motte Jacques : Neurologie pédiatrique, American Memo- tral car elle permet une évaluation fonctionnelle unique.
rial Hospital, CHU de Reims, France. Elle est ainsi complémentaire des examens d’imagerie
Nica Anca : Unité d’épileptologie Van-Gogh, service de morphologique que l’on ne peut substituer totalement à
neurologie, CHU de Rennes, France. l’analyse fonctionnelle du signal électrique cortical. Les
Outin Hervé : Service de réanimation médico- progrès significatifs des techniques d’imagerie morpholo-
chirurgicale, centre hospitalier intercommunal de gique et fonctionnelle au cours des dernières années ont
Poissy-Saint-Germain-en-Laye, 20, rue Armagis, 78100 cependant fortement influencé la place et l’utilisation de
Saint-Germain-en-Laye, France. l’électroencéphalographie dans la pratique médicale de
Plouin Perrine : Neurophysiologie clinique pédiatrique, soins et de recherche.
hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris, France. L’EEG comporte plusieurs spécificités. Il s’agit avant tout
Rossetti Andrea : Service de neurologie, département des d’un examen non invasif, facile à réaliser, y compris au lit du
neurosciences cliniques, CHUV, 1011, Lausanne, Suisse. patient. Examen aisément réitéré, il permet un suivi médical
Sabourdy Cécile : Inserm, U836 BP 170, université-Joseph rapproché des patients et apporte une vision dynamique des
Fourier, Grenoble ; Institut des neurosciences, Grenoble troubles fonctionnels du système nerveux central. Il n’est
Neurology Department, CHU de Grenoble, Grenoble, France. pas contraint par d’éventuelles contre-indications d’ordre
Thomas Pierre : UF EEG, épileptologie et service de neu- médical et est dénué d’effet indésirable.
rologie, hôpital Pasteur, Nice, France. Une autre particularité majeure de l’électroencé-
Valton Luc : Explorations neurophysiologiques, hôpital phalographie tient à l’évolution du paysage de réalisation
Pierre-Paul-Riquet, CHU Purpan, TSA 40031, 31059 Toulouse de ces examens en France. Ceux-ci nécessitent une compé-
cedex 9, France. tence médicale et technique spécifique. Cette compétence
Vespignani Hervé : Service de neurologie, CHU de Nancy, implique une formation spécialisée tant des médecins inter-
avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, prétant les examens d’électroencéphalographie que de
France ; CNRS, CRAN, UMR 7039, Nancy, France ; faculté de l’équipe technique les réalisant. Cette formation spéci-
médecine, université de Lorraine, Nancy, France. fique médicale et paramédicale ne permet toutefois pas
Villeneuve Nathalie : CINAPSE, hôpital Henri-Gastaut, d’expliquer à elle seule le transfert de plus en plus
centre Saint-Paul, 13009 Marseille, France ; centre res- marqué de ces examens du secteur libéral vers le sec-
source autisme, hôpital Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, teur hospitalier auquel on assiste ces dernières années.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 519

Ce constat s’explique vraisemblablement plus par la non- PubMed, Web of Science, jusqu’en juin 2013, à l’aide
adéquation entre la nécessité d’une installation technique des mots clés différents pour chaque chapitre) avec si
spécifique ainsi que la durée de ces examens, d’une nécessaire une recherche complémentaire concernant
part, et la faible valorisation financière de ces actes, les textes réglementaires français et éventuellement
d’autre part. À ceci s’ajoutent les évolutions démogra- étrangers.
phique et géographique des médecins compétents en • Le texte de recommandations est constitué de diffé-
électroencéphalographie en France. Tout ceci impacte rents articles, chacun d’entre eux étant composé d’une
nécessairement l’accessibilité des patients aux examens fiche synthétique de recommandations puis d’un article
d’électroencéphalographie. détaillé. La liste des références bibliographiques est
L’évolution des connaissances, des techniques, des indi- propre à chaque article. Les propositions formulées dans
cations, le repositionnement de l’électroencéphalographie les fiches de synthèse présentées au début de chaque
vis-à-vis de l’imagerie médicale, l’évolution démographique texte long ont été discutées par l’ensemble des rédac-
médicale et les contraintes économiques sont autant de rai- teurs de ce travail.
sons justifiant une actualisation des recommandations sur • Les fiches de synthèse et les articles longs ont bénéficié
l’EEG en France. d’une relecture par des experts indépendants du groupe
Face à ce constat, la Société de Neurophysiologie Cli- de travail. Le texte final résulte, pour chaque article, de
nique de Langue Française (SNCLF) et la Ligue Française la prise en compte des remarques du groupe de lecture
contre l’Épilepsie (LFCE) ont constitué conjointement le par les rédacteurs du groupe de travail.
18 juin 2012 un groupe de travail réunissant 28 spécialistes • La validation des fiches de synthèse des recomman-
en électroencéphalographie afin d’actualiser les recom- dations a été réalisée par l’ensemble des membres
mandations. Afin de couvrir la diversité des indications et du groupe de travail selon la méthodologie suivante :
des conditions de réalisation de ces examens, ce groupe chaque recommandation a été cotée par les auteurs selon
de travail comportait un large éventail de compétences la méthodologie dérivée de la RAND/UCLA [194,431].
en électroencéphalographie concernant les examens de Chaque auteur a établi une cotation des items corres-
l’adulte, de l’enfant, les spécificités des enregistrements pondant à son champ d’expertise de 1 à 9 (1 signifiant
réalisés dans les unités de soins intensifs, et l’utilisation de l’existence d’un « désaccord complet » ou d’une « absence
l’EEG dans le cadre d’examens spécialisés. Les membres du totale de preuve » ou d’une « contre-indication formelle »
groupe de travail étaient par ailleurs issus de l’ensemble et 9 celle d’un « accord complet » ou d’une « preuve for-
du territoire français. Nous tenons également à souli- melle » ou d’une « indication formelle »). Trois zones ont
gner que ce travail a été réalisé en toute indépendance, ainsi été définies en fonction de la place de la médiane :
avec le seul soutien logistique et financier des Socié- la zone (1—3) correspondait à la zone de « désaccord » ;
tés Savantes, la Société de Neurophysiologie Clinique de la zone (4—6) correspondait à la zone « d’indécision » ; la
Langue (SNCLF) et la Ligue Française Contre l’Épilepsie zone (7—9) correspondait à la zone « d’accord ». L’accord,
(LCE). le désaccord, ou l’indécision était considéré « fort » si
l’intervalle de la médiane était situé à l’intérieur d’une
Méthodologie des trois zones (1—3), (4—6) ou (7—9). L’accord, le désac-
cord ou l’indécision était considéré « faible » si l’intervalle
de médiane empiétait sur une borne (intervalle [1—4]
La méthodologie générale et les différents chapitres à
ou intervalle [6—8] par exemple). Chaque auteur gar-
traiter ont été définis au cours de réunions plénières du
dait la possibilité de ne pas coter un item pour lequel
groupe de travail. Après une étape de recherche bibliogra-
il estimait ne pas avoir d’avis pertinent. Quatre tours
phique, les différents textes longs ont été élaborés par 2 à
de cotation et l’élimination au maximum d’une seule
6 membres du groupe de travail puis soumis à un groupe de
cotation déviante ont permis de rédiger des recomman-
relecture composé de 22 médecins n’ayant pas participé au
dations consensuelles pour la grande majorité des sujets
groupe de travail et à nouveau représentatifs de l’ensemble
abordés. Pour les rares exceptions, la mention « Accord
des thématiques abordées et de l’ensemble du territoire
non consensuel » a été précisée et le lecteur renvoyé
français. Ces médecins se sont prononcés sur les articles cor-
au chapitre détaillé pour les précisions sur cet item.
respondant à leur champ d’expertise. Ces mêmes personnes
Seul le chapitre concernant les explorations invasives n’a
ont par ailleurs été sollicitées, tout comme l’ensemble
pas été soumis à la validation de l’ensemble du groupe
des auteurs des recommandations, pour émettre un avis
de travail. En effet, il s’agit d’un texte présentant des
spécialisé sur une série de questions pour lesquelles la
techniques spécialisées d’après les données de la littéra-
revue de la littérature ne permettait pas d’apporter une
ture mais pour lequel aucune recommandation de bonne
réponse.
pratique ne peut être émise par notre groupe de tra-
Ce document représente donc la synthèse des réflexions
vail qui ne peut prétendre à une expertise pour cette
et des échanges issus des groupes de travail et de relecture.
activité. Un tel texte devra faire l’objet d’un travail spé-
cifique à l’initiative des équipes spécialisées dans cette
Les différentes étapes activité.
• Un chapitre concernant la rédaction des comptes-rendus
• Recherche bibliographique : dans chaque sous-groupe, des électroencéphalogrammes a été également rédigé à la
la recherche bibliographique a porté sur la littéra- suite des fiches de synthèse. Ce texte est issu, d’une part,
ture médicale française et anglaise (recherche sur des recommandations validées pour chaque chapitre et,
les bases de données bibliographiques de référence d’autre part, d’un travail de synthèse au sein du groupe de
520 N. André-Obadia et al.

travail. Ce texte n’ayant pas bénéficié de la méthode de 1. L’électroencéphalogramme de l’adulte au laboratoire


validation décrite ci-dessus, il s’agira plus de propositions ou au lit
que de recommandations. S.D. Rosenberg, B. Perin, V. Michel, R. Debs, V. Navarro,
P. Convers

Plan d’ensemble Les conditions techniques optimales pour l’obtention


d’un enregistrement EEG standard de qualité sont les sui-
Le plan directeur de ce document a été élaboré lors de vantes :
réunions plénières du groupe de travail. Dans la pratique • Après préparation adéquate du cuir chevelu du patient,
quotidienne, il n’existe pas de dichotomie entre la prise en les électrodes doivent être positionnées suivant le sys-
charge clinique et la réalisation de l’EEG, l’interprétation tème international 10-20. Au laboratoire, on recommande
du tracé étant fréquemment réalisée par un praticien la pose de 19 électrodes sur le scalp du sujet et deux élec-
clinicien intégrant le résultat de l’examen dans sa prise trodes d’électrocardiogramme. L’enregistrement vidéo
en charge globale du patient. Cependant, pour la clarté simultané est également fortement recommandé.
du texte dont l’objectif premier concerne la technique • En cas de difficultés d’acquisition (patient en réanima-
d’examen EEG et non la prise en charge globale des patho- tion, patient agité, etc.), le nombre d’électrodes peut
logies neurologiques, la segmentation des sujets traités a être réduit, avec un minimum de huit électrodes de
été déterminée en termes de spécificité technique d’un scalp.
acte et d’âge des patients concernés par l’acte et non • L’enregistrement doit être réalisé dans une pièce
en fonction des indications des différents examens. Un faiblement éclairée silencieuse, à température tem-
travail similaire partant des situations cliniques justifiant pérée, afin d’obtenir un état de relaxation optimale
ou non la réalisation d’un EEG serait un complément utile du patient. Celui-ci doit être allongé confortable-
de ce document. L’exploration polysomnographique à ment, en position semi-assise, les yeux fermés. Il
visée exploratoire des troubles du sommeil et des troubles doit être stimulé en cas de signes d’endormissement,
respiratoires de l’adulte a été exclue de ce travail, des éventuellement après avoir respecté une période plus
recommandations étant déjà publiées par la Société ou moins longue de sommeil ou de somnolence,
Française de Recherche de Médecine du Sommeil (SFRMS). l’endormissement pouvant parfois favoriser l’émergence
Ces recommandations se trouvent sur le site de la SFRMS d’anomalies.
(http://www.sfrms-sommeil.org/recommandations/sfrms/). • Le comportement du sujet et l’apparition d’artéfacts
Il a ainsi été décidé de segmenter les recommandations doivent faire l’objet d’une attention soutenue et per-
en 11 thématiques : manente tout au long de l’enregistrement, et engendrer
une réaction appropriée au problème rencontré (correc-
1. L’électroencéphalogramme de l’adulte au laboratoire tion d’artéfacts, examen clinique en cas de crise. . .).
ou au lit La présence d’une technicienne ayant des compétences
2. Surveillance électroencéphalographique continue de spécifiques et reconnues en électrophysiologie est donc
l’adulte en unité de soins intensifs (USI) fortement recommandée pendant toute la durée de
3. L’électroencéphalogramme prolongé de l’adulte : EEG l’examen.
prolongé après privation de sommeil (EPPS), EEG ambu- • La durée minimale d’un EEG standard est de 20 minutes,
latoire (Amb-EEG) et vidéo-EEG prolongée (VEP) et comporte au moins une épreuve d’hyperpnée
4. L’électroencéphalogramme de l’enfant au laboratoire de 3 minutes et une stimulation lumineuse intermit-
ou au lit tente. L’HPN doit être répétée lorsque la première
5. Surveillance électroencéphalographique continue de est négative et en cas de suspicion d’épilepsie-
l’enfant en unité de soins intensifs (USI) absence.
6. L’électroencéphalogramme prolongé de l’enfant • Pour interpréter un EEG réalisé au lit du patient, il
7. L’électroencéphalogramme en néonatologie est indispensable de disposer de renseignements cli-
8. L’électroencéphalogramme dans le diagnostic de mort niques précis, de la liste des traitements administrés au
cérébrale patient avec leur posologie. Le technicien doit actuali-
9. L’électroencéphalogramme haute-résolution (HR) et la ser ces informations lors de la réalisation de l’examen.
magnétoencéphalographie (MEG) L’existence d’une hypothermie thérapeutique ou non doit
10. Explorations invasives préchirurgicales être signalée.
11. Télétransmission des électroencéphalogrammes • Dans certaines situations graves, comme un état de mal
réfractaire ou une encéphalite accompagnée de troubles
de vigilance, l’EEG peut être répété quotidiennement,
Fiches synthétiques de recommandations sur voire deux fois par jour, si un enregistrement continu de
l’électroencéphalogramme l’EEG n’est pas disponible. Si l’EEG est difficile à inter-
préter, un contrôle du tracé après 24 h peut aider au
Ces recommandations ont fait l’objet d’une validation à diagnostic.
quatre tours au sein du groupe de travail et correspondent • En cas de normalité d’un EEG réalisé au lit du patient
à un consensus pour la grande majorité d’entre elles. Pour et s’il existe un doute persistant sur l’origine épileptique
les rares exceptions, la mention « Accord non consensuel » a d’une manifestation, il est souhaitable de contrôler l’EEG
été précisée et le lecteur renvoyé au chapitre détaillé pour au laboratoire, avec un plus grand nombre d’électrodes,
les précisions sur cet item. avec des stimulations, comme la SLI, qui n’ont pas été
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 521

faites lors de l’EEG au lit, et éventuellement, en le • Pour évaluer le risque de développer ultérieurement une
sensibilisant par un enregistrement de sieste après pri- épilepsie chez un patient porteur d’une lésion cérébrale
vation partielle de sommeil. connue, ancienne ou récente, et en l’absence de suspicion
• L’interprétation d’un EEG réalisé au lit du patient est clinique de crise.
délicate et nécessite de connaître l’effet des princi- • Avant une déclaration d’aptitude au travail en milieu
paux médicaments anesthésiques et antiépileptiques, hyperbare.
ainsi que les principales anomalies EEG rencontrées lors
de l’exploration d’un coma.
2. Surveillance électroencéphalographique continue de
Analyse de l’EEG l’adulte en unité de soins intensifs (USI)
N. André-Obadia, D. Parain, W. Szurhaj
• L’analyse d’un tracé EEG prend en compte les éléments
suivants : la ou les fréquences enregistrées, la présence Recommandations techniques :
de figures spécifiques, ainsi que pour chacun de ces
éléments, leur évolution temporelle et leur répartition • L’utilisation d’électrodes cupules est souhaitable mais
spatiale, leur abondance et leur mode d’organisation, la l’utilisation d’aiguilles est possible : elle nécessite une
réactivité aux épreuves effectuées. surveillance spécifique et les soignants doivent être atten-
• L’interprétation doit prendre en compte les conditions tifs au risque de piqûre.
d’examen (nombre d’électrodes, état de vigilance. . .), le • Un minimum de 9 électrodes (incluant Cz) et une trace
traitement du patient au moment de l’examen et le motif ECG sont requis au cours du monitoring EEG.
de ce dernier (pathologie suspectée, types d’anomalies • L’enregistrement vidéo couplé à l’EEG est fortement sou-
électriques recherchées). haitable.
• Le compte-rendu doit reprendre toutes ces données. • Pour faciliter l’interprétation de l’EEG prolongé, des
• Le compte-rendu comprend : une description détaillée courbes de tendance peuvent être affichées de façon syn-
du tracé EEG, une conclusion synthétisant les don- chrone avec l’EEG, à partir de certaines caractéristiques
nées, et enfin une interprétation intégrant les données du signal comme l’amplitude ou le contenu fréquentiel,
cliniques et répondant à la question posée par le mais les données EEG brutes doivent toujours être acces-
clinicien. sibles pour valider l’interprétation.
• Lorsque l’on pointe sur un évènement de l’analyse quan-
Indications de l’EEG tifiée, on doit pouvoir visualiser les données brutes de
l’EEG.
L’EEG est nécessaire pour :
• Un fonctionnement en réseau est souhaitable pour que le
signal EEG puisse être analysé rapidement par le neuro-
• Le diagnostic et la prise en charge initiale d’une maladie physiologiste à la demande.
épileptique. Il doit alors être réalisé le plus tôt pos-
sible, si possible dans les 24 heures suivant la crise, afin
d’augmenter sa sensibilité. Recommandations de fonctionnement :
• Le diagnostic d’état de mal à expression confusionnelle,
ou en cas de suspicion de « pseudo-état de mal convulsif » • Le personnel de réanimation doit être formé au redé-
d’origine psychogène. marrage de l’appareil, au recollage des électrodes, à
• Le diagnostic des troubles cognitifs, syndromes confusion- l’insertion de notes, au repositionnement de la vidéo, afin
nels et/ou troubles de vigilance évoluant de façon aiguë, que l’enregistrement puisse rester de bonne qualité, y
subaiguë ou rapidement progressive, lorsque les données compris en dehors des heures ouvrables des laboratoires
cliniques et le bilan paraclinique initial n’ont pas permis de neurophysiologie.
d’en déterminer l’étiologie. • Une communication au minimum quotidienne est néces-
saire entre neurophysiologiste et réanimateur afin
L’EEG est utile pour : d’adapter la prise en charge du patient après validation
commune de la signification des modifications de l’EEG au
• Le suivi des patients épileptiques (décision de main- fur et à mesure de la surveillance.
tien ou non de traitement, modification ou aggravation • En l’absence d’astreinte de neurophysiologie, le médecin
clinique) mais des contrôles systématiques ne sont pas réanimateur prescripteur peut être formé à la reconnais-
préconisés. sance de certains patterns EEG.
• Le diagnostic d’encéphalopathie métabolique.
• Évaluer la sévérité des encéphalopathies hépatiques. Recommandations concernant les indications :

L’EEG est inutile : • La principale indication du monitoring EEG est repré-


sentée par la détection des crises épileptiques non
• Pour le bilan de céphalées. convulsives et le suivi du traitement antiépileptique en
• En cas d’ictus amnésique typique. cas d’état de mal convulsif ou non convulsif.
• En cas de syncope typique (cardiogénique ou vasovagale). • L’utilisation de l’index bispectral (BIS) est réservée à
• En cas d’accidents ischémiques transitoires. l’évaluation de la profondeur d’une sédation.
522 N. André-Obadia et al.

3. L’électroencéphalogramme prolongé de l’adulte : EEG diagnostic positif sur la nature des manifestations (EEG
prolongé après privation de sommeil (EPPS), EEG diagnostique positif critique).
ambulatoire (Amb-EEG) ET vidéo-EEG prolongée (VEP) • Dans les autres cas (manifestations plus rares), un EPPS ou
V. Michel, L. Mazzola, M. Lemesle Martin, L. Vercueil un Amb-EEG est recommandé à la recherche d’anomalies
intercritiques.
• Devant une épilepsie traitée et dont l’évaluation de
La réalisation technique d’un EEG prolongé chez
l’efficacité du traitement est difficile à établir sur le plan
l’adulte
clinique (par exemple patient polyhandicapé), un Amb-EEG
est utile afin de mesurer l’efficacité thérapeutique sur
• Un enregistrement EEG prolongé comprend chez l’adulte des marqueurs neurophysiologiques (EEG suivi thérapeu-
au minimum 21 électrodes EEG (Fp1, Fp2, F3, F4, F7, F8, tique).
T3, T4, T5, T6, C3, C4, P3, P4, O1, O2, Fz, Cz, Pz, une • Devant une épilepsie traitée et dont le contrôle des crises
terre et une référence) et 1 dérivation ECG. n’est pas satisfaisant, un EPPS à la recherche d’anomalies
• Un enregistrement EEG prolongé chez l’adulte se fait intercritiques est recommandé afin d’évaluer une possible
sous la surveillance continue d’une infirmier(e) ou révision du diagnostic syndromique.
technicien(ne) pour une VEP (Accord non consensuel, • Devant une épilepsie traitée et dont le contrôle des crises
cf. chapitre « Électroencéphalogramme prolongé chez n’est pas satisfaisant, une VEP est recommandé, après un
l’adulte »). EPPS, afin d’évaluer une possible révision du diagnostic de
• Un EEG prolongé (EPPS, VEP, Amb-EEG) dure au minimum la nature des manifestations si celles-ci sont fréquentes.
1 heure, au maximum 24 heures. Il peut être reconduit • La VEP est indiquée pour l’exploration des possibili-
plusieurs jours consécutivement. tés d’un traitement chirurgical des épilepsies partielles
• Pour une VEP, l’enregistrement simultané d’un document pharmacorésistantes. Elle doit être poursuivie le temps
vidéo de bonne qualité, avec synchronisation stricte du nécessaire au recueil des informations pertinentes (EEG
signal EEG et du document vidéo est nécessaire. diagnostique).
• Un EPPS a pour objectif de favoriser l’enregistrement de
l’endormissement et du sommeil.
Compte-rendu d’un EEG prolongé chez l’adulte
• Les épreuves d’activation (hyperpnée, stimulation lumi-
En sus des éléments habituels du compte-rendu des EEG
neuse intermittente) telles qu’elles sont recommandées
de courte durée, les éléments suivants doivent être décrits :
pour l’EEG standard sont réalisées au cours des EEG pro-
longés.
• Certaines options complémentaires sont proposées au • La durée totale d’enregistrement.
cours des EEG prolongés : • En ce qui concerne l’EPPS : L’obtention éventuelle du som-
◦ Dans le but d’enregistrer une crise, il est recommandé meil, sa durée et les stades obtenus.
de prolonger l’épreuve d’hyperpnée pour une durée • Les relations temporelles des activités physiologiques et
d’au moins 5 minutes, et éventuellement de la renou- anormales en fonction des stades de veille et sommeil.
veler plusieurs fois au cours des EEG prolongés. • La présence éventuelle de difficultés techniques et des
◦ L’ajout d’électrodes EMG sur les groupes musculaires limites de l’enregistrement, permanentes ou temporaires
pertinents dans l’exploration d’évènements moteurs. (exemple : artéfacts empêchant la lecture d’une portion
◦ L’ajout d’électrodes explorant la région temporale de trace Amb-EEG).
basse au cours de la VEP préchirurgicale dans les épi- • En ce qui concerne l’Amb-EEG : la description des modifi-
lepsies partielles pharmacorésistantes. cations du tracé EEG corrélé rétrospectivement aux notes
◦ Une intervention médicale peut être nécessaire au prises par le patient ou son entourage
cours d’un EEG prolongé à des fins diagnostiques • En ce qui concerne la VEP ou l’EPPS associé à une vidéo :
ou thérapeutiques (administration d’antiépileptiques, la description EEG et clinique de l’évènement recueilli en
épreuves d’activation spécifique). vidéo.
• La détermination du caractère pathologique d’une acti-
vité rapportée est argumentée selon des connaissances
Indications d’un EEG prolongé chez l’adulte
validées et publiées.
• L’analyse du tracé et des évènements électro-cliniques
• Devant une première crise épileptique, après un EEG enregistrés doit être descriptive, seule la conclusion doit
standard normal et une imagerie cérébrale normale, un comporter des commentaires à caractère interprétatif,
EPPS est recommandé afin de porter un diagnostic syn- notamment en fonction du contexte clinique.
dromique. • La conclusion étant interprétative, elle doit favoriser
• Si les manifestations cliniques sont fréquentes, ou en l’emploi de termes faisant état du degré de certitude
cas de pharmacorésistance avérée, la VEP est néces- accordé au résultat fourni : certain, probable, possible,
saire de façon à explorer les corrélations électro-cliniques douteux, exclu.
des manifestations critiques. Elle doit être poursuivie le • La conclusion doit apporter une réponse à la question
temps nécessaire au recueil des informations pertinentes clinique soulevée par l’indication de l’exploration. Les
(EEG diagnostique positif critique). termes utilisés doivent se référer au glossaire des recom-
• Devant des manifestations stéréotypées paroxystiques mandations de la ligue internationale [239,414] (Accord
récidivantes d’origine indéterminée, si la fréquence est non consensuel, cf. chapitre « Propositions pour la rédac-
élevée, une VEP est recommandée, afin de porter un tion des comptes-rendus »).
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 523

4. L’électroencéphalogramme de l’enfant au laboratoire • À partir de l’âge de cinq ans, le déroulement de l’EEG


ou au lit est comparable à l’adulte, il est d’une durée minimum de
A. Kaminska, F. Cheliout-Heraut, M. Eisermann, A. Touzery 20 minutes de tracé de veille, l’enregistrement de som-
— de Villepin, M.D. Lamblin meil pourra être décidé en fonction de l’indication, voire
du résultat de l’EEG de veille.
Techniques • Dès que la technique le permet, tout enregistrement EEG
doit être pratiqué avec vidéo.
• En cas d’indication, la recherche d’évènements res-
• L’EEG de l’enfant doit être pratiqué par un technicien piratoires nécessite la mise en place de capteurs de
expérimenté, dans un environnement adapté. polygraphie, un enregistrement de sieste ou de longue
• L’interprétation de l’EEG de l’enfant doit être effectuée durée.
par un médecin expérimenté en EEG pédiatrique. • L’enregistrement EEG-vidéo de longue durée doit être
• Une demande d’EEG devra être complète et le motif programmé sur des indications cliniques précises.
de l’EEG clairement formulé : antécédents, histoire de • Dans le cadre de l’urgence, un EEG peut être pratiqué au
la maladie, description d’éventuelles manifestations sus- laboratoire ou au lit.
pectes, traitements éventuels. . . En cas de demande non • Lorsqu’il est pratiqué au lit, l’EEG doit être enregistré à
conforme aux indications de l’EEG, le médecin neurophy- partir d’un système portable et robuste.
siologiste peut récuser la demande (exemple : TC sans • Lorsqu’il est pratiqué au lit, l’EEG doit être enregistré par
PC, céphalées, malaise vagal. . . cf. indications de l’EEG, un technicien qualifié, expérimenté.
ci-dessous). • La technique d’enregistrement d’un EEG au lit est iden-
• Selon les données cliniques, le médecin neurophysiolo- tique à celle pratiquée en laboratoire sauf pour la SLI
giste réorientera de façon spécifique la méthodologie qui est recommandée mais pas toujours systématique en
technique utilisée (exemple : adjonction d’une polygra- raison de possibilités matérielles.
phie, prolongation de l’hyperpnée, enregistrement du • La technique d’enregistrement d’un EEG au lit peut
sommeil chez l’enfant de plus de 5 ans). comporter un nombre limité à 10 voies.
• L’enregistrement de sieste devrait comporter au moins le • Dans le cadre de l’urgence, l’interprétation d’un EEG doit
sommeil lent léger et profond et une période de veille être effectuée dans la journée.
ainsi qu’une hyperpnée et la SLI (en fonction de l’âge). • En cas de suspicion de mouvements anormaux, un EMG
• Avant l’âge de 5 ans, un enregistrement de sommeil est des muscles concernés avec vidéo est indispensable.
recommandé, le tracé de veille est souvent trop artéfacté
pour être interprétable et certaines anomalies ne sont Indications
visibles que dans le sommeil lent.
• Après l’âge de cinq ans, si la clinique l’impose, un enregis- EEG dans les crises et états de mal occasionnels chez
trement de sieste peut être programmé après « privation l’enfant
de sommeil ».
• Tout enregistrement de longue durée « jour—nuit » rend • L’EEG est indiqué dans les crises fébriles complexes ou
la présence d’un des parents indispensable. les crises d’état de mal fébrile, il contribue au diagnostic
• L’installation technique utilise le système 10/20 interna- d’une encéphalite, d’abcès cérébral ou d’une épilepsie
tional. débutante (mais il ne remplace pas les examens à visée
• L’enregistrement de l’ECG et de la respiration sont systé- diagnostique : PL, imagerie cérébrale).
matiques, ils permettent de dépister d’éventuels troubles • L’EEG est utile en cas de crises survenant dans les pre-
du rythme cardiaque ou respiratoires chez le nourrisson ou mières heures d’un traumatisme crânien.
le petit enfant et aident à l’interprétation des artéfacts • L’EEG est utile en cas d’état de mal convulsif ou non
liés aux mouvements respiratoires ou non notamment au convulsif, il contribue au diagnostic, permet parfois une
lit du patient et en absence de la vidéo simultanée. orientation étiologique, pronostique et la surveillance de
• Après l’âge de cinq ans, le nombre d’électrodes est iden- l’efficacité du traitement antiépileptique.
tique à l’adulte. • L’EEG est indiqué en cas d’encéphalopathie/coma (méta-
• Avant l’âge de cinq ans (et en dehors de la période néo- bolique, post-anoxique, post-traumatique, toxique), il
natale), le nombre d’électrodes est adapté au périmètre permet d’évaluer la gravité et le pronostic, l’EEG détecte
crânien et à l’indication en préférant au moins 12 élec- d’éventuelles complications (crises infracliniques) et per-
trodes. met éventuellement d’orienter vers une étiologie.
• Peuvent être utilisées des électrodes « monopodes » ou • L’EEG est indiqué chez l’enfant en cas de confusion aiguë,
cupules en chlorure d’argent. troubles aigus du comportement, troubles de la vigilance
• Selon le périmètre crânien, les électrodes sont fixées en complément des autres explorations à visée diagnos-
par casque à lanières ou insérées dans un bonnet. tique et étiologique.
Quel que soit l’âge, les électrodes cupules peuvent
être maintenues par la pâte conductrice et un carré Malaise du nourrisson
de compresse, l’ensemble étant maintenu par un filet
léger. • L’EEG n’est pas indiqué de façon systématique en cas de
• Le déroulement de l’examen doit comprendre les époques malaise du nourrisson sauf chez l’enfant âgé de moins
« d’ouverture—fermeture des yeux », d’hyperpnée et de d’un mois (examen neurologique peu contributif) et en cas
stimulation photique. de sémiologie du malaise évocatrice de crise épileptique,
524 N. André-Obadia et al.

d’antécédents neurologiques, d’anomalies de l’examen l’enfant ou de l’adolescent (hyperpnée), d’une recherche


neurologique ou de retard du développement psychomo- d’un caractère réflexe de myoclonies (épilepsie myoclo-
teur. nique du nourrisson), crises réflexes à la lecture, au bruit,
• Si les épisodes de malaise se répètent quotidienne- surprise. . .
ment et qu’aucune étiologie n’a été retrouvée (digestive, • Lorsqu’il existe un doute sur la nature des manifestations
cardiaque, hypertonie vagale, respiratoire), un enregis- paroxystiques anormales chez l’enfant et lorsque ces der-
trement EEG-vidéo avec polygraphie (ECG, respiration, nières sont suffisamment fréquentes pour pouvoir être
EMG) est indiqué pour déterminer l’origine épileptique enregistrées sur une durée raisonnable (24—48 h), l’EEG-
ou non des malaises. vidéo peut s’avérer indispensable pour identifier la nature
de ces manifestations.
Spectre autistique ou déficience mentale chez l’enfant • Chez un patient épileptique connu, l’EEG contribue au
suivi du traitement et doit être réalisé en fonction de
• Dans le bilan étiologique d’un trouble du spectre autis- la situation clinique et de la qualité du contrôle des
tique ou une déficience mentale chez l’enfant, l’EEG crises.
(veille et sommeil) est indiqué en cas d’antécédents neu- • Dans les maladies neurodégénératives, chromosomi-
rologiques, d’anomalies de l’examen neurologique ou de ques, métaboliques, l’EEG est indiqué en raison de
notion de régression cognitive et de crises épileptiques l’incidence accrue d’épilepsie, d’encéphalopathie épilep-
avérées ou suspectées. tique voire d’état de mal non convulsif (ex. : syndrome
de Rett, syndrome d’Angelmann, Trisomie 21, maladie
lysosomale. . .).
EEG en cas de première crise non provoquée chez
l’enfant
Compte-rendu
• L’EEG est indiqué en cas de première crise non provo-
quée chez l’enfant, il contribue à évaluer le risque de
récurrence de façon complémentaire aux autres données • Le compte-rendu doit répondre à l’attente du clinicien
cliniques, radiologiques et anamnestiques. et aux questions posées au médecin qui interprète. Le
• La réalisation d’un EEG dans les 24 h après une première compte-rendu comporte 2 temps, description et conclu-
manifestation clinique paroxystique dont on suspecte sion.
l’origine épileptique apporte des arguments forts si les • La description des activités physiologiques est réalisée en
anomalies EEG sont spécifiques et cohérentes avec les fonction de la fréquence des rythmes (bêta, alpha, thêta,
données cliniques, mais l’interprétation des anomalies delta) et de leur localisation, de leur amplitude, de leur
lentes peut être difficile. caractère symétrique ou non et de leur éventuelle réac-
tivité (ouverture des yeux, stimulations auditive, tactile,
Indications de l’EEG en cas d’épilepsie nociceptive). Cette description concerne tous les états de
vigilance.
• L’EEG aide au diagnostic positif d’une épilepsie débu- • Le compte-rendu d’EEG devra également comporter la
tante par l’enregistrement des anomalies intercritiques description des activités pathologiques, qu’il s’agisse
ou des manifestations critiques en EEG-vidéo. L’EEG doit de figures caractéristiques telles que les pointes ou
toujours être interprété avec l’ensemble des données cli- les pointes-ondes, ou de figures dont la présence
niques (âge, antécédents, sémiologie des crises, examen n’est pas adéquate pour l’âge ou le niveau de
clinique, qualité de l’apprentissage et du développement vigilance.
neuropsychologique, imageries, traitements). • La description des modifications éventuelles de l’EEG lors
• Dans certains cas, l’EEG peut contribuer au diagnostic des épreuves des stimulations, hyperpnée et SLI, appari-
d’un syndrome épileptique dès la première crise si tion de nouvelles activités.
l’ensemble des éléments cliniques et anamnestiques sont • La description électro-clinique de toutes les crises éven-
concordants (ex. : épilepsie à paroxysmes rolandiques, tuellement enregistrées lorsqu’une vidéo est réalisée,
épilepsie occipitale bénigne de l’enfant). leur nombre, leur répartition nycthémérale.
• Le diagnostic d’une épilepsie-absence de l’enfant est • Une analyse quantitative des stades de sommeil, en cas
confirmé par l’enregistrement d’une absence typique de polygraphie de sommeil de nuit.
facilement déclenchée par l’hyperpnée lors d’un EEG au • Une analyse qualitative et quantitative des modifications
laboratoire. cardiorespiratoires éventuelles.
• L’EEG de sommeil est indispensable pour le diagnostic • La conclusion doit être claire et précise en utilisant les
de syndrome de pointes-ondes continues du sommeil termes qui doivent se référer au glossaire des recomman-
(POCS) qui doit être systématiquement évoqué devant dations de la ligue internationale [239,414] (Accord non
un enfant qui présente une régression des acquisitions consensuel, cf. chapitre « Propositions pour la rédaction
et des crises nocturnes qui peuvent être rares voire des comptes-rendus »).
absentes. • Le clinicien attend une aide diagnostique, parfois pro-
• Dans tous les cas où une crise peut être provoquée nostique. Les limites de l’« inhabituel » sont larges chez
(en dehors de crises généralisées ou secondairement l’enfant pour un âge donné avec de nombreuses variantes
généralisées), elles devraient être déclenchées au labora- de la normale ; il est indispensable de connaître ces
toire, c’est le cas par exemple de l’épilepsie-absence de variantes avant de conclure à un tracé pathologique qui
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 525

peut avoir des conséquences immédiates en termes de déterminer le diagnostic syndromique lors d’une épilepsie
diagnostic et de traitement. débutante ou non classée de l’enfant.
• La durée de l’enregistrement dépend de la fréquence des
crises : elle peut être de quelques heures, idéalement
5. Surveillance électroencéphalographique continue de jusqu’à 24—48 h pour les épilepsies à début néonatal, un
l’enfant en unité de soins intensifs (USI) syndrome de West, une épilepsie myoclonique du nourris-
S. N’Guyen The Tich, F. Cheliout-Heraut son ou une épilepsie myoclono-astatique. . .
• Un enregistrement complet de sommeil de nuit est parti-
• L’utilisation de l’EEG en USI est particulière car sa culièrement utile en cas de suspicion d’épilepsie frontale
réalisation doit faire l’objet d’une coordination étroite ou d’un syndrome de Lennox-Gastaut ou dans le cadre
avec l’équipe médicale et les soignants pour les indica- d’explorations préchirurgicales.
tions et la surveillance et parfois pour l’installation et • L’enregistrement vidéo-EEG prolongé peut être égale-
l’interprétation. ment indiqué dans le cadre du suivi (évaluation de l’effet
• L’EEG continu est indiqué pour la détection et la quan- du traitement, réévaluation du diagnostic en cas de modi-
tification de crises cliniques et infracliniques et pour fication de la sémiologie critique ou intercritique) et en
l’évaluation de l’atteinte cérébrale dans les situations cas de manifestations paroxystiques dont l’origine épilep-
comportant un risque neurologique. tique n’est pas certaine chez un enfant épileptique connu
• Si l’EEG standard n’est pas informatif, en cas ou non.
d’aggravation inexpliquée de l’état neurologique ou • La fréquence des crises doit être suffisante pour qu’une
d’un trouble de vigilance, un EEG continu peut aider à vidéo-EEG de 24 h puisse être proposée, les durées de
l’évaluation de la profondeur de la souffrance cérébrale plus de 24—48 h sont exceptionnelles sauf en cas de bilan
aiguë et du pronostic ainsi qu’au diagnostic de crise préchirurgical.
subtile, quelle que soit l’étiologie initiale. • La vidéo-EEG prolongée requiert une installation plus
• Le montage doit comporter un minimum de 8 électrodes solide des électrodes et une hospitalisation en milieu spé-
EEG et une trace ECG. cialisé. On préconise l’utilisation d’électrodes cupules
• Dans la mesure du possible, les électrodes cupules sont maintenues par des carrés de compresses imbibées de
préférables aux électrodes aiguilles. pâte à l’eau puis séchées. Les électrodes sont mainte-
• Dans la mesure du possible, la vidéo synchronisée avec nues par un filet léger puis une bande non adhésive puis
l’EEG est recommandée. adhésive pour assurer un maintien solide.
• L’installation doit être réalisée par des techniciens EEG • La polygraphie doit être adaptée au type et à la topo-
ayant l’expérience des patients en réanimation. graphie des mouvements ; les voies EMG peuvent être
• L’interprétation peut être réalisée par un accès à dis- augmentées, le minimum étant l’ECG, la respiration et
tance. l’EMG des deux deltoïdes.
• En l’absence d’astreinte de neurophysiologie, le médecin • Il n’y a pas de limite d’âge pour la réalisation d’une vidéo-
réanimateur prescripteur peut être formé à la reconnais- EEG prolongée mais chez le nouveau-né et le nourrisson
sance de certains patterns EEG. la fragilité plus grande du cuir chevelu implique une sur-
• Des courbes de tendance peuvent être utilisées mais les veillance stricte de l’état cutané.
données EEG brutes doivent pouvoir être consultées. • La présence de l’un des parents ou du responsable légal
• La chaîne de transmission des résultats doit être expli- est indispensable 24 h/24, (celle d’un technicien est sou-
cite : le neurophysiologiste doit connaître les noms et haitable si possible dans les horaires habituels de travail) ;
coordonnées téléphoniques des personnes à contacter, ses ils occupent l’enfant, veillent au maintien des électrodes
coordonnées doivent être communiquées à l’équipe soi- et de l’installation et ils maintiennent l’enfant dans le
gnante. champ de la caméra notamment pendant les crises.
• Aux heures ouvrables, l’installation doit être vérifiée deux • Les parents notent les évènements suspects et/ou les
fois par jour. crises ; l’interaction avec l’enfant pendant une crise et
• Un rapport écrit doit impérativement être réalisé par un examen sont souhaitables pour mieux appréhender la
un médecin compétent en EEG pour tout enregistrement sémiologie des crises.
EEG, y compris pour les courbes de tendance par période
de 24 heures (valeur médico-légale).
7. L’électroencéphalogramme en néonatologie
M.D. Lamblin, A. Touzery — de Villepin
6. L’électroencéphalogramme prolongé de l’enfant
A. Montavont, A. Kaminska, C. Soufflet, D. Taussig
Recommandations techniques
• L’enregistrement vidéo-EEG prolongé chez l’enfant pré-
sente les mêmes recommandations que chez l’adulte • Moyen d’exploration cérébrale réalisable au lit du
sur le plan de sa définition, de sa durée et des patient, reproductible et atraumatique, l’électroencé-
règles de rédaction du compte-rendu (cf. chapitre phalogramme (EEG) a un intérêt diagnostique et prédictif
« L’électroencéphalogramme prolongé de l’adulte »). Les pertinent et précoce chez le nouveau-né.
conditions techniques, l’environnement et les indications • Une demande d’examen explicite est indispensable avec
sont adaptés à l’enfant. un motif clinique clair ainsi que les circonstances de la
• La vidéo-EEG prolongée peut être réalisée lorsqu’une grossesse, l’âge gestationnel et l’âge conceptionnel cal-
vidéo-EEG de durée standard est insuffisante pour culés tous deux à partir du premier jour des dernières
526 N. André-Obadia et al.

règles et l’indication de tous les traitements administrés • Les technicien(ne)s doivent être entraînés à la reconnais-
à l’enfant. sance des états de vigilance du nouveau-né.
• L’EEG néonatal, pour être informatif, doit enregistrer le • Les technicien(ne)s doivent être entraînés à la recon-
sommeil de l’enfant. naissance des signes cliniques et EEG des crises du
• Sa valeur diagnostique et pronostique dépend du moment nouveau-né.
de sa réalisation et de la durée de l’enregistrement. • L’interprétation d’un EEG de nouveau-né demande une
• Pour limiter les évaluations faussement péjoratives d’EEG formation spécifique et une pratique régulière.
réalisés trop précocement dès la naissance, les indications
d’EEG avant dix heures, voire 24 ou 48 heures de vie, sont L’interprétation d’un EEG néonatal doit préciser :
réservées aux situations pathologiques et l’évaluation
pronostique sera réservée. • Les conditions d’enregistrement : les paramètres de
• La durée souhaitable de l’enregistrement est celle néces- l’enfant (âge, constantes, traitements), les conditions
saire à l’obtention d’un cycle de sommeil, soit 45 à techniques (contrôles de qualité), et son comportement à
60 minutes interprétables. la pose des électrodes et tout au long de l’enregistrement.
• L’EEG néonatal est une polygraphie et doit comporter, • L’analyse globale de l’activité de fond (labilité/états de
outre l’EEG, au minimum l’ECG et la fréquence respira- vigilance, amplitude, réactivité).
toire. • L’analyse de chaque état de vigilance (types de tracé,
• Au moins huit électrodes actives de surface sont placées morphologie et organisation spatio-temporelle des figures
selon le système international 10/20 adapté au péri- physiologiques, symétrie, synchronie. . .).
mètre crânien de l’enfant : Fp1, Fp2, C3, C4, T3, T4, O1, • L’analyse des figures pathologiques (modification des
O2. figures EEG, figures anormales surimposées, décharges
• Pour la compréhension des artéfacts et la détection critiques, évènements cardiaques ou respiratoires).
des évènements cardiorespiratoires (immaturité des fonc- • L’analyse d’un EEG néonatal demande à être confrontée
tions autonomes chez le nouveau-né), le minimum requis avec l’âge de l’enfant (qualité de la maturation) ou, s’il
est l’ECG et au moins un capteur respiratoire. est imprécis, aider à sa détermination.
• L’utilisation de substances volatiles (éther, collodion, • L’analyse d’un EEG néonatal demande à être confron-
acétone. . .) pour améliorer l’impédance des électrodes, tée avec l’objectif de l’examen (répond-il à la question
fixer les électrodes et/ou nettoyer le cuir chevelu de posée ?).
l’enfant après l’enregistrement, n’est plus recommandée • L’EEG simplifié en intégration d’amplitude modifie le
en raison de leur toxicité et de leur inflammabilité (DMT signal EEG et ne remplace donc pas l’EEG conventionnel
127 2011). si ce dernier est disponible.
• Les impédances des électrodes, et tout particulièrement • L’EEG simplifié en intégration d’amplitude demande,
des électrodes de référence et de terre, doivent être infé- comme l’EEG conventionnel, des prérequis techniques de
rieures à 10 k. qualité (contrôle de l’EEG source).
• Chez le nouveau-né, du fait de tracés très peu voltés, • L’EEG simplifié en intégration d’amplitude demande,
en particulier chez le prématuré, les normes exigent que comme l’EEG conventionnel, une formation spécifique et
le bruit de fond du matériel EEG pour une impédance une pratique régulière.
d’entrée de 5 k soit inférieur à 1,5 ␮V pour la validation • Les indications de l’EEG néonatal doivent être conformes
des tracés nuls. aux recommandations en vigueur.
• Du fait des possibilités informatiques, il est possible
de moduler à façon l’affichage des tracés mais, afin 8. L’EEG dans la mort cérébrale
de pouvoir comparer aux patterns normaux ou patholo- W. Szurhaj, M.D. Lamblin, A. Kaminska, H. Sediri
giques de référence, il est conseillé de visualiser l’EEG
dans une fenêtre de relecture respectant le calibrage de
l’amplitude (10 ␮V/mm ou 100 ␮V/cm), avec une bande Il est impératif que le médecin interprétant l’EEG dans
passante à la visualisation entre 0,16 et 70 Hz. le contexte de diagnostic de mort cérébrale dispose d’un
• Quels que soient les montages utilisés localement, il maximum d’informations :
est recommandé de programmer au minimum deux mon-
tages : montage longitudinal (Fp2-T4 ; T4-O2 ; Fp2-C4 ; • Avant toute réalisation de l’enregistrement EEG, des
C4-O2 ; Fp1-C3 ; C3-O1 ; Fp1-T3 ; T3-O1), montage trans- informations anamnestiques immédiates doivent être
verse (Fp2-T4 ; FP1-T3 ; T4-C4 ; C4-C3 ; C3-T3 ; T4-O2 ; impérativement recueillies : les noms, prénoms et date
O2-O1 ; O1-T3, avec si CZ est utilisé : T4-CZ ; CZ-T3 ; C4-CZ de naissance du patient, les circonstances et l’origine
et CZ-C3). du coma, en particulier la date et l’heure présumées de
• La réactivité de l’enfant à la pose des électrodes sera l’installation du coma, les résultats de l’imagerie.
notée avec soin, de même que la posologie exacte, en • Le compte-rendu de l’examen clinique doit spécifier les
valeur absolue (␮g/kg/h) des médications en cours. critères de mort cérébrale (un coma profond, un arrêt de
• Durant l’acquisition, les technicien(ne)s doivent obser- la respiration spontanée ; une absence des réflexes dans
ver constamment l’enfant et noter sur le tracé tous les les territoires des nerfs crâniens).
évènements cliniques, techniques ou EEG. • Toute suspicion clinique d’un facteur pharmacologique,
• Il est recommandé d’enregistrer tous les états de vigi- d’un facteur biochimique ou toxicologique, d’un facteur
lance normalement présents à l’âge corrigé de l’enfant métabolique ou d’une hypothermie devra être mention-
au moment de l’enregistrement. née.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 527

• Les informations concernant la réalisation doivent • En cas d’impossibilité de recourir à ces techniques
comporter : la date, heure et lieu de l’enregistrement EEG alternatives, nous recommandons que l’interprétation
et éventuellement l’état du scalp. Les drogues adminis- de l’EEG tienne compte des drogues sédatives anté-
trées depuis moins de 24 heures ou recherchées par les rieurement reçues, et éventuellement des taux sanguins
dosages sanguins et urinaires doivent être indiquées, ainsi résiduels de ces drogues.
que la température corporelle et les constantes hémody-
namiques et notamment la pression artérielle moyenne
Les conditions d’interprétation doivent permettre une
qui doit être maintenue au-dessus de 50 mmHg.
interprétation sans contestation possible :

Les conditions de réalisation doivent être rigoureuses : • Un tracé d’inactivité cérébrale (terme à préférer aux
termes « plat », « nul », « isoélectrique ») est défini par
• Le tracé doit être réalisé par un technicien spécialisé ou l’absence d’activité cérébrale d’une amplitude > 2 ␮V, y
par un médecin électroencéphalographiste, seuls quali- compris lors des stimulations auditives et nociceptives,
fiés pour identifier et éliminer les artéfacts, mettre en réalisées de façon bilatérale.
œuvre les moyens polygraphiques, mener à bien les sti- • L’interprétation du tracé EEG sera d’autant plus aisée que
mulations nécessaires et noter sur le tracé l’ensemble des la lecture se fera sur un écran de bonne qualité avec une
informations. résolution minimale de 1280 × 1024. La taille de l’écran
• L’enregistrement EEG doit comporter au moins optimale pour la relecture est de 17 pouces ou plus.
8 électrodes (standard ou au mieux électrodes aiguilles) : • Il faudra utiliser un gain compris entre 3 et 5 ␮v/mm
FP2, C4, O2, T4, FP1, C3, O1, T3. Cz est conseillée. (inclus) et un affichage de 20 secondes par pages d’écran
• L’enregistrement simultané de l’ECG (en D1) et de la (soit 15 mm/sec) pour une interprétation optimale du
respiration permet d’identifier certaines figures comme tracé. On pourra utiliser une vitesse de 30 mm/sec (pages
étant des artéfacts. Il paraît indispensable de pouvoir en de 10 secondes) pour mieux apprécier le signal.
disposer sur tout l’enregistrement. • En cas d’utilisation d’impression sur papier, l’imprimante
• Les impédances de chaque électrode doivent être compri- doit avoir une résolution minimale de 300 DPI.
ses entre 100 et 10 000 Ohm. L’enregistrement sera • L’interprétation se fera sur des montages longue distance,
effectué à une fréquence d’échantillonnage d’au moins sans filtre.
256 Hz, une résolution d’au moins 12 bits, et un filtre • L’interprétation ne peut être rédigée que par un médecin
passe-haut de 0,53 Hz. Il ne doit pas être utilisé de filtres spécialisé en explorations fonctionnelles du système ner-
numériques en-dessous de 70 hz (en dehors du filtre sec- veux. Le résultat doit être remis aux médecins habilités à
teur à 50 Hz) qui pourraient atténuer des fréquences faire le constat de mort encéphalique et à eux seuls.
rapides d’origine corticale.
• Le tracé doit comporter au moins 30 minutes de qualité En raison de l’immaturité cérébrale, des recommanda-
suffisante pour être parfaitement interprétable. tions spécifiques doivent s’appliquer à l’enfant :
• Des stimulations auditives, somesthésiques (tactiles et
douloureuses) doivent être pratiquées de façon répétée,
clairement indiquées sur le tracé (pour la somesthésie, • L’examen clinique et les critères de mort cérébrale pré-
indication du point stimulé et élimination des chocs élec- cis doivent figurer sur la demande d’EEG et doivent être
trostatiques). répétés.
• Le technicien doit annoter le tracé de marqueurs • Chez le prématuré et le nouveau-né de moins de 7 jours,
d’évènements pendant le déroulement de l’examen. en raison de l’immaturité cérébrale, l’EEG n’est pas un
• La calibration du système est en général automatisée en indicateur fiable de mort encéphalique et il faut le plus
EEG numérisé mais l’intégrité de la chaîne d’acquisition souvent avoir recours à l’angiographie.
doit être testée en créant volontairement des artéfacts • Entre l’âge de 7 jours et 1 mois, il est recommandé de réa-
(en secouant les fils de connexion des électrodes par liser 2 EEG séparés d’une période d’intervalle de 48 heures
exemple). et surtout de prendre les critères cliniques.
• Nous recommandons la nécessité d’une température cor- • Au-delà de 1 mois à 1 an : le délai recommandé entre les
porelle supérieure ou égale à 34 ◦ C pour attester de la 2 EEG est de 24 h.
nullité de l’EEG. En cas d’hypothermie inférieure à 34 ◦ C, • Au-delà de 1 an : le délai recommandé est identique à
il faudra procéder au préalable au réchauffement du l’adulte (4 heures).
patient avant l’enregistrement. • Dans la situation du nourrisson de moins de 2 mois, le
• Nous recommandons que l’EEG ne soit effectué qu’après médecin interprétateur doit être expérimenté dans la
un délai supérieur à 12 heures suivant un arrêt cardiores- pratique de l’EEG du petit enfant.
piratoire.
• Nous maintenons la nécessité de répéter l’EEG avec un
9. L’électroencéphalogramme haute-résolution (HR) et
délai minimal de 4 heures entre les examens (entre le
la magnétoencéphalographie (MEG)
début des examens).
M. Gavaret, L. Maillard, J. Jung
• Les techniques basées sur l’étude du débit sanguin céré-
bral n’étant pas influencées par les drogues sédatives,
nous recommandons de préférer ces techniques à l’EEG • L’enregistrement d’EEG-HR doit comporter au minimum
dans cette situation. 32 électrodes et de préférence 64 à 128 électrodes.
528 N. André-Obadia et al.

• La mise en œuvre d’enregistrements en EEG-HR et en MEG ◦ De l’absence de « contre-indications » aux modalités de


nécessite une coopération étroite entre un neurophysio- stimulation de l’enregistrement EEG (stimulation lumi-
logiste et un ingénieur ou chercheur. neuse intermittente, hyperpnée. . .).
• La localisation des sources modélisées en EEG-HR ou en ◦ Du recueil des renseignements cliniques du patient.
MEG nécessite la réalisation d’une IRM anatomique indi- ◦ Lorsque cela est possible, du consentement éclairé du
viduelle pour fusionner les données électrophysiologiques patient à la réalisation de la télétransmission de son
et anatomiques. examen EEG.
• Une localisation fiable de sources de pointes nécessite au • La réalisation de l’enregistrement EEG est sous la respon-
moins l’enregistrement et la localisation de 5 pointes afin sabilité du médecin et de l’équipe médico-technique du
de s’assurer de la reproductibilité des sources. centre demandeur et doit suivre les recommandations de
• La fusion des données EEG-HR et IRM nécessite la numé- l’EEG standard.
risation de la position réelle des électrodes. • Les procédures d’enregistrement de l’EEG doivent faire
• La fiabilité des résultats de la modélisation doit pouvoir l’objet d’un accord avec le(s) neurophysiologiste(s) effec-
être estimée statistiquement (par exemple par la mesure teur(s), procédures à revoir de façon régulière.
d’un paramètre d’erreur résiduelle). • L’envoi de l’enregistrement EEG est sous la res-
• Les signaux qui font l’objet d’une modélisation de source ponsabilité de l’équipe médico-technique du centre
doivent être inspectés visuellement par un expert en EEG demandeur.
pour vérifier la qualité des signaux et la pertinence des • Le fichier transmis pour interprétation comporte obliga-
évènements sélectionnés. toirement, et associés au tracé d’EEG, par écrit et de
• Une mesure de position de tête doit être réalisée durant manière lisible, les éléments suivants :
les acquisitions MEG. ◦ L’identité et le numéro téléphonique du méde-
• Pour le modèle des volumes conducteurs en EEG-HR, cin demandeur, responsable cliniquement du
la modélisation de l’os, moins conducteur que l’espace patient.
intracrânien et le scalp, est particulièrement importante. ◦ L’identité et le numéro téléphonique du professionnel
• Un modèle de volumes conducteurs est nécessaire en qui a réalisé l’enregistrement et qui connaît les condi-
MEG. tions d’enregistrement.
• L’enregistrement de l’ECG et de l’EOG est préférable pour ◦ L’ensemble des renseignements cliniques indispen-
les acquisitions MEG et EEG-HR. sables à la bonne interprétation des enregistrements.
• L’EEG-HR et la MEG ne sont pas des outils de dépistage de ◦ Toutes les données médico-administratives et EEG du
l’épilepsie. patient sont télétransmises dans le respect des règles
• L’EEG-HR et la MEG sont utilisés dans le cadre du bilan de sécurité et de confidentialité selon les normes
préchirurgical des épilepsies. s’appliquant aux données de santé.
• Des enfants peuvent être enregistrés en EEG-HR et/ou • En cas d’urgence, le demandeur doit signaler par tout
MEG. moyen utile son envoi.
• L’interprétation de l’enregistrement EEG, l’édition et la
transmission du compte-rendu médical sont sous la res-
10. Télétransmission des électroencéphalogrammes
ponsabilité du médecin interprétateur.
M. Lemesle Martin, N. Kubis, P. Sauleau, S. N’Guyen The
• Le centre demandeur est chargé de la réception du
Tich, A. Touzery — de Villepin
compte-rendu et de sa transmission au médecin prescrip-
teur.
• L’acte de télé-EEG est un acte médical à part entière qui • Le centre demandeur a la responsabilité de l’utilisation
répond aux mêmes exigences de qualité qu’un examen qu’il fera de l’information contenue dans le compte-rendu
interprété localement, tant sur les indications, la formu- que transmettra le médecin interprétateur.
lation de la demande médicale que sur l’interprétation • La mention de l’interprétation à distance du tracé EEG
médicale fournie. figure obligatoirement dans le dossier du patient et sur le
• La mise en œuvre d’une organisation de télétransmission compte-rendu de l’EEG.
des EEG doit faire l’objet d’une convention entre toutes • Les plateformes d’échanges doivent permettre de res-
les parties concernées : médecins, directions des établis- pecter le secret professionnel, la traçabilité (journal
sements de santé, prestataires de télétransmission. des transmissions) et l’archivage des demandes et des
• La mise en œuvre d’une organisation de télétransmis- comptes-rendus.
sion des EEG devrait faire l’objet d’un contrat signé avec • Les enregistrements transférés sont dans un format EEG
l’Agence Régionale de Santé (ARS). compatible préétabli entre demandeur et interprétateur.
• Dans le cadre de la télémédecine, les établissements • L’EEG et son compte-rendu seront archivés par
partenaires devront accomplir les formalités nécessaires le centre demandeur selon la réglementation en
auprès de la Commission Nationale Informatique et Liber- vigueur.
tés (CNIL). • Les établissements appartenant au réseau assurent la
• Une convention de télétransmission des EEG a pour objet mise en service, la gestion et l’administration du réseau,
de fixer les règles de fonctionnement, de financement et ses mises à jour ainsi que l’évaluation de son fonctionne-
de formation continue des partenaires. ment.
• Dans le cadre d’une convention de télétransmission des • Si le neurophysiologiste effecteur estime ne pas avoir
EEG, le technicien et le médecin du centre demandeur d’informations suffisantes, ou s’il estime que les enregis-
doivent s’assurer : trements sont de qualité insuffisante, il pourra demander
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 529

un enregistrement complémentaire et/ou ne pas conclure • Toute activité EEG physiologique inhabituelle doit être
son interprétation, en motivant sa décision par écrit sur décrite et son caractère non pathologique doit être spé-
la plateforme d’échanges du réseau. cifié.
• Les centres demandeur et effecteur doivent disposer d’un • Les activités électriques pathologiques se surajoutant
accès au réseau de télétransmission opérationnel. au rythme de base doivent être décrites (morphologie,
• Un contrat de maintenance où sont précisés la structure topographie, réactivité, mode de survenue et abon-
responsable et le délai de rétablissement du système en dance) :
cas de panne doit avoir été établi. ◦ Rythmes associés (rythmes rapides ou plus lents).
• Une procédure doit permettre de pallier à tout dysfonc- ◦ Ondes lentes : préciser leur fréquence, leur mode
tionnement en cas d’urgence. de survenue (intermittent, par bouffées, rythmique,
• Cette procédure fait partie intégrante de la convention périodique), leur morphologie (biphasique, tripha-
signée entre les partenaires. sique, polymorphe. . .).
◦ Activités paroxystiques : préciser leur fréquence, leur
mode de survenue (intermittent, par bouffées, ryth-
Synthèse des propositions pour la rédaction des
mique, périodique), leur caractère spontané (plus ou
comptes-rendus moins favorisé par le sommeil) ou uniquement provo-
qué par les épreuves d’activation (hyperpnée, SLI), leur
Propositions communes à la rédaction de tout type de morphologie (onde aiguë, pointes, pointes-ondes, poly-
compte-rendu d’EEG pointes, polypointes-ondes).
Renseignements administratifs. • Les activités critiques : elles résultent d’une organisation
temporelle spécifique d’activités électriques patholo-
• Nom, prénoms et date de naissance du patient giques.
• Date de réalisation ◦ Décrire la morphologie des décharges critiques, leur
• Nom du médecin prescripteur point de départ et leur diffusion spatiale ainsi que les
• Nom du médecin interprétateur anomalies post-critiques.
◦ Préciser la durée totale de chaque crise et le nombre
Renseignements anamnestiques. de crises si plusieurs épisodes sont enregistrés sur le
même tracé, leur répartition par rapport au niveau de
• Bref descriptif du motif de réalisation de l’examen est vigilance.
souhaitable : contexte clinique et question posée ◦ Décrire les corrélations électro-cliniques en cas de
• Traitements en cours vidéo associée informative ou de description cli-
• Présence d’une éventuelle hypothermie, de la durée du nique rapportée par le technicien ayant réalisé
no-flow et low-flow en cas d’arrêt cardiaque l’enregistrement.
◦ Si un traitement est administré pendant le tracé,
Informations sur la réalisation de l’EEG par le(la) techni- décrire l’efficacité clinique et/ou électrique de celui-
cien(ne). ci.
• Description d’éventuelles manifestations cliniques anor-
males non épileptiques.
• Difficultés techniques (état du scalp, environnement
• L’effet des épreuves d’activation (hyperpnée et SLI) sur
technique, soins pendant le tracé. . .)
les activités physiologiques (ralentissement, amplification
• Artefacts identifiés
du rythme de base lors de l’hyperpnée, entraînement des
• État du patient lors de l’EEG : patient coopérant, confus,
rythmes occipitaux lors de la SLI) et pathologiques doit
agité, endormi, algique. . .
être précisé.
• En cas d’enregistrement d’anomalies du rythme cardiaque
Description de l’EEG. non connues, celles-ci doivent être mentionnées.

• Conditions techniques :
Il est souhaitable de préciser le nombre d’électrodes Conclusion. Elle doit rappeler les différentes anomalies
d’enregistrement. retenues en favorisant l’emploi de termes faisant état du
La présence éventuelle de difficultés techniques limi- degré de certitude accordé au résultat fourni : certain, pro-
tant l’interprétation doit être signalée. bable, possible, douteux, exclu. Le degré de sévérité des
• Analyse du tracé : anomalies sera également signalé s’il peut être évalué (en
• L’analyse du tracé et des évènements électro-cliniques cas d’encéphalopathie par exemple).
enregistrés doit être descriptive, seule la conclusion doit Cette synthèse doit être suivie d’une phase
comporter des commentaires à caractère interprétatif, d’interprétation des résultats, faite à la lumière du
notamment en fonction du contexte clinique. contexte clinique, et permettant, dans la mesure du
• L’analyse doit commencer par la description du possible, d’apporter une réponse à la question posée par le
rythme de base : fréquence, spatialisation, réactivité (à médecin demandeur.
l’ouverture des yeux, aux stimulations auditives, tactiles Terminologie. En l’absence de document plus récent, le
et nociceptives). Les modifications en fonction du niveau glossaire des recommandations de la ligue internationale
de vigilance, une asymétrie éventuelle d’amplitude ou de [239,414] doit servir de référence pour la rédaction des
fréquence du rythme de base doivent être signalées. comptes-rendus même si certains termes ne font pas l’objet
530 N. André-Obadia et al.

d’une validation unanime au sein du groupe de travail. pointes-ondes, ou d’activités dont la présence n’est pas
L’actualisation de ce glossaire devra être envisagée dans un adéquate pour l’âge ou le niveau de vigilance.
travail ultérieur. • Une analyse quantitative des stades de sommeil, en cas
de polygraphie de sommeil de nuit.
• Une analyse qualitative et quantitative des modifications
Particularités pour la rédaction du compte-rendu d’EEG
cardiorespiratoires éventuelles.
continu en USI
Si l’EEG est réalisé sur plusieurs jours, il fait l’objet d’un
compte-rendu écrit toutes les 24 h par le neurophysiologiste. La conclusion doit également répondre aux mêmes exi-
Ce compte-rendu doit être structuré comme celui de l’EEG gences que celle de l’EEG de courte durée de l’adulte en
au laboratoire (cf. ci-dessus) en précisant de plus : rappelant que le clinicien attend une aide diagnostique, par-
fois pronostique. Les limites de l’« inhabituel » sont larges
chez l’enfant pour un âge donné, avec de nombreuses
• Les horaires précis de début et fin de la période concernée
variantes de la normale. Il est indispensable de connaître ces
par l’interprétation.
variantes avant de conclure à un tracé pathologique qui peut
• Les problèmes techniques éventuels sur la période concer-
avoir des conséquences immédiates en termes de diagnostic
née par l’interprétation.
et de traitement [447].
• Les modifications éventuelles du traitement au cours de
la période analysée.
• Les éléments pertinents de l’analyse quantifiée qui ont Particularités pour la rédaction du compte-rendu de
permis de guider l’interprétation. l’EEG en néonatologie
• La conclusion doit comporter une synthèse de l’analyse Particularités concernant les renseignements anamnes-
descriptive du tracé et les éventuelles conséquences de tiques. L’âge réel doit être complété par l’âge gestation-
cette analyse sur les modifications thérapeutiques. nel.

Particularités concernant les informations sur la réalisation


Particularités pour la rédaction du compte-rendu d’eeg de l’EEG.
prolonge après privation de sommeil (EPPS), EEG
ambulatoire (Amb-EEG) et vidéo-EEG prolongée (VEP) • Rappel succinct des conditions d’enregistrement (cou-
En sus des éléments habituels du compte-rendu des EEG de veuse, ventilation assistée), comportement de l’enfant.
courte durée, les éléments suivants doivent être décrits : • Éléments pouvant influencer l’interprétation (difficultés
d’installation, agitation de l’enfant, artéfacts. . .).
• La durée totale d’enregistrement. • Si une confusion est possible, préciser tracé analogique
• La présence éventuelle de difficultés techniques et des ou numérique.
limites de l’enregistrement, permanentes ou temporaires
(exemple : artefacts empêchant la lecture d’une portion Particularités concernant la description de l’EEG.
de trace Amb-EEG). Rythme de base. S’il y a lieu, décrire le tracé successi-
• EPPS : L’obtention éventuelle du sommeil, sa durée et les vement dans chaque stade de sommeil.
stades obtenus. Caractéristiques du tracé, permettant d’en déterminer
• Les relations temporelles des activités physiologiques et l’aspect maturatif :
anormales en fonction des stades de veille et sommeil.
• Amb-EEG : La description de l’EEG accompagnée du récit • Continuité. Si discontinuité, durée des bouffées et des
du ressenti du patient (pris en note). silences.
• Vidéo-EEG : description de l’évènement visionné en vidéo. • Figures de base.
• Symétrie.
Particularités pour la rédaction du compte-rendu de • Synchronie.
l’EEG de l’enfant
L’interprétation doit permettre l’analyse globale de Éléments anormaux éventuels.
l’activité de fond dans les différents états de vigilance puis
la mise en évidence d’éventuelles anomalies survenant de • Décharges critiques avec ou sans signes cliniques.
façon spontanée ou lors des épreuves d’activation. • Figures anormales surajoutées.
Comme chez l’adulte (cf. chapitre sur le compte-rendu • Figures modifiées.
de l’EEG de courte durée), le compte-rendu doit comporter
une description de l’EEG portant sur : Conclusion.

• L’activité de fond, avec comme spécificité le fait qu’elle • Organisation temporelle, fluctuations présentes ou
doit permettre l’appréciation des critères maturatifs en absentes.
fonction de l’âge (figures physiologiques et organisation • Âge maturatif. Concordance ou discordance avec les
spatio-temporelle) et décrire une éventuelle asynchronie. éléments anamnestiques. Préciser en quoi consiste une
• L’effet des épreuves d’activation, à interpréter en fonc- discordance éventuelle.
tion de l’âge. • Présence ou absence d’éléments anormaux. Ne pas
• La description des activités pathologiques qu’il s’agisse utiliser d’expressions imprécises telles que « irritatif ».
de figures caractéristiques telles que les pointes ou des Implications cliniques des éléments anormaux.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 531

• Orientation diagnostique ? Valeur pronostique ? À formuler d’autres sports à risque en l’absence d’antécédent per-
avec beaucoup de prudence toujours par rapport à l’EEG. sonnel évocateur de crise (91 % des avis exprimés).
Ne pas utiliser de termes inappropriés comme « souffrance • L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant prescription
cérébrale ». de cyclosporine ou de méthylphénidate http://www.
• Évolution par rapport à un éventuel enregistrement anté- doctissimo.fr/principe-actif-6784-METHYLPHENIDATE.htm
rieur. (96 % des avis exprimés).
• Un contrôle de l’EEG est-il utile, dans quel délai ? • L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant sismothérapie
• Commentaire complémentaire éventuel : qualité du (73 % des avis exprimés). Il peut être réalisé en cas d’ATCD
tracé, observations cliniques faites pendant l’enregis- personnel évocateur de crise (18 % des avis exprimés).
trement. • Pour les techniciens ou les médecins impliqués dans la réa-
lisation et/ou l’interprétation de l’EEG continu en USI,
Particularités du compte-rendu d’EEG pour le diagnostic de l’EEG néonatal ou de l’EEG pédiatrique, les experts
de mort cérébrale s’accordent unanimement sur la nécessité d’une forma-
Informations administratives. Toutes les informations tion initiale nationale théorique et d’un enseignement
administratives requises pour l’EEG de courte durée doivent pratique, élaborés en collaboration avec les autres socié-
être précisées mais dans le cas particulier de l’EEG pour le tés savantes (de réanimation adulte et pédiatrique, de
diagnostic de la mort cérébrale, les heures de début et de pédiatrie et de néonatalogie). Cette formation initiale
fin d’enregis-trement doivent également être spécifiées. doit être entretenue par une activité mensuelle mini-
Informations anamnestiques à préciser si disponibles. male. L’organisation de cette formation est en cours de
réalisation par les sociétés savantes.
• Les experts sont unanimes sur la nécessité d’une
• Circonstances et origine du coma, en particulier la date
astreinte de neurophysiologie en cas de développement
présumée de l’installation du coma.
de l’activité d’EEG continu, sous réserve d’attribution
• Résultats de l’imagerie.
de moyens en personnel humains, médicaux et para-
• Critères cliniques de mort cérébrale (un coma profond,
médicaux. La télémédecine pourrait être utile sous
un arrêt de la respiration spontanée ; une absence des
réserve d’un strict respect des règles de confiden-
réflexes du tronc cérébral).
tialité et de la valorisation financière de cet acte
• Présence d’un facteur interférant, pharmacologique, bio-
médical.
chimique, toxicologique ou métabolique.
• Les experts sont unanimes sur la nécessité de stocker
• Drogues administrées, et éventuellement dosages san-
les enregistrements sur support sécurisé de type serveur
guins (et/ou urinaires).
centralisé avec double sauvegarde. Les supports mobiles
• Température corporelle.
doivent être supprimés. Un consensus existe pour garder
• Tension artérielle.
la totalité des tracés d’EEG standard. La sélection des
• Conditions de réalisation spécifiques (état du scalp,
extraits d’EEG prolongé et de vidéo reste actuellement à
environnement. . .).
l’appréciation du médecin qui a interprété l’examen.
• La durée de stockage des enregistrements EEG obéit aux
Description de l’EEG. mêmes règles que celles établies pour tout élément du
dossier médical. L’article R. 1112-2 du Code de la santé
• Lecture sur montages grandes distances. publique donne une liste des éléments qui doivent figu-
• Durée du tracé interprétable. rer a minima dans le dossier médical ; notamment « Les
• Activité de fond : préciser l’amplitude maximale mesurée informations relatives à la prise en charge en cours
en dehors des artéfacts. d’hospitalisation : état clinique, soins reçus, examens
• Résultats des stimulations auditives, somesthésiques (tac- paracliniques, notamment d’imagerie ». Si les tracés
tiles et nociceptives). et vidéo d’examens en neurologie ne sont pas expres-
• Décrire une éventuelle diffusion de l’électrocardio- sément désignés, pour autant, ils font partie du dossier
gramme et sa topographie (diffuse, sur certaines dériva- médical ; celui-ci devant regrouper « toutes les informa-
tions uniquement). tions concernant la santé d’une personne détenues par
l’établissement » (article L. 1111-7 du CSP). Ainsi, dès
Conclusion. Absence d’activité électrique d’origine corti- lors que l’établissement a procédé à des enregistrements
cale, dans les conditions de l’enregistrement. (tracés sur support papier ou images/vidéo sur support
électronique), il s’agit d’informations relatives à la santé
de la personne qui, faisant partie du dossier du patient,
Avis des groupes de travail et de lecture sur des
sont soumises à la durée de conservation du dossier médi-
questions non résolues par la revue de la cal (article R. 1112-7 du CSP), soit :
littérature ◦ 20 ans à compter du dernier séjour ou de la der-
nière consultation externe du patient au sein de
Les groupes de travail et de relecture se sont prononcés l’établissement. Ce délai est donc reconduit à chaque
sur une série de questions pour lesquelles la revue de la nouveau passage du patient dans l’établissement.
littérature ne permettait pas d’apporter une réponse. ◦ Jusqu’au 28e anniversaire du patient, si celui-ci
avait moins de 8 ans lors de son dernier séjour
• L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant délivrance d’un ou de sa dernière consultation externe au sein de
certificat d’aptitude à la plongée sous-marine ou à l’établissement.
532 N. André-Obadia et al.

◦ 10 ans à compter du décès du patient, s’il est décédé Matériel et système d’enregistrement.
moins de 10 ans après son dernier passage au sein de
Capteurs. Dans le cadre d’un enregistrement stan-
l’établissement.
dard de l’adulte, nous ne décrirons que les électrodes
conventionnelles monopodes EEG AgCl/Ag. Elles sont consti-
Remerciements
tuées d’une tige d’argent, recouverte d’un tampon de tissu
Les auteurs remercient vivement les membres du
imbibé d’une solution saline. Elles sont montées sur un
groupe de relecture pour leur révision attentive de ce
casque, sorte de filet fait de lanières de caoutchouc que
document et pour avoir contribué à éditer des proposi-
l’on fixe sur la tête du sujet. Il est nécessaire de réaliser un
tions lorsque la revue de littérature ne permettait pas
décapage du cuir chevelu et d’appliquer une pâte salée aux
l’édition de recommandations sur l’EEG : Ayrivié Nathalie
endroits où seront posées les électrodes.
(La Rochelle), Bartolomei Fabrice (Marseille), Chassagnon
D’autres dispositifs existent :
Serge (Strasbourg), Derambure Philippe (Lille), de Bellecize
Julitta (Lyon), de Grissac-Moriez Nathalie (Châteaulin), de
Toffol Bertrand (Tours), Guérit Jean Michel (Bruxelles), • Les électrodes cupules qui sont collées sur le cuir chevelu
Isnard Hervé (Lyon), Javouhey Étienne (Lyon), Lavernhe avec une pâte à eau après décapage du cuir chevelu. Elles
Gilles (Gap), Motte Jacques (Reims), Nica Anca (Rennes), sont utilisées le plus souvent pour des enregistrements de
Outin Hervé (Saint-Germain-en-Laye), Plouin Perrine (Paris), longue durée.
Rossetti Andrea (Lausanne), Sabourdy Cécile (Grenoble), • Les casques avec les électrodes intégrées type
Thomas Pierre (Nice), Valton Luc (Toulouse), Vespignani Electrocap® , Easycap® . Le nombre d’électrodes est
Hervé (Nancy), Villeneuve Nathalie (Marseille), Wallois variable, 32, 64, 128. . .
Fabrice (Amiens).
Les auteurs remercient également les Société Savantes, Positionnement des électrodes. Les électrodes sont
la Société de Neurophysiologie Clinique de Langue (SNCLF) disposées selon le système 10-20 (Fig. 2) avec un minimum
et la Ligue Française Contre l’Épilepsie (LCE) pour leur sou- de 21 électrodes dont 19 actives et une ou deux références
tien logistique et financier à ce travail. recommandées par la fédération internationale de neuro-
physiologie clinique [571].
La position des électrodes actives est déterminée par des
1. L’électroencéphalogramme de l’adulte au
mesures précises à partir de repères standard crâniens qui
laboratoire et au lit sont le nasion, l’inion et les points pré-auriculaires droit et
S.D. Rosenberg, B. Périn, V. Michel, R. Debs, V. Navarro, gauche, situés à la racine du zygoma en avant du tragus
P. Convers (Fig. 3).
Position des électrodes de « référence ». Le choix de la
L’électroencéphalogramme est un examen non invasif référence reste discuté et débattu. Sur le plan théorique,
consistant à recueillir, à partir d’électrodes posées sur la méthode monopolaire consiste à enregistrer le poten-
le scalp, l’activité électrique cérébrale. Nous définissons tiel « absolu » d’un point du scalp, c’est-à-dire la différence
comme standard l’examen EEG de courte durée réalisé le entre le potentiel du point étudié et le potentiel nul. Le
plus communément en laboratoire, ou au lit du patient. potentiel nul est celui d’un point à l’infini ou par approxi-
mation situé loin du point enregistré. La référence la plus
Conditions techniques d’enregistrement satisfaisante serait donc une électrode extra-céphalique
placée loin des sources EEG (par exemple sterno-épineuse,
Au laboratoire sur la main ou l’orteil. . .). Bien que ces références puissent
Ces conditions ont été définies à partir des références sui- correspondre à une seule électrode, la plupart d’entre elles
vantes [3—6] (Fig. 1). nécessitent la pose de deux électrodes, la différence de
potentiel entre des ces deux électrodes étant prise comme
le potentiel de référence commun. L’inconvénient majeur
de ces références est leur contamination par d’autres
sources externes à l’EEG comme les signaux électromyogra-
phiques (EMG) et l’électrocardiogramme (ECG).
La pose d’une référence céphalique constitue une alter-
native. Plusieurs sites sont possibles, comme par exemple
les lobes des oreilles, les mastoïdes, la racine du nez, ou
d’autres électrodes céphaliques (Cz, Fpz). L’inconvénient
majeur de ces références est qu’elles peuvent être conta-
minées par le potentiel d’une source sous-jacente à sa
position.
Enfin, il est possible d’employer une référence élec-
tronique obtenue en liant plusieurs électrodes donnant
ainsi un potentiel moyen qui sert de référence. Cette
méthode est appelée la référence moyenne de Wilson ; elle
a l’inconvénient de privilégier l’activité d’un capteur pré-
dominant (s’il recueille un signal d’amplitude de grande
Figure 1 Exemple d’électrode monopode. amplitude).
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 533

Figure 2 Positionnement des électrodes dans le système 10-20. Les électrodes supplémentaires sont positionnées à mi-chemin
entre les électrodes du système 10-20. La rangée coronale AF se situe à mi-chemin entre les rangées Fp et F ; FC entre F et C, CP
entre C et P, et PO entre P et O. Les rangées sagittales 1 et 5 se situent à mi-chemin entre z et 3 et entre 3 et 7. Les rangées 3 et 4
sont alignées à celle du système 10-20. Les autres emplacements sont plus médians et latéraux. Les électrodes T3, T4 deviennent
T7, T8, et T5, T6 deviennent P7, P8.

Électrode dite de terre. L’électrode de terre est placée connexions les plus antérieures sont situées au-dessus des
de préférence à distance du scalp, par exemple sur l’épaule. connexions les plus postérieures (gradient antéropostérieur)
Certains systèmes utilisent cependant la même électrode dans la visualisation des montages.
comme terre et comme référence. Les chaînes d’amplification. La relative faiblesse des
tensions à enregistrer de l’ordre du microvolt et leur basse
Les montages. Un minimum de 16 voies d’enregis- fréquence nécessite un dispositif d’amplification sélective
trement simultané est recommandé et un nombre plus ayant un gain élevé, le gain étant le rapport du signal de
important est encouragé, de 24 à 32. Des exemples de mon- sortie au signal d’entrée (exprimé en décibels dB).
tage sont fournis dans le Tableau 1. Un réglage habituel pour l’enregistrement est de
Il n’existe pas de consensus pour les montages et 7 ␮V/mm, ce qui produit des déflexions de 3 à 20 mm
chaque laboratoire de neurophysiologie applique ses propres pour des voltages d’entrée de 20 à 140 ␮V. Ce réglage
montages. Cette disparité est cependant compensée par est cependant très variable suivant les équipes et est
les possibilités de reconstruction informatique des mon- modifiable en fonction des conditions d’enregistrement
tages. La société de neurophysiologie clinique propose de (l’amplitude de l’activité électrique cérébrale étant très
standardiser les montages pour permettre une meilleure patient-dépendante).
communication entre les différents laboratoires. Le mini- Les filtres. Les potentiels générés par le cerveau
mum requis est l’utilisation d’un montage bipolaire (soit varient au cours du temps et constituent des rythmes
longitudinal [BL] soit transverse [BT] et d’un montage cérébraux dans des fréquences comprises entre 0,5 et
référentiel [R]). La connexion des électrodes doit être clai- 80—100 Hz. Dans la pratique courante, on se contente
rement établie pour chaque canal et précisée au début de d’enregistrer les fréquences comprises entre 0,5 et 40 Hz à
chaque montage. La connexion bipolaire entre les élec- 120 Hz, selon les équipes. Pour éliminer des activités para-
trodes doit être en ligne droite et de distance égale. Les sites, il est possible d’appliquer des filtres mais le filtrage
534 N. André-Obadia et al.

Figure 3 Méthode de mesure pour le positionnement des électrodes dans le système 10-20. Dans le plan antéropostérieur, la
distance nasion-inion est divisée en 5 segments. Le premier repère est placé à 10 % de la distance totale et appelé Fp (frontopolaire).
Les autres repères sont situés à 20 % de la distance totale et sont appelés F (frontal), C (central), P (pariétal), O (occipital). À noter
que le repère O est situé à 10 % de la distance totale à partir de l’inion. Dans le plan coronal, les mesures s’effectuent entre le
point auriculaire droit, le point vertex et le point auriculaire gauche. À 10 % de cette distance totale au-dessus des deux points
auriculaires sont placées les électrodes T (temporal) et à 20 % de la distance totale les électrodes C et le point central devient
Cz. Les mesures suivantes sont effectués dans les demi-circonférences depuis l’électrode Fp et l’électrode O en passant par les
électrodes T. Les électrodes Fp droite et gauche sont placées à 10 % de cette distance, puis les électrodes frontales inférieures,
temporales moyennes, temporales postérieures et occipitales gauche et droite sont placées à 20 % de la distance. Les 10 % restant
sont les repères pour les électrodes occipitales droite et gauche.

des activités parasites est à pondérer car il distord égale- page sur l’écran ou sur le papier. Les paramètres d’affichage
ment le signal (cf. chapitres 1—4). recommandés sont :
Le système d’enregistrement numérique. Depuis de
nombreuses années, les appareils traditionnels à plume • Utiliser un gain compris entre 3 et 5 ␮V/mm (inclus) et un
(dits analogiques) ont été remplacés par des appareils affichage de 20 secondes par pages (soit 15 mm/sec) pour
numériques construits sur une base d’ordinateur. Le prin- une interprétation optimale du tracé. On pourra utiliser
cipe est le même mais le signal (variation d’amplitude en une vitesse de 30 mm/sec (pages de 10 secondes) pour
fonction du temps) est enregistré après conversion analo- mieux apprécier le signal.
gique/numérique (A/N) sous forme d’une suite de chiffres. • L’écran vidéo doit posséder une résolution minimale de
La conversion A/N consiste à mesurer, à intervalles régu- 1280 × 1024, la taille de l’écran optimale pour la relec-
liers choisis en fonction de la fréquence maximale du signal ture est de 17 pouces ou plus. La résolution verticale
à enregistrer, l’amplitude du signal analogique. Elle est dépendra du nombre de voies affichées. Une échelle ver-
assurée en temps réel par un convertisseur analogique- ticale standard avec un espacement minimal de 10 mm
numérique pour chacun des signaux recueillis par les par canal doit être disponible. On peut souligner l’intérêt
électrodes. La digitalisation doit avoir une résolution d’au d’un écran plat.
moins 12 bits et doit pouvoir reconstruire l’EEG jusqu’à 5 ␮V. • L’imprimante doit avoir une résolution minimale de 300
La fréquence d’échantillonnage doit être, au minimum, de point par pouce DPI.
128 Hz.
L’équipement doit être capable de présenter L’avantage du numérique est de pouvoir calculer le résul-
l’enregistrement sur un écran vidéo et sur papier via tat (montage) de n’importe quelle combinaison d’électrode.
une imprimante avec une indication du temps sur chaque De plus on peut appliquer aux signaux recueillis des
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 535

des yeux est une condition importante pour l’analyse de


Tableau 1 Exemples de montages bipolaires (longitudinal
l’EEG. En effet, certains rythmes peuvent être masqués par
et transverse) et de montage référentiel.
le rythme alpha et visibles uniquement lors de l’atténuation
Canaux Montages de ce rythme par l’ouverture des yeux. De plus, les mou-
vements oculaires peuvent apparaître sous forme d’activité
Bipolaires Référentiel delta ou thêta en région frontale et l’ouverture—fermeture
Longitudinal Transverse des yeux permet d’aider au diagnostic différentiel entre
artéfact oculaire et onde lente antérieure. En outre,
1 FP1-F7 F7-FP1 F7-A1 des activités paroxystiques peuvent apparaître uniquement
2 F7-T3 FP1-FP2 T3-A1 lorsque les yeux sont ouverts ou fermés ou bien être modi-
3 T3-T5 FP2-F8 T5-A1 fiées par l’ouverture ou la fermeture des yeux. Cette pro-
4 T5-O1 F7-F3 FP1-A1 cédure simple est donc indispensable lorsque le patient est
5 FP1-F3 F3-Fz F3-A1 coopérant. Si le patient est confus, somnolent, peu coopé-
6 F3-C3 Fz-F4 C3-A1 rant, la technicienne peut obtenir une réactivité en fermant
7 C3-P3 F4-F8 P3-A1 manuellement et délicatement les paupières du patient.
8 P3-O1 T3-C3 O1-A1
9 FZ-CZ C3-Cz FZ-A1 L’hyperpnée (HPN). L’efficacité de l’HPN comme
10 CZ-PZ Cz-C4 PZ-A2 méthode d’activation reste controversée. Des études
11 FP2-F4 C4-T4 FP2-A2 ont montré l’efficacité de l’HPN pour activer les crises
12 F4-C4 T5-P3 F4-A2 d’épilepsie, surtout si elle est potentialisée par l’arrêt
13 C4-P4 P3-Pz C4-A2 des traitements antiépileptiques [286], et pour favoriser
14 P4-O2 Pz-P4 PA-A2 la survenue de manifestations non épileptiques [32]. Par
15 FP2-F8 P4-T6 O2-A2 contre, d’autres études ne montrent aucune efficacité
16 F8-T4 T5-O1 F8-A2 de l’HPN [15,262]. Ces différences peuvent s’expliquer
17 T4-T6 O1-O2 T4-A2 par l’hétérogénéité des populations étudiées et par les
18 T6-O2 O2-T6 T6-A2 différences de méthodologies en particulier concernant la
durée de l’HPN variant de 6 minutes pour Jonas, 5 minutes
pour Holmes à 3 minutes pour Arain et al. [32] et Abubakr
et al. [15]. De plus, le degré d’hypocapnie et l’importance
techniques de traitement du signal plus sophistiquées et du flux sanguin cérébral semblent cruciaux pour l’apparition
appliquer des filtres numériques. Des filtres passe-haut d’anomalies EEG induites par l’HPN [605]. L’HPN est par
digitaux (ou constante de temps) doivent être dispo- contre un activateur majeur de la survenue des absences.
nibles pour 0,5, 1, 2 et 5 Hz. Des filtres passe-bas À notre connaissance, il n’y a pas de protocole standar-
digitaux doivent être disponibles pour 15, 30 et 70 Hz au disé pour l’HPN.
moins. Elle doit être pratiquée en routine et systématiquement,
Un filtre sélectif de 50 Hz (ou 60 Hz dans les pays anglo- en dehors des contre-indications médicales. Elle provoque
saxons) pour éliminer le courant alternatif (notch filter) doit une hypocapnie induisant une vasoconstriction cérébrale et
être disponible mais non utilisé de façon systématique car une diminution du débit sanguin cérébral ainsi qu’une alca-
il peut distordre de façon significative la forme des signaux lose induisant une hyperexcitabilité neuronale.
électriques. Les contre-indications sont l’hémorragie intracrânienne
Procédure d’enregistrement. récente, une maladie cardio-pulmonaire significative, la
Durée de l’enregistrement. Un minimum de 20 minutes drépanocytose, un AVC récent, la maladie de Moya-Moya.
d’enregistrement sans artéfact est nécessaire chez l’adulte La durée minimale est de 3 minutes avec une fréquence
éveillé. Cette durée est recommandée par la société de respiratoire comprise entre 15 à 20 cycles/min suivie de
neurophysiologique clinique américaine et la fédération 2 minutes d’enregistrement après l’arrêt de l’HPN. Le tech-
internationale sans véritable base scientifique. nicien doit préciser la qualité de l’hyperventilation. Elle
Les données de la littérature proposent une durée peut être répétée s’il est suspecté une épilepsie-absence et
d’enregistrement plus courte. Reardon et al. ont comparé que la première est négative. L’enregistrement simultané
la sensibilité et la spécificité d’un EEG de 15 minutes ver- de l’activité cardiaque (ECG) sur une voie est recommandé.
sus 25 minutes avec comme objectif l’analyse coût-bénéfice
de l’EEG [457]. Il n’existe pas de différence en termes La stimulation lumineuse intermittente (SLI). Nous
de sensibilité et de spécificité entre un EEG de 15 et de décrirons uniquement la procédure standard. Il existe une
25 minutes. Par contre, il existe un coût-bénéfice supé- procédure plus sophistiquée indiquée lorsque la photo-
rieur pour l’EEG de 25 minutes. Airoldi et al. ont montré sensibilité est avérée. Au cours de cette dernière, les
que la durée de l’EEG doit être d’au moins 20 minutes patients sont stimulés avec une variété de stimuli visuels
lorsque la demande est dans le cadre de l’épilepsie alors que pour déterminer le risque dans leur vie quotidienne (par
le temps d’enregistrement pourrait être limité à 4 minutes exemple les écrans de télévision, les jeux vidéos. . .)
pour les autres situations cliniques [19]. Un enregistrement et pour évaluer l’effet de traitements non pharmacolo-
d’au moins 20 minutes nous semble néanmoins un minimum giques (comme le type de verre en cas de lunettes anti-
pour toute exploration EEG. stroboscopiques).
Réactivité à l’ouverture—fermeture des yeux. La Méthodologie de la procédure standard [302,303].
comparaison du signal entre l’ouverture et la fermeture Avant de débuter la SLI, il faut rechercher des
536 N. André-Obadia et al.

renseignements cliniques suggérant une photosensibilité la plupart des neurophysiologistes, du fait de son aide à la
(âge 10—20 ans, notion d’un traitement antiépileptique, détection des artéfacts, et surtout grâce aux corrélations
notion d’une privation de sommeil, notion de crise devant électro-cliniques qu’il permet d’étudier en cas de suspicion
la télévision et notion d’antécédents familiaux). Il n’y a de crise clinique et/ou électrique. Son usage est donc for-
pas d’exigence particulière avant l’arrivée dans le labora- tement recommandé.
toire. La SLI peut se faire 3 minutes après l’HPN ou avant
l’HPN. Lors de la première SLI, le patient est éveillé. Si Particularités de la réalisation de l’EEG au lit du patient
la SLI est négative, et que l’histoire clinique évoque for- dans un contexte d’urgence
tement une épilepsie photosensible, la SLI peut être refaite
tôt le matin après une privation partielle de sommeil. Le L’EEG peut être réalisé au lit du patient, en dehors du labo-
patient est en position assise dans une pièce faiblement ratoire d’EEG, lorsque le patient n’est pas dans l’état de se
éclairée. Le stimulateur utilise une lampe avec un réflec- déplacer, parce qu’il nécessite des soins continus (notam-
teur circulaire qui délivre des flashs avec une intensité d’au ment en unité de soins intensifs) et/ou une surveillance
moins 0,7 joules. La lampe est placée à 30 cm du patient continue (notamment dans un service d’Urgence).
(distance nasion-lampe). Il est demandé au patient de fixer Particularités techniques. La durée de l’EEG reste au
le centre de la lampe et de fermer et/ou ouvrir les yeux à la minimum de 20 minutes d’enregistrement interprétable. Le
demande. nombre d’électrodes peut être réduit par rapport à celui
L’objectif de la procédure de base est de rechercher une recommandé lors de la réalisation d’un EEG au laboratoire.
susceptibilité aux stimuli visuels. Il faut arrêter immédiate- Au moins 8 électrodes doivent être utilisées (FP2, FP1, C4,
ment la stimulation visuelle si des décharges paroxystiques C3, T4, T3, O2, O1), ainsi que deux électrodes ECG. En cas de
apparaissent. La sensibilité de la SLI doit se faire dans les mouvements intermittents, il est intéressant d’enregistrer
3 conditions comprenant yeux ouverts, yeux fermés et yeux l’EMG avec l’aide de deux électrodes collées en regard des
ouverts, chaque situation étant séparée de 5 secondes. Les muscles impliqués.
yeux fermés est la condition la plus provocatrice et donc si L’enregistrement simultané de la vidéo est fortement
le temps est limité, on peut limiter la procédure à cette conseillé. Cet enregistrement peut être effectué grâce à un
condition. Les flashs sont émis pendant 10 secondes avec caméscope ou une webcam. L’analyse de la vidéo fournit des
un intervalle entre chaque fréquence de 7 secondes. La informations très précieuses, notamment quand le patient
stimulation débute les yeux ouverts pendant 2,5 secondes est agité ou s’il présente des mouvements dont l’origine épi-
puis fermeture des yeux pendant 5 secondes puis ouverture leptique est suspectée, car l’EEG est alors très artéfacté et
des yeux pendant 2,5 secondes. Les fréquences étudiées difficile d’interprétation.
sont 1—2—8—10—15—18—20—25—40—50—60. Si une réponse Des stimulations doivent systématiquement être faites
photoparoxystique est obtenue lors de l’augmentation pro- durant l’enregistrement :
gressive des fréquences, il faut déterminer son seuil minimal
et maximal de sensibilité en recommençant la SLI par les • Si le patient est éveillé, les stimulations habituelles
hautes fréquences. La technicienne doit signaler les plaintes seront réalisées (ouverture—fermeture des yeux, hyper-
et les manifestations cliniques du patient. pnée en l’absence des contre-indications classiques) ; en
Les réponses obtenues. revanche, la SLI est de réalisation plus difficile technique-
Les réponses photoparoxystiques : ment, et n’est donc pas systématiquement réalisée.
Dans l’interprétation des résultats, il faut distinguer • Si le patient présente des troubles de vigilance, il est
les réponses épileptiques confinées à la région occipitale, nécessaire de réaliser des stimulations auditives (cla-
les réponses débutant en région occipitale et diffusant quement de mains, appel du patient) et nociceptives
à la région frontale, les réponses d’emblée généralisées. dans différents territoires à droite et à gauche (lobes de
Les réponses obtenues sont des pointes-ondes (PO) ou l’oreille, membres supérieurs et inférieurs, en évitant de
polypointes-ondes (PPO). Le rapport doit signaler si les pincer le mamelon). Ces stimulations doivent être répé-
anomalies EEG sont associées ou pas à des manifestations tées plusieurs fois, et notées sur le tracé EEG. Si le tracé
cliniques. EEG comporte des activités intermittentes, il est néces-
Les réponses physiologiques : saire de tester l’effet des stimulations sur ces activités,
Les réponses photomyocliniques : Il s’agit de pointes en plus de l’effet sur l’activité de fond.
dans les régions antérieures survenant les yeux fermés
et au début à la même fréquence que l’éclair lumineux, Tests thérapeutiques au cours de l’EEG. En cas de suspi-
mais augmentant d’amplitude au fur et à mesure que cion d’état de mal épileptique non convulsif, l’injection IV
la stimulation se poursuit. Il s’agit en réalité d’artéfacts d’une benzodiazépine peut être proposée durant l’EEG. Le
d’origine musculaire sans relation avec une activité choix et la posologie de la benzodiazépine doivent suivre
cérébrale. les recommandations formalisées d’expert sous l’égide de
L’entraînement physiologique : il s’agit d’une activité la Société de Réanimation de Langue Française concernant
rythmique à la fréquence du stimulus visible sur les régions la prise en charge des états de mal épileptiques [431] : le clo-
occipitales, le plus souvent symétrique. nazepam (Rivotril® ) à la dose de 0,015 mg/kg, soit 1 mg pour
un adulte de 65 kg, doit être préféré et injecté en intravei-
L’enregistrement vidéo. À ce jour, la nomenclature neux lent. L’administration de ce traitement doit se faire
des actes médicaux (CCAM) ne reconnaît pas comme une sous la responsabilité du médecin en charge du patient,
plus-value l’adjonction de l’enregistrement vidéo à l’EEG qui veillera notamment à l’absence de contre-indication
standard. Son apport est cependant jugé inestimable par (risque de dépression respiratoire ou de trouble de vigilance
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 537

chez le sujet âgé), qui s’assurera d’un environnement per- différents tableaux cliniques faisant encore de nos jours
mettant une réanimation (chariot d’urgence à proximité) l’objet d’une demande d’EEG, et revu avec les données de
lorsque l’EEG n’est pas effectué dans un service disposant la littérature l’apport (ou non) de l’EEG dans chacune des
de moyens de réanimation et qui assistera à l’examen pour situations décrites.
juger si l’injection de la benzodiazépine modifie même légè-
rement l’état clinique du patient. L’EEG devra être prolongé
suffisamment longtemps après la fin de l’injection pour éva- La pathologie épileptique
luer l’effet sur les figures EEG et la durée de cet effet (au À ce jour, l’électroencéphalogramme est le seul examen
moins 15 minutes après la fin de l’injection). Des stimu- permettant d’étayer de façon directe le diagnostic posi-
lations doivent être faites au décours de l’injection pour tif de crise d’épilepsie, à condition que les anomalies
tester la réactivité du tracé. Un test d’injection d’une ben- observées paraissent cohérentes avec la symptomatologie
zodiazépine ne sera jugé positif, c’est-à-dire suggérant une rapportée. En effet, l’EEG met en évidence des anomalies
origine épileptique, que si l’EEG s’améliore, avec dispari- fonctionnelles en rapport avec l’hyperexcitabilité corticale,
tion ou atténuation des figures EEG et si l’état clinique du laquelle constitue l’élément physiopathologique détermi-
patient s’améliore en parallèle, même furtivement. nant la pathologie épileptique. L’intérêt de l’EEG dans la
D’autres injections peuvent être réalisées durant un EEG prise en charge des épilepsies est donc reconnu dans la
au lit du patient : majorité des conférences et réunions d’experts, mais sa
rentabilité est variable en fonction de la question posée.
• L’injection d’un curare est indiquée quand le tracé est Intérêt de l’EEG dans le diagnostic positif d’une crise
ininterprétable du fait d’artéfacts musculaires perma- d’épilepsie. Les études concernant la sensibilité et/ou la
nents. L’injection se fait sous la responsabilité du médecin spécificité de l’EEG dans le cadre de la pathologie épilep-
en charge du patient, qui bénéficie d’une intubation tra- tique sont assez peu nombreuses et surtout très anciennes.
chéale et d’une ventilation mécanique. Le médecin en Après une recherche par mots clés combinant « EEG »,
charge doit être présent lors de l’injection compte tenu « épilepsie » et « diagnostic » sur une période s’étendant de
d’un risque de défaillance cardiaque. Il convient de véri- 1950 à nos jours, nous avons retrouvé 25 publications, dont
fier que la dose injectée a été suffisante pour supprimer 14 sont antérieures aux années 80. En ce qui concerne la sen-
tous les artéfacts. Un autre examen (comme les potentiels sibilité de l’examen, nous avons basé notre analyse sur les
évoqués) peut être fait tant que la curarisation perdure. publications postérieures à cette date, soit 6 articles en ce
• L’injection de flumazenil ou de naloxone est parfois réa- qui concerne la sensibilité, tandis que nous en avons retenu
lisée à la demande du médecin en charge du patient, 3 permettant de déterminer la spécificité.
lorsqu’il existe un retard de réveil après une sédation Sur un EEG standard, des anomalies jugées épileptiques
artificielle. ont été retrouvées chez 12 à 55 % des patients ayant
présenté un premier épisode susceptible d’être d’origine
L’EEG doit être correctement interprété à la lumière des épileptique [268,312,366,407,482,562]. Cette variabilité
informations cliniques fournies par le médecin demandeur. semble devoir être mise sur le compte de la diversité
Il est notamment indispensable de bénéficier de la liste des des techniques d’enregistrement (nombre d’électrodes et
traitements administrés au patient avec leur posologie. Le durée d’enregistrement) mais surtout de l’âge des patients
technicien doit actualiser ces informations lors de la réa- et du délai entre l’examen et la survenue de l’épisode.
lisation de l’examen EEG. L’existence d’une hypothermie, Ainsi des anomalies de nature épileptique sont retrou-
thérapeutique ou non, doit être signalée. vées dans 51 % des cas si l’EEG est réalisé dans les 24
Dans certaines situations graves, comme un état de mal premières heures, contre 34 % seulement passé ce délai
réfractaire ou une encéphalite accompagnée de troubles de [312]. Dans la même étude, le taux d’anomalies épi-
vigilance, l’EEG au lit du patient peut être répété quoti- leptiques passait de 39 % chez l’adulte ou l’adolescent
diennement, voire deux fois par jour, si un enregistrement de plus de 16 ans à 59 % chez l’enfant. Enfin, répéter
continu de l’EEG n’est pas disponible. Dans le cas d’EEG l’examen peut s’avérer utile, la sensibilité pouvant augmen-
d’interprétation difficile, le contrôle du tracé 24 h plus tard ter jusqu’à 92 % au 4e enregistrement d’après Salinsky et al.
peut aider au diagnostic. [482].
Les modalités particulières d’enregistrement chez Concernant la spécificité, c’est-à-dire la fiabilité de l’EEG
l’enfant et dans le cas d’une suspicion de mort cérébrale vis-à-vis du diagnostic d’épilepsie, deux études prospectives
sont détaillées dans les chapitres « L’électroenc- sur un nombre important de sujets sains ont été réali-
éphalogramme de l’enfant, programmé ou en urgence, au sées. Le taux d’anomalies épileptiques était respectivement
laboratoire ou au lit » et « L’électroencéphalogramme dans de 0,5 % sur 13 000 sujets [227] et 2,4 % sur 5000 individus
le diagnostic de mort cérébrale ». [558]. La spécificité de l’EEG paraît donc très forte, mais
il faut cependant noter qu’elle dépend du contexte cli-
nique, puisque des taux de faux-positifs bien supérieurs sont
Indications et non-indications de l’EEG standard retrouvés dans des populations souffrant de pathologies neu-
rologiques : 6 % en cas de handicap mental, 8 % en cas de
L’EEG a été utilisé de façon courante bien avant l’apparition tumeurs cérébrales, 11 % après une chirurgie crânienne et
du scanner. Les indications de l’EEG ont été initialement même 17 % en cas d’atteinte cérébrale congénitale ou péri-
validées dans un très grand nombre de situations cliniques, natale [624].
dont certaines n’ont plus de raison d’être aujourd’hui. Apport de l’EEG au diagnostic syndromique. L’EEG
Afin de clarifier l’intérêt de l’EEG, nous avons repris les apporte des éléments fondamentaux pour la classification
538 N. André-Obadia et al.

syndromique de la maladie épileptique. Cette classifica- jamais fait l’objet d’un consensus clair. L’intérêt de l’EEG
tion est importante, et l’EEG y tient une place essentielle pour permettre de répondre à cette question, c’est-à-dire
voire parfois indispensable puisque les anomalies élec- de prédire la récidive ou non, à fait l’objet de nombreuses
triques font parties des critères diagnostiques de certains études. Chez l’adulte, nous en avons ainsi répertorié 14
syndromes, surtout chez l’enfant. Cette classification per- [2,30,63,78,123,248,263,268,308,311,353,503,509,562], la
met d’apporter des éléments pronostiques, c’est-à-dire de moitié ayant été menées de manière prospective sur une
préciser le profil évolutif de la maladie, notamment le population d’au moins 100 patients épileptiques. La plupart
risque de récurrence des crises, de dégradation cognitive d’entre elles, dont les deux seules études multicentriques
ou comportementale, de comorbidités. Elle est également comprenant respectivement 397 et 1443 patients [2,311],
fondamentale pour adapter la thérapeutique, tous les anti- concluent à une plus grande probabilité de récidive en cas
épileptiques n’ayant pas le même spectre d’efficacité pour d’EEG anormal.
tous les types d’épilepsie, certains pouvant même s’avérer Avant l’arrêt du traitement. Hormis la phase diagnos-
aggravants. tique et dans le cadre du suivi évolutif de certains syndromes
Dans la littérature, nous avons cependant retrouvé une épileptiques, l’intérêt de l’EEG a été étudié dans une troi-
seule étude ayant mesuré quantitativement l’apport de sième situation : lorsque l’épilepsie paraît bien équilibrée,
l’EEG au diagnostic syndromique, comparé aux données cli- sans crise depuis de nombreuses années, peut-on proposer
niques et/ou IRM seules. Après un interrogatoire minutieux un arrêt du traitement et l’EEG a-t-il une valeur prédictive
du patient et des éventuels témoins de la crise, King et al. vis-à-vis du risque de récidive après sevrage ? Les quelques
[312] estiment pouvoir donner une classification syndro- études prospectives ayant inclus l’EEG dans leur protocole
mique (au moins entre épilepsie partielle et généralisée) retrouvent un risque de récurrence des crises plus élevé
dans 47 % des cas. L’EEG standard permet de donner le en cas d’EEG anormal [1,98,553], à l’exception de deux
diagnostic syndromique chez 61 des 159 patients déclarés d’entre elles mais dont les résultats négatifs peuvent aisé-
cliniquement « inclassables », ce qui porte la proportion ment s’expliquer par un biais de sélection. En effet, les
à 67 %. Elle augmente de 10 % supplémentaire avec l’EEG résultats de l’EEG étaient pris en compte dans la décision
après privation de sommeil. Parallèlement, l’IRM n’a per- d’arrêter ou non le sevrage [524] voire même pouvaient
mis d’apporter des informations complémentaires vis-à-vis être un facteur d’exclusion si les anomalies paroxystiques
du diagnostic syndromique que dans 4,3 % des cas. observées étaient de type généralisé [358]. Enfin, le timing
Place de l’EEG dans la surveillance ou au cours de semble important puisque l’étude de Tinuper et al. [553]
l’évolution de la maladie. Cette problématique n’a fait retrouve une valeur prédictive de l’EEG devenant anormal
l’objet d’aucune étude basée sur des preuves scientifiques pendant le sevrage mais pas si les anomalies sont déjà pré-
et les articles cités dans ce paragraphe sont des revues de sentes avant de débuter ce dernier.
la littérature ou l’expression d’opinions d’experts. L’intérêt Intérêt de l’EEG comme facteur prédictif du risque de sur-
de l’EEG dans le cadre du suivi et dans un but d’adaptation venue de crises.
thérapeutique n’est donc pas démontré, d’autant que En cas de lésion cérébrale connue sans épilepsie décla-
la relation entre le nombre de pointes épileptiques et rée. L’EEG est inutile pour évaluer le risque de développer
le contrôle de la maladie est complexe. On considère ultérieurement une épilepsie chez un patient porteur
aujourd’hui comme une règle communément admise de d’une lésion cérébrale connue, ancienne ou récente et en
« ne pas traiter un EEG » [415,519,542]. Il existe quelques l’absence de suspicion clinique de crise.
situations où la surveillance systématique de l’EEG après Avant la prescription de certains traitements. Les
traitement est considérée comme utile : groupes de travail et de relecture se sont prononcés sur
une série de questions pour lesquelles la revue de la littéra-
ture ne permettait pas d’apporter une réponse (cf. chapitre
• Le syndrome d’Épilepsie-Absence de l’enfant, dans lequel
« Contexte, méthodologie et synthèse des recommandations
il existerait une bonne corrélation entre une disparition
françaises sur l’électroencéphalogramme ») :
de toute anomalie électrique et un bon contrôle des crises
[171]. Une même corrélation (et donc le même intérêt à
proposer une surveillance de l’EEG) a pu être suggérée • L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant prescription de
par certains auteurs [519] pour l’ensemble des épilepsies cyclosporine ou de méthylphénidate (96 % des avis expri-
généralisées idiopathiques. més).
• Le syndrome des pointes-ondes continues au cours du • L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant sismothérapie
sommeil POCS [568]. (73 % des avis exprimés). Il peut être réalisé en cas d’ATCD
• Le syndrome de West. personnel évocateur de crise (18 % des avis exprimés).

En cas d’aggravation ou de modification de la sympto- Confusion


matologie, un contrôle de l’EEG doit être envisagé, à la Une confusion peut avoir de nombreuses étiologies. L’intérêt
recherche de complications ou d’une erreur diagnostique de l’EEG est ici discuté dans 3 grands cadres cliniques :
[542]. encéphalites/encéphalopathie métabolique/état de mal
Intérêt de l’EEG en tant que facteur prédictif du risque de confusionnel.
récidive.
Épilepsie et état confusionnel prolongé.
Après un premier événement. Une fois le diagnostic de
crise épileptique établi, la mise en place ou non d’un trai- État de mal épileptique à expression confusionnelle.
tement dès le premier épisode reste matière à débat, et n’a Une confusion isolée peut avoir de nombreuses étiologies
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 539

qu’il convient d’éliminer avant d’envisager une cause épi- méningo-encéphalite herpétique. En revanche, lorsqu’elles
leptique. La confusion est dite de cause indéterminée sont présentes, elles permettent d’orienter le diagnostic
lorsque le scanner cérébral et le bilan sanguin standard de et de pousser à la réalisation d’une PL devant un tableau
débrouillage sont normaux. C’est dans ce cas précis que atypique.
l’EEG a un rôle déterminant, permettant de mettre en évi- Dans la Panencéphalite Sclérosante Subaiguë, désor-
dence un état de mal épileptique non convulsivant dans mais rare, il existe un pattern EEG hautement spécifique,
15,9 % à 20 % des cas [452,574]. Électriquement, cet état caractérisé par la présence d’anomalies périodiques géné-
de mal correspond soit à un état de mal partiel complexe ralisées avec un intervalle long de 4 à 15 secondes
temporal ou extra-temporal, en particulier frontal, soit [155].
à un état de mal-absence facilement identifiable par les Dans les autres causes d’encéphalites infectieuses, bac-
décharges caractéristiques de l’épilepsie généralisée idio- tériennes ou parasitaires [226], il n’est pas retrouvé
pathique (pointes-ondes ou polypointes-ondes à 3 Hz). L’état d’aspect évocateur d’une étiologie particulière, même si
d’absence de novo est une situation clinique rencontrée le certains cas cliniques rapportés dans la littérature ont sou-
plus souvent chez le sujet âgé, en lien avec un sevrage ligné l’intérêt de l’EEG avec la survenue possible de PLEDs
aigu en benzodiazépine [551]. L’état de mal épileptique non (Periodic Lateralized Epileptiform Discharges), au cours de
convulsif constitue une entité clinique très hétérogène se certaines pathologies infectieuses comme la neurosyphilis
présentant le plus souvent par une confusion et ne cor- [418] ou la méningo-encéphalite pneumococcique [436].
respondant pas à un pattern EEG unique [471]. Même si En conclusion, on retiendra que l’EEG conserve 3 intérêts
certains éléments cliniques orientent vers un état de mal essentiels dans le contexte d’encéphalite infectieuse. Le
non convulsif (le sexe féminin, l’âge supérieur à 70 ans, premier est d’aider au diagnostic différentiel avec les
des antécédents d’AVC ou d’épilepsie), seul l’EEG permet encéphalites limbiques auto-immunes, paranéoplasiques,
d’établir formellement le diagnostic [80]. On notera que la maladie de Creutzfeldt-Jakob, les encéphalopathies
si l’EEG de « routine » permet le plus souvent d’établir le métaboliques, etc. [226,529]. Le 2e est de détecter des
diagnostic, le monitoring EEG permet de redresser le dia- anomalies précoces orientant vers une atteinte encépha-
gnostic dans 14 % des cas où le diagnostic avait été écarté litique lorsque la clinique est fruste ou l’IRM normale. Le
[399]. De plus, l’EEG, s’il confirme la suspicion d’état de mal 3e intérêt de l’EEG est le dépistage de crises d’épilepsie
non convulsif, aboutit nécessairement à une modification partielles intriquées dans cette population particulièrement
des traitements médicamenteux instaurés par le clinicien exposée : un enregistrement prolongé peut être utile dans
[452]. Il peut de la même façon permettre d’arrêter un trai- ce contexte (cf. chapitre « L’électroencéphalogramme
tement antiépileptique inapproprié s’il écarte le diagnostic prolongé de l’adulte »).
d’état de mal non convulsif.
Confusion post-ictale prolongée. Dans les suites d’une Encéphalites auto-immunes et paranéoplasiques.
crise épileptique, une confusion de courte durée et une L’EEG fait partie intégrante du bilan diagnostique des
somnolence sont le plus souvent observées, signant la fin encéphalites qu’elles soient paranéoplasiques ou non. Sa
de la crise d’épilepsie. Toutefois, les activités épileptiques très bonne sensibilité, de 80 à 100 % a été démontrée
peuvent persister de manière insidieuse, et il est parfois [18,144,145,347,565]. Les anomalies les plus fréquemment
difficile de distinguer la confusion simple de l’authentique citées, quelle qu’en soit l’étiologie, sont : un ralentis-
état de mal épileptique non convulsif. Dans ces situations, sement global de l’activité de fond, un ralentissement
un EEG prolongé voire un monitorage peut s’avérer inté- focal, des anomalies épileptiques intercritiques focales,
ressant, plus particulièrement chez le sujet âgé ou dément des PLEDs ou des crises. L’intérêt incontestable est la
chez qui des crises pauci-symptomatiques répétées, peuvent précocité de la survenue des anomalies EEG alors que la
se traduire par un état confusionnel prolongé sans anomalie clinique est souvent déroutante et l’imagerie mise à défaut
EEG spécifique entre les crises [183,399]. dans 25 à 75 % des cas selon l’anticorps en cause. Ceci
est particulièrement vrai pour l’encéphalite à anticorps
Encéphalites. anti-récepteurs NMDA où des anomalies EEG sont décrite
Encéphalites infectieuses. L’EEG n’est plus considéré s dans plus de 90 % des cas rapportés par Dalmau et al. alors
comme un examen indispensable pour le diagnostic étio- que l’IRM n’était contributive que dans 50 % des cas [144] :
logique des encéphalites infectieuses notamment virales. ralentissement marqué de l’électrogenèse, crises infracli-
Cependant, il reste un examen de réalisation facile, niques, état de mal confusionnel [284,316,565]. Deux types
non invasif et dont la sensibilité permet de démontrer d’anomalies EEG plus spécifiques ont même été décrites :
l’implication cérébrale précocement, avant même les ano- les activités delta rythmiques bitemporales ou bifrontales
malies IRM. En revanche, il ne montre que rarement [284,316] et l’extreme delta brush [500]. De même, l’apport
des éléments spécifiques d’une étiologie [226,411,529]. de l’EEG est particulièrement souligné pour l’encéphalite à
Dans la méningo-encéphalite herpétique, des activités Anticorps anti-LGI1 car les anomalies électriques précèdent
périodiques focales temporales de périodicité courte (2 l’hyponatrémie classique et les anomalies IRM, et peuvent
à 4 secondes), hautement évocatrices du diagnostic ont exister dès la phase prodromale, au stade des crises dysto-
été classiquement décrites [170]. Elles ont une évolution niques brachio-faciales spécifiques de cette affection, avant
temporelle particulière, pouvant donner des indices de même le tableau clinique d’encéphalite limbique [274].
gravité et de pronostic [155] mais leur spécificité reste On souligne également que l’EEG est aussi indis-
moindre que celle de la PCR Herpès, sur laquelle repose la pensable pour le diagnostic et le suivi des crises
confirmation diagnostique définitive. L’absence d’anomalies d’épilepsie voire des états de mal confusionnels fré-
EEG typiques ne permet pas d’éliminer le diagnostic de quents dans ces pathologies, de diagnostic clinique difficile
540 N. André-Obadia et al.

et nécessitant une surveillance prolongée (cf. chapitre du cortex cérébral mais aussi un aspect lésionnel [539].
« L’électroencéphalogramme prolonge de l’adulte »). Il n’est pas toujours évident de distinguer les comple-
Encéphalopathie des maladies auto-immunes. Les ano- xes de pointes-ondes diffus parfois lents des épilepsies
malies EEG décrites dans le contexte de maladies généralisées et les complexes triphasiques de cer-
auto-immunes et connectivites sont dominées par un taines encéphalopathies métaboliques qui comportent
ralentissement diffus témoignant du processus encépha- l’un comme l’autre, trois phases par complexe. C’est une
lopathique mais aucun pattern EEG n’est spécifique source d’erreur diagnostique fréquente, lourde de consé-
d’une étiologie. Citons notamment l’encéphalopathie de quences. Kaplan et Schlattman, à propos d’un patient
Hashimoto, dont l’existence est cependant controversée, épileptique présentant une encéphalopathie hépatique,
pour laquelle des séries rétrospectives de cas ont été ont pu montrer que le complexe de pointes-ondes diffuses
publiées [255,491]. Les anomalies décrites sont un ralen- est plus bref (0,12 s versus 0,32 s) et plus antérieur (inver-
tissement plus ou moins marqué selon la sévérité de sion de phase en F3, F4 versus C3, C4) que le complexe
l’encéphalopathie, des ondes lentes frontales intermit- triphasique.
tentes, des figures triphasiques, et rarement des PLEDs. Son • Des ondes lentes à front raide voire des pointes lentes dif-
intérêt réside dans l’évaluation d’un diagnostic différentiel fuses ou focales peuvent être observées, et le diagnostic
essentiel qu’est la maladie de Creutzfeldt-Jakob. différentiel avec un EME devient parfois difficile. De plus,
De même les anomalies décrites dans le Neuro-Behçet des crises d’épilepsie peuvent parfois émailler l’évolution
sont aspécifiques essentiellement représentées par un ralen- d’une encéphalopathie métabolique et/ou toxique. L’EEG
tissement diffus plus ou moins marqué [411]. montre alors des figures paroxystiques diffuses ou
focales.
Encéphalopathies métaboliques et toxiques.
• Un aspect de complexes pseudo-périodiques est possible
Introduction. Les encéphalopathies métaboliques ou
et peut faire craindre à tort une maladie de Creutzfeldt-
toxiques représentent une situation pathologique fréquente
Jakob.
et souvent grave, notamment chez le sujet âgé. Elles ont des
traductions cliniques différentes selon le trouble métabo-
lique ou la substance chimique responsable. Elles associent,
Ainsi, l’EEG permet d’argumenter le diagnostic
de façon variable, un syndrome confusionnel, un trouble
d’encéphalopathie métabolique et sa sévérité, mais
de conscience dont la gravité peut aller de la simple
son aspect peut aussi être trompeur risquant de faire
somnolence au coma profond, des mouvements anormaux
porter à tort le diagnostic d’EME non convulsif. Ces erreurs
(principalement des myoclonies), des troubles végétatifs et
diagnostiques font courir au patient un risque iatrogène, car
parfois des crises épileptiques. Nous n’envisagerons pas ici
les encéphalopathies métaboliques ne répondent pas aux
les encéphalopathies néonatales ou de l’enfant liées à des
traitements antiépileptiques qui au contraire les aggravent.
erreurs innées du métabolisme et les encéphalopathies post-
En cas d’encéphalopathie métabolique, l’injection d’une
anoxiques.
benzodiazépine ne provoque pas de réveil comportemental,
Aspects de l’EEG. Les anomalies EEG sont le plus
peut faire disparaître des figures triphasiques mais ne nor-
souvent bilatérales et symétriques du fait d’un trouble
malise pas le tracé, qui reste lent et mal organisé [82,201].
affectant l’ensemble du cortex cérébral. L’existence
L’un des principaux critères permettant de distinguer un
d’anomalies focalisées doit faire rechercher par l’imagerie
état de mal non convulsif et une encéphalopathie repose
une lésion préexistante. Dans certains cas pourtant,
sur la réactivité, fréquemment observée, des anomalies
notamment l’hypo- ou l’hyperglycémie ou plus rarement
aux stimulations auditives ou nociceptives dans le cas de
l’encéphalopathie hépatique, les anomalies peuvent être
l’encéphalopathie. Le contexte clinique, c’est-à-dire les
focalisées en l’absence de lésion sous-jacente.
antécédents, l’anamnèse, et plus particulièrement les
Elles surviennent en bouffées plus ou moins longues en
thérapeutiques reçues et le bilan biologique sont donc
fonction de la sévérité de l’encéphalopathie. Elles sont par-
des éléments fondamentaux, qui doivent être connus du
fois augmentées par la stimulation et diminuent avec la
neurophysiologiste pour assurer une bonne interprétation
profondeur du trouble de vigilance.
et éviter les erreurs diagnostiques. Le taux sérique des
Diverses figures peuvent être observées, aucune n’étant
drogues ou l’importance du trouble hydroélectrolytique
pathognomonique d’une étiologie :
modifient les aspects de l’EEG et doivent donc être
communiqués. L’EEG couplé à la vidéo est très utile sur-
• L’enregistrement EEG montre le plus souvent des ondes tout si des mouvements anormaux font partie du tableau
lentes delta ou thêta non spécifiques. clinique.
• Les figures lentes triphasiques décrites par Bickford et Enfin, l’EEG aide à formuler un pronostic en cas
Butt [68] sont plus évocatrices. Leur morphologie consiste d’encéphalopathie métabolique. En effet, indépendamment
en trois composants : le premier négatif de faible ampli- des figures observées, l’absence de réactivité à l’appel
tude, suivi d’un second positif de grande amplitude à front et aux stimulations nociceptives est de mauvais pronostic
raide, puis d’un dernier négatif de plus faible amplitude. [539].
Ces figures triphasiques sont le plus souvent générali- Encéphalopathies métaboliques. L’encéphalopathie
sées, à prédominance antérieure, évoluant en bouffées hépatique est la plus classique et la plus étudiée. Les ondes
rythmiques (autour de 1,5 Hz) intermittentes. Leur pré- triphasiques ont été décrites dans cette pathologie par
sence est un facteur de mauvais pronostic indépendant Bickford et Butt en 1955 [68].
de l’étiologie de l’encéphalopathie. Pour certains, elles La gravité croissante de l’encéphalopathie hépatique est
ne représenteraient pas seulement un dysfonctionnement associée à un ralentissement progressif de l’EEG, à une
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 541

augmentation initiale de l’amplitude suivie d’une dimi- induisent une somnolence, une stupeur voire un coma.
nution puis apparaît un tracé discontinu pouvant évoluer Différents aspects EEG peuvent être observés.
vers un EEG isoélectrique. L’analyse visuelle de l’EEG, bien Lors d’une imprégnation en benzodiazépines ou bar-
qu’informative, a cependant une fiabilité limitée [238]. bituriques, l’EEG s’enrichit de rythmes rapides bêta
Les ondes triphasiques apparaissent assez tardivement lors prédominant dans les régions antérieures. Les psycho-
d’une encéphalopathie déjà sévère avec une ammoniémie stimulants (antidépresseurs tricycliques, méthylphenidate,
très élevée souvent responsable d’une stupeur alors que le cocaïne) induisent également des rythmes rapides bêta
coma est plutôt associé à un ralentissement delta voire à [54,560]. Ces rythmes rapides sont plus abondants chez
un tracé discontinu [273]. Des anomalies focales peuvent l’enfant. Ils peuvent parfois orienter le diagnostic d’un
être observées en l’absence de lésion sous-jacente [238]. trouble de conscience vers une intoxication médicamen-
Dans 15 % des cas, il existe des pointes focales ou des teuse même si le dosage des toxiques devrait être
pointes-ondes diffuses [190]. Elle peut exceptionnellement systématique devant un tel tableau clinique.
se compliquer d’un état de mal épileptique tonico-clonique Les antidépresseurs tricycliques, les phénothiazines et
généralisé [177]. les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine,
L’insuffisance rénale peut provoquer un EM myoclo- peuvent induire des pointes-ondes et polypointes-ondes dif-
nique avec polypointes sur l’EEG. Des ondes triphasiques fuses et une réponse photoparoxystique.
sont observées dans 20 % des cas survenant sur un Enfin, des taux sériques très élevés de psycho-
rythme de fond ralenti. On les observe également en cas tropes peuvent induire un aspect EEG de coma thêta-
d’encéphalopathie des patients dialysés par surcharge en delta plus ou moins réactif, voire un aspect de tracé
aluminium [266,267]. suppressif ou burst-suppression s’il s’agit de barbitu-
L’hypoglycémie induit un ralentissement de l’EEG sans riques.
corrélation avec la profondeur de celle-ci et qui peut L’intoxication au lithium peut être particulièrement
être asymétrique en l’absence de lésion focale. Elle peut trompeuse sur le plan clinique et électrique. L’EEG peut
induire des crises d’épilepsie avec des paroxysmes géné- montrer des ondes triphasiques voire des pointes-ondes plus
ralisés [298]. L’hyperglycémie sans cétose peut déclencher ou moins lentes [299]. Les figures triphasiques peuvent être
des crises d’épilepsie partielles motrices ou aphasiques continues induisant un aspect pseudo-périodique, aspect
confinant à l’EM, ne cédant qu’avec la correction du possible également lors d’intoxications au bismuth ou au
trouble glycémique. L’EEG montre alors des pointes focales céfépime [170].
[128]. De nombreuses substances peuvent faire apparaître sur
L’hyponatrémie de l’ordre de 120 meq/L entraîne un l’EEG des ondes triphasiques sur un rythme de base ralenti
ralentissement du rythme de fond et des activités delta ryth- de fréquences thêta et delta. Le valproate de sodium peut
miques frontales intermittentes ou « FIRDA ». Rarement la induire une encéphalopathie toxico-métabolique, le plus
présence d’abondantes et périodiques ondes triphasiques souvent associée à une hyper-ammoniémie. Elle survient
voire de PLEDs peut faire évoquer à tort un état de mal souvent après une introduction trop rapide du traitement
épileptique. Par ailleurs, d’authentiques crises généralisées mais également après une exposition de plusieurs années
tonico-cloniques peuvent survenir mais l’EEG montre alors au médicament. Le diagnostic différentiel avec un EME ne
des paroxysmes épileptiques [275,551]. répondant pas au valproate est particulièrement difficile, ce
L’hypocalcémie sévère en relation avec une hypoparathy- d’autant que l’aspect EEG associant des ondes lentes sou-
roïdie entraîne un ralentissement du rythme de fond sans vent à front raide, des activités triphasiques voire quelques
relation précise avec son intensité voire des pointes-ondes pointes lentes, est souvent trompeur. Il faut savoir en cas
diffuses [36]. Les anomalies EEG en cas d’hypercalcémie de doute arrêter le traitement potentiellement responsable
sont souvent paroxystiques à type de bouffée delta ryth- [219,309].
mique antérieure à front raide. Des pointes occipitales Plus anecdotique, des ondes triphasiques peuvent
peuvent être observées, interprétées par Kaplan et al. [297] s’observer avec le baclofène [264], la lévodopa [406], les
comme résultant d’un vasospasme de la circulation posté- sérotoninergiques [164].
rieure. Conclusion. Examen fonctionnel, l’EEG, couplé aux
Les dysfonctions endocrines entraînent des anomalies données de l’examen clinique et de la biologie, est un
EEG pour lesquelles il est difficile de faire la part de res- outil utile à l’expertise des encéphalopathies toxiques et
ponsabilité du trouble hormonal per se et des troubles métaboliques. Il doit faire partie du bilan dans l’immense
hydroélectrolytiques induits. Pour une revue, voir Kaplan majorité des cas, en particulier en cas d’encéphalopathie
et al. [298]. L’hyperthyroïdie avec thyréotoxicose peut sévère. Il peut montrer des aspects évocateurs même s’ils
entraîner des patterns multiples (ralentissement, ondes ne sont pas spécifiques d’une étiologie. Il renseigne de
lentes delta à front raide, ondes triphasiques, pointes- manière en partie quantifiable sur le type et le degré de dys-
ondes). L’hypothyroïdie ralentit globalement l’EEG et en fonctionnement cérébral. L’EEG est très utile au diagnostic
cas de coma et des complexes périodiques ressemblant d’encéphalopathie, au pronostic et parfois au diagnostic dif-
à ceux de l’encéphalopathie spongiforme sont possibles. férentiel avec un état de mal épileptique convulsif ou non.
Au cours de l’encéphalopathie auto-immune d’Hashimoto, Il faut savoir répéter l’EEG dans le suivi de ces patients.
l’EEG intercritique montre un ralentissement du rythme Souvent enregistré au lit du patient dans cette indica-
de fond, des FIRDA, et souvent des ondes triphasiques tion, il doit être si possible couplé à la vidéo notamment
[255]. en cas de mouvements anormaux. Son interprétation par-
Encéphalopathies médicamenteuses. Les fortes fois difficile requiert l’intervention d’un neurophysiologiste
concentrations sériques de médicaments psychotropes confirmé.
542 N. André-Obadia et al.

Démences, Troubles cognitifs d’une maladie de CJ sporadique. Certaines limites sont


Troubles cognitifs d’évolution lente : les affections neu- soulignées : leur apparition tardive dans l’évolution de la
rodégénératives. La plupart des études réalisées dans le maladie (temps médian de 12 semaines [621], 3,7 mois pour
but d’évaluer l’intérêt de l’EEG standard pour le dia- Steinhoff et al. [530]), leur caractère transitoire, leur fré-
gnostic d’un syndrome démentiel, particulièrement dans quence plus élevée plus le patient est âgé [129], le fait
ses premiers stades d’évolution, sont des études cas- qu’elles ne soient visibles que dans certaines formes de
témoins de faible niveau de preuve [50,75,90,109,122, CJ sporadique (MM1, MV1), qu’elles soient absentes le plus
216,352,408,469,499,520]. souvent dans certaines formes génétiques notamment le
Ces études s’accordent à dire que l’activité de fond syndrome de Gerstmann-Straussler-Scheinker et l’Insomnie
de l’EEG d’un patient dément, quelle que soit l’étiologie fatale familiale [329]. Ces éléments expliqueraient leur
(Démence de type Alzheimer [DTA], Démence à corps de faible sensibilité : 44 % [621] ; 50 % [329], 58,4 % [129] ; 64 %
Lewy [DCL], Démence Parkinsonienne [DP], Démence vas- [530] ; 65 % [450] ; 66 % [622]. Une étude conclut à l’absence
culaire [DVa]) est significativement plus ralentie et plus d’intérêt de l’EEG pour discriminer les maladies de CJ spo-
surchargée en ondes lentes diffuses, que celle des sujets radiques des autres types de démences rapides non prion
contrôles [122,216,352,408,499,520]. Certains auteurs ont (sensibilité 41 % ; spécificité 54 %), une des limites de cette
établi un score d’évaluation visuelle de l’EEG basé sur les étude étant le faible effectif de la population étudiée
critères suivant : la fréquence du rythme de fond, sa réac- (n = 30) [591].
tivité à l’ouverture des yeux, la présence d’ondes lentes L’ensemble des données permet donc de retenir la haute
ou paroxystiques diffuses ou focales. Si la valeur prédic- valeur diagnostique des anomalies EEG dans des populations
tive d’un score élevé est bonne (89 %) pour distinguer les sélectionnées selon des caractéristiques cliniques évoquant
sujets atteints d’une DTA débutante des sujets contrôles, sa un CJ sporadique [596].
sensibilité est basse (44,6 %) [122]. Troubles mnésiques paroxystiques : l’ictus amnésique. Les
Des études ont comparé la valeur de l’EEG standard critères diagnostiques de l’ictus amnésique sont cliniques.
pour distinguer les syndromes démentiels entre eux (DTA, Son diagnostic ne requiert donc pas la réalisation d’un EEG.
DCL, DVa, DP, Démence Lobaire Fronto-Temporale [DLFT]). En revanche, la présence d’atypies (durée de l’épisode,
Certaines d’entre elles ont trouvé un ralentissement signi- répétition, troubles mnésiques persistants, signes cliniques
ficatif de l’EEG (rythme de fond, surcharge en ondes lentes associés tels que les automatismes, hallucinations olfactives
diffuses, FIRDA) chez les patients atteints d’une DCL ou ou gustatives, altération de la conscience) fera suspecter
d’une DP en comparaison avec les patients DTA [75,90,469]. une amnésie transitoire épileptique et justifiera la réali-
D’autres n’ont mis en évidence aucune différence significa- sation d’un EEG. Ce dernier permet alors d’objectiver la
tive entre ces 2 groupes [50], ou entre DTA et DLFT [109]. Ce présence d’anomalies épileptiques interictales dans 43,6 %
qui fait dire à Jelic et al., auteurs en 2008 d’une revue sur ce [96] et jusqu’à 83 % si un enregistrement de sommeil est
sujet, que l’utilité de l’EEG pour le diagnostic des démences effectué [393].
et troubles cognitifs légers n’est pas établie [278].
Les recommandations de l’EFNS (European Federation
of Neurological Societies) sur la prise en charge des Malaises, syncopes
démences récemment publiées (2012) ont conclu égale- Malaise et perte de connaissance brève de cause incer-
ment à l’absence de preuve établie sur l’intérêt de réaliser taine. Situation dans laquelle l’analyse clinique conduit à
un EEG standard dans l’évaluation des patients déments, une situation d’incertitude par défaut d’information.
hormis dans le cas particulier des démences rapidement Tous les travaux concordent sur ce plan pour affirmer
progressives, suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob, ou l’extrême pauvreté des informations positives apportées par
pour éliminer un diagnostic différentiel tel que l’épilepsie l’EEG même si on peut formuler la réserve qu’aucune étude
et notamment l’amnésie transitoire épileptique, une encé- n’a individualisé un sous-groupe de tracés réalisés très tôt
phalopathie métabolique ou toxique [521], une encéphalite après la perte de connaissance brève. De plus, la découverte
auto-immune ou paranéoplasique (cf. chapitre correspon- d’anomalies paroxystiques généralisées risque d’orienter à
dant). On souligne l’intérêt indiscutable de l’EEG, prolongé tord le diagnostic vers celui de crise épileptique, puisque
si nécessaire, pour le diagnostic d’une épilepsie, fréquente la probabilité de survenue dans cette population est sensi-
dans cette population et de diagnostic clinique souvent dif- blement identique à celle relevée chez des sujets témoins,
ficile. c’est-à-dire entre 0,5 et 2,5 %.
Troubles cognitifs d’évolution rapide : encéphalopathies à Syncope. La syncope est un symptôme défini comme une
prions. L’EEG fait partie intégrante des critères diagnos- perte de connaissance à début rapide, de durée généra-
tiques de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (CJ) sporadique lement brève, spontanément résolutive, s’accompagnant
établis par l’OMS en 1998 [607]. Les anomalies EEG carac- d’une perte du tonus postural avec un retour rapide à un
téristiques sont des activités paroxystiques périodiques ou état de conscience normal. On distingue les syncopes vaso-
pseudo-périodiques de période brève (500 msec à 2 sec), de vagales réflexes et les syncopes cardiaques dont le risque
durée comprise entre 100 et 600 msec, généralisées ou laté- est la mort subite. Elles peuvent être accompagnées de
ralisées [530]. Elles ont la particularité de répondre aux mouvements toniques brefs des membres, d’une déviation
stimulations extérieures notamment lumineuses de basse des yeux, de vocalisations, d’hallucinations et de troubles
fréquence [79,232]. La spécificité de ces activités pério- sphinctériens (énurésie), manifestations qui peuvent par-
diques a été évaluée dans différentes études de cohorte fois faire porter à tort le diagnostic de crise d’épilepsie.
(niveau 2), elle varie de 74 % [622], 86 % [450], jusqu’à 92 % L’incidence annuelle des syncopes est estimée entre 1,3 et
[621] chez des patients présentant les critères cliniques 2,7 épisodes pour 1000 habitants et par an [490]. Comme
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 543

les manifestations cliniques peuvent être confondues avec (ondes lentes, dépression), des anomalies à type de pointes
celles de l’épilepsie, l’EEG est souvent demandé bien que intercritiques ou même des activités critiques (crises infra-
les études montrent son faible rendement [16,88,149,446]. cliniques). Ces anomalies ont une importance sur le plan
Dans 67 % des cas, l’EEG est normal. Dans 28 % des cas, diagnostique. Quoi qu’il en soit, en période post-critique,
des anomalies à type de ralentissements focaux ou diffus un EEG devra être réalisé en urgence devant un syndrome
sont retrouvées et dans moins de 2 % des cas, des anoma- confusionnel persistant au-delà de 30 minutes.
lies épileptiques. L’incidence des anomalies épileptiques est L’épilepsie post-traumatique. L’EEG permet-il de pré-
équivalente à celle retrouvée dans la population normale dire cette épilepsie post-traumatique (EPT) ?
[16]. Le risque de survenue d’une épilepsie après un trauma-
Il n’y a donc aucune indication à réaliser un EEG dans le tisme crânien est bien connu et son incidence est corrélée
bilan d’une syncope en première intention, si celle-ci est à la gravité du traumatisme. L’existence d’une lésion focale
typique. L’EEG peut être indiqué en cas de doute clinique (contusion, hématome, embarrure) ou d’un déficit neu-
(crise pseudo-syncopale) ou lors de la répétition d’épisode rologique constitué constituent des facteurs de risque.
(diagnostic différentiel avec les syncopes psychogènes). La grande majorité des TC sont légers (environ 80 %) et
Traumatisme crânien bénin (score de Glasgow entre 15 l’incidence des EPT dans cette situation est inférieure
et 13). Depuis le développement de l’imagerie céré- à 5 %, alors que dans le cas d’un TC grave, l’incidence
brale (Scanner, IRM), l’intérêt de l’EEG dans le cadre peut atteindre 15 à 20 %. On peut donc se poser la
d’un traumatisme crânien (TC) a nettement régressé. En question de l’utilité et de la fiabilité de l’EEG en tant
effet, l’imagerie cérébrale permet d’avoir une apprécia- qu’élément prédictif d’une EPT. La valeur prédictive de
tion précise et concrète des différentes lésions cérébrales l’EEG dans l’apparition d’une EPT et la question de son
post-traumatiques, et parallèlement la mesure de la utilité restent des sujets de controverse [142,458]. Pour
pression intracrânienne et le Doppler transcrânien per- certains, la présence d’anomalies EEG est particulière-
mettent d’apprécier l’hémodynamique. La différence ment importante à noter car le risque d’épilepsie tardive
artério-veineuse en oxygène du sang artériel et du sang est plus grand chez les patients ayant présenté des crises
jugulaire permet d’étudier le métabolisme cérébral. précoces : une décharge épileptique précoce à l’EEG a
Dans le cadre d’un TC bénin, l’intérêt de l’EEG est discuté une significativité pronostique si elle apparaît avant les
dans les cas suivants. crises cliniques [279]. Les anomalies EEG chez les patients
Altération de la conscience non expliquée par candidats éventuels à l’EPT peuvent être des patterns épi-
l’importance du traumatisme crânien. L’EEG garde leptiformes associés à des anomalies EEG diffuses [532],
une place importante chaque fois qu’un trouble ne peut des ondes lentes delta et des PO focales sur une acti-
pas être directement expliqué par une lésion anatomique vité lente focale [87]. Ce type d’anomalies peut aussi se
visible au scanner ou à I’IRM. Dans un grand nombre de voir chez des patients qui ne feront jamais de crise [126].
manifestations cliniques de type confusionnel ou critique, Pour d’autres, la valeur de l’EEG intercritique en tant
I’EEG va mettre en évidence des anomalies non décelables que facteur prédictif de survenue de l’EPT est peu fiable
par les autres méthodes d’exploration. Il permet de mettre [280,369]. Il est fréquemment anormal et les anomalies
en évidence des états de mal non convulsifs, surtout chez reflètent seulement la gravité des lésions cérébrales. Inver-
la personne âgée, et des signes de focalisation. sement, l’EEG peut être normal avant l’apparition d’une EPT
Crise épileptique précoce. L’indication principale de [134,432,495].
l’EEG est la crise épileptique précoce post-traumatique. Elle Il n’y a donc pas de réponse évidente à la question
survient dans les 8 jours suivant le traumatisme crânien. La de l’utilité de l’EEG en termes de pronostic. On peut
fréquence des crises est variable selon les études. Elle est retenir seulement que des anomalies paroxystiques en
estimée de 2 à 5 % en fonction de la sévérité du traumatisme particulier focales constituent un facteur de risque supplé-
pour Loiseau et Jallon [357], alors que Durant et Jallon [172] mentaire.
donnent une fourchette plus large comprise entre 0,4 % pour EEG pour l’évaluation des complications précoces d’un
un traumatisme léger à 10 % pour un traumatisme crânien TC bénin. L’apport de l’EEG n’est pas clairement établi.
plus sévère. Annegers et al. [29] mentionnent une fréquence Certains rapportent des ralentissements diffus ou focaux
de survenue de 2,1 % chez des patients ayant un trauma- et une atténuation du rythme alpha postérieur [217,423]
tisme crânien dont la perte de conscience a été supérieure alors que d’autres ne décrivent aucune anomalie [587]. La
à 30 minutes. Le risque de survenue d’une crise épileptique présence d’anomalies sur l’EEG dépend de l’intervalle de
diminue avec le temps, il est de 20 % au cours de la première temps entre le TC et la réalisation de l’EEG : il est d’autant
heure, et de 50 % dans les premières 24 heures puis il décroît plus perturbé qu’il est réalisé précocement par rapport
par la suite jusqu’au 8e jour. à la survenue du TC [423]. Les anomalies épileptiformes
Quand réaliser l’EEG ? observées à la phase précoce du TC peuvent être encore
La conférence de consensus sur les crises convulsives de présentes dans 10 % des cas à la phase tardive [351]. Les
l’adulte au service d’accueil et d’urgence (1991, actualisée anomalies décrites dépendraient de la sévérité du TC [217].
en 2006) [557] rappelle qu’il est préférable d’enregistrer Les anomalies EEG observées dans les 24 heures suivant
l’EEG après la 24e heure. Cette recommandation a pour le traumatisme contribuent à la prédiction d’un mauvais
but d’éviter que l’éventuelle souffrance post-critique et devenir à long terme si elles sont couplées à d’autres indi-
le ralentissement consécutif de l’électrogenèse cérébrale cateurs de complication d’un TC bénin [256]. Les données
ne risquent de masquer des signes EEG plus spécifiques. apportées par l’EEG dans la phase précoce d’un TC bénin
Cependant, en période post-critique, l’EEG pourrait montrer n’apportent pas d’information supplémentaire par rapport
une latéralisation ou une focalisation de cette souffrance à l’anamnèse.
544 N. André-Obadia et al.

Il n’y a pas non plus de corrélation entre les anoma- critique électroencéphalographique grâce à une injection de
lies EEG, les symptômes cliniques et le développement benzodiazépines. Dans une revue récente de la littérature,
de complications post-traumatiques [423]. Dans les pre- Parisi et al. ont ainsi dénombré 6 cas répondant à ce der-
miers mois après le TC, l’EEG est souvent plus perturbé nier critère, sur un total de 29 patients avec céphalée pure
que l’examen clinique [306,477]. Au cours de l’évolution, associée à une décharge EEG critique [437]. Ce concept de
des déficits cliniques peuvent persister avec un EEG nor- céphalée épileptique, très controversée, mérite donc d’être
mal, mais l’inverse est vrai également, avec persistance confirmé, mais l’EEG pourrait s’avérer primordial dans cette
d’anomalies à l’EEG avec un examen clinique normal situation.
[135,554].
La valeur significative des anomalies EEG est incer- Déficit neurologique focal
taine. L’EEG conventionnel n’est donc pas recommandé dans Dans le cas d’un déficit permanent, d’installation bru-
l’évaluation d’un TC crânien bénin [35,207]. tale ou progressive (Accident Vasculaire Cérébral constitué,
Autres. Chez le patient conscient ayant un trauma- Tumeur), l’EEG est supplanté par les examens d’imagerie,
tisme crânien, L’EEG est demandé pour écarter une origine et n’a donc pas d’indication à visée diagnostique dans ce
épileptique devant des manifestations fonctionnelles telles cadre clinique. De même, en cas de suspicion d’AIT, où scan-
que vertiges, crises psychogènes, ou en cas de syncope ner et IRM sont habituellement normaux, sa sensibilité est
vagale. L’EEG est alors presque toujours normal. Il n’y a pas trop faible pour permettre de confirmer ou d’infirmer le dia-
d’indication à réaliser un EEG dans ce contexte. gnostic : l’EEG est en effet considéré normal environ une fois
sur deux, et les anomalies observées sont jugées variées et
non spécifiques [155,360,544].
Céphalées En revanche, l’EEG pourrait permettre de préciser le
Avant l’avènement du scanner et de l’IRM encéphalique, pronostic fonctionnel, c’est-à-dire la récupération neuro-
l’EEG était l’un des seuls examens permettant de confirmer logique après un accident vasculaire ischémique cérébral.
l’existence d’une souffrance cérébrale focale, et donc de Plusieurs études plaident en faveur d’une valeur pronos-
suspecter une lésion cérébrale. Dans le cadre des tumeurs tique de l’EEG vis-à-vis de l’amélioration clinique à court
cérébrales, sa sensibilité était estimée autour de 80 %, c’est- [305] mais également à long terme [115,191,276,481].
à-dire bien moindre que les examens d’imagerie qui se sont La réalisation d’un EEG à la phase aiguë de l’AVC
développés depuis [229]. Son usage est donc aujourd’hui peut également s’avérer intéressante pour rechercher des
parfaitement obsolète dans cette indication. décharges critiques épileptiques sans manifestation clinique
En cas de céphalées sans lésion structurelle visible, évidente. La plupart des études sur le sujet ont été réa-
son usage est resté longtemps controversé. Les différentes lisées à partir d’enregistrements de longue durée plutôt
études publiées retrouvent des résultats hétérogènes en qu’à partir d’un EEG standard et le sujet sera donc abordé
termes de sensibilité, mais également de spécificité. Dans dans le chapitre « L’électroencéphalogramme prolongé de
la migraine par exemple, les anomalies EEG ne sont pas l’adulte ».
constantes et celles qui sont décrites sont de nature très Enfin, bien que la possibilité d’une expression clinique
diverse [229,330,346,486]. L’intérêt de l’EEG n’est donc pas purement « négative » soit très controversée, il existe dans
retenu, à l’exception de deux situations, qui ne sont toute- la littérature quelques très rares descriptions de défi-
fois pas validées actuellement : la migraine basilaire et de cits neurologiques durables, moteurs ou phasiques, dont
la céphalée purement épileptique (pure ictal headache en l’origine serait épileptique, en rapport avec un état de mal
anglais). partiel [95,265,396,575]. Dans les cas décrits, l’EEG repré-
La migraine basilaire est une entité rare, dont l’existence sentait alors bien évidemment la clé du diagnostic. Il ne
même reste un sujet de débat. Elle se caractérise par des doit cependant être pratiqué qu’en cas de forte suspicion
céphalées accompagnées d’un syndrome confusionnel, de clinique et après avoir éliminé les autres causes habituelles.
troubles de vigilance, de vomissements, ce tableau régres-
sant spontanément en l’espace de quelques jours. Il est
en général suffisamment inquiétant pour entraîner une hos- Troubles psychiatriques
pitalisation, et les examens réalisés (notamment imagerie Les pathologies psychiatriques ne sont pas une indica-
cérébrale et ponction lombaire) s’avèrent normaux. Cepen- tion de réalisation d’un EEG sauf s’il existe des éléments
dant, tous les cas décrits où un EEG a été réalisé font état orientant vers une encéphalite auto-immune ou paranéo-
d’anomalies diffuses, évoluant parfois vers une focalisa- plasique, une épilepsie. . . [231]. Les troubles psychiatriques
tion postérieure. Des rythmes rapides diffus ont également (hallucinations, troubles psychotiques. . .) peuvent initier
été observés chez l’enfant. L’EEG permettrait ainsi de la symptomatologie d’une encéphalite auto-immune ou
contribuer au diagnostic, mais le nombre de cas dans la paranéoplasique [144,304] (cf. chapitre correspondant).
littérature est bien trop faible pour statuer définitivement L’EEG est indispensable dans ces situations pour objectiver
[210,441,456,522]. l’atteinte fonctionnelle de l’encéphale.
La céphalée purement épileptique est de description
récente, non validée, et peu de cas sont publiés à ce jour. Il Situations médico-légales
s’agirait de crises épileptiques se manifestant uniquement Nous avons retrouvé deux situations où la pratique d’un
par des céphalées, et dont le diagnostic a pu être porté grâce électroencéphalogramme est ou était recommandée par des
à l’observation d’anomalies EEG critiques. De plus, dans textes officiels, législatifs :
certains cas particulièrement bien documentés, la sympto- Obtention d’une licence professionnelle de pilotage d’avion
matologie clinique a cédé en même temps que la décharge (classe 1). La réalisation d’un EEG est rendue obligatoire
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 545

par la régulation européenne de l’aviation (JAR : Joint Avia- Électrodes


tion Requirement). Il ne l’est pas pour la licence privée Cupules. Des électrodes cupules d’EEG classiques (Ag-
(classe 2). AgCl) peuvent être collées (à l’aide d’une pâte qui colle en
Le travail en milieu hyperbare. Jusqu’en 1991, la réalisa- séchant de type TEN20® , le collodion étant contre-indiqué
tion d’un EEG préalable à l’aptitude au travail en condition en réanimation) et maintenues par un bandage. Les fils
hyperbare était obligatoire (décret du 26 avril 1991). Ce doivent être rassemblés pour limiter les artéfacts et les
décret a cependant été abrogé récemment, celui de 2012 risques de décollement des électrodes lors des soins.
mentionnant la nécessité de rédiger de nouveaux arrêtés, Ce type d’installation nécessite une vérification régu-
qui n’ont pas encore été édités. lière des impédances et de la tolérance cutanée. Elle a
Concernant la pratique de certains sports tels que la pour inconvénients un temps d’installation relativement
boxe ou la plongée sous-marine, nous n’avons pas trouvé de long (selon le nombre d’électrodes requises) et la généra-
données de la littérature faisant mention d’une obligation tion d’artéfacts si un scanner est nécessaire. Les électrodes
légale. devront donc être déposées si un scanner ou une IRM sont
Les groupes de travail et de relecture se sont prononcés nécessaires. En cas de surveillance radiologique urgente
sur cette question pour laquelle la revue de la littérature prévisible, il est possible d’utiliser des électrodes IRM-
ne permettait pas d’apporter une réponse (cf. chapitre compatibles [147,386].
« Contexte, méthodologie et synthèse des recommandations Aiguilles. L’utilisation d’électrodes aiguilles est possible si
françaises sur l’électroencéphalogramme »). le patient est comateux et donc immobile mais est formel-
L’EEG standard n’a pas d’intérêt avant délivrance d’un lement contre-indiquée en cas d’agitation. Si des aiguilles
certificat d’aptitude à la plongée sous-marine ou à d’autres d’EEG classiques sont utilisées, elles devront être collées
sports à risque en l’absence d’antécédent personnel évoca- comme les cupules. Certaines aiguilles sont compatibles
teur de crise (91 % des avis exprimés). avec l’IRM. L’ensemble du personnel doit être averti afin
d’éviter tout risque de piqûre en cas de présence de ce
matériel.
2. Surveillance électroencéphalographique Il est possible d’utiliser des électrodes cork-screw (ou
continue de l’adulte en unité de soins tire-bouchon) qui ont l’avantage d’être fixées par simple vis-
intensifs (USI) sage dans le scalp : elles peuvent permettre une surveillance
N. André-Obadia, D. Parain, W. Szurhaj sur plusieurs heures mais il est difficile d’envisager de les
laisser en place sur plusieurs jours. Certaines électrodes
L’intérêt de l’enregistrement EEG continu en unité sous-cutanées pourraient toutefois permettre un enregistre-
de soins continus/intensifs (USI) a progressivement été ment de longue durée [368].
confirmé depuis plus de 20 ans comme en attestent ne nom- Montage minimal. Idéalement, l’installation de l’EEG
breuses publications portant sur les exigences techniques continu devrait être précédée d’un EEG standard de réfé-
comme sur les indications [23,97,204,205,257—259,287,288, rence (cf. chapitre « L’électroencéphalogramme de l’adulte
334,335,496,497,543,572,577,579,608,614,615]. L’EEG au laboratoire ou au lit ») avec suffisamment d’électrodes
continu en USI se différencie de l’enregistrement EEG de pour définir le montage ultérieur optimal. Cette condition
longue durée programmé (cf. chapitre « L’électroencé- est toutefois rendue impossible lorsque l’indication de sur-
phalogramme prolongé de l’adulte ») en raison du veillance EEG continue est posée en urgence et en dehors
caractère urgent des indications expliquant que dans des heures ouvrables des laboratoires d’EEG. Le nombre
certains cas, l’installation voire un premier avis sur d’électrodes est souvent limité en USI en raison de plaies
l’enregistrement puissent être gérés par des personnes du scalp (traumatiques et/ou chirurgicales), de la pré-
ne dépendant pas directement de l’unité de neurophy- sence d’autres capteurs (pression intracrânienne, oxymétrie
siologie clinique. Une surveillance EEG continue peut cérébrale, NIRS. . .) : il est conseillé de commencer par un
ainsi être utile au diagnostic des crises épileptiques montage le plus complet possible, comportant au minimum
électro-cliniques ou purement électriques et à la sur- 9 électrodes EEG (Cz étant utile pour la détection de crises
veillance du traitement de l’état de mal épileptique. médianes et des figures physiologiques du sommeil) ainsi
L’EEG continu contribue également à l’évaluation du qu’une trace ECG (cf. chapitre « L’électroencéphalogramme
degré d’atteinte corticale dans des pathologies neuro- de l’adulte au laboratoire ou au lit »). Pour la surveillance
logiques primitives ou lors de la défaillance d’autres ultérieure, il est toujours préférable de maintenir ce mon-
organes, conduisant à un retentissement sur le fonctionne- tage initial mais si les conditions d’enregistrement sont
ment cérébral d’une pathologie anoxique, infectieuse ou difficiles, il est possible de choisir un nombre plus limité
métabolique. d’électrodes lorsque le problème clinique est bien défini.
En effet, il est important que les conditions techniques
d’installation et de surveillance soient simplifiées le plus
Exigences techniques de l’EEG continu possible afin qu’un enregistrement de qualité satisfaisante
puisse être garanti y compris lorsqu’il est pris en charge
Les choix techniques (type d’électrodes, de montage par des équipes non spécialisées en électrophysiologie telles
et paramètres de l’analyse quantifiée) dépendront de que le personnel de réanimation. Ainsi, un montage à
l’indication et de l’état de conscience du patient. 8 électrodes (dont le positionnement est défini par rapport
L’installation doit être simple et rapide ; elle doit pouvoir à des repères anatomiques simples et non selon le système
rester en place plusieurs heures à plusieurs jours avec un 10-20) pourrait permettre la détection de 93 % des crises
minimum d’artéfacts. épileptiques [301].
546 N. André-Obadia et al.

En cas de surveillance prolongée avec risque de lésion • L’analyse de la densité spectrale (DSA) transforme les
cutanée sous les électrodes, il est conseillé de limiter le données EEG brutes par la transformée de Fourier en une
nombre d’électrodes sur le front, en plaçant la référence trace compressée dans le temps et permet de quantifier
et la terre sur la peau chevelue. La référence sera moins la puissance du signal EEG dans les différentes bandes
surchargée d’artéfacts, en particulier musculaires, si elle de fréquence en les représentant sur une échelle de
est placée sur la ligne médiane. L’enregistrement de l’ECG couleur.
grâce à deux dérivations extra-céphaliques est souhaitable
afin d’identifier aisément les artéfacts en rapport avec une
Quel que soit le système utilisé, l’écran de l’appareil
diffusion du signal électrocardiographique.
d’acquisition, qui est dans la chambre du patient, est le
Enregistrement vidéo. L’enregistrement vidéo concomi-
plus souvent organisé de façon à ce que le réanimateur
tant de l’EEG est fortement souhaitable car il apporte une
ou le neurologue puisse voir 4 heures d’EEG compressé
aide précieuse à l’interprétation de l’EEG continu en USI.
avec la possibilité, en déplaçant un curseur, de visua-
Il permet d’améliorer le diagnostic des crises épileptiques,
liser en un temps court, 24 heures d’EEG compressé.
et d’identifier l’origine artificielle de certains signaux élec-
Le réanimateur doit être formé à la reconnaissance de
triques. Son utilisation peut toutefois être limitée par des
certains patterns EEG de façon à avoir une première
problèmes de stockage et archivage : seules les séquences
approche de l’interprétation de ce type d’enregistrement,
de vidéo comportant des manifestations cliniques utiles au
qui sera complétée ou corrigée progressivement par le
diagnostic seront archivées.
neurophysiologiste.
L’étude de Stewart et al. [531] montre que, pour un
neurophysiologiste, la sensibilité de la détection des crises
Exigences de fonctionnement est bonne pour les 2 techniques (environ 80 %), sans utilisa-
Paramètres de l’analyse. tion des données brutes. Le taux de faux positif est faible.
Tracé EEG continu. Le tracé EEG doit défiler en continu Ce type d’étude n’a pas été réalisé avec des réanimateurs
avec le montage sélectionné en fonction de la situation cli- ayant un minimum de formation à l’EEG. Il est probable que
nique. L’équipe soignante doit pouvoir inscrire sur le tracé, l’a-EEG soit d’une approche plus aisée pour ces derniers.
de façon simple, des notes qui permettront une analyse En effet, si la détection des crises est probablement aussi
pertinente de l’EEG : distinction d’artéfacts lors des soins, aisée avec ces 2 techniques, l’échelle semi-logarithmique
d’éventuelles crises lorsqu’une modification clinique est d’amplitude est plus facile à utiliser par les réanimateurs
signalée, administration d’un traitement pouvant potentiel- pour apprécier les aplatissements ou les suppression-bursts
lement modifier l’EEG. . . (entre 0 et 5 ␮V). L’a-EEG est donc probablement plus facile
Algorithmes de détection semi-automatique. Pour faci- à enseigner aux réanimateurs qui vont avoir ainsi des repères
liter l’interprétation de l’EEG prolongé, plusieurs systèmes chiffrés pour évaluer l’EEG.
d’analyse quantitative ont été développés. Les données de Collaboration étroite entre équipes de neurophysiologie et
cette analyse quantitative s’affichent en temps réel, de de soins intensifs.
façon synchrone avec l’EEG. Lorsque l’on pointe sur un évè- Collaboration technique. La synchronisation des
nement de l’analyse quantitative, on doit pouvoir visualiser signaux EEG avec d’autres paramètres du monitoring
les données brutes de l’EEG correspondant. de réanimation est souhaitable (mesure de pression
Différents algorithmes de détection semi-automatique intracrânienne, Near-Infrared Spectroscopy ou NIRS. . .)
sont proposés sur les appareils de monitoring EEG continu. afin d’améliorer la pertinence de l’interprétation des
Il est souhaitable d’afficher simultanément l’EEG continu modifications de l’EEG.
et au minimum un paramètre d’analyse semi-automatique : Un fonctionnement en réseau est également souhaitable
le choix de ce paramètre dépendra de la situation clinique afin que toute modification significative du signal EEG puisse
et de l’expertise d’analyse de l’équipe soignante. En effet, être analysée rapidement par le neurophysiologiste à la
l’objectif est de faciliter la détection d’informations perti- demande.
nentes le plus rapidement possible afin d’adapter si besoin Rôle de l’équipe soignante de soins intensifs. La réali-
la prise en charge thérapeutique : détection de crises infra- sation d’un EEG de qualité de façon prolongée est beaucoup
cliniques, adaptation d’un traitement antiépileptique en plus délicate en USI qu’au laboratoire [616] mais elle ne
fonction de l’évolution du tracé, détection de signes pré- peut pas toujours être assurée par un technicien spécialisé.
coces d’ischémie. . . En effet, la disponibilité des techniciens EEG en dehors des
Deux systèmes d’analyse quantitative sont couramment heures ouvrables des laboratoires de neurophysiologie est
utilisés : très variable selon les pays et également au sein du ter-
ritoire français. En l’absence d’astreinte EEG, il est donc
souhaitable que l’équipe soignante soit impliquée dans cet
• L’analyse de l’EEG intégré en amplitude (a-EEG) : l’EEG
enregistrement afin qu’il puisse être débuté à toute heure
est compressé dans le temps et rectifié en amplitude sur
et soit informatif. Ceci implique :
une échelle semi-logarithmique. Elle est proportionnelle
de 0 à 10 ␮v pour favoriser une analyse plus précise des
amplitudes basses et logarithmiques de 10 à 100 ␮v. Ce • Le repositionnement correct de toute électrode dont
type d’analyse a été très utilisé dans les services de néo- l’impédance n’est plus satisfaisante.
natologie. Peu d’études pour le moment sont rapportées • L’insertion de notes : lors des soins ou de toute autre
sur son utilisation dans les services de soins intensifs chez stimulation du patient, lors de l’observation d’une modi-
l’enfant et l’adulte. fication notable du comportement du patient, lors de
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 547

l’administration d’un traitement pouvant potentielle- Techniques alternatives


ment modifier l’activité corticale. Les services de réanimation disposent sur la plupart de leurs
• Le repositionnement de la vidéo afin qu’elle reste centrée appareillages de possibilités de monitoring de l’indice bis-
sur le patient et donc informative. pectral (BIS) voire d’enregistrement d’une ou deux traces
d’EEG. Ce type d’enregistrement peut probablement être
Il est souhaitable de ne pas limiter la formation de utile pour la simple surveillance de la profondeur de la
l’équipe soignante de l’USI à la technique d’enregistrement sédation médicamenteuse mais ne peut en aucun cas se sub-
mais de la sensibiliser également à l’analyse de l’EEG stituer à la technique d’EEG continu décrite ci-dessus pour
continu [505]. toute autre indication.
Lorsqu’un EEG continu est en cours, l’installation doit
être vérifiée régulièrement, au minimum une fois par jour.
Indications de l’EEG continu en USI
Communication entre équipes de neurophysiologie et
de réanimation. La mise en route d’une surveillance EEG
continue implique une concertation étroite entre les équipes L’utilisation de l’EEG continu en USI est proposée dans
médicales et paramédicales des services de soins intensifs de nombreuses situations cliniques [287,422] d’après les
et de neurophysiologie afin de valider l’indication d’EEG données de la littérature. Sa principale indication est
continu, d’identifier les rôles et les responsabilités res- représentée par la détection des crises épileptique non
pectifs de chaque équipe au cours de la surveillance et convulsives et le suivi du traitement antiépileptique en cas
d’adapter la prise en charge du patient après validation d’état de mal convulsif ou non convulsif. La surveillance
commune de la signification des modifications de l’EEG au EEG continue permet également de suivre l’évolution de
fur et à mesure de la surveillance. Une communication au la profondeur d’un coma ou d’une sédation. Elle pour-
minimum quotidienne est donc nécessaire entre neurophy- rait également être utile pour le diagnostic précoce d’une
siologiste et réanimateur. souffrance cérébrale aiguë anoxo-ischémique ou par hyper-
Durant les heures ouvrables des laboratoires d’EEG ou tension intracrânienne mais ce type d’indication est encore
lorsqu’une astreinte est organisée, l’EEG doit être inter- à l’étude.
prété après une heure d’enregistrement afin de vérifier
l’absence de toute décharge critique et statuer sur la néces- Détection de crises non convulsives
sité de poursuivre l’enregistrement. Le réanimateur peut Le diagnostic des crises non convulsives est indispensable en
guider ses décisions thérapeutiques en fonction de l’EEG USI [259,376,449,537], en particulier en cas de trouble de
continu si et uniquement si le tracé est interprété par le conscience inexpliqué, car leur présence serait associée à
neurophysiologiste ou par lui-même, s’il a bénéficié d’une un moins bon pronostic et le retard diagnostic augmenterait
formation lui ayant apporté les compétences nécessaires à la mortalité des patients [618].
l’interprétation d’EEG de réanimation. Si l’EEG est réalisé Leur symptomatologie est trompeuse et souvent rap-
sur plusieurs jours, il fait l’objet d’un compte-rendu écrit portée à tort à des états post-critiques, des troubles
toutes les 24 h par le neurophysiologiste. psychiatriques, des accidents vasculaires cérébraux, ou des
Avis des groupes de travail et de relecture concernant encéphalopathies métaboliques. Ceci explique probable-
la formation des personnels médicaux et paramédicaux et ment que les crises non convulsives soient fréquemment
les moyens de surveillance neurophysiologiques à mettre sous-estimées (27 % à 34 % des cas) en réanimation
en œuvre : [287,454].
Les groupes de travail et de relecture se sont pronon- La détection de crises électriques au cours de l’EEG
cés sur une série de questions pour lesquelles la revue de continu est plus fréquente si le patient est comateux, chez
la littérature ne permettait pas d’apporter une réponse (cf. les sujets jeunes (< 18 ans), en cas d’antécédent d’épilepsie
chapitre « Contexte, méthodologie et synthèse des recom- ou de survenue d’une crise convulsive avant le début de la
mandations françaises sur l’électroencéphalogramme »). surveillance EEG. Une durée d’enregistrement supérieure à
Pour les techniciens ou les médecins impliqués dans la 24 h est le plus souvent nécessaire avant la détection de
réalisation et/ou l’interprétation de l’EEG continu en USI, la première crise [120]. Une étude prospective a montré
de l’EEG néonatal ou de l’EEG pédiatrique, les experts qu’un état de mal non convulsif peut être diagnostiqué grâce
s’accordent unanimement sur la nécessité d’une formation à l’EEG continu dans 8 % des comas inexpliqués chez des
initiale nationale théorique et d’un enseignement pratique, patients enfants ou adultes sans antécédent de crise convul-
élaborés en collaboration avec les autres sociétés savantes sive [555]. L’EEG continu sera tout particulièrement indiqué
(de réanimation adulte et pédiatrique, de pédiatrie et de pour la détection de crises non convulsives dans le cadre
néonatalogie). Cette formation initiale doit être entrete- de la surveillance des hémorragies méningées, des trauma-
nue par une activité mensuelle minimale. L’organisation de tismes crâniens graves, des AVC surtout hémorragiques et
cette formation est en cours de réalisation par les sociétés des encéphalites [433,556] ; pour l’ensemble de ces situa-
savantes. tions cliniques, les recommandations européennes publiées
Les experts sont également unanimes sur la nécessité récemment par l’ESICM font état d’un fort bénéfice de l’EEG
d’une astreinte de neurophysiologie en cas de développe- continu pour le patient [121].
ment de l’activité d’EEG continu, sous réserve d’attribution La survenue de crises électriques est plus fréquente en
de moyens en personnel humains, médicaux et paramédi- cas d’observation prolongée d’activités périodiques spon-
caux. La télémédecine pourrait être utile sous réserve d’un tanées [427]. Le développement de l’EEG continu permet
strict respect des règles de confidentialité et de la valori- une détection beaucoup plus fréquente d’anomalies ryth-
sation financière de cet acte médical. miques ou périodiques de signification incertaine [283] et a
548 N. André-Obadia et al.

justifié de redéfinir la terminologie de ces figures dans le une surveillance de la profondeur de l’anesthésie compa-
but d’améliorer leur valeur prédictive du risque épileptique rable à celle évaluée par le calcul du burst-suppression
[260] mais ce sujet ne sera pas détaillé dans notre travail. ratio [461] mais elle ne permet pas de détecter de façon
Il n’est pas justifié de poursuivre la surveillance EEG fiable la persistance d’anomalies paroxystiques focales ou
continue lorsque les premières heures d’enregistrement ne de décharges critiques au sein du tracé de burst-suppression
révèlent aucune anomalie épileptique intercritique : ainsi, [398]. De plus, la distinction des activités paroxystiques
dans une étude rétrospective ayant porté sur 394 patients liées aux drogues sédatives et des anomalies épileptiques
[510], le risque de survenue d’une crise non convulsive n’est pas toujours aisée et doit faire appel à un avis spécia-
n’était que de 3 % en l’absence de toute anomalie inter- lisé.
critique détectée au cours des premières 30 min de tracé
et aucune crise n’a été enregistrée chez les patients pour
Évaluation de la profondeur d’une sédation
lesquels aucune anomalie épileptique intercritique n’est
Lorsqu’une sédation est nécessaire à visée de protec-
survenue au cours des 4 premières heures d’enregistrement.
tion cérébrale, dans les traumatismes crâniens grave par
Nous ne discuterons également pas la validité des dif-
exemple, le niveau de sédation optimal peut le plus
férents algorithmes de détection automatique des crises
souvent être défini grâce à l’utilisation de scores cli-
mais soulignerons que des programmes performants chez le
niques [152—154]. L’intérêt de l’EEG continu est discuté
sujet éveillé peuvent être pris en défaut chez le patient
[166,475,592,604] dans cette indication mais une sur-
comateux dont l’environnement électrique et le rythme de
veillance simplifiée par BIS [14,133,151] directement sur le
base cérébral sont bien différents, ce qui incite à dévelop-
moniteur de réanimation pourrait éviter la mise en route
per de nouveaux algorithmes plus adaptés [480]. L’a-EEG ou
plus lourde de l’EEG continu ; la fiabilité de cet indice reste
l’analyse spectrale ne peuvent être utilisées de façon iso-
toutefois controversée [203,389,585].
lée pour la détection des crises, les décharges de faible
amplitude, de courte durée ou très focales pouvant pas-
ser inaperçues [531] mais quand, pour un patient donné, Objectiver une souffrance cérébrale aiguë
le pattern électrique de la décharge critique a été iden- Chez le patient hospitalisé en USI, la détection rapide
tifié sur l’EEG continu et sa traduction sur l’EEG quantifié d’une souffrance cérébrale aiguë est importante, quel que
bien individualisée, ce dernier outil permet une surveillance soit son mécanisme (ischémie ou hémorragie intracéré-
quantitative facile du nombre de décharges au fil du brale, hypertension intracrânienne, anomalie systémique
temps. ayant un retentissement cérébral telle que l’hypoxie,
l’hypotension, l’acidose), car elle peut justifier un traite-
ment spécifique et aggraver le pronostic si elle est méconnue
Prise en charge de l’état de mal (EM) [205].
L’EEG continu est un outil de surveillance précieux pour Diagnostic précoce de l’ischémie dans l’hémorragie sous-
évaluer l’efficacité du traitement de l’état de mal (EM) arachnoïdienne (HSA). L’hémorragie sous-arachnoïdienne
convulsif si des troubles de conscience persistent après le grave peut se compliquer d’une reprise du saignement,
traitement initial [72,121]. En effet, dans ce cas, des crises d’une hydrocéphalie, de crises épileptiques ou d’une
non convulsives pourraient persister. Dans une étude pros- souffrance ischémique intracérébrale secondaire à un vasos-
pective, ce risque a été évalué à 48 % des cas et un état pasme. L’EEG continu constitue une aide au diagnostic de
de mal non convulsif a été retrouvé dans 14 % des cas [159] toutes ces complications souvent difficiles à détecter clini-
mais ces chiffres restent à confirmer. La persistance d’un quement chez un patient stuporeux ou comateux [313,338].
état de mal électrique est associée à une mortalité supé- Une étude prospective sur 34 cas d’HSA (Hunt-Hess grade
rieure à celle de l’EME généralisé clinique [472] et nécessite 4—5) [117] a détecté 26 % de complications ischémiques
l’augmentation du traitement. La possible évolution d’un significativement corrélées à une diminution du ratio de
EME clinique vers un EME larvé justifie également le moni- puissance de l’alpha par rapport au delta au cours de la
torage EEG dans la prise en charge de l’EME généralisé en surveillance EEG continue. Celle-ci permet un diagnostic
cas de persistance d’un trouble de conscience après le trai- précoce de l’ischémie [465,580] à un stade réversible en
tement initial. cas d’adaptation rapide des mesures thérapeutiques. La pré-
L’EEG continu aide à conduire le traitement de l’état sence de PLEDs, d’un EM électrique ou la déstructuration
de mal, en particulier en cas d’EM réfractaire traité par du sommeil seraient des facteurs corrélés à une mauvaise
sédation profonde (coma thérapeutique) [332]. évolution clinique à 3 mois [116]. Nous manquons cependant
Le monitorage EEG est également nécessaire dans la sur- de données pour savoir si ces constations sont des facteurs
veillance et notamment lors de la levée de l’anesthésie. aggravant en soi ou simplement le marqueur de la gravité
Il permet de s’assurer de l’absence de récidive de l’état de l’agression cérébrale initiale et si le traitement de ces
de mal, ou, le cas échéant, de la détecter précocement, anomalies électriques permet d’améliorer le pronostic de
ce qui justifie à nouveau une intensification du traite- ces patients.
ment. Accident vasculaire cérébral ischémique (AVC) ou hémor-
Notre travail n’abordera toutefois pas la stratégie thé- ragique (HIC). L’EEG continu a été initialement utilisé au
rapeutique de l’EM guidée par l’EEG, cette thématique cours de la chirurgie carotidienne : la sensibilité de la tech-
ayant été traitée dans le détail dans les Recommanda- nique pour le diagnostic précoce de la souffrance ischémique
tions de la Société de Réanimation de Langue Française a incité à étudier l’intérêt de l’EEG continu dans la patho-
publiées en 2009 [431]. La surveillance du traitement de logie vasculaire en USI [259,289,384,397,564]. Des crises
l’EM par le BIS n’est pas satisfaisante car elle permet certes épileptiques sont objectivées grâce à l’EEG continu dans
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 549

environ 1/3 des AVC hémorragiques alors qu’elles sont beau- l’EEG continu représente un surcoût dans la prise en charge
coup plus rares dans les AVC ischémiques (6 %) [118,582]. de ces patients [21,136,137]. Les données bibliographiques
Plus de la moitié des crises sont non convulsives. Elles actuelles ne permettent donc pas de retenir une indication
surviennent pour la plupart dans les 48 premières heures formelle de l’EEG continu dans la surveillance post-arrêt
d’enregistrement et sont associées avec une augmentation cardiaque.
de volume de l’HIC. Les PLEDs sont le plus souvent obser-
vées dans les hémorragies corticales et sont associées à un
3. L’électroencéphalogramme prolongé de
mauvais pronostic [118].
Traumatisme crânien grave. Des crises épileptiques sur- l’adulte : EEG prolongé après privation de
viennent dans 20 % des cas de traumatisme crânien grave sommeil (EPPS), EEG ambulatoire (Amb-EEG) et
et sont non convulsives, uniquement objectivées par l’EEG vidéo-EEG prolongée (VEP)
continu, dans la moitié des cas [581]. Il est important de les V. Michel, L. Mazzola, M. Lemesle Martin, L. Vercueil
détecter et de les traiter car elles peuvent être à l’origine
de poussées d’hypertension intracrânienne [578].
Arrêt cardiaque. L’intérêt de l’EEG et des PES dans Définitions
l’évaluation pronostique des comas post-anoxiques au-
delà de la 48e heure n’est plus à démontrer [237] mais Le caractère prolongé d’un EEG est défini par un temps de
une surveillance EEG continue dès les premières heures recueil continu du signal durant au moins une heure. La pro-
après l’arrêt cardiaque permettrait de mieux comprendre longation du temps d’enregistrement répond à des besoins
l’évolution de la souffrance cérébrale dans les premières spécifiques qui sont précisés sur les demandes d’examen.
heures après l’arrêt et de mettre en œuvre des mesures L’EEG prolongé peut s’étendre de 1 heure à 24 heures et
neuroprotectrices avec un timing adapté [324]. être éventuellement répété, dans le cadre du monito-
Après un arrêt cardiaque, l’encéphalopathie post- ring diagnostic ou préchirurgical, pendant plusieurs jours
anoxique constitue un diagnostic différentiel de l’état ou semaines. Il peut s’associer à un enregistrement vidéo
de mal épileptique. L’EEG peut révéler différents types (vidéo-EEG prolongé, VEP), ou être pratiqué en ambula-
d’anomalies : burst-suppression, pointes, pointes-ondes, toire (EEG ambulatoire ou Holter-EEG, Amb-EEG), ou dans
polypointes-ondes diffuses ou activités triphasiques, sou- des conditions qui sont spécifiées (EEG prolongé après
vent périodiques ou pseudo-périodiques. La présence de privation de sommeil, EPPS). Le caractère prolongé de
myoclonies associées à des activités « épileptiformes » telles l’enregistrement permet éventuellement de réaliser des
que des pointes lentes périodiques sur l’EEG, ne doit pas être interventions médicales, thérapeutiques ou diagnostiques,
assimilée à un état de mal épileptique et traitée en tant que au cours de l’enregistrement de façon à apprécier les modi-
tel [402,403], en l’absence d’authentiques décharges cri- fications induites de l’activité EEG.
tiques. L’interprétation de l’EEG est toujours difficile dans La nécessité de séparer les trois procédures d’EEG pro-
ce contexte et un enregistrement prolongé pourrait aider à longés (VEP, EPPS et Amb-EEG) est discutable et peut paraître
détecter précocement les anomalies, à préciser leur signifi- artificielle : Ce qui les distingue est limité à :
cation et leur valeur pronostique [350,364].
Durant l’hypothermie thérapeutique, un tracé aréac- • la définition de certaines conditions préalables à
tif ou discontinu constitue un facteur pronostique très l’enregistrement (EPPS) ;
péjoratif [473] alors que la présence d’une activité EEG • le recueil d’une vidéo associée à l’EEG (VEP) ;
continue à la sortie de l’hypothermie est corrélée à un éveil • la possibilité d’autonomiser le recueil de l’EEG pour per-
ultérieur [478]. Comparativement à la réalisation d’EEG mettre son transport par le sujet (Amb-EEG).
standards, au cours des phases d’hypothermie et de retour
à la normothermie, la surveillance EEG continue permet De fait, dans certains cadres, les trois explorations
de diagnostiquer plus de crises mais cette détection ne peuvent être combinées : réalisation d’un monitoring VEP
modifie pas le pronostic global et la mise en route de pour lequel une privation de sommeil est programmée, de

Tableau 2 Différenciation des trois explorations électroencéphalogrammes (EEG) prolongées en fonction des indications prin-
cipales (+++) ou secondaires (+). Voir le Tableau 3 pour le détail des références évaluant les indications.

Enregistrement des Diagnostic des Diagnostic des Évaluation, suivi et


crises à visée de manifestations anomalies EEG quantification des
diagnostic cliniques spécifiques anomalies EEG
topographique paroxystiques (diagnostic
(diagnostic des crises) syndromique)

Vidéo-EEG (VEP) +++ +++ + +


EEG après privation + + +++ +
de sommeil (EPPS)
EEG ambulatoire + + + +++
(Amb-EEG)
550 N. André-Obadia et al.

façon à faciliter l’expression de certaines anomalies, et un état intermédiaire de vigilance, tel la somnolence ou
qui, afin de poursuivre l’enregistrement, est débranché du l’endormissement. L’efficacité de cette méthode reste indé-
laboratoire pour être enregistré en ambulatoire. Il existe terminée et n’a pas fait l’objet d’une évaluation rigoureuse.
toutefois des nuances entre les trois explorations, repo- Il est possible, toutefois, que la situation de privation de
sant particulièrement sur des indications qui se distinguent, sommeil soit plus pertinente que l’enregistrement spontané
moyennant quelques chevauchements (Tableau 2). de sommeil [200].
Enfin, les évaluations disponibles dans la littérature De fait, les anomalies apparaissent plus lors des phases
concernent, souvent séparément, parfois en confrontation, de transition et après le réveil [176]. Il est noté une aug-
ces différentes procédures. Il est donc apparu justifié de les mentation des anomalies épileptiques lors des phases d’éveil
séparer et non de traiter de l’EEG prolongé de façon géné- chez les patients en privation de sommeil [370,453] suggé-
rale, en appliquant des modificateurs pertinents (+vidéo, rant donc que la privation de sommeil peut influencer l’EEG
+privation de sommeil, +ambulatoire). indépendamment de l’obtention du sommeil [317,467]. Des
études chez des témoins sains par mesure de l’excitabilité
Méthodes corticale avec et sans privation de sommeil ont confirmé
l’hypothèse d’un rôle spécifique de la privation de sommeil
sur l’augmentation de l’excitabilité corticale [158]. La sen-
Une analyse de la littérature publiée concernant les
sibilité de différents protocoles d’EEG (EEG standards, EEG
méthodes d’enregistrement, les indications et leur ren-
après privation de sommeil et EEG de sommeil après induc-
tabilité clinique, a été réalisée (dernière mise à jour le
tion pharmacologique) a été étudiée dans une population
11 janvier 2014), sur les bases de données bibliographiques
d’adultes jeunes pour lesquels le diagnostic d’épilepsie était
de référence PubMed, Web of Science, à l’aide des mots clés
suspecté et montrait que la sensibilité est plus élevée pour
suivants : video-EEG, Ambulatory EEG, sleep-deprived EEG,
l’EEG avec privation de sommeil [349]. Cependant, d’autres
croisés avec guidelines, diagnostic value, evaluation. Les
études montrent que la privation de sommeil n’a pas plus
articles de langue anglaise et française étaient considérés.
d’effet activateur que le sommeil spontané aussi bien pour
Ils étaient inclus en fonction de leur pertinence vis-à-vis du
des épilepsies partielles que généralisées [365]. C’est le fait
sujet et classés en « recommandations », « article de revue »,
d’avoir un enregistrement de plus longue durée qui aug-
« article original ». Les données brutes, les conclusions et
mente la fréquence des anomalies. En effet, il existe une
les recommandations proposées faisaient l’objet d’une ana-
relation directe entre la durée d’enregistrement et la pro-
lyse systématique, puis ont été discutées. Une sélection des
babilité de recueil d’anomalies intercritiques [243]. Il est
articles pertinents en vue des recommandations a été analy-
notable, toutefois, que la rentabilité d’un tracé de sieste
sée, et les procédures et les indications ont été classées par
serait au moins comparable à un enregistrement d’une nuit
le groupe de lecture en fonction de leur niveau de recom-
car les pointes épileptiques sont plus fréquentes dans le
mandation.
sommeil lent et prédominent souvent à l’endormissement ou
Le travail a porté sur l’ensemble des données dispo-
en début de sommeil [344,619]. Une autre étude confirmait
nibles à l’exclusion des travaux portant sur le domaine de
que l’activation des anomalies au cours des EEG prolongés
l’hypnologie. Les évaluations des procédures de polysomno-
n’était pas influencée par la durée totale d’enregistrement
graphie n’ont pas fait l’objet d’une analyse dans ce travail.
après la privation de sommeil ni par la durée du stade 2
Les recommandations qui sont proposées ne peuvent pas
[200].
concerner les situations cliniques en lien avec la pathologie
Malgré plus de 60 ans de pratique, la pertinence et la
du sommeil.
rentabilité de cet examen reste débattue, de même que les
modalités de réalisation et les indications. Les données de
EEG prolongé avec privation de sommeil (EPPS) la littérature reflètent la disparité des procédures utilisées.
chez l’adulte Il est donc difficile de pouvoir évaluer l’apport respectif de
différents facteurs indépendants ou associés impliqués dans
C’est en 1947 que Gibbs et Gibbs ont introduit le sommeil l’effet activateur. Ces facteurs sont la dette de sommeil,
comme méthode d’activation chez les patients épileptiques l’enregistrement d’une activité de sommeil, le caractère
chez qui un EEG standard normal initial avait été obtenu, prolongé de l’enregistrement, les fluctuations du niveau de
dans le but de favoriser l’expression des anomalies spéci- vigilance, la survenue d’un réveil spontané ou provoqué,
fiques. L’augmentation des décharges épileptiques au cours le caractère répété des procédures d’activation de routine
du sommeil a été ensuite confirmée par plusieurs études (HPN, SLI), une sensibilité accrue à la lumière après priva-
[28,157] appuyant le rôle favorisant lié à l’obtention d’un tion de sommeil [570].
tracé de sommeil au cours de l’enregistrement. De plus,
sommeil, vigilance et épilepsie entretiennent des relations
étroites portant à la fois sur la survenue des crises et sur la Définition
modulation des activités intercritiques [138]. Enfin, la pré- Un EEG avec privation de sommeil est un EEG prolongé
sence de décharges épileptiques au cours du sommeil chez (d’une durée comprise entre 1 heure et 3 heures), réalisé
des patients épileptiques libres de crise pourrait prédire le dans des conditions spécifiées de privation de sommeil,
risque de récidive après l’arrêt des traitements [157]. visant à faciliter les variations spontanées de vigilance, et
Comme il n’est pas facile d’obtenir du sommeil spon- le cas échéant, à recueillir un tracé de sommeil. Le recueil
tané lors des enregistrements, la privation de sommeil du sommeil (variable aléatoire) ne peut pas être considéré
est la première méthode mise en place pour obtenir du comme requis, mais il constitue un objectif, que ce soit au
sommeil lors de l’acquisition de l’EEG, ou, au minimum, cours d’un EEG prolongé sur une matinée, ou lors d’une
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 551

sieste. La vidéo est recommandée, mais elle est non obli- des stades 2 et 3. L’enregistrement EEG doit comprendre
gatoire en particulier lorsque le but de l’examen est la un montage permettant l’identification des figures usuelles
détermination des marqueurs neurophysiologiques d’un syn- de sommeil (notamment les électrodes de la ligne médiane
drome épileptique (activité intercritique) après un EEG de Fz, Cz, Pz). Il peut être associé à des voies de polygra-
routine normal. phie : l’oculogramme, EMG mentonnier, ECG pour permettre
l’analyse des stades de sommeil (sommeil lent, sommeil
paradoxal) [196].
Technique La durée de l’enregistrement doit être adaptée au type
Temps de privation de sommeil. La recommandation de la d’informations recherchées. Ainsi pour l’enregistrement
ligue internationale [196] suggère que chez l’adulte, la pri- d’activités intercritiques visant au diagnostic syndromique,
vation de sommeil soit complète la veille de l’examen. Il le recueil d’une activité transitionnelle veille sommeil
n’existe cependant pas dans la littérature d’étude compa- comprenant un endormissement, une phase de sommeil lent
rant de façon prospective l’apport d’une privation partielle léger, puis un réveil provoqué, suivi d’une SLI et d’une HPN
(habituellement réduction de 30 à 50 % du temps de som- semble suffisant et peut être fait sur une demi-journée
meil habituel du sujet soit, le plus souvent, 4 heures de (3 heures) [244]. En revanche, lorsque l’enregistrement vise
sommeil dans la nuit) par rapport à une privation complète. à enregistrer des manifestations cliniques, la durée peut
La durée de privation de sommeil est très variable dans la être prolongée et le recours à un examen de plus longue
littérature. Certains auteurs recommandent une privation durée être recommandé.
complète bien qu’une privation partielle semble apporter la
même efficacité [181,244,333]. L’effet sélectif de la priva- Quand réaliser un EEG avec privation de sommeil ?
tion en fonction du stade de sommeil est analysé sur un petit Le rendement est meilleur si l’EPPS est réalisé dans
nombre d’études et montre que la privation de sommeil lent les 3 jours qui suivent une première crise [209].
active uniquement les décharges épileptiques partielles, L’enregistrement d’une sieste de 13 h à 15 h après une
alors que la privation de sommeil paradoxal active aussi bien privation de sommeil partielle de 3 h la nuit précédente est
les anomalies généralisées que partielles [65]. souvent efficace [442]. Il n’y a pas de différence entre une
Risques liés à la privation de sommeil. La privation de som- sieste enregistrée le matin ou l’après-midi, concernant la
meil est une procédure lourde pour les patients, leur famille survenue de sommeil et l’induction d’anomalies EEG [244].
et le personnel, et elle favoriserait un risque de crises épi-
leptiques chez 3 à 5 % des patients non épileptiques [156]. De
ce fait, il est souhaitable de réserver cette privation de som- Solutions alternatives en cas d’échec de la privation de
meil pour des patients chez qui l’épilepsie est cliniquement sommeil
suspecte et dont les enregistrements EEG de routine sont En cas d’échec de la privation de sommeil (patients
restés normaux. Dans certaines situations, une privation par- anxieux, petits dormeurs, patients autistes ou déficience
tielle de sommeil a pu être proposée (par exemple réveiller intellectuelle. . .) ou de réalisation trop difficile (encépha-
le patient plus tôt le matin), dans le but d’induire le som- lopathies, institutionnalisés. . .), le sommeil provoqué en
meil et la somnolence uniquement. Combiné avec d’autres condition de sieste peut être favorisé par une prise médi-
précautions (pas de boissons excitantes, un enregistrement camenteuse. Cette méthode serait aussi efficace que la
l’après-midi après un bon repas), il peut garantir la pré- privation de sommeil pour obtenir le sommeil de sieste
sence de suffisamment de sommeil dans l’enregistrement [570]. Cependant, l’utilisation de benzodiazépines pour
[365]. favoriser ce sommeil n’est pas recommandée car elle peut
Les risque de survenue de crise après une privation de contribuer à réduire la sensibilité de détection de poten-
sommeil isolée est théorique et dépend du syndrome épi- tielles anomalies épileptiques [453]. La mélatonine utilisée
leptique. Si l’activation des anomalies épileptiques d’une pour induire les siestes chez les enfants ou déficients men-
épilepsie myoclonique juvénile est classique après privation taux ne modifie pas la structure du sommeil ni la fréquence
de sommeil [523], celle-ci influence moins la fréquence des des anomalies épileptiques [487]. Elle ne présente pas
crises des patients souffrant d’épilepsie partielle pharma- d’effets secondaires notables et serait aussi efficace que la
corésistante en surveillance continue en milieu hospitalier privation de sommeil chez les enfants. Elle est aussi mieux
[363]. acceptée par l’entourage [593]. Aucune publication n’est
La privation de sommeil est habituellement réalisée à faite sur l’utilisation de la mélatonine pour obtenir des
domicile, mais certaines situations à risque liées au syn- EEG en condition de sieste chez des patients adultes non
drome épileptique (ou l’on peut craindre la survenue de coopérants, autistes ou déficients intellectuels. D’autres
crises épileptiques généralisées) peuvent justifier de réa- médicaments ont été proposés ou sont parfois utilisés
liser cette privation de sommeil en milieu hospitalier pour (Amitryptiline® , Hydroxyzine® ), mais il n’existe pas d’étude
une meilleure surveillance du patient. permettant de valider ces alternatives chez l’adulte. Les
Durée d’enregistrement. L’activation des anomalies épi- traitements sédatifs neuroleptiques sont à éviter, hors situa-
leptiques n’est influencée ni par la durée totale de tions exceptionnelles et à motiver de façon explicite.
l’enregistrement après privation de sommeil ni par la durée
du sommeil lent léger [365]. Interprétation
L’objectif théorique étant d’obtenir du sommeil, le L’objectif de cet examen est de mettre en évidence des
patient est installé en condition de sieste (matin ou après- anomalies épileptiques des pointes, des ondes lentes, et
midi). Dans l’idéal, l’enregistrement pourra comprendre de des pointes-ondes soit généralisées soit focales en fonction
la vigilance, de la somnolence et si possible du sommeil avec du syndrome épileptique. Il est attendu de cette procédure
552
Tableau 3 Études originales évaluant l’apport diagnostique des procédures comprenant la réalisation d’un électroencéphalogramme (EEG) prolongé.
Référence n Caractéristiques Méthode Procédure Durée moyenne Catégorie Evènements Apport diagnostique Comparateur Remarques
population d’analyse jours (range) diagnostique (%) ictaux (%)
Abubakr et 58 Centre tertiaire, Rétrospective VEP 24/24 3,2 (2—9) A57, C36, D7 26 (45 %) NEP, 100 % Absent
Wambacq, 2005 patients > 60 ans 23 (39 %) CEa , 6
[17] (10 %) CNEP
Alving et 221 (234 admissions) Centre tertiaire, Rétrospective VEP 24/24 2,4 et 2,5 (3,5 A53, C41 195 (83 %) des 78 % (17 % avant le Absent Inclusion de
Beznicky, 2009 patients ayant pour Cc) (Cc24), D6 admissions monitoring) troubles du
[22] déjà été exploré sommeil
par EEG, EPPS, Sevrage MAE
VEP < 4 h 45 cas
Attarian et al., 27 Centre tertiaire, Rétrospective VEP NC Cc100 NC 2 révisions dg (CNEP) Absent
2003 [43] patients avec VNS et 2 révisions de
ou en vue VNS l’indication de VNS
Baheti et al., 2011 148 Centre tertiaire, Rétrospective VEP > 8 h 2,9 (0,5—10) A 21, B 20,2, Cc 86,5 % (74,3 % 94,8 % C (dg ou Absent
[47] patients > 45 ans 58,8 CE, 9,5 % CNEP, confirmation dg)
12,8 % 93 % A (dg ou
CE + CNEP) confirmation dg)
87,8 % AI
Benbadis et al., 251 Centre tertiaire Rétrospective VEP 2,8 (1—7) A, B, C, Cc 77,3 % (42 % CE, 85 % apport dg Absent
2004 [60] 24 % CNEP, 2,4 %
NEP)
Bhatia et al., 50 Centre tertiaire, Rétrospective VEP « de jour », NC A 100 60 %a 70 % de confirmation Absent Inclusion
1996 [67] patients avec avec injection dg, et 50 % de pose dg d’enfants
suspicion de CNEP placebo
Boon et al., 1994 100 Centre tertiaire Rétrospective VEP 24/24 3,5 (2—15) A 37, C 63 63 (63 %) 63 % (latéralisation) Absent
[77]
Cambier et al., 84 Centre tertaire, Rétrospective VEP NC Cc 100 100 % 76,4 % concordante, Résultat
2001 [99] patients avec 3,5 % discordante, chirurgie
atrophie 19,9 % non décidable.
hippocampique et Pas d’effet sur le
épilepsie pharma- résultat chirurgie
corésistante
Chemmaman 143 Centre tertiaire Prospective VEP > 3 h 2,5 (0,16—14) A 7,7, B 21, Cc 95,1 % Apport dg 93,2 %, dont Absent Pays en voie de
et al., 2009 71,3 88 % AI révision dg 39,9 % développement,
[112] inclusion
d’enfants,
sevrage MAE
80,4 %
Dash et al., 2012 101 Centre tertiaire Rétrospective Amb-EEG 1,3 (0,6—4) A 78,2, C 12,9, 30,8 % NEP et 71 % Absent
[148] D 9,9 CNEP,
Elgavish et 87 Centre tertiaire, Rétrospective VEP NC A 100 NC 55,2 % après un Absent
Cabaniss, 2011 patients recrutés premier VEP négatif
[178] après un premier 40 % après deux VEP
VEP négatif négatif (2/5)
Faulkner et al., 180 Centre tertiaire Rétrospective Amb-EEG 4 B 100 100 % AI (28 AIG, AI enregistrée chez Absent Inclusion
2012 [187] 72 AIF) 44 % dans les 4 h, 58 % d’enfants

N. André-Obadia et al.
dans les 8 h, 85 % dans
les 24 h, 95 % dans les
48 h. Durée moyenne :
316 min
Faulkner et al., 324 Centre tertiaire Rétrospective Amb-EEG 4—5 A 60, B 30, D 10 52 % 68 % apport dg, 22 % Absent
2012 [188] révision dg
Friedman et 248 Centre tertiaire Rétrospective VEP 5 (1—55) B, C, Cc 67 % Durée médiane avant Absent
Hirsch, 2009 CE : 2 j, Durée
[206] médiane avant NE : 1 j
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme
Tableau 3 (Suite)
Référence n Caractéristiques Méthode Procédure Durée moyenne Catégorie Evènements Apport diagnostique Comparateur Remarques
population d’analyse jours (range) diagnostique (%) ictaux (%)
Ghougassian 131 Centre tertiaire Rétrospective VEP 5,6 (1—13) AB 69, Cc 30 69 % (43 % CE, 58 % de révision dg Absent Sevrage MAE
et al., 2004 24 % CNEP, 2 % 88 %
[220] CE + CNEP)
Giorgi et al., 2013 210 Centre tertiaire, Rétrospective EPPS 2 h 30 A, B 41,2 % AI Apport dg de 41,2 % Absent
[221] patients « de après EEG routine
novo » normal
Guerreiro et al., 73 Centre tertiaire, Prospective VEP 24/24 vs NC Cc 85 % groupe Pas de différence Deux Sevrage MAE
2002 [240] (91 enregistrements) épilepsie VEP de jour 24/24, 61 % significative entre les modalités de uniquement
temporale phar- groupe de jour deux groupes VEP dans le groupe
macorésistante 24/24
Heers et al., 2010 63 Centre tertiaire Rétrospective EPPS 30—40 min A, B 51 % AI dans MEG
[251] EPPS, 60 % dans
MEG
Keranen et al., 36 Centre tertiaire, Rétrospective VEP 4,5 h (1 h—20 h) A 81, C 19 44 % 44 % apport dg Absent
2002 [307] âge > 60 ans
Kipervasser et 16 Centre tertiaire, Rétrospective VEP 6,9 (1—18) A, C, Cc 100 % (43 % 88 % apport dg Absent
Neufeld, 2007 âge > 60 ans CNEP, 36 % CE,
[314] 2 non conclusif,
1 CE + CNEP)
Lancman et al., 20 Centre tertiaire, Rétrospective VEP 4 (1—10) A, C 55 % 55 % apport dg, 20 % Absent
1996 [341] âge > 60 ans addition à l’avis du
neurologue
Liporace et al., 46 Centre tertiaire Rétrospective EPPS vs Amb-EEG EPPS A, C 15 % CE Augmentation de Comparaison
1998 [354] 30—60 min, (Amb-EEG) vs 0 % l’apport dg après EEG EPPS et
Amb-EEG 24 h (EPPS) routine comparable Amb-EEG
30 % AI (AI) mais 15 % CE dans
(Amb-EEG) vs Amb-EEG
24 % AI (EPPS)
Martin et al., 1998 20 Centre tertiaire, Rétrospective VEP 3,1 (1—8) A 100 % (critère Réduction de 84 % des Absent Étude
[367] dg de CNEP par de recrutement) coûts médicaux après économique
VEP dg CNEP
McBride et al., 94 (99 admissions) Centre tertiaire, Rétrospective VEP 3,8 (1—14) A 71, C 20, Cc6, 75 % (46 % CE, 75 % apport dg Absent
2002 [371] âge > 60 ans D3 13 %, CNEP, 14 %
NEP)
McGonigal et al., 143 Centre tertiaire Rétrospective VEP courte 40—50 min A 50,3 % 50 % apport dg Absent Inclusion
2004 [375] d’enfants
McGonigal et al., 30 Centre tertiaire, Prospective VEP courte NC A 66 % avec Avec ou sans > 16 ans
2002 [374] suspicion CNEP Randomisée suggestion, 33 % suggestion
sans suggestion
Robinson et al., 43 Centre tertiaire, Rétrospective VEP NC A 42 % 42 % apport dg après Absent
2011 [466] après premier VEP un premier VEP
négatif négatif
Varela et al., 2007 52 Centre tertiaire, Rétrospective VEP courte avec NC A 67 % 67 % apport dg Absent
[566] suspicion CNEP suggestion
Les études portant sur les enfants ou sur les approches descriptives (séries de cas) ne sont pas retenues. Les articles de synthèse ne sont pas retenus. Seules les études originales
portant sur l’apport diagnostic sont incluses dans le tableau.
Catégories diagnostiques : A : diagnostic critique : nature des épisodes inconnue ; B : diagnostic syndromique : nature épileptique des manifestations critiques fortement suspectée ; C :
diagnostic topographique : nature épileptique des manifestations critiques connue, recherche des déterminations topographiques. Cc : spécifiquement pour bilan préchirurgical ; D :
autre : ajustement thérapeutique, monitoring de la fréquence des crises.
NC : non connue ; CNEP : crise non épileptique psychogène ; NEP : crise non épileptique physiologique ; CE : crise épileptique ; dg : diagnostique ; AI : activité interictale (AIG : activité
interictale généralisée ; AIF : activité interictale focale) ; MAE : médicaments antiépileptiques.
a Données contradictoires dans les résultats.

553
554 N. André-Obadia et al.

qu’elle favorise l’expression des anomalies EEG spécifiques pour classer le syndrome épileptique, pour la quantifica-
d’un syndrome épileptique, du fait de l’effet de la pri- tion des crises, le pattern circadien (diurne ou nocturne)
vation de sommeil sur le niveau spontané de vigilance du et enfin pour documenter la sémiologie électro-clinique en
sujet. Dans ce contexte, il s’agit d’une procédure visant vue d’une prise en charge chirurgicale. Ces monitorings pro-
particulièrement le diagnostic syndromique d’une épilepsie longés peuvent se réaliser soit en hospitalisation, soit de
(Tableau 2). façon ambulatoire. Des études anciennes [89,173] utilisant
des EEG prolongés avec 4 à 8 électrodes ont démontré la
Indications faisabilité et l’utilité de ces enregistrements ambulatoires.
L’exploration de malaises suspects d’épilepsie avec EEG Les études plus récentes réalisées sur des enregistrements
standard normal est l’indication la plus fréquente. Il par- avec 16 électrodes grâce à l’amélioration de la technologie
ticipe au recueil d’informations complémentaires utiles ont confirmé l’utilité de ces enregistrements prolongés.
(marqueurs neurophysiologiques : activités EEG intercri-
tiques) pour la classification des syndromes épileptiques Définition et technique d’enregistrement
[448]. Il peut aussi être utilisé dans le suivi de sevrage et Il s’agit d’un enregistrement continu en ambulatoire de
les adaptations thérapeutiques. Le recueil d’un évènement l’activité électrique cérébrale sur une période d’au moins
clinique peut être fortuit, mais il est rarement l’objectif 24 heures, le patient pouvant réaliser ses activités habi-
principal de la procédure (Tableau 2). Le Tableau 3 reprend tuelles à domicile ou au travail.
l’ensemble des références bibliographiques ayant porté sur Au minimum 16 électrodes sont collées sur le cuir chevelu
l’évaluation de l’apport diagnostique des différentes procé- après avoir décapé la peau Les électrodes sont collées à
dures d’EEG prolongé. l’aide d’une pâte à eau (EC2TM ) et l’ensemble est maintenu
par un filet. Les électrodes sont reliées à un enregistreur
Place de l’urgence porté en bandoulière.
Il n’existe pas d’indication urgente. La réalisation rapide Une voie ECG est nécessaire pour détecter des troubles
d’un EPPS chez un adulte jeune ayant présenté une première de la conduction cardiaque pouvant être associés à des évè-
crise épileptique cliniquement certaine permet d’orienter nements cliniques et pour corréler les artéfacts ECG sur
et d’estimer le niveau du risque de récidive, d’indiquer l’EEG. Une étude a démontré que chez 861 patients présen-
éventuellement la mise en place d’un traitement antiépi- tant un trouble neurologique, 14 % présentaient un trouble
leptique et d’orienter celui-ci de façon cohérente avec le du rythme cardiaque interictal et 4 % une symptomatologie
diagnostic syndromique. neurologique d’origine cardiaque [421].
La présence d’un bouton « évènement » pour le patient
Coût et l’entourage est fortement recommandée. Il permet
L’EEG avec privation de sommeil est un moyen facile l’inscription d’un marqueur « évènement » sur l’EEG au
et relativement peu coûteux d’augmenter le rendement moment de la survenue d’un évènement clinique. Il est
des anomalies de l’EEG [349]. Cependant il néces- demandé au patient et/ou à l’entourage de remplir un jour-
site la disponibilité d’un personnel entraîné à cette nal sur les principales activités réalisées durant la période
réalisation et à cette surveillance pendant une durée d’enregistrement. L’heure et la description des évènements
accrue comparativement à un EEG standard. Malgré cette cliniques doivent y être notées.
contrainte et en tenant compte du risque théorique de Les données sont enregistrées sur une carte mémoire
favoriser des convulsions généralisées cette technique reste dont la capacité doit permettre d’enregistrer au mini-
avantageuse car facile, rentable et relativement peu oné- mum 24 heures d’EEG à une fréquence d’échantillonnage
reuse [103]. Actuellement, le manque de valorisation de 256 Hz avec une résolution de 12 bits pour 32 électrodes.
financière de cet acte pourrait aboutir au fil des années à L’enregistreur est équipé d’une batterie rechargeable ou
un coût sous-évalué par rapport à son coût de revient réel, de piles dont la durée de vie doit permettre d’enregistrer
mettant en péril sa réalisation future, notamment par la au minimum 24 heures d’EEG. Un contrôle des impédances
médecine libérale. (dans l’idéal < 5 ohms), le calibrage et la qualité du signal
doivent être vérifiés avant le départ du patient et recon-
trôlés toutes les 24 heures si l’enregistrement se poursuit
Enregistrement prolonge de l’EEG en ambulatoire
au-delà.
(Amb-EEG/Holter-EEG)

Un diagnostic clinique d’épilepsie est posé de façon Indications d’un enregistrement EEG prolongé
incorrecte chez plus de 30 % des patients [348,492]. Les prin- ambulatoire
cipaux diagnostics différentiels sont la syncope et les crises Confirmation du diagnostic clinique d’épilepsie (détec-
non épileptiques. L’EEG standard sur 20 minutes montre des tion, caractérisation et quantification des évènements
anomalies épileptiques intercritiques dans 30 à 50 % des paroxystiques). Les études portant sur le rendement
cas. La répétition de cet examen permet d’augmenter le diagnostique de l’enregistrement prolongé ambulatoire
taux des anomalies à 60—70 % [167]. Des études montrent (Amb-EEG) indiquent que dans 6 à 15 % l’examen enregistre
que, pour 10 % des patients avec une épilepsie, on ne met une crise. La performance de l’Amb-EEG dépend de plusieurs
pas en évidence d’anomalies intercritiques avec les diffé- facteurs :
rentes modalités d’EEG [71]. La ligue internationale contre
l’épilepsie (ILAE) [571] recommande donc un monitoring • Du nombre de voies d’enregistrement : la performance est
prolongé de l’EEG si le diagnostic d’épilepsie est incertain, plus importante avec les enregistreurs de 16 voies assistés
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 555

d’un détecteur de crise qu’avec les anciens systèmes de l‘examen standard dans l’évaluation de crises non épilep-
4 à 8 voies sans détecteur de crise [391,392]. tiques.
• De la durée d’enregistrement : pour une durée moyenne Évaluation de l’activité paroxystique intercritique. Chez
de 28 h, il est rapporté 8,5 % de crise sur une cohorte les patients suspects d’épilepsie pour lesquels l’EEG stan-
de 502 patients [548] et 11,9 % [392] de crises chez dard et l’EEG avec privation de sommeil sont normaux,
344 patients. Ce taux passe à 20 % sur 324 enregistrements l’Amb-EEG permet de mettre en évidence une activité
pour une durée moyenne de 96 heures [187,188]. paroxystique intercritique dans 12—25 % des cas.
• Du moment de la réalisation de l’enregistrement : un Une étude a comparé l’apport de l‘EEG avec priva-
Amb-EEG réalisé suivant une crise, dans les 48 heures, aug- tion de sommeil versus la réalisation d’un enregistrement
mente la rentabilité à 68 % [535]. prolongé en ambulatoire sur 24 heures chez 46 patients sus-
pects d’épilepsie. L’EEG avec privation de sommeil met
en évidence des anomalies intercritiques dans 24 % des
Un autre intérêt majeur de l’Amb-EEG est la possibi- cas, alors que l’Amb-EEG retrouve des anomalies dans 33 %
lité d’enregistrer un cycle de sommeil naturel et donc des cas. De plus, seul l’enregistrement prolongé a permis
de pouvoir évaluer le rythme circadien des crises, en d’enregistrer des crises dans 15 % des cas [354]. La détec-
particulier pour celles survenant de façon préférentielle tion d’anomalies intercritiques est similaire dans d’autres
au cours du sommeil [506]. Le sommeil permet souvent études. Morris et al. [392], retrouvent des anomalies inter-
d’optimiser la recherche des anomalies intercritiques et critiques dans 25,9 % chez 344 patients avec une durée
d’aider à un diagnostic plus précis du syndrome épileptique. moyenne d’enregistrement de 32 heures.
Dans les épilepsies généralisées, les anomalies intercri- Évaluation du traitement : réponse et arrêt des traitements
tiques augmentent en fréquence dès l’endormissement et antiépileptiques. Habituellement, l’efficacité des traite-
sont plus souvent abondantes pendant le sommeil léger ments est évaluée sur la fréquence des crises rapportée par
qu’en veille. Par contre, le sommeil paradoxal freine les patients. Cependant les études ont montré que ce critère
voire arrête la survenue des décharges. Les phases de n’est pas fiable car le nombre de crises non reconnues est
transition et les éveils provoqués intra-sommeil sont très élevé. Blum et al. [73] montrent que 63 % des crises enregis-
activateurs dans la production des anomalies intercri- trées dans une unité de monitoring d’épilepsie ne sont pas
tiques. Pour les épilepsies généralisées non convulsives, les reconnues par les patients. Liporace et al. [354] rapportent
absences et les décharges sont souvent observées lors de que sur 21 crises enregistrées, seules 10 étaient signalées.
l’endormissement en sommeil léger ou lors des éveils. Pour Tatum et al. [548] ont aussi évalué la fréquence des crises
les épilepsies partielles, on observe aussi une facilitation non rapportées par les patients. Sur 552 enregistrements,
des anomalies intercritiques lors du sommeil lent. Ces ano- 47 crises partielles (8,5 %) sont détectées dont 18 (38,3 %)
malies ont tendance à diffuser. En sommeil paradoxal, en ne sont pas reconnues par le patient.
général, les anomalies diminuent en fréquence et ampli- L’Amb-EEG peut donc être proposé comme un outil plus
tude, mais ce stade permet une focalisation plus précise fiable et une méthode objective pour l’évaluation du traite-
[483]. ment antiépileptique [528]. De plus, la mise en évidence de
Enfin, chez les patients avec une épilepsie pharma- crises non reconnues permet de modifier la prise en charge
corésistante, l’Amb-EEG peut être utilisé pour déterminer du patient en particulier pour l’évaluation de l’aptitude à la
la zone épileptogène dans le cadre de l’évaluation pré- conduite automobile [186].
chirurgicale [110,501]. Ces deux études issues du même La décision d’arrêter un traitement antiépileptique
centre sont rétrospectives et sont de petite taille (7 patients repose sur l‘absence de crise sur une période prolongée
pour la première et un case-report pour la seconde). Un comprise entre 3 et 5 ans et l’absence d’anomalie sur l’EEG
écueil important de l’Amb-EEG est l’absence d’évaluation du standard. La valeur de l’EEG dans la prédiction de succès de
patient pendant sa crise par un professionnel. Pour toutes l’arrêt du traitement est controversée. Il y a peu d’études
ses raisons, le monitoring prolongé en vidéo-EEG doit rester évaluant l’intérêt d’un EEG prolongé. Une première étude
la méthode de référence pour l’exploration préchirurgicale sur une cohorte de 15 adultes avec une épilepsie et un
d’une épilepsie pharmacorésistante. trouble des apprentissages, libre de crise sur une période
Évaluation des manifestations non épileptiques. La fré- médiane de 10 ans, retrouve des anomalies intercritiques sur
quence des crises non épileptiques est estimée à 20 % dans l’Amb-EEG chez la totalité des 6 patients ayant présenté une
les centres référents d’épilepsie et de 5 à 20 % dans la crise à l’arrêt des traitements. Ces résultats sont confortés
population générale. Dans la population épileptique, des par une étude chinoise qui a évalué l’intérêt de l’Amb-EEG
crises épileptiques sont fréquemment associées à des crises dans la prédiction de récurrence de crises après l’arrêt du
non épileptiques (10 à 60 %). L’Amb-EEG peut donc être un traitement antiépileptique. Cette étude montre que le taux
outil utile pour identifier chez le patient, les manifesta- de récurrence est plus élevé de façon significative lorsque
tions paroxystiques non épileptiques. Cependant, l’absence les anomalies épileptiques réapparaissent sur l’Amb-EEG. Elle
de vidéo est un handicap car elle ne permet pas d’évaluer le montre aussi que la récurrence est plus élevée avec le temps
caractère stéréotypé des phénomènes. De plus, l’EEG peut de disparition des anomalies intercritiques. Plus ce temps
ne pas enregistrer de décharge épileptique lors de crises est long sur une période de 3 ans, plus le risque de récur-
d’origine frontale interne [296] et donc dans certaines situa- rence est élevé [612].
tions, en l’absence de vidéo, le doute peut persister. Enfin, Il n’y a pas d’étude comparant l’apport de l’Amb-EEG ver-
lors de manifestations paroxystiques motrices, il existe des sus EEG standard pour l’évaluation de l’arrêt du traitement.
artéfacts musculaires rendant l’interprétation de l’EEG diffi- Par contre, une étude montre que l’Amb-EEG reste anor-
cile voire impossible. L’enregistrement vidéo-EEG reste donc mal chez 41,1 % des patients épileptiques libres de crise sur
556 N. André-Obadia et al.

une période de 3 à 5 ans [590]. Cependant, le devenir des la capture de la vidéo au recueil simultané et synchronisé
patients après l’arrêt des traitements n’est pas précisé. de l’activité EEG permet d’établir des corrélations électro-
cliniques étroites en associant manifestations cliniques du
Quelle est la durée d’enregistrement optimale ? sujet et aspects EEG concomitants. C’est la raison pour
Une seule étude a étudié la latence d’apparition des laquelle, cet examen est plus particulièrement destiné à
anomalies intercritiques. La latence médiane du premier l’enregistrement de manifestations cliniques paroxystiques
évènement intercritique est de 316 minutes. Les anomalies pertinentes (Tableau 2), de façon à faire le diagnostic :
intercritiques sont enregistrées chez 44 % des patients dans
les 4 heures, 58 % dans les 8 heures, 85 % dans les 24 h et 95 % • de la nature de l’épisode (crise épileptique, crise non
dans les 48 h [187,188]. épileptique psychogène, syncope. . .) ;
En ce qui concerne les crises d’épilepsie, La latence • des corrélations électro-cliniques d’une crise épileptique
d’enregistrement des crises est de 51 % dans les 24 h, 70 %, en vue de son traitement par chirurgie de l’épilepsie.
dans les 48 h, 79 % dans les 72 h et 100 % dans les 96 h. La
latence d’enregistrement des CNE est plus courte, 60 % dans
les 24 h, 82 % dans les 48 h, 92 % dans les 72 h et 100 % dans Technique
les 96 h [187,188]. Électrodes et acquisition du signal. Le signal EEG est
Dans une autre étude, le même auteur montre que recueilli à partir d’électrodes de surface solidement fixées
la durée de 48 h est suffisante pour l’enregistrement pour permettre des enregistrements prolongés (collage à
d’anomalies intercritiques permettant une classification l’origine au collodion, interdit maintenant et remplacé par
électro-clinique [187]. une pate type EC2TM [184], préféré à la pose prolongée de
bonnets). Le nombre d’électrodes doit être au moins de 19
selon le système 10-20. En fonction de l’indication, il peut
En conclusion
être recommandé d’y adjoindre des électrodes explorant
La valeur de l’EEG dans le diagnostic et la classification de
les régions temporales basales et temporales antérieures
l’épilepsie est bien établie. L’Amb-EEG apparaît supérieur à
(FT9, TP9 et FT10, TP10). L’acquisition du signal se fait en
l’EEG de routine puisqu’il contribue à la confirmation du dia-
référentiel. Les données sont acquises après amplification
gnostic dans 72 % des cas [148]. Dans 51 % des cas, il a permis
sous forme numérique. La numérisation du signal permet en
une modification dans la prise en charge médicale soit par
relecture de reconstituer différents montages et de modifier
correction du diagnostic initial soit par la modification de la
éventuellement la référence [105].
classification initiale du syndrome épileptique en focal ou
L’enregistrement de l’EEG est couplé à l’ECG et éventuel-
généralisé. Un autre intérêt majeur de l’EEG est de pouvoir
lement à d’autres paramètres, notamment l’enregistrement
enregistrer du sommeil spontané (ou naturel) et d’évaluer
EMG (électrodes placées en regard des muscles deltoïdes
le rythme circadien des anomalies intercritiques qui permet
ou jambiers antérieurs, ou autres en fonction de la sémio-
de contribuer au diagnostic syndromique.
logie décrite) et éventuellement électro-oculogramme
En comparaison avec l’enregistrement prolongé en hos-
et saturomètre, en cas de manifestations morphéiques.
pitalisation, l’avantage principal est aussi le coût moindre
L’enregistrement SaO2 est recommandé pour tout EEG-vidéo
de l’Amb-EEG [199], la possibilité d’enregistrer les patients
prolongé dans le cadre d’un bilan préchirurgical. En effet,
dans leur milieu de vie habituel et de pouvoir provoquer
ces patients qui peuvent être partiellement sevrés de leur
les crises lorsque des facteurs déclenchants sont indivi-
traitement dans le but d’obtenir des crises sont plus à risque
dualisés. Les inconvénients principaux sont les problèmes
de mort subite inexpliquée de l’épilepsie ou SUDEP. Dans ce
techniques en particulier les artéfacts induits par les mou-
cas, une alarme en cas de désaturation est recommandée
vements, l’activité musculaire et les artéfacts d’électrodes
afin de prévenir les soignants de l’existence de la crise.
(mauvaise impédance) qui rendent difficile l’interprétation
L’acquisition vidéo se fait à partir de caméras disposées
de l’examen et l’absence d’évaluation du patient par un pro-
dans la chambre du patient. Une ou deux caméras (donnant
fessionnel en période critique et post-critique. Le Tableau 3
la possibilité de construire une image mixée comprenant un
reprend l’ensemble des références bibliographiques ayant
plan général et un plan rapproché du visage) sont en géné-
porté sur l’évaluation de l’apport diagnostique des diffé-
ral utilisées. Une caméra infrarouge est en règle nécessaire
rentes procédures d’EEG prolongé.
pour l’enregistrement nocturne.
Le stockage des données est sous format numérique.
L’enregistrement vidéo-EEG prolongé (VEP) Sécurisation et encadrement humain. La surveillance des
patients enregistrés nécessite une interaction rapprochée
Définition entre personnel (techniciens EEG, infirmières, médecins)
La vidéo-EEG est l’enregistrement simultané et synchronisé et patients. L’étude des corrélations électro-cliniques
de l’EEG et de l’activité clinique du patient. Historiquement nécessite un interrogatoire précis précoce, un examen
introduit en France dans les années 1950—1960 [212,269], même sommaire du malade, adapté au style d’évènement
ces techniques se sont vraiment développées dans les années enregistré : tester le contact, le langage (compréhen-
1980 grâce aux progrès techniques et aux possibilités de sion et expression), les signes subjectifs ressentis, testing
synchronisation des images et de l’EEG. musculaire. . . Ceci nécessite un personnel entraîné, formé
Une vidéo-EEG prolongée associe le recueil de l’EEG à et en nombre suffisant [52].
l’enregistrement vidéo pendant une durée minimale d’une Une présence médicale est nécessaire en fonction du
heure. Il peut être étendu à 24 heures (monitoring continu) type d’évènement enregistré pour réaliser des techniques
[184] et répété plusieurs jours de suite. Le couplage de de provocation (suggestion, injection de placebo pour les
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 557

crises non épileptiques) ou à but thérapeutique (injection moyenne) contre 2,4 jours et 2,3 jours dans le cas d’une
de benzodiazépine en cas d’état de mal non convulsif, de exploration pour bilan diagnostic et évaluation syndromique
curares en USI en cas d’artéfacts musculaires gênants. . .). respectivement [22].
La présence de troubles psychiatriques ou de troubles du Lorsqu’il s’agit de crises psychogènes non épilep-
comportement sévères associés à l’épilepsie doit conduire tiques, le délai d’enregistrement d’un évènement serait
à renforcer la surveillance clinique [141]. La sécurisation de significativement plus court, souvent inférieur à 24 h, ce
certaines situations en monitoring VEP (sevrage du traite- d’autant que la manifestation clinique est d’expression
ment) a fait l’objet de recommandations [508]. hypermotrice ou akinétique [443]. D’autres auteurs ne
retrouvent pas ce différentiel de latence du premier évène-
Indications de la VEP ment entre épilepsie et crises psychogènes non épileptiques
Quatre indications principales sont retenues par la plupart [355,606].
des auteurs [28,182] et le sous-comité de neurophysiolo-
gie de la Ligue Internationale contre l’Épilepsie, repris dans Facteurs favorisants
[220,571] : L’enregistrement des évènements paroxystiques peut être
favorisé par différents facteurs. En fonction du contexte cli-
• Diagnostic positif d’évènements paroxystiques récurrents : nique, on peut recommander une privation de sommeil, la
nécessité de porter un diagnostic différentiel entre crises réalisation d’une hyperpnée, d’une stimulation lumineuse
épileptiques et manifestations non épileptiques, notam- intermittente ou des manœuvres de provocation dans les
ment crises non épileptiques psychogènes, mouvements épilepsies réflexes [571]. La privation du sommeil comme
anormaux du sommeil. . . facteur favorisant la survenue des crises durant les enre-
• Classification syndromique d’une épilepsie : en détec- gistrements prolongés est discutée. En effet, Malow et al.
tant, caractérisant et quantifiant les crises et anomalies montrent dans une étude contrôlée que la privation aiguë de
intercritiques chez un sujet dont le type de crise ou le sommeil ne modifie pas la fréquence de survenue des cries
syndrome épileptique n’est pas établi. Cette indication partielles complexes [363].
est explorée prioritairement par l’EPPS. Le sevrage progressif et prudent du traitement antiépi-
• Quantification des anomalies critiques et intercritiques leptique permet de diminuer le temps total de monitoring
en fonction des variations circadiennes (diurne et noc- vidéo-EEG [105]. Ce sevrage peut induire une augmentation
turne, enregistrement de sommeil) et mesure des effets de la fréquence des complications, notamment des crises
thérapeutiques sur ces variables. sérielles et des états de mal [470] mais sans augmenter de
• Localisation (étude des corrélations électro-cliniques) façon importante les complications sévères [163]. Moien-
des crises, dans le cadre du bilan préchirurgical des Afshari et al. [388] montrent qu’un sevrage plus rapide des
épilepsies partielles pharmacorésistantes. traitements sur 24 heures peut aussi être envisagé permet-
tant de réduire la durée de l’enregistrement et donc le
Le sous-comité de neurophysiologie de la Ligue Inter- coût sans augmenter le risque de complications (seuls 8 %
nationale contre l’Épilepsie, repris dans Vélis et al. [571], des patients ont eu des complications mineures) avec une
retenait également une indication de VEP pour la docu- bonne rentabilité de l’examen qui permet de répondre à la
mentation des anomalies spécifiques du sommeil (comme question posée chez 88 % des patients.
le syndrome de pointes-ondes continues du sommeil) et le L’hypnose et les autres techniques comportementales
monitoring en unité de réanimation (détection de crises incluant les manœuvres de suggestion ont été rapportées
ou d’états de mal infracliniques, contrôle de l’efficacité comme efficaces dans le déclenchement des évènements
du traitement d’un état de mal). Le Tableau 3 reprend psychogènes non épileptiques [56,220].
l’ensemble des références bibliographiques ayant porté sur
l’évaluation de l’apport diagnostique des différentes procé- Apport de la vidéo-EEG prolongée (VEP) par rapport à
dures d’EEG prolongé. l’EEG standard
Environ 50 à 60 % des patients épileptiques présentent une
Durée du monitoring vidéo-EEG anomalie épileptique au cours d’un EEG conventionnel ini-
Par définition, une VEP dure de 1 heure à 24 heures. Elle tial, même lorsque les épreuves activatrices (hyperpnée,
peut être répétée autant de jours que nécessaire. Dans stimulation lumineuse, somnolence) sont réalisées [366].
le cadre du monitoring préchirurgical, une durée de 1 à La répétition de l’EEG standard permet d’élever le taux
2 semaines est habituellement prévue, mais écourtée en d’enregistrement d’anomalies intercritiques et il faut 4 EEG
fonction du recueil des évènements électro-cliniques per- standards consécutifs pour enregistrer des anomalies chez
tinents. La durée moyenne nécessaire à l’enregistrement plus de 90 % des patients souffrant d’une épilepsie [482].
des évènements cliniques pertinents varie de 4,9 à 7,6 jours Des crises sont enregistrées au cours de 2,5 à 7 % des EEG
[105,120,182,195] en fonction de la population étudiée, de routine [444], tandis que certaines manifestations cri-
l’étiologie et la gestion du traitement antiépileptique (rapi- tiques sont étroitement liées à une diminution du niveau
dité du sevrage) [571]. de vigilance, voire à l’obtention du sommeil [474], dont
La durée médiane pour l’enregistrement d’un premier l’enregistrement n’est pas compatible avec la durée limitée
évènement clinique est de 2 à 3 jours, 35 % nécessitent d’un EEG standard.
3 jours ou plus et 7 % plus d’une semaine [206,355,584]. Apport diagnostique de la VEP. Une vidéo-EEG prolongée
La durée de l’enregistrement est en général plus long pour une durée de 1 à 6 jours permet d’augmenter de façon
dans le cas d’une exploration préchirurgicale (3,5 jours en significative le nombre de diagnostics corrects par rapport
558 N. André-Obadia et al.

à l’EEG conventionnel [20,220,438]. Un changement de dia- Cette amélioration concerne également les patients pré-
gnostic ou de traitement était observé chez 55 % à 60 % des sentant des crises épileptiques, du fait d’une meilleure
patients enregistrés [220,341,613]. Le plus fréquemment, la adaptation thérapeutique au syndrome épileptique. Une
VEP permettait de faire la différence entre crise d’épilepsie diminution significative du nombre du nombre de médi-
(CE) et crise non épileptique psychogène (CNEP) (55 % des caments antiépileptiques pris est observée, tant pour les
VEP) ou de distinguer une épilepsie focale d’une épilepsie patients avec CNEP que pour ceux présentant des CE, y
généralisée (35 %) [613]. Au cours d’une période moyenne compris lors du suivi à 6 mois [623].
d’enregistrement de 3,5 jours à 6 jours, 70 % à 85 % des sujets
présentaient un évènement critique habituel et des anoma- Interprétation de la vidéo-EEG
lies intercritiques étaient enregistrées chez plus de 40 % des L’analyse quantitative de l’EEG est particulièrement utile
patients [77,220,355]. pour les VEP. De nombreux efforts ont été et sont investis
Un diagnostic positif était possible au terme de la vidéo- pour développer des algorithmes de détection automa-
EEG pour 82 à 90 % des patients enregistrés [178,356]. tique des crises de plus en plus performants, permettant
Lorsqu’une première VEP est négative, la répétition de de diminuer la fastidieuse, longue et coûteuse lecture in
l’examen a permis de d’enregistrer un évènement chez 40 à extenso. Il reste actuellement recommandé de confirmer
55 % des patients [178,466], voire 85 % dans certaines études l’interprétation grâce à ces techniques par la lecture d’un
[395]. Il faut donc savoir répéter cet examen s’il s’avère opérateur humain qualifié [479].
négatif. Une confirmation du diagnostic prémonitoring était Une étude a comparé une lecture de VEP par 2 opérateurs
obtenue dans 38 % des cas et celui-ci était révisé dans 35 % indépendants, l’un lisant de façon exhaustive et continue
des cas [77], alors que pour d’autres auteurs, le taux de toutes les pages et l’autre opérant par lecture d’échantillons
modification du diagnostic initial est de l’ordre de 60 %, avec de 5 minutes toutes les heures d’enregistrement, des
notamment une augmentation du nombre de diagnostics de évènements signalés par le bouton poussoir et de la
manifestations non épileptiques [220,355]. Une modification détection automatique de pointes. Un nombre important
de la prise en charge consécutive à le VEP était observée d’évènements a été manqué par la deuxième méthode, mais
dans près de 70 % des cas. sans différence in fine sur le diagnostic retenu ni sur la prise
En moyenne dans les grands centres, 30 % des évènements en charge [44].
enregistrés correspondaient à des crises non épileptiques Par ailleurs, certaines études montrent qu’il existerait
psychogènes, 25 % à des bilans préchirurgicaux d’épilepsie un certain degré de discordance inter-observateurs lors de
partielle pharmacorésistante et 20 % permettaient une clas- l’analyse des évènements enregistrés en vidéo-EEG, notam-
sification syndromique de l’épilepsie [60]. ment pour les CNEP [60].
La rentabilité de la VEP réalisée pendant une durée de 1 à
5 jours, durant les heures ouvrables pour le diagnostic posi-
tif d’évènements paroxystiques (hors bilan préchirurgical) Complications de la vidéo-EEG
montre des résultats satisfaisants avec un taux de diagnostic La VEP est une procédure sûre et le taux de complications
de l’ordre de 70 % et la capture d’un évènement chez 50 % sévères est relativement faible, n’affectant le plus souvent
des patients [387]. Cette étude suggère la possibilité de pas la durée de l’hospitalisation [416]. La fréquence des
réaliser des monitorings EEG prolongés en ambulatoire. La complications est variable selon les études de 9 % [165] à
possibilité d’enregistrer la vidéo-EEG au domicile du patient 21 % [416]. Le Tableau 4 reprend les données issues des
a été étudiée chez deux patients avec des résultats encou- études ayant colligé de façon spécifique les complications
rageants [528]. survenues au cours de la VEP.
Dans les cas d’épilepsies partielles pharmacorésistantes, Les procédures utilisées pour favoriser l’enregistrement
une VEP est recommandé avant implantation d’un stimula- des crises, comme la privation de sommeil et la diminution
teur du nerf vague. Treize patients ont été rapportés par voire l’arrêt des traitements antiépileptiques, augmentent
Arain et al. [33], avec des CNEP enregistrées après la pose le risque de crises en cluster, de crises prolongées et d’état
d’un stimulateur du nerf vague. de mal. Les crises en clusters, définies par au moins 3 crises
Apport pronostique des données de la VEP. Après une pre- partielles ou généralisées en 24 heures surviennent chez
mière crise épileptique, le risque de récidive est plus élevé 48 à 60 % des patients admis dans les unités de vidéo-
au cours des premières semaines [249]. Ce risque est aug- EEG [163,250,470,541]. Des crises partielles prolongées ou
menté de façon importante par la présence d’anomalies EEG secondairement généralisées sont rapportées chez moins
[561]. Une étude suggère qu’une vidéo-EEG de 6 heures amé- de 3 % des patients [470]. Le taux d’état de mal partiel
liorerait la prédiction du risque de récidive de crise et donc complexe ou généralisé est compris entre 0 % et 3 % selon
de la capacité à conduire, de façon significative par rapport les séries [416,470,541].
à un EEG de routine, surtout dans les épilepsies généralisées Des complications traumatiques le plus souvent mineures
idiopathiques [294]. comme des abrasions ou contusions sont rapportées secon-
Conséquences à long terme de la VEP. Une réduction signi- dairement à des chutes. Des traumatismes orthopédiques
ficative dans la fréquence de survenue des CNEP au cours plus sévères à type de luxation des épaules et de frac-
des 24 heures qui suivent la présentation du diagnostic a tures vertébrales par compression peuvent survenir au
été observée [185], bien qu’un allongement de la durée de cours de crises généralisées tonico-cloniques [488]. Des
suivi montre que cette amélioration est souvent transitoire complications psychiatriques sont rapportées chez 1,3 % [42]
[424,455], si bien que 10 ans après le diagnostic, encore à 38 % des patients [165], à type de psychose post-ictale
71,2 % de 164 patients avec CNEP rapportaient la persistance ou ictale. Dans une étude portant sur 590 crises enregis-
de crises [460]. trées, un seul évènement s’est accompagné d’une suspicion
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 559

Tableau 4 Données sur la sécurité des vidéo-EEG prolongées.

Référence Méthode Nombre de Complications (% nombre d’évènements


patients ictaux)

Atkinson et al., 2012 Analyse rétrospective VEP 20 patients 1 blessure (0,6 %), 1 état de mal (0,6 %),
[42] 24/24 (170 crises) 6 chutes (3,5 %), 2 agressions post-ictales
(1,2 %), 4 objets dans la bouche (2,4 %),
14 crises en position debout (8,2 %), 5 crises
avec déambulation post-ictale (2,9 %)
Da Conceiçao et al., Analyse rétrospective VEP chez 18 patients 2 épisodes de psychose post-ictale (11 %) ne
2008 [141] patients sélectionnés (épilepsie résultant pas dans un prolongement de
mésiotemporale et psychose) l’hospitalisation
Noe et al., 2011 [417] Analyse rétrospective VEP 132 patients 33 crises (5,6 %) pendant un repas ou une
(590 crises) boisson, 14 crises (2,3 %) avec nourriture
intrabucale au début de la crise, 4 crises
(0,6 %) avec vomissements postictal, pas de
fausse route, une suspicion d’aspiration
sans complication secondaire, pas de
pneumopathie aspirative
Rose et al., 2003 Analyse retrospective VEP 169 patients 5 (3,0 %) état de mal épileptique, 30
[470] (17,8 %) crise en série pendant 4 h, 82
(48,5 %) crise en série pendant 24 h
Shafer et al., 2011 Questionnaire auprès des 70 répondeurs Effets indésirables signalés : chutes par
[507] centres de VEP (membres de 69 %, état de mal par 63 %, psychose
l’AES) post-ictale par 54 %, effets indésirables
rares mais sévères : pneumonie par 10 %,
arrêt cardiaque par 7 %, fracture par 6 %,
décès par 3 %
Inclusion des risques liés à l’intracrânien

d’inhalation sans complication dans les suites, au cours inter-observateurs de l’interprétation d’un évènement
d’une crise secondairement généralisée survenue durant clinique enregistré au cours d’une vidéo-EEG est faible
l’alimentation avec la présence de nourriture dans la bouche [59], tandis que l’on sait que la reproductibilité de
[417]. l’interprétation du seul EEG est déjà limitée [602].
Un référentiel qualité fait aujourd’hui défaut. Il est
Coût — Bilan économique recommandé de réaliser une interprétation en se référant à
La confirmation en VEP que les évènements enregistrés sont une procédure rigoureuse, qui respecte les points suivants :
des crises psychogènes non épileptiques diminue de 84 % le
coût moyen de la prise en charge médicale dans les 6 mois • L’analyse du signal est neutre. Les variations du signal sont
suivant le diagnostic [367]. décrites en termes consensuels (glossaire de la société
internationale de neurophysiologie clinique) [162].
Lecture et interprétation d’un EEG prolongé • L’analyse d’un évènement clinique enregistré en vidéo se
fait de façon descriptive neutre.
La lecture et l’interprétation d’un EEG prolongé nécessitent • Une deuxième lecture indépendante, par un expert, est
une expertise importante et requiert un temps d’analyse recommandée en cas de doute.
important. La masse considérable d’informations à analy- • La détermination du caractère pathologique d’une acti-
ser expose à deux risques : le risque majeur, augmenté par vité est argumentée sur la base de connaissances
la durée de l’enregistrement et la quantité d’information spécifiques.
à traiter, est celui d’une « sur-interprétation » de l’EEG • L’intégration des anomalies identifiées au contexte cli-
(détection de faux-positifs), liée à une méconnaissance nique est commentée.
d’activités physiologiques inhabituelles, notamment des
régions temporales [58,331]. Un deuxième risque est celui En conclusion, le degré de certitude accordé aux
de ne pas identifier d’authentiques anomalies ou la sur- données est stipulé : « certain », « probable », « possible »,
venue de crises peu symptomatiques (non repérées par le « douteux », « exclu ».
patient, l’entourage ou le/la technicien(ne) EEG), du fait de
l’abondance des informations et de la vitesse de défilement
à la lecture. Conclusion
Même l’interprétation des manifestations cliniques
enregistrées est délicate : ainsi, la reproductibilité Les indications principales de l’EEG prolongé sont donc :
560 N. André-Obadia et al.

• La classification syndromique de l’épilepsie. fonction de l’âge et des indications (pédiatrie générale,


• L’évaluation des anomalies intercritiques en cas de sus- urgences, épilepsie). Réalisable à tout âge, cet examen
picion d’épilepsie ou dans le cadre d’une évaluation nécessite néanmoins une technique spécifique chez l’enfant
thérapeutique. et une interprétation par un médecin expérimenté pour
• Le diagnostic positif de manifestations cliniques paroxys- l’EEG pédiatrique.
tiques.
• Le bilan préchirurgical d’une épilepsie pharmacorésis-
tante. Préparation et installation de l’examen
Les conditions techniques de l’enregistrement EEG sont spé-
Nous venons de voir que les indications de l’EEG prolongé cifiques chez l’enfant, qu’il s’agisse d’EEG standard, de
quelle que soit sa modalité (EEG avec privation de sommeil, sieste ou d’un EEG-vidéo de longue durée. Avant de réaliser
Amb-EEG et VEP) se regroupent et qu’il n’existe pas d’étude l’EEG, comme chez l’adulte, il est indispensable de dispo-
comparant l’intérêt d’une modalité par rapport à l’autre. ser de renseignements cliniques, des résultats des examens
Nos recommandations sont donc les suivantes : paracliniques et des traitements suivis (antiépileptiques
ou autres susceptibles d’entraîner une modification du
• Devant une première crise épileptique chez l’adulte, tracé). Ces informations permettent d’évaluer l’indication
après un EEG standard normal et une imagerie cérébrale de l’examen et d’adapter les techniques d’enregistrement
normale, un EPPS est indiqué afin de porter un diagnostic au contexte clinique.
syndromique et indiquer un traitement antiépileptique La qualité de l’enregistrement dépend de l’organisation
adéquat (EEG diagnostique syndromique). et de la préparation préalables de l’examen.
• Devant des manifestations stéréotypées paroxystiques L’enregistrement systématique du sommeil est nécessaire
récidivantes si la fréquence est élevée, une VEP est avant l’âge de 5 ans : en effet, le tracé de veille est souvent
indiquée afin de porter un diagnostic positif sur la trop artéfacté pour être interprétable, l’organisation de
nature des manifestations (EEG diagnostique positif cri- l’EEG dans le sommeil renseigne sur la maturation cérébrale
tique). Si la fréquence des manifestations clinique est et certaines anomalies ne sont visibles que dans le sommeil
faible, un EPPS ou un Amb-EEG peut être proposé pour lent [25,447,484]. L’enregistrement du réveil est également
avoir des arguments indirects sur l’origine épileptique indispensable, en effet certaines crises comme les spasmes
potentielle. épileptiques chez le nourrisson surviennent habituellement
• Devant une épilepsie traitée et dont l’évaluation de au réveil, il est donc très utile d’attendre plusieurs minutes
l’efficacité est difficile à établir sur le plan clinique après le réveil pour les enregistrer.
(par exemple crise électrique asymptomatique ou crise Une éventuelle privation du sommeil chez l’enfant plus
amnésiante. . .), un Amb-EEG est indiqué afin de mesurer grand permet d’obtenir plus facilement une sieste au labo-
l’efficacité thérapeutique sur des marqueurs neurophy- ratoire, la privation en elle-même ne semble pas majorer les
siologiques (EEG de suivi thérapeutique). anomalies épileptiformes dans le sommeil [161]. Le sommeil
• Devant une épilepsie traitée et dont le contrôle des crises peut être facilement obtenu si le rendez-vous est donné à
n’est pas satisfaisant, un EPPS est indiqué afin d’évaluer l’heure de la sieste et après un biberon/repas (qui peut être
une possible révision du diagnostic syndromique. Si la fré- donné juste avant l’installation en salle d’attente). Dès la
quence des crises est élevée, il faut privilégier la VEP prise de rendez-vous, des conseils sont donnés pour empê-
qui permettra le diagnostic positif des manifestations cli- cher l’enfant de dormir pendant le transport et éviter l’oubli
niques. de biberon, tétine et doudou.
• La VEP est indiquée pour l’exploration des possibili- Les conditions d’enregistrement chez l’enfant néces-
tés d’un traitement chirurgical des épilepsies partielles sitent un personnel technique spécialement formé.
pharmacorésistantes. Elle doit être poursuivie le temps Le laboratoire doit être silencieux, isolé des passages,
nécessaire au recueil des informations pertinentes (EEG faiblement éclairé, avec une température entre 19◦ et 20◦
diagnostique topographique). agréable pour l’enfant et ses parents ; des objets et jouets,
• Chez un individu dont le traitement antiépileptique a été une décoration adaptée à l’enfant ainsi qu’une ambiance
interrompu dans les suites d’une période prolongée sans musicale douce peuvent calmer les enfants et faciliter
crise, il est possible de réaliser un EPPS afin d’estimer l’endormissement. Chaque pièce d’enregistrement doit être
la présence éventuelle d’un risque de crise (EEG pronos- équipé de fluides (oxygène, aspiration, air) à la tête du lit
tique). ou du fauteuil d’enregistrement, d’un lavabo permettant
entre autres la réalisation d’un shampoing (après utilisation
4. L’électroencéphalogramme de l’enfant au de la pâte à l’eau). Le service doit disposer d’un chariot
d’urgence comportant des masques de ventilation adaptés
laboratoire ou au lit à l’âge de l’enfant (nouveau-né, nourrisson et enfant), de
A. Kaminska, F. Cheliout-Heraut, M. Eisermann, A. Touzery — sondes d’aspiration de 2 tailles différentes, des canules de
de Villepin, M.D. Lamblin Guedel ainsi que le midazolam à administrer par voie jugale
ou le diazépam à administrer par voie intra-rectale en cas
Technique de crise prolongée.
La présence d’un des parents ou d’un responsable légal
Ce chapitre concerne les EEG réalisés chez les nourrissons, est souhaitable pendant l’enregistrement, indispensable
les enfants et les adolescents, en dehors de la période néo- lors d’un enregistrement de longue durée programmé (jour
natale (entre 1 mois et 18 ans), les aspects techniques en et nuit).
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 561

Les techniques d’installation d’électrodes et de la poly- inféro-interne d’un œil et supéro-externe de l’autre et un
graphie dépendent de l’âge de l’enfant, de l’indication et EMG de surface mentonnier.
du type d’examen. La vidéo simultanée. L’enregistrement vidéo simultané
Les Électrodes. Il existe plusieurs types d’électrodes en est disponible sur la plupart des machines actuellement
chlorure d’argent (AgCl) : les électrodes cupules, mono- et ne requiert pas d’installation particulière (en dehors
podes et des électrodes incorporées directement dans un du cadrage après allumage de la caméra). Il est recom-
casque ou bonnet. Pour la position des électrodes, le sys- mandé à chaque fois que possible, la vidéo permettant de
tème 10/20 est utilisé, adapté à l’âge de l’enfant et au mieux différencier les artéfacts et les états de vigilance.
périmètre crânien. Le nombre d’électrodes peut ainsi être On n’archivera que les séquences utiles de l’ensemble de
réduit à 17. Dès que le périmètre crânien le permet vers l’enregistrement vidéo.
5—6 mois, le nombre d’électrodes sera de 17 ou au mieux La durée de l’examen. La durée d’enregistrement de l’EEG
de 21 en particulier lorsqu’il s’agit de l’exploration d’une standard sans sommeil doit être de 20 à 30 minutes ; dès que
épilepsie [25,26]. le sommeil est attendu l’enregistrement dure de 45 minutes
Chez le nourrisson, le nombre d’électrodes peut être à 1 heure.
limité, en utilisant 2 électrodes temporales (FP1, FP2, C3,
C4, T3, T5, T4, T6, O1, O2) avec une ligne médiane Fz,
Cz, une électrode de terre et une électrode de référence. Particularités techniques en fonction de l’âge et du
La position de l’électrode de référence devrait être de contexte clinique
préférence à distance d’une source EEG mais une position EEG au laboratoire chez l’enfant de moins de 5 ans.
extra-céphalique chez l’enfant est sujette à des artéfacts L’enregistrement systématique de sommeil est recom-
(mouvement, EMG, ECG). On recommande une position mandé à cet âge avec une installation la moins gênante
céphalique la plus éloignée possible d’une source EEG et pour faciliter l’endormissement. On préconise l’utilisation
la moins accessible par l’enfant (mastoïde par exemple). d’électrodes cupules, après décapage local du scalp par une
L’électrode de terre est habituellement en position extra- pâte abrasive. Les électrodes sont maintenues par la pâte
céphalique (épaule). conductrice et un carré de compresse, l’ensemble étant
Les autres capteurs. L’enregistrement ECG (2 électrodes maintenu par un bonnet en filet chirurgical. Les bonnets
précordiales autocollantes) et de la respiration (capteur à la avec électrodes intégrées et les casques à lanières sont aussi
jonction thoraco-abdominale) est systématique car particu- d’utilisation courante à cet âge. La taille des lanières et
lièrement utile pour l’interprétation de certains artéfacts et des bonnets est adaptée à la taille de la tête de l’enfant.
indispensable en cas d’apnées ou malaises, d’origine épilep- L’enregistrement de sieste débute toujours par un tracé de
tique ou non. La mesure de la saturation en oxygène est utile veille, si possible avec une hyperpnée, puis l’enregistrement
pour détecter les désaturations lors de ces manifestations du sommeil dont la durée, de 20 à 40 minutes, permet
paroxystiques. l’obtention d’un sommeil lent léger puis d’un sommeil lent
L’enregistrement EMG (2 voies EMG au minimum) est profond puis le réveil après ou non une phase de sommeil
indiqué si des mouvements anormaux sont susceptibles paradoxal.
de se produire pendant l’examen. Les électrodes EMG EEG standard chez l’enfant de plus de 5 ans. L’EEG de
(2 électrodes autocollantes gélifiées posées à 2 cm de dis- veille de bonne qualité peut être obtenu chez un enfant
tance dans le sens de la contraction musculaire) devraient coopérant à partir de l’âge de 5—6 ans. On peut utili-
être positionnées au niveau des muscles concernés (par ser les casques classiques avec lanières en caoutchouc et
exemple EMG des deltoïdes en cas de myoclonies ou des mentonnière ou des casques avec électrodes intégrées de
spasmes, un EMG au niveau de la nuque et enregistrement type « électro-cap » ou des électrodes cupules chez les plus
en position assise ou debout, bras tendus, en cas de phéno- jeunes (cf. Section Matériel EEG pédiatrique). L’installation
mènes atoniques). technique dans ce cas est comparable à celle de l’adulte en
Un enregistrement de mouvement peut aussi utiliser utilisant le système 10/20 international [25].
un accéléromètre (quartz piézoélectrique qui enregistre la EEG de sieste chez l’enfant de plus de 5 ans. Il requiert la
dérivée seconde du mouvement, utile pour la détection du même préparation que précédemment décrite ; on préco-
mouvement mais pas pour son analyse sémiologique fine). La nise de plus une privation de sommeil (coucher tard et lever
recherche d’évènements respiratoires (apnées. . .), notam- tôt), en veillant à ce que l’enfant ne dorme pas pendant
ment dans le sommeil, nécessite l’enregistrement simultané le transport. En cas d’échec et si l’indication est mainte-
des mouvements respiratoires par 2 ceintures placées au nue, l’administration de mélatonine (dans les 15 premières
niveau thoracique et abdominal et de l’air inspiré, qui minutes de l’installation) peut être proposée en plus de la
peut se faire soit à l’aide d’une thermistance naso-buccale préparation précédemment décrite [175].
(mesure de la différence de température entre air inspiré EEG en urgence. L’EEG d’urgence est celui que l’on pra-
et air expiré au niveau nasal et oral) soit au mieux par tique dans un délai inférieur ou égal à 24 heures après
la mesure du débit d’air inspiré par un capteur de débit une hospitalisation ou une consultation pour une suspi-
placé devant la narine. Seul cet enregistrement simultané cion d’épilepsie débutante, des troubles de vigilance, du
permet de distinguer les apnées centrales des apnées obs- comportement ou un syndrome confusionnel [405]. Ce type
tructives. d’EEG peut être réalisé aussi bien au laboratoire, dans les
Pour l’étude précise du sommeil et la reconnais- conditions habituelles, qu’au lit du patient déjà hospita-
sance des différents stades du sommeil il est nécessaire lisé en milieu pédiatrique ou en réanimation. Dans le cas
d’enregistrer les mouvements oculaires (oculogramme) d’un enregistrement au lit, il est indispensable de dispo-
à l’aide d’électrodes de surface collées à l’angle ser d’un appareil mobile (ou portable) possédant une boîte
562 N. André-Obadia et al.

têtière robuste mais avec un nombre d’entrées pouvant être avant ou après l’hyperpnée. Elle apporte peu d’informations
inférieur à celui utilisé sur un poste fixe au laboratoire. En avant l’âge de 12 mois, mais favorise la somnolence des
cas d’enregistrements fréquents au lit, il est indispensable tout-petits qui sont en général attirés par le flash et fixent
de disposer d’un technicien dédié, expérimenté sur le plan la lampe. Chez le petit enfant et l’enfant non coopérant la
technique et de la manipulation des patients en réanima- fermeture des yeux peut être réalisée délicatement par le
tion ou USI (artéfacts liés à la présence d’autres appareils technicien ou un parent. Dès que la coopération le permet
électriques, patients fragiles porteur de prothèses). (en général dès l’âge de 4 ans) les conditions : yeux ouverts,
Par ailleurs, la technique d’enregistrement et les condi- fermeture des yeux et yeux fermés devraient être testées
tions de réalisation de l’examen sont similaires à celles selon la technique décrite plus haut pour l’adulte [302]. Si
du laboratoire ; la différence réside dans le nombre le temps ou la coopération sont limités une stimulation par
d’électrodes qui peut être limité à 10, la réalisation ou non trains de 7 s débutant les yeux ouverts puis rapidement la
de l’hyperpnée ou de la stimulation photique (en fonction fermeture des yeux et yeux fermés jusqu’à la fin du train
de la coopération), la réalisation ou non des stimulations de stimulation est recommandée. En cas d’apparition d’une
sensorielles et nociceptives (en cas des troubles de la vigi- réponse photoparoxystique à une fréquence donnée (en
lance ou d’un coma) afin de rechercher une réactivité EEG. débutant par les fréquences basses), la stimulation devrait
Le type de stimulation ainsi qu’une éventuelle réponse cli- être stoppée puis reprise à partir 60 Hz pour trouver la
nique devraient être annotés au moment de leur réalisation fréquence supérieure responsable d’une réponse photopa-
par le technicien. Tout évènement susceptible de modifier roxystique [302]. Le patient devrait être observé, filmé et
l’EEG ou de provoquer un artéfact pendant l’enregistrement un EMG des deltoïdes installé, pour détecter d’éventuelles
devrait également être annoté. L’interprétation de ces exa- myoclonies des membres et/ou des paupières et en cas
mens doit se faire le plus rapidement possible dans le cadre de suspicion de crises visuellement induites. Une stimula-
de l’urgence. tion photique aux fréquences basses (0,5—2 Hz), prolongée
(1—2 minutes) devrait être réalisée en cas de suspicion d’une
épilepsie myoclonique progressive. En cas de suspicion de
Déroulement de l’examen crises visuellement induites devant un écran de jeux vidéo,
Les amplitudes, montages et filtres peuvent être modifiés une réponse photoparoxystique peut être recherchée en
a posteriori, (le technicien modifie ou non les montages utilisant des enregistrements vidéo au laboratoire (vidéo
pendant l’examen). Il est recommandé de réaliser le tracé Pokémon) [302]. En cas de crise, dans la mesure du possible,
en montage bipolaire et/ou en référence moyenne, surtout le technicien et/ou le médecin devraient tenter d’interagir
si les artéfacts doivent être éliminés et des changements avec le patient pour tester la conscience, la réactivité, le
de montages sont préconisés en cours d’acquisition, cer- langage, la motricité pendant et après la crise.
taines anomalies focales (pointes ou pointe-ondes) étant
par exemple mieux visibles sur un montage transverse
que longitudinal. L’impédance des électrodes ne devrait
L’analyse du tracé
pas dépasser 5 Kohms afin d’assurer une bonne qualité de
l’enregistrement. En cas d’asymétrie les distances entre les L’analyse du tracé et le compte-rendu ne peuvent être réa-
électrodes devraient être vérifiées et annotées. Tout évè- lisés qu’en connaissance du dossier de l’enfant, des données
nement, mouvement, fermeture/ouverture des yeux ainsi cliniques, des résultats des autres examens paracliniques
que l’état et les modifications de la vigilance devraient être éventuels et des traitements médicamenteux en cours.
annotées par le technicien. Les éventuels artéfacts éliminés, La modification du gain, des filtres sur chaque voie ou
les électrodes et les impédances vérifiées. sur l’ensemble, ainsi que de la vitesse du déroulement de
Comme pour l’adulte, l’enregistrement doit être entre- l’EEG numérisé, facilite l’interprétation. La relecture peut
coupé de périodes « d’ouverture—fermeture des yeux » dès se faire à des vitesses supérieures ou inférieures à 15 mm/s.
que l’enfant est coopérant. Chez le plus petit, dès l’âge de Les autres paramètres enregistrés (ECG, respiration, EMG de
trois mois, le rythme de base occipital peut être obtenu de surface. . .) sont aussi analysés lors de la relecture.
façon passive en maintenant les yeux fermés par le techni- L’analyse spectrale (DSA : Density Spectral Array) des
cien ou en plaçant un cache (coton ou autre) sur les yeux rythmes de 0 à 30 Hz, sous chaque électrode, par périodes
[447,484]. de 8 heures, avec affichage à l’écran de 8 canaux, permet,
Quand l’âge le permet, dès que possible, parfois dès sur un enregistrement prolongé, de repérer rapidement
3 ans et au moins à partir de 5—6 ans, deux hyperpnées de les modifications du stade de vigilance et les évènements
2—3 minutes doivent être pratiquées avec l’enregistrement paroxystiques. Cette analyse rapide n’exclut pas une analyse
d’une période d’au moins de une minute après la fin de complète du tracé, surtout en longue durée [447].
l’hyperpnée. Chez le tout petit, une hyperpnée (HPN) peut Le compte-rendu doit répondre à l’attente du clinicien
être obtenue en utilisant un « moulin » ; les cris et les pleurs et aux questions posées au médecin qui interprète. Le
favorisent l’hyperventilation [611]. compte-rendu comporte 2 temps, description et conclusion
Chez l’enfant, l’hyperpnée est contre-indiquée dans les [447].
mêmes situations que chez l’adulte (AVC récent, hémorra-
gie intracrânienne, drépanocytose) et en cas de maladie de La description
Moya-Moya [25,26,383]. La description des activités physiologiques. Elle est réali-
La stimulation photique à des fréquences progressives sée en fonction de la fréquence des rythmes (bêta, alpha,
de 1 Hz à 60 Hz, doit être pratiquée dès que l’âge et les thêta, delta) et de leur localisation, de leur amplitude,
conditions le permettent et réalisée à au moins 3 minutes de leur caractère symétrique ou non et de leur éventuelle
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 563

réactivité (ouverture des yeux, stimulations auditive, tac- cliniques. Après une première crise non provoquée, seule-
tile, nociceptive). Cette description concerne tous les états ment 40 % d’enfants feront une deuxième crise dans la
de vigilance. première année [513]. Après une deuxième crise, le risque
La description des activités pathologiques. Il peut s’agir de de récidive augmente à 70 % [514]. Le risque est plus élevé
figures caractéristiques telles que les pointes ou des pointes- en cas d’antécédents familiaux d’épilepsie, d’antécédents
ondes, ou d’activités dont la présence n’est pas adéquate de pathologie neurologique, d’anomalies du développement
pour l’âge ou le niveau de vigilance. psychomoteur et de l’examen neurologique, d’anomalies de
Les modifications éventuelles lors des épreuves de stimula- l’imagerie cérébrale [41,430,468]. Si le risque est élevé, le
tion : hyperpnée et SLI. L’apparition de nouvelles activités diagnostic d’épilepsie débutante peut être posé et conduire
devra être signalée. à un traitement antiépileptique dès la première crise [193].
La description de l’aspect EEG de toutes les crises éven- Le diagnostic d’épilepsie ne doit pas être porté devant une
tuellement enregistrées. Leur nombre, leur répartition première manifestation de nature douteuse et uniquement
nycthémérale, ainsi qu’une description clinique lorsqu’une sur l’existence de quelques pointes à l’EEG. En effet, des
vidéo est réalisée. pointes isolées ou des bouffées de pointe-ondes générali-
Analyses complémentaires : sées peuvent être observées chez 3 à 4 % d’enfants normaux
d’âge scolaire qui ne deviendront jamais épileptiques [108].
• quantitative des stades de sommeil en cas de polygraphie Un EEG réalisé de façon précoce (< H24) après une première
de sommeil de nuit ; manifestation de nature incertaine peut aider à confirmer sa
• qualitative et quantitative des modifications cardio- nature épileptique, mais l’interprétation des ondes lentes
respiratoires éventuelles ; que l’on peut observer en phase post-critique peut être dif-
ficile car ces anomalies peuvent être aussi observées après
La conclusion une crise de migraine [7].
Elle doit être claire et précise en utilisant les termes qui Dans le diagnostic de l’épilepsie et dans le suivi des
doivent se référer au glossaire des recommandations de la patients épileptiques.
ligue internationale [414]. Le clinicien attend une aide diag- a). Le diagnostic positif et diagnostic syndromique. Dans
nostique, parfois pronostique. Les limites de l’« inhabituel » certains cas L’EEG aide au diagnostic d’une épilepsie débu-
sont larges chez l’enfant pour un âge donné, avec de nom- tante par l’enregistrement des anomalies intercritiques
breuses variantes de la normale. Il est indispensable de et/ou de manifestations critiques typiques en vidéo-EEG
connaître ces variantes avant de conclure à un tracé patho- [31,410,468]. C’est le cas par exemple dans l’épilepsie à
logique qui peut avoir des conséquences immédiates en paroxysmes rolandiques : devant une crise de sémiologie
termes de diagnostic et de traitement [447]. rolandique, survenue dans le sommeil chez un enfant par
ailleurs bien portant, un aspect EEG intercritique de pointes
biphasiques centro-temporales s’activant dans le sommeil
Indications de l’EEG chez l’enfant est très évocateur de ce diagnostic. De même le dia-
gnostic d’une épilepsie-absence de l’enfant est confirmé par
L’EEG est indispensable l’enregistrement d’une absence typique facilement déclen-
En cas des convulsions fébriles complexes et a fortiori d’un chée par l’hyperpnée.
état de mal fébrile. L’EEG contribue au diagnostic d’une Devant une suspicion de crises visuellement induites,
encéphalite, d’un abcès cérébral (lorsqu’il existe des ano- la recherche d’une photosensibilité présente plusieurs
malies focales), d’une épilepsie débutante [7]. Il n’y a pas intérêts : elle est un argument en faveur du diagnostic
d’indication d’EEG en cas de crises fébriles simples [24]. d’épilepsie et en particulier d’une épilepsie généralisée
En cas d’état de mal épileptique, convulsif ou non. L’EEG [302,576].
contribue au diagnostic et permet parfois une orientation Les bouffées de pointes-ondes généralisées ou une pho-
étiologique et une surveillance du traitement [7]. tosensibilité orientent plutôt vers une épilepsie généralisée
En cas d’encéphalopathie et de coma. L’EEG permet idiopathique et des anomalies focales vers une épilepsie
d’évaluer la gravité et le pronostic de l’encéphalopathie focale idiopathique ou symptomatique. La topographie de
et éventuellement d’orienter vers une étiologie (toxique, ces anomalies focales sur l’EEG aide dans ce cas à trouver
métabolique, hépatique, post-anoxique), il permet égale- une éventuelle lésion sur l’IRM.
ment d’évaluer la gravité d’une encéphalopathie hépatique L’EEG de sommeil est indispensable pour le diagnostic
[404]. En cas de traumatisme crânien sévère l’EEG est indi- de syndrome de pointes-ondes continues du sommeil (POCS)
qué dans les premières 24—48 h pour évaluer le pronostic et qui doit être systématiquement évoqué devant un enfant qui
rechercher les crises infracliniques (cf. « Surveillance élec- présente une régression ou une stagnation des acquisitions
troencéphalographique continue de l’enfant en unité de et des crises nocturnes qui peuvent être rares voire absentes
soins intensifs (USI) »). [493].
En cas de confusion aiguë de troubles comportementaux Dans tous les cas où une crise peut être enregistrée
ou de troubles de la vigilance. L’EEG permet parfois (en dehors de celles qui peuvent entraîner une généra-
l’orientation vers une étiologie et une classification en lisation secondaire), leur survenue devrait être favorisée
4 stades de gravité croissante permettant d’établir un pro- au laboratoire : c’est le cas par exemple de l’épilepsie-
nostic [405]. absence de l’enfant ou de l’adolescent (hyperpnée), d’une
En cas de première crise non provoquée (sans cause immé- recherche d’un caractère réflexe de myoclonies (épilepsie
diate retrouvée). L’EEG contribue à évaluer le risque de myoclonique du nourrisson), des crises réflexes à la lec-
récurrence de façon complémentaire aux autres données ture, à l’eau chaude, au bruit, à la surprise, les myoclonies
564 N. André-Obadia et al.

négatives dans le syndrome de POCS, l’enregistrement initial. Un EEG devrait être également proposé devant tout
de spasmes épileptiques dans les minutes suivant le trouble de la conscience inexpliqué chez un patient épilep-
réveil. tique pour rechercher un état de mal non convulsif.
L’enregistrement vidéo-EEG prolongé devrait être pro-
posé pour toute épilepsie débutante pour laquelle un
enregistrement vidéo-EEG standard avec sommeil n’a L’EEG peut être utile
pas permis le diagnostic syndromique (cf. chapitre En cas de crises épileptiques survenant dans les premières
« L’électroencéphalogramme prolongé de l’enfant ») et dont heures d’un traumatisme crânien (TC). Par contre, il n’y
la fréquence des crises autorise leur enregistrement en a pas d’indication en cas de TC sans crise épileptique ou en
24—48 h (ce qui est le cas pour la plupart des syndromes cas d’un TC sans perte de connaissance et sans crise [7,430].
épileptiques dans cette tranche d’âge) [533]. En cas de TC sévère, se référer au chapitre « Surveillance
b). Diagnostic différentiel. Chez le nourrisson, l’enfant électroencéphalographique continue de l’enfant en unité de
et l’adolescent les manifestations paroxystiques posent soins intensifs (USI) ».
souvent le problème du diagnostic différentiel avec des En cas de malaise du nourrisson. L’EEG ne doit pas être sys-
manifestations paroxystiques non épileptiques. Lorsqu’il tématique, son indication doit être discuté au cas par cas. En
existe un doute sur la nature de ces manifestations et effet, sans orientation clinique vers une origine épileptique
lorsque ces dernières sont suffisamment fréquentes l’EEG- son rendement est faible car les causes les plus fréquentes
vidéo peut s’avérer indispensable pour identifier la nature sont digestives (50 %), neurologiques dont l’hypertonie
de ces manifestations. C’est le cas par exemple des vagale (30 %) et respiratoires (20 %) [76,85,552]. Des crises
crises de l’hémiplégie alternante, des accès toniques de épileptiques seraient en cause dans environ 5 à 10 % des
hyperekplexia, de tonic up gaze, de dystonie paroxys- cas [76,552]. L’EEG est indiqué si la sémiologie est évoca-
tique kinésigénique. . . Les crises psychogènes survenant trice d’une crise (caractère répété, stéréotypé, sans autre
chez l’enfant plus âgé ou l’adolescent posent souvent cause retrouvée) et en cas d’antécédents neurologiques.
un problème diagnostic d’autant plus qu’elles surviennent Pour certains il devrait être systématique chez un enfant
volontiers chez des patients épileptiques. Dans ce dernier de moins de 3 mois pour dépister une éventuelle épilepsie
cas, l’enregistrement des manifestations paroxystiques fait débutante et en raison du caractère parfois fruste des épi-
partie du diagnostic et permet d’améliorer la prise en charge sodes critiques à cet âge [114]. Si les épisodes se répètent de
épileptologique et psychiatrique. façon quotidienne, un enregistrement vidéo-EEG prolongé
c.) Diagnostic étiologique. Dans certains cas, l’EEG est indiqué, après avoir éliminé les autres causes les plus fré-
permet d’évoquer une étiologie en raison de la pré- quentes. En Europe, le document de consensus de la Société
sence d’activités et d’une organisation spatio-temporelle Européenne pour l’Étude et la Prévention de la Mortalité
des anomalies caractéristiques. C’est le cas d’épilepsies Infantile propose des explorations à réaliser selon la clinique
symptomatiques de certaines malformations corticales et l’étiologie suspectée et dont le choix est laissé au pra-
(lissencéphalie, hémimégalencéphalie, dysplasie corti- ticien à l’issue de l’interrogatoire et de l’examen clinique
cale focale. . .), d’anomalies chromosomiques (Syndrome [292].
d’Angelman, Chromosome 20 en anneau), d’épilepsies Chez les patients avec troubles du spectre autistique.
symptomatiques de certaines maladies neurodégénératives Il existe une augmentation d’incidence d’épilepsies et
(ceroïde-lipofushinose, dystrophie neuro-axonale) [468]. d’anomalies EEG même en absence d’épilepsie mais il
d). Suivi de l’épilepsie. Chez un patient épileptique n’y a pas d’étude ayant démontré un lien entre anoma-
connu, l’EEG contribue au suivi du traitement et doit être lies EEG, épilepsie et régression de type autistique sauf
réalisé en fonction de la situation clinique et de la qualité en cas de syndrome de POCS (notamment du syndrome
du contrôle des crises. de Landau-Kleffner) [291,439,620]. L’indication d’un EEG
Dans le cas d’une épilepsie bien contrôlée, sans ou avec de sommeil paraît évidente dans ce contexte : en cas de
de rares crises chez un enfant qui présente un bon dévelop- notion de régression autistique associée à une régression
pement psychomoteur, l’EEG devrait être réalisé tous les six ou une stagnation du langage avec ou sans crises épilep-
mois à un an ou plus selon les données cliniques et le syn- tiques. L’EEG est également indiqué en cas de syndrome
drome épileptique. Le délai de réalisation des EEG avant autistique et de crises épileptiques avérées ou suspec-
et après un éventuel sevrage médicamenteux dépend du tées. Certaines manifestations paroxystiques notamment
syndrome épileptique (par exemple : pas de suivi EEG sys- comportementales posent le problème du diagnostic diffé-
tématique en cas d’épilepsie à paroxysme rolandique en rentiel avec des crises épileptiques. L’incidence d’épilepsie
l’absence de nouveaux signes cliniques ; EEG 3 à 6 mois après associée à l’autisme est de 7 à 42 % selon les études et aug-
l’arrêt du traitement en cas c’épilepsie-absence de l’enfant) mente en cas de retard de développement psychomoteur
[57]. et d’anomalies d’examen neurologique, l’EEG est utile dans
Dans le cas d’une encéphalopathie épileptique (Syn- cette situation [62].
drome de West, syndrome de POCS, syndrome de Lennox- En cas de déficience mentale. Dans les recommandations
Gastaut), le traitement doit bénéficier, en plus d’une de la Société Américaine de Neurologie Pédiatrique l’EEG
surveillance clinique rapprochée, d’une surveillance EEG, n’est pas indiqué de façon systématique en cas de déficience
pour s’assurer de son efficacité et de la disparition progres- mentale sauf en cas d’antécédent de crises épileptiques
sive des crises et des anomalies EEG intercritiques. L’EEG et [512]. Pour d’autres auteurs, il devrait être systématique
de préférence un enregistrement vidéo-EEG devraient être dans le cadre du bilan étiologique [53].
réalisés devant toute recrudescence ou modification inexpli- Chez les enfants avec des troubles spécifiques du langage.
quée des crises et en cas de remise en cause du diagnostic L’incidence d’anomalies EEG est plus élevé par rapport à
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 565

la population pédiatrique (20 %), cependant en dehors du • casque EEG-Comby® avec Système 10/20 en six différentes
syndrome de POCS, ces anomalies ne semblent pas avoir de tailles ;
valeur pronostic et le traitement antiépileptique n’est pas • casque Electrocap® fait d’un tissu élastique avec élec-
indiqué [69]. trodes en étain pur.
En cas d’infirmité motrice d’origine cérébrale. L’EEG n’est
indiqué qu’en cas d’antécédents de crises ou de régression Le casque résille et les câbles sont autoclavables sur
psychomotrice inexpliquées [41]. demande. Les casques en caoutchouc doivent être nettoyés
En cas « maladies » neurodégénératives, chromosomiques, dans un liquide spécial après chaque usage.
métaboliques. L’EEG est utile (mais il n’existe pas de Dans tous les cas, les casques sont de différentes tailles
recommandation officielle) en raison de l’incidence accrue avec des tailles spécifiques à l’enfant et au nourrisson et
d’épilepsie, d’encéphalopathie épileptique voire d’état de les électrodes doivent toujours respecter le montage 10-
mal (convulsif ou non) dans ces syndromes, pouvant contri- 20.
buer à l’aggravation des patients et à une régression psycho- Pour les plus petits, en raison des difficultés de maîtrise
motrice (ex. : syndrome de Rett, syndrome d’Angelmann, des mouvements il est recommandé d’utiliser des électrodes
Trisomie 21. . .). Un EEG de référence est utile pour le cupules.
suivi, lorsque l’enfant est considéré comme allant aussi bien
que possible et permet une comparaison à l’avenir, lors Électrodes
d’éventuelles modifications cliniques et à l’âge adulte. Parmi les électrodes utilisées sur le casque classique, on en
distingue plusieurs types :
Données supplémentaires concernant le matériel
EEG pédiatrique • l’électrode ordinaire ou monopode, le type le plus fré-
quent, est constituée d’une tige d’argent fin (Ag-AgCl)
Les casques EEG évasée à l’extrémité destinée à être en contact avec le
Il existe plusieurs types de casques : scalp. Cette tige d’argent est fixée dans un socle en plas-
tique, assurant la stabilité de l’électrode, elle doit être
enrobée de coton et de gaze afin d’éviter de blesser la
• casques classiques avec lanières en caoutchouc et men-
peau ;
tonnière. Deux types de casques sont à distinguer selon
• l’électrode de type Tripode avec trois corps. Les trois
les électrodes. Le casque pour électrodes monopodes,
corps en argent sont maintenus dans un support en plexi-
souple, réglable composé de cordons élastiques coulis-
glass. Une tripode a une excellente stabilité sur le crâne.
sant dans des plots en matière plastique puis dans deux
Un crochet à ressort au centre du support sert à fixer
plaques en plastique à placer sous les oreilles. Facile à
le tripode au casque. Elle doit également être enro-
régler, il convient aussi bien à l’adulte qu’à l’enfant avec
bée de coton et de gaze afin d’éviter de blesser la
un inconvénient lié à l’obligation de serrer les lanières
peau ;
et le risque de tirer les cheveux et de pincer la peau ou
• les électrodes cupules en AgCl avec leur fil conducteur,
gêner l’endormissement. Casque pour tripodes, composé
creuses, trouées en leur centre seront remplies de pâte
de cordons non élastiques coulissant dans des plots en inox
conductrice et collées grâce à la pâte Tensive® , placées
chromé réglable : la tension s’établit en nouant les lacets
sur le cuir chevelu selon la classification 10/20 interna-
de la mentonnière ;
tionale et maintenues par un filet léger ;
• casques en élastomère (PTS). Le PTS est un élastomère
• les électrodes autocollantes, de forme ronde ou rectan-
spécial qui s’ajuste parfaitement à la tête des patients.
gulaire, déjà enrobées de pâte conductrice avec leur fils,
Les casques sont disponibles en trois tailles et en trois
installées toujours selon la classification 10/20 interna-
diamètres différents : chaque couleur correspond à un
tionale et maintenues aussi par un filet léger.
diamètre spécifique ;
• casque en silicone réalisé en tissu élastique « façon
résille » et fixé à une bande élastique avec support pour 5. Surveillance électroencéphalographique
électrodes cupules (Netcap® ) avec couche de silicone à continue de l’enfant en unité de soins
l’intérieur de la bande élastique pour garantir la fixation intensifs (USI)
pendant l’examen. Avantage : l’utilisateur peut person-
naliser le casque avec le nombre de dérivations dont il a S. N’Guyen The Tich, F. Cheliout-Heraut
besoin ;
• casque à usage unique avec électrodes incorporées Introduction
(Dispocap® ) qui respectent le montage 10-20 et sont
composées de deux parties qui se vissent entre elles, ce Ce chapitre concerne l’EEG en réanimation ou unité de soins
qui permet au technicien de changer la position des élec- intensifs (USI) pédiatrique, à l’exclusion de la néonatalogie.
trodes même pendant l’enregistrement. Ce casque est Il vient en complément de celui consacré à l’EEG en USI
fourni avec 20 électrodes en étain déjà montées et une chez l’adulte et chez le nouveau-né. Les références ont été
électrode supplémentaire à utiliser comme référence ; recherchées dans la base Pubmed en utilisant les mots clés
• casque avec porte-électrodes insérées en silicone souple EEG, ICU ± child et limitées aux articles en Français et en
et moulées avec le câble pour éviter les risques Anglais publiés ces dix dernières années.
d’oxydation (Softcap® ) ; les électrodes sont en étain ou Il se rapporte à une utilisation de l’EEG dif-
Ag/AgCl ; férente de celle pratiquée dans les services de
566 N. André-Obadia et al.

neurologie/neurophysiologie où le monitoring est pro- focales, en respectant les conventions du montage 10/20
grammé, sur demande d’un neurologue ou neuropédiatre, [301].
sous la surveillance plus ou moins continue de tech- L’apport de la vidéo est indéniable pour le diagnostic de
niciens EEG. En USI, les demandes, l’installation voire crise car cela permet les corrélations électro-cliniques et
l’interprétation peuvent dans certains cas être en aussi d’identifier l’origine des artéfacts. Le volume de don-
partie gérées par des personnes qui ne sont pas direc- nées généré par la vidéo pose des problèmes spécifiques de
tement rattachées aux services de neurophysiologie ou de stockage et d’archivage qui peuvent amener à limiter son
neurologie. utilisation.
Ces différences sont liées au caractère urgent des indi- Cette installation doit idéalement être réalisée par des
cations dans lesquelles l’EEG est réalisé en USI : diagnostic techniciens EEG expérimentés, en lien avec l’équipe soi-
de crises électro-cliniques ou infracliniques, quantification gnante de l’USI qui doit avoir reçu une formation minimale
avant et après modification thérapeutique, ou plus rarement pour savoir respecter l’installation, la surveiller, noter les
évaluation de l’atteinte corticale dans diverses situations évènements cliniques et faire appel aux techniciens EEG
comportant un risque neurologique. en cas de problème. En dehors des heures ouvrables, des
Ce risque d’atteinte neurologique existe pour la plu- techniciens EEG devraient être disponibles en astreinte.
part des hospitalisations en USI. Il est plus important si la La disponibilité des techniciens EEG pendant et en dehors
pathologie primitive est neurologique, mais des défaillances des heures ouvrables est très variable selon les hôpitaux.
d’autres organes peuvent se compliquer d’anoxie, d’hypoxie Une étude récente portant sur les USI pédiatriques aux États-
ou de troubles métaboliques ayant un retentissement sur Unis et au Canada a montré des différences notables dans
le cerveau. Les altérations de la vigilance (primitives ou la disponibilité des techniciens EEG. Dans 87 % des centres
du fait de la sédation) modifient la symptomatologie et aux États-Unis, les techniciens EEG étaient disponibles en
limitent l’examen clinique, particulièrement chez l’enfant, permanence, sur place (35 %) ou en astreinte (52 %) contre
ce qui rend nécessaire l’utilisation d’un biomarqueur comme 46 % des centres au Canada (toujours en astreinte) [485]. En
l’EEG pour l’évaluation de l’état neurologique. Dans ces l’absence d’astreinte EEG, le personnel soignant des USI doit
indications, l’EEG peut être répété ou prolongé autant être formé à l’utilisation de l’EEG : installation, surveillance
que nécessaire mais son utilisation est limitée par les technique, visualisation des données. Dans l’enquête nord-
ressources à disposition pour la réalisation technique et américaine, environ 10 % des EEG étaient installés par des
l’interprétation. non-techniciens EEG.
Avant de réaliser ce type d’enregistrement, et comme Une fois l’installation faite, elle doit être vérifiée réguliè-
dans le cas de l’EEG de l’enfant au effectué au laboratoire rement. Une fréquence de un à deux passages de techniciens
ou au lit (chapitre précédent), il est indispensable de dispo- par jour semble être un minimum. Dans l’étude citée pré-
ser de renseignements cliniques, des résultats des examens cédemment, dans plus de 70 % des centres, les techniciens
paracliniques et des traitements suivis (antiépileptiques vérifiaient l’EEG au moins une fois par jour et pour 50 %
ou autres susceptibles d’entraîner une modification du ces vérifications comportaient aussi une visualisation et une
tracé). Ces informations permettront d’évaluer l’indication pré-interprétation des tracés EEG.
de l’examen et d’adapter les techniques d’enregistrement
au contexte clinique.
L’interprétation
L’EEG doit être interprété par un médecin connaissant les
particularités de l’EEG de l’enfant. Une interprétation doit
Aspects techniques
être donnée après la première heure d’enregistrement, pour
s’assurer de l’absence de phénomène critique, et statuer
L’installation
sur la nécessité ou non de poursuivre le monitoring en
L’installation doit tenir compte des circonstances
fonction de l’indication de l’examen. Si l’EEG est pour-
d’enregistrement : patient instable, multi-techniqué,
suivi, il doit être analysé régulièrement (1 à 2 fois par
environnement électrique « hostile » et de l’urgence
jour) et faire l’objet d’un rapport écrit toutes les 24 heures
de l’indication : nécessité de débuter très rapidement
d’enregistrement. Cette analyse peut se faire via un accès
l’enregistrement (suspicion de crise, aggravation de l’état
distant, sur un serveur ou idéalement directement sur
neurologique). L’installation doit être faite rapidement et
l’appareil d’enregistrement lorsque les chambres d’USI sont
pouvoir rester en place plusieurs heures à plusieurs jours
câblées. Le médecin prescripteur peut lui aussi avoir reçu
avec un minimum d’artéfacts. Cela conduit à privilégier
une formation minimale pour savoir reconnaître les tracés
certaines d’électrodes et à en diminuer le nombre.
normaux et les plus sévères.
Plusieurs types d’électrodes peuvent être utilisés, en
fonction des habitudes de service, de l’état clinique (agi-
tation, lésions du scalp. . .) et de la durée prévisible de la Les courbes de tendance par analyse du signal
surveillance. Les courbes de tendance permettent de créer un affichage
Des électrodes cupules collées ou retenues par un filet ou graphique de données EEG transformées et condensées
un bandage sont recommandées. Les électrodes aiguilles, dans le temps. Ainsi, plusieurs heures d’enregistrement
plus rapides à poser et donnant moins d’artéfacts mais peuvent être visualisées sur un seul graphe, ce qui permet
plus invasives, doivent être réservées à des situations par- d’identifier les évolutions très lentes de l’activité de fond
ticulières (diagnostic de mort cérébrale, patient comateux, (cycles de vigilance, modifications liées aux administrations
accès limité au scalp. . .) [617]. Un minimum de 8 électrodes de traitement), d’identifier des patterns de crises et d’en
est recommandé pour détecter correctement des crises quantifier le nombre [464].
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 567

En fonction des techniques d’analyse, les informations l’atteinte cérébrale aiguë avec suspicion de crise (67 %), la
affichées portent sur différentes caractéristiques du signal. caractérisation d’évènements anormaux (38 %) et la gestion
Les plus utilisées sont l’amplitude (a-EEG) et le contenu d’un état de mal réfractaire (11 %). Le monitoring est débuté
fréquentiel (Density Spectral Array [DSA] ou Compressed en dehors des heures ouvrables dans près de la moitié des
Spectral Array [CSA]). cas (47 %) [485].
L’algorithme d’a-EEG modifie les données EEG en les Un consensus américain récent recommande un monito-
filtrant pour enlever les fréquences inférieures à 2 Hz et ring EEG pour la prise en charge des états de mal convulsifs,
supérieures à 15 Hz, les rectifient et affichent les valeurs pour éliminer des crises non convulsives en cas d’atteinte
d’amplitude en microvolt entre 0 et 100 sur une échelle cérébrale aiguë ainsi que chez les patients sans lésion céré-
semi-logarithmique sur une base de temps de 6 cm par brale ayant des troubles de la vigilance persistants non
heure. Le nombre d’électrodes d’enregistrement est réduit, expliqués. Il est proposé pour détecter les phénomènes
à 2 ou 4 électrodes actives placées dans les régions centrales ischémiques en cas d’hémorragie sous-arachnoïdienne et
ou pariétales. pour contribuer au pronostic en cas d’anoxie cérébrale après
L’interprétation repose sur les valeurs numériques arrêt cardiaque [121].
d’amplitude minimale (plus ou moins de 5 ␮V) et maximale Informations apportées par le monitoring. La fréquence
(plus ou moins de 10 ␮V) et leurs variations (indiquant les des crises épileptiques chez l’enfant semble au moins égale
cycles de vigilance). Une analyse visuelle doit repérer les à celle rapportée chez l’adulte, soit autour de 30 % avec
élévations brutales de la valeur minimale indicative de crise une variation assez importante selon les séries (7 à 47 %)
épileptique. Une formation spécifique est nécessaire. [11]. La proportion de crises exclusivement non convul-
Des dispositifs spécifiques d’a-EEG sont commercialisés sives est elle aussi variable, jusqu’à 72 % dans une étude
et particulièrement utilisés en néonatalogie. Des algo- [372].
rithmes d’a-EEG sont fournis sur certaines machines d’EEG, Ces variations paraissent liées aux moyens techniques
ce qui permet d’afficher plus de voies. L’affichage des utilisés (analyse quantifiée sans visualisation de l’EEG
données EEG brutes est indispensable pour vérifier leur versus vidéo-EEG) et aux indications de l’EEG qui peuvent
qualité et reconnaître les artéfacts. Les dispositifs dédiés être assez différentes.
à l’a-EEG plus rapides à installer et dont l’interprétation Une revue récente de la littérature montre que le moni-
est simplifiée ne sont pas destinés à remplacer l’EEG toring EEG a permis de détecter des états de mal convulsifs
conventionnel mais à le compléter. chez 1 à 10 % des enfants après un AVC ischémique, 8 à 14 %
L’analyse spectrale repose sur une transformée de Four- après un traumatisme crânien, 10 à 14 % après hémorragie
rier des données EEG qui permet de quantifier les différentes sous-arachnoïdienne, 1 à 21 % après hémorragie cérébrale
bandes de fréquence, éventuellement sur des échelles de et chez 30 % des patients après un arrêt cardiorespiratoire
couleur. Ces algorithmes sont généralement fournis sur les [538].
machines d’EEG et utilisés en parallèle avec l’analyse des Il serait plus facile d’enregistrer une crise s’il y a eu
données brutes. Il n’y a pas de recommandation spécifique une crise cliniquement repérée avant l’EEG, si l’enfant est
pour l’interprétation des spectrogrammes. jeune (moins de 2 ans), s’il a des antécédents d’épilepsie,
Les deux principales techniques quantifiées (a-EEG, DSA) s’il existe des anomalies du tracé de fond ou des anomalies
ont été comparées, sans différence entre elles [531], mais paroxystiques [9,272,502].
il n’y a pas d’étude comparant leur utilisation par des La durée d’enregistrement nécessaire n’est pas établie
neurophysiologistes et par les équipes soignantes de réani- mais la plupart des études montrent que les crises sur-
mation. viennent dans les premières 24 heures de surveillance [282].
Certaines études montrent que le résultat de l’EEG de la
La chaîne de transmission des informations première heure permet de prévoir la récurrence des crises
Les indications de l’EEG doivent être clairement explicitées [293,603].
même si l’enregistrement peut être débuté sans consul- Intérêt pour la prise en charge. Une étude nord-
tation préalable du neurophysiologiste. Les circonstances américaine a montré chez des adultes en ventilation
d’examen (état clinique du patient, drogues reçues, réac- mécanique que les patients monitorés en EEG avaient une
tions à la stimulation) doivent être précisées. Les résultats mortalité inférieure pour une durée et un coût identiques
de l’EEG doivent être transmis rapidement car ils peuvent [409]. Il n’y a aucune étude randomisée comparant le deve-
amener à modifier la stratégie thérapeutique. En pratique, nir immédiat ou à long terme d’enfants ayant bénéficié d’un
la communication se fait le plus souvent par téléphone et il monitoring à des enfants n’ayant pas été surveillés par EEG.
faut veiller à ce que les coordonnées des personnes à joindre Néanmoins dans la plupart des études, la présence de crises
en USI comme en neurophysiologie soient disponibles. épileptiques est associée de façon indépendante avec un
L’archivage. Les tracés devront être archivés selon la moins bon pronostic [13] de même que les altérations de
réglementation en vigueur, qui ne précise pas s’il faut l’activité de fond [315].
conserver les traces EEG ou uniquement les comptes-rendus.

Indications cliniques détaillées


Indications de l’EEG chez l’enfant en USI État de mal convulsif. La surveillance de l’état de mal
convulsif est l’indication la plus fréquente [485] pour détec-
Généralités ter les crises infracliniques ce qui permet d’adapter le
Une étude prospective réalisée sur 550 monitorings succes- traitement. Il s’agit le plus souvent d’états de mal occa-
sifs dans 11 USI montre que l’indication la plus fréquente est sionnels, survenant lors d’une autre pathologie cérébrale ou
568 N. André-Obadia et al.

générale, plus rarement d’état de mal en rapport avec une mal, 24 % avaient une épilepsie 6 mois après, tous parmi
épilepsie. Les indications sont donc à revoir en fonction de ceux qui avaient convulsé initialement. Les états de mal
l’étiologie sous-jacente. n’ont été diagnostiqués que chez les patients ayant des
Coma. Les crises semblent moins fréquentes chez l’enfant EEG continus et sont tous survenus dans les premières
lors des comas. Dans une étude portant sur 100 enfants 24 heures de surveillance [518]. Dans une autre étude
admis pour coma, seulement 7 ont eu des crises, survenues portant sur 60 enfants entre 2 mois et 18 ans, les crises
dans les 3 premières heures de surveillance [511]. Les étiolo- étaient présentes chez 22 % au moment du diagnostic et
gies des comas sont probablement différentes chez l’enfant concernaient surtout les enfants de moins de 1 an. Des
expliquant cette fréquence moindre que chez l’adulte. crises non convulsives ont été observées chez les enfants
Encéphalopathie anoxo-ischémique. Une anoxie et/ou une ayant eu un monitoring EEG [10].
hypoxie cérébrale peuvent survenir dans des situations cli- Une surveillance peropératoire a été réalisée pendant
niques variées : anoxie liée à la naissance, arrêt cardiaque, la chirurgie (transsection sous piale) du Moya-Moya mon-
noyade. . . trant un ralentissement du tracé lors de certaines étapes
L’EEG est utile pour apprécier le degré d’atteinte céré- de la procédure chirurgicale mais qui n’a pas de valeur de
brale et pour surveiller l’évolution [318], en particulier si localisation, ou de risque d’ischémie [573].
une hypothermie contrôlée est utilisée. Dans une étude por- Hémorragie sous-arachnoïdienne. Une étude a recom-
tant sur 19 enfants placés en hypothermie, près de la moitié mandé la surveillance continue de l’EEG pendant 14 jours
avait fait des crises, souvent non convulsives [12]. après hémorragie sous-arachnoïdienne car les signes EEG
Traumatisme crânien. Dans une étude rétrospective por- précèdent les signes cliniques et les autres signes d’alerte
tant sur des enfants avec traumatisme crânien grave, près en cas de vasospasme [119].
de 20 % avaient fait des convulsions en phase précoce, Encéphalite inflammatoire ou auto-immune. Les encépha-
convulsions diagnostiquées sur l’observation clinique ou sur lites auto-immunes sont de plus en plus souvent reconnues.
l’EEG qui n’était pas systématique [34]. Dans une étude Elles comportent un risque de convulsion. Dans une étude
prospective portant sur 87 enfants ayant subi un trauma- portant sur 217 enfants admis pour encéphalite, près de la
tisme crânien et pour qui l’EEG continu était systématique, moitié ont fait des crises, et pour certains le diagnostic de
des crises infracliniques ont été retrouvées chez 16,7 % des crise a été fait sur un EEG prolongé alors que l’EEG de courte
enfants et 7 % ont fait uniquement des crises infracliniques. durée n’en avait pas montré [223].
Le risque de faire des crises cliniques ou infracliniques était Parmi elles l’encéphalite limbique est caractérisée par
plus élevé chez les enfants les plus jeunes, chez ceux ayant des modifications de l’humeur et du comportement. Le plus
subi un traumatisme non accidentel (bébé secoué) et ceux souvent les EEG ne montrent pas d’anomalies mais des don-
ayant un saignement intracérébral. Les enfants ayant fait nées récentes suggèrent qu’il pourrait y avoir dans cette
des crises avaient un moins bon pronostic immédiat et un pathologie un état de mal limbique non visible sur les élec-
risque plus important de développer une épilepsie ultérieure trodes de scalp [300].
[37]. Cet élément pronostique n’était pas retrouvé dans une Par ailleurs une étude récente a mis en évidence un
autre étude sur une plus petite population de 21 enfants pattern EEG très particulier dans les encéphalites à NMDA
[245]. dénommé extreme delta brush par analogie avec les figures
État de mal fébrile. L’étude des EEG réalisés dans les physiologiques retrouvées chez le nouveau-né prématuré
72 h suivant un état de mal fébrile montre fréquemment [500]. L’EEG peut avoir un intérêt dans le diagnostic précoce
la présence d’anomalies focales (90 sur 199 EEG) plus rare- [222].
ment de pointes focales (13 EEG). Ces anomalies focales sont Tumeurs cérébrales et cancers. Une étude récente montre
significativement plus fréquentes quand les crises étaient qu’il existe un risque d’état de mal non convulsif chez les
focales, quand l’IRM montre des anomalies de signal T2 dans enfants atteints de cancer, cette évolution pouvant indi-
l’hippocampe et si la fièvre était peu élevée [420]. Dans quer la présence d’une nouvelle lésion cérébrale (54 % des
une autre étude portant sur 119 enfants ayant fait une crise patients) [527].
fébrile, les anomalies EEG (fait entre 7 et 21 jours après) Un monitoring EEG peut aussi être utile dans la sur-
étaient présentes dans 26 cas (21,8 %) et 9 enfants (7,6 %) veillance de certains traitements pouvant entraîner des
avaient développé ensuite une épilepsie. Le risque de déve- encéphalopathies [189].
lopper une épilepsie était significativement plus élevé en cas Pathologies métaboliques.
de localisation frontale des anomalies paroxystiques [295]. Insuffisance hépatique. Des données récentes
Circulation extracorporelle. Une surveillance EEG systé- suggèrent que le monitoring EEG pourrait apporter
matique a été pratiquée chez 19 enfants pendant une des éléments pronostiques dans la surveillance de
procédure de circulation extracorporelle. Des crises ont été l’insuffisance hépatique et de la transplantation hépatique
détectées chez 4 patients (21 %) et elles étaient non convul- [271].
sives chez 3 enfants. Toutes les crises sont survenues dans Diabète. L’EEG a pu être utilisé pour le suivi de
les 24 premières heures. Elles étaient associées à des ano- rares cas de complications neurologiques dans l’acidocétose
malies sur l’imagerie cérébrale mais n’augmentaient pas le [515].
risque de décès [445].
Pathologies vasculaires.
Accidents vasculaires ischémiques. Soixante-dix
6. L’électroencéphalogramme prolongé de
enfants de plus de 3 ans ayant eu un AVC ischémique ont
été étudiés de façon rétrospective. Vingt et un pour cent l’enfant
avaient fait des crises cliniques, dont certains un état de A. Montavont, A. Kaminska, C. Soufflet, D. Taussig
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 569

Enregistrement vidéo-EEG avec polygraphie de et une durée d’enregistrement de plus de 24 h devrait être
longue durée programmé chez l’enfant évitée. Les épreuves d’activation (HPN, SLI), identiques à
celles réalisées en condition standard, doivent être réalisées
L’enregistrement vidéo-EEG avec polygraphie de longue et peuvent être modifiées ou répétées sur prescription médi-
durée (de une heure à 24 h ou plus) s’est développé cale. Les consignes éventuelles de privation de sommeil sont
parallèlement à la chirurgie de l’épilepsie (voir fiche spé- identiques à celles réalisées pour les EEG de sommeil. Les
cifique) mais il peut être également indiqué lorsqu’un modalités d’un éventuel sevrage médicamenteux doivent
enregistrement vidéo-EEG de durée standard est insuffisant être discutées au cas par cas avec la famille et le médecin
pour déterminer le diagnostic syndromique d’une épilepsie épileptologue référent.
débutante ou non classée de l’enfant. L’intérêt d’un enre-
gistrement vidéo-EEG prolongé dans le diagnostic positif, Durée de l’enregistrement
syndromique ou le diagnostic différentiel d’une épilepsie a La durée de l’enregistrement dépend de la fréquence des
été démontré avec un rendement au moins aussi bon (53 à crises : elle peut être de quelques heures, idéalement
80 %) et en un temps plus court (8 h à 1,5 jours) par rap- jusqu’à 24 h pour les épilepsies à début néonatal, un syn-
port à l’adulte (5,6 j) [39,113,220,419,463]. Cet examen drome de West, une épilepsie myoclonique du nourrisson
peut être également indiqué dans le cadre du suivi (évalua- ou une épilepsie myoclono-astatique. Un enregistrement
tion de l’effet du traitement) et en cas de manifestations complet de sommeil de nuit est particulièrement utile en
paroxystiques dont l’origine épileptique n’est pas certaine cas de suspicion d’épilepsie frontale ou d’un syndrome de
chez un enfant épileptique connu ou non. La fréquence des Lennox-Gastaut.
crises ou des manifestations paroxystiques doit être suffi-
sante pour qu’elles puissent être enregistrées dans un délai
raisonnable (habituellement en 24 h). Enregistrement EEG ambulatoire (Amb-EEG,
Holter-EEG)

Particularités techniques Il consiste à enregistrer l’EEG en continu à domicile sur une


Les conditions techniques d’enregistrement vidéo-EEG pro- durée prolongée de 24 heures ou plus. Il requiert la même
longé et la surveillance dans le milieu hospitalier doivent installation que pour la vidéo-EEG de longue durée et permet
être adaptées à l’enfant. En fonction du contexte cli- d’enregistrer l’EEG de nuit en cas de suspicion de crises noc-
nique, l’examen peut être réalisé soit sur des plages turnes, de manifestation paroxystique non épileptique ou
horaires prolongées au laboratoire EEG (durée maximale d’activation des anomalies EEG dans le sommeil (syndrome
de 8 heures), soit en unité d’explorations fonctionnelles de POCS). Il permet une analyse moins fine que celle d’un
spécialisée de type hôpital de semaine ou en unité enregistrement vidéo-EEG prolongé du fait de l’absence
d’hospitalisation conventionnelle. L’enregistrement vidéo- de vidéo et de l’impossibilité de contrôler l’installation
EEG requiert une prescription médicale spécifiant le motif pendant l’examen (correction impossible d’éventuels pro-
de l’examen et une consultation d’épileptologie au préa- blèmes techniques).
lable. La présence des parents est indispensable et celle
d’un technicien ou d’une IDE spécialement formée à la
Particularités liées au bilan préchirurgical de
technique de vidéo-EEG est souhaitable : ils surveillent
l’enfant et l’installation, l’occupent et le maintiennent l’enfant
dans le champ de la caméra, notamment pendant les
crises. Les parents notent les événements suspects et/ou Introduction
les crises. Pour mieux appréhender la sémiologie des crises, Le premier workshop international consacré à la chirur-
l’interaction avec l’enfant pendant une crise et un exa- gie de l’épilepsie de l’enfant a eu lieu en 2003, sous
men clinique sont indispensables. L’aide des parents vient l’égide de la Paediatric Epilepsy Surgery Subcommission
en plus du personnel soignant expert, pour « sécuriser » de l’International League Against Epilepsy (ILAE) et a fait
l’enfant et témoigner de la pertinence des évènements l’objet d’une publication rapportant les recommandations
enregistrées. suivantes [139] :
La vidéo-EEG prolongée requiert une installation plus
solide des électrodes, dont le nombre sera adapté à l’âge • les enfants doivent être pris en charge dans des structures
comme pour l’EEG standard. On préconise l’utilisation pédiatriques ;
d’électrodes cupules maintenues par des carrés de compres- • compte tenu du retentissement cognitif des épilepsies
ses imbibées de pâte à l’eau puis séchées. Les électrodes précoces, une intervention chirurgicale pour une épi-
sont maintenues par un filet léger puis une bande non adhé- lepsie pharmacorésistante doit être envisagée dès que
sive puis adhésive pour assurer un maintien solide. Comme possible ;
signalé pour la vidéo-EEG de courte durée (cf. chapitre • la spécificité des présentations électro-cliniques des
« L’électroencéphalogramme de l’enfant au laboratoire ou épilepsies focales des enfants requiert la compétence
au lit »), une polygraphie avec ECG, respiration et EMG au d’épileptologues pédiatres ;
niveau des muscles concernés par d’éventuels mouvements • la plasticité cérébrale peut favoriser le développement de
critiques est requise. Les voies EMG peuvent être addition- certaines fonctions en particulier langagières après une
nées en cas de manifestations motrices complexes. Chez le chirurgie précoce ;
nouveau-né et le nourrisson, la fragilité plus grande du cuir • les considérations psychosociales et scolaires sont impor-
chevelu implique une surveillance stricte de l’état cutané tantes à prendre en compte dans la décision opératoire.
570 N. André-Obadia et al.

Dans le cadre d’un bilan préchirurgical, une ou plusieurs crise. Son intervention sera d’autant plus élaborée que
consultations sont nécessaires pour, d’une part, entériner la l’enfant est grand. En effet, chez les enfants en bas âge,
décision d’entreprendre un bilan préchirurgical d’une épi- il ne sera pas possible de préciser une éventuelle aura
lepsie et, d’autre part, formuler une hypothèse sur la zone ou de définir la chronologie des signes subjectifs mais on
à l’origine des crises. pourra observer les manifestations motrices, un éventuel
L’enregistrement vidéo-EEG prolongé à visée préchirur- déficit moteur, vérifier le niveau de conscience par un test
gicale est une étape incontournable de ce bilan, il permet, de réflexe à la menace ou encore apprécier d’éventuels
de confirmer le diagnostic syndromique de l’épilepsie et troubles du langage grâce à la dénomination d’images par
d’élaborer ou de confirmer une ou plusieurs hypothèses sur exemple, et l’utilisation d’objets familiers [169].
la localisation de la « zone épileptogène » grâce aux corréla-
tions électro-cliniques. Cette analyse doit absolument tenir
Critères d’analyse
compte de l’âge de l’enfant et de son degré de développe-
La présentation électro-clinique d’une épilepsie pharma-
ment psychomoteur.
corésistante chez l’enfant peut être très hétérogène.
À côté des épilepsies focales symptomatiques, cer-
tains enfants présentent un tableau d’encéphalopathie
Conditions
épileptique avec des anomalies intercritiques ou/et cri-
La durée de l’hospitalisation est variable en fonction du type
tiques apparemment généralisées et une lésion focale
d’épilepsie et de la fréquence des crises (de 48 h en cas de
ou hémisphérique à l’origine de l’épilepsie. Une ana-
crises fréquentes à 2 semaines en cas de crises hebdoma-
lyse électro-clinique fine permet d’identifier des anomalies
daires).
intercritiques focales et un départ focal des crises [323,434].
Idéalement, l’enregistrement doit être continu (24 h sur
L’enregistrement vidéo-EEG prolongé chez l’enfant fait
24 h) et couvrir au minimum le nycthémère car le som-
l’objet de mêmes règles de d’analyse et de rédaction du
meil favorise la survenue des crises chez l’enfant, toutes
compte-rendu que précédemment décrits pour l’enfant et
topographies confondues, mais en particulier dans le cadre
l’adulte (cf. « Synthèse des propositions pour la rédaction
des épilepsies frontales. L’enregistrement de nuit permet
des comptes-rendus » du chapitre « Contexte, méthodo-
souvent d’enregistrer des crises jusque-là non considérées
logie et synthèse des recommandations françaises sur
comme telles par les parents. Il est indispensable d’utiliser
l’électroencéphalogramme »).
un montage 10-20 (possible dès l’âge de 3 mois) avec poly-
graphie (au minimum 2 EMG, ECG et capteur respiratoire).
Les électrodes supplémentaires de scalp temporales basses Indications
par exemple, (cf. schéma de positionnement des électrodes L’enregistrement vidéo-EEG prolongé dans le cadre d’un
de scalp, chapitre « L’électroencéphalogramme de l’adulte bilan préchirurgical est proposé lorsque l’épilepsie est
au laboratoire et au lit ») et les électrodes polygraphiques considérée comme pharmacorésistante et un traitement chi-
(mouvements oculaires, EMG supplémentaires peuvent être rurgical est envisagé.
rajoutées sur prescription médicale) [198]. Selon la conférence de consensus de prise en charge
Au-delà de la présence d’un technicien ou d’une infir- des épilepsies focales pharmacorésistantes de 2004, la
mière spécialement formés pendant les heures œuvrées, la définition de la pharmacorésistance chez l’enfant reste
surveillance devrait être si possible étendue 24 h/24 par un difficile. De manière générale, une épilepsie pharmaco-
personnel spécialisé. La présence d’un parent (ou tuteur résistante peut être définie par « un contrôle insuffisant
légal ou d’un membre de la famille) est indispensable car des crises en malgré un traitement adéquat, ou par un
l’expérience leur permet de signaler les crises habituelles bon contrôle des crises mais au prix d’effets secondaires
dès leur début. médicamenteux inacceptables » [336]. Pour d’autres, la
Il est indispensable d’enregistrer tous les types de crises pharmacorésistance chez l’enfant, se caractérise par la per-
(par exemple les crises focales plus ou moins accompa- sistance de crises durant 2 ans minimum, à une fréquence
gnées de spasmes) et de vérifier leur caractère stéréotypé d’une crise par mois au minimum, malgré un traitement
en en enregistrant plusieurs (le nombre minimal n’est pas bien conduit [100,261,337,517]. Enfin, comme le proposent
établi et reste dépendant de chaque équipe et de chaque Berg et al. [61,64], une pharmacorésistance peut être
enfant). La sémiologie des crises peut être discrète et évo- affirmée chez l’enfant dès 18 mois d’évolution, en cas
quer des manifestations comportementales, reconnues ou d’épilepsie focale symptomatique ou probablement symp-
non comme critiques par les parents [197]. Dans ce cas, il tomatique avec au moins une crise par mois après échec de
peut être utile de les visualiser en présence des parents pour plus de 2 antiépileptiques adéquats administrés à posologie
vérifier si elles sont remarquées, habituelles, et considérées suffisante.
par eux comme critiques. Des facteurs de risque de pharmacorésistance ont été
Du fait de la fréquence habituellement élevée des crises identifiés : crises initiales en salve ou d’état de mal, ralen-
spontanées chez l’enfant, le sevrage médicamenteux est tissement de l’activité de fond sur l’EEG initial, âge précoce
rarement nécessaire, une simple dette de sommeil peut être de début de l’épilepsie ou encore certaines étiologies (encé-
suffisante. Il n’y a pas de recommandations officielles sur les phalites, anomalies de la gyration ou de migration corticale)
modalités d’un sevrage avant et pendant l’enregistrement [106,322].
vidéo prolongé ni d’études sur ses conséquences à moyen ou Chez le nourrisson, le délai pour définir une épi-
long terme. lepsie réfractaire, peut être raccourci. En effet,
L’infirmière ou le technicien en charge du patient inter- en cas « d’encéphalopathie épileptique » (syndrome
viendra aussi tôt que possible dans le déroulement de la d’Otahara, syndrome de West associé à une lésion,
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 571

hémimégalencéphalie, syndrome d’Aicardi, syndrome de La limite de 2 mois s’explique par les spécifici-
Sturge-Weber), très rapidement rebelle à tous les traite- tés techniques et surtout les modifications importantes
ments médicamenteux, la pharmacorésistance peut être de l’électrogenèse à cet âge, notamment en termes
affirmée après 6 mois de traitement adéquat. Une prise d’organisation du sommeil.
en charge chirurgicale devrait alors être proposée dans
les plus brefs délais dans le but de prévenir l’installation
d’un retard de développement psychomoteur et/ou cognitif La préparation de l’examen
[139,609]. La demande d’EEG. Une demande d’examen explicite est
Selon les recommandations de la sous-commission de indispensable, comportant un motif clinique clair, les cir-
la chirurgie de l’épilepsie pédiatrique et la conférence de constances de la grossesse, l’âge gestationnel et l’âge
consensus de 2004 en France, les étiologies et syndromes conceptionnel calculés tous deux à partir du premier jour
suivants peuvent être candidats à un bilan préchirurgical des dernières règles ainsi que l’indication de tous les traite-
et/ou une prise en charge chirurgicale [8] : ments administrés à l’enfant.
Les demandes successives pour le même enfant sont
actualisées en fonction de l’évolution clinique.
• Dysplasie corticale focale (associée ou non à un syndrome
L’organisation de l’examen. L’EEG néonatal, pour être
de West).
informatif, doit enregistrer le sommeil de l’enfant (dimi-
• Sclérose tubéreuse de Bourneville.
nution des artéfacts d’agitation ou pleurs et évaluation de
• Polymicrogyrie.
la maturation des états de vigilance). Il est nécessaire de le
• Hamartome hypothalamique.
préparer plusieurs jours avant. Une information sera trans-
• Syndromes hémisphériques (hémimégalencephalie-
mise au service demandeur et aux parents par téléphone
dysplasie hémisphérique).
et/ou par courrier ; une autorisation de filmer sera égale-
• Syndrome de Sturge-Weber.
ment signée par la famille (en cas d’utilisation à des fins
• Syndrome de Rasmussen.
éventuelles d’enseignement).
• Autres situations : tumeurs développementales, séquelles
Chez le nouveau-né, la présence des parents est sou-
d’accident vasculaire cérébral.
haitable au moins lors de l’accueil et de l’installation
• L’enregistrement vidéo-EEG permet d’établir des corré-
des électrodes afin de rassurer l’enfant et sa famille.
lations électro-cliniques et topographiques au cours du
Pour obtenir facilement le sommeil, l’enfant est enregis-
déroulement de la crise. Ces données seront analysées
tré de préférence à la fin d’une période d’éveil, à distance
avec celles apportées par l’imagerie anatomique et fonc-
d’une éventuelle administration de caféine. Calme, silence,
tionnelle. Ce bilan pourra ou non aboutir à une indication
température entre 19 et 21◦ , objets transitionnels sont
chirurgicale curatrice ou seulement palliative.
nécessaires. Le biberon ou le sein seront donnés juste avant
ou pendant la pose des électrodes afin que l’enfant ne soit
En cas d’indication de poursuite du bilan préchirurgical, pas réveillé ultérieurement par la faim. Aucune prémédica-
une étape préalable à la chirurgie pourra être envisagée par tion n’est indiquée, pour ne pas modifier l’électrogenèse.
l’intermédiaire d’une exploration intracrânienne (cf. cha- Le moment et la durée de l’examen. L’EEG peut être réa-
pitre « Explorations invasives préchirurgicales »). lisé à tout moment de la vie extra-utérine, mais sa valeur
diagnostique et pronostique dépend du moment de sa réali-
sation et de la durée de l’enregistrement.
7. L’électroencéphalogramme en Pour limiter les évaluations faussement péjoratives
néonatologie d’EEG réalisés trop précocement dès la naissance, les indi-
M.D. Lamblin, A. Touzery — de Villepin cations d’EEG avant 10 heures, voire 24 ou 48 heures de vie,
sont réservées aux situations pathologiques et l’évaluation
pronostique sera réservée, sa fiabilité augmentant avec le
Réalisation de l’EEG néonatal au laboratoire et en temps.
réanimation Le facteur temps n’intervient pas pour la recherche de
décharges critiques (EEG à visée diagnostique).
Ces recommandations sont applicables de l’âge concep- La durée souhaitable de l’enregistrement est celle néces-
tionnel de 25 semaines à 50 semaines d’aménorrhée (SA), saire à l’obtention d’un cycle de sommeil, soit 45 à
c’est-à-dire du très grand prématuré au nouveau-né jusqu’à 60 minutes interprétables.
2 mois. Les exigences de la situation clinique pourront amener
à modifier la durée et les modalités de l’enregistrement :
Introduction celui-ci pourra être nettement prolongé et, dans certains
Moyen d’exploration cérébrale réalisable au lit du patient, cas, justifier un monitorage (par exemple, pour ne trai-
reproductible et atraumatique, l’électroencéphalogramme ter que les crises certaines, ou en évaluer la fréquence, la
(EEG) a un intérêt diagnostique et prédictif pertinent et durée, et l’impact des thérapeutiques).
précoce chez le nouveau-né. C’est une évaluation de la
fonction cérébrale complémentaire de l’évaluation clinique
Technique d’enregistrement de l’EEG néonatal
(souvent limitée dans un environnement réanimatoire, chez
un enfant sédaté ou à risque de crises majoritairement a- Généralités. Quel que soit le lieu de réalisation (labo-
ou pauci-symptomatiques) et des données morphologiques ratoire ou unité de soins intensifs néonataux USIN), les
de l’imagerie cérébrale. enregistrements doivent perturber le moins possible le
572 N. André-Obadia et al.

comportement et les modalités de soins habituels du doit être abandonnée au profit de pâtes à base d’huile (huile
nouveau-né. d’amande douce, liniment oléo-calcaire. . .).
L’appareil d’acquisition doit être placé au plus près de Montages. Même si les montages utilisés lors de
l’enfant pour permettre l’observation et l’annotation, par l’acquisition et à la relecture sont souvent propres à chaque
un(e) technicien(ne) ou infirmier(ère) bien entraîné(e), du équipe, il est hautement souhaitable — et aisément faisable
comportement de l’enfant pendant l’enregistrement, même avec les appareils numérisés actuels — de programmer au
en cas d’enregistrement vidéo simultané. minimum deux montages (dits de « Port-Royal ») qui soient
Doivent être également notés, notamment en USIN, la communs à toutes les équipes pour en faciliter la relecture
température, le type de ventilation du bébé ainsi que la croisée :
nature, la posologie et l’heure d’administration des médi-
caments, en particulier des sédatifs et anti-convulsivants qui • un montage longitudinal (Fp2-T4 ; T4-O2 ; Fp2-C4 ; C4-O2 ;
modifient l’activité EEG. Il est également recommandé de Fp1-C3 ; C3-O1 ; Fp1-T3 ; T3-O1), permettant de visualiser
relever les thérapeutiques reçues par la maman (césarienne correctement les figures en opposition de phase tempo-
sous anesthésie générale par exemple). rales ou rolandiques (en particulier les pointes positives
L’EEG néonatal est une polygraphie et doit comporter, rolandiques ou PPR) ;
outre l’EEG, au minimum l’ECG et la fréquence respiratoire. • un montage transverse (Fp2-T4 ; Fp1-T3 ; T4-C4 ; C4-C3 ;
Les mouvements oculaires, l’EMG mentonnier et les mou- C3-T3 ; et T4-O2 ; O2-O1 ; O1-T3 ou, si Cz est utilisée,
vements corporels pourront également être enregistrés si T4-C4 ; C4-Cz ; Cz-C3 ; C3-T3).
nécessaire. Au mieux, on couplera la vidéo à l’EEG ce qui
permet d’objectiver, d’analyser et/ou de corréler les mou- L’EEG néonatal est obligatoirement un enregistrement
vements anormaux et les manifestations critiques avec les polygraphique : pour la compréhension des artéfacts et la
décharges EEG ou de repérer l’origine des artéfacts. détection des évènements cardiorespiratoires (immaturité
des fonctions autonomes chez le nouveau-né), le mini-
Matériel et techniques. En pratique quotidienne, on utilise
mum requis est l’ECG et au moins un capteur respiratoire.
de préférence :
Des capteurs supplémentaires comme les électrodes d’EMG,
un actimètre ou un quartz piézoélectrique permettent
• Pour l’EEG, soit des électrodes cupules plates jetables d’évaluer les mouvements de l’enfant. Divers capteurs
prégélifiées autocollantes, soit des cupules en argent respiratoires (thermistance naso-buccale) et mesures des
maintenues par une pâte conductrice et un filet de type gaz du sang (oxymètres) permettent d’apprécier la sévé-
« Surgifix® » (en évitant l’utilisation d’électrodes aiguilles rité d’évènements cardiorespiratoires pouvant modifier
ou hameçons). l’électrogenèse cérébrale.
• Pour l’ECG, des électrodes prégélifiées à usage unique. Si le cycle veille/sommeil doit être évalué, il est
• Pour la respiration, soit une jauge de contrainte, soit un nécessaire de rajouter 2 électrodes d’enregistrement des
quartz piézoélectrique. mouvements oculaires et une électrode d’EMG mentonnier.
Contrôles de qualité. Les impédances des électrodes,
et tout particulièrement les électrodes de référence et
Les caractéristiques techniques d’enregistrement des de terre, doivent être inférieures à 10 k. Cette vérifi-
différents paramètres chez le nouveau-né sont récapitulées cation est essentielle et il est recommandé d’effectuer
dans le Tableau 5 et dans les références [140,239,589]. ce test en début et en fin d’enregistrement ainsi qu’à
Électrodes de scalp. Au moins huit électrodes actives de chaque altération inexpliquée des tracés lors des vérifica-
surface sont placées selon le système international 10/20 tions d’électrodes. Ces contrôles de qualité doivent être
adapté au périmètre crânien de l’enfant : Fp1, Fp2, C3, accessibles lors de la relecture du tracé.
C4, T3, T4, O1, O2. Il est utile, chez le prématuré, de En cas de bas voltage focalisé, l’absence de pont
placer une électrode supplémentaire en Cz (certains uti- électrique doit être vérifiée : distance inter-électrodes
lisent trois électrodes sur la ligne médiane Fz-Cz-Pz quand le insuffisante ou coulure de la pâte conductrice d’une élec-
périmètre crânien le permet). L’électrode de référence est trode à l’autre.
habituellement en position frontale médiane. L’électrode Enfin, les normes exigent que le bruit de fond du matériel
de terre est souvent l’électrode de référence, mais les EEG pour une impédance d’entrée de 5 k soit inférieur à
électrodes de terre et la référence peuvent être deux élec- 1,5 ␮V (validation des tracés nuls).
trodes distinctes. La résistance électrique de la peau étant Visualisation des tracés. L’enregistrement peut être
très élevée chez le nouveau-né, l’emplacement des élec- analogique ou numérique, les exigences techniques de
trodes doit être nettoyé et dégraissé soigneusement avec recueil des données étant identiques. La qualité et surtout
un gel abrasif doux ; une pâte conductrice est ensuite appli- la fiabilité du tracé numérisé dépendent de la digitalisation
quée. En fonction de la taille de la tête de l’enfant et de et des caractéristiques des signaux à enregistrer.
la localisation des anomalies, les électrodes de référence La dimension des écrans variant d’une station à
peuvent également être placées sur les oreilles (référence l’autre, il est recommandé de visualiser l’EEG dans une
bi-auriculaire). fenêtre de relecture respectant le calibrage de l’amplitude
Remarque : L’utilisation de substances volatiles (éther, (10 ␮V/mm ou 100 ␮V/cm) et la vitesse de déroulement
collodion, acétone. . .) pour améliorer l’impédance des élec- (15 mm/seconde), avec une bande passante à la visualisation
trodes, fixer les électrodes et/ou nettoyer le cuir chevelu entre 0,16 et 70 Hz.
de l’enfant après l’enregistrement, est maintenant inter- Déroulement de l’enregistrement. La réactivité de
dite en raison de leur toxicité et de leur inflammabilité et l’enfant à la pose des électrodes sera notée avec soin, de
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme
Tableau 5 Techniques d’enregistrement et identification des artéfacts chez le grand prématuré d’après Wallois et al. [589].

Paramètres Capteurs Position des électrodes Gain Constante de temps Bande passante
(minimum)

EEG Cupules en argent chloruré Montages : longitudinal et 10 ␮V/mm 0,3 s 0,5—30 Hz


fixées par un « surgifix » ou par transversal (six dérivations EEG
de la pâte adhésive (exclure le minimum)
collodion)
Électrodes preborn Adaptation du système 10-20 Modulable
comprenant toujours : Fp2, C4,
T4, O2, Fpl, C3, T3, O1
ECG Électrodes ECG à usage unique Thorax (précordial) ou Modulable 0,1 s 1,5—30 Hz
Aiguilles à usage uniquea membres
Électrodes ECG à usage unique
Cupules en argent chloruré
Mouvements Quartz piézoélectrique Paupière supérieure Modulable 0,1 s 1,5—70 Hz
oculaires
Électrodes EEG Angles externes des orbites 0,3 s 0,5—30 Hz
EMG
Mentonnier EMG de surface Active : muscle mentonnier
Autres muscles Cupules en argent chloruré Référence : mandibule à 2 cm Modulable 0,1 s 1,5 Hz—30 ou 70 Hz
Autres types Modulable
Respiration Jauge de contrainte 2 cm au-dessus de l’ombilic Modulable 1s 0,15—15 Hz
Impédance thoracique Thorax inférieur
Quartz piézoélectrique —
Thermocouples, thermistances Nasobuccal (flux) Modulable 1s 0,15—15 Hz
Mouvements Quartz piézoélectrique Sur les membres Modulable 0,1 s 1,5—70 Hz
corporels
Matelas charge-sensible Sous le corps
Sa02 Capteur spécifique Main ou pied Amplificateurs courant continu
— enregistrement parallèle —
Relevé des valeurs
a Les aiguilles sont contre-indiquées en cas de troubles de la crase sanguine ou de bosse sérosanguine.

573
574 N. André-Obadia et al.

même que la posologie exacte, en valeur absolue (␮g/kg/h) d’asepsie doivent être prises par la personne chargée de
des médications en cours. l’enregistrement.
Ensuite, il faut, en tout début d’enregistrement et en Durant l’enregistrement de l’EEG néonatal, des aléas
l’absence de tout filtre, s’assurer de l’absence de bruit de électriques peuvent survenir, en particulier quand on uti-
secteur (cf. infra) sur le montage référentiel monopolaire lise un incubateur, un matelas chauffant, des cathéters
(c’est-à-dire où toutes les électrodes actives sont compa- internes et/ou diverses modalités de ventilation inva-
rées à la référence). Après cette vérification, le filtre 50 Hz sive ou non (bonnet d’infant flow, ventilation à haute
peut s’avérer utile voire nécessaire dans les services de fréquence. . .). Le technicien doit apprendre à reconnaître
réanimation. et gérer ces situations potentiellement dangereuses et
Durant l’acquisition, les technicien(ne)s doivent observer génératrices d’artéfacts, pouvant empêcher la lecture de
constamment l’enfant et noter sur le tracé : les mouvements l’enregistrement.
corporels, les expressions faciales, les mouvements ocu- Toute interférence médicamenteuse, et notamment les
laires, les apnées, les bradycardies, les valeurs de la SaO2 , bolus éventuels de morphiniques, sera recherchée et signa-
les bruits et les soins éventuellement administrés. En obser- lée ainsi que son délai d’administration par rapport à
vateurs avertis, ils sauront également repérer les figures l’enregistrement.
anormales et éliminer les artéfacts (cf. infra). Des stimu- L’environnement en service de néonatalogie doit être
lations tactiles seront effectuées en fin d’enregistrement. respectueux de l’acte EEG durant la pose des électrodes
On vérifiera ainsi la bonne réactivité du tracé. Les stimuli et l’enregistrement en évitant les soins non urgents pen-
auditifs de l’environnement seront signalés. dant l’enregistrement ou tout passage autour du lit du
Réactivité. Des stimuli externes peuvent provoquer nouveau-né.
des changements sur l’EEG. Par exemple des bruits
forts ou des stimuli lumineux de forte intensité peuvent
Interprétation d’un EEG néonatal
provoquer une atténuation de toute l’activité céré-
brale. De telles réactions durent quelques secondes et L’interprétation d’un EEG de nouveau-né demande une for-
peuvent être considérées comme l’équivalent du réflexe de mation spécifique et une pratique régulière permettant une
Moro. habituation visuelle à la reconnaissance des repères phy-
Chez les très grands prématurés, les flashs entraînent siologiques de la maturation de l’électrogenèse et de ses
parfois des potentiels évoqués visuels qui, en raison de leur aspects inhabituels ou pathologiques, tels que décrits dans
très grande amplitude à cet âge, sont très bien visibles la littérature [70,168,340].
sur l’EEG. La stimulation lumineuse intermittente avec des Cette interprétation doit comporter.
flashs de fréquence inférieure à 2 Hz donne une réaction
similaire. Cette réactivité aux flashs disparaît à un âge supé- Les conditions d’enregistrement.
rieur, probablement en raison de l’amplitude plus faible des
potentiels évoqués et d’une activité de fond plus importante • Environnement de l’enfant (ventilation spontanée ou
sur les régions occipitales à cette période du développe- assistée, température, thérapeutiques : psychotropes,
ment. Chez le nouveau-né, la réactivité à l’ouverture des sédatifs, analgésiants, antiépileptiques).
yeux n’est pas identifiable. Cette réactivité, connue chez • Comportement de l’enfant à la pose des électrodes
l’enfant et chez l’adulte, ne devient visible qu’à partir de 2 (réactivité) et pendant l’enregistrement (mouvements
à 6 mois. oculaires et corporels, yeux ouverts ou fermés).
Il est indispensable d’enregistrer tous les états de vigi- • Conditions techniques en cas d’EEG numérisé : vérifica-
lance normalement présents à l’âge corrigé de l’enfant au tion de l’EEG sans aucun filtre (notamment celui du 50 Hz)
moment de l’enregistrement ; les technicien(ne)s doivent en montage référentiel d’acquisition, le positionnement
donc être entraînés à la reconnaissance de ces états de précis de l’électrode de référence étant mentionné.
vigilance du nouveau-né.
L’analyse de l’électrogenèse.
Particularités de l’enregistrement en réanimation ou unité Analyse globale de l’activité de fond.
de soins intensifs néonataux.
Limites des indications. Chez le nouveau-né instable
• Labilité : lecture rapide de l’enregistrement à vitesse
au niveau végétatif (prématuré extrême par ex.),
lente (2,5 mm/sec ou moins), de façon à visualiser une
l’enregistrement est parfois récusé momentanément
ou plusieurs minutes sur l’écran, pour détecter les dif-
si l’équipe de néonatalogie juge que l’enfant est trop
férents états de vigilance (comportementaux et/ou EEG,
fragile. Il est cependant important de pouvoir réaliser
stades de sommeil).
l’enregistrement pour comprendre l’origine de l’instabilité
• Amplitude globale.
végétative en étant très attentif au respect des constantes
• Réactivité clinique et/ou électrique.
cardiorespiratoires lors de la mise en place des électrodes ;
le technicien doit être formé à cette approche et prendre
en compte l’acceptabilité de l’examen par l’enfant dans le Analyse de chaque état de vigilance différencié sur
cadre des soins de développement. l’enregistrement.
Conditions d’enregistrement et sécurité. Tout matériel
destiné à entrer en contact avec l’enfant doit être stérile • Tracé continu ou non/tracé alternant ou discontinu (en
ou à usage unique. Il doit être préparé à l’avance afin de précisant les durées minimale et maximale des bouffées,
réduire le temps d’installation et de rigoureuses précautions et la durée maximale des intervalles inter-bouffées).
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 575

• Figures physiologiques : fréquence, morphologie, ampli- l’analyse est habituellement visuelle à partir des éléments
tude et organisation spatiale. suivants (l’analyse fréquentielle automatique, présentée en
• Symétrie ou non, constante ou non. pourcentage de puissance, est possible) :
• Synchronie ou non, constante ou non.
• L’amplitude moyenne de la marge inférieure (normale-
Figures pathologiques. ment supérieure à 5 ␮V) : l’a-EEG est dit discontinu si la
marge inférieure est en-dessous de 5 ␮V.
• Décharges critiques EEG : morphologie, localisation, • L’amplitude moyenne de la marge supérieure (normale-
durée. ment supérieure à 10 ␮V).
◦ Sont-elles corrélées avec l’observation clinique/vidéo • Les variations de la marge inférieure et leur morphologie
simultanée ? (labilité physiologique, cyclicité des états de vigilance ou,
◦ En cas d’administration d’un anti-convulsivant, noter le à l’inverse, élévations brusques entaillant la marge infé-
nom, les modalités et heure d’administration, ainsi que rieure, évocatrices d’une décharge critique) [84]. Ainsi,
la posologie en valeur absolue et d’éventuelles modifi- l’émergence d’un pattern cyclique est le facteur le mieux
cations pharmaco-induites. corrélé avec l’âge post-conceptionnel du bébé et serait le
• Figures anormales surimposées : noter leur morpholo- meilleur critère de la maturation cérébrale [428].
gie, durée, amplitude, localisation, densité (nombre par • La morphologie et la densité de la marge supérieure
minute), ainsi que leur caractère isolé ou répété en (aspect en peigne des a-EEG dits de suppression-burst,
séquences brèves. terminologie réservée ici à l’a-EEG).

Anomalies cardiaques et/ou respiratoires survenues pen-


Cette technique de traitement du signal, créée en 1962
dant l’enregistrement. Conclusions : à quelles questions
par des équipes de réanimation adulte pour l’évaluation
est-il possible de répondre ?
des anoxies cérébrales, a été développée et validée par de
nombreuses équipes d’unités de soins intensifs néonataux
• Y a-t-il une organisation temporelle ? De qualité ? pour le suivi de la maturation cérébrale chez le préma-
• Y a-t-il une organisation spatiale ? De qualité ? turé, pour l’évaluation diagnostique et pronostique précoce
• Si l’âge gestationnel et l’âge corrigé de l’enfant sont de l’encéphalopathie hypoxo-ischémique du nouveau-né à
connus, l’EEG est-il en conformité avec le terme annoncé ? terme, ainsi que pour la détection des crises néonatales
• Si l’âge gestationnel et l’âge corrigé de l’enfant ne sont [252,254].
pas connus, l’EEG est-il en mesure de le préciser ? L’évaluation de l’EEG en intégration d’amplitude « a-
• Si des anomalies sont présentes, ont-elles une significa- EEG » versus l’EEG conventionnel « c-EEG » est plus récente,
tion diagnostique et/ou pronostique ? et montre que l’EEG conventionnel, de préférence couplé
• Est-il nécessaire de contrôler l’EEG ? Si oui, dans quel avec une vidéo, reste le gold standard : en ne s’intéressant
délai ? qu’à l’amplitude de signaux EEG sélectifs et modifiés, sans
rejet sélectif d’artéfacts, l’a-EEG ne permet pas l’étude
Les protocoles particuliers des activités physiologiques, et méconnaît environ 30 % des
Dans certaines situations, l’EEG néonatal est recommandé décharges critiques en raison de son insuffisance de cou-
en urgence et doit être prolongé durant plusieurs heures ou verture spatiale et fréquentielle ; sa sensibilité s’accroît
plusieurs jours (suspicion de crises et/ou encéphalopathie cependant avec le nombre d’électrodes de scalp. Enfin,
hypoxo-ischémique). Le maintien des électrodes est alors l’analyse morphologique, indispensable pour différencier
renforcé par une pâte adhésive et un carré de tarlatane sous décharges, ondes lentes et artéfacts, repose exclusivement
le filet de Surgifix® . sur l’EEG source, témoin de la qualité ou non de l’acquisition
Lorsque le neurophysiologiste habitué aux EEG de des données.
nouveau-né est absent, certaines techniques de traitement Cette technique, de mise en place rapide à toute heure
du signal détaillées ci-dessous peuvent être proposées avec dans une unité de soins intensifs, peut être utilisée si
quelques réserves. l’EEG conventionnel n’est pas accessible (hors des heures
L’EEG en intégration d’amplitude a-EEG (par cerebral ouvrables ou astreintes) chez tout nouveau-né à risque neu-
function monitor [CFM]). C’est une méthode centrée rologique. Elle permettrait ainsi de détecter 100 % des
sur l’analyse de l’amplitude de l’activité EEG [253]. états mal (parfois non détectés cliniquement la nuit, du
Celle-ci est recueillie en continu au lit de l’enfant à fait de l’obscurité). Vérifier l’absence de décharge critique
partir de 2 électrodes centrales (C3, C4), avec rejet des dans les régions centrales permet également d’éviter des
signaux de fréquence inférieure à 2 Hz et de fréquence traitements inutiles lors d’une manifestation paroxystique
supérieure à 15 Hz, de façon à éviter les principaux arté- suspecte.
facts de mouvement et/ou de secteur. Après rectification L’interprétation de la bande d’a-EEG ne doit être vali-
(passage en négatif seul) et lissage, tous les signaux sélec- dée qu’après confrontation à l’EEG source pour chacun
tionnés subissent une amplification pondérée selon une des points d’intérêt. Une marge inférieure peut en effet
échelle semi-logarithmique, pour corriger les différences paraître normale (supérieure à 5 ␮V) si des artéfacts (ECG
d’amplitude des différents rythmes selon leur fréquence. par ex.) augmentent l’amplitude moyenne des signaux alors
Enfin, les signaux EEG ainsi traités sont comprimés à la même que l’activité de fond est très déprimée voire nulle.
vitesse de 6 cm/heure soit 10 min par centimètre (ou 1 mm L’utilisation de cette technique n’est pas recommandée sans
par minute) et représentés sous forme d’une bande dont confrontation à l’EEG source, permettant de caractériser la
576 N. André-Obadia et al.

nature de toute modification de la courbe. De plus, les uti- • Reconnaître des aspects évocateurs de certaines
lisateurs doivent être entraînés à la reconnaissance et au étiologies (maladies métaboliques, encéphalite
contrôle des artéfacts. Il est recommandé de réaliser dès herpétique. . ..).
que possible un EEG conventionnel en cas de discordance
entre l’a-EEG et la situation clinique. Intérêt pronostique. Il repose sur :
L’utilisation simultanée d’un EEG conventionnel initié par
l’équipe de neurophysiologie et d’une fenêtre de lecture • L’organisation de l’activité de fond et la structuration du
de l’EEG en intégration d’amplitude accessible 24 h/24 à sommeil.
l’équipe de néonatalogie a l’avantage de permettre la prise • Les orientations étiologiques données par l’EEG.
en charge rapide des urgences tout en apportant une analyse
plus complète — et par un neurophysiologiste entraîné — des Quand enregistrer ?
données recueillies hors heures ouvrables. L’identification
préalable d’une zone d’intérêt (AVC par ex.) permet aussi • Dès les premiers symptômes, avec vidéo de préférence.
d’adapter le positionnement des électrodes. • À répéter tous les 4 à 6 jours, jusqu’à normalisation ou
Enfin, cette technique est parfois utilisée à d’autres âges stabilisation de l’EEG.
que la période néonatale, mais ces indications n’ont pas fait • Voire plus fréquemment en fonction des symptômes cli-
l’objet d’une validation. niques ou des résultats de l’EEG.
L’analyse continue de densité spectrale (c-DSA). La lec-
ture visuelle des signaux EEG peut être remplacée par une Les crises (avec ou sans convulsion). Elles doivent béné-
analyse de la densité de chacun de ses rythmes position- ficier d’un enregistrement EEG prolongé couplé à un
nés sur une échelle de 0 à 30 Hz (alpha, thêta, delta. . .) en enregistrement vidéo.
fonction du temps, la densité de chaque rythme étant expri- Intérêt diagnostique. Diagnostic positif.
mée par une échelle de couleur (de la plus froide — bleue —
pour les rythmes peu fréquents à la plus chaude, — rouge — • Crise épileptique : décharge d’éléments rythmiques pen-
pour les rythmes dominants). Elle permet aussi de calculer la dant au moins 10 secondes, associée ou non à des
Spectral Edge Frequency, courbe délimitant la surface sous manifestations cliniques.
la courbe contenant 95 % de la puissance spectrale à un • État de mal, crises subintrantes, crises prolongées.
temps « t ».
Cette technique, qui peut soit viser une zone d’intérêt, Diagnostic différentiel. Par rapport à des manifesta-
soit être lue en double fenêtrage à côté de chaque déri- tions paroxystiques non épileptiques.
vation EEG, a l’avantage de ne pas amputer ni altérer les Orientation étiologique. En cas d’aspect critique ou
signaux EEG, et de montrer toutes les composantes de l’EEG, intercritique particulier.
dont certains rythmes physiologiques. L’identification des Intérêt pronostique. Il repose sur la recherche de signes
artéfacts repose, ici aussi, sur l’analyse visuelle de la mor- de gravité :
phologie des signaux EEG. Cette méthode, développée par
les neurophysiologistes sans distorsion des signaux sources, • Dissociation électro-clinique des crises.
est préférable quand les équipes de néonatalogie peuvent • Fréquence des crises.
s’en approprier l’usage. • Durée de la période critique.
Autres protocoles particuliers. D’autres protocoles • Anomalies intercritiques.
tels que l’index de discontinuité, la puissance du
signal, sont ponctuellement utilisés, plutôt en recherche Intérêt dans le suivi de l’enfant. Pour évaluer la
clinique. réponse au traitement.
Quand enregistrer ? Il convient de réaliser un premier
EEG dès la suspicion de crise, si possible avant tout traite-
Indications ment anti-convulsivant et/ou sédatif.
Un enregistrement prolongé voire continu peut être jus-
tifié pendant l’instauration du traitement.
Le nouveau-né à terme
La répétition des EEG sera définie en fonction de
Il n’y a pas d’indication d’enregistrement EEG systématique.
l’évolution clinique et des résultats du premier enregistre-
En revanche, l’EEG s’impose dans les situations cliniques
ment.
suivantes.

Signes neurologiques anormaux. En cas d’asphyxie Encéphalopathie hypoxo-ischémique.


périnatale, détresse neurologique, hypotonie, signes Intérêt diagnostique. L’EEG permet l’identification des
neuro-végétatifs, mouvements anormaux, troubles du aspects EEG inhabituels pour ne pas méconnaître une autre
comportement. . . étiologie.
Intérêt pronostique. Il repose sur l’estimation du degré
Intérêt diagnostique de l’EEG, par exemple. de gravité :

• Distinction entre tracés normaux, péjoratifs (inactifs,


• Identifier des décharges critiques. paroxystiques, pauvres plus thêta) ou « intermédiaires »
• Rechercher des anomalies focales (hémorragies, AVC, (discontinus, hyperactifs rapides) [339].
abcès). • Délai de normalisation.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 577

◦ Rupture prolongée des membranes


Tableau 6 Les périodes recommandées d’enregistrement
◦ Chorioamniotite
EEG, selon l’âge gestationnel en semaines d’aménorrhée
◦ Infection materno-fœtale avérée
(SA).
• Ischémie
≤ 28 SA 29—33 SA 29—33 SA avec > 33 SA avec ◦ Troubles hémodynamiques
risquesa risquesa ◦ Hypotension artérielle marquée
◦ Hypovolémie
j2—j3 1re semaine j1—j3 1re semaine ◦ Jumeaux transfuseurs et transfusés
j7—j8 j7—j8 (32 SA) • Jumeau survivant à l’autre décédé in utero
31—32 SA 36 SA • Entérocolite ulcéro-nécrosante
36 SA • Échographie transfontanellaire anormale ou suspecte
a Facteurs de risque.
Cette chronologie est variable selon l’évolution clinique.
NB : Des anomalies sévères enregistrées avant Si le tracé est anormal sous traitement sédatif un contrôle
H12 pouvant être rapidement réversibles, l’EEG n’a sera effectué après arrêt du traitement.
pas, dans ce cas, de valeur pronostique certaine. Toute-
fois ces anomalies peuvent être un critère d’indication
d’hypothermie précoce après hypoxo-ischémie. 8. L’électroencéphalogramme dans le
Quand enregistrer ? Un premier tracé est souhaitable diagnostic de mort cérébrale
entre 12 et 48 heures de vie (prolongé voire continu), puis un W. Szurhaj, M.D. Lamblin, A. Kaminska, H. Sediri
contrôle à j4 et j8, voire plus précocement en fonction des
L’intérêt de l’EEG dans le diagnostic de mort cérébrale
signes cliniques et des résultats du premier EEG. D’éventuels
est diversement apprécié dans le monde. Aux États-Unis,
contrôles ultérieurs pourront être réalisés selon l’évolution
l’EEG est recommandé mais pas obligatoire [390,598,599].
électro-clinique de l’enfant.
Au Canada, l’EEG n’est plus recommandé dans cette indica-
tion. En Europe, un test de laboratoire pour la confirmation
Le prématuré du diagnostic de mort encéphalique n’est pas recommandé
Indications en fonction de la symptomatologie. L’EEG dans tous les pays. Dans plusieurs pays, le test d’apnée est
s’impose en cas de facteurs ou d’indices de risque neuro- pratiqué en se basant sur une hypercapnie en rapport avec
logique : une élévation de plus de 20 mmHg de la PCO2 par rapport
à la normale. D’autre part, la durée d’observation par rap-
• En cas d’anomalies neurologiques, en particulier de port à l’évènement initial varie de 0 à 48 heures, notamment
crises, les indications et l’intérêt sont les mêmes que pour quand la cause de la mort cérébrale relève d’une anoxie. Au
le nouveau-né à terme. Japon, un scanner X cérébral attestant de lésions irréver-
• En l’absence de symptomatologie, un EEG peut être utile sibles et un tracé EEG isoélectrique sont obligatoires pour
pour déterminer le stade maturatif. le diagnostic de mort encéphalique. En Australie et dans les
pays d’Asie, ce sont les critères de mort du tronc cérébral
Indications en fonction de l’âge gestationnel (AG). qui sont appliqués.
En résumé, les différences majeures entre les critères
• AG ≤ 28 SA : la surveillance EEG est systématique. figurant dans les différents guidelines [600] portent sur le
• AG de 29 à 33 SA : un EEG est recommandé dans la pre- nombre de praticiens jugés nécessaires pour confirmer la
mière semaine de vie. mort encéphalique, leur rang et leur niveau d’expérience ;
les tests complémentaires sont obligatoires ou parfois
Intérêt diagnostique. seulement recommandés ; le temps d’observation après la
déclaration de la mort encéphalique est variable, autour de
• Appréciation de l’activité de fond. 24 heures ; le test d’apnée est controversé du fait de ses
• Recherche d’anomalies surajoutées et de crises. conséquences délétères sur les organes [586].
• Aide au diagnostic des lésions spécifiques de leucomalacie Certains pays ne pratiquant pas de transplantation
périventriculaire (pointes positives rolandiques de surve- d’organes (pays africains par exemple) ne possèdent pas de
nue particulièrement précoce : premiers jours de vie). critère de mort encéphalique.

Intérêt pronostique.
Législation française
• Organisation et maturation physiologique du tracé.
• Évolution des anomalies (fréquence et persistance des En France, le dernier texte réglementaire encore en vigueur
PPR, corrélées à la sévérité et à l’étendue des lésions à l’heure actuelle a été publié en 1996. Il régit les procé-
de la substance blanche périventriculaire). dures, les conditions nécessaires pour le diagnostic de mort
encéphalique mais également les prélèvements d’organes.
Quand enregistrer ? Décret no 96-1041 du 2 décembre 1996 relatif au constat
de la mort, préalable au prélèvement d’organes, de tissus
• Souffrance fœtale aiguë et de cellules, à des fins thérapeutiques ou scientifiques et
• Infection modifiant le Code de la santé publique.
578 N. André-Obadia et al.

« Section 3. — Du prélèvement d’organes sur une per- praticiens avaient recours à un ou plusieurs examens para-
sonne décédée. cliniques et que, dans 100 % des cas, il s’agissait d’un EEG,
Sous-section 1. — Constat de la mort préalable au prélè- suivi dans 67 % des cas par une artériographie. La réalisa-
vement d’organes à des fins thérapeutiques ou scientifiques. tion de deux EEG semblait plus fiable pour confirmer la mort
Art. R. 671-7-1. — Si la personne présente un arrêt car- cérébrale (60 % des praticiens interrogés).
diaque et respiratoire persistant, le constat de la mort ne
peut être établi que si les trois critères cliniques suivants
Sensibilité de L’EEG
sont simultanément présents. Quand enregistrer ?
Peu de données récentes sont disponibles.
L’étude Paolin et al. [435] a montré une sensibi-
• Absence totale de conscience et d’activité motrice spon- lité relativement faible de l’EEG dans une population de
tanée. 15 adultes, remplissant les critères cliniques de mort céré-
• Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral. brale (absence de réflexe du tronc cérébral et test d’apnée
• Absence totale de ventilation spontanée. positif) : l’EEG se révélait nul uniquement chez 8 patients
et montrait une activité de bas voltage persistante chez les
Art. R. 671-7-2. — Si la personne, dont le décès est 7 autres (sensibilité de 53 %). Cette étude souffre toutefois
constaté cliniquement, est assistée par ventilation méca- d’un faible effectif, et a été effectuée avec des machines
nique et conserve une fonction hémodynamique, l’absence d’acquisition papier ; de plus, les résultats semblent discor-
de ventilation spontanée est vérifiée par une épreuve dants avec les autres études sur la question. Dans l’étude de
d’hypercapnie. Grigg [228] sur 56 patients, répondant aux critères cliniques
De plus, en complément des trois critères cliniques men- d’état de mort cérébrale, la sensibilité était meilleure
tionnés à l’article R. 671-7-1, il doit être recouru pour (80,6 %). Trois aspects étaient observés : une activité thêta
attester du caractère irréversible de la destruction encé- ou bêta de bas voltage chez 9 patients (observée jusqu’à 72 h
phalique. après le diagnostic clinique), un aspect de coma-sommeil
chez 2 patients (jusqu’à 168 h), et un aspect d’alpha coma
• Soit à deux électroencéphalogrammes nuls et aréactifs, chez un patient (3 h après les critères cliniques). Aucun de
effectués à un intervalle minimal de 4 h, réalisés avec ces patients n’a récupéré. Là encore, cette étude concernait
amplification maximale sur une durée d’enregistrement l’EEG papier.
de 30 min et dont le résultat doit être immédiatement Le passage à l’EEG numérisé, maintenant parfois couplé
consigné par le médecin qui en fait l’interprétation. à l’enregistrement vidéo, a facilité l’identification des arté-
• Soit à une angiographie objectivant l’arrêt de la cir- facts, et a donc très probablement amélioré la sensibilité
culation encéphalique et dont le résultat doit être de l’EEG. C’est ce que semble montrer un récent travail
immédiatement consigné par le radiologue qui en fait allemand [594], qui a comparé les techniques des Potentiels
l’interprétation. Évoqués Somesthésiques, de l’EEG, du Doppler transcrânien,
de la scintigraphie cérébrale de perfusion, et de l’angio-
Art. R. 671-7-3.-III. — Lorsque le constat de la mort est scanner chez 71 patients répondant aux critères de mort
établi pour une personne assistée par ventilation mécanique cérébrale. L’EEG avait permis de conclure à la mort céré-
et conservant une fonction hémodynamique, le procès- brale (absence d’activité électrique cérébrale) dans 67 cas
verbal de constat de la mort indique les résultats des sur 71 (94 % des cas), faisant aussi bien que l’angio-scanner
constatations cliniques concordantes de deux médecins et mieux que les autres techniques.
répondant à la condition mentionnée à l’article L. 671-10. Les artéfacts dus aux conditions de réanimation (secteur,
Il mentionne, en outre, le résultat des examens définis au écrans des moniteurs, balistogramme) peuvent être le plus
1er ou au 2e de l’article R. 671-7-2, ainsi que la date et souvent aisément éliminés. Mais il arrive qu’il ne soit pas
l’heure de ce constat. Ce procès-verbal est signé par les possible d’éliminer tous les artéfacts, ce qui ne permet alors
deux médecins susmentionnés ». pas au médecin interprétateur d’affirmer la nullité du tracé.
L’EEG dans ce dernier texte apparaît comme un des exa- Cela explique en partie le manque de sensibilité de l’EEG
mens complémentaires obligatoires, avec l’artériographie dans certaines études.
cérébrale (ou plus récemment l’angio-scanner cérébral), Dans certaines situations peu fréquentes, telles les trau-
pour attester du caractère irréversible et définitif de la des- matismes crâniens ouverts, l’EEG n’est pas réalisable pour
truction encéphalique. Les conditions spécifiques de durée, des raisons techniques évidentes.
d’amplification et d’intervalle entre les examens sont claire-
ment précisées, mais dans la méthode traditionnelle d’EEG
papier. Spécificité de l’EEG
L’enquête effectuée dans les années 1960 par la commis-
sion ad hoc de l’American EEG Society sur les critères EEG
Avantages et limites de l’EEG dans le diagnostic dans la détermination de la mort cérébrale a révélé que,
précoce de la mort encéphalique sur 2650 cas de coma avec un EEG présumé « isoélectrique »,
seuls 3 patients, dont les enregistrements EEG satisfaisaient
L’avantage majeur de l’EEG est son caractère non inva- aux critères du comité, avaient présenté une récupération
sif, facilement reproductible, disponible dans la plupart des de la fonction cérébrale. Ces trois patients avaient reçu des
centres hospitaliers. doses massives de drogues dépressives du système nerveux
Dans une étude réalisée en France en 1997, Fischer [192] (barbituriques dans 2 cas, méprobamate dans 1 cas). Cette
rapporte que pour le diagnostic de mort encéphalique, les étude ne concernait pas les enfants [27].
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 579

Toutefois, l’inactivité électrique cérébrale impose de Ce travail ancien a été effectué à partir de tracés EEG
vérifier l’absence de certaines conditions pouvant conduire papier. Malheureusement, à notre connaissance, il n’y a pas
à majorer le degré de souffrance cérébrale : de données récentes sur la reproductibilité de l’EEG numé-
risé dans le contexte de mort cérébrale.
L’EEG garde donc toute sa place dans le diagnostic de
• L’EEG est en effet très sensible aux drogues, en particu-
mort cérébrale.
lier les barbituriques, pouvant entraîner des dépressions
Cependant, la nécessité de répétition, en France, de
de l’électrogenèse, voire une nullité du tracé, ce
2 examens à 4 heures d’intervalle, son influence par les
qui imposera de différer l’examen, après élimination
drogues, et sa non-disponibilité en dehors des heures
des drogues sédatives. Il s’agit essentiellement des
ouvrables dans la plupart des centres hospitaliers, font qu’il
barbituriques, des benzodiazépines, des anesthésiques,
est actuellement de moins en moins utilisé pour le diagnostic
notamment le propofol, mais également le trichloréthy-
de mort cérébrale, au profit de l’angio-scanner, lorsque
lène, la méthoqualone, le méprobamate, et le baclofen,
celui-ci est possible.
ce dernier nécessitant un délai important d’élimination
[211,377,378,451,534].
• L’hypothermie est connue pour altérer la fonction du
Conditions de l’enregistrement de l’EEG pour le
SNC. Elle peut entraîner un ralentissement et une dépres-
diagnostic de mort encéphalique
sion de l’électrogenèse, mais essentiellement dans les
Les recommandations relatives aux conditions de
hypothermies majeures, inférieures à 28 ◦ C [146]. Coselli
l’acquisition de l’EEG pour la confirmation de la mort
et al. [130] ont tenté de corréler l’apparition du tracé
cérébrale en France ont étés édictées lors du congrès de
isoélectrique à la température corporelle périphérique,
la Société de neurophysiologie clinique en 1988, parues en
chez 56 patients opérés sous hypothermie. Ils ont observé
1989 [124]. Ces recommandations ont été rédigées alors
une grande variabilité de la température d’apparition du
que l’EEG était acquis sur des machines papier.
tracé isoélectrique, avec des valeurs allant de 12,8 ◦ C à
Depuis les années 1990, l’essor des technologies a permis
28,6 ◦ C en prise rectale de la température. Par ailleurs,
l’émergence de l’EEG « numérisé » qui est venu rempla-
l’hypothermie peut également altérer le métabolisme et
cer progressivement, en pratique courante, les anciens
la clairance des éventuelles médications.
appareils dans la plupart des hôpitaux. Dès lors, il s’est
avéré nécessaire de redéfinir les critères diagnostiques de
Malheureusement, à notre connaissance, il n’y a pas mort cérébrale pour l’EEG numérisé.
d’étude ayant précisé l’impact de l’hypothermie sur Une analyse comparée du signal enregistré en EEG
l’électrogenèse dans ce contexte précis de diagnostic de « papier » et EEG « numérisé » a été réalisée simultané-
mort cérébrale. ment chez 15 patients en état de mort encéphalique [160].
La plupart des experts s’accordent pour penser qu’une Cette étude a mis en évidence un tracé plus « riche »
hypothermie supérieure à 30 ◦ C ne peut être à l’origine en EEG numérisé par rapport à l’EEG papier pour un
d’une nullité du tracé, mais en l’absence de données, la même patient. Cette surcharge en pseudo-microrythmes
plupart des recommandations requièrent une température rapides, dont l’amplitude avoisinait 2 ␮V, pouvait rendre
corporelle supérieure à 35 ◦ C. l’interprétation délicate, l’EEG numérisé apparaissant plus
Certains troubles métaboliques peuvent participer à la sensible que l’EEG conventionnel. Cette activité était
souffrance cérébrale : insuffisance hépatocellulaire sévère, extracérébrale dans la mesure où tous les patients étaient
hypoglycémie voire hyponatrémie majeure. Or ces condi- décédés sans la moindre ébauche de récupération neu-
tions étant réversibles, il importera de les corriger, ou de rologique. Ce « bruit » était généré par les composants
contrôler l’EEG, avant de considérer celui-ci comme nul. électroniques des appareils numérisés, par les interférences
En dehors de ces situations, la spécificité de l’EEG semble provenant de l’environnement et des circuits de mesure
très bonne. Seuls quelques cas d’EEG isoélectriques ont été (tissus, électrodes, amplificateur. . .). Les machines d’EEG
rapportés chez des patients non décédés, essentiellement papier n’avaient pas la capacité de retranscrire ces activi-
avant l’avènement de l’EEG numérisé. tés du fait de l’effet filtre de la plume et du galvanomètre
pour ces fréquences rapides de très bas voltage. De plus,
le galvanomètre ne détecte qu’un signal de l’ordre de
Reproductibilité de l’examen 1 ␮V alors que l’EEG numérisé détecte des amplitudes de
Buchner et Schuchardt [93] ont évalué la reproductibi- 0,15 ␮V (soit 10 fois plus). Ce point a été confirmé par
lité intra- et inter-interprétateur : ils ont soumis 28 tracés une seconde expérimentation qui consistait à envoyer un
EEG de patients en état clinique de mort cérébrale, à signal sinusoïdal de fréquence et d’amplitude modulables
l’interprétation de 8 médecins neurologues expérimentés à permettant de démontrer qu’il existait une atténuation
la lecture des EEG ; de plus, chaque médecin interprétait importante du signal pour les fréquences rapides en EEG
2 fois le même tracé, à son insu. conventionnel, alors qu’aucune atténuation n’était obser-
Dix-huit des 28 tracés étaient interprétés de façon vée à la sortie de l’EEG numérisé, même pour des fréquences
concordante comme isoélectriques, et 3 des 28 comme atteignant 100 Hz. À l’issue de cette étude les auteurs ont
conservant une activité électrique corticale. Sept sur 28 proposé des recommandations techniques, en plus des dis-
(25 %) avaient fait l’objet de décisions discordantes. positions figurant dans la législation et la conférence de
De plus, chaque médecin avait interprété de façon diffé- consensus, lors de l’acquisition et la lecture de l’activité
rente au moins 1 tracé entre les 2 interprétations qu’il avait électrique cérébrale à l’aide d’un enregistrement EEG
effectuées. numérisé.
580 N. André-Obadia et al.

Ces recommandations ont été publiées par Sediri et al. En cas d’artéfacts persistants, posant potentiellement
en 2007 [504]. Elles viennent ainsi compléter les recomman- un doute quant à leur origine cérébrale, il peut être utile
dations de la SNCLF de 1989 [124]. d’enregistrer une voie supplémentaire extracérébrale, par
exemple à partir de 2 électrodes disposées sur la main du
patient.
Informations nécessaires avant la réalisation de l’EEG Le tracé doit comporter au moins 30 minutes de bonne
Avant toute réalisation de l’enregistrement EEG, des qualité, interprétable sans ambiguïté.
informations anamnestiques immédiates doivent être impé- Des stimulations visuelles, auditives, somesthésiques
rativement recueillies : les noms, prénoms et date de (tactiles et douloureuses) doivent être pratiquées de façon
naissance du patient, les circonstances et origine du coma, répétée, clairement indiquées sur le tracé (pour la somes-
en particulier concernant la date et heure présumées de thésie, indication du point stimulé et élimination des
l’installation du coma, les résultats de l’imagerie. chocs électrostatiques). Le technicien doit annoter le tracé
Le compte-rendu de l’examen clinique doit spécifier les de marqueurs d’évènements pendant le déroulement de
critères de mort cérébrale (un coma profond, un arrêt de l’examen.
la respiration spontanée, une absence de réflexe dans les La calibration du système est en général automatisée
territoires des nerfs crâniens). en EEG numérisé mais l’intégrité de la chaîne d’acquisition
Toute suspicion clinique d’un facteur pharmacologique, doit être testée en créant volontairement des artéfacts (en
d’un facteur biochimique ou toxicologique, d’un facteur touchant chaque électrode par exemple).
métabolique ou d’une hypothermie devra être mentionnée. Les artéfacts rencontrés en milieu de réanimation
Les informations concernant la réalisation de l’EEG doivent être identifiés et si possible éliminés. Le plus sou-
doivent comporter : vent c’est le balistogramme créé par l’électrocardiogramme
et diffusant sur l’ensemble des dérivations EEG qui est
• les date, heure et lieu de l’enregistrement EEG et éven- le plus difficile à écarter. On y parvient parfois en mobi-
tuellement l’état du scalp ; lisant délicatement la tête sur un côté mais le plus
• les drogues administrées depuis moins de 24 heures ou souvent, on en tiendra compte à la lecture de l’EEG en
recherchées systématiquement par les dosages sanguins s’assurant que l’artéfact produit se superpose parfaite-
et urinaires ; ment au complexe QRS s’inscrivant sur la voie ECG. Les
• la température corporelle et les constantes hémodyna- autres artéfacts sont dus aux parasites électriques liés
miques, notamment la pression artérielle moyenne qui au 50 Hz du secteur et des appareils de réanimation pré-
doit être maintenue au-dessus de 50 mmHg. sents dans la chambre du patient. Ce type d’artéfact peut
être éliminé en disposant d’une prise de terre efficace,
en débranchant les lits électriques fluidisés et en choi-
Exigences techniques sissant une alimentation électrique différente des autres
Le tracé doit être réalisé par un technicien spécialisé ou moniteurs utilisés pour les soins de réanimation. L’artéfact
par un médecin électroencéphalographiste, seuls qualifiés de réverbération peut être éliminé en évitant de dispo-
pour identifier et éliminer les artéfacts, mettre en œuvre ser l’appareil EEG face aux autres écrans présents dans la
les moyens polygraphiques, mener à bien les stimulations pièce.
nécessaires et noter sur le tracé l’ensemble des informa-
tions.
L’enregistrement EEG doit comporter au moins Interprétation
8 électrodes (standard ou au mieux électrodes aiguilles) : L’interprétation de l’EEG devra se faire à partir de
FP2, C4, O2, T4, FP1, C3, O1, T3, ainsi qu’une terre ; montages bipolaires longue distance, avec des distances
rajouter une électrode médiane (Cz) est conseillé. Les inter-électrodes de 10 cm. Nous recommandons un montage
impédances de chaque électrode doivent être comprises comprenant des électrodes frontales, centrales, temporales
entre 100 et 10 000  [27]. L’enregistrement simultané occipitales, droites et gauches, par exemple : Fp2-C4, C4-
de l’ECG (en D1) et de la respiration permet d’identifier O2, Fp1-C3, C3-O1, Fp2-T4, T4-O2, Fp1-T3, T3-O1.
certaines figures comme étant des artéfacts. Il est indispen- Il faudra utiliser un gain compris entre 3 et 5 ␮V/mm
sable de pouvoir en disposer sur tout l’enregistrement. Les (inclus) et un affichage de 20 secondes par pages d’écran
enregistrements de l’activité électrique cérébrale à partir (soit 15 mm/sec) pour une interprétation optimale du tracé.
d’une seule voie, tels que parfois utilisés en réanimation, On pourra utiliser une vitesse de 30 mm/sec (pages de 10 s)
ne peuvent en aucun cas être suffisant pour poser un pour mieux apprécier le signal.
diagnostic d’inactivité électrique cérébrale. Il ne doit pas être utilisé de filtres numériques passe — bas
L’enregistrement sera effectué à une fréquence en-dessous de 70 Hz, ni de filtres passe — haut au-dessus de
d’échantillonnage d’au moins 256 Hz, une résolution d’au 0,5 Hz. Le filtre secteur à 50 Hz peut être utilisé.
moins 12 bits et un filtre haut de 0,53 Hz. Aucun filtre numé- L’interprétation du tracé EEG sera d’autant plus aisée
rique en-dessous de 70 Hz (en dehors du filtre 50 Hz) ne que la lecture se fera sur un écran de bonne qualité avec
doit être utilisé car ils pourraient atténuer des fréquences une résolution minimale de 1280 × 1024. La taille de l’écran
rapides d’origine corticale. optimale pour à la relecture est de 17 pouces ou plus [504].
En cas d’artéfacts musculaires persistants, pouvant gêner La résolution verticale dépendra du nombre de voies affi-
l’interprétation du tracé, il peut être nécessaire d’injecter chées (au minimum 10 dont 8 EEG, 1 ECG et une respiration).
un agent bloquant la transmission neuro-musculaire (curare) On peut souligner l’intérêt d’écrans plats. L’imprimante doit
sous la direction d’un médecin. avoir une résolution minimum de 300 DPI.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 581

L’interprétation ne peut être rédigée que par un médecin à la mort cérébrale clinique. La question de la nécessité de
spécialisé en explorations fonctionnelles du système ner- répétition de l’EEG lorsque celui-ci a été effectué à distance
veux. Le résultat doit être remis aux médecins habilités à raisonnable de la condition morbide initiale pourrait être
faire le constat de mort encéphalique et à eux seuls. Le posée. Nous recommandons que des études s’intéressant à la
constat du caractère irrémédiable des altérations du sys- modification de l’EEG lors de sa répétition soient réalisées.
tème nerveux central repose sur l’observation d’un tracé L’enjeu serait d’éviter le délai de 4 heures, préjudiciable à
inactif durable. l’utilisation de l’EEG dans certains contextes, pouvant ainsi
L’enregistrement doit permettre d’obtenir 30 minutes de être à l’origine d’un retard au prélèvement d’organe.
tracé stable, propre, aisément interprétable, inactif, défini En attendant ces études, nous maintenons la nécessité
comme l’absence d’activité électrique cérébrale, d’une de répéter l’EEG avec un délai minimal de 4 heures entre
amplitude > 2 ␮V, y compris lors des stimulations auditives les examens (plus précisément entre le début des deux exa-
et nociceptives, réalisées de façon bilatérale, sans contes- mens).
tation possible. Les drogues. La question des taux sanguins de drogues
potentiellement sédatives administrées au patient est
Conditions particulières d’interprétation. importante mais délicate, et n’est pas précisée dans le texte
L’hypothermie. En France, la Société Française français de 1996. Certaines drogues, telles les barbituriques,
d’Anesthésie et de Réanimation, la Société de Réanimation pouvant avoir une demi-vie d’élimination longue, il n’est pas
de Langue Française et l’Agence de la biomédecine recom- toujours possible d’attendre que le taux sanguin soit nul.
mandent une température supérieure ou égale à 35 ◦ C L’Académie Américaine de Neurologie recommande (2005) :
pour porter le diagnostic de mort cérébrale. Certains pays « si des drogues, telles les barbituriques, sont présents, il
requièrent l’absence d’hypothermie significative, avec une n’est pas nécessaire que leurs taux sanguins soient nuls, mais
T◦ limite à 32 ◦ C, pour reconnaître l’état de mort cérébrale ils doivent être tels qu’ils n’interférent pas significativement
mais ils n’utilisent pas l’EEG. L’hypothermie modérée avec avec l’état de conscience ». D’autres sociétés, et notam-
une température corporelle supérieure à 30 ◦ C ne peut ment l’agence de biomédecine dans son dernier rapport sur
induire de tracé inactif, mais elle pourrait majorer les les prélèvements, recommandent plus simplement que ces
anomalies. taux soient inférieurs aux taux thérapeutiques. Les tech-
Nous recommandons la nécessité d’une température niques basées sur l’étude du débit sanguin cérébral n’étant
corporelle supérieure ou égale à 34 ◦ C pour attester pas influencées par les drogues sédatives, nous recom-
de l’inactivité électrique cérébrale sur l’EEG. En cas mandons de préférer ces techniques à l’EEG dans cette
d’hypothermie inférieure à 34 ◦ C, il faudra procéder au préa- situation. Nous rappelons également que l’étude des Poten-
lable au réchauffement du patient avant l’enregistrement. tiels Évoqués (auditifs et somesthésiques) est une technique
Des études seraient toutefois souhaitables pour étudier électrophysiologique moins sensible à l’effet des drogues
l’impact d’une hypothermie comprise entre 30 et 34 ◦ C sur sédatives et de l’hypothermie et pouvant permettre de
l’électrogenèse cérébrale dans le contexte de diagnostic de déterminer l’absence d’activité corticale et sous-corticale,
mort cérébrale. bien qu’elle n’ait pas de valeur médico-légale en France
Le délai. La réglementation française ne prévoit pas de actuellement [236].
délai par rapport à l’évènement initial avant de conclure à En cas d’impossibilité de recourir à ces techniques alter-
l’état de mort cérébrale, à la différence de la plupart des natives, nous recommandons d’attendre que ces drogues
autres pays, notamment européens [247]. Or l’EEG peut être sédatives soient dosées au préalable de l’interprétation
faussement inactif dans les heures suivant un arrêt cardio- de l’EEG et soient à des taux jugés par le médecin par
respiratoire, avant la réapparition d’une activité cérébrale. le médecin interprétateur comme n’interférant pas sur
Pour cette raison, nous recommandons que l’EEG ne soit réa- l’électrogenèse cérébrale de façon significative.
lisé qu’avec un délai supérieur à 12 heures après un arrêt Cas particulier de l’enfant. En France, il n’y a pas de régle-
cardiorespiratoire. mentation spécifique au diagnostic de mort cérébrale chez
En France, la loi requiert la répétition de l’EEG avec un l’enfant. Or, les experts s’accordent pour penser que les cri-
délai de 4 heures entre les 2 examens, ce qui est parfois pro- tères de l’adulte ne peuvent être appliqués au jeune enfant
blématique chez un patient hémodynamiquement instable. [567].
Aux EU, le diagnostic de mort cérébrale exige 2 examens cli- L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) a récemment
niques avec un délai de 6 heures chez les adultes, mais ce (2011) émis ses recommandations [401] : aux EU, le dia-
délai pouvant être réduit à 2 heures en cas de recours à un gnostic de mort cérébrale est porté uniquement sur des
test de confirmation (par exemple l’EEG). Actuellement le critères cliniques et le test d’apnée. Les explorations ancil-
délai de 4 heures est l’une des principales raisons amenant laires (EEG et scintigraphie cérébrale de perfusion) ne sont
à préférer l’angio-scanner à l’EEG dans ce contexte. pas requises et ne peuvent se substituer aux critères cli-
Peu de données de la littérature sont disponibles quant niques. Elles peuvent toutefois être utilisées par le clinicien
à la modification des EEG effectués consécutivement dans dans son diagnostic de mort cérébrale :
cette situation. Toutes les sociétés, notamment l’AAN,
ne rendent pas obligatoire la répétition de ces examens • quand l’examen clinique ou le test d’apnée ne peuvent
complémentaires. Il apparaît peu probable qu’un EEG inac- être effectués sans risque pour l’enfant ;
tif, effectué en l’absence de sédation, d’hypothermie, ou • si les données de l’examen clinique ne sont pas claires ;
de troubles métaboliques importants, ne se modifie signifi- • en cas de drogues sédatives ;
cativement après un délai de 4 heures, à condition qu’il ait • ou pour réduire la période d’observation entre les
été effectué à distance de la condition initiale ayant amené 2 examens cliniques.
582 N. André-Obadia et al.

Il existe un consensus général pour admettre que plus • Au-delà de 1 an : le délai recommandé est identique à
l’enfant est jeune, plus les délais entre les examens l’adulte.
cliniques devant aboutir au diagnostic de mort céré-
brale doivent être longs : l’AAP recommande un délai Toutefois, ces recommandations d’âge et de délais sont
d’observation entre les 2 examens de 24 heures entre 37 SA essentiellement empiriques et nous recommandons la réa-
et 1 mois et de 12 heures entre 1 mois et 18 ans. La réalisa- lisation d’études visant à apporter des données permettant
tion d’une exploration ancillaire (par exemple l’EEG) permet de mieux préciser ces âges et délais.
de raccourcir cet intervalle. Ainsi la société française Dans cette situation du jeune enfant, le médecin inter-
d’Anesthésie Réanimation a émis en 2005 des recomman- prétateur doit être expérimenté dans la pratique de l’EEG
dations [83] : du petit enfant.
« Chez l’enfant, le diagnostic de ME repose sur des
critères différents de l’adulte, toujours après, là aussi, éli-
mination de facteurs de confusion [83] : Conclusion

L’EEG est un test de confirmation de la mort cérébrale prévu


• chez le prématuré et le nouveau-né de moins de 7 jours, par la réglementation, venant suppléer les critères cliniques
en raison de l’immaturité cérébrale, l’EEG n’est pas un de mort cérébrale, et ne pouvant en aucun cas se substituer
indicateur fiable de ME, il faut le plus souvent avoir à ces critères cliniques. Deux examens, réalisés à plus de
recours à l’angiographie ; 4 heures de distance, sont nécessaires.
• entre l’âge de 7 jours et 2 mois, il est recommandé de réa- Dans cette situation, l’EEG est considéré »inactif »
liser 2 examens cliniques et 2 EEG séparés d’une période lorsqu’un tracé de 30 minutes, de bonne qualité, montre
d’intervalle de 48 heures, sauf en cas d’anoxie cérébrale ; un silence électrique, défini comme l’absence d’activité
• entre l’âge de 2 mois et 1 an, il est recommandé de réa- cérébrale d’une amplitude > 2 ␮V, à la condition d’exclure
liser 2 examens cliniques et 2 EEG séparés d’une période l’influence possible de la sédation, de troubles métabo-
d’intervalle de 24 heures, sauf en cas d’anoxie cérébrale ; liques, ou d’une hypothermie. En cas d’imprégnation par
• au-delà de 1 an, les critères sont identiques à ceux de des drogues sédatives, l’angio-scanner sera préféré. Les cri-
l’adulte. » tères à admettre chez le nouveau-né doivent encore être
mieux définis.
Certaines études [40] suggèrent qu’il n’y a pas de justi-
fication pour utiliser des périodes d’observation différentes
9. L’électroencéphalogramme
de l’adulte chez les enfants de plus d’1 mois. Il n’y a en
effet pas de cas rapporté d’enfants recouvrant une fonction haute-résolution (HR) et la
neurologique alors qu’ils remplissaient les critères de mort magnétoencéphalographie (MEG)
cérébrale de l’adulte [401]. M. Gavaret, L. Maillard, J. Jung
Une revue de la littérature portant sur 12 études
(publiées dans les guidelines de la société américaine de
pédiatrie en 2011) [401], rassemblant 485 enfants suspects
Introduction/Définitions
de mort cérébrale, est rapportée dans ces guidelines. Elle
permet d’évaluer la sensibilité de l’EEG à 76 % chez l’enfant, L’EEG haute-résolution (EEG-HR) et la magnétoencéphalo-
cette sensibilité augmentant à 89 % avec la répétition de graphie (MEG) sont deux techniques électrophysiologiques
l’EEG. Deux faux-positifs étaient rapportés, à chaque fois spécialisées contribuant à localiser des activités neuronales
chez des enfants ayant reçu des barbituriques. La sensibi- spontanées ou produites par des stimulations. L’EEG acquis
lité de l’EEG était aussi bonne que celle de l’étude du débit avec de hautes résolutions spatiale (nombre d’électrodes)
sanguin cérébral chez les enfants de plus d‘1 mois mais était et temporelle (fréquence d’échantillonnage), ensuite étu-
inférieure dans le groupe âgé de moins d’1 mois (40 % vs dié avec des outils de localisation de source, définit l’EEG
63 %). haute-résolution (EEG-HR). La MEG quant à elle consiste
À partir de ces données, nous émettons les recomman- en l’enregistrement des champs magnétiques produits
dations suivantes : par l’activité cérébrale au moyen d’un magnétoencépha-
lographe. Les deux techniques sont complètement non
invasives. L’EEG-HR et la MEG permettent, grâce à leur
• L’examen clinique et les critères de mort cérébrale pré- excellente résolution temporelle, d’explorer en temps réel
cis doivent figurer sur la demande d’EEG et doivent être la dynamique des activités électromagnétiques cérébrales.
répétés. Les progrès techniques et méthodologiques qui ont accom-
• Chez le prématuré et le nouveau-né de moins de 7 jours, pagné l’arrivée de la MEG [601] et qui sont utilisables en
en raison de l’immaturité cérébrale, l’EEG n’est pas un EEG-HR, permettent une analyse fine des signaux recueillis
indicateur fiable de ME, il faut le plus souvent avoir en surface, d’une part, sur le plan temporel et, d’autre
recours à l’angiographie. part, sur le plan spatial, permettant ainsi de localiser dans
• Entre l’âge de 7 jours et 1 mois, il est recommandé de réa- l’espace anatomique cérébral les sources des activités élec-
liser 2 EEG, séparés d’un intervalle de 48 heures et surtout tromagnétiques. Ces progrès ont ainsi permis de développer
de prendre en compte les critères cliniques. véritablement une Imagerie de Source Électro-Magnétique
• Entre 1 mois et 1 an : le délai recommandé entre les 2 EEG (ISEM), méthode de localisation des activités électromagné-
est de 24 heures. tiques cérébrales.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 583

Ces deux techniques reposent sur des moyens physiologiques et des connaissances a priori sur le signal
d’acquisition différents mais ont en commun le fait permettant ainsi de modéliser la position, l’orientation et
de nécessiter des outils mathématiques (aujourd’hui dispo- l’intensité d’activation des générateurs dans le volume céré-
nibles dans des outils logiciels certifiés pour une utilisation bral en fonction des potentiels mesurés à la surface.
clinique) pour localiser les activités enregistrées. Cette L’acquisition des signaux et surtout le traitement
localisation de source repose sur l’élaboration de modèles des données de localisation de source comportent de
biophysiques réalistes des milieux de propagation des nombreuses étapes dont certaines ne sont pas encore stan-
activités électromagnétiques cérébrales, d’une part, et sur dardisées.
l’élaboration de modèles mathématiques et d’algorithmes
de résolution du problème inverse.
Les particularités d’acquisition et d’analyse des signaux Techniques de l’EEG-HR
de chaque technique nécessitent de décrire deux volets de Acquisition des signaux. Les signaux électriques sont enre-
recommandations, mais leurs indications sont globalement gistrés avec de hautes résolutions spatiale (au minimum
convergentes. 32 électrodes de surface et au mieux, 64 électrodes et plus)
L’Imagerie de Source Électro-Magnétique (ISEM) est main- et temporelle (fréquence d’échantillonnage supérieure ou
tenant arrivée à un degré de maturité et de validation tel égale à 1000 Hz). Sur le plan de la résolution spatiale, un
qu’une utilisation clinique est envisageable. Comme toutes gain significatif de performance obtenu avec 64 électrodes
les techniques spécialisées, elle nécessite néanmoins un par rapport à 32 a été démontré dans une première étude
degré d’expertise de la part des personnels médicaux, para- [343], puis plus récemment dans une seconde étude compa-
médicaux et un environnement d’ingénieurs et chercheurs rant 64—256 électrodes vs 19—29 électrodes [91]. Une large
spécialisés en traitement du signal. bande passante est utilisée (0,15—200 Hz).
Mesure des positions des électrodes. Celle-ci peut être
Méthode effectuée de plusieurs façons. La méthode la plus classique
consiste à numériser les positions de trois points de repère
fiduciaux (nasion, tragi droit et gauche), des électrodes et
Une analyse des méthodes d’enregistrement de l’EEG-HR,
du massif facial supérieur à l’aide d’un système de mesure
de la MEG, de leurs indications et de leur degré de perfor-
magnétique. Ces positions sont ensuite fusionnées avec l’IRM
mance diagnostique a été réalisée sur la base de données
3D du patient. D’autres méthodes alternatives consistent en
bibliographiques de référence PubMed et Web of Science, à
l’utilisation d’électrodes EEG IRM-compatibles, qui peuvent
l’aide des mots clés suivants : MEG, Magnetoencephalogra-
être directement et automatiquement repérées et labéli-
phy, High-Resolution EEG, Electromagnetic Source Imaging,
sées sur l’IRM ce qui permet d’éviter les erreurs de fusion
Magnetic Source Imaging, croisés avec epilepsy, guidelines,
(voir [326—328] pour une revue des différentes méthodes).
epilepsy surgery. Les articles de langue anglaise et française
Sélection des pointes intercritiques. Les pointes intercri-
étaient considérés. Les données brutes et les conclusions
tiques sont sélectionnées et éventuellement classifiées en
ont fait l’objet d’une analyse systématique. Une sélection
différents types, soit visuellement, soit avec des procédures
des articles pertinents en vue des recommandations a été
automatisées de recherche de patterns. En EEG-HR comme
retenue, et les procédures et les indications ont été clas-
en MEG, une localisation fiable de sources de pointes néces-
sées par le groupe de travail en fonction de leur niveau de
site au moins l’enregistrement et la localisation de cinq
recommandation.
pointes afin de s’assurer de la reproductibilité des sources
[45]. Ces pointes peuvent faire l’objet d’une localisation
EEG haute-résolution (EEG-HR) individuelle, qui s’attachera à déterminer la stabilité et la
reproductibilité des sources pour chaque type de pointe, ou
Généralités sur l’EEG-HR être localisées après moyennage. La technique du moyen-
L’EEG acquis avec de hautes résolutions spatiale (nombre nage présente l’avantage d’augmenter le rapport signal
d’électrodes supérieur ou égal à 32) et temporelle (fré- sur bruit mais comporte le risque de fusionner des pointes
quence d’échantillonnage), ensuite étudié avec des outils d’apparence visuelle identique mais de générateurs diffé-
de localisation de source définit l’EEG haute-résolution rents. Les outils de localisation de source peuvent être
(EEG-HR). Il s’agit donc d’une technique dérivée de l’EEG également utilisés sur des décharges critiques [325]. Ces
standard, mais qui nécessite l’utilisation d’un nombre de méthodes font l’objet d’une étude de validation clinique
capteurs plus important et d’outils de localisation de source. et neurophysiologique prospective actuellement en cours
L’objectif de l’ISEM à partir de l’EEG-HR est de résoudre (PHRC national 2009-17-05).
le problème dit inverse. Le problème inverse, qui peut être Élaboration d’un modèle réaliste des milieux de propaga-
formulé mathématiquement comme suit : « étant donné un tion. Les activités électriques cérébrales traversent des
champ de potentiels recueillis en surface, quelle est la confi- milieux de conductivités distinctes. L’os, étant 30 à 50 fois
guration de sources qui en est à l’origine ? », n’a pas de moins conducteur que les autres milieux, influence for-
solution unique. D’un point de vue neurophysiologique et tement la distribution des potentiels électriques sur le
très concrètement, cela se traduit par le fait que la seule scalp. Dans les modèles les plus simples, le volume conduc-
analyse visuelle ne permet pas d’assigner de manière fiable teur est assimilé à une ou plusieurs sphères concentriques
une origine cérébrale unique et précise à une activité EEG de conductivité homogène (une sphère pour chaque inter-
localisée. face entre volume cérébral et électrodes) passant par les
La résolution du problème inverse repose sur des modèles points fiduciaux. Des modèles plus réalistes et plus pré-
mathématiques qui intègrent des contraintes anatomiques, cis sont maintenant régulièrement utilisés. L’élaboration
584 N. André-Obadia et al.

d’un modèle réaliste est effectuée à partir de l’IRM 3D des données MEG ont été récemment publiées par la
du patient, par la méthode dite des éléments frontières Société Américaine de magnétoencéphalographie clinique
[242]. La première étape est constituée par la segmentation [45,46,94,230].
des principaux milieux de conductivités distinctes (espace
intracrânien/os/scalp). Une triangulation réalise ensuite un
maillage entre les différents points de chacune des segmen- Technique de la MEG
tations. Une matrice de transfert EEG est ensuite calculée, Acquisition des signaux. Les signaux MEG sont à enregis-
avec une conductivité attribuée à chacun des volumes, per- trés à l’aide d’un dispositif d’enregistrement particulier
mettant le passage d’un modèle conducteur homogène infini propre à cette technique, appelé magnétoencéphalographe.
à un modèle réaliste. Le magnétoencéphalographe est composé d’une chambre
Localisation de source. Les algorithmes les plus simples d’enregistrement, de capteurs d’enregistrement placés
reposent sur le calcul d’un ou plusieurs dipôles de courant dans un cryostat et de systèmes électroniques de mesure.
(position anatomique, orientation, moment du générateur), Pour effectuer des enregistrements moins perturbés par
soit unique soit multiples, expliquant statistiquement au l’environnement, les capteurs MEG et le sujet sont pla-
mieux les données de surface [494]. D’autres méthodes, cés dans une chambre blindée. Les capteurs MEG baignent
dont la validité clinique n’est pas encore formellement dans un cryostat rempli d’hélium liquide (à −269 ◦ C), sont
établie dans toutes les situations, ont été développées. « tête entière » et comportent jusqu’à 306 capteurs. On
Celles-ci incluent entre autres les méthodes par balayage peut démontrer que dans un milieu sphérique, le champ
telles que MUSIC [394] ou les techniques de filtrage spatial magnétique à l’extérieur de ce milieu ne dépend pas de
(ou beamformers) [588]. Les méthodes de sources distri- la conductivité des tissus [489]. Les activités magnétiques
buées considèrent quant à elles un grand nombre de dipôles sont ainsi beaucoup moins sensibles aux milieux traversés
répartis régulièrement dans une partie ou la totalité du que les activités électriques. D’autre part, le nombre de
volume cérébral. Chaque dipôle ayant une position fixe, capteurs de mesure est très important en MEG à l’heure
seule leur amplitude est à déterminer. Enfin, certains algo- actuelle, typiquement plus de 150 dans la plupart des dis-
rithmes estiment l’implication de patchs localisés au niveau positifs. Ces deux raisons expliquent que la MEG aurait un
de l’interface blanc-gris du cerveau, de surfaces variables pouvoir de localisation supérieur et une plus grande capa-
(50 à 500 mm2 ) [281]. De manière générale, même si de nou- cité pour discriminer des activités différentes. Malgré cet
veaux types d’algorithmes sont régulièrement décrits [382], avantage théorique de la MEG, les apports respectifs de la
aucun ne s’est pour l’instant imposé comme référence dans MEG et de l’EEG restent débattus [51,55]. Les deux outils,
toutes les situations du fait de leurs contraintes respectives. MEG et EEG, apparaissent en fait complémentaires puisqu’ils
Les modèles dipolaires sont les modèles les plus simples et présentent des sensibilités différentes selon les différents
ayant fait l’objet du plus grand nombre de travaux. Ils sont types de sources intracérébrales [224]. Ainsi, la MEG est
donc les plus utilisés en clinique. plus sensible aux sources d’orientation tangentielle qu’aux
À l’issue des modélisations de source, la qualité de la sources radiaires alors que l’EEG est sensible aux sources de
solution peut être appréciée statistiquement (paramètre de toutes orientations. De plus, la MEG sera moins sensible aux
variance résiduelle minimale que l’on cherche à réduire et sources profondes que l’EEG, si des gradiomètres sont uti-
calcul du volume de probabilité de la source autour d’une lisés. En pratique, les signaux magnétiques cérébraux sont
source modélisée). De manière générale, la confrontation de enregistrés au cours de courtes séquences, le sujet restant
plusieurs méthodes est conseillée, de même qu’une confron- tête immobile dans le dispositif MEG. L’élaboration d’un
tation avec les hypothèses topographiques obtenues par la modèle réaliste des milieux de propagation peut se limi-
méthode des corrélations anatomo-électro-cliniques résul- ter à l’enveloppe du cerveau. Aucune étude comparative de
tant des enregistrements vidéo-EEG de longue durée et du grande envergure n’a été menée à ce jour pour comparer
contexte étiologique du patient. formellement les performances diagnostiques de l’EEG-HR
et de la MEG.
Localisation de source. Les mêmes outils de localisation de
Magnétoencéphalographie (MEG) source que ceux utilisés en l’EEG-HR peuvent être utilisés en
MEG. La localisation de source est néanmoins plus aisée en
Généralités sur la MEG MEG qu’en EEG-HR car les modèles de volume conducteur
Les champs magnétiques d’origine cérébrale ont une ampli- peuvent être plus simples avec cette première technique.
tude extrêmement faible par rapport au champ magnétique Les mêmes critères d’analyse des signaux peuvent être uti-
terrestre et au bruit magnétique de l’activité urbaine lisés en EEG-HR et en MEG.
(quelques 10—12 Tesla pour les champs magnétiques céré-
braux versus 10—6 Tesla pour le champ magnétique terrestre)
[459]. Les premiers signaux magnétiques cérébraux ont été Indications et apports de l’EEG-HR et de la MEG
enregistrés en 1968 [127]. La MEG s’est ensuite dévelop-
pée grâce à la découverte des matériaux supraconducteurs Deux grandes cadres d’indications de l’EEG-HR et de la MEG
qui entrent dans la composition des SQUID (Superconduc- ont été étudiées dans de nombreuses études :
ting Quantum Interference Device). Deux supraconducteurs
reliés par des jonctions Josephson permettent de transfor-
mer une variation même très faible du champ magnétique • La localisation de foyers épileptiques.
en une tension électrique. Des recommandations concer- • La cartographie fonctionnelle de grandes fonctions céré-
nant les bonnes pratiques d’enregistrement et de traitement brales.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 585

Localisation de foyers épileptiques en EEG-HR et en MEG Épilepsies du lobe temporal


Nous envisagerons dans ce chapitre l’apport global de l’EEG- Plusieurs études, reposant soit sur des co-enregistrements
HR et de la MEG pour la localisation de la zone épileptogène, surface-profondeur soit sur des modélisations, ont mon-
puis leur apport spécifique dans certains types d’épilepsies. tré que la présence de pointes intercritiques en surface
L’EEG-HR et la MEG peuvent servir à localiser des foyers reflète une activité intercritique au niveau d’une large
épileptiques par le biais de la localisation de pointes inter- surface corticale [380,547]. L’EEG-HR ne permet pas de
critiques, ou par la localisation de signaux enregistrés au localiser des pointes intercritiques restreintes au niveau
cours des crises. des structures médiales du lobe temporal, à moins, artifi-
Concernant la localisation de pointes intercritiques, ciellement, d’un moyennage des signaux EEG de surface à
celle-ci permet de déterminer les caractéristiques de la partir de pointes enregistrées en profondeur, par exemple
zone irritative. Il s’agit d’un élément important au cours avec des électrodes du foramen ovale [379,625]. Ce moyen-
du bilan préchirurgical des épilepsies, dans la mesure où la nage permet en effet d’augmenter le ratio signal sur bruit
zone cérébrale à l’origine des pointes intercritiques entre- estimé par le rapport du signal produit par la source épi-
tient des rapports anatomiques souvent étroits avec la zone leptique sur le bruit physiologique produit par l’activité de
à l’origine des crises [81]. La fiabilité des localisations de fond des régions corticales superficielles. En revanche, en
source EEG-HR et MEG dépend de la configuration réelle des cas de distribution médio-latérale ou latérale des pointes,
pointes intercritiques, de leur extension et des études, mais l’EEG-HR permet la localisation du contingent latéral des
elle est sublobaire et infracentimétrique dans la plupart des pointes et la définition de son extension, notamment dans
situations cliniques [81]. le plan rostro-caudal [214,362]. Les pointes médiales tem-
Concernant la sensibilité et la spécificité de l’EEG et porales paraissent également être difficilement détectées
de la MEG pour la détermination de la zone épilepto- en magnétoencéphalographie [595] bien que cette question
gène, les études prospectives les plus récentes mettent soit encore débattue [104].
en évidence une sensibilité de l’ordre de 80 % lorsque
des pointes sont enregistrées et une spécificité de 54 à Épilepsies du lobe frontal
88 % selon la méthode de référence utilisée pour valider Les épilepsies du lobe frontal ont été davantage étudiées
l’ISEM. Ces méthodes de référence reposent soit sur le en MEG qu’en EEG-HR. En MEG, des localisations de source
résultat de la chirurgie soit sur la définition de la zone des pointes intercritiques validées par des enregistrements
irritative et épileptogène par les enregistrements intracrâ- intracérébraux ont ainsi été obtenues dans des séries
niens [91,290,319,320]. Plusieurs études ont montré que pédiatriques [385] et adultes [180,218]. Des localisations
ces deux techniques ne sont pas redondantes avec les de source très précises et validées par les enregistrements
autres techniques utilisées au cours du bilan préchirurgi- intracérébraux ont pu être obtenues, y compris au niveau
cal. des structures médiales du lobe frontal. L’étendue des
La localisation de pointes intercritiques revêt une pointes intercritiques a pu cependant être sous-estimée
importance particulière dans les épilepsies IRM néga- en particulier lorsque la distribution intracérébrale des
tive [373,462], où les marqueurs anatomiques lésionnels pointes intercritiques était complexe, distribuée entre les
manquent pour localiser la zone épileptogène. Une étude structures médiales et latérales du lobe frontal [215,429].
récente menée en MEG a montré l’apport de cette tech-
nique pour localiser la zone à l’origine des crises dans le
cas d’épilepsies non lésionnelles, et l’importance pronos- Épilepsies postérieures
tique des foyers MEG pour préciser le pronostic chirurgical Étant donné l’absence de frontières anatomiques claire-
des patients [290]. Plusieurs études ont par ailleurs montré ment définies et les fréquentes propagations des activités
l’apport de la MEG pour préciser les sites d’exploration par intercritiques et critiques entre les lobes occipitaux, parié-
enregistrements EEG intracérébraux [321], montrant que taux et la partie postérieure des lobes temporaux [48], les
dans 10 à 20 % des cas la MEG permettait de guider le posi- épilepsies s’organisant dans ces régions anatomiques sont
tionnement d’électrodes décisives pour la localisation de la probablement mieux analysées lorsqu’elles sont regroupées
zone épileptogène. sous le terme d’épilepsies postérieures [74,143,540]. Elles
De plus, dans le cas de certaines épilepsies lésionnelles ont été peu étudiées en localisation de source. Plusieurs
(par exemple symptomatiques de dysplasies corticales études, concernant plusieurs types d’épilepsies, comportent
focales), la localisation de la zone irritative par EEG-HR quelques cas d’épilepsies postérieures mais sans que des
et/ou MEG s’avère particulièrement importante dans le conclusions spécifiques soient tirées [270,382,526]. Dans les
bilan préchirurgical, car les zones irritative et épileptogène épilepsies postérieures, les zones irritatives sont souvent
sont alors caractérisées par un recouvrement important complexes avec, d’une part, une distribution médio-latérale
[111,208]. et, d’autre part, une distribution bilatérale dans plus de la
Malgré l’apport indéniable de l’EEG-HR et de la MEG moitié des cas. Les outils de localisation de source peuvent
pour la localisation de la zone épileptogène, la délimita- alors sous-estimer l’étendue de la zone irritative.
tion exacte de la zone à opérer ne peut reposer uniquement
sur ces techniques à l’heure actuelle. Cartographie fonctionnelle de grandes fonctions
Enfin, l’EEG-HR et la MEG peuvent être utilisés, plus rare- cérébrales en EEG-HR et en MEG
ment, pour localiser la zone épileptogène en enregistrant L’EEG-HR et la MEG ont également été utilisés dans plusieurs
des signaux critiques [180,325], à condition que la décharge études pour la cartographie fonctionnelle, permettant de
initiale ait un rapport signal sur bruit suffisant et ne soit localiser de façon non invasive des régions fonctionnelles
donc pas masquée par des artéfacts importants. telles que les régions somesthésiques primaires, le cortex
586 N. André-Obadia et al.

moteur primaire [381,440], l’hémisphère dominant pour dans le support des fonctions mnésiques. De plus, le test de
le langage, le cortex auditif ou visuel primaire, la région Wada est le seul examen fonctionnel permettant de mimer
temporo-basale et la voie visuelle ventrale [361]. La vali- l’effet de la chirurgie, soit d’offrir une évaluation pronos-
dation rigoureuse de ces travaux dans un cadre clinique tique, évaluation que n’offre pas l’IRM fonctionnelle. Ces
routinier est cependant manquante et constitue encore un deux raisons expliquent que nous continuions à réaliser ce
objet d’étude. test dès lors qu’une intervention expose à un risque de
déficit mnésique et singulièrement lorsque est envisagée
l’ablation du contingent limbique non atrophique du lobe
Conclusion
temporal dominant pour le langage.
Dès lors, la procédure se déroule sous monitoring EEG.
L’EEG-HR et la MEG permettent de caractériser et de loca-
Celui-ci est réalisé non plus avec des électrodes aiguilles
liser les activités électromagnétiques intercritiques et donc
posées au dernier moment, douloureuses et trop instable en
la zone irritative, dans le cadre du bilan préchirurgical des
cas d’agitation du patient durant la phase de narcose, mais
épilepsies partielles pharmacorésistantes. Les informations
des électrodes colées sur le scalp le matin même de la réali-
apportées par ces deux examens complémentaires sont le
sation du test et qui évitent ces deux écueils. L’activité EEG
plus souvent non redondantes par rapport aux autres élé-
est recueillie à l’état de base puis durant chacune des injec-
ments du bilan préchirurgical et s’avèrent particulièrement
tions carotidiennes droite et gauche. L’intérêt est double :
importantes dans le bilan préchirurgical des épilepsies IRM
négatives [213]. Ces outils peuvent être également utilisés,
• S’assurer de l’absence de décharge critique durant toute
mais dans des indications moins validées à l’heure actuelle,
la procédure : le pouvoir théorique pro épileptogène de
pour la localisation de la zone épileptogène et en cartogra-
l’Amytal® , les conditions de stress que représente la
phie fonctionnelle.
procédure du test de Wada en elle-même, enfin, le ter-
rain particulier du patient épileptique constituent autant
10. Explorations invasives préchirurgicales de circonstances favorisantes à l’émergence d’une crise
D. Taussig, A. Montavont, J. Isnard durant la procédure et qui ne sera pas nécessairement
identifiée comme telle par les médecins en charge du
déroulement du test.
Test de Wada
• S’assurer de l’induction d’un ralentissement de l’activité
EEG unilatéral et homolatéral à l’artère carotide siège de
Imaginé par Wada en 1964, ce test était initialement des-
l’injection, et ce pour chacune des deux injections caro-
tiné à évaluer la latéralisation cérébrale des aires du
tidiennes. En raison de la dynamique des flux propre à
langage chez des patients porteurs d’une tumeur encépha-
l’organisation du polygone de Willis chez chaque patient,
lique afin d’évaluer le risque de séquelle aphasique auquel
il se peut qu’une injection carotidienne interne abou-
exposait l’intervention. Le test reposait sur l’évaluation
tisse à une diffusion bilatérale de l’Amytal® (notamment
du langage chez un patient conscient durant l’injection
diffusion bi frontale lorsque les deux artères cérébrales
d’un barbiturique d’action rapide (Amobarbital) dans cha-
antérieures naissent de la même artère carotide) ou, au
cune des deux artères carotide interne successivement. La
contraire, à un diffusion restreinte (en particulier au seul
dominance hémisphérique pour le langage est alors aisé-
contingent temporal externe en cas de dominance forte
ment déterminée par l’induction d’un déficit aphasique
des artères à destinée temporale interne provenant du
lors de l’une ou de l’autre injection carotidienne. Cette
contingent cérébral postérieur). Enfin, il y a toujours un
épreuve a ensuite été adaptée afin d’évaluer d‘autres
risque qu’entre la phase artériographique et le temps
fonctions que celle du langage (force, sensibilité, vision,
d’injection proprement dit, le cathéter se soit déplacé
mémoire. . .) et raffinée en proposant des injections de
et que l’injection d’Amytal® ne soit réalisée en carotide
plus en plus sélective par cathétérisme des branches de
commune voir dans le territoire carotidien externe.
division de l’artère carotide interne ou de l’artère ver-
tébrale (évaluation mnésique par perfusion des territoires
En permettant de reconnaître ces deux situations, l’EEG
temporaux internes). Avec le développement de l’IRM fonc-
palie le risque de sur- ou de sous-estimations du déficit
tionnelle, ce test a perdu beaucoup d’intérêt et est tombé
induit et, dans le cas précis, de mésestimer la valeur des
en désuétude. Il conserve une place de choix dans les bilans
structures temporo-limbique dans le support des fonctions
préchirurgicaux de l’épilepsie, pour l’évaluation pronos-
mnésiques.
tique des troubles mnésiques après lobectomie temporale
interne.
Indication des explorations par foramen ovale
L’EEG dans le test de Wada (FO), électrodes sous-durales (SD) et
Les développements de l’IRM fonctionnelle, d’une part, stéréo-électroencéphalographie (SEEG)
et les difficultés rencontrées pour la délivrance de
l’Amobarbital sodique (Amytal® ) ont conduit la plupart Les enregistrements EEG sont habituellement réalisés à
des équipes qui en avaient l’usage à interrompre à par- l’aide d’électrodes collées sur le scalp. Ils peuvent éga-
tir des années 2000 la réalisation du test de Wada. Cet lement être réalisés au moyen d’électrodes invasives
examen garde pourtant une place non négligeable au sein intracrâniennes extracérébrales (en regard du foramen
du bilan préchirurgical des épilepsies pharmacorésistantes ovale ou par plaques sous-durales [strips ou grids]) ou intra-
(EPR) pour l’évaluation de la valeur de chaque hémisphère cérébrales (stéréo-électroencéphalographie ou SEEG). Ces
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 587

techniques diffèrent par leurs indications et par leur mise en brèves ou qu’elles restent localisées aux structures tem-
œuvre. Nous discuterons de leur intérêt respectif, sachant porales internes.
qu’à ce jour, la résolution de cette question ne bénéficie
d’aucune étude comparative systématique.
L’interprétation du tracé permet de mettre en évi-
dence des anomalies intercritiques plus fréquentes et plus
L’enregistrement « semi invasif » : EEG-vidéo de scalp paroxystiques sur le FO par rapport aux électrodes de scalp
avec électrode du foramen ovale notamment au cours de la somnolence et du sommeil. Les
L’implantation d’une électrode, composée de 5 à 10 plots, à décharges critiques débutent classiquement sur le FO sous la
travers le foramen ovale (FO) dans les régions sous-durales forme d’une activité rapide de bas voltage suivie de pointes
permet d’enregistrer l’activité des structures temporales rythmiques plus ou moins amples ou d’ondes aiguës ryth-
mésiales et notamment hippocampiques, activité qui n’est miques. Ces décharges apparaissent plus lentes en regard
pas systématiquement reflétée par l’enregistrement de des électrodes de scalp et parfois il n’y a aucune modifica-
scalp [569,597]. tion évidente du tracé.
Cette méthode est relativement simple sur le plan Chez l’adulte, lorsque les critères diagnostiques du
technique et bien supportée sur le plan clinique. Le posi- syndrome de la face interne du lobe temporal sont
tionnement de l’électrode est contrôlé au bloc opératoire présents associant les données de l’interrogatoire, de
par radiographie, complétée par un scanner postopératoire. l’enregistrement électro-clinique de scalp, l’aspect
Elle est globalement peu utilisée en France où on lui d’atrophie hippocampique sur l’IRM, et l’hypométabolisme
reconnaît cependant un intérêt spécifique chez l’enfant, temporal interne sur l’imagerie métabolique, le recours à
lequel n’est pas toujours capable d’exprimer correctement l’implantation du FO n’est pas utile.
le contenu subjectif souvent très riche caractérisant les épi- En revanche, si le bilan préchirurgical n’est pas tout à
lepsies temporales mésiales [412]. fait concordant pour poser l’indication d’une lobectomie
La mise en place des électrodes foraminales est ainsi temporale antérieure réglée, la confirmation de l’origine
indiquée lorsque : temporale interne des crises nécessite une exploration inva-
sive et on préfère à l’exploration par FO, une exploration
intracrânienne par plaques sous-durales ou par SEEG.
• l’histoire clinique, les données électro-cliniques et l’IRM
orientent vers une épilepsie temporale interne et/ou
antérieure ; Les enregistrements « invasifs » avec électrodes
• lorsque l’on suspecte une épilepsie bitemporale ; intracrâniennes
• une dernière indication, plus rare, correspond à une Ils sont indispensables :
suspicion d’épilepsie temporale sans crises clinique-
ment évidentes chez un enfant qui se dégrade au plan
cognitif et comportemental, permettant la recherche • lorsqu’il existe une discordance entre les données électro-
d’éventuelles décharges critiques infracliniques qui pas- cliniques et d’imagerie préchirurgicales ;
seraient inaperçues sur l’EEG de scalp. En effet, les • lorsque le foyer se situe à proximité des régions fonction-
manifestations cliniques peuvent être subtiles (simples nelles faisant courir le risque d’un déficit postopératoire ;
éveils ou ouverture des yeux) lorsque les décharges sont • pour mieux définir les limites de la résection chirurgicale.

Tableau 7 Avantages et inconvénients des différents types d’explorations invasives.

Strips Plaques Combinaison électrodes SEEG


sous-durales et électrodes
profondes

Volet de craniotomie Non Oui Oui si plaque Non


Exploration du cortex enfoui Non Non Oui Oui
Exploration de régions Oui Non Oui Oui
éloignées les unes des
autres
Exploration de la face Oui Non Oui Oui
interne des hémisphères
Exploration de la face Difficile Non Oui Oui
interne temporale
Précision topographique Non Oui Non Oui
Bon échantillonnage Non Oui Oui si plaque Non
régional
Complications les plus Hémorragies Hémorragies Hémorragies, œdème Hémorragies
fréquentes Infections Œdème (plaques)
Infections Infection
588 N. André-Obadia et al.

Tableau 8 Complications des explorations par électrodes sous-durales.

Publication Années concernées Nombre Âge Type d’exploration Complications


d’enfants Moyen (extrêmes)

Wyllie et al., 23 14 ans (3—18) P Infection (7 %)


1988 [610]
Bruce et bizzi, 1990—1998 85 11,3 ans (2—18) P + B + EP Infection (6 %)
2000 [92]
Önal et al., 1996—2001 35 11,7 ans (2—19) P Fuite de liquide
2003 [426] cérébro-spinal
(20 %)
Oedème cérébral
(14 %)
Hématome
sous-dural (14 %)
Hématome
intracérébral (9 %)
Johnston et al., 1994—2005 112 10,9 ans P + B (85), B (32), P Hématome
2006 [285] (122 procédures) (10 mois—21,7 ans) (5), dont 4 avec EP sous-dural (0,8 %)
Fuite de liquide
cérébro-spinal
(1,6 %)
Infection (3,2 %)
Taussig et al., 2000—2009 20 18,5 mois (5—35) P + EP Hématome
2012 [549] sous-dural (5 %)
Taussig et al., 1997—2009 92 P + EP Infection (5 %)
2012 [550] Hématome
sous-dural (4 %)
P : plaques ; B : bandes ; EP : électrodes profondes.

Cette situation concerne la majorité des épilepsies bandes disposées alors dans différentes directions. Il est par-
lésionnelles extra-temporales et l’ensemble des épilep- fois impossible d’atteindre certains secteurs à cause des
sies cryptogéniques. Deux méthodes d’implantation sont veines en pont (responsables des accidents hémorragiques
possibles : l’implantation de plaques sous-durales par cra- les plus sévères, quoique très rares) et des adhérences.
niotomie et l’implantation d’électrodes profondes par Elles posent le problème de leur grande imprécision topogra-
stéréotaxie (SEEG). Le Tableau 7 résume les avantages et phique lorsqu’elles sont insérées « à l’aveugle » [626]. Dans
inconvénients de ces deux différentes techniques. une étude portant sur 21 patients avec exploration tempo-
Électrodes intracrâniennes implantées par craniotomie : rale, la situation des bandes n’était pas satisfaisante dans
les bandes et/ou plaques sous-durales. Les bandes sont un cas sur trois [174].
constituées de languettes souples de téflon ou de silastic La plupart des explorations combinent plaques et bandes.
portant des contacts en platine séparés de 5 à 10 mm [400]. Les principales complications sont représentées par les
Les plaques sont faites d’un assemblage de bandes infections, notamment en raison de la présence d’un volet
comprenant de 20 à 64 contacts d’enregistrement et sont osseux (Tableau 8). Ce risque est minimisé lorsque les câbles
destinées à enregistrer de grandes surfaces corticales dont sont tunnélisés à distance de la cicatrice de craniotomie
l’avantage principal est de pouvoir réaliser une explora- [610]. Une revue systématique de la littérature, portant
tion relativement complète de régions fonctionnelles. Les sur une période de 11 ans (1988 à 2009), a mis en évi-
plaques sont posées sous anesthésie générale après réa- dence une prévalence de 2,3 % d’infections neurologiques,
lisation d’un volet osseux et ouverture de la dure-mère. de 3 % d’infections superficielles, de 4 % d’hémorragies intra-
La précision anatomique n’est pas parfaite et les régions cérébrales et de 2,4 % d’hypertension intracrânienne. Chez
explorées sont limitées par les possibilités de craniotomie. 3,5 % des patients, un geste chirurgical supplémentaire s’est
Après 5 à 10 jours d’enregistrement, en raison du volet avéré nécessaire pour prendre en charge ces effets secon-
osseux, la résection corticale, si elle est possible, est effec- daires [38]. Une seconde revue de la littérature, portant
tuée en même temps que l’ablation des plaques, imposant sur une période de 18 ans (entre 1990 et 2008), publiée en
ainsi une interprétation des données électrophysiologiques 2013, conclut à 0,6 % de complications majeures ou perma-
immédiate, « en temps réel ». nentes et 7,7 % de complications mineures ; les fuites de
Les bandes, moins invasives que les plaques, sont insé- liquide céphalo-rachidien étant les plus fréquentes [241].
rées à travers un trou de trépan, ne nécessitant pas de volet L’inconvénient d’une période aussi longue est représenté
osseux et n’obligeant pas à réaliser une chirurgie immédiate par le fait que les auteurs ne prennent pas en compte
à la fin de l’enregistrement [92]. Le trou de trépan réa- les progrès effectués au fil des ans. Un des facteurs de
lisé peut être unique et permettre l’insertion de plusieurs risque indépendant identifié des complications au cours de
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 589

ce type d’exploration est représenté par un nombre élevé lourd. Enfin, la technique SEEG permet une réflexion plus
d’électrodes. longue sur les données électro-cliniques, avec si besoin
Les électrodes sous-durales peuvent enregistrer des d’autres avis, par rapport aux enregistrements sous-duraux
ondes lentes, des pointes voire des crises qui ne corres- du fait de l’absence de volet osseux nécessaire. En revanche,
pondent pas aux crises habituelles du patient, notamment lors de l’évaluation fonctionnelle des cortex explorés par
en cas de saignement [202]. stimulations électriques, la technique SEEG n’offre pas la
Les explorations par électrodes sous-durales sont avant même précision et la même rigueur d’analyse que lors d’une
tout dédiées à l’exploration des épilepsies lésionnelles. cartographie réalisée à l’aide de plaques sous-durales.
C’est en particulier le cas chez l’enfant, chez lequel le Les stimulations
lien de causalité entre la maladie épileptique et la pré- Elles sont effectuées avec les deux types d’électrodes.
sence d’une lésion cérébrale est souvent établi a priori. Dès L’objectif des stimulations est :
lors, lorsqu’une solution chirurgicale semble envisageable,
les électrodes sous-durales peuvent apporter une réponse • de localiser les régions fonctionnelles (sensitivo-motrices
plus précise et plus pertinente que les électrodes profondes. et du langage essentiellement). Les publications concer-
C’est le cas en particulier lorsqu’il s’agit de déterminer nent essentiellement les explorations par électrodes
l’extension d’une lésion superficielle ou ses relations avec sous-durales alors que toutes les équipes qui utilisent
une zone fonctionnelle. quotidiennement la SEEG ont développé un savoir-faire
Électrodes intracrâniennes « profondes » implantées par pour les stimulations à but fonctionnel. Jayakar et al.
stéréotaxie (SEEG). L’exploration SEEG est une technique ont proposé un paradigme permettant de mettre en évi-
invasive d’enregistrement intracrânien de l’activité EEG dence le cortex moteur lors des explorations par plaques
recueillie à l’aide d’électrodes aiguilles implantées direc- y compris chez le petit enfant [277]. Dans notre expé-
tement au sein du parenchyme cérébral. rience, les seuils sont parfois élevés (au-delà de 20 mA) et
Cette technique a été développée par Jean Bancaud et chez l’enfant de moins de 3 ans, dans 25 % des cas, aucune
Jean Talairach à la fin des années 1950 à l’hôpital Sainte- réponse motrice n’est obtenue [549]. Haseeb et al. ont
Anne à Paris [49,545,546]. Chacune de ces électrodes est montré que le risque de ne pas obtenir de réponse motrice
composée de plusieurs contacts (5 à 20 selon les modèles) était significativement lié au jeune âge [246]. Les aires
pouvant chacun enregistrer l’activité électrique générée de langages sont plus difficiles à mettre en évidence par
localement par le cortex. Initialement implantées selon les stimulations électriques chez les enfants de moins de
des axes orthogonaux, sur des données anatomiques statis- 10 ans sans que l’on sache si la raison est celle d’un seuil
tiques et sous couvert d’une artériographie « de sécurité » d’intensité à utiliser ou une autre cause [498]. Une étude
(afin d’éviter le risque de dommages vasculaires), les élec- systématique étudiant la répartition des aires du langage
trodes peuvent aujourd’hui être implantées sans contrainte en fonction de l’âge montre que chez l’enfant de moins
d’axe, souvent à l’aide d’un robot et leur cibles sont définies de 8 ans les aires de langage ont un territoire plus limité
sur l’examen IRM propre du patient. L’ensemble des diffé- que chez les enfants plus âgés ou les adultes [425] ;
rents secteurs du cortex cérébral peut ainsi être exploré • de tester l’excitabilité des cortex explorés en recher-
[102,235,516]. chant le seuil des stimulations aptes à produire une
Une SEEG est bien tolérée sur le plan clinique. Elle post-décharge focale, voir à reproduire une crise similaire
est notamment mieux tolérée que les plaques sous-durales aux crises spontanées et à hiérarchiser les différentes
même si aucune étude randomisée comparant la tolérance zone stimulées en fonction de l’intensité de la stimu-
des deux techniques n’a été réalisée. De manière géné- lation nécessaire à l’obtention de la post-décharge et
rale, les différentes séries rapportant leurs résultats chez de l’étape chronologique à laquelle survient le segment
des patients épileptiques implantés par des électrodes pro- de crise évoqué. Cela est surtout décrit et utilisé en
fondes, ont évalué le risque de complications majeures SEEG où les corrélations électro-cliniques sont plus fines
à 3 % de l’ensemble des SEEG réalisées, incluant 1 à 3 % [66,342,583].
d’hématomes intracrâniens et moins de 1 % d’infections
cérébrales [102,150,225,235].
SEEG et plaques sous-durales : choix technique ou phi-
Implantées au nombre de 10 à 20 unités par patient,
losophique ? Les enregistrements EEG réalisés à l’aide
les électrodes peuvent être laissées en place pen-
d’électrodes intracrâniennes ont en commun de fournir un
dant 2 semaines. Elles sont utilisées à visée diagnostique
signal à la fois dénué d’artéfact et d’une grande spécificité
en recueillant le signal électrique cérébral, permettent
topographique. Les enregistrements SEEG offrent bien ces
d’évaluer la valeur fonctionnelle et l’excitabilité des cor-
avantages mais cependant ont longtemps fait l’objet d’une
tex explorés par des stimulations électriques mais peuvent
diffusion confidentielle par rapport aux autres techniques
également être utilisées dans un but thérapeutique par la
EEG invasives. À cela, trois raisons principales :
réalisation de thermocoagulations focales des foyers épilep-
togènes [107,132,233,234].
L’exploration SEEG est destinée à l’étude de toute forme • les contraintes de mise en œuvre importantes (outillage
d’épilepsie partielle, y compris d’étiologie cryptogénique, et méthodologie) qui sont longtemps apparues comme
sans présager de l’éventuelle opérabilité. trop élevées par rapport aux électrodes sous-durales que
Par rapport aux explorations par électrodes sous-durales, l’on peut disposer directement à la surface du cortex
elle permet d’explorer des régions plus éloignées les unes après craniotomie pré-opératoire simple ;
des autres et l’absence de volet osseux nécessaire pour • la plus grande agressivité (apparente) d’une solu-
introduire les électrodes rend le geste chirurgical moins tion proposant l’implantation intra-parenchymateuse
590 N. André-Obadia et al.

d’électrodes aiguilles par rapport aux techniques utili- Le texte ci-dessous s’est appuyé sur les documents sui-
sant des électrodes sous-durales, qui théoriquement ne vants :
supposent pas l’effraction du cortex ;
• la faiblesse de l’échantillonnage spatial lié au nombre
limité de contacts implantés par unité de structure en • Décret no 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à
comparaison avec la répartition dense et régulière des la télémédecine. JORF no 0245 du 21 octobre 2010.
contacts au sein d’une plaque disposée à la surface du Legifrance.
cortex. • Circulaire no DGOS/PF3/2012/114 du 13 mars 2012
relative au guide méthodologique pour l’élaboration
En revanche, les électrodes SEEG offrent l’avantage de des contrats et des conventions en télémédecine.
pouvoir atteindre des secteurs corticaux profonds diffi- Ministère du travail, de l’emploi et de la santé.
ciles d’accès comme le gyrus cingulaire ou le cortex de • Guide méthodologique pour l’élaboration des
l’insula ainsi que la profondeur des sillons au niveau desquels contrats et des conventions en télémédecine.
siègent souvent les aires corticales dysplasiques. D’autre Direction générale de l’offre de soins (DGOS).
part, l’expérience des centres utilisant cette technique fait • Le cadre légal de l’échange et du partage des
apparaître que les risques attribués à la pénétration paren- données de santé. Journée régionale des Systèmes
chymateuse des électrodes étaient largement sur évalués d’Information de santé. Blois, 12 janvier 2012 Jeanne
et, en tout cas, moindres que ceux auxquels exposent les BOSSI, Secrétaire générale de l’ASIP Santé.
autres types d’électrodes intracrâniennes. Enfin, les élec- • La télémédecine en action. Vingt-dix projets passés à
trodes profondes peuvent être combinées à des électrodes la loupe. Un éclairage pour le déploiement national.
sous-durales [131,525,536,563]. Kim et al. [310] ont récem- Tome 1 : Les grands enseignements. ANAP, mai 2012.
ment publié leur expérience chez l’enfant et montré la • La télémédecine en action. Vingt-dix projets passés à
supériorité de la combinaison des électrodes profondes avec la loupe. Un éclairage pour le déploiement national.
des plaques sous-durales par rapport à l’enregistrement Tome 2 : monographies. ANAP, mai 2012.
par les plaques sous-durales seules pour étudier la pro- • Cadre d’Interopérabilité des Systèmes d’Information
fondeur des sillons. Il n’existe aucun consensus quant aux de Santé (CI-SIS). Référentiels d’interopérabilité.
meilleures indications d’une ou de l’autre des méthodes. 26 mars 2013. ASIP Santé. www.esante.gouv.fr.
Peu d’équipes maîtrisent les deux techniques et aucune de
ces rares équipes n’a mené une étude comparative.

Conclusion Préambule

Bien plus encore que les aspects techniques qui caracté- Les EEG sont, comme les examens de radiologie, télé-
risent les électrodes SEEG, c’est la méthode qui prévaut à transmissibles et interprétables à distance. Explorant les
leur utilisation qui fait l’originalité de son approche : les fonctions du système nerveux central, ils sont le nécessaire
données du bilan d’évaluation préchirurgicale sont analy- complément fonctionnel des imageries dont les renseigne-
sées afin d’élaborer l’hypothèse principale de localisation ments sont essentiellement morphologiques.
et de développement des crises épileptiques au sein d’un Ce document, visant à définir le cadre d’utilisation
réseau de propagation intra-cortical. En parallèle sont et de réalisation de la télémédecine en EEG (télé-EEG),
évoquées les hypothèses d’élimination, c’est-à-dire, les s’appuie sur les travaux du groupe de travail G4 (Société
solutions que l’on considère comme exclues. L’exploration française de radiologie)-CNOM-DHOS, le rapport Télémé-
va ainsi être définie de façon à répondre à cette double decine 2009 du CNOM, le code de déontologie médicale,
nécessité : établir la réalité de l’hypothèse principale et éli- les rapports Télémédecine 2012 de la DGOS, le « Guide
miner les hypothèses d’exclusion. Le principe ainsi posé, Télémédecine en actions » (ANAP, mai 2012), les Guides
il appartient à chacun de développer des hypothèses per- méthodologiques de la DGOS (élaboration des contrats et
tinentes. Ainsi, la SEEG ne permet pas de révéler des conventions en télémédecine/élaboration du programme
hypothèses inattendues mais bien de confirmer ou d’écarter régional de télémédecine), le document « Télémédecine
les hypothèses théoriques élaborées au préalable : elle et responsabilités engagées » (DGOS, mai 2012) et le
n’est pas une fin mais un moyen, un outil particulier document Cadre général d’interopérabilité (ASIP, version
dont l’originalité tient non pas tant à la nature des élec- 1.2.0).
trodes qu’à l’idée qui prévaut à leur utilisation. Tout L’acte de télé-EEG est un acte médical à part entière
est affaire de cohérence interne et il existe autant de qui répond aux mêmes exigences de qualité qu’un examen
bonnes façons d’utiliser la SEEG qu’il existe de façons interprété localement, tant sur les indications, la formu-
d’élaborer des hypothèses sur l’organisation des réseaux lation de la demande médicale que sur l’interprétation
épileptogènes. médicale fournie. Il est soumis aux mêmes obligations de
moyens et de qualité. Il doit s’inscrire dans une organi-
sation médicale (« réseau médico-technique ») pilotée par
11. Télétransmission des un neurophysiologiste référent et doit suivre toutes les
électroencéphalogrammes règles et les recommandations de bonnes pratiques. En
M. Lemesle Martin, N. Kubis, P. Sauleau, S. N’Guyen The tant que tel, il doit être assorti d’une valeur moné-
Tich, A. Touzery — de Villepin taire.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 591

La mise en œuvre d’un réseau de télé-EEG doit faire un deuxième avis, souvent intégré dans une prise en
l’objet, d’une part, d’une charte et, d’autre part, d’une charge multidisciplinaire (réseau de soins) ou dans le
convention : cadre de la formation continue [359]. Sur le plan cli-
nique, ceci représente de nombreux avantages pour les
• La charte énonce les principes éthiques, déontologiques praticiens. Plus spécifiquement, dans le domaine de
et juridiques et les principes d’organisation du réseau qui l’épilepsie, la télétransmission des EEG apporte un intérêt
s’appliquent à tous les membres. indéniable, en raison des problèmes médicaux spéci-
• La convention fixe contractuellement les aspects orga- fiques à cette pathologie et de la fréquente nécessité
nisationnels (identification d’un médecin référent ou du recours à de hauts niveaux d’expertise médicale. Elle
coordonnateur), les aspects juridiques en termes de par- contribue ainsi à minimiser les déplacements des patients
tage de responsabilités, de règlement des incidents, de vers les centres de référence [179]. Ce dernier point est
procédures de conciliation et les aspects financiers (par- encore plus aigu pour les patients en soins intensifs, non
tage des frais et rémunération) entre les membres du déplaçables.
réseau. Il est recommandé de faire valider cette conven- • Le télédiagnostic est apparu secondairement pour
tion par les directions des centres impliqués, dans le cadre l’interprétation des examens relevant du soin courant.
d’un contrat formalisé avec l’Agence Régionale de Santé Le champ des indications dépasse ici celui de l’épilepsie
(ARS). puisqu’il concerne toutes les indications potentielles
de l’EEG et la plupart des disciplines médicales. Ce
Cette organisation doit faire l’objet d’un modèle éco- mode de transmission des EEG est venu suppléer
nomique associant couverture des frais de réalisation l’inadéquation entre le besoin de réaliser ces examens
de l’enregistrement, du fonctionnement du réseau de et le nombre de médecins compétents pour leur interpré-
télétransmission et la rémunération du médecin neurophy- tation. L’interprétation des EEG se heurte en effet, en
siologiste interprétant l’enregistrement. France comme dans d’autres pays européens [125] à une
La télémédecine en EEG permet d’optimiser l’utilisation pénurie de médecins compétents en particulier dans le
des ressources humaines et des compétences sur son péri- cadre des interprétations les plus difficiles (patients en
mètre d’application : en mettant à disposition de patients soins intensifs, nouveau-nés, prématurés).
éloignés des compétences neurophysiologiques en défi-
cit démographique, elle facilite l’accès à tous aux soins La télé-EEG peut aussi être intégrée dans la pratique de la
de qualité et limite transports et hospitalisations inutiles télé-assistance (aide à la réalisation de l’acte), notamment
et coûteux. La télétransmission des EEG s’inscrit dans en cas d’urgence lorsque des régions sont très isolées ou les
une démarche d’organisation des soins : elle ne doit pas territoires vastes, comme en Russie [559].
remplacer sans raison valable une prise en charge neuro-
physiologique réalisée sur place par un médecin ayant les
compétences requises. Résultats
La télétransmission des EEG est une technique qui apparaît
maintenant sûre, rapide et efficace [125]. L’interprétation
État des lieux
des EEG télétransmis comparativement aux EEG convention-
En l’état actuel, les données de la littérature restent peu
nels est fiable à 92 %, avec un coefficient kappa de 0,87
nombreuses et portent sur de faibles effectifs. Il s’agit
[413]. Elle permet de pallier l’absence d’interprétation par
d’études observationnelles, de rapports représentant un
un professionnel compétent sur place [101,125]. La disponi-
fonctionnement local, d’expériences personnelles d’équipes
bilité de la technique de télé-EEG permet de mieux répondre
précurseurs dans leur domaine.
aux besoins des patients et améliore l’accessibilité en rédui-
sant le délai d’obtention du rendez-vous de moitié [86].
Évolution technologique Elle permet par ailleurs une meilleure couverture sanitaire
La transmission des signaux neurophysiologiques a beau- de l’accès aux examens complémentaires et une meilleure
coup évolué avec l’arrivée de l’ère numérique permettant équité d’accès aux soins médicaux.
le transfert de nombreux canaux d’enregistrement parfois L’organisation mise en place est appropriée si les utili-
en temps réel, grâce à la compression du signal sans perte sateurs sont satisfaits, avec des examens de bonne qualité
de qualité de celui-ci. Le temps de transmission s’en trouve et une communication efficace entre l’équipe de réalisa-
considérablement réduit [476]. Ce progrès technologique a tion des EEG (« centre demandeur ») et le médecin qui les
permis le développement de réseaux de télétransmission des interprète à distance (« centre effecteur »).
EEG et la diversité des solutions technologiques ne constitue Satisfaction des patients. Les patients sont pour la plupart
pas en soi une limite à cette pratique [101]. La difficulté très satisfaits (99 %) et préfèrent le service de télé-EEG à une
actuelle reste davantage liée à la mise en place de ces consultation spécialisée traditionnelle [101]. En effet, ils
moyens technologiques (cf. infra). ont un meilleur accès aux soins médicaux spécialisés et font
d’importantes économies financières en termes de déplace-
Origine des besoins ments De plus, ils gagnent en moyenne 2 h pour la réalisation
Tous les aspects de la télémédecine s’appliquent à l’EEG, de leur examen [101].
notamment la télé-expertise et le télédiagnostic : Satisfaction des soignants. Ce service est aussi très appré-
cié du personnel médical qui peut utiliser la télé-EEG
• La télé-expertise a d’abord été développée dans un cer- en routine et ainsi offrir au patient une prise en charge
tain nombre de pays permettant aux cliniciens d’obtenir locale de qualité [345]. Les centres experts offrent une
592 N. André-Obadia et al.

compétence et en retour améliorent leur connaissance sur • Une contractualisation régionale ou inter-régionale avec
une pathologie donnée en augmentant leur base de don- une ou plusieurs ARS, dans le cadre ou non d’une commu-
nées [179]. Ils améliorent leur logistique et le stockage des nauté hospitalière de territoire, d’un contrat d’objectifs
données. Ceci permet, entre autres, la réalisation d’études et de moyens ou d’un programme prioritaire de santé
de cohorte sur d’importantes populations de patients, par publique (adossement du réseau médico-technique de
exemple dans le domaine de l’épilepsie [179]. neurophysiologie à un réseau de soins par ex.) devrait
soutenir le réseau.
Analyse coût-bénéfice
Il n’y a pas, jusqu’à présent, de véritable étude
coût/bénéfice en raison des difficultés de modélisation Recommandations médico-techniques
médico-économique des réseaux. Une étude irlandaise Prérequis à l’enregistrement EEG. Comme pour tout EEG,
[86] a évalué le coût unitaire d’un EEG télétransmis à la recherche de « contre-indications » à certaines modalités
546 D . Cette étude est le reflet d’une situation particu- de stimulation du patient pendant l’enregistrement EEG (sti-
lière, non généralisable, calculant le coût d’un examen mulation lumineuse intermittente, hyperpnée) et la décision
sur la base d’un faible nombre de télétransmissions éventuelle d’interrompre ces épreuves, l’administration
(142 examens). Dans ces conditions, les frais de fonctionne- d’une drogue pendant l’enregistrement, le recueil des ren-
ment n’étaient pas amortis. De plus, cette étude n’a pas pris seignements cliniques du patient et de son consentement
en considération les économies indirectes (transports et/ou éclairé sont sous la responsabilité du technicien et du méde-
hospitalisations évités, journées de travail préservées. . .) cin du centre demandeur.
ni l’économie globale en termes de santé publique et Conformément aux normes déontologiques légales et
l’amélioration de la qualité des soins localement. réglementaires en vigueur, la note d’information de la télé-
Les dépenses d’installation et de fonctionnement de ces EEG (Annexe 1) et le consentement éclairé du patient
équipements devraient être rentabilisées grâce aux avan- (Annexe 2) sont recueillis, chaque fois que l’état clinique
tages attendus pour les patients : moins de déplacements, du patient le permet, par le demandeur qui veille à ce
vérification plus facile du diagnostic et de l’efficacité des que le patient reçoive une information claire et complète
traitements évitant des hospitalisations, amélioration de la sur la procédure de télé-neurophysiologie mise en place
qualité de vie [179]. Le médecin local améliore ses capacités et l’utilisation ou non d’un enregistrement vidéo simultané
de diagnostic sans présence de spécialistes sur place. Enfin, (respect du droit à l’image).
les prestataires d’assurance de santé voient une réduction Le prescripteur a au préalable procédé à l’examen
des coûts globaux : prise en charge du transport, arrêt de clinique du patient et transmet au centre demandeur
travail. . . [179]. l’ensemble des renseignements cliniques nécessaires à la
bonne interprétation des enregistrements. Ceux-ci sont for-
malisés par écrit et archivés dans le dossier médical du
Recommandations
patient du centre demandeur.
Réalisation des enregistrements EEG. La réalisation de
À partir de ces constatations, de l’expérience française l’enregistrement EEG est sous la responsabilité du méde-
en télé-EEG et de la réflexion du groupe de travail de la cin et de l’équipe médico-technique ou opérateur du centre
SNCLF sur la télétransmission des EEG, quel modèle de télé- demandeur.
neurophysiologie pourrait-on recommander pour les EEG ? L’équipe médico-technique réalise l’examen selon le
Les recommandations proposées dans ce document protocole adapté à la situation clinique telle qu’évaluée
sont destinées à accompagner la création d’un réseau par le médecin demandeur. Tout enregistrement élec-
médico-technique de neurophysiologie et guider son fonc- troencéphalographique doit suivre les procédures validées
tionnement : par l’ensemble des professionnels de santé du réseau,
en conformité avec les « Recommandations Françaises sur
• Des protocoles et guides de bonnes pratiques médico- l’Électroencéphalogramme ». Si nécessaire, et en accord
techniques, technologiques, juridiques et organisation- avec le neurophysiologiste effecteur, des adaptations spé-
nelles ainsi que financières doivent être définis. cifiques à la procédure d’enregistrement peuvent être
• Le réseau doit définir ses statuts et sa forme juridique : réalisées.
◦ Une charte éthique signée lors de l’adhésion au réseau Il est recommandé que ces procédures soient réactuali-
de toute personne morale ou physique doit consigner sées et harmonisées de façon périodique avec l’ensemble
les engagements respectifs de chacun des membres des professionnels de santé du réseau.
du réseau, notamment l’engagement des responsables Transmission des enregistrements EEG. L’envoi de
administratifs et techniques des structures médicales l’enregistrement EEG est sous la responsabilité de l’équipe
impliquées. médico-technique du centre demandeur.
◦ Un règlement intérieur du réseau doit être inclus dans L’envoi d’enregistrements EEG en dehors du cadre for-
la charte du réseau. Il précise les modalités de fonction- mel préétabli par une convention entre les établissements
nement susceptibles d’évoluer sans modification des relève de situations exceptionnelles non recomman-
statuts, notamment l’animation du réseau par le méde- dables.
cin référent ou coordonnateur. Le fichier transmis pour interprétation comporte obliga-
◦ Une convention de partenariat entre les divers toirement, et joints au tracé d’EEG, par écrit et de manière
membres du réseau doit être rédigée. lisible, les éléments suivants :
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 593

• L’identité et le numéro téléphonique du médecin prendre les mesures adaptées le cas échéant. La men-
prescripteur. Le médecin prescripteur peut adresser tion de l’interprétation à distance du tracé EEG figure
secondairement son patient à un centre demandeur de obligatoirement dans le dossier du patient. Un planning
réalisation de l’EEG qui télétransmet l’acte secondaire- d’interprétation des examens télétransmis et une liste
ment. comportant les coordonnées téléphoniques et les horaires
• L’identité et le numéro téléphonique du médecin deman- de contact des médecins effecteurs doivent être établis au
deur, responsable cliniquement du patient si celui-ci n’est sein du ou des centres effecteurs et mis à disposition des
pas le prescripteur de l’examen. centres demandeurs.
• L’ensemble des renseignements cliniques indispensables à
la bonne interprétation des enregistrements. Le deman-
deur doit en l’occurrence retranscrire précisément et par Recommandations technologiques
écrit la pathologie du patient et la ou les questions posées La mise en place d’un réseau de télétransmission des EEG
par le prescripteur. impose, depuis le décret HPST/Télémédecine du 19 octobre
2010 et le délai imparti de 18 mois pour mise aux normes, le
Les éléments précédemment cités sont écrits sur transfert des données par un hébergeur agréé.
un formulaire électronique type, de « télétransmission », Les plateformes d’échange utilisées par les deux parties
directement joint au fichier d’enregistrement EEG. Les sont soumises à des exigences de qualité et de fiabilité : elles
prescriptions et fiches de renseignement non joints élec- doivent permettre de respecter le secret professionnel, la
troniquement au fichier d’enregistrement lui-même (type traçabilité et l’archivage des demandes et des comptes-
appel téléphonique, e-mails, fax. . .) ne sont pas recom- rendus. Ces différents points doivent être spécifiés dans une
mandables car elles n’offrent pas les mêmes garanties convention liant les acteurs participant au réseau :
de sécurité et confidentialité, et ne permettent pas la
traçabilité des demandes, sauf si elles viennent renforcer la
procédure d’urgence mise en place pour un patient donné. • Les enregistrements transférés doivent être dans un
Le demandeur a la responsabilité de saisir les données format EEG compatible entre demandeur et effecteur,
administratives et médicales et de transmettre le dossier via et cette compatibilité doit être préétablie entre les
le réseau. Quelles que soient les modalités de transmission, 2 parties. Le transfert des données (EEG et vidéo) acquises
l’enregistrement et la fiche de renseignements cliniques par le demandeur doit être compatible avec les logi-
sont adressés par l’équipe médico-technique dans le respect ciels de relecture et d’analyse du médecin effecteur. Le
des protocoles de transmission et des règles de sécurité et réseau de télétransmission utilisé doit garantir la restitu-
de confidentialité. tion « ad integrum » des données transmises (annotations,
Les opérateurs s’assurent du transfert complet du dos- vidéo. . .).
sier et de la bonne transmission de ses informations. Dans • L’accès au réseau doit être limité et sécurisé (login/mot
le cadre de situations d’urgence et si le réseau ne dispose de passe alpha-numérique à courte durée de vie ou,
pas de système d’alerte automatique du médecin effecteur, mieux, lecteur de la carte de Professionnel de Santé
l’équipe médico-technique joint par téléphone le médecin [CPS]). Le transfert de toutes les données EEG, vidéo
effecteur. et informations médico-administratives doit être sécurisé
Interprétation des enregistrements EEG. L’interprétation selon les normes s’appliquant aux données de santé.
de l’enregistrement EEG, l’édition et la transmission du • Les échanges médicaux (demandes et comptes-rendus)
compte-rendu médical sont sous la responsabilité du méde- doivent être archivés sur tout support pérenne, à
cin effecteur. conserver pendant la durée requise par la légis-
Le centre demandeur a la responsabilité de l’utilisation lation en vigueur (cf. « Contexte, méthodologie
qui sera faite de l’information contenue dans le compte- et synthèse des recommandations françaises sur
rendu que transmettra le médecin effecteur. l’électroencéphalogramme »).
Dans le cadre du télédiagnostic de routine, en dehors du • Les échanges de données (enregistrement EEG et données
contexte de l’urgence, l’effecteur se connecte au réseau, médicales, d’une part, et comptes-rendus, d’autre part)
télécharge les dossiers, interprète les EEG et renvoie un doivent pouvoir faire l’objet d’un accusé de réception
compte-rendu au site demandeur. Dans le cadre du télé- des émissions et de réception afin d’assurer la traçabilité
diagnostic d’urgence, l’effecteur s’assure que le centre de la télétransmission. Un journal des transmissions est
demandeur a bien reçu l’interprétation de l’examen à trans- tenu au niveau de la plateforme d’échanges. Ce jour-
mettre au prescripteur. nal mentionne l’origine, la situation, la date, l’heure et
Si le neurophysiologiste effecteur estime ne pas avoir la durée de transmission. L’ensemble des transmissions
d’informations suffisantes, ou s’il estime que les enregis- (demandes d’avis et comptes-rendus) doit être obligatoi-
trements sont de qualité insuffisante, il pourra demander rement archivé sur un support pérenne non modifiable et
un enregistrement complémentaire et/ou ne pas conclure sécurisé.
son interprétation, en motivant sa décision par écrit sur la • Les établissements appartenant au réseau assurent la
plateforme d’échanges du réseau. mise en service, la gestion du réseau, son administra-
Le personnel médico-technique du centre demandeur tion et ses mises à jour, ainsi que l’évaluation de ses
est chargé de la réception du compte-rendu et de sa applications médicales (statistiques). Le réseau doit res-
transmission au médecin prescripteur. Le médecin pres- ter évolutif et ouvert, pour être en mesure de s’adapter
cripteur de l’examen reste joignable pour recevoir, par aux évolutions technologiques et aux divers besoins de
téléphone si besoin, les conclusions de l’interprétation et santé des patients.
594 N. André-Obadia et al.

Recommandations juridiques et organisationnelles des membres du réseau concerné et selon les modalités
Un réseau est une organisation de professionnels de santé définies dans la convention.
destinée à optimiser l’accès aux soins de qualité pour
l’ensemble des patients d’un territoire de santé ; il assure L’utilisation de la télémédecine en EEG respecte les prin-
donc un maillage complémentaire aux établissements de cipes éthiques, déontologiques et juridiques inscrits dans les
santé de la région et, à ce titre, devrait être validé par les textes (en particulier les articles 4, 5, 12, 32, 33, 36, 45, 60,
Agences régionales de santé (ARS). 64, 69, 72 et 73 du Code de déontologie médicale), ou les
Quelle que soit la forme juridique choisie, un comité évolutions jurisprudentielles. Notamment :
de pilotage et un médecin référent ou coordonnateur sont
chargés de l’animation du réseau. Ils doivent délimiter leurs
objectifs via une convention, élaborer une Charte de fonc- • Le patient reste protégé dans ses droits : information
tionnement constituant le règlement intérieur ainsi que et consentement, qualité des soins, secret des données
des protocoles de bonnes pratiques. La Charte énonce les médicales, respect de la vie privée, libre choix du soi-
principes éthiques, déontologiques (respect des bonnes pra- gnant, réparation en cas de faute.
tiques) et juridiques, ainsi que les principes d’organisation • L’exercice médical respecte la déontologie médicale dans
du réseau qui s’appliquent à tous ses membres (éventuel- la pratique individuelle comme dans les relations entre
lement détaillés dans un règlement intérieur spécifique). confrères : indépendance professionnelle, secret profes-
Ses membres s’engagent à respecter et faire respecter par sionnel, responsabilité personnelle du médecin. L’équipe
l’ensemble de ses personnels, médicaux et non médicaux, médicale informe le patient ou ses parents de manière
les termes de l’accord et ceux de la Charte. Le comité de loyale, claire et appropriée.
pilotage du réseau pourra décider de l’exclusion d’un centre • Le fonctionnement du réseau nécessite le recours à des
ou d’un professionnel qui ne respecterait pas ses engage- fichiers nominatifs. Dans le cadre de la télémédecine, les
ments. établissements partenaires devront accomplir les forma-
L’adhésion au réseau peut être individuelle (per- lités nécessaires auprès de la CNIL (Commission Nationale
sonne physique) et/ou collective (personne morale). Elle Informatique et Libertés).
impose, au bénéfice du patient, le respect des principes
éthiques, déontologiques et juridiques ainsi que des prin- Recommandations sur le plan financier
cipes d’organisation. La télétransmission des EEG ne se résume pas à la simple
L’adhésion d’un établissement à un réseau de télé- apposition d’un acte technique de réalisation des EEG
neurophysiologie doit être validée par les instances locales et d’un acte médical d’interprétation. Elle comporte
(directions hospitalières, ARS) puis confirmée par la signa- également toute l’infrastructure de télétransmission des
ture de la convention. examens. Comme pour tout réseau de soin, le financement
La convention signée par les responsables de l’activité de télémédecine est le gage de sa pérennité.
d’établissements adhérant au réseau et les médecins Ce financement est destiné aux frais de fonctionnement
et opérateurs impliqués, a pour objet de fixer les règles du réseau de télétransmission (matériels dont station de
de financement des télétransmissions propres à leur relecture, serveur, logiciels. . . et humains dont mainte-
partenariat. nance, secrétariat pour la frappe des comptes-rendus,
Les points mentionnant les responsabilités des différents coordination).
intervenants sont fournis en Annexe 3. Les frais de réalisation de l’examen correspondant à
Responsabilité juridique et Indépendance professionnelle et l’acte technique restent à la charge du service demandeur.
morale des médecins. L’usage du télédiagnostic ne saurait Le temps médical d’interprétation pour cette activité doit
porter atteinte à l’indépendance professionnelle et morale être clairement identifié et valorisé financièrement.
des médecins. Ceux-ci sont toujours maîtres de leur dia- Le surcoût de mise en place d’un réseau de télétrans-
gnostic, du traitement qu’ils proposent et des décisions mission est susceptible d’être compensé par des économies
qu’ils prennent. Notamment : de santé imputables à l’Assurance Maladie : réduction des
transports et/ou hospitalisations inutiles, journées de tra-
• Chaque médecin est libre ou non d’avoir recours à une vail préservées pour le patient qui peut réaliser son examen
organisation de télétransmission en réseau, et aux ser- à proximité de son lieu de vie, amélioration de l’accès aux
vices qu’elle offre. soins et de la qualité des soins dans les zones à couverture
• Le médecin effecteur peut ne pas conclure médicale insuffisante.
l’interprétation de l’EEG s’il considère avoir été Cette évaluation globale coût/bénéfice doit être faite,
insuffisamment informé ou si le tracé présente des c’est une nécessité absolue.
problèmes techniques.
• Chaque partenaire membre du réseau demeure respon-
sable des soins qui sont dispensés par ses praticiens aux Propositions d’amélioration de la télé-Eeg en
patients accueillis dans son enceinte. France
• Chaque médecin demeure responsable de ses actes et de
ses avis. La télé-EEG, utilisée en France depuis plus de 10 ans, a fait
• Chacun des réseaux a un fonctionnement autonome : la preuve, sur le terrain, de sa fiabilité et de ses avan-
chaque coordonnateur a la maîtrise du planning de fonc- tages : solution fonctionnelle d’interprétation à distance
tionnement et la possibilité de le fermer en cas de d’examens réalisés à proximité du domicile des patients,
dysfonctionnement, après concertation avec l’ensemble elle met à disposition de tous des compétences d’experts et
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 595

constitue donc un enjeu essentiel face à la désertification un mode d’affichage distinct, sur la console de relecture
médicale de certaines régions. du centre effecteur, du caractère « Planifié, Urgent ou
Les recommandations proposées dans les chapitres pré- Expertise ».
cédents sont un minimum requis pour être en conformité • L’intégration d’un dispositif de suivi et de vérification de
avec le Décret HPST/Télémédecine du 19 octobre 2010 et l’état de la transmission, de confirmation automatique de
suivre si possible les référentiels d’interopérabilité édités réception et de confirmation de l’ouverture/lecture des
par l’Agence des systèmes informatiques de santé (compa- dossiers des patients et de réception/lecture du compte-
tibilités techniques et d’échanges de documents/comptes- rendu envoyé.
rendus). • Certaines plateformes utilisent également ce type de dis-
Nées d’initiatives pionnières locales, les pratiques positif pour la traçabilité des échanges de données et les
actuelles de télé-EEG en France sont très diverses. Un tra- nécessaires mesures personnalisées d’activité.
vail d’évaluation de ces pratiques, initié conjointement par • L’intégration d’un lecteur de carte de professionnel de
la Société de neurophysiologie clinique de langue française santé CPS est recommandée pour l’authentification sécu-
SNCLF et la Ligue française contre l’épilepsie LFCE, est en risée des médecins du réseau.
cours, pour valoriser l’existant et partager les expériences, • L’archivage partagé de l’enregistrement EEG et de la
en vue de mutualiser les compétences, d’harmoniser les pra- vidéo impliquant un stockage de données volumineuses
tiques à l’échelon national et européen et de poser les bases pour un patient donné permettant un accès aux résultats
d’une enquête médico-économique à l’échelon national. des examens antérieurs du patient réalisés dans un centre
D’ores et déjà, un certain nombre de propositions du réseau.
peuvent être faites.
Volet juridique et organisationnel
Volet technologique La télétransmission des EEG relève à la fois d’une opti-
Il existe une grande hétérogénéité des modalités d’échanges misation des ressources à l’échelon d’une communauté
des données EEG partout en France, non seulement d’un hospitalière de territoire, et via la télé-expertise, de l’accès
réseau à l’autre, mais aussi à l’intérieur des réseaux et, à à un avis plus spécialisé dans des domaines précis (AVC,
l’échelon des CHU, d’une structure à l’autre et même d’un épilepsie, nouveau-né. . .).
service à l’autre : Les réseaux, qu’il s’agisse de réseaux de soins ou de
réseaux médico-techniques, s’inscrivent dans l’organisation
• hétérogénéité des logiciels d’acquisition et de relecture territoriale de la santé en France, avec l’objectif de per-
(liée en général à la diversité des usages et objectifs pro- mettre à tous de bénéficier de soins optimaux en n’importe
fessionnels) ; quel point du territoire.
• hétérogénéité des technologies de transfert (filaire à plus Les divers opérateurs du Ministère de la santé tentent
ou moins haut débit, connexion sans fil de confidentialité de structurer ces évolutions selon plusieurs modalités
incertaine, transfert des données par serveur FTP Internet complémentaires qui ne doivent pas être opposées :
plus ou moins sécurisé et crypté, voire encore parfois ligne
téléphonique Numéris. . .). • une organisation des soins en Communautés hospitalières
de territoire (CHT), visant à satisfaire les besoins de santé
Si nombre de réseaux ont opté pour la simplification par d’un bassin de population (organisation géographique) ;
implantation régionale d’une seule marque d’appareils EEG • à l’échelon régional des ARS, apparaît le Programme
(réseaux « mono-marques »), d’autres se sont adaptés au Régional de Télémédecine (PRT), figurant dans le Pro-
libre choix du centre demandeur, souvent pour limiter les gramme Stratégique Régional de Santé (PSRS) des
coûts, gérant parfois autant de logiciels ou simples relec- thématiques prioritaires de santé.
teurs simplifiés (viewers) que de centres demandeurs.
L’évolution vers un format EEG commun, autorisant une Un réseau médico-technique tel que la télétransmission
relecture croisée quelle que soit la marque, semble la solu- des EEG, doit donc être intégré dans un projet médical
tion d’avenir pour simplifier les procédures et généraliser identifié. Un état des lieux à l’échelon national s’avère
la compatibilité des réseaux entre eux, tout en respectant nécessaire pour identifier les organisations en fonctionne-
la diversité des pratiques professionnelles. Les formats EDF ment, leurs difficultés éventuelles et les besoins.
(European Data Format) créés par une équipe de recherche D’une manière générale, il est conseillé de bien définir
sur le sommeil à Copenhague, puis EDF+, restent encore de les objectifs du réseau pour en déterminer les modalités
portée limitée, notamment pour les enregistrements vidéo organisationnelles avant de les formaliser sur le plan juri-
synchrones des EEG. dique.
La standardisation et la sécurisation des protocoles de Les différents partenaires doivent définir la périodicité
transfert (« encapsulage » de l’EEG) tel que le DICOM utilisé des mises à jour de leur convention et Charte dans un souci
en radiologie, sont des procédures intéressantes mais leur de constante adaptation à l’évolution du réseau (nouvelles
mise en place est complexe. technologies ou normes, nouveaux adhérents. . .).
Des améliorations techniques peuvent être proposées
pour le fonctionnement du réseau de télétransmission des Volet financier
EEG parmi lesquelles : Aucune donnée n’est actuellement disponible en France
pour évaluer les économies réalisées en temps médical, frais
• L’intégration d’un système d’alerte sonore ou visuelle de transports, hospitalisations spécialisées évitées, journées
signalant le caractère urgent de la demande ou, mieux, de travail préservées. . . ou les gains qualitatifs à court et
596 N. André-Obadia et al.

moyen ou long terme. Le financement, quel que soit son Annexe 2. Modèle de consentement éclairé
mode (paiement à l’acte, coût forfaitaire) doit prendre en pour le patient.
compte l’ensemble des coûts :
ÉTIQUETTE
PATIENT
• Rémunération de l’activité.
• Financement de l’infrastructure (achat et maintenance Je soussigné(e) :
du matériel de télétransmission, gestion de la compatibi- — Mme  Melle  M. 
lité). — Nom. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . ........
• Financement de la structure informatique (suivi des flux — Prénom. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .
d’activité, support utilisateurs. . .). Ayant la qualité de :
• Financement de la vie du réseau, suivi qualité, formation  Patient majeur
continue.
 Représentant légal du patient
À ce jour, aucune étude économique n’a été réalisée
en France sur l’ensemble des réseaux existants permettant  Déclare être informé(e) de la réalisation d’un enregis-
de proposer un modèle de financement précis. La néces- trement, d’une expertise. . . pour interprétation à distance
sité de revitaliser les déserts médicaux devrait inciter les dans le cadre du réseau XXX.
autorités de tutelle à apporter un soutien institutionnel aux
différentes initiatives dans ce domaine.
 Je donne mon accord pour l’enregistrement informa-
tique des données me concernant par le réseau XXX.

Annexe 1. Modèle de note d’information au  Je refuse de donner mon accord et je prendrai alors
patient. RDV avec un médecin.

L’objectif de la télétransmission des électroencéphalo- Ces données sont recueillies et un traitement informa-
grammes (EEG) est d’interpréter ces examens à distance tisé a été mis en œuvre conformément aux dispositions
afin d’assurer la continuité des soins en l’absence de méde- de la Loi no 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à
cins électroencéphalographistes sur le site où vous ou votre l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
enfant êtes hospitalisé(e).
Dans le cadre du réseau de télétransmission, un trai-
Vous aurez à tout moment droit à l’accès et à la rectifi-
tement informatisé des données nominatives a été mis en
cation de ces données ou pour en demander la suppression
place. Ces données sont les mêmes que celles qui sont
pour des raisons justifiées, en vous adressant à
enregistrées et archivées lorsque votre examen EEG est
M. . .. . .. . .. . .. . .. . .
interprété sur le site. Les données comportent les signaux
Adresse
produits par l’activité électrique du cerveau (tracé EEG) et
une fiche-patient incluant identité et données médicales
nécessaires à l’interprétation du tracé. Dans tous les cas, Le présent document sera conservé dans mon dossier
votre identité ne sera accessible qu’au personnel soumis aux médical.
obligations du secret médical. Fait à, le
Si vous n’autorisez pas que soient recueillies et trans-
mises ces informations, nous serons dans l’impossibilité de
Lu et approuvé
réaliser l’examen.
Signature
Conformément à la loi « Informatique et libertés » (no 78-
17 du 6 janvier 1978) vous avez droit d’accès aux données
vous concernant à tout moment ainsi qu’un droit de rec-
tification de celles-ci dans les délais les plus brefs. Ces
Annexe 3. Responsabilités des différents
droits pourront s’exercer auprès du responsable du site
de l’enregistrement. La CNIL (Commission nationale de intervenants en télémédecine dans un réseau
l’informatique et des libertés) est l’organe officiel chargé de télétransmission EEG.
de faire respecter cette loi.
Ces données seront stockées selon des procédures stan- Le personnel médico-technique, manipulateur en élec-
dardisées et sécurisées permettant d’assurer la confidentia- troradiologie et/ou infirmier formé à ces techniques
lité. Seules les personnes astreintes au secret professionnel neurophysiologiques, est sous la responsabilité du chef de
et habilitées à connaître les dossiers médicaux auront accès service ou du responsable de l’unité fonctionnelle du centre
aux données médicales informatisées par l’intermédiaire demandeur et du directeur de l’établissement.
des procédures d’identification et d’authentification indivi- L’ensemble des procédures d’acquisition et de transmis-
duelle et sous la responsabilité du responsable de la gestion sion des EEG doit être validé par l’ensemble des membres
du fichier. Dans le cas de travaux de recherche scientifique, du réseau, médecins et personnel médico-technique. Des
les données seront rendues anonymes. mises à jour de ces procédures doivent être réalisées
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 597

régulièrement, idéalement de manière annuelle, et dont la during hypothermia after pediatric cardiac arrest. Neurology
fréquence sera établie de manière contractuelle. 2009;72:1931—40.
Le médecin neurophysiologiste effecteur et le personnel [13] Abend NS, Wusthoff CJ, Goldberg EM, Dlugos DJ. Elec-
médico-technique du centre demandeur devront bénéfi- trographic seizures and status epilepticus in critically ill
cier d’une formation leur permettant d’utiliser le ou les children and neonates with encephalopathy. Lancet Neurol
2013;12:1170—9.
réseau(x) auxquels adhère leur établissement. Une démons-
[14] Absalom AR, Menon DK. BIS and spectral entropy monitoring
tration initiale du logiciel est organisée, qui sera répétée
during sedation with midazolam/remifentanil and dexmede-
régulièrement au moins une fois par an pour initier les nou- tomidine/remifentanil. Crit Care 2009;13:137.
veaux personnels. [15] Abubakr A, Ifeayni I, Wambacq I. The efficacy of rou-
Le prestataire de télémédecine est responsable de tine hyperventilation for seizure activation during prolonged
la conformité au cahier des charges technologiques, des video-electroencephalography monitoring. J Clin Neurosci
modalités de télétransmission, de leur pérennité et de la 2010;17:1503—5.
régularité de fonctionnement. Il est responsable du main- [16] Abubakr A, Wambacq I. The diagnostic value of EEGs in
tien en conditions opérationnelles du système et à ce titre patients with syncope. Epilepsy Behav 2005;6:433—4.
doit assurer une maintenance adaptée aux besoins exprimés [17] Abubakr A, Wambacq I. Seizures in the elderly: video/EEG
monitoring analysis. Epilepsy Behav 2005;7:447—50.
(24 h sur 24 et 7 jours sur 7).
[18] Ahmad SA, Archer HA, Rice CM, Gerhand S, Bradley M,
Les centres demandeur et effecteur doivent disposer
Wilkins A. Seronegative limbic encephalitis: case report,
d’un accès au réseau de télétransmission opérationnel. Un literature review and proposed treatment algorithm. Pract
contrat de maintenance où sont précisés la structure res- Neurol 2011;11:355—61.
ponsable et le délai de rétablissement du système en cas de [19] Airoldi L, Beghi E, Bogliun G, Crespi V, Frattola L. Rational
panne doit avoir été établi. Une procédure doit permettre use of EEG in adults in clinical practice. J Clin Neurophysiol
de pallier à tout dysfonctionnement en cas d’urgence. Cette 1999;16:456—61.
procédure fait partie intégrante de la convention signée [20] Alsaadi TM, Thieman C, Shatzel A, Farias S. Video-EEG
entre les partenaires. telemetry can be a crucial tool for neurologists experien-
ced in epilepsy when diagnosing seizure disorders. Seizure
2004;13:32—4.
[21] Alvarez V, Sierra-Marcos A, Oddo M, Rossetti AO. Yield
Références of intermittent versus continuous EEG in comatose survi-
vors of cardiac arrest treated with hypothermia. Crit Care
[1] Medical Research Council Antiepileptic Drug Withdrawal Study 2013;17:R190.
Group. Prognostic index for recurrence of seizures after [22] Alving J, Beniczky S. Diagnostic usefulness and duration of
remission of epilepsy. BMJ 1993;306:1374—8. the inpatient long-term video-EEG monitoring: findings in
[2] First Seizure Trial Group (FIR.S.T. Group). Randomized clinical patients extensively investigated before the monitoring. Sei-
trial on the efficacy of antiepileptic drugs in reducing the zure 2009;18:470—3.
risk of relapse after a first unprovoked tonic-clonic seizure. [23] Amantini A, Carrai R, Lori S, Peris A, Amadori A, Pinto F, et al.
Neurology 1993;43:478—83. Neurophysiological monitoring in adult and pediatric intensive
[3] American Electroencephalographic Society. Guideline four: care. Minerva Anestesiol 2012;78:1067—75.
standards of practice in clinical electroencephalography. J [24] American Academy of Pediatrics Subcommittee on Febrile Sei-
Clin Neurophysiol 1994;11:14—5. zures. Clinical practice guideline febrile seizures: guideline
[4] American Electroencephalographic Society. Guideline one: for the neurodiagnostic evaluation of the child with simple
minimum technical requirements for performing clini- febrile seizure. Pediatrics 2011:389—95.
cal electroencephalography. J Clin Neurophysiol 1994;11: [25] American Clinical Neurophysiology Society. Guideline 1:
2—5. minimum technical requirements for performing clinical elec-
[5] American Electroencephalographic Society. Guideline seven: troencephalography. Am J Electroneurodiagnostic Technol
a proposal for standard montages to be used in clinical EEG. 2006;46:198—204.
J Clin Neurophysiol 1994;11:30—6. [26] American Clinical Neurophysiology Society. Guideline 2:
[6] American Electroencephalographic Society. Guideline thir- minimum technical standards for pediatric electroence-
teen: guidelines for standard electrode position nomencla- phalography. Am J Electroneurodiagnostic Technol 2006;46:
ture. J Clin Neurophysiol 1994;11:111—3. 205—10.
[7] Conférence de consensus sur les indications de I’EEG en [27] American Clinical Neurophysiology Society. Guideline 3:
urgence. Mai 1996. Tours: Neurophysiologie Clinique; 1998. minimum technical standards for EEG recording in suspec-
p. 103—10. ted cerebral death. Am J Electroneurodiagnostic Technol
[8] Conférence de consensus. Prise en charge des épilepsies par- 2006;46:211—9.
tielles pharmaco-résistantes. HAS; 2004. [28] Angeleri F. Partial epilepsies and nocturnal sleep. In:
[9] Abend NS, Arndt DH, Carpenter JL, Chapman KE, Cornett KM, Levin P, Koella WP, editors. Sleep. Basel: Karger; 1975. p.
Gallentine WB, et al. Electrographic seizures in pediatric ICU 196—203.
patients: cohort study of risk factors and mortality. Neurology [29] Annegers JF, Grabow JD, Groover RV, Laws Jr ER, Elveback LR,
2013;81:383—91. Kurland LT. Seizures after head trauma: a population study.
[10] Abend NS, Beslow LA, Smith SE, Kessler SK, Vossough A, Mason Neurology 1980;30:683—9.
S, et al. Seizures as a presenting symptom of acute arterial [30] Annegers JF, Shirts SB, Hauser WA, Kurland LT. Risk of
ischemic stroke in childhood. J Pediatr 2011;159:479—83. recurrence after an initial unprovoked seizure. Epilepsia
[11] Abend NS, Gutierrez-Colina AM, Topjian AA, Zhao H, Guo R, 1986;27:43—50.
Donnelly M, et al. Nonconvulsive seizures are common in cri- [31] Appleton RE, Freeman A, Cross JH. Diagnosis and manage-
tically ill children. Neurology 2011;76:1071—7. ment of the epilepsies in children: a summary of the partial
[12] Abend NS, Topjian A, Ichord R, Herman ST, Helfaer M, update of the 2012 NICE epilepsy guideline. Arch Dis Child
Donnelly M, et al. Electroencephalographic monitoring 2012;97:1073—6.
598 N. André-Obadia et al.

[32] Arain AM, Arbogast PG, Abou-Khalil BW. Utility of daily [51] Barkley GL. Controversies in neurophysiology. MEG is superior
supervised hyperventilation during long-term video-EEG to EEG in localization of interictal epileptiform activity. Pro
monitoring. J Clin Neurophysiol 2009;26:17—20. Clin Neurophysiol 2004;115:1001—9.
[33] Arain AM, Song Y, Bangalore-Vittal N, Ali S, Jabeen S, Azar [52] Bartolomei F, Gavaret M, Badier JM, Marquis P, Chauvel
NJ. Long-term video/EEG prevents unnecessary vagus nerve P. EEG and video-EEG explorations in refractory partial
stimulator implantation in patients with psychogenic nonepi- epilepsy [Explorations EEG et vidéo-EEG des épilepsies
leptic seizures. Epilepsy Behav 2011;21:364—6. partielles pharmaco-résistantes]. Rev Neurol 2004;160(1):
[34] Arango JI, Deibert CP, Brown D, Bell M, Dvorchik I, Adelson 5S81—90S.
PD. Posttraumatic seizures in children with severe traumatic [53] Battaglia A, Bianchini E, Carey JC. Diagnostic yield of the
brain injury. Childs Nerv Syst 2012;28:1925—9. comprehensive assessment of developmental delay/mental
[35] Arciniegas DB. Clinical electrophysiologic assessments and retardation in an institute of child neuropsychiatry. Am J Med
mild traumatic brain injury: state-of-the-science and impli- Genet 1999;82:60—6.
cations for clinical practice. Int J Psychophysiol 2011;82: [54] Bauer G, Bauer R. EEG drug effects and central nervous system
41—52. poisoning. In: Niedermeyer E, Lopez da Silva F, editors. Elec-
[36] Armelisasso C, Vaccario ML, Pontecorvi A, Mazza S. Tonic- troencephalography. 5th ed. Philadelphia: Lippincott William
clonic seizures in a patient with primary hypoparathyroidism: & Wilkins; 2005. p. 701—24.
a case report. Clin EEG Neurosci 2004;35:97—9. [55] Baumgartner C. Controversies in clinical neurophysiology.
[37] Arndt DH, Lerner JT, Matsumoto JH, Madikians A, Yudovin S, MEG is superior to EEG in the localization of interictal epi-
Valino H, et al. Subclinical early posttraumatic seizures detec- leptiform activity. Clin Neurophysiol 2004;115:1010—20.
ted by continuous EEG monitoring in a consecutive pediatric [56] Bazil CW, Kothari M, Luciano D, Moroney J, Song S, Vasquez
cohort. Epilepsia 2013;54:1780—8. B, et al. Provocation of nonepileptic seizures by sugges-
[38] Arya R, Mangano FT, Horn PS, Holland KD, Rose DF, Glauser TA. tion in a general seizure population. Epilepsia 1994;35:
Adverse events related to extraoperative invasive EEG moni- 768—70.
toring with subdural grid electrodes: a systematic review and [57] Beghi E, Giussani G, Grosso S, Iudice A, La Neve A, Pisani
meta-analysis. Epilepsia 2013;54:828—39. F, et al. Withdrawal of antiepileptic drugs: guidelines of
[39] Asano E, Pawlak C, Shah A, Shah J, Luat AF, Ahn-Ewing J, the Italian League Against Epilepsy. Epilepsia 2013;54(Suppl.
et al. The diagnostic value of initial video-EEG monitoring in 7):2—12.
children: review of 1000 cases. Epilepsy Res 2005;66:129—35. [58] Benbadis SR. Misdiagnosis of epilepsy due to errors in EEG
[40] Ashwal S. Brain death in the newborn. Current perspectives. interpretation. Pract Neurol 2007;7:323—5.
Clin Perinatol 1997;24:859—82. [59] Benbadis SR, LaFrance Jr WC, Papandonatos GD, Korabathina
[41] Ashwal S, Russman BS, Blasco PA, Miller G, Sandler A, She- K, Lin K, Kraemer HC, et al. Interrater reliability of EEG-video
vell M, et al. Practice parameter: diagnostic assessment of monitoring. Neurology 2009;73:843—6.
the child with cerebral palsy: report of the Quality Standards [60] Benbadis SR, O’Neill E, Tatum WO, Heriaud L. Outcome of
Subcommittee of the American Academy of Neurology and the prolonged video-EEG monitoring at a typical referral epilepsy
Practice Committee of the Child Neurology Society. Neurology center. Epilepsia 2004;45:1150—3.
2004;62:851—63. [61] Berg AT, Levy SR, Novotny EJ, Shinnar S. Predictors of intrac-
[42] Atkinson M, Hari K, Schaefer K, Shah A. Improving table epilepsy in childhood: a case-control study. Epilepsia
safety outcomes in the epilepsy monitoring unit. Seizure 1996;37:24—30.
2012;21:124—7. [62] Berg AT, Plioplys S. Epilepsy and autism: is there a special
[43] Attarian H, Dowling J, Carter J, Gilliam F. Video EEG monito- relationship? Epilepsy Behav 2012;23:193—8.
ring prior to vagal nerve stimulator implantation. Neurology [63] Berg AT, Shinnar S. The risk of seizure recurrence following
2003;61:402—3. a first unprovoked seizure: a quantitative review. Neurology
[44] Badawy RA, Pillay N, Jette N, Wiebe S, Federico P. A blinded 1991;41:965—72.
comparison of continuous versus sampled review of video-EEG [64] Berg AT, Shinnar S, Levy SR, Testa FM, Smith-Rapaport
monitoring data. Clin Neurophysiol 2011;122:1086—90. S, Beckerman B. Early development of intractable epi-
[45] Bagić AI, Knowlton RC, Rose DF, Ebersole JS, Committee lepsy in children: a prospective study. Neurology 2001;56:
ACPGC. American Clinical Magnetoencephalography Society 1445—52.
Clinical Practice Guideline 1: recording and analysis of sponta- [65] Bergonzi P, Chiurulla C, Cianchetti C. Deprivation of phase IV
neous cerebral activity. J Clin Neurophysiol 2011;28:348—54. sleep in epileptic persons [Privazione della IV fase di sonno
[46] Bagić AI, Knowlton RC, Rose DF, Ebersole JS, Committee negli epilettici]. Riv Neurol 1972;42:506—12.
ACPGC. American Clinical Magnetoencephalography Society [66] Bernier GP, Saint-Hilaire JM, Giard N, Mercier M. In: Engel JJ,
Clinical Practice Guideline 3: MEG-EEG reporting. J Clin Neu- editor. Commentary: intracranial electrical stimulation. New
rophysiol 2011;28. York: Raven Press; 1987. p. 323—34.
[47] Baheti NN, Radhakrishnan A, Radhakrishnan K. A critical [67] Bhatia M, Jain S, Maheshwari MC. Video-EEG monitoring in
appraisal on the utility of long-term video-EEG monitoring in intractable attacks of uncertain etiology. J Assoc Physicians
older adults. Epilepsy Res 2011;97:12—9. India 1996;44:393—4.
[48] Bancaud J. Epileptic crises of occipital origin [68] Bickford RG, Butt HR. Hepatic coma: the electroencephalo-
(stereo-electroencephalographic study) [Les crises graphic pattern. J Clin Invest 1955;34:790—9.
épileptiques d’origine occipitale (étude stéréo- [69] Billard C, Hassairi I, Delteil F. Specific language impairment
électroencéphalographique)]. Rev Otoneuroophtalmol and electroencephalogram: which recommendations in clini-
1969;41:299—314. cal practice? A cohort of 24 children [Troubles spécifiques
[49] Bancaud J, Talairach J. La stéréoencéphalographie dans du langage oral et électroencéphalogramme : quelles indi-
l’épilepsie. Informations neuro-physio-pathologiques appor- cations ? Quelle interprétation ? À propos d’une cohorte de
tées par l’investigation fonctionnelle stéréotaxique. Paris: 24 enfants]. Arch Pediatr 2010;17:350—8.
Masson; 1965. [70] Binnie C, Billings R. Neoanatal and pediatric neurophysiology.
[50] Barber PA, Varma AR, Lloyd JJ, Haworth B, Snowden JS, Neary In: Cooper R, Binnie C, Billings R, editors. Techniques in clini-
D. The electroencephalogram in dementia with Lewy bodies. cal neurophysiology. A practical manual. Churchill Livingston:
Acta Neurol Scand 2000;101:53—6. Elsevier limited; 2005. p. 267—92.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 599

[71] Binnie CD, Stefan H. Modern electroencephalography: a prospective study of 152 operated epileptic patients. Brain
its role in epilepsy management. Clin Neurophysiol 2011;134:2887—97.
1999;110:1671—97. [92] Bruce DA, Bizzi JW. Surgical technique for the insertion of
[72] Bleck TP. Status epilepticus and the use of continuous EEG grids and strips for invasive monitoring in children with intrac-
monitoring in the intensive care unit. Continuum (Minneap table epilepsy. Childs Nerv Syst 2000;16:724—30.
Minn) 2012;18:560—78. [93] Buchner H, Schuchardt V. Reliability of electroencephalogram
[73] Blume WT, Oliver LM. Noninvasive electroencephalography in the diagnosis of brain death. Eur Neurol 1990;30:138—41.
in supplementary sensorimotor area epilepsy. Adv Neurol [94] Burgess RC, Funke ME, Bowyer SM, Lewine JD, Kirsch HE,
1996;70:309—17. Bagić AI, et al. American Clinical Magnetoencephalography
[74] Blume WT, Whiting SE, Girvin JP. Epilepsy surgery in the pos- Society Clinical Practice Guideline 2: presurgical functional
terior cortex. Ann Neurol 1991;29:638—45. brain mapping using magnetic evoked fields. J Clin Neurophy-
[75] Bonanni L, Thomas A, Tiraboschi P, Perfetti B, Vara- siol 2011;28:355—61.
nese S, Onofrj M. EEG comparisons in early Alzheimer’s [95] Bussiere M, Pelz D, Reid RH, Young GB. Prolonged deficits after
disease, dementia with Lewy bodies and Parkinson’s disease focal inhibitory seizures. Neurocrit Care 2005;2:29—37.
with dementia patients with a 2-year follow-up. Brain [96] Butler CR, Zeman AZ. Recent insights into the impairment of
2008;131:690—705. memory in epilepsy: transient epileptic amnesia, accelerated
[76] Bonkowsky JL, Guenther E, Srivastava R, Filloux FM. Seizures long-term forgetting and remote memory impairment. Brain
in children following an apparent life-threatening event. J 2008;131:2243—63.
Child Neurol 2009;24:709—13. [97] Buzea CE. Understanding computerized EEG monitoring in the
[77] Boon P, De Reuck J, Drieghe C, De Bruycker K, Aers I, Pengel intensive care unit. J Neurosci Nurs 1995;27:292—7.
J. Long-term video-EEG monitoring revisited. The value of [98] Callaghan NGA, Goggin T. Withdrawal of anticonvulsant drugs
interictal and ictal video-EEG recording, a follow-up study. in patients free of seizures for two years. A prospective study.
Eur Neurol 1994;34(Suppl. 1):33—9. N Engl J Med 1988;318:942—6.
[78] Bora I, Seckin B, Zarifoglu M, Turan F, Sadikoglu S, Ogul E. [99] Cambier DM, Cascino GD, So EL, Marsh WR. Video-EEG monito-
Risk of recurrence after first unprovoked tonic-clonic seizure ring in patients with hippocampal atrophy. Acta Neurol Scand
in adults. J Neurol 1995;242:157—63. 2001;103:231—7.
[79] Bortone E, Bettoni L, Giorgi C, Terzano MG, Trabattoni [100] Camfield PR, Camfield CS. Antiepileptic drug therapy: when is
GR, Mancia D. Reliability of EEG in the diagnosis of epilepsy truly intractable? Epilepsia 1996;37(Suppl. 1):S60—5.
Creutzfeldt-Jakob disease. Electroencephalogr Clin Neuro- [101] Campos C, Caudevilla E, Alesanco A, Lasierra N, Martinez
physiol 1994;90:323—30. O, Fernandez J, et al. Setting up a telemedicine service for
[80] Bottaro FJ, Martinez OA, Pardal MM, Bruetman JE, Reisin RC. remote real-time video-EEG consultation in La Rioja (Spain).
Nonconvulsive status epilepticus in the elderly: a case-control Int J Med Inform 2012;81:404—14.
study. Epilepsia 2007;48:966—72. [102] Cardinale F, Cossu M, Castana L, Casaceli G, Schiariti MP,
[81] Bouet R, Jung J, Delpuech C, Ryvlin P, Isnard J, Guenot M, Miserocchi A, et al. Stereoelectroencephalography: surgical
et al. Towards source volume estimation of interictal spikes methodology, safety, and stereotactic application accuracy
in focal epilepsy using magnetoencephalography. NeuroImage in 500 procedures. Neurosurgery 2013;72:353—66 [discussion
2012;59:3955—66. 66].
[82] Boulanger JM, Deacon C, Lecuyer D, Gosselin S, Reiher J. [103] Carpay JA, de Weerd AW, Schimsheimer RJ, Stroink H, Brou-
Triphasic waves versus nonconvulsive status epilepticus: EEG wer OF, Peters AC, et al. The diagnostic yield of a second
distinction. Can J Neurol Sci 2006;33:175—80. EEG after partial sleep deprivation: a prospective study in
[83] Boulard G, Guiot P, Pottecher T, Tenaillon A. Prise en children with newly diagnosed seizures. Epilepsia 1997;38:
charge des sujets en état de mort encéphalique dans 595—9.
l’optique d’un prélèvement d’organes. Ann Fr Anesth Reanim [104] Carrette E, Op de Beeck M, Bourguignon M, Boon P, Vonck
2005;24:836—43. K, Legros B, et al. Recording temporal lobe epileptic acti-
[84] Bourez-Swart MD, van Rooij L, Rizzo C, de Vries LS, vity with MEG in a light-weight magnetic shield. Seizure
Toet MC, Gebbink TA, et al. Detection of subclinical 2011;20:414—8.
electroencephalographic seizure patterns with multichannel [105] Cascino GD. Video-EEG monitoring in adults. Epilepsia
amplitude-integrated EEG in full-term neonates. Clin Neuro- 2002;43(Suppl. 3):80—93.
physiol 2009;120:1916—22. [106] Casetta I, Granieri E, Monetti VC, Gilli G, Tola MR, Paolino E,
[85] Brand DA, Altman RL, Purtill K, Edwards KS. Yield of diagnostic et al. Early predictors of intractability in childhood epilepsy:
testing in infants who have had an apparent life-threatening a community-based case-control study in Copparo, Italy. Acta
event. Pediatrics 2005;115:885—93. Neurol Scand 1999;99:329—33.
[86] Breen P, Murphy K, Browne G, Molloy F, Reid V, Doherty C, [107] Catenoix H, Mauguiere F, Guenot M, Ryvlin P, Bissery A,
et al. Formative evaluation of a telemedicine model for deli- Sindou M, et al. SEEG-guided thermocoagulations: a pallia-
vering clinical neurophysiology services part II: the referring tive treatment of nonoperable partial epilepsies. Neurology
clinician and patient perspective. BMC Med Inform Decis Mak 2008;71:1719—26.
2010;10:49. [108] Cavazzuti GB, Cappella L, Nalin A. Longitudinal study of
[87] Bricolo A. Electrophysiology of head injury. In: Braakman R, epileptiform EEG patterns in normal children. Epilepsia
editor. Handbook of clinical neurology. 1990. p. 193. 1980;21:43—55.
[88] Bridgers SL, Ebersole JS. Ambulatory cassette EEG in clinical [109] Chan D, Walters RJ, Sampson EL, Schott JM, Smith SJ, Rossor
practice. Neurology 1985;35:1767—8. MN. EEG abnormalities in frontotemporal lobar degeneration.
[89] Bridgers SL, Ebersole JS. The clinical utility of ambulatory Neurology 2004;62:1628—30.
cassette EEG. Neurology 1985;35:166—73. [110] Chang BS, Ives JR, Schomer DL, Drislane FW. Outpatient
[90] Briel RC, McKeith IG, Barker WA, Hewitt Y, Perry RH, Ince PG, EEG monitoring in the presurgical evaluation of patients
et al. EEG findings in dementia with Lewy bodies and Alzhei- with refractory temporal lobe epilepsy. J Clin Neurophysiol
mer’s disease. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1999;66:401—3. 2002;19:152—6.
[91] Brodbeck V, Spinelli L, Lascano AM, Wissmeier M, Vargas MI, [111] Chassoux F, Devaux B, Landre E, Turak B, Nataf F, Var-
Vulliemoz S, et al. Electroencephalographic source imaging: let P, et al. Stereoelectroencephalography in focal cortical
600 N. André-Obadia et al.

dysplasia: a 3D approach to delineating the dysplastic cortex. evaluation of focal epilepsy: a retrospective analysis of 215
Brain 2000;123(Pt 8):1733—51. procedures. Neurosurgery 2005;57:706—18 [discussion —18].
[112] Chemmanam T, Radhakrishnan A, Sarma SP, Radhakrishnan K. [132] Cossu M, Fuschillo D, Cardinale F, Castana L, Fran-
A prospective study on the cost-effective utilization of long- cione S, Nobili L, et al. Stereo-EEG-guided radio-frequency
term inpatient video-EEG monitoring in a developing country. thermocoagulations of epileptogenic grey-matter nodular
J Clin Neurophysiol 2009;26:123—8. heterotopy. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2014;85:611—7.
[113] Chen LS, Mitchell WG, Horton EJ, Snead 3rd OC. Clinical utility [133] Cottenceau V, Petit L, Masson F, Guehl D, Asselineau J,
of video-EEG monitoring. Pediatr Neurol 1995;12:220—4. Cochard JF, et al. The use of bispectral index to monitor barbi-
[114] Chéron G, Cojocaru B, Timsit S. Malaises du nourrissons. Arch turate coma in severely brain-injured patients with refractory
Pediatr 2004;11:692—4. intracranial hypertension. Anesth Analg 2008;107:1676—82.
[115] Cillessen JP, van Huffelen AC, Kappelle LJ, Algra A, van Gijn J. [134] Courjon J. A longitudinal electro-clinical study of 80 cases
Electroencephalography improves the prediction of functio- of post-traumatic epilepsy observed from the time of the
nal outcome in the acute stage of cerebral ischemia. Stroke original trauma. Epilepsia 1970;11:29—36.
1994;25:1968—72. [135] Courjon JSE. Traumatic disorders. In: Remond A, Magnus O,
[116] Claassen J, Hirsch LJ, Frontera JA, Fernandez A, Schmidt M, Courjon J, editors. Handbook of electroencephalography and
Kapinos G, et al. Prognostic significance of continuous EEG clinical neurophysiology. Clinical EEG, IV, traumatic disorders,
monitoring in patients with poor-grade subarachnoid hemor- 14B. Amsterdam: Elsevier; 1972. p. 1—104.
rhage. Neurocrit Care 2006;4:103—12. [136] Crepeau AZ, Fugate JE, Mandrekar J, White RD, Wijdicks EF,
[117] Claassen J, Hirsch LJ, Kreiter KT, Du EY, Connolly ES, Emerson Rabinstein AA, et al. Value analysis of continuous EEG in
RG, et al. Quantitative continuous EEG for detecting delayed patients during therapeutic hypothermia after cardiac arrest.
cerebral ischemia in patients with poor-grade subarachnoid Resuscitation 2014;85:785—9.
hemorrhage. Clin Neurophysiol 2004;115:2699—710. [137] Crepeau AZ, Rabinstein AA, Fugate JE, Mandrekar J, Wijdicks
[118] Claassen J, Jette N, Chum F, Green R, Schmidt M, Choi H, EF, White RD, et al. Continuous EEG in therapeutic hypo-
et al. Electrographic seizures and periodic discharges after thermia after cardiac arrest: prognostic and clinical value.
intracerebral hemorrhage. Neurology 2007;69:1356—65. Neurology 2013;80:339—44.
[119] Claassen J, Mayer SA, Hirsch LJ. Continuous EEG monitoring in [138] Crespel A, Baldy-Moulinier M. Épilepsie et sommeil : des inter-
patients with subarachnoid hemorrhage. J Clin Neurophysiol actions réciproques. Epilepsies 2004:121—51.
2005;22:92—8. [139] Cross JH, Jayakar P, Nordli D, Delalande O, Duchowny M,
[120] Claassen J, Mayer SA, Kowalski RG, Emerson RG, Hirsch Wieser HG, et al. Proposed criteria for referral and evalua-
LJ. Detection of electrographic seizures with conti- tion of children for epilepsy surgery: recommendations of
nuous EEG monitoring in critically ill patients. Neurology the Subcommission for Pediatric Epilepsy Surgery. Epilepsia
2004;62:1743—8. 2006;47:952—9.
[121] Claassen J, Taccone FS, Horn P, Holtkamp M, Stocchetti N, [140] Curzi-Dacalova L, Mirmiran M. Manuel des techniques
Oddo M. Recommendations on the use of EEG monitoring d’enregistrement et d’analyse des stades de sommeil et de
in critically ill patients: consensus statement from the neu- veille chez le prématuré et le nouveau-né à terme. Paris:
rointensive care section of the ESICM. Intensive Care Med Inserm; 1996.
2013;39:1337—51. [141] da Conceicao PO, de Araujo Filho GM, Mazetto L, Alonso NB,
[122] Claus JJ, Strijers RL, Jonkman EJ, Ongerboer de Visser BW, Yacubian EM. Safety of video-EEG monitoring and surgical out-
Jonker C, Walstra GJ, et al. The diagnostic value of elec- come in patients with mesial temporal sclerosis and psychosis
troencephalography in mild senile Alzheimer’s disease. Clin of epilepsy. Seizure 2012;21:583—7.
Neurophysiol 1999;110:825—32. [142] da Silva AM, Nunes B, Vaz AR, Mendonca D. Posttrauma-
[123] Cleland PG, Mosquera I, Steward WP, Foster JB. Prognosis tic epilepsy in civilians: clinical and electroencephalographic
of isolated seizures in adult life. Br Med J (Clin Res Ed) studies. Acta Neurochir Suppl (Wien) 1992;55:56—63.
1981;283:1364. [143] Dalmagro CL, Bianchin MM, Velasco TR, Alexandre Jr V, Walz
[124] Clinique Bdlsdn. Recommandations quant aux conditions de R, Terra-Bustamante VC, et al. Clinical features of patients
réalisation d’un enregistrement EEG exigible pour le constat with posterior cortex epilepsies and predictors of surgical
d’une mort cérébrale. Neurophysiol Clin 1989;19:339—41. outcome. Epilepsia 2005;46:1442—9.
[125] Coates S, Clarke A, Davison G, Patterson V. Tele-EEG in [144] Dalmau J, Gleichman AJ, Hughes EG, Rossi JE, Peng X, Lai M,
the UK: a report of over 1000 patients. J Telemed Telecare et al. Anti-NMDA-receptor encephalitis: case series and analy-
2012;18:243—6. sis of the effects of antibodies. Lancet Neurol 2008;7:1091—8.
[126] Cohen D. In: Becker DP, Gudeman SK, editors. The electroen- [145] Dalmau J, Graus F, Villarejo A, Posner JB, Blumenthal D,
cephalogram in head injury. Philadelphia: WB Saunders; 1989. Thiessen B, et al. Clinical analysis of anti-Ma2-associated
[127] Cohen D. Magnetoencephalography: evidence of magne- encephalitis. Brain 2004;127:1831—44.
tic fields produced by alpha-rhythm currents. Science [146] Danzl DF, Pozos RS. Accidental hypothermia. N Engl J Med
1968;161:784—6. 1994;331:1756—60.
[128] Cokar O, Aydin B, Ozer F. Non-ketotic hyperglycaemia pre- [147] Das RR, Lucey BP, Chou SH, Espinosa PS, Zamani AA,
senting as epilepsia partialis continua. Seizure 2004;13: Dworetzky BA, et al. The utility of conductive plastic elec-
264—9. trodes in prolonged ICU EEG monitoring. Neurocrit Care
[129] Collins SJ, Sanchez-Juan P, Masters CL, Klug GM, van Duijn 2009;10:368—72.
C, Poleggi A, et al. Determinants of diagnostic investiga- [148] Dash D, Hernandez-Ronquillo L, Moien-Afshari F, Tellez-
tion sensitivities across the clinical spectrum of sporadic Zenteno JF. Ambulatory EEG: a cost-effective alternative
Creutzfeldt-Jakob disease. Brain 2006;129:2278—87. to inpatient video-EEG in adult patients. Epileptic Disord
[130] Coselli JS, Crawford ES, Beall Jr AC, Mizrahi EM, Hess KR, 2012;14:290—7.
Patel VM. Determination of brain temperatures for safe cir- [149] Davis TL, Freemon FR. Electroencephalography should not be
culatory arrest during cardiovascular operation. Ann Thorac routine in the evaluation of syncope in adults. Arch Intern
Surg 1988;45:638—42. Med 1990;150:2027—9.
[131] Cossu M, Cardinale F, Castana L, Citterio A, Francione S, Tassi [150] De Almeida AN, Olivier A, Quesney F, Dubeau F, Savard
L, et al. Stereoelectroencephalography in the presurgical G, Andermann F. Efficacy of and morbidity associated with
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 601

stereoelectroencephalography using computerized tomo- [168] Dreyfus-Brissac C. Neonatal electroencephalography. In: Sca-
graphy: or magnetic resonance imaging-guided electrode pelli EM, Cosmi EV, editors. Perinatal medicine. New York:
implantation. J Neurosurg 2006;104:483—7. Raven Press; 1979. p. 379—472.
[151] De Deyne C, Struys M, Decruyenaere J, Creupelandt J, Hoste [169] Duchowny M. The syndrome of partial seizures in infancy. J
E, Colardyn F. Use of continuous bispectral EEG monitoring to Child Neurol 1992;7:66—9.
assess depth of sedation in ICU patients. Intensive Care Med [170] Dunand AC, Jallon P. Pseudoperiodic and paroxysmal elec-
1998;24:1294—8. troencephalographic activities [Les activités paroxystiques
[152] De Jonghe B, Appere-De-Vecchi C, Outin H. Management of pseudo-périodiques en électroencéphalographie]. Neurophy-
the sedated patient [Prise en charge du patient sédate]. Ann siol Clin 2002;32:2—37.
Fr Anesth Reanim 2008;27:641—54. [171] Duncan JS. Antiepileptic drugs and the electroencephalo-
[153] De Jonghe B, Bastuji-Garin S, Fangio P, Lacherade JC, Jabot gram. Epilepsia 1987;28:259—66.
J, Appere-De-Vecchi C, et al. Sedation algorithm in criti- [172] Durand G. Épidémiologie et étiologies des épilepsies. Paris:
cally ill patients without acute brain injury. Crit Care Med EMC; 1994. 17-045-A-35.
2005;33:120—7. [173] Ebersole JS, Leroy RF. Evaluation of ambulatory cassette EEG
[154] De Jonghe B, Cook D, Appere-De-Vecchi C, Guyatt G, Meade monitoring: III. Diagnostic accuracy compared to intensive
M, Outin H. Using and understanding sedation scoring systems: inpatient EEG monitoring. Neurology 1983;33:853—60.
a systematic review. Intensive Care Med 2000;26:275—85. [174] Eisenschenk S, Gilmore RL, Cibula JE, Roper SN. Lateralization
[155] de Toffol B, Hommet C, Corcia P, Autret A. Indications for of temporal lobe foci: depth versus subdural electrodes. Clin
emergency EEG. Focal neurologic deficits and partial epileptic Neurophysiol 2001;112:836—44.
seizures in adults [Indication urgente de l’EEG. Déficit neu- [175] Eisermann M, Kaminska A, Berdougo B, Brunet ML. Melatonin:
rologique focal et crise d’épilepsie partielle chez l’adulte]. experience in its use for recording sleep EEG in children and
Neurophysiol Clin 1997;27:383—9. review of the literature. Neuropediatrics 2010;41:163—6.
[156] Degen R, Degen HE, Hans K. A contribution to the genetics of [176] el-Ad B, Neufeld MY, Korczyn AD. Should sleep EEG record
febrile seizures: waking and sleep EEG in siblings. Epilepsia always be performed after sleep deprivation? Electroence-
1991;32:515—22. phalogr Clin Neurophysiol 1994;90:313—5.
[157] Degen R, Degen HE, Reker M. Sleep EEG with or without sleep [177] Eleftheriadis N, Fourla E, Eleftheriadis D, Karlovasitou A. Sta-
deprivation? Does sleep deprivation activate more epileptic tus epilepticus as a manifestation of hepatic encephalopathy.
activity in patients suffering from different types of epilepsy? Acta Neurol Scand 2003;107:142—4.
Eur Neurol 1987;26:51—9. [178] Elgavish RA, Cabaniss WW. What is the diagnostic value of
[158] Del Felice A, Fiaschi A, Bongiovanni GL, Savazzi S, Manga- repeating a nondiagnostic video-EEG study? J Clin Neurophy-
notti P. The sleep-deprived brain in normals and patients with siol 2011;28:311—3.
juvenile myoclonic epilepsy: a perturbational approach to [179] Elger CE, Burr W. Advances in telecommunications concerning
measuring cortical reactivity. Epilepsy Res 2011;96:123—31. epilepsy. Epilepsia 2000;41(Suppl. 5):S9—12.
[159] DeLorenzo RJ, Waterhouse EJ, Towne AR, Boggs JG, Ko D, [180] Eliashiv DS, Elsas SM, Squires K, Fried I, Engel Jr J. Ictal
DeLorenzo GA, et al. Persistent nonconvulsive status epi- magnetic source imaging as a localizing tool in partial epi-
lepticus after the control of convulsive status epilepticus. lepsy. Neurology 2002;59:1600—10.
Epilepsia 1998;39:833—40. [181] Ellingson RJ, Wilken K, Bennett DR. Efficacy of sleep depri-
[160] Derambure P, Caillez S, Bourriez JL, G. JD. Utilisation de l’EEG vation as an activation procedure in epilepsy patients. J Clin
numérisé dans le diagnostic de la mort encéphalique. In: Solal Neurophysiol 1984;1:83—101.
E, Guérit JM, editors. L’évaluation neurophysiologique des [182] Engel Jr J, Burchfiel J, Ebersole J, Gates J, Gotman J,
comas, de la mort encéphalique et des états végétatifs. 2001. Homan R, et al. Long-term monitoring for epilepsy. Report
p. 271—87. of an IFCN committee. Electroencephalogr Clin Neurophysiol
[161] DeRoos ST, Chillag KL, Keeler M, Gilbert DL. Effects of sleep 1993;87:437—58.
deprivation on the pediatric electroencephalogram. Pedia- [183] Fagan KJ, Lee SI. Prolonged confusion following convulsions
trics 2009;123:703—8. due to generalized nonconvulsive status epilepticus. Neuro-
[162] Deuschl G, Eisen A. Guide pratique de neurophysiologie cli- logy 1990;40:1689—94.
nique. Recommandations de la fédération internationale de [184] Falco C, Sebastiano F, Cacciola L, Orabona F, Ponticelli R,
neurophysiologie clinique (trad française : Guérit JM, Mau- Stirpe P, et al. Scalp electrode placement by EC2 adhesive
guière F, Plouin P). Paris: Elsevier; 2002. paste in long-term video-EEG monitoring. Clin Neurophysiol
[163] Di Gennaro G, Picardi A, Sparano A, Mascia A, Meldolesi 2005;116:1771—3.
GN, Grammaldo LG, et al. Seizure clusters and adverse [185] Farias ST, Thieman C, Alsaadi TM. Psychogenic nonepileptic
events during pre-surgical video-EEG monitoring with a seizures: acute change in event frequency after presentation
slow anti-epileptic drug (AED) taper. Clin Neurophysiol of the diagnosis. Epilepsy Behav 2003;4:424—9.
2012;123:486—8. [186] Fattouch J, Di Bonaventura C, Lapenta L, Casciato S, Fanella
[164] Dike GL. Triphasic waves in serotonin syndrome. J Neurol Neu- M, Morano A, et al. Epilepsy, unawareness of seizures and
rosurg Psychiatry 1997;62:200. driving license: the potential role of 24-hour ambulatory EEG
[165] Dobesberger J, Walser G, Unterberger I, Seppi K, Kuchu- in defining seizure freedom. Epilepsy Behav 2012;25:32—5.
khidze G, Larch J, et al. Video-EEG monitoring: safety [187] Faulkner HJ, Arima H, Mohamed A. Latency to first interictal
and adverse events in 507 consecutive patients. Epilepsia epileptiform discharge in epilepsy with outpatient ambula-
2011;52:443—52. tory EEG. Clin Neurophysiol 2012;123:1732—5.
[166] Doi M, Morita K, Mantzaridis H, Sato S, Kenny GN. Prediction [188] Faulkner HJ, Arima H, Mohamed A. The utility of prolonged
of responses to various stimuli during sedation: a compa- outpatient ambulatory EEG. Seizure 2012;21:491—5.
rison of three EEG variables. Intensive Care Med 2005;31: [189] Feyissa AM, Tummala S. Ifosfamide related encephalopa-
41—7. thy: the need for a timely EEG evaluation. J Neurol Sci
[167] Doppelbauer A, Zeitlhofer J, Zifko U, Baumgartner C, Mayr 2014;336:109—12.
N, Deecke L. Occurrence of epileptiform activity in the rou- [190] Ficker DM, Westmoreland BF, Sharbrough FW. Epileptiform
tine EEG of epileptic patients. Acta Neurol Scand 1993;87: abnormalities in hepatic encephalopathy. J Clin Neurophysiol
345—52. 1997;14:230—4.
602 N. André-Obadia et al.

[191] Finocchi C, Gandolfo C, Gasparetto B, Del Sette M, Croce R, [209] Gandelman-Marton R, Theitler J. When should a sleep-
Loeb C. Value of early variables as predictors of short-term deprived EEG be performed following a presumed first seizure
outcome in patients with acute focal cerebral ischemia. Ital in adults? Acta Neurol Scand 2011;124:202—5.
J Neurol Sci 1996;17:341—6. [210] Ganji S, Hellman S, Stagg S, Furlow J. Episodic coma due
[192] Fischer C. [The use of EEG in the diagnosis of brain death in to acute basilar artery migraine: correlation of EEG and
France]. Neurophysiol Clin 1997;27:373—82. brainstem auditory evoked potential patterns. Clin Electroen-
[193] Fisher RS, Acevedo C, Arzimanoglou A, Bogacz A, Cross JH, cephalogr 1993;24:44—8.
Elger CE, et al. ILAE official report: a practical clinical defi- [211] Garcia-Larrea L, Fischer C, Artru F. Effet des anesthé-
nition of epilepsy. Epilepsia 2014;55:475—82. siques sur les potentiels évoqués sensoriels [Effect of
[194] Fitch K, Bernstein SJ, Aguilar MD, Burnand B, LaCalle JR, anesthetics on sensory evoked potentials]. Neurophysiol Clin
Lazaro P, et al. The RAND/UCLA appropriateness method 1993;23:141—62.
user’s manual. Santa Monica: RAND; 2001. [212] Gastaut HJ, Bert J. EEG changes during cinematogra-
[195] Fitzsimons M, Browne G, Kirker J, Staunton H. An inter- phic presentation; moving picture activation of the
national survey of long-term video/EEG services. J Clin EEG. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1954;6:
Neurophysiol 2000;17:59—67. 433—44.
[196] Flink R, Pedersen B, Guekht AB, Malmgren K, Michelucci R, [213] Gavaret M, Badier JM, Chauvel P. EEG haute résolution (EEG-
Neville B, et al. Guidelines for the use of EEG methodology HR) et magnétoencéphalographie (MEG) [High-resolution
in the diagnosis of epilepsy. International League Against Epi- EEG (HR-EEG) and magnetoencephalography (MEG)]. Neuro-
lepsy: commission report. Commission on European Affairs: Chirurgie 2008;54:185—90.
Subcommission on European Guidelines. Acta Neurol Scand [214] Gavaret M, Badier JM, Marquis P, Bartolomei F, Chauvel P.
2002;106:1—7. Electric source imaging in temporal lobe epilepsy. J Clin Neu-
[197] Fohlen M, Bulteau C, Jalin C, Jambaque I, Delalande O. rophysiol 2004;21:267—82.
Behavioural epileptic seizures: a clinical and intracranial EEG [215] Gavaret M, Badier JM, Marquis P, McGonigal A, Bartolomei F,
study in 8 children with frontal lobe epilepsy. Neuropediatrics Regis J, et al. Electric source imaging in frontal lobe epilepsy.
2004;35:336—45. J Clin Neurophysiol 2006;23:358—70.
[198] Fohlen M, Jalin C, Soufflet C, Bulteau C, Dorfmuller [216] Gawel M, Zalewska E, Szmidt-Salkowska E, Kowalski J. Does
G, Oliver V, et al. Electrophysiological investigations in EEG (visual and quantitative) reflect mental impairment in
childhood epilepsy surgery [Explorations électroencéphalo- subcortical vascular dementia? J Neurol Sci 2007;257:11—6.
graphiques préchirurgicales de l’enfant]. Neuro-Chirurgie [217] Geets W, Louette N. EEG and brain-stem evoked potentials in
2008;54:347—52. 125 recent concussions [EEG et potentiels évoqués du tronc
[199] Foley CM, Legido A, Miles DK, Chandler DA, Grover WD. cérébral dans 125 commotions récentes]. Rev Electroence-
Long-term computer-assisted outpatient electroencephalo- phalogr Neurophysiol Clin 1983;13:253—8.
gram monitoring in children and adolescents. J Child Neurol [218] Genow A, Hummel C, Scheler G, Hopfengartner R, Kalten-
2000;15:49—55. hauser M, Buchfelder M, et al. Epilepsy surgery, resection
[200] Fountain NB, Kim JS, Lee SI. Sleep deprivation activates epi- volume and MSI localization in lesional frontal lobe epilepsy.
leptiform discharges independent of the activating effects of NeuroImage 2004;21:444—9.
sleep. J Clin Neurophysiol 1998;15:69—75. [219] Gerstner T, Buesing D, Longin E, Bendl C, Wenzel D, Scheid B,
[201] Fountain NB, Waldman WA. Effects of benzodiazepines et al. Valproic acid induced encephalopathy: 19 new cases in
on triphasic waves: implications for nonconvul- Germany from 1994 to 2003: a side effect associated to VPA-
sive status epilepticus. J Clin Neurophysiol 2001;18: therapy not only in young children. Seizure 2006;15:443—8.
345—52. [220] Ghougassian DF, d’Souza W, Cook MJ, O’Brien TJ. Evalua-
[202] Fountas KN, King DW, Jenkins PD, Smith JR. Nonhabitual ting the utility of inpatient video-EEG monitoring. Epilepsia
seizures in patients with implanted subdural electrodes. Ste- 2004;45:928—32.
reotact Funct Neurosurg 2004;82:165—8. [221] Giorgi FS, Perini D, Maestri M, Guida M, Pizzanelli C, Caserta
[203] Frenzel D, Greim CA, Sommer C, Bauerle K, Roewer N. Is the A, et al. Usefulness of a simple sleep-deprived EEG protocol
bispectral index appropriate for monitoring the sedation level for epilepsy diagnosis in de novo subjects. Clin Neurophysiol
of mechanically ventilated surgical ICU patients? Intensive 2013;124:2101—7.
Care Med 2002;28:178—83. [222] Gitiaux C, Simonnet H, Eisermann M, Leunen D, Dulac O, Nab-
[204] Freye E, Levy JV. Cerebral monitoring in the operating room bout R, et al. Early electro-clinical features may contribute to
and the intensive care unit: an introductory for the clinician diagnosis of the anti-NMDA receptor encephalitis in children.
and a guide for the novice wanting to open a window to the Clin Neurophysiol 2013;124:2354—61.
brain. Part I: the electroencephalogram. J Clin Monit Comput [223] Gold JJ, Crawford JR, Glaser C, Sheriff H, Wang S, Nespeca M.
2005;19:1—76. The role of continuous electroencephalography in childhood
[205] Friedman D, Claassen J, Hirsch LJ. Continuous electroence- encephalitis. Pediatr Neurol 2014;50:318—23.
phalogram monitoring in the intensive care unit. Anesth Analg [224] Goldenholz DM, Ahlfors SP, Hamalainen MS, Sharon D, Ishi-
2009;109:506—23. tobi M, Vaina LM, et al. Mapping the signal-to-noise-ratios of
[206] Friedman DE, Hirsch LJ. How long does it take to make an cortical sources in magnetoencephalography and electroen-
accurate diagnosis in an epilepsy monitoring unit? J Clin Neu- cephalography. Hum Brain Mapp 2009;30:1077—86.
rophysiol 2009;26:213—7. [225] Gonzalez-Martinez J, Bulacio J, Alexopoulos A, Jehi L, Bin-
[207] Gaetz M, Bernstein DM. The current status of elec- gaman W, Najm I. Stereoelectroencephalography in the
trophysiologic procedures for the assessment of mild ‘‘difficult to localize’’ refractory focal epilepsy: early expe-
traumatic brain injury. J Head Trauma Rehabil 2001;16: rience from a North American epilepsy center. Epilepsia
386—405. 2013;54:323—30.
[208] Gambardella A, Palmini A, Andermann F, Dubeau F, Da Costa [226] Granerod J, Ambrose HE, Davies NW, Clewley JP, Walsh AL,
JC, Quesney LF, et al. Usefulness of focal rhythmic discharges Morgan D, et al. Causes of encephalitis and differences in their
on scalp EEG of patients with focal cortical dysplasia and clinical presentations in England: a multicentre, population-
intractable epilepsy. Electroencephalogr Clin Neurophysiol based prospective study. Lancet Infect Dis 2010;10:
1996;98:243—9. 835—44.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 603

[227] Gregory RP, Oates T, Merry RT. Electroencephalogram epi- [245] Hasbani DM, Topjian AA, Friess SH, Kilbaugh TJ, Berg RA,
leptiform abnormalities in candidates for aircrew training. Christian CW, et al. Nonconvulsive electrographic seizures are
Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1993;86:75—7. common in children with abusive head trauma*. Pediatr Crit
[228] Grigg MM, Kelly MA, Celesia GG, Ghobrial MW, Ross ER. Elec- Care Med 2013;14:709—15.
troencephalographic activity after brain death. Arch Neurol [246] Haseeb A, Asano E, Juhasz C, Shah A, Sood S, Chugani HT.
1987;44:948—54. Young patients with focal seizures may have the primary
[229] Gronseth GS, Greenberg MK. The utility of the elec- motor area for the hand in the postcentral gyrus. Epilepsy
troencephalogram in the evaluation of patients presenting Res 2007;76:131—9.
with headache: a review of the literature. Neurology [247] Haupt WF, Rudolf J. European brain death codes: a comparison
1995;45:1263—7. of national guidelines. J Neurol 1999;246:432—7.
[230] Gross J, Baillet S, Barnes GR, Henson RN, Hillebrand A, Jen- [248] Hauser WA, Rich SS, Annegers JF, Anderson VE. Seizure recur-
sen O, et al. Good practice for conducting and reporting MEG rence after a 1st unprovoked seizure: an extended follow-up.
research. NeuroImage 2013;65:349—63. Neurology 1990;40:1163—70.
[231] Gueguen B, Raynaud P, Guedj MJ. Indications for EEG in men- [249] Hauser WA, Rich SS, Lee JR, Annegers JF, Anderson VE. Risk
tal confusion and behavior problems [Indications de l’EEG dan of recurrent seizures after two unprovoked seizures. N Engl J
les confusions mentales et les troubles du comportement]. Med 1998;338:429—34.
Neurophysiol Clin 1998;28:134—43. [250] Haut SR, Swick C, Freeman K, Spencer S. Seizure clustering
[232] Guellerin J, Hamelin S, Sabourdy C, Vercueil L. Low-frequency during epilepsy monitoring. Epilepsia 2002;43:711—5.
photoparoxysmal response in adults: an early clue to diagno- [251] Heers M, Rampp S, Kaltenhauser M, Pauli E, Rauch C, Dolken
sis. J Clin Neurophysiol 2012;29:160—4. MT, et al. Detection of epileptic spikes by magnetoencephalo-
[233] Guenot M, Isnard J, Catenoix H, Mauguiere F, Sindou M. SEEG- graphy and electroencephalography after sleep deprivation.
guided RF-thermocoagulation of epileptic foci: a therapeutic Seizure 2010;19:397—403.
alternative for drug-resistant non-operable partial epilepsies. [252] Hellstrom-Westas L, Blennow G, Lindroth M, Rosen I, Sven-
Adv Tech Stand Neurosurg 2011;36:61—78. ningsen NW. Low risk of seizure recurrence after early
[234] Guenot M, Isnard J, Ryvlin P, Fischer C, Mauguiere F, withdrawal of antiepileptic treatment in the neonatal period.
Sindou M. SEEG-guided RF thermocoagulation of epileptic Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed 1995;72:F97—101.
foci: feasibility, safety, and preliminary results. Epilepsia [253] Hellstrom-Westas L, Rosen I. Continuous brain-function moni-
2004;45:1368—74. toring: state of the art in clinical practice. Semin Fetal
[235] Guenot M, Isnard J, Ryvlin P, Fischer C, Ostrowsky K, Mau- Neonatal Med 2006;11:503—11.
guiere F, et al. Neurophysiological monitoring for epilepsy [254] Hellstrom-Westas L, Rosen I, Swenningsen NW. Silent sei-
surgery: the Talairach SEEG method. StereoElectroEncepha- zures in sick infants in early life. Diagnosis by continuous
loGraphy. Indications, results, complications and therapeutic cerebral function monitoring. Acta Paediatr Scand 1985;74:
applications in a series of 100 consecutive cases. Stereotact 741—8.
Funct Neurosurg 2001;77:29—32. [255] Henchey R, Cibula J, Helveston W, Malone J, Gilmore RL. Elec-
[236] Guérit JM. Apport pronostique des potentiels évoqués troencephalographic findings in Hashimoto’s encephalopathy.
en unité de soins intensifs. Ann Fr Anesth Reanim Neurology 1995;45:977—81.
2004;23:99—101. [256] Hessen E, Nestvold K. Indicators of complicated mild TBI
[237] Guerit JM, Amantini A, Amodio P, Andersen KV, Butler S, de predict MMPI-2 scores after 23 years. Brain Inj 2009;23:
Weerd A, et al. Consensus on the use of neurophysiological 234—42.
tests in the intensive care unit (ICU): electroencephalogram [257] Hill RA, Chiappa KH. Electrophysiologic monitoring in the
(EEG), evoked potentials (EP), and electroneuromyography intensive care unit. Can J Neurol Sci 1994;21:S12—6.
(ENMG). Neurophysiol Clin 2009;39:71—83. [258] Hilz MJ, Litscher G, Weis M, Claus D, Druschky KF, Pfurt-
[238] Guerit JM, Amantini A, Fischer C, Kaplan PW, Mecarelli scheller G, et al. Continuous multivariable monitoring in
O, Schnitzler A, et al. Neurophysiological investigations of neurological intensive care patients: preliminary reports on
hepatic encephalopathy: ISHEN practice guidelines. Liver Int four cases. Intensive Care Med 1991;17:87—93.
2009;29:789—96. [259] Hirsch LJ. Continuous EEG monitoring in the intensive
[239] Guérit JM, Mauguière F, Plouin P. Guide pratique de care unit: an overview. J Clin Neurophysiol 2004;21:
neurophysiologie clinique. Recommandations de la fédéra- 332—40.
tion internationale de neurophysiologie clinique. Traduction [260] Hirsch LJ, Brenner RP, Drislane FW, So E, Kaplan PW, Jordan
française. Paris, Amsterdam, New York, Oxford, Shannon, KG, et al. The ACNS subcommittee on research termino-
Tokyo: Elsevier; 2002. logy for continuous EEG monitoring: proposed standardized
[240] Guerreiro CA, Montenegro MA, Kobayashi E, Noronha AL, terminology for rhythmic and periodic EEG patterns encoun-
Guerreiro MM, Cendes F. Daytime outpatient versus inpatient tered in critically ill patients. J Clin Neurophysiol 2005;22:
video-EEG monitoring for presurgical evaluation in temporal 128—35.
lobe epilepsy. J Clin Neurophysiol 2002;19:204—8. [261] Holmes GL. Intractable epilepsy in children. Epilepsia
[241] Hader WJ, Tellez-Zenteno J, Metcalfe A, Hernandez-Ronquillo 1996;37(Suppl. 3):14—27.
L, Wiebe S, Kwon CS, et al. Complications of epilepsy surgery: [262] Holmes MD, Dewaraja AS, Vanhatalo S. Does hyperventilation
a systematic review of focal surgical resections and invasive elicit epileptic seizures? Epilepsia 2004;45:618—20.
EEG monitoring. Epilepsia 2013;54:840—7. [263] Hopkins A, Garman A, Clarke C. The first seizure in adult
[242] Hamalainen MS, Sarvas J. Realistic conductivity geometry life. Value of clinical features, electroencephalography, and
model of the human head for interpretation of neuromagnetic computerised tomographic scanning in prediction of seizure
data. IEEE Trans Biomed Eng 1989;36:165—71. recurrence. Lancet 1988;1:721—6.
[243] Hamelin S, Casez O, Vercueil L. Électroencéphalogramme [264] Hormes JT, Benarroch EE, Rodriguez M, Klass DW. Periodic
prolongé après privation de sommeil. Epilepsies 2005;17: sharp waves in baclofen-induced encephalopathy. Arch Neurol
64—71. 1988;45:814—5.
[244] Hamelin S, Vercueil L. EEG prolongé après privation de [265] Huang LC, Ruge D, Tsai CL, Wu MN, Hsu CY, Lai CL, et al.
sommeil : réalisation le matin ou l’après-midi ? Rev Neurol Isolated aphasic status epilepticus as initial presentation of
2004;18(Suppl. 4). nonketotic hyperglycemia. Clin EEG Neurosci 2014;45:126—8.
604 N. André-Obadia et al.

[266] Hughes JR. Correlations between EEG and chemical [287] Jordan KG. Continuous EEG and evoked potential monitoring
changes in uremia. Electroencephalogr Clin Neurophysiol in the neuroscience intensive care unit. J Clin Neurophysiol
1980;48:583—94. 1993;10:445—75.
[267] Hughes JR, Schreeder MT. EEG in dialysis encephalopathy. [288] Jordan KG. Neurophysiologic monitoring in the neuroscience
Neurology 1980;30:1148—54. intensive care unit. Neurol Clin 1995;13:579—626.
[268] Hui AC, Tang A, Wong KS, Mok V, Kay R. Recurrence after a [289] Jordan KG. Emergency EEG and continuous EEG monito-
first untreated seizure in the Hong Kong Chinese population. ring in acute ischemic stroke. J Clin Neurophysiol 2004;21:
Epilepsia 2001;42:94—7. 341—52.
[269] Hunter J, Jasper HH. A method of analysis of seizure pattern [290] Jung J, Bouet R, Delpuech C, Ryvlin P, Isnard J, Guenot M,
and electroencephalogram; a cinematographic technique. et al. The value of magnetoencephalography for seizure-onset
Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1949;1:113. zone localization in magnetic resonance imaging-negative
[270] Huppertz HJ, Hof E, Klisch J, Wagner M, Lucking CH, Kristeva- partial epilepsy. Brain 2013;136:3176—86.
Feige R. Localization of interictal delta and epileptiform EEG [291] Kagan-Kushnir T, Roberts SW, Snead 3rd OC. Scree-
activity associated with focal epileptogenic brain lesions. ning electroencephalograms in autism spectrum disor-
NeuroImage 2001;13:15—28. ders: evidence-based guideline. J Child Neurol 2005;20:
[271] Hussain E, Grimason M, Goldstein J, Smith CM, Alonso 197—206.
E, Whitington PF, et al. EEG abnormalities are associated [292] Kahn A, European Society for the Study and Prevention of
with increased risk of transplant or poor outcome in chil- Infant Death. Recommended clinical evaluation of infants
dren with acute liver failure. J Pediatr Gastroenterol Nutr with an apparent life-threatening event. Consensus document
2014;58:449—56. of the European Society for the Study and Prevention of Infant
[272] Hyllienmark L, Amark P. Continuous EEG monitoring in Death, 2003. Eur J Pediatr 2004;163:108—15.
a paediatric intensive care unit. Eur J Paediatr Neurol [293] Kalita J, Misra UK, Patel R. Initial EEG in status epilepticus
2007;11:70—5. is helpful in predicting seizure recurrence. Electromyogr Clin
[273] Ikeda A, Klem G, Lüders H. Metabolic, infectious and here- Neurophysiol 2006;46:139—44.
ditary encephalopathies. In: Ebersole J, Padley T, editors. [294] Kamel JT, Christensen B, Odell MS, D’Souza WJ, Cook MJ.
Current practice of clinical electroencephalography. Philadel- Evaluating the use of prolonged video-EEG monitoring to
phia: Lippincott William & Wilkins; 2003. p. 348—77. assess future seizure risk and fitness to drive. Epilepsy Behav
[274] Irani SR, Michell AW, Lang B, Pettingill P, Waters P, Johnson MR, 2010;19:608—11.
et al. Faciobrachial dystonic seizures precede Lgi1 antibody [295] Kanemura H, Mizorogi S, Aoyagi K, Sugita K, Aihara M. EEG
limbic encephalitis. Ann Neurol 2011;69:892—900. characteristics predict subsequent epilepsy in children with
[275] Itoh N, Matsui N, Matsui S. Periodic lateralized epileptiform febrile seizure. Brain Dev 2012;34:302—7.
discharges in EEG during recovery from hyponatremia: a case [296] Kanner AM, Morris HH, Luders H, Dinner DS, Wyllie E,
report. Clin Electroencephalogr 1994;25:164—9. Medendorp SV, et al. Supplementary motor seizures mimi-
[276] Jabbari B, Maulsby RL, Holtzapple PA, Marshall NK. Pro- cking pseudoseizures: some clinical differences. Neurology
gnostic value of EEG in acute vascular aphasia: a long-term 1990;40:1404—7.
clinical-EEG study of 53 patients. Clin Electroencephalogr [297] Kaplan PW. Reversible hypercalcemic cerebral vasoconstric-
1979;10:190—7. tion with seizures and blindness: a paradigm for eclampsia?
[277] Jayakar P, Alvarez LA, Duchowny MS, Resnick TJ. A safe and Clin Electroencephalogr 1998;29:120—3.
effective paradigm to functionally map the cortex in child- [298] Kaplan PW. The EEG in metabolic encephalopathy and coma.
hood. J Clin Neurophysiol 1992;9:288—93. J Clin Neurophysiol 2004;21:307—18.
[278] Jelic V, Kowalski J. Evidence-based evaluation of diagnostic [299] Kaplan PW, Birbeck G. Lithium-induced confusional states:
accuracy of resting EEG in dementia and mild cognitive nonconvulsive status epilepticus or triphasic encephalopathy?
impairment. Clin EEG Neurosci 2009;40:129—42. Epilepsia 2006;47:2071—4.
[279] Jennett B. Early traumatic epilepsy. Lancet 1969:1023—5. [300] Kaplan PW, Rossetti AO, Kaplan EH, Wieser HG. Proposition:
[280] Jennett B, Van De Sande J. EEG prediction of post-traumatic limbic encephalitis may represent limbic status epilepticus.
epilepsy. Epilepsia 1975;16:251—6. A review of clinical and EEG characteristics. Epilepsy Behav
[281] Jerbi K, Baillet S, Mosher JC, Nolte G, Garnero L, Leahy RM. 2012;24:1—6.
Localization of realistic cortical activity in MEG using current [301] Karakis I, Montouris GD, Otis JA, Douglass LM, Jonas R, Velez-
multipoles. NeuroImage 2004;22:779—93. Ruiz N, et al. A quick and reliable EEG montage for the
[282] Jette N, Claassen J, Emerson RG, Hirsch LJ. Frequency and detection of seizures in the critical care setting. J Clin Neu-
predictors of nonconvulsive seizures during continuous elec- rophysiol 2010;27:100—5.
troencephalographic monitoring in critically ill children. Arch [302] Kasteleijn-Nolst Trenite D, Rubboli G, Hirsch E, Martins da
Neurol 2006;63:1750—5. Silva A, Seri S, Wilkins A, et al. Methodology of photic sti-
[283] Jirsch J, Hirsch LJ. Nonconvulsive seizures: developing a mulation revisited: updated European algorithm for visual
rational approach to the diagnosis and management in stimulation in the EEG laboratory. Epilepsia 2012;53:16—24.
the critically ill population. Clin Neurophysiol 2007;118: [303] Kasteleijn-Nolst Trenite DG, Binnie CD, Harding GF, Wilkins
1660—70. A. Photic stimulation: standardization of screening methods.
[284] Johnson N, Henry C, Fessler AJ, Dalmau J. Anti-NMDA receptor Epilepsia 1999;40(Suppl. 4):75—9.
encephalitis causing prolonged nonconvulsive status epilepti- [304] Kayser MS, Kohler CG, Dalmau J. Psychiatric manifestations of
cus. Neurology 2010;75:1480—2. paraneoplastic disorders. Am J Psychiatry 2010;167:1039—50.
[285] Johnston Jr JM, Mangano FT, Ojemann JG, Park TS, Trevathan [305] Kayser-Gatchalian MC, Neundorfer B. The prognostic value
E, Smyth MD. Complications of invasive subdural electrode of EEG in ischaemic cerebral insults. Electroencephalogr Clin
monitoring at St. Louis Children’s Hospital, 1994—2005. J Neu- Neurophysiol 1980;49:608—17.
rosurg 2006;105:343—7. [306] Kelly JP, Rosenberg JH. Diagnosis and management of concus-
[286] Jonas J, Vignal JP, Baumann C, Anxionnat JF, Muresan M, sion in sports. Neurology 1997;48:575—80.
Vespignani H, et al. Effect of hyperventilation on seizure acti- [307] Keranen T, Rainesalo S, Peltola J. The usefulness of video-EEG
vation: potentiation by antiepileptic drug tapering. J Neurol monitoring in elderly patients with seizure disorders. Seizure
Neurosurg Psychiatry 2011;82:928—30. 2002;11:269—72.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 605

[308] Kho LK, Lawn ND, Dunne JW, Linto J. First seizure presenta- [328] Koessler L, Maillard L, Benhadid A, Vignal JP, Braun M, Vespi-
tion: do multiple seizures within 24 hours predict recurrence? gnani H. Spatial localization of EEG electrodes. Neurophysiol
Neurology 2006;67:1047—9. Clin 2007;37:97—102.
[309] Kifune A, Kubota F, Shibata N, Akata T, Kikuchi S. Valproic [329] Kovacs GG, Puopolo M, Ladogana A, Pocchiari M, Budka H,
acid-induced hyperammonemic encephalopathy with tripha- van Duijn C, et al. Genetic prion disease: the EUROCJD expe-
sic waves. Epilepsia 2000;41:909—12. rience. Hum Genet 2005;118:166—74.
[310] Kim H, Lee C, Knowlton R, Rozzelle C, Blount JP. Safety and [330] Kramer U, Nevo Y, Neufeld MY, Harel S. The value of EEG
utility of supplemental depth electrodes for localizing the in children with chronic headaches. Brain Dev 1994;16:
ictal onset zone in pediatric neocortical epilepsy. J Neurosurg 304—8.
Pediatr 2011;8:49—56. [331] Krauss GL, Abdallah A, Lesser R, Thompson RE, Nie-
[311] Kim LG, Johnson TL, Marson AG, Chadwick DW. Prediction dermeyer E. Clinical and EEG features of patients with
of risk of seizure recurrence after a single seizure and early EEG wicket rhythms misdiagnosed with epilepsy. Neurology
epilepsy: further results from the MESS trial. Lancet Neurol 2005;64:1879—83.
2006;5:317—22. [332] Krishnamurthy KB, Drislane FW. Depth of EEG suppression and
[312] King MA, Newton MR, Jackson GD, Fitt GJ, Mitchell LA, outcome in barbiturate anesthetic treatment for refractory
Silvapulle MJ, et al. Epileptology of the first-seizure pre- status epilepticus. Epilepsia 1999;40:759—62.
sentation: a clinical, electroencephalographic, and magnetic [333] Kubicki S, Scheuler W, Wittenbecher H. Short-term sleep EEG
resonance imaging study of 300 consecutive patients. Lancet recordings after partial sleep deprivation as a routine proce-
1998;352:1007—11. dure in order to uncover epileptic phenomena: an evaluation
[313] King WA, Martin NA. Critical care of patients with subarach- of 719 EEG recordings. Epilepsy Res Suppl 1991;2:217—30.
noid hemorrhage. Neurosurg Clin N Am 1994;5:767—87. [334] Kull LL, Emerson RG. Continuous EEG monitoring in the inten-
[314] Kipervasser S, Neufeld MY. Video-EEG monitoring of paroxys- sive care unit: technical and staffing considerations. J Clin
mal events in the elderly. Acta Neurol Scand 2007;116:221—5. Neurophysiol 2005;22:107—18.
[315] Kirkham FJ, Wade AM, McElduff F, Boyd SG, Tasker RC, [335] Kurtz P, Hanafy KA, Claassen J. Continuous EEG monitoring: is
Edwards M, et al. Seizures in 204 comatose children: inci- it ready for prime time? Curr Opin Crit Care 2009;15:99—109.
dence and outcome. Intensive Care Med 2012;38:853—62. [336] Kwan P, Brodie MJ. Early identification of refractory epilepsy.
[316] Kirkpatrick MP, Clarke CD, Sonmezturk HH, Abou-Khalil B. N Engl J Med 2000;342:314—9.
Rhythmic delta activity represents a form of nonconvulsive [337] Kwong KL, Sung WY, Wong SN, So KT. Early predictors of
status epilepticus in anti-NMDA receptor antibody encephali- medical intractability in childhood epilepsy. Pediatr Neurol
tis. Epilepsy Behav 2010;20:392—4. 2003;29:46—52.
[317] Klinger D, Deisenhammer E. The nature of the influence of [338] Labar DR, Fisch BJ, Pedley TA, Fink ME, Solomon RA.
sleep deprivation on the EEG. In: Degen RRE, editor. Epilpsy, Quantitative EEG monitoring for patients with subarach-
sleep and sleep deprivation. 2nd ed. Amsterdam: Elsevier noid hemorrhage. Electroencephalogr Clin Neurophysiol
Science Publishers BV; 1991. p. 217—30. 1991;78:325—32.
[318] Knight WA, Hart KW, Adeoye OM, Bonomo JB, Keegan SP, Ficker [339] Lamblin MD, Andre M. Electroencephalogram of the full-term
DM, et al. The incidence of seizures in patients undergoing newborn. Normal features and hypoxic-ischemic encepha-
therapeutic hypothermia after resuscitation from cardiac lopathy [Électroencéphalogramme du nouveau-né à terme.
arrest. Epilepsy Res 2013;106:396—402. Aspects normaux et encéphalopathie hypoxo-ischémique].
[319] Knowlton RC, Elgavish R, Howell J, Blount J, Burneo JG, Neurophysiol Clin 2011;41:1—18.
Faught E, et al. Magnetic source imaging versus intracra- [340] Lamblin MD, Andre M, Challamel MJ, Curzi-Dascalova L,
nial electroencephalogram in epilepsy surgery: a prospective d’Allest AM, De Giovanni E, et al. Electroencephalography of
study. Ann Neurol 2006;59:835—42. the premature and term newborn. Maturational aspects and
[320] Knowlton RC, Elgavish RA, Limdi N, Bartolucci A, Ojha B, glossary [Électroencéphalographie du nouveau-né prématuré
Blount J, et al. Functional imaging: I. Relative predictive et à terme. Aspects maturatifs et glossaire]. Neurophysiol Clin
value of intracranial electroencephalography. Ann Neurol 1999;29:123—219.
2008;64:25—34. [341] Lancman ME, O’Donovan C, Dinner D, Coelho M, Luders HO.
[321] Knowlton RC, Razdan SN, Limdi N, Elgavish RA, Killen J, Blount Usefulness of prolonged video-EEG monitoring in the elderly.
J, et al. Effect of epilepsy magnetic source imaging on intra- J Neurol Sci 1996;142:54—8.
cranial electrode placement. Ann Neurol 2009;65:716—23. [342] Landre E, Turak B, Toussaint D, Trottier S. Intérêt
[322] Ko TS, Holmes GL. EEG and clinical predictors of medi- des stimulations électriques intracérébrales en stéréo-
cally intractable childhood epilepsy. Clin Neurophysiol électroencéphalographie dans les épilepsies partielles.
1999;110:1245—51. Epilepsies 2004;16:213—25.
[323] Kobayashi K, Oka M, Inoue T, Ogino T, Yoshinaga H, Ohtsuka Y. [343] Lantz G, Grave de Peralta R, Spinelli L, Seeck M, Michel CM.
Characteristics of slow waves on EEG associated with epileptic Epileptic source localization with high density EEG: how many
spasms. Epilepsia 2005;46:1098—105. electrodes are needed? Clin Neurophysiol 2003;114:63—9.
[324] Koenig MA, Kaplan PW, Thakor NV. Clinical neurophysiologic [344] Larsson PG, Evsiukova T, Brockmeier F, Ramm-Pettersen A,
monitoring and brain injury from cardiac arrest. Neurol Clin Eeg-Olofsson O. Do sleep-deprived EEG recordings reflect
2006;24:89—106. spike index as found in full-night EEG recordings? Epilepsy
[325] Koessler L, Benar C, Maillard L, Badier JM, Vignal JP, Barto- Behav 2010;19:348—51.
lomei F, et al. Source localization of ictal epileptic activity [345] Lasierra N, Alesanco A, Campos C, Caudevilla E, Fernandez
investigated by high resolution EEG and validated by SEEG. J, Garcia J. Experience of a real-time tele-EEG service. Conf
NeuroImage 2010;51:642—53. Proc IEEE Eng Med Biol Soc 2009;2009:5211—4.
[326] Koessler L, Benhadid A, Maillard L, Vignal JP, Felblinger J, [346] Lauritzen M, Trojaborg W, Olesen J. EEG during attacks of
Vespignani H, et al. Automatic localization and labeling of EEG common and classical migraine. Cephalalgia 1981;1:63—6.
sensors (ALLES) in MRI volume. NeuroImage 2008;41:914—23. [347] Lawn ND, Westmoreland BF, Kiely MJ, Lennon VA, Vernino S.
[327] Koessler L, Cecchin T, Caspary O, Benhadid A, Vespignani H, Clinical, magnetic resonance imaging, and electroencephalo-
Maillard L. EEG-MRI co-registration and sensor labeling using graphic findings in paraneoplastic limbic encephalitis. Mayo
a 3D laser scanner. Ann Biomed Eng 2011;39:983—95. Clin Proc 2003;78:1363—8.
606 N. André-Obadia et al.

[348] Leach JP, Lauder R, Nicolson A, Smith DF. Epilepsy in the UK: [367] Martin RC, Gilliam FG, Kilgore M, Faught E, Kuzniecky
misdiagnosis, mistreatment, and undertreatment? The Wrex- R. Improved health care resource utilization following
ham area epilepsy project. Seizure 2005;14:514—20. video-EEG-confirmed diagnosis of nonepileptic psychogenic
[349] Leach JP, Stephen LJ, Salveta C, Brodie MJ. Which electroen- seizures. Seizure 1998;7:385—90.
cephalography (EEG) for epilepsy? The relative usefulness of [368] Martz GU, Hucek C, Quigg M. Sixty-day continuous use of sub-
different EEG protocols in patients with possible epilepsy. J dermal wire electrodes for EEG monitoring during treatment
Neurol Neurosurg Psychiatry 2006;77:1040—2. of status epilepticus. Neurocrit Care 2009;11:223—7.
[350] Legriel S, Bruneel F, Sediri H, Hilly J, Abbosh N, Lagarrigue [369] Masquin A, Courjon J. Prognostic factors in posttraumatic epi-
MH, et al. Early EEG monitoring for detecting postanoxic sta- lepsy. Epilepsia 1963;4:285—97.
tus epilepticus during therapeutic hypothermia: a pilot study. [370] Mattson RH, Pratt KL, Calverley JR. Electroencephalo-
Neurocrit Care 2009;11:338—44. grams of epileptics following sleep deprivation. Arch Neurol
[351] Lewine JD, Davis JT, Bigler ED, Thoma R, Hill D, Funke M, 1965;13:310—5.
et al. Objective documentation of traumatic brain injury [371] McBride AE, Shih TT, Hirsch LJ. Video-EEG monitoring in the
subsequent to mild head trauma: multimodal brain ima- elderly: a review of 94 patients. Epilepsia 2002;43:165—9.
ging with MEG, SPECT, and MRI. J Head Trauma Rehabil [372] McCoy B, Hahn CD. Continuous EEG monitoring in the neonatal
2007;22:141—55. intensive care unit. J Clin Neurophysiol 2013;30:106—14.
[352] Liedorp M, van der Flier WM, Hoogervorst EL, Scheltens P, [373] McGonigal A, Bartolomei F, Regis J, Guye M, Gavaret M,
Stam CJ. Associations between patterns of EEG abnormalities Trebuchon-Da Fonseca A, et al. Stereoelectroencephalogra-
and diagnosis in a large memory clinic cohort. Dement Geriatr phy in presurgical assessment of MRI-negative epilepsy. Brain
Cogn Disord 2009;27:18—23. 2007;130:3169—83.
[353] Lindsten H, Stenlund H, Forsgren L. Remission of seizures [374] McGonigal A, Oto M, Russell AJ, Greene J, Duncan R. Out-
in a population-based adult cohort with a newly diagnosed patient video EEG recording in the diagnosis of non-epileptic
unprovoked epileptic seizure. Epilepsia 2001;42:1025—30. seizures: a randomised controlled trial of simple suggestion
[354] Liporace J, Tatum WT, Morris 3rd GL, French J. Clinical uti- techniques. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2002;72:549—51.
lity of sleep-deprived versus computer-assisted ambulatory [375] McGonigal A, Russell AJ, Mallik AK, Oto M, Duncan R. Use of
16-channel EEG in epilepsy patients: a multi-center study. short-term video EEG in the diagnosis of attack disorders. J
Epilepsy Res 1998;32:357—62. Neurol Neurosurg Psychiatry 2004;75:771—2.
[355] Lobello K, Morgenlander JC, Radtke RA, Bushnell CD. [376] McHugh JC, Downey T, Murphy RP, Connolly S. Analysis of
Video/EEG monitoring in the evaluation of paroxysmal routine EEG usage in a general adult ICU. Ir J Med Sci
behavioral events: duration, effectiveness, and limitations. 2009;178:263—6.
Epilepsy Behav 2006;8:261—6. [377] Meinitzer A, Kalcher K, Gartner G, Halwachs-Baumann G, Marz
[356] Logar C, Walzl B, Lechner H. Role of long-term EEG moni- W, Stettin M. Drugs and brain death diagnostics: determina-
toring in diagnosis and treatment of epilepsy. Eur Neurol tion of drugs capable of inducing EEG zero line. Clin Chem
1994;34(Suppl. 1):29—32. Lab Med 2008;46:1732—8.
[357] Loiseau P. Les épilepsies. Paris: Masson; 1984. p. 167—74. [378] Mellerio F. EEG changes during acute intoxication with
[358] Lossius MI, Hessen E, Mowinckel P, Stavem K, Erikssen J, trichlorethylene. Electroencephalogr Clin Neurophysiol
Gulbrandsen P, et al. Consequences of antiepileptic drug with- 1970;29:101.
drawal: a randomized, double-blind study (Akershus Study). [379] Merlet I, Garcia-Larrea L, Ryvlin P, Isnard J, Sindou M, Mau-
Epilepsia 2008;49:455—63. guiere F. Topographical reliability of mesio-temporal sources
[359] Loula P, Rauhala E, Erkinjuntti M, Raty E, Hirvonen K, of interictal spikes in temporal lobe epilepsy. Electroence-
Hakkinen V. Distributed clinical neurophysiology. J Telemed phalogr Clin Neurophysiol 1998;107:206—12.
Telecare 1997;3:89—95. [380] Merlet I, Gotman J. Reliability of dipole models of epileptic
[360] Madkour O, Elwan O, Hamdy H, Elwan H, Abbas A, Taher spikes. Clin Neurophysiol 1999;110:1013—28.
M, et al. Transient ischemic attacks: electrophysiological [381] Meunier S, Garnero L, Ducorps A, Mazieres L, Lehericy S, du
(conventional and topographic EEG) and radiological (CCT) Montcel ST, et al. Human brain mapping in dystonia reveals
evaluation. J Neurol Sci 1993;119:8—17. both endophenotypic traits and adaptive reorganization. Ann
[361] Maillard L, Barbeau EJ, Baumann C, Koessler L, Bénar C, Chau- Neurol 2001;50:521—7.
vel P, et al. From perception to recognition memory: time [382] Michel CM, Murray MM, Lantz G, Gonzalez S, Spinelli L,
course and lateralization of neural substrates of word and abs- Grave de Peralta R. EEG source imaging. Clin Neurophysiol
tract picture processing. J Cogn Neurosci 2011;23:782—800. 2004;115:2195—222.
[362] Maillard L, Koessler L, Colnat-Coulbois S, Vignal JP, Louis-Dorr [383] Millichap JG. Electroencephalography hyperventilation and
V, Marie PY, et al. Combined SEEG and source localisation stroke in children with sickle cell disease. Clin EEG Neurosci
study of temporal lobe schizencephaly and polymicrogyria. 2006;37:190—2.
Clin Neurophysiol 2009;120:1628—36. [384] Minahan RE, Bhardwaj A, Williams MA. Critical care monito-
[363] Malow BA, Passaro E, Milling C, Minecan DN, Levy K. Sleep ring for cerebrovascular disease. New Horiz 1997;5:406—21.
deprivation does not affect seizure frequency during inpatient [385] Minassian BA, Otsubo H, Weiss S, Elliott I, Rutka JT, Snead
video-EEG monitoring. Neurology 2002;59:1371—4. 3rd OC. Magnetoencephalographic localization in pediatric
[364] Mani R, Schmitt SE, Mazer M, Putt ME, Gaieski DF. The epilepsy surgery: comparison with invasive intracranial elec-
frequency and timing of epileptiform activity on conti- troencephalography. Ann Neurol 1999;46:627—33.
nuous electroencephalogram in comatose post-cardiac arrest [386] Mirsattari SM, Davies-Schinkel C, Young GB, Sharpe MD, Ives
syndrome patients treated with therapeutic hypothermia. JR, Lee DH. Usefulness of a 1.5 T MRI-compatible EEG elec-
Resuscitation 2012;83:840—7. trode system for routine use in the intensive care unit of a
[365] Marinig R, Pauletto G, Dolso P, Valente M, Bergonzi P. Sleep tertiary care hospital. Epilepsy Res 2009;84:28—32.
and sleep deprivation as EEG activating methods. Clin Neuro- [387] Mohan KK, Markand ON, Salanova V. Diagnostic utility of video
physiol 2000;111(Suppl. 2):S47—53. EEG monitoring in paroxysmal events. Acta Neurol Scand
[366] Marsan CA, Zivin LS. Factors related to the occurrence of typi- 1996;94:320—5.
cal paroxysmal abnormalities in the EEG records of epileptic [388] Moien-Afshari F, Griebel R, Sadanand V, Vrbancic M,
patients. Epilepsia 1970;11:361—81. Hernandez-Ronquillo L, Lowry N, et al. Safety and yield of
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 607

early cessation of AEDs in video-EEG telemetry and outcomes. with a presumed first-ever unprovoked seizure. Epilepsy Res
Can J Neurol Sci 2009;36:587—92. 2000;42:197—202.
[389] Mondello E, Siliotti R, Noto G, Cuzzocrea E, Scollo G, Trimar- [408] Neufeld MY, Inzelberg R, Korczyn AD. EEG in demented
chi G, et al. Bispectral Index in ICU: correlation with Ramsay and non-demented parkinsonian patients. Acta Neurol Scand
Score on assessment of sedation level. J Clin Monit Comput 1988;78:1—5.
2002;17:271—7. [409] Ney JP, van der Goes DN, Nuwer MR, Nelson L, Eccher
[390] Morenski JD, Oro JJ, Tobias JD, Singh A. Determination MA. Continuous and routine EEG in intensive care: utili-
of death by neurological criteria. J Intensive Care Med zation and outcomes, United States 2005—2009. Neurology
2003;18:211—21. 2013;81:2002—8.
[391] Morris GL. The clinical utility of computer-assisted ambula- [410] Nicolaides P, Appleton RE, Beirne M. EEG requests in paedia-
tory 16 channel EEG. J Med Eng Technol 1997;21:47—52. trics: an audit. Arch Dis Child 1995;72:522—3.
[392] Morris 3rd GL, Galezowska J, Leroy R, North R. The results of [411] Niedermeyer E, Lopes da Silva F. Electroencephalography:
computer-assisted ambulatory 16-channel EEG. Electroence- basis principles, clinical applications, and related fields. Bal-
phalogr Clin Neurophysiol 1994;91:229—31. timore: Williams and Wilkins; 2000.
[393] Mosbah A, Tramoni E, Guedj E, Aubert S, Daquin G, Ceccaldi [412] Nilsson D, Fohlen M, Jalin C, Dorfmuller G, Bulteau C,
M, et al. Clinical, neuropsychological, and metabolic charac- Delalande O. Foramen ovale electrodes in the preoperative
teristics of transient epileptic amnesia syndrome. Epilepsia evaluation of temporal lobe epilepsy in children. Epilepsia
2014;55:699—706. 2009;50:2085—96.
[394] Mosher JC, Baillet S, Leahy RM. EEG source localization and [413] Nitzkin JL, Zhu N, Marier RL. Reliability of telemedicine exa-
imaging using multiple signal classification approaches. J Clin mination. Telemed J 1997;3:141—57.
Neurophysiol 1999;16:225—38. [414] Noachtar S, Binnie C, Ebersole J, Mauguiere F, Sakamoto A,
[395] Muniz J, Benbadis SR. Repeating video/EEG monitoring: Westmoreland B. A glossary of terms most commonly used by
why and with what results? Epilepsy Behav 2010;18: clinical electroencephalographers and proposal for the report
472—3. form for the EEG findings. The International Federation of Cli-
[396] Murahara T, Kinoshita M, Usami K, Matsui M, Yamashita K, nical Neurophysiology. Electroencephalogr Clin Neurophysiol
Takahashi R, et al. Prolonged ictal monoparesis with parietal Suppl 1999;52:21—41.
Periodic Lateralised Epileptiform Discharges (PLEDs). Epilep- [415] Noachtar S, Remi J. The role of EEG in epilepsy: a critical
tic Disord 2013;15:197—202. review. Epilepsy Behav 2009;15:22—33.
[397] Murri L, Gori S, Massetani R, Bonanni E, Marcella F, Milani S. [416] Noe KH, Drazkowski JF. Safety of long-term video-
Evaluation of acute ischemic stroke using quantitative EEG: a electroencephalographic monitoring for evaluation of epi-
comparison with conventional EEG and CT scan. Neurophysiol lepsy. Mayo Clin Proc 2009;84:495—500.
Clin 1998;28:249—57. [417] Noe KH, Tapsell LM, Drazkowski JF. Risk of choking and aspi-
[398] Musialowicz T, Mervaala E, Kalviainen R, Uusaro A, Ruokonen ration during inpatient video-EEG monitoring. Epilepsy Res
E, Parviainen I. Can BIS monitoring be used to assess the depth 2011;93:84—6.
of propofol anesthesia in the treatment of refractory status [418] Noone ML, Sinha S, Taly AB, Chandrika S. Periodic late-
epilepticus? Epilepsia 2010;51:1580—6. ralized epileptiform discharges in neurosyphilis. Epilepsia
[399] Naeije G, Gaspard N, Depondt C, Pepersack T, Legros B. 2007;48:390—3.
Acute confusional state of unknown cause in the elderly: [419] Nordli Jr DR. Usefulness of video-EEG monitoring. Epilepsia
a study with continuous EEG monitoring. Epilepsy Behav 2006;47(Suppl. 1):26—30.
2012;23:330—4. [420] Nordli Jr DR, Moshe SL, Shinnar S, Hesdorffer DC, Sogawa Y,
[400] Nair DR, Burgess R, McIntyre CC, Luders H. Chronic subdural Pellock JM, et al. Acute EEG findings in children with febrile
electrodes in the management of epilepsy. Clin Neurophysiol status epilepticus: results of the FEBSTAT study. Neurology
2008;119:11—28. 2012;79:2180—6.
[401] Nakagawa TA, Ashwal S, Mathur M, Mysore M, Society of Cri- [421] Nousiainen U, Mervaala E, Ylinen A, Uusitupa M, Riek-
tical Care Medicine SoCC, Section on Neurology of American kinen P. The importance of the electrocardiogram in
Academy of Pediatrics, et al. Clinical report — Guidelines for ambulatory electroencephalographic recordings. Arch Neurol
the determination of brain death in infants and children: an 1989;46:1171—4.
update of the 1987 task force recommendations. Pediatrics [422] Nuwer M. Assessment of digital EEG, quantitative EEG, and
2011;128:e720—40. EEG brain mapping: report of the American Academy of Neu-
[402] Navarro V, Engrand N, Gélisse P. Champ 3 — place de rology and the American Clinical Neurophysiology Society.
l’EEG dans l’état de mal épileptique. Reanimation 2009;18: Neurology 1997;49:277—92.
33—43. [423] Nuwer MR, Hovda DA, Schrader LM, Vespa PM. Routine and
[403] Navarro V, Fischer C, Convers P. Champ 2 — diagnostics quantitative EEG in mild traumatic brain injury. Clin Neuro-
différentiels des états de mal épileptiques. Reanimation physiol 2005;116:2001—25.
2009;18:26—32. [424] O’Sullivan SS, Spillane JE, McMahon EM, Sweeney BJ, Galvin
[404] Navelet Y, Girier B, Clouzeau J, Devictor D, Wood C. Insuf- RJ, McNamara B, et al. Clinical characteristics and outcome
fisance hépato-céllulaire aiguë grave de l’enfant : aspects of patients diagnosed with psychogenic nonepileptic seizures:
EEG pronostiques [Serious acute hepatocellular insufficiency a 5-year review. Epilepsy Behav 2007;11:77—84.
in children: EEG prognostic features]. Neurophysiol Clin [425] Ojemann SG, Berger MS, Lettich E, Ojemann GA. Loca-
1990;20:237—45. lization of language function in children: results of
[405] Navelet Y, Nedelcoux H, Teszner D, Hort-Legrand C, Delanoe electrical stimulation mapping. J Neurosurg 2003;98:
C, Devictor D. Emergency pediatric EEG in mental confusion, 465—70.
behavioral disorders and vigilance disorders: a retrospective [426] Onal C, Otsubo H, Araki T, Chitoku S, Ochi A, Weiss S, et al.
study. Neurophysiol Clin 1998;28:435—43. Complications of invasive subdural grid monitoring in children
[406] Neufeld MY. Periodic triphasic waves in levodopa-induced with epilepsy. J Neurosurg 2003;98:1017—26.
encephalopathy. Neurology 1992;42:444—6. [427] Ong C, Gilmore E, Claassen J, Foreman B, Mayer SA. Impact
[407] Neufeld MY, Chistik V, Vishne TH, Korczyn AD. The dia- of prolonged periodic epileptiform discharges on coma prog-
gnostic aid of routine EEG findings in patients presenting nosis. Neurocrit Care 2012;17:39—44.
608 N. André-Obadia et al.

[428] Osredkar D, Toet MC, van Rooij LG, van Huffelen [446] Pires LA, Ganji JR, Jarandila R, Steele R. Diagnostic pat-
AC, Groenendaal F, de Vries LS. Sleep-wake cycling on terns and temporal trends in the evaluation of adult
amplitude-integrated electroencephalography in term new- patients hospitalized with syncope. Arch Intern Med 2001;161:
borns with hypoxic-ischemic encephalopathy. Pediatrics 1889—95.
2005;115:327—32. [447] Plouin P, Kaminska A, Moutard ML, Soufflet C. L’EEG en pédia-
[429] Ossenblok P, de Munck JC, Colon A, Drolsbach W, Boon P. trie. Paris: John Libbey Eurotext; 2005.
Magnetoencephalography is more successful for screening and [448] Pohlmann-Eden B, Newton M. First seizure: EEG and
localizing frontal lobe epilepsy than electroencephalography. neuroimaging following an epileptic seizure. Epilepsia
Epilepsia 2007;48:2139—49. 2008;49(Suppl. 1):19—25.
[430] Oster I, Shamdeen GM, Gottschling S, Gortner L, Meyer S. [449] Ponten SC, Ronner HE, Strijers RL, Visser MC, Peerdeman SM,
Electroencephalogram in children with minor traumatic brain Vandertop WP, et al. Feasibility of online seizure detection
injury. J Paediatr Child Health 2010;46:373—7. with continuous EEG monitoring in the intensive care unit.
[431] Outin H, Blanc T, Vinatier I, Le groupe d’experts. Emergency Seizure 2010;19:580—6.
and intensive care unit management of status epilepti- [450] Poser S, Mollenhauer B, Kraubeta A, Zerr I, Steinhoff BJ,
cus in adult patients and children (new-born excluded). Schroeter A, et al. How to improve the clinical diagnosis of
Société de réanimation de langue française experts recom- Creutzfeldt-Jakob disease. Brain 1999;122(Pt 12):2345—51.
mendations [Prise en charge en situation d’urgence et en [451] Powner DJ. Drug-associated isoelectric EEGs. A hazard in
réanimation des états de mal épileptiques de l’adulte et de brain-death certification. JAMA 1976;236:1123.
l’enfant (nouveau-né exclu). Recommandations formalisées [452] Praline J, Grujic J, Corcia P, Lucas B, Hommet C, Autret A,
d’experts sous l’égide de la Société de réanimation de langue et al. Emergent EEG in clinical practice. Clin Neurophysiol
française]. Rev Neurol 2009;165:297—305. 2007;118:2149—55.
[432] Paillas JE, Paillas N, Bureau M. Post-traumatic epilepsy. Intro- [453] Pratt KL, Mattson RH, Weikers NJ, Williams R. EEG activa-
duction and clinical observations. Epilepsia 1970;11:5—15. tion of epileptics following sleep deprivation: a prospective
[433] Pandian JD, Cascino GD, So EL, Manno E, Fulgham JR. study of 114 cases. Electroencephalogr Clin Neurophysiol
Digital video-electroencephalographic monitoring in the 1968;24:11—5.
neurological-neurosurgical intensive care unit: clinical fea- [454] Privitera M, Hoffman M, Moore JL, Jester D. EEG detection
tures and outcome. Arch Neurol 2004;61:1090—4. of nontonic-clonic status epilepticus in patients with altered
[434] Panzica F, Franceschetti S, Binelli S, Canafoglia L, Granata consciousness. Epilepsy Res 1994;18:155—66.
T, Avanzini G. Spectral properties of EEG fast activity ictal [455] Quigg M, Armstrong RF, Farace E, Fountain NB. Quality of
discharges associated with infantile spasms. Clin Neurophysiol life outcome is associated with cessation rather than reduc-
1999;110:593—603. tion of psychogenic nonepileptic seizures. Epilepsy Behav
[435] Paolin A, Manuali A, Di Paola F, Boccaletto F, Caputo P, Zanata 2002;3:455—9.
R, et al. Reliability in diagnosis of brain death. Intensive Care [456] Ramelli GP, Sturzenegger M, Donati F, Karbowski K. EEG
Med 1995;21:657—62. findings during basilar migraine attacks in children. Electroen-
[436] Pardal-Fernandez JM, Bengoa M, Carrascosa-Romero MC. cephalogr Clin Neurophysiol 1998;107:374—8.
Periodic Lateralized Epileptiform Discharges (PLEDs) and [457] Reardon KA, Scheffer IE, Smith LJ, Jolley D, Horne MK. How
pneumococcal meningoencephalitis. Eur J Paediatr Neurol long should a routine EEG be? J Clin Neurosci 1999;6:492—3.
2012;16:749—52. [458] Reisner T, Zeiler K, Wessely P. The value of CT and EEG in
[437] Parisi P, Striano P, Verrotti A, Villa MP, Belcastro V. What have cases of posttraumatic epilepsy. J Neurol 1979;221:93—100.
we learned about ictal epileptic headache? A review of well- [459] Reite M, Zimmerman JE, Edrich J, Zimmerman J. The human
documented cases. Seizure 2013;22:253—8. magnetoencephalogram: some EEG and related correlations.
[438] Park KI, Lee SK, Chu K, Lee JJ, Kim DW, Nam H. The value Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1976;40:59—66.
of video-EEG monitoring to diagnose juvenile myoclonic epi- [460] Reuber M, Pukrop R, Bauer J, Helmstaedter C, Tessen-
lepsy. Seizure 2009;18:94—9. dorf N, Elger CE. Outcome in psychogenic nonepileptic
[439] Parmeggiani A, Barcia G, Posar A, Raimondi E, Santucci M, seizures: 1 to 10-year follow-up in 164 patients. Ann Neurol
Scaduto MC. Epilepsy and EEG paroxysmal abnormalities in 2003;53:305—11.
autism spectrum disorders. Brain Dev 2010;32:783—9. [461] Riker RR, Fraser GL, Wilkins ML. Comparing the bispectral
[440] Passaro AD, Rezaie R, Moser DC, Li Z, Dias N, Papanicolaou index and suppression ratio with burst suppression of the
AC. Optimizing estimation of hemispheric dominance for lan- electroencephalogram during pentobarbital infusions in adult
guage using magnetic source imaging. Brain Res 2011;1416: intensive care patients. Pharmacotherapy 2003;23:1087—93.
44—50. [462] Rikir E, Koessler L, Gavaret M, Bartolomei F, Colnat-Coulbois
[441] Passier PE, Vredeveld JW, de Krom MC. Basilar migraine with S, Vignal JP, et al. The added-value of Electrical Source Ima-
severe EEG abnormalities. Headache 1994;34:56—8. ging in cortical malformation-related epilepsy. Brain 2014.
[442] Peraita-Adrados R, Gutierrez-Solana L, Ruiz-Falco ML, Garcia- [463] Riquet A, Lamblin MD, Bastos M, Bulteau C, Derambure P, Val-
Penas JJ. Nap polygraphic recordings after partial sleep lee L, et al. Usefulness of video-EEG monitoring in children.
deprivation in patients with suspected epileptic seizures. Seizure 2011;20:18—22.
Neurophysiol Clin 2001;31:34—9. [464] Riviello Jr JJ. Digital trend analysis in the pediatric
[443] Perrin MW, Sahoo SK, Goodkin HP. Latency to first psychogenic and neonatal intensive care units. J Clin Neurophysiol
nonepileptic seizure upon admission to inpatient EEG moni- 2013;30:143—55.
toring: evidence for semiological differences. Epilepsy Behav [465] Rivierez M, Landau-Ferey J, Grob R, Grosskopf D, Philippon
2010;19:32—5. J. Value of electroencephalogram in prediction and diagno-
[444] Perry TR, Gumnit RJ, Gates JR, Leppik IE. Routine EEG vs. sis of vasospasm after intracranial aneurysm rupture. Acta
intensive monitoring in the evaluation of intractable epilepsy. Neurochir (Wien) 1991;110:17—23.
Public Health Rep 1983;98:384—9. [466] Robinson AA, Pitiyanuvath N, Abou-Khalil BW, Wang L, Shi Y,
[445] Piantino JA, Wainwright MS, Grimason M, Smith CM, Hussain E, Azar NJ. Predictors of a nondiagnostic epilepsy monitoring
Byron D, et al. Nonconvulsive seizures are common in children study and yield of repeat study. Epilepsy Behav 2011;21:76—9.
treated with extracorporeal cardiac life support. Pediatr Crit [467] Rodin E. Sleep deprivation and epileptological implications.
Care Med 2013;14:601—9. In: Degen RRE, editor. Epilpsy, sleep and sleep deprivation.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 609

2nd ed. Amsterdam: Elsevier Science Publishers BV; 1991. p. [489] Sarvas J. Basic mathematical and electromagnetic concepts
265—73. of the biomagnetic inverse problem. Phys Med Biol
[468] Roger J, Bureau M, Dravet C, Genton P, Tassinari CA, Wolf P. 1987;32:11—22.
Epileptic syndromes in infancy, childhood and adolescence. [490] Savage DD, Corwin L, McGee DL, Kannel WB, Wolf PA. Epide-
John Libbey Eurotext Ltd; 2005. miologic features of isolated syncope: the Framingham Study.
[469] Roks G, Korf ES, van der Flier WM, Scheltens P, Stam CJ. The Stroke 1985;16:626—9.
use of EEG in the diagnosis of dementia with Lewy bodies. J [491] Schauble B, Castillo PR, Boeve BF, Westmoreland BF. EEG
Neurol Neurosurg Psychiatry 2008;79:377—80. findings in steroid-responsive encephalopathy associated
[470] Rose AB, McCabe PH, Gilliam FG, Smith BJ, Boggs JG, Ficker with autoimmune thyroiditis. Clin Neurophysiol 2003;114:
DM, et al. Occurrence of seizure clusters and status epi- 32—7.
lepticus during inpatient video-EEG monitoring. Neurology [492] Scheepers B, Clough P, Pickles C. The misdiagnosis of epilepsy:
2003;60:975—8. findings of a population study. Seizure 1998;7:403—6.
[471] Rosenow F, Hamer HM, Knake S. The epidemiology of [493] Scheltens-de Boer M. Guidelines for EEG in encephalopathy
convulsive and nonconvulsive status epilepticus. Epilepsia related to ESES/CSWS in children. Epilepsia 2009;50(Suppl.
2007;48(Suppl. 8):82—4. 7):13—7.
[472] Rossetti AO, Logroscino G, Bromfield EB. Refractory status [494] Scherg M, Bast T, Berg P. Multiple source analysis of inter-
epilepticus: effect of treatment aggressiveness on prognosis. ictal spikes: goals, requirements, and clinical value. J Clin
Arch Neurol 2005;62:1698—702. Neurophysiol 1999;16:214—24.
[473] Rossetti AO, Urbano LA, Delodder F, Kaplan PW, Oddo [495] Scherzer E, Wessely P. EEG in posttraumatic epilepsy. Eur Neu-
M. Prognostic value of continuous EEG monitoring during rol 1978;17:38—42.
therapeutic hypothermia after cardiac arrest. Crit Care [496] Scheuer ML. Continuous EEG monitoring in the intensive care
2010;14:R173. unit. Epilepsia 2002;43(Suppl. 3):114—27.
[474] Rossi GF, Colicchio G, Pola P, Roselli R. Sleep and epileptic [497] Scheuer ML, Wilson SB. Data analysis for continuous EEG moni-
activity. Epilepsy Res Suppl 1991;2:23—30. toring in the ICU: seeing the forest and the trees. J Clin
[475] Roustan JP, Valette S, Aubas P, Rondouin G, Capdevila X. Neurophysiol 2004;21:353—78.
Can electroencephalographic analysis be used to deter- [498] Schevon CA, Carlson C, Zaroff CM, Weiner HJ, Doyle WK, Miles
mine sedation levels in critically ill patients? Anesth Analg D, et al. Pediatric language mapping: sensitivity of neuro-
2005;101:1141—51 [table of contents]. stimulation and Wada testing in epilepsy surgery. Epilepsia
[476] Rozza L, Tonella P, Bertamini C, Orrico D, Antoniol G, 2007;48:539—45.
Castellaro L. Telephone transmission of 20-channel digital [499] Schlede N, Zimmermann R, Ehrensperger MM, Gschwandtner
electroencephalogram using lossless data compression. Tele- U, Hardmeier M, Hatz F, et al. Clinical EEG in cogniti-
med J 1996;2:267—71. vely impaired patients with Parkinson’s disease. J Neurol Sci
[477] Rumpl E. Craniocerebral trauma. In: Niedermeyer E, Lopes da 2011;310:75—8.
Silva F, editors. Electroencephalography. 5th ed. Philadelphia: [500] Schmitt SE, Pargeon K, Frechette ES, Hirsch LJ, Dalmau J,
Lippincott Williams Wilkins; 2005. p. 415—38. Friedman D. Extreme delta brush: a unique EEG pattern
[478] Rundgren M, Rosen I, Friberg H. Amplitude-integrated EEG in adults with anti-NMDA receptor encephalitis. Neurology
(aEEG) predicts outcome after cardiac arrest and induced 2012;79:1094—100.
hypothermia. Intensive Care Med 2006;32:836—42. [501] Schomer DL, Ives JR, Schachter SC. The role of ambulatory
[479] Saab ME, Gotman J. A system to detect the onset of epileptic EEG in the evaluation of patients for epilepsy surgery. J Clin
seizures in scalp EEG. Clin Neurophysiol 2005;116:427—42. Neurophysiol 1999;16:116—29.
[480] Sackellares JC, Shiau DS, Halford JJ, LaRoche SM, Kelly [502] Schreiber JM, Zelleke T, Gaillard WD, Kaulas H, Dean N,
KM. Quantitative EEG analysis for automated detection of Carpenter JL. Continuous video EEG for patients with acute
nonconvulsive seizures in intensive care units. Epilepsy Behav encephalopathy in a pediatric intensive care unit. Neurocrit
2011;22(Suppl. 1):S69—73. Care 2012;17:31—8.
[481] Sainio K, Stenberg D, Keskimaki I, Muuronen A, Kaste M. Visual [503] Schreiner A, Pohlmann-Eden B. Value of the early elec-
and spectral EEG analysis in the evaluation of the outcome in troencephalogram after a first unprovoked seizure. Clin
patients with ischemic brain infarction. Electroencephalogr Electroencephalogr 2003;34:140—4.
Clin Neurophysiol 1983;56:117—24. [504] Sediri H, Bourriez JL, Derambure P. Place de l’EG
[482] Salinsky M, Kanter R, Dasheiff RM. Effectiveness of multiple dans le diagnostic de mort cérébrale. Rev Neurol (Paris)
EEGs in supporting the diagnosis of epilepsy: an operational 2007;163:248—53.
curve. Epilepsia 1987;28:331—4. [505] Seiler L, Fields J, Peach E, Zwerin S, Savage C. The effective-
[483] Sammaritano M, Gigli GL, Gotman J. Interictal spiking during ness of a staff education program on the use of continuous EEG
wakefulness and sleep and the localization of foci in temporal with patients in neuroscience intensive care units. J Neurosci
lobe epilepsy. Neurology 1991;41:290—7. Nurs 2012;44:E1—5.
[484] Samson-Dollfus D. Électroencéphalographie de l’enfant. [506] Seneviratne U, Cook M, D’Souza W. The electroence-
Paris: Masson; 1998. phalogram of idiopathic generalized epilepsy. Epilepsia
[485] Sanchez SM, Arndt DH, Carpenter JL, Chapman KE, Cornett 2012;53:234—48.
KM, Dlugos DJ, et al. Electroencephalography monitoring in [507] Shafer PO, Buelow J, Ficker DM, Pugh MJ, Kanner AM,
critically ill children: current practice and implications for Dean P, et al. Risk of adverse events on epilepsy monito-
future study design. Epilepsia 2013;54:1419—27. ring units: a survey of epilepsy professionals. Epilepsy Behav
[486] Sand T. EEG in migraine: a review of the literature. Funct 2011;20:502—5.
Neurol 1991;6:7—22. [508] Shafer PO, Buelow JM, Noe K, Shinnar R, Dewar S, Levisohn
[487] Sander J, Shamdeen MG, Gottschling S, Gortner L, Graber PM, et al. A consensus-based approach to patient safety in
S, Meyer S. Melatonin does not influence sleep deprivation epilepsy monitoring units: recommendations for preferred
electroencephalogram recordings in children. Eur J Pediatr practices. Epilepsy Behav 2012;25:449—56.
2012;171:675—9. [509] Shafer SQ, Hauser WA, Annegers JF, Klass DW. EEG and other
[488] Sanders PT, Cysyk BJ, Bare MA. Safety in long-term EEG/video early predictors of epilepsy remission: a community study.
monitoring. J Neurosci Nurs 1996;28:305—13. Epilepsia 1988;29:590—600.
610 N. André-Obadia et al.

[510] Shafi MM, Westover MB, Cole AJ, Kilbride RD, Hoch DB, [529] Steiner I, Budka H, Chaudhuri A, Koskiniemi M, Sainio K,
Cash SS. Absence of early epileptiform abnormalities pre- Salonen O, et al. Viral meningoencephalitis: a review of dia-
dicts lack of seizures on continuous EEG. Neurology 2012;79: gnostic methods and guidelines for management. Eur J Neurol
1796—801. 2010;17:999—1057.
[511] Shahwan A, Bailey C, Shekerdemian L, Harvey AS. The pre- [530] Steinhoff BJ, Zerr I, Glatting M, Schulz-Schaeffer W, Poser S,
valence of seizures in comatose children in the pediatric Kretzschmar HA. Diagnostic value of periodic complexes in
intensive care unit: a prospective video-EEG study. Epilepsia Creutzfeldt-Jakob disease. Ann Neurol 2004;56:702—8.
2010;51:1198—204. [531] Stewart CP, Otsubo H, Ochi A, Sharma R, Hutchison JS, Hahn
[512] Shevell M, Ashwal S, Donley D, Flint J, Gingold M, Hirtz D, CD. Seizure identification in the ICU using quantitative EEG
et al. Practice parameter: evaluation of the child with global displays. Neurology 2010;75:1501—8.
developmental delay: report of the Quality Standards Sub- [532] Stockard JJBRG, Aung MH. The electroencephalogram in trau-
committee of the American Academy of Neurology and The matic brain injury. In: Vinken PJ, Bruyn GW, editors. Handbook
Practice Committee of the Child Neurology Society. Neurology of clinical neurology, 23. 1975. p. 217—367.
2003;60:367—80. [533] Sullivan 3rd JE, Corcoran-Donnelly M, Dlugos DJ. Challenges in
[513] Shinnar S, Berg AT, Moshe SL, O’Dell C, Alemany M, Newstein pediatric video-EEG monitoring. Am J Electroneurodiagnostic
D, et al. The risk of seizure recurrence after a first unpro- Technol 2007;47:127—39.
voked afebrile seizure in childhood: an extended follow-up. [534] Sullivan R, Hodgman MJ, Kao L, Tormoehlen LM. Baclofen
Pediatrics 1996;98:216—25. overdose mimicking brain death. Clin Toxicol 2012;50:141—4.
[514] Shinnar S, Berg AT, O’Dell C, Newstein D, Moshe SL, Hauser [535] Sundaram M, Hogan T, Hiscock M, Pillay N. Factors affecting
WA. Predictors of multiple seizures in a cohort of children interictal spike discharges in adults with epilepsy. Electroen-
prospectively followed from the time of their first unprovoked cephalogr Clin Neurophysiol 1990;75:358—60.
seizure. Ann Neurol 2000;48:140—7. [536] Surbeck W, Bouthillier A, Weil AG, Crevier L, Carmant L, Lortie
[515] Shoar Z, Dunne C, Yorns W, De Luca F, Rezvani G. Dia- A, et al. The combination of subdural and depth electrodes
betic ketoacidosis with cerebral hemorrhage and alpha for intracranial EEG investigation of suspected insular (per-
coma in an adolescent female. J Pediatr Endocrinol Metab isylvian) epilepsy. Epilepsia 2011;52:458—66.
2013;26:561—4. [537] Sutter R, Fuhr P, Grize L, Marsch S, Ruegg S. Continuous video-
[516] Sieradzan K, Sandeman D, Smith S, Trippick K, Johnson C. EEG monitoring increases detection rate of nonconvulsive
Robotic stereo EEG in epilepsy surgery assessment. J Neurol status epilepticus in the ICU. Epilepsia 2011;52:453—7.
Neurosurg Psychiatry 2013;84:e2. [538] Sutter R, Stevens RD, Kaplan PW. Continuous electroen-
[517] Sillanpaa M. Remission of seizures and predictors of intracta- cephalographic monitoring in critically ill patients: indica-
bility in long-term follow-up. Epilepsia 1993;34:930—6. tions, limitations, and strategies. Crit Care Med 2013;41:
[518] Singh RK, Zecavati N, Singh J, Kaulas H, Nelson KB, Dean 1124—32.
NP, et al. Seizures in acute childhood stroke. J Pediatr [539] Sutter R, Stevens RD, Kaplan PW. Significance of triphasic
2012;160:291—6. waves in patients with acute encephalopathy: a nine-year
[519] Smith SJ. EEG in the diagnosis, classification, and manage- cohort study. Clin Neurophysiol 2013;124:1952—8.
ment of patients with epilepsy. J Neurol Neurosurg Psychiatry [540] Sveinbjornsdottir S, Duncan JS. Parietal and occipital lobe
2005;76(Suppl. 2):ii2—7. epilepsy: a review. Epilepsia 1993;34:493—521.
[520] Soikkeli R, Partanen J, Soininen H, Paakkonen A, Riekkinen Sr [541] Syen DJ, Chen C, Shih YH, Guo YC, Liu LT, Yu HY, et al.
P. Slowing of EEG in Parkinson’s disease. Electroencephalogr Antiepileptic drug withdrawal in patients with temporal lobe
Clin Neurophysiol 1991;79:159—65. epilepsy undergoing presurgical video-EEG monitoring. Epi-
[521] Sorbi S, Hort J, Erkinjuntti T, Fladby T, Gainotti G, Gurvit lepsia 2001;42:251—5.
H, et al. EFNS-ENS guidelines on the diagnosis and mana- [542] Szurhaj W, Derambure P. The role of the EEG in epilepsy
gement of disorders associated with dementia. Eur J Neurol management [Place de l’EEG dans l’épilepsie]. Rev Neurol
2012;19:1159—79. 2004;160:1113—9.
[522] Soriani S, Scarpa P, Arnaldi C, De Carlo L, Pausini L, Montagna [543] Szurhaj W, Sediri H, Derambure P, Guieu JD. Monitorage des
P. Migraine aura without headache and ictal fast EEG activity l’électroencéphalogramme : techniques, indications, intérêt
in an 11-year-old boy. Eur J Pediatr 1996;155:126—9. en réanimation. Reanimation 2001;10:368—75.
[523] Sousa NA, Sousa Pda S, Garzon E, Sakamoto AC, Braga NI, [544] Taghavy A, Hamer H. Parenchymal ‘‘damage’’ in transient
Yacubian EM. EEG recording after sleep deprivation in a series ischemic attacks (TIAs) and prolonged reversible ischemic
of patients with juvenile myoclonic epilepsy. Arq Neuropsi- neurologic deficits (PRINDs): the role of cranial CT and EEG.
quiatr 2005;63:383—8. Int J Neurosci 1992;66:251—61.
[524] Specchio LM, Tramacere L, La Neve A, Beghi E. Discontinuing [545] Talairach J, Bancaud J. Stereotaxic approach to epilepsy.
antiepileptic drugs in patients who are seizure free on mono- Methodology of anatomo-functional stereotaxic investiga-
therapy. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2002;72:22—5. tions. Progr Neurol Surg 1973;5:297—354.
[525] Spencer SS, Spencer DD, Williamson PD, Mattson R. Combined [546] Talairach J, Bancaud J, Szikla G, Bonis A, Geier S. Approche
depth and subdural electrode investigation in uncontrolled nouvelle de la neurochirurgie de l’épilepsie. Méthodologie
epilepsy. Neurology 1990;40:74—9. stéréotaxique et résultats thérapeutiques. Neuro-Chirurgie
[526] Sperli F, Spinelli L, Seeck M, Kurian M, Michel CM, Lantz 1974;20:1—240.
G. EEG source imaging in pediatric epilepsy surgery: a [547] Tao JX, Ray A, Hawes-Ebersole S, Ebersole JS. Intracra-
new perspective in presurgical workup. Epilepsia 2006;47: nial EEG substrates of scalp EEG interictal spikes. Epilepsia
981—90. 2005;46:669—76.
[527] Spindler M, Jacks LM, Chen X, Panageas K, DeAngelis LM, Avila [548] Tatum WOt, Winters L, Gieron M, Passaro EA, Benbadis S,
EK. Spectrum of nonconvulsive status epilepticus in patients Ferreira J, et al. Outpatient seizure identification: results of
with cancer. J Clin Neurophysiol 2013;30:339—43. 502 patients using computer-assisted ambulatory EEG. J Clin
[528] Stefan H, Kreiselmeyer G, Kasper B, Graf W, Pauli E, Kurz- Neurophysiol 2001;18:14—9.
buch K, et al. Objective quantification of seizure frequency [549] Taussig D, Dorfmuller G, Fohlen M, Jalin C, Bulteau C, Ferrand-
and treatment success via long-term outpatient video-EEG Sorbets S, et al. Invasive explorations in children younger than
monitoring: a feasibility study. Seizure 2011;20:97—100. 3 years. Seizure 2012;21:631—8.
Recommandations françaises sur l’électroencéphalogramme 611

[550] Taussig D, Fohlen M, Jalin C. The contribution of clinical [568] Veggiotti P, Pera MC, Teutonico F, Brazzo D, Balottin U, Tassi-
and electrophysiological (EEG and video-SEEG) data in the nari CA. Therapy of encephalopathy with status epilepticus
management of partial epilepsy surgery. In: Scarabin JM, edi- during sleep (ESES/CSWS syndrome): an update. Epileptic
tor. Stereotaxy and epilepsy surgery. Montrouge: John Libbey Disord 2012;14:1—11.
Eurotext; 2012. p. 21—40. [569] Velasco TR, Sakamoto AC, Alexandre Jr V, Walz R, Dal-
[551] Thomas P, Beaumanoir A, Genton P, Dolisi C, Chatel M. ‘De magro CL, Bianchin MM, et al. Foramen ovale electrodes
novo’ absence status of late onset: report of 11 cases. Neu- can identify a focal seizure onset when surface EEG
rology 1992;42:104—10. fails in mesial temporal lobe epilepsy. Epilepsia 2006;47:
[552] Tieder JS, Altman RL, Bonkowsky JL, Brand DA, Claudius 1300—7.
I, Cunningham DJ, et al. Management of apparent life- [570] Veldhuizen R, Binnie CD, Beintema DJ. The effect of sleep
threatening events in infants: a systematic review. J Pediatr deprivation on the EEG in epilepsy. Electroencephalogr Clin
2013;163:94—9 [e1—6]. Neurophysiol 1983;55:505—12.
[553] Tinuper P, Avoni P, Riva R, Provini F, Lugaresi E, Baruzzi A. [571] Velis D, Plouin P, Gotman J, da Silva FL. Neurophysio-
The prognostic value of the electroencephalogram in anti- logy IDSo. Recommendations regarding the requirements and
epileptic drug withdrawal in partial epilepsies. Neurology applications for long-term recordings in epilepsy. Epilepsia
1996;47:76—8. 2007;48:379—84.
[554] Torres F, Shapiro SK. Electroencephalograms in whiplash [572] Velly L, Pellegrini L, Bruder N. EEG in intensive care unit:
injury. A comparison of electroencephalographic abnormali- which indications, which material? [EEG en réanimation :
ties with those present in closed head injuries. Arch Neurol quelles indications, quel matériel ?]. Ann Fr Anesth Reanim
1961;5:28—35. 2012;31:e145—53.
[555] Towne AR, Waterhouse EJ, Boggs JG, Garnett LK, Brown AJ, [573] Vendrame M, Kaleyias J, Loddenkemper T, Smith E, McClain
Smith Jr JR, et al. Prevalence of nonconvulsive status epilep- C, Rockoff M, et al. Electroencephalogram monitoring during
ticus in comatose patients. Neurology 2000;54:340—5. intracranial surgery for moyamoya disease. Pediatr Neurol
[556] Trevathan E, Ellen R. Grass lecture: rapid EEG analysis for 2011;44:427—32.
intensive care decisions in status epilepticus. Am J Electro- [574] Veran O, Kahane P, Thomas P, Hamelin S, Sabourdy C, Ver-
neurodiagnostic Technol 2006;46:4—17. cueil L. De novo epileptic confusion in the elderly: a 1-year
[557] Trinh-Duc A, Fougeras O, Philippe J, Charpentier S, Raphaele prospective study. Epilepsia 2010;51:1030—5.
V, Perrier C, et al. Les crises convulsives de l’adulte au ser- [575] Vercueil L, Perronne-Bertolotti M. Ictal inner speech jargon.
vice d’accueil et d’urgence : 1re conférence de consensus Epilepsy Behav 2013;27:307—9.
en médecine d’urgence, Genève, avril 1991, actualisé en [576] Verrotti A, Beccaria F, Fiori F, Montagnini A, Capovilla
2001 : deuxième actualisation 2006. Paris: Société françaaise G. Photosensitivity: epidemiology, genetics, clinical mani-
de médecine d’urgence — sous commission veille scientifique; festations, assessment, and management. Epileptic Disord
2006. 2012;14:349—62.
[558] Trojaborg W. EEG abnormalities in 5893 jet pilot appli- [577] Vespa P. Continuous EEG monitoring for the detection of sei-
cants registered in a 20-year period. Clin Electroencephalogr zures in traumatic brain injury, infarction, and intracerebral
1992;23:72—8. hemorrhage: ‘‘to detect and protect’’. J Clin Neurophysiol
[559] Uldal SB, Amerkhanov J, Manankova Bye S, Mokeev A, Norum 2005;22:99—106.
J. A mobile telemedicine unit for emergency and screening [578] Vespa PM, Miller C, McArthur D, Eliseo M, Etchepare M, Hirt
purposes: experience from north-west Russia. J Telemed Tele- D, et al. Nonconvulsive electrographic seizures after trau-
care 2004;10:11—5. matic brain injury result in a delayed, prolonged increase
[560] Van Cott A, Brenner R. Drug effects and toxic encephalo- in intracranial pressure and metabolic crisis. Crit Care Med
pathies. In: Ebersole J, Padley T, editors. Current practice 2007;35:2830—6.
of clinical electroencephalography. Philadelphia: Lippincott [579] Vespa PM, Nenov V, Nuwer MR. Continuous EEG monitoring in
William & Wilkins; 2003. p. 463—83. the intensive care unit: early findings and clinical efficacy. J
[561] van Donselaar CA, Habbema JD. Recurrence after first seizure. Clin Neurophysiol 1999;16:1—13.
Lancet 1991;337:46. [580] Vespa PM, Nuwer MR, Juhasz C, Alexander M, Nenov
[562] van Donselaar CA, Schimsheimer RJ, Geerts AT, Declerck V, Martin N, et al. Early detection of vasospasm after
AC. Value of the electroencephalogram in adult patients acute subarachnoid hemorrhage using continuous EEG ICU
with untreated idiopathic first seizures. Arch Neurol monitoring. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1997;103:
1992;49:231—7. 607—15.
[563] Van Gompel JJ, Meyer FB, Marsh WR, Lee KH, Worrell GA. [581] Vespa PM, Nuwer MR, Nenov V, Ronne-Engstrom E, Hovda
Stereotactic electroencephalography with temporal grid and DA, Bergsneider M, et al. Increased incidence and impact of
mesial temporal depth electrode coverage: does technique nonconvulsive and convulsive seizures after traumatic brain
of depth electrode placement affect outcome? J Neurosurg injury as detected by continuous electroencephalographic
2010;113:32—8. monitoring. J Neurosurg 1999;91:750—60.
[564] van Putten MJ, Tavy DL. Continuous quantitative EEG monito- [582] Vespa PM, O’Phelan K, Shah M, Mirabelli J, Starkman S, Kidwell
ring in hemispheric stroke patients using the brain symmetry C, et al. Acute seizures after intracerebral hemorrhage: a
index. Stroke 2004;35:2489—92. factor in progressive midline shift and outcome. Neurology
[565] van Vliet J, Mulleners W, Meulstee J. EEG leading to 2003;60:1441—6.
the diagnosis of limbic encephalitis. Clin EEG Neurosci [583] Vignal JP, Chauvel P. Functional localization of the cortex with
2012;43:161—4. depth electrodes; 2008.
[566] Varela HL, Taylor DS, Benbadis SR. Short-term outpatient EEG- [584] Villanueva V, Gutierrez A, Garcia M, Beltran A, Palau J, Conde
video monitoring with induction in a veterans administration R, et al. Usefulness of video-EEG monitoring in patients with
population. J Clin Neurophysiol 2007;24:390—1. drug-resistant epilepsy. Neurologia 2011;26:6—12.
[567] Vecchierini-Blineau MF, Moussalli-Salefranque F. Diagnosis of [585] Vivien B, Di Maria S, Ouattara A, Langeron O, Coriat P, Riou B.
brain death in the newborn and the child [Diagnostic de la Overestimation of Bispectral Index in sedated intensive care
mort cérébrale chez le nouveau-né et l’enfant]. Neurophysiol unit patients revealed by administration of muscle relaxant.
Clin 1992;22:179—90. Anesthesiology 2003;99:9—17.
612 N. André-Obadia et al.

[586] Vivien B, Haralambo MS, Riou B. Barotraumatisme lors du test [607] World Health Organisation. Consensus on criteria for diagnosis
d’apnée chez des patients en état de mort encéphalique. Ann of sporadic CJD. Wkly Epidemiol Rec 1998.
Fr Anesth Reanim 2001;20:370—3. [608] Wright WL. Multimodal monitoring in the ICU: when could it
[587] Voller B, Benke T, Benedetto K, Schnider P, Auff E, Aichner be useful? J Neurol Sci 2007;261:10—5.
F. Neuropsychological, MRI and EEG findings after very mild [609] Wyllie E. Surgical treatment of epilepsy in children. Pediatr
traumatic brain injury. Brain Inj 1999;13:821—7. Neurol 1998;19:179—88.
[588] Vrba J, Robinson SE. Signal processing in magnetoencephalo- [610] Wyllie E, Luders H, Morris 3rd HH, Lesser RP, Dinner DS,
graphy. Methods 2001;25:249—71. Rothner AD, et al. Subdural electrodes in the evaluation
[589] Wallois F, Vecchierini MF, Heberle C, Walls-Esquivel E. for epilepsy surgery in children and adults. Neuropediatrics
Electroencephalography (EEG) recording techniques and 1988;19:80—6.
artifact detection in early premature babies [Technique [611] Yamatani M, Konishi T, Murakami M, Okuda T. Hyperventi-
d’enregistrement et identification d’artéfacts chez le grand lation activation on EEG recording in childhood. Epilepsia
prématuré]. Neurophysiol Clin 2007;37:149—61. 1994;35:1199—203.
[590] Wang L, Liu YH, Wei L, Deng YC. The characteristics and [612] Yang LH, Jiang LY, Lu RY, Zhong JQ, Liu SQ, Tao EX,
related influencing factors of ambulatory EEGs in patients et al. Correlation between the changes in ambulatory elec-
seizure-free for 3—5 years. Epilepsy Res 2012;98:116—22. troencephalography findings and epilepsy recurrence after
[591] Wang LH, Bucelli RC, Patrick E, Rajderkar D, Alvarez Iii E, Lim medication withdrawal among the population in southern
MM, et al. Role of magnetic resonance imaging, cerebrospi- China. Neurol Med Chir (Tokyo) 2013;53:12—6.
nal fluid, and electroencephalogram in diagnosis of sporadic [613] Yogarajah M, Powell HW, Heaney D, Smith SJ, Duncan JS,
Creutzfeldt-Jakob disease. J Neurol 2013;260:498—506. Sisodiya SM. Long term monitoring in refractory epilepsy:
[592] Wang Y, Agarwal R. Automatic detection of burst suppression. the Gowers Unit experience. J Neurol Neurosurg Psychiatry
Conf Proc IEEE Eng Med Biol Soc 2007;2007:553—6. 2009;80:305—10.
[593] Wassmer E, Fogarty M, Page A, Johnson K, Quin E, Seri S, et al. [614] Young GB. Continuous EEG monitoring in the ICU. Acta Neurol
Melatonin as a sedation substitute for diagnostic procedures: Scand 2006;114:67—8.
MRI and EEG. Dev Med Child Neurol 2001;43:136. [615] Young GB. Continuous EEG monitoring in the ICU: chal-
[594] Welschehold S, Boor S, Reuland K, Thomke F, Kerz T, Reuland lenges and opportunities. Can J Neurol Sci 2009;36(Suppl.
A, et al. Technical aids in the diagnosis of brain death: a com- 2):S89—91.
parison of SEP, AEP, EEG, TCD and CT angiography. Deutsch [616] Young GB, Campbell VC. EEG monitoring in the intensive
Arzteblatt Int 2012;109:624—30. care unit: pitfalls and caveats. J Clin Neurophysiol 1999;16:
[595] Wennberg R, Valiante T, Cheyne D. EEG and MEG in mesial 40—5.
temporal lobe epilepsy: where do the spikes really come [617] Young GB, Ives JR, Chapman MG, Mirsattari SM. A compari-
from? Clin Neurophysiol 2011;122:1295—313. son of subdermal wire electrodes with collodion-applied disk
[596] Wieser HG, Schindler K, Zumsteg D. EEG in Creutzfeldt-Jakob electrodes in long-term EEG recordings in ICU. Clin Neurophy-
disease. Clin Neurophysiol 2006;117:935—51. siol 2006;117:1376—9.
[597] Wieser HG, Siegel AM. Analysis of foramen ovale electrode- [618] Young GB, Jordan KG, Doig GS. An assessment of noncon-
recorded seizures and correlation with outcome following vulsive seizures in the intensive care unit using continuous
amygdalohippocampectomy. Epilepsia 1991;32:838—50. EEG monitoring: an investigation of variables associated with
[598] Wijdicks EF. Determining brain death in adults. Neurology mortality. Neurology 1996;47:83—9.
1995;45:1003—11. [619] Yu-Dan L, Zan W, Ma DH, Meng HM, Cui L. Association between
[599] Wijdicks EF. Practice parameters for determining brain death epileptiform discharges and the sleep cycle in 200 epileptic
in adults (summary statement). The Quality Standards Sub- patients. Int J Neurosci 2013;123:196—203.
committee of the American Academy of Neurology. Neurology [620] Zappella M. Autistic regression with and without EEG
1995;45:1012—4. abnormalities followed by favourable outcome. Brain Dev
[600] Wijdicks EF. Brain death worldwide: accepted fact but no glo- 2010;32:739—45.
bal consensus in diagnostic criteria. Neurology 2002;58:20—5. [621] Zerr I, Kallenberg K, Summers DM, Romero C, Taratuto A,
[601] Wikswo Jr JP, Gevins A, Williamson SJ. The future of the EEG Heinemann U, et al. Updated clinical diagnostic criteria for
and MEG. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1993;87:1—9. sporadic Creutzfeldt-Jakob disease. Brain 2009;132:2659—68.
[602] Williams GW, Luders HO, Brickner A, Goormastic M, Klass [622] Zerr I, Pocchiari M, Collins S, Brandel JP, de Pedro Cuesta J,
DW. Interobserver variability in EEG interpretation. Neurology Knight RS, et al. Analysis of EEG and CSF 14-3-3 proteins as
1985;35:1714—9. aids to the diagnosis of Creutzfeldt-Jakob disease. Neurology
[603] Williams K, Jarrar R, Buchhalter J. Continuous video- 2000;55:811—5.
EEG monitoring in pediatric intensive care units. Epilepsia [623] Zhang YC, Bromfield EB, Hurwitz S, Nelson A, Sylvia K,
2011;52:1130—6. Dworetzky BA. Comparison of outcomes of video/EEG moni-
[604] Winer JW, Rosenwasser RH, Jimenez F. Electroencephalogra- toring between patients with epileptic seizures and those
phic activity and serum and cerebrospinal fluid pentobarbital with psychogenic nonepileptic seizures. Epilepsy Behav
levels in determining the therapeutic end point during 2009;15:303—7.
barbiturate coma. Neurosurgery 1991;29:739—41 [discussion [624] Zivin L, Marsan CA. Incidence and prognostic significance of
41—2]. ‘‘epileptiform’’ activity in the eeg of non-epileptic subjects.
[605] Wirrell EC, Camfield PR, Gordon KE, Camfield CS, Dooley JM, Brain 1968;91:751—78.
Hanna BD. Will a critical level of hyperventilation-induced [625] Zumsteg D, Friedman A, Wennberg RA, Wieser HG. Source
hypocapnia always induce an absence seizure? Epilepsia localization of mesial temporal interictal epileptiform
1996;37:459—62. discharges: correlation with intracranial foramen ovale elec-
[606] Woollacott IO, Scott C, Fish DR, Smith SM, Walker MC. When trode recordings. Clin Neurophysiol 2005;116:2810—8.
do psychogenic nonepileptic seizures occur on a video/EEG [626] Zumsteg D, Wieser HG. Presurgical evaluation: current role of
telemetry unit? Epilepsy Behav 2010;17:228—35. invasive EEG. Epilepsia 2000;41(Suppl. 3):S55—60.

Vous aimerez peut-être aussi