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Université ferhat ABBAS Sétif Matière machines Electriques approfondie Prof. H.

RADJEAI
Faculté de Technologie MER74 /MEE74 2020_2021
Département d’Electrotechnique

CHAPITRE II MACHINE SYNCHRONE


I Généralités :
La machine synchrone est une machine à champ magnétique tournant qui présente 2p pôles
magnétiques au rotor ainsi qu'au stator. p représente le nombre de paires de pôles (p pôles nord
et p pôles sud).
Les machines synchrones sont réversibles. Reliés à un réseau électrique elles peuvent :
● Soit recevoir de l’énergie électrique et fonctionner en moteur,
● Soit fournir de l’énergie électrique et fonctionner en Alternateur
Quelque soit le mode de fonctionnement, le rotor doit tourner à une vitesse constante liée à la
fréquence du réseau, c’est pourquoi sont dites synchrones. La vitesse de rotation n du rotor
dépend directement de la fréquence f de la tension d'alimentation, on parle de vitesse de
synchronisme.
Le stator alimenté par un système de tensions triphasé crée un champ tournant dans l'entrefer. Ce

champ magnétique tourne à la vitesse de 𝑛 = tours par secondes avec,

𝑓 :fréquence d'alimentation des bobinages statoriques, et 𝑝 : le nombre de paires de pôles.


𝜔 = 2𝜋𝑓 = 𝑝Ω
avec :
ω : pulsation (en rad/s) Ω : vitesse de rotation (en rad/s)
En Algérie, f = 50 Hz

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2. Symboles :

Machine ou moteur Machine ou moteur alternateur triphasé à rotor Machine ou moteur


synchrone synchrone triphasé à rotor bobiné synchrone triphasé à
bobiné aimants

3. Description générale :

a. Stator :
Le stator est habituellement l'induit (siège de la transformation de puissance). Le stator est
constitué d'un bobinage triphasé généralement couplé en étoile, découpé en 𝑝 paire de pôles. Les
bobinages sont insérés dans des encoches au sein de culasse en ferrite.
b. Rotor :
Le rotor porte un enroulement parcouru par un courant continu, dit inducteur. Cet enroulement
inducteur a le même nombre de pôles que l’enroulement d’induit, le courant continu est amené
par deux balais fixés frottant sur deux bagues isolées tournant avec le rotor.

Selon la forme des pôles on distingue deux types de rotor :

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b.1. Rotor a pôles saillants :


Pour un de pôles supérieur à quatre ; .Le rotor est formé d’un volant portant à sa périphérie un
nombre pair d’électro-aimants de polarité alternativement nord et sud. Les pièces polaires
couvrent approximativement les 7/10 de l’entrefer. Le nombre de pôles peut atteindre plus de 60.
b.2. Rotor a pôles lisses :
Pour une machine bipolaire ou à quatre pôles le rotor est un cylindre portant des encoches
parallèle à l’axe
C. Amortisseurs :
Une machine synchrone comporte toujours sur son rotor des enroulements en court circuit qui
sont les amortisseurs.
Dans les machines à pôles saillants ils sont constitués par des conducteurs placés dans des
encoches pratiquées à la périphérie des pièces polaires.
4. Etude théorique :
- L’enroulement statorique est relie à un réseau triphasé qui impose une tension simple U aux
bornes de chaque phase. Le courant dans une bobine est I déphasé de ϕ par rapport à U.
- Le rotor tourne à la vitesse constante Ωs son bobinage est parcouru par un courant continu
d’excitation J.

4.1 Caractéristique à vide d’une machine synchrone :


- Pour une tension d’alimentation U le courant s’annule dans le stator pour une valeur J 0 du
courant continu d’excitation.
A ce moment on ne change rien au fonctionnement en séparant le stator du réseau

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𝑈=𝐸

Figure 3 Essai à vide

J0 : désigne le courant d’excitation relevé sur la caractéristique à vide pour la machine.

Figure 4 Caracterestique à vide


𝐸 = 127𝑉 => 13𝐴

En posant 𝐼 = 𝑚𝐽
m : Rapport d’équivalence entre le courant statorique et rotorique (Rapport de transformation).

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4.2 ESSAI en court – circuit :

Figure 1 : Essai en court circuit

La machine étant entrainée à vitesse de synchronisme on met le stator en court circuit.


Et on note le courant de court-circuit .𝐼 pour une valeur du courant d’excitation 𝐽.
Si on néglige les chutes de tension ohmique et inductive dans le stator, la tension aux bornes de
l’enroulement du stator étant nulle (court circuit).
Donc le flux qui le traverse doit être nul.
En court circuit , 𝐼 = 𝑚𝐽

Et 𝑚 = Pour 𝐼 = 30 𝐴, 𝐽 = 13 𝐴

30
𝑚= = 2.3
13
4.3 Fonctionnement en charge :
a. Production d’un couple
La machine reliée au réseau et tournant à vide, nous appliquons un couple résistant sur son
arbre. Il se produit un léger ralentissement qui décale l’axe des pôles du rotor par rapport à l’axe
des pôles des champs tournants un couple prend naissance dans le sens de rotation.
Ce couple moteur est fonction croissante du décalage α des axes polaires ;
- Il est de la forme : 𝑘𝑠𝑖𝑛𝛼 pour une machine bipolaire.
- 𝑘 𝑠𝑖𝑛 𝑝𝛼 pour une machine a 2p pôles

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Figure 6 Décalage du rotor en charge

- Un nouveau régime s’établit, toujours à la vitesse de synchronisme mais avec un décalage des
axes polaires tel que le couple moteur 𝐶 et le couple résistant 𝐶𝑟 s’équilibrent :
𝐶 = 𝐾 𝑆𝑖𝑛 𝑝 𝛼 = 𝐶
𝜃 = 𝑃𝛼 : est dit décalage électrique

Figure 7 Le point de fonctionnement est à l’intersection des deux caractéristiques

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b.Equilibre des ampères-tours :

Le courant absorbé en charge est tel que le


champ conserve la même valeur qu’à vide. or, le
courant d’excitation J , toujours équivalent à un
courant statorique de valeur efficace égale a 𝑚 𝐽.
Le courant statorique équivalent n’est plus en
phase avec 𝐼𝜇 comme il l’était à vide ; il s’est
déphasé par rapport à lui d’un angle𝜃=𝑝𝛼.
D’où l’équilibre des ampères-tours :
𝐼 = 𝐼 + 𝑚𝐽
En négligeant les pertes :
3𝑈𝐼
𝑃 = 𝑐Ω = 3𝑈𝐼𝑐𝑜𝑠𝜑, 𝐶= 𝑐𝑜𝑠𝜑

Il est proportionnel à la composante active 𝐼𝑐𝑜𝑠𝜑
du courant BH.
3𝑈
𝐵𝐻 = 𝐴𝐵𝑠𝑖𝑛𝜃 = 𝑚𝐽𝑠𝑖𝑛𝑝𝛼, 𝐶= 𝑚𝐽𝑠𝑖𝑛 𝑝𝛼 Figure 8 Diagramme d’équilibre des
Ω𝑠
ampères tours

C. Fonctionnement à éxcitation constante

L’excitation J maintenue constante, augmentons


progressivement le couple résistant
L’extrémité A B du vecteur 𝑚𝐽 décrit un cercle de
centre A . Le décalage 𝛳 augmente et le couple
atteint sa valeur maximale. Lorsque 𝜃=𝑝𝛼=90°,
lorsque le couple résistant dépasse cette valeur, le
décalage croissant encore, le couple moteur
diminue et devient inferieur au couple résistant : Le
moteur ralentit il s’écart du synchronisme. Le
couple moteur moyen s’annule ; Le moteur Figure 9 : A excitation constante
𝐶𝑚𝑎𝑥=(1,5÷2)𝐶n, 𝐶𝑚𝑎𝑥 <=> 𝐴𝐹
s’arrête, c’est le décrochage.
Le rapport 𝐾= mesure le coefficient de stabilité.
Le couple de décrochage (couple maximale).

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D. Fonctionnement à couple constant


Le couple résistant étant constant, augmentons le courant d’excitation : BH reste constant le lieu
de B est la droite BBo // OA.

Figure 10 Fonctionnement à couple constant

- La composante réactive du courant diminue. Elle s’annule au point 𝐵 ; Le moteur a alors un


facteur de puissance égale a 1.
- Le renforcement supplémentaire de l’excitation produit un déphasage en avant du courant : La
machine est alors à la fois moteur et génératrice de puissance réactive.
- une diminution du courant d’excitation peut produire un décrochage si le point B vient en D.
- La droite AD peut être considérée comme la limite de stabilité.

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Diagramme de BEHN-ESCHENBURG

En charge, le courant statorique i, produit


dans l’enroulement statorique d’une phase un
flux 𝐿 𝐼 proportionnel à ,𝐼 . dont la dérivée

donne une f.e.m : 𝐸 = 𝐿

En sinusoïdale : 𝐸 = 𝑗𝜔𝐿𝐼 ou bien


𝐸 = 𝑗𝑋 𝐼 avec 𝜔𝐿 = 𝑋
𝑋 : Réactance de synchronisme.

Or les vecteurs du diagramme d’équilibre des


Ampères-tours.
Multipliant par 𝑋 et faisons tourner de +90° Figure 11:Le Diagramme de BEHN-
les trois vecteurs du triangle 𝑂𝐵A pour avoir ESCHENBURG en pointillé : Diagramme de
le triangle 𝑂𝐵′𝐴′ tension et de f.é.m
Avec : 𝑂𝐵′ : La f.é.m que produit le courant d’excitation
𝑂𝐴′ = 𝑗𝑋𝐼 représente la f.é.m pour 𝐼 seul 𝐽 𝑙𝑜𝑟𝑠𝑞𝑢′𝑖𝑙 𝑎𝑔𝑖𝑡 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒 :𝐸
correspond à la tension imposé de réseau 𝐵′𝐴′ = 𝑗𝑋𝐼 La force f.é.m d’auto-inductance dans
(Chute de tension négligée <=> l’enroulement statorique.
Fonctionnement à vide).

(𝐼𝜇 = 𝐼 + 𝑚𝐽) × 𝑋 => 𝑈 = 𝐸 + 𝑗𝑋𝐼

C’est un dipôle possédant une f.é.m 𝐸 indépendante du courant 𝐼 et une réactance interne 𝑋
La réactance synchrone est donnée par un essai de court circuit et l’essai à vide:
En court circuit : 𝑈=0 𝐸 =𝑋𝐼 => 𝑋 =

Exemple :

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𝐼 = 20 𝐴 , 𝐽 = 8.65 𝐴
Sur la caractéristique à vide 𝐽 = 8.65𝐴 => 𝐸 = 104 𝑉

D’où : 𝜔 𝐿 = = 5.2 Ω

-Si on tien compte les pertes ohmique :

Schéma équivalent de la machine synchrone :

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