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ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT

Année 2017

MAMMECTOMIE BOVINE : SYNTHÈSE DES


TECHNIQUES EXISTANTES ET DÉVELOPPEMENT
D'UN ABORD LAPAROSCOPIQUE DES VAISSEAUX
HONTEUX EXTERNES CHEZ LA VACHE

THÈSE
Pour le

DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
le……………
19 janvier 2017

par

Irina DUMORTIER
Née le 4 août 1991 à Meudon (Hauts-de-Seine)

JURY

Président : Pr. IMBERT


Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL

Membres
Directeur : Dr BELBIS Guillaume
Maître de de conférences
Assesseur : Dr MAUFFRÉ Vincent
Assistant d’enseignement et de recherche contractuel

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Octobre 2016
Liste des membres du corps enseignant
Directeur : M. le Professeur Gogny Marc
Directeurs honoraires : MM. les Professeurs : Cotard Jean-Pierre, Mialot Jean-Paul, Moraillon Robert, Parodi André-Laurent, Pilet Charles, Toma Bernard.
Professeurs émérites : Mme et MM. : Bénet Jean-Jacques, Chermette René, Combrisson Hélène, Courreau Jean-François, Deputte Bertrand,
Niebauer Gert, Paragon Bernard, Pouchelon Jean-Louis.

Département d’élevage et de pathologie des Équidés et des Carnivores (DEPEC)


Chef du département : Pr Grandjean Dominique - Adjoint : Pr Blot Stéphane

Unité pédagogique de cardiologie Unité pédagogique de médecine de l’élevage et du sport


- Pr Chetboul Valérie* - Dr Cléro Delphine, Maître de conférences
- Dr Gkouni Vassiliki, Praticien hospitalier - Dr Fontbonne Alain, Maître de conférences
- Pr Grandjean Dominique*
Unité pédagogique de clinique équine - Dr Maenhoudt Cindy, Praticien hospitalier
- Pr Audigé Fabrice - Dr Nudelmann Nicolas, Maître de conférences
- Dr Bertoni Lélia, Maître de conférences
- Dr Bourzac Céline, Maître de conférences contractuelle Unité pédagogique de pathologie chirurgicale
- Dr Coudry Virginie, Praticien hospitalier - Pr Fayolle Pascal
- Pr Denoix Jean-Marie - Dr Mailhac Jean-Marie, Maître de conférences
- Dr Giraudet Aude, Praticien hospitalier * - Dr Manassero Mathieu, Maître de conférences
- Dr Jacquet Sandrine, Praticien hospitalier - Pr Moissonnier Pierre
- Dr Mespoulhès-Rivière Céline, Praticien hospitalier - Pr Viateau-Duval Véronique*
- Dr Moiroud Claire, Praticien hospitalier
Discipline : anesthésie, réanimation, urgences, soins intensifs
Unité pédagogique de médecine interne - Dr Zilberstein Luca, Maître de conférences
- Dr Benchekroun Ghita, Maître de conférences
- Pr Blot Stéphane* Discipline : ophtalmologie
- Dr Canonne-Guibert Morgane Maître de conférence contractuel - Dr Chahory Sabine, Maître de conférences
- Dr Freiche-Legros Valérie, Praticien hospitalier
- Dr Maurey-Guénec Christelle, Maître de conférences Discipline : nouveaux animaux de compagnie
- Dr Pignon Charly, Praticien hospitalier
Discipline : imagerie médicale
- Dr Stambouli Fouzia, Praticien hospitalier

Département des Productions Animales et de la Santé Publique (DPASP)


Chef du département : Pr Millemann Yves - Adjoint : Pr Dufour Barbara

Unité pédagogique d’hygiène, qualité et sécurité des aliments Unité pédagogique de reproduction animale
- Pr Augustin Jean-Christophe - Dr Constant Fabienne, Maître de conférences*
- Dr Bolnot François, Maître de conférences * - Dr Desbois Christophe, Maître de conférences (rattaché au DEPEC)
- Pr Carlier Vincent - Dr El Bay Sarah, Praticien hospitalier
- Dr Mauffré Vincent, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel
Unité pédagogique de maladies règlementées, zoonoses et épidémiologie
- Pr Dufour Barbara* Unité pédagogique de zootechnie, économie rurale
- Pr Haddad/Hoang-Xuan Nadia - Dr Arné Pascal, Maître de conférences
- Dr Praud Anne, Maître de conférences - Pr Bossé Philippe*
- Dr Rivière Julie, Maître de conférences - Dr De Paula Reis Alline, Maître de conférences
- Pr Grimard-Ballif Bénédicte
Unité pédagogique de pathologie des animaux de production - Dr Leroy-Barassin Isabelle, Maître de conférences
- Pr Adjou Karim* - Pr Ponter Andrew
- Dr Belbis Guillaume, Maître de conférences - Dr Wolgust Valérie, Praticien hospitalier
- Pr Millemann Yves
- Dr Ravary-Plumioën Bérangère, Maître de conférences
- Dr Plassard Vincent, Praticien hospitalier

Département des sciences biologiques et pharmaceutiques (DSBP)


Chef du département : Pr Chateau Henry - Adjoint : Dr Pilot-Storck Fanny

Unité pédagogique d’anatomie des animaux domestiques Unité pédagogique de management, communication, outils scientifiques
- Pr Chateau Henry - Mme Conan Muriel, Professeur certifié (Anglais)
- Pr Crevier-Denoix Nathalie - Dr Desquilbet Loïc, Maître de conférences (Biostatistique, Epidémiologie) *
- Pr Degueurce Christophe - Dr Fournel Christelle, Maître de conférences contractuelle (Gestion et
- Pr Robert Céline* management)

Unité pédagogique de bactériologie, immunologie, virologie Unité de parasitologie, maladies parasitaires, dermatologie
- Pr Boulouis Henri-Jean* - Dr Blaga Radu, Maître de conférences (rattaché au DPASP)
- Pr Eloit Marc - Dr Cochet-Faivre Noëlle, Praticien hospitalier (rattachée au DEPEC)
- Dr Le Poder Sophie, Maître de conférences - Dr Darmon Céline, Maître de conférences contractuelle (rattachée au DEPEC)
- Dr Le Roux Delphine, Maître de conférences - Pr Guillot Jacques*
- Pr Quintin-Colonna Françoise - Dr Polack Bruno, Maître de conférences
- Dr Risco-Castillo Véronica, Maître de conférences
Unité pédagogique de biochimie
- Pr Bellier Sylvain* Unité pédagogique de pharmacie et toxicologie
- Dr Lagrange Isabelle, Praticien hospitalier - Pr Enriquez Brigitte,
- Dr Michaux Jean-Michel, Maître de conférences - Dr Perrot Sébastien, Maître de conférences *
- Pr Tissier Renaud
Discipline : éducation physique et sportive
- M. Philips Pascal, Professeur certifié Unité pédagogique de physiologie, éthologie, génétique
- Dr Chevallier Lucie, Maître de conférences (Génétique)
Unité pédagogique d’histologie, anatomie pathologique - Dr Crépeaux Guillemette, Maître de conférences (Physiologie, Pharmacologie)
- Dr Cordonnier-Lefort Nathalie, Maître de conférences - Dr Gilbert Caroline, Maître de conférences (Ethologie)
- Pr Fontaine Jean-Jacques* - Pr Panthier Jean-Jacques (Génétique)
- Dr Laloy Eve, Maître de conférences - Dr Pilot-Storck Fanny, Maître de conférences (Physiologie, Pharmacologie)
- Dr Reyes-Gomez Edouard, Maître de conférences - Pr Tiret Laurent, (Physiologie, Pharmacologie) *

* responsable d’unité pédagogique

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REMERCIEMENTS

A notre Président de jury de thèse,

Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Hommage respectueux.

A notre jury de thèse,

A Monsieur le Docteur Guillaume BELBIS


Maître de conférences, de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort.
Unité pédagogique de pathologie des animaux de production
Pour son suivi lors des travaux d’expérimentations et lors de la rédaction de la présente thèse. Qu’il
veuille bien trouver ici l’expression de notre vive gratitude et notre profond respect.

A Monsieur le Docteur Vincent MAUFFRE


Assistant d’enseignement et de recherche contractuel de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Unité pédagogique de reproduction animale
Qui nous a fait l’honneur de participer à notre jury de thèse.
Qu’il veuille bien trouver ici l’expression de notre profond respect.

A Madame le Docteur Céline MESPOULHES-RIVIERE


Praticien Hospitalier
Unité pédagogique de clinique équine
Pour son aide et sa présence lors des expérimentations,
Sincères remerciements.

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A ma famille, mes parents, mes soeurs.

A mes amies, Maëlle, Anne-So, Marie, Sixtine, pour avoir passé plus d’une année à me supporter et
à être toujours là malgré tout.

A Greg, Arnaud vous me manquez tellement.

A mes Anciens, pour m’avoir ouvert Alfort et me soutenir toujours autant.

A mes poulots j’espère que vous réussirez dans tout ce que vous entreprendrez.

A Seb, mon sujet de thèse n’aurait pas été celui là sans toi. J’espère que tu continueras de t’épanouir
(à ta manière) la ou tu es.

A tout mes maîtres de stage, Claire, Thibaut et les autres qui m’ont donné confiance en moi,
continuez à être aussi incroyables avec les petits nouveaux.

A tout ceux qui ont et qui sont la pour moi dans mes moments de doutes.

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SOMMAIRE
TABLE DES ILLUSTRATIONS 5
LISTE DES TABLEAUX 7
INTRODUCTION 9
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIE 11
I. Généralités sur les mammites et techniques chirurgicales de la mamelle 11
A. Anatomie de la mamelle 11
1. Structure anatomique d’un quartier 11
2. Structure de la mamelle 11
3. Vascularisation 12
a) Circulation artérielle 12
b) Circulation veineuse 13
4. Innervation 15
5. Drainage lymphatique 16
B. Affection de la mamelle 17
1. Mammites subcliniques 17
2. Mammites cliniques 17
a) Mammite de grade 1 18
b) Mammite de grade 2 18
c) Mammite de grade 3 18
(1) Mammite toxinique 18
(2) Mammite d’été 20
3. Tumeurs mammaires 20
C. Indications de la mammectomie chez les bovins 21
D. Techniques de contention lors d’une chirurgie 22
E. Anesthésies possibles pour les chirurgies de la mamelle 25
1. Anesthésies locale et loco-régionale 25
a) Rappels anatomiques de l’innervation du flanc 25
b) Anesthésie locale 25
c) Blocs périphériques : anesthésie paravertébrale 27
d) Anesthésie épidurale 29
2. Anesthésie générale 30
F. Techniques de mammectomies existantes 31
1. Technique par retrait du tissu mammaire (« mammectomie radicale ») 31

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2. Technique par nécrose du tissu mammaire (« mammectomie physiologique ») 32
a) Principe 32
b) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon BREWER, 1963. 32
c) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon KERFOOT, 1983. 33
d) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon ALLEN et al.,
al., 2008. 33
e) Ligature des veines et artères honteuses externes, des veines mammaires craniales, et
des artères et veines périnéales caudales selon BELBIS et al., 2013. 34
f) Ligature des veines et des artères honteuses externes par colpotomie 37
3. Amputation du trayon sans obturation de la plaie 39
II. Abord de l’anneau inguinal par laparoscopie 41
A. La laparoscopie chez les grands animaux 41
1. Utilisation de la laparoscopie chez les chevaux 41
2. Utilisation de la laparoscopie chez les bovins 41
B. Matériel lors de chirurgie par laparoscopie 42
1. Le matériel de laparoscopie 42
a) L’insufflateur 42
b) L’aiguille à pneumopéritoine 43
c) Les canules et les trocarts 45
d) Le laparoscope 45
e) La source de lumière 49
2. Le système de gestion de l’image 49
3. Les instruments chirurgicaux 50
C. Contraintes dû aux spécificités de la laparoscopie 50
1. Contraintes de pression 50
2. Contraintes de vision 50
3. Contraintes de manipulation 50
D. Préparation de l’animal 51
1. Chez les équidés 51
a) Préparation avant l’entrée au bloc 51
b) Contention et anesthésie 52
(1) Cheval debout 52
(2) Cheval couché 54
2. Chez les bovins 55
a) Préparation pré-opératoire 55
b) Contention 55
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c) Anesthésie 55
E. Zones de ponctions pour la laparoscopie 56
1. Chez le bovin dans les indications d’accès aux estomacs ou d’exploration de la cavité
abdominale. 56
2. Chez le bovin lors d’intervention de convenance 58
a) Zones de ponctions laparoscopiques lors de castration de taureaux cryptorchides 58
b) Zones de ponctions laparoscopiques lors d’ovariectomie chez la vache. 58
3. Chez le cheval pour les chirurgies inguinales, exemple de la castration par ligature sans
exérèse. 59
a) Sites de ponctions chez le cheval 59
b) Abord de l’anneau inguinal chez le cheval 61
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE 65
I. Matériel et méthode 65
A. Objectifs de l’étude 65
B. Matériel animal 65
C. Matériel chirurgical 66
D. Etude d’un abord des vaisseaux honteux externes par laparoscopie 66
1. Temps pré-opératoire 66
a) Positionnement de l’animal 66
b) Préparation de l’animal 67
2. Procédure chirurgicale 67
a) Abord laparoscopique de la cavité abdominale 67
b) Abord laparoscopique de l’anneau inguinal et des vaisseaux honteux externes 68
c) Dissection et ligature des vaisseaux honteux externes 68
3. Evaluation des ligatures des vaisseaux honteux externes 68
II. Résultats 69
A. Description de l’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes 69
1. Description de la zone d’introduction des canules 69
2. Description de l’accès aux vaisseaux honteux externes 71
3. Description de la dissection et des ligatures des vaisseaux honteux externes 71
B. Evaluation des résultats obtenus 72
1. Evaluation de la qualité de l’identification des structures vasculaires en laparoscopie 72
2. Evaluation de la qualité des ligatures 72
III. Discussion 74
A. Critique de l’étude 74

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1. Choix de l’échantillon 74
2. Taille de l’échantillon 74
3. Expérimentation sur cadavre 75
B. Evaluation de la faisabilité de la ligature des vaisseaux honteux externes en laparoscopie 75
1. Leçons tirées de l’essai sur cadavre 75
2. Avantages de l’abord laparoscopique 75
3. Inconvénients de l’abord laparoscopique 76
CONCLUSION 79
BIBLIOGRAPHIE 81

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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Circulation artérielle de la mamelle (d’après BARONE, 1997) 12
Figure 2: Système veine de la mamelle (d’après BARONE, 1997) 13
Figure 3: Modification de la circulation veineuse en fonction du stade de lactation de la vache au
niveau du pis vue de dessous (d’après DYCE et al., 2002) 14
Figure 4 : Innervation de la mamelle (d’après BARONE, 1997) 15
Figure 5: Localisation des nœuds lymphatiques mammaires (d’après BARONE, 1997) 16
Figure 6: Etiologie des mammites de grade 3 (d’après THERON et al., 2009) 19
Figure 7 : Système de corde pour la méthode de couchage à la française (d’après CHUPIN et al.,
2014) 23
Figure 8 : Système de corde pour la méthode de couchage à l’italienne (CHUPIN et al., 2014) 24
Figure 9: Innervation des régions du flanc par les différents nerfs spinaux (d’après ESPINASSE,
1987) 25
Figure 10: Méthode par infiltration à distance pour une laparotomie simple (d’après
HENDRICKSON, 2013) 26
Figure 11: Positionnement des aiguilles pour les anesthésies paravertébrales proximales et distales
(HENDRICKSON, 2013) 28
Figure 12 : Principes généraux pour la réalisation d’une ligature par voie externe (d’après BELBIS
et al., 2013) 36
Figure 13: Positionnement du ruban de coton chargé sur aiguille lors de suture par colpotomie
(d’après KENT AMES, 2014) 38
Figure 14 : Insufflateur en fonctionnement (Crédit STORZ) 43
Figure 15 : Présentation schématique d’une canule, d’un trocart et d’une aiguille de Verres
(d’après PRESCOTT, 1980) 44
Figure 16 : Systèmes optiques utilisés dans les laparoscopes, dans l’ordre : système à lentilles fines,
système à lentilles en baguette, système à gradient d’index (d’après PRESCOTT, 1980). 46
Figure 17 : Etendue du champs et axe de visée du laparoscope d'après PRESCOTT, 1980. 47
Figure 18 : Représentation schématique de la triangulation en laparoscopie (d'après
BOTCHORISHVILI et al., 2009) 51
Figure 19 : Site de ponctions dans les indications d'abomasopexie par laparoscopie (d'après
JANOWITZ, 1998) 56
Figure 20 : Localisation des sites de ponction pour l’abomasopexie selon BABKINE et al., 2006
(schéma de LECOEUR, 2006) 57
Figure 21 : Localisation des sites de ponction lors de la castration d’un des taureaux cryptorchides
selon KANEKO et al., 2015 58
Figure 22 : Zones de ponction pour le laparoscope et les instruments pour un abord laparoscopique
chez le cheval (ROBERT, 2014 modifié selon TRUMBLE, 2000) 59
Figure 23 : Position de Trendelendurg et site de ponction lors de castration par laparoscopie
(D'après RAGLE, 2002) 60
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Figure 24 : Différentes étapes du nœud de Roeder (D’après PALMER, 2002) 62
Figure 25 : Positionnement des animaux pour la laparoscopie (crédit photo : Hospitalisation
Grands Animaux EnvA) 66
Figure 26 : Incision pour les poses des différentes canules (crédit photo : Hospitalisation Grands
Animaux EnvA) 67

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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Sédatifs utilisables en médecine bovine (d’après CLARKE et al., 2014) 22
Tableau 2: Quantité d’anesthésique nécessaire à la réalisation d’une épidurale
(RAVARY-PLUMIOEN, 2014) 29
Tableau 3 : Molécules disponibles pour l’induction lors d’une anesthésie générale de
bovin (d’après CLARKE et al., 2014) 30
Tableau 4 : Association possible en médecine équine lors de sédation (d’après
CLARKE et al., 2014) 52
Tableau 5 : Protocole de perfusion d’anesthésique pour le maintien d’une sédation en
médecine équine (d’après CLARKE et al., 2014) 53
Tableau 6: Protocole d’induction lors d’anesthésie générale chez le cheval (d’après
CLARKE et al., 2014) 54
Tableau 7 : Caractéristiques de l’échantillon utilisé pour l’étude expérimentale. 65
Tableau 8 : Résultats des zones d’introduction du laparoscope et des instruments
chirurgicaux au cours des différents essais. 70
Tableau 9 : Résultats des observations réalisées en autopsie sur la qualité de
l’identification des structures vasculaires et des ligatures 73

LISTE DES ABREVIATIONS


CCSI : Comptage des Cellules Somatiques Individuel
CMT : California Mastitis Test
ENVA : Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
HGA : Hôpitaux des Grands Animaux
IV : IntraVeineuse
PIA : Pression Intra-Abdominale

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INTRODUCTION

Les mammites sont des maladies particulièrement fréquentes et préoccupantes en élevage


laitier. Dans la plupart des cas, l’éleveur aidé du vétérinaire réussit à traiter le problème. Dans les
cas les plus graves, la vie de la vache est mis en jeu en plus de sa production lactée. Le vétérinaire
praticien est appelé afin de sauver la vache et sa lactation si possible. Il a alors le choix de faire un
traitement médical, en prenant le risque de perdre la vache en voulant sauvegarder la capacité de
produire du lait. Ou bien il peut faire le choix de procéder à une chirurgie, mais en renonçant à tout
production laitière ultérieure au minimum du quartier atteint.

Les chirurgies de mammectomie ont été développé au fil du temps afin de réduire les risques
chirurgicaux per-opératoire, et d’avoir une meilleure récupération post opératoire. L’évolution de la
chirurgie laparoscopique bovine serait un moyen de concilier les deux.

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PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIE

I. Généralités sur les mammites et techniques chirurgicales de la mamelle

A. Anatomie de la mamelle

La mamelle de la vache est constituée de quatre quartiers anatomiquement séparés par des
ligaments. Chaque quartier est terminé à son extrémité par un trayon. La mamelle est suspendue à
l’abdomen par le ligament suspenseur du pis, tissu fibro-élastique, inséré sur la ligne blanche. Très
résistant et épais, il garantit le maintien de la glande, qui atteint 50 kg en moyenne chez la vache
mais pouvant atteindre 100 kg chez les très hautes productrices. Les quartiers avant et arrière quant
à eux sont séparés par un septum plus mince. Le parenchyme mammaire et les voies d’excrétion de
chaque quartier sont donc isolés et indépendants, sans passage directe d’un quartier à l’autre
possible.

1. Structure anatomique d’un quartier

Chaque quartier présente une structure similaire, composée d'un corps et d'un trayon.
Le trayon, aussi appelé papille, comporte un conduit (sinus du trayon), percé à son extrémité
d'un ostium papillaire unique. Sa paroi se compose de faisceaux musculaires longitudinaux et de
plexus vasculaires veineux (DEGUEURCE et ROBERT, 2014).
Le corps est composé d'un tissu glandulaire et d'un tissu conjonctif. Dans le tissu glandulaire
se trouve le sinus galactophore qui recueille le lait et qui est en communication avec le sinus du
trayon. La composition relative du corps dépend du cycle de la vache, ainsi en lactation c'est le tissu
glandulaire qui prédomine.

2. Structure de la mamelle

Les deux paires de mamelle forment le pis, divisé extérieurement en deux par le sillon inter-
mammaire. Il n'existe aucune division nette entre les quartiers crâniaux et caudaux, sauf chez les
animaux plus âgés, avec l'apparition d'un sillon transversal. Les quatre quartiers sont donc
indépendants.
La consistance varie en fonction du stade de lactation, mais doit rester homogène.
Les muscles de la paroi abdominale sont doublés d'une couche conjonctivo-élastique qui les
renforce et soutient le pis, la tunique abdominale. Sous la peau autour du pis, on trouve également
un appareil conjonctivo-élastique dit « de suspension », qui assure la stabilité́ du pis et s’insère sur
la tunique abdominale. Il est formé des lames latérales et de lames abdominales (DEGUEURCE et
ROBERT, 2014).
Les lames médiales, les plus résistantes, s'insèrent sur la ligne blanche et sur le tendon
prépubien, elles rejoignent ainsi le sillon inter mammaire formant par leur jonction un septum
médian : le ligament suspenseur du pis. C’est ce ligament qui, par sa traction vers le haut, forme le
sillon inter mammaire.
Les lames latérales s'insèrent sur la tunique abdominale et sont ancrés dans le tissu
conjonctif constitutionnel du corps mammaire.

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3. Vascularisation

La vascularisation de la mamelle est symétrique entre l’hémi-mamelle gauche et droite. Par


la suite, les descriptions anatomiques concerneront une seule hémi-mamelle, la structure de l’autre
étant identique.

a) Circulation artérielle

La vascularisation artérielle de la mamelle est assurée par deux vaisseaux majeurs (Figure
1) : l'artère honteuse externe, issue de l'artère épigastrique caudale, naissant sur le court tronc
pudendo-épigastrique et terminale de l'artère fémorale profonde qui constitue la source majeure
d’approvisionnement en sang artériel ; et l’artère périnéale ventrale, dont l’importance apparait
moindre pour certains auteurs
Le tronc pudendo épigastrique traverse le canal inguinal accompagné par la veine honteuse
externe et le nerf génito fémoral. Ce vaisseau présente une inflexion sigmoïde au niveau de l'anneau
inguinal superficiel et donne l'artère honteuse (DEGUEURCE et ROBERT, 2014). Après
pénétration dans la mamelle, l'artère honteuse externe se divise en artère mammaire crâniale et
artère mammaire caudale qui irriguent les parties latérales de la glande par l’intermédiaire de
rameaux mammaires. Une artère mammaire moyenne se distribue médialement aux sinus lactifères,
son départ dépend des animaux. L'artère mammaire crâniale se poursuit en une grêle artère
épigastrique caudale superficielle.

Figure 1 : Circulation artérielle de la mamelle (d’après BARONE, 1997)

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L’artère périnéale ventrale est paire : les deux vaisseaux droit et gauche cheminent tous les
deux très près l’un de l’autre, et peuvent paraître confondus à l’examen externe (visuel et sensation
du pouls). Ces artères se prolongent jusqu’aux artères mammaires caudales.

b) Circulation veineuse
Le système veineux est organisé en 3 étages : les veines des trayons, les veines du
parenchyme et le système collecteur de la base de la mamelle, étage constitué de trois veines
principales de gros calibres, présentées sur la Figure 2.
Les veines des trayons sont drainées par le cercle veineux de la papille. Les veines du
parenchyme quant à elles, confluent dans les septums de la glande en un réseau veineux parasinusal
anastomosé à celui du quartier homolatéral. Les collecteurs de la base du pis constituent, entre les
bords de la mamelle et la paroi abdominale, le cercle veineux du pis.
Ces réseaux sont ensuite drainés par trois veines (BARONE, 1997) :

- les veines honteuses externes qui suivent le trajet inverse du tronc pudendo-épigastrique
- les veines mammaires crâniales qui se poursuivent en veine épigastrique caudale superficielle et
qui cheminent en sous cutanée le long de l'abdomen jusqu'à un anneau (la fontaine du lait) avant de
rejoindre le réseau veineux interne crânial.
- la veine périnéale ventrale.
Ces veines sont dépourvues de valves, permettant lors de compression d’une veine (lors du
décubitus par exemple) le passage du sang via les autres veines.

Figure 2: Système veine de la mamelle (d’après BARONE, 1997)

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Si aucune communication entre les veines mammaires gauche et droit n’est présente chez la
femelle avant sa première lactation, une anastomose se développe suite à la lactation, comme
présentée sur la Figure 3. Cette communication se situe entre le bord de la mamelle et la paroi
abdominale, créant un passage de sang entre les deux hémi-mamelles (DYCE et al., 2002).

Figure 3: Modification de la circulation veineuse en fonction du stade de lactation de la vache au


niveau du pis vue de dessous (d’après DYCE et al., 2002)

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4. Innervation

L’innervation de la mamelle est multiple selon les structures anatomiques. Les nerfs ilio-
hypogastrique, ilio-inguinal et génito-fémoral innervent la peau de la mamelle, la branche
mammaire du nerf honteux intervenant également dans l’innervation cutanée de la partie caudale du
pis.
Le nerf génito-fémoral assure aussi l’innervation autonome du tissu glandulaire et véhicule
les fibres orthosympathiques et sensitives, innervant les cellules myoépithéliales et permettant
l’éjection du lait. Ces trois nerfs sont présentés sur la Figure 4.

Figure 4 : Innervation de la mamelle (d’après BARONE, 1997)

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5. Drainage lymphatique

Le système lymphatique de la mamelle est constitué des nœuds lymphatiques mammaires


(DEGUEURCE et ROBERT, 2014). Ceux-ci sont situés près du plan médian, sous la peau et le
fascia superficiel du périnée, contre l’extrémité caudale de la mamelle (au niveau de l’attache de
celle-ci à la cuisse). De chaque côté, on retrouve le plus souvent un nœud lymphatique volumineux
(d’environ 5 cm de diamètre), plus superficiel (et pouvant être mis en évidence à l’examen clinique)
et entre un (le plus souvent) et 3 nœuds lymphatiques plus petits et plus profond. Ces nœuds
lymphatiques drainent la lymphe des deux quartiers du même côté, ainsi que la vulve et la peau
d’une partie de la cuisse et du membre.

Figure 5: Localisation des nœuds lymphatiques mammaires (d’après BARONE, 1997)

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B. Affection de la mamelle

Une mammite est définie comme une inflammation de la glande mammaire, secondaire à la
pénétration d’un agent pathogène (le plus souvent bactérien) dans celle-ci. Le plus fréquemment,
l’infection est d’origine diathélique même si certains agents pathogènes (Mycoplasma bovis
notamment) peuvent infecter la glande mammaire par voie hématogène. L’inflammation engendre
la présence de cellules du système immunitaire dans le lait. L’inflammation mammaire est définie
comme une élévation de la concentration en leucocytes du lait : cette concentration est estimée par
la valeur du Comptage des Cellules Somatiques Individuels (ou CCSI) (DUREL et al., 2011).
L’unité épidémiologique d’une mammite est le quartier. L’infection affecte donc
indépendamment un ou plusieurs quartiers.
Les mammites sont classiquement divisées en deux catégories, selon la présence ou non de
modifications macroscopiques secondaires à l’inflammation : les mammites cliniques et les
mammites subcliniques (SEEGERS et al., 1997).

1. Mammites subcliniques

Une mammite subclinique correspond à une inflammation mammaire sans signes cliniques
observables. Seule la réponse inflammatoire locale la caractérise, marquée par une élévation de la
numération cellulaire dans le lait au-dessus d’un certain seuil. Ce seuil est classiquement établi à
300 000 cellules par millilitre pour une vache.
L’infection est contenue par les facteurs de l’immunité de la vache, conduisant à une
absence de modification macroscopique du lait. Une mammite subclinique peut évoluer vers une
mammite clinique, ou au contraire être une conséquence d’une mammite clinique n’ayant pas guéri
d’un point de vue bactériologique (INSTITUT DE L’ELEVAGE, 2008).
En absence de signes cliniques observables, la détection des mammites subcliniques repose
sur la mise en évidence d’une augmentation du nombre de cellules dans le lait, soit via un comptage
cellulaire (réalisé par exemple par le contrôle laitier) soit en réalisant un Californian Mastitis test,
ou test CMT, mettant en évidence la présence de cellule somatiques suite à la réaction de ces
cellules avec un réactif conduisant à une gélification et une modification de couleur du lait mélangé
au réactif (DUREL et al., 2011).

2. Mammites cliniques

Une mammite clinique correspond à une inflammation mammaire associée à la présence de


symptômes consécutifs à l’infection et à l’inflammation. Ces signes peuvent être observés dans le
lait (modification de l’aspect macroscopique), au niveau mammaire et/ou se caractériser par une
atteinte de l’état général. Enfin, une élévation des comptages cellulaires somatiques individuels
(CCSI) est systématiquement observée lors de mammite clinique, reflet de l’inflammation Selon le
degré d’atteinte, un « grade » de l’infection peut être donné : les grades 1 et 2 sont dits subaigus ; le
grade 3 est qualifié de aigu. (DUREL et al., 2011)
Enfin il existe des mammites qui semblent localisées au premier abord, mais qui présentent
une répercussion sur l’état général.

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a) Mammite de grade 1

Les mammites de grade 1 se caractérisent par une élévation des CCSI et une modification de
l’aspect macroscopique du lait. La présence de grumeaux, de pus et/ou de sang peut ainsi être
rencontrée dans la sécrétion lactée. La détection de ce type de mammite est basée sur l’examen
macroscopique des premiers jets, préférentiellement sur un bol à fond noir (INSTITUT DE
L’ELEVAGE, 2008).

b) Mammite de grade 2

Les mammites de grade 2 se caractérisent par une élévation des CCSI, une modification de
l’aspect du lait et par des signes locaux d’inflammation : le quartier atteint peut être déformé,
gonflé, chaud voire douloureux à la palpation (POUTREL, 1985).
La détection repose sur un examen des premiers jets et une palpation des quartiers.

c) Mammite de grade 3

Les mammites de grade 3 se définissent par une élévation des CCSI, une modification des
sécrétions lactées, des signes locaux d’inflammation du quartier concerné et une altération de l’état
général. Les signes généraux les plus fréquemment observés sont une hyperthermie, un abattement,
une anorexie, une chute de production laitière, une arumination, de la diarrhée (LEVESQUE, 2006).
La mortalité est fréquente (POUTREL, 1985).

(1) Mammite toxinique

Une mammite toxinique est une mammite de grade 3 se caractérisant par un passage
d’endotoxines (lors d’infection par des bactéries Gram -) ou d’exotoxines (lors d’infection par des
bactéries Gram +) depuis la mamelle dans la circulation sanguine. Ces mammites sont à l’origine du
développement d’un choc toxinique chez l’animal (DUREL et al., 2011).

Sur le terrain, les vétérinaires et éleveurs parlent rarement de mammites toxiniques. Les mammites
colibacillaires et les mammites gangréneuses correspondent à deux exemples de mammite
toxinique.

• Les mammites dites “colibacillaires”

Comme pour toute mammite, l’infection du quartier se fait par voie diathélique. Cependant, à la
faveur de facteurs de risques spécifiques (immunodépression secondaire au vêlage, cétose, etc.), la
réponse inflammatoire mammaire conduit à une prolifération très rapide des agents pathogènes,
puis à la libération d’endotoxines passant dans la circulation sanguine. Ces endotoxines sont à
l’origine des symptômes généraux observés chez l’animal.
Cliniquement, le lait est souvent de coloration modifiée, de jaune à brun et présente un
épaississement, soit en deux phases (présence de grumeaux) soit une augmentation générale de la
viscosité (INSTITUT DE L’ELEVAGE, 2008). L’inflammation mammaire est sévère, conduisant à
une tuméfaction, une chaleur, une douleur et une agalactie du quartier atteint. Enfin, un syndrome
de choc se développe chez l’animal, se caractérisant par une hyper- puis une hypothermie, une
arumination, une hypovolémie avec déshydratation et tachycardie. Les capillaires scléraux sont
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fréquemment congestionnés. L’état général de l’animal se dégrade rapidement, pouvant aller
jusqu’au décubitus de l’animal. En l’absence de traitement, l’évolution est la mort. La prise en
charge thérapeutique doit être rapide, la mort étant fréquente et rapide.

Contrairement à ce que laisserait penser le terme de mammite « colibacillaire », l’étiologie n’est pas
systématiquement une bactérie Gram -. La Figure 6 , issue de Théron et al., 2009, montre que, dans
une étude menée en Belgique, E. coli n’est retrouvée que dans près d’un cas sur 3. Dans cette étude,
S. uberis était le germe le plus fréquemment rencontrée dans des cas de mammite de grade 3.

Figure 6: Etiologie des mammites de grade 3 (d’après THERON et al., 2009)

Streptococcus uberis Staphylococcus aureus


Escherischia Coli Truperella pyogenes
Streptococcus dysgalactiae

6 %
13 %

44 %

31 %

6 %

• Les mammites gangréneuses

Les mammites gangréneuses sont un type particulier de mammite de grade 3 se caractérisant par
une évolution vers une nécrose des quartiers affectés. Ce type de mammite est fréquemment associé
à Staphylococcus Aureus, mais d’autres pathogènes tels que E. Coli, Bacillus sp. Clostridium spp,
H. somni peuvent être conduire à ce type de mammite (THERON et HANZEN, 2002).
La capacité à produire des α-toxines ou l’hémolysine différencie les souches engendrant une
mammite gangréneuses, de celles ne pouvant pas. Cette toxine exerce une action vasoconstrictive
qui se traduit localement par une ischémie locale et à long terme se traduit par de la nécrose
(SCHALM et al., 1976). D’après ces mêmes auteurs la diapédèse continue des neutrophiles du
sang vers le lait empêcherait les bactéries de produire la toxine, expliquant la faible prévalence de
cette affection.

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La « gangrène » n’est pas la seule anomalie clinique rencontrée : en plus de la nécrose du
parenchyme mammaire, une hémolactation peut être rencontrée précocémment avec une coloration
rouge du lait et une densité du lait faible. Le quartier atteint est froid, et sa couleur vire au violet.
Une sensation de crépitement peut être notée (GUIDES FRANCE AGRICOLE, 2010).

(2) Mammite d’été

Les mammites d’été constituent le dernier type de mammite de grade 3. Ces mammites sont
principalement rencontrées chez les génisses et les vaches taries entre juin et septembre. La
contamination des animaux se fait par transmission mécanique de l'agent bactérien de mamelle en
mamelle, par l’intermédiaire d’un insecte vecteur (GUIDES FRANCE AGRICOLE, 2010).
La transmission de la bactérie responsable à un animal se fait depuis le tractus génital, les
lésions du trayon, de la mamelle, ou de toutes autres blessures, vers le canal du trayon via une
mouche, Hydroatea irritans. Ce mode de transmission explique la saisonnalité de cette affection,
ainsi que son épidémiologie. Après le canal du trayon, l’infection se propage à tout le parenchyme
mammaire pour former des abcès atteignant l’ensemble du quartier. Cette infection évolue
généralement soit vers la chronicité́ , soit vers la destruction du quartier. Dans les cas graves, une
toxémie entrainant des douleurs localement, de l'abattement, une anorexie, et des œdèmes de la
mamelle, voire la mort de l’animal est rencontrée. A noter qu’en absence de traitement la mortalité
peut atteindre 50% des cas (SMITH, 2008).
Le germe responsable est souvent Trueperella pyogenes en association avec Fusobacterium
necrophorum (GUIDES FRANCE AGRICOLE, 2010).

3. Tumeurs mammaires

En dehors des fibropapillomes affectant préférentiellement la peau des trayons et très


fréquents (LANCASTER et OLSON, 1982), les tumeurs mammaires sont rares chez les bovins. En
effet la durée de vie moyenne étant peu élevé les vaches sont moins à risque de développer des
néoplasies.
Le lymphosarcome est la tumeur mammaire la plus commune. La tumeur touche
initialement le parenchyme mammaire puis se propage aux nœuds lymphatiques mammaires. Des
métastases sont souvent rencontrées (DIVERS et PEEK, 2008).

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C. Indications de la mammectomie chez les bovins

Lors d’atteinte extrêmement sévère de la mamelle ne répondant pas au traitement médical, la


littérature rapporte la possibilité de pratiquer une mammectomie, partielle ou totale selon les
techniques, afin de retirer le phénomène infectieux et limiter le passage de toxines dans la
circulation sanguine. D’autres indications (recherche sur l’hypocalcémie, etc.) sont également
retrouvées, même si ces indications sont moins fréquentes en pratique courante.
Les indications chirurgicales comprennent par conséquent les mammites gangréneuses, les
abcès mammaires, les tumeurs mammaires. On peut aussi ajouter à cette liste les vaches ayant un
décrochement trop important de la mamelle et dont le système suspenseur ne permet plus à la vache
de vivre et produire correctement (DIVERS et PEEK, 2008).
Quelle que soit l’indication, l’objectif étant de permettre à l’éleveur d’engraisser l’animal
afin de tirer un revenu de la carcasse, la production laitière étant dans certaines techniques
totalement perdue.

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D. Techniques de contention lors d’une chirurgie

• Vache debout

La contention physique de la vache debout est classique en pratique rurale, l’optimum étant
de disposer d’une cage de contention. La contention devra prendre en compte que l’animal peut
néanmoins se coucher durant l’intervention (GUIDONI et al., 2002). Si la cage de contention ne
parait pas optimale pour la réalisation de l’intervention (animal débilité) ou si celle-ci n’est pas
disponible, la tête de l’animal doit être au minimum fixée. En cas d’utilisation d’un cornadis il faut
veiller à ce qu’il ne soit pas étrangleur en cas de couchage de l’animal. Une mouchette peut être
nécessaire chez les animaux les plus belliqueux (MAXWELL et KRAEMER, 1980).La queue de
l’animal est attachée afin d’éviter une contamination des sites de ponction de la paroi abdominale.

Lorsque la contention physique seule n’est pas suffisante (lors d’intervention sur des
animaux agressifs notamment), une contention chimique peut être réalisée en complément de la
contention physique. Plusieurs molécules peuvent être employées, même si certaines sont hors
AMM : celles-ci sont présentées dans le Tableau 1.

Tableau 1 : Sédatifs utilisables en médecine bovine (d’après CLARKE et al., 2014)


Molécule Dose (mg/kg) Voie Effets Temps de
Tranquillisatio sédation
n-couchage

Xylazine 0,02-0,2 IM, IV Dose faible pour les jeunes animaux; la sédation est 50-90min
(AMM) dose-dépendante; décubitus pour les fortes doses

Detomidine 0,01-0,04 IM, IV Dose faible pour un animal debout; décubitus pour les 50-90min
(AMM) fortes doses

Tolazoline 0,5-2,0 IM, IV Antagoniste de la xylazine; à injecter lentement lors de 19-128min


(Hors AMM) voie veineuse; suggestion de passer une moitié en IV
une moitié en IM

Chlorhydrate de 0,005- IM, IV Sédation à faible dose ; décubitus à haute dose 50-90min
romifidine 0,0085
(Hors AMM)
Acépromazine 0,02-0,05 IM, IV A associer à un autre sédatif
(Hors AMM)

Butorphanol 0,025-0,05 IM, IV A associer à un autre sédatif


(Hors AMM)
Kétamine 0,1-0,4 IM, IV A associer à un autre sédatif; faible dose pour un
(AMM) animal debout

Ces molécules présentent des effets secondaires qui devront être pris en compte lors de leur
utilisation : ainsi, la xylazine peut déclencher le part durant le dernier tiers de gestation
(HODGSON et al., 2002). La détomidine peut avoir le même effet, même si, à une dose de 0,02mg/
kg, le part n’a pas été déclenché dans l’étude de VAINIO, 1988.

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Dans son étude GUIDONI conseille l’utilisation du chlorhydrate de romifidine : cependant,
ce produit ne dispose pas d’AMM chez les bovins. Par conséquent, et en dépit d’un effet
«ataxique » que la xylazine, cette molécule est moins utilisée (GUIDONI et al., 2002).
La tranquillisation ne doit être utilisée que lorsque la contention physique n’est pas
suffisante ou que l’animal est très agité, car tout surdosage conduit au couchage de l’animal.

• Vache couchée

Certaines interventions chirurgicales doivent être réalisées sur animal couché, que ce soit en
raison de l’état général de l’animal, ou car la technique chirurgicale l’impose. Le couchage d’un
bovin adulte peut être réalisé soit mécaniquement, soit via l’utilisation d’une sédation poussée. Le
couchage à l’aide d’une table pneumatique constitue une dernière alternative.
Avant de procéder au couchage, l’opérateur étudiera la zone de couchage qui sera amené à devenir
la zone de chirurgie (notamment lors d’intervention réalisée en ferme). Les mouvements des pattes
ainsi que de la queue devront être limités durant toute la durée de l’opération. Il faut donc prévoir à
l’avance la manière d’attacher les membres dans l’environnement immédiat du bovin couché, et
disposer de zones d’accrochages fixes supplémentaires.

Pour le couchage mécanique, la tête du bovin est fixée préalablement à un point d’ancrage proche
du sol par l’intermédiaire d’un licol. Une fois cette étape réalisée, deux techniques sont possibles :
- le couchage à la française : pour réaliser cette technique, l’opérateur devra disposer d’une corde
d’environ 10 m équipée d’un nœud coulant à son extrémité. Cette corde est ensuite disposée telle
que présentée Figure 7. En tirant l’extrémité libre située à l’arrière du bovin, l’opérateur obtient
le couchage du bovin.

Figure 7 : Système de corde pour la méthode de couchage à la française (d’après CHUPIN et al.,
2014)

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- le couchage à l’italienne : pour réaliser cette technique, l’opérateur devra disposer d’une corde
d’environ 10 m qui sera positionnée comme présentée Figure 8. En tirant de manière parallèle sur
les deux extrémités de corde situées à l’arrière de l’animal, il est possible de coucher le bovin.

Figure 8 : Système de corde pour la méthode de couchage à l’italienne (CHUPIN et al., 2014)

En complément ou en substitution des techniques de couchage mécanique, il est également


possible d’obtenir un décubitus en utilisant des molécules sédatives telles que présentées dans le
Tableau 1. Dans ces conditions, les doses conduisant au décubitus seront plus importantes que celles
utilisées pour une sédation simple. Les posologies à utilisées correspondent aux valeurs les plus
importantes dans la colonne posologie du Tableau 1. A titre d’exemple, la xylazine sera utilisé à une
posologie variant de 0,05 à 0,2mg/kg IV, alors que le chlorhydrate de romifidine serait à utiliser à
une posologie est de 0,85mg/100kg. (GUIDONI et al., 2002)

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E. Anesthésies possibles pour les chirurgies de la mamelle
1. Anesthésies locale et loco-régionale

Les interventions réalisées sur bovin debout nécessitent la réalisation d’une insensibilisation du
creux du flanc

a) Rappels anatomiques de l’innervation du flanc

La région du flanc s’étend de la dernière côte à l’angle de la hanche et des processus


transverses lombaires à la région du ventre. Cette zone anatomique est principalement innervée par
la treizième paire de nerfs rachidiens thoraciques (T13 = nerf costo-abdominal) et les deux
premières paires de nerfs lombaires (L1 = nerf ilio-hypogastrique ; L2 = nerf ilio-inguinal), comme
le montre la Figure 9 (ESPINASSE, 1987).
Après leur émergence du canal rachidien par les foramens intervertébraux, les nerfs
rachidiens se divisent en une branche dorsale et ventrale :
- le rameau dorsal se divise à son tour en une branche médiale et une branche latérale. Le rameau
médio-dorsal innerve la partie dorsale des muscles lombaires ; le rameau latéro-dorsal assure
l’innervation cutanée de la moitié dorsale du flanc.
- le rameau ventral des nerfs rachidiens émet des rameaux cutanés qui assurent l’innervation de la
peau de la moitié ventrale du flanc jusqu’à̀ la ligne médiane et des rameaux moteurs qui se
distribuent au péritoine et aux muscles de la paroi abdominale en les traversant.

Figure 9: Innervation des régions du flanc par les différents nerfs spinaux (d’après ESPINASSE,
1987)

b) Anesthésie locale

- Infiltrations sur le site d’incision

Le principe de cette technique consiste à injecter l’anesthésique en local directement au


niveau des terminaisons nerveuses de la zone d’intervention.
Après une préparation chirurgicale classique du site opératoire (tonte, nettoyage,
désinfection), une aiguille de 18 G et de 40 mm est introduite entre les couches musculaires de la
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paroi. Une aspiration est réalisée afin de vérifier que l’injection ne se fera pas dans la cavité
abdominale ou dans le tube digestif. Puis l’aiguille montée est retirée lentement pendant que
l’opérateur injecte durant le retrait de 5 à 15mL d’anesthésique (procaïne 2% ou lidocaïne 2%).
L’opération est répétée autant de fois que nécessaire afin que la zone d’incision soit totalement
couverte (JONES, 1995).
L’anesthésie locale se met en place au bout de moins de 15 minutes ; sa durée est d’environ
une heure (RAVARY et FRANCOZ, 2004).

Cette technique est facilement réalisable sur le terrain, et l’analgésie obtenue est
satisfaisante. Elle présente l’avantage d’être applicable à toutes les zones anatomiques. Cependant
elle peut engendrer l’apparition d’œdème, de saignements secondaire à la vasodilatation (pendant
ou après la chirurgie), de décollements intermusculaires et augmente le risque d’infection locale.
Enfin, l’insensibilisation de la peau et du péritoine peut être incomplète (WELKER et
MODRANSKY, 1994).

- Infiltrations à distance du site d’incision

Cette technique consiste à réaliser une anesthésie locale en amont de la zone à inciser. On
parle de technique d’infiltration en « L inversé » comme présenté la Figure 10. Les nerfs sont donc
anesthésiés à distance de la zone d’incision
Les injections d’anesthésique locales sont faites d’abord selon une ligne horizontale,
immédiatement en dessous des processus transverses des vertèbres lombaires. Puis une deuxième
ligne est réalisée suivant la courbure de la dernière côte, comme sur la Figure 10 (WELKER et
MODRANSKY, 1994). Comme précédemment, une aiguille de 18G et 40mm est utilisée, et une
injection de 5 à 15 ml d’anesthésique locale est réalisée à chaque point.
Cette technique présente l’avantage de minimiser les complications citées précédemment,
mais elle n’est utilisable que dans le creux du flanc. Enfin le nombre de points à réaliser est plus
important, et le risque d’arriver à injecter une dose d’anesthésique proche du seuil de toxicité est
possible.

Figure 10: Méthode par infiltration à distance pour une laparotomie simple (d’après
HENDRICKSON, 2013)

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c) Blocs périphériques : anesthésie paravertébrale

Le principe de cette technique est déposer l’anesthésique au contact du périnèvre des nerfs
spinaux et ainsi de supprimer environ une heure la transmission des influx sensitifs et moteurs. Il
s’agit d’une anesthésie loco-régionale. Deux abords sont possibles : un abord proximal et un abord
distal.

- Anesthésie paravertébrale proximale

Dans cette méthode, l’anesthésique local est déposé au niveau des foramens intervertébraux d’où
émergent les nerfs (figure 11). La zone dorsale aux processus transverses est préparée selon une
préparation chirurgicale standard (BOUISSET et RAVARY, 2000).
Les points d’injection sont situés à l’intersection d’une ligne située à̀ environ 5 cm de la
ligne médiane du dos, et de l’espace situé entre les processus transverses des vertèbres lombaires.
L’anesthésie du nerf costo- abdominal (T13) a lieu en avant du processus transverse de la première
vertèbre lombaire, celle du nerf ilio-hypogastrique (L1) en avant du processus transverse de la
deuxième vertèbre lombaire, celle du nerf ilio-inguinal (L2) en avant du processus transverse de la
troisième vertèbre lombaire, etc. (CLARKE et al., 2014). Sur les animaux lourds, en raison de leur
masse musculaire dorsale volumineuse, le processus transverse de la première vertèbre lombaire
n’est pas palpable. Pour identifier chaque processus, l’opérateur devra les compter donc à̀ partir de
l’aile de l’ilium en remontant crânialement : l’extrémité́ du processus transverse de la sixième
vertèbre lombaire étant masqué par l’aile de l’ilium, la première vertèbre identifiable est la
cinquième (L5). Pour identifier l’emplacement de la première vertèbre lombaire, on reporte ensuite
crânialement à la deuxième vertèbre lombaire, la distance entre la deuxième et la troisième vertèbre
lombaire (JONES, 1995).

Pour chaque nerf, l’anesthésique local sera dépose en 3 points : le premier est situé à la
profondeur de l’apophyse transverse, le second est situé au-dessous (environ 1 cm) et le troisième
environ 1 cm au-dessus. Une aiguille de 14G et 100 mm est enfoncée obliquement (angle d’environ
45°) dans l’espace situé entre les processus transverse jusqu’à̀ heurter le bord du processus
transverse : la profondeur d’enfoncement de l’aiguille permet d’estimer à quelle profondeur se situe
l’apophyse transverse. (WELKER et MODRANSKY, 1994). L’aiguille est ensuite repositionnée
dans l’espace entre les deux processus transverses, perpendiculairement à la ligne du dos, et
enfoncée jusqu’au repère de longueur réalisé précédemment. Avant d’injecter l’anesthésique local,
l’opérateur vérifiera si aucun vaisseaux ni le péritoine n’ont été́ ponctionnés : dans le cas contraire,
du sang ou des bulles refluent dans la seringue lors de l’aspiration. Il suffit alors de bouger l’aiguille
de quelques millimètres avant d’injecter l’anesthésique (WELKER et MODRANSKY, 1994). Un
volume de 7 à 10 ml est injecté ; l’aiguille est ensuite enfoncée d’une profondeur d’un centimètre, et
un même volume d’anesthésique est injecté. Enfin, l’aiguille est remontée d’environ deux
centimètres afin de réaliser le dernier dépôt d’anesthésique. Le retrait de l’aiguille s’accompagne
d’une compression énergique de la peau afin d’éviter le développement d’un emphysème sous-
cutané et la remontée de l’anesthésique sous la peau. La même procédure est appliquée pour chacun
des nerfs à anesthésier.
Si l’anesthésie est effective, il sera possible d’observer une incurvation de la ligne du dos du
côté non anesthésié (seul l’erector spinae de ce côté étant encore contracté), une vasodilatation de la
peau du flanc avec émission de chaleur, et enfin une absence de réaction lors de la stimulation de la
zone lors de piqûres avec une aiguille (BOUISSET et RAVARY, 2000).

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- Anesthésie paravertébrale distale

L’anesthésie paravertébrale distale consiste à anesthésier les nerfs envisagés précédemment.


Cette anesthésie et cependant réalisée sur une autre portion, plus distale, de leur trajet. Les nerfs
sont à ce niveau déjà divisés en branche ventrale et branche distale : il conviendra par conséquent
de réaliser l’anesthésie de chaque nerf en deux points, l’un pour la branche proximale, l’autre pour
la branche dorsale. (WELKER et MODRANSKY, 1994)

Le rameau ventral du nerf T13 chemine sous le processus transverse de la première vertèbre
lombaire tandis que son rameau dorsal passe au-dessus comme présenté Figure 11. De même, le
rameau ventral et le rameau dorsal du nerf L1 passent respectivement au-dessous et au-dessus du
processus transverse de la seconde vertèbre lombaire. Le nerf L2 n’est quand à lui accessible qu’au
niveau du processus transverse de la quatrième vertèbre lombaire (BOUISSET et RAVARY, 2000).

Pour chaque nerf, l’aiguille (14G, 100 mm) est introduite de manière horizontale au-dessus
du processus transverse, sur une profondeur cinq à six centimètres Une fois cette ponction faite, une
première injection de 10 mL d’anesthésique local est réalisée. L’aiguille est ensuite retirée en
prenant soin de ne pas la faire totalement ressortie, puis est réintroduite au-dessous des processus
transverses, sur une profondeur équivalente. A nouveau, 10 mL d’anesthésique sont de nouveau
injectés. Les effets de l’anesthésie sont obtenus dix à vingt minutes après l’injection d’anesthésique
(CLARKE et al., 2014).

Figure 11: Positionnement des aiguilles pour les anesthésies paravertébrales proximales et distales
(HENDRICKSON, 2013)

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Quelle que soit la technique employée, les avantages de l’anesthésie paravertébrale sont
nombreux : l’insensibilisation de tous les plans est parfaite ; les complications citées pour
l’anesthésie locale sont absentes. Enfin, la durée d’anesthésie est supérieure à 90 minutes, laissant le
temps à l’opérateur de réaliser une procédure de longue durée. Cependant, cette technique est
difficilement réalisable sur des animaux peut s’avérer dangereuse pour l’opérateur car il faut être
suffisamment proche de l’animal pour réaliser les injections. Enfin, lors d’anesthésie de nerfs plus
caudaux à ceux cités précédemment, cette méthode peut conduire à l’anesthésie du membre
postérieur, avec un risque de décubitus.

d) Anesthésie épidurale

L’anesthésie de la zone périnéale peut être obtenue en réalisant une anesthésie épidurale
basse. Cette technique induit une insensibilisation du périnée, de la partie distale de l’appareil
génital, de la queue. La flaccidité́ de la queue est rapide à obtenir, mais l’effet analgésique est plus
long, ce temps variant selon les molécules utilisées.

L’injection se fait au niveau soit de l’articulation sacro-coccygienne soit au niveau de Cd1-


Cd2 suivant la mobilité́ lors de la mobilisation de la queue. L’aiguille (18G, 40mm) est introduite
avec une légère angulation (environ 60°) (ELMORE, 1980). Un léger crissement peut être ressenti
lors du passage des ligaments intervertébraux. La pénétration dans l’espace épidural peut être
confirmée grâce au « test de la goutte » (une goutte d’anesthésique déposé sur l’aiguille sera
immédiatement aspirée si l’aiguille est positionnée dans l’espace épidural). Cinq à 10 ml
d’anesthésique local (procaïne 2% ou lidocaïne 2%) sont alors injectés. La xylazine et la détomidine
peuvent être également utilisées : cependant un risque de sédation voire de décubitus est possible
suite à une absorption partielle de la molécule. Les doses à utilisé pour une anesthésie épidurale
sont répertoriées dans le Tableau 2 pour une épidurale. Une anesthésie épidurale haute sera obtenue
lors de l’utilisation de plus grand volume et peuvent conduire au décubitus de l’animal.

Tableau 2: Quantité d’anesthésique nécessaire à la réalisation d’une épidurale (RAVARY-


PLUMIOEN, 2014)
Molécule Epidurale basse Epidurale haute

Lidocaïne 2% 3 à 8 mL 30 à 80 mL

Procaïne 20% 15 mL 15 à 30 mL

L’anesthésie épidurale est une technique accessible pour le praticien. La durée d’anesthésie est
d’environ une heure selon les molécules utilisées.

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2. Anesthésie générale

Lorsque l’intervention est réalisée sur un bovin couché, il est possible de pratiquer une
anesthésie générale. Chez les bovins, l’ensemble doit être correctement encadré car il existe des
risques de reflux, de fausses déglutitions ainsi que de météorisation (CLARKE et al., 2014). C’est
pourquoi en pratique courante l’anesthésie générale n’est jamais choisie, cependant dans une
structure hospitalière, elle représente la méthode la plus sûre car elle apporte la meilleure gestion de
l’animal et un confort de l’opérateur.

L’étape d’induction peut être réalisée avec un grand nombre de molécules. Le Tableau 3
synthétise certains des protocoles d’induction les plus fréquemment employés.

Tableau 3 : Molécules disponibles pour l’induction lors d’une anesthésie générale de bovin
(d’après CLARKE et al., 2014)
Molécule Dose Commentaire

Thiopental 11mg/kg IV La prémédication permet de diminuer


AMM la posologie précédente

Guaifenesin 5% 50-100mg/kg IV Les doses diminuent pour des poids


+ Kétamine + 3-4mg/kg IV supérieurs à 600kg ; la prémédication
Pas d’AMM pour la guaifenesin de diminuer la posologie précédente

Xylazine 0,1mg/kg IM ou IV Du diazépam ou du midazolam à la


+ Kétamine + 2,2mg/kg IV dose de 0,05mg/kg peuvent être
AMM pour les 2 ajouté à la kétamine pour l’induction;
l’anesthésie dure 15-20minutes

Prolongation de la précédente Ajouter 1g de kétamine à 5L de Intubation trachéale recommandée;


combinaison guaifenesin 5%. supplémentation en 02
Faire passer en perfusion à 1,5-2,0 recommandée ; à ajuster à la taille,
mL/kg/h IV l’âge de l’animal.

Après induction, l’animal est intubé et un relais anesthésique gazeux est mis en place.
L’isoflurane et le sévoflurane (sans AMM chez les bovins mais utilisables dans le cadre de la
cascade pour l’isoflurane) sont classiquement utilisés (CLARKE et al., 2014).

En raison du risque lié à la météorisation et à la salivation importante des bovins durant une
anesthésie générale, plusieurs précautions doivent être mises en œuvre. Tout d’abord, la tête sera
positionnée de sorte que le mufle soit plus bas que le chignon, favorisant l’écoulement de la salive
ou des régurgitations avec la gravité, limitant les risques de fausses déglutitions. De plus pour toute
anesthésie de plus de 20 minutes, la mise en place de coussins entre l’épaule et l’avant-bras sera
nécessaire afin de prévenir une compression du nerf radial (CLARKE et al., 2014). Enfin, il est
conseillé de mettre en place une fluidothérapie pour toute intervention sous anesthésie générale.
Pour une chirurgie sans risque de perte de volume important, une solution isotonique administrée à
raison de 5-10mL/kg/h est généralement suffisante. Lors de grosse hémorragie ou si un risque de
choc endotoxinique est envisagé, l’utilisation d’une solution de NaCl hypertonique à raison de
2-4mL/kg pendant 10-20 minutes est recommandée (un relais avec un soluté isotonique étant
nécessaire) (CLARKE et al., 2014).

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F. Techniques de mammectomies existantes
1. Technique par retrait du tissu mammaire (« mammectomie radicale »)

Le principe de cette technique (qui est la seule à être, à proprement parler une technique de
mammectomie) est de retirer le parenchyme mammaire (CABLE et al., 2004 ; TAINTURIER et al.,
2001). Cette intervention est pratiquée sur un bovin couché.
La vache est mise à la diète les 24 heures précédant l’intervention. L’animal est ensuite
sédaté puis anesthésié comme envisagé précédemment dans ce manuscrit. Une anesthésie locale,
réalisée en couronne à la base de la mamelle, peut compléter l’anesthésie générale pour permettre
une analgésie optimale (TAINTURIER et al., 2001). La mamelle et la région inguinale sont ensuite
tondues et préparées classiquement pour l’intervention chirurgicale.
Cette technique permet, selon le degré d’extension de la lésion mammaire, de retirer toute
ou seulement une partie de la mamelle. Une incision cutanée en côte de melon est réalisée sur la
face externe du pis à environ 5 à 10 cm de sa base (de telle sorte à conserver un lambeau de peau
suffisant pour suturer la plaie à la fin de l’intervention) Cette incision est réalisée, selon le degré de
parenchyme mammaire a retiré, soit tout autour de la mamelle, soit uniquement autour de la zone à
retirer.
Le tissu conjonctif est ensuite dilacéré à l’aide de ciseaux de Mayo jusqu’à son attache avec
la paroi abdominale. L’hémostase est réalisée au fur et à mesure de la dissection. Certains auteurs
(CABLE, 2004) préconisent de débuter la dissection par le pôle crânial de la mamelle. Une fois la
dissection réalisée jusqu’à la région inguinale, l’opérateur incise la région postérieur du feuillet
latéral de l’appareil suspenseur de la mamelle (TAINTURIER et al., 2001). Cette incision permet de
visualiser les vaisseaux honteux externes et les rameaux du nerf génito-fémoral. Les structures
vasculaires sont alors dégagées avec prudence, et une double ligature est placée sur l’artère du côté
inguinal, et une ligature simple du côté mammaire. Une double ligature est placée sur la veine du
côté mammaire, et une simple du côté inguinal sur cette même veine. Une fois les ligatures placées,
chaque vaisseau est sectionné entre les deux dernières ligatures placées en aval.
Une fois la section des vaisseaux honteux externes réalisée et l’hémostase contrôlée, le tissu
conjonctif séparant la base du quartier de la paroi abdominale est dilacéré caudalement de sorte à
visualiser puis dégager les vaisseaux périnéaux ventraux. Une double ligature est positionnée sur
chacun de ces vaisseaux, puis ceux-ci sont sectionnés entre les deux ligatures. Enfin, crânialement,
la veine mammaire crâniale est ligaturée puis sectionnée, tout comme l’artère épigastrique caudale
superficielle (TAINTURIER et al., 2001).
Si jamais une intervention sur l’autre hémi-mamelle est nécessaire, le ligament suspenseur
de la mamelle, qui est médian, est incisé et la même procédure est réalisée du côté controlatéral.
Une fois la totalité du parenchyme mammaire atteint, il est retiré. Le tissu conjonctif cutané
décollé précédemment devra être appliqué contre la paroi à l’aide d’un ou plusieurs surjets afin de
limiter les risques de collection. Si jamais ces surjets ne peuvent être réalisés (tensions trop
importante dûes à des marges de plaie cutanée trop petites), des points en U transfixant permettront
de fixer la peau à la paroi abdominale.

Concernant les soins post-opératoire, une antibiothérapie à spectre large est mise en œuvre pendant
5 jours. Et les points peuvent être retiré au bout de 15 jours.

Cette technique présente d’importants risques opératoires, le principal étant un risque hémorragique
marqué. Des risques d’infections post-opératoires de la plaie sont également rapportés
(TAINTURIER et al., 2001). Enfin, cette technique est longue et l’hémostase est difficile à obstenir.
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Des soins de plaies post-opératoires (désinfection bi-quotidienne) sont nécessaires à la bonne
évolution de la plaie et souvent difficiles à réaliser sur le terrain (CABLE et al., 2004).

2. Technique par nécrose du tissu mammaire (« mammectomie physiologique »)


a) Principe
Le principe de cette technique consiste non pas à retirer le parenchyme mammaire, mais à
stopper la vascularisation du parenchyme mammaire afin de stopper le passage des toxines dans la
circulation sanguine. Selon les méthodes, une nécrose sèche de la mamelle est également induite
(ALLEN, 2008, BELBIS et al., 2013, KENT AMES, 2014). Les anglo-saxons désignent cette
technique par le terme de « physiological mastectomy » (mammectomie physiologique) (ALLEN,
2008).
Cette technique est moins invasive que la mammectomie et moins choquante pour l’animal.
Elle est de plus beaucoup plus rapide à réaliser et moins risquée. Son utilisation sur le terrain est
donc plus facile.

Plusieurs techniques sont retrouvées dans la littérature, les méthodes variant pour la
technique de ligature et les vaisseaux ligaturés. Pour rappel, l’apport de sang à la mamelle se fait
par les artères honteuses externes (qui se ramifient en artère mammaire crâniale et caudale dans la
mamelle) et les artères périnéales ventrales. Le sang veineux de la mamelle est lui drainé par les
veines honteuses externes, la veine périnéale ventrale et les veines mammaires crâniales.

Dans les paragraphes suivants, les différentes techniques seront présentées par auteur.

b) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon BREWER, 1963.

Cette technique est principalement utilisable sur les petits ruminants. En effet, la voie
d’abord décrite est un abord inguinal, voie d’abord difficile chez les animaux de grande taille
comme les bovins. La réalisation d’une anesthésie épidurale haute est recommandée par l’auteur.
Cette technique est « latérisable » (c’est-à-dire qu’il est possible de n’opérer que l’hémi-mamelle
atteinte, en laissant l’autre hémi-mamelle saine en lactation) et n’induit peu de nécrose sèche de la
mamelle. L’objectif de la méthode décrite par Brewer est de ligaturer la veine et l'artère honteuse de
l'hémi-mamelle affectée, Brewer considérant que l’impact des autres vaisseaux dans la
vascularisation de la mamelle est négligeable.
Une fois l’animal positionné en décubitus latéral, le membre situé du côté de la mamelle
atteinte maintenue levée la peau en zone inguinale est préparée de manière chirurgicale. Une
incision entre 15 et 20 centimètres est réalisée parallèlement à la base de la mamelle à 3 centimètres
de celle-ci, centré sur la limite entre le quartier avant et le quartier arrière. A l'aide de ciseau
mousse, le chirurgien dilacère les fascias afin d'atteindre puis d’isoler les vaisseaux honteux
externes avant leur pénétration dans la mamelle. Deux ligatures non transfixantes sont posées « côté
membre » sur l’artère et la veine afin de stopper la vascularisation, une ligature supplémentaire à 3
centimètres des précédentes étant laissée du côté de la mamelle. L’auteur utilise du ruban pour
ligaturer les cordons ombilicaux pour réaliser la ligature. Enfin, une section est réalisée entre les
deux ligatures. La peau n’est pas refermée dans cette technique.
Les soins post-opératoires reposent sur une antibiothérapie large spectre pendant 3 à 4 jours.
L’auteur préconise de plus en été de prendre des précautions envers les mouches.

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Dans cette étude, l’auteur rapporte que les vaches opérées reprennent un appétit environ 12 heures
après la chirurgie. Le tissu mammaire commence à nécroser en 5 à 10 jours et en 4 semaines
l’involution totale est observable.

c) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon KERFOOT, 1983.

Cette technique est quasi identique à celle de Brewer. L’animal est positionné en décubitus latéral
du côté opposé au quartier atteint. Le membre ipsi-latéral est levé afin d’avoir un accès à l’aine.
L’accès aux vaisseaux et leur ligature est identique à la technique proposée par Brewer.
Kerfoot recommande, dans les cas où les deux quartiers d’un même côté sont atteint de ligaturer
également la veine mammaire crâniale (sans expliquer exactement comment il procède). Enfin, si
jamais l’atteinte porte sur la totalité de la mamelle, la même procédure est appliquée à l’autre hémi-
mamelle.
Le traitement post opératoire repose sur l’administration de pénicilline G IV à la dose de 20
millions d’unité. L’animal est également perfusé avec du Ringer lactate et une solution de succinate
de sodium et de prednisolone). Concernant l’évolution, l’auteur rapporte une nécrose du quartier
opéré en environ 4 semaines lorsque cette technique est réalisée.

d) Ligature de la veine et de l’artère honteuse externe selon ALLEN et al., 2008.

Cette technique repose sur le postulat selon lequel la vascularisation de la mamelle est
essentiellement le fait des vaisseaux honteux externes et que la contribution des autres vaisseaux à
l’apport sanguin à la mamelle est négligeable. Cette technique est tout comme celle de Brewer
latéralisée. La particularité de cette technique repose sur sa voie d’abord des vaisseaux honteux
externes, qui est réalisé via une laparotomie (la voie d’abord dépendant de la mamelle atteinte : une
atteinte de l’hémi-mamelle droite conduira à un abord par le flanc droit).
Après préparation classique du site chirurgicale, une anesthésie du creux du flanc est réalisée
comme détaillé précédemment. L’incision cutanée est réalisée dans le creux du flanc, débutant
environ 8 cm ventralement aux processus transverses des vertèbres lombaires, et prolongée sur
environ 20 cm. Cette incision concerne, après la peau, le tissu sous cutané, les muscles obliques
externes, obliques internes puis transverse, et finalement le péritoine.
Une fois dans la cavité abdominale, la main de l’opérateur repère l’anneau inguinal. Le tronc
pudendo-épigastrique court le long de la paroi abdominale, à environ 10 cm ventralement et
latéralement à la symphyse pubienne. Une fois les vaisseaux identifiés (après leur pénétration dans
l’anneau inguinal), ceux-ci sont disséqués au doigt, proximalement à l’anneau inguinal, de manière
à les isoler du péritoine, du tissu conjonctif et de la graisse les entourant. Une fois les vaisseaux
convenablement isolés (l’opérateur doit pouvoir charger les deux vaisseaux sur deux doigts), ceux-
ci sont ligaturés. Allen et al.,. (2008) recommandent l’utilisation de colliers de serrage (colliers
d’électricien) stériles. Un collier est placé autour des vaisseaux, puis serré afin de ligaturer le
vaisseau. Une fois la ligature réalisée, le chirurgien vérifie l’absence de pouls en aval de la ligature.
La qualité des ligatures effectuée, la plaie de laparotomie est réalisée classiquement. En cas
d’atteinte unilatérale, les vaisseaux ipsilatéraux ne sont pas ligaturés. Dans le cas contraire, la même
technique est employée.
Le traitement post-opératoire comprend une antibiothérapie à large spectre et un traitement anti-
inflammatoire non stéroïdien.

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Les auteurs rapportent une résolution de l’anorexie pré-opératoire dans les 24 à 48 heures suivant
l’intervention. L’atrophie de l’hémi-mamelle opérée est classiquement observée 6 à 8 semaines
après l’intervention.
Cette technique opératoire présente plusieurs avantages en comparaison avec les techniques
décrites précédemment. Tout d'abord, le temps opératoire est très court (durée d'une laparotomie,
soit environ 25 minutes). De plus, l’intervention, réalisable sur animal debout, est moins
contraignante pour une utilisation sur le terrain (contention et anesthésie plus aisées). Cependant,
deux inconvénients principaux sont rapportés par les auteurs : la réalisation d’une laparotomie peut
favoriser le développement d’une péritonite. De plus, la dissection et la ligature, réalisées en
aveugle, peuvent conduire à un risque opératoire plus grand.

e) Ligature des veines et artères honteuses externes, des veines mammaires


craniales, et des artères et veines périnéales caudales selon BELBIS et al.,
2013.

Dans cette technique, les auteurs décrivent technique nécessitant une ligature des principaux
vaisseaux vascularisant la mamelle (vaisseaux honteux externes, vaisseaux périnéaux ventraux), des
échecs de nécrose sèche ayant été observés par ces mêmes auteurs lorsque seuls les vaisseaux
honteux externes étaient ligaturés. D’autre part, en raison de la communication veineuse entre les
veines mammaires crâniales gauche et droite, les veines mammaires des deux côtés sont également
ligaturées dans cette technique.
La totalité de l’intervention est réalisée sur bovin debout. Une anesthésie locale ou loco-régionale
est réalisée (voir détail ci-dessous).

• Matériel chirurgical

Le matériel chirurgical nécessaire comporte le matériel classique pour la réalisation d’une


laparotomie (scalpel, aiguille triangulaire, aiguille cadavérique, fil, pince et clamp si nécessaire). Un
matériel plus spécifique pour la réalisation des ligatures est également nécessaire : des élastiques
d’un centimètre de diamètre ou des colliers de serrage Colson de 7mm de large (avec la pince
associée) sont recommandés pour les ligatures des vaisseaux honteux externes, ainsi que du
monofilament décimale 5 avec une aiguille triangulaire pour les autres vaisseaux.

• Ligatures des veines et artères honteuses externes.

Les vaisseaux honteux externes sont, comme dans la technique décrite par Allen et al., (2008),
abordés via une laparotomie par le flanc (gauche ou droite selon les préférences de l’opérateur).
Une fois le site opératoire préparé classiquement (tonte, nettoyage, désinfection), l’anesthésie du
creux du flanc est réalisée (anesthésie locale par infiltration au site d’incision, par infiltration en « L
inversé » ou par infiltration paravertébrale). Les auteurs recommandent la réalisation d’une
anesthésie paravertébrale intéressant les rameaux de T13 à L4, afin de permettre une bonne
analgésie du péritoine recouvrant les vaisseaux.
L’incision réalisée, qui intéressera successivement la peau, les muscles obliques externe, interne et
transverse et enfin le péritoine, devra être suffisamment longue afin de permettre au chirurgien
d’introduire dans l’abdomen ces deux bras jusqu’au coude, afin de permettre par la suite la
réalisation des ligatures des vaisseaux.

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Après pénétration dans la cavité abdominale, l’anneau inguinal sera repéré. Concrètement,
l’opérateur repère le bassin de l’animal puis plaque sa main contre la paroi abdominale en regard du
bassin. Le chirurgien ramène alors sa main vers la plaie de laparotomie : une artère, d’un diamètre
d’environ 1,5 cm chez une vache en lactation, est alors repérée environ 5 à 10 cm crânialement au
bassin (il s’agit du 1er vaisseau rencontré crânialement au bassin) : ce vaisseau est suivi
ventralement. Il est alors possible de sentir cette artère pénétrer puis disparaitre derrière une fente
longitudinale d’environ 7 cm de longueur, très dure : cette « fente » constitue le repère pour la
dissection du péritoine, les vaisseaux honteux externes étant présent juste derrière cette structure
avant leur pénétration dans la mamelle.
Le péritoine et le tissu conjonctif entourant les vaisseaux sont alors disséqués en aveugle, de sorte à
pouvoir faire le tour des vaisseaux avec l’index la fin de la dissection. Une fois la dissection réalisée
et les vaisseaux isolés, une ligature de la veine et de l’artère est réalisée, les deux vaisseaux étant
ligaturés conjointement. Cette ligature peut être réalisée à l’aide d’un fil chirurgical, d’un élastique
d’un centimètre de large coupé en 2, ou encore d’un collier d’électricien de type Colson. Quelle que
soit la technique de ligature employée, l’opérateur devra s’assurer de l’absence de pouls
ventralement à sa ligature et de la présence d’une turgescence dorsalement à celle-ci, afin de
s’assurer de la correcte ligature des structures. Si jamais des colliers Colson sont utilisés, leur
extrémité libre ne devra pas être sectionnée, les extrémités tranchantes pouvant lésés les organes
abdominaux.
Une fois la ligature des vaisseaux du premier côté réalisée, la même opération est réalisée pour les
vaisseaux honteux contrô-latéraux. Ceux si peuvent être abordés par la même plaie de laparotomie.
Après réalisation de cette seconde étape de ligature, la plaie de laparotomie est suturée
classiquement.

• Ligatures des veines et artères périnéales caudales

Les vaisseaux périnéaux ventraux (deux artères et une veine) sont abordés par voie externe, la zone
opératoire étant située dans le plan médian de la région périnéale, ventralement à la vulve (environ
20 cm ventralement à la limite ventrale de la tubérosité ischiatique). L’artère peut être identifiée
avant l’intervention via son pouls.
La zone opératoire est insensibilisée par l’intermédiaire d’une anesthésie épidurale caudale
basse (à l’aide de 5 à 10 ml de Lidocaïne 2% ou de Procaïne). Après réalisation de l’anesthésie, le
site opératoire est tondu et préparée aseptiquement. L’opérateur passe à travers la peau une aiguille
triangulaire de forte section sur laquelle est monté un fil monofilament déc.5, puis charge les
rameaux sanguins souhaités. Les auteurs préconisent l’usage d’un fil monofilament car, si les
vaisseaux sont traversés durant l’intervention, le monofilament permet de « faire glisser le sang vers
la sortie de l’aiguille ». Le cas échéant, la ligature doit être retentée sur une autre zone, le risque de
ligature incomplète étant très élevé. Une fois le fil passé derrière les vaisseaux honteux externes,
une compresse pliée est placée, puis le nœud (très serré) est posé. A nouveau l’absence de pouls
résiduel ventralement à la ligature et la présence d’une turgescence dorsalement à la ligature permet
de s’assurer la ligature convenable des structures.

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Figure 12 : Principes généraux pour la réalisation d’une ligature par voie externe (d’après BELBIS
et al., 2013)

• Ligatures des veines mammaires craniales

Les veines mammaires crâniales sont abordées par voie externe, la zone opératoire étant située en
amont du quartier avant ipsilatéral à environ 15cm de celui-ci. Elles sont facilement identifiables
car lors de la lactation le flux sanguin est tellement important qu’elles se gonflent sous la peau.
Une anesthésie locale permet d’insensibiliser le site puis celui-ci est préparé de manière
chirurgicale. (KENT AMES, 2014)
Comme précédemment l’opérateur passe à travers la peau une aiguille triangulaire de forte
section sur laquelle est monté un fil monofilament déc.5, puis charge la veine. Une compresse est
apposée au niveau de la peau et le nœud de la ligature est posé dessus. Il faut également vérifier la
présence d’une turgescence en amont de la ligature afin d’être certain de ne pas avoir laissé de fuite
sanguine (BELBIS et al., 2013).

• Soins et évolution post-opératoire

Les soins post-opératoires sont des soins classiques après une intervention chirurgicale par
laparotomie : une couverture antibiotique large spectre (par exemple : pénicilline-
dihydrostreptomycine) est réalisée pendant 3 à 5 jours, et est complétée par un traitement antalgique
à base d’anti-inflammatoire non stéroïdiens. Selon l’état général de l’animal au moment de
l’intervention, une fluidothérapie (intraveineuse et/ou par voie orale) pourra être réalisée.

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Concernant l’évolution post opératoire, A la fin de l’intervention, il est fréquent d’observer des
trayons plus pâles et plus froids qu’avant la chirurgie. Les jours suivant l’intervention, les signes
généraux sont réputés être moins importants, et l’amélioration de l’état général rapide (reprise de
l’appétit en 1 à 2 jours chez des animaux anorexiques avant l’intervention). Dans une enquête
rétrospective portant sur 16 cas opérés, parmi lesquels 14 vaches étaient anorexiques le jour de
l’intervention, Belbis et al., (2012) rapportent une reprise de l’appétit chez 7 vaches dès 24 heures
post intervention ; chez 4 vaches entre 24 et 48h après la chirurgie, et chez 2 vaches au bout de 72
heures. Le taux de succès était de 10/16.
L’amélioration des symptômes est le seul signe précoce permettant de s’assurer de la réussite de
l’intervention, aucuns signes locaux (notamment de température observée au niveau de la peau de la
mamelle) n’étant observée. L’involution lente du parenchyme mammaire va être observée, pouvant
prendre 6 à 8 semaines. Par conséquent, la réussite de l’intervention ne peut être évaluée que sur la
reprise de l’état général et non pas sur les signes mammaires.

• Avantages et inconvénients

Cette technique permet de ligaturer l'ensemble des vaisseaux et d'isoler complètement la mamelle
du reste de l’animal. De plus, elle ne nécessite qu'une seule ouverture pour ligaturer les vaisseaux
en interne, permettant une intervention rapide.
Les complications sont donc réduites à celle d'une laparotomie (péritonite, abcès de parois).
Il faut toutefois pour avoir de bons résultats une bonne connaissance de la technique afin de trouver
les vaisseaux honteux externes sans trop de difficultés. Enfin, cette technique n’est pas réalisable
sur un animal couché.

f) Ligature des veines et des artères honteuses externes par colpotomie

En raison de leur localisation proche du pubis, les vaisseaux honteux externes peuvent
également être abordés par colpotomie. L’intervention est réalisée sur un animal debout.
La réalisation de la colpotomie nécessite une préparation spécifique. La réalisation d’une
anesthésie locale par voie épidurale est soumise à questionnement pour certains auteurs. Ainsi
Quentin (2003) déconseille la réalisation de l’anesthésie épidurale car elle empêche la création du
pneumovagin et favorise la flaccidité de la paroi vaginale qui rend la ponction de cette paroi plus
difficile. Pour d’autres auteurs (PINNER, 2006), au contraire, l’impact de la douleur lors de
colpotomie sans prise en charge ne doit pas être négligé : ainsi, l’absence de prise en charge
analgésique lors d’ovariectomie par colpotomie est associée à une indisposition des animaux au-
delà de 5 jours. De la même manière, chez le cheval, la douleur semble présente lors de l'incision et
surtout lors de la coupe du pédicule (COLBERN et REAGAN, 1987). Une sédation, la réalisation
d’une anesthésie épidurale et des injections locales sont par conséquent réalisées chez les juments
lors d’ovariectomie.
Selon l'évaluation du chirurgien, il peut donc être souhaitable de réaliser une anesthésie épidurale
basse, à l’aide de 5 à 10 ml de Lidocaïne 2%.

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Une fois l’anesthésie épidurale réalisée, le rectum est vidé au maximum de son contenu. Un
tampon d’ouate ou de papier absorbant peut être placé dans le rectum pour limiter la défécation
durant l’intervention. La vulve et la région périnéale sont ensuite préparées chirurgicalement de
manière classique.
Si un assistant est présent, celui-ci peut aider l’opérateur en ouvrant les lèvres de la vulve
afin que le chirurgien touche le moins possible les parties externes. Le vagin est ensuite lubrifié puis
le chirurgien applique à l'aide de coton imbibé de l’alcool à 70% sur la paroi vaginale. Cette
manœuvre va permettre de rigidifier les parois les parois vaginales et facilitera la ponction. Si
aucune anesthésie n’est réalisée, un pneumovagin se développe à cette étape.
L’incision de la paroi vaginale peut être réalisée à l’aide d’un vaginotome (QUENTIN, 2003) de
ciseaux de Mayo, de ciseaux de Krebs ou encore d’un scalpel (KENT AMES, 2014). Selon les
auteurs, le site d’incision diffère. Ainsi, Kent Ames situe la zone d'incision dorsalement et
latéralement au cervix (à la position de 10h ou 1h) alors que Quentin situe la zone d’incision
dorsalement au cervix (à la position de 12h), en orientant le vaginotome vers la première vertèbre
thoracique et la première lombaire. Quelle que soit la zone retenue, l’incision ne devra pas être
réalisée sur le col en raison de sa très forte vascularisation. L’incision devra être suffisamment
franche pour inciser la totalité de la paroi ainsi que le péritoine viscérale. Si ceci n’est pas le cas,
l’opérateur devra prendre garde, lors de la dissection, de limiter un décollement du péritoine. Suite à
l’incision, l’opérateur ne devrait pas retrouver de sang sur son gant.
Une fois la ponction de la paroi vaginale et du péritoine le recouvrant accomplie, l’ouverture
est agrandie à l’aide des doigts jusqu’à ce que la main de l’opérateur puisse pénétrer totalement
dans la cavité abdominale. Dès alors, les anneaux inguinaux gauche et droit sont repérés tel que
décrit précédemment.
Kent Ames propose l’utilisation de ruban de coton pour ombilic (d’une longueur de 2 mètres
et d’une largeur de 2 à 3 mm) afin de réaliser les ligatures. Ce ruban est chargé sur une aiguille
triangulaire et maintenu à l’aide d’un nœud de chirurgien (les deux chefs peuvent également être
maintenus libres à l'extérieur : il faudra prévoir le cas échéant une longueur de fil supplémentaire)
(Figure 13).

Figure 13: Positionnement du ruban de coton chargé sur aiguille lors de suture par colpotomie
(d’après KENT AMES, 2014)

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L'aiguille est introduite dans la cavité abdominale via la plaie vaginale, la main de
l’opérateur en protégeant l’extrémité, puis amenée à proximité de l'anneau inguinal. La main libre
maintien le fil à l’extérieur de l’animal. L’aiguille est ensuite passée par l’opérateur dans la paroi
abdominale, dorsalement aux vaisseaux honteux externes (le chirurgien prenant garde à ne pas léser
les vaisseaux avec le tranchant de l’aiguille) de manière à ce que le ruban ombilical fasse le tour des
vaisseaux après l’opération. L’aiguille est ensuite ressortie de la cavité abdominale, puis séparée du
ruban. Un triple nœud de chirurgien est ensuite réalisé à l’extérieur de l’animal, et la ligature est
ensuite coulissée à l’intérieur de la cavité abdominale jusqu’aux vaisseaux honteux externes puis
serrée fortement afin d’obtenir une ligature satisfaisante. La qualité de la ligature est alors contrôlée
comme décrite précédemment. Plusieurs nœuds peuvent être réalisés pour maintenir le premier
nœud et sont réalisés de la même manière. Les chefs longs sont sectionnés au scalpel à environ 2
cm distalement au nœud de chirurgien. Kent Ames recommande de réaliser une seconde ligature,
par la même technique, dorsalement à la première ligature. Enfin, la même opération est réalisée sur
les vaisseaux ipsilatéraux pour permettre une nécrose sèche de la totalité de la mamelle.
La question de l’intérêt de suturer la paroi vaginale en fin d’intervention varie selon les
auteurs. Selon Kent Ames (2014), l’incision vaginale n’est pas suturée, la cicatrisation se fait
généralement dans les 24 à 48h sans complications. Au contraire, Quentin (2003) recommande de
réaliser une suture vaginale à l’aide de points en X simple réalisés avec une aiguille triangulaire.
Celle-ci éviterait le risque d'hémorragie et d'éviscération vaginale.

Le traitement post opératoire repose sur l’administration d’une antibiothérapie à large


spectre pendant 5 jours, associé à un traitement anti-inflammatoire.

L’abord des vaisseaux honteux externes par colpotomie permet une intervention chirurgicale
plus rapide, le temps de laparotomie étant réduit. Cependant, cette technique est contre-indiquée sur
les animaux présentant une ptose vaginale, un urovagin, une métrite ou encore chez les vaches
gravides. Elle peut être plus compliquée à réaliser si la vache est en chaleur, ou lors de lésions
vaginales (suite à un part difficile ou à une chirurgie antérieure).
Les complications majeures de cette méthode sont les hémorragies et les péritonites.

3. Amputation du trayon sans obturation de la plaie

L’amputation du trayon peut être proposée dans plusieurs situations : lors d’abcès
mammaires ou encore dans le traitement chirurgical des mammites gangréneuses (en complément le
cas échéant de techniques de mammectomie « physiologique » lorsque la technique de ligature ne
concerne pas tous les vaisseaux (BREWER, 1963, KERFOOT, 1983, ALLEN et al., 2008)). Dans
cette dernière indication, la trayonectomie permet de faciliter le drainage du quartier et ainsi
l’élimination des bactéries et toxines, et également l’entrée d’air dans la citerne du lait, limitant la
prolifération des bactéries anaérobies associés à la gangrène (KENT AMES, 2014).

• Anesthésie

Plusieurs techniques peuvent être employées : une infiltration d’anesthésique locale peut
être réalisée au point d’incision ou encore à distance (en réalisant des points proximaux en couronne
autour de la base du trayon) (HASKELL, 2011). Cependant, dans le cadre d’une mammite
gangréneuse, l’anesthésie ne parait pas systématiquement pas nécessaire. (KENT AMES, 2014)

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• Technique chirurgicale

Le site d’amputation varie selon l’indication. Si jamais une trayonectomie est réalisée sur un
trayon sain (par exemple lors d’abcès mammaire), il est recommandé de réaliser la section dans le
tiers distal du trayon afin de limiter les risques hémorragiques. Lors de mammite gangréneuse, il est
au contraire conseillé de réaliser l’amputation le plus proche possible de la mamelle afin de
favoriser le drainage (KENT AMES, 2014)
Quelle que soit l’indication retenue, il est conseillé de réaliser l’amputation à l’aide d’un
émasculateur (qui favoriser l’hémostase par compression), puis de sectionner le trayon aux ciseaux.

• Soins post-opératoire

Les soins post-opératoires comprennent classiquement un traitement anti-inflammatoire. Le


traitement antibiotique peut être nécessaire si une contamination du quartier par voie ascendante est
envisagée.

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II. Abord de l’anneau inguinal par laparoscopie
A. La laparoscopie chez les grands animaux

L’endoscopie est une technique d’exploration interne des cavités corporelles ou des conduits
naturels et des canaux. Cette technique est constituée d’un système optique utilisant les propriétés
de propagation de la lumière dans une fibre de verre, la source lumineuse étant génératrice de
lumière froide (BABKINE, 2006). La laparoscopie est le nom donné à l’exploration de la cavité
abdominale à travers un endoscope La pression intra-abdominale étant physiologiquement négative,
la cavité est donc virtuelle.
Cette technique d’exploration, très développée en médecine humaine et en médecine
vétérinaire chez les carnivores domestiques. La laparoscopie est également utilisable chez les
grands animaux, équidés et bovidés.

1. Utilisation de la laparoscopie chez les chevaux

Chez les chevaux la laparoscopie est une technique de choix pour l’exploration de la cavité
abdominale et pour certaines interventions chirurgicales. En effet la laparotomie « exploratrice » est
souvent difficilement envisageable. La laparoscopie peut ainsi être utilisée pour :
- l’exploration abdominale à visée diagnostique (FISCHER, 2002)
- la réalisation de biopsie (FISCHER, 2002)
- certaines chirurgies de convenances telles que l’ovariectomie (KUMMER et al., 2010) ou la
castration notamment dans les cas de cryptorchidie (PERRIN, 2016)
- les ablations d’organe comme la néphrectomie (KEOUGHAN et al., 2003), l’hystérectomie
ou des retraits de tumeurs (JANICEK et al., 2004).
- les opérations de prévention, consistant à intervenir sur des animaux à risque. Ainsi, la
fermeture de l’espace néphrosplénique, visant à éviter l’accrochement du colon ascendant
sur le ligament néphrosplénique en empêchant son déplacement dans la partie gauche de la
cavité abdominale, peut-être réalisée en laparoscopie (MARIEN et al., 2001). La fermeture
de l’espace inguinal peut également être réalisée par cette technique, cette fermeture étant
supposée prévenir les risques de hernies inguinales chez le mâle non castré (ROSSIGNOL et
al., 2007). Enfin, une technique d’obstruction du foramen épiploïque a été développée afin
d’éviter les hernies de l’intestin grêle dans celui-ci (VAN BERGEN et al., 2015).
- des chirurgies réparatrices, lors de ruptures d’organes internes (vessie, rectum) ou pour
retirer des calculs urinaires par exemple. Il est aussi possible de repositionner l’utérus
lorsque les ligaments utérins se relâchent, affection pouvant rendre les juments infertiles.
- des réalisations d’infiltrations d’analgésiques notamment des ligaments ovariens pour les
juments de sport (PERRIN, 2016).

2. Utilisation de la laparoscopie chez les bovins

Chez les bovins la laparoscopie n’a pas trouvé sa place en pratique courante. Cependant,
plusieurs indications ont été développées et sont rapportées dans la littérature.

Pour la reproduction : dès 1967, grâce à la lumière froide, Megale obtient par laparoscopie des
photographies des modifications ovariennes au cours du cycle œstrale. En 1983 Lambert et al.,
développe une technique d’exploration de la zone pelvienne et notamment de l’appareil
reproducteur permettant la ponction d’ovocytes. La laparoscopie permet le développement de la
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fécondation in vitro chez les vaches. Les études suivantes cherchent à permettre le recueil de
follicules ovariens (REIDENBACH et al., 1994) voire l’insémination directement
(SCHELLANDER et al., 1989).

Pour la réalisation de biopsie : la visualisation directe de la zone à prélever permet de réaliser de


meilleurs examens et de limiter les risques lors de la réalisation de l’acte. Des études ont mis en
évidence la possibilité de réaliser des biopsies rénales (NAOI et al., 1985), intestinales (KLEIN et
al., 2002) ou hépatiques (THIRUNAVUKKARASU et al., 1998) sous contrôle laparoscopique.

L’exploration abdominale : la laparoscopie est utilisable pour le diagnostic de certaines affections


(malposition ou dilatation d’organes par exemple), pour le diagnostic de péritonites ou par exemple
pour voir l’évolution de l’utérus à la suite d’une torsion utérine (BABKINE et DESROCHERS,
2005)

Correction chirurgical lors de déplacement de caillette : des auteurs ont développé des techniques
permettant la correction de déplacement de caillette à gauche via une abomasopexie par
laparoscopie (BARISANI, 2004, BABKINE et al., 2006). Ces méthodes sont utilisées en routine
dans certaines cliniques.

Le traitement de certaines affections : par exemple la vidange d’abcès intra-abdominaux, ou la


résection des structures ombilicales chez le veau (BOURE et al., 2001) peuvent être réalisées grâce
à une laparoscopie.

B. Matériel lors de chirurgie par laparoscopie


1. Le matériel de laparoscopie

L’équipement nécessaire pour la réalisation d’un examen laparoscopique comprend deux


parties principales : un système optique, permettant l’obtention d’une image à l’extérieur de
l’abdomen, et un système d’insufflation permettant le développement d’un pneumopéritoine,
condition nécessaire à la bonne visualisation des organes. D’autres instruments, comme des pinces à
préhension, un porte-aiguille et un système d’imagerie peuvent s’avérer nécessaire, notamment lors
d’intervention chirurgicale associée.

a) L’insufflateur

L’introduction de gaz dans la cavité abdominale, conduisant à une distension abdominale


secondaire au pneumopéritoine induit, est une étape nécessaire à la réalisation d’une laparoscopie.
(LECOEUR, 2006)
Les objectifs sont multiples : créer une cavité permettant l'exploration correcte de l'abdomen
sans léser les organes abdominaux, éviter les lésions lors de l'insertion de trocarts en décollant les
organes du péritoine (PERRIN, 1996). Cela permet également d’accoler le feuillet pariétal du
péritoine à la paroi abdominale, facilitant sa ponction lors de l’introduction des trocarts (BOURE et
al., 1996)

On utilisait anciennement une poire de Richardson qui servait à introduire manuellement de


l'air dans la cavité.

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L'insufflateur est une machine (figure 14) introduisant un gaz à l'intérieur de la cavité
abdominale. Il est caractérisé par le gaz introduit, la pression intra-abdominale (PIA) induite et le
débit à laquelle le gaz est introduit (MENES et SPIVAK, 2000).

Figure 14 : Insufflateur en fonctionnement (Crédit STORZ)

Le gaz idéal devrait avoir une faible absorption péritonéale, des effets physiologiques
réduits, une excrétion rapide après absorption, être incombustible, avoir des effets minimes après
embolisation intravasculaire et une solubilité sanguine maximale (MENES et SPIVAK, 2000). Le
gaz le plus utilisé fréquemment utilisé est du CO2 stérile mais il est également possible d’utiliser de
l’azote, du protoxyde d’azote ou encore de l’air stérile (BOURE, 2005). En médecine humaine le
CO2 est considéré comme le gaz s'approchant le plus du gaz idéal, toutefois son absorption
vasculaire est non négligeable pouvant conduire à une hypercapnie (GUTT et al., 2004).
Le débit est dépendant de la capacité de la machine, de la taille des trocarts et de la PIA. Les
insufflateurs ne sont pas tous équipés d'un monitorage : en absence de ce dernier, il convient
d’arrêter le débit pour contrôler la PIA (on parle alors d’insufflateur semi-électronique). Pour les
insufflateurs électroniques, la PIA est contrôlée en continue et il est possible de mettre des valeurs
seuils afin que le débit se règle automatiquement quand ils sont dépassés (BOURE, 2005). Ces
derniers mettent en évidence plus rapidement un rétro-péritoine, car la valeur de pression est plus
importante très rapidement.
La pression ne doit pas dépasser 15 mmHg pour éviter les risques cardio-vasculaires
(NICKEL, 1996). Dans une étude réalisée par Moncada (1983), des bovins ont présentés des signes
d’inconfort et une augmentation de la fréquence cardiaque pour une valeur de PIA de 28mmHg.
Une fois l'insufflateur mis en mode automatique, la variation de PIA doivent être synchrone
avec la respiration du patient (NORD, 1985).

b) L’aiguille à pneumopéritoine

Cet instrument est utilisé pour créer une effraction de la paroi abdominale. Une fois branché
à l'insufflateur, elle permet le passage du gaz et la création du pneumopéritoine. L’aiguille de
Veress-Palmer est la plus connue (BABKINE et DESROCHERS, 2005). Cette aiguille est
constituée d'une canule montée sur un ressort à l’intérieur d'un trocart (Figure 15) L’aiguille à petit
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biseau dans laquelle coulisse le mandrin mousse, creux et perforé qui, grâce à un ressort de rappel
vient dépasser la pointe de l’aiguille dès sa pénétration dans la cavité abdominale (BERCI et
CUSHIERI, 1986). Enfin, il est recommandé de choisir le matériel en prenant en compte l’épaisseur
de la paroi abdominale, de sorte que l’aiguille soit suffisamment longue pour atteindre le péritoine
(BOURE, 2005).

D’autres instruments peuvent être utilisés pour cette indication comme une aiguille de type
de Veress-Palmer disposant d’un système indiquant le nombre de couches traversées ; une aiguille
de 14G ; un cathéter intraveineux ou encore une sonde à trayon (PERRIN, 1996, JONES, 1990,
HENDRICKSON, 2013).

Figure 15 : Présentation schématique d’une canule, d’un trocart et d’une aiguille de Verres
(d’après PRESCOTT, 1980)

Une fois le pneumopéritoine induit, le laparoscope est introduit afin de contrôler l’absence
d’anomalie lors de l'introduction et de l’insufflation (BERCI et CUSHIERI, 1986).

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c) Les canules et les trocarts

L’utilisation d’un système canule-trocarts permet de réaliser la ponction, puis l’effraction de


la paroi abdominale (voir Figure 15). Il sera par la suite possible, en retirant le trocart, d’introduire à
travers la canule le laparoscope et les instruments chirurgicaux (HENDRICKSON et WILSON,
1996).

Le trocart peut disposer d’une pointe pyramidale ou une pointe conique, même si cette
dernière est extrêmement peu utilisée chez les grands animaux (JONES, 1990). La pointe
pyramidale permettant une ponction plus franche de la paroi abdominale, le risque de décollement
péritonéal est minimisé (JONES, 1990). La chemise d’un trocart est son corps, qui peut être lisse,
fileté ou avec système de fixation. En vétérinaire, ils sont presque tout le temps lisse.

La canule est équipée d’un robinet sur lequel le tuyau d’insufflation peut être connecté, ainsi
que d’une valve d’étanchéité. Cette valve permet d’empêcher la fuite du gaz intra-abdominal lors
des différentes manipulations (mise en place, retrait du laparoscope, des instruments) Le diamètre
des canules varie de 5 à 33 millimètres (HENDRICKSON et WILSON, 1996). Il est également
possible d’utiliser des adaptateurs permettant de réduire le diamètre de la canule tout en utilisant des
instruments de différents diamètres (PERRIN, 1996).

Afin de protéger les structures abdominales lors de la ponction, des systèmes dits de sécurité ont été
développés. Ainsi, une gaine rétractable montée sur ressort et venant recouvrir la pointe du trocart
dès que les résistances cessent peut être utilisée. Un dispositif bloque alors la gaine dans cette
position afin qu'il n'y ait pas de lésions lors de manipulations ultérieures. Cependant, ces systèmes
de sécurité conduisent à une élévation du coût du matériel par rapport à un matériel classique
(HENDRICKSON, 2008).
Lors de l'incision cutanée, celle-ci doit être légèrement inférieur au diamètre de la canule pour
maintenir le maximum l’étanchéité (HENDRICKSON, 1996).

d) Le laparoscope

Le laparoscope contient la fibre optique et les lentilles optiques. La fibre optique se trouve
dans le câble, tandis que les lentilles se trouvent dans ce qu'on appelle réellement le laparoscope.
Ceux-ci sont caractérisés par leur système optique, leur axe de visée, leur diamètre, leur longueur,
leur angle de champ optique apparent, leur angle de champs de vision et leur cercle oculaire
(PRESCOTT, 1980).
Deux types de laparoscopes sont disponibles : des laparoscopes souples et des laparoscopes
rigides. Ces derniers sont ceux classiquement utilisés chez les grands animaux. Si le risque de
traumatisme viscéral est plus important avec ces modèles lors de l’introduction dans la cavité
abdominale, ils présentent l’avantage de permettre une progression et un maintien plus aisé dans
une cavité abdominale au volume important, avec des organes lourds et de tailles conséquentes.
Enfin ils offrent un champ de vision plus étendu et une meilleure clarté des images recueillies
(BOURE, 2005).

• Le système optique :

Le système optique comprend les fibres optiques véhiculant la lumière grâce à la réfraction
lumineuse. L'image est permise par la présence de lentilles. Il y a ainsi une atténuation lumineuse,
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qui est inversement proportionnelle au carré du diamètre de la lentille. Ainsi un endoscope de petit
diamètre consommera plus de lumière qu’un endoscope de diamètre supérieur
(BOTCHORISHVILI et al., 2009).

Trois systèmes de lentilles existent, schématisés sur la figure 16 :


- Système à lentilles fines sur les laparoscopes de petit diamètre (7 à 10 mm)
Ce système est composé d’une succession de lentilles fines, permettant d’agrandir l'image tout en
gardant une très bonne qualité d’image (PRESCOTT, 1980).

- Système à lentille en baguettes sur les laparoscopes de diamètre moyen à grand (3 à 5 mm)
Les lentilles sont dans ce type de système très épaisses, et sont séparées les unes des autres par une
très fine couche d’air. Cette particularité permet d’avoir un angle élargi, une luminosité accrue et
une résolution augmentée.

- Système à gradient d’index ou « GRIN system » sur les laparoscopes de petit diamètre (0,7 à
1 mm)
Ce système optique est composé d’un unique cylindre de verre, dont l'indice de réfraction diminue
de l'axe vers la périphérie.

Figure 16 : Systèmes optiques utilisés dans les laparoscopes, dans l’ordre : système à lentilles fines,
système à lentilles en baguette, système à gradient d’index (d’après PRESCOTT, 1980).

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• L’axe de visée

L’axe de visée correspond à la valeur de l’angle formé entre la ligne constitué de l’axe
principal du laparoscope et la ligne au milieu du champ de vision ; si celui-ci est supérieur à 90°, la
valeur de l’axe de visée correspondra à la mesure de l’angle supplémentaire au précédent angle
(PRESCOTT, 1980).
La majeure partie des laparoscopes présentent un axe de visée égale à 0°, 30° ou 60°. Sur la
figure 17 sont présentés des laparoscopes d’axe de visée de 0°, 20° et 50°. En les faisant tourner sur
eux-mêmes un laparoscope dont l’axe de visée est compris entre 25 et 30°, l’opérateur obtiendra un
champ de vision plus important, autorisant une visualisation des organes sous différents angles
(HENDRICKSON, 2000). A contrario, si un laparoscope dont l’axe de visée est égal à 60°
permettra également un champ de vision large, la zone située immédiatement dans l’axe de
l’instrument ne pourra jamais être visualisée en opérant une simple rotation du laparoscope autour
de lui-même.
Classiquement, les auteurs recommandent l’utilisation d’un laparoscope dont l’angle à
l’extrémité distale est compris entre 0 et 45 °.

Figure 17 : Etendue du champs et axe de visée du laparoscope d'après PRESCOTT, 1980.


1 : Cercle de vision sans mouvement du laparoscope
2 : Champ maximum du laparoscope avec mouvement du laparoscope
3: Cercle toujours visible même lors des mouvements du laparoscope
Zone grisée : angle mort
Angle de champs de vision de 60°

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• L’angle de champ de vision

L’angle de champs de vision correspond à l’angle formé par les deux lignes partant de
l’extrémité du laparoscope jusqu’aux limites du champ de vision. Cet angle est généralement
compris entre 60° et 70° même s’il peut varier de 40° à 100°. L’angle est dit « panoramique » s’il
est compris entre 90 et 120°, « standard » entre 70 et 90° et « petit » s’il est inférieur à 70°
(PRESCOTT, 1980). Sur la figure 17 l’angle de champs de vision est l’angle gris de sortie du
laparoscope.

• L’angle de champ optique apparent

L’angle de champ optique apparent correspond à la mesure en degrés de l’angle formé par les deux
lignes partant de l’œil de l’observateur (situé à l’extrémité du laparoscope) jusqu’aux limites du
champ de vision (PRESCOTT, 1980). Cette mesure est désormais peu utilisée depuis l’avènement
des systèmes de vidéoscopie

• Le cercle oculaire

Le cercle oculaire correspond au cercle le plus petit au travers duquel tous les rayons
quittant l’oculaire passent. On détermine alors le relief oculaire comme la distance entre l’oculaire
et le cercle oculaire (PRESCOTT, 1980).
En pratique, ce cercle oculaire peut être déterminé en présentant perpendiculairement le
laparoscope à une surface plane. Lorsque le disque lumineux observé a le diamètre le plus faible et
la plus forte luminosité, la surface plane passe par le cercle oculaire.
La valeur du cercle oculaire est importante dans le choix d’un laparoscope car elle détermine
la luminosité de l’image observable à travers le laparoscope. Celle-ci varie de 0,5mm à 2mm
(PRESCOTT, 1980).

• Le diamètre

Différents diamètres de laparoscope sont possibles, celui-ci ayant une influence sur la quantité de
lumière transmise à l’intérieur de la cavité abdominale. Chez les grands animaux, il est conseillé
d’utiliser un laparoscope du grand diamètre possible, généralement de 10mm, afin qu’ils ne plient
pas sous le poids des organes et qu’ils transmettent suffisamment de lumière (ANDERSON et al.,
1993).

• La longueur

La longueur d’un laparoscope est classiquement comprise entre 30 et 60 cm même si des


laparoscopes de plus grande longueur existent. Les auteurs recommandent l’utilisation d’un
laparoscope d’au moins 50 cm de longueur pour l’exploration de la cavité abdominale des chevaux
et bovins (HENDRICKSON et WILSON, 1996). Cependant, l’utilisation d’un laparoscope trop
long, qui pourrait de prime abord être envisagée chez des animaux de grande taille, est
déconseillée : une gêne lors des manipulations durant l’intervention est alors possible, notamment si
le site opératoire est situé à proximité de la paroi abdominale. Enfin l’utilisation d’un laparoscope
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d’une longueur importante peut conduire à une moindre résistance aux contraintes intra-
abdominales chez les grands animaux, notamment si le diamètre de l’instrument est faible : des
risques de courbure excessive, voire de cassure du matériel sont alors possibles (SCHELCHER et
al., 1992).

• Autres caractéristiques

Certains laparoscopes présentent un canal opératoire, permettant de disposer d’un accès au


site de vision avec des instruments (biopsie, ponction, nettoyage) sans avoir à réaliser une deuxième
ponction.
L’oculaire du laparoscope ne se trouve alors plus dans le prolongement du corps afin de
pouvoir laisser l’accès aux instruments et de permettre une manipulation plus aisé.

Lorsque le laparoscope ne possède pas de système d’introduction de liquide, il faut introduire le


laparoscope à une température semblable que l'intérieur de l'abdomen, sinon de la buée se forme,
pour cela on le place dans du NaCl stérile et tiède (BERCI et CUSHIERI, 1986).

e) La source de lumière

Plus la source est puissante, plus l’examen visuel est facile. En effet, la luminosité est
absorbée par la couleur rouge sombre des parois et de certains organes (BERCI et CUSHIERI,
1986).
Il existe des lampes halogènes et des sources de lumière à arc électrique. Un système à base
de lentille et de miroirs réfléchissants permet de condenser la lumière à l’extrémité du faisceau de
fibres optiques. La puissance des lampes varie de 150 à 300 watts (NORD, 1985). Chez les grands
animaux, l’éclairage de la cavité abdominale se fait par une lumière froide externe d’au moins
250W pour contrer l’absorption de la luminosité par la couleur rouge sombre des organes.

La lumière est qualifié de froide. Cependant, cette qualification n’est jamais totalement
réelle : il convient donc de faire attention à la chaleur apportée par l’extrémité du câble.
Il existe également des systèmes de régulation automatique de l’intensité lumineuse qui
peuvent être utile pour minimiser la réflexion.

2. Le système de gestion de l’image

Initialement, la visualisation de l’intérieur de la cavité abdominale était réalisée par observation à


travers l’oculaire du laparoscope. Cependant, cette technique limitait la facilité d’intervention, le
confort du chirurgien étant limité. Désormais, la plupart des oculaires de laparoscopes sont équipés
d’une caméra, reliée à un système vidéo permettant la visualisation de l’image sur un moniteur. Un
système d’acquisition vidéo (appareil photographique, magnétoscope, captures informatiques)
complète le système et permet l’obtention d’enregistrement et l’archivage de données de
l’intervention (BOURE, 2005). Ce matériel constitue la colonne de cœlioscopie.

L’utilisation de ce système de gestion de l’image nécessite une source de lumière de


puissance supérieure à celle nécessaire à une observation directe à travers l’oculaire.
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3. Les instruments chirurgicaux

Le nombre d’instruments chirurgicaux adapté à l’utilisation en laparoscopie sont nombreux : il


s’agit d’adaptation des instruments utilisés en chirurgie traditionnelle pour permettre leur usage en
laparoscopie. Leur diamètre est ainsi réduit afin de passer à l’intérieur des canules, et leur longueur
augmentée afin d’être manipulable à l’extérieur de la cavité abdominale. Ainsi, des portes aiguilles,
des pinces à ouverture simple ou doubles, des ciseaux, ou encore des écarteurs ont été spécialement
conçus pour un usage en laparoscopie (BOURE, 2005). Certains instruments chirurgicaux ont
également été élaborés spécifiquement pour les endoscopes, comme le pousse nœud.
Le contrôle des instruments se fait indirectement par le système de vidéoscopie. La technique de
triangulation aide à la manipulation des instruments, permettant au chirurgien d’utiliser ses deux
mains. Le laparoscope est alors tenu par un aide, et les deux instruments sont placés au sommet
d’un triangle centré sur la zone de projection de la zone d’intervention (BERCI et CUSHIERI,
1986).

C. Contraintes dû aux spécificités de la laparoscopie

1. Contraintes de pression

La création d'une pression positive dans le pneumopéritoine n'est pas sans incidence et peut
être responsable de complications médicales (BOTCHORISHVILI et al., 2009).

2. Contraintes de vision

La laparoscopie permet une meilleure vision en amenant l'œil de l'opérateur au plus proche
de la structure voulu. Cependant en disposant d’un champ visuel centré, il convient de ne pas
oublier de considérer ce qui ce passe entre l'opérateur et l'œil du laparoscope (notamment le devenir
des instruments laissés sans contrôle visuel) (BOTCHORISHVILI et al., 2009).

3. Contraintes de manipulation

Le passage obligatoire des instruments par les trocarts imposent un point fixe de
manipulation des instruments comme schématisé sur la figure 18. Cette notion est appelée
triangulation et constitue la raison pour laquelle les trocarts doivent être insérés dans des positions
adaptées à l’intervention (BERCI et CUSHIERI, 1986).

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Figure 18 : Représentation schématique de la triangulation en laparoscopie (d'après
BOTCHORISHVILI et al., 2009)

D. Préparation de l’animal

1. Chez les équidés

a) Préparation avant l’entrée au bloc

Une diète de 18 à 24h pour les procédures debout ; et de 24 à 36h pour celle couchée est
souvent recommandée avant une laparoscopie selon Hendrickson (2008). Celle-ci permettrait de
réduire le péristaltisme intestinal et permettrait la vidange du colon et du caecum. Les structures
anatomiques seraient ainsi plus facilement visualisables et mobilisables et réduirait ainsi le risque
de lésions iatrogènes lors de la ponction abdominale (FISCHER et al., 1992).
Cependant, si cette recommandation est classiquement préconisée avant ce type
d’intervention, son importance n’est pas démontrée dans toutes les études. Ainsi, une étude a
cherché à évaluer le bien fondé de cette diète préopératoire avant une laparoscopie (DAVIS, 1997).
Les résultats obtenus n’ont pas permis de mettre en évidence un différence significative entre la
réalisation d’une laparoscopie entre un cheval mis à la diète 12 à 18 heures préopératoire et un
cheval ayant continué de s’alimenter jusqu’à l’opération.
Par conséquent, chez le cheval, la mise à jeun avant l’intervention pourrait donc constituer
une aide à la réalisation de la laparoscopie.

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b) Contention et anesthésie

Chez les équidés, la laparoscopie peut être réalisée chez un animal maintenu debout ou placé
en décubitus. Les techniques de contention et d’anesthésie utilisables sont synthétisées ci-après.

(1) Cheval debout

Les chevaux sont des animaux très craintifs et présentent des réactions exacerbées lors de
douleur ou de stress. C’est pourquoi dans le cas d’une chirurgie, on ne peut parler de contention
sans aborder les notions de sédation/anesthésie.

• Sédation

Historiquement l’hydrate de chloral était employé pour la sédation des chevaux avant une
laparoscopie. Désormais un certain nombre de molécules « neuroleptiques » sont disponibles
(CLARKE et al., 2014). Les molécules disponibles appartiennent aux familles des phénothiazines,
des α₂-agonistes ou des benzodiazepines, et sont souvent associés à des analgésiques comme des
AINS ou des opioïdes. Le Tableau 4 synthétise un certain nombre de protocoles de sédation
utilisable chez le cheval. Ces protocoles sont administrables par voie IV. La durée de sédation varie
de 15 à 60 minutes pour les protocoles utilisant la xylazine, et de 60 à 150 minutes pour ceux à base
de détomidine (DUKE, 2001). La durée analgésique des α₂-agonistes est la moitié de leur durée de
sédation : en cas d’intervention de longue durée, un relais est par conséquent nécessaire durant la
chirurgie (DUKE, 2001).

Tableau 4 : Association possible en médecine équine lors de sédation (d’après CLARKE et al.,
2014)

Sédatif 1 Sédatif 2 Opioïdes

Acépromazine 0,05-0,1 mg/kg Méthadone 0,05-0,10mg/kg


ou Butorphanol 0,02-0,04mg/kg

Acépromazine 0,02-0,05 mg/kg Xylazine 0,5mg/kg


ou Detomidine 0,01-0,02mg/kg
ou Romifidine 0,04-0,1mg/kg

Acépromazine 0,02-0,06 mg/kg Xylazine 0,5mg/kg Méthadone 0,05mg/kg


ou Detomidine 0,01-mg/kg ou Butorphanol 0,01-0,02mg/kg
ou Romifidine 0,04-0,08mg/kg

Xylazine 0,5-0,6mg Méthadone 0,05-0,10mg/kg


ou Detomidine 0,010-0,015mg/kg ou Butorphanol 0,02-0,05mg/kg
ou Romifidine 0,04-0,08mg/kg

Xylazine 0,7mg/kg Morphine 0,3mg/kg

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Une alternative aux protocoles précédents repose sur l’utilisation de perfusion
d’anesthésiques. Après l’administration d’une dose dite « dose de charge », un relais sous forme
d’une perfusion en continue est mis en place. Le Tableau 5 fait la synthèse des différents protocoles
utilisables chez le cheval.

Tableau 5 : Protocole de perfusion d’anesthésique pour le maintien d’une sédation en médecine


équine (d’après CLARKE et al., 2014)

Injection de la dose de charge Constant Rate Infusion Source


Perfusion à Débit Constant
Detomidine 10µg/kg Detomidine à dose effet ce qui est à CLARKE et al., 2014
+ Butorphanol 20µg/kg peu près 6-12µg/kg/h

Detomidine 10µg/kg Detomidine à dose effet ce qui est à VAN DIJK et al., 2003
+ Buprénorphine 6µg/kg peu près 6-11µg/kg/h
Il faut attendre que la Buprénorphine
fasse effet

Médétomidine 5µg/kg Attendre 10 minutes avant la SOLANO et al., 2009


+ 10 minutes plus tard Morphine première injection puis :
50µg/kg Médétomidine 5µg/kg/h Indiqué dans les laparoscopies
+Morphine 30µg/kg/h

Xylazine 1mg/kg Xylazine 0,69mg/kg/h CLARKE et al., 2014


+ Butorphanol 18µg/kg + Butorphanol 25µg/kg/h Sédation puissante pouvant entrainer le
couchage du cheval

Romifidine 80µg/kg Romifidine 40µg/kg/h CLARKE et al., 2014


+Butorphanol 18µg/kg +Butorphanol 25µg/kg/h Sédation puissante pouvant entrainer le
couchage du cheval

Prémédication : Acépromazine Xylazine 0,65mg/kg/h CLARKE et al., 2014


Xylazine 0,5mg/kg puis réduire à 0,4mg/kg
+Butorphanol 18µg/kg + Butorphanol 24µg/kg/h

La sédation n’exclut pas que l’animal réagisse durant l’intervention : la contention physique du
cheval, dans un travail par exemple, sera nécessaire afin de limiter les risques pour l’animal et
l’opérateur, et permettre la manipulation du matériel laparoscopique dans des conditions de sécurité
et de confort satisfaisant.

• Anesthésie locale et loco-régionale

L’anesthésie de la paroi abdominale peut être obtenue par anesthésie locale traçante. La lidocaïne, la
mépivacaïne ou la procaïne à 20% peuvent être employée. Un volume total de 10 ml est instillé
dans la zone d’insertion des canules après préparation chirurgicale de la paroi abdominale. Un
dernier lavage chirurgical étant réalisé après instillation de l’anesthétisque (DUKE, 2001, PERONI
et RONDENAY, 2002).

De plus, la manipulation durant l’intervention chirurgicale des structures digestives en région


inguinale est douloureuse si une sédation seule est entreprise. Si certain auteurs ne réalisent pas
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d’autre analgésie que l’anesthésie locale décrite précédemment (PEPE et al., 2005), d’autres
recommandent la réalisation d’une anesthésie épidurale basse. Celle-ci est alors réalisée entre la
dernière vertèbre sacrée et la première coccygienne, ou entre les deux premières vertèbres
coccygiennes (TRUMBLE et al., 2000, HENDRICKSON et al., 1997, WILSON, 2002). Certains
auteurs rapportent que l’anesthésie épidurale participe efficacement à la désensibilisation de
l’abdomen caudal. Plusieurs molécules peuvent alors être employées pour cette anesthésie :
- la xylazine (0,17 mg/kg dilué dans 10 mL de chlorure de sodium 0,9%) (WILSON, 2002,
TRUMBLE et al., 2000)
- une combinaison de xylazine (0,18 mg/kg) et de lidocaïne 2% (0,22 mg/kg) ou de
mépivacaïne 2% (0,18 mg/kg) (TRUMBLE et al., 2000, HENDRICKSON et al., 1997)
- la détomidine (40 à 60 µg/kg dilué dans 10 mL de sérum physiologique) (SKARDA et
MUIR, 1994).

(2) Cheval couché

Lors d’intervention laparoscopie sur cheval couché, une anesthésie générale est
recommandée. Les chevaux présentant des risques anesthésiques important lors d’anesthésie
générale, l’intubation de l’animal sera nécessaire, et l’équipe opératoire devra veiller à ce que le
couchage et le réveil soit le moins traumatique possible. Le monitoring durant l’anesthésie est
également important.
De très nombreux protocoles anesthésiques d’induction sont possibles: le Tableau 6 regroupe un
certain nombre d’entre eux.

Tableau 6: Protocole d’induction lors d’anesthésie générale chez le cheval (d’après CLARKE et al.,
2014)

Prémédication Anesthésique

Xylazine 1mg/kg Kétamine 2,2-2,5mg/kg


En option : Diazépam 0,01-0,05mg/kg
ou Midazolam 0,01-0,03 mg/kg

Detomidine 15-20µg/kg Kétamine 2,2-2,5mg/kg


En option : Diazépam 0,01-0,05mg/kg
ou Midazolam 0,01-0,03 mg/kg

Romifidine 80-100µg/kg Kétamine 2,2-2,5mg/kg


En option : Diazépam 0,01-0,05mg/kg
ou Midazolam 0,01-0,03 mg/kg

Xylazine 0,5-1mg/kg Tilétamine 0,05-1mg/kg


ou Detomidine 10-20µg/kg + Zolazépam 0,5-1mg/kg (avec un ratio de 50:50)

Xylazine 1mg/kg Guaifenesine en perfusion (environ 15-30mg/kg) jusqu’à


ou Detomidine 10-20µg/kg l’ataxie,
ou Romifidine 80µg/kg puis Kétamine 1,5-2,0mg/kg

S’il est possible de prolonger l’anesthésie par instillation continue ou à la demande


d’anesthésique par voie intraveineuse, un relais anesthésique volatil est généralement préféré.

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(FISCHER et al., 1998). L’halothane, l’isoflurane, le sévoflurane, ou le desflurane sont utilisables
(CLARKE et al., 2014).

2. Chez les bovins

a) Préparation pré-opératoire

Une diète hydrique entre 12 à 48 heures est généralement conseillée avant l’intervention afin
de réduire le volume de la masse viscérale, notamment celle du rumen. Concernant la diète
alimentaire, les recommandations varient selon les auteurs : Bourre L. conseille une suppression de
tous les fourrages durant les 72 heures précédant la laparoscopie, puis de retirer les concentrés 24h
avant. Selon Seddighi et Doherty, l’alimentation doit être retiré 24 à 48 heures avant la chirurgie et
pas plus longtemps car cela pourrait prédisposer à la cétose.
La diète permet une exploration complète et plus aisée de la cavité abdominale, mais aussi de
diminuer le risque d’effraction du rumen lors de la mise en place des trocarts (GUIDONI et al.,
2002, BABKINE et DESROCHERS, 2005). Lors de chirurgie couchée, la diminution de la masse
ruminale permet de prévenir les régurgitations et d’éviter les compressions du système
cardiovasculaire.
Une palpation transrectale peut être indiquée avant toute laparoscopie afin d’avoir une idée
de la topographie des viscères, et de mettre en évidence la présence d’adhérence, ou d’organes
dilatés en regard de la zone de ponction. L’opérateur pourra ainsi tenter d’éviter les zones à risque
ou faire encore plus attention lors de la ponction de la paroi abdominale (BOURE, 2005).

b) Contention

• Vache debout

La laparoscopie peut être réalisée sur un animal debout avec une contention physique simple
(GUIDONI et al., 2002). Il faut toutefois faire attention si une cage de contention est employée,
certaines d’entre elles étant assez haute et pouvant gêner la manipulation des canules durant
l’intervention. De plus l’éventualité d’un couchage de l’animal durant l’intervention devra être
anticipée : Maxwell et Kraemer (1980) conseillent pour cette raison de placer une barre sous le
flanc de l’animal, barre rejoignant les deux côtés du travail.

• Vache couchée

La vache sera couchée comme abordé précédemment dans ce manuscrit.

c) Anesthésie

L’analgésie et l’anesthésie est obtenue à l’aide d’une anesthésie locale du creux du flanc.
Cette anesthésie peut être obtenue par infiltration locale des zones d’intérêt (BABKINE et
DESROCHERS, 2005) ou paravertébrale. Si jamais une anesthésie paravertébrale est réalisée,
certaines zones localisées en dehors du creux du flanc devront être insensibilisées par anesthésie
locale.

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E. Zones de ponctions pour la laparoscopie

1. Chez le bovin dans les indications d’accès aux estomacs ou d’exploration de la


cavité abdominale.

• Vache debout

Chez la vache debout, Guidoni (2002) et Babkine et al., (2005) recommandent de privilégier
la fosse paralombaire gauche pour réaliser l’insufflation. En effet, la pression du rumen sur le
péritoine diminuerait le risque de décollement de ce dernier.
Le pneumopéritoine est obtenu grâce à une aiguille de Verres (GUIDONI et al., 2002) ou avec le
premier trocart introduit (LAMBERT et al., 1983, ANDERSON et al., 1993). Le site d’introduction
du laparoscope dépend des auteurs. Anderson et al., réalise une incision cutanée localisée 5
centimètres caudalement à la 13ème côte et 8 centimètres ventralement aux processus transverses des
lombaires. Dans l’étude de Guidoni et al., la localisation de l’incision est identique lorsque
l’exploration des organes abdominaux crâniaux est privilégiée. Si l’examen des organes
abdominaux caudaux est envisagé, l’introduction du laparoscope devra être réalisée via une seconde
incision réalisée 5 centimètres ventralement de la pointe de la hanche.
D’autres voies d’entrée devront être réalisées afin d’introduire les instruments chirurgicaux
pour la réalisation d’une intervention. Dans les techniques d’abomasopexie (JANOWITZ, 1998,
BABKINE et DESROCHERS, 2005) les sites de ponctions sont plus crâniaux afin d’avoir un
meilleur accès à la caillette. Comme représenté sur la figure 19, le deuxième site se trouve au
niveau du dernier espace intercostal.

Figure 19 : Site de ponctions dans les indications d'abomasopexie par laparoscopie (d'après
JANOWITZ, 1998)

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• Vache couchée

La laparoscopie sur animal couché est utilisée dans le cadre de la correction des déplacements de
caillette à gauche. Cette méthode nécessite trois sites de ponctions. Le premier site de ponction,
utilisé pour l’introduction du laparoscope, se situe deux centimètres à gauche de l’ombilic comme
représenté Figure 20. La deuxième zone de ponction est localisée trois centimètres caudalement et
sept centimètres à droite du processus xiphoïde. Enfin le troisième site de ponction se trouve trois
centimètres crânialement et cinq centimètres à droite de l’ombilic (BABKINE et al., 2006).

Figure 20 : Localisation des sites de ponction pour l’abomasopexie selon BABKINE et al., 2006
(schéma de LECOEUR, 2006)
1 : abord laparoscope ; 2 : abord pour la pince à préhension ; 3 : abord pour le porte aiguille ; 4 :
zone de fixation de la caillette

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2. Chez le bovin lors d’intervention de convenance

a) Zones de ponctions laparoscopiques lors de castration de taureaux


cryptorchides

Kaneko et al., (2015) décrivent la castration de taureaux cryptorchides, de moins de 15 mois par
laparoscopie. La chirurgie consistait à retirer le (ou les) testicule(s) intra-abdominaux uniquement.
Afin de déterminer la position exacte du testicule, un scanner a été réalisé au préalable afin d’être
certain que le (ou les) testicules étaient bien en position intra-abdominale. Les sites de ponctions
pour les canules sont alors choisis en fonction de la position du testicule détecté au scanner.
L’intervention est réalisée sur animal debout, sans insufflation.
Les sites de ponction utilisés lors de l’un des essais par les auteurs sont présentés sur la figure 21.
Ces sites sont incisés à la lame froide jusqu’au péritoine puis des points de fixation sont posés entre
le péritoine, les couches musculaire et la peau. Les canules sont enfin introduites à chaque site
d’incision.

Figure 21 : Localisation des sites de ponction lors de la castration d’un des taureaux cryptorchides
selon KANEKO et al., 2015
1 : abord laparoscope ; 2 : abord pour la pince à préhension ; 3 : abord pour le porte aiguille

b) Zones de ponctions laparoscopiques lors d’ovariectomie chez la vache.

Les sites de ponctions d’ovariectomie dans l’article de Bleul et al., (2005), sont réalisés comme suit.
Pour le laparoscope, une canule est posée 10cm cranio-ventralement au tuber coxae. Pour les
instruments, une première canule est posé 20cm ventralement à la première, et la deuxième 30cm
ventralement à la première posée.

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3. Chez le cheval pour les chirurgies inguinales, exemple de la castration par
ligature sans exérèse.

a) Sites de ponctions chez le cheval

La castration par laparoscopie, consistant à ligaturer les vaisseaux inguinaux via une laparoscopie,
est une technique fréquemment utilisée en pratique vétérinaire équine. Les sites d’introduction des
trocarts varient selon la technique employée et cette chirurgie est réalisée sur cheval couché ou sur
cheval debout.

• Cheval debout

Les deux fosses paralombaires sont préparées de manière classique pour l’intervention
(tonte, nettoyage, désinfection) (WILSON, 2002). L’anesthésie locale des sites d’insertion des
canules laparoscopiques est réalisée avant le dernier lavage chirurgical et la mise en place des
champs opératoires.
L’abord laparoscopique lors d’une intervention sur le cheval debout est bilatéral. Il est conseillé de
toujours débuter la chirurgie par l’abord de la fosse paralombaire gauche, afin de réduire le risque
de perforation du caecum. Quelle que soit l’option retenue, l’abord chirurgical se fait au centre de la
fosse paralombaire (gauche et droite), au-dessus du bord dorsal du muscle oblique interne
(TRUMBLE, 2000).

Figure 22 : Zones de ponction pour le laparoscope et les instruments pour un abord laparoscopique
chez le cheval (ROBERT, 2014 modifié selon TRUMBLE, 2000)

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Chez un cheval de 300 à 450 kg, le site d’insertion du premier trocart est situé́ 4 centimètres
ventralement aux processus transverses des vertèbres lombaires et 3 à 5 centimètres caudalement à
la dernière cote, soit au milieu d’un segment reliant le tuber coxae à la dernière coté (TRUMBLE et
al., 2000). Ce site correspond au point « 1 » de la Figure 22. Ce premier site servira à l’exploration.
Lorsque les autres incisions seront faites, il pourra servir également à l’introduction d’instruments
laparoscopiques (pince à préhension par exemple).
D’autres portes d’entrée sont nécessaires afin de permettre l’accès des instruments dans la
cavité́ abdominale. Ainsi, une incision cutanée est réalisée 6 à 10 centimètres dorso-crânialement au
premier site (TRUMBLE et al., 2000). Ce second site d’entrée, plus dorsal, servira à l’introduction
du laparoscope. Enfin, une troisième incision cutanée est réalisée environ 6 à 10 centimètres caudo-
ventralement au premier site d’entrée réalisé́ et servira à l’introduction d’autres instruments
laparoscopiques (porte aiguille laparoscopique ou ligature par exemple) (TRUMBLE et al., 2000).

• Cheval couché

Lorsqu’un abord laparoscopique de l’anneau inguinal est réalisé chez un cheval couché,
celui-ci devra être placé dans la position de « Trendelenburg » (abaissement de la tête d’un angle de
30° par rapport au plan horizontal, voir Figure 23) afin de faciliter la visualisation des organes dans
la zone inguinale (FISCHER et al., 1998). Les sites de ponctions seront ensuite préparés
classiquement.

Figure 23 : Position de Trendelendurg et site de ponction lors de castration par laparoscopie


(D'après RAGLE, 2002)

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Une incision cutanée d’environ 5 millimètres est réalisée sur l’ombilic, incision qui servira à
l’introduction du laparoscope comme sur la figure 19. Une seconde incision est réalisée 8 à 10
centimètres crânialement à l’anneau inguinal externe : cette incision, d’environ 10 millimètres de
diamètre, permettra l’introduction d’un trocart qui servira de voie d’entrée aux instruments. Enfin,
une troisième incision peut être réalisée afin de disposer d’un deuxième accès pour les instruments.
Cette dernière sera alors symétrique par rapport à la ligne blanche à la seconde incision, ce qui n'est
pas mis en évidence sur la figure 23 (FISCHER et al., 1998).

b) Abord de l’anneau inguinal chez le cheval

Une fois les trocarts installés et le pneumopéritoine instauré, l'opérateur peut aller explorer
la zone inguinale afin de réaliser la castration.
Chez le cheval mâle debout, la manipulation en région inguinale est douloureuse. Pour certains
auteurs le protocole sédatif est suffisant (PEPE et al., 2005). D'autres mettent en place une
anesthésie épidurale (TRUMBLE et al., 2000, HENDRICKSON et al., 1997, WILSON, 2002). De
la xylazine à 0,17mg/kg (dilué dans 10mL de chlorure de sodium d’après WILSON, 2002) ou un
mélange de xylazine (0,18mg/kg)/ lidocaïne (0,22mg/kg) peut être utilisé selon Trumble et al.,.
Mais la technique la plus utilisé est la désensibilisation du cordon testiculaire par anesthésie locale
du cordon. Une infiltration de 5 à 10mL de lidocaïne 2% ou de mépivacaïne 2% dans le
mésorchium (BOURE et al., 1996, DAVIS, 1997).

Une fois dans la cavité inguinale, l’opérateur cherche le cordon testiculaire. Le cordon est saisi à
l’aide d’une pince atraumatique puis clampé à l'aide d'une pince à angle droit. Une
électrocautérisation est réalisée, puis une dissection distale (à la pince) est entreprise, afin de
ligaturer la zone à l’aide d’un fil résorbable de type polydioxanone taille 0 (WILSON et al., 1996).
Plusieurs techniques de ligatures extracorporelles sont envisageables sur un cordon :

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• Le nœud de Roeder modifié

Le porte aiguille et le fil sont introduit par la même canule dans la cavité abdominale (PALMER,
2002). Le porte-aiguille permet de positionner le fil autour du cordon testiculaire. Une fois cette
étape réalisée, le fil est extériorisé en dehors de l’abdomen. Le chirurgien effectue alors un nœud de
Roeder en position extra-abdominale comme détaillé en figure 24.

Figure 24 : Différentes étapes du nœud de Roeder (D’après PALMER, 2002)

• Les clips intracorporels

Il s’agit de clips utilisés pour assurer l’hémostase, appliqués de façon perpendiculaire à l'aide
d'applicateur et d'un pistolet. La mise en place est assez simple. Toutefois ces clips étant
initialement développer pour écraser les tissus, plusieurs clips sont nécessaires pour réaliser
l’hémostase (FISCHER et al., 1998).

• La ligature par le bistouri électrique

Hanrath et al., (2002) dans son étude réalise l’hémostase du cordon testiculaire par électrochirurgie
en deux à trois points. Un bistouri électrique monopolaire (TRUMBLE et al., 2000) ou bipolaire
(HANRATH et al., 2002) peuvent être utilisés. Lors de l’utilisation d’un bistouri électrique, la
position de celui-ci devra être contrôlé pour ne pas léser un organe.

Une fois l’hémostase réalisée, le cordon testiculaire peut ensuite être sectionné à l’aide de ciseaux
laparoscopiques, et la ligature est resserrée plus fermement (dans le cadre d’un nœud de Roeder).
Le moignon de cordon, maintenu par la pince, peut être libéré après contrôle que l’hémostase est
satisfaisante (WILSON et al., 1996). La même opération est effectuée sur l'autre cordon, puis les
canules sont retirées. L’abdomen est alors exsufflé et les sites de ponctions sont refermés par des
points simples cutanés.

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• Douleur post opératoire.

Peu d’études se sont attachées à évaluer la douleur lors de castration par ligature des vaisseaux par
laparoscopie même si les retours du terrain ne sont pas en faveur d’une douleur post opératoire.
BRIGGS, (2012) décrit un suivi d’ânes non cryptorchides castrés bilatéralement par laparoscopie
avec la technique de ligature. Un suivi post-opératoire, incluant l’état général, la température, la
fréquence cardiaque et la fréquence respiratoires étaient réalisé deux fois par jour pendant une
période de 5 jours. Les signes de douleurs abdominales habituels étaient vérifié également. Enfin les
sutures étaient surveillés afin de noter tout écoulement, emphysème ou hématome. Aucun élément
clinique évocateur de douleur n’était observé durant cette période opératoire.
Lors du retrait de fils 14 jours plus tard aucune gêne n’avait été noté non plus.

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PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE

I. Matériel et méthode

A. Objectifs de l’étude

L’objectif de cette étude réalisée sur cadavre était de développer une voie d’abord laparoscopique
des vaisseaux honteux externes, des techniques très invasives par laparotomie ou par colpotomie
étant uniquement décrites dans la littérature.

B. Matériel animal

L’étude expérimentale porte sur 4 bovins euthanasiés pour des raisons médicales à l’Ecole
Nationale Vétérinaire d’Alfort en juin 2016. Les cadavres utilisés pour cette étude sont des cadavres
de vaches adultes de race Prim’ Holstein.
Ces bovins, issus des Hôpitaux des Grands animaux de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort,
étaient euthanasiés puis autopsiés pour raisons médicales. Les motifs d’envois, évolution clinique et
identification des animaux sont consignés dans le tableau 7.
Pour être inclus dans l’étude, les bovins devaient :
- Ne pas avoir d’antécédents de laparotomie
- Ne pas être atteints de péritonite
- Avoir été au moins une fois en lactation (de manière à ce que le système vasculaire de la
mamelle soit similaire à ceux rencontrés chez des animaux atteints de mammite).

Les essais de ligature des vaisseaux honteux externes étaient réalisés dans les heures suivant
l’euthanasie des animaux. Les cadavres étaient conservés au froid positif (+4°C) avant
l’intervention lorsque le délai entre l’euthanasie et l’expérimentation dépassait une heure.

Tableau 7 : Caractéristiques de l’échantillon utilisé pour l’étude expérimentale.

Cas Race Age Sexe Motif d’euthanasie


Vache 1 Prim’ Holstein 10 ans Femelle Endocardite tricuspide
Vache 2 Prim’ Holstein 8 ans Femelle Endocardite tricuspide et fracture de la 8ème
côte droite secondaire à une ostéite
Vache 3 Prim’ Holstein 3 ans Femelle Arthrite septique boulet postérieur gauche sans
amélioration suite aux traitements
Vache 4 Prim’ Holstein 2,5 ans Femelle Arthrite septique P2/P3 membre postérieur
droit ; arthrite carpe droit et gauche, escarres

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C. Matériel chirurgical

• Instruments de cœlioscopie

Colonne de coelioscopie comprenant un insufflateur, un système vidéoscopique, un apport de


lumière blanche.

Laparoscope : 50cm de long, 10mm de diamètre, axe de visée : 30°


Trocarts : à point pyramidale, de 10 mm de diamètre.

• Instruments de chirurgie

Pinces : - Pinces à préhension de Babcock


- Pince porte-aiguille de 45cm de long
Ciseaux : ciseaux courbes de Metzenbaum de 43cm de long et 10 mm de diamètre
Pousse noeud de 33cm de long et 5mm de diamètre
Matériel de ligature : soit du fil résorbable monté sur une aiguille triangulaire (PolysorbⓇ décimale
5 ) soit le système LigSure™

D. Etude d’un abord des vaisseaux honteux externes par laparoscopie

1. Temps pré-opératoire

a) Positionnement de l’animal

Afin de permettre un positionnement du cadavre se rapprochant de la « normalité » d’une


intervention sur bovin debout, un travail préparatoire de positionnement des cadavres était réalisé.
Les animaux ont été fixés à un système de suspension munis de roues, les points de fixation (au
nombre de 3) étant localisés au niveau de la colonne vertébrale (voir figure 25).

Figure 25 : Positionnement des animaux pour la laparoscopie (crédit photo : Hospitalisation


Grands Animaux EnvA)

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b) Préparation de l’animal
Afin de vidanger le rumen des gaz ruminaux et limiter la météorisation ruminale postmortem qui
aurait pu interférer avec la réalisation de la laparoscopie, un trocart ruminal était positionné avant
toute manipulation.

2. Procédure chirurgicale

a) Abord laparoscopique de la cavité abdominale

Dans une première approche, les incisions permettant l’introduction des trocarts ont été réalisées
selon les mêmes repères que ceux utilisés pour l’abord laparoscopique de l’anneau inguinal dans
l’espèce équine. Trois incisions cutanées, réalisées à la lame froide étaient réalisées :
• Une première incision cutanée était réalisée au croisement entre une droite imaginaire,
horizontale, située 5 centimètres ventralement aux processus transverses des vertèbres
lombaires, et la ligne reliant la dernière côte au tuber coxae (comme représenté sur la figure
26). Cette incision permettait l’introduction du trocart puis du laparoscope
• Une seconde incision était ensuite réalisée 5 cm caudalement et 10 cm ventralement à la
première incision : cette incision permettait l’introduction, après mise en place d’un trocart,
d’instruments chirurgical
• Une dernière incision était enfin réalisée 5 cm caudalement et 10 cm ventralement à la
deuxième incision : elle permettait également l’introduction, après mise en place d’un
trocart, d’instruments chirurgical

Figure 26 : Incision pour les poses des différentes canules (crédit photo : Hospitalisation Grands
Animaux EnvA)

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Après incision cutanée, l’ensemble trocart-canule permettait d’introduire les canules et de les laisser
en position. Dans la suite de manuscrit, ces canules seront nommées en fonction de leur ordre.

De légères modifications ont été effectuées au cours des différentes expérimentations et seront
abordées dans la partie « Résultats », répertoriés dans le tableau 8.

b) Abord laparoscopique de l’anneau inguinal et des vaisseaux honteux externes

Une fois les canules positionnées, le laparoscope (introduit par l’intermédiaire de la canule 1) était
orienté longitudinalement au péritoine pariétal, et dirigé caudalement. Dans un premier temps, les
artères et veines honteuses externes étaient alors identifiées comme la structure vasculaire
rencontrée immédiatement crânialement au pubis.
Au cours des expérimentations, une seconde approche a été mise en place, la localisation de ces
vaisseaux étant alors confirmée par un second opérateur, opérant par voie transrectale.

c) Dissection et ligature des vaisseaux honteux externes

Une fois les structures vasculaires identifiées, le péritoine et le tissu conjonctif entourant les
vaisseaux étaient disséqués. Afin de faciliter le travail du chirurgien, un aide maintenait le
laparoscope durant la totalité de la procédure.Des ciseaux à bout mousse étaient alors introduits par
l’intermédiaire de la canule 2, alors qu’une pince atraumatique était introduite par l’intermédiaire de
la canule 3. Le péritoine était incisé à l’aide des ciseaux, puis le tissu conjonctif dilacéré jusqu’à ce
que la pince puisse passer totalement derrière les vaisseaux.
Une fois l’étape de dissection achevée, l’étape de ligature des vaisseaux était réalisée. Deux
techniques ont été employées :
- Une ligature utilisée le dispositif LigSure™ utilisé lors du deuxième essai.
- Une ligature utilisant un fil de suture. Dans ce cas, le fil était introduit dans la cavité
abdominale à l’aide d’un porte-aiguille à travers la canule 3, tandis qu’une pince
atraumatique se trouvant à la canule 2 tenait les vaisseaux présumés à distance de la paroi
abdominale, de sorte de permettre le passage du fil derrière eux. Le fil était alors passé entre
les vaisseaux présumés et la paroi, puis récupéré de l’autre côté à l’aide de la pince
atraumatique. Le fil était ensuite extériorisé en dehors de la cavité abdominale par la canule
3. Un nœud de Roeder a été réalisé puis la ligature était réalisée en repoussant le nœud à
l’aide d’un pousse nœud. Enfin, une fois les ligatures réalisées, les deux chefs étaient mis en
tension puis coupés à l’aide de ciseaux introduits par l’intermédiaire de l’une des canules.

3. Evaluation des ligatures des vaisseaux honteux externes

Une fois l’intervention chirurgicale terminée, la ligature effective des vaisseaux honteux
externes (vérification de la ligature du bon vaisseau ; qualité de la ligature réalisée) a été évalué au
cours d’un examen nécropsique, réalisé sur bovin suspendu.
Rapidement, la prosection de l’animal était réalisé (incision en « T » de l’abdomen, réalisée
crânialement à la mamelle) et les différents organes abdominaux et thoraciques évacués. La
mamelle était laissée en place afin de faciliter l’identification des vaisseaux honteux externes avant
leur entrée dans la mamelle.
La ligature effective des vaisseaux honteux externes était réalisée en suivant le trajet
anatomique du vaisseau ligaturé (et notamment sa pénétration dans l’espace inguinal puis dans la
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mamelle) : si les vaisseaux ligaturés correspondaient effectivement aux vaisseaux honteux externes,
le prosecteur indiquait la mention « ligature du bon vaisseau » dans le compte-rendu d’autopsie ;
dans le cas contraire était porté la mention « ligature du mauvais vaisseau ». Cette vérification était
réalisée pour les vaisseaux honteux externes gauche et droit.
D’autre part, la qualité de la ligature était évaluée en incisant les vaisseaux ligaturés. Si jamais la
lumière des veines et artères étaient correctement fermées au niveau de la ligature, le prosecteur
indiquait « ligature suffisante » dans le compte-rendu d’autopsie, alors que la mention « ligature
insuffisante était notée dans le cas contraire. La ligature effective de l’artère et de la veine honteuses
externes était également vérifiée et consignée.

II. Résultats

A. Description de l’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes

1. Description de la zone d’introduction des canules

Le tableau 8 synthétise les zones de d’introduction des canules et les résultats obtenus au
cours des différents essais.
L’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes (représenté dans le tableau 8 par les
colonnes « voie d’abord » et « zone de ponction du laparoscope) menée sur la vache 1 a, dans un
premier temps, été réalisé par la gauche. L’accès à l’artère et la veine honteuse externe gauche a été
facile. Lors de la tentative d’accès aux vaisseaux honteux droits (le laparoscope, introduit par le
flanc gauche du cadavre, étant orienté caudo-dorsalement vers la droite de l’animal), il n’a pas été
possible d’accéder à l’anneau inguinal droit, la masse intestinale gênant la progression de
l’instrument. L’introduction du laparoscope par le flanc droit (voir tableau 8) a permis un accès
satisfaisant aux structures vasculaires côté droit. Pour les vaches 2, 3 et 4 une voie d’abord
bilatérale, permettant l’accès aux vaisseaux ipsilatéraux à la zone de ponction, a été privilégiée. La
zone de ponction du laparoscope, renseignée dans le tableau 8, a permis un accès du laparoscope
permettant une visualisation satisfaisante des structures vasculaires.
Lors de l’essai réalisé sur la vache 1, des difficultés de dissection du péritoine et des
structures conjonctives entourant les artères et veines honteuses externes ont été rencontrées. Ces
difficultés opératoires, se caractérisant par des difficultés à manipuler les instruments (« matériel
s’entrechoquant ») ont alors été attribuée aux sites d’introduction des instruments chirurgicaux.
Pour pallier à cette difficulté, la zone d’introduction de l’instrument 2 a été modifiée (tableau 8)
pour la vache 2, celui-ci étant introduit plus crânialement par rapport à la vache 1. Néanmoins, des
difficultés ont encore été rencontrées, les instruments étant situés trop loin de la zone à disséquer.
L’instrument 2 a alors été introduit au même site que lors de l’essai sur la vache 1, avec succès cette
fois ci. Par conséquent, les zones de ponction des instruments 1 et 2 ont été réalisées chez les vaches
3 et 4 à l’identique de la vache 1 (tableau 8).

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Tableau 8 : Résultats des zones d’introduction du laparoscope et des instruments chirurgicaux au
cours des différents essais.

Voie d’abord Zone de Zone de Zone de Conclusion de


ponction ponction ponction l’essai
laparoscope instruments 1 instruments 2
Vache Gauche Croisement de 5 centimètres 5 centimètres - Nécessité d’un
1 seulement l’horizontale se caudalement et caudalement et abord bilatéral pour
initialement trouvant 5 10 centimètres 10 centimètres permettre l’accès
pour aborder centimètres en ventralement à ventralement à aux structures
les vaisseaux dessous des la « zone de la « zone de vasculaires gauche
gauche et processus ponction ponction et droite
droite), puis transverse, et laparoscope » instruments 1 » - Difficultés de
abord par la de la ligne dissection des
droite (pour reliant la structures en raison
accéder aux dernière côte du positionnement
vaisseaux au tuber coxae. des instruments 1 et
honteux droit) 2 (mauvaise position
des zones
d’implantation des
canules)
Vache Gauche puis Identique Identique vache - 7 centimètres - Accès satisfaisant
2 droite vache 1 1 ventralement à aux structures
la « zone de vasculaires
ponction - Instruments trop
instruments 1 » courts avec la
- puis même première zone
zone que pour d’introduction de
la vache 1 l’instrument 2
→ second essai avec
la zone de ponction
de l’instrument 2
utilisé pour la vache
1 a permis une
dissection facile des
structures
vasculaires
Vache Gauche puis idem vache 1 - Accès satisfaisant
3 droite aux structures
vasculaires
- Dissection aisée
Vache Gauche puis idem vache 1 - Accès satisfaisant
4 droite aux structures
vasculaires
- Dissection aisée

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2. Description de l’accès aux vaisseaux honteux externes

Une fois introduit dans la cavité abdominale, le laparoscope était dirigé caudalement en
direction du bassin (tel que décrit dans le paragraphe 2.b) du matériel et méthode). Cependant, dès
l’essai réalisé sur la vache 1, des difficultés de visualisation des vaisseaux honteux externes ont été
rencontrées, le laparoscope se retrouvant systématiquement dans le ligament large utérin. Devant
l’incapacité à accéder à l’anneau inguinal de la sorte, une traction sur l’utérus (traction caudo-
dorsale), réalisée par un second opérateur manœuvrant par voie transrectale, a été testée. Cette
traction s’est avérée suffisant pour permettre un accès satisfaisant aux structures vasculaires. Cette
manœuvre réalisée par le second opérateur a été réitérée pour les essais des vaches 2, 3 et 4. Cette
condition a été nécessaire pour permettre un accès satisfaisant aux vaisseaux honteux externes. La
traction de l’utérus caudo-dorsalement par manipulation transrectale a été évaluée par le second
opérateur comme facile pour les vaches 1, 2 et 4 ; et difficile pour la vache 3.
L’identification des structures vasculaires a été réalisée de deux manières selon les essais :
- Les vaisseaux honteux externes étaient identifiés par l’opérateur maniant le laparoscope
comme le structure vasculaire longeant la paroi musculaire située immédiatement en avant
du bassin (vaches 1, 2, 3 et 4)
- Les vaisseaux honteux externes étaient palpés par voie transrectale par le second opérateur.
Artère et veines honteuses externes étaient alors définies comme la 1ère structure vasculaire
crânialement au bassin. Cette identification était confirmée en suivant ventralement les
structures palpées, le passage des vaisseaux dans l’anneau inguinal étant palpée (les critères
utilisés étant les mêmes que ceux décrits par Belbis et al., 2013). Cette seconde
identification des vaisseaux, en complément d’identification par laparoscopie, a été
entreprise pour les vaches 3 et 4.

3. Description de la dissection et des ligatures des vaisseaux honteux externes

Dans l’ensemble les techniques de dissection ont été les mêmes pour les 4 essais. Le facteur
limitant était le site de ponction de la canule d’introduction des instruments, préalablement étudié
dans les résultats. Lors du troisième essai, a été considéré comme plus compliqué par l’opérateur,
n’arrivant pas à tenir correctement le tissu conjonctif dans la pince, puis les structures, afin de
dilacérer. En dehors de cela la dissection se faisait relativement aisément.
Une ligature utilisant le système LigaSure ™ a été employée lors de l’essai numéro 2, et une
ligature conventionnelle pour les essais 1, 3 et 4. Lorsque la ligature était réalisée avec un fil,
l’étape difficile était de passer derrière la structure à ligaturer. Toutefois à chaque fois que cette
technique a été choisie, il a été possible de le faire. Lors du serrage, le chirurgien n’a noté aucune
différence entre les différents essais concernant la difficulté de serrage.

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B. Evaluation des résultats obtenus
1. Evaluation de la qualité de l’identification des structures vasculaires en
laparoscopie

Les résultats de l’évaluation de la qualité de l’identification des structures vasculaires,


réalisée lors de l’examen nécropsique, sont synthétisés dans le tableau 9. Lorsque les structures
isolées et ligaturées étaient les bonnes, il est noté dans le tableau « ligature du bon vaisseau » ; dans
le cas contraire il est noté « ligature du mauvais vaisseau ».
Au bilan, une erreur d’identification des structures vasculaires a été rencontrée dans 3 cas
sur 8. Une erreur a été rencontrée pour les vaisseaux gauche et droits de la vache 3, et peuvent être
reliés à des difficultés à exercer une bonne traction sur l’utérus, en raison d’une gestation de
l’animal (le poids de l’utérus empêchant le second opérateur une manipulation correcte). Une
seconde erreur a été rencontrée pour les vaisseaux honteux externes de la vache 4 : cependant, dans
ce cas précis, l’erreur est due à une erreur durant l’étape de dissection. En effet celle-ci ayant été
réalisée sur une autre zone que celle indiquée par le second opérateur qui avait correctement
identifiée par celui-ci.

2. Evaluation de la qualité des ligatures

Les résultats de l’évaluation de la qualité des ligatures, réalisée lors de l’examen


nécropsique, sont synthétisés dans le tableau 9. Lorsque les ligaturées étaient complètes (fermeture
de la lumière des vaisseaux), il est noté dans le tableau « ligature suffisante » ; dans le cas contraire
il est noté « ligature insuffisante ». De plus, la prise dans la ligature des deux structures vasculaires
(artère et veine) et rapportée dans le tableau 9.
Parmi les 10 structures vasculaires correctement identifiées (5 veines, 5 artères) (cf.
paragraphe précédent), une seule veine correctement identifiée n’était pas compris dans les ligatures
effectuées (vache 1, veine honteuse externe droite). Parmi les 9 vaisseaux correctement pris dans les
ligatures, une ligature jugée suffisante a été possible dans 5 cas, et une ligature insuffisante dans 4
cas.
Lors de l’essai sur la vache 2, les ligatures n’ont pas été suffisante et c’est le seul essai avec le
système LigSure™.

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Tableau 9 : Résultats des observations réalisées en autopsie sur la qualité de l’identification des
structures vasculaires et des ligatures

Cas Ligature gauche Ligature droite Autres


remarques

Artère Veine Artère Veine

Ligature des bons vaisseaux Ligature des bons vaisseaux


Vache 1
-
Comprise et Comprise et Comprise et Non comprise
suffisante suffisante suffisante

Ligature des bons vaisseaux Ligature des bons vaisseaux


Vache 2 -
Comprise et Comprise et Comprise et Comprise et
insuffisante insuffisante insuffisante insuffisante

Ligature des mauvais vaisseaux Ligature des mauvais vaisseaux Difficulté de mobilisation
Vache 3 de l’utérus (gestation)

Non comprise Non comprise Non comprise Non comprise Décollement péritoine à
droite

Ligature des mauvais vaisseaux Ligature des bons vaisseaux Doute du 2nd opérateur
Vache 4 sur le fait que la
structure identifiée à
gauche soit la bonne

Non comprise Non comprise Comprise et Comprise et Décollement péritoine à


suffisante suffisante droite

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III. Discussion

A. Critique de l’étude

1. Choix de l’échantillon

Pour des raisons pratiques il a été décidé de n’inclure dans l’étude aucun animal n’ayant
subi d’intervention chirurgicale préalable ou pour lequel un diagnostic de péritonite avait été établi
durant l’hospitalisation de l’animal. L’objectif de cette sélection était de tester la réalisation d’un
abord laparoscopique chez des animaux où l’absence de péritonite permettrait une manipulation
aisée des instruments chirurgicaux. Cette sélection ne permet néanmoins pas de déterminer si
l’abord des vaisseaux honteux externes serait possible ou difficile chez des animaux ayant subi une
intervention au préalable, information qui s’avèrerait pertinente pour sa réalisation en pratique
courante.
De plus les animaux inclus dans l’étude ont tous présentés, avant leur euthanasie, une détérioration
de leur état général conduisant à une moindre prise alimentaire. Leur volume ruminal était par
conséquent plus faible que sur des animaux ayant un appétit normal. D’autre part un trocart ruminal
a été systématiquement implanté, afin de libérer les gaz ruminaux s’accumulant après la mort. Cet
acte, nécessaire pour permettre l’introduction du laparoscope, conduit cependant à diminuer le
volume ruminal et augmenter le volume « vide » dans l’abdomen. Par conséquent, le volume
ruminal chez les animaux inclus durant l’étude était probablement plus faible que le volume normal
d’un bovin adulte. L’impact du volume ruminal sur la facilité d’introduction du laparoscope n’a par
conséquent pas pu être évalué dans cette étude. Certains auteurs recommandent une diète de 24 à
48h (BOURRE, 2005, KANEKO et al., 2015, BLEUL et al., 2005) avant la réalisation d’une
laparoscopie chez les bovins. Si ces précédentes interventions peuvent être différées de quelques
heures à quelques jours, ce ne peut être le cas lors d’intervention chirurgicale chez des vaches
atteintes de mammites graves en raison de la détérioration de l’état clinique souvent très rapide. Il
serait donc très intéressant d’évaluer sur des animaux présentant un volume ruminal normal si
l’abord et la ligature des vaisseaux honteux externes est possible.
Enfin l’échantillon comprenait un animal gestant. Au vu des résultats et des difficultés rencontrées
sur cet animal, il semble que l’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes doit être
contre-indiqué chez des bovins en état de gestation avancée même si des essais sur un nombre
d’individu plus élevé seront nécessaires pour confirmer cette observation.

2. Taille de l’échantillon

L’objectif de cette étude préliminaire était de déterminer si l’abord des vaisseaux


honteux externes était envisageable par laparoscopie. L’expérimentation a été réalisée sur un petit
nombre d’animaux et a permis de montrer que cet vois d’abord était envisageable. Cependant le très
faible nombre de vaches inclus ne permet pas de déterminer la répétabilité de cet abord sur un grand
nombre d’animaux. De plus le laparoscope était manipulé par un unique opérateur aguerri à son
utilisation : il n’a pas pu être déterminé si cette voie d’abord est réalisable pour un plus grand
nombre d’opérateurs. Des expérimentations supplémentaires seront nécessaires pour répondre à ces
deux questions, cette première étape étant seulement une étape de démonstration de faisabilité.

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3. Expérimentation sur cadavre

Avant d’envisager de réaliser une ligature des vaisseaux honteux externes (technique décrite
par plusieurs auteurs) par un abord laparoscopique, une étape d’étude sur cadavres était absolument
nécessaire. Cependant la réalisation de cet essai sur cadavre a engendré des difficultés qui ne
seraient probablement pas rencontrées sur un animal vivant. Ainsi, si la localisation des vaisseaux
honteux externes a été possible (par laparoscopie avec présence d’un aide), des difficultés ont été
rencontrées en raison de l’absence de pouls dans les artères honteuses externes. De plus, il n’était
possible de s’assurer ni de la qualité de la ligature artérielle (en vérifiant par voie transrectale de
l’absence de pouls sous la ligature), ni de la qualité de la ligature de la veine (en vérifiant par voie
transrectale de la présence d’une turgescence de celle-ci) durant l’intervention : par conséquent il
est probable que les défaut de ligature rencontrés dans cette étude (vaisseau manquant, ligature
incomplète) auraient pu, au moins partiellement, être mis en évidence durant une intervention
réalisée sur bovin vivant. Une limite technique liée à l’essai sur cadavre est par conséquent fort
probable.

B. Evaluation de la faisabilité de la ligature des vaisseaux honteux externes en


laparoscopie

1. Leçons tirées de l’essai sur cadavre

L’étude de faisabilité de la ligature des vaisseaux honteux externes en laparoscopie a été


réalisée sur 4 animaux. L’abord permet une bonne visualisation des structures vasculaires ;
cependant, plusieurs leçons ont été tirées lors de cet essai, leçons qui sont des pré-requis à la
réalisation de ce type d’intervention par laparoscopie :
- Un second opérateur, opérant par voie transrectale, doit être présent afin d’opérer une
traction caudo-dorsale sur l’utérus (de sorte à éloigner le ligament large utérin)
- Cet opérateur doit guider le chirurgien en lui confirmant que les structures vasculaires
identifiées sont les bonnes (le repère à utiliser étant le passage des vaisseaux derrière le bord
du muscle droit de l’abdomen)
- Un contrôle de la qualité des ligatures et de l’inclusion de la veine et de l’artère par le
second opérateur parait nécessaire.

2. Avantages de l’abord laparoscopique

L’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes présente plusieurs atouts par rapport à une
laparotomie classique : tout d’abord les incisions de la paroi abdominale sont d’une taille réduite au
minimum par rapport à la réalisation d’une mammectomie « physiologique ». Ceci permet d’une
part une intervention d’une durée réduite (temps de suture réduit) et d’autre part permet de limiter
les risques de contamination de la cavité abdominale durant l’intervention. Un second avantage est
une possibilité de visualiser la réalisation des ligatures qui n’est pas possible lors de leur réalisation
durant une laparotomie ou une colpotomie.

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3. Inconvénients de l’abord laparoscopique

La technique que nous avons décrite peut être difficile à mettre en œuvre en pratique
vétérinaire de terrain. Elle nécessite en effet l’acquisition d’un matériel spécialisé, une capacité de
contention de l’animal permettant un abord laparoscopique gauche et droit et la présence de deux
opérateurs expérimentés. Cette technique semble plus appropriée dans le cadre d’une structure
hospitalière.
De plus cette intervention est réalisable sur animal debout, ce qui nécessite que l’état général de
l’animal ne soit pas trop altéré. Or un certain nombre de vaches atteintes d’une mammite sévère
avec répercussion sur l’état générale restent en décubitus permanent : ces animaux ne peuvent par
conséquent être traités chirurgicalement avec la technique décrite précédemment.
Enfin une dernière limite de cette voie d’abord aux vaisseaux honteux externes est qu’il ne permet
pas une exploration abdominale plus large, à même de mettre en évidence d’autres entités
pathologiques associées (déplacement de caillette, réticulo-péritonite traumatique, etc.) (BELBIS,
2013).

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CONCLUSION

Les mammites représentent une affection très fréquente chez la vache laitière. Lors d'infections
mammaires très graves, le traitement médical peut être insuffisant pour sauver l'animal : une
alternative thérapeutique consiste alors à pratiquer une mammectomie. Cependant cette
intervention chirurgicale est encore peu pratiquée par les vétérinaires, souvent en raison de la
difficulté de sa réalisation ou par manque de connaissances sur la technique. Plusieurs techniques
opératoires sont rapportées dans la littérature, certaines consistant en une ablation partielle ou
totale des quartiers infectés, d'autres consistant à ligaturer les vaisseaux vascularisant la mamelle.

La première partie bibliographique de ce travail de thèse présente une synthèse des techniques
chirurgicales utilisables par le vétérinaire praticien lors d’atteinte sévère de la mamelle ainsi qu’une
synthèse des techniques laparoscopiques chez les bovins et les équidés, pour lesquels l’abord de
l’anneau inguinal par laparoscopie a été plus particulièrement détaillé.

La seconde partie de ce travail présente un travail original portant sur l’étude de faisabilité d’un
abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes permettant leur ligature sans réalisation d’une
laparotomie. Cette étude a montré que l’abord de ces vaisseaux et leur ligature par laparoscopie est
réalisable, mais nécessite la présence de deux opérateurs afin de permettre un abord correct des
structures vasculaires. Des limites techniques liées au modèle expérimental ont été observées et
pourraient être corrigé chez l’animal vivant.

L’abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes devra être confirmé sur animal vivant,
atteint d’une atteinte grave de la mamelle. Cette technique permettrait un temps d’intervention
chirurgical plus court et de limiter les complications post-opératoires.

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ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT

Année 2017

MAMMECTOMIE BOVINE : SYNTHÈSE DES


TECHNIQUES EXISTANTES ET DÉVELOPPEMENT
D'UN ABORD LAPAROSCOPIQUE DES VAISSEAUX
HONTEUX EXTERNES CHEZ LA VACHE

THÈSE
Pour le

DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
le……………

par

Irina DUMORTIER
Née le 4 août 1991 à Meudon (Hauts-de-Seine)

JURY

Président : Pr.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL

Membres
Directeur : Dr BELBIS Guillaume
Maître de de conférences
Assesseur : Dr MAUFFRÉ Vincent
Assistant d’enseignement et de recherche contractuel
MAMMECTOMIE BOVINE : SYNTHÈSE DES
TECHNIQUES EXISTENTES ET DÉVELOPPEMENT
D'UN ABORD LAPAROSCOPIQUE DES VAISSEAUX
HONTEUX EXTERNES CHEZ LA VACHE

Nom prénom : DUMORTIER Irina

Résumé :
Les mammites représentent une affection très fréquente chez la vache laitière. Lors
d'infections mammaires très graves, le traitement médical peut être insuffisant pour sauver l'animal :
une alternative thérapeutique consiste alors à pratiquer une mammectomie. Cependant cette
intervention chirurgicale est encore peu pratiquée par les vétérinaires, souvent en raison de la
difficulté de sa réalisation ou par manque de connaissances sur la technique. Plusieurs techniques
opératoires sont rapportées dans la littérature, certaines consistant en une ablation partielle ou totale
des quartiers infectés, d'autres consistant à ligaturer les vaisseaux vascularisant la mamelle.

Ce travail présente, dans une première partie, une synthèse bibliographique les différentes
techniques chirurgicales de mammectomie. Dans une seconde partie, une étude réalisée sur cadavre
a permis de décrire un abord laparoscopique des vaisseaux honteux externes, principaux vaisseaux
vascularisant la mamelle. Cette étude préliminaire, réalisée sur cadavres, permet de conclure que la
ligature des vaisseaux honteux externes est réalisable par laparoscopie, mais précise les conditions
de cette réalisation et les limites de la techniques.

Mots clés : MAMMECTOMIE, OPERATION CHIRURGICALE, TECHNIQUE


C H I R U R G I C A L , L I G AT U R E , VA I S S E A U , L A PA R O S C O P I E , S Y N T H E S E
BIBLIOGRAPHIQUE, BOVIN, VACHES LAITIERES

Jury :
Président : Pr
Directeur : Dr BELBIS Guillaume
Assesseur : Dr MAUFFREY Vincent
CATTLE MAMMECTOMY : SYNTHESIS OF EXISTENT
TECHNICS AND DEVELOPMENT OF A LAPAROSCOPIC
APPROACH IN EXTERNAL PUDENDAL VESSELS
LIGATION

Surname name : DUMORTIER Irina

Summary :
Mastitis are highly common in dairy cow pathogenies. Medical treatment could be not
enough when the mastitis is severe : mammectomy could be an alternative in those case. However,
this operation is rarely realized in routine, because of the difficulty or the lack of technical
knowledge. Numerous surgical techniques has been reported in scientific literature, some are to
remove partially or totally the udder. Other are to tie vessels irrigating the udder.

In the first section, this study submits a bibliographic synthesis of the various mammectomy
surgical technics that already exist. In the second section, an experiment on dairy cow corpse allows
to describe a laparoscopic approach of the intern vessels ligation of the udder. This preliminary
study allows to conclude that the vessels ligation is achievable with a laparoscope, however somme
conditions and limits have been revealed during the process.

Keywords : MAMMECTOMY, SURGICAL OPERATION, SURGICAL TECHNIC,


LIGATION, VESSEL, LAPAROSCOPY, BIBLIOGRAPHIC SYNTHESIS, CATTLE, DAIRY
COW

Jury :
President : Pr
Director : Dr BELBIS Guillaume
Assessor : Dr MAUFFREY Vincent

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