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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA

I- QU’EST-CE QUE LE BETON ARME ?


A- DEFINITION

Le béton est un mélange dans des proportions préétablies de liant (ciment),


avec des granulats (sable, gravier, pierrailles) et de l'eau.

Le béton armé peut être défini comme l'enrobage par du béton, des barres
d’acier disposés judicieusement. Ces barres sont généralement appelées
armatures. On distingue les armatures longitudinales disposées suivant l'axe
longitudinal de la pièce, des armatures transversales disposées dans des
plans perpendiculaires à l'axe de la pièce. Il est donc un matériau artificiel
obtenu par moulage, et résultant de l’association judicieuse du béton et de
l’acier, béton et acier étant disposés de façon à utiliser d’une manière
économique et rationnelle les résistances de chacun d’eux.

B- PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

Le béton est un matériau capable de supporter des efforts de compression


importants (10 à 200 MPa) alors que sa résistance aux efforts de traction est
très faible (de l’ordre du dixième de sa résistance à la compression). C’est
donc pour palier à cette insuffisance qu’est née l’idée de placer, dans les
zones soumises à des efforts de traction, des barres d’acier (armatures) qui
elles, sont résistantes aussi bien en traction qu’en compression. Le matériau
résultant de l’association du béton et de l’acier est appelé « béton armé ».
Une construction sera appelée construction en béton armé si les deux
matériaux participent à la résistance de l’ensemble.
Première poutre : Béton non armé

La rupture intervient brutalement sous une


charge faible suite à une insuffisance en
traction.

La résistance en compression du béton, de l'ordre de 10 à 200 MPa est 10


fois plus importante que sa résistance en traction.

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Deuxième poutre : Poutre armée longitudinalement
Nous disposons des armatures en fibre
inférieure, là où se développent les contraintes
de traction et donc là où le béton montre des
insuffisances.
L'acier est par contre un matériau possédant
d'excellentes capacités de résistance tant en
traction qu'en compression mais à utiliser à bon
escient et avec parcimonie car il s’agit d’un
matériau cher.
Sous charges, des fissures apparaissent en partie centrale.
A ce moment, le béton a donc cessé de résister en traction et c'est l'acier qui
a pris le relais. Les armatures empêcheront ces micro fissures de s'ouvrir
davantage et prendront seuls en compte les efforts de traction.

En augmentant les charges appliquées, des fissures à 45° se créent au


niveau des deux zones d'appuis provenant d'une insuffisance de résistance du
béton à l'effort tranchant.
La rupture intervient ensuite sur ces fissures.
Remarque : Si, par exemple les armatures sont enduites de graisse, elles
glisseront dans le béton et ne s'opposeront plus à l'ouverture des fissures. Le
fonctionnement d'une telle association sera donc conditionné par une parfaite
adhérence entre l'acier et le béton.

Troisième poutre : poutre armée longitudinalement et transversalement


Ajoutons maintenant des armatures transversales particulièrement au niveau
des appuis.

La rupture intervient beaucoup plus tard que dans les deux cas précédents.
Les armatures en présence tant longitudinales que transversales limiteront
l'ouverture des fissures dans le béton.

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Synthèse
Nous pouvons dégager à partir des éléments précédents le schéma de
principe de ferraillage d'une poutre en béton armé en flexion :

Soit une poutre de portée l et de section transversale b×h :


- d sera la hauteur utile
- y la hauteur de béton comprimé
- z le bras de levier acier-béton (entre aciers inférieurs et milieu section
comprimée)
- st l'espacement des cadres.
Dans une structure en béton armé, les aciers principaux sont positionnés dans
les parties tendues du béton pour compenser la mauvaise résistance du béton
en traction.

Dès lors l’idée du complexe béton-acier est de faire en sorte que dans une
même pièce, les efforts de traction soient repris par l’acier et que les efforts de
compressions soient repris par le béton.

Cette association se révèle efficace car :

• L’on note une bonne adhérence entre le béton et l’acier.


• Il n’y a pas de réaction chimique entre l’acier et le béton (sauf en
présence de certains adjuvants).
• Le béton protège l’acier contre la corrosion.
• Leurs coefficients de dilatation sont sensiblement les mêmes, à savoir :

- 11.10-6 pour l’acier ;

- 10.10-6 pour le béton.

Les premiers ouvrages en béton armé utilisaient des barres lisses en acier
doux, par la suite les barres furent constituées d'acier haute adhérence
comprenant des aspérités et ayant une meilleure résistance.

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Armatures métalliques de renforcement du béton Pylône de lampadaire en béton

C- AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU MATERIAU


BETON-ACIER
1- Les avantages

Le béton présente plusieurs avantages parmi lesquels nous pouvons citer :

L’intérêt économique
Sa souplesse d’utilisation : on peut réaliser en BA des ouvrages de
formes diverses et soumis à des efforts quelconques.
Son monolithisme : une construction en BA forme un ensemble d’un
seul tenant, les divers éléments de la structure sont éminemment solidaires, et
leurs assemblages peuvent être de la rigidité désirée.
Sa bonne résistance au feu, aux efforts accidentels.
Sa durabilité
Sa mise en œuvre très simple : en effet la mise en œuvre BA ne
nécessite pas pratiquement d’ouvriers spécialisés, ce qui n’est le cas par
exemple des constructions métalliques. Cependant la durabilité d’un ouvrage
en BA dépend essentiellement de la qualité de sa fabrication. De nombreux
ouvrages ont été rapidement endommagés parce que leur béton était trop
poreux ou parce que l’enrobage des aciers était insuffisant. Alors si la
construction d’un ouvrage en BA exige moins de spécialistes qu’une
charpente métallique, il n’en reste pas moins qu’une surveillance sérieuse doit
être exercée sur la qualité de la fabrication.
Sa conservation et son coût d’entretien réduit : une construction en
BA voit sa résistance croitre avec le temps, sans qu’il ne soit nécessaire de
procéder à un entretien. Tandis que pour une charpente métallique, il faut
refaire les peintures périodiquement (tous les 5 ou 10 ans) afin d’éviter la
rouille qui est son dangereux ennemi.
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2- Les inconvénients

Il s’agit de :

Le poids
L’exécution
La brutalité des accidents
La difficulté de modification d’un ouvrage déjà réalisé
II- HISTORIQUE
A- LES PRECURSEURS FRANÇAIS ET LES PREMIERES
CONSTRUCTIONS EN ALLEMAGNE ET EN AMERIQUE

C'est en 1848 que LAMBOT imagina d'associer des barres d'acier et du béton
de ciment pour réaliser une barque (exposition universelle de 1855).

Barque de Joseph Louis Lambot. Musée de Brignoles Pont bi-poutre de Joseph Monier. Chazelet

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Quelques années plus tard, J. MONIER, un jardinier de Versailles utilisera un
procédé analogue pour fabriquer des caisses pour fleurs. On lui attribue
l'invention du BA qui a ensuite été exploité en Allemagne par l'entreprise
MONIER BETON BRAU (brevet déposé en 1868).
Ensuite HENNEBIQUE met au point les bases de calcul pour son utilisation
rationnelle mais il faudra attendre 1897 pour que RABUT professe le premier
cours de BA à l'ENPC.
Auparavant, en 1891, COIGNET utilisa des poutres BA préfabriquées pour la
construction d'un immeuble.

En 1906 parait la première réglementation s'appuyant sur une méthode de


calcul dite aux contraintes admissibles. La circulaire de 1906 sera remplacée
par les règles BA45 puis BA60, BA68, BAEL80, BAEL83, BAEL90 et enfin
BAEL91, modifié 99. Actuellement les règles EUROCODES sont déjà en
vigueur dans la plupart des pays développés.

B- LA SECURITE

1- Définition

La sécurité est définie comme étant l’absence de risque dans le domaine de


construction ; cela implique l’instabilité, la durabilité et l’aptitude à l’emploi. La
sécurité absolue n’existe pas ; il faut accepter une probabilité non négligeable
d’accident.

2- L’ouvrage et la sécurité

Le dimensionnement des ouvrages et la vérification de la sécurité ne peuvent


pas se faire de manière empirique. Ils sont basés sur des règles de calcul bien
précises.

3- Principe de sécurité

Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les
formules de calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un
caractère empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de
nombreux essais et que les résultats de calcul soient conformes à
l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux
contraintes admissibles du règlement CCBA.

Ces contraintes admissibles étaient définies sur la base des contraintes de


rupture (ou de ruine) 𝝈𝒓 ou de limite élastique 𝝈𝒆 des matériaux et ensuite on
les divisait par un coefficient de sécurité k. Il suffisait ensuite de calculer les

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contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le plus défavorable des charges
et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces contraintes admissibles.
𝝈𝒆 𝝈𝒓
Acier : σ < 𝝈𝒔 = Béton : σ < 𝝈𝒔 =
𝒌 𝒌

Face à l'insuffisance du principe déterministe de coefficient de sécurité, il a


fallu définir autrement la sécurité des structures : les sollicitations ont été
scindées en deux genres qui ont ensuite évolué vers la définition des états
limites.
•Le premier genre de sollicitations, qui a évolué vers l'état limite de service
(ELS), traite les structures dans leur fonctionnement de tous les jours, les
matériaux sont sollicités dans le domaine élastique uniquement. Cet état
regroupe un peu plus de 95 % des sollicitations normales.

•Le second genre de sollicitations, qui a évolué vers l'état limite ultime (ELU),
traite les structures dans leur fonctionnement exceptionnel avant ruine, les
matériaux peuvent alors atteindre le domaine plastique. La probabilité
d'atteindre et de dépasser cet état est de l'ordre de 10-7 à 10-3. Durant la vie
d'un ouvrage, celui-ci doit pouvoir résister une fois à l'ELU, cela étant l'ouvrage
en ressort endommagé de façon irréversible.

Ainsi, le principe de sécurité des ouvrages est aujourd'hui basé sur des
notions d'analyse de fiabilité probabiliste et non plus sur des coefficients de
sécurité. Cette définition probabiliste fait intervenir des notions de spectres de
sollicitation et de résistance. On démontre alors que mathématiquement, la
sécurité absolue (probabilité de ruine nulle ou risque nul) ne peut exister, les
coefficients de pondération utilisés dans les calculs réduisent les
recouvrements des spectres et donc la probabilité de ruine mais ne l'annule
jamais…

Pour que les habitudes de calcul ne soient pas totalement bouleversées, et


malgré des concepts sous-jacents totalement différents, le formalisme des
calculs suivant la nouvelle approche probabiliste de la sécurité, a été maintenu
très proche du formalisme des anciennes méthodes de calcul déterministes ;
on parle alors de méthode ou théorie de calcul semi-probabiliste.

Cette théorie semi probabiliste consiste à :


• Définir les phénomènes que l’on veut éviter (l’état limite), ces
phénomènes sont :
- Ouverture des fissures soit par : compression successive dans le béton ;
traction successive dans l’acier.
- Déformation importante dans l’ensemble.
• Estimer la gravité des risques liés à ces phénomènes (on distingue les
états limites ultimes et les états limites de services).

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• Dimensionner les éléments de la construction de telle manière que la
probabilité d’atteindre l’un de ces phénomènes reste faible

Bien que la notion de sécurité a été complètement redéfinie, les règles de


calcul modernes (BAEL et Eurocode 2) emploient encore le terme de
coefficient de sécurité, il faut le comprendre comme coefficient de pondération
et non plus comme le définissaient les anciennes règles déterministes.

Nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des règlements aux
états limites : le BAEL91 (Béton Armé aux États Limites) modifié 99.

C- DIFFERENTS REGLEMENTS
1906 : Circulaire du Ministère des Travaux Publics d’octobre 1906 (1er
règlement officiel dont la commission a été présidée par Maurice LEVY).
Ce règlement resta valable pendant 30 ans environ. Sa faiblesse vient de
la possibilité d’interprétation erronée pour le calcul à l’effort tranchant.
1930 : règlement sur les constructions en BA publié par la chambre
syndicale des constructions en ciment-armé. Il utilise la courbe intrinsèque de
Caquot et ses règles sont basées sur les interprétations des fluages et de
retrait. Il est d’une utilisation assez difficile, les commentaires n’étant pas
assez explicites.
1934 : Circulaire Ministérielle du 19 juillet 1934 (CM 34).
1945 : Règles BA-45.
1948 : les Règles de 1945 ont été modifiées. Règles concernant
l’utilisation des aciers crénelés et barres lisses en aciers Tore (fe = 400 MPa).
1960 : Règles BA-60. Ces règles ont introduit la notion de fissuration,
de calcul à la rupture et de contraintes admissibles.
1964 : Circulaire Ministérielle de 1964 (CM 64).
1968 : Règles CC BA-68. Il s’agit d’une modification et d’adaptation du
BA-60.
1980 : Règles BAEL-80. Il apparait une nouvelle optique pour la
sécurité. De nouvelles méthodes de calcul ont été introduites.
1983 : BAEL-83 c’est une modification des règles BAEL-80.
1991 : BAEL-91 c’est une modification des règles BAEL-83.
2001 : L’EUROCODE c’est une perfection des règles BAEL-91.
III- LES GENERALITES DU BETON ARME
A- LES ACTIONS ET LES SOLLICITATIONS
1- Les actions

On appelle actions, les forces et couples de forces dûs aux charges


appliquées et aux déformations (dilatation, retrait, tassement) imposées à une
construction.

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Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal c’est-à-dire
qu’elles sont connues dès le départ ou données par des textes réglementaires
ou contractuels.
Les actions proviennent donc des charges permanentes, des charges
d’exploitation, des charges climatiques et des déformations imposées à la
construction (variations de température, retrait, tassements des appuis)
On distingue :
Les actions permanentes : représentées par G, elles sont des actions
continues dont l’intensité est constante ou très peu variable dans le temps.
Elles comprennent notamment :
Le poids propre de la structure ;
Le poids des équipements fixes tels que les cloisons dans les
bâtiments et les machines dans les constructions industrielles ;
Les poids des poussées et des pressions dus à des terres ou des
liquides lorsque les niveaux de ces dernières varient peu ;
Les déformations imposées à la construction ;
Les actions variables : représentées par Q, elles sont des actions
dont l’intensité varie fréquemment et de façon importante dans le temps. La
durée d’application est très faible par rapport aux durées de vie de
constructions. Les valeurs de ces charges sont fixées par le règlement, en
fonction des conditions d’exploitation de la construction. Elles comprennent en
particulier :
Les charges d’exploitation (fixées par les règlements ou les normes
en vigueur en fonction de la destination de l’ouvrage) ;
Les charges climatiques (vent et neige) fixées par les textes
réglementaires en vigueur ;
Les charges appliquées en cours d’exécution (les équipements du
chantier) ;
Les effets dus à la température de courte durée ;
Les actions accidentelles : représentées par FA, elles sont celles
provenant des phénomènes se produisant rarement et avec une faible durée
d’application (les chocs des bateaux sur des appuis implantés dans le cours
d’une voie navigable, les chocs de véhicules routiers sur une pile d’un pont
franchissant une voie de circulation, les séismes). Les actions accidentelles ne
sont à considérer que pour les états-limites ultimes. Leurs valeurs sont
fixées par les textes réglementaires tels que les règles parasismiques, ou à
défaut par le cahier des charges.
2- Les sollicitations

Elles sont les compositions des forces ou des moments créés par les actions.
Il s’agit des efforts tranchants, des efforts normaux, des moments fléchissants,

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des moments de torsion qui sont calculés à partir des actions en utilisant les
procédés de la Résistance Des Matériaux.

Prenons cet exemple :

On distingue :
Les actions permanentes :
Les charges amenées par le poids propre de la structure : ce sont,
dans notre exemple, les charges 1, 2 dues aux murs de façades et refends
ainsi que celles amenées par les planchers et les poutres en béton armé 8 et
12 ;
Les charges amenées par les poids des autres éléments de la
construction : ce sont les charges amenées par les cloisons 9, les revêtements
de plancher 11, la couverture et les équipements fixes ;
Les poussées des terres 7 et les pressions éventuelles de liquides
telles que les sous pressions d’eaux dues aux nappes phréatiques 14 ;
Les actions dues aux actions différées comme par exemple le
raccourcissement par retrait du béton dans le plancher en béton armé 8 ;
Les actions variables :
Les charges d’exploitation comme les charges concentrées 3, les
personnes 5, les meubles 6 et l’automobile 13 ;
Les charges climatiques telles que le vent ou éventuellement la
neige ;
Les charges appliquées en cours d’exécution qui proviennent des
équipements de chantier non visibles sur notre exemple ;

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Les actions de la température dues aux variations d’ambiance en
cours de journée 10.
3- Les combinaisons d’actions

En fonction des situations qu'une construction va connaître, nous allons être


obligé de superposer les effets de plusieurs actions. Pour cela :
• nous affecterons à chaque type d'actions, un coefficient de sécurité
partiel,
• nous combinerons les actions obtenues (principe de superposition des
effets),
• nous déterminerons la ou les combinaisons qui engendrent les
sollicitations les plus défavorables dans les éléments de la construction.

A l’ELU, la combinaison de calcul est : 1,35G + 1,50Q.

A l’ELS, la combinaison de calcul est : G + Q.

Avec G l’ensemble des actions permanentes et Q la somme des actions


variables.

B- DEFINITION DES ETATS LIMITES

La prise en compte des sollicitations en BA se fait suivant la méthode des


états-limites applicables aux règles BAEL91 modifié 99.

On appelle état-limite, un état particulier au-delà duquel une structure cesse


de remplir les fonctions pour lesquelles elle a été conçue. C’est donc un état
qui satisfait strictement aux conditions prévues (la stabilité, la résistance, la
durabilité et les déformations non nuisibles pour satisfaire les fonctions
techniques d’utilisations des structures), sous l’effet des actions (forces,
moments ou couples) qui agissent sur la construction ou l’un de ses éléments.

Cet état-limite cesserait de l’être en cas de modification, dans le sens


défavorable, d’une action agissant sur elle.

Comme exemple d’état limite, on : résister aux sollicitations imposées, à l’effet


des intempéries, des dilatations, des retraits, etc.

Il existe deux états-limites :

1- L’état limite de service (ELS)

Il constitue des limites au-delà desquelles les conditions normales


d’exploitation ne sont plus satisfaites sans qu’il y ait ruine. Il concerne les
conditions d’utilisations des ouvrages et la durabilité.

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Il s'agit du mode de sollicitation de « tous les jours », l'ouvrage ne doit pas
subir de déformation irréversible. Les matériaux sont employés dans leur
domaine de comportement élastique. Tout naturellement, c'est le « modèle
élastique linéaire » qui est utilisé pour les calculs à l'ELS.

L'état limite en service, ou ELS (en anglais Serviceability Limit State, SLS), qui
consiste à vérifier que leur déformation élastique reste compatible avec le
fonctionnement.

Comme différents ELS, on a :

• État limite de service de compression de béton : contrainte bornée par le


règlement. Cette limitation a pour but d’empêcher la formation des
fissures.
• État limite de service d’ouverture des fissures : durabilité des ouvrages. Il
consiste à assurer que les armatures sont convenablement disposées
dans la section et les contraintes ne dépassent pas la valeur limite. Par
exemple, on a la non corrosion des aciers.
• État limite de service de déformation : limitation des désordres. Il
consiste à vérifier que les déformations sont inférieures à des
déformations limites. Par exemple, on a la flèche des planches limitée
pour réduire les désordres de fissuration des cloisons ou des
revêtements scellés.

En général pour les ouvrages courants de bâtiment, les éléments ne sont pas
calculés en résistance à l'ELS, ils le sont principalement pour des
environnements agressifs ou lorsque les conditions de fissuration ou de
déformation sont préjudiciables à la durabilité de l'ouvrage dimensionné. Il
convient cependant de vérifier la déformation de la structure à l'ELS afin de
s'assurer que les limites admissibles ne sont pas dépassées.

2- L’état limite ultime (ELU)

Il correspond à la valeur maximale de la capacité portante de la construction et


dont le dépassement entraîne la ruine de la construction.

Dans ce mode de sollicitation, l'ouvrage est à la limite de la ruine, il doit


résister aux charges mais il subit des déformations irréversibles et en ressort
endommagé. Pour cet état, il est inutile de rester dans le domaine de
comportement élastique des matériaux, on utilise alors des « modèles de
plasticité non linéaires » qui se rapprochent du comportement réel des
matériaux. On utilise aussi les « modèles de calcul de stabilité de forme » qui
concernent le flambement et le voilement des éléments comprimés (poteau,
voile…) ainsi que le déversement des éléments fléchis élancés.

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L'état limite ultime, ou ELU (en anglais, Ultimate Limit State, ULS), qui consiste
à vérifier qu'elles ne subissent pas de déformation irréversible sous la charge,
et a fortiori qu'elles ne présentent pas de dégradation.

Comme différents ELS, on a :

• État limite ultime d’équilibre statique de l’ouvrage : stabilité des


constructions. C’est la perte de la stabilité d’une partie ou de l’ensemble
de la construction (non glissement, non renversement).
• État limite ultime de résistance de l’un des matériaux de construction :
c’est la perte de résistance soit du béton (non rupture par écrasement)
soit de l’acier (non rupture par allongement excessif).
• État limite ultime de stabilité de forme (flambement) : pas d’instabilité.
Les pièces élancées soumises à des efforts de compression subissent
des déformations importantes et deviennent instable. Par exemple, on a
pour un poteau B.A., le non risque de flambement.
En général pour les ouvrages courants de bâtiment, les éléments sont calculés
uniquement à l'ELU avec les lois de comportement simples.

Déformation élastique et déformation plastique

Considérons une pièce faite d'un matériau ductile. Lorsque l'on augmente
progressivement la charge, la pièce passe par trois étapes successives :

• la déformation élastique : c’est la déformation non permanente que


subit un matériau sous une certaine contrainte ; la pièce reprend sa
forme initiale dès que cesse cette contrainte ;

• la déformation plastique, permanente : le matériau a atteint la limite


d'élasticité et la pièce ne reprend pas sa forme initiale ;

• la dégradation, prélude de la rupture.

Si la pièce est faite d'un matériau fragile, comme un verre, une céramique, un
béton, un acier trempé, une fonte non ductile, … alors elle reste dans le
domaine élastique jusqu'à la rupture. Dans ce cas, la validation à l'ELU est un
critère de résistance à la rupture.

Cas des sollicitations simples

Pour un même matériau, cette résistance à la déformation dépend du type de


sollicitation ou de fatigue qu’il subit. Nous nous référons ici à la théorie des
poutres.

Caractéristiques d´exposition

Par ailleurs, les caractéristiques d´exposition d´une construction par rapport à


son environnement ainsi que la situation d´un élément de construction par
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rapport à l´enveloppe de celle-ci permettent de définir les trois degrés de
nocivité des ouvertures de fissures.

Cas de fissuration préjudiciable (FP) : ELS

La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments en


cause sont exposés aux intempéries ou à des condensations ou peuvent être
alternativement noyés et émergés en eau douce.

Cas de fissuration très préjudiciable (FTP) : ELS

La fissuration est considérée comme très préjudiciable lorsque les éléments


en œuvre sont exposés à un milieu agressif (eau de mer, atmosphère marine
telle qu´embruns et brouillards salins, eau très pure, gaz ou sols
particulièrement corrosifs) ou bien doivent assurer une étanchéité.

Cas de fissuration peu préjudiciable (FPP) : ELU

La fissuration est considérée comme peu préjudiciable dans les autres cas.

C- LES CARACTERISQUES DES MATERIAUX


1- Acier

Dispositions courantes de ferraillage

Façonnage du ferraillage d'une semelle

Dans un ferraillage, il existe plusieurs types d'armatures :

• les aciers principaux qui reprennent les efforts dans les parties tendues du
béton ;

• les aciers transversaux pour reprendre les effets de l'effort tranchant et/ou
de la torsion ;

• les aciers de comportement (pourcentage minimum d'armatures


principalement pour limiter la fissuration) ;

• les aciers de montage pour fixer les aciers et les maintenir au bon
emplacement.

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En général les aciers ne sont calculés et mis en œuvre que dans les parties où
le béton est en traction. Dans certains cas où le béton est fortement comprimé,
par exemple des poutres fortement fléchies ou certains poteaux dont la
géométrie est fixée par l'architecture de l'ouvrage, il arrive que le béton seul ne
soit pas suffisant pour résister aux efforts de compression. On met alors en
œuvre des aciers comprimés pour reprendre une partie de ces efforts.

On utilise pour le béton armé, les ronds lisses, les armatures à haute
adhérence et les treillis soudés. On considèrera pour l'acier, un poids
3
volumique de 78,5 kN/m .
Ils sont définis par leur diamètre nominal qui est le diamètre d'un cylindre de
révolution ayant même masse que la barre par mètre linéaire. Sa section
nominale est l'aire du cercle de diamètre le diamètre nominal. On
remarquera que, si pour les ronds lisses, le diamètre nominal et le diamètre
réel sont égaux, il n'en est pas de même pour les armatures à haute
adhérence.
Les diamètres nominaux sont des diamètres normalisés.
• Les ronds lisses : Symbole Φ ou RL
Ce sont des aciers doux, laminés à chaud et de surface lisse, ne présentant
aucune aspérité.
Les nuances utilisées sont les FeE215 et FeE235.
• Les armatures à haute adhérence : Symbole HA
Ils sont obtenus par laminage à chaud d'un acier naturellement dur, soit dont
les caractéristiques mécaniques sont dues à une composition chimique
appropriée. On n'utilise plus, en béton armé, des aciers obtenus par laminage
suivi d'un écrouissage.
Ces armatures ont leur surface marquée par des crénelures de formes
diverses suivant les marques commerciales, de façon à assurer une
meilleure adhérence avec le béton. Ces aciers existent dans les nuances
FeE400 et FeE500.
• Les treillis soudés : Symbole TS
Si les autres types d’acier se présentent en barres, ces derniers sont soit en
rouleaux, soit en panneaux et de dimensions normalisées. Leur largeur
standard est de 2,40 m. La longueur des rouleaux est de 50 m et celle des
panneaux est de 4,80 m ou 6 m.
Les treillis soudés sont constitués par des fils se croisant
perpendiculairement et soudés électriquement à leurs croisements. On
distingue les treillis soudés à fils tréfilés lisses dits TSL, des treillis soudés à
fils à haute adhérence dits TSHA (voir norme NF A 35-022).

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Types d'aciers Désignation Limite Résistance Allongt à la Coeff de Coeff de Diamètres
élastique à rupture (%) scellement fissuration courants
fe (MPa) la rupture Ψs η (mm)
Aciers ronds 6
lisses Fe E 215 215 330 22 1 1 8
Symbole Φ Fe E 235 235 410 22 1 1 10
NFA 35015 12
Armatures à 6, 8,
haute Fe E 400 400 480 14 1,5 1,6 10, 12,
adhérence 14, 16,
Symbole HA Fe E 500 500 550 12 1,5 1,6 20, 25,
NF A 35016 32, 40
Treillis 3,5 à 9mm
soudés lisses 500 550 8 1 1 avec un pas
Symbole TSL de 0,5 mm
Treillis Φ < 6mm 3,5 à 12mm
soudés 500 550 8 1,5 1,3 pas 0,5mm
haute Φ ≥ 6mm 14 et 16mm
adhérence 1,6 commande
Symb.TSHA

a- Caractéristiques géométriques :

Elles renseignent sur les poids unitaires et les sections des fers à béton.

SECTION REELLE D’ARMATURES

Section en cm2 de N armatures de diamètres Ø en mm


Ø 5 6 8 10 12 14 16 20 25 32 40
N
1 0,20 0,28 0,50 0,79 1,13 1,54 2,01 3,14 4,91 8,04 12,57
2 0,39 0,57 1,01 1,57 2,26 3,08 4,02 6,28 9,82 16,08 25,13
3 0,59 0,85 1,51 2,36 3,39 4,62 6,03 9,42 14,73 24,13 37,70
4 0,79 1,13 2,01 3,14 4,52 6,16 8,04 12,57 19,64 32,17 50,27
5 0,98 1,41 2,51 3,93 5,65 7,70 10,05 15,71 24,54 40,21 62,83
6 1,18 1,70 3,02 4,71 6,79 9,24 12,06 18,85 29,45 48,25 75,40
7 1,37 1,98 3,52 5,50 7,92 10,78 14,07 21,99 34,36 56,30 87,96
8 1,57 2,26 4,02 6,28 9,05 12,32 16,08 25,13 39,27 64,36 100,53
9 1,77 2,54 4,52 7,07 10,18 13,85 18,09 28,27 44,18 72,38 113,10
10 1,96 2,83 5,03 7,85 11,31 15,39 20,11 31,42 49,09 80,42 125,66
11 2,16 3,11 5,53 8,64 12,44 16,93 22,12 34,56 54,00 88,47 138,23
12 2,36 3,39 6,03 9,42 13,57 18,47 24,13 37,70 58,91 96,51 150,80
13 2,55 3,68 6,53 10,21 14,70 20,01 26,14 40,84 63,81 104,55 163,36
14 2,75 3,96 7,04 11,00 15,83 21,55 28,15 43,98 68,72 112,59 175,93
15 2,95 4,24 7,54 11,78 16,96 23,09 30,16 47,12 73,63 120,64 188,50
16 3,14 4,52 8,04 12,57 18,10 24,63 32,17 50,27 78,54 128,68 201,06
17 3,34 4,81 8,55 13,35 19,23 26,17 34,18 53,41 83,45 136,72 213,63
18 3,53 5,09 9,05 14,14 20,36 27,71 36,19 56,55 88,36 144,76 226,20
19 3,73 5,37 9,55 14,92 21,49 29,25 38,20 59,69 93,27 152,81 238,76
20 3,93 5,65 10,05 15,71 22,62 30,79 40,21 62,83 98,17 160,85 251,33

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
b- Caractéristiques mécaniques :

Soit fe la limite d’élasticité garantie de l’acier.

Le diagramme des contraintes-déformations se présente comme suit :

La limite élastique prend les valeurs suivantes :

Ronds lisses, on a : 215 ≤ fe ≤ 235 MPa. Soient RLFeE215


et RLFeE235.
Hautes adhérences, on a : 400 ≤ fe ≤ 500 MPa. Soient
HAFeE400 et HAFeE500.

Au cours des calculs, la limite élastique nominale est réduite à une limite de
calcul notée fed ou fsu et 𝝈
̅ 𝑺 selon le type de fissuration ; calculée par :

Si la fissuration est peu préjudiciable :


𝒇𝒆
𝒇𝒆𝒅 = ; Avec 𝜸𝑺 le coefficient de sécurité de l’acier :
𝜸𝒔

. 𝟏 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒂𝒔 𝒂𝒄𝒄𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕𝒆𝒍𝒔


𝜸𝑺 = { }
. 𝟏, 𝟏𝟓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒂𝒔 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕𝒔 ( 𝒍𝒆𝒔 𝒃â𝒕𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕)
𝟐
. 𝒇𝒆
𝟑
̅ 𝑺 = 𝒎𝒊𝒏
Si la fissuration est préjudiciable : 𝝈 { 𝟏 }
. 𝒎𝒂𝒙( 𝒇𝒆 ; 𝟏𝟏𝟎√ɳ. 𝒇𝒕𝟐𝟖 )
𝟐

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA

Si la fissuration est très préjudiciable :


𝟐
. 𝒇𝒆
𝟑
̅ 𝑺 = 𝟎, 𝟖 × 𝒎𝒊𝒏 {
𝝈 𝟏 }
. 𝒎𝒂𝒙( 𝒇𝒆 ; 𝟏𝟏𝟎√ɳ. 𝒇𝒕𝟐𝟖 )
𝟐
Avec ɳ le coefficient de fissuration pris dans les conditions suivantes :
. 𝟏 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒐𝒏𝒅𝒔 𝒍𝒊𝒔𝒔𝒆𝒔
{ . 𝟏, 𝟔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑯𝑨 𝒅𝒆 Ø ≥ 𝟔 𝒎𝒎 }
. 𝟏, 𝟑 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑯𝑨 𝒅𝒆 Ø < 𝟔 𝒎𝒎
Le choix de diamètre pour des dispositions constructives, tient compte du type
de fissuration :
Si FPP ou FP : Φext ≥ 6mm
Si FTP : Φext ≥ 8mm
2- Le béton
a- Résistance caractéristique

La résistance caractéristique du béton à la compression à j jours, notée fcj est


la contrainte qu’on peut enregistrer dans un échantillon de ce béton à cette
date j.

Lorsque j ≤ 28 jours, cette résistance à la compression suit sensiblement les


lois suivantes :
𝑱
𝒇𝒄𝒋 = . 𝒇𝒄𝟐𝟖 pour 𝒇𝒄𝟐𝟖 ≤ 𝟒𝟎 𝑴𝑷𝒂.
𝟒,𝟕𝟔+𝟎,𝟖𝟑𝒋
𝑱
𝒇𝒄𝒋 = . 𝒇𝒄𝟐𝟖 pour 𝒇𝒄𝟐𝟖 > 𝟒𝟎 𝑴𝑷𝒂.
𝟏,𝟒𝟎+𝟎,𝟗𝟓𝒋

Lorsque j >28 jours, cette résistance à la compression suit sensiblement les


lois suivantes :

𝒇𝒄𝒋 = 1,1.𝒇𝒄𝟐𝟖 pour 𝒇𝒄𝟐𝟖 ≤ 𝟒𝟎 𝑴𝑷𝒂.


La résistance caractéristique du béton à la traction à j jours est notée :

𝒇𝒕𝒋 = 𝟎, 𝟔 + 𝟎, 𝟎𝟔 𝒇𝒄𝒋 pour 𝒇𝒄𝟐𝟖 < 𝟔𝟎 𝑴𝑷𝒂.


𝟐⁄
𝒇𝒕𝒋 = 𝟎, 𝟐𝟕𝟓. 𝒇𝒄𝒋 𝟑 pour 𝟔𝟎 𝑴𝑷𝒂 < 𝒇𝒄𝟐𝟖 < 𝟖𝟎 𝑴𝑷𝒂.

b- Module de déformation

Par définition, le module d’élasticité ou de déformation longitudinale est le


rapport des forces unitaires (contraintes) aux allongements unitaires
(déformations relatives).

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
Il est dit instantané quand la durée d’application des forces unitaires
≤ 24h :

𝟑
𝑬𝒊𝒋 = 𝟏𝟏𝟎𝟎𝟎 √𝒇𝒄𝒋 (𝑴𝑷𝒂)

Il est différé lorsque t > 24h :

𝟑
𝑬𝒗𝒋 = 𝟑𝟕𝟎𝟎 √𝒇𝒄𝒋 (𝑴𝑷𝒂)

𝟏
𝑬𝒗𝒋 ≃ 𝑬
𝟑 𝒊𝒋
c- Diagramme contraintes-déformations

Soit 𝝈𝒃𝒄 la résistance du béton à la compression. La limite de cette


contrainte à la compression désignée par la résistance pratique du béton à la
compression à l’ELU est notée 𝒇𝒃𝒖 et calculée par :
𝒇𝒄𝒋 𝒇𝒄𝟐𝟖
𝒇𝒃𝒖 = 𝟎, 𝟖𝟓 ∗ 𝒇𝒃𝒖 = 𝟎, 𝟖𝟓 ∗
𝜭∗ ɣ𝒃 𝜭∗ ɣ𝒃

ɣ𝒃 est le coefficient de sécurité du béton :


. 𝟏, 𝟏𝟓 𝑷𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒐𝒖𝒗𝒓𝒂𝒈𝒆𝒔 𝒂𝒄𝒄𝒊𝒅𝒆𝒏𝒕𝒆𝒍𝒔
ɣ𝒃 = { }
. 𝟏, 𝟓𝟎 𝑷𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒂𝒔 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕𝒔
Θ est un coefficient, fonction de la durée d’application des
charges :
. 𝟏 𝒔𝒊 𝒕 > 24𝒉
θ = {. 𝟎, 𝟗 𝒔𝒊 𝟏𝒉 < 𝑡 ≤ 24𝒉
. 𝟎, 𝟖𝟓 𝒔𝒊 𝒕 ≤ 𝟏𝒉

A l’ELS, on a : 𝝈
̅𝒃𝒄 = 𝟎, 𝟔. 𝒇𝑪𝟐𝟖
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
d- Déformation transversale, longitudinale : le coefficient de
Poisson.

𝜟𝒅
La déformation transversale unitaire est de : ;
𝒅
𝜟𝒍
La déformation longitudinale unitaire est de : .
𝒍

Le coefficient de Poisson noté ϑ est le rapport de la déformation transversale


et de la déformation longitudinale :
𝜟𝒅
𝝑 = 𝟎, 𝟐 à 𝒍′𝑬𝑳𝑺
ϑ= 𝒅
𝜟𝒍 il est pris égal à : {
𝒍
𝝑 = 𝟎 à 𝒍′ 𝑬𝑳𝑼

3- Déformation due aux charges

Le fluage du béton noté ϵf, est une déformation différée supplémentaire à la


déformation élastique provoquée par l’application d’un chargement à une
pièce en béton.

4- Déformations indépendantes des charges

Indépendamment des charges, nous avons la déformation thermique et le


retrait.
a- Déformation thermique
Le coefficient de dilatation du béton varie de 7.10-6 à 12.10-6, le coefficient de
dilatation de l’acier est de 11.10-6, d’où le béton armé 10-5.
Considérons une pièce en BA de longueur initiale L, après dilatation thermique
on a une variation de longueur ΔL = ±α.L.ΔT avec α le coefficient de dilatation,
ΔT la différence de température.

b- Retrait
Le béton après sa confection (fabrication) contient un excès d’eau, si le
durcissement se fait à l’air libre l’eau va s’évaporer. Cette évaporation
s’accompagne automatiquement par une diminution du volume. Cette
diminution s’appelle le retrait. Par définition, le retrait est une contraction
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
dimensionnelle du béton due à des phénomènes chimiques et physiques. Ce
phénomène se produit dès la mise en œuvre du béton, pendant sa prise et
son durcissement et se développe au cours du temps.

Il est estimé en fonction du climat :

Retrait Situation
-4
1,5.10 Climat très humide
2.10-4 Climat humide
-4
3.10 Climat tempéré sec
-4
4.10 Climat chaud et sec
-4
5.10 Climat très sec ou désertique
Le retrait augmente avec la quantité du ciment, l’addition des adjuvants (plus
d’eau qui réagit), la sécheresse de l’air.

Pour y remédier, il faut prévoir des joints (de 1 à 2 cm) de dilatation tous les 20
à 30 mètres.

D- ASSOCIATION ACIER - BETON

L’association béton / acier est efficace pour les raisons suivantes :

- Le béton résiste aux essais à la compression.


- L’acier résiste aux essais à la traction.
- L’acier adhère au béton, ce qui permet la transmission des efforts d’un
matériau à l’autre.
- Il n’y a pas de réaction chimique entre l’acier et le béton, et en plus le
béton protège l’acier contre la corrosion.
- Le coefficient de dilatation des deux (02) matériaux est pratiquement le
même.
1- Relation entre les modules d’élasticité :
𝑬𝑺
Elle est définie par le coefficient d’équivalence : n = ≃ 𝟏𝟓
𝑬𝒃

2- Contrainte limite d’adhérence

Considérons une barre rectiligne scellée dans un bloc de béton. Appliquons à


cette barre un effort de traction F.

C’est la force de cohésion par unité d’aire qui fait adhérer l’armature au béton.
Pour assurer un ancrage correct, c’est-à-dire empêcher le glissement de
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
l’armature dans la gaine de béton qui l’entoure, il faut limiter la contrainte
d’adhérence à la valeur :

𝓣𝒔𝒖 = 𝟎, 𝟔 𝝍𝑺 𝟐 𝒙𝒇𝒕𝒋 (𝑴𝑷𝒂) ; Avec ψS le coefficient d’adhérence :

. 𝟏 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒐𝒏𝒅𝒔 𝒍𝒊𝒔𝒔𝒆𝒔.


𝝍𝑺 = {
. 𝟏, 𝟓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑯𝑨

Les facteurs influençant l’adhérence sont :

L’état de surface des barres : les surfaces rugueuses augmentent


le frottement entre le béton et l’acier et par conséquent augmente
l’adhérence.
La forme des barres : l’adhérence circulaire (rond) est supérieure à
celle des barres ayant une autre forme.
Groupement des barres : l’objectif est de répartir une meilleure
répartition des fissures tout en étant possible.

La résistance du béton : l’adhérence croit avec l’augmentation de


la résistance à la compression du béton.
La compression transversale : dans une pièce comprimée,
l’adhérence va augmenter par la contrainte créée (le serrage).
3- Longueur de scellement droit

On parle de scellement, ou ancrage des barres : si la barre est trop courte, elle
risque de s’arracher du béton sous l’effet de l’effort de traction exercé. La
barre doit être suffisamment longue pour être convenablement ancrée ou
scellée dans le béton.
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA

On appelle longueur de scellement droit, la longueur nécessaire d’armature


qu’il faut pour assurer un ancrage total.

La notion de longueur de scellement apparaît dans la nécessité de continuité


des armatures longitudinales dans une pièce rectiligne.
∅𝒍𝒎𝒂𝒙 𝒇𝒆
Elle se calcule par l’expression : 𝒍𝑺 = 𝒙 ; Avec ∅𝒍𝒎𝒂𝒙 le plus gros
𝟒 𝝉𝑺𝑼
diamètre des armatures longitudinales formant la cage de ferraillage scellée
dans le béton.

A défaut du calcul précis, le BAEL permet d’adopter de façon forfaitaire pour


fC28 ≤ 25 MPa :

. 𝟒𝟎 ∅𝒍𝒎𝒂𝒙 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓𝒔 𝑭𝒆 𝑬𝟒𝟎𝟎


𝒍𝑺 = {. 𝟓𝟎 ∅𝒍𝒎𝒂𝒙 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓𝒔 𝑭𝒆 𝑬𝟓𝟎𝟎}
. 𝟓𝟎 ∅𝒍𝒎𝒂𝒙 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑹𝑳

Quand les dimensions de la pièce ne sont pas suffisantes pour permettre un


ancrage droit de longueur ls, nous aurons recours à un ancrage courbe (au
niveau de l’appui extrême des poutres).

4- Ancrage par courbure des barres tendues

Lorsque l’armature est scellée dans le béton dans une forme courbée (avec
crochet normal), la longueur de scellement droit prend le nom de longueur
minimale d’ancrage, calculée par :

𝒍𝒂 = 𝟎, 𝟔𝒍𝑺 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑹𝑳. 𝒆𝒕 𝟎, 𝟒 𝒍𝑺 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑯𝑨.

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
E- DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

Le respect des dispositions constructives définies au BAEL91 permet :


- une correcte mise en œuvre du béton dans le coffrage (entrave des
armatures au passage du béton frais, du vibrage),
- un parfait fonctionnement mécanique des armatures de la poutre.
Les sections d’armatures longitudinales peuvent être importantes, la mise
en œuvre de plusieurs lits superposés est alors nécessaire.

1- Dispositions des armatures :

Nous considérerons que Φl est le diamètre des armatures longitudinales et Φt


le diamètre des armatures transversales.
Pour assurer une bonne protection des armatures contre la corrosion, il faut
que l'enrobage (la distance qui sépare le nu extérieur de l’armature à la paroi
la plus proche du coffrage) respecte :

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
.𝒆
C ou (𝑪𝒕 ) = max {. Ф𝒍
. 𝟏 𝒄𝒎
Фl : diamètre d’armature considéré ;

e est un coefficient dont les valeurs minimales sont calculées par :

- 5 cm : pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns, aux


brouillards salins, ainsi qu’à des atmosphères très agressives (cas de
fissuration très préjudiciable).
Cet enrobage peut être ramené à 3 cm si les armatures ou le béton sont
protégés.
- 3 cm : pour les parois coffrées ou non qui sont soumises (ou
susceptibles de l'être) à des actions agressives, ou à des intempéries, à
des condensations, ou encore, eu égard à la destination des ouvrages,
ou en contact avec d’un liquide, ou à des ouvrages exposés à la mer
avec béton protégé par un procédé efficace (cas de fissuration
préjudiciable).
Cette valeur peut être ramenée à 2 cm si fc28 > 40 MPa.
- 1 cm : pour des parois qui seraient situées dans des locaux couverts
ou clos et non exposées à des condensations (cas de fissuration peu
préjudiciable).
2- Distances entre les barres (Espacements des armatures)

𝒆𝒗 = Sup (a ; Cg) et 𝒆𝒉 = Sup (a ; 1,5Cg)

Avec - a : largeur d’un paquet de barres (limité à deux barres).


- Cg : diamètre du plus gros granulat (en général 25 mm).

3- Armatures de peau

Afin de limiter la fissuration de retrait des retombées de poutre, des


armatures de peau sont à mettre en œuvre :
Pour le cas de fissuration préjudiciable Section des armatures
de peau ≥ 3 cm²/m de longueur de parement (2 x retombée +
largeur).
Pour le cas de fissuration très préjudiciable leur section est au
moins égale 5 cm² par mètre de longueur de parement.

4- Poussée au vide
- Présentation du problème : toute armature courbe et tendue, exerce sur
le béton une poussée dans le plan de la courbure et du côté de la
concavité. Si l’armature est comprimée, la poussée est exercée du côté de
la convexité.
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA

- Constats :
Si la poussée est orientée vers une face externe, il y a risque d'éclatement du
parement. Il faut donc, pour éviter les poussées au vide, choisir un tracé
judicieux des armatures. Par exemple, les poussées doivent être, dans les
courbures, orientées vers la masse du béton.

Lorsque, par contre, des raisons constructives nous poussent à prévoir des
poussées orientées vers le parement, il faut alors obligatoirement prévoir des
ligatures ancrées dans la masse de l'élément (eurocode2).
- Exemple : problème particulier des ancrages avec retour d’équerre

- Solutions : il convient soit de disposer une ligature ancrée dans la masse


du béton, soit mieux, d'incliner le retour de l'ancrage vers la masse du
béton pour obtenir alors un crochet (eurocode2).

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
5- Quelques règles de représentation de dessins d’armatures

Armatures transversales de poutres fléchies

Armatures transversales, exemples de cadres, étriers et épingles

Fermeture des cadres, mode de fermeture facilitant la mise en place des armatures
longitudinales

Armatures transversales : exemples d’ancrages conformes aux règles BAEL 91.

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA

Armatures transversales. Comparaison d’ancrages conformément aux règles BAEL 91 et à


l’Eurocode 2.

Exemple de cadres, étriers, épingles, coudes et ancrage

Exemples de coude
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
6- Jonctions par recouvrement

Lorsque les longueurs de barres nécessaires dépassent les longueurs


commerciales, on peut établir la continuité des différents tronçons en utilisant
l’adhérence.

On fait alors chevaucher deux tronçons successifs sur une certaine longueur
appelée longueur de recouvrement.

On a aussi parfois recours :

- Au soudage lorsque l’acier est soudable ;


- Au manchonnage pour les barres HA uniquement.
a- Recouvrement des barres tendues

En considérant deux barres parallèles, de mêmes types, de mêmes diamètres


∅, dont les axes sont distants de c, qui se chevauchent sur une longueur lr et
soumises à 2 forces égales et opposées. On a de façon générale :
𝒍𝒔 = 𝒍𝒓 − 𝒄

Pour des barres rectilignes

𝒍𝒓 = 𝒍𝒔 + 𝒄 𝒔𝒊 𝒄 > 𝟓∅ et 𝒍𝒓 = 𝒍𝒔 𝒔𝒊 𝒄 ≤ 𝟓∅

Pour des barres munies de crochets

- RL avec crochets

𝒍𝒓 = 𝒍𝒂 + 𝒄 = 𝟎, 𝟔 𝒍𝒔 + 𝒄 𝒔𝒊 𝒄 > 𝟓∅ et 𝒍𝒓 = 𝒍𝒂 = 𝟎, 𝟔 𝒍𝒔 𝒔𝒊 𝒄 ≤ 𝟓∅

- HA avec crochets normaux

𝒍𝒓 = 𝒍𝒂 + 𝒄 = 𝟎, 𝟒 𝒍𝒔 + 𝒄 𝒔𝒊 𝒄 > 𝟓∅ et 𝒍𝒓 = 𝒍𝒂 = 𝟎, 𝟒 𝒍𝒔 𝒔𝒊 𝒄 ≤ 𝟓∅

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
NB : pour les chaînages, les barres couvre-joints sont utilisés sur une
longueur au moins égale à 𝟐 𝒍𝒔 .

b- Recouvrement des barres comprimées

On a généralement :

Pour l’ancrage d’une barre comprimée isolée 𝒍𝒂 = 𝟎, 𝟔 𝒍𝒔


Pour le recouvrement de deux barres comprimées de même diamètre
𝒍𝒂 = 𝟎, 𝟔 𝒍𝒔
Sauf pour les pièces soumises à des chocs (séisme ou battage) on a :
𝒍𝒂 𝒐𝒖 𝒍𝒓 = 𝒍𝒔 .
F- DOMAINES D’UTILISATION DU BETON ARME

Poutres

Poutres et entretoises en béton armé supportant le tablier d'un pont en arc en Tunisie. (Construction de 1931)
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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
Les poutres sont armées par des aciers principaux longitudinaux, destinés à
reprendre les efforts de traction dus à la flexion, et des aciers transversaux,
cadres et épingles (ou étriers), destinés à reprendre l'effort tranchant.
Les espaces entre cadres varient en fonction de l'effort tranchant, resserrés
quand l'effort tranchant est important, en général près des appuis, et plus
espacés quand l'effort tranchant est faible, en général vers le milieu des
poutres.
Poteaux
Les poteaux sont armés par des aciers longitudinaux et transversaux destinés
à limiter le flambement.
Les aciers transversaux sont espacés régulièrement et resserrés dans les
zones de recouvrement avec les aciers en attente.
Dalles et dallages

Transport de treillis soudés sur un chantier

Les dalles sont généralement armées par deux à quatre lits (ou « nappes »)
d'armatures croisées, formés par des barres individuelles ou des treillis
soudés. On parle de « lit inférieur » (« nappe inférieure ») pour les deux
nappes d'aciers proches de l'intrados de la dalle (face inférieure) et de « lit
supérieur » (« nappe supérieure », « nappe haute ») pour les éventuelles
nappes d'aciers proches de l'« extrados » de la dalle (face supérieure).
Il est possible, par mesure d’économie, de renoncer aux armatures
supérieures en travée et de ne conserver des aciers en nappe haute qu'au
niveau des appuis ; ils sont alors appelés « chapeaux ».
Les armatures transversales (verticales) sont assez rares mais peuvent être
mises en œuvre dans le cas d'un cisaillement localisé important (risque de
poinçonnement) ou d'une reprise de bétonnage comme une prédalle (partie
inférieure de dalle préfabriquée et utilisée comme coffrage pour la partie
supérieure).

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HISTORIQUE ET GENERALITES DU BA
Voiles
Les voiles sont des murs en béton, suivant les cas, ils peuvent être non
armés ou armés.
Poutres-voiles ou parois fléchies
Une poutre-voile ou paroi fléchie est une poutre de grande hauteur dont le
rapport hauteur sur longueur est supérieur à 0,5 dans laquelle il se développe
un effet de voûte. Les poutres-voiles sont armées, en partie basse, par un
tirant qui reprend la traction engendrée par l'effet de voûte et par des
armatures horizontales et verticales qui reprennent les effets du cisaillement.
Murs de soutènement
Il s'agit d'ouvrages destinés à retenir les terres, ils sont armés par des aciers
longitudinaux destinés à reprendre les efforts de flexion.
Fondations
Le terme fondations regroupe tous les éléments de structure qui transmettent
les efforts d'un ouvrage vers le sol. On distingue deux types de fondations:

• Fondations superficielles (semelle, radier) : elles travaillent par contact


entre la surface d'assise de la fondation et le sol;
• Les semelles sont armées d'une nappe d'acier en partie basse et en partie
haute si besoin,
• Les radiers se comportent comme des dalles à l'envers, de façon analogue
ils sont armés d'une nappe haute, et d'aciers en partie basse au niveau
des longrines, voiles ou poteaux.
• Fondations profondes (puits, pieux) : elles travaillent soit par friction entre
la face latérale de la fondation et le sol, soit en pointe;
• Les pieux sont, suivant les cas, non armés ou armés par des d'aciers
longitudinaux et transversaux,
• Les puits sont rarement ferraillés.
Coques
Il s'agit de tous les ouvrages en béton à surfaces non planes, cela concerne
par exemple des silos, des réservoirs, des toitures.
Les coques peuvent être armées d'une seule nappe d'armatures située au
milieu ou bien de deux nappes, une sur chacune des faces.

COURS DE BETON ARME REDIGE PAR M. CARLOS AKPAKA | 32

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