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COMPTABILITÉ
INTERNATIONALE
UE 715 S7151-F1/2
Ce fascicule comprend :
Les séries 01 et 02
Les devoirs 1 et 2 à envoyer à la correction
Généralités
Pascale DELVAILLE –
Christophe HOSSFELD – Louis KLEE
Jean-Claude LAVOYER – Anne LE MANH
Catherine MAILLET – Alain MIKOL
2009 – 2010
2 S7151-F1/2
L’Intec, Institut du Cnam et premier centre français de formation aux métiers de la comptabilité, du
contrôle, de l’audit, de la finance, et de l’expertise comptable, s’efforce depuis toujours de répondre à
tous les besoins de formation professionnelle économique, comptable et financière.
Nous proposons ainsi des enseignements dans des domaines importants, permettant à des comptables
de se spécialiser ou d’acquérir la maîtrise de techniques et d’outils nouveaux. Ces formations
s’adressent donc aux collaborateurs de cabinets, aux gestionnaires et aux comptables en entreprise
ayant besoin de perfectionner leurs compétences ou d’en acquérir de nouvelles. Elles peuvent :
– compléter utilement les préparations du DCG (ou du DGC de l’Intec) et du DSCG (ou DSGC de
l’Intec),
– entrer dans la préparation à la MSTCF dans le cadre de l’UE optionnelle,
– entrer dans la préparation au Master dans le cadre de l’UE optionnelle,
– ou encore permettre à des comptables de formation de se spécialiser sur un domaine ou d’acquérir
la maîtrise de techniques et d’outils nouveaux.
Pour chacune d’entre elles, un cours de haut niveau rédigé par des professionnels s’attache à
développer les aspects à la fois théoriques et pratiques des thèmes abordés. Ce cours abonde en
illustrations, cas pratiques et exercices autocorrigés, permettant à chacun de tester son niveau de
compréhension des pratiques exposées. Sa forme – un cours par correspondance accompagné de
devoirs pouvant être corrigés – permettra à chacun de se former à son rythme.
Ce cours à distance peut être – pour certaines formations – complété par des appuis oraux se déroulant
à Paris, en régions ou à l’étranger. Nous pouvons également organiser des sessions de formation sous
forme de séminaires, sous réserve d’un effectif suffisant. N’hésitez pas à nous contacter pour nous
faire connaître vos besoins en la matière.
conservatoire national des arts et métiers, a décidé d’inclure dans ses formations un certificat de
spécialisation dans lequel est développé exclusivement l’enseignement de cette matière.
Pour être suivie avec profit, cette formation suppose que l’étudiant ait pu approfondir préalablement
les concepts et les techniques de niveau Master 1re année en comptabilité et gestion relevant
notamment de :
– la comptabilité financière approfondie,
– la comptabilité et le contrôle de gestion,
– l’analyse financière,
– les mathématiques financières.
L’étudiant doit avoir la capacité de se connecter sur les sites des sociétés cotées de l’Union
européenne, notamment, et d’y récupérer les informations financières correspondantes.
Cette formation s’adresse plus généralement à toute personne qui désire acquérir de solides
connaissances sur les principes et techniques de comptabilisation en normes IFRS (et, notamment, des
comptes consolidés des sociétés cotées).
Partie 3 : États financiers consolidés (IAS 27, IAS 28, IAS 31, IFRS 3)
Nous attirons votre attention sur le fait que le volume de travail nécessaire à la bonne compréhension
d’une série n’est pas le même pour chacune des séries. À titre indicatif, nous vous conseillons de
répartir votre charge de travail comme suit : série 01 : 15 % – série 02 : 40 % – série 03 : 15 % –
série 04 : 30 %.
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Réglementation européenne
Règlement de la Commission n° 1126/2008 du 3 novembre 2008 (JOUE 29/11/2008) : Version
consolidée des normes (IAS et IFRS) et interprétations (SIC et IFRIC) en vigueur dans l’Union
européenne (disponible en français)
Ouvrages en français
– BACHY B. et SION M., Analyse des comptes consolidés – Normes ISA/IFRS, Dunod, 264 pages,
2005.
– COLASSE B. (éd.), Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de gestion et Audit, Economica,
2e édition, Paris, 2009.
– ERNST & YOUNG, IFRS 2007, Les Pratiques comptables des grands groupes européens, CPC,
2007.
– HOSSFELD CH. (éd.), Information financière en IFRS, LITEC, Paris, 2007.
– IASB, Code IFRS : normes et interprétations, Textes consolidés à jour au 1er mai 2009, Collection
les Codes RF, Groupe Revue fiduciaire, 4e édition, Paris, 2009.
– MAILLET-BAUDRIER C. et LE MANH A., Les Normes comptables internationales,
éd. Foucher, 2007.
– OBERT R. et MAIRESSE M.P., Comptabilité et audit – DSCG 4, Dunod, 2008.
– PRICEWATERHOUSECOOPERS, Comptes consolidés + règles françaises : entreprises
industrielles et commerciales, éd. F. Lefebvre, 2007.
– PRICEWATERHOUSECOOPERS, Des règles françaises aux IFRS 2007 – Principales diver-
gences, éd. F. Lefebvre, 2007.
– RAFFOURNIER B., Les Normes comptables internationales, 3e édition, Economica, Paris, 2006
– WALTON P., La Comptabilité anglo-saxonne, Éd. La Découverte, 2001.
Ouvrages en anglais
– ALEXANDER D. et ARCHER S. (2008), Miller IAS Guide 2004, Harcourt Brace.
– ALEXANDER D., BRITTON A., JORISSEN A. (2007), International Financial Reporting and
Analysis, Thomson Learning.
– CHOI F.D.S. et MEEK G.K. (2005), International Accounting, Pearson Prentice Hall.
– IASB (2003), International Financial Reporting Standards (IFRSs) 2003 – Abbreviated versions
of IAS 1 to IAS 41, IASCF.
– NOBES C. et PARKER R. (2008), Comparative International Accounting, Financial Times
Prentice Hall, Londres.
– STOLOWY H. et LEBAS M.J. (2006), Corporate Financial Accounting – a Global Perspective,
Thomson.
Par ailleurs, des ressources pédagogiques complémentaires sont disponibles sur le site de l’Intec
(http://www.intec.cnam.fr) dans la rubrique « Ressources pédagogiques » de l’UE « Normes
comptables internationales ».
Ce document de cours a été établi sur la base des textes des normes comptables internationales
consolidées et à jour au 1er mai 2009 applicables dans l’Union européenne, avec mentions de normes
ou projets de normes ultérieures.
Il est également tenu compte de IFRS 3 version janvier 2008 et IAS 27 amendée janvier 2008, rendues
applicables dans l’Union européenne respectivement par les règlements n° 495/2009 et n° 494/2009
du 3 juin 2009 (JOUE n° L 149 du 12/06/2009).
Il ne traite pas des normes suivantes :
IAS 26 : Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 29 : Information financière dans les économies hyperinflationnistes
IAS 41 : Agriculture
IFRS 4 : Contrats d’assurances
IFRS 6 : Prospection et évaluation des ressources minières
ni des interprétations SIC nos 7, 10, 13, 15, 21, 25, 27, 29 et 31 et IFRIC nos 2, 6, 7, 8, 9, 11, 14, 16 et
17.
8 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
S7151-F1/2 9
SÉRIE 01
PLAN DE LA SÉRIE
GÉNÉRALITÉS.....................................................................................................................................................11
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 11
GÉNÉRALITÉS
INTRODUCTION
COMPTABILITÉ INTERNATIONALE : DE L’HARMONISATION
À LA NORMALISATION
La comptabilité internationale est née d’un double constat :
– le constat d’une diversité de référentiels et de pratiques comptables ;
– le constat de la nécessité d’une réduction de cette diversité.
La connaissance, plus ou moins précise, de la réalité diversifiée de la comptabilité n’est sans doute pas
récente. Mais est certainement plus récent le souci d’analyser cette réalité, d’en comprendre les causes,
et surtout d’agir pour faire disparaître les distorsions, voire l’ambition d’en unifier le « corpus ».
Certes le travail d’approfondissement des concepts, d’adaptation correcte de l’information financière à
la réalité changeante de la vie des entreprises a toujours existé. Mais ce qui est nouveau, c’est l’angle
d’attaque, à savoir l’approche internationale : c’est-à-dire l’élargissement, au-delà des seuls espaces
nationaux, des perspectives à la fois de l’analyse et de l’action en matière de référentiels et de
pratiques comptables. À cet égard, le début des années 1970 marque sans doute une étape décisive
dans la naissance de ce qui n’a pas été appelé tout de suite : « la comptabilité internationale »,
construite de façon quasi exclusive à partir des « normes comptables internationales » (International
Accounting Standards, IAS), devenues les « normes internationales d’information financière »
(International Financial Reporting Standards, IFRS).
Cette introduction donnera quelques pistes sur l’analyse de la diversité des référentiels et des pratiques
comptables et de la nécessité de leur uniformisation.
Dans la première partie de la série 01, ce cours examinera la question des sources de la comptabilité
internationale, avant de développer, dans les autres parties de la série 01, la présentation des états
financiers et, dans les séries 02 et 03, les principales thématiques abordées par la comptabilité
internationale au titre de la présentation et de l’évaluation des postes du bilan et du compte de résultat.
La série 04 présentera certains compléments et approfondissements.
Les différences entre les référentiels et les pratiques comptables peuvent être analysées à partir de
plusieurs critères. Nombreuses sont les explications de ces différences.
1 Voir Raffournier B., « Comptabilité internationale », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit,
2e édition, Economica, Paris, 2009.
12 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
distinction entre la zone d’influence française et la zone d’influence allemande. D’autres encore ont pu
mettre en évidence une sphère d’influence « communiste » spécifique.
D’autres classifications se sont appuyées sur l’analyse de la régulation de l’information comptable
dont les modèles types seraient : le marché, l’État et la communauté financière.
Dans le modèle du marché, chaque entreprise choisit ses propres normes influencées principalement
par les pressions du marché financier et chaque entreprise donne la seule information dont la demande
est exprimée par le marché. Ce modèle fonctionne dans les économies sans régulation. Dans le modèle
de l’État, un organisme fixe les pratiques qui doivent être suivies et vérifie l’application stricte et sans
réserve de principes définis par l’État. Enfin, dans le modèle de la communauté financière, les normes
émergent de l’action solidaire de la communauté financière.
À ces trois situations extrêmes, certains auteurs ont opposé la présentation d’une graduation
progressive entre le libéralisme et le légalisme qui distingue l’« associationnisme » et le
« coopérationisme »1.
Dans l’« associationnisme », la régulation est réalisée par des organisations formées pour représenter
et défendre les intérêts de leurs membres. Les membres sont des bénévoles qui agissent sans mandat.
Dans le « coopérationisme », l’État reconnaît ces regroupements d’intérêts particuliers et les incorpore
dans une régulation centralisée et hiérarchisée. La différence entre ces deux situations réside dans la
nature des dispositions élaborées : elles sont privées dans le premier cas et publiques, c’est-à-dire sous
le contrôle de l’État, dans le deuxième cas.
Selon la proposition de Nobes (1983), les systèmes comptables concrets pourraient être classés selon
une hiérarchie de critères en plusieurs niveaux.
Au premier niveau, il serait possible d’opposer la classe micro-économique et la classe macro-
économique :
– la classe micro-économique regrouperait des systèmes comptables dont l’optique serait centrée sur
les besoins de l’entreprise et qui seraient fondés en particulier sur le jugement de l’entrepreneur ;
– la classe macro-économique comprendrait les systèmes comptables organisés en fonction du rôle
de l’État dans l’économie et de ses besoins d’information sur les entreprises, notamment pour des
raisons fiscales.
Au deuxième niveau, Nobes distingue des sous-classes.
L’approche micro-économique des systèmes comptables reposerait, selon les cas, sur :
– une théorie économique de l’entreprise : cette théorie serait centrée sur l’analyse de la valeur de
l’entreprise à partir de recherches sur le concept de capital, sur le maintien du capital (capital
nominal, financier, physique) ; le système comptable des Pays-Bas serait, à son origine,
représentatif de cette optique ;
– une approche pragmatique de l’activité des entreprises ; cette approche appartiendrait au monde
anglo-saxon mais correspondrait à deux familles distinctes :
W une première famille suivrait l’exemple britannique où les professionnels comptables se sont
vus reconnaître longtemps un rôle prééminent voire l’exclusivité dans l’élaboration des normes
comptables, à savoir le Royaume-Uni, l’Irlande mais aussi, avec des nuances nationales,
l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud ;
W une deuxième famille serait sous influence américaine, à savoir les États-Unis, le Canada et
aussi le Mexique, les Philippines, le Japon ; les règles américaines auraient été élaborées par les
professionnels comptables, mais leur pouvoir aurait été tempéré ou limité par l’organisme de
contrôle des marchés de capitaux.
1 D’après Puxty et al. (1987), p. 283, cité par Nobes C. et Parker R., Comparative International Accounting, seventh edition, Pearson
Education, Londres, 2002.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 13
1 Voir Raffournier B., « Comptabilité internationale », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit, op. cit.
14 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
D’ailleurs et pour contourner une référence explicite et directe aux US-GAAP, la loi française1, dans
une disposition d’application temporaire, les avait qualifiés de « règles internationalement
reconnues ».
Cependant les US-GAAP s’inscrivent dans un système national de régulation comptable et ont
vocation, à cet égard, à répondre d’abord aux contraintes et aux objectifs nationaux propres des États-
Unis. En outre, leur élaboration échappe à toute influence externe.
L’expérience interétatique européenne d’harmonisation comptable et l’action de la profession dans le
cadre de l’IASC (International Accounting Standards Committee : comité international des normes
comptables)2 représentent deux autres tentatives pour développer une comptabilité « internationale ».
Toutes les deux ont eu comme objectif d’élaborer, selon un processus collectif, des dispositions
comptables dont le champ d’application débordait un espace national donné.
Cependant elles se différencient notamment par :
– la méthode : harmonisation interétatique, concertation interprofessionnelle ;
– la nature des textes élaborés :
W directives européennes : obligatoires mais après transposition dans la législation par chaque État
membre,
W normes IAS : obligatoires à l’égard des seuls membres de l’IASC ;
– le contenu des textes :
W directives européennes : elles définissent des objectifs et abordent toutes les thématiques
comptables mais, lors de leur intégration dans la législation de chaque État membre, celui-ci
définit les moyens pour atteindre les objectifs,
W normes IAS : approche par thème ;
– la langue :
W directives européennes : dans la langue nationale de chaque État membre,
W normes IASC : langue anglaise ;
– le champ visé : respectivement vocation européenne, vocation internationale.
1 La loi française du 6 avril 1998 portant réforme de la normalisation comptable a disposé à l’article L. 357-8-1 de la loi sur les sociétés
commerciales que les sociétés dont les titres étaient admis sur un marché réglementé d’instruments financiers pouvaient utiliser, jusqu’au
31 décembre 2002 et en l’absence d’un corps de règles internationales adoptées dans les conditions fixées au premier alinéa, des règles
internationalement reconnues adoptées dans les mêmes conditions.
2 Voir cours ci-dessous.
16 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Mais la rigidité et la lourdeur du processus d’élaboration des directives comptables ont été suivies
d’une grande souplesse dans la mise en œuvre :
– des options ont été intégrées dans chacune des directives,
– chaque texte nécessite d’être traduit dans les langues officielles de l’Union européenne,
– chaque État membre doit les transposer dans sa législation nationale pour leur donner un caractère
obligatoire et il définit les moyens qui, selon lui, permettent d’atteindre les objectifs fixés.
Ainsi l’Italie, qui appartient pourtant au « club » des États membres fondateurs de l’Union
européenne, a-t-elle transposé les deux textes seulement en 1991.
Le mélange, d’une part, de rigidité et de lourdeur du processus d’élaboration et d’adoption des
directives et, d’autre part, de souplesse incontrôlée dans leur mise en œuvre révèle les limites du
processus.
Les directives ont représenté la voie de la coordination des dispositions nationales. Dès 1995 se pose
la question d’une autre stratégie pour l’harmonisation comptable en Europe.
Tous les objectifs des directives comptables n’ont pas été atteints. La comparabilité et l’équivalence
des informations publiées dans les comptes annuels ont été trop souvent sacrifiées au profit du
maintien des traditions nationales. La diversité des options n’a pas été réduite, ni les interprétations
nationales coordonnées. Aucune délégation des États membres n’a été dans la capacité ou la volonté
d’aborder des thèmes nouveaux de haute technicité. Aucune révision ou mise à jour d’ensemble n’est
intervenue, en raison de la lourdeur de toute transposition parlementaire1.
C’est pourquoi, en choisissant la voie de l’application au sein de l’Union européenne des normes
comptables internationales, l’Union européenne a fait le constat de l’échec, ou tout au moins des
limites, de la voie européenne dans l’élaboration des règles comptables et celui de la réussite de
l’action développée par l’IASC devenue depuis 2001 l’IASB.
Cette nouvelle stratégie prévoit toutefois un processus d’agrément des normes comptables
internationales pour les intégrer dans le droit communautaire applicable.
En 2001, l’IASC, organisme unique, s’est transformé en une fondation dénommée IASCF
(Foundation), structurée selon le modèle de l’organisme américain de normalisation.
Cette réforme a visé à professionnaliser le fonctionnement de l’organisation et à la rendre
indépendante, notamment des organisations professionnelles comptables. Depuis, cette structure a subi
de nouvelles évolutions 2.
1 Avant celles qui ont été rendues nécessaires (en 2001 et 2003) pour l’application des normes comptables internationales.
2 IASC Foundation, Constitution, approuvée par les trustees le 1er février 2009.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 17
a. La structure de l’IASCF
La fondation comprend cinq composantes :
– l’assemblée des administrateurs de la fondation (les trustees),
– le conseil de surveillance de l’IASCF : Monitoring Board (créé début 2009),
– le conseil international de normalisation comptable : International Accounting Standards Board
(IASB),
– le comité permanent d’interprétation : International Financial Reporting Interpretations Committee
(IFRIC),
– le conseil consultatif de normalisation : Standards Advisory Council (SAC).
Les trustees
Ils comprennent 22 membres qui sont choisis de manière à refléter un équilibre entre les différentes
régions du monde, à savoir 6 en provenance de l’Asie/Océanie, 6 en provenance de l’Europe, 6 en
provenance de l’Amérique du Nord et 4 de manière à réaliser un équilibre régional. Au 31 décembre
2008, leur nombre était réduit à 19 : 5 en provenance de l’Europe (au lieu de 6), 4 de l’Amérique du
Nord (au lieu de 6), 1 de l’Afrique, 1 de l’Amérique du Sud, 4 de l’Asie/Océanie et 4 des autres
régions.
Ils sont désignés pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. Le remplacement se fait par
cooptation après consultation des organisations nationales et internationales d’auditeurs, de
préparateurs, d’utilisateurs, d’universitaires et du conseil de surveillance.
Leurs missions consistent principalement à :
– pourvoir au financement de l’IASB et voter son budget,
– désigner les membres de l’IASB, de l’IFRIC et du SAC,
– définir l’agenda de l’IASB et évaluer son action.
Il a pour mission d’établir un lien entre les trustees et les autorités publiques.
Il a la responsabilité de :
– participer au processus de désignation des trustees et approuver leur désignation,
– superviser et donner son avis aux trustees,
– participer aux réunions des trustees.
Il comprend :
– un membre représentant de la Commission européenne,
– le président du comité des marchés émergents de l’IOSCO (International Organisation of
Securities Commissions : Organisation internationale des commissions de valeurs mobilières –
OICV),
– le président du comité technique de l’IOSCO,
– un représentant de l’Agence japonaise des services financiers,
– le président de la SEC (Securities and Exchange Commission), la commission américaine de
contrôle des Bourses,
– et en tant qu’observateur le président du comité de Bâle de supervision bancaire.
L’IASB
Il comprend quatorze membres : douze à plein temps et deux à temps partiel (élargi à seize membres,
dont trois à temps partiel, à compter de juillet 2012), désignés pour un mandat de cinq ans,
renouvelable une fois.
Ses membres sont choisis par les trustees de telle sorte que le Board « regroupe des personnes
représentant la meilleure combinaison possible de compétences techniques et d’expériences des
affaires internationales et de la situation des marchés », tout en respectant les critères d’origine
géographique et un équilibre approprié des expériences professionnelles (auditeurs, préparateurs,
utilisateurs, universitaires).
Parmi les membres à plein temps, les trustees désignent le président de l’IASB, qui est en même temps
directeur exécutif de l’IASCFondation et le vice-président de l’IASB.
La préparation d’une norme comporte six étapes : inscription à l’agenda de l’IASB, définition d’un
calendrier pour le projet, préparation et publication d’un document de travail, préparation d’un exposé-
sondages, préparation et publication de la norme, procédures engagées après l’adoption d’une norme.
La publication d’un exposé-sondages (exposure-draft) ou d’une norme doit être approuvée par neuf
membres de l’IASB s’ils sont moins de seize, et par dix membres s’ils sont au nombre de seize.
Les autres décisions, y compris la publication d’un document de travail, sont acquises à la majorité
simple des membres présents à une réunion qui regroupe au moins 60 % des membres de l’IASB, en
personne ou par téléphone.
L’IFRIC
Le SAC
Ce conseil d’une trentaine de membres, désignés par les trustees, constitue un forum pour les
personnes ou les organisations concernées par l’information financière et son harmonisation
internationale.
Il apporte son aide à l’IASB pour fixer son agenda et définir ses priorités, lui donne son avis sur les
projets de normes.
Il est consulté préalablement par l’IASB sur ses projets majeurs et par les trustees sur les propositions
de modification des statuts.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 19
Le financement de l’IASB est assuré principalement par des contributions, qui proviennent en forte
part des firmes internationales d’audit et des entreprises. En 2008, classés par ordre décroissant de
l’origine géographique des donateurs, à l’exclusion des firmes d’audit, les cinq plus importants pays
donateurs ont été : 1. les États-Unis, 2. le Japon, 3. l’Allemagne, 4. le Royaume-Uni, 5. l’Italie.
L’IASB a également des ressources propres tirées notamment de ses publications.
1Voir Colasse B., « Harmonisation comptable internationale », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de gestion et
Audit, 2e édition, Economica, Paris, 2009.
2 Gélard G., « De l’IASC à l’IASB : un témoignage sur l’évolution structurelle de la normalisation comptable internationale », Revue
française de comptabilité, n° 380, septembre 2005.
20 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
internationales pour l’établissement des comptes consolidés des sociétés européennes qui font appel
public à l’épargne. Leur application est également possible, sur option de chaque État membre, aux
comptes consolidés des sociétés européennes qui ne font pas appel public à l’épargne et aux comptes
individuels.
La suppression en novembre 2007 par la SEC de l’obligation de présenter une réconciliation avec les
US GAAP pour les émetteurs privés étrangers aux États-Unis qui établissent des états financiers
conformes au référentiel IFRS a ouvert la voie à une reconnaissance mondiale de l’IASB comme
normalisateur comptable international. La SEC devrait prendre en 2011 une décision sur une
application obligatoire des IFRS par les émetteurs américains à partir de 2014 mais de manière
échelonnée.
L’appui de la SEC renforce le rôle de l’IASB face aux éventuelles réticences européennes. Mais la
crise financière (été 2008) a obligé l’IASCF à accepter la création du conseil de surveillance
(Monitoring Board) qui devrait intervenir en amont sur le fonctionnement de l’IASCF et de l’IASB.
Il est possible de s’interroger sur le mode de régulation comptable qui conduit ou devrait conduire
l’harmonisation et la normalisation comptable internationale.
Résumé
La régulation comptable présente une grande variété de modes opératoires. Ceux-ci dépendent
notamment de la nature des acteurs (État, profession comptable, organisme « indépendant »
comprenant des experts représentant ou non les différentes parties prenantes intéressées par
l’information comptable et financière) qui interviennent dans les différentes étapes du processus. La
construction des normes est particulièrement éclairée par les choix institutionnels qui déterminent la
nature de l’organisme chargé de leur élaboration et l’articulation de l’étape de normalisation
proprement dite avec celle de leur validation à l’égard des tiers.
L’IASB n’est pas devenu le modèle du normalisateur comptable, bien qu’il s’impose de plus en plus,
grâce notamment à la nouvelle stratégie comptable de l’Union européenne et aux efforts de
convergence entre les IFRS et les US-GAAP, comme l’acteur dominant de la normalisation
comptable internationale.
P Régulation ou normalisation
Le terme de réglementation suggère une nécessaire intervention de l’État (Colasse, 2001)1. L’État pose
la règle par excellence, à savoir la règle juridique, à laquelle sont associées à la fois et naturellement
autorité et contrainte.
Le terme de régulation ne préjuge pas de l’existence ou de la nature du mode d’intervention de l’État
et laisse concevoir qu’il puisse y avoir plusieurs modes de régulation.
P Régulation et normalisation
En comptabilité, l’expression de normalisation au sens strict peut se comprendre comme le processus
d’élaboration des dispositions standard, des références qui sont considérées comme les meilleures et
ont alors vocation à acquérir le statut de dispositions « ordonnatrices ».
Mais le processus d’élaboration ou de conception du standard, c’est-à-dire la normalisation, n’est pas
garant par lui-même du « sort » qui sera donné au standard défini.
Aussi peut-on considérer que la notion de normalisation comptable est trop étroite et ne rend pas
compte du processus qui va de la conception du standard jusqu’à l’application obligatoire et contrôlée
du standard.
On peut désigner par régulation comptable l’ensemble de ce processus. Cette analyse suggère alors
que la régulation comptable comporte plusieurs étapes ou fonctions.
La confrontation de la notion de régulation comptable avec celles de réglementation et de
normalisation comptable fait apparaître tout ensemble qu’il peut y avoir plusieurs modes de régulation
comptable et que celle-ci peut être analysée comme un processus constitué de plusieurs étapes ou
fonctions.
1Colasse B., « Où il est encore question d’un cadre conceptuel français, inutile hier, improbable demain », Revue française de comptabilité,
n° 332, avril 2001.
22 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Il leur est reconnu alors le pouvoir d’émettre cette règle. Ils veillent à son application par les fonctions
qu’ils remplissent auprès des entreprises : conseil des préparateurs des états financiers, contrôle des
états financiers.
Dans cette hypothèse, c’est par sa qualité « intrinsèque », c’est-à-dire par la nature, l’importance et la
qualité des justificatifs qui l’accompagnent, que le standard, élaboré par les professionnels comptables,
va s’imposer aux autres acteurs de la communauté financière. La qualité du standard est la base de sa
légitimité, de sa reconnaissance, de son acceptation.
Au Royaume-Uni, la reconnaissance des normes était facilitée par l’organisation de la profession
comptable qui regroupe à la fois les comptables qui exercent en profession libérale et ceux qui
travaillent dans les services comptables des entreprises.
Mais l’émetteur qui donne sa valeur obligatoire au texte peut être différent de celui qui a élaboré et
adopté le texte en question. Dans cette situation, la validation, c’est-à-dire la procédure, à l’issue de
laquelle l’émetteur donne ou reconnaît un caractère obligatoire au texte transmis par l’organisme qui
l’a élaboré, peut être plus ou moins complexe. En effet, elle peut résulter d’un simple contrôle de
forme du texte ou d’un examen de sa conformité à des critères techniques de cohérence interne ou
externe, voire à des critères politiques.
Enfin, la validation peut fonctionner selon la règle du tout ou rien, ou selon la méthode du filtre. Elle
peut aller, éventuellement, jusqu’à réécrire une partie du texte. À ce moment, elle absorbe
partiellement la fonction d’élaboration de la norme.
P La fonction de sanction
Quelle que soit l’origine du caractère obligatoire d’un texte, si sa non-application n’est pas
sanctionnée, la reconnaissance de son caractère obligatoire est vaine.
La sanction intervient à l’issue d’un contrôle de l’application du texte obligatoire et résulte d’une
appréciation, plus ou moins contradictoire et motivée, de la nature et de l’importance de ou des
situations d’inapplication ou de mauvaise application.
Les contrôles, l’appréciation des cas de non-application de la règle et le prononcé de la sanction
peuvent être organisés selon des modalités très variables et dans des contextes et avec des acteurs très
différents.
Lorsque la régulation est assurée par l’État, il exerce lui-même toutes ces fonctions. Dans les autres
modes de régulation, l’État se décharge de (ou n’assume pas) la fonction de conception du standard.
Comme, en théorie, l’État a le monopole de la force publique, c’est en général par délégation de sa
part que seront assumées les fonctions de reconnaissance de l’opposabilité aux tiers et de contrainte.
Cette délégation peut être explicite ou implicite et automatique, ou ancienne en ce qui concerne la
fonction de reconnaissance de l’opposabilité aux tiers. Cette délégation sera, en général, explicite en
ce qui concerne la fonction de contrainte.
On peut repérer des modes très divers d’organisation du système de régulation selon les modalités de
mise en œuvre à la fois des différentes fonctions à assurer et de leur articulation ou combinaison.
On proposera de définir un système de régulation comptable comme un processus constitué de
plusieurs étapes ou fonctions qui consistent, successivement, à concevoir des normes comptables pour
l’établissement de l’information financière et à les valider en sorte que leur application soit opposable
aux tiers et leur inapplication sanctionnée. Chacune de ces fonctions peut être remplie selon des
modalités techniques, juridiques et institutionnelles variables.
1 Chambost I. et Klee L., « La régulation comptable européenne : de l’articulation de l’expertise et du politique », Communication au
30e congrès de l’Association francophone de comptabilité sur « Dimension européenne dans le domaine de la comptabilité, du contrôle et de
l’audit », Strasbourg, mai 2009.
24 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
des impératifs de délai, il convient d’utiliser un « outil » législatif qui assure une adoption rapide et
générale des IAS/IFRS au sein de l’Union européenne et leur application obligatoire aux comptes
consolidés de toutes les sociétés cotées.
En conséquence, l’outil de la directive n’est plus adéquat et l’utilisation du règlement s’impose, c’est-
à-dire la voie de l’acte supranational, à la fois comme acte à caractère législatif : règlement du
Parlement et du Conseil, et comme mesure exécutoire : règlement de la Commission.
1 Chambost I. et Klee L., « La régulation comptable européenne : de l’articulation de l’expertise et du politique », Communication au
30e congrès de l’Association francophone de comptabilité sur « Dimension européenne dans le domaine de la comptabilité, du contrôle et de
l’audit », Strasbourg, mai 2009.
2 Directive 2001/65/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 septembre 2001 (JOCE du 27 octobre 2001).
3 Directive 2003/51/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2003 (JOUE du 17 juillet 2003).
26 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Situation des normes IFRS et des interprétations IFRIC à l’égard de l’agrément de l’Union européenne
au 29 juillet 2009 (EFRAG)
Norme Titre Publication au JOUE de
/interprétation l’agrément des révisions
ou modifications récentes
IAS 1 Présentation des états financiers 18/12/2008 et 22/01/2009
IAS 2 Stocks
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie
IAS 8 Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et
erreurs
IAS 10 Événements postérieurs à la date de clôture
IAS 11 Contrats de construction
IAS 12 Impôts sur le résultat
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 17 Contrats de location
IAS 18 Produits des activités ordinaires
IAS 19 Avantages du personnel
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à
fournir sur l’aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coût d’emprunt 17/12/2008
IAS 24 Information relative aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 États financiers consolidés et individuels 24/01/2009 et 12/06/2009
IAS 28 Participations dans des entreprises associées
IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes
IAS 31 Participations dans des coentreprises
IAS 32 Instruments financiers : présentation 22/01/2009
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d’actifs
S7151-F1/2 SÉRIE 01 27
La FAF
La FAF chapeaute la normalisation comptable pour le secteur privé (de la compétence du FASB) ainsi
que, et selon une structure parallèle, pour le secteur public.
Elle comprend dix-huit administrateurs (trustees) nommés par huit organisations participantes
représentant la profession comptable, les entreprises, la communauté financière, le monde enseignant
et le gouvernement.
Antérieurement à la loi Sarbannes-Oxley (2002), ces organisations participaient à son financement.
Depuis cette loi, les ressources proviennent de taxes payées par les sociétés cotées.
Elle a pour mission de désigner les membres du FASB et du FASAC, d’exercer une supervision
générale sur le fonctionnement et la structure de ces organismes, sans intervenir dans la normalisation.
Elle en approuve les budgets.
Le FASAC
Il regroupe une vingtaine de personnes d’horizons différents et a pour mission de conseiller le FASB
sur ses priorités et son agenda.
Le FASB
Il a été créé en 1973 sur la base des recommandations du comité Wheat mis en place par l’Institut
professionnel comptable américain (American Institute of Certified Public Accountants - AICPA) en
1971 pour réfléchir à une réforme de la normalisation comptable. Il devient le normalisateur
comptable. À cet effet, il publie les textes qui constituent les US-GAAP (Generally Accepted
Accounting Principles), parmi lesquels :
– les SFAS (Statements of Financial Accounting Standards),
– les SFAC (Statements of Financial Accounting Concepts),
– et les Interpretations (commentaires ou extensions des SFAS).
Cette mission lui est confiée par délégation de la SEC (Securities Exchange Commission). En effet et
afin d’assurer le bon fonctionnement des marchés financiers américains, la SEC a, notamment, le
pouvoir légal de définir le contenu et la présentation des états financiers à appliquer par les sociétés
cotées. Mais à part les interprétations et préconisations incluses dans les « Staff Accounting Bulletins –
SAB », elle n’assure pas cette fonction.
Néanmoins la SEC surveille l’établissement des normes comptables par le FASB et surtout en vérifie
l’application par les sociétés cotées.
Le FASB comprend sept membres à plein temps avec un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
Ses membres ne sont pas nécessairement issus de la profession comptable mais doivent posséder une
expertise et une compétence suffisantes pour traiter des problèmes à résoudre. Ils doivent avoir rompu
tout lien (passé et futur) avec tout autre emploi.
L’élaboration des normes suit une procédure définie (due process).
S7151-F1/2 SÉRIE 01 29
L’EITF
Le comité d’urgence, indépendant du FASB, l’aide à identifier les nouveaux problèmes et à trouver
dans le cadre des textes existants des solutions aux problèmes d’application. Il comprend 13 membres
votants, originaires des grands cabinets d’audit, des autres cabinets et du monde des affaires.
Le directeur technique du FASB en est le président mais n’a pas le droit de vote. Le chef des affaires
comptables de la SEC et le président du comité comptable de l’AICPA participent aux réunions de
l’EITF en qualité d’observateurs.
Dès lors que 11 des 13 membres de l’EITF s’accordent sur une solution pratique, cette dernière
devient obligatoire pour les sociétés faisant appel public à l’épargne.
Le choix de cette structuration complexe permet de dissocier les fonctions administrative et financière
confiées à la FAF, les fonctions de représentation des différentes parties prenantes et d’orientation
stratégique assurées par le FASAC, du travail opérationnel réparti entre le FASB pour l’élaboration
des normes et l’EITF pour la résolution dans le court terme des problèmes d’application1.
1Chantiri-Chaudemanche R., « Organismes de normalisation comptable », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de
gestion et Audit, 2e édition, Economica, Paris, 2009.
30 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
en tant qu’acteur privé au champ d’action internationale, peut-il prétendre bénéficier d’un financement
public autonome ?
Résumé
Un cadre conceptuel (framework) est un système cohérent d’objectifs et de principes fondamentaux
liés entre eux qui a pour objet de donner une représentation utile de l’entreprise. Dans le cadre du
dispositif normatif de l’IASB, c’est un préambule à la préparation et à la présentation des états
financiers établis à partir de normes (IAS et IFRS) et d’interprétations de normes (SIC et IFRIC).
Le cadre conceptuel prévoit, en particulier :
la nature des documents composant les états financiers (bilan, annexe, etc.) ;
– des hypothèses de base (comptabilité d’engagement et continuité) ;
– des caractéristiques qualitatives à respecter (prudence, exhaustivité, comparabilité, etc.) ;
– des définitions (ce qu’est un actif, une charge, etc.) et des règles d’évaluation.
La notion de cadre comptable conceptuel est relativement récente. Ce sont les textes mis au point par
le FASB qui initient la véritable lignée des cadres comptables conceptuels. Ils constituent un corps
théorique comptable qui détermine sur le long terme les orientations et les enjeux de la normalisation
comptable.
1Naciri A., « Le cadre conceptuel américain et ses conséquences sur le modèle comptable traditionnel », Revue française de comptabilité,
n° 173, novembre 1986, p. 44 à 52.
2 Schmidt G., « Les principes comptables 1936-1972 », Dossier Minerve n° 1, CRD des experts-comptables et des commissaires aux
comptes, octobre 1989, 24 p.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 33
En 1971, l’AICPA met en place deux comités chargés de prolonger cette étude, désignés sous le nom
de leurs présidents : le comité Trueblood à qui est confiée une réflexion sur les objectifs des états
financiers et le comité Wheat dont les recommandations serviront à la création, dès 1973, du FASB,
organisation indépendante de normalisation comptable (Naciri, 1986).
Dans son rapport publié en 1973, le comité Trueblood relie l’information comptable à la prise de
décision par l’utilisateur de cette information. En conséquence, cet utilisateur est moins intéressé par
le résultat passé que par les flux monétaires futurs. L’information comptable dont il a besoin doit être
aussi une information prévisionnelle (Naciri, 1986).
Le FASB élaborera les textes relatifs au cadre conceptuel comptable américain sur la base des
conclusions du comité Trueblood.
1 Colasse B., « Les cadres comptables conceptuels », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de gestion et Audit,
2e édition, Economica, Paris, 2000
2 Son texte intégral est disponible en annexe d’une étude publiée en novembre 2003 par la Commission européenne : « Commentaires
concernant le règlement IAS et les directives comptables. Publication du cadre de l'IASB » ;
voir site internet : www.ec.europa.eu/internal_market/accounting/documents_fr.htm#studies.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 35
Il est néanmoins possible d’observer que la complexité croissante des normes et l’accroissement
corrélatif du degré de compétence exigé comportent des risques qu’il conviendrait d’analyser.
La notion de passifs est ici comprise au sens de passifs externes, par opposition aux capitaux propres.
La suite du cours reviendra sur ces définitions (voir aussi le texte complet du cadre conceptuel sur le
site de l’Union européenne).
Le cadre conceptuel de l’IASB analyse le processus de comptabilisation en distinguant deux étapes
méthodologiques :
– l’identification d’un article comme élément des états financiers : elle donne la description de cet
article et vérifie qu’il satisfait à la définition d’un élément.
– la comptabilisation dans les états financiers : elle intervient si à l’article identifié est associée une
probabilité d’avantages économiques futurs pour l’entreprise et si la mesure de l’évaluation de ce
même article est fiable.
Le cadre conceptuel de l’IASB constate l’utilisation, à des degrés divers et selon des combinaisons
variables, de quatre bases d’évaluation :
– le coût historique,
– le coût actuel,
– la valeur réalisable et
– la valeur actuelle.
Il s’agit d’un coût lorsque le flux de liquidités ou d’équivalents de liquidités associé à l’élément est
fonction d’événements connus dans le passé ou le présent.
Il s’agit d’une valeur lorsque le flux de liquidités ou d’équivalents de liquidités associé à l’élément est
fonction d’événements anticipés pour le présent ou le futur.
Q Concepts de capital
L’utilisation de l’une ou de plusieurs de ces bases d’évaluation doit être cohérente avec le concept de
capital sous-jacent aux états financiers : capital financier ou capital physique. Le choix des bases
d’évaluation et celui du concept de capital sont fondés sur les besoins des utilisateurs des états
financiers. Ils déterminent, compte tenu des concepts de maintien du capital qui en découlent, la
mesure de la performance de l’entreprise.
Le cadre conceptuel de l’IASB apparaît ainsi comme un effort d’explicitation des problèmes posés,
des situations rencontrées et des concepts utilisés lors de l’établissement des états financiers de
l’entreprise, effort que les normes comptables sont appelées à concrétiser de manière cohérente
lorsqu’elles déterminent les modes opératoires.
Le FASB et l’IASB sont engagés dans un processus de convergence1. S’il touche le contenu des
différentes normes, ce processus concerne également leurs cadres conceptuels comptables.
1 Le 18 septembre 2002 puis le 29 octobre 2002, l’IASB et le FASB américain se sont engagés à faire converger leurs normes et à
coordonner leurs programmes techniques (accords de Norwalk, Connecticut).
2 Colasse B., « Où il est encore question d’un cadre conceptuel comptable français, inutile hier, improbable demain », Revue française de
comptabilité, n° 332, avril 2001.
38 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Il cherche, par l’adhésion aux raisonnements qu’il développe, à obtenir l’acceptation et l’application
des textes qu’il émet.
La légitimité et l’efficacité des normes adoptées par la profession ou l’organisme indépendant seront
d’autant plus grandes que l’appareil justificatif et le processus d’élaboration seront cohérents et de
qualité. Pour certains normalisateurs, ces caractéristiques techniques du cadre conceptuel apparaissent
fondamentales dans la mesure où elles se justifient par elles-mêmes, éventuellement à l’encontre de
l’État.
1 Gélard G., « Le cadre conceptuel pour la France ne sera pas franco-français », Revue française de comptabilité, n° 333, mai 2001.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 39
1 Casta J.F. et Colasse B. (éd.), Juste valeur, enjeux techniques et politiques, Economica, Paris, 2001.
2 Jeanjean T., « La juste valeur », in Colasse B., Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de gestion et Audit, Economica, Paris, 2009.
40 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Traduction de l’expression anglaise « fair value », la « juste valeur » est au cœur du projet de
convergence des référentiels comptables développé par le FASB et l’IASB et notamment de leur
projet d’élaboration d’un cadre conceptuel comptable1 commun.
Or l’évaluation à la « juste valeur » représente un changement majeur par rapport aux principes du
coût historique et de prudence, principes très critiqués pour leur manque de pertinence ou pour la
marge d’appréciation qu’ils laissent à la direction. La « juste valeur », qui renvoie à une évaluation à
la valeur de marché, serait plus proche de la réalité, donc plus utile aux investisseurs. Elle assurerait
également une meilleure comparabilité puisque tous les éléments auraient la même valeur s’ils sont
identiques, quelles que soient la modalité et la date de leur acquisition. Enfin, elle serait neutre car
indépendante des intentions de la direction.
Mais la pertinence et la fiabilité de la juste valeur reposent sur l’existence supposée de marchés
suffisamment actifs et liquides, intégrant des anticipations correctes du futur, même lointain, et dont
l’offre et la demande s’ajusteraient sans coûts ni frictions aux changements de prix.
Cependant dans la réalité, les comptables peuvent être confrontés tant à une pluralité de marchés pour
un même bien qu’à l’inexistence du marché correspondant, ou à des marchés qui dysfonctionnent.
Face à ces difficultés, les préparateurs des états financiers sont alors autorisés à déterminer la juste
valeur à partir de modèles mathématiques.
Or un classement des méthodes d’évaluation distingue quatre niveaux d’incertitude croissante2. Le
premier niveau est représenté par la comptabilité de caisse : le résultat correspond au solde monétaire
en fin de cycle et aucune prévision n’est requise. Le deuxième niveau est celui du coût historique : le
résultat est lié à la livraison des produits et à la constatation de la créance correspondante qui reste à
encaisser. À ce deuxième niveau, le montant du résultat comporte une estimation du montant résiduel
à encaisser, qui diminue déjà la qualité de son évaluation. Au troisième niveau dans le cadre de
l’évaluation à la valeur de marché : les ventes peuvent être non encaissées, voire non livrées ; il suffit
d’en avoir une évaluation par le marché : le profit ou la perte sont alors virtuels (exemple : plus-value
comptabilisée à la clôture de l’exercice sur les titres de placement). Au quatrième niveau, l’utilisation
de valeurs de substitution issues de modèles mathématiques détermine le profit ou la perte avant même
tout acte de production. Ce dernier niveau d’incertitude n’avait, jusqu’à présent, jamais été accepté.
L’évaluation de la « juste valeur » est généralement construite à partir d’une valeur actuarielle. Celle-
ci correspond à la somme actualisée des flux de trésorerie décaissés et/ou encaissés dans le futur et liés
à l’élément considéré. Or cette évaluation est porteuse d’une subjectivité et d’une forte volatilité, liées
à la fois à l’évaluation des flux futurs de trésorerie, au choix du taux d’actualisation qui traduit le
« coût du temps qui passe » et à la prise en compte de la prime de risque.
Les choix auxquels procède l’entreprise rendent difficile la comparabilité des états financiers et font
craindre des risques de manipulation lors de la détermination des paramètres3. L’actualisation, par essence,
diminue d’autant plus la valeur actuelle du flux de trésorerie considéré, au regard de sa valeur effective (ou
brute), que ce flux se situe loin dans le temps et/ou que le taux d’actualisation retenu est élevé.
Ainsi, inscrire dans les comptes les valeurs actualisées des dettes revient, en quelque sorte, à reporter
sur les exercices futurs une partie des impacts sur le résultat et donc de la prise en charge des
obligations correspondantes, partie qui peut se révéler très significative. Et lorsqu’elle s’applique aux
actifs, l’évaluation à la valeur actualisée conduit à valoriser les investissements sur la base des flux
futurs attendus et non sur la base des coûts engendrés : dans ces conditions, elle tend à opérer un suivi
des anticipations plutôt qu’une comparaison entre anticipations et réalisations. Enfin la
comptabilisation de gains encore virtuels, latents ou seulement futurs, au détriment du principe de
prudence, peut devenir un moyen d’accélérer la prise en compte des produits.
1 FASB : Statement of Financial Accounting Standards (SFAS), n° 157, Fair value Measurements, septembre 2006.
2Ijiri Y., « US accounting standards and their environment: a dualistic study of their 75-years of transition », Journal of Accounting and
Public Policy, vol. 24, 2005, p. 255-279.
3Biondi Y., Chambost I., Klee L., « La “ juste valeur ”, enfin une évaluation proche de la réalité », in Pezet A. et Sponem s. (éd.), Petit
bréviaire des idées reçues en management - CriM (Critique et Management), Éditions La Découverte, Paris, 2008.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 41
L’évaluation à la juste valeur est donc nécessairement associée à la collecte et à la définition d’un
ensemble d’éléments de fait et d’hypothèses. Le SFAS 157 les désigne sous l’expression d’inputs et
propose de les hiérarchiser en trois niveaux selon leur degré de fiabilité1.
Les inputs de niveau 1 avec un degré élevé de fiabilité sont constitués des prix non ajustés sur un
marché actif pour des actifs et passifs identiques. Les inputs de niveau 2 avec un degré de fiabilité
moindre correspondent à des prix non ajustés sur un marché actif pour des actifs ou passifs similaires
ou à des prix non ajustés sur un marché moins liquide pour des actifs ou passifs identiques.
L’évaluation avec un degré faible de fiabilité est obtenue avec des inputs de niveau 3 dans les cas où il
n’y a pas ou peu de données observables sur un marché. L’entreprise est dans l’obligation de
reconstituer des données de marché reflétant les hypothèses des participants au marché et non les
siennes. Dans cette hypothèse et en l’absence d’activité comparable chez d’autres intervenants, elle
serait justifiée à procéder à l’actualisation de cash flows estimés.
Cette distinction conduirait à distinguer les domaines où l’évaluation à la juste valeur serait justifiée et
les autres où cette mesure serait à écarter. Elle ne rend pas compte cependant des situations de crises
systémiques nées de « marchés illiquides ».
À la crainte de l’augmentation de la subjectivité et de l’introduction d’une forte volatilité dans les
comptes s’ajoutent les risques de la préférence pour le présent et de la distribution accélérée de
dividendes. En effet, l’évaluation à la juste valeur renvoie à des comportements déterminés par une
préférence marquée pour la liquidité et un raccourcissement des horizons-temps des placements,
comportements qui sont caractéristiques du capitalisme financier. Elle correspond également à des
comportements de rentiers, qui, pour maintenir des revenus suffisamment hauts, déplacent
fréquemment leurs placements à l’affût de taux de rentabilité élevés.
Ces actionnaires s’éloignent du comportement type de l’« investisseur responsable » : apporteur dans
la durée de financements pour l’entreprise, ce dernier est censé avoir un horizon économique à moyen-
long terme et viser une rémunération liée à la réalisation des résultats dans le temps, selon le modèle
comptable fondé sur le coût historique et le principe de prudence.
L’IASB justifie l’alignement de tous les besoins d’information sur les besoins des investisseurs, dans
la mesure où « comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, la
fourniture d’états financiers qui répondent à leurs besoins répondra également à la plupart des besoins
des autres utilisateurs susceptibles d’être satisfaits par des états financiers »2. Or la « juste valeur »
participerait, en fait, à la construction d’un modèle comptable qui n’intégrerait pas les besoins de
toutes les catégories d’investisseurs mais favoriserait au contraire certains types de comportements et
donc certaines catégories d’investisseurs.
1 IASB, « Fair Value Measurements – Part 2 : SFAS 157 : Fair Value Measurements », novembre 2006, disponible sur www.isab.org.uk
2 IASB, Cadre conceptuel, 1989, §10.
42 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Sur sept de ces thèmes, les deux Boards considèrent qu’ils ont dégagé des orientations communes qui
leur permettront d’aboutir à de nouvelles normes de haute qualité. Sur les autres thèmes, ils sont
encore à des étapes différentes du développement d’une nouvelle norme.
Les travaux sur ces projets doivent s’inscrire dans le contexte du projet commun de « cadre
conceptuel »1.
La SEC prévoit un calendrier de transition en vue d’une application obligatoire des IFRS par les
émetteurs américains de manière progressive à partir de 2014. La décision finale sur les modalités de
cette transition interviendrait en 2001, en fonction de la poursuite de l’amélioration des IFRS et de
l’évolution de la gouvernance de l’IASCF2.
1IASB, Exposure Draft of « An improved Conceptual Framework for Financial Reporting : Chapter 1 : The Objective of Financial
Reporting ; Chapter 2 : Qualitative Characteristics and Constraints of Decision-useful Financial Reporting Information », mai 2008,
disponible sur www.iasb.org.uk
IASB, « Preliminary Views on an Improved Conceptual Framework for Financial Reporting: The Reporting Entity », mai 2008, disponible
sur www.isab.org.uk
IASB, « Fair Value Measurements – Part 1 : Invitation to Comment and Relevant IFRS Guidance », novembre 2006, disponible sur
www.isab.org.uk
IASB, « Fair Value Measurements – Part 2 : SFAS 157 Fair Value Measurements », novembre 2006, disponible sur www.isab.org.uk
2PriceWaterHouseCoopers, « Convergence des IFRS et des US GAAP. L’IASB et le FASB font le point », Feuillet rapide comptable,
Francis Lefebvre, n° 4/08, octobre 2008.
3 Hoarau C., « Convergences IFRS-US GaaP : vers une hybridation des modes de normalisation », Revue Sciences de Gestion, ISMEA,
ISEOR éditeur, n° 54, 2005.
4 Gélard G., « Démarche normative et cadre conceptuel », Revue française de comptabilité, n° 393, novembre 2006.
44 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
La reconnaissance par l’IASB du « rôle supplétif » du cadre conceptuel dans le choix des méthodes
comptables différencierait l’approche américaine du cadre conceptuel de celle de l’IASB et
expliquerait que les US-GAAP seraient longues et très détaillées par rapport à des IFRS, plus brèves et
peu détaillées.
L’avantage des US-GAAP est certes de conduire à une plus grande uniformité de l’information. La
question posée est cependant de savoir si cette uniformité n’est pas « forcée ou artificielle » au point
de nuire à une réelle comparabilité des informations fournies par les entreprises.
En outre, une normalisation à caractère mondial doit réfléchir au niveau de détail adéquat. L’énoncé
de principes accompagné d’une « littérature minimale d’accompagnement » serait le meilleur système,
dans la mesure où les IFRS à vocation mondiale se doivent d’échapper à un contexte juridique,
institutionnel ou social particulier.
Dans ces conditions, on peut s’interroger sur la convergence des deux référentiels. Elle pourrait
conduire à une meilleure articulation de leurs rôles respectifs, les principes prenant le pas sur les règles
ou en éclairant l’application, sans qu’il s’agisse pour autant d’un croisement au sens « génétique » du
terme.
La voie envisagée par la SEC d’une application des IFRS par les sociétés cotées américaines va dans
cette direction.
1Raffournier B., « Comptabilité internationale », in Colasse B. (éd.), Encyclopédie de Comptabilité, Contrôle de gestion et Audit, 2e édition,
Economica, Paris, 2009.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 45
Les dispositions sur la présentation de l’information financière dans les états financiers sont principalement
développées dans la norme IAS 1. Une norme spécifique a été adoptée pour ce qui concerne les tableaux
des flux de trésorerie : IAS 7, document qui fait partie des états financiers. D’autres normes portent sur
l’information sectorielle : IFRS 8 « Les secteurs opérationnels » et sur l’information financière
intermédiaire : IAS 34 (voir Série relative aux « Compléments et approfondissements »).
Cette partie développe plus particulièrement les dispositions générales de la norme IAS 1. La norme
IAS 7 est analysée distinctement. L’étude des notes attachées aux états financiers est suivie de celle de
la norme IAS 8 sur « Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs ».
1.2 Définitions
La norme donne, entre autres, la définition des termes suivants :
– Les états financiers (à usage général) : ce sont les états destinés à répondre aux besoins des
utilisateurs qui ne sont pas en mesure d’exiger que l’entité prépare des rapports financiers adaptés à
leurs besoins particuliers d’informations.
– Significatif : sont significatives les omissions ou inexactitudes qui peuvent, individuellement ou
collectivement, influencer les décisions économiques que prennent les utilisateurs sur la base des
états financiers. Selon la norme, deux facteurs sont à prendre en considération :
W L’un se rapporte aux caractéristiques de l’omission ou de l’inexactitude : sa taille, sa nature,
compte tenu des circonstances.
W L’autre se rapporte aux caractéristiques des utilisateurs, qui, comme il est rappelé et selon le
Cadre comptable conceptuel, « sont supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires et
des activités économiques et de la comptabilité et une volonté d’étudier l’information d’une
façon raisonnablement diligente ».
– Les propriétaires : ils sont les porteurs d’instruments classés comme capitaux propres.
En outre, IAS 1 reconnaît que de nombreuses entités présentent en dehors des états financiers :
– un rapport de gestion décrivant et expliquant les principales caractéristiques de la performance
financière et de la situation financière de l’entité ainsi que les principales incertitudes auxquelles
elle est confrontée (§ 13, 2007). Ce rapport peut comporter une analyse :
(a) des principaux facteurs et influences déterminant la performance financière, y compris
les changements de l’environnement dans lequel opère l’entité, la réaction de l’entité face à
ces changements et leurs effets ainsi que la politique d’investissement de l’entité en vue de
maintenir et d’améliorer sa performance financière, y compris sa politique en matière de
dividendes ;
(b) des sources de financement de l’entité et de ses objectifs de ratio de dettes sur capitaux
propres ;
(c) des ressources de l’entité qui ne sont pas comptabilisées dans l’état de la situation
financière conformément aux IFRS.
– des rapports et des états tels que des rapports sur l’environnement et des états à valeur ajoutée, en
particulier dans des secteurs d’activité où les facteurs environnementaux sont significatifs et où les
membres du personnel sont considérés comme un groupe d’utilisateurs important (§ 14, 2007).
Ces états supplémentaires, présentés en dehors des états financiers, n’entrent pas dans le champ
d’application des IFRS.
En cas de période plus longue ou plus courte que l’année, l’entité doit en justifier et indiquer que les
états financiers ne sont pas totalement comparables. La norme autorise en particulier que l’exercice
puisse correspondre pour des raisons pratiques à une période de 52 semaines (§ 37, 2007).
Le champ d’application s’étend aussi bien aux comptes individuels qu’aux comptes consolidés, mais
pas aux états financiers intermédiaires (§ 4, 2007).
L’identification du référentiel utilisé pour l’établissement des états financiers est importante pour
l’utilisateur des états financiers. Il s’agit également d’un enjeu fondamental pour l’organisme qui est à
l’origine de ce référentiel. En effet, les états financiers traduisent la qualité des normes qu’il a
élaborées mais aussi, et en sens contraire, illustrent et servent son pouvoir normalisateur, c’est-à-dire
sa capacité à imposer ses normes.
Il est donc important pour le normalisateur de défendre « sa marque de fabrique » et de veiller aux
conditions de son utilisation.
Ce souci d’identification des états financiers IFRS, précédemment IAS, a été introduit par la première
version de l’IAS 1 consacrée à la « Présentation des états financiers » et adoptée en 1997. Cette
identification s’appuie sur l’objectif de l’image fidèle, dont l’obtention est réalisée par l’application
des normes IFRS selon des modalités explicitées par les hypothèses de base et les caractéristiques
qualitatives reprises du Cadre conceptuel par la norme IAS 1.
48 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
ILLUSTRATION
En d’autres termes, appliquer le référentiel IFRS entraîne l’obligation de retenir toutes les solutions
techniques prévues par l’ensemble des normes IAS et IFRS, y compris les interprétations SIC et
IFRIC.
Dans la mesure où les entités qui relèvent du droit communautaire de l’Union européenne ne peuvent
pas appliquer la totalité des normes IFRS adoptées par l’IASB pour l’établissement de leurs états
S7151-F1/2 SÉRIE 01 49
financiers consolidés, leurs états financiers ne sont pas conformes aux IFRS. Elles utilisent une
formule différente selon l’exemple suivant :
ILLUSTRATION
Le § 65 précise que les informations sur les dates d’échéance des actifs et des passifs sont utiles pour
évaluer la liquidité et la solvabilité d’une entité.
ILLUSTRATION
Voir les « fonds étrangers courants » et les « actifs non courants » au bilan de Nestlé 2007 (ci-après).
S7151-F1/2 SÉRIE 01 51
ILLUSTRATION
Actif
Actifs courants
Disponibilités 18 6 594 5 278
Liquidités et équivalents de liquidités 2 902 6 197
Placements à court terme 9 496 11 475
Passif
Aussi l’état du résultat global est-il construit selon une structure à deux étages :
– d’une part, le compte de résultat, détaillant les composantes du résultat en produits et charges, et
– d’autre part, l’état du résultat global, commençant par le résultat et détaillant les autres éléments du
résultat global.
Ces 2 états peuvent être présentés séparément l’un à la suite de l’autre ou ne former qu’un seul état en
2 parties.
L’entité a le choix entre une présentation des charges par nature ou bien par fonction (§ 99). Mais les
composantes de la performance financière font l’objet d’une subdivision afin de les mettre en évidence
selon leur fréquence, leur potentiel de profit ou de perte et leur prévisibilité.
Comme pour le bilan, la norme IAS 1 ne prescrit aucun ordre ou format de présentation du compte de
résultat et de l’état du résultat global mais elle donne la liste des postes qui doivent y figurer.
Le résultat de la période
Il comprend tous les éléments de produits et de charges de la période, sauf cas prévus par les IFRS
(exemple : IAS 8 pour les corrections d’erreurs et l’effet des changements de méthodes).
Dans l’état du résultat global, l’entité doit présenter les affectations du résultat de la période et du
résultat global total entre les détenteurs des participations ne donnant pas le contrôle (intérêts
minoritaires) et les propriétaires de la société mère.
L’entité doit présenter des postes supplémentaires lorsque leur présentation est pertinente pour aider à
comprendre la performance financière de l’entité. Mais elle ne doit pas présenter des produits ou des
charges en tant qu’éléments extraordinaires.
Le montant d’impôt relatif à chaque autre élément du résultat global, y compris les ajustements de
reclassements, est présenté soit dans l’état de résultat global, soit dans les notes.
4.3 Informations à présenter soit dans l’état du résultat global, soit dans les notes
L’entité doit indiquer séparément la nature et le montant des éléments de produits et de charges qui
sont significatifs.
Les entités classant les charges par fonction doivent fournir des informations supplémentaires sur la
nature des charges, y compris les dotations aux amortissements et les frais de personnel (§ 104).
Entre la méthode d’analyse des charges par nature et par fonction, la direction sélectionne la
présentation la plus pertinente et la plus fiable.
La méthode de l’analyse des charges par nature est considérée par la norme comme une méthode
simple à appliquer dans la mesure où elle ne nécessite aucune affectation des charges aux différentes
fonctions. Dans ces conditions, cette affectation, qui relève de la comptabilité de gestion, est dissociée
de la comptabilité financière.
L’indicateur de départ est « la production de l’exercice », à savoir le chiffre d’affaires (production
vendue évaluée au prix de vente), corrigé de la production stockée (au coût de production) et,
éventuellement, de la production immobilisée (au coût de production). Il permet de déterminer la
valeur ajoutée par diminution du montant des consommations externes.
Dans la méthode de l’analyse des charges par fonction, aussi appelée méthode du « coût des ventes »,
les charges sont réparties sur le coût des ventes et, par exemple, le coût des activités commerciales ou
administratives ou autres, en fonction de la nature des activités de l’entreprise. Cette méthode suppose
une connexion de la comptabilité de gestion avec la comptabilité financière. Selon la norme, elle peut
fournir des informations plus pertinentes pour les utilisateurs.
Mais la norme reconnaît qu’elle peut nécessiter des affectations arbitraires. L’affectation des charges
aux différentes fonctions de l’entité échappe à la normalisation car sa nécessaire adaptation au cas de
chaque entité implique une part de jugement considérable : nature et périmètre des fonctions, méthode
de rattachement des charges, etc.
Cette méthode fait également disparaître des informations, que la norme demande donc de présenter
en informations supplémentaires.
Chaque poste du compte de résultat doit renvoyer à l’information correspondante dans les notes
annexes (§ 113).
56 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
ILLUSTRATION
En % du chiffre d’affaires
EBIT Earnings Before Interest, Restructuring and impairments* 14,0 % 13,5 %
Bénéfice de la période attribuable aux actionnaires de la 9,9 % 9,3 %
société mère (Bénéfice net)
que le règlement CRC 99-02 demande d’inclure les informations sur les variations des capitaux
propres dans l’annexe.
Cet état présente une évolution de IAS 1 entre sa version 2003 et sa version 2007. Les changements
sont la conséquence de ceux qui sont intervenus pour le compte de résultat transformé en état du
résultat global.
Dans la version 2003, l’état des variations des capitaux propres intégrait chacun des éléments de
produits et de charges de la période comptabilisés directement en capitaux propres, comme imposé par
d’autres normes ou par des interprétations, ainsi que le total de ces éléments.
Ces éléments sont désormais (version 2007) comptabilisés en « autres éléments du résultat global » et
additionnés au résultat de la période pour déterminer le résultat global. Ce dernier solde constitue alors
le point de départ pour l’établissement de l’état des variations des capitaux propres.
REMARQUE
Les capitaux propres consolidés sont uniquement diminués par les dividendes versés par la société
mère. Les dividendes versés par les filiales, en revanche, ne modifient pas les capitaux propres
consolidés. En effet, ces dividendes diminuent les capitaux propres de la filiale distribuant les
dividendes mais ils augmentent en même temps le bénéfice de la société du groupe qui détient les
parts dans cette filiale.
ILLUSTRATION
Nestlé 2007, note 11, État des mouvements des fonds propres
Total des fonds
propres
Réserve Moins : Actionnaires Total des
Capital Primes à Écarts de Bénéfices attribuables
En millions de CHF pour propres propres minoritaires fonds
actions l’émission conversion accumulés aux
actions actions propres
actionnaires de
la société mère
Fonds propres au 31 décembre 401 5 926 4 550 (5 205) 49 963 (4 644) 50 991 1 857 52 848
2006 tels que publiés l’année
dernière
Il est également obligatoire d’établir un document appelé « état du résultat global » (comprehensive
income statement). Dans cet état, on présente le résultat de la période (du compte de résultat) et les
« autres éléments du résultat global », qui sont les profits et pertes comptabilisés directement en
capitaux propres et donc non comptabilisés au compte de résultat.
Nestlé 2007 a choisi la présentation d’un état des « autres éléments du résultat global » distinct du
compte de résultat.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 59
ILLUSTRATION
Nestlé 2007, État des profits et pertes comptabilisés au bilan pour l’exercice 2007
En millions de CHF Capital Primes à Réserve Écarts de Bénéfices Moins : Total des Actionnaires Total
actions l’émission pour conversion accumulés propres fonds minoritaires des
propres actions propres fonds
actions attribuables propres
aux
actionnaires
de la société
mère
Bénéfice de la période 10 649 10 649 733 11 382
comptabilisé au compte de
résultat
Écarts de conversion (1 097) (1 097) (98) (1 195)
Ajustements à la juste valeur des
instruments financiers destinés
à la vente
– Résultats non réalisés (15) (15) (15)
– Reprises de résultats réalisés au (18) (18) (18)
compte de résultat
Ajustements à la juste valeur des
couvertures de flux de trésorerie
– Inscrits dans la réserve de 94 94 94
couverture
– Repris de la réserve de (168) (168) (168)
couverture
Gains/(pertes) actuariel(le)s 600 600 (3) 597
résultant des régimes à
prestations définies
Variation des fonds propres des (631) (631) (631)
sociétés associées
Coût des paiements en actions 222 222 24 246
réglés en instruments de capitaux
propres
Effet fiscal sur éléments de fonds (213) (213) - (213)
propres
Profits et pertes comptabilisés (1 097) (129) (1 226) (77) (1 303)
directement dans les fonds
propres
Total des profits et pertes (1 087) 10 520 9 423 656 10 079
comptabilisés au bilan pour
l’exercice 2007
Dans les normes IFRS, les intérêts minoritaires (participations ne donnant pas le contrôle) sont inclus
dans les capitaux propres et figurent donc dans l’état des variations des capitaux propres et dans l’état
des autres éléments du résultat global. En revanche, les normes françaises excluent les intérêts
minoritaires des capitaux propres. Pour cette raison, le règlement CRC 99-02 prévoit explicitement la
possibilité d’établir à part un tableau de variation des intérêts minoritaires ou d’inclure volontairement
des informations appropriées dans le tableau de variation de capitaux propres.
60 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
5.3 Applications
Une société mère M détient 80 % d’une filiale F. Les bilans N –1 sont les suivants en millions
d’euros :
M (N –1)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 240 Capital 300
Titres F (80 % du capital F) 160 Résultat 20
Dettes 80
F (N –1)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 300 Capital 200
Résultat 60
Dettes 40
NOTA BENE
Les « intérêts minoritaires » sont désignés sous l’appellation plus générale de « participations ne
donnant pas le contrôle » par IFRS 3 version 2008.
M (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 240 Capital 300
Titres F 160 Résultat 0
Dettes 100
TOTAL ACTIF 400 TOTAL PASSIF 400
F (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 400 Capital 200
Réserves 60
Résultat 50
Dettes 90
TOTAL ACTIF 400 TOTAL PASSIF 400
Établir le bilan consolidé et le tableau de variation des capitaux propres pour l’exercice N.
S7151-F1/2 SÉRIE 01 61
M (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 240 Capital 300
Titres F 160 Réserves 20
Trésorerie 48 Résultat 48
Dettes 80
TOTAL ACTIF 448 TOTAL PASSIF 448
F (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 400 Capital 200
Résultat 50
Dettes 150
TOTAL ACTIF 400 TOTAL PASSIF 400
Établir le bilan consolidé et le tableau de variation des capitaux propres pour l’exercice N.
M (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 240 Capital 500
Titres F 160 Réserves 20
Trésorerie 200 Résultat 0
Dettes 80
TOTAL ACTIF 600 TOTAL PASSIF 600
F (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 400 Capital 200
Réserves 60
Résultat 50
Dettes 90
TOTAL ACTIF 400 TOTAL PASSIF 400
Établir le bilan consolidé et le tableau de variation des capitaux propres pour l’exercice N.
62 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
M (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 240 Capital 300
Titres F (160 + 150 80 %) 280 Réserves 20
Résultat 0
Dettes 200
TOTAL ACTIF 520 TOTAL PASSIF 520
F (N)
ACTIF PASSIF
Immobilisations 400 Capital 300
Trésorerie 150 Prime d’émission 50
Réserves 60
Résultat 50
Dettes 90
TOTAL ACTIF 550 TOTAL PASSIF 550
Établir le bilan consolidé et le tableau de variation des capitaux propres pour l’exercice N.
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N –1
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 300) 540 Capital (300 + 200 80 % – 160) 300
Résultat attribuable aux actionnaires de M (20 68
+ 60 80 %)
Intérêts minoritaires ((200 + 60) 20 %) 52
Total Capitaux propres 420
Dettes (80 + 40) 120
TOTAL ACTIF 540 TOTAL PASSIF 540
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 400) 640 Capital (300 + 200 80 % – 160) 300
Réserves consolidées (0 + 60 80 %) 48
Résultat attribuable aux actionnaires de M (0 40
+ 50 80 %)
Intérêts minoritaires 62
((200 + 60 + 50) 20 %)
Total Capitaux propres 450
Dettes (100 + 90) 190
TOTAL ACTIF 640 TOTAL PASSIF 640
S7151-F1/2 SÉRIE 01 63
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 400) 640 Capital (300 + 200 80 % – 160) 300
Trésorerie 48 Réserves consolidées (20 + 48) 68
Résultat attribuable aux actionnaires de M 40
(48 – 48 + 80 % 50)
Intérêts minoritaires ((200 + 50) 20 %) 50
Total Capitaux propres 458
Dettes (80 + 150) 230
TOTAL ACTIF 688 TOTAL PASSIF 688
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N –1
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 300) 540 Capital (300 + 200 80 % – 160) 300
Résultat attribuable aux actionnaires de M
(20 + 60 80 %) 68
Intérêts minoritaires
((200 + 60) 20 %) 52
Total Capitaux propres 420
Dettes (80 + 40) 120
TOTAL ACTIF 540 TOTAL PASSIF 540
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 400) 640 Capital (500 + 200) 80 % – 160) 500
Trésorerie 200 Réserves consolidées (20 + 60 80 %) 68
Résultat attribuable aux actionnaires de M
(0 + 50 80 %) 40
Intérêts minoritaires
((200 + 60 + 50) + 50) 20 %) 62
Total Capitaux propres 670
Dettes (80 + 90) 170
TOTAL ACTIF 840 TOTAL PASSIF 840
Une augmentation de capital de la société mère ne demande aucune correction lors de la consolidation.
À travers les comptes individuels de la société mère qui constituent la base pour l’établissement des
comptes consolidés, l’augmentation de capital est déjà prise en compte.
F augmente son capital de 150 par apports en numéraire (100 en capital social et 50 en prime
d’émission). M a souscrit 80 % de l’augmentation de capital. M et F n’ont pas distribué de dividendes.
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N –1
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 300) 540 Capital (300 + 200 80 % – 160) 300
Résultat attribuable aux actionnaires de M
(20 + 60 80 %) 68
Intérêts minoritaires
((200 + 60) 20 %) 52
Total Capitaux propres 420
Dettes (80 + 40) 120
TOTAL ACTIF 540 TOTAL PASSIF 540
BILAN CONSOLIDÉ M + F en N
ACTIF PASSIF
Immobilisations (240 + 400) 640 Capital (300 + (300 + 50) 80 % – 280) 300
Trésorerie 150 Réserves consolidées (20 + 60 80 %) 68
Résultat attribuable aux actionnaires de M
(0 + 50 80 %) 40
Intérêts minoritaires
((300 + 50 + 60) + 50) 20 %) 92
Total Capitaux propres 500
Dettes (200 + 90) 290
TOTAL ACTIF 790 TOTAL PASSIF 790
a. Informations sur les méthodes comptables et sur les critères de jugement de la direction
Dans son résumé des principales méthodes comptables, l’entité donne les informations sur (§ 117) :
a. la base (ou les bases) d’évaluation utilisée(s) pour l’établissement des états financiers ; et
b. les autres méthodes utilisées qui sont nécessaires à une bonne compréhension des états
financiers.
L’entité fournit les jugements réalisés par la direction, à l’exclusion de ceux qui impliquent des
estimations, lors de l’application des méthodes comptables et qui ont l’impact le plus significatif sur
les montants comptabilisés dans les états financiers (§ 122). Notamment lorsque la direction
détermine (§ 123) :
– le classement des actifs financiers en placements détenus jusqu’à l’échéance,
– le classement des contrats de location,
– la qualification des ventes particulières de marchandises : mode de financement ou produits des
activités ordinaires,
– la qualification des entités ad hoc.
c. Capital
Les notes comprennent les informations nécessaires pour permettre d’évaluer les objectifs, procédures
et processus de l’entité mis en œuvre pour la gestion du capital (§ 134), à savoir :
– des informations qualitatives sur les objectifs, procédures et processus de gestion du capital ;
– un résumé des données quantitatives sur le capital géré : les passifs financiers inclus, les
instruments de capitaux propres exclus ;
– les modifications relatives aux informations précédentes ;
– les conditions dans lesquelles l’entité a respecté ou non les exigences de gestion du capital
imposées de l’extérieur et les conséquences éventuelles.
68 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
e. Autres informations
Les notes fournissent des informations sur les dividendes.
Il n’existe pas de norme propre aux notes. Mais il y est renvoyé dans la quasi-totalité des normes et
des interprétations ; à ce titre, le contenu des notes est traité dans toutes les parties et sections du
présent document.
La pertinence, la fiabilité et la comparabilité des états financiers dépendent, comme le rappelle la norme
IAS 8, de l’adéquation de la méthode comptable utilisée, de la qualité de l’estimation et de l’absence
d’erreurs.
Encore faut-il choisir et appliquer la méthode comptable avec jugement et en changer si nécessaire.
L’estimation, inhérente à l’établissement des états financiers, nécessite également des changements en
fonction des dernières informations disponibles.
La norme établit les critères de sélection et de changement des méthodes comptables ainsi que le traitement
comptable des changements de méthodes, des changements d’estimation et des corrections d’erreurs. Elle
développe également les informations à fournir sur ces différents points.
Pour définir la méthode applicable dans cette hypothèse, la norme impose au préparateur des états
financiers une procédure de sélection. Il doit en effet « faire référence aux sources suivantes,
énumérées par ordre décroissant, et considérer leur possibilité d’application » (IAS 8 § 11) :
– les normes et interprétations traitant de questions similaires et liées ;
– le Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers pour ce qui concerne les définitions,
les critères de comptabilisation et d’évaluation des éléments des états financiers (actifs, passifs,
charges, produits) ; le Cadre conceptuel apparaît en conséquence non seulement comme un outil au
service du normalisateur mais aussi comme un outil d’aide à l’interprétation et à l’application ;
– les positions officielles les plus récentes d’autres organismes de normalisation comptable utilisant
un cadre conceptuel similaire ;
– la littérature comptable et les pratiques admises du secteur d’activité.
Une fois déterminée, la méthode comptable doit être appliquée de façon cohérente et permanente,
c’est-à-dire pour des transactions, événements et conditions similaires.
7.2 Estimations
a. Notion d’estimations
L’estimation implique des jugements fondés sur les dernières informations fiables disponibles. Le
recours à des estimations raisonnables est une part essentielle de la préparation des états financiers et
ne remet pas en cause leur fiabilité. Elle fait partie de la préparation normale des états financiers.
7.3 Erreurs
Des erreurs peuvent survenir à l’occasion de la comptabilisation, de l’évaluation, de la présentation ou
de la fourniture d’informations sur des éléments des états financiers.
L’erreur de la période en cours découverte pendant cette même période est corrigée avant
l’autorisation de publication des états financiers.
70 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
a. Généralités
Certains retraitements ont un effet limité à un exercice comptable, d’autres peuvent porter sur
plusieurs exercices.
Il s’agit de s’interroger sur la ou les périodes comptables auxquelles rattacher l’impact du retraitement.
Deux solutions de principe sont possibles :
– soit de limiter l’impact à l’exercice en cours et si besoin aux exercices futurs,
– soit de le faire démarrer au premier exercice concerné du passé.
La première solution correspond à une approche « prospective », analogue à l’effet juridique qualifié
« d’effet immédiat ».
La deuxième solution correspond à une approche « rétrospective », à rapprocher de l’effet juridique
qualifié « d’effet rétroactif ».
Dans cette approche, le retraitement du passé fait en sorte que seule apparaisse l’information sous sa
nouvelle forme. Il a également pour effet de répartir l’impact comptable sur une période plus longue et
en particulier d’en limiter l’effet sur le présent et le futur, dans la mesure où le passé l’aura
partiellement supporté (ou en aura bénéficié).
Le retraitement sera réalisé s’il a un caractère significatif au vu de sa taille et de sa nature compte tenu
de ses circonstances.
Lorsqu’il a un caractère rétrospectif, le retraitement peut se heurter à des difficultés telles qu’il en est
impraticable plus on retourne dans le passé. Il sera alors modulé éventuellement en fonction de son
caractère « impraticable », sachant que « l’application d’une disposition est impraticable lorsque
l’entité ne peut pas l’appliquer après avoir mis en œuvre tous les efforts raisonnables pour y arriver »
(IAS 8 § 5).
De façon générale, en cas de retraitement(s), l’entité doit fournir des informations sur l’origine, les
justifications, la nature, les impacts du ou des retraitements.
Il s’agit d’imputer l’effet des corrections aux exercices où ces erreurs ont été commises et non aux
exercices où ces erreurs ont été découvertes.
La correction doit être réalisée dans le premier jeu d’états financiers dont la publication est autorisée
après la découverte de l’erreur, en retraitant les montants comparatifs de la ou des périodes antérieures
présentées au cours desquelles l’erreur est intervenue.
Si l’erreur est intervenue avant la première période présentée, il convient de retraiter les soldes
d’ouverture de la première période antérieure présentée.
EXEMPLE
Un matériel a été acquis le 1er juillet 2001 pour 120 000 et mis en service ce même jour. À l’occasion
d’un contrôle de ses amortissements pour l’inventaire du 31 décembre 2003, l’entreprise constate que
ce matériel a été amorti linéairement sur 10 ans, alors que sa durée d’utilité était de 6 ans.
Ses réserves au 31 décembre 2002 étaient de 80 000, y compris le résultat (après impôt) de
l’exercice 02 de 21 000. Le résultat provisoire (après impôt) de l’exercice 03 est de 28 000. Ce résultat
tient compte d’une dotation d’amortissement calculée sur la durée d’utilité initiale. Le taux d’impôt est
de 30 %.
Présenter l’état des réserves et du résultat au 31 décembre 2003, en faisant apparaître les montants
comparatifs, selon qu’il s’agit d’une erreur significative, d’un changement d’estimation ou d’un
changement de méthode comptable.
Solution
Dans l’exemple, la correction de l’erreur conduit à recalculer les amortissements depuis l’origine du
plan d’amortissement. Elle a le même effet que l’hypothèse du changement de méthode comptable,
dont l’application rétrospective efface l’impact des amortissements pratiqués selon le plan
d’amortissement initial.
L’hypothèse du changement d’estimation conduit à amortir la valeur nette comptable au 31 décembre
2002 sur la nouvelle durée d’utilité résiduelle.
72 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Erreur et changement de
Changement d’estimation
méthode
Exercice 03 Exercice 02 Exercice 03 Exercice 02
Résultats non distribués à l’ouverture 80 000 59 000 80 000 59 000
Impact –12 000 0,7 –4 000 0,7
Réserves à l’ouverture après retraitement = 71 600 = 56 200 80 000 59 000
Résultat de l’exercice 28 000 21 000 28 000 21 000
Impact –8 000 0,7 –8 000 0,7 –10 667 0,7
Résultat de l’exercice après retraitement 22 400 = 15 400 = 20 533 21 000
Résultats non distribués à la clôture 94 000 71 600 100 533 80 000
Non-current liabilities
Long-term borrowings X X
Deferred tax X X
Long-term provisions X X
Total non-current liabilities X X
Current liabilities
Trade and other payables X X
Short-term borrowings X X
Current portion of long-term borrowings X X
Current tax payable X X
Short-term provisions X X
Total current liabilities X X
Total liabilities X X
Total equity and liabilities X X
74 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
XYZ GROUP – Statement of comprehensive income for the year ended 31 December 20X7
31 Dec 31 Dec
20X7 20X6
Revenue X X
Cost of sales (X) (x)
Gross profit X X
Other income X X
Distribution costs (X) (X)
Administrative expenses (X) (X)
Other expenses (X) (X)
Finance costs (X) (X)
Share of profit of associates (*) X X
Profit before tax X X
Income tax expense (X) (X)
Profit for the year from continuing operations X X
Loss for the year from discontinued operations (X) (X)
PROFIT FOR THE YEAR X X
Other comprehensive income
Exchange differences on translating foreign operations X X
Available–for-sale financial assets X X
Cash flow hedges X X
Gains on property revaluation X X
Actuarial gains (losses) on defined benefit pension plans X X
Share of other comprehensive income of associates X X
Income tax relating to components of other comprehensive income (X) (X)
Other comprehensive income for the year, net of tax X X
TOTAL COMPREHENSIVE INCOME FOR THE YEAR X X
(*) This means the share of associates’ other comprehensive income attributable to owners of the associates, i.e. it is after tax
and non-controlling interests in the associates.
31 Dec 31 Dec
20X7 20X6
Profit attributable to :
Equity holders of the parent X X
Non-controlling interests X X
X X
Total comprehensive income attributable to :
Equity holders of the parent X X
Non-controlling interests X X
X X
S7151-F1/2 SÉRIE 01 75
XYZ GROUP – Income statement for the year ended 31 December 20X7
31 Dec 20X7 31 Dec 20X6
Revenue X X
Other income X X
Changes in inventories of finished goods and work in progress (X) X
Work performed by the entity and capitalised X X
Raw material and consumables used (X) (x)
Employee benefits expense (X) (x)
Depreciation and amortisation expense (X) (x)
Impairment of property, plant and equipment (X) (x)
Other expenses (X) (x)
Finance costs (X) (x)
Share of profit of associates (**) X X
Profit before tax X X
Income tax expense (X) (X)
Profit for the year from continuing operations X X
Loss for the year from discontinued operations (X) (X)
PROFIT FOR THE YEAR X X
Profit attributable to :
Equity holders of the parent X X
Non-controlling interests X X
X X
(**) This means the share of associates’ other comprehensive income attributable to owners of the associates, i.e. it is after tax
and non-controlling interests in the associates.
Un tableau des flux de trésorerie, lorsqu’il est utilisé de concert avec le reste des états
financiers, fournit des informations qui permettent aux utilisateurs d’évaluer les
changements de l’actif net d’une entité, sa structure financière (y compris sa liquidité et sa
solvabilité) et sa capacité à modifier les montants et l’échéancier des flux de trésorerie pour
s’adapter aux changements de circonstances et opportunités. Les informations relatives aux
flux de trésorerie sont utiles pour apprécier la capacité de l’entité à dégager de la trésorerie
et des équivalents de trésorerie et permettent aux utilisateurs d’élaborer des modèles pour
apprécier et comparer la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs de différentes entités.
Elles renforcent également la comparabilité des informations sur la performance
opérationnelle de différentes entités car elles éliminent les effets de l’utilisation de
traitements comptables différents pour les mêmes opérations et événements (§ 4).
2.2 Définitions
Trésorerie
Elle comprend les fonds en caisse et les dépôts à vue. Les « fonds en caisse » correspondent au poste
disponibilités au sens français du terme. Mais la trésorerie comprend aussi (§ 8) les concours bancaires
courants et les soldes créditeurs de banque (au sens français du terme).
Équivalents de trésorerie
Ce sont les placements à court terme, très liquides, qui sont facilement convertibles en un montant
connu de trésorerie et qui sont soumis à un risque négligeable de changement de valeur. Ils ne
correspondent pas exactement aux valeurs mobilières de placement (au sens français du terme).
Les équivalents de trésorerie sont détenus dans le but de faire face aux engagements de
trésorerie à court terme plutôt que pour un placement ou d’autres finalités. Pour qu’un
placement puisse être considéré comme un équivalent de trésorerie, il doit être facilement
convertible, en un montant de trésorerie connu et être soumis à un risque négligeable de
changement de valeur. En conséquence, un placement ne sera normalement qualifié
d’équivalent de trésorerie que s’il a une échéance rapprochée, par exemple inférieure ou
égale à trois mois à partir de la date d’acquisition (§ 7).
Flux de trésorerie
Ils résultent des entrées et des sorties de trésorerie et d’équivalents de trésorerie. Ils ne comprennent
pas les mouvements entre postes de trésorerie ou d’équivalents trésorerie (§ 9).
Activités opérationnelles
Ce sont les principales activités génératrices de produits de l’entité et toutes les autres activités qui ne
sont pas des activités d’investissement ou de financement.
78 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Activités d’investissement
Ce sont l’acquisition et la sortie d’actifs à long terme et les autres placements qui ne sont pas inclus
dans les équivalents de trésorerie.
Activités de financement
Ce sont les activités qui résultent des changements dans l’importance et la composition des capitaux
propres et des emprunts de l’entité.
ILLUSTRATION
ILLUSTRATION
ILLUSTRATION
(a) Les impôts payés s’élèvent à CHF 3 072 millions (2006 : CHF 2 811 millions). Les intérêts s’élèvent à CHF 788 millions.
ILLUSTRATION
En définitive, précise le § 31, les intérêts et dividendes perçus ou versés doivent être présentés
séparément, l’entité faisant le choix de les faire figurer au sein de l’un des trois flux.
Nestlé 2007 (voir ci-dessus) : les dividendes reçus (entrée de trésorerie) sont placés dans le flux
d’investissement tandis que les dividendes versés figurent dans le flux de financement (sortie de
trésorerie).
DEVOIR 01
À envoyer à la correction
Thème 2 : États financiers consolidés pour 2008 des groupes DANONE, PSA et
GDF Suez (6 points)
Sites Internet :
Danone : www.danone.fr ; PSA : www.psa-peugeot-citroen.com ; GDF Suez : www.gdfsuez.com
1. Définir et comparer les référentiels comptables utilisés par ces 3 groupes pour l’établissement des
leurs états financiers consolidés pour 2008 ; préciser si nécessaire les choix effectués en matière de
nouvelles normes ou interprétations (application ou non, application anticipée ou non, etc.) et
indiquer la référence des notes annexes correspondantes (environ 15 à 20 lignes).
NOTA BENE
Expliciter les calculs en notes avec un renvoi à l’aide des lettres alphabétiques et les choix
méthodologiques éventuels.
86 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Informations complémentaires
1. En annexe au bilan N–1 figurent les informations suivantes :
Immobilisations corporelles N–1
1
Montant brut 14 000
– Amortissements 3 400
Valeur nette comptable 10 600
2. Au cours de l’exercice N, la société a :
i. acheté un matériel au coût de 2 100
ii. remboursé un emprunt pour 900 et contracté un nouvel emprunt pour 400.
S7151-F1/2 DEVOIR 01 87
SÉRIE 02
PLAN DE LA SÉRIE
PARTIE 2 : DÉPRÉCIATION DES ACTIFS NON COURANTS (IAS 36) ......................... 124
SECTION 1. DÉFINITIONS DE BASE ET CHAMP D’APPLICATION ...............................124
1.1 Définitions......................................................................................................................124
1.2 Champ d’application de l’IAS 36.................................................................................125
SECTION 2. INDICES DE PERTE DE VALEUR.....................................................................125
2.1 Dispositif général...........................................................................................................125
2.2 Indices externes de perte de valeur...............................................................................126
2.3 Indices internes de perte de valeur ...............................................................................126
SECTION 3. VALEUR RECOUVRABLE .................................................................................126
3.1 Modalités d’estimation..................................................................................................126
3.2 Juste valeur nette des coûts de la vente........................................................................127
3.3 Valeur d’utilité...............................................................................................................127
SECTION 4. COMPTABILISATION DES PERTES DE VALEUR ET REPRISES DE
PERTES DE VALEUR...........................................................................................................129
4.1 Perte de valeur ...............................................................................................................129
4.2 Reprise de perte de valeur.............................................................................................129
90 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
SECTION 1. INTRODUCTION
Selon le cadre conceptuel de l’IASB, un actif est une ressource contrôlée par une entité du fait
d’événements passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par l’entité. L’avantage
économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de contribuer, directement ou
indirectement, à des flux de trésorerie et d’équivalents de trésorerie au bénéfice de l’entité (§ 49 et 53).
La comptabilisation d’un actif n’est donc pas soumise à l’existence d’un droit de propriété mais à celle
d’un contrôle. C’est ainsi que figurent, parmi les actifs, les biens utilisés dans un contrat de location-
financement.
Les immobilisations corporelles font l’objet de la norme IAS 16 (révisée en 2003). Les
immobilisations incorporelles sont étudiées dans la norme IAS 38 (révisée en 2004). Ces deux normes
ont été intégrées dans le droit communautaire de l’Union européenne par le règlement (CE)
n° 1725/2003 de la Commission du 29 septembre 2003 (JOUE du 13 octobre 2003).
Résumé
Pour les normes IFRS, un actif est une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements passés et
dont des avantages économiques futurs sont attendus par l’entité.
Une immobilisation corporelle est enregistrée à l’actif pour son coût d’acquisition correspondant au
prix d’achat majoré du coût directement attribuable au transfert de l’actif et à l’estimation initiale des
coûts relatifs au démantèlement, à l’enlèvement de l’immobilisation et à la reconstitution du site.
Depuis la révision 2007 de IAS 23, les coûts d’emprunt sont incorporables dans le coût des actifs
éligibles.
Une immobilisation corporelle amortissable doit être systématiquement amortie sur sa durée d’utilité,
déterminée à partir du rythme selon lequel les avantages économiques futurs liés à l’actif sont
consommés par l’entité.
Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation corporelle peut être évaluée selon le modèle du
coût ou selon le modèle de la réévaluation.
En sus de l’amortissement, les immobilisations corporelles peuvent être dépréciées, selon IAS 36
« Dépréciation d’actifs ». Lorsqu’un indice indique qu’un actif a pu perdre de la valeur, l’entité doit
estimer la valeur recouvrable de cet actif. Lorsque cette valeur est inférieure à la valeur comptable,
une dépréciation doit être constatée (IAS 36 §§ 7 et 8). La valeur recouvrable est la valeur la plus
élevée entre la juste valeur diminuée des coûts de la vente et la valeur d’utilité (IAS 36 § 6).
a. Critères de comptabilisation
Une immobilisation corporelle doit être enregistrée à l’actif lorsque (§ 7) :
1. les avantages économiques futurs et les risques associés à cet actif doivent normalement aller à
l’entité sur la base des indications disponibles lors de la comptabilisation initiale ;
2. le coût de cet actif pour l’entité peut être évalué de façon fiable. C’est le cas lorsqu’il y a eu une
transaction. Dans le cas d’un actif produit par l’entité pour elle-même, une évaluation fiable du coût
peut être faite à partir du coût des matières utilisées acquises auprès de tiers, du coût de la main-
d’œuvre et d’autres composants utilisés au cours du processus de production.
Une entité apprécie, selon le principe général de comptabilisation, tous les coûts de ses
immobilisations corporelles au moment où ils sont encourus. Ces coûts incluent les coûts encourus
initialement pour acquérir ou construire une immobilisation corporelle et les coûts encourus
ultérieurement pour l’accroître, la remplacer partiellement ou assurer son entretien.
Les coûts initiaux
– pièces de rechange et matériel d’entretien : elles constituent habituellement des stocks et
sont donc comptabilisées en charges lors de leur consommation. Cependant, le stock de
pièces de rechange principales et le stock de pièces de sécurité constituent des actifs
corporels si l’entité compte les utiliser sur plus d’un exercice ou si ces pièces ne peuvent
être utilisées qu’avec un seul actif corporel (§ 10) ;
– immobilisations qui n’augmentent pas directement les avantages économiques futurs. Par
exemple, celles qui sont acquises pour des raisons de sécurité ou pour des raisons liées à
l’environnement. Considérées comme nécessaires pour obtenir les avantages économiques
futurs des autres actifs, elles remplissent les conditions pour être comptabilisées en tant
qu’actifs (§ 11).
Les coûts ultérieurs
– les coûts d’entretien courant de l’immobilisation sont comptabilisés en résultat lorsqu’ils
sont encourus (§ 12) ;
94 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
ILLUSTRATION
A) Immobilisations aéronautiques
Le prix d'acquisition des immobilisations aéronautiques est libellé en devises étrangères. Il
est converti au cours de règlement ou, le cas échéant, au cours de couverture qui lui est
affecté. Les remises constructeurs éventuelles sont portées en diminution de la valeur
immobilisée.
Les avions sont amortis selon le mode linéaire sur leur durée moyenne d’utilisation estimée.
Cette durée est fixée à 20 ans sans valeur résiduelle.
La norme comptable préconise de revoir chaque année la valeur résiduelle ainsi que le plan
d’amortissement.
Durant le cycle d’exploitation, dans le cadre de l’élaboration des plans de renouvellement
de flotte, le groupe examine si la base amortissable ou la durée d’utilité doivent être
adaptées et, le cas échéant, détermine si une valeur résiduelle doit être prise en compte et la
durée d’utilité adaptée.
Les potentiels cellules et moteurs (hors pièces à durée de vie limitée) sont isolés du coût
d’acquisition des appareils. Ils constituent des composants distincts et sont amortis sur la
durée courant jusqu’à l’événement suivant de grand entretien prévu.
Les pièces de rechanges aéronautiques sont inscrites en immobilisations. La durée
d’amortissement varie, selon les caractéristiques techniques des pièces, de 3 à 20 ans.
EXEMPLE
Une entité acquiert début janvier N une construction pour 10 000 k€. La durée d’utilité
(d’amortissement) de cette construction est estimée à 40 ans. Cependant, il est prévu que la toiture
devra être entièrement refaite au bout de 20 ans. Le coût de la toiture en janvier N est estimé à 800 k€.
Cette construction doit être comptabilisée en 2 composants distincts :
– le composant toiture, dont le coût est de 800 k€, qui sera amorti sur 20 ans ;
– la structure dont le coût est de 9 200 k€, qui sera amorti sur 40 ans.
On suppose maintenant qu’en janvier N+20, la toiture est effectivement refaite pour un coût de 900 k€.
À cette date, le composant toiture est entièrement amorti, un nouvel actif (nouveau composant toiture)
est donc comptabilisé sur 900 k€. Il est amorti sur 20 ans.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 95
REMARQUES
En France, le PCG autorise les entités à continuer à constater des provisions pour grosses réparations
(uniquement dans le cas des grandes révisions et travaux de grand entretien) dans les comptes
sociaux, afin qu’elles ne soient pas pénalisées fiscalement.
– L’incorporation des coûts d’emprunts débute lorsque les trois conditions suivantes sont réunies
pour la première fois :
W L’entité encourt des dépenses pour l’actif,
W Elle encourt des coûts d’emprunt et
W Elle entreprend les activités indispensables à la préparation de l’actif préalablement à son
utilisation.
– Cette incorporation cesse lorsque les activités indispensables à la préparation de l’actif
préalablement à son utilisation sont pratiquement terminées.
Les coûts d’emprunt peuvent inclure (IAS 23, § 6) :
– les intérêts sur découverts et sur emprunts à court et long terme ;
– l’amortissement des primes d’émission ou de remboursement des emprunts ;
– l’amortissement des coûts accessoires encourus pour la mise en place des emprunts ;
– les charges financières en rapport avec les contrats de location-financement ;
– les différences de change résultant des emprunts en devises dans la mesure où elles sont assimilées
à un ajustement des coûts d’intérêts.
ILLUSTRATION
Les intérêts financiers des emprunts contractés pour financer les investissements, pendant la
période précédant leur mise en exploitation, sont partie intégrante du coût historique. Dans
la mesure où les acomptes sur investissements ne sont pas financés par des emprunts
spécifiques, le groupe retient le taux moyen d’intérêt des emprunts non affectés en cours à
la clôture de l’exercice considéré.
REMARQUE
Le coût d’une immobilisation produite par l’entité pour elle-même est déterminé en utilisant les
mêmes principes que pour un actif acquis, à l’exception des coûts anormaux de gaspillage de matières
premières, de main-d’œuvre et d’autres ressources utilisées.
Comptabilisation de la réévaluation
L’augmentation de valeur comptable qui résulte d’une réévaluation a pour contrepartie les « autres
éléments du résultat global ». Elle est cumulée avec les capitaux propres sous la rubrique « Écarts de
réévaluation ». Elle est comptabilisée en résultat si elle compense une réévaluation « négative » du
même actif, dont le montant a été précédemment porté en résultat (§ 39).
Une réévaluation négative est portée en résultat, sauf si son montant est inférieur ou égal au solde
créditeur de l’écart de réévaluation correspondant. Dans ce cas, elle est comptabilisée en « autres
éléments du résultat global » et réduit le montant de l’écart de réévaluation inscrit en capitaux propres
(§ 40).
L’écart de réévaluation peut être transféré en « résultats non distribués au fur et à mesure de
l’utilisation de l’actif. Dans ce cas, le montant transféré est égal à la différence entre l’amortissement
fondé sur la valeur comptable réévaluée de l’actif et l’amortissement fondé sur le coût initial de l’actif
(§ 41).
EXEMPLE
Une entité a acquis une construction pour un montant de 10 000 k€ en janvier N –4. Cette construction
est amortie en linéaire sur 20 ans.
Le modèle de la réévaluation est retenu pour l’évaluation des constructions.
Entre le 31/12/N –4 et le 31/12/N, la construction n’a jamais été réévaluée. Sa juste valeur est estimée
à 12 000 k€ le 31/12/N.
La construction est inscrite au bilan au 31/12/N pour 12 000 k€, ce qui génère un écart de réévaluation
de : 12 000 – 7 500 (valeur nette comptable au 31/12/N) = 4 500 k€, inscrit directement en capitaux
propres (et non en résultat).
98 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Pratiquement, il est possible de réévaluer la valeur brute (avant amortissements) et les amortissements
cumulés pour obtenir à l’actif une valeur nette comptable de 12 000 k€, ou d’imputer les
amortissements cumulés sur la valeur brute et d’ajuster uniquement la valeur brute.
La dotation aux amortissements constatée lors des exercices futurs sera égale à : 12 000 k€/15 ans
= 800 k€.
EXEMPLE
L’entité Malaga a acquis un matériel industriel dans les conditions suivantes :
– Réception du matériel le 1er octobre mars N, mise en service le 31 octobre N
– Prix d’achat HT : 600 000 USD (1 USD = 0,90 € le 15 mars N)
– Droits de douane : 20 000 €
– TVA payée en douane : 120 000 €
– Frais de transport : 6 000 € HT
– Frais d’installation réalisée par le personnel de l’entité : 5 000 €
– Formation des utilisateurs, assurée par le constructeur du matériel : 10 000 €
– Durée d’utilité : 3 ans. Le matériel sera amorti au rythme de la production supplémentaire générée
par ce nouveau matériel, soit :
en N : 50 000 unités
en N+1 : 150 000 unités
en N+2 : 200 000 unités
en N+3 : 100 000 unités
– Il est prévu de revendre le matériel à l’issue des 4 ans. Sa valeur résiduelle (prix de revente) est
estimée à 200 000 €.
La valeur du bien à l’actif au 31 octobre/N est de :
600 000 0,9 = 540 000
+ Douane : 20 000
+ Transport : 6 000
+ Installation : 5 000
Total = 571 000
La base à amortir : 571 000 – 200 000 = 371 000.
La dotation de l’année N : 371 000 50 000/500 000 = 37 100.
La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendue de l’utilisation
continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité (§ 30 à § 57). La détermination de cette
valeur nécessite d’élaborer des prévisions de flux de trésorerie et de déterminer un taux d’actualisation
(§ 56) :
« qui reflète les appréciations actuelles du marché de la valeur temps de l’argent et les
risques spécifiques à l’actif ».
Une perte de valeur comptabilisée au cours des exercices antérieurs est reprise s’il y a eu un
changement dans les estimations utilisées pour déterminer la valeur recouvrable et si cette reprise ne
conduit pas à constater une valeur comptable d’un actif supérieure à celle qui aurait été déterminée
pour cet actif si aucune perte de valeur n’avait été comptabilisée (§ 109 à 125).
Deux exemples simples permettront d’illustrer les principes de mise en application d’IAS 36.
EXEMPLE 1
Les informations suivantes concernant certaines immobilisations d’une société sont communiquées :
Valeur comptable Juste valeur nette du Valeur d’utilité
coût de la vente
Immobilisation 1 300 000 250 000 240 000
Immobilisation 2 138 000 124 000 150 000
Immobilisation 3 70 000 60 000 (ne peut être déterminée)
Il est impossible de déterminer une valeur d’utilité pour l’immobilisation 3 car elle ne génère pas
d’entrée de trésorerie (pour illustrer ce cas, la norme § 66 prend l’exemple d’une desserte ferroviaire
privée dans une exploitation minière qui ne génère pas d’entrées de trésorerie indépendantes).
L’immobilisation 1 doit être évaluée au prix de vente net (la valeur recouvrable est le maximum entre
la valeur d’utilité et le prix de vente net). Elle sera donc dépréciée de 50 000 (la dépréciation est
comptabilisée en charges au compte de résultat).
L’immobilisation 2 ne sera pas dépréciée.
En ce qui concerne l’immobilisation 3, l’entité doit identifier l’unité génératrice de trésorerie à
laquelle elle appartient et déterminer la valeur recouvrable de cette unité dans son ensemble. Si on
reprend l’exemple de la desserte ferroviaire citée par la norme, l’unité génératrice de trésorerie sera la
mine dans son ensemble.
EXEMPLE 2
Une entité a acquis le 1er janvier N un matériel dont le coût est de 150 000 €. Ce matériel est amorti en
linéaire sur 5 ans et sa valeur résiduelle est considérée comme nulle. Au 31/12/N+2, le comptable,
constatant qu’un nouveau matériel plus performant est maintenant disponible, décide de réaliser un
test de dépréciation (impairement test) sur ce matériel.
La valeur d’utilité est déterminée en actualisant les flux de trésorerie générés par le matériel au taux de
12 % (il s’agit d’un taux avant impôt tenant compte du coût de l’argent sur les marchés et des risques
spécifiques à l’entité). Les flux de trésorerie générés par le matériel correspondent à l’augmentation du
résultat opérationnel (avant impôt) liée à l’utilisation du matériel. Les prévisions pour N+3 et N+4
sont respectivement de 35 000 € et 30 000 €. D’autre part, si le matériel était vendu au 31/12/N+2, son
prix de vente net serait de 45 000 €.
La valeur d’utilité au 31/12/N+2 est égale à : 35 000 1, 12-1 + 30 000 1,12-2 = 55 165.
La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité et le prix de vente net. Ici,
elle est donc de 55 165.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 101
Cette valeur étant inférieure à la valeur nette comptable du bien à l’actif au 31 décembre N+2, soit
60 000 €, une dépréciation de 4 835 € doit être comptabilisée. La dotation aux amortissements
annuelle sera ensuite calculée (à partir de N+3) sur une valeur de 55 165.
ILLUSTRATION
Immobilisations corporelles
La valeur des immobilisations corporelles est révisée chaque fois que l’on relève un indice
indiquant que sa valeur recouvrable pourrait être inférieure à sa valeur comptable.
(iv) les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des réévaluations
décrites (…) aux paragraphes 32, 39 et 40 et des pertes de valeur comptabilisées ou reprises
directement en capitaux propres selon IAS 36, Dépréciation d’actifs ;
(v) (…) les pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat durant l’exercice
selon IAS 36 ;
(vi) les pertes de valeur reprises dans le compte de résultat durant l’exercice selon IAS 36 ;
(vii) les amortissements ;
(viii) les différences de change nettes provenant de la conversion des états financiers d’une
entité étrangère ; et
(ix) les autres variations.
On doit également mentionner (§ 74) :
– L’existence et les montants des restrictions sur les immobilisations corporelles données
en nantissement de dettes ;
– La méthode comptable retenue pour les coûts estimés de remise en état du site des
immobilisations corporelles ;
– Le montant des dépenses comptabilisées au titre des immobilisations corporelles en
cours de production ;
– Le montant des engagements pour l’acquisition d’immobilisations corporelles.
– Et s’il n’est pas présenté séparément au compte de résultat, le montant des
indemnisations reçues de tiers relatives à des immobilisations corporelles, dépréciées,
perdues ou abandonnées qui sont incluses dans le compte de résultat.
Comme le choix du mode d’amortissement et l’estimation de la durée d’utilité des actifs sont affaire
de jugement, l’indication des modes adoptés, des durées d’utilité estimées ou des taux
d’amortissement apporte aux utilisateurs des états financiers des informations leur permettant
d’examiner les politiques retenues par les dirigeants et autorisant la comparaison avec d’autres entités.
Pour les mêmes motifs, il est nécessaire d’indiquer la dotation aux amortissements d’un exercice et le
cumul des amortissements à la fin de cet exercice (§ 75).
Il est mentionné § 76 que :
« Selon IAS 8, une entité indique la nature et l’effet d’un changement d’estimation
comptable dont l’incidence est significative pour la période ou risque d’être significative au
cours des périodes ultérieures. Pour les immobilisations corporelles, une telle information
peut résulter de changements dans les estimations concernant :
(a) les valeurs résiduelles ;
(b) les coûts estimés de démantèlement : d’enlèvement ou de remise en état
d’immobilisations corporelles ;
(c) les durées d’utilité ;
(d) le mode d’amortissement. »
Enfin, selon le § 77 :
« Lorsque les immobilisations corporelles sont inscrites à leur montant réévalué, les
informations suivantes doivent être fournies :
(a) la date à laquelle la réévaluation a été effectuée ;
(b) le recours ou non à un évaluateur indépendant ;
(c) les méthodes et les hypothèses importantes retenues pour estimer la juste valeur des
immobilisations corporelles ;
(d) la mesure dans laquelle les justes valeurs des immobilisations corporelles ont été soit
déterminées par référence directe à des prix observables sur un marché actif ou dans des
transactions récentes sur le marché dans des conditions de concurrence normale, soit
estimées par d’autres techniques d’évaluation ;
(e) pour chaque catégorie d’immobilisations corporelles réévaluées, la valeur comptable
qui aurait été comptabilisée si les actifs avaient été comptabilisés selon le modèle du coût ;
et
(f) l’écart de réévaluation, en indiquant les variations de la période ainsi que toute
restriction sur la distribution de cet écart aux actionnaires. »
S7151-F1/2 SÉRIE 02 103
2.4 Illustrations
Sont présentés ci-après des extraits du rapport annuel Nestlé 2007 relatifs :
– aux méthodes de valorisation des immobilisations corporelles (note annexe sur les « principes
comptables ») ;
– au détail des différentes catégories d’immobilisations corporelles et des variations des valeurs
brutes et des amortissements entre le 1er janvier et le 31 décembre.
ILLUSTRATION
Immobilisations corporelles
Les immobilisations corporelles figurent au bilan à leur coût historique. L’amortissement
est calculé sur les composants qui ont des durées d’utilité homogènes en recourant à la
méthode linéaire, de façon à amortir le coût initial sur les durées d’utilité estimées en tenant
compte de valeurs résiduelles. Les valeurs résiduelles sont de 30 % pour les sièges sociaux,
de 20 % pour les centres de distribution de produits non réfrigérés et sont égales à zéro pour
toutes les autres catégories d’actifs.
Les durées d’utilité sont les suivantes :
Bâtiments 20–35 ans
Machines et équipements 10–20 ans
Outillage, mobilier, matériel informatique et divers 3–8 ans
Véhicules 5 ans
Les terrains ne sont pas amortis.
Les durées d’utilité, les composants et les valeurs résiduelles sont revus chaque année en
tenant compte de la nature des actifs, de l’usage prévu et de l’évolution technologique.
L’amortissement des immobilisations corporelles est imputé aux rubriques appropriées de
charge par fonction du compte de résultat.
Les intérêts sur le financement des immobilisations en cours de construction sont
enregistrés au compte de résultat. Les primes capitalisées à la conclusion de contrats de
crédit-bail pour des terrains et bâtiments sont amorties sur la durée des contrats.
104 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
ILLUSTRATION
Commentaires
Les informations publiées par Nestlé correspondent à ce qui est requis par IAS 16. La réévaluation
n’est pas utilisée. Les charges financières éventuelles ne sont pas intégrées au coût des
immobilisations. Selon IAS 23, les charges financières afférentes aux actifs éligibles devraient être
incorporées au coût des actifs. Cependant, Nestlé précise (p. 23), que le groupe n’applique pas IAS 23
révisé par anticipation (qui ne sera donc appliqué qu’en 2009).
Certains actifs (sièges sociaux et centres de distribution de produits non réfrigérés) sont amortis en
prenant compte une valeur résiduelle.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 105
Résumé
Selon IAS 38, une immobilisation incorporelle est « un actif non monétaire identifiable sans substance
physique ».
Les dépenses pour l’acquisition, le maintien ou l’amélioration de ressources incorporelles qui ne
satisfont pas à la définition d’une immobilisation incorporelle sont comptabilisées en charges.
Lors d’une acquisition, une immobilisation incorporelle se distingue du goodwill si elle en est
séparable. Par exemple, une part de marché n’est pas une immobilisation incorporelle indépendante
mais fait partie du goodwill selon IAS 38.
Les immobilisations incorporelles sont amorties si leur durée d’utilité est finie. Comme les
immobilisations corporelles, elles peuvent être dépréciées, au-delà de l’amortissement, par application
de IAS 36 « Dépréciation d’actifs ».
Les immobilisations à durée d’utilité indéterminée doivent subir un test de dépréciation
systématiquement chaque année.
Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle peut être évaluée selon le modèle
du coût ou selon le modèle de la réévaluation. Dans la pratique, il est très rare que les immobilisations
incorporelles puissent être réévaluées.
1 Différentes définitions utilisées dans la norme sur les immobilisations incorporelles sont les mêmes que pour les immobilisations
corporelles et en particulier : amortissement, durée d’utilité, coût, valeur résiduelle, perte de valeur, valeur comptable, juste valeur, marché
actif, avantages économiques futurs.
106 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Dans ce cas, il faut déterminer si l’actif doit être comptabilisé en immobilisations incorporelles ou en
immobilisations corporelles en faisant preuve (§ 4) :
« de jugement pour apprécier lequel des éléments est le plus important. Par exemple, un
logiciel destiné à une machine-outil à commande numérique, qui ne peut fonctionner sans
ce logiciel, fait partie intégrante du matériel et est traité en tant qu’immobilisation
corporelle. Il en va de même pour le système d’exploitation d’un ordinateur. Lorsque le
logiciel ne fait pas partie intégrante du matériel, il est traité en tant qu’immobilisation
incorporelle ».
a. Acquisition séparée
Dans le cadre d’une acquisition séparée, l’immobilisation incorporelle acquise satisfait
automatiquement au caractère identifiable de cette catégorie d’une immobilisation.
108 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Le critère de comptabilisation relatif à la probabilité des avantages économiques futurs est toujours
considérée comme satisfait (§ 25).
Le coût, qui peut généralement être évalué de façon fiable, comprend le prix d’achat, y compris les
droits d’importation et taxes non remboursables, après déduction des remises et rabais commerciaux,
et ainsi que tout coût directement attribuable à la préparation de l’actif en vue de son utilisation prévue
(§ 27).
Ce coût directement attribuable inclut, par exemple, les honoraires résultant de la mise en
fonctionnement de l’actif (§ 28).
Les coûts d’emprunt liés à l’acquisition entrent dans le coût dans la mesure où l’actif incorporel est
éligible.
En l’absence d’un marché actif, la juste valeur est fondée sur la meilleure information disponible, en
appliquant des multiples déduits d’opérations récentes de marché à des indicateurs de performance tels
que le chiffre d’affaires ou le résultat opérationnel (§ 40) ou à partir de techniques de valorisation
permettant d’obtenir de manière indirecte la juste valeur.
EXEMPLE1
Une entité développe un nouveau procédé de fabrication. Durant l’exercice N, les dépenses encourues
s’élèvent à 1 000 dont 900 encourues avant le 1er décembre N et 100 encourues entre le 1er et le
31 décembre N. L’entité est en mesure de démontrer qu’au 1er décembre N, le procédé de fabrication
satisfait aux critères de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle. La valeur recouvrable du
savoir-faire qu’intègre le procédé (y compris les flux de trésorerie futurs pour achever le procédé avant
qu’il soit prêt à être mis en service) est estimée à 500.
À la fin de l’exercice N, le procédé de fabrication est comptabilisé en tant qu’immobilisation
incorporelle pour un coût de 100 (dépenses encourues depuis la date à laquelle les critères de
comptabilisation sont satisfaits, c’est-à-dire depuis le 1er décembre N). La dépense de 900 encourue
avant le 1er décembre N est comptabilisée en charges, car avant le 1er décembre N, les critères de
comptabilisation n’étaient pas satisfaits. Cette dépense ne fera jamais partie du coût du procédé de
fabrication comptabilisé au bilan.
Les écritures suivantes pourraient être enregistrées :
Courant N
Charges (Compte de résultat) 1 000
Banque (ou fournisseurs) 1 000
31/12/N
Immobilisation incorporelle (Actif) 100
Production immobilisée (Compte de résultat) 100
ILLUSTRATION
Les frais de R&D internes ainsi que les versements en faveur d'organismes effectuant des
recherches cliniques à titre contractuel sont imputés en totalité au compte de résultat. Le
groupe considère que les dispositions réglementaires et autres incertitudes inhérentes au
développement de nouveaux produits excluent de fait la capitalisation des coûts de
développement internes.
Les paiements initiaux et d'étapes ultérieures conclus dans le cadre de partenariats sont
portés au bilan lorsqu'on a satisfait aux critères requis et ne sont amortis que lorsque
l'activité de R&D a abouti à un produit commercialisable. Les coûts de R&D liés à des
contrats conclus avec des parties qui ne remplissent pas les conditions pour la capitalisation
ne sont pris en compte dans le compte de résultat qu'en fonction du degré d'avancement des
travaux.
(d) la stabilité du secteur d’activité dans lequel l’actif est utilisé et l’évolution de la
demande pour les produits ou services générés par l’actif ;
(e) les actions attendues des concurrents ou des concurrents potentiels ;
(f) le niveau des dépenses de maintenance à effectuer pour obtenir les avantages
économiques futurs attendus de l’actif et la capacité et l’intention de l’entité d’atteindre un
tel niveau.
Il est aussi précisé § 96 que :
« La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle qui résulte de droits contractuels ou
d’autres droits légaux ne peut excéder la période des droits… ».
Le mode d’amortissement est choisi en fonction du rythme attendu de consommation des avantages
économiques (§ 97). Aucune méthode d’amortissement n’est imposée. La contrainte selon laquelle les
cumuls d’amortissements ne pouvaient être inférieurs au cumuls des amortissements linéaires a été
supprimée.
Comme pour les immobilisations corporelles, la durée d’amortissement et le mode d’amortissement
peuvent être modifiés. Ils doivent être réexaminés au minimum à la clôture de chaque exercice
(§ 104).
Les éventuelles modifications doivent être comptabilisées comme des changements d’estimation
comptable selon IAS 8 « Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs » en
ajustant la dotation aux amortissements de l’exercice et des exercices futurs.
Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle est déterminé après déduction de sa valeur
résiduelle.
Celle-ci est réputée nulle sauf (§ 100) :
« (a) si un tiers s’est engagé à racheter l’actif à la fin de sa durée d’utilité ;
ou
(b) s’il existe un marché actif pour cet actif et ;
(i) si la valeur résiduelle peut être déterminée par référence à ce marché ;
et
(ii) s’il est probable qu’un tel marché existera à la fin de la durée d’utilité de l’actif ».
Les règles de comptabilisation de l’amortissement sont les mêmes que pour les immobilisations
corporelles.
b2. Immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée : la dépréciation
Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée ne doivent pas être amorties. Elles
doivent cependant faire l’objet d’un test de dépréciation (IAS 36) systématiquement chaque année et
chaque fois qu’il y a un indice de perte de valeur (§ 108).
Leur durée d’utilité doit être réexaminée à chaque période afin de confirmer son caractère indéterminé
(§ 109).
c. Pertes de valeur
Pour déterminer si une immobilisation incorporelle a perdu de la valeur, IAS 36 « Dépréciation
d’actifs » doit être appliquée (§ 111).
Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie doivent faire d’objet, en sus de
l’amortissement, d’un test de dépréciation lorsqu’il existe un indice de perte de valeur.
a. Dispositions générales
Les informations à fournir sont similaires 1 à celles concernant les immobilisations corporelles
auxquelles s’ajoute (§ 118) :
« (d) le(s) poste(s) du compte de résultat dans le(s)quel(s) est incluse la dotation aux
amortissements des immobilisations incorporelles ».
En plus des informations ci-dessus, l’entité fournit selon IAS 36 des informations sur ses
immobilisations incorporelles s’étant dépréciées. Il faut indiquer la nature et l’incidence d’un éventuel
changement d’évaluation comptable ayant sur l’exercice ou susceptible d’avoir sur les exercices
ultérieurs un impact significatif, selon IAS 8 Résultat net de l’exercice, erreurs fondamentales et
changements de méthodes comptables. Cette information est susceptible d’être fournie à la suite de
changements de la durée d’amortissement, du mode d’amortissement ou des valeurs résiduelles.
(§ 121).
Enfin, il est précisé que les états financiers doivent également indiquer (§ 111) :
« (a) les raisons d’amortissements sur des durées éventuellement supérieures à vingt ans.
En indiquant ces raisons, l’entité doit décrire le(s) facteur(s) ayant joué un rôle important
dans la détermination de la durée d’utilité de l’actif ;
(b) la description de toute immobilisation incorporelle significative pour les états financiers
pris dans leur ensemble ainsi que sa valeur comptable et sa durée d’amortissement restant à
courir ;
(c) pour les immobilisations incorporelles acquises grâce à une subvention publique et
comptabilisées initialement à leur juste valeur : la juste valeur comptabilisée initialement
pour ces actifs, leur valeur comptable et si, pour leur évaluation postérieure, elles sont
comptabilisées selon le traitement de référence ou selon l’autre traitement autorisé ;
(d) l’existence et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles dont la propriété
est soumise à restrictions et les valeurs comptables des immobilisations incorporelles
données en nantissement de dettes ;
(e) le montant des engagements pour l’acquisition d’immobilisations incorporelles ».
1 Cependant, les libellés ne sont pas toujours exactement les mêmes. Le lecteur pourra se référer au § 118 de la norme.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 115
d. Autres informations
Les entités sont encouragées mais sans obligation à fournir une description de toute immobilisation
incorporelle entièrement amortie et toujours utilisée ainsi qu’une brève description des
immobilisations incorporelles importantes contrôlées mais non comptabilisées en tant qu’actifs parce
qu’elles ne répondent pas aux critères de comptabilisation de la norme ou parce qu’elles ont été
acquises ou générées avant son entrée en vigueur.
3.5 Illustrations
Les trois illustrations ci-dessous extraites du rapport annuel Nestlé 2005 donnent un exemple de
l’information publiée relative :
– aux méthodes de valorisation des actifs incorporels ;
– à la présentation des différentes catégories d’immobilisations incorporelles et à l’explication des
variations des valeurs brutes et des amortissements.
ILLUSTRATION 1
Les frais de développement liés à de nouveaux produits ne sont pas comptabilisés en tant
qu’actifs, les avantages économiques futurs ne pouvant pas être déterminés de manière
fiable.
Tant que les produits n'ont pas été commercialisés, il n'existe aucune preuve fiable qu'ils
généreront des flux de trésorerie positifs.
Les autres frais de développement (essentiellement les systèmes d'information de gestion)
sont portés au bilan à condition qu'il existe un actif identifiable qui servira à générer des
avantages futurs en termes d'économies, de rationalisations, etc.
Perte de valeur du goodwill et des immobilisations incorporelles à durée d’utilité
indéterminée
Le goodwill et les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée sont soumis
à un test de perte de valeur au moins une fois par an et lorsqu’il existe des indices révélant
une possible perte de valeur.
Les tests de perte de valeur sont réalisés chaque année, à la même période, au niveau des
unités génératrices de trésorerie (UGT). Le groupe définit les UGT en se basant sur la
manière dont il gère ces actifs et dont il obtiendra les avantages économiques futurs liés aux
goodwill et aux immobilisations incorporelles. Les tests de perte de valeur consistent à
comparer la valeur comptable des actifs de ces UGT avec leur valeur recouvrable, sur la
base des flux de trésorerie futurs attendus actualisés à un taux de rendement avant impôts
approprié. En général, les flux de trésorerie correspondent aux estimations faites par la
Direction du Groupe dans ses plans financiers et ses stratégies commerciales pour une
période de cinq ans. Ils sont ensuite projetés sur 50 ans en utilisant un taux de croissance
stable ou décroissant, les activités du Groupe étant de nature long terme. Le Groupe évalue
le caractère incertain de ces estimations en réalisant des analyses de sensibilité. Le taux
d’actualisation reflète l’évaluation actuelle de la valeur temporelle de l’argent et les risques
spécifiques aux UGT (principalement des risques de pays). Le risque lié à l’activité est
compris dans l’évaluation des flux de trésorerie. Les flux de trésorerie et les taux
d’actualisation sont exprimés hors inflation.
Nestlé fournit une information détaillée sur les immobilisations incorporelles : détail des différents
types d’immobilisations, précisions sur les modes d’amortissement, sur le classement des dotations
aux amortissements au compte de résultat.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 117
ILLUSTRATION 2
ILLUSTRATION 3
Différences de conversion 9 29
Pertes de valeur (251) (38)
Cessions 17 3
Au 31 décembre (1 719) (1 494)
b. Écart d’acquisition
Dans le cas d’une prise de contrôle d’une entité (et de son ou ses activités) par le moyen de
l’acquisition de ses titres, l’écart d’acquisition est déterminé comme la différence entre le coût
d’acquisition des titres et la quote-part correspondante dans la juste valeur nette des actifs et passifs
identifiables de l’entité acquise.
L’écart d’acquisition global dégagé lors de la prise de contrôle de l’entité doit être affecté, au sein de
chacune des entités contrôlées, à chaque branche d’activité ou sous-groupe significatif.
Les écarts d’acquisition constituent un poste particulier de l’actif immobilisé du bilan consolidé établi
selon le règlement CRC99-02 ; ce poste est présenté en tête des postes d’actif, avant les
immobilisations incorporelles.
« Leur appellation distincte ne résulte que du mode juridique d’acquisition » de l’activité (B. Lebrun,
in Revue française de comptabilité, n° 392, octobre 2006) : achat direct des actifs et passifs
identifiables correspondant à une ou plusieurs activités ou achat des actions de l’entité détentrice de
ces mêmes actifs et passifs.
Or, ces modes d’acquisitions représentent des structurations juridiques et économiques possibles des
opérations de regroupements au sens 1 de IFRS 3 version 2008, selon laquelle un regroupement
d’entreprises est une transaction ou un autre événement au cours duquel un acquéreur obtient le
contrôle d’une ou plusieurs entreprises.
En conséquence, les éléments non identifiables que font apparaître ces opérations de regroupement
devraient avoir la même appellation. Pour ne pas trancher entre fonds commercial et écart
d’acquisition, les traductions françaises des IFRS reprennent généralement l’expression anglaise
« goodwill ». Peut-on suggérer qu’à terme l’expression anglaise soit remplacée par l’expression
« fonds commercial » ?
1 Selon IFRS 3 version 2004 : un regroupement d’entités est le rassemblement d’entités ou d’activités distinctes en une seule entité présentant
les états financiers
120 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
EXEMPLE
Une entité A fait l’acquisition des actifs et passifs identifiables rattachés à l’activité (unique) réalisée
par l’entité B. L’entité B est évaluée globalement à 1 000, compte tenu d’une juste valeur des actifs
identifiables d’un montant de 1 700 et d’une juste valeur des passifs repris d’un montant de 1 000.
Dans une première hypothèse, l’ensemble des actifs et passifs liés à l’activité est acquis directement
en contrepartie d’éléments de trésorerie dans le cadre d’un achat de cette activité à l’entité B.
L’impact sur le bilan dans cette première hypothèse de regroupement se présente ainsi :
Actif Passif
Goodwill 300
Autres actifs 1 700 Passifs 1 000
Trésorerie –1 000
Total 1 000 1 000
1 Cette version fait disparaître la notion de coût de regroupement (IFRS 3 version 2004) qui était relative aux dépenses (y compris les coûts
directement attribuables) effectuées par l’acquéreuse de l’entreprise acquise dans le cadre d’un regroupement.
2 Notion qui remplace dans IFRS 3 version 2008 la notion d’intérêts minoritaires.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 121
Dans une deuxième hypothèse, l’entité A décide d’acquérir, dans les mêmes conditions d’évaluation,
l’ensemble des actifs et passifs identifiables liés à l’activité de B par émission de titres A en échange
des titres B dans le cadre d’une fusion-absorption de l’entité B par l’entité A.
Dans cette deuxième hypothèse, l’impact sur le bilan se présente ainsi :
Actif Passif
Goodwill 300 Capitaux propres 1 000
Autres actifs 1 700 Passifs 1 000
Trésorerie -
Total 2 000 2 000
Dans une troisième hypothèse, l’entité A décide d’acquérir 80 % des titres de l’entité B dans les
mêmes conditions d’évaluation et décaisse donc : 1 000 0,8 = 800.
Dans cette troisième hypothèse, l’impact sur le bilan se présente ainsi :
Actif Passif
Goodwill 240
Autres actifs 1 700 Intérêts minoritaires 140
Trésorerie –800 Passifs 1 000
Total 1 140 1 140
Dans une quatrième hypothèse, l’entité A décide d’acquérir le contrôle des actifs et passifs
identifiables liés à l’activité de B en faisant l’acquisition, dans les mêmes conditions d’évaluation, de
80 % des titres de l’entité B par échange à due concurrence de titres A émis contre des titres B, à
savoir pour une valeur de : 1 000 0,8 = 800.
Dans cette quatrième hypothèse, l’impact sur le bilan se présente ainsi :
Actif Passif
Goodwill 240 Capitaux propres (hors
Autres actifs 1 700 intérêts minoritaires) 800
Trésorerie - Intérêts minoritaires 140
Passifs 1 000
Total 1 940 1 940
Dans toutes ces hypothèses, l’entité A détient à l’issue de l’opération de regroupement le contrôle des
actifs et passifs liés à l’activité de l’entité B et ces actifs et passifs apparaissent toujours pour le
montant de leurs justes valeurs respectives.
Dans les cas où l’entité A a acquis ce contrôle par le biais de l’acquisition des titres de l’entité B
détentrice des actifs et passifs, l’entité A n’est pas propriétaire juridique de la totalité de ces actifs et
passifs, des intérêts minoritaires apparaissent pour leur part d’intérêts dans ces éléments [soit 20 %
(1 700 – 1 000) = 140].
Mais le goodwill associé à l’activité considérée est comptabilisé selon les cas :
– pour 300 [= Coût du regroupement – Part d’intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur nette des
actifs et passifs, soit 1 000 – 100 % (1 700 – 1 000) = 300] quand la part d’intérêts est de 100 %
(hypothèse 1 et 2 = hypothèses d’acquisition directe),
– pour 240 [soit 800 – 80 % (1 700 – 1 000)] quand, dans les mêmes conditions d’évaluation, la
part d’intérêts est de 80 % (hypothèses 3 et 4 = hypothèses d’acquisition des titres).
Les informations données par les bilans des hypothèses 2 et 4 se rejoignent à 3 conditions :
1. que les intérêts minoritaires apparaissent dans les capitaux propres consolidés, et non plus comme
un poste intermédiaire entre les capitaux propres et les dettes,
2. que le goodwill apparaissent pour sa juste globale, c’est-à-dire y compris la part des intérêts
minoritaires (participation ne donnant pas le contrôle), et
122 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
3. que la part des intérêts minoritaires soit évaluée dans les mêmes conditions que celle de la société
mère (acquéreur).
Ces solutions sont possibles dans le cadre de l’option offerte par IFRS 3 version janvier 2008.
Dans ces conditions, l’impact sur le bilan après regroupement de l’hypothèse 4 se présenterait ainsi :
Actif Passif
Goodwill 300 Capitaux propres
Autres actifs 1 700 (dont intérêts minoritaires 1 000
Trésorerie – = 200)
Passifs 1 000
Total 2 000 2 000
Cependant la juste valeur de la participation de la société mère peut différer de celle des intérêts
minoritaires (participation ne donnant pas le contrôle) en raison de l’inclusion d’une prime de contrôle
dans la juste valeur de la part d’intérêts de la société mère ou, à l’inverse, d’une décote pour absence
de contrôle dans la juste valeur de la part d’intérêts des minoritaires.
EXEMPLE
L’entité X acquiert 70 % des titres de l’entité Y le 1er janvier 2003 pour 1 470. La juste valeur des
actifs identifiables est de 1 500 (pas de passifs identifiables) avec une durée résiduelle de 10 ans.
Le goodwill initial appartenant à X de 1 470 – 0,7 1500 = 420 (seul comptabilisé) est affecté à
l’unité génératrice que constitue l’entité Y.
Au 31 décembre 2003, la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie Y est évaluée à 1 450.
Quelle dépréciation doit être comptabilisée ?
Fin 2003 Goodwill Goodwill Goodwill Actifs Total
comptabilisé Intérêts rectifié identifiables Entité Y
(70 %) minoritaires (100 %)
(30 %)
Coût d’entrée 420 180 600 1 500 2 100
Amortissements 2003 –150 –150
Valeur nette comptable 420 180 600 1 350 1 950
Valeur recouvrable 1 450
Dépréciation 350 150 500 500
Valeur nette dépréciée 70 30 100 1 350 1 450
S7151-F1/2 SÉRIE 02 123
Chaque fois que la valeur recouvrable de l’UGT Y est inférieure à la valeur comptable de l’entité Y
mais supérieure à la valeur nette comptable des actifs identifiables de Y, la dépréciation imputable au
goodwill « rectifié » est à répartir entre le goodwill comptabilisé (appartenant à X) et le goodwill (non
comptabilisé) appartenant aux intérêts minoritaires.
Un montant de dépréciation de 350 est comptabilisé, et non pas 500, pour diminuer la valeur du
goodwill (comptabilisé).
La comptabilisation du goodwill total dans le cadre de l’option simplifie la prise en compte de la
dépréciation.
NOTA BENE
Pour les autres développements relatifs au test de dépréciation (IAS 36) ou à la consolidation des
comptes, on se reportera à la partie de la série concernant le thème correspondant.
Selon IAS 1 (Présentation des états financiers), les actifs non courants comprennent les
immobilisations corporelles, les immobilisations incorporelles, les actifs financiers non courants.
Ces derniers comprennent les titres de participation dans des filiales (non consolidés), les titres dans
des coentreprises, les participations dans des entités associées et de manière générale les actifs
financiers détenus jusqu’à l’échéance et les actifs financiers disponibles à la vente.
Des précisions sur les différentes catégories d’actifs financiers figurent dans la partie du cours traitant
des instruments financiers. L’évaluation des deux dernières catégories est traitée dans cette même
partie.
Nous n’abordons donc ici que les règles de présentation et d’évaluation concernant les titres de
participation dans des filiales, les titres dans des coentreprises et les participations dans des entités
associées.
5.1 Évaluation des titres de participation dans les états financiers individuels
Lors de l’acquisition, les titres sont comptabilisés à l’actif au coût d’acquisition, c’est-à-dire au prix
d’acquisition augmenté des frais d’acquisition. Leur évaluation après la comptabilisation initiale peut
être différente selon les cas.
a. Évaluation des titres de participation détenus dans des sociétés non consolidées
Dans ce cas, ces titres font partie des actifs financiers disponibles à la vente. Ils sont forcément évalués
à la juste valeur (ou fair value), comme le prévoit IAS 39 ; les variations de valeur sont comptabilisées
directement dans les capitaux propres.
5.2 Évaluation des titres de participation dans les états financiers consolidés
Sont concernés ici les titres de participation dans des filiales et coentreprises non consolidées et dans
des sociétés associées.
a. Évaluation des titres de participation détenus dans des sociétés non consolidées
Ces titres sont considérés comme des titres disponibles à la vente et ils sont évalués à la juste valeur
(ou fair value) ; les variations de valeur sont comptabilisées directement dans les capitaux propres.
La norme IAS 36 s’applique aux immobilisations incorporelles et corporelles relevant des normes
IAS 38 et IAS 16 ainsi qu’aux actifs financiers classés en tant que filiales (IAS 27), entités associées
(IAS 28) et coentreprises (IAS 31).
Selon la norme IAS 36, tout actif dont la valeur recouvrable est inférieure à sa valeur comptable doit
faire l’objet d’une comptabilisation en charge de la perte de valeur, à hauteur de la différence
constatée.
La norme n’impose pas le calcul systématique de la valeur recouvrable des actifs lors de chaque
clôture ; le test de dépréciation est effectué au moins une fois par an pour le goodwill et les
immobilisations dont la durée d’utilité est indéterminée ; pour les autres immobilisations, il
n’intervient qu’au vu d’indices internes et externes de perte de valeur.
Lorsque la mise en œuvre du test de perte de valeur n’est pas possible pour un actif pris isolément, elle
nécessite alors son application au niveau d’unités génératrices de trésorerie, voire également de
groupes d’unités génératrices de trésorerie.
La norme a prévu en outre un traitement spécifique pour les goodwills et les actifs dits de supports.
1.1 Définitions
a. Juste valeur
La juste valeur est le prix qui peut être obtenu de la vente d’un actif lors d’une transaction entre des
parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normale.
b. Valeur d’utilité
La valeur d’utilité d’un actif est égale à la valeur actualisée des flux nets de trésorerie attendus de son
utilisation sur sa durée d’utilisation restant à courir ainsi que de sa cession à l’issue de la période
d’utilisation.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 125
c. Valeur recouvrable
La valeur recouvrable d’un actif (ou d’une unité génératrice de trésorerie) est le montant le plus élevé
entre :
– sa juste valeur, nette des coûts de cession ;
– sa valeur d’utilité.
d. Perte de valeur
La perte de valeur d’un actif est égale à l’excédent de sa valeur nette comptable par rapport à sa valeur
recouvrable.
f. Actifs de support
Les actifs de support sont des actifs, autres que les goodwills, qui contribuent à l’obtention de flux de
trésorerie futurs par plusieurs unités génératrices de trésorerie.
g. Marché actif
Un marché actif est un marché qui satisfait aux conditions suivantes :
– les éléments négociés sur ce marché sont homogènes ;
– il existe à tout moment des acheteurs et vendeurs consentants ;
– les prix sont mis à la disposition du public.
Aussi impose-t-elle qu’à chaque date de reporting il soit procédé à la recherche d’éventuels indices de
perte de valeur sur des actifs. Ce n’est qu’en cas d’existence de tels indices qu’il convient de tester la
valeur nette comptable des actifs concernés par rapport à leur valeur recouvrable.
Toutefois il convient de procéder annuellement à ce test en ce qui concerne :
– les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée ou non encore prêtes à être mises
en service ;
– les goodwills.
En ce qui concerne les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée ou non encore
prêtes à être mises en service, le calcul détaillé le plus récent de la valeur recouvrable d’un tel actif
effectué lors d’une période précédente peut être utilisé dans le test de dépréciation de cet actif au titre
de la période en cours, dans la mesure où toutes les conditions suivantes sont satisfaites :
– si l’immobilisation incorporelle concernée fait partie d’une unité génératrice de trésorerie, les actifs
et les passifs constituant cette unité n’ont pas changé de manière notable depuis le calcul de la
valeur recouvrable le plus récent ;
– le calcul détaillé le plus récent a dégagé une valeur recouvrable substantiellement supérieure à la
valeur comptable de l’actif ;
– compte tenu de l’analyse des événements survenus et de l’évolution de la conjoncture, il est très
peu probable qu’un calcul détaillé actuel dégage une valeur recouvrable inférieure à la valeur
comptable de l’actif.
La norme fournit la liste des indices, tant internes qu’externes, qu’une entité doit au minimum
considérer.
– si la juste valeur nette des coûts de la vente ne peut être estimée de manière fiable, la valeur
d’utilité de l’actif peut être considérée comme sa valeur recouvrable ;
– s’il apparaît improbable que la valeur d’utilité d’un actif excède de façon significative sa juste
valeur nette des coûts de la vente (cas d’un actif détenu en vue de sa sortie), cette dernière valeur
peut être considérée comme sa valeur recouvrable.
a. Dispositif général
La valeur d’utilité d’un actif implique la prise en compte des éléments suivants :
1. une estimation des flux de trésorerie futurs que l’entité attend de l’actif ;
2. les éventualités de variations du montant ou de l’échéancier de ces flux de trésorerie futurs ;
3. le taux d’intérêt sans risque actuel du marché ;
4. l’incertitude inhérente à l’actif ;
5. tous autres facteurs tels que le degré d’illiquidité attaché par le marché aux flux attendus de l’actif.
EXEMPLE
Le 1er janvier 2001, la société M a acquis un matériel pour 2 400. La durée d’utilité de ce matériel est
estimée à 8 ans, son mode d’amortissement est linéaire et sa valeur résiduelle est considérée comme
négligeable.
Après avoir constaté l’existence d’indices d’une perte de valeur de ce matériel au 31 décembre 2003,
la société estime sa juste valeur nette des coûts de la vente à 1 000. Elle a procédé à l’évaluation des
flux nets de trésorerie futurs suivants, considérés comme acquis en fin d’année :
Années 04 05 06 07 08 Probabilité
Flux nets de trésorerie 330,00 363,00 266,20 292,82 322,10 60 %
330,00 121,00 266,20 146,41 80,53 30 %
330,00 363,00 399,30 439,23 322,10 10 %
Le taux d’actualisation conforme à IAS 36 est de 10 % par an.
Au 31 décembre 2005, la valeur recouvrable estimée conformément à IAS 36 est de 1 000.
Détermination de la valeur d’utilité au 31 décembre 2003
L’approche par les flux attendus utilise toutes les attentes concernant les flux de trésorerie au lieu de
l’unique flux le plus probable. En conséquence, la valeur d’utilité est égale à la moyenne pondérée des
valeurs actualisées des flux de trésorerie correspondant à chaque probabilité.
Valeur d’utilité au 31 décembre 2003 = 1 200 0,6 + 750 0,3 + 1 400 0,1 = 1 085.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 129
Elle doit être répartie en réduction de la valeur comptable des actifs de l’UGT au prorata de la valeur
comptable de chaque actif de l’UGT. Ces réductions sont traitées comme des pertes de valeur d’actifs
isolés.
La répartition de la perte de valeur ne doit pas réduire la valeur comptable d’un actif en dessous du
plus élevé de :
(a) sa juste valeur diminuée des coûts de la vente (si on peut la déterminer)
(b) sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer)
(c) zéro.
Le montant de la perte qui ne pourrait être imputé à un actif est réparti au prorata entre les autres actifs
de l’UGT.
Application
Soit une UGT composée de 4 actifs. Au 31/12/N, sa valeur comptable (après amortissements) est de
400 alors que sa valeur recouvrable est de 300.
AU 31/12/N UGT Actif 1 Actif 2 Actif 3 Actif 4
Valeur comptable 400 160 120 80 40
Prorata de répartition 1 160/400 120/400 80/400 40/400
Dépréciation 1 - 100 - 40 - 30 - 20 - 10
Valeur comptable nette 300 120 90 60 30
de la dépréciation 1
Limite d’imputation de 110 80 70 20
la dépréciation
Dépréciation à +10 +10
réimputer
Prorata de répartition 2 160/320 120/320 40/320
Dépréciation réimputée - 10 5 3,75 1,25
Valeur comptable 300 115 86,25 70 28,75
nette de la
dépréciation 2
La norme ne précise pas si la deuxième itération est calculée sur la base des valeurs comptables
initiales (avant dépréciation) ou sur la base des valeurs comptables nettes de la dépréciation
déterminée lors de la 1re itération. Dans la mesure où elle ne change pas les termes utilisés : « valeur
comptable », la première interprétation est mise en œuvre.
De façon symétrique, la reprise de perte de valeur d’une UGR doit être affectée aux actifs de l’UGT au
prorata des valeurs comptables de ces actifs. Ces reprises doivent être traitées comme des reprises de
pertes de valeurs d’actifs isolés.
RAPPEL
Dans un souci de cohérence avec la valeur recouvrable de l’entité et en l’absence d’option pour la
comptabilisation du goodwill total (y compris la part des intérêts minoritaires), la valeur nette
comptable du goodwill dégagé par l’acquisition d’une entité non détenue à 100 % est extrapolée à
100 %. La perte de valeur imputée comptablement au goodwill est ajustée à hauteur du pourcentage de
détention (voir le texte de la série relatif au « Goodwill »).
Application
À la clôture de l’exercice N, la société U fait l’acquisition à 100 % des titres de la société T pour un
montant total de 6 300. La société T se décompose en 2 UGT T1 et T2 dans les conditions suivantes :
Actifs identifiables Durée d’utilité
Société T UGT Goodwill Total
(juste valeur) (années)
T1 3 000 10
T2 1 500 1 800 15
Total 4 500 1 800 6 300
On dispose des informations suivantes sur la valeur recouvrable au 31/12/N+4 et au 31/N+6 des UGT
composant la société T :
Valeur recouvrable Au 31/12/N+4 Au 31/12/N+6
UGT T1 2 240 1 490
UGT T2 990 910
Société T 3 230 2 500
S7151-F1/2 SÉRIE 02 133
Déterminer au 31/12/N+4 et au 31/12/N+6 la valeur nette comptable des 2 UGT sachant que le
goodwill acquis dans l’opération de regroupement se rattache à ces UGT selon les deux hypothèses
suivantes :
1. le goodwill peut être affecté à chaque UGT au prorata de sa juste valeur à la date d’acquisition,
2. le goodwill ne peut pas être affecté séparément aux UGT.
Solution
Hypothèse 1
DATES UGT 1 UGT 2 Total
Actifs Goodwill Total Actifs Goodwill Total UGT 1
identifiables 1 UGT 1 identifiables 2 UGT 2 + UGT 2
01/01/N+1 Valeur nette
comptable 3 000 1 200 4 200 1 500 600 2 100
Durée d’utilité 10 15
Dotation
Amortissement 300 100
31/12/N+4 Valeur nette
comptable 1 800 1 200 3 000 1 100 600 1 700
Valeur recouvrable 2 240 990
Perte de valeur Néant 760 760 110 600 710
Valeur nette
comptable après
perte de valeur 1 800 440 2 240 990 0 990 3 230
31/12/N+5 Dotation
et N+6 Amortissement 300 (a) 90
31/12/N+6 Valeur nette
comptable 1 200 440 1 640 810 0 810
Valeur recouvrable 1 490 910
Perte de valeur Néant 150 150
Reprise de perte (b) 90 90
Valeur nette
comptable après
perte de valeur 290 1 490 900 0 900 2 390
1 200
(a) 90 = 990 / 11 (durée résiduelle)
(b) Valeur nette comptable « historique » au 31/12/N+6 = 1 500 9/15 = 900
Reprise de perte = 900 – 810 = 90 (<110)
Hypothèse 2
DATES UGT 1 UGT 2
Actifs Actifs Total
Goodwill
identifiables identifiables UGT 1+2
01/01/N+1 Valeur nette comptable 3 000 1 500 1 800 6 300
Durée d’utilité 10 15
Dotation Amortissement 300 100
31/12/04 Valeur nette comptable 1 800 1 100
Valeur recouvrable/UGT 2 240 990
Perte de valeur/UGT Néant 110
Par UGT Valeur nette comptable après perte de
valeur /UGT 1 800 990 1 800 4 590
Valeur recouvrable / Groupe d’UGT 3 230
Perte de valeur /Groupe d’UGT 1 360 1 360
Pour le groupe Valeur nette comptable après perte de
d’UGT valeur /Groupe d’UGT 1 800 990 440 3 230
31/12/N+5 Dotation Amortissement 300 90
134 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
NOTA BENE
La norme n’est pas explicite en cas de constatation d’une reprise de perte de valeur sur les UGT prises
individuellement. L’application ci-dessus la traite de façon symétrique à la constatation de la perte de
valeur.
SECTION 1. PRÉSENTATION
Résumé
La présentation des stocks et des créances à l’actif découle des dispositions générales de présentation
des états financiers édictées par IAS 1.
Les créances et les stocks doivent être subdivisés en différentes catégories (à l’actif ou en annexe).
Les créances et les stocks peuvent être présentés en valeurs nettes au bilan, sans faire apparaître les
valeurs brutes.
Les normes IAS précisent les informations à présenter dans les états financiers pour les différents
postes de l’actif courant : stocks, créances, trésorerie et autres actifs courants. La norme IAS 1 donne
les règles générales, éventuellement complétées par des normes spécifiques.
1.1 Stocks
Le traitement comptable des stocks est organisé par la norme IAS 2, dont la dernière version date de
2003. Elle a été introduite dans le droit communautaire de l’Union européenne par le règlement (CE)
n° 1725/2003 de la Commission du 29 septembre 2003 (JOUE du 13 octobre 2003).
Les règles d’évaluation et de présentation des stocks à l’actif du bilan selon la norme IAS 2 sont assez
proches des règles françaises. Elles seront présentées dans leur intégralité en attirant l’attention du
lecteur sur les éventuelles différences avec celles du PCG.
travaux en cours et produits finis. Il n’est pas précisé que ces subdivisions doivent apparaître à l’actif.
Un détail des stocks en annexe est donc suffisant. C’est d’ailleurs l’option retenue par la plupart des
entités.
IAS 1 ne précise pas que les valeurs brutes doivent apparaître à l’actif. La plupart des groupes français
et étrangers présentent aujourd’hui un actif en valeurs nettes, le détail des valeurs brutes,
amortissements et provisions figurant en annexe.
En ce qui concerne les informations figurant au compte de résultat, IAS 2 § 36 précise que
« les états financiers doivent indiquer :
– le montant des stocks comptabilisés en charges au cours de l’exercice ».
Il est ensuite précisé (§ 38) que :
« le montant des stocks comptabilisés en charges de période, souvent appelé coût des
ventes, se compose des coûts précédemment compris dans l’évaluation des stocks et qui ont
maintenant été vendus et de frais généraux de production… ».
On rappelle à ce sujet que, selon IAS 1 (§ 68), deux formats de présentation du compte de résultat sont
possibles : avec un classement des charges par nature ou avec un classement des charges par fonction
(ou destination). Si le premier modèle est choisi, les variations de stocks apparaîtront, tandis qu’elles
seront incorporées au « coût des ventes » dans le 2e cas. À l’instar de la plupart des entreprises cotées
françaises ou étrangères, Nestlé a choisi de présenter un compte de résultat avec un classement des
charges par destination.
ILLUSTRATION
En % du chiffre d’affaires
EBIT Earnings Before Interest, Taxes restructuring 14,0 % 13,5 %
and impairments*
Bénéfice de la période attribuable aux 9,9 % 9,3 %
actionnaires de la société mère (Bénéfice net)
ILLUSTRATION
c. Informations complémentaires
Les informations complémentaires suivantes doivent être précisées en annexe :
Les méthodes d’évaluation des stocks, notamment la méthode de détermination du coût utilisé.
– La valeur comptable totale des stocks et sa ventilation par catégories appropriées à l’entreprise.
– La valeur comptable des stocks comptabilisés à la valeur nette de réalisation.
– Le montant des provisions réintégrées au résultat de l’exercice.
– Les circonstances et événements ayant conduit à la réintégration de ces provisions.
– La valeur comptable des stocks donnés en nantissement de passifs
EXEMPLE
Présentation des stocks en annexe telle que l’exige IAS 2
Stocks N N –1
Matières premières (au coût d’achat) 8 500 8 300
Produits en cours (au coût de production) 1 900 1 750
Produits finis (au coût de production) 9 850 8 545
Produits finis (à la valeur nette de réalisation) 510 590
Des stocks ont été nantis (garantie d’emprunt) pour un montant de 210 en N (158 en N –1).
Une provision pour dépréciation de 80 constatée en N –1 et devenue sans objet a été reprise en N.
1.2 Créances
Ces informations doivent permettre de mieux évaluer la liquidité et la solvabilité d’une entité.
À la lecture de la définition d’un actif courant (§ 57), il apparaît que les créances seront dans la plupart
des cas considérées comme des actifs courants (elles sont réalisables à court terme, dans le cadre du
cycle normal de l’exploitation). IAS 1 § 59 précise que :
« … Les actifs courants comprennent les stocks et les clients qui sont vendus, consommés
ou réalisés dans le cadre du cycle d’exploitation normal, même lorsqu’on ne compte pas les
réaliser dans les douze mois après la date de clôture de l’exercice ». Seules certaines
créances, plus exceptionnelles, pourraient figurer en actifs non courants ».
Les actifs non courants sont définis par IAS 1 § 58 en ces termes :
« La présente norme regroupe sous le terme d’actifs non courants, les immobilisations
corporelles, les immobilisations incorporelles, les actifs opérationnels et financiers qui sont
par nature détenus pour une longue durée. Elle n’interdit pas l’utilisation d’autres
descriptions dans la mesure où leur sens est clair. »
Seules certaines créances, très exceptionnellement, semblent donc pouvoir figurer en actifs non
courants.
ILLUSTRATION
Prêts et créances
Les prêts et les créances sont des actifs financiers non dérivés assortis de paiements déterminés ou
déterminables qui ne sont pas cotés sur un marché actif. Ce poste comprend les trois catégories d'actifs
financiers suivantes : les prêts, les clients et les autres débiteurs.
Après comptabilisation initiale, les prêts et créances sont valorisés au coût amorti selon la méthode du taux
d'intérêt effectif, déduction faite des corrections de valeur pour débiteurs douteux.
Les corrections de valeur pour débiteurs douteux correspondent aux pertes encourues estimées par le groupe qui
résultent du manquement ou de l'incapacité des clients à procéder aux paiements à échéance. Ces estimations
sont fondées sur l'évolution des soldes des comptes clients, les circonstances spécifiques de crédit et l'historique
du groupe en matière de débiteurs locaux.
Les prêts et créances sont en outre ventilés en actifs courants et non courants selon qu'ils seront réalisés dans un
délai de douze mois après la date du bilan ou ultérieurement.
ILLUSTRATION
Pour une entreprise française présentant ses comptes selon un référentiel international se pose parfois
le problème des effets de commerce (billets à ordre et lettres de change). En effet, les étrangers et en
particulier les Américains connaissent mal cette pratique. Aux États-Unis, la plupart des règlements se
font au comptant et l’obtention de découverts est beaucoup plus souple qu’en France. Dans les états
financiers conformes aux normes IAS, les effets escomptés non échus doivent en principe être
reclassés en créances, même si IAS 1 ne donne aucune précision à ce sujet.
SECTION 2. ÉVALUATION
2.1 Stocks
Résumé
Le coût des stocks comprend les coûts d’achat et de transformation ainsi que l’ensemble des charges
supportées pour amener ceux-ci dans le lieu et l’état où ils se trouvent.
Les sorties de stocks sont évaluées selon les méthodes PEPS (FIFO) ou CMP, la méthode DEPS
(LIFO) étant maintenant interdite.
À la clôture, les stocks sont évalués à la plus faible valeur entre leur coût et leur valeur nette de
réalisation.
L’évaluation des stocks selon les règles internationales est donc très proche du PCG. La révision
d’IAS 2 en décembre 2003 a supprimé l’utilisation de la méthode DEPS (LIFO) qui constituait un
point de divergence avec le PCG. On soulignera quand même la plus grande liberté d’interprétation
laissée par IAS 2 quant à la détermination de la valeur nette de réalisation. Enfin, c’est surtout la
présentation des stocks à l’actif qui diffère avec l’obligation selon le PCG de faire apparaître les
provisions.
La plupart des entreprises n’enregistre pas les mouvements du stock au jour le jour. Le stock
apparaissant résulte ainsi d’une double opération réalisée à chaque clôture d’exercice : un inventaire
physique des quantités en stocks et une évaluation de celles-ci. La norme IAS 2 Stocks ne traite que
des règles d’évaluation, tandis que les règles d’établissement de l’inventaire physique ne sont pas
précisées dans les normes mais découlent des principes de comptabilisation des produits et charges
précisées par IAS 18. L’objectif de la norme est ainsi défini en introduction :
« Une des questions fondamentales de la comptabilisation des stocks est celle du montant à
comptabiliser en tant qu’actif et à différer jusqu’à la comptabilisation des produits
correspondants. La présente norme donne des commentaires pratiques sur la détermination
du coût et sa comptabilisation ultérieure en charges, y compris toute dépréciation jusqu’à la
valeur nette de réalisation. Elle donne également des commentaires sur les méthodes de
détermination du coût qui sont utilisées pour imputer des coûts aux stocks. »
Après avoir défini le coût des stocks, nous présenterons les différentes méthodes d’évaluation puis les
règles de dépréciation des stocks.
EXEMPLE
Reprenons le cas précédent, en supposant que le niveau normal d’activité est de 80 000 unités au lieu
de 100 000. En N, avec une production de 90 000 unités, l’entreprise se retrouve donc en suractivité.
Les frais fixes de production incorporés au coût de production seront cependant de 800 000.
IAS 2 § 14 précise les règles d’évaluation des sous-produits et produits liés. Si les coûts de
transformation ne sont pas séparément identifiables, ils doivent être répartis entre les produits
S7151-F1/2 SÉRIE 02 143
concernés en fonction d’une règle logique et permanente, basée par exemple sur la valeur relative de
vente de chaque produit. Les sous-produits de faible valeur sont évalués à la valeur nette de
réalisation, cette valeur étant déduite du coût du produit principal. Ces règles spécifiques d’évaluation
ne diffèrent pas de celles préconisées par le PCG.
Application
Au cours du mois de janvier de l’année N, une entreprise a acquis et consommé des matières
premières dans les conditions suivantes :
05/01 : acquisition de 100 unités à 200
10/01 : consommation de 80 unités
144 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Solution
Pour la méthode du coût moyen pondéré, deux méthodes sont admises :
– le coût moyen pondéré calculé après chaque entrée,
– le coût moyen pondéré calculé périodiquement (sur une période ne pouvant pas excéder la durée de
stockage) ; dans ce cas, cela signifie qu’on utilise le coût moyen pondéré de la période précédente.
Par hypothèse, le coût moyen, pondéré de la période précédente est de 180.
30 180 + 100 200
Calcul du coût moyen pondéré au 05/01 : = 195,38 .
130
(30 + 100 80) 195,38 + 20 210
Calcul du coût moyen pondéré au 15/01 : = 199,55 .
(30 + 100 80 + 20)
Les quatre tableaux ci-après présentent la valorisation des sorties et du stock final selon les différentes
méthodes.
La valeur du stock final varie de 5 400 à 6 200. Les prix ayant augmenté sur la période considérée, la
méthode CMP de la dernière période conduit à sous-évaluer le coût du stock tandis que la méthode
PEPS (FIFO) conduit à le surévaluer.
IAS 2 précise qu’une entité doit utiliser la même méthode de détermination du coût pour tous les
stocks présentant une nature et un usage similaire dans l’entité. Des stocks présentant des natures ou
des usages différents peuvent être évalués différemment. Cependant, une implantation géographique et
des règles fiscales différentes ne justifient pas l’utilisation de méthodes différentes.
ILLUSTRATION
EXEMPLE
La société Restok utilise un système de coût standard pour évaluer ses stocks de produits finis. Les
écarts entre le coût standard et le coût réel sont habituellement peu importants (moins de 5 %) ; ils
sont donc comptabilisés en charges de l’exercice.
Au 31/12/N, le stock final est de 100 000 unités pour un coût standard unitaire de 20. En raison d’une
augmentation significative du prix des matières premières et du coût de la main-d’œuvre, le coût réel
unitaire est de 22. La direction envisage, comme par le passé, de comptabiliser cet écart en charges. Le
stock apparaissant au bilan serait donc valorisé 2 000 0000, l’écart de 100 000 (22 – 20) = 200 000
restant en charges de l’exercice N.
Cette solution ne respecte pas l’esprit de la norme IAS 2 selon laquelle les coûts standard doivent être
régulièrement réexaminés, et éventuellement révisés à la lumière des conditions actuelles. En N,
l’écart entre le coût réel et le coût standard est de 10 %, contre 5 % habituellement. L’écart doit donc
être réintégré au coût du stock qui sera ainsi valorisé 2 200 000 à l’actif.
ILLUSTRATION
Les stocks sont évalués au plus faible de leur coût et de leur valeur nette de réalisation. La
valeur nette de réalisation est égale au prix de vente estimé dans le cours normal de
l'activité, net des coûts restant à encourir pour l'achèvement et la réalisation de la vente.
La méthode de détermination du coût est identique pour les stocks ayant une nature et un
usage similaires dans une même entité. Les stocks sont évalués selon la méthode du prix de
détail retail method, du Premier entré-premier sorti (PEPS) ou du coût moyen pondéré
selon les différentes activités du groupe.
Le groupe peut être amené à constater une dépréciation sur les stocks, s'ils sont
endommagés, particulièrement ou complètement obsolètes.
rapidement sur les prix de vente des produits finis. Dans ce cas, les composants en stocks, acquis à un
coût plus élevé seront dépréciés et apparaîtront à l’actif à la valeur de remplacement.
La valeur nette de réalisation est en principe déterminée séparément pour chaque article. Cependant,
dans certaines situations, il peut être approprié d’effectuer le regroupement d’éléments similaires (IAS
2 § 29). C’est le cas d’éléments appartenant à la même ligne de produits, ayant des finalités ou des
usages semblables, produits et commercialisés dans la même zone géographique et qui ne peuvent être
évalués séparément des autres éléments de cette ligne de produits.
Application
Soit un stock de marchandises acquis pour 200. Les frais restant à supporter (frais de
commercialisation) sont estimés à 40. Sa valeur de marché (prix de vente possible) est estimée à 210.
Un contrat de vente ferme a été conclu pour le prix de 230. Quelle est la valeur nette de réalisation ?
Solution
Dans ce cas, la valeur nette de réalisation est de 230 – 40 = 190. Une provision pour dépréciation de
10 doit donc être constatée. Si le stock n’avait pas fait l’objet d’un contrat de vente ferme, la provision
à constituer aurait été de 30 (la valeur nette de réalisation étant de 210 – 40 = 170).
2.2 Créances
Résumé
Les règles d’évaluation des créances à l’actif ne diffèrent pas de celles du PCG.
Une dépréciation doit être constatée lorsque la valeur comptable excède la valeur recouvrable.
La valeur recouvrable de créances à court terme n’est pas actualisée.
Résumé
Un passif est une obligation actuelle, résultant d’événements passés et qui provoquera une sortie de
ressources au bénéfice d’un tiers, sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci. Cette
définition est très proche de celle du PCG art. 312-1.
Il est nécessaire que le montant de l’obligation soit déterminé avec précision, ou avec une bonne
estimation. L’IASB ne retient pas la différence entre les dettes déterminées avec précision et les dettes
issues d’estimation. Il suffit que l’obligation soit actuelle.
Les autres dettes encadrées par IAS 37
IAS 37 traite des provisions, des passifs et actifs éventuels « Contingent Liabilities » et « Contingent
Assets ».
Les textes encadrant les provisions ont été révisés en France par l’arrêté du 17 janvier 2001 et
homologués par le règlement 00-06 du CRC relatif aux passifs. Cet arrêté met à jour le Plan
comptable général en ce qui concerne les passifs, la provision. Il s’applique aux comptes consolidés et
aux comptes sociaux des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2002. Ces normes ont réduit de
manière significative la grande souplesse des règles et pratiques en France, en matière de provisions,
notamment de provisions pour restructuration.
Il existe 3 conditions nécessaires pour comptabiliser une provision (IAS 37 § 10) :
– il existe une obligation actuelle, résultant d’un événement passé ;
– il est probable qu’une sortie d’avantages économiques futurs se réalisera ;
– une estimation fiable peut être faite.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 149
Si ces trois conditions ne sont pas réunies, aucune provision ne peut être constituée.
Le terme « passif éventuel » (IAS 37 § 86) représente dans la norme les passifs qui ne satisfont pas
aux critères de comptabilisation.
L’éventualité est une obligation possible, ou une obligation actuelle résultant d’un événement passé
mais non enregistrée.
L’évaluation d’une provision (IAS 37 § 36) doit correspondre à la meilleure estimation (best
estimate) de la sortie de ressources nécessaire à l’extinction de l’obligation actuelle à la date de
clôture.
En ce qui concerne la provision pour restructuration, l’obligation doit exister à la date de clôture
(IAS 37 § 70).
Les provisions réglementées sont des écritures comptables, enregistrées pour des raisons
d’optimisation fiscale. Elles doivent être totalement annulées lorsque l’entité établit des comptes
consolidés.
Actualisation. Les sorties de trésorerie se produisant peu après la date de clôture sont plus onéreuses
que celles ayant une échéance lointaine. Lorsque l’effet est significatif, les provisions sont
actualisées.
Les événements postclôture sont pris en compte (précisés pour IAS 10) lorsqu’ils ont un effet sur
l’obligation actuelle. Ils permettent ainsi d’affiner l’évaluation de la provision.
Engagements de retraite. Alors que IAS 37 concerne les provisions pour les indemnités de fin de
contrat de travail, intervenant avant l’âge de la retraite, IAS 19 définit le traitement comptable des
avantages du personnel et IFRS 2 définit les avantages sur capitaux propres.
Projet de révision. Il existe un projet de révision de la norme IAS 37 qui renommerait la norme
« passifs non financiers ». Cette révision entre dans le projet de convergence avec la norme FAS 146
des US-GAAP.
SECTION 1. PRÉSENTATION
1.1 Dettes
b. Passif financier
Le passif financier est une obligation contractuelle :
– de verser des disponibilités ou de transférer un actif financier à une autre entité ;
– d’échanger des instruments financiers avec une autre entité à des conditions potentiellement
défavorables (IAS 32).
Application
Une entité a signé un bon de commande le 1er décembre N, pour l’acquisition d’un investissement
industriel. Le matériel sera reçu le 15 janvier N+1 et la société s’est engagée à verser au 30 du mois
suivant la totalité de la somme. Cette dette peut-elle figurer au passif du bilan au 31 décembre N ?
Solution
Non : la décision d’acquérir un actif ne donne pas lieu à la constitution d’un passif. L’obligation ne
naîtra que lorsque l’actif sera livré ou que l’entité aura conclu un accord irrévocable de l’acquérir.
a. Champ d’application
IAS 37 CRC 00-06
IAS 37 traite des provisions, des passifs et actifs Le CRC 00-06 définit un passif, un passif
éventuels (« Contingent Liabilities » et éventuel et une provision pour risques et
« Contingent Assets »). charges.
Il définit les motifs de comptabilisation et les
informations à porter en annexe.
Il n’envisage pas les notes à porter en annexe
pour les actifs éventuels.
Différence significative pour le champ d’application : IAS 37 prévoit, dans un cas bien précis, une
note d’information sur des profits latents, alors que le règlement CRC 00-06 n’envisage rien sur ce
point.
IAS 37 comme CRC 00-06 ne concernent que les passifs. Ils ne traitent donc pas :
– les provisions pour dépréciation d’actifs ; le règlement CRC 2005 a d’ailleurs remplacé la
terminologie du PCG « provisions pour risques et charges » par « provisions ». De même, il a
remplacé la terminologie « provisions pour dépréciation » par « dépréciation » ;
– les passifs et actifs éventuels concernant les contrats non entièrement exécutés, sauf s’il s’agit de
contrats déficitaires ;
– les provisions sur les contrats d’assurance passés avec les assurés dans les entreprises d’assurance ;
– les opérations traitant les instruments financiers des banques comptabilisés à leur juste valeur. Les
normes étudiées ici s’appliquent en revanche sur tous les autres passifs et provisions des assurances
et des banques ;
– les événements particuliers prévus dans une autre norme comme la provision pour retraite
(IAS 19), la provision pour impôts différés (IAS 12).
La provision pour restructuration est prévue dans IAS 37, mais il faut se référer à IFRS 5 s’il s’agit
d’un abandon d’activité, cette dernière imposant des informations complémentaires à fournir à
l’annexe des états financiers.
L’objectif de IAS 37 comme du CRC 00-06 est d’assurer une homogénéité dans le raisonnement
préalable à l’établissement des états financiers permettant de prendre une des décisions suivantes :
– faut-il comptabiliser une provision ?
– faut-il ne rien comptabiliser mais communiquer aux actionnaires le risque éventuel grâce à une note
d’information, à l’annexe des états financiers ?
– faut-il ne rien communiquer ?
L’utilisateur des états financiers doit pouvoir comprendre la nature, l’échéance, le montant des
provisions, passifs éventuels et actifs éventuels (pour IAS 37).
devient interdite puisqu’elle ne résulte pas d’une obligation envers un tiers. Ainsi, il n’est plus possible
d’enregistrer une provision pour déménagement ou pour grosses réparations.
Deux types d’obligations sont prévues :
– Les obligations juridiques
Les obligations juridiques engagent l’entité en vertu de l’application des lois, des statuts, des
contrats. Il s’agit ici de l’obligation liée à la responsabilité civile, les obligations fiscales, sociales.
Nous pouvons citer par exemple l’obligation de remettre une installation ou un site en état. Si les
détails d’une nouvelle proposition de loi ne sont pas finalisés, l’obligation naîtra lorsque le décret
d’application sera publié, aucune provision ne sera alors comptabilisée, mais une information sera
portée en annexe des états financiers. En revanche, l’entité comptabilisera une provision si elle crée
une obligation implicite.
– Les obligations implicites
Les obligations implicites sont liées au respect des usages ou de la volonté de conserver de bonnes
relations d’affaires, ou encore des pratiques passées de l’entité. Par cet engagement professionnel,
l’entité accepte certaines responsabilités qui l’engageront financièrement et qui généreront des
passifs. Par cet engagement, la société décharge la partie adverse de tout passif éventuel et fait
naître une attente légitime chez un tiers. Le tiers peut être une personne physique, ou morale,
mais aussi la collectivité pour des provisions concernant par exemple la protection de
l’environnement.
Exemple lié à des prestations commerciales
– Une chaîne de magasins s’engage par voie de publicité à rembourser 3 fois un produit, si un client
trouve le même article moins cher chez un concurrent.
– Une entité s’engage à reprendre les articles pendant un certain délai.
Dans le domaine de l'environnement, Novartis doit faire face à des obligations liées à des
activités passées concernant principalement des coûts de remise en l'état. À cet effet, on
constitue une provision lorsqu'on estime probable une dépense pour un travail de remise en
l'état et que le coût peut en être estimé de manière fiable. On estime ces coûts de remise en
l'état à partir du montant actualisé des sorties de trésorerie estimées, y compris l'inflation
anticipée, actualisée sur la base des taux sur le marché des obligations de premier ordre.
L'augmentation des provisions due au facteur temps et à l'incidence des modifications du
taux d'actualisation est prise en compte dans les charges d'intérêts.
Les dépenses futures ne tiennent pas compte de la participation d'assurances ou d'autres
indemnités à percevoir car Novartis n'enregistre les remboursement d'assurance et autres
dédommagements auxquels il a droit que si le montant peut être estimé de manière fiable et
que leur recouvrement est quasiment certain.
Exemple d’un fait générateur résultant d’un événement passé mais qui n’aboutit pas à une obligation
actuelle :
Une entité, face aux pressions de la réglementation, envisage des dépenses futures pour limiter la
pollution de l’air et de l’eau. Mais, si elle modifiait son mode de fonctionnement futur, ces
investissements futurs ne seraient plus nécessaires. L’entité ne doit donc comptabiliser aucune
provision.
Existence de tiers à la date de clôture
L’obligation implique toujours un engagement vis-à-vis d’un tiers à la date de clôture.
Ainsi, une décision de la direction non annoncée ne crée pas d’obligation envers les tiers concernés,
qui n’ont alors aucune attente. Pour savoir si la provision peut être comptabilisée, il faut se placer à la
date de clôture de l’exercice, et vérifier si, à cette date, il existe des informations claires et disponibles
prouvant qu’une obligation est née envers des tiers à cette date.
Sans prise en compte des événements postclôture
Norme EITF Norme IAS CRC 00-06
37
Prise en compte des événements postclôture non non non
La norme américaine EITF (Emerging Issues Task Force) publiée en mars 1995 n’autorise la
constitution d’une provision pour restructuration que si le plan est irrémédiablement engagé au plus
tard à la date de clôture. La norme IAS 37 repose sur le même principe. La norme française qui
envisageait la probabilité à la date d’établissement des comptes (et non à la date de clôture pour
IAS 37) s’est finalement alignée exactement sur la norme IAS 37.
Ainsi, il n’existe plus à compter du 1er janvier 2002 un décalage avec les pratiques françaises qui ne
tiennent plus compte des événements postclôture. La charge interviendra un exercice plus tard.
Ce sujet sera approfondi dans le paragraphe Évaluation : « Provisions pour restructurations ».
Application
La société X, en raison d’une insuffisance de trésorerie, envisage d’arrêter une chaîne de montage à la
date de clôture, si elle n’obtient pas un emprunt suffisant pour financer son besoin en fonds de
roulement. En février, la banque refuse le prêt. À cette date, antérieure à la date d’établissement des
comptes, il est devenu presque certain qu’une restructuration sera réalisée. Une provision pour risques
et charges est-elle possible ?
Solution
Pour la norme IAS 37 : non, car le plan de restructuration n’est pas engagé à la clôture du bilan.
Pour la norme CRC 00-06 : non, même s’il est probable ou certain, à la date d’établissement des
comptes que cette obligation provoquera une sortie de ressources.
a. Passifs éventuels
Lorsque la société constate des passifs avec une existence d’obligations incertaines ou ne respectant
pas les trois conditions énoncées, il peut s’agir alors de passifs éventuels.
Le projet de réforme envisage la suppression du terme passif éventuel afin que seules les obligations
actuelles donnent lieu à un passif.
EXEMPLE
Responsabilité conjointe
Si une entité est conjointement et solidairement responsable, cette obligation constitue un passif
éventuel, dans la mesure où l’on s’attend que l’obligation soit éteinte par les autres parties.
L’obligation est actuelle, mais la probabilité qu’une sortie de ressources représentatives d’avantages
économiques, nécessaire pour éteindre l’obligation, est faible (elle est moins probable que probable).
Le sens du mot « probable » est ici déterminant.
Dans ces deux situations, nous avons un passif éventuel. La provision ne sera pas comptabilisée, mais
elle fera l’objet d’une note d’information précise dans l’annexe.
b. Actifs éventuels
Un actif éventuel est un actif provenant d’événements passés et dont l’existence sera confirmée par
des événements futurs que ne maîtrise pas l’entité.
EXEMPLE
Une indemnité d’assurance que réclame une entité, dans un avenir incertain.
Dans cette situation, l’entité ne comptabilise pas l’actif, mais communique cette éventualité
d’avantages économiques, par une note à l’annexe des états financiers.
Quand cette éventualité deviendra presque certaine, la comptabilisation de l’actif sera alors possible.
a. Provisions
Pour chaque catégorie de provisions, l’entité doit fournir les informations suivantes :
– un rapprochement individuel de la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
S7151-F1/2 SÉRIE 02 155
b. Passifs éventuels
Pour chaque catégorie de passif éventuel, l’entité doit fournir les informations suivantes :
– une brève description de leur nature ;
– une estimation des répercussions financières ;
– une indication du degré d’incertitude associée au montant ou à l’échéance de toute sortie de
ressource ;
– la possibilité de tout remboursement.
c. Actifs éventuels
Pour chaque catégorie d’actif éventuel, l’entité doit fournir les informations suivantes :
– une brève description de leur nature ;
– une estimation des répercussions financières.
d. Exceptions
L’entité peut juger que la communication de certaines informations peuvent porter un préjudice grave
à l’entité. Dans ces rares cas, l’information n’a pas à être publiée. Cependant, l’entité doit publier la
nature générale du litige, ainsi que les raisons pour lesquelles des informations plus précises n’ont pas
été mentionnées.
Application
Une société fabrique et commercialise des jouets électroniques, avec une garantie d’un an.
Elle a établi plusieurs causes de retour des produits vendus :
– si les produits retournés nécessitent seulement un reconditionnement, le coût futur est de 1 million ;
– si les produits retournés nécessitent une réparation mineure, le coût futur pour l’année suivante est
estimé à 4 millions ;
– si les produits retournés sont cassés ou invendables, le coût futur représente 6 millions.
L’expérience montre également que pour l’année à venir :
– 70 % des produits ne présenteront aucun défaut ;
– 7 % nécessiteront un reconditionnement ;
– 20 % des produits présenteront un défaut mineur ;
– 3 % devront être échangés.
Solution
La valeur attendue du coût des retours sur ventes :
(70 % 0) + (7 % 1 M) + (20 % 4 M) + (3 % 6 M) = 1,05 M.
avant d’établir une provision pour contrat déficitaire, il faut comptabiliser les pertes de valeur
survenues sur les actifs dédiés à ce contrat (IAS 36, dépréciations d’actifs).
d. Opérations de restructuration
La provision pour restructuration concerne des arrêts ou la vente d’une branche d’activité, les
changements apportés à la structure de direction ou une réorganisation fondamentale, ayant un effet
significatif sur la nature et le recentrage d’une activité.
En ce qui concerne la revente d’une branche d’activité, l’obligation de restructuration n’existe pas
jusqu’à un accord de vente irrévocable. Si ce fait générateur n’existe pas à la date de clôture, aucune
provision ne sera comptabilisée. Ainsi, lorsqu’un regroupement d’entreprise prévoit un coût de
restructuration, IAS 37 § 16 rejette ce passif. L’acquéreur inclura ce coût dans le coût de
restructuration à la date d’acquisition, ce qui diminuera d’autant le goodwill.
La norme française s’aligne sur la position d’IAS 37 :
« Les coûts de restructuration constituent un passif s’ils résultent d’une obligation de
l’entité vis-à-vis des tiers, ayant pour origine la décision prise par l’organe compétent,
matérialisée avant la date de clôture par l’annonce de cette décision aux tiers concernés et à
condition que l’entité n’attende plus de contrepartie de ceux-ci » (PCG art. 312-8 modifié
par le règlement 00-06)1.
importants, le plan ne crée plus une attente fondée chez les tiers et l’entité modifiera
vraisemblablement ses plans.
Si la formalisation du plan intervient après la date de clôture, il s’agit d’une éventualité ou d’un
événement survenant après la date de clôture. IAS 37 interdit alors la comptabilisation d’une
provision. IAS 10 peut imposer en revanche que des informations soient fournies en annexe des états
financiers pour la bonne information des utilisateurs.
Application
Un conseil d’administration d’une entité décide, avant la date de clôture, de restructurer l’entité,
incluant des licenciements. La décision est annoncée après la date de clôture, mais avant la date de
l’assemblée générale des actionnaires approuvant les comptes.
L’entité peut-elle comptabiliser une provision pour restructuration ?
Solution
IAS 37 : non. IAS 37 ne permet pas la constitution de provision pour restructuration, les éléments
constitutifs n’étant pas réalisés à la date de clôture. Nous avons en revanche un passif éventuel.
e. Provisions réglementées
Ces provisions sont constituées en France en application de dispositions fiscales. Les provisions sont
les suivantes :
– provision pour investissement, calculée sur la base de la participation des salariés ;
– provision pour hausse des prix ;
– amortissements dérogatoires ;
– provision spéciale de réévaluation.
Ces écritures comptables, enregistrées pour des raisons d’optimisation fiscale, doivent être totalement
annulées lorsque l’entité établit des comptes consolidés, et bien sûr lorsqu’elle passe d’un
environnement français à un environnement international.
2.2 Actualisation
Les sorties de trésorerie se produisant peu après la date de clôture sont plus onéreuses que celles ayant
une échéance lointaine. Lorsque l’effet est significatif, les provisions sont actualisées. Les taux
d’actualisation doivent être des taux avant impôt, sans risque, mais majorés du risque spécifique de la
provision, reflétant les appréciations actuelles par le marché et des risques spécifiques à ce passif.
Dans le cas du groupe suisse Novartis, l’actualisation porte sur des frais de remise en état sur les trente
prochaines années.
Il arrive en effet que l’entité assume une obligation, mais parallèlement que le risque soit couvert par
un contrat d’assurance ou que l’entité mette en responsabilité un fournisseur, ou un sous-traitant, pour
obtenir le remboursement de tout ou partie de la dépense engagée. IAS 37 § 53 précise alors que s’il
est pratiquement certain que le remboursement sera perçu, alors, si l’entité remplit son obligation, un
actif doit être enregistré.
Présentation de cette situation au bilan : non-compensation des créances et des dettes :
– à l’actif le remboursement attendu ;
– au passif l’obligation de l’entité envers les tiers.
Présentation de cette situation au compte de résultat : présentation d’une charge nette.
Le remboursement attendu peut être diminué du montant de la provision. La charge « Dotation aux
provisions » apparaîtrait alors en valeur nette.
Application
Un constructeur d’appareils ménagers Sélénix vient de publier une information demandant aux
propriétaires de fers à repasser d’une série déterminée de ramener le matériel pour un échange
standard, des accidents graves ayant été constatés.
Bien entendu, le constructeur demande à son fournisseur BBB le remboursement des frais engagés,
mais réclame aussi un dédommagement pour l’atteinte à son image de marque. Pour maintenir les
bonnes relations d’affaires, ce dernier accepte le principe, les montants n’étant pas encore certains. En
tout état de cause, le produit attendu pour Sélénix devient supérieur à la charge liée à son obligation
envers les clients.
Que faire ?
Solution
IAS 37 Obligation implicite actuelle
Apparaîtra au passif du bilan la provision correspondant à l’évaluation de l’engagement de Sélénix
envers ses clients.
Apparaîtra à l’actif du bilan la créance estimée, sans que toutefois celle-ci excède le montant de la
provision pour risque.
La charge nette étant nulle, rien n’apparaîtra dans le compte de résultat.
Norme française
La provision apparaîtra au passif du bilan. Le compte de résultat ne retiendra que la charge liée à la
provision, alors que suivant la norme IAS le résultat n’était plus affecté.
ILLUSTRATION
IFRIC 1 confirme qu’un taux d’actualisation s’appuyant sur les données du marché les plus récentes
doit être utilisé.
Les variations liées au « temps qui passe » (appelées aussi « détricotage » de l’actualisation) et
calculées sur le taux d’actualisation antérieurement utilisé sont à comptabiliser au résultat en charges
financières.
Toutes les autres sources de variations du passif ont un impact, en contrepartie, sur la valeur du
composant correspondant, au titre d’un changement d’estimation comptable, à savoir (IFRIC 1 § 5) :
– une variation des sorties de trésorerie estimée représentative d’avantages économiques pour
éteindre l’obligation (en montant ou en échéance) ou
– une variation du taux d’actualisation courant.
EXEMPLE
La société Malaga met en service une unité de production le 1er janvier N dont le coût est de 5 000 k€.
La durée d’utilité de cette unité de production est estimée à 20 ans. À l’issue de la période
d’exploitation, Malaga devra remettre en état le site de production. Le coût de cette remise en état est
de 600 k€. Le taux d’actualisation retenu est de 6 %.
Au 1er janvier N :
– Le montant de la provision à constituer est de : 600 / (1,06)20 = 187 k€ ;
– Le coût de l’unité de production est de : 5 000 + 187 = 5 187 k€.
L’écriture suivante est comptabilisée :
Débit Crédit
2. Immobilisation 5 187
5. Banque 5 000
1. Provision 187
Chaque année, le « détricotage » de l’actualisation est comptabilisé en charges.
Ainsi le 31/12/N, une charge financière de 187 6 % = 11, avec en contrepartie une augmentation de
la provision.
On suppose que le montant du passif est revu à la hausse le 31/12/N+4. Il est alors estimé à 700 k€. Le
taux d’actualisation étant toujours de 6 %, la valeur actualisée de la provision est de :
700 / (1,06)15 = 292 k€.
La provision déjà constatée du fait du « temps qui passe » est de : 187 (1,06)5 = 250 k€.
Une augmentation de l’actif et de la provision est donc constatée pour : 292 – 250 = 42 k€.
De la même manière, une variation du taux d’actualisation a un impact sur la composante de
l’immobilisation correspondante.
Il conviendra de tester que la nouvelle valeur comptable de l’actif n’excède pas sa valeur recouvrable.
Si une diminution du passif excède la valeur comptable de l’actif, l’excédent doit être immédiatement
comptabilisé en résultat.
Parallèlement une charge d’amortissement de la composante de l’immobilisation est constatée sur sa
durée d’utilité. Par conséquent, une fois que l’actif correspondant a atteint la fin de sa durée d’utilité,
toutes les variations ultérieures doivent être comptabilisées en résultat au fur et à mesure qu’elles se
produisent.
REMARQUE
Les règles françaises prévoient un traitement identique pour la comptabilisation des coûts de
démantèlement, d’enlèvement et de remise en état de site : règlement CR n° 2004-06 et par l’avis
n° 2005-H du 06 décembre 2005 du comité d’urgence du CNC pur comptes individuels.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 163
ILLUSTRATION
norme intermédiaire en 2010. Ce projet fait partie des 11 thèmes de convergence entre les IFRS et les
US-GAAP.
Le document de travail qui achève la phase 1 et dont l’appel à commentaires s’achèvera en septembre
2008 prévoit la fin de la méthode du corridor. Par ailleurs, l’interprétation IFRIC 14 mis en application
en 2008 précise le plafonnement de l’actif d’un régime.
4.2 Comptabilisation
a. Principes de comptabilisation
Le coût des avantages postérieurs à l’emploi doit être comptabilisé durant la période de service des
salariés et non lors de la réception des prestations par les salariés. Cette obligation doit être
comptabilisée bien que les droits à prestation ne soient pas définitivement acquis, puisque le bénéfice
S7151-F1/2 SÉRIE 02 165
des prestations offertes par le régime à prestations définies d’une entreprise nécessite que le salarié
soit présent dans l’entreprise le dernier jour de son activité salariée. Mais en vertu d’un accord, ou
d’une convention, les avantages accordés sont une contrepartie ultérieure à un travail effectué.
Deux méthodes sont traditionnellement envisageables :
La méthode prospective
La valeur actuelle des prestations de retraites est déterminée sur la double base des services rendus et à
rendre par les employés à la date du calcul actuariel. Cette méthode répartit le coût de manière égale,
soit en valeur absolue, soit en pourcentage des salariés, sur la totalité de la période de service
constituant la durée de vie active des salariés affiliés.
La méthode rétrospective
Cette méthode détermine le coût des prestations attribuables aux bénéficiaires d’un régime au titre des
années de services effectués jusqu’à la date de l’évaluation de l’engagement (la date de clôture). Ainsi,
chaque année de service donne droit à une unité supplémentaire de prestation.
La base de calcul est l’estimation de salaire en fin de carrière.
Le coût des droits acquis ainsi calculé doit ensuite être modulé en fonction de l’espérance de vie, du
turn-over de l’entité, de la politique salariale.
Les flux futurs attendus pour faire face à la dette doivent être actualisés.
La pratique en France
La disparité des pratiques en France est très grande. Le CNC, par la recommandation 2003 R-01, a
fixé une méthodologie conforme à IAS 19. Mais le texte prévoit des obligations différentes selon la
taille des entités. Les entités ayant moins de 250 salariés peuvent définir leur propre méthode
d’évaluation, méthode qui sera décrite en annexe. Les entités de plus de 250 salariés doivent appliquer
la méthode conforme à IAS 19.
Néanmoins, le Code de commerce permettant de ne pas comptabiliser un passif pour engagements de
retraite ne permet pas d’harmoniser les pratiques.
La seule méthode acceptée par IAS 19 : la méthode rétrospective des unités de crédit projetées
IAS 19 exige la comptabilisation des engagements de retraite avec une seule méthode (§ 64) : la
méthode des unités de crédit projetés, parfois appelée méthode de répartition au prorata des années de
services ou méthode de prestations par année de service.
Elle considère que chaque période de service donne lieu à une unité supplémentaire de droits à
prestations et évalue séparément chacune de ces unités pour obtenir l’obligation finale.
Les obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi doivent être évaluées sur une base
reflétant (§ 83) :
(a) les augmentations de salaires futures estimées,
(b) les droits à prestations selon les termes du régime à la date de clôture et
(c) les changements futurs estimés du niveau des prestations payées dans le cadre de tout régime
général et obligatoire affectant les prestations à payer au titre d’un régime à prestations définies, si et
seulement si :
a. soit ces changements ont été adoptés avant la date de clôture,
b. soit l’expérience passée, ou d’autres indications fiables, démontrent que ces prestations
payées dans le cadre d’un régime général et obligatoire évolueront d’une manière prévisible, par
exemple qu’elles suivront l’évolution du niveau général des prix ou du niveau général des
salaires.
Si une entité couvre ses obligations par des actifs dédiés, elle doit alors compenser un actif lié à un
régime et un passif lié à un autre régime si, et seulement si :
– elle détient les droits exécutoires d’utiliser l’excédent d’un régime pour régler les obligations d’un
autre régime ; et
– elle a l’intention de régler les obligations sur une base nette ou de réaliser l’excédent dégagé sur un
régime et d’éteindre simultanément son obligation en vertu de l’autre régime.
Si le total obtenu est négatif, nous avons alors un actif.
IAS 19 § 59 constate ainsi qu’un actif peut être généré lorsqu’un régime à prestations définies a été
surfinancé ou, dans certains cas, lorsque des gains actuariels sont comptabilisés. Dans ce cas,
l’entreprise comptabilise un actif car :
(a) elle contrôle une ressource qui est la capacité à utiliser l’excédent pour générer des avantages
futurs ;
(b) ce contrôle est le résultat d’événements passés (cotisations versées par l’entreprise et services
rendus par le personnel) ; et
(c) l’entreprise peut attendre des avantages économiques futurs sous la forme d’une diminution de ses
cotisations futures ou d’un remboursement en trésorerie, soit directement, soit indirectement par
affectation à un régime en déficit.
Le coût des services rendus au cours de l’exercice est l’accroissement de la valeur actuelle de
l’obligation au titre des prestations définies résultant des services rendus au cours de l’exercice (§ 7).
Le coût financier est l’accroissement au cours d’un exercice de la valeur actualisée de l’obligation au
titre des prestations définies résultant du fait que l’on s’est rapproché d’un exercice de la date de
règlement des prestations. Il est obtenu en multipliant le taux d’actualisation déterminé au début de
l’exercice par la valeur actualisée de l’obligation de l’exercice au titre des prestations définies (§ 7).
Le rendement attendu des actifs du régime et de tous les droits au remboursement est une
composante de la charge comptabilisée dans le compte de résultat (§ 7).
Le rendement attendu des actifs du régime est établi sur la base des attentes du marché, au début de
l’exercice, pour des rendements sur toute la durée de vie de l’obligation correspondante. Il traduit
l’évolution de la juste valeur des actifs du régime détenus au cours de l’exercice, résultant des
cotisations effectivement versées au fonds et des prestations effectivement prélevées sur le fonds
(§ 106).
Les écarts actuariels. La différence entre le rendement attendu et le rendement effectif est un écart
actuariel. Les écarts actuariels résultent des différences entre les hypothèses actuarielles retenues et ce
qui s’est effectivement produit, et des effets des changements des hypothèses actuarielles (§ 7). Le
« calibrage » des hypothèses est un exercice délicat car il modifie les engagements de retraite de façon
significative.
168 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
a. Principes de la méthode
Pour évaluer la valeur actuelle des obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi et le coût
correspondant aux services rendus au cours de l’exercice, l’entité doit :
– déterminer les droits imputables à l’exercice et aux exercices antérieurs ;
– procéder à des estimations (hypothèses actuarielles) avec des variables démographiques (mortalité
et rotation du personnel) et des variables financières (telles que le taux d’actualisation, les
augmentations futures des salaires et des coûts médicaux) qui influeront sur le coût des prestations ;
– actualiser les prestations par la méthode des unités de crédit projetées afin de déterminer la valeur
actualisée de l’obligation au titre des prestations définies et le coût des services rendus au cours de
l’exercice ;
– déterminer la juste valeur des actifs du régime ;
– déterminer le montant total des écarts actuariels et la partie de ces écarts qu’elle doit enregistrer ;
– déterminer le coût des services passés en résultant, lorsqu’un régime a été adopté ou amélioré ; et
– déterminer le profit ou la perte en résultant lorsqu’un régime a été réduit ou liquidé.
EXEMPLE
Le 1er janvier N, un salarié a 41 ans. Il a 15 ans d’ancienneté dans l’entité et dans 20 ans il sera en
retraite.
La convention collective prévoit que l’indemnité de fin de carrière représente 10 % par année
travaillée sur la moyenne des 12 derniers mois.
Son salaire au 1er janvier N est de 3 000 et le taux de revalorisation des salaires est estimé à 3 % par an
en moyenne. Le taux des charges patronales est de 40 %.
Le taux d’actualisation est de 5 %.
La probabilité que le salarié soit présent au moment de son départ à la retraite, compte tenu du turn
over, est de 63 %.
La probabilité que le salarié soit en vie au moment de son départ à la retraite est de 96 %.
Avec ces données, nous pouvons calculer :
1. Les droits imputables à l’exercice et aux exercices antérieurs au 1er janvier N :
= le nombre de mois de salaire à titre d’indemnité auxquels peut prétendre le salarié étant donné son
ancienneté
= 10 % 15 ans d’ancienneté = 1,5 mois de salaire.
2. Montant de la valeur actuelle de l’obligation :
– La projection des salaires de fin de carrière
La valeur du salaire du 1er janvier N projeté au 31 décembre N et les 19 années suivantes (soit
20 ans) est de :
= 3 000 (1,03)20 = 5 418
– La probabilité pour la société de payer des indemnités de fin de carrière est de :
= 63 % 96 % = 60 %
– Le montant de la valeur actuelle de l’obligation au taux d’actualisation de 5 % :
= 1,5 5 418 60 % (1,05)–20 = 1 838
Soit y compris les charges patronales au taux de 40 %, une valeur actuelle de l’obligation de :
= 1 838 1,4 = 2 573.
3. Le montant de la valeur actuelle de l’obligation le jour du départ en retraite sera de :
= (35 0,1) mois 5 418 1,4 60 % = 15 929.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 169
Q Le coût des services rendus dans l’exercice correspond à l’accroissement de la valeur actuelle de
l’obligation au cours de l’exercice.
En reprenant l’exemple précédent, le calcul au 31/12/N prend en compte l’actualisation portant sur les
19 années restantes avant le départ à la retraite soit :
10 % 5 418 × 1,4 60 % (1,05)–19 = 180.
Q Le coût financier est l’accroissement au cours d’un exercice de la valeur actualisée de l’obligation
au titre des prestations définies résultant du fait que l’on s’est rapproché d’un exercice de la date
de règlement des prestations.
Le coût financier est obtenu en multipliant le taux d’actualisation déterminé au début de l’exercice
par la valeur actualisée de l’obligation de l’exercice au titre des prestations définies, en tenant
compte d’éventuels changements importants de l’obligation.
En reprenant l’exemple précédent, le coût financier pour l’exercice N est donc de :
2 573 5 % = 129.
Compte tenu de ces 2 seuls éléments, la dette au titre de l’obligation a progressé de 309.
En effet, au 31/12/N, l’engagement est de : 16 ans × 10 % × 5 418 × 1,4 × 60 % × (1,05)-19 =
2 882.
La progression de l’engagement est de : 2 882 – 2 573 = 309.
Mais il convient de tenir compte également de la différence entre le taux estimé et le taux effectif
d’augmentation des salaires. Cette différence induit un écart actuariel (voir ci-dessous).
Q Les actifs détenus par un fonds d’avantages à long terme en faveur du personnel sont des actifs
(autres que des instruments financiers non transférables). Ils sont détenus par une entité (un fonds),
juridiquement distincte de l’entité présentant les états financiers et servant uniquement à payer ou
à financer les avantages du personnel.
Q Juste valeur. Les actifs du fonds, couvrant les régimes de retraite à prestations définies, doivent
être évalués à la juste valeur. L’entité calcule alors le rendement des actifs du régime. Il détermine
les intérêts, dividendes et autres produits tirés desdits actifs ainsi que les profits ou pertes réalisés
ou latents, relatifs à ces actifs, après déduction des coûts d’administration du régime et de l’impôt
à payer par le régime.
Q Compensation
IAS 19 précise que la juste valeur des actifs du régime est déduite de la valeur actualisée de
l’obligation pour déterminer le montant comptabilisé au bilan.
EXEMPLES
Variation des salaires
La masse salariale de fin de carrière, hors charges patronales, est estimée à : 5 418 (voir ci-dessus), sur
la base du taux de progression des salaires attendu en N de 3 %.
Le taux de progression effectif en N est de 3,1 %.
Au 01/01/N, le personnel a acquis en moyenne 1,5 mois de salaire au titre des indemnités de fin de
carrière. Sa durée de vie active moyenne jusqu’à la retraite est estimée fin N à 19 ans.
L’écart actuariel est de : 1,5 × (1,03119 – 1,0319) × 5 418 × 1,4 × 60 % × 1,05-19 = 88.
C’est une perte actuarielle. Les salaires, donc les engagements de retraite, augmentent plus vite que
prévu.
Variation des taux de rendement des actifs du régime
L’entité a des placements couvrant les régimes à prestations définies.
La juste valeur des actifs des régimes en début d’exercice est de : 2 000.
Le rendement attendu en N était de 5 %. Le rendement effectif a été de 5,5 %.
L’écart actuariel est de : (5,5 % – 5 %) 2 000 = + 10. C’est un gain actuariel.
Incidence totale des deux variations calculées : les gains et les pertes seront compensés, soit une
perte actuarielle nette : 10 – 88 = – 78.
REMARQUE
La variation des taux a des effets significatifs. Oddo Securities (étude parue dans Les Échos le
21 décembre 2005) a ainsi calculé que pour 34 des 40 sociétés du CAC, une baisse de 0,5 % du taux
d’actualisation accroît les engagements de 8,5 milliards d’euros, soit 21 % de plus ou 1 % environ de
la capitalisation boursière. En revanche, des entités qui retiendraient des taux d’actualisation assez
élevés réduiraient la valeur actuelle des sommes dues à verser à ces échéances et minimiseraient le
poids de leurs engagements. Le cabinet Scacchi et associé a ainsi calculé, pour une entité de
1 652 salariés avec une moyenne d’âge de 41,4 ans et un salaire moyen de 27 372 euros, que
l’engagement de retraite avec un taux d’actualisation publié en janvier 2008 (5,48 %) serait de
6 308 K€ et avec un taux d’actualisation publié en mars 2008 (6,05 %) serait de 5 904 K€, soit un gain
de 6,4 % pour une hausse du taux d’actualisation de 0,57 % (étude présentée à l’IMA le 1er avril
2008).
Les gains et les pertes actuariels à l’intérieur du corridor n’ont pas à être reconnus en comptabilité
immédiatement. Leur comptabilisation est réexaminée l’exercice suivant. Mais la part de l’écart
excédant le corridor est réparti de façon linéaire sur une période déterminée par la société.
EXEMPLE
La valeur actuelle des obligations au 01/01/N est de 2 573.
La juste valeur des actifs du régime est au 01/01/N de 2 000.
En outre, au début de l’exercice, les pertes actuarielles non comptabilisées s’élèvent à 314.
Le corridor représente le maximum entre :
– 10 % de la valeur actuelle des obligations au 01/01/N, soit 2 573 10 % = 257 et
– 10 % de la juste valeur des actifs du régime au 01/01/N soit 2 000 10 % = 200.
– La perte actuarielle nette au 31/12/N est de 88.
Ainsi, il est possible de ne pas comptabiliser les écarts actuariels dans la limite de 257.
L’excédent est ainsi de : (314 – 257) = 57.
L’écart actuariel à comptabiliser en résultat est une charge de 57, répartie sur une durée choisie par
l’entité, par exemple la durée moyenne d’activité du personnel jusqu’à la retraite estimée dans notre
exemple à 19 ans, soit : 57 / 19 = 3.
L’écart actuariel non comptabilisé en charges en fin d’année est de : 314 + 57 – 3 = 389.
Lorsque la perte actuarielle non comptabilisée est inférieure à la limite du corridor, il n’y a pas d’écart
actuariel à comptabiliser.
REMARQUE
Avec la méthode rétrospective, l’entité doit reconstituer chaque année les écarts actuariels cumulés,
depuis le commencement de chaque régime jusqu’à la date de transition en ventilant les écarts
comptabilisés ou non, ce qui représente un long travail. Aussi, la méthode suivante semble préférée.
3. Comptabilisation de l’écart actuariel dans les « autres éléments du résultat global » lors de
son apparition
Les changements d’écarts actuariels sur des régimes à prestations définies comptabilisés selon § 93 A
figurent dans les « autres éléments du résultat global » et ne sont pas reclassés dans le résultat lors des
périodes ultérieures.
Les écarts actuariels sont présentés dans les « résultats non distribués », sur la période au cours de
laquelle ils sont comptabilisés en « autres éléments du résultat global ».
C’est la méthode la plus appliquée actuellement. Elle permet d’éliminer tous les écarts actuariels
existants et de ne pas affecter les résultats futurs mais il faut que l’entité applique cette méthode à
l’ensemble des gains et pertes actuariels.
EXEMPLE (RÉCAPITULATION)
Selon la méthode du corridor
Données complémentaires :
– pensions payées au cours de l’exercice = 360
– cotisations versées au cours de l’exercice = 200
Évolution de la juste valeur de l’obligation Année N
Juste valeur de l’obligation au 01/01 2 573
Coûts des services rendus au titre de l’exercice 180
Coût financier de l’obligation 129
Pensions payées au cours de l’exercice – 360
(Gains) / Pertes actuariel(le)s 88
Juste valeur de l’obligation au 31/12 2 610
172 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Bilan – Actif
Néant -
Bilan – Passif
Juste valeur de l’obligation 2 600
Juste valeur des actifs du régime – 1 950
650
Gains / (Pertes) actuariel(le)s non comptabilisé(e)s cumulé(e)s au 31/12 – 389
Provision nette Engagements de retraite 261
4.5 Illustration
NOVARTIS 2007, note 1, Avantages du personnel
2007 2006
M USD M USD
Engagements en début d’exercice 16 767 15 632
Engagements en rapport avec des activités abandonnées – 197 – 49
Coût des services rendus 424 417
Coût financier 615 559
Gains actuariels – 586 – 144
Modifications des plans – 94 –7
Écarts de conversion 1 056 1 076
Prestations servies – 996 – 865
Cotisations des salariés 116 63
Incidence des acquisitions ou cessions 85
Engagements en fin d’exercice 17 105 16 767
Juste valeur des actifs des plans en début d’exercice 17 515 16 059
Actifs des plans en rapport avec des activités abandonnées – 199 – 21
Rendement attendu des actifs des plans 804 758
Gains actuariels 4 13
Écarts de conversion 1 088 1 094
Cotisations du groupe Novartis 59 388
Cotisations des employés 116 63
Modifications des plans – 36
S7151-F1/2 SÉRIE 02 175
Le bilan ne reprend pas l’engagement total : 17 105 € et la couverture financière totale : 18 355 €,
mais les variations de l’actif net à savoir :
Actifs non courants : préfinancement des fonds de retraite : 2 309
– Passifs non courants : provisions pour plans de retraite : – 1 108
1 201
Le coût des services rendus est enregistré en charges de personnel imputées aux diverses fonctions.
Résumé
Les différences entre IAS 12 et les comptes consolidés en France (CRC 99-02) sont très minimes. En
revanche, les comptes sociaux en France ne tiennent pas compte de l’impôt différé. Seul l’impôt
courant y est comptabilisé.
IAS 12 s’applique à tous les impôts sur le bénéfice, y compris les impôts nationaux et étrangers. Il a
pour objectif de déterminer comment comptabiliser les conséquences fiscales actuelles et futures :
– du recouvrement des actifs ou du règlement des passifs comptabilisés au bilan,
– des transactions et autres événements de l’exercice.
Il gomme ainsi les distorsions pouvant exister :
– entre les valeurs bilantielles comptables et les valeurs bilantielles fiscales ;
– entre le résultat social et le résultat fiscal ;
– entre le résultat social et le résultat IAS.
L’impôt recalculé représente finalement le résultat courant et le résultat différé.
Un impôt différé passif (IDP) doit être pris en compte pour toutes les différences temporelles
imposables puisqu’il s’agit d’une dette future d’impôt.
Les impôts différés actifs (IDA), qu’ils soient liés à des différences temporaires déductibles ou à des
pertes fiscales reportables, ne sont pris en compte que si leur récupération est probable.
Évaluation
La seule évaluation acceptable, quel que soit le référentiel utilisé (France/IAS), est la méthode du
report variable. Elle correspond à une approche bilantielle. De même, l’évaluation d’un impôt
176 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
différé dépend de l’intention de l’entité, cette dernière pouvant avoir des conséquences sur la prise en
compte du prix de cession futur et de sa fiscalité.
L’actualisation est interdite.
Présentation
Les impôts différés actifs et passifs sont évalués et comptabilisés séparément, mais ils sont compensés
au bilan si :
– l’entité dispose d’un droit juridiquement exécutoire de compenser les actifs et les passifs d’impôt
exigible ;
– les passifs et actifs d’impôts différés concernent des impôts prélevés par la même administration
fiscale.
IAS 12 comme le règlement 99-02 s’appliquent à tous les impôts sur le bénéfice, y compris sur les
impôts nationaux et étrangers, qu’ils soient exigibles ou différés. L’objectif est de mettre en évidence
les conséquences fiscales actuelles et futures :
– du recouvrement futur de la valeur comptable des actifs ou passifs inscrits au bilan. Si le
recouvrement ou le règlement modifie les paiements futurs d’impôts, IAS 12 impose la
comptabilisation d’un impôt différé actif ou passif ;
– des transactions et autres événements de l’exercice en cours qui sont comptabilisés dans les états
financiers d’une entité.
La charge d’impôt ainsi déterminé (courant + différé) correspond à un impôt calculé sur un résultat
économique.
SECTION 2. DÉFINITIONS
Les passifs d’impôts différés correspondent aux montants d’impôts qui seront payés au cours des
exercices futurs au titre des différences temporelles imposables, alors qu’ils résultent d’opérations
réalisées dans les années antérieures à l’imposition.
Les actifs d’impôts différés correspondent aux montants d’impôts recouvrables au cours des
exercices futurs au titre :
(a) de différences temporelles déductibles,
(b) du report en avant de pertes fiscales non utilisées,
(c) du report en avant de crédits d’impôts non utilisés,
alors qu’ils résultent d’opérations réalisées dans les années antérieures à déduction.
Les différences temporelles
Ce sont les différences entre deux évaluations qui généreront des écritures d’impôt différé. Il existe
3 sources de distorsion :
– entre les valeurs bilantielles comptables et les valeurs bilantielles fiscales. Ces valeurs comptables
sont des actifs ou des passifs figurant au bilan consolidé après retraitement et élimination propres
au processus de consolidation (règlement CRC 99-02 § 310) ;
– entre le résultat social et le résultat fiscal 1.
Les différences temporelles imposables
Elles correspondent à des différences temporelles qui sont source d’imposition future. Ainsi, la charge
d’impôt de cette année est faussée de façon fictive, puisque celles des années futures seront
inférieures.
Les différences temporelles déductibles
La charge n’est pas déductible aujourd’hui mais elle le sera dans les années futures. Dans cette
situation, la charge comptabilisée est « en avance » sur la fiscalité.
EXEMPLE
Une entité comptabilise une provision pour retraite dans l’année N. Elle n’est pas déductible l’année
de sa constitution. Mais elle le deviendra au moment du versement à un organisme financier, dans
l’année N+1. Nous avons alors une différence temporaire, qui donnera lieu à de l’impôt différé actif
en N, ce qui permet de corriger la charge d’impôt.
Les différences permanentes
L’écart constaté (charge ou produit) est définitif.
Charges définitivement non déductibles
Certaines charges comptables sont par exemple définitivement réintégrées pour la détermination du
résultat fiscal : comme une taxe sur les véhicules de tourisme ou des dépenses somptuaires. Dans ce
cas, il ne s’agit pas d’un décalage temporel entre la charge d’impôt actuelle et la charge d’impôt
future, puisque la taxe ne sera jamais déductible et n’aura donc pas d’effet sur l’impôt futur. C’est ce
qu’on appelle une différence permanente. Elle ne donnera pas lieu à l’impôt différé.
Produits définitivement non taxables
Certains dégrèvements d’impôts ou certains produits (comme des dividendes de filiales entrant dans le
régime mère-fille) sont acquis définitivement par l’entité.
Ces différences permanentes ne donneront pas lieu à de l’impôt différé.
1Dans le cadre français, il peut aussi exister des différences entre le résultat social et le résultat IAS établi pour les comptes consolidés,
susceptibles de générer des impôts différés.
178 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Un passif d’impôt différé doit être pris en compte pour toutes les différences temporelles imposables
puisqu’il s’agit d’une dette future d’impôt.
Exemple d’un impôt différé passif (consécutif à la prise en compte par une entité des
opportunités fiscales pour diminuer son bénéfice imposable)
Une entité présente à l’actif de son bilan un bien figurant pour une valeur de 150. Pour des raisons
fiscales, les dirigeants décident d’accélérer les amortissements, générant ainsi des charges fiscales plus
importantes au début de la vie du bien. Le total amorti fiscalement est ainsi de 90 alors que le cumul
amorti économiquement est de 50 (le taux d’impôt est de 30 %).
La différence temporelle est la différence entre la valeur comptable de l’actif et sa base fiscale. Cette
différence taxable donne lieu à un impôt différé passif.
Sur le plan fiscal Sur le plan économique
Valeur d’acquisition d’un Valeur d’acquisition d’un
actif : 150 actif : 150
Valeur amortissement Valeur d’amortissement
cumulé fiscalement : 90 cumulé économiquement : 50
Restant à déduire Écart temporaire Restant à déduire
fiscalement : 60 imposable : 40 économiquement : 100
Impôt différé passif :
40 30 %
Lorsque l’amortissement fiscal sera moins rapide que l’amortissement comptable, la différence
temporelle s’inverse et devient déductible, générant un impôt différé actif.
4.1 Principe
Le principe de prudence doit conduire à analyser les possibilités d’imputation des IDA sur des
bénéfices futurs.
IAS 12 comme CRC 99-02 précise : les IDA, qu’ils soient liés à des différences temporaires
déductibles ou à des pertes fiscales reportables, ne sont pris en compte que si leur récupération est
probable.
Solution
L’entité en retire un avantage économique, par le biais d’une réduction du bénéfice imposable.
Sur le plan fiscal Écart temporaire Sur le plan économique
Année N : pas de déduction Écart temporaire : 1 000 Année N : charge dans l’année
fiscale de la charge Impôt différé actif 400 de constatation de la provision
Année N+1 : économie d’impôt :
lors du versement 400 Annulation de l’IDA
Solution
Sur le plan fiscal Sur le plan économique
Valeur d’acquisition d’un 2 500
actif :
Valeur de l’amortissement 1 300
cumulé fiscalement :
Restant à déduire 1 200 Écart : 400 Valeur comptable : 800
fiscalement :
Impôt différé actif
400 30 % = 120
S’il est probable que l’entité disposera de bénéfices imposables suffisants, l’entité comptabilise
l’année d’acquisition un impôt différé actif de 120. Il sera ensuite renversé et s’imputera sur les
bénéfices imposables futurs.
IAS 12 prévoit aussi la comptabilisation d’un impôt différé actif, s’il est probable que l’entité
disposera suffisamment de différences temporelles imposables relatives à la même entité imposable et
dont on s’attend qu’elles s’inversent.
180 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
C’est une divergence avec le règlement CRC 99-02 qui interdit de prendre en compte pour
l’estimation des bénéfices futurs imposables des sommes imposables qui seront générées par des
différences temporaires déductibles futures.
Exemple d’une impossibilité de constituer un impôt différé actif
Une entité présente un écart d’acquisition à l’actif de 1 000, amorti pour 100. L’amortissement n’est
pas déductible fiscalement.
L’amortissement est alors une différence permanente qui ne peut pas donner lieu à de l’impôt différé.
Solution
Évaluation de l’impôt différé actif :
Calcul Montant
Impôt différé actif au 31/12/N –1 10 000 37 % = 3 700
Impôt différé actif au 31/12/N 10 000 30 % = 3 000
Variation due au changement de taux (700)
La diminution du compte « Impôts différé actif » de 700 a comme contrepartie une charge dans le
compte de résultat.
Solution
Nous avons une base d’impôt différé passif de 900 (1 900 – 1 000).
La valeur de l’impôt différé passif : 900 30 % = 270.
Si l’entité a l’intention de vendre l’actif, la valeur de l’impôt différé passif : 900 20 % = 180.
L’impôt différé n’impacte pas le résultat mais les capitaux propres car il est lié à une réévaluation
d’actifs ayant généré une augmentation des capitaux propres (écart de réévaluation).
182 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
À la clôture de l’exercice :
a. Différences temporaires
La plupart des passifs et actifs d’impôt différé proviennent de différences temporaires, c’est-à-dire
lorsque le produit ou la charge est pris(e) en compte dans le bénéfice comptable d’un exercice mais ne
deviendra imposable ou déductible que sur un autre exercice.
Nous avons vu, par exemple, le cas des provisions pour départ à la retraite qui génère un impôt différé
actif avec comme contrepartie une charge, l’écriture étant contre-passée en N+1.
b. Charges d’amortissement
L’amortissement pris en compte dans la détermination du bénéfice imposable, ou de la perte fiscale,
peut différer de celui pris en compte dans le calcul du bénéfice comptable. La différence temporelle est
la différence entre la valeur comptable de l’actif et sa base fiscale, qui est le coût initial de l’actif moins
toutes les déductions effectuées au titre de l’actif et autorisées par les administrations fiscales dans le
cadre de la détermination du bénéfice imposable de l’exercice et des exercices antérieurs.
Cette différence temporelle taxable donne lieu à un passif d’impôt différé lorsque l’amortissement fiscal
est accéléré. (Voir exemple ci-dessus)
c. Frais de développement
Les frais de développement peuvent être inscrits à l’actif et amortis sur des exercices futurs pour la
détermination du bénéfice comptable mais déduits du bénéfice imposable de l’exercice au cours
duquel ils sont encourus. La différence temporelle est la différence entre la valeur comptable des frais de
développement et leur base fiscale de zéro.
EXEMPLE
Conformément à IAS 38, « Immobilisations incorporelles », les frais de développement évalués à
20 000 sont inscrits à l’actif du bilan et seront amortis.
Sur le plan fiscal, ces frais de développement sont totalement déductibles la première année, le taux
d’imposition étant de 30 %. Ce décalage génère un impôt différé passif qui sera repris au fur et à
mesure des amortissements dans les comptes consolidés de la façon suivante :
d. Différences bilantielles
Comptabilisation initiale d’un actif ou d’un passif
La méthode de comptabilisation d’une telle différence temporelle dépendra de la nature de la
transaction ayant conduit à la comptabilisation initiale de l’actif.
184 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Selon IAS 12 § 60, la variation de la valeur comptable des actifs et passifs d’impôt différé doit être
comptabilisée dans le compte de résultat (sauf pour les transactions qui ont été comptabilisées
directement en capitaux propres) lorsque :
– la réglementation fiscale décide d’un changement dans le taux de l’impôt ;
– la recouvrabilité d’actifs d’impôt différé est réappréciée ;
– la manière attendue de recouvrer un actif est changée.
Impact des changements de taux
Lorsque le bénéfice imposable ou la perte fiscale d’une activité à l’étranger est déterminée dans une
monnaie étrangère, les variations des cours de change génèrent des différences temporelles. L’impôt
différé généré est comptabilisé dans le compte de résultat, sauf dans la mesure où il se rapporte à des
éléments précédemment comptabilisés dans les capitaux propres.
En revanche, le règlement 99-02 § 3151 précise que « l’effet de variation de taux d’impôt et des règles
fiscales sur les actifs et passifs d’impôt différé existants affecte le résultat, même lorsque la
contrepartie de ceux-ci a été comptabilisée à l’origine dans les capitaux propres ».
REMARQUE
En France, le règlement 99-02 § 3151 suit cette même logique : « la contrepartie de l’impôt différé
vient augmenter ou diminuer la valeur de l’écart d’acquisition ».
S7151-F1/2 SÉRIE 02 185
EXEMPLE
Lors d’un regroupement d’entreprises à 100 %, il est constaté un écart d’acquisition de 5 000.
La contrepartie transférée par l’acquéreur est de 10 000 (par augmentation de capital et prime
d’émission).
La valeur comptable des actifs est de 20 000 mais il est constaté un écart d’évaluation de 5 000.
La juste valeur des passifs repris est de 20 000, hors impôts différés.
Le taux d’imposition est de 30 %.
L’écart d’acquisition crée ainsi mécaniquement un IDP pour 5 000 30 % = 1 500 et l’IDP augmente
mécaniquement le goodwill.
Une explication sur la relation entre la charge d’impôt et le bénéfice comptable doit être fournie.
IAS 12 impose que cette explication prenne soit l’une des deux, soit les deux formes suivantes :
– un rapprochement chiffré entre la charge (produit) d’impôt et le produit du bénéfice comptable
multiplié par le(s) taux d’impôt applicable(s) ; ou
– un rapprochement chiffré entre le taux d’impôt effectif moyen et le taux d’impôt applicable.
REMARQUE
Ce rapprochement, appelé « preuve d’impôt », est également prévu par le règlement 99-02 § 316.
Une illustration est proposée ci-dessous à partir du rapport annuel de RENAULT 2007.
ILLUSTRATION
2. Contrat déficitaire
Question
Une société de travaux publics peut établir pour chacun de ses chantiers l’état d’avancement des
travaux par rapport aux coûts engagés. Il ressort qu’un chantier posant beaucoup de problèmes
dégagera des pertes. La société désire comptabiliser une provision pour pertes à terminaison. Qu’en
pensez-vous ?
Solution
Oui, les coûts inévitables liés à l’accomplissement de l’obligation du contrat excèdent les avantages
économiques attendus. L’obligation actuelle, résultant d’un contrat déficitaire, sera comptabilisée et
évaluée comme une provision.
3. Pertes futures
Question
Une société met sur le marché un nouveau jeu vidéo. Ce produit cher, mais techniquement très
performant, est déjà très concurrencé par des jeux moins chers, mais bien entendu de plus petite
capacité. Dans ce contexte, la société, consciente de cet environnement très concurrentiel, prévoit des
pertes d’exploitation pour les 2 années futures. La société désire comptabiliser une provision pour
pertes futures d’exploitation. Qu’en pensez-vous ?
Solution
Non. Il n’est pas possible d’enregistrer une provision pour pertes opérationnelles futures. Si ces pertes
entraînent une perte des valeurs à l’actif du bilan, la norme IAS 36 (dépréciation d’actifs) sera alors
applicable.
4. Cession d’activité
Question
Une société décide de vendre une partie de son activité. Le repreneur envisage une restructuration dès
la reprise, avec la suppression de 3 ateliers de production. Les dirigeants actuels, prudents, décident de
comptabiliser une provision pour restructuration. Qu’en pensez-vous ?
Solution
Non. La provision pour restructuration concerne des arrêts d’activité, mais non une revente d’activité,
car l’obligation de restructuration n’existe pas jusqu’à la signature du contrat de vente.
Dans le cadre de la restructuration, le projet est précis, mais l’obligation actuelle doit être formalisée
par un plan détaillé de la restructuration, à la date d’arrêté des comptes, et doit créer chez les
personnes concernées une attente fondée.
188 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
5. Cessation d’activité
Question
Le conseil d’administration d’une entité décide de fermer un site. 3 sites peuvent être concernés mais
le choix du site n’est pas encore arrêté à la date de clôture : le 31 décembre N. De toute façon, le coût
de fermeture sera sensiblement équivalent quel que soit le site. La décision est finalement prise en
février, date antérieure à la date d’arrêté des comptes. La société peut-elle comptabiliser une provision
pour l’arrêt d’une activité ?
Solution
Non, suivant les normes IAS 37 ou CRC 00-06. Cette provision est interdite même si l’intention de
fermeture d’un site a été annoncée. À la date de clôture, aucune obligation est née envers des tiers
précis.
6. Obligation implicite
Question
Un constructeur automobile AAA vient de publier une information demandant aux propriétaires des
voitures d’une série déterminée de ramener leur véhicule chez leur concessionnaire, la défaillance
d’une pièce essentielle ayant été constatée. Le coût est estimé à 3 000.
Bien entendu, le constructeur demande à son fournisseur BBB le remboursement des frais engagés.
Pour maintenir les bonnes relations d’affaires, ce dernier accepte. L’entité AAA attend ainsi un
remboursement de 2 600.
Que faire ?
Solution
Obligation implicite actuelle :
La série et le nombre de voitures vendues sont précisément connus, ainsi que le risque lié et le coût de
la réparation. L’obligation implicite est actuelle, l’entité acceptant certaines responsabilités qui
l’engageront financièrement et qui généreront un passif. Par cet engagement, la société décharge la
partie adverse de tout passif éventuel et fait naître une attente légitime chez ses clients. Un passif sera
enregistré pour 3 000.
Mais, par l’engagement de la société BBB, il existe également un actif comptabilisé séparément car la
société AAA a aussi une attente légitime. Créance à l’actif : 2 600.
Dans le compte de résultat, la charge « Dotation aux provisions » apparaîtra pour une valeur nette :
charge estimée provenant de l’engagement envers les clients de AAA, moins remboursement attendu :
400.
La norme française ne permet pas de prendre en compte les plus-values latentes dans la détermination
de la provision. La charge dans le compte de résultat sera alors de 3 000.
Résumé
La norme IAS 32 traite des principes de présentation des instruments financiers.
La norme IAS 39 établit les principes de comptabilisation et d’évaluation des instruments financiers.
La norme IFRS 7 définit les informations à fournir sur les instruments financiers.
IAS 39 était une des premières normes à introduire la juste valeur. Mais, dans la forme actuelle de la
norme, la juste valeur est exclue pour :
– les prêts et créances émis par l’entité ;
– les placements détenus jusqu’à l’échéance ;
– les placements dans des instruments de capitaux propres pour lesquels il n’existe pas de marché
actif et dont la juste valeur ne peut être évaluée de façon fiable.
Concrètement, la juste valeur ne s’applique de façon obligatoire qu’aux instruments financiers de
transaction (y compris les instruments dérivés) et aux actifs disponibles à la vente. La généralisation
de la juste valeur (full fair value), initialement prévue, ne semble pas d’actualité pour le moment.
L’évaluation à l’entrée doit se faire à la juste valeur qui correspond généralement au coût
d’acquisition, y compris les coûts de transaction.
Pour les instruments financiers de transaction (y compris les dérivés (hors couverture)), les plus- et
moins-values, mêmes latentes, doivent être comptabilisées en résultat. Il est également possible (sous
conditions) de simplement désigner un actif ou passif financier comme évalué en juste valeur en
contrepartie du résultat.
Pour les actifs disponibles à la vente, les plus- et moins-values latentes doivent être passées par les
capitaux propres.
Les instruments de couverture doivent être évalués à la juste valeur de façon symétrique à l’instrument
financier couvert : dans le résultat pour les couvertures de juste valeur et dans les capitaux propres
pour les couvertures de flux de trésorerie futurs.
190 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Les dispositions relatives aux instruments financiers justifient une partie distincte puisqu’elles
concernent à la fois des actifs immobilisés et circulants, des passifs ainsi que des éléments qui
pourraient être comptabilisés en hors bilan, leur place dans ces grandes rubriques constituant d’ailleurs
un aspect essentiel des normes comptables et de différenciation des traitements comptables.
Ces questions sont parmi les plus discutées des normes IFRS. Plusieurs raisons peuvent expliquer
l’importance des débats qu’elles suscitent à la fois pour des raisons de fond et d’enjeux pour les
entités ; parmi celles-ci, on notera :
La fongibilité
Si la plupart des actifs (et passifs) ne peuvent pas s’interchanger entre eux, tel n’est pas le cas des
actifs (et passifs) financiers.
EXEMPLE
Sauf à opérer des transactions difficiles, on ne peut convertir des machines-outils en ordinateurs ou en
créances. En revanche, il est facile, grâce aux marchés, de convertir des actions détenues sur la société
A en actions (ou obligations) de la société B ou, grâce à des dérivés, de transformer un emprunt en
dollars en un emprunt en euros.
EXEMPLE
Une entité détient un portefeuille d’obligations de premier rang (par exemple émises par un État de
l’OCDE) acquises lors de leur émission pour un nominal de 100 et rapportant un intérêt au taux de
5 %. Si l’évolution des taux du marché fait que ceux-ci augmentent, par exemple à 6 %, le cours de
l’obligation va baisser et s’établir par exemple à 95. Cette baisse du cours ne signifie pas qu’il existe
un risque sur son remboursement mais simplement que le marché financier aligne le cours des
obligations pour que son rendement devienne 6 %.
Doit-on déprécier ce portefeuille ?
Si ces titres étaient, dès l’origine, destinés à être conservés jusqu’à l’échéance (comptabilisés dans
l’actif immobilisé) et que rien ne remet en cause la faculté de l’emprunteur à en effectuer le
remboursement (pas de risque de crédit), la dépréciation n’est pas nécessairement justifiée ; cette
position est logique puisque la valeur d’usage n’a pas changé. Pour autant, deux questions subsistent :
doit-on prendre en compte cette baisse de valeur et, si la réponse est positive, où doit-on la faire
apparaître ?
Si, par contre, l’entité les destinait à un placement court terme (valeurs mobilières de placement), la
dépréciation doit être constatée car la référence n’est plus l’utilité mais la valeur vénale.
Par rapport à cette problématique de la valeur, la principale nouveauté de la norme IAS 39 relative à la
comptabilisation des instruments financiers est d’avoir introduit le concept de juste valeur (fair
value). Nous verrons que ce concept ne rejette pas les deux approches de la valeur (d’usage et de
marché) mais, en revanche, il conduit à remettre en cause les principes de prudence et de
nominalisme qui sont essentiels dans différents systèmes comptables, et notamment celui de la
France. Ce changement fondamental conduit à revenir sur la définition du résultat.
prélèvement sur la société. Dans cette optique, et pour prévenir toute distribution de dividende fictif au
détriment des créanciers, la prudence est fondamentale.
Dans les pays anglo-saxons, davantage marqués par les marchés, le bénéfice est davantage un
indicateur de la performance de l’entité. La prudence s’apprécie davantage par la proportion des
bénéfices distribués que par l’instrument lui-même de mesure de cette performance (le résultat) qui se
doit plutôt d’être le plus fidèle possible.
Mais le concept de performance est complexe et délicat. Les théoriciens, surtout les Anglo-Saxons, ont
largement débattu de la différence entre la performance de l’entité et celle des managers. La différence
portant essentiellement sur les pertes ou gains latents, dus aux variations des marchés.
Cette double approche se retrouve pleinement dans la problématique de la norme IAS 39 relative à la
comptabilisation des instruments financiers. Elle distingue en effet deux résultats.
D’une part, le solde mesuré par le compte de résultat (séparé) (IAS 1 § 81b), lequel ne prend en
compte que les produits et charges réalisés : c’est le concept « classique » de résultat, il mesure la
performance des managers.
Et, d’autre part, le montant du résultat global qui apparaît dans les « autres éléments du résultat
global » (cf. l’IAS 1 § 81b). Ce montant global prend en compte le résultat de la période (solde du
compte de résultat) mais aussi d’autres éléments – non comptabilisés au compte de résultat – mais
inscrits directement dans les capitaux propres, à savoir principalement les variations de l’excédent de
réévaluation (IAS16 et 38), les écarts actuariels sur l’obligation au titre des prestations définies
(IAS19), les effets des variations de cours de change (IAS 21) et de la juste valeur de certains actifs et
passifs financiers (IAS 39). Ce résultat global, qui explique la variation de la valeur de l’entité, mesure
la performance de celle-ci.
Les normes américaines (FAS 130), qui dénomment ce montant total des profits et pertes
comprehensive income (résultat global), distinguent en quelque sorte deux résultats, ce qui, par les
termes utilisés, est moins net dans les normes IAS/IFRS. L’inspiration est pourtant semblable.
Nous l’aborderons en étudiant successivement les définitions qu’elle établit puis ses principes
d’évaluation et enfin ses règles de comptabilisation.
c. Coût amorti d’un actif ou d’un passif (amortised cost) et taux d’intérêt effectif
Ce concept peut prêter à confusion par rapport au vocabulaire français courant. En fait, il ne s’agit pas
ici de l’amortissement au sens comptable du terme mais dans son acception financière, c’est-à-dire
après prise en compte des remboursements.
Le coût amorti est le montant auquel est évalué l’actif ou le passif financier lors de sa
comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré ou diminué de
l’amortissement cumulé calculé par la méthode du taux d’intérêt effectif, de toute différence entre ce
montant initial et le montant à l’échéance, et diminué de toute réduction pour dépréciation ou
irrécouvrabilité.
194 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
Le taux d’intérêt effectif est le taux qui actualise exactement les décaissements et les encaissements
de trésorerie futurs sur la durée de vie de l’instrument financier de manière à obtenir la valeur
comptable nette de l’actif ou du passif financier.
Le calcul du taux effectif inclut l’intégralité des commissions et des points payés ou reçus entre les
parties du contrat, des coûts de transactions et de toutes les autres primes positives ou négatives.
Les coûts de transaction sont les coûts marginaux directement imputables à l’acquisition, à
l’émission ou à la sortie d’un actif ou passif financier. Un coût marginal est un coût qui n’aurait pas
été encouru si l’entité n’avait acquis, émis ou cédé l’instrument financier.
EXEMPLE
Un emprunt-obligations est émis le 1er janvier N avec les caractéristiques suivantes :
– émission de 1 000 obligations,
– de valeur nominale = 100 et de prix de remboursement =105,
– frais d’émission = 4 936,64,
– durée : 10 ans,
– l’annuité constante est de 12 945,56 compte tenu d’un taux annuel de 4 % déterminé sur la base du
prix de remboursement des obligations,
– taux nominal = 4,2 %,
– taux d’intérêt effectif = 6,5 %.
1. Déterminer l’annuité constante théorique.
2. Présenter le tableau de remboursement des obligations au titre des trois premières échéances.
3. Déterminer le prix d’émission des obligations.
4. Présenter le tableau de l’évolution du coût amorti de cet emprunt au titre des 3 premières
échéances.
Solution
1. Annuité constante théorique
a = 1 000 105 t / [1 – (1+t)-10] = 12 945,56
avec t = 4,2 / 105 = 4 %.
2. Tableau de remboursement
Échéance Capital restant dû Intérêts à Remboursement Nombre Annuité réelle
début de période 4% théorique d’obligations
(1) (2) (3) (4) (5)
= (1) 4 % = a – (2) = (3)/105 = (2) + (4) 105
1 105 000 4 200,00 8 745,56 83 8 715
2 96 285 3 854,40 9 094,16 87 9 135
3 87 150 3 486,00 9 459,56 90 9 450
(4) : Nombre d’obligations remboursées arrondi à l’entier le plus proche
Commentaires
La connaissance du nombre réel d’obligations remboursées permet de déterminer l’annuité réelle,
c’est-à-dire le montant de la sortie effective de trésorerie à l’échéance.
3. Le prix d’émission
Si p est le prix d’émission, le taux d’intérêt effectif de 6,5 % satisfait l’équation suivante :
1 000 p – 4 936,64 = 12 945,56 [1 – (1 + 0,065)-10]/ 0,065
p = 98
S7151-F1/2 SÉRIE 02 195
Commentaire
Le montant du capital restant dû de début de période majoré des intérêts courus sur la période
correspond à la valeur actualisée du capital dû avant versement de l’annuité.
e. Concepts de couverture
Les couvertures sont généralement réalisées par des dérivés (options, swaps, autres instruments à
terme). Selon l’IAS 39, il n’y a pas de règles particulières de comptabilisation des dérivés.
S’ils ont pour fonction la réalisation de bénéfices (spéculatifs), ils suivent les règles des actifs (ou
passifs) évalués en juste valeur en contrepartie du résultat. Si en revanche leur fonction est de
couverture, la norme distingue trois types de situations qui détermineront des traitements comptables
spécifiques :
– Couverture de juste valeur (fair value hedge)
La fonction de ce type de couverture est de garantir la juste valeur d’un actif ou d’un passif. Il peut
par exemple s’agir de la couverture d’un portefeuille de titres de taux (obligations ou assimilés) à
taux fixes dont la juste valeur est exposée au risque de montée des taux. Il peut s’agir de même de
la couverture d’un passif : emprunt en devise étrangère couvert du risque de change.
– Couverture de flux de trésorerie (cash flow hedge)
Il s’agit là de couvrir des flux de trésorerie futurs liés soit à un actif (titres) ou un passif (emprunts,
dettes) détenu et déjà comptabilisé, soit encore à des engagements non encore comptabilisés.
196 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
• Le premier cas est plus simple et moins discutable : l’entité cherche à se couvrir d’un risque
identifiable avec une grande sécurité. Exemple : par un swap, l’entité peut se prémunir d’une
variation des taux si elle a emprunté à taux variable ; il ne s’agit pas de se prémunir vis-à-vis du
nominal (ce serait une couverture de juste valeur, examinée ci-dessus) mais vis-à-vis des flux
d’intérêts à payer.
• Le second cas est en revanche plus délicat puisqu’il peut concerner des éléments non encore
comptabilisés. L’entité peut, par exemple, se couvrir d’un risque sur des matières qui ne sont
pas encore en stock mais seulement commandées ou même dont l’achat est prévu à court terme,
et donc non encore comptabilisées. Dans ce cas, la norme exige que la transaction soit
« hautement probable » et que la couverture soit « hautement efficace » ; si ces critères n’étaient
pas réunis, l’instrument (option, ou autre dérivé) serait alors considéré comme relevant des
instruments de transaction.
– Couverture d’un investissement net dans une entité étrangère.
– Ce cas ramène aux variations des cours des monnaies étrangères.
2. Les instruments financiers évalués au coût amorti (et donc exclus de l’évaluation à la juste
valeur sauf utilisation de « l’option juste valeur »).
Il s’agit de certains actifs et de l’essentiel des passifs :
– Les actifs concernés :
W les prêts et créances émis par l’entité et non détenus à des fins de transaction (comptes clients et
autres créances),
W les placements détenus jusqu’à l’échéance, et enfin
W les actifs financiers dont la juste valeur ne peut être déterminée de façon fiable ;
– Les passifs : les passifs financiers à l’exception de ceux détenus à des fins de transaction (y
compris les dérivés) et de ceux pour lesquels on applique « l’option juste valeur » ; concrètement et
en dehors des établissements financiers, il s’agit de la majorité des passifs.
EXEMPLE
Une obligation acquise 100 et dont le cours baisserait à 95 du fait de la seule évolution (à la hausse)
des taux du marché restera évaluée à 100 si l’entreprise entend la conserver jusqu’à l’échéance mais
devra être dépréciée à 95 si elle constitue un élément des titres de transaction.
L’évaluation à la juste valeur a en fait une application très réduite (sauf si l’entité applique « l’option
juste valeur »).
Dans les entreprises industrielles et commerciales ayant peu d’activité financière, la juste valeur n’a
qu’un impact limité aux seules valeurs mobilières détenues comme placement à court terme et
éventuellement aux instruments dérivés destinés aux opérations de couverture.
L’IAS 39 a été présentée comme une application provisoire et transitoire devant déboucher sur une
conception beaucoup plus étendue de la juste valeur à l’ensemble des actifs et passifs et
communément désignée sous le terme de full fair value (juste valeur totale). Les débats sur le sujet ont
été particulièrement houleux ; sous la pression notamment des banques (dont les résultats seraient
devenus complètement erratiques), relayées ensuite par la FED (banque centrale des États-Unis), la
full fair value ne paraît pas d’actualité en ce moment.
2.3 Comptabilisation
Nous examinerons les principes de comptabilisation posés par l’IAS 39 en quatre temps :
comptabilisation (entrée de l’actif ou du passif), décomptabilisation (sortie de l’actif ou du passif),
profits et pertes liés à la réévaluation à la juste valeur, et, enfin, instruments de couverture.
On rappelle que les instruments financiers qui ne relèvent pas d’une réévaluation à la juste valeur
suivent les principes de comptabilisation selon le coût amorti.
a. Comptabilisation initiale
La comptabilisation doit se faire lorsque, et seulement lorsque, l’entité devient partie aux dispositions
contractuelles de l’instrument (IAS 39 § 14). C’est à ce moment que l’entreprise procède à sa
classification en vérifiant que les conditions relatives à la classification dans la catégorie considérée
sont satisfaites.
Pour les achats « normalisés » (c’est-à-dire réalisés sur des marchés organisés, tels que le Matif ou le
Monep, et non dans le cadre d’une opération de gré à gré), la comptabilisation peut se faire soit à la
date de la transaction (date de l’engagement), soit à celle du règlement (en termes financiers, le
règlement signifie la livraison du titre et non l’opération monétaire associée) ; en effet dans ce cas, le
délai qui s’écoule entre les deux temps est très court et l’opération garantie par l’organisme
gestionnaire du marché. L’entité choisit une des deux dates et applique ensuite cette méthode dans le
respect de la permanence des méthodes.
Pour les achats à terme (forward) par contre, c’est l’engagement et non le règlement qui constitue le
fait générateur.
198 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
b. Décomptabilisation
La décomptabilisation doit se faire lorsqu’il y a perte de contrôle des droits contractuels attachés (pour
un actif financier ; IAS 39 § 17) ; ou lors de son extinction (pour un passif ; IAS 39 § 39).
Sauf cas particulier d’opérations complexes (instruments donnés en garantie, etc.), ce principe ne pose
pas de problème.
c. Comptabilisation des profits et pertes résultant d’une variation de la juste valeur (hors
opérations de couverture)
Il s’agit là de l’aspect le plus important de la norme IAS 39, notamment par rapport aux règles du
PCG.
Deux cas doivent être distingués : instruments évalués en juste valeur en contrepartie du résultat (y
compris les dérivés hors couverture) et actifs financiers disponibles à la vente :
– Cas des instruments (actifs ou passifs) évalués en juste valeur en contrepartie du résultat.
Les profits et pertes constatés à la clôture de l’exercice sont comptabilisés en résultat (IAS 39
§ 55a).
Ce principe est donc totalement dérogatoire par rapport au principe de prudence du PCG puisqu’il
conduit à constater non seulement les pertes mais aussi les gains latents dans le résultat (et non
dans les capitaux propres). Mais il s’applique aux seuls instruments évoqués ici, principalement
constitués de titres de transaction, c’est-à-dire détenus dans une perspective de gain à court terme.
– Cas des actifs financiers disponibles à la vente.
Le gain ou la perte (latente, par construction, puisque nous traitons à ce stade des actifs non cédés
figurant en bilan à la clôture de l’exercice) sont comptabilisés en « autres éléments du résultat
global » (IAS 1 version 2007) jusqu’à la décomptabilisation des instruments financiers
correspondants.
Mais, lors de la décomptabilisation de l’actif, le montant cumulé du profit ou de la perte
précédemment comptabilisé en « autres éléments du résultat global » est reclassé de capitaux
propres en résultat sous la forme d’un « ajustement de reclassement » (IAS 39 § 55b). On parle de
« recyclage » de capitaux propres (terme non inscrit dans la norme mais utilisé par les praticiens).
Toutefois les intérêts calculés selon la méthode du taux effectif sont comptabilisés en résultat
(IAS 18) et, dès qu’est établi le droit de l’entité d’en recevoir le paiement, les dividendes afférents
à un instrument de capitaux propres sont comptabilisés en résultat.
Application 1
Soit un titre acquis disponible à la vente pour 100 en N, dont la juste valeur au 31/12/N (date de
clôture) est de 105 et qui est cédé 108 en N+1. (Négliger l’impact fiscal.)
S7151-F1/2 SÉRIE 02 199
Solution 1
N
Titres disponibles à la vente 100
Banque 100
Enregistrement de l’acquisition en N
Banque 108
Titres disponibles à la vente 105
Produits sur titres 3
Cession et constatation de l’effet sur le résultat net du gain par
rapport à la valeur comptable des titres
N+1
« Ajustement de reclassement » - Profit sur titres 5
Produits sur titres 5
« Recyclage » du profit latent, constaté antérieurement en N dans
les « autres éléments du résultat global », en produits dans le
résultat N+1
Commentaires : en N, le profit latent a été « autres éléments du résultat global ». En N+1, le compte
de résultat constate la totalité du gain (108 – 100 = 8) mais les capitaux propres diminuent du profit
latent déjà constaté en N.
Application 2
Soit une entité qui en N achète un titre d’emprunt pour 100 ; au 31/12/N (date de clôture), ce titre a
une juste valeur de 110.
En N+1, l’entité veut préserver cette valeur et achète un dérivé (supposé de coût nul ou non significatif
lors de son achat) qui la couvre exactement. Au 31/12/N+1, les taux directeurs du marché ayant
augmenté, le dérivé enregistre une valeur positive de 5 et corrélativement le titre enregistre une baisse
de 5.
En N+2, le titre est finalement cédé 107 et le dérivé est cédé au même moment pour sa juste valeur
de 3.
On envisagera les deux cas de l’instrument couvert : le titre est de transaction (solution 2a) et le titre
est disponible à la vente (solution 2b).
Solution 2a
Il s’agit d’un titre de transaction.
N
Titres de transaction 100
Trésorerie 100
Acquisition du titre
31/12/N
Titres de transaction 10
Produits sur titres 10
S’agissant d’un titre de transaction, le profit latent est enregistré
dans le résultat
31/12/N+1
Instruments dérivés (actif) 5
Produits sur titres 5
Constatation, dans le résultat, du gain, en juste valeur, sur
l’instrument dérivé
31/12/N+1
Produits sur titres 5
Titres de transaction 5
Réévaluation (négative) à la juste valeur du titre comptabilisée dans
le résultat
S7151-F1/2 SÉRIE 02 201
Commentaires :
W il y a comptabilisation symétrique totale au niveau du compte de résultat,
W nous proposons d’utiliser le même compte « Produits sur titres » pour la charge et le produit du
fait de la symétrie. IAS 39 ne dit rien à ce sujet mais si la norme IAS 1 prévoit la non-
compensation, elle ne s’applique qu’aux états financiers eux-mêmes ; et sur ceux-ci le résultat
financier figure en une seule ligne.
N+2
Trésorerie 107
Titres de transaction 105
Produits sur titres 2
Cession du titre et constatation du produit de 2 par rapport à la juste
valeur
N+2
Trésorerie 3
Produits sur titres 2
Instruments dérivés (actif) 5
Cession du dérivé
Commentaires :
W les comptabilisations sont symétriques (mais distinctes),
W l’effet total sur le résultat est nul sur N+1 et N+2, puisque par hypothèse de l’application le titre
était exactement couvert. En N apparaît le résultat de 10 lié à cette opération, résultat préservé
grâce à la couverture.
Solution 2b
Il s’agit d’un titre disponible à la vente.
N
Titres disponibles à la vente 100
Trésorerie 100
Acquisition du titre
31/12/N
Titres disponibles à la vente 10
« Autres éléments du résultat global » - Profit sur titres 10
S’agissant d’un titre « disponible à la vente », le profit latent est
enregistré en « autres éléments du résultat global.
31/12/N+1
Commentaires :
W en N, le profit non couvert est comptabilisé en « autres éléments du résultat global »,
W mais en N+1, les pertes et profits sur le titre et le dérivé de couverture sont enregistrés, de façon
symétrique, dans le résultat.
N+2
Trésorerie 107
Titres disponibles à la vente 105
Produits sur titres 2
Cession du titre et constatation du produit de 2 par rapport à la juste
valeur
N+2
Trésorerie 3
Produits sur titres 2
Instruments dérivés (actif) 5
Cession du dérivé
N+2
Commentaires :
W dans ce cas, le résultat de 10 n’apparaît qu’en N+2, par « recyclage » du profit latent constaté
en N ;
W mais en N+1 et N+2, les pertes et profits sur l’instrument et le dérivé de couverture sont
enregistrés, de façon symétrique, dans le résultat. Ainsi, ils se neutralisent.
– pour les actifs financiers évalués au coût amorti : la perte comptabilisée en résultat est égale à la
différence entre la valeur comptable de l’actif et la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs
estimés, au taux d’intérêt effectif d’origine de l’actif financier (c’est-à-dire au taux d’intérêt effectif
calculé lors de la comptabilisation initiale) (§ 63) ;
– pour les actifs financiers disponibles à la vente : lorsqu’une diminution de la juste valeur a été
comptabilisée en autres éléments du résultat global, la perte cumulée qui a été comptabilisée en
autres éléments du résultat global doit être sortie des capitaux propres et comptabilisée en résultat,
même si l’actif n’a pas été décomptabilisée (§ 67).
La perte reclassée doit être égale à la différence entre le coût d’acquisition (net de tout
remboursement en principal et de tout amortissement) et la juste valeur actuelle, diminuée de toute
perte de valeur préalablement comptabilisée en résultat.
EXEMPLE
Une entité fait l’acquisition en N d’obligations remboursables in fine, pour une valeur de 10 000. Elles
sont classées en actif financier disponibles à la vente.
Fin N, à la suite d’une augmentation des taux d’intérêt, leur juste valeur est estimée à 9 000.
Fin N+1, à taux d’intérêts inchangés, la constatation d’un risque d’irrécouvrabilité conduit à estimer
une perte de valeur de 3 000.
Fin N+2, le risque d’irrécouvrabilité est estimé à 2 000.
N
Titres disponibles à la vente 10 000
Banque 10 000
Enregistrement de l’acquisition en N
31/12/N
« Autres éléments du résultat global » - Pertes sur titres 1 000
Titres disponibles à la vente 1 000
Constatation de la perte sur titres au 31/12/N
31/12/N+1
Dotations aux dépréciations sur titres disponibles à la vente 3 000
Titres disponibles à la vente 3 000
Constatation de la perte de valeur sur titres au 31/12/N+1
31/12/N+2
Commentaires :
Fin N+1, il convient de recycler la totalité des pertes constatées antérieurement en « autres éléments
du résultat global ».
En N+2, la reprise de dépréciation est comptabilisée en résultat, sauf dans le cas d’instruments de
capitaux propres où elle ne doit pas être reprise (§ 69). L’augmentation induite de la juste valeur suit
alors la règle normale de comptabilisation des variations des justes valeurs des titres disponibles à la
vente.
2.4 Reclassements
Compte tenu de la fongibilité des instruments financiers, les critères de classement sont un enjeu
majeur. La norme retient à la fois l’intention (notamment pour les placements détenus jusqu’à
l’échéance) mais aussi et surtout les faits, c’est-à-dire le comportement réel de l’entité. Il s’agit là
d’un point essentiel car, compte tenu des évolutions des marchés, une entité peut parfois être tentée de
changer la classification d’un titre pour changer sa référence de valeur (vénale ou d’utilité), ce qui peut
emporter des modifications dans le résultat.
En particulier :
– un instrument financier classé comme détenu jusqu’à son échéance doit être reclassé comme
disponible à la vente, si son classement initial n’est plus approprié du fait que l’intention ou la
capacité de l’entité a changé ; il est réévalué à sa juste valeur et le gain ou la perte doit être
comptabilisé(e) en autres éléments du résultat global (§ 51) ;
– une entité n’est plus autorisée à classer des actifs financiers comme détenus jusqu’à leur échéance
si, pendant la période annuelle en cours ou au cours des deux périodes annuelles précédentes, elle a
vendu ou reclassé avant l’échéance une quantité non négligeable d’actifs classés dans cette
catégorie, c’est-à-dire qu’elle n’a pas respecté les conditions de classement dans cette catégorie.
Elle doit alors les reclasser en actifs disponibles à la vente et comptabiliser en résultat la différence
entre la valeur comptable et la juste valeur.
Hors ces cas, les possibilités de reclassements prévues par IAS 39 étaient très restrictives.
Le 13 octobre 2008, l’IASB a adopté des amendements 1 d’IAS 39 et IFRS 7 qui permettent de
reclasser :
– hors de la catégorie des actifs évalués à la juste valeur par le biais du compte de résultat,
– un actif financier, qui n’est plus détenu en vue d’être vendu ou racheté,
– dans les conditions suivantes :
W pour tout actif dans des circonstances rares (§ 50B), telles que la crise financière, ou
W de façon générale pour les prêts et les créances que l’entité a l’intention et la capacité, à la date
du reclassement, de détenir dans un avenir prévisible ou jusqu’à son échéance (§ 50D).
Dans ces cas, aucun profit ou perte antérieurement comptabilisé(e) en résultat ne peut être repris(e) et
la juste valeur de l’actif financier à la date de son reclassement devient son nouveau coût ou coût
amorti.
Ces mêmes amendements autorisent l’entité à reclasser :
– hors de la catégorie des actifs disponibles à la vente et
– vers la catégorie des prêts et des créances
– les prêts et les créances qu’elle a l’intention et la capacité, à la date du reclassement, de détenir
dans un avenir prévisible ou jusqu’à son échéance (§ 50E).
1 Ces amendements ont été adoptés en urgence dès le 15 octobre 2008 par un règlement de la Commission : règlement (CE) n° 1004/2008
(JOUE L 275 du 16 octobre 2008).
S7151-F1/2 SÉRIE 02 205
Dans ce cas, tout profit ou perte antérieurement comptabilisé en « autres éléments du résultat global »
doit être :
– amorti sur sa durée de vie résiduelle, s’il s’agit d’un actif à échéance fixe, ou
– comptabilisé en résultat, s’il s’agit d’un actif n’ayant pas d’échéance fixe.
Les IAS 32 (Instruments financiers : présentation) et IAS 39 détaillent les règles de présentation. Nous
illustrerons cet aspect des normes par la présentation qui en est faite par la société Nestlé. À la fin de
cette section, nous présentons également les exigences de IFRS 7 (Instruments financiers :
informations à fournir).
a. Instruments financiers
ILLUSTRATION
ILLUSTRATION
On voit dans ce tableau que les pertes latentes non comptabilisées dans le résultat s’élèvent à
15 millions de CHF, il s’agit de titres disponibles à la vente (available for sale) ; de même, il existe
94 millions de CHF de gains latents sur couvertures de flux de trésorerie.
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, le bénéfice net de l’exercice (10 649 millions de CHF)
passe à 9 423 ; ce « résultat global » correspond au concept de résultat global de IAS 1, § 81.
IFRS 7 est principalement divisée en deux parties. La première, intitulée « Importance des instruments
financiers au regard de la situation et de la performance financières », demande la publication
d’informations qui sont proprement dites comptables : méthodes comptables, informations sur des
valeurs comptables au bilan et au compte de résultat, etc. La deuxième partie de IFRS 7, « Nature et
ampleur des risques découlant des instruments financiers », va au-delà de la comptabilisation des
instruments financiers et prescrit des informations diverses concernant la gestion des risques inhérents
aux instruments financiers.
ILLUSTRATION
Par catégorie
En millions de CHF 2007 2006
ILLUSTRATION
ILLUSTRATION
Négoce
Contrats de change à terme, futures, swaps et 2 065 13 - 13
options 1 359 9
Swaps de devises et de taux d’intérêts 3 357 133 135 3 411 181 106
Contrats de couverture de taux d’intérêts, 3 651 17 22 3 946 24 33
futures, swaps et options
Futures et options sur matières premières 69 8 7 211 8 7
31 952 754 477 27 474 556 470
Dont déterminés à l’aide de modèles 716 462 487 418
mathématiques
Certains instruments dérivés, bien qu’en conformité avec la politique de gestion des risques financiers du groupe de gérer les
risques de la volatilité des marchés financiers, ne remplissent pas les conditions requises pour appliquer les traitements de
comptabilité de couverture et sont en conséquence classifiés comme des instruments dérivés de négoce.
Commentaires :
– Le tableau ventile les instruments dérivés selon leur fonction, conformément aux normes :
couverture de juste valeur, de flux de trésorerie, d’investissements (pour ces trois premières
catégories de dérivés, la comptabilisation obéit au principe de symétrie) et négoce (c’est-à-dire de
transaction ou encore de trading ; cette partie des dérivés est destinée à la réalisation de profits et
non, comme les trois premières, à des couvertures). Pour la partie de négoce, les plus- ou moins-
values mêmes latentes doivent être comptabilisées dans le résultat.
– La juste valeur des dérivés actifs figure à l’actif du bilan avec 754 millions de CHF et celle des
dérivés passifs au passif pour 477 millions de CHF. Mais le tableau informe sur la juste valeur des
instruments et le montant des capitaux concernés par la couverture. Ainsi, pour la première ligne, la
juste valeur des instruments (probablement des swaps de devises) est de 35 millions de CHF à
l’actif et 64 millions de CHF au passif mais les capitaux (actifs ou passifs) couverts s’élèvent eux à
5 282 millions de CHF.
S7151-F1/2 SÉRIE 02 215
ILLUSTRATION
Nestlé 2007, note 9, Impact sur le compte de résultat des couvertures de juste valeur
En millions de CHF 2007 2006
ILLUSTRATION
ILLUSTRATION
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La source des notations de crédit est principalement Standard & Poor’s ou, à défaut, les
notations équivalentes produites par Moody’s et Fitch’s. Le groupe traite essentiellement
avec des établissements financiers situés en Suisse, dans l’Union européenne et en
Amérique du Nord.
Dans toutes les sociétés affiliées, les créances commerciales sont soumises à des limites de
crédits et à des procédures de contrôle et d’approbation. En raison de sa répartition
géographique et du nombre de ses clients, le groupe n’est pas exposé à des concentrations
significatives de risque de crédit sur ses créances commerciales (voir note 8).
218 COMPTABILITÉ INTERNATIONALE S7151-F1/2
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