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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

INTRODUCTION

Dans ce chapitre, nous allons présenter une matière d’introduction à l’analyse et la

commande des systèmes asservis dans l’espace d’état. Commençant par la théorie du contrôle

moderne en le comparant avec les théories classiques de l’automatique (Evans, Bode et

Nyquist etc.), l’analyse des systèmes dans l’espace d’état, enfin, nous élaborons

l’asservissement par retour d’états des systèmes linéaires invariants dans le temps (LTI)

(méthode de placement de pôles).

1.1. MODELISATION ET ANALYSE DES SYSTEMES LTI DANS L’ESPACE D’ETAT

L’évolution moderne des systèmes d’ingénierie à tendance vers une grande complexité,

principalement en raison des exigences de tâches complexes et une bonne précision. Les

systèmes complexes peuvent avoir de multiples entrées et multiples sorties (MIMO) et

peuvent être à paramètres variables aussi en fonction du temps (équation différentielle à

paramètres variables). La théorie moderne de contrôle qui présente une nouvelle approche

de l'analyse et de la conception des systèmes asservis complexes, a été développée depuis

1960 environ, en raison de :

- La nécessité de répondre aux exigences de plus en plus strictes sur les performances des

systèmes asservis ;

- L'augmentation de la complexité des systèmes à asservir ;

- L’accès facile à des ordinateurs à grande échelle.

Cette nouvelle approche est basée sur le concept (la notion) d’état. Le concept de l'état

lui-même n'est pas nouveau, car il a existé depuis longtemps dans le domaine de la dynamique

classique et d'autres domaines.

La théorie du contrôle moderne (représentation d’état) s'oppose à la théorie du contrôle

classique, en ce que : la première est applicable à des systèmes MIMO, qu’ils soient linéaires

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ou non linéaires, invariant dans le temps (Linear Time-Invarying LTI) ou variant dans le

temps (LTV), tandis que la seconde (théorie d’asservissement classique) est applicable

uniquement sur les systèmes SISO (Single Input Single Output), linéaire et invariant dans

le temps.

1.1.1. Exemple Introductif : Circuit « RLC » Série

Avant d’entamer la représentation d’état d’un système, commençant par un petit

exemple explicatif facilitant ce concept. Considérant le circuit électrique de la figure (1), en

admettant que les paramètres : « R », « L » et « C » soient constants.

Fig. 1. Circuit RLC série

La relation mathématique reliant la tension de sortie « us (t ) » à celle de l'entrée

« ue (t ) » peut être trouvée en écrivant l'équation différentielle régissant le circuit :

t
di(t ) 1 di(t )
ue (t )= Ri(t ) + L + ò i(t )dt = Ri(t ) + L +us (t ) (1)
dt C 0 dt

Rappelons que :

t
1 dus (t )
us (t )=
C ò i(t)d t i(t ) = C dt
(2)
0

Ce qui en résulte que :

d 2us (t ) R dus (t ) 1 1
+ + us (t ) = u (t ) (3)
dt 2 L dt LC LC e

ue us
Eq(3)

Fig. 2. Modèle entrée/sortie du circuit de la figure (1)

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La figure (2) illustre le modèle de connaissance prenant la forme d'une équation

différentielle d'ordre 2. Le modèle indique la relation entre l'entrée « ue (t ) » et la sortie

« us (t ) » : il s'agit d'un modèle entrée sortie.

« N.B : On modélise un processus physique selon deux méthodes principales : méthode de

représentation ou celle de connaissance. La première consiste à identifier le système à partir

d'un nombre limité de mesures pratiquées. Le modèle de connaissance quant à lui, est un

modèle mathématique basé sur les lois physiques gouvernant le comportement du système ».

Dans le cas de conditions initiales nulles, on peut extraire la fonction de transfert :

U (s ) 1
G (s ) = s = (4)
U e (s ) 1 + RCs + LCs 2

Il s'agit là à nouveau, d'une relation entrée-sortie, où aucune des grandeurs internes du

circuit n'intervient, bien que leur connaissance puisse être importante ; on pense notamment :

- Au courant : i(t) ;

- Au flux totalisé : f(t ) = Li(t ) ;

- A la charge instantanée du condensateur q (t ) ;

- Au champ électrique E(t) entre les armatures du condensateur.

Un courant « i(t ) » trop élevé peut provoquer une saturation magnétique, se

manifestant directement sur le flux totalisé « f(t ) », alors qu'une charge exagérée du

condensateur peut engendrer un champ électrique « E (t ) » supérieur au champ disruptif

(destructif endommageant le diélectrique du condensateur). Dans un cas comme dans l'autre,

les hypothèses de linéarité sont démenties, mais aucune de ces grandeurs n'apparaît dans l'un

ou l'autre des modèles entrée-sortie (équation différentielle d'ordre « 2 » ou bien la fonction

de transfert).

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La représentation dans l'espace d'état (State Space representation) offre une alternative

au modèle entrée-sortie en proposant un modèle liant non seulement les signaux d’entrée et

de sortie d'un système dynamique, tout en gardant à « l'œil » sur certaines grandeurs

internes essentielles, qu’on appellera : variables d'état.

1.1.2. Définitions

Avant d’entamer la théorie de la représentation d’état, nous devons définir quelques

grandeurs caractérisant cette représentation.

1.1.2.1. Etat d’un système

L'état d'un système dynamique est le plus petit ensemble de variables (appelées

variables d'état) qu'une telle connaissance de ces variables à l’instant ( t = t 0 ), conjointement

avec la connaissance de l'entrée pour ( t ³ t 0 ), détermine complètement le comportement

du système pour chaque instant ( t ³ t 0 ).

1.1.2.2. Variable d’état

Les variables d'état d'un système dynamique sont les variables qui composent le plus

petit ensemble de variables qui déterminent l'état du système dynamique. Si, au moins « n »

variables « x 1 , x 2 , x 3 ¼¼x n » sont nécessaires pour décrire entièrement le comportement

d'un système dynamique, de sorte qu’une fois l'entrée est donnée pour ( t ³ t 0 ) et l'état

initial à ( t = t0 ) est spécifié, l'état futur du système est complètement déterminé, alors ces

« n » variables sont un ensemble de variables d'état.

Il est à noter que les variables d'état ne sont pas nécessairement des quantités

physiquement mesurables ou observables. Une telle liberté dans le choix des variables d'état

présente un avantage des méthodes d’espace-état (représentation d’état ou asservissement

moderne). Pratiquement, cependant, il est préférable de choisir des quantités facilement

mesurables pour les variables d'état, si cela est possible à tout, parce que les lois du contrôle

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optimal (asservissement avec représentation d’état) exigeront le retour (mesure ou

estimation) de toutes les variables d’état avec un coefficient approprié.

1.1.2.3. Vecteur d’état

Si « n » variable d'état sont nécessaires pour décrire entièrement le comportement d'un

système donné, Alors ces n variables d'état peuvent être considérés comme les n composantes

d'un vecteur « X », un tel vecteur est appelé vecteur d’état. C’est un vecteur dont ses

composantes sont les variables d’état

1.1.2.4. Espace d’état

L'espace à « n » dimensions dont les axes de coordonnées constitué par : « l’axe x1 »,

« l’axe x2 », … « l’axe xn » avec : x1, x 2,¼, x n sont les variables d’état, est appelé espace

d’état. Chaque état (vecteur d’état), peut être représenté par un point dans l’espace d’état.

1.1.3. Tentative de représentation d’état d’un système LTI

Nous allons démontrer dans ces exemples (exemples de circuits électriques), que pour

un système à plusieurs variables telles que : la tension aux bornes d’une inductance, d’une

résistance ou bien d’un condensateur, nous devons utiliser les équations différentielles pour

la détermination de quelques variables seulement, vu que les variables restantes sont reliées

algébriquement avec les variables déterminées précédemment. Les exemples cités ci-dessous

tiennent compte des approches suivantes :

1- Nous devons sélectionner un sous-groupe de variables qu’on nomme : variables d’état.

2- Nous représentons un système d’ordre n, simultanément par n équations différentielles de

premier ordre. Ces n équations différentielles simultanées sont dites : équations d’état.

3- Si nous connaissons les valeurs initiales des variables d’état (à t = t 0 ) ainsi que la valeur

du signal d’entrée pour t ³ t0 : nous pouvons résoudre le système d’équation (équations

d’état) en déterminant la valeur des variables d’état pour t ³ t0 .

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4- En combinant les variables d’état avec les entrées d’une manière algébrique, nous trouvons

toutes les autres variables restantes pour t ³ t0 . On nomme cette équation algébrique :

l’équation de sortie.

5- Nous considérons les équations d’état et l’équation de sortie autant qu’une représentation

suffisante du système pour t ³ t0 . Cette représentation est connue sous le nom de :

représentation d’état.

Exemple 01 : Cas d’un système de 1er ordre

Soit le circuit électrique « RL » suivant :

Fig. 3. Circuit RL.

1- Choisissons le courant « i(t ) » en tant que variable.

2- En appliquant la loi des mailles :

di(t)
L + Ri(t) = v(t) (5)
dt
En utilisant la transformée de Laplace de l’équation (5) :

L[sI (s) - i(0)] + RI (s) = V (s) (6)

1
Supposons que l’entrée v(t ) est un échelon, sa transformée de Laplace est V (s ) = .
s

æ ö÷
çç ÷
1 çç 1 1 ÷÷ i(0)
I (s ) = ç - ÷÷ + (7)
ç
R çs R÷ R
çç s + ÷÷÷ s +
è Lø L

On trouve :

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1
i(t ) =
R
( )
1 - e -(R/L )t + i(0)e -(R/L )t (8)

La fonction i(t ) est un sous-ensemble de toute les variables existantes dans le circuit

que nous pouvons déterminer à partir de l’équation (8) juste en connaissons la valeur de i(0)

et de v(t ) . Ainsi, i(t ) présente une variable d’état et l’équation (5) est une équation d’état.

3- Maintenant, nous pouvons déterminer toutes les variables existantes dans le circuit en

fonction d’une combinaison algébrique du courant « i(t ) » et de la tension d’entrée.

Par exemple, la tension aux bornes de la résistance :

Ri(t) (9)

Celle aux bornes de l’inductance :

vL (t ) = v(t ) - Ri(t ) (10)

Ou même la dérivée du courant :

d 1
i(t ) = [v(t ) - Ri(t )] (11)
dt L

En connaissant la valeur de la variable d’état i(t ) et celle de l’entrée v(t ) , nous pouvons

déterminer la valeur de n’importe quelle variable dans le circuit pour t ³ t 0 . D’où, les

équations algébriques (9), (10) et (11) sont des équations de sortie.

4- Puisque les variables d’intérêt sont entièrement décrites par les équations (5) et de (9) à

(11), la combinaison de l’équation d’état (5) et celles de sortie (9-11) présentent : une

représentation d’état.

L’équation (5) qui décrit la dynamique du circuit n’est pas unique. Cette équation peut

être écrite en fonction d’autres variables du circuit. Par exemple l’équation suivante :

L d
v (t ) + vR (t ) = v(t ) (12)
R dt R

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Peut être résolue en connaissant la valeur de la condition initiale vR (0) = Ri(0) et

l’entrée v(t ) . Dans ce cas, la variable d’état est vR (t ) , d’une manière similaire toutes les autre

variables peuvent être déterminées en fonction de la variable d’état.

Exemple 02 : Cas d’un système de 2nd ordre

Soit le circuit « RLC » du deuxième ordre suivant :

Fig. 4. Circuit RLC

1- Puisque le système est du deuxième ordre, deux équations différentielles simultanées

sont nécessaires pour trouver les deux variables d’état qui sont par exemple : la charge

dans la capacité « q(t ) » et le courant dans le circuit « i(t ) ».

2- L’équation de la maille est :

d 1
L
dt
i(t ) + Ri(t ) +
C ò i(t )dt = v(t ) (13)

Réécrivant (3) en fonction de la charge « q (t ) » :

d2 d 1
L 2
q (t ) + R q (t ) + q (t ) = v(t ) (14)
dt dt C

Rappelons qu’une équation différentielle d’ordre « n » peut être convertie en « n »

équation de premier ordre (d’ordre 01) simultanées, chaque équation sous la forme :

d
x (t ) = a i 1x 1 (t ) + a i 2x 2 (t ) + ... + a in x n (t ) + bi f (t ) (15)
dt i

Avec :

- x 1 ¼x n : Les variables d’état.

- aij etbij : Les constantes pour un système linéaire invariant dans le temps (LTI).

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Le côté droit de l’équation (15) présente une combinaison linéaire des : variables

d’état et de l’entrée f (t ) . L’équation (14) sera convertie en deux équations différentielles

de premier ordre comme suit :

ì
ïdq (t )
ï
ï = i(t )
ï
í dt (16)
ï
ïdi(t ) 1 R 1
ï =- q (t ) - i(t ) + v(t )
ï
î dt
ï LC L L

3- Les deux équations ci-dessus (16) sont les équations d’état et peuvent être résolues

simultanément pour les deux variables d’état : q(t ) et i(t ) .

4- Nous pouvons déterminer toutes les variables existantes dans le circuit, à partir d’une

combinaison algébrique du courant i(t ) , de la charge q(t ) et de l’entrée v(t ) . Comme

exemple, la tension aux bornes de l’inductance sera :

1
vL (t ) = - q(t ) - Ri(t ) + v(t ) (17)
C

L’équation (17) présente une de plusieurs équations de sortie, on dit que vL (t ) est une

combinaison linéaire : des variables d’état q(t ) et i(t ) et de l’entrée v(t ) .

5- Le système d’équation formé des deux équations d’état (16) et celle de sortie (17) présente

une représentation d’état.

On peut opter pour un autre choix de variables d’état, par exemple : vR (t ) et vC (t ) , la

tension aux bornes de la résistance et celle aux bornes du condensateur respectivement. Le

système d’équations de 1er ordre résultant est représenté par les équations suivantes :

ì
ï d R R R
ï
ï vR = - vR - vC + v(t )
ï
ídt L L L (18)
ï
ï d 1
ï vC = v
ï
ïdt
î RC R

1.1.3.1. Équations Régissant un Modèle D’état

Dans l'analyse par espace-état, nous sommes préoccupés par trois types de variables

qui sont impliqués dans la modélisation des systèmes dynamiques : les variables d'entrée, les

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

variables de sortie, et les variables d'état. Comme nous le verrons plus loin, la représentation

d'état pour un système donné n'est pas unique, sauf que le nombre de variables d'état est le

même pour chaque représentations d'états d'un même système. Le système dynamique doit

comporter des éléments qui mémorisent les valeurs de l'entrée t ³ t1 . Etant donné que les

intégrateurs dans un système de commande à temps continu servent de dispositifs de

mémoire, les sorties de ces intégrateurs peuvent être considérées comme des variables qui

définissent l'état interne du system. Ainsi, les sorties des intégrateurs servent de variables

d'état. Le nombre de variables d'état pour définir complètement la dynamique du système

est égal au nombre d'intégrateurs impliqués dans le système.

Supposons qu’un système MIMO comporte n intégrateurs. Supposons aussi qu'il existe

r entrées u1(t ), u2 (t ),u3 (t ) ¼¼, ur -1(t ), ur (t ) et m sorties y1(t ), y2 (t ), y 3 (t )¼ym (t ) .

Nous définissons n sorties des intégrateurs en tant que n variables d'état :

x 1(t ), x 2 (t )¼x n (t ) .Ensuite, le système peut être décrit comme suit :

ì
ï x1 = f1(x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
ï
ï
ï x2 = f2 (x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
í (19)
ï
ï 
ï
ï
ïx = fn (x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
î n
Les sorties du système : y1(t ),y2 (t ),y 3 (t )¼ym (t ) peuvent être données comme suit :

ì
ïy1 = g1(x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
ï
ï
ïy2 = g2 (x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
í (20)
ï
ï = 
ï
ï
ïy = gm (x 1, x 2 x n ; u1, u2 ur ; t )
ï
î m
Si nous définissons :

éx ù é f (x , x  x ; u , u u ; t )ù
ê 1ú ê 1 1 2 n 1 2 r ú
êx ú ê f (x , x  x ; u , u u ; t )ú
X (t ) = êê 2 úú , f (X ,U , t ) = ê2 1 2
ê
n 1 2 r ú
ú
êú ê  ú
êx ú ê f (x , x x ; u , u u ; t )ú
êë n úû êë n 1 2 n 1 2 r úû

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

éy ù é g (x , x  x ; u , u u ; t ) ù éu ù
ê 1ú ê 1 1 2 n 1 2 r ú ê 1ú
êy ú ê g (x , x  x ; u , u u ; t ) ú êu ú
Y (t ) = êê 2 úú , g(X ,U , t ) = ê 2 1 2
ê
n 1 2 r ú ,U (t ) =
ú
ê 2ú
êú
êú ê  ú ê ú
êy ú êg (x , x  x ; u , u u ; t )ú êu ú
êë m úû êë m 1 2 n 1 2 r úû êë r úû

Les équations (19) et (20) deviennent :

X (t ) = f (X ,U , t ) (21)
Y (t ) = g (X ,U , t ) (22)

Où l'équation (21) est appelée : équation d'état, et l'équation (22) est l'équation de

sortie. Si les fonctions de vecteur « f » et/ou « g » sont en fonction du temps « t », le

système est dit : système variant dans le temps (Linear Time-Varying LTV). Si les équations

(21) et (22) sont linéarisées autour d’un état de fonctionnement, elles s’écrivent comme suit :

X (t ) = A(t )X (t ) + B (t )U (t ) (23)

Y (t ) =C (t )X (t ) + D(t )U (t ) (24)

Avec :

- A(t) : matrice d’état ou matrice d’évolution ;

- B(t) : matrice d’entrée ;

- C(t) : matrice de sortie ;

- D(t) : matrice de transmission directe.

Une représentation de schéma fonctionnel de principe des équations (23) et (24) est

représentée sur la figure (5).

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

Fig.5. Schéma fonctionnel d’un système linéaire continu représenté par son modèle d’état.

Si les fonctions vectorielles « f » et « g » ne comportent pas le paramètre de temps

« t » explicitement, le système est appelé système invariant dans le temps (LIT ou LTI en

anglais). Dans ce cas, les équations (23) et (24) peuvent être simplifiées comme suit :

X (t ) = AX (t ) + BU (t ) (25)

Y (t ) =CX (t ) + DU (t ) (26)

Les équations (25) et (26) sont respectivement : l’équation d’état et de sortie (équation

d’observation) d’un système LTI. Dans ce chapitre, nous serons préoccupés surtout par les

systèmes LTI, ceux décrits par une représentation similaire à celle des équations (25) et (26).

Corolaires :

1- La représentation d'état d'un système dynamique linéaire est un modèle par lequel non

seulement la relation entrée-sortie entre u(t) et y(t) est déterminée, comme c'est déjà le cas

avec l'équation différentielle d'ordre n :

d ny d n -1y dy d mu d m -1u du
an n
+ a n -1 n -1
+ ¼ + a 1
+ a 0
y = bm m
+ bm -1 m -1
+ ¼ + b1 + b0u (27)
dt dt dt dt dt dt

Mais également le comportement des grandeurs internes : « x 1 ¼ x n » au système,

appelées variables d'état ;

2- Une représentation d'état n'est pas unique, elle est en fonction du choix des variables

d’état ;

3- Les variables d'état : x 1 ¼x n sont au nombre de l'ordre du système (un système d’ordre n

possède n variable d’état) ;

4- Les variables d'état d'un système dynamique d'ordre n sont les n grandeurs : x 1 ¼x n qu'il

est nécessaire et suffisant de connaître à l'instant « t0 » pour calculer la réponse y(t) du

système à toute entrée u(t) définie pour t ³ t0 .

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

1.1.4. Calcul de La Fonction de Transfert à Partir du Modèle d'Etat

On se propose ici, de calculer la fonction de transfert du système sur la base des

équations d'état. Notons que l'opération inverse est également possible. Dans le cas de

conditions initiales nulles, la transformée de Laplace des deux membres des équations d'état

donne, pour un système mono-variable :

x =Ax +Bu

y =Cx + Du

Donne :

sX (s ) = AX (s ) + BU (s ) / Y (s ) = CX (s ) + DU (s )

D’où :

sX (s ) = AX (s ) + BU (s )  sX (s ) - AX (s ) = BU (s )

 (sI - A)X (s ) = BU (s )

 X(s) = (sI - A)-1 BU (s)

En remplaçant la valeur de X (s ) dans l’équation de sortie :

é -1 ù
Y (s ) =CX (s ) + DU (s )  Y (s ) = C ê(sI - A) BU (s )ú + DU (s )
êë úû

= éêC (sI - A)-1 B + D ùúU (s )


ë û

On en déduit finalement la fonction de transfert G(s) » recherchée :

Y (s ) é ù
ê(sI - A) B ú + D
-1
G (s ) = =C (28)
U (s ) êë úû

On peut ainsi obtenir la fonction de transfert du système décrit dans l'espace d'état à

partir des matrices : A, B, C et D. On voit qu'il est nécessaire d'inverser la matrice (sI - A)

qui est d'ordre n, ce qui peut constituer un travail considérable. L'expression de G(s) peut

encore être développée en tenant compte de l'expression de l'inverse de ( sI - A ) :

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

T
Y (s ) écof (sI - A)ù
ê ûú B + D
G (s ) = =C ë
U (s ) sI - A

T
C éêcof (sI - A)ùûú B + D sI - A
= ë
sI - A

On observe que le dénominateur de « G (s ) » n'est autre que le déterminant de (sI - A)

. Les racines du dénominateur étant les pôles : s1, s2,..., sn de G (s ) , on voit que ceux-ci

correspondent aux valeurs propres de A, obtenues en résolvant :

ìïs = p1
ïï
ïïs = p2
Dc (s ) = sI - A = 0  ïí
ïï 
ïï
ïïîs = pn

1.1.5. Détermination de la Représentation d’Etat à Partir de la FT

Parmi les avantages de la représentation d’état, c’est qu’une telle représentation peut

être utilisée pour la simulation des systèmes physiques en utilisant des calculateurs

numériques. De ce fait, si nous voulons simuler un système représenté par sa fonction de

transfert, nous devons en premier temps le convertir en une représentation d’état.

Premièrement, choisissons un ensemble de variable d’état qu’on nomme : variables de

phase, où, chaque variable d'état est définie en temps que la dérivée de la précédente.

Commençons par la représentation d’une équation différentielle d’ordre n à coefficients

constants dans une forme canonique. Ensuite, nous verrons comment convertir cette

représentation en une fonction de transfert. Considérons, l’équation différentielle suivante :

d ny d n -1y d n -2y dy
n
+ a n -1 n -1
+ a n -2 n -2
+ ....... + a1 + a 0y = b0u (29)
dt dt dt dt

Le choix convenable des variables d’état consiste à choisir : la sortie y(t), et ses (n - 1)

dérivées comme variables d’état. Ce choix est intitulé : choix des variables de phase.

Choisissons les variables d’état xi :

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Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

dy d 2y d n -1y
x1 = y , x 2 = , x = 2 ,......., x n = n -1 (30)
dt 3 dt dt

En dérivant les variables d’état de l’équation (30), nous obtenons :

dy d 2y d 3y d ny
x1 = , x 2 = 2 , x 3 = 3 ,......., xn = n (31)
dt dt dt dt

En substituant les définitions de l'équation (30) dans l'équation (31), les équations

d'état seront évaluées comme suit :

x1 = x 2 , x2 = x 3 , x 3 = x 4 ,......., xn -1 = x n


xn = -a 0x 1 - a1x 2 ...... - an-1x n + b0u

D’où, nous pouvons l’écrire sous forme matricielle :

é x ù é 0 1 0 0 0 0  0 ù é x ù é 0 ù
ê 1 ú ê úê 1 ú ê ú
ê x ú ê 0 0 1 0 0 0  0 ú ê x ú ê 0 ú
ê 2 ú ê úê 2 ú ê ú
ê x ú ê 0 0 0 1 0 0  0 ú ê x ú ê 0 ú
ê 3 ú ê úê 3 ú ê ú
ê  ú = ê         ú ê  ú + ê  úu (32)
ê ú ê úê ú ê ú
ê ú ê úê ú ê ú

x
ê n -1 ú ê 0 0 0 0 0 0  1 x
ú ê n -1 ú ê 0 ú
ê ú ê úê ú ê ú
ê xn ú ê-a 0 -a1 -a2 -a 3 -a 4 -a 5 -an -1 ú ê x n ú êb0 ú
ë û ë ûë û ë û

Le système d’équations (32) représente la forme à variables de phase des équations

d’état. Cette forme peut être facilement reconnue par le motif unique de « 1 », de « 0 » et

des coefficients de l'équation différentielle écrite dans l'ordre inverse multipliés par un signe

moins.

Enfin, étant donné que la solution de l'équation différentielle est y(t), ou x1, l’équation

de sortie est :

T
y = éê1 0 0 0  0ùú éêx 1 x2 x 3 ... x n x n ùú
ë ûë û (33)

En résumé, donc, pour convertir une fonction de transfert en équations d'état en forme

de variable de phase (xi+1=dxi/dt), nous convertissons d'abord la fonction de transfert en une

équation différentielle, en multipliant les termes de la fonction de transfert d’une manière

croisée et en prenant la transformée de Laplace inverse, tout en supposant que les conditions

15
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

initiales sont nulles. Ensuite, nous représentons l'équation différentielle dans l'espace d'état

en forme de variables de phase.

1.1.6. Solution d’une Equation d’Etat

Soit la représentation d’état suivante :

ìïx = Ax + Bu
ï
í
ïïy =Cx + Du
î

La solution de l’équation d’état ci-dessus consiste à déterminer la sortie y(t ) en fonction

du temps, c'est-à-dire en déterminant l’expression temporelle du vecteur d’état x (t ) .

x = Ax + Bu  x -Ax = Bu

Calculons la dérivée du terme e -At x (t )

d (e -At x (t )) d (e -At ) d (x (t ))
= x (t ) + e -At
dt dt dt
-At -At
= -Ae x (t ) + e x (t ) 
= e -At x(t ) - Ae -At x (t )
= e -At (x(t ) - Ax (t ))

At
En multipliant les deux membres de l’équation ci-dessus par le terme e :

d (e -At x (t )) d (e -At x (t ))
= e -At (x(t ) - Ax (t ))  e At = x(t ) - Ax (t )
dt dt
d (e -At x (t ))
 e At = Bu(t )
dt
d (e -At x (t ))
 = e -At Bu(t )
dt

En intégrant les deux membres, on trouve :

16
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

t t t t
d (e -At x (t ))
ò dt
= ò e -At Bu(t )  ò d (e -At x (t )) = ò e -At Bu(t )dt
t0 t0 t0 t0
t

x (t0 ) = ò e -At Bu(t )d t


-At -At0
e x (t ) - e
t0
t

x (t0 ) + ò e -At Bu(t )d t


-At0
 e -At x (t ) = e
t0
t

òe
At -At0 At -At
 x (t ) = e e x (t0 ) + e Bu(t )d t
t0
t

x (t0 ) + ò e (t -t )ABu(t )d t
A(t -t0 )
 x (t ) = e
t0

L’équation de sortie sera déduite directement comme suit :

x (t 0 ) + ò Ce (t -t )ABu(t )d t + Du(t )
A(t -t0 )
y(t ) = Cx (t ) + Du(t )  y(t ) = Ce
t0

1.1.7. Notions de commandabilité et d’observabilité

L’étude de l’observabilité et de la commandabilité présente une tâche indispensable lors

de l’analyse des systèmes LTI asservis dans l’espace d’état. Dans ce qui suit, nous allons

définir ces notions et identifier les conditions nécessaires et suffisantes, permettant la

vérification d’un système s’il est commandable (observable) ou non.

1.1.7.1. Commandabilité

On dit qu’un système est commandable à l’instant t0, s’il est possible de ramener ce

système à partir de n’importe quel état initial x(t0), vers n’importe quel état x(t) en un temps

fini, par le biais d’une grandeur (vecteur) de commande non contrainte (u). Dans le cas où

tous les états d’un système sont commandables, un tel système est dit : complètement

commandable.

Condition nécessaire et suffisante

Sans perte de généralité, nous pouvons supposer que l’origine est l’état final à t=t1, et

l’instant initial est t0=0.

x = Ax + Bu

17
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

La solution de l’équation est


t
x (t ) = e At x (0) + ò e A(t -t )Bu(t )d t
0

L’état final est

t1
x (t1 ) = e 1 x (0) + ò e
At A(t1 -t )
Bu(t )d t = 0
0

Alors,

t1
x (0) = -ò e -At Bu(t )d t
0
2 n -1
-At 0 (- A t )
1 (- A t )
e = (- A t ) + (- A t ) + + ... +
2! (n - 1)!
0 0 1 1
2
(-t ) 2 (-t )n -1 n -1
= (-t ) A + (-t ) A + A + ... + A
2! (n - 1)!
n -1
= å ak (t )Ak
k =0
n -1 t1
x (0) = -å Ak B ò ak (t )u(t )d t
0
k =0

t1
Posons bk = ò 0
ak (t )u(t )d t

éb ù
ê 0 ú
n -1 ê b ú
x (0) = -å Ak Bbk = - éêA0B A1B  An -1B ùú êê 1 úú (34)
k =0
ëû ê  ú
PC êb ú
êë n -1 úû

Afin que le système soit complètement commandable, il faut que l’équation (34) soit satisfaite
pour n’importe quel état initial x (0) . Cela nécessite que la matrice PC soit de rang complet
( det(PC ) ¹ 0 ).

1.1.7.2. Observabilité

On dit qu’un système est complètement observable, si chaque état initial x(t0) peut être

déterminé à partir de l’observation de la sortie y(t) durant un temps fini [t0-t1]. Par

conséquent, le système est dit : complètement observable, si chaque transition éventuelle

d’un état, affecte tous les éléments du vecteur de sortie y(t).

18
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

Condition nécessaire et suffisante

Sans perte de généralité, nous pouvons supposer que le temps initial est t0=0 :

ìïx = Ax + Bu
ï
í
ïïy = Cx + Du
î
t
x (t ) = e At x (0) + ò e A(t -t )Bu(t )d t
0

La sortie est donnée par l’équation :

t
y(t ) = Ce At x (0) + C ò e A(t -t )Bu(t )d t + Du (35)

0 
G

Vu que les matrices A, B, C et D sont connues et u(t) est connue aussi, le terme G

(équation 35) présente une quantité connue. Donc, on peut le soustraire de la valeur observée

y(t).

y(t ) = Ce At x (0)
n -1
e At = å ak (t )Ak
k =0
n -1
y(t ) = å ak (t )CAk x (0)
k =0
= a0 (t )CA0x (0) + a1(t )CA1x (0) + ... + an -1(t )CAn -1x (0)
-1
é a (t )C ù é a (t )C ù
ê 0 ú ê 0 ú
ê a (t )CA ú ê a (t )CA ú
y(t ) = êê 1 ú x (0)  x (0) =
ú
ê
ê
1 ú y(t )
ú
ê  ú ê  ú
ê n -1 ú ê n -1 ú
a
êë n -1 (t )CA úû a
êë n -1 (t )CA úû
 
T

La non singularité de la matrice T est en rapport direct avec la non singularité de la


matrice PO :

é C ù
ê ú
ê CA ú
PO = êê ú
ú (36)
ê  ú
ê n -1 ú
êëCA úû

Le système est dit : complètement observable si et seulement si la matrice PO soit de

rang complet ( det(PO ) ¹ 0 ), cette matrice (matrice PO) est dite : matrice d’observabilité.

19
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

1.2. ASSERVISSEMENT DES SYSTEMES LTI DANS L’ESPACE D’ETAT

Dans l’approche conventionnelle, afin de concevoir un régulateur dans un système

SISO, nous concevons le régulateur de sorte que les pôles dominants de la fonction de

transfert en boucle fermée auront un coefficient d’amortissement ( x ) et une pulsation

naturelle non amortie ( wn ) désirés. Dans cette approche (placement de pôles), la conception

du régulateur est réalisable, même si l’ordre du système soit supérieur à 2 (ordre 3 ou 4), et

aucune simplification pôle-zéro ne sera possible au niveau de la TCL (FTBF). Il est à noter

que dans cette approche, nous supposons que la réponse des pôles non dominants de la TCL

soit négligeable.

1.2.1.Placement de pôles

1.2.1.1. Système à retour d’état régulé

Considérons le système asservis suivant :

ì
ï
ïx = Ax + Bu (37)
í
ï
ïy = Cx + Du
î

Avec :

- X : Vecteur d’état (dimension n)


- Y : Signal de sortie (Scalaire)
- U : Signal de commande (Scalaire)
- A : (n x n) Matrice constante
- B : (n x 1) Vecteur constant
- C : (1 x n) Vecteur constant
- D : Constante (scalaire)
Nous choisissons le signal de commande comme suit :

u = -Kx (38)

Cela veut dire que le signal de commande U est déterminé à partir de la valeur

instantanée du vecteur d’état x, cette procédure est appelée : retour d’état. Le vecteur K

20
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

(1xn) est appelé : matrice des gains du retour d’état. Nous supposons que tous les états sont

accessibles (possibilité du retour d’état de toutes les variables). Dans ce qui suit, nous

supposons aussi que le signal de commande U soit non contraint. Le diagramme fonctionnel

de ce système est représenté par la figure 6.

Fig.6. Commande en bouclé fermée avec u=-Kx

En substituent l’équation (u=-Kx) dans l’équation d’état :

x = (A - BK )x (39)

La solution de l’équation en boucle fermée est :

x (t ) = e (A-BK )t x (0) (40)


ìï
Real eig(A- BK) < 0  A-BK is a stable matrix x ¾¾ ¾ 0
ì
ï ü
ï ïï
ï
ï ï
ï ï t ¥
í ý í
ï
ï
ï
î > 0  A-BK is an unstable matrix x ¾¾ ¾ ¥
ï
ï
ï
þ
ï
ïïï t ¥
ïî

Ce système asservis en boucle fermée n’a pas d’entrée, son objectif est de maintenir la
sortie y à zéro, à cause des perturbations qui peuvent être présentes, la sortie déviera du
zéro. La sortie non nulle sera asservie autour de la référence de l’entrée de valeur nulle, à
cause de la boucle de retour du système asservis. Un tel système où l’entrée de référence est
toujours nulle est dit : système de régulation (régulation et non asservissement).

21
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

N.B : Système régulé et système asservis


« Les systèmes incluant un contrôleur peuvent être divisés en deux catégories : systèmes
régulés (quand la valeur de l’entrée désirée est constante incluant la valeur nulle) et
systèmes contrôlés (quand la valeur de l’entrée désirée est variable dans le temps). » 

Par exemple, si n = 3, le vecteur de retour des gains sera définit comme suit :

K = [k1 k2 k3 ] (41)

Afin de déterminer les éléments du vecteur K : k1, k2 et k3, utilisant la méthode de


substitution directe :

sI - A + BK = (s - Pd 1 )(s - Pd 2 )(s - Pd 3 ) (42)

Avec : Pd1, Pd2 et Pd3 présente les pôles désirés prédéfinis.

Exemple :

Considérons le système de la figure 7 doté de la représentation d’état suivante :

x = Ax + Bu
Avec :
é0 1 0 ùú é0ù
ê ê ú
A = êê 0 0 1 úú , B = êê0úú
ê ú ê ú
êë-1 -5 -6úû êë1úû

Calculons les gains : K1, K2 et K3 permettant de placer les pôles dans les endroits :
Pd 1 = -2 + j 4, Pd 2 = -2 - j 4, Pd 3 = -10

En premier lieu, vérifions la commandabilité du système, la matrice de commandabilité

Pc est donnée comme suit :

é0 0 1 ùú
ê
Pc = êéB AB A2B úù = êê0 1 -6úú
ë û ê ú
êë1 -6 31 úû

22
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

La valeur du déterminant de la matrice Pc est non nul (|Pc|=-1), c.à.d. qu’elle est de

rang complet, de ce fait, le système est complètement commandable, ce qui en résulte que :

n’importe quel placement arbitraire des pôles sera possible.

En définissons les gains de la matrice K par : K1, K2 et K3

K = éêk1 k2 k3 ùú
ë û

s -1 0 é0ù é0 0 0ù
ê ú ê ú
sI - A = 0 s -1 , BK = êê0úú êék1 k2 k3 úù = êê 0 0 0 úú
ê úë û ê ú
1 5 s +6 êë1úû êëk1 k2 k3 úû

s -1 0
sI - A + BK = 0 s -1
1 + k1 5 + k2 s + 6 + k 3
= s 3 + (6 + k 3 )s 2 + (5 + k2 )s + 1 + k1
= s3 + 14s 2 + 60s + 200

Ce qui en résulte que :

K = éê199 55 8ùú
ë û

1.2.1.2. Système à retour d’état asservis

Dans cette section, nous allons discuter l'approche de pôle-placement dédiée à la

conception d’un système asservis par retour d’état. Ici, nous nous intéressons seulement au

système SISO où l’entrée « u » et la sortie « y » sont des scalaires.

Considérons le système suivant :

x = Ax + Bu (43)
y = Cx + Du (44)

Avec :

- X : Vecteur d’état (dimension n)


- Y : Signal de sortie (Scalaire)
- U : Signal de commande (Scalaire)

23
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

- A : (n x n) Matrice constante
- B : (n x 1) Vecteur constant
- C : (1 x n) Vecteur constant
- D : Constante (scalaire)

Selon un choix approprié d'un ensemble de variables d'état, il est possible de choisir la

sortie « y » de sorte qu’elle soit égale à une des variables d'état, par exemple « x1 ». La

figure (6) ci-dessous montre une configuration générale du système d'asservissement par

retour d’état avec ; y = x1.

Fig.7. Conception d’un système asservis par retour d’état ;

L’entrée de référence « r » est un échelon. Dans ce système, nous utilisons le retour

d’état défini comme suit :

éx ù
ê 1ú
êx ú
ê 2ú
u = - éê 0 k2 k3  kn ùú êêx 3 úú + k1(r - x 1 )
ë ûê ú (45)
êú
ê ú
êëx n úû
= -Kx + k1r

Avec :

K = [k1 k2  kn ]

24
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

Supposons que l'entrée de référence (fonction échelon) est appliquée à « t = 0 ». De ce

fait, pour « t > 0 », la dynamique du système peut être décrite par les équations (43) et

(45), où :

x = Ax + Bu = (A - BK )x + Bk1r (46)

Nous allons concevoir un système d’asservissement tel que les pôles en boucle fermée

seront situés (placés) dans des endroits souhaités. Le système conçu sera un système

asymptotiquement stable, y(¥) se rapproche de la valeur constante « r », et u(¥) se

rapproche de zéro (r : est une entrée en échelon.)

Notons qu’au régime permanent nous avons :

x(¥) = (A - BK )x (¥) + Bk1r (¥) (47)

Rappelons que « r(t) » est un échelon ; r (¥) = r (t ) = r (constante) pour t > 0 . En

substituant l’équation (47) de l’équation (46) nous obtenons :

x(t ) - x(¥) = (A - BK )[x (t ) - x (¥)] (48)

Définissons :

x (t) - x (¥) = e(t ) (49)

L’équation (48) devient :

e = (A - BK )e (50)

L’équation (50) décrit la dynamique de l’erreur, la conception du correcteur dans ce

cas est convertie en une conception d’un correcteur asymptotiquement stable de sorte que

« e(t) » converge vers zéro en partant de n’importe qu’elle condition initiale « e(0) ». Si le

système définit par l’équation (43) est complètement commandable, alors, nous pouvons

déterminer le vecteur des gains « K » par la méthode de placement de pôles en spécifiant

les valeurs propres désirées de la matrice A-BK.

Les états finals de x(t) et u(t) peuvent être trouvés comme suit :
25
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

x(¥) = (A - BK )x (¥) + Bk1r = 0 (51)

Vu que les valeurs propres de la matrice A-BK sont toutes dans le demi-plan gauche, l’inverse de la
matrice A-BK existe, ce qui en résulte que x (¥) peut être déterminé comme suit :

x (¥) = -(A - BK )-1 Bk1r (52)

Aussi u(¥) peut être obtenue comme suit :

u(¥) = -Kx (¥) + k1r = 0 (53)

Y (s ) 1
=
U(s ) s(s + 1)(s + 2)
s = -2  j 2 3, s = -10
x 1 = y, x 2 = x1, x 3 = x2
x = Ax + Bu
y = Cx

é0 1 0 ùú é 0ù
ê ê ú
A = ê0 0 ê 1 ú , B = êê 0úú ,C = éê1 0 0ùú
ú
ê ú ê ú ë û
êë 0 - 2 - 3 úû 1
êë úû
u = -(k2x 2 + k 3x 3 ) + k1(r - x 1 ) = -Kx + k1r
K = éêk1 k2 k 3 ùú
ë û
é 0 1 0 ù é 0ù é 0 1 0 ùú
ê ú ê ú ê
A - BK = êê 0 0 1 úú - êê 0úú êé160 54 11úù = êê 0 0 1 úú
ê ú ê ú ë û ê ú
êë 0 2 -3úû êë1úû êë-160 -56 -14úû
é x ù é 0 1 0 ùú éê x 1 ùú éê 0 ùú
ê 1ú ê
êx ú = ê 0 0 1 úú êêx 2 úú + êê 0 úú r
ê 2ú ê
ê ú ê úê ú ê ú
êëx 3 úû êë-160 -56 -14úû êëx 3 úû êë160úû
éx ù
ê 1ú
y = éê1 0 0ùú êêx 2 úú
ë ûê ú
êëx 3 úû
u(¥) = -Kx (¥) + k1r
é x (¥)ù
ê 1 ú
u(¥) = - êé160 54 11úù êêx 2 (¥)úú + 160r
ë ûê ú
êëx 3 (¥)úû
éx (¥)ù
ê 1 ú
= - éê160 54 11ùú êê 0 úú + 160r = 0
ë ûê ú
êë 0 úû

26
Chapitre 1,2 Analyse et commande des systèmes LTI dans l’espace d’état.

Contents
INTRODUCTION .......................................................................................................................................... 1 

1.1.  MODELISATION ET ANALYSE DES SYSTEMES LTI DANS L’ESPACE D’ETAT ..... 1 

1.1.1.  Exemple Introductif : Circuit « RLC » Série ................................................................... 2 

1.1.2.  Définitions ................................................................................................................................ 4 

1.1.3.  Tentative de représentation d’état d’un système LTI ..................................................... 5 

1.1.4.  Calcul de La Fonction de Transfert à Partir du Modèle d'Etat ................................... 13 

1.1.5.  Détermination de la Représentation d’Etat à Partir de la FT ..................................... 14 

1.1.6.  Solution d’une Equation d’Etat .......................................................................................... 16 

1.1.7.  Notions de commandabilité et d’observabilité ................................................................. 17 

1.2.  ASSERVISSEMENT DES SYSTEMES LTI DANS L’ESPACE D’ETAT .......................... 20 

1.2.1.  Placement de pôles ............................................................................................................... 20 

1.2.1.1.  Système à retour d’état régulé ................................................................................ 20 

1.2.1.2.  Système à retour d’état asservis ............................................................................ 23 

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