Titre-résumé: Acte 2) Scène 1: Le ruban et les rêveries Scène 2: Les fourberies de Figaro Scène 3: La comtesse éblouie Scène 4: Le chant de la romance Scène 5: Le brevet de Chérubin Scène 6: Chérubine ? Chérubinette ? Scène 7: Le ruban de l’intérêt Scène 8: L’interruption de Suzanne Scène 9: Les sentiments de Chérubin Scène 10: L’arrivée du Comte Scène 11: Le Comte est là Scène 12 : Les soupçons du cabinet Scène 13 : Suzanne nue dans le cabinet ? Scène 14 : Chérubin part Scène 15 : Suzanne sauve la Comtesse et la ruse de Figaro Scène 16 : La Comtesse démunie Scène 17 et Scène 18 : Le quiproquo qui fourbe le maître Scène 19 : Les tables tournent Scène 20 : Figaro s’empare de la situation Scène 21 : Le papier de Figaro aussi appelé brevet de Chérubin Scène 22 : Marceline s’oppose au mariage Scène 23 : La sortie chantée vers l’audience au tribunal Scène 24 : La Comtesse est inquiète Scène 25 et Scène 26 : Le ruban, symbole d’amour Acte 3) Scène 1, Scène 2 et Scène 3: Le Comte, Pédrille et Séville Scène 4: « Figaro, tu t’es instruit ou non de mon amour pour Suzanne? » Scène 5: Le Valet et le maître Scène 6: Brid’oison juge Scène 7: La salle d’audience Scène 8: La colère du Comte les Fourberies de Suzanne Scène 9: Les Fourberies de Suzanne Scène 10: Figaro gagnant ? Scène 11: La vengeance du Comte Scène 12 et Scène 13 : L’affaire de Marceline et le juge qui ne sait rien Scène 14 : Le début du procès Scène 15 : Soit tu rembourses Marceline ou tu l’épouses à l’instant Scène 16 : Les retrouvailles Scène 17 : Suzanne arrive Scène 18 : La trahison de Figaro se passe dans les yeux de Suzanne Scène 19 : Un nouveau mariage ? Scène 20 : Brid’oison réfléchit
Scène V, Acte III
Cette scène est un vrai duel verbal qui expose la relation maître/ valet dans la pièce. Il s’agit d’une compétition au plan de l’amour pour Suzanne qui atteint ensuite le plan social et prend la forme d’un affrontement social. Au début de la scène, nous avons une rivalité amoureuse et une relation tout d’abord cordiale. Le public sait de toutes les intentions des personnages et fait face à leurs stratégies grâce aux apartés, qui cherchent à mettre le public en scène. On ressent une supériorité rhétorique et même au niveau des informations, puisque Figaro a plus d’informations sur la situation actuelle de la pièce que le Comte. Le valet sait sur les plans du Comte au sujet de Suzanne, il vient même d’écouter son discours et il sait aussi qui était vraiment dans le cabinet. Le comte détourne la situation et une violence verbale accroît. Le comte veut que Figaro souvienne de leur passé commun « Autrefois tu me disais tout » en espérant que cela adouce Figaro. Cependant, la supériorité de Figaro intervient à nouveau, où sa capacité remarquable de rhétorique attaque le Comte et il prend contrôle de la scène en répondant de façon systématique avec des antithèses et des parallélismes. On peut prendre comme exemple la réponse de Figaro à la réplique du Comte citée précedemment, « Et maintenant je ne vous cache rien ». De plus, Figaro utilise le pronom « on » pour transformer son discours en vérité générale. Cet avantage de Figaro par rapport au Comte, et l’omniscience du public, font de cette scène une des plus drôles de la pièce grâce aux comiques de mots, de gestes... et la célèbre tirade « Goddamn ». On passe ensuite à un conflit verbal encore plus violent et qui entre dans le plan social et politique. Figaro attaque le Comte, et la noblesse qui est représentée par son maître. L’attaque commence de façon directe « tenez, monseigneur, n’humilions pas l’homme qui nous sert bien, crainte d’en faire un mauvais valet », il devient ensuite un attaque aux seigneurs en général « Y’a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? ». Figaro se met sur le même niveau que les seigneurs, une chose très audacieuse pour l’époque. Il fait ensuite une critique sociale à la noblesse qui porte surtout sur l’hypocrisie de la noblesse « Indulgente avec les grands, dure aux petits ». Il dénonce aussi l’immoralité, l’espionnage et les formes de double-jeu dans sa tirade au sujet de la politique, remplie d’expressions antithétiques et de chiasmes : « Mais feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend ». Figaro est la figure qui représente le tiers-état. On a une figure d’accumulation de verbes d’actions qui sont employés avec le pronom personnel indéfini « on », qui désigne la part de population oubliée par les privilégiés. On a un valet qui est audacieux et qui se met au même niveau que son maître. Le duel violent entre le Comte et Figaro nous montre l’éloquence remarquable du valet, qui représente la population réprimée par les privilégiés. Ce type de scène est un classique des satires qui montre le « Castigat ridendo mores », mais ce type de duel verbal est encore plus important et représente vraiment l’intérêt du tiers-état dans cette période pré-révolutionnaire.