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Sommaire

INTRODUCTIOIN GENERALE............................................................................................1

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE : NOTIONS FONDAMENTALES............................3

SECTION I : La banque et son fonctionnement..........................................................................4

SECTION II : Les risques bancaires............................................................................................ 7

SECTION III : La réglementation bancaire................................................................................11

CHAPITRE I : LA GESTION DES RISQUES PAR LA FONCTION ALM..............20

SECTION I : La gestion actif-passif............................................................................................ 22

SECTION II : La gestion des marges........................................................................................ 27

SECTION III : L’allocation des fonds propres.........................................................................33

CHAPITRE II : L’EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS...........................39

SECTION I : Risque de liquidité............................................................................................... 41

SECTION II : Risque de taux d’intérêt..................................................................................... 52

SECTION III : Risque de change.............................................................................................. 66

SECTION IV : Les limites de risque......................................................................................... 71

SECTION V : La couverture des risques..................................................................................76

Conclusion Générale
INTRODUCTION GENERALE
Au cours des deux dernières décennies, plusieurs bouleversements sont apparus
changeant ainsi la sphère bancaire internationale.

L’avancement technologique, l’internationalisation des flux financiers et la forte


déréglementation ont engendré donc un éclatement de l’innovation financière, créant de
nouvelles opportunités pour les banques et autres entités financières, et en même temps une
flambée concurrentielle plus forte.

Cette vague d’innovation et de concurrence accrue n’a pas été sans conséquence sur
le profil de rentabilité et de risque des établissements bancaires. Ceux-ci, voulant préserver à
tout prix leur part de marché, ont recouru à la réduction de leurs marges bénéficiaires en
proposant des financements à bas prix. Aussi, la dépendance de plus en plus croissante aux
marchés financiers a eu pour résultats l’apparition de nouveaux risques et l'aggravation de
ceux déjà existants.

Les établissements bancaires se sont donc retrouvés victimes d’un « effet de ciseau »
au même moment où la montée de la concurrence entraînait une diminution des marges
bancaires, les risques encourus augmentaient fortement. De plus, la corrélation entre les
différents types de risques, que ce soit au niveau d’une banque en particulier ou au niveau
du système bancaire, s’est accrue et est devenue plus compliqué.

L’internationalisation et la déréglementation ont élevé les possibilités de contamination


comme on l’a constaté, à la fin des années quatre-vingt-dix, par la propagation des crises
financières depuis la Thaïlande vers le reste de l’Asie du Sud, l’Extrême -Orient, l’Europe de
l’Est et l’Amérique du Sud et leur effet sur les systèmes bancaires du reste du monde.

Dans ces conditions, les établissements bancaires se sont vus dans l’obligation de
mettre en place de nouvelles méthodes leur permettant de mieux gérer et contrôler leurs
risques. Ainsi, plusieurs innovations managériales ont vu le jour afin de répondre à ce besoin.

Le développement de la gestion de bilan ou gestion actif-passif (Assets and


Liabilities Management « ALM ») s’est donc effectué parallèlement au développement des
techniques de gestion des risques et devient par la suite l’une des méthodes les plus adoptés
dans les banques de renommé international.

La diffusion rapide de l’approche ALM au sein de la sphère bancaire ainsi que ses
apports et son efficacité dans la gestion des risques financiers qu’encours les banques dans
leurs activités quotidiennes étaient des éléments parmi d’autres qui ont mis ce concept au cœur
d’un long débat sur son utilité, son application et ses limites
Dans ce présent rapport nous nous attarderons sur le mode de gestion actif-passif et de
s’interroger sur son adéquation avec le contexte national, en adoptant une démarche qui vise à
répondre aux préoccupations suivantes

 Qu’est-ce que la gestion actif-passif

 quoi sert cette méthode

 Quelles sont les contraintes d’utilisation de cette méthode (internationales puis


domestique) ?

 Quels sont les risques couverts par cette méthode ?

 Quels sont les outils de mesure des risques qu’elle utilise ?

 Quel est l’avantage de l’utilisation de cette méthode ?

Ainsi, dans les lignes qui suivent, nous essayerons dans en premier lieu, de présenter
les différents risques financiers auxquels est exposée une banque. Enfin, nous exposerons les
différentes contraintes réglementaires et prudentielles auxquelles les banques sont assujetties.

Puis dans un second, nous tenterons de mettre en exergue le fondement de la gestion


active passif, sa démarche ainsi que les outils que l’ALM utilise pour la gestion du bilan,
notamment la tarification et l’allocation des fonds propres.

Pour finir, compte tenu de l’importance de la connaissance des risques auxquels sont
sujettes les banques pour une saine gestion du bilan, nous tenterons d’élucider les principaux
risques et les différentes techniques de leur mesure ainsi que les méthodes de leur couvertures
Section 1: Les Risques Bancaires
La banque comme toute autre entreprise a pour objectif principal la maximisation de
son profit et celui de ses actionnaires. Cet objectif pourrait être atteint à travers son rôle
classique d’intermédiaire financier entre demandeurs et détenteurs de fonds mais aussi par le
biais des divers produits qu’elle met en place au profit de sa clientèle.

Toutefois, la rude compétitivité dans le secteur bancaire ainsi que la forte pression de la
clientèle et des investisseurs et le contrôle de plus en plus sévère des autorités monétaires,
obligent les établissements bancaires à veiller à une gestion efficace du bilan et de la maîtrise
des risques encourus.

De par son activité d’intermédiation, l’établissement de crédit se trouve ainsi


régulièrement assujetti à de nombreux risques, qui entravent son activité, affectent sa
performance et risquent même de mettre en péril sa pérennité.

Dans la présente section nous tenterons d’exposer les différents risques auxquels les
établissements de crédit sont susceptibles d’être exposés.

Définition du risque :
Il est très difficile de définir de façon générale la notion de risque. Le risque est lié à la
survenance d’un événement que l’on ne peut prévoir, qui a des conséquences importantes sur
le bilan de la banque. Il faut donc distinguer le caractère aléatoire et imprévisible (qui est
l’origine du risque) de l’enjeu (conséquence finale).

Classification des risques


Les risques bancaires peuvent être subdivisés en deux catégories :

1. Les risques non financiers :


Cette catégorie regroupe principalement :

a. Le risque stratégique : Ce risque se matérialise en cas de modification de :

 La fonction de demande de la clientèle ;

 Le comportement de la concurrence ;

 La réglementation
Ce risque est donc principalement lié aux décisions prises par les responsables (politique
commerciale, stratégie de développement)

b. Le risque opérationnel :
Ce risque résulte d’une défaillance attribuée aux procédures, à la fraude, au facteur
humain ou au système. Il peut également découler de causes externes telles que le vol, le risque
comptable, le risque juridique.

2. Les risques financiers :


Ils proviennent surtout de la modification de certaines variables financières et affectent
directement la rentabilité de la banque. Parmi ces risques on distingue :

a. Le risque de contrepartie :
Il apparaît lorsque les débiteurs d’un établissement n’honorent pas, totalement ou
partiellement leurs engagements

Ce risque revêt trois formes :

 Risque sur l’emprunteur :

Lié aux créances détenues sur la clientèle (commerciales) ou sur les concours directs
accordés aux autres établissements (placements sur les marchés financiers) ;

 Risque sur le prêteur :

Lié aux garanties potentielles de financements accordés aux autres établissements (pour
assurer le financement de l’activité en cas de difficultés d’approvisionnement sur le marché).
On peut citer comme exemple les lignes stand-by.

 Risque de contrepartie pure :

Il s’agit du risque sur les produits dérivés. Ces derniers sont définis comme étant les
instruments de couverture contre le risque de taux et de change.

Ce genre de risque n’existe pas sur les marchés organisés du fait que la chambre de
compensation assure la bonne fin des opérations. En revanche, ce risque peut apparaître en cas
de négociation sur le marché de gré à gré.

b. Le risque d’illiquidité :
Ce risque est inhérent à l’activité d’intermédiation traditionnelle d’un établissement
bancaire. Il représente l’éventualité de ne pas pouvoir faire face, à un instant donné, à ses
engagements où à ses échéances même par la mobilisation de ses actifs
Ce risque est expliqué par trois facteurs :

 Le risque intrinsèque du bilan : Il est lié à la notion de transformation ;

 Une crise de confiance : Elle engendre un retrait massif de dépôts de la clientèle

 Une crise de liquidité générale du marché : générée par une crise économique ou une
décision des autorités. 

c. Le risque de taux d’intérêt :


« Le risque de taux d’intérêt est le risque de voir les résultats affectés défavorablement
par les mouvements des taux d’intérêt »

Il se manifeste par deux voies :

 Par un effet prix : En raison de la relation inverse entre le taux d’intérêt et le cours d’un
actif de type obligation détenu dans le portefeuille titres de la banque ;

 Par un effet revenu : Si le coût des ressources augmente avec les taux alors que le
rendement des emplois est fixe.

Le risque de taux est présent dans la plupart des postes du bilan, car la quasi-totalité
de leurs encours engendrent des revenus et des charges qui sont indexés sur des taux de
marché. La volatilité des taux affecte directement le résultat de l’établissement.

d. Le risque de change :
Il résulte d’une évolution défavorable du cours d’une devise dans laquelle la banque
détient des créances et des dettes. Ce risque caractérise les établissements de crédits dont les
bilans comportent des opérations libellées en monnaie étrangère.

e. Le risque de marché :
Il est défini comme étant l’éventualité de variation défavorable de la valeur de marché
des positions prises pendant l’horizon d’investissement. Ce risque englobe le risque de
liquidité, de taux d’intérêt, de change et de contrepartie, ce qui rend sa gestion très complexe.

f. Le risque d’insolvabilité :
Il est présenté en dernier lieu car il est en général la conséquence de la manifestation
d’un ou plusieurs risques que la banque n’a pas pu prévenir. Il se matérialise au départ par
l’apparition d’une crise de liquidité au sein d’un établissement ne pouvant pas se refinancer
auprès des marchés

Remarque :
Parmi les risques qui découlent de l’activité commerciale, il existe le risque lié aux
Options cachées : Il s’agit des options intégrées aux produits et cédées à la clientèle pour une
valeur nulle ou sous tarifée. Exemple : Option de remboursement anticipé sur un prêt.

Section 2 : La Règlementation Bancaire


Les nombreuses dérives et faillites bancaires vécus durant ces dernières décennies ont
fortement ébranlé le système bancaire international jusqu’à, dans certain cas, le mettre en péril.

Aussi, le monde de la banque a entamé un processus de réflexion et de normalisation


visant à assurer une plus grande transparence et un meilleur contrôle des risques dans une
optique de stabilisation. Une réglementation prudentielle est ainsi apparue visant à se protéger
en contrôlant, évaluant et gérant un large éventail de risques, encourus par les établissements
de crédit.

Afin de mieux contrôler ces établissements, les autorités de tutelle, ont mis en place des
dispositifs prudentiels pour assurer le bon fonctionnement du système bancaire en même temps
que la sécurité des déposants.

Ce dispositif constitue principalement des mesures à respecter, notamment :

• Le capital minimum ;

• Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough) ;

• Le ratio de liquidité ;

• Le coefficient des fonds propres et des ressources permanentes ;

• La division des risques ;

• Les réserves obligatoires ;

• Les fonds propres ;

• Le niveau des engagements extérieurs ;

• Le niveau des découverts ;

• Le classement et provisionnement des créances.

Le capital minimum :

Il constitue la première caution de solvabilité de la banque et la garantie principale des


déposants.
Le ratio de solvabilité (Cooke / Mc Donough

Le ratio Cooke et Donough une norme établie par le comité de Bâle I et II dans les
accords de 1988 et 2007. Il prévoit que les banques détiennent au moins des fonds propres à
hauteur de 8% par rapport aux engagements pondérés en fonction des risques.

Sa formule peut être donnée comme suit :

En effet, les actifs sont classés en suivant la nature de la contrepartie et les garanties
attachées aux opérations. Les coefficients de pondération qui leur sont attribués sont :

- 0% pour les créances sur Etat et assimilés ;

- 20% pour les créances sur les établissements de crédit ;

- 50% pour les prêts hypothécaires ;

- 100% pour les autres crédits à la clientèle.

Cependant, ce ratio comporte certaines limites notamment :

Ce ratio comporte une exigence des fonds propres forfaitaire pour chacune des grandes
catégories de risque de crédit. En effet le calcul ne tient pas compte de la nature du
portefeuille de la banque, de la signature (rating) de la contrepartie, de la réduction du risque
induite par la diversification du portefeuille ;

Le ratio de Mc Donough se base sur le calcul des capitaux réglementaires non plus de
manière forfaitaire, mais contrepartie par contrepartie.

La mesure du risque de chaque contrepartie pourra provenir soit de notations externes,


soit des modèles internes des banques permettant d’estimer la probabilité de défaut des pertes
probables en cas de défaut.
Mais puisque le mode d’agrégation des risques individuels varie aussi d’une banque à
une autre, l’utilisation des modèles internes, prévue par l’accord de Bâle II, sera soumise à des
conditions précises fixées par les autorités de tutelle (les critères quantitatifs tels que :

Le niveau de confiance retenu, l’horizon de calcul des pertes potentielles, la période


d’observation etc., et les critères qualitatifs tels que : L’existence d’une unité de contrôle des
risques, le système de mesure des risques etc.)

Pour le calcul de ce ratio et concernant le calcul du numérateur, l’exigence sera


inchangée par rapport à la règle actuelle. Le ratio des capitaux propres rapporté aux risques de
la banque devra toujours être supérieur ou égal à 8%.

Si le numérateur reste calculé de la même manière, la norme Bâle II sur le


dénominateur sera très nouvelle par rapport aux pondérations forfaitaires des actifs du ratio
Cooke. Les banques auront le choix entre plusieurs approches adaptées à la situation de leurs
propres organisations en matière de décision et de suivi des risques :

L’approche standard qui repose sur des pondérations déterminées par les régulateurs et
qui tient compte des éventuelles notations données par les agences de rating ;

L’approche qui tient compte des systèmes de notation internes de la banque.

La mise en application du ratio Mc Donough est entrée en vigueur à partir de l’année 2007.

Remarque : Le calcul des fonds propres réglementaires s’effectue comme suit :

La structure du nouvel accord du comité de Bâle repose sur trois piliers

 Exigences minimales en fonds propres


Pour couvrir les actifs pondérés en fonction du niveau de risque des normes renouvelées pour
mieux tenir compte des risques mais sans modification du niveau global des fonds propres (8% en
moyenne une meilleure prise en compte des techniques de réduction des risques

 Une prise en compte des risques opérationnels.

- Contrôle accru par le régulateur, avec possibilité d’un examen individualisé des
établissements :

- L’analyse du profil global de risque des établissements par les régulateurs ;

- Le contrôle des procédures et de la méthode interne d’affectation des fonds propres

- La possibilité de fixer des exigences individuelles supérieures au minimal réglementaire.

 Une plus grande discipline de marché,

Visant à promouvoir une communication financière efficace, avec l’obligation de publication


périodique des informations permettant une appréhension de la structure des fonds propres et de
l'exposition de l'établissement aux risques.

Le ratio de liquidité

Il contraint les banques à détenir des montants nominaux d’actifs liquides qui leur
permettent de faire face à leurs engagements à très court terme. Ce ratio est donné par la
formule suivante :

3.1Le coefficient des fonds propres et des ressources permanentes :

Ce ratio se traduit par un rapport entre les fonds propres et les ressources permanentes
d’une durée supérieure à cinq ans (numérateur) et des emplois immobilisés d’une durée
résiduelle de cinq ans (dénominateur).

Il permet de limiter le risque de transformation d’échéances des banques par le


plafonnement de leurs capacités à financer des prêts à long terme par des ressources à court
terme.
Ce rapport doit être supérieur à 60% :

CP : Capitaux permanents d’une durée résiduelle de plus de


5ans. EDR : Emplois d’une durée résiduelle de plus de 5 ans.

FONDS PROPRES + CP ≥ 60%


COEFFICIENT =

EDR

La division des risques

La principale règle de division des risques consiste à éviter une très forte concentration
des risques sur une seule contre partie qui, en cas de défaillance, cela risquerait de causer la
faillite de l’établissement. Ce qui oblige les banques à diversifier leurs portefeuilles.

Cette règle est fondée sur une double contrainte :

Le montant des risques encourus sur un client ne doit pas dépasser 25% des fonds propres nets. Par

Le montant total des risques encourus sur un groupe de bénéficiaires dont les risques sont compris
17
ets .

15
Référence : Règlement de la Banque du Maroc n° 04-04 du 19/07/2004 fixant le rapport dit
“coefficient de fonds propres et de ressources permanentes”.
16
Référence : Règlement de la Banque du Maroc n° 91-09 du 14/08/1991 fixant les règles prudentielles
de gestion des banques et des établissements financiers, modifié et complété par le règlement 95-04 du
20/05/1995.
17
La notion de fonds propres nets est définie dans le règlement n° 95-04 du 20 avril 1995.
Les réserves obligatoires Cet instrument est plutôt un moyen de pilotage de la politique
monétaire. Les réserves obligatoires sont le montant d’espèces ou d’actifs que doit conserver la
banque auprès de la banque centrale.

Plus la liquidité des établissements augmente, plus le taux des réserves obligatoires est
important.

Les fonds propres

Les fonds propres constituent le pivot de la réglementation prudentielle puisqu’ils


assurent la sécurité des déposants en dernier recours en cas de difficulté de l’établissement.

Par les fonds propres, il faut entendre la somme des fonds propres de base et les fonds
propres complémentaires.

Les fonds propres de base comprennent :

- Le capital social ;

- Les réserves autres que les réserves de réévaluation ;

- Le report à nouveau s’il est créditeur ;

- Les fonds pour risques bancaires généraux20 ;

- Le bénéfice arrêté à des dates intermédiaires ;

Des fonds propres de base ainsi définis, il faut déduire :

- La part non libérée du capital social ;


18
Référence : Règlement de la Banque du Maroc n° 95-04 du 20/04/1995.
19
Référence : Règlement de la Banque du Maroc n° 95-04 du 20/04/1995.
20
Le FRBG est la partie du résultat (après impôt) qui est destinée à faire face à des aléas non
déterminés (ce qui la distingue des provisions, constituées pour couvrir des risques probables et réels,
exemple : provisions pour dépréciation des actifs).

- Les actions propres détenues directement ou indirectement ;

- Le report à nouveau s’il est débiteur ;

- Les immobilisations incorporelles y compris les frais d’établissement ;

Le cas échéant, les résultats négatifs arrêtés à des dates intermédiaires. Les fonds

- Les réserves de réévaluation ;

- Les dotations prévues par la législation en vigueur ;

- Les emprunts subordonnés.

3.1 Le niveau des engagements extérieurs

Il s’agit des tous les engagements de l’établissement vis-à-vis de l’extérieur comme celles
des opérations d’importation.

Leur niveau ne doit pas dépasser quatre fois les fonds propres de l’établissement.

3.1Le niveau des découverts

Les banques doivent limiter les découverts accordés à un niveau équivalant à 15 jours
du chiffre d’affaires du bénéficiaire.
Classement et provisionnement des créances

Chaque créance comporte un certain degré de risque, cela met les banques en
obligation de distinguer les créances selon le critère du risque encouru :

Les créances courantes

Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr à échéance. Ces créances doivent
être provisionnées à un niveau allant de 1% jusqu’à 3%. Naturellement ces provisions font
partie des fonds propres.

21
Référence : Instruction de la Banque du Maroc n° 08-02 du 26/12/2002 fixant le niveau des
engagements extérieurs des banques
22
Référence : Instruction de la Banque du Maroc n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les règles
prudentielles de gestion des banques et des établissements financiers.
23
Référence : Instruction de la banque du Maroc n° 74/94 du 29/11/1994 fixant les modalités de
classement et de provisionnement des créances.

Les créances classées :

Elles peuvent être réparties en trois catégories :

Les créances à problème potentiel : Ce sont les créances dont le recouvrement parait sûr mais avec un

Les créances très risquées : Ce sont les créances dont le retard de paiement peut atteindre jusqu’à un

Les créances compromises : Ce sont les créances dont le recouvrement est impossible après

On constate que le suivi prudentiel répond à des logiques différentes dans la banque.

La réglementation bancaire couvre les risques de liquidité, de change, de contrepartie,


mais pas le risque de taux sur l’activité de banque commerciale.

Il faut noter que les autorités de tutelle et le gestionnaire n’ont pas les mêmes
priorités ; Les autorités de tutelle cherchent la stabilité des marchés financiers par le biais
de la fiabilité des contre parties, elles visent donc en tout premier lieu à contrôler la liquidité
des établissements et à créer un matelas de sécurité que sont les fonds propres
réglementaires. Le gestionnaire, pour sa part, vise l’optimisation de la gestion financière de
l’établissement. Il s’attache donc à contrôler tous les risques sans les hiérarchiser
nécessairement sur les mêmes bases que la réglementation.

L’obligation de constitution de fonds propres est une sécurité pour les établissements
puisqu’elle les protège de la faillite, cette obligation de sécurité va constituer, du fait de
l’exigence de rentabilité, un coût de production au même titre que les frais généraux.

Le gestionnaire devra prendre en compte les contraintes réglementaires. Il est ensuite


libre, pour des raisons de gestion propres à la situation de son établissement (exigence des
créanciers et des actionnaires, aversion au risque et ambition du management), d’aller au-
delà de la réglementation.

En définitive, Bâle II constitue une réforme profonde de la réglementation bancaire;


en effet la préoccupation d’une meilleure maîtrise des risques a été confortée par le constat
que le contrôle externe pouvait être insuffisant et qu’il devait nécessairement trouver un
relais au sein même des établissements, en pratiquant le gouvernement d’entreprise et en
développant un contrôle interne performant.
Conclusion :

La banque d'aujourd'hui ne se comporte plus uniquement comme une administration


qui cherche à rendre service à l'économie et aux agents économiques. Désormais, c'est le
marché qui sanctionne la qualité des choix de la banque et de ses stratégies. Aujourd'hui, le
métier de banquier consiste à exploiter les activités rentables et à rationaliser la prise de
risque.

De par son activité d’intermédiation, l’établissement de crédit s’expose constamment à


une multitude de risques qui entravent son activité, affectent sa performance et risquent même
de mettre en péril sa pérennité ainsi que la stabilité de tout le système bancaire.

En raison du rôle principal que jouent les banques dans l'économie, et de la prise de
risques inhérente à leur activité. Elles doivent être assujetties à une réglementation
prudentielle spécifique et à une surveillance accrue de part les autorités de contrôle.

Enfin, la montée des pressions concurrentielles, le développement du rôle du marché,


l’accroissement des contraintes réglementaires et la complication des risques poussant les
banques à faire des efforts supplémentaires en matière de rationalisation de leurs activités et
de recherche de rentabilité. Les banques se sont donc tournées depuis quelques années vers
une démarche active de gestion des risques et des équilibres bilanciels, appelée
« Gestion Actif Passif ».

Dans le chapitre qui suit, nous essayerons de présenter la Gestion Actif Passif et les
outils qu’elle utilise pour la gestion du bilan.

LA GESTION DES RISQUES PAR LA FONCTION ALM

La Gestion Actif-Passif (ou ALM, Asset and Liability Management) est apparue dans
le monde bancaire aux Etats-Unis dans les années 80 en raison de la déréglementation et de
l’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt.

Devons faire face à la rude concurrence et à la forte diminution des dépôts non
rémunérés, les banques, les plus dépendantes des marchés, ont cherché à mieux maîtriser les
risques liés à ces derniers.

En effet, dans les années 70, les taux d’intérêt ont largement dépassé le taux régulier de
rémunération des dépôts ; puis, dès 1980, la déréglementation a libéré les contraintes et
augmenté les risques. Les difficultés auxquelles les banques américaines ont alors dû faire face
les ont incitées donc, à mieux gérer leurs résultats futurs et les écarts de maturité entre l’actif et
le passif.

La gestion Actif-Passif veille à l'équilibre et à la cohérence du développement du bilan


de l'établissement, en optimisant le couple risque-rentabilité.

L’objectif de ce deuxième chapitre est d’appréhender la notion de Gestion Actif Passif


et d’exposer les outils qu’elle utilise pour la gestion du bilan. Pour ce faire, nous avons
subdivisé ce chapitre en trois sections.

 L’historique, la définition, la démarche et le domaine de l’ALM feront l’objet de la


première section.

 La deuxième section traitera de la tarification des services bancaires à travers


notamment les taux de cession interne.

 La troisième section s’attachera à présenter les fonds propres et à identifier les


différentes méthodes de leur allocation.

SECTION 1 : LA GESTION ACTIF PASSIF


La Gestion Actif Passif ou Asset Liability Management (ALM) initialement technique
proche de l’actuariat et des pratiques d’adossement, réservée à quelques spécialistes des
banques, s’impose désormais comme un cadre conceptuel de la gestion financière.

Le développement de la gestion actif passif s’est donc effectué parallèlement au


développement des techniques de gestion des risques lorsque les banques se sont vues dans
l’obligation de mettre en place de véritables outils de gestion de ces risques.

En effet, de nouvelles contraintes leur ont été imposées par la pression concurrentielle
et par la réglementation prudentielle développée par les autorités de tutelle.
Définition et origines de l’ALM :
A. Historique :

La gestion actif-passif est née dans la deuxième partie du siècle dernier au sein des
cellules de gestion de trésorerie des banques afin d’identifier et de combler les gaps de
trésorerie. Ces derniers se traduisent par des risques de liquidité et des risques de taux
systémiques.

Elle a été développée par des chercheurs en finance qui se sont appuyés sur des
mathématiques appliquées pour optimiser la gestion de ces écarts de trésorerie dans le but de
préserver le surplus représentant la richesse de l’actionnaire.

L’origine de l’apparition de la GAP se traduit par des raisons anciennes, en effet les
années 70 ont été caractérisées par :

- L’accroissement de la volatilité des taux d’intérêt et de change ;

- La croissance des volumes des crédits ;

- La déréglementation et l’ouverture des marchés ;

- L’apparition de nouveaux produits financiers.

Mais, la mise en application de la GAP n’est commencée que dans les années 80 aux
Etats- Unis.

B. Définition de l’ALM :

La gestion actif-passif permet essentiellement d’évaluer et de maitriser les risques de


manière systématique et efficace.

Selon DUBERNET.M24 :
" La gestion actif-passif a pour fonction de gérer les risques financiers : les risques de taux,
de liquidité, de change et de contrepartie sur la sphère financière.

Elle participe aussi à la gestion des fonds propres de l’établissement en contribuant à


définir les objectifs de niveau et de rentabilité de ceux-ci. C’est donc la gestion de l’équilibre
global du bilan”.

SEVIN .J, ancien président de l’AFGAP 25, propose quant à lui, la définition suivante : «
La gestion actif-passif est une gestion globale et coordonnée sous contraintes, internes ou
externes, des résultats et des risques associés aux activités de l’établissement».

Pour compléter ces définitions, BESSIS.J fait ressortir la différence entre la gestion
actif- passif et la gestion des risques. En effet, la première consiste à définir les grands
équilibres du bilan en fonction des contraintes prudentielles, des limites globales des risques et
des objectifs de performance. Il s’agit donc d’une gestion globale. La deuxième définition
complète la définition précédente en y ajoutant une dimension interne propre à l’entreprise en
prenant en compte la gestion et la politique commerciale spécifiques à chaque établissement.

Comme le montrent ces deux définitions, le domaine de l’application de la gestion


actif- passif n’est pas clairement défini.

C. Les facteurs liés à l’origine de l’ALM :

Ils peuvent être résumés en quatre éléments principaux :

1. La complexité et la diversité accrue des métiers bancaires :

- Les risques qu’engendre l’activité bancaire ne peuvent être évalués par des outils simples.

- L’interdépendance entre les activités notamment celles d’intermédiation et de marché.


24
Dubernet .M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, page 291
25
L’AFGAP, Association Française des Gestionnaires actif-passif, est une association créée en 1990.

2. La montée des risques bancaires :

La survenance des risques de perte (risque de crédit et risque de prix) a constitué


l’une des causes majeures de la dégradation de la rentabilité des banques.

3. L’intensification de la concurrence :

Les établissements bancaires doivent mettre en place une gestion efficiente qui permet
de réaliser une rentabilité maximale tout en sauvegardant leur part de marché par la maitrise
des coûts.

4. L’instauration de la réglementation prudentielle :

Les exigences en termes de fonds propres et de liquidité permettent de garantir la


solvabilité des établissements bancaires.

D. Les objectifs de l’ALM :

Les objectifs de l’ALM sont :

 Identifier les risques de marché et leur méthode d’évaluation ;

 Immuniser le bilan des différents risques de marché en mettant en place d’une


politique de couverture et de financement adaptée ;

 Améliorer, voire maximiser le résultat de la banque ;

 Préserver le capital de la banque;


 Facturer un taux client en cohérence avec le coût des ressources et le taux de
rentabilité attendu par l’établissement.

Cependant, les visions de certains auteurs divergent, notamment en ce qui concerne le


but final de la GAP.

Pour BESSIS.J26 et DARMON.J27, les objectifs de l’ALM sont plus prudents. Ils sont
fondés sur le côté sécurité plutôt que sur le côté rentabilité, ce qui assure la stabilité et la
pérennité de l’établissement par la planification de son développement et de son financement.
28
Pour DUBERNET.M « La GAP vise à cantonner dans des limites consciemment
déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques financiers, principalement
risque de liquidité, risque de taux et risque de change. Elle cherche à atteindre cet objectif

26
Bessis. J, Gestion des risques et gestion actif-passif des banques, Dalloz, Paris, 1995.
27
Darmon. J, Stratégies bancaires et gestion de bilan, Economica, Paris, 1998
28
Dubernet. M, Gestion actif-passif et tarification des services bancaires, Economica, Paris, 2000

dans les meilleures conditions de rentabilité. Pour ce faire, elle passe par la mesure et
l’analyse des risques financiers et débouche sur des préconisations d’action ».

E. Les missions de l’ALM :

La gestion actif-passif consiste à optimiser le couple risque/ rentabilité, plus précisément :

 La fonction d’utilité de chaque banque reflète ses préférences en matière de couple


rendement / risque ;

 Les combinaisons d’actifs et de passifs que détient chaque établissement bancaire


génèrent un certain niveau de rendement et de risque ;

 Parmi ces combinaisons, la banque choisit celle qui correspond à ses préférences
(aversion au risque, neutralité vis-à-vis du risque, préférence pour le risque);

 La gestion actif-passif représente l’outil qui permet d’atteindre une structure de bilan
conforme aux exigences de la banque en la matière.
En pratique, il s’agit d’un ensemble de méthodes de prévision, d’outils d’analyse des
risques et de techniques de gestion orientées vers la maîtrise des risques financiers.

Par conséquent, la notion de gestion actif-passif comporte :

Un processus d’évaluation permanant des risques financiers ;

Un processus de décision permettant de faire face à ces risques.

F. La démarche de l’ALM :

1. Une démarche globale :

Puisque les décisions destinées à atteindre la structure optimale concernent le bilan et le


hors-bilan, la GAP suit une démarche globale. Elle ne doit pas être confondue avec la
gestion de trésorerie qui gère pour compte propre ou pour compte de tiers des positions de
liquidité, taux ou change, mais doit être une structure autonome des relations étroites avec les
différentes structures de la banque.

2. Une démarche prévisionnelle :

La GAP s’inscrit dans une démarche prévisionnelle qui peut être figurée ainsi:

29
Figure 2. La GAP, une démarche prévisionnelle
Etape 1 : L’identification et la mesure des risques

La mesure de l’exposition de la banque aux différents risques s’effectue à partir des


expositions de liquidité, de taux et de change.

Cette mesure s’applique à un horizon temporel qui couvre au minimum trois mois et
qui peut atteindre jusqu'à un an.

Etape 2 : Les prévisions de taux d’intérêt et de change

Plusieurs hypothèses surviennent sur les évolutions futures des taux d’intérêt et de
change. Elles prennent en compte les opinions les plus répandues des conjoncturistes et
économistes de la banque. Elles peuvent reposer sur des hypothèses d’évolution très
défavorables dans le but de tester la fragilité de la banque (stress testing).

Etape3 : Les simulations

Les positions et les prix étant déterminés, la marge d’intérêt prévisionnelle est
calculée selon les différentes hypothèses envisagées.

Dans le cas du scénario opposé, le montant estimé des pertes est comparé aux fonds
propres de la banque. Ainsi, l’organe délibérant peut juger si le montant des risques assumés
est acceptable compte tenu des préférences manifestées par les actionnaires.

29
De Coussergues. S, Gestion de la banque du diagnostic à la stratégie, Dunod, Paris, 2002, page 184

Etape 4 : Les décisions

Il s’agit de choisir parmi les différentes simulations la plus réaliste mais aussi celle qui
engendrera une rentabilité maximale pour un niveau de risque donné. Ce, au regard des options
stratégiques de la banque pour que les décisions puissent être suivies d’effets.
La gestion actif-passif est un outil d’orientation des décisions. Elle permet d’optimiser
la rentabilité des fonds propres sans mettre l’existence de la banque ou l’équilibre général des
systèmes financiers en danger.

Cependant la GAP intègre certains outils de management, notamment le taux de


cession interne et l’allocation des fonds propres. Ils seront développés dans les prochaines
sections.

SECTION 2 : LA GESTION DES MARGES

La politique tarifaire des produits proposés à la clientèle est un des leviers d’action des
gestionnaires de bilan : quelle que soit la motivation d’un réseau, il lui sera impossible de
développer certaines activités ou la vente de certains produits, s’il ne peut offrir à ses clients
une tarification compétitive par rapport à la concurrence.

De ce fait, pour un pilotage efficace, la gestion des marges apparaît comme


l’instrument d’orientation des productions nouvelles le plus puissant.

Dans cette démarche de gestion des marges au service de la gestion de bilan, nous
serons amenés à fixer des taux de cession interne, distinguer marge commerciale et marge de
transformation pour aboutir à une tarification des produits.

Les taux de cession interne

A. Définition :
Les taux de cession interne (TCI) sont les taux d’intérêt auxquels les unités
commerciales placent leurs ressources et refinancent leurs emplois auprès d’une unité
centralisée (direction financière, département gestion de bilan etc…)

Ils doivent refléter les prix de marché, c’est -à-dire les taux que l’unité commerciale
devrait payer si, au lieu de s’adresser à l’unité interne en charge de la gestion de bilan, elle
devait s’adosser directement sur les marchés. Ils sont établis selon une méthodologie
identique

sur les crédits et sur les dépôts et sont référencés par rapport à des taux de marché en
fonction de la maturité des opérations.

Les TCI peuvent être calculés opération par opération pour tous les éléments de bilan

«contractuels» en fonction de la devise, de la génération, de la durée, de la nature des


taux et des options éventuellement attachées. Pour les opérations à échéance, ce taux
correspond au taux de swap, augmenté du coût de liquidité (ce dernier « coût de funding » peut
représenter quelques points de base supplémentaires). Pour les autres éléments de bilan, dits «
à vue », l’échéancier de chaque produit est modélisé et le TCI traduit l’adossement flux par
flux de ces encours30.

B. Rôle des taux de cession interne :

Les objectifs principaux d’un système de taux de cession interne sont les suivants :

Centraliser au département de gestion de bilan le risque de taux et de liquidité : grâce à cette


ue pour obtenir une position nette et se retourner vers les marchés financiers afin de couvrir partiellement ou
uper du problème de la gestion des risques de bilan.

Influencer la stratégie commerciale de l’établissement. En effet, en modifiant le taux de cession interne,


merciales à développer les activités devenues plus rentables et à freiner celles qui le sont moins.

C. L’organisation interne :
La mise en place de la gestion actif-passif passe donc par une séparation des
responsabilités entre services opérationnels (centre de profit, collecte et crédit) et fonctionnels
(centre ALM) dans la gestion de la marge d’intermédiation. Il s’agit de l’éclatement notionnel
du bilan en sous-entreprises constituées en centres de profit ou de responsabilité. Dans ce
modèle d’organisation, le département de gestion de bilan joue le rôle de «banque interne»
dont les clients sont les unités commerciales : il centralise tous les dépôts collectés par les
unités commerciales et met à la disposition de ces mêmes unités les fonds nécessaires à leur
activité d’octroi de crédit.

Le mécanisme permettant de mettre en place un prêt auprès d’un client de la banque


peut être schématisé ainsi :

30
De fait, pour les produits non échéancés, il n’existe pas de référence objective ; les taux de cession
interne reflètent les règles de management interne.

Figure 3. Transferts entre les différentes entités d’un établissement de crédit

1.1 Marge commerciale et marge de transformation


L’organisation mise en place dans de nombreuses banques vise, en se servant d’un
système de cession interne des fonds, à séparer la part de la marge générée par la
commercialisation des produits et celle provenant de la transformation financière.

La marge commerciale est calculée par différence entre le taux client et le taux
d’adossement notionnel, appelé aussi taux de cession interne. Rappelons que ce dernier
correspond aux conditions de marché de l’argent au moment où la production est engagée.

Cet adossement doit assurer une immunisation contre les risques financiers de taux, de
change et de liquidité.

La marge commerciale se subdivise en deux marges :

marge commerciale active : c’est l’écart entre le rendement d’un crédit et le prix d’adossement

marge commerciale passive : c’est l’écart entre le coût d’une ressource et son prix d’adossement

La marge commerciale sert à rémunérer trois composantes que sont le coût des risques
(risque de crédit, options cachées), les frais de gestion et de structure et la marge nette
(profit).

Cette dernière est destinée à rémunérer les fonds propres. Avec un objectif de
rentabilité des fonds propres et une connaissance analytique des différentes catégories des
coûts, il est alors possible de déterminer un objectif sur la marge commerciale ou sur la marge
nette.

La marge de transformation est la marge dégagée par le département de gestion de


bilan. Elle est égale à la différence entre les deux prix de cession interne. Par conséquent,
elle dépend totalement et uniquement des mouvements de taux d’intérêt sur les marchés.

Le graphique ci-dessous permet de visualiser les parts respectives des commerciaux et des
financiers dans les marges dégagées.
Figure 4. Décomposition de la marge d’intérêt

La tarification des produits

A. Tarification des crédits :

La méthodologie de tarification optimale doit reposer sur le principe général selon


lequel le taux minimum d’un crédit doit couvrir le coût de son refinancement, les coûts de
gestion, le prix des options cachées qu’il comporte, le coût lié au risque de défaillance de
l’emprunteur et une marge nette destinée à rémunérer les fonds propres.

1. Coût de refinancement :

La première fonction des produits perçus sur les crédits est la rémunération des
ressources mobilisées par la banque. C’est pourquoi le taux d’intérêt facturé au client doit tenir
compte du coût de la ressource utilisée.

Comme nous l’avons déjà énoncé, le financement à prendre en compte est le


financement notionnel qui adosse chaque flux du financement au flux du prêt. Le coût du
refinancement est donc le taux de cession interne.

2. Coût du risque crédit :

Dans ce cadre, les banques sont obligées d’adapter une approche quantitative de ce
risque en vue de prévenir, avec le plus de certitude possible, les pertes que pourrait engendrer
la détention d’un certain portefeuille d’encours crédit.

La mesure du risque de contrepartie permet, en outre, de construire une politique de


prix ressortant d’une tarification adaptée au risque du débiteur à travers l’intégration du coût
du risque (pertes attendues) dans la facturation des crédits bancaires.

3. Coût des options cachées :


Les options cachées d’un crédit sont les options de remboursement anticipé. Elles
peuvent être évaluées à partir du prix des floors ou collars nécessaires à leur couverture.

4. Coût de fonctionnement :

La tarification de tout crédit doit également prendre en compte le coût de


fonctionnement c’est -à-dire les frais généraux consommés par les agences lors du processus
d’octroi des concours bancaires.

Ils regroupent les divers coûts de gestion et de fonctionnement dont l’établissement doit
disposer pour assurer sa fonction d’intermédiaire. Sans engager ces frais le banquier ne peut
octroyer des crédits. C’est pourquoi, la direction générale par le biais de sa direction du
contrôle de gestion alloue annuellement des budgets destinés à couvrir ces charges.

5. Coût des fonds propres :

Le prix du crédit doit nécessairement intégrer une marge qui servira à rémunérer les
fonds propres prudentiels (ou économiques) alloués pour absorber les pertes inattendues. Le
coût des fonds propres est déterminé en interne (par les actionnaires).

B. La tarification des dépôts :

De façon symétrique à la tarification des crédits, le taux minimum d’une ressource doit
correspondre au taux de son réemploi sur le marché, diminué des frais de gestion, du coût des
options cachées, de la rémunération des fonds propres mobilisés pour couvrir le risque
opérationnel et d’une marge d’intérêt.

Il faut noter que le risque de contrepartie est parfois ajouté, partant du principe que si
l’entité était une filiale, elle replacerait ses dépôts sur le marché interbancaire avec un risque
de contrepartie.
On voit bien qu’en effectuant une analyse des marges de chaque activité, de chaque
produit, de chaque marché, l’établissement donne à son réseau les bonnes incitations, celles
qui lui permettent de développer son activité dans des conditions cohérentes avec les exigences
des créanciers et des actionnaires.

Dans cette optique, il est intéressant que la transformation financière corrige certaines
distorsions de répartition du résultat commercial pur. Et cette intervention se fait par le biais
des taux de cession interne.

En conclusion, nous pouvons dire que, outre le fait qu’il so it un outil d’analyse des
marges, le TCI est en effet un instrument de partage des résultats entre les centres de profit.

SECTION 3

ALLOCATION DES FONDS PROPRES

Quelles que soient les mesures prises, il subsistera toujours des risques qui se
traduiront, directement ou indirectement, par des pertes. Ces pertes, dites « attendues » doivent
normalement être absorbées par le bénéfice courant de l’activité. Mais ce bénéfice peut
s’avérer insuffisant pour couvrir des pertes anormales ou dites « inattendues » .C’est donc le
rôle des fonds propres, avoirs des actionnaires, de les absorber afin d’éviter la défaillance de
l’établissement.

La question cruciale est alors d’estimer le montant des fonds propres aptes à absorber
toutes les pertes potentielles qui risquent de survenir avec une probabilité donnée.

Le niveau de ces fonds propres peut être imposé par la réglementation, ou déterminé
par la banque elle-même en fonction de ses propres estimations.

Il convient ensuite d’allouer ces fonds propres de manière rationnelle entre les
différentes activités en fonction d’objectifs clairement formulés : rentabilité immédiate,
investissement a long termes, croissance, présence sur un marché déterminé, rôle social ou
politique, etc.
Cette démarche implique des outils de gestions : un système d’allocation des fonds
propres, la tarification de produits et un système de cession interne des capitaux

La gestion de ces outils est souvent cellule à la cellule ALM (gestion actif-passif).

L’allocation Economique des fonds propres :

Les fonds propres sont constitués principalement de trois classes selon les accords de
Bâle I (1988):

- Les fonds propres de base (tiers 1):

Appelés aussi le « noyau dur », ils comprennent : Le capital social ou assimilé 32, les
réserves et le report à nouveau.

-Les fonds propres complémentaires (tiers 2):

Sont composés des fonds de garantie, des provisions, des réserves latentes, des titres et
des emprunts subordonnés supérieure à 5 ans.

-Les fonds propres sur-complémentaires (tiers 3):

Comprennent les emprunts subordonnés dotés d’une maturité supérieure à 2 ans ainsi
que les bénéfices intermédiaires du portefeuille de négociation à deux ans.

31
Source : Antoine Sardi, management des risques bancaires, Afges, Paris,2002.
32
Il englobe : actions, certificats d’investissement, actions à dividendes prioritaires etc.
Tableau 1. Classement des fonds propres

A. Le niveau des fonds propres :

Le niveau des fonds propres est délicat à déterminer et soumis à des intérêts
contradictoires.

 Pour les autorités de contrôle bancaires le minimum est de 8% par rapport au risque
pondéré. Mais comme son nom l’indique, ce n’est qu’un minimum, ne serait-ce que
pour procurer un volant de sécurité, il doit être supérieur.

 Pour les marches financiers guidés par les agences de rating, le niveau élevé des fonds
propres est un élément de sécurité c’est un facteur important pour le coup de
refinancement puisque meilleur est l’appréciation des marchés, plus faible sera le cout
il pousse donc à leur hausse.

 Pour les actionnaires très sensibles à la rémunération de leur avoir, il est clair que, par
un effet mécanique, plus faible sont les fonds propres meilleur est la rentabilité pour un
même bénéfice. Il poussera donc à la baisse si c’était le seul facteur à prendre. Mais le
facteur sécurité pousse à l’augmentation des fonds propres pour améliorer la solvabilité
et l’accès financier.

B. La protection des fonds propres :

1. du provisionnement ex-post au provisionnement ex-ant :

Les pertes « attendues », c’est-à-dire probable est mesurables, devraient être


provisionnées et inclues dans la tarification. Les fonds propres ont pour objet de faire face
aux pertes dites

« Inattendues » : pertes potentielles maximum encourues avec un degré de probabilité


donné. La première protection des fonds propres est donc un système saint de provisionnement
de toutes les pertes attendues.

Lors de l’octroi de nouveaux crédits, une banque sait qu’il existe un risque, donc une
probabilité de perte. Si ce crédit est rattaché à une catégorie suffisamment vaste, avec un
historique consistant, elle peut alors, avec une probabilité forte, savoir quel sera le montant de
la perte. Alors pourquoi attendre que cette perte se produise ? Ce qui est le système traditionnel
de provisionnement ex-post : la provision constatée lorsqu’elle est avérée.

De plus en plus de banques, est notamment anglo-saxonnes, continentes de cette réalité


économique, pratiquent le provisionnement ex-ant dit aussi « a la production ».

Des qu’un crédit est accorde, une provision est constatée pour le montant estimée de la
perte. Ce qui permet de s’assurer que les produits constatés aujourd’hui hui et les dividendes
distribués, ne seront pas remis en question demain par les pertes prédictibles.

Ce qui permet également d’inclure, de manière explicite cette perte dans la


tarification. Cette méthode découle implicitement du nouveau ratio de solvabilité.

2. le placement des fonds propres :

Les fonds propres peuvent faire l’objet d une gestion spécifique : placement dans l’outil
de production, dans des titres a long terme ou l’immobilier. Dans les économies

Inflation il est courant d’investir une partie des fonds propres dans une monnaie forte
pour protéger le ratio de solvabilité.

C. Les fonds propres réglementaires, les fonds propres économiques :

Les fonds propres réglementaires sont définis par les autorités de contrôle bancaires. Ils
comprennent les fonds propres de base, ou tiers 1 (essentiellement le capital et les réserves),
et les fonds propres réglementaires, ou tiers 2 (essentiellement les emprunts subordonnées et
autres fonds disponibles pour absorber les pertes).

Les fonds propres économiques peuvent comprendre, outre les fonds propres
réglementaires, d’autres fonds qui ne sont pas reconnus par les autorités mais que la banque
estime disponibles pour absorber les pertes. A titre d’exemple, les plus values sur des titres
rapidement réalisables ou certaines dettes subordonnées qui ne remplissent pas les critères
d’éligibilité réglementaires peuvent être inclus dans cette catégorie.
Le ratio de solvabilité sera le rapport entre les fonds propres au numérateur et les risque
pondérés au dénominateur d’allocation des interne est spécifique a chaque banque en fonction
des ses objectifs et doit être égal au moins a 8%.

D. Les différents systèmes possibles :

Dans un système d’allocation interne, la banque affectera ses fonds propres aux
différentes activités en fonction des besoins exprimés (le souhaitable) et des disponibilités (le
possible).

D’où parfois des arbitrages délicats qui devraient se faire en fonction de deux critères :
la rentabilité de l’activité et les objectifs stratégique.

Le processus d’allocation des interne est spécifique à chaque banque en fonction des
ses objectifs et de son degré de sophistication.

1- dans le système le plus simple, la banque adoptera la définition des fonds propres et la
pondération des risques réglementaires. Ainsi, un client, quelle que soit sa qualité, sera
pondéré à 100% et une banque à 20%.

2- mais la banque peut estimer, à juste raison, que cette mesure forfaitaire est grossière. Elle
estime disposer d’une mesure plus fine qui différencie mieux les risques et lui permet
d’attribuer un taux de pondération de 20% à un client d’une grande qualité et un taux de 100%
à une banque de mauvaise qualité. Elle peut également prendre en comptes des risques qui
sont ignorés dans le ratio de solvabilité actuel tels le risque opérationnel ou le risque de taux
d’intérêt dans le portefeuille bancaire.

3 - enfin, elle peut inclure dans le numérateur des fonds qui ne sont pas reconnus dans
le ratio solvabilité mais qu’elle estime disponibles économiquement pour couvrir les pertes.

Ces deux derniers systèmes sont une allocation économique des fonds propres et
serviront à calculer la rentabilité de chaque secteur d’activité et calculer le ratio de solvabilité
économique. Il conviendra bien entendu, de continuer en parallèle de calculer le ratio de
solvabilité réglementaire.

E. Un exemple d’allocation des fonds propres :


Dans cet exemple, la banque est divisée en 6 centres de profit. La consommation des
fonds propres est égale aux risques pondérés de chaque activité multipliés par 8%. Ces risques
pondérés peuvent être les taux réglementaires ou les taux internes.

Les résultats de ce cas d’école peuvent être diversement interprétés :

1- excellent résultat de la salle de marche et de la gestion des fonds mais ils sont volatiles car
dépendants des conditions de marché.

2- la monétique est déficitaire mais il est impossible de la supprimer ; actions à faire : réduction
des coûts par une mécanisation accrue, tarification plus élevée des services.

3- les performances de la banque de détail sont médiocres ; il convient d’en rechercher la


cause : mauvaise tarification, concurrence agressive, provisions trop élevées ; et de rechercher
également les remèdes.

L’intérêt de ce système est de comparer les différentes performances à partir d’un


critère commun qui est celui des fonds propres consommés.

F. Les avantages d’un système d’allocation des fonds propres :

L’existence de ce système procure des avantages :

 Stratégiques :

Ce système permet une vision interne des risques contribuant ainsi à l’amélioration de
la qualité et de la rentabilité du portefeuille.

Permet de comparer la rentabilité des différentes activités tenant compte des risques.
Permet les arbitrages entre les activités : développer, conserver, arrêter.

 Opérationnels :

Tarification qui permet d’optimiser la rentabilité des fonds propres par rapport aux
risques. Indicateur efficace de suivi des performances et de consommation des fonds propres.

C’est un élément déterminant dans l’appréciation que les agences de rating et les
investisseurs portent sur l’établissement ; ils y voient un élément de sécurité.
 Réglementaires :

L’évaluation interne des fonds propres sera une obligation réglementaire dans le ratio
de solvabilité (plier 2). Le système interne permettra le dialogue avec l’autorité de contrôle.

G. Les différentes formes d’allocation :

Les fonds propres peuvent être alloués de manière réelle ou notionnelle :

a- allocation sous forme de titre dans des filiales.

b- allocation notionnelle, affectation des fonds propres aux activités en fonction du niveau
de risque.

H. La rémunération des fonds propres :

Le taux de rémunération des fonds propres est déterminé par chaque banque en
fonction de ses objectifs et de la volonté des actionnaires. Il est clair que ce taux doit être
supérieur à celui des obligations du Trésor à long terme. Il est fixe avant ou après impôts.

Conclusion :

La Gestion Actif-Passif consiste en une philosophie de gestion tenant compte


simultanément des caractéristiques des actifs et des passifs bancaire. C’est une démarche
structurée, consistant à optimiser la rentabilité et les risques engendrés par les opérations du
bilan et du hors-bilan, en vue de réaliser des objectifs clairement identifiés dans un
environnement réglementé, complexe et rendu incertain sous l’effet des différents risques.

La tarification est l'outil principal d’orientation et déploiement de la stratégie


commerciale d’un établissement de crédit, sa mise en place à travers notamment les taux de
cession interne, passe par la séparation des responsabilités entre services opérationnels (centre
de collecte et crédit) et fonctionnels (centre ALM).

Le taux de cession interne est le taux de transfert des liquidités d'un centre de collecte à
un centre de crédit. Ce taux doit être celui auquel la banque fait face lorsqu’elle doit se
refinancer sur les marchés.
Les fonds propres sont une ressource rare qu’il convient de bien gérer. Toutes les
activités de la banque ont besoin de cette ressource, mais dans des proportions différentes
selon leurs niveaux de risque. Donc, il faut allouer à chaque activité de la banque, une partie
des fonds propres en fonction du risque.

Une allocation optimale des fonds propres permet à l’établissement d’absorber les
pertes conjoncturelles qui n’auraient pas été prises en compte dans les tarifications
successives. Il se protège ainsi de sa propre faillite, c’est en cela qu’elle constitue une garantie
pour les créanciers.

Toutefois, la gestion actif passif doit être en mesure d'identifier tous les risques d'un
côté, et d'avoir des outils à la fois exacts et rapides pour les mesurer. Tel sera l’objectif du
chapitre suivant.

L’EVALUATION DES RISQUES FINANCIERS

Au cours de la dernière décennie, la gestion des risques financiers dans les banques,
a connu une évolution sans précédent suite à l’accroissement de l’instabilité des marchés qui
a contribué à augmenter la volatilité des résultats bancaires.
D’abord la notion de risque elle-même s’est élargie, englobant désormais une grande
variété d’éléments qui auparavant n’était pas considéré. De plus, les pressions grandissantes
des institutions réglementaires et des investisseurs, ont fait apparaître la nécessité du suivi et
de la gestion de ces risques par les banques.

La Gestion Actif-Passif (ALM) s’est vu donc, confier la mission de maîtriser dans des
limites consciemment déterminées les conséquences négatives éventuelles des risques
financiers, principalement le risque de liquidité, de taux et de change, par l’utilisation d’une
approche méthodique consistant dans un premier temps, à identifier les différents facteurs et
sources des risques ; ensuite en utilisant des méthodes et des techniques permettant à des
degrés divers, de mesurer ces risques et enfin de mettre en place les actions de couverture
adéquates, destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu des
contraintes réglementaires ( contraintes externes ) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement ( contraintes internes ).

Aussi, ce troisième chapitre traitera de ces notions à travers quatre sections, c’est
ainsi que :

 Les trois premières sections, après avoir identifié les risques de liquidité de taux
d’intérêt et de change dérouleront les différentes méthodes et techniques utilisées pour
les mesurer.

 La quatrième section, présentera les diverses techniques de couverture de ces derniers.

SECTION 1 : RISQUE DE LIQUIDITE

Le risque de liquidité, ou plutôt d’illiquidité, représente pour une banque «


l’impossibilité de pouvoir faire face, à un instant donné, à ses engagements ou à ses
échéances, par la mobilisation de ses actifs »33. Il s’agit d’un risque issu de la transformation
opérée par la banque et se manifeste lorsque la durée des ressources disponibles est
globalement plus courte que celle des emplois qui en sont faits. Or la transformation
d’échéances est inhérente à l’activité bancaire. L’ajustement exact des actifs et des passifs ne
peut donc être établi.
Il est alors nécessaire de déterminer les besoins de financement et d’évaluer, en
combien de temps et à quel prix la banque pourra respecter ses engagements et éviter le
manque de liquidité, équivalant à la cessation de paiement.

L’importance de la liquidité

La liquidité d’une banque est considérée comme la capacité de celle -ci à financer ses
actifs et à rembourser ses engagements (i.e. le passif) au moment où ces financements et ces
remboursements apparaissent. Elle revêt une importance non négligeable aussi bien sur le plan
micro-économique que sur le plan macro-économique.

Sur le plan micro-économique, une banque ne peut pas survivre sans liquidité. En effet,
la banque a besoin d'argent pour couvrir toutes ses obligations à temps. Sur le plan macro-
économique, la liquidité est cruciale pour le système bancaire dans son ensemble. Si une
banque devient illiquide, cela signifie qu'elle est incapable de financer ses emprunteurs et de
rembourser ses créanciers. Par conséquent, ils seront incapables, à leur tour, de remplir leurs
obligations envers d'autres créditeurs ; condition suffisante pour provoquer un « effet domino
»34 dans le système financier du pays.

L’enjeu du risque de liquidité

La liquidité joue un rôle majeur dans la gestion d'un établissement de crédit. En


premier lieu, les banques sont soumises à une réglementation prudentielle qui leur impose de
détenir un minimum d’actifs liquides pour, à la fois, constituer les réserves obligatoires et
respect er le ratio de liquidité. Mais outre ces obligations réglementaires, elles doivent

33
AUGROS J-C. et QUERUEL M., Risque de taux d’intérêt et gestion bancaire, Economica, Paris, 2000, page
15.
34
Réaction en chaîne provoquant une série de catastrophes.

également détenir des liquidités suffisantes pour faire face aux demandes de retrait de
la part des déposants et de crédit de la part des clients emprunteurs.
La crise de liquidité est la manifestation du risque de liquidité. Autrement dit, c’est une
situation où la banque devient illiquide, c’est-à-dire incapable de faire face à une demande
massive et imprévue de retraits de fonds émanant de sa clientèle ou d’autres établissements
de crédit. Cette situation est exceptionnelle mais doit rester constamment dans l'esprit du
banquier.

Pour être en mesure de faire face à ses obligations en matière de liquidité, une banque
doit détenir des actifs liquides pouvant être convertis en monnaie rapidement et sans pertes
excessives en capital.

Les actifs liquides étant moins rémunérateurs que les actifs à maturité plus longue, la
gestion du risque de liquidité consiste à trouver un équilibre entre le respect des engagements
réglementaires ainsi que vis-à-vis de la clientèle et l'objectif de maximisation de la marge
d’intérêts.

1.1 Mesure du risque de liquidité :

La modélisation de la liquidité suppose d’étudier en détail chaque poste du bilan afin de


déterminer son degré de liquidité pour les actifs et d’exigibilité pour les passifs.

Les actifs peuvent être classés grossièrement en quatre catégories selon leur plus ou
moins grande liquidité35 :

- les plus liquides sont composés du cash et des titres d’état ;

- viennent ensuite les actifs pour lesquelles il existe un marché organisé, tels que les titres
d’action et les emprunts interbancaires ;

- les crédits à la clientèle qui, selon les pays et selon le type de crédit, peuvent être
directement vendus, avec plus ou moins de facilité, sur un marché ou via des opérations de
titrisation ;

- les participations et tous les emplois difficiles à céder.

Les passifs, quant à eux, sont classés selon leur degré d’exigibilité :
- les refinancements auprès de la Banque Centrale (refinancements qui dépendent donc de la
politique monétaire);

- les refinancements interbancaires ;

- les dépôts de la clientèle ;

- les lignes de refinancement, les emprunts à long terme et le capital de la banque.

35
Le terme « liquidité » est pris au sens de « marché », il exprime la possibilité de vendre un actif sur
un marché, rapidement et sans perte en capital.

Les facteurs influençant la liquidité des actifs et l’exigibilité des passifs pour une
banque sont d’origines diverses. Certains dépendent de la banque, tels que la politique
commerciale et tarifaire, la solidité financière… etc. D’autres sont exogènes et incluent la
conjoncture économique, la liquidité des marchés de capitaux, le comportement des clients…
etc.

Le hors-bilan comprend des engagements conditionnels tels que les garanties


financières. Ces engagements sont liés au contexte économique via le taux de défaut des
clients à qui ces garanties ont été accordées. On trouve également dans le hors-bilan des
instruments financiers (swaps, options,…) : ces produits peuvent faire l’objet d’appel de
marge, de fin anticipée et donc avoir un impact significatif sur la liquidité de la banque.

La mesure du risque de liquidité se fait par différentes techniques, la plus importante


étant celle des impasses ; celle-ci sert à évaluer les besoins de liquidité futurs ou, au contraire,
les excédents de liquidité à venir. Quant aux autres techniques, elles viennent compléter et
améliorer l’information fournie par la première à travers des indicateurs comme l’indice de
transformation et le surplus de base.

A. Les impasses en liquidité :

L’impasse en liquidité représente la différence entre les encours de passifs et d’actifs


pour toutes les dates futures, telles qu’on peut les projeter aujourd’hui. On parle, dans ce cas,
d’impasse « en stocks ». Une impasse positive représente un excédent de ressources et une
impasse négative représente un déficit.
Impasse en stocks = encours passif – encours actif

On peut aussi déterminer l’impasse par la différence entre les variations des passifs et
actifs pendant une période donnée. C’est une impasse dite « en flux ».

Impasse en flux = tombées actifs – tombées passifs

Les impasses en stocks sont nécessairement identiques en valeur absolue aux impasses
en flux cumulées depuis l’origine.

Pour calculer l’impasse, on doit établir un profil d’échéance sous forme de tableau
qui classe les actifs et passifs selon leur durée restant à courir, tout en veillant à ce que les
classes d’échéances soient plus fines (étroites) pour les maturités proches, car c’est le risque
de liquidité immédiate qui doit être mesuré. Les tableaux ci-dessous illustrent ces définitions
avec des données simples.

Péri P A Impasse
ode D assif ctif s en stocks
s s

Aujourd'h 31500 31500


ui
1jour  D < 26700 27300 -600
1 semaine
8jours  D 20300 22300 -2000
< 1 mois
1mois  D 11700 16900 -5200
< 3 mois
3mois  D
5900 12700 -6800
< 6 mois

6mois  D
< 1 an 3900 10300 -6400

1an  D <
2900 6900 -4000
2 ans
2ans  D < 1500 4000 -2500
5 ans

Plus de 5 0 0 0
ans
Tableau 2. Profil d’échéances et calcul d’impasses en stocks

Pér Tom To Imp Impa


iode D bées passifs mbées asses en sse cumulée
actifs flux

Aujourd'
hui

1jour  D 4800 420 -600 -600


< 1 semaine 0

8jours  6400 500 - 2000


D < 1 mois 0 1400

1mois  8600 540 - 5200


D < 3 mois 0 3200

3mois  5800 420 - 6800


D < 6 mois 0 1600

6mois  2000 240 400 6400


D < 1 an 0

1an  D < 1000 340 240 4000


2 ans 0 0

2ans  D 1400 290 150 2500


< 5 ans 0 0

Plus de 5 1500 400 250 0


ans 0 0

TOTAL 3150 315


0 00
Tableau 3. Profil d’échéances et calcul d’impasses en flux

L’ampleur des décalages donne, sur toute la période couverte par le profil des
impasses, une image synthétique de la situation globale de liquidité du bilan, c’est-à-dire de
son degré de « consolidation ». Divers cas de figure sont possibles :

 Le bilan est « consolidé » si les actifs et passifs s’amortissent au même rythme c’est-à-dire
si le bilan est équilibré en liquidité.

 Le bilan est « sur-consolidé » si les actifs s’amortissent plus vite que les ressources. Un
excédent de ressources est alors dégagé et disponible pour le financement des nouveaux
emplois.

 Le bilan est « sous-consolidé » si les actifs s’amortissent plus lentement que les ressources.
Dans ce cas, des financements nouveaux sont requis pour combler l’écart avec les actifs en
place en sus des financements des actifs nouveaux.

Ces différentes situations sont résumées dans les schémas ci-dessous, qui représentent
des échéanciers d’évolution des emplois et des ressources dans une hypothèse de « fonte » du
bilan, c'est-à-dire sans incorporation des productions nouvelles.

Figure 5. La consolidation du bilan36

B. La méthode des nombres (l’indice de transformation) :


Cette technique vise à mesurer l’ampleur de la transformation opérée par la banque.
Elle consiste à pondérer les actifs et passifs par la durée moyenne de chaque classe, puis à
calculer un indice de transformation (ou de liquidité) égal à :

 des passifs pondérés /  des actifs

Un indice supérieur à 1 signifie que la banque emprunte plus long qu’elle ne prête et
plus l’indice est faible, plus la banque transforme des passifs courts en actifs longs. Un
indice égal à 1 indique que les passifs et les actifs concordent.

36
BESSIS J., Op. Cit., page 103.

Tombé Pondérat Passifs Actifs


Pé Tomb
es ion (en pondéré pondéré
riode D ées
Passif durée s s
Actif
s annuell
s
e)

1jour D 4 4 0 4 4
< 1 semaine 800 200 ,01 8 2
8jours  6 5 0 3 2
D < 1 mois 400 000 ,05 2 50
0
1mois  8 5 0 1 8
D < 3 mois 600 400 ,16 376 64
3mois  5 4 0 2 1
D < 6 mois 800 200 ,37 146 554
6mois  2 2 0 1 1
D < 1 an 000 400 ,75 500 800
1an  D 1 3 1 1 5
< 2 ans 000 400 , 500 100
5
2ans  D 1 2 3 4 1
< 5 ans 400 900 , 900 015
5 0

Plus de 5 1 4 7 1 3
ans 500 000 ,5(1) 1250 000
0

TOTAL 3 3 2 4
1500 1500 3040 976
0
(1) : Durée forfaitaire des échéances supérieures à 5 ans : 7 ans et demi.

Tableau 4. Calcul de l’indice de transformation

Indice de liquidité = 23040 / 49760  0,46

Cette approche par indice synthétique donne une indication du risque de


transformation des établissements. Notons, toutefois, que l’observation de cet indice est
probablement plus utile en tendance qu’en valeur absolue.

C. Le surplus de base :

Le surplus de base mesure le coussin de liquidité constitué par les actifs liquides pour
couvrir les besoins de financement journaliers. Il est égal à l’actif liquide duquel on déduit le
passif exigible (ou journalier).

Surplus de base = Actif liquide – Passif exigible

L’actif liquide comprend tous les actifs ayant une échéance imminente ou pouvant être
transformés en cash sans générer des moins-values intolérables. On peut citer comme exemple
:

Les encaisses, le solde du compte Banque Centrale, les instruments du marché


monétaire venant à échéance dans moins d’un mois, les excédents de réserve…
Le passif exigible ou journalier comprend les dettes à très court terme, telles que : les
emprunts à 24 heures, les mises en pension, les emprunts à la Banque Centrale et les dépôts
à échéance inférieure à un mois.

Un surplus de base positif signifie qu’une partie des actifs liquides est financée par des
ressources à plus long terme. La banque dispose donc d’un surplus de liquidité.

Un surplus de base négatif signifie que la banque finance une partie de ses actifs à
terme par des passifs courts.

Le surplus de base est un instrument de gestion de liquidité journalière. Il est maintenu


à un minimum positif selon la taille de la banque et selon son appréhension des problèmes de
liquidité. Un surplus positif va permettre à la banque de faire face aux variations de liquidité
journalière

Actifs liquides M
ontant

Encaisses et solde auprès des banques étrangères 3


00

Solde à la Banque Centrale net des réserves 7


00

Titres du gouvernement et de ses agences (placements) 8


.000

Position du département de commerce des titres gouvernementaux 2


.000

Avances aux branches à l’étranger (1) 4


00

Avances aux filiales (1) 5


00

Avances à court terme (1) 6


.000

Prêts aux courtiers en valeurs mobilières 7


.000

Excédents de réserves vendus à long terme 2


.000

Total (A) 2
6.900

Passifs exigibles

Banque Centrale 1
00

Excédents de réserves achetées (moins la portion fixe) 1


3.00
0

Conventions de rachats 7
.000

Dépôts à terme (non compris les dépôts d’épargne) (1) 4


00

Excédents de réserves achetées à long terme (1) 2


.000

Dépôts des branches au siège social 2


000

Total (B) 2
4.500

Surplus de base 2400

(1) : venant à échéance dans moins d’un mois

Tableau 5. Exemple de calcul du surplus de base37


37
GOUSLISTY H. « Gestion des liquidités dans les banques », Revue Banque, n° 533, page 64.

1.1 Les problèmes spécifiques de construction des impasses


Le calcul des impasses pose un certain nombre de problèmes pratiques concernant le
traitement de certains postes. La construction de l’impasse suppose que tous les actifs et
passifs ont une maturité bien connue. Certes la plupart des encours ont une échéance
contractuelle mais il reste que certains d’entre eux sont sans échéance, et d’autres ont une
échéance incertaine.

Dans de tels cas, il convient d’adopter des conventions, émettre des hypothèses, ou
baser le choix des maturités sur des analyses statistiques. Il s’agit notamment des dépôts à vue,
des comptes d’épargne, des engagements de hors-bilan, des encours à échéance incertaine
(découvert….), des fonds propres et des flux d’intérêts.

A cela s’ajoute la problématique des productions nouvelles. Faut-il intégrer l’activité


nouvelle dans le calcul de l’impasse et adopter, par conséquent, l’hypothèse de poursuite
d’activité ou suffit-il de se contenter des actifs et passifs existants pour obtenir des impasses
statiques qui donneront une image de la situation sous l’hypothèse de cessation d’activité ?

D. Les ressources à vue :

Les ressources à vue tels les comptes chèques, les comptes courants, les comptes sur
livrets, les plans d’épargne logement, sont des comptes sans stipulation de terme et leur
traitement est un problème récurrent en gestion ALM, en raison d’un manque de consensus sur
ce sujet. Il existe en gros deux conceptions :

- une vision « prudente » qui met l’accent sur l’absence de maturité contractuelle de ces
comptes et qui les rend intrinsèquement volatils. Immédiatement exigibles, il serait imprudent
de les considérer comme des ressources longues. On pourrait donc considérer a priori que leur
échéance est immédiate.
- une vision « réaliste » qui prend pour argument la loi des grands nombres pour dire que, une
fois les comptes individuels agrégés, l’encours global des DAV et des autres comptes à vue
fait preuve d’une grande stabilité, ce qui permet de considérer ces ressources comme longues.

E. Les encours à échéance incertaine :

Certains crédits comme les découverts ont une maturité courte mais, étant
régulièrement renouvelés, ils engagent la banque autant que des crédits à long terme. D’autres
crédits, et bien qu’ils aient une échéance contractuelle, comportent des clauses de
remboursement anticipé, ce qui rend leur échéance effective incertaine. L’exemple typique est
celui des crédits immobiliers.

F. Les engagements hors-bilan :

Les engagements conditionnels, à l’exemple des lettres de crédit et des garanties


financières, représentent des sorties de trésorerie potentiellement importantes, et ce dans la
limite des plafonds d’autorisation pour chaque contrepartie. Les engagements donnés sont
contractuels, mais les tirages s’effectuent sur l’initiative du débiteur, ce qui pose problème
quant à la date et le montant des utilisations. La banque peut être en mesure de déterminer un
niveau «normal» de sorties à partir d’estimations sur la base des constatations passées, et voir
ensuite dans quelle proportion ces flux pourraient augmenter en période de tension.

G. Les fonds propres :

Les fonds propres sont supposés rester indéfiniment dans le bilan et n’ont donc pas de
maturité définie. Ils soulèvent une autre complication, relative à l’estimation de leur montant.
En effet, les fonds propres de la banque sont assujettis à la réglementation prudentielle, ce qui
crée des besoins en capitaux supplémentaires si le bilan est en croissance. Il est donc
nécessaire de prévoir ces besoins et de faire varier les fonds propres en conséquence.

H. Les flux d’intérêt :


Les intérêts posent une difficulté technique de calcul des montants et de
positionnement dans le temps des flux de liquidité correspondants (différents des flux
comptables d’intérêts courus). En effet, l’équilibrage du bilan suppose que les flux d’intérêts et
les résultats mis en réserve soient anticipés. Le problème est que les intérêts courus ne
coïncident pas avec les encaissements ou les décaissements.

I. L’incorporation des productions nouvelles :

Le profil d’échéances peut être déterminé soit dans l’hypothèse de « cessation


d’activité », c'est-à-dire à l’exclusion de tout encours ou emprunt nouveaux, soit dans une
hypothèse tenant compte des productions nouvelles estimées. Le profil d’échéances obtenu en
incorporant les productions nouvelles (appelé échéancier dynamique) diffère de celui traité
dans l’hypothèse de fonte de bilan (échéancier statique).

En effet, la projection des productions nouvelles est nécessaire pour évaluer la totalité
des besoins de liquidité prévisionnels. Cependant, il serait souhaitable de ne pas les intégrer
dès le départ dans les impasses car les encours et les emprunts nouveaux sont incertains
(prévisions) alors que ceux existants sont plus exacts.

Les projections globales (encours existants et productions nouvelles) sont réalisées dans
des buts de simulation

Coût de la liquidité

Pour éviter le risque d’illiquidité, une banque a intérêt à évaluer ses besoins en
liquidité. Pour cela, elle doit prévoir la demande des prêts et le volume des dépôts en tenant
compte du changement éventuel dans le comportement des emprunteurs et des déposants. Les
besoins de liquidité devant être comblés, la banque doit aussi prévoir les taux d’intérêt futurs
car le taux à payer pour se refinancer est aujourd’hui incertain.

En fait, le coût des financements ne dépend pas uniquement des taux futurs
-représentés par une courbe de taux38-. Il dépend également du coût de la liquidité qui, quant à
lui, est fonction de la qualité de signature de la banque. Généralement, le coût de la liquidité
est représenté sous la forme d’une prime positive par rapport à la courbe des taux et qui croît
avec l’échéance.

En théorie, la prime de liquidité correspond au surcoût qu’engendre le risque de défaut.


Elle est donc égale à la perte moyenne imputable au défaut de la contrepartie, cette perte
moyenne étant le produit de la probabilité de défaut par le montant emprunté. Comme la
probabilité de défaut croît avec la durée du prêt, cette prime s’élève avec l’échéance. On en
déduit l’allure de la prime de liquidité et son positionnement par rapport à la courbe des taux
« sans risque ».

Figure 6. Courbe des taux et prime de liquidité

Le coût des financements pour la banque est égal donc au taux du marché « sans risque
» augmenté de cette prime, ou coût de la liquidité. En fonction de son degré d’aversion au
risque, la banque pourra décider de payer le plein prix et éviter ainsi entièrement le risque

38
La courbe des taux est une représentation graphique avec en ordonnées les taux et en abscisses les
échéances. Elle représente la structure par échéances des taux courants. Elle permet, sous des hypothèses bien
identifiées, d’inférer les anticipations sur les taux futurs et de mesurer les taux d’actualisation.

ou, dans le cas où elle a des préférences pour le risque (cela dépend des actionnaires !),
elle choisira d’en assumer une partie et payer moins.

Il faut noter que l’illiquidité engendre divers dommages pour la banque :

- manquer l’occasion d’acheter des actifs profitables ;

- être obligée de vendre des actifs à perte ;


- être dans l’impossibilité de respecter ses engagements de prêter ;

- être incapable de renouveler à l’échéance les fonds qu’elle a empruntés si le marché est
au courant de ses problèmes de liquidité ;

- être obligée d’avoir recours à la banque centrale ;

- payer des taux d’intérêt élevés pour reconstituer la liquidité.

La reconstitution de la liquidité comporte aussi un risque de taux d’intérêt. Pour


expliquer, supposons qu’un établissement réalise une opération de transformation « placement
long – emprunt court ». Outre le risque de liquidité, cette opération comporte un risque de taux
d’intérêt car les emprunts à court terme doivent être renouvelés à des taux incertains. Un
moyen d’éliminer ce risque est de swapper le taux court des passifs pour servir au passif un
taux fixe.

Cette opération neutralise le risque de taux global. Son coût est la marge à payer pour
mettre en place le swap de taux. Le coût de la liquidité peut être assimilé donc au coût des
swaps augmenté de la prime de risque relative à la qualité de la signature de la banque. Comme
des swaps peuvent être réalisés sur plusieurs échéances, il est possible de construire à partir
des swaps la structure par terme des coûts de la liquidité bancaire.

De même qu’une liquidité insuffisante, une abondance de liquidité a aussi un coût


«caché». Une surliquidité équivaut à un manque à gagner dans la mesure où une partie
importante des ressources -le plus souvent rémunérées- finance des emplois non ou peu
rémunérateurs - car investis à court terme-.

Mesure de sensibilité

Une position excédentaire en liquidité expose la banque à un risque de baisse du coût


de la liquidité. Inversement, un déficit de ressources l’expose à une hausse de ce coût. Pour
éliminer ce risque, la banque doit se consolider, c'est-à-dire clôturer ses positions.

La mesure de sensibilité consiste à apprécier les effets, sur les résultats courants de la
banque, de la couverture de son risque de liquidité. Pour cela, des hypothèses peuvent être
faites quant à l’évolution du coût de la liquidité.
SECTION 2 : RISQUE DE TAUX D’INTERET
Le risque de taux d'intérêt réside dans la vulnérabilité de la situation financière d'une
banque à une évolution défavorable des taux d'intérêt. Accepter ce risque est quelque chose
d'inhérent à l'activité bancaire et peut constituer une source importante de rentabilité et de
valorisation du capital-actions. Cependant, un risque excessif peut représenter une menace
substantielle pour les bénéfices et les fonds propres d'une banque.

Aussi, nous allons au cours de cette section, identifier les principales formes du risque
de taux d'intérêt auxquelles les banques sont généralement exposées et présenter certaines
méthodes utilisées pour sa mesure.

Identification du risque de taux d'intérêt

Le comité de Bâle, dans son document consultatif « Principles for the Management
and Supervision of Interest Rate Risk » de Janvier 2001, considère les 4 types de risque
de taux suivants :

A. Risque de révision de taux ( Repricing risk ) :

En tant qu'intermédiaires financiers, les banques sont exposées de plusieurs manières


au risque de taux d'intérêt. La première, résulte de différences de concordance dans
l'échéance (pour les taux fixes) et le renouvellement des conditions (pour les taux variables)
des positions de l'actif, du passif et du hors-bilan d'une banque. Si de tels décalages dans les
révisions de taux constituent l'un des aspects essentiels de l'activité bancaire, ils peuvent
cependant soumettre la situation patrimoniale et le résultat de la banque à des variations
imprévues lors des modifications de taux. Il se matérialise essentiellement lorsque les actifs et
les passifs ne sont pas parfaitement adossés.
1. Les méthodes de calcul de la VAR

- Le modèle paramétrique :

Cette approche est la plus communément employée car simple conceptuellement et


dans sa mise en œuvre, elle se base sur la matrice de variances-covariances des facteurs de
risque ainsi que sur les vecteurs de sensibilité des actifs composant le portefeuille par
rapport à ces facteurs de risque.

La méthode paramétrique d’estimation de la VaR s’appuie sur les hypothèses suivantes


:

- Les variations des prix et des taux du marché, et par conséquent, la valeur du
portefeuille, sont distribués selon la loi normale d’écart type σ.

- Le portefeuille est une combinaison linéaire des facteurs gaussiens et donc les P
& L (profits and losts) est une combinaison linéaire des variations de ces facteurs.

Le calcul de la VaR passe par l’estimation de la moyenne m et de la volatilité des


rendements futurs du portefeuille σ (à partir de données historiques) :

V
  (  m  Z q σ ) , où Zq est le coefficient correspondant au niveau de
aR
Enco
urs

confiance choisi. Ce coefficient est égal par exemple à 2 pour un niveau de confiance
de 97.725

% ou à 1.65 si le niveau de confiance est de 95%46.


- Le modèle historique :

Dans cette approche, la distribution des variations futures des facteurs de risque est
assimilée à celle observée sur une période passée 47. En effet, on utiliser la distribution
passée réelle des facteurs de risque auxquels le portefeuille est soumis et on applique les
mouvements dans les prix et taux passés à la composition actuelle du portefeuille.

La VaR est ensuite obtenue en lisant le quantile approprié sur l’histogramme des
P&L simulés du portefeuille. Ainsi, sur une série de 500 P&L quotidiens, la VaR à un jour
à 99% est égale à la sixième plus grande perte observée sur l’histogramme.

- La simulation de Monté Carlo :

Cette méthode consiste à choisir une distribution pour les variations des facteurs de
risque, simulée à travers une modélisation mathématique dans l’approche stochastique,
après avoir pris soin de valider ces choix par des tests statistiques adéquats. À partir du
modèle choisi, on simule un grand nombre de scénarii futurs avec un ordinateur. Les
résultats de l’application de ces différentes simulations à la composition actuelle du
portefeuille, sont ensuite utilisés pour

46
Ces chiffres résultent directement des tables de la loi normale.
47
On émet l’hypothèse que la distribution des rendements observée à partir des données
historiques se reproduira à l’avenir « Tomorrow may be like one of your yesterdays ».

estimer la distribution des P&L hypothétiques du dit portefeuille, enfin la VaR est
déterminée à partir de cet échantillon simulé.

Toutefois, la VaR doit être complétée par la simulation de crise (stress testing) qui
analyse les répercussions d’événements exceptionnels sur le portefeuille. Aussi, la validité
de cette méthode suppose qu’elle est capable d’expliquer les résultats passés. Pour cela
on doit faire des testes sur les données passées (backtesting), en comparant ex-post les
variations effectives de la valeur du portefeuille et de la VaR et d’en dégager les fréquences
de dépassement. Ces dernières seront comparées avec les fréquences données par
l’intervalle de confiance choisi.

Par ailleurs, la VaR doit faire l’objet d’une utilisation particulière en gestion actif
passif, du fait que l’horizon temporel de la gestion du bilan n’est pas du tout comparable à
celui à très court terme correspondant à la gestion d’un portefeuille de négociation ; et que
contrairement aux éléments financiers, les actifs et passifs bancaires ne sont pas arbitrables
entre eux, puisqu’ils dépendent le plus souvent de facteurs comportementaux de la clientèle
et non d’options qui seraient entre les mains du banquier.

Bien que la VaR puisse en théorie être utilisée pour la quantification des risques de
marché, des risques de crédit, des risques de liquidité et des risques opérationnels, seule son
application au risque de marché est aujourd’hui réellement opérationnelle.

SECTON 3 : RISQUE DE CHANGE

Le risque de change est lié à la mondialisation des marchés. Au cours des deux
dernières décennies, l’utilisation d’opérations financières libellées en devises s’est
notamment développée et diversifiée dans les banques et les sociétés financières. Le risque
de change se définit, dans ce cas, comme un risque associé à toute transaction financière
sensible aux fluctuations de change. Le règlement de ces opérations marque le dénouement
du risque et se traduit soit par un profit soit par une perte de change. Parmi ces opérations,
l’on peut citer pour l’exemple :

- les prêts/emprunts de devises donnant lieu au paiement d’intérêts en devises ;

- les achats/ventes de titres libellés en devises pour des placements ;

- les distributions ou réceptions de dividendes en devises pour des


participations multinationales ;

- la consolidation des comptes de filiales étrangères.


3.1 Sources du risque de change :

Plusieurs facteurs48, généralement macroéconomiques, peuvent être à l'origine


du risque de change :

- les variations des cours aussi bien sur le marché domestique qu'à l'étranger ;
- le volume et le sens des flux de marchandises et de capitaux dans un pays ;
- les évènements politiques prévisibles et imprévisibles ;
- les anticipations des agents et les opérations spéculatives sur les devises ;

Tous ces facteurs affectent les cours des devises et exposent de ce fait la banque
à un risque de change lequel peut revêtir trois formes : il peut s'agir d'un risque de
transaction, de traduction ou de consolidation49. Généralement, on parle de risque de :

 transaction, quand il y a une modification de la rentabilité des opérations


libellées en devises du fait des fluctuations des taux de change

 traduction, lorsqu'il s'agit pour un établissement de convertir, par exemple en


dinars Marocns (devise d'expression), ses résultats libellés en Euro (devise
d'origine). Il s'agit dans ce cas pour l'établissement de ramener dans les comptes
sociaux les résultats générés par une activité en devise.

48
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Analyse et gestion du risque bancaire, ESKA,
Paris, 2004, page 262.
49
Dubernet M., Op. Cit., pages 93-94.

 consolidation, lors de la consolidation des comptes d'un groupe ayant des


filiales à l'étranger: le résultat consolidé d’un groupe peut être moindre si les
résultats des filiales étrangères sont positifs (resp. négatifs) et les devises
d’activité de ces filiales dévaluées (resp. réévaluées) par rapport à la monnaie
de consolidation.
Van Greuning et Bratanovic50 regroupent les risques de traduction et de
consolidation en risque de réévaluation ou de conversion. Ils distinguent également
une autre catégorie de risque appelée risque économique ou risque d'activité qui
tient compte de l’impact de l'évolution adverse des taux de change sur la position
concurrentielle, par exemple, de la banque.

3.2 Mesure du risque de change : la


position de change :

Le risque de change peut se définir comme l’incidence, sur le patrimoine et les


résultats, de la variation des cours des monnaies étrangères. Techniquement, ce risque
est mesuré par la position de change.

A. Définition :

La position de change nette PCN (ou Net Exchange Position) constitue l’assiette du
risque, c’est-à-dire, la base sur laquelle sera mesurée l’exposition de la banque au risque
de change. Elle est égale à la différence entre les actifs (opérations d’achat au comptant
et contrats d’achats à terme compris) et les passifs (opérations de vente au comptant et
contrats de vente à terme compris) libellés en devises étrangères enregistrés au bilan et
en hors-bilan.

Position de change nette = actif (bilan et hors bilan) dans


une devise

Cette position peut être :

 Ouverte : si les flux à recevoir et à livrer ne s'équilibrent pas dans la même devise
et sur la même échéance. Une position ouverte est soit longue, soit courte.

- Elle est longue ou positive si les avoirs sont supérieurs aux engagements réalisés
dans la même devise.
- Elle est courte ou négative si les avoirs libellés en une devise sont inférieurs aux
engagements réalisés dans la même devise.

 Fermée : lorsque les avoirs et les engagements libellés dans une même
devise s'équilibrent, sur une échéance donnée.
50
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page 263.

 De mismatching : si les avoirs et les engagements s'équilibrent mais leurs


échéances respectives ne sont pas les mêmes. Ces différentes positions ne sont
pas sans conséquences sur les résultats de la banque. En effet:

- Si la banque a une position de change longue dans une devise et que cette devise
s’apprécie, la banque réalise un profit. Dans le cas inverse, elle subit une perte.

Si elle a une position courte dans une devise et que cette devise s’apprécie,
elle subit une perte. En revanche, si la devise se déprécie, la banque réalise un profit.

Le tableau suivant résume ces différentes situations :

Positio Positi Positio


n longue on courte n fermée

Hausse G P R
du cours ain erte ie
n

Baisse P G R
du cours erte ain ie
n
Tableau 6. Impact des évolutions des cours de change sur les résultats

La stratégie de la banque consiste à établir des positions avantageuses, en


fonction des estimations faites sur les cours futurs, et ce dans un but de maximiser
les gains de l’établissement.

Exemple :

En prenant un exemple simplifié de la devise « euro » (EUR), un établissement, à


un instant t, peut avoir la position suivante :
A P
ctifs assifs
USD USD

Actifs 6 000 Passifs 4 500 EUR


EUR
Vente à terme 1 500 EUR
Achat à terme 1 000 EUR _

6 000
7 000 EUR
EUR

PCN = 7 000 – 6 000 = 1 000 EUR (position dite longue, car les actifs sont
supérieurs aux passifs). Avec un cours de référence de 1 EUR = 90 DZD, et pour une
variation de 10 nous aurons :

C M Contre- E
our ontant valeur ca
s rt

1 EUR = 10 100 000 DZD (1 + 10 000 (100 000


100 DZD 00 EUR 000 x 100) – 90 000)

1 EUR 10 90 000 DZD (1 000 0


= 90 DZD 00 EUR x 90)
1 EUR = 10 80 000 DZD (1 000 - 10 000 (80 000 –
80 DZD 00 EUR x 80) 90 000)

Une variation de 10 du cours de la devise aura une incidence sur le résultat :

- un gain en cas de hausse de l’euro (baisse du dinar) ;

- une perte en cas de baisse de l’euro (hausse de du dinar).

B. Tableau de position de change :


La position de change nette doit être calculée devise par devise et échéance par
échéance car les actifs et les passifs d’une banque (même pour la même devise) n’ont pas
toujours les mêmes échéances, pour cela un tableau de position de change est établi sur la
base des flux

d’encaissement et/ou de décaissement prévisionnels. En calculant la position de


change, courte ou longue, sur chaque devise puis la position de change totale, cette mesure
donne une idée sur l'assiette du risque de change de la banque comme illustré dans le
tableau ci-après :

Fin de mois U G C E J T
S P H U P otal51
D B F R Y

Total des actifs immobilisés

Total des dettes à long terme

Position nette au comptant

Engagement à terme décalé

Filiales étrangères/opérations

Position nette sur produits


dérivés

Position nette ouverte


effective après

couverture

Position nette ouverte


maximale au cours

du mois

Tableau 7. Les positions ouvertes en devises étrangères52


Les éléments listés dans ce tableau traduisent une démarche pour calculer la position
nette ouverte sur les devises d'intervention d'une banque sur une période d'un mois par
exemple, en tenant compte à la fois des éléments de bilan et de hors-bilan. En additionnant
leurs valeurs absolues, on obtient la position nette ouverte totale.

De fait, la manière de totaliser les positions nettes ouvertes des différentes devises
dépend de l’attitude de la banque en matière de gestion des risques. Une banque prudente
procèdera par l’addition des valeurs absolues des positions ouvertes, ce qui signifie que les
taux de change de toutes les devises sont censés évoluer de telle manière que toutes les
positions entraîneront des pertes de façon simultanée. Une banque moins prudente prendra
comme position nette ouverte globale la plus grande valeur entre la somme des positions
nettes courtes et la somme des positions nettes longues. Cette dernière méthode est aussi
appelée « short hand method », et elle a été admise aussi bien par le Comité de Bâle que par
l’Union Européenne.

Le tableau de position est un moyen très important en matière de gestion de risque de


change.

Cependant, son établissement nécessite un système d’information performant afin


d’assurer la circulation de l’information entre les différentes entités de l’établissement.

C. Le cours de valorisation :

Le cours de la position de change nette n'est qu'une moyenne pondérée des


cours des différents éléments constitutifs de la position.

51
Le total devra être exprimé dans une devise de référence
52
VAN GREUNING H. et BRAJOVIC BRATANOVIC S., Op. Cit., page277.
Exemple :

Position financière 8 à 1.45 (cours EUR/CHF)


longue : 75 M€

Position 5 à 1.44.
commerciale courte : 46

M€

La position nette 3 à 1,4665


globale : 29

M€

( ∗,– ∗,)
1,4665= ( – )

La banque est longue de 329 M€ à 1,4665. La hausse du cours s'explique par la


vente des euros à un cours moins élevé 1,44 par rapport au cours d'achat qui est de 1,45. Le
calcul de chaque position de change doit être mis à jour instantanément car les cours de
change fluctuent et le montant des éléments de la position de change varie aussi.

Fonds propre et risque de change

- plus grande valeur entre les 2 précédentes = somme des positions nettes
ouvertes longues=17%

- position nette ouverte globale = 17% + |-4%| (Or) = 21%. Le risque de change représente
alors 21% des fonds propres éligibles, ce qui est largement au-delà de la norme
réglementaire et doit être corrigé.

L’autre méthode possible pour calculer l’impact des variations des cours de change
sur les fonds propres est la Value-at-Risk que nous avons déjà présentée dans la section
précédente.
Elle permet de mesurer les pertes exceptionnelles devant être absorbées par les fonds
propres.

SECTION 4 : LES LIMITES DE RISQUES

Afin d’aboutir à une bonne gestion des risques on doit procéder à une fixation de
limites que l’établissement ne doit pas franchir. En effet, à partir des objectifs de gestion
que se donne l’établissement (limites de risques notamment), le gestionnaire ALM décide
des actions destinées à ramener les risques en question dans des limites supportables au vu
des contraintes réglementaires (contraintes externes) et de celles propres à la stratégie de
l’établissement (contraintes internes traduisant notamment les exigences des actionnaires
d’une part, des investisseurs qui le refinancent d’autre part).

4.1 Limites pour le risque de liquidité :

Le risque de liquidité peut être fatal pour la banque. En effet, en cas d'impossibilité
prolongée de régler ses dettes, celle-ci peut être déclarée en cessation de paiement. Il lui
est primordial donc de se fixer des limites visant à prévenir ce risque. Ces limites sont dites
d'impasses de liquidité, qui fixent un niveau maximum de besoin de fonds (gap négatif
cumulé) en fonction de la durée à courir.

Réduire le risque de liquidité revient donc à limiter la transformation. Transformer


les dépôts à court terme en crédits à plus long terme est, certes, une mission traditionnelle
et fondamentale des banques. Mais cette transformation doit être limitée et contrôlée à
un niveau acceptable.

Les impasses doivent être modérées et une limite doit être fixée par la direction
générale en termes d’impasses par période et d’impasses cumulées. Des limites
particulières peuvent aussi être fixées aux différents intervenants qui encadrent l’action
quotidienne des services décentralisés.

Ces limites doivent ensuite être gérées et respectées.


La fixation de ces limites dépend principalement de la capacité de l'établissement à
trouver des fonds sur le marché. Cette capacité dépend de :
1. L'image de la banque c'est-à-dire sa notoriété, sa taille, sa rentabilité et sa
solvabilité

(rating) : la notation attribuée par les agences de rating joue un rôle essentiel
aussi bien pour définir la capacité d’accès au refinancement que son coût.

 La structure du marché et de la liquidité générale (la nature structurellement prêteuse


ou emprunteuse des contreparties auxquelles il peut avoir recours).

 La santé financière du pays, mesurable par le taux de l'épargne et les besoins


d'investissement qui donne aussi des indications utiles sur la liquidité disponible de
même que la politique monétaire de la banque centrale désireuse ou non de
maintenir des taux d'intérêt élevés.

 Le nombre de contreparties bancaires susceptibles de prêter de l'argent à la banque.

 Le degré d'aversion au risque des actionnaires.

C’est pour toutes ces raisons que certains établissements se fixent a priori des règles
de financement, et l’on constate que d’une banque à une autre, les règles d’adossement et
les limites internes peuvent être très significativement différentes :

Une banque commerciale tire sa liquidité essentiellement de la qualité de ses dépôts


clientèle.

Les dépôts à vue peuvent statistiquement être considérés comme relativement


stables, et ce à deux conditions : que la réputation de la banque ne soit pas mise en cause et
que le nombre de titulaires de comptes soit élevé pour assurer une division importante des
risques. Plus le nombre de comptes est élevé et le montant moyen faible, plus les dépôts
sont stables.

La banque doit donc diversifier ses ressources et éviter les concentrations. Pour cela,
au même titre que les crédits, aucun déposant individuel ne doit représenter une proportion
importante des dépôts.
Par ailleurs, un établissement financier trouve sa liquidité dans la faiblesse de ses
exigibilités à court terme (pas de dépôts) et dans la disposition de ressources longues (fonds
propres, emprunts obligataires..).

4.2 Limites pour le risque de taux d’intérêt :

Une fois le risque de taux d’intérêt mesuré, il convient de fixer des limites ou un
seuil maximum de pertes. Ces limites sont fixées par la direction générale sous le contrôle
du conseil d’administration et fréquemment gérées par une cellule ALM. Ces seuils
peuvent concerner des éléments tels que la marge d'intérêt, les fonds propres, l'assiette
du risque, le volume des encours ou encore les provisions stop-loss qui sont des provisions
destinées à couvrir les excédents de pertes.

L’idée est que la banque fixe des limites à l’impact qu’elle se prépare à subir sur ses
profits et à la valeur économique de ses capitaux propres en cas de fluctuations des taux
d’intérêt sur le marché.

La forme de ces limites doit être fonction de la dimension et de la complexité des


positions de la banque.

Pour les banques qui se consacrent aux activités bancaires traditionnelles et qui ne
sont pas détentrices d’instruments dérivés ni d’instruments intégrants des options, des
limites simples

tels les limites « en gap » ou « en duration » suffisent. Pour les banques dont les
activités sont complexes et diversifiées, un système de limites élaboré peut être nécessaire,
afin que soient prises en compte toutes les sources possibles du risque de taux d’intérêt. Un
tel système doit aussi prendre en compte des scénarii spécifiques de mouvements des taux
d’intérêt et l’historique de la volatilité des taux.

A. Limites en gap :

Fixer des limites de risque pour la marge d’intérêt consiste à décider quelle est la
baisse maximale acceptable. Etant donnée la variation maximale du taux de marché, il
existe une valeur du gap telle que la marge ne peut pas franchir la limite fixée.
Gap limite = variation limite de la marge / variation maximale des taux

La limite de la marge peut être exprimée en pourcentage du PNB, elle est réévaluée
périodiquement en fonction des marges financières réellement dégagées et du PNB projeté.

Cette limite est complétée par deux indicateurs qui traduisent les contraintes de
temps et de modification de l’environnement :

- Le coût immédiat de fermeture (Cost to Close) ;

- Le Earning-at-Risk des gaps calculés par une simulation des taux selon la variation du
taux de référence, en mettant la situation la plus pénalisante pour la banque en fonction du
sens dominant des gaps.

B. Le stop-loss de position54 :

Par cette limite, au-delà d’une certaine perte, le gestionnaire est prié de clôturer ses
positions et d’« accepter sa perte » en les soldant à quelque prix que ce soit.

Cette pratique vise à protéger la banque contre l’aggravation des pertes et d’éviter
par exemple que le gestionnaire, essayant de se « refaire » quand il se rend compte que ses
positions sont perdantes, joue son va-tout et prenne des risques encore plus grands en
espérant, par un gain important, revenir dans une situation plus confortable.

En général, ce genre de limites ne s’applique qu’aux positions extrêmement liquides,


principalement pour les opérations de marché, pour pouvoir être soldées quasi-
instantanément et à tout moment, sinon la notion de stop-loss n’a plus de sens55.
54Cette limite est spécifique aux établissements orientés dans l’activité de marché caractérisée par une liquidité forte.
Cependant, elle peut être utilisée pour des directions qui gèrent les portefeuilles de titres ; par exemple, la direction de
gestion des valeurs mobilières

55Sur les marchés qui sont volatils ou peu liquides, la limite stop-loss peut ne pas être pleinement efficace, et il se peut
que le marché dépasse un seuil de déclenchement du stop-loss avant que l’on ait pu fermer une position ouverte.

C. Limite de position exprimée en Value-at-Risk :

La Value-at-Risk est la perte maximale que peut subir un portefeuille sur une période
donnée à une certaine probabilité.

La Value-at-Risk est une limite de perte potentielle, contrairement au stop-loss qui


est une limite de perte effective, c’est -à-dire déjà constatée. Lorsqu’un stop -loss est atteint,
la position détenue se révèle perdante à hauteur de la limite fixée et doit être soldée.

Dans la Value-at-Risk, on ne mesure que la perte qui pourrait survenir dans le cas
d’une évolution défavorable des paramètres encore à venir. Il s’agit donc d’une projection
hypothétique dans le futur et non de la constatation d’une perte réelle56.

Dans le but de prévenir des pertes importantes, la Value-at-Risk s’impose comme un


indicateur

« directeur » ou structurant duquel peuvent dériver toutes les limites de gestion


fixées (limites en delta, gamma…).

D. Limites en sensibilité (limites en delta et/ou en gamma) :

Rappelons que la sensibilité représente la variation de la valeur économique suite à


une variation d’un paramètre de marché. Limiter la sensibilité des positions est une manière
pratique de limiter les risques, car les opérateurs disposent en temps réel ou presque de leur
sensibilité et peuvent s’assurer en permanence qu’ils respectent leur limite. En cas de
dépassement d e cette limite, ils ont les moyens de revenir dans leur limite par la prise de
positions leur procurant une réduction de leur sensibilité.

La sensibilité peut être mesurée à l’ordre 1 (delta: dérivée du prix par rapport au
paramètre), à l’ordre 2 (on parle dans ce cas de convexité57 –gamma-), voire au-delà. Des
limites en delta et/ou gamma peuvent donc utilement être fixées.

Limites pour le risque de change :

La recommandation de Bâle, concernant la supervision et la gestion, est de faire en


sorte qu’une banque mette en place des limites appropriées et qu’elle applique les
contrôles internes qui conviennent pour ses activités sur le marché des changes. Les
procédures de gestion des risques doivent permettre d’assurer la couverture de l’exposition
aux devises étrangères que la banque se prépare à assumer, et elles doivent au moins
comprendre des limites ponctuelles, journalières et à terme pour les devises dans lesquelles
la banque est autorisée à s’exposer : aussi bien pour les devises prises une à une que pour
toutes les devises ensemble. Il s’agit de déterminer aussi les limites de stop-loss et les
limites de règlement.

56On peut avoir une position très perdante (perte constatée) avec une Value-at-Risk ne dépassant pas la limite de
perte potentielle fixée, et réciproquement une position gagnante avec une Value-at-Risk au-delà de la limite
autorisée.

57La convexité mesure la rapidité avec laquelle la duration change en fonction d’une variation très faible des taux d’intérêt.

En coordonnant convexité et duration des éléments de l’actif et du passif, le risk manager peut mesurer avec
plus de précision son risque de taux d’intérêt.

ouverte:

C’est une limite globale de l’exposition au risque de change pour une banque.
Normalement exprimée sous forme d’un pourcentage des fonds propres de la banque, elle
peut aussi apparaître sous forme d’un rapport à l’actif total ou à une autre référence.
Logiquement, la limite de la position nette ouverte représente un indicateur de la perte
maximale que la banque risque de subir en raison du risque de change.

La position nette ouverte ne doit pas dépasser une valeur prédéterminée.

B. Les limites de la position en devise :

Une banque bien gérée doit aussi garder un ensemble de limites spécifiques pour son
exposition au risque dans certaines devises. En d’autres termes, elle doit fixer des limites
sur les positions ouvertes dans chaque devise.

Ces limites peuvent être ajustées au cas par cas en fonction des prévisions de la
banque concernant l’évolution des taux de change entre la monnaie nationale et les devises
étrangères.

C. Les provisions stop-loss :

Le contrôle nécessite aussi une limite établie pour alerter les opérateurs des pertes
actuelles réalisées sur diverses positions et/ou devises. Au-delà de cette perte maximale
autorisée, la position doit être obligatoirement clôturée. C’est le système de stop-loss.

D. Les limites agrégées sur les contrats :

Ces limites donnent les montants maximaux et les échéances maximales autorisées
pour chaque produit négocié et par contrepartie.

La valeur de marché d’un contrat libellé en devise étrangère est normalement


sensible à la fois à l’échéance du contrat et aux taux de change entre les devises concernées.
Une forte concentration est toujours facteur de risque. C’est pourquoi une banque
doit fixer des limites à la valeur nominale maximale d’un contrat dans une devise
particulière et/ou sur la valeur nominale totalisée de l’ensemble des contrats.

E. Les limites en VAR:

Elles concernent la perte maximale que peut subir un établissement dans un


intervalle de confiance donné.

SECTION 5 : LA COUVERTURE DES


RISQUES

La couverture ou le hedging est destinée aux banques ayant des positions exposées
aux risques et veulent se prémunir contre les évolutions défavorables de ceux-ci.

Cette couverture a pour objectif la suppression pure et simple des risques. Ces
derniers, émanant généralement de l’existence d’une position (gap non nul).
L’annulation ou la réduction de ces risques consiste en la suppression du gap soit par
soit la recomposition du bilan, soit par le recours au marché des produits dérivés.

identiques. Le risque de taux est neutralisé lorsque les structures des actifs et des
passifs par taux de référence sont identiques sur toute la période.

L’adossement spécifique consiste à définir un adossement exact à tout nouvel


emploi par une opération financière adaptée. Cela revient à refinancer chaque actif du
bilan par une ressource de mêmes caractéristiques financières : montant originel, profil
d’amortissement, nature de taux (fixé, indexé), caractéristiques optionnelles
(remboursements anticipés par exemple)59.
Ainsi, si toutes les nouvelles opérations sont adossées exactement, l’adossement
global est aussi réalisé sur le bilan clientèle et se pérennise au fur et à mesure que les
opérations nouvelles adossées sont réalisées.

Les adossements en liquidité globaux sont donc mis en place sur des positions nettes,

c’est-à-dire en partant des profils d’impasses résultant des engagements existants.


Le schéma d’adossement spécifique est généralement suivi pour les opérations clientèle
de montants importants.

Les adossements sont inévitablement approximatifs. La sécurité qui semble résulter de


ce

« face à face » des passifs et des actifs est, pour une part, illusoire. Tout changement
dans la structure du bilan rend périmé l’équilibre antérieur60.

A. Les stratégies de financement :

La couverture en liquidité consiste à mettre progressivement en place les


financements requis pour rééquilibrer le bilan. La question est de savoir le montant et la
structure par échéance de ces financements.

Les profils des impasses donnent les positions de liquidité mais ne déterminent pas
la solution de financement. Rééquilibrer le bilan à chaque date, fixe seulement le montant
de financement à lever. Il reste donc à choisir leur profil d’amortissement en fonction des
objectifs de liquidité et de taux. Le choix des financements dépend des considérations sur
les taux parce que les coûts de financements sont différenciés selon les échéances.

Dans les exemples ci-dessous, l’objectif est d’adosser exactement le bilan


en liquidité. Cela revient à prendre le profil des actifs comme profil «cible » pour
les ressources.

Le choix de l’horizon est d’abord nécessaire. Ensuite, le choix s’effectue entre le


financement à court terme qui implique des renouvellements futurs à brève échéance au
moment où ces financements tombent, et les financements à long terme qui couvrent les
besoins sur un horizon plus éloigné.

La solution à court terme consiste à contracter des financements courts de période


en période, c’est-à-dire en strates verticales. Seule la première strate est mise en place au
taux courant, les autres le seront plus tard au fur et à mesure des besoins.

59
Cette approche est valable pour le risque de change : les positions de change susceptibles d’engendrer
des pertes trop élevées sont neutralisées par la recherche d’adossements. Ainsi la banque en position courte à 1 mois
sur le dollar et qui redoute une hausse du cours peut acheter des titres calés sur cette échéance et libellés en dollars.
60
DARMON. J, Op Cit, page 322.

Figure 8. Financement à court terme des impasses en flux

Dans ce cas, le bilan est constamment sous-consolidé. Cette solution est favorable
si on anticipe une baisse ultérieure des taux, les tranches différées seront financées à des
taux plus faibles. Mais, si cette anticipation est incorrecte, ces tranches risquent de
devenir plus coûteuses qu’un financement immédiat à long terme.
Pour fixer les taux dès aujourd’hui, il est possible de mettre en place un
C. Laàtitrisation
financement long terme: couvrant la totalité des impasses. La durée maximale des
financements est fixée en fonction de l'amortissement des actifs pour ne pas engendrer
d’excédents futurs.

Figure 9. Financement à long terme des impasses en flux

Ainsi, on obtient un financement en strates horizontales partant de l’origine. La


première strate est mise en place jusqu’à l’horizon final. La deuxième tombe avant la
première, et la troisième est encore plus courte. Dans ce cas l’adossement est effectué en
totalité avec les taux courants. Cette solution est favorable si on anticipe une hausse des
taux : vaut mieux bloquer les taux et donc la marge dés maintenant.

Mais une telle stratégie d’adossement est plus dangereuse qu’il n’y paraît car elle
risque de se traduire par une sur consolidation très importante. En effet, les ressources qui
apparaissent à court terme dans le profil des impasses (dépôts clientèle, prêts
interbancaires…) ont des chances sérieuses d’être à nouveau disponibles dans deux ou
cinq ans. Couvrir à l’avance ces impasses sans en tenir compte ferait apparaître un
surfinancement très important.
La titrisation consiste, pour une banque, à se défaire d’un crédit auprès de tiers. Elle
permet de normer certains risques comme par exemple le risque de remboursement par
anticipation, le risque de contrepartie, le risque de taux et le risque de liquidité, en les
transférant partiellement ou totalement, moyennant rémunération aux investisseurs.

Le risque de taux d’intérêt est généré par un adossement imparfait entre les emplois
et les ressources. Tout d’abord, la déconsolidation d’actifs permet aux établissements de
crédit de transférer sur les fonds communs de créances les risques liés à une immobilisation
de créances, risques qui sont a priori supportés par les fonds propres.

Dans le même temps, l’établissement de crédit échappe à la gestion du risque de


taux (ceci grâce à la mutualisation des risques) pour laquelle, il n’existe pas réellement de
couverture appropriée, si ce ne sont que par des techniques qui s’inscrivent en hors-bilan
(swaps et FRA…).

Dans le cas présent, est substituée une marge aléatoire à une rémunération certaine.
Il faut ensuite, indiquer que le transfert des créances qui se réalise en pleine propriété, fait
intervenir des cédants sélectionnés et les risques transférés sont ainsi limités.

Enfin, la cession totale des actifs soustraits au risque de remboursement anticipé de


ces prêts. Ce transfert comporte un coût : Le prêteur revend le prêt à un taux inférieur à
celui consenti au créancier. Si l’établissement de crédit ne transfère pas la collecte des
mensualités en même temps que le prêt, il conserve le revenu direct associé à la signature
du prêt.

Ainsi, le gestionnaire peut à tout moment faire sortir de son bilan, des titres
représentatifs de créances selon ses anticipations sur l’évolution des taux. Cette technique
peut donc servir d’outil de gestion du risque de liquidité et de taux de bilan.

D. L’immunisation en duration :
La duration permet de mesurer le risque de taux d’intérêt sur les différents éléments
du bilan. Les écarts de duration établis nous renseignent sur la sensibilité du bilan bancaire
aux variations de taux et nous offre ainsi un moyen d’appréciation du risque de taux.

L’immunisation en duration consiste donc, à parvenir à un écart de duration


nul entre les emplois et les ressources, c’est-à-dire à égaliser la duration de l’actif à
celle du passif.

Il s’agit donc de rendre la sensibilité des actifs égale à celle des passifs.

L’immunisation consiste donc, à ajuster ces écarts selon le niveau du risque


souhaité et selon les anticipations de taux faites par les gestionnaires.

L’utilisation de produit dérivé

La volatilité des taux d’intérêt et de change a conduit, les financiers à s’interroger


sur les instruments capables d’apporter une protection efficace pour annuler ou atténuer
ces risques. Pour répondre à ce besoin de gestion, ont été inventés au début des années 80
une gamme de

84

produits négociés sur les marchés, efficaces pour gérer les risque de taux, offrant
par la même, la possibilité de profiter des mouvements favorables de taux, tels :
Les forwards, les swaps et les options.

Cependant, seuls les swaps et FRA restent les instruments les plus utilisés dans la
gestion des gaps du fait de leur intégration facile dans l’échéancier.

A. Les swaps :

Le swap de taux (Interest Rate Swap) est un contrat aux termes duquel deux
parties contractantes s’engagent à échanger deux échéanciers de flux financiers liés à
leur endettement respectif de même nominal et dans la même devise mais sur des
références de taux différentes. Le montant nominal d’un swap ne consiste qu’une base
pour le calcul des intérêts.
Le swap de taux est principalement utilisé pour transformer une position à taux fixe
en position à taux variables et vice versa, ou bien échanger deux positions à taux variable
reposant sur des références différentes.

Le swap de change est un contrat de gré à gré, négocié entre deux contre parties,
portant sur l’échange de flux d’intérêts libellés et référencés dans deux devises
différentes, suivant un échéancier préétabli.

Les swaps de devises (Curency Rate Swap) donnent lieu à l’échange de


notionnels en devises en début et fin de période de swap permettant de fixer un cours
au comptant et un cours à terme.

B. Le forward rate argument (FRA) :

Le FRA est un contrat bilatéral hors-bilan par lequel une banque et une entreprise
ou deux banques se mettent d’accord le jour de conclusion du contrat sur un taux
d’intérêt applicable à un emprunt ou un placement futur d’un montant notionnel
déterminé pour une période future fixée.

Le FRA permet donc de garantir immédiatement le taux d’intérêt d’un emprunt


ou d’un placement futur quelle que soit l’évolution observée des taux; il permet aussi
de se prémunir pour une période future contre une variation défavorable du taux
d’intérêt.

La couverture des risques pour les banques consiste à prendre sur le marché
une position inverse à celle détenue. Cette position vient ainsi compenser et annuler
celle détenue auparavant.

Pour ce faire le gestionnaire peut avoir recours soit à la recomposition du bilan


ou bien faire appel aux produits dérivés.

La recomposition du bilan tente de modifier la structure du bilan en intervenant


sur les opérations qui le composent ainsi que sur leurs horizons, pour ce faire le
gestionnaire dispose

de différentes techniques à savoir l’adossement, les stratégies de financement, la


titrisation et l’immunisation en duration.

Cependant, la recomposition du bilan comporte certaines difficultés qui limitent la


liberté de gestionnaire dans le choix des transactions à opérer. Certains actifs ne sont pas
cessibles, d’autres ne sont pas liquides, en outre, la levée des fonds sur le marché n’est
pas chose facile et le processus de titrisation est long et complexe à mettre en place.

C’est pourquoi les gestionnaires ont le plus souvent recours aux produits dérivés tel
que les

swaps et FRA qui posent moins de difficultés

C
ON
CLUSION 1
GENERALE : 09

L’application d’une approche ALM en plus qu’elle permet à la banque d’avoir


une image plus claire des risques encourus celle-ci apporte de nombreuses solutions aux
préoccupations quotidiennes du gestionnaire notamment l’optimisation de la structure du
bilan et l’appréciation des conséquences des évolutions du marché.

Une gestion dynamique comme l’ALM s’est avérée par le temps indispensable
pour les banques et les établissements financiers visant une gestion financière
performante. Plusieurs banques de renommée internationale ont témoigné de son
efficacité et de son apport en matière d’optimisation du couple risque/rentabilité.

Toutefois, l’adoption d’une telle approche suppose que l’établissement doit rester
éveillé par rapport aux contraintes techniques, humaines et environnementales qui
peuvent être à l’origine d’une mauvaise application de la méthode. Elle suppose
également que la banque soit contrainte au respect des limites imposées par le régulateur.

En dehors des dispositions relatives à leur mise en place les techniques ALM
doivent être considérées comme un outil supplémentaire d’aide à la prise de décisions.
Les résultats retournés ne doivent en aucun cas se substituer à l’appréciation du
gestionnaire. En définitif l’efficacité et la pertinence des résultats du dispositif ALM et
de toute autre méthode similaire dépondent de la manière dont ils seront utilisés.

Dans ce contexte les banques Marocnnes sont tenues tout d’abord de mettre en
place un système d’information performant. Celui-ci nous semble en effet être la clé de
voute de l’ALM. Il faut ensuite créer une cellule ALM rattachée directement a la
direction générale de la banque. De plus, l’existence d’un grand marché des capitaux est
indispensable pour permettre une gestion dynamique des actifs et passifs. Mais cela ne
peut être concrétisé sans qu’il y ait une véritable implication des hautes instances de
direction de la banque.

Enfin, le rôle des autorités de supervision est très important dans ce cadre, celle-ci
sont tenues de suivre en continue les changements qui peuvent affecter l’environnement
économique national et international. Elles doivent également faciliter et assurer une
intégration progressive des nouvelles méthodes de gestion des risques dans le système
bancaire Marocn.

Le fruit de la prise de telles mesures sera l’instauration d’une base solide d’une
gestion active des risques qui permettra la mise en place de toute innovation managériale
capable d’apporté du nouveau au risque management.

LISTE DES TABLEAUX :

Tableau n°1: Classement des fonds propres..................................................................34

Tableau n°2 : PROFILE D’ECHEANCES et calcul d’impasses en stocks...................44

Tableau n°3 : PROFILE D’ECHEANCES et calcul d’impasses en flux......................44

Tableau n°4: Calcul de l’indice de transformation.......................................................46

Tableau n°5 : Exemple de calcul du surplus de base.....................................................47

Tableau N°6 : impact des évolutions des cours de change sur les résultats.................68

Tableau n°7 : Les positions ouvertes en devises étrangères......................................69

LISTE DES FIGURES :

Figure n°1 : Finance directe et finance indirecte............................................................6

Figure n°2 : La GAP, une démarche prévisionnelle.....................................................26

Figure n°3 : Transferts entre les différentes entités d’un établissement de crédit.........29

Figure n°4 : Décomposition de la marge d’intérêt........................................................30

Figure n°5 : La consolidation du bilan..........................................................................45


Figure n°6 : Courbe des taux et prime de liquidité........................................................50

Figure n°7 : L'exposition au risque de change en % des fonds propres éligibles.........70

Figure n°8 : Financement à court terme des impasses en flux.....................................78

Figure n°9 : Financement à long terme des impasses en flux......................................78

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