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République Démocratique du Congo

Ministere de l’Enseignement Supérieur et Universitaire


INSTITUT NATIONAL DU BÂTIMENT ET DES TRAVAUX
PUBLICS
I.N.B.T.P.
KINSHASA/NGALIEMA

SECTION : HYDRAULIQUE ET ENVIRONNEMENT

Cours de
Constructions
métalliques
Destiné aux étudiants de la 3ème année
Hydraulique et Environnement de l’INBTP
Année académique 2020-2021

Par

CT. Gabriel DEDE BOVULU et

Ass. J. Fils. ZENGA MBALA


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 -2-

AVANT-PROPOS
Le présent cours de « constructions métalliques » est destiné aux étudiants
de la troisième année de graduat en hydraulique et environnement, de
l’Institut National du Bâtiment et des Travaux Publics, INBTP en sigle.
D’un volume horaire de 45 heures (30 heures théoriques et 15 heures
pratiques), le cours traite des notions fondamentales des constructions
métalliques (le matériau acier et ses caractéristiques physiques et mécaniques,
le règlement de calcul suivant la norme Eurocode 3 exploitées dans de ce cours,
l’étude des assemblages, les principes de dimensionnement des éléments simples en
acier, la protection de l’acier contre le feu et la corrosion). Dans sa partie
pratique (cfr. Chapitre 7 consacré aux applications), le cours se focalise
cependant sur quelques applications pratiques relatives au dimensionnement
des éléments simples et aux calculs des ossatures métalliques, ...
Le cours vise à sensibiliser les étudiants à la maitrise des notions
fondamentales des constructions métalliques, et leurs permet de concevoir et
dimensionnement les structures simples en acier. Leurs connaissances techniques
sont en outre approfondies à travers l'étude des cas concrets d'exemples construits.
Les prérequis à une bonne maitrise des notions développées dans ce cours sont
notamment la mécanique des structures (résistance des matériaux), le calcul
des structures isostatiques (statique appliquée), la mécanique des milieux
continus, les matériaux de construction, etc.
À l’issue de ce cours, l’étudiant qui l’a réellement suivi et compris doit être
capable de :
• Maitriser le comportement physique et mécanique des structures en
acier ;
• Étudier les systèmes statiques des structures métalliques ;
• Étudier les assemblages métalliques et Concevoir et calculer les ossatures
métalliques courantes.
Enfin, la rédaction de ce support du cours et son enseignement ont été rendus
possible grâce à l’encadrement du professeur MUTONDO Rufin, à qui nous disons
un grand merci. Notre gratitude va aussi à l’endroit du Chef de travaux Gabriel
DEDE BOVULU pour son implication et ses précieux apports à la production de ce
support. J.F. ZENGA

Par J. Fils ZENGA M.


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PLAN DU COURS
Chap. 1 : L’Acier comme matériau de construction

• Elaboration de l’acier

• Les Produits sidérurgiques en acier

• Caractéristiques mécaniques des aciers

• Critères de plasticité

• Performance et rendement d’une section


• Structures sollicitées à la fatigue
• Avantages et inconvénients des aciers

• Protection des aciers et Durabilité

Chap.2 : Généralités sur les constructions en métal et les Bâtiments industriels

• Terminologie d’un bâtiment industriel

• Conception de l’ossature porteuse d’un bâtiment industriel

• Conception pratique des assemblages

• Dossiers d’exécution d’un bâtiment industriel

• Différentes phases d’exécution d’un bâtiment industriel

Chap.3 : Bases du calcul selon l’Eurocode 3

• Généralités

• Principes du calcul aux états limites

• Actions sur les structures

Chap.4 : Calcul des structures en Acier

4.1. Généralités

4.2. Vérification des sections transversales aux États limites

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• Traction axiale

• Compression axiale

• Flexion simple

• Cisaillement

• Sollicitations composées

• Organigrammes récapitulatifs des calculs

Chap.5. Calcul des assemblages

• Généralités

• Calcul des assemblages boulonnés

• Calcul des assemblages par soudures

Chap.6. Les phénomènes d’instabilité élastique

• Généralités

• Flambement

• Déversement

• Voilement

Chap.7. Applications (Études de quelques projets)

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CHAP. 1 : L’ACIER COMME MATÉRIAU DE


CONSTRUCTION
1.1. ÉLABORATION DE L’ACIER
L’acier est le principal matériau utilisé pour les constructions métalliques.
C’est un produit métallurgique obtenu à partir du minerai de fer. Il est fabriqué en
transformant le minerai de fer en fonte en le chauffant avec du cocke dans un haut
fourneau (Fig.1). À la suite de cette opération le métal obtenu est :

• Du fer si tout le carbone a disparu ;


• De l’acier doux s’il contient au moins 0.1% de carbone ;
• De l’acier dur s’il contient entre 0.5 et 1.0% de carbone.

C’est la teneur en carbone, essentielle pour les caractéristiques mécaniques,


qui détermine les domaines d’application de l’acier. De nombreux aciers spéciaux
sont fabriqués en incorporant aux aciers naturels divers éléments tels que : Le nickel,
le chrome, le tungstène, le silicium etc. Les aciers inoxydables sont ainsi des alliages
composés de fer (73%), de chrome (18%), de nickel (8%) et de carbone (1%).

Fig.1.1 : Four Martin Fig.1.2 : Coupe d’un haut fourneau

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1.2. LES PRODUITS SIDÉRURGIQUES EN ACIER


Fabrication des tôles et des profilés.

Le laminage (fig.2) est un procédé employé dans l’industrie sidérurgique pour


faire des tôles et des profilés. Le principe consiste à faire passer entre deux cylindres
un ligot qui épousera la forme de l’espace disponible en s’allongeant et en
s’aplatissant.

Pour obtenir des profilés, barres ou rails, on utilise des cylindres cannelés.

Fig1.3 : Phase principale du laminage à chaud

Principaux produits laminés.

Les produits finis utilisés en construction métallique sont :

a) Les Cornières à ailes égales et inégales ;


b) Les Poutrelles en I utilisées pour résister à la flexion (poutres en générale).
Elles sont de plusieurs types :
• Les IPN : inclinaison à 14°
• Les IPE : ailes parallèles
• Les poutrelles en H à larges ailes utilisées surtout pour résister aux
efforts de compression (poteaux).

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Fig.1.4 : Les poutrelles

c) Les Profilés en U

Les profilés en U sont souvent utilisés comme éléments secondaires (pannes)


et poteaux composés. On distingue les séries UPN avec les faces internes des ailes
inclinées et UAP à épaisseur d’ailes constante.

Fig.1.5 : Les profilés en U

d) Les tôles métalliques

Produits plats :

Parmi les produits plats, on distingue entre les larges plats et les tôles (fig.5).

Les larges-plats :

Elles sont des feuilles d’acier laminées à chaud sur les quatre faces. Étant
donné le laminage dans le sens de la longueur, ces larges plats ont un sens
préférentiel (meilleure résistance en long qu’en travers). Leurs dimensions varient
dans les limites suivantes :

Largeur : 160 à 600 mm,

Épaisseur : 5 à 10 mm.

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Les tôles :

Elles sont laminées à chaud seulement sur les grandes faces (Fig.6). Elles sont
subdivisées selon les normes en trois catégories :

• Les tôles fortes : épaisseur t ≥ 5mm ; largeur : de 600 à 4000 mm


• Les tôles moyennes : 3mm ≤ t < 5mm ; largeur : de 600 à 2000 mm
• Les tôles fines : t < 3mm ; largeur : de 500 à 1800 mm

Le domaine d’utilisation : sections composées ; poutres dépassant 600 mm de


hauteur, ex : poutre des ponts roulants.

Les tôles fines ont un emploi limité en construction métallique en raison de


leur souplesse et de leur faible épaisseur (danger de corrosion).

Fig.1.6 : Exemples de produits plats

1.3. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES ACIERS


On détermine les caractéristiques mécaniques des aciers (E, fy , fu , ε) à l’aide
des essais expérimentaux.

Essai de traction :

L’essai de traction (fig.1.7) consiste à charger jusqu’à rupture une éprouvette


sous l’action d’une force de traction.

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Fig.1.7 : Diagramme contrainte – déformation de l’acier de construction

On observe les domaines suivants :

OA : Les allongements sont proportionnels aux charges

σp : appelée limite de proportionnalité au-delà la loi de Hooke n’est plus applicable

σ = E ε : loi de Hooke

OB : Domaine élastique avec fy limite d’élasticité. Si on supprime les efforts la barre


reprend sa position initiale.

BC : Palier d’écoulement (domaine plastique). Si on supprime l’effort la barre ne


reprend pas sa position initiale (présence de déformations permanentes).

CD : Acier écrouie (écrouissage). Les déformations sont de plus en plus grandes


jusqu'à atteindre la limite de rupture fu où le phénomène de striction se produit. Sa
conséquence pratique intéressante est qu’elle provoque une adaptation du métal face
à une surcharge accidentelle ; c’est donc un facteur de sécurité en service.

Caractéristiques mécaniques des aciers de construction

Certaines caractéristiques mécaniques d’un acier telles que résistance à la


traction, limite d’élasticité, allongement de rupture, sont définies par l’essai de
traction sur éprouvette qui permet d’établir le diagramme contrainte-déformation
spécifique (fig.7). Dans la figure 8, on a tracé la relation contrainte-déformation
spécifique des deux principaux types d’acier utilisés dans la construction (FeE235
et FeE355), où l’on a admis un comportement parfaitement linéaire du matériau
jusqu’à la limite d’élasticité.

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Fig.1.8 : Diagrammes contrainte – déformation spécifique des aciers FeE235 et FeE355

Les valeurs de calcul normalisées des principales caractéristiques des aciers


de construction sont les suivants :

• Module d’élasticité : E = 210 000 N /mm2 = 210KN /mm2


• Module de cisaillement : G = = 81 KN/mm2

• Coefficient de Poisson : v = 0.3


• Coefficient de dilatation thermique αt = 1,2 x 10-5 /°C
• Charge volumique : γ = 78.5KN /m3

Nuance de l’acier

La nuance d’acier est définie par sa limite d’élasticité fy. Un acier ayant une valeur
nominale de la limite d’élasticité fy = 235N /mm2 est appelé acier FeE235 (Fe pour
fer, E pour limite d’élasticité). Le tableau ci-après donne la désignation et quelques
caractéristiques des principaux aciers de construction.

Tableau 1.1 : Nuance de l’acier

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1.4. CRITÈRES DE PLASTICITÉ


Conditions d’application de l’analyse plastique

La légitimé de l’application d’une méthode globale plastique est cependant


subordonnée à certaines conditions dont les plus importants concernent :

• La ductilité du matériau ;
• La suffisance de la capacité de rotation plastique des sections au droit des
emplacements de rotules plastiques, ce qui impose en général l’utilisation de
sections massives dites de classe 1, ainsi qu’un maintien latéral de ces sections
au déversement ;
• Et enfin, le caractère statique ou quasi-statique du chargement, l’action du
vent sur les bâtiments courants étant considérée quasi-statique.

Capacité de rotation plastique -Classification des sections

Le dimensionnement d’une structure en plasticité est valable si les sections


dans lesquelles se forme une rotule plastique ont une capacité de rotation plastique
suffisante.

En effet, la redistribution plastique des efforts ne peut s’opérer que si les


rotations plastiques peuvent effectivement se développer dans les sections plastifiées
et ceci sans craindre, en particulier, un phénomène de voilement local de l’une
quelconque des parois comprimées de ces sections.

D’une manière générale, l’Eurocode 3 introduit une classification des sections


en fonction de leur compacité, ou plutôt de la minceur des parois qui les composent.
Cette classification permet de savoir, au vu de critères simples, si la section peut être
vérifiée eu égard à sa résistance plastique, à sa résistance élastique, ou si la minceur
de ses parois est telle que le voilement local peut limiter la résistance de la section à
une valeur inférieure à la résistance élastique.

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L’Eurocode 3 établit ainsi quatre (4) classes de sections, des plus massives
aux plus élancées qui, dans le cas de sections fléchies (et éventuellement
comprimées), peuvent se définir ainsi :

Tableau 1.2 : Classes de sections transversales

Classe Capacité des sections transversales


Section pouvant former une rotule plastique avec la capacité de
1
rotation requise pour une analyse plastique
Performance croissante

Sections pouvant développer leur moment de résistance


2
plastique, mais avec une capacité de rotation limitée
Section dont la contrainte calculée sur la fibre extrême
comprimée de l’élément en acier peut atteindre la limite
3 élastique, mais dont le voilement local est susceptible
d’empêcher le développement du moment de résistance
plastique
Sections dont la résistance au moment fléchissant ou à la
4 compression doit être déterminée avec prise en compte explicite
des effets de voilement local

a) Déformée de la poutre

b) Courbes de comportement des sections c) Courbe de moment fléchissant M

Fig.1.9. a,b,c : Comportement des sections suivant la classification de l’Eurocode 3

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Fig.1.10 : Classification des sections selon l’Eurocode 3

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Détermination des Classes de section de profilés

Tableau 1.3 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour âmes


(Parois internes perpendiculaires à l’axe de flexion)

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Tableau 1.4 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois internes de semelles
(Parallèles à l’axe de flexion)

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Tableau 1.5 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois de semelles en console

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Tableau 1.6 : Rapports largeur/épaisseur maximaux pour parois de semelles en console
(Cornières et sections tubulaires)

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Classe des sections :

La classe de la section est donnée par la valeur maximale des classes de la


semelle et de l’âme.

Exemple : Si la classe de la semelle est 1 et celle de l’âme 3, la classe de la section


est 3.

Fig.1.11 : Définitions de la largeur de compression c et d (Semelles et âmes des poutres


laminées et soudées).
Classe des sections soumises à la flexion composée :

Fig.1.12 : Définitions Définition de α et ψ pour la classification des sections comprimées et


fléchies ; a : classe 1 et 2 et b : classe 3.

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Où : Nsd : est l’effort axial de compression

Classes de section transversales de quelques profilés laminés courants

Tableau 1.7 : Classe de section pour IPEA, IPE, IPEO, Acier de nuance S235

Note : Pour tous ces tableaux, le signe · indique la classe maximale qui peut être

atteinte.
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Tableau 1.8 : Classe de section pour IPEA, IPE, IPEO, Acier de nuance S275

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Tableau 1.9 : Classe de section pour IPEA, IPE, IPEO, Acier de nuance S355

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Tableau 1.10 : Classe de section pour IPEA, IPE, IPEO, Acier de nuance S460

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Tableau 1.11 : Classe de section pour HEAA, HEA, HEB, HEM, Acier de nuance S235

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Tableau 1.12 : Classe de section pour HEAA, HEA, HEB, HEM, Acier de nuance S275

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Tableau 1.13 : Classe de section pour HEAA, HEA, HEB, HEM, Acier de nuance S355

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Tableau 1.14 : Classe de section pour HEAA, HEA, HEB, HEM, Acier de nuance S460

Note : Pour tous ces tableaux, le signe · indique la classe maximale qui peut être

atteinte.
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1.5. PERFORMANCE ET RENDEMENT D’UNE SECTION


Performance d’une section

La performance d’une section peut être illustrée en comparant une section


rectangulaire et une section en I, idéale (c’est-à-dire présentant une âme infiniment
mince), qui ont la même aire (donc le même poids, et a priori le même prix) et la
même hauteur.

Fig.1.13 : Comparaison des performances d’une section rectangulaire avec celle en I.


• Pour la section rectangulaire :

• Pour la section en I :

La section en I « idéale » ressort 3 fois plus performante que la section


rectangulaire de référence.

Les profils laminés courants ont une performance intermédiaire, qui


correspond à la moyenne entre les sections rectangulaires et en I idéal, soit :

= 0,33.A.h =

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Vérifions-le sur un IPE 200, par exemple :

A = 28,5 cm2

h = 20 cm

0,33.A.h = 188 cm3

Or =194 cm3

Les profilés laminés ne sont donc pas particulièrement performants. Cela


s’explique par le fait qu’ils possèdent une âme très nettement surdimensionnée (ce
qui représente de la matière non performante, donc pénalisante).

Rendement géométrique d’une section

Le rendement géométrique d’une section est donné par la relation :

• Pour la section en I idéale, on a :

C’est le rendement maximal, théorique bien sûr.

• Pour la section rectangulaire :

• Pour un profil laminé IPE 200 :

I =1,943 cm4

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A = 28,5 cm2

Vs = Vi = 10 cm.

D’où ρ = (rendement intermédiaire, analogue à la performance).

La résistance à la « rupture fragile »

L’appréciation de la résistance de l’acier au choc se fait par un essai


conventionnel dit « de flexion par choc sur éprouvette bi-appuyée », que l’on appelle
essai « de résilience ». Plus le niveau d’énergie nécessaire pour rompre l’éprouvette
est important, plus l’acier est résistant. L’énergie augmente quand la température
augmente.

Le phénomène dit de « rupture fragile » est susceptible de se produire lorsqu’il


y a un défaut, une fissure, ce qui arrive plus fréquemment quand le produit est d’une
épaisseur supérieure à 10 mm. Il peut aussi apparaitre lorsque la température
s’abaisse, exception faite des aciers inoxydables.

Afin de réduire ce risque, il faut évidemment utiliser des aciers conformes aux
normes. Mais il faut aussi pour les détails constructifs assurer un changement
progressif des épaisseurs, meuler les pieds de cordon de soudure, en bref, assurer
une meilleure circulation des efforts sans changement brusque de direction, pour
éviter des concentrations de contraintes.

1.6. STRUCTURES SOLLICITÉES A LA FATIGUE


Soumis à des efforts répétés alternés, tout matériau peut se fissurer et se
rompre, alors que l’effort appliqué n’entraîne pas de contrainte supérieure à la limite
de rupture. On parle de « fatigue ».

La fatigue est le phénomène de la décroissance de la résistance du matériau


aux efforts variables avec le temps. La rupture d’une pièce par fatigue est un
phénomène progressif ; la fissure de fatigue démarre à partir d'un défaut de la pièce,
dit entaille (variation brusque de la section p.ex.), et s'agrandit à chaque cycle de
sollicitation ; la rupture survient lorsque la section résistante devient insuffisante ;

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Si le type d'entaille, la différence Δσ = σmax - σmin (efforts étant variables) et l'allure


de la sollicitation sont des paramètres principaux de la résistance à la fatigue, cette
dernière dépend aussi de l'évolution des cycles de mise en charge, des niveaux des
charges max. et min., de la température, du fini des surfaces, de l’état des contraintes
et de leur concentration, du matériau, etc.

Prenons par exemple le cas d’un fil de « fer » que l’on tord dans un sens puis
dans l’autre. En répétant l’opération un certain nombre de fois on finit par engendrer
sa rupture. Afin d’éviter ce phénomène, on définit pour les éléments et assemblages
soumis à des efforts alternés cycliques une contrainte limite à ne pas dépasser et
donc les efforts maximums que l’on peut appliquer. Cette contrainte limite qui a été
déterminée expérimentalement, est bien inférieure à la limite d’élasticité.

Dans le cas d’une poutre qui a été conçue pour résister à un moment de flexion

M, elle ne résistera pas indéfiniment à un moment alterné dont le maximum est M.


Il y aura rupture au bout d’un certain nombre de cycles. Pour éviter cela, le moment
alterné ne devra pas dépasser un maximum de 0,4 M à 0,5 M.

1.7. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES ACIERS


Dangers de la construction métallique

En comparaison des constructions en béton, armé ou précontraint, les


constructions métalliques exigent qu’une attention toute particulière soit portée sur
certains points « névralgiques », notamment :

• Les assemblages (boulonnages, soudages), afin de se prémunir contre leurs


risques de rupture brutale, qui conduiraient à la ruine de l’ouvrage par
effondrement ;
• Les phénomènes d’instabilité élastique (flambement, déversement,
voilement), qui amplifient considérablement les contraintes dans les pièces, et
qui sont particulièrement redoutables en construction métallique, du fait de
l’utilisation de pièces de faible épaisseur et de grand élancement.

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Avantages des structures métalliques

Par rapport aux structures en béton, armé ou précontraint, les structures


métalliques présentent de nombreux avantages suivants :

 Industrialisation totale : il est possible de préfabriquer intégralement des


bâtiments en atelier, avec une grande précision et une grande rapidité (à partir
des laminés). Le montage sur site, par boulonnage, est d’une grande
simplicité ;
 Transport aisé, en raison du poids peu élevé, qui permet de transporter loin,
en particulier à l’exportation ;
 Résistance mécanique :
 La grande résistance de l’acier à la traction permet de franchir de
grandes portées,
 La possibilité d’adaptation plastique offre une grande sécurité,
 La tenue aux séismes est bonne, du fait de la ductilité de l’acier, qui
résiste grâce à la formation de rotules plastiques et grâce au fait que la
résistance en traction de l’acier est équivalente à sa résistance en
compression, ce qui lui permet de reprendre des inversions de moments
imprévus ;
 Modifications : les transports, adaptations, surélévations ultérieures d’un
ouvrage sont aisément réalisables ;
 Possibilités architecturales beaucoup plus étendues qu’en béton.

Inconvénients des structures métalliques

 Résistance en compression est moindre que pour le béton ;


 Susceptibilité aux phénomènes d’instabilité élastique, en raison de la minceur
des profils ;
 Mauvaise tenue au feu, exigent des mesures de protection onéreuses ;
 Nécessité d’entretien régulier des revêtements protecteurs contre la corrosion,
pour assurer la pérennité de l’ouvrage.

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1.8. PROTECTION DES ACIERS ET DURABILITÉ


Durabilité

Les problèmes de durabilité des structures en acier peuvent être liés :

 A la durée de vie de la construction (maintenance) ;


 Aux moyens de protection (corrosion) ;
 Aux phénomènes de fatigue ;
 Etc.

Protection des aciers contre la corrosion

Lorsqu’il est soumis à des atmosphères humides, à des agressions chimiques,


à la condensation, qu’il est en contact avec l’eau ou les sols, l’acier, comme tous les
métaux, tend à s’oxyder et à se corroder. C’est un phénomène électrochimique qui
entraîne la formation d’oxyde (rouille). Dans le cas de l’acier ordinaire non protégé,
la rouille est une matière pulvérulente, sans résistance mécanique et poreuse, ce qui
permet la progression du phénomène à l’intérieur de la pièce et sa dégradation
progressive.

Par rapport au nickel, au plomb, au cuivre et à l’argent, le fer et l’acier se


comportent comme des anodes. Le contact avec ces métaux entraîne la corrosion de
l’acier. Par rapport au chrome, au zinc ou à l’aluminium, au cadmium ou à l’étain,
le fer et l’acier se comportent comme des cathodes. Ainsi, le contact électrolytique
entre des pièces d’acier et l’aluminium, en présence d’eau impure (électrolyte)
provoque la corrosion de l’aluminium. On emploie couramment des revêtements de
zinc ou d’aluminium pour protéger l’acier car ils forment alors une couche d’oxyde
imperméable. Cette protection est surfacique. Il faut donc surveiller les parties
découpées ou percées qui ne sont plus protégées par la galvanisation ou
l’aluminiage. Pour les faibles épaisseurs (inférieures au 2 mm) la protection se
reconstitue naturellement dans le cas de la galvanisation. Le chrome est quant à lui
essentiellement employé sous forme d’alliage avec l’acier (acier inoxydable) et
rarement sous forme de protection surfacique (mobilier, visserie, robinetterie, …).

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En fonction du degré d’agressivité auquel est soumis l’ouvrage, de la durée de


protection envisagée, des possibilités de mise en Oeuvre et d’entretien, et du coût,
l’acier recevra une protection plus ou moins poussée selon ses fonctions dans la
construction :

– enveloppe : l’acier devra résister aux agressions extérieures (environnement) et


éventuellement intérieures (condensation) ;

– éléments porteurs : généralement peu exposés s’ils sont à l’intérieur des ouvrages,
ils ne nécessitent pas de protections importantes. À l’extérieur, il faut en revanche
assurer leur pérennité ;

– esthétique : pour les éléments visibles, même si la corrosion n’est pas redoutée, il
peut parfois être nécessaire d’appliquer des revêtements pour des raisons esthétiques
et d’aspect.

Les pièces métalliques exposées (extérieures) doivent être étudiées pour éviter
les rétentions d’eau, particulièrement aux liaisons poteaux/poutres et aux
scellements sur des parois verticales ou sur des socles d’assise. Les pénétrations de
structure dans la maçonnerie ou le béton sont particulièrement vulnérables et doivent
être protégées avec soin. Les eaux de ruissellement, de lavage ou de condensation
peuvent séjourner aux points de pénétration et attaquer les sections métalliques.
Dans ce cas de figure, il convient d’éviter de faire transiter les efforts principaux par
ces structures.

Plusieurs techniques sont actuellement utilisées pour la protection des aciers


contre la corrosion dont notamment :

• Les revêtements métalliques

Quelle que soit la manière dont on forme le revêtement de zinc ou


d’aluminium sur la surface d’acier, son pouvoir protecteur contre la corrosion
s’exerce avec la même efficacité ; il est avant tout fonction de l’épaisseur de métal
déposée.

On distingue :
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La galvanisation ou l’aluminiage au trempé :

Les objets sont immergés dans un bain de zinc ou d’aluminium en fusion et


sont recouverts d’une masse de métal protecteur dont la valeur peut varier de 350 à
1000 g/m2 (50 à 140 μm d’épaisseur). Les objets ainsi protégés sont variés, depuis
ceux formés d’une seule pièce (la boulonnerie, les ferrures…) jusqu’à ceux formés
par assemblage (éléments de charpente métallique, pylônes…), en passant par les
profils creux (tubes), les fils d’acier et les articles ménagers.

La galvanisation ou l’aluminiage en continu :

Les produits sidérurgiques recouverts sont essentiellement les tôles minces et


moyennes. Elles sont livrées à l’état de bobines ou de feuilles. La tôle d’acier
galvanisée est utilisée en particulier pour les éléments de couverture, de bardage ou
de façade, de plancher, les conduits d’aération ou de ventilation. On peut également
trouver sur le marché des éléments d’ossature légère en tôle d’acier galvanisée, des
menuiseries, des cornières et autres profilés ainsi que des tubes et des fils. La masse
nominale de zinc peut varier de 100 à 725 g/m2 double face (7 à 42 μm sur chaque
face). L’évolution des processus de fabrication de la galvanisation en continu fait
qu’il n’y a aujourd’hui quasiment plus de fleurage sur les tôles zinguées.

La couche d’aluminium protège bien l’acier contre l’action des atmosphères


humides et en particulier de celles qui sont acides (atmosphères industrielles).

Elle résiste bien aux températures élevées (cheminées). Elle peut être peinte,
moyennant certaines précautions de préparation de surface. On emploie aussi des
alliages zinc-aluminium (aluzinc) moins chers et très efficaces.

La métallisation au pistolet :

Cette technique consiste à projeter sur les surfaces d’acier, préalablement


préparées, du zinc ou de l’aluminium en fusion au moyen d’un pistolet métalliseur.
Comme pour le zinc, l’aluminium ainsi projeté peut être colmaté et peint.

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Le zingage électrolytique (électrozinguage) :

Les revêtements électrolytiques sont appliqués soit sur des pièces d’acier de
dimensions réduites (serrurerie, visserie, par exemple) compatibles avec celles des
cuves d’électrolyse, soit sur des feuilles ou des bobines d’acier, en usines
sidérurgiques. Les épaisseurs de zinc déposées sont plus faibles que par trempage à
chaud. Les pièces ainsi protégées conviennent pour l’intérieur.

• Les peintures

Les peintures n’ont pas qu’un rôle de décoration. Elles jouent aussi un rôle de
revêtement protecteur. Cette protection est assurée soit par l’isolation de l’acier par
rapport au milieu corrosif (de l’humidité et de l’oxygène), soit par une réaction
électrochimique déclenchée par les pigments ou leurs produits de réaction avec
l’acier.

Les premières couches (« primaires ») ont en effet un pouvoir inhibiteur. Les


peintures antirouille usuelles sont le minium de plomb, le chromate de zinc, la
poudre de zinc. L’oxyde rouge ferrifère (dit improprement « minium de fer ») et la
poudre d’aluminium sont aussi employés en primaires, bien que sans pouvoir
antirouille spécifique. Dans le cas des tôles minces, la peinture doit être appliquée
sur une base déjà galvanisée. Lorsque l’application se fait en usine en continu, on
parle de « prélaquage ». La peinture joue alors un rôle protecteur pour la
galvanisation qui elle-même protège l’acier.

La préparation des surfaces avant peinture a une importance capitale. En effet,


les supports en acier doivent être « décapés » au préalable par sablage ou grenaillage.

Il existe quatre types de sablage : léger (SA1), soigné (SA2), très soigné (SA2.5), à
blanc (SA3). Le sablage n’est autorisé à l’air libre que selon certaines précautions ;
le grenaillage n’est possible économiquement qu’en atelier (récupération des
grenailles). On applique quelquefois avant la peinture des produits de « passivation
» améliorant la protection. La calamine qui peut subsister en plaques sous la peinture
rend celle-ci inefficace. Une méthode économique et efficace consiste à laisser les

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ossatures brutes exposées aux intempéries (soit au stockage sur parcs à fers, soit
après fabrication ou montage) ; après un début de corrosion, la calamine part
facilement à la brosse métallique.

Les surfaces d’acier protégées par galvanisation peuvent être peintes avec des
peintures compatibles avec le zinc mais doivent être soigneusement dégraissées pour
éviter le décollement de plaques de peinture. Il faut noter que la peinture ne doit pas
être appliquée sur certaines surfaces (cas des assemblages par boulons HR
précontraints certifiés à serrage contrôlé).

• L’utilisation des aciers inoxydables

L’acier inoxydable est un alliage d’acier contenant au minimum 10,5 % de


chrome et moins de 1,2 % de carbone. Sa résistance à la corrosion est obtenue grâce
à la réaction du chrome à l’oxygène qui crée en surface une très fine couche passive
autoprotectrice. Cette résistance à la corrosion peut être encore améliorée par
l’addition de composants tels que le nickel, le molybdène, le titane, …

Il existe plus de cent nuances d’acier inoxydable. Elles sont classées en cinq
grandes « familles » qui (norme européenne NF EN 10088-2) :

– martensitiques : 0,1 % de carbone, 12 à 18 % de chrome ;

– ferritiques : de 0,02 à 0,06 % de carbone, de 0 à 4 % de molybdène et de 11 à

29 % de chrome ;

– austénitiques : de 0,015 à 0,10 % de carbone, de 0 à 4 % de molybdène, de 7 à 25


% de nickel et de 17 à 20 % de chrome ;

– austénitiques réfractaires : de 0,2 % maximum de carbone, de 11 à 22 % de nickel


et de 19 à 26 % de chrome ;

– austéno-ferritiques (duplex) avec par exemple : de 0,02 % de carbone, de 3 % de


molybdène, de 5,5 % de nickel et de 22 % de chrome.

À chacune correspond des caractéristiques mécaniques spécifiques : degré de dureté,


limite d’élasticité, résistance à la rupture, capacité d’allongement, …
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Les nuances d’acier inoxydable sont désignées en Europe par une série de
chiffres de type 1.4000 et aux États-Unis par trois chiffres. Par exemple, 1.4301 (ou
304) correspond à un inox austénitique qui comprend 18 % de chrome et 10 % de
nickel. En outre, la lettre L dans l’appellation américaine indique un très faible taux
de carbone qui garantit une meilleure résistance aux milieux agressifs, à l’instar de
la nuance 304 L (ou 1.4306).

Le choix de la nuance appropriée à l’environnement dans lequel se trouve l’élément


à protéger (environnement industriel, maritime, inox alimentaire…) sera de
préférence le fait de spécialistes.

L’acier inoxydable s’utilise sous forme de tôle en couverture, en façade, en


habillage, en luminaire, en revêtement de sols, en serrurerie, dans les conduits de
fumée, etc. Il s’utilise sous forme de tubes pour les structures et les canalisations, de
fils pour les câbles ou les mailles tissées. Il existe même des armatures pour béton
armé en inox pour améliorer la durabilité du béton.

L’inox peut aussi se polir et se colorer de multiples façons avec une très grande
variété d’aspects de surface.

Il existe également et uniquement pour la couverture de bâtiments, des


nuances d’aciers inoxydables revêtus d’étain sur les deux faces. Ce revêtement a
pour fonction essentielle de faciliter le brasage effectué par le couvreur et de donner
un aspect « mat » à la surface obtenue par une patine naturelle au fil des ans.

• L’utilisation des aciers patinables

Il existe aussi des aciers faiblement alliés, dits patinables ou autopatinables


qui sont protégés contre la corrosion par leur couche d’oxyde. Ce sont des aciers qui
contiennent un faible pourcentage de cuivre (de l’ordre de 1 %). Ils sont plus connus
sous leur nom de marque, tel que Corten, Indaten ou Paten.

La protection est réalisée une fois que le produit est exposé à l’atmosphère et
à la pluie et qu’une couche brune foncée d’oxyde, qu’on appelle aussi patine, s’est
formée. Cette couche d’oxyde est résistante et relativement étanche. Elle constitue
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donc un frein à la corrosion qui ne peut plus se poursuivre en profondeur. Toutefois,


elle a tendance à s’user et ne fait que ralentir la corrosion. Il faut donc «
surdimensionner » les pièces en acier patinable afin de tenir compte de cette perte
de matière qui peut atteindre des valeurs de l’ordre de 1 mm ou plus en 50 ans, par
surface exposée. On peut aussi appliquer une peinture antirouille après sablage,
notamment sur les parties cachées, ce qui améliore encore la durabilité du matériau.

L’utilisation de ce genre d’acier est interdite dans des milieux agressifs et pour
des constructions en contact permanent avec de l’eau ou de l’humidité condensée. Il
faut aussi très soigneusement éviter toute possibilité de rétention d’eau qui finirait
par provoquer une altération du matériau. Par ailleurs, la formation de la couche
protectrice qui peut durer plusieurs années, s’accompagne d’un dégagement de
rouille qui peut salir les parties non ferreuses de la construction. Il conviendra par
conséquent de récolter toutes les eaux de ruissellement qui auront été en contact avec
l’acier patinable. Afin que cet acier ait une teinte plus ou moins uniforme, il sera
préférable de procéder à un léger sablage des pièces avant leur mise en place. Là
encore, il est conseillé de consulter des spécialistes pour la mise en œuvre.

Protection des aciers contre l’incendie

Les exigences réglementaires de protection contre l’incendie sont établies en


fonction des types de bâtiment et de leur taille, sachant que la fumée est le risque
majeur en cas de sinistre. Elles visent avant tout la sécurité des personnes. Les
risques pris en compte sont donc de deux ordres :

– les risques actifs : le risque d’éclosion de l’incendie et l’évaluation des potentiels


calorifiques des locaux par la détermination de la masse combustible inhérente à un
bâtiment : matériaux de construction, mobilier, décoration… ;

– les risques passifs : la fragilisation de la structure qui peut entraîner une perte de
stabilité et la ruine éventuelle d’un bâtiment.

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La stabilité des structures ne doit donc pas être considérée isolément. Elle doit
être évaluée globalement, en tenant compte d’un ensemble de critères qui relève plus
particulièrement de la conception architecturale :

– prévention de l’incendie : systèmes de détection, alarme, réseau d’eau (sprinklers),


moyens de première intervention ;

– protection des personnes : confinement du feu, cantonnement des fumées et


désenfumage, issues de secours, lisibilité des circulations suivant la catégorie de
bâtiment, durée de stabilité requise du bâtiment pour permettre l’évacuation ;

– conditions d’intervention des secours : formation du personnel, normes de sécurité,


accès au bâtiment.

La caractérisation des éléments

La caractérisation des matériaux et des éléments de construction se fait suivant


deux principales notions : la réaction au feu et la résistance au feu.

La réaction au feu

Elle caractérise l’inflammabilité, la combustibilité et la quantité de chaleur


dégagée par la combustion.

Les matériaux eux-mêmes sont classés en cinq catégories suivant leur


propension à alimenter un feu : M0, M1, M2, M3, M4. À terme, les Euroclasses (A1,

A2, B, C, D, E, F) remplaceront le classement M. L’acier, ininflammable, est classé


M0, de même que la pierre, la plâtre, le béton armé, etc. Le classement du bois peut
varier de M1 à M5 suivant les cas.

La résistance au feu

Mesurée en minutes suivant la courbe ISO 834 température-temps, elle se


décline en trois classes :

– « stabilité au feu » (SF) ou « résistance au feu » (R) : capacité mesurée en minutes


d’un élément de structure à assurer son rôle dans le bâtiment ;

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– « pareflammes » (PF) remplacé, suivant les produits, par « étanchéité » (E) ou «


résistance et étanchéité » (RE) : aptitude d’une paroi à s’opposer au passage des
flammes ou de gaz chauds qui pourrait entraîner la propagation de l’incendie ;

– « coupe-feu » (CF) qui devient « étanchéité et isolation » (EI) ou « résistance-


étanchéité- isolation (REI) : l’aptitude d’une paroi à maintenir une isolation
suffisante pour que la température sur la face non-exposée au feu ne dépasse pas
certaines valeurs (140 °C en moyenne), dangereuses pour des occupants ou
susceptibles de rallumer l’incendie.

Cette gradation montre qu’une caractérisation pare-flamme suppose la stabilité au


feu et que le coupe-feu suppose le PF et la SF.

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CHAP.2 : GÉNÉRALITÉS SUR LES CONSTRUCTIONS


EN MÉTAL ET LES BÂTIMENTS INDUSTRIELS
2.1. TERMINOLOGIE D’UN BÂTIMENT INDUSTRIEL
Le bâtiment industriel comporte une enveloppe en maçonnerie de brique ou
de parpaings qui constitue les parois verticales du bâtiment. Ces derniers reposent
en général sur un système de longrines en béton armé reliant les semelles disposées
sous les montants des portiques ou les poteaux en profilés. Les petites faces Sb sont
appelées pignons. Les grandes faces Sa sont appelées Long-pans. La toiture est
constituée par deux versants en général symétriques. Le bâtiment industriel est
composé par une ossature métallique porteuse et une enveloppe en maçonnerie.
L’ossature porteuse est en général constituée par un système de portiques en profilés
reliés par des pannes

Fig.2.1.a : Terminologie d’un bâtiment industriel.

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Fig.2.1.b : Terminologie d’un bâtiment industriel.

2.2. CONCEPTION DE L’OSSATURE PORTEUSE D’UN


BÂTIMENT INDUSTRIEL
Un bâtiment industriel est généralement composé d’une structure porteuse et
des éléments de remplissage, cette structure peut être :

• Système poutres principales et poutres secondaires (solives) constituant le


plancher d’un bâtiment reposant sur des poteaux ;
• Systèmes de portiques et pannes en profilés ;
• Systèmes de portiques composés par des fermes (système en treillis) et des
montants composés ou encore en profilés les portiques sont reliés par des
pannes ;
• Système spatial tridimensionnel (3D).

Concernant les systèmes structuraux des constructions métalliques, on


distingue les structures principales, les structures secondaires (comme les
contreventements, les pannes et les lisses) destinées à supporter l'enveloppe du
bâtiment.
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Les portiques assurent la stabilité transversale du bâtiment vis-à-vis d’un vent


transversal appliqué sur la grande face. Le déplacement horizontal du portique (tête
du montant) est limité par la norme. Les portiques sont reliés par des pannes qui
assurent la stabilité longitudinale et reprennent également les efforts en provenance
de la toiture.

Les diagonales de contreventement ont pour rôle d’acheminer les forces


horizontales du vent longitudinal vers les nœuds de la fondation.

Le système de contreventement est nécessaire pour la première et la dernière


travée. Le contreventement doit être longitudinal et transversal pour assurer la
stabilité du bâtiment.

Les liernes sont des éléments de liaison entre les pannes et assurent la stabilité
des pannes vis-à-vis du déversement.

Le portique pignon est contreventé par des barres en diagonales. Les potelets
permettent de reprendre les forces surfaciques du vent appliquées sur le pignon.

La couverture est en général en tôle ondulée ou en panneaux sandwichs. Elle


repose sur les pannes et elle est fixée par des crochets galvanisés. Le bardage
périphérique supérieur est constitué par des futs en profilés qui sont fixés sur les
montants des portiques. Les futs sont reliés par des lisses horizontales qui permettent
la fixation du bardage en tôle ondulée. Le chéneau permet d’évacuer les eaux de
ruissellement en provenance de la toiture vers les descentes d’eau pluviale. (Voir
figure 2.2)

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Fig.2.2 : Illustration de l’Ossature porteuse d’un bâtiment industriel.


Conception des portiques

Les portiques peuvent être à une ou plusieurs travées. On distingue trois types de
portique :

• Le portique en profilés « PN » : composé par deux montants et une traverse.


(portée <24m)
• Le portique composé « PC » : constitué par deux poteaux et une ferme
(système en treillis). (portée <50m)
• Le portique en profilés reconstitués soudé « PRS » : constitué par deux
montants et une traverse en PRS (portée <50m)

Fig.2.3.a : Types de portique.

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Fig.2.3.b : Types de portique.


Le jarret permet d’avoir un nœud rigide et participe à reprendre en partie le
moment fléchissant appliqué au nœud en augmentant l’inertie de la traverse.

Le portique bi encastré est utilisé dans le cas où les semelles reposent sur un
sol relativement de bonne portance (σsol > 2 bars). Le portique bi articulé est
couramment utilisé pour les sols de portance faible (σsol < 0.5 bars) ou pour apporter
de la souplesse au portique (dilatation non empêchée).

Fig.2.4 : Différents Types d’appui.


Le portique isostatique à trois articulations peut être également utilisé pour
réduire le moment fléchissant sur les traverses du portique. Pour les portiques de
grandes portées il est préférable de créer des souplesses soit en tête du montant soit
au pied de celui-ci.

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Fig.2.5 : Portiques avec articulations.


Les portiques peuvent être à un versant ou à plusieurs versants à un niveau ou
à plusieurs niveaux.

Fig.2.5 : Portiques à plusieurs versants et niveaux.


Les montants des portiques peuvent être soit en profilés normaux PN si la
hauteur n’excède pas 6 à 7m et l’effort normal de compression est modéré, soit
composées en treillis, si la hauteur dépasse 8 m.

On distingue trois types de treillis en N, V et en K. les membrures peuvent


être symétriques ou dissymétriques. Les treillis en V et en K comportent des
traverses, celles-ci diminuent la déformation du plan de treillis due à l’effort
tranchant. Le choix dépend essentiellement de la hauteur et de l’intensité de l’effort
normal de compression appliqué.

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Fig.2.6 : Différents types de treillis composants le montant.

Fig.2.6 : Différents types de profilés normaux composants le montant.


Conception des fermes

Les fermes sont constituées par un système triangulé plan. Les diagonales et
les montants de la ferme sont généralement relâchées par conséquent ils sont soumis
soit à la traction soit à la traction. L’arbalétrier (élément supérieur recevant les
pannes) est en général en profilé PN et constitué d’un ou plusieurs éléments en
liaisons complètes. L’Entrait de la ferme (élément inférieur de la ferme) est en
général en profilé PN et constitué d’un ou plusieurs éléments en liaisons complètes.
Les pannes prennent appui sur les nœuds de la ferme.

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Les types de ferme sont donnés par la figure 2.7. ci-après :

Fig.2.7 : Différents types de fermes.

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2.3. CONCEPTION PRATIQUE DES ASSEMBLAGES


Assemblages au pied du portique

Le pied du montant peut être encastré, articulé ou simplement appuyé

Fig.2.8 : Différents types d’assemblage au pied du portique.


Assemblage au jarret

La traverse est munie à son extrémité d’une platine soudé et à sa partie


inférieure d’un gousset appelé jarret soudé également sur la platine. L’ensemble est
en liaison complète sur le montant à l’aide des boulons.

Fig.2.9 : Réalisation de l’assemblage au jarret.

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Assemblage au faitage

L’assemblage au faitage est constitué par deux platines soudées sur les
traverses et juxtaposées. Deux goussets raidisseurs sont soudés d’une part sur les
traverses et d’autre part sur les platines. La liaison entre traverses est complète et
elle assurée à l’aide de deux rangées (verticalement) de boulons.

Fig.2.10 : Réalisation de l’assemblage au faitage.


Assemblage au jarret d’une ferme sur un montant en profilé

L’assemblage d’une ferme sur le poteau en profilé est assuré par boulons
disposés en deux rangées verticales sur le montant de la ferme.

Fig.2.11 : Réalisation de l’assemblage au jarret d’une ferme sur un montant en profilé

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Assemblage au nœud d’une ferme

Fig.2.12 : Réalisation de l’assemblage au nœud d’une ferme


Assemblage de la chaise d’un pont roulant

La chaise du pont est formée par deux goussets en tôle de même épaisseur que
la semelle du montant formant ainsi un Té. La chaise reçoit la poutre de roulement
qui est fixée par des boulons (possibilité de réglage et d’alignement : prévoir des
trous oblongs). Le rail est généralement soudé sur la poutre de roulement reçoit les
galets de la traverse du pont. Pour éviter le voilement de l’âme de la poutre de
roulement et son déversement, une fixation par un profilé en UAP sur l’âme et la
semelle du poteau est nécessaire.

Fig.2.13 : Réalisation de l’assemblage la chaise d’un pont roulant

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Assemblage d’une panne sur une traverse

L’assemblage de la panne sur la traverse du portique est réalisé à l’aide d’une


échantignole en tôle souple un raidisseur sous la panne est nécessaire pour éviter le
voilement local de l’âme de la traverse.

Fig.2.14 : Réalisation de l’assemblage d’une panne sur une traverse


Assemblage pieds de poteaux et fondation

Le montant du portique (poteau) prend appui sur une platine métallique


(niveau supérieur de la fondation Z4). La platine repose sur le massif de fondation
en béton armé. L’arase supérieure de la platine inférieure est assurée par les écrous
de mise à niveau (toutes les platines doivent avoir le même niveau Z4). La platine
soudée au poteau est fixée sur le massif de fondation par les crochets à bouts filetés
noyés dans le micro béton coulé dans le fut de la semelle en BA. Les crochets sont
scellés dans une clé d’ancrage anti-soulèvement. La clé d’ancrage est encastrée dans
les parois du fut de la semelle. Le massif de fondation est composé d’une semelle en
gros béton reposant sur le bon sol de niveau Z1, d’une semelle en béton armé
suffisamment rigide de niveau Z2 et d’un fut en béton armé de forme cubique creux
de niveau Z3. Des crochets anti-soulèvement sont noyés d’une part dans la semelle
en BA et d’autre part dans le gros béton.

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Fig.2.15 : Réalisation de l’assemblage du pieds de poteau avec la fondation

Fig.2.16 : Coffrage et ferraillage du fût

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Fig.2.17 : Crochets à bouts filetés

Fig.2.18 : Mise en place des crochets à bouts filetés

Fig.2.19 : Mise à niveau des platines


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2.4. DOSSIERS D’EXÉCUTION D’UN BÂTIMENT


INDUSTRIEL
Le dossier d’exécution d’un bâtiment industriel courant comporte :

 Plan de situation ;
 Plan d’implantation ;
 Vue en plan du bâtiment industriel ;
 Élévation des long-pans ;
 Élévation des pignons ;
 Coupes ;
 Portique courant ;
 Portique pignon ;
 Détails de constructions et d’assemblage (assemblage aux nœuds, jarret,
faitage, pieds des poteaux, montants semelles…) ;
 Plan de fondation ;
 Remblais sous dallage : coupe et vue en plan ;
 Plans du pont roulant : traverse du pont, vue en plan du chemin de roulement,
détail chaise de la poutre de roulement, etc. ;
 Auvents sur les baies ;
 Plan du bardage supérieur, etc.

2.5. DIFFÉRENTES PHASES D’EXÉCUTION D’UN


BÂTIMENT INDUSTRIEL
Les phases d’exécution d’un bâtiment industriel peuvent être résumées
comme suit :

1. On débute les travaux par un décapage du terrain naturel sur une profondeur
suffisante pour avoir un niveau plan. Un remblai en matériau d’apport
compacté est nécessaire sous le dallage industriel (compactage à 98% de
l’Optimum Proctor Modifié) et permet d’avoir le niveau souhaité.
2. Réaliser un gabarit en madrier en bois à un niveau déterminé ou fixé (Z0 de
préférence) sur le périphérique du bâtiment.
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3. Implanter les axes du bâtiment (les files correspondantes aux entre-axes des
montants des portiques) puis vérifier l’orthogonalité et les distances entre les
portiques.
4. Traçage des fouilles, déblais et coulage du béton de propreté sous semelles.
5. Matérialiser les axes longitudinaux et transversaux sur les massifs coulés.
6. Coffrage des semelles, mise en place du ferraillage et coulage du béton Armé.
7. Coffrage des futs des semelles, mise en place du ferraillage et coulage du
béton Armé.
8. Implanter les axes à nouveaux sur les faces supérieures des futs coulés
(traçage sur mortier).
9. Alignements longitudinaux et transversaux et mise à niveau de toutes les
platines d’appuis et mise en place des crochets à bouts filetés.
10.Coulage en micro-béton fortement dosé (450 kg/m3 de ciment CEMI 42.5
HRS) adjuvanté (micro-béton auto-plaçant).
11.Mise en place des montants des portiques et fixation provisoire aux pieds et
alignements dans les deux sens.
12. Montage des portiques pignons : mise en place des traverses ou des fermes.
13.Montage des portiques courants : mise en place des traverses ou des fermes.
14.Montage des pannes sablières et faitières puis courantes.
15.Contreventement des travées extrêmes.
16.Montage des liernes.
17.Montage des lisses.
18.Montage des éléments du bardage supérieur.
19.Montage de la couverture.
20.Maçonnerie des parois.

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CHAP.3 : BASES DU CALCUL SELON L’EUROCODE 3


3.1. GÉNÉRALITÉS
Une structure doit être calculée et réalisée de manière à satisfaire certaines
conditions de résistance et de comportement vis-à-vis des actions qui lui seront
appliquées au cours de sa durée de vie.

Il s’agit donc de s’assurer que :

 La structure dans son ensemble ou un de ses éléments puisse résister aux


différentes actions avec une probabilité acceptable.
 La structure doit également résister à d’éventuelles actions accidentelles
(séisme, explosion, choc…)
 La structure ne doit pas subir des déformations ou des vibrations susceptibles
de gêner le bon fonctionnement de l’ouvrage.

Pour satisfaire à ses différentes conditions, la conception, le


dimensionnement, la fabrication et la réalisation doivent être menées dans les règles
de l’art par des personnes qualifiées. Des contrôles doivent également être faits au
stade de la fabrication, de la réalisation et de l’exploitation de l’ouvrage.

3.2. PRINCIPES DU CALCUL AUX ÉTATS LIMITES


Les états limites sont des états au-delà desquels la structure ne satisfait plus
aux exigences de performance pour lesquelles elle a été conçue. Les états limites
sont classés en :

• États limites ultimes,


• États limites de service.

États Limites Ultimes

Les états limites ultimes sont associés à l’effondrement de la structure, ou à


d’autres formes de ruine structurale (perte de stabilité) qui peuvent mettre en danger
la sécurité des personnes.

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États Limites de Service

Les états limites de service sont associé à l’esthétique de la structure


(fissuration nuisible) et au confort des occupants (déformations excessives et
vibrations).

3.3. ACTIONS SUR LES STRUCTURES


Actions :

Une action désigne aussi bien des charges appliquées à la structure que des
déformations imposées par les effets thermiques ou des déplacements d’appui.

Trois types d’action sont à considérer :

— les actions permanentes G : poids propre de la structure, poids des équipements ;

— les actions variables d’exploitation ou d’environnement Q : surcharges


d’exploitation, neige, vent, effets thermiques ;

— les actions accidentelles A : charges d’explosions, chocs divers, séismes, feu, etc.

La valeur de calcul d’une action est obtenue en faisant le produit d’une valeur
représentative de l’action par un coefficient partiel de sécurité.

Sd = γF.Sk Où :

Sd = Valeur de calcul de l’action.

Sk = Valeur caractéristique.

γF = Coefficient partiel de sécurité pour l’action considérée.

Combinaisons d’actions :

Une combinaison d’actions résulte de l’application simultanée :

— des actions permanentes ;

— d’une action variable dite de base ;

— des actions variables dites d’accompagnement.

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Les actions sont combinées entre elles et leurs valeurs sont affectées de divers
coefficients qui sont :

• Les coefficients partiels de sécurité γ, attachés aux actions tant permanentes


que variables.
• Les coefficients de combinaisons ψ, attachés aux seules actions variables, qui
ne sont pas des coefficients de sécurité, mais uniquement des facteurs liés à la
probabilité d’occurrence de la combinaison de plusieurs actions variables,
dont les valeurs ne peuvent être maximales simultanément.

Ces combinaisons comprennent des combinaisons d’états limites ultimes et


des combinaisons d’états limites de service.

a) Combinaison aux état limite ultime ELU :


• Combinaison fondamentale :

Elle comprend les actions permanentes G, une action variable de base Q1 avec
sa valeur nominale et éventuellement d’autres actions variables d’accompagnement
Q avec leurs valeurs de combinaison ψ0.Q.

• Combinaison simplifiée :

b) Combinaison aux état limite de service ELS :


• Combinaisons rares :

• Combinaisons fréquentes :

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• Combinaisons quasi-permanentes :

Coefficients partiels de sécurité γ :

Le coefficient partiel de sécurité tient compte (tableau 3.1) :

— de la possibilité d’écarts défavorables au niveau de l’action ;

— de la possibilité d’une modélisation imprécise de l’action ;

— des incertitudes relatives à l’évaluation des effets de l’action.


Tableau 3.1 : Coefficients partiels de sécurité

Coefficients de combinaison ψ :

Pour les charges variables, trois autres valeurs représentatives (Fig.3.1) sont
définies comme suit :

• Ψo.Q : valeur de combinaison ; elle est utilisée dans les combinaisons d’états
limites ultimes pour les situations durables et dans les combinaisons rares
d’états limites de service. Elle tient compte de la probabilité réduite d’une
occurrence simultanée des valeurs les plus défavorables de plusieurs actions
variables indépendantes ;
• Ψ1.Q : valeur fréquente, correspondant approximativement à une valeur qui
est dépassée pendant 5 % du temps ; elle est utilisée dans les combinaisons
d’états limites ultimes pour les situations accidentelles et les combinaisons
fréquentes d’états limites de service ;
• Ψ2.Q : valeur quasi permanente correspondant approximativement à une
valeur qui est dépassée pendant 50 % du temps ; elle est utilisée dans les
combinaisons d’états limites ultimes pour les situations accidentelles et les
combinaisons quasi permanentes d’états limites de service.

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Fig.3.1 : Définitions des différentes valeurs représentatives d’une action variable.


Les valeurs des coefficients de combinaisons ψ figurent dans le tableau 3.2
suivant :
Tableau 3.2 : Coefficients de combinaisons

Combinaisons simplifiées :

Dans le cas des bâtiments en générale, on peut utiliser les combinaisons


simplifiées suivantes :

• État limite ultime

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• État limite de service

Valeurs de quelques actions usuelles sur les bâtiments (NF EN 1991-1-1) :

Tableau 3.3 : Catégories d’usages des bâtiments

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Tableau 3.4 : Charges d'exploitation sur les planchers, balcons
et escaliers dans les bâtiments

Tableau 3.5 : Tableaux des valeurs nominales des poids volumiques des matériaux
de construction - béton et mortier

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Tableau 3.6 : Tableaux des valeurs nominales des poids volumiques des matériaux
de construction – Maçonnerie

Tableau 3.7 : Tableaux des valeurs nominales des poids volumiques des matériaux
de construction – Métaux

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Tableau 3.8 : Tableaux des valeurs nominales des poids volumiques des matériaux
de construction – Matériaux et produits stockés

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Actions du vent sur les structures (suivant EN 1991-1-4)

3.3.7.1. Modélisation des actions du vent


a) Nature

Les actions du vent varient en fonction du temps et s’appliquent directement


sur les surfaces extérieures des constructions fermées et, du fait de la porosité de la
surface extérieure, agissent également indirectement sur les surfaces intérieures.
Elles peuvent également affecter directement la surface intérieure des constructions
ouvertes. Les pressions qui s’exercent sur les éléments de la surface engendrent des
forces perpendiculaires à la surface de la construction ou des éléments
« individuels » de façade. Par ailleurs, lorsque le vent balaye de larges surfaces de
la construction, des forces de frottement non négligeables peuvent se développer
tangentiellement à ces surfaces.

b) Représentations et classification des actions du vent

L'action du vent est représentée par un ensemble simplifié de pressions ou de


forces dont les effets sont équivalents aux effets extrêmes du vent turbulent.

Sauf spécification contraire, il convient de classer les actions du vent comme


des actions fixes variables.

c) Valeurs caractéristiques

Les actions du vent calculées selon l'EN 1991-1-4 sont des valeurs
caractéristiques. Elles sont déterminées à partir des valeurs de référence de la vitesse
ou de la pression dynamique. Les valeurs de référence sont des valeurs
caractéristiques dont la probabilité de dépassement sur une période d’un an, est égale
à 0,02, ce qui équivaut à une période moyenne de retour de 50 ans.

Note : Tous les coefficients ou modèles, permettant de calculer les actions du vent à
partir des valeurs de référence, sont choisis de sorte que la probabilité des actions du
vent calculées ne soit pas supérieure à la probabilité de ces valeurs de référence.

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d) Modèles

(1) L'effet du vent sur la construction (à savoir la réponse de la structure) dépend de


la taille, de la forme et des propriétés dynamiques de la construction. La présente
partie couvre la réponse dynamique due à la turbulence longitudinale (dans la
direction du vent) en résonance avec les vibrations également dans la direction du
vent d’un mode fondamental de flexion dont la déformée garde le même signe en
tout point.

Il convient de calculer la réponse des structures, selon la section 3.3.7.3 (actions du


vent) à partir de la pression dynamique de pointe, qp, à la hauteur de référence dans
le champ de vent non perturbé, et avec les coefficients de force et de pression ainsi
que le coefficient structural cscd (voir section 6 de EN 1991 -1-4). qp dépend du climat
du lieu, de la rugosité du terrain et de l'orographie, ainsi que de la hauteur de
référence. qp est égale à la pression dynamique moyenne du vent augmentée de la
contribution des fluctuations rapides de pression.

(2) Il convient de prendre en considération la réponse aéroélastique pour les


structures souples telles que les câbles, les mâts, les cheminées et les ponts.

3.3.7.2. Vitesse du vent et pression dynamique


a) Base de calcul

La vitesse du vent et la pression dynamique comprennent une composante


moyenne et une composante fluctuante.

Il convient de déterminer la vitesse moyenne du vent vm à partir de la vitesse de


référence du vent vb qui dépend du climat du lieu, telle que décrite en 3.3.7.2.b),
ainsi que de la variation du vent en fonction de la hauteur déterminée à partir de la
rugosité du terrain et de l'orographie telles que décrit en 3.3.7.2.c). La pression
dynamique de pointe est déterminée en 3.3.7.2.d).

La composante fluctuante du vent est caractérisée par l'intensité de turbulence


définie en 4.4 de EN 1991 – 1- 4.

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NOTE : L'Annexe Nationale peut fournir des informations climatiques nationales


à partir desquelles il est possible d'obtenir directement, pour les catégories de terrain
considérées, la vitesse moyenne du vent vm, la pression dynamique de pointe qp et
d’autres valeurs supplémentaires.

b) Valeurs de référence

(1) La valeur de base de la vitesse de référence du vent, vb,0 est la vitesse


moyenne sur 10 min caractéristique, indépendamment de la direction du vent et de
la période de l'année, à une hauteur de 10 m au-dessus du sol en terrain dégagé, de
type « rase campagne », à végétation basse telle que de l'herbe et des obstacles isolés
séparés les uns des autres d’au moins 20 fois leur hauteur.

NOTE 1 : Ce terrain correspond à une catégorie de terrain II dans le Tableau 4.1.

NOTE 2 : La valeur de base de la vitesse de référence du vent, vb,0, pour un pays


donné, est donnée dans l’Annexe Nationale.

(2) La vitesse de référence du vent doit être calculée à partir de l'expression


ci-après :

où :

vb : est la vitesse de référence du vent, définie en fonction de la direction de ce dernier


et de la période de l'année à une hauteur de 10 m au-dessus d'un sol relevant de la
catégorie de terrain II ;

vb,0 : est la valeur de base de la vitesse de référence du vent, voir (1) ci-haut ;

cdir : est le coefficient de direction, voir Note 2 ci-après;

cseason : est le coefficient de saison, voir Note 3 ci-après.

NOTE 1 : Lorsque l'influence de l'altitude sur la vitesse de référence du vent vb n'est


pas incluse dans la valeur de base spécifiée vb,0, l'Annexe Nationale peut indiquer
une procédure permettant de la prendre en compte.

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NOTE 2 : La valeur du coefficient de direction, cdir, pour différentes directions du


vent, est indiquée dans l'Annexe Nationale. La valeur recommandée est 1,0.

NOTE 3 : La valeur du coefficient de saison, cseason, peut être donnée dans l'Annexe
Nationale. La valeur recommandée est 1,0.

c) Vent moyen
• Variation avec la hauteur

La vitesse moyenne du vent vm(z) à une hauteur z au-dessus du sol dépend de la


rugosité du terrain et de l'orographie, ainsi que de la vitesse de référence du vent, vb,
et il convient de la déterminer à l'aide de l'expression ci-après :

où :

cr(z) est le coefficient de rugosité, indiqué en 4.3.2 ;

co(z) est le coefficient orographique, égal à 1,0 sauf spécification contraire en 4.3.3.

• Rugosité du terrain

(1) Le coefficient de rugosité, cr(z), tient compte de la variabilité de la vitesse


moyenne du vent sur le site de la construction due à :

— la hauteur au-dessus du niveau du sol ;

— la rugosité du terrain en amont de la construction dans la direction du vent


considérée.

NOTE : La procédure permettant de déterminer la valeur cr(z) peut être donnée dans
l'Annexe Nationale. La procédure recommandée pour déterminer le coefficient de
rugosité à la hauteur z est donnée par l'expression ci-après et est fondée sur un profil
logarithmique de la vitesse.

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où :

Z0 : est la longueur de rugosité ;

kr : est le facteur de terrain dépendant de la longueur de rugosité z0, calculé à l'aide


de la formule suivante :

Z0 et Zmin dépendent de la catégorie du terrain, valeurs données dans le tableau ci-


après :

Tableau 3.9 : Catégories et paramètres de terrain (NF P06 -114-1)


Z0 Zmin
Catégorie de terrain
(m) (m)

I. Mer ou zones côtières exposées aux vents de mer ; lacs et


plans d’eau parcourus par le vent sur une distance au moins 0,005 1
de 5km

II. Rase campagne, avec ou sans quelques obstacles isolés


(arbres, bâtiments...) séparés les uns des aunes de plus de 40 0,05 2
fois leur hauteur.

III.a. Campagne avec des haies, vignobles, bocage, habitat


0,20 5
dispersé...

III.b. Zones urbanisées ou i industrielles, bocage dense,


0,50 9
vergers...

IV Zones urbaines donc au moins 15 % de la surface sont


recouverts de bâtiments dont la hauteur moyenne est 1,0 15
supérieure à 15 rn, forêts

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d) Pression dynamique de pointe

Il y a lieu de déterminer la pression dynamique de pointe qp(z) à la hauteur z,


qui est induite par la vitesse moyenne et les fluctuations rapides de vitesse :

qp(z) = Ce (z) – qb

où :

qp : Pression dynamique de référence du vent donnée : qb = . .Vb2 (théorème de

Bernoulli, avec Vb : vitesse de base) ;

: masse volumique de l’air, les valeurs de peuvent être données dans l’Annexe
nationale. La valeur recommandée est de 1,225 kg/m3 ;

Ce(z) : Coefficient d’exposition.

Dans le cas d’un terrain plat, le coefficient d’exposition Ce(z) est représenté
sur la figure ci-après en fonction de la hauteur au-dessus du sol et de la catégorie de
terrain telle que définie dans le tableau 3.9 ci-dessus.

Fig.3.2 : Représentation du coefficient d’exposition Ce (z) pour Co = 1 et Kl = 1.

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La valeur de kl peut être donnée dans l'Annexe Nationale. La valeur recommandée


est kl= 1,0.

Ce (z) peut se calculer par la formule :

Avec :

e) Valeurs locales de la pression dynamique de base ou de référence qb

La République Démocratique du Congo, dans sa configuration administrative


ancienne des 11 provinces, peut être divisée en trois régions du vent ci-dessous :

Région de Pression Pression


la RDC dynamique de dynamique
Provinces de la RDC extrême
base (en
daN/m2) (en daN/m2)

I Kinshasa, Bas Congo, 50 87,5


Bandundu

II Les 2 Kasaï, Équateur 70 122,5

III Les 3 Kivu, Katanga, Province 90 157,5


Orientale

Remarque :

La pression dynamique qh (en daN/m2) agissant à la hauteur h (en m) au-


dessus du sol peut être évaluée en fonction de qb10 (en daN/m2) par la relation
suivante :

=2,5

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3.3.7.3. Actions du vent

Les actions du vent sur les constructions et les éléments de construction


doivent être déterminées en tenant compte tant de la pression extérieure que de la
pression intérieure du vent.

a) Pression aérodynamique sur les surfaces

(1) Il convient de déterminer la pression aérodynamique agissant sur les surfaces


extérieures, We, à partir de l'expression ci-après :

We = qp (ze) . cpe

Où :

qp(ze) : est la pression dynamique de pointe ;

ze : est la hauteur de référence pour la pression extérieure indiquée en Section 3.3.7.4


(coefficients de pression et de force);

Cpe : est le coefficient de pression pour la pression extérieure.

(2) Il convient de déterminer la pression aérodynamique agissant sur les surfaces


intérieures d'une construction, Wi, à partir de l'expression suivante :

Wi = qp(zi) . cpi

Où :

qp(zi) : est la pression dynamique de pointe ;

zi : est la hauteur de référence pour la pression intérieure indiquée en Section 3.3.7.4;

cpi : est le coefficient de pression pour la pression intérieure.

(3) La pression nette exercée sur un mur, un toit ou un élément est égale à la
différence entre les pressions s’exerçant sur les surfaces opposées en tenant bien
compte de leurs signes. Une pression, exercée en direction de la surface est
considérée comme positive, tandis qu’une succion, qui s'éloigne de la surface est
considérée comme négative. Des exemples sont donnés à la Figure ci-dessous :

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Fig.3.3 : Pression exercée sur les surfaces.

b) Forces exercées par le vent

(1) Il convient de déterminer les forces exercées par le vent sur l'ensemble de la
construction ou un composant :

• En calculant les forces à l'aide des coefficients de force (voir (2)) ; ou


• En calculant les forces à partir des pressions de surface (voir (3)).

(2) La force exercée par le vent Fw agissant sur une construction ou un élément de
construction peut être déterminée directement en utilisant l'expression ci-après :

Ou par sommation vectorielle sur les éléments de construction individuels (tels


qu'indiqués en 3.3.7.4.b) relatif Murs verticaux des bâtiments à plan rectangulaire)
à l'aide de l'expression ci-dessous :

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Où :

cs .cd : est le coefficient structural tel que défini en Section 6 de EN 1991 -1-4 ;

cf : est le coefficient de force applicable à la construction ou à l'élément de


construction, donné en Section 3.3.7.4 ou en Section 8 de EN 1991 -1-4 ;

qp(ze) : est la pression dynamique de pointe (définie en 3.3.7.2.d)) à la hauteur de


référence ze (définie en Section 3.3.7.4 ou en Section 8 de EN 1991 -1-4) ;

Aref : est l’aire de référence de la construction ou de l'élément de construction,


indiquée en Section 3.3.7.4 ou en Section 8 de EN 1991 -1-4.

NOTE : La Section 3.3.7.4 donne les valeurs cf applicables aux constructions ou aux
éléments de construction tels que les prismes, cylindres, toitures, panneaux de
signalisation, plaques et structures en treillis, etc. Ces valeurs incluent les effets de
frottement. La Section 8 de EN 1991 -1-4 donne les valeurs cf applicables aux ponts.

(3) La force exercée par le vent, Fw agissant sur une construction ou un élément de
construction peut être déterminée par sommation vectorielle des forces Fw,e, Fw,i et
Ffr calculées à partir des pressions extérieure et intérieure en utilisant les expressions
ci-après et des forces de frottement résultant du frottement du vent parallèlement aux
surfaces extérieures, elles-mêmes calculées à l’aide de l’expression ci-dessous :

• Forces extérieures :

• Forces intérieures :

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 76 -

• Forces de frottement :

Où :

cs.cd : est le coefficient structural tel que défini en Section 6 de EN 1991 – 1 -4 ; on


pourra prendre cs.cd =1 ;

we : est la pression extérieure exercée sur la surface élémentaire à la hauteur ze ;

wi : est la pression intérieure exercée sur la surface élémentaire à la hauteur zi ;

Aref : est l'aire de référence de la surface élémentaire ;

cfr : est le coefficient de frottement issu de 3.3.7.4.e) ;

Afr : est l'aire de la surface extérieure parallèle au vent, indiquée en de 3.3.7.4.e).

NOTE 1 : Dans le cas des éléments (par exemple murs, toitures), la force exercée
par le vent est égale à la différence entre les forces résultantes externe et interne.

NOTE 2 : Les forces de frottement Ffr agissent dans la direction des composantes
du vent parallèles aux surfaces extérieures.

(4) Les effets de frottement du vent sur la surface peuvent être négligés lorsque l'aire
totale de toutes les surfaces parallèles au vent (ou faiblement inclinées par rapport à
la direction du vent) est inférieure ou égale à 4 fois l'aire totale de toutes les surfaces
extérieures perpendiculaires au vent (au vent et sous le vent).

3.3.7.4. Coefficients de pression et de force

Il convient d'utiliser la présente section pour déterminer les coefficients


aérodynamiques appropriés aux constructions. Le coefficient aérodynamique
approprié se présente de la manière suivante, selon la construction concernée :

— coefficients de pression intérieure et extérieure, voir 3.3.7.4.a) (1) ;

— coefficients de pression nette, voir 3.3.7.4.a) (2) ;

— coefficients de frottement, voir 3.3.7.4.a) (3) ;


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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 77 -

— coefficients de force, voir 3.3.7.4.a) (4).

a) Choix du coefficient aérodynamique

(1) Il convient de déterminer les coefficients de pression pour :

— les bâtiments, en utilisant voir 3.3.7.4.b) tant pour les pressions intérieures que
pour les pressions extérieures ;

— les cylindres à base circulaire, en utilisant 3.3.7.4.b) pour les pressions intérieures
et 7.9.1 de EN 1991-1-4 pour les pressions extérieures.

NOTE 1 : Les coefficients de pression extérieure donnent l'effet du vent sur les
surfaces extérieures des bâtiments ; les coefficients de pression intérieure donnent
l'effet du vent sur les surfaces intérieures des bâtiments.

NOTE 2 : Les coefficients de pression extérieure sont répartis en coefficients


globaux et en coefficients locaux. Les coefficients locaux donnent les coefficients
de pression pour les surfaces chargées d’aire égale à 1 m2. Ils peuvent être utilisés
pour le calcul des petits éléments et des fixations. Les coefficients globaux donnent
les coefficients de pression pour les surfaces chargées d’aire égale à 10 m2. Ils
peuvent être utilisés pour les surfaces chargées d’aire supérieure à 10 m2.

(2) Il convient de déterminer les coefficients de pression nette pour :

— les toitures isolées, en utilisant les données de 3.3.7.4.c) ;

— les murs isolés, les acrotères et les clôtures, en utilisant les données de 3.3.7.4.d)

NOTE : Les coefficients de pression nette donnent l'effet résultant du vent par unité
d’aire sur une construction, un élément de construction ou un composant.

(3) Il convient de déterminer les coefficients de frottement pour les murs et les
surfaces définis en 3.3.7.3.b) (3) et (4), en utilisant les données de 3.3.7.4.e)

(4) Il convient de déterminer les coefficients de force pour :

• Les panneaux de signalisation, en utilisant les données de 3.3.7.4. d) : Panneaux


de signalisation ;

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• Les éléments structuraux de section transversale rectangulaire, en utilisant les


données de 7.6 de EN 1991 – 1-4 ;
• Les éléments structuraux de section à arêtes vives, en utilisant les données de
7.7 de EN 1991 -1-4 ;
• Les éléments structuraux de section polygonale régulière, en utilisant les
données de 7.8 ;
• Les cylindres à base circulaire, en utilisant les données de 7.9.2 et 7.9.3 de EN
1991 -1-4 ;
• Les sphères, en utilisant les données de 7.10 de EN 1991 -1-4 ;
• Les structures en treillis et les échafaudages, en utilisant les données de 7.11 de
EN 1991 -1-4 ;
• Les drapeaux, en utilisant les données de 7.12 de EN 1991 -1-4.

Un facteur de réduction dépendant de l'élancement effectif de la construction


peut être appliqué, en utilisant les données de 7.13 de EN 1991 -1-4.

NOTE : Les coefficients de force donnent l'effet global du vent sur une construction,
un élément ou un composant de la construction, considéré dans sa totalité, y compris
le frottement, lorsqu'il n'est pas spécifiquement exclu.

b) Coefficients de pression pour les bâtiments


• Généralités

(1) Les coefficients de pression extérieure cpe applicables aux bâtiments et aux
parties de bâtiments dépendent de la dimension de la surface chargée A, qui est la
surface de la construction produisant l'action du vent dans la section à calculer. Les
coefficients de pression extérieure sont donnés pour des surfaces chargées A de 1
m2 et 10 m2 dans les tableaux relatifs aux configurations de bâtiment appropriées ;
ils sont notés cpe,1 pour les coefficients locaux, et cpe,10 pour les coefficients globaux,
respectivement.

NOTE 1 : Les valeurs de cpe,1 sont destinées au calcul des petits éléments et de leurs
fixations, d’aire inférieure ou égale à 1 m2 tels que des éléments de façade et de

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 79 -

toiture. Les valeurs de cpe,10 peuvent être utilisées pour le calcul de la structure
portante générale des bâtiments.

NOTE 2 : L'Annexe Nationale peut fournir une méthode de calcul des coefficients
de pression extérieure pour les surfaces chargées de plus de 1 m2, sur la base des
coefficients de pression extérieure cpe,1 et cpe,10. La procédure recommandée pour des
surfaces chargées allant jusqu’à 10 m2 est indiquée à la Figure ci-après.

Fig.3.4 : Procédure recommandée pour la détermination du coefficient de pression extérieure


cpe dans le cas des bâtiments, pour une aire chargée comprise entre 1 m2 et 10 m2
La figure est fondée sur les éléments suivants :

Pour 1 m2 < A < 10 m2 cpe = cpe,1 – (cpe,1 – cpe,10) log10 A

(2) Il convient d’utiliser les valeurs cpe,10 et cpe,1 indiquées dans les Tableaux 3.10 à
3.14 pour les directions orthogonales du vent, à savoir 0°, 90° et 180°. Ces valeurs
représentent les valeurs les plus défavorables obtenues dans une gamme de
directions de vent θ = ± 45°, de chaque côté de la direction orthogonale considérée.

(3) Pour les avancées de toit, la pression exercée sur la face inférieure de l'avant-toit
est égale à la pression applicable à la zone du mur vertical directement relié à
l’avancée de toit ; la pression exercée sur la face supérieure de l'avant-toit est égale
à la pression de la zone, définie pour la toiture elle-même.

• Murs verticaux des bâtiments à plan rectangulaire

(1) Les hauteurs de référence, ze, pour les murs au vent des bâtiments à plan
rectangulaire (zone D, voir Figure 3.6) dépendent du facteur de forme h/b et sont

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 80 -

toujours les hauteurs supérieures des différentes parties des murs. Elles sont
indiquées à la Figure 3.5 pour les trois cas suivants, pour un bâtiment :

— un bâtiment, dont la hauteur h est inférieure à b, peut être considéré comme un


seul élément (zone seule en élévation) ;

— un bâtiment, dont la hauteur h est supérieure à b, mais inférieure à 2b, peut être
considéré comme deux éléments, comprenant : une partie inférieure qui s'étend à la
verticale à partir du sol sur une hauteur égale à b et une partie supérieure constituée
du reste (de la hauteur b à la hauteur h) ;

— un bâtiment, dont la hauteur h est supérieure à 2b, peut être considéré comme
étant constitué de plusieurs éléments, comprenant : une partie inférieure qui s'étend
à la verticale à partir du sol sur une hauteur égale à b ; une partie supérieure qui
s'étend à la verticale à partir du bord supérieur, sur une hauteur égale à b et une
région médiane, comprise entre les parties supérieure et inférieure, qui peut être
répartie en bandes horizontales avec une hauteur hstrip telle qu'indiquée à la Figure
3.5.ci-après.

NOTE : Les règles relatives à la distribution de la pression dynamique sur le mur


sous le vent et les murs latéraux (zones A, B, C et E, voir Figure 3.6) peuvent être
données dans l’Annexe Nationale ou être définies pour le projet particulier. La
procédure recommandée consiste à prendre la hauteur du bâtiment comme hauteur
de référence.

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Fig.3.5 : Hauteur de référence, ze, dépendant de h et b, et profil correspondant de pression


dynamique
Note : il convient de supposer que la pression dynamique est uniforme sur chaque
bande horizontale considérée.

(2) Les coefficients de pression extérieure cpe,10 et cpe,1 pour les zones A, B, C, D et
E sont définis à la Figure 3.6 ci-après.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 82 -

Fig.3.6 : Légende relative aux murs verticaux

NOTE 1 : Les valeurs de cpe,10 et cpe,1 peuvent être indiquées dans l'Annexe
Nationale. Les valeurs recommandées sont données dans le Tableau 3.10, selon le
rapport h/d. Une interpolation linéaire peut être appliquée pour les valeurs
intermédiaires de h/d. Les valeurs du Tableau 3.10 s’appliquent aussi aux murs des
bâtiments à toitures inclinées, telles que les toitures à un ou deux versants.

Tableau 3.10 : Valeurs recommandées des coefficients de pression extérieure


pour les murs verticaux des bâtiments à plan rectangulaire

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 83 -

NOTE 2 : Pour les bâtiments avec h/d > 5, la charge totale du vent peut être fondée
sur les dispositions données aux Sections 7.6 à 7.8 et 7.9.2 de EN 1991-1-4.

(3) Dans les cas où la force aérodynamique s’exerçant sur un bâtiment est calculée
par l'application des coefficients de pression cpe sur les faces au vent et sous le vent
(zones D et E) du bâtiment de manière simultanée, le défaut de corrélation entre les
pressions aérodynamiques au vent et sous le vent peut devoir être pris en
considération.

NOTE : Le défaut de corrélation entre les pressions aérodynamiques au vent et sous


le vent peut être traité comme suit. Pour les bâtiments avec h/d ≥ 5, la force résultante
est multipliée par 1. Pour les bâtiments avec h/d ≤ 1, la force résultante est multipliée
par 0,85. Il convient d'appliquer une interpolation linéaire pour les valeurs
intermédiaires de h/d.

• Toitures-terrasses

(1) Les toitures-terrasses sont définies comme ayant une pente (α) telle que – 5° < α
< 5°.

(2) Il convient de diviser la toiture en zones telles que représentées à la Figure 3.7.

(3) La hauteur de référence qu’il convient d’utiliser pour les toitures-terrasses et les
toitures à rives arrondies ou à brisis mansardés est égale à h. La hauteur de référence
qu’il convient d’utiliser pour les toitures-terrasses avec acrotères est égale à h + hp,
voir Figure 3.7.

(4) Les coefficients de pression pour chaque zone sont donnés dans le Tableau 3.10.

(5) Il convient de déterminer le coefficient de pression résultante exercée sur


l’acrotère en utilisant les données du paragraphe 3.3.4.d) (Murs isolés, acrotères,
clôtures et panneaux de signalisation).

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Fig.3.7 : Légende applicable aux toitures-terrasses

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Tableau 3.11 : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures-


terrasses

NOTE 1 : Pour les toitures avec acrotères ou rives arrondies, une interpolation
linéaire peut être utilisée pour les valeurs intermédiaires de hp/h et r/h.

NOTE 2 : Pour les toitures à brisis mansardés, une interpolation linéaire entre α =
30°, 45° et α = 60° peut être utilisée. Pour α > 60°, une interpolation linéaire entre
les valeurs pour α = 60° et les valeurs applicables aux toitures-terrasses à arêtes
vives peut être utilisée.

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NOTE 3 : En zone I, où des valeurs positives et négatives sont données, chacune


des deux valeurs doit être prise en considération.

NOTE 4 : Pour le brisis mansardé lui-même, les coefficients de pression extérieure


sont donnés dans le Tableau 3.13.a « Coefficients de pression extérieure applicables
aux toitures à deux versants » (direction du vent θ = 0°), en considérant les zones F
et G selon l'angle de pente du brisis.

NOTE 5 : Pour la rive arrondie elle-même, les coefficients de pression extérieure


sont obtenus par interpolation linéaire le long de l’arrondi, entre les valeurs relatives
au mur et celles relatives à la toiture.

• Toitures à un seul versant

(1) Il convient de diviser la toiture, y compris les avancées de toiture, en zones telles
que représentées à la Figure 3.8.

(2) La hauteur de référence ze qu'il convient d'utiliser est égale à h.

(3) Les coefficients de pression qu'il convient d'utiliser pour chaque zone sont
donnés dans le Tableau 3.12.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 87 -

Fig.3.8 : Légende applicable aux toitures à un seul versant

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 88 -

Tableau 3.12.a : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures à un


seul versant

Tableau 3.12.b : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures à un


seul versant

NOTE 1 : Avec θ = 0° (voir tableau 3.12.a), la pression varie rapidement entre des
valeurs positives et négatives pour un angle de pente α allant de + 5° à + 45° ; c’est
pourquoi des valeurs positives et négatives sont indiquées pour ces pentes. Pour ces
toitures, il convient de prendre en considération deux cas : un cas présentant toutes

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 89 -

les valeurs positives, et un cas présentant toutes les valeurs négatives. Un mélange
de valeurs positives et négatives sur un même versant n’est pas admis.

NOTE 2 : Pour les angles de pente intermédiaires, une interpolation linéaire peut
être utilisée entre valeurs de même signe. Les valeurs égales à 0,0 sont données à
cette fin d’interpolation.

• Toitures à deux versants

(1) Il convient de diviser la toiture, y compris les avancées de toiture, en zones telles
que représentées à la Figure 3.9 ci-après.

(2) La hauteur de référence ze qu’il convient d’utiliser est égale à h.

(3) Les coefficients de pression qu'il convient d'utiliser pour chaque zone sont
donnés dans le Tableau 3.13.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 90 -

Fig.3.9 : Légende applicable aux toitures à deux versants

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 91 -

Tableau 3.13.a : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures à


deux versants

NOTE 1 : Avec θ = 0°, la pression varie rapidement entre des valeurs positives et
négatives sur le versant au vent, pour un angle de pente α allant de – 5° à + 45° ;
c’est pourquoi des valeurs positives et négatives sont indiquées pour ces pentes. Pour
ces toitures, il convient de prendre en considération quatre cas de figure avec
lesquels les plus grandes ou les plus petites valeurs de toutes les zones F, G et H sont
combinées aux plus grandes ou aux plus petites valeurs des zones I et J. Un mélange
de valeurs positives et négatives sur un même versant, n’est pas admis.

NOTE 2 : Pour les angles de pente intermédiaires de même signe, une interpolation
linéaire peut être utilisée entre valeurs de même signe. (Ne pas effectuer
d'interpolation entre α = + 5° et α = – 5°, mais utiliser les données relatives aux
toitures-terrasses définies en 3.3.7.4.b). Les valeurs égales à 0,0 sont données à cette
fin d'interpolation.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 92 -

Tableau 3.13.b : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures à


deux versants

• Toitures à quatre versants

(1) Il convient de diviser la toiture, y compris les avancées de toiture, en zones telles
que représentées à la Figure 3.10 ci-après.

(2) La hauteur de référence ze qu’il convient d’utiliser est égale à h.

(3) Les coefficients de pression qu'il convient d'utiliser sont donnés dans le Tableau
3.14.

Fig.3.10 : Légende applicable aux toitures à quatre versants


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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 93 -

Tableau 3.14 : Coefficients de pression extérieure applicables aux toitures à


quatre versants des bâtiments

NOTE 1 : Avec θ = 0°, la pression varie rapidement entre des valeurs positives et
négatives sur le versant au vent, pour un angle de pente α allant de + 5° à + 45° ;
c’est pourquoi des valeurs positives et négatives sont indiquées pour ces pentes. Pour
ces toitures, il convient de prendre en considération deux cas : un cas présentant
toutes les valeurs positives, et un cas présentant toutes les valeurs négatives. Aucun
mélange de valeurs positives et négatives n'est admis.

NOTE 2 : Pour les angles de pente intermédiaires de même signe, une interpolation
linéaire peut être utilisée entre valeurs de même signe. Les valeurs égales à 0,0 sont
données à cette fin d'interpolation.

NOTE 3 : Pour la détermination des coefficients de pression sur les différents


versants, l'angle de pente à considérer est toujours celui du versant au vent.

• Toitures multiples (shed)

(1) Les coefficients de pression applicables aux directions du vent 0°, 90° et 180°
pour chaque travée d'une toiture multiple peuvent être calculés à partir du coefficient
de pression pour chaque travée individuelle.

Il convient de calculer les coefficients de modification applicables aux pressions


(locales et globales) relatives aux directions du vent 0° et 180° sur chaque travée à
partir :

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— des données définies en 3.3.7.4 pour les toitures à un seul versant, modifiées pour
leur position selon la Figure 3.11 a et b ;

— des données définies en en 3.3.7.4 pour les toitures à deux versants pour α < 0,
modifiées pour leur position selon la Figure 3.11 c et d.

NOTE 1 : Pour la configuration b), il convient de considérer deux cas selon


le signe du coefficient de pression cpe applicable à la première toiture.

NOTE 2 : Dans la configuration c), la première valeur cpe est la valeur cpe de
la toiture à un seul versant, la deuxième valeur et toutes les valeurs suivantes
cpe sont les valeurs cpe de la toiture à deux versants à noue.

(2) Il convient de ne considérer les zones F/G/J que pour le versant au vent. Il est
recommandé de prendre en considération les zones H et I pour chaque travée de la
toiture multiple.

(3) La hauteur de référence ze qu’il convient d’utiliser est égale à la hauteur h telle
que définie à la Figure 3.11.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 95 -

Fig.3.11. a, b, c et d : Légende applicable aux toitures multiples

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• Pression intérieure

(1) Les pressions intérieure et extérieure doivent être considérées comme agissant
simultanément. La combinaison la plus défavorable des pressions extérieure et
intérieure doit être envisagée pour chaque combinaison d'ouvertures potentielles et
autres sources de fuites d’air.

(2) Le coefficient de pression intérieure, cpi, dépend de la dimension et de la


répartition des ouvertures dans l'enveloppe du bâtiment.

Lorsque, sur au moins deux faces du bâtiment (façades ou toiture), l’aire totale des
ouvertures existant sur chacune des faces représente 30 % de l’aire de cette face, il
convient de ne pas calculer les actions exercées sur la construction à partir des règles
indiquées dans la présente section, mais il est en revanche recommandé d'utiliser les
règles définies en 3.3.7.7.c) (toitures isolées) et 3.3.7.4.d) (murs isolés et acrotères).

Note : Les ouvertures d'un bâtiment comprennent des ouvertures de petites


dimensions telles que fenêtres ouvertes, ouvrants, cheminées, etc. ainsi qu'une
perméabilité de fond telle que fuite d'air autour des portes, fenêtres, équipements
techniques et fuites à travers l'enveloppe du bâtiment. La perméabilité de fond se
situe généralement dans la plage comprise entre 0,01 % et 0,1 % de l’aire de la face.
Des informations supplémentaires peuvent être données dans l'Annexe Nationale.

(3) Lorsqu'une ouverture extérieure, telle qu'une porte ou une fenêtre, est dominante
en position ouverte mais est considérée fermée à l'état limite ultime, lors de vents
violents extrêmes, il convient de considérer la situation avec la porte ou la fenêtre
ouverte comme une situation de projet accidentelle conformément à l'EN 1990.

Note : La vérification de la situation de projet accidentelle se révèle importante pour


les murs intérieurs de grande hauteur (avec un risque élevé de danger) lorsque le mur
doit supporter entièrement l'action extérieure du vent du fait de la présence
d'ouvertures dans l'enveloppe du bâtiment.

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(4) Une face d'un bâtiment est généralement considérée comme dominante lorsque
l’aire des ouvertures dans ladite face est au moins égale à deux fois l’aire des
ouvertures et des fuites d’air dans les autres faces du bâtiment considéré.

Note : Ceci peut également s'appliquer aux volumes internes individuels au sein du
bâtiment.

(5) Dans le cas d'un bâtiment ayant une face dominante, il convient de considérer la
pression intérieure comme une fraction de la pression extérieure au niveau des
ouvertures de la face dominante. Il convient d'utiliser les valeurs données par les
expressions suivantes :

• Lorsque l’aire des ouvertures dans la face dominante est égale à deux fois
l’aire des ouvertures dans les autres faces,
cpi = 0,75 · cpe ;
• Lorsque l’aire des ouvertures dans la face dominante est au moins égale à trois
fois l’aire des ouvertures dans les autres faces.
cpi = 0,90 · cpe

Où :

cpe : est la valeur du coefficient de pression extérieure au niveau des ouvertures de


la face dominante.

• Lorsque ces ouvertures sont situées dans des zones avec des valeurs
différentes de pressions extérieures, il est recommandé d'utiliser une valeur
moyenne pondérée en surface de cpe ;
• Lorsque l’aire des ouvertures dans la face dominante est comprise entre 2 et
3 fois l’aire des ouvertures dans les autres faces, il peut être fait appel à
l'interpolation linéaire pour calculer cpi.

(6) Pour les bâtiments sans face dominante, il convient de déterminer le coefficient
de pression intérieure cpi à partir de la Figure 3.12, ledit coefficient étant fonction du
rapport de la hauteur à la profondeur du bâtiment, h/d, et du rapport d'ouverture μ

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 98 -

pour chaque direction du vent θ, qu'il y a lieu de déterminer à partir de l'expression


ci-après :

Fig.3.12. Coefficients de pression intérieure applicables pour des ouvertures


uniformément réparties
Note : Pour les valeurs comprises entre h/d = 0,25 et h/d = 1,0, une interpolation
linéaire peut être utilisée :

Note 1 : Ceci s'applique aux façades et aux toitures des bâtiments avec et sans
cloisons intérieures.

Note 2 : Lorsqu'il se révèle impossible, ou lorsqu'il n'est pas considéré justifié


d'évaluer μ pour un cas particulier, il convient alors de donner à cpi la valeur la plus
sévère de + 0,2 et – 0,3.

(7) La hauteur de référence zi qu’il convient d’utiliser pour les pressions intérieures
est égale à la hauteur de référence ze pour les pressions extérieures (voir 3.7.7.3 (1)
exercées sur les faces qui contribuent, par leurs ouvertures, à la création de la

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 99 -

pression intérieure. Lorsqu'il existe plusieurs ouvertures, il est recommandé d'utiliser


la plus grande valeur de ze pour déterminer zi.

c) Toitures isolées

(1) Une toiture isolée est définie comme la toiture d'une construction ne comportant
pas de murs permanents, telles que stations-service, hangars agricoles ouverts, etc.

(2) Le degré d'obstruction sous une toiture isolée est représenté à la Figure 3.13. Il
dépend de l'obstruction qui est le rapport de l’aire des obstructions éventuelles (mais
vraisemblables) sous la toiture, divisée par l’aire de la section transversale sous la
voûte, les deux aires étant mesurées perpendiculairement à la direction du vent.

NOTE : φ = 0 représente une toiture isolée sans rien en dessous, et φ = 1


représente la toiture isolée entièrement obstruée par des objets disposés sur
toute la hauteur de la seule rive sous le vent (il ne s'agit pas d'un bâtiment
fermé).

Fig.3.13. Écoulement de l’air autour des toitures isolées

(3) Les coefficients de force globale, cf, et les coefficients de pression nette cp,net,
indiqués dans les tableaux 3.15 et 3.16 pour φ = 0 et φ = 1, tiennent compte de l'effet
combiné du vent agissant à la fois sur les surfaces supérieure et inférieure des toitures
isolées quelles que soient les directions du vent. Les valeurs intermédiaires peuvent
être déterminées par interpolation linéaire.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 100 -

(4) Il convient d'utiliser les valeurs cp,net pour φ = 0 pour les éléments situés, dans la
direction du vent, au-delà de la position de l’obstruction maximale.

(5) Le coefficient de force globale représente la force résultante. Le coefficient de


pression nette représente la pression locale maximale pour toutes directions du vent.
Il est recommandé d'utiliser ce dernier pour le calcul des éléments de toiture et des
fixations.

(6) Chaque toiture isolée doit pouvoir supporter les cas de charge définis ci-
dessous :

— pour une toiture isolée à un seul versant (Tableau 7.6 de EN 1991-1-4), il convient
de placer le centre de pression à d/4 à partir du bord exposé au vent (d = dimension
dans la direction du vent, Figure 3.14) ;

— pour une toiture isolée à deux versants (Tableau 3.15), il convient de placer le
centre de pression au centre de chaque versant (Figure 3.15). Il est par ailleurs
recommandé qu'une toiture isolée à deux versants puisse résister à un chargement
maximal ou minimal sur un de ses versants, l’autre versant ne recevant pas de charge
;

— dans le cas d'une toiture isolée multiple, comportant plusieurs travées, le


chargement de chaque travée peut être calculé en appliquant les coefficients de
réduction ψmc indiqués dans le Tableau 3.15, aux valeurs cp,net données dans le
Tableau 3.16.

Pour les toitures isolées à double enveloppe, il convient de calculer la paroi


imperméable et ses fixations avec cp,net et la paroi perméable et ses fixations avec 1/3
cp,net.

(7) Il convient de prendre en considération les forces de frottement (voir 3.3.7.4.e).

(8) La hauteur de référence ze qu’il convient d’utiliser est égale à h telle que
représentée aux Figures 3.14 et 3.15.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 101 -

Fig.3.14. Emplacement du centre de force pour les toitures isolées à un seul


versant

Tableau 3.15 : Valeurs de cp,net et cf pour les toitures isolées à deux versants

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Tableau 3.15 : Valeurs de cp,net et cf pour les toitures isolées à deux versants(suite)

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Fig.3.15. Dispositions des charges obtenues à partir des coefficients de force


pour les toitures isolées à deux versants
(9) Les charges s’exerçant sur chaque versant des toitures multiples isolées, telles
que représentées à la Figure 3.16, sont déterminées par application des coefficients
de réduction ψmc du Tableau 3.16 à la force globale, ainsi qu’aux coefficients de
pression nette applicables aux toitures isolées à deux versants.

Tableau 3.16 : Coefficients de réduction ψmc pour les toitures multiples isolées

Fig.3.16. Toitures multiples isolées


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d) Murs isolés, acrotères, clôtures et panneaux de signalisation

(1) Les valeurs des coefficients de pression résultante cp,net applicables aux murs
isolés et aux acrotères dépendent du taux de remplissage φ. Pour les murs pleins, le
taux de remplissage φ est égal à 1 ; pour les murs dont le taux de remplissage
représente 80 % (c'est-à-dire que les ouvertures constituent les 20 % restants), φ =
0,8. Il convient de considérer les murs et les clôtures ajourés caractérisés par un taux
de remplissage φ ≤ 0,8 comme des treillis plans conformément à 7.11 de EN 1991-
1-4.

• Murs isolés et acrotères

(1) Il convient de spécifier les coefficients de pression résultante cp,net applicables


aux murs isolés et aux acrotères pour les zones A, B, C et D définies par la Figure
3.17. Pour les acrotères, le coefficient de pressions résultante cp,net peut être pris
égal à 2 sans considération de zone ni de pente de toiture.

Note : Les valeurs des coefficients de pression résultante cp,net applicables aux murs
isolés et aux acrotères peuvent être données dans l’Annexe Nationale. Les valeurs
recommandées sont données dans le Tableau 3.17 pour deux valeurs du taux de
remplissage ; voir d (1). Ces valeurs recommandées correspondent à une direction
de vent oblique par rapport au mur sans retour d’angle (voir Figure 3.17) et, dans le
cas du mur avec retour d’angle, aux deux directions opposées indiquées à la Figure
3.17. L’aire de référence est l'aire brute (enveloppe) dans les deux cas. Une
interpolation linéaire peut être faite pour un taux de remplissage compris entre 0,8
et 1.

Tableau 3.17 : Coefficients de pression recommandés cp,net applicables aux murs


isolés et aux acrotères

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 105 -

(2) La hauteur de référence qu’il convient d’utiliser pour les murs isolés est égale à
ze = h, voir Figure 3.17. La hauteur de référence qu’il convient d’utiliser pour les
acrotères des bâtiments est égale à ze = (h + hp), voir Figure 3.7.(Légende applicables
aux toitures - terrasses)

Fig.3.17. Légende des zones pour les murs isolés et les acrotères

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 106 -

• Panneaux de signalisation

(1) Le coefficient de force applicable aux panneaux de signalisation distants du sol


d’une hauteur zg supérieure à h/4 (voir Figure 3.18), est donné par l'expression
suivante : cf = 1,80.

Cette expression s'applique aussi lorsque zg est inférieur à h/4 et b/h ≤ 1.

(2) Il convient de considérer que la force résultante perpendiculaire au panneau de


signalisation intervient à la hauteur du centre du panneau, avec une excentricité
horizontale e.

Note : La valeur de l’excentricité horizontale e peut être donnée dans l’Annexe


Nationale. La valeur recommandée est : e = ± 0,25. b

(3) Il convient de traiter les panneaux de signalisation distants du sol d’une hauteur
zg inférieure à h/4 et avec un rapport b/h > 1 comme des murs isolés ; voir murs
isolés et acrotères ci-dessus.

Fig.3.18. Légende applicable aux panneaux de signalisation


Note 1 : Hauteur de référence : ze = zg + h/2.

Note 2 : Aire de référence : Aref = b . h.

Il convient de vérifier l'absence d'instabilités aéroélastiques ou de divergence.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 107 -

e) Coefficients de frottement

(1) Il convient de prendre en considération le frottement pour les cas définis en


3.3.7.3.b) (3).

(2) Il est recommandé d'utiliser les coefficients de frottement cfr, pour les murs et les
toitures, donnés dans le Tableau 3.18.

(3) L’aire de référence Afr est indiquée à la Figure 3.19. Il convient d’appliquer les
forces de frottement sur la partie des surfaces extérieures parallèle au vent, située
au-delà d'une certaine distance des bords au vent ou des angles au vent de la toiture,
distance égale à la plus petite valeur de 2.b ou 4.h.

(4) La hauteur de référence ze qu’il convient d’utiliser est la hauteur au-dessus du sol
de la construction ou la hauteur h du bâtiment ; voir Figure 3.19.

Tableau 3.18 : Coefficients de frottement cfr applicables aux murs, acrotères et


toitures

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 108 -

Fig.3.19. Aire de référence pour le frottement

Rappels :

D’après le point 3.3.7.3.b) Forces exercées par le vent :

Ffr = cfr · qp(ze) · Aref : Force dont la reprise est assurée par les palées stabilisant les
longs pans.

Ffr est négligé si

Avec :

= Aire totale de toutes les surfaces parallèles au vent (ou faiblement


inclinées par rapport à sa direction) ;

= Aire totale de toutes les surfaces extérieures perpendiculaires au vent (au


vent et sous le vent).

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 109 -

CHAP.4 : CALCUL DES STRUCTURES EN ACIER


4.1. GÉNÉRALITÉS
Notions de sécurité

Les calculs de dimensionnement ou de vérification de structure repose sur de


nombreuses hypothèses mathématiques ou physiques, généralement modélisées, et
parfaitement théoriques.

Ces hypothèses correspondent assez mal à la réalité, du fait du grand nombre


d’imprécisions, d’imperfections, voire d’erreurs, qui affectent les calculs, la
fabrication, le montage et l’utilisation des structures concernées, et qui présentent un
caractère très variable et parfaitement aléatoire.

Cet ensemble d’imprécisions et d’imperfections peuvent affecter notamment :

 La conception d’une structure ;


 La fabrication des éléments ;
 La transformation des pièces ;
 Le montage sur site, etc.

L’analyse globale d’une structure soumise à une combinaison d’actions se


traduit par un effet Sd (effort normal, moment de flexion, déformée, etc.). L’exigence
de performance ou de non ruine est respectée lorsque :

Avec : Rd : résistance de calcul pour le mode de ruine considéré ou le niveau de


performance spécifié.

Dans le cas des ELU :

Avec : Rk : valeur caractéristique de la résistance considérée,

γM : coefficient partiel de sécurité applicable à la résistance caractéristique


du matériau.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 110 -

Coefficient partiel de sécurité γM :

Les coefficients partiels de sécurité pour vérifier la résistance des sections sont
donnés dans le tableau 4.1 suivant :

Tableau 4.1 : Coefficients partiels de sécurité du matériau

4.2. VÉRIFICATION DES SECTIONS TRANSVERSALES


AUX ÉTATS LIMITES
Traction axiale (N)
a) Définitions
Un composant est dit tendu ou en traction pure lorsque ses extrémités sont
soumises à des efforts qui imposent un allongement uniforme à toutes les fibres du
composant. Dans le cadre de la schématisation de la théorie des poutres, le
composant est tendu si la résultante des efforts s’exerçant sur une section quelconque
se réduit à un effort normal appliqué au centre de gravité G de la section et dirigé de
la section vers l’extérieur de l’élément comme illustré sur la figure 4.1.

Fig.4.1 : Section courante S et partie du composant située à droite de la section.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 111 -

L’axe de l’effort normal est confondu avec la fibre moyenne de l’élément. La


contrainte σ en un point quelconque de la section droite est constante et est donnée
par la relation :

σ=

Avec : N : Effort de traction ;

A : Aire de la section droite de l’élément.

Dans le domaine élastique, la déformation e d’une fibre quelconque est reliée


à la contrainte par la loi de Hooke :

Fig.4.2 : Diagramme charge - déformation.


σ = E .ε

Avec E : Module de Young

Pour les aciers de construction courants, E = 210000N /mm2. On en déduit


l’allongement δL d’une fibre quelconque par la relation :

Avec L : Longueur de l’élément.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 112 -

Fig.4.2 : Schématisation de la traction.


Remarque :

Pour σ = fy on a : σ = fy = et Npl = Afy

Npl : est appelé effort normal plastique

b) Domaines d’utilisations

Le composant tendu est l’élément de structure métallique le plus simple et le


plus efficace car il ne pose aucun problème d’instabilité de forme. Il est présent dans
presque toutes les ossatures métalliques

En général, les sections laminées sont les plus utilisées et que les sections
composées sont réservées spécifiquement pour résister aux grands efforts (Fig.4.3).

Fig.4.3 : Sections transversales des éléments tendus.


Dans les poutres en treillis, une des membrures et certaines diagonales sont
toujours des éléments tendus (Fig.4.4). Certaines diagonales de système de
contreventement peuvent être des composants tendus comme illustré sur la figure 4.
On le retrouve par ailleurs sous différentes dénominations : suspentes, pendards,
aiguilles, poinçons, tirants, haubans.
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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 113 -

Fig.4.4 : Poutre à treillis en N.

Fig.4.5 : Contreventement vertical d’un long-pan de bâtiment industriel.


c) Comportement et dimensionnement

c.1) Modes de ruine

• Ruine par plastification de la section brute

La ruine ou la défaillance d’un élément tendu peut avoir lieu dans la zone
courante ou dans la zone d’assemblage.

La défaillance dans la zone courante est due aux allongements excessifs


résultant de la plastification des sections. En effet, en faisant croître progressivement
l’effort de traction appliqué à l’élément, les contraintes dans les sections courantes
atteignent la limite élastique et les sections se mettent à plastifier. Dans le domaine
plastique, les déformations des fibres augmentent de façon de plus en plus
significative pour un accroissement donné de l’effort appliqué (fig.4.6).
L’allongement de l’élément devient rapidement incompatible avec la géométrie de
l’élément ou de la fonction de l’ouvrage.
Par J. Fils ZENGA M.
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Fig.4.6 : Diagramme contrainte σ – déformation e de l’éprouvette de traction.


• Ruine par fracture de la section nette au droit des trous

Les phénomènes pouvant concourir à une défaillance dans les zones


d’assemblages comprennent :

 La résistance à la rupture des sections dans la zone d’assemblage doit être


évaluée à partir de l’aire de la section nette la plus petite, obtenue généralement
en déduisant l’aire des trous de l’aire de la section courante. La plastification
complète de la section nette n’est pas considérée comme un seuil de ruine car l’on
suppose que la zone de sections réduites par les trous est relativement petite pour
affecter l’allongement global de l’élément.
Typiquement, seule la rupture de la section est à vérifier si la longueur de la zone
d’assemblage est inférieure ou égale à la plus grande dimension transversale de
l’élément ; les assemblages courants remplissent cette condition. L’état de
contraintes dans les sections nettes dépend des concentrations de contrainte autour
des trous et de l’existence de contraintes résiduelles. Dans le cas usuel des
bâtiments non soumis à des efforts de fatigue (sollicitations cycliques en grand
nombre), on considère que la ductilité du matériau est suffisante pour que ces
paramètres n’affectent pas le calcul de la limite à la rupture des sections nettes ;

Par J. Fils ZENGA M.


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 Les excentricités dans la transmission des efforts au niveau des assemblages


comme celle indiquées sur la figure 4.7 qui induisent des moments secondaires
pouvant entraîner la ruine d’une attache si ces moments sont importants et n’ont
pas été pris en compte lors du calcul des assemblages. La meilleure façon d’éviter
ce problème est de concevoir des attaches sans excentricité ou avec des
excentricités réduites au minimum. Dans les cas où les excentricités ne peuvent
être évitées, il faut tenir compte des moments secondaires dans les calculs des
assemblages ;

Fig.4.7 : Exemples d’excentrements d’efforts au niveau des assemblages.

 Dans les zones d’assemblage, il n’est pas toujours possible d’attacher toute la
section de l’élément tendu comme c’est le cas des cornières attachées par une
seule aile (fig.4.7.a et 4.8). Il en résulte une modification de la répartition des
contraintes normales dans la section du fait du « traînage de cisaillement ».
La solution est d’en tenir compte dans les calculs des assemblages ou
d’adopter des dispositions qui en minimisent l’impact.

Fig.4.8 : Cornière attachée par soudure (zone grisée) sur un gousset.

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c.2) Critères de dimensionnement

Les critères de dimensionnement de l’EC3 concernent naturellement la


prévention des modes de ruine qui viennent d’être évoqués.

Suivant la clause 5.4.3 de l’EC3, la valeur de calcul de l’effort de traction NSd dans
l’élément doit vérifier :

Nsd ≤ Nt.Rd = Min (Npl.Rd ; Nu.Rd ; Nnet.Rd)

Où :

Nt.Rd = est la résistance de calcul de la section à la traction prise comme la plus petite
des valeurs suivantes :
.
Npl.Rd = : Résistance plastique de la section brute

.! #$% . &
Nu.Rd = : Résistance ultime de la section nette au droit des trous de fixation.

0,9 est un coefficient de réduction pour tenir compte de l’excentricité, de


concentration des contraintes ect…

#$% .
Nnet.Rd = : Résistance plastique de la section nette pour les assemblages par
'

boulons précontraints (HR) à l’ELU.

Avec :

A : Aire de la section brute,

Anet : Aire de la section nette au droit des trous de fixation,

fy : Limite élastique du matériau,

fu : Limite à la rupture du matériau ou résistance à la traction minimale spécifiée,

γM0 : Coefficient partiel de sécurité du matériau, γM0 = 1.1

γM2 : Coefficient partiel de sécurité à appliquer dans les sections nettes, γM2 = 1.25

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c.3) Calcul de la section nette Anet

• Trous disposés en rangées

Dans le cas général où les trous sont disposés par rangées perpendiculaires à
la direction de l’effort de traction (fig.4.9), l’aire nette est égale à l’aire brute
diminuée des aires prises par les trous :

Fig.4.9 : Trous disposés en rangées perpendiculaires à l’effort.

Anet = A – ndt

Avec :

n : Nombre de trous dans la section considérée,

d : Diamètre des trous,

t : Épaisseur de la tôle.

• Trous disposés en quinconce

Dans le cas où les trous sont disposés en quinconce comme sur la figure 9, il
faut envisager différentes lignes de rupture, calculer pour chaque ligne de rupture
l’aire de la section nette correspondante et retenir la valeur la plus petite pour les
calculs de résistance.

Pour une ligne de rupture brisée quelconque, la section nette est évaluée par
la relation :

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Avec :

s : L’espacement horizontale (// à la direction de l’effort) entre centre de deux


boulons

p : L’espacement verticale (┴ à la direction de l’effort) entre centre des deux même


boulons.

Fig.4.10 : Trous disposés en quinconce.

Observation :

Dans une cornière ou toute autre élément (poutrelle) comportant des trous
dans plus d’un plan, l’espacement p doit être mesuré le long de la ligne moyenne
dans l’épaisseur du matériau. (Fig.4.11)

Fig.4.11 : Cornières et poutre en U avec trous dans les deux ailes.

La cornière : p = (a1 – e/2) + (a2 – e/2) = a1 + a2 –e

La poutrelle : p = (a1 – e1/2) + (a2 –e2/2) = a1 + a2 – (e1 + e2 )/2

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d) Effet de traînage de cisaillement (cas des cornières)

Les effets de « traînage de cisaillement » et d’excentricités dans les attaches


usuelles de cornières assemblées par une seule aile sont prises en compte de la
manière suivante :

L’effort de calcul demeure uniquement l’effort de traction NSd : il n’y a pas de calcul
de moment secondaire.

En revanche, la résistance Nu.Rd , est modifiée comme suit (Fig.4.12) :

Fig.4.12 : Assemblage de cornières par boulons.

COMPRESSION AXIALE (N)

Dans un élément sollicité en compression axiale, l’effort de compression N


dans chaque section transversale doit rester inferieur à l’effort résistant de
compression, soit :

N ≤ NR, avec :

Pour les sections de classe 1, 2 ou 3 :


.
NR =Npl = (résistance plastique de la section brute)

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Pour les sections de classe 4 :

$ .
NR =NO = (résistance de calcul de la section brute au voilement local)

Où Aeff = aire efficace de la section.

FLEXION SIMPLE (M)

En l’absence d’effort tranchant, le moment fléchissant M dans chaque section


transversale doit rester inférieur au moment résistant, soit :

M ≤ MR, avec :

 Pour les sections de classe 1 ou 2 :


( .
MR = Mpl = (moment résistant plastique)

 Pour les sections de classe 3 :


($ .
MR = Mel = (moment résistant élastique)

 Pour les sections de classe 4 :


($ .
MR = M0 = (moment résistant au voilement local)

CISAILLEMENT (V)

L’effort tranchant V dans chaque section transversale doit rester inférieur à


l’effort tranchant résistant, soit :
. )
V ≤ Vpl = 0,58 Où Av est l’aire de cisaillement, qui peut être déterminée

comme suit (pour un effort parallèle à l’âme) :

 Profils laminés I ou H :

Av = A – 2 b tf + (tw + 2r) tf

 Profils laminés U :

Av = A – 2btf + (tw + r) tf

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 Profils reconstitués soudés I ou H :

Av = (h – 2 tf) tw

SOLLICITATIONS COMPOSÉES :

a) Flexion + Cisaillement (M+V)

Le moment résistant plastique d’une section transversale est réduit par la


présence de cisaillement. Si l’effort tranchant est faible, cette redistribution est
négligeable (et compensée par l’écrouissage du matériau). En revanche, dès que
l’effort tranchant dépasse la moitié de l’effort tranchant plastique résistant, il faut
prendre en compte son interaction sur le moment résistant plastique. Soit :

Si V ≤ 0,5 Vpl, M ≤ MR

Si V > 0,5 Vpl, M ≤ MV

Avec :

MR = Moment résistant plastique tel que défini au point 4.2.3

MV = moment résistant plastique réduit du fait de l’effort tranchant, déterminé en


utilisant une limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement seule, soit :

fred = (1 – ρ)fy Avec :

Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l’axe de


forte inertie, on obtient :

Avec Mv = module de résistance plastique de l’aire de cisaillement Av.

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Soit :

qui peut se représenter graphiquement comme ci -dessous :

Fig.4.13 : Représentation graphique de MV.

b) Flexion + compression/Traction (M+N)


• Sections de classes 1 et 2

Pour les sections de classes 1 et 2, il faut vérifier, en l’absence d’effort


tranchant, que le moment fléchissant M reste inférieur au moment résistant plastique
MN réduit du fait de l’effort axial, soit :

M ≤ MR, avec :

- Pour un plat :

et le critère devient :

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- Pour une section comportant des semelles :


• Si N ≤ min (0,25 Npl ; 0,50 Aw . ), alors MN = Mpl

• Si N > min (0,25 Npl ; 0,50 Aw . ), Aw = A – 2 .b. tf étant l’aire de l’âme, il


faut distinguer 3 cas :

1er cas : flexion autour de l’axe yy :

*
Avec a = min ( ; 0,5)

Fig.4.14 : Représentation graphique de MNy.

2ème cas : flexion autour de l’axe zz :

*
Avec a = min ( ; 0,5)

Fig.4.15 : Représentation graphique de MNz.


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3ème cas : flexion biaxiale :

Les exposants α et β valant, pour des sections en I et H :

α = 2 et β = 5 avec β ≥ 1

• Sections de classes 3

Les sections de classe 3 sont considérés comme satisfaisantes, si la


contrainte longitudinale maximale σx vérifie la condition suivante :

σx ≤ ce qui s’écrit encore :

• Sections de classes 4

Les sections de classe 4 sont considérés comme satisfaisantes, si la


contrainte longitudinale maximale σx calculée en utilisant les largeurs efficaces des
parois comprimées, vérifie la condition :

σx ≤ ce qui s’écrit encore :

Avec :

Aeff = aire de la section transversale supposée soumise à une compression


uniforme (M=0) ;

Weff = module de résistance de la section efficace, la section transversale étant


supposée soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l’axe concerné
(N = 0) ;

e = décalage de l’axe concerné, la section transversale étant supposée soumise


à une compression uniforme (M=0).
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c) Flexion + compression/Traction + cisaillement (M+V+N)

Lorsque l’effort tranchant dépasse la moitié de l’effort tranchant résistant


plastique, il faut prendre en compte son effet, ainsi que celui de l’effort axial, pour
calculer le moment résistant plastique réduit.

• Si V ≤ 0,5 Vpl, il faut vérifier le critère donné au point 4.2.5.b (cas de flexion
+ compression/traction) ;
• Si V > 0,5 Vpl,, il faut calculer la résistance de calcul de la section
transversale aux combinaisons de moment et effort axial, en utilisant une
limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement AV.

Avec :

ORGANIGRAMMES RÉCAPITULATIFS DES CALCULS

Les organigrammes récapitulatifs ci-après concernent les principaux cas de


sollicitions. Il s’agit de 7 sollicitations simples ou composées suivantes :

1) Effort axial de traction (N) ;


2) Effort axial de compression (N) ;
3) Flexion simple (moment M) ;
4) Effort tranchant (V) ;
5) Flexion simple + effort tranchant (M+V) ;
6) Flexion composée (M+N)
7) Flexion déviée (ou biaxiale) seule ou composée (My +Mz +N).

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Fig.4.16 : Organigramme de calcul - cas d’un effort axial de traction N.

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Fig.4.17 : Organigramme de calcul -cas d’un effort axial de compression N.

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Fig.4.18 : Organigramme de calcul - cas d’une flexion simple M.

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Fig.4.19 : Organigramme de calcul - cas d’un effort tranchant V.

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Fig.4.19 : Organigramme de calcul - cas du moment fléchissant + effort tranchant (M+V).

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Fig.4.20 : Organigramme de calcul - cas du moment fléchissant + effort tranchant (M+V).


(Suite)

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Fig.4.21 : Organigramme de calcul - cas du moment fléchissant + effort normal seule (M+N).

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Fig.4.22 : Organigramme de calcul - cas du moment fléchissant biaxial seul ou avec effort
normal (My + Mz+N).

DÉFORMATIONS ADMISSIBLES

Les valeurs milites des déformations des structures métalliques ne sont pas
imposées règlementairement et brutalement, car elles dépendent de divers critères,
propres à chaque construction (l’installation de ponts roulants, d’ascenseurs, de
façades vitrées, etc., exigera des déformations très limitées et une grande rigidité des
structures, afin de garantir le bon fonctionnement desdites installations. En revanche,
un simple entrepôt tolèrera des déformations nettement plus importants).
Par J. Fils ZENGA M.
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Les choix incombent donc aux concepteurs, aux maitres d’ouvrage ou aux
utilisateurs finaux, qui sont censés connaitre les contraintes diverses affectant tant la
construction proprement dite que son utilisation ou sa destination finale.

Si ces choix n’ont pas été exprimés au niveau des cahiers des charges, le
règlement Eurocode3 recommande des limites, qui sont les suivantes, et qui restent
approximatives :

• Toitures en général : f < l/200 ;


• Planchers en général : f < l/250 ;
• Planchers supportant des poteaux : f < l/400 ;
• Poteaux de portiques en général : Δ < l/300 ;
• Poteaux de portiques avec pont roulant : Δ < l/500.
De façon détaillée, on peut aussi recourir aux valeurs limites données dans les
tableaux ci-après :

Tableau 4.2 : Déplacements verticaux

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Tableau 4.3 : Déplacements horizontaux avec charge de vent

Tableau 4.4 : Déplacements horizontaux sans charge de vent

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CHAP.5. CALCUL DES ASSEMBLAGES


5.1. GÉNÉRALITÉS
Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs
pièces entre elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses
sollicitations entre les pièces, sans générer de sollicitations parasites, notamment de
torsion.

Une structure métallique est composée de pièces individuelles assemblées


entre elles. Pour pouvoir réaliser une construction, il faut assembler les différentes
pièces. En effet les constructions métalliques sont composées de profils laminés,
tôles, tôles cintrées et pliées, assemblées en barres, poutres, plaques, coques, etc.

Type d’assemblage

On distingue deux catégories d’assemblage :

• Assemblage indémontable réalisé par rivets, soudure, collage ...


• Assemblage démontable réalisé par boulons, vis, etc.

Les moyens d’assemblage couramment utilisés sont les boulons à haute


résistance, les rivets et les cordons de soudure. On appelle boulon à haute résistance,
ou boulon HR, un boulon fait en acier à haute résistance, et très fortement serré dans
sa mise en place.

Les assemblages peuvent aussi se classifier en deux catégories suivantes :

 Assemblages Bout à bout : deux traverses d’un portique ;


 Assemblages concourants : traverse-montant, attaches poutre / poteau, treillis
et systèmes réticulés.

Fonctionnement des assemblages

On peut catégoriser les assemblages suivant trois types de fonctionnent ci-


après :

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1. Fonctionnement par obstacle : c’est le cas des boulons ordinaires dont les
tiges reprennent les efforts tranchants et le fonctionnement est en cisaillement.
2. Fonctionnement par adhérence : dans ce cas, la transmission des efforts
s’opère par adhérence des surfaces des pièces en contact. Cela concerne le
soudage, le collage, le boulonnage par boulons HR.
3. Fonctionnement mixte : c’est le cas du rivetage, à savoir que les rivets
assurent la transmission des efforts par adhérence des pièces jusqu’à une
certaine limite, qui lorsqu’elle est dépassée, fait intervenir les rivets par
obstacle, au cisaillement. L’assemblage par boulons HR permet de reprendre
l’effort de traction et l’effort tranchant.

Un assemblage peut être souple ou rigide. L’assemblage souple doit


permettre la transmission d’un effort normal, d’un effort tranchant. L’assemblage
rigide permet de transmettre toutes les sollicitations (M, N, V). Cette considération
est en effet une simplification car en réalité, les assemblages ont un comportement
intermédiaire (semi-articulés, semi-encastrés).

Nous allons par la suite présenter le calcul des assemblages suivants :

- Par boulons ordinaires ;


- Par boulons précontraints ;
- Par soudures.

Les assemblages par rivets, presque abandonnés de nos jours, du fait des
difficultés inhérentes à leur mise en œuvre sur chantier particulièrement, ne seront
pas abordés dans ce cours.

En outre, nous n’aborderons pas non plus ici les assemblages par collages, peu
utilisés, car il s’agit d’une technique non encore réglementée, qui exige une
préparation des surfaces particulièrement méticuleuse, sans laquelle les colles
(résines de synthèse), bien qu’extrêmement performances, ne peuvent garantir la
cohésion suffisante des assemblages.

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 138 -

5.2. CALCUL DES ASSEMBLAGES BOULONNÉS


Le boulonnage, du fait de sa simplicité de mise en œuvre et de sa possibilité
de réglage, est l’un des assemblages les plus utilisés en construction métallique. Il
se fait à l’aide de pièces métalliques cylindriques qui permettent d’assembler entre
elles les différents éléments d’une charpente, par exemple. Pour cela, des trous d’un
diamètre légèrement supérieur à celui des boulons (afin de permettre un certain jeu)
sont préalablement percés dans les pièces qui sont à assembler.

Un boulon traditionnel est composé d’une vis, d’un écrou et d’une ou deux rondelles
(dans certains cas facultatives). Généralement, la tête de la vis et l’écrou sont de
forme hexagonale ce qui facilite le serrage qui se fait à l’aide de clefs.

On distingue deux catégories de boulons traditionnels :

• Les boulons ordinaires :

Ils ne nécessitent pas beaucoup de précaution particulière lors de leur mise en


œuvre. La qualité d’un boulon est définie par son appartenance à des classes. Ces
classes sont fonction de la limite d’élasticité et de la résistance à la traction ultime
(ou limite de rupture) du boulon considéré.

• Les boulons à haute résistance (HR) :

Ces boulons sont réalisés dans des aciers à haute limite d’élasticité. Leurs
caractéristiques mécaniques sont obtenues par traitement thermique. Il est toutefois
important de souligner que pour que l’assemblage soit considéré comme HR, tous
les éléments de celui-ci doivent être marqués HR.

La précontrainte de ces boulons dépend de la qualité de leur mise en œuvre,


d’où la nécessité d’une main d’œuvre qualifiée. Si dans le cas des boulons ordinaires,
les rondelles sont facultatives, dans le cas des boulons précontraints, une rondelle
doit obligatoirement être placée entre l’écrou et l’élément à assembler.

Un assemblage de ce type est destiné à mobiliser le frottement entre les pièces


assemblées, grâce à la précontrainte installée, qui assure une forte pression entre les

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 139 -

pièces assemblées. Dans le cas d’un effort parallèle à l’axe des boulons, les pièces
restent en contact tant que l’effort extérieur reste inférieur à l’effort de précontrainte.

Fig.5.1 : Boulon précontraint.

Assemblages par boulons ordinaires

a) Dispositions constructives

Les assemblages constituent des zones particulières plus fragiles que les zones
courantes des pièces, car les sections sont réduites du fait des perçages (ou par perte
de résistance de l’acier due à l’échauffement lors du soudage). En outre, les
assemblages sont soumis à des sollicitations qui peuvent s’inverser et les contraintes
peuvent changer de sens (une poutre de charpente peut fléchir dans le sens positif
sous charge de neige et dans le sens négatif sous soulèvement par le vent). C’est
pourquoi il faut être particulièrement vigilant dans la conception et le calcul des
assemblages, afin de se prémunir contre tout risque de rupture brutale. Il faut assurer,
au travers de l’assemblage la transmission parfaite des forces, afin de ne pas créer
d’effort ou de moments secondaires parasites. Pour cela, quelques précautions
élémentaires sont à prendre :

Il faut proscrire tout assemblage par recouvrement simple (schéma en haut de


la figure 5.1 ci-après) et utiliser un assemblage symétrique par double couvre –joint
(schéma en bas de cette même figure).

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 140 -

Fig.5.2 : Assemblage par simple et double recouvrement.

En effet, dans le cas de la figure ci-dessus, la dissymétrie crée un moment de


flexion parasite et l’assemblage se déforme, comme le montre la figure 5.2. suivante.

Fig.5.3 : Déformation de l’assemblage par simple recouvrement.

La contrainte maximale de traction vaut, pour une largeur b de tôle :


+ . /.0 1
σ= - si S =b.e ; M = N.e et I = .
, 2

3.+
La valeur de la contrainte est donc : σ =
/.0

La contrainte augmente considérablement et les têtes de boulons risquent


l’arrachement. Il faut par ailleurs s’assurer que les axes neutres des barres soient
concourants aux nœuds des treillis, dans les systèmes réticulés. Ce n’est souvent pas
le cas pour les treillis réalisés en cornières.

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 141 -

Fig.5.4 : Assemblage des cornières.

Les assemblages par boulons ordinaires peuvent être sollicités au cisaillement,


à la traction ou simultanément à la traction et au cisaillement.

Fig.5.5.a : Description d’un boulon.

Le positionnement des trous de boulons doit être réalisé de manière à éviter la


corrosion et le voilement local ainsi qu’à faciliter l’installation des boulons.

Le positionnement doit également être en conformité avec les milites de


validité des règles de calcul utilisées pour déterminer les résistances de calcul des
boulons selon l’Eurocode 3.

Fig.5.5.b : Disposition constructive des boulons.


Par J. Fils ZENGA M.
INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 142 -

Fig.5.5.c : Disposition constructive des boulons.

Règles :

• Pince longitudinale minimale : e1 ≥ 1,2 d0 ;


• Pince transversale minimale : e1 ≥ 1,5 d0 ;
• Entraxe minimum : p1 ≥ 2,2 d0 et p2 ≥ 3 d0. Avec d0 : diamètre du trou de
perçage.

Ces limites doivent être accrues, si nécessaire, si une résistance adéquate à la


pression diamétrale doit être obtenue.

b) Caractéristiques des boulons


• Caractéristiques géométriques

Plusieurs caractéristiques géométriques sont indispensables à la conception et


à la vérification des assemblages boulonnés. Pour les diamètres les plus utilisés, les
caractéristiques principales sont données dans le tableau 5.1. ci-après.

Tableau 5.1 : Caractéristiques géométriques (mm, mm2) des boulons

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 143 -

Avec :

d : diamètre nominal du boulon (celui de la partie non filetée)

d0 : diamètre du trou normal

A : aire de la section de la tige lisse du boulon (section brute)

As : section résistante de la partie filetée

dm : moyenne entre surangle et surplat pour le calcul de Bp,Rd (valeurs pour les
boulons HM uniquement)

Le diamètre de la vis est choisi en fonction de l’épaisseur des pièces


assemblées et d’autres paramètres.

Pour les boulons sollicités à la traction, on considère la section résistante As


de la partie filetée et pour les boulons sollicités au cisaillement on considère la
section nominale A.

Si le plan de cisaillement passe par la partie non filetée du corps du boulon,


l’aire A qui résiste au cisaillement vaut A =π.d2/4. En revanche, si le plan de
cisaillement passe par la partie filetée, il convient alors de considérer une aire réduite
As.

• Caractéristiques mécaniques

Les caractéristiques mécaniques des boulons sont d’une part la limite élastique
fyb et la limite ultime fub, on distingue plusieurs classes de qualité selon la nuance de
l’acier.

Tableau 5.2 : Caractéristiques mécaniques des boulons

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 144 -

Note : La classe est définie par deux nombres X.Y sachant que : fyb = 10.X.Y et fub
=100.X en MPa.

c) Coefficients partiels de sécurité

Selon le type de sollicitation le règlement a défini deux valeurs :

 Résistance des boulons au cisaillement : γMb = 1,25.


 Résistance des boulons à la traction : γMb = 1,50.
d) Assemblages sollicités au cisaillement

Le critère de vérification consiste à écrire :

V1 ≤ min (Fv ,FB )

Où :

Fv : représente la résistance au cisaillement des boulons et FB est la résistance à la


pression diamétrale des pièces ;

V1 : l’effort de cisaillement appliqué à un boulon (V1 = ) ;


4

n : le nombre de boulons.

• Résistance au cisaillement d’un boulon Fv

Si le plan de cisaillement passe par la partie filetée nous aurons :


5 .6
- Pour les classes de qualité 4.6 – 5.6 – 6.6 et 8.8 : Fv = 0,6. fub .
789

5 .6
- Pour les classes de qualité 4.8 – 5.8 - 6.8 et 10.9: Fv = 0,5. fub .
789

Si le plan de cisaillement passe par la partie non filetée nous aurons :


.6
Fv = 0,5. fub . , où m est le nombre de sections cisaillées par boulon.
789

• Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées FB

La pression diamétrale est fonction : de la limite ultime du matériau, du


diamètre de perçage do, de l’épaisseur minimale de l’assemblage t, et des conditions
géométriques telles que la pince transversale, l’entre axes des perçages, … :

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:
FB = 2,5. α. fu .do.
789

Où : α est la plus petites des valeurs suivantes.


0; >; AB9
α = min ( , ? , ,1)
.<= .<= @ AB

Fig.5.6 : Assemblage à simple (m=1) et double (m=2) section cisaillée.

e) Assemblages sollicités à la traction


C
Le critère de vérification consiste à écrire : T1 = ≤ FT
4

Où :

T1 : est l’effort de traction appliqué à un boulon,

T : l’effort de traction total,

FT : la résistance à la traction d’un boulon.


5
FT = 0,9. fub .
789

f) Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à la traction

Critère à vérifier :

Les boulons soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de traction T


doivent satisfaire la condition suivante :

D F
- I1
E 1.4EC
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Où : V1 : est l’effort de cisaillement appliqué à un boulon ;

T1 : l’effort de traction appliqué à un boulon.

Calcul des assemblages par boulons Haute Résistance ou Précontraints

Si Fp est l’effort de précontrainte axial dans un boulon et Fs l’effort de


cisaillement transmis par l’assemblage et sollicitant le dit boulon, il faut vérifier que
l’interface des pièces en contact puisse transmettre l’effort tangent, sans glissement,
soit :

Fs ≤ µ . Fp

Fig.5.7 : Efforts agissant dans un assemblage par boulons précontraints.

Le coefficient de frottement µ doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela


nécessite une préparation des surfaces, par brossage ou grenaillage, pour éliminer
toute trace de rouille et de calamine, de graisse, etc…

Tableau 5.3 : Différentes valeurs du coefficient de frottement µ

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Fig.5.8 : Description d’un boulon précontraint.

Le boulon précontraint est caractérisé par sa résistance au cisaillement et sa


résistance à l’arrachement (tête renforcée).

a) Caractéristiques mécaniques des boulons HR

Il existe deux classes de boulons HR, définies en fonction de leur contrainte


limite d’élasticité fyb et de leur contrainte de rupture fub.

- Les boulons HR1 ou HR 10.9


- Les boulons HR2 ou HR 8.8

Tableau 5.4 : Classes de boulons à haute résistance (HR)

b) Assemblages sollicités au glissement

La résistance au glissement Fs d’un boulon HR précontraint vaut :


JK
Fs = ks.m.µ.
78L

Avec : Fp : l’effort de précontrainte autorisé dans les boulons et qui vaut :

Fp = 0, 7.fub.As ;

m : le nombre d’interfaces de frottement et ks est un coefficient qui dépend des trous


de perçage et vaut :
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Tableau 5.5 : Valeurs du coefficient ks

Le coefficient partiel de sécurité γMS est donné ci-après :

Tableau 5.6 : Valeurs du coefficient partiel de sécurité γMS

c) Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à la traction

Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction T


concomitant à un effort de cisaillement V, qui tend à provoquer le glissement, la
résistance au glissement par boulon doit être calculée selon la formule ci-après :
JK MN,PC;
V1 ≤ Fs = ks.m.µ.
78L

Fig.5.9 : Assemblage sollicités simultanément au cisaillement et à la traction.

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d) Assemblages par platines sollicités par un moment fléchissant, un effort


tranchant

Fig.5.10 : Assemblage par platines sollicités par en flexion simple.

Dans le cas de la figure 5.10 ci-dessus, les boulons inférieurs sont tendus et
tous les boulons sont soumis au cisaillement.

 Résistance de l’assemblage à l’effort tranchant V

Il faut vérifier que l’effort appliqué V1 à un boulon reste inférieur à l’effort


admissible Fs par boulon et par plan de glissement :
JK
V1 = ≤ Fs = ks.m.µ. (n : nombre de boulons)
4 78L

 Résistance de l’assemblage au moment fléchissant

Le moment résistant MR de l’assemblage est obtenu par la somme des produits


des efforts de traction dans les boulons situés dans la zone tendue par la distance des
boulons respectifs à la face intérieure de la semelle comprimée :

MR = N1 . d1 + N2 . d2 + … + Ni . di = ∑U RS . TS

Fig.5.11 : Disposition des boulons -Assemblage sollicité en flexion simple.


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Soit n’ le nombre de files verticales de boulons. Nous aurons :

N1 est l’effort appliqué sur un boulon et on vérifie :

5.3. CALCUL DES ASSEMBLAGES PAR SOUDURES


Généralités

Les assemblages soudés ont pour rôle de solidariser plusieurs pièces entre
elles, en assurant la transmission et la répartition des diverses sollicitations entre les
pièces. La réalisation d’un cordon de soudure permet de bloquer dans toutes les
directions. Le cordon de soudure doit principalement travailler au cisaillement. Il
faudrait éviter de soumettre un cordon à des contraintes de traction toutes fois il est
possible de soumettre un cordon à une extension.

La réalisation d’un cordon nécessite une source de chaleur puissante et


régulière. En effet, la soudure consiste à la mise en place, par élévation de
température, d'un bain de métal en fusion qui s'unit aux pièces à relier. La méthode
de soudure doit permettre de constituer un assemblage par continuité de matière. Les
propriétés mécaniques du métal d'apport doivent avoir sensiblement les mêmes
caractéristiques que celles des aciers à souder. Le contrôle strict des soudures
s'effectue par radiographie. Cette méthode est très performante, mais relativement

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 151 -

onéreuse. Les assemblages soudés présentent des inconvénients et des problèmes tel
que :

 Apparition de micro fissures dues au refroidissement ;


 Apparition de déformations géométriques de la pièce dues aux effets de
dilatations et aux retraits ;
 Main d’œuvre qualifiée et matériel spécifique ;
 Contraintes résiduelles dans le cordon.

Procédés de soudage

Les procédés de soudage sont multiples et sont utilisés selon la nature des pièces à
souder, on distingue :

 Procédé par pression : Chauffage des pièces et application d’une pression en


différents points ;
 Procédé par résistance électrique : Soudures par points au moyen de deux
électrodes presse application pour les tôles minces ;
 Procédé à l’arc électrique : Intensité avec une tension produit une puissance
de chauffage P=UI=RI2, il faut atteindre une température de 4000 °C pour
fusionner les lèvres des pièces à souder. Le métal d’apport doit avoir les
mêmes caractéristiques mécaniques que les pièces à souder. C’est ce procédé
qui est utilisé pour l’assemblage des pièces en charpente métallique.
• Procédé à électrode non fusible TIG

Le procédé TIG signifie : Tungsten - Inert - Gaz. Le métal d’apport est obtenu
par fusion d’une baguette indépendante. L’Arc produit entre une électrode en
tungstène non fusible et les pièces sous jet d’un gaz : Argon. Qui est un gaz inerte.
Il est réalisé en atelier et le procédé est semi-automatique ou automatique.

• Procédé à électrode fusible

Un arc électrique est créé entre une électrode fusible (cathode) et les pièces à
souder (anode). Un générateur de courant (Intensité = 50 à 600 A et une tension de
220 V ou 380 V) permet de fournir une puissance de chauffage suffisante pour
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réaliser la soudure. Ce procédé est utilisé en atelier et il peut être automatique ou


manuel. Deux types d’électrodes peuvent être utilisés :

- Électrodes enrobées : un enrobage d’une gaine réfractaire lors de la fusion


d’où naissance d’un laitier qui permet de ralentir le refroidissement (éviter la
trempe) et protéger l’acier contre l’absorption de l’oxygène et de l’azote ce
qui peut le rendre fragile.
- Électrodes nues.

Le procédé MIG ou MAG est utilisé pour réaliser des soudures ordinaires ou
particulières (étanches) Procédé MIG : Métal Inert Gaz (argon) atmosphère
protectrice. Procédé MAG : Métal Active Gaz (CO2).

En résumé plus la puissance est élevée plus les déformations seront limitées
et le chauffage est localisé. Le procédé soudure à l’arc électrique permet de souder
des profilés entre eux.

Dispositions constructives

• Soudures bout à bout

Jusqu’à des épaisseurs de pièces de 5 à 6 mm, les soudures peuvent être effectuées
sur des pièces non chanfreinées, affranchies d’équerre (A). Au-delà de 6 mm, il faut
réaliser des chanfreins sur les rives d’assemblage, le talon C devant être inférieure à
la plus petite des 2 valeurs : 3 mm ou t/5

- Les chanfreins en V (B) et en U (C) permettent de souder sans retourner la


pièce, mais donnent lieu, lors du refroidissement, à des déformations
angulaires fortes. Le chanfrein en U est plus onéreux, du fait de l’usinage.
- Les chanfreins en double U (D) ou en double V (E), symétriques, éliminent
les phénomènes de déformations ou de contraintes internes, si les cordons sont
exécutés simultanément sur les 2 faces, par tronçons alternés. En outre, ils
permettent une économie sur le métal d’apport et sur le temps de main-
d’œuvre, (nombre de passes).
- Les chanfreins en K (F) constituent une solution intermédiaire.
Par J. Fils ZENGA M.
INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 153 -

Fig.5.12 : Disposition des soudures bout à bout.

• Soudures d’angle ou en T

Les cordons peuvent être plats et / ou bombés.

Fig.5.13 : Disposition des soudures d’angle ou en T.

Fig.5.14 : Disposition des soudures d’angle ou en T – valeurs de a en fonction de t.


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Calculs des cordons de soudures

• Les soudures bout à bout

Aucun calcul n’est exigé pour les soudures bout à bout. On admet qu‘il y a
continuité de matière, donc continuité des pièces. Deux conditions doivent être
vérifiées :

- L’épaisseur de la soudure est au moins égale à l’épaisseur de la plus faible des


pièces assemblées ;
- Le métal d’apport a des caractéristiques mécaniques au moins égale à celle du
métal de base.
• Soudures d’angle

Notations :

- a : épaisseur utile ou gorge, distance minimale de la racine à la surface du


cordon (figure 5.15)
- l : longueur utile du cordon.
- N : effort pondéré appliqué à chaque cordon, supposé être centré au milieu de
la longueur du cordon.
- σ, τ┴, τ║ : sont les composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section
de la gorge du cordon, a.l. Soit :

σ : composante perpendiculaire à la section.

τ┴, : composante dans le plan de la section perpendiculaire à l’axe longitudinal du


cordon.

τ║ : composante dans le plan de la section parallèle à l’axe longitudinal du cordon.

Fig.5.15 : épaisseur utile a.


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Formule fondamentale

Les dimensions du cordon de soudure doivent satisfaire à la condition :

Les coefficients w et Mw sont variables selon la nuance d’acier (tableau 5.7)

Fig.5.16 : Description de différentes composantes d’une soudure d’angle.

Tableau 5.7 : Valeurs des coefficients βw et γMw

Nous allons établir ci-après des formules de calculs pour des cordons reliant :

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- Soit des pièces orthogonales ;


- Soit des pièces obliques.

Cordons reliant des pièces orthogonales

Les cordons peuvent être frontaux, latéraux et obliques.

- Cordons frontaux

Fig.5.17 : Cordons frontaux reliant des pièces orthogonales.

La formule fondamentale s’écrit :

Soit :

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- Cordons latéraux

Fig.5.18 : Cordons latéraux reliant des pièces orthogonales.


+
σ = τ┴ = 0 et τ║ =V ∑ W

La formule fondamentale s’écrit :

- Cordons obliques

Fig.5.19 : Cordons obliques reliant des pièces orthogonales.

Cordons reliant des pièces obliques

Si θ : Désigne l’angle d’une des faces d’assemblage avec la perpendiculaire à


l’autre face, on distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et
obliques.

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Fig.5.20 : Cordons reliant des pièces obliques

- Cordons frontaux

Nous avons deux cordons, le premier est situé dans l’angle obtus, le second
est situé dans l’angle aigu. Pour l’angle obtus on vérifie :

D’où :

De plus et pour l’angle aigu, on vérifie :

- Cordons latéraux

De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit
l’angle, obtus ou aigu, que :

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- Cordons obliques

Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle  avec la direction de


l’effort, on a :

Pour un angle obtus :

Pour un angle aigu :

Formule enveloppe

Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents,
qui place en sécurité, quelle que soit l’orientation de l’effort et du cordon de soudure.
On a :

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 160 -

CHAP.6. LES PHÉNOMÈNES D’INSTABILITÉ


ÉLASTIQUE
6.1. GÉNÉRALITÉS
Sous effet des actions extérieures, les structures subissent diverses
sollicitations dont certaines peuvent être à la base des grandes déformations
possibles dans les structures. Ces grandes déformations conduisant aux phénomènes
d’instabilité affectent les zones comprimées des pièces, et peuvent présenter trois
types de comportement caractéristiques suivants :

- Le flambement, qui affecte les barres simplement comprimées (flambement


simple) ou comprimées et fléchies (flambement flexion), qui est très
dangereux ;
- Le déversement, qui affecte les semelles comprimées des pièces fléchies ;
- Le voilement, qui affecte des âmes des pièces fléchies.

6.2. FLAMBEMENT
Généralités

Le flambement simple est une déformation de flexion latérale due à la


géométrie de la barre : la longueur est importante devant l’une des dimensions de la
section. La déformée de flambement s’inscrit dans le plan de flambement qui est
orthogonal à l’axe d’inertie la plus faible.

Fig.6.1 : Phénomène de flambage

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 161 -

Le flambage élastique se manifeste pour des contraintes de compression


faibles et le comportement du matériau reste élastique. Le flambement simple est dû
à une action normale de compression. Le flambement avec flexion est le résultat de
l’application d’un effort normal de compression et d’un moment fléchissant. On
distingue deux cas :

• Déformée de flambement et déformée de flexion s’ajoutent (elles sont dans le


même plan) ;
• Déformée de flambement et la déformée de flexion sont deux plans
orthogonaux

Fig.6.2 : Flambage dans un plan / deux plans

Il serait indispensable de déterminer la charge critique de flambement dans


ces cas de chargement. La charge critique dépend du matériau, de l’élancement de
la pièce, des conditions de liaisons aux extrémités. En effet, Euler a étudié le
flambement des barres élancées et il a montré qu’il y’a plusieurs modes de
flambement.

Fig.6.3 : Différents modes de flambage


Par J. Fils ZENGA M.
INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 162 -

Flambement simple d’Euler

La force critique à partir de laquelle apparaît le phénomène de flambement a


été définie par Euler par l’expression suivante :

Fc : force critique qui produit l’instabilité.

E : module d'élasticité longitudinale, caractéristique du matériau.

I : moment d’inertie minimal de la section de la pièce.

Lc : longueur libre de flambement dépendant de la longueur réelle de la pièce et du


mode de fixation des extrémités. C’est la longueur sur laquelle se produit le
flambement.

Tableau 6.1 : Différentes Valeurs de Lc

On remarquera que la force critique dépend de :

• La géométrie de la section à travers le moment d’inertie ;


• La longueur de la pièce (longueur réelle et du mode de fixation des
extrémités) ;
• Du matériau à travers son module d’élasticité
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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 163 -

La contrainte critique d’Euler s’écrit alors :

Où imin représente le rayon de giration minimal et λ l’élancement :

La variation de la contrainte d’Euler en fonction de l’élancement et de type


hyperbolique. Pour un acier S235 la limite élastique est de 235 MPa ce qui donne un
élancement de l’ordre 92. Ainsi le flambage est de type élastique si l’élancement est
supérieur à 100. Expérimentalement il a été montré que le flambement n’apparait
pas pour des élancements faibles de l’ordre de 20 dans ce cas la ruine est plutôt
plastique et le comportement est celui des pièces courtes soumises à la compression.

Fig.6.4 : Diagramme de variation de la contrainte en fonction de l’élancement

Aspects réglementaires du flambement simple

La théorie d’Euler, établie pour des structures idéales, est très insuffisante, en
regard des imperfections de centrage, de rectitude, de verticalité et de la présence de
contraintes résiduelles. Il est donc nécessaire de prendre en compte ces
imperfections ou leurs effets. Les règlements ont notamment défini un facteur
d’imperfection α.
Par J. Fils ZENGA M.
INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 164 -

Le risque de flambement n’est à considérer que si l’élancement réduit : X̅ >


0,2 (ou λ de l’ordre de 20) ; dans ce cas, l’effort normal à l’ELU de compression doit
satisfaire à :

Avec : NR : l’effort résistant selon EC3 vis-à-vis du phénomène de flambement


qui est fonction de coefficient de flambement χ, de la classe de la section βA, de la
section de la pièce A, de la limite élastique du matériau fy.

• βA = 1 : pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3


Z[[
• βA = : pour les sections transversales de classe 4

• χ : est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer et


fonction de l’élancement réduit.

L’élancement réduit est défini par :

Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression


axiale constante, la valeur de χ pour l’élancement réduit X̅, peut être déterminée par
la formule :

Avec χ ≤ 1 toujours ; et la fonction

Le facteur d’imperfection α correspondant à la courbe appropriée du


flambement envisagé. Le tableau 6.2. ci-après définit la courbe à retenir (a ou b, c,
d) selon le type de la section et l’axe de flambement et il vaut :

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 165 -
Tableau 6.2 : Valeurs de a, b, c, et d en fonction de α

Courbe de a b c d
flambement
Facteur 0,21 0,34 0,49 0,76
d’imperfection α

Fig.6.5 : Diagramme du coefficient de réduction χ en fonction de l’élancement réduit X̅

Les courbes de flambement sont les courbes donnant le coefficient de


réduction χ en fonction de l’élancement réduit X̅.

Le coefficient χ peut être également obtenu en fonction de l’élancement réduit


X̅ , au moyen du tableau 6.3. suivant :

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 166 -

Tableau 6.3 : Valeurs de a, b, c, et d en fonction de X̅

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 167 -
Tableau 6.4 : Choix de la courbe de flambement correspondant à une section

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 168 -

Aspects réglementaires du flambement avec flexion

Les éléments d’une structure métallique peuvent être soumis à des charges
pouvant induire de la flexion et à des charges axiales produisant de la compression.

Fig.6.6 : Flambement avec flexion

Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale,


doivent satisfaire à diverses conditions représentées par des rapports des efforts
appliqués par des efforts résistants, selon la classe de leur section transversale.

a) Sections de classe 1 et 2
• Pour la flexion dans le plan et pour les sections de classe 1 et 2 nous aurons à
vérifier :

• Pour la flexion hors du plan et pour les sections de classe 1 et 2 nous aurons à
vérifier :

• Pour la flexion bi-axiale et pour les sections de classe 1 et 2 :

Pour la flexion bi-axiale nous aurons deux moments. En effet, la projection de


la charge dans le plan xy produit un moment hors du plan Mz par contre la projection
de q dans le plan xz produit un moment dans le plan My.

Fig.6.7 : Flexion bi-axiale

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 169 -

Ainsi pour les sections de classe 1 et 2 soumises à N, My, Mz nous aurons à


vérifier :

Où Npl représente l’effort de plastification : Npl = A.Fy ; et Mpl le moment de


plastification : Mpl =Wpl . fy ; le coefficient de réduction χmin est la valeur minimale
de χy et de χz.

Les coefficients d’amplification de la flexion ky ou kz dû à l’effort normal


appliqué qui produit une déformée latérale de flexion valent :

Avec Kz ≤ 1,5 et

Avec µ z,ou y ≤ 0,9

βMy et βMz : sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le flambement par
flexion.

De plus et si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut


également vérifier :

Avec :

• βMLT : facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement (tableau


6.5. ci-après).

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 170 -

b) Sections de classe 3

Nous considérons les moments calculés avec l’hypothèse du comportement


élastique du matériau Mel.

• Pour la flexion dans le plan et pour les sections de classe 3 nous aurons à
vérifier :

• Pour la flexion hors du plan et pour les sections de classe 3 nous aurons à
vérifier :

• Pour la flexion bi-axiale et pour les sections de classe 3 nous aurons à


vérifier :

c) Sections de classe 4

Pour les barres avec âmes très élancées (sujet au voilement local) et soumises
à la flexion biaxiale et à un effort normal. La section efficace et les modules
d’inerties efficaces sont introduits pour tenir compte du voilement local et nous
aurons à vérifier :

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 171 -

De plus et si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut


également vérifier :

Les facteurs de moment uniforme équivalent βMy, βMy, βMLT doivent être calculés
en fonction de l’allure du diagramme des moments fléchissant entre points de
maintien.

Tableau 6.5 : Facteur de moment uniforme équivalent en fonction de l’allure du


diagramme du moment fléchissant

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 172 -

Flambement des pièces composées

Les poteaux de hauteurs importantes peuvent être composés par deux


membrures symétriques ou dissymétriques et par un ou deux plans de treillis en V,
N, K. Le plan de flambement est supposé être le plan du treillis. Il faudrait donc
définir l’inertie efficace suivant l’axe z et la section composée A=Am+Am’.

Pour une pièce composée à treillis il faudrait vérifier : le flambement du


treillis, le flambement des tronçons de membrure et le flambement d’ensemble.

Fig.6.8 : Pièce composée en treillis

a) Effort dans les membrures à mi-hauteur Nf

L’effort à mi-hauteur dans une membrure permet la vérification de la


membrure vis-à-vis du flambement simple.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 173 -

Le coefficient de réduction χz est calculé avec l’élancement de la membrure λz.

Avec :

W
Où : eo est la flèche limite : eo =
\NN

Nk est l’effort critique d’Euler :

Et SV est l’effort de résistance au cisaillement (déformation du treillis vis-à-


vis de l’effort tranchant) la valeur de Sv dépend de la nature du treillis.

• Pour le treillis simple en V nous avons :

• Pour le treillis en N :

• Pour le treillis en K :

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 174 -

b) Effort dans les treillis Nd

L’effort dans une diagonale doit être inférieur à l’effort critique de


flambement :

]..
Avec : V =
W

c) Vérification au flambement poteau sur toute sa hauteur

L’effort appliqué sur le poteau composé vaut le double de celui appliqué sur
une membrure : N = 2.Nf ≤ NR = χmin . A. fy l’effort résistant est calculé avec le
coefficient de réduction de la section composée A=Am+Am’ le rayon de giration à
considérer i vaut :

Longueur de flambement

La méthode de détermination de la longueur de flambement est présentée ci-


après ;

a) Coefficient d’encastrement en un nœud

On définit les rigidités des éléments adjacents, au-dessus et au-dessous du poteau


à étudier :

• Rigidité d’un poteau : le rapport du moment d’inertie de sa section pour le


plan de flambement considéré à la hauteur d’étage (l0) ;
• Rigidité d’une poutre ou traverse : le rapport du moment d’inertie de sa
section, pour une flexion dans un plan vertical, à sa portée (distance entre axes
des poteaux qu’elle relie) ;
• Coefficient d’encastrement K des poteaux en un nœud : le rapport de la somme
des rigidités des poutres ou traverses, aboutissant au nœud et situées dans le
plan de flambement du poteau à la somme des rigidités de toutes les barres

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 175 -

aboutissant au nœud (y compris le poteau étudié). Toutefois, on ne tient


compte que des poutres ou traverses solidarisées avec le poteau par un
assemblage sans jeu dont la hauteur totale, mesurée entre axes des boulons,
rivets ou cordons de soudure extrêmes, est au moins égale à trois fois le rayon
de giration intervenant dans le calcul du poteau. En cas d’assemblages par des
boulons ordinaires avec jeu normal, on ne tient aucun compte d’une poutre
n’existant que d’un seul côté du poteau ; s’il existe de part et d’autre du poteau
des poutres dont les assemblages satisfont à la condition de hauteur ci-dessus,
on ne tient compte que de celle ayant la rigidité la plus faible.

Fig.6.9 : Description de Paramètres Ii et Li

Le coefficient d’encastrement du poteau AB à son nœud inférieur A est :

Le coefficient d’encastrement du poteau AB à son nœud supérieur B est :

Pour une articulation, on a K = 0 et pour un encastrement parfait, K = 1.

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b) Longueur de flambement dans les bâtiments à nœuds fixes

Lorsque la stabilité dans la direction du flambement est assurée par des


contreventements ou des murs de refend, le rapport l/l0 est donné par la formule
suivante, en fonction des coefficients d’encastrement KA et KB aux extrémités du
tronçon AB de poteau considéré :

Cette formule se réduit à :

• si l’extrémité B est articulée

• si l’extrémité B est parfaitement encastrée

• si les deux extrémités ont le même coefficient d’encastrement


(KA=KB)
c) Longueur de flambement dans les bâtiments à nœuds libres de se
déplacer

Lorsque la stabilité dans la direction du flambement n’est assurée que par


l’encastrement des poutres sur les poteaux, le rapport l/l0 est donné par la formule
suivante, en fonction des coefficients d’encastrement KA et KB aux deux extrémités
du tronçon AB de poteau considéré :

Cette formule se réduit à :

• si l’extrémité B est articulée

• si l’extrémité B est parfaitement encastrée


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• si les deux extrémités ont le même coefficient


d’encastrement (KA=KB)

6.3. DÉVERSEMENT
Généralités

Le déversement est un phénomène d’instabilité de forme des poutres soumises


à une flexion qui survient lorsque la partie comprimée de la section se dérobe
latéralement, entraînant la section dans un mouvement de translation horizontale et
de rotation autour du centre de cisaillement en plus de la translation verticale due
aux charges appliquées.

Le déversement affecte les semelles comprimées des pièces fléchis.

Fig.6.10 : Illustration du déversement

Nous nous intéresserons uniquement dans cette partie aux aspects


règlementaires de ce phénomène d’instabilité élastique dont le comportement est du
reste analogue à celui du flambement.

Aspects réglementaires du déversement (suivant l’Eurocode 3)

Le moment de flexion maximal Mf doit être inférieur au moment ultime de


déversement :

Avec :

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βW = 1 pour les sections de Classe 1 ou 2 ;


^Z_,`
βW = pour les sections de Classe3 ;
^K_,`

^Z[[,`
βW = pour les sections de Classe 4
^K_,`

Pour rappel Wel est le Module de résistance élastique, Weff : le Module de


résistance efficace et Wpl : le Module de résistance plastique.

χLT est le coefficient de réduction pour le déversement, qui est fonction de


bbbb
l’élancement réduit X aC de l’élément vis-à-vis du déversement et qui a pour valeur :

Où :

Et αLT = 0,21 pour les profils laminés et vaut 0,49 pour les sections reconstituées
soudées (PRS).

bbbbb
a) Calcul de l’élancement réduit c de

L’élancement réduit bbbb


XaC a pour valeur :

Où :

Et Mcr = moment critique élastique de déversement.

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Le moment critique élastique de déversement Mcr doit etre calculé avec les
caractéristiques de la section brute. Pour les sections de Classe 4, le calcul de Mcr
sera fait sans considérer l’inertie de torsion uniforme de l’élément (It = 0).

Les valeurs du coefficient χLT peuvent être obtenues à partir du tableau des
coefficients de réduction de flambement (cfr figure 6.5), en faisant :

X̅ = bbbb
XaC et χ = χLT, et en utilisant :

• Pour les profils laminés, la courbe a (α = 0,21) ;


• Pour les profils reconstitués soudées, la courbe c (α = 0,49)

Enfin, lorsque bbbbb


fgh ≤ 0,4, il est inutile de prendre en compte le
déversement.

Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques,


notamment les séries de profils laminés I et H, l’élancement λLT peut être déterminé
par la formule suivante approximative, qui place en sécurité :

b) Calcul du moment critique élastique Mcr

Pour une poutre à section transversale constante, le moment critique élastique


de déversement est donné par la formule générale :

Où :

C1, C2 et C3 : sont des facteurs dépendant des conditions de charge et


d’encastrement, donné dans les tableaux (annexe F à l’Eurocode) ;

K et kw : facteurs de longueur effective.

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Zg = Za – Zs

Za : coordonnée du point d’application de la charge ;

Zs : coordonnées du centre de cisaillement.

Les facteurs de longueur de flambement k et kw varient de 0,5 pour une fixation


parfaite à 1,0 pour des appuis simples, avec 0,7 pour une extrémité encastrée et
l’autre simplement appuyée.

Le facteur k concerne la rotation de l’extrémité en plan. Il est analogue au


rapport l/L d’un élément comprimé.

Le facteur kw concerne le gauchissement d’extrémité. À moins d’avoir pris des


mesures spéciales d’encastrement vis-à-vis du gauchissement, kw doit être pris égal
à 1,0.

G=

It : moment da’inertie de torsion ;


M :[
Iw : facteur de gauchissement Iw = Iz

Iz : moment d’inertie de flexion suivant l’axe de faible inertie ;

L : longueur de la poutre entre points latéralement maintenus.

c) Poutres à section transversale constante mono-symétrique et à semelles


inégales

Pour une section en I à semelles inégales :

Iw = βf (1 – βf)Iz ℎj
[k
Où : βf =
[k [l

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Ifc : moment d’inertie de flexion de la semelle comprimée suivant l’axe de faible


inertie de la section ;

Ift : moment d’inertie de flexion de la semelle tendue suivant l’axe de faible inertie
de la section ;

et hs : distance entre les centres de cisaillement des semelles.

d) Poutre à section transversale constante et doublement symétrique

Puisque zj = 0 pour les sections transversales doublement symétriques, alors :

Dans le cas de chargement par moments d’extrémité (C2 = 0) ou de charges


transversales appliquées au centre de cisaillement (zg =0), la formule devient :

Lorsque k = kw = 1,0 (pas d’encastrement aux extrémités) :

6.4. VOILEMENT
Généralités

Le voilement local des parois d’une section est un phénomène d’instabilité de


forme analogue dans son principe à celui du flambement : à partir d’un certain niveau
de contrainte, une paroi de la section fléchit brutalement.

Le voilement affecte les âmes des pièces fléchis.

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Voilement local de semelle

Fig.6.11 : Illustration du voilement

D’une façon générale, pour les sections de classe 1, 2 et 3, le risque de


voilement local ne gouverne pas le dimensionnement, c’est-à-dire que la contrainte
critique de voilement pour ces sections est nettement supérieure à la limite élastique
du matériau. Pour les sections de classe 4, le voilement local peut se produire pour
des contraintes critiques inférieures à la limite élastique ; il intervient par conséquent
dans le dimensionnement.

Nous nous intéresserons, de même que dans le cas précèdent relatif au


déversement, uniquement dans cette partie aux aspects règlementaires de ce
troisième phénomène d’instabilité élastique qui expérimentalement se manifeste par
des ondulations au niveau de la plaque.

À la différence du flambement pour des pièces à une dimension, le voilement


se développe plus progressivement, les grandes déformations n’apparaissant pas
brutalement et ne conduisant généralement pas à la ruine de la pièce.

Aspects réglementaires du voilement

La résistance au voilement par cisaillement des âmes de poutres dépend du


rapport hauteur – épaisseur d/tw, ainsi que de l’espacement des éventuels
raidisseurs d’âme intermédiaires.

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a) Critères de vérification

La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée lorsque le rapport


d/tw de l’âme vaut :

d/tw > 69 Ɛ Pour des âmes sans raidisseurs (exceptés ceux sur appuis)

d/tw > 30 Ɛ . mno Pour des âmes comportant des raidisseurs transversaux
intermédiaires.

L’élancement de l’âme est défini par la relation :

Avec :

τcr = résistance critique élastique au voilement par cisaillement


kτ = coefficient de voilement par cisaillement.

bbbb
Pour X p > 0,8, on obtient :

- Dans le cas de raidisseurs transversaux :

d/tw > 30 Ɛ . mno

- Dans le cas où il n’ya pas de raidisseurs transversaux intermédiaires, on


prendra kτ = 5,34 (valeur qui place en sécurité), d’où :

d/tw > 30 Ɛ . m5,34 = 69 Ɛ

NB : il est à observer que pour tous les profilés IPE, HEA, HEB et HEM (h=600 mm
maxi) cette dernière condition est vérifiée. De ce fait une vérification au voilement
n’est pas nécessaire dans leurs cas.

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b) Méthode de calcul

Deux méthodes de calcul sont possibles :

- La méthode post-critique simple, qui peut être utilisée dans tous les cas, que
les âmes comportent ou non des raidisseurs transversaux intermédiaires, à
condition qu’il existe des raidisseurs transversaux aux appuis ;
- La méthode du champ diagonal de traction, qui peut être utilisée lorsque les
âmes comportent des raidisseurs transversaux intermédiaires, à condition
que : 1 ≤ a/d ≤ 3

Avec : d : la hauteur d’âme entre semelles et a l’écartement, entre nus


intermédiaires, des raidisseurs.

Lorsque a/d > 3, l’inclinaison du champ diagonal de traction est telle, que cette
méthode place très largement en sécurité. La première méthode sera alors
préférable.

Ainsi dans la suite de cette partie, nous ne présentons que les calculs relatifs
à la méthode post-critique.

c) Méthode Post-Critique simple


• Cisaillement pur

Il faut vérifier que l’effort tranchant de calcul est inférieur à l’effort tranchant
résistant, soit V ≤ Vba

Avec :

τba : étant la contrainte moyenne (dite post-critique simple) de cisaillement, qui est
bbbb
fonction de l’élancement de l’âme X p et vaut :

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Fig.6.12 : Contrainte moyenne en fonction de l’élancement de l’âme


\
En posant E = 210 000 MPa, le coefficient de poisson v = 0,3 et fy = on trouve :
Ɛ1

kτ étant le coefficient de voilement par cisaillement donné par le tableau 6.6


ci-après :

Tableau 6.6 : Valeurs de kτ

• Interaction entre effort tranchant, moment fléchissant et effort axial

À condition que les semelles puissent résister à la totalité des valeurs de calcul
du moment fléchissant et de l’effort axial dans l’élément, il n’est pas nécessaire de

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réduire la résistance de calcul de l’âme au cisaillement pour tenir compte de ces


efforts.

Les sections transversales sont considérées comme satisfaisantes, c’est-à-dire


ne nécessitant pas une détermination de l’influence de l’effort tranchant V sur le
moment résistant de calcul, si les deux conditions suivantes sont remplies :

M ≤ Mf

Et V ≤ Vba

Avec :

Mf = moment résistant plastique de calcul de la section constituée des semelles


seules.

Vba = résistance de calcul de l’âme au voilement par cisaillement

Mpl = moment plastique résistant de calcul se la section totale (semelles + âme)

En présence d’un effort axial N, le moment Mf devra être réduit en


conséquence et sera déterminé par :

Avec : tAN = moment Mf en l’absence de N

Nf = A.fy = effort axial plastique

tAN et Nf se rapportent à la section composée des seules semelles.

Enfin :

- Si V ≤ 0,5 Vba, il n’est pas nécessaire de réduire la résistance de calcul de la


section transversale au moment fléchissant et à l’effort axial, pour tenir
compte de l’effort tranchant.
- Si V > 0,5 Vba, il faut vérifier :

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Qui est la formule du tronçon AB sur la figure 6.13 ci-après, qui illustre l’interaction
entre effort tranchant et moment fléchissant. (En présence d’un effort axial N en sus,
il y a lieu de remplacer Mpl par le moment réduit de résistance plastique MN).

Fig.6.13 : Interaction entre M et V

d) Vérification des raidisseurs transversaux intermédiaires

Quelle que soit la méthode utilisée, il est important de vérifier la résistance


des raidisseurs transversaux.

L’effort de compression Ns dans un raidisseur vaut :

Ns = V – d . tw . τbb

Il faut retenir la plus petite des valeurs de τbb obtenues pour les deux panneaux
adjacents au raidisseur.

Il y a lieu ensuite de vérifier la résistance du raidisseur au flambage en


respectant trois conditions :

• On devra inclure dans la section transversale efficace du raidisseur une


largeur d’âme de 15 Ɛ.tw de part et d’autre du raidisseur (cf. figure 6.14
ci-après).
• La vérification au flambement s’effectue en utilisant la courbe de
flambement C et une longueur de flambement l ≥ 0,75 d.

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• Afin de présenter une rigidité suffisante, le raidisseur doit avoir une


inertie minimale Is, telle que :

Fig.6.14 : Disposition de la largeur d’âme de part et d’autre du raidisseur

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 189 -

BIBLIOGRAPHIE

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[2]. R. MUTONDO, Cours de ponts 1, INBTP, 2007, inédit.

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[4]. Jean MOREL, Calcul des Structures métalliques selon l’Eurocode 3, Eyrolles,
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[6]. Lahlou DAHMANI, Cours de constructions métalliques, Université Mouloud


Mammeri de Tizi Ouzou, 2018, inédit.

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[8]. Eurocode 3 : Calcul des structures en acier

[9]. Marc LANDOWSKI et Bertrand LEMOINE, Concevoir et construire en acier,


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d’Ingénieurs de SFAX, 2013-2014, inédit, 118 pages.

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[13]. Sami MONTASSAR, Cours de construction métallique II, École Nationale


d’Ingénierie de Tunis, 2011, inédit.

[14]. J.F. GOUDEZEUNE and all, Construction métallique, école d’ingénieurs du


cesi, centre de paris, TCE, 93 pages.

[15]. L. FRUITET, constructions métalliques-moyens d’assemblage, Techniques de


l’ingénieur, traité de construction.

[16]. C.FERRAND et MAJ M. CALLAUD, Cours de construction métallique, tome


II : les assemblages, École inter-états des techniques supérieures de
l’hydraulique et de l’équipement rural, 86 pages, inédit.

[17]. A. MESSAN, Cours de construction métallique, 2020, 84 pages, inédit.

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 191 -

TABLE DES MATIÈRES


AVANT-PROPOS................................................................................................ - 2 -

PLAN DU COURS .............................................................................................. - 3 -

CHAP. 1 : L’ACIER COMME MATÉRIAU DE CONSTRUCTION................ - 5 -

1.1. ÉLABORATION DE L’ACIER........................................................... - 5 -

1.2. LES PRODUITS SIDÉRURGIQUES EN ACIER .............................. - 6 -

Fabrication des tôles et des profilés. .............................................. - 6 -

Principaux produits laminés. .......................................................... - 6 -

1.3. CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES ACIERS .................... - 8 -

Essai de traction : ........................................................................... - 8 -

Caractéristiques mécaniques des aciers de construction................ - 9 -

Nuance de l’acier.......................................................................... - 10 -

1.4. CRITÈRES DE PLASTICITÉ ........................................................... - 11 -

Conditions d’application de l’analyse plastique .......................... - 11 -

Capacité de rotation plastique -Classification des sections ......... - 11 -

Détermination des Classes de section de profilés ........................ - 14 -

Classes de section transversales de quelques profilés laminés courants


- 19 -

1.5. PERFORMANCE ET RENDEMENT D’UNE SECTION ............... - 27 -

Performance d’une section ........................................................... - 27 -

Rendement géométrique d’une section ........................................ - 28 -

La résistance à la « rupture fragile » ............................................ - 29 -

1.6. STRUCTURES SOLLICITÉES A LA FATIGUE ............................ - 29 -

1.7. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES ACIERS..................... - 30 -

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 192 -

Dangers de la construction métallique ......................................... - 30 -

Avantages des structures métalliques .......................................... - 31 -

Inconvénients des structures métalliques ..................................... - 31 -

1.8. PROTECTION DES ACIERS ET DURABILITÉ ............................ - 32 -

Durabilité ...................................................................................... - 32 -

Protection des aciers contre la corrosion...................................... - 32 -

Protection des aciers contre l’incendie......................................... - 38 -

CHAP.2 : GÉNÉRALITÉS SUR LES CONSTRUCTIONS EN MÉTAL ET LES


BÂTIMENTS INDUSTRIELS .......................................................................... - 41 -

2.1. TERMINOLOGIE D’UN BÂTIMENT INDUSTRIEL .................... - 41 -

2.2. CONCEPTION DE L’OSSATURE PORTEUSE D’UN BÂTIMENT


INDUSTRIEL ................................................................................................. - 42 -

Conception des portiques ............................................................. - 44 -

Conception des fermes ................................................................. - 47 -

2.3. CONCEPTION PRATIQUE DES ASSEMBLAGES ....................... - 49 -

Assemblages au pied du portique................................................. - 49 -

Assemblage au jarret .................................................................... - 49 -

Assemblage au faitage.................................................................. - 50 -

Assemblage au jarret d’une ferme sur un montant en profilé ...... - 50 -

Assemblage au nœud d’une ferme ............................................... - 51 -

Assemblage de la chaise d’un pont roulant.................................. - 51 -

Assemblage d’une panne sur une traverse ................................... - 52 -

Assemblage pieds de poteaux et fondation .................................. - 52 -

2.4. DOSSIERS D’EXÉCUTION D’UN BÂTIMENT INDUSTRIEL.... - 55 -

Par J. Fils ZENGA M.


INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 193 -

2.5. DIFFÉRENTES PHASES D’EXÉCUTION D’UN BÂTIMENT


INDUSTRIEL ................................................................................................. - 55 -

CHAP.3 : BASES DU CALCUL SELON L’EUROCODE 3 ........................... - 57 -

3.1. GÉNÉRALITÉS ................................................................................. - 57 -

3.2. PRINCIPES DU CALCUL AUX ÉTATS LIMITES ........................ - 57 -

États Limites Ultimes ................................................................... - 57 -

États Limites de Service ............................................................... - 58 -

3.3. ACTIONS SUR LES STRUCTURES ............................................... - 58 -

Actions : ....................................................................................... - 58 -

Combinaisons d’actions : ............................................................. - 58 -

Coefficients partiels de sécurité γ : .............................................. - 60 -

Coefficients de combinaison ψ : .................................................. - 60 -

Combinaisons simplifiées : .......................................................... - 61 -

Valeurs de quelques actions usuelles sur les bâtiments (NF EN 1991-


1-1) : - 62 -

Actions du vent sur les structures (suivant EN 1991-1-4) ........... - 66 -

CHAP.4 : CALCUL DES STRUCTURES EN ACIER .................................. - 109 -

4.1. GÉNÉRALITÉS ............................................................................... - 109 -

Notions de sécurité ..................................................................... - 109 -

Coefficient partiel de sécurité γM : ............................................. - 110 -

4.2. VÉRIFICATION DES SECTIONS TRANSVERSALES AUX ÉTATS


LIMITES ....................................................................................................... - 110 -

Traction axiale (N) ..................................................................... - 110 -

COMPRESSION AXIALE (N) ................................................. - 119 -

FLEXION SIMPLE (M) ............................................................ - 120 -

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INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 194 -

CISAILLEMENT (V) ................................................................ - 120 -

SOLLICITATIONS COMPOSÉES :......................................... - 121 -

ORGANIGRAMMES RÉCAPITULATIFS DES CALCULS .. - 125 -

DÉFORMATIONS ADMISSIBLES ......................................... - 133 -

CHAP.5. CALCUL DES ASSEMBLAGES.................................................... - 136 -

5.1. GÉNÉRALITÉS ............................................................................... - 136 -

Type d’assemblage ..................................................................... - 136 -

Fonctionnement des assemblages .............................................. - 136 -

5.2. CALCUL DES ASSEMBLAGES BOULONNÉS .......................... - 138 -

Assemblages par boulons ordinaires .......................................... - 139 -

Calcul des assemblages par boulons Haute Résistance ou Précontraints


- 146 -

5.3. CALCUL DES ASSEMBLAGES PAR SOUDURES..................... - 150 -

Généralités .................................................................................. - 150 -

Procédés de soudage .................................................................. - 151 -

Dispositions constructives .......................................................... - 152 -

Calculs des cordons de soudures ................................................ - 154 -

CHAP.6. LES PHÉNOMÈNES D’INSTABILITÉ ÉLASTIQUE .................. - 160 -

6.1. GÉNÉRALITÉS ............................................................................... - 160 -

6.2. FLAMBEMENT............................................................................... - 160 -

Généralités .................................................................................. - 160 -

Flambement simple d’Euler ....................................................... - 162 -

Aspects réglementaires du flambement simple.......................... - 163 -

Aspects réglementaires du flambement avec flexion................. - 168 -

Flambement des pièces composées ............................................ - 172 -


Par J. Fils ZENGA M.
INBTP_ Section HE _ Cours de constructions métalliques _ 20-21 - 195 -

Longueur de flambement ........................................................... - 174 -

6.3. DÉVERSEMENT ............................................................................. - 177 -

Généralités .................................................................................. - 177 -

Aspects réglementaires du déversement (suivant l’Eurocode 3) - 177 -

6.4. VOILEMENT ................................................................................... - 181 -

Généralités .................................................................................. - 181 -

Aspects réglementaires du voilement ........................................ - 182 -

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... - 189 -

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................... - 191 -

Par J. Fils ZENGA M.

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