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DE GREEF – DE WAND - SCHAERBEEK

BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Cette très longue artère sinueuse se situe dans le prolongement de l’avenue de Laeken, et aboutit avenue Jean
Sobieski, où son dernier tronçon court parallèlement à l’amorce de l’avenue des Robiniers, formant une rampe
pour enjamber le pont Sobieski (ou pont colonial) et bordant au sud le square Clémentine.

Créé par arrêté royal du 28 novembre 1895, à l’initiative du roi Léopold II, le boulevard constitue la première
section mise en œuvre du boulevard de grande ceinture traversant la partie ouest de la capitale, dont l’origine
remonte au "Plan d'ensemble pour l'extension et l'embellissement de l'Agglomération bruxelloise" proposé en
1866 par l'inspecteur-voyer Victor Besme. Elle fut baptisée, suivant le souhait du roi, en hommage au comte
Paul de Smet de Naeyer (1843-1913), qui fut ministre des Travaux publics de 1899 à 1907 et un grand allié du
roi dans ses projets d’ouverture d’imposantes artères autour de Bruxelles.

COMTE PAUL DE SMET DE NAEYER

reprit les activités du coton. Avant de se lancer dans


la politique, il devint banquier et fut à la tête de la
Société Générale de Belgique. Il dirigea également de
nombreuses mines de charbon.
Entré en politique sur le tard, élu presque par hasard
au Parlement en 1886 sur les listes du parti catholique,
Paul de Smet de Naeyer devient, pour la première fois,
ministre dans le gouvernement de Jules de Burlet
avant de lui succéder deux ans plus tard à sa tête.
Emporté par la question du suffrage universel, il
revient aux affaires en 1899 en exigeant l’adoption de
la représentation proportionnelle. Pendant sept ans,
son gouvernement favorisera l’essor économique de la
jeune Belgique industrielle, alors au faîte de sa
puissance, autant que les vues du roi Léopold II.
Alors qu’il est tombé en disgrâce à la suite de ses
désaccords persistants avec Léopold II sur la reprise
du Congo par la Belgique, sa candidature à la
présidence du Sénat est pourtant soutenue par ce
dernier. Lorsque la petite commune de Jette décide de
baptiser son tronçon des boulevards de Grande
Ceinture du nom de son ancien ministre, Léopold
relèvera ce geste de gratitude pour celui qui avait
consenti tant d’efforts pour doter l’agglomération
bruxelloise d’une voie de ceinture indispensable et
réalisée à l’aide d’un budget modéré.
Il fut chef du gouvernement belge entre 1896 et1899
Le comte Paul de Smet de Naeyer, né à Gand, 13 mai
et entre 1899 et 1907.
1843 et décédé àBruxelles le 9 septembre 1913, était
un homme politique de tendance catholique. Issu
d'une riche famille d'industriels gantois du coton, il

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523, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Villa construite en 1923 par l’architecte Alphonse Groothaert qui fut aussi l’architecte, notamment, des numéros
583-585, plus loin sur le boulevard, et qui, après la mort de Joseph Poelaert, termina la façade et les tours de
l'église néo-gothique Notre-Dame de Laeken.

538-540, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Ensemble de deux maisons bourgeoises identiques en miroir (séparées par un pilastre colossal portant la
signature de l’architecte et frappé d’un blason muet), de style éclectique aux accents Art nouveau et de
composition asymétrique, construites en 1911 sur les plans de l'architecte Fernand Brunfaut. Elles furent
primées au concours de façades organisé par la Commune pour l’année 1912. Elles sont classées depuis le 06
novembre 2003

Élévations de deux niveaux sous toiture mansardée, partageant une même façade en briques de Silésie
jaune-crème, rehaussées de pierre blanche d’Euville et de pierre bleue. châssis partiellement ou entièrement à
petits-bois garnis de vitrage bombé vert.

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557, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Maison bourgeoise de style Art Déco construite en


1929 sur les plans de l'architecte géomètre-arpenteur
Désiré Mergam (1904-1984). Mergam, également
homme politique, avait pour slogan électoral : "Pour
de meilleurs trams, votez Mergam".

Élévation de deux niveaux sous toiture mansardée et


trois travées. Façade en briques, rehaussée d’éléments
de béton peints et de pierre bleue. Soubassement à
bossages rustiques. A gauche, soubassement percé
d’une entrée de garage, surmontée d’un oriel de plan
trapézoïdal montant jusqu’à la corniche. Porte à
traverse formant auvent, précédée d’un escalier à
rampes de maçonnerie (restauré). Brisis percé de trois
lucarnes de menuiserie, à montants perlés. Grille du
jardinet conservée. Vaste cage d’escalier centrale
sous lanterneau.

570, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

partir de 1962, il servit de siège de l’Archevêché de


Malines-Bruxelles et de résidence à Mgr. Suenens.

Bâtiment à trois façades de deux niveaux sous brisis et


toit plat. Façades en briques rouges, rehaussées de
pierre blanche et de pierre bleue. Façade à rue de trois
travées symétriques. Fenêtres sous plate-bande, celles
du rez-de-chaussée comprises dans une frise rehaussée
de guirlandes et de clefs rainurées, celles de l’étage
formant entablement à clef fleurie sur fond de frise
d’entablement terminal. Porte vitrée en fer forgé
conservée.

Hôtel particulier de style Beaux-Arts construit en


1930 sur les plans de l'architecte Émile Lambot. A

583-585, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Ces deux maisons jumelles sont l'œuvre de l'architecte Alphonse Groothaert (1911-1913). Anciennes maisons et
ateliers des sculpteurs Désiré Jacobs et Mathieu Desmaré, presque identiques en miroir, de style Art nouveau et

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de composition asymétrique. Elles furent primées au concours de façades organisé par la Commune pour les
années 1911-1913. En juillet 1911, l’architecte conçoit pour chaque commanditaire une habitation de deux
niveaux à façade en briques et pierre, accompagnée à l’arrière, au-delà d’une cour, d’un atelier de sculpture d’un
niveau. Il remanie son projet en décembre de la même année, optant pour des façades tout en pierre blanche
d’Euville. En 1913, l’architecte dote chaque habitation en construction d’un second étage, en remplacement du
muret d’attique à bas-relief prévu à l’origine. Façades rehaussées d’un abondant décor en bas-relief, figurant
notamment des branches et feuilles de marronnier. Au second étage, porte-fenêtre à garde-corps en fer forgé
flanqué de deux baies aveugles formant niche pour les bas-reliefs d’un homme et d’une femme nus, en pied.

STUYVENBERG

Le château de Stuyvenberg est construit en 1725. Le


roi Léopold Ier y installa sa maîtresse Arcadie Claret,
ainsi que les enfants qu’elle lui donna.

De 1999 à 2014, c’était la résidence de la reine


C’est au Stuyvenberg que les rois Baudouin Ier et Fabiola, veuve du roi Baudouin, qui avait laissé le
Albert II sont nés en 1930 et 1934, et y ont passé le château de Laeken au prince Philippe et à la princesse
début de leur enfance. C’est au Stuyvenberg que la Mathilde. Elle y est décédée le 5 décembre 2014. La
reine Élisabeth, veuve du roi Albert Ier, s’est installée princesse Astrid et sa famille résident également sur le
après la Seconde Guerre mondiale et est décédée en domaine.
1965.

La station de métro est


agrémentée de 25 statues
en terre cuite réalisées en
1985 par Yves Bosquet.
Il s'agit de la
représentation de la
Reine Elisabeth et de sa
famille et de personnes
qui lui étaient proches
comme Einstein,
Verhaeren et Jules
Bordet.

AVENUE HOUBA DE STROOPER

L’avenue Houba de Strooper est une longue et large artère rectiligne située dans le prolongement du boulevard
Émile Bockstael à partir du square Clémentine, au carrefour formé par les rues Pierre Strauwen et Émile
Wauters. Elle aboutit à la chaussée Romaine, formant la frontière avec la Région flamande.

L’avenue fut créée sous l’impulsion du roi Léopold II, en même temps que le boulevard Émile Bockstael, ouvert
par arrêtés royaux des 18 février 1899 et 5 octobre 1900. Un premier projet prévoyait que l’avenue dessine une
courbe vers l’ouest à partir de la rue Reper-Vreven. C’est finalement un tracé rectiligne qui fut adopté, validé
par l’arrêté royal du 14 juillet 1906. Sur ce tracé fut raccordé en étoile un ensemble de rues dotées d’une zone de
recul à usage de jardinets : les rues de Laubespin et Stevens-Delannoy, Ernest Salu et du Cloître, et enfin
Stuyvenbergh et Félix Sterckx. Percée en 1905, l’avenue Houba de Strooper fut baptisée l’année suivante en
l’honneur de Louis Houba (1852-1916) et de son épouse, Adèle Clémence de Strooper (1855-1927), qui avaient
fait construire leur habitation au n° 59 de l’artère, implantée à l’origine au milieu d’une vaste parcelle.
Secrétaire communal de Laeken de 1881 à 1912, Houba fut, tout comme le bourgmestre Émile Bockstael, un
grand allié du roi dans ses projets d’urbanisation de la commune. A l’origine, l’artère présentait un terre-plein
central planté de deux rangées d’ormes et longé par les voies de tram. En vue de l’Exposition universelle de
1935, ce terre-plein fut supprimé jusqu’à l’avenue des Magnolias.

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Le Marsupilami est un animal imaginaire créé par
André Franquin en 1952, dans la série Spirou et
Fantasio, avant d'accéder à sa propre série. Il est doté
d'une force herculéenne et d'une queue préhensile
démesurée ainsi que de toutes sortes de particularités
zoologiques dévoilées au fil des albums. Les
onomatopées désignant le cri du marsupilami sont
"houba houba" ou encore "houba houba hop", inspirés
du nom de l'avenue.

Le nid des marsupilamis au 141 av. Houba de Strooper

611, BOULEVARD DE SMET DE NAEYER

Maison de style éclectique d’inspirations pittoresque


et Art nouveau construite en 1906. Elle fut primée au
concours de façades organisé par la Commune cette
année-là.

Façade en briques blanches, rehaussée de briques


vernissées rouges et de pierre bleue. Élévation
symétrique de trois niveaux et trois travées, l’axiale
plus large. Rez-de-chaussée de faible hauteur, percé
de deux portes piétonnes, celle de gauche d’accès aux
étages, flanquant une entrée carrossable aujourd’hui
convertie en vitrine. Premier étage traité en loggia à
garde-corps et piliers de bois reliés par des arcs de
même matériau. Sur les pilastres latéraux et les piliers
s’appuient des aisseliers en fer forgé portant un balcon
continu à garde-corps de bois.

L’entrée carrossable menait à l’origine à une écurie,


implantée à l’arrière du n° 609, à laquelle se sont
adjointes ultérieurement de nouvelles constructions.
Maison d'un style qui rappelle celui des villas
de la côte belge

LE PONT COLONIAL (OU SOBIESKI)

Avant 1914

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Construit sous le règne de Léopold II, le pont Sobieski (du nom de Jean III Sobieski, roi de Pologne,
XVIIe siècle, qui contraignit les Ottomans à lever le siège de Vienne), également appelé pont Colonial, témoigne
de l’urbanisme de Laeken avant la Première Guerre mondiale. C’est dans ce contexte que le roi fit aménager le
parc de Laeken sur des terrains qu’il venait de racheter à l’État. Le pont Sobieski permettait le passage rapide
entre ce parc et les nouveaux quartiers de Laeken

Chevauchant l’avenue Jean Sobieski et portant l’avenue des Robiniers, c'est un ouvrage d’art monumental en
pierre et métal, d’inspiration néo-Renaissance flamande et apparenté au style d’Alban Chambon (Alban
Chambon est un architecte français qui a, entre autres, réalisé le socle original de "La Porteuse d'eau" et une aile
importante du siège de la Caisse Générale d'Épargne et de Retraite à Bruxelles), réalisé en 1906 par l’ingénieur
des Ponts et Chaussées Paul Christophe. Long de 31 mètres, il permet de lier, via une rampe de terre et un corps
d’escalier latéral, le nouveau quartier Houba de Strooper-de Smet de Naeyer au plan plus élevé du Domaine
royal.

Le tablier de trois travées présente une structure


rivetée, à quatre poutres longitudinales et à entretoises
simples ou doubles, reposant, au milieu de l’avenue,
sur deux rangs de quatre colonnes de fonte à chapiteau
corinthien portant consoles sur les deux culées de
maçonnerie via un système de rouleaux; le
contreventement est assuré par un réseau de
diagonales. Les entretoises sont prolongées par des
consoles qui portent les trottoirs et leur rambarde à
contreforts, en fer forgé, à léger accent Art nouveau.
Il est classé depuis le 14 mars 1996.

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LE PARC COLONIAL

Congo. Il était conçu comme le pendant du Jardin


botanique d'Eala (à l'est de Mbandaka sur la rive
gauche de la Ruki), jardin d'essai implanté dans la
colonie.

D'abord hébergées dans les serres du Château du


Stuyvenberg, les collections sont ensuite transférées,
en 1902, dans six nouvelles serres construites à
l'extrémité de la rue Médori, sur un terrain relié au
domaine royal par un petit pont enjambant l'avenue
des Robiniers. Le manque de chauffage durant la
Première Guerre mondiale décime la collection, qui
est reconstituée dans les années 1920. En1951, les
collections de plantes tropicales sont déménagées vers
Le Parc Colonial de Laeken est un jardin le nouveau Jardin botanique national de Belgique
d'acclimatation pour les plantes du Congo, créé au tout installé à Meise.
début du XXe siècle par le botaniste Émile Laurent, à
l'initiative du roi Léopold II. Les serres sont alors utilisées pour la production des
plantes nécessaires à la décoration de l'Exposition
Ce jardin était destiné à permettre la mise en culture et universelle de 1958. Elles sont démontées en 1964 et
l'étude des plantes africaines tropicales d'intérêt remplacées par une pelouse; le jardin est ouvert au
économique prélevées sur le terrain, et à tester d'autres public.
plantes exotiques susceptibles d'être introduites au

PLACE SAINT-LAMBERT

L'église Saint-Lambert, de style néo-gothique, a été construite en 1906 par l'architecte Charles De Maeght. Sur
la place, subsiste un petit pavillon de l'entrée Benelux de l'exposition de 1958, ainsi qu'un urinoir à structure en
bois, dans le style des anciennes aubettes, qui date de la présence du terminus de plusieurs lignes de tram.

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L'ATOMIUM

L’Atomium a été construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1958 et représente la maille


conventionnelle du cristal de fer(structure cubique centrée) agrandie 165 milliards de fois.

L’Atomium a été imaginé par l’ingénieur André Waterkeyn et érigé par les architectes André et Jean Polak.
C’est un édifice à mi-chemin entre la sculpture et l’architecture qui culmine à 102 m. Son acier de construction
pèse 2.400 tonnes.

Il se compose d’une charpente d’acier portant neuf sphères reliées entre elles et revêtues, à l'origine,
d’aluminium.

Les sphères ont un diamètre de 18 mètres et pèsent chacune environ 250 tonnes. Symboliquement, l’Atomium
incarne l’audace d’une époque qui a voulu confronter le destin de l’Humanité avec les découvertes scientifiques.
La construction de l’Atomium fut une prouesse technique. Sur les neuf sphères, six sont rendues accessibles au
public, chacune comportant deux étages principaux et un plancher inférieur réservé au service. Le tube central
contient l’ascenseur le plus rapide de l’époque (5 m/s) installé par la succursale belge de la firme suisse
Schlieren (reprise plus tard par Schindler). Il permet à 22 personnes d’accéder au sommet en 23 secondes. Les
escaliers mécaniques installés dans les tubes obliques, comptent parmi les plus longs d’Europe. Le plus grand
mesure 35 mètres de long.

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TUNNEL VICINAL

Ce tunnel, qui relie la place Saint-Lambert au Gros Tilleul (De Wand) en passant sous le parc de Laeken, a été
utilisé par la SNCV (lignes G, L et S) jusqu'au 31 juillet 1978. Abandonné pendant plus de 10 ans, il est à
nouveau exploité, par la STIB cette fois, pour les lignes 19 et 23 à partir du 1er septembre 1994. Le 23 est
renuméroté 7 à partir du 14 mars 2011.

DE WAND (dates de modification des lieux avant l'exposition de 1958)

Tunnel De Wand (29/03/1957) Tunnel Gros Tilleul (18/09/1957)


Tunnel Vicinal (20/02/1957)

En vue de l'exposition de 1958, le quartier De Wand connut, en 1956 et 1957, les grands travaux de construction
de 3 tunnels pour trams et du terminus de tram "Esplanade" mis en service le 14 novembre 1957. Dans le même
temps, le terminus "Avenue Astrid" est désaffecté. Quant à l'avenue Astrid elle-même, elle disparaît de la
cartographie.

LA TOUR JAPONAISE

La construction de la tour
fut terminée en 1904. Elle
a une hauteur de 40 mètres
et fut assemblée sans clou.
La décoration intérieure et
extérieure (portes et
panneaux en bois sculpté)
fut commandée à des
artisans de Yokohama.

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LE PAVILLON CHINOIS

Le pavillon fut construit peu après la tour. La décoration intérieure et le kiosque ont été réalisés à Shangai, dans
l'orphelinat de T'ou Sè Wè., achetés par Léopold II après l'exposition de Paris.

LA FONTAINE DE NEPTUNE

Avant rénovation Après rénovation

Après un voyage à Bologne, Léopold II fait réaliser un moulage de la fontaine de Jean de Bologne qui date du
XVIe siècle. Neptune triomphant encadré de sirènes déversant des filets d'eau par leurs seins. La fontaine fut
placée en 1903 et réalisée en pierre et bronze par le sculpteur romain Sangiorgi. Le coût de la réalisation fut
supporté par le Roi.

Depuis 1965, l'eau ne coulait plus de la fontaine de Neptune. Dès le milieu du XXe siècle, les éléments en
marbre et en bronze se sont abîmés, le système d'approvisionnement en eau s'était délabré. Et pour lutter contre
le gel, un drap recouvrait chaque hiver le monument. Les équipes de restauration ont minutieusement mis au
point les nouveaux jeux d'eau, avec pas moins de trente tuyaux et des pompes très précises. "Cela fait vingt ans
que je fais ce métier, j'ai restauré et construit plus de 250 fontaines. Maintenant, on ne fait que des fontaines
modernes. Des fontaines dissimulées dans le sol. Mais la fontaine Neptune est une fontaine classique. Il n'y en
a plus beaucoup ici à Bruxelles. C'est assez unique de travailler sur de tels monuments", explique le restaurateur
Chris Pengsten.
Désormais, un réservoir de 25 000 litres d'eau en cycle fermé fera vivre chaque jour la fontaine, été comme
hiver. Un projet assez important puisque la région de Bruxelles a dû dépenser pas moins de 700 000 euros pour
redonner une âme à la statue. L'inauguration de la fontaine rénovée eut lieu le 17 avril 2019.

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LE TRAIN DU ROI

Léopold II voulait faire du château de Laeken un palais de la nation avec des salles de réunion. En 1877, une
gare privée dans le domaine royal est mise en service. Elle est située sur la ligne 28 entre les gares de
Schaerbeek et de Laeken. L'ambition royale voulait ajouter des voies qui seraient allées jusqu'au château même
où le gros-œuvre d'une gare souterraine a été réalisé.

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AVENUE DES CROIX DU FEU
C’est en vue de l’Exposition universelle de 1935, sur
le plateau du Heysel, que le projet fut repris, cette fois
jusqu’au rond-point du Gros Tilleul, future entrée sud-
est du site. L’artère fut plantée de deux lignes de 300
platanes d’Orient.

Initialement baptisée avenue de l’Exposition, par


arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 26 avril
1935, l’artère fut rebaptisée par celui du 17 avril 1936,
en référence à la médaille "Croix du Feu", attribuée
par arrêté royal du 6 février 1934 à des anciens
combattants de la Première Guerre mondiale.
L’idée d’une artère dédoublant l’avenue Van Praet fut
lancée par le roi Léopold II aux alentours de 1900. Longée à l’ouest par deux lignes de tram (3 et 7),
L’avenue devait s’étendre depuis la chaussée de bordée de topiaires, l’avenue est aujourd’hui
Vilvorde jusqu’à hauteur de l’actuelle avenue du constituée de deux voies à sens unique vers le nord-
Frêne pour circonscrire la promenade verte bordant ouest sur la majorité de leur parcours : voie rapide à
l’avenue Van Praet à l’est. Baptisée Zilverberg, seule gauche, voie de desserte bordant les habitations à
une première portion, jusqu’à la future rue de droite.
Heembeek, en fut effectivement percée avant 1920.

LE TUNNEL VAN PRAET

Une cressonnière (gérée par la


ferme "Nos Pilifs") a été établie
sur une partie du trajet du train
jusqu'à l'entrée du tunnel qui
conduit au palais.

LE TUNNEL LÉOPOLD

Le tunnel Léopold n'ayant


finalement jamais servi aux
trains, il est partiellement
récupéré pour les trams 1 et 52
de la STIB le 28 août 1957.

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LE PORT DE PLAISANCE

Au pont Van Praet, nous retrouvons le canal et son port de plaisance, bordé par l'incinérateur de Bruxelles et
l'imposant bâtiment futuriste du siège d'Elia, le gestionnaire du réseau électrique belge.

DOCKS BRUSSELS

Le nouveau centre commercial bruxellois est implanté sur le site de l'ancien gazomètre et des poêleries Godin,
celles-ci ayant été actives de 1858 à 1960. Deux bâtiments ont été préservés : la fonderie et le familistère.

Entre le pont Van Praet et le pont Teichmann, la


Senne refait surface. A l'arrière plan, l'incinérateur
de Bruxelles.

DOMAINE DE MONPLAISIR

Vers 1690, Pierre-Ferdinand Roose, baron de


Bouchout, fait construire un château au niveau de
l’actuel rond-point de l’avenue Huart-Hamoir. Le
domaine, doté d’un grand étang, s’étend jusqu’aux
bords de la Senne (actuelle gare de Schaerbeek). A sa
mort, le château passe aux Schleswig-Holstein, de la
famille royale du Danemark, jusqu’en 1722, date à
laquelle il est racheté par Lambert Renette, banquier
de la Compagnie d’Ostende.

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Ce dernier effectue quelques embellissements au bâtiment principal et ajoute des dépendances. A son décès, ses
héritiers cèdent le bien à Jérôme de Tassillon, Grand Ecuyer de Brabant. Lui-même le loue au prince Charles de
Lorraine qui l’utilise comme résidence secondaire de 1752 à 1780. Certaines sources attribuent l’appellation
Monplaisir à Charles de Lorraine qui y organise de nombreuses fêtes et chasses. La plaine devient également le
lieu des premières courses de chevaux organisées dans la région bruxelloise, auxquelles le prince peut assister
depuis les fenêtres de son château.
En 1784, le domaine de Monplaisir devient la propriété de Jean-Sébastien Vaume, qui y installe de 1786 à 1790
la Manufacture Impériale et Royale Monplaisir, première manufacture de porcelaine du continent (l'existence
éphémère de cette usine explique probablement la rareté et le coût des fameuses porcelaines de Monplaisir).

Au cours de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, plusieurs propriétaires continuent à se succéder. En 1888,
une blanchisserie mécanique, la première du pays, s’installe dans les baraquements de bois présents au fond du
domaine. Peu de temps après, en 1890, la Société anonyme Blanchisserie modèle de Monplaisir prend
possession du château et de ses dépendances.

Le début du XXe marque cependant la fin de son


histoire. En 1907, les bâtiments sont détruits pour
laisser place au réaménagement du quartier et à la
construction de la gare de Schaerbeek. Le grand
étang, asséché, est transformé en terre-plein qui fait
aujourd’hui office de terminus de trams, devant la
gare.

L'avenue Mon Plaisir est tracée dans le cadre de l'aménagement des abords de la gare de Schaerbeek. Afin de
relier la station, alors encore une petite halte, aux quartiers situés au sud, une convention est signée avec l'État :
elle concerne la création de la rue Navez, le percement à son extrémité d'une avenue longeant la gare, l'avenue
Mon Plaisir et la création d'une place publique devant la station, future place Princesse Élisabeth. L'avenue est
dotée d'égouts en 1875 et pavée en 1881. A l'origine, elle continuait par-delà la place, jusqu'à l'ancienne rue du
Lion, actuelle rue Anatole France. Celle-ci se prolongeait jadis elle-même jusqu'au chemin de fer. Ce tronçon de
l'avenue Mon Plaisir est supprimé en 1909, suite à la grande planification du quartier menée par l'ingénieur
communal des Travaux Octave Houssa en 1904-1906 et remplacé par une artère parallèle, l'avenue Georges
Rodenbach.

1, AVENUE MONPLAISIR

Immeuble de style néo-Renaissance flamande de


1907. Au rez-de-chaussée un grand cartouche en
cuir découpé porte le nom de l'établissement, "In het
boerineke". Un vaste pignon à gradins, percé d'oculi
et devancé d'une niche architecturée qui est ornée
d'une statue de paysanne porteuse d'eau, référence au
nom de l'établissement. Le dernier niveau est
agrémenté de tympans ornés d'un cartouche à
banderoles et d'un fourquet de brasseur.

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GARE DE SCHAERBEEK

Gare de Schaerbeek Gare de Tervuren Gare de Jette

La gare est excentrée du centre de Schaerbeek et desservait les zones campagnardes le long de la Senne et du
hameau de Helmet. A l'origine, elle consistait en un baraquement de planches et se dénommait "Halte Helmet".
Le ministère des Travaux publics envisage, en 1871, de la remplacer par une nouvelle gare de style néo-
Renaissance flamande. En 1873, le ministère achète une série de terrains dans l’objectif de désengorger les gares
du Nord et de l’allée Verte. En 1880, une place, appelée "place Nationale" est aménagée devant la halte Helmet.
Ce n’est que lorsque le nouvel hôtel communal de Schaerbeek est construit en 1887 que le plan d’un nouveau
bâtiment des recettes est envisagé et, par la suite, construit. Cet édifice est divisé en trois parties : une pour
l’administration abritant les guichets, la salle d’attente et les bureaux, une deuxième pour les installations
techniques et une troisième comme logement du chef de gare. Il est conçu par l’architecte des Chemins de fer
belges, Franz Seulen.

Son architecture néo-Renaissance flamande, et le bulbe, ne sont pas sans rappeler l'ancienne gare de Tervuren, et
celle de Jette dont Seulen est également l'architecte. P.J. Otten a adopté le même style pour la gare d'Etterbeek.

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