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MASTER I DE BIOLOGIE ANIMALE

SPECIALITE : PARASITOLOGIE PA128

LES HELMINTHES

Dr DIAGNE
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DIVERSITE PARASITAIRE EC4
DEFINITION
La parasitologie est l'étude morphologique et biologique des parasites et des affections
qu'ils entraînent ainsi que leur diagnostic, leur prophylaxie et leur traitement.
L'étude porte également sur les vecteurs, les hôtes et les réservoirs animaux des parasitoses ;
le but de la parasitologie n'est pas déterminé par l'organisme ou l'environnement en question,
mais par leur mode de vie.
Cette science plonge ses racines au milieu du 17ème siècle, lorsque Francesco Redi découvre
que les ascaris pondent des œufs et naissent de parents les ayant précédés. Il fut donc l'un des
premiers à contester la théorie de la génération spontanée.

Un parasite est un être vivant animale ou végétale qui pendant une partie ou la totalité de son
existence vit aux dépens d'un autre organisme appelé hôte

Le parasitisme est un état de spoliation de matières nutritives d'un parasite envers son hôte ;
dans le parasitisme, les dépendances physiologiques sont unilatérales et seul le parasite tire
profit, contrairement à la symbiose où les bénéfices sont réciproques.
Le parasitisme est le plus commun des modes de vie sur cette planète, impliquant des
représentants des principaux taxons, depuis les plus simples organismes unicellulaires à des
vertébrés complexes. Chaque espèce est potentiellement victime de plusieurs parasites; en
conséquence, le nombre d'espèces parasites excède grandement le nombre d'espèces
« autonomes ».

Un hôte est un organisme vivant qui héberge un agent pathogène


L'hôte est définitif quand il héberge la forme sexuée ou la forme adulte du parasite.
L'hôte est intermédiaire quand il héberge la forme asexuée ou larvaire du parasite.
Il peut être passif quand il abrite la forme infectante (exemple: la limnée pour les
distomatoses, le bœuf pour les tænias)
Ou actif quand il transporte et inocule la forme infestante du parasite (exemple: l'anophèle
pour le plasmodium, le phlébotome pour les leishmanies.

Un vecteur est un organisme qui sert d'hôte à un agent pathogène et qui est susceptible de le
transmettre à un autre organisme.

Un réservoir est un être vivant chez qui se perpétue le germe pathogène et qui lui permet de
se maintenir dans la nature

Qui sont tout d'abord ces parasites ?


Les parasites constituent une part importante de la diversité biologique. Aucune espèce hôte
n’échappe au parasitisme et aux contraintes liées à cette exploitation durable dans le temps
écologique et dans le temps historique (évolutif).
La multiplication des espèces engendre une compétition vitale, dont l'instrument principal est
l'adaptation ; cette multiplication engendre aussi des milieux biologiques variés.

Dans l'état parasitaire, tous les degrés peuvent se rencontrer.

*Les parasites facultatifs pour lesquels le parasitisme n'est qu'une option possible nécessitant
certaines conditions
Les parasites obligatoires, ou parasites vrais, au contraire, ne peuvent vivre que liés à un
hôte ; suivant l'étroitesse de ce lien, on distingue :
Des ectoparasites inféodés à la surface de l'hôte et en général peu modifié par cet état (pièces
buccales piqueuses). Leur parasitisme est soit temporaire (mouches piqueuses), soit
permanent (pou de tête).
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Des endoparasites vivant au sein de l'organisme de l'hôte. On atteint ici le stade ultime de
l'adaptation parasitaire qui se traduit par un bouleversement, parfois considérable, de la
morphologie et de la physiologie primitive de ces espèces. C'est à leur propos que se pose tout
particulièrement le problème important de la relation hôte - parasite.
Relation hôte-parasite
L'association hôte-parasite, si elle n'admet que le second comme bénéficiaire, n'en comporte
pas moins des conséquences pour les deux.
1) Conséquences pour le parasite.
Déchargé par son hôte de la plupart des contraintes de la vie libre (défense, locomotion,
recherche et souvent assimilation même de la nourriture), le parasite voit régresser les
fonctions correspondantes au profit de la seule reproduction (un ver solitaire élimine en 10
ans 650 millions d'embryophores).
À l'inverse, l'assujettissement du parasite et les difficultés qui en résultent pour la colonisation
pour sa descendance d'un nouvel hôte définitif impose une évolution par cycle.
Le cycle est la succession des états et des circonstances qui permettent de passer des adultes
d'une génération aux adultes de la génération suivante.
Il peut comprendre des phases de vie libre (eau, terre, boue) et des phases de vie parasitaire
dans des hôtes intermédiaires (moustique, bulin, glossine...). Parfois il est relativement
simple, le passage se faisant d'hôte définitif à nouvel hôte définitif, et le parasite est dit
monoxème à un seul hôte.
Souvent, au contraire, il est complexe, mettant en jeu un ou plusieurs hôtes intermédiaires
indispensables qui hébergent les stades successifs ; le parasite est alors dit hétéroxène.
2) Infestation du nouvel hôte.
L'infestation du nouvel hôte est donc le but de tout le cycle. Il faut noter cependant qu'elle
n'en représente pas cependant le point final : elle peut dans certains cas inaugurer un périple
intra-organique compliqué et immuable, paradoxal en apparence, au cours duquel la forme
larvaire parachève ou même effectue son développement (ascaris, ankylostome).
Quoiqu'il en soit, les conditions de cette infestation sont variables et d'un grand intérêt pour
l'épidémiologie et la prophylaxie des affections parasitaires.
Tantôt cette infestation est passive, par contact direct d'hôte parasite à hôte sain (ectoparasites,
surtout les permanents : poux, sarcopte de la gale), mais aussi par ingestion des formes de
résistance et de dissémination (œufs d'helminthes, kystes de protozoaires), ou même,
directement, de l'hôte intermédiaire hébergeant la forme d'attente (porc ladre c'est à dire qui a
des cysticerques de ténia dans ses muscles, cresson portant les métacercaires de douves.
Tantôt, au contraire, l'infestation se fait activement, soit directement et c'est alors le parasite
lui même qui est capable à l'un des stades de son évolution de se fixer ou de pénétrer dans
l'organisme de son hôte (ectoparasite "temporaire", helminthes à transmission larvaire trans-
cutanée), soit indirectement le parasite s'introduisant à la faveur de la piqûre d'un hôte
intermédiaire et vecteur, lui-même ectoparasite de l'hôte définitif visé.
3) Conséquences pour l'hôte
Le parasite introduit, quatre sortes d'actions vont pouvoir s'exercer sur l'hôte : spoliatrice,
toxique, traumatique et mécanique.
Leur importance respective varie tant avec la nature du parasite en cause qu'avec la
localisation, la taille et le nombre des individus hébergés.
À son tour, l'hôte va répondre à cette agression en mettant en jeu des réactions locales
(granulome inflammatoire, sclérose, fibrose) et générale : éosinophilie et surtout production
d'anticorps sériques spécifiques.
Toute la destinée de la relation hôte-parasite tient dans ce conflit qui, pour atteindre son but
idéal, doit parvenir à un équilibre sans se terminer par la mort des protagonistes.
4) L'équilibre hôte-parasite et la spécificité parasitaire
Le "bon parasite", dans son propre intérêt, ne tue pas son hôte et même le dérange le moins
possible. C'est ce qui se passe en particulier pour un parasite parfaitement adapté lorsqu'il se
trouve chez son hôte spécifique. Inversement, un parasite peu spécifique, c'est à dire
admettant volontiers plusieurs hôtes définitifs comme possibles, est bien souvent un parasite
"jeune" en cours d'adaptation parasitaire et encore très agressif. De même, un parasite
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spécifique fourvoyé chez un hôte inhabituel déclenche chez celui-ci des réactions toujours
beaucoup plus violentes que chez l'hôte de choix. L'immunologie parasitaire moderne a
puissamment éclairé ces constatations - qui d'ailleurs n'ont rien d'absolu - en mettant en
évidence les communautés antigéniques prédisposant certains parasites à s'adapter à certains
hôtes et même, semble-t-il, la possibilité pour certains parasites de calquer, à la longue, leur
mosaïque antigénique de surface sur le schéma antigénique de leur hôte, rassurant ainsi les
cellules immuno-compétentes de ce dernier.
Cet équilibre théorique n'est cependant que bien rarement, et surtout bien imparfaitement,
réalisé.
Dans la majorité des cas, le parasite grève l'hôte, parfois très sévèrement et trop souvent
même à longue ou brève échéance, il le tue.
Ceci explique, quand on connaît leur diversité et leur prolifération habituelle, que les parasites
soient en fait à l'échelle du globe la cause de beaucoup la plus fréquente de morbidité et de
mortalité de l'espèce humaine pour ne citer qu'elle.
Les problèmes médicaux liés aux parasitoses, même s'ils n'apparaissent pas encore aux yeux
de tous dans leur véritable ampleur, concernent en réalité 6 à 8 dixièmes de l'humanité.
Le cours sur la diversité parasitaire des helminthes sera consacré aux parasites entraînant des
affections d’une manière générale chez l’homme et les animaux vertébrés et qui peuvent avoir
un intérêt vétérinaire.
La classe des Nématodes est infiniment plus grande par le nombre d’espèces ; de par leur
importance, ces nématodes viennent immédiatement après les insectes. Beaucoup d’entre eux
s’attaquent aux invertébrés, d’autres sont inféodés aux vertébrés et peuvent se rencontrer dans
n’importe quel organe. L’homme à lui seul héberge un nombre respectable d’espèces qui sont
les agents de maladies très répandues et parfois très graves.
A l’heure actuelle, le développement de l’outil moléculaire, les recherches en biodiversité ont
redynamisé les recherches de systématique.

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NOMENCLATURE
Dans le système linnéen (du médecin suédois Carl Von Linné, 1707-1778, 10ème éditions du Sytema
Naturae, 1758), chaque être vivant est désigné par un nom scientifique qui est un binôme composé d'un
premier nom en majuscule qui a trait au genre suivi du nom d'espèce en minuscule.
Ce binôme est soit souligné soit écrit en italique.
Exemples: Tænia saginata, Ascaris lombricoïdes.

Classification des parasites


Les zooparasites
Appartiennent à trois groupes:
Les protozoaires, les helminthes et les arthropodes.

Les Helminthes sont des invertébrés à corps mou et dépourvus d'appendices. Ceux qui ont une importance
médicale sont classés en deux grands embranchements:
Les Plathelminthes et les Némathelminthes
Embranchement des Plathelminthes
Du grec platys = plat et helmins = vers.
Vers plats, non recouverts de chitine, pourvus de ventouses.
Ils peuvent être libres (Turbellariés) ou parasites (cas de 85% d'entre eux).
Cet embranchement comprend deux classes
Vers rubanés dont le corps est composé:
- d'un scolex qui porte les organes de fixation (ventouses, crochets, bothridies),
- d'un cou non segmenté qui est une zone de formation des anneaux
- et d'un strobile qui est l'ensemble des segments ou proglottis qui contiennent les organes génitaux mâles et
femelles.
Ils sont hermaphrodites et dépourvus du tube digestif.
On distingue deux ordres:
Ordre des Cyclophyllidés
Famille des Taeniidae
Tænia saginata, Tænia solium, Echinococcus granulosus, Echinococcus multilocularis.
Famille des Hymenolepididae
Hymenolepsis nana, Hymenolepsis diminuta.
Famille des Dilepididae
Dipylidium caninum.
Ordre des Pseudophyllidés
Famille des Diphyllobothriidae
Diphyllobothrium latum, Spirometra sp.
Vers foliacés, non segmentés et pourvus d'un tube digestif.
L'œuf est operculé chez les douves et muni d'un éperon chez les schistosomes.
- Ils sont soit hermaphrodites telles les douves agents des:
Distomatoses intestinales dues à
Fasciolopsis buski, Heterophyes heterophyes, Capillaria philippinensis.
Distomatoses hépato-biliaires dues à
Fasciola hepatica, Fasciola gigantica, Dicrocoelium dentriticum, Clonorchis sinensis, Opistorchis felineus.
Distomatoses pulmonaires dues à
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Paragonimus sp.
- soit à sexe séparés telles les schistosomes agents des bilharzioses:
Schistosoma mansoni agent de la bilharziose intestinale
Schistosoma haematobium agent de la bilharziose vésicale
Schistosoma intercalatum agent de la bilharziose rectale
Schistosoma japonicum agent de la bilharziose artério-veineuse

Embranchement des Némathelminthes

Vers cylindriques, non segmentés, recouverts de chitine.


Ils sont tous à sexes séparés.
Le tube digestif est complet.
Ils sont classés selon l'absence ou le présence de phasmides.
Les aphasmidiens sont Trichinella spiralis, Trichuris trichiuria et Capillaria sp.
Les autres nématodes sont des phasmidiens.
Ils sont soit ovipares soit vivipares
Trichuris trichiuria
Enterobius vermicularis
Ascaris lombricoïdes
Ancylostoma duodenale Necator americanus
Strongyloides stercoralis
Toxocara canis
Trichinella spiralis
Wuchereria bancrofti
Brugia malayi
Loa loa
Onchocerca volvulus
Dracunculus medinensis
Mansonella sp
Remarque
La classe des Gordiens regroupe des espèces libres.

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NEMATHELMINTHES

CLASSE DES NEMATODES


Ascaridiose

Espèces parasitaires Ascaris lumbricoides

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens

Sous classe Secernentea

Ordre Ascaridida

Super-famille Ascaridoidea

Famille Ascarididae

Genre Ascaris

Définition

L'ascaridiose est une parasitose due à la présence et au développement d'un nématode


spécifiquement humain: Ascaris lumbricoides.
L'infection est cosmopolite et particulièrement plus fréquente chez les sujets en contact étroit
avec la terre dans les régions chaudes et humides à faible niveau d'assainissement et
d'hygiène. Elle est liée au péril fécal humain.
Ascaris lumbricoides est considéré comme le plus grand ver rond intestinal parasite de
l'homme. Les adultes vivent dans l'intestin grêle et se nourrissent du chyle intestinal. Ils sont
de couleur blanc rosé avec une cuticule épaisse et une bouche munie de trois lèvres
coupantes.

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Adultes male et femelle.

Le mâle mesure 15 à 20 cm avec une extrémité postérieure en crosse et munie de spicules. La


femelle mesure 20 à 25 cm et possède une extrémité postérieure rectiligne.
La longévité des adultes est en moyenne de 12 à 18 mois.

Contamination

La contamination est orale et se fait par ingestion d'eau ou d'aliments souillés par des œufs
embryonnés. Chez les enfants, la contamination par géophagie est fréquente.
Il n'y a pas de contamination inter humaine directe car les œufs ont besoin d'un temps de
maturation dans le sol pour devenir infectieux.
Les œufs sont résistants au froid et aux antiseptiques usuels et peuvent survivre plusieurs
années dans le sol s'ils sont préservés de la déshydratation.

Le parasite est monoxène car son évolution se déroule sur le même hôte (homme) et partiellement dans le
milieu externe. Le cycle est direct et comprend une phase larvaire tissulaire et une phase adulte cavitaire.

Diagnostic

La recherche des œufs par l'examen parasitologique des selles direct ou par la technique de
Kato permet de poser le diagnostic.

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Œuf d'Ascaris lumbricoides.

Les œufs fécondés sont ovoïdes, mesurent 50 à 60 microns sur 40 à 50 microns et sont
recouverts d'une cuticule épaisse protégée par une double coque : une coque externe brune et
mamelonnée et une coque interne lisse et jaunâtre. Ils ne sont pas embryonnés à la ponte. Les
œufs non fécondés ont une forme ellipsoïdale et sont recouverts d'une coque mince.
Parfois, on peut rencontrer des œufs atypiques avec une coque externe très réduite voire
absente, ou des œufs non fécondés souvent de grande taille, allongés ou très déformés et avec
une coque interne mince.

Œufs d'Ascaris lumbricoides non fécondés.

Remarque Pendant la phase intestinale, les vers adultes peuvent s'extérioriser par la bouche
avec les vomissements ou par l'anus avec les selles.

Des ascaris d'origine animale peuvent se retrouvés exceptionnellement chez l'homme. Il s'agit
du genre Toxocara et Anisakis.
Ils seront traités dans des chapitres à part.

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Oxyurose

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens

Sous classe Secernentea

Ordre Oxyurida

Super famille Oxyuroidea

Espèce parasitaire Enterobius vermicularis

L'oxyurose est une helminthiase cosmopolite, particulièrement fréquente chez l'enfant. Elle
est favorisée par la promiscuité et la vie en communauté.
Le ver blanc très mobile avec renflement céphalique, une bouche munie de 3 lèvres
coupantes.
La femelle mesure 8 à 13 mm et possède une extrémité postérieure effilée
Le mâle mesure 2 à 4 mm et possède une extrémité postérieure enroulée.
Les adultes vivent dans la région iléo-cæcale.
Les femelles descendent le soir jusqu'à la marge anale pour pondre des milliers d'œufs
embryonnés d'emblée infestants et par conséquent l'auto infestation est importante chez
l'enfant peu soucieux des règles d'hygiène.
Nématodes sans migration larvaire extra intestinale

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens

Ordre Oxiuridés

Super famille Oxyuroidea

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Contamination

Par auto réinfestation par les mains sales contaminées par grattage. Par inhalation de
poussières contenant des œufs. Par les vêtements ou les draps contaminés.

Diagnostic

L'observation de vers adultes sur les selles.


Et recherche des oeufs sur la marge anale par la méthode de la membrane adhésive ou
scotch-test de Graham.
Le matin, avant la toilette matinale, appliquer une cellophane adhésive, repliée en U sur le
fond d'un tube à essais, au niveau des plis radiés anaux; coller le scotch sur une lame porte
objet et examiner au microscope.
Les oeufs sont parfois retrouvés dans les selles.
Les œufs transparents mesurent 50 à 60 microns x 20 à 30 microns, ovoïdes, asymétriques et
embryonnés. La coque est incolore, transparente et lisse.
L'embryon vermiforme est replié sur lui-même, souvent mobile.

Œufs d'Enterobius vermicularis

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Trichocéphalose

Trichuris trichiura
Espèce parasitaire ou
Trichocephalus trichiurus

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Aphasmidiens

Sous-classe Adenophorea

Ordre Enoplida
Sous ordre Trichinellina

Super-famille Trichinelloidea
Famille Trichuridae

Genre Trichuris

Historique

En 1771, la première description du ver a été faite par Linné.


Son cycle biologique a été étudié par Grassi en 1887, puis par Fiilleborn en
1923.

Définition

La trichocéphalose est une parasitose due au nématode Trichuris trichiura ou


trichocéphale (de thrix = cheveu et céphale = tête).
Ce ver hématophage vit implanté dans la muqueuse colique ; il s'attache à la
muqueuse par leur extrémité antérieure pour y vivre 2 à 3 années.
L'infection est liée au péril fécal.
Elle est cosmopolite mais plus fréquente dans les régions chaudes et humides et
dans les régions où l'on utilise des matières fécales humaines non traitées
comme engrais.

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Femelle (gauche) et mâle (droite) de Trichuris
trichiura.

Les adultes mesurent 3 cm pour le mâle et 5 cm pour la femelle. L'extrémité


antérieure est filiforme, le tiers postérieur est épais et contient les organes
génitaux. La durée de vie est de 5 à 10 ans.

Contamination

La contamination se fait par voie orale et résulte de l'ingestion d'œufs


embryonnés souillant les mains, les aliments ou polluant l'eau de boisson.
A la ponte, les oeufs ne sont pas embryonnés. Ils ne deviennent infectieux
qu'après une incubation de 10 à 30 jours dans un sol humide et le reste
plusieurs années.

Diagnostic

La recherche des œufs par l'examen parasitologique des selles direct ou par la
technique de Kato permet de poser le diagnostic.

Œuf de Trichuris trichiura

Les œufs mesurent 55 x 20 microns et ne sont pas embryonnés à la ponte. Ils sont
bruns, en forme de citron et munis de bouchons muqueux aux extrémités. La
coque épaisse est doublée d'une membrane interne fine et incolore.

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Ankylostomiase

Synonymes: ankylostomose, gourme des mineurs, nécatoriose.

Ancylostoma duodenale
Espèces parasitaires
Necator americanus

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens

Ordre Strongylida

Super-famille Ancylostomatoidea

Famille Ancylostomidae

Genres Ancylostoma, Necator

Historique

En 1843, Dubini publie la découverte de l'espèce Ancylostoma duodenale qu'il avait


identifiée en 1838 au cours d'une autopsie d'une jeune fille italienne. En 1878, Grassi
démontre le pouvoir pathogène du parasite. En 1898, Loss décrit le cycle évolutif du ver chez
le chien. En 1902, Stiles découvre l'espèce Necator americanus.

Définition

L'ankylostomiase est une helminthiase due à la présence dans l'intestin d'Ancylostoma


duodenale ou de Necator americanus : deux vers spécifiques de l'homme et hématophages.
La maladie est liée au péril fécal humain. Elle est cosmopolite et concernent 1,3 milliard
d'individus particulièrement en milieu tropical.
Dans les régions tempérées, l'ankylostomiase est limitée aux zones chaudes et humides qui
règnent dans les microclimats des galeries de mines, des chantiers souterrains et des
plantations. Les professions à risque sont: les mineurs, les briquetiers, les cultivateurs qui
manipulent la terre.

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Ce sont des vers cylindriques caractérisés par leurs capsules buccales. Leur bourse caudale
est garnie de 2 spicules d'accouplement. Ils sont hématophages, vivent dans la partie initiale
de l'intestin grêle fixés sur la muqueuse intestinale et secrètent une substance anticoagulante
leur permettant de soustraire quotidiennement 0,2 ml de sang par ver pour Ancylostoma
duodenale, dix fois moins pour Necator americanus. La longévité d'Ancylostoma duodenale
est de 4 à 7 ans.
Celle de Necator americanus est de 10 à 15 ans.

Ancylostoma duodenale adulte

Transmission

La transmission est transcutanée et consécutive à un contact avec un sol contaminé par les
larves strongyloïdes L3 infestantes. La transmission est maximale pendant la saison des
pluies. Les larves restent infectieuses pendant des semaines voire des mois si les conditions
environnementales sont favorables. Elles sont par contre rapidement tuées dans un sol sec et
ensoleillé.

Dans le milieu extérieur, l'œuf s'embryonne pour donner, après 24 h, la larve rhabditoïde qui se
transforme en larve strongyloïde qui s'enkyste et devient infestante. Après contamination par
voie transcutanée, cette larve traverse activement la peau surtout au niveau des pieds et
parvient, par voie sanguine ou lymphatique, au cœur puis aux poumons, migre dans les
bronches et la trachée jusqu'au carrefour aéro-digestif. Elle bascule dans le tube digestif et
parvient au duodénum où elle mue une dernière fois pour donner l'adulte. Fixées à la muqueuse
intestinale, les femelles pondent des oeufs qui sont évacués dans la nature avec les selles.

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Clinique

Les symptômes varient selon la charge parasitaire. Pendant la phase de pénétration, on


observe parfois une dermite d'invasion avec un prurit qu'on appelle "la gourme des mineurs"
et qui se complique souvent par des lésions de grattage.

Dermatite ankylostomienne

Pendant la phase de migration, on observe une toux quinteuse asthmatiforme qu'on appelle
catarrhe des gourmes. La phase d'état se caractérise par une duodénite avec des douleurs
épigastriques, des nausées, des vomissements et une diarrhée. Chez l'enfant, le retard staturo-
pondéral est manifeste. Chez la femme enceinte, l'ankylostomiase peut entraîner un
avortement ou un accouchement prématuré.

Diagnostic

Le diagnostic direct repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles, des larves après
coproculture, ou des vers adultes. Les œufs ovoïdes ont une coque translucide.

Œuf d'Ancylostoma duodenale

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A la ponte, les œufs d'Ancylostoma duodenale mesurent 60 x 40 microns et contiennent 2 à
4 blastomères. Ceux de Necator americanus mesurent 70 x 40 microns et contiennent
8 blastomères. Les adultes d'Ancylostoma duodenale mesurent 10 à 18 mm pour les femelles
et 8 à 11 mm pour les mâles.
Les adultes de Necator americanus mesurent 9 à 11 mm pour les femelles et 5 à 9 mm pour
les mâles. Cependant, ces critères morphologiques ne permettent pas de faire la diagnose de
l'espèce car la segmentation des œufs se poursuit si les selles ne sont pas examinées
immédiatement et le nombre des blastomères augmente rapidement. De plus, les différences
de taille des adultes sont faibles.
Il faudrait donc cultiver les selles pour obtenir les larves plus faciles à différencier.
La coproculture parasitaire donne, après 24 heures, les larves L1 rhabditoïdes qui mesurent
250 microns et qui possèdent un double renflement oesophagien, et en 7 jours et à 28°C, les
larves L3 strongyloïdes infectieuses qui mesurent 600 microns et qui possèdent un seul
renflement oesophagien. La larve L2 strongyloïde mesure 500 microns et possède un seul
renflement oesophagien. Les tests immunologiques manquent de spécificité.

Anguillulose

Synonymes: Strongyloïdose, larva currens.

Strongyloides stercoralis
Espèces parasitaires
Strongyloides fulleborni

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Rhabditida

Super-famille Rhabditoidea

Genre Strongyloides

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Historique

En 1876, Normand découvrit le parasite au Vietnam chez des soldats atteints de diarrhée.
C'est Bavay qui nomma les formes fécales Anguillula stercoralis et les formes intestinales
Anguillula intestinales. En 1879, Grassi montra que ces deux formes parasitaires
constituaient une seule espèce.
Par la suite, on les groupa dans le genre Strongyloides. En 1932, le cycle complet du parasite
fut décrit par Kreis.

Définition

L'anguillulose est une nématodose due au parasitisme duodénal par un ver appartenant au
genre Strongyloides. Elle est liée au péril fécal humain.
L'anguillulose est la seule helminthiase opportuniste, elle peut se transformer en une
infection généralisée au pronostic sévère, d'où l'intérêt de la rechercher systématiquement
dans les bilans précédant une greffe.
Elle se rencontre dans les régions chaudes et humides du globe (Antilles, Afrique tropicale,
Afrique du nord, Madagascar, Amérique centrale et du Sud, Europe du Sud, Proche-Orient,
Sud-est asiatique).

On estime entre 30 et 60 millions le nombre de sujets parasités.


L'espèce Strongyloides fulleborni est rencontrée en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux
Philippines et chez les pygmées en Afrique Centrale, où le réservoir du parasite est le singe.

Les femelles parthénogénétiques constituent la forme parasite.


Elles mesurent 2 à 3 mm de long et possèdent un seul renflement oesophagien. Elles vivent
profondément enchâssées dans la muqueuse duodénale de l'homme, se nourrissent des tissus
et ne sont pas hématophages.
La larve L1 rhabditoïde mesure 250 microns et possède un double renflement oesophagien et
une extrémité postérieure peu effilée.

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La larve L2 strongyloïde mesure 500 microns et possède un renflement oesophagien et une
extrémité postérieure bifide.
La larve L3 strongyloïde infestante mesure 600 microns.
Les formes libres se développent dans le sol. Les mâles stercoraux mesurent 0,7 mm et
possèdent une extrémité postérieure pointue. Les femelles stercorales libres mesurent 1 mm.

Contamination

La contamination se fait par pénétration transcutanée après un contact de la peau avec un sol
(terre, boue, eau douce) infesté par les larves strongyloïdes L3.
Les personnes à risque sont celles qui travaillent dans les mines et les tunnels et chez celles
qui pratiquent le jardinage à mains nues.

Diagnostic

La forme d'élimination est la larve rhabditoïde dont la recherche nécessite la technique de


Baermann qui repose sur l'hygrotropisme et le thermotropisme positifs des larves
d'anguillule.

Larve rhabditoïde de Strongyloides


stercoralis

Les œufs ne sont retrouvés qu'en cas de transit accéléré.

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Oeuf de Strongyloides
stercoralis

L'oeuf ellipsoïde aux pôles très arrondis mesure 50 x 30 microns et contient la larve L1 lors
de l'émission. La paroi est très fine.
Les larves strongyloïdes se rencontrent dans les coprocultures.

Larve strongyloïde de
Strongyloides stercoralis

La recherche des anticorps sériques est d'interprétation difficile en raison des réactions
croisées avec d'autres vers.

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Toxocarose

Synonyme: Larva migrans viscérale

Toxocara canis (ascaris du chien)


Espèces parasitaires
Toxocara cati (ascaris du chat)

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Ascaridida

Superfamille Ascaridoidea
Famille Ascarididae

Genre Toxocara

Historique

En 1937, Calhoun décrivit la présence de larves de Toxocara dans la chambre antérieure de


l'œil d'un enfant.
En 1952, Beaver rapporta la présence de larves de Toxocara canis dans le foie en association
avec des lésions granulomateuses hépatiques. Il appela cette nouvelle infection la larva
migrans viscérale.

Définition

La toxocarose est une zoonose helminthique due à l'infestation accidentelle de l'homme par
des larves appartenant au genre Toxocara.
La parasitose est cosmopolite et liée au péril fécal animal. Son incidence a augmenté depuis
ces dernières d'années, surtout chez l'enfant, du fait de l'accroissement du nombre d'animaux
de compagnie notamment les chiens et les chats. L'homme constitue une impasse parasitaire.
La femelle adulte de Toxocara canis mesure de 6 à 18 cm de long et le mâle mesure 4 à
10 cm. Les larves mesurent 400 microns.
Les œufs mesurent environ 80 microns et sont recouverts d'une épaisse coque brune.

21
Œuf de Toxocara
canis éliminé
Éclosion des œufs de
avec les
Toxocara canis.
déjections d'un
chien infecté.

La contamination se fait par ingestion d'œufs embryonnés avec de la terre (géophagie), de


l'eau ou des aliments souillés par les déjections de chiens parasités ou par l'intermédiaire des
mains sales.
Le cycle est direct et se déroule chez le chien, le chat ou accidentellement chez l'homme

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la sérologie (ELISA-Toxocara), mais des réactions croisées avec
d'autres nématodoses intestinales (oxyures, trichocéphales, ascaris, l'anguillulose) ont été
signalées. L'hyperéosinophilie peut atteindre 100 000 éosinophiles/mm3

D'autres espèces d'ascaris peuvent être à l'origine de larva migrans viscérales chez l'homme. Il
s'agit de:
Ascaris suum du porc
Ascaris equorum des équidés
Neoascaris vitulorum des bovidés.

22
Trichinose

Synonymes: Trichinellose, maladie des grosses têtes.

Trichinella spiralis
Trichinella nativa
Espèces parasitaires Trichinella nelsoni
Trichinella britovi
Trichinella pseudospiralis

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Aphasmidiens

Sous-classe Adenophorea

Ordre Enoplida
Sous ordre Trichinellina

Super-famille Trichinelloidea

Famille Trichinellidae

Genre Trichinella

Historique

Trichinella spiralis a été observée pour la première fois dans la musculature de l'homme lors
d'autopsies en 1828 par Peacock.
En 1846, les larves furent décrites chez le porc par Leidy.
En 1855, le cycle fut décrit par Leuckart et Virchow.

Définition

Parasitose cosmopolite due à la présence de larves du nématode du genre Trichinella


enkystées dans les muscles. Il s'agit d'une zoonose accidentelle de l'homme chez qui elle
constitue une impasse parasitaire. Elle est fréquente en Europe centrale et du Nord, en

23
Amérique du Nord et en Inde et inconnue dans les pays musulmans et les communautés
israélites.
Le ver est un nématode de couleur claire et effilé aux deux extrémités. Le mâle mesure
1,5 mm et la femelle 3 à 5 mm.

Contamination

L'homme se contamine en consommant de la viande crue ou insuffisamment cuite contenant


des larves enkystées du parasite. Les viandes à risque sont principalement celles du porc, du
sanglier, du cheval, du phacochère, de l'ours et du phoque. La charcuterie préparée à partir de
ces viandes trichinée est une source de contamination.
Le cycle est indirect et fait intervenir le rat et des animaux domestiques ou sauvages. Le porc
est le réservoir le plus important pour l'homme. Il se contamine en consommant des carcasses
de ses congénères ou surtout des rats parasités. Les rats se contaminent en dévorant les
déchets des abattoirs ou en se dévorant entre eux.

Diagnostic

Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence des larves enroulées en spirale et
enkystées sur les biopsies musculaires. Elle mesure 1 mm de long.

Larve de Trichinella spiralis à


l'état frais.

Les réactions immunologiques permettent d'affirmer précocement le diagnostic.

24
Filarioses

Les filarioses sont des maladies parasitaires engendrées par différentes espèces de vers ronds
non segmentés et à sexes séparés connus sous le nom de filaires.
300 millions de personnes sont infectées dans les régions tropicales et subtropicales.
Les embryons rencontrés dans le sang ou dans les tissus sous-cutanés portent le nom de
microfilaires.

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Spirurida

Sous ordre Spirurina Camallanina


Super-familles Filarioidea Dracunculoidea

Wuchereria
Brugia
Genres Dracunculus
Loa
Onchocerca

Filarioses lymphatiques

Synonymes: Éléphantiasis, Wuchérériose, Brancroftose, Brugiose.

Wuchereria bancrofti
Wuchereria bancrofti variété pacifica
Espèces parasitaires
Brugia malayi
Brugia timori

Historique

La filariose de Bancroft était connue six siècles avant J.C. par les médecins hindous et
persans sous le nom d'Elephantiasis arabicum. En 1863, les microfilaires ont été découvertes
par Demarquay, et Wucherer les mit en évidence dans les urines. En 1876, Bancroft observa
pour la première fois les adultes femelles. En 1878, Patrick Manson découvrit que l'hôte

25
intermédiaire était le moustique du genre Culex.
L'espèce Brugia malayi fut observée pour la première fois par Lichtenstein en 1927.
L'espèce Brugia timori fut reconnue comme une espèce différente de Brugia malayi en
1964.

Définition

Les filarioses lymphatiques sont des infections parasitaires engendrées par trois espèces de
filaires : Wuchereria bancrofti et sa variété pacifica, Brugia malayi et Brugia timori. Elles
sont transmises par des moustiques et entraînent une lymphopathie filarienne connue sous le
nom d'éléphantiasis du à l'obstruction du système lymphatique par les vers adultes.
120 millions de personnes sont infectées dans le monde. 40 millions de malades souffrent de
difformités et d'invalidités graves. 1,1 milliard de personnes sont exposées dans 80 pays
d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie.

Wuchereria bancrofti ou filaire de Bancroft est la plus fréquente des filarioses lymphatiques. Elle sévit dans
toute la zone intertropicale (Caraïbes, Amérique latine, Afrique, Inde, Asie du Sud-Est et les îles du
Pacifique). La variété pacifica sévit en Océanie.
Brugia malayi ou filaire de Malaisie est exclusivement asiatique (Asie du Sud-Est, Inde, Sri Lanka, Corée et
Chine).
Brugia timori ou filaire de Timor sévit dans les îles du Sud-Est de l'Indonésie en particulier dans le Timor.

Schéma d'une microfilaire

26
Les vers adultes ou macrofilaires sont blancs et filiformes. Ils mesurent 5 à 10 cm de long et vivent dans les
vaisseaux et les ganglions lymphatiques et les microfilaires sont entourées d'une gaine et circulent en
permanence dans la lymphe et périodiquement dans le sang. La longévité des adultes est de 15 à 20 ans.

Transmission

La transmission des filarioses lymphatiques est assurée par la piqûre de moustiques femelles infectées.
Les genres Culex, Anopheles et Aedes transmettent la wuchérériose.
L'espèce Brugia malayi est transmise par Anopheles, Aedes et Mansonia.
L'espèce Brugia timori est transmise par Anopheles.
Le cycle est indirect et fait intervenir l'homme comme hôte définitif et un moustique comme hôte
intermédiaire.
Les microfilaires sont absorbées par un moustique lors d'un repas sanguin chez un hôte infesté. Elles se
développent dans la musculature thoracique en une forme infectante puis migrent jusqu'à la trompe. Lors
d'une piqûre ultérieure, les larves atteignent le système lymphatique où elles continuent leur développement
pour devenir des vers adultes mâles et femelles. Après fécondation, la femelle produit jusqu'à
50 000 microfilaires par jour qui passent dans les vaisseaux sanguins.

Femelle du genre Aedes.

L'incubation généralement asymptomatique varie de 3 mois à 1 an. La phase aiguë correspond à la localisation
des vers adultes dans le système lymphatique et se manifeste par des lymphangites du scrotum ou des
membres. La phase chronique apparaît après plusieurs années et se caractérise par un éléphantiasis des
membres, des seins ou des organes génitaux qui correspond à une augmentation du volume du derme et de
l'hypoderme avec des œdèmes parfois monstrueux.

Éléphantiasis

27
Plusieurs types d'éléphantiasis
Diagnostic

Le diagnostic de certitude est direct et basé sur la mise en évidence des microfilaires dans le sang à l'état frais
ou après coloration sur un frottis mince ou une goutte épaisse
Les microfilaires ont une périodicité généralement nocturne, le prélèvement doit être effectué de nuit entre
22 h et 2 h du matin sauf pour Wuchereria bancrofti variété pacifica qui est apériodique.
La prise de 100 mg de diéthylcarbamazine une heure avant l'examen favorise la sortie des microfilaires dans
le sang périphérique et permet de faire des prélèvements diurnes.

Remarque
Les microfilaires de Brugia malayi et de Brugia timori apparaissent dans le sang après 2 à 3 mois et celles de
Wuchereria bancrofti après 8 à 12 mois.

Microfilaire de Wuchereria
bancrofti dans une goutte
épaisse.

Les microfilaires de Wuchereria mesurent 300 microns de long sur 6 microns de diamètre.

28
Microfilaire de Brugia malayi
dans un frottis sanguin.

Les microfilaires de Brugia mesurent 250 microns de long sur 6 microns de diamètre.

Attention
La destruction massive des microfilaires peut entraîner des manifestations allergiques d'intensité
proportionnelle à la microfilarémie et, par conséquent, le traitement doit être progressif et associé à des
corticoïdes.

Loase

Synonyme: Filariose de Guyot

Espèce parasitaire Loa loa

Historique
En 1770, Mongin a décrit pour la première fois le ver au niveau de l'œil d'un haïtien originaire
d'Afrique.
En 1777, Guyot rapporta le parasite en Afrique de l'ouest. En 1891, Manson décrivit les
microfilaires et le rôle des tabanidés dans leur transmission.

Définition

Infection parasitaire strictement africaine causée par le ver Loa loa transmise par un taon
appartenant au genre Chrysops.
Environ 13 millions de personnes sont infestées dans les pays bordant le Golfe de Guinée
spécialement en forêt tropicale.
Les adultes sont des vers blanchâtres, mesurent 5 à 7 cm de long et vivent sous la peau. Les
microfilaires vivent dans le sang périphérique. La durée de vie du ver est d'environ 10 à 15
ans.

29
Filaire Loa loa

Transmission

La transmission de la loase est assurée par la piqûre du Chrysops femelle infecté.


Le cycle est indirect et fait intervenir l'homme comme hôte définitif et le Chrysops femelle comme hôte
intermédiaire.
Les microfilaires sont absorbées lors de la piqûre du Chrysops. Elles évoluent en larves L1 puis en larve L2
dans les muscles thoraciques puis en larve L3 avant de migrer vers le labium. Ces larves sont déposées sur la
peau d'un sujet puis vont pénétrer activement par la blessure causée par la piqûre. Elles migrent sous la peau,
deviennent adultes et les femelles pondent des microfilaires qui gagnent les capillaires périphériques. Ils
seront absorbées lors d'une piqûre ultérieure.

Chrysops adulte

Le vecteur est un taon appartenant au genre Chrysops ou mouche rouge. C'est un diptère de la famille des
Tabanidae. Seules les femelles sont hématophages. Leur piqûre est diurne et douloureuse. Il est strictement
africain et abondant dans les zones forestières chaudes et humides de la partie occidentale de l'Afrique
centrale.
L'incubation varie de 6 à 18 mois ; elle est silencieuse Le signe caractéristique est l'œdème de Calabar
localisé surtout à la face ou aux membres supérieurs. Il est éphémère, migrateur, dur, érythémateux et
prurigineux.

30
Œdème de Calabar

La reptation du ver sous la peau entraîne un prurit, un fourmillement et un abcès en cas de mort du ver. Ce
ver doit être différencié de la larva migrans et de la larva currens.

Loa loa adulte visible


dans un creux axilaire

Le passage du ver adulte sous la conjonctive provoquant une photophobie avec des larmoiements et une gêne
de la vision.

Passage d'une filaire Loa loa adulte dans


Loa loa sous la la chambre
conjonctive. intérieure.

Complications :
La loase peut entraîner des complications neurologiques (hémiplégie, encéphalite), cardiaques (insuffisance
cardiaque, endocardite) et rénales (protéinurie).

Diagnostic

Le diagnostic d'orientation est basé sur la notion de séjour en région d'endémie. Le diagnostic de certitude
repose sur la mise en évidence des microfilaires dans le sang à l'état frais ou après coloration sur un frottis
mince ou sur une goutte épaisse ou bien dans le culot d'une leucoconcentration. Les microfilaires ont une
périodicité diurne, le prélèvement doit être effectué de jour entre 11 h et 13 h. La mise en évidence de la
macrofilaire dans la peau se fait lors de son repérage sous les téguments ou lors de son cheminement sous-
conjonctival. Son extraction se fait à l'aide d'un vaccinostyle, d'une pince fine ou après scarification.

31
Microfilaire Loa loa dans un frottis
sanguin

La microfilaire Loa loa mesure 300 microns de long sur 8 microns de diamètre. Sa gaine est peu visible car elle
est souvent mal colorée au May Grunwald Giemsa.
Le risque de réactions allergiques est important si la microfilarémie dépasse 50 microfilaires/mm3 de sang.
Certains préfèrent un traitement préalable par l'ivermectine (Mectizan) qui permet d'obtenir en dix jours des taux
de microfilarémie compatibles avec le traitement par la diéthylcarbamazine. Les anti-histaminiques et les
corticoïdes sont conseillés pendant la progression des doses.

Onchocercose

Synonymes: Cécité des rivières, volvulose, gale filarienne

Espèce parasitaire Onchocerca volvulus

Historique

En 1890, Leuckart décrivit pour la première fois le parasite.


En 1926, Blacklock découvrit que les simulies étaient l'hôte intermédiaire et le vecteur de la
maladie.

Définition

Infection due au parasitisme par la filaire Onchocerca volvulus et transmise par des insectes
du complexe Simulium damnosum.
Elle concerne environ 30 millions de personnes en Afrique occidentale, en Amérique latine et
au Yémen et représente la deuxième cause de cécité infectieuse dans le monde après le
trachome.
Sa distribution est étroitement liée au réseau hydrographique.

32
Les filaires adultes vivent dans le derme sous forme de filaments ou de nodules appelés
onchocercomes. La femelle mesure 300 à 500 mm de long. Le mâle mesure 30 à 50 mm de
long et possède une extrémité postérieure enroulée. La longévité du parasite est de 10 à
15 ans.

Transmission

La transmission de l'onchocercose est assurée par la piqûre de la simulie qui libère des
microfilaires dans le derme. Le cycle est indirect et fait intervenir l'homme comme hôte
définitif et la simulie femelle comme hôte intermédiaire.

La simulie s'infecte lors d'un repas sanguin en prélevant, dans le derme d'un malade, des microfilaires qui
évoluent en larve L1, en larve L2 dans les muscles thoraciques , puis en larve L3 qui migrent vers le labium.
Ces larves sont déposées sur la peau d'un sujet et traversent activement l'épiderme au niveau du point de
piqûre. Elles migrent sous la peau, deviennent adultes et forment des nodules onchocerquiens. Les
microfilaires sont libérées de ces nodules et vont migrées dans le tissu sous cutané.

Simulie adulte

La simulie est un petit moucheron noir de 1 à 3 mm qui se reproduit près des rivières et des fleuves
tropicaux. Seule la femelle est hématophage. Elle pique à l'extérieur des maisons et possède une activité
diurne.
L'incubation varie de 6 mois à deux ans ; elle est silencieuse.
La phase d'état se manifeste par la présence d'onchocercomes ou nodules onchocerquiens indolores
disséminés sur le corps, un prurit au niveau des fesses et des membres inférieurs.
Des lésions oculaires se manifestent après 10 à 15 ans d'évolution et sont dues à l'accumulation des
microfilaires dans les yeux. Elles entraînent une cécité totale.
D'autres manifestations cutanées sont observées en Afrique notamment la gale filarienne.
A un stade tardif, on constate souvent des zones dépigmentées (ou leucomélanodermie onchocercienne) au
niveau des membres inférieurs réalisant l'aspect d'une "peau de léopard" et pouvant simuler un vitiligo.

33
Onchocercose:
dépigmentation tibiale.

Diagnostic

Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence des microfilaires dans le derme ou dans le liquide de
ponction d'un nodule.

Microfilaire d'Onchocerca volvulus


dans le derme.

Les microfilaires mesurent 250 à 350 microns de long. Ils vivent dans le derme et ne possèdent pas de gaine.
Ils n'ont pas de périodicité particulière.
L'analyse histologique des onchocercomes permet de voir les macrofilaires adultes.
L'examen ophtalmologique permet d'observer les microfilaires dans la chambre antérieure de l'œil

Dracunculose

Synonymes: Ver de Guinée, filaire de Médine, dragonneau.

Espèce parasitaire Dracunculus medinensis

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Historique

La maladie est connue depuis l'antiquité par les Hébreux sous le nom de serpent de feu. Elle
est signalée dans la Bible. En 1870, Fedtschenko décrit le cycle évolutif du parasite.

Définition

La dracunculose est une infection parasitaire dermique due à la migration tissulaire du ver
femelle de Dracunculus medinensis.
50 millions de personnes sont infectées principalement en Afrique.

Le ver adulte est blanc et mesure 35 cm à 1 mètre de long et vit dans le derme. Seule la
femelle est responsable des manifestations cliniques.

Adulte de Dracunculus medinensis.

La microfilaire mesure 500 à 700 microns et possède une extrémité antérieure amincie.

Microfilaires de Dracunculus
medinensis.

Contamination

La contamination s'effectue par ingestion d'eau contenant des crustacés copépodes d'eau

35
douce du genre Cyclops infestés par les larves filariennes.
Le cycle est indirect et fait intervenir l'homme comme hôte définitif et le cyclops comme
hôte intermédiaire.

Après ingestion d'eau contaminée, les cyclops sont détruits dans l'estomac, libèrent des microfilaires qui
traversent la paroi intestinale puis migrent à travers les tissus sous-cutanés. Elles deviennent adultes après
une année, se dirigent vers le pied ou la cheville et au contact de l'eau, la femelle perfore les téguments en
formant une ulcération et expulse des embryons qui seront avalés par des cyclops. Ces derniers deviennent
infestants en 4 à 6 semaines. A la fin de la ponte, la femelle meurt et se calcifie in situ.

Cyclops sp.

Le cyclops est crustacé d'eau douce de 0,5 à 1 mm de long.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la découverte du ver adulte se déplaçant sous les téguments sous forme d'un cordon
affermi.

Filaire de Médine
serpentant sous la peau de
l'ombilic.

Le diagnostic peut se faire également en appliquant l'orifice d'un tube à hémolyse rempli d'eau froide au
niveau de l'ulcération pour provoquer la libération des microfilaires par rupture de l'utérus du ver. L'examen
du contenu du tube montre un grand nombre des microfilaires mobiles.

36
Extraction du ver adulte.

Prophylaxie

Elle est basée sur la protection des points d'eau et sur leur traitement biologique par l'utilisation des poissons
crustacivores ou sur leur traitement chimique au téméphos.
La filtration ou l'ébullition de l'eau de boisson est conseillée afin d'éliminer les cyclops.
La pose de pansements évite la surinfection bactérienne et incite le porteur de la filaire à ne pas tremper les
pieds dans l'eau ce qui réduit considérablement la transmission.

Mansonelloses

Mansonella streptocerca
Mansonella perstans
Espèces parasitaires
Mansonella ozzardi
Mansonella rodhaini

Historique

En 1891, Manson décrivit Microfilaria perstans chez un africain.


En 1908, Füllborn étudia le parasite chez l'hôte intermédiaire.
En 1922, Mansonella streptocerca a été décrite chez un ghanéen par Macfie et Corson.
En 1982, la description complète du ver a été faite par Orihel et Eberhard.

Définition

Ce sont des filarioses d'origine animale engendrées par des nématodes du genre Mansonella
et qui peuvent se rencontrer chez l'homme. Ces filaires sont peu ou pas pathogènes mais
doivent néanmoins être connues en raison du risque de leur confusion avec les autres filaires
humaines.Quatre espèces peuvent se rencontrer chez l'homme:

37
Filariose cutanéo-dermique

Mansonella streptocerca

Sévit en Afrique Centrale et de l'Ouest.


Les microfilaires vivent dans le derme.
Clinique
Œdème cutané et un éléphantiasis.

Filarioses séreuses

Mansonella perstans ou
Dipetalonema perstans

Sévit en Afrique tropicale et équatoriale et en Amérique du sud. Les


microfilaires sont présentes dans le sang, sans aucune périodicité.

Mansonella ozzardi

Sévit en Amérique centrale et du sud. Les microfilaires vivent dans le


sang à toute heure dans le nycthémère.

Mansonella rodhaini

Décrite récemment au Gabon.

Transmission

L'infection est transmise lors d'un repas sanguin par la piqûre de diptères du genre Culicoides
et Leptoconops.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des microfilaires dans la peau pour Mansonella
streptocerca ou sur frottis sanguin pour les autres espèces.

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Microfilaire de Mansonella
perstans sur frottis sanguin coloré
au MGG. (100-200 microns).

Dirofilarioses

Dirofilaria repens
Espèces parasitaires
Dirofilaria immitis

Ce sont des filarioses animales, notamment du chien, qui sont observées accidentellement chez
l'homme où elles réalisent des impasses parasitaires. Elles sont transmises par des moustiques
des genres Aedes, Culex et Anopheles.
Deux espèces sont les plus fréquentes : Dirofilaria repens retrouvée au sein de nodules sous-
cutanés ou au niveau de l'œil. Dirofilaria immitis qui peut, en plus, se localiser dans le cœur
et dans les poumons où ils déterminent une thrombose.
Il n'y a pas de microfilarémie, le diagnostic repose sur la radiographie et sur l'identification du
parasite après extirpation chirurgicale. Les vers adultes mesurent 7 à 12 cm.

Dirofilaria repens adulte.

Le traitement consiste à extraire chirurgicalement le ver.

39
Diagnostic des différentes microfilaires

Extrémités antérieures et postérieures des microfilaires.


D'après Faust. 1928.
a: Wuchereria bancrofti, b: Brugia malayi, c: Loa loa
d: Onchocerca volvulus, e: Mansonella perstans
f: Mansonella streptocerca, g: Mansonella ozzardi

Angiostrongylose

Synonyme: Méningite épidémique à éosinophiles

Angiostrongylus cantonensis
Espèces parasitaires
Angiostrongylus costaricensis

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Rhabditida

Super-famille Metastrongyloidea

Genre Angiostrongylus

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Définition
Parasitose due aux larves d'un nématode du genre Angiostrongylus, parasite du poumon du rat
et qui détermine chez l'homme une impasse parasitaire.
L'espèce Angiostrongylus cantonensis s'observe dans les îles du Pacifique, de l'Océan Indien et
dans les caraïbes. L'espèce Angiostrongylus costaricensis s'observe en Amérique tropicale
surtout au Costa Rica.

Contamination

La contamination se fait par la consommation de mollusques, de crustacés terrestres


insuffisamment cuits, ou par la consommation de végétaux crus souillés par les sécrétions
d'escargots ou de limaces.

Le cycle fait intervenir deux hôtes intermédiaires : un mollusque et un crustacé, et hôte définitif
: le rat. . Les larves poursuivent leur développement chez un mollusque, dont le principal est
Achatina fulica, puis chez un crustacé. L'infestation du rat se fait par l'ingestion d'un crustacé.

Achatina fulica.
Hôte intermédiaire
d'Angiostrongylus sp.

L'incubation varie de 1 à 3 semaines. L'infection provoque une méningite aiguë à


éosinophiles caractérisée par des maux de tête, une fièvre, une raideur de la nuque et parfois
une paralysie faciale.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur les anomalies du liquide céphalorachidien qui montrent une
éosinophilie assez marquée.

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Anisakiase

Synonymes: Maladie du ver du hareng, anisakidose.

Anisakis simplex
Anisakis marina
Pseudoterranova decipiens
Contracaecum sp

Espèces parasitaires Phocanema sp


Hysterothylacium sp

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Ascaridida

Super-famille Ascaridoidea

Famille Anisakidae

Genre Anisakis

Définition
Infection parasitaire engendrée par l'ingestion des larves de nématodes appartenant à plusieurs
espèces d'anisakidés localisées dans la chair des poissons (hareng, sardine, merlans, morue,
maquereau, lotte...) et des calmars des mers froides.
Le premier cas fut décrit par Thiel en Hollande en 1955.
Il s'agit d'une impasse parasitaire, seules les larves survivent transitoirement dans le tube
digestif de l'homme et le développement du stade adulte du ver n'a pas lieu.
L'anisakiase a été rapportée dans les pays où l'on consomme du poisson cru (Pays riverains
de la Mer du Nord, de la Mer Baltique, au Japon, en Chine, au Pays-Bas, en France, au Chili,
aux États-Unis et au Canada).

42
Anisakis sp adulte.

Les adultes vivent dans la cavité générale des cétacés (baleines, cachalots, dauphins) ou des
pinnipèdes (phoques, otaries) et mesurent 3 à 8 cm pour le mâle et 5 à 10 cm pour la femelle.

Anisakis sp. Larve L3 dans la


chair de Hareng.

Les larves vivent chez divers poissons marins et mesurent 2 à 3 cm.

Contamination

La contamination se fait par ingestion de poissons d'eau de mer parasités par des larves et
consommés crus, peu cuits, fumés ou marinés artisanalement.

Le cycle est indirect et fait intervenir deux hôtes intermédiaires: le krill (crevettes transparentes
composant du plancton des mers froides), et différentes espèces de poissons. L'hôte définitif est
un mammifère marin (dauphin, marsouin, phoque). L'homme peut être un hôte accidentel.

Des manifestations peuvent survenir après une incubation de 12 heures. On observe alors des
douleurs abdominales, des vomissements, des nausées, une fièvre et des diarrhées. L'infection
peut se compliquer par une perforation gastrique ou intestinale.

43
Diagnostic

Le diagnostic repose sur la visualisation des larves par endoscopie. Il s'agit d'une tumeur
nodulaire sessile de quelques centimètres de diamètre, rarement ulcérée. Les larves peuvent
être observées dans les vomissements.

Granulome et larve d'Anisakis sp au


niveau de l'intestin.

Gnathostomose

Synonymes: Larva migrans, Œdème de Yangtze

Gnathostoma spinigerum
Gnathostoma hispidum
Espèces parasitaires
Gnathostoma doloresi
Gnathostoma nipponicum

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Spirurida
Sous ordre Spirurina

Super-famille Gnathostomatoidea

Famille Gnathostomatidae

Genre Gnathostoma

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Définition
Impasse parasitaire liée à l'infestation par des larves de Gnathostoma spinigerum contenues
dans des poissons d'eau douce crus ou mal cuits ou dans la chair d'autres hôtes intermédiaires
tels que les serpents, les grenouilles, les oiseaux.
Gnathostoma spinigerum a été découverte en 1836 par Richard Owen dans l'estomac d'un
jeune tigre dans le zoo de Londres.
Le premier cas humain a été décrit en 1889 par Levinsen en Thaïlande.
La répartition géographique est limitée à l'Asie du Sud-est, au Moyen Orient et à certains
pays d'Amérique latine tels que le Mexique, l'Equateur et le Pérou.

Contamination

La contamination se fait par ingestion de la chair insuffisamment cuite de poissons d'eau


douce hébergeant la larve 3 ou d'un hôte intermédiaire (serpents, grenouilles, oiseaux…).

Le cycle parasitaire est dixène car il fait intervenir deux hôtes intermédiaires. Le parasite vit
normalement à l'état adulte dans l'estomac du chat ou d'autres félidés et canidés. Ces derniers
libèrent dans les selles des œufs qui éclosent dans l'eau et évoluent chez un petit crustacé du
genre Cyclops, premier hôte intermédiaire, puis chez un poisson d'eau douce, un serpent ou un
batracien où se développent les larves infestantes. L'homme se contamine en consommant du
poisson d'eau douce cru ou insuffisamment cuit.

Les manifestations cutanées sont une dermatite rampante, des œdèmes à caractère ambulatoire
et des abcès sous-cutanés.

Oedème de la face

45
Larve L3 de
Gnathostoma spinigerum

L'adulte mesure 2 to 3 cm de long. La larve peut mesurer 2 à 16 mm.

Larbish

Synonymes: Larva migrans cutanée, dermatite rampante vermineuse,


pseudomyiase rampante.

Ancylostoma braziliense
Ancylostoma ceylanicum
Espèces parasitaires Ancylostoma caninum
Bunostomum phlebotomum
Necator suillus
Strongyloïdes sp.

Classification

Embranchement Némathelminthes

Classe Nématodes, Phasmidiens


Sous classe Secernentea

Ordre Strongylida

Super-famille Ancylostomatoidea, Strongyloidea

Ancylostoma, Bunostomum,
Genres
Strongyloïdes, Necator.

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Définition
Le larbish est une dermatose liée à la migration sous-cutanée de larves égarées chez l'homme
d'ankylostomes animaux principalement du chien (Ancylostoma braziliense, Ancylostoma
ceylanicum), du chat (Ancylostoma caninum) ou d'autres mammifères.
Il s'agit d'une maladie liée au péril fécal animal qui détermine chez l'homme une impasse
parasitaire.
Elle est surtout répandue dans les pays chauds et humides dont le climat favorise le
développement des larves d'ankylostomidés:
Afrique, Asie du Sud-est, Antilles, Amérique intertropicale, Australie.

Transmission

La contamination se fait par pénétration transcutanée de larves infectieuses L3 en marchant


pieds nus ou en s'allongeant sur les plages souillées par les excréments de chien et de chat ou
bien lors des activités agricoles, de jardinage, ou sportives.

Le cycle est direct et se déroule surtout chez le chien ou chez le chat qui contamine le sol par
leurs déjections contenant les œufs. Ces derniers donnent naissance à des larves L1, L2 puis L3
qui pénètrent à travers la peau où elles cheminent pendant plusieurs semaines, voire des mois,
sans pouvoir compléter leur cycle déterminant ainsi le syndrome de larva migrans cutanée et
laissant derrière elles une trace érythémateuse et prurigineuse.

Les larves creusent de véritables galeries sous la peau et apparaissent sous forme de cordons
rouges très prurigineux progressant lentement contrairement à la larva currens. Il s'agit surtout
d'une réaction allergique de l'organisme parasité en rapport avec les sécrétions antigéniques et
toxiques des larves.
Parfois, les larves d'Ancylostoma ceylanicum et d'Ancylostoma caninum parviennent au
poumon déterminant une dyspnée asthmatiforme et des expectorations.

47
Diagnostic

Le diagnostic repose sur l'inspection et sur l'interrogatoire qui retrouve un séjour récent sur
une plage tropicale. L'éosinophilie sanguine est inconstante. Le diagnostic différentiel se
pose avec l'anguillulose (larva currens), la loase, la gnathostomose, la dracunculose et
certaines myiases.

PLATHELMINTHES

CLASSE DES CESTODES


Téniases

Synonymes: Tæniases, téniasis

Tænia saginata
Tænia solium
Hymenolepis nana
Hymenolepis diminuta
Espèces parasitaires Diphyllobothrium latum
Diphyllobotrium monsonoides
Dipylidium caninum
Genre Multiceps
Genre Sparganum

Historique

Tænia saginata, connu depuis Hippocrate, a été distingué de Tænia solium en 1782 par
Goëze.
En 1851, Hymenolepis nana fut découvert par Bilharz dans l'intestin grêle d'un enfant
égyptien.
En 1856, Leuckart démontra que la larve enkystée dans les tissus du porc est la forme
infestante de Tænia solium et en 1862, il montra que le bœuf constitue l'hôte intermédiaire de
Tænia saginata.

Définition

Les téniases sont des parasitoses dues à diverses espèces de cestodes, vers plats segmentés,
qui parasitent l'homme à l'état adulte ou à l'état larvaire.

48
Les vers sont hermaphrodites.
Les ténias adultes vivent dans l'intestin de l'homme qui rejette dans les selles soit des œufs
soit des anneaux entiers. L'homme, dans ce cas, constitue l'hôte définitif.
Lorsque les œufs sont ingérés par l'homme, les larves migrent et s'enkystent dans les tissus.
L'homme, dans ce cas, constitue l'hôte intermédiaire, et constitue une impasse parasitaire (cas
de Tænia solium dans la cysticercose).
Le terme tænia signifie en latin "ruban".

Tænia saginata & Tænia solium

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Cestodes

Ordre Cyclophyllidés

Famille Tæniidae

Genre Tænia

Le téniase à Tænia saginata

Le téniase à Tænia saginata est une zoonose cosmopolite.


Ce ver est dit solitaire car il n'en existe qu'un seul à la fois dans l'organisme.
Il vit dans le jéjunum de l'homme et mesure 4 à 10 mètres de long.

Ver adulte de Tænia saginata.

La tête ou scolex porte quatre ventouses qui lui permettent de se fixer sur la muqueuse
intestinale, elle est dépourvue de crochets (ténia inerme).

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Scolex de Tænia saginata.

Le corps est segmenté en 1 000 ou 2 000 anneaux rectangulaires et blanchâtres. Ils ne


possèdent ni tube digestif, ni système circulatoire, ni respiratoire.
L'appareil génital hermaphrodite est fonctionnellement mâle lorsque les anneaux sont jeunes
(près du cou) et femelle lorsqu'ils sont âgés (à l'extrémité de la chaîne).

Anneaux de Tænia saginata.

Contamination

Par ingestion de viande de bœuf crue ou insuffisamment cuite et parasitée par des
cysticerques.
Le cycle est indirect avec l'homme comme hôte définitif et un bovidé comme hôte
intermédiaire.Les anneaux remplis d'œufs se détachent isolément et forcent activement le
sphincter anal en dehors de la défécation. Dans le milieu extérieur, les anneaux sont lysés et
libèrent des milliers d'œufs qui sont ingérés par un bovin.
L'embryon hexacanthe est libéré dans le tube digestif, perfore la paroi grâce à ses crochets et
gagne les muscles du bovin où il se transforme, en quelques mois, en une larve vésiculeuse
appelée cysticerque (Cysticercus bovis), vésicule dans laquelle s'invagine un seul scolex.
L'homme se contamine en mangeant de la viande de bovin crue ou mal cuite parasitée par la
larve cysticerque. Le protoscolex se dévagine et des segments sont élaborés au niveau du cou
et donnent en deux à trois mois un ténia adulte.

Le téniase à Tænia solium

50
Le téniasis à Tænia solium est une zoonose cosmopolite plus fréquente dans les régions où
l'on consomme de la viande de porc mal cuite et où les mesures d'hygiène sont déficientes
(Amérique centrale, Afrique noire, Europe centrale). Elle est de plus en plus rare dans les
pays développés où l'élevage des porcs est strictement contrôlé, et absente dans les pays
musulmans.
Tænia solium vit dans le jéjunum chez l'humain et mesure 2 à 8 mètres de long.
Le scolex est pourvu d'organes de fixation et de 4 crochets (ténia armé).

Scolex de Tænia solium.

Le parasite est hermaphrodite, les proglottis renferment les deux systèmes reproducteurs.

Anneaux de Tænia solium.

Contamination

Par ingestion de viande de porc crue ou insuffisamment cuite et parasitée par des
cysticerques. Les œufs conservent leur viabilité dans l'environnement durant des mois.
Le cycle est indirect avec l'homme comme hôte définitif et le porc comme hôte intermédiaire
dont la cysticercose est connue des vétérinaires sous le nom de "ladrerie" facilement
reconnaissable par les petites vésicules transparentes sous la langue de l'animal.
Les anneaux remplis d'œufs sont éliminés passivement avec les selles.
Dans le milieu extérieur, les anneaux sont lysés et libèrent des milliers d'œufs qui sont
ingérés par un porc.
L'embryon hexacanthe est libéré dans le tube digestif, perfore la muqueuse gastrique et se

51
fixe dans les muscles où il devient une larve immobile qui porte le nom de cysticerque
(Cysticercus cellulosae).
L'homme se contamine en mangeant de la viande de porc crue ou mal cuite parasitée par la
larve cysticerque qui évolue en deux mois en ténia adulte.
Remarque
L'homme peut être hôte intermédiaire et dans ce cas il constitue une impasse parasitaire et va
développer une cysticercose humaine.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la découverte des anneaux (ou proglottis) dans les selles. Parfois, les
œufs sont retrouvés dans les selles suite à la lyse des anneaux in situ. Le scotch-test de
Graham permet également de montrer les œufs au niveau de la marge anale.
La coque comporte deux tuniques: l'externe qui est mince, et l'interne qui est épaisse et striée
radialement. Les deux sont séparées par un espace parsemé de granulations réfringentes.
L'embryon est hexacanthe (3 paires de crochets).

La cysticercose à Tænia solium

La cysticercose est une cestodose larvaire due au développement chez l'homme de la forme
larvaire du Tænia solium. Il s'agit d'une maladie liée au péril fécal et redoutable à cause de
ses localisations cérébrales et oculaires. Elle est surtout connue dans les pays tropicaux non
islamiques et dans quelques pays d'Europe avec une distribution superposable à celle du
téniasis à Tænia solium.

Contamination

Par ingestion d'eau ou d'aliments souillés par des œufs de Tænia solium ou par contact direct
avec des mains souillées.
Par auto-infestation si l'individu héberge le Tænia solium adulte dont les anneaux remontent
dans l'estomac et libèrent les embryophores.
L'homme est l'hôte intermédiaire. Il héberge les larves cysticerques. Les œufs de Tænia
solium sont éliminés dans le milieu extérieur avec les selles. Ils sont directement infectants.
Après leur ingestion, ils libèrent des embryophores qui pénètrent dans une villosité intestinale
et migrent par voie sanguine vers les tissus (muscles, peau, œil, système nerveux central) où
ils se transforment en larves cysticerques (Cysticercus cellulosae) dans lesquelles s'invagine
un seul scolex. Ces cysticerques vont se calcifier après plusieurs années.
La cysticercose sous-cutanée se traduit par de petits nodules.

52
Cysticercose cutanée

Les localisations oculaires se manifestent par une exophtalmie et des troubles visuels. En
l'absence de traitement, l'évolution se fait vers un décollement de la rétine, et une cataracte.
Elle est grave dans ses localisations cérébrales et se manifeste par un syndrome
d'hypertension intracrânienne, une épilepsie et des céphalées. Après la mort du parasite,
apparaît un processus lent de calcification.

Cysticercose cérébrale

Diagnostic

Une première crise épileptique chez un adulte doit faire suspecter une cysticercose. La
cysticercose cérébrale est diagnostiquée par l'imagerie médicale qui révèle de nombreuses
calcifications. L'échographie est utilisée dans les localisations oculaires.

53
Larve cysticerque de Tænia solium. (15 x
8 mm).

La bothriocéphalose

Helminthiase due à Diphyllobothrium latum ou tænia des lacs.


Il s'agit du plus grand parasite humain, il mesure plus de 12 mètres de long. Il parasite à l'état
adulte la partie initiale de l'intestin grêle.
Cette parasitose est fréquente dans les régions lacustres ou lagunaires de l'hémisphère Nord
où le poisson d'eau douce est consommé cru fumé ou peu cuit.

Classification de Diphyllobothrium latum

Embranchement Plathelminthes

Classe Cestodes

Ordre Pseudophyllidés

Famille Diphyllobothridiidae

Genre Diphyllobothrium

Le scolex ne présente ni crochet, ni ventouse. Il contient deux bothridies qui sont deux fentes
longitudinales.
Les anneaux au nombre de 3000 à 4000, sont trapézoïdaux, plus larges que longs et munis
d'un orifice génital médian.

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Anneaux de Diphyllobothrium
latum.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs operculés dans les selles.
L'œuf ovoïde avec un opercule mesure 70 x 50 microns. Il n'est pas embryonné à la ponte.
La coque est jaune pâle et lisse.

Œuf de Diphyllobothrium
latum.

Cycle biologique du bothriocéphale

Le cycle est indirect et fait intervenir:


un hôte définitif qui est l'homme, et deux hôtes intermédiaires: le cyclops qui un crustacé
microscopique d'eau douce et des poissons carnivores d'eau douce.
Le coracidium est un embryon hexacanthe cilié et mobile.
L'homme se contamine par ingestion de poissons d'eau douce crus ou insuffisamment cuits
(brochets, truites, saumons) et parasités par la larve plérocercoïde logée dans les viscères et
les muscles.

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L'hyménolépiase

Parasitose cosmopolite due à deux espèces de tænia:


Hymenolepis nana ou tænia nain
Hymenolepis diminuta

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Cestodes

Ordre Cyclophyllidés

Famille Hymenolepididae

Genre Hymenolepis

Hymenolepis nana

L'hyménolépiase à Hymenolepsis nana est une infection engendrée par un petit cestode qui
mesure trois centimètres de long et composé d'environ 200 segments. Il vit dans l'intestin
grêle.

Ver adulte d'Hymenolepis nana.

L'infection est liée au péril fécal et est commune chez les enfants à cause de la géophagie.
La contamination se fait par ingestion d'aliments souillés par les œufs du parasite.
Le cycle est direct chez l'homme.
Après ingestion d'aliments souillés par les œufs, l'embryon est libéré dans le tube digestif et
pénètre dans une villosité intestinale où il se transforme en larve cysticercoïde. Celle-ci
regagne la lumière intestinale pour devenir adulte.

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Les œufs sont pondus un mois après la contamination et sont immédiatement infestants. Ils
vont soit entraîner une auto-infestation soit être éliminés dans les selles.
Incubation : 20 jours.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles.
L'œuf mesure 40 à 50 microns avec une double coque et des filaments apicaux ou chalazes
entre les 2 membranes. L'embryon est hexacanthe.
Le scolex comprend 4 ventouses et un rostre rétractile armé de crochets.

Œuf d'Hymenolepis nana.

Hymenolepis diminuta

Il s'agit d'un parasite des rongeurs.


L'homme se contamine accidentellement en ingérant l'hôte intermédiaire le ver de farine
(Tenebrio molitor) contenant la larve cysticercoïde.
L'infection est habituellement asymptomatique.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles.
L'œuf arrondi mesure 60 à 80 microns.
La coque est double avec une tunique externe brune, épaisse et striée radialement et une
tunique interne mince et transparente. Entre les deux tuniques, il y a un espace optiquement
vide sans chalazes.
L'embryon est hexacanthe.

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Œuf d'Hymenolepis
diminuta.

Autres ténias

Dipylidium
caninum

Parasite cosmopolite du chien et du chat qui se retrouve accidentellement chez l'homme,


surtout chez l'enfant.
Il appartient à l'ordre des Cyclophyllidés et à la famille des Dilepididae.
La contamination se fait par l'ingestion des puces du chien ou du chat infestées par les larves
cysticercoïdes.
L'adulte mesure 10 à 40 cm, les segments sont ovoïdes et contiennent des capsules ovigères
renfermant 20 à 30 œufs chacune. L'embryon est hexacanthe.
Le scolex comprend quatre ventouses et un rostre muni de crochets.
Le cycle évolutif est indirect avec le chien ou le chat comme hôte définitif, et la puce comme
hôte intermédiaire. L'infection est souvent asymptomatique.
Parfois une diarrhée est observée.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence de capsules ovigères ou des segments dans les
selles.

Genre Multiceps

Les larves cénures de ténias du genre Multiceps sont responsables de la cénurose qui est une
affection plus fréquente en Afrique noire.
L'hôte définitif est le chien et plus rarement d'autres carnivores.
L'hôte intermédiaire varie selon l'espèce :
La larve de Multiceps multiceps se développe surtout dans le cerveau du mouton et est
responsable du tournis. Chez l'homme, elle entraîne un syndrome pseudotumoral au niveau
cérébrale. La larve de Multiceps serialis se développe chez le lapin et le lièvre. Elle réalise

58
chez l'homme une tumeur sous-cutanée bénigne.
La larve de Multiceps glomeratus se développe chez de petits rongeurs.
La larve de Multiceps brauni se développe chez différents primates.
Le diagnostic est porté à l'examen histopathologique de la pièce d'exérèse.

Larve cœnure au niveau du cerveau

Sparganose

Infection provoquée par la larve plérocercoïde des pseudophyllidés.


Les espèces parasites sont:
Sparganum mansoni, Sparganum proliferum,,Diphyllobotrium monsonoides
Les foyers sont centrés sur des régions lacustres.
L'affection est sporadique et très rare.

Contamination

L'ingestion d'une eau contaminée par des cyclops parasités ou de viande crue infestée
engendre une sparganose viscérale.
L'application sur la peau ou les muqueuses de la chair de grenouilles fraîchement écorchées
et parasitées engendre une sparganose oculaire, cutanée ou vaginale après enkystement de la
larve.
La sparganose oculaire se traduit par des tumeurs oedémateuses et douloureuses au toucher
au niveau des paupières, de la conjonctive, de l'orbite, avec des larmoiements, une
exophtalmie et des ulcérations cornéennes.
Le traitement est chirurgical.

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Échinococcose

Le terme d'échinococcose désigne un ensemble d'infections engendrées par des larves de


cestodes appartenant au genre Echinococcus.

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Cestodes

Ordre Cyclophyllidés

Famille Tæniidae

Genre Echinococcus

Le kyste hydatique

Synonymes: Échinococcose hydatique, hydatidose uniloculaire

Espèce parasitaire Echinococcus granulosus

Historique

La maladie, connue depuis l'antiquité, a été évoquée par Hippocrate.


En 1852, le tænia échinocoque adulte a été découvert dans l'intestin du chien par Von
Siebold.
En 1925, le cycle fût élucidé définitivement par Dew.

Définition

Infestation de l'homme due à la larve hydatique du ténia échinocoque du chien: Echinococcus


granulosus.
Il s'agit d'une zoonose endémique surtout dans les pays d'élevage du mouton (pourtour
méditerranéen, Amérique, Nouvelle-Zélande et Australie).
Elle concerne surtout les enfants en contact étroit avec les chiens et les professions exposées
(bergers, bouchers).
Le corps mesure 3 à 6 mm et composé de 3 à 4 segments dont le dernier contient un utérus
rempli d'embryophores.

60
Chaque embryophore renferme un embryon hexacanthe ou oncosphère.
Le scolex est muni d'un rostre armé d'une double couronne de crochets et de quatre
ventouses.

Echinococcus granulosus adulte

Le kyste hydatique est constitué de :


L'adventice qui est le résultat de la réaction fibreuse périkystique.
Et de l'hydatide qui est une vésicule remplie de liquide hydatique clair et limpide et
constituée d'une cuticule anhiste et d'une membrane proligère d'où bourgeonnent des capsules
proligères qui donnent naissance à des scolex formant ainsi le sable hydatique.

Schéma d'un kyste hydatique

Les vésicules filles sont de deux types :


*Endogènes résultant de l'évolution vésiculaire des scolex. Elles restent contenues dans le
kyste initial.
*Exogènes évoluant vers l'extérieur après qu'une partie de la membrane proligère ait fait
hernie hors de la cuticule.

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Larve hydatique avec des
vésicules filles.

Sable hydatique avec des


Larve hydatique ouverte.
protoscolex.

Contamination

La contamination de l'homme se fait par ingestion d'eau ou d'aliments souillés par des
embryophores ou suite à des caresses du pelage d'un chien infecté.

Embryophore
d'Echinococcus
granulosus.

62
Les embryophores peuvent résister plusieurs mois dans le milieu extérieur.

Le cycle est indirect et fait intervenir les canidés (loup, chacal, coyote, renard, dingo et surtout
le chien) comme hôtes définitifs, et les herbivores (moutons, bovins, porcs, chèvres, chevaux,
camélidés) comme hôtes intermédiaires.
Accidentellement, l'homme peut être hôte intermédiaire et constituer une impasse parasitaire
pour le parasite.

Le tænia adulte vit dans l'intestin grêle du chien qui va rejeter avec ses déjections les œufs ou
embryophores qui vont souiller l'environnement.
Ingérés avec l'eau ou les aliments, ils libèrent des embryons hexacanthes qui traversent la
paroi intestinale pour gagner le foie ou, plus rarement, les poumons ou d'autres organes
(cœur, cerveau, os, rate, rein, muscle, …).
Ils se transforment en un ou plusieurs kystes hydatiques ou larves vésiculaires qui
contiennent du liquide hydatique, des vésicules endogènes et des scolex.
La contamination des canidés se fait par ingestion des hydatides contenus dans les viscères
hydatifères des herbivores.
Le mouton (ou un autre herbivore), se contamine en broutant l'herbe souillée.

Diagnostic

Le diagnostic du kyste hydatique se fait par des examens radiologiques.


La présence des cristaux de Charcot-Leyden dans les selles sont des arguments en faveur
d'une infection par le tænia échinocoque du chien.
Important
La ponction du kyste est formellement contre-indiquée car le risque de dissémination et de
réaction allergique mortelle est très important.

63
L'échinococcose alvéolaire

Synonymes: Hydatidose alvéolaire, hydatidose multiloculaire

Espèce parasitaire Echinococcus multilocularis

Définition

Cestodose larvaire due au tænia du renard Echinococcus multilocularis (Echinococcus


alveolaris) dont la larve parasite les petits rongeurs et accidentellement l'homme et entraîne
des échinococcoses multiloculaires.
Il s'agit d'une zoonose endémique dans l'hémisphère nord qui atteint certaines professions à
risque notamment les chasseurs et les trappeurs.
L'adulte est voisin d'Echinococcus granulosus.
Le corps mesure 1 à 4 mm et composé de 3 à 5 segments.
La contamination se fait par ingestion d'eau ou d'aliments souillés par les déjections du
renard contenant les œufs du parasite.
Le cycle évolutif est comparable à celui d'Echinococcus granulosus sauf que l'hôte définitif
est le renard (parfois le loup, le coyote, le chien et le chat) et les hôtes intermédiaires incluent
les campagnols, les gerbilles, les musaraignes, les souris et accidentellement l'homme.
Les larves traversent la muqueuse intestinale, atteignent le foie et s'y développent en
plusieurs alvéoles.
L'incubation varie de plusieurs mois à plusieurs années.

64
CLASSE DES TREMATODES
Distomatoses

Les distomatoses sont des infections parasitaires déterminées par plusieurs espèces de vers plats, non segmentés et hermaphrodites appelées
douves ou distomes.
Il s'agit de zoonoses qui intéressent la faune domestique et sauvage et qui se retrouvent accidentellement chez l'homme.

Les distomatoses pulmonaires

Paragonimus sp

Schéma d'une douve

Fasciolase

Fasciola hepatica
Espèces parasitaires
Fasciola gigantica

Classification

Embranchement Plathelminthes

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Classe Trématodes

Ordre Prosostomata

Sous-ordre Paramphistomata

Famille Fasciolidae

Genre Fasciola

Historique

En 1379, Jehan de Brie signale la présence des douves dans le foie des ruminants.
En 1760, le premier cas de distomatose humaine fût rapporté par Pallas.
En 1774, Limnea truncatula fût reconnu comme hôte intermédiaire par Weinland.

Définition

Distomatose hépato-biliaire déterminée par la grande douve du foie (Fasciola hepatica) ou, plus rarement, la douve géante du foie (Fasciola
gigantica).

Fasciola hepatica est cosmopolite.


L'affection humaine par Fasciola gigantica a été signalée au Tchad, en République centrafricaine, au Cameroun, à Madagascar, en Orient et Hawaï.

Fasciola hepatica

La fasciolase à Fasciola hepatica est une zoonose liée au péril fécal animal et présente dans les régions d'élevage de bétail.
Le parasite vit dans le foie et dans les canaux biliaires de nombreux animaux, en particulier les bovins et les ovins et accidentellement celles de
l'homme.

Fasciola hepatica adulte

L'adulte mesure 2 à 4 cm de long sur 0,8 à 1,3 cm de large.

66
La cuticule est épaisse et couverte d'épines.

Contamination

La contamination se fait par ingestion d'eau contaminée ou de végétaux aquatiques crus (cresson sauvage, pissenlit, salade, menthe…) sur
lesquelles se sont fixées des métacercaires: formes enkystées infestantes du parasite.

Remarque
Les œufs résistent à l'eau de javel diluée et au vinaigre. Ils sont tués par la dessiccation ou la congélation.
Le cycle est indirect et fait intervenir un mollusque gastéropode aquatique: Limnea truncatula ou limnée comme hôte intermédiaire, et des
herbivores (ovins, bovins) ou l'homme comme hôte définitif.
Les vers adultes se localisent dans les canaux biliaires des herbivores ou de l'homme. Les œufs émis sont emportés avec la bile vers l'intestin puis
éliminés avec les selles. Ils s'embryonnent dans l'eau et libèrent une larve ciliée nageuse appelée miracidium qui pénètre à travers les téguments de
la limnée. Elle s'y transforme en sporocyste, puis en rédies et en cercaires qui s'échappent du corps du mollusque et nagent à la recherche d'un
végétal aquatique sur lequel elles se fixent, s'enkystent et se transforment en métacercaires.
L'homme ou l'animal se contamine en ingérant ces métacercaires qui libèrent une douvule dans l'estomac et qui traverse la paroi intestinale pour
gagner le foie et les canaux biliaires où elle se transforme en ver adulte.

Limnea truncatula

Les limnées résistent bien aux longues périodes d'exondation.

Diagnostic

Pendant la phase de parasitisme biliaire, le diagnostic se fait par la mise en évidence par examen direct des œufs dans les selles ou dans le
liquide de tubage duodénal, ou par la sérologie spécifique.

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Œuf de Fasciola hepatica

L'œuf ovoïde et operculé, n'est pas embryonné à la ponte, il est segmenté en blastomères et mesure 120 x 70 microns.
Remarques
Les œufs ne sont excrétés dans les selles qu'après 3 mois.
Afin d'exclure la possibilité d'œufs en transit, il est conseillé de refaire l'examen 3 jours plus tard.

Fasciola gigantica

Le ver adulte est plus grand que Fasciola hepatica et mesure 6 à 7 cm de long

L'œuf mesure 180 x 80 microns


Le cycle évolutif est identique à celui de Fasciola hepatica ainsi que la symptomatologie avec, cependant, une hépatomégalie plus marquée.

Dicrocœliose

Espèce parasitaire Dicrocœlium dendriticum

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Trématodes

Ordre Prosostomata

Sous-ordre Paramphistomata

Famille Dicrocœlidae

Genre Dicrocœlium

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Définition

Infection parasitaire cosmopolite due à la petite douve du foie Dicrocœlium dendriticum rencontrée chez de nombreux herbivores en particulier
le mouton.
Chez l'homme, le parasite est exceptionnel. Il est souvent rapporté en tant que pseudoparasites en transit après consommation de foie de mouton
ou de charcuterie douvés.

Contamination

La contamination se fait par ingestion accidentelle des fourmis parasitées par les métacercaires ou par des aliments contaminés.
Le cycle larvaire est terrestre et fait intervenir successivement un hôte définitif et deux hôtes intermédiaires: un mollusque (helicelle, cochlicelle,
zebrinie) et la fourmi Formica fusca.
Les œufs, évacués avec les selles, sont ingérés par un mollusque. Ils donnent deux générations successifs de sporocystes.
Le parasite quitte le mollusque sous forme de cercaires qui sont ingérés par la fourmi où les métacercaires s'enkystent.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles ou dans le liquide de tubage duodénal ou par immunoélectrophorèse.
L'œuf operculé est embryonné à la ponte. Il est asymétrique avec une face plane et une face convexe et mesure 40 x 25 microns.

Œuf de Dicrocœlium dendriticum

Il est conseillé de refaire l'examen 8 jours plus tard pour éliminer la possibilité d'œufs en transit et en recommandant au malade de ne manger ni
foie, ni charcuterie.

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Clonorchiase

Synonyme: Maladie chinoise ou orientale de la douve du foie.

Espèce parasitaire Clonorchis sinensis

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Trématodes

Sous-ordre Paramphistomata

Famille Opisthorchiidae

Genre Clonorchis

Opisthorchiase

Opisthorchis felineus
Espèces parasitaires
Opisthorchis viverrini

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Trématodes

Ordre Prosostomata

Sous-ordre Paramphistomata

Famille Opisthorchiidae

Genre Opisthorchis

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Définition

C'est une distomatose hépato-biliaire déterminée par des douves du genre Opisthorchis qui parasitent les canaux biliaires de l'homme et des
animaux qui se nourrissent de poisson cru notamment le chat.
On distingue deux espèces:
Opisthorchis felineus ou douve du chat répandue en Extrême Orient (Japon, Chine, Corée, Vietnam), en URSS, en Europe Centrale et aux Indes.
Opisthorchis viverrini ou douve de la civette qui sévit à l'état endémique en Thaïlande, au Laos et au Cambodge.

L'adulte mesure 8 à 12 mm de long.

Opisthorchis felineus adulte

Contamination

Elle se fait par la consommation de poissons d'eaux douces crus infestés par les métacercaires.
Le cycle évolutif est indirect et fait intervenir un hôte définitif et deux hôtes intermédiaires: un mollusque d'eau douce du genre Bithynia et un
poisson d'eau douce de la famille des cyprinidés (carpe, gardon...). Les œufs sont éliminés par les voies biliaires et le tube digestif. Ils libèrent
dans l'eau un embryon cilié: le miracidium qui infeste le mollusque et se transforme en sporocyste puis en rédies et enfin en cercaires. Celles-ci
infestent un poisson, s'enkystent sous forme de métacercaires sous les écailles ou dans les muscles.
L'homme s'infeste en mangeant des poissons d'eau douce crus, peu cuits ou mal conservés et parasités. La coque de la métacercaire est lysée par
les sucs digestifs libérant une jeune douvule qui remonte par le canal cholédoque et gagne les canaux hépatiques.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles ou dans le liquide de tubage duodénal.
Les œufs sont ovoïdes, operculés, embryonnés à la ponte et mesurent environ 30 x 16 microns.
L'incubation dure habituellement 2-3 semaines

Les distomatoses intestinales

Fasciolopsis buski

Espèces parasitaires Heterophyes heterophyes


Capillaria philippinensis

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Metagonimus yokogawai
Echinostoma ilocanum
Gastrodiscoides hominis
Watsonius watsoni

Définition

Les distomatoses intestinales dont dues à plusieurs espèces de douves qui évoluent dans l'intestin humain.

Fasciolopsiase

Distomatose intestinale engendrée par la grande douve de l'intestin Fasciolopsis buski qui parasite à l'état adulte l'homme ou le porc.
Ce parasite a été découvert en 1843 par Busk et sévit en Chine, au Vietnam, à Taiwan, en Thaïlande, à Sumatra, à Bornéo, aux Indes et en
Malaisie.

Contamination

La contamination se fait par ingestion de végétaux aquatiques (châtaigne d'eau douce) sur lesquels se trouve la forme métacercaire infestante.

Le cycle est indirect et fait intervenir un seul hôte intermédiaire: le mollusque planorbe.
Les œufs sont éliminés dans le milieu extérieur avec les selles. Leur éclosion dans l'eau douce libère un miracidium cilié qui perfore les
téguments du planorbe, se transforme en sporocystes, en rédies, puis en cercaires qui quittent le mollusque et vont s'enkyster sous forme de
métacercaires sur des plantes aquatiques, dont des châtaignes d'eau douce.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur l'examen parasitologique des selles qui met en évidence les œufs.

Œuf de Fasciolopsis buski

L'œuf, ovale avec un petit opercule, mesure 125 à 170 sur 80 microns.
La coque est très mince et lisse.

Hétérophyiose

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Observée pour la première fois en Égypte par Bilharz en 1851, Heterophyes heterophyes est responsable d'une distomatose intestinale qui sévit
en Égypte, en Turquie, au Japon, en Corée, en Chine, à Taiwan, aux Philippines, en Tunisie et au Pérou.

Contamination

L'homme se contamine en ingérant des poissons d'eau douce crus parasités par les métacercaires.
Le cycle évolutif est indirect et fait intervenir un hôte définitif et deux hôtes intermédiaires: un mollusque et divers poissons.
Les œufs sont éliminés dans le milieu extérieur avec les selles. Leur éclosion dans l'eau douce libère un miracidium cilié qui sont ingérés par un
mollusque, se transforme en sporocystes, en rédies, puis en cercaires qui s'enkystent sous forme de métacercaires chez divers poissons.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles.

Œuf d'Heterophyes heterophyes

L'œuf operculé non embryonné à la ponte mesure 30 sur 15 microns avec une coque épaisse et lisse.

Capillariose

Distomatose intestinale due à Capillaria philippinensis qui sévit aux Philippines et en Thaïlande.
La contamination se fait par la consommation de poissons d'eau douce crus ou peu cuits parasités.
Après une incubation d'environ 1 mois, les vers adultes se localisent dans l'intestin grêle et entraînent une diarrhée chronique avec
malabsorption.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles.

Métagonimiose

Infection parasitaire engendrée par Metagonimus yokogawai, petite douve évoluant chez de nombreux animaux (chat, chien).
Chez l'homme, elle se rencontre en Asie du Sud-Est, depuis le Japon et la Corée jusqu'en Inde.
La contamination se fait par ingestion de poissons crus et parasités par les métacercaires.
Le cycle évolutif est indirect et fait intervenir un hôte définitif et deux hôtes intermédiaires: un mollusque et divers poissons dont la truite d'eau
douce orientale Plecoglossus sp.
Les symptômes se limitent à une diarrhée et le diagnostic repose sur la mise en évidence des oeufs dans les selles.

73
Échinostomose

Infection parasitaire engendrée par Echinostoma ilocanum.


Ce ver mesure 3 à 6 mm de long et se rencontre aux philippines.
Il évolue chez les Planorbidae et les cercaires s'enkystent chez des poissons tel que Pila conica qui sont consommés crus par la population.

Gastrodiscoides hominis

Ce parasite a été rapporté en Inde.


La contamination se fait par ingestion d'eau souillée par les métacercaires.
Le cycle évolutif est inconnu. Le réservoir semble être le porc.

Watsonius watsoni

Ce parasite a été rapporté chez un individu originaire d'Afrique de l'Ouest et décédé d'une diarrhée grave. Il semble fréquent chez des primates
d'Afrique et d'Asie. Le cycle évolutif est inconnu.

La paragonimose

Espèce parasitaire Paragonimus sp

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Trématodes

Ordre Prosostomata

Sous-ordre Paramphistomata

Famille Troglotrematidae

Genre Paragonimus

Définition

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Distomatose pulmonaire due à des douves du genre Paragonimus.
Le parasite a été découvert par Kerbert en 1878 chez le tigre de Bengale.
Une cinquantaine d'espèces sont répertoriées.
C'est une zoonose assez fréquente en zone tropicale:
En Asie, l'espèce Paragonimus westermani est rapportée au Japon, en Corée, en Chine, aux Philippines et au Laos
En Afrique, l'espèce Paragonimus africanus est signalée au Cameroun, au Nigeria, au Zaïre, en Côte-d'Ivoire, au Gabon, au Liberia et en
Guinée.
En Amérique, l'espèce Paragonimus mexicanus existe au Pérou, au Venezuela, en Équateur et au Mexique.

Le ver adulte à un aspect d'un grain de café de couleur brun rouge et mesure environ 10 mm.

Contamination
La contamination se fait par ingestion de crustacés crus ou mal cuits et parasités par des métacercaires (crabe, crevette, écrevisse).
Le cycle est indirect et fait intervenir un hôte définitif (chat, chien et accidentellement l'homme) et chez deux hôtes intermédiaires: un
mollusque d'eau douce (Melania, Tricula) et un crustacé d'eau douce (crabe, crevette, écrevisse).
L'homme se contamine en ingérant des crustacés crus parasités par les métacercaires. Les douvules sont libérées dans le tube digestif,
franchissent la paroi intestinale pour atteindre les bronchioles où elles deviennent adultes.
Les œufs sont rejetés par expectoration ou avalés et retrouvés avec les selles. Ils éclosent dans l'eau douce et libèrent une larve miracidium qui
est ingérée par un mollusque. Cette larve se transforme en sporocystes, puis en rédies, puis en cercaires qui vont s'enkyster sous forme de
métacercaires dans les muscles des crustacés (crabe, crevette, écrevisse).

Potamon sp.

Diagnostic

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans des crachats, dans les prélèvements bronchiques et dans les selles.

Œuf de Paragonimus sp

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L'œuf est ovoïde, operculé et non embryonné à la ponte. Il mesure 70 à 90 sur 40 à 60 microns.
Remarque
L'élimination des œufs est discontinue car ils ne sont libérés qu'au moment de la rupture des kystes pulmonaires.

Prophylaxie

Dans les régions endémiques, éviter l'ingestion de crustacés d'eau douce crus ou peu cuits.

Schistosomiases

Synonymes: Bilharzioses, dermatites des nageurs

Schistosoma haematobium
Schistosoma mansoni
Espèces parasitaires Schistosoma japonicum
Schistosoma mekongi
Schistosoma intercalatum

Classification

Embranchement Plathelminthes

Classe Trématodes

Ordre Prosostomata

Sous-ordre Strigaeta

Famille Schistosomatidae

Genre Schistosoma

Historique
En 1851, Theodor Bilharz découvre et décrit Schistosoma haematobium dans les veines mésentériques
d'un égyptien.

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En 1904, Sir Patrick Manson décrit les œufs de Schistosoma mansoni et Katsurada, découvre Schistosoma
japonicum au Japon.
En 1910, Rutter trouva des œufs calcifiés de Schistosoma haematobium dans la région pelvienne d'une
momie égyptienne datant de plus 1 000 ans avant J.C
En 1934, Fisher découvre Schistosoma intercalatum au Zaïre.
En 1957, Schistosoma mekongi est isolé à Paris chez un patient originaire du Laos.

Définition

Du grec schistos = fendu et soma = corps


Infections parasitaires provoquées par des vers plats appartenant au genre Schistosoma.
Il s'agit d'une zoonose liée au péril fécal et aux mollusques qui en sont les hôtes intermédiaires. C'est la
deuxième endémie mondiale après le paludisme avec 300 à 500 millions de personnes atteintes à travers
75 pays dans les régions tropicales et subtropicales.
La maladie s'est répandue de façon catastrophique suite aux grands travaux d'irrigation qui ont multiplié
les gîtes à mollusques.
Les schistosomes sont hématophages, à sexes séparés et vivent dans le système veineux mésentérique
ou splanchnique. Les adultes mesurent 12 à 16 mm de long et porte 2 ventouses de fixation : une
ventouse orale et une ventouse ventrale appelée acétabulum.
Le mâle plus court et plus trapu que la femelle loge celle-ci dans une fente dite canal gynécophore.
Les cercaires mesurent 400 à 600 microns de long et possèdent une tête piriforme et une queue bifide
d'où leur nom de furcocercaires.
Cinq espèces sont pathogènes pour l'homme :

Schistosoma haematobium

Agent de la bilharziose uro-génitale en Afrique et au Moyen Orient.

Schistosoma mansoni

Provoque la bilharziose intestinale en Afrique, au Moyen Orient et en


Amérique latine.

Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi

Responsables de la bilharziose artério-veineuse rencontrée en Extrême Orient.


Schistosoma japonicum sévit en Chine, à Formose, au Japon, en Corée, aux
Philippines.
Schistosoma mekongi est retrouvé le long du fleuve Mekong, au Sud du Laos,
au Cambodge et en Thaïlande.

Schistosoma intercalatum

A l'origine de la bilharziose rectale dans certains pays d'Afrique centrale.

Transmission

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L'infestation de l'homme par les schistosomes s'effectue par contact avec de l'eau contaminée par des
larves nageantes infectantes (furcocercaires) qui pénètrent activement à travers la peau.
Les gîtes de transmission de la maladie sont constitués par les eaux stagnantes, les bords des rivières,
les berges de lacs, les canaux d'irrigation...
Les pêcheurs, les cultivateurs, les riziculteurs et les ouvriers qui entretiennent les canaux d'irrigation
sont les personnes à risque. Les femmes pour leurs tâches ménagères sont plus atteintes que les
hommes. Les enfants sont plus touchés que les adultes car ils nagent plus souvent dans les marigots
notamment aux heures chaudes où l'émission cercarienne est la plus intense.

Le cycle est indirect et fait intervenir un hôte définitif qui est en général l'homme et un hôte
intermédiaire qui est un mollusque gastéropode d'eau douce.
L'élimination des œufs se fait par les urines pour Schistosoma haematobium ou par les selles pour les
autres espèces. Leur éclosion libère un miracidium qui pénètre le mollusque et donne naissance à deux
générations successives de sporocystes qui vont gagner l'hépatopancréas et se transformer en
furcocercaires.
Ces larves vont être libérer dans le milieu extérieur et infester l'homme par pénétration transcutanée
active lors d'un contact avec de l'eau douce.
Seule la tête des cercaires pénètre et donne un schistosomule qui gagne par voie sanguine et
lymphatique le poumon puis le cœur gauche puis le foie.
Les vers deviennent adultes dans le système porte, s'accouplent puis pondent des œufs qui percent les
parois des capillaires sanguins et gagnent l'intestin ou la vessie pour être finalement rejetés avec les
urines et les selles.
Les œufs ne sont pas embryonnés lors de la ponte mais embryonnés lors de l'extériorisation avec les
selles ou les urines.
La durée totale du cycle chez le mollusque est d'un mois.
La durée de vie des furcocercaires dans l'eau est de 24 à 72 heures et la survie du miracidium dans l'eau
dure 16 à 30 heures.

78
Bulinus globosus

Les bulins sont des mollusques à coquille globuleuse.


Les principaux hôtes intermédiaires de Schistosoma haematobium sont Bulinus truncatus, Bulinus
tropicus, Bulinus africanus.
Ceux de Schistosoma intercalatum sont Bulinus forskalii Bulinus crystallinus Bulinus globosus.

Biomphalaria glabrata

Biomphalaria glabrata est un planorbe d'eau douce de 1 à 2 cm de diamètre.


Il est l'hôte intermédiaire de Schistosoma mansoni en Amérique.
Ce mollusque est l'hôte intermédiaire de Schistosoma japonicum.
Biomphalaria glabrata est un planorbe d'eau douce de 1 à 2 cm de diamètre.
Il est l'hôte intermédiaire de Schistosoma mansoni en Amérique.

Oncomelania nasophora

Ce mollusque est l'hôte intermédiaire de Schistosoma japonicum.

79
Les symptômes varient selon la charge parasitaire et la localisation des œufs.
L'incubation varie entre 2 et 6 semaines.
La phase d'état dépend de l'espèce :
Schistosoma haematobium provoque une hématurie. Des complications peuvent survenir notamment
une cystite par surinfection bactérienne, des granulomes bilharziens au niveau de la muqueuse vésicale
et des cancers de la vessie.
Des papules au niveau des organes génitaux et de l'ombilic peuvent être également observées.
L'infection par les autres espèces provoque des diarrhées, des douleurs abdominales, des hémorroïdes et
des granulomes au niveau de l'intestin.
L'infection par Schistosoma intercalatum entraîne des douleurs rectales et des ténesmes.
Pour Schistosoma japonicum et Schistosoma mansoni, une hépatosplénomégalie, un ictère, des
hémorragies digestives et une hypertension portale par fibrose hépatique sont observées.
Parfois l'embolisation des adultes dans une artériole pulmonaire ou dans les vaisseaux cérébraux ou
médullaires entraînant respectivement une bilharziose pulmonaire ou une bilharziose du système
nerveux.

Diagnostic

Le diagnostic de certitude est basé sur la mise en évidence des œufs dans les urines pour Schistosoma
haematobium et dans les selles pour les autres espèces, ou dans les biopsies du rectum ou de la vessie.
La recherche de l'hématurie microscopique dans les urines peut se faire par les bandelettes réactives.
En immunoélectrophorèse, la présence de l'arc 8 est spécifique de la bilharziose à Schistosoma mansoni.
Remarque
La ponte ne débute que vers la sixième semaine et, par conséquent, aucun diagnostic parasitologique
direct n'est possible en période d'invasion.

Œuf de Schistosoma
haematobium

L'œuf a une forme ovale, possède un éperon terminal et mesure 120 à 160 microns sur 40 à 60 microns.
La coque est transparente dans les urines.

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Œuf de Schistosoma
mansoni

Les œufs sont ovoïdes, munis d'un éperon latéral situé au tiers postérieur et mesurent 130 à 160 microns
sur 60 à 70 microns. La coque est incolore ou jaunâtre.

Œuf de Schistosoma Œuf de Schistosoma


japonicum mekongi

Les œufs sont sphériques, possèdent un petit éperon latéral. La coque est incolore.
Les œufs Schistosoma japonicum mesurent 70 sur 40 microns.
Les œufs de Schistosoma mekongi mesurent 60 sur 50 microns.

Œuf de Schistosoma
intercalatum

L'œuf a une forme losangique, possède un éperon terminal et mesure 150 à 250 microns sur 60 microns.
La coque est lisse et jaune clair.

81
AUTRES PARASITOSES

Les pentastomoses

Ce sont des vers cylindriques qui occupent une position intermédiaire entre les annélides et
les arthropodes.
On distingue : les linguatules et les porocéphales.

La linguatulose

C'est une infection parasitaire engendrée par l'espèce Linguatula serrata qui se rencontre
surtout en Europe centrale, en Orient, en Afrique du Nord et au Brésil.
Les adultes mesurent 1 à 2 cm et vivent dans les fosses nasales du chien, du renard, ou du
loup.
Les œufs embryonnés sont éliminés dans le mucus nasal de ces canidés. Elles souillent
l'herbe puis sont ingérés par un herbivore où ils éclosent rapidement dans le tube digestif. Les
larves gagnent le foie, les poumons où elles s'enkystent. Lorsqu'un carnivore dévore un
herbivore infesté, les larves se transforment en nymphes puis en adultes.

On distingue :
La linguatulose larvaire humaine
Elle résulte de l'ingestion d'œufs de Linguatula serrata avec des végétaux souillés ou au
contact de chiens parasités. Les larves enkystées en impasse dans le foie, les ganglions
mésentériques, les poumons, sont habituellement bien tolérées.

La linguatulose nymphale humaine ou halzoun


Elle se rencontre surtout au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Elle est due à l'ingestion de larves de Linguatula serrata avec du foie ou des ganglions crus
de chèvre ou de mouton. Les larves se transforment dans l'estomac en nymphes qui
remontent pour se fixer dans le nasopharynx et provoquer des picotements pharyngés, une
dysphagie, une dysphonie, parfois une dyspnée et des épistaxis.

La porocéphalose

Il s'agit d'une impasse parasitaire tropicale liée à l'accumulation dans les tissus de nymphes
de porocéphales.
Ce sont des vers cylindriques de plusieurs centimètres de long qui vivent à l'état adulte dans
le sac pulmonaire de gros serpents tel que le python.
Trois espèces peuvent se rencontrer accidentellement chez l'homme:
Armillifer armilattus, Armillifer grandis en Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun,

82
Centrafrique, Congo Démocratique, Côte d'Ivoire, Gabon, Congo, Mali, Nigeria et
Zimbabwe)
et Armillifer moniliformis en Asie (Chine, Malaisie, Sud-est asiatique).
La femelle pond des œufs embryonnés qui sont rejetés à l'extérieur avec les sécrétions
bronchiques ou les excréments des serpents.
L'homme s'infeste en ingérant les œufs souillant le sol ou en consommant la chair mal cuite
ou crue des serpents. Ils donnent des larves qui gagnent différents organes pour se
transformer en nymphes.
L'infestation se produit surtout chez les chasseurs de serpents et parmi les groupes humains
qui consomment habituellement ces reptiles.
Les nymphes se localisent surtout dans le péritoine et le mésentère, dans les poumons, les
muscles et très exceptionnellement dans l'œil ou le cerveau. Elles meurent sur place et se
calcifient.
La migration larvaire et l'enkystement sont généralement asymptomatiques.
L'infestation massive, exceptionnelle, aboutit à la mort.
Le diagnostic est radiologique sur des clichés du thorax ou de l'abdomen.
Les parasites calcifiés se présentent comme des opacités en croissant, en anneau brisé, de 1 à
2 cm de diamètre. Les nymphes peuvent être confondues avec des nodules cancéreux.
La prophylaxie consiste à éviter de consommer la chair mal cuite ou crue des reptiles.

La syngamose

La syngamose est une parasitose connue surtout en médecine vétérinaire.


Mammomonogamus laryngeus et Mammomonogamus nasicola sont des nématodes qui
parasitent normalement les voies respiratoires des ruminants en zone tropicale.
Les cas humains sont rares. Le parasite, rapporté en Amérique centrale et aux Antilles, peut
parfois se retrouver chez l'homme au niveau du tractus respiratoire.
La contamination pourrait être liée à la consommation de végétaux souillés par des déjections
des ruminants ou des chats.
Le diagnostic se fait par bronchoscopie qui révèle la présence d'un ver rougeâtre de quelques
millimètres, mobile, accroché à la muqueuse respiratoire.
L'examen parasitologique de l'expectoration met en évidence les œufs.

Capillariose à Capillaria hepatica

Parasitose humaine signalée au Panama, aux États-Unis, en Russie et en Inde et qui est
engendrée par un petit nématode de 2 à 3 cm : Capillaria hepatica, parasite du rat et

83
accessoirement d'autres mammifères (chien, chat, porc, sanglier, pécari, primate).
Le vers adulte vit dans le foie où il pond des œufs. Lorsque l'animal parasité meurt, la
décomposition de son cadavre libère les œufs dans la nature.
Ingérés par un hôte, ils vont libérer des larves qui traversent la paroi intestinale pour atteindre
le foie par voie portale où elles vont devenir adultes.
La transmission se ferait également par ingestion de foie parasité.

Œsophagostomose

Infection parasitaire engendrée par les œsophagostomes : petits nématodes du singe du genre
Oesophagostomum.
Ils restent le plus souvent à l'état larvaire chez l'homme et se fixent sur la paroi colique et
l'ulcèrent provoquant des hémorragies intestinales et des péritonites.
Ils sont rencontrés dans les régions forestières d'Afrique, d'Amérique du Sud et du Sud-est
asiatique.
La contamination se fait par ingestion de végétaux souillés par les excréments de singes.
Les œufs mesurent 60/40 microns.

Thélaziose conjonctivo-palpébrale

Les conjonctivites thélaziennes animales sont répandues dans les pays chauds.
Thelazia callipoeda parasite le chien en Asie
Thelazia californiensis parasite divers animaux domestiques (bovins, chiens, chats), en
Amérique.
La transmission est assurée par des mouches.
L'affection humaine n'est pas exceptionnelle. Elle débute comme une banale conjonctivite,
mais elle traîne et peut se compliquer de kératite.
La découverte des vers dans les culs-de-sac conjonctivaux permet le diagnostic.
Leur extraction, associée à des antiseptiques locaux, assure la guérison.

Les trichostrongyloses

Infections parasitaires dues aux nématodes Trichostrongylus colubriformis et


Trichostrongylus orientalis qui vivent normalement dans le tube digestif des ruminants.
La maladie est accidentelle et rare chez l'homme et s'observe surtout en Égypte, au Moyen-

84
Orient, en Asie méridionale, plus rarement en Afrique noire et en Amérique latine.
Les signes cliniques sont des douleurs abdominales, des nausées, une anémie modérée.
La contamination se fait par ingestion de végétaux souillés par des excréments d'origine
animale.
Les œufs mesurent 80 à 100/40 microns.

Les acanthocéphales

Les acanthocéphales sont exceptionnels chez l'Homme.


Moniliformis moniliformis est une espèce fréquente chez le rat
Macracanthorhynchus hirudinaceus est fréquente chez le porc et le sanglier.
Ils sont signalés en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.
La contamination se fait par ingestion de vers de farine parasités par les larves.
Les symptômes sont des douleurs abdominales, des nausées, une diarrhée et de la fièvre.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence des œufs dans les selles.

Gongylonémose

Infection parasitaire due à Gongylonema pulchrum est un parasite cosmopolite de l'œsophage


des ruminants et des porcs.
Les larves évoluent chez un insecte coprophage et peuvent se réenkyster chez divers
mammifères ou oiseaux.
L'homme se contamine en consommant la chair de ces vertébrés ou en écrasant l'insecte hôte
intermédiaire.
Les larves pénètrent sous la muqueuse des lèvres, de la langue et des joues, y cheminent et
engendrent une éruption papuleuse ou serpigineuse.
Le produit de raclage des lésions contient alors des œufs de gongylonèmes.

Ternidens deminutus

Nématode d'origine simienne est assez souvent rencontré chez l'homme en Afrique de l'Est.
La contamination se fait par ingestion de végétaux souillés par les excréments de singes.
Les œufs mesurent 85 x 50 microns.

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Trichobilharzia ocellata

Dermatite due à la pénétration cutanée de furcocercaires du schistosomes du canard


Trichobilharzia ocellata.
L'homme se contamine en prenant un bain dans une mare, un lac ou un cours d'eau où
barbotent les canard et où pullulent les mollusques hôtes intermédiaires.
Quelques minutes après le bain infestant, apparaît une éruption maculopapuleuse ou un
placard urticarien très prurigineux pouvant persister plusieurs semaines.

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