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1.1. Introduction
Les tabliers des ponts à poutres sont des structures spatiales composées de poutres et/ou de plaques
et qui ne peuvent être analysées que par de méthodes approchées qui nécessitent parfois l’emploi
de logiciels. Les méthodes proposées peuvent être classées en deux familles de méthodes :
- méthodes d’analyse manuelles qui ne nécessitent pas l’emploi de logiciels ;
- méthodes matricielles : méthode des différences finies, méthode des ossatures plissées,
méthode des bandes finies, méthode du grillage, méthode des éléments finis.
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soumis à l’ensemble des charges appliquées transversalement ;
2) on isole les poutres principales en affectant à chacune d'elle une largeur du hourdis
participante ;
3) on détermine les moments critiques dans chacune des poutres par le biais de facteurs de
distribution calculés en fonction de la position transversale des charges et de leur rigidité.
beff
y
x
max
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Selon les normes BAEL 99 et BPEL 99, les largeurs effectives des tables de compression sont
définies dans les dessins de la figure 1.3.
Fig. 1.3. Largeur de la dalle à prendre en compte pour le calcul d'une section en Té selon le BAEL
99 et le BPEL 99
On constate que la largeur efficace diminue au droit des appuis. Sur appui de rive, la largeur
efficace est nulle ; on considère une section rectangulaire. Ceci est dû au fait que l’effet du décalage
par cisaillement augmente dans les zones très sollicitées à l’effort tranchant.
L’EN 1992-1 prescris de calculer la largeur participante du hourdis beff, telle qu’il est défini sur la
figure 1.4, à partir des formules suivantes :
beff beff ,i b w b
avec
beff ,i 0.2bi 0.1l0 0.2l0
beff ,i bi
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Dans le cas des ponts mixtes, la fissuration du béton tendu sur les appuis intermédiaires produit
une redistribution des moments avant l’atteinte de l’état limite de service. Le calcul des sollicitation
(analyse globale) ou la vérification de la résistance des sections sont fondés sur les hypothèses
suivantes (Figure 1.5).
M>0 M<0
Fig. 1.5. Sections résistantes dans le cas des ponts mixtes
La section résistante dans les sections soumises à des moments positifs est composée de la section
de la poutre métallique et de la section efficace du béton de la dalle.
La section résistante dans les sections soumises à des moments négatifs (au voisinage et sur les
appuis intermédiaires) est composée de la section de la poutre métallique et des armatures disposées
sur la largeur efficace de la dalle.
Fig. 1.6. Travées équivalentes pour la détermination de la largeur participante de la dalle selon
l’EC4
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L’EN 1994-1-1 propose pour le calcul de la largeur participante les formules suivantes :
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intermédiaires ne sont pas utilisées. Dans ce cas, la déformée de la section transversale du tablier
est fonction de la position de la charge comme il est illustré sur la figure 1.9 et l’analyse du tablier
devienne plus laborieuse.
Fig. 1.9. Flèches des poutres dans un tablier à section transversale déformable
Les méthodes d'analyse des tabliers peuvent donc être classées en deux familles selon que la section
transversale peut être considérée comme déformable ou indéformable.
- Tabliers à section transversale indéformable : méthode des entretoises rigides, méthode du bras
de levier, méthode basée sur la théorie de la torsion gênée de Vlassov, mieux adaptée que la
méthode des entretoises rigides pour les tabliers à ossature métallique ou mixte etc.
- Tabliers à section transversale déformable : méthode de Guyon-Massonnet-Bares, méthode des
ossatures plissées méthode des matrices de transfert etc.
A noter que les méthodes applicables aux tabliers à section transversale déformable sont aussi
applicables aux tabliers à section indéformable.
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Fig. 1.10. Modèle de grillage pour un pont à poutres à trois travées continues
Sous moment positif, la section résistante des éléments longitudinaux est composée de la section
des poutres métalliques et de la section efficace de la dalle (voir § 1.2.1) ; la contribution des
armatures est négligée. Sous moment négatif, la section résistante est composée de la section des
poutres métalliques et de la section des armatures tendues localisées à l’intérieur de la largeur
participante de la dalle (Figure 1.11).
Pour les éléments transversaux, on considère une section rectangulaire de hauteur égale à
l’épaisseur du hourdis.
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Fig. 1.11. Sections des éléments longitudinaux et transversaux et conditions d’appui
La figure 1.12 montre une vue en perspective du modèle de grillage et la discrétisation de la section
transversale pour l’analyse longitudinale d’un tablier monocaisson à trois âmes horizontalement
courbé.
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Les éléments poutres 2D sont des éléments à définition linéaire à 2 nœuds ayant chacun 3 degrés
de liberté (2 translation et une rotation) comme il est illustré sur la Figure 1.13. Ce type d’éléments
est utilisé pour les ponts droits ou à courbure peu prononcée.
Elément
rectiligne
La figure 1.15 illustre le modèle de grillage pour un tablier de pont encastré sur les piles constituées
de deux fûts et un chevêtre.
Fig. 1.15. Modèle de grillage pour un tablier encastré sur les piles
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Trois types de géométries de maillage sont possibles pour les ponts biais comme il est illustré sur
la Figure 1.16. Le grillage avec membrures longitudinales perpendiculaires aux rives supportées et
éléments orthogonaux, le grillage orthogonal typique avec membrures longitudinales dans le sens
de la circulation, et le modèle de grillage a membrures non-orthogonales suivant les rives de dalle.
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Fig. 1.18. Degrés de liberté des éléments de plaque
Comme pour les poutres, il existe deux types d’hypothèses cinématiques pour les plaques.
– la cinématique de Midlin/Hencky/Reissner dont le principe de base est : les segments droits et
normaux à la surface moyenne avant déformation restent droits après déformation mais non
normaux à la surface moyenne
– la cinématique de Kirchhoff/Love dont le principe de base est : les segments droits avant
déformation restent droits et normaux à la surface moyenne après déformation.
Les deux théories de plaques (épaisse ou mince) se distinguent par.la prise en compte ou non du
cisaillement transversal.
Les éléments coques sont à géomtrie triangulaires ou quadrangulaires, à bords rectilignes ou
courbes. Elles peuvent être générées par des mailleurs automatiques bidimensionnels ou
tridimensionnels surfaciques. Dans le repère structural, une coque a le plus souvent 6 degrés de
liberté aux nœuds, 3 déplacements et 3 rotations, soit donc des triangles à 18 degrés de liberté ou
des quadrangles à 24 degrés de liberté (Figure 1.19) pour les éléments du premier degré. En général,
le degré de liberté de rotation dans le plan θz (drilling DOF) n’est pas alimenté en raideur. Dans
son repère propre, l’élément ne possède que 5 degrés de liberté par nœud.
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d’éléments est de plus en plus fréquente, mais moins fréquente que les éléments 1D et 2D car ils
nécessitent un temps de calcul très long et un espace mémoire considérable. Il existe plusieurs
formes d’éléments volumiques : hexaèdres, prismes et tétraèdres (Figure 1.20). Ces éléments
peuvent être du premier degré, donc à bords rectilignes, ou de degré deux, à bords rectilignes ou
non. Chaque nœud sommet, et chaque nœud milieu s’il existe, possède trois degrés de liberté de
translation dans les trois directions de l’espace, notés u, v et w. Il n’y a pas de degrés de liberté de
rotation définis aux nœuds d’un élément volumique.
Selon le type d’éléments utilisés dans le modèle, on peut obtenir la distribution des efforts dans la
structure ou des contraintes dans le matériau beaucoup plus précisément. Cependant, ces modèles
doivent être construits de façon minutieuse pour éviter les erreurs de modélisation affectant la
précision des résultats.
Les logiciels spécialisés dans l’analyse des ponts dispose d’outils permettant de définir des voies
de circulation, l’emplacement critique des charges de circulation et des combinaisons des effets
des charges permanentes et variables à appliquer sur les éléments structuraux des ponts.
Les tabliers des ponts à poutres multiples peuvent être modélisés avec le modèle de grillage pour
simuler le comportement des poutres et des éléments transversaux (entretoises ou pièces de ponts)
et des éléments de coque pour le hourdis. Dans ce cas se pose le problème de la détermination de
la rigidité de la structure quand la fibre neutre de la poutre n’est pas dans le feuillet moyen de la
coque. La technique la plus efficace consiste à positionner la fibre neutre de la poutre dans le
feuillet moyen des éléments de coque : il y’a connexion naturelle des éléments puisque les éléments
de poutre et de coque ont les mêmes nœuds pour les définir (Figure 1.21). On introduit ensuite un
offset des poutres, ce qui permet au logiciel de calculer l’augmentation de raideur due à
l’excentrement des poutres physiques pour tenir compte de leur position réelle. Cet offset est défini
comme étant la distance verticale entre la surface neutre du modèle et la position réelle de la fibre
neutre des poutres. Il est aussi possible de considérer le plan du modèle au niveau de la fibre
moyenne des poutres et d’introduire un offset de la dalle (Figure 1.22).
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Fig. 1.21. Offset des poutres
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Dans le cas des poutres mixtes acier-béton, la connexion est discrétisée au niveau de chacun des
nœuds adjacents dans la dalle et de la semelle supérieure de la poutre par des éléments de poutre
ou des ressorts (Figure 1.24). La loi de comportement de cet élément de connexion doit donc être
définie de façon à reproduire le comportement réel du connecteur, qui lui est défini par une loi
force-glissement.
Fig. 1.25. Modélisation des tabliers par des éléments de poutre et de coque
La liaison entre la fibre neutre de la semelle supérieure et les éléments de coque du hourdis est
modélisée par des éléments de corps rigide (Figure 1.26)
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Fig. 1.26. Modélisation de la liaison poutre-hourdis par des éléments de corps rigide
Dans le cas où la répartition des contraintes dans les parois de la poutre est requise, l’âme et les
semelles des poutres sont modélisés à l’aide des éléments de coque. Dans ce cas, au niveau de
l’interface le maillage de la semelle supérieure et du hourdis sont similaires (Figure 1.27).
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Fig. 1.28. Modèle par éléments finis de coque pour un monocaisson à trois âmes
La figure 1.29 illustre la modélisation numérique par éléments finis de coque d’un pont-cadre.
Fig. 1.29. Modélisation par éléments finis d’un pont cadre à l’aide des éléments de coque mince
Pour tenir compte de la fissuration du béton et la variation des caractéristiques matérielles à travers
l’épaisseur de la dalle, cette dernière peut être représentée par les éléments de coque multicouches
(Figure 1.30) ou des éléments volumiques.
L’élément de coque multicouches est un élément à définition surfacique constitué de couches en
béton et en acier sollicitées à des états plans et avec une loi de comportement unidirectionnelle
pour chacun des matériaux.
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Fig. 1.30. Dalle en béton armé représentée par une coque multicouche
La figure 1.12 montre un modèle numérique par éléments finis pour un caisson mixte dans lequel
les éléments barre, poutre, ressort, coque et volume sont utilisés.
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Références
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[5] EN 1994-1-1 : Eurocode 4, Calcul des structures mixtes acier/béton. Partie 1- 1 : Règles
générales et règles pour les bâtiments, Juin 2005
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