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CM2 Psychologie Sociale

RAPPEL:
La vidéo de l’ascenseur = ​Conformisme​ (sans parole (donc différent de la persuasion!!))
La vidéo de Sheldon et Penny = ​persuasion​ (tentative) ​(et les TOC de Sheldon Cooper…)

II- LES ATTITUDES

Qu’est-ce qu’une attitude?

“Je préfère le Jazz à la Tecktonik”


“ Je suis contre l’expérimentation animale”
“Je suis pour l’expérimentation sur les étudiants”
etc…
⇒ On exprime notre attitude par rapport à des objets d’attitudes quand on exprime quelque
chose. C’est aussi ce qu’on fait sur les réseaux sociaux quand on “like” (ou encore les
smileys sur facebook)

Les objets d’attitudes

Certains sont qualifiés d’​objets abstraits​, comme la liberté d’expression, la justice, la


politique, etc… Mais on a plus ou moins d’attitudes vis à vis de ces objets
D’autres sont des ​objets concrets​, c’est n’importe quoi, un objet concret, réel, et on a des
avis, des attitudes sur ces objets.
D’autres sont des​ ​personnes​ ​(trump par exemple, et on exprime nos attitudes en riant ou
autre…)
D’autres sont des ​groupes sociaux​ (réel ou fictif).

Définitions

Thomas & Znaniecki (1918)


“Les comportements découlant logiquement des idées (attitudes), il suffit de changer les
idées pour modifier les comportements.”

Fishbein & Ajzen (1975)


“ une ​prédisposition​ ​acquise​ à répondre systématiquement de manière ​favorable​ ou
défavorable​ envers un objet donné”
⇒​ prédisposition acquise​: c’est-à-dire qu’on l’apprend (par expérience, observation, etc…).
On acquiert cette attitude, ce qui nous prédispose à répondre systématiquement envers un
objet.
Cette prédisposition favorable ou non impacte nos comportements.
Eagly & Chaiken (1993)
“ une tendance psychologique exprimée en ​évaluant​ une entité particulière avec un certain
degré de faveur ou défaveur​”
⇒​ degré de faveur ou défaveur​: c’est pas “j’aime” ou “j’aime pas”, ce n’est pas
dichotomique, on peut nuancer.

Allport (1954)
“ une ​prédisposition acquise​ à​ penser​, ​ressentir​ et ​se comporter​ envers une personne
(ou objet) d’une manière particulière”
⇒ montre les 3 actions liées à l’attitude.

Les propriétés des attitudes

→​ La​ ​direction​ ​de l’attitude (+/-) ​: plus ou moins positive ou négative


→ ​L’​intensité​ de l’attitude (force)​: fait référence à la force avec laquelle l’attitude va
s’exprimer, qui va déterminer le degré d’implication de l’individu.
→​ La ​centralité​ de l’attitude (définition du Soi)​: importance de l’attitude dans la définition
du Soi (ce qu’on est). En quoi l’attitude participe à la conception de soi. Les attitudes peuvent
déterminer nos valeurs, faire parti de nous.
→ ​L’​accessibilité​ de l’attitude​: force d’association entre l’objet et l’attitude. Plus le lien est
fort, plus on y a accès rapidement en mémoire. Si le lien est faible, l’accessibilité en mémoire
sera plus lent.

Nos attitudes vont influencer notre façon de vivre, nos choix, vont nous aider à savoir ce
qu’on va faire dans la journée, etc… Elles vont être le guide de nos choix, raisonnements,
comportements, réactions face à certains objets d’attitudes. Mais d’où viennent-elles? Quelles
sont les origines de nos attitudes?
Les composantes de l’attitude
Le​ ​modèle ABC​ (triadique) (Rosenberg & Hovland, 1960)

Proposent un modèle théorique sur les composantes de l’attitudes.

⇒ ​face à un objet, on a ​différentes réponses​: ​cognitives​ ​(ce que je pense, les croyances,
connaissances, caractéristiques qu’on a vis-à-vis de l’objet), ​affectives​ (ce que je ressens), et
comportementales ​(mon comportement). C’est une base qui nous donne l’accès aux
attitudes. Et on peut donc les mesurer en ayant accès aux 3 réponses.
Ces 3 réponses sont liées, les 3 peuvent s’activer (pas en même temps, mais il y en a qui ont
plus de valeurs que d’autres suivant l’objet d’attitudes).

Les fonctions des attitudes

→ ​connaissance​ : nos attitudes nos servent de cadre de référence, stocké en mémoire, aux
évaluations qu’on va faire. Nos attitudes auraient une représentations schématique en
mémoire, et le fait d’en activer une, active le schéma lié à cette attitude. Ca donne une
structure sur laquelle on s’appuie, pour encoder l’information, ce qui facilite le rappel de
l'information.
→​ ​adaptation​ (utilitaire/ajustement): on considère que nos attitudes sont une forme de guide
simplifié et pratique des comportements appropriés vis à vis de l’objet d’attitude. On aura
donc surement des attitudes favorables envers un objet utile par exemple.
→​ ​défense du Soi​: défense de notre identité, de ce qu’on est. Les attitudes protègent l’estime
de soi, car elles nous permettent de s’adapter à une situation. L’image qu’on veut renvoyer
aux autres peut se faire par l’adaptation de nos attitudes pour avoir l’approbation des autres,
ou la désapprobation de l’autre.
Le comportement suit-il toujours les attitudes?

● Utilité du concept

Etude de Lapiere (1934):


Il a voulu analyser les relations entre attitudes et comportements, et plus précisément à la
relation entre les comportements de propriétaires d'établissements et leurs attitudes envers les
chinois.
Il s’est rendu dans plus de 200 établissements en Californie, avec un couple de chinois, et a
observé les comportements. A sa grande surprise, 1 seul établissement à refusé de les laisser
rentrer. A l’entrée des établissements, il y avait exposé librement les préjugés (avec les
pancartes “no dogs, negroes, mexicans”). Pour lui, ce n’était pas logique, puisqu’un seul a
refusé, alors que si les préjugés étaient affichés ouvertements, plus d’établissements auraient
dû les refuser.
(préjugé: ce qu’on pense, stéréotype: ce qu’on se représente; discrimination: comportement)
Une semaine après, il a recontacté ces établissements, et les a questionnés pour avoir leurs
attitudes. Parmis elles, il y avait “Accepteriez-vous de recevoir des clients d’origine chinoise
dans votre établissement?”. Il obtient 90% de refus, contrairement à ce qu’il a pu observer.

D’autres chercheurs se sont penchés sur la méthodologie employée par Lapiere. Ils se sont
rendus compte qu’il y avait quelques biais:
- les personnes qui ont accueillis lapière et les chinois (employés) ne sont pas les
mêmes que ceux qui ont répondu au questionnaire (propriétaire)
- sa question ne correspond pas à son comportement (le couple de chinois était
accompagné de LaPiere, américain. Il demande une attitude sur un comportement
associés à seulement des chinois dans sa question).

● Ces études mettent en évidence des ​niveaux de spécificité​:

- Ajzen et Fishbein (1977)


Attitude ​générale​:
- évaluation globale (différentes situations)
- attitudes envers un objet
Attitude ​spécifique​:
- évaluation d’un comportement ​spécifique​ se produisant dans un ​contexte
particulier​, à un ​moment particulier
- attitude envers un comportement.
En 1974, ils avaient analyser lien entre comportement et attitudes d’un pdv religieux. Ils ont
tenté de prédire un comportement religieux à partir d’attitudes religieuses.
Ils demandent à leurs participants d’indiquer la fréquence des 100 comportements proposés.
⇒ corrélation très faible (r=.15) entre attitude générale et comportement spécifique.
⇒ corrélation élevée (r = .71) entre attitude générale et ensemble (somme) des
comportements spécifiques.
⇒ ​mise en évidence d’un ​principe de compatibilité​: si je veux mesurer l’attitude
générale, ce sera compatible avec l’ensemble des comportements spécifiques.

En résumé…

- Festinger (1956)
Festinger observe que parfois on remarque que les personnes adaptent leurs discours parce
qu’elles se sont comportées différemment. Il postule que les individus cherchent une
cohérence entre les attitudes et comportements, afin d’envoyer une image positive
d’eux-mêmes aux autres. On serait donc tout le temps en train de maintenir cette cohérence.
Quand il n’y a pas de cohérence, Festinger parle de ​dissonance cognitive​.

Dissonance cognitive:
“un état d'inconfort ou de tension psychologique ressenti par une personne du fait de la
présence simultanée en elle de “cognitions” (c’est-à-dire de savoirs, représentations,
croyances) incompatibles ou incohérentes entre elles”
→ Il est essentiel de ​réduire​ ​ou ​éliminer​ cet inconfort interne:
- en modifiant ses ​attitudes​ ou son ​comportement
- en élaborant une ​justification

Il raconte comment les gens vont tenter de réduire la dissonance dans ​L’échec d’une
prophétie​ : on prend une secte, des aliens, et la fin du monde. On a un mélange qui permet de
créer une dissonance cognitive. Il observe comment les gens vont réguler cette dissonance.
On est en 1954. Une femme, gourou, est persuadée que des êtres supérieurs venant de la
planète Clarion communiquent avec elle par écriture automatique (quand quelqu’un prend le
contrôle d’une autre pour écrire), et elle est donc le messager de ces êtres supérieurs. Elle fait
passer le message à ses adeptes que ces êtres viendraient sauver les membres de la secte avant
l’apocalypse du 21 décembre 1954. Elle diffuse son message, ses adeptes y croient dur
comme fer, et Festinger suit cette secte avant la date, et pendant aussi. Il se demande
comment les membres de la secte vont réagir face à l’échec de la prophétie. Vont-ils
abandonner leurs croyances? Vont-ils tenter de trouver des justifications (prosélytisme)?

On arrive à la date fatidique, et les membres de la secte abandonnent leur travail, leurs biens,
… Après de longues heures interminables et inconfortables, se rendant compte que ça ne va
peut-être pas se produire, leur gourou reçoit un message des supérieurs (comme par
hasard…). Elle le transmet. Il annonce qu’ils avaient tant diffuser de lumière par leurs prières
que Dieu avait décidé de les épargner et qu’il n’y aurait pas d’apocalypse. Festinger observe
non pas que les adeptes quittent le groupe mais qu’ils vont se livrer à du ​prosélytisme​. Au
lieu de tout plaquer et laisser le gourou, ils sont restés dans la secte (pas tous mais certains) et
ont cherché des justifications à ce qui s’est passé.

Festinger, Riecken, & Schachter (1959) ​When prophecy fails.


Parmis 11 membres du groupe les plus fermements impliqués dans la croyance
apocalyptique:
- 5 gardent une foi inébranlable
- 2 invalident la prophétie mais rationnalisent et renforcent leur foi
- 2 ont des doutes qui se renforcent sans qu’ils désavouent complètement leur leader.
- 2 s’en vont et n’ont plus la foi

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