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aU Droit
année 2013-2014
ce fascicule comprend :
La présentation de l’ue
La série 1
Le devoir 1 à envoyer à la correction
En collaboration avec
le Centre National
d’Enseignement à Distance Marielle MARTIN
Institut de Lyon
W1111-f1/4
Introduction au droit • Série 1
L’auteur :
Marielle MARTIN : Docteur en droit privé et sciences criminelles, maître de conférences au Cnam.
� • • • www.cnamintec.fr • • • �
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UE 111 • Introduction au droit
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UE 111 • Introduction au droit
Présentation de l’UE 9
I. Programme de l’UE d’introduction au droit.......................................................9
II. Le cours d’introduction au droit du Cnam-Intec.............................................13
III. Feuillet méthodologique..................................................................................14
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Introduction au droit • Série 1
Chapitre 7. La coutume..........................................................................................44
Chapitre 8. La jurisprudence..................................................................................45
Chapitre 9. La doctrine...........................................................................................45
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Section 2. La compétence territoriale (compétence ratione loci).........................62
Chapitre 4. Les voies de recours...........................................................................64
Section 1. Les voies de recours ordinaires...........................................................64
Section 2. Les voies de recours extraordinaires...................................................64
Chapitre 5. Les voies d’exécution.........................................................................66
Section 1. Les personnes concernées.................................................................66
Section 2. Les modalités d’exécution..................................................................68
Chapitre 6. Les juridictions de l’Union européenne.............................................70
Section 1. Le tribunal (de première instance).......................................................70
Section 2. La Cour de justice de l’Union européenne..........................................71
Chapitre 7. Les Modes Alternatifs de Règlement des Conflits (MARC).............73
Section 1. Des procédures particulières...............................................................73
Section 2. Les modes privés de résolution des litiges.........................................75
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UE 111 • Introduction au droit
Titre 2. La preuve...................................................................................... 77
Chapitre 1. L’objet de la preuve.............................................................................77
Section 1. Les actes juridiques.............................................................................78
Section 2. Les faits juridiques...............................................................................78
Chapitre 2. Les modes de preuve..........................................................................78
Section 1. Les preuves parfaites..........................................................................78
Section 2. Les preuves imparfaites......................................................................82
Chapitre 3. L’administration de la preuve.............................................................83
Section 1. La preuve des actes juridiques............................................................83
Section 2. La preuve des faits juridiques..............................................................84
Lexique 86
Exercices autocorrigés 91
Annexes 95
Index 101
Devoir 1 105
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UE 111 • Introduction au droit
Présentation de l’UE
Soyez les bienvenus dans cet enseignement de l’UE1 (unité d’enseignement n° 1) du DGC
(Diplôme de gestion et de comptabilité), de niveau licence, du Cnam-Intec ; enseignement dont
le programme est rigoureusement conforme aux textes officiels régissant l’« Introduction au
droit » dans le cadre du Diplôme de comptabilité et de gestion (décret n° 2006‑1706 du
22 décembre 2006 et arrêté du 18 mars 2010).
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Introduction au droit • Série 1
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Pour chaque sujet de droit il importe de définir les Les personnes physiques :
conditions de sa participation à la vie juridique : c’est le rôle • capacité et incapacité : définition et distinction ;
de la capacité. • éléments d’identification (nom de famille, domicile et
Les personnes morales sont des fictions juridiques nationalité).
construites pour répondre à des besoins sociaux. En effet, Les personnes morales :
très tôt, on s’est aperçu que la réussite de certains projets • capacité, principe de spécialité, nécessité d’une
de grande envergure nécessitait de constituer des représentation ;
groupements de personnes mettant en commun leurs • éléments d’identification : dénomination sociale, siège
activités et leurs ressources. Par ailleurs, ces groupements social et nationalité.
peuvent poursuivre des buts différents de ceux de leurs
membres. Tout ceci conduit à conférer à certains
groupements la personnalité morale, calquée sur celle des
personnes physiques.
2.2 Les commerçants, personnes physiques
Les premiers acteurs de la vie commerciale sont les Définition
commerçants en tant que personnes physiques. Ils dirigent Commerçant et entreprise individuelle
des entreprises individuelles qu’ils exploitent en nom Actes de commerce
propre. Ces commerçants effectuent des actes de Activités interdites ou contrôlées
commerce à titre de profession habituelle. On constate Statut personnel du commerçant : incapacité, régime
donc que c’est l’activité commerciale qui confère le statut matrimonial, PACS, nationalité, interdictions,
de commerçant. incompatibilités et déchéances
Dans le cadre de ses affaires, le commerçant a besoin de Statut du conjoint
règles adaptées à ses besoins. Conséquences de l’activité commerciale : statut juridique et
obligations du commerçant
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UE 111 • Introduction au droit
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Introduction au droit • Série 1
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• affacturage et bordereau Dailly ;
• sans mobilisation de créance : crédit-bail mobilier.
Les sûretés : nature et caractéristiques essentielles
4. L’entreprise et ses responsabilités (30 heures)
4.1 L’entreprise et la responsabilité délictuelle
En développant ses activités l’entreprise peut commettre un Théorie de la responsabilité délictuelle :
fait causant un dommage à autrui. • le domaine : distinction responsabilité civile délictuelle,
Le délit et le quasi-délit engagent sa responsabilité. contractuelle et pénale ;
• les fonctions de la responsabilité délictuelle (réparer, punir,
prévenir) ;
• les fondements de la responsabilité délictuelle (faute,
risque, garantie, solidarité, précaution) ;
Les conditions de mise en œuvre :
• le dommage (types, exigences relatives aux dommages
réparables) ;
• le fait générateur : le fait personnel (la faute), le fait des
choses (inclusion de la responsabilité du fait des produits
défectueux) et le fait d’autrui ;
• le lien de causalité.
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UE 111 • Introduction au droit
accidents de la circulation. En ce qui concerne la responsabilité du fait d’autrui sont exclus la responsabilité des père et
mère du fait de leur enfant mineur ; en revanche, la responsabilité des maîtres du fait de leurs domestiques et préposés
(art. 1384 al. 5) et celle des artisans du fait de leurs apprentis (art. 1384 al. 6) font partie du programme.
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Introduction au droit • Série 1
Afin de faciliter votre tâche, toutes les séries sont bâties de la même façon autour de diverses
rubriques constituant autant de points de repère, à savoir :
• La définition des objectifs de la série.
• Le plan général du cours de la série : offrant les grandes lignes de l’architecture du cours,
lequel est très structuré pour vous aider à mieux le mémoriser.
• Le texte du cours en tant que tel.
• Un lexique juridique : reprenant les définitions essentielles rencontrées dans le cours. En
effet, la science juridique utilise un vocabulaire spécifique auquel il faut se familiariser,
d’autant que la signification donnée aux mots est souvent différente de celle du langage cou-
rant (ex. : en droit, un bien meuble n’est pas seulement une table ou une chaise !).
• Des tests de compréhension (QCM) autocorrigés.
• Des exercices d’application (cas…) autocorrigés.
• Des annexes illustrant le cours de la série : les annexes forment une sorte de dossier dont les
pièces (textes de lois, décisions de justice, entretiens avec des juristes, études doctrinales, for-
mulaires administratifs…) sont destinées à illustrer plus concrètement les explications du cours.
• Une conclusion.
• Le sujet du devoir de la série à soumettre à la correction dans les délais impartis, après
avoir étudié la série : la série 1 ne comporte qu’un seul devoir afin que vous puissiez
prendre plus sereinement contact avec la matière. En outre, cette première série développe,
d’une part, des notions de base nécessaires à la compréhension de la suite du programme et,
d’autre part, des conseils de méthode sur la technique de résolution propre à la nature de
l’épreuve de l’UE1, méthodologie que vous devez impérativement respecter. À noter que les
séries 2 et 3 comportent chacune deux devoirs et que la série 4, proche de la fin de l’année
universitaire et des révisions, ne comporte qu’un devoir. Ces devoirs font partie intégrante
de la préparation et constituent un irremplaçable outil d’entraînement à l’examen. Vous
recevrez un corrigé-type intégral pour chacun d’eux.
L’UE1 réclame de la rigueur, de la ténacité, de la régularité dans l’effort. La discipline juridique ne
s’improvise pas. Elle a ses propres règles (on peut être commerçant sans le savoir !…), son vocabu-
laire, son mode de raisonnement (il y a un véritable esprit juridique à acquérir), sa méthodologie…
Vous pouvez relever ce défi en lisant attentivement ce cours, en l’apprenant et en effectuant régu-
lièrement les devoirs. Comme vos prédécesseurs, vous allez découvrir que le droit est non seule-
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ment utile mais également que, loin d’être austère, il est souvent surprenant et enthousiasmant.
Cette matière, par essence évolutive, est traitée de la manière la plus actualisée et la plus com-
plète possible par l’auteur du présent cours qui, en corrélation avec chacune des quatre séries
de ce cours par correspondance, a également créé des compléments pédagogiques à caractère
ludique (composés de documents et exercices variés avec corrigés) que l’on peut consulter sur
le site Internet de l’Intec (http://www.cnamintec.fr).
Autrement dit, l’épreuve est écrite mais de nombreuses combinaisons quant à sa nature
sont envisageables.
Des conseils et un sujet corrigé figurent dans les développements qui suivent.
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UE 111 • Introduction au droit
Le texte de l’« histoire »
Une question générique
Ex. : M. X a-t-il raison d’invoquer la clause attributive de compétence juridictionnelle figurant au
contrat ?
Ex. : M. Y peut-il valablement prouver son droit à l’aide d’une lettre missive simplement paraphée ?
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etc.
Le texte de l’« histoire »
1. La première question qui s’y rapporte
2. La deuxième question qui s’y rapporte
3. La troisième question qui s’y rapporte
etc.
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Introduction au droit • Série 1
Exemple
De la réponse à la question :
• M. Z peut-il se prévaloir de la qualité de commerçant ?
dépend la réponse à la question :
• Comment M. Z peut-il être mis en demeure d’exécuter ses engagements professionnels par
son adversaire ?
Le « cas pratique » est une consultation. Le candidat doit savoir utiliser ses connaissances
théoriques, acquises au cours de sa formation, dans le cadre d’une situation concrète. Ses
conclusions doivent être le fruit d’une argumentation détaillée.
À cet effet, la réponse à chaque question doit être bâtie successivement autour de 4 éléments
liés par la rédaction :
Exemples
1. Au lieu de recopier la question :
• M. X a-t-il raison d’invoquer la clause attributive de compétence juridictionnelle figurant au
contrat ?
le candidat devrait écrire :
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• À quelles conditions une clause attributive de compétence juridictionnelle est-elle juridique-
ment valable ?
2. Au lieu de recopier la question :
• M. Z peut-il se prévaloir de la qualité de commerçant ?
le candidat devrait écrire :
• Comment définit-on juridiquement la qualité de commerçant ?
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UE 111 • Introduction au droit
Remarques
La méthode d’étude des situations pratiques telle qu’elle vient d’être résumée peut apparaître
de prime abord très contraignante. En réalité, son respect est une garantie de rigueur. La
démonstration est essentielle, à tel point qu’une réponse exacte sans justification de la part
du candidat ne mérite pas la moyenne. À l’inverse, une réponse pertinente, à laquelle n’avait
peut-être pas songé le correcteur, mérite une note correcte pourvu qu’elle soit amenée par une
démonstration judicieuse. Un entraînement régulier à ce type d’exercice est la meilleure
voie vers la réussite.
quelques notes au brouillon, mais la rédaction proprement dite des réponses doit se faire
directement sur la copie à remettre au correcteur, compte tenu du peu de temps imparti pour
le déroulement de l’épreuve.
La structuration des réponses dépend de la façon dont le document à commenter se présente :
• Lorsque le document s’accompagne de questions précises :
Le candidat doit y répondre dans l’ordre et de la façon la plus complète possible ; en citant
le document pour justifier ses réponses.
• Lorsque le document s’accompagne d’une question générique :
Le candidat doit y répondre de la façon la plus complète possible, en s’appuyant sur le
document pour justifier sa réponse.
• Lorsque le document ne s’accompagne d’aucune question particulière (si ce n’est :
« commenter ce document » ou « comparer ces documents ») :
Le candidat doit dégager la (ou les) problématique(s) et y répondre de la façon la plus
complète possible, en s’appuyant sur le document pour justifier sa réponse.
Remarques
Dans tous les cas, le commentaire de document, si besoin est, doit faire état du droit en vigueur
relativement aux questions posées (ex. : définitions des preuves parfaites et imparfaites…) et,
éventuellement, soulever d’autres questions. Le candidat doit être attentif à ne pas faire de hors
sujet ou de développements trop courts (répondre par oui ou par non !) ou trop longs (plusieurs
pages). Spécialement dans l’hypothèse d’une question générique et dans celle de l’ab-
sence de question particulière : le commentaire doit être construit successivement en
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Introduction au droit • Série 1
une introduction (qui situe le document, pose la problématique, indique l’intérêt du sujet et
l’annonce du plan), un plan (de préférence en deux parties cohérentes et équilibrées, avec tran-
sition entre elles) et une conclusion (qui résume la démonstration et ouvre, le cas échéant, des
perspectives en raison de réformes à l’étude…).
Remarques générales
• Le devoir doit être clair et cohérent.
• Le style, l’orthographe, l’écriture, la présentation doivent être soignés.
• L’invention de cours de même que des prises de position politiques, idéologiques… sont à
proscrire !
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• Le brouillon ne sert qu’à la préparation du devoir : il est impensable de le recopier en
intégralité !
• Il faut apprendre à gérer la durée de l’épreuve (trois heures).
• Contrairement au cours par correspondance qui les utilise à des fins pédagogiques, les
devoirs ne doivent pas comporter de tableaux et autres schémas, sauf indications expresses
du sujet.
• Le candidat aura toujours soin d’employer le vocabulaire juridique à bon escient, d’où la
constitution nécessaire d’un lexique dès le début des études de droit.
• En tout état de cause, le devoir est apprécié par rapport à la qualité du raisonnement et non par
rapport à la quantité de pages. En règle générale, quatre à six pages semblent raisonnables.
• La méthodologie à respecter n’est contraignante qu’en apparence car, en réalité, elle est la
condition et la garantie d’un exposé rigoureux sur le fond.
D. Exemples
À titre d’exemple (à ne pas envoyer à la correction), trois sujets portant sur des thèmes traités
dans cette série.
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UE 111 • Introduction au droit
Énoncé
Mme Piquet tient un commerce de prêt-à-porter dans la bonne ville de Rouen. Le 22 mai 2013,
elle est arrêtée au volant de sa voiture pour un délit dont la sanction est réduite de 100 euros à
80 euros par une loi promulguée le 23 mai et entrée en vigueur le 29 mai 2013. Au moment de sa
condamnation et de payer son amende, début juin, Mme Piquet prétend ne devoir que 80 euros.
Quel est le montant de l’amende réellement due par Mme Piquet ?
Corrigé
Le 22 mai 2013, Mme Piquet est arrêtée au volant de sa voiture pour un délit dont la sanction est
réduite de 100 euros à 80 euros par une loi entrée en vigueur le 29 mai suivant. Lors de sa
condamnation début juin, Mme Piquet prétend ne devoir payer que le montant de l’amende tel
qu’il résulte des nouvelles dispositions.
Il convient de se demander si une loi rétroagit sur les événements nés antérieurement à son
entrée en vigueur.
L’article 2 du Code civil énonce un principe en la matière : « La loi ne dispose que pour l’avenir ;
elle n’a point d’effet rétroactif. » Ceci signifie qu’une loi nouvelle s’applique seulement aux situa-
tions juridiques nées à partir de son entrée en vigueur. Par exception, les contrats en cours
continuent à être régis par la loi ancienne sauf à ce que la loi nouvelle soit d’ordre public. En
outre, le principe de non-rétroactivité des lois est écarté lorsque la loi nouvelle est expressément
rétroactive, lorsque c’est une loi de compétence et de procédure, lorsqu’il s’agit d’une loi inter-
prétative d’une loi antérieure ou lorsque la loi nouvelle est une loi pénale plus douce (elle atténue
les sanctions des infractions).
En l’espèce, la loi entrée en vigueur le 29 mai 2013 et qui abaisse de 100 euros à 80 euros
l’amende encourue pour un délit pénal donné est une loi pénale plus douce qui bénéficie donc
aux situations en cours nées avant son entrée en vigueur. Tel est le cas pour Mme Piquet qui
n’est redevable que des 80 euros.
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Énoncé
Comparer ces textes :
Art. 214 al. 1er, C. civ. : « Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des
époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives. »
Art. L. 210‑1 al. 1er, C. com. : « Le caractère commercial d’une société est déterminé par sa
forme ou par son objet. »
Corrigé
Les deux textes à comparer sont respectivement insérés dans le Code civil (art. 214, al. 1er) et
dans le Code de commerce (art. L. 210‑1 al. 1er). Ce sont tous les deux des textes législatifs,
c’est-à-dire des dispositions votées par le Parlement français. La loi occupe une place impor-
tante dans la hiérarchie des sources du droit, autrement dit dans les diverses origines des règles
de conduite juridique dont l’inobservation est sanctionnée par les pouvoirs publics. Or, pour une
bonne application de la loi, il importe de savoir si elle laisse ou non, aux personnes qu’elle
concerne, la possibilité d’exercer un choix. En d’autres termes, la loi est-elle supplétive (A) ou
impérative (B) ?
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Introduction au droit • Série 1
A. La loi supplétive
La loi est supplétive de volonté lorsqu’elle laisse aux personnes qu’elle vise la faculté d’effectuer
un choix qui doit toutefois rester dans les limites de la légalité (respect de l’ordre public et des
bonnes mœurs…). À défaut pour les parties de manifester ce choix, la loi supplétive prévoit une
règle qui leur est automatiquement appliquée. Ainsi, par exemple, l’alinéa 1er de l’article 214 du
Code civil, qui est l’une des dispositions relatives au statut des couples mariés, est une illustra-
tion de la supplétivité de la loi : en ce qui concerne « la contribution des époux aux charges du
mariage », les époux peuvent décider par contrat de quelle façon s’effectuera entre eux cette
contribution. Dans le silence de leur part sur cette question, chacun des conjoints doit prendre
en charge lesdites dépenses proportionnellement à ses revenus : « Ils y contribuent à proportion
de leurs facultés respectives. »
La loi qui n’est pas supplétive est impérative.
B. La loi impérative
La loi est impérative lorsqu’elle ne laisse aucun choix aux personnes qu’elle vise. Au contraire,
elle leur impose une règle incontournable. Ainsi, par exemple, l’article L. 210‑1 al. 1er du Code de
commerce, qui est l’une des dispositions relatives aux sociétés commerciales, est une illustra-
tion du caractère impératif de la loi : le caractère commercial d’une société est déterminé soit par
sa forme, soit par son objet, sans que l’on puisse invoquer un autre critère (« Le caractère com-
mercial d’une société est déterminé par sa forme ou par son objet »).
En conclusion, quelle que soit la branche du droit (ici, le droit civil et le droit commercial), savoir
si la loi est supplétive ou impérative permet de connaître la latitude qu’elle laisse et dans quelle
mesure l’on est dans la légalité. Cependant, il n’est pas toujours aisé de déterminer si la loi est
supplétive ou impérative. Il faut interpréter sa formulation. Fort heureusement, la loi indique par-
fois expressément qu’elle est impérative par les formules suivantes : « la présente loi est impé-
rative », « la présente loi est d’ordre public ».
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Énoncé
TRAVAIL À FAIRE
1. Les prérogatives conférées aux titulaires de droits réels accessoires.
2. Un testament est :
a. un acte juridique (unilatéral).
b. un fait juridique.
c. ni l’un, ni l’autre.
3. Suite au défaut d’entretien normal par une commune de la route la traversant, un automo-
biliste, qui passait par là, a été victime d’un accident. Pour entendre dire droit, doit-il saisir :
a. le tribunal des conflits ?
b. l’ordre administratif ?
c. l’ordre judiciaire ?
4. Une clause pénale est :
a. une convention entre la victime et l’auteur d’une infraction.
b. une stipulation prévoyant un dédommagement forfaitaire au cas de l’inexécution du contrat
par l’une des parties.
c. un extrait d’une loi pénale.
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UE 111 • Introduction au droit
Corrigé
1. Les droits réels accessoires sont des sûretés réelles qui ont pour vocation de garantir des
droits de créance (droits personnels). Un droit réel accessoire est un droit accessoire à un droit
de créance ; il ne se conçoit pas sans ce rapport de subordination. Puisque évaluables en argent
et susceptibles d’opérations juridiques, ces sûretés sont des droits subjectifs patrimoniaux. Ce
peut être un gage, une hypothèque, un nantissement… selon que le bien donné en garantie est
respectivement un meuble, un immeuble, un fonds de commerce…
Un droit réel accessoire confère au créancier qui en est titulaire une double prérogative. D’une
part, un droit de préférence qui permet d’être désintéressé avant les autres créanciers sur le prix
de la chose donnée en garantie si le débiteur ne paie pas ce qui est dû. D’autre part, un droit de
suite qui autorise le créancier privilégié à saisir la chose qui lui a été donnée en garantie, en
quelques mains qu’elle se trouve.
À noter qu’il existe également des sûretés personnelles (ex. : le cautionnement).
2. a. Le testament est un acte juridique ; il traduit la volonté de celui qui en est l’auteur (volonté
d’établir l’acte et recherche des effets de droit qui y sont attachés : dévolution successorale à
telle ou telle personne…). C’est un acte juridique unilatéral car seul le testateur « s’engage » à
quelque chose.
3. b. En l’espèce, la route est un ouvrage public. C’est la responsabilité de puissance publique
de la commune qui est en cause ; l’ordre administratif est donc compétent pour statuer sur cette
affaire. On remarquera que le tribunal des conflits peut être préalablement saisi mais seulement
en cas de doute quant à la compétence de l’ordre administratif ou de l’ordre judiciaire.
4. b. La clause pénale, contrairement à son appellation, n’a pas trait au droit pénal. Il s’agit de la
clause par laquelle, dans un contrat, le débiteur, s’il manque à son obligation, devra verser au
créancier une somme d’argent dont le montant, fixé à l’avance, est a priori indépendant du pré-
judice réellement subi.
Cette clause permet donc d’aménager, de façon privée et par anticipation, la résolution d’un
éventuel litige contractuel.
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En souhaitant vivement répondre aux besoins de tous les étudiants et en formant des vœux pour
leur réussite.
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Introduction au droit • Série 1
Série 1
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Chapitre 2. Les principaux principes directeurs du procès
Chapitre 3. L’organisation des juridictions françaises
Chapitre 4. Les voies de recours
Chapitre 5. Les voies d’exécution
Chapitre 6. Les juridictions européennes
Chapitre 7. Les Modes Alternatifs de Règlement des Conflits (MARC)
Titre 2. La preuve
Chapitre 1. L’objet de la preuve
Chapitre 2. Les modes de preuve
Chapitre 3. L’administration de la preuve
Série 2
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UE 111 • Introduction au droit
Série 3
Série 4
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Introduction au droit • Série 1
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1
partie
Le droit et sa genèse
Pour appréhender ce qu’est le droit, des notions introductives fondamentales (Titre 1) doivent
être présentées, avant de s’interroger sur ses sources (Titre 2).
Section 1. Définition
Dans son interprétation la plus large, le droit désigne la discipline juridique, la science humaine
(« faire des études de droit… »). Il s’agit en réalité du « droit objectif ». D’emblée, la signification
de l’expression « droit positif » doit également être signalée.
I. Le droit objectif
Définition
Le droit objectif (défini par son objet) est l’ensemble des règles de conduite (règles de com-
portement) juridiques (de nature juridique) qui gouvernent la vie des personnes (les per-
sonnes humaines mais aussi certains groupements) en société (dans une nation donnée) ;
règles dont l’inobservation est sanctionnée par les pouvoirs publics, la contrainte sociale.
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Introduction au droit • Série 1
Définition
On entend par droit positif, le droit objectif actuellement en vigueur dans un certain pays.
(Ex. : le droit positif français est le droit actuellement en vigueur en France.)
Section 2. Finalités
Le droit a donc pour fondement l’établissement d’un certain ordre social assuré par des réfé-
rences communes, des règles d’orchestration conçues et sanctionnées par les pouvoirs
officiels afin de garantir la liberté de tous contre les comportements abusifs de chacun.
Certes, d’autres règles de conduite tendent au même but. Ce sont la morale ou encore la religion.
Mais si le droit s’en rapproche et s’en inspire, poursuivant un idéal de ce qui est bien et juste, il s’en
distingue aussi dans ses modalités d’élaboration et surtout dans les sanctions qu’il prévoit.
L’inobservation d’une règle de droit est sanctionnée par les pouvoirs publics, alors qu’en prin-
cipe seule la conscience est sollicitée lorsque l’on enfreint la morale ou la religion.
La spécificité du droit objectif, qui vise donc à obtenir un minimum d’équilibre entre les individus
et la société, justifie les caractères des règles de droit.
La règle de droit est générale car elle a vocation à s’appliquer à tous (à toutes les personnes du
pays qui l’a édictée).
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Section 2. Le caractère impersonnel
La règle de droit est impersonnelle car elle s’applique sans distinction de personne à quiconque
se trouve placé dans la même situation (ex. : règles permettant de déterminer l’existence juri-
dique d’une personne).
La règle de droit est permanente car elle s’applique tant qu’elle n’a pas été supprimée et rem-
placée par une autre règle de droit.
La règle de droit est obligatoire car tous ceux qui tombent sous le coup d’une règle de droit qui
régit leur situation ne peuvent y échapper et, s’ils tentent de le faire en la violant, ils seront sanc-
tionnés soit par une sanction civile (ex. : condamnation à réparer le préjudice causé par un ver-
sement de dommages et intérêts), soit par une sanction pénale (peine privative de liberté et/ou
amende…), soit par les deux.
Les règles de droit peuvent être réunies en plusieurs catégories selon le domaine sur lequel elles
portent.
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UE 111 • Introduction au droit
DROIT POSITIF
DROIT DROIT
CIVIL CONSTITUTIONNEL
DROIT DROIT
COMMERCIAL ADMINISTRATIF
DROIT DROIT
DU TRAVAIL PÉNAL
DROIT DROIT
INTERNATIONAL FISCAL
PRIVÉ
DROIT
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INTERNATIONAL
PUBLIC
C’est l’ensemble des règles juridiques s’appliquant aux rapports des particuliers entre eux
et aux rapports entre les particuliers et l’Administration lorsque le rôle et le fonctionne-
ment de celle-ci ne sont pas en cause.
En réalité, il convient d’étendre la notion de particuliers non seulement aux individus mais aussi
aux groupements, sociétés, associations, syndicats…
Les principales sous-branches du droit privé sont les suivantes :
I. Le droit civil
C’est l’ensemble des règles juridiques régissant les rapports des particuliers entre eux sur
le plan individuel, familial et pécuniaire : règles relatives à la protection des personnes (droit à
l’intégrité physique, droit au respect de la vie privée…), filiation, mariage, divorce, biens, succes-
sion, contrats, responsabilité civile…
Le droit civil est la branche dite de « droit commun » car elle s’applique, en outre, à toutes
matières en l’absence d’autres dispositions spécifiques.
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Introduction au droit • Série 1
C’est l’ensemble des règles juridiques qui, dans un État donné, président à l’organisation
de cet État et aux rapports entre ce dernier et les particuliers.
Les principales sous-branches du droit public sont les suivantes :
I. Le droit constitutionnel
C’est l’ensemble des règles juridiques régissant la forme de l’État et le fonctionnement des
institutions (rôle du Parlement, mandat présidentiel, élections…).
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En France, l’essentiel du droit constitutionnel est contenu dans la Constitution du 4 octobre 1958.
28
UE 111 • Introduction au droit
Remarque
Le droit étant en constante évolution, il se crée d’autres branches que celles présentées ci-
avant (droit de l’environnement, droit de l’Internet…). En outre, la distinction entre droit privé et
droit public est à relativiser à maints égards (extension de l’activité de l’État à des domaines
traditionnellement privés tels que le négoce, effets privés des infractions : dommages subis
par les victimes…).
Le droit (droit objectif), en ses différentes règles, est créateur de droits (droits subjectifs) et
d’obligations pour les personnes qu’il régit.
Ce sont les droits d’un sujet de droits, d’un titulaire de droits donné. Ce sont les prérogatives
juridiques individuelles reconnues à une personne dans le cadre du droit positif. Le droit
positif contient donc un certain nombre de droits précis (ex. : droit à l’intégrité physique, droit de
propriété…) et chaque personne, à un moment donné, est titulaire de plusieurs de ces droits,
voire de tous ces droits. Ce sont les droits subjectifs de cette personne. Habituellement, on dis-
tingue les droits subjectifs extrapatrimoniaux des droits subjectifs patrimoniaux, subdivisés eux-
mêmes en différentes catégories.
DROITS SUBJECTIFS
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DROITS DE DROITS
LA PERSONNALITÉ INTELLECTUELS
DROITS DROITS
DROITS DE PERSONNELS RÉELS
LA FAMILLE
201111TDPA0113 29
Introduction au droit • Série 1
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famille.
Il en est ainsi, par exemple :
• Des droits du conjoint marié.
Art. 212 du Code civil :
« Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. »
30
UE 111 • Introduction au droit
Nota bene
Tous ces droits sont bien extrapatrimoniaux car ils ne peuvent faire l’objet de transactions (être
vendus…) même s’ils ont parfois des incidences pécuniaires (ex. : droit à faire valoir sa qualité
de successible).
Nota bene
Le droit d’auteur a non seulement une composante patrimoniale, mais aussi une composante
extrapatrimoniale (il « comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral »).
201111TDPA0113 31
Introduction au droit • Série 1
a. Le droit de propriété
C’est le plus complet des droits réels ; il confère à son titulaire trois attributs :
• l’usus : le droit de se servir de la chose, objet de la propriété ;
• le fructus : le droit de percevoir les fruits de la chose, objet de la propriété (les fruits s’entendent
de ce que fournit régulièrement la chose sans que soit altérée la substance de celle-ci) ;
• l’abusus : le droit de disposer de la chose, objet de la propriété (ex. : vendre, donner la chose…).
Art. 544 du Code civil :
« La propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue,
pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements. »
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de puisage, de pacage, de passage…
Art. 637 du Code civil :
« Une servitude est une charge imposée sur un héritage pour l’usage et l’utilité d’un héri-
tage appartenant à un autre propriétaire. »
Nota bene
Il convient de traduire « héritage » par « fonds », le fonds dominant étant le bénéficiaire de la
servitude supportée par le fonds servant.
(Pour une étude approfondie des droits réels principaux, voir la série 2.)
32
UE 111 • Introduction au droit
La garantie peut porter sur un bien meuble corporel (gage), un bien immeuble (hypothèque), un
fonds de commerce (nantissement)…
Le créancier privilégié peut, au cas de défaillance du débiteur, réclamer le bien objet de sa garan-
tie en quelque main qu’il se trouve (droit de suite) et se faire payer en priorité sur son prix, par
rapport à d’autres créanciers éventuels (droit de préférence).
Nota bene
Il existe aussi des sûretés personnelles (ex. : le cautionnement. La caution personnelle est
une personne qui s’engage à exécuter l’obligation d’un débiteur si celui-ci venait à être
défaillant).
Si, dans le cadre du droit objectif, l’on peut être titulaire de droits subjectifs, on peut aussi être
tenu à des obligations.
I. Définition
Les obligations sont des liens juridiques en vertu desquels une personne peut exiger d’une autre
qu’elle accomplisse une prestation déterminée.
L’obligation de l’un (le débiteur, celui qui est tenu à quelque chose) est ainsi le corollaire du droit
(subjectif) de l’autre (le créancier).
Exemples
La personne qui en a blessé une autre a l’obligation d’indemniser celle-ci ; l’acheteur a l’obli-
gation de payer le prix du bien acheté au vendeur, lequel a l’obligation de le lui fournir…
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201111TDPA0113 33
Introduction au droit • Série 1
Exemples
Obligation du dépositaire qui doit restituer l’objet qu’on lui a confié en dépôt ; obligation du
transporteur de personnes qui doit conduire le voyageur sain et sauf à destination…
Exemples
Obligation de l’avocat qui doit faire de son mieux pour convaincre les juges du bon droit de son
client ; obligation de l’enseignant qui doit faire de son mieux pour aider ses élèves à réussir…
1. Le terme
Une obligation peut être affectée d’un terme (événement futur et certain). C’est une modalité
qui affecte l’obligation dans son exigibilité ou sa durée. Un terme peut être suspensif lorsqu’il
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diffère l’exécution d’une obligation (ex. : fixation d’une échéance) ; il peut être extinctif lorsqu’il
fixe l’instant auquel le débiteur cessera d’exécuter ses obligations (ex. : contrat de travail à durée
déterminée, fin de bail).
2. La condition
Une obligation peut être affectée d’une condition. C’est une modalité qui affecte l’obligation
dans son existence même puisqu’elle subordonne la création ou l’extinction de l’obligation à un
événement futur et incertain. Ainsi, la création d’une obligation peut être subordonnée à la
réalisation d’un événement : la condition est dite suspensive (ex. : je vous accorde ce prêt si
vous me fournissez une garantie). À l’inverse, la condition est dite résolutoire, lorsque la surve-
nance d’un fait emporte disparition de l’obligation (ex. : le compte que nous vous ouvrons sera
clos si vous ne l’approvisionnez pas).
34
UE 111 • Introduction au droit
a. Solidarité active
L’obligation est solidaire entre plusieurs créanciers lorsque le titre donne expressément à chacun
d’eux le droit de demander le paiement total de la créance et que le paiement fait à l’un d’eux
libère le débiteur, encore que le bénéfice de l’obligation soit partageable et divisible entre les
divers créanciers.
b. Solidarité passive
Il y a solidarité entre plusieurs débiteurs qui sont obligés à une même chose, de manière que
chacun puisse être contraint pour la totalité et que le paiement fait par un seul libère les autres
envers le créancier (quitte à ce que le débiteur qui a payé se retourne ensuite contre ses codé-
biteurs pour leur part de la dette).
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D’où proviennent les règles de droit ? Les règles de droit trouvent leur origine dans diverses
émanations juridiques, exprimées ou non par écrit. Le droit positif français se construit évi-
demment au plan national, par des sources tant étatiques (lois…) que professionnelles
(code de déontologie de telle ou telle profession…) ; mais, l’État français étant un État membre
de l’Union européenne, le droit positif français intègre également des règles de dimension
européenne. Par ailleurs, lorsque l’État français s’engage par des conventions internatio-
nales, le droit positif français intègre des règles de dimension internationale.
On choisira de présenter ces sources du droit positif français selon le principe hiérarchique qui
les lie, la Constitution française se situant au sommet de cette hiérarchie et chacune des sources
citées ensuite ne pouvant déroger aux sources citées avant elle.
201111TDPA0113 35
Introduction au droit • Série 1
Exemples
Les traités fondateurs de l’Union européenne (le traité de Paris du 18 avril 1951, les deux trai-
tés de Rome du 25 mars 1957, le traité de Maastricht du 7 février 1992, le traité d’Amsterdam
du 2 octobre 1997, etc.)…
Un traité international n’engage l’État français qu’à la condition d’être ratifié, c’est-à-dire approuvé,
par les organes internes compétents (le Président de la République et parfois le Parlement).
Dans la hiérarchie des sources du droit, les traités internationaux doivent respecter la
Constitution nationale. Ainsi, par exemple, le traité sur l’Union européenne, signé le 7 février
1992 à Maastricht, a d’abord été déclaré contraire à la Constitution française par une décision
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du Conseil constitutionnel rendue le 9 avril 1992, sur saisine du Président de la République. Il a
fallu, pour permettre la conformité du traité à la Constitution, une révision ponctuelle de celle-ci,
consistant essentiellement en l’ajout d’un nouveau titre (Titre XIV : « Des Communautés euro-
péennes et de l’Union européenne ») et opérée par la loi constitutionnelle n° 92‑554 du 25 juin
1992.
36
UE 111 • Introduction au droit
Ils sont obligatoires et directement applicables dans le droit des États membres.
Exemple
Règlement (CE) n° 1103/97/CE du Conseil de l’Union européenne du 17 juin 1997 fixant cer-
taines dispositions relatives à l’introduction de l’euro (JOCE n° L 162, 19 juin 1997), art. 6 :
« Le présent règlement entre en vigueur le jour suivant celui de sa publication au Journal
officiel des Communautés européennes.
Le présent règlement est obligatoire dans tous ses éléments et directement applicable
dans tout État membre.
Fait à Luxembourg, le 17 juin 1997. »
Elles fixent des objectifs que les États membres doivent obligatoirement atteindre, tout en les
laissant choisir les moyens à utiliser (lois nationales…) pour leur transposition en droit interne.
Exemple
Directive n° 98/6/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 relative à la pro-
tection des consommateurs en matière d’indication des prix des produits offerts aux consom-
mateurs (JOCE n° L 80, 18 mars 1998), art. 11 :
« 1. Les États membres mettent en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et
administratives nécessaires pour se conformer à la présente directive au plus tard le
18 mars 2000. Ils en informent immédiatement la Commission. Ils appliquent ces disposi-
tions à partir de cette date. »
Nota bene : Tous les textes du droit européen ont d’abord été publiés au JOCE (Journal officiel
de la Communauté européenne), puis désormais au JOUE (Journal officiel de l’Union euro-
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Elles s’adressent à un État membre donné ou un particulier pour qui elles sont directement
obligatoires.
Remarque
La primauté du droit européen n’empêche pas les États membres de légiférer, pourvu que ce
soit dans le respect des normes européennes. Le traité de Maastricht institue même un « prin-
cipe de subsidiarité » en vertu duquel l’Union européenne, en dehors de sa compétence exclu-
sive, n’intervient et ne crée des règles que si les États membres ne peuvent le faire de manière
suffisante.
201111TDPA0113 37
Introduction au droit • Série 1
Section 1. Descriptif
I. La loi constitutionnelle
C’est une loi de révision de la Constitution.
Constitution du 4 octobre 1958, art. 89 :
« L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la
République sur proposition du Premier ministre et aux membres du Parlement.
Le projet ou la proposition de révision doit être […] voté par les deux assemblées en
termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum.
Toutefois, le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la
République décide de le soumettre au Parlement convoqué en Congrès ; dans ce cas, le
projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes des suf-
frages exprimés. Le bureau du Congrès est celui de l’Assemblée nationale.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté
atteinte à l’intégrité du territoire.
La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. »
Exemples
Loi n° 92‑554 du 25 juin 1992 liée à la ratification du traité de Maastricht ; loi n° 2000‑964 du
2 octobre 2000 relative au quinquennat portant de 7 à 5 ans la durée du mandat présiden-
tiel. Constitution du 4 octobre 1958, art. 6 al. 1er :
« Le Président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. »
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II. La loi organique
C’est une loi destinée à compléter les dispositions de la Constitution, entre autres, quant à l’or-
ganisation des pouvoirs publics.
Exemples
Loi organique précisant les conditions du vote des projets de loi de finances par le Parlement ;
lois organiques relatives au statut des magistrats…
38
UE 111 • Introduction au droit
Art. 24 :
« Le Parlement vote la loi […]. »
Art. 34 :
« La loi fixe les règles concernant :
• les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des
libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ; les sujétions imposées
par la Défense nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
• la nationalité, l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et
libéralités ;
• la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure
pénale ; l’amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats ;
• l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime
d’émission de la monnaie.
La loi fixe également les règles concernant :
• le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances
représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d’exercice des
mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des
collectivités territoriales ;
• la création des catégories d’établissements publics ;
• les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l’État ;
• les nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises du secteur public au
secteur privé.
La loi détermine les principes fondamentaux :
• de l’organisation générale de la Défense nationale ;
• de la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ;
• de l’enseignement ;
• de la préservation de l’environnement ;
• du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
• du droit du travail, du droit syndical et de la Sécurité sociale.
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Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’État dans les conditions et sous
les réserves prévues par une loi organique.
Les lois de financement de la Sécurité sociale déterminent les conditions générales de son équi-
libre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses,
dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.
Des lois de programmation déterminent les objectifs de l’action de l’État.
Les orientations pluriannuelles des finances publiques sont définies par des lois de programma-
tion. Elles s’inscrivent dans l’objectif d’équilibre des comptes des administrations publiques.
Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une loi organique. »
Art. 39 al. 1er :
« L’initiative des lois appartient concurremment au Premier ministre et aux membres du Parlement. »
Art. 45 :
« Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement dans les deux assemblées du
arlement en vue de l’adoption d’un texte identique. […] »
P
L’initiative d’une loi appartient donc au Gouvernement (projet de loi) ou au Parlement (proposi-
tion de loi). Quoi qu’il en soit, pour être adoptée, une loi doit être soumise pour des lectures
successives (navette) à l’Assemblée nationale et au Sénat, qui peuvent lui apporter des modi-
fications (amendements), et doit finalement être votée en termes identiques par ces deux
assemblées.
201111TDPA0113 39
Introduction au droit • Série 1
Les lois organiques et, a fortiori, les lois ordinaires ne sauraient déroger à la Constitution (ainsi
qu’aux autres sources du droit qui leur sont supérieures : traités, sources européennes).
Le contenu des différentes lois ordinaires est en principe inséré dans les codes correspondant à
leur domaine d’intervention (ex. : une loi relative aux successions sera intégrée dans le Code
civil ; une loi relative à la détermination des actes de commerce sera intégrée dans le Code de
commerce…).
Une loi ordinaire est dite impérative lorsque tout individu auquel elle s’applique est obligé de s’y
soumettre sans pouvoir opter pour une autre règle.
Exemple
Art. 6 du Code civil :
« On ne peut déroger par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l’ordre
public et les bonnes mœurs. »
Au contraire, une loi ordinaire est dite supplétive lorsqu’elle s’applique en l’absence de toute
autre volonté de l’individu. Une loi supplétive laisse donc aux personnes la possibilité d’effectuer
un autre choix (pourvu que ce choix soit lui-même conforme au droit en vigueur : respect de
l’ordre public et des bonnes mœurs…) et, en l’absence de choix de leur part, leur applique une
solution qu’elle prévoit.
Exemple
À défaut de contrat de mariage par lequel les époux manifesteraient leur choix de tel ou tel
régime matrimonial, ils sont réputés mariés sous le régime légal de la communauté réduite aux
acquêts.
Art. 1400 du Code civil :
« La communauté, qui s’établit à défaut de contrat ou par la simple déclaration qu’on se
marie sous le régime de la communauté… »
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Section 2. Conditions d’application de la loi
A. La promulgation
C’est l’acte par lequel le Président de la République atteste l’existence de la loi et en ordonne la
publication et l’exécution.
Art. 10 de la Constitution du 4 octobre 1958 :
« Le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la
transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée.
Il peut, avant l’expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de
la loi de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée. »
Signalons que la constitutionnalité d’une loi peut et parfois doit être contrôlée par un organe
spécial, le Conseil constitutionnel.
Art. 56 al. 1 et 2 de la Constitution du 4 octobre 1958 :
« Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres, dont le mandat dure neuf ans et
n’est pas renouvelable. Le Conseil constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans.
40
UE 111 • Introduction au droit
Trois des membres sont nommés par le Président de la République, trois par le Président
de l’Assemblée Nationale, trois par le Président du Sénat. […]
En sus des neuf membres prévus ci-dessus, font de droit partie à vie du Conseil constitu-
tionnel les anciens Présidents de la République. »
Nota bene
Au moment où le présent cours est rédigé (printemps 2013), il est question d’une réforme selon
laquelle les futurs anciens présidents de la République ne seraient plus membres de droit du
Conseil constitutionnel.
Ainsi, doivent être soumises au Conseil constitutionnel avant leur promulgation : notam-
ment les lois organiques.
Art. 61 al. 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 :
« Les lois organiques, avant leur promulgation, les propositions de loi mentionnées à l’ar-
ticle 11 avant qu’elles ne soient soumises au référendum, et les règlements des assem-
blées parlementaires, avant leur mise en application, doivent être soumis au Conseil
constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution. »
Par ailleurs, sur saisine par le Président de la République, le Premier Ministre, le Président de
l’Assemblée Nationale, le Président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs, toute
loi peut, avant sa promulgation, être déférée au Conseil constitutionnel.
Art. 61 al. 2 de la Constitution du 4 octobre 1958 :
« […] Les lois peuvent être déférées au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation,
par le Président de la République, le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Natio-
nale, le Président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs. »
Une disposition que le Conseil constitutionnel déclare inconstitutionnelle ne peut pas être
promulguée et ne sera pas applicable.
Art. 62 al. 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 :
« Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l’article 61 ne peut être
promulguée ni mise en application. »
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B. La publication
C’est l’insertion de la loi dans le Journal officiel de la République française afin de la porter à la
connaissance du public.
En vertu de l’adage selon lequel « nul n’est censé ignorer la loi », celle-ci s’applique alors en
principe un jour franc après que le numéro du Journal Officiel qui la contient est parvenu au chef-
lieu d’arrondissement, et ce, sauf dispositions particulières (délais plus longs pour l’étranger,
spécification d’une date précise par le texte de loi lui-même…).
201111TDPA0113 41
Introduction au droit • Série 1
A. Cas déterminés
1. Principe de la territorialité de la loi
La loi française s’applique sur tout le territoire français (aux Français comme aux étrangers) s’il
s’agit d’une loi de police ou de sûreté ou s’il s’agit d’immeubles.
Art. 3 al. 1 et 2 du Code civil :
« Les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent le territoire.
Les immeubles, même ceux possédés par des étrangers, sont régis par la loi française. »
Remarques
• Le territoire français s’entend, dans toutes ses dimensions (terrestre, aérienne, maritime),
de la métropole, de la collectivité territoriale de Corse, des départements et territoires
d’outre-mer (DOM-TOM), des espaces diplomatiques français (ambassades…) situés à
l’étranger…, desquels il convient de retrancher les espaces diplomatiques étrangers situés
en France…
• Ainsi qu’il a déjà été dit, de nombreuses règles de droit spécifiques s’appliquent à cer-
taines parties du territoire : Alsace-Moselle, Corse, DOM-TOM…
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résidant en pays étrangers. »
B. Autres cas
Dans d’autres domaines, à défaut de principes généraux, on se réfère au coup par coup à des
textes spécifiques et au droit international privé.
Exemple
Art. 309 du Code civil :
« Le divorce et la séparation de corps sont régis par la loi française :
• lorsque l’un et l’autre époux sont de nationalité française ;
• lorsque les époux ont, l’un et l’autre, leur domicile sur le territoire français ;
• lorsque aucune loi étrangère ne se reconnaît compétente, alors que les tribunaux fran-
çais sont compétents pour connaître du divorce ou de la séparation de corps. »
42
UE 111 • Introduction au droit
B. Exceptions
• La loi nouvelle a un effet immédiat et rétroactif lorsqu’il s’agit d’une :
–– loi pénale plus douce (ex. : qui allège les peines prévues jusque-là pour une infraction
donnée) ;
–– loi de compétence et de procédure (qui détermine les modalités de saisine des
juridictions…) ;
–– loi interprétative (qui clarifie une loi antérieure) ;
–– loi expressément rétroactive (la loi nouvelle dispose, par exemple, qu’elle a vocation à
s’appliquer à toutes les situations en cours de jugement et pourtant nées six mois avant son
entrée en vigueur).
En pareils cas, les dispositions de la loi nouvelle ont une implication non seulement sur les
situations nées à dater de son entrée en vigueur mais aussi sur les situations pendantes (non
définitivement jugées) nées antérieurement à son entrée en vigueur.
• La loi nouvelle n’a pas d’effet rétroactif mais elle n’a pas davantage d’effet immédiat :
Ceci vise les contrats en cours d’exécution car leurs effets continuent à être régis par la loi
ancienne sous l’empire de laquelle ils ont été conclus : bien que les effets d’un contrat en
cours d’exécution perdurent après l’entrée en vigueur d’une loi nouvelle, celle-ci n’aura sur ce
contrat aucune incidence et la loi nouvelle ne régira que les contrats formés à dater de son
entrée en vigueur.
Toutefois (et par exception à l’exception, ce qui revient au cas de principe !), lorsque la loi
nouvelle est d’ordre public (incontournable pour des raisons de stabilité de l’ordre social),
elle s’applique immédiatement dès son entrée en vigueur même aux effets futurs des
contrats en cours (ex. : une loi qui augmenterait la durée minimale des congés payés concer-
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nerait tous les contrats de travail à dater de son entrée en vigueur, y compris ceux qui seraient
alors en cours !)… mais sans effet rétroactif sur les effets passés des contrats en cours !
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Introduction au droit • Série 1
Exemples
Ordonnance n° 2000‑912 du 18 septembre 2000 relative à la partie législative du Code de
commerce (ordonnance prise en application de l’habilitation donnée au Gouvernement par la
loi du 16 décembre 1999 pour une nouvelle codification du Code de commerce de 1807) ;
ordonnance n° 2000‑916 du 19 septembre 2000 portant adaptation de la valeur en Euros de
certains montants exprimés en Francs dans les textes législatifs (ordonnance prise en applica-
tion de l’habilitation donnée au Gouvernement par la loi du 15 juin 2000 pour une adaptation
en euros de certains montants législatifs exprimés en francs).
Exemple
Les contraventions, infractions pénales les moins graves, sont créées par voie réglementaire
contrairement aux délits pénaux et aux crimes qui, étant expressément visés par l’article 34 de
la Constitution, nécessitent pour être institués le vote d’une loi.
Bien entendu, les règlements, comme les ordonnances, doivent respecter les sources du droit
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« supérieures » (Constitution, traités, sources européennes, lois).
Nota bene
Les circulaires sont des instructions de service écrites émanant d’une autorité supérieure
(ex. : circulaires ministérielles de droit fiscal indiquant aux agents de la fonction publique com-
ment calculer tel impôt).
Chapitre 7. La coutume
C’est un usage suivi de façon générale et prolongée qui finit par avoir un caractère obliga-
toire selon l’opinion commune. La règle coutumière, qui est en principe une règle de droit non
écrite, résulte donc de deux éléments : une pratique répétée dans le temps et la croyance que
cette pratique est obligatoire.
La coutume est une source de droit particulièrement prolixe en matière professionnelle (usage
professionnel), commerciale et internationale ; même si certaines règles de droit coutumières
subsistent également en droit civil (ex. : la femme mariée utilise généralement le nom de son
époux, bien que son nom de famille demeure en réalité son nom de jeune fille).
44
UE 111 • Introduction au droit
Chapitre 8. La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les juridictions.
On pourrait être tenté de ne pas reconnaître à la jurisprudence le rôle de source du droit
car la règle de droit est par définition « générale et impersonnelle », c’est-à-dire le contraire des
décisions jurisprudentielles qui ne concernent que les parties au procès (principe de la relativité
de la chose jugée).
Art. 5 du Code civil :
« Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire
sur les causes qui leur sont soumises. »
Mais il arrive qu’une décision, tant dans son raisonnement que dans la solution retenue, serve
de modèle pour des affaires analogues jugées ultérieurement. Il se crée alors un véritable cou-
rant jurisprudentiel à partir d’une décision dite de principe et la solution bientôt systématique-
ment adoptée est finalement d’une portée générale. La jurisprudence peut ainsi être considérée
comme une source de droit à part entière ; quand bien même à tout moment une décision
divergente est susceptible d’opérer un revirement de jurisprudence, rompant de la sorte avec
un courant jusque-là bien établi.
Par ailleurs, si les juridictions doivent appliquer les règles de droit d’une autorité supérieure, et
en particulier la loi, il leur est interdit de se réfugier derrière le silence de cette dernière pour
refuser de se prononcer et ceci sous peine d’encourir des sanctions (pour délit pénal de déni
de justice).
Art. 4 du Code civil :
« Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance
de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice. »
Le rôle de source de droit joué par la jurisprudence dans l’hypothèse d’un vide juridique est donc
encore plus évident.
À noter que, plus généralement, il y a déni de justice lorsque les juges négligent de juger une
affaire en état d’être jugée (art. L. 141‑3 du Code de l’organisation judiciaire).
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La jurisprudence est bien tout à la fois une source de droit en elle-même et une source de
droit indirecte en ce qu’elle inspire souvent le législateur.
Chapitre 9. La doctrine
C’est l’ensemble des travaux (études, commentaires…) des juristes (professeurs, avocats…)
qui constitue une source de droit le plus souvent écrite et en tout état de cause indirecte en ce
qu’elle influence les autres sources du droit (loi, jurisprudence).
Remarque
Les contrats sont également à l’origine de droits et d’obligations mais leur effet ne vaut en
principe que pour les cocontractants et les règles juridiques ainsi créées ne sont pas « géné-
rales et impersonnelles ».
En conclusion, pour résoudre un point de droit donné, le praticien doit rechercher, dans le
domaine juridique concerné, toutes les règles applicables provenant des différentes sources du
droit en faisant prévaloir celles qui sont supérieures aux autres.
Quand les droits sont contestés, il importe d’en faire cesser les atteintes ; notamment par le
recours à la justice.
201111TDPA0113 45
2
partie
Le droit processuel
La défense des droits que l’on a passe par une bonne connaissance du fonctionnement de la
justice (Titre 1) et des rouages de la preuve (Titre 2).
La justice est rendue selon des règles de procédure que le justiciable ne peut méconnaître. Nous
présenterons successivement : l’action en justice (Chapitre 1), les principaux principes direc-
teurs du procès (Chapitre 2), l’organisation des juridictions françaises (Chapitre 3) ainsi que les
voies de recours (Chapitre 4) et les voies d’exécution (Chapitre 5) que l’on peut être amené à
mettre en œuvre. Nous compléterons cet exposé par le descriptif des juridictions de l’Union
européenne (Chapitre 6) et des modes alternatifs de règlement des conflits (Chapitre 7).
Afin d’écarter des juridictions, déjà très sollicitées, les démarches abusives, le plaideur doit justifier
d’un intérêt à agir. Cette exigence est exprimée par la formule : « Pas d’intérêt, pas d’action. »
Pour rendre légitime une action en justice, l’intérêt à agir doit revêtir certaines qualités faute de
quoi, le juge est amené à prononcer une fin de non-recevoir.
A. Principe
Une prétention fondée sur un intérêt très ancien, pour lequel l’action en justice est prescrite, est
irrecevable. Depuis la loi n° 2008‑561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription en
matière civile, le délai de prescription de principe (hors dispositions spéciales) est de cinq
ans ; et ce, que l’on soit en matière civile, commerciale ou mixte (un acte est mixte lorsqu’il est
passé entre au moins une personne commerçante et au moins une personne non-commer-
çante). Auparavant, la prescription de principe était trentenaire en matière civile et décennale en
matières commerciale et mixte. Quant au point de départ de la prescription extinctive, il se
situe en principe le jour où le titulaire du droit a connu ou aurait dû connaître les faits per-
mettant de l’exercer.
201111TDPA0113 47
Introduction au droit • Série 1
De même est irrecevable l’action tendant à faire protéger un intérêt simplement futur et
hypothétique.
B. Atténuation
En matière pénale, il y a imprescriptibilité de la poursuite des crimes contre l’humanité.
Par ailleurs, il est parfois possible de faire valoir un intérêt futur pourvu qu’il soit certain dans sa
réalisation.
Exemple
Demande de modification des plans d’une construction future pour le dommage qu’elle ne
manquerait pas de causer en termes d’éclairement… si elle devait être édifiée sur un fonds
voisin comme initialement prévu.
A. Principe
Seul le titulaire du droit allégué est autorisé à prendre l’initiative du procès. On ne peut ester en
justice pour le compte de quelqu’un d’autre.
B. Atténuation
Par définition, certaines personnes sont inaptes à faire valoir leurs droits. Ce soin est donc laissé
à autrui.
Exemple
Action en justice exercée par le représentant légal d’une personne juridiquement incapable,
d’une personne disparue, par certains groupements (syndicats, associations…).
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III. L’intérêt doit être direct
A. Principe
L’action en justice doit être dirigée contre l’auteur du dommage le plus directement impliqué
dans sa réalisation ; quitte à ce que ce dernier intervenant se retourne ensuite à son tour contre
des personnes précédemment impliquées (cas des accidents de la circulation en série…).
Par ailleurs, seule la victime directe du dommage invoqué est autorisée à agir.
B. Atténuation
Les « victimes par ricochet » peuvent demander réparation de la souffrance que leur cause le
dommage subi par un être proche.
Exemple
La douleur ressentie par la perte d’un être cher lors d’un attentat…
48
UE 111 • Introduction au droit
Ainsi, par exemple, il est impensable de demander réparation pour des troubles subis dans le
cadre d’une activité illicite !
I. Les parties
Ce sont les personnes engagées dans le procès ; leur qualité diffère selon leur rôle :
• Le demandeur (la demanderesse) est celui (celle) qui a l’initiative d’une action en justice.
• Le défendeur (la défenderesse) est celui (celle) contre qui l’action est dirigée.
Nota bene
Plus généralement, le demandeur est celui qui invoque une prétention au cours du procès. Ce
peut donc être le défendeur qui forme une demande reconventionnelle (demande en riposte à
la demande initiale).
• L’appelant(e) est celui (celle) qui interjette appel, c’est-à-dire qui fait appel (voie de recours)
d’une décision rendue au 1er degré.
• L’intimé(e) est la partie adverse en appel.
voir exécutif.
Remarque
Afin d’augmenter les effectifs de la magistrature et d’essayer de résoudre l’encombrement des
juridictions, la loi organique du 19 janvier 1995 autorise la nomination de « magistrats exer-
çant à titre temporaire » (pour une durée de sept ans non renouvelable) parmi des personnes
de moins de 65 ans que leur compétence et leur expérience qualifient particulièrement.
201111TDPA0113 49
Introduction au droit • Série 1
Ces magistrats, recrutés dans les formes prévues pour les magistrats du siège, peuvent donc
être, par exemple, des membres de professions libérales juridiques, justifiant de sept années
au moins d’exercice professionnel, et sont appelés à statuer en matière civile ou pénale.
Ils peuvent assumer concomitamment une activité professionnelle dès lors qu’elle n’est pas de
nature à porter atteinte à la dignité ou à l’indépendance de la fonction de magistrat et qu’il ne s’agit
pas d’un emploi public (sauf celui de professeur et de maître de conférences des universités).
Ordonnance n° 58‑1270 du 22 décembre 1958 relative au statut de la magistrature, art. 41‑10
(rédaction issue de l’article 1er de la loi organique n° 95‑64 du 19 janvier 1995) :
« Peuvent être nommées, pour exercer des fonctions de juge d’instance ou d’assesseur
dans les formations collégiales des tribunaux de grande instance, les personnes âgées de
moins de soixante-cinq ans révolus que leur compétence et leur expérience qualifient
particulièrement pour exercer ces fonctions. […] »
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Les membres de la nouvelle profession exercent donc l’ensemble des fonctions antérieurement
dévolues aux professions d’avocat, de conseil juridique et d’avoué.
2. Les experts
Ils sont chargés par les juridictions de procéder à des examens techniques dans des domaines
où ils interviennent comme professionnels (ex. : mécanique, médecine…) et d’en faire un rap-
port. Les avis qu’ils rendent ne lient pas les juges.
50
UE 111 • Introduction au droit
Définition
La signification d’un acte est le fait de le notifier, le porter officiellement à la connaissance des
personnes concernées.
Art. 651 al. 1 et 2 du Code de procédure civile (CPC) :
« Les actes sont portés à la connaissance des intéressés par la notification qui leur en est faite.
La notification faite par acte d’huissier de justice est une signification. »
Le statut des huissiers de justice a été notamment modifié par le décret n° 94‑299 du 12 avril
1994 dans le sens d’une élévation de leur qualification et de leurs responsabilités.
Remarques
• Les greffiers ont un rôle important : ils rendent authentique la décision de justice en la rédi-
geant et délivrant copie (expéditions de la décision), ils jouent un rôle d’archiviste et assurent
la publicité de certains actes.
Le rôle des greffiers a, à plusieurs reprises, été revalorisé.
La loi n° 95‑125 du 8 février 1995, relative à l’organisation des juridictions et à la procédure
civile, pénale et administrative, accroît les missions des greffiers en chef (par exemple en
matière de tutelle ou de droit de la nationalité) ce qui allège d’autant le rôle du juge.
En particulier, le décret n° 95‑832 du 5 juillet 1995 redéfinit, en les augmentant, les missions
des greffiers des tribunaux de commerce (qui assurent, entre autres, la tenue des différents
registres prévus par les textes en vigueur : registre du commerce et des sociétés…).
• En outre, également dans le souci de décharger le juge des tâches qui ne lui incombent pas
nécessairement (préparation du travail, traitement des dossiers…) afin qu’il recentre son activité
sur sa mission essentielle qui est de « dire le droit », la loi n° 95‑125 du 8 février 1995 prévoit
qu’il soit entouré d’équipes comprenant, notamment, des assistants de justice (ceci confor-
mément aux termes de la loi de programme n° 95‑9 du 6 janvier 1995 relative à la justice).
Loi n° 95‑125 du 8 février 1995, art. 20 (modifié par la loi n° 2007‑148 du 2 février 2007,
art. 54) :
« Peuvent être nommées en qualité d’assistants auprès des magistrats des tribunaux
d’instance, des tribunaux de grande instance, des cours d’appel, de la Cour de cassation
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ainsi qu’à l’École nationale de la magistrature, les personnes titulaires d’un diplôme sanc-
tionnant une formation juridique d’une durée au moins égale à quatre années d’études
supérieures après le baccalauréat et que leur compétence qualifie particulièrement pour
exercer ces fonctions.
Ces assistants sont nommés pour une durée de deux ans renouvelable deux fois. Ils sont
tenus au secret professionnel sous les peines prévues à l’article 226‑13 du Code pénal. […] »
Le Conseil de l’Europe est une organisation internationale, créée en 1949, qui regroupe une cin-
quantaine d’États de l’Europe géographique (à ne pas confondre avec l’Union européenne) dont
201111TDPA0113 51
Introduction au droit • Série 1
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
sauvegarde des droits de l’homme, art. 6, § 1).
Mentionnés essentiellement dans le Code de procédure civile, ces principes directeurs relatifs
au déroulement du procès ont principalement trait à : la contradiction, la publicité et l’oralité des
débats, la neutralité du juge, la gratuité et la permanence de la justice.
I. Principe du contradictoire
En vertu de ce principe, le juge doit rendre sa décision en ayant permis à chaque partie au
procès de faire connaître tout ce qui est utile à sa prétention. Ce principe est l’une des
52
UE 111 • Introduction au droit
V. Principe de la gratuité
La justice a, certes, un coût (rémunération des magistrats par l’État, honoraires des avocats pris
en charge par les plaideurs…), mais ce sont les contribuables et non les plaideurs qui rému-
nèrent les magistrats et, lorsqu’un plaideur ne dispose pas de ressources suffisantes, il peut
bénéficier d’une aide juridictionnelle financée par l’État afin d’assurer, notamment, la rémuné-
ration de son avocat.
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Remarque
Des principes directeurs relatifs au jugement doivent également être signalés. Il s’agit,
d’une part, de l’autorité de la force de chose jugée qui caractérise une décision de justice
qui n’est plus susceptible de faire l’objet d’un recours suspensif d’exécution tel que l’appel et
qui, de ce fait, peut être mise en exécution. Il s’agit, d’autre part, de la force exécutoire qui
est attachée à certains actes, dont les décisions de justice, et qui permet de recourir aux voies
d’exécution (saisies… exposées infra dans le présent titre) pour en obtenir l’exécution.
201111TDPA0113 53
Introduction au droit • Série 1
I. L’ordre administratif
Il statue sur les différends mettant en jeu une règle de droit public et opposant les personnes
publiques ou les personnes publiques et les particuliers.
A. Au premier degré
Les tribunaux administratifs sont habilités à se prononcer en premier lieu sur des affaires rele-
vant de la compétence de l’ordre administratif – sauf compétence exceptionnelle directe du
Conseil d’État (ex. : recours en annulation contre un décret pris par un ministre après avis du CE).
B. Au second degré
Depuis une loi du 31 décembre 1987, des cours administratives d’appel peuvent être saisies
afin de réexaminer une affaire sur laquelle un tribunal administratif a déjà statué au premier
degré. Toutefois, les délais pour interjeter appel doivent être respectés : en principe 2 mois à
dater de la signification (formalité par laquelle il est officiellement porté à la connaissance des
parties) du jugement attaqué.
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Dans un premier temps, cantonnée aux recours de plein contentieux, la compétence des cours
administratives d’appel s’étend également aux recours pour excès de pouvoir (loi n° 95‑125 du
8 février 1995).
Les recours pour excès de pouvoir visent à faire annuler par le juge administratif des actes admi-
nistratifs unilatéraux entachés d’illégalité pour incompétence de leur auteur, vice de forme,
détournement de pouvoir ou violation de la loi.
Les recours de plein contentieux renferment la plupart des recours autres que les recours pour
excès de pouvoir (ex. : recours en indemnité pour inexécution d’un contrat administratif).
Nota bene
Outre leurs fonctions juridictionnelles, les tribunaux administratifs et les cours administratives
d’appel ont des attributions consultatives.
Art. R. 212‑1 du Code de justice administrative :
« Les tribunaux administratifs et les cours administratives d’appel peuvent être appelés à
donner leur avis sur les questions qui leur sont soumises par les préfets.
Les questions relevant des attributions des préfets de région de la métropole sont soumises
par ces derniers à la cour administrative d’appel, les autres au tribunal administratif. »
54
UE 111 • Introduction au droit
Nota bene
Tout litige qui n’est pas de la compétence de l’ordre administratif est de celle de l’ordre judi-
ciaire et inversement.
Cependant, il peut arriver qu’un doute subsiste quant à la compétence de l’un ou de l’autre
ordre.
On a alors recours au tribunal des Conflits composé paritairement par des magistrats de
l’ordre administratif et par des magistrats de l’ordre judiciaire et présidé par le garde des
Sceaux, ministre de la Justice.
Le tribunal des conflits se borne à indiquer l’ordre juridictionnel compétent sans trancher l’af-
faire au fond.
A. Au premier degré
1. Les juridictions répressives
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En matière pénale sont compétentes pour se prononcer en premier lieu sur la sanction des
infractions, les juridictions suivantes :
• Pour les contraventions : soit les juridictions de proximité (JDP), pour les quatre premières
classes de contraventions, soit les tribunaux de police, pour les contraventions de la cin-
quième classe (les plus graves).
Nota bene
La suppression des JDP est envisagée. Mais cette suppression, qui, d’après la loi n° 2011‑1862
du 13 décembre 2011, devait avoir lieu à dater du 1er janvier 2013, est reportée au 1er janvier
2015 par la loi n° 2012‑1441 du 24 décembre 2012.
• Pour les délits : les tribunaux correctionnels.
Exemples
Art. 313‑1 du Code pénal : délit d’escroquerie.
Art. 314‑1 du Code pénal : délit d’abus de confiance.
• Pour les crimes : les cours d’assises (après intervention d’un juge d’instruction et éventuelle-
ment de la chambre de l’instruction).
201111TDPA0113 55
Introduction au droit • Série 1
Exemples
Art. 221‑1 du Code pénal : meurtre.
Art. 222‑23 du Code pénal : viol.
Remarques
• La cour d’assises se singularise en ce que le jury (dit jury populaire) qui siège en son sein est
composé de 9 jurés qui sont des citoyens désignés après tirage au sort sur les listes
électorales.
• La loi n° 2011‑939 du 10 août 2011 sur la participation des citoyens au fonctionnement de la
justice pénale et le jugement des mineurs a également instauré depuis le 1er janvier 2012, à
titre expérimental, la participation de « citoyens assesseurs » aux côtés notamment des
magistrats des tribunaux correctionnels situés, dans un premier temps, dans le ressort de
seulement deux cours d’appel (Dijon et Toulouse selon un arrêté du 12 octobre 2011).
Comme pour les jurés d’assises, les citoyens assesseurs sont désignés après tirage au sort
sur les listes électorales. Toutefois, au moment où ce cours est rédigé (printemps 2013), il est
envisagé de mettre fin à cette expérimentation.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
rectes et taxes assimilées à ces droits, taxes ou contributions : droits de place perçus par les
communes dans les halles, foires et marchés…), actions possessoires (la loi n° 2005‑47 du
26 janvier 2005 transfère au TGI la compétence pour les actions possessoires qui était aupara-
vant attribuée au TI)…
Composition d’un TGI : trois magistrats professionnels (1 président et 2 juges). À noter que,
depuis la loi organique précitée du 19 janvier 1995, les assesseurs peuvent être des « magistrats
exerçant à titre temporaire ». Le ministère public est composé du procureur de la République et
de substituts.
56
UE 111 • Introduction au droit
ensuite appel) entre autres des actions personnelles ou mobilières dont elle est saisie par
une personne physique ou morale (la saisine de la JDP était auparavant réservée aux seules
personnes physiques) pour les besoins de sa vie professionnelle ou non (la JDP ne pouvait
être saisie auparavant que pour les litiges de la vie non professionnelle) jusqu’à la valeur de
4 000 € (le taux de compétence de la JDP était auparavant de 1 500 €). Pour les demandes
indéterminées qui ont pour origine l’exécution d’une obligation dont le montant n’excède
pas 4 000 €, la JDP statue à charge d’appel (avec possibilité pour les plaideurs d’interjeter
ensuite appel).
Mais après cet élargissement de ses compétences, la JDP est aujourd’hui appelée à dispa-
raître. Ce sera en principe chose faite (après d’ailleurs report de cette suppression) le
31 décembre 2014 et ce, en vertu de la loi déjà citée du 24 décembre 2012. En matière civile,
les affaires qui sont de la compétence de la JDP seront dès lors de la compétence du tribunal
d’instance. En matière pénale, les affaires qui sont de la compétence de la JDP seront dès lors
de la compétence du tribunal de police.
Ils tranchent les litiges individuels relatifs à l’exécution du contrat de travail ou d’apprentissage
(conflits individuels du travail).
Composition d’un conseil de prud’hommes : la juridiction prud’homale est une juridiction collé-
giale paritaire (composée de représentants des salariés et de représentants des employeurs)
sans échevinage (composée seulement de juges non professionnels ; en effet, ce n’est qu’en
cas de partage des voix que le juge d’instance est appelé pour départager). Le conseil de
prud’hommes comprend un bureau de conciliation (un conseiller employeur et un conseiller
salarié) et un bureau de jugement (deux conseillers employeurs, deux conseillers salariés).
Chaque conseil de prud’hommes comporte cinq sections : industrie, commerce, agriculture,
activités diverses, encadrement.
Il n’y a pas de ministère public.
201111TDPA0113 57
Introduction au droit • Série 1
Nota bene
Au moment où ce cours est rédigé (printemps 2013), une réforme de la justice commerciale est
à l’étude. Elle pourrait déboucher notamment sur une reconsidération du statut et de la forma-
tion des juges consulaires.
Remarque
Une même affaire peut recevoir à la fois une qualification pénale (ex. : des manœuvres frau-
duleuses lors de la conclusion d’un contrat pouvant être constitutives du délit pénal d’escroque-
rie entraînant la responsabilité pénale de leur auteur) et une qualification non pénale (ces
mêmes manœuvres peuvent être constitutives d’un dol entraînant la responsabilité civile de leur
auteur ; le dol étant un vice du consentement qui sera étudié en série 3 du présent cours).
En ce cas, la juridiction répressive compétente (ex. : le tribunal correctionnel pour le délit
d’escroquerie) et la juridiction non répressive compétente (ex. : le tribunal d’instance pour
une demande de 5 000 € de dommages-intérêts en réparation du préjudice subi du fait du dol)
peuvent alors être saisies séparément. La juridiction non répressive doit alors surseoir à
statuer (attendre pour statuer) jusqu’à ce que la juridiction répressive se soit prononcée sur
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
l’action publique (« le pénal tient le civil en l’état »). La juridiction non répressive doit aussi, en
principe, tenir compte du verdict de la juridiction répressive (« autorité de la chose jugée
au pénal sur le civil »).
Mais il est possible de demander uniquement à la juridiction répressive compétente de
statuer en même temps sur la qualification pénale et sur la qualification non pénale de
l’affaire (la victime se constituant partie civile). Par contre, il n’est pas possible de demander
à la juridiction non répressive compétente de statuer sur la qualification pénale de l’affaire.
Exemples
Dans les matières dont il a compétence exclusive, affaires de moins de 4 000 € jugées par le
TGI, par le TI, par le tribunal de commerce ou par le conseil de prud’hommes…
58
UE 111 • Introduction au droit
Par contre, l’appel est toujours ouvert pour les affaires dont le montant est indéterminé.
Nota bene
Un mécanisme de saisine pour avis de la Cour de cassation a également été institué. Il s’agit
pour les juridictions du 1er degré ou du 2nd degré, au cours d’un procès dont elles ont à
connaître, de demander son avis à la Cour de cassation sur l’interprétation d’une règle de droit.
La juridiction, auteure de la saisine, sursoit à statuer jusqu’à réception de l’avis qui doit être
rendu dans les trois mois (art. 1031‑1 s. CPC).
201111TDPA0113 59
Introduction au droit • Série 1
La présentation qui vient d’être faite des principales juridictions françaises n’est pas
exhaustive. En effet, il existe d’autres juridictions dont la compétence ratione materiae
est très spécialisée.
Exemple
La Cour de justice de la République (créée par la loi constitutionnelle n° 93‑952 du 27 juil-
let 1993 portant révision de la Constitution du 4 octobre 1958 et par la loi organique
n° 93‑1252 du 23 novembre 1993) est compétente pour statuer en matière de crimes et
de délits commis par les membres du Gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
La Cour de justice de la République comprend quinze juges dont : douze parlementaires
élus en nombre égal et en leur sein par l’Assemblée nationale et le Sénat, après chaque
renouvellement de ces assemblées ; trois magistrats du siège à la Cour de cassation ;
l’un d’eux présidant la Cour de justice.
On doit, en outre, signaler l’existence des juridictions européennes (cf. infra), de juridic-
tions internationales (Cour pénale internationale…) et de juridictions nationales discipli-
naires (conseils de l’Ordre des médecins, des avocats…).
Depuis le 1er mars 2010, une nouvelle procédure, visant à accroître la place des citoyens
dans l’ordonnancement des sources du droit et opérant un lien entre les ordres juridictionnels
et le Conseil constitutionnel, a été introduite dans la Constitution française. Il s’agit de la
question prioritaire de constitutionnalité (QPC) en vertu de laquelle, au cours d’un procès
et quelle que soit la juridiction devant laquelle il se situe, le justiciable qui a un doute sur la
constitutionnalité d’une disposition légale peut saisir le Conseil constitutionnel. En pratique,
le justiciable saisit de cette question la juridiction devant laquelle il se trouve. Celle-ci, selon
qu’elle relève de l’ordre administratif ou de l’ordre judiciaire, transmet alors la question au
Conseil d’État ou à la Cour de cassation (sauf si la question est soulevée devant l’une de
ces deux juridictions) qui, à condition que cela lui paraisse opportun, saisit à son tour le
Conseil constitutionnel. Dans l’attente de la réponse de ce dernier, le procès est suspendu.
Si le Conseil constitutionnel déclare que la disposition soumise à son appréciation est
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inconstitutionnelle, cette disposition est abrogée.
Constitution du 4 octobre 1958, art. 61‑1 al. 1er :
« Lorsque, à l’occasion d’une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu
qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garan-
tit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil d’État
ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé. »
60
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201111TDPA0113
Schématisation de l’organisation des juridictions françaises
2nd
degré
Cours d’appel Cours
d’assises Cours
pour les administratives
crimes d’appel
1er
degré Tribunaux Tribunaux Juridictions de
de grande instance d’instance proximité
Conseils de
prud’hommes
contraventions
classe
61
UE 111 • Introduction au droit
Introduction au droit • Série 1
Il ne suffit pas de déterminer la juridiction compétente pour l’affaire en cause (TI, tribunal de
commerce…), encore faut-il aussi savoir quel est le TI, le tribunal de commerce… territoriale-
ment compétent.
I. Au premier degré
A. L’ordre administratif
En principe, est compétent le tribunal administratif dans le ressort duquel est légalement situé le
siège de l’autorité (maire…) qui a pris la décision contestée ou a signé le contrat litigieux.
B. L’ordre judiciaire
1. Les juridictions répressives
• En matière de contraventions : sont compétents le tribunal de police ou la juridiction de proxi-
mité du lieu où la contravention a été commise, du lieu de sa constatation ou du lieu de la
résidence du prévenu.
• En matière de délits : est compétent le tribunal correctionnel du lieu du délit, du lieu de la rési-
dence du prévenu ou du lieu de son arrestation.
• En matière de crimes : est compétente la cour d’assises du lieu du crime, du lieu de la rési-
dence de l’accusé ou du lieu de son arrestation.
a. Principe
Est compétente la juridiction dans le ressort de laquelle est situé le domicile du défendeur.
Art. 42 du Code de procédure civile (CPC) :
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« La juridiction territorialement compétente est, sauf disposition contraire, celle du lieu où
demeure le défendeur.
S’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur saisit, à son choix, la juridiction du lieu où
demeure l’un d’eux.
Si le défendeur n’a ni domicile, ni résidence connus, le demandeur peut saisir la juridiction
du lieu où il demeure ou celle de son choix s’il demeure à l’étranger. »
Art. 43 du CPC :
« Le lieu où demeure le défendeur s’entend :
• s’il s’agit d’une personne physique, du lieu où celle-ci a son domicile ou, à défaut, sa
résidence ;
• s’il s’agit d’une personne morale, du lieu où celle-ci est établie. »
b. Aménagement du principe
Outre la règle précitée, celui qui este en justice dispose parfois d’autres options quant à la com-
pétence territoriale de la juridiction à saisir :
• En fonction de la nature de l’affaire :
Art. 46 du CPC :
« Le demandeur peut saisir à son choix, outre la juridiction du lieu où demeure le
défendeur :
• en matière contractuelle, la juridiction du lieu de la livraison effective de la chose ou du
lieu de l’exécution de la prestation de service ;
• en matière délictuelle, la juridiction du lieu du fait dommageable ou celle dans le ressort
de laquelle le dommage est subi ;
62
UE 111 • Introduction au droit
Art. 45 du CPC :
« En matière de succession, sont portées devant la juridiction dans le ressort de laquelle
est ouverte la succession jusqu’au partage inclusivement :
• les demandes entre héritiers ;
• les demandes formées par les créanciers du défunt ;
• les demandes relatives à l’exécution des dispositions à cause de mort. »
Remarque
En principe, il est interdit aux parties de prévoir contractuellement la compétence territoriale de
la juridiction susceptible de trancher leur litige, en dehors de la latitude offerte par la loi ; de
telles stipulations étant considérées comme nulles. Cependant, il en va autrement entre com-
merçants, à propos du commerce, pourvu que cette volonté soit suffisamment expresse.
Art. 48 du CPC :
« Toute clause qui, directement ou indirectement, déroge aux règles de compétence terri-
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toriale est réputée non écrite, à moins qu’elle n’ait été convenue entre des personnes
ayant toutes contracté en qualité de commerçant et qu’elle n’ait été spécifiée de façon
très apparente dans l’engagement de la partie à qui elle est opposée. »
201111TDPA0113 63
Introduction au droit • Série 1
Nota bene
Lorsque l’une de ces deux juridictions, par exemple la Cour de cassation, entend faire rejuger
l’affaire qui lui est soumise, elle renvoie les parties devant une juridiction de même nature que
celle qui a rendu la décision attaquée, mais dont la compétence territoriale est différente ou
devant la même juridiction composée d’autres magistrats.
I. L’opposition
L’opposition tend à faire rétracter les jugements rendus par défaut, c’est-à-dire lorsque le
défendeur n’a pas constitué avocat. Cette voie n’est ouverte qu’au défaillant qui a en principe
un délai d’un mois pour l’exercer. C’est une voie de rétractation dans la mesure où est saisi le
juge qui a rendu le jugement attaqué.
En réalité, cette voie de recours, bien qu’ordinaire, est exceptionnelle. En effet, elle ne peut être
exercée que dans des cas limités. Par définition, elle est exclue contre les jugements contradic-
toires et contre les jugements réputés contradictoires (il s’agit de jugements susceptibles d’ap-
pel, ou s’agissant d’un jugement rendu en dernier ressort lorsque l’assignation initiale a été
notifiée à la personne même du défaillant et non pas simplement au domicile du défaillant, c’est-
à-dire à un parent, allié, gardien de l’immeuble ou voisin du défaillant).
L’affaire est de nouveau instruite et jugée par le tribunal initialement saisi.
II. L’appel
Dans la mesure où l’appel est ouvert (cf. supra), c’est une voie de recours par laquelle un plai-
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deur (l’appelant) entend faire rejuger le procès en fait et en droit devant une juridiction supé-
rieure. Il attrait ainsi en justice l’intimé (dans la majorité des cas, celui qui a gagné en première
instance).
Le délai d’appel est généralement d’un mois (10 jours en matière criminelle) à dater de la signifi-
cation de la décision attaquée.
L’appel a un effet suspensif (l’exécution de la décision attaquée est suspendue) et un effet
dévolutif. Cet effet dévolutif conduit à saisir la cour de l’ensemble du litige qui a fait l’objet de la
décision attaquée. La cour réexaminera et les faits et les moyens de droit (arguments des par-
ties) invoqués.
Le procès se déroule dans des conditions comparables à la première instance.
I. La tierce opposition
C’est la voie de recours par laquelle un tiers demande à une juridiction qui a rendu le jugement
attaqué que lui soit déclarée inopposable cette décision qui lui fait grief.
64
UE 111 • Introduction au droit
2nd degrés).
Il est à noter que, pour certaines affaires, notamment en matière prud’homale, le ministère d’un
avocat à la Cour de cassation n’est pas obligatoire.
Remarque
Face au nombre considérable d’affaires soumises à la Cour de cassation, la loi n° 97‑395 du
23 avril 1997 et la loi n° 2001‑539 du 25 juin 2001 instituent une sorte de pré-examen des
pourvois. Ceux-ci sont étudiés par une formation restreinte de trois magistrats appartenant à
la chambre compétente. Cette formation déclare non admis les pourvois irrecevables ou non
fondés et statue lorsque la solution du pourvoi s’impose. Dans le cas contraire, elle renvoie
l’examen du pourvoi à l’audience de la chambre.
En outre, le décret n° 99‑131 du 26 février 1999, entré en vigueur le 1er mars 1999, est relatif à
la Cour de cassation dont il reprécise le fonctionnement en instituant notamment la possibilité
pour la chambre saisie d’un pourvoi de solliciter l’avis d’une autre chambre.
201111TDPA0113 65
Introduction au droit • Série 1
TGI
(hypothèse d’un jugement
rendu à charge d’appel)
(1) Arrêt cassé pour avoir déclaré recevable un appel tardif. Puisque l’appel était irrecevable, ce sera le jugement de première
instance qui sortira son plein effet.
(2) Composée du premier président, des présidents et des conseillers de chacune des 6 chambres.
(3) Il en est ainsi lorsque l’assemblée plénière trouve dans le dossier des éléments de fait suffisants pour statuer elle-même :
elle se constitue en quelque sorte exceptionnellement « en 3e degré de juridiction ».
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Une obligation, voire une décision de justice, reste parfois inexécutée. Le créancier, pour obtenir
ce à quoi il a droit, peut alors recourir à divers procédés d’abord définis essentiellement par la loi
n° 91‑650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles d’exécution, et retouchée à
plusieurs reprises (notamment : L. n° 99‑957 du 22 novembre 1999, L. n° 2008‑561 du 17 juin
2008, L. n° 2010‑1609 du 22 décembre 2010, L. n° 2011‑1862 du 13 décembre 2011).
Pour plus de lisibilité, l’ordonnance n° 2011‑1895 du 19 décembre 2011 crée un Code des pro-
cédures civiles d’exécution, entré en vigueur le 1er juin 2012, et qui réunit la plupart des disposi-
tions légales en la matière.
I. Le créancier
Toute personne au profit de laquelle une obligation n’est pas exécutée ou menacée de ne pas
l’être.
II. Le débiteur
Toute personne défaillante quant à une obligation à sa charge.
66
UE 111 • Introduction au droit
Exemple
Un tiers ne doit pas détenir un bien appartenant au débiteur dans le dessein de le soustraire à
une saisie.
V. Le juge de l’exécution
La loi du 9 juillet 1991 institue un juge de l’exécution dont les fonctions sont en principe exercées
par le président du TGI (avec possibilité de délégation de fonctions à un ou plusieurs juges de ce
tribunal). Depuis une récente réforme, et par exception, les attributions du juge de l’exécution
sont parfois dévolues à un autre juge que le seul président du TGI : le juge du TI pour la saisie
des rémunérations (L. n° 2010‑1609 du 22 décembre 2010, art. 11) ; le président du tribunal de
commerce peut également connaître, concurremment avec le juge de l’exécution, de certaines
mesures conservatoires qui tendent à la conservation d’une créance relevant de la compétence
de la juridiction commerciale (L. n° 2010‑1609 du 22 décembre 2010, art. 9).
Le juge de l’exécution est appelé à remplir trois grands rôles.
Art. L. 213‑6 du Code de l’organisation judiciaire :
« Le juge de l’exécution connaît, de manière exclusive, des difficultés relatives aux titres
exécutoires et des contestations qui s’élèvent à l’occasion de l’exécution forcée,
même si elles portent sur le fond du droit à moins qu’elles n’échappent à la compétence
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Le juge de l’exécution doit être saisi par voie d’assignation et ses décisions sont toujours sus-
ceptibles d’appel (quel que soit le montant de la créance mise en recouvrement).
VII. L’État
Les huissiers de justice peuvent requérir le concours de la force publique dans le cadre des pro-
cédures d’exécution.
201111TDPA0113 67
Introduction au droit • Série 1
I. L’exécution forcée
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qu’il n’a pas exécuté son obligation. L’astreinte est indépendante des dommages-intérêts ;
elle est essentiellement applicable lorsque l’exécution en nature est encore possible.
3. La saisie-attribution
Art. L. 211‑1 du Code des procédures civiles d’exécution (ex-art. 42 de la loi du 9 juillet
1991) :
« Tout créancier muni d’un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut,
pour en obtenir le paiement, saisir entre les mains d’un tiers les créances de son débi-
teur portant sur une somme d’argent, sous réserve des dispositions particulières à
la saisie des rémunérations prévue par le Code du travail. »
Les montants visés par ces dispositions font donc l’objet d’une réactualisation périodique.
68
UE 111 • Introduction au droit
À noter que, pour protéger le débiteur, le législateur prévoit également le mécanisme du solde
bancaire insaisissable : lorsqu’un compte fait l’objet d’une saisie, son titulaire peut demander
chaque mois, au tiers saisi, la mise à disposition immédiate, dans la limite du solde créditeur du
compte, de la somme à caractère alimentaire représentée par le solde bancaire insaisissable.
4. La saisie-vente
Art. L. 221‑1 al. 1er du Code des procédures civiles d’exécution (ex-art. 50 al. 1er de la loi
du 9 juillet 1991) :
« Tout créancier muni d’un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut,
après signification d’un commandement, faire procéder à la saisie et à la vente des
biens meubles corporels appartenant à son débiteur, qu’ils soient ou non détenus
par ce dernier. »
Nota bene
Le commandement est un acte d’huissier signifié au débiteur et l’invitant à exécuter son obli-
gation sous peine d’être saisi.
La saisie conservatoire fige en quelque sorte le bien sur lequel elle porte pour le cas où le débi-
teur ne paierait pas à l’échéance. Le créancier pourrait alors exercer son droit sur le bien en
question.
201111TDPA0113 69
Introduction au droit • Série 1
Les biens grevés de sûretés judiciaires demeurent aliénables mais le créancier privilégié peut
exercer dessus un droit de préférence et un droit de suite si le débiteur n’exécute pas son
obligation.
Remarque
De façon générale, les saisies peuvent porter sur tous les biens appartenant au débiteur, même
s’ils sont détenus par des tiers.
Toutefois, certains biens ne peuvent être saisis.
Art. L. 112‑2 du Code des procédures civiles d’exécution (ex-art. 14 de la loi du 9 juillet
1991) :
« Ne peuvent être saisis :
1° Les biens que la loi déclare insaisissables ;
2° Les biens que la loi rend incessibles à moins qu’il n’en soit disposé autrement ;
3° Les provisions, sommes et pensions à caractère alimentaire, sauf pour le paiement
des aliments déjà fournis par le saisissant à la partie saisie ;
4° Les biens disponibles déclarés insaisissables par le testateur ou le donateur, sauf
autorisation du juge, et, pour la portion qu’il détermine, par les créanciers postérieurs à
l’acte de donation ou à l’ouverture du legs ;
5° Les biens mobiliers nécessaires à la vie et au travail du saisi et de sa famille, si ce
n’est pour paiement de leur prix, dans les limites fixées par décret en Conseil d’État et
sous réserve des dispositions du 6°. Ils deviennent cependant saisissables s’ils se trouvent
dans un lieu autre que celui où le saisi demeure ou travaille habituellement, s’ils sont des
biens de valeur, en raison notamment de leur importance, de leur matière, de leur rareté,
de leur ancienneté ou de leur caractère luxueux, s’ils perdent leur caractère de nécessité
en raison de leur quantité ou s’ils constituent des éléments corporels d’un fonds de
commerce ;
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6° Les biens mobiliers mentionnés au 5°, même pour paiement de leur prix, lorsqu’ils sont
la propriété des bénéficiaires de prestations d’aide sociale à l’enfance prévues aux
articles L. 222‑1 à L. 222‑7 du Code de l’action sociale et des familles ;
7° Les objets indispensables aux personnes handicapées ou destinés aux soins des per-
sonnes malades. »
Créé en 1988 (longtemps après la Cour de justice des Communautés européennes, à laquelle a
succédé la Cour de justice de l’Union européenne), il représente depuis, le premier degré juridic-
tionnel européen.
70
UE 111 • Introduction au droit
I. Composition
Le Tribunal comprend au moins un juge par État membre ; ces juges étant nommés, en fonction
de leur intégrité et de leurs compétences juridictionnelles, d’un commun accord et pour six ans
(mandat renouvelable) par les Gouvernements des États membres.
Le président du Tribunal est désigné, par ses membres et parmi eux, pour trois ans (mandat
renouvelable).
Le Tribunal statue en principe en chambres (de trois, cinq ou treize juges) et, plus rarement, à
juge unique ou en formation plénière.
Aux côtés des juges, d’autres personnes participent au fonctionnement de cette juridiction (gref-
fiers, avocats généraux…).
II. Compétence
Le Tribunal peut être saisi par des personnes physiques ou morales ayant intérêt à agir devant
lui, contre les actes des Institutions, des organes et organismes de l’Union européenne. Sa com-
pétence d’attribution porte essentiellement sur les affaires suivantes :
• Les recours formés contre les Institutions européennes au sujet de l’application des règles de
la concurrence concernant les entreprises.
• Les recours tendant à la réparation des dommages causés par l’action ou l’inaction des
Institutions européennes.
• Les recours contre les sanctions décidées par la Commission pour les infractions commises
par les entreprises.
Nota bene
Le Tribunal siège à Luxembourg et sa compétence territoriale couvre l’ensemble de l’Union
européenne.
Créée avec les Communautés européennes, cette cour, appelée d’abord Cour de justice des
Communautés européennes (CJCE) puis Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), est la
juridiction suprême de l’Union européenne.
I. Composition
La Cour, comme le Tribunal, comprend autant de juges que d’États membres, à raison d’un juge
par État membre ; des juges choisis, en fonction de leur intégrité et de leurs grandes compé-
tences juridictionnelles, d’un commun accord et pour six ans (mandat renouvelable) par les
Gouvernements des États membres.
Le président de la Cour est désigné, par ses membres et parmi eux, pour trois ans (mandat
renouvelable).
La Cour statue en chambres (de trois, cinq ou treize juges) et plus exceptionnellement en grande
chambre ou en assemblée plénière.
Aux côtés des juges, d’autres personnes participent au fonctionnement de cette juridiction (gref-
fiers, avocats généraux…).
201111TDPA0113 71
Introduction au droit • Série 1
II. Compétence
Quant à sa compétence d’attribution, la Cour rend, bien sûr, des décisions de justice stricto
sensu. Mais elle interprète également le droit européen en vigueur par le biais du recours
préjudiciel.
1. Le contentieux de la légalité
Hors les cas où le Tribunal est compétent, la Cour se prononce directement sur l’illégalité de
l’action (recours en annulation des actes) ou de l’inaction (recours en carence) des Institutions
européennes et des États membres.
La Cour vérifie en quelque sorte s’il y a excès de pouvoir commis par l’organe poursuivi (incom-
pétence, violation du droit en vigueur, vice de forme, détournement de pouvoir).
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une règle du droit européen dont elle doute de la compréhension, ou peut être amenée à mettre
en œuvre un acte pris par les institutions européennes ; acte dont la validité lui semble devoir
être appréciée.
Pour cette interprétation de la règle de droit européen ou pour cette appréciation de la validité
d’un texte de droit européen, la juridiction nationale dispose alors du recours préjudiciel.
Indépendamment de la volonté des parties au procès, seule la juridiction nationale décide
d’exercer le recours préjudiciel. La juridiction nationale ayant ainsi effectué la saisine de la CJUE,
sursoit à statuer jusqu’à l’obtention de la réponse de celle-ci.
S’agissant en particulier du recours préjudiciel pour interprétation d’une règle de droit européen,
la juridiction nationale est en principe libre d’exercer le recours préjudiciel. Toutefois, si cette
juridiction s’apprête à rendre une décision qui ne sera pas susceptible de recours interne, elle est
alors en principe tenue d’exercer le recours préjudiciel. En effet, la juridiction nationale ne saurait
rendre une décision définitive sur la base d’une règle de droit européen dont elle n’aurait qu’une
compréhension approximative.
Saisie d’un recours préjudiciel, la CJUE rend un arrêt qui éclaire la juridiction nationale sur le droit
européen. Cependant, cet arrêt ne se substitue pas à la décision de justice qui incombe à la
juridiction nationale.
La CJUE ne tranche donc pas le litige mais sa réponse, censée harmoniser l’application du droit
européen dans les États membres, s’impose à l’ensemble des juridictions nationales.
72
UE 111 • Introduction au droit
Nota bene
La Cour siège à Luxembourg et sa compétence territoriale couvre l’ensemble de l’Union
européenne.
Remarques
• Les arrêts de la Cour ne peuvent faire l’objet de recours que devant elle-même (opposition,
tierce opposition, rectification d’erreurs de rédaction…, omission, révision suite à décou-
verte d’un fait nouveau, interprétation de la décision).
• Lorsque le Tribunal est saisi sur un point qui relève de la compétence de la Cour, il lui trans-
met l’affaire ; et inversement.
• Il arrive que la Cour assure l’arbitrage de litiges, en vertu de clauses compromissoires.
• Le Tribunal et la Cour ne sont pas les seules juridictions à appliquer le droit européen, puisque
celui-ci peut être invoqué devant toutes les juridictions des États membres.
• Pour un exposé complet des juridictions de l’Union européenne, il convient aussi de signaler
l’existence du Tribunal de la fonction publique de l’Union européenne spécialisé dans le conten-
tieux de la fonction publique de l’Union, et notamment pour les litiges entre l’Union et ses agents.
Face à l’inflation des actions en justice et à l’engorgement des juridictions, la loi n° 95‑125 du
8 février 1995 déjà citée, relative à l’organisation des juridictions et à la procédure civile, pénale
et administrative, a entendu développer la conciliation et la médiation judiciaires.
Dans le cadre de la conciliation judiciaire (art. 127 s. CPC), le conciliateur (le juge lui-même ou
un conciliateur de justice auquel il délègue sa mission) essaye d’amener les parties à un accord
amiable, le plus souvent avant une instance de jugement.
En cas de conciliation, le conciliateur établit un constat d’accord signé par les parties, qui peut
être homologué par le juge et qui a force exécutoire. La conciliation permet d’éviter le déroule-
ment du procès à proprement dit.
Le conciliateur ne perçoit pas de rémunération.
Dans le cadre de la médiation judiciaire, le recours à cette médiation, en tout état de la procé-
dure, nécessite l’accord des parties. Le juge saisi du litige désigne alors un médiateur. Cette
tierce personne est chargée de formuler des recommandations pour conduire les parties à une
solution au conflit, sans toutefois se substituer au juge.
L’ordonnance n° 2011‑1540 du 16 novembre 2011 (portant transposition de la directive 2008/52/
CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008 sur certains aspects de la médiation
en matière civile et commerciale) définit ainsi, en son article 1er, la médiation : « tout processus
structuré, qu’elle qu’en soit la dénomination, par lequel deux ou plusieurs parties tentent de
parvenir à un accord en vue de la résolution amiable de leurs différends, avec l’aide d’un tiers, le
médiateur » (L. 1995, art. 21).
201111TDPA0113 73
Introduction au droit • Série 1
II. Le référé
Cette procédure, qui a pour but de remédier aux lenteurs de la justice, tend à obtenir, en raison
d’une situation d’urgence, du président de la juridiction normalement compétente, une décision
(ordonnance) ayant un caractère provisoire.
Exemple
Le juge des référés (président du TGI, du TI, du tribunal de commerce… selon le cas) peut
prononcer une mesure afin de prévenir un dommage imminent.
Cette procédure repose donc sur une réduction des délais (de saisine, de comparution, de
délibéré).
À noter qu’en principe, le tribunal en formation complète est saisi ultérieurement de l’affaire.
Les ordonnances de référé sont susceptibles de voies de recours (appel dans les 15 jours de la
signification de l’ordonnance…).
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créances.
Art. 1281‑1 du CPC :
« S’il y a lieu, en dehors de toute procédure d’exécution, de répartir une somme
d’argent entre créanciers, et hors le cas où cette somme proviendrait de la vente d’un
immeuble, la partie la plus diligente peut se pourvoir en référé devant le président du tri-
bunal de grande instance dans le ressort duquel demeure le débiteur, lequel désigne une
personne chargée de la distribution.
La personne chargée de la distribution est séquestre des fonds, à moins que la consigna-
tion ne soit ordonnée. »
Art. 1281‑12 du CPC :
« En matière commerciale, les compétences dévolues au tribunal de grande instance et à
son président sont exercées par le tribunal de commerce et par son président. »
Le greffe notifie par lettre simple une copie de l’ordonnance à la personne chargée de la distri-
bution qui avise les créanciers par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, qu’ils
doivent, dans un délai d’un mois, lui adresser une déclaration comportant toutes précisions sur
les sommes réclamées (montant en principal, intérêts, sûretés éventuellement attachées à la
créance…).
À défaut de déclaration dans le délai susmentionné, le créancier est déchu du droit de participer
à la distribution.
La personne chargée de cette distribution établit un projet de répartition qu’elle notifie au débi-
teur et à chacun des créanciers par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
74
UE 111 • Introduction au droit
I. La transaction
C’est le contrat par lequel les parties terminent ou préviennent une contestation en se consen-
tant des concessions réciproques.
Cet « accord amiable » est bien entendu toujours préférable en ce qu’il évite des saisines juridic-
tionnelles et concourt à dédramatiser les situations contentieuses.
Par exemple et dans cet esprit, une circulaire du Premier ministre, datée du 6 février 1995, pré-
conise le développement du recours à la transaction afin de régler amiablement les conflits avec
l’administration.
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III. L’arbitrage
C’est un mode original de résolution des conflits qui consiste à faire trancher un litige par des
tiers, personnes privées, en dehors des juridictions étatiques.
Le recours à l’arbitrage est facultatif ; il doit être expressément choisi par les parties d’un
commun accord, qui établissent par écrit une convention d’arbitrage, soit au moyen d’une
clause compromissoire (avant toute contestation), soit au moyen d’un compromis d’arbitrage
(lorsque le litige est né).
La loi n° 2001‑420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques (loi dite NRE) a,
entre autres, élargi le champ d’application de la clause compromissoire. En effet, cette clause, qui
n’était jusque-là valable qu’entre personnes commerçantes, est désormais valide, sauf disposi-
tions législatives particulières (la clause compromissoire est, par exemple, prohibée dans le contrat
de travail), dans tous « contrats conclus à raison d’une activité professionnelle » (C. civ., art. 2061).
Une clause compromissoire peut donc être introduite dans tout contrat entre professionnels, qu’ils
soient commerçants (entrepreneurs individuels commerçants, sociétés commerciales) ou non
201111TDPA0113 75
Introduction au droit • Série 1
Art. 1460 du CPC :
« Le juge d’appui est saisi soit par une partie, soit par le tribunal arbitral ou l’un de ses
membres.
La demande est formée, instruite et jugée comme en matière de référé.
Le juge d’appui statue par ordonnance non susceptible de recours. Toutefois, cette ordon-
nance peut être frappée d’appel lorsque le juge déclare n’y avoir lieu à désignation [d’ar-
bitres] […]. » (tel est le cas, par exemple, si la convention d’arbitrage est nulle).
Les parties s’engagent à respecter la sentence arbitrale cependant dépourvue de force exécu-
toire sauf à avoir reçu l’exequatur, c’est-à-dire un ordre d’exécution donnée par le TGI dans le
ressort duquel elle a été rendue.
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À noter que la sentence arbitrale n’est pas susceptible d’appel, sauf volonté contraire des par-
ties (art. 1489 du CPC).
76
UE 111 • Introduction au droit
–– des rapporteurs.
La CRLC a pour mission de favoriser le règlement amiable des litiges de consommation dans
un délai de deux mois à compter de la réception de la réclamation à la CRLC… »
• Le Code de la santé publique institue dans les établissements de santé des commissions
de conciliation chargées d’assister et d’orienter toute personne qui s’estime victime d’un
préjudice du fait de l’activité d’un établissement de santé et de l’informer sur les voies de
conciliation et de recours gracieux et jurisprudentiels dont elle dispose (décret n° 98‑1001 du
2 novembre 1998).
Remarques
• La loi n° 2010‑1609 du 22 décembre 2010 institue un nouveau mode de règlement amiable
des litiges : la convention de procédure participative. Il s’agit d’un contrat écrit et à durée
déterminée par lequel les parties à un différend, assistées de leurs avocats, s’engagent à
œuvrer conjointement et de bonne foi à la résolution amiable de leur différend. Tant qu’elle
est en cours, cette convention rend irrecevable tout recours au juge pour qu’il statue sur le
litige. Au terme de la convention, si les parties parviennent à un accord pour régler leur litige,
elles peuvent soumettre cet accord à l’homologation du juge. Au contraire, à défaut d’accord
à l’issue de la convention, les parties soumettent leur litige au juge et sont dispensées de
toute conciliation ou médiation préalable.
• Le législateur ne cesse donc d’imaginer des MARC dont il entend renforcer la crédibilité et
l’efficacité par une réglementation de plus en plus étoffée. Ainsi, au sein du Code de procé-
dure civile (CPC), a été récemment créée (D. n° 2012‑66 du 20 janvier 2012) une subdivision
(Livre V) entièrement consacrée à « la résolution amiable des différends » consacrée, pour
l’essentiel, d’une part à la médiation et conciliation conventionnelles et, d’autre part, à la
procédure participative. Entre autres dispositions, le législateur affirme que les accords de
transaction, de conciliation, de médiation ou encore de procédure participative peuvent être
soumis, afin de les rendre exécutoires (susceptibles de voies d’exécution), à l’homologation
(procédure de reconnaissance) du juge compétent pour connaître du contentieux dans la
matière considérée (art. 1565 s. CPC).
On ne saurait avoir une vision complète des règles de procédure sans connaître le droit de la
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preuve.
Titre 2. La preuve
La crédibilité de toute allégation repose sur la preuve qui vient l’étayer ; ceci est vrai dans n’im-
porte quel contexte et en particulier en justice où il n’y a point de place pour le doute.
La charge de la preuve incombe donc au demandeur (actori probatio incumbit), c’est-à-dire
à quiconque, au cours du procès, invoque l’existence d’un droit ou d’une obligation.
Art. 1315 du Code civil :
« Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui
se prétend libéré, doit justifier le payement ou le fait qui a produit l’extinction de son
obligation. »
201111TDPA0113 77
Introduction au droit • Série 1
Ce sont des manifestations de volonté créant des effets de droit voulus par leurs auteurs.
I. Le contrat
Accord de volonté par lequel une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs
autres (ex. : contrat de vente, contrat de donation…).
Ce sont des événements voulus ou non auxquels le droit attache des effets non voulus par leurs
auteurs.
I. Le fait naturel
• la naissance (source d’obligations légales, par exemple obligation alimentaire à l’égard des
parents dans le besoin…) ;
• le décès…
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autrui et qui entraîne l’obligation de réparer (ex. : abus du droit de propriété).
• Le quasi-délit : fait illicite conscient mais non intentionnel qui cause à autrui un dommage et
qui entraîne l’obligation de réparer (ex. : faute d’imprudence, de négligences, de
maladresse…).
• Le quasi-contrat : fait volontaire et licite ne comportant aucun accord de volonté, mais présen-
tant des analogies avec l’accord de volonté et qui entraîne des obligations à la charge de
l’auteur envers le tiers (ex. : une personne fait réparer la toiture de la maison voisine qui avait
été emportée par le vent en l’absence du propriétaire parti aux Amériques. Il fait faire la répa-
ration et paie. Le gérant d’affaire a une action en remboursement contre le géré. Il y a quasi-
contrat, car tout se passe comme si le gérant avait agi en vertu du contrat de mandat).
Ces preuves lient le juge qui doit s’incliner sans pouvoir donner libre cours à son appréciation
personnelle.
78
UE 111 • Introduction au droit
Sous réserve que puisse être identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé
dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité, l’écrit sur support électronique vaut
donc preuve au même titre que l’écrit sur support papier.
Art. 1316‑1 du Code civil :
« L’écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l’écrit sur support
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papier, sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et qu’il
soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité. »
La loi précise les caractères que doit revêtir une signature pour donner pleine force à un acte
juridique : apposée par une partie, la signature doit à la fois permettre de l’identifier et de mani-
fester son consentement à l’acte.
Art. 1316‑4 al. 1er du Code civil :
« La signature nécessaire à la perfection d’un acte juridique identifie celui qui l’appose.
Elle manifeste le consentement des parties aux obligations qui découlent de cet acte.
Quand elle est apposée par un officier public, elle confère l’authenticité à l’acte. »
Lorsque la signature est électronique, le Code civil pose dorénavant une présomption légale
simple de fiabilité pour les signatures effectuées suivant des techniques (cryptologie, inter-
vention d’un tiers certificateur…) définies par décrets.
Art. 1316‑4 al. 2 du Code civil :
« Lorsqu’elle est électronique, elle consiste en l’usage d’un procédé fiable d’identification
garantissant son lien avec l’acte auquel elle s’attache. La fiabilité de ce procédé est pré-
sumée, jusqu’à preuve contraire, lorsque la signature électronique est créée, l’identité du
signataire assurée et l’intégrité de l’acte garantie, dans des conditions fixées par décret en
Conseil d’État. »
201111TDPA0113 79
Introduction au droit • Série 1
Par ailleurs, afin de régler les éventuels conflits de preuves par écrit susceptibles de se rencon-
trer au cours d’un procès, le Code civil valide les contrats que les parties pourraient passer à ce
sujet et, à défaut, le principe de la liberté d’appréciation du juge quant à la détermination de
l’écrit devant l’emporter.
Art. 1316‑2 du Code civil :
« Lorsque la loi n’a pas fixé d’autres principes, et à défaut de convention valable entre les
parties, le juge règle les conflits de preuve littérale en déterminant par tous moyens le titre
le plus vraisemblable, quel qu’en soit le support. »
Compte tenu de cet ensemble de dispositions, examinons l’acte authentique et l’acte sous seing
privé, l’un et l’autre étant des preuves littérales, donc des preuves parfaites.
A. L’acte authentique
Art. 1317 du Code civil :
« L’acte authentique est celui qui a été reçu par officiers publics ayant le droit d’instrumen-
ter dans le lieu où l’acte a été rédigé, et avec les solennités requises.
Il peut être dressé sur support électronique s’il est établi et conservé dans des conditions
fixées par décret en Conseil d’État. »
Par conséquent, pour être authentique et servir à ce titre de preuve parfaite, un acte doit :
• émaner d’un officier public : notaire, huissier, greffier, officier d’état civil… ;
• émaner d’un officier public ayant la compétence d’attribution et la compétence territoriale
adéquates ;
• être rédigé avec les solennités requises : en français, avec acquittement de droits de timbre…
Exemples
Acte d’état civil, constat d’huissier…
Si l’acte est rédigé en plusieurs exemplaires, on distingue l’original (la minute) et les copies
(expéditions). La première copie (la grosse) est revêtue de la formule exécutoire permettant de
procéder aux voies d’exécution forcée.
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Les constatations faites par l’officier public font foi à l’égard des parties et des tiers jusqu’à ins-
cription de faux.
Les déclarations des parties consignées par l’officier public font foi jusqu’à preuve du contraire.
80
UE 111 • Introduction au droit
Celui auquel on oppose un acte sous seing privé est obligé d’avouer ou de désavouer formelle-
ment son écriture ou sa signature. S’il la désavoue, la vérification d’écriture est ordonnée en
justice. Si l’écriture vérifiée est reconnue, l’acte sous seing privé a la même foi que l’acte authen-
tique quant à son origine et fait foi jusqu’à inscription de faux.
Quant au contenu de l’acte, il fait foi jusqu’à preuve contraire de la sincérité des déclarations des
parties. Entre les parties, la date de l’acte a la même force que le contenu de l’acte, à savoir elle
fait foi jusqu’à preuve contraire. Par contre, à l’égard de tous, la date ne devient certaine que du
jour où l’acte a été enregistré, du jour de la mort d’une des parties, du jour où la substance de
l’acte est constatée dans un acte authentique.
À noter que les registres des marchands (documents comptables d’enregistrement de mouve-
ments, inventaire, bilan, compte de résultat, pièces justificatives) font preuve des faits de com-
merce qui y sont portés contre un commerçant ou entre commerçants, mais non à l’encontre
d’une personne non marchande.
Remarque
La loi n° 2011‑331 du 28 mars 2011 de modernisation des professions judiciaires ou juridiques
et certaines professions réglementées a institué, en son article 3, l’acte sous seing privé avec
le contreseing d’un avocat. Un acte sous seing privé ainsi contresigné par l’avocat d’une des
parties (et, a fortiori, par les avocats de toutes les parties) a une force probante supérieure à
celle de l’acte sous seing privé :
« L’acte sous seing privé contresigné par les avocats de chacune des parties ou par l’avo-
cat de toutes les parties fait pleine foi de l’écriture et de la signature de celles-ci tant à leur
égard qu’à celui de leurs héritiers ou ayants cause. La procédure de faux prévue par le
Code de procédure civile lui est applicable. »
spécial.
Il fait pleine foi contre celui qui l’a fait.
Il ne peut être divisé contre lui.
Il ne peut être révoqué, à moins qu’on ne prouve qu’il a été la suite d’une erreur de fait.
Il ne pourrait être révoqué sous prétexte d’une erreur de droit. »
201111TDPA0113 81
Introduction au droit • Série 1
Ces preuves laissent un large pouvoir d’appréciation au juge qui statue en son intime
conviction.
I. Le témoignage
C’est la déposition en justice, sous serment, que font les personnes ayant eu personnellement
connaissance des faits qu’elles rapportent.
Le témoignage consiste en l’affirmation que l’on a vu, entendu… personnellement quelque
chose et il ne doit pas être confondu avec la simple rumeur (« commune renommée »).
Exemples
• Qui est l’auteur de tel méfait ? (fait inconnu) : il s’agit de prouver que les soupçons pesant sur
X sont fondés.
• On possède certains indices (faits connus) : traces de pas, empreintes digitales… de X.
• Le magistrat peut présumer la culpabilité de X.
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B. Les présomptions légales
Ce sont les conséquences que la loi tire d’un fait connu à un fait inconnu.
Exemple
• Qui doit être tenu pour responsable (fait inconnu) du dommage causé à autrui par un salarié
dans l’exercice de ses fonctions ?
• Faits connus : un dommage, causé par un salarié dans l’exercice de ses fonctions.
• La loi présume que c’est le commettant (employeur) qui est responsable du dommage causé
à autrui par le salarié dans l’exercice de ses fonctions (Art. 1384 al. 5 du Code civil : « Les
maîtres et les commettants sont responsables du dommage causé par leurs domestiques et
préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés »).
Les présomptions légales sont soit simples (lorsqu’elles peuvent être combattues par la preuve
contraire de ce qui est présumé : présomption simple de fiabilité de tel procédé de signature
électronique que l’on peut combattre en démontrant que ledit procédé n’est pas fiable…), soit
irréfragables (lorsqu’elles ne peuvent pas être combattues par la preuve contraire). Par leur
nature même, les présomptions irréfragables sont apparentées à des preuves parfaites.
82
UE 111 • Introduction au droit
Le commencement de preuve par écrit est un écrit quelconque (acte authentique ou acte sous
seing privé ne remplissant pas l’une des conditions exigées par la loi).
Exemples
Simples lettres, notes…
Par extension jurisprudentielle et pourvu qu’on se le soit procuré de manière loyale (sans que
cela soit à l’insu de l’intéressé…) le commencement de preuve par écrit peut être tout « indice »
ne répondant pas à la définition d’un autre mode de preuve, émanant de celui contre lequel la
demande est formée et rendant vraisemblable le fait allégué.
Exemples
La jurisprudence a pu ponctuellement reconnaître comme commencements de preuve par
écrit des photocopies (Cass. 1re civ., 14 févr. 1995), des enregistrements de la voix humaine…
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I. Principe
S’agissant d’actes juridiques (contrats…), il est souvent possible de se préconstituer une preuve.
Aussi, des preuves parfaites sont en principe demandées.
(Contre un écrit, on ne peut prouver que par un écrit…)
201111TDPA0113 83
Introduction au droit • Série 1
II. Exceptions
Les actes juridiques peuvent être valablement prouvés par des preuves imparfaites :
1. si le montant de l’affaire est inférieur à 1 500 €, sauf si l’acte a été passé par écrit ;
2. s’il existe par ailleurs un commencement de preuve par écrit ;
3. s’il y a eu impossibilité matérielle (ruine, naufrage…) ou morale (entre parents, selon des
usages professionnels…) de se procurer un écrit ;
4. si le titre original n’existe plus mais que l’on peut en produire une reproduction fidèle et
durable (microfilm…) ;
5. si les parties ont contractuellement prévu un mode de preuve précis ;
6. s’il s’agit d’une matière commerciale.
Art. L. 110‑3 du Code de commerce :
« À l’égard des commerçants, les actes de commerce peuvent se prouver par tous moyens
à moins qu’il n’en soit autrement disposé par la loi. »
I. Principe
La preuve des faits juridiques (accidents…) est libre, c’est-à-dire qu’elle peut se faire par tous
moyens à savoir non seulement par preuves imparfaites mais aussi, a fortiori, par des preuves
parfaites.
II. Exceptions
La loi peut exiger pour prouver certains faits juridiques la production de preuves parfaites.
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Exemple
Acte d’état civil pour une naissance…
Remarque
Dans la pratique, les parties ont intérêt à fournir plusieurs modes de preuve à l’appui de leurs
prétentions.
Conclusion
Cette première série du cours par correspondance a dû vous permettre de découvrir (ou de
vérifier, selon le niveau de vos connaissances préalables) en quoi consiste la matière
juridique et quelle est son utilité.
En particulier, cette série a dû vous convaincre de l’omniprésence du droit (en effet, celui-ci
concerne tout un chacun, personne physique ou groupement, personne privée ou personne
publique, professionnel ou non…) et de sa diversité (droit privé, droit public…).
En ayant étudié cette série, vous devez être sensible à l’importance de la qualification
juridique des situations afin de repérer les règles de droit qui leur sont applicables (une
situation donnée peut relever du droit civil, du droit commercial…) tout en comprenant les
modalités de leur élaboration (organisation des institutions, élaboration de la loi, de la
jurisprudence…).
•••
84
UE 111 • Introduction au droit
•••
Cette série avait également pour objectif de vous enseigner les principales règles de
procédure, ô combien nécessaires à maîtriser à l’occasion d’un litige auquel on est
susceptible d’être confronté (organisation et compétence des juridictions, modalités de
preuve, voies d’exécution…).
Enfin, l’étude de cette série a dû, sans aucun doute, vous persuader de la richesse et de la
précision du vocabulaire juridique, ainsi que de la rigueur de cette discipline : le droit ne
s’improvise pas, on ne saurait se fier à sa propre intuition pour en déduire les règles en
vigueur ! Le droit se comprend, s’apprend et se met en œuvre selon une démarche bien
spécifique.
À cet égard, cette série 1 comprend quant au fond les notions juridiques de base précitées
indispensables à la poursuite de vos études (conformément au programme officiel de ces
études) et il convient de compléter son approche par des considérations relatives, quant à
la forme, à la nature de l’épreuve (épreuve écrite portant sur l’étude d’une ou de plusieurs
situations pratiques et/ou le commentaire d’un ou plusieurs documents et/ou une ou
plusieurs questions) au moyen du feuillet méthodologique qui expose la technique de
résolution que l’on doit impérativement adopter.
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201111TDPA0113 85
Introduction au droit • Série 1
Lexique
Pêle-mêle, des concepts et expressions clés du vocabulaire juridique dans l’ordre de leur appa-
rition dans le cours. La liste est à compléter par vos soins ! (Toutes les définitions données dans
le cours doivent être connues.)
Droit positif : droit objectif (ensemble des règles de conduite juridique qui gouvernent la vie des
personnes en société et dont l’inobservation est sanctionnée par les pouvoirs publics) actuelle-
ment en vigueur dans un pays donné.
Droit subjectif : prérogative juridique individuelle reconnue à une personne dans le cadre du
droit positif.
De cujus : personne défunte, décédée.
Succession ab intestat : succession réglée par la loi, faute de testament (à opposer à la succes-
sion testamentaire qui est réglée en fonction de la volonté du défunt exprimée par testament).
Successible : personne apte à recueillir une succession, héritier.
Dévolution : transfert de l’héritage aux successibles.
Legs : héritage exprimé par testament.
Libéralité : disposition à titre gratuit (don, legs).
Droit personnel : droit subjectif patrimonial, droit de créance en vertu duquel le créancier peut
exiger l’exécution d’une obligation à la charge du débiteur.
Droit réel : droit subjectif patrimonial, droit d’une personne sur une chose.
Droit démembré : droit conférant à son titulaire une partie des attributs du droit de propriété
(ex. : servitudes, usufruit…).
Sûreté : garantie, droit accessoire à un droit de créance destiné à augmenter les chances de
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recouvrement (paiement) de cette créance (ex. : gage, hypothèque, nantissement, cautionne-
ment…). Un bien donné en garantie est dit grevé d’une sûreté.
Créancier chirographaire : créancier ne bénéficiant d’aucune garantie particulière (à opposer à
créancier privilégié).
Désintéresser un créancier : payer un créancier.
Obligation : lien juridique en vertu duquel une personne peut exiger d’une autre qu’elle accom-
plisse une prestation.
Terme : événement futur et certain : modalité qui affecte une obligation dans son exigibilité ou
sa durée. Le terme est soit suspensif, soit extinctif.
Condition : modalité qui affecte une obligation dans son existence même car elle subordonne la
création ou l’extinction de cette obligation à un événement futur et incertain. La condition est soit
suspensive, soit résolutoire.
Ratification d’un traité international : acte officiel par lequel les organes compétents des États
signataires confèrent validité au traité.
Règlement européen (loi européenne) : émanant des Institutions européennes (Conseil de
l’Union européenne, Commission européenne ou Parlement européen), le règlement européen
est un acte obligatoire directement applicable dans le droit des États membres.
Directive européenne (loi cadre européenne) : émanant des institutions européennes, la direc-
tive européenne est un acte fixant aux États membres des objectifs à atteindre obligatoirement
mais selon des moyens qu’ils choisissent.
86
UE 111 • Introduction au droit
ou de l’insuffisance de la loi. Plus généralement, fait de négliger de juger une affaire en état de
l’être. Le déni de justice est interdit.
Doctrine : ensemble des travaux et études des juristes.
Demandeur (demanderesse) : personne qui a l’initiative d’une demande en justice.
Défendeur (défenderesse) : personne contre qui une demande en justice est dirigée.
Défenseur : personne chargée d’assurer la défense d’un plaideur (avocat).
Constituer avocat : désigner un avocat, le mandater afin qu’il représente et assiste le plaideur
au cours du procès.
Ester en justice : agir en justice.
Statuer : prendre une décision.
Connaître d’une affaire : avoir compétence pour juger cette affaire.
Principes directeurs du procès : grandes règles selon lesquelles, en droit européen (droit à un
procès équitable…) comme en droit interne (principe du contradictoire…), un procès doit se
dérouler.
Procès pendant : procès en cours.
Matière gracieuse : matière dans laquelle la justice intervient en dehors de tout litige (ex. :
homologation d’un changement de régime matrimonial par le juge compétent). À ne pas
confondre avec la gratuité et à opposer à la matière contentieuse (situation conflictuelle).
201111TDPA0113 87
Introduction au droit • Série 1
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Commandement : acte d’huissier signifié au débiteur et invitant celui-ci à exécuter son obliga-
tion (payer) sous peine d’être saisi.
Référé : procédure en vertu de laquelle le président de la juridiction normalement compétente
rend seul une décision justifiée par l’urgence.
Clause pénale : clause prévoyant dans un contrat que le débiteur qui viendrait à manquer à son
obligation contractuelle devra verser à son cocontractant une somme forfaitaire fixée à l’avance.
Arbitrage : mode privé de résolution des conflits consistant pour les parties à faire trancher leur
litige par des personnes privées, en dehors des juridictions étatiques.
Stipulation : clause, mention énoncée dans un contrat.
Saisie : voie d’exécution forcée par laquelle un créancier fait mettre sous la main de la justice les
biens de son débiteur afin d’obtenir le paiement qui lui est dû.
Acte juridique : manifestation de volonté destinée à produire les effets que le droit y attache
(ex. : contrat).
Fait juridique : événement voulu ou non dont les effets que le droit y attache ne sont pas sou-
haités (ex. : accident…).
Preuve parfaite : preuve liant le juge qui doit en tenir compte dans sa décision sans pouvoir
donner libre cours à son appréciation personnelle.
Preuve imparfaite : preuve laissant un large pouvoir d’appréciation au juge qui statue en son
intime conviction.
88
UE 111 • Introduction au droit
Preuve littérale : preuve par écrit résultant d’une suite de lettres, de caractères, de chiffres ou
de tous autres signes ou symboles dotés d’une signification intelligible, quels que soient leur
support et leurs modalités de transmission.
Acte authentique : écrit reçu par officiers publics ayant le droit d’instrumenter dans le lieu où
l’acte a été rédigé, et avec les solennités requises.
Acte sous seing privé : écrit remplissant certaines conditions de validité, notamment la signa-
ture des parties, mais sans intervention d’un officier public.
Acte synallagmatique : acte comprenant des obligations réciproques à la charge de chacune
des parties prenantes.
Aveu judiciaire : reconnaissance en justice par une partie (ou son représentant) d’un fait qui lui
est reproché.
Serment décisoire : en justice, affirmation solennelle par une partie de la réalité d’un fait, sur la
demande de son adversaire.
Témoignage : déposition en justice, sous serment, faite par une personne ayant eu personnel-
lement connaissance des faits qu’elle rapporte.
Présomption : conséquence que la loi (présomption légale) ou le magistrat (présomption de fait)
tire d’un fait connu à un fait inconnu.
Aveu extrajudiciaire : reconnaissance par une personne, en dehors de la procédure, de faits
pouvant produire des conséquences à son encontre.
Serment supplétoire : serment déféré d’office par le juge à l’un des plaideurs.
Commencement de preuve par écrit : tout acte écrit ne répondant pas à la définition d’un acte
authentique ou d’un acte sous seing privé (et par extension, tout indice émanant de celui contre
lequel la demande est formée et rendant vraisemblable le fait allégué).
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UE 111 • Introduction au droit
Exercices autocorrigés
Questions
1. Qu’est-ce que le droit au respect de la vie privée ?
a. Une branche du droit positif.
b. Un droit subjectif personnel.
c. Un droit subjectif de la personnalité.
2. De qui émane un projet de loi ?
a. Du Gouvernement.
b. Du Parlement.
c. Du Conseil constitutionnel.
3. Quelle est l’institution européenne qui est composée de représentants (ministres) des
Gouvernements des États membres de l’Union européenne ?
a. Le Conseil de l’Europe.
b. Le Conseil européen.
c. Le Conseil de l’Union européenne.
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201111TDPA0113 91
Introduction au droit • Série 1
9. Quels doivent être les caractères de la créance du créancier qui souhaite recourir à l’exécution
forcée ?
a. La créance doit être liquide et exigible.
b. La créance doit être certaine et exigible.
c. La créance doit être certaine, liquide et exigible.
10. Qu’est-ce qu’un acte authentique ?
a. Une preuve parfaite.
b. Une preuve écrite.
c. Une preuve imparfaite.
Réponses
1. c ; 2. a ; 3. c ; 4. a c ; 5. c ; 6. c ; 7. b ; 8. a ; 9. c ; 10. a b.
Exercice
Énoncé
TRAVAIL À FAIRE
1. Qu’est-ce qu’un droit démembré de la propriété ?
2. À quelle branche du droit appartient le droit pénal ?
3. Quel rapport hiérarchique existe-t-il entre un traité international régulièrement ratifié et une
loi nationale ordinaire ?
4. Une loi est-elle nécessairement d’application impérative ?
5. Une juridiction correctement saisie peut-elle refuser de statuer lorsque la loi ne lui apporte
aucun élément de réponse ?
6. Pourquoi dit-on que le TGI est une juridiction de droit commun ?
7. M. X intente avec succès une action en justice contre M. Y devant le tribunal de commerce.
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M. Y fait alors appel de la décision. Qui est demandeur dans cette affaire ?
8. Qui peut saisir la Cour de justice de l’Union européenne ?
9. Quelle différence y a-t-il entre actes et faits juridiques ?
Corrigé
1. Le droit de propriété est un droit réel principal qui comprend trois attributs : à savoir l’usus
(droit de se servir de la chose, objet de la propriété), le fructus (droit de percevoir les fruits de la
chose) et l’abusus (droit de disposer de la chose). Les droits démembrés de la propriété sont
également des droits subjectifs patrimoniaux et réels mais qui ne confèrent à leurs titulaires
qu’une partie des attributs du droit de propriété (ex. : la servitude confère à son bénéficiaire
l’usus ; l’usufruit confère à l’usufruitier l’usus et le fructus…).
2. Le droit pénal est un ensemble de règles juridiques visant à déterminer les infractions (contra-
ventions, délits, crimes) et les peines corollaires. Le droit pénal est une branche du droit public
car, par l’acte susceptible de qualification pénale dont est victime telle ou telle personne privée,
c’est la nation toute entière à laquelle il est porté atteinte.
3. Les traités internationaux créent des règles entre États signataires et ont, lorsqu’ils sont régu-
lièrement ratifiés (approuvés par les organes compétents : Président de la République…), une
autorité supérieure à celle des lois nationales ordinaires. Il existe bien une hiérarchie entre les
sources de droit. Ainsi, si la jurisprudence doit respecter la loi, celle-ci doit de son côté être en
adéquation avec les traités internationaux ratifiés et en vigueur.
92
UE 111 • Introduction au droit
4. La loi est une source de droit nationale essentielle et les autres sources de droit (jurispru-
dence…) ne peuvent en principe y contrevenir dès lors qu’elle est en vigueur. Cependant, on
distingue, d’une part, les lois impératives qui ne laissent aucune alternative aux justiciables (ex. :
dispositions du régime primaire impératif pour les gens mariés) et, d’autre part, les lois supplé-
tives qui autorisent les parties à aménager leurs relations et qui ne s’appliquent qu’en cas de
silence de leur part (ex. : le régime légal de communauté réduite aux acquêts). Toutefois, la sup-
plétivité d’une loi ne doit pas donner lieu à des stipulations contraires aux principes généraux du
droit (ordre public, bonnes mœurs…).
5. Une juridiction dont la saisine obéit aux règles de procédure en vigueur est toujours obligée
de statuer ; non seulement lorsque la loi la renseigne clairement sur le point examiné (elle doit
alors la respecter), mais aussi en cas de « vide juridique » et ceci aux termes de l’article 4 du
Code civil : « Le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuf-
fisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice. »
Une juridiction, qui se déroberait, encourrait donc des sanctions. C’est probablement lorsque la
loi est obscure que la jurisprudence, par la décision qu’elle rend, joue le plus son rôle de source
du droit.
6. Le Tribunal de grande instance est une juridiction non répressive située au 1er degré de l’ordre
judiciaire. Il a une compétence exclusive dans certains domaines (actions immobilières péti-
toires) mais aussi une compétence générale. En effet, il statue sur toutes les matières pour les-
quelles compétence n’a pas été expressément attribuée à une autre juridiction ; d’où son
qualificatif de juridiction de droit commun.
7. Le demandeur est d’abord celui qui déclenche initialement l’instance, quelle que soit la juridic-
tion saisie. La qualité de demandeur peut varier au cours d’une même affaire. Ainsi, devant le tri-
bunal de commerce, M. X est demandeur, tandis que devant la cour d’appel, c’est M. Y. Par ailleurs,
devant une même juridiction, une partie peut être alternativement demanderesse et défenderesse
(ex. : le défendeur initial peut en cours de procès former une demande reconventionnelle).
8. Juridiction suprême de l’Union européenne, la Cour de justice de l’Union européenne peut
être saisie soit par tout État membre, toute institution européenne ou tout particulier (personne
physique ou morale) y ayant intérêt, lorsqu’elle est compétente pour trancher elle-même un
litige ; soit par une juridiction nationale qui sursoit à statuer et lui demande quelle interprétation
donner à une règle de droit européen (recours préjudiciel).
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9. Les actes juridiques sont des événements voulus par leurs auteurs qui acceptent et souhaitent
également les effets que le droit y attache (ex. : contrat). Les faits juridiques sont des événements
voulus (ex. : coups et blessures) ou non voulus (ex. : accident), mais dont les effets que le droit y
attache (ex. : obligation de réparer) n’ont pas été recherchés. Actes et faits juridiques sont sources
d’obligations et ne se prouvent pas de la même façon eu égard à leurs natures spécifiques.
201111TDPA0113 93
UE 111 • Introduction au droit
Annexes
• Sur la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) :
Annexe 1 : plaquette de présentation (consultable sur http://www.conseil-constitutionnel.fr).
• Sur l’arbitrage :
Annexe 2 : Cass. 1re civ., 26 janvier 2011 ; INSERM c/ Fondation Letten F. Saugstad (consul-
table sur http://courdecassation.fr).
• Sur la compétence respective de l’ordre judiciaire et de l’ordre administratif français :
Annexe 3 : Cass. 1re civ., 23 février 2012 ; L’agent judiciaire du Trésor c/ M. X… ; et autres
(consultable sur http://courdecassation.fr).
peut-être aussi une loi du pays de Nouvelle-Calédonie. Les ordonnances qui n’ont pas été rati-
fiées, les décrets, les arrêtés ou les décisions individuelles ne peuvent donc pas faire l’objet
d’une question prioritaire de constitutionnalité (ce sont des actes administratifs dont le contrôle
relève de la compétence des juridictions administratives).
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Introduction au droit • Série 1
défaut de conformité de cette loi aux traités et accords internationaux (exception d’inconventionna-
lité) la juridiction doit d’abord examiner la question de constitutionnalité.
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conditions sont réunies, la juridiction saisie transmet la question prioritaire de constitutionnalité
au Conseil d’État ou à la Cour de cassation. Le Conseil d’État ou la Cour de cassation procède
à un examen plus approfondi de la question prioritaire de constitutionnalité et décide de saisir
ou non le Conseil constitutionnel.
8 - Quels sont les critères pour que le Conseil constitutionnel soit saisi ?
Les critères pour que le Conseil constitutionnel soit saisi de la question prioritaire de constitu-
tionnalité sont détaillés par la loi organique du 10 décembre 2009 relative à l’article 61‑1 de la
Constitution. Ils sont au nombre de trois : la disposition législative critiquée est applicable au
litige ou à la procédure, ou constitue le fondement des poursuites ; la disposition législative cri-
tiquée n’a pas déjà été déclarée conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel ; la
question est nouvelle ou présente un caractère sérieux.
96
UE 111 • Introduction au droit
Rejet
Demandeur(s) : L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Défendeur(s) : Fondation Letten F. Saugstad
Attendu que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et la fondation
Letten F. Saugstad (la fondation), association de droit privé norvégien, ont conclu un « protocole
d’accord » relatif à la construction d’un pôle de recherche en neurobiologie, comportant une
clause compromissoire ; qu’à la suite d’un différend, l’arbitre, désigné par ordonnance de référé
du président du tribunal de grande instance de Paris, saisi par l’INSERM, a rendu sa sentence le
4 mai 2007 aux termes de laquelle il a débouté l’INSERM de sa demande en paiement et l’a
condamné à restituer à la fondation la somme de 304 878,03 euros avec intérêts ; que l’INSERM
a saisi concomitamment la cour administrative d’appel de Marseille d’un appel et la cour d’appel
de Paris d’un recours en annulation à l’encontre de la sentence arbitrale ; que l’arrêt attaqué
(Paris, 13 novembre 2008) a rejeté le recours ; que pour sa part, saisi de la requête présentée
initialement à la cour administrative d’appel, le Conseil d’État a renvoyé au tribunal des conflits
la question de savoir si l’action introduite par l’INSERM relevait ou non de la compétence de la
juridiction administrative ; que par décision du 17 mai 2010, le tribunal des conflits a jugé que la
juridiction judiciaire était compétente pour connaître du recours en annulation formé par
l’INSERM ;
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Introduction au droit • Série 1
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tion « pour favoriser la réalisation d’un projet de construction d’un pôle de recherche en neuro-
biologie et la formation de cliniciens et de chercheurs dans ce domaine « avec un financement
pour la plus grande partie par la fondation, ce qui impliquait des mouvements de fonds de la
fondation norvégienne au-delà des frontières ; que, par ce seul motif, elle a exactement décidé
que l’arbitrage était international ; que le moyen n’est pas fondé ;
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UE 111 • Introduction au droit
tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé les textes susvisés ;
Et vu l’article 627, alinéa 2, du code de procédure civile ;
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UE 111 • Introduction au droit
Index
Abusus 32 Cour de justice de l’Union européenne 71
Actes juridiques 78, 83 Cour de justice des Communautés
Acte synallagmatique 80 européennes 52
Action en justice 47 Cour européenne des droits de l’homme 52
Agents de justice 51 Cours administratives d’appel 54
Aide juridictionnelle 53 Cours d’appel 58
Amendements 39 Cours d’assises 55, 59
Appel 64 Coutume 44
Appelant 49 Créance 68, 69
Arbitrage 75 Créancier 32
Arrêtés 44 Crimes 55, 62
Assemblée nationale 36, 39 Décisions européennes 37
Assistants de justice 51 Décrets ministériels 44
Astreinte 68 De cujus 30
Autorité de la force jugée 53 Défendeur 49, 62, 63
Autorité parentale 31 Délits 62
Aveu extrajudiciaire 83 Demande reconventionnelle 49
Aveu judiciaire 81 Demandeur 49
Avocat 50 Déni de justice 45
Avocat aux conseils 50 Directives européennes 37
Branches du droit 27 Doctrine 45
Cautionnement 33 Droit administratif 28
Chirographaire 32 Droit à un procès d’une durée raisonnable
Circulaires 44 52
Clause compromissoire 75 Droit à un procès équitable 52
Clause pénale 75 Droit à un procès public 52
Commandement 69 Droit au respect de la vie privée 30
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Introduction au droit • Série 1
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Loi de compétence et de procédure 43 Recours pour excès de pouvoir 54
Loi expressément rétroactive 43 Recours préjudiciel 72
Loi impérative 40 Référé 74
Loi interprétative 43 Règle de droit 26
Loi nationale 38 Règlements autonomes 44
Loi ordinaire 38 Règlements d’application 44
Loi organique 38 Règlements de droit interne 44
Loi pénale plus douce 43 Règlements européens 37
Loi supplétive 40 Réserve héréditaire 30
Magistrats du Parquet 49 Revirement de jurisprudence 45
Magistrats du siège 49 Saisie-attribution 68
Médiation 73, 76 Saisie des droits incorporels 69
Mesures conservatoires 69 Saisies conservatoires 69
Mesures d’expulsion 68 Saisie-vente 69
Modes Alternatifs de Règlement des Sénat 36, 39
Conflits 73 Serment décisoire 81
Nantissement 33 Serment supplétoire 83
Nu-propriétaire 32 Servitudes 32
Obligations 33, 77 Situations pendantes 43
Obligations alternatives 34 Sources du droit 35
Obligations conjointes 35 Succession ab intestat 30
Obligations conjonctives 34 Succession testamentaire 30
Obligations de donner 33 Sûretés judiciaires 70
Obligations de faire 33 Sûretés personnelles 33
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UE 111 • Introduction au droit
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UE 111
Devoir 1
Introduction au droit
Année 2013-2014
À envoyer à la correction
Auteur : Marielle MARTIN
Nota bene
Ce devoir est conçu pour être traité au seul moyen de la série 1 à laquelle il se rapporte.
L’association Les Gens Heureux est un groupement informel d’amis passionnés par le village breton dont
ils sont originaires et qui consacrent leurs loisirs à le faire connaître.
Pour cela, ils réalisent des photos et des vidéos qu’ils diffusent gratuitement, par exemple sur Internet.
Afin de montrer comme il fait bon vivre dans ce village, les personnes appartenant à l’association ont eu
l’idée de photographier, à leur insu, les membres de la famille Intime qui, à l’occasion d’un repas d’anni-
versaire, déjeunaient tranquillement chez eux, dans leur maison située à l’entrée du village ; la fenêtre de
leur salle à manger étant entrouverte.
Contents de ce cliché qu’ils trouvaient réussi, les membres de l’association Les Gens Heureux l’ont
reproduit sur de petites affiches, mentionnant le nom du village, qu’ils ont distribuées un peu partout sur
les marchés et dans les boîtes aux lettres de la région.
C’est alors que, stupéfaits, les membres de la famille Intime ont découvert la photographie ainsi diffusée
les représentant.
Ils considèrent qu’ils auraient dû être au moins prévenus et que, même s’ils n’ont rien à cacher, leur vie n’a
pas à être exposée de la sorte. Aussi, pour faire valoir ce droit au respect de leur vie privée auquel ils estiment
qu’il est porté atteinte, ils entendent assigner en justice les membres de l’association Les Gens Heureux.
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Mais, peu au fait des questions juridiques, ils ne savent pas de quelle branche du droit relève la disposi-
tion qui protège la vie privée. Ils vous demandent de les éclairer.
Répondre à chacune des douze questions posées à la suite des documents reproduits ci-après,
en expliquant les réponses.
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Introduction au droit • Devoir 1
•••/••• Qu’en statuant ainsi, par un motif impropre à justifier l’absence de toute diligence de l’huissier de justice
pour rechercher le destinataire de l’acte, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
[…] ;
PAR CES MOTIFS :
Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 9 septembre 2010, entre les parties, par la
cour d’appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Paris, autrement composée ;
[…] »
TRAVAIL À FAIRE
1. Quand et par quelle juridiction la décision reproduite est-elle rendue ?
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2. Qu’avait consenti à l’origine la SCI à Mme X… ?
3. Qu’a fait ensuite délivrer la SCI à Mme X… et sur quel fondement ?
4. Quel juge Mme X… a-t-elle alors saisi et pour quelle raison ?
5. Dans quel sens ce juge s’est-il prononcé et quel recours Mme X… a-t-elle consécutivement exercé ?
6. Quel fut le résultat de ce recours et quelle procédure a-t-il permis à M. et Mme Y… de mettre en
œuvre ?
7. Par quel officier public et de quelle manière cette procédure a-t-elle été concrètement appliquée ?
8. Qu’a contesté en justice Mme X… à propos de l’application de cette procédure et quelle réponse
a apporté, le 9 septembre 2010, la cour d’appel de Paris ?
9. Qui a formé pourvoi devant la juridiction qui a rendu la décision reproduite et quel argument cette
juridiction retient-elle ?
10. Cet argument vous semble-t-il conforme à la législation en vigueur en la matière ?
11. À quelles sources du droit la décision de justice et les articles du Code de procédure civile repro-
duits appartiennent-ils respectivement et quel est le lien hiérarchique entre ces sources ?
12. Que décide la juridiction qui rend la décision reproduite quant à la suite du procès et cela res-
pecte-t-il les règles de procédure en vigueur ?
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