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net/publication/259638104
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3 1,232
1 author:
Jean Desquines
Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)
67 PUBLICATIONS 616 CITATIONS
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Some of the authors of this publication are also working on these related projects:
Secondary creep behavior of Zircaloy-4 cladding under simulated LOCA conditions View project
All content following this page was uploaded by Jean Desquines on 10 January 2014.
Thèse de DOCTORAT
Spécialité: Génie mécanique
ÉCOLE DOCTORALE
SCIENCES POUR L'INGÉNIEUR
DE NANTES
Jean DESQUINES
Je voudrais également remercier toute l'équipe du LDCS au CEA Cadarache pour son
accueil, ses conseils.
Je remercie M. POETTE qui m'a fait confiance pour la réalisation de ce travail et dont
l'expérience en mécanique de la rupture a grandement orienté les recherches.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
2
Introduction
L'industrialisation intense, des vingt ou trente années passées, conduit les industriels à
utiliser en partie des matériels n'ayant plus aujourd'hui leur résistance nominale aux efforts
appliqués. Les matériaux sont parfois endommagés, parfois fissurés. Il y a donc nécessité de
définir des règles, non plus de dimensionnement comme à la conception, mais d'évaluation de
la nocivité des défauts et imperfections des matériaux et de ne remplacer les composants
défectueux que si ces règles ne sont plus respectées.
Le problème du parc nucléaire est particulier. L'âge moyen des centrales est de vingt
ans environ, les composants les plus anciens y sont donc effectivement vieillissants. L'un des
soucis dans ce contexte est la difficulté qu'il y a d'obtenir des informations précises quant à la
dégradation des composants du fait des dangers de contamination. Différents procédés de
contrôle non destructif comme des capteurs de fuite ou des robots permettent d'inspecter
périodiquement l'état des tuyauteries, de localiser les défauts et d'évaluer leur étendue. La
géométrie précise des défauts n'est pas toujours connue, une approche sûre consistera à les
interpréter comme des fissures.
La réparation du matériel dans une centrale nucléaire impose un arrêt plus ou moins
prolongé du réacteur, et une intervention humaine dans un milieu hostile. Changer le matériel
défectueux sera donc une opération délicate, et l'exploitant sera amené à gérer au mieux ce
type d'interventions pour en diminuer le coût et les risques. Pour cela l'exploitant s'appuie sur
le conseil scientifique et technique de quelques laboratoires ayant à la fois une connaissance
du contexte nucléaire et des méthodes de la mécanique de la rupture.
Des outils théoriques d'analyse de structures fissurées existent depuis près de trente
ans, et les progrès de l'informatique et du calcul numérique permettent d'ores et déjà
d'effectuer des calculs en vue d'analyser la résistance mécanique d'une structure complexe
fissurée et soumise à des chargements combinés. Le calcul éléments finis est fréquemment
utilisé pour résoudre les problèmes industriels de mécanique de la rupture.
L'intégrale J permet sous certaines conditions, que nous rappellerons par la suite, de
quantifier la sévérité d'un chargement appliqué à une structure fissurée. L'utilisation de
l'intégrale J comme critère de rupture nécessite une connaissance approfondie du matériau
utilisé. Le calcul éléments finis de cette grandeur ne pose pratiquement aucune difficulté
théorique. Cependant calculer une structure fissurée par éléments finis impose de réaliser des
maillages particulièrement fins et si l'on peut parfois envisager le calcul d'un élément de
tuyauterie défectueux il est hors de question de calculer une ligne de tuyauterie complète avec
ses fissures.
3
La technique d'analyse des lignes de tuyauteries dans les centrales nucléaires consiste à
effectuer en tout premier lieu un calcul en élasticité linéaire de la ligne complète sans défaut
avec des approches éventuellement simplifiées, poutres, coques ou d'autres méthodes plus
élaborées. On connaîtra donc en tout point de la structure le chargement nominal élastique
appliqué. Des méthodes simplifiées sûres, permettant de surévaluer la nocivité des fissures
sont ensuite appliquées à des éléments de tuyauteries fissurées soumises au chargement
nominal élastique obtenu par calcul complet de la ligne de tuyauterie. La majorité des défauts
peuvent alors être éliminés car sans conséquence sur l'intégrité de la structure. Les fissures
supposées présenter un danger après analyse simplifiée peuvent alors être soumises à un calcul
éléments finis pour apporter une réponse plus fine sur leur nocivité.
Cette technique d'analyse des structures fissurées repose sur le conservatisme des
méthodes simplifiées, c'est-à-dire la surestimation de la nocivité des fissures. Il faudra donc
réaliser toutes les approximations dans le sens de la sûreté.
Objectifs de la thèse:
Une méthode simplifiée a donc été proposée par la recherche nucléaire anglaise en
mécanique de la rupture permettant d'estimer notamment l'intégrale J en situation de
chargement complexe. Cette méthode baptisée règle R6 est aujourd'hui très souvent invoquée
dans les analyses de nocivité de défauts découverts en service ou dans les démonstrations de
fuite avant rupture. Celle-ci repose sur une classification sommaire des chargements. En effet
l'hypothèse de chargement à effort contrôlé pour tous les types de situation conduit à un excès
de conservatisme dans l'estimation de J. Cette méthode permet donc de distinguer les efforts
mécaniquement imposés ou efforts primaires des efforts de type déformation imposée comme
les contraintes résiduelles ou les gradients thermiques classés parmi les efforts secondaires.
Les efforts de type déplacement imposé obtenus par exemple lors de l'expansion thermique
sont difficiles à classifier dans ce schéma, la méthode sûre consiste à les considérer comme
des chargements primaires.
Quelques critiques ont été apportées à cette méthode, celle-ci conduit parfois à:
- un manque de clarté dans la prise en compte des chargements combinés. Il était donc
nécessaire de préciser les modalités de prise en compte des chargements complexes, ce que
nous nous sommes efforcés de faire.
- une surestimation des effets des efforts de type déformation imposée sur l'intégrale J.
Il sera donc nécessaire de proposer une méthode qui permette de mieux prendre en compte ce
type d'efforts.
-une difficulté de prise en compte des efforts de type déplacement ou rotation imposé
dont la classification en primaire est globalement pénalisante. Des calculs de l'intégrale J
4
Introduction
Les partenaires de cette thèse EDF et le CEA ont étudié différentes approches pour être
en mesure de prendre en compte le chargement appliqué avec plus de finesse. L'une de ces
approches, le projet d'annexe A16 donnait au début de la thèse un cadre formel de méthode
simplifiée utilisant des techniques définies en dimensionnement des structures dont la fiabilité
est reconnue du fait de nombreuses validations de ces règles.
L'objectif est donc clairement de s'appuyer sur les travaux des partenaires de thèse
pour développer une nouvelle méthode simplifiée compatible avec les règles de
dimensionnement permettant d'apporter des améliorations sur les points où la règle R6 parait
insuffisamment précise.
Les fissures observées sur les tuyauteries et réservoirs des centrales nucléaires sont
essentiellement orientées selon la circonférence du cylindre considéré, nous apporterons un
soin particulier à cette orientation dite circonférentielle des fissures. Nous nous intéresserons
également mais plus succinctement aux fissures longitudinales orientées suivant l'axe du
cylindre.
Plan de la thèse:
Le plan de la thèse découle naturellement des remarques effectuées et des objectifs que
nous nous sommes fixés.
5
Nous verrons que sous chargement mécaniquement imposé il est possible de définir
une approche simplifiée utilisant essentiellement des résultats d'une analyse élastique de la
structure qui permette de tenir compte de la loi de comportement du matériau. Cette méthode
a été étendue par les Anglais du CEGB à des chargements combinés: efforts mécaniquement
imposés et chargement de type déformation imposée. Les inconvénients de cette méthode ont
conduit les partenaires de cette thèse à définir une approche simplifiée qui rend compte de
manière assez fine de ce dernier type de combinaisons de chargements. Une autre méthode
plus numérique est également brièvement présentée. Toutes ces méthodes reposent sur la
connaissance de la charge limite de la structure sous tout ou partie du chargement appliqué.
L'analyse limite propose une méthode rudimentaire mais très efficace de calcul de la
charge maximale que peut supporter une structure avant une ruine plastique de celle-ci. Deux
approches sont toujours possibles: l'une surestimant cette charge maximale et l'autre la sous
estimant. La généralisation de cette théorie à l'approche coque des structures est également
possible, le critère de plasticité étant cependant approximatif dans ce cas. Nous verrons
comment on peut utiliser l'analyse limite pour estimer le niveau de plasticité dans une
structure. Le paramètre Lr qui se déduit de l'analyse limite peut être introduit comme une
grandeur directement utilisable à cet effet.
Nous allons décrire la géométrie des structures fissurées étudiées, l'origine des
chargements appliqués. Le niveau des chargements appliqués est calculé élastiquement et il
faudra donc établir une classification des contraintes pour pouvoir déterminer plus finement
leur influence pour un comportement élastoplastique du matériau considéré. Pour vérifier le
bien fondé de nos orientations il faudra valider les méthodes simplifiées sur des calculs
éléments finis. Un grand nombre de calculs bidimensionnels ont été réalisés, d'autres
proviennent de stages ayant eu lieu au laboratoire. Nous avons également effectué des calculs
tridimensionnels massifs sur des tuyaux droits avec défauts circonférentiels et longitudinaux.
Les chargements seront une combinaison d'efforts primaires et secondaires.
On détermine dans un premier temps la charge limite d'un cylindre droit soumis à un
chargement complexe, plusieurs estimations de cette charge limite sont proposées suivant la
configuration du chargement appliqué ou du défaut étudié. Ensuite nous menons une analyse
élastique des effets d'un gradient thermique axial sur le ligament de la structure fissurée, cette
analyse nous permet d'estimer plus finement les efforts élastiques transmis au ligament du
cylindre fissuré. Tous les éléments permettant l' application d'une méthode simplifiée
originale proposée formellement par les partenaires de cette thèse sont ainsi réunis.
L'application des différentes méthodes nous montre que plusieurs améliorations importantes
ont été obtenues au cours de cette thèse: biaxialité des chargements, prise en compte plus fine
des gradients thermiques dans l'épaisseur.
6
Introduction
On détermine pour deux critères de plasticité la charge limite d'un cylindre droit à
défaut longitudinal non traversant soumis à: une pression de paroi, un moment de flexion
poutre et un effort de traction axial. Cette charge limite nous permet d'effectuer une estimation
simplifiée de l'intégrale J applicable aux chargements étudiés. Nous effectuons également une
validation de cette méthode sur des résultats éléments finis. Les résultats obtenus prouvent à
nouveau clairement la nécessité de la prise en compte de la biaxialité des chargements
appliqués.
7
8
Chapitre 1
L'INTEGRALE DE CONTOUR J
9
10
Chapitre 1
Introduction :
Cette intégrale est issue des travaux d'Eshelby [ESH56] en 1956, qui met en évidence
une famille d'intégrales de contour invariantes lors de la translation d'un défaut dans une
structure élastique soumise à un chargement. Ces invariants ont la propriété de ne pas
dépendre du contour d'intégration choisi, dans la mesure où celui-ci est fermé et entoure la
fissure, ainsi que le montre la figure 1.1.
x2
F
C ds n
M
fissure
x1
∂u
J = ∫ Wn 2 − T. ds
C ∂x1
u : déplacement au point courant,
W : energie de déformation,
n1
n = normale au contour (C) en M.
n 2
s : abscisse curviligne,
T : vecteur tension ( T = σ. n )
x2
ds n
(Γ)
2a
M
fissure
x1
11
Rice [RIC68A] montre en 1968 que la propriété d'indépendance vis-à-vis du contour
d'intégration est conservée lorsque le contour d'intégration entoure la pointe de fissure. J est le
seul invariant d'Eshelby ayant cette propriété. Ainsi, si l'intégration est réalisée non plus sur C
mais sur le contour Γ de la figure 1.2, J devient donc une caractéristique de la pointe de
fissure considérée, de la géométrie de la structure et du chargement, lors d'une avancée
élémentaire de la fissure et non plus lors d'une translation.
J est également appelée force fissurante, c'est à dire que si l'on impose la force F sur le
couteau représenté sur la figure 1.3 alors l'intégrale J est la force appliquée par unité de
longueur de front de fissure: F/L.
J=F/L
L'intégrale de Rice conserve ses propriétés lorsque le matériau est élastique non
linéaire à condition que les contraintes dérivent d'un potentiel: σ ε =() ∂W
∂ε
. On pourra en
trouver la démonstration pour des structures bidimensionnelles dans un exposé de E. de
Langre [LANG86].
12
Chapitre 1
- l'axisymétrie de la fissure,
- chargements thermiques,
- la pression sur les lèvres de fissure,
- forces de volume,
- forces d'inertie,
Si les méthodes numériques de calcul de J permettent dans tous les cas de calculer
cette grandeur, rien ne prouve pour autant que le résultat obtenu puisse être utilisé tel quel.
Cette intégrale n'est utilisable que sous certaines restrictions que nous rappelerons pour
chacun des domaines étudiés.
Nous allons établir les liens entre l'intégrale J et l'étude de la rupture fragile, de la
rupture des matériaux élastiques non linéaires, et celle des matériaux élastoplastiques.
Nous verrons ensuite comment l'intégrale J est utilisée pour l'étude de la stabilité des
défauts dans une structure.
Dans tous les cas J est un scalaire permettant, sous l'hypothèse de monotonie des
chargements, de quantifier pour une structure fissurée donnée la sévérité d'un chargement.
Rupture fragile :
Présentation historique :
13
Les modes d'ouverture de fissure:
Les modes II et III sont trés souvent négligés devant le mode I qui est le plus nocif.
Mode I Mode II
Mode III
Solution de Westergaard:
KI
σ( r, θ) = σ I ( θ)
2 πr
K I = σ πa : facteur d' intensité de contraintes en mode I.
θ 3θ θ 3θ
θ 1 − sin 2 sin 2 sin cos
2 2 dans le repère (Ax,Ay)
σ I (θ) = cos
2 sin θ cos 3θ θ 3θ
1 + sin sin
2 2 2 2
14
Chapitre 1
r
z θ
x
A
2a
x1
σ
Contrainte uniforme à l'infini
Figure 1.5 : Problème de Westergaard.
Les solutions pour les modes II et III en milieu infini ont été obtenues par la suite, on a
de la même façon dans le repère centré sur la pointe de fissure représenté sur la figure 1.5, le
chargement étant cependant différent:
K II
σ ( r, θ ) = σ II (θ)
2 πr
K II : facteur d' intensité de contraintes en mode II.
θ θ 3θ θ θ 3θ
− sin 2 + cos cos cos 1 − sin sin
σ II (θ) = 2 2 2 2 2 2 dans le repère (Ax,Ay)
θ θ
cos 1 − sin sin 3 θ θ θ 3θ
sin cos cos
2 2 2 2 2 2
K III
σ ( r, θ) = σ III (θ)
2 πr
K III : facteur d' intensité de contraintes en mode III.
0 θ
0 − sin
2
θ
σ III (θ) = 0 0 cos dans le repère (Ax, Ay, Az)
2
− sin θ cos θ 0
2 2
15
Quelques solutions analytiques :
Des solutions analytiques ont été obtenues pour des géométries variées:
σ
K I = 1122
. σ πa
a
σ
Figure 1.6 : Plaque semi-infinie à entaille latérale en traction.
σ πa
KI =
2a πa
cos
2b
2b
σ
Figure 1.7 : Plaque à entaille centrale en traction.
2c
σ σ
2 −1 c b
K I = σ πa sin − sin −1
π a a
2b
2a
16
Chapitre 1
Le nombre des solutions analytiques est trés limité et ne permet pas de traîter tous les
problèmes rencontrés. On en déduit cependant la forme générale de K I lorsque la géométrie de
la structure est finie:
K I = fσ πa
σ: contrainte caractéristique du chargement appliqué loin de la fissure,
f: facteur de forme fonction de la géométrie fissurée et du type de chargement appliqué,
a: longueur caractéristique de la fissure,
Différentes méthodes de calcul des facteurs de forme ont été élaborées: méthodes des
fonctions de poids de Bueckner [LAB80], méthode des fonctions de Green décrites dans
[SIH73], celles-ci sont parfois moins coûteuses que le calcul éléments finis.
L'évolution des codes de calcul de structures par éléments finis semble favoriser le
calcul éléments finis direct. La modélisation en coque des structures permet dans certains cas
d'obtenir les facteurs d'intensité de contraintes en utilisant un élément coque fissurée ou
linespring [EBE86], cette méthode étant cependant assez approximative.
K I =∑σi fi πa
i
17
Intégrale J dans la rupture fragile:
En utilisant l'égalité de J et G, un bilan énergétique réalisé par Irwin dans une structure
élastique pour une avancée élémentaire de la fissure prouve que le facteur d'intensité de
contraintes est lié à l'intégrale Jel par une relation quadratique suivante :
K 2I K 2II ( 1 + ν) K 2III
J el = + +
E' E' E
Avec:
E en contraintes planes.
E' = E en déformations planes.
1 − ν 2
Position du problème:
L'élasticité linéaire est une approche trés performante lorsque les chargements
appliqués sont faibles comparés au seuil plastique du matériau étudié. Dans le cas d'une
singularité de contraintes provoquée par une fissure l'approche élastique conduit à un niveau
de contraintes infini en pointe de fissure. On ne se situe donc pas dans le domaine de validité
de l'approche élastique.
18
Chapitre 1
σ zone plastique
ry
2a
ry
=Φ
a
L'hypothèse de plasticité confinée revient à considérer que Φ est petit, on peut alors
utiliser le développement limité en pointe de fissure obtenu avec la solution de Westergaard.
Une première approche consiste à repérer le lieu géométrique des contraintes qui
égalent le critère de Von Mises. Par exemple pour la fissure de longueur 2a chargée en mode I
dans un milieu infini de la figure 1.9, avec l'hypothèse de contraintes planes, ce lieu
géométrique est donné par la relation en coordonnées polaires suivante:
2
r 1 σ 2 θ 2 θ
= cos 1 + 3 sin
a 2 σ0 2 2
L'allure de cette zone plastique est représentée sur la figure 1.10 et est caractéristique
d'une fissure chargée en mode 1.
19
1,5
0,5
-0,5
-1
-1,5
Irwin propose un calcul plus fin, toujours en mode 1 et dans l'hypothèse de contraintes
planes, prenant en compte un rééquilibrage des efforts. La figure 1.11 représente la
distribution des contraintes dans la direction orthogonale à la fissure avant écrêtage à σ0 puis
aprés écrêtage sur une longueur 2ry. Pour rééquilibrer les efforts, les aires hachurées doivent
être égales.
σ22
σ0
ry
X1
2
ry 1 σ
=Φ=
a 2 σ0
Cette correction n'est applicable qu'aux faibles niveaux de chargement. Il est donc
illusoire de l'appliquer au delà de la plasticité généralisée, d'autres corrections intervenant à ce
niveau, comme nous le verrons par la suite. Nous serons amenés à utiliser la correction de
plasticité empirique suivante:
20
Chapitre 1
1 ( σ σ0)
2
Φ=
2 1 + ( σ σ0) 2
Le modèle de Dugdale-Barenblatt:
σ0 2c σ0 σ0 σ0
σ
2a
= + +
σ0 σ σ σ0 σ0
0
A B C D
σ σ
Figure 1.12: Modèle de Dugdale-Barenblatt.
ry c − a πσ
Φ= = = sec − 1
a a 2σ 0
La structure fissurée se comporte comme un solide infini avec une fissure de longueur
2a(1+Φ) en traction.
21
Ce modèle bien qu'empirique nous donne d'importantes informations sur les effets de
KI
la plasticité sur la rupture. Si on note K ep
I la valeur de KI corrigée plastiquement et
Kr =
K ep
I
, on peut représenter l'évolution de Kr en fonction du chargement appliqué adimensionalisé
sous la forme: L r = σ σ 0 . La figure 1.13 représente Kr=f(Lr) pour le matériau élastoplastique
parfait que nous étudions.
1
0,8
0,6
Kr
0,4
0,2
0
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,7
0,9
1
0,6
0,8
Lr
Figure 1.13 Influence de la plasticité étendue dans le modèle de Dugdale-Barenblatt.
Fissure dans une structure infinie élastique non linéaire et solution H.R.R.:
Pour un matériau élastique non linéaire la loi de traction uniaxiale est respectée, en
charge comme en décharge ainsi que le représente la figure 1.14.
Cette étude est basée sur les matériaux suivant une loi de Ramberg-Osgood, dont la
relation contrainte déformation est de manière générale :
n
ε σ σ
= + α
ε0 σ0 σ0
22
Chapitre 1
charge
décharge
0 ε
σ( n, θ) est normé de façon à ce que la contrainte équivalente associée ait un maximum unitaire.
J p partie purement plastique de l' intégrale J.
I n intégrale fonction de n tabulée.
On retrouve bien pour n=1 la singularité ½ de l'élasticité linéaire. L'intérêt fondamental
de la solution H.R.R. est de montrer l'existence de l'intégrale J en élasticité non linéaire.
23
σ
charge
décharge
0 ε
La solution H.R.R. ne permet pas de prendre en compte les effets d'une géométrie
finie. La prise en compte des effets géométriques est mise en oeuvre par Kumar German et
Shih dans les formulaires EPRI [KUM81], [KUM84],[KUM88].
Kumar et Shih font l'hypothèse de radialité des chargements. Les contraintes à une
distance c de la pointe de fissure sont proportionnelles au chargement appliqué:
σ P
=
σ( n, θ) P0
P0 est une valeur de P particulière arbitrairement choisie
C'est sous cette forme qu'ont étés tabulés un grand nombre de résultats éléments finis
dans les différents formulaires EPRI, pour ce qui concerne la partie plastique de l'intégrale J.
24
Chapitre 1
J = J el (1 + Φ) + J p
1 n −1 ( P / P0 ) 2
Φ=
β n +1 1 + ( P / P0 ) 2
2 en contraintes planes
β=
6 en défor mations planes
Les propriétés de l'intégrale J sont donc respectées pour les matériaux de Ramberg-
Osgood. Pour les autres matériaux on ne dispose d'aucun résultat, tout porte cependant à
penser que l'intégrale J reste avec une trés bonne approximation indépendante du contour
d'intégration. On ne sait alors calculer l'intégrale J que numériquement, il faudra donc toujours
vérifier l'indépendance des résultats vis-à-vis du contour d'intégration.
La règle de monotonie des chargements doit être vérifiée en tous les points de la
structure, on ne pourra pas toujours se contenter de vérifier la monotonie globale des
chargements appliqués. On constate notamment pour certains chargements thermiques que
l'on peut avoir des décharges locales alors que globalement le chargement est croissant.
Nous avons montré que l'intégrale J permet de quantifier la sévérité d'un chargement
appliqué à une structure fissurée donnée, nous allons décrire à présent l'utilisation de ce
scalaire dans l'analyse de la stabilité de la fissure. Cette présentation repose principalement sur
l'exposé de P.Jamet [JAM86], on retrouvera cette approche dans tous les ouvrages modernes
consacrés à la mécanique de la rupture dans le domaine élastoplastique.
La taille de la fissure est dans un premier temps introduite comme variable dans le
principe des travaux virtuels, généralisant ainsi ce dernier. La conservation de l'énergie dans la
structure fissurée lors d'une avancée virtuelle δa de la fissure nous conduit à l'égalité suivante:
25
0 = δWext − δWε − δWa − δI
δWext : variation du travail des forces extérieures associée à l'avancée δa.
δWε: variation de l' énergie de déformation associée à l' avancée δa.
δWa : énergie dissipée par l' augmentation de l' aire de la fissure associée à δa.
δI: variation de l' energie cinétique associée à l' avancée δa.
∂
J=
δa
( Wext − Wε )
δWa = J c δa
δI = ( J − J c ) δa
Conséquences:
Lorsque J>Jc il faudra distinguer deux types de propagation de la fissure, l'un stable
pour lequel après avancée la fissure stoppe son avancée dans un nouvel état de stabilité, l'autre
instable pour lequel la fissure propage jusqu'à traverser la structure.
∂J ∂J
< c
∂a ∂a
26
Chapitre 1
Courbe J-∆a:
Pour les analyses pratiques de stabilité, on suppose l'existence d'une courbe donnant Jc
en fonction de l'allongement de la fissure ∆a. Cette courbe est de plus supposée indépendante
de la longueur initiale de la fissure a. l'allure de cette courbe est représentée sur la figure 1.16.
Jc
J1c
0 a+∆a
a
Pour un matériau fragile on a J c =J1c quelque soit ∆a, le matériau fragile ne permet
donc pas d'avancée stable de la fissure.
La courbe J-∆a permet d'étudier de façon itérative l'avancée d'une fissure jusqu'à
instabilité par avancée brutale de la fissure.
Instabilité plastique:
P σu + σ0
≤
PL 2σ 0
27
J.JOCH [JOC93] nous indique que l'on pourra dans tous les cas surestimer la nocivité
du défaut en considérant que le matériau est homogène et constitué du moins résistant des
deux matériaux: soit le métal d'apport soit le métal de base.
Cette surestimation est parfois excessive et il est donc intéressant d'affiner le calcul.
Deux configurations se présentent et sont résumées sur la figure 1.17. La fissure est soit à
l'interface bi-matériau soit au milieu de l'un des deux matériaux.
Pour une fissure à l'interface l'intégrale J n'est plus définie. De nombreuses études
émergent pour mieux comprendre cette configuration, N.P. O'DOWD [DOW93] engage une
réflexion sur ce problème et étudie le cas où les deux matériaux sont très distincts, les
résultats numériques présentés illustrent la difficulté du problème.
Pour une fissure à l'intérieur de l'un des matériaux l'intégrale J conserve ses propriétés
il est donc toujours possible de l'évaluer numériquement. Cependant l'application de méthodes
simplifiées est rendue plus difficile de par la difficulté de calculer la charge limite de la
structure. Une avancée significative dans ce domaine à été réalisée par les chercheurs de
Framatome qui présentent quelques résultats d'application d'une méthode simplifiée
d'estimation de J [GIL93] particulièrement performante.
Le cas des matériaux composites est quant à lui encore plus complexe et semble
difficile à analyser avec les méthodes que nous développons.
Conclusion :
L'intégrale J permet de réunir deux approches qui jusqu'ici étaient séparées: la rupture
fragile qui conduit à une destruction quasi explosive de la structure et la ruine plastique de la
structure fissurée qui est moins spectaculaire puisque la structure va s'écouler progressivement
lorsque le chargement augmente.
Les valeurs de l'intégrale Jel se déduiront soit des facteurs d'intensités de contraintes
lorsque les facteurs de forme associés sont tabulés dans la littérature, soit d'un calcul éléments
28
Chapitre 1
finis si tel n'était pas le cas. Le calcul de l'intégrale J el sous chargement complexe se réalise en
utilisant le théorème de superposition sur les facteurs d'intensité de contrainte.
Le calcul rigoureux de J pour les matériaux ductiles repose sur le calcul éléments finis,
ce calcul est coûteux et long à réaliser. Du fait de la non linéarité du comportement des
matériaux ductiles il faudra de plus effectuer un calcul éléments finis par chargement
appliqué. Dans ce contexte il parait difficile d'envisager une étude de propagation de fissure.
29
30
Chapitre 2
31
32
Chapitre 2
Introduction:
Dans le cas des structures fissurées soumises à un effort mécanique imposé, il n'existe
pratiquement aucune différence entre les méthodes simplifiées d'estimation de l'intégrale J.
Dès la phase de conception ces chargements particuliers font l'objet d'une prise en
compte particulière dans le dimensionnement des composants mécaniques de la structure.
Tout au long de la vie d'une structure il faudra donc appliquer un traitement particulier aux
efforts secondaires.
Des méthodes simplifiées ont été construites pour affiner la prise en compte des efforts
combinés primaires et secondaires. Nous présenterons quelques unes de ces méthodes.
Le cas des chargements de type déplacement imposé ou rotation imposée n'est pas
envisagé dans cette étude. Il reste deux alternatives pour ce dernier type de chargement, le
classer en chargement secondaire de type thermique, ce qui paraît particulièrement dangereux,
ou la méthode sûre qui consiste à classer les déplacements imposés parmi les chargements
primaires.
ε σ
e= , s=
ε0 σ0
P
s=
P0
33
La tabulation des résultats éléments finis de l'EPRI est quelque peu restrictive
puisqu'elle ne permet pas d'étudier une loi de comportement réelle mais seulement la famille
des matériaux de Ramberg-Osgood. R.A. Ainsworth dans [AIN84] propose d'élargir le champ
d'application de ce type d'estimations.
La loi réelle du matériau ε(σ) est de façon adimensionnelle: e(s). La loi de Ramberg-
Osgood passant par s et e(s) et tangente à e(s) en s vérifie ( figure 2.1) :
de
−s
s
e-s
n = ds et α = n
e−s s
1
loi réelle
0 e
1 e(s)
Si l'on suppose que l'intégrale J est à faible mémoire du matériau, c'est-à-dire que
l'intégrale Jp du matériau réel sera égale à la valeur de J p pour un matériau de Ramberg-
Osgood de paramètres n et α définis ci-dessus, alors, pour le matériau réel:
J p = ε0 σ0 ch1 ( n )s( e − s)
h1 ( n, P0 ) h1 ( n, P1 )
=
P0n +1 P1n +1
34
Chapitre 2
Ainsworth dans [AIN84] propose donc de chercher la charge particulière P 0 telle que
h1(n,P0) soit le plus indépendant possible de n. Cette charge particulière est pour un grand
nombre de géométries et de chargements supérieure à la charge limite de la structure fissurée
PL, de plus si l'on prend P0=PL alors on a à quelques rares exceptions prés:
h1 ( 1, PL ) ≥ h1 ( n, PL )
b
a
Pour a/w=0,5 on utilise les valeurs de h 1(n,P0) tabulées dans le formulaire EPRI
[KUM81] pour P0 = 0.118 w σ0 . Ainsworth [AIN84] étudie l'influence du choix de P0 sur
h1(n) les résultats obtenus pour différentes valeurs de P0 dans ce cas apparaissent sur la figure
2.3.
3
2,5 Po= 0,136 w σο
2 Po= 0,134 w σο
h1(n,Po)
1,5
Po= 0,129 w σο
1
0,5 Po= 0,118 w σο
0
1 6 11 16
n
Figure 2.3 : Influence du choix de P0 sur h1.
35
La valeur particulière de s=P/PL est notée σref/σ0, σref est appelée contrainte de
référence. La conséquence de l'inégalité ci-dessus est donc que l'on va pouvoir surestimer
l'intégrale Jp associée au matériau réel par:
σ 2 ε(σ ref )
J Sp = ch1 (1, PL ) ref − 1
E σ ref / E
Il reste donc à évaluer h 1(1,PL). Pour cela Ainsworth remarque qu'un matériau de
Ramberg-Osgood tel que n=1 et α=1 n'est autre qu'un matériau élastique incompressible
(ν=0,5).
On a donc:
2
σ
J ( ν = 1 / 2) = ε 0 σ 0 ch( 1, PL ) ref
el
σ0
1 en contraintes planes
J el ( ν) E' ( ν = 1 / 2)
el
= = 1 - ν 2
J ( ν = 1 / 2) E' ( ν) 0,75 en déformations planes
2
σ
J e l ( ν ) # ε 0 σ 0 c h ( 1, P L ) re f
σ0
Estimation simplifiée de J:
ε(σ ref )
J Sp = J el − 1
σ ref / E
La correction de zone plastique Φ utilisée dans les estimations EPRI dépend également
de n, Ainsworth propose de surestimer ce terme par l'expression suivante:
1 ( σ ref σ 0 )
2
Φ=
2 1 + ( σ ref σ 0 ) 2
36
Chapitre 2
ε (σ ref )
J S = J el + Φ
σ ref / E
Nous avons évoqué le problème posé par les matériaux dont la loi de comportement
présente un plateau et qui n'entrent donc pas dans le cadre théorique des méthodes simplifiées,
on observe dans ce cas des non conservatismes lorsque la contrainte de référence est proche
du plateau.
A.G. Miller [MIL89] déduit de cette approche simplifiée une méthode pour déterminer
le domaine de conservatisme de la méthode simplifiée pour une géométrie donnée, en utilisant
les fonctions h1(n).
Diagramme Kr-Lr:
J el
Kr =
JS
σ
L r = ref
σ0
−1/ 2
Eε( σ 0 L r )
Kr = + Φ( L r )
σ0L r
Kr = f ( L r )
37
On constate donc que le paramètre Kr(Lr) ne dépend alors plus que de la loi de
comportement du matériau. La figure 2.4 représente schématiquement l'allure de cette courbe
pour un matériau qui tolère de l'écrouissage.
Kr
1
f(Lr)
Lr
0 1
Jel
Krc =
Jc
Krc
domaine des
fissures instables
1
Kr=f(Lr)
domaine des
fissures stables
Krc
Lr
0 Lr 1 Lrmax
Ce diagramme peut à son tour être mis à profit pour analyser une famille de matériaux
sans avoir à prendre en compte la loi de comportement précise du matériau et en garantissant
une surestimation de la nocivité du défaut. La figure 2.6 représente une famille de fonctions
f(Lr), une enveloppe inférieure s'en déduit qui permettra d'analyser sûrement les fissures
rencontrées dans quelque matériau que ce soit.
38
Chapitre 2
Krc
: loi enveloppe
1
Lr
0 1
La règle R6 option 1 propose une telle enveloppe pour des aciers de type 316 à des
températures variant entre 20 et 600 degrés ( [AIN96] ), celle-ci est communément utilisée
pour les matériaux de l'industrie nucléaire:
[ ][
fR6 opt.1 ( Lr ) = 1 − 0.14 L2r 0.3 + 0.7 exp −0.65L6r ( )]
La loi de comportement conduisant à cette fonction est parfois appelée loi
"universelle" [MOU93].
Les principes de cette méthode simplifiée ont été initialement présentés dans [AIN86]
puis dans la règle R6 [MIL88A]. La remarque essentielle dont découle cette méthode est que
sous un chargement thermique de type déformation imposée, l'intégrale J calculée
élastiquement est supérieure à l'intégrale J obtenue pour un comportement élastoplastique de
la structure. De cette remarque Ainsworth utilise le fait qu'il est alors conservatif de considérer
que l'intégrale J est égale à son estimation élastique pour un chargement purement secondaire.
On en déduit ainsi la contrainte de référence secondaire σsref liée à la fonction f du matériau,
définie précédemment, par la relation suivante:
( )
el
σsref / f σsref / σ0 = KsI / πa
(
ε( σ ref ) = Minε σ*ref + σP + )
[
σsref + σP ][ (
s *
ref ε σ ref − σ ref ) ]
ref
σ*ref 2σ*ref
39
Utilisant cette loi conservative de combinaison des efforts secondaires et primaires,
Ainsworth en déduit une surestimation de la contrainte de référence du chargement combiné
primaire P et secondaire S dont l'évaluation élastique est S el. Le matériau retenu pour cette
étude est celui de la règle R6 option 1 définie plus haut, cette méthode est également
préconisée pour prendre en compte la loi de comportement réelle du matériau. Connaissant la
contrainte de référence du chargement combiné on peut en déduire ainsi l'estimation
simplifiée de l'intégrale J.
Les résultats obtenus peuvent être résumés symboliquement par le système d'équations
suivant:
2
JS( P +S) =
( )
Jel ( P) + Jel Sel
f( Lr ( P) ) − ψ( x)
Avec:
x=
( ) . L ( P)
Jel Sel
r
J ( P)
el
0 si x < 0
0.714
ψ1 = 0.1x − 0.007x2 + 0,00003x5 si 0 ≤ x ≤ 5.2
0.25 si x ≥ 5.2
ψ 1 si x < 0
ψ = 4 ψ 1 ( 1.05 - L r ( P ) ) si 0.8 ≤ L r ( P ) ≤ 1.05
0 si L r ( P ) ≥ 1.05
1 L3r ( P ) σ 0
Φ=
2 Eε ( L r ( P ) σ 0 )
40
Chapitre 2
Le chargement appliqué loin du défaut est constitué d'un chargement primaire nominal
et d'un chargement secondaire nominal calculés élastiquement notés respectivement:
Pno et S el
no . La distribution de ces chargements est différente dans un calcul élastoplastique.
On aura un chargement constitué de Pno et S no , la figure 2.7 résume ces différences dans une
combinaison d'efforts primaires et secondaires de type déformation imposée rapportés sur la
loi de comportement du matériau.
el
Le chargement élastique nominal appliqué est donc: Qel
no = Pno + S no .
Pno + Sel
no
Pno + Sno
Pno
E
0
ε
Figure 2.7 : Prise en compte de la plasticité dans la partie nominale.
Sel
= σ ( no )
ε + no
La figure 2.7 nous indique que : no
Q P .
E
2
Q no el el
J ( Q no ) = el
el
( )
J Q no
Q no
2
Q no
k J1 = el
Q no
41
De même au voisinage du défaut le chargement élastique appliqué est constitué d'une
el
part primaire et d'une part secondaire notées: Pdef et Sdef et le chargement total élastique
Qdef . La prise en compte de la plasticité va modifier ces chargements ils seront alors notés:
el
σ
el
Q def
Q def
Pdef ∆σ∆ε=Cste
E
0
ε
Figure 2.8 : Prise en compte de la plasticité au voisinage du défaut.
σ ref = Q def
( )
2
E( ε( σref ) − ε( Pdef ) ) ( σref − Pdef ) = Qel
def − Pdef
ε ( σ ref )
k J2 = +Φ
σ ref / E
avec:
1 ( σ ref / σ 0 )
2
Φ=
2 1 + ( σ ref / σ 0 ) 2
42
Chapitre 2
(
JS = Jel Qel )
no . kJ1 . kJ2
Ce schéma formel d'estimation de l'intégrale J permet étape par étape de bien justifier
les calculs réalisés. D'un point de vue pratique plusieurs difficultés se posent:
Nous répondrons au mieux à ces interrogations par la suite, ces deux points à eux seuls
constituent la difficulté majeure de cette méthode.
Pour cela un grand nombre de calculs éléments finis axisymétriques de l'intégrale J ont
été effectués pour quelques profondeurs relatives de défauts et pour des matériaux
représentatifs de ceux utilisés, sous gradient thermique axisymétrique seul et combiné à un
chargement primaire.
On aboutit alors à une estimation simplifiée, plus proche de la règle R6 que celle du
projet d'annexe A16, sous la forme:
2
Jel ( P)
JEDF =
f( Lr ( P) ) ( )
+ kth Jel Sel
Les notations étant les mêmes que celles utilisées pour la règle R6. La fonction k th
dépend du type de matériau considéré, du niveau du gradient thermique appliqué et de la
profondeur relative du défaut, on en trouvera les expressions dans [BAR95A] et [BAR95B].
L'extension de cette méthode aux défauts circonférentiels tridimensionnels semble déjà très
prometteuse.
Les seuls inconvénients de cette méthode sont d'une part son coût et d'autre part la
difficulté de transposer les résultats obtenus à des géométries différentes de celle retenue. Les
avantages sont eux que si l'on se situe dans des gammes de paramètres voisines de celles
utilisées pour établir cette méthode alors celle-ci est extrêmement précise.
Conclusion :
43
L’excès de conservatisme de la règle R6 nous a conduit à choisir de développer une
approche basée sur les idées du projet d’annexe A16 du RCC-MR.
Dans tous les cas il sera utile de compléter le concept de contrainte de référence pour
quantifier au mieux la sévérité des chargements appliqués. L’analyse limite nous sera
particulièrement utile sur ce point.
Les lignes de tuyauteries des centrales nucléaires font apparaître une forte
prédominance de fissures circonférentielles dont l'allure est représentée schématiquement sur
la figure 2.9.
C'est donc ce type de fissure que nous avons étudié en priorité. Sur cette géométrie la
règle R6 propose dans les cas de chargement comprenant une pression interne de ne prendre
en compte que l'effet de fond dont la résultante est un effort axial ayant effectivement
tendance à ouvrir élastiquement la fissure. Le paramètre Lr est alors obtenu en ne prenant en
compte que la composante axiale du chargement. Des calculs éléments finis montrent que
quand le défaut est petit l'estimation simplifiée qui est pratiquement la même dans les trois
méthodes exposées est souvent inférieure aux résultats obtenus par un calcul éléments finis
élastoplastique.
Nous avons décidé de retenir une approche différente sur ce point, on peut en effet
supposer que lorsque la structure est fortement plastifiée, sa résistance aux efforts est moins
grande et une fissure soumise à un chargement qui n'ouvre pas élastiquement les lèvres de
fissure comme la contrainte circonférentielle de pression aura une plus grande facilité à
s'ouvrir sous l'effet d'un chargement axial lorsque la contrainte circonférentielle est
suffisamment intense qu'en l'absence de cet effort circonférentiel.
Pour les chargements primaires purs nous avons donc choisi de retenir une contrainte
de référence directement déduite de la charge limite de la structure sous le chargement
complet auquel est soumise la structure même si certaines composantes du chargement
n'interviennent pas dans le calcul de Jel.
44
Chapitre 2
primaire seul dont on verra par la suite qu'elle est souvent très précise dans le cas des
tuyauteries droites.
Il est nécessaire d'effectuer des calculs éléments finis permettant de bien valider notre
choix sur la prise en compte de la biaxialité du chargement et quelques calculs sous
chargement combiné primaire et secondaire pour pouvoir valider une méthode du type du
projet d'Annexe A16 du RCC-MR.
De même dans le cas des défauts longitudinaux sur les tuyauteries droites, il n'existe
d'expression de la charge limite que pour une pression interne, cela est certainement lié au fait
que les autres chargements usuels n'ouvrent pas élastiquement la fissure et que la règle R6
semble implicitement négliger ces chargements. Nous nous appuierons également sur l'analyse
limite pour proposer quelques résultats dans cette configuration de fissure.
Pour le calcul de J el nous utiliserons les résultats obtenus sur les calculs éléments finis
réalisés pour valider notre approche. Pour une programmation plus générale de la méthode
nous serons amenés à recouper un certain nombre de résultats éléments finis.
45
46
Chapitre 3
47
48
Chapitre 3
Introduction:
Nous allons présenter dans un premier temps l'analyse limite, qui permet au moyen
d'une idéalisation du comportement d'évaluer la sévérité du chargement appliqué du point de
vue de la ruine plastique. Les deux approches en borne supérieure et inférieure permettent
d'encadrer la charge maximale que peut supporter une structure élastique plastique parfaite.
Nous présenterons également brièvement les approches coques de l'analyse limite.
L'analyse limite induit comme nous le verrons une méthode de normation des
chargements complexes. De cette norme nous déduirons deux éléments essentiels pour
l'application des méthodes simplifiées au matériau réel:
Nous utiliserons donc les propriétés de l'analyse limite pour généraliser la définition de
la contrainte de référence utilisée sous chargement simple par Ainsworth dans [AIN84].
σο
ε
0
49
il faudra aller puiser des solutions, on pourra consulter [TEM83] pour ce type de problèmes.
La démonstration rigoureuse des théorèmes de l'analyse limite est aujourd'hui un domaine
réservé des mathématiques. Plutôt que de démontrer tous les théorèmes aujourd'hui bien
établis nous nous contenterons dans certains cas de citer les propriétés de l'analyse limite. Un
grand nombre de démonstrations plus accessibles à l'ingénieur existent dans la plupart des
ouvrages consacrés à la plasticité mais bien souvent ne permettent pas de couvrir
rigoureusement tous les domaines d'application de l'analyse limite.
En 1950 R.Hill [HIL50] fait l'état de l'art sur la connaissance des matériaux à
comportement plastique, cet ouvrage reste aujourd'hui une référence pour les approches
analytiques de la plasticité et de l'élastoplasticité parfaite. Les outils classiques de l'analyse
limite y sont définis bien que le cadre mathématique n'ait pas alors été bien déterminé.
L'analyse limite porte sur plusieurs domaines:
- L'analyse limite des structures sous chargements cycliques, on pourra par exemple se
référer à [GOK80].
C'est à ce dernier problème que nous allons restreindre notre étude. Il est utile de
simplifier préalablement l'étude en rappelant quelques propriétés de cette charge maximale,
monotone croissante que peut supporter la structure:
Une première étape consistera à définir l'ensemble des chargements pour lesquels le
problème rigide plastique parfait admet au moins une solution. Les propriétés de cet ensemble
nous montreront que les chargements limites sont la frontière de cet ensemble de solutions.
50
Chapitre 3
∂V
n ∂VQ Q
Σ
V
∂VV
V: volume,
∂V : frontière de la structure,
Q : efforts imposés sur ∂VQ ,
V : vitesses dans la structure, dont certaines composantes sont imposées nulles sur ∂VV ,
Σ : ligne de discontinuité des vitesses tangentielles, cette discontinuité est notée [ V ] et la
normale au point courant de Σ est notée n .
•Le matériau est supposé rigide plastique parfait, et la relation contrainte-déformation est
représentée sur la figure 3.3.
σο
ε
0
•Les chargements appliqués sont en nombre fini, c'est-à-dire entièrement caractérisés par la
donnée de n scalaires, ou chargements généralisés. Le chargement généralisé sera un vecteur:
51
Q1
.
Q = ∈ { Q} : espace des chargements généralisés.
.
Q n
q1
.
q = ∈ { q} : espace des vitesses de déformation généralisées.
.
q n
•On définit l'espace S des contraintes statiquement admissibles dans le mode de chargement
Q:
Ce sont les champs de contraintes qui satisfont simultanément les conditions aux
limites sur le chargement appliqué et les équations d'équilibre. On note S l'ensemble de ces
champs.
Ce sont les champs V qui satisfont les conditions aux limites sur les vitesses et qui
respectent l'incompressibilité du champ de déformation. On note C l'ensemble de ces champs.
•Il existe une relation linéaire L, définissant les efforts généralisés en fonction des contraintes:
∀
σ∈
S Q = L (
σ )
•Il existe un opérateur linéaire L' définissant les vitesses de déformation à partir des vitesses:
∀
V ∈
C d = L' (V )
•Il existe un opérateur linéaire L'' définissant les vitesses de déformation généralisées à partir
des vitesses:
∀∈
V C q = L' ' (V )
•Le principe des puissances virtuelles, avec prise en compte des discontinuités de vitesses,
s'écrit:
∀σ∈S∀V∈C Q σ q ( V ) = ∫σ( )
: ddV +∫[ V ] • σn dΣ ( )
V Σ
52
Chapitre 3
*
∀
σ
∈H: et σ
: d
Ce principe qui est admis pour l'étude des aciers est en général faux pour les sols,
J.Salençon [SAL83] est amené à définir un type d'analyse limite plus grossier pour ce type de
matériaux appelé calcul à la rupture.
Soit une géométrie donnée V, un chargement appliqué Q sur ∂VQ , des conditions
cinématiques sur ∂VV . Existe-t-il un champ de contraintes σet de vitesses V satisfaisant:
- σ ∈H
- V ∈C
- et le principe des puissances virtuelles.
K=L(H)
53
Inversement si Q appartient à K, alors il existe au moins une solution satisfaisant le
problème global d'analyse limite: V uniformément nul.
K est donc l'ensemble des chargements généralisés pour lesquels le problème global
d'analyse limite admet au moins une solution.
- K est convexe,
- 0 appartient à K.
Qi
∂K
K Qj
0
Une méthode classique pour explorer K consiste à effectuer des trajets radiaux
représentés schématiquement sur la figure 3.5. On définit dans une direction de chargement
Q le chargement limite en borne inférieure:
Q L = λL Q ,
avec:
λ L = Sup{ λ ∈ R / λQ ∈ K}
54
Chapitre 3
Qi
QL
∂K
Q Qj
0
K
S'il existe σ licite pour Q , alors le chargement est supportable par la structure.
Si l'on explore une famille de champs licites, alors l'enveloppe convexe extérieure des
chargements est inclue dans K, cette situation est représentée sur la figure 3.6.
Qi théorème de la
borne inférieure
∂K
Qj
0
K
En pratique tout champ licite pour λ−Q vérifie la propriété importante suivante:
λ− ≤ λL
L Q = 1 si Q ≠ 0
r ( ) opt
λ−
L r ( Q ) = 0 si Q = 0
55
Le paramètre Lr définit une norme dans {Q}: unitaire sur la frontière estimée de K,
inférieure à l'unité à l'intérieur estimé de K, et supérieure à l'unité à l'extérieur.
( ) {
π d = Sup σ: d / σ ∈G }
π( n,[V]) = Sup{ [ V ]. σ. n / σ ∈G}
Les fonctions π ainsi définies sont parfois difficiles à calculer et le mieux est de se
reporter au cours de J. Salençon [SAL83] qui propose un formulaire de fonctions π pour les
critères de plasticité usuels.
Notons ensuite:
( ) ( [ ])
P( V ) = ∫ π d dV + ∫ π n, V dΣ
V Σ
Fixons le champ de vitesses choisi, la figure 3.7 nous présente une interprétation
graphique du théorème de la borne supérieure.
Qi q
∂K P( V ) − Qq < 0
Qj
0
K
56
Chapitre 3
Ce théorème peut donc également être utilisé pour majorer la charge limite et donc
minorer le paramètre Lr de la structure par trajets radiaux. Dans la direction Q le chargement
minimal en borne supérieure est alors:
+= +
QL λL Q ,
avec:
{ {
λ+L = Min λ ∈R / ∃V ∈C / P( V ) − λQq < 0 }}
La théorie générale de l'analyse limite en coques minces est présentée dans [SCH68].
On y considère que si les cisaillements dans l'épaisseur doivent être pris en compte dans les
équations d'équilibre coque, ils peuvent être négligés dans le critère de plasticité.
M21 Q1
N22 M11 Q2
N11 M21
N21 M22 Q1
Q2
2 2 2
N12
N12
N21 1 1 1
M22
N11 M21
N22 M11
M21
membranes flexions cisaillements
Figure 3.8 : Efforts dans une coque.
57
Le calcul des fonctions π pour les coques est présenté dans [SAL83] dans quelques
configurations de chargement et dans le cas le plus général par [SCH68]. Pour l'application du
théorème de borne supérieure nous proposons de se rapporter à ces deux travaux, dans la
mesure où cette approche n'a pas été abordée lors de cette thèse.
Par conséquent, si QL est le plus grand chargement admettant une solution dans la
direction Q , on peut de même définir le paramètre Lr associé à Q : Q = L r Q L .
Ce critère est reconnu pour bien représenter la plasticité dans les aciers.
S = σ−
1
3
( )
Trace σ 1 où 1 est l' identité.
3
S: S ≤ σ20
2
Le critère de Tresca:
Sup σi − σj ≤ σ0
i ≠j
Ce critère impose des conditions plus sévères que celui de Von Mises mais présente
cependant l'intérêt d'être linéaire par morceaux et permet d'accéder parfois à des expressions
plus simples de la charge limite.
58
Chapitre 3
La charge limite obtenue avec le critère de Tresca P LT peut être comparée à celle
obtenue avec le critère de Von Mises notée PLM, on a:
2
PLT ≤ PLM ≤ PLT
3
La figure 3.8 représente les efforts intervenant dans un élément de coque d'épaisseur T.
Il est utile d'adimensionnaliser les différentes composantes des efforts intervenant dans la
coque en utilisant les relations suivantes:
Qi
qi =
σ 0T
N ij
n ij =
σ0T
4M ij
m ij =
σ 0T2
2
Yn = n11 + n 222 − n11n 22 + 3n12
2
2
Ym = m11 + m 222 − m11m 22 + 3m12
2
1 1 1
Ynm = n11 m11 − m 22 + n 22 m 22 − m11 + 3n12 m12
3 2 2
Le critère original défini par Iliouchine [ILI56] pour approximer au mieux le critère de
Von Mises est alors:
Yn + Ym + Ynm ≤ 1
Le couplage entre les flexions et les membranes Y nm est en très bonne approximation
négligeable. Un autre critère découle de cette remarque:
Yn + Ym ≤ 1
Ce dernier critère a été retenu dans le code éléments finis du CEA, Castem-2000. Du
fait de sa simplicité, c'est ce dernier critère que nous utiliserons.
59
Le two moments limited yield criterion ( TMLYC ):
n2 m2
1 1
-1 -1
1 n1 1 m1
-1 -1
On notera n1, n2 les composantes des membranes dans leur repère principal et m 1 et m2
les flexions dans leur repère principal. Le TMLYC est représenté schématiquement sur la
figure 3.9 et peut être également représenté par les deux inégalités suivantes:
Sup m1 − m 2 ≤ 1
Sup n1 − n 2 ≤ 1
La qualité de ce dernier critère est assez médiocre, A.G. Miller [MIL88B] propose
l'encadrement suivant de la charge limite obtenue avec le critère de Von Mises P LM comparée
à celle obtenue avec le critère PLTMLYC:
On pourra cependant espérer une précision plus fine dès lors que les membranes et
flexions ne sont pas importantes simultanément.
Dans l'exposé que nous avons fait de l'analyse limite, nous avons mis en évidence deux
approches différentes.
60
Chapitre 3
Nous avons vu que le paramètre Lr est une norme sur l'espace des chargements
généralisés.
Le chargement appliqué est lié à son chargement limite estimé par la relation:
Q = L r QL
σ ref = L r σ 0
Q = Q = L r ( Q ) σ0
Q
σο
ε
0 ε(Q)
61
Chapitre 4
63
64
Chapitre 4
Introduction:
Nous allons présenter ici les différents calculs éléments finis de l'intégrale J réalisés en
vue de valider les méthodes simplifiées d'estimation de l'intégrale J.
Nous décrirons dans un premier temps les géométries de structures fissurées étudiées,
ensuite les matériaux modélisés pour le calcul éléments finis de l'intégrale J.
Le chargement élastique appliqué à la structure étant une donnée, nous décrirons donc
les chargements élastiques intervenant dans l'analyse des tuyauteries, leur origine et leur
classification sommaire. On distinguera trois types principaux de chargements: les
chargements primaires ou efforts mécaniquement imposés, les chargements de type
déplacement imposé et les chargements de type déformation imposée.
Les résultats éléments finis sont réunis en annexe 1 avec une description des maillages
utilisés dans chacun des cas. Cette base de données constitue un élément essentiel pour
l'indusriel qui y puisera des éléments de validation de méthodes.
Les différents calculs réalisés ont été effectués sur des tuyaux droits supposés
infiniment longs. La géométrie du cylindre droit nominal, c'est-à-dire sans défaut est résumée
sur la figure 4.1. Ce paramètrage du tuyau droit sera utilisé dans toutes les analyses qui
suivront. Le système de coordonnées cylindriques apparaît également sur la figure 4.1, celui-ci
sera fréquemment utilisé pour la représentation des contraintes dans la structure.
z
Ri + Re
Rm =
T 2
x
Ri Re 2L θ
r
y
Figure 4.1 : Paramètrage d'un cylindre droit.
65
Pour que le cylindre puisse être considéré comme infiniment long, il suffit de vérifier
la condition suivante :
L ≥ 4 RmT
On supposera de plus que le rapport R m/T est grand, c'est à dire que la structure se
comporte comme une coque mince. En dépit de cette hypothèse nous ferons parfois des
corrections visant à prendre en compte quelques uns des effets prépondérants du rapport Rm/T.
Ces corrections permettent d'étudier des coques pour lesquelles le rapport R m/T est supérieur à
5 environ.
x 2β
2c
a
y
Figure 4.2 : Paramètrage d'un défaut circonférentiel.
66
Chapitre 4
z z
x
2c
Il existe un cas particulier pour lequel c est infini, on appellera cette configuration le
défaut longitudinal infini qui est entièrement déterminé par la donnée de a. Dans le cas
particulier où a=T le défaut est dit longitudinal traversant.
Matériaux étudiés :
Cet acier austénitique est très utilisé dans la filière RNR et apparaît donc
particulièrement fréquemment dans les analyses réalisées au SERA/LDCS. Dans cette mesure
nous avons effectué un grand nombre de calculs élastoplastiques de l'intégrale J pour ce
matériau.
E=157000 MPa.
ν=0,3.
αth=18.1 10 -6 °C -1.
σ0 = 120 MPa.
Le tableau 4.1 nous donne la loi de traction rationnelle par une succession de relations
contrainte-déformation. Cette loi est représentée sur la figure 4.4.
67
Contrainte (MPa) Déformation
0 0
120 7,643 10-4
130 0,135 10-2
140 0,203 10-2
150 0,3277 10-2
160 0,5566 10-2
170 0,9633 10-2
285 5,0 10-2
618 0,31
Tableau 4.1 : Loi rationnelle du 316 L(N) à 450°C.
700
600
500
400
300
200
100
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4
ε
Figure 4.4: Allure graphique de la loi rationnelle du 316 L(N) à 450°C.
Ce matériau nous a été proposé par la société Framatome dans une activité en
collaboration avec EDF et le CEA. Il s'agit d'un acier austénoferritique à base de molybdène, à
l'état non vieilli.
E= 174700 MPa.
ν=0,3.
σ0 = 163 MPa.
68
Chapitre 4
Le coefficient de dilatation thermique que nous avons retenu pour ce matériau est:
αth=18.1 10 -6 °C -1.
6
ε σ σ
= +
ε0 σ0 σ0
Avec:
σ
ε0 = 0
E
Présentation:
Comme nous l'avons préalablement remarqué, les seules données dont nous disposons
pour l'étude de stabilité d'une fissure sont les niveaux élastiques de chargement et leur type.
Les chargements appliqués seront une combinaison de flexion poutre, de traction de pression
interne avec éventuellement pression de lèvre et effet de fond et un gradient thermique radial
constant noté ∆T1. On décrira également les efforts de type déplacement imposé. Les effets
mécaniques de ces différents chargements peuvent être simplement quantifiés.
- P: chargements primaires,
- R: chargements secondaires de type déplacement imposé,
- S : chargements secondaires de type déformation imposée,
Le problème de la classification des contraintes apparaît dans quelques études de
mécanique de la rupture: A. Pellissier Tanon dans [PEL92A] et [PEL92B] propose une étude
complète consacrée à ce problème, R.L. Roche [ROC88] démontre la spécificité des
chargements de type déplacement imposé et analyse par le biais de l'effet de ressort leur
influence sur l'estimation de l'intégrale J, et C. Poette [POE93] présente des analyses de
combinaisons de chargements des trois types mentionnés sur lesquelles nous nous appuierons
particulièrement.
69
Effets de la pression :
On considère ici les effets d'une pression interne p sur un tuyau droit sans défaut. La
figure 4.5 représente schématiquement le chargement appliqué.
P pR i
σ θθ =
T
La contrainte radiale de pression σrr est négligée, sa valeur évolue entre 0 et p, c'est-à-
dire que dans l'approximation des coques minces on pourra la négliger devant la contrainte
circonférentielle de pression.
Du fait que le cylindre est fermé, la pression induit un effort axial appelé effet de fond.
La valeur de la contrainte axiale uniforme primaire associée est:
P pR 2i
σ zz =
R 2e − R 2i
En presence d'un défaut interne il faudra prendre en compte une pression apliquée sur
la lèvre de fissure. Cependant les calculs élastoplastiques de l'intégrale J avec pression de
lèvre n'étant pas possibles sur Castem-2000, nous ne prendrons pas en compte cet effort.
p
p p
Imposer une traction axiale Nz revient à imposer une contrainte axiale uniforme au sommet du
cylindre, la figure 4.6 représente le mode d'application d'un chargement de traction sur un
tuyau droit. La contrainte axiale uniforme associée est:
70
Chapitre 4
Nz
σ zz =
π ( R 2e − R 2i )
σ zz z σ zz
u
L
u=0
u
σ zz σ zz
Figure 4.6 : Contraintes uniforme de traction.
L'application d'un moment sur un cylindre dont le comportement est élastique revient à
appliquer une contrainte axiale, sur toute l'épaisseur du cylindre, variant linéairement dans une
direction donnée ainsi que le montre la figure 4.7.
M, θ
z
σ zz
71
Ainsi un moment M primaire appliqué dans la direction y correspond à une répartition
de contraintes:
P M
σ zz = y
I
I=
π 4
4
(
R e − R i4 )
Le moment de flexion poutre primaire sera en pratique repéré par l'amplitude
maximale de la contrainte axiale associée au moment M appliqué, ou contrainte élastique de
flexion globale:
M
σ Pbg = Re
I
De même lorsque l'on impose une rotation θ à chacune des deux extrémités d'un
cylindre élastique de longueur 2L, la contrainte secondaire de type déplacement imposé
associée est:
el E
σR
bg = R eθ
L
Pour les structures fissurées on considérera toujours que les contraintes axiales sont
maximales au dessus du défaut, c'est à dire que l'on se place dans la configuration la plus
sévère, allant ainsi dans le sens de la sûreté.
r − Rm
∆T = ∆T1
T
Alors on peut montrer que dans la mesure où le cylindre est assimilable à un cylindre
infiniment long les contraintes élastiques associées à ce chargement sont:
E α th ∆ T1 r − R m
σ θθ = −
1− ν T
Eα ∆T r − R m
σ zz = − th 1
1− ν T
72
Chapitre 4
T2 Eαth ∆T1
Mz =
6 2( 1 − ν)
el Eα th ∆T1
σ Sbl =
2 ( 1 − ν)
σ bg
σ
mz
Q=
σ m θ
σ bl
Q = P + R+ S
73
Description des calculs éléments finis:
Présentation:
Nous avons réalisé les calculs éléments finis sur deux géométries nominales:
Ri=249 mm,
T=7 mm,
L ≥ 4 RmT
Ri=270 mm
T=60 mm
L ≥ 4 RmT
Sur le premier de ces aciers nous avons effectué un grand nombre de calculs éléments
finis axisymétriques avec défaut entièrement circonférentiel interne sous chargement combiné
primaire et secondaire.
Sur le second nous avons effectué des calculs 3D massifs pour des défauts
circonférentiels et longitudinaux sous chargement combiné.
Cet ordre d'application des chargements permet de représenter au mieux une situation
accidentelle pour laquelle la température du circuit va varier de manière importante alors que
le chargement primaire est établi.
Chargement
Pmax
Rmax ou Smax
P R ou S
temps
0 adimensionnel
74
Chapitre 4
Le chargement primaire est ici constitué d'une contrainte de membrane axiale et d'une
contrainte de membrane circonférentielle. Ces deux contraintes sont portées de manière
proportionnelle à leur niveau maximum, ensuite on applique un gradient thermique radial
constant d'amplitude ∆T1 de 200°C.
Pour trois profondeurs relatives du défaut a/T= 1/8, 1/4 et 1/2, nous avons réalisé en
tout 17 calculs, les composantes du chargement primaire initialement appliquées apparaissent
sur les figures 5.9, 5.10 et 5.11. Les 17 cas étant numérotés. Les résultats éléments finis
obtenus cas par cas ainsi que les maillages utilisés apparaissent en annexe 1.
σ Pmz σ 0
0 1,779
4: 15:
1,25
0,889
0
3:
0,833
0
2:
0,416 0,889
12:
0 0,445
1:
0 σ Pmθ σ 0
0
σ Pmz σ 0
0
9:
1,25
0
8:
1 1,779
0 16:
7: 0,889
0,833 0,889
0 13:
6: 0,445
0,451
0 σ Pmθ σ 0
5:
00
Figure 4.10 : Cas étudiés sur un défaut a/T=1/4.
75
σ Pmz σ 0
0
11:
1 1,779
17:
0,889
0,889
0 14:
10: 0,445
0
σ Pmθ σ 0
0
Figure 4.11 : Cas étudiés sur un défaut a/T=1/2.
76
Chapitre 4
- cas 13: défaut interne a/T=1/4 soumis à une pression interne de 3 MPa et effet de
fond associé puis un ∆T1 de 200°C.
- cas 14: défaut interne a/T=1/2 soumis à une pression interne de 3 MPa et effet de
fond associé puis un ∆T1 de 200°C.
- cas 15: défaut interne a/T=1/8 soumis à une pression interne de 6 MPa et effet de
fond associé puis un ∆T1 de 200°C.
- cas 16: défaut interne a/T=1/4 soumis à une pression interne de 6 MPa et effet de
fond associé puis un ∆T1 de 200°C.
- cas 17: défaut interne a/T=1/2 soumis à une pression interne de 6 MPa et effet de
fond associé puis un ∆T1 de 200°C.
Calculs axisymétriques sur l'acier 316 L(N) soumis à une traction axiale puis un
déplacement axial imposé:
On combine donc ici une contrainte σ Pmz et une contrainte σ Rmz . L'intégrale J est dans
ce cas ( voir [POE93] ) fortement sensible à la longueur du cylindre.
Une première série de calculs sous déplacement axial imposé seul au sommet d'un
cylindre de longueur L a été réalisée lors d'un travail de stage pour les défauts entièrement
circonférentiels résumés sur le tableau 4.2.
L=300mm L=600mm L=900mm L=1800mm
a/T=1/8 cas 18 - - -
a/T=1/4 cas 19 cas 20 cas 21 cas 22
a/T=1/2 cas 23 cas 24 cas 25 cas 26
Tableau 4.2 : Calculs éléments finis sous déplacement imposé.
77
14
12
10
L= 300 mm
J (N.mm-1)
8 L= 600 mm
L= 900 mm
6
L= 1800mm
4 SIG P mz
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
SIG R el mz (MPa)
40
35
30
25 L= 300 mm
J (N.mm-1)
20 L= 600 mm
L= 900 mm
15 L= 1800mm
10 SIG P mz
0
0 20 40 60 80 100 120
SIG R el mz (MPa)
Pour a/T=1/2 la figure 4.13 représente de même l'évolution de l'intégrale J pour les
el
différentes longueurs étudiées en fonction du chargement secondaire σ R
mz ( u) , on y fait figurer
également les résultats obtenus sous chargement primaire. Cette figure est particulièrement
intéressante puisqu'elle nous montre que lorsque la longueur augmente l'intégrale J se
rapproche progressivement de sa valeur sous chargement primaire, il existera donc une
longueur suffisamment grande à partir de laquelle un chargement de type déplacement imposé
pourra être assimilé à un chargement primaire.
Ainsi lorsque le défaut est profond et le tuyau long, il parait inutile d'appliquer des
méthodes simplifiées spécifiques à ce type de chargements, qui seront souvent imprécises et il
est donc préférable de classer les chargements R en chargements P. Par contre pour des
défauts peu profonds il sera intéressant d'effectuer une analyse plus fine. Il reste cependant à
vérifier que les remarques effectuées dans le cas d'un chargement de déplacement imposé
restent applicables aux chargements de type rotation imposée.
78
Chapitre 4
Nous nous appuierons également sur une seconde série de résultats éléments finis
extraite du même rapport de stage sous chargement combiné de membranes axiale primaire et
secondaire de type déplacement imposé.
Sur les 3 défauts entièrement circonférentiels internes: a/T=1/8, 1/4, 1/2 , on applique
d'abord un effort axial primaire puis un déplacement imposé. Le déplacement est imposé au
sommet du cylindre de longueur L, alors que l'effort primaire sera toujours appliqué à 300 mm
du défaut, conformément à la représentation faite sur la figure 4.14.
z Uz déplacement imposé
2
σ dmz L2
contrainte imposée
L=L1+L2
L1=300mm
1 L1
a
∆ oo
oo ∆
∆ oo
fissure
Figure 4.14: Localisation des efforts dans le cylindre droit.
P+R el k1 k1k 2 U z
σ mz = σ dmz +
k1 + k 2 k1 + k 2 S0
avec:
(
S0 = π R 2e − R 2i )
ES0 ES0
k1 = et k2 =
L1 L2
On décompose ainsi la contrainte dans la barre 1 en une part primaire et une part
secondaire:
P k1
σ mz = σ dmz
k1 + k 2
et:
el k1k 2 U z
σ Rmz =
k1 + k 2 S 0
79
a/T=1/8 cas 30 cas 31 cas 32
a/T=1/2 cas 33 cas 34 cas 35
Tableau 4.3 : Calculs éléments finis sous chargement combiné P+R.
Les maillages utilisés pour le calcul éléments finis de ces différents cylindres fissurés
sont décrits et détaillés en annexe 1. Le maillage du défaut 1 a été réalisé par la société
Framatome les trois autres maillages proviennent d'une famille de maillages de défauts
internes circonférentiels ou longitudinaux paramétrables réalisés lors d'un stage au laboratoire.
a 1
=
T 4
2c 2β β = 0,1 rd
x c = 33 mm
T = 60 mm
R i = 270 mm
a
y
Figure 4.15: Géométrie du défaut 1.
Le défaut 1 dont la section fissurée est représentée sur la figure 4.15 est circonférentiel
débouchant en peau externe.
Les défauts 2 et 3, sont respectivement représentés sur les figures 5.16 et 5.17 et sont
circonférentiels débouchants en peau interne.
a 1
=
T 4
2β β = 0,1667 rd
x 2c c = 45 mm
T = 60 mm
R i = 270 mm
a
y
80
Chapitre 4
a 1
=
T 4
2β β = 0,1 rd
x 2c c = 27 mm
T = 60 mm
R i = 270 mm
a
y
Figure 4.17: Géométrie du défaut 3.
a 1
=
T 4
x c = 45 mm
2c
T = 60 mm
R i = 270 mm
Les chargements appliqués seront une combinaison d'une pression, d'un effort de
membrane axial lié à la pression d'un moment et d'un ∆T1. L'ordre d'application des
chargements est représenté sur la figure 4.19.
81
Chargement M max
p max
M ∆T1 max
∆T1
p
temps
0 adimensionnel
Les valeurs de J obtenues par éléments finis en fond et en bord pour chacun des calculs
effectués apparaissent dans l'annexe 1. Nous avons réalisé 6 calculs sur ce défaut, ceux-ci sont
résumés sur le tableau 4.5.
2
J S fond J el F
= fond = fond
J S bord J bord Fbord
el
Où Ffond et Fbord sont les facteurs de forme associés au chargement appliqué en fond et
en bord de fissure.
82
Chapitre 4
Ainsi les méthodes simplifiées qui font notamment l'hypothèse de radialité des
contraintes dans la structure prévoient que l'intégrale J varie proportionnellement en bord et en
fond.
La figure 4.20 représente l'évolution de ce rapport calculé par éléments finis au cours
du chargement.
2,2
2,1
2
Jfond/Jbord
1,9
1,8
1,7
1,6
1,5
0 100 200 300 400 500 600
M/1E7 (N.mm)
Figure 4.20: Évolution relative de l'intégrale J entre le fond et le bord (cas 36).
Une première constatation est que ce rapport évolue sensiblement. Il ne faudra donc
pas attendre systématiquement une estimation précise de l'intégrale J en tous les points de la
fissure. On peut cependant rappeler que notre objectif est plus simplement de surestimer
l'intégrale J.
On peut également remarquer l'existence d'un pic qui se situe, comme on pourra le
vérifier par la suite assez précisément au passage de la charge limite de la structure.
Nous avons réalisé un calcul en combinaison moment et ∆T1, avec le même ordre de
succession des chargements primaires et secondaires que pour le défaut 1 ci-dessus ( figure
4.19), le tableau 4.6 résume le calcul réalisé. Les valeurs de l'intégrale J en bord et en fond
apparaissent dans l'annexe 1
Nous avons réalisé un seul calcul sur le défaut 3 dans une combinaison d'un moment
de flexion primaire et d'une contrainte de membrane axiale. Ces chargements sont augmentés
83
proportionnellement jusqu'à atteindre leur valeur maximale. Le cas 43 est ainsi caractérisé par
les niveaux maximum de chargement du tableau 4.7. Les résultats éléments finis apparaissent
également en annexe 1.
Le comportement de l'intégrale J sur un défaut longitudinal est moins bien connu que
celui du défaut circonférentiel. Nous avons voulu mettre en évidence l'influence des
chargements axiaux sur ce défaut, pour celà nous avons réalisé deux calculs éléments finis,
l'un sous pression de paroi seule ( sans effet de fond ni pression de lèvre) , l'autre sous
pression de paroi et moment primaire combinés. Le moment maximal et la pression de paroi
maximale appliqués radialement sont résumés sur le tableau 4.8 et les résultats éléments finis
figurent en annexe 1.
Conclusion:
Les calculs éléments finis réalisés soit sous chargement primaire seul soit en
combinaison primaire et secondaire de type déformation imposée vont nous permettre de
valider les méthodes simplifiées dans une configuration qui présente un intérêt industriel
important.
Les chargements primaires avec pression de paroi et effort axial nous permettrons de
mettre en évidence l'influence des efforts circonférentiels de pression qui est négligée dans la
règle R6 et dont on pourra observer en pratique l'influence importante.
84
Chapitre 4
85
Chapitre 5
87
88
Chapitre 5
Introduction:
Pour cela nous allons dans un premier temps chercher des méthodes de calcul du
paramètre Lr applicables au cylindre droit à défaut circonférentiel. Nous retiendrons pour toute
cette étude le critère de plasticité de Von Mises. Cette analyse sera effectuée avec l'hypothèse
que Rm >> T, c'est-à-dire dans l'hypothèse des coques minces.
Nous chercherons ensuite à mieux comprendre la manière dont les efforts d'origine
thermique (∆T1 ) se transportent élastiquement jusqu'au ligament, en effet ces efforts
apparaissent lors d'une déformation de dilatation empêchée, on pourra donc s'attendre à un
effet d'atténuation de ces efforts lié à la présence du bord libre des lèvres de fissure.
Nous comparerons ensuite les résultats obtenus par méthode simplifiée aux résultats
obtenus par éléments finis.
Calcul du paramètre Lr :
Snf
β
Sf
[ ] x
0 Γf a
Une demi section du ligament du cylindre droit fissuré que nous allons étudier est
représentée sur la figure 5.1, l'autre partie est obtenue par symétrie.
89
Snf : surface non fissurée du ligament,
Sf : lèvres de la fissure,
Γf : segment du ligament s'appuyant sur Ox pour les défauts non traversants et sur le
front de fissure pour les défauts traversants.
Le défaut considéré est alors de forme rectangulaire, une surestimation de la charge limite d'un
cylindre à défaut circonférentiel elliptique est obtenue en prenant celle du défaut rectangulaire
de même demi-angle β et de même profondeur relative.
My
µg =
4 R2mTσ0
mg = µg
Seules les valeurs négatives de My vont tendre à ouvrir la fissure, on aura donc : µg>0.
N z = ∫∫Snf σ zz rdr dθ
Nz
νg =
2π R m Tσ 0
ng = νg
Nθ = ∫Γ σθθ dr
90
Chapitre 5
Nθ
π* =
σ0 T
P* = π*
M z = ∫Γ σ zz ( r − R m ) dr
f
8M
µl = 2 Z
T σ0
ml = µl
Le chargement µl associé au moment local axial est évalué : sur le rayon coupant le
défaut en deux parties symétriques dans le cas des défauts non traversants, et sur le front de
fissure pour les défauts traversants. Cette localisation de µ l revient à considérer que le
moment axial local sera dimensionnant au regard du défaut. En pratique µ l est une fonction de
l'angle polaire θ. Pour parvenir à une expression plus raffinée de la charge limite il faudrait
introduire le moment axial local sous la forme plus complète suivante :
µ l ( θ1)
→
µ l = ...
µ l ( θ n )
avec 0 ≤ θ1 ≤ θ2 ≤......≤ θn ≤ π
Cette pratique conduit à considérer que les effets du moment local axial sont aussi
sévères que pour un défaut entièrement circonférentiel lorsque ce chargement est isolé, et
intermédiaire lorsque ce chargement est combiné, on aura donc une estimation conservative
→
de la charge limite réelle qui prendrait en compte un chargement µ l fonction de θ.
91
• Le moment linéique circonférentiel local, au droit du défaut est laissé libre, son
influence ne semble généralement pas déterminante et il est prouvé que cet effort est passif
pour les géométries et chargements axisymétriques.
• Le vecteur chargement appliqué utilisé pour l'analyse limite d'un cylindre droit sera
donc un vecteur à quatre composantes:
µg
ν
LQ=
π*
µl
• Dans une recherche du chargement limite LQL par trajets radiaux, on aura:
mg
n
LQL =
P*
ml
et la relation suivante :
LQ = Lr LQL
Le paramètre Lr ( LQ) est une donnée essentielle dans les méthodes simplifiées
d'estimation de l'intégrale J.
σ bg
σ
mz
Q=
σ m θ
σ bl
Cette représentation des chargements appliqués est liée par une transformation linéaire
à celle que nous venons de définir en vue de l'analyse limite:
92
Chapitre 5
LQ = L Q
avec:
I
0 0 0
2
4R e R m T σ 0
1
0 0 0
σ0
L=
1
0 0 0
σ0
4
0 0 0
3σ 0
Il sera donc toujours possible de passer d'une représentation des contraintes à l'autre.
Pour la classification des contraintes dans le cas d'une combinaison d'efforts thermo-
mécaniques on aura de même:
el
LQ= LP+ LS
Équilibre de la structure:
S=S+ US−
En coordonnées polaires :
S + = [ R i ; R i + T ] × [ 0 ; π ]
−
S = [ R i ; R i + T ] × [ π ; 2π ]
On ne modélisera la répartition des contraintes que sur S+, la totalité du ligament sera
obtenue par symétrie suivant l'axe Ox.
[ ] [
Ωi = ri− ; ri+ × θi− ; θi+ ]
Ces zones sont représentées schématiquement sur la figure 5.2.
S+ = U Ω i
i ∈I Ω
93
y
+
θi
Ωi
-
θi
ri-
x
0 ri+
Sur Ωi, on fera l'hypothèse que le tenseur des contraintes a l'allure suivante:
σ ir 0 0
σ i = 0 σ θi 0
0 0 σ i
z
Les équations d'équilibre à satisfaire sur S +, compte tenu de l'hypothèse faite sur σi
sont:
∂
∂ r ( r σ rr ) = σ θ θ
∂ (σ ) = 0
∂ θ θ θ
La seconde de ces équations nous impose de choisir σiθθ indépendant de l'angle polaire
θ sur toute la section S+.
Pour satisfaire la première équation d'équilibre, il est utile de faire une hypothèse
simplificatrice:
Rm
>> 1
T
94
Chapitre 5
Supposons qu'un rayon Γ = [Ri ; Re] x {θ} traverse un ensemble de zones indicées
dans JΩ⊂IΩ pour aller de l'intérieur à l'extérieur du cylindre.
95
Pour satisfaire les deux équations d'équilibre il suffit que σθθ
i
vérifie:
i
•∀i∈J
Ω : σ
θθe
stin
dé
pe
nda
nt
•dep
lu
s:
∑ σθθ
i
∆ri = p Ri
(5.1)
i∈J Ω
σ rr ( R e ) = 0
σ rr ( R i ) = − p
T
sup σ rr ≤ sup σ θθ
S+ R i S+
C'est à dire qu'en pratique, compte tenu de l'hypothèse de coque mince, on pourra
négliger σrr devant σθθ.
0 0 0
σ i = 0 σ iθ 0 ∀∈i I Ω
0 0 σ iz
Il faut remarquer que si l'on avait directement choisi σirr = 0 , les équations d'équilibre
nous auraient conduit à σθθ
i
=0 , ce qui n'est physiquement pas acceptable.
96
Chapitre 5
97
• Le moment de flexion poutre global adimensionnalisé vérifie ainsi:
∆ri − σ zz
( )
i
1 +
µg = ∑ sin θ i − sin θ i (5.2)
2 i ∈I T σ 0
Ω
∆r θ + − θ − σ izz
νg = ∑ i i i
(5.3)
i ∈I Ω T π σ 0
i
σ θθ ∆ ri
π* = ∑ (5.4)
i ∈J Ω σ 0 T
nous nous intéresserons ici au cas où Γf ( Figure 5.1 ) traverse deux zones radialement
ainsi que le présente la figure 5.3
i
σzz
a
σA
α(T-a)/2
x
-(T-a)/2 0' +(T-a)/2
σB
σ − σB
µ l = (1− a / T) 2 A
σ0
1− α2 ( ) (5.5)
Une manière simple d'obtenir des solutions plastiquement admissibles pour construire
l'état limite de la structure consiste à mettre les composantes du tenseur des contraintes en
butée sur le critère de plasticité.
98
Chapitre 5
σ 2zz − σ zz σ θθ + σ θθ
2
= σ 20
C'est à dire que si l'on se donne σ θθ alors il existe deux valeurs possibles de σ zz que
+
l'on notera σzz − , la première étant supérieure à la seconde.
et σzz
σ 3 2
σ εzz = θθ + ε σ 20 − σ θθ avec ε = + ou - (5.6)
2 4
Présentation:
La particularité des problèmes axisymétriques provient d'une part du fait qu'il n'y a pas
de moment global appliqué et d'autre part que le défaut est entièrement circonférentiel.
ml
m' =
( 1 − a / T) 2
ng
n' =
1− a / T
Les efforts appliqués associés aux efforts limites n' et m' seront respectivement: ν' et
µ'.
On notera également:
3 2
ϕ( s) = 1 − s
4
Nous étudierons ici deux approches: l'une basée sur des hypothèses grossières qui nous
donne des résultats généraux mais assez imprécis, l'autre plus fine mais plus difficile à mettre
en oeuvre et moins générale.
99
première approche:
Une première approche particulièrement simple permet de trouver la relation qui lie
dans ce cas P*, ml, et ng. Pour cela nous allons considérer qu'à l'état limite la contrainte
circonférentielle est constante dans toute la structure.
σ
P * = θθ
σ0
La relation (5.6) nous donne alors les deux niveaux de contraintes axiales possibles en
fonction de P*:
ε
σz P*
= + ε ϕ ( P *) avec ε =+ ou -
σ0 2
On fait l'hypothèse de répartition des contraintes axiales résumée sur la figure 5.4,
cette hypothèse consiste à situer la contrainte maximale au voisinage de la pointe de la fissure
entièrement circonférentielle et la contrainte minimale sur la peau opposée à la fissure
permettant ainsi de donner naissance à un moment de flexion axiale locale.
i
σzz
a
+
σzz
α(T-a)/2
x
-(T-a)/2 0' +(T-a)/2
-
σzz
Les relations (5.3) et (5.5) nous conduisent alors au système d'équations suivant:
100
Chapitre 5
ng P*
n' = 1 − a / T = 2 + αϕ( P *)
m'
=
ml
4 4( 1 − a / T ) 2
= 2 1 − α 2
( )
En éliminant α entre ces deux équations et en respectant la condition α ∈[ −11
, ] , on en
déduit la relation limite:
2
2 2
3 2 m ' m ' P *
1 = P * + + + n '−
4 4 4 2
Cette relation permet de calculer le paramètre Lr associé, en utilisant le lien entre le
chargement limite et le chargement appliqué: LQ = Lr LQL . Alors :
2
3 µ ' µ ' 2 π * 2
2
L r = π * + + + ν '− (5.7)
4 4 4 2
Cette relation obtenue avec des hypothèses simples nous permettra de calculer le
paramètre Lr dans toutes les configurations axisymétriques de géométrie et de chargement.
101
Seconde approche:
Nous allons nous intéresser ici à une hypothèse de répartition des contraintes dans
l'épaisseur du cylindre représentée sur la figure 5.5 qui nous permettra d'améliorer dans une
certaine mesure la première approche.
i i
σzz σθθ
a σ 2 = σ 0s 2 a
+
σ zz ( σ2 )
α(T-a)/2 α(T-a)/2
σ1 = σ 0s1
x x
-(T-a)/2 0' -(T-a)/2 0'
+(T-a)/2 +(T-a)/2
σ 3 = σ 0 s3
−
σ zz ( σ3 )
Figure 5.5 : Hypothèse de répartition dans l'épaisseur des contraintes.
σ3 = −σ2
Les équations (5.3), (5.4) et (5.5) avec l'hypothèse de répartition des contraintes de la
figure 5.5 s'écrivent alors:
m ' = 2 (
1 − α )
2 s2
2
+ ϕ ( s 2 )
P * = − α s 2 ( 1 − a / T ) + s 1a / T
s 2 + ϕ s
n ' = − α
2
( 2)
α = 0 , s1 = 0
m' = 2 2 + ϕ( s 2 )
s
2
s 1
L'optimum de 2 + ϕ ( s 2 ) est atteint lorsque s2 = d'où :
2 3
4
m' =
3
102
Chapitre 5
et :
3
Lr ( µ' ) = µ' (5.9)
4
3
Cette expression est fois celle obtenue par (5.7) lorsque : ν' = π* = 0, il y a donc
2
un gain sensible sur cette seconde formulation.
α = -1 et :
s2
n' = 2 + ϕ ( s 2)
a a
0 = s 2 1 − + s 1
T T
2 2
s 1 ∈ [ − 1 ; 1] , s 2 ∈ − ; +
3 3
L'optimisation de ce problème conduit à :
a 1
- Si ≥ alors :
T 1+ 3
n'= 2
3
(5.10.A)
L ( ν ') = 3 ν '
r 2
a 1
Si 0 < ≤ alors :
T 1+ 3
103
a T + 4 − 8a T + ( a T ) 2
n' =
2 1 −
a
T
(5.10.B)
2( 1 − a T ) ν '
L r ( ν' ) =
a T + 4 − 8 a T + ( a T ) 2
a
Pour =0 , les formules (5.7) et (5.10) conduisent au même résultat en traction
T
simple. Le gain de la formulation (5.10) comparé à la formulation (5.7) en traction simple est
donné par le rapport:
L r − ( 5.7) ( ν' )
η =
a
T L r − ( 5.10 ) ( ν' )
1,16
1,14
1,12
1,1
eta
1,08
1,06
1,04
1,02
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
a/T
a
L'évolution de η en fonction de est représentée sur la figure 5.6, elle montre
T
l'amélioration apportée dans le calcul de Lr par les formules (5.10) comparées aux formules
(5.7).
Dans ce cas P* = 0.
104
Chapitre 5
m ' ( )
= 2 1 − α 2 s2
2 + ϕ ( s 2 )
1 − a + s a
0 = − α s 2 T 1T
n' = − α s 2 + ϕ ( s 2)
2
s ∈ [ − 1 ; 1] s ∈ − 2 ; + 2 α ∈ [ − 1 ; 1]
2
1 3 3
m'
α2−α − 1= 0 ( n ' ≠ 0)
2n '
m' m' 2
α= − 1 + ( on a : α ∈[ − 1 ; 1] )
4 n' 4n'
m' 2
m' s
( n' ) 2 = ( n' ) 2 + − 2 + ϕ( s2 )
4 4 2
s2 1 −
a
T
s1 = α
aT
C'est à dire que s1 sera toujours négatif, il reste donc à vérifier que l'on aura :
s1 ≥ -1
Soit :
aT
s2 ≤ −
α 1 −
a
T
On choisira la solution la plus voisine de l'optimum obtenu lorsque l'on n'impose pas
s1 ∈[ −1 ; 1] soit :
105
s2 = s*2 ( n' , m' )
avec :
a
⋅ n'
1
s*2 ( n' , m' ) = Min T ;
m' 2 2 m'
a
3
+ ( n' ) − 1 −
4 4 T
Si l'on note :
x 3
g ( x) = + 1 − x2
2 4
m' 2 m'
( )
( n' ) 2 = g s*2 ( n' , m' ) ⋅ ( n' ) 2 +
4
−
4
1 µ' 2 µ'
L' r ( ν' , µ' ) = ⋅ ( ν' ) 2 + + (5.11)
(
g s*2 ( ν' , µ' ) ) 4 4
Dans ce cas le paramètre Lr est plus difficile à obtenir puisqu'il est, comme nous allons
le voir, le résultat d'une équation implicite dont on ne sait pas à priori si elle admet ou non des
solutions. On va reconstituer la démarche appliquée précédemment. Les équations à satisfaire
sont maintenant les équations axisymétriques complètes déduites de l'hypothèse de répartition
des contraintes réalisée dans cette seconde approche. La relation limite complète reste
inchangée, on a :
m' 2 m'
( n' ) 2 = g( s2 ) ⋅ ( n' ) 2 + −
4 4
s 2 min ≤ s 2 ≤ s 2 max
avec :
106
Chapitre 5
* +
a
P m ' 2 m '
a T
s 2 max T , P *, n ' , m ' = a
1+ +
4n ' 4n '
1 −
T
a
P *− 2
s a , P *, n ' , m ' = T 1 + m ' + m '
2 min T a 4 ' 4 '
1 − n n
T
s
On procède au choix de s2 qui conduit à l'optimum de 2 + ϕ ( s 2 ) , sous la condition
2
1
s1 ∈[ −1 ; 1] , on choisira la valeur la plus proche de selon :
3
1 2
- Si ≤ s 2 min ≤ alors :
3 3
s2 = s2 min
1
- Si s 2 min ≤ ≤ s 2 max alors :
3
1
s2 =
3
1
- Si s 2 max ≤ alors :
3
s2 = s2 max
2
Si s 2 min ≥ alors :
3
pas de solution.
107
Cette technique de choix sera notée :
2
m'
( n' ) 2 = gh , P*, n' , m' ⋅ ( n' ) 2 + −
a m'
T 4 4
a
Le paramètre L r , π*, ν' , µ' est alors solution de l'équation implicite :
T
2
2 µ ' µ '
( n') + +
4 4
0= − Lr (5.12)
a π *
g h ; ; ν ' ; µ '
T Lr
Synthèse:
Nous avons mis ici en évidence deux approches en borne inférieure permettant de
traiter le problème axisymétrique du tuyau droit, la première approche est très générale et
permet de résoudre simplement par l'expression (5.7) le problème du calcul de Lr, cette
formule présente cependant l'inconvénient d'une prise en compte sur-conservative de la
traction et de la flexion locale. La seconde approche permet de traiter plus finement ces deux
derniers chargements par les expressions (5.9), (5.10) et (5.11). Le problème complet n'est
résolu que partiellement par la seconde approche dans la mesure où l'équation (5.12) n'admet
pas toujours de solution.
108
Chapitre 5
Nous allons supposer que la contrainte circonférentielle de pression est constante dans
toute la structure. Il s'agit donc d'une extension de la formule (5.7). Il y a donc deux niveaux
de contraintes axiales possibles donnés par la relation (5.6) notés : σzz + − . Ces deux
et σzz
niveaux de contraintes vont nous inspirer deux mécanismes de ruine plastique de la section du
ligament fissuré résumés sur les figures 5.7 et 5.8 que l'on appellera par la suite mécanisme 1
et mécanisme 2. Il est en effet naturel de situer la contrainte axiale maximale au voisinage du
défaut, et nous introduisons un angle d'inversion de contraintes γ, degré de liberté permettant
d'équilibrer à la fois la traction axiale et le moment poutre.
Ces deux mécanismes de ruine se distinguent par la position de l'angle d'inversion des
contraintes axiales γ par rapport au demi-angle de la fissure β:
- le mécanisme 1 correspond à γ ≥ β .
- le mécanisme 2 correspond à 0 ≤ γ ≤ β .
+
σ zz
β
−
0
σ zz
x
0
γ
β
0
+
σ zz
−
σ zz
x
0
109
Lorsque le mécanisme 2 est celui correspondant à la structure et au chargement étudié,
il y a risque de contact des lèvres de la fissure, il serait probablement possible de développer
une approche itérative pour déterminer l'angle de contact, nous nous contenterons pour cette
étude de constater qu'il est conservatif d'ignorer cette possibilité de contact des lèvres de
fissure. Cette approche de la gestion du contact revient à chercher l'angle β0 qui pour la
profondeur du défaut donnée et le chargement appliqué délimite le mécanisme 1, nous verrons
par la suite que cette angle particulier apparaît naturellement dans nos équations. Le problème
est alors de savoir si une approche en borne inférieure permet de déterminer une condition de
nature cinématique en allant dans le sens du conservatisme.
La mise en équations de ces mécanismes s'effectue de la même façon que pour les
problèmes axisymétriques c'est-à-dire en écrivant les équations (5.2), (5.3), (5.4), (5.5) et (5.6)
et en éliminant les intermédiaires de calcul.
On définit:
3 P*
1 − P *2 + n g −
β0 = π 4 2
2 − a 1 − 3 P *2 − a P *
T 4 2T
et:
a
2−
P0 = T
a 1 a 2
3 1 − +
T 3 T
Le mécanisme impliqué est alors le mécanisme 1 et la relation limite est donnée par les
deux relations suivantes:
110
Chapitre 5
3 2 P * β a P * 3 2
1− P * + n g − + + 1− P *
π 4 2 πT2 4
γ=
2 32
1− P *
4
3 2 1 a P * 3 2
m g = 1− P *sinγ − + 1− P * sinβ (5.13.A)
4 2T 2 4
Seules les valeurs de γ ≤ π sont physiquement acceptables.
• Si β0 ≤ β ≤ π et si simultanément P* ≤ P0 , alors:
Le mécanisme impliqué est alors le mécanisme 2 et la relation limite est donnée par les
deux relations suivantes:
111
3 2 P * β a P * 3 2
1− P * + n g − + − 1− P *
π 1 4 2 πT2 4
γ=
2 1− a 3 2
1− P *
T 4
T 4 2T 2 4
Seules les valeurs de γ ≥ 0 sont physiquement acceptables.
L'intérêt essentiel de cette analyse est de montrer la démarche suivie pour établir la
surface limite.
Chargement complet:
Nous avons été amenés à étudier des mécanismes de ruine intermédiaires avant
d'aboutir à ceux que nous allons présenter ici. La démarche suivie est approximativement la
112
Chapitre 5
même que lorsque le moment axial local était absent, mais il faudra augmenter le nombre de
zones des mécanismes afin de donner naissance à un moment axial local sur Γf.
La méthode de résolution reste inchangée: on écrit l'équilibre à l'état limite par (5.2),
(5.3) et (5.5) , ensuite on traduit la proportionnalité entre l'état limite et le chargement
appliqué.
113
• étude du mécanisme 3:
γ
y
+
-
+ β
- -
+ 0
- +
0
x
Ri Re
T−a
R i + ( 1 + α)
2 a
Ri + T − a + ( 1 + λ)
Ri + T − a 2
()
*2 3 2
X = Lr − π*
4
a2 2 µl
Y = ε 1 − X − X
T 2
3 2 µ 2l
L *min
r = π* +
4 a4
4 1 −
T
β a π *
ν − π */2 + −Z
π g π T 2
γ = 1 −
2 Y+Z
Le problème d'optimisation associé est alors :
Problème 1 :
Lr = Min (Lr* )
avec
114
Chapitre 5
Lr* ∈ ] Lr*min , + ∞ [
ε ∈ {- 1 ; 1}
a a
Z ∈ − X ; X
T T
γ ∈ [β; π ]
1 a π *
µ g = − ( Y + Z ) sin γ − − Z sin β
2 T 2
Le problème 1 est un problème d'optimisation sous contraintes non linéaires.
• étude du mécanisme 4:
Les fonctions X, Y, Lr*min sont définies de la même façon que pour le mécanisme 3.
On note de plus pour ce mécanisme:
π * β a π *
π ν g − 2 − Z + π T 2 + Z
γ = 1−
2 Y
On obtient à nouveau un problème d'optimisation sous contraintes non linéaires.
115
γ
y
β
0
+
- -
+
- +
0
x
Ri Re
T−a
R i + ( 1 + α)
2 a
Ri + T − a + ( 1 + λ)
Ri + T − a 2
Problème 2 :
Lr = Min (Lr* )
avec
Lr* ∈ ] Lr*min , + ∞ [
ε ∈ {- 1 ; 1}
a a
Z ∈ − X ; X
T T
γ ∈ [o ; β ]
1 a π *
µ g =− Y sin γ − + Z sinβ
2 T 2
• étude du mécanisme 5:
116
Chapitre 5
µ
Y = ε X 2− l X
2
2
*min 3 2 µ l
Lr = π* +
4 4
π * β π *
ν − + − Y
π g 2 π 2
γ = 1−
2 Y
γ
y
+
- β
- 0
+
0
x
Ri Re
T
R i + ( 1 + α)
2
Problème 3 :
Lr = Min (Lr* )
avec
Lr* ∈ ] Lr*min , + ∞ [
ε ∈ {- 1 ; 1}
γ ∈ [β ; π]
117
1 π *
µ g = − Y sin γ − − Y sin β
2 2
Synthèse:
Cette partie nous permet d'envisager le calcul du paramètre L r dans des configurations
variées de défaut circonférentiel et de chargement appliqué. Les problèmes 1, 2, 3 constituent
une généralisation des équations (5.13) et conduisent au même résultat en l'absence de flexion
locale axiale.
Dans le cas d'un défaut circonférentiel non traversant les mécanismes 3 et 4 sont en
concurrence, pour lever l'ambiguïté sur la valeur de Lr au cas où les deux problèmes admettent
simultanément une solution, on utilisera le théorème de borne inférieure qui nous indique que
la plus petite valeur de Lr est à retenir.
Ce travail nous permet de calculer Lr dans le cas le plus général en réalisant une
optimisation non linéaire, plusieurs méthodes de résolution sont possibles, nous avons retenu
dans cette thèse une méthode qui balaie de manière discrète l'ensemble des possibles. Cette
méthode est en général fastidieuse lorsque le nombre de paramètres d'optimisation est
important mais présente l'avantage d'être une méthode sûre.
a
On connaîtra dorénavant: Lr , β, LQ pour toutes les géométries de défauts
T
circonférentiels.
Position du problème:
118
Chapitre 5
traversant) en ayant subi une atténuation. On note Mdef Z , le moment linéique axial local,
calculé sur le segment coupant le défaut en deux parties symétriques, alors :
M def el no
Z = k ⋅ MZ
avec : 0 ≤ k el ≤ 1
Ce coefficient est obtenu par intégration des contraintes axiales à l'issue d'un calcul
éléments finis élastique. Ce calcul est à double titre gênant : il est d'une part assez sensible à la
finesse du maillage et d'autre part assez fastidieux.
Le facteur d'intensité de contraintes, KΙ, s'il est connu permet d'identifier Mzno sous la
forme:
6 Mzno
KΙ = ⋅ Fbl ⋅ π a
T2
Fbl : facteur de forme du cylindre droit soumis à une contrainte σ bl fonction de a / T
M zno M zno
M def
z M def
z
a
6 M dz e f
KΙ # 2
FBPLQ π a
T
119
a
FBPLQ : facteur de forme de la plaque à entaille latérale en flexion, fonction de .
T
F bl
k el ≈
FBPLQ
1
0,9
0,8
0,7
0,6 estimation
kel
Nous allons donc comparer cette estimation de kel, obtenue au moyen de facteurs de
forme tabulés en annexe 1, au calcul éléments finis direct de k el. Les figures 5.13 et 5.14
présentent pour deux valeurs de R m/T: 35 et 5, la comparaison entre les valeurs de k el issues
d'un calcul aux éléments finis et celles obtenues par l'estimation ci-dessus en fonction de la
profondeur relative de fissure.
1
0,9
0,8
0,7
0,6 estimation
kel
120
Chapitre 5
121
Cas des défauts circonferentiels non traversants:
On s'intéresse ici au cas des défauts circonférentiels elliptiques. La nuance est que le
facteur de forme varie le long du front de fissure. Si on note F blb et Fblf les facteurs de forme
en bord de fissure et en fond de fissure, on peut proposer l'estimation suivante de kel:
Cette estimation semble donc extrêmement intéressante pour l'étude des défauts
circonférentiels soumis à un gradient thermique radial.
Il faut de plus rappeler que l'intégration numérique des efforts axiaux par éléments
finis est rendue difficile par la concentration des efforts en pointe de fissure ce qui rend les
calculs numériques de kel relativement imprécis, alors qu'un calcul éléments finis de KI sera en
général assez bon pour peu que le maillage en pointe de fissure est suffisamment fin.
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5 estimation
kel
0,3
0,2
0,1
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
a/T
On peut imaginer une méthode comparable d'estimation de kel , en prenant cette fois-ci
non plus FBPLQ comme facteur de forme de référence, mais le facteur de forme associé à
l'application d'un moment de flexion axial local sur les lèvres d'un défaut circonférentiel
122
Chapitre 5
Synthèse
Dans le cas des défauts traversants il faudrait proposer et valider une autre méthode.
On notera :
1 0 0 0
0 1 0 0
K=
0010
0 0 0 k el
K: est la matrice de transport des efforts secondaires élastiques de la partie courante
jusqu'au défaut :
→ el → el
KS = K S
123
- des caractéristiques géométriques de la structure fissurée: Rm, T , a/T, β.
124
Chapitre 5
Qel
(
no = σ0 Lr 0,0, L Q
el
)
Q el a
( )
el
def = σ 0 L r , β, L P + K S
T
La figure 4.20 est un exemple parmi de nombreux autres de cas d'interaction entre les
résultats en bord et les résultats en fond, l'estimation simplifiée de l'intégrale J sera comparée
aux résultats éléments finis au point où l'intégrale J est maximale c'est-à-dire en fond de
fissure pour tous les calculs 3D réalisés. Une manière d'avoir une estimation élastique
permettant de se prémunir d'interactions entre le bord et le fond de fissure consiste à prendre
le facteur de forme le plus grand entre le bord et le fond de la fissure, pour chacune des
~
composantes du chargement, en déduire KI puis une estimation élastique de l'intégrale J
calculée élastiquement:
~
KI = πa ∑ Max( fi bord , fi fond ) σi
i
~ 2
~
Jel = KI E'
~
Nous utiliserons ici une valeur de Jel issue des calculs éléments finis, il ne reste donc plus
de difficultés pour appliquer la méthode simplifiée du projet d'annexe A.16.
On note:
-JS1 : l'estimation simplifiée obtenue lorsque l'on ne prend pas en compte la contrainte
circonférentielle dans le calcul du paramètre Lr.
87
4
3,5
3
2,5 éléments finis
J (N.mm-1)
2 JS1
JS2
1,5
1
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps adimensionnel
12
10
8
éléments finis
J (N.mm-1)
6 JS1
JS2
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps adimensionnel
Les figures 5.16 à 5.18 nous présentent la comparaison des deux méthodes simplifiées
aux résultats éléments finis. On constate sur ces courbes que lorsque le défaut est peu profond,
négliger la contrainte circonférentielle conduit à des estimations simplifiées non
conservatives, alors que pour un défaut profond (a/T=1/2) cette approximation devient
meilleure. Ce phénomène s'explique par le fait que lorsque le défaut est profond la contrainte
axiale est amplifiée dans le ligament du fait de la réduction de section due au défaut et que la
contrainte circonférentielle est alors relativement plus faible comparée à la contrainte axiale.
Ces quelques calculs nous prouvent l'importance de la prise en compte des termes
circonférentiels de pression, nous les prendrons donc systématiquement en compte par la
suite.
88
Chapitre 5
80
70
60
50
J (N.mm-1)
éléments finis
40 JS1 JS1=JS2
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Temps adimensionnel
Ces trois courbes permettent de valider la méthode simplifiée sur les chargements
primaires des cas éléments finis 12, 13 et 14 ( voir annexe 1) dans la mesure où le vecteur
chargement appliqué de ces cas est directement proportionnel au vecteur chargement
respectivement des cas 15, 16 et 17.
La prise en compte de la pression par les méthodes simplifiées, compte tenu de nos
remarques semble donc assez bonne.
Pour valider les méthodes simplifiées dans ce cas, on utilisera les expressions (5.10) de
Lr. Cette validation peut être réalisée pour les trois tailles relatives de défauts en analysant les
chargements primaires des cas 4, 9 et 11 validant ainsi les cas 1 à 11
3,5
2,5
J (N.mm-1)
2 J elem. finis
Js
1,5
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
SIGmz/SIGo
89
1,60E+01
1,40E+01
1,20E+01
1,00E+01
J (N.mm-1)
J elem. finis
8,00E+00 Js
6,00E+00
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
SIGmz/SIGo
8,00E+01
7,00E+01
6,00E+01
5,00E+01
J (N.mm-1)
J (N.mm-1)
4,00E+01 Js
3,00E+01
2,00E+01
1,00E+01
0,00E+00
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
SIGmz/SIGo
Les figures 5.19, 5.20 et 5.21 nous présentent la comparaison entre l'estimation
simplifiée de l'intégrale J et les résultats éléments finis pour la partie primaire des
chargements.
Ces résultats nous montrent que les méthodes simplifiées sont en bonne approximation
conservatives et que de plus pour les défauts a/T=1/8 ou 1/4 les méthodes simplifiées
conduisent à une excellente estimation de l'intégrale J. Cette estimation devient plus
conservative pour le défaut a/T=1/2 les formules (5.10) étant probablement améliorables pour
les défauts profonds.
90
Chapitre 5
Les calculs 3D réalisés ont montré une prise en compte non conservative de la flexion
poutre dans quelques cas, d'autres calculs éléments finis réalisés par les partenaires industriels
ont également montré cette tendance. Nous avons ainsi décidé d'apporter une correction
arbitraire au moment de flexion poutre permettant de remédier à ce manque de conservatisme:
nous diviserons le moment appliqué par 0,95 pour l'application des méthodes simplifiées.
Cette correction suffit en général pour recouvrer le conservatisme de ces méthodes en
présence de flexion poutre.
Pour la partie primaire des chargements les figures 5.22 à 5.25 comparent les résultats
éléments finis en fond de fissure des calculs 3D massifs à deux estimations simplifiées, l'une
découlant directement de la prise en compte des efforts, l'autre basée sur une amplification
préalable du moment appliqué.
3,00E+02
2,50E+02
2,00E+02
J elem.finis
J (N/mm)
1,50E+02 Js(M)
Js (M/0,95)
1,00E+02
5,00E+01
0,00E+00
0 100 200 300 400 500 600
My /1e7(N.mm)
90
80
70
60
J elem. finis
J (N/mm)
50
Js(M)
40
Js(M/0,95)
30
20
10
0
0 5 10 15 20
Temps du cas 41
91
12
10
8
J (N/mm)
J elem. finis
6 Js (M)
Js(M/0,95)
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7
Temps du cas 42
90
80
70
60 J elem.fnis
J (N/mm)
50 Js(M)
40 Js(M/0,95)
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Temps du cas 43
Les résultats obtenus nous montrent que la correction apportée sur le moment permet
de corriger effectivement dans tous les cas le manque de conservatisme des estimations
simplifiées, la précision de l'estimation restant assez bonne.
92
Chapitre 5
Dans ce cas nous utiliserons l'expression (5.11) pour le calcul du paramètre L r. Les
figures suivantes comparent les résultats obtenus par éléments finis et par la méthode
simplifiée à partir de l'application du gradient thermique, le chargement primaire étant alors
dès le départ à sont niveau maximal. Les cas 1 à 11 nous conduisent aux résultats des figures
5.26 à 5.36. On indique en abscisse le niveau de ∆T1 en degrés Celcius.
4
3,5
3
2,5
J elem. finis
J(N/mm)
2 Js
1,5
1
0,5
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
4
3,5
3
2,5 J elem. finis
J(N/mm)
2 Js
1,5
1
0,5
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
123
7
6
5
J elem. finis
J(N/mm)
4
Js
3
2
1
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
1,80E+01
1,60E+01
1,40E+01
1,20E+01 J elem. finis
J(N/mm)
1,00E+01 Js
8,00E+00
6,00E+00
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
1,20E+01
1,00E+01
8,00E+00
J elem. finis
J(N/mm)
6,00E+00 Js
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
124
Chapitre 5
1,40E+01
1,20E+01
1,00E+01
J elem. finis
J(N/mm)
8,00E+00
Js
6,00E+00
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
2,50E+01
2,00E+01
Js
1,00E+01
5,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
3,00E+01
2,50E+01
2,00E+01
J elem. finis
J(N/mm)
1,50E+01 Js
1,00E+01
5,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
125
5,00E+01
4,50E+01
4,00E+01
3,50E+01
3,00E+01
J(N/mm)
5,00E+01
4,50E+01
4,00E+01
3,50E+01
3,00E+01 J elem. finis
J(N/mm)
2,50E+01 Js
2,00E+01
1,50E+01
1,00E+01
5,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
1,80E+02
1,60E+02
1,40E+02
1,20E+02
J elem. finis
J(N/mm)
1,00E+02
Js
8,00E+01
6,00E+01
4,00E+01
2,00E+01
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
126
Chapitre 5
Les estimations obtenues dans la combinaison traction et ∆T1 sont donc d'une part
globalement conservatives et d'autre part permettent d'estimer assez finement les résultats
éléments finis.
Nous allons de même analyser les cas 12 à 17 qui correspondent à l'application d'une
pression interne et son effet de fond suivis d'un gradient thermique d'amplitude ∆T1. Le calcul
du paramètre Lr est réalisé en prenant la meilleure solution entre les équation (5.7) et (5.12).
Lorsque l'équation (5.12) n'admet pas de solution on utilisera (5.7). Les comparaisons entre
méthode simplifiée et résultats éléments finis apparaissent sur les figures 5.37 à 5.42 en
fonction de ∆T1.
6,00E+00
5,00E+00
4,00E+00
J(N/mm)
J elem.finis
3,00E+00
Js
2,00E+00
1,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
1,60E+01
1,40E+01
1,20E+01
1,00E+01
J(N/mm)
J elem.finis
8,00E+00
Js
6,00E+00
4,00E+00
2,00E+00
0,00E+00
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
127
80
70
60
50
J(N/mm)
J elem.finis
40
Js
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
35
30
25
J(N/mm)
20 J elem.finis
15 Js
10
5
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
80
70
60
50
J(N/mm)
J elem.finis
40
Js
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
128
Chapitre 5
300
250
200
J(N/mm)
J elem.finis
150
Js
100
50
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
DT1
Les estimations simplifiées obtenues sont alors assez fortement conservatives, tout
porte à penser que la règle de Neuber traite avec beaucoup de sévérité la biaxialité des
chargements. Cette remarque apparaît également dans les études des facteurs d'intensification
de contrainte sous chargement biaxié de K.C. Wang et W.N. Sharpe dans [WAN91] et
[SHA91].
Les calculs 3D sous chargement thermo-mécanique peuvent être analysés par méthode
simplifiée. Le calcul de Lr est obtenu par la résolution des problèmes 1 ou 2 décrits dans ce
chapitre. Les résultats obtenus par la méthode simplifiée du projet d'annexe A16 et la règle R6
sont présentés sur les figures 5.43 à 5.48 et sont comparés dans chacun des cas aux résultats
éléments finis au point du front de fissure le plus chargé c'est-à-dire dans tous les cas en fond
de fissure. Dans l'application de la méthode simplifiée du projet d'annexe A16 nous avons
divisé le moment appliqué par 0,95 du fait des remarques effectuées sous chargement
primaire. Par contre dans l'application de la règle R6 nous avons appliqué la méthode en
prenant les efforts appliqués sans correction. L'introduction d'une correction sur le moment
augmenterait encore le conservatisme de la règle R6.
25
20
Jep fond (N/mm)
R6 option 2
J(N/mm)
15
Js A16
10
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
129
120
100
Jep fond (N/mm)
80 R6 option 2
J(N/mm)
60 Js A16
40
20
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
300
250
Jep fond (N/mm)
200 R6 option 2
J(N/mm)
150 Js A16
100
50
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
120
100
Jep fond (N/mm)
80 R6 option 2
J(N/mm)
60 Js A16
40
20
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
130
Chapitre 5
300
250
Jep fond
200 R6 option 2
J(N/mm)
150 JS A16
100
50
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
70
60
50
Jep fond (N/mm)
J(N/mm)
40 Js A16
30
20
10
0
0 50 100 150 200
DT1(°C)
Les estimations simplifiées par la méthode du projet d'annexe A16 estiment donc très
bien le calcul par éléments finis. On peut de plus constater le conservatisme important de la
règle R6 sur ces différents calculs.
Dans le cas où le chargement est purement thermique, la figure 5.43 nous montre que
les deux méthodes simplifiées conduisent à un conservatisme important.
Synthèse:
Cette étude nous a permis de compléter les formulaires de charges limites associés aux
défauts circonférentiels en prenant en compte un chargement constitué d'une traction, d'un
moment poutre, d'une pression de paroi et d'un moment local axial alors qu'au début de cette
thèse nous ne disposions que de l'expression de la charge limite dans la combinaison traction
et moment poutre [MIL88B]. La prise ne compte de la pression de paroi s'est avérée
importante.
131
La méthode simplifiée que nous avons développé pour les tuyauteries droites avec
défaut circonférentiel permet donc de mieux prendre en compte la biaxialité du chargement en
présence de pression de paroi.
Nous avons de plus pu observer que la méthode du projet d'annexe A16 conduisait à
une surestimation importante de l'intégrale J sous chargement thermo-mécanique en présence
d'une contrainte circonférentielle importante lorsque le défaut est axisymétrique, alors que cet
excès de conservatisme devient beaucoup plus faible lorsque la fissure a une faible taille
angulaire. Cette remarque s'applique également à la règle R6 qui ne permet pas de prendre en
compte de manière acceptable les effets des chargements circonférentiels lors de l'application
d'un gradient thermique radial constant sur un défaut axisymétrique.
132
Chapitre 6
133
134
Chapitre 6
Introduction:
Le cas des défauts traversants est particulièrement difficile à traiter analytiquement, car
la ruine plastique de la structure est alors localisée dans une zone voisine du défaut et les
champs de contraintes associés sont complexes.
Nous utiliserons une hypothèse de travail qui semble adaptée à notre étude. On
supposera que pour les défauts longitudinaux non traversants l'intégrale J est guidée par une
ruine globale de la structure.
- flexion poutre,
135
Choix d'un mécanisme de ruine pour un cylindre fissuré
longitudinalement:
L'étude du défaut non traversant sera basée sur la décomposition du cylindre étudié
représenté sur la figure 6.1 en deux sous structures, un cylindre droit avec défaut traversant
d'épaisseur a et un cylindre droit sans défaut d'épaisseur T-a.
On utilisera la même adimensionnalisation des efforts appliqués que pour l'étude des
défauts circonférentiels, la composante de flexion locale appliquée étant cependant supposée
nulle dans cette étude. On marquera en indice l'épaisseur de la coque considérée, qui
intervient dans l'adimensionnalisation des chargements, le vecteur chargement appliqué sur la
coque complète est ainsi:
µgT
νT
LQT =
*
πT
0
Dans une recherche du chargement limite LQLT par trajets radiaux, on aura:
mgT
nT
LQLT =
*
PT
0
et la relation suivante :
Le paramètre Lr ( LQT ) étant une donnée essentielle pour l'application des méthodes
simplifiées d'estimation de l'intégrale J.
Nous allons supposer que les efforts appliqués se répartissent dans chacune des deux
coques selon deux vecteurs chargement, adimensionnalisés en tenant compte de l'épaisseur de
la coque considérée, et notés: LQT−a et LQ a .
A l'état limite, défini par Lr = 1 dans la relation (6.1) ci-dessus, ces deux vecteurs
seront: LQL( T−a) et LQ La .
136
Chapitre 6
LQ La + 1 − LQ L ( T − a )
a a
LQ LT = (6.2)
T T
En présence d'une composante de flexion locale appliquée, cette relation ne serait plus
valable.
z z
x
2c
x
Cette étude repose donc sur l'analyse générique d'un cylindre droit avec un défaut
traversant de hauteur 2c éventuellement nulle et d'épaisseur X représenté dans son système de
coordonnées cylindriques sur la figure 6.2.
z z
x
2c
x
θ
r
X
y
∂N z ∂ N θ z
Rm + =0
∂z ∂θ
137
∂N θ ∂N θz
+ Rm − Qθ = 0
∂θ ∂z
∂M θ z ∂M θ
−R m − − R mQθ = 0
∂z ∂θ
∂M θz ∂M z
+ Rm − R mQz = 0
∂θ ∂z
∂Q z ∂Q θ
Rm + + N θ − R m ∆p X = 0
∂z ∂θ
∆pX: est ici la différence de pression de paroi entre la peau interne et la peau externe de
la coque d'épaisseur X.
- Qθ = 0 ,
- N θz = 0 ,
- Mθz = 0 ,
- Mθ = 0 .
z
ξ=
c
Les hypothèses effectuées sur les efforts simplifient considérablement les équations
d'équilibre que nous allons écrire avec l'adimensionnalisation des efforts coque définie au
chapitre 3 paragraphe 7.3, on obtient alors le système d'équations d'équilibre suivant:
∂nξ
=0
∂ξ
∂n θ
=0
∂θ
X ∂mξ
= qξ
4 c ∂ξ
1 ∂2 m ξ *
+ n θ = PX
4ρ2X ∂ξ 2
avec:
138
Chapitre 6
c
ρX =
Ri X
Du fait que les critères de plasticité coque usuels ne font pas intervenir les
cisaillements le paramètre ρX contiendra toutes les informations géométriques relatives au
défaut traversant étudié.
Nous allons de plus supposer que la distribution du cisaillement est linéaire, cette
hypothèse est retenue dans [KIT70] et semble la mieux adaptée à notre étude.
La seconde de ces équations nous indique que nθ doit être nul sur toute la couronne
axiale ξ ∈[ 0,1] . Il s'en suit que mξ est parabolique sur cette couronne et qξ linéaire et nul en
ξ=0 sur cette même couronne du fait de la symétrie de la structure.
L'effort de membrane axial doit être constant axialement. Nous utiliserons deux
+ − + −
valeurs de nξ : nξ et nξ , avec: n ξ ≥ n ξ qui seront distribuées circonférentiellement de
manière à équilibrer le moment poutre et la traction axiale.
La figure 6.3 résume le découpage du quart du cylindre étudié en zones où les efforts
seront décrits séparément.
ξ
5 6
B
3 4
1
1 2
0 π θ
γX
139
qξ
c *
qξ = PX
Ri
0 ξ
1 B
mξ
*
m ξ = m 0 PX
1 B ξ
nθ = 0
0 ξ
1 B
140
Chapitre 6
Les figures 6.4, 6.5 et 6.6 ne décrivent les efforts que sur les zones 1 à 4. Pour les
zones 5 et 6, le système est assimilable à un cylindre sur lequel on applique les efforts obtenus
en B. On constate alors la présence d'un moment axial local maximal en B puisque sa dérivée
y est nulle. La section la plus chargée des zones 5 et 6 est la section B et l'on sait en pratique
que le moment axial local est évanescent, il disparaîtra donc au delà d'une longueur axiale de
l'ordre de 4 RiX . Il n'est donc pas nécessaire de décrire précisément les efforts dans les
zones 5 et 6, il faudra cependant s'assurer de l'équilibre des efforts axiaux: flexion poutre et
traction axiale sur la section B, ceux-ci se transmettrons alors sur les zones 5 et 6.
On peut maintenant proposer une description des efforts permettant de mener l'analyse
limite de la structure, le tableau 6.1 résume la distribution des efforts dans les zones décrites
sur la figure 6.3.
θ ∈[ 0, γ X ] θ ∈[ γ X , π]
ξ ∈[ 0,1] region 1: region 2:
+
n θ = 0, nξ = nξ −
n θ = 0, n ξ = n ξ
(
mξ = m0 + 2ρ2X ξ2 − 1
) PX* (
mξ = m0 + 2ρ2X ξ2 − 1
) PX*
ξP* ξP*
c c
qξ = qξ =
Ri X Ri X
ξ ∈[ 1, B] region 3: region 4:
n θ = ( B / ( B − 1) ) PX
* +
, nξ = nξ n θ = ( B / ( B − 1) ) PX
* −
, nξ = nξ
mξ = m0 + 4ρ2X
( ) P*
B( ξ − 1) − 0.5 ξ2 − 1
mξ = m0 + 4ρ2X
(
B( ξ − 1) − 0.5 ξ2 − 1) P*
B −1 a B−1 a
c B− ξ * c B− ξ *
qξ = Pa qξ = Pa
Ri B − 1 Ri B − 1
Tableau 6.1 : Évolution des contraintes dans les zones 1 à 4.
On dispose ainsi d'une distribution d'efforts qui nous permettra d'équilibrer les
chargements appliqués au moyen des deux paramètres d'optimisation que sont B et m0.
La distribution proposée est suffisamment simple pour que l'on puisse se contenter de
vérifier, pour l'analyse limite, que les sections les plus chargées restent bien à l'intérieur du
critère de plasticité. Le tableau 6.2 résume ces efforts aux sections éventuellement les plus
chargées. Les cisaillements n'intervenant pas dans les critères de plasticité coques nous
n'indiquons pas le niveau des cisaillements.
141
θ ∈[ 0, γ X ] θ ∈[ γ X , π]
ξ=0 nθ = 0 , n ξ = n ξ+ nθ = 0 , n ξ = n ξ−
(
mξ = m0 − 2ρ2X PX *
) (
mξ = m0 − 2ρ2X PX *
)
ξ=1− nθ = 0 , n ξ = n ξ+ nθ = 0 , n ξ = n ξ−
* *
mξ = m0 PX mξ = m0 PX
ξ=1+ * + * −
nθ = ( B / ( B − 1)) PX , nξ = nξ nθ = ( B / ( B − 1)) PX , nξ = nξ
* *
mξ = m0 PX mξ = m0 PX
ξ= B− *
nθ = ( B / (B − 1)) PX , nξ = nξ+ *
nθ = ( B / (B − 1)) PX , nξ = nξ−
(
mξ = m0 + 2ρ2X ( B − 1) PX )*
(
mξ = m0 + 2ρ2X ( B − 1) PX ) *
Tableau 6.2 : Valeurs des efforts aux sections les plus chargées.
Ces conditions se déduisent simplement des équations (5.2) et (5.3), on obtient alors
les deux relations suivantes:
n ξ+ − n ξ−
m gX = sin γ X
2
n − n ξ− (6.3)
γ = π gX avec γ X ∈ [ 0, π ]
X n ξ+ − n ξ−
La dernière étape de notre analyse revient donc à satisfaire le critère de plasticité, nous
utiliserons deux critères coques: le Two Moment Limited Criterion et le critère Von Mises
coque. Le premier de ces critères permet d'obtenir des résultats analytiques intéressants.
Cependant ce critère étant très imprécis, nous ne pourrons pas nous en contenter.
Dans ce cas la relation (6.3) nous indique que les efforts axiaux sont uniformément
nuls. Le mécanisme de ruine est ainsi axisymétrique. Nous ne présenterons ici que les efforts
intervenant dans le critère de plasticité et qui sont non nuls.
142
Chapitre 6
Les conditions de plasticité à satisfaire aux sections les plus chargées sont ainsi:
•en ξ=0 :
(
−1 ≤ mξ = m0 − 2ρ2X PX
*
≤1 )
•en ξ=1−:
*
−1 ≤ mξ = m0 PX ≤1
•en ξ=1+:
*
−1 ≤ nθ = ( B / ( B − 1)) PX ≤1
*
−1 ≤ mξ = m0 PX ≤1
•en ξ= B− :
*
−1 ≤ n θ = ( B / (B − 1)) PX ≤1
(
−1 ≤ m ξ = m 0 + 2ρ2X (B − 1) PX
*
≤1)
Les contraintes sur les chargements adimensionnels apparaissent parfois deux fois, on
pourra donc diminuer le nombre de conditions à satisfaire.
Trouver:
Max
B >1 et m 0 ∈R
( )
PX*
Tel que:
(
−1 ≤ m0 − 2ρ2X PX
*
≤1 )
*
−1 ≤ m0 PX ≤1
(
−1 ≤ m0 + 2ρ2 *
X( B−1) PX ≤ 1 )
*
−1 ≤ ( B / ( B−1)) PX ≤1
143
L'optimisation est réalisée en mettant en butée le maximum de contraintes sur le critère
de plasticité, on obtient alors les valeurs de m0 et B conduisant au maximum de ce problème:
m0 = −1 + ρ2X (6.4)
1 + ρ2X
B= (6.5)
ρ2X
* 1
PX = (6.6)
1 + ρ2X
Cette relation particulièrement simple permet d'améliorer pour les petites valeurs de
ρX les résultats obtenus par Kitching pour le même critère de plasticité dans [KIT70] qui
obtient pour une ouverture rectangulaire de petite taille angulaire le résultat suivant:
* 1 + 8ρ2X − 1
PX = pour ρX ≤ 1
4ρ2X
* 1
PX = pour ρX ≥ 1
1 + ρ2X
Pour les grandes valeurs de ρX nous obtenons donc le même résultat. La figure 6.6
compare pour les valeurs de ρX inférieures à l'unité les résultats obtenus par l'équation (6.6)
et par la borne inférieure de Kitching ci-dessus. L'équation (6.6) améliore sensiblement
l'estimation du paramètre de pression de paroi limite, l'effet de fond n'étant pas pris en compte
dans cette première approche.
1
0,9
0,8
0,7
0,6
P*X
Un autre intérêt de notre approche est de pouvoir utiliser l'expression (6.6), non
seulement sur les défauts traversants, mais également sur les défauts longitudinaux non
144
Chapitre 6
traversants. L'équation (6.2) combinée au résultat de l'équation (6.6) nous donne en pression
de paroi seule, pour le défaut représenté sur la figure 6.1:
a a 1
PT* = 1 − + (6.7)
T T 1 + ρ2a
L'expression (6.7) permet de retrouver les résultats obtenus par une optimisation
numérique réalisée par Kitching dans [KIT81] et [KIT82] pour des défauts rectangulaires de
faible amplitude angulaire. Il parait donc intéressant de se contenter de la formule explicite
(6.7) qui nous permet de retrouver également des résultats assez voisins, pour des défauts peu
profonds, de la formule de Battelle décrite dans [KIE73] et présentée également dans le
formulaire de A.G. Miller [MIL88B].
Nous allons mettre à profit pour cette étude les résultats obtenus sur une coque
d'épaisseur X avec défaut traversant sous pression de paroi seule. Le chargement de
membrane circonférentielle maximal pour les valeurs de m0 et B définies par les équations
(6.4) et (6.5) est:
nθ = (1 + ρ2X)PX
*
nθ
1
n θ = (1 + ρ2X )PX
*
-1 1 nξ
n ξ− n ξ+
-1
Figure 6.7 : efforts de membrane à la ruine plastique.
+ −
Les efforts axiaux adimensionnés nξ et nξ sont introduits tels quels dans le schéma
de ruine du tableau 6.2. Pour déterminer la valeur des efforts axiaux, il faut distinguer deux
cas:
145
S i nθ < 1 S i nθ = 1
n ξ+ = 1 n ξ+ ∈ [ 01, ]
− −
n ξ = n θ − 1 n ξ = 0
Ces deux cas possibles, selon la contrainte circonférentielle, nous conduisent à définir
deux tronçons de la surface limite associée au défaut traversant obtenus en écrivant
+ −
explicitement les valeurs de nξ et nξ obtenues ci-dessus dans les équations (6.3).
•Si *
PX(1 + ρ2 )
X <1 :
* 2
π n gX + 1 − PX 1 + ρX ( )
1 * 2
(
mgX = 1 − PX 1 + ρX sin )
2 2 1 − 1 P* 1 + ρ2
2
X X ( )
•Si *
PX(1 +ρ2 )
X =1 :
(1 + ρ2X )PX
*
1
0
m gX
1
n gX
Figure 6.8 : Surface limite du défaut traversant avec le critère TMLYC.
146
Chapitre 6
( (
Ψ mgx, ngx, 1 + ρ2X PX
*
=0 ) ) (6.8)
Il parait légitime de faire l'hypothèse que les efforts axiaux ne sont pas perturbés par la
présence du défaut longitudinal. On fera donc l'hypothèse que :
La surface limite de la structure complète est ainsi obtenue par la résolution simultanée
des trois équations suivantes:
( *
)
Ψ m gT , n gT , P T − a = 0
( ( 2 *
) )
Ψ m gT , n gT , 1 + ρ a P a = 0 (6.9)
* a * a *
P = 1 − P − + Pa
T T T a
T
Cette équation ne peut semble-t-il être résolue que numériquement. Si l'on parvient à
exprimer dans la fonction Ψ le paramètre de pression de paroi en fonction des autres
paramètres de chargement alors la troisième équation nous donne directement la surface limite
du tuyau droit avec défaut longitudinal non traversant.
Étude approchée du défaut non traversant soumis à une pression de paroi et une
flexion poutre:
Cette configuration particulière est la plus proche du problème industriel. Nous lui
apporterons un soin particulier.
*
(2
π 1 − PX 1 + ρX )
1 * 2
(
mgX = 1 − PX 1 + ρX sin )
2 2 1 − 1 P* 1 + ρ2
2
X X( )
Cette équation est particulièrement difficile à exploiter, on peut par contre lisser cette
courbe au moyen de fonctions plus simples. Ainsi nous avons inversé cette fonction au moyen
d'un polynôme d'ordre 2. On obtient avec une précision acceptable:
147
*
PX (
1 + ρ2 ) 2
X = −0,5855mgX − 0,3673mgX + 0,9778 (6.10)
Les relations limites (6.9) obtenues pour l'étude du défaut non traversant peuvent alors
être écrites explicitement pour la combinaison de chargements étudiée, on obtient:
a a 1
*
PT = 1 − +
T T 1 + ρa2
(
−0,5855m2gT − 0,3673mgT + 0,9778 ) (6.11)
notons :
a a 1
l , ρa = 1 − +
a
T T T 1 + ρa2
2
π*T π *
0,3673µgT + + 2.29µ2gT + 0,3673µgT + T
(6.12)
l , ρa l , ρa
a a
T T
Lr =
1,9556
Ce critère de plasticité basé sur le découplage des membranes et des flexions nous a
permis de mener notre étude en nous permettant de formuler analytiquement quelques
solutions facilement exploitables sur les défauts longitudinaux. Il est intéressant de remarquer
qu'en présence de pression, l'effet de fond est généralement petit devant les effets
circonférentiels induits par la pression, ceci est d'autant plus marqué que le défaut longitudinal
est important. On pourra donc souvent se contenter de négliger l'effet de fond dû à la pression.
Dans ce dernier cas l'expression (6.12) permet de répondre, avec les inconvénients du critère
de plasticité retenu, au problème industriel.
148
Chapitre 6
Il est également avantageux d'aborder l'étude du défaut traversant sur une coque
d'épaisseur X dans cette configuration simple de chargement. Comme pour le TMLYC les
efforts axiaux sont, en pression de paroi seule, uniformément nuls pour respecter la relation
(6.3).
Le critère de plasticité s'écrit, pour les chargements non nuls du mécanisme de ruine du
tableau 6.2 :
2
nθ + m2
ξ ≤1
* *
P
X o
pt = M ax P X / ∀
ξ
(m0 ∈
R,B>
1)
On utilisera dans toute la suite de cette étude les valeurs de m0 et B obtenues par les
équations (6.13) et (6.14).
149
1
PX* ( ρ X ) =
2 B 2
( 2
)
m 0 + 2ρ X ( B − 1) +
B − 1
(6.15)
Figure 6.9 : Comparaison des pressions de paroi limites TMLYC et Von Mises coque.
On peut de même utiliser les relations (6.15) et (6.2) pour obtenir la pression de paroi
limite d'un défaut non traversant représenté sur la figure 6.1, on obtient alors:
a a 1
PT* = 1 − +
2
T T
( )
2 B ρa
( ( ) ( ( ) ))
m 0 ρ a + 2ρ 2a B ρ a − 1 +
( )
B ρ a − 1
(6.16)
Cette relation reste assez simplement utilisable en pression de paroi seule. Lorsque le
chargement est plus complet, il faudra accepter une résolution numérique du problème,
comme nous le verrons par la suite.
Nous revenons ici à l'étude générique du cylindre droit avec défaut longitudinal
traversant éventuellement de hauteur nulle soumis à une pression de paroi, un effort de
traction poutre et un moment poutre.
Le critère de Von Mises coque pour les chargements non nuls du mécanisme de ruine
plastique du tableau 6.2 s'écrit à présent:
150
Chapitre 6
2
nθ − nθnξ + n2 2
ξ + mξ ≤ 1
nθ 3 n 3
− 1 − n θ2 − m 2ξ ≤ n ξ ≤ θ + 1 − n θ2 − m 2ξ
2 4 2 4
v 3
ϕε ( L r , u, v) = + ε L2r − v2 − u 2 avec ε = + ou -
2 4
Cette fonction nous sera très utile dans toute la suite de cette étude, on peut également
l'utiliser pour borner la membrane axiale adimensionnalisée. Un champ plastiquement
admissible devra vérifier:
( )
ϕ− 1, nθ, mξ ≤ nξ ≤ ϕ+ 1, nθ, mξ ( )
Ainsi pour le mécanisme de ruine du tableau 6.2 les contraintes de membrane axiales
extrêmes autorisées par le critère de plasticité sont:
n ξ+ = Min ϕ + (1, m ξ , n θ )
{
ξ ∈ 0,1− ,1+ , B − } (6.17)
n ξ− = Max ϕ − (1, m ξ , n θ )
{
ξ ∈ 0,1− ,1+ , B − } (6.18)
La surface limite est alors entièrement déterminée en injectant ces valeurs dans les
équations (6.3).
Dans le cas particulier où il n'y a pas de défaut nous obtenons les résultats suivants:
*
nθ = PX
mξ = 0
+
n+ *
ξ = ϕ (1,0, Pe )
n -ξ = ϕ−(1,0, Pe
*
)
151
La surface limite déduite de la relation (6.3) pour le cylindre droit d'épaisseur X sans
défaut est alors:
m gX = 1 − 0.75PX *2
sin γ X
π / 2
*
n gX − PX
γ
X = 1 + avec γ X ∈[ 0, π]
2 *2
1 − 0.75PX
Cette dernière solution coïncide avec les résultats obtenus par les équations (5.13A) et
(5.13B) de l'étude des défauts circonférentiels dans le cas où il n'y a pas de défaut.
On suppose, de même que dans l'analyse menée avec le TMLYC, que les chargements
axiaux ne sont pas perturbés par la présence du défaut longitudinal représenté sur la figure 6.1.
Cette hypothèse nous conduit à considérer que:
Par contre la pression interne de paroi sera encaissée progressivement par les deux
coques, elle se répartit selon:
T *
Pa* = η PT
a
T
PT* − a = ( 1 − η) PT*
T−a
avec: η ∈[ 0,1]
On constate que nos hypothèses sur la répartition des efforts permettent de respecter
l'équation de conservation des efforts (6.2).
Le calcul du paramètre Lr est effectué en faisant référence non plus aux efforts limites
mais aux efforts appliqués qui se déduisent les uns des autres par la relation (6.1).
152
Chapitre 6
Nous définissons ainsi deux intermédiaires de calcul, pour celle des deux coques qui
contient un défaut longitudinal traversant, qui interviennent naturellement dès lors que l'on
fait le passage des efforts limites aux efforts appliqués par trajets radiaux:
+ +
νξ = Lrnξ
− −
νξ = Lrnξ
On peut ainsi déduire ces deux paramètres des équations (6.17) et (6.18) en multipliant
ces dernières par Lr:
ν ξ+ = Min ϕ + (L r , L r m ξ , L r n θ )
{
ξ ∈ 0,1− ,1+ , B − } (6.19)
ν ξ− = Max ϕ − (L r , L r m ξ , L r n θ )
{
ξ ∈ 0,1− ,1+ , B − } (6.20)
•en ξ=0 :
(
ϕ ε ( L r , L r m ξ , L r n θ ) = ϕ ε ( L r , m 0 − 2ρa2 η ) T *
a
π T ,0 )
•en ξ=1−:
T *
ϕ ε (L r , L r mξ , L r n θ ) = ϕ ε (L r , m 0 η π T ,0 )
a
•en ξ=1+:
T * B T
ϕ ε (L r , L r mξ , L r n θ ) = ϕε (L r , m 0 η πT , η π*T )
a B−1 a
•en ξ= B− :
(
ϕ ε ( L r , L r m ξ , L r n θ ) = ϕ ε ( L r , m 0 + 2ρ2a ( B − 1) η ) T * B
a
πT ,
T
η π*T )
B −1 a
+ −
Le calcul des paramètres νξ et νξ ne dépend alors que de Lr et η, la pression de paroi
appliquée étant donnée, les paramètres m0 et B se déduisant des équations (6.13) et (6.14).
Les efforts appliqués étant une donnée du problème industriel, il est avantageux
d'écrire les équations limites en termes d'efforts appliqués.
153
ν ξ+ − ν ξ−
µ gT = sin γ a
2
ν − ν ξ− (6.21)
γ = π gT avec γ a ∈ [ 0, π ]
a ν ξ+ − ν ξ−
L'équation limite de la coque sans défaut écrite en termes de chargements appliqués est
elle:
3 T *2
µ gT = L2r − ( 1 − η) π T sin γ T − a
4 T−a
1 T *
ν gT − ( 1 − η) πT (6.22)
γ π 2 T−a
= 1 + avec γ T − a ∈ [ 0, π ]
T − a
2 2
3
L2r − ( 1 − η) π *T
T
4 T−a
La construction des surfaces limites est pour ce critère moins analytique que dans le
cas du critère TMLYC. Cependant le critère de Von Mises permet de s'émanciper de quelques
unes des aberrations du TMLYC. Le calcul de Lr dans le cas le plus général revient ainsi à
résoudre un système de deux équations non linéaires à deux inconnues. La résolution de ces
équations est réalisée numériquement et ne pose pas de difficulté majeure.
Les quelques calculs numériques réalisés sur les défauts longitudinaux non traversants
nous permettent de dégager des tendances.
Les cas 44 et 45 pour lesquels les calculs éléments finis sont décrits en annexe 1
concernent un défaut elliptique de profondeur 15mm et de demi-axe vertical de 45mm. Le
paramètre c de ce défaut se déduit du rectangle ayant même profondeur a=15mm et de même
π
surface. On obtient ainsi : c = * 45mm pour le défaut rectangulaire équivalent.
4
Les chargements appliqués dans les deux cas éléments finis sont respectivement
représentés par les vecteurs chargement appliqué:
154
Chapitre 6
0
0
LQT−44 = λ avec λ ∈[ 0, 1.5]
1104
,
0
et:
1136
.
0
LQT−45 = λ avec λ ∈[ 0, 1]
1,104
0
Le paramètre λ jouant le rôle d'un pseudo temps. Il est important d'explorer des
niveaux de chargement plus intense pour le vecteur à priori le moins intense du point de vue
de la ruine plastique.
Une manière simple de visualiser l'influence des chargements axiaux sur l'intégrale J
consiste à représenter l'évolution de l'intégrale J, calculée par éléments finis, en fonction du
paramètre λ qui correspond dans les deux cas au même niveau de pression de paroi, sans
application de moment poutre pour le cas 44 et avec moment poutre pour le cas 45. La figure
6.10 représente ainsi l'évolution de l'intégrale J calculée par éléments finis dans les deux cas
en fonction de λ.
140
120
100
J (N/mm)
80
J e.f. cas 44
60 J e.f. cas 45
40
20
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
λ
Figure 6.10: Comparaison des résultats éléments finis avec et sans moment poutre.
La figure 6.10 nous montre que le moment poutre peut amplifier de manière
considérable le résultat éléments finis. On ne pourra donc pas négliger à priori l'influence des
chargements axiaux sur les défauts longitudinaux. Cette remarque justifie à elle seule toute
l'étude que nous venons de mener sur le calcul du paramètre Lr. Nous allons maintenant
utiliser nos développements pour valider la méthode simplifiée qui se déduit de cette étude.
155
Application des méthodes simplifiées:
Nous utiliserons ici les résultats obtenus avec le critère Von Mises coque. La
résolution des équations (6.21) et (6.22) nous conduit dans les deux cas éléments finis étudiés
aux résultats suivants:
Lr ( LQT−44 ) = 1.222 λ
et:
Lr ( LQT−45 ) = 1.792 λ
Nous avons comparé pour les deux calculs éléments finis les valeurs de l'intégrale J
obtenues par éléments finis et le résultat de la méthode simplifiée du projet d'annexe A16 qui,
rappelons le, est très voisin de toutes les autres méthodes sous chargement primaire.
450
400
350
300
J (N/mm)
λ
Figure 6.11: Comparaison méthode simplifiée/résultats éléments finis sur le cas 44.
La figure 6.11 compare les résultats éléments finis du cas 44 et les résultats de la
méthode simplifiée du projet d'annexe A16 pour un chargement de pression de paroi seule. La
figure 6.12 compare de même les résultats éléments finis du cas 45 et les résultats par
méthode simplifiée en combinaison pression de paroi et moment de flexion poutre.
La méthode simplifiée conduit dans les cas étudiés à de très bons résultats de
l'estimation simplifiée. Il serait cependant hasardeux de conclure à la validation d'une méthode
simplifiée, d'autres calculs éléments finis étant nécessaires pour étudier d'autres combinaisons
de chargement et d'autres tailles de défaut.
156
Chapitre 6
180
160
140
120
J (N/mm)
λ
Figure 6.12: Comparaison méthode simplifiée/résultats éléments finis sur le cas 45.
Conclusion:
Ce chapitre complète les formulaires de charges limites dans le cas des défauts
longitudinaux. Alors que dans cette configuration de géométrie du défaut nous ne disposions
que de l'expression de la charge limite sous chargement de pression de paroi, ce chapitre nous
permet de prendre en compte l'influence combinée d'une traction, d'un moment poutre et d'une
pression de paroi. L'analyse limite de cette géométrie est complexe et nous aboutissons dans le
cas le plus général à une solution qui se déduit de la résolution d'un système de deux équations
à deux inconnues. Deux critères de plasticité sont analysés le critère de Von Mises étant à
priori le plus fiable.
L'analyse menée dans ce chapitre nous montre qu'il ne faut donc pas négliger
l'influence des chargements axiaux sur l'intégrale J notamment en situation de plasticité
étendue.
Le cas des défauts traversants semble relever d'une analyse plus fine des efforts dans la
structure. Dans ce cas il semble que le mécanisme de ruine de la structure est localisé au
voisinage du défaut longitudinal. La charge limite à prendre en compte pour l'analyse des
défauts traversants est alors moins sévère et l'application de la méthode simplifiée proposée
serait indûment conservative.
157
158
Chapitre 7
159
160
Chapitre 7
Introduction :
Les calculs éléments finis décrits au chapitre 4 nous ont montré que les chargements
de déplacement imposé sont moins sévères que les chargements primaires.
Nous allons ici étudier le cas d'un cylindre droit à défaut entièrement circonférentiel
soumis à un déplacement imposé éventuellement combiné à un chargement primaire
initialement appliqué.
Cette étude nous permettra de comprendre les particularités des chargements de type
R. Nous nous sommes appuyés sur des travaux existants: [POE93], [PEL92A] et [PEL92B].
De nombreuses indications nous ont été communiquées par A. Pellissier Tanon qui nous ont
aidé à proposer quelques éléments nouveaux dans l'estimation simplifiée de l'intégrale J pour
ces configurations de chargement.
Une des particularités de la fissure est qu'elle introduit une zone de moindre rigidité,
celle-ci devra être modélisée par un élément particulier de hauteur négligeable. Nous
modéliserons la structure par un système de ressorts en série.
La moitié supérieure du cylindre droit, de longueur 2L fissuré en son milieu sur toute
la circonférence et soumis à son extrémité supérieure à un déplacement imposé ∆L, est
représentée schématiquement sur la figure 7.1. Nous faisons figurer également sur cette figure
les niveaux des contraintes dans les deux parties du cylindre.
∆L = ∆L c + ∆L nc
L
σR
mz
partie nominale
∆L c
σRmz voi sin age du défaut
1− a / T
∆L = ∆L nc + ∆L c
161
Une estimation élastique de la contribution du défaut à l'allongement total du cylindre
droit avec un défaut entièrement circonférentiel en son milieu est proposée dans le formulaire
EPRI [KUM81]:
el
2aσ Rmz
v 2 , m
a R (7.1)
∆Lelc =
E' T T
Nous avons identifié le paramètre v2 pour Rm/T=35, les résultats obtenus apparaissent
sur le tableau 7.1:
Cette estimation est modifiée pour pouvoir prendre en compte les effets de la plasticité
dans la structure, ainsi pour un matériau de Ramberg-Osgood de paramètres n et α la partie
purement plastique de l'allongement due à la fissure est estimée dans [KUM81] par:
n
a σ mz
∆Lpc = αε 0 ah 3 , n (7.2)
T σ mz − lim ite
Les estimations (7.1) et (7.2) sont très voisines de celles proposées par l'EPRI sur
l'intégrale J. Cette remarque nous a conduit à construire une estimation simplifiée de la
contribution de la fissure à l'allongement total.
Estimation simplifiée de c :
∆Lep
Utilisant une approche analogue à celle introduite pour obtenir l'estimation simplifiée
de l'intégrale J sous chargement primaire, nous obtenons dans un premier temps le résultat
simple suivant:
σ ref ε ( σ ref )
− 1 ah 3 , n
a
∆Lpc =
E σ ref E T
La contrainte de référence est ici la contrainte axiale obtenue par concentration des
contraintes dans le ligament:
σ mz σ mz
σ ref = σ0 =
σ m z − lim ite 1− a / T
Pour obtenir une estimation de ∆Lp c indépendante de n nous allons de même que
pour l'estimation simplifiée de l'intégrale J supposer que lorsque les efforts de référence sont
les efforts limites, on a:
162
Chapitre 7
h 3 ,1 ≤ h 3 , n
a a
T T
E ( ν)
h 3 ,1 = 2 v 2 , m
a a R
T T T E' ( ν = 0,5)
σ ε( σ ref )
∆Lpc = 2av 2 , m ref
a R
− 1
T T E' σ ref E
2a a R m σ mz ε ( σ m z ( 1 − a / T ) )
∆L epc = v 2 , σ m z + − 1 (7.4)
E ' T T (1− a / T) σ m z / ( 1 − a / T ) E
Nous allons ici étudier les cas éléments finis 18 à 26. La figure 7.1 représente la
configuration de chargement étudiée.
163
R
U z = ∆L nc σ mz
2a
( ) a R R
+ v 2 , m σ mz +
σRmz (
ε σ R ( 1 − a / T)
mz )
− 1
E' T T
( 1 − a / T ) σ mz / ( 1 − a / T ) E
R
Avec:
(
∆L nc σ R )
R
mz = Lε σ mz ( )
Pour trouver la contrainte axiale primaire équivalente, on cherche par dichotomie la
Rel
contrainte: σR
mz ∈0, σmz qui satisfait les deux équations ci-dessus.
) (σmz ) E + Φ
ε σ R ( 1 − a / T)
JS = J el
( σR
mz R
mz
( 1 − a / T)
1
0,9
0,8
0,7
0,6
J (N/mm)
J elem. finis
0,5
0,4 Js
0,3
0,2
0,1
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
SIG mz Rel
La figure 7.2 représente les résultats obtenus par cette méthode simplifiée pour le cas
18, le défaut a une profondeur relative a/T=1/8. On représente en abscisse la contrainte axiale
élastique appliquée. La méthode simplifiée nous donne une estimation simplifiée
particulièrement précise et conservative.
Pour les défauts plus profonds le conservatisme sera plus important dans les différents
cas étudiés. Cette remarque est applicable également aux chargements primaires avec la
contrainte de référence utilisée ici.
164
Chapitre 7
De même nous allons comparer les valeurs de J obtenues par éléments finis et par
méthode simplifiée au dernier pas de chargement des cas 23 à 26 pour lesquels la profondeur
relative du défaut est a/T=1/2 et la contrainte axiale appliquée élastiquement est de 120 MPa.
Le tableau 7.3 résume les résultats obtenus.
La méthode simplifiée est donc très conservative pour les défauts profonds mais
permet de bien reproduire l'évolution de l'intégrale J en fonction de la demi-longueur du
cylindre droit.
U z : déplacement imposé
L2 σ2
σd , U1 : contrainte imposée
A
σ1
L1 ∆L c
σ1
1− a / T
Nous allons analyser ici les cas éléments finis 27 à 35. Les modalités d'application des
efforts sont résumées au chapitre 4 paragraphe 7.3 où nous définissons les efforts primaires et
secondaires élastiques appliqués. La figure 4.14 représente le cylindre fissuré et les efforts
appliqués.
La demi-longueur du cylindre est notée: L = L1 + L 2 .
165
L'objectif est à nouveau de trouver la contrainte σ1 qui guide les contraintes dans le
ligament et donc l'intégrale J.
σ 2 − σ1 + σ d = 0
Uz − U1 = L2 ε( σ2 )
c ( σ1 ) = L1ε( σ1 )
U1 − ∆Lep
c ( σ1 ) + L2 ε( σ1 − σ d ) + L1ε( σ1 )
Uz = ∆Lep
La seule inconnue de cette dernière équation est σ1 . Nous résoudrons cette équation
σ1 ∈σP , σP+R (
el
par dichotomie pour mz mz
Voir chapitre 4 paragraphe 7.3).
ε( σ ( 1 − a / T ) )
J S = J el ( σ 1 ) 1 E + Φ
σ1 ( 1 − a / T )
166
Chapitre 7
Les résultats des estimations simplifiées sont donc fortement conservatifs mais
permettent cependant d'obtenir un gain parfois substantiel sur une prise en compte comme
chargement primaire des efforts de type déplacement imposé.
Conclusion:
Les résultats des estimations simplifiées sont presque toujours très conservatifs.
L'intérêt essentiel de cette présentation est de justifier physiquement l'influence des
déplacements imposés sur une structure fissurée.
Cette méthode peut être étendue aux chargements de rotation imposée en s'appuyant
sur la courbe moment rotation de la structure étudiée.
Une étape que nous n'avons pas eu le temps de franchir serait de compléter la méthode
simplifiée de l'annexe A16 pour pouvoir prendre en compte de manière spécifique les
chargements de déplacement ou de rotation imposée.
167
168
Conclusion
CONCLUSION
169
170
Conclusion
Un autre objectif de cette thèse était de construire une méthode simplifiée de l'intégrale
J, applicable aux chargements thermo-mécaniques, dont le cadre formel avait été développé
par nos partenaires industriels peu avant le début de cette thèse. Cette méthode simplifiée
issue du projet d'annexe A16 du RCC-MR impose d'introduire dans le calcul des charges
limites une composante de chargement permettant de quantifier l'influence des contraintes
d'origine thermique calculées élastiquement.
Nous avons également montré qu'il était possible de calculer la charge limite d'un
cylindre droit avec défaut longitudinal soumis à: une flexion poutre, un effort de traction
axiale et une pression de paroi. Des calculs éléments finis montrent dans ce cas la nécessité
qu'il y a de prendre en compte les efforts axiaux bien que ceux-ci ne participent pas
élastiquement à l'ouverture des lèvres de fissure. Les méthodes simplifiées conduisent pour les
quelques cas de chargement étudiés à de très bonnes estimations de J, à la fois conservatives
et voisines du résultat éléments finis. Cette méthode devra cependant être validée sur un plus
grand nombre de calculs éléments finis.
Dans un dernier temps nous avons proposé quelques éléments de prise en compte des
chargements de type déplacement imposé. Ce travail permet de comprendre physiquement la
spécificité de ces chargements de déplacement imposé. Il reste un travail important à réaliser
171
pour pouvoir prendre en compte les déplacements et rotations imposées dans le cas de
combinaisons de chargement plus générales.
Cette thèse nous a conduit à soulever un certain nombre de problèmes qui devront être
résolus pour étendre le champ des applications de ces méthodes. Nous allons faire une liste
des problèmes rencontrés d'une part et des améliorations possibles d'autre part.
Nous avons pu constater au chapitre 5 que, pour des chargements de traction appliqués
à des défauts circonférentiels, les estimations simplifiées de l'intégrale J sont d'autant plus
conservatives que le défaut est profond. Ce problème est probablement dû à une sous
estimation de la charge limite en borne inférieure sous un chargement de traction. Les
méthodes numériques d'analyse limite dont le développement est récent devraient permettre
de mieux comprendre l'origine de ce problème. Une avancée sur ce point constituerait un
grand pas pour les analyses industrielles de nocivité de défauts, puisque l'industriel est
d'autant plus soucieux que les défauts rencontrés sont profonds.
Le chapitre 5 nous montre également que la charge limite en borne inférieure d'un
cylindre droit à défaut circonférentiel soumis à une flexion poutre peut conduire à une faible
sous-estimation de l'intégrale J. Il serait intéressant de vérifier si cette sous-estimation est
maintenue pour des défauts circonférentiels de géométrie variée et pour d'autres matériaux. Ce
problème à été résolu dans notre étude en amplifiant artificiellement le moment appliqué,
cette correction paraissant suffisante pour tous les calculs réalisés.
Une autre question reste posée: est-il possible d'effectuer une estimation de l'intégrale J
qui soit conservative en tous les points du front de fissure? Nous avons éludé le problème au
chapitre 5 en effectuant une approche maximisante qui nous permet de répondre à la stabilité
du défaut dans sa globalité. Pour l'étude de la propagation des fissures il serait intéressant
d'avoir une réflexion plus poussée sur ce point.
La loi de Neuber pour l'étude des chargements thermo-mécaniques traite avec plus de
sévérité les chargements de membrane circonférentielle que les chargements de membrane
axiale. Il serait intéressant à ce stade de l'étude de trouver une approche permettant de
remplacer la loi empirique de Neuber et de diminuer l'excès de conservatisme de la loi de
Neuber lorsque le chargement de membrane circonférentielle est important.
Il est important de remarquer que dans les lignes de tuyauteries les coudes sont un lieu
où la concentration des contraintes est naturellement plus intense. Les fissures apparaitront
donc souvent dans les coudes. Il est donc nécessaire de construire des méthodes simplifiées
applicables à ces composants particuliers. Les équations qui régissent les coudes sont
172
Conclusion
173
174
Références
REFERENCES
175
176
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180
Références
181
Annexe 1
183
Annexe 1
184
Annexe 1
1. Introduction :
Cette annexe réuni les données éléments finis en vue de la validation des méthodes
simplifiées. Dans un premier temps nous présenterons les résultats élastiques formulés en
termes de facteurs de forme permettant de calculer simplement l'intégrale J el ensuite nous
listerons les tableaux de valeurs de J obtenues pour un comportement élastoplastique de la
structure cas par cas.
Les maillages axisymétriques utilisés pour l'étude de l'acier 316 L(N) sont une famille
de maillages parmétrables permettant de mailler des défauts pour lesquels a/T varie entre 1/8
et 3/4. La figure A1.1 représente l'allure de ce maillage pour a/T=0,5 , un agrandissement de la
zone de pointe de fissure nous permet de visualiser les couronnes qui entourent la pointe de
fissure. Le maillage est constitué de 556 noeuds et 235 éléments à fonctions de forme
quadratiques. Les autres profondeur relatives de défaut sont maillées de façon analogue.
185
Annexe 1
La réalisation de ces maillages constitue un travail important qui n'a pas été effectué
lors de cette thèse mais provient d'études préalablement réalisées.
186
Annexe 1
187
Annexe 1
3. Résultats élastiques:
a R a R
Κ Ι = Fmz , m σ mz + Fbl , m σ bl π a
T T T T
a : profondeur de fissure
T : épaisseur du cylindre
K 2I
J el =
E
( 1 − ν2 )
Les facteurs de forme dans cette configuration de chargement ont été calculés sur le
code Castem-2000 avec une grande précision pour un gamme étendue de tuyauteries droites.
Les valeurs de Fmz et Fbl obtenues sont données dans les deux tableaux suivants, en fonction
R
de la profondeur relative de fissure et de m :
T
Fmz a/T = 0.125 a/T = 0.250 a/T = 0.375 a/T = 0.500 a/T = 0.625 a/T = 0.750
Rm/T = 5 1.152 1.249 1.368 1.558 1.774 2.063
Rm/T = 10 1.175 1.319 1.525 1.788 2.106 2.484
Rm/T = 20 1.190 1.369 1.637 1.996 2.448 2.968
Rm/T = 35 1.199 1.400 1.710 2.145 2.722 3.409
Tableau A.1 : Facteurs de forme en membrane axiale.
Fbl a/T = 0.125 a/T = 0.250 a/T = 0.375 a/T = 0.500 a/T = 0.625 a/T = 0.750
188
Annexe 1
Si σmz est la contrainte uniforme de traction, σbg est la contrainte de flexion poutre
globale, appliquée au sommet du cylindre et si σbl est la contrainte de flexion locale résultant
de l'application d'un gradient thermique radial constant d'amplitude ∆Τ1, alors le facteur
d'intensité de contraintes en bord ou en fond de fissure est :
[
ΚΙ = Fmσmz + Fblσbl + Fbgσbg ] πa
K 2I
J el =
E
( 1 − ν2 )
Le tableau suivant nous donne les facteurs de forme obtenus numériquement sur les
défauts 1,2 et 3:
Ces résultats élastiques permettent de mener les méthodes simplifiées sur les trois
défauts circonférentiels étudiés.
Nous avons calculé l'intégrale J en fond de fissure pour une pression de paroi de 40
MPa:
189
Annexe 1
Les deux calculs réalisés sur le défaut longitudinal peuvent ainsi être analysés par les
méthodes simplifiées.
4. Résultats élastoplastiques :
Les 45 cas présentés au chapitre 4 conduisent aux résultats des tableaux suivants.
190
Annexe 1
191
Annexe 1
192
Annexe 1
193
Annexe 1
194
Annexe 1
195
Annexe 1
196
Annexe 1
197
Annexe 1
198
Annexe 1
SIG R el mz cas 19: L= 300 mm cas 20: L= 600 mm cas 21: L= 900 mm cas 22: L= 1800mm Primaire:
(MPa) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1)
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15 0,0288 0,0137 0,0574 0,0137 0,0861 0,0137 0,172 0,0137 0,0137
30 0,0576 0,0551 0,115 0,0551 0,1722 0,0551 0,344 0,0551 0,0551
45 0,0864 0,127 0,172 0,127 0,2583 0,127 0,516 0,127 0,127
60 0,115 0,234 0,23 0,233 0,3444 0,233 0,688 0,233 0,233
75 0,144 0,391 0,287 0,391 0,4305 0,391 0,86 0,391 0,391
90 0,173 0,64 0,345 0,653 0,5166 0,647 1,032 0,642 0,641
105 0,202 1,12 0,402 1,18 0,6027 1,14 1,204 1,14 1,15
120 0,23 2,36 0,46 2,55 0,6888 2,62 1,376 2,72 2,63
135 0,259 3,42 0,517 3,39 0,7749 3,59 1,548 3,52 6,09
150 0,288 3,69 0,574 3,65 0,861 3,89 1,72 4,02 13,3
SIG R el mz cas 23: L= 300 mm cas 24: L= 600 mm cas 25: L= 900 mm cas 26: L= 1800mm primaire:
(MPa) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1)
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
12 0,0235 0,0413 0,0464 0,0413 0,0694 0,0413 0,138 0,0413 0,0413
24 0,047 0,17 0,0928 0,168 0,1388 0,169 0,276 0,169 0,169
36 0,0705 0,4 0,1392 0,4 0,2082 0,401 0,414 0,401 0,401
48 0,094 0,782 0,1856 0,785 0,2776 0,786 0,552 0,786 0,786
60 0,1175 1,42 0,232 1,43 0,347 1,45 0,69 1,45 1,45
72 0,141 2,38 0,2784 2,47 0,4164 2,5 0,828 2,53 2,56
84 0,1645 3,93 0,3248 4,27 0,4858 4,39 0,966 4,55 4,7
96 0,188 6,4 0,3712 7,48 0,5552 7,92 1,104 8,54 9,58
108 0,2115 9,79 0,4176 12,3 0,6246 13,6 1,242 15,4 19,2
120 0,235 13,8 0,464 18,7 0,694 21 1,38 25,5 35,5
199
Annexe 1
SIG P mz SIG R el mz cas 27: L= 600 mm cas 28: L= 1800 mm cas 29: L=30300mm
(MPa) (MPa) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1)
54 0 0 0,186 0 0,185 0 0,185
54 9,6 0,0367 0,266 0,11 0,265 1,85 0,266
54 19,2 0,0734 0,368 0,22 0,367 3,7 0,369
54 28,8 0,1101 0,502 0,33 0,501 5,55 0,508
54 38,4 0,1468 0,701 0,44 0,714 7,4 0,713
54 48 0,1835 1,01 0,55 1 9,25 1,041
54 57,6 0,2202 1,55 0,66 1,65 11,1 1,69
54 67,2 0,2569 2,72 0,77 2,76 12,95 3,18
54 76,8 0,2936 3,36 0,88 3,64 14,8 4,79
54 86,4 0,3303 3,75 0,99 4,68 16,65 7,69
54 96 0,367 4,26 1,1 5,56 18,5 11,83
SIG P mz SIG R el mz cas 30: L= 600 mm cas 31: L= 1800 mm cas 32: L= 30300 mm
(MPa) (MPa) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1)
54 0 0 0,0659 0 0,066 0 0,0662
54 9,6 0,0367 0,0926 0,11 0,0928 1,85 0,0934
54 19,2 0,0734 0,125 0,22 0,125 3,7 0,126
54 28,8 0,1101 0,164 0,33 0,165 5,55 0,166
54 38,4 0,1468 0,213 0,44 0,215 7,4 0,216
54 48 0,1835 0,28 0,55 0,281 9,25 0,284
54 57,6 0,2202 0,38 0,66 0,385 11,1 0,402
54 67,2 0,2569 0,642 0,77 0,614 12,95 0,661
54 76,8 0,2936 0,764 0,88 0,857 14,8 1,13
54 86,4 0,3303 0,884 0,99 1,1 16,65 1,57
54 96 0,367 0,981 1,1 1,32 18,5 2,55
SIG P mz SIG R el mz cas 33: L= 600 mm cas 34: L= 1800 mm cas 35: L= 30300 mm
(MPa) (MPa) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1) Uz(mm) J (N.mm-1)
54 0 0 1,08 0 1,07 0 1,08
54 6,6 0,0255 1,48 0,076 1,47 1,27 1,49
54 13,2 0,051 1,98 0,152 1,99 2,54 2,01
54 19,8 0,0765 2,68 0,228 2,71 3,81 2,78
54 26,4 0,102 3,6 0,304 3,73 5,08 3,87
54 33 0,1275 4,89 0,38 5,22 6,35 5,58
54 39,6 0,153 6,68 0,456 7,6 7,62 8,35
54 46,2 0,1785 8,98 0,532 10,4 8,89 12
54 52,8 0,204 11,6 0,608 14,6 10,16 17,5
54 59,4 0,2295 14,9 0,684 20,1 11,43 25,7
54 66 0,255 18,3 0,76 25 12,7 34,5
200
Annexe 1
201
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 0 0 5 0,0120221 0,0135253
2 0 0 10 0,0480862 0,05408
3 0 0 15 0,10818 0,12163
4 0 0 20 0,1923 0,21656
5 0 0 25 0,30044 0,33808
6 0 0 30 0,43227 0,48469
7 0 0 35 0,58842 0,65621
8 0 0 40 0,76683 0,84725
9 0 0 45 0,96573 1,0552
10 0 0 50 1,1839 1,278
11 0 0 55 1,4204 1,5176
12 0 0 60 1,6723 1,7661
13 0 0 65 1,9368 2,0221
14 0 0 70 2,2152 2,2869
15 0 0 75 2,502 2,5663
16 0 0 80 2,801 2,8489
17 0 0 85 3,1026 3,1316
18 0 0 90 3,4163 3,4234
19 0 0 95 3,7327 3,7176
20 0 0 100 4,055 4,0162
21 0 0 105 4,3868 4,3229
22 0 0 110 4,72 4,6313
23 0 0 115 5,056 4,9418
24 0 0 120 5,4 5,2589
25 0 0 125 5,751 5,5829
26 0 0 130 6,1002 5,9058
27 0 0 135 6,4534 6,2312
28 0 0 140 6,8126 6,5614
29 0 0 145 7,1795 6,8983
30 0 0 150 7,547 7,2361
31 0 0 155 7,9152 7,5746
32 0 0 160 8,289 7,9171
33 0 0 165 8,6659 8,2628
34 0 0 170 9,0466 8,6118
35 0 0 175 9,4329 8,9649
36 0 0 180 9,8212 9,3204
37 0 0 185 10,212 9,6763
38 0 0 190 10,606 10,035
39 0 0 195 11,002 10,394
40 0 0 200 11,398 10,753
202
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 0 280 0 10,926 6,0816
2 0 280 5 11,629 6,6121
3 0 280 10 12,416 7,2215
4 0 280 15 13,195 7,8346
5 0 280 20 13,987 8,4674
6 0 280 25 14,8 9,1197
7 0 280 30 15,642 9,796
8 0 280 35 16,522 10,497
9 0 280 40 17,477 11,246
10 0 280 45 18,584 12,147
11 0 280 50 19,6 12,924
12 0 280 55 20,768 13,873
13 0 280 60 21,913 14,779
14 0 280 65 23,089 15,698
15 0 280 70 24,286 16,634
16 0 280 75 25,502 17,586
17 0 280 80 26,747 18,554
18 0 280 85 28,006 19,531
19 0 280 90 29,282 20,519
20 0 280 95 30,569 21,511
21 0 280 100 31,864 22,508
22 0 280 105 33,164 23,509
23 0 280 110 34,477 24,519
24 0 280 115 35,803 25,539
25 0 280 120 37,135 26,568
26 0 280 125 38,47 27,598
27 0 280 130 39,823 28,637
28 0 280 135 41,193 29,685
29 0 280 140 42,573 30,739
30 0 280 145 43,96 31,797
31 0 280 150 45,353 32,858
32 0 280 155 46,749 33,922
33 0 280 160 48,161 34,997
34 0 280 165 49,579 36,072
35 0 280 170 50,995 37,149
36 0 280 175 52,415 38,23
37 0 280 180 53,832 39,31
38 0 280 185 55,256 40,396
39 0 280 190 56,687 41,487
40 0 280 195 58,116 42,579
41 0 280 200 59,552 43,675
203
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 0 420 0 65,796 31,836
2 0 420 5 67,828 33,342
3 0 420 10 69,635 34,862
4 0 420 15 71,536 36,435
5 0 420 20 73,882 38,279
6 0 420 25 75,966 39,939
7 0 420 30 78,826 42,07
8 0 420 35 81,164 43,822
9 0 420 40 84,125 45,942
10 0 420 45 86,857 47,981
11 0 420 50 89,727 50,071
12 0 420 55 92,587 52,175
13 0 420 60 95,466 54,299
14 0 420 65 98,358 56,429
15 0 420 70 101,25 58,561
16 0 420 75 104,13 60,701
17 0 420 80 107,01 62,844
18 0 420 85 109,88 64,983
19 0 420 90 112,74 67,12
20 0 420 95 115,61 69,256
21 0 420 100 118,48 71,401
22 0 420 105 121,34 73,545
23 0 420 110 124,19 75,686
24 0 420 115 127,05 77,832
25 0 420 120 129,89 79,974
26 0 420 125 132,71 82,105
27 0 420 130 135,53 84,231
28 0 420 135 138,34 86,356
29 0 420 140 141,16 88,478
30 0 420 145 143,96 90,594
31 0 420 150 146,75 92,707
32 0 420 155 149,27 94,833
33 0 420 160 152,24 96,929
34 0 420 165 154,8 99,051
35 0 420 170 157,78 101,14
36 0 420 175 160,32 103,25
37 0 420 180 163,31 105,34
38 0 420 185 165,82 107,45
39 0 420 190 168,81 109,53
40 0 420 195 171,29 111,64
41 0 420 200 174,29 113,73
204
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) J ep fond (N/mm) J ep bord (N/mm)
1 1,75 16,5 0 0,0477939 0,0310443
2 3,5 33 0 0,19113 0,12404
3 5,25 49,5 0 0,42939 0,27938
4 7 66 0 0,75776 0,49281
5 8,75 82,5 0 1,2058 0,78058
6 10,5 99 0 1,77 1,1437
7 12,25 115,5 0 2,501 1,6207
8 14 132 0 3,4604 2,2591
9 15,75 148,5 0 4,6845 3,0785
10 17,5 165 0 6,2893 4,1547
11 19,25 181,5 0 8,427 5,5895
12 21 198 0 11,308 7,518
13 21 198 10 12,663 8,5416
14 21 198 20 14,141 9,7606
15 21 198 30 15,694 10,99
16 21 198 40 17,338 12,267
17 21 198 50 19,107 13,703
18 21 198 60 20,911 15,036
19 21 198 70 22,816 16,551
20 21 198 80 24,783 18,057
21 21 198 90 26,803 19,576
22 21 198 100 28,833 21,107
23 21 198 110 30,925 22,678
24 21 198 120 33,049 24,27
25 21 198 130 35,215 25,883
26 21 198 140 37,432 27,533
27 21 198 150 39,668 29,196
28 21 198 160 41,94 30,885
29 21 198 170 44,225 32,586
30 21 198 180 46,515 34,292
31 21 198 190 48,818 36,007
32 21 198 200 51,152 37,744
205
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) J ep fond (N/mm) J ep bord (N/mm)
1 1,05 18,4 0 4,42E-02 2,88E-02
2 2,1 36,8 0 0,17668 0,11508
3 3,15 55,2 0 0,397 0,25916
4 4,2 73,6 0 0,70031 0,4571
5 5,25 92 0 1,1138 0,7221
6 6,3 110,4 0 1,6291 1,0513
7 7,35 128,8 0 2,282 1,4685
8 8,4 147,2 0 3,0866 1,981
9 9,45 165,6 0 4,1161 2,6423
10 10,5 184 0 5,395 3,4588
11 11,55 202,4 0 7,0142 4,4871
12 12,6 220,8 0 9,0969 5,8016
13 13,65 239,2 0 11,803 7,5024
14 14,7 257,6 0 15,342 9,7174
15 15,75 276 0 19,993 12,62
16 16,8 294,4 0 26,236 16,537
17 17,85 312,8 0 34,689 21,787
18 18,9 331,2 0 45,831 28,613
19 19,95 349,6 0 60,554 37,72
20 21 368 0 79,763 49,573
21 21 368 10 82,979 52,124
22 21 368 20 86,43 54,938
23 21 368 30 90,306 58,225
24 21 368 40 94,736 61,765
25 21 368 50 99,366 65,42
26 21 368 60 104,14 69,109
27 21 368 70 109,05 72,847
28 21 368 80 113,96 76,56
29 21 368 90 118,94 80,285
30 21 368 100 123,92 84,018
31 21 368 110 128,92 87,764
32 21 368 120 133,89 91,505
33 21 368 130 138,85 95,224
34 21 368 140 143,79 98,917
35 21 368 150 148,7 102,59
36 21 368 160 153,6 106,26
37 21 368 170 158,44 109,89
38 21 368 180 163,29 113,51
39 21 368 190 168,15 117,13
40 21 368 200 172,99 120,75
206
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) DT1 (°C) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 0 40 0 0,115676 0,0510255
2 0 80 0 0,462664 0,204125
3 0 120 0 1,06096 0,476482
4 0 160 0 1,96852 0,900708
5 0 200 0 3,34866 1,53722
6 0 240 0 5,42526 2,4504
7 0 280 0 8,62624 3,76979
8 0 280 20 12,1148 5,58108
9 0 280 40 16,5072 7,7651
10 0 280 60 21,5654 10,2064
11 0 280 80 27,1355 12,8686
12 0 280 100 33,0305 15,6628
13 0 280 120 39,1605 18,4967
14 0 280 140 45,4412 21,313
15 0 280 160 51,8576 24,1456
16 0 280 180 58,4135 27,0398
17 0 280 200 65,0767 29,9681
TEMPS SIGm(MPa) M/1E7 (N.mm) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 21,1 45 0,386 0,2754
2 42,2 90 1,635 1,152
3 63,3 135 4,43 2,934
4 84,4 180 11,26 6,71
5 105,5 225 29,2 15,7
6 126,6 270 76,3 39,1
207
Annexe 1
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 4 0 8,50E-02 4,30E-02
2 6 0 0,191 9,69E-02
3 8 0 0,34 0,174
4 12 0 0,757 0,397
5 16 0 1,39 0,748
6 18 0 1,77 0,945
7 20 0 2,26 1,22
8 24 0 3,5 1,84
9 28 0 5,89 3,01
10 30 0 7,39 3,7
11 32 0 9,02 4,43
12 36 0 16,6 7,68
13 40 0 25,9 11,4
14 42 0 37,9 16,1
15 48 0 85,2 33,7
16 54 0 183,6 68,5
17 60 0 380 141
TEMPS p (MPa) M/1E7 (N.mm) Jep fond (N/mm) Jep bord (N/mm)
1 4 40 8,72E-02 4,44E-02
2 8 80 0,349 1,79E-01
3 12 120 0,817 0,434
4 16 160 1,7 0,94
5 20 200 3,48 1,88
6 24 240 7,36 3,74
7 28 280 15,7 7,37
8 32 320 32 13,9
9 36 360 65,5 26,1
10 40 400 125,7 46
208