I : Semestre 1
CHAPITRE 1: CONCEPTS DE CALCUL AUX ETATS LIMITES
II- Semestre 2
CHAPITRE 7 : CALCUL DES DALLES EN BETON ARME
ARGUMENTAIRE
L’expérience acquise avec les anciennes promotions de Master en Ingénierie de la Construction révèle
que l’étudiant en M1 est capable tout juste calculer Au et Aser sans aucune compréhension quant aux
objectifs pour lesquels ces quantités d’acier sont calculées. Le concept de calcul aux états limites lui-
même n’est pas maitrisé par les étudiants qui considèrent l’ELU et l’ELS comme de simples procédés
de calcul en Béton Armé. Le chapitre 1 est spécialement conçu pour répondre à ce manquement et
montrer aux étudiants que l’on peut atteindre les objectifs de non-effondrement (ELU) et de
servicibilité (ELS) autrement que par la voie classique Au et Aser tel qu’adopté par un nombre
importants de règlements universels de calcul en béton armé. Ceci passe inévitablement par la revue
des facteurs qui peuvent être responsable d’une rupture en béton armé et des pathologies qui peuvent
rendre une structure en béton armé non servicible.
Les chapitres 2 et 3 couvrent le fluage et le retrait respectivement. Ces phénomène physiques, que le
béton subit dans la durée, aggravent ses déformations et amplifient les flèches dans les éléments de
structures en béton armé. En effet, les flèches à long terme peuvent être plus que le double de celles à
court terme et les méthodes classiques de la résistance des matériaux pour le calcul des flèches ne sont
plus applicables en béton armé en raison des phénomènes de fluage et de retrait. De plus, les fissures
causées par le retrait peuvent avoir des incidences directes sur la servicibilité des structures en béton
armé. En béton précontraint, ces aggravations de déformation et donc de flèche causées par le fluage
et le retrait ont une conséquence directe sur le maintien de l’effet de précontrainte en induisant des
pertes de précontraintes à long terme importantes. Ces pertes de précontraintes à long terme induites
par le fluage et le retrait nécessitent une quantification pour être prise en considération dans la
précontrainte initiale. Ceci nécessite une étude adéquate de ces phénomènes physiques et des facteurs
qui influencent leur développement.
Chapitre 4 traite la servicibilité, et donc le comportement à l’état de service, vis-à-vis des flèches
excessives dans les éléments en béton armé, un aspect pathologique insuffisamment couvert, sinon
pas du tout, par les programmes classiques d’enseignement de béton. Ces flèches sont souvent le
résultat de charges mécaniques amplifiées par les effets du fluage et du retrait à long terme et donc les
méthodes classique de la résistance des matériaux ne s’appliquent pas pour leur évaluation. Dans ce
sens, un certain nombre de méthodes empiriques sont recommandées dans la littérature pour une
estimation peu précise de ces flèches. En revanche, pour une meilleure estimation des flèches en béton
armé tout en tenant compte des effets du fluage et du retrait à long terme, la littérature recommande
l’utilisation de la méthode des courbures qui est relativement plus complexe. Elle nécessite le
développement des courbures aussi bien à court terme qu’à long terme crées aussi bien par les
différents types de charges que par les effets du retrait, phénomène physique qui peut induire une
flèche à long terme. Cette complexité de calcul des flèches en béton armé a poussé au développement
d’une méthode simple de contrôle de la flèche en amont, à la phase de conception. Cette méthode de
contrôle en amont de la flèche repose sur une étude de proportionnalité entre flèche d’un élément de
structure en béton armé et le rapport L/d (portée sur hauteur utile) du même élément. Le control de la
flèche est recommandé dans la majorité des règlements universels de calcule en béton armé, y compris
le tout récent Eurocode 2. Le Règlement BAEL 91 (remplacé par l’Eurocode 2 en France) est le seul à
ne pas présenter cette méthode. Les règlements dispensent du calcul et vérification de la flèche lorsque
le rapport L/d est inferieur à une valeur limite qui est fonction de plusieurs facteurs qui influent sur la
flèche tels que le les conditions aux appuis de l’élément de structure, le pourcentage des aciers de
traction, la contrainte et la limite élastique des aciers de traction, la présence des aciers de
compression.
Le chapitre 5 présente une approche de calcul des sections en flexion composée basée sur
l’interaction effort normal N-moment fléchissant M et donc différente de celle adoptée dans le
règlement BAEL 91. Le principe de l’interaction N-M aboutit à des courbes d’interaction N-M qui
traduisent la capacité portante des sections en béton armée sollicitées en effort normal et en moment
fléchissant. Le principe de l’interaction N-M est donc un moyen d’analyser une section en béton armé
pour déterminer sa capacité portante en flexion composée. Pour une pratique donnée, donc une
résistance de béton variant dans des limites connues fc28, une qualité d’acier de renforcement ayant des
limites élastiques connues fe et des environnements connus (enrobage), et en faisant varier les
quantités d’acier du minimum Asmin au maximum toléré Asmax, on peut aboutir à des courbes
d’interaction sous forme d’abaques qui serviront à ferrailler des sections en béton armé sollicitées en N
et M. Cette approche pratique est utilisée dans la plupart des règlements universels de calcul en béton
armé pour ferrailler les sections en flexion composée et aussi analyser la capacité portante en N-M des
sections préfabriquées. Cette méthode est donc un outil puissant d’analyse et de ferraillage qui a
l’avantage de prédire le comportement ductile ou fragile de la section ferraillée et donc permet de faire
le choix entre ferrailler pour avoir un comportement ductile ou à l’inverse ferrailler pour avoir un
comportement fragile d’un poteau par exemple. Les étudiants arrivant au Master n’ont pas
connaissance de l’interaction N-M et des courbes qui en découlent pour tracer des abaques qui
serviront comme outils de ferraillage rapide des sections en flexion composées. Ils sont néanmoins
orientés par la méthode du BAEL 91vers l’utilisation des abaques de ferraillage dans le cas des
sections entièrement comprimées sans aucune compréhension de comment obtenir ces abaques, qui ne
sont en fait que des courbes de diagrammes d’interaction.
Dans le chapitre 6, les effets du flambement dans les structures en béton armée sont étudiés. Les
éléments élancés en béton armé sont sujet au flambement quand ils sont sollicités en compression. Le
flambement est une déformation latérale excessive qui peut précipiter prématurément la rupture en
béton armé. Un élément en béton armé est dit élancé, et donc sujet au flambement, lorsque
l’élancement défini comme étant la longueur effective sur le rayon de giration dépasse 70. Cependant,
la définition la plus pratique de l’élancement est celle utilisée dans les dernières versions d’un certain
nombre de règlements et s’exprime à travers le rapport longueur effective (de flambement) sur hauteur
de la section dans le plan de flambement, exprimé par exprimé Lf/h (élancement géométrique). La
vérification au flambement est indispensable lorsque Lf/h dépasse 15. Dans les structures faites de
matériau homogène, élastique et isotrope, la vérification au flambement se fait par l’approche d’Euler.
Dans le cas du béton armé, l’hétérogénéité du matériau, sa fissuration et les phénomènes du fluage et
du retrait font que les hypothèses sur lesquelles est fondée la méthode d’Euler ne sont plus applicables.
Comme conséquence, les règlements de calcul renvoient le calculateur vers des méthodes empiriques
pour prendre en considération cette pathologie qui peut provoquer des ruptures prématurées. Dans ce
sens, le ‘concept du moment additionnel’ définit le flambement comme une déformation latérale
excessive qu’il va falloir estimer pour en calculer le moment additionnel (moment du second ordre) et
l’ajouter au moment agissant initialement. Donc ce concept, le calcul au flambement se ramène à la
méthode de calcul sans flambement avec un moment total amplifié Mt = Mi + Madd . En l’absence
d’une méthode rationnelle, cette approche de calcul est adoptée dans beaucoup de règlements pour
prendre en charge les effets du flambement en béton armé et a été calibrée par beaucoup de résultats
expérimentaux, dont certains entrepris sur des poutres cloisons-élancées rentrant dans le cadre de la
recherche doctorale de Mr CHEMROUK et dont les résultats ont été publiés dans journal ‘The
structural Engineer’ ; l’article a reçu la distinction (AWARD) de la meilleure publication de l’année
1986(Distinction affichée dans mon bureau). Ces mêmes résultats expérimentaux sont utilisés dans le
cours sur le flambement pour illustrer expérimentalement comment se manifeste cette pathologie
structurale et quelle sécurité obtient-on en utilisant la méthode du moment additionnel pour calculer le
flambement.
Ainsi, au chapitre 7, les différents types de dalles en béton armé comme éléments de structures
formant les planchers sont étudiées et ferraillées pour assurer une capacité portante ultime et ensuite
vérifiées pour garantir une servicibilité vis-à-vis de la fissuration et aussi de la flèche. La pratique
communément adoptée dans les méthodes classiques du BAEL 91 et suivie par les étudiants consiste à
ferrailler à l’ELU, donc assurer une capacité portante contre la ruine, et ensuite ferrailler à l’ELS pour
remplir les critères de servicibilité vis-à-vis de la fissuration uniquement, puisque seules les
contraintes maximales de l’acier et du béton sont considérées par cette approche. Les considérations de
flèche, aspect important de servicibilité, ne sont jamais prises en charge et vérifiées par la méthode du
BAEL 91, à l’inverse des autres règlements universels en application. Ceci pourrait être une des
raisons du remplacement de ce règlement par l’Eurocode 2. Bien que l’effort tranchant ne représente
pas un problème crucial pour les dalles en générale, à l’exception de l’effet de poinçonnement sous
charges concentrées, l’étude de cette sollicitation dans les dalles est prise en charge dans le détail, en
particulier pour les planchers-dalles et les planchers-champignons. Cependant, la capacité portante en
effort tranchant du béton telle qu’exprimée par le règlement BAEL 91 (τc = 0.05fc28) ne semble pas
suffisamment explicite dans le sens où les différents éléments de résistance tels que l’acier de
renforcement longitudinal et l’effet de dimension ne sont pas explicitement exprimés. Ce manquement
est aussi en partie la raison du remplacement de ce règlement. Dans ce programme d’enseignement,
une autre expression empirique tirée de la littérature et adoptée par certains règlements tels que le
BS8110 est utilisée pour exprimer la capacité de résistance du béton vis-à-vis de l’effort tranchant.
Chapitre 8 prend en charge les notions de dimensionnement des escaliers en béton armé et leur calcul
à la capacité portante et vérification de la servicibilité à la fissuration exagérément ouverte et aux
flèches excessives. Dans ce sens, il est utile de signaler que seuls les escaliers portant horizontalement
sont considérés du fait de leur utilisation plus répandue dans l’industrie de la construction en béton
armé. Cependant, des détails sont aussi donnés pour les escaliers qui portent transversalement et donc
leurs marches sont calculées comme des consoles ou comme des poutres sur deux appuis.
Chapitre 9 est un aperçu très bref sur l’adhérence et l’ancrage en béton armé. Le béton adhère contre
les barres d’acier et donc des contraintes d’adhérence se développent entre les deux matériaux,
permettant de transférer les efforts d’un matériau à l’autre. Pour un transfert adéquat de l’effort,
cependant, l’adhérence doit se faire sur une distance appelée longueur d’ancrage qui dépend du
diamètre de la barre à ancrer et de la qualité des deux matériaux béton et acier. Une barre de
renforcement doit donc être ancrée d’une certaine longueur au-delà du point à partir duquel elle
commence à travailler. Des simplifications sont faites dans les règlements de calcul pour servir de
longueur d’ancrage au-delà des points d’appuis.
Au chapitre 10, les différents types de fondations superficielles sont dimensionnés et ferraillées. Le
radier général peut être considéré comme une dalle renversée, et donc des notions de dimensionnement
sont données ; le ferraillage et la vérification au poinçonnement sont identiques à ceux des dalles au
chapitre 7.
Au chapitre 11, les fondations profondes qui consistent à fonder des semelles en béton armé sur des
puits en béton ou sur des pieux moulés dans le sol ou préfabriqués puis battus sont étudiées.
Chapitre 12 traite les différentes caractéristiques des voiles en béton armé et leur capacité de
résistance comme éléments porteurs. Il est à rappeler que les voiles comme contreventements sont
étudiés dans le cours de Bâtiment (en S2) et dans le projet de structures en béton (en S3)
Chapitre 13 présente le calcul des sollicitations dans les portiques en béton armé sous les charges
verticales, telles que les charges permanentes et la charges d’exploitations, en utilisant la méthode
approchée de Caquot. Les sollicitations résultant de charges horizontales telles que les séismes et les
vents sont explicitées par la méthode approchée de Bowman. Les deux méthodes étant très pratiques et
sont recommandées pour le calcul des sollicitations dans les portiques en béton armé. Les calculs de
sollicitations sont aussi étudiés dans le cours de Batiment en S2, dans le cours de Projet de structures
en béton en S3 et dans le cours Génie Parasismique en S3.
Références bibliographiques
1-Références Principales
- KONG F.K. AND EVANS R.H. : Reinforced and Prestressed Concrete; Van Nostrand
Reinhohd, Third edition, 1987, London, UK. (Référence au Règlement BS 8110)
- MOSELY W.H. AND BUNGEY J.H. : Reinforced Concrete Design ; 4th edition, 1992,
MacMillan, London, UK.
- GRANJU J.L. : Béton Armé – Théorie et Applications selon l’Eurocode 2; Editions Eyrolles,
2011, France. (Réference au Règlement Eurocode 2 et BAEL 91)
- COIN A., OSMANI, E. : Ossatures des Bâtiments ; 8eme édition, 2011, Editeur SEBTP, Paris.
(Règlement Eurocode 2 et BAEL 91).
2-Autres Références