LES AVANT-GARDES
RÉACTIONNAIRES
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3. Le conservatisme révisé 28
Un procès en diffamation contre Ulrich Dürrenmatt - Le Parti populaire bernois
et les autres formations du conservatismeprotestant - Les libéraux-conservateurs
de la Suisse romande - L'épanouissement et la régénération des catholiques
conservateurs - Le corporatisme comme nouveau projet social et économique de
la droite - La République chrétienne fribourgeoise de Python - Laur et la droite
paysanne - Le référendum contre le projet de loi sur l'assurance maladie et acci
dent, 1900.
13
2. La crise radicale
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2. La bonne presse telle que la voyait l'abbé Schorderet: des religieuses au plomb, les
presses et par-dessus toutla formule que préférait le fondateur, «Instaurare omnia in
Christo » . Une devise que le chanoine traduisait par « Tout restaurer dans le Christ» .
Vignette pour l'«Imprimerie catholique suisse» à Fribourg (1879).
34
radicaux qui imposent, en 1874, la révision de la Constitution .
L'épouvantail du danger catholique - le «machiavélique jésuite»
bientôt remplacé par le «diabolique socialiste» - structure la polé
mique des radicaux et en assure la fortune. Pourtant, les catholiques,
tout en étant confirmés dans leur rôle de minorité, gagnent en
conscience politique: ils commencent eux aussi à mettre un pied
dans la modernité.Grâce à la création d'une série de quotidiens par
tisans (le Vaterland et La Liberté en 1871, le Basler Volksblatt en 1873,
et l'Ostschweiz à St-Gall en 1875 ), ils se donnent non seulement des
moyensde propagande efficaces,mais aussi des lieux forts pourla for
mation de journalistes et de politiciens professionnels - c'est-à-dire
d'intellectuels engagés. Un modèle exemplaire est mis en place à
Fribourg par le fougueux chanoine Schorderet (1840 -1893) qui
fonde, en 1873, l'Oeuvre de Saint-Paul, une institution dotée d'une
imprimerie qui publie L'Ami du Peuple et La Liberté. Les ateliers de
l'imprimerie et les bureaux des rédactions, installés dans le même
immeuble, constitueront très vite le centre directeur de la droite
catholique fribourgeoise36.
Sur le plan suisse, lemouvementpolitique des catholiques n'arri
ve cependant pas encore à dépasser ses clivages et ses faiblesses. Il est
déchiré par ses contradictions internes incarnées par le catholicisme
traditionaliste des grandes familles de notables de la Suisse primitive
d'une part, et par les militants confessionnels et souvent réaction
naires regroupés à Fribourg d'autre part. A cela s'ajoutent les catho
liques de la diaspora qui, partie prenante de la société industrielle,
sont forcés de s'ouvrir aux problèmes du monde ouvrier. Toutefois, en
1912 , ces différents courants se réunissent et constituent le Parti
populaire conservateur37.
Mais un autre élément va s'avèrer encore plus important pour
l'épanouissement du conservatisme catholique: l'organisation centra
lisée des nombreuses sociétés et associations qu'il a initiées. En effet,
depuis 1905, il existe une Union catholique suisse formée entres
autres par le Piusverein (Association de Pie IX ), la Verband der katholi
schen Männer-und Arbeitervereine (VMAV ), ainsi que par la
Fédération romande des cercles et sociétés catholiques. Lamobilisa
tion des militants est réalisée au cours des Journées catholiques, sorte
de meetings de masse qui adoptent, paradoxalement, des formes de
manifestations publiques très audacieuses par leurmodernisme. Une
première Journée nationale s'était déroulée en 1903 à Lucerne, saturée
de cortèges, fanfares, sociétés estudiantines, notables, discours et fête
nocturne - sans oublier la messe. Ce nouveau type demobilisation des
masses est alors également introduit dans la pratique du pèlerinage.
Grâce à la participation de sociétés de chants et de fanfares, et grâce
également à l'utilisation massive de drapeaux et de soirées qui pren
nent la forme de banquets spectaculaires, un nouveau rituel s'impose
en tant que puissante manifestation du militantisme religieux. Le
chanoine Schorderet, ici aussi, se distingue comme l'un des grands
promoteurs de cette mise en scèneau goût du jour.
Parmi les sociétés citées plus haut, la Fédération catholique et la
VMAV se prêtent particulièrement bien pour analyser les traits carac
téristiques de ce conservatisme catholique rénové. Afin de contre
carrer l'influence du socialisme, ces deux associations cherchent à
prendre pied , en premier lieu, chez les jeunes et les ouvriers. C'est la
raison pour laquelle elles adoptent un discours et des formes d'action
résolument contemporains. Cependant, derrière cette ouverture à la
« question sociale», se cachent des aspirations traditionalistes et par
fois même un confessionnalismemilitant.
Quant à l'Union catholique d'études sociales et économiques de
Fribourg, créée 1884 par MgrMermillod ( 1824-1892) - un évêque qui
appréhende fort bien la condition ouvrière38 -, elle représente une
force non négligeable dans cette dynamique de rénovation. Les tra
vaux de ce cercle d'étudesne vont pas seulement influencer l'élabora
tion de l'encyclique Rerum novarum (1891),mais égalemement la for
mation de quelques personnalités notoires de la politique catholique
helvétique. En effet l'Union , composée d'intellectuels provenant de
différents pays européens (notons entre autres René de La Tour du
Pin , Albert de Mun et Charles de Löwenstein ) compte parmises
membres les Suisses Kaspar Decurtins, Ernst Feigenwinter,Georges de
Montenach et Georges Python, des personnalités que nous allons
retrouver plus loin.
De prime abord, les idées développées au sein de l'Union sur la
société industrielle et l'économie capitaliste donnent l'impression
d'une pensée relativement progressiste. Un ton fortement anticapita
liste , ainsi qu'unevive sympathie pour le monde du travail en général
36
et pour l'ouvrier en particulier, semblent rapprocher ces intellectuels
catholiques de la sensibilité socialiste. Cependant, cette connotation
ne doit pas faire oublier que le but fondamental de cette nouvelle
démarche réside justement dans la lutte contre le libéralisme et le
socialisme, illustrant par là le caractère profondément ambigu des
concepts de cette nouvelle droite.
De fait, la politique sociale de la nouvelle droite catholique vise,
entre autres, la stimulation des classesmoyennes. Car ces dernières
sont considérées non seulement comme les remparts les plus efficaces
dans la lutte contre la gauche, mais également comme une base
sociale assez sensible à la critique antilibérale. Effectivement, la peti
te bourgeoisie se sent lésée par les crises économiques, en même
temps qu'elle craint de voir son niveau de vie décliner. Dans les
agglomérations urbaines qui, vers 1900, se développent rapidement,
elle est de surcroît confrontée concrètement à la classe ouvrière,
cependant que la crise agricole qui sévit dans les campagnes risque
d'engendrer un nouveau prolétariat venant grossir les rangs des
socialistes. Portant sur l'analyse de ces phénomènes, le programme
socio-politique de la nouvelle droite combine l’encouragement au
développement des classes moyennes avec la lutte contre le socialis
me.Georges de Montenach explique ce choix sans détour:
« Sauvegarder la classe moyenne contre la décadence économique
c'est empêcher la formation désastreuse d'un prolétariat agricole et
commercial qui irait grossir les flots du prolétariat ouvrier. Pour ce
dernier, au contraire, la classe moyenne doit être l'aboutissement
logique de son émancipation progressive»39.
Decurtins, quant à lui, ajoute que le meilleurmoyen de favoriser
l'existence des classes moyennes consisterait à introduire le corpora
tismedans le système politique. Or, cette théorie, largement discutée
dans l'Union de Fribourg, est reprise à partir de 1899 dans la
Monatsschrift für christliche Sozialreform , une publication d'un groupe
d'intellectuels catholiques acquis aux nouvelles idées sociales qui pré
pare les fondements de la politique de l'abbé Savoy (1885 -1940) et
du programme des catholiques-conservateurs de l'Entre-deux-guerres.
Mais dès avant la Grande Guerre, l'abbé Savoy tente déjà une pre
mière réalisation des idées corporatistes dans le cadre de l'Union
Romande des Travailleurs, une organisation fondée en 1912.
37
Le corporatisme, force est de le rappeler, sera proposé en tant
que grand projet socio -économique censé mettre fin à l'époque du
libéralisme. Il préconise, dans le cadre du système capitaliste,l'aboli
tion de la contradiction des intérêts entre travail et capital, ainsi
que la conciliation entre ouvrier et patron , tous deux réunis dans
une nouvelle organisation : la corporation . Cependant, ce que les
adhérents du corporatisme oublient souvent d'expliquer ouverte
ment, ce sont les répercussions politiques non négligeables de cette
nouvelle structure sociale. En effet, en ce qui concerne les processus
de décision, l'idée corporatiste exclut le principe du vote égalitaire
(oneman, one vote ). Il ne prévoit pas non plus d'accorder à tous les
individus les mêmes droits politiques. Conforme à ces principes,
l'Etat constitué sur la base du corporatisme ne doit pas seulement
limiter les libertés économiques,mais aussi les libertés individuelles.
Quant au système politique, le corporatisme exige au moins l'aboli
tion du parlementarisme libéral. Le système corporatiste ne peut
donc atteindre sa vraie valeur et fonction que si le systèmedémocra
tique est partiellement aboli. Il s'agit en premier lieu de remplacer le
suffrage universel par un suffrage de groupes - les corporations - ces
derniers étant insérés dansune nouvelle hiérarchie sociale. Le jeune
historien William Martin (1888-1934) explique ce projet de la
manière suivante: « Il y a un large fossé entre l'organisation de l'Etat
et celle de la société. Il faut chercher une conciliation. On peut la
trouver dans une reconnaissance politique des organismes écono
miques et professionnels,tels que les syndicats. Le droit du suffrage,
arraché aux individus isolés et remis aux individus corporativement
groupés, ne serait pas moins universel. Il serait plus organique, plus
social et, dansun certain sens, vraimentplus démocratique»40.
Le souci particulier pour l'existence, voire pour l'épanouissement
des classesmoyennes - pour revenir sur cet aspect de la politique de la
nouvelle droite - est partagé par de nombreux courants socio-poli
tiques en opposition à la politique économique des radicaux. Car ces
milieux craignent d'une part l'expansion du capitalisme industriel et,
d'autre part, l'avènement d'une classe ouvrière en tant que groupe
porteur d'un nouveau projet social et de nouvelles pratiques cultu
relles. Pour ces raisons, l'attention privilégiée accordée par la droite
catholique aux classesmoyennes trouve un écho favorable auprès des
38
artisans, des petits entrepreneurs et des commerçants. Ainsi en est-il
del'Union suisse des arts et des métiers (USAM ), une association qui
se rapproche des idées corporatistes et demande au Conseil fédéral,
en 1883, de préparer une loipermettant aux arts etmétiers de s'orga
niser sur la base de ce système. Son secrétaire,Werner Krebs, précise
à ce sujet: « L'Etat a certainement pour mission (et il y trouve un
grand intérêt financier) de maintenir des détaillants et artisans pros
pères, en tant que pilier sain d'un régime bourgeois. Plus que tout
autre forme d'Etat, la république démocratique a besoin d'une classe
moyenne laborieuse et viable»41.Cependant, un projet de révision de
l'article 34 ter de la Constitution qui tient compte, en partie, des
revendications de l’USAM , est rejeté en 1894 lors d'une votation
populaire. Et c'est dans l'Entre-deux -guerres, sous la direction vigou
reuse d’August Schirmer (1881- 1941), que la protection des classes
moyennes et du corporatisme se trouvera de nouveau à l'ordre du jour
au sein de l’USAM .
I So wählt man
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3. Caricature résumant vingt-cinq ans de régime Python lors des élections cantonales en 1911.
«Ainsi vote-t-on à Fribourg»:les autorités constituées poussentune vache sur laquelle est
montéGeorges Python , conseiller d'Etat, qu'un armailli trait en récoltantde l'argent et
quirenverse quelques sociaux-démocrates et radicaux pour mettre un bulletin dans l'urne.
(Der Neue Postillon , No 24, 16 décembre 1911.)
Dans son ensemble , ce discours politique «moderne» , aux inflec
tions syndicalistes, cache mal des velléités autoritaires et antilibé
rales. Mais c'est justement l'ambiguïté formée par ces deux pôles qui
donnera au discours du corporatisme catholique et à sa politique
sociale un ton séduisantaux nuances progressistes et dynamiques.
C'est dans la même perspective que s'inscrit la République chré
tienne fribourgeoise de Georges Python (1856 -1931)42. Entré à l'âge
de 30 ans au gouvernement cantonal dominé par l'aile droite des
catholiques, Python s'impose rapidement en tant que chefpuissant et
tribun démagogue. Intensément redouté par ses compatriotes parce
qu'il bénéficie de la protection du clergé43, il est surnommé le « dicta
teur» par Ernst Steinmann, le secrétaire du Parti radical. Les idées et
les projets politiques de Python, défendus et imposés par tous les
moyens, frisent parfois l'utopie. Car Python vise un Etat fort, pourvu
d'institutions dynamiques, et portant sur une économie étatisée
moderne. Dans cette optique, il crée une université ainsi qu 'une
banque d'état. Il réserve également à l'état un monopole sur l'énergie ,
touten l'engageant dans la construction d'usineshydro -électriques et
dechemins de fer. Lecomble decette activité téméraire, quifit frémir
même des radicaux étatistes, fut l'utilisation de la place financière de
Paris pour tenter d'assainir, moyennant des opérations parfois dou
teuses, l'endettement grandissant de l'Etat de Fribourg. Ainsi, pour se
procurer les fondsnécessaires à la construction de l'université, Python
organise une loterie - uneméthode peu orthodoxe à l'époque pourun
catholique sérieux. Il est vrai que la politique financière de la Banque
cantonale, pour ainsi dire osée et d'une certaine manière avant-gar
diste, tournera presque à la catastrophe; ce qui offrira à un jeune loup
de la nouvelle droite, Jean -Marie Musy (1876 - 1952), l'occasion de
désarçonner le maître et de prendre sa relève. OrMusy, deuxième
Conseiller fédéral catholique conservateur élu en 1919, lié au milieu
des banques et viscéralement antisocialiste, a fait son apprentissage
politique dans l'Etat chrétien de Python . Avec son maître, il partage
la conviction qu’un régime efficace doit être autoritaire. Dans les
années 30, il appartiendra au groupe des personnalités proches des
courants frontistes. Quant à la République chrétienne de Python, elle
a certainement constitué, au niveau suisse, le modèle le plus efficace
de la modernisation de l'ancienne communauté catholique.
Finalement, si l'on veut donner corps à l'imaginaire social engen
dré par une grande partie de ces projets du conservatismerévisé, il
faut l'envisager commemarqué en son centre par la représentation
idyllique et mystificatrice d'une communauté paysanne, à la façon de
Anker et de Gotthelf. Et cela même s'il est vrai que cette image se
trouve en même temps en contradiction fondamentale avec, par
exemple, la politique menée dans la République chrétienne de
Python .Mais ces ambiguïtés,pourtant remarquables, ne semblent pas
nuire aux discours et visées modernistes de la droite catholique, bien
au contraire. Ainsi, au sein des grandes perspectives politiques, s'ins
crit un rêve démagogique du retour à la communauté paysanne, à sa
démocratie organique et «naturelle», où ni les partis politiques, ni le
Parlement ne trouveront place et fonction . Cette société portera sur
le peuple sain de la campagne et des montagnes, dirigé par des chefs
charismatiques qui seront, à l'occasion , confirmés dans leur pouvoir
par une adhésion plébiscitaire spontanée des hommes de la commu
nauté.
Ernst Laur (1871-1964)44, un homme de premier plan dans ces
nouveaux courants politiques de la droite , se servira largement de ce
mythe de la terre et du paysan ,du chef et du peuple.Mais il l'utilisera
pour amorcer des stratégies de modernisation quipénétreront profon
dément le système politique suisse. Fils d'une famille d'origine alle
mande naturalisée à Bâle, Laur a suivi une école d'agriculture, puis
étudié à l'Ecole polytechnique fédérale qu'il quitte en 1893 avec le
titre d'ingénieur agronome. Il voyage beaucoup et réalise ses pre
mières expériences professionnelles comme gérant d'un grand domai
ne. Afin demasquer un brin son physique juvénile et se donner un air
plus autoritaire, il se laisse pousser une longue barbe, un attribut qui
deviendra la marque distinctive de cet homme impressionnant.
Nomméprofesseur à l'Ecole agricole du canton d'Argovie, ilreçoit un
jour la visite deKaspar Decurtins qui lui propose le poste de chef du
Secrétariat suisse des paysans, la centrale de l'Union suisse des pay
sans (USP fondée en 1897 et subventionné par la Confédération ).
Laur fera de cette institution un instrument politique musclé, influent
et efficace. En fait, les temps étaient venus où la paysannerie suisse
avait désespérément besoin d'une forte représentation politique. Car,
depuis un bon nombre d'années, l'agriculture avait perdu sa première
41
place dans l'économie nationale: au cours des années 80 déjà, sa
population active avait été dépassée par celle de l'industrie et du
commerce. De surcroît, la grande dépression et la concurrence des
grands pays agricoles d'outre-mers avaient jeté l'agriculture helvé.
tique dans une crise profonde dont elle ne se relèvera pas. Quant à
Laur, il sortira au moins les agriculteurs des arrière-bancs du
Parlement où les avaient relégués les barons de l'industrie et de la
finance, et les organisera en lobby moderne et efficace. Comme ins
trument de propagande, l’USP disposera d'un petit mensuel tiré à
160'000 exemplaires autourduquel elle organisera un réseau de 3000
correspondants (Vertrauensmänner) recrutés dans tout le pays.
En 1900, Laur fait une visite en Allemagne, à la Bund Deutscher
Landwirte, une de ces associations de combat du Reich qui favorise la
montée du conservatisme et de l'extrême droite. Fortement impres
sionné par cette organisation et,à l'instar des conceptsmodernes des
associations de la droite, Laur intégrera lui aussi dans son discours une
idéologie quasiment mythique qui campe le paysan suisse au fonde
mentmême de l'existence du pays. « Pour nous», dit-il par exemple,
« un peuple privé de la classe paysanne ne peut échapper à la déca
dence physique, intellectuelle etmorale quile guette; il est condam
né à voir se dessécher le terrain profond dans lequel plongent les
racines de sa vie spirituelle» 45.Or, dans ce cas de figure, ce langage -
qui fait appel à des formules imagées et irrationnelles - est relié sans
médiation au discours techniciste et économiste de la statistique
moderne, un instrument de lutte politique que le Secrétariat des pay
sans utilisera avec beaucoup d'habilité, voire de ruse.
Le référendum contre le Projet de loi sur l'assurance maladie et
accident- accepté par le Parlement après de longues années de prépa
ration et de délibérations - nousmène en 1900 sur la piste de la pre
mière grande collaboration du conservatismerévisé et de la nouvelle
droite. En effet, le triumvirat directeur du comité référendaire - qui
tentait par ailleurs de dissimuler son identité - était composé des trois
correspondants à Berne de la Gazette de Lausanne, du Journal de
Genève et du Vaterland , à savoir les messieurs Jules Repond, Horace
Micheli et Anton Augustin (ce dernier proche de Decurtins dont je
dresserai un bref portrait dans le chapitre suivant). Derrière les deux
premières personnalités se cache l'aile dure des libéraux -conserva
teurs de la Suisse romande, tandis qu’Augustin figure en tant que
représentant des conservateurs catholiques. Le projet du Conseiller
fédéral Ludwig Forrer, issu d'un compromis helvétique et soutenu par
les radicaux, était pourtant modéré. Même un patron réactionnaire
comme Sulzer-Ziegler avait finipar l'accepter.Mais la droite semobi
lise de manière intense. Jules Repond élabore une brochure de cent
pages, dont l'argumentation est imprégnée d'une démagogie inouïe.
Dans ce texte, il laisse entendre que le montant d'une éventuelle ren
te d'invalidité dépendra de la couleur politique de la personne acci
dentée! La propagandemusclée des adversaires se déploie sur toute la
Suisse. A Zurich , c'est le grand industriel Robert Schwarzenbach - de
la famille même qui se lie par mariage à celle du général Wille - qui
organise une campagne bien préparée et généreusement financée.
Ernst Laur, quant à lui, entame une propagande intense auprès des
paysans fondée sur des raisonnements peu crédibles. De leur côté,
Dürrenmatt et Decurtins attisent le débat avec leur démagogie habi
tuelle. Certes, la droite n'est pas seule dans cette campagne, car une
partie de la gauche, peu satisfaite par la modestie du projet, se bat du
même côté, tout comme les anti-étatistes et fédéralistes réunis. Les
117'000 signatures, un chiffre une seule fois dépassé auparavant, son
nent le glas du projet.Le supplice aura lieu le 20 mai 1900: la loi est
rejetée par 341'000 contre 148'000 voix, enterrant ainsi l'une des
démarches les plus importantes pour réaliser une Suisse sociale et
moderne. Ainsi, cette dernière tentative, encore marquée au coin par
un petit air d'utopie radicale, s'est effondrée sous l'avalanche noire
déclenchée par la droite46.
Ces différentes formes du conservatisme révisé, certes dispersé et
souvent plein de contradictions, ont sans aucun doutemarqué la cul
ture politique de la Suisse Fin de siècle . A cet égard, un article de fond
paru dans une revue culturelle très prisée est significatif et permet
d'en dégager les valeurs. L'auteur, qui se réfère sans réserve aux idées
de Bismarck, exalte les qualités positives du conservatisme, tout en
soulignant que celui-ci n'a rien de suranné mais représente, au
contraire,une alternative valable à la politique libérale47. De surcroît,
il propose ce nouveau conservatisme comme la seule forme politique
moderne capable de résoudre les conflits sociaux. Ce dernier point, il
43
faut le souligner, est l'acquis spécifique de la nouvelle droite qui pré
conise, à l'instar d'un Bismarck, un processus de révolution blanche,
c'est-à-dire la mise en oeuvre d'un renversement conservateur par un
processus allant du haut vers le bas du système politique et de la
société48 .
Cependant, l'importance de cette renaissance conservatrice ne
réside pas en premier lieu dans l'influence immédiate sur la politique
générale, car celle-ci reste encore largement dominée par les radi
caux. Mais c'est dans la préparation et dans l'épanouissement d'une
sensibilité à la foismoderne et réactionnaire - une combinaison inso
lite quisera l'apanage de la nouvelle droite - qu'elle manifestera son
efficacité. Son imaginaire social,si ambigu soit-il,orientera une jeune
génération avide de balayer le radicalismejugé trop matérialiste parce
que dépourvu d'inspiration, de spiritualité et de culture . Demême,
l'activité politique non conformiste, en marge des institutions démo
cratiques traditionnelles, séduira cette nouvelle génération lasse des
Conseils figés et du parlementarismebavard des radicaux.
Pourtant, il faut noter que les multiples formes prises par le
conservatisme ont représenté en même temps et paradoxalement un
atoutmajeur pour les radicaux: par ses composantes antisocialistes et
patriotiques, ce courant «novateur» offrait au vieux parti en difficulté
-mais à condition qu'il accepte des compromis - les fers de lance pour
sa lutte contre la gauche.
De fait, à la fin du 19e siècle, le conservatismehelvétique est indé
niablement sorti de son état d'inertie . Il est descendu dans la rue, et
s'apprête à occuper la cité, tout en renouant avec la campagne. En
s'appropriant les nouveaux moyens de mobilisation des masses - pres
se, manifestations publiques, pèlerinages réorganisés, scandales poli
tiques, associations populaires ou culturelles, organisations de jeunes
se, etc . - il apparaît dans l'espace public comme une force sociale et
politique avec laquelle il faudra compter. Par ailleurs, pour réaliser ces
nouvelles activités, le facteur argent devient primordial, ce qui aura
pour effet singulier de rapprocher le conservatisme du monde contem
porain des affaires et de la finance.
Cependant, comme je l'ai déjà mentionné, le nouveau projet
social conservateur repose sur une contradiction fondamentale, voire
sur un paradoxe idéologique. La mobilisation des masses et l'intensifi
44
cation de la sociabilité populaire - qui toutes deux suggèrent l'émanci
pation et la participation du peuple aux affaires publiques - vont, par
définition, totalement à l'encontre de l'esprit élitaire et des principes
hiérarchiques propres aux leaders et aux maîtres à penser des conser
vateurs. L'appel à ce type de modernité, combiné avec des références
aux traditions lointaines et prérévolutionnaires, engendre souvent un
discours composé non de contradictions dialectiques, mais fait de
superpositions antinomiques. Enfin , nous le constatons mieux
aujourd'hui, l'activité demodernisation et d'ouverture ne servait qu'à
mieux quadriller la population et à mettre sur pied des formations
sociales hautement disciplinées. Dans ce sens, la rénovation du
conservatisme, qui vise le dépassementde la démocratie des radicaux
et l'instauration d'une ère moderne, puise largement ses références
dans l’Ancien Régime. Et c'est justement le paradoxe idéologique issu
de cette juxtaposition dumoderne, du passé et du mythique, qui livre
ra à la nouvelle droite les coordonnées de sa dialectique insolite et fas
cinante.
4. Maîtres, intellectuels, patrons
62
5 . Les Avant-gardes de la réaction
81
6 . Luttes de classes aristocratiques
95
7. La race des petits seigneurs alpins
«Mais aussi, nous sommes envahis par les Barbares [...]. Ces
Slaves, ces Grecs, ces Américains du Sud, ces Orientaux sont de
grands enfants mal civilisés, ils arrivent avec un mauvais goût de clin
quant et de gros luxe, des philosophies nuageuses, des idées subver
sives, des maladies physiques et morales. Si nous étions assez forts
pour leur imposer notre culture! mais non : ce sont eux qui font chez
nous de la propagande, et laquelle, et comment! et l'anarchie gâte
nos villes. Le «droit d'asile» avait sa raison d'être à une époque de
lutte pour la conquête des libertés essentielles: il est un danger au
jourd'hui» 125 .
L'auteur de ces propos acrimonieux, Gonzague de Reynold , n'est
de loin pas le seul à exprimer des craintes mêlées d'animosité contre
les étrangers - ces « barbares» - qui semblent de plus en plus importu
ner les Suisses, non seulement en tant que réfugiés ou immigrés, mais
aussi comme touristes fortunés! Il est vrai, et c'est un fait connu, que
le nombre des étrangers en Suisse ne cesse de croître à partir de 1890 ,
pour atteindre le taux de 14 % juste avant la Première Guerre mon
diale . Or cette croissance est en premier lieu la conséquence de l'évo
lution économique amorcée dans les années 90 . L'industrie , et notam
ment le bâtiment, fontmassivement appel à la main -d'oeuvre exté
rieure. Dans certains quartiers ouvriers, le taux des étrangers dépasse
les 30 % . Cette présence et l'accueil qu'elle rencontre provoque un
grand débat politique qui sera à l'origine d'une notion marquante
pour la mentalité suisse du 20e siècle: la « surpopulation étrangère».
Cependant, ce ne sont pas les répercussions de l'évolution socio
économique que le discours reynoldien vise en premier lieu; pas plus
qu'il n 'insiste particulièrement sur la croissance quantitative de la
population étrangère. Ce sont bien plutôt les images mises en jeu
pour désigner l'étranger qu'il faut interroger: ces «barbares», ces
« enfantsmal civilisés». Car l'argumentation principale de Gonzague
de Reynold porte sur les différences de qualité quidistinguent,d'après
96
lui, les peuples et les races. Ce faisant, il participe à un éventail
d'idées symptomatiques qui, souvent demanière diffuse, ont investi la
structure mentale collective à la fin du siècle déjà . Prenons par
exemple Georges de Montenach qui avance des opinions similaires
lors d'un discours prononcé au cours de la commémoration de la
bataille deMorgarten , le 24 août 1909:
« Nous avons arrêté les chevaliers cupides qui venaient s'emparer
denos terres, nous réduire à un humiliant servage et chasser le génie
de nos montagnes; mais vous avez à combattre une invasion plus
redoutable que celle à laquelle nos poitrines ont fait barrière: c'est
l'inflitration lente et continue d 'idées, de moeurs, d'habitudes qui ne
sont point les vôtres, quine doivent point devenir les vôtres et qui,
peu à peu, changent, sans que vous paraissiez assez vous en douter,
votre physionomie nationale et brisent le ressort de vos anciennes
énergies» 126 .
Dans tous les discours de ce type, l'étranger est donné à voir et à
ressentir comme un élément mettant en péril et déstabilisant l'iden
tité culturelle . Cette attitude défensive ne peut s'expliquer que par le
contexte historique vers 1900 : au moment du paroxysme de l'Etat
moderne, les peuples de la périphérie, à savoir les soi-disant sous
développés, sont dénoncés comme un danger qui risque d'altérer non
seulement la toute nouvelle identité nationale, mais aussi la tradition
et le génie primitif du pays. L'étranger importune au moment même
où les nations modernes s'apprêtent à construire la grande fresque
d'un passé idéalisé. Car c'est la période qui voit proliférer des
recherches presque frénétiques de sources historiques et de genèse des
traditions - parfois d'ailleurs même inventées pour les besoins de la
cause127. Dans ce cadre, le débat au sujet des racines et de l'histoire
des peuples dits civilisés prend une dynamique et une importance pri
mordiales.
Or, à mesure que l'Etat fédéral s’affirme - par exemple en prenant
en compte dans son cahier des charges une politique culturelle128 -,
l'origine et la qualité des ancêtres de l'espace helvétique commence à
susciter l'intérêt du public.Mais ce questionnement sur les vertus et
les valeurs de la Suisse préhistorique, ainsi que lesdébuts de l'histoire
«nationale» , se transforment également - sous l'influence des idées
darwiniennes - en une comparaison avec les attributs des «autres», les
«moins civilisés». De surcroît, l'expansion coloniale entraîne non
seulement des confrontations avec des peuples dits primitifs,mais exi
ge aussi des justifications pseudo-scientifiques à l'exploitation de ces
derniers par les pays industrialisés.
DUDE
re cht
Asyl
„ Sie erlauben , herr Collega, daß ido 'mal die Schleppe Ihrer Gnädigen aufhebe – id vermute türkiſde
FI - Obe darunter . .
103
En guise d'exemple pour illustrer des sensibilités analogues en
Suisse romande, on peut se référer à une publication de John Cuénoud,
le directeur de la police genevoise143. Pour Cuénoud, les étrangers
appartiennent, tout comme les criminels, aux classes dangereuses des
villes. Ils sont frappés de tous lesmaux etmoralement inférieurs. A ses
yeux, ils représentent un danger immédiat pour la vie biologique de la
population indigène. Or, ce genre de discours se répète à satiété etdans
tous les domaines de la vie publique. A l'instar de Gonzague de
Reynold , un Robert de Traz voit «notre esprit et nos moeurs» menacés
par « la masse des immigrés» 144. Quant à Ernst Laur, dans le but de
valoriser la rôle social de la paysannerie helvétique, ilne cesse de bran
dir l'épouvantail des étrangers dangereux. « La classe paysanne», dit-il,
« constitue le contrepoids contre l'envahissement denos villes parl'élé
ment étranger...» 145. Et pour lui,non seulement les paysans sont appe
lés à défendre une race helvétique saine,mais plus particulièrement les
montagnards.Georges Addor (1860-1938 ), chancelier de l'Etat de
Vaud,mène la réflexion suivante :« Pour sauver du naufrage la santé de
la race, on proclamera la nécessité d'une existence sobre, calme et
sereine, et des travaux en plein air. Ce sera la revanche et le triomphe
des habitants des campagnes,des vallées rustiques et desmontagnes au
rude climat!Mais la chaîne des générations aura-t-elle résisté et serons
nous les ancêtres des habitants des siècles futurs ?»146.
Une grande partie de ces propos sont mobilisés dans un discours
de Samuel Cornut (1861- 1918), un écrivain populaire vaudois dont
la révolte est nourrie par un nouvel idéal religieux. Patriote et mys
tique, il est aussi l'un des premiers à lancer l'idée de la création de la
Nouvelle Société Helvétique. Au sujet des étrangers, ilnemâche pas
ses mots: « Seulun pays qui sait ce qu'il veut et qui veut vivre n 'a rien
à craindre de sesmétèques; il se les assimile ou les repousse [...] A cet
te gangrène qui se propage avec une foudroyante rapidité, y a-t-il des
remèdes? On a proposé la naturalisation forcée: des fournées
annuelles de métèques se verraient imposer le nom de Suisse...» 147 .
Finalement, le terme de «surpopulation étrangère» entre dans la
langue officielle de la Confédération . En 1914, le Département fédéral
politique présente un rapport qui reprend la notion . C 'est le début
d'une attitude qui aura pour conséquence - en passant par la création
de l'Office central de la police des étrangers en 1917 - de rendre pos
104
sible la fameuse parole prononcée en 1942 par le Conseiller fédéral von
Steiger: «la barque est pleine...»148. A ces paroles officielles et la même
année, Eugen Bircher ajoute en public son propre commentaire: «Les
immigrants ont l'intention de conquérir, chez nous, des positions éco
nomiques. Nous risquons de ne plus pouvoir nous en débarrasser. Ils
viennent cracher chez nous leur venin. Ils forment dansnotre peuple
un corps étranger (Fremdkörper) qui doit être expulsé»149.
Bien que l'histoire de la politique à l'égard des étrangers ne
constitue pas notre sujet150, force est de revenir sur ce domaine plus
spécifiquement lié à la nouvelle droite. En effet, dans le cadre des
attitudes faces aux étrangers, il nous faut examiner de plus près le
caractère xénophobe et raciste des différents discours. Le regard cul
turel d'un Gonzague de Reynold , les propos «scientifiques» des
Schmid et Bircher, ainsi que les réflexions socio-économiques d'un
Sulzer-Ziegler convergent tous vers un même principe: la société est
«naturellement» ordonnée par une hiérarchie éternelle; elle compor
te nécessairement des éléments subalternes quiméritent et exigent
leur domination par des élites sociales. A partir de ces présupposés, la
droite utilise une multitude de connotations pour qualifier le statut
subordonné et dégradé des classes inférieures. Barbare et ouvrier,
socialiste et étranger, manoeuvre et criminel, sont autant de combi
naisons interchangeables permettant de construire une image négati
ve ou injurieuse de ces «autruis» considérés comme inférieurs.Etdans
cette panoplie de valeurs péjoratives s'inscrit encore une autre figure
hautementemblématique: le Juif.
Rappelons tout d'abord que la Constitution de 1848 accorde les
droits politiques aux citoyens de religion chrétienne seulement. Cette
discrimination tombera en 1866 et sera définitivement abolie par la
nouvelle Constitution de 1874 . Bien que le nombre d'Israélites en
Suisse se maintienne à un niveau très bas (0,3 % de la population en
1888 et 0,5 % en 1910) l'antisémitisme existe et se développe comme
dans n'importe quel autre pays européen. Il est vrai que l'histoire suis
se a plutôt occulté ce phénomène; mais aujourd'hui, grâce à des
études comme celles de Friedrich Külling ou d'Aaron Kamis-Müller,
nous disposons d'analyses pertinentes sur l'ambiance antisémite qui a
régné dans notre pays.
105
Commeil se doit dans une Helvétie au charme si discret,l'antisé
mitisme trouve souventrefuge dansle jeu d'une politique populiste et
l'exaltation du folklore patriotique. En 1893 par exemple, il se loge
dans le sillage d'une initiative contre l'abattage rituel - une pratique
traditionnelle de la religion judaïque. Lancée par des sociétés de pro
tection des animaux, elle est soutenue pour desmotivationsbien par
ticulières par une grande partie de la droite. Etmême s'il est vrai que
les catholiques-conservateurs - afin de maintenir le principe de la
liberté des cultes - s'abstiennent officiellement, un grand nombre des
voix en faveur de l'initiative viendra quand même des régions où la
droite catholique est fortement implantée. Ulrich Dürrenmatt se
trouve parmi les plus engagés dans cette campagne, et ouvre large
ment son journal à ses partisans. Une fois de plus, il confirme son
antisémitisme virulent, celui qui nourrit depuis des années ses com
mentaires et poèmes publiésdans sa feuille populaire. C 'est également
chez Dürrenmatt qu'apparaît la notion de la «verjudete Schweiz»
(Suisse « enjuivée» ) 151, reprise en 1938 dans un rapport du chef de la
Police fédérale des étrangers, Heinrich Rothmund .
C 'est l'affaire Dreyfus, dont les ramifications en Suisse sont enco
re mal connues, qui va attiser pour la deuxième fois l'antisémitisme
de cette fin de siècle. Pour des raison bien compréhensibles, l'événe
ment touche tout d'abord Genève où un journal de la droite catho
lique - Le Courrier de Genève - répond violemment aux articles des
Dreyfusards du Journal deGenève. De manière plus noble et plusrete
nue, mais ferme sur les principes chers à la droite, l'abbé Eugène
Carry (1853-1912) - le directeur de conscience de Gonzague de
Reynold - y participe également152. La Liberté de Fribourg montre
moins de réserve. Par la plume de Jean -Mamert Soussens - le journa
liste de choc du régime Python -, elle se lance dans une campagne de
dénigrement sans borne. Le Bund de Berne, le quotidien des radicaux,
mène lui aussi pendant quelques semaines une farouche campagne
antidreyfusarde; mais celle-ci cesse brusquement après un change
ment au sein de la rédaction . Quant à Dürrenmatt, il ironise sur
l'ensemble de l'affaire, tout en souhaitant que l'on boute les Juifs aussi
vite que possible hors de l'Europe.
Parmiles leaders de la nouvelle droite, l'antisémitisme ne se
manifeste que demanière feutrée. Kaspar Decurtins par exemple ,
106
en critiquant la faiblesse des intellectuels catholiques à Vienne,
commente: « ...tout est dominé par les libéraux, à savoir la science
juive impertinente» 153 . Or si la tonalité du propos est plutôt rete
nue, ces paroles sont pourtant significatives du fameux procédé qui
consiste à relier une notion politique à un propos raciste afin de
mieux dénigrer l'un par l'autre. Car Decurtins a une bonne
connaissance de l'antisémitismemoderne. Il a fait de longs séjours
à Vienne où il s'est lié d'amitié avec Karl Lueger (1844-1910 ), le
grand leader du parti chrétien -social et maire de la ville . A ce
moment,la Vienne de Lueger - en cela comparable à l'Etat fribour
geois de Python - représente une forme spectaculaire de nouvelle
république chrétienne. Cependant, Vienne vit aussi au rythme de
la première vague d'antisémitisme moderne. Lueger, un homme
politique à la fois rusé, autoritaire et populaire, utilise sans ver
gogne l'antisémitisme pour affirmer son pouvoir et accroître sa
popularité. Dans son entourage, les attaques contre les Juifs font
partie intégrante du discours mondain . Un de ses admirateurs se
nomme Adolf Hitler. Plus tard, ce dernier prétendra avoir appris
dans la ville de Lueger comment on se sert de l'antisémitisme pour
gagner le soutien de la petite bourgeoisie154.
En Suisse - il convient icide le rappeler même si le fait a peu à
voir,la plupart du temps, avec l'essordel'antisémitisme- la présence
des Juifs est très faible, et nulle part elle n 'engendre une situation
comparable à celle de Vienne vers 1900 . Il faudra attendre les années
trente du 20e siècle pour qu'il prenne cette tournure calomnieuse
propre aux fantasmes véhiculés depuis des siècles dans la population
européenne. Et cette violence va s'exprimer en premier lieu dans la
caricature et la feuille satirique. Après la Grande Guerre, le fasciste
genevois Georges Oltramare (1896-1960) et son dessinateur favori
Noël Fontanet auront le privilège, grâce à leur journal Le Pilori, de
faire monter cette forme de haine à son niveau le plus intolérable.
Oltramare, écrivain et dandy de la bonne société genevoise, est un
pur produit de la nouvelle droite de 1900.
Mais on ne saurait oublier que l'antisémitisme n'est pas la seule
forme de racisme. En effet, les idées obsessionnelles concernant la dis
tinction et l'exclusion de «l'autrui» - éléments fondamentaux de
toute attitude antisémite - peuvent aussi s'exercer au préjudice
107
d'autres groupes sociaux. Les premiers en Suisse à subir unerépression
effective et organisée sont les Tsiganes. En 1891, la Conférence des
chefs de polices des cantons de la Suisse romande décide de présenter
formellement au Département fédéral de justice et police une
demande de décret fédéral portant sur le principe de non-tolérance
absolue à l'égard des bohémiens. La Confédération se montre dans un
premier temps plutôt réticente, invoquant la tradition du droit libéral
de la Constitution .Mais en 1905, le Conseil fédéral change d'avis et
décide d'interdire aux entreprises de transport suisses de véhiculer des
Tsiganes sur leurs wagons. Il invite en même temps les cantons à les
expulser systématiquement. Pour élaborer de manière la plus adé
quate possible ces manoeuvres, la Confédération a trouvé un spécia
liste zélé en la personne du Dr Eduard Leupold , adjoint du
Département de justice et police. En 1911, celui-ci présente un pro
gramme de lutte contre «la plaie des Tsiganes» (Zigeunerplage) 155.
Finalement, leur persécution sera organisée par Pro Juventute, une
association de protection de la jeunesse fondée en 1912 et dirigée par
Carl Horber (1882- 1931) et le fils du général Wille, le major Ulrich
Wille (1877 -1959). Pro Juventute, de façon systématique, enlèvera
leurs enfants aux familles tsiganes afin qu'elles diparaissent en tant
que groupe social particulier. Quant à Carl Horber, très proche de
l'extrême droite, il tentera d'introduire ses idées de politique
« sociale» dans le mouvement Pro Familia .
Dans ce cadre , et parce qu'elle fait à son tour l'objet d'une exclu
sion parfois violente, je dois revenir encore une fois sur une autre col
lectivité déjà abordée à plusieurs reprises: les ouvriers italiens. A
Zurich-Aussersihl, le 26 juin 1896, suite à une rixe entre un maçon
italien et un ouvrier alsacien quiva y perdre la vie, la population de
ce quartier prolétaire commence àmettre à sac lesbistrots et les loge
ments des Italiens. Le lendemain ,un lundi soir, ce qui est devenu une
chasse aux Italiens se poursuit. On dévaste systématiquement leurs
lieux d'habitation, souvent de petites chambres insalubres qu'ils
louent à plusieurs. Mais, événement important, l'agression de la
population va se tourner aussi contre la troupe appelée pour rétablir
l'ordre. Le calmene reviendra que trois jours plus tard, le mercredi29
juillet. Quantaux Italiens,ils ont fui la ville et se sont en partie terrés
dans les forêts avoisinantes156.
108
Dans la violence de ce comportement collectif, il faut distinguer
deux niveaux. D 'une part, il s'agit de l'explosion d'une agressivité
nourrie sans aucun doute par une xénophobie latente, car on constate
le mêmephénomène lors d'une émeute similaire à Arbon, en août
1902 - et il est vrai que la population ouvrière n'est pas exempte d'une
attitude xénophobe, ce que l'émeute de la Käfigturm à Berne, en 1893,
a déjà montré. D'autre part, les incidents deZurich témoignentégale
ment des fortes tensions sociales qui règnent dans les quartiers
ouvriers.Il est en particulier significatif que la violence anti-italienne
se soit rapidement transformée en hostilité contre les forces de l'ordre.
Cependant, il est important pour l'analyse de retenir le fait sui
vant: les insatisfactions et les frustrations - particulièrementprésentes
dans les quartiers ouvriers - ne se traduisent pas seulement en luttes
de classes. Très facilement, elles peuvent déboucher sur une violence
qui prend comme bouc émissaire une collectivité appartenant au
même milieu . Dans ce sens, la xénophobie représente l'une des
formes possibles prises par des conflits qui ainsi se maintiennent à
l'intérieur des classes populaires.
L'image négative attribuée à l'ouvrier étranger, en l'occurence à la
main -d'oeuvre italienne, va de pair avec les mesures répressives ini
tiées par le ministère public de la Confédération et la police poli
tique. Après sa création en 1889 - justifiée par la nécessité de contrô
ler les réfugiés socialistes allemands -, c'est le mouvement ouvrier
dans son ensemble qui devient l'objet primordial d'une surveillance
policière. Et dans ce contexte, les ouvriers italiens en deviennent la
cible préférée. Les autorités légitiment cette politique par le fait que
parmi les quelques groupuscules anarchistes qui défraient la chro
nique de l'époque, les Italiens se distinguent particulièrement. En
1898, différentes circonstances permettent finalement la mise en scè
ne d'une deuxième chasse aux Italiens, d'une autre nature que celle
de 1896 . En mai, lors d'une émeute à Milan où la misère sociale avait
provoqué une révolte populaire, quelques centaines d'Italiens tra
vaillant en Suisse tentent de rejoindre leurs collègues en lutte. Sur
ordre du Conseil fédéral, 200 d'entre eux sont interceptés par l'armée
au Tessin et sont livrés à la police et aux troupes italiennes.
Mais la grande épuration ne commence qu'en automne de la
mêmeannée,lorsque deux événements spectaculaires donnent le pré
109
texte à une intervention musclée. Tout d'abord, une grève générale
du bâtiment éclate à Genève. Les entrepreneurs, largement soutenus
par les autorités politiques, utilisent habilement la forte présence de
la main-d'oeuvre italienne pourdénigrer le mouvement des grévistes
en l'attribuant à des anarchistes et des vagabonds étrangers. Quelques
semaines plus tard - le conflit se termine par une victoire des entre
preneurs - un grave incident attisera encore davantage cette
ambiance excitée. Le 10 septembre, un anarchiste italien - qui par
ailleurs n'avait rien à voir avec les grévistes et le mouvement ouvrier
de la ville - assassine à Genève l'impératrice Elisabeth d’Autriche.
Certains feront très vite l'amalgame entre ces différents événements.
Et le procureur de la Confédération , soutenu par une opinion
publique échauffée, met sur pied une série d'actions policières systé
matiques contre les Italiens. Celles-ci vontégalement frapper les réfu
giés politiques qui ont fui la répression des forces de l'ordre italiennes
après l'écrasement sanglantde l'émeute de Milan157.
A partir de cette année mouvementée, les ouvriers italiens
deviendront de plus en plus fréquemment la proie sélective des chi
canes policières et de la répression musclée. Sulzer-Ziegler, lui aussi,
est directement impliqué dans cette pratique. En 1901, en effet, lors
d'une grève sur les chantiers du Simplon , 240 ouvriers italiens sont
expulsés en wagon cellulaire et lesmenottes aux mains. Sulzer-Ziegler
- qui plaide vivement pour que dans les cas de cette espèce on
applique une politique ferme et expéditive - considère ces affronte
ments non seulement comme des conflits du travail,mais comme une
lutte fondamentale contre le mouvement ouvrier et ses dangereux
étrangers.
Dans la polémique et la lutte contre les Italiens, contre les Juifs,
contre les socialistes et, de manière plus générale, contre les étran
gers, émerge finalement encore une autre catégorie de la population
qui inquiète les bourgeois, et plus particulièrment la droite: les
femmes. L'imaginaire qui véhicule cette crainte est nourri par un
antiféminisme primaire dont les fondements puisent aux mêmes
sources que le racisme. Observé en surface, l'antiféminisme semble
tout d'abord provenir d'une simple réaction liée à unemanifestation
nouvelle et plus étendue des femmes dans la vie publique. Mais exa
minons tout d'abord l'aversion suscitée par la participation des
110
femmes aux luttes politiques - un comportement qui illustre particu
lièrementbien le phénomène.
Lors des émeutes anti-italiennes à Zurich, le Stadtbote se déclare
scandalisé par la présence «de quelques douzaines de femmes sales
(dreckige Weiber)» et déplore qu'on ne les ait pas abattues au moyen
de quelques salves bien tirées158. De toute évidence, les femmes qui
contestent dans la rue sont considérées comme la lie du peuple. Et au
mépris ainsi exprimé se mêle sans doute une peur diffuse pour cette
autre forme d'altérité. Ce jugement, on le retrouve également dans
une brochure antisocialiste rédigée en 1923 par le secrétaire du Parti
radical suisse, E. Steinmann, et le rédacteur en chef de la NZZ, W .
Bretscher. Les deux auteurs expliquent, en se référant à des experts
scientifiques, que la femme révoltée est complétement dépourvue de
sentimentsmoraux. Si la femme, déclarent-ils, dépasse son périmètre
naturel - qui est la famille - pour se lancer dans la vie publique, elle
perd toutes ses références de valeurs morales et devient, notamment
quant elle se trouve du côté des socialistes, extrêmement dangereu
se159.
Ces propos nous conduisentsur un terrain particulièrement ambi
gu et encore peu étudié en Suisse. Il s'agit en quelque sorte d'un
marécage fangeux où s'effectue une interpénétration étrange entre la
xénophobie , l'antisémitisme et l’antiféminisme,pour ne nommer que
quelques-unes des composantesmentales qui participent à la forma
tion d'un imaginaire social insolite. La Vienne de 1900, considérée
comme une scène particulièrement représentative de l'esprit Fin de
siècle et comme un laboratoire spécifique de la crise de la modernité, a
souvent été prise ces dernières années comme un lieu privilégié pour
l'étude de ce genre de phénomène160. Jacques Le Rider, par exemple,
a effectué un travail biographique très intéressant sur Otto
Weininger, un étudiant viennois d'origine israélite. Il nous apprend
que ce dernier, fils d'un artisan de l'orfèvrerie , avait publié en 1903
une thèse alambiquée intitulée Sexe et caractère - un livre qui a connu
vingt-huit éditions successives et a été traduit dans une dizaine de
langues161. Mais son auteur se suicide à l'âge de 23 ans, quelques mois
après la parution de son ouvrage. Devenu rapidement un texte à la
mode très prisé par la jeunesse moderne, celui-civa presque immédia
tement acquérir le statut d'une véritable théorie culturelle. Et ceci
111
entre autres grâce à des intellectuels, écrivains et artistes tels Freud,
Kafka,Musil ou Kokoschka, qui vont intégrer dans leurs oeuvres les
mises en perspective élaboréesdans Sexe et caractère.
Or, si on examine les passages du livre qui ont fait la célébrité de
Weininger, on constate qu'ils regorgent de propos et de qualificatifs
méprisants et acrimonieux sur « la Femme» et « le Juif». Car
Weininger construit une opposition fondamentale entre le principe
mâle (représentant l'intelligence infinie , la pensée conceptuelle et la
volonté du pouvoir), et le principe femelle qui n 'obéit qu'à des
impulsions primitives faisant fide la raison, et dirigé uniquementpar
le souci de l'approvisionnement et de la reproduction. Le principe
femelle, explique Weininger, est également propre au caractère juif.
Fort de cette typologie,Weininger divise la société en deux races,
deux cultures, et deux destins fondamentalement opposés. En dra
pant son discours de théories empruntées à Schopenhauer,
Nietzsche, Darwin et Freud - pour ne citer que quelques-unes des
références utilisées - Sexe et caractère se donne à lire comme une syn
thèse de la philosophie, de l'anthropologie et de la psychologie
contemporaines. Par là-mêmeWeininger exprime, demanière incisi
ve, une angoisse fantasmagorique mais profonde de «l'Autre», un
inconnu hostile et investi du principe femelle. Avec cet amalgame
insolite, il livre à cette société Fin de siècle une interprétation de
«l'Autre» en général qui s'avère porteuse de multiples hantises. Car
dans cette construction factice du principe d'une différence irréduc
tible, il endosse, plus ou moins explicitement, aussi bien l'antisémi
tisme que le racisme et le nationalisme exalté. Et si par ailleurs, on
associe l'image de « la Femme» échafaudée par Weininger au nou
veau discours sur la sexualité, on s'aperçoit que cette représentation
fonctionne de la mêmemanière que pour le Juif ou l'étranger: com
me catalyseur de la crise sociale et culturelle.
En Suisse, le livre a également eu ses amateurs. A l'instar de
l'auteur d'un article paru dans Wissen und Leben, ils adhèrent aux pro
pos de Weininger en soulignant notamment: «Ce n 'est que l'homme
qui a du génie, et si une femme dépasse le niveau moyen de sa fémi
nité, elle le doit à la dose d'éléments masculins qui investit son rai
sonnement» 162. Aussi l'antiféminismea-t-il une bonne tradition dans
la droite helvétique. Eugène de Budé par exemple,un membre impor
112
tant de l'Association genevoise contre la littérature immorale, s'en
est pris tout particulièrement à Georges Sand, «cette âme mal équili
brée qui, avec l'égalité des sexes et ses conséquences inévitables,
prêche la liberté de l'amour, condamne le mariage, anéantit la
famille, nourrit une secrète et haineuse jalousie contre l'homme, sys
tème que des admirateurs enthousiastes ont osé ériger en enseigne
ment philosophique»163.
Mais ce qui donne à ce phénomène une résonance particulière,
c'est l'instrumentalisation du rôle de « la femme» pour porter haut la
renaissance conservatrice et l'idéologie de la nouvelle droite.
Cependant, disons-le d'emblée, l'antiféminisme n 'est pas la ligne
directrice dominante de la droite helvétique. Et certaines personnali
tés, telle un Carl Hilty, préconisent même l'introduction du suffrage
féminin. Pourtant, dans le modèle hiérarchique de la droite dans son
ensemble, les femmes occupent par définition une place inférieure.
Pour la grandemajorité de la société helvétique, la subordination des
femmes aux hommes, ainsi que la division du travail par rapport aux
sexes, sont des acquis incontestés et intouchables. Dans ce sens, on
pourrait qualifier cette attitude de mysoginie structurelle, nourrissant
en permanence le renforcement des valeurs conservatrices, voire
réactionnaires,de la culture politique.
Au sein des sociétés estudiantines, notamment dans celles qui
s'adonnent au rituel des armes,la mysoginie ambiante est partie pre
nante de la sociabilité quotidienne. Trace langagière de ce comporte
ment, la jeune fille - souvent future compagne de l'étudiant - est
appelée «le balai» (der Besen). Car l'exaltation de la virilité - une pra
tique qui structure la mentalité de ces associations dont aucune fem
mene peut faire partie - comporte toujours sa part de dénigrement de
la féminité corroborée par les grivoiseries et obscénités dont il est fait
un large usage.Notonspar ailleurs que lors du virage des corporations
d'étudiants vers la droite, certaines commenceront également à
exclure les Juifs.
Dans la pensée de Kaspar Decurtins, le rôle des femmes prend
sans aucun doute une place importante164. En 1897, lors d'un congrès
ouvrier international à Zurich , ce dernier affronte le grand leader
socialiste Auguste Bebel, auteur du best-seller de la littératuremarxis
te, La femme et le socialisme. En opposition aux thèses de Bebel,
113
Decurtins prétend que la libéralisation des lois familiales et l'engage
ment des femmes dans la vie publique sont responsables du déclin des
sociétés. A titre d'exemple révélateur,il cite les « dames spirituellesde
l'Ancien Régime», et les accuse d'avoir favorisé l'avènement de la
Révolution. Il ne faut cependant pas oublier de dire que le mouve
ment ouvrier, en dépit des assertions théoriques de certains de ses
représentants, n'est pas exempt de velléités antiféministes165. Car
d'une part, les femmes sont ressenties par les travailleurs comme des
concurrentes sur un marché de la main -d'oeuvre où elles sont accu
sées de faire baisser les salaires; d'autre part, le modèle bourgeois de la
femme au foyer, sous la forme de prêt-à -porter petit-bourgeois, tend à
devenir la référence et l'aspiration dominantes.
Quant aux catholiques-conservateurs, c'est vers la fin du siècle
qu'ils tentent de mieux organiser les femmes.Réagissant en partie au
défi lancé par les organisations féminines socialistes et bourgeoises
qui revendiquent impérativement l'émancipation des femmes, ils
créent, en 1912, la Ligue des femmes catholiques - une organisation
présidée par Suzanne de Montenach , l'épouse de Georges de
Montenach . Cette Ligue se soumet d'emblée à un programme tradi
tionaliste, voire réactionnaire166. L'égalité entre les sexes est catégori
quement récusée, et le rôle des femmes est défini en fonction d'une
politique familiale conservatrice. Quant à leur participation à la vie
publique, elle est acceptée uniquementdans le cadre des oeuvres cha
ritables ou des activités patriotiques. A ce propos, on peut prendre
note que le livre ayant connu l'un des plus forts tirages en Suisse
romande est Adèle Kamm , un récit de Paul Seippel (1858-1926 ). Or
ce roman , publié en 1912, raconte l'histoire d'une sainte protestante
qui accepte humblement le rôle classique de la femme soumise à la
tradition chrétienne.
Il faut voir cependant que toutes ces paroles et discours ne man
quent pas d'hypocrisie. Il suffit de rappeler l'épisode peu glorieux où le
chanoine Schorderet à Fribourg n'avait pas hésité à faire appel aux
jeunes filles des institutions religieuses pour assurer la parution de la
presse catholique - et ceci afin de court-circuiter les revendications
syndicales des typographes. On connait aussi l'existence d'un certain
nombre d'institutions ecclésiastiques quimaintenaient des jeunes filles
en caserne, tout en offrant leur force de travail aux entreprises indus
114
trielles. De toute façon, il faut constater que les femmes fonctionnent
surlemarchédu travail, d'une part, comme base ouvrière bon marché
et, d'autre part, comme tampon conjoncturel assumant un rôle écono
miquement comparable à celui de la main -d'oeuvre étrangère.
A ce stade, la liste des attitudes antiféministes serait longue. Le
travail de bureau par exemple - un secteur qui vers 1900 se «fémini
se» et accuse une croissance largement au-dessus de la moyenne -
constitue un domaine singulier de l'affrontement avec la femme
moderne. Car la toute nouvelle demoiselle de bureau est connotée
par des images d'émancipation , telles par exemple le célibat et l'allure
citadine: des valeurs fortement combattues par la droite. Il n 'est donc
guère étonnant que la Schweizerischer Kaufmännischer Verein mette
toutes sortes d'obstacles pour barrer la voie à une formation qualifiée
de l'employée de bureau167. C 'est par ailleurs dans le même sens
qu'intervient l'Union suisse des employés des PTT (fondée en 1893).
Cette association s'oppose avec succès contre l'engagement des
femmes dans son secteur, tout en soulignant l'importance d'une amé
lioration du statut socialde leur emploi. Quant aux avocats, pour
prendre encore un autre exemple, lors de leur congrès de 1910 à
Genève, ils nient aux femmes les qualités nécessaires pour exercer
cette profession. Leur subjectivité naturelle,disent-ils, empêchent les
femmes de rendre un jugement équilibré. De toute évidence, il est
certain que ces diverses confrontations ne peuvent que favoriser
l'antiféminisme et la misogynie. Et en effet, ce genre d'attitude va
marquer durablement la mentalité des classes moyennes, tout en
côtoyantharmonieusement les courants xénophobes et antisémites.
Les différentes attitudes décrites dans ce chapitre font partie d'un
large processusde bricolage d'une nouvelle structure mentale collecti
ve quinaît et s'amplifie au tournant du siècle. Une de ses lignes direc
trices porte sur les multiples tentatives d'identifier un danger flou par
la représentation d'un «Autre» menaçant. L'étranger, le socialiste, le
Juif, les classes défavorisées,les alcooliques, la femme émancipée, aus
si bien que les maladies contagieuses comme par exemple la syphilis,
ne font qu'incarner des angoisses plus ou moins diffuses, des peurs
plus ou moins nommables. Tous ces éléments sont censés menacer
non seulementl'identité culturelle et nationale ,mais aussi l'individu
et sa personnalité. Dans ce sens, les travaux de Freud et de la psychia
115
. ...
TON Hoshaeits
Rexha primei
SBB fresh.Nichttrinker für Nichtspurker RussDamencoupee Tidinggensalon
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175
Notes
NZZ 200 , 19 juillet 1890 .
Wolfram Malte FUES,“ Abbildentstellung? Anmerkungen zu Gottfried Kellers
Martin Salander anhand neuster Literatur”. - Concernant les titres des publica
tionsmentionnéesdans lesnotes, je les donnerai en règle générale dansune
version abrégée. Les libellés complets se trouventdans la bibliographie qui se
trouve dans le chapitre 10 .
BUND 196 , 197, 199 et 200 , 18, 19, 21 et 22 juillet 1890.
4 François VALLOTTON , Ainsi parlait Carl Spitteler. Genèse et réception du
« Notre point de vue suisse» de 1914, Lausanne 1991.
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1909, p.590 .- A propos de Wissen und Leben (W + L), cf. notre ch . 10.
6 Jakob BOSSHART, Ein Rufer in der Wüste, Frauenfeld : Huber, 1951 (mais
écrit avant et durant la Première Guerremondiale ).
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12 Beat JUNKER ,“Die Bundesfeier als Ausdruck nationalen Empfindens in der
Schweiz um 1900”,in Festschrift für E.Gruner zum 60.Geburtstag,pp. 19-32.
A la place de la longue biographie publiée par Ernst Gagliardien 1919, on
consultera avec profit le portrait pertinent esquissé par: PeterSTADLER ,
“ Wirtschaftsführer und Politiker”, in NZZ 283, 4-5 déc. 1982.
Ad. FREY,“ Bundesrat Emil Welti, 1825-1899”, in Argovia 65, 1953,
pp. 269-284.
Bernhard von ARX , Der Fall Karl Stauffer, Bern , 1969;Ursula ISLER ,“ Lydia,
den Maler Stauffer betrachtend”, in NZZ 60, 12-13 mars 1983.
6 Markus ANGST, “Der Solothurner Bankkrach und die Verfassungsrevision
von 1887”.
Roland RUFFIEUX,“La Suisse des Radicaux, 1848-1914”, p.64.
18 Erich GRUNER, Die Parteien in der Schweiz, p. 87.
19 Hans-PeterMATTMÜLLER, Carl Hilty 1833-1909.
O Carl HILTY , “ Fin de Siècle”, 1899.
21 Erich GRUNER ,“ 100 Jahre Wirtschaftspolitik”, Bern , 1964 .
22 Ernst LAUR, Politique agraire, Lausanne: Payot, 1919.
23 GRUNER , Arbeiterschaft und Wirtschaft in der Schweiz, 1880- 1914,t. 3.
24 GRUNER , ibid., t. 2, p. 139, 1136; t. 3, p.519,536 etc.
HansUlrich JOST, “La culture politique du petit Etat dans l'ombre des
grandes puissances”.
176
26 Gonzague de REYNOLD,“ Le besoin de l'ordre”, p. 11.
27 Dieter LANGEWIESCHE (Hg.), Liberalismus im 19.Jahrhundert,Göttingen :
Vandenhoeck & Ruprecht, 1988 .
28 Arno MAYER , La persistance de l'Ancien régime, Paris: Flammarion, 1983.
29 Therese MAURER , Ulrich Dürrenmatt, 1849- 1908.
30 Erich GRUNER , Edmund von Steiger, pp.67-97.
31 Alfred ILLI, “Fritz Bopp, Dichter und Bauernpolitiker”.
32 Peter RINDERKNECHT, Der « Eidgenössische Verein » 1875- 1913 .
Die Geschichte der protestantisch-konservativen Parteibildung im Bundesstaat,
Zürich 1949.
33 Dorothea ROTH ,“Die Politik der Liberal-Konservativen in Basel, 1875
1914 ”.
34 Journalde la Société vaudoise d'utilité publique 1895,p.65.
35 Elisabeth BINGGELI, “Garde à vous! A ceux qui lisent” . L'Association suisse
contre la littérature immorale 1885-1914 ,mém . de lic .Genève 1985.
36 Pierre-Philippe BUGNARD , Le machiavélisme de village, pp. 71-78 .
37 Urs ALTERMATT, Der Weg der SchweizerKatholiken insGhetto .
8 Alfred BERCHTOLD , La Suisse romande au cap du XXe siècle , pp.571-579 .
39 Cité in Bernard PRONGUÉ, Le mouvement chrétien -socialdans le Jura bernois,
p. 36 .
40 Les Feuillets 1911, p. 132.
41 Cit. in Ingrid LIEBESKIND, Controverses et polémiques autours de l'installation
des grands magasins à Genève dans l'Entre -deux -guerres, p. 30 .
42 BUGNARD, Lemachiavélisme de village , pp. 121-128.
43 Ernst STEINMANN , Aus Zeit und Streit. Notizen eines Politikers 1905 - 1920,
p. 133 .
44 Ernst LAUR, Erinnerungen eines schweizerischen Bauernführers.
45 Ernst LAUR,Une politique agraire suisse envisagée à la lumière d'une conception
supérieure de la vie , p. 10 .
46 Walter LABHART, BundesratLudwig Forrer 1845- 1921, pp. 108 -126 ; Toni
ERNI, Die Entwicklung des schweizerischen Kranken - und Unfall
versicherungswesens.
47 Eduard BLOCHER ,“ Konservativ”, W +L VIII, 1911, pp. 864-875.
48 Lothar GALL, Bismarck . Der weisse Revolutionär.
49 Karl FRY,KasparDecurtins.
50 Dans un article nécrologique, Basler Volksblatt,6 juin 1916 .
51 Urs ALTERMATT, Der Weg der Schweizer Katholiken ins Ghetto, pp . 119 - 135 .
52 Markus SCHMID , Josef Becks Versuch einer Politik sozialer Demokratie und
Verständigung
53 Marcel de WECK ,Georges de Montenach; cf. aussi Roland Ruffieux ,
Le Mouvement chrétien -social en Suisse romande 1891-1949.
54 Gonzague de REYNOLD ,MesMémoires, t. 3, p. 493
Pierre GRELLET, Souvenirs d'écritoire, p. 80 et 81.
56 Ernest BOVET, cit. in : Félix Bonjour, Souvenirs d'un journaliste, t. 2, p. 252.
57 Alfred BERCHTOLD , La Suisse romande au cap du XXe siècle , p . 227 .
177
58 Eddy BAUER ,“Charles Maurras et la Suisse romande”.
59 Pierre GRELLET , Souvenirs d'écritoire, p. 24.
50 HenriMORO , “ Les idées morales d'Edouard Rod”; J. de MESTRAL
COMBREMONT,“ Préface”, in La pensée d'Edouard Rod, pp. V -LIII.
Arthur STRAESSLE, Eduard Sulzer-Ziegler, 1854-1913.
62 Erich GRUNER , Arbeiterschaft und Wirtschaft in der Schweiz, t. 2, p. 817.
63 Erich GRUNER , L'Assemblée fédérale suisse 1848-1920, pp. 492-493.
64
Gonzague de REYNOLD , Mes Mémoires, t. 2, p. 218 .
65 Alain CLAVIEN ,“Une revue nationaliste romande du début du siècle:
« Les Feuillets» (1911-1913)”.
66 Cité in Aram MATTIOLI,Gonzague de Reynold und die Rechtein der Schweiz,
p . 131.
Bruno FRITZSCHE, “Der Käfigturmkrawall 1893” .
Erich GRUNER, Arbeiterschaft und Wirtschaft,t. 3,p.536.
69 Ernst PEZOLT,Wesen und Ziele der Sozialdemokratie, 1893.
70 NZZ 109, 19 avril 1905 .
71 NZZ 152, 2 juin 1905.
72 Heinz Christian ROTHLISBERGER , Der politische Standortvon Ulrich Wille .
73 Aram MATTIOLI et Charles STIRNIMANN , “ Von der Bürger- und
Gewerbepartei Basel-Stadt zur Nationalen Volkspartei Basel” .
74 Erich GRUNER, Arbeiterschaft und Wirtschaft,t.2,pp. 392-396 .
75 Ibid , p. 816 .
76 Politisches Jahrbuch XXI, 1907, p . 545 .
77 Politisches Jahrbuch VIII, 1893, p . 396 .
78 Par exemple à Berne en 1902, cf. BUND, 23-24 juillet 1902.
790 Nicolas MEIENBERG , Le délire général.
8 Erich GRUNER , Arbeiterschaft und Wirtschaft, t. , p .520 et 551.
81 CharlesGILLARD,La Société de Zofingue, 1819-1919, p. 156.
Max RICHTER , Aufdie Mensur! Geschichte der schlagenden Korporationen der
Schweiz , pp . 70 -79 .
Georges de MONTENACH , “Le problème de l'éducation nationale”, p. 29.
Pierre-Philippe BUGNARD , Lemachiavélisme de village , pp. 71-80, 88-90 .
85 J.B.Rusch, 1886-1954, Priesterder Feder, Lehrer des Volkes, Anwaltdes
Vaterlandes. EineGedenkschrift für J'B'R ', Rapperswil:Gasser, 1955, p. 8 et 89.
86 Les Idées de demain , no 1, 1911, p. 3.
87 Alain CLAVIEN ,“Une revue nationaliste...” (avec des références bibliogra
phiques); Alfred BERCHTOLD , La Suisse romande au cap du XXe siècle,
pp. 655-663.
Gazette de Lausanne, 2 avril 1911.
89 La Voile latine,t. VI, 1910, p. 11.
Gonzague de REYNOLD , “Confédération suisse ou République helvétique” ,
pp. 401.
91 Gonzague de REYNOLD ,“Démagogie”, in W + L VIII, 1911,p. 242-243.
92 Les Idées de demain , no 3, 1911, p. 25.
Les Tue
93 Gonzague de REYNOLD,Mesmémoires,t. 3, p. 124.
178
94 Cit.in CatherineGUANZINI, Les origines de la Nouvelle Société Helvétique,
p. 39.
Cf.les articles de Python et de Jost in: Bernard CRETTAZ,Hans Ulrich
JOST, Rémy PITHON , Peuples inanimés, avez-vous donc une âme ?
CarlHILTY, Politisches Jahrbuch XXI, 1907,p. 669
Cit. in MarkusMATTMÜLLER , Leonhard Ragaz und der religiöse Sozialismus,
t. 1, p. 185 .
98 Urs ALTERMATT,“ Antisozialistische Sammlung”, in Katholizismus und
Moderne, pp. 152-154.
99 Journaldela Société vaudoise d'utilité publique,no 11, 1893, pp. 258-260.
100 Cit. in Daniel Vinzenz MOSER , Geschichte der Freisinnig -demokratischen Partei
des Kantons Bern 1890 -1922, p. 177 .
101 Eduard SULZER -ZIEGLER , “ Streik und Staat”.
102 HansUlrich JOST, “Protestbewegung und politischer Radikalismus.Ueber die
Funktion von sozialer Devianz und Stigmaim politischen System ”.
103 Cit in Aaron KAMIS-MÜLLER, Antisemitismusin der Schweiz, 1900-1930,
p. 55.
104 Albert BAUR,“Weitere Auseinandersetzungen”.
105 H . von SPRECHER ,“Gegen den sozialen Staat”.
106 Arthur STRAESSLE, Eduard Sulzer- Ziegler, pp. 93- 112.
107 Journal de la Société vaudoise d'utilité publique, no 3, 1892, p. 96 .
108 Erich GRUNER , Arbeiterschaft und Wirtschaft in der Schweiz, t. 3,pp. 512 -513.
109 Cit.in DanielHELLER, Eugen Bircher, p. 136 .
110 Ibid ., p.18.
111 Hans-Ulrich WEHLER, Das Deutsche Kaiserreich , 1871-1918, pp. 179-181.
112 ArnoMAYER , La persistance de l'Ancien régime, p . 273.
113 Zeev STERNHELL,Maurice Barrès et le nationalisme français, p. 253 .
114 “Garde à vous,hommes libres!”,Journal de la Société vaudoise d'utilité publique,
no 4, 1890, pp. 89-93.
115 Schweizerische Bürgerzeitung76, 2 juillet 1907 (traduction de Sophie Pavillon ).
116 Schweizerische Arbeitgeber Zeitung, 21 juin 1919.
117 Gonzague de REYNOLD , “ Le besoin de l'ordre”, p. 12 .
118 J. STEIGER , “ Vaterländische Fragen ”.
119 Ernst FRISCHKNECHT, Aspekte bürgerlichen Bewusstseins in Zürich in der Zeit
vor dem ersten Weltkrieg.
120 Jakob BOSSHART, Ein Rufer in der Wüste, p . 362
121 Albert BAUR,“Weitere Auseinandersetzungen ”.
122 Edouard ROD, La course à la mort, p. 199.
123 Paolo ALATRI,“ L'interventionnismo e la guerra ”, p. 15 .
124 Cit . in Priester der Feder, Lehrer des Volkes, Anwalt des Vaterlandes, p. 89.
125 Gonzague de REYNOLD ,in W + L V, 1909/10, pp. 261-264.
126 Georges de MONTENACH ,“Les morts quiparlent”,in Pensées et prévisions
politiques, p .13 .
127 Eric HOBSBAWM , Terence RANGER (ed.), The Invention of Tradition .
179
128 HansUlrich JOST,“ Das «Nötige» und das « Schöne». Voraussetzungen und
Anfänge der Kunstförderung des Bundes”.
129 Christian OSTERWALDER MAIER, “Die Pfahlbauidee: eine Geschichts
interpretation machtGeschichte” ,NZZ 92, 21-22 avril 1990 .
130 Karl ZIMMERMANN , “Pfahlbauromantik im Bundeshaus” .
131 Feuille fédérale 1884/IV , p. 532 .
132 Par ex . Dr. F. Schwarz, “ Die Alemannen und die heutige Bevölkerung der
Schweiz”, et Heinz OLLNHUSEN , " Das Schweizervolk . Die Herkunft der
Schweizervolkes und seiner Nachbarn ”.
133 Eugen BIRCHER ,“ Zur Rassenfrage in der Schweiz”.
134 Bernard CRETTAZ, Juliette MICHAELIS -GERMANIER , Une Suisse miniatu
re ou Les grandeurs de la petitesse, Genève,Musée d'ethnographie de Genève,
1984.
135 W + L III, 1908/09, p. 350.
136 Georges de MONTENACH , Pour le visage aimé de la patrie , p . 115 .
137 Eduard SULZER -ZIEGLER , W + L IX , 1911/12, p. 799.
138 Tzvetan TODOROV, Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité
humaine, Paris: Seuil, 1988 .
139 Politisches Jahrbuch der Schweiz. Eidgenossenschaft XI, 1897, p. 540
140 Gérald ARLETTAZ, “Les effets de la Première Guerremondiale sur l'intégra
tion des étrangers en Suisse”.
141 Carl Alfred SCHMID , Unsere Fremdenfrage, p. 5 .
142 Robert SCHMID ,Der Geburtenrückgang in der Schweiz.
143 John CUENOD, La criminalité à Genève au XIXe siècle.
144 Robert de TRAZ,“La vie en Suisse”,p. 458.
145 Ernst LAUR, Politique agraire, p.62.
146 Georges ADDOR , De la naturalisation etde l'assimilation des étrangers en Suisse,
p. 39.
147 Cit. in :Gérald ARLETTAZ/Silvia BURKART, “Naturalisation , « assimila
tion » et nationalité suisse. L'enjeu des années 1900 -1930”, p . 56 .
148 AlfredHAESLER , La Suisse Terre d'Asile ? La politique de la Confédération envers
les réfugiés de 1933 à 1945 .
149 WilliGAUTSCHI,Geschichte des Kantons Aargau, p. 415.
150 A consulter: Angela GARRIDO , Le début de la politique fédérale à l'égard des
étrangers, etMarc VUILLEUMIER, Immigrés et réfugiés en Suisse.
151 Therese MAURER,Dürrenmatt,p. 346.
152 Alfred BERCHTOLD, La Suisse romande...,pp.582-583.
153 Karl FRY, Decurtins, t. 2, p. 39
154 JonnyMOSER , “ Antisemitismus zwischen Doppeladler und Kruckenkreuz
(1870- 1930 )”.
155 FranzEGGER ,“Der Bundesstaat und die fremden Zigeuner in der Zeit von
1848 bis 1914” .
156 Heinz LOOSER , “ Zwischen « Tschinggenhass» und Rebellion . Der « Italiener
krawall» von 1896 ” .
180
157 Erich GRUNER , Arbeiterschaft und Wirtschaft, t. 2,pp. 1070- 1076, 1177;t. 3,
pp . 442-445 ;GiovanniCASAGRANDE,“Mises en fiche du début du siècle: le
cas de Luigi Bertoni”.
158 Heinz LOOSER,“ Zwischen « Tschinggenhass» und Rebellion ”, p. 94.
159 Ernst STEINMANN /Willi BRETSCHER , Die sozialistische Bewegung in der
Schweiz, pp. 125 -126 .
160 William JOHNSTON ,L'espritviennois; Vienne 1880-1938, et L'apocalypse
joyeuse, sous la dir. de Jean Clair.
161 Otto WEININGER , Sexe et caractère.
162 Emanuel von BODMANN ,“Otto Weininger”.
163 Cit. in : Elisabeth BINGGELI,“Garde à vous! A ceux quilisent”, p. 41.
164 Karl FRY, Decurtins, t. 2, pp . 126 - 153.
165 Annette FREI, Rote Patriarchen. Arbeiterbewegung und Frauenemanzipation in der
Schweiz um 1900 .
166 Christa MUTTER , Frauenbild und politisches Bewusstsein im schweiz. Kath .
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167 Mario KÖNIG ,Die Angestellten zwischen Bürgertum und Arbeiterbewegung.
168 Marc RUFER, “ La poutre dansl'oeil: racisme et psychiatrie” .
169 Auguste FOREL, Lamorale sexuelle , p. 21.
170 Auguste FOREL , Les Etats-Unis de la Terre. Un programme praticable d'entente
pacifique universelle et stable entre les peuples, Lausanne: Ruedi, 1914, p . 16 .
171 Edouard ROD, La course à la mort, p. 168.
172 A . deMESTRAL, “L ’internement des personnes à responsabilité limitée et
spécialement des alcooliques”, in Journal de la Société vaudoise d'utlité publique,
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173 Eugen BLEULER ,Führen die Fortschritte derMedizin zur Entartung der Rasse?
174 Liliane CRIPS,“ Essai d'analyse institutionnelle du racismebiologique:le cas
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175 M .-J.GAUFRES, “ Alcoolisme et progrès”, p. 127.
176 Charles QUIDORT, La question de l'alcoolisme, p .87.
177 Cit. in Philippe EHRENSTRÖM , La stérilisation des maladesmentaux et l'avorte
ment eugénique dans le canton de Vaud: Eugénisme et question sociale du débutdu
XXe siècle auxannées 1930,p. 47
178 " Festrede von Reg.r. von Steiger zur 700 Jahrfeier Berns
zur ns aam 14. Aug. 1891”, in
183
Index des noms propres
Abt 19 Cornut 104
Addor 104 Cramer-Frey 15, 56, 57
Alexandre Cingria 79 Cuénoud 104
Anker 41
Arx 160, 161 D 'Annunzio 9, 121, 123, 140
Aubert 122, 147 Däniker 152
Auer 130 Darwin 73, 88, 89, 92, 112
Augustin 42 de Mun 36
Decurtins 36 , 37, 41, 42, 43, 48, 49, 50 ,
Bachmann 139 51, 54, 56 , 75 , 76, 95, 106 , 107, 113,
Bally 57 130, 134, 144
Barrès 10, 11, 77, 79, 90, 92, 121, 128 Deucher 7
Baur 94 Devrient 148
Bavier 16 Dürrenmatt 28, 29, 30, 43, 46, 47, 48,
Bebel 113 50 , 54, 92, 106 , 156
Beck 50
Bircher 59, 73, 88, 89, 90 , 99, 105, 121, Elisabeth d'Autriche 110
141, 147, 153, 156, 160 Emil Frey 19
Bismarck 8, 43, 47, 58 Escher 15, 16 , 56, 57
Bleuler 118 Etter62, 149, 151, 160
Böcklin 7
Bolli 58 , 59 Faesi 56 , 80
Bonjour 127 Feigenwinter 36 ,50
Bonnard 53 Fick 101
Bopp 29 Fonjallaz 153
Bosshart 10 , 93 Fontanet 107
Bovet 120, 135, 164 Forel 116, 117, 118
Bovy 77 Forrer 43
Brandenberg 159 François 60, 79
Bretscher 111 Franzvon Segesser 50
Brezzola 67 Freud 112 , 115
Budé 112 Frey 15 , 57, 66
Burckhardt 31, 123, 133 Frisch 165
Burnat-Provins 135 Funk 57
Calonder 139 Ganz 135
Carry 106 Georg 33
Carteret 20 Gertsch 19
Chamberlain 73, 92, 99, 101 Gilliard 72
Cingria 77 Godet 53,54, 55 , 56 , 135
Claparède 126 Gotthelf 41, 151
Conseiller d'Etat bernois von Steiger 120 Grant 99
184
Grellet 52 , 54 Mermillod 36
Greulich 49 Mestral 118
Greyerz 55, 56 Meuron 53
Guillaume II 127, 128, 142 Micheli 42
Guisan 148, 160 Monnier 55, 133
Montenach 36,37,50,51, 73, 97, 101,
Hilty 23, 70 , 71, 82, 84, 88, 102, 113, 114 , 134 , 135 , 138 , 139
120 , 125 , 130 , 131, 133 Motta 62
Hitler 76 , 88, 107, 147 Müller 63
Hodler 130, 131, 132, 138, 140, 141 Musil 112
Hofmann 160 Mussolini 60
Horber 108, 151 Musy 40,50,62, 149, 155, 156
Horner 74
Huber 151 Niess 68
Huber-Werdmüller 57 Nietzsche 8, 27, 73, 88, 89, 92, 112,
118, 128
Inglin 10, 127
Oehler 153
Kafka 112 Oltramare 107
Keller 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, 16, 18,60,
125, 158 Pareto 95
Kellermüller 160 Pezolt 64
Kokoschka 112 Philipona 74
Korff 128 Pie IX 35
Krebs 39 Pie X 49, 76
Künzli 28 Pilet-Golaz 11, 145
Ploetz 119
La Tour du Pin 36 Python 36 , 40, 41,50, 51, 52, 74, 106 ,
Langbehn 8, 11, 92, 128 107, 129
Laur 41, 42, 43, 79 , 104, 136 , 147, 148
Laur junior 137 Quartenoud 74
Leonhardt 152
Leupold 108 Ragaz 83
Lorenz 148 Ramuz 10, 77, 135
Löwenstein 36 Regamey 156
Ludendorff 147 Repond 42, 43
Lueger 107 Reynold 12, 26 , 52, 59, 60 , 77, 78, 79 ,
Lydia 16 80, 90 , 91, 92 , 94 , 96 , 104 , 105 , 106 ,
121, 123, 128 , 131, 136 , 137, 138 , 141,
Mahaim 120 146 , 149, 159
Martin 38, 78, 80 Richard 66
Marx 86 , 88 Richard Bovet 79
Masnata 148 . Rigassi 150
Masson 153 Rod 10, 11, 55 , 94, 118, 126 , 140
Maurras 77, 79 , 92 Rothmund 106 , 156
185
Rothpletz 7 Storm 14
Rüdin 119 Sulzer-Ziegler 25 , 43, 56 , 57, 58 ,67, 84 ,
Rusch 75, 76 , 95 86 , 87, 89, 90 , 101, 102, 105, 110 , 141
Suzanne de Montenach 114
Sand 113
Savoy 37,50, 148 Tobel65
Schaffner 11, 141 Traz 12 , 77, 79, 104, 121, 122, 125, 137,
Schenk 29 142
Scherrer 49
Schirmer 39, 149 Ulrich Wille 108, 136, 151, 152
Schmid 102, 105 , 119
Schopenhauer 27, 49,55, 92, 112, 140 Vallette 55
Schorderet 35 , 36 ,51, 74 , 114 , 129 Vessaz 19
Schwarzenbach 43 Vögelin 134
Secrétan 32, 52, 53, 55,58, 121
Segesser 34
Seippel 114 , 140 Wagner 55, 123, 127, 140
Sombart 49 Walter 76
Sonderegger 152 Wassilieff64
Soury 90 Weininger 111, 112
Soussens 74 , 106 Welti 15 , 16
Spengler 73 Widmann 8
Spitteler 9, 10, 141 Wille 12, 19,43, 58, 59,60,66, 70, 108,
Stauffer 16 128, 142, 152, 153
Steck 24, 49 Winkler 141
Steiger 105, 154, 156
Steinmann 111 Zemp 8, 12, 16 , 21
186
Crédits photographiques
(Leschiffres renvoient aux numéros des illustrations)
Bibliothèque nationale suisse, Berne: 1, 3, 4,5 , 8, 9, 10.
Musée historique de Berne:6 .
Fondation suisse pour la photographie, Kunsthaus, Zurich : 7.
Institut d'histoire et de théorie de l'architecture (gta), ETH Zurich: 11.
Maquette de couverture etmise en page: Tristan Boy de la Tour
187
Autour de 1900 , le visage politique de la
Suisse se modifie profondément.
Face ou à côté de la lente montée de la
gauche, la droite fait peau neuve.
Le libéralisme change de nature.
Le conservatisme se renouvelle .
Et, contre l'esprit fin de siècle , les
tenants d 'une nouvelle droite (déjà . ..)
embouchent les trompettes du modernisme
voire de l'anarchisme culturel pour
proposer des solutions « hiérarchiques»
aux conflits sociaux :
ce sont les «avant- gardes réactionnaires» .
Avec ici une figure emblématique:
Gonzague de Reynold .
Car dans ces pages, pour une fois, c'est la
Suisse romande qui sert de modèle à
l'ensemble de l'histoire suisse.
Hans Ulrich Jost est né à Bienne en 1940.
Professeur d 'histoire contemporaine à l'Université de
Lausanne depuis 1981, il renouvelle les approches de
l'histoire sociale et de la culture politique suisses, tant
par ses travaux que par ceux d 'assistants et d' étu
diants qu 'il publie dans la collection « Histoire et
société contemporaines» qu 'il a fondée.
Organisateur de nombreux colloques, il a aussi lancé
en 1990 la revue «Les Annuelles» .
ISBN 2 -8290 -0151- 6
9782829 "001512||