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La question du temps dans le récit

L'analyse narratologique du temps consiste à s'interroger sur les relations entre le temps de l'histoire
( mesurable en siècles, en années, jours , heures, etc ) et le temps du récit ( mesurable en nombre de
lignes ou de pages) . Il y a le temps raconté ( un récit peut évoquer une journée ou plusieurs
générations) et le temps mis à raconter ( de quelques lignes à plusieurs volumes) . 4 questions vont nous
intéresser dans ce contexte :

Le moment de la narration - on se demande quand est racontée l'histoire par rapport au moment où et
les censées s'être déroulé. Il y a 4 possibilités : la narration peut être ultérieure , intérieure , simultanée
ou intercalée .

1)La narration ultérieure rapporte les évènements après qu'ils ont eu lieu . C'est le cas le plus fréquent ,
les verbes sont au passé ,

2) la narration intérieure - mentionne les évènements avant qu'ils ne se produisent . Il s'agit d'un cas
assez rare qui suppose un récit au futur . Ce type de narration on peut le rancontrer dans des passages ,
des fragments . C'est un procédé spécifique aux énoncés profetiques ( au futur) . Le roman ' Moderato
Cantabile' de Marguerite Duras.

3) la narration simultanée - se signale par l'emploi du présent. C'est une technique très utilisée dans le
roman contemporain . Elle donne l'illusion que le narrateur écrit au moment même de l'action . Le
roman Milan Kundera ' La lanteur' ' je regarde dans le rétroviseur' .

4) la narration intercalée - se situe entre les moments de l'action . C'est un mixte

, la vitesse, la fréquence, et l'ordre.

C'est un mixte de narration intérieure et simultanée. On la rencontre surtout dans le journal intime

La vitesse
La vitesse d'un récit peut s'évaluer à partir de 4 modes fondamentaux :

-la scène donne l'illusion d'une coïncidence parfaite entre le temps qu'on met à lire l'épisode et le
temps qu'il met à se dérouler . Le temps du récit étant égal au temps de l'histoire , on peut écrire la
formule : TR ( temps du récit) = TH ( temps de l'histoire) - asta se numește scena. Le type canonique de
la scène est le dialogue : le temps passé à lire un échange de répliques coïncide presque parfaitement
avec le temps utilisé par l'échange en question.

- le sommaire condance une longue durée d'histoire en quelques mots ou quelque page . Il produit
donc un effet d'accélération, car le narrateur met moins de temps à raconter les faits que ceux-ci n'en
ont mis à se dérouler . La formule du sommet est : TR<TH.

- la pause désigne les passages où le récit se poursuit à lors qu'il ne se passe rien sur le plan de l'histoire.
Il s'agit de fragments non narratifs : descriptions, ou commentaires du narrateur . La pause provoque un
effet de ralentissement, elle se traduit par la formule : TR= n ; TH = 0
- l'ellipse créé une accélération maximale . Elle correspond à une durée d'histoire que le récit passe sous
silence . La logique des évènements montre qu'il s'est produit quelque chose , mais le texte ne l'a pas
mentionné . Le narrateur met donc infiniment moins de temps à raconter les faits qu'ils n'en ont mis à
se dérouler. La formule de l'ellipse c'est : TR= 0 et TH = n

On pourrait ajouter à ces 4 formules canoniques la dilatation, qui correspondrait à la formule : TR >TH.
C'est lorsque le narrateur met beaucoup plus de temps à raconter un évènement qu'il n'en met à se
dérouler. L'histoire semble alors avancer au ralentis .

Pourtant, selon Gérard Genette les auteurs qui ont tenté , (comme Claude Mauriac qui dans '
L'Agrandissement' , raconte 2 minutes en 200 pages) procèdent par insertion de pause plus que par
dilatation de la durée.

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