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L'information géographique

La part du pétrole dans le trafic des ports français


René Musset

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Musset René. La part du pétrole dans le trafic des ports français. In: L'information géographique, volume 23, n°1, 1959. pp. 12-
16;

doi : https://doi.org/10.3406/ingeo.1959.1858

https://www.persee.fr/doc/ingeo_0020-0093_1959_num_23_1_1858

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La part du pétrole

dans le trafic des ports français0'

entrées, 32 % des sorties, cabotage exclu. Le


fait est particulièrement marqué pour les ports
le
qu'il
nombreux
connu;
La
pétrole
constituait
dominance
il en
suffit
ports
1955
àde
du
européens
Londres
fournissait
rappeler
pétrole enest
dans
qu'à
351954
un
%leRotterdam
du
55
fait
trafic
%
trafic,
bien
des
de français. Considérons le trafic total en
marchandises en 1957 (en tonnes) de l'ensemble des
ports maritimes de la France métropolitaine :
Sorties
ENTREES o/
/o ENTREES
(y compris
(les soutes) ET SORTIES 0//o

Hydrocarbures bruts. . . . 24 858 278 43,1 1 028 445 4,3 25 886 723 31,9
Hydrocarbures raffinés . 5 129 591 8,9 7 637 319 32,5 12 766 910 15,7
Total des hydrocarbures 29 987 869 52,0 8 665 764 36,8 38 653 633 47,6
Trafic total 57 622 170 100 23 536 281 100 81 158 451 100
Les sorties d'hydrocarbures — presque 1956, de 5 529 000 en 1955; elles étaient plus
entièrement raffinés — sont très inférieures aux importantes tant que les autres pays de
entrées — presque entièrement des bruts — l'Europe occidentale n'eurent pas de grande
(il faut, bien entendu, tenir compte de la industrie du raffinage : ils ont suivi l'exemple
diminution en poids du pétrole raffiné par rapport de la France, notamment la Grande-Bretagne,
au pétrole brut qui a servi à le fabriquer) : les Pays-Bas, l'Italie; l'Allemagne de l'Ouest,
la majeure partie du pétrole raffiné produit encore en retard, s'apprête à en faire autant.
dans les raffineries françaises est destinée à la Les industriels français du raffinage espèrent
consommation intérieure. cependant remonter au niveau de 1955, en
La consommation française de produits dépit d'une concurrence aiguë sur le marché
pétroliers (2) a été, en 1957, de 18 727 023 t, européen, grâce à des progrès dans
dont 1 125 185 pour les soutes françaises; les l'importance et les méthodes de traitement des bruts
exportations ont été seulement de 3 932 000 t et en demandant un effort aux transports
(dont 2 242 000 pour la zone franc), plus les maritimes nationaux. Une autre cause qui
soutes des navires étrangers, 598 296 t. Les freine les exportations est que la consommation
exportations (3) ont été diminuées en 1957 française est toujours en croissance; la crise de
par la « crise de Suez », de décembre 1956 à Suez elle-même, en dépit des difficultés et des
avril 1957; elles avaient été de 4 891 000 t en contingentements, n'a pas réussi à l'empêcher,
le progrès de la demande intérieure ayant plus
(1) Source des statistiques : Ministère des Travaux que compensé la baisse des soutes
publics... Direction des Ports maritimes. Statistique (consommation en 1955 : 17 029 877 t, dont 1 292 895 de
des ports maritimes de la France métropolitaine, soutes françaises).
année 1957. La répartition des produits pétroliers entre
(2) II n'y a pas lieu de comparer strictement la entrées et sorties est très nette. Aux entrées,
production et l'importation des pétroles d'une part
et la consommation de l'autre, des quantités notables avant tout des pétroles bruts, bien que la
étant stockées et se reportant d'une année à l'autre quantité de raffinés ne soit pas négligeable :
(encore que le stockage soit réduit le plus possible, la France importe des pétroles spéciaux,
pour diminuer les frais). notamment pour l'aviation (4). Aux sorties, les
(3) Les sorties des ports ne comprennent pas pétroles bruts comptent à peine; le million de
seulement les exportations et les soutes, mais aussi tonnes qui figure sous cette rubrique est
les expéditions par mer (par le cabotage national), constitué par des pétroles extraits dans le bassin
d'un port français à un autre. Au Havre, par exemple,
en 1957; sorties des produits pétroliers, 1175 097;
cabotage national, 540 432 (46 %) ; soutes, 515 384 (4) L'essence d'aviation consommée en France
(43,85 %) ; exportations (toutes en Europe) 119 281 (259 743 m3 en 1957) est demandée presque
12 (10,15 %). entièrement aux États-Unis.
d'Aquitaine : la Société Esso-Standard, qui 13 %; soutes étrangères, 6,9). Les soutes
exploite le domaine d'extraction landais, a prennent surtout de l'importance dans les ports
envoyé en 1957 sa production de brut, à raffineries, où le pétrole n'est pas cher :
888 513 t, du port de Bordeaux au port du maints navires font un détour pour venir au
Havre pour sa raffinerie de Port-Jérôme (5) Havre remplir leurs soutes ou même n'y
(quand fonctionnera la raffinerie qu'elle viennent que pour cela (ainsi s'explique
construit à Ambès, en Gironde, ce trafic prendra l'énorme part des soutes dans le trafic pétrolier
fin); donc, dans le trafic maritime entrées et du Havre à la sortie, 43,9 %, son insignifiance
sorties, ces pétroles bruts figurent deux fois, dans des ports tels que Caen (soutes en
à la sortie à Bordeaux, à l'entrée au Havre.
De même, des doubles, voire de multiples hydrocarbures, 512 t, 0,04 % des sorties totales)
ou Rayonne (1912 t, 0,7 %).
emplois résultent des déplacements de pétroles
raffinés : par exemple, sortie du Havre, entrée Beaucoup plus instructive est la répartition
à Caen, ou : sortie de Donges (port de Nantes- du trafic pétrolier entre les ports français (6).
Saint-Nazaire), entrée à La Rochelle, sortie du On constate que les sept plus grands ports (ceux
même port, entrée à Saint-Martin-de-Ré (nous ayant le plus fort trafic de marchandises,
verrons plus loin le cas de La Rochelle). entrées et sorties) sont aussi les sept ports
Les soutes en hydrocarbures forment à elles possédant une ou plusieurs raffineries de pétrole (7)
seules, avec 1 723 481 t, 7,2 % des sorties (toutes les raffineries françaises sont littorales,
totales (soutes françaises, 4,7 %; soutes excepté une, insignifiante, Merkwiller en
étrangères, 2,5); leur part dans les sorties Alsace). Cela seul met en évidence la
d'hydrocarbures est forte, 19,9 % (soutes françaises, prépondérance des pétroles.

1957 En tonnes. % du Trafic total correspondant de chaque port.

HYDROCARBURES HYDROCARBURESJTOUS LES HYDRO- ENTRÉES TOTALES


BRUTS % RAFFINES CABURRES o/ = 100 Ordre
Entrées
Dunkerque 1 735 158 33,3 445 549 8,6 2 180 707 41,9 5 207 456 IV
Le Havre 9 618 577 72,4 944 283 7,1 10 562 260 79,5 13 293 623 I
Rouen et annexes .... 473 692 6,9 114 091 1,7 587 783 8,6 6 851 515 III
Nantes-Saint-Nazaire . . 1 944 986 44,0 917 520 20,8 2 862 506 64,8 4 417 852 V
Bordeaux et annexes . . 1 152 028 39,4 280 611 9,6 1 432 639 49,0 2 922 551 VI
Sète 990 275 44,3 227 496 10,2 1 217 771 54,4 2 236 541 VII
Marseille 8 912 244 67,5 679 695 5,1 9 591 939 72,6 13 210 659 II
Total ou %
pour ces sept ports . . 24 826 960 51, 63 609 245 7,5|28 436 205 59,1 48 140 197
Autres ports 31 318 0,3 1 520 346 16,0 1 551 664 16,3 9 481 973
Total pour la France 24 858 278 43,1 5 129 591 8,9 29 987 869 52,0 57 622 170
Sorties
Dunkerque 265 952 10,8 265 952 10,8 2 456 007 III
Le Havre 110 791 4,6 064 306 44,4 1 175 097 49,1 2 396 539 IV
Rouen et annexes 845 852 32,1 845 852 32,1 2 637 864 II
Nantes-Saint-Nazaire 555 653 53,6 555 653 53,6 1 037 068 VI
Bordeaux et annexes. 914 563 38,0 389 585 16,2 1 304 148 54,2
.

2 409 530 V
Sète 453 191 45,2 453 191 45,2 1 002 644 VII
Marseille 3 091 0,05j3 765 147 57,4 3 768 238 57,4 6 565 139 I
Total ou %
pour ces sept ports 1 028 445 4,6 7 339 686 39,7 8 368 131 45,2 18 504 791
5 031 490
Autres ports 297 633 6,0 297 633 6,0
Total pour la France 1 028 445 4,3\7 637 319 32,5 8 665 764 36,8 23 536 281

(5) L'appartenance à une même société du gise- (6) La statistique du ministère des Travaux
HYDROCARBURES HYDROCARBURES TOUS LES ENTREES TOTALES
Entrées BRUTS o//o RAFFINES CARBURES 0/ = 100 Crûre
et Sorties
Dunkerque 1 735 158 22,6 711 501 9,3 2 446 659 31,9 7 663 464 IV
Le Havre 9 729 368 62,1 2 008 589 12,8 11 737 957 74,8 15 690 162 II
Rouen et annexes 473 692 5,0 959 943 10,1 1 433 635 15,2 9 489 379 III
Nantes-Saint-Nazaire . 1 944 986 35,7 1 473 173 27,0 3 418 159 62,7 5 454 920 V
Bordeaux et annexes . 2 066 591 38,7 670 196 12,6 2 736 787 51,3 5 332 081 VI
Sète 990 275 30,6 680 687 21,0 1 670 962 51,6 3 239 185 VII
Marseille 8 915 335 45,1 4 444 842 22,5 13 360 177 67,6 19 775 798 I
Total ou %
pour ces sept ports. 25 855 405 38 ,8 10 948 931 16,4 36 804 336 55 ,1 66 644 988
Autres ports 31 318 0 ,2 1 817 979 12,6 1 849 297 12 ,5 14 513 463
Total ou %
pour la France 25 886 723 31 ,9 12 766 910 /5,7;38 653 633 47 ,6 81 158 451
Ces tableaux montrent assez que la présence Le pétrole brut est à peu près uniquemen
du commerce pétrolier est pour les sept ports importé par les ports à raffineries; à la sortie
à raffineries la cause essentielle de leur il ne figure que dans trois ports en France,
primauté (à l'exception de Rouen, cas particulier dont un seul, Bordeaux, exportateur des
que nous examinerons plus loin). A considérer pétroles landais, a de l'importance (c'est le
leur trafic total (toutes marchandises), ils seul port où les sorties de brut l'emportent sur
comptent en France pour 83,5 % aux entrées, les sorties de raffinés) ; au Havre, et plus encore
76,8 aux sorties, 82,2 aux entrées et sorties. à Marseille, les sorties de brut sont bien peu
D'autre part, ils monopolisent presque le trafic de chose : il s'agit surtout d'échanges entre
maritime des hydrocarbures en France : ils raffineries (celles-ci travaillent des mélanges
réunissent 94,8 % des entrées de pétrole (bruts, de pétrole et une usine doit parfois demander
99,9; raffinés, 70,4), 96,6 des sorties (bruts, à une autre telle variété qui lui manque (8)).
100 %; raffinés, 96,1), 95,2 des entrées et sorties Le pétrole raffiné, au contraire, figure à la
(bruts 99,9; raffinés, 85,8). Les autres ports fois aux entrées — nous avons vu que la
ne ramassent que des miettes; ils n'ont une France importe des pétroles spéciaux — et
part appréciable du trafic pétrolier que pour aux sorties. Pour celles-ci, il convient de mettre
les raffinés aux entrées (ils en reçoivent des à part les soutes, très variables selon les ports
grands ports pour leur consommation locale); et qui voudraient une étude particulière;
aux sorties, les bruts sont réduits à rien, les contentons-nous d'indiquer que, selon les cir-
raffinés à peu de chose (soutes et quelques
redistributions). Les soutes mises à part, le publics compte dans la Métropole 93 ports (dont 7 en
grand port exportateur est Marseille : Corse). Un port comprend parfois des annexes ou de
3 295 069 t aux sorties sans les soutes (Rouen petits ports voisins ; Nantes et Saint-Nazaire comptent
et Le Havre, au second et au troisième rang, pour une unité. Cinq des ports figurant dans la
739 887 et 548 922) : c'est que Marseille statistique ne font aucun trafic de marchandises,
redistribue du pétrole aux ports méditerranéens seulement de la pêche.
français, au moins à l'est du Rhône, et surtout (7) Raffineries, selon les ports (entre parenthèses,
est le grand fournisseur de nos territoires capacité de traitement au 1er janvier 1958, en milliers
d'Afrique, l'Afrique du Nord particulièrement de tonnes) : Dunkerque, 1 (2 200). — Le Havre, 4 :
Gonfreville-l'Orcher (3 600), Port-Jérôme (4 250),
(Le Havre en 1957 n'a pas vendu hors Notre-Dame-de-Gravenchon (850), Le
d'Europe). Petit-Couronne (3 300), cette dernière à Rouen, mais
ravitaillée en brut par Le Havre et un pipe-line, sauf
une faible partie, les pétroles lourds, venus à la
ment des Landes et de la raffinerie de Port-Jérôme raffinerie par la Seine et le port de Rouen. — Nantes-
(basse Seine) explique que le pétrole, amené au Saint-Nazaire, 1, Donges (1 700). — Bordeaux : 2,
port de Bordeaux par voie de terre, ne soit pas traité Ambès (1 150), Pauillac (700). — Sète, 1 : Frontignan
par les raffineries de la Gironde : elles appartiennent (1 400). — Marseille, 3 (sur l'étang de Berre) : La
à d'autres sociétés (celle de Pauillac à la Shell-Berre, Mède (5 875), Berre (3 800), Lavera (4 200).
celle d'Ambès à la Caltex). Le peu de pétrole que (8) En 1955, par exemple, la raffinerie de Port-
produit le gisement, en diminution, de Lacq, est Jérôme, ayant acheté en tout 3 684 147 t de pétrole
traité par les raffineries de Pauillac (Gironde) et de brut (dont 388 815 de pétrole national), a cédé à
14 La Mède (Étang de Berre). d'autres raffineries 163 832 t.
constances locales — nombre et surtout tonnage raffiné (Dunkerque, Le Havre), tantôt elles
des navires, importance des escales, durée des n'en forment qu'une médiocre part; tantôt les
voyages sans escale à partir du port, etc., — il soutes forment une part très importante (Le
y a des différences frappantes, que montre le Havre) ou importante (Nantes-Saint-Nazaire)
tableau suivant : tantôt les soutes forment la du trafic
jouent qu'un
total
rôle deeffacé.
sortie, tantôt elles n'y
majeure partie ou presque des sorties de pétrole

1957 SOUTES EN HYDROCARBURES


% DE
SOUTES % DES SORTIES % DES SORTIES CHAQUE PORT
PORTS (en tonnes) EN PÉTROLE TOTALES DANS LES SOUTES
RAFFINÉ

Dunkerque 154 552 58,1 6,3 9,0


Le Havre 515 384 48,4 21,5 29,9
j

Rouen 105 965 12,5 4,0 6,15


Nantes-St-Nazaire . 105 430 19,0 10,2 6,1
Bordeaux 68 561 17,6 2,8 4,0
Sète 47 065 10,4 4,7 2,7
Marseille 470 078 12,5 7,2 27,3
Total ou %
pour les sept ports . 1 467 035 20,0 7,9 85,1
Autres ports 256 446 86,2 5,1 14,9
Total ou %
pour la France... 1 723 481 22,6 7,2 100

II faudrait étudier chacun des ports. port industriel, ce qui lui donne un très gros
Contentons-nous de quelques indications sur les deux trafic non pétrolier à la sortie, alors que Le
grands ports, Le Havre, Marseille, qui Havre n'a que relativement peu d'industries
correspondent aux deux grands ensembles de et un trafic non pétrolier à la sortie faible
raffineries et réunissent à eux seuls 57,2 % des (sorties, moins pétrole et moins eau (12) :
soutes françaises. Les soutes diffèrent peu en Marseille, 5 469 364 t; Le Havre, 1 192 554 t.)
quantité entre ces deux ports, mais, au Havre, Parmi les sept ports à raffineries que nous
les soutes en pétrole tiennent une place énorme avons considérés, un, Rouen, doit être mis à
dans le trafic à la sortie, dont elles forment part, comme le moins pétrolier de tous. Il a été,
plus du cinquième, tandis qu'à Marseille c'est pour ainsi dire, rayé de la liste, car il était
à peu près le quatorzième. C'est que les deux avant 1952 un port de même type que les six
ports sont très différents : Lé Havre, port autres. En 1951, les hydrocarbures comptaient
transatlantique, soit par départs directs, soir pour 32,9 % dans les entrées, pour 47,45 %
par escales, fournit du pétrole de soute à de dans les sorties, pour 37,2 % dans le trafic
grands navires gros consommateurs, qui entrées et sorties. Mais, en avril 1952, est
traversent l'Atlantique sans s'arrêter en route; établi un pipe-line du Havre au Petit -Couronne ;
Marseille ne joue pas le même rôle de port désormais, la majeure partie du pétrole brut
d'escale, n'envoie au loin, vers le Levant et n'arrive plus par navires de mer; seul celui de
l'Extrême-Orient, que des navires de moindres l'Amérique du Sud fait exception, trop
dimensions, qui peuvent se ravitailler dans visqueux pour être transporté par pipe-line.
d'autres ports en cours de route (10); le Ainsi s'est créée la situation actuelle (les soutes
parcours très fréquenté Marseille-Afrique du d'hydrocarbures, en même temps, ont baissé;
Nord (11) est court et les navires consomment elles étaient de 157 134 t en 1921; elles tom-
peu de pétrole; enfin Marseille est un grand
premier nombre, grande navigation; second nombre,
(10) Des deux ports sortent des nombres très moyenne navigation) : Le Havre, 90 430, 37 178;
différents de navires (1957), Le Havre, 4 758; Marseille, 69 633, 795 789.
Marseille, 8 751 ; mais les tonnages sont presque égaux
(en tonneaux de jauge nette) : Le Havre, 19 528 070; qui(12)
est l'un
II s'agit
des articles
de l'eau
de sortie
des provisions
les plus élevés,
de bord,
pour
Marseille, 19 863 110. une faible valeur (Le Havre, 680 869 t; Marseille,
(11) Nombre de passagers embarqués (1957; 605 225). 15
bèrent à 47 283 en 1953; elles se sont relevées et de la Gironde, parfois même du golfe du
depuis par développement du trafic non Mexique » (13) (l'essence est à La Rochelle au
pétrolier). prix de sortie des raffineries françaises). Le
Parmi les ports sans raffineries, enfin, un faible chiffre des sorties d'hydrocarbures par
cas particulier, fort instructif, est celui de le port montre que la zone de redistribution
La Rochelle. Le pétrole brut compte pour zéro est avant tout terrestre; les pétroles sortis
dans le trafic du port : rien de plus naturel, comprennent 45 310 t pour les soutes ; le reste,
puisqu'il n'y a pas de raffinerie. Mais le pétrole 6 377 t, correspond à de médiocres envois par
raffiné figure pour 467 391 1 aux entrées (38,0 % cabotage vers les îles voisines ou bien vers Les
du trafic d'entrées), pour 51 687 t aux sorties Sables-d'Olonne ou même Bayonne. La
(15,7 % du trafic de sortie), soit 519 078 t Rochelle, en somme, jouit d'un traitement de
aux entrées et sorties (33,3 % du trafic). Ce faveur.
qui explique ces fortes entrées d'hydrocarbures,
c est que La Rochelle « a réussi à se faire classer René MUSSET.
comme port normal d'importation des produits
pétroliers malgré son absence de raffinerie ; cela (13) M. Wolkowitsch : L'organisation des relations
lui permet d'assurer l'approvisionnement d'un de La Rochelle-Pallice (sic) avec l'arrière-pay s et son
secteur du territoire français, en y distribuant influence sur l'activité portuaire (Norois, IV, 1918,
des pétroles vendus, par cabotage, de Donges p. 41-50; à la p. 49).

ERRATUM. — Dans l'article de Mme A. Picard


Connaissance du Foehn (n° 5, 1958), p. 212, 2e colonne :
Supprimer (fig. 3), dans le texte, et la légende « Situation
atmosphérique favorable au déclenchement d'un courant de
fôhn », sous la figure.

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