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Chapitre 7 :

Orthogonalité dans l’Espace.

I – Orthogonalité et incidence :
1. Orthogonalité de deux droites :

Définition :
Dire que deux droites de l’espace sont orthogonales,
c’est dire que leurs parallèles respectives passant par
un point donné sont perpendiculaires.

Exemples :
• ( AD ) et ( AE ) sont orthogonales car :
…perpendiculaires dans le plan ( ADE )
• ( BC ) et ( AE ) sont orthogonales car :
… ( BC ) / / ( AD ) et ( AD ) et ( AE ) sont perpendiculaires.
N.B. : ( AD ) et ( AE ) sont perpendiculaires, donc orthogonales. ( BC ) et
( AE ) sont orthogonales, mais non perpendiculaires.
Propriété :
Si deux droites sont parallèles, alors toute droite
orthogonale à l’une est orthogonale à l’autre.
Exemple :

Dans le cube, ( AH ) et ( BG ) sont parallèles ; ( DC ) est orthogonale


à ( AH ) , donc à ( BG ) .

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2. Orthogonalité d’une droite et d’un plan :

Définition :
Dire qu’une droite d est orthogonale à un plan P ,
c’est dire que d est orthogonale à deux droites
sécantes du plan P .

Propriété :
Une droite d orthogonale à un plan P est alors
orthogonale à toutes les droites de P .

Démonstration avec le produit scalaire.

Propriétés (admises) :
• Si deux droites sont orthogonales à un même plan,
alors elles sont parallèles.
• Si deux droites sont parallèles, tout plan orthogonal
à l’une est alors orthogonal à l’autre.
• Si deux plans sont orthogonaux à une même droite,
alors ils sont alors parallèles.
• Si deux plans sont parallèles, toute droite
orthogonale à l’un est alors orthogonale à l’autre.

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3. Plans perpendiculaires :

Définition :
Dire que deux plans sont perpendiculaires, c’est dire
que l’un d’eux contient une droite orthogonale à
l’autre.

Exemple : Dans le cube ABCDEFGH, le plan ( AFH ) est

perpendiculaire au plan ( CDE ) .

En effet,

( AH ) , contenue dans ( AFH ) est orthogonale à (CDE ) car


( AH ) est orthogonale aux deux droites sécantes ( DE ) et (CD ) de
ce plan.

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II – Produit scalaire dans l’espace :
1. Une définition, plusieurs expressions :
 
Dans l’espace, deux vecteurs u et v sont nécessairement
 
coplanaires. Ainsi, le produit scalaire u ⋅ v défini dans le plan
s’étend naturellement à l’espace :

Définition 1 :
Dans l’espace muni d’une longueur, le produit
 
scalaire de deux vecteurs u et v est le nombre noté
    1  2 2 
u ⋅ v défini par : u ⋅ v =
2
u+v − u − v ( 2
).
 
N.B. 1 : En remplaçant u par − u , on peut donner aussi :
  1 2 2  2
u ⋅v =
2
u + v − v −u . ( )

N.B. 2 : Pour tout u de l’espace :
  2    
u ⋅ u = u ; u ⋅ u = u 2 est le carré scalaire de u .
 
Soit A un point de l’espace et B et C les points tels que : u = AB et
   
v = AC . On peut associer au couple ( u ; v ) l’angle géométrique de
mesure α .

On peut alors retrouver les expressions suivantes du produit


scalaire dans l’espace :

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Propriété 1 :
 
Soit deux vecteurs non nuls u et v de l’espace et α
 
une mesure de l’angle géométrique associé à u et v .
On a :
   
u ⋅ v = u × v × cos (α ) .

Conséquence : Pour tous points A et B de l’espace, on a :


 2  2
AB = AB = AB 2 . (1)

Propriété 2 :
Soit trois points A , B et C de l’espace ; si H est le
projeté orthogonal du point C sur la droite ( AB ) :
   
AB ⋅ AC = AB ⋅ AH .

2. Expression analytique du produit scalaire :

Propriété 3 :
 
Dans un repère orthonormé, si u et v ont pour
⎛ x ⎞ ⎛ x' ⎞
 
composantes : u ⎜ y ⎟ et v ⎜ y' ⎟ , alors on a :
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎝ z ⎟⎠ ⎜⎝ z ' ⎟⎠
 
u ⋅ v = xx '+ yy'+ zz ' .

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Démonstration :
 2
= x 2 + y 2 + z 2 , v = x '2 + y'2 + z '2
2
D’après la conséquence (1), on : u
 2
u + v = ( x + x ') + ( y + y') + ( z + z ') .
2 2 2
et
D’où :
  1
u ⋅ v = ⎡⎣( x + x ') + ( y + y') + ( z + z ') − x 2 − y 2 − z 2 − x '2 − y'2 − z '2 ⎤⎦
2 2 2

2
1
= ⎡⎣ x 2 + 2xx '+ x '2 + y 2 + 2yy'+ y'2 + z 2 + 2zz '+ z '2 − x 2 − y 2 − z 2 − x '2 − y'2 − z '2 ⎤⎦
2
1
= [ 2xx '+ 2yy'+ 2zz ']
2
= xx '+ yy'+ zz '.

⎛ 3 ⎞ ⎛ 5 ⎞
⎜ 
Exemple : On a u −1 ⎟ et v ⎜ −2 ⎟ .
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 5 ⎠ ⎝ 4 ⎠
 
u ⋅ v = 3 × 5 + ( −1) × ( −2 ) + 5 × 4 = 37

3. Propriétés du produit scalaire :

On retrouve les mêmes règles de calcul que celles utilisées dans le


plan, propriétés qui se démontrent aisément avec la propriété 3.

Propriété 4 :
  
Pour tous vecteurs u , v et w de l’espace et tout
nombre réel k :
              
• u ⋅ v = v ⋅ u • u ⋅ ( v + w ) = u ⋅ v + u ⋅ w • ( k. u ) ⋅ v = k × ( u ⋅ v )

Conséquences :
 
Pour tous vecteurs u et v de l’espace :
  2    
• ( u + v ) = u 2 + 2u ⋅ v + v 2
  2    
• ( u − v ) = u 2 − 2u ⋅ v + v 2
     
• (u + v ) ⋅ (u − v ) = u 2 − v 2
 
• u et v étant deux vecteurs colinéaires :
   
u ⋅v = u × v s’ils ont le même sens
   
u ⋅v = − u × v s’ils sont de sens contraires.

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Exercice :

• A et B sont deux points de l’espace tels que AB = 4 . I est le


milieu du segment [ AB ] .
a) Démontrer que, quel que soit le point M de l’espace :
  1
MA ⋅ MB = MI 2 − AB 2 .
4
b) En déduire l’ensemble des points M de l’espace tels que :
 
MA ⋅ MB = 5 .
III – Orthogonalité et vecteurs de l’espace :
1. Vecteurs orthogonaux :

Définition 2 :
 
Dire que deux vecteurs u et v de l’espace sont
 
orthogonaux signifie que : u ⋅ v = 0 .

N.B. : Le vecteur nul est orthogonal à tous les vecteurs.

Conséquence immédiate :

Théorème 1 :
Dans un repère orthonormé de l’espace,
⎛ x ⎞ ⎛ x' ⎞
 
les vecteurs u ⎜ y ⎟ et v ⎜ y' ⎟ sont orthogonaux
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎝ z ⎟⎠ ⎜⎝ z ' ⎟⎠

si et seulement si : xx '+ yy'+ zz ' = 0 .

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2. Droites orthogonales :

Propriété 5 :
Deux droites 𝒟 et 𝒟’ de vecteurs directeurs respectifs
   
u et v sont orthogonales si et seulement si u ⋅ v = 0 .

Démonstration :
A est un point de l’espace. ∆ et ∆' sont les deux droites qui passent
 
par A et de vecteurs directeurs respectifs u et v . On sait que 𝒟 et
𝒟’ sont orthogonales si, et seulement si, ∆ et ∆' sont
perpendiculaires en A. Or dans le plan qui contient ∆ et ∆' , ces
 
droites sont perpendiculaires si, et seulement si, u ⋅ v = 0 .
D’où le résultat.

3. Orthogonalité d’une droite et d’un plan :

Théorèmes 2:

Soit ∆ une droite de vecteur directeur u et 𝒫 un plan
 
dirigé par deux vecteurs non colinéaires v et v ' .
• La droite ∆ et le plan 𝒫 sont orthogonaux si et
 
seulement si : pour tous points M et N de 𝒫, u ⋅ MN = 0 .
• La droite ∆ et le plan 𝒫 sont orthogonaux si et
   
seulement si : u ⋅ v = 0 et u ⋅ v ' = 0 .
!
N.B. : On dit alors que u est un vecteur normal au plan.

Démonstrations :
• Dire que ∆ et 𝒫 sont orthogonaux, c’est dire que ∆ est
orthogonale à toutes les droites du plan 𝒫. C’est donc dire que
! """!
u ⋅ MN = 0 pour tous points M et N du plan 𝒫.

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 
• Si ∆ et 𝒫 sont orthogonaux, alors on a u ⋅ MN = 0 pour tous
     
points M et N de 𝒫. Donc u ⋅ AB = 0 et u ⋅ AC = 0 , c-à-d. u ⋅ v = 0 et
 
u ⋅v' = 0.
 
Réciproquement, si u ⋅ v = 0 et
 
u ⋅ v ' = 0 , comme on peut

décomposer MN comme
  𝒫
combinaison des vecteurs v et v ' ,
il existe deux réels α et β tels
  
que : MN = α ⋅ v + β ⋅ v ' . On a alors :
! """! ! ! !
u ⋅ MN = u ⋅ (α ⋅ v + β ⋅ v ')
! ! ! !
= α × u ⋅v + β × u ⋅v'
= 0.
N.B. : Le produit scalaire permet ainsi de démontrer le théorème
« une droite est orthogonale à toute droite d’un plan si, et seulement
si, elle est orthogonale à deux droites sécantes du plan. »

IV– Grandeurs dans l’espace :


1. Distance de deux points :

Propriété (rappel) :
( ) (
Soit A x A ; y A ; z A et B x B ; y B ; z B . La distance entre les)
points A et B vaut :
!!!"
( ) +(y − yA ) + ( zB − z A ) .
2 2 2
AB = AB = x B − x A B

Exemple :

Calculer la distance AB avec A 2; − 3 ; 5 et B 3 ; 4 ; 5 . ( ) ( )


(3− 2) + ( 4 + 3) + (5 − 5) = 50 = 5 2 .
2 2 2
AB =
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2. Mesure d’un angle de vecteurs :

Soit trois points de l’espace A , B et C , distincts deux à deux.


!!!" !!!" !!!" !!!"
On sait que : AB ⋅ AC = AB × AC × cos AB, AC . D’où : ( )
Propriété :
Si A , B et C sont trois points de l’espace distincts
deux à deux, on a :
!!!" !!!"
( )
!!!" !!!"
( ) # = AB ⋅ AC .
cos AB ; AC = cos BAC
AB × AC

Exemple :

On considère trois points de l’espace dans un repère orthonormé :


A ( 6 ; 8 ; 2 ) , B ( 4 ; 9 ; 1) et C ( 5 ; 7 ; 3) .
.
Déterminer la mesure de l’angle géométrique BAC

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