I – Orthogonalité et incidence :
1. Orthogonalité de deux droites :
Définition :
Dire que deux droites de l’espace sont orthogonales,
c’est dire que leurs parallèles respectives passant par
un point donné sont perpendiculaires.
Exemples :
• ( AD ) et ( AE ) sont orthogonales car :
…perpendiculaires dans le plan ( ADE )
• ( BC ) et ( AE ) sont orthogonales car :
… ( BC ) / / ( AD ) et ( AD ) et ( AE ) sont perpendiculaires.
N.B. : ( AD ) et ( AE ) sont perpendiculaires, donc orthogonales. ( BC ) et
( AE ) sont orthogonales, mais non perpendiculaires.
Propriété :
Si deux droites sont parallèles, alors toute droite
orthogonale à l’une est orthogonale à l’autre.
Exemple :
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2. Orthogonalité d’une droite et d’un plan :
Définition :
Dire qu’une droite d est orthogonale à un plan P ,
c’est dire que d est orthogonale à deux droites
sécantes du plan P .
Propriété :
Une droite d orthogonale à un plan P est alors
orthogonale à toutes les droites de P .
Propriétés (admises) :
• Si deux droites sont orthogonales à un même plan,
alors elles sont parallèles.
• Si deux droites sont parallèles, tout plan orthogonal
à l’une est alors orthogonal à l’autre.
• Si deux plans sont orthogonaux à une même droite,
alors ils sont alors parallèles.
• Si deux plans sont parallèles, toute droite
orthogonale à l’un est alors orthogonale à l’autre.
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3. Plans perpendiculaires :
Définition :
Dire que deux plans sont perpendiculaires, c’est dire
que l’un d’eux contient une droite orthogonale à
l’autre.
En effet,
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II – Produit scalaire dans l’espace :
1. Une définition, plusieurs expressions :
Dans l’espace, deux vecteurs u et v sont nécessairement
coplanaires. Ainsi, le produit scalaire u ⋅ v défini dans le plan
s’étend naturellement à l’espace :
Définition 1 :
Dans l’espace muni d’une longueur, le produit
scalaire de deux vecteurs u et v est le nombre noté
1 2 2
u ⋅ v défini par : u ⋅ v =
2
u+v − u − v ( 2
).
N.B. 1 : En remplaçant u par − u , on peut donner aussi :
1 2 2 2
u ⋅v =
2
u + v − v −u . ( )
N.B. 2 : Pour tout u de l’espace :
2
u ⋅ u = u ; u ⋅ u = u 2 est le carré scalaire de u .
Soit A un point de l’espace et B et C les points tels que : u = AB et
v = AC . On peut associer au couple ( u ; v ) l’angle géométrique de
mesure α .
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Propriété 1 :
Soit deux vecteurs non nuls u et v de l’espace et α
une mesure de l’angle géométrique associé à u et v .
On a :
u ⋅ v = u × v × cos (α ) .
Propriété 2 :
Soit trois points A , B et C de l’espace ; si H est le
projeté orthogonal du point C sur la droite ( AB ) :
AB ⋅ AC = AB ⋅ AH .
Propriété 3 :
Dans un repère orthonormé, si u et v ont pour
⎛ x ⎞ ⎛ x' ⎞
composantes : u ⎜ y ⎟ et v ⎜ y' ⎟ , alors on a :
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎝ z ⎟⎠ ⎜⎝ z ' ⎟⎠
u ⋅ v = xx '+ yy'+ zz ' .
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Démonstration :
2
= x 2 + y 2 + z 2 , v = x '2 + y'2 + z '2
2
D’après la conséquence (1), on : u
2
u + v = ( x + x ') + ( y + y') + ( z + z ') .
2 2 2
et
D’où :
1
u ⋅ v = ⎡⎣( x + x ') + ( y + y') + ( z + z ') − x 2 − y 2 − z 2 − x '2 − y'2 − z '2 ⎤⎦
2 2 2
2
1
= ⎡⎣ x 2 + 2xx '+ x '2 + y 2 + 2yy'+ y'2 + z 2 + 2zz '+ z '2 − x 2 − y 2 − z 2 − x '2 − y'2 − z '2 ⎤⎦
2
1
= [ 2xx '+ 2yy'+ 2zz ']
2
= xx '+ yy'+ zz '.
⎛ 3 ⎞ ⎛ 5 ⎞
⎜
Exemple : On a u −1 ⎟ et v ⎜ −2 ⎟ .
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 5 ⎠ ⎝ 4 ⎠
u ⋅ v = 3 × 5 + ( −1) × ( −2 ) + 5 × 4 = 37
Propriété 4 :
Pour tous vecteurs u , v et w de l’espace et tout
nombre réel k :
• u ⋅ v = v ⋅ u • u ⋅ ( v + w ) = u ⋅ v + u ⋅ w • ( k. u ) ⋅ v = k × ( u ⋅ v )
Conséquences :
Pour tous vecteurs u et v de l’espace :
2
• ( u + v ) = u 2 + 2u ⋅ v + v 2
2
• ( u − v ) = u 2 − 2u ⋅ v + v 2
• (u + v ) ⋅ (u − v ) = u 2 − v 2
• u et v étant deux vecteurs colinéaires :
u ⋅v = u × v s’ils ont le même sens
u ⋅v = − u × v s’ils sont de sens contraires.
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Exercice :
Définition 2 :
Dire que deux vecteurs u et v de l’espace sont
orthogonaux signifie que : u ⋅ v = 0 .
Conséquence immédiate :
Théorème 1 :
Dans un repère orthonormé de l’espace,
⎛ x ⎞ ⎛ x' ⎞
les vecteurs u ⎜ y ⎟ et v ⎜ y' ⎟ sont orthogonaux
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎝ z ⎟⎠ ⎜⎝ z ' ⎟⎠
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2. Droites orthogonales :
Propriété 5 :
Deux droites 𝒟 et 𝒟’ de vecteurs directeurs respectifs
u et v sont orthogonales si et seulement si u ⋅ v = 0 .
Démonstration :
A est un point de l’espace. ∆ et ∆' sont les deux droites qui passent
par A et de vecteurs directeurs respectifs u et v . On sait que 𝒟 et
𝒟’ sont orthogonales si, et seulement si, ∆ et ∆' sont
perpendiculaires en A. Or dans le plan qui contient ∆ et ∆' , ces
droites sont perpendiculaires si, et seulement si, u ⋅ v = 0 .
D’où le résultat.
Théorèmes 2:
Soit ∆ une droite de vecteur directeur u et 𝒫 un plan
dirigé par deux vecteurs non colinéaires v et v ' .
• La droite ∆ et le plan 𝒫 sont orthogonaux si et
seulement si : pour tous points M et N de 𝒫, u ⋅ MN = 0 .
• La droite ∆ et le plan 𝒫 sont orthogonaux si et
seulement si : u ⋅ v = 0 et u ⋅ v ' = 0 .
!
N.B. : On dit alors que u est un vecteur normal au plan.
Démonstrations :
• Dire que ∆ et 𝒫 sont orthogonaux, c’est dire que ∆ est
orthogonale à toutes les droites du plan 𝒫. C’est donc dire que
! """!
u ⋅ MN = 0 pour tous points M et N du plan 𝒫.
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• Si ∆ et 𝒫 sont orthogonaux, alors on a u ⋅ MN = 0 pour tous
points M et N de 𝒫. Donc u ⋅ AB = 0 et u ⋅ AC = 0 , c-à-d. u ⋅ v = 0 et
u ⋅v' = 0.
Réciproquement, si u ⋅ v = 0 et
u ⋅ v ' = 0 , comme on peut
décomposer MN comme
𝒫
combinaison des vecteurs v et v ' ,
il existe deux réels α et β tels
que : MN = α ⋅ v + β ⋅ v ' . On a alors :
! """! ! ! !
u ⋅ MN = u ⋅ (α ⋅ v + β ⋅ v ')
! ! ! !
= α × u ⋅v + β × u ⋅v'
= 0.
N.B. : Le produit scalaire permet ainsi de démontrer le théorème
« une droite est orthogonale à toute droite d’un plan si, et seulement
si, elle est orthogonale à deux droites sécantes du plan. »
Propriété (rappel) :
( ) (
Soit A x A ; y A ; z A et B x B ; y B ; z B . La distance entre les)
points A et B vaut :
!!!"
( ) +(y − yA ) + ( zB − z A ) .
2 2 2
AB = AB = x B − x A B
Exemple :
Exemple :
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