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Module : Physiopathologie des grandes fonctions Cours 1 : Physiopathologie du tube digestif

Mme CHENINI-BENDIAB

Université Abdlehamid Ibn Badis -Mostaganem-


Faculté : Sciences de la nature et la vie. Département : Biologie
Spécialité : Pharmacotoxicologie (Master 1)
Module : Physiopathologie des grandes fonctions

COURS 1 : Physiopathologie du tube digestif

I- Introduction
 La nourriture que nous ingérons est destinée à être utilisé dans les cellules, au cours des
réactions chimiques des synthèses des protéines, des glucides, des hormones et des enzymes.
Elle est utilisée pour la division, la croissance et la réparation cellulaire ainsi que pour produire
de la chaleur (énergie).
 Pour être utilisée par la cellule, la plupart des aliments doivent d’abord subir une
transformation mécanique et chimique pour pouvoir traverser la paroi intestinale et être
transportés par le sang jusqu’aux cellules.

II-Rappel sur l’anatomie de l’appareil digestif


 Le tube digestif est constitué des organes creux dans lesquels transitent les aliments au
cours de la digestion.
 Il est constitué successivement par : la cavité buccale, le pharynx, l’œsophage, l’estomac,
l’intestin grêle, le côlon, le rectum et l’anus.
 Associé à ce tractus, il y a des organes pleins glandulaires possédant une fonction de
sécrétion de diverses substances nécessaires à l’assimilation des nutriments : les glandes
salivaires, le foie, la vésicule biliaire et le pancréas.

Représentation du tube digestif et de l’appareil digestif

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III-Physiologie du tube digestif (phases de la digestion)


 De la bouche à l’anus, la nourriture subit de multiples transformations chimiques et
mécaniques. Ces modifications peuvent être divisées en 3 phases selon le lieu (l’organe) où les
aliments sont transformés en nutriments :
La phase buccale et œsophagienne
 Activité sécrétoire (Salivation)

 Activité motrice
(Mastication /Déglutition)

La phase gastrique

La phase intestinale

III.1. La phase buccale et œsophagienne


III.1.1. Activité sécrétoire (Sécrétions salivaires)
 La salive est produite par 3 paires de glandes.
 Le volume salivaire quotidien ainsi produit peut atteindre 1,5 litre de sécrétions alcalines
(pH entre 7 et 8).
 La sécrétion salivaire est essentiellement réflexe nerveuse, déclenchée par la présence
d’aliments dans la bouche.
 La salive contient des enzymes salivaires telles que: L’amylase salivaire, la Lipase linguale,
les lysozymes, les mucines salivaires, les immunoglobulines (IgA)
III.1.2. Activité motrice
A-Mastication
 La mastication est essentielle à la digestion adéquate des aliments. Elle sert à broyer et à
séparer les aliments en petites particules. De plus, la mastication favorise le mélange de la
salive aux aliments. La salive et la mastication remplissent donc plusieurs fonctions :
- Réduit les aliments en petites particules.
- Aide à la formation d’un bol alimentaire pour la déglutition.
- La salive débute la digestion des lipides et de l’amidon.
- Facilite la gustation par la solubilisation des particules.
- Nettoie la bouche et assure une action antibactérienne.
- Neutralise le reflux gastrique acide dans l’œsophage par son pH alcalin.
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B- Déglutition
 La déglutition consiste en une coordination des muscles et des articulations dans le sens
d'une progression du bol alimentaire, solide ou liquide, de la bouche vers l'estomac.
 La phase orale est sous contrôle volontaire alors que la phase pharyngée est considérée
comme réflexe et la phase œsophagienne est essentiellement sous contrôle du système nerveux
autonome.

 Rôles de l’œsophage : En plus de leur fonction de


propulsion des aliments vers l’estomac (Déglutition), les
différentes parties de l’œsophage remplissent
des rôles de protection :
 Sphincter œsophagien supérieur (SOS) : Il protège
les voies respiratoires supérieures en empêchant les
aliments de s’y introduire.
 Corps de l’œsophage : les ondes péristaltiques secondaires
propulsent le bol alimentaire vers l’estomac
 Sphincter œsophagien inférieur (SOI) : Il a un rôle
de barrière antireflux.

III.2. La phase gastrique


*Anatomie et fonction de l’estomac
L’estomac reçoit le bol alimentaire qu’il mélange
à ses sécrétions et qu’il transforme en chyme.
L’estomac peut être divisé en 3 parties
fonctionnelles :
 Région du cardia (à l’entrée de l’estomac).
cette portion sécrète du mucus ce qui favorise
le glissement et l’entrée des aliments dans
l’estomac. Le cardia prévient le reflux
gastro-œsophagien par son anatomie
 Le corps et le fundus : Sous l’influence du nerf
vague,ils se laissent distendre par l’ingestion
des aliments. Puisque la majeure partie du contenu
gastrique se trouve au niveau de ces 2 régions,
il est logique que ce soit à ce niveau que l’on
retrouve le plus de cellules sécrétant le pepsinogène,
la lipase gastrique et le HCL.
 L’antre et le pylore : Ces 2 régions servent de malaxeur en triturant la nourriture. Les
contractions au niveau de ces régions mélangent et broient les aliments avant de les laisser sortir
en petite quantité par le pylore.

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*Produits et rôle des différents types de cellules de l'estomac

Types de Produits Roles


cellules principaux

 Mucus  Lubrification
Cellules de
 HCO3-  Protection
surface

 HCl  Digestion des


Cellules
 Facteurs protéines
pariétales
intrinsèques

 Pepsinogène  Digestion des


Cellules
 Lipase gastrique protéines
principales
 Digestion des
lipides

 Gastrine  Régulation de la
Cellules entéro-
 Histamine sécrétion
endocrine
 Somatostatine d’acide
(cellules G)

III.3. La phase intestinale


III.3.1. Intestin grêle
*Anatomie fonctionnelle de l’intestin grêle
L’intestin grêle comprend :
 Le duodénum : mesurant environ 30 cm, c’est lieu du mélange du bol alimentaire avec les
enzymes pancréatiques et les sels biliaires ;
 Le jéjunum : 3 à 4 m de long, absorption des glucides, des lipides et des protides par les
cellules intestinales, les entérocytes ;
 L’iléon : 1 m de long, où se poursuit l’absorption des nutriments, absorption spécifique de
la vitamine B12 et des sels biliaires à la fin de l’intestin grêle (iléon terminal).
*Mécanisme de sécrétion
Plusieurs sécrétions arrivent au niveau duodénal, en provenance du pancréas et du foie.
 Les sécrétions pancréatiques sont :
- des enzymes protéolytiques, capables de digérer les protéines en acides aminés ;
- une amylase qui transforme l’amidon et le glycogène en maltose ;
- des enzymes capables de digérer les graisses, notamment la lipase pancréatique.
 Les sécrétions hépatiques
Venant de la vésicule biliaire, sont composées des sels biliaires, indispensables à la digestion
des graisses car ils permettent la dilution des acides gras hydrophobes.

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* Absorption
Elle est différente selon la nature du nutriment :
 Les glucides : sont absorbés par des transporteurs présents sur les membranes des
entérocytes, sous forme de glucose ou de disaccharides : maltose, lactose ou saccharose, dont
la digestion se poursuit à l’intérieur des entérocytes pour donner du glucose, du fructose et du
galactose grâce aux enzymes (Sucrase et lactase).
Les sucres « lents » doivent donc subir toutes les étapes de digestion avant d’être absorbés,
alors que les sucres « rapides » sont absorbés très rapidement, provoquant un pic de glycémie.
 Les protéines : sont absorbées sous forme d’acides aminés dont 20 sont utilisés par
l’organisme pour qu’il synthétise ensuite ses propres protéines.
 Les lipides : sont absorbés sous forme d’acides gras et de cholestérol, puis ils sont
regroupés dans les entérocytes avant d’être transporté vers le foie.
 les vitamines : sont également absorbées au niveau intestinal, soit par diffusion si elles
sont hydrophobes soit par transport membranaire. Certaines sont nécessaires à l’assimilation
d’autres nutriments ou la facilite, comme par exemple la vitamine B1 qui facilite l’absorption
du glucose.
 Les électrolytes (sodium, chlorure, potassium, calcium, magnésium et bicarbonates) sont
aussi absorbés au niveau intestinal par des canaux protéiques présents dans la membrane des
entérocytes.
 L’eau : en plus de l’apport oral, l’intestin reçoit l’eau contenue dans les différentes
sécrétions digestives. Environ 98% des 9 litres d’eau présents dans le tube digestif sont
réabsorbé par l’intestin grêle et le côlon, ne laissant ainsi que 200 ml d’eau dans les selles.

III.3.2. Le côlon (Gros intestin)


Puisque la digestion est généralement complétée plus haut dans l’intestin, le côlon ne joue qu’un
rôle secondaire dans ce processus. Les bactéries présentes dans le côlon peuvent cependant
digérer, par putréfaction les protéines qui se présentent à ce niveau. Bien qu’il soit peu actif
dans la digestion des nutriments, le côlon rempli tout de même plusieurs fonctions :
 Absorption de l’eau et des ions.
 Fermentation bactérienne des nutriments non absorbés.
 Entreposage des déchets et des matériaux non digestibles.
 Élimination des déchets et des matériaux non digestibles.
IV. Physiopathologie –Généralités
 La physiopathologie est une discipline de la biologie qui traite des dérèglements de la
physiologie, c’est-à-dire les dérèglements du mode de fonctionnement normal des éléments
constitutifs du corps humain, d'un animal ou d'un végétal.
 La physiopathologie envisage à la fois les mécanismes physiques, cellulaires ou
biochimiques qui conduisent à l'apparition d'une maladie et les conséquences de celle-ci.
 l'étude physiopathologique d'une maladie permet d'envisager les mécanismes par lesquels
un traitement pourrait rétablir les fonctions normales de l'organe ou tissu atteint. On oppose
ainsi deux modes de traitement :

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 Les traitements symptomatiques : ils visent à diminuer ou supprimer un signe gênant d'une
maladie sans s'attaquer à sa cause ou à son mécanisme (par exemple, utilisation
d'anti-pyrétiques - médicaments luttant contre la fièvre - devant un tableau infectieux)
 Les traitements physiopathologiques ou étiologiques visant à lutter contre les causes ou
mécanismes de la maladie (antibiotiques dans l'exemple précédent).
 L’étiologie des pathologies digestives a révélé l’importance de deux facteurs primordiaux :
-Facteur alimentaire - Facteur toxicologique Schéma Polyétiologique

 Notre alimentation moderne, toxique, carencée, oxydée, est donc non adaptée à notre tube
digestif, Elle contient des :
- microorganismes pathogènes
- métaux lourds
- molécules pro-cancérigènes (nitrates et nitrites)
- molécules complexes (Gluten, caséine)
- produits chimiques (colorants alimentaires, conservateurs alimentaires)

 A titre d’exemples
- L’arsenic, le cadmium, le mercure et le plomb, sont des éléments ubiquitaires qui vont
inéluctablement contaminer les aliments. Ils peuvent induire divers effets toxiques à faible
niveau d’exposition, via le régime alimentaire.
- Au sein de notre organisme, les nitrites peuvent créer plusieurs composés cancérogènes. Ils se
lient à des acides aminés et forment des nitrosamines. Ces substances sont classées
cancérogènes par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elles joueraient essentiellement
sur l’apparition du cancer de l’estomac et du cancer colorectal.
- le gluten et la caséine qui ne peuvent être correctement métabolisés faute d’enzymes adaptées,
le résultat est la fabrication des métabolites appelés les peptides
opioïdes qui passent dans la circulation générale et provoque des troubles neurologiques

V. Pathologies digestives
V.1. Pathologies inflammatoires

Les pathologies inflammatoires incontrôlées sont responsables de lésions tissulaires et de la


chronicité des maladies digestives. Leurs origines semblent résulter de la combinaison
complexe de facteurs environnementaux, associés à une susceptibilité génétique du patient et à
la réactivité particulière de son système immunitaire.

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Organes Œsophage Estomac Intestin grêle Colon

Œsophagite Gastrite Duodénum: - Colites (médicales,


Pathologies
Bulbite chirurgicales)
Grêle: Entérite

Ulcère -Ulcère duodénal - MICI


gastrique -MICI (Maldies (Maladie de
inflammatoire Crohn, TBC,
Chronique RCH:rectocolite
Intestinales, Crohn,
hémorragique)
TBC)
- Appedicite
- Sigmoidite
Caustique : - Médicaments -Gastro-Entérite - Antibiotiques
Etiologie
ingestion de (AINS/Aspirine) (Bactériennes) - Bactériennes
(Causes)
produits toxiques - Alcool *Salomonéloses - Radique
-Hernie Hiatale - Tabac *Thyphoides - Auto-immune
-Peptique (Reflux - Helicobecter *Choléra
(MICI)
Gastro Pylori (HP) 90% *Gastroentérite
- Bactériènne (TBC)
Oesophagien - Radique
(RGO)
-Radique: Chronique
irradiations - Auto-immune
-Tylose: Brulure (MICI)
aux boisson - Bactériènne
chaudes (TBC)

V.2. Pathologies tumorales (Cancers)


Œsophage Estomac Intestin grêle Colon
Organes

Cancer de Cancer de Cancer rare - Cancer du colon


Pathologies
l’œsophage l’estomac (peut touché toutes
(adénocarcinome les parties)
de l’œsophage)

-Œsophagite - Ulcère non /mal - Radique


Etiologie
mal/non traité traité - Métaux lourds
(Causes)
- Produits - Radique (Bioaccumulation)
chimiques - Nitrate/Nitrite - Produits chimiques
- Métaux lourds (Nitorsamine)
- MICI après 20 ans
(Bioaccumulation) - Métaux lourds
d’évolution
-Tylose: Brulure (Bioaccumulation)
aux boisson - Produits
chaudes chimiques

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