Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 1
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
Les principales propriétés des machines à courant continu en vue de leur utilisation à vitesse
variable sont rappelées ici. Pour une présentation plus détaillée, le lecteur consultera l'article
Petits moteurs électriques [D 3 720] du présent traité ainsi que les articles Machines à courant
continu. Constitution et fonctionnement [D 3 555] et Machines à courant continu. Construction
[D 3 556] du même traité.
Cet article s’insère dans une série consacrée à la commande des machines à courant continu
à vitesse variable :
— Commande des machines à courant continu (mcc) à vitesse variable [D 3 610] ;
— Convertisseurs statiques pour la variation de vitesse des mcc [D 3 611] ;
— Régulations des mcc : structures générales [D 3 612] ;
— Synthèse de régulation des mcc : méthodes [D 2 613] ;
— Régulations des mcc : problèmes et modélisation [D 3 614] ;
— Pour en savoir plus [Doc. D 3 615].
1. Modélisation élémentaire exemple dans un rapport de 1 à 3) mais cette variation peut être
cachée si une inductance de lissage élevée est ajoutée en série avec
le convertisseur électronique d’alimentation.
Quant à la résistance d’induit R, elle peut être fortement non
Les principaux composants actifs de la machine à courant continu
linéaire dans les machines basse tension à cause de la caractéristi-
sont :
que de la chute de tension du système balai collecteur. En outre, elle
— le stator, ou inducteur, à aimants permanents ou bobinés qui, dérive en température, le cuivre, généralement utilisé pour le bobi-
alimenté sous la tension v f et parcouru par un courant i f , crée le nage d’induit, ayant un coefficient de + 0,4 %/ °C.
flux inducteur ϕ ;
— le collecteur ; ■ Dans une machine à aimants, le flux inducteur est a priori
— le rotor, ou induit, alimenté, à travers le collecteur, sous la ten- constant, mais il ne faut pas oublier qu’il dérive également en tem-
sion v et parcouru par un courant i (les conducteurs de l’induit tour- pérature avec un coefficient allant de – 0,01 %/ °C (aimants Alnico de
nant sont parcourus par des courants alternatifs de fréquence moins en moins employés) à – 0,2 %/ °C (aimants ferrites très fré-
proportionnelle à celle de rotation, mais vu du collecteur, qui agit quents dans les machines économiques).
comme un commutateur, en régime permanent de rotation, le cou-
rant i est continu). ■ Dans le cas des machines excitées par un courant i f , il est néces-
L’interaction du courant d'induit et du champ inducteur crée un saire de connaître la caractéristique magnétique, fondamentale-
couple électromagnétique c donné par la formule : ment non linéaire, donnant le flux inducteur où l’on néglige
généralement le phénomène d’hystérésis (figure 1) et la dépen-
c = kϕi (1) dance du courant d’induit (réaction d’induit) :
Si le circuit magnétique de la machine sature, la relation n’est L'équation relative à l'inducteur, dont les n f spires ont une résis-
plus linéaire aux forts courants, le coefficient k diminue. tance R f est :
dϕ ∂ϕ di f
La conservation de l'énergie, appliquée à l'induit s'écrit : v f = R f i f + n f ------- = R f i f + n f ------ ⋅ ------- (6)
dt ∂i f dt
c Ω = ei (2)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 3
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
∂ϕ C0
L f = n f ------ (7) d(c f + c ch )
∂i f f=
dΩ
La figure 2 représente un schéma équivalent de la machine, dont
le paragraphe 7 donnera le modèle dynamique complet.
Ω0 Ω
■ On assimile souvent le couple électromagnétique c au couple
mécanique c mec , mais, en toute rigueur, on doit écrire :
c mec = c – c f (8)
a couple résistant et couple de frottement interne du moteur
où c mec couple mécanique disponible sur l’arbre moteur a (exemple de caractéristique) : fonction non linéaire de la vitesse
pour entraîner en régime permanent ou accélérer la
charge,
cf couple de pertes internes dans le moteur (frottements
mécaniques principalement dus ici au collecteur et C0
pertes magnétiques) (cf. § 5). c f + c ch
Nota : cette composante de pertes cf réduit le couple électromagnétique en fonctionne- 1
ment moteur mais l’accroît en fonctionnement frein.
1 c Jp + f Ω
c Jp Ω
■ Enfin, le moteur entraîne une charge mécanique qui devra égale-
ment être modélisée pour déterminer convenablement les correc-
teurs du système asservi. La charge mécanique oppose très souvent
b linéarisation du couple résistant : fonction de transfert vitesse -
un couple résistant c ch également non linéaire qui vient s’ajouter b couple électromagnétique
au couple de frottement interne du moteur, il n’est généralement
pas nécessaire de distinguer le couple de pertes du couple de p : opérateur de dérivation (variable de Laplace)
charge.
Figure 3 – Couples résistant et de frottement du moteur
■ Ainsi, on effectue une prise en compte globale des couples de
à courant continu
frottement linéarisés, et l’équation différentielle dynamique devient :
V Vf
L Rf
2. Fonctionnement
e = k ϕΩ
à excitation constante
Induit Inducteur Le fonctionnement à excitation constante est utilisé dans de nom-
breuses applications à cause de la simplicité de principe de son uti-
Figure 2 – Schéma équivalent du moteur à courant continu lisation et de sa bonne linéarité de contrôle (couple proportionnel à
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
K = kϕ (12) 1
Vf
nf p ϕf
La variation de la vitesse est obtenue par réglage de la tension et
du courant d'induit. À tension d'alimentation d'induit constante V et k
en régime permanent : E ϕf
1 c 1
v = V ; c = C ; Ω (13) V k Ω
Lp + R Jp + f
Les points de fonctionnement, en régime permanent mécanique, Les limites de fonctionnement sont données par la tension
seront donnés par l'intersection des courbes représentatives de (14) d'induit maximale (habituellement, la tension nominale V n ) et par
et du couple de charge c ch . le courant maximal admissible I max ce qui impose les inégalités :
–Vn V Vn (15)
( – C max = – K I max ) C ( C max = K I max ) (16)
La relation (16) montre que la machine est limitée en couple, alors
II Ω que les équations (14) et (15) indiquent qu'elle est limitée en vitesse.
Le schéma fonctionnel d’une mcc à excitation séparée est pré-
V = Vn ϕ < Φn senté sur la figure 5.
Le fonctionnement à flux inducteur constant, s’il simplifie les
caractéristiques des machines à courant continu, n’est cependant
Ωb V=V pas optimal.
n
Tout d’abord du point de vue énergétique, il ne permet pas de
I maximiser le rendement. Ainsi dans les applications où la priorité
est la consommation d’énergie, on cherche à optimiser le rende-
V = V /2 ment, il est alors nécessaire de faire varier le flux inducteur (voir
n
§ 4.4 de l’article [E 3 996]) Motorisation des véhicules électriques
– Vn < V < Vn ϕ = Φn dans le traité d’Électronique.
Enfin, lorsque l’on recherche à étendre la plage de vitesse au-delà
– Cmax Cmax C de la vitesse, dite de base Ω b , il permet de fonctionner en régime de
V=0 survitesse ou encore de défluxage car on réduit le flux inducteur
I = – Imax /2
I = Imax
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 5
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
En régime permanent, la caractéristique est une droite qui se soit en fonctionnement sous-excité :
déduit de (14) avec V = V n et où K = k ϕ est un paramètre réglable
via i f . On démontre que la zone extrême accessible par ce réglage V = Vn (21)
est limitée par l'hyperbole d'équation :
ϕ < φn (22)
2
( Vn )
c Ω = -------------- (17)
4R
i – if i
R1
i
Rf , ϕ R, L, e
if
V
1 ϕ
nf p
Rf
if
F–1
R1
ϕ
V 1 i c
1 Ω
R1 k
Jp + f
C0
R + Lp
ϕ
b schéma fonctionnel non linéaire complet d'un moteur série avec affaiblissement de l'excitation Figure 6 – Moteur à excitation série
avec affaiblissement de l’excitation
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
— en fonctionnement nominal (flux maximal), cette branche est ■ Dans le cas du moteur à excitation séparée (§ 3), on dispose d’un
ouverte et l'on a : R 1 → ∞ ; second paramètre de réglage, la tension d’alimentation de l’induc-
— dans le cas contraire, on définit un coefficient d'affaiblisse- teur qui permet d’ajuster le courant inducteur i f , lui-même permet-
ment β : tant le réglage du flux inducteur ϕ via la loi non linéaire F (5). Cette
fois, il existe une infinité de couples ( i, ϕ ) qui permettent d’obtenir
i R1 chaque point de fonctionnement ( c ch , Ω ) .
β = ---f = ------------------ (23)
i R1 + Rf ■ Les pertes dans le moteur sont de plusieurs natures :
— les pertes Joule du circuit d’induit :
Pour les raisons invoquées dans le paragraphe 3 (caractéristique
magnétique et couplages électromécaniques), les équations sont p J = Ri
2
(30)
encore fortement non linéaires. On peut les simplifier en considé-
rant : (on néglige les effets du hachage sur l’ondulation du courant
— soit le cas où la machine est complètement saturée, ce qui d’induit : en réalité sa valeur efficace est légèrement supérieure à sa
impose : valeur moyenne qui donne le couple électromagnétique) ;
— les pertes Joule du circuit inducteur :
te
kϕ = C = C (24) 2
2 –1
p Jf = R f i f = R f [ F (ϕ)] ; (31)
— soit le cas du fonctionnement linéaire, où l'on pose :
— les pertes fer p Fe dans le circuit magnétique d’induit dues aux
k ϕ = Mi f (25) courants de Foucault et au phénomène d’hystérésis. En première
approximation, on peut supposer qu’elles ne dépendent que du flux
avec M coefficient mutuel de flux. inducteur :
La figure 6b donne le modèle dynamique dans le cas général 2 2 2 2 2
sous forme d'un schéma fonctionnel. p Fe ≈ k H ϕ Ω + k F ϕ Ω = ϕ [ k H Ω + k F Ω ] (32)
En régime permanent, et avec l'hypothèse linéaire (25), les carac- avec k H et k F coefficients correspondant respectivement aux
téristiques sont : pertes dues au phénomène d’hystérésis et aux
courants de Foucault ;
C — les pertes mécaniques p meca principalement dépendantes de
i = --------- (26)
βM la vitesse (frottements au collecteur, dans les paliers et aérodynami-
ques). La loi est également non linéaire.
V R + βR
Ω = ------------------ – -------------------f (27)
β MC βM Remarque : dans la modélisation précédente (§ 1), le couple
de pertes c f correspond à l’ensemble des pertes fer et mécani-
ques.
Dans tous les cas, que la machine soit à excitation indépen-
dante ou série, ses limites dans le plan couple vitesse (cf. figure 4)
restent les mêmes, seul le modèle dynamique est affecté et Considérons le cas où l’on alimente la machine avec son flux
nécessite une prise en compte lors de la détermination des régu- inducteur maximal, à vitesse donnée : les pertes Joule du circuit
lateurs. inducteur (équation (31)) et les pertes fer (principalement liées au
flux inducteur) (cf. (32) sont maximales et les pertes Joule d’induit
sont minimales (cf. (28) et (30)). Cette situation n’est pas optimale
surtout à faible couple où les pertes Joule d’excitation sont maxima-
les et où les pertes Joule d’induit quasi nulles.
5. Optimisation énergétique On cherche donc l’optimum des pertes dans le cas simplifié sui-
vant : le couple de pertes mécaniques est négligeable devant le cou-
ple mécanique utile et la loi ϕ = F ( i f ) est linéaire (circuit
La tendance actuelle consiste à privilégier l’efficacité énergétique magnétique non saturé : début de la courbe représentée sur la
des systèmes. La commande à flux maximal constant, très simple figure 1). Les pertes sont alors :
du point de vue de la commande, n’est pas optimale du point de vue
énergétique. L’exemple du moteur à courant continu à excitation –1 2 2
p Jf = R f [ F ( ϕ ) ] ≈ Kf if (33)
séparée présenté ici, permet de montrer les fondements de l’alimen-
tation à rendement maximal. 2 2 2
p Fe = [ k H Ω + k F Ω ] ϕ ≈ K Fe ( Ω ) if (34)
Dans le cas du moteur à collecteur à aimants permanents, on ne
dispose que d’un seul paramètre de réglage, la tension d’induit.
∑ pertes
2 2
Pour obtenir chaque point du plan couple-vitesse, il n’y a donc pas = p J + p Jf + p Fe ≈ Ri + [ K f + K Fe ( Ω ) ] i f (35)
d’optimisation possible au niveau de la commande.
Il s’agit donc de minimiser la somme des pertes ( ∑ pertes ) pour
Le couple détermine le courant d’induit nécessaire : obtenir un couple C ch donné à la vitesse Ω :
c
i = ------- (28) p p Jf + p Fe
kϕ C ch = k ϕ i = kMi i f = K -----J- ------------------------------
- (36)
R K f + K Fe ( Ω )
La vitesse et le couple définissent la tension d’induit nécessaire
d’après les équations (1), (3) et (4) : Pour une somme de pertes donnée, le maximum du couple est
obtenu lorsque les pertes Joule d’induit sont égales à l’ensemble
c
V = k ϕΩ + R ------- (29) pertes Joule inducteur et pertes fer. Cela signifie donc que le rende-
kϕ ment est maximal lorsque :
Nota : la température et divers autres paramètres comme l’usure du collecteur (frotte-
ments) influent sur les valeurs du courant et de la tension.
p J = p Jf + p Fe (37)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 7
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
Cet optimum dépend de la vitesse Ω , car les pertes fer sont fonc-
tion de la vitesse, mais également de la température (variation des Ω >0 Ω >0 Ω <0 Ω <0 Ω <0 Ω >0
Vitesse
paramètres R , R f , k H et k F ). c>0 c<0 c<0 c<0 c>0 c>0
γ =0 γ <0 γ <0 γ =0 γ >0 γ >0
Pratiquement, on peut calculer numériquement, compte tenu de
la non-linéarité magnétique, en négligeant l’influence de la tempé-
rature et en prenant en compte les pertes dans les hacheurs, les
moteur frein moteur moteur frein moteur
valeurs optimales de I et I f pour chaque point de fonctionnement.
Il suffit alors d’implanter une telle commande cartographique pour I II III III IV I
améliorer sensiblement le rendement du système.
Courant
6. Réversibilité Imax
In
Vitesse
où la force électromotrice (fém) de réaction d'induit e i dépend de i
et i f où E 0 est la fém à vide.
F F L'analyse détaillée de ∆ ϕ et de e i est effectuée dans les traités
classiques d'électrotechnique (cf. Pour en savoir plus [D 3 615]). La
MCC MCC loi donnant e i en fonction de i est non linéaire et on peut la modéli-
Ω Ω ser par le polynôme suivant :
2
e i ( i, i f = Cte ) = ( β 0 + β 1 i + β 2 i + … ) Ω (40)
frein moteur
>0 II I
>0 où les coefficients β i sont calculés par identification à partir de
mesures expérimentales (figure 9).
Couple c
moteur frein Le couple électromagnétique subit une diminution correspondant
<0 III IV
<0 à ∆ ϕ et on doit écrire :
F F e
c = k ( ϕ 0 – ∆ ϕ )i = k ϕ 0 – ----i i (41)
Ω
MCC MCC
Ω Ω La réaction magnétique d'induit peut perturber considérablement
le comportement de la machine. Aussi, dans le cas des machines
performantes, on la compense à l'aide d'enroulements supplémen-
F : force Mcc : machine à courant continu taires de compensation logés dans les pôles principaux. Leur action
est complétée, en outre, par celle des pôles de commutation. Mais,
Figure 7 – Fonctionnement d’un moteur dans les quatre quadrants dans le cas de machines non compensées, les régulations doivent
(cf. figure 4) prendre en compte les variations de paramètres.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
C Ω = Cte (45)
0
0 5 i (A) Les constructeurs distinguent deux limites de commutation
(figure 13, § 7.5) :
Figure 9 – Exemple de réaction d’induit pour différents courants — une limite acceptable ou conseillée au-delà de laquelle le col-
d’excitation lecteur vieillit plus vite ;
— une limite absolue, dont le franchissement risque d'entraîner
la destruction immédiate du collecteur.
L (mH)
L0
7.3 Effet des échauffements. Cycles
L'0 2
p r = Ri + C p Ω + p Fe ( ϕ, Ω ) (46)
■ En outre la saturation du circuit magnétique conduit à une dimi- θ b – θ a = ( R th_bc + R th_ca )p r (47)
nution de la valeur de l'inductance propre L de l'induit. La figure 10
montre un exemple de variation de L, que l'on peut modéliser par avec R th_bc et R th_ca résistances thermiques respectivement
une équation du type : entre bobinage et carcasse, et entre
2 carcasse et ambiance.
L = L0 + L1 i + L2 i + … si i < I sat
(42) Pour une isolation donnée, la température du bobinage ne doit
L = L′0 si i > I sat pas dépasser une température maximale θ max (par exemple, 155 °C
en classe F).
On notera cependant que la présence fréquente d’une inductance
de lissage, en série avec l’induit, réduit la variation de l’inductance La limite définie par l'inégalité :
totale équivalente du circuit d’induit.
θ b < θ max (48)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 9
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
Courant
i
Vitesse
Ω max pour V1
V1
Imax
V2 Iimp
V3
t Limite absolue
I de commutation
Ω
III
S2 Limite acceptable
de commutation
S1
II
S3
γmax
comparer valablement des ensembles moteur-réducteur, on peut I zone de service permanent (type S1)
définir la montée en puissance au démarrage, appelée facteur de II zone de service intermittent (type S2 ou S3)
mérite P t (exprimé en kW/s), ou « power rate » en anglais, par : III zone de service transitoire
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 11
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p ) V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
K K
R Jp R + Lp Jp
K K
V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p ) V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
K K
R Jp + f R + Lp Jp + f
K K
C0 C0
V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p ) V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
K K
R Jp R + Lp Jp
K K
C0 C0
V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p ) V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
K K
R Jp + f R + Lp Jp + f
K K
Figure 14 – Classification des huit fonctions de transfert linéaires du moteur à courant continu (obtenues en négligeant L, f ou C0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
Tension de Signal de i
commande Commutateur (1) commande
Vref Régulateur Va1
Va Moteur
de vitesse Convertisseur
Va2 Allumeur V
statique
Mesure de la vitesse
µ= 0 c
Km = 1 ⁄ K
τ ′ ≈ τe E K
2
τ ″ ≈ τ em = RJ ⁄ K 1
V I
Ainsi pour une alimentation en tension, sans boucle de courant, la Lp + R
fonction de transfert (dont une expression simplifiée était donnée
par (52)) devient :
a schéma fonctionnel permettant de déterminer
Ω(p) 1 1 a la fonction de transfert en courant
------------- = ---- ----------------------------------------------------- (62)
V(p) K ( 1 + τ e p ) ( 1 + τ em p )
Eperturbation
Cette fonction de transfert ne rend compte que des variations
de vitesse relativement aux variations de tension d’induit et elle
ne donne pas les valeurs de polarisation.
V 1
I
Cette fonction de transfert est utile pour la commande des très Lp + R
petits moteurs dans lesquels une boucle de courant n’est pas néces-
saire ou pour la détermination des correcteurs de la boucle de
vitesse dans les structures à boucles parallèles (cf. figure 15). b schéma fonctionnel simplifié de la boucle ouverte de courant,
b considérant la force électromotrice comme une perturbation
I(p) f 1 + τm p
------------ = -------------------
V(p) 2
- -------------------------------------------------------------------------
-
2
(63) 8.3 Fonction de transfert d’une mcc
K + Rf 1 + ( τ em + µτ e )p + τ e τ em p commandée par l’excitation
avec τm constante de temps mécanique généralement très
dépendante des paramètres de la charge (moment La figure 17a représente le schéma fonctionnel du moteur com-
d’inertie, couple résistant) : τ m = J ⁄ f . mandé par l’excitation, généralement en mode sous-excité. Dans ce
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 13
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
if
Rf F–1 k
Vn C0
C0 couple de perturbation
f coefficient de frottement visqueux
Vf 1 1 i c 1 Ω J inertie des parties tounantes
nf p ϕ R + Lp Jp + f p opérateur de dérivation
(variable de Laplace)
a non linéaire
I0
Vf (p ) 1 If (p ) L 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
k nf – Ω0 k Φ0
Rf + Lf p f k Φ (p ) R + Lp Jp + f
k Φ0
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 14 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
M Mi
V 1 i c 1 Ω
R + R f + (L + L f )p Jp + f
C0
M I0
V (p ) 1 I (p ) C (p ) 1 Ω (p )
2 M I0
R + R f + M Ω 0 + (L + L f )p Jp + f
C0
Figure 18 – Schéma fonctionnel du moteur à
b modèle linéarisé autour d'un point de fonctionement (Φ 0 , I0) courant continu à excitation série, sans
affaiblissement
λτ e = τ em (68)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 15
COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE ___________________________________________________________________
De ces résultats, on déduit les deux abaques de la figure 20 qui 9.2 Identifications séparées
donnent δ et t 1 ⁄ τ e en fonction de λ .
des paramètres, notamment
Les mesures de t 1 , ∆i ( t 1 ) , ∆i ( 2t 1 ) définissent les paramètres du
moteur grâce à la démarche suivante : en vue de la régulation en courant
∆i ( 2t 1 )
— on calcule la valeur numérique de δ = ------------------ - et un abaque
donne λ ; ∆i ( t 1 )
Lorsque l’on doit réaliser une boucle de courant, il est nécessaire
— l’autre abaque donne t 1 ⁄ τ e ; de connaître les paramètres de la fonction de transfert (expression
— on en déduit τ e et λτ e ; (65)). On constate une forte influence de la mécanique sur la
réponse et l’on peut se demander s’il est notamment nécessaire de
— de la relation (72), on tire la variation de courant maximale considérer la variation des paramètres mécaniques comme le coef-
∆I m , donc R ; ficient f. Une simple analyse montre que le zéro de la fonction de
— enfin, de τ e et de λτ e , on déduit respectivement L et J. transfert n’a pas d’effet déstabilisant et que la mécanique (à travers
la force électromotrice) intervient plutôt comme une perturbation au
sens de l’automatique, dans ces conditions, on peut considérer la
fonction de transfert simplifiée de la figure 18b. Il s’agit de la fonc-
tion de transfert à rotor bloqué :
4
I(p) 1 1
≈ ---- --------------------
t1/τe ------------ (73)
V(p) rotor bloqué
R 1 + τe p
3
Si le système le permet, notamment grâce à la possibilité de fonc-
tionner sous tension réduite et de bloquer le rotor, on peut identifier
2 directement cette fonction de transfert. Sinon, l’inductance peut être
évaluée grâce à la mesure de l’ondulation du courant (alimentation
par redresseur ou hacheur) en utilisant l’expression adéquate de
1 l’ondulation selon le convertisseur utilisé. La résistance peut être
obtenue grâce à une mesure en deux points de fonctionnement à
0 deux charges différentes à flux constant et vitesse constante, la ten-
0 5 10 15 20 25 30 sion doit donc être réajustée pour maintenir la vitesse. Dans ces
λ conditions la force électromotrice est constante, si V 1 , V 2 et
I 1 , I 2 sont respectivement les deux valeurs de la tension
1
moyenne en sortie du convertisseur et du courant moyen corres-
pondant aux deux points de fonctionnement, on obtient :
δ
V2 – V1
R = ------------------
- (74)
I2 – I1
0,5 L’ensemble des chutes de tension sont ainsi prises en compte, en
particulier celle due à la réaction d’induit.
Si la structure de régulation choisie est à boucles imbriquées ou
en cascade (figure 21), il est particulièrement aisé, pour déterminer
les correcteurs de la boucle de vitesse, d’identifier sa fonction de
0 transfert en boucle ouverte à partir de la boucle de courant asservie.
0 5 10 15 20 25 30 La réponse de la boucle de courant étant alors quasiment instanta-
λ née en comparaison avec celle de la mécanique, un échelon de cou-
rant se traduit, à flux constant, par un quasi-échelon de couple et en
∆i (t1)
δ= considérant la fonction de transfert vitesse-courant d’induit, l’identi-
∆ Im fication est triviale :
Ω(p) K 1
Figure 20 – Abaques pour la détermination des paramètres ------------- = ---- --------------------- (75)
d’un moteur (méthode de Pasek)
I(p) f 1 + τm p
Capteur Capteur
de courant de vitesse
Mesure du courant (gain ki) (gain kt)
Mesure de la vitesse
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 3 610 − 16 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
__________________________________________________________________ COMMANDE DES MACHINES À COURANT CONTINU (MCC) À VITESSE VARIABLE
(0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 610 − 17