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µ 0 2(h + δ s)
En dehors de la température, les éléments affectant la résistivité
M ij = ------- In ------------------------ ( H ⁄ m ) (6) des conducteurs sont :
2π D ij
— le tréfilage des brins, qui modifie l’arrangement des cristaux
métalliques ;
hi + hj — le toronnage des brins en faisceaux, qui augmente le parcours
où h = ---------------
- est la hauteur moyenne des conducteurs au-dessus
2 du courant ;
du sol. — l’oxydation superficielle des brins, qui crée des résistances de
contact lorsque le courant saute d’un brin à son voisin.
1.3 Impédances internes : résistance On majore globalement la résistivité par deux facteurs K1 , K2 :
• K1 tient compte des opérations de tréfilage. Pour le cuivre,
et inductance interne l’aluminium et l’Almélec, on prend K1 = 1 ;
• K2 tient compte de la majoration de longueur due au câblage
1.3.1 Résistance en courant continu des couches extérieures (K2 = 1 pour une âme massive) et des
résistances de passage entre brins.
Lorsqu’un conducteur est parcouru par un courant continu, son
impédance se résume à sa résistance R donnée par l’expression : Le produit K1 K2 est voisin de 1 et conduit à majorer la résistivité
d’une valeur comprise entre 1,2 et 2,3 %.
ρc En pratique, on prendra :
R = --------- ( Ω ) (7)
S • 1,3 % pour les conducteurs à base d’aluminium ;
• 2 % pour les conducteurs en cuivre.
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1.3.3 Impédance interne en courant alternatif ■ Il existe une autre représentation approchée, moins précise, mais
qui a l’avantage de séparer les parties réelles et imaginaires de
Lorsque les conducteurs sont parcourus par du courant alternatif, l’impédance.
les filets de courant tendent à se rapporcher de la surface du ● En continu, l’impédance du conducteur présente :
conducteur : c’est l’effet de peau ou l’effet Kelvin. Tout se passe ρ
comme si le courant cherchait à minimiser les flux induits à l’intérieur — la résistance R 0 = ----c- ;
S
du conducteur.
µ0 µr
■ Dans ces conditions, l’impédance interne d’un conducteur circu- — l’inductance L 0 = -------------
- (dont l’impédance est nulle en courant
8π
laire de rayon r s’exprime par une relation due à Shelkunoff [3] : continu).
● En alternatif, la résistance varie sensiblement suivant
l 0 ------
r
1 δc ρc l’expression :
Z i = --------------- ---------------- avec δ c = ----------------
- (9) L0 ω
2πr δ c r µ 0µ rp
l 1 ------ R i = R 0 1 + ---------
- (11)
δc R0
avec µr = 1
pour un conducteur amagnétique, De même pour l’inductance :
l0 , l 1
fonctions de Bessel d’argument complexe. L0
ρc L i = ------------------------ (12)
Pour f → 0 , on retrouve Z i = -------- . L0 ω
πr 2 1 + --------- -
R0
ρc
Pour f → ∞ , Zi tend vers --------------- . Ces relations permettent d’obtenir rapidement une valeur
2πr δ c
approchée de la résistance ou de l’inductance internes sans passer
Il est possible de condenser ces résultats en une formule par les calculs en complexes.
unique [4] :
■ En fonction de la fréquence :
1 1
Z i = ρ c ------2 + -----------------------2- (10) — la résistance reste sensiblement constante du continu jusqu’à
S ( Pm δ c ) R0
une fréquence f0 définie par f 0 = ------------
- , puis varie en f ;
avec Pm périmètre du conducteur (m), 2πL 0
— à partir de cette fréquence, l’inductance interne décroît en
qui ne diffère de la formule exacte que de quelques % au voisinage 1⁄ f.
de la fréquence de transition définie plus loin.
À noter que le terme d’inductance interne est généralement
À titre indicatif, le tableau 3 donne les valeurs de Z i sous la négligeable vis-à-vis de l’inductance externe (quelques %).
● L’impédance associée à l’inductance interne L i ω tend à devenir
forme module argument en o avec les deux formules pour un
égale à la résistance interne R i en module.
conducteur en cuivre (ρc = 1,68 × 10–8, r = 5 mm). (0) o
● La phase de l’impédance interne tend vers 45 .
Tableau 3 – Calcul exact (Zi1) et approché (Zi2) 1.3.4 Cas des conducteurs bimétalliques
des impédances internes (module et argument)
Dans le cas de lignes devant être soumises à des efforts importants
f Z i1 Z i2 par suite du vent, du givre ou de la neige collante, on utilise des
(Hz) (Ω · m–1 o) (Ω · m–1 o) conducteurs en aluminium sur une âme en acier.
Par exemple, dans le cas du conducteur Phlox 116, les brins d’alu-
0,001 2,139 · 10–4 8,41 10–5 2,139 · 10–4 8,41 · 10–5
minium ont une section totale de 56,5 mm2 et sont toronnés sur un
1 2,139 · 10–4 0,084 15 2,139 · 10–4 0,084 15 câble d’acier de 59,7 mm2.
50 2,148 6 · 10–4 4,188 7 2,150 4 · 10–4 4,177 6 Le calcul de la résistance globale de tels conducteurs est très
100 2,176 95 · 10–4 8,267 5 2,183 76 · 10–4 8,184 8 complexe et pratiquement inextricable si l’on utilise les équations
de Maxwell.
103 3,973 93 · 10–4 37,91 3,767 96 · 10–4 35,60
— La méthode actuellement la plus satisfaisante consiste à avoir
104 0,001 197 6 43,003 0,001 159 6 44,025 recours aux codes de calcul de flux en éléments finis de type Flux 2 D.
105 0,003 704 44,39 0,003 666 44,90 — Une méthode de calcul approchée est fondée sur les
considérations suivantes :
106 0,011 63 44,81 0,011 59 44,99
• en courant continu, la résistance est celle des conducteurs en
107 0,036 698 44,94 0,036 66 44,999 acier et en aluminium mis en parallèle ;
108 0,115 97 44,98 0,115 93 44,999 9 • à partir de la fréquence de coupure R0 /2πL0 du conducteur en
acier, le courant passe majoritairement par l’aluminium.
L’impédance du conducteur en acier est grande vis-à-vis de celle
Pour le calcul de la résistance, égale à la partie réelle de Z i , l’erreur du conducteur en aluminium.
maximale est inférieure à 2,6 % entre 103 et 104 Hz et bien inférieure Ces remarques autorisent la formulation suivante : l’impédance
pour les autres fréquences. interne Zib d’un conducteur bimétallique est très voisine de l’impé-
dance obtenue en mettant en parallèle l’impédance interne de
Un certain nombre de développements limités ou formules chacun des conducteurs calculée séparément. On obtient :
valables dans une gamme de fréquence donnée (lord Rayleigh,
Levasseur) ont été proposés : leur intérêt s’est éteint avec l’apparition –1 –1
1 1 1 1
des calculatrices traitant les nombres complexes. Z ib = ρ a -----2- + -------------------------2- + ρ f -----2- + -------------------------2-
Sa ( Pm a δ a ) S f ( Pm f δ f )
(13)
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λ+µ
Dans le cas de conducteurs de ligne circulaires (figure 7), la théorie avec C p = --------------------------------------- capacité propre (25)
des images fournit l’expression des coefficients de potentiel propres (λ – µ)(λ + 2µ)
et mutuels.
–µ
C m = --------------------------------------- capacité mutuelle (valeur négative) (26)
Les relations exactes s’écrivent : (λ – µ)(λ + 2µ)
hi d
1 p variable de Laplace, équivalent à l’opérateur de dérivation ------ ,
λ i = ------------ ar cos h ----- (18) dt
2π ε 0 ri égal à j ω en régime harmonique.
1 D ij ′
µ ij = ------------ ar cos h ------------ (19) 1.4.2 Relation entre les capacités réelles
2π ε 0 2Dij
et les capacités cycliques des composants
1 symétriques
avec ε 0 = 8,854 2 × 10 –12 ≈ -------------------
- F/m permittivité du vide.
36 π 10 9
■ On remplace V 1 , V 2 , V 3 par V d , a 2 V d , a V d dans le système
Dans tous les cas pratiques, r D et h, et l’on peut utiliser les
relations approchées : 1 3 1 3
2h i direct, avec a = – --- + j -------- et a 2 = – --- – j --------
1 2 2 2 2
λ i = ------------ ln -------- (20)
2π ε 0 ri
On en déduit :
1 D ij ′
µ ij = ------------ In --------- (21) 1 2π ε
2π ε 0 D ij C d = C p – C m = ------------ = ------------0 (27)
λ–µ D
ln ----
Si Pij est la projection sur le sol de la distance entre les r
conducteurs, on a :
valable également pour une ligne à n conducteurs.
2
D ij = P ij + ( h i – h j ) 2
2
D ij ′ = P ij + ( h i + h j ) 2
1 2h
µ = ------------ ln ------- (24)
2π ε 0 D
V1 λ µ µ Q1
V2 = µ λ µ Q2
V3 µ µ λ Q3
I1 V1
I2 = p [ Q ] = p [ C ] V2
I3 V3
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Figure 8 – Schéma équivalent à un système de 3 conducteurs avec [Y] matrice des admittances,
en présence du sol [ I] vecteur des courants injectés dans les nœuds du sys-
tème. Sauf aux points de raccordement des sources, on
■ On remplace V1 , V2 , V3 par V0 , V0 , V0 dans le système homopo- a généralement I = 0 (lois des nœuds),
laire, d’où : [V] vecteur des tensions aux nœuds par rapport à un nœud
1 2π ε 0 de référence.
C 0 = C p + 2C m = ---------------- = ----------------
- (28)
λ + 2µ 8h 3 La matrice des admittances [ Y ] est généralement très facile à
ln ---------2- construire :
rD
— les termes diagonaux Y ii sont constitués par la somme des
Pour une ligne à n conducteurs, on a :
admittances raccordées au nœud i ;
1 2π ε 0 — les termes non diagonaux Yij sont égaux à l’admittance
C 0 = C p + ( n – 1 )C m = -------------------------------- = -----------------------
- (29)
λ + (n – 1) µ ( 2h ) n raccordée entre les nœuds i et j changée de signe ;
ln ----------------
n –
-
1 — la matrice est symétrique (réseaux passifs).
rD
Le processus de résolution est le suivant :
Le schéma réel équivalent au système des trois conducteurs
— on élimine par substitution les lignes et colonnes corres-
avec le sol est représenté sur la figure 8.
pondant aux courants nuls ;
Les capacités réelles sont, d’une part : — on calcule les courants I entrant en fonction des tensions
1 appliquées aux différents nœuds ;
C k = --- ( C d – C 0 ) = – C m (30)
3 — on résout le système [ V ] = [ Y ] –1 [ I ] où I sont connus, ce
donc la capacité entre conducteurs est la capacité mutuelle changée qui donne les tensions cherchées.
de signe (positive) ; d’autre part : Exemple : il est volontairement très simple.
Ce = C0 (31) On considère un élément de ligne représenté par un quadripôle
élémentaire (figure 9).
donc la capacité entre conducteur et sol est identique à la capacité
homopolaire. Le nœud de référence est le nœud 0 qui n’apparaît pas dans la
formulation : les tensions sont mesurées par rapport à 0.
Remarque : dans le cas de conducteurs en faisceau, on emploie le même rayon équivalent
que celui utilisé pour le calcul des inductances (§ 1.3.4) La formulation sous la forme de l’équation (32) s’écrit :
Cp 1 –1
I1 ------- + ----------------- ----------------- V1
2 R + Lp R + Lp
2. Calcul des chutes I2
=
–1 Cp 1 1 V2
----------------- ------- + ----------------- + -----
de tension R + Lp 2 R + Lp Z
I1 I1
2.1 Calcul direct avec = , I 1 inconnu,
I2 0
Le calcul direct des chutes de tension dans un réseau quelconque,
pour une fréquence considérée, revient à calculer l’état électrique V1 E
du réseau à partir des éléments connus, en utilisant les méthodes = , V 2 inconnu.
classiques des calculs de réseaux : V2 V2
— lois de Kirchhoff ;
— équations des mailles ; Pour simplifier l’écriture, on pose :
— équations des nœuds.
La méthode la plus utilisée par les programmes de calcul des I1 a b V1
réseaux revient à résoudre le système : =
I2 c d V2
[ I ] = [ Y ][ V ] (32)
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V1
–1 b c I 1 = Y V 2 + ( 1 + Z Y ) I 2 = [ Y + ( 1 + Z Y ) Y c ]V 2
a b a – ---------- E
= d (33)
V2 c d Le système est alors complètement déterminé.
0 L’intérêt de la matrice de transfert réside dans le fait que l’on
peut l’utiliser pour :
d’où V 1 = E (on retrouve la donnée initiale),
— des systèmes dissymétriques ou déséquilibrés ;
1 — des lignes longues ;
c -----------------
R + Lp — des phénomènes rapides ou des fréquences élevées.
et V 2 = – ----- E = -------------------------------------------- E
d Cp 1 1
------- + ----------------- + ----- En effet, dans ces deux derniers cas, les matrices [ Z ] et [ Y ]
2 R + Lp Z
1
peuvent être associées à une fraction --- de la ligne, compatible avec
qui aurait pu être bien sûr obtenue directement de manière plus simple. n
la fréquence des phénomènes à étudier (par exemple 1/20 de la
longueur d’onde correspondante).
2.2 Cas d’une ligne quelconque La matrice de la ligne complète est alors [ T ] n , où n est le nombre
de sections considérées.
V1 Z Zm Zm I1
∂
------ V 2 = Z m Z Z m I 2
Figure 10 – Paramètres pour le calcul matriciel ∂x
V3 Zm Zm Z I3
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Si le système de courants appliqué est un système triphasé équi- ■ Calcul des impédances et capacités directes
libré, on a : Dans le cas d’un réseau triphasé symétrique, les paramètres géo-
I1 = I métriques sont :
1 3 — le rayon r des conducteurs (éventuellement rayon équivalent
I 2 = a 2 I avec ici a = – --- + j ------- pour les conducteurs en faisceau) ;
2 2
— la distance D entre conducteurs. Dans le cas de distances légè-
I 3 = aI rement différentes, on peut adopter une distance géométrique
moyenne :
D = ( D 12 D 23 D 31 ) 1 ⁄ 3
et toutes les chutes de tension ont la même expression à un
déphasage constant près de 120o : Dans ces conditions, les impédances et capacités directes
obéissent aux relations :
∂
------ V = ( Z – Z m ) I = Z d I (35) µ 0p D
∂x Z d = Z i + ----------- ln ---- (38)
2π r
avec Zd impédance directe du réseau.
avec Zi impédance interne, défini au paragraphe 1.3
Par ailleurs, l’étude des phénomènes de propagation sur les lignes
électriques triphasées (§ 2.3.2) conduit à définir trois modes de 2π ε r ε 0
propagation (modes de Clarke) : C d = ------------------ (39)
D
— un mode homopolaire entre l’ensemble des conducteurs et le ln ----
r
sol ;
— un mode interfilaire où l’on injecte l’onde entre un conducteur pour les lignes aériennes, on a généralement ε r = 1.
médian et les deux autres réunis entre eux ;
— un mode bifilaire où l’on injecte l’onde entre deux conducteurs
extrêmes. 2.3.2 Formulation générale : équation
Dans les deux derniers cas, le système appliqué est le suivant : des télégraphistes
I1 = I I1 = I Le calcul général des chutes de tension en ligne relève des
équations des télégraphistes (article Réseaux électriques linéaires
I2 = 0 et I2 = – I ⁄ 2 à constantes réparties [D 1 100] de ce traité).
I3 = – I I3 = – I ⁄ 2 Rappelons-en la formulation. À un élément de ligne dx sont
associées une impédance série Z et une admittance parallèle Y .
Dans le cas considéré :
∂
On retrouve ------ V = ( Z – Z m ) I dans les deux cas c’est-à-dire la Z = Zd ; Y = Cd p
∂x
même expression qu’avec le mode direct du régime triphasé.
Les chutes de tension et pertes de courant sur dx sont telles que :
■ Capacités
∂ ∂
Nous avons vu que, dans un réseau triphasé, les pertes de courant ------ V = Z I ; ------ I = Y V (40)
∂x ∂x
par élément de longueur sont telles que :
En dérivant une fois chacune des expressions par rapport à x et
I1 Y 1 Y 12 Y 13 V 1 en introduisant le résultat dans l’autre, il vient :
∂
------ I 2 = Y 21 Y 2 Y 23 V 2 ∂2 V ∂2 I
∂x ------------ = ZYI et ---------- = YZY (41)
I3 Y 31 Y 32 Y 3 V 3 ∂x 2 ∂x 2
En posant :
En négligeant les pertes par conductance, ce qui est bien vérifié
dans le cas général, et avec les mêmes hypothèses de symétrie que γ = Z Y constante de propagation (42)
pour les impédances, le système se ramène à :
Z
I1 Cp Cm Cm V1 Zc = ----- impédance caractéristique (43)
Y
∂
------ I 2 = p Cm Cp Cm V2 (36)
∂x les tensions et les courants aux extrémités d’une ligne de longueur
I3 Cm Cm Cp V3 sont donnés par les relations (figure 11) :
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et Z c sin h γ → Z d
Pour simplifier la formulation ainsi que la compréhension des
V1 phénomènes, nous utilisons les tensions simples. Les puissances
d’où V 2 = -------------------- (47) seront donc à multiplier par 3 en triphasé.
Zd
1 + ---------- La méthode suppose les hypothèses suivantes, sensiblement
Z vérifiées dans les cas pratiques :
Le schéma équivalent devient alors celui de la figure 12, qui est — les pertes de courant en ligne peuvent être négligées ;
la représentation dipolaire de la ligne. — les tensions V1 et V2 sont voisines, c’est-à-dire qu’elles ne
diffèrent pas de plus de 30 %.
Il est possible d’utiliser une représentation plus précise tenant
compte de la capacité (figure 13), qui est le schéma équivalent en Soient P1 et Q1 les puissances active et réactive à l’extrémité 1 :
Π à une cellule. P 1 = V 1 I 1 cos ϕ 1
(48)
Q 1 = V 1 I 1 sin ϕ 1
2.3.4 Méthode des puissances actives et réactives
avec ϕ1 angle de I1 avec V1 , origine des phases en 1.
Cette méthode s’applique à une ligne à la fréquence industrielle La puissance apparente en 1 est :
ne dépassant pas quelques centaines de kilomètres et pour laquelle
un schéma en Π ou en T à une seule cellule peut être utilisé. 2 2
S1 = P 1 + Q 1 = V1 I1 (49)
Son intérêt est double :
— elle évite le recours aux quantités complexes, ce qui présentait De même à l’extrémité 2 :
un intérêt certain à l’époque où les moyens de calculs en complexes P2 = V2 I2 cos ϕ 2
étaient limités, voire inexistants ;
— elle permet une interprétation physique simple des phéno- Q2 = V2 I2 sinϕ 2
mènes, en particulier du rôle des capacités (capacités de la ligne et
capacités de compensation au poste ou au niveau des récepteurs). 2 2
S2 = P 2 + Q 2 = V2 I2 (50)
Pour fixer les idées, utilisons le schéma en T de la figure 14.
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Remarquons que le régime en 2 est en général imposé par ■ Calcul de l’impédance interne :
l’utilisateur, c’est-à-dire par les caractéristiques de la charge : V2 , I2 ,
cos ϕ2 sont connues et le problème revient à calculer V1 pour satis- 1 1
Z i = ρ c ------2 + ----------------------2- = 0,284 1 ⋅ 10 – 3 + j 0,011 93 ⋅ 10 – 3 Ω ⁄ m
faire la demande du consommateur. S ( 2πr δ c )
Le principe de conservation des puissances actives et réactives
conduit au bilan suivant : à comparer à la résistance en continu : 0,283 9 · 10–3 Ω/m.
P1 = P2 + pa On voit que l’effet de peau reste faible à 50 Hz pour la section de
Q1 = Q2 + q – q’ (51) conducteur considérée.
avec pa = R I 2 pertes actives dans la résistance, ■ Calcul de l’inductance externe :
q’ = Cω V 2 production réactive dans la capacité,
µ0 D
q = Lω I 2 pertes réactives dans l’inductance, en L = ------- ln ---- = 0,992 4 ⋅ 10 –6 H ⁄ m
supposant I ≈ I1 , I2 et V ≈ V1 , V2 .
2π r
2 2 ■ Calcul de la capacité :
P2+Q2
Le courant I dans la ligne vérifie I 2 ≈ ---------------------
V
- , ce qui permet le
2π ε
2 C = ------------0 = 11,212 ⋅ 10 –12 F ⁄ m
calcul de pa et q. D
ln ----
2 2 r
On en déduit S 1 = P 1 + Q 1 .
La tension V1 cherchée s’obtient alors par : ■ Calcul de l’impédance directe :
V1 S Z d = Z i + Lp = 0,284 1 ⋅ 10 – 3 + j 0,323 7 ⋅ 10 – 3 Ω ⁄ m
------ = -----1- (52)
V2 S2
S2 = S1 =
2 2 V2 V2
P 2 + Q 2 = -------- = -------
et la constante de propagation :
L Zc
---- o
C γ = Z d Cp = 1,231 7 ⋅ 10 –6 69,36 ( m –1 )
où l’on retrouve la notion d’impédance caractéristique de la ligne.
2 2 2 2
■ Calcul de la profondeur de peau complexe dans l’Almelec : P2 + Q 2 P2+Q2
V 2 = V 1 -------------------------- = V 1 --------------------------------------------------------------------------
P1+Q1
2 2 ( P + p a + ( Q 2 + q – q′ )
) 2 2
ρc 2
δc = -----------
-
µ0 p avec P 2 = R z I2 ,
avec ρc = 3,321 · 10–8 Ω · m, Q 2 = X z I2 en posant Z = Rz + j Xz ,
p = jω = j 2 π f = j 2 π × 50 rad/s, pa = R I2 où R = 0,284 1 · 10–3 Ω/m,
µ0 = 4 π × 10–7 H/m. q = Lω I 2 où Lω = 0,323 7 · 10–3 Ω/m,
q’ = CωV 2 où Cω = 3,522 35 · 10–9 S/m.
D’où δ c = 0,006 485 – j 0,006 485 ( m )
Les résultats sont donnés dans le tableau 6.
(0)
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Tableau 4 – Tensions V2 (en volts) obtenues Tableau 6 – Calcul des tensions V2 (en volts)
à partir des équations des télégraphistes à partir du bilan des puissances actives et réactives
œ Z (Ω ) Z (Ω)
(km) œ
121,24 – 45o 121,24 0o 121,24 45o (km) 121,24 – 45o 121,24 121,24 45o
1 12 127 – 0,2 12 096 – 0,2 12 081 0 85,73 – j 85,73 85,73 + j 85,73
2 12 129 – 0,4 12 067 – 0,3 12 039 0 1 12 123 12 096 12 085
4 12 134 – 0,8 12 011 – 0,6 11 955 – 0,1 2 12 122 12 068 12 046
8 12 142 – 1,6 11 899 – 1,2 11 790 – 0,1 4 12 120 12 011 11 969
16 12 151 – 3,3 11 677 – 2,4 11 475 – 0,2 8 12 113 11 899 11 818
32 12 142 – 13,1 11 249 – 4,6 10 894 – 0,4 16 12 094 11 676 11 526
64 12 015 – 13,1 10 448 – 8,6 9 901,7 – 0,8 32 12 033 11 254 10 984
128 11 387 – 25,6 9 079 – 15,2 8 399,6 – 1,5 64 11 820 10 462 10 040
128 11 112 9 107 8 568
(0)
Tableau 5 – Tensions V2 (en volts) obtenues
3.5 Bilan
à partir de la méthode du dipôle
Z (Ω ) Pour les distances envisagées, les trois méthodes donnent des
œ résultats équivalents.
(km) 121,24 – 45o 121,24 121,24 45o
La méthode des puissances actives et réactives s’avère moins
1 12 127 – 0,2 12 096 – 0,2 12 081 0 performante : l’avantage d’éviter le recours aux complexes conduit
2 12 130 – 0,4 12 068 – 0,3 12 039 0 à une formulation plus lourde et à des résultats moins précis, sans
4 12 134 – 0,8 12 011 – 0,6 11 955 – 0,1 compter l’absence de résultat pour la phase, qui nécessiterait un
8 12 142 – 1,6 11 898 – 1,2 11 790 – 0,1 calcul supplémentaire.
16 12 150 – 3,3 11 676 – 2,4 11 473 – 0,2 Pour les lignes aériennes, l’influence du facteur de puissance cos ϕ
32 12 136 – 6,5 11 243 – 4,5 10 889 – 0,4 (ou de tan ϕ) de la charge est prépondérante sur la chute de tension
64 11 992 – 13 10 429 – 8,5 9 882 – 0,7 obtenue, vis-à-vis des capacités en ligne.
128 11 317 – 25,1 9 020 – 14,7 8 338 – 1,2 Ce résultat n’est évidemment pas valable pour les réseaux majori-
tairement en câbles.
(0)
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D 4 438 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
P
O
U
Lignes aériennes : chutes de tension R
E
par Pierre JOHANNET N
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Ingénieur en génie atomique
Attaché au Département postes et lignes
à la Direction des études et recherches d’Électricité de France (EDF)
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2 - 1997
Doc. D 4 438