Chapitre V.

LES FORMES SEMI-SOLIDES

I- Généralités sur les formes semi-solides

Les systèmes pâteux sont des formes galéniques sous un état physique intermédiaire entre un
matériau solide et un liquide, leurs propriétés sont proches du solide au repos, figure 1.a, mais
peuvent être transformés en liquide visqueux par application d’une contrainte mécanique
suffisante pour être manipulé, déformé et étalé lors de l’utilisation, figure 1.b.

a b

Figure 1. Formes semi-solides, a. au repos, b. après contrainte.

Les formes semi-solides sont constituées d’un excipient simple ou composé dans lequel sont
habituellement dissoutes ou dispersées une ou plusieurs substances actives.

Les excipients utilisés peuvent êtres synthétiques ou naturelles, monophasiques ou

biphasiques. Selon la nature de l’excipient la préparation peut être hydrophile ou lipophile.
On peut ajouter des antioxydants, stabilisants, émulsifiants, épaississants, agents de
pénétration et/ou agents antimicrobiens à la préparation selon la forme et les besoins.

L’application principale des systèmes pâteux est topique (sur la peau ou muqueuse). Le
principe actif pénètre plus ou moins profondément dans la peau selon le type d’application
thérapeutique. Ainsi on distingue trois types d’actions recherchées, figure 2 :

• Une action locale, superficielle : anesthésique locale ou protection en surface, la

préparation doit s’y maintenir sans pénétrer les tissus
• Une action profonde : en exemple les anti-inflammatoires, le principe actif franchira la
barrière cutanée avec une action ciblée (action transdermique).
• Une action générale : le principe actif franchira la barrière cutanée pour atteindre la
circulation systémique.

1
 Figure 2. Types d’action des préparations semi-solides

II- Principaux types de préparations semi-solides pour application cutanée

• Les pommades

Ce sont des préparations composées d’un excipient monophase dans lequel peuvent
être dissoutes ou dispersées des substances liquides ou solides, figure 3.

On peut retrouver différents types de pommades selon le type d’excipients utilisés :

- Les pommades hydrophobes qui n’absorbent pas l’eau ou de très petites quantités
d’eau, exemple d’excipients : Vaseline, paraffine, paraffine liquide, glycérides
synthétiques, huiles végétales, cires
- Les pommades absorbant l’eau capables d’absorber des quantités appréciables
d’eau, exemple d’excipients : excipients hydrophobes+ émulsifiants eau dans
l’huile, graisse de laine de mouton, Esters de sorbitane,
- Les pommades hydrophiles miscibles à l’eau, exemple d’excipients : macrogols
(polyéthylèneglycols liquides et solides)

Figures 3. Les pommades.

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 Exemples de formules qualitatives de pommades

Oxyde de zinc
Huile de vaseline Pommade hydrophobe
Vaseline

Sulfate de cuivre
Sulfate de zinc
Oxyde de zinc
Lanoline Pommade hydrophobe absorbant l’eau grâce à l’excipient lanoline
Vaseline
Eau purifiée

• Les pâtes

C’est des préparations semi-solides contenant de fortes proportions de poudres (>50%)

finement dispersées dans l’excipient.

On distingue deux types : pâtes lipophiles (excipient = corps gras ou mélange de corps
gras) et pâtes hydrophile (excipient à base d’eau + excipient miscible à l’eau).

Exemple d’une pate hydrophobe

- Oxyde de zinc 25%

- Amidon de blé 25%
- Lanoline 25%
- Vaseline 25%

Exemple d’une pate hydrophile ou pate à l’eau

- Oxyde de zinc 25%

- Carbonate de calcium 25%
- Glycérol 25%
- Eau purifiée 25%

• Les gels

C’est des préparations constituées par des liquides gélifiés à l’aide d’agent gélifiants
appropriés.

Deux types de gels existent, figure 4 :

- Les oléogels ou gels hydrophobes si la phase liquide est huileuse

(exemple : Paraffine liquide + PE, huiles grasses gélifiées par la silice
colloïdal).
- Les hydrogels ou gels hydrophiles si la phase liquide est l’eau (exemple :
Eau, glycérol ou propylèneglycol gélifiés par : Gomme adragante,
alginates, amidon, dérivés de cellulose, polymères carboxyvinylique).

3
 Figure 4. Les types de gel.

• Les crèmes

Les crèmes ou émulsions épaissies sont des préparations multiphasiques. Elles sont en
général constituées d’une phase lipophile (huileuse) et d’une phase hydrophile
(aqueuse).
Pour stabiliser les deux phases, il est nécessaire d’additionner : un ou plusieurs
tensioactifs et un agent épaississant.

Figure 5. Crème
Une émulsion tel que vue au chapitre précédent est une dispersion d’un liquide A,
sous forme de fines gouttelettes ou globules de diamètre généralement <0.1µm au sein
d’un autre liquide B. le liquide A est non miscible au liquide B (exemple : l’huile dans
l’eau ou l’eau dans l’huile).Les gouttelettes de A constituent la phase dispersée interne
ou discontinue ; Le liquide B constitue la phase dispersante, externe ou continue.

Les tensioactifs ou émulsionnants sont utilisés afin de stabiliser les émulsions, figure
6.a, ces molécules contiennent une tête hydrophile et une queue lipophile créant des
émulsions huile dans l’eau, figure 6.b, ou eau dans l’huile, figure 6.c.

4
 a b
c
Surfactant

Figure 6. a. surfactant ; b. L/H ; c. H/L

- Excipients de la phase hydrophile : eau purifiée, glycérol, polyéthylène glycol…

- Excipients de la phase lipophile : Huile minérale (paraffine liquide ou huile de
vaseline), Huile végétale (huile d’olive, d’amande douce…).
- Tensioactifs : esters de sorbitane polyoxyéthylénés : polysorbates (Tween)…..etc.
- Excipients épaississants : alcool gras ( alcool cétylique, alcool cétostéarylique…),
polymères hydrophiles (acide polyacrylique….)

III- L’équipement (Voir chapitre formes liquides)

La préparation des formes semi-solides se fait dans le même équipement que dans le
cas des formes liquides (cuve de préparation).

IV- Le control (Voir chapitre formes liquides)

Les contrôles appliqués aux formes semi solides sont similaires à ceux utilisés pour les
formes liquides.