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COURS DE THERMODYNAMIQUE Pr A.

CHAHTI SMP3 2021-2022

Chapitre 1-I :
GÉNÉRALITÉS SUR LA THERMODYNAMIQUE

I. RAPPELS DES FONCTIONS THERMODYNAMIQUES

I. Concepts et Définitions
La Thermodynamique joue un rôle fondamentale dans la connaissance du monde qui nous
entoure, et notamment de ses évolutions. C’est une science qui permet de décrire, d'étudier et de
quantifier le comportement thermique des corps subissant des transformations (évolutions, échanges)
entre un système donné et l'extérieur. Elle a pour objet l'étude des phénomènes mécaniques (Forces
pressantes, travail, pression…) couplées à des phénomènes thermiques (chaleur, température,…).

De façon plus générale, la thermodynamique s'intéresse à l'étude de l'énergie (en particulier


l'énergie interne) et de ses transformations et correspond à une branche de la physique qui étudie
plus exactement les mouvements de chaleur.

C'est au XIXe siècle, début de l'ère industrielle et des machines thermiques, que cette
discipline a connu son essor à partir de la nécessité de produire de l’énergie en général et plus
particulièrement de l’énergie travail. Elle permet en effet, de comprendre le comportement des
machines thermiques, comme les machines à vapeur centrales, qui sont au cœur de la révolution
industrielle. Depuis, la thermodynamique est devenue une discipline essentielle pour l'ingénieur.

L'étude thermodynamique des corps comprend notamment la conception et la validation de


modèles du comportement thermique des corps, les équations d'état établies à partir de valeurs
expérimentales. Elle permet, entre autres, d’étudier le fonctionnement et le bilan énergétique de
celles-ci ainsi que les transferts de chaleur entre deux ou plusieurs corps.

Tout l’univers est régi par les quatre principes de la thermodynamique. L’énergétique du
corps humain est l’application directe de ces principes à l’homme et à la femme.

En raison du caractère universel de ses principes fondamentaux, la thermodynamique a, par


la suite, dépassé le cadre strict de l'étude des machines thermiques pour toucher à tous les domaines
de la physique dans lesquels la chaleur joue un rôle déterminant (l’électromagnétisme, l’optique,
l’électronique,…), ainsi que d'autres disciplines scientifiques (chimie, biologie,.etc.). Elle permet,
entre autre, d’expliquer un certain nombre de phénomène complexes liés à l’être humain et à son
milieu extérieur.

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Chapitre 1- I : Généralités sur la thermodynamique : RAPPELS
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Exemples :
1- dans les machines thermiques motrices, on assiste à une conversion de l’énergie chaleur en
travail (moteur thermique, centrale thermique, centrale nucléaire etc .)
2- Dans les machines thermiques génératrices, on assiste à une conversion de l’énergie travail en
énergie chaleur (machine frigorifique, pompe à chaleur, liquéfacteurs de gaz …)
3- En physique de l’atmosphère la thermodynamique explique le cycle de l’eau (évaporation, pluie,
neige, grêle, etc.).
4- Le corps humain, considéré comme un système ouvert (avec entrées et sorties), échange, avec son
environnement, de l’énergie (travail et chaleur) sous forme de travail musculaire et de la masse, métabolisme,
nourriture , sudation respiration, etc. Il est le siège d’irréversibilités internes dues aux pertes provoquées par
la dissipation énergétique dans les vaisseaux sanguins.

I. Principes généraux
La thermodynamique est basée sur quatre principes fondamentaux :
 Le principe zéro : concerne la notion d'équilibre thermique.
 Le premier principe ou principe d'équivalence : concerne le caractère conservatif de l'énergie.
 Le deuxième principe ou principe de Carnot : concerne la notion d'irréversibilité et le concept
d'entropie.
 Le troisième principe ou principe de Nernst : concerne les propriétés de la matière au voisinage
du zéro absolu.

I. Aspects descriptifs
La thermodynamique est susceptible d'être décrite à l’aide de deux aspects différents :
 l'aspect microscopique : s'intéresse aux propriétés de la matière à l'échelle moléculaire
ou atomique en utilisant comme variables les grandeurs cinétiques des atomes ou des molécules
individuelles (Pi ,vi ,Ei ...), Ei l’énergie cinétique de l’espèce i, vi son volume et Pi sa pression
partielle.

Selon que l'on considère l'un ou l'autre de ces aspects, on distingue alors entre la
Thermodynamique phénoménologique (classique) et la Thermodynamique Statistique.
La Thermodynamique phénoménologique n'a besoin d'aucune hypothèse sur la structure
atomique de la matière, elle explique le comportement de la matière ou des systèmes en fonction de
leurs variations d'énergie et d'entropie, elle ne cherche pas à élucider les mécanismes des
transformations mais décrit uniquement les états initiaux et finaux des systèmes en évolution et
dresse leurs bilans énergétiques.
La nature (réversible ou irréversible) de la transformation du système peut jouer un rôle
important sur les énergies mises en jeu. La Thermodynamique qui nous intéresse se place à l'échelle
macroscopique (observable).

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La Thermodynamique Statistique par contre, cherche à expliquer l'origine et la


signification des variables macroscopiques (P, T) et des notions de chaleur, de travail et d'entropie,
en les reliant directement au mécanisme de l'agitation moléculaire. Ainsi, on explique les notions de
température, de pression et de chaleur :
La température, par exemple, est reliée au degré d'agitation
moléculaire de la matière. Si la vitesse vi des particules et donc leur énergie
cinétique Ei augmente, alors le degré d'agitation thermique du milieu est
plus grand. Au zéro absolu (0K ou -273°C), on conçoit que les atomes ou
molécules occupent des positions figées dans l’espace.

Dans une enceinte fermée, les molécules d’un gaz se déplacent dans toutes les directions et
tous les sens, elles n’ont aucune direction privilégiée.

En se basant sur des considérations statistiques et des calculs de probabilité, Boltzman avait
montré que l'énergie cinétique de translation d'une molécule de masse m dans une direction donnée
C2 3
est proportionnelle à la température absolue T du gaz (voir plus loin) : m = kT
2 2

k est la constante de Boltzman et C la vitesse moyenne de déplacement de la particule.

La pression : elle est due aux chocs des atomes ou molécules


contre les parois du récipient, sa valeur augmente avec le taux
d’agitation thermique du gaz et est proportionnelle au nombre de
1
molécules par unité de volume : P= n.m.C2
3
n étant le nombre de molécules de gaz par unité de volume.

 L'aspect macroscopique ou phénoménologique : il vise à décrire et prévoir les


phénomènes sans chercher à les expliquer. Ceci n’est possible qu'à la condition d’adopter un point
de vue macroscopique, seuls les phénomènes étant alors pris en compte indépendamment de leur
support matériel. Les variables et les grandeurs mises jeu telles que ( P, v, T, m...) ont précisément
ce caractère macroscopique.

Dans ce cours, nous développerons uniquement la thermodynamique


phénoménologique afin de montrer les applications pratiques et industrielles liées à cette démarche.

I. Système thermodynamique et état d'équilibre.


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I.4.1. Définition d’un système


Un système thermodynamique est une partie de
l’univers qui présente un intérêt particulier.
En général, c'est un corps ou ensemble d’éléments
situés à l'intérieur d'une surface fermée réelle ou
imaginaire appelée frontière.

Cette frontière, déformable ou indéformable, mobile ou fixe, le sépare de son environnement. Tout
ce qui n’est pas le système constitue le milieu extérieur.

I.4.2. Interaction du système thermodynamique avec son environnement


Un système est constamment en interaction avec son milieu extérieur et peut échanger, à
travers cette frontière, de la matière et/ou de l’énergie1. Selon leurs échanges avec leur
environnement, on peut distinguer trois catégories de systèmes :

Système fermé : Système ouvert : Système Isolé :


Système qui échange de Système qui échange de Système qui n'échange rien avec
l’énergie (travail, chaleur…) la matière et de l’énergie l'extérieur (ni matière ni énergie
avec le milieu extérieur mais avec l'extérieur. chaleur ni énergie travail).
pas de matière

I.4.3. Variables d’état d’un système thermodynamique


La thermodynamique s’attache à décrire le comportement d’un système lorsqu’il est le siège
de plusieurs modifications à cause des échanges, avec le milieu extérieur, de la matière ou/et de
l'énergie sous forme de travail ou de chaleur.

En mesurant certaines variables qui nous paraissent pertinentes (n, P, V, T, etc.), on arrive à
caractériser l'état de ce système.

L'état thermodynamique du système est défini par l’ensemble des variables macroscopiques
(n, T, P, V, C,...) indépendantes qui caractérisent son évolution et que l’on appelle variables d'état.

On distingue deux types de variables d’états dont le choix est fait selon la nature du
problème posé : variables thermiques ou calorifiques.
1
L’énergie échangée peut être sous forme mécanique, thermique, électrique, magnétique, chimique ou autre.
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I.4.3.1. variables thermiques :


Toute fonction dont la détermination ne fait intervenir que des mesures de mécanique et de
la température. Exemple P, v et T ;

I.4.3.2. variables calorifiques :


Toute fonction dont la détermination exige, en plus des mesures de mécanique et de la
température, des mesures d'énergie chaleur. exemple u, h, f, g, s ;
Ces variables peuvent être extensives ou intensives.
I.4.3.3. variables extensives :
Elles ont une signification quantitative et sont additives, proportionnelles à la quantité de
matière. Les plus connues et les plus courantes sont la masse m, le nombre de moles n, le volume V,
l’énergie interne U, l’enthalpie H; etc.

I.4.3.4. variables intensives :


Ce sont des grandeurs non additive, indépendantes de la quantité de matière. On peut citer
la pression P, la température T, la masse volumique  et la concentration C comme étant les plus
usuelles, la conductivité thermique K, la viscosité , etc.
Pour un système homogène, il peut être commode de ramener les variables extensives à
l'unité de masse du système. On parle alors de grandeurs massiques (ou spécifiques), généralement
notées en minuscules telles que :

- le volume massique : v = V/m en [m3/kg]


- l'énergie interne massique: u = U/m en [J/kg]
- l'enthalpie massique : h = H/m en [J/kg], etc. …

Ces grandeurs sont reliées entre elles par des relations, exemple :
m = V ou m =  V avec m le débit de masse, V le débit volumique.

On peut aussi les ramener à l’unité de matière (la mole) et on les appelle grandeurs molaires :
- le volume molaire : vml = V/n en [m3/mole]
- l'énergie interne molaire : uml = U/n en [J/mole]
- l'enthalpie molaire : hml = H/n en [J/mole], etc. …

Les variables sont en général définies localement. Ce n'est que si le système est homogène et
uniforme que la position n'intervient pas.

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I.4.4. Équilibre thermodynamique d’un système


Un système est dit en équilibre thermodynamique, si les variables d'état qui caractérisent son
évolution ont des valeurs bien définies et constantes dans le temps. Une petite perturbation n’a pas
de conséquence sur l’équilibre du système. Ce dernier retourne à son état d’équilibre lorsque la
perturbation cesse.

Pour qu’un système soit à l’équilibre, il faut que celui-ci soit d’abord à l’équilibre
mécanique puis à l’équilibre thermique et chimique.

L’équilibre mécanique d’un solide exige que la résultante des forces appliquées au système
soit nulle. Pour un liquide ou un gaz, il faut que la pression qui règne au sein du fluide soit partout
la même et compense la réaction des parois.

L’équilibre thermique au sein d’un système exige que la température à l’intérieur du système
soit uniforme à moins que certaines parties de ce système ne soient séparées par des parois
parfaitement adiabatiques.

L’équilibre chimique est un équilibre dynamique, la composition de chaque phase est


uniforme et constante dans le temps.
Dans certains cas, le système peut être en état d’équilibre métastable ne correspondant pas à
un vrai état d’équilibre, dû à diverses raisons empêchant l’évolution spontanée vers un état
d’équilibre. Une petite perturbation de nature appropriée peut alors entraîner un retour spontané
vers son état d’équilibre stable.

Remarque : la pression et la température d’un système ne sont définies que si celui-ci est en
équilibre thermodynamique.

I.5. Notions de Température et de Pression


I.5.1. Notions de Température
L’être humain touchant un corps le considère comme chaud ou froid, mais il est incapable
de différencier entre deux corps de températures voisines.

I.5.1.1 Principe zéro de la thermodynamique :


Considérons deux systèmes A et B initialement dans des états d’équilibre A1 et B1, mettons
les en contact. En général, si les températures de A1 et de B1 sont différentes, ces deux systèmes
évoluent et tendent plus au moins rapidement vers des états d’équilibres finaux A2 et B2 de même
température : On dit que les deux systèmes A et B sont en équilibre thermique.
Notons que les états finaux A2 et B2 ne sont généralement pas identiques (les volumes
massiques sont différents, les pressions sont différentes ).

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Énoncé du principe zéro :


Si deux systèmes thermodynamiques A et B sont en équilibre thermique
avec un troisième C, ils sont eux même en équilibre thermique .

Le principe zéro est une loi empirique établie seulement par des observations expérimentales.
Ce principe montre qu'il existe une grandeur commune caractéristique de l’évolution des trois
systèmes A , B et C, cette grandeur c'est la température T.

On en déduit que tous les systèmes qui sont en équilibre thermique ont la même température.
Inversement, deux systèmes qui ne sont pas en équilibre thermique ont des températures différentes.

Le principe zéro contribue à la définition de l'égalité, dans toute échelle de température et


justifie l'utilisation des thermomètres, son énoncé a été jugé utile à une époque où les autres
principes étaient déjà connus et numérotés, or logiquement il devait les précéder, d'où l’appellation
zéro.

I.5.1.2 Échelles thermométriques et appareils de mesure de température


L’expérience montre qu’un très grand nombre de grandeurs physiques, ont des mesures
dépendant de la température, par exemple : la dilatation d’un solides, d’un liquides ou d’un gaz, la
résistance électrique d’un fil, etc.
Sous l’effet de la chaleur la plus part des corps se dilatent en longueur et en volume.
La longueur d’un fil par exemple dépend de la température puisque, si je chauffe le fil
(je change ma sensation de toucher, je conclus que la température a varié) je constate que la
longueur varie. La température peut être définie soit comme la valeur de la longueur elle-même, soit
comme une fonction monotone arbitraire de cette longueur.

Il suit que pour rendre la notion de température quantitativement utilisable par chacun,
il a fallu définir une échelle universelle, c’est à dire un thermomètre de référence, une grandeur
thermométrique (longueur par exemple) et une fonction entre cette grandeur et la température.

La définition actuelle de l’échelle légale de température est le résultat de tâtonnements


successifs. C’est pourquoi, de nos jours coexistent l’échelle Kelvin, l’échelle Celsius, l’échelle
Fahrenheit, seule l’échelle Réaumur est tombée en désuétude (n’est plus utilisable).

ECHELLES THERMOMETRIQUES

On réalise n’importe quelle échelle de température de la manière suivante :


- On choisit deux points fixes auxquels on attribue dans l’échelle considérée deux valeurs
particulières. L’intervalle de température correspondant est appelé intervalle fondamental.
- On divise cet intervalle en parties égales, chaque partie représente un degré de l’échelle
thermométrique considérée.
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ECHELLE DE REAUMUR :

Formée de 80 parties égales et ayant comme points fixes la fusion de la glace à 0°R et
l’ébullition de l’eau sous la pression atmosphérique normale (760 mmHg) à 80°R.

ECHELLE DE FAHRENHEIT :

Formée de 180 parties égales et ayant comme points fixes la fusion de la glace à 32°F et
l’ébullition de l’eau sous la pression atmosphérique à 212°F.

ECHELLE CENTESIMALE OU CELSIUS :

Formée de 100 parties égales et ayant comme points fixes la température de fusion de la
glace (0°C) et la température d’ébullition de l’eau (100°C) sous la pression atmosphérique normale
(1bar ou 1 atm).

ECHELLE KELVIN :

Cette échelle est définie à partir du second principe de la thermodynamique (voir plus loin)
basé sur la relation de Carnot : Q1/T1 + Q2/T2 = 0 T2 = - T1 Q2/Q1

Cette relation montre qu’il suffit de se donner une température arbitraire T1 pour pouvoir
connaître toutes les autres. L’échelle ainsi définie est donc une échelle à un seul point fixe.
On choisit le point triple de l’eau, point où sont en équilibre les trois phases liquide, solide
et vapeur. On attribue à ce point fixe la température 273.16K. le Kelvin (K) étant l’unité avec
laquelle on exprime la température thermodynamique.

Échelles thermométriques
La conférence internationale des poids et mesures (mai 1961), définit le degré Kelvin grâce
à un seul point fixe, la température du point triple de l’eau : 273.15 K ; la température Celsius t est
reliée à la température absolue T:
t (°C) = T (K) - 273.1500

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I.5.1.3. APPAREILS DE MESURE DE TEMPÉRATURE

Les principaux thermomètres utilisés sont :

les thermomètres à mercure, à alcool et à gaz parfait : utilisent la variation du volume


comme grandeur physique pour déterminer la température.

La thermistance, composée d’une résistance de platine : sa résistance électrique varie avec


la température, la mesure de cette variation permet de déterminer la température.

Les thermocouples utilisent un phénomène électrique. C’est un circuit


composé de fils de métaux différents fixés bout à bout. Lorsque les deux
jonctions sont à des températures différentes, il se crée une force
électromotrice dans le circuit.

Les pyromètres optiques utilisée pour la mesure des hautes températures


basés sur la comparaison des luminances de deux sources de lumière.

1.5.2. Notion de Pression

I.5.2.1 ; Définition

Dans le système d’unités internationales (SI), l’unité de la pression est le Pascal (Pa).
1 Pa = 1 N/m2. D’autres unités sont utilisées en pratique : le bar (bar), l’atmosphère (atm)
et le millimètre de mercure (mmHg).

1bar = 105 Pa 1atm = 1.013 105 Pa = 760 mmHg.

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I.5.2.2. Loi Fondamentale de l’hydrostatique


  
La pression hydrostatique P (x, y, z) est une fonction scalaire définie par dF  Pd S où dF

est la force appliquée à l’élément de surface dS de centre M (x, y, z).
  
Considérons un repère orthonormé directe (O, i , j, k ) dans le champ de pesanteur g   g.k , l'axe Oz
étant orienté vers le haut.
La variation d’altitude dz et la différence de pression dP s’exerçant sur les deux faces
supérieure et inférieure d’une portion de volume élémentaire dx.dy.dz d’un fluide de masse
volumique  en équilibre dans le champs de pesanteur

      
Bilan des forces : P  dm.g , Fx , Fx  dx , Fy , Fy dy , Fz , Fz  dz

Par projection sur les trois axes :


Fx - Fx  dx  0 Px .dy.dz - Px  dx .dy.dz  0 (Px  dx - Px )dy.dz  0
  
Fy - Fy  dy  0 Py .dx.dz - Py  dy .dx.dz  0 (Py  dy - Py )dx.dz  0
Fz - Fz  dz - dm.g  0  
 Pz .dx.dy - Pz  dz .dx.dy  dm.g (Pz  dz - Pz )dx.dy  - dm.g  - .g.dx.dy.dz

dPx  0

dPy  0 La pression reste constante suivant x et y ; elle varie uniquement en fonction de z.

dPz  -  .g.dz
La pression reste la même dans un plan horizontal, par contre, elle diminue avec l’altitude

La relation fondamentale de la statique des fluides s'écrit donc :


dP = -gdz (Oz étant orienté vers le haut)

La pression P à une certaine altitude z dans une atmosphère de masse volumique  supposée
constante où la pression atmosphérique au niveau de la mer vaut P0.
dP = -gdz  PP dP  -  .g 0z dz en prenant P = P0 pour z = z0 = 0
0

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Il vient P - P0  -  .g (z - 0) ou P P0 -  .g.z
I.5.2.3 Appareils de mesure de la pression
On distingue deux catégories d’appareils de mesure des pression : les baromètres et les
manomètres.

Baromètres : un baromètre sert à mesurer la pression


atmosphérique. Il y a le baromètre à mercure et le baromètre anéroïde.
Le baromètre à mercure est composé d’un tube vide plongeant dans
une cuvette de mercure . A la pression atmosphérique normale
correspond une hauteur de 760 mm Hg à 0°C sous l’accélération
normale de la pesanteur (g = 9.8 m/s2).

Le baromètre anéroïde est formé d’une caisse cylindrique en


cuivre, vide. La paroi supérieure de cette caisse , mince, déformable
(sous l’effet de la pression
atmosphérique) est reliée à une aiguille mobile devant
un cadrant gradué.

Manomètres : Un manomètre sert généralement à mesurer la


différence entre la pression d’un fluide et la pression atmosphérique. Il y a le
manomètre en forme de U et le manomètre de Bourdon.
le manomètre en forme de U est formé par un tube en
U contenant du mercure relié par l’une de ses extrémités à un système fermé
fluide, l’autre extrémité est à l’air libre . (figure ci-contre)

En utilisant le principe de l’hydrostatique nous pouvons démontrer que la différence de


pression en Pa est donnée par la relation :
Pf°– Patm = P =  g h
où  est la masse volumique du liquide (Kg /m3), g l’accélération de la pesanteur (m / s2) et h la
dénivellation du mercure de part et d’autre du fluide et de l’atmosphère.

Le manomètre de Bourdon, utilisé dans les stations d’essence,


est composé d’un tube métallique courbé comme le montre la figure
ci-contre. Ce tube se redresse lorsqu’il est soumis intérieurement à
une pression d’un fluide. Le bout du tube est relié à une aiguille
mobile devant un cadran.

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I.5.2.3 tension superficielle – Cas d’une surface plane.

La tension superficielle  peut être également perçue comme la force par unité de longueur

qu’exerce la surface liquide sur la paroi qui la limite et qui tend à réduire cette surface.

I.6. Équations d'état – Fonctions d’état


I.6.1. Équations d'état

Une équation d'état ou encore loi d’état ou relation de comportement est une relation qui
relie entre elles les différentes variables d'état d'un système. Lorsque ce dernier est en équilibre
thermodynamique, les variables d’état ont des valeurs bien déterminées dans chaque phase. Ces
variables ne sont pas toutes indépendantes.

Ainsi, un fluide uniforme au repos peut être caractérisé par sa pression P, son volume V et
sa température T et vérifie une loi d'état de la forme : f(P,V,T) = 0.

Pour un milieu continu décrit entre autres par ses tenseurs des contraintes  et des
déformations , on aura par exemple dans le cas élastique : f(,) = 0; thermoélastique : f(,,T) = 0;
viscoélastique : f(,,) = 0 ; thermoviscoélastique : f(,,,T) = 0

Exemple :

Considérons un cylindre muni d’un piston et rempli d’un gaz, les parois du cylindre sont
supposées parfaitement calorifugées. si l’on fait varier le volume du gaz, la pression et la
température varient en même temps, le volume est donc une fonction de la température et de la
pression :

v = f(P,T), P = f(v, T), T = f(P, v) ou encore f(P, v, T) = 0.

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I.6.2. Relations Mathématiques


soit une phase, dont les variables d’état sont x, y, et z, l’équation d’état de la phase : f(x, y, z) =0
ou encore : x(y,z) ; y(x,z) et z(x,y)
x x y y
on peut écrire alors : dx  ) z dy  ( ) y dz (1) dy  ( ) z dx  ( ) x dz (2)
y z x z
x  y y  x
on remplace (2) dans (1) : dx  ( ) z ( ) z dx  ( ) x dz   ( ) y dz
y  x z  z

x y  x x y 
C-à-d : dx  ( ) z ( ) z dx  ( ) y  ( ) z ( ) x  dz
y x  z y z 

En identifiant membre à membre, on obtient :


x y x x y
( )z ( )z  1 et ( ) y  ( )z ( )x  0
y x z y z
On en déduit alors les deux relations suivantes :
x 1 x y z
( )z  et ( )z ( )x ( ) y   1
y y y z x
( )z
x
I.6.3. Fonctions d'état
Une fonction d'état ou variable d’état, est une grandeur dont la valeur dépend de celle de
chacune des variables d’état choisies pour décrire le système (P, T ou P, V…). Nous verrons que
ces fonctions thermodynamiques (exemple l’énergie interne, enthalpie…) sont dans la plupart des
cas, univoques (pour une valeur de la variable correspond une valeur et une seule de la fonction),
continues et différenciables. Ce sont des fonction dont la forme différentielle est une différentielle
totale exacte.
F F
Une forme différentielle dF  ( ) y dx  ( )x dy = P(x,y) dx + Q(x,y) dy est dite
x y
P( x , y ) Q( x , y )  2F  2F
différentielle totale exacte si et seulement si : ( )y  ( )x ou encore ( )( )
x y xy yx
L’intégrale de dF est, dans ce cas, égale à la différence des valeurs que prend la fonction F
état2
aux états 1 et 2 est : F(1,2) =  dF = F(x2,y2) - F(x1,y1)
état1

L'accroissement de F entre les deux états 1 et 2 ne dépend que de l'état initial 1 et de l'état final 2.

Pour distinguer entre une différentielle totale et une forme différentielle quelconque on note :
: symbole pour une différentielle quelconque
d: symbole pour une différentielle totale
Nous noterons ainsi: W, Q, dU, dS, dH, etc.

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Chapitre 1- I : Généralités sur la thermodynamique : RAPPELS
COURS DE THERMODYNAMIQUE Pr A. CHAHTI SMP3 2021-2022

I.7. Transformations thermodynamiques


Une transformation est un phénomène physique
ou chimique qui produit la variation d’au moins une
variable d’état du système. Elle se produit entre deux
états d’équilibre : l’état initial (1) et l’état final (2).

I.7.1. Transformation réversible et irréversible


Au cours d'une transformation, les fonctions d’état qui caractérisent l’évolution du système
varient jusqu’à ce que le système atteint un autre état d’équilibre. Le passage de l'état d'équilibre (1)
à l'état d'équilibre (2) se déroule généralement hors équilibre. Lorsque le système évolue en restant,
à chaque instant, très voisin d’un état d’équilibre, la transformation est dite quasi-statique (ou
encore réversible) : les variables d’état restent à chaque instant, définies en première approximation.

I.7.2 Transformation ouverte ou fermée et Diagramme de Clapeyron


On distingue alors entre transformation ouverte (a) ou cyclique (b). Pour une transformation
fermée ou cyclique, l’état final est identique à l’état initial.

Nous utilisons assez Souvent, des diagrammes pour représenter des transformations
thermodynamiques. Le diagramme généralement utilisé, à ce stade, est le diagramme (P-v) de
Clapeyron. Nous verrons plus tard d’autres diagrammes entropiques (T-s) et (h-s) par exemple.

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I.7.3 Transformation quasi-statiques polytropes - Cas d’un Gaz Parfait


Considérons des transformations quasi-statiques qui sont facilement représentées dans les
diagrammes précédents puisqu’il s’agit d’une succession infinie d’états d’équilibre :

- la transformation isochore (V = cte)


- la transformation isobare (P = cte)
- la transformation isotherme (T = cte)
- la transformation adiabate (Q = 0).

Pour un gaz parfait f(P,V,T) = PV – nRT = 0

La transformation polytrope du genre PVK = cte (ou encore P1/K V = cte) résume

l’ensemble des transformation décrites plus haut .


- la transformation isotherme (T = cte)  PV1 = Cte  K= 1
- la transformation isobare (P = cte)  P V0 = Cte  K= 0

- la transformation adiabate (Q = 0).  PV = cte  K= 0

- la transformation isochore (V = cte)  P1/ V = cte  K= 

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