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Organisation et vocabulaire
de la métrologie
III
Cet ouvrage fait par tie de
Instrumentation et méthodes de mesure
(Réf. Internet ti676)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Instrumentation et méthodes de mesure
(Réf. Internet ti676)
Isabelle BLANC
Coordinateur Projets et Études, LNE (Laboratoire national de métrologie et
d'essais)
Ahmed MAMOUNI
Professeur à Polytech Lille (École polytechnique universitaire de Lille)
Marc PRIEL
Directeur honoraire du Centre de métrologie scientifique et industrielle, LNE
(Laboratoire national de métrologie et d'essais)
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Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
SOMMAIRE
Unités de mesure SI 23 11
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VII
5– Terminologie. Méthodes Réf. Internet page
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Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
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1– Unités de mesure Réf. Internet page
Unités de mesure SI 23 11
2– Étalons
3– Organisation française
4– Organisations internationales
5– Terminologie. Méthodes
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Unités de mesure SI
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur 23v2 − 1
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1
Une grandeur est l’attribut d’un phénomène, d’un corps ou d’une Exemple : le pascal est le nom spécial du newton par mètre carré.
substance, qui est susceptible d’être distingué qualitativement et
déterminé quantitativement. Ce terme grandeur peut se rapporter à
une grandeur dans un sens général, par exemple la longueur, le
temps, la masse, la résistance électrique, etc., ou à une grandeur 1.6 Système de grandeurs
particulière, par exemple la longueur d’une tige donnée, la résis-
tance électrique d’un échantillon donné de fil. Les grandeurs qui
peuvent être classées les unes par rapport aux autres en ordre crois-
sant (ou décroissant) sont appelées grandeurs de même nature. Un système de grandeurs est un ensemble de grandeurs (dans le
sens général) entre lesquelles il existe des relations définies. Il
L’unité de mesure est une grandeur particulière, définie et adop- s’applique à un domaine particulier, par exemple le système de
tée par convention, à laquelle on compare les autres grandeurs de grandeurs de la mécanique, ou à tous les domaines de la science et
même nature pour les exprimer quantitativement par rapport à cette de la technique.
grandeur.
Exemple : l’épaisseur, la circonférence et la longueur d’onde sont À un système de grandeurs donné, on fait habituellement corres-
des grandeurs de même nature ; leur unité SI de mesure (§ 4.2) est le pondre un système d’unités déterminé.
mètre.
La métrologie, qui est la science de la mesure, embrasse tous les Les grandeurs de base d’un système de grandeurs sont les gran-
aspects aussi bien théoriques que pratiques se rapportant aux deurs qui sont admises par convention comme étant fonctionnelle-
mesurages, quelle que soit l’incertitude de ceux-ci, dans quelque ment indépendantes les unes des autres.
domaine de la science et de la technologie que ce soit. Exemple : les grandeurs longueur, temps et masse sont générale-
Le mesurage est l’ensemble des opérations ayant pour but de ment prises comme grandeurs de base dans le domaine de la mécani-
déterminer la valeur d’une grandeur. que.
1.4 Symbole
L’écriture des symboles est régie par des règles précises (§ 4.4.3). Exemple : dans le système de grandeurs de la mécanique du
La principale correspond à l’écriture des symboles de grandeurs en paragraphe 1.7 où les dimensions des grandeurs de base longueur,
italique et des symboles d’unités en droit. masse et temps sont représentées respectivement par L, M et T, la
dimension de la force est LMT−2.
Un symbole de grandeur ou d’unité ne doit pas être confondu
avec une abréviation ou un sigle.
Les unités de grandeurs qui ont la même dimension dans un sys-
Exemple : UA est le symbole de l’unité astronomique ; A est le tème donné peuvent avoir le même nom et le même symbole,
symbole de l’ampère. même si ces grandeurs ne sont pas de même nature.
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23v2 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
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1.16 Unité composée Le Bureau international des poids et mesures (BIPM) a été créé
par la Convention du mètre signée à Paris le 20 mai 1875 et il est
situé au Pavillon de Breteuil à Sèvres, France. Son entretien est
assuré à frais communs par les États membres de la Convention du
On appelle unité composée une unité dérivée qui n’a pas reçu de
mètre. En août 2005, 51 États étaient membres de cette Convention.
nom spécial.
Le BIPM a pour mission d’assurer l’unification mondiale des mesu-
Exemple : kilogramme-mètre par seconde. res physiques.
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© Techniques de l’Ingénieur 23v2 − 3
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Le BIPM fonctionne sous la surveillance exclusive du Comité Dans le domaine des unités de mesure, le comité technique ISO/
international des poids et mesures (CIPM) composé de scientifiques TC 12 Grandeurs, unités, symboles, facteurs de conversion et tables
appartenant à des États différents. de conversion a élaboré la norme ISO 31 qui comporte 14 parties et
Le CIPM est placé sous l’autorité de la Conférence générale des qui définit les grandeurs, unités et symboles par domaine techni-
poids et mesures (CGPM) formée des délégués de tous les États que.
membres de la Convention du mètre et qui se réunit actuellement Le comité technique ISO/TC 12 a également établi la norme
tous les 4 ans. Les responsabilités de la CGPM sont : ISO 1000 qui décrit le système international d’unités SI et donne les
1
— de prendre les mesures nécessaires pour assurer la propaga- règles d’emploi des multiples et sous-multiples.
tion et le perfectionnement du Système international d’unités (SI), 25 pays participent activement aux travaux de ce comité techni-
forme moderne du système métrique ; que dont le secrétariat est géré depuis 1982 par la Suède.
— de sanctionner les résultats des nouvelles déterminations
métrologiques fondamentales ;
— d’adopter les décisions importantes concernant l’organisation
et le développement du BIPM. 2.4 Commission électrotechnique
La 1reCGPM s’est réunie en 1889 ; la 22e
s’est tenue en 2003. Les internationale (IEC), IEC/CE 25
décisions de la CGPM font l’objet de résolutions [1] à [9].
Le CIPM a institué, depuis 1927, dix Comités consultatifs destinés La Commission électrotechnique internationale (IEC) a été fondée
à la renseigner sur des questions spécialisées et à lui proposer des en 1906. C’est l’autorité pour les normes mondiales en ingénierie
recommandations pour coordonner les travaux internationaux électrique et électronique. L’IEC est composée en 2005 de 52 pays
effectués dans leurs domaines respectifs. membres.
Le réseau des mesures dans le monde est constitué d’un tissu de Le comité d’étude 25 de l’IEC, IEC/TC 25, Grandeurs et unités et
plus en plus complexe d’accords et d’échanges officiels et non offi- leurs symboles littéraux, a pour objet de préparer les normes inter-
ciels. nationales sur les grandeurs et unités à utiliser en technologie élec-
La Convention du mètre, par l’intermédiaire de la Conférence trique. Pour ces grandeurs et unités, ces normes peuvent donner
générale des poids et mesures, du Comité international des poids et leurs définitions, noms, symboles littéraux et utilisation, les rela-
mesures et du BIPM, fournit la base formelle et physique des mesu- tions dans lesquelles elles apparaissent et les signes et symboles
res sur laquelle se fonde tout le reste de l’activité internationale en utilisés avec ces grandeurs et unités.
métrologie pratique. Publications : IEC 60027, Symboles littéraux à utiliser en électro-
technique, parties 1 à 4 et leurs amendements.
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1 Grandeurs Unités SI
Multiples et sous-
multiples décimaux Unités légales hors système
ayant un nom spécial
Sym-
Dimensions Noms et Valeurs
Noms boles Noms et symboles Noms et symboles Valeurs en SI (3)
(2) symboles en SI
(1)
Longueur , L mètre (m) mille (4) 1 852
Longueur d’onde λ L mètre (m)
Nombre d’onde σ L–1 mètre à la puissance
–1
moins un (m )
are (a) (5) 102
Aire, superficie A L2 mètre carré (m2)
hectare (ha) 104
GÉOMÉTRIE
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Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
1– Unités de mesure 2
2– Étalons Réf. Internet page
3– Organisation française
4– Organisations internationales
5– Terminologie. Méthodes
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Étalons métrologiques
fondamentaux
par Maguelonne CHAMBON
Directrice de la recherche scientifique et technologique, LNE, Paris, France
Bruno CHAUVENET
i.p., ancien responsable du LNE-LNHB/CEA, Gif sur Yvette, France 2
Richard DAVIS
i.p., ancien responsable du département des masses, BIPM, Sèvres, France
Jimmy DUBARD
Responsable de département photonique, LNE-LCM, Trappes, France
Françoise LE FRIOUS
Chargée de programme R&D, LNE, Trappes, France
Mohamed SADLI
Responsable du pôle de métrologie thermique au LNE-LCM/CNAM, Saint-Denis, France
Sophie VASLIN-REIMANN
Responsable du pôle chimie-biologie, LNE, Paris, France
et Jean-Pierre WALLERAND
Chercheur au LNE-LCM/CNAM, Paris, France
Note de l’éditeur
Cet article est la version révisée de l’article « Étalons métrologiques fondamentaux » rédigé
en 2015 par Terry Quinn, Luc Erard, Yves Hermier, Jimmy Dubard, Bruno chauvenet,
Georges Favre, Richard Davis, Philip Tuckey, Jean-Pierre Wallerand.
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La valeur d’un étalon primaire est obtenue sans se référer à un étalon d’une
grandeur de même nature mais il peut se référer à des étalons d’autres gran-
deurs. Par exemple, une balance de pression, étalon primaire pour la pression,
peut être traçable au mètre, par des mesures de surfaces mais pas par rapport
à un autre étalon de pression.
Les origines du Système international d’unités (SI) remontent au XVIIIe siècle,
avec la création du système métrique décimal qui donna une première base
d’uniformisation des unités de mesure. Avec les évolutions scientifiques et
technologiques, particulièrement à la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe,
un nombre important de chercheurs ont essayé de définir les unités de mesure
à partir de constantes physiques de la nature, par essence plus universelles que
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Longueur ~ 4,1 × 10–35 m
Masse ~ 5,5 × 10–8 kg
Temps ~ 1,3 × 10–43 s
Température ~ 3,5 × 1032 K
Nota bene : ces formules peuvent aussi être exprimées en fonction de ħ (h/2π) au lieu de h.
~ 25,8 kΩ
2
Les unités du mètre et du kilogramme étaient toujours mesurées l’on sait que la masse d’un décimètre cube d’eau devait encore être
selon les unités originelles du Mètre et du Kilogramme des vérifiée à l’époque. Au moment de leur adoption formelle lors de la
Archives. Il faut préciser que la science et la technologie n’étaient première CGPM en octobre 1889, ces nouveaux prototypes rempla-
alors pas suffisamment avancées pour mettre en place d’emblée cèrent le Mètre et le Kilogramme des Archives qui devinrent des
ces nouveaux préceptes. artefacts historiques.
Simple barre rectangulaire où le mètre correspond à la distance
entre les extrémités soi-disant plates et parallèles, le Mètre des
Archives est un « étalon à bout ». À partir de 1850, les spécialistes 1.2 Premiers pas vers les unités
en géodésie admettent qu’un étalon linéaire (dont la longueur est naturelles et abandon des artefacts
définie comme la distance entre les lignes fines gravées sur la sur-
face de la barre) lui est supérieur. En outre, ayant constaté que Peu de temps après que les nouveaux prototypes métriques aient
toutes les mesures faites à Paris, prétendument avec référence au été déposés dans le coffre-fort du BIPM, le nouveau Comité interna-
mètre, ne pouvaient être traçables au Mètre des Archives mais à tional des poids et des mesures a commencé à travailler et à réflé-
une copie conservée au Conservatoire (impérial) des arts et métiers, chir à l’avenir. À la réunion de 1891, B. A Gould, astronome
à Paris, le Mètre des Archives étant considéré comme inaccessible. américain, remarquait que « Depuis les tout débuts du Comité inter-
Avec cette insatisfaction grandissante, une conférence sur la géo- national, l’importance de la définition de la relation entre les unités
désie à Berlin est organisée en 1867 afin de définir un nouveau métriques et des constantes fondamentales de base déduites des
Mètre européen à partir d’un étalon linéaire, qui sera déposé dans phénomènes naturels n’a cessé d’être mise en avant ». Sur sa sug-
un nouveau bureau européen des poids et des mesures. gestion, le BIPM invite A. A. Michelson à venir à Paris afin de mesu-
Une controverse et un débat politique s’ensuivent presque rer la longueur d’onde de la ligne spectrale rouge du cadmium par
aussitôt, particulièrement en France. La perspective d’un accord rapport au prototype international du mètre.
international sur les étalons de mesure a donc mûri au milieu C’est chose faite entre 1892 et 1893 avec A. A. Michelson et
du XIXe siècle, et s’est ainsi que va naître la « convention du M. Benoît, alors directeur du BIPM. Leurs propres résultats sont confir-
mètre », traité diplomatique scientifique intergouvernemental, més avec une précision améliorée, de l’ordre de quelques 1 × 10–7,
signé le 20 mai 1875. par Fabry et Pérot en 1906. Néanmoins, il faudra attendre la
Un des premiers points de ce traité est la création d’un Bureau 11e CGPM, en 1960, pour décider de changer la définition du mètre
international des poids et mesures (dont l’acronyme BIPM est en une unité basée sur la longueur d’onde de la ligne orange de
identique en français et en anglais). Le BIPM est placé sous l’auto- l’atome de krypton. Des projets remarquables sont conduits au
rité du Comité international des poids et mesures (CIPM) qui BIPM dans les années 1890, notamment les travaux sur la détermi-
dépend de la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), nation de la densité de l’eau avec une précision d’un millionième
conférence diplomatique qui rassemble tous les délégués des ou partie par million (ppm) par Chappuis et ceux de Guillaume, titu-
États membres environ tous les quatre ans, et qui comprend à ce laire du prix Nobel de physique pour sa découverte de l’Invar.
jour 63 signataires. Les résultats, confirmés à 1 ppm près par des équipes austra-
Le BIPM s’installe peu après au pavillon de Breteuil, à Sèvres, liennes en 1990, démontrent que la densité de l’eau définie par
réparé suite aux dégâts causés par la guerre franco-prussienne Lefèvre-Gineau et Fabbroni en 1794, après la mort de Lavoisier
de 1870. La construction de laboratoires débute pour abriter les sous la Révolution, n’avait que 28 ppm (partie par million) de diffé-
nouveaux prototypes métriques dont la réalisation avait débuté rence avec les valeurs actuelles. Voilà un extraordinaire exploit : la
avant même la signature de la Convention. Ces laboratoires, masse du Kilogramme des Archives n’a que 28 ppm de différence
remarquablement conçus, incorporaient toutes les idées contem- avec sa définition formelle !
poraines sur la stabilité et le contrôle des températures. Ils étaient Par la suite, un des principaux débats des années 1930 porte sur
équipés des meilleurs appareils disponibles permettant de compa- les unités électriques. Ainsi, la 8e CGPM décide, en 1933, de chan-
rer les étalons à trait et les étalons du kilogramme, d’anticiper les ger les définitions des unités électriques établies par rapport aux
besoins des scientifiques et d’y répondre. soi-disant unités internationales (adoptées en 1908 lors de la
De nouveaux prototypes métriques sont alors conçus pour cor- conférence sur l’électricité de Londres) afin d’en faire des unités
respondre au Mètre et au Kilogramme des Archives. Lors des dis- absolues reliées aux unités mécaniques que sont la longueur et la
cussions préliminaires, il fut décidé que le mètre serait défini à masse, ainsi qu’au temps. Le CIPM se voit confier l’autorité de la
partir de la longueur du nouveau prototype métrique et non définition de ces nouvelles unités absolues, une fois les mesures
comme un dixième de millionième du quadrant de la terre, et que nécessaires réalisées. C’est chose faite en 1946, avec comme
le kilogramme serait défini à partir de la masse du nouveau proto- conséquence la nouvelle définition de l’ampère, où la valeur
type et non selon la masse d’un décimètre cube d’eau, même si numérique de la constante magnétique μ0 (ou « perméabilité du
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R50
vide ») est fixée précisément à 4π × 10−7 N/A2. Toutefois, la défini- 1.3 Progrès majeurs en physique
tion adoptée est totalement impossible à mettre en pratique et
donc, les cellules Weston et les résistances bobinées, conservées
quantique et en métrologie
au BIPM, sont maintenues comme étalons de référence pour les après 1960
nouvelles unités, bien que leurs valeurs respectives aient été défi-
nies à partir de mesures absolues. La physique quantique va connaître des avancées spectacu-
laires avec la découverte de deux effets qui vont avoir un impact
En 1956, l’unité de temps (la seconde), définie par le passé essentiel en métrologie, surtout dans le domaine électrique.
comme une fraction de la journée, est changée en fraction de
l’année tropicale. Dans le même temps, et avec le développement Tout d’abord l’effet Josephson, découvert en 1962 par B. D.
croissant de la physique atomique, de nouveaux étalons de fré- Josephson (prix Nobel en 1973) permet de relier une tension
quences sont réalisés, basés sur des transitions atomiques, géné- électrique au rapport constant 2e/h, (e, charge élémentaire, et
ralement des alcalins. C’est ainsi qu’en 1967 la définition de la h constante de Planck). Le second est l’effet Hall quantique décou-
vert par Klaus von Klitzing en 1980 (prix Nobel en 1985), créant
2
seconde est une nouvelle fois modifiée mais pour une définition
atomique de la seconde établie à partir de la fréquence de la tran- une résistance électrique proportionnelle à h/e 2. Utilisé avec
sition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’effet Josephson, ceci rend possible la définition d’un courant
l’atome de césium. Même si ce n’est pas une constante fonda- électrique lié aux effets quantiques.
mentale, c’est pour le moins un invariant de la nature. Le rapport 2e/h est alors appelé « constante de Josephson » KJ et
le rapport h/e 2 « constante de von Klitzing » RK. Il devint alors pos-
Les réflexions sur le fait d’avoir des unités basées principale- sible de produire non seulement un courant électrique, mais égale-
ment sur des constantes fondamentales de la nature sont de plus ment d’autres grandeurs électriques (en particulier la puissance) en
en plus fortes. Les avancées sur les étalons de fréquence réalisant laboratoire, à un niveau tel que les effets physiques produits étaient
la seconde vont permettre un pas supplémentaire vers ce schéma. visibles et mesurables très précisément. On peut ainsi mesurer
Les résultats sont tels qu’en 1983 le mètre va être redéfini à partir exactement la relation entre grandeurs mécaniques et grandeurs
d’une valeur numérique fixe, la vitesse de la lumière, reliant ainsi électriques au moyen d’équations quantiques précises, applicables
inévitablement le mètre et la seconde. dans des expériences macroscopiques.
Un grand pas restait à faire en particulier pour l’unité de tem- En 1976, Bryan Kibble du NPL (National Physical Laboratory,
pérature (le kelvin), la définition étant basée sur le point triple de Grande-Bretagne) s’intéresse à la manière dont les puissances
l’eau, et pour l’unité de masse (le kilogramme) qui était toujours électriques et mécaniques pourraient être comparées par le biais
définie comme la masse d’un cylindre en platine iridié, déposé d’un bras de balance unique. L’idée en principe était simple et
au pavillon de Breteuil et qui, selon toute vraisemblance, reste- toujours utilisée, il s’agit d’équilibrer la force de gravitation d’un
rait tel quel. objet, comme par exemple la masse d’un étalon d’un kilogramme,
par la force électromagnétique développée par un courant élec-
En 1971, à l’occasion de la 16e CGPM, le secrétaire du CIPM et trique passant par une bobine plongée dans un champ magné-
président du Comité consultatif des unités, Jan de Boer, déclare : tique. Le courant électrique est mesuré par le rapport d’une
« En ce qui concerne l’unité de masse, le choix d’une définition tension à une résistance reliée aux effets Josephson et Hall quan-
atomique par exemple de la masse du proton, ou bien l’unité de tique, et les grandeurs mesurées sont alors la masse, l’accéléra-
masse atomique unifiée, pourrait sembler plus naturel, mais une tion due à la gravité, la vitesse d’une bobine mobile et les
telle proposition me semble encore loin de sa réalisation, parce fréquences micro-ondes requises pour l’effet Josephson.
qu’elle nécessite une détermination de très grande précision de la Ces deux effets quantiques macroscopiques effacent l’énorme
masse du proton. » différence d’échelle entre le monde microscopique de phénomènes
quantiques et le monde macroscopique des étalons de masse du
Il remarque ensuite, à propos des unités électriques : kilogramme. L’ensemble est appelé « balance du watt ».
« Ici, de nouveau, on pourrait imaginer la charge électrique du Mais ce n’est pas tout. Les progrès de la science ont permis, dans
proton comme l’unité de charge électrique la plus naturelle ou un domaine entièrement différent, de découvrir un moyen de relier
fondamentale pour servir de base à un système universel d’uni- le kilogramme à la masse d’un atome. Dans les années 1970, en
tés, mais dans ce cas aussi, ce sont les exigences de la métrologie effet, Richard Deslattes du National Bureau of Standard (actuelle-
qui rendent une telle proposition impraticable pour mesurer avec ment le NIST, États-Unis) mesure la maille du réseau du silicium au
une très grande précision les grandeurs électriques. » moyen de rayons X et par interférométrie optique. Cette avancée
majeure permet de concevoir une expérience permettant de déter-
Et Jan de Boer de conclure :
miner avec une très grande précision le nombre d’atomes compris
« Naturellement, on pourrait se demander aussi dans ce cas s’il dans 1 kg de silicium, soit environ 215 253 842 × 1017 atomes en
n’eût pas été préférable de remplacer la définition de la mole don- mesurant un artefact au volume prédéterminé. Les grandeurs
née ici par une définition moléculaire ; mais comme dans le cas mesurées sont la maille du réseau des atomes dans un cristal de
de l’unité de masse ou de la charge électrique, cela entraînerait silicium, et le volume de l’artefact. Une nouvelle méthode est ainsi
des déterminations, telles qu’un comptage absolu des molécules mise en place qui permet de définir l’unité de masse par une
ou bien la mesure de la masse des molécules, qui ne sont pas constante fondamentale, i.e. la masse d’un atome de silicium. Cette
possibles avec une précision suffisante. » méthode est appelée « diffraction des cristaux par rayons X ».
Malgré la simplicité de ces deux approches pour une nouvelle
Aujourd’hui, le paysage est très différent car, depuis ce discours
définition du kilogramme, il faudra plus de 30 ans pour parvenir à
de 1971, les avancées de la science et de la technologie ont permis
obtenir des résultats suffisamment précis, cohérents et compa-
d’effectuer tout ce qu’il pensait, à l’époque, être irréalisable.
rables entre eux et enfin soumettre une proposition détaillée déter-
En effet, il est possible aujourd’hui de construire un système d’uni-
minant le nouveau système des unités absolues.
tés complétement absolu en redéfinissant le kilogramme, l’ampère,
le kelvin et la mole à partir de valeurs numériques fixées de Une autre conséquence bien plus immédiate à la mise en place
constantes fondamentales ou d’invariants de la nature. L’idée du des effets Josephson et quantiques dans les années 1980 et 1990,
système de Max Planck revient donc d’actualité, même si pour des compte tenu de la précision atteinte, est leur utilisation directe,
raisons scientifiques, la constante de gravitation ne sera pas propo- « hors traçabilité » aux unités du SI. En effet, à partir de ces
sée, la connaissance de l’incertitude sur sa valeur n’étant pas suffi- deux effets (dont la reproductibilité est réalisée avec une précision
sante par rapport à d’autres constantes. de 10–10, voire moins), il devient rapidement possible de conserver
22
Référence Internet
R50
et d’assurer la maintenance des étalons de références pour le volt l’a indiqué Klaus von Klitzing lors de sa présentation « plus qu’une
et l’ohm. Leurs valeurs absolues en volt SI et ohm SI sont néan- évolution, c’est une nouvelle révolution » pour le système
moins connues seulement à quelques 1 × 10−7 et limitées avant tout métrique décimal. Cette révision est maintenant applicable à partir
par les incertitudes de détermination de la valeur de la constante du 20 mai 2019.
de Planck h. Cependant, l’utilité de ces étalons de références
basées sur les effets quantiques est telle qu’en 1990 le CIPM
adopte des valeurs conventionnelles pour KJ et RK respectivement
désignées sous KJ-90 et RK-90. Si la métrologie électrique devient
par là même beaucoup plus précise, elle est découplée des autres
2. Temps et fréquence
unités SI au plus haut niveau de précision.
Par ailleurs, les communautés scientifiques en lien avec la
chimie et la biologie signifient leur besoin de quantifier la matière. 2.1 Références astronomiques
En effet, si au début du XXe siècle peu d’éléments étaient concer- et atomiques
nés par les développements industriels, ce n’est plus le cas dans
les années suivant la Seconde Guerre mondiale. La quantité de
matière n’est pas qu’une mesure de pesage, elle doit intégrer la
La métrologie du temps et des fréquences mêle intimement les
notions d’unité de temps, qui permet de mesurer des durées ou
2
« qualité de l’élément concerné ». Le CIPM propose alors d’ajouter intervalles de temps, et d’échelle de temps, référentiel qui permet
une nouvelle unité de mesure, et en 1971 la mole, unité de quan- de situer des événements dans le temps.
tité de matière, complète le SI. La mole est alors fondée sur
Le temps a longtemps été mesuré par des méthodes héritées de
l’atome de carbone 12, définition qui elle aussi se tournera vers
l’astronomie, notamment, pour des applications civiles, sur la
une définition basée sur une constante fondamentale par la suite.
base du mouvement du Soleil dans le ciel, qui est relié à la rota-
tion de la Terre autour de son axe. Un exemple important de ce
type d’échelle est le temps universel (UT), qui désigne le temps
1.4 La nouvelle « révolution » de 2018, solaire moyen au méridien de Greenwich et qui remplace le plus
le SI et les constantes fondamentales ancien et ambigu temps moyen de Greenwich (GMT). Dans cette
échelle, la seconde est définie comme la fraction 1/86 400 du jour
On peut se demander, en toute légitimité, comment la valeur solaire moyen. UT admet plusieurs versions qui diffèrent légère-
d’une constante fondamentale peut être fixée arbitrairement ment entre elles, dont UT1 qui exprime, sous forme de temps,
quand, de par sa nature même, sa valeur doit être définie et l’angle de rotation de la Terre dans un certain référentiel céleste.
stable. Il faut donc bien distinguer la valeur d’une constante fixée
Aux XIXe et XXe siècles, il a été démontré que la durée du jour
par la nature de sa valeur numérique, qui dépend de l’amplitude
solaire moyen subit des fluctuations à l’échelle de la milliseconde,
de l’unité dans laquelle nous décidons de la mesurer. Prenons,
avec une tendance à augmenter à long terme, correspondant à un
par exemple, la vitesse de la lumière qui est une constante de la
ralentissement de la rotation de la Terre (voir « Pour en savoir
nature identique en tout point, mais dont la valeur numérique
plus », rubrique Sites Internet). Par conséquent, les durées des
dépend de l’amplitude de nos unités de temps et de longueur. La
secondes, minutes, heures et jours du temps universel ne sont
vitesse de la lumière est généralement formulée sous cette
pas constantes dans le temps. Pour cette raison l’Union astro-
forme :
nomique internationale (UAI) a adopté en 1952 le temps des
éphémérides (ET), échelle basée sur le mouvement de la Terre
dans son orbite autour du Soleil. L’origine de l’ET a été définie en
Elle peut aussi être formulée en kilomètre par heure : attribuant une datation (date et heure) conventionnelle (1900 jan-
c = 1 079 252 848,8 km/h. vier 0 d 12 h ET) au moment où la longitude moyenne du Soleil a
À une valeur donnée pour une seconde en SI, il est évident que pris la valeur 279°41’48,04". L’unité de l’ET était la durée de l’année
la valeur numérique de la vitesse de la lumière dépend de la gran- tropique pour cette même époque. En 1956, le Comité internatio-
deur de l’unité de longueur ou de temps choisie pour le calcul. nal des poids et mesures (CIPM) a proposé une nouvelle définition
de la seconde, comme la fraction 1/31 556 925,974 7 de cette
C’est la méthode par laquelle les unités fondamentales du nou- durée (adoptée par la Conférence générale des poids et mesures
veau SI sont désormais définies. Nous donnons les valeurs numé- (CGPM) en 1960). La durée de la seconde ainsi définie a été choisie
riques d’une série de constantes fondamentales ou d’invariants de pour être identique, à l’incertitude près, à celle utilisée précédem-
la nature, de sorte que les sept unités de base du SI soient ainsi ment qui, pour des raisons historiques, était égale à la seconde du
définies. Pour ce qui est du kilogramme, par exemple, défini selon temps solaire moyen dans une période autour de l’an 1820.
une valeur numérique fixe de la constante de Planck, nous savons
que celle-ci est exprimée en unités joule-seconde ou J·s ainsi for- Au cours de la première moitié du XXe siècle, des horloges qui
mulée : kg·m2·s−1. La seconde a déjà été donnée comme valeur mesurent le temps en comptant les oscillations d’un oscillateur
numérique pour la fréquence d’une transition entre les deux électrique à résonateur macroscopique ont été développées, avec
niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium, et des performances compétitives avec celles des échelles de temps
le mètre comme une valeur numérique fixe pour la vitesse de la astronomiques et pouvaient les dépasser dans certains cas.
lumière. Ainsi, définir la valeur numérique pour la constante de Toutefois, leur dépendance à un résonateur macroscopique les
Planck revient à définir le kilogramme. empêche de définir une unité de temps universelle et reproduc-
tible, et conduit à des phénomènes de vieillissement. Ces limita-
L’ampère, le kelvin et la mole sont définies selon des valeurs tions ont été affranchies en faisant appel à des transitions
fixes pour la charge élémentaire e, comme la constante de atomiques en tant que références de fréquence. Les fréquences
Boltzmann k et la constante d’Avogadro NA respectivement. L’unité associées à ces transitions sont des constantes de la Nature, selon
photométrique candela diffère du fait que sa définition dépend d’un les connaissances scientifiques actuelles, ayant un lien direct à
facteur de conversion biologique lié à la puissance optique perçue quelques constantes fondamentales. Des instruments ont donc
par l’œil, et elle est déjà définie comme le rapport fixe de lumens été développés qui asservissent un oscillateur électrique (ou
par watt. autre) à une telle référence atomique ; ils s’appellent étalons ato-
La 26e Conférence générale des poids et mesures (CGPM) de miques de fréquence ou horloges atomiques. Ils constituent la
2018 a voté cette révision complète du SI en intégrant les nou- base de la métrologie temps-fréquence moderne (voir [R 682]
velles définitions pour le kilogramme, l’ampère, le kelvin et la pour une revue des oscillateurs macroscopiques et horloges
mole à partir de constantes fondamentales de la nature, et comme atomiques).
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R50
Notons enfin qu’il y a une relation forte entre temps et fré- La durée de la seconde ainsi définie est identique à la seconde
quence, et entre les unités de ces deux quantités. La réalisation définie en 1956 à partir du temps des éphémérides, à l’incertitude
d’une référence de fréquence – un signal périodique de fréquence près de cette dernière.
connue – permet de réaliser et de mesurer des durées de temps,
par comptage de ses oscillations. De même, la réalisation d’une
durée de temps connue permet de mesurer la fréquence de 2.2.2 Réalisation de la seconde :
signaux périodiques, par comptage. Ainsi la réalisation du hertz étalons primaires de fréquence
est équivalente à la réalisation de la seconde. Par ailleurs, un éta- La seconde est réalisée par des étalons de fréquence qui asser-
lon de fréquence définit implicitement une échelle de temps (spé- vissent la fréquence d’un oscillateur macroscopique à la fréquence
cifique à l’instrument) par la phase du signal qu’il produit, et est de transition de l’atome de césium qui définit la seconde. Grâce à
souvent appelé informellement « horloge », bien qu’il faille lui cet asservissement, la fréquence fournie par un tel étalon est
associer un système de comptage et d’affichage pour constituer connue avec une très bonne exactitude. Les étalons primaires de
une vraie horloge, qui donne l’heure. fréquence actuels, qui fournissent la réalisation la plus exacte de la
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peut descendre vers 1 × 10−15 après un jour. Citons aussi les horloges cet article, d’autres transitions ont également été recommandées
à rubidium en cellule (transition à 6,8 GHz environ), ayant des avan- comme représentations secondaires de la seconde, toutes des
tages en encombrement et coût. Pour certaines applications, ces transitions optiques, s’étalant de 429 THz à 1 121 THz.
étalons secondaires de fréquence peuvent être étalonnés régulière-
ment par rapport à des étalons primaires. En France, le LNE-LTFB
(LNE-Laboratoire temps-fréquence de Besançon) apporte son 2.3 Échelles de temps
concours pour rendre accessible aux utilisateurs la réalisation
nationale de la seconde du LNE-SYRTE.
Une échelle de temps peut être réalisée en comptant le temps
écoulé, en secondes du SI, depuis une origine choisie. Une hor-
2.2.4 Représentations secondaires de la seconde loge est donc schématiquement l’association d’un compteur à un
étalon de fréquence. Quand l’étalon de fréquence est atomique,
Depuis plusieurs décennies, de nombreux laboratoires tra- et plus particulièrement quand il est basé sur la transition du
vaillent sur le développement d’étalons de fréquence basés sur
2
césium qui définit la seconde, l’échelle est dite atomique. Notez
des transitions atomiques ou ioniques dont la fréquence se situe que les fluctuations de fréquence de l’étalon au cours du temps
dans la gamme optique, soit 4 à 5 ordres de grandeur plus élevée font que les secondes qui composent l’échelle n’ont pas toutes
que la fréquence de la transition du césium qui définit la seconde. la même durée, bien que chacune soit une réalisation de la
Cette augmentation de fréquence doit permettre à ces horloges seconde du SI. Cette observation s’applique à tout intervalle de
optiques d’atteindre des exactitudes meilleures par plusieurs temps réalisé par l’échelle, et l’on caractérise la stabilité de
ordres de grandeur que celle des étalons primaires actuels. La l’échelle par le niveau relatif de ces fluctuations en fonction de la
découverte des peignes de fréquences optiques, et leur généralisa- durée considérée.
tion dans les années 2000, a énormément facilité les mesures
impliquant des fréquences optiques et a conduit à des progrès Le temps est rarement exprimé directement en nombre de
rapides des horloges optiques. Plusieurs de ces étalons ont déjà secondes écoulées. Il est exprimé plus habituellement en termes
une incertitude de leurs effets systématiques inférieure à 1 × 10−17, de :
et certaines sont même au niveau de quelques 1 × 10−18. Il reste – date, qui identifie le jour en cours selon un calendrier ;
toutefois à effectuer des comparaisons entre ces étalons de fré- – et d’heure, soit les nombres d’heures, minutes et secondes (en
quence pour s’assurer de ces valeurs. Notez bien que cela nombre décimal) écoulées pendant ce jour.
n’implique pas que ces étalons puissent réaliser la seconde Certaines représentations du temps par le nombre (décimal) de
actuelle du SI avec ce niveau d’incertitude. En effet, pour réaliser la jours écoulés depuis une origine, telles que le jour julien et le jour
seconde avec une horloge optique, il faudrait connaître la fré- julien modifié (MJD), sont utilisées couramment. En plus d’un affi-
quence de sa transition de référence par rapport à la définition chage ou autre communication de la date et de l’heure, pour de
actuelle de la seconde, et la connaissance de cette fréquence est nombreuses applications une échelle de temps doit être matériali-
limitée par l’exactitude des étalons primaires actuels. En revanche, sée par un signal périodique de fréquence 1 Hz, dont un aspect
si la seconde était redéfinie en termes de cette transition optique, caractéristique, tel un front montant rapide, définit précisément le
sa réalisation serait immédiatement améliorée. À la date d’écriture début de chaque seconde. Dans ce cas on parle d’échelle physique,
de cet article il serait prématuré de choisir une nouvelle définition c’est-à-dire matérialisée par un signal physique.
de la seconde basée sur une ou plusieurs transitions atomiques
optiques, mais une telle redéfinition paraît probable dans les Plus généralement, une échelle de temps peut être réalisée en
années à venir. effectuant des comparaisons répétées entre plusieurs horloges et
en calculant une moyenne pondérée des échelles des horloges
Depuis 2004, le Comité consultatif temps fréquence (CCTF) met
individuelles. Dans cette approche on parle d’horloge composite et
en place des jalons pour préparer à ce changement de définition,
d’échelle composite. Le résultat du calcul exprime l’échelle compo-
notamment en proposant un certain nombre de transitions ato-
site en donnant son écart par rapport à chaque horloge partici-
miques et ioniques comme représentations secondaires de la
pante au cours du temps. L’échelle composite peut ne pas avoir de
seconde (recommandées ensuite par le CIPM). Ce sont des transi-
réalisation physique directe – dans ce cas, on la caractérise comme
tions dont la fréquence a été mesurée avec une incertitude qui
une échelle « papier » – mais elle est accessible physiquement via les
n’est pas beaucoup plus élevée que l’exactitude des étalons pri-
horloges individuelles qui la composent.
maires de fréquence actuels et dont l’utilité pour des étalons de
fréquence est reconnue. Une valeur recommandée de fréquence L’échelle de temps la plus importante pour les applications
est attribuée à chaque transition, ainsi qu’une valeur recomman- civiles est le temps universel coordonné (UTC). C’est la réfé-
dée de l’incertitude de cette fréquence, qui inclut une marge de rence du temps légal dans de nombreux pays, dont la France,
précaution par rapport aux incertitudes des mesures de fréquence en ajoutant le décalage horaire approprié. UTC est défini par le
disponibles. Ces transitions sont intégrées dans une liste globale secteur des radiocommunications de l’Union internationale des
de valeurs de fréquences étalons recommandées par le CIPM et télécommunications (UIT-R), pour les émissions de fréquences
destinées à la mise en pratique de la définition du mètre ou aux étalon et de signaux horaires. UTC est réalisé par le BIPM, en
représentations secondaires de la seconde (voir « Pour en savoir prenant en compte une consigne du Service international de la
plus », rubrique Sites Internet). rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS), en parti-
Ces représentations secondaires de la seconde donnent lieu à culier son centre des paramètres d’orientation de la Terre, situé
une nouvelle classe d’étalons secondaires de fréquence. Leur à l’Observatoire de Paris (voir « Pour en savoir plus », rubrique
exactitude est obtenue directement de leur transition atomique de Sites Internet). La réalisation de UTC comporte trois grandes
référence, en utilisant la valeur de fréquence recommandée. Pour étapes :
certains d’entre eux, l’incertitude recommandée de cette fré-
■ Échelle atomique libre (EAL)
quence est la plus grande contribution à leur incertitude totale de
fréquence. La première représentation secondaire de la seconde, Environ 450 horloges atomiques commerciales, notamment
recommandée en 2004, a été la transition hyperfine de l’état fon- horloges à jet de césium et masers à hydrogène, sont exploitées
damental du rubidium, à 6,8 GHz environ. Il ne s’agit pas d’une par environ 90 laboratoires temps-fréquence autour du monde.
transition optique, mais cette transition est mise en œuvre dans Elles sont comparées régulièrement avec une échelle locale de
une fontaine atomique à rubidium au LNE-SYRTE, et cette réalisa- chaque laboratoire (voir UTC(k) ci-dessous), et ces échelles de
tion de la seconde est prise en compte au niveau mondial laboratoire sont comparées entre elles. L’ensemble de ces don-
depuis 2013, démontrant des démarches qui devront être accom- nées sont communiquées mensuellement au BIPM, qui s’en sert
plies à l’avenir pour les horloges optiques. À la date d’écriture de pour calculer une échelle composite papier, EAL. EAL est calculée
25
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R50
une fois par mois, pour le mois précédent, à raison d’une valeur retard de 10 secondes par rapport au TAI. Depuis, ce retard est
tous les cinq jours. Environ 25 horloges atomiques en France par- monté à 37 secondes depuis le 1er janvier 2017.
ticipent à EAL. Elles appartiennent (en 2019) à neuf laboratoires et
UTC est une échelle atomique dont les secondes réalisent préci-
industriels et leurs données sont centralisées par le LNE-SYRTE
sément la seconde du SI, mais dont l’heure reste proche de UT1.
pour transmission au BIPM.
L’utilisation d’UTC comme base pour le temps légal permet de
■ Temps atomique international (TAI) garder une relation proche entre temps légal et temps solaire
moyen, ce qui est considéré comme utile pour certaines applica-
Les étalons primaires de fréquence sont mis en œuvre aussi sou- tions telles que la navigation astronomique. De plus, la réalisation
vent que possible par les instituts concernés, pour mesurer les fré- d’UTC comporte sa diffusion autour du monde, ainsi que celle de
quences de certaines des horloges qui participent à EAL. Ces la seconde telle que réalisée par les étalons primaires. En effet,
données sont fournies au BIPM et permettent de calculer l’erreur de tous les laboratoires temps fréquence qui participent à UTC y sont
la durée moyenne de la seconde d’EAL par rapport à la seconde raccordés, via leur échelle de référence locale (voir UTC(k) ci-
du SI, dite « erreur de fréquence », pour le mois concerné. Un fac-
2
dessous). Le BIPM diffuse les résultats du calcul de UTC via la cir-
teur de correction est appliqué à EAL pour réaliser le TAI, afin que culaire T, mise à disposition librement sur un serveur FTP (voir
la seconde du TAI soit très proche de celle réalisée par les étalons « Pour en savoir plus », rubrique Sites Internet). Cela établit la
primaires. L’erreur de fréquence résiduelle de TAI est calculée et est traçabilité à UTC au sens de l’arrangement de reconnaissance
typiquement (en 2019) inférieure à 2 × 10−16. Sa stabilité est compa- mutuelle (MRA), élaboré par le CIPM, pour les laboratoires qui
rable à cela sur un mois, et autour de quelques 1 × 10−16 à très long participent au CIPM MRA.
terme (années).
Notez que UTC est irrégulier au sens où ses minutes, heures et
Le TAI est une échelle de temps importante pour des applica- jours n’ont pas tous les mêmes durées. Certaines minutes ont une
tions scientifiques. Sa définition a été donnée par le Comité durée de 61 secondes, certaines heures 3 601 secondes et certains
consultatif pour la définition de la seconde (CCDS, appelé mainte- jours 86 401 secondes. Cela rend difficile le calcul de l’intervalle
nant CCTF) en 1970 (et adoptée par le CGPM en 1971), puis amé- qui sépare deux dates UTC, lequel nécessite la liste des dates des
liorée par la suite (voir « Pour en savoir plus », rubrique Sites secondes intercalaires. Depuis 2001, l’UIT-R étudie la question de
Internet). Aujourd’hui le TAI est considéré comme une réalisation la nécessité de la synchronisation entre UTC et temps solaire
du temps coordonné d’un certain système de coordonnées, défini moyen et si celle-ci justifie la complexité que le mécanisme des
en prenant en compte la relativité générale, dont l’unité de temps secondes intercalaires impose aux systèmes automatiques.
coïncide avec la seconde du SI sur le géoïde, surface qui repré-
sente le niveau moyen des mers. Ainsi le TAI est relié à des Un certain nombre d’autres échelles de temps importantes sont
échelles de temps utilisées en astronomie, dont le temps terrestre décrites par la suite :
(TT), lui-même relié à une continuation moderne et améliorée du
temps des éphémérides. ■ UTC(k)
Le TAI est subdivisé en minutes, heures, jours selon la règle UTC a certaines spécificités :
normale, 1 min = 60 s, 1 h = 60 min = 3 600 s, 1 d = 24 h = 86 400 s. – c’est une échelle calculée, sans réalisation physique directe.
Le TAI n’est pas considéré comme approprié pour des applica- Toutes les horloges qui contribuent à UTC sont raccordées à UTC,
tions civiles telles que la définition du temps légal, car non syn- ainsi leurs signaux physiques réalisent UTC avec un écart connu
chronisé avec le temps solaire. En effet, dû au ralentissement de mais limité par l’incertitude du raccordement. Les datations faites
la rotation de la Terre, la journée de UT1 a une durée plus longue avec les échelles de temps de ces horloges peuvent être transfor-
que celle du TAI d’environ 1,6 ms, en moyenne sur les derniers mées en UTC, en soustrayant cet écart ;
45 ans. Par conséquent, UT1 (exprimé en ses propres unités de – UTC est calculé une fois par mois, pour le mois précédent,
jours, heures, minutes et secondes) prend continuellement du ainsi il est impossible d’accéder à UTC en temps réel. Un délai de
retard par rapport à TAI. L’IERS surveille et publie régulièrement six semaines au maximum est nécessaire pour pouvoir post-traiter
l’écart entre TAI et UT1, qui valait environ 10 s au début de des datations et les transformer en UTC.
l’année 1972 et environ 37 s début 2017 (voir « Pour en savoir
plus », rubrique Sites Internet). Pour prendre en compte ces spécificités, les laboratoires parti-
cipant à UTC réalisent généralement une échelle de temps locale
■ Temps universel coordonné (UTC) qui est une prédiction en temps réel de UTC. Ces échelles sont
appelées les UTC(k), où k identifie chaque laboratoire. En pra-
UTC repose exactement sur la même suite d’intervalles d’une
tique et selon les missions du laboratoire concerné, UTC(k) rem-
seconde que le TAI, mais change la façon de les décompter en
place UTC comme référence commune de temps, pour le temps
minutes, heures et jours, de manière à rester synchronisé approxi-
légal, les liens internationaux, etc. Toute mesure faite à l’aide
mativement avec UT1. Pour cela, UTC inclut occasionnellement
d’un UTC(k) peut être corrigée par post-traitement si besoin, une
une minute qui dure 61 secondes, au lieu de 60. À chaque occur-
fois que UTC a été calculé. UTC(k) est généré en ajoutant une
rence d’une telle minute, l’heure UTC prend une seconde de
correction à l’échelle d’une des horloges du laboratoire, dans le
retard par rapport à l’heure du TAI. Cette astuce permet de faire
but de compenser au mieux son écart prédit par rapport à UTC.
en sorte que UTC suive approximativement le retard de UT1 par
Les UTC(k) ne sont pas pris en compte dans le calcul de EAL et
rapport au TAI. Ce procédé est appelé « insertion d’une seconde
donc de UTC, qui repose sur les horloges non corrigées des
intercalaire ».
laboratoires.
L’IERS surveille l’évolution de l’écart UTC-UT1 et décide à quel
Pour la France, cette référence opérationnelle est le temps uni-
moment une seconde intercalaire doit être insérée dans UTC, afin
versel coordonné de l’Observatoire de Paris, UTC(OP), réalisé par
de garder cet écart toujours dans les limites de ± 0,9 s, spécifiées
le LNE-SYRTE. UTC(OP) est réalisé à partir d’un maser à hydro-
par l’UIT-R. La minute de 61 secondes est toujours la dernière d’un
gène, dont le signal de sortie est corrigé grâce aux mesures de sa
mois ; historiquement cela a toujours été à la fin juin ou fin
fréquence, effectuées régulièrement par les étalons primaires du
décembre. L’IERS est tenu d’annoncer les secondes intercalaires au
laboratoire.
moins huit semaines à l’avance ; en effet, il est difficile de les pré-
dire très longtemps à l’avance ceci dû aux fluctuations complexes L’exactitude des UTC(k) varie beaucoup ; les quelques meil-
de la durée du jour solaire moyen. La définition de UTC prévoit leurs, dont UTC(OP), prédisent UTC avec une erreur de quelques
également la possibilité d’une minute de 59 secondes, afin de pou- nanosecondes. UTC(OP) matérialise le temps légal français en
voir rattraper une avance éventuelle de UT1 sur le TAI, mais cette temps réel, en ajoutant le décalage horaire nécessaire : 1 h en
possibilité n’a jamais été utilisée. Au début de 1972, UTC avait un hiver et 2 h en été, en France métropolitaine.
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■ UTC rapide (UTCr) ficile techniquement, mais peut en général être réalisée avec une
Depuis le 1er juillet 2013, le BIPM publie chaque semaine une incertitude qui reste petite par rapport aux incertitudes des hor-
prédiction dite « rapide » de UTC. UTCr est publié chaque mer- loges. Pour des comparaisons entre des horloges qui sont géogra-
credi avant 18 h et donne une réalisation approximative de UTC phiquement éloignées, on peut se servir d’une spécificité de ce
pour la semaine calendaire précédente (lundi à dimanche), à rai- domaine de métrologie, qui est qu’une fréquence ou un temps
son d’une valeur par jour (voir « Pour en savoir plus », rubrique peut être transmis sur de longues distances par des signaux élec-
Sites Internet). UTCr est réalisé à partir des données d’une partie triques ou électromagnétiques, avec une très bonne précision.
des horloges (~ 60 %) qui contribuent à UTC, dont les données Cela a permis la mise en place de l’infrastructure mondiale de
sont fournies quotidiennement au BIPM. Le pilotage de fréquence référence en temps-fréquence, composée de centaines d’étalons
de UTCr n’est pas basé sur les étalons primaires mais sur l’histo- de fréquence et d’horloges, qui fonctionnent en continu et sont
rique de l’écart entre UTCr et UTC. UTCr prédit UTC avec une comparés entre eux en continu, sans devoir être déplacés. Toute-
erreur typiquement de moins de 2 ns, et fournit ainsi aux utilisa- fois les perturbations qui interviennent lors de la propagation des
teurs une très bonne prédiction de UTC, disponible avec un délai signaux pour les comparaisons ne sont pas négligeables, et
de 10 jours au maximum.
■ Échelles de temps atomique nationales
constituent une limitation certaine.
La méthode la plus répandue pour les comparaisons d’horloges
à longue distance entre instituts de métrologie s’appuie sur la
2
Plusieurs instituts de métrologie réalisent une échelle de temps réception des signaux GNSS (Global Navigation Satellite Systems),
atomique composite, en principe similaire au TAI mais basée sur en particulier GPS, GLONASS et Galileo. Ces signaux permettent
un plus petit ensemble d’horloges et avec un calcul indépendant au laboratoire qui les reçoit de mesurer l’écart entre l’échelle de
de celui du TAI. Ces échelles visent essentiellement une bonne temps système du GNSS et sa propre échelle de temps. Ensuite,
exactitude et stabilité de fréquence (durée de la seconde) et le calcul de la différence entre les écarts mesurés par deux insti-
peuvent être utilisées comme référence de fréquence en complé- tuts permet d’éliminer l’échelle système GNSS et d’obtenir l’écart
ment à UTC(OP) ou à des étalons primaires. En France, le LNE- entre les échelles de temps des deux instituts. Il existe plusieurs
SYRTE utilise les données des 25 horloges qui contribuent à EAL, variations de cette méthode, selon les capacités des récepteurs
combinées avec les mesures de ses étalons primaires, pour calcu- GNSS utilisés et l’analyse des données appliquée. Au mieux, cette
ler le temps atomique français (TA(F)). L’erreur de fréquence esti- méthode permet d’atteindre une incertitude de quelques nano-
mée de cette échelle est typiquement de quelques 1 × 10−16. secondes en comparaison de temps, limitée par les erreurs systé-
matiques (étalonnage des délais des antennes et récepteurs), et
■ Échelles de temps des systèmes de navigation par satellites
autour de 1 × 10−15 d’incertitude en fréquence relative après un
De nombreux systèmes industriels et infrastructures ont besoin jour de mesure, limitée par le bruit. La périodicité de 5 jours du
de fonctionner en temps réel avec une base commune de temps calcul de UTC sert à limiter la contribution du bruit de comparai-
(synchronisation) ou de fréquence (syntonisation). Cela leur son par GNSS, pour les liens les moins performants.
impose de réaliser, explicitement ou implicitement, leur propre
référence de temps ou de fréquence, qui devient parfois visible à En France cette méthode est utilisée pour les comparaisons
leurs utilisateurs. Des exemples bien connus sont les échelles de quotidiennes entre le LNE-SYRTE et les autres laboratoires et
temps interne des systèmes de navigation mondiale par satellites industriels qui participent à UTC et au TA(F). Ainsi, ces labora-
(GNSS, pour Global navigation satellite systems), tels que GPS toires et industriels sont raccordés quotidiennement à UTC(OP).
(États-Unis), GLONASS (Russie), Galileo (Europe, non encore Le LNE-LTFB utilise également cette méthode pour fournir un rac-
pleinement opérationnel). L’échelle de temps système du GPS est cordement continu en fréquence à d’autres utilisateurs.
réalisée à partir d’un ensemble d’horloges propres à ce système, Notons une autre possibilité pour l’exploitation des signaux
et est pilotée régulièrement sur l’excellente prédiction d’UTC réa- GNSS. En effet, dans le cas du GPS, ces signaux transportent non
lisée par l’Observatoire naval des États-Unis (UTC(USNO)), sans seulement le temps GPS, mais aussi des informations sur son
toutefois prendre en compte les secondes intercalaires. Pour des écart par rapport à UTC(USNO). Certains récepteurs GPS peuvent
raisons historiques, l’heure du temps GPS est décalée (en retard) exploiter ces signaux pour fournir une réalisation temps réel de
de celle du TAI d’environ 19 s, et en avance de UTC d’une valeur UTC(USNO), ou une référence de fréquence via un oscillateur dis-
qui varie avec les secondes intercalaires. Les secondes du temps cipliné par GPS. Sujets au comportement du récepteur, ces
GPS sont alignées avec celles de TAI/UTC à quelques nanose- signaux peuvent être de très bonne qualité, par exemple une
condes près. erreur de quelques dizaines de nanosecondes pour la réalisation
de UTC. Toutefois cette utilisation ne peut établir en soit une
■ Temps terrestre du BIPM (TT(BIPM)) traçabilité à UTC au sens du CIPM MRA, car l’USNO ne participe
TT(BIPM) est une réalisation du temps terrestre (TT). Chaque pas à cet accord.
année, le BIPM ré-analyse l’ensemble des données ayant été uti-
lisées pour TAI depuis 1993, pour générer une nouvelle échelle, Une quinzaine d’instituts de métrologie au monde utilisent
TT(BIPMxx), qui remplace la précédente sur toute sa période également une autre méthode de comparaison, fondée sur
historique. C’est certainement l’échelle de temps la plus exacte l’échange de signaux via des satellites de télécommunications,
et stable sur le long terme. Depuis 2012, son erreur de fré- appelée TWSTFT pour two-way satellite time and frequency
quence relative et sa stabilité à très long terme sont estimées transfer. Le fait d’échanger des signaux dans les deux sens,
à 2 à 3 × 10−16. quasi-simultanément, conduit à l’annulation partielle de certaines
sources d’erreur et permet d’atteindre une incertitude autour de
la nanosecondes en comparaison de temps. L’incertitude relative
en comparaison de fréquence est comparable à celle obtenue
2.4 Comparaisons d’horloges avec la méthode GNSS.
à distance et diffusion
Les méthodes GNSS et TWSTFT sont utilisées pour les comparai-
de références temps-fréquence sons à distance pour la réalisation de EAL, TAI et UTC. À chaque
fois que c’est possible, le BIPM combine ces méthodes.
Pour de nombreuses raisons, il est essentiel de pouvoir compa-
rer des horloges (y compris étalons de fréquence et échelles de Une autre méthode de comparaison est basée sur l’échange de
temps) entre elles : vérifications, réalisation d’échelles compo- signaux optiques par fibre optique. Utilisée depuis une vingtaine
sites, diffusion de références temps-fréquence, etc. La comparai- d’années pour des distances modérées (centaines de mètres à des
son de deux horloges qui sont géographiquement proches l’une kilomètres), cette méthode est développée intensivement depuis
de l’autre – situées dans le même laboratoire ou site – est déjà dif- quelques années pour une application à longue distance, basée
27
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sur la transmission de signaux optiques ultra stables. Visant peuvent être mesurées par comparaison directe à une référence
d’abord les comparaisons de fréquence, il a été démontré que de fréquence micro-onde, par chaîne de synthèse de fréquence
cette méthode permet d’atteindre une incertitude relative plus depuis 1973 ou par l’intermédiaire d’un laser femtoseconde
petite que 1 × 10−18 après un jour de mesure, sur des distances de [AF 3 282] depuis 2000.
l’ordre de 1 000 km. Cela est très important pour le développe-
Plutôt que de choisir la longueur d’onde d’une radiation particu-
ment et l’utilisation des horloges optiques, dont les performances
lière comme étalon de longueur, on a préféré choisir une valeur
dépassent celles des moyens courants de comparaison. Plusieurs
convenable pour la vitesse de la lumière dans le vide c, constante
projets en cours en Europe et ailleurs ont permis de mettre en
fondamentale de la physique, et définir le mètre à partir de la
place des réseaux fibrés métrologiques à l’échelle continentale, en
durée t0 = œ0/c nécessaire à une radiation quelconque pour par-
particulier entre l’Allemagne et la France, et le Royaume-Uni et la
courir un trajet de longueur œ0 = 1 mètre dans le vide.
France. Est en cours un lien France-Italie. L’application de cette
méthode à des comparaisons de temps est également en dévelop- Une longueur œ peut être mesurée à partir de la durée t néces-
pement et promet une amélioration d’un à deux ordres de gran- saire pour la parcourir dans le vide, œ = ct. En particulier la lon-
2 deur par rapport aux méthodes actuelles. Des liaisons avec des
industries ont pu aussi être faites, ce qui rend accessibles ces
signaux à une communauté plus larges. Toutefois il ne paraît pas
gueur d’onde dans le vide d’une radiation de fréquence f connue,
donc de période T connue, est λ = cT = c/f. On peut donc utiliser
comme étalon de longueur d’onde ou comme étalon de lon-
possible d’utiliser cette méthode pour les comparaisons inter- gueur primaire, dans un interféromètre approprié, toute radiation
continentales, qui devront continuer à s’appuyer sur l’utilisation dont on sait mesurer la fréquence. Mais on peut aussi utiliser
de satellites. comme étalons secondaires les longueurs d’onde d’autres radia-
Plusieurs autres méthodes permettent de transmettre des tions, ou des étalons matériels, à traits ou à bouts, eux-mêmes
échelles de temps et des références de fréquence à distance. Elles étalonnés à partir d’un étalon primaire.
ont des performances moindres que celles citées ci-dessus et ne On ne saurait affirmer d’une manière absolue qu’un type d’éta-
sont pas utilisées pour les comparaisons entre laboratoires temps- lon est meilleur qu’un autre. Pour mesurer une longueur donnée,
fréquence, mais sont utiles pour la diffusion des références aux il y a toujours un avantage substantiel à utiliser un étalon de
utilisateurs. même nature : un étalon à traits pour les longueurs à traits, un
Nous pouvons citer : étalon à bouts pour une longueur à bouts, un étalon de longueur
d’onde pour mesurer d’autres longueurs d’onde. Des étalons de
– l’émission de signaux horaires par radio, dans de nombreux
types divers ont joué dans le passé le rôle d’étalon fondamental.
pays. En France, un signal horaire codé est diffusé par modulation
Ils restent encore aujourd’hui parmi les meilleurs étalons de réfé-
de phase sur la porteuse d’ALS162 (émetteur d’Allouis en ondes
rence : il n’est donc pas dépourvu d’intérêt d’en connaître les prin-
longues à 162 kHz), qui peut être exploité par des horloges radio-
cipales caractéristiques.
pilotées commerciales spécifiques. De plus, la fréquence de cette
porteuse est stabilisée par un étalon à césium, pour pouvoir servir
de référence de fréquence (incertitude environ 3 × 10−13) ;
– l’horloge parlante. L’horloge parlante de l’opérateur Orange 3.1 Étalons matériels anciens
(numéro d’appel 3699), dissémine le temps légal réalisé par le
LNE-SYRTE, avec un délai de réception via une ligne analogique Les premiers étalons ayant servi de base à des systèmes d’uni-
fixe en territoire métropolitain estimé à moins que 50 ms ; tés plus ou moins cohérents sont des étalons du type à bouts.
– la diffusion par Internet, notamment via le protocole NTP Telle était, par exemple, la toise du Châtelet, barre en fer, scellée
(Network Time Protocol). De nombreux organismes mettent à dis- dans un mur de la célèbre forteresse, à Paris. Puis le Mètre des
position des serveurs utilisant ce protocole, dont le LNE-SYRTE et Archives, premier pilier du système métrique, a été établi sous la
le LNE-LTFB. Depuis 2019, un projet financé par l’État a permis de Révolution française de manière à matérialiser au mieux la dix
proposer une infrastructure et un service de diffusion de l’heure millionième partie de la distance entre le pôle et l’équateur ter-
légale du pays avec un signal horaire sécurisé certifié précis et restre. Il est en platine et a la forme d’une barre de section rectan-
traçable, le projet SCP Time. Un référentiel de certification a aussi gulaire, de 25 mm sur 4 mm. Ses bouts portent actuellement des
été élaboré. marques d’usure nettement visibles. Le Prototype international du
mètre a remplacé le Mètre des Archives en 1889 ; il en reproduit la
Le LNE-SYRTE met à disposition des données métrologiques longueur aussi exactement que possible. C’est une règle à traits
qui peuvent aider les utilisateurs à se raccorder aux références qui est déposée au pavillon de Breteuil, à Sèvres, siège du Bureau
nationales via son Bulletin H, ainsi que d’autres informations (voir international des poids et mesures. Elle est en platine allié à 10 %
« Pour en savoir plus », rubrique Sites Internet). d’iridium. Cet alliage possède à un haut degré la qualité primor-
diale d’être stable. Nous en sommes assurés par le résultat des
essais qui ont été préalablement effectués et qui ont consisté en
épreuves mécaniques (vibrations, chocs), chimiques et thermiques
3. Longueur (recuits, cycles de température, etc.). Ultérieurement, de nom-
breuses comparaisons entre le Prototype international et des éta-
lons réputés stables, tels que des échantillons de cristal de roche
Un étalon de longueur peut être réalisé de différentes manières, ou des longueurs d’onde de radiations lumineuses, n’ont pas per-
soit par la distance de deux traits ou de deux points, soit par l’une mis de déceler la moindre instabilité du platine iridié. Même avec
des dimensions d’un corps déterminé, soit par toute autre lon- un étalon de cette qualité, il convient de prêter attention à la posi-
gueur telle, par exemple, qu’une longueur d’onde lumineuse. tion des points de support. Ainsi un étalon de ce type supporté
Différents types d’étalons fondamentaux ont été successivement par ses extrémités voit ses traits se rapprocher de 0,42 μm ; or la
adoptés, selon le degré de perfectionnement des procédés tech- précision d’un tel étalon est voisine de 0,1 μm. Pour cette raison, il
niques dont on disposait. a été spécifié que le Prototype international devait être observé
Depuis 1983, la définition du mètre est fondée sur la vitesse de lorsqu’il repose sur deux supports symétriquement placés et
la lumière. Cela résulte de l’invention des lasers qui peuvent four- à 571 mm l’un de l’autre. L’élément qui limite le plus sévèrement
nir des radiations très monochromatiques et très intenses. D’une la précision d’un étalon à traits est la qualité des traits eux-
part, on sait stabiliser la fréquence et donc aussi la longueur mêmes. Ceux qui ont été gravés sur le Prototype international,
d’onde dans le vide de certaines de ces radiations qui constituent vers 1887, présentent des irrégularités bien apparentes au micros-
aujourd’hui des étalons de longueur d’onde de qualité excep- cope et qui, quoi qu’on fasse, ne permettent pas de garantir
tionnelle. D’autre part, les fréquences de ces mêmes radiations l’exactitude du mètre à mieux que 0,1 μm à 0,2 μm près.
28
Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
1– Unités de mesure
2– Étalons
3
3– Organisation française Réf. Internet page
4– Organisations internationales
5– Terminologie. Méthodes
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29
3
30
Référence Internet
R55
Organisation de la métrologie
en France : métrologie légale
par Roger FLANDRIN
Chef du Bureau de la métrologie à la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie
et des services au ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi
sein des pouvoirs publics que des industriels, depuis les fabricants jusqu’aux
détenteurs, auxquels il convient d’ajouter les organismes de contrôle et de nor-
malisation, ainsi que les organisations aux niveaux européen et international.
31
Référence Internet
R55
3
logie légale n’est figé ni dans le temps, ni dans l’espace. – la présomption de conformité est donnée par recours non
Ainsi l’État a-t-il toute latitude pour décider de réglementer ou non seulement à des normes harmonisées, mais aussi à des docu-
telle ou telle catégorie d’instruments et cette décision n’est pas for- ments de l’Organisation internationale de métrologie légale
cément la même d’un pays à l’autre : par exemple, en France les (OIML). Du fait de l’optionalité, un marquage métrologique
pèse-personnes à usage médical sont réglementés mais pas les spécial (en plus du marquage CE) est prévu pour indiquer la
appareils portables utilisés pour mesurer la pression artérielle, alors conformité à la directive ;
qu’en Allemagne on observe la situation inverse. Même lorsqu’une – la certification de sous-ensembles est prévue dans des
catégorie d’instruments de mesure est réglementée dans deux limites spécifiées et restreintes ;
pays, les prescriptions techniques applicables ne sont pas forcément – les exigences essentielles sont relativement détaillées et
identiques, tout comme les procédures de contrôle. Dans une écono- présentées sous forme d’une partie commune à tous les instru-
mie où les échanges commerciaux entre pays ont pris une place ments (annexe I de la directive) et des autres parties spécifi-
considérable, cette diversité n’est pas sans poser des problèmes. ques aux différentes catégories d’instruments concernées
C’est pourquoi une coopération internationale très active s’est déve- (annexes MI-001 et suivantes) ;
loppée dans le domaine de la métrologie légale. – il n’a pas été retenu une annexe informative sur les essais,
mais en revanche une disposition prévoit que la conformité
aux essais prévus par les normes harmonisées ou les docu-
1.2 Développement international ments de l’OIML donne présomption de conformité aux exi-
gences essentielles correspondantes ;
Au niveau mondial, l’Organisation internationale de métrologie – elle est évolutive et concerne dans un premier temps : les
légale (OIML) est une organisation intergouvernementale qui a été compteurs d’eau froide et chaude (MI-001), les compteurs de
créée en 1955 et fait l’objet d’une convention qui a pour but de pro- volume de gaz et dispositifs de conversion associés (MI-002),
mouvoir l’harmonisation des procédures techniques et administra- les compteurs d’énergie électrique (MI-003), les compteurs
tives de métrologie légale. Sa fonction principale est de publier, d’énergie thermique (MI-004), les ensembles de mesurage de
pour les différentes catégories d’instruments, des documents tech- liquides autres que l’eau (MI-005), les instruments de pesage à
niques d’harmonisation que les États membres ont l’obligation fonctionnement automatique (MI-006), les taximètres (MI-007),
morale de mettre en application dans leur réglementation natio- les mesures matérialisées de longueur et de capacité à servir
nale. Les travaux de l’OIML sont effectués au sein de groupes de (MI-008), les instruments de mesure dimensionnelle (MI-009) et
travail internationaux animés par un des États membres. les analyseurs de gaz d’échappement des véhicules (MI-010) ;
Au niveau européen, la Commission européenne a engagé des – elle a abrogé la plupart des directives « ancienne appro-
travaux et publié de 1971 à 1984 de nombreuses directives euro- che » entrant dans son champ d’application. Ces dernières res-
péennes destinées à éliminer les entraves aux échanges intracom- tent cependant applicables pendant 10 ans.
munautaires que constituent les réglementations nationales sur les Cette directive a été transposée en droit national par le décret
instruments de mesure. Ces premières directives sont d’application n 2006-447 du 12 avril 2006 relatif à la mise sur le marché et à la
facultative et ne couvrent que des instruments de technologie mise en service de certains instruments de mesure et par l’arrêté
mécanique. Elles fixent des exigences techniques catégorielles très du 28 avril 2006 fixant les modalités d’application de ce décret.
détaillées dont l’élaboration est généralement longue et difficile. Ces textes sont applicables depuis le 30 octobre 2006.
C’est la raison pour laquelle la Commission a développé une « nou- La directive MID prévoit enfin une clause de révision, avec
velle approche » au début des années 1980. Elle consiste à fixer des l’établissement d’un rapport sur sa mise en œuvre au plus
exigences essentielles et à renvoyer à des normes harmonisées ou tard en avril 2011. L’objectif est d’établir un premier retour
documents normatifs contenant des dispositions détaillées qui, si d’expérience sur l’application des procédures d’évaluation de
elles sont satisfaites par un instrument, lui donnent une présomp- conformité, la prise en compte de l’innovation technologique,
tion de conformité aux exigences essentielles. Les instruments le caractère optionnel de la directive et plus généralement les
réglementés au niveau européen bénéficient du marquage CE. Les cas de concurrence déloyale qui auraient pu être constatés. La
réglementations européennes, généralement des directives, font question de la certification officielle de certains dispositifs iso-
l’objet de transposition dans la réglementation nationale. lés ou sous-ensembles doit également être abordée afin de
faciliter la certification d’instruments complets appartenant à
La directive 2004/22/CE du Parlement européen et du Conseil du certaines catégories. Le champ d’application de la directive
31 mars 2004 sur les instruments de mesure, couramment appelée pourra enfin être précisé, voire complété.
directive MID (pour Measuring Instruments Directive), a été trans-
posée en droit français par le décret n 2006-447 du 12 avril 2006
relatif à la mise sur le marché et à la mise en service de certains Il convient de préciser que le champ réglementé au niveau natio-
instruments de mesure. Les principales caractéristiques de cette nal est nettement plus vaste que celui de la directive MID en termes
directive sont décrites dans l’encadré 1. de catégories d’instruments, mais en termes de nombre absolu
32
Référence Internet
R60
Note de l’éditeur :
Cet article est la mise à jour de l’article [R60] intitulé « Organisation de la métrologie en
France. Le LNE » paru en 2006 et rédigé par Luc ERARD.
1.
2.
Rôles et missions ............................................................................
Organisation ....................................................................................
R 60v4 – 2
— 3
3
3. Activités des laboratoires ............................................................. — 3
3.1 Programme national de métrologie scientifique et industrielle ....... — 3
3.2 Laboratoires nationaux de métrologie .............................................. — 3
3.3 Laboratoires associés au LNE ............................................................ — 3
4. Raccordement des étalons et références des industriels....... — 4
5. Coopération européenne et internationale ............................... — 4
6. Information et formation .............................................................. — 5
7. Conclusion........................................................................................ — 5
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 60v4
33
Référence Internet
R60
3
Les besoins métrologiques que le LNE se doit de satisfaire Laboratory (NPL) au Royaume-Uni, le PTR devenu la Physica-
s’expriment dans des domaines d’activité très diversifiés : industrie lisch Technische Bundesanstalt (PTB) en Allemagne, l’Office
automobile, aéronautique et spatiale, nucléaire, armement, travaux Fédéral de Métrologie (METAS) en Suisse, le NBS devenu le
publics, santé et sécurité, communications, transports et naviga- National Institute of Standards and Technology (NIST) aux
tion, environnement, chimie et analyse, instrumentation, énergie, États-Unis d’Amérique…
etc. À cette même époque, en France, la métrologie existait déjà
mais était répartie dans plusieurs laboratoires ou organismes
Pour satisfaire ces besoins, et en fédérant les laboratoires du qui traitaient d’un domaine particulier. L’Observatoire de Paris
réseau national de la métrologie française (RNMF) pour constituer pour le temps et la fréquence, le Conservatoire national des
un ensemble cohérent et structuré, les missions du LNE, sont les arts et métiers (CNAM) pour les grandeurs « mécaniques » et
suivantes : le Laboratoire central des industries électriques (LCIE) pour la
– élaborer un programme, à moyen terme, pour déterminer un métrologie électrique avaient développé des étalons de
cadre stratégique aux recherches et développements à réaliser en mesure pour répondre aux besoins croissants, compte tenu
métrologie, ceci dans un contexte européen de plus en plus de la révolution industrielle.
accru ; Au XXe siècle se développe la métrologie des rayonnements
– définir et coordonner les travaux des laboratoires de métrolo- ionisants, de la chimie et de la biologie. Le Commissariat à
gie et leurs programmes pluriannuels dans le domaine de la métro- l’énergie atomique et aux énergies alternatives, et le Labora-
logie et proposer les crédits budgétaires correspondants ; toire national de métrologie et d’essais développent de nouvel-
les références de mesure. Une coordination étant devenue
nécessaire, le Bureau national de métrologie (BNM) a été créé
par décret en 1969 avec pour mission d’animer et de coordon-
ner les actions entreprises par les différents départements
Ministère en Ministère en ministériels dans le domaine de la métrologie.
charge de charge de la Pour consolider son action, avoir plus d’autonomie et diversi-
l’industrie recherche
fier son activité, une réforme structurelle avait été entreprise,
et en 1994 le BNM avait été transformé en groupement d’inté-
rêt public (GIP), toujours pour mettre en œuvre la politique
nationale de métrologie. L’organisation sous forme de GIP pré-
sentait néanmoins des inconvénients majeurs : sa temporalité
alors que la métrologie est par essence une mission pérenne,
et une « non-visibilité » à l’international, la plupart des pays
ayant fait le choix d’un seul institut national, entouré le cas
LNE-LCM
échéant d’organismes associés.
LNE-LNHB Le 25 janvier 2005, un décret conjoint des ministères de
(CNAM&
(CEA) l’Industrie et de la Recherche a acté la dissolution du Bureau
LNE)
national de métrologie et le transfert de sa mission de pilotage
de la métrologie française au LNE, renommé à cette occasion
LNE-DRST « Laboratoire national de métrologie et d’essais ».
34
Référence Internet
R62
Organisation de la métrologie
en France. Le Cofrac
1. Missions...................................................................................................... R 62v2 — 2
2. Organisation .............................................................................................. — 2
3. Système national de raccordement au Système international
d’unités SI .................................................................................................. — 2
3.1 Structure du système de raccordement .................................................... — 2
3.2 Laboratoire national de métrologie et laboratoires associés .................. — 3
3.3 Laboratoire d’étalonnage accrédité ........................................................... — 3
4. Garanties de la marque Cofrac Étalonnage...................................... — 3
5. Reconnaissance mutuelle ...................................................................... — 3
Références bibliographiques ......................................................................... — 4
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© Techniques de l’Ingénieur R 62v2 − 1
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Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
1– Unités de mesure
2– Étalons
3– Organisation française
4
4– Organisations internationales Réf. Internet page
5– Terminologie. Méthodes
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R80
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Référence Internet
R80
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Référence Internet
R83
Organisation internationale
de normalisation (ISO)
par Thierry CRIGNOU
Responsable du pôle Relations institutionnelles internationales à l’Association française
de normalisation (AFNOR)
1. Membres de l’ISO..................................................................................... R 83 - 2
2. Structures de l’ISO .................................................................................. — 2
2.1 Structures politiques ................................................................................... — 2
2.2 Structures techniques ................................................................................. — 3
4
2.3 Secrétariat central de l’ISO ......................................................................... — 4
3. Établissement et diffusion des normes internationales ............... — 5
4. Autres documents techniques élaborés et publiés par ISO ........ — 6
Références bibliographiques ......................................................................... — 6
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 83 − 1
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Référence Internet
R83
1. Membres de l’ISO
Comités chargés Assemblée générale
Au total, l’ISO fédère 135 organismes ce qui en fait une des plus de l'élaboration constituée de délégués des :
grandes associations internationales non gouvernementales. d'orientations
politiques : - comités membres
- membres correspondants
■ Les 90 membres de l’ISO sont les comités nationaux de norma- - membres abonnés
lisation les plus représentatifs dans leur pays. Cela signifie qu’il ne CASCO
peut y avoir qu’un seul membre de l’ISO par pays. Plus de 70 % COPOLCO
des membres sont en fait des institutions gouvernementales ou DEVCO
des organisations de droit public. Le tableau 1 donne les 15 mem-
bres nationaux qui apportent les contributions les plus importantes
à l’ISO tant en termes financiers, administratifs que d’expertise. Comités
permanents
L’AFNOR, Association Française de Normalisation, est le comité du conseil : Conseil Bureau de
membre français. 18 membres élus gestion technique
Finances
■ À côté des comités membres, l’ISO admet des membres Stratégies
correspondants qui ont en fait un statut d’observateur tant dans les
instances techniques que de gestion. Ce statut est ouvert aux orga- Groupes ad hoc Secrétariat
nismes des pays qui n’ont pas encore pleinement développé leur consultatifs central
activité en matière de normalisation. Il regroupe, fin 1999, 36 orga-
nismes de pays en développement.
4
■ Enfin, l’ISO offre le statut de membre abonné à des structures Figure 1 – Structures de l’ISO
de pays à économie très limitée (comme le Mali ou le Lesotho) ce
qui leur permet de recevoir une information régulière sur les tra-
vaux menés à l’ISO. Fin 1999, il existait 9 membres abonnés.
institutionnelle, correspondant à la dernière année du mandat de
son prédécesseur, permet un apprentissage de l’organisation ; elle
est suivie de deux années de mandat effectif. Citoyen d’un des
2. Structures de l’ISO pays d’un comité membre, reconnu pour son expérience dans le
domaine de la normalisation, il est normalement choisi en dehors
des comités membres. Il préside l’Assemblée Générale ainsi que le
L’organigramme simplifié de l’ISO est représenté sur la figure 1. Conseil de l’ISO.
Il est assisté par deux Vice-Présidents (Politique et Technique)
normalement choisis parmi les directeurs généraux des comités
2.1 Structures politiques membres.
L’ISO est présidée et représentée par un Président élu par ■ Assemblée Générale
l’Assemblée Générale pour une durée de trois ans. Son mandat se Pouvoir suprême de l’association, elle réunit normalement une
divise en deux parties : une première année sans responsabilité fois par an tous les membres de l’ISO.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 83 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle
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Référence Internet
R84
Comité européen
de normalisation (CEN)
1. Membres du CEN...................................................................................... R 84 - 2
1.1 Membres nationaux .................................................................................... — 2
4
1.2 Membres associés ....................................................................................... — 2
1.3 Affiliés........................................................................................................... — 3
1.4 Conseillers.................................................................................................... — 3
2. Structures du CEN ................................................................................... — 3
2.1 Structures politiques ................................................................................... — 3
2.2 Structures de gestion technique ................................................................ — 3
2.3 Centre de management du CEN (CMC) ..................................................... — 5
3. Activités du CEN ...................................................................................... — 5
3.1 Établissement des normes européennes (EN) .......................................... — 5
3.2 Établissement d’autres documents............................................................ — 6
3.3 Autres activités du CEN............................................................................... — 6
4. Relations avec l’ISO ................................................................................ — 6
Références bibliographiques ......................................................................... — 7
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 84 − 1
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Référence Internet
R84
4 Belgique
Danemark
Institut belge de normalisation
Dansk Standard
IBN
DS
http://www.ibn.be
http://www.ds.dk
Espagne Asociación Española de Normalización AENOR http://www.aerones.es
Finlande Suomen Standardisoimisliitto r. y. SFS http://www.sfs.fi
France Association Française de Normalisation AFNOR http://www.afnor.fr
Grèce Organisation grecque de normalisation ELOT http://www.elot.gr
Irlande National Standards Authority of Ireland NSAI http://www.nsai.ie
Islande Conseil islandais de Normalisation STRI http://www.stri.is
Italie Ente Nazionale Italiano di Unificazione UNI http://www.unicei.it
Luxembourg Service de l’Énergie de l’État SEE http://www.etat.lu/SEE
Norvège Norges Standardiseringsforbund NSF http://www.standard.no
Pays-Bas Nederlands Normalisatie-instituut NEN http://www.nen.nl
Portugal Instituto Português da Qualidade IPQ http://www.ipq.pt
Royaume-Uni British Standards Institution BSI http://www.bsi-global.com
Suède Standardiseringen i Sverige SIS http://www.sis.se
Suisse Schweizerische Normen-Vereinigung SNV http://www.snv.ch
République Tchèque Institut des normes tchèque CSNI http://www.csni.cz
(0)
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R 84 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle
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Référence Internet
R85
1. Présentation générale............................................................................. R 85 – 2
2. Les normes................................................................................................. — 3
4
2.1 Définition...................................................................................................... — 3
2.2 Contenus des normes ................................................................................. — 3
2.3 Rôles des normes ........................................................................................ — 3
2.4 Niveaux des normes ................................................................................... — 3
2.5 Statut des normes ....................................................................................... — 3
2.6 Acteurs de la normalisation........................................................................ — 5
3. Organisations de normalisation à caractère mondial ................... — 5
3.1 Commission Électrotechnique Internationale (CEI) .................................. — 5
3.2 International Organization for Standardization (ISO) ............................... — 8
3.3 Rapprochement CEI/ISO.............................................................................. — 9
4. Organisations de normalisation européennes ................................. — 10
4.1 Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC) .......... — 10
4.2 Comité Européen de Normalisation (CEN)................................................ — 10
4.3 Institut Européen de Normalisation des Télécommunications (ETSI) .... — 11
4.4 Harmonisation des actions de normalisation B l’échelle européenne.... — 11
5. Normalisation à l’échelon national français .................................... — 11
5.1 Union Technique de l’Électricité et de la communication (UTE) ............. — 11
5.2 Association française de normalisation (AFNOR) .................................... — 12
5.3 Instances de coordination........................................................................... — 13
6. Autres organismes .................................................................................. — 13
6.1 Organismes étrangers de normalisation................................................... — 13
6.2 Considération sur les organismes de para normalisation ....................... — 14
7. Méthode de travail des organismes normatifs. Accords
de coopération ......................................................................................... — 15
7.1 Élaboration d’une norme internationale par la CEI .................................. — 15
7.2 Élaboration d’une norme européenne par le CENELEC........................... — 15
7.3 Élaboration d’une norme nationale par I’UTE .......................................... — 16
8. Conclusions ............................................................................................... — 17
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© Techniques de l’Ingénieur R 85 − 1
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R85
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R 85 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
46
Référence Internet
R85
4
construction dans le cadre des directives et des textes juridiques.
— elles rationalisent pour ramener à quelques catégories discrè-
Une norme est un document qui s’appuie sur les acquis de la tes, l’infinité des paramètres physiques majeurs (sections électri-
science, de la technique et de l’expérience. Elle doit prendre en ques des câbles, diamètres des alésages, puissances des appareils
compte les exigences essentielles des lois, directives, réglementa- et appareillages, tensions assignées, etc.) ;
tions, etc., applicables et appropriées. Elle vise à l’avantage optimal — elles représentent l’état des règles de l’art à un stade donné de
de la communauté. l’évolution technologique, mais elles doivent être suffisamment
Une norme est, par nature, un document dont l’application n’est ouvertes pour permettre une évolution ;
pas obligatoire. Elle participe de la relation économique entre le — elles permettent des fabrications en séries, des économies
client et le fournisseur. Elle permet aux acteurs économiques et ins- d’échelles, des simplifications d’emploi et de maintenance ;
titutionnels de s’entendre sur ce que sont les « bons usages » ou les — elles canalisent l’imagination et la créativité (pour mettre sur le
« règles de l’art ». marché un produit hors norme il faut dépenser beaucoup d’énergie
Certaines normes permettent d’obtenir une présomption de et d’argent ; ce produit pourra ultérieurement faire l’objet de norme
conformité aux exigences essentielles des directives et de la régle- quand il aura pris sa place sur le marché) ;
mentation en matière de sécurité des produits. — elles favorisent les marchés construits sur une série de nor-
mes, mais entravent l’accès à d’autres marchés bâtis sur d’autres
séries de normes non compatibles (appartenant généralement à un
autre pays).
2.2 Contenus des normes
Le contenu d’une norme peut varier selon les volontés des acteurs
2.4 Niveaux des normes
de l’économie et selon l’usage qui en est fait.
■ Normes de produits et normes de catégories de produits Il existe trois niveaux de ce que l’on dénomme « normes » :
(normes verticales) — la normalisation propriétaire (spécification d’entreprise) ;
On distingue : — la normalisation « de facto » (spécification d’entreprise, de
groupes d’entreprises, de forums qui s’imposent de fait aux acteurs
— les normes descriptives qui décrivent complètement un pro- économiques) ;
duit et son conditionnement ; — la normalisation « de jure » (consensus obtenu après un pro-
— les normes fonctionnelles ou normes de résultats qui décrivent cessus bien défini auquel on peut faire référence dans un contexte
la fonction que doit assurer le produit ; législatif et réglementaire).
— les normes d’interfaces qui spécifient les exigences relatives à
la compatibilité ou à l’interopérabilité de produits ou de systèmes à Seul le dernier niveau peut porter le titre de norme.
leurs points ou zones d’interconnexion ;
— les normes d’interchangeabilité qui définissent des disposi-
tions aptes à permettre l’interchangeabilité des dispositifs 2.5 Statut des normes
techniques ;
— les normes de service ;
— les guides d’emploi ; Le statut des normes peut varier d’un pays à l’autre au sein de
— les « règles de l’art », « art de l’ingénieur ». l’Union européenne. En règle générale, les parties font librement
référence à une norme parce qu’elle facilite leurs négociations.
■ Normes environnantes (souvent appelées horizontales)
Dans des cas particuliers, les normes peuvent s’imposer aux
Elles couvrent les aspects communs à tous les produits ou à toute
acteurs économiques :
une catégorie de produits.
— les normes « de facto », parce que le produit considéré a pris
On distingue : une place indiscutable sur le marché ;
— les normes de méthodes d’essais et de méthodes de mesures ; — les normes « de jure » rendues obligatoires pour les raisons
— les normes de terminologie ; suivantes :
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© Techniques de l’Ingénieur R 85 − 3
47
Référence Internet
R85
INTERNATIONAL
ISO/IEC Presidents
Group on Policy and
Organization
(GPO)
EUROPE CCE
AELE Groupe conjoint
des présidents
(JPG)
4 Institut Européen de
Comité Européen Comité Européen
Normalisation des de Normalisation
Télécommunications de Normalisation
CCE CCE (CEN) CCE Électrotechnique
(ETS) AELE AELE AELE (CENELEC)
Groupe conjoint
de coordination
(JCG)
FRANCE
Association Union Technique de
Commission
Française de l'Électricité et de la
française
Normalisation Communication
ETSI Pouvoirs publics
AFNOR (AFNOR) (UTE)
Français
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R 85 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
48
Référence Internet
R86
Commission internationale
de l’éclairage (CIE)
1. Administration.......................................................................................... R 86 – 1
2. Missions...................................................................................................... — 2
4
3. Activités ..................................................................................................... — 2
4. Organisation .............................................................................................. — 3
5. Réunions ..................................................................................................... — 3
6. Liaisons internationales ......................................................................... — 3
7. Conclusion ................................................................................................. — 3
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 86 − 1
49
4
50
Référence Internet
R87
Organisation internationale
de métrologie légale (OIML)
4
3. États membres .......................................................................................... — 2
4. Liaisons internationales ......................................................................... — 2
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. R 87
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 87 − 1
51
4
52
Référence Internet
R89
1. Évaluation de la conformité.......................................................... R 89 – 2
1.1 Certificat d’étalonnage : contenu ....................................................... — 2
1.2 Les débuts des reconnaissances entre accréditeurs ......................... — 2
1.3 Reconnaissances disponibles sur le marché ..................................... — 3
1.3.1 Reconnaissance par les pairs .................................................. — 3
1.3.2 Accréditation ............................................................................ — 3
1.4 Différents accords de reconnaissance ...............................................
1.4.1 Au niveau régional ..................................................................
1.4.2 Au niveau international ...........................................................
—
—
—
4
4
4
4
1.4.3 Au niveau international pour les laboratoires nationaux
de métrologie .......................................................................... — 4
2. Portée des accords de reconnaissance ...................................... — 4
2.1 Étalonnage .......................................................................................... — 4
2.2 Essais .................................................................................................. — 6
2.3 Inspection ........................................................................................... — 6
2.4 Certification de produits .................................................................... — 6
2.5 Certification de systèmes de management ....................................... — 7
3. Utilisation de l’accord de reconnaissance................................. — 7
4. Conclusion........................................................................................ — 7
5. Glossaire – Définitions................................................................... — 8
6. Annexe .............................................................................................. — 8
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 89
epuis les origines des temps, les fraudes au commerce ont toujours guidé
D les échanges entre les humains. Il ne s’agit pas de l’expression d’un déses-
poir de ma part, mais d’un fait s’appuyant sur des documents de bonne vie en
commun, tels que la Bible ou le Coran. Dans ces deux ouvrages, on trouve les
bases de la métrologie légale, interdisant la fraude au commerce au moyen
d’instruments de mesure faussés ou « faux » (Bible deutéronome 25:13 et lévé-
tique 19:36 ; proverbe 11 ; Coran sourate 83).
Il est donc logique, dans un marché « globalisé », que certains essaient d’ex-
ploiter ces accords de reconnaissance à leur profit, sans pour autant en assu-
mer les charges telles qu’une accréditation selon la norme ISO/CEI 17025 pour
les laboratoires d’étalonnage.
Cet article est rédigé avec l’objectif d’attirer l’attention du lecteur sur ce qu’il
est en droit d’attendre et sur ce qu’il doit vérifier afin d’être un « consommateur »
protégé. La totalité de la fonction métrologique ne pouvant être totalement
externalisée, comme ne faisant pas intégralement partie du processus de pro-
duction, il importe que l’utilisateur des équipements s’assure de la qualité des
informations qui lui sont transmises avant usage et validation.
Parution : mars 2016
53
Référence Internet
R89
Ce concept est né au cours des années 1970 et il s’est depuis L’usage principal d’un certificat d’étalonnage est d’utiliser les cor-
développé avec la globalisation des échanges ainsi qu’avec la mon- rections indiquées dans le certificat, comme la différence entre les
tée en puissance de l’Union européenne. Il en est ainsi au moins deux valeurs indiquées. Ou encore dans tous les cas où il est plus
pour un public plus large que les spécialistes des premières important de décider que les valeurs données par un instrument
années. (équipement) peuvent être utilisées sans risque pour la production
4
(vérification des instruments de mesure – confirmation métrolo-
Les normes disent que l’évaluation de la conformité (ISO/ gique – surveillance pour la validité des résultats de mesure, etc.),
CEI 17000, § 2) c’est : en se basant sur l’analyse réalisée par l’utilisateur selon ses
besoins en cours d’utilisation.
« La démonstration que des exigences spécifiées (3.1) relatives à
un produit (3.3), processus, système, personne ou organisme sont On peut donc en déduire aisément que la reconnaissance des
respectées. certificats d’étalonnage émis par des laboratoires d’étalonnages
accrédités dans d’autres pays est un support à l’industrie qui n’a
« NOTE 1 Le domaine de l’évaluation de la conformité comprend pas le besoin de repayer pour un étalonnage dans le pays d’utilisa-
des activités définies ailleurs dans la présente Norme internationale tion. Après tout, envoyer un équipement pour étalonnage à 50 km,
telles que les essais (4.2), l’inspection (4.3) et la certification (5.5), 500 km ou à 1 000 km demande plus ou moins le même investisse-
de même que l’accréditation (5.6) des organismes d’évaluation de ment pour le demandeur.
la conformité (2.5). »
On notera que les étalonnages (ou la métrologie) ne sont pas
inclus dans cette définition normative ; toutefois, pour des raisons 1.2 Les débuts des reconnaissances
historiques et dans un souci de cohérence des mesures, les étalon-
nages sont également pris en compte par les organismes d’accrédi- entre accréditeurs
tation en charge de la reconnaissance des organismes d’évaluation
de la conformité. En 1975, dans le cadre du WEMC (Western European Calibration
Cooperation), un groupe de travail a été créé : le WECC (Western
European Cooperation Club). L’une de ses tâches était de préparer
Historique des documents techniques d’harmonisation (gérés désormais par
Euramet) et de développer la confiance réciproque dans les certi-
La cohérence des mesures, l’unification des poids et des mesu- ficats émis par les laboratoires reconnus compétents, par les ins-
res, l’assurance que les quantités seront égales au prix payé tituts nationaux de métrologie délégant une partie de leurs
sont, en France, l’une des doléances des états généraux en
1788 en vue des réunions de 1789. Ainsi qu’une simplification
des procédures administratives…
De ces doléances naı̂tra le système métrique, aujourd’hui
connu sous l’acronyme SI dans toutes les langues pour sys-
tème international d’unités. Les « créateurs » de ce système
seront des personnalités telles que Montesquieu, Talleyrand,
Condorcet…
Ce système sera dédié à tous les temps et à tous les peuples
(figure 1), ce qui figurait encore sur la médaille commémora-
tive du centenaire du BIPM, en 1975.
54
Référence Internet
R89
missions aux laboratoires « accrédités ». Fin 1983, les premiers – pour les instituts nationaux de métrologie : l’évaluation par les
accords de reconnaissance bilatéraux étaient signés entre les ins- pairs porte sur la revue d’un système de management répondant
tituts de métrologie de la Grande-Bretagne et de la République aux exigences de la norme ISO/CEI 17025 (ou du guide ISO 34
fédérale d’Allemagne, de Grande-Bretagne et de la République pour les matériaux de référence) ainsi qu’une participation appro-
italienne. priée aux comparaisons interlaboratoires. Les données concer-
nant les aptitudes (CMCs) [grandeur mesurée, étendue de
Nota : aujourd’hui l’activité du WECC est une des parties de la coopération euro-
péenne EA et principalement la gestion des accords au niveau du comité en charge de mesure, méthode mise en œuvre ainsi que l’incertitude de mesure
ceux-ci EA-MLA committee. associée] qu’un laboratoire national de métrologie est en mesure
de fournir au demandeur de l’étalonnage sont ensuite publiées
Afin de promouvoir la qualité de la métrologie française et de dans une base de données gérée par le BIPM, accessible au public
préparer l’horizon 1992, le Bureau national de métrologie (BNM) a via le site Internet du BIPM (http://www.bipm.org), dénommée
signé en 1987 avec le DKD (Deutsche Kalibrier-Dienst, service de la « KCDB base de données ». Notons qu’un institut peut être signa-
Physikalisch-Technische Bundesanstalt [PTB]) et avec le BCS (Bri- taire de l’accord sans pour autant pouvoir revendiquer la déli-
tish Calibration Service du National Physical Laboratory [NPL]) des vrance de certificats d’étalonnage couverts par le CIPM-MRA lors-
accords bilatéraux de reconnaissances réciproques, entre systèmes qu’il ne dispose d’aucune CMC reconnue et validée dans cette
d’accréditation de laboratoires d’étalonnage. base de données ;
Par ces accords, la PTB et le BNM d’une part, le NPL et le BNM – en matière de métrologie légale : un processus formel et obli-
d’autre part, déclarent « qu’il n’existe pas de différences significati- gatoire d’évaluation par des pairs renforce la confiance dans les
ves qui pourraient conduire un utilisateur à ne pas attribuer la résultats d’essai et d’examen, dans le cadre du MAA de l’OIML.
même confiance aux certificats d’étalonnage des deux services : L’arrangement d’acceptation mutuelle de l’OIML (« OIML MAA »)
ils sont équivalents et peuvent donc être considérés comme tels est un outil conçu pour augmenter le niveau de confiance mutuelle
par les destinataires des certificats ». fourni par le système de certificats OIML dit « de Base ». Il vise à
établir un arrangement multilatéral mondial qui couvre un champ
Cette déclaration d’équivalence concerne tous les certificats plus large que des arrangements bilatéraux ou régionaux. Il repose
d’étalonnage émis sous le timbre de l’un des trois organismes
cités.
Sur la base de ces accords bilatéraux et du processus
sur une évaluation technique du futur signataire complété par un
examen de son système de management ;
– pour les organismes d’accréditation : l’évaluation par les pairs
4
est menée par des évaluateurs travaillant dans les autres organis-
d’évaluation croisés défini au niveau du WEMC, un accord de mes d’accréditation de la région (Europe – EA, Asie-Pacifique –
reconnaissance multilatéral sera signé en 1989. Par cet accord les APLAC, Afrique – AFRAC, Inter-América – IAAC…) ou au niveau
parties déclarent qu’il n’y a pas de différences significatives qui international (ILAC ou IAF) et repose sur l’examen d’un système
pourraient conduire un utilisateur à ne pas attribuer la même de management selon les exigences de la norme ISO/CEI 17011
confiance aux certificats d’étalonnage des services signataires : ils ainsi que sur l’observation des pratiques sur site afin d’évaluer le
sont équivalents et peuvent donc être considérés comme tels par degré d’harmonisation entre les accréditeurs. Les organismes et
les destinataires des certificats. laboratoires accrédités sont alors sollicités pour autoriser la pré-
sence de ces observateurs.
55
4
56
Référence Internet
SL1630
Programmes européens
de recherche en métrologie
que ce soit pour soutenir la compétitivité de l’Europe, pour la santé des per-
sonnes (avec une population avançant en âge), pour la sécurité (en particulier
57
Référence Internet
SL1630
4
Principaux sigles 1. Structure de la métrologie
BIPM Bureau international des poids et mesures en Europe – EURAMET e.V.
CE Commission européenne
CEA Commissariat à l’énergie atomique et aux Suite à la révolution française, à la création du système métrique
énergies alternatives décimal et sa dissémination à travers le monde, la métrologie s’est
CEN/CENELEC Comité européen de normalisation structurée petit à petit au niveau mondial, au cours du XIXe siècle.
Une étape importante a été l’élaboration de la Convention du
CIPM Comité international des poids et mesures mètre en 1875, traité diplomatique actuellement signé par 62 États
CIPM MRA Arrangement de reconnaissance mutuelle membres et avec 41 États et entités économiques associés (en
élaboré par le CIPM 2020). Cette convention a créé le Bureau international des
CGPM Conférence générale des poids et mesures poids et mesures (BIPM) [1] [2], et définit une organisation de la
métrologie au niveau international.
CNRS Centre national de la recherche scientifique
DAS Débit d’absorption spécifique Au cours du XXe siècle, les échanges entre pays se sont accrus,
EMRP European Metrology Research Programme aussi bien scientifiques que commerciaux. Pour la métrologie, tous
les pays ne participant pas aux instances de la Convention du
EMPIR European Metrology Programme for Innova- mètre, il y avait un vrai besoin de collaborer plus étroitement entre
tion and Research laboratoires nationaux de métrologie NMI (National Metro-
EPM European Partnership on Metrology logy Institute), la métrologie par essence nécessitant des coopéra-
EMN European Metrology Network tions scientifiques, ne serait-ce que pour réaliser des comparaisons
interlaboratoires qui permettent de valider les valeurs assignées
ETSI European Telecommunication Standard Ins-
aux étalons de références. Très vite est donc apparu ce que l’on
titute
appelle aujourd’hui les organisations régionales de métrolo-
EURAMET e.V. Association européenne des laboratoires gie (RMO) (Regional Metrology Organisations) dans les années
nationaux de métrologie 1980, organisées en comités techniques (correspondant aux
IEC International Electrotechnical Commission domaines relatifs aux unités de base du système international
ISO International Standard Organisation d’unités SI). Fondées sur le volontariat, ce sont généralement des
associations sans financements propres.
LNE Laboratoire national de métrologie et
d’essais Il y a actuellement six RMO, cinq officielles et une provisoire (en
NMI National Metrology Institute – Laboratoire italique), dans le cadre de la Convention du mètre (figure 1) :
national de métrologie – le système intra-africain de métrologie (AFRIMETS) ;
OMS Organisation mondiale de la santé – l’Asia Pacific Metrology Programme (APMP) ;
RMO Organisations régionales de métrologie – l’Euro-Asian Cooperation of National Metrological Institutions
STAIR STAndardisation, Innovation and Research (COOMET) ;
(plate-forme du CEN/CENELEC)
– l’European Association of National Metrology Institutes
TFUE Traité sur le fonctionnement de l’Union (EURAMET) ;
européenne
– le Sistema Interamericano de Metrologia (SIM) ;
UE Union européenne
– la Gulf Association for Metrology (GULFMET).
58
Référence Internet
SL1630
Dans les années 1990, entre autres pour des raisons écono- sidents de l’association. Il est aussi garant du bon déroulement des
miques, le CIPM (Comité international des poids et mesures) a exa- projets financés.
miné la possibilité d’élaborer un arrangement de reconnaissance Tous les pays membres d’EURAMET e.V. ne participent pas aux
mutuelle, le CIPM MRA (Mutual Recognition Arrangement) pour programmes de recherche en métrologie. Seuls sont membres du
établir une reconnaissance des étalons nationaux de mesure (et leur comité EMRP (ou EMPIR) les pays qui ont officiellement donné un
degré d’équivalence) et des certificats d'étalonnage et de mesurage engagement concret financier dans les programmes.
émis par leurs laboratoires signataires. Accord validé par les États
membres et signé en 1997. Dans ce cadre, les RMO jouent un rôle
essentiel car elles ont pour mission de proposer les comparaisons Historique
indispensables à cette reconnaissance, de valider les systèmes qua-
lité des laboratoires (sous la norme ISO/IEC 17025) et d’examiner les Dans les années 1970, une association européenne a été
possibilités d’étalonnage proposées. Toutes les régions ont dû créée, le WMC (Western Metrology Club), qui intégrait les coo-
s’organiser pour répondre aux exigences de cet arrangement. pérations pour la métrologie scientifique, la métrologie légale et
Pour l’Europe, à ces activités internationales s’est ajoutée, dès les étalonnages. Rapidement, la partie « étalonnage » s’est inté-
2007, la gestion des programmes européens de recherche cofinan- ressée à la reconnaissance des certificats d’étalonnage émis par
cés par la Commission européenne (CE) et les États membres. Une les entreprises et les laboratoires, prémices de la coopération
professionnalisation de la RMO européenne (à l’époque, EUROMET) pour l’accréditation. Fin des années 1980, début des années
devenait incontournable. De plus, pour recevoir des financements, 1990, la séparation des trois secteurs est complète avec la créa-
en particulier de la CE, cette RMO devait se transformer en entité tion tout d’abord d’EUROMET (European Collaboration in Mea-
légale. C’est ainsi qu’a été créée l’association EURAMET e.V., surement Standards) en 1987, de WELAC (Western European
entité légale sous loi allemande, le 11 janvier 2007. Laboratory Accrediation Cooperation) en 1989, puis de WELMEC
en 1990 (Western European Legal Metrology Cooperation).
Organisée comme beaucoup d’associations, EURAMET e.V. a
des membres (représentés en assemblée générale), un président L’association EUROMET est ouverte à tous les pays de
(élu pour 3 ans), deux vice-présidents, un bureau exécutif (Board l’Union européenne et des États participant à l’EFTA (European
of Directors) et un secrétariat (figure 2). Une grande partie de Free Trade Association). Suite aux événements historiques de
l’activité est réalisée au sein des différents comités techniques (au novembre 1989 lié à la chute du mur de Berlin, EUROMET a
nombre de 12), qui sont en charge des comparaisons interlabora- complété son expansion en intégrant des pays en cours
toires, de l’analyse des possibilités d’étalonnages ou de collabora- d’accession à l’Union européenne, pays de l’Europe centrale et
tions ponctuelles ; ces comités techniques sont aussi un vivier orientale. Outre l’organisation de comparaisons interlabora-
pour proposer de nouvelles idées de projets de recherche. toires et d’échanges d’expériences, EUROMET avait aussi initié
des projets communs de recherche, sans financement externe,
La Commission européenne ayant accepté que la gestion des et sur la seule base des apports de chaque laboratoire.
programmes européens de recherche en métrologie soit faite par
Au total, c’est plus de 1 000 projets, de tout type, qui ont été
EURAMET e.V. (sous son contrôle toutefois), un comité spécifique
réalisés, et 33 États qui ont participé à la vie d’EUROMET
a été créé pour proposer les sujets de recherche, gérer les appels à
jusqu’à sa dissolution en juin 2007, pour faire place à
projets et la sélection de ceux-ci, le comité EMRP (ou EMPIR
EURAMET e.V.
selon les programmes). Ce comité est présidé par un des vice-pré-
59
4
60
Organisation et vocabulaire de la métrologie
(Réf. Internet 42421)
1– Unités de mesure
2– Étalons
3– Organisation française
4– Organisations internationales
5
5– Terminologie. Méthodes Réf. Internet page
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5
Parution : décembre 1997
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Vocabulaire de la métrologie
par Marc PRIEL
Directeur honoraire de la Métrologie
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
5
3.10 Étalonnage .......................................................................................... — 7
3.11 Traçabilité métrologique .................................................................... — 8
3.12 Vérification et validation .................................................................... — 8
3.13 Comparabilité métrologique .............................................................. — 8
3.14 Compatibilité de mesure .................................................................... — 8
3.15 Modèle de mesure et fonction de mesure ........................................ — 9
3.16 Sélectivité ........................................................................................... — 9
3.17 Résolution, résolution d’un dispositif afficheur, seuil
de discrimination ............................................................................... — 9
3.18 Limite de détection ............................................................................ — 9
4. Conclusions...................................................................................... — 9
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. R 115
ans les différents domaines de la technique il est important pour avoir des
D échanges simples efficaces et sans ambiguı̈tés de disposer de vocabulaire
commun et c’est le but de la 3e édition du VIM (ISO/IEC Guide 99:2007). Le VIM
se présente comme un dictionnaire terminologique contenant les désignations
et les définitions tirées d’un ou plusieurs domaines particuliers. Il permet à tous
les utilisateurs d’avoir la même signification pour un terme donné.
Le VIM concerne la métrologie, c’est-à-dire la science des mesurages et ses
applications ; il couvre également les principes de base régissant les grandeurs
et les unités.
Il faut bien comprendre que ce qui est important se sont les concepts ;
ensuite, on utilise des mots pour présenter, véhiculer, résumer ces concepts.
Le partage des concepts et leur compréhension au sein de cultures parfois fort
différentes constituent le challenge de tout vocabulaire technique.
La publication bilingue en français et en anglais est un des facteurs assurant
la qualité du vocabulaire de métrologie, ce mode d’élaboration du document
force les rédacteurs à être concis et très explicites dans les deux langues. On
peut considérer que toute rédaction peu claire dans une langue est le signe
révélateur d’une absence de clarté sur le concept. Ce vocabulaire publié dès
Parution : septembre 2010
69
Référence Internet
R115
5
& Première édition
mes fondamentaux et généraux de métrologie (VIM). Ce comité
La première édition, publiée par l’Afnor sous la référence a repris les travaux du groupe technique consultatif 4 de l’ISO
NF X 07-001 de décembre 1984 « Vocabulaire international des ter- (TAG4).
mes fondamentaux et généraux de métrologie », avait été préparée
À l’origine, le JCGM était constitué par des représentants des
par le groupe de métrologie de l’ISO qui avait proposé aux quatre
organisations suivantes :
principales organisations qui s’occupent de métrologie (BIPM, CEI,
ISO et OIML) une action concertée en vue d’établir un vocabulaire – Bureau international des poids et mesures (BIPM) ;
des termes généraux utilisés en métrologie. Le groupe de travail – Commission électrotechnique internationale (CEI) ;
s’est à l’époque largement inspiré des vocabulaires de la CEI et de – Fédération internationale de chimie clinique et de biologie
l’OIML existants. médicale (IFCC) ;
Dans le domaine des erreurs et des incertitudes, ce Vocabulaire a – Organisation internationale de normalisation (ISO) ;
dû limiter ses ambitions, les concepts faisant eux-mêmes encore – Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA) ;
l’objet d’études et de controverses. – Union internationale de physique pure et appliquée (UIPPA) ;
– Organisation internationale de métrologie légale (OIML).
L’Afnor avait, dès mai 1970, publié dans la série des normes fon-
damentales un premier vocabulaire qui s’intitulait « Instrument de Et en 2005, la coopération internationale sur l’agrément des labo-
mesurage vocabulaire » ; cette norme portait la référence NF X 07- ratoires d’essais (ILAC) a rejoint le JCGM.
001 et les définitions qu’elle proposait étaient conformes à celles
du Vocabulaire de métrologie légale, édité par le Bureau internatio- Le JCGM comporte deux groupes de travail, l’un se consacre à la
nal de métrologie légale au mois de mars 1969. question des incertitudes de mesure, à la publication du GUM et de
ses suppléments (WG1), et l’autre au vocabulaire (WG2,
& Seconde édition 1993 cf. encadré 1).
Diverses imperfections ayant été trouvées dans la première édi-
tion, des corrections ont été apportées sous forme d’un amende- Encadré 1 – Organisation du groupe de travail WG2
ment en 1987. Il est également apparu que la première édition ne du JCGM (source : site web du BIPM http://www.bipm.org,
tenait pas suffisamment compte des besoins de la chimie et des consulté le 19 août 2010)
disciplines qui lui sont apparentées.
& Le Joint Committee for Guides in Metrology (JCGM)
Un groupe de travail constitué d’experts désignés par le BIPM, la
CEI, la FICC, l’ISO, l’OIML, l’UICPA, et l’UIPPA a été chargé d’une – Président : Dr Charles D. Ehrlich [OIML], National Institute
révision de la première édition. Comme dans la première édition of Standards and Technology (NIST), United States
l’objectif était d’établir des termes largement admis, accompagnés – Contact au BIPM : Dr Claudine Thomas, Bureau Internatio-
d’une description des concepts qu’ils expriment. nal des Poids et Mesures, France.
& Membres du JCGM-WG2 (VIM)
Pierre Giacomo
Ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm) et agrégé de – Dr Jerzy Borzyminski [OIML] Central Office of Measures
physique, il a été chercheur au CNRS puis professeur de phy- (GUM), Warsaw
sique à la faculté des Sciences de Caen. Directeur du Bureau – Prof. Paul De Bièvre [IUPAC], Kasterlee
international des poids et mesures de 1978 à 1988, il a par sa – Dr René Dybkaer [IUPAC], Région H Frederiksberg Hospital,
connaissance de la métrologie apporté une aide précieuse Department of Standardization in Laboratory Medicine, Frede-
pour la clarification des différentes concepts et a consacré riksberg
beaucoup d’énergie à la mise au point des différentes éditions – Dr Hidetaka Imai [ILAC], National Institute of Technology
du VIM. and Evaluation (NITE), Tokyo
70
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