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RAPPORT
FAIT
Au nom de la Commission de l'hygiène, de l'as-
sistance, de l'assurance et de la prévoyance
socialeschargée d'examiner le projet de loi,
ADOPTÉ PAR LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS, relatif au
contrat d'assurance,
PAR M. JUSTIN GODART
- Sénateur
MESSIEURS,
au contrat d'assurance
12 juillet 1904.
;
longtemps, et, à diverses reprises, d'un projet de loi relatif
il fut déposé la première fois le
;
Repris par le Gouvernement à chaque nouvelle légis-
lation, en 1906, en 1911, en 1914, en 1920 rapporté à nou-
veau par M. Chastenet, puis par M. Saillard, il ne figura
,,f.L
jamais à l'ordre du jour de la Chambre.
Dès le début de la 13e législature, le Ministre du Travail
reprenait Tétude du contrat d'assurance, et instituait, par
arrêté du 5 juillet 1924, une commission composée de repré-
.L
sentants de tous les intérêts en présence (1), Celle-ci. présidée
(1) Les Membtes de cette Commission étaient :
MM. Capitant, professeur à la Inculte de droit de ;
Paris,Président
;
Ancey, docteur en droit, juge au tribunal de commerce de la Seine en
qualité de représentant des agents et courtiers d'assurances Benoît du
;
Rey. directeur de la société d'assurances contre l'incendie a l'Ancienne
mutuelle du Calvados» Chevalier, président de la rèuûion des assureurs
:
par M. Capitant, professeur à, la Faculté de droit de Paris,
poussait rapidement ses travaux, condensés dans un rapport
de deux de ses membres MM. Ancey, juge au tribunal de
;
commerce de la Seine, et Hémard, professeur à la Faculté
de droit de Paris le 7 avril 1925, le Ministre du Travail
déposait sur le bureau de la Chambre un projet complète"
ment remanié (1).
La Chambre l'adopta sans débats, dans sa séance du
29 novembre 1926,
sur le rapport de M. René Lafarge.
Il est désirable que le Sénat agisse de même et qu'enfin,
par un vote conforme à celui de la Chambre, il réalise une
loi utile, présentant
pour les assurés des avantages considé-
rables de simplification et de précision, et sollicitée par les
Compagnies d'assurances (2). Il est à craindre que si, par
Un souci de perfection, une modification quelconque était
;
-
*
; ;
mutualistes belatout, conseiller d'Etat, directeur général de la Caisse
des dépôts et consignations Delnias, directeur dé la Préservatrice acci-
dents
;
Fontane, directeur général du syndicat de garantie des chambres
;
syndicales du bâtiment et des travaux publics Hémard, professeur à
;
la Faculté de droit de Paris Matignon, président de l'Union syndicale
dès sociétés d'assurances à primes flxës de toute nature Sehly, directeur
de la caisse syndicale des Forges de Frâhce; juge au tribunal de commerce
de la Seine Spycket, président du syndicat des compagnies frahçaises
;
de réassurances';
; Sumien, conseiller d'Etat, directeur du contrôle des
; ;
assurances privées Vel Durand, maître des requêtes au Conseil d'Etat,
chef du cabiilet du Ministre dé là Justice Louis Weber, chef adjoint du
;
ontrôle des assurances au Ministère du Travail Chabredier, chef de sec-
tIon au contrôle des
assurances au Ministère du Travail Lucien Sicot,
secrétaire général de la société d'assurances mutuelles accidents «La
articipation secrétaire.
».
(1) Chambre des Députés. Annexe au procès-verbal de la 2e séance
du 7 avril 1925. N* 1554. Projet de loi relatif
au Contrat d'assurance pré-
senté par M. Justin Godart, Ministre du Travail, de l'Hygiène, de l'Assis-
ance et de la Prévoyance sociales.
(2) Dans sa séahce du mercredi 9 novembre 1927, la Commission
hygiène a entendu, sur demande, le représentant qualifiédes Compa-
sa
suivante
(Jè
:
gnies d'assurances
sur la vie, M. de St-Paire.Celui-ci a fait la déclaration
1
meprésente devant vous en qualité de Président de la Réunion
des CluluPagtUëN
d'ftssùrÈtficês sur la vte qui ràssehiblë ttuarâllte et une
apportée au texte qui est proposé au Sénat, le retour à la
Chambre n'entraîne encore de longs délais pour une réforme
en instance depuis 1904. Le projet est essentiellement la
codification de textes épars et d'une jurisprudence éprouvée
des compléments :
et solidement établie. Il sera aisé d'y faire au fur et à mesure
de son application des retouches de détail et d'y ajouter
l'essentiel aujourd'hui est d'édifier un
statut légal toujours perfectible.
*
* *
Le projet dont vous êtes saisis, diffère des précédents
en ce qu'il tient compte des progrès réalisés en matière
d'assurances à la fois par la théorie et la pratique, en ce qu'il
évite les notions abstraites et les définitions, et surtout en
ce qu'il marque une tentative de généralisation des prin-
cipes de l'assurance pour que la réglementation en devienne
plus simple et mieux à la portée de tous ceux qui recourent
de plus en plus à cette forme de garantie et de sécurité.
Jusqu'à présent, en effet, on peut dire que la matière
des assurances est l'œuvre unilatérale des assureurs par le
contrat qu'ils ont élaboré, et qu'on appelle la police.
Ce qu'il y a de remarquable c'est que, malgré l'unité
de la notion d'assurance, pour chaque branche d'assurance,
les polices, dépassant les adaptations nécessaires, posent
;
Ce n'est pas que nous estimions que le projet qui est devant vous n'aggrave
lourdement nos responsabilités, ni qu'il soit exempt d'imperfections nous
;
lui en connaissons quelques-unes fort importantes qui ont fait l'objet d'un
échange de vues entre notre groupement et le Ministère du Travail mais
tel qu'il vous est soumis, nous reconnaissons qu'il constitue un progrès
par la codification des règles de l'assurance, sortie peu à peu des décisions
des tribunaux. Nous désirons laisser au temps le soin de faire ressortir les
perfectionnements à y apporter et nous bornons nos espoirs à les reviser,
en temps opportun, d'accord avec le Contrôle des Assurances. »
des principes généraux parfois différents, de sorte
que le
désarroi de l'assuré est inévitable.
Le projet qui vous est soumis, s'appuyant d'ailleurs sur
les enseignements de la jurisprudence, ramène à quelques
dotions simples les règles qui doivent régir les assurances.
*
* *
Il s'agit uniquement dans le présent projet, des assu-
rances terrestres, les assurances maritimes restant régies
Par le titre 10e du livre 2 (art. 332 à 396) du Code de
commerce.
D'autre part, le règlement d'administration publique
du 8 mars 1922, qui est venu remplacer celui du 22 jan-
vier 1868 subsiste dans son ensemble et reste la charte des
sociétés françaises, tant à primes fixes que mutuelles, en ce
qui concerne leur constitution et leur fonctionnement dans
leurs rapports avec leurs assurés.
:
Dans leur ensemble, on peut ramener à trois chefs les
améliorations réalisées dans le projet
;
Il élargit le champ de la réglementation légale des
assurances il ouvre la voie à certaines assurances encore
en France;
peu développées ou dont la validité demeurait discutée
il déclare enfin impératives de nombreuses
dispositions, ce qui permettra de simplifier, de réduire au
minimum, les conditions générales des polices.
Les innovations particulières sont les suivantes :
et de ses préposés ;
l'article 12 permet l'assurance de la faute lourde de l'assuré
l'article 32, alinéa 2, rend possible
l'assurance du profit espéré, admise en matière maritime
;
par le Code de commerce, écartée par la jurisprudence en
matière terrestre en assurance sur la vie, l'article 62 valide
;
la clause d'incontestabilité différée du cas de suicide et
l'article 77 édicte l'obligation du rachat enfin, l'article 83
précise les caractères propres à l'assurance populaire.
Le projet de loi déposé par le Gouvernement a été vote
sans modifications de fond par la Chambre des Députés,
qui n'y a apporté que quelques retouches de forme. H
comprend quatre-vingt-six articles,
Le projet primitif était divisé en cinq titres, dont le
Titre III consacré aux assurances de responsabilité, qui
se trouvaient distinguées ainsi des assurances de choses et
des" assurances de personnes. La Chambre des Députés a
fait entrer les assurances de responsabilité dans le Titre II
(assurances de choses) qu'elle a qualifiées « assurances de
»,
dommages
comprend plus aujourd'hui que quatre titres
; ;
de sorte que le projet qui vous est soumis ne
;
surance de responsabilité est une assurance de choses ou
de personnes elle perdra son intérêt pratique puisque le
présent projet fixe les règles générales de cette garantie.
La suppression du titre III est donc, en soi, indifférente.
L'exposé des motifs du projet de loi ayant donné,
sous chaque article, un commentaire approprié, nous nous
contentons d'analyser ci-après ceux dont se dégagent les
lignes générales.
TITRE PREMIER
Des assurances en général.
C'est la synthèse des règles générales qui régissent
;
toutes les assurances terrestres, de quelque nature qu'elles
soient c'est la codification des principes généraux se dé-
gageant de la jurisprudence,
Ce titre est lui-même divisé en quatre .sections ;
Section I.
— Dispositions générales (art. 1r à 7) ;
Section II. De la prouve du contrat d'assurance, des
—
formes et de la transmission des polices (art. 8 à 11);
Section III,
— Des obligations de l'assureur et de
1assuré, des nullités et des résiliations (art. 12 à 24);
Section IV.
— De la prescription (art, 25 à 27).
L'àrtiçle premier, particulièrement important, précise
que la loi ne concerne que les assurances terrestres et qu'elle
**est applicable ni maritimes, qui font déjà
aux assurances
1objet du Titre X, livre 2, du Code de
commerce, ni aux
assUrances fluviales, non encore réglementées, ni aux
reassurances conclues entre assureurs et réassureurs.
Il indique également qu'il n'est pas dérogé aux dis-
positions des lois et règlements relatifs à la Caisse Nationale
des retraites
pour la vieillesse et aux Caisses nationales
d'assurances
sociétésà en cas de décès et en cas d'accidents, aux
forme tontinière, aux assurances contractées
par les chefs d'entreprise, à raison de la responsabilité des
accidents de travail survenus à leurs ouvriers et employés ;
ftUx sociétés ou caisses d'assurances mutuelles agricoles.
Il va de soi que cette législation, qui concerne le contrat
e droit privé d'assurance, ne touche en rien au régime
institué
par les lois decontrôle et de surveillance de l'Etat
4r les entreprises et les opérationsd'assurances.
D'autre part, le projet n'est pas applicable à certaines
assurances, qui sont encore en voie de formation, parce
qUe ses rédacteurs ont pensé avec raison qu'il n'était pas
Passible de lier les intéressés par des textes spéciaux (c tant
Une suffisante expériencen'aura pas confirmé ou infirmé
la valeur des solutions courantes
en pratique », C'est dans
Ce but que le projet laisse à l'écart de
ses dispositions les
assurances contre le vol et les assurances dites de crédits
cpmmerciaux, d'origine trop récente et encore mal définies,
Il est vrai, par contre, que l'assurance contre les acci-
-
gents de
n'est personnes, n'est pas l'objet d'une sectionspéciale.
pas parce qu'elleest exclue de la loi actuelle, mais
bien parce qu'elle entre, soit dans les dispositions générales,
s'appliquant à toutes assurances, soit dans celles concernant
les assurances de personnes.
L'article 2 pose le principe du caractère impératif des
articles du projet dont la convention des parties ne pourra
pas s'écarter, à moins que ce ne soit au profit de l'assuré.
C'est l'interprétation qui résulte de la lettre ci-après
adressée le 30 décembre 1926 par M. André Fallières,
Ministre du Travail, au président du syndicat des compa-
gnies étrangères d'assurances sur la vie :
Vous avez bien voulu me demander d'apporter au projet de loi sur
le contrat d'assurance adopté par la Chambre des Députés, certaines
modifications, notamment aux articles 16, 17, 21, 22 et 26, afin qu'ils ne
puissent être appliqués aux contrats d'assurances sur la vie, en me faisant
remarquer que les polices délivrées par certaines compagnies étrangères
contiennent des dispositions plus favorables à l'assuré que celles de ces
articles.
J'ai l'honneur de vous informer que ces dispositions constituent au
profit de l'assuré un minimum de garantie auquel il ne peut renoncer par
convention particulière, mais que la loi n'empêche pas l'assureur de lui
consentir des conditions plus libérales.
Ce même article 2 énumère les prescriptions de la loi
qui n'ont qu'une valeur supplétive ou déclarative et qui
peuvent être par conséquent modifiées par la convention.
L'article 3 reproduit les dispositions de la loi du 2 jan-
vier 1902 relative à la compétence en matière d'assurance.
Dans ce Titre premier, il y a lieu de signaler encore la
disposition de l'article 7 qui valide de façon formelle la
note de couverture, sorte de police provisoire délivrée
immédiatement à l'assuré, qui ne peut ou ne veut attendre
la rédaction matérielle et le retour de sa police et désire
être couvert tout de suite.
Ce même article détermine également, suivant les
tendances très nettes de la jurisprudence, le caractère
juridique de la proposition faite à l'assureur d'une assurance
nouvelle. *
Les articles 10 et 11 admettent la forme à ordre et même
au porteur d'une police d'assurance, sous réserve de dispo-
sitions spéciales
pour les assurances sur la vie, et permettent
a l'assureur d'opposer
au porteur de la police ou au tiers
qui en invoque le bénéfice, les exceptions opposables
au
souscripteur originel.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, l'article 12 permet,
par une heureuse innovation, l'assurance de la faute lourde
del'assuré et l'article 13 celle de
ses préposés. Toutefois,
l'assureur
ne répond pas, nonobstant toute convention
contraire, des pertes et dommages provenant d'une faute
IntentionneJIe
ou dolosive de l'assuré.
L'article 15, avant-dernier alinéa, reprenant la formule
de l'article 29 du décret du 8
mars 1922, dispose que la
déchéance résultant d'une clause de la police,
ne peut être
opposée à l'assuré qui justifie qu'il a été mis, par suite d'un
cas fortuit ou de force majeure, dans l'impossibilité de faire
Sa déclaration dans le délai imparti.
L'article 16 réglemente de façon très étroite, afin
qu'il n'y ait pas de surprise à l'encontre de l'assuré, les
normes et délais de la mise
en demeure qui doit lui être
adressée lorsqu'il ne paye pas sa prime. Ce même article
décide, contrairement à la clause qui se trouve aujourd'hui
dans presque toutes les polices,
que la prime est en principe
quérable et non portable.
La question des déclarations à faire par l'assuré, soit
au jour de la conclusion du contrat, soit en cours de contrat,
soit à l'avènement du sinistre, ainsi que les réticences ou
dusses déclarations font l'objet des articles 17 et 20 à 23.
L'article 18 règle la question du contrat en cas de
faillite
ou de liquidation judiciaire, de l'assureur ou de
Assuré.
En principe, toutes actions dérivant d'un contrat
d'assurance sont prescrites
:éV-énement qui
être abrégée
y donne naissance ;
par deux ans, à compter de
cette durée ne peut
par une clause de la police (art. 25, 26 et 27).
TITRE II
Des assurances de dommages.
On sait que le projet de loi qualifiait ces assurances
« assurances
de choses », Le terme nouveau employé par la
Chambre peut prêter à critique, car toute assurance qu'elle
»»,
soit de « choses ou de «personnes peut être considérée
puisque c'est pré-
comme une assurance de « dommages
cisément contre le dommage apporté à sa personne ou à
son patrimoine que l'assuré veut se garantir. Etant donné
néanmoins le sens spécial que la Chambre attribue à ce
mot en l'opposant aux assurances de personnes, nous vous
demandons de vouloir bien le conserver.
Le Titre II est divisé en quatre sectiQns. Après avoir
établi, dans la section première, les dispositions générales
applicables aux assurances de choses (art, 28 à 39), il
consacre sa section 2 aux assurances contre l'incendie
(art, 40 à 45), sa section 3 aux assurances contre la grêle
et la mortalité du bétail (art. 46 à 49) et la section 4 aux
assurances de responsabilité (art. 50 à 53),
Dans les dispositionsgénérales, les articles 28 et 29
contiennent des applications de ce principe essentiel que
le contrat d'assuranceest un contrat d'indemnité et qu'il
;
ne peut pas procurer à l'assuré un enrichissement,
L'article 30 est consacré aux coassurances et assurances
cumulatives l'article 31, à la règleproportionnelle ; l'ar-
populaires.
ticle 34, aux pertes et dommages occasionnés par la guerre
etpar
étrangèreoucivile émeutes ououmouvements
les érn*eutes mouvements
;
cession — dans les droits et actions de l'assuré contre Je
tiers responsable et au profit des créanciers privilégiés et
hypothécaires de l'assuré la subrogation sur l'indemnité
due à la suite de la perte de la chose hypothéquée. C'est la
reproduction de l'article 2 et de l'article 3, alinéa premier,
de la loi du 19 février 1889 relative
à l'attribution des
indemnités dues
par suite d'assurance.
L'article 38 maintient le principe, maintes fois reconnu
Par les tribunaux, que le délaissement n'existe, pas
en
Matière d'assurance terrestre, réservant toutefois la con-
Vention contraire.
Les sections 2e, 30 et 4e, relatives à l'assurance
contre J'incendie, contre la grêle et la mortalité du bétail
et aux assurances de responsabilité
ne sont que la consé-
cration législative des principes aujourd'hui définitivement
reconnus par la pratique et qu'on retrouve dans toutes
les polices
en cours.
TITRE III
Desassurances de personnes,
Il comprend deux sections
(art, 54 et 55); 2° Des
: 1° Dispositions générales
assurances sur la vie (art. 56 à 83).
La section première, composée de deux articles,établit
deux principes qui sont applicables aussi bien
aux assu-
rances sur la vie qu'aux assurances contre les accidents
corporels, atteignant l'assuré dans sa personne physique.
La section 2 est plus longue, puisqu'elle comprend
28 articles. Elle n'est
en réalité que la codification des
regles générales dégagées la jurisprudence en matière
d'assurance par
sur la vie, tant en ce qui concerne les partir
Parités de la prime en cette matière, la garantie çU cer"
tains risques (suicide), les modifications
que la police
peut subir en cours de contrat du fait de la réduction, du
rachat, du prêt sur police, les modes et les effets de la trans
lJ\12&ion
par la police, et enfin les droits des bénéficiaires,
tant à l'égard des créanciers que des héritiers de l'assuré,
notamment en cas de faillite ou de liquidation judiciaire
de celui-ci.
L'article 58 reproduit les dispositions de la loi du
8 décembre 1904 qui a interdit l'assurance en cas de décès
des enfants de moins de douze ans.
Les articles 76 et 77 exigent une mention spéciale.
Ces deux articles sont relatifs à ce que l'on appelle la
réduction (art. 76) et le rachat (art. 77).
On sait que, en matière d'assurance sur la vie, le paye-
;
ment de la prime est toujours facultatif, sauf en ce qui
concerne la première c'est ce que dit l'article 75 du présent
projet.
Si donc l'assuré cesse de payer sa prime et résilie ainsi
son contrat, il peut recevoir la valeur qu'a acquise ce contrat
à la suite du versement des primes antérieures. L'assureur
:
sur la proposition du Ministre du Travail.
L'article ajoute « le prix du rachat, le nombre des
primes à payer avant que le rachat ou les avances puissent
être demandés, doivent être déterminés par un règlement
général de l'assureur,sur avis du Ministre du Travail ».
TITRE IV
:
La loi du 13 avril 1898, dans son article 17, fait aux
caisses départementales une situation à part
« Les compagnies et sociétés d'assurances françaises
à
et étrangères contre l'incendie, l'exception des caisses
départementales organisées par les conseils généraux, sont
assuj etties. »
De même, la loi du 3 janvier 1907, dans son article 5,
déclare :
«
Sont et demeurent exempts de oette taxe les capitaux
assurés aux caisses départementales.»
La loi du 29 juin 1918 (article 20, paragraphe 2) fixe
le taux de la taxe annuelle et obligatoire d'abonnement au
timbre « à laquelle les caisses départementales, adminis-
trées gratuitement, ayant pour but d'indemniser ou de
secourir les incendiés au moyen de collectes, sont soumises,..»
La loi du 25 juin 1920 reproduit les mêmes termes.
Toutes ces dispositions ont un caractère purement
fiscal. D'après deux arrêts du Conseil d'Etat, elles ne
sauraient conférer aux caisses départementalesune exiS"
tence légale,en ce sens que leur création par les Conseils
généraux serait licite contrairement à la loi du 10 août 1871
qui définit les attributions de ces dernières. Mais si le
Conseil d'Etat annulé
a pour excès de pouvoirs des délibé-
rations de Conseils généraux créant des caisses départe-
mentales des incendiés, il a eu, à l'égard des anciennes
caisses, antérieures à la loi du 10 août 1871, un considé-
rant constatant leur existence de fait:
Considérant— dit-il, — visant les lois que nous venons
«
-
de citer que
ces dispositions législatives, qui ont un carac-
tère purement fiscal, n'ont
eu d'autre but, après avoir
assujetti les compagnies d'assurances contre l'incendie
à des taxes
sur le capital assuré, que d'exempter de ces
taxes nouvelles certaines Caisses dont l'existence de fait,
dans quelques
rares départements, se rattachait à
d'anciennes institutions de bienfaisance remontant à
une
époque reculée, caisses qui auraient
pu, lorsque lesdites
^xes ont été établies, tomber sous leur application, qu'elles
Xiontnullement eu pour objet de modifier, pour l'avenir,
la loi du 10 août 1871 et de conférer Conseils généraux
des pouvoirs autres
aux
que ceux qu'ils tiennent de cette der-
rière loi.»
Cassation. D. P. 1922-3-34.
:
des possibilités de création
pour de nouvelles Caisses. Les
auteurs de cette demande n'ont pas insisté 10 afin de ne pas,
Par une modification de texte, retarder le vote du projet,
se réservant si ce vote n'était point acquis définitivement
devant le Sénat, de reprendre leur demande 20 parce que;
les explications qui ont été fournies par le Ministre du
Travail au Président du Conseil par une lettre du 28 fé-
vrier 1927 ont été pour rassurer les caisses départemen-
tales anciennes qui craignaient de voir, par l'application
de la loi, disparaître leur caractère presque familial.
:
projet, termes que le rapporteur à la Chambre, M. René Lafarge, a repris
purement et simplement «Il est nécessaire de tenir compte, dans l'inter-
prétation de cet article de l'extrême diversité des polices, suivant les
risques auxquels elles s'appliquent.
Il suffit, pour que les prescriptions de cet article soient observées,
que la police indique, sinon la somme assurée elle-même, —laquelle n'est
point toujours définitivement fixée à la signature de la police, — du moins
les éléments qui serviront, par la suite, à déterminer l'indemnité ».
La Caisse départementale des incendiés de la Meuse me paraît donc
avoir, par avance, satisfaction.
Veuillez agréer, M.
:
Signé
Le Ministre,
André FALLIÈRES
Art. 3.
Art. 4.
Dans tous les cas où l'assureur se réassure contre les
risques qu'il assurés, il reste seul responsable vis-à-vis de
a
l'assuré.
Cet article est inspiré de l'article 36 du décret du
8 mars 1922 portant règlement d'administration publique
:
Pour la constitution des sociétés d'assurances. Cet article 36
est ainsi conçu « la réassurance partielle ou totale ne crée
pas de lien de droit entre l'assuré et le réassureur et n'éteint
Pas les obligations de la société réassurée envers l'assuré ».
Art. 5.
La durée du contrat est fixée par la police. Toutefois, et
sous réserve des dispositions ci-après relatives aux assurances
SUr la vie, l'assuré a le droit de se retirer tous les dix ans en
Prévenant l'assureur, au cours de la périoded'engagement,
au moins six mois à Vavance, dans les formes indiquées ci-
après. Ce droit appartient également à l'assureur; il doit être
rappelé dans chaque police.
Dans tous les cas où l'assuré a la faculté de demander
la résiliation, il peut le faire à
son choix et nonobstant toute
clause contraire, soit
par une déclaration faite contre récé-
pissé au siège social
ou chez le représentant de la société dans
la localité, soit par aèté extrajudiciaire, soit par lettre recorn,
mandée, soit par tout autre moyen indiqué dans la police.
La durée du contrat doit être mentionnée en caractères
très apparents dans la police.
La police doit également mentionner que la durée de la
tacite reconduction ne peut en aucun cas, et nonobstant toute
clause contraire, être supérieure à une année.
Cet article est inspiré de l'article 55 du décret du
18 mars 1922.
Art. 6. -.
Voir:
de qui il appartiendra.
Cassation, 8 mars 1888, Sirey 1888-1-313;
;
18 mars 1890, Dalloz Périodique 1890-1-411 ; 27 juin 1899,
Sirey 1903-1-502 27 juin 1910, Dalloz Périodique 1912-1*529
Art. 7.
l assureur ;
La proposition d'assurance n'engage ni l'assuré, ni
seule la police ou la note de couverture constate
leur engagement réciproque.
Est considérée comme acceptée la proposition, faite par,,
lettre recommandée, de prolonger
ou de modifier un contrat
ou deremettre en vigueur un contrat suspendu, si l'assureur
ne refuse pas cette proposition dans les dix jours après qu'elle
lui est
parvenue.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables
aux assurances sur la vie.
:
dence, le caractère juridique de la proposition faite, à l'assti-
reur, d'une assurance nouvelle il constitue une intéressante
IIlnovation.
Art. 8.
Lecontrat d'assurance est rédigé par écrit, en caractères
apparents. Il peut être passé devant notaire ou fait sous seing
Privé (1).
Toute addition ou modification au contrat d'assurance
Primitif doit être constatée par un avenant signé des parties.
Les présentes dispositions ne font pas obstacle à ce que,
rnme avant la délivrance de la police ou de l'avenant, l'assu-
reur et l'assuré ne soient engagés l'un à l'égard de l'autre
Par la remise d'une note de couverture (2).
(1) Cet
alinéa est l'application à l'assurance des articles 1317 à
1,382 du Code civil relatifs à rétablissement des actes.
(2) La note de couverture est un engagement de la Compagnie ou de
:es agents fondés dé pouvoirs; précédant la remise de la police, et
ant3 garantie compor-
pour l'assuré.
Art. 9.
Le contrat d'assurance est daté du jour où il est sous-
crit. Il indique :
Les nom et domicile des parties contractantes;
La chose ou la personne assurée;
La nature des risques garantis;
Le moment à partir duquel le risque est garanti et la
durée de cette garantie;
Le montant de cette garantie;
La prime ou la cotisation de l'assurance
Les clauses des polices édictant des nullités ou des dé-
chéances ne sont valables que si elles sont mentionnées en
caractères très apparents.
Cet article est à rapprocher de l'article 332 du Code
de commerce, Titre X du Livre II « Du commerce
maritime ».
Art. 10.
La police d'assurance peut être à personne dénommée,
à ordre ou au porteur (1).
Les polices à ordre se transmettent par voie d'endosse-
ment, même en blanc.
Le présent article ne sera toutefois applicable aux contrats
d'assurance sur la vie, que dans les conditions prévues par
,
l'article 61 ci-après.
:
(1) Les polices d'assurances maritimes affectent depuis longtemps
;
et très souvent la forme au porteur la validité de cette forme n'est pas
contestée, en vertu de la liberté des conventions. C'est ce qu'on appelle
le crédit documentaire la police d'assurance est épinglée au connaisse-
:
ment et cédée en même temps que lui. Un autre procédé est, aussi, couram-
ment employé la personne qui fait assurer déclare dans la police qu'elle
agit « pour le compte de qui il appartiendra ».
;
C'est ce que le projet admet, à titre de simple faculté, dans cet
article 10, en matière terrestre. Ce n'est pas une innovation la police au
porteur existe déjà, notamment dans les assurances de marchandises
warrantées, par exemple, encore, dans une assurance de marchandises
contre les risques de transports terrestres et contre l'incendie faite par un
».
:
commissionnaire « pour le compte de qui il appartiendra Là aussi il
8agit de crédit documentaire. Parmi les décisions ayant statué
5 mars 1888, 18
mars 1890, 27 juin 1899.
; sur
Polices au porteur, on relève notamment Amiens, 10 juin 1887 Cassation,
des
Art. 11.
L'assureur peut opposer au porteur de la police ou au
tiers qui en invoque le bénéfice, les exceptions opposables
au
souscripteur originaire.
C'est l'application du principe énoncé dans l'article 6.
Art. 12.
Les pertes et les dommages occasionnés par des cas
l ou
assureur, sauf exclusionformelle et limitée contenue dans
à
fortuits causés par la faute de l'assuré (1) sont la charge de
la police.
Toutefois, l'assureur ne répond pas, nonobstant toute
convention contraire, des pertes et dommages provenant
d'une faute intentionnelle ou dolosive de l'assuré.
Art. 13.
L'assureur est garant des pertes et dommages causés
Par des personnes dont l'assuré est civilement responsable
en vertu de l'article 1384 du Code civil, quelles que soient la
nature et la gravité des fautes de ces personnes.
Cette garantie est admise depuis longtemps par la
Jurisprudence. Cass. Req. 2 juin 1886, Sirey 87-1-369;
12 décembre 1893, Sirey 96-1-91.
Art.20.
Si, pour la fixation de la prime, il a été tenu compte de
circonstances spéciales, mentionnées dans la police, aggra-
vant les risques, et si ces circonstances viennent à disparaître
au cours de l'assurance, l'assuré a le droit,nonobstant toute
convention contraire, de résilier le contrat, sans indemnité,
si l'assureur ne consent pas la diminutiondeprime corres-
pondante, d'après le tarif applicable lors de la souscription
du contrat.
Texte nouveau en faveur de l'assuré.
Art, ai.
Indépendamment des causes ordinairesdenullité, et
sous réserve des dispositions de l'article 81 ci-après, le contrat
d'assurances est nul en cas de réticence ou de fausse décla-
ration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence
ou cette fausse déclaration change l'objet du risque Ou en
diminue l'opinion pour l'assureur, alors même que le risque
omis ou dénaturé par l'assuré a été sans influence sur le
sinistre.
Les primes payées demeurent alors acquises à l'assateur,
qui a droit au payement de toutes les primes échues à titre
de dommages et intérêts.
: n'a
Les articles 21 à 23 sont l'application de l'article 1109
du Code civil « Il n'y a point de consentement valable si
été donne que par erreur ou s'il a été
:
le consentement
extorqué par violence ou surpris par dol », et de l'article 348
du Code de commerce «
Toute réticence, toute fausse
déclaration de la part de l'assuré, toute différence entre le
contrat d'assurance et le connaissement qui diminueraient
l'opinion du risqué Ou en changeraient le sujet, annulent
l'assurance.
«L'assurance est nulle même dans le cas ou la réticence,
ta fausse déclaration la différence n'auraient influé sur
ou pas
le dommage
ou la perte de l'objet assuré. »
Art. 24.
Sont nulles :
1° Toutes clauses générales frappant de déchéance l'assuré
en cas de violation des lois ou des règlements, moins que à
cette violation ne constitue un crime ou un délit intentionnel (1) ;
2° Toutes clauses frappant de déchéance l'assuré d raison
de simple retard apporté par lui à la déclaration du sinistre
aux autorités ou à des productions de pièces, sans préjudice
du droit
pour l'assureur de réclamer une indemnité propor-
donnée
au dommage que ce retard lui a causé (2).
(1) Application de l'article 12 i-degsus.
(2) Cet alinéa est destiné à écartèr la disposition de l'article 16 dé8
anciennespolices-incendie; subsistant) encore dans nombre de contraten
Vertu de laquelle l'assuré devait « faire à Ses fraiâ la déclaration du Sinistre
son canton.». Les juges de paix refusaient de
devant le juge de paix de
recevoir cette déclaration et des compagnies d'assurances frappaient de
échéance l'assuré.
Art.27.
La prescription de deux ans court même contre les
Mineursi les interdits et tous incapables (1).
Elle est interrompue par une des causes ordinaires d'in-
terruption de la prescription et par la désignation d'experts à
la suite d'un sinistre. Vinterruption de la prescription de
l action
en payement de la prime peut, en outre, résulter de
Renvoi d'une lettre recommandée adressée l'assureur à
l'&ssuré.
par
Art. 31.
S'il résulte des estimations que la valeur de la chose
assurée excède au jour du sinistre la somme garantie, l'assuré
est considéré comme restant son propre assureur pour l'excé-
dent, et supporte, en conséquence, une part proportionnelle
du dommage, sauf convention contraire (1).
(1) Le projet du Gouvernement illustre cet article de l'exemple sui-
vant : « Si le propriétaire d'un immeuble qui vaut 100.000 francs et qui
brûle entièrement ne l'a fait assurer que pour 50.000 francs, il touchera
les dits 50.000 francs et ne pourra prétendre à une indemnité plus élevée.
Mais si l'on suppose que le dommage qui atteint l'ensemble est seulement
de 50.000 francs, l'assuré ne touchera que 25.000 francs, proportion entre
la valeur réelle de l'immeuble et la somme assurée. »
Toutefois il y a là uniquement une question de convention et de taux
des primes, et il peut être stipulé dans les polices, soit que l'assurance
s'étend à la valeur totale de la chose assurée, soit que l'objet assuré est
couvert jusqu'à concurrence de telle ou telle somme.
Art. 32.
Toute personne ayant intérêt à la conservation d'une
chose peut la faire
assurer.
Tout intérêt direct ou indirect à la non-réalisation d'un
risque peut faire l'objet d'une assurance (1).
(1) Cet alinéa rend possible l'assurance du profit espéré et, ainsi que
le dit l'exposé des motifs du projet laisse le champ libre
« aux applications
les plus diverses et les plus souples de l'assurance
».
Art. 33.
Les déchets, diminutions et pertes subies par la chose
assurée et qui proviennent de son vice propre ne sont pas à
la charge de l'assureur, sauf convention contraire (1).
Art. 35.
En cas de perte totale de la chose assurée résultant d'un
éCJénement
non prévu par la police, l'assurance prend fin de
plein droit et l'assureur doit restituer à l'assuré la portion de
la prime payée d'avance
et afférente au temps pour lequel le
risque n'est plus couru (1).
Art. 37.
Les indemnités dues par suite d'assurance contre l'in-
cendie, contre la grêle, contre la mortalité du bétail,
ou les
autres risques, sont attribuées, sans qu'il y ait besoin de
délégation expresse, aux créanciers privilégiés ou hypothé-
caires, suivant leur rang.
Néanmoins-) les payements faite de bonne foi avant oppo-
sition sont valables.
Il en est de même des indemnités dues en cas de sinistre
par le locataire ou par h voisin, par application des articles
1733 et 1382 du Code civil (1).
En cas d'assurance du risque locatif ou du recours du
voisin, l'assureur ne peut payer à un autre que le proprier
taire de l'objet loué, le voisin ou le tiers subrogé à leurs droits,
tout ou partie de la somme due, tant que lesdits propriétaire,
voisin ou tiers subrogé n'ont pas été désintéressés des consé-
quences du sinistre, jusqu'à conourrence de ladite somme.
(1) s trois premiers paragraphes de cet article roidroduisentexacte-
ment les termes de l'article 2 et du premier paragraphe de l'article 3 de
la loi du 19 février 1889.
, Art.39.
Uassurance est nulle si, au moment du contrat, la chose
assurée a déjà péri ou ne peut plus être exposée aux risques (1)-
Les primes payées doivent, être restituées à l'assuré, sous
déduction des frais exposés par l'assureur, autres que ceux
de commissions, lorsque ces derniers auront été récupérées
contre l'agent ou le courtier.
Dans le cas visé au premieralinéa du présent article, la
partie dont la mauvaise foi est prouvée doit à l'autre une
somme double de la prime d'une année.
(1) Jurisprudence constante.
Req. 18 décembre 1899. Sirey, 1901-1-319.
Art. 55.
(1) La subrogation qui est la règle (voir article 36) en matière (l'assu-
rance de choses, parce qu'elle est un contrat d'indemnité, est refusée ici
en matière d'assurance de personnes,parce que celle-ci n'est pas un contrat
ûindemnité. Sur ce principe la jurisprudence est formelle.Voir : Cass.
e 6 janvier 1914, D, P, 1918-1-57, Au bas de cet arrêt une
note de M. P. Dupuich montre qu'en fait, les assurances de personnes sont
établies
avec des taux de primes excluant toute idée de recours. « Dans
assurance
sur la vie la prime n'est pas chiffrée arbitrairement par l'assu-
reur : elle est fixéemathématiquement sur- les données scientifiques des
tables de mortalité. Or celles-ci
décès dont elles constatent les lois ne distinguent pas suivant les causes des
mathématiques : les actuaires,qui ont
établi les tables, ont enregistré le fait brutal des décès,
sans vouloir (ou même
saU pouvoir) en apprécier lea circonstances. Jjea assureurs, qui ontpris
ces tables comme base de leurs primes,ont donc nécessairement assumé la
charge de toutes chances de décès. Si,
écarter quelqu'une, ils l'ont expressément par exception,ils ont entendu en
et lipiitativement déclaré dans
les polices, dont fait nulle réserve pour le cas d'un décès impu-
aucune ne
c
table à un tiers autre
que le bénéficiaire. La prime pure, calculée d'après les
données ^thématiquesdeatables»,uesubit»,
pour devenir la prime commer,.
écrite dans les tarifs, d'autre ftltératicm que la correction eu plus,
résultant du chargement qui doit faire face aux frais généraux, mais
aucune
correction en moins, correspondant à l'escompte d'un recours possible
contre l'auteur éventuel du décès.Les compagnies n'auraient même pas
le droit de le faire,
car le troisième décret du 10 janvier 1906, rendu en
:
exécution de la loi du 17 mars 1905, ne permet pas de fixer la prime au-
dessous d'uq minimum résultant de la combinaisondes trois seules données
Vivantes taux d'intérêt déterminé par le Gouvernement, table de mor-
stalité A. F. et chargement
pour frais généraux. Il suit de là que l'assureur
la vie n'ayant pu tenir compte d'un recours et s'étant fait payer son
il
:
risque au prix d'un risque sans recours, ne perd rien quand
recours il ne souffre donc point de préjudice. »
payes sans
Art. 58.
Il est défendu à toute personne 'de contracter une assu-
rance en cas de décès sur la tête d'un mineur âgé de moins
de 12
ans, d'un interdit, d'une personne placée dans une
Maison d'aliénés.
Toute assurance contractée en violation de cette prohi-
bition est nulle.
La nullité est prononcée sur la demande de l'assureur,
du souscripteur de la police ou du représentant de Vinca-
pable.
Les primes payées doivent être intégralement resti-
tuées. -
L'assureur et le souscripteur sont en outre passibles,
pour chaque assurance conclue sciemment en violation de
cette interdiction, d'une amende de 100 à 5.000 francs. L'ar-
ticle 363 du Code pénal est applicable.
Ces dispositions ne mettent point obstacle à l'assu-
le
rance, pour cas dedécès, du remboursement des primespayées
en exécution d'un contrat d'assurance en cas de vie, souscrit
sur la tête d'une des personnes visées au premier alinéa ci-
dessus.
Cet article reproduit la loi du 8 décembre 1904 inter-
:
disant en Francel'assurance en cas de décès des enfants
de moins de douze ans. L'article premier édicté « Est con-
sidérée comme contraire à l'ordre public toute assurance
au décès reposant sur la tête d'enfants de moins de douze
ans ».
Art. 62.
L'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se
donne volontairement la mort. Toutefois, l'assureur doit
payer aux ayants droit une somme égale au montant de la
réserve, nonobstant toute convention contraire.
Toute police contenant une clause par laquelle l'assu-
reur s'engage à payer la somme assurée, même en cas de
suicide volontaire et conscient de l'assuré, ne peut produire
effet que passé un délai de deux ans après la conclusion du
contrat (1).
La preuve du suicide de l'assuré incombe à l'assureur,
celle de l'inconscience de l'assuré au bénéficiaire de l'assu-
rance.
(1) Cettepossibilité d'inscrire une clause d'incontestabilité différée
eé cas de suicide est
étrangères. une innovation. Elle est pratiquée par les assurances
Art. 65.
La police d'assurance peut être donnée en gage soit par
aCJenant, soit par endossement à titre de garantie si elle est à
ordre, soit
par acte soumis aux formalités de l'article 2075
du Code civil. (1)
Art. 71.
Le bénéficede l'assurance contractée par un époux coin-
1rtun en biens en faveur de son conjoint constitue un propre
Pour celui-ci.
Aucune récompense n'est due à la communauté en rai-
Son des primes payées par elle, sauf dans les cas spécifiés
dans l'article 68, 2e alinéa, ci-dessus (1).
Art. 72.
Les articles 559 et 564 du Code de commerce concernant
les droits
de la femme du failli sont sans application en cas
d'assurance sur la vie contractée par un commerçant au pro-
fitdesafemme.
Jurisprudence constante. Voir Cass. 22 Février 1888.
D. P. 1889-1-118; Sirey 1888-1-121. Le sommaire de cet
arrêt est ainsi conçu
«
:
L'assurance stipulée par un mari au profit de sa
femme nominativement désignée, donne à celle-ci le droit
de se faire payer la somme assurée par la compagnie; et
cette somme étant réputée n'avoir jamais fait partie du
patrimoine du mari, même au cas ou celui-ci est tombé en
faillite, le syndic ne peut invoquer contre la femme les dispo-
sitions des articles 559 et 564 du Code de commerce : il
peut seulement, selon les circonstances, exiger la restitution
des primes payées par le stipulant de ses. fonds personnels.
« Et
il importe peu que la désignation de la femme,
comme bénéficiaire, résulte d'un avenant si, par le contrat
originaire, le stipulant s'est réservé la faculté de désigner
ultérieurement la personne à laquelle il attribuerait le
bénéfice de l'assurance. »
Art. 76.
:
sera pas remise à l'assuré, mais constituera la prime unique
dune nouvelle assurance réduite c'est la réduction (art. 76
du projet).
La valeur de réduction est liée à l'existence de la
réserve mathématique, qui représente la: valeur acquise
le contrat à raison des primes versées. Plus la réserve
par
raathéraatique constituée est élevée, plus la valeur de réduc-
tIon est élevée et inversement.
Si l'assurance ne comportait pas de frais généraux,
:
la valeur de réduction
se déduirait immédiatement de la
réserve mathématique elle serait, à toute époque,
pure
représentée exactement par la somme qu'assure, dans les
Auditions du contrat, la réserve mathématique déjà cons-
puée. Mais l'assureur doit continuer à faire face à la gestion
du contrat réduit, jusqu'à
son échéance. De là la nécessité
d'employer dans cette évaluation,
non le tarif des primes
pures, mais le tarif des primes d'inventaire, c'est à dire de la
prime augmentée seulement des frais de gestion. D'autre
Part, l'assureur a eu à verser à l'agent ou au courtier, au
1 assurance
;
Moment de la souscription, une commission d'acquisition
du contrat
se
il ne récupère entièrement ces frais que si
poursuit jusqu'à son terme. Si l'assuré cesse
d acquitter
les primes, l'assureur subit une perte de ce chef.
* est juste qu'il
en tienne compte dans le décompte de la
yaleur de réduction.
Dans un but de simplification, le projet de loi fixe
!orfaitairem,eJu
cette compensation équitable à 1 0/0 du
capital primitivement assuré. C'est pourquoi ce n'est pas
sUr la réserve mathématique intégrale
que l'on déterminera
la valeur de réduction, mais sur la réserve mathématique
diminuée, au maximum, de 1 0/0 du capital assuré.
Cette méthode de réduction est la seule rationnelle et
d'une application générale. La méthode de réduction « pro-
portionnelle », suivie par le plus grand nombre des assureurs,
et qui détermine le capital réduit d'après le rapport du
nombre de primes déjà versées au nombre total des primes
périodiques stipulées, n'est qu'une méthode empirique,
donnant tantôt des valeurs de réduction exagérées tantôt
des valeurs insuffisantes.
Exemple :
Soit une assurance mixte (assurance à la fois en cas
de décès et en cas de survie à une époque déterminée) de
10.000 francs, d'une durée de 20 ans, souscrite à l'âge de
30 ans et comportant le payement de 20 primes annuelles
de 435 francs chacune (tarif réglementaire). L'assuré cesse
de payer ses primes après en avoir acquitté 8; la réserve
mathématique du contrat s'élève à 2.932 francs. L'assuré
a alors 38 ans, et son assurance n'a plus que 12 ans à courir.
La prime unique, au tarif d'inventaire (tarif minimum
4,25 0/0), permettant d'assurer le capital de un franc,
en assurance mixte, à l'âge de 38 ans, pour une durée de
12 ans, est de 0 fr. 6548. La réserve mathématique diminuée,
de 10/0 du capital assuré, soit ici 100 francs, est alors égale a
2.832 francs. La valeur de réduction ressort, par conséquent,
à :
Art. 77.
Sauf dans le cas de force majeure constaté par décret
rendu sur la proposition du Ministre du Travail, le rachat
Sur la demande de l'assuré, est obligatoire (1).
Des avances peuvent être faites par l'assureur à l'assuré.
Le prix du rachat, le nombre de primes à payer avant
que le rachat ou les avances puissent être demandées, doivent
être déterminés par un règlement général de l'assureur, sur
avisdu Ministre dit Travail.Cerèglement ne peut être mo-
difié que
par des règlements généraux postérieurs soumis au
même avis.
Les dispositions du règlement général ne peuvent être
Codifiées par une convention particulière.
Les conditions du rachat doivent être indiquées dans la
Police, de manière que l'assuré puisse, à toute époque, con-
naître la somme à laquelle il a droit.
30 décembre 1926.
Monsieur le Président,
Par lettre du 23 de ce mois, vous avez bien voulu attirer mon attention
sur la disposition de l'article 77 du projet de loi sur le contrat d'assurance,
adopté par la Chambre des Députés, en ce qui concerne l'obligation du
rachat.
J'ai l'honneur de vous informer que je ne ferai pas d'objection à ce que
les compagnies d'assurances sur la vie insèrent dans le règlement général
prévu par ledit article, une disposition accordant à l'assureur, à partir du
jour où la demande de rachat lui est parvenue, un délai maximum de trois
mois pour le versement de cette valeur.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma considéra-
tion distinguée.
Signé: LeMinistre,
A. FAIJLIÈRES.
Art. 80.
*
* *
:
sion vous demande de vouloir bien voter le projet de loi
suivant
PROJET DE LOI
TITRE PREMIER
SECTION I. -Dispositionsgénérales.
ARTICLE PREMIER.
;
la responsabilité des accidents de travail survenus à leurs
ouvriers et employés aux sociétés ou caisses d'assurances
mutuelles agricoles.
Les opérations qualifiées d'assurance-crédit ne sont pas
régies par la présente loi.
ART. 2.
ART. 4.
ART. 6.
ART. 7.
ART. 9.
:
Le contrat d'assurance est daté du jour où il est sous-
crit. Il indique
;
Les noms et domiciles des parties contractantes
La chose ou la personne assurée
;
La nature des risques garantis ;
Le moment à partir duquel le risque est garanti et la
durée de cette garantie;
Le montant de cette garantie ;
La prime ou la cotisation de l'assurance.
Les clauses des polices édictant des nullités ou des dé-
chéances ne sont valables que si elles sont mentionnées en
caractères très apparents.
ART. 10.'
ART. 11.
ART. 12.
ART. 13.
ART.14.
ART. 15.
;
Les délais de la déclaration ci-dessus ne peuvent être
réduits par convention contraire ils peuvent être prolongés
d'un Commun accord entre les parties contractantes.
La déchéance résultant d'une clause du contrat ne peut
être opposée à l'assuré qui justifie qu'il a été mis, par suite
d'un cas fortuit ou de force majeure, dans l'impossibilité de
faire sa déclaration dans le délai imparti.
Les dispositions des paragraphes 1°, 30 et 4° ci-dessus
ne sont pas applicables aux assurances sur la vie. Le délai
prévu au paragraphe 4° n'est pas applicable aux assurances
contre la grêle, la mortalité du bétail et le vol.
ART.16.
ART. 18.
ART. 21.
i
Indépendamment des causes ordinaires de nullité, et
sous réserve des dispositions de l'article 81 ci-après, le con-
trat d'assurances est nul en cas de réticence ou de fausse
déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette
réticence ou cette fausse déclaration change l'objet du risque
ou en diminue l'opinion pour l'assureur, alors même que
le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans influence
sur le sinistre.
Les primes payées demeurentalorsacquises à l'assureur,
qui a droit au payement de toutes les primes échues à titro
de dommages et intérêts.
ART. 22.
ART. 23.
ART. 24.
Sont nulles:
1° Toutes clauses générales frappant de déchéance
l'assuré en cas de violation des lois ou des règlements, à
;
moins que cette violation ne constitue un crime ou un délit
intentionnel
2° Toutes clauses frappant de déchéance l'assuré à raison
de simple retard apporté par lui à la déclaration du sinistre
aux autorités ou à des productions de pièces, Sans préjudice
du droit pour l'assureur de réclamer une indemnité propor-
tionnée au dommage que ce retard lui a causé.
SECTION IV.
— De la prescription.
ART. 25.
Toutes actions dérivant d'un contrat d'assurance sont
prescrites par deux ans à compter de l'événement qui y
donne naissance.
Toutefois ce délai ne court
1°
: f
eu connaissance ;
inexacte sur le risque couru, que du jour où l'assureur en a
ART. 26.
La durée de la prescription ne peut être abrégée par une
clause de la police.
Y
ART. 27.
La prescription de deux ans court même contre les mi-
neurs, les interdits et tous incapables.
Elle est interrompue par une des causes ordinaires d'in-
terruption de la prescription et par la désignation d'experts à
la suite d'un sinistre. L'interruption de la prescription de
l'action en payement dela prime peut, en outre, résulter de
l'envoi d'une lettre recommandée adressée par l'assureur a
l'assuré.
TITRE II
ART. 28.
ART. 29.
Lorsqu'un contrat d'assurance a été consenti pour une
somme supérieure à la valeur de la chose assurée, s'il y a eu
dol ou fraude de l'une des parties, l'autre partie peut en
demander la nullité et réclamer, en outre, des dommages et
intérêts.
S'il n'y a eu ni dol ni fraude, le contrat est valable, mais
seulement jusqu'à concurrence de la valeur réelle des objets
assurés, et l'assureur n'aura pas droit aux primes pour l'ex-
cédent. Seules, les primes échues lui resteront définitivement
acquises, ainsi que la prime de l'année courante quand elle
est à terme échu.
ART.30.
ART. 31.
ART. 32.
ART. 33.
;
l'assuré doit prouver que le sinistre résulte d'un fait autre
que le fait de guerre étrangère il appartient à l'assureur de
prouver que le sinistre résulte de la guerre civile, d'émeutes
ou de mouvements populaires.
ART. 35.
ART. 36.
ART. 37.
ART. 39.
ART. 41.
;
Si, dans les trois mois à compter de la remise de l'état
des pertes, l'expertise n'est pas terminée, l'assuré aura le
droit de faire courir les intérêts par sommation si elle n'est
Pas terminée dans les six mois, chacune des parties pourra
procéder judiciairement.
ART. 42 1
ART. 44.
;
loi, ne répond pas des pertes et détériorations de la chose
assurée provenant du vice propre mais il garantit les dom-
mages d'incendie qui en sont la suite, à moins qu'il ne soit
fondé à demander la nullité du contrat d'assurance par appli-
cation de l'article 21, premier alinéa, de la présente loi.
ART. 45,
ART. 46.
ART. 47.
ART. 48.
ART. 49.
ART. 51.
ART. 52.
ART. 53.
ART. 54.
ART. 55.
ART. 56.
ART. 57.
ART. 58.
ART. 59.
:
Une assurance en cas de décès no, peut être contractée
par une autre personne — sur la tête d'un mineur parvenu
à l'âge de i2 ans, sans l'autorisation de celui de ses parents
;
qui est investi de la puissance paternelle, de son tuteur ou
de son curateur — sur la tête d'une femme mariée, sans
l'autorisation de son mari.
Cette autorisation ne dispense pas du consentement per-
sonnel de l'incapable.
A défaut de cette autorisation et de ce consentement,
la nullité du contrat est prononcée à la demande de tout
intéressé.
ART. 60.
ART. 6i.
La police d'assurance sur la vie peut être à ordre. Elle
ne peut être au porteur.
L'endossement d'une police d'assurance sur la vie à
ordre doit, à peine de nullité, être daté, indiquer le nom du
bénéficiaire de l'endossement, et être signé de l'endosseur.
ART. 62.
ART 63.
ART. 65.
ART. 66.
ART. 68.
ART. 69.
ART. 70.
ART. 71.
ART.72.
ART.73.
ART.74.
ART.75.
1 ART. 76.
ART. 77.
ART. 78.
ART. 79.
ART. 82.
TITRE IV
Dispositions transitoires,
ART.84.
II'
ART. 85.
ART. 86.
;
19 février 1889 relatifs à l'attribution des indemnités dues
;
par suite d'assurances — la loi du 2 janvier 1902 relative
à la compétence en matière d'assurances — la loi du
8 décembre 1904 interdisant en France l'assurance en cas
de décès des enfants de moins de 12 ans.
14*4*
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