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ce qu'il est : un pays fort avec une exigence universelle qui, parce qu'il est plus fort, produit
davantage, peut justement assurer la solidarité sur le sol national et avoir une exigence
humaniste à l'international.
Je sais que plusieurs d'entre vous ne partagent pas la politique qui est conduite par le
gouvernement aujourd'hui ; je les respecte et je les écouterai toujours ; je m'assurerai que tous
les débats soient conduits et que toutes les voix y compris discordantes soient entendues mais
pour autant, je n'arrêterai pas d'agir. Toujours j'écouterai, j'expliquerai notre situation et la
réalité de celle-ci ; je respecterai et toujours à la fin, je ferai car c'est ce dont notre pays a
besoin et c'est ce que vous attendez de moi.
En 2018, nous aurons à conduire d'abord sur le plan international plusieurs combats et des
actions déterminées : la lutte contre le terrorisme islamiste au Levant, au Sahel et sur notre sol
national et à ce titre, je veux ce soir avoir une pensée pour nos militaires qui sont en ce
moment même sur ces théâtres de bataille ; je pense à leurs camarades tombés cette année.
Nous gagnerons cette bataille contre le terrorisme. Je veux aussi rendre hommage aux
policiers et aux gendarmes qui chaque jour luttent contre ce terrorisme islamiste et vous
protègent au quotidien.
Mais c'est la paix qu'il nous faut aussi gagner à l'international, c'est-à-dire ce travail
indispensable pour notre sécurité mais aussi parce qu'il est notre mission universelle, ce
travail pour garantir la stabilité des Etats et assurer le respect de toutes les minorités. C'est ce
que nous avons fait au Liban, c'est ce que nous faisons aujourd'hui au Sahel et ce que nous
continuerons à faire en Syrie, au Proche-Orient comme en Afrique ; c'est une grammaire de la
paix et de l'espérance qu'il nous faut aujourd'hui réinventer dans nombre de continents.
Sur le plan européen, l'année 2018 sera aussi décisive. Vous le savez, je me suis pleinement
engagé dans cette bataille car je crois très profondément que l'Europe est bonne pour la
France ; que la France ne peut pas réussir sans une Europe elle aussi plus forte. Mes chers
concitoyens européens, 2018 est une année toute particulière et j'aurai besoin cette année de
vous. Je souhaite en effet que par ces consultations citoyennes, vous puissiez vous exprimer,
dire ce que vous voulez pour l'Europe quelques mois avant nos élections européennes et
permettre à vos gouvernants de dessiner un grand projet ; nous avons besoin de retrouver
l'ambition européenne, de retrouver une Europe plus souveraine, plus unie, plus démocratique
parce que c'est bon pour notre peuple. Je crois très profondément que l'Europe peut devenir
cette puissance économique, sociale, écologique et scientifique qui pourra faire face à la
Chine, aux Etats-Unis en portant ces valeurs qui nous ont faits et qui sont notre histoire
commune. J'ai besoin de votre détermination pour ce sursaut européen et j'ai besoin
qu'ensemble nous ne cédions rien ni aux nationalistes ni aux sceptiques.
Pour ma part, je continuerai à travailler avec chacun de nos partenaires européens et tout
particulièrement avec l'Allemagne. Ce colloque intime avec nos amis allemands est la
condition nécessaire à toute avancée européenne ; elle n'exclut pas le dialogue avec tous nos
autres partenaires mais elle est ce par quoi tout commence. J'ai besoin que nous allions plus
loin sur ce plan-là aussi et que nous rompions avec les habitudes passées, que nous
retrouvions ce goût en commun d'un avenir dont nous décidons pour nous-mêmes.
Enfin, sur le plan national, l'année 2018 sera à mes yeux celle de la cohésion de la Nation.
Nous nous sommes trop longtemps, trop souvent divisés. Les débats sont nécessaires, les
désaccords sont légitimes mais les divisions irréconciliables minent notre pays. Je veux plus
de concorde pour la France en 2018. Pour cela, je veux avant toute chose miser sur
l'intelligence française car nous avons cela en nous. L'école doit être le creuset de cette
cohésion nationale et nous continuerons de la renforcer ; la formation tout au long de la vie est
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l'indispensable protection qui permettra à chacun de faire face aux grands changements et de
mieux les comprendre, d'être formé à de nouveaux métiers. La science est un levier
indispensable pour réussir à préparer notre avenir et c'est pourquoi notre recherche est
déterminante et notre culture est ce socle commun de notre imaginaire, un imaginaire dont
nous avons besoin, un imaginaire d'avenir où chacune et chacun doit pouvoir se retrouver.
Je veux ensuite miser sur le travail. Le travail est au cœur de notre société d'abord parce qu'il
est ce qui permet à chacun de trouver sa place, de progresser dans la vie, de s'émanciper de
son milieu d'origine si c'est la volonté que chacun porte mais c'est aussi par le travail que
notre Nation sera plus forte parce qu'elle produira, parce qu'elle s'enrichira ; nous avons
besoin du travail et je le défendrai sans relâche en permettant à chaque travailleur de gagner
davantage par celui-ci, en formant nos concitoyens qui sont au chômage pour qu'ils puissent
retrouver un travail et les compétences nécessaires pour cela, en formant nos jeunes par
l'apprentissage ; le travail est le cœur de notre projet en commun.
Je veux aussi miser sur la fraternité. La fraternité, c'est ce qui nous unit, ce qui nous a fait un,
ce qui nous tient ensemble. Je crois dans la réussite, dans les succès mais que valent ces
succès s'ils ne sont en quelque sorte que les succès de quelques-uns ? Que s'ils nourrissent les
égoïsmes ou les cynismes ? Rien de bien durable. Tant de Nations sont en train de se fracasser
parce que seuls quelques-uns y réussissent ! Nous avons en effet besoin de repenser un grand
projet social pour notre pays, c'est celui-ci que je déploierai durant l'année qui s'ouvre. C'est
celui qui doit inspirer notre politique de santé, notre politique en faveur de celles et ceux qui
vivent en situation de handicap, notre politique d'hébergement pour les sans-abri, notre
politique sociale aidant les plus démunis. Sans cela, sans cette exigence humaniste, notre pays
ne se tiendra pas uni. Cela implique des règles et de la rigueur aussi et je sais parfois quelques
tensions éthiques que je ne sous-estime pas et que j'assume pleinement. Je veux que nous
puissions apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd'hui sans abri. Le
gouvernement s'est beaucoup engagé ces derniers mois en cette direction et a beaucoup
amélioré les choses mais il y a encore des situations qui ne sont pas acceptables et que je
n'accepte pas davantage que vous. Nous continuerons donc l'effort indispensable pour réussir
à pleinement respecter l'engagement que j'ai moi-même pris devant vous.
Comptez sur ma détermination entière en la matière.
Nous devons aussi accueillir les femmes et les hommes qui fuient leur pays parce qu'ils y sont
menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques. C'est ce
qu'on appelle le droit d'asile. C'est un devoir moral, politique et je ne cèderai rien. Nous
respecterons celui-ci ; nous continuerons à accueillir ces femmes et ces hommes parce que la
France est leur patrie mais pour autant, nous ne pouvons accueillir tout le monde et nous ne
pouvons le faire sans qu'il y ait des règles. Il est aussi indispensable que nous puissions
contrôler l'identité de chacune et chacun et lorsque quelqu'un qui arrive sur notre territoire ne
relève pas du droit d'asile et n'a aucune chance d'obtenir la nationalité française, nous ne
pouvons accepter qu'il reste des mois, des années dans une situation d'irrégularité qui n'est
bonne ni pour lui ni pour le pays. Il faut donc là aussi des règles simples et des règles
respectées et donc de la rigueur. Je m'attacherai à ce que notre pays se tienne à cette ligne
d'humanité et d'efficacité.
Enfin, notre cohésion nationale dépend aussi de votre engagement. Oui, la cohésion de la
Nation, ça n'est pas simplement le travail du président de la République, de son Premier
ministre ou du gouvernement ; c'est le travail de chacune et chacun d'entre vous. Demandez-
vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour le pays et au-delà de votre quotidien, de
votre vie, parfois de ses difficultés, dites-vous toujours que vous appartenez à un collectif plus
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fort, plus grand que vous : la Nation française. C'est ce collectif qui vous a éduqué, qui vous
soigne, qui quand vous tombez, vous aide à vous relever, qui vous aidera dans vos vieux jours
et dites-vous à chaque instant que vous avez quelque chose à faire pour la Nation. J'ai besoin
de cet engagement.
Chaque jour, depuis que je suis élu Président de la République, j'ai pu constater dans notre
pays ces miracles de solidarité, d'engagement et d'enthousiasme ; c'est de cela dont j'ai besoin
et c'est pour cela que j'ai besoin de vous. Le peuple français est un grand peuple qui parfois
sous-estime ses propres ressorts intimes. Nous sommes capables de l'exceptionnel.
Alors, mes chers compatriotes, ce soir je m'adresse à vous avant qu'une nouvelle année ne
s'ouvre. Il y aura des difficultés, il y aura sans doute des choses que nous n'avons pas
prévues ; vous aurez peut-être dans vos vies personnelles des moments de doute, des drames,
mais n'oubliez jamais que nous sommes la Nation française. Et ce soir, je veux vous dire que
c'est avec cet esprit de conquête que nous avons en partage, avec cette détermination entière,
cette ambition sincère pour notre pays et pour chacun d'entre vous, avec cette volonté de faire
vivre notre Renaissance française que je vous présente tous mes vœux pour l'année 2018.
Vive la République et vive la France.
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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, le 31 décembre 2012
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exceptionnelle sur les plus hauts revenus qui sera réaménagée, suite à la décision du Conseil
Constitutionnel, sans changer son objectif.
Justice sociale. Avec l’augmentation du SMIC, du RSA, de l’allocation de rentrée scolaire. Et
le droit de partir à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt.
Justice entre les générations, avec la priorité donnée à l’éducation nationale, avec des
enseignants plus nombreux et mieux formés.
2012 a donc été l’année où ensemble nous avons engagé le redressement.
2013 sera l’année de la mobilisation de tous pour le réussir.
Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d’ici un an.
Nous devrons y parvenir coûte que coûte.
Avec 150 000 emplois d’avenir pour les jeunes les plus éloignés du marché du travail. Avec
les contrats de génération qui permettront de lier l’expérience du senior avec l’espérance du
jeune. Ils prendront effet dès demain.
Avec la formation professionnelle qui sera réformée pour accompagner prioritairement les
chômeurs vers l’activité.
Mais l’Etat n’est pas le seul acteur. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a ouvert la
négociation sur la sécurisation de l’emploi.
Son objectif ? Donner plus de stabilité aux salariés et plus de souplesse aux entreprises. Bref,
conjurer une double peur. La peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l’embauche
pour les employeurs. Cette négociation, si elle aboutit, sera une chance pour la France. Je fais
confiance aux partenaires sociaux pour prendre leurs responsabilités. A défaut je les
assumerai.
Voilà, le cap est fixé : tout pour l’emploi, la compétitivité et la croissance.
Ce cap sera tenu. Contre vents et marées. Je n’en dévierai pas. Non par obstination, mais par
conviction. C’est l’intérêt de la France.
Pour préparer l’avenir, notre pays a besoin d’investir dans tous les domaines ; dans nos
filières industrielles et agricoles, dans le logement, dans l’environnement, dans la santé, dans
la recherche, dans les nouvelles technologies. J’ai donc demandé au gouvernement de
proposer une stratégie d’investissements publics comme privés pour moderniser la France à
l’horizon 2020.
Chers Compatriotes, de Métropole, de l’Outremer et de l’étranger, nous avons toutes les
ressources pour réussir à la condition de nous retrouver sur l’essentiel. Et si nous pouvons
parfois débattre de grandes questions de société et ce sera le cas en 2013, la France est la
France quand elle va de l’avant sur l’égalité des droits -y compris le mariage pour tous, sur la
démocratie -y compris le non cumul des mandats, et sur le respect de la dignité humaine -y
compris lors de la fin de la vie.
La France est également elle-même quand elle défend ses valeurs dans le monde.
Elle l’a fait en Afghanistan. Sa mission est achevée. Comme je l’avais promis, toutes nos
forces combattantes sont rentrées à Noël. J’exprime ma reconnaissance à nos soldats pour leur
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courage et je salue la mémoire de ceux qui sont morts pour la France. Ils sont 88. Et je
n’oublie pas les blessés : ils sont plus de 700.
C’est toujours au nom de ces valeurs que la France soutient en Syrie l’opposition à la
dictature. Et, au Mali, les peuples africains dans leur lutte contre la menace terroriste.
J'ai une pensée particulière pour nos otages, et pour leurs familles, qui vivent dans l’angoisse.
Qu’ils sachent bien que tout est fait pour obtenir leur libération. Sans rien concéder de nos
principes.
Une de nos forces, c’est la solidarité. Nous la devons aux peuples opprimés. Nous la devons,
tout près de nous, aux plus fragiles, aux malades, aux personnes isolées, à celles en situation
de handicap ou qui connaissent la précarité ou la solitude. Ce ne sont pas des assistés. Ce sont
des citoyens, un moment meurtris par la vie.
Il y a de l’honneur dans une grande Nation comme la nôtre à être capable de conjuguer
compétitivité et solidarité. Performance et protection. Réussite et partage.
C’est l’ambition de cette France réconciliée et confiante en elle-même que je porte pour
l’année qui s’ouvre. C’est cette ambition qui donne un sens à l’effort de tous.
Vive la République !
Vive la France !
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Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, le 31 décembre 2007
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Français, de vous donner le sentiment que dans notre vieux pays tout pourrait devenir
possible.
J'ai, avec François Fillon et tout le gouvernement, engagé depuis 8 mois beaucoup de
changements profonds.
A ceux qui trouvent que cela n'est pas allé assez vite, je veux dire que j'ai fait tout ce que je
pensais possible de faire en tenant compte de l'exigence du dialogue social et de la
négociation. Je ne crois pas à la brutalité comme méthode de gouvernement. Je crois que mon
rôle est de convaincre et de rassembler non de heurter et de diviser. C'est ce à quoi je me suis
efforcé dans le respect de tous.
A ceux qui pensent que le changement a été trop rapide, je veux dire qu'il ne faut pas perdre
de vue que notre pays a trop attendu et que le temps presse si nous voulons rester maîtres de
notre destin.
J'ai voulu mettre chacun face à ses responsabilités. J'ai pris les miennes. J'ai pu commettre des
erreurs. Mais depuis 8 mois, je n'ai agi qu'avec le souci de défendre les intérêts de la France et
pas un jour ne s'est passé où je ne me sois répété l'engagement que j'ai pris envers chacun de
vous : « Je ne vous tromperai pas, je ne vous trahirai pas ». Je vous dois la vérité. Je vous la
dirai toujours. Je ne m'autoriserai aucune hypocrisie.
J'ai mis tout mon cœur, et toute mon énergie à être le Président de tous les français et pas
seulement de ceux qui ont toujours partagé mes convictions. C'est pourquoi j'ai voulu
l'ouverture, c'est pourquoi je l'ai faite avec des hommes et des femmes de valeur. Je ne leur ai
pas demandé de se renier. Je leur ai simplement proposé de servir leur pays. Ils l'ont accepté.
Je leur en suis reconnaissant.
C'est avec le même esprit d'ouverture, avec la même volonté de tenir mes engagements que
j'aborde cette nouvelle année où, malgré une conjoncture internationale freinée par la crise
financière, les premiers résultats de l'action entreprise devraient se faire sentir.
Beaucoup reste à faire, j'en suis bien conscient, pour que les mesures mises en œuvre se
traduisent par des améliorations visibles dans votre vie quotidienne, pour répondre à toutes les
attentes que vous avez exprimées ou pour que la France retrouve son rang et son rôle dans le
monde.
En cette fin d'année 2007 une première étape s'achève sur la voie du changement. Ce fut celle
de l'urgence : urgence à dépasser les vieux clivages partisans. Urgence du choc fiscal et social
pour rétablir la confiance et soutenir l'activité et qui a permis à notre économie de mieux
résister que d'autres au ralentissement de la conjoncture. Urgence du pouvoir d'achat. Urgence
de l'autonomie des universités. Urgence de réformer les régimes spéciaux, de libérer et de
réhabiliter le travail. Urgence du service minimum. Urgence de la modernisation de l'Etat qui
commence enfin, urgence des réformes qui attendent depuis 20 ans ou 30 ans. Urgence que la
France devienne exemplaire en matière d'environnement, de qualité de la vie, de
développement durable. Urgence du traité simplifié pour débloquer l'Europe, l'Europe dont je
n'ai jamais cessé de penser qu'elle était indispensable. Urgence que la France se remette à
parler avec tout le monde pour qu'elle puisse jouer le rôle qui doit être le sien au service de la
paix et de l'équilibre du monde, au service de ceux qui souffrent, des enfants et des femmes
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martyrisés, des persécutés, de ceux qui attendent au fond de leurs prisons que la France parle
et agisse pour eux.
Avec 2008, une deuxième étape s'ouvre : celle d'une politique qui touche davantage encore à
l'essentiel, à notre façon d'être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre
identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c'est-à-dire au fond à tout ce qui fait une
civilisation.
Depuis trop longtemps la politique se réduit à la gestion restant à l'écart des causes réelles de
nos maux qui sont souvent plus profondes. J'ai la conviction que dans l'époque où nous
sommes, nous avons besoin de ce que j'appelle une politique de civilisation.
Nous ne résoudrons rien si nous ne bâtissons pas l'école et la ville du XXIe siècle, si nous ne
mettons pas au cœur de la politique le souci de l'intégration, de la diversité, de la justice, des
droits de l'Homme, de l'environnement, si nous ne retrouvons pas le goût de l'aventure et du
risque, le sens de la responsabilité en même temps que celui du respect et de la solidarité, ou
si nous n'entreprenons pas de moraliser le capitalisme financier. Il ne s'agit pas de faire des
discours on en a tant fait il s'agit d'agir pour obtenir des résultats.
Alors, que la France montre la voie ! C'est ce que depuis toujours tous les peuples du monde
attendent d'elle.
C'est ce que nous ferons quand la France présidera, à partir du 1er juillet, l'Union Européenne.
C'est ce que nous voulons faire avec l'Union pour la Méditerranée qui est un grand rêve de
civilisation. C'est ce que nous voulons faire partout dans le monde pour redonner de l'espoir à
ceux qui n'en n'ont plus. C'est ce que, bien sûr, surmontant nos doutes et nos angoisses, nous
devons faire d'abord pour la France elle-même.
Notre vieux monde a besoin d'une nouvelle Renaissance. Eh bien, que la France soit l'âme de
cette Renaissance ! Voici mon vœu le plus cher pour cette année qui vient.
Je souhaite du fond du cœur qu'elle soit pour la France, pour chacun d'entre vous, pour tous
ceux qui vous sont chers une année de bonheur et de réussite.
Mes chers compatriotes,
Vive la République
Vive la France !
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Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République, le 31 décembre 2002
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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, le 31 décembre 1988
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Croyez-le, mes chers compatriotes, plus nous serons unis autour des idéaux qui ont fondé la
République et mieux la France se portera et plus grandes seront ses chances de tenir sa place
dans l'Europe de demain.
Car voilà que se propose un autre enjeu, celui que l'Europe, notre Europe des Douze s'est
fixée à elle-même, puisque le 31 décembre 1992, je le répète, dans quatre ans seulement, 320
millions d'Européens, dont nous sommes, auront à vivre ensemble, toutes barrières abattues,
libres d'échanger leurs biens et leurs services, de circuler, de s'installer, de travailler où ils
voudront. C'est un risque me dira-t-on. Sans doute. Eh bien ! Ce risque est pris et je l'assume
en votre nom, assuré qu'un pays créateur comme le nôtre n'a rien à craindre de l'histoire, s'il
mobilise comme il convient ses énergies et ses talents. Le vrai risque serait au contraire de
s'isoler, de se replier sur soi-même.
Seule l'Europe technologique, économique et monétaire aura la dimension suffisante pour
rivaliser avec le Japon et les Etats-Unis d'Amérique. Seule l'Europe politique sera capable de
tenir tête aux puissances qui dominent le monde. Et j'attends dès maintenant, pour 1989, que
nos partenaires s'engagent avec nous, afin que les peuples de la terre s'organisent, et qu'ils
prennent en charge leur environnement, menacé des pires désastres : la forêt qu'on tue, l'eau
que l'on corrompt, l'air qu'on épuise par aveuglement ou par goût coupable d'un profit
immédiat.
J'attends de l'Europe aussi qu'elle comprenne que sans politique sociale et sans espace
culturel, elle ne sera pas. Enfin, c'est à l'Europe qu'il appartient, me semble-t-il, de donner
l'exemple pour corriger les déséquilibres qui s'accroissent entre les pays riches et les pays
pauvres.
Mes chers compatriotes, dans cette perspective je vous dis bonne année. En dépit des drames
qui l'ont traversée, 1988 a vu la paix et le désarmement gagner du terrain sur la guerre.
L'espoir grandit d'une ère nouvelle. Puisse 1989 justifier cet espoir.
Vive la République,
Vive la France.
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Allocution de M. Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République, le 31 décembre
1980
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Ces libertés nous sont naturelles, parce qu'elles sont l'acquis précieux des générations de
Français qui les ont patiemment - et parfois impatiemment - conquises !
Lorsque l'usage de la liberté vous paraît excessif - et je sais que beaucoup d'entre vous le
pensent par moment - dites-vous que la liberté est un bien fragile, que tant d'autres hommes et
d'autres femmes dans le monde voudraient connaître autant que nous, et qu'il nous faut savoir
sauvegarder.
La liberté trouve sa limite nécessaire dans le respect des lois, faites pour interdire les abus.
Les lois doivent être respectées. Faites confiance à ceux qui sont chargés, en votre nom et
pour vous, de les appliquer. Ils le font souvent au péril de leur vie.
Mais le vrai fondement de la République est dans la sagesse du citoyen.
Vous, toutes et tous, vous êtes davantage responsables du destin de notre pays qu'à aucun
autre moment de son histoire. Parce que tout ce qui se passe dans le monde, vous le
connaissez aussitôt. Parce que vous en savez plus sur les grands problèmes de notre temps que
tous ceux qui vous ont précédés.
Vous savez que nous devons faire face à de grandes difficultés, parce que le monde change,
qu'il est plus dur et moins prévisible qu'auparavant, qu'il peut devenir menaçant, et que nous
voulons cependant y maintenir notre rang et faire de notre société française une société plus
juste. Nous ne pouvons pas compter en 1981 sur des facilités venues de l'extérieur. Nous ne
pourrons compter que sur nos propres forces.
Ce progrès nous le recherchons dans les voies de la raison, de la tolérance et de la liberté. Ce
ne sont pas les plus faciles ! Mais je vous dis bien haut que ce sont les plus françaises. J'ai
confiance dans le progrès de la France. Je vous le répète, j'ai confiance dans le progrès de la
France. On me reproche parfois mon optimisme. Ce n'est pas de l'optimisme mais de la
confiance dans un pays que j'aime et que je respecte, une confiance qui vient du plus profond
de notre sang et qui se respire avec l'odeur de notre terre.
Demeurez tels que vos êtes, capables de distinguer ce qui est important, et ce qui est
raisonnable.
Et les vœux que je vous adresse, ce sont les mêmes que le poète Charles PEGUY exprimait
aux lecteurs de sa revue :
"A l'héritage français, nous demanderons cette forme de courage si particulière et si éminente,
Et maintenant, ce n'est plus le Président qui vous parle. C'est votre compatriote qui vous
souhaite de tout cœur, à vous Françaises, à vous Français, une année qui satisfasse vos espoirs
et vos ambitions, une année heureuse pour vos enfants, avec leur joli sourire innocent, une
année où la solitude soit moins glacée pour les isolés, la souffrance moins cruelle pour les
malades, les difficultés de tous les jours moins lourdes pour les plus démunis ; une année de
paix, et tout simplement, si la Providence le veut bien, une année de bonheur !
- Bonsoir et bonne année !
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