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III
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
composé de :
Industrialisation des procédés et usine du futur Réf. Internet : 42602
Opérations unitaires : tri et traitement des liquides et des Réf. Internet : 42446
solides
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Opérations unitaires. Génie de la réaction
chimique
(Réf. Internet ti452)
Jean-François JOLY
Ingénieur de l'École supérieure de chimie industrielle de Lyon, Ingénieur-
docteur de l'Université de Lyon, Directeur expert à l'IFP Énergies Nouvelles
Julien LEGROS
Directeur du Groupement de recherche sur la Synthèse en flux continu (GdR
CNRS 2053 Synth_Flux)
Olivier POTIER
Responsable du Groupe Thématique de la Société Française de Génie des
Procédés (SFGP), Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (CNRS UMR
7274, Université de Lorraine, Nancy), École Nationale Supérieure en Génie des
Systèmes et de l'Innovation (ENSGSI - Université de Lorraine)
Marie-Odile SIMONNOT
Professeur en Génie des procédés à l'Université de Lorraine (Nancy)
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/
solide
(Réf. Internet 42332)
SOMMAIRE
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VII
Échange d'ions. Mise en oeuvre J2784 91
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Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/
solide
(Réf. Internet 42332)
Q
1– Extraction liquide-liquide Réf. Internet page
2– Cristallisation
3– Adsorption
4– Échange d'ions
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Extraction liquide-liquide
Présentation générale
Q
par Gérard COTE
Professeur
Institut de Recherche de Chimie Paris, PSL Research University, Chimie ParisTech – CNRS
QQ
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L’article [J 2 762], quant à lui, donne quelques éléments sur la définition d’un
procédé d’extraction liquide-liquide, mais il est surtout consacré à la présenta-
tion des réactifs industriels disponibles pour formuler un solvant d’extraction.
Les articles suivants [J 2 765] et [J 2 766] concernent plus particulièrement
les aspects pratiques, la mise en œuvre et le développement industriel. Enfin,
l’article [J 2 770] est entièrement axé sur les séparations par extraction à l’aide
Q
de fluides supercritiques.
Le lecteur pourra également consulter les articles [P 1 425] et [J 2 780].
Principales notations
Extrait Solvant
Symbole Unité Description
Activité de l’espèce i, activité de
l’eau
Soluté
[A], C, Ci mol · L–1 (M)
mol · kg–1 Concentration
kg · m–3 Raffinat Solution
d’alimentation
CMC mol · L–1 (M) Concentration micellaire critique
Figure 1 – Schéma de principe de l’extraction liquide-liquide
Rapport de distribution
D (souvent appelé coefficient de
distribution)
En pratique, un étage d’extraction liquide-liquide requiert deux
Fraction extraite (rendement opérations successives :
E %
d’extraction) – une mise en contact intime des deux phases liquides durant
un temps suffisant à l’obtention de l’équilibre ou d’un état proche
HL Extractant acide de l’équilibre et pendant lequel le ou les solutés sont transférés de
la phase d’alimentation dans le solvant. À l’équilibre, le rapport
KD Rapport de partage
des concentrations du soluté dans l’extrait et dans le raffinat,
αA/B Facteur de séparation de A et B appelé rapport (ou coefficient) de distribution, donne une
mesure de l’affinité relative du soluté pour les deux phases ;
Le surlignage est utilisé pour désigner les espèces se trouvant en phase – après leur contact, une séparation ultérieure des deux
organique ou les grandeurs se rapportant à la phase organique. L’absence liquides (extrait et raffinat) sous l’effet de la gravité naturelle
de surlignage indique que l’on a affaire à des espèces présentes en phase
aqueuse ou, si cela est précisé, à l’interface. auquel peut s’ajouter dans certains cas la mise en œuvre d’autres
forces : force centrifuge, champ électrique, etc.
Depuis les années 1960, l’extraction liquide-liquide est largement
utilisée dans l’industrie au même titre que d’autres techniques de
1. Principes de la méthode séparation dont la distillation, l’échange d’ions, la précipitation et
plus récemment les techniques membranaires. Ce sont les indus-
d’extraction liquide-liquide tries nucléaire et pharmaceutique qui permirent ses premiers déve-
loppements industriels au cours des années 1940-1950, puis
l’industrie pétrolière et pétrochimique au cours des années
1955-1965. C’est à partir de 1960 qu’elle a connu un réel essor dans
L’extraction liquide-liquide constitue une opération uni-
le domaine de l’hydrométallurgie en permettant la récupération de
taire du génie chimique et du génie des procédés. Elle doit son
métaux contenus dans des solutions aqueuses variées (cuivre, ura-
origine à la chimie analytique dont les méthodes d’identifica-
nium, gallium, terres rares, etc.).
tion des espèces en solution sont fondées sur des techniques
de séparation. Plus précisément, l’extraction liquide-liquide est Actuellement, ce procédé de séparation des constituants d’un
un procédé qui permet la séparation de deux ou plusieurs mélange et/ou de concentration est tout particulièrement utilisé
constituants d’un mélange en mettant à profit leur distribu- lorsque les conditions technologiques ou physico-chimiques lui
tion inégale entre deux liquides pratiquement non miscibles. sont favorables, comme c’est le cas pour :
– la séparation des composés à températures d’ébullition voi-
Généralement, on met en contact intime une solution d’ali- sines (séparation de certains hydrocarbures aromatiques et
mentation, contenant les constituants à séparer (solutés) avec aliphatiques) ;
une seconde phase liquide appelée solvant souvent composée – la séparation d’azéotropes eau-acides minéraux ;
d’un extractant et d’un diluant, voire d’un modificateur de – la séparation de composés thermosensibles ou instables
phase, qui extrait préférentiellement un ou plusieurs des solutés. (obtention des antibiotiques) ;
Le solvant qui contient alors le ou les solutés est désigné sous le – la concentration et la purification de solutions relativement
terme d’extrait, la solution d’alimentation ayant perdu la majeure diluées (cas des solutions diluées de sels métalliques tels que
partie de ces mêmes constituants est appelée raffinat (figure 1). cuivre, uranium, vanadium) ;
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– la substitution à la cristallisation fractionnée (séparation relativement fragiles comme des protéines et des enzymes. Il est
tantale-niobium) ; néanmoins logique de présenter une analyse détaillée des bases
– la séparation d’éléments ayant des propriétés chimiques voi- de l’extraction liquide-liquide dans le cadre de la chimie minérale
sines [séparation uranium-vanadium, hafnium-zirconium, terres choisi ici. En effet, c’est là qu’elles apparaissent à l’état le plus pur
rares, actinides(III)-lanthanides(III)] ; sans trop d’interférences externes, et par ailleurs qu’elles sont
– l’obtention de produits de haute pureté (sels d’uranium de illustrées par des succès aussi importants que variés.
pureté nucléaire, sels de terres rares destinés à l’industrie optique
ou électronique) ;
– des séparations devant être effectuées de manière automatisée
dans un environnement hostile (traitement des combustibles
nucléaires usés).
2. Définitions Q
L’application industrielle de l’extraction liquide-liquide passe par et nomenclature
l’exploitation de connaissances relevant de domaines traditionnels
et divers du génie chimique et du génie des procédés (thermody-
namique et cinétique de l’échange de matière, hydrodynamique, Les définitions et la nomenclature utilisées dans la présente
résistance et corrosion des matériaux sous contrainte), mais aussi série d’articles ([J 2 760] [J 2 761] et [J 2 762]) sont conformes aux
de domaines plus récents dont elle a suscité ou accompagné le recommandations de l’IUPAC énoncées dans le Compendium of
développement, comme : Chemical Terminology – Gold Book [version 2.33 en date du
24/02/2014) (cf. liste des sigles, notations et symboles en début
– l’hydrodynamique et la coalescence des émulsions et des dis- d’article et le glossaire (§ 7)].
persions diphasiques ;
– la spéciation en phase aqueuse qui est encore assez mal
connue dans certains milieux (uranium(VI) dans l’acide phospho-
rique concentré, niobium(V) et tantale(V) en milieux alcalins, etc.) ;
– la physico-chimie du tri ionique (reconnaissance moléculaire et 3. Classification des
conception d’extractants) ;
– la physico-chimie supramoléculaire qui s’intéresse à la struc- systèmes d’extraction
ture des phases organiques laquelle est à l’origine de phénomènes
pénalisants comme la formation de troisièmes phases ; De manière schématique, on peut remarquer que le transfert
– la physico-chimie des interfaces liquide-liquide et des sys- d’un soluté d’une phase d’alimentation dans un solvant peut
tèmes micellaires ; nécessiter un transfert réciproque de matière (c’est-à-dire du sol-
– la modélisation moléculaire, etc. vant vers la phase d’alimentation) ou ne pas en nécessiter. On peut
De façon pragmatique, il convient d’apporter une solution aux ainsi distinguer deux grands types de processus d’extraction :
problèmes concernant : – les extractions par échange d’ions dans lesquelles la phase
– le choix d’un système de phases liquides fondé sur des don- d’alimentation reçoit généralement une nouvelle espèce ou s’enri-
nées physico-chimiques ; chit en une espèce déjà présente (par exemple des ions H+) paral-
– la sélection et la définition d’un diagramme de procédé ; lèlement à l’extraction du soluté enjeu du procédé ;
– le choix et le calcul d’un appareillage ; – les extractions non compensées avec simplement transfert
– l’insertion de cet appareillage dans des unités industrielles d’une molécule ou d’un agrégat d’ions globalement neutre et
d’extraction liquide-liquide et ses aspects particuliers : appauvrissement de la phase d’alimentation.
• conduite et instrumentation,
• choix des matériaux de structure, En fait, chacun de ces deux grands types de processus peut faire
l’objet d’une classification plus fine traduisant des situations
• compatibilité avec l’environnement et respect de la réglemen-
variées (figure 2).
tation.
Un très grand nombre de travaux couvrant tous les aspects
(théoriques, expérimentaux et industriels) de l’extraction
liquide-liquide ont été publiés durant ces dernières décennies. Le
3.1 Extractions non compensées
but de la présente série d’articles [J 2 760] [J 2 761] et [J 2 762] est
de donner une vision synthétique des aspects théoriques de 3.1.1 Extractions simples
l’extraction liquide-liquide, avec le souci d’apporter le recul néces-
saire permettant d’identifier les facteurs essentiels pour sa mise en Dans le cadre des extractions non compensées, les extractions
application avec succès dans les procédés industriels. Dans ce simples de molécules (extractions du type 1a, figure 2) corres-
contexte, il faut souvent se reporter à des références bibliogra- pondent à la situation la plus banale dans la mesure où les forces
phiques sélectionnées pour approfondir certains points. Il faut par motrices du transfert sont de nature purement physique et
ailleurs noter que les articles de cette série sont très centrés sur le où les solutés possèdent le plus souvent la même structure molé-
domaine de la chimie minérale. Les concepts et les principaux culaire dans les deux phases. Industriellement, les extractions
paramètres restent certes les mêmes quand les techniques simples de molécules sont mises à profit à grande échelle, par
d’extraction liquide-liquide sont appliquées en pétrochimie, en exemple pour séparer les composés aromatiques (benzène,
chimie organique fine, en biochimie (extraction de moûts, purifica- toluène et aromatiques en C8) des composés aliphatiques (typique-
tion d’antibiotiques) ou encore dans le domaine des biotechnolo- ment en C6 et C7) initialement présents dans certaines coupes
gies. Cependant, les solvants d’extraction et, le cas échéant, les pétrolières [1] [2].
agents relargants, peuvent y être choisis plus en fonction des
nécessités d’une ou plusieurs réactions chimiques ultérieures que
des critères uniquement relatifs à l’efficacité de l’extraction. En Exemple
particulier, les systèmes biphasiques « phase aqueuse/phase Dans le procédé Union Carbide, c’est le tétraéthylène glycol qui est
organique » sur lesquels est centré l’exposé qui suit peuvent utilisé comme solvant d'extraction. La régénération de ce dernier est
alors devenir des systèmes biphasiques « phase organique/phase assurée par une désextraction consistant en un transfert des compo-
organique » quand il s’agit par exemple de séparer certains hydro- sés aromatiques considérés dans du dodécane. Ces composés
carbures ou, à l’opposé, des systèmes « phase aqueuse/phase peuvent finalement être récupérés individuellement par une série de
aqueuse » lorsque l’on s’intéresse à la séparation de composés distillations tandis que le dodécane est recyclé.
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Notations Extractants
A– anion Mextral® CLX50 pyridine disubstituée commerciale
complexe métallique
Ma Xbp − HDEHP acide bis(2-éthylhexyl)phosphorique
anionique
HL extractant acide HDNNS acide dinonylnaphtalène sulfonique
Q
L– base conjuguée de HL TBP tri(n-butyl)phosphate
Mn+ cation métallique TOPO oxyde de trioctylphosphine
Q+ cation organique lipophile
Pour plus de détails sur ces extractants, se reporter à Extraction
R, R′ groupes alkyle
liquide-liquide – Définition du procédé – Réactifs industriels [J2762]
S extractant solvatant
Les espèces chimiques surlignées sont en phase organique, celles non surlignées en phase aqueuse.
1. EXTRACTIONS NON COMPENSÉES
1a. Extractions simples de molécules
Exemples :
– iode dans le système eau/tétrachlorure de carbone
– benzène/toluène/xylène (BTX) dans les systèmes essences-kérosènes/sulfolane
- (procédé Shell/UOP)
– GeCl4 dans le système HCl 8 à 9 M/tétrachlorure de carbone
1b. Extractions de sels ou d’acides à l’aide d’extractants solvatants
Exemples: :
UO22+ + 2NO3− + 2 TBP ⇔ UO2 (NO3 )2 (TBP)2
iH+ + i NO3− + j TBP + h H2O ⇔ (HNO3 ) i(TBP) j (H2O)h avec [i, j, h] = [0,1,1], [1,1,0], [1,2,1], [2,1,0], etc.
CuCl2x− x + (2 − x )Cl− + 2Mextral TM CLX50 ⇔ CuCl2 (Mextral TM CLX50)2
1c. Extractions d’acides à l’aide d’extractants basiques
Exemple :
H+ + HSO4− + 2RR′NH ⇔ (RR′NH+2)2 , SO24−
2. EXTRACTIONS PAR ÉCHANGE D’IONS
2a. Extractions par échange de cations
2a1. Échange simple de cations (liaisons ioniques)
Mn + + (H+ , L− )x ⇔ (Mn + , [x − n] H+)(L− )x + nH+
Exemple :
Th4+ + (H+ , DNNS− )x ⇔ (Th4 + ,[x − 4] H+) (DNNS −)x + 4H+ structures micellaires avec x = 5 à 12 environ
2a2. Échange de cations avec formation simultanée de complexes simples ou de chélates :
n +m
Mn + + (HL)x ⇔ MLn (HL)m + nH+
x
Exemples :
2+
* Cu + 2 HL ⇔ CuL2 + 2H
+
avec HL = hydroxyoxime
2+ 2+m
* Zn + (HL)2 ⇔ ZnL2 (HL)m + 2 H + avec HL = HDEHP et m = 0, 1 ou 2
2
Exemple :
UO22+ + 2(HX)2 + (HD)m ⇔ UO2 X 4H2+ mDm +2H+ avec HX = acide 2-éthylhexyl phényl phosphonique et HD = HDNNS
2b. Extractions par échange d’anions
Ma Xbp − + p (Q + , A − ) ⇔ p(A)− + (Q + )p , Ma Xbp −
Exemples :
CoCl24− + 2R 3NH+ , Cl− ⇔ (R3 NH+ )2 , CoCl24− + 2 Cl−
UO2 (SO4 )22− + 2 (R3NH+ )2 , SO24− ⇔ (R3NH+ )4 , UO2 (SO4 )43− + SO24−
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Extraction liquide-liquide
Bases physico-chimiques des procédés
par Gérard COTE
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Ingénieur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de Paris (ESPCI)
Docteur d’État ès sciences physiques
Directeur de recherche au CNRS
Professeur à l’ENSCP (École nationale supérieure de chimie de Paris)
ans l’article précédent [J 2 760] auquel le lecteur est invité à se reporter, ont
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@QYYX@M@d・イョゥ│イ・@カ。ャゥ、。エゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPQX
D été exposés :
— le principe de la méthode ;
— un certain nombre de définitions qui s’y rattachent ;
— une classification des systèmes d’extraction ;
— les principales contraintes imposées par l’exploitation industrielle de cette
technique.
Le présent document est centré sur la description des phénomènes physico-
chimiques qu’il convient de connaître et de maîtriser pour réaliser des sépara-
tions optimales par extraction liquide-liquide. En effet, bien que l'extraction
liquide-liquide puisse apparaître de prime abord comme une technique relative-
ment simple, les séparations qu'elle permet de réaliser, notamment à l'échelle
industrielle, sont en réalité le résultat de la conjonction d'un grand nombre de
phénomènes physico-chimiques. Le but de cette partie n'est pas de faire une
description détaillée de l'ensemble de ces phénomènes, mais de sensibiliser le
lecteur à leur existence et de montrer comment il est possible d'en tirer profit
pour optimiser un procédé industriel.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 2 761 − 1
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tionner un groupement chimique fonctionnel qui satisfasse les conditions de
sélectivité recherchée, c’est-à-dire qui présente des interactions fortes avec cer-
tains constituants du mélange à séparer, et faibles avec d’autres. Dans un
second temps, il faut adjoindre un squelette hydrocarboné au groupement fonc-
tionnel précédent pour que l’ensemble devienne une molécule d'extractant.
Pour ce qui est de la sélection d'un groupement fonctionnel répondant aux cri-
tères de sélectivité requis, diverses approches sont possibles. Au cours des pre-
mières années du développement de l’extraction liquide-liquide, les extractants
ont souvent été développés à partir de réactifs spécifiques bien connus en ana-
lyse. Par exemple, la partie active de la molécule de KELEX® 100 n'est autre que
la 8-hydroxyquinoléine. Le réactif LIX® 54-100 s'inspire de l’acétylacétone. Plus
récemment, dans les années 1990, la recherche de groupements fonctionnels spéci-
fiques a trouvé une assistance efficace dans l’utilisation des techniques de modélisation
moléculaire [27] à [30]. Ainsi les ionophores du type calix[4]arène-couronne-6 et
calix[4]arène-bis-couronne-6 qui présentent une sélectivité remarquable en
faveur des ions césium vis-à-vis des ions sodium sont typiquement le fruit d'une
recherche assistée par modélisation moléculaire [29].
Quant au squelette hydrocarboné qu’il faut adjoindre au groupement fonction-
nel pour que l'ensemble devienne une molécule d’extractant, il est le plus sou-
vent constitué d'une (voire deux) chaîne(s) alkyle. Le nombre d'atomes de
carbone ainsi que le degré de ramification sont des paramètres essentiels pour
assurer à la fois une hydrophobie globale suffisante (c’est-à-dire des pertes par
solubilité en phase aqueuse réduites) et une balance lipophile-hydrophile per-
mettant une bonne adsorption à l’interface liquide-liquide où se situe souvent
l’étape limitante du processus de transfert (cas de l'extraction des ions métalli-
ques) (§ 1.4 et 2). Là encore, la recherche d’une configuration optimale peut être
grandement facilitée par l’emploi des techniques de modélisation moléculaire
[31]. De fait, on peut penser que la mise au point de nouveaux extractants béné-
ficiera de plus en plus de ces techniques.
De nombreuses données thermodynamiques et cinétiques pourront être trou-
vées dans la série des actes des congrès ISEC (International Solvent Extraction
Conference) [32] à [41], dans les actes de divers autres congrès [42] à [44], dans
certaines compilations de données [45, p. 15-9]; [46] à [51], ainsi que dans divers
ouvrages spécialisés [3] à [6], [9, 15, 19, 22, 25] [52] à [58]. Par ailleurs, un grand
nombre d’articles se rapportant à l’extraction liquide-liquide paraissent réguliè-
rement dans des revues plus ou moins spécialisées (Cf. liste des références).
Enfin, il est vivement recommandé de consulter des banques d’informations
comme les Chemical Abstracts ou des services plus spécialisés comme la ban-
que de données SOLVEX développée par le groupe MIRO (Mineral Industry
Research Organisation).
Voir aussi les articles [P 1 425] du traité Analyse et Caractérisation et [J 6 630] et [J 2 780]
du traité Génie des procédés.
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J 2 761 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
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Extraction liquide-liquide
Définition du procédé – Réactifs
industriels Q
par Gérard COTE
Professeur
Institut de Recherche de Chimie Paris, PSL Research University, Chimie ParisTech – CNRS,
stade des études fondamentales, de sorte qu’au final l’inventaire des extrac-
tants commerciaux a peu évolué ces dernières années. Il en va de même pour
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Pour pallier cet inconvénient, l’extrapolation des résultats du
1. Définition du procédé calcul du nombre d’étages idéaux s’opère de la manière suivante :
– pour les extracteurs à étages individualisés, on définit expéri-
mentalement un rendement pratique de l’étage réel (efficacité de
1.1 Principes généraux Murphree) que l’on utilise pour obtenir le nombre des étages réels
à partir du nombre d’étages idéaux ;
– pour les contacteurs différentiels, on définit, presque toujours
Se reporter également aux articles Transfert de matière- expérimentalement, une hauteur d’appareil équivalente à un étage
Extraction liquide-liquide [J1073] et Transfert de matière. Opé- idéal (hauteur équivalente à un plateau théorique HEPT) qui, multi-
rations à contact permanent [J1077] pliée par le nombre nécessaire d’étages idéaux, donne la hauteur
recherchée de l’appareil.
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des codes de calculs spécialisés couplés avec des bases de don- au développement d’unités d’extraction liquide-liquide répondant
nées spécifiques et, le cas échéant, avec des codes de spéciation. à des besoins spécifiques.
À titre d’exemples, on peut citer les codes MINCHEM®/MEUM™, Par exemple, en 2011, Solvay a lancé une activité de recyclage des
PAREX [5][6], UsimPac, etc. terres rares contenues dans les ampoules basse consommation (projet
Coléop’terre), mais a décidé d’y renoncer fin 2016, faute de rentabilité.
Dans le cas où les méthodes graphiques et mathématiques ne
sont pas utilisables par manque de données suffisamment com- Un champ d’application dans lequel l’extraction liquide-liquide
plètes, il est encore possible d’obtenir au laboratoire les résultats
expérimentaux nécessaires à l’établissement du diagramme de
procédé par exemple à l’aide d’une batterie de mini mélangeurs-
a probablement encore de beaux jours devant elle, surtout en
France, est celui du nucléaire. Aujourd’hui les combustibles
nucléaires usés sont traités, quand ils le sont, ce qui n’est toujours
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décanteurs ou, mieux, d’un micropilote. le cas, par le procédé PUREX qui met à profit les propriétés
extractives du phosphate de tributyle (TBP) [BN3652] [9]. À ce
jour, le procédé PUREX permet de séparer l’uranium et le pluto-
nium contenus dans les combustibles nucléaires usés en vue de
2. Réactifs industriels leur réemploi possible, respectivement sous forme d’uranium de
retraitement et de combustible MOX (combustible nucléaire
nécessaires à la formulation constitué d’environ 8,5 % de plutonium et 91,5 % d’uranium
appauvri, en masse). Une telle séparation permet de réduire l’acti-
d’un solvant d’extraction vité et le volume des déchets nucléaires, tout en valorisant la
valeur énergétique de ces deux éléments, malgré certaines limita-
tions comme le mono-recyclage du plutonium et de l’uranium lié
2.1 Extractants à la physique des neutrons lents. Depuis plusieurs décennies, de
nombreux travaux sont menés pour concevoir des systèmes plus
performants et plus sûrs, notamment vis-à-vis des risques de pro-
2.1.1 Principaux extractants commerciaux lifération (par exemple évolution du procédé PUREX vers le
Depuis longtemps, l’industrie pétrochimique utilise à grande concept COEXTM qui revient à ne plus isoler totalement le pluto-
échelle des procédés d’extraction liquide-liquide notamment nium mais à y laisser une fraction d’uranium). Divers scénarios
pour séparer des composés aromatiques de bases huileuses plus avancés ont été étudiés, en particulier dans la perspective du
(huiles lubrifiantes) ou de bases plus légères comme essences déploiement des réacteurs à neutrons rapides qui rendent pos-
et kérosènes (carburants et combustibles) [7][8]. Ici, la force sible le multirecyclage du plutonium. Dans ce cadre, une grande
motrice d’extraction trouve son origine dans des interactions variété d’extractants (monoamides, diamides, diglycolamides, bis
de nature purement physique. Parmi les solvants d’extraction triazinyl pyridines, bis triazinyl bipyridines, etc.) a été imaginée,
les plus utilisés on peut citer, pour la production d’huiles lubri- mais aucune molécule n’est à ce jour exploitée industriellement
[10][11][12][13].
fiantes :
Dans le domaine de l’hydrométallurgie classique, il y a peu de
– le furfural ;
nouveaux extractants à proprement parler, il s’agit plus de nouvelles
– la N-méthyl-2-pyrrolidone ; formulations, comme le CYANEX® 572 ou le CYANEX® 600 dévelop-
et pour la production de carburants et combustibles : pés respectivement pour l’extraction des terres rares et celle du
molybdène. De manière plus innovante, de nouveaux ligands
– le sulfolane (1,1-dioxyde de tétrahydrothiophène) (procédé bifonctionnels de type amido-phosphonate ont été développés et
Shell / UOP) ; synthétisés pour l’extraction sélective de l’uranium U(VI) avec des
– le tétraéthylène glycol (procédé Union Carbide) ; coefficients de distribution élevés et une sélectivité très prononcée
vis-à-vis du fer Fe(III) en milieu acide phosphorique (5M). En particu-
– la N-méthyl-2-pyrrolidone associée au glycol comme anti-sol-
lier, le DEHCNPB (1-(N, N-diéthylhexylcarbamoyl)nonylphosphonate
vant (procédé AROSOLVAN) ;
de butyle) pourrait rapidement s’affirmer comme un extractant
– la N-formylmorpholine (procédé Morphylex – Krupp-Koppers). industriel de référence pour la récupération de l’uranium contenu
Pour les besoins de la chimie minérale, de nombreux extractants dans l’acide phosphorique [14][15] (brevet WO 2013/167516 A1 –
ont été commercialisés. Les principaux sont présentés dans le PCT/EP2013/059352). Une autre catégorie de composés qui suscite
tableau 1. Certains extractants comme le LIX® 1104, le LIX® 54-100, beaucoup d’intérêt est celle des liquides ioniques. Il s’agit de sels
le KELEX® 100 ou le CYANEX® 302 ne figurent plus aux catalogues possédant une température de fusion inférieure à 100 °C et souvent
des fournisseurs historiques ou des sociétés qui les ont rachetés. même inférieure à la température ambiante [16]. Le nombre de
Malgré tout, en cas d’intérêt, il ne faut pas hésiter à prendre contact combinaisons possibles anions-cations permettant d’accéder à des
avec ces fournisseurs qui peuvent le cas échéant répondre à la sels ayant une telle propriété et pouvant être potentiellement syn-
demande. Par ailleurs, des extractants « génériques » sont apparus thétisés devrait être de l’ordre du trillion, soit un milliard de milliards
sur le marché : Mextral® 54-100 pour le LIX® 54-100, Mextral® 100K (1018), ce qui offre un champ d’étude quasiment infini [17]. Cytec
pour le KELEX® 100, etc. propose une série de liquides ioniques (famille des CYPHOS®) qui
suscitent beaucoup d’intérêt en extraction liquide-liquide, notam-
ment en raison du caractère « vert » qu’on leur attribue eu égard à
2.1.2 Perspectives de développement leur très faible volatilité. En fait, ces composés sont souvent utilisés
dans le domaine des extractants en solution dans un diluant classique comme le toluène ou le Shell-
Sol A150 et se comportent alors comme des échangeurs d’ions
Dans le secteur de la chimie inorganique, l’extraction liquide- liquides au même titre que l’Aliquat® 336 par exemple, classé
liquide peut être considérée comme une technique mature pour jusqu’à présent dans la famille des échangeurs d’anions liquides.
laquelle on ne peut attendre que des investissements relativement Dans ces conditions, ils perdent évidemment leur caractère « vert »
limités. La période de construction des grandes unités comme mais ils peuvent offrir des propriétés échangeuses d’ions intéres-
celles spécialisées dans la production du cuivre est aujourd’hui santes [18][19]. Les liquides ioniques sont aussi parfois utilisés seuls
révolue. L’avenir se situe dans des créneaux spécifiques caractéri- ou après ajout d’un extractant classique, mais sans dilution dans un
sés par des contraintes économiques et/ou environnementales diluant classique [20][21][22][23]. Des fonctions complexantes
particulières. Ainsi, les activités de recyclage pourront donner lieu peuvent être greffées sur les cations ou anions des liquides ioniques
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Q
RR
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Extraction liquide-liquide
Description des appareils
par Jean LEYBROS
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Ingénieur de l’École Supérieure de Chimie Organique et Minérale (ESCOM)
Ingénieur-Chercheur au Commissariat à l’Énergie Atomique
Mise à jour de l’article [J 2 756] de Christian LORRAIN paru en 12/1983 dans le présent traité
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RS
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L’objet de ces trois articles est d’apporter au lecteur différents éléments lui per-
mettant d’appréhender la démarche qui conduit à la mise en œuvre d’un pro-
cédé d’extraction liquide-liquide :
Le fascicule [J 2 764] s’intéresse essentiellement à la description des princi-
paux appareils connus ;
Le fascicule [J 2 765] décrit les principaux modèles de dimensionnement des
Q
appareils différentiels continus ;
Le fascicule [J 2 766] est centré sur les aspects liés au choix, au calcul et à
l’exploitation d’un équipement.
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RT
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L’émulsion en phase aqueuse continue produit, après décantation En pratique, les plages de stabilité correspondent à d’importantes
de l’émulsion primaire, une phase organique claire et une phase variations du rapport des débits de phases.
aqueuse entraînant des gouttelettes très fines (< 50 µm) d’une émul-
Exemple : on peut, pour un système donné, obtenir une phase
sion secondaire. L’émulsion en phase organique continue se com-
aqueuse continue stable pour toutes les valeurs du rapport des débits
porte de manière inverse. Il est ainsi souhaitable, dans un procédé
organique/aqueux inférieures ou égales à 3 et une phase organique
industriel, de maintenir, dans l’étage de sortie de l’extrait, un régime
continue stable pour toutes les valeurs supérieures ou égales à 5.
aqueux continu et, dans la phase de sortie du raffinat, un régime
organique continu. De plus, les émulsions du premier type coales-
Q
Il existe une vitesse minimale, pour un agitateur donné, corres-
cent généralement beaucoup plus vite que les secondes. pondant à une dispersion homogène, sans stratification de liquide.
Des corrélations relatives aux différents types de turbines (hélices,
turbines à aubes centrifuges, à pales droites ou inclinées) ont été
On contrôle leur nature par leurs différences de résistivité
proposées [4] [5].
électrolytique (quelques 10 Ω · cm pour les phases aqueuses
continues et 103 à 104 Ω · cm pour les phases organiques conti- Le réservoir agité est un mélangeur utilisable pour des systèmes
nues). pouvant atteindre de fortes viscosités (750 Pa · s) et ajustable à des
temps de contact très variables (30 s à 30 min), convenant pratique-
ment à toutes les cinétiques.
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RU
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l'émulsion
Entrée du
Sortie de
premier
fluide
Q 1. coupe transversale
l'émulsion
Entrée du
Sortie de
premier
fluide
2. division des veines liquides (vue en coupe transversale)
1. coupe transversale
Entrée du second fluide
Sortie de
premier
fluide
3. division des veines liquides (vue de dessus)
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Extraction liquide-liquide
Modélisation des colonnes
par Jean LEYBROS
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Ingénieur de l’École Supérieure de Chimie Organique et Minérale (ESCOM)
Ingénieur-chercheur au Commissariat à l’Énergie Atomique
1. Introduction............................................................................................... J 2 765 – 2
2. Modèles de détermination du diamètre ............................................ — 2
3. Modèles simples de détermination de la hauteur .......................... — 6
3.1 Contacteurs à étages réels discrétisés....................................................... — 6
3.2 Contacteurs différentiels ............................................................................. — 7
3.3 Limitation des modèles simples................................................................. — 7
4. Modèles de mélange. Hauteur des appareils différentiels ........... — 7
4.1 Nature du mélange axial............................................................................. — 7
4.2 Modèle piston-diffusion .............................................................................. — 10
4.2.1 Hypothèses du modèle ...................................................................... — 10
4.2.2 Dérivation des équations ................................................................... — 10
4.2.3 Profils de concentration ..................................................................... — 11
4.3 Modèle des débits en retour....................................................................... — 12
4.3.1 Hypothèses du modèle ...................................................................... — 12
4.3.2 Dérivation des équations ................................................................... — 12
4.3.3 Profils de concentration ..................................................................... — 13
4.4 Solutions particulières ................................................................................ — 14
4.4.1 Facteur d’extraction E = 1,0................................................................ — 14
4.4.2 Mélange axial dans une seule phase ou aucune ............................. — 14
4.5 Solutions simplifiées ................................................................................... — 14
4.5.1 Relation d’équilibre linéaire ............................................................... — 14
4.5.2 Relation d’équilibre non linéaire ....................................................... — 15
5. Corrélations généralisées ...................................................................... — 16
5.1 Débit spécifique à l’engorgement .............................................................. — 16
5.2 Taille des gouttes et taux de rétention....................................................... — 16
5.3 Coefficients de transfert de matière ........................................................... — 18
5.4 Coefficients de dispersion axiale................................................................ — 18
Références bibliographiques ......................................................................... — 18
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RW
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ck Concentration de la phase k
Pek Nombre de Péclet relatif à la phase k
c*
k kg · m−3 Concentration de la phase k si elle
était à l’équilibre avec l’autre phase Re Nombre de Reynolds
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Q
d’un extracteur colonne et pour corréler la rétention à faible capa-
Ud cité. L’ensemble des équations proposées dans le tableau 1 montre
qu’il est possible, dans la majorité des cas, d’utiliser une relation de
la forme :
Harmathy [6] Us = Ut [(1 − β)/(1 + β0,33)]0,25 Colonne à pulvérisation : fort Ret et β < 0,2 ;
Ut : vitesse terminale de chute des gouttes
Colonne RDC, ARDC : valeurs a liées à l’aptitude
Misek [7] Us = U0(1 − β)exp− aβ à la coalescence du système (− 10 < a < 10)
Letan et Kehat [8] Us = U0(1 − β)exp− bβ Colonne à pulvérisation : lit dense (fortes rétentions)
Cermak [9] Us = 0,24Ut [(1 − β)/β]0,61 Colonne pulsée à plateaux perforés (0,09 < β < 0,40) ;
Ut : vitesse terminale de chute des gouttes
Marr [10] Us = U0(1 − 0,959β0,67)/(1 − β) Colonne RDC
Tout type de colonne : c > 0 pour traduire l’influence
Slater [11] Us = U0(1 − β)m(1 + cβ) de la coalescence
1 – β 0 ,917 g∆ ρ
Hartland [12] U s = U 0 ---------------------
- , U0 = 2 ,725d ----------- Colonne à pulvérisation
1 + β 0 ,33 ρc
Thornton [12] Us = 6,19 × 10−4(AF)−0,87(1 − β)0,64 Colonne pulsée à plateaux perforés
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■ La vitesse caractéristique des gouttes U0 peut être corrélée à leur si d < dcrit :
vitesse terminale de chute Ut à condition de la corriger par le
facteur CR : U t = 17 ,6 ρ c– 0 ,55 ∆ ρ 0 ,28 µ c0 ,1 σ 0 ,18
U 0 = C R Ut
si d > dcrit :
avec CR coefficient de restriction (0,0 < CR < 1,0) qui
traduit l’effet de ralentissement dû à la géométrie U t = 38 ,3 ρ c– 0 ,45 ∆ ρ 0 ,58 µ c– 0 ,11 σ 0 ,7
de la colonne et à l’agitation et qui peut être
g∆ ρ 2 / 3 ρ 1 / 3
La vitesse terminale de chute des gouttes est reliée à leur d
U t = -------- ----------- -----c 1 – E
------
0
diamètre d par diverses corrélations empiriques dont le choix fait 4 ,2 ρ c µ c 6
intervenir le nombre hydrodynamique P dont la formulation est :
g∆ ρ d 2
ρ c2 σ 3 avec E 0 = ------------------ (nombre de Eotvos)
P = ------------------ σ
g∆ ρµ c4
■ La condition d’engorgement correspond à la valeur maximale du
■ Parmi ces corrélations, on pourra retenir les suivantes. taux de rétention ou encore aux vitesses superficielles maximales
5
● Systèmes à basse tension interfaciale (P < 10 , Grace [15]) : pour lesquelles le taux de rétention n’augmente plus. De l’expres-
sion de la vitesse de glissement :
µ c P 0 ,149
U t = --------------------- ( J – 0 ,857 ) Us = U0(1 − β) = CRUt(1 − β)
ρc d
on tire :
Ω = 3 ,56 E 0 P 0 ,149 µ c– 0 ,14
(1 − β)Ud + βUc = CRUtβ(1 − β)2
Ω > 59,3 ; J = 3,42Ω0,441
Tableau 3 – Exemple de corrélations pour la vitesse caractéristique U0 pour différents types de colonnes
Auteurs Corrélations Type de colonne
U0 µc D S 2 ,3 h c 0 ,5 D R 2 ,6 Colonne RDC :
∆ ρ 0 ,9 g −1) DR, DS diamètres du rotor et du stator
Logsdail [18] ------------- = 0 ,012 ------
- --------------2- ------- ------- ------- (N en s
σ ρ c D N D R D R D C DC diamètre de colonne
R
hc hauteur d’un compartiment
a p ρ c – 0 ,5
U 0 = C -----3- ----------- Colonne à garnissage :
ε g∆ ρ C = 0,683 pas de transfert
Laddha [19] C = 0,637 transfert c → d
avec ap aire spécifique du garnissage, C = 0,820 transfert d → c
ε taux de vide du garnissage
β Colonne à pulvérisation :
U or 2 2
σ ∆ ρ g – pas de transfert et c → d :
U 0 = α 2 ---------------- --------------
- α2 = 1,088
2gd or ρ 2
Laddha [20] c β2 = − 0,082
d→c:
avec dor diamètre de l’orifice de la buse de – transfert
α2 = 1,42
pulvérisation β2 = + 0,125
1 ,01 0 ,25 Colonne pulsée à plateaux perforés :
U0 µc ∆ ρ 1 ,8 µ d 0 ,3 µ c4 g d or ρ c σ 0 ,9 ρ c σ 4 C0 = 0,6 (coefficient d’orifice)
------------- = 0 ,6 ------
- ------ -------------3- -----------------
-
µ 2 Ψµ 5
------------
σ ρ c µ c ∆ ρσ εp taux de transparence des plateaux (surface des
c c
Logsdail et Slater [21] orifices/section colonne)
π 2 ( AF ) 3 ( 1 – ε p ) 2 hc hauteur d’un compartiment
Ψ = --------------------------------------------
- dor diamètre des orifices de plateau
2 ε p2 C 02 h c AF produit amplitude-fréquence (m · s−1)
Colonne à plateaux pulsés :
Lo, Baird et Rama Rao [22] U0 = d32[g2∆ρ2/ρcµc]1/3K−2/3
K constante dépendant du type de colonne
Sens du transfert de matière : c → d de la phase continue vers la phase dispersée et d → c de la phase dispersée vers la phase continue
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Extraction liquide-liquide
Choix, calcul et conception des appareils
par Jean LEYBROS
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Ingénieur de l’École Supérieure de Chimie Organique et Minérale (ESCOM)
Ingénieur-chercheur au Commissariat à l’Énergie Atomique
1. Généralités................................................................................................. J 2 766 - 2
2. Choix d’un appareil d’extraction liquide-liquide............................. — 2
2.1 Critères de choix .......................................................................................... — 2
2.2 Avantages et inconvénients des différents types d’appareils.................. — 5
2.2.1 Mélangeurs-décanteurs ..................................................................... — 5
2.2.2 Extracteurs centrifuges ...................................................................... — 5
2.2.3 Colonnes à contre-courant................................................................. — 5
3. Calcul des appareils ................................................................................ — 6
3.1 Calcul des mélangeurs-décanteurs............................................................ — 6
3.1.1 Mélangeurs à agitation mécanique................................................... — 6
3.1.2 Mélangeurs statiques ......................................................................... — 6
3.1.3 Décanteurs gravitaires ....................................................................... — 7
3.1.4 Décanteurs centrifuges ...................................................................... — 7
3.2 Calcul des appareils différentiels de type colonne ................................... — 8
3.2.1 Diamètre .............................................................................................. — 8
3.2.2 Hauteur ................................................................................................ — 8
3.3 Calcul des appareils différentiels centrifuges ........................................... — 12
4. Essais pilotes et extrapolation ............................................................. — 13
4.1 Procédures d’essais pilotes ........................................................................ — 13
4.2 Procédures d’extrapolation......................................................................... — 13
5. Conception et exploitation des unités industrielles d’extraction
liquide-liquide ........................................................................................... — 14
5.1 Conduite et instrumentation des unités industrielles............................... — 14
5.1.1 Contrôle et instrumentation des unités industrielles
à étages individualisés ....................................................................... — 15
5.1.2 Contrôle et instrumentation des appareils différentiels .................. — 15
5.2 Matériaux utilisés pour la construction des unités industrielles ............. — 15
5.3 Problèmes d’environnement liés à l’exploitation des unités
industrielles.................................................................................................. — 16
5.4 Économie des procédés d’extraction liquide-liquide ............................... — 16
5.4.1 Coût des équipements ....................................................................... — 16
5.4.2 Coût des procédés .............................................................................. — 16
6. Applications industrielles de l’extraction liquide-liquide ............ — 17
6.1 Applications en chimie minérale ................................................................ — 17
6.2 Applications en chimie organique.............................................................. — 17
7. Conclusion ................................................................................................. — 17
Références bibliographiques ......................................................................... — 18
es deux articles précédents ([J 2 764] et [J 2 765]) ont été consacrés à la des-
L cription des appareillages et à leur modélisation. Le présent fascicule, indis-
sociable des deux précédents, a pour objet les problématiques liées au choix
d’un équipement, à son dimensionnement et à sa mise en œuvre industrielle.
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPPT
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SQ
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Q
être délicates et au mieux subjectives en l’absence d’expérimentation à
l’échelle pilote sur le système considéré.
Le problème fondamental d’un calcul économique et optimisé des extrac-
teurs liquide-liquide à partir de données purement théoriques n’a toujours pas
reçu de solutions totalement satisfaisantes. Aussi, sauf dans quelques cas où
l’on dispose de corrélations empiriques, le recours à des essais prototypes
s’impose dans le cas quasi général et les progrès les plus récents ont abouti
essentiellement à définir des règles plus fiables d’extrapolation de ces essais
au dimensionnement des appareils industriels.
Rupture
2. Choix d’un appareil
Aire interfaciale
Efficacité
d’extraction liquide-liquide
Capacité Capacité
Efficacité 2.1 Critères de choix
Compromis Compromis
Bien que la tentative ne soit pas aisée, dégager des critères de
choix, reposant sur des fondements objectifs, apparaît souhaitable
Figure 1 – Compromis efficacité-capacité quand bien souvent le choix reste guidé soit par des idées plutôt
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J 2 766 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
SR
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Procédé
Oui
Volume réduit Extracteur centrifuge
Q
Non
Oui Colonne pulsée
Émulsion stable
Extracteur Graesser
Non
Étages théoriques Oui
NET < 5
Oui Mélangeurs-décanteurs
Faible hauteur
Extracteur centrifuge
Non Non
Oui Colonne tout type
Faible surface
Extracteur centrifuge
Étages théoriques Oui
NET > 5
Oui Mélangeurs-décanteurs
Faible hauteur
Extracteur Graesser
Non
Oui
Faible surface
subjectives, soit dans le meilleur des cas par des considérations nécessaires ou quand l’espace disponible est réduit, pour des sys-
fondées sur l’expérience acquise dans un atelier avec un type tèmes liquide-liquide présentant une tendance à l’émulsification ou
donné de contacteur. une faible différence de densité. Ils ne conviennent pas pour des
On trouve dans la littérature des essais de compilation des fortes charges en solides et pour des systèmes où le transfert de
divers appareils sur la base de classification, des organigrammes matière est contrôlé par une réaction homogène lente. De plus, ce
d’aide à la sélection (figure 2) ou encore des tableaux comparatifs n’est pas une solution très économique.
dans lesquels des notes sont attribuées à chaque type d’appareil Les mélangeurs-décanteurs sont sans nul doute la meilleure
en fonction de leur aptitude à répondre à certains critères. Ces solution quand un grand nombre d’étages et/ou des charges et des
grilles d’évaluation ont le mérite incontestable de présenter de temps de séjour importants sont requis. Ils ne conviennent pas
manière unifiée l’ensemble des appareils et de dégager des ten- pour des systèmes qui tendent à émulsifier. Leur conception ne
dances, permettant, sinon d’orienter l’utilisateur vers un appareil nécessite pas d’études préliminaires très poussées et, la plupart du
donné, du moins d’éliminer ceux qui ne seraient pas du tout adap- temps, il est possible d’ajuster leur fonctionnement de façon à
tés au problème posé. La liste des critères ne prétend pas être s’affranchir de tous problèmes imprévus.
exhaustive et peut être complétée au gré des impératifs (souplesse Bien que les colonnes soient souvent la solution la plus éco-
des arrêts-démarrages par exemple, ou encore quantité de solvant nomique, leurs avantages ne ressortent pas de manière évidente.
immobilisée). Les critères généralement retenus sont donnés dans En particulier, leur utilisation est mise en doute dans les cas où on
l’encadré 1. a besoin d’un grand nombre d’étages théoriques, de charge élevée,
L’examen de ces critères conduit à un certain nombre de ou d’un rapport de phase extrême.
remarques. Il est vrai que, bien souvent, la HEET (hauteur équivalente à un
La gamme d’application des extracteurs centrifuges porte sur étage théorique) pour une colonne est considérée comme étant de
des charges modérées, quand des temps de séjour courts sont l’ordre du mètre. Il faut souligner que ce résultat décevant n’est
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SS
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Pour les colonnes à garnissage, le diamètre de Sauter, d 32 , aux Les appareils non agités conviennent généralement pour le traite-
faibles taux de rétention est donné par : ment de systèmes faiblement émulsifiables (systèmes biologiques
généralement). Par contre, les extracteurs agités, à l’exception des
γ appareils centrifuges, produisent des dispersions très fines et la
d 32 = 0,92 ------------- = 0,92 K séparation peut devenir impossible.
∆ρg
Le paramètre K, qui inclut la tension interfaciale et la différence de 10. Encombrement
masse volumique des phases, apparaît pertinent pour tout type
d’extracteur. Ainsi, pour un contacteur non agité, des valeurs À partir de cinq étages théoriques, des limitations, en hauteur ou
K > 0,6 conduisent à des gouttes de fortes tailles et à une mauvaise en emprise au sol, peuvent apparaître. La seule particularité est
efficacité. Pour un contacteur agité, les conséquences d’une valeur l’extracteur centrifuge qui, par sa compacité, répond à la fois aux
élevée de K peuvent être atténuées par l’augmentation de l’intensité deux critères.
de l’agitation. La séparation des phases peut être lente et le niveau
de l’interface difficile à contrôler quand la différence de densité des 11. Matériaux spécifiques
phases est dans le domaine 30 à 50 kg · m–3. Avec des valeurs infé-
rieures à 30 kg · m–3, il est généralement conseillé de prendre en La mise en œuvre de matières corrosives nécessite l’utilisation de
considération les extracteurs centrifuges. La forte viscosité matériaux adaptés, comme des alliages spéciaux ou des matières
(> 0,02 Pa · s) de l’une ou l’autre phase peut avoir des effets nota- plastiques. Les alliages métalliques sont utilisables dans la totalité
bles sur les performances. Toutefois, aucune règle simple n’est dis- des contacteurs, alors que les matières plastiques ne peuvent pas
ponible pour évaluer ces effets, et chaque cas doit être étudié toujours convenir dès que certains éléments mécaniques sont
expérimentalement. nécessaires.
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Transfert de matière
Extraction liquide-liquide
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par Jean-Paul MOULIN
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur de génie chimique à l’École centrale Paris
Dominique PAREAU
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Professeur à l’École centrale Paris
Mohammed RAKIB
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École centrale Paris
et Moncef STAMBOULI
Ingénieur de l’École centrale Paris
Docteur ès sciences
Chef de travaux à l’École centrale Paris
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SU
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Q
considérée, A par exemple. Après contact et séparation, on obtient deux phases :
l’extrait, phase riche en solvant, enrichie en soluté transféré, et le raffinat, solu-
tion de départ, épuisée en soluté.
Ce mode de séparation a deux domaines principaux d’application : la grande
industrie chimique organique d’une part, l’hydrométallurgie et l’industrie
nucléaire d’autre part. L’extraction liquide-liquide permet, en effet, de séparer
des composés de températures d’ébullition voisines (hydrocarbures aliphati-
ques ou benzéniques) grâce à leurs propriétés physico-chimiques différentes (la
distillation, du fait des pressions de vapeur très voisines, exigerait un appa-
reillage beaucoup plus important, donc plus coûteux).
Dans le cas de produits instables ou thermosensibles telle la pénicilline,
l’extraction liquide-liquide permet des séparations rapides et non dégradantes.
Enfin, l’hydrométallurgie est son domaine de prédilection : séparation de
métaux en solution, traitement des combustibles nucléaires irradiés, concentra-
tion de solutions sans apport d’énergie trop important (contrairement à la dis-
tillation ou à l’évaporation).
A masse (ou débit massique) du corps A [Mi] masse réduite d’un mélange (A + B)Mi
dans un mélange
Mi Mj longueur du segment M i M j
B masse (ou débit massique) du corps B
dans un mélange n nombre d’étages
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J 1 073 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
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jQPWS
1. Représentation A A
des équilibres (10% B )
(20% C )
B (70% A )
M' A
Cette étude est limitée au cas des systèmes ternaires.
40% A
Q
L’effet de la pression sur les équilibres liquide-liquide est en géné- M
60% B M2
ral négligeable. Nous nous limiterons donc ici à la représentation
des phases liquides. Les seules variables à prendre en compte sont C
la température et les compositions [1]. M1 M3
Un système ternaire peut être totalement décrit à l’aide d’un dia- B C
gramme tridimensionnel. Les sections de ce prisme à température
constante sont soit des diagrammes triangulaires (§ 1.1.1), soit des C
diagrammes de Janecke (§ 1.1.2). B
D’autres diagrammes déduits des précédents, qui ne décrivent Figure 1 – Diagramme triangulaire
pas totalement l’équilibre, sont fréquemment employés pour le cal-
cul des opérations d’extraction liquide-liquide (diagramme de distri-
bution, diagramme de sélectivité). A
M K
1.1.1 Diagramme triangulaire
(à température et pression constantes) L
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SW
Q
SX
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Transfert de matière
Extraction liquide-liquide
avec réaction chimique Q
e transfert de matière entre deux phases avec réaction chimique dans une
L des phases est un phénomène qui joue un rôle considérable dans les opé-
rations d’absorption gaz-liquide (absorption d’un gaz acide par une solution
basique et vice versa), ainsi qu’en hydrométallurgie (retour sélectif d’une
espèce métallique du solvant vers la phase aqueuse par changement d’état
d’oxydation en présence d’un oxydant ou d’un réducteur approprié).
Lorsque l’espèce transférée est consommée par une réaction chimique, on
observe une accélération du transfert de matière : l’action sur le facteur poten-
tiel se conçoit aisément. L’analyse du problème montre qu’il y a également
action sur le coefficient de transfert dans certains cas.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPY
SY
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jQPWX
Q
toute son ampleur, nous nous limitons à un exemple de por-
tée générale dans lequel une espèce M est transférée de la 1.1 Mise en équations
phase 1 (gaz ou solvant) vers la phase 2 (phase aqueuse), où
elle est consommée par une réaction irréversible :
Nota : les valeurs surlignées sont relatives au cœur du
liquide, et les valeurs comportant l’exposant i sont relatives à
M + B → M′
l’interface.
Cette réaction suit la loi de vitesse : Pour établir l’expression du flux molaire de M à l’interface ΦM ,
considérons un volume de couche limite de section unité, du côté
rM = k 0 CMCB de la phase liquide aqueuse (figure 1). Écrivons les bilans relatifs à
M et B pendant une unité de temps dans une tranche élémentaire
avec CM(mol · m–3) concentration volumique de M dans la de ce volume, comprise entre les cotes z et z + dz, (0 ⭐ z ⭐ δ ) :
phase 2,
CB(mol · m–3) concentration volumique de B dans la dC dC
phase 2, − DM M = − DM M + k 0 CMCB dz
dz z dz z +dz
rM(mol · m–3 · s–1) vitesse de la réaction dans la phase 2,
et (1)
k0(mol–1 · m3 · s–1) constante de vitesse.
dC dC
− DB B = − DB B + k 0 CMCB dz
Hypothèses simplificatrices dz z dz z +dz
– Nous supposons que B et M′ ne sont solubles que dans la avec DM(m2 · s–1) coefficient de diffusion de M dans la
phase 2. phase aqueuse,
– Nous utilisons le modèle de la couche limite, qui permet un DB(m2 · s–1) coefficient de diffusion de B dans la
allégement considérable de l’appareil mathématique par phase aqueuse,
comparaison avec les modèles de la pénétration ou du renouvel-
ΦM(mol · m2 · s–1) flux molaire de M.
lement, et qui mène, ce qui est plus surprenant, à des résultats très
voisins, voire identiques, dans un grand nombre de cas. In fine, Il vient :
nous supposons que le régime stationnaire de concentrations est d2 CM
établi et le transfert est infiniment rapide à l’interface (équilibre DM = k 0 CMCB
atteint à l’interface). dz 2 z
(2)
d2 CB
= k 0 CMCB
– Compte tenu de la consommation de M par la réaction
DB
chimique, nous admettons que la concentration de M dans la phase dz 2 z
2 est suffisamment faible pour que l’on puisse confondre le flux
molaire NM de M rapporté à un point fixe et le flux molaire JM de avec les conditions aux limites suivantes :
M rapporté à l’écoulement moyen du fluide.
Ci
i = M1
– Nous supposons également que le coefficient de distribution à CM = CM
l’équilibre Déq de M entre les deux phases 1 et 2 est constant z =0 Déq (3)
(cf. [J 1 075, § 1.3.3]). Cette hypothèse, le plus souvent vérifiée,
ΦB = 0 ; car B ne quitte pas la phase liquide
permet de calculer des coefficients globaux de transfert.
et :
CB = CB
On rappelle que le coefficient de distribution à l’équilibre est z =δ (4)
défini comme étant le rapport des concentrations (au sens CM = CM
générique du terme) de M entre les deux phases 1 et 2 à
l’équilibre :
C i
Déq = M1
CM2 équilibre
1 2 CB
i
CM
TP
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TQ
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Q
1. État supercritique à des pressions « acceptables » (de 8 à 20 MPa) ; bon marché et
abondant, le CO2 présente en plus l’avantage décisif d’être non
toxique, non combustible et « naturel ». Ce sera donc un solvant de
choix pour les applications dans les industries alimentaires, phar-
Les corps purs peuvent se trouver soit à l’état solide, soit à l’état maceutiques, cosmétologiques..., où l’extraction et le fractionne-
liquide, soit à l’état gazeux ; dans le diagramme température-pres- ment doivent être conduits à des températures aussi voisines que
sion (figure 1), les régions correspondant à ces trois états sont sépa- possible de l’ambiante afin d’éviter toute dégradation thermique et
rées par les courbes de changement d’état concourantes au point exigeant l’élimination de toute trace de solvant « chimique » dont
triple. Il se trouve que la courbe de vaporisation (liquide-gaz) pré- l’innocuité est toujours sujette à caution.
sente un point d’arrêt dit point critique (PC) correspondant à un cou-
ple de pression-température (pc , Tc) assez facile à atteindre pour la
plupart des composés organiques simples.
Au-delà de ce point critique ( p > p c et T > T c ), un seul état existe :
le fluide est dit supercritique et présente des propriétés très particu-
Point critique
lières sur lesquelles vont reposer les procédés de mise en œuvre. En pc PC
p
effet, les fluides supercritiques et les liquides « subcritiques »
( p > p c mais T < T c ) sont généralement utilisés dans un domaine de
pression allant de 0,9 à 1,2 Tc , où ils ont une masse volumique voi- s l
sine de celle des liquides, une viscosité à peine supérieure à celle
des gaz, une diffusité comprise entre celle des liquides et celle des Solide Liquide
gaz comme le montre le tableau 1. De plus, on peut facilement faire
varier très fortement leur masse volumique et leur pouvoir solvant −
par exemple par une détente isotherme comme indiqué sur la
figure 2 ( D → A ou D′ → A′ ) . g
Gaz
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J 2 770 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
TR
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Q
300 T = 45 C ∼ 30 °C) est bien trop importante pour permettre un taux de récupé-
ration satisfaisant. Dans ce cas, plusieurs méthodes sont utilisables :
200 la « distillation » du CO2 liquéfié contenant l’extrait (méthode breve-
tée CEA), le piégeage dans la neige carbonique (une méthode utili-
T = 35 C sable seulement au laboratoire selon nous), l’adsorption sur
100 charbon actif suivie d’une régénération par CO2 à haut pouvoir sol-
vant (méthode que nous recommandons).
2.1 Architecture générale des procédés 2.2 Mise en œuvre des procédés
d’extraction/fractionnement d’extraction/fractionnement
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TS
Q
TT
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jTYUP
TU
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jTYUP
1. Traitement de produits
naturels
Le CO2 est considéré comme le solvant « vert » par excellence,
ininflammable, non toxique (hormis le risque d’asphyxie à haute
concentration), largement disponible dans le monde entier à bas
TV
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Natacha ROMBAUT
Docteur en génie des procédés
Université d’Avignon, INRA, UMR408, GREEN Extraction Team, Avignon, France
Njara RAKOTOMANOMANA
Maı̂tre De Conférences
Université d’Avignon, INRA, UMR408, GREEN Extraction Team, Avignon, France
Alain VALLAGEAS
Ingénieur, Gérant
Celsius SARL, 184 Chemin du Bouray, Villette de Vienne, France
et Farid CHEMAT
Professeur des Universités
Université d’Avignon, INRA, UMR408, GREEN Extraction Team, Avignon, France
TW
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les gaz liquéfiés ont été utilisés la première fois en 1940 pour l’extraction de com-
posés odorants à partir de matières premières fragiles, en particulier des fleurs.
Le n-butane a été le premier gaz liquéfié à avoir été mis en œuvre car son point
d’ébullition (- 1 C) permet de le liquéfier aisément sous faible pression pour
extraire des molécules lipophiles, mais sans pour autant laisser de trace dans le
produit final une fois évaporé. Depuis, de nouveaux gaz liquéfiés ont été testés et
de nouvelles applications sont apparues, principalement liées à l’extraction d’hui-
Q
les végétales et d’extraits odorants. Bien qu’efficaces et ne laissant aucune trace
dans l’extrait final, ils ont été délaissés pour des raisons économiques au profit
d’autres solvants liquides organiques pétrochimiques (hexane, benzène, toluène,
dichlorométhane…) alors plus simples à mettre en œuvre industriellement.
Cependant, l’intérêt croissant du marché des ingrédients vers des produits
d’origine naturelle de qualité supérieure, associé au durcissement de la réglemen-
tation visant à protéger notre environnement mais surtout la santé des opérateurs
et des consommateurs, ont poussé les industriels à rechercher des alternatives
plus en phase avec les principes de la chimie verte. La recherche académique et
industrielle a permis de trouver plusieurs solvants alternatifs, néanmoins aucun
d’entre eux n’a pour l’instant réussi à supplanter l’hexane dans l’industrie. L’alter-
native la plus sérieuse est l’utilisation de procédés d’extraction au CO2 supercri-
tique, qui permet d’extraire efficacement des composés lipophiles à des tempéra-
tures généralement modérées (de 30 à 70 C) et sans laisser de traces dans
l’extrait. Néanmoins, les pressions nécessaires pour atteindre l’état supercritique
(entre 100 et 1 000 bar, selon la température du procédé) limitent son utilisation à
des produits à très haute valeur ajoutée du fait du coût d’investissement impor-
tant pour une installation industrielle. Ce frein au développement des procédés
au CO2 supercritique a permis aux gaz liquéfiés de devenir des alternatives tout
à fait crédibles aux solvants existants, puisqu’ils permettent eux aussi d’extraire
des composés lipophiles à température ambiante, sans laisser de traces dans le
produit final, avec une faible consommation énergétique et pression modérée
(1-10 bar) qui facilite sa mise en œuvre à l’échelle industrielle.
Il n’existe en 2018 que très peu d’études traitant de l’utilisation des gaz liqué-
fiés comme solvants d’extraction à l’échelle industrielle. Afin de permettre aux
lecteurs mieux appréhender le procédé de façon globale, cet article présente :
– les principaux types de gaz liquéfiés et en quoi ils sont potentiellement de
bons solvants ;
– comment ces gaz liquéfiés sont mis en œuvre industriellement pour extraire
des composés d’intérêt ;
– les applications existantes et potentielles ;
– les impacts en termes de sécurité, de réglementation et d’empreinte envi-
ronnementale.
TX
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Q
On recense actuellement plus de 200 gaz utilisés en industrie [1].
Si certains sont stockés en phase gazeuse, beaucoup sont d’abord
liquéfiés par compression ou refroidissement afin d’être plus facile-
1.2.4 Autres applications
ment transportés et stockés dans des bouteilles, réservoirs, contai- Les autres applications des gaz liquéfiés incluent la découpe, la
ners sur des semi-remorques ou cargos méthaniers. Dans un pre- soudure, la conservation alimentaire (stérilisation), la congélation, le
mier temps, il est nécessaire de distinguer deux catégories de gaz nettoyage de pièces métalliques et la micronisation. L’utilisation de
liquéfiés : gaz liquéfiés est également reportée dans des réactions chimiques
– les liquides cryogéniques : ces gaz ont une température d’ébul- (média de réaction ou intermédiaire de réaction). Plus récemment,
lition inférieure à - 90 C et sont transportés à des températures les gaz liquéfiés sont employés en tant que solvants d’extraction.
inférieures à leur température d’ébullition afin de limiter la pression
dans le container. On peut citer comme exemples l’azote, l’hélium,
le méthane…
– les gaz liquéfiés, stockés liquides à température ambiante à des 2. Gaz liquéfiés en tant que
pressions modérées (comprises entre 1 et 100 bar). Ces composés
ont des températures d’ébullition comprises entre - 90 C et 10 C. solvants d’extraction
Dans un contenant pressurisé, ces gaz sont liquéfiés sous leur pro-
pre pression de vapeur ; le gaz à l’état liquide est alors en équilibre
avec sa phase gazeuse. On peut citer comme exemples le propane, L’utilisation de gaz liquéfiés dans un procédé qui puisse être faci-
le butane… lement transposable à l’échelle industrielle implique quelques critè-
res de sélection liés à des considérations techniques. Les deux cri-
tères thermodynamiques suivants sont en particulier essentiels
1.2 Principaux types de gaz liquéfiés pour qu’ils soient utilisables en industrie :
et leurs utilisations – une température d’ébullition à pression atmosphérique com-
prise entre - 30 C et la température ambiante (+ 20 C), afin de per-
e
L’utilisation des gaz liquéfiés dès le début du XIX siècle en tant mettre de condenser le gaz à des températures raisonnablement
que réfrigérants, carburants et gaz propulseur pour aérosols [1] a atteignables à l’échelle industrielle ;
été facilitée par : – une pression de vapeur inférieure à 10 bar à température
ambiante afin de limiter le coût d’investissement des équipements
– l’émergence de solutions techniques liées à la mise en œuvre
sous pression.
de fluides sous pression (vannes, raccords, compresseurs…) ;
– les conditions de transport et de stockage relativement modé- Ces critères permettent de sélectionner un nombre limité de sol-
rées (pressions inférieures à 100 bar à température ambiante). vants (tableau 1) duquel il faut éliminer les gaz toxiques pour
l’homme ou l’environnement ainsi que les gaz à effet de serre ou
Bien que la nature des gaz liquéfiés impliqués dans ces applica- appauvrissant la couche d’ozone. Au final, seuls moins d’une
tions ait évolué depuis pour des raisons technologiques et régle- dizaine de gaz liquéfiés sont raisonnablement utilisables comme
mentaires, ces applications restent actuelles. Les propriétés de solvant d’extraction à l’échelle industrielle.
quelques gaz liquéfiés sont présentées dans le tableau 1.
1.2.1 Réfrigérants Parmi ces derniers, les plus fréquents sont le propane, le
n-butane, l’éther diméthylique DME et le 1,1,1,2-tétrafluoroéthane
Lorsqu’ils se vaporisent, les gaz liquéfiés absorbent de grandes R134a (remplacé d’ici 2020 par le 1,3,3,3-tétrafluoropropène
quantités de chaleur (enthalpie de vaporisation). Ce phénomène est HFO-1234ze et le 2,3,3,3-tétrafluoropropène HFO-1234yf) dont les
mis à profit dans les circuits d’équipements réfrigérants. Bien que courbes de pression de vapeur sont présentées figure 1.
tous les gaz liquéfiés puissent être potentiellement utilisés à des fins
de réfrigération, les gaz fluorés de type chlorofluorocarbures (CFC),
À l’état liquide, les gaz liquéfiés ont des propriétés proches de
puis hydrofluorocarbures (HFC) ont été le plus fréquemment utilisés
celles des liquides usuels en termes de masse volumique, de visco-
depuis 1930. Depuis, la mise en œuvre des CFC puis des HFC est res-
sité et de diffusivité comme le montre le tableau 2 [2] [3] [J 2 770].
treinte voire interdite à cause de leur effet négatif sur la couche
Leur plus faible viscosité et leur meilleur coefficient d’auto-diffu-
d’ozone et de leur impact élevé sur l’effet de serre. Plus récemment,
sion en font même théoriquement de meilleurs solvants d’extrac-
les hydrofluoroléofines (HFO) ont été développés en tant que gaz
tion en favorisant le transfert de matière.
réfrigérants de seconde génération pour remplacer les CFC et HFC
(tableau 1). Les principaux avantages des gaz liquéfiés par rapport aux autres
solvants conventionnels tels que les fluides supercritiques et les
solvants liquides (eau et solvants organiques), se situent dans leur
1.2.2 Source d’énergie mise en œuvre :
Autre application connue des gaz liquéfiés, le stockage en bou- – à basse température ; de par leur bas point d’ébullition, les gaz
teille de propane, butane, ou un mélange des deux, permet liquéfiés peuvent être évaporés à des températures modérées,
d’avoir un combustible portatif d’appoint et les utilisations domes- généralement comprises entre 20 C et 50 C, sans pour autant ris-
tiques sont devenues courantes à partir des années 1910. Le GPL quer d’entraı̂ner les molécules d’intérêt, même volatiles, et sans
(gaz de pétrole liquéfié) – mélange essentiellement composé de laisser de traces de solvant résiduel ;
propane et butane – est également utilisé en tant que carburant – à pression modérée ; par comparaison aux fluides supercriti-
dans le secteur automobile. ques, les gaz liquéfiés sont généralement mis en œuvre à des
TY
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Q Gaz de
n-butane C4H10 58 2,9 -1 243 22,0 20
pressions beaucoup plus basses, entre 1 et 10 bar, ce qui limite les en tant que solvant pour des molécules hydrophiles ou lipophiles.
coûts d’investissement ; Au regard de leur structure chimique (figure 2a) et de leur valeur de
– inerte chimiquement ; dans les conditions « normales » d’extrac- log P (P étant ici le coefficient de partage octanol/eau), la majorité
tion solide/liquide, la majorité des gaz liquéfiés est chimiquement des gaz liquéfiés sont de bons candidats pour l’extraction de molécu-
inerte. les lipophiles, même si certains d’entre eux (éthers, amines…) sont
susceptibles d’extraire également des molécules plus hydrophiles.
Néanmoins, il est important de noter que la plupart des hydro-
carbures (propane, butane, éther diméthylique, ammoniac, Il est à noter que le DME (éther diméthylique) se différencie des
ainsi que certains gaz fluorés) sont inflammables et doivent autres gaz liquéfiés puisqu’il présente à l’état liquide un domaine
être manipulés dans un environnement adapté à l’écart de de miscibilité avec l’eau : le DME à l’état liquide à 25 C (592 kPa)
toute source de chaleur, en utilisant des équipements spécifi- est miscible avec l’eau jusqu’à 34 % (g/g), soit une solubilité dans
ques, certifiés selon la directive européenne ATEX (ATmosphe- l’eau de 515 g/L, tandis qu’à l’inverse, l’eau est miscible dans le
res EXplosibles) 2014/34/UE. Cette contrainte, outre le danger DME jusqu’à hauteur de 7 % (g/g) [4]. Cette particularité permet
qu’elle représente vis-à-vis des opérateurs, engendre un sur- au DME de co-extraire l’eau de constitution des matières premiè-
coût lors de l’achat du matériel qu’il convient de prendre en res, qui agit alors comme un co-solvant pour l’extraction de
compte lors du choix du solvant d’extraction. molécules plus hydrophiles. De plus, la miscibilité eau/DME, cou-
plé à sa capacité à dissoudre les phospholipides membranaires,
facilite grandement l’extraction des composés d’intérêt localisés
Selon leur structure chimique, les gaz liquéfiés présentent des pro-
dans le milieu intra-cellulaire.
priétés de solvatation particulières qui vont conditionner leur choix
UP
Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/
solide
(Réf. Internet 42332)
1– Extraction liquide-liquide R
2– Cristallisation Réf. Internet page
3– Adsorption
4– Échange d'ions
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R
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Cristallisation
Aspects théoriques
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© Techniques de l’Ingénieur J 2 710 − 1
US
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jRWQP
CRISTALLISATION ______________________________________________________________________________________________________________________
R Cet article est une mise à jour de la version initiale de Jean-Paul Klein, Roland
Boistelle et Jacques Dugua.
L’application de ces connaissances aux procédés fera l’objet des articles
[J 2 711] et [J 2 712], dans le présent traité.
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J 2 710 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
UT
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jRWQP
_____________________________________________________________________________________________________________________ CRISTALLISATION
R
i, f initial, final
ε W · kg–1 Puissance transmise par
l’agitateur lim limite
λ J · m–1 Énergie de lisière s, g substrat, germe
ν m2 · s–1 Viscosité cinématique
s, l substrat, liquide
ρc kg · m–3 Masse volumique des cristaux
surf surfacique
σ ....................... Sursaturation relative
ΦS ....................... Facteur de forme surfacique S de surface
ΦV ....................... Facteur de forme de volumique V de volume
∆C variable Sursaturation absolue
∆G J · mol–1 Enthalpie libre ; Énergie
d’activation de germination
Liste des exposants
∆µ J · mol–1 Différence des potentiels
chimiques dans les phases
sursaturée et saturée crit critique
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UU
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CRISTALLISATION ______________________________________________________________________________________________________________________
β pH C
té
ili
ab
t
as
6 β 3 ét
re
m
li b
de
ui
ite
éq
Lim Zone
d’
4 2 NP métastable
Cf M
pH be
2 1 C ur
Nucléation Co
spontanée NS
R 0
0 20 40 60 80
[H2SO4] (mmol/L)
0
Cf
B
A
Exemple : pour illustrer l’influence du pH, considérons la précipi- Figure 2 – Évolution de la concentration en solution
tation de l’acide salicylique par action de H2SO4 sur son sel de sodium, au cours d’une cristallisation obtenue par abaissement de la température
réaction que l’on peut écrire :
2 R Na + H2SO4 → 2 R H + Na2SO4
partir des seules concentrations. Il apparaît donc aussi que les
R H précipite, Na2SO4 restant en solution. La sursaturation en acide impuretés influencent la cristallisation d’abord en agissant sur la
salicylique est définie ici comme le rapport : sursaturation, et cela indépendamment des effets d’inhibition qui
β = a R– a H+/K ps peuvent survenir au moment de la nucléation et de la croissance
(cf § 2.2.1 et § 3.6).
Le produit ionique au numérateur se réfère aux activités des ions
libres a R– et a H+ , K ps étant le produit de solubilité de l’acide salicy-
lique. Si la température est constante, β va dépendre des concen-
trations respectives en R Na et H2SO4 mais aussi du pH puisque 1.3 Introduction au phénomène
a H+ = 10–pH. La figure 1 montre l’évolution de la sursaturation et du pH de cristallisation
d’une solution (70 × 10–3) M en salicylate de sodium, à laquelle on
ajoute des quantités croissantes d’acide sulfurique, le calcul étant fait
à 20o C. Prenons l’exemple d’une cristallisation par refroidissement.
Lorsque l’on refroidit la solution initialement caractérisée par la tem-
Exemple : pour illustrer l’influence des impuretés sur la sursatu- pérature T i et la concentration C i (point M sur la figure 2), on se
ration, on peut considérer la cristallisation de l’oxalate de calcium déplace sur une horizontale et cela, aussi longtemps que les cristaux
CaC2O4 , H2O pour lequel : n’apparaissent pas. Après franchissement de la courbe d’équilibre
(ou courbe de solubilité), les cristaux apparaissent très brutalement,
β = a Ca 2+ a 2– 冫 K ps à une température T c qui représente la limite de la zone métastable
C2 O4
et qui correspond à une sursaturation initiale parfois très forte. Une
Ce sel est extrêmement peu soluble. Si la solution aqueuse est différence entre température de cristallisation T c et température
(0,3 × 10–3) M en calcium et en oxalate, la valeur de β est de 20,6 et la d’équilibre T * de l’ordre de 10 oC n’est pas rare. Cette apparition bru-
cristallisation est immédiate. Si la solution contient du chlorure de tale de cristaux se fait par nucléation primaire. Une fois les cristaux
sodium à raison de 10–2 mol/L, β ne serait que de 13,9 (effet de l’aug- nés, ils vont grossir par croissance, générer éventuellement de nou-
mentation de la force ionique de la solution). Si la saumure contenait veaux germes par nucléation secondaire à la surface de cristaux ou
10–3 mol/L de chlorure de magnésium, β tomberait à 7,6 car la force par chocs des cristaux entre eux ou avec une paroi du cristallisoir,
ionique croît encore un peu, mais surtout parce que Mg réalise des s’agglomérer, se briser, parfois changer de phase cristalline et éven-
complexes solubles avec l’ion oxalate. Enfin, si cette solution contenait tuellement mûrir jusqu’à la température finale T f .
aussi 10–3 mol/L d’acide citrique, β ne vaudrait alors seulement que 2.
La cristallisation de l’oxalate de calcium devient ainsi de plus en plus Souvent, le terme cristallisation est réservé à la formation des
difficile. cristaux par variation de température ou de pH, alors que le terme
précipitation concerne davantage la formation de cristaux par
mélange de solutions contenant les réactifs appropriés. Dans ce
Ces deux exemples illustrent bien la difficulté rencontrée lorsque qui suit, nous ne ferons pas cette distinction, les deux termes
l’on veut connaître de façon précise la valeur de la sursaturation. signifiant indistinctement production de cristaux à partir de la
Dans le second exemple, il serait même impossible de calculer β à solution.
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J 2 710 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
UV
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Cristallisation en solution
Procédés et types d’appareils
UW
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jRWXX
produits sont très larges. Les productions peuvent atteindre plusieurs cen-
taines de tonnes par jour pour des produits courants tels que l’acide adipique
ou le sulfate d’ammonium. D’autres productions sont de quelques dizaines de
tonnes par jour comme l’aspirine ou le paracétamol. Des quantités encore plus
faibles sont obtenues pour certains composés pharmaceutiques par exemple.
La valeur économique, les bénéfices sur la société ou les progrès techniques
des produits cristallins et des procédés associés ne cessent de croître, en parti-
culier dans des secteurs mettant en œuvre des produits à haute valeur ajoutée.
Cette place très centrale de l’opération de cristallisation et les contraintes de
qualité exigées sur les cristaux, tout en incluant les critères de sécurité et de
préservation de l’environnement, conduisent les scientifiques et les ingénieurs
à développer des produits et des procédés innovants. La cristallisation est dont
UX
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R
C*
à saturation à l’équilibre λv kJ · kg–1
à une température donnée du solvant
(kg de soluté anhydre/kg de solvant) λc kJ · kg–1 enthalpie massique de cristallisation
capacité thermique massique m2 s–1
Cp kJ·kg–1 ·K–1 ν · viscosité cinématique de la solution
moyenne de la solution
η Pa · s viscosité du fluide
D m diamètre du mobile d’agitation
ρℓ kg · m–3 masse volumique du liquide
Dp m diamètre d’une particule
ρ kg · m–3 masse volumique moyenne
F N force de traînée
ρc kg · m–3 masse volumique des cristaux
g m·s–2 accélération de la pesanteur
σ degré de sursaturation (C – C*)/C*
G m·s–1 vitesse de croissance linéaire
τB s durée du batch
ka facteur de forme de surface
kv facteur de forme de volume
L m taille caractéristique des cristaux
MT kg·m–3 densité de la suspension 1. Place de la cristallisation
Ms kg masse de solution
dans le procédé industriel
densité de population par unité
n nbre·m–1 ·m–3
de taille caractéristique des cristaux
n nbre·m–1 densité de population 1.1 Chaîne du solide : cristallisation,
vitesse minimale d’agitation filtration, séchage
N s–1 à laquelle les particules sont
en suspension
nombre total de cristaux La cristallisation est à la base de la fabrication de
NT
de la distribution nombreuses substances utilisées dans la vie courante : médica-
Ps produit de solubilité ments, produits alimentaires, produits chimiques. Le schéma
puissance consommée pour mettre classique d’une production de cristaux consiste à enchaîner les
PS W · kg–1 opérations de cristallisation ou précipitation (production de
les particules en suspension
cristaux en suspension), filtration, lavage et séchage (obtention
nombre de puissance de l’agitateur de la poudre). En tant qu’étape de génération de particules, la
PV
choisi cristallisation conditionne la qualité chimique et physique du
rapport entre les masses molaires du produit et influence les étapes ultérieures de filtration et de
R
soluté hydraté et du soluté anhydre séchage. La cristallisation est donc à l’origine de la future
RG kg · m–2 · s–1 vitesse de croissance massique qualité d’usage de la poudre. Mais il faut savoir que les
procédés ultérieurs de filtration et de séchage ont aussi une
nombre de Reynolds de la particule
Rep influence sur la conception du cristallisoir lui-même.
(Rep = ρuDp/η)
constante adimensionnelle
s dépendant du type d’agitateur C’est à travers l’interaction procédé-produit que les propriétés des
et de sa géométrie cristaux telles que la taille et la distribution de taille, la forme, la
sp m2 surface d’une particule pureté, la structure cristalline (polymorphisme)... sont gérées. Or
souvent, le contrôle de ces propriétés nécessite des approches et
S = C/C* rapport de sursaturation
des conditions opératoires différentes de celles consistant unique-
T oC température de la solution ment à gérer un rendement. Par exemple, la liqueur mère dans
vitesse limite de chute laquelle les cristaux se sont formés peut contenir des impuretés qui
u0 m · s–1 risquent de se retrouver au sein des cristaux. Les spécifications de
d’une particule
u m · s–1 vitesse de la particule pureté exigées pour les cristaux peuvent donc conditionner le choix
d’un filtre ou d’une centrifugeuse. Elles peuvent aussi nécessiter des
coefficient de transfert thermique glo-
U W · m–2 · K–1 étapes de lavage des cristaux ou de remise en suspension dans un
bal non-solvant pur après une première filtration, voire de recristallisa-
vp m3 volume d’une particule tion. Par ailleurs, les cristaux retiennent une petite quantité de
masse de solvant évaporé liqueur mère à leur surface par adsorption et une quantité bien plus
V importante due à de l’attraction capillaire, dans les vides interparti-
(kg/kg de solvant initial)
culaires présent dans la couche de filtration. Ainsi, des cristaux
W kg masse initiale de solvant
petits et irréguliers peuvent retenir plus de 50 % de liqueur mère
X fraction de solides dans le réacteur dans la masse cristalline. Dans le cas où l’efficacité de filtration est
UY
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jRWXX
Produit Cristallisation
en solution Recristallisation Matières premières
Solvant
Énergie
R Lavage
sur filtre
Effluents de lavage
Solvant frais ou recyclé
limitée par des problèmes de piégeage de solvant entre les cristaux (phases actives en catalyse), micrométriques (pigments, principes
ou la formation d’un gâteau colmatant sur le filtre, il faut envisager actifs pharmaceutiques, halogénures d’argent dans les émulsions
de filtrer le gâteau sous pression ou d’augmenter la vitesse de cen- photographiques) à des tailles de plusieurs millimètres (sel, sucre,
trifugation. Toutefois, il faut noter que si il est important d’utiliser le diamant), depuis les systèmes colloïdaux jusqu’aux produits plus
type de filtre le plus efficace, il est aussi essentiel d’essayer de pro- « grossiers ». La taille et la distribution de taille des cristaux ainsi
duire des cristaux de forme régulière, afin d’éviter la rétention de que leurs formes sont des propriétés essentielles qui déterminent la
liqueur mère dans les irrégularités. facilité et l’efficacité des étapes ultérieures de filtration et de
De même, si la distribution de taille des cristaux visée est très séchage ainsi que les propriétés de « processabilité » des cristaux
étroite, il faut peut-être envisager une étape de criblage après secs telles que leur « coulabilité » lors de leur manipulation ou
séchage et de recyclage des cristaux sortant de la gamme de taille l’ensachage ou leur aptitude au mottage lors du stockage.
recherchée. De même, pendant l’opération de cristallisation, la distribution
La charge thermique d’un séchoir peut être estimée par de taille des cristaux en suspension a une influence sur le niveau
l’expression suivante : de sursaturation au sein du cristallisoir et a donc un impact sur les
vitesses de nucléation et de croissance des cristaux, sur leur
Vitesse d’évaporation × enthalpie d’évaporation pureté et leur morphologie, sur le phénomène d’encroûtage sur les
Charge thermique = (1) parois du cristallisoir et sur la stabilité de l’opération.
efficacité thermique
Pour une particule sphérique ou cubique, il est facile de définir
Pour des séchoirs convectifs, on peut espérer des efficacités ther- une taille car une seule grandeur suffit dans ce cas : le diamètre de
miques dans la gamme 0,4-0,7, les valeurs les plus basses s’appli- la sphère ou l’arête du cube. Les cristaux industriels sont rarement
quant à des produits thermosensibles qui imposent une température cubiques ou sphériques, et plusieurs dimensions les caractérisent.
d’air de séchage inférieure à 100 oC. Les séchoirs sous vide peuvent C’est pourquoi, pour se ramener à une seule dimension, il est fait
monter à des efficacités de 0,9, mais leur coût est élevé. référence à une taille caractéristique pour décrire des particules de
L’étude du procédé doit donc prendre en compte les aspects formes plus complexes. Cette taille caractéristique est souvent
granulométriques et morphologiques, au niveau de l’opération de définie comme le diamètre d’une sphère équivalente, de même
cristallisation mais aussi au niveau des opérations qui la suivent. volume, ou bien de même surface, ou de même résistance à un
Ainsi, la conception d’un cristallisoir ne peut être considérée de écoulement donné ou de même vitesse terminale de chute..., que
façon isolée et doit être intégrée dans une chaîne la particule considérée. Cette dimension caractéristique ne corres-
cristallisation-filtration-séchage [1]. La figure 1 est une illustration pond donc pas à une dimension réelle de la particule. La seule
de la succession de ces opérations et montre l’intégration des possibilité pour atteindre les dimensions réelles de la particule est
contraintes environnementales dans les choix opératoires : de faire une analyse d’image au microscope. Ces mesures restent
réduction des déchets, recyclage des solvants. lourdes à effectuer et on reste aujourd’hui sur la notion de taille
équivalente pour caractériser un cristal. Toutefois, afin de prendre
en compte l’irrégularité de forme de la particule et son écart à la
1.2 Propriétés des cristaux forme sphérique, on introduit un facteur de sphéricité :
a particule
Surface de la sphère de même volume que la
1.2.1 Taille, distribution de taille ψ= (2)
Surface de la particule
Dans l’industrie, selon les produits considérés, le procédé de cris-
tallisation peut conduire à l’obtention de particules possédant des Pour une sphère ψ = 1, tandis que pour les autres particules
gammes de taille très larges allant de dimensions nanométriques ψ < 1.
VP
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jRWXX
6 vp
d’où ψ= (4)
Dp sp
particule
6 a3 a
ψ= =
Dp 6a 2 Dp
Nombre cumulé N
Comme on considère la sphère de même volume que la particule
(le cube) :
πDp3
= a3 soit Dp =1241
, a
6
et a
ψ= = 0,806
1241
, a
VQ
R
VR
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jRWYX
et Hervé MUHR
Directeur de Recherche CNRS – Docteur en Génie des Procédés de l’Institut National
Polytechnique de Lorraine – Ingénieur ENSIC
Laboratoire Réactions et Génie des Procédés – CNRS UMR 7274 – Nancy – France
VS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRWYX
R
nique capable de séparer des constituants, tels que des mélanges d’isomères
ou des mélanges azéotropiques.
Coefficient de distribution du
Ki –
composé i
l Longueur d’onde m
m Masse kg
m Viscosité Pa.s
T Température C ou K
h Rendement –
Indices
crist : phase cristalline
eb : ébullition
fus : fusion
initial : mélange initial à purifier
liquide : phase liquide produite à l’issue de l’étape de
refroidissement
ressuage : phase liquide produite à l’issue de l’étape du ressuage
solide : phase solide produite à l’issue de l’étape de
refroidissement
VT
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jRWYX
1. Notions fondamentales, dont le contrôle et la séparation des constituants sont basés sur les
caractéristiques physico-chimiques d’un mélange liquide-vapeur.
définitions Il existe, parmi les procédés de cristallisation, deux types de
techniques :
– avec solvant : c’est la cristallisation en solution,
1.1 Principe de la cristallisation en milieu – sans solvant, on parle alors de cristallisation en milieu fondu.
fondu Alors que la cristallisation en solution s’apparente à l’opération
La cristallisation en milieu fondu est un procédé basé sur le dia- inverse de la dissolution, en faisant intervenir un mélange ternaire
gramme de phases liquide-solide d’un mélange à séparer, comme {solvant ; soluté ; impuretés}, la cristallisation en milieu fondu peut
indiqué figure 1. Ce procédé pourrait être comparé à la distillation, être comparée à l’opération inverse de la fusion et le milieu à puri-
fier est alors un binaire {produit noble ; impuretés}.
R
La cristallisation en milieu fondu est basée sur le refroidissement
d’un mélange impur de manière à produire une phase solide, riche
Température
Cristallisation
Cristallisation Cristallisation
en milieu fondu en solution
{produit noble ; {solvant ; soluté
impuretés} impuretés}
Cristallisation
Cristallisation
en couche
en suspension
sur paroi froide
VU
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jRWYX
1.2 Sécurité et développement durable – Le procédé est plus aisément mis en œuvre de manière discon-
tinue qu’en régime continu. De même, le procédé est plus « souple »
Bien que moins répandue que la cristallisation en solution, la en mode fermé qu’en continu, avec le passage d’un produit à un
cristallisation en milieu fondu présente de nombreux avantages : autre plus aisé.
– procédé peu énergivore de par une consommation énergétique – Il est nécessaire de retraiter les fractions intermédiaires produi-
bien inférieure à celle engagée dans les procédés de distillation, tes au cours du procédé, afin de produire et d’atteindre les produc-
par exemple. En effet, la chaleur latente de fusion des composés tivités visées, complexifiant alors le procédé.
organiques est de 2 à 7 fois moins élevée que la chaleur latente
de vaporisation [2] [3], rendant ainsi cette technique de purification
plus économique et écologique ; 1.3 Bases thermodynamiques
– procédé sans solvant, ce qui permet d’éliminer tous risques de
contamination du produit par le solvant, dispense de toute unité Les courbes de solubilité constituent la base thermodynamique
d’opération de retraitement de solvant et répond donc aux exigen- nécessaire à la conduite d’un procédé de cristallisation en solution.
Pour la cristallisation en milieu fondu, l’élément clef est la connais-
R
ces écologiques et économiques des procédés d’une chimie plus
respectueuse de l’environnement ; sance du diagramme de phases liquide/solide du système à puri-
– procédé applicable à plus de 72 % des composés organiques ; fier. En effet, la cristallisation en milieu fondu consiste à séparer
en effet, 72,2 % des molécules organiques ont leur température de des composés issus d’un mélange à l’état liquide par refroidisse-
fusion comprise entre 0 et 200 C, une gamme de température faci- ment selon l’équilibre liquide-solide du système initial à purifier.
lement accessible, comme le montre la figure 3 [3] [4] ; Tout comme le point azéotropique constitue une limite thermo-
– procédé de très haute sélectivité ; pour des mélanges ne for- dynamique en distillation, les points eutectique ou péritectique
mant pas des solutions solides, une pureté théorique de 100 % délimitent la zone dans laquelle le procédé de cristallisation en
peut être atteinte en une seule étape de cristallisation (seulement milieu fondu peut s’opérer.
14,1 % des systèmes binaires forment des solutions solides) [4] [5] ;
– procédé à faible coût d’investissement et de maintenance, dans
la mesure où aucune étape de filtration, lavage et séchage n’est Le point eutectique E est un point du diagramme de phases
nécessaire [2] ; liquide-solide dont la composition correspond à un mélange se
– procédé ne faisant pas intervenir de phase gazeuse, critère de comportant comme un corps pur en se solidifiant à la tempéra-
définition des procédés « verts » [2] ; ture de liquidus localement la plus faible du diagramme de pha-
– procédé fonctionnant à bas niveau thermique ; en comparaison ses, à température constante.
avec la distillation, la cristallisation en milieu fondu est effectuée à
basse température ; ainsi, elle convient particulièrement aux com- E(solide) → E(liquide)
posés thermosensibles ;
– procédé permettant la séparation d’isomères, des composés de
structure chimique très proche [6] et difficilement séparables par
les procédés classiques de purification. Par exemple, le p-dichloro-
Un composé péritectique P est un mélange se comportant
benzène et le o-dichlorobenzène sont purifiés par cristallisation en
comme un corps pur, qui, lorsqu’il passe de l’état solide vers
milieu fondu, tout comme les isomères du xylène (cf. exemple
l’état liquide, fond en formant une nouvelle phase solide S’ et
§ 1.3.2 et 5.3) [7].
une phase liquide.
Cependant, ce procédé de purification présente quelques
inconvénients. P(solide) → Liquide + S(′solide)
– Plusieurs cycles de purification peuvent être parfois nécessaires
afin d’atteindre le rendement et la pureté souhaités, en particulier si
le mélange à purifier forme une solution solide. 1.3.1 Équilibres des phases liquide-solide
– De par la nécessité d’un refroidissement lent et progressif afin
de produire des cristaux purs, le temps d’opération varie de quel-
ques heures à quelques dizaines d’heures, rendant le volume des 1.3.1.1 Structure des diagrammes de phases
réacteurs élevé, en fonction de la productivité visée. La figure 4 représente un diagramme de phases liquide-solide
– Si le refroidissement du système à purifier s’opère à des tem- d’un mélange binaire constitué d’un composé A et d’un produit B
pératures inférieures à la température ambiante, la production des avec Tfus,A et Tfus,B les températures de fusion des composés purs
frigories requiert une quantité d’énergie plus importante. respectifs. La composition de la phase liquide à une température T
250
8,40 %
15,50 % de –170 à –100 ºC
200
organiques
de –100 à 0 ºC
150 de 0 à 100 ºC
35,40 % de 100 à 200 ºC
100
36,80 % de 200 à 300 ºC
50 de 300 à 350 ºC
0
–170
–140
–110
–80
–50
–20
10
40
70
100
130
160
190
220
250
280
310
340
VV
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jRWYX
d’un système à l’équilibre liquide-solide est donnée par la courbe 1.3.1.2 Cristallisation en milieu fondu et diagramme
de liquidus. De la même manière, le solidus indique la composition de phases
de la phase solide. Dans le cas du binaire A + B, représenté figure 6, le diagramme
Le diagramme de phases présenté en figure 4 comporte un point de phases présente un point eutectique délimitant un large
péritectique et un point eutectique. domaine où le composé B cristallise de façon pure.
Le diagramme de phases permet, grâce à la règle du levier ou Un mélange liquide binaire A + B à purifier de composition ini-
des segments inversés, de déterminer, à partir d’un mélange tiale w0, représenté par le point M0 est refroidi. La phase solide
liquide initial de composition connue et de la température finale ainsi formée contient d’après le diagramme de phases 100 % de B,
du milieu, la proportion de phase solide par rapport à la quantité alors que la phase liquide s’enrichit en A. La force motrice de la
de phase liquide résiduelle, comme le montre la figure 5. Cela est cristallisation est la sursaturation qui est directement liée à l’écart
particulièrement utile pour déterminer la température finale à qui existe entre la température du mélange à l’équilibre thermody-
atteindre afin d’obtenir le taux de cristallisation fixé. namique et celle du milieu.
Mélange A + B
Température
liquide à t = 0
M0
Liquide Tfus,B
Règle du levier
msolide s la
DE du de
Tfus_A mliquide = CD q ui ion de
Li sit qui
po li
A(s) + liquide o m ase
C ph
liquidus T
Liquide Tfus,A Mf
C D E
B(s) + liquide
Tfus_B A(s) + liquide
Solidus
P(s) + liquide Composition
A(s) + P(s) B(s) + Point de phase solide
liquide eutectique
P(s) + B(s)
0 A(s) + B(s)
Titre massique en B
Cette règle permet de prévoir la quantité de phase solide par rapport
0 ωliq ω0 ωs = 1
à la masse de milieu fondu résiduel, à partir du diagramme de phases
liquide-solide. Titre massique ω en B
VW
R
VX
Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/
solide
(Réf. Internet 42332)
1– Extraction liquide-liquide
2– Cristallisation
S
3– Adsorption Réf. Internet page
4– Échange d'ions
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VY
S
WP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRWSP
Adsorption
Aspects théoriques
qui ne sont pas basées sur l’équilibre vapeur-liquide. Elle est largement utilisée
pour la séparation et la purification des gaz et des liquides dans des
domaines très variés, allant des industries pétrolières, pétrochimiques et
WQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRWSP
ADSORPTION ______________________________________________________________________________________________________________________
ap s–1
Coefficient cinétique de LDF pour les K –/Pa–1 Constante de Henry/Pente initiale
transferts macroporeux
L m Longueur d’un lit d’adsorbant
A m2 Surface d’adsorption
Constante caractéristique des
b m3 · mol–1 Constante de Langmuir m interactions entre l’adsorbat et
l’adsorbant
b′ m3 · mol–1 Constante du modèle de Toth
Concentration en phase fluide dans M g · mol–1 Masse molaire
c mol · m–3
les espaces intergranulaires Quantité volumique adsorbée
n mol · m–3
Concentration en phase fluide dans d’adsorbant
cp mol · m–3
les macropores
Quantité volumique d’adsorption
nm mol · m–3
Coefficient de diffusion maximale (à saturation)
Dc m2 · s–1
microporeux
Ns Nombre total de groupes de sites
Coefficient de diffusion
Dp m2 · s–1 p Pa Pression partielle
macroporeux
DL m2 · s–1 Coefficient de dispersion P Pa Pression totale
WR
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jRWSP
______________________________________________________________________________________________________________________ ADSORPTION
T K Température A alimentation
S
Coordonnée spatiale dans le lit p pores
Z m
d’adsorbant s site
εp Porosité des macropores S surface du grain d’adsorbant
Porosité totale des espaces * initiale
εt
intergranulaires et des macropores
Exposant
Rapport des tailles des molécules et
λ (0) référence
des pores
λf W · m–1 · K–1 Conductivité thermique du fluide a adsorbat
* seuil
Conductivité thermique des grains
λp W · m–1 · K–1
d’adsorbants
µ J · mol–1 Potentiel chimique Dans le cas de l’adsorption physique, la fixation des molé-
cules d’adsorbat sur la surface d’adsorbant se fait essentiellement
Diamètre des molécules du consti- grâce aux forces de Van der Waals et aux forces dues aux interac-
σi m tions électrostatiques de polarisation, dipôle et quadruple pour les
tuant i
adsorbants ayant une structure ionique. L’adsorption physique se
τp Facteur de tortuosité produit sans modification de la structure moléculaire et est parfai-
tement réversible (c’est-à-dire que les molécules adsorbées
Coefficient d’activité égal à l’unité peuvent être facilement désorbées en diminuant la pression ou en
γi
pour une solution idéale augmentant la température).
Nu Nombre de Nusselt : 2 hgrnRgrn /λf Dans le cas de l’adsorption chimique, le processus résulte
d’une réaction chimique avec formation de liaisons chimiques
Pe Nombre de Pecket : 2vRgrn /DL entre les molécules d’adsorbat et la surface d’adsorbant. L’énergie
de liaison est beaucoup plus forte que dans le cas de l’adsorption
Pr Nombre de Prandtl : (ρc)f η/(λf ρf ) physique et le processus est beaucoup moins réversible et même
Re Nombre de Reynolds : 2ρf uRgrn /η parfois irréversible.
Dans la plupart des procédés d’adsorption industriels, l’adsorp-
Sc Nombre de Schmidt : η/(ρf DM) tion physique est largement prépondérante par rapport à la chimi-
sorption, par conséquent seule l’adsorption physique sera
Sh Nombre de Sherwood : 2kf Rgrn /DM abordée dans cet article.
WS
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jRWSP
ADSORPTION ______________________________________________________________________________________________________________________
L’adsorption est un processus exothermique qui se produit donc ou le traitement des eaux usées. Pour ces applications de dépollu-
avec un dégagement de chaleur, ce qui peut conduire à un échauf- tion, l’adsorption sur charbon actif peut être couplée à une oxyda-
fement du solide et à une réduction des quantités adsorbées. Les tion à l’ozone pour traiter les micropolluants réfractaires [1].
variations de température sont souvent importantes dans les pro- Du fait de leur distribution assez large des tailles de pores, les
cédés industriels d’adsorption et peuvent constituer un des princi- charbons actifs ont des sélectivités plutôt faibles pour l’adsorption
paux facteurs de la dégradation de performances. L’exothermicité des molécules de tailles différentes. Pour augmenter les sélectivi-
d’un système d’adsorption est caractérisée par les chaleurs tés, il est possible de préparer des charbons actifs avec une distri-
d’adsorption qui peuvent être mesurées par des techniques calo- bution de pores très étroite par des processus d’activation
rimétriques ou estimées à partir des isothermes d’adsorption à dif- spécifiques, en utilisant par exemple un post-traitement des char-
férentes températures. bons actifs par le craquage ou la polymérisation de certaines
espèces comme le benzène ou l’acétylène sur la surface. Les char-
bons actifs ainsi obtenus sont appelés tamis moléculaires car-
1.2 Adsorbants bonés. C’est ce type de charbons actifs qui est utilisé pour la
production de N2 à partir de l’air avec un procédé de séparation
Les adsorbants utilisés dans l’industrie ont généralement des basé sur des sélectivités cinétiques. Les tailles effectives des
surfaces spécifiques (surface par unité de masse) supérieures à micropores dans les tamis moléculaires carbonés peuvent varier
600 m2/g, atteignant même quelques milliers de m2/g. Ces adsor- entre 0,3 et 0,8 nm.
S
bants sont nécessairement microporeux avec des tailles de pores
inférieures à 2 nm ou mésoporeux avec des tailles de pores com- Les principales caractéristiques physiques des charbons actifs
prises entre 2 et 50 nm (selon la classification de l’IUPAC). Les sont données dans le tableau 1.
adsorbants les plus utilisés dans l’industrie sont : les charbons
actifs, les zéolithes, les gels de silice et les alumines activées. Les 1.2.2 Zéolithes
zéolithes se distinguent des trois autres types d’adsorbants par
leurs structures cristallines conduisant à des micropores réguliers Ces matériaux existent à l’état naturel mais la plupart des appli-
de taille uniforme. cations industrielles utilisent des zéolithes synthétiques. Les zéo-
lithes sont des alumino-silicates cristallins et poreux, résultant des
enchaînements de tétraèdres de SiO4 et AlO4 . Ces tétraèdres sont
1.2.1 Charbons actifs reliés entre eux par des motifs réguliers grâce à des atomes d’oxy-
Les charbons actifs sont de loin les adsorbants les plus fabriqués gène mis en commun [2]. Cela forme des super-réseaux cristallins
et utilisés industriellement. Ils peuvent être obtenus à partir d’un contenant des pores de tailles moléculaires, formés entre des
grand nombre de matériaux carbonés (bois, charbon, noix de fenêtres, dans lesquels les molécules étrangères peuvent péné-
coco, etc.), par des processus de carbonisation suivis des proces- trer. La structure microporeuse est donc déterminée par les
sus d’activation dûment contrôlés. Les charbons actifs sont com- réseaux cristallins si bien qu’elle est complètement uniforme sans
posés de microcristallites élémentaires de graphite qui sont distribution de taille, contrairement aux trois autres types d’adsor-
assemblées avec une orientation aléatoire. Les espaces entre ces bants.
cristallites forment les pores dont la distribution des tailles est De nombreuses structures différentes de zéolithes existent selon
assez large et va des micropores (< 2 nm) aux mésopores (2 à la manière dont sont arrangées les unités élémentaires (qui sont
50 nm) et aux macropores (> 50 nm). Les charbons actifs utilisés composées des tétraèdres de SiO4 et AlO4) et selon le rapport
pour la séparation en phase liquide ont des tailles de pores distri- Si/Al. Trois des zéolithes les plus courantes sont les zéolithes A,
buées autour ou supérieures à 3 nm tandis que ceux utilisés en les faujasites ainsi que la mordenite.
phase gazeuse ont des tailles de pores inférieures. Les zéolithes ont généralement des structures ioniques en rai-
La surface des charbons actifs est essentiellement non polaire, son de la présence d’aluminium car chaque atome d’aluminium
même si une légère polarité peut se produire par une oxydation de introduit une charge négative qui doit être compensée par un
surface. En conséquence, ils n’ont pas besoin de séchage préalable cation échangeable. Les principaux cations sont des cations alca-
sévère et adsorbent de préférence les composés organiques non lins tels que le sodium (Na+), le potassium (K+), le calcium (Ca2+),
polaires ou faiblement polaires. Ils sont fréquemment utilisés pour le lithium (Li+), etc. La nature des cations ainsi que leur positionne-
la récupération des vapeurs de solvants et d’hydrocarbures, la ment dans les zéolites ont une grande importance sur les proprié-
décoloration de sucres, la purification d’eau, l’élimination d’odeur tés d’adsorption.
WT
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jRWSP
______________________________________________________________________________________________________________________ ADSORPTION
Exemple : un cas typique est celui des zéolites A ayant le sodium Les utilisations principales des gels de silice sont le séchage, la
Na+, le potassium K+ ou le calcium Ca2+ comme cations compensa- séparation des composés aromatiques, le traitement du gaz natu-
teurs. La zéolite A avec K+ a les fenêtres partiellement obstruées par rel, etc.
les cations K+ et la taille des fenêtres passe de 0,4 nm (4 Å) à environ Les principales caractéristiques physiques des gels de silice sont
0,3 nm (3 Å) (zéolite 3A). La zéolite A avec Na+ (zéolite 4A) a des données dans le tableau 1.
ouvertures de fenêtres plus grandes en raison de la taille plus faible de
Na+ par rapport à celle de K+. Quant à la zéolite A avec Ca2+, les
fenêtres ne sont pratiquement pas obstruées puisque tous les cations 1.2.4 Alumines activées
sont localisés à l’intérieur des sites (zéolite 5A).
Les alumines activées sont des oxydes d’aluminium obtenues
par déshydratation thermique du trihydrate d’alumine. Les princi-
Il est à noter que les cations affectent les propriétés d’adsorption
pales caractéristiques physiques des alumines activées sont don-
non seulement par obstruction partielle des micropores mais aussi
nées dans le tableau 1. Comme les gels de silice, les alumines
par des interactions spécifiques avec les molécules adsorbées [3].
activées sont très hydrophiles et sont couramment utilisées pour le
Les ions contenus dans les zéolites peuvent être substitués par séchage. Elles peuvent également être utilisées pour éliminer cer-
d’autres types d’ions et cette modification peut changer les pro- taines substances indésirables de l’eau (arsenic, cuivre...).
priétés d’adsorption des zéolites pour les rendre plus adéquates à
des applications spécifiques.
S
1.2.5 Adsorbants à base de polymères
Les adsorbants à base de polymères organiques ont trouvé des
Exemple : la production d’oxygène par le procédé VSA (Vacuum applications pour l’élimination des composés organiques, la purifi-
Swing Adsorption) utilise la zéolithe LiX obtenue à partir de la zéolite cation des eaux ou la fabrication des médicaments. Les polymères
NaX par échange d’ions. de base sont des polystyrènes, des esters polyacryliques ou des
résines phénoliques. Ce sont généralement des matériaux méso-
Le rapport Si/Al dans les zéolithes est toujours supérieur ou égal poreux. Leurs principales caractéristiques physiques sont données
à 1, mais n’a pas de limite supérieure. En règle générale, une zéo- dans le tableau 1.
lithe riche en aluminium a une grande affinité pour l’eau et
d’autres molécules polaires tandis qu’une zéolithe pauvre en alu-
minium est plutôt hydrophobe et adsorbe de préférence les hydro- 1.2.6 Matériaux organométalliques poreux (MOF)
carbures. La silicalite est une zéolithe particulière, constituée Depuis la fin des années 1980, de nouveaux types d’adsorbants
presque entièrement de silice, avec très peu d’aluminium sont apparus, constitués d’ions métalliques liés par des ligands
(Si/Al = ∞) et sans cation. Cette zéolithe a des comportements simi- organiques et formant des réseaux polymériques. Ces nouveaux
laires à ceux des charbons actifs, mais résiste mieux à l’humidité matériaux organiques/inorganiques, appelés les MOF (Metal-Orga-
et est plus stable thermiquement. nic-Frameworks) semblent promis à un bel avenir. L’utilisation des
Aujourd’hui, il existe d’autres types de zéolithes que les clas- ligands organiques carboxyliques pour réunir des ions métalliques
siques ayant une structure microporeuse organisée : l’industrie permet la formation d’un réseau cristallin ordonné, très stable avec
chimique sait synthétiser des structures silicatées méso- une porosité et une surface spécifique très importantes. Le choix
poreuses ordonnées et les utilise comme adsorbants. Il existe de varié de ligands organiques et d’ions métalliques permet d’obtenir
nombreuses structures différentes, selon le mode de synthèse. Les d’importantes diversités de topologies [5].
matériaux les plus connus sont les MCM-41 et les SBA15. Leur sur-
face spécifique est similaire à celle du charbon activé (autour de Exemple : comme matériau organométallique, on peut citer le
1 000 m2/g). La taille des pores est contrôlée et varie entre 2 à MOF-5, constitué par des ions de Zn2+ et des ligands 1-4 dicarboxyle
30 nm [4]. de benzène.
Les principales caractéristiques physiques des adsorbants à base Les utilisations principales des MOF sont liées à l’adsorption : le
de silicates sont données dans le tableau 1. stockage, la séparation, la purification des gaz (CO2 , H2) et le trai-
Par substitution de phosphore au silicium, ces aluminosilicates tement des eaux usées [6].
ont donné naissance à d’autres tamis moléculaires de type
zéolithique : les aluminophosphates (AlPO) qui, à leur tour ont été 1.2.7 Matériaux en développement
modifiés par incorporation de silicium pour donner les silicoalumi-
nophosphates (SAPO). Certains de ces SAPOs présentent de nou- 1.2.7.1 Nanomatériaux (NM)
velles structures critallines, en revanche d’autres présentent des
structures similaires à celles de zéolithes conventionnelles comme Les nanostructures peuvent être constituées de carbones,
le SAPO-34 qui a la structure de la chabazite ou le SAPO-37 qui a d’oxydes métalliques. Les nanotubes de carbone sont composés
celle de la faujasite. Le SAPO-34 est utilisé comme catalyseur et de feuilles cylindriques de graphite enroulées dans un tube [7].
également dans les systèmes de climatisation thermique à adsorp- Les nanomatériaux sont en plein essor. Ces matériaux sont
tion [BE 9 737]. faciles à produire et ont une surface spécifique plus élevée que
celle des matériaux actuels [7] [8]. Ainsi, les masses de matériaux
nécessaires à l’adsorption sont moins importantes que pour des
1.2.3 Gels de silice adsorptions classiques. De plus, les cinétiques d’adsorption sont
très rapides, permettant de diminuer les temps de contact et donc
Les gels de silice (SiO2.nH2O) peuvent être obtenus par précipi- la taille des adsorbeurs.
tation de silice en faisant réagir une solution de silicate de sodium Pour le moment, leur développement et leur commercialisation
avec un acide minéral (sulfurique ou chlorhydrique). Le gel obtenu dépendent de leur degré de toxicité et de leur efficacité de
est ensuite lavé, séché et activé. La structure des pores est créée régénération [8].
par l’agglomération des microparticules sensiblement sphériques
de dimension à peu près uniforme comprise entre 2 et 20 nm. La
1.2.7.2 Adsorbants bon marché (Low Cost Adsorbents )
surface des gels de silice est rendue polaire par les groupements
hydroxyles et ces gels adsorbent de préférence les molécules De nombreuses recherches visent à valoriser des déchets ou des
polaires comme l’eau et les alcools. ressources locales en les transformant en adsorbants efficaces. On
WU
S
WV
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Adsorption
Procédés et applications
par Lian-Ming SUN
Expert Groupe, Direction Ingénierie – Air Liquide
Docteur de l’Université Pierre et Marie Curie
Francis MEUNIER
Professeur au CNAM, Titulaire de la Chaire Froid et Climatisation, Directeur de l’IFFI
et Gino BARON
Professeur au Département de Génie Chimique de la Vrije Universiteit Brussel (VUB),
Belgique
S
1. Généralités................................................................................................. J 2 731 - 2
1.1 Méthodes de régénération.......................................................................... — 2
1.2 Critères de sélection pour les adsorbants ................................................. — 3
1.3 Configurations des adsorbeurs fixes ......................................................... — 3
1.4 Protection des adsorbants .......................................................................... — 4
1.5 Processus pour le développement d’un procédé d’adsorption............... — 4
1.6 Principales applications industrielles......................................................... — 4
2. Procédés de séparation par adsorption modulée en pression .... — 5
2.1 Principe de l’adsorption modulée en pression ......................................... — 5
2.2 Étapes de base dans les cycles de PSA ..................................................... — 6
2.3 Exemples d’application ............................................................................... — 6
3. Procédés de séparation par adsorption modulée
en température ......................................................................................... — 9
3.1 Méthodes de régénération thermique ....................................................... — 10
3.2 Cycles de TSA à lit fixe et à chauffage direct ............................................. — 10
3.3 Exemples d’application ............................................................................... — 11
4. Procédés de séparation par chromatographie................................. — 12
4.1 Modes opératoires (gaz/liquide)................................................................. — 13
4.2 Adsorbants et leurs mises en forme utilisés en chromatographie ......... — 14
4.3 Chromatographie annulaire continue........................................................ — 14
4.4 Applications ................................................................................................. — 15
5. Procédés de séparation à lit mobile ou lit mobile simulé ............ — 15
5.1 Adsorption discontinue en cuve agitée ..................................................... — 15
5.2 Adsorption continue en contre-courant..................................................... — 15
5.3 Lit mobile simulé ......................................................................................... — 16
5.4 Applications ................................................................................................. — 17
6. Autres procédés d’adsorption .............................................................. — 18
6.1 Stockage du gaz naturel .............................................................................. — 18
6.2 Production du froid...................................................................................... — 18
6.3 Déshumidification........................................................................................ — 20
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 2 731
L es procédés d’adsorption sont souples. Ils sont utilisables aussi bien pour
le fractionnement d’un mélange gazeux ou liquide lorsque celui-ci
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPPU
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1. Généralités
T1
1.1 Méthodes de régénération
Quantité adsorbée n
nads
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S
Production
● Sélectivité Alimentation Alimentation
Les sélectivités sont des capacités relatives d’adsorption des a adsorbeur à circulation axiale b adsorbeur à circulation radiale
constituants par rapport à d’autres constituants. Plus ces sélec-
tivités sont grandes, plus la séparation sera facile et plus les
procédés seront performants au niveau des rendements ou des
Alimentation
énergies à mettre en jeux mais aussi des productivités.
● Régénérabilité
Pour les procédés avec régénération in situ, les adsorbants
doivent être faciles à régénérer. La régénérabilité d’un Adsorbant
adsorbant affecte directement la respiration (différence entre
les quantités adsorbées à la fin de la phase d’adsorption et à la
fin de la phase de désorption) et détermine la capacité utile
d’un adsorbeur. La régénérabilité d’un système d’adsorption
est essentiellement caractérisée par la forme des isothermes
d’adsorption. Production
c adsorbeur à circulation horizontale
● Cinétiques
La recherche des meilleur s coûts pour les procédés
d’adsorption conduit à l’utilisation de cycles d’adsorption de plus
Figure 2 – Configurations d’adsorbeurs fixes
en plus rapides afin d’augmenter les productivités horaires et de
diminuer les investissements. De ce fait, un bon adsorbant doit
donc posséder non seulement des propriétés thermo-
dynamiques intéressantes mais aussi des propriétés cinétiques d’adsorbant est souvent verticale, mais peut être aussi radiale
satisfaisantes. ou horizontale dans certaines applications en phase gazeuse
(figure 2).
●Résistances mécanique, chimique et thermique
Les adsorbants doivent être résistants à l’attrition, au chan- L’adsorbeur de type vertical à circulation axiale (figure 2a )
gement de conditions opératoires (pression et température), constitue une solution simple, économique et efficace aux problèmes
aux éventuelles attaques des différentes impuretés présentes de maintien de lit (tant que le rapport hauteur/diamètre reste raison-
pour assurer des durées de vie suffisantes. nable) et de volumes morts, et est largement utilisé dans les procédés
industriels d’adsorption. En revanche, dès que le procédé d’adsorp-
● Coûts de fabrication tion utilise des adsorbants à forte perte de charge (par exemple, des
Le coût des adsorbants peut représenter une part importante billes de fine granulométrie) ou des vitesses d’écoulement importan-
de l’investissement global d’un procédé et il peut même tes (dues à des durées de cycle courtes par exemple), la limitation des
devenir un critère primordial dans certaines applications de pertes de charge devient problématique puisqu’elle nécessite une
traitement des eaux. réduction de la longueur de lit et dégrade immanquablement les
autres paramètres de performance de l’adsorbeur (coûts de fabrica-
tion, volumes morts et distribution de fluide).
1.3 Configurations des adsorbeurs fixes L’adsorbeur de type vertical à circulation radiale (figure 2b )
autorise la limitation de ces pertes de charge sans inflation
Un adsorbeur constitue naturellement l’élément de base dans le conséquente du rayon et du coût de l’adsorbeur. L’optimisation du
dispositif d’un procédé d’adsorption. Les fonctions auxquelles doit couple volumes morts/distribution demeure toutefois un point
répondre l’adsorbeur sont bien entendu de maintenir le lit critique pour cette configuration. Coûts de fabrication plus élevés,
d’adsorbant mais aussi de limiter au minimum les éléments préju- volumes morts plus importants, maintien plus difficile du lit
diciables aux performances, c’est-à-dire limiter les pertes de charge d’adsorbant, remplissage plus délicat des grains d’adsorbant si
dans le lit et les circuits environnants, minimiser les volumes morts plusieurs couches d’adsorbants sont nécessaires constituent les
et assurer une bonne distribution des flux fluides à l’entrée et à la autres inconvénients de cette configuration. Les adsorbeurs à
sortie de l’adsorbeur. circulation radiale ont été d’abord employés dans des unités de
grande taille d’épuration de l’air par adsorption et ensuite étendus
La majorité des adsorbeurs fixes industriels sont cylindriques et à des unités de production d’oxygène par adsorption (VSA O2) par
disposés verticalement. La circulation des fluides à travers les lits la société Air Liquide.
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WY
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L’adsorbeur à circulation horizontale (figure 2c ) est également 1.5 Processus pour le développement
industriellement employé. Il offre l’avantage de faibles pertes de
charge, tout comme l’adsorbeur à circulation radiale, mais présente d’un procédé d’adsorption
des inconvénients plus importants pour les volumes morts et les
problèmes de distribution. La conception et le développement des procédés d’adsorption
constituent souvent un exercice difficile et de longue durée en
raison de leur complexité. Le processus généralement pratiqué
1.4 Protection des adsorbants comprend différentes phases :
— préétude technico-économique, pour définir les principales
Les adsorbants sont généralement des matériaux relativement spécifications et pour sélectionner un procédé d’adsorption appli-
fragiles qui sont susceptibles d’être désactivés, partiellement ou cable en première approximation ;
complètement, par des impuretés de nature différente contenues — présélection des adsorbants, en se basant sur les connais-
dans les mélanges d’alimentation. Ces impuretés peuvent être des sances préalablement acquises (éventuellement avec des molé-
poussières solides, des gouttelettes liquides (eau, huiles ou autres cules voisines) ;
composés organiques, par exemple), ou simplement des adsorbats — détermination des données thermodynamiques et cinétiques
fortement adsorbables qui sont difficiles, voire impossibles, à des adsorbants sélectionnés ;
désorber (H2O pour la plupart des zéolites, hydrocarbures lourds
— études de procédés à l’aide des données issues de l’étape pré-
S
pour les charbons actifs, etc.). Dans ce cas, il faut prévoir
d’installer, en amont des adsorbeurs, des dispositifs de protection cédente et d’un outil de simulation, préalablement validé sur des
tels que des filtres ou d’autres types d’adsorbants plus aptes à procédés déjà réalisés. Si les performances de séparation obtenues
arrêter les impuretés. par simulation sont satisfaisantes, on passe à la phase suivante.
Sinon, on revient à la phase de la sélection des adsorbants ;
Dans la pratique, il est courant de placer les adsorbants de
— tests de validation sur maquette. En cas de désaccord avec
protection à l’intérieur d’un adsorbeur en amont immédiat des
les performances attendues, il sera sans doute nécessaire de révi-
adsorbats de séparation, les différents adsorbants étant soumis
ser la modélisation des procédés d’adsorption, la caractérisation
aux mêmes cycles d’adsorption/régénération (configuration
des adsorbants (des expériences supplémentaires dans des
multilits).
conditions de mélange par exemple) et le choix des adsorbants ;
Exemples typiques : l’utilisation d’alumines activées, gels de silice — tests en pilote dans des conditions plus réalistes ;
ou tamis moléculaires pour l’élimination d’H 2 O, CO 2 et autres
— industrialisation si les phases précédentes se sont passées
composés lourds susceptibles de désactiver les adsorbants dans les
avec succès.
procédés de PSA.
Tableau 1 – Exemples d’applications pour la purification et la séparation par adsorption des gaz et des liquides
(les constituants lourds sont donnés en premier)
Application Séparation Adsorbants
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2. Procédés de séparation de la société Esso Research & Engineering, même si les notions de
base étaient déjà connues par des travaux antérieurs. L’invention
par adsorption modulée d’Air Liquide a par ailleurs introduit pour la première fois une
régénération sous vide, fondement des procédés VSA (Vacuum
en pression Swing Adsorption ).
(1) adsorption
S
Concentration
(2) décompression à contre-courant
(3) élution
(4) recompression
(1)
Position axiale
Concentration
(2)
Position axiale
Concentration
P
Position axiale
Concentration
Pads
(4)
Pdes
Figure 3 – Principe de la séparation par PSA, illustré par le cycle de Skarstrom comprenant quatre étapes
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XQ
S
XR
Opérations unitaires : extractions fluide/fluide et fluide/
solide
(Réf. Internet 42332)
1– Extraction liquide-liquide
2– Cristallisation
3– Adsorption
T
4– Échange d'ions Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
XS
T
XT
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jRWXS
Échange d’ions
Principes de base
T
1.3 Résines adsorbantes................................................................................. — 7
1.4 Résines inertes .......................................................................................... — 7
2. Propriétés générales des résines ...................................................... — 7
2.1 Taux de réticulation et porosité du squelette ......................................... — 7
2.2 Capacité d’échange................................................................................... — 8
2.3 Stabilité et longévité ................................................................................. — 9
2.4 Masse volumique ...................................................................................... — 10
2.5 Granulométrie ........................................................................................... — 10
2.6 Rétention d’humidité ................................................................................ — 11
3. Réactions d’échange d’ions................................................................ — 12
3.1 Échange cationique................................................................................... — 12
3.2 Échange anionique ................................................................................... — 12
3.3 Diagramme récapitulatif ........................................................................... — 13
3.4 Équilibre de l’échange d’ions ................................................................... — 14
3.5 Cinétique d’échange ................................................................................. — 16
3.6 Résultats pratiques de l’équilibre et de la cinétique .............................. — 18
4. Conclusion............................................................................................... — 19
5. Glossaire .................................................................................................. — 20
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. J 2 783v2
’échange d’ions est un procédé chimique dans lequel les ions d’une cer-
L taine charge contenus dans une solution (par exemple des cations) sont
éliminés de cette solution par adsorption sur un matériau solide (l’échangeur
d’ions), pour être remplacés par une quantité équivalente d’autres ions de
même charge émis par le solide. Les ions de charge opposée ne sont pas
affectés. Cette technologie a été développée à l’échelle industrielle après la
seconde guerre mondiale, principalement dans les années 1950-1970.
Un échangeur d’ions est un sel, un acide ou une base, solide et insoluble
dans l’eau, mais hydraté, c’est-à-dire gonflé d’eau comme une éponge. La
teneur en eau d’un matériau apparemment sec peut être de plus de 50 % de sa
masse totale et les réactions d’échange se déroulent dans cette eau, dite eau
de gonflement ou d’hydratation, à l’intérieur de l’échangeur.
L’échange d’ions est à la base d’un grand nombre de procédés de l’industrie
ou de laboratoire, qui peuvent se classer en trois catégories principales : subs-
titution, séparation et élimination :
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@RPQU
Substitution : un ion noble (par exemple le cuivre) est récupéré dans la solu-
tion et remplacé par un autre sans valeur. De façon analogue, un ion nocif (par
exemple un cyanure) est retiré de la solution et remplacé par un autre inoffensif.
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XV
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T
S S S Polystyrène réticulé
Dans la fabrication des résines échangeuses d’ions, la polyméri-
sation se fait généralement en suspension. Des gouttelettes d’oli-
gomère se forment dans ce milieu et croissent jusqu’à devenir des
billes dures et sphériques de polymère. Figure 1 – Polymérisation du styrène et réticulation
par le divinylbenzène
CH2 CH2
CH CH CH
1.2 Groupes fonctionnels H2SO4
Polystyrène
réticulé
1.2.1 Échangeurs de cations sulfoniques (cf. figure 1) SO3H SO3H SO3H
CH2 CH2 CH
ou carboxyliques fortement acides
CH CH CH2 CH
Les billes chimiquement inertes de polystyrène sont traitées par
de l’acide sulfurique ou sulfochlorique concentré.
SO3H SO3H SO3H
XW
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[NaOH]
H CH2 CH2 CH2 CH2
C CH CH CH
T Exemples
Amberlite IRC86, Dowex MAC3, Lewatit CNP80, Relite CC, etc.
sable. Celles de type 2, de basicité légèrement plus faible, sont
toutefois assez basiques pour éliminer tous les anions et se régé-
nèrent plus facilement à la soude caustique ; elles donnent donc
une capacité d’échange élevée avec un meilleur rendement de
1.2.3 Échangeurs d’anions régénération (§ 3.6.1) ; en contrepartie, elles sont moins stables
chimiquement et produisent une fuite en silice plus élevée que les
1.2.3.1 Polystyréniques résines de type 1.
Des billes de polystyrène réticulé sont traitées avec du chloro- On appelle généralement faiblement basiques les résines dont le
méthyl méthyl éther CH2Cl—O—CH3 , en milieu anhydre en pré- groupe actif est une amine. Cependant, leur basicité peut varier
sence d’un catalyseur, AlCl3 ou SnCl4 . On obtient du polystyrène considérablement : les amines tertiaires sont parfois appelées
chlorométhylé (figure 5). moyennement basiques, alors que les amines primaires, d’ailleurs
Au cours d’une seconde étape, on peut remplacer le chlore du assez rares, ont une basicité très faible.
groupe chlorométhylé par une amine ou même de l’ammoniac.
Selon le réactif choisi, on obtient un échangeur d’anions plus ou
moins fortement basique (figure 6). Alors que les échangeurs de Les résines faiblement basiques les plus utilisées sont celles
cations courants se divisent en deux classes seulement selon leur à fonction amine tertiaire. Elles fixent les acides forts présents
groupe actif : dans la solution à traiter mais ne fixent ni les sels neutres, ni
– fortement acide (groupe sulfonique) ; les acides faibles.
– faiblement acide (groupe carboxylique),
Une variété bien plus grande existe pour les échangeurs
Les fabricants n’indiquent pas toujours la structure chimique
d’anions, dont la basicité peut être choisie sur mesure en raison du
dans leur documentation, même détaillée. Il faut donc se garder de
grand nombre d’amines disponibles. Les échangeurs d’anions
considérer comme chimiquement identiques des résines ayant
représentés dans les réactions de la figure 6 sont classés par ordre
simplement des caractéristiques générales voisines.
de basicité décroissante.
Les résines ayant des groupes ammonium quaternaire sont tou-
Exemples
tes fortement basiques. Par convention, on appelle :
– type 1, les groupes benzyltriméthylammonium, les plus forte- Fortement basiques type 1 : Amberjet 4200, Dowex Marathon A,
ment basiques ; Lewatit Monoplus M500
– type 2, les benzyldiméthyléthanolammonium, dont la basicité Fortement basiques type 2 : Amberjet 4600, Dowex Marathon A2,
est légèrement plus faible. Lewatit Monoplus M600
Les résines de type 1 sont utilisées là où l’élimination totale de Faiblement basiques : Amberlite IRA96, Dowex Marathon WBA,
tous les anions, même ceux d’acides faibles (silice), est indispen- Lewatit Monoplus MP64
CH2Cl CH2Cl
XX
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CH2 Exemples
CH
−
CH3 Cl
+ N(CH3)3
+ Amberjet
Triméthylamine
CH2 N CH3 4200
CH3 (type 1)
CH2
CH
−
CH3 Cl
+ N(CH3)2CH2CH2OH
+ Amberjet
Diméthyléthanolamine CH2 N CH2CH2OH 4600
(type 2)
CH3
CH2
CH2 CH
CH
+ NH(CH3)2
CH3
Diméthylamine Amberlite
CH2 N
CH3 IRA 96
CH2 Cl
T
(tertiaire)
CH2
CH
+ NH2CH3
Méthylamine
CH2 NHCH3
(secondaire)
CH2
CH
+ NH3
Duolite
Ammoniac A 365
CH2 NH2
(primaire)
1.2.3.2 Polyacryliques plus fréquemment tertiaire. L’amine primaire produit une aminolyse
Leur fabrication, représentée sur la figure 7, est analogue à celle de l’ester du polymère et le transforme en amide, tandis que l’autre
des résines polystyréniques : on prépare des billes à partir d’un extrémité de la polyamine ainsi fixée au squelette forme le groupe
ester acrylique et de divinylbenzène copolymérisés en suspension actif de l’échangeur d’anions. On obtient toujours par cette méthode
avec un catalyseur d’activation par radical libre. Le polyester acryli- un échangeur faiblement basique que l’on peut, par la suite, rendre
que ainsi formé est alors activé par réaction avec une polyamine quaternaire au moyen de chlorure de méthyle ou de sulfate de
contenant au moins une amine primaire et une amine secondaire ou diméthyle pour obtenir un échangeur fortement basique.
CH2 CH2
CH + CH3Cl CH −
CH3 Cl
Quaternisation C C
CH3 [ou (CH3)2SO4] +
O NHCH2CH2N O NHCH2CH2N CH3
n n
CH3
CH3
Amine tertiaire faiblement basique Ammonium quaternaire fortement basique
Pour simplification, le divinylbenzène n’a pas été représenté.
XY
T
YP
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Échange d’ions
Mise en œuvre
YQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
jRWXT
T Charge ionique éq
Ions échangés au cours
d’un cycle
de la résine échangeuse d’ions placée dans une colonne
d’échange, familièrement appelée bidon dans le jargon du métier.
Dans la plupart des cas, la résine épuisée est régénérée et rincée
Volume de liquide par avant de pouvoir être utilisée à nouveau. C’est ce que l’on appelle
Charge volumique h–1 volume de résine et par le cycle d’échange.
heure
Concentration en g/L, mg/L,
masse µg/L, ng/L
Dans la solution 1.1 Description d’un cycle complet
Le degré Brix est le Le cycle se décompose en plusieurs phases :
pourcentage en masse
Concentration de sucre °Bx – la saturation (ou production) ;
de sucre dans la
solution – le détassage (ou soulèvement) ;
– la régénération ;
méq/L = – le rinçage.
Concentration ionique Dans la solution
éq/m3
La figure 1 montre schématiquement ces quatre étapes.
Conductivité électrique µS/cm D’une solution
Saturation. La solution à traiter passe à travers le lit de résine,
Débit m3/h en saturant cette dernière. Au moment où la quantité d’ions fixes
atteint la capacité utile, c’est-à-dire au point de percement où la
Diamètre de la colonne mm fuite ionique (ions non retenus) atteint une valeur limite fixée à
Grammes de réactif pur l’avance, on arrête la phase de production.
Dosage de régénérant g/L
par litre de résine Soulèvement. On détasse alors la résine pendant un quart
Densité d’une bille de d’heure environ par un courant d’eau ascendant, ce qui permet
résine (parfois appelée aussi d’éliminer les particules qui ont pu se déposer à la surface du
Masse volumique kg/L lit ainsi que les éventuels débris de résine. L’expansion du lit doit
densité particulaire ou
densité réelle) être de 50 à 100 % en volume. On laisse ensuite décanter le lit.
YR
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Lit de résine
en expansion
Résine Résine
Résine
YS
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jRWXT
Saturation Régénération
Cocourant
Fuite Fuites
Régénéré Saturé Régénéré
Contre-
courant
T 10
µS/cm Profil de fuite Résine saturée
Résine régénérée
9
Cocourant
8
7
Conductivité
6
5
4
3
2 Contre-courant
1
0
0 20 40 60 80 100 %
Pourcentage du cycle
Figure 2 – Effets des régénérations à cocourant et à contre-courant sur la fuite ionique et représentation des lits de résines en cours de saturation
et de régénération
YT
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combinaisons de résine faible et forte, au moins pour l’échangeur – celles qui sont complètement remplies de résine ; elles sont
d’anions, permettant d’atteindre un rendement de régénération toujours régénérées à contre-courant.
global (rapport de la capacité utile en éq/L à la quantité de régéné-
rant en éq/L) de l’ordre de 90 %. Pour assurer un flux homogène à travers la résine, divers sys-
tèmes de distribution et de reprise existent (§ 2.11.1).
Par ailleurs, les technologies modernes permettent d’obtenir une
très bonne qualité d’eau (conductivité toujours inférieure à 1 µS/cm)
tout en réduisant au minimum la consommation de régénérants.
2.2 Petites unités
Nous examinons certains détails de construction des installations.
La figure 3 représente une colonne typique, destinée à l’adoucis-
2.1.1 Dimensions sement domestique. Ce genre d’appareil est construit jusqu’à des
diamètres d’environ 50 cm. Le cylindre extérieur est fait de polyester
Le diamètre des colonnes varie de quelques centimètres (au labo- renforcé. L’entrée de l’eau brute et du régénérant ainsi que la sortie
ratoire) jusqu’à 5 m. La hauteur du lit de résine varie aussi de 10 cm de l’eau de soulèvement à contre-courant sont combinées en une
à 3 m, parfois plus. Dans des installations industrielles classiques, la seule grosse crépine, cylindre annulaire de plastique comportant
hauteur de couche de résine ne devrait pas être inférieure à 70 cm. des fentes d’environ 0,2 mm de largeur, au travers desquelles les
La hauteur maximale dépend de la perte de charge tolérable. La plu- billes de résine ne peuvent pas passer. La sortie de l’eau traitée est
part des installations ont des lits de résine de 1 à 2,5 m de hauteur. un tuyau concentrique, avec une autre crépine à la base. Ce type
La difficulté principale à résoudre est l’homogénéité des flux car le d’adoucisseur a un fonctionnement automatique, avec de petites
liquide à traiter et le régénérant doivent être en contact uniforme vannes à plusieurs voies, fixées directement au sommet du cylindre
avec tout le volume de résine et permettre le développement de afin de former un ensemble compact avec les systèmes de tuyaux
fronts horizontaux stables se déplaçant verticalement. d’entrée et de sortie. La figure 3 comporte aussi le bac à sel où l’on
T
prépare la saumure de régénération de l’adoucisseur.
2.1.2 Matériau de construction De tels petits filtres, utilisés comme adoucisseurs domestiques,
peuvent être régénérés à contre-courant selon le principe des
Les unités de petites dimensions, jusqu’à un diamètre d’environ colonnes pleines (§ 2.5). Ils sont extrêmement simples, constitués
1 m, sont construites la plupart du temps en polyester renforcé par d’une colonne semblable à celle de la figure 3 mais complètement
de la fibre de verre. Les installations industrielles de déminérali- remplie de résine. Aucun soulèvement complet du lit de résine
sation d’eau sont en général construites en chaudronnerie d’acier n’est possible, mais ces unités fonctionnent néanmoins de manière
ébonité à l’intérieur : une couche protectrice (environ 3 mm) est en satisfaisante, car toute turbidité qui pénètre est filtrée au sommet
effet nécessaire pour que l’acier résiste à l’attaque des acides. du lit puis éliminée pendant la régénération à contre-courant.
Saumure de régénération
Eau de dilution
Résine Flotteur
adoucissante (option)
Pastilles de sel
Plancher à sel
(option)
Saumure saturée
Crépine
collectrice Prise de saumure
YU
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T
dilué avant d’atteindre la résine. Par contre, lorsqu’il est distribué au
ras de la surface, l’effet de dilution est négligeable en raison de la Figure 4 – Colonne régénérée à cocourant
densité de la solution régénérante concentrée. Certains construc-
teurs font cependant parfois l’économie de ce distributeur.
Le réseau de reprise au bas de la colonne est constitué d’une
Eau brute Air
plaque perforée munie de crépines, qui assure un parfait écoule-
ment de l’eau traitée. Ce dispositif est maintenant majoritairement
utilisé, alors qu’autrefois on trouvait des collecteurs en étoile ou en
râteau (bras principal sur lequel sont vissés des tubes latéraux per-
forés) noyés dans du gravier, de l’anthracite ou du silex. On verra Collecteur du
en fin de chapitre des détails sur les collecteurs et les crépines. régénérant
Résine
inerte
2.4 Contre-courant compacté à l’air
ou à l’eau Régénérant
usé
Il s’agit ici encore de colonnes partiellement remplies de résine,
où le flux se fait de haut en bas en phase de production et de bas
en haut pendant la régénération.
Pour être efficace, l’échange d’ions doit se produire dans un lit
de résine compact, c’est-à-dire non fluidisé : en effet, des ions
doivent pénétrer dans chaque bille de résine tant pendant la phase
de saturation que dans celle de régénération. Dans un lit fluidisé,
les ions pourraient se « faufiler » entre les billes de résine.
En régénérant une colonne de bas en haut, il est donc nécessaire
Eau traitée Régénérant
de compacter le lit pour empêcher sa fluidisation et de collecter le
régénérant usé dans un réseau de reprise noyé dans le lit.
Production Régénération
La figure 5 montre le schéma du compactage à l’air : avant
l’injection du régénérant, l’eau est drainée jusqu’au niveau du
collecteur ; pour éviter que la résine ne se dessèche au contact de Figure 5 – Colonne régénérée à contre-courant avec compactage à
l’air pendant la régénération, ce collecteur est placé juste au-des- l’air
sus du lit, et la résine inerte qui flotte dans le haut de la colonne
tant qu’elle contient de l’eau (c’est un granulé de polypropylène
La figure 7 montre de nombreux détails dans la conception
d’une masse volumique d’environ 0,9 kg/L) se dépose sur le lit de
d’une colonne régénérée à contre-courant — ici avec compactage
résine et couvre le collecteur pendant la régénération.
à l’air.
Dans le cas du compactage à l’eau, il n’y a pas de résine
inerte, mais la résine échangeuse d’ions doit couvrir le collecteur,
comme on le voit sur la figure 6. La couche de résine située
au-dessus du collecteur n’est pas régénérée. Les inconvénients du 2.5 Systèmes à colonnes pleines
compactage à l’eau sont la consommation supplémentaire d’eau et (lits compacts)
le fait que le débit de régénération doit être bas pour maintenir
l’équilibre hydraulique de l’ensemble. Un avantage éventuel est la Ces systèmes ont aujourd’hui supplanté la plupart des instal-
possibilité d’éliminer par soulèvement les matières en suspension lations à compactage d’air ou d’eau. Ils se distinguent par leur
accumulées sur le lit de résine en introduisant l’eau de soulève- simplicité, leur robustesse et leur taille réduite du fait de l’absence
ment par le collecteur, ne soulevant ainsi que la partie de résine d’espace vide dans les colonnes. Ils fournissent en outre une
située au-dessus du collecteur, donc sans déranger l’arrangement excellente qualité de traitement et une consommation réduite de
des couches du bas qui assurent la qualité de l’eau traitée. régénérants.
YV
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Particules
Eau
Régénérant usé
Hublot
Bord libre
Régénérant usé
Trou d’homme
Collecteur
Hublot
Résine
2.5.1 Lit flottant peine de bouleverser les couches du lit, et qu’il faut installer une
colonne auxiliaire pour effectuer les soulèvements après y avoir
transféré tout ou partie de la résine, car il n’y a pas de place pour
Le lit flottant (Schwebebett ), mis au point et breveté par Bayer
l’expansion du lit dans la colonne elle-même. La figure 8 schématise
dans les années 1960 [1], est un système à contre-courant inverse :
le fonctionnement d’un lit flottant.
pendant la phase de production, le courant d’eau passe de bas en
haut tandis que la colonne est régénérée de haut en bas. Le filtre est La variante du lit flottant proposée par Rohm and Haas sous
constitué par un compartiment muni de deux planchers à crépines, le nom d’Amberpack [2] n’utilise pas de résine inerte et toutes les
l’un en haut et l’autre en bas. Dans la pratique, le compartiment est installations sont pourvues d’une colonne de soulèvement sépa-
presque totalement rempli de résine, afin d’éviter une fluidisation rée. La figure 9 représente en détail une colonne de ce type. On
trop importante de celle-ci. Une couche de résine inerte légère et voit que l’espace vide (bord libre) est réduit au minimum requis
incassable permet d’éviter que les particules fines ou les débris de pour permettre le gonflement de la résine entre sa forme saturée
résine active ne colmatent les crépines du haut. L’installation est et sa forme régénérée, et que la colonne est munie de deux ori-
très compacte et ce procédé, avec ses variantes, est maintenant fort fices permettant de transférer tout ou partie de la résine vers une
répandu. Les inconvénients inhérents au système sont principale- colonne de soulèvement. Ce dispositif facilite aussi le chargement
ment dus au fait que l’on doit toujours maintenir le lit plaqué vers le initial de la résine et permet en outre d’effectuer des traitements
haut, donc que l’on ne peut arrêter le débit avant la fin du cycle sous externes si nécessaire.
YW
T
YX
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Échange d’ions
Applications
T
1. Procédés spéciaux d’échange d’ions en traitement de l’eau ... J 2 785 - 2
1.1 Élimination des matières organiques...................................................... — 2
1.2 Traitement des eaux saumâtres .............................................................. — 2
1.3 Traitement des condensats ...................................................................... — 2
1.4 Production d’eau ultrapure ...................................................................... — 4
1.5 Traitement d’eau potable ......................................................................... — 5
2. Applications de l’échange d’ions en dehors
du traitement de l’eau.......................................................................... — 7
2.1 Revue des opérations unitaires ............................................................... — 7
2.2 Résines échangeuses d’ions dans l’industrie du sucre ......................... — 9
2.3 Autres applications dans l’industrie alimentaire.................................... — 11
2.4 Autres applications dans l’industrie chimique ....................................... — 11
2.5 Catalyse...................................................................................................... — 12
2.6 Industrie pharmaceutique ........................................................................ — 13
2.7 Applications diverses................................................................................ — 13
2.8 Construction et exploitation des installations industrielles .................. — 14
2.9 Choix des résines ...................................................................................... — 17
3. Conclusion............................................................................................... — 17
4. Glossaire .................................................................................................. — 17
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc J 2 785
YY
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jRWXU
Concentration en g/L, mg/L, D’une substance en Dans certaines eaux à faible salinité, ce facteur d’empoisonne-
masse µg/L, ng/L solution ment peut devenir très élevé. Pour protéger les échangeurs
d’anions d’une chaîne de déminéralisation, on peut placer en tête
Le degré Brix est le de la chaîne une colonne de résine spécialement destinée à piéger
Concentration de
°Bx pourcentage en masse les matières organiques. On l’appelle résine scavenger. Il en
sucre
de sucre dans la solution existe principalement de deux types :
T Concentration
ionique
Concentration des ions
méq/L = éq/m3 en équivalents dans la
– le plus courant est un échangeur fortement basique macro-
poreux, styrénique ou acrylique, utilisé sous forme Cl– pour les
eaux neutres ou alcalines et régénéré avec un mélange de sel et de
solution soude ;
Conductivité – assez rare, mais efficace, un échangeur formophénolique faible-
µS/cm D’une solution ment basique, pour les eaux fortement sulfatées, se régénère à la
électrique
soude ; cette résine est aussi capable de retenir certains détergents.
Débit m3/h
Masse volumique
kg/L
Masse d’un litre de résine 1.2 Traitement des eaux saumâtres
apparente
Longtemps, des eaux saumâtres contenant jusqu’à 2 500 mg de
Diamètre de la sels par litre ou environ 50 méq/L de salinité ont été déminérali-
mm, m sées partiellement sur des échangeurs d’ions, par exemple avec
colonne
des couples CF-AM. L’osmose inverse a fait des progrès tels que
Dosage de Grammes de réactif pur l’échange d’ions est pratiquement supplanté par ce procédé pour
g/L les eaux les plus chargées et que la limite économique se trouve
régénérant par litre de résine
maintenant entre 10 et 20 méq/L.
Densité d’une bille de
résine (parfois appelée
Masse volumique kg/L
densité particulaire ou 1.3 Traitement des condensats
densité réelle)
QPP
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jRWXU
En période de démarrage ou en cas de fuite sérieuse au conden- – une colonne RA où est transféré l’échangeur d’anions pour y
seur, ces teneurs peuvent augmenter jusqu’à des valeurs de être régénéré ;
l’ordre de 1 à 5 mg/L. Il faut ajouter que le condensat est parfois – une colonne M de mélange et d’attente.
conditionné par de l’ammoniaque, de la morpholine ou par une
Une installation de régénération séparée se justifie particulière-
autre amine pour en élever le pH et en limiter la corrosivité, à une
ment dans les cas où elle peut servir plusieurs lits mélangés LM
concentration variant de 0,1 à 2 mg/L. La filtration et la déminérali-
(jusqu’à huit, notre exemple en montrant trois), par exemple dans
sation de ces condensats posent des problèmes spécifiques en rai-
les centrales thermoélectriques de forte puissance.
son de la pureté à atteindre.
Dans certains cas, le circuit de condensat a une pression élevée,
Il existe deux grandes catégories de procédés : jusqu’à plus de 4 MPa. À cette pression, on utilise des filtres sphé-
– l’un fait appel à des résines classiques et à des installations riques dont un exemple est montré dans l’article [J 2 784] figure 18.
analogues à celles utilisées en déminéralisation ; Pour assurer une fuite ionique très faible, particulièrement à pH
– l’autre fait appel à une boue de résines finement broyées, for- très basique, diverses améliorations ont été apportées à la régéné-
mant un bloc empâté sur des filtres à précouche. ration des lits mélangés, destinées principalement à limiter la
Le tableau 1 donne un exemple de chaque catégorie appliqué au contamination réciproque d’une résine par l’autre au moment de la
traitement du même condensat. régénération.
Citons entre autres :
1.3.1 Résines classiques – le procédé Seprex de Graver, où les résines sont séparées par
différence de masse volumique dans une solution de soude à 15 %
Dans la plupart des installations, les résines sont utilisées en lit environ (en masse) ;
mélangé ([J 2 784], § 2.8). Dans le cas de condensats conditionnés – le procédé Ammonex de Cochrane, où l’on fait circuler une
à l’ammoniaque, le lit mélangé est parfois précédé d’un échangeur solution d’ammoniaque après régénération de l’échangeur
de cations seul, destiné à fixer l’ammoniaque, de sorte que le lit
mélangé ne se sature pas trop rapidement et travaille à pH neutre
où il est plus efficace.
d’anions pour déplacer le sodium de la résine échangeuse de
cations contaminante ;
– le procédé Triobed introduit par Duolite International et repris
T
sous d’autres noms par d’autres fabricants, où une couche de
Dans les centrales électriques modernes, la régénération des résine inerte de granulométrie et de masse volumique appropriées
résines du traitement de condensat se fait après transfert des se place entre la résine échangeuse de cations, plus lourde, et la
résines dans un poste de régénération externe, pour éviter toute résine échangeuse d’anions, plus légère, au moment de la sépara-
intrusion accidentelle de régénérants dans le circuit du condensat. tion, permet de produire une eau de conductivité théorique
L’installation de régénération est spécialement conçue pour opti- (0,055 µS/cm à 25 °C) grâce à la réduction de la contamination réci-
miser la séparation des résines et le rendement de la régénération. proque des résines ; néanmoins, la résine inerte peut poser des
Sur la figure 1, elle comprend plusieurs colonnes distinctes : problèmes car elle tend à adsorber des traces d’huile, et le procédé
– une colonne de séparation RC servant aussi pour la régéné- Triobed n’est plus en vogue, d’autant que les résines de granulo-
ration de l’échangeur de cations ; métrie uniforme permettent maintenant une excellente séparation ;
QPQ
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Condensat brut
LM LM LM
H2SO4 NaOH
Condensat traité
RC RA M
T
Circuit condensat
Circuit résine
– le système Conesep de Thomson-Kennicott : dans ce système, microscopique sur leur surface peut créer un court-circuit et les
le transfert de résine vers la station de régénération s’effectue par rendre inutilisables.
un cône dans lequel se trouve une sonde de conductivité ; celle-ci
Le tableau 2 donne un exemple de spécification d’eau ultrapure.
réagit au moment où l’échangeur d’anions, transféré en premier,
fait place à un mélange de résines, puis à l’échangeur de cations ;
cela permet d’isoler la partie mélangée et de réduire la contamina- Tableau 2 – Eau ultrapure pour semi-conducteurs
tion réciproque à un niveau extrêmement faible ;
– le procédé Tripol de USF-Permutit, ainsi que le procédé Mul- Paramètre Unité Valeur
tistep de Bayer, comprennent trois compartiments séparés dans une
Résistivité MΩ · cm > 18,2
même colonne, remplis d’échangeur de cations, d’anions et à nou-
veau de cations respectivement ; les hauteurs de couches sont Carbone organique total (COT) µg/L <1
faibles (de l’ordre de 500 mm) et la vitesse de percolation élevée
(120 à 200 m/h) ; les résines ne sont jamais mélangées et permettent Oxygène µg/L <1
néanmoins d’obtenir une eau de pureté extrêmement élevée.
Particules > 0,5 µm L–1 <1
En traitement de condensats, les lits mélangés fonctionnent sou-
vent à des charges volumiques très élevées (100 à 130 h–1) et avec Silice dissoute ng/L < 50
des cycles très longs. De plus, la régénération est souvent faite Ammonium ng/L < 50
après transfert des résines dans une installation spéciale de sépa-
ration et de régénération. Pour ces raisons, il faut des résines très Chlorure ng/L < 20
solides, et on utilise souvent des résines macroporeuses ou des
résines de type gel à forte réticulation. Fluorure ng/L < 30
Nitrate ng/L < 20
1.3.2 Résines en poudre Sulfate ng/L < 20
Des résines broyées hautement régénérées sont floculées et Aluminium ng/L <5
empâtées sur des filtres à bougies. Le principe ainsi que l’illustra-
tion d’un filtre à bougies ont été présentés dans l’article [J 2 784] Bore ng/L <5
au paragraphe 2.10. Calcium ng/L <2
Chrome ng/L <2
1.4 Production d’eau ultrapure Cuivre ng/L <2
Par convention, nous entendons par eau ultrapure UPW (Ultra- Fer ng/L <2
Pure Water ) l’eau requise dans la fabrication de semi-conducteurs
et de divers composants électroniques. Les spécifications de cette Magnésium ng/L <2
eau sont les plus strictes de toute l’industrie et les impuretés se Sodium ng/L <5
mesurent aujourd’hui en nanogrammes par litre (ng/L). La princi-
pale raison de ces exigences provient du fait que les circuits inté- Potassium ng/L <5
grés électroniques portent des conducteurs distants d’une fraction
de micromètre, et que la présence d’une particule ou d’un cristal Zinc ng/L <2
QPR
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Eau brute
1 2 3 4 5
Prétraitement F AC IX F
10 9 8 7 6
Déminéralisation
IX DEG UV RO RO
primaire
11 12 13 14 15
Boucle
UV DEG IX UF
de finition
Réduction
du COT
Refroidisseur Dégazeur
à membrane
Lit mélangé
de finition
Ultrafiltre
final
Point
T
d’utilisation
Pour obtenir une eau de telle qualité, il faut mettre en œuvre du manque de sélectivité de celles-ci : c’est le cas par exemple du
simultanément plusieurs technologies. Un exemple de circuit de fluorure, du chlorure et de l’arsenic.
production d’eau ultrapure est présenté sur la figure 2. Il existe de
très nombreuses variantes, l’idée étant ici de montrer quelles tech- Les résines utilisées en traitement d’eau potable doivent
niques se combinent pour arriver au résultat souhaité. répondre à des normes spécifiques, qui peuvent varier d’un pays à
l’autre, et se résument principalement à l’absence de substances
Sans entrer dans les détails, nous soulignons seulement pouvant migrer de la résine dans l’eau traitée.
quelques points clés.
– Le charbon actif (AC) doit éliminer le gros des substances
organiques ainsi que le chlore libre. 1.5.1 Élimination des nitrates
– L’osmose inverse (RO), toujours à double passe, élimine le
plus gros de la salinité. Dans de nombreuses régions d’Europe et des États-Unis, on
– Les lampes à ultraviolets (UV) détruisent par photolyse les constate une tendance à l’augmentation des concentrations de
molécules organiques qui restent. nitrates à la fois dans les eaux de surface et dans les eaux souter-
– Les dégazeurs à membrane (DEG) éliminent le gaz carbonique raines, tendance due à une utilisation excessive d’engrais. Une
et l’oxygène. teneur en nitrates supérieure à 50 mg/L d’eau est dangereuse pour
– Les lits mélangés d’échangeurs d’ions (IX) éliminent les der- la santé des enfants et l’on peut utiliser l’échange d’ions pour la
nières traces de substances ionisées. réduire. N’importe quelle résine fortement basique sous forme Cl–
Chacune des étapes de purification requiert des composants de est capable de remplir ce rôle. Malheureusement, leur rendement
très haute qualité, le problème majeur étant d’éviter que ces com- est médiocre car la résine absorbe aussi les sulfates et un peu
posants ne relarguent quoi que ce soit dans l’eau traitée. Cela est d’hydrogénocarbonates, qui sont tous deux présents en concentra-
évidemment valable pour les résines échangeuses d’ions, dont la tions plus élevées que les nitrates. Cela représente un gaspillage
teneur en substances organiques relargables doit être particulière- de capacité et de régénérant et conduit à d’importantes fluctua-
ment basse. tions de la qualité de l’eau traitée en termes de concentrations en
sulfates (pratiquement éliminés), en hydrogénocarbonates
(réduits) et en chlorures (augmentés).
1.5 Traitement d’eau potable Il existe heureusement des résines dont la sélectivité est meilleure
pour les nitrates que pour les sulfates, par exemple Amberlite PWA5
La plupart du temps, les stations municipales de traitement ou Lewatit SR7. De nombreuses installations municipales ont été
d’eau potable ne font pas appel aux techniques d’échange d’ions. construites avec ces résines.
Cependant, la sélectivité du procédé permet dans certains cas
l’élimination de composants indésirables [4] : Si, en régénérant une résine ayant fixé des nitrates, on réintro-
– nitrates ; duit l’éluat de régénération dans des eaux usées, le système n’est
– dureté excessive ; pas écologique globalement. Pour qu’il le devienne, il faut concen-
– borates ; trer cet éluat et le recycler dans la fabrication d’engrais ou le
– métaux lourds ; réduire chimiquement à l’état d’azote.
– matières organiques naturelles. Une réduction massive de l’usage des engrais azotés trop sou-
Citons toutefois pour clarifier le sujet que certains éléments ne vent répandus à des doses excessives permettrait de résoudre
peuvent pas être éliminés sélectivement par des résines en raison complètement le problème des nitrates.
QPS
T
QPT
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Électrophorèse préparative
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 2 786 − 1
QPU
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T
procédé de séparation, ont été mieux perçus et pris en compte dans les équations
de transport. Un effet important, l’électrohydrodynamique, a même été récem-
ment découvert.
Au plan expérimental, des matériaux de plus en plus performants, utilisés
pour constituer des gels ou pour revêtir les parois des chambres d’électro-
phorèse, ont permis de limiter l’adsorption et l’électro-osmose, et d’améliorer
leur durée de vie. De nouvelles méthodes ont été proposées pour caractériser
les produits, les désorber et les recueillir. De nouveaux procédés ont été conçus
et développés, comme l’électrophorèse capillaire qui connaît actuellement un
essor important.
Très performante dans le domaine de l’analyse, l’électrophorèse a donc tout
naturellement suscité un intérêt en tant que méthode préparative. Comment pas-
ser de l’analyse de quelques nanogrammes ou microgrammes à la production
de quelques milligrammes, voire de grammes, tout en conservant la même
finesse de séparation ? Pour apporter des réponses à cette question, des cher-
cheurs ont essayé d’extrapoler et d’améliorer les procédés existant dans le
domaine analytique ou de développer de nouvelles techniques plus spécialement
adaptées aux domaines préparatifs.
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J 2 786 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
QPV
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jRWXV
κ –1 m épaisseur de Debye
Q
χ Ω–1 · m–1 conductivité électrique u i = ------------------------------------- f ( a κ ) (6)
6π µ a ( 1 + a κ )
µ Pa · s viscosité
où f (aκ ) est la fonction de Henry [5], qui varie entre 1 pour des
Ω Ω résistance électrique forces ioniques faibles et 1,5 pour des forces ioniques élevées. La
ζ V potentiel zêta ou potentiel relation (6) montre que la mobilité dépend du rayon, de la charge,
électrocinétique de la force ionique de la solution et des ions présents, ainsi que de
η ...................... taux de vide la viscosité, donc de la température. Pour de faibles écarts de
température ∆T = T 2 – T 1, la variation de mobilité peut être repré-
Φ V potentiel sentée par une relation du type :
uT 2 = uT1 (1 + α ∆T ) (7)
avec α = 0,02 (K–1) pour les solutions aqueuses.
1. Phénomènes de transport La mobilité d’une macromolécule est caractéristique de celle-ci.
T
Les macromolécules biologiques sont des composés amphotères
dont la charge varie avec le pH et il existe un pH, appelé point iso-
électrique (pI), pour lequel la charge est globalement nulle. Cette
Se reporter au tableau de symboles ci-contre pour la défini- particularité a été exploitée pour mettre au point des techniques de
tion des symboles et leurs unités. purification de molécules biologiques. Dans un milieu à pH constant,
elles sont séparées suivant leur charge : c’est l’électrophorèse de
zone. Dans un gradient de pH, la séparation s’opère en fonction
du pI : c’est la focalisation isoélectrique.
1.1 Mobilité électrophorétique
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 2 786 − 3
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