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net/publication/321193208
Bioindication : des outils pour évaluer l’état écologique des milieux aquatiques
Perspectives en vue du 2e cycle DCE – Eaux de surface continentales
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Yorick Reyjol
UMS PatriNat (OFB-MNHN-CNRS)
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Bioindication :
des outils pour évaluer
l’état écologique des
milieux aquatiques
Perspectives en vue du 2e cycle
DCE – Eaux de surface continentales
Avec la contribution de :
Le séminaire « Méthodes Avec l’adoption de la directive cadre sur l’eau (DCE) en 2000, les
d’évaluation de l’état des bioindicateurs ont été institués comme les véritables « juges de
eaux – Situation et pers-
paix » de l’état écologique des masses d’eau : leur développe-
pectives dans le contexte
de la DCE » a été orga- ment et leur mise en compatibilité avec le texte de la DCE a induit
nisé par l’Office national une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique
de l’eau et des milieux
en hydrobiologie.
aquatiques (Onema) assisté
par l’Office international de
l’eau (Oieau). Il s’est tenu Alors que les outils et règles d’évaluation actuels de l’état des eaux
les 19 et 20 avril 2011, à
s’appliquent pour le 1er cycle de gestion de la DCE (2010-2015),
Paris.
l’année 2011 a vu l’aboutissement de nombreux travaux de
Le groupe de travail DCE - Eaux de surface continentales (DCE- recherche visant à améliorer les outils existants et à les rendre
ESC) est piloté par le Ministère de l’écologie, du développe-
pleinement DCE-compatibles en vue du 2e cycle de gestion (2016-
ment durable et de l’énergie (MEDDE), avec l’appui de l’Onema.
2021). C’est dans ce contexte que se sont réunis à Paris les 19 et
Cette synthèse centrée sur les journées « DCE et bioindication » 20 avril 2011 plus de 200 scientifiques et gestionnaires des
est consultable sur le site de l’Onema (www.onema.fr
milieux aquatiques, afin de faire un point sur l’avancement du
rubrique Publications). Elle est référencée sur le portail national
« Les documents techniques sur l’eau » (www.documentation. développement de ces méthodes pour la France métropolitaine.
eaufrance.fr).
Cet ouvrage constitue une synthèse des contributions scien-
tifiques apportées à cette occasion et des discussions qui en
ont découlé durant l’année 2012 au sein du groupe de travail
DCE - Eaux de surface continentales (DCE-ESC). Après un
rappel des principes de la bioindication et des concepts régissant
Contacts son utilisation dans le contexte de la DCE (chapitre 1), il propose
un tour d’horizon actualisé des éléments présentés lors de ce
Yorick Reyjol
Coordinateur de la mission séminaire, pour les cours d’eau (chapitre 2) et les plans d’eau
« Bioindication et fonctionnement (chapitre 3).
des écosystèmes aquatiques »
Onema, DAST
yorick.reyjol@onema.fr
3 4
Sommaire
I – Bioindication et DCE : éléments de contexte
Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5 6
1 Bioindication et DCE :
éléments dePartie
contexte
8 9
Figure 1. Principe de
conduit de plus en plus souvent au dé- années 70 ont concerné essentielle- l’évaluation du bon état d’une
veloppement d’indices dits multimé- ment les cours d’eau. Les exigences masse d’eau superficielle
selon la DCE. Dans le cas des
triques. Les outils de bioindication récentes de la DCE concernant masses d’eau fortement
en général et les outils multimé- l’évaluation de l’état écologique de modifiées (MEFM) et des
triques en particulier ont l’avantage l’ensemble des masses d’eau (water masses d’eau artificielles
(MEA), l’objectif requis n’est
d’opérer une triple intégration : bodies) ont conduit depuis quelques pas l’atteinte du « bon état
intégration de la variabilité naturelle années à la mise en œuvre de tra- écologique », mais du
du milieu dans l’espace, intégration vaux pour l’ensemble des catégories « bon potentiel écologique »,
qui se décline en quatre
de la variabilité naturelle du milieu de masses d’eau superficielles. classes d’état (Bon – Moyen –
dans le temps, intégration de l’im- Médiocre – Mauvais), la notion
de Très bon état n’étant
pact des différentes pressions
pas pertinente.
anthropiques.
Les différentes catégories de
masses d’eau superficielles sont
En dehors de la diagnose rapide des les cours d’eau, les plans d’eau,
plans d’eau proposée par Barbe et les eaux de transition (estuaires et (CTO) liées au maintien des usages en particulier aux États membres
al. (1990), les outils de bioindication lagunes) et les eaux côtières. à l’origine de la désignation en MEA de mettre au point, pour chaque
développés en France depuis les ou MEFM. catégorie de masses d’eau super-
ficielles, un outil de bioindication
La DCE impose aux États membres pour chacun des éléments de
1.2 – La bioindication à l’heure de la DCE des exigences radicalement nou- qualité biologiques (EQB) listés
velles en termes de prise en compte dans le tableau 1. Ces exigences
Directive donnant un cadre à la Pour les eaux superficielles, cet des différents compartiments biolo- se sont traduites par un effort sans
politique de l’eau à l’échelle objectif n’est atteint qu’à la double giques et de fiabilité à atteindre dans précédent pour le développement
européenne, la DCE a fixé des ob- condition de justifier d’un bon état l’évaluation de l’état écologique. de méthodes de bioindication.
jectifs ambitieux pour la préserva- chimique et d’un bon état éco- L’annexe V de la directive demande Pour les organismes de recherche
tion et la restauration de l’état des logique (Figure 1). L’état des eaux
eaux superficielles et souterraines. souterraines est quant à lui évalué
Elle a pour objectif l’atteinte d’ici en référence à leur état chimique et Tableau 1. Éléments Eaux continentales Eaux littorales
de qualité biologiques
2015 du « bon état » de l’ensemble quantitatif. Dans le cas des masses (EQB) requis par la Cours d’eau Plans d’eau Transition Eaux côtières
des masses d’eau, pour la métro- d’eau fortement modifiées (MEFM, DCE pour l’évaluation
de l’état écologique
Phytoplancton X X X X
pole comme pour les départements par ex. les cours d’eau chenalisés,
des différentes catégo- Macrophytes &
d’outre-mer. Des dérogations argu- les retenues) et des masses d’eau ries de masses d’eau phytobenthos X X
mentées peuvent cependant être artificielles (MEA, par ex. les lacs superficielles (eaux
Macroalgues &
demandées, sachant que les masses artificiel, les canaux), l’objectif requis continentales : cours Angiospermes X X
d’eau et plans d’eau ;
d’eau doivent nécessairement at- n’est pas l’atteinte du bon état éco- eaux littorales : eaux
teindre un état au moins « bon » en logique, mais du « bon potentiel de transition (estuaires,
Invertébrés
benthiques X X X X
lagunes) et eaux
2027, à la fin du 3e cycle DCE des écologique », tenant compte des
côtières). Source : Poissons
X X X
bassins hydrographiques. contraintes techniques obligatoires annexe V de la DCE.
10 11
chargés de la mise au point de le classement d’une masse d’eau Vers la prise en compte milieux aquatiques. D’ici la fin de
ces méthodes d’évaluation, l’enjeu dans une classe d’état donnée. Par de nouveaux indicateurs ? l’année 2013, l’examen des seuils de
est double : il s’agit bien sûr de exemple, un cours d’eau peut être classes pour ces indicateurs, ainsi
construire, ex nihilo ou sur la base de classé en très bon état au titre de Rythmé par les cycles de gestion de que pour les éléments de soutien à
méthodes préexistantes, des outils la faune benthique invertébrée si la directive, le défi scientifique que la biologie, eu égard à la connais-
de bioindication pertinents au plan et seulement si « la composition constitue le développement des mé- sance des pressions s’exerçant sur
scientifique et adaptés à une mise en et l’abondance taxonomiques (de thodes de bioindication pour l’éva- les masses d’eau, permettront de
œuvre à grande échelle, mais aussi cette communauté biologique) cor- luation de l’état des eaux s’inscrit décider des modalités de prise
d’assurer la compatibilité de ces respondent totalement ou presque dans un calendrier précis. Alors que en compte de ces nouveaux
méthodes avec le cadre précis im- totalement aux conditions non les règles d’évaluation fixées par l’ar- indicateurs dans le cadre des
posé par la DCE (conditions norma- perturbées ». Il peut être considéré rêté du 25 janvier 2010 s’appliquent futures règles d’évaluation.
tives de l’annexe V et exercice d’in- en bon état si l’on y observe seu- pour le premier cycle (2010-2015), la
ter-étalonnage ou intercalibration). lement de « légères modifications préparation du 2e cycle DCE (2016- Intercalibration :
dans la composition et l’abondance 2021) exige en parallèle l’évolution des résultats d’évaluation
Ratios de qualité des taxons d’invertébrés ». des méthodes : il s’agit d’intégrer les comparables entre Etats
écologique, conditions résultats issus du second cycle d’in- membres
normatives et règle de L’évaluation de l’état écologique tercalibration et d’améliorer la per-
l’élément déclassant d’une masse d’eau s’effectue ensuite tinence et la « DCE-compatibilité » Les méthodes de bioindication pro-
selon le principe de l’élément dé- des méthodes de bioindication au posées par les États membres pour
Pour chacun des EQB de chaque classant (one out, all out) : pour que regard des connaissances nouvel- l’évaluation DCE doivent respec-
catégorie de masse d’eau, les in- la masse d’eau soit classée en bon lement acquises, notamment des ter l’ensemble des conditions de
dices de bioindication mis au point (ou très bon) état écologique, il faut relations entre pressions anthro- « DCE-compatibilité » (conditions
doivent pouvoir être exprimés en que chacun des EQB donne lui-même piques et état écologique. L’enjeu normatives de l’annexe V, relations
« ratios de qualité écologique » une évaluation bonne (ou très bonne) de la connaissance des relations statistiquement significatives entre
(EQR ou Ecological Quality de l’état. Cette condition est par ail- entre pressions et état est consi- pressions et état, calcul d’un écart
Ratios) permettant de rendre leurs nécessaire mais pas suffisante : dérable. Il doit permettre d’enga- à la référence par type, etc.), mais
compte d’un écart à la référence. la DCE indique également des élé- ger des investissements mieux aussi être dotées de seuils d’état
Ceci peut par exemple être réalisé ments de qualité pour un ensemble ciblés et de restaurer les milieux de suffisamment proches pour four-
en calculant le rapport entre la valeur de paramètres physico-chimiques manière plus efficace (augmenter nir une information comparable
prise par l’indice sur un site donné soutenant la biologie (température, la probabilité d’effets sur le milieu) entre États membres (Figure 2
et la médiane de l’indice calculée acidification, bilan oxygène, nutri- et plus efficiente (optimiser les page suivante).
sur des sites dits « de référence ». ments, etc.), également soumis au investissements).
Il revient ensuite aux différents États principe de l’élément déclassant. Des Les exigences associées au proces-
membres de fixer, pour chaque in- paramètres hydromorphologiques Dans cette perspective, la fin de l’an- sus d’intercalibration sont telles que
dice, des limites de classes d’état en soutien à la biologie sont égale- née 2011 a constitué une échéance la borne supérieure de la classe de
exprimées en EQR. L’établissement ment à prendre en compte, mais seu- clé : à cette date, de nombreux indi- bon (et très bon) état pour chaque
© P. Baran - Onema
de ces seuils doit en outre respec- lement pour l’évaluation du très bon cateurs en voie de finalisation sur le pays ne doit pas être supérieure
ter les conditions normatives défi- état écologique. plan scientifique ont été présentés d’un quart de classe à la moyenne
nies par la DCE (Annexe V) pour aux gestionnaires de l’eau et des (ou médiane) calculée pour les diffé-
12 13
sur les différents EQB de chacune Confiance et précision : de
des catégories de masses d’eau nouveaux besoins de R&D
(ex : poissons en rivières, inver- et de transfert
tébrés en lacs, etc.). Ces équipes
scientifiques se sont rencontrées au La DCE comporte également un volet
sein de groupes d’intercalibration « confiance et précision », qui de-
géographiques (GIG), qui corres- mande aux Etats membres d’attribuer
pondent à de grandes régions bio- un niveau de confiance de l’évalua-
géographiques européennes regrou- tion de l’état écologique, afin de limi-
pant des ensembles faunistiques et ter les risques de mauvais classement.
floristiques relativement homogènes. Celui-ci doit être attribué pour chaque
Compte tenu de sa situation géo- masse d’eau, tous éléments de qua-
graphique, la France est concernée lité confondus, selon trois classes
par trois de ces groupes : les GIG (bon, moyen, mauvais). En France,
central-baltique, alpin et méditer- l’approche actuelle repose largement
ranéen. Le 2e round de l’intercalibra- sur l’expertise et s’appuie sur la
tion s’est achevé à la fin de l’année cohérence des résultats d’évaluation
2011, et a permis de disposer de obtenus entre les données « pressions
Figure 2.
Principes de l’intercalibration européenne. seuils intercalibrés pour l’ensemble » et les données « milieux » (biologie et
Les différents États membres d’un « groupe d’intercalibration géographique » (GIG) des méthodes actuellement dispo- physico-chimie soutenant la biolo-
donné sont symbolisés par les lettres A à G. Les carrés bleus représentent la valeur nibles pour les cours d’eau (IBD2007,
de limite de classe de bon état pour un EQB donné (ex : poissons) et les barres verti- gie). Un ensemble d’actions R&D
cales correspondent à l’intervalle de confiance (plus ou moins un quart de classe) de IBMR, IBGN, IPR). Au cours du pre- s’avère maintenant indispensable
chacune de ces limites. mier round d’intercalibration, seuls pour approfondir cette analyse. Dans
Source : Didier Pont, Irstea, séminaire « Evaluation », avril 2011.
l’IBD2007 et l’IBGN avaient pu béné- ce contexte, le biais inter-opéra-
ficier de seuils intercalibrés. teurs est un facteur majeur d’incerti-
rents Etats membres. Si celle-ci est parallèlement pour les seuils de bon tude. Sa réduction mobilise déjà des
au-dessous de la moyenne, l’état état et de très bon état, l’objectif équipes pour le développement de
membre doit obligatoirement modi- de non dégradation s’appliquant Pour un indicateur donné, une normes et de guides de bonnes
fois les valeurs-seuils fixées et les pratiques, la mise en place de
fier ses seuils de classes (son indice aux masses d’eau en très bon état classes d’état établies, la procédure
de bioindication est trop laxiste par comme aux masses d’eau en bon statistique d’intercalibration com- formations ainsi que celle de la dé-
rapport aux autres pays ; cas ici de état. prend deux conditions majeures marche qualité en hydrobiologie.
de faisabilité (feasability checks) :
B et de G). Si elle est au-dessus la première s’assure d’un niveau suf-
de la moyenne définie au niveau Pour veiller au respect de cette Une étude consacrée au biais inter-
fisant de réponse de l’indicateur aux
européen (son indice est plus sévère double condition, la commission pressions anthropiques ; la seconde opérateurs pour le protocole de pré-
s’assure de l’harmonisation de la dé- lèvement des invertébrés benthiques
que la moyenne), l’état membre est européenne a organisé au cours
finition des conditions de référence
libre de modifier ou non ses seuils de des 10 dernières années un nombre (Archaimbault et al. 2012), a par
et des limites de classes d’état entre
classe correspondants. L’exercice considérable de réunions regroupant Etats membres. exemple permis la mise en évidence
d’intercalibration doit être réalisé les équipes scientifiques travaillant de difficultés particulières quant à la
14 15
réalisation de certains prélèvements, axes de travail concernent à l’heure
et l’adaptation en conséquence de la actuelle la prise en compte des incer-
formation dédiée à l’usage de ce pro- titudes statistiques liées à la phase
18
Exemple de plan d’eau de référence. 19
La collecte de données L’étude des relations Figure 4. Illustrations des liens
statistiques entre pressions
biotiques, abiotiques et de pressions/état anthropiques et métriques de
pression bioindication.
L’étape suivante, essentielle car Dans cet exemple, la métrique 1
serait susceptible d’être intégrée
Une fois les sites d’échantillonnage c’est elle qui détermine fortement à un outil de bioindication, ce qui
et les sites de référence identifiés, la sensibilité et la robustesse de n’est pas le cas de la métrique 2.
trois types de données doivent être la méthode, concerne l’étude des C’est en multipliant le nombre
de métriques testées vis-à-vis
collectés pour permettre le dévelop- liens entre pressions anthro- de différentes pressions que
pement d’une méthode de bioindica- piques et état écologique. Ces l’on peut développer des outils
tion. Elles concernent d’une part les relations pressions/état, classique- de bioindication dits « multi-
métriques ». A titre d’exemple,
caractéristiques environnementales ment représentées sous forme de plusieurs centaines de métriques
en termes d’habitat disponible et de régressions linéaires – intensité de potentielles ont été testées pour
la pression en abscisse et valeur de le développement de l’IPR+ et de
physico-chimie générale du milieu
l’I2M2.
(profondeur, vitesse d’écoulement de la métrique testée en ordonnée – Source : Y. Reyjol, séminaire
l’eau, turbidité, type de substrat, tem- conditionnent le choix des mé- Evaluation, avril 2011.
pérature, concentration en oxygène, triques constitutives du futur indice :
etc.), d’autre part les communautés la préférence se portera en effet
biologiques présentes (occurrence sur les métriques les plus sen-
des espèces, abondance, biomasse, sibles à une pression donnée
etc.), et enfin les différentes pres- (Figure 4). Afin d’assurer la DCE-
sions anthropiques s’exerçant sur compatibilité de l’indice, les mé-
le milieu, ainsi que leurs intensi- triques retenues doivent en outre
tés respectives (occupation du sol, suivre les prescriptions données en
degré de chenalisation, présence annexe V de la DCE.
de barrages, concentration en nutri-
ments et en micropolluants, etc.). L’agrégation des métriques
L’exploitation statistique de ces don-
nées et la mise au point d’outils de Il reste alors à finaliser l’indice en
bioindication robustes exigent l’utili- construisant les règles d’agrégation
sation de protocoles standardisés de des métriques retenues et à s’assu-
collecte et de saisie, harmonisés à rer que l’indice obtenu réponde éga-
l’échelle du réseau d’échantillonnage. lement de manière satisfaisante aux
pressions. L’outil de bioindication
ainsi obtenu doit enfin être testé sur
des bases de données autres que
celles qui ont servi à son élaboration ;
c’est ce qu’on appelle la phase de
validation de l’indice.
20 21
2 Bioindicateurs
pour les cours d’eau
Partie
Cette partie dresse un état des lieux des travaux entrepris pour les
cours d’eau, pour chaque élément de qualité biologique.
24 25
2.2 – Phytoplancton en grands cours d’eau : le début d’un L’IBMR bénéficie d’un protocole sta- proche de celle suivie dans le cadre
bilisé, permettant un relevé exhaustif du développement de l’IBD2007.
développement
(AFNOR 2003). Il prend en compte Comme l’IBD2007, l’IBMR montre
Le phytoplancton, bien que requis tionale (Phytobase) permettant d’or- plus de 200 taxons et intègre des don- une sensibilité particulière à la
pour les cours d’eau en général, ganiser ces données afin de pouvoir nées qualitatives (cotes spécifiques dégradation de la qualité phy-
n’est pertinent que pour les grands centraliser l’information et faciliter de niveau de trophie, coefficients de sico-chimique générale (niveau
cours d’eau et les canaux. Le déve- leur traitement a été créée en 2011. sténoécie informant sur l’amplitude trophique global du milieu et concen-
loppement d’une méthode d’éva- écologique des espèces), pondé- tration en nutriments, Figure 6).
luation d’état écologique pour ces Compte tenu de la répartition géo- rées par des coefficients d’abon- Comme pour l’IBD2007, on peut
types de milieux a débuté en 2009. graphique des données, de l’ab- dance. La philosophie générale de considérer que l’IBMR est un outil
Il a commencé par une standardi- sence de données sur le réseau mise au point de cet indice est assez de bioindication monométrique.
sation de l’échantillonnage et, en de référence, du manque de répli-
2010, par la diffusion d’un protocole cats d’opérations de contrôle et du
commun au sein du réseau d’acteurs manque de données environnemen- Figure 6. Boîtes à moustaches (boxplots) représentant la distribution des valeurs de
l’indice biologique macrophytique en rivière (IBMR) exprimé en ratio de qualité
DCE (Laplace-Treyture et al. 2010). tales et de physico-chimie (dont les
écologique (EQR), en fonction des classes d’état physico-chimique général.
Des données exploitables et compa- teneurs en chlorophylle) associées La boîte représente les valeurs de l’indice comprise entre les 1er et 3e quartiles de la
rables à l’échelle nationale ont ainsi aux listes floristiques disponibles, il a distribution. Les moustaches représentent l’étendue de la distribution des valeurs
d’indice, hors valeurs extrêmes (outliers). La ligne noire horizontale représente la
été obtenues depuis 2011. D’autres été considéré comme prématuré de
médiane de chaque distribution. Les points noirs représentent les outliers.
données, dites « historiques », anté- commencer le développement d’un Source : C. Chauvin et al. (2011), séminaire « Evaluation », avril 2011.
rieures au protocole standardisé, ont indice phytoplancton pour les grands
également été recueillies pour faire cours d’eau et les canaux. Celui-ci
l’objet d’une analyse permettant de est envisagé dans l’optique du
déterminer celles susceptibles d’être 3e cycle DCE (2022-2027).
valorisées. Une base de données na-
28 29
d’avantage en accord avec la philoso- définis par la norme XP T90-388). de pression liées à l’hydromorpho- thropiques et présente une efficacité
phie générale de la DCE. Par comparaison avec l’IBGN, logie ou au type d’occupation de de discrimination des situations per-
la mise au point de l’I2M2 permet l’espace), (ii) leur efficacité de discri- turbées beaucoup plus importante
L’I 2M2, un indicateur notamment : mination des peuplements soumis (Figures 7 et 8). Intégré à de nou-
robuste et sensible aux - la prise en compte de 10 catégories à perturbation, (iii) leur stabilité en velles règles d’évaluation de l’état
différentes pressions de pression en relation avec la qualité conditions de référence et (iv) leur des eaux, il devrait notamment per-
anthropiques physico-chimique de l’eau : matière non redondance au sein de la sélec- mettre d’engager des investisse-
organique, matières azotées (hors tion finale de métriques. ments mieux ciblés et de restaurer
Partant de ce constat, un nouvel in- nitrates), nitrates, matières phos- les milieux de manière plus efficace
dice a donc été élaboré au cours des phorées, matières en suspension, Au final, l’indice I2M2 apparaît (augmenter la probabilité d’effets sur
dernières années au sein de l’univer- acidification, métaux, pesticides, comme beaucoup plus sensible le milieu) et plus efficiente (optimi-
sité de Lorraine, l’indice invertébrés HAP, micropolluants organiques ; que l’IBGN aux perturbations an- ser les investissements).
multi-métrique (I2M2). Le calcul de - la prise en compte de sept catégo-
cet indice repose d’une part sur ries de pression en relation avec la
la mise en œuvre d’un protocole qualité de l’hydromorphologie et Figure 7. Boîtes à moustaches représentant la distribution des valeurs prises par
l’indice invertébrés multimétrique I2M2 sur les sites en bon état (boîtes blanches)
d’échantillonnage basé sur la réali- l’utilisation de l’espace (voies de
et perturbés (boîtes grises) pour 10 types de pressions physico-chimiques. Voir la
sation de trois « bocaux » de prélève- communication dans le lit mineur, légende de la Figure 6 pour la définition d’une boîte à moustache.
ments (B1, B2 et B3) réunissant cha- ripisylve, intensité d’urbanisation, Source : C. Mondy et P. Usseglio-Polatera (2011), rapport technique Université de
Lorraine.
cun quatre prélèvements unitaires, risque de colmatage, etc.) ;
et d’autre part sur un protocole de - l’expression des métriques en
traitement des échantillons préle- EQR, afin de permettre (i) la prise
vés (normes XP T90-333 et XP T90- en compte de la typologie et (ii) une
388). L’I2M2 dans sa version actuelle comparaison directe des valeurs de
est composée de cinq métriques métriques pour tous les cours d’eau
basées sur des caractéristiques relevant du protocole normalisé sur
taxonomiques ou fonctionnelles des l’ensemble du territoire métropolitain ;
communautés de macroinvertébrés : - la prise en compte de plu-
- l’indice de diversité de Shannon- sieurs échelles de calcul pour les
Weaver ; métriques candidates à l’intégra-
- la valeur de l’ASPT (Average Score tion dans l’I2M2 (B1, B2, B3, B1+B2,
Per Taxon ; Armitage et al. 1983) ; B2+B3 et B1+B2+B3) ;
- la fréquence relative des espèces - la sélection des métriques les
polyvoltines (c. à d. à plusieurs géné- plus pertinentes à l’intégration
rations successives au cours d’une dans l’indice, notamment sur la
même année) ; base de (i) leur caractère généraliste
- la fréquence relative des espèces (réponse significative à au moins
ovovivipares ; sept des 10 catégories de pres-
- la richesse taxonomique (compte sion liées à la qualité de l’eau et à
tenu des niveaux d’identification au moins à cinq des sept catégories
30 31
Figure 9. Dégradation
Qualité de l’eau
Figure 8. Boîtes à moustaches repré-
Illustration des résultats de l’habitat
obtenus par application de
sentant l’efficacité de discrimination
l’outil de diagnostic associé à
des situations perturbées par rapport
l’indice invertébrés multi-
aux situations de référence pour l’indice
métrique I2M2 sur un site
invertébrés multimétrique I2M2 par
du réseau de contrôle et
rapport à l’IBGN. Voir la Figure 6 pour la
de surveillance (RCS). Le
définition d’une boîte à moustache.
diagramme radar de gauche
Source :
illustre les probabilités pour
C. Mondy et P. Usseglio-Polatera (2011).
le site d’être affecté par
des pressions relatives à la
chimie de l’eau, eu égard aux
caractéristiques biologiques
des espèces présentes. Le
diagramme de droite illustre
la probabilité pour le site
d’étude d’être affecté par des
pressions de type « dégra-
dation de l’habitat ». Plus la P1 = Matières organiques et oxydables ; P2 = Matières azotées
probabilité d’atteinte est éle- (hors nitrates) ; P3 = Nitrates ; P4 = Matières phosphorées ;
vée, plus l’aire représentée en P5 = Micro-polluants minéraux ; P6 = Pesticides ; P7 = HAP ;
Vers le développement benthiques, les probabilités qu’une rouge s’étend vers l’extérieur P8 = Micro-polluants organiques ; P9 = Voies de communication ;
d’un outil de diagnostic masse d’eau donnée, représentée du diagramme (cas de P3, P10 = Ripisylve (corridor 30m) ; P11 = Urbanisation (rayon de 100m) ;
P7 et P8 sur le diagramme P12 = Risque de colmatage ; P13 = Risque d’instabilité
complémentaire à l’I2M2 par le « point de prélèvement » échan- de gauche. Le cercle pointillé hydrologique ; P14 = Rectification.
tillonné, soit affectée par chacun des représente une probabilité Source : C. Mondy et P. Usseglio-Polatera (2011).
Le choix méthodologique ayant per- quatorze types de pressions pris en d’impact égale à 0,5.
34 35
- la richesse relative des espèces à tion est intégrée au calcul de l’IPR+, - le recours à des méthodes statis- écologique, afin de limiter les risques
intolérance générale ; qui est donc in fine constitué des six tiques permettant l’emploi de mé- de mauvais classement. Celui-ci doit
- la richesse relative des espèces métriques les plus discriminantes triques basées sur des abondances et/ être attribué pour chaque masse
oxyphiles ; parmi les 11 initiales. ou des richesses relatives en complé- d’eau, tous éléments de qualité
- la richesse relative des espèces ment des richesses absolues, d’où une confondus, selon trois classes (bon,
limnophiles. Par comparaison à l’IPR, la mise au meilleure robustesse des modèles moyen, mauvais). L’IPR+ associe à
Les différentes métriques retenues pré- point de l’IPR+ permet notamment : vis-à-vis de la variabilité liée aux la note obtenue une évaluation de
sentent, pour plusieurs d’entre elles, - la sélection des métriques les opérations d’échantillonnage ; l’incertitude ainsi que la probabilité
une sensibilité uniquement à certaines plus sensibles à différents gra- - l’incorporation d’une métrique basée d’appartenance du site considéré à
pressions et ce pour un type de cours dients de pressions, notamment sur la taille afin de bénéficier d’une chacune des cinq classes de qua-
d’eau donné. Il est donc nécessaire, hydromorphologiques (Figure 10). meilleure sensibilité de l’indice dans lité écologique. Ceci a pour vocation
pour un site donné, de ne retenir Ceci a été rendu possible par l’uti- les cours d’eau à faible richesse de permettre à l’utilisateur d’associer
que les métriques présentant les lisation d’un grand nombre de sites spécifique (zone à truite). un niveau de qualité à chaque éva-
plus fortes déviations par rapport couvrant l’ensemble du territoire luation, notamment afin de prendre
à la valeur prédite en l’absence national et pour lesquels les princi- Vers une évaluation des en compte la variabilité temporelle
de perturbation afin d’assurer une pales pressions ont été décrites de incertitudes de l’évaluation de l’évaluation (Figure 11). En outre,
bonne sensibilité à l’ensemble des manière précise en recoupant plu- l’IPR+ prenant en compte les condi-
types de perturbation. Cette sélec- sieurs sources d’information ; La DCE comporte également un tions climatiques pour prédire l’état
volet « confiance et précision », qui considéré comme l’état de référence,
Figure 10. demande notamment aux Etats il sera possible d’évaluer la dérive
Boîtes à moustaches membres d’attribuer un niveau de de cet état de référence dans un
représentant la
distribution des confiance de l’évaluation de l’état contexte de changement climatique.
valeurs prises par le
nouvel indice poissons Figure 11. Boîtes à moustaches représentant la distribution des valeurs prises par le
rivière (IPR+) pour nouvel indice poissons rivière (IPR+) pour différentes années d’échantillonnage. Les
différents groupes cinq classes écologiques sont représentées par les cinq couleurs usuelles. Voir la
de sites caractérisés Figure 6 pour la définition d’une boîte à moustache. Source : D. Pont et al. (2011).
par une intensité
globale de pression
croissante. La zone
bleue correspond au
très bon état. Voir la
Figure 6 pour la
définition d’une boîte
à moustache.
Source : D. Pont,
séminaire « Evaluation »,
avril 2011).
36 37
La prise en compte de la sins versants. Cette métrique, basée permettra de donner des éléments sant concernant ce type d’altération
continuité écologique : la sur les grands migrateurs (saumon, de diagnostic importants concer- du milieu, du fait de leur grande mo-
métrique grands migrateurs aloses, lamproies…), compare les nant l’impact de la fragmentation bilité inhérente à la réalisation de leur
présences historiques et actuelles des cours d’eau par des ouvrages cycle biologique.
En parallèle du développement de des espèces sur les sites d’étude ; transversaux (seuils, digues, bar-
l’IPR+, les équipes d’Irstea (J. Bel- une compilation et un géo-référence- rages). Les poissons migrateurs sont
liard) développent une métrique ment des données historiques dispo- en effet à ce jour le seul élément de
visant à décrire les altérations de nibles ont été nécessaires à cet effet. qualité biologique susceptible d’ap-
la connectivité à l’échelle des bas- Cette métrique « grands migrateurs » porter un niveau d’information suffi-
38 39
3 Bioindicateurs
pour les plans d’eau
Partie
Bien moins importants en nombre que les cours d’eau, les plans
d’eau français – lacs naturels et retenues artificielles – n’en consti-
tuent pas moins un enjeu majeur notamment sur le plan socio-éco-
nomique, et sont soumis aux mêmes obligations règlementaires vis-
à-vis de la DCE, ainsi qu’aux mêmes objectifs environnementaux. Il y
a seulement quelques années, peu d’indicateurs étaient disponibles
pour les plans d’eau, qu’ils soient naturels ou artificiels. Les rares
méthodes existantes n’étaient pas compatibles avec les exigences
de la directive : c’est le cas par exemple de l’indice mollusques
(IMOL) et de l’indice oligochètes de bioindication lacustre (IOBL)
et donc plus largement de la Diagnose rapide des plans d’eau
(Barbe et al. 2003). En effet, ces méthodes ne prennent pas en
compte l’ensemble de la communauté biologique concernée, tel
que requis par la DCE, et souffrent d’une absence de connaissance
statistique robuste des relations entre pressions anthropiques et
état écologique.
Basé sur la mesure de la biomasse indice IPL est apparu inapproprié phytoplancton lacustre). Ce déve- biomasse algale totale (MBA). Ces
chlorophyllienne et des abondances dans le contexte de la DCE, qui loppement a été réalisé à partir de deux métriques sont exprimées
relatives des groupes phytoplanc- demande une évaluation du compar- données disponibles sur plus de 100 sous la forme d’une moyenne pon-
toniques, le premier indice phyto- timent phytoplanctonique prenant plans d’eau (naturels ou artificiels), dérée afin de donner un poids rela-
planctonique (ITP) pour les plans notamment en compte la biomasse complété par des exercices menés tif plus important à la métrique de
d’eau a été doté d’un protocole nor- totale et la composition spécifique sur des jeux de données européens composition spécifique. L’IPLAC est
malisé dès 1990 (Barbe et al. 1990). des peuplements. au cours de du second round de essentiellement sensible à la qualité
Il a été révisé, sous le nom d’indice l’intercalibration. L’IPLAC consiste physico-chimique générale de
planctonique (IPL), dans le cadre du L’équipe Carma d’Irstea Bordeaux, en l’agrégation de deux métriques : l’eau (concentration en nutriments,
protocole de diagnose rapide des en lien avec le pôle Onema/Irstea une métrique de composition spé- Figure 12).
plans d’eau. Basé sur une métrique d’Aix en Provence, s’est donc orien- cifique (MCS) et une métrique de
unique, sans connaissance solide tée vers le développement d’un
des relations pressions/état, cet nouvel indice, baptisé IPLAC (indice
Figure 12. Relation entre l’indice phytoplancton lacustre (IPLAC) et la concentration
Le phytoplancton, un élément de choix pour mettre en évidence l’eutrophisation des moyenne en phosphore total. Le seuil du bon état est représenté par la ligne pointillée
systèmes (espèce illustrée : Pediastrum simplex). jaune. Source : C. Laplace, séminaire « Evaluation », avril 2011.
42 43
3.2 – Phytobenthos : vers une adaptation de l’IBD2007 politain pour les plans d’eau dont eutrophisation). Au rang des difficultés
l’amplitude du marnage annuel est rencontrées figure la problématique de
inférieure ou égale à 2 m. Il a été la prise en compte des espèces exo-
Les efforts entrepris pour le dévelop- d’intercalibration, visant à valider
conçu de manière à permettre un exa- tiques envahissantes dans l’évaluation
pement d’un indice basé sur le phy- la typologie de plans d’eau utilisée
men de l’ensemble des communautés de l’état écologique du plan d’eau.
tobenthos dans les plans d’eau sont ainsi que les sites de référence. À
de plantes aquatiques, incluant hé- A noter que, comme pour l’IBMR
encore récents. Une méthode de terme, une adaptation de l’IBD2007
lophytes vrais et hydrophytes, depuis dans le cas des cours d’eau, des
prélèvement a été récemment pro- spécifique aux plans d’eau apparaît
la rive jusqu’aux implantations les travaux sont actuellement en cours
posée par Irstea, qui s’applique sur souhaitable, notamment du fait de
plus profondes. Excluant le recours à pour prendre en compte l’impact
les jeunes pousses d’hélophytes en la non prise en compte de certains
la plongée subaquatique, il préconise des pressions hydromorpholo-
plans d’eau. Elle a été mise en œuvre taxons-clés en plans d’eau et de
des observations directes dans les giques sur les communautés de
au cours de l’été 2007 sur cinq lacs l’ajustement nécessaire d’un cer-
zones de rives peu profondes et à des macrophytes en plans d’eau, ce
aquitains, et testée sur le bassin tain nombre de profils écologiques
prélèvements en aveugle à l’aide d’un afin de disposer à terme d’un outil
RM&C au cours de l’été 2011. Les spécifiques. L’objectif visé est de
râteau à manche télescopique ou d’un multimétrique sensible à différentes
analyses taxonomiques des échan- disposer d’un outil phytobenthos
grappin dans les zones profondes. pressions.
tillons et le calcul de l’IBD2007 sur pour les plans d’eau dans le cadre
Ces observations sont réalisées au
la base de ces données ont donné du 3e cycle DCE (2022-2027).
sein d’unités d’observation compor- Réalisation d’un prélèvement de macrophytes
lieu à des essais préliminaires en zone profonde dans le cadre de l’application
tant un relevé de zone littorale et trois
du protocole relatif à l’indice biologique
profils perpendiculaires. Ce protocole macrophytique en lac (IBML).
fait actuellement l’objet d’une norme
3.3 – Macrophytes : l’IBML expérimentale (XP T90-328).
46 47
Au niveau européen, la prise en lacs alpins, l’indice ichtyofaune pour De manière générale, l’arrivée atten- organismes. Ces travaux s’intègrent
compte de l’ichtyofaune en bioin- les plans d’eau ou IIL est constitué de due de données complémentaires dans la perspective d’un nouvel axe
dication lacustre est également ré- deux métriques : le nombre d’indi- permettra d’améliorer l’ensemble de R&D initié par l’Onema dédié au
cente. Initiée en Europe du nord pour vidus capturés par unité d’effort des méthodes développées à ce développement d’indicateurs de
évaluer les conséquences de l’acidi- de pêche et le nombre d’indivi- jour pour les plans d’eau, notam- fonctionnement des écosystèmes,
fication des milieux sur le très grand dus omnivores capturés par unité ment dans le sens d’une meilleure en complément des indicateurs de
nombre de lacs présents dans ces ré- d’effort de pêche. Concernant les prise en compte des fonctionnalités structure mis au point à ce jour. Le
gions, elle s’est peu développée dans lacs naturels hors secteur alpin, un des milieux. Une collaboration est couplage de ces deux types d’indi-
les zones moins septentrionales. indice constitué de trois métriques également en cours entre Irstea et le cateurs permettra d’envisager les
Pour développer les indices pois- (les deux métriques sus-citées et la laboratoire de biogéochimie et éco- écosystèmes aquatiques dans une
sons dédiés à l’évaluation des plans biomasse d’individus capturés par logie des milieux continentaux de perspective plus globale, en lien
d’eau français, le pôle Onema-Irstea unité d’effort de pêche) a été mis au l’école normale supérieure (ENS) en avec la stabilité et la résilience des
d’Aix en Provence s’est appuyé sur point. Ces deux indices rendent prin- vue d’une analyse des structures de milieux.
des bases de données constituées cipalement compte de l’eutrophisa- réseaux trophiques et des tailles des
dans la cadre de l’intercalibration des tion des milieux (Figure 13). Pour les
méthodes de la zone alpine et du pro- retenues, aucun indice n’est encore
jet européen WISER. Concernant les disponible.
48 49
Perspectives à moyen terme
Vers le développement
Outre la finalisation des indicateurs « DCE-compatibles » présentés dans cet ou-
vrage, un certain nombre de pistes restent à étudier dans les prochaines années, en
vue du 3e cycle de gestion (2022-2027).
d’indicateurs de Les indicateurs utilisés actuellement, s’ils permettent d’évaluer l’état écologique
général des masses d’eau, demandent à être améliorés autant que faire se peut afin
d’outils « diagnostics » ciblés et de restaurer les milieux de manière plus efficace (augmenter la probabilité
d’effets sur le milieu) et plus efficiente (optimiser les investissements).
49 50
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53 54
Rédaction
Yorick Reyjol (Onema, DAST),
La collection « Les rencontres-synthèses », Vassilis Spyratos (MEDDE, DEB) et Laurent Basilico (Journaliste)
destinée à un public technique
ou intéressé, présente les principaux résultats Contribution
de séminaires organisés, ou co-organisés, par l’Onema. Virginie Archaimbault, Christine Argillier, Vincent Bertrin,
Sébastien Boutry, Christian Chauvin, Olivier Delaigue, François Delmas,
Changement climatique : Alain Dutartre, Muriel Gevrey, Christophe Laplace-Treyture, Maud Menay,
impacts sur les milieux aquatiques Soizic Morin, Didier Pont, Juliette Rosebery – Irstea
et conséquences pour la gestion (février et août 2010) Philippe Usseglio-Polatera et Cédric Mondy – Université de Lorraine
Agnès Bouchez, Thierry Caquet, Frédéric Rimet et Marc Roucaute – INRA
Les mésocosmes : Olivier Monnier - MNHN
des outils pour les gestionnaires Stéphane Stroffek – Agence de l’eau Rhône, Méditerranée et Corse
de la qualité des milieux aquatiques ? (mars 2011) Brigitte Genin – DREAL Rhône-Alpes
avril 2013
IMPRIMÉ EN FRANCE
10-31-2156
Cette entreprise
a fait certifier sa
55 chaîne de contrôle.
pefc-france.org
Photos de couverture © Nicolas Poulet - Onema