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Dans les procédés céramiques, les matériaux denses peuvent être obtenus à partir de
colloïdes et que la stabilité de dispersions colloïdales concentrées apparaît comme un
paramètre clé pour la mise en forme de nombreux produits industriels tels que les peintures,
les encres, les couches céramiques, etc... Il est donc important de connaître certaines
propriétés des colloïdes et des forces pouvant être mises en jeu dans ces dispersions.
Les dispersions colloïdales ont pour caractéristique commune de contenir de la matière solide
ou liquide finement divisée. On parle de dispersions colloïdales, plutôt que de suspensions,
car les particules ont une dimension inférieure au micromètre, et qu’elles ne sédimentent pas.
L’état colloïdal est un état qui s'oppose à l'état cristalloïde, mais le côté apparemment
absolu de cette distinction doit être assoupli, nuancé, dans son application générale. En outre,
il faut bien retenir qu'il n'y a pas de corps colloïdaux, mais un état colloïdal ; un même corps
(beaucoup de sulfures, des métaux, le soufre, etc.) peut exister sous les deux états et sa
constitution chimique ne peut permettre de présager s'il est ou non un colloïde ou un
cristalloïde.
La silice colloïdale est une dispersion de fines particules de silice (10 nm) dans l’eau.
La quantité de silice varie de 20 % à 30 % selon les produits. C’est un liquide laiteux, inodore
et basique à pH proche de 10. Le séchage est obtenu à l’air ou par une variation de la valeur
du pH ce qui conduit à une polycondensation de la silice en suspension. C’est le liant le plus
utilisé industriellement dans les barbotines de contact et de renfort. Des solutions de silice
colloïdale acides à pH 3 sont aussi disponibles. Ce sont des mélanges de silice colloïdale,
d’alcool et d’acide chlorhydrique sous forme de liquide laiteux présentant une odeur d’alcool.
Elles sont utilisées dans les barbotines de renfort pour le procédé acide-base.
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
Figure 1 :
La physique de ces systèmes est dominée par les interactions de surface (interactions de Van
der Waals, électrostatiques, hydrophile/hydrophobe...). La notion de stabilité d’un colloïde est
très difficile à définir tellement elle est large. Dans notre cas, nous considérons que la stabilité
d’un colloïde est sa capacité à ne pas s’agréger dans le temps. Par abus de langage, on va
parler d’une solution stable mais en réalité, une dispersion est soit « métastable » soit «
instable », selon la durée d’observation et la cinétique d’agrégation. En chimie des colloïdes,
l’étape de stabilisation des particules est classiquement décrite d’un point de vue
thermodynamique par la théorie DLVO [Deryaguin-Landau (1941), Vervey-Overbeek
(1948)], qui décrit l’interaction entre deux particules comme la somme d’une énergie
attractive VA à courte portée et d’une énergie répulsive VR à plus longue portée mais sensible
à la force ionique de la dispersion.
Le terme énergétique attractif résulte des forces de London-Van der Waals et ne dépend que
de la différence de polarisabilité entre les particules et le solvant. Nous verrons dans la partie
suivante, quels sont les paramètres qui influencent cette force.
La plupart des particules colloïdales portent en surface des charges pouvant provenir, par
exemple, de l’ionisation des groupements de surface des particules. Les nanoparticules
d’oxydes minéraux, comme la zircone, possèdent en surface des groupes M-OH amphotères
qui peuvent s’ioniser en M-O- ou M-OH2 + selon le pH de la solution. En phase aqueuse, les
forces inter-particulaires répulsives seront surtout liées à la présence de ces groupes ionisés.
Dans une solution électrolytique, la distribution ionique est assez homogène loin de la surface
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
des particules mais s’organise de manière plus hétérogène lorsque l’on se rapproche de la
surface. En effet, les contre-ions ont tendance à se concentrer préférentiellement à la surface
des particules, alors que les co-ions, c’est-à-dire les ions de même charge que ceux de surface,
sont alors repoussés plus loin dans la suspension. On appelle double couche électrique (ou
double-couche ionique) l’ensemble formé par les charges de surface et les contre-ions(Figure
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Figure 2 : Distribution schématique des ions aux abords d’une surface chargée
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
Avec :
Alors, pour déterminer toutes les propriétés rhéologiques du matériau, il faut connaitre la
relation entre le gradient de la vitesse et la contrainte de cisaillement. C’est l’équation
rhéologique d’état de la suspension et qui dépend de la nature et des propriétés du matériau.
Cette relation s’écrit comme suit :
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
Les différents cas selon la nature des fluides sont les suivants :
a) Fluide « newtonien »
Il est dit newtonien si sa viscosité est constante en fonction du taux de cisaillement (Figure
I.a). C’est le cas de plusieurs liquides simples, tels que l’eau.
C) Fluide «rhéoépaississant»
Il est dit rhéo-épaississant si sa viscosité augmente lorsque le taux de cisaillement augmente
(Figure I.c). C’est le cas par exemple d’une suspension concentrée de maïzena. C’est une
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
k est une constante, « n » un exposant qui traduit l’écart au comportement newtonien pour
lequel n = 1. Si n<1, le fluide est rhéo-fluidifiant et si n>1, le fluide est rhéo-épaississant.
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
2) Liquides de Casson
Ce sont des liquides plastiques non idéaux qui possèdent un comportement plastique
fluidifiant.
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Chapitre I : Préparation des masses céramiques M2. GPM.
D) Un fluide thixotrope
Il existe évidemment des fluides présentant des mélanges de ces différents comportements,
ainsi que des fluides dont le comportement en écoulement dépendent de leur histoire. Cela se
manifeste par exemple par une hystérésis dans le rhéogramme. Les courbes correspondant à
une montée et à une descente en taux de cisaillement ne se superposent pas, (Figure 1.e).