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laarabi|k ari m
Économie
Sociologie
Science politique
Regards croisés
Karim LAARABI
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laarabi|k ari m
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Table des matières
Partie I ÉCONOMIE
3
TABLE DES MATIÈRES
B Le chômage structurel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
B Comment la crise se transmet à l’économie réelle : les différents canaux de transmission . . . . . . . . . 121
Partie II SOCIOLOGIE
Sciences éconimques et sociales Tale 4/335
TABLE DES MATIÈRES
ÉCONOMIE
9
Chapitre 1
Quels sont les sources et les défis de la
croissance économique ?
11
CHAPITRE 1. QUELS SONT LES SOURCES ET LES DÉFIS DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
-Comprendre que le progrès technique est endogène et qu’il résulte en particulier de l’innovation.
-Comprendre comment les institutions (notamment les droits de propriété) influent sur la croissance
en affectant l’incitation à investir et innover ; savoir que l’innovation s’accompagne d’un processus de
destruction créatrice.
-Comprendre qu’une croissance économique soutenable se heurte à des limites écologiques (notam-
ment l’épuisement des ressources, la pollution et le réchauffement climatique) et que l’innovation peut
aider à reculer ces limites.
Question 4 : Quels sont les facteurs qui ont pu contribuer à une telle croissance ?
Question 6 : A l’aide du texte , définissez les termes suivants :croissance, expansion, développe-
ment.
Question 7 : Comment mesure-t-on la croissance économique ?
Question 8 : Distinguez « prix courants » et « prix constants » (respectivement « en valeur » et «
en volume »).
Rappel de 2nd
-Le PIB (Production intérieur brute) permet de mesurer l’ensemble des biens et ser-
vices produit sur un territoire (généralement un pays) au cours d’une période (généralement
un an). Il existe plusieurs façons de le calculer, on peut par exemple ajouter la somme des
VA, cela permet de ne pas comptabiliser plusieurs fois les mêmes productions. Cet indica-
teur quantitative présente l’avantage de synthétiser des productions très variées, en effet
en un seul chiffre on agrège une multitude de biens et services très hétérogènes (voiture,
médicaments, alimentation, services etc.). Il intègre les productions marchandes et non-
marchandes.
-La croissance La croissance est le taux de variation de la production d’une année à
l’autre. Par exemple quand on dit "en 2018 la croissance a été de 2%",cela signifie qu’en
2018 la production a augmenté de 2% par rapport à l’année précédente. Cela veut dire que
la quantité de biens et services produites a augmenté de 2% car on élimine la hausse des
prix, pour ne conserver que l’augmentation réelle du PIB.
-Le pib par habitant
Le pibne dit rien sur la richesse du pays, car la richesse d’un pays doit être rapportée au
nombre d’habitants pour avoir du sens. Ainsi le pib/hab permet de calculer la production
par habitant. C’est un indicateur utile pour faire des comparaisons entre pays, à condition
de tenir compte du niveau de vie des pays. Il faut alors convertir le pib/hab dans une
monnaie commune qui prend en compte le niveau de vie, il s’agit du Pib/hat PPA (parité
pouvoir d’achat).
-L’évolution du pib sur du long terme
Quand on parle de croissance cela fait référence à une augmentation soutenue de pib sur
une longue période. Les révolutions industrielles ont entrainé une forte accélération de la
croissance à partir du XVIIIème siècle, tous les pays n’ont pas profiter de cette croissance
de la même façon. Les trente années qui ont suivies la seconde guerre mondiale ont été
marqué par un taux de croissance très fort en France, ensuite à partir des chocs pétroliers
la croissance a fortement ralentie.
L e pib fr an çai s était d' envir on 2500 milli ar d s d' eur os en 2018
L e pib p ar h abitant en fr an ce était d' envir on 38000 eur os en 2018
1%
3%
5%
8%
10 ans 20 ans
TCAM
Question 10 : Avec une calculatrice essayer de retrouver le TCAM exacte. Pourquoi est-ce faux de
dire que le TCAM est de 1% ?
à faire du travail et du capital les deux sources essentielles de la croissance. Expliquer la croissance
économique par l’action conjointe des facteurs de production requiert d’avoir recours au concept de
fonction de production. La fonction de production est une relation établie entre la production et les
quantités de facteurs mises en œuvre pour obtenir cette production.
Si Y est la production et K et L les facteurs de production, la relation s’écrit :
Y = f (K , L)
important en quantité (les économistes disent en volume) que celui de 1896. Il est clair que, même
en organisant à merveille le travail, en pourchassant le moindre temps mort, en accélérant autant
que possible les cadences, l’évolution de la seule force de travail ne permet pas d’expliquer cette
croissance considérable de la production. Il a fallu un autre facteur : l’accumulation de capital (l’in-
vestissement). Déchiffrer l’économie, Denis Clerc, 2011.
+ + =
1 hectare 1 cheval 1 travailleur 2 tonnes de blé
+ + =
2 hectares 2 chevaux 2 travailleurs 4 tonnes de blé
Le modèle néoclassique de la croissance. La croissance économique est définie comme une aug-
mentation durable de la production par tête. La représentation de la croissance implique la re-
présentation de la production, celle-ci est modélisée par une fonction de production, qui décrit la
correspondance entre les facteurs de production. Prenons l’exemple d’un agriculteur, qui utilise une
année de son temps, un hectare de terre et un cheval pour produire un tonne de blé. La fonction
production F s’écrira alors :
2 Tonne de blé = F (1 année de travail, 1 hectare de terre, 1 cheval)
Si notre agriculteur cède la ferme à ses deux enfants, la nouvelle fonction de production sera la
suivante :
4 Tonne de blé = F (2 année de travail, 2 hectare de terre, 2 chevaux)
Dans cette nouvelle situation, le produit a augmenté par rapport à la période précédente, il y a eu
croissance de l’économie. Le doublement du produit provient d’un doublement de la main-d’œuvre
et du capital utilisés, l’augmentation du produit s’explique par celle de la quantité de facteurs mis
en œuvre dans la production.
Les grandes questions économiques et sociales, Pascal Combemale (sous la direction), 2009
L a fon cti on d e pr odu cti on e
st dite à r en d em ent d' éc
h elle con stant, c' es
t
la pr odu cti on au gm ente d an s le
s m êm e
s pr op orti on s qu e l au gm entati on d e
s
l autr e r e
ste fixe la dyn ami qu e n' e
st p a s la m êm e.
capital double mais que la main d’œuvre reste constante. Un agriculteur doté de deux chevaux ne
produira en général pas deux fois plus qu’avec un seul cheval. Le capital est donc de moins en moins
productif lorsque sa quantité par tête augmente.
Les grandes questions économiques et sociales, Pascal Combemale (sous la direction), 2009
+ + =
1 hectare 1 cheval 1 travailleur 2 tonnes de blé
+ + =
2 hectares 2 chevaux 1 travailleur 3 tonnes de blé
+ + =
4 hectares 4 chevaux 1 travailleur 4 tonnes de blé
Question 21 :Expliquez la loi des rendements factoriels décroissants. Donnez des exemples.
L’investissement de productivité, qui remplace les travailleurs par des machines (on dit qu’il sub-
stitue le capital au travail), augmentent la productivité des travailleurs restants deux façons :
-Si le nombre de travailleurs et la durée du travail restent constants, toute augmentation de la pro-
ductivité du travail se traduira par une hausse de la production. Ainsi, si la production augmente de
10%, 100 travailleurs qui produisaient chacun 1000 unités par an, soit une production totale de 100
000 unités dans l’année, vont produire maintenant 110 000 (1100 × 100) pour une durée du travail
inchangée.
-La hausse de la productivité va diminuer le temps de travail nécessaire pour réaliser un produit.
Ainsi, s’il fallait une heure de travail pour réaliser un produit, il ne faudra plus que 30 minutes si la
productivité double. Le coût de production unitaire va donc diminuer . Si le marché est concurrentiel,
cette baisse du coût va se répercuter sur les prix ce qui va rendre les entreprises plus compétitives.
La demande devrait augmenter et les entreprises devraient produire plus.
Enfin, un investissement brut rajeunit le stock de capital fixe, ce qui accroît son efficacité car les
nouveaux équipements ont également incorporé le progrès technique. Ainsi, le remplacement d’un
vieil ordinateur par un ordinateur de nouvelle génération améliore l’efficacité du système productif
car ce dernier a plus de puissance et de fonctionnalités. L’investissement de remplacement, appelé
aussi amortissement, est favorable à la croissance car il rajeunit le capital fixe.
SES Massena
Question 22 :Pourquoi les pays qui connaissent une croissance rapide ont-ils des taux d’investisse-
ment élevés ?
Question 23 :Résumez en quelques lignes (sans détailler) comment l’accumulation du capital en-
tretient la croissance.
Q=f(K ;L).
Ce modèle repose sur deux hypothèses principales :
-1ère hypothèse : Les rendements factoriels sont décroissants. Ceci signifie que lorsque l’on augmente
les quantités d’un facteur (exemple, le nombre de travailleurs) sans augmenter l’autre facteur (le
capital), la production de chaque salarié supplémentaire (rendement ou productivité marginale) va,
au départ, être plus élevée grâce à une meilleure division du travail jusqu’à un point de saturation à
partir duquel il y a trop de travailleurs dans l’atelier. Ensuite, les rendements deviennent décroissants
ce qui revient à dire que la production va augmenter de moins en moins vite. Ainsi, si on suit cette
idée, la croissance de la production ne peut tendre que vers un « état stationnaire » (Ricardo) et
tous les pays vont peu à peu converger vers cet « état stationnaire ».
-2ème hypothèse : Les rendements d’échelle sont constants. Dans ce cas on augmente dans la même
proportion les deux facteurs de production (un doublement de la quantité de travail et de la quantité
de biens d’équipement, par exemple). Si la production augmente au même rythme que les facteurs
(elle doublera dans cet exemple), on dira que les rendements d’échelle sont constants. La croissance
est extensive. Elle dépend uniquement de l’augmentation de la quantité des facteurs. Si, en revanche,
la production augmente plus vite que la quantité de facteurs (elle triple, par exemple), on parlera de
rendements d’échelle croissants. La croissance devient intensive c’est-à-dire qu’elle repose en partie
sur l’augmentation de la productivité des facteurs.
D’ où vient la croissance par tête ?
Du montant de capital technique investi, répond dès 1956 Robert Solow : machines, équipements,
infrastructures, logiciels. Toutefois, quand on augmente le capital par tête, certes la production aug-
mente, mais pas de façon proportionnelle. Les rendements sont décroissants, parce que ceux-qui se
servent des machines n’ont que deux bras et une tête ajouter un deuxième ordinateur à celui que
j’utilise déjà ne me permettra pas de multiplier par deux mon apport productif.
À force d’augmenter le capital par tête, vient un moment où la production par tête finit par ne plus
guère progresser. Mais tant que ce niveau n’est pas atteint, un investissement supplémentaire est
générateur de croissance économique. Par conséquent, entre deux pays, celui qui investit plus connaît
aussi une croissance économique plus rapide, ce qui explique les phénomènes de « rattrapage» des
pays qui ont commencé leur croissance économique plus tardivement que les autres.
Toutefois, le modèle de Solow aboutit à la conclusion que la croissance économique par tête devrait
en à peu se ralentir, puis s’annuler. Or, ce n’est pas ce qui est observé.
C’est pourquoi Solow a mis en scène un troisième facteur, le progrès technique, en plus du travail
et du capital. Un facteur un peu particulier, puisqu’il accroît l’efficacité productive des deux autres,
un peu comme la levure accroît le volume du gâteau. Bien qu’il permette de produire plus, il n’ap-
partient à personne ("il tombe du ciel") et il n’y a donc pas besoin de le rémunérer. D’où le terme
de facteur exogène donné à ce progrès technique, qui est aussi une « mesure de notre ignorance»,
puisqu’on lui attribue ce qui, dans les gains de productivité, ne peut être imputé ni à l’accroissement
du travail ni à celui du capital (résidu).
D. charpentier, “Les origines de la croissance” , Alternatives économiques, hors-série n° 57, juillet
2003.
Question 24 :Comment appelle-t-on la production par tête ? A quel concept correspond son aug-
mentation ? Pourquoi parler de "résidu" ?
Question 25 :Quel est le rôle du progrès technique dans le raisonnement de Solow ?
garda l’île. Elle était composé d’une borne de terre dont la quantité était telle qu’un homme seul ne
pourrait jamais la cultiver tout entière. Cette année, Robinson a décidé de semer. L’an prochain, la
récolte lui permettrait de vivre et de semer de nouveau. Il avait cependant un souci : quelle quantité
de blé devait-il semer ? Et combien pouvait-il en garder pour sa consommation ?
Robinson décida de planter une certaine proportion de blé. Les premières années, celui-ci augmenta
rapidement. En maintenant constante la proportion du stock qu’il plantait, Robinson consommait,
plantait et récoltait toujours plus.
Il se rendit cependant compte que son stock de blé s’accroissait de moins en moins vite. C’est que
plus la quantité de grain semé était élevée, plus le rendement de chaque grain était faible. Un jour,
il s’aperçut qu’il n’avait plus d’intérêt à accroître la quantité de grain semé. La quantité de grain
semé se stabilisa ainsi que les quantités produites et consommées.
Un matin, Robinson rencontra le perroquet. Ce qu’il avait d’abord considérer comme un simple
compagnon de jeu s’avéra une aide précieuse. Ce perroquet avait manifestement été en contact avec
les plus grands savants et les cultivateurs les plus experts. Chaque jour il transmettait à Robinson
un peu du savoir appris auprès d’eux. Et Robinson pouvait ainsi améliorer l’efficacité de son travail.
Un jour le perroquet disparut. Au bout de quelques années, la production se stabilisa de nouveau.
Robinson comprit alors qu’en étudiant ses expériences passées et en procédant à de nouvelles expéri-
mentations, il pourrait à nouveau améliorer l’efficacité de son travail. Mais une telle étude prendrait
du temps qu’il ne pourrait pas utiliser à produire du blé. Cela lui donna un second souci : quelle part
de son temps allait-il consacrer à son savoir-faire ?
Les nouvelles théories de la croissance . Dominique Guellec et Pierre Rallec
Question 33 : Pourquoi dans un premier temps la quantité de blé augmente de moins en moins
vite ? Que représente le perroquet dans cette fable ?
1. La loi de Moore a été exprimée en 1965 par Gordon E. Moore (des trois fondateurs d’Intel). Constatant que la « complexité des
semi-conducteurs proposés en entrée de gamme » doublait tous les ans à coût constant depuis 1959, date de leur invention, il postulait
la poursuite de cette croissance (en 1965, le circuit le plus performant comportait 64 transistors).
Question 40 :À partir des deux documents rédiger un paragraphe pour synthétiser les différents
processus ?
n’est donc pas la destruction qui porte la création de richesse, mais les innovations qui engendrent
ce double mouvement et participent à la dynamique du capitalisme.
La question de l’innovation L’innovation est à la fois source de croissance (recherche & déve-
loppement, renouvellement des structures de production, progrès technique, internationalisation des
activités) et facteur de crise (obsolescence des anciennes innovations, disparition des industries tradi-
tionnelles, augmentation du chômage). C’est ce que Schumpeter résume par la formule « destruction
créatrice ». Les crises ne sont pas des accidents. Elles font partie de la logique interne du capitalisme.
Elles sont de ce fait salutaires et nécessaires au progrès économique (régénération du système). Elles
sont un signe d’adaptation du système au changement. Le mouvement « destruction-création »
obéit à cette logique et fonctionne par phases (cycle économique). Les innovations radicales ou
majeures arrivent souvent au creux de la vague dépressionniste, dans la mesure où la crise bouscule
les positions acquises. La crise ouvre ainsi la voie à de nouvelles idées, à de nouvelles opportunités.
Inversement, en situation de stabilité économique, l’ordre économique et social freine les initiatives,
ce qui limite le flux des innovations et donc prépare le terrain pour une phase de récession, puis de
crise. Mais pour J. Schumpeter, la logique "destruction-innovation" ne peut être permanente, ce qui
tend à remettre en cause la durabilité du système capitaliste.
Dans la théorie de Schumpeter, l’entrepreneur innovateur est l’agent économique indispensable au
fonctionnement du système. Généré par l’innovation, il agit comme une incitation à prendre des
risques. Sans son apport (imagination créatrice), le système économique s’enlise et limite le déve-
loppement des activités. Mais dès que le progrès technique devient l’affaire de spécialistes, alors le
travail de l’expert remplace celui de l’innovateur, et l’innovation fait place à la routine.
www.rse-magazine.com/Joseph-Schumpeter-ou-la-destruction-creatrice.html
Question 41 :Expliquez le processus de destruction créatrice. Que signifie les innovations en grappes ?
Donnez des exemples.
• Absence de système juridique compétent et crédible permettant de garantir le respect des contrats
liés aux échanges commerciaux et financiers
• Absence d’institutions financières efficaces
Question 45 :Expliquez pourquoi dans un cas il s’agit d’un cercle vertueux et dans l’autre cas d’un
cercle vicieux ?
Daron Acemoglu et james Robinson définissent les institutions comme les règles qui conditionnent
les incitations économiques des individus, ainsi que les perspectives et opportunités qui s’offrent à
eux. Ils distinguent en particulier les "institutions inclusives" des institutions "extractives" 2 . Les
institutions inclusives préservent les droits de propriété et le respect des contrats, et elles mini-
misent les restrictions à la liberté et à l’opportunité de créer et d’innover, ce qui stimule l’épargne,
l‘investissement, et le progrès technique, donc la croissance à long terme d’un pays. Au contraire,
les institutions extractives freinent et inhibent l’innovation car elles ne garantissent pas les droits
de propriété ou bien elles imposent des barrières à l’entrée 3 qui protègent les intérêts acquis, mais
2. Les institutions sont qualifiées d’inclusives lorsqu’elles favorisent la participation des citoyens aux activités économiques en tirant le
meilleur parti de leurs talents et de leurs compétences. Offrir à toute la population accès à la santé et à l’education constitue un exemple
d’institution inclusive. Par opposition, les institutions sont extractives si elles favorisent certaines couches de la société au détriment de
toutes les autres. Par exemple, si le pouvoir politique n’est pas suffisamment contrôlé, il peut accorder des avantages sous la forme de
monopole légaux à ces proches ou ceux qui le soudoient.
3. Obstacles qui empêchent l’entrée de concurrents sur le marche. Elles permettent aux firmes en place de bénéficier de rentes.
4. Un pays en rattrapage est un pays dont l’économie n’a pas encore diffusée les technologies les plus avancées, sa croissance repose
essentiellement sur l’imitation.
5. Ce sont les pays qui disposent des technologies les plus avancées et dont la croissance repose essentiellement sur l’innovation
Question 52 :Quel constat peut-on faire ? Dans quel sens se fait cette relation ?
Question 54 :Quel lien peut-on établir entre R&D publique et R&D privée ?
Question 55 :Comment l’état peur soutenir le progrès technique ?
des rendements décroissants ne s’applique pas à la connaissance. Une même connaissance peut-être
utilisée par un nombre quelconque d’agents simultanément, contrairement à un élément du capital
de capital physique (une machine). Un agriculteur ne peut utiliser simultanément un nombre indéfini
de chevaux, alors qu’il peut tirer tout le parti d’un tracteur plus moderne, incorporant tout le savoir
existant dans ce domaine technologique. De plus chaque nouvelle connaissance ouvre la voie à des
découvertes ultérieures, ouvrant la possibilité de nouvelles techniques, de nouvelles technologies de
(exemple : l’invention du transistor a permis au bout du compte l’invention du téléphone portable et
ainsi de suite).Un processus persistant, auto-entretenu, d’accumulation de la connaissance est donc
possible qui entraîne à son tour l’accumulation des autres facteurs et donc la croissance.
Les grades questions économiques et sociales. Sous la direction de Pascal Combemale. 2009
Question 57 :Faites un schéma qui montre les aspects cumulatifs et auto-entretenus de la crois-
sance.
pays européens, comme la France. Sous la Restauration, les ouvriers du Languedoc se soulevèrent
contre la « grande tondeuse » mécanique qui avait fait son apparition dans les ateliers textiles.
Plus tard, à Paris, ce sont les ouvriers du livre qui se révoltèrent contre les presses mécaniques. Ces
exemples rappellent que l’adoption de nouvelles technologies ne se fait pas sans heurts et sans coûts.
D’un côté, le progrès technologique peut conduire à l’essor de nouveaux produits et services
qui se substituent aux anciens. D’un autre, l’adoption de technologies de remplacement, comme la
robotisation, remplace du travail par du capital. Dans le premier cas, la nouvelle production peut
entraîner une augmentation de la demande de travail dans le secteur qui produit les variétés du
nouveau produit, et une diminution de la demande de travail dans celui qui produit les variétés
obsolètes. Dans le second cas, celui de la robotisation, des emplois peuvent tout de même être créés
si les coûts de production baissent et font ainsi augmenter la demande pour des produits devenus
relativement moins coûteux dans les secteurs qui la mettent en place. L’effet net de la robotisation
dépendra alors de l’ampleur comparée de l’effet de substitution qui diminue l’emploi et de l’effet
d’expansion qui l’augmente.
Si le progrès technologique a des effets ambigus sur l’emploi, il est clair en revanche qu’il en mo-
difie la composition en privilégiant certaines spécialisations et qualifications au détriment d’autres.
L’une des hypothèses privilégiées dans les études récentes est celle d’un progrès technologique biaisé
en faveur des tâches non répétitives, qui requièrent de la créativité, l’analyse et la résolution de
problèmes, telles que les tâches intellectuelles. On assisterait ainsi d’un côté au déclin des emplois
fondés sur des tâches répétitives et routinières, c’est-à-dire celles suivant un ordre procédural bien
défini, peu à peu remplacées par les ordinateurs et les robots, et de l’autre à l’essor des emplois
reposant sur des tâches intellectuelles ou manuelles . La diffusion du progrès technologique réduirait
donc la demande de travail de ceux employés à ces tâches routinières, le plus souvent des opéra-
teurs sur machines et des employés de bureau classés dans les professions à salaire intermédiaire. Au
contraire, le progrès technologique, complémentaire des tâches cognitives non routinières réalisées
par des travailleurs très qualifiés (directeurs, ingénieurs, chercheurs) et occupant des professions à
très hauts salaires, en accroîtrait la demande et, par conséquent, la rémunération. Quant aux tâches
manuelles, caractérisées par une combinaison de mouvements moteurs précis, elles sont encore dif-
ficilement remplaçables par les machines ou les ordinateurs. La diffusion du progrès technologique
n’aurait alors que très peu d’impact sur ces emplois manuels (services aux personnes, construction,
etc.), le plus souvent situés en bas de l’échelle des salaires. Ainsi, dans le cas d’un progrès techno-
logique biaisé en faveur des tâches non répétitives, les emplois à faible et haut niveaux de salaires
augmenteraient par rapport à ceux fondés sur des tâches répétitives progressivement automatisées.
Ce mécanisme de polarisation du marché du travail a été mis en lumière par plusieurs études réali-
sées . À l’inverse des emplois fondés sur des tâches répétitives, dont la part décline, les professions
intellectuelles à hauts salaires et celles manuelles à bas salaires connaissent une forte croissance
relative. Ainsi, la part du nombre d’heures travaillées des cadres administratifs et celle des ingénieurs
et cadres techniques augmentent . À l’autre bout de l’échelle des salaires, on observe également une
augmentation de la part des heures travaillées des trois grandes catégories socioprofessionnelles les
moins rémunérées : celle des employés de commerce, des personnels des services directs aux parti-
culiers et des ouvriers non qualifiés de type artisanal. Cela illustre bien la polarisation de l’emploi en
France.
A faire à la maison
Faites une recherche sur le rapport Meadows de 1972, le rapport Brundtland de
1987 et le apport Stern de 2006
décennies. Cette projection est conditionnée par les hypothèses du scenario de référence concernant
la croissance économique : les émissions augmentent à l’échelle mondiale en raison de l’accroisse-
ment des activités économiques et de la demande en énergie, en particulier dans certains pays en
expansion rapide comme l’Inde et la Chine. Selon les projections, les émissions des oxydes d’azote
(NOx), et d’ammoniac (NH3) devraient connaître une augmentation particulièrement soutenue. Ces
fortes variations tiennent à l’accroissement projeté de la demande de produits agricoles et d’énergie
(transport et production d’électricité, compris). Les émissions de carbone noir (CN), de monoxyde
de carbone (CO), et de composés organiques volatils (COV) devraient, elles aussi, s’accroître. Les
émissions de dioxyde de soufre (SO2) devraient commencer par diminuer, avant de repartir à la
hausse après 2030. Cette baisse initiale tient aux politiques publiques actuelles qui rendent obliga-
toire la désulfuration des gaz de combustion même dans certains pays en développement (avant tout
dans le secteur de l’électricité). Cette tendance s’inverse, à terme, sous l’effet de l’augmentation
continue de la demande en énergie qui fait croître les émissions. La légère diminution des émissions
de carbone organique (Corg) s’explique par la diminution des émissions imputables à la demande
d’énergie des ménages par suite des progrès technologiques concernant l’efficacité énergétique, mais
aussi la consommation de carburants moins polluants et le remplacement des feux ouverts alimentés
à la biomasse par des dispositifs utilisant de l’énergie plus propre.
Les enfants exposés aux nitrates développent des retards de croissance. Le rapport prend l’exemple
de l’azote pour illustrer ce lien. Cet élément chimique est utilisé en tant qu’engrais dans les cultures.
Une fois répandu, il se déverse dans les rivières, les lacs et les océans où il se transforme en nitrates.
Les premiers touchés sont les enfants qui, exposés aux nitrates, peuvent développer des problèmes de
croissance et de développement cérébral compliquant leur évolution vers l’âge adulte et leur capacité
ensuite à subvenir seuls à leurs besoins. Le rapport est alarmant à ce propos : "Chaque kilogramme
d’engrais azoté supplémentaire par hectare est susceptible de relever dans une proportion pouvant
aller jusqu’à 19% le niveau de retard de croissance chez les enfants".
La salinité des sols diminue la productivité agricole. Par ailleurs, l’agriculture est fortement affec-
tée par la mauvaise qualité de l’eau. Les rendements agricoles diminuent fortement sous l’effet des
sécheresses et de l’augmentation de la salinité de l’eau. Conséquence : "la quantité de nourriture
que l’humanité perd chaque année à cause des eaux salées permettrait de nourrir 170 millions de
personnes", concluent les auteurs.
ALICE VITARD ECONOMIE , L’USINE AGRO , ENVIRONNEMENT , PRODUITS AGRICOLES
29/12/2019
Question 65 : Quels est le problème soulevé ? Pourquoi les pays du sud sont les plus concernés par
ce problème ? Faites un lien avec la croissance endogène.
Selon une étude, un degré Celsius supplémentaire se traduirait par 8,5% de croissance en moins.
Le récent prix de la Banque de Suède (l’équivalent du Nobel d’économie) attribué à William Nord-
haus, a remis en lumière, à l’heure où le GIEC met une nouvelle fois en garde la planète sur les risques
du réchauffement climatique, l’intérêt d’étudier l’impact du changement climatique du point de vue
de la science économique. Dans un article récent du réputé Journal of Economic Perspectives, So-
lomon Hsiang et Robert E. Kopp démontrent que les économistes doivent accompagner, plus qu’on
pourrait le croire, les climatologues dans l’analyse et la gestion du changement climatique. Mais
que disent les chercheurs en sciences économiques sur les effets du climat ? Jusqu’à présent, les
économètres analysaient les séries statistiques climatiques (températures par exemple) et tentaient
d’établir des liens avec des indicateurs économiques pour bâtir des prévisions. Quant aux travaux
de Nordhaus, ils visaient à évaluer le bienfait de certaines politiques d’atténuation en matière de
bien-être économique.
Olivier Damette, Entre changement climatique et croissance économique, des liens très étroits No-
vembre 2018, The conversation.
Question 66 : Quels sont les causes possibles du réchauffement climatique ? Pourquoi peut-on
établir une relation entre le réchauffement climatique et activités économiques. Quelles sont les
conséquences économiques du réchauffement climatique ?
Question 68 : Citez des exemples d’innovations qui permettent de limiter les externalités.
L’enrichissement des populations dans les pays développés s’accompagné généralement d’une de-
mande d’un environnement plus sain. (Renforcement des normes pour une amélioration de la qualité
de l’environnement dans certains domaines). Ce constat a conduit à formuler l’hypothèse suivante :
la croissance serait nocive pour l’environnement dans les premiers stades du développement ; puis,
au-delà d’un certain seuil de revenu par habitant, la croissance entraînerait une amélioration de la
qualité de l’environnement. Simon Kuznets en 1955, avait envisagé une corrélation entre la réduc-
tion des inégalités de revenu et le niveau du PIB/habitant, selon une même forme de courbe en
U inversé. Cela explique l’emploi fréquent dans la littérature économique de l’expression « courbe
environnementale de Kuznets ». Cette affirmation repose sur l’idée que l’environnement serait un
« bien supérieur », c’est-à-dire un bien dont la demande augmente avec le revenu (à l’instar de la
santé ou des loisirs).
Si la dégradation de l’environnement finit par entraver la production, alors la demande de politique
environnementale n’émanerait plus seulement des citoyens, mais aussi des entreprises. . . La Chine
en est un exemple.
Mais globalement, cette théorie ne fonctionne plus, et sur ce point le constat du rapport du Pro-
gramme des Nations Unies pour l’Environnement (2016) est alarmant et bouleverse notre perception
des enjeux. Depuis 1990, il n’y a eu que peu d’amélioration de l’efficacité mondiale des matières
premières. En fait, l’efficacité matière a commencé à décliner dans les années 2000. L’économie
mondiale a désormais besoin de plus de matières premières par unité de PIB qu’il n’en fallait au
tournant du siècle, en raison du déplacement de la production des pays aux économies de matériaux
efficaces comme le Japon, la Corée du Sud et l’Europe, vers des pays aux économies de matériaux
beaucoup moins efficaces comme la Chine, l’Inde ou encore l’Asie du Sud-Est. En clair, le découplage
relatif entre croissance du PIB et consommation de ressources tant espéré, s’est globalement inversé
dans le mauvais sens depuis les années 2000.
www.fondation-2019.fr/lexique/courbe-environnementale-de-kuznets/
Question 69 : Expliquez cette courbe. Que peut-on en conclure ?
durabilité) de la croissance. Des positions sont diamétralement opposées, le débat se déroule princi-
palement entre ceux qui croient à une assez substituabilité entre capital naturel et capital produit,
et ceux qui refusent cette substituabilité, au moins pour un certains nombres d’actifs naturels.
– La soutenabilité faible considère qu’existent plusieurs types de capitaux, notamment le capital
naturel, le capital humain et le capital physique. Ces trois types sont substituables. Cette conception
repose sur un certain optimisme et sur une confiance dans la capacité du progrès technologique à
répondre aux défis écologiques. Ainsi, les biens environnementaux ne méritent pas une attention
particulière et le développement sera dit durable si l’on peut définir un stock de capital agrégé qui
reste au minimum constant. Il est alors possible d’épuiser complètement une ressource naturelle si
celle-ci est remplacée par davantage d’éducation (augmentation du capital humain), d’hôpitaux, ou
de biens marchands.
– La soutenabilité forte, conteste au contraire la substituabilité des trois types de capitaux. Elle met
l’accent sur la spécificité du capital naturel et sur la nécessité de mettre en place des contraintes
dans la gestion de ce capital. Par exemple, il faut limiter le prélèvement des ressources naturelles
à leur capacité de régénération, il faut limiter l’émission de produits polluants à la capacité d’ab-
sorption de la nature et il faut limiter le prélèvement des ressources non renouvelable en fonction de
la possibilité de les remplacer par des ressources renouvelables. Cette seconde approche se montre
sceptique à l’égard du recours aux mécanismes de marché comme moyen de gestion du capital natu-
rel. La marchandisation risquant au contraire de conduire à une utilisation excessive des ressources
naturelles. La soutenabilité forte soutient la nécessité de maintenir constants soit le stock de capital
naturel, soit seulement certains d’entre eux, le capital naturel « critique ». A. Beitone, C. Dollo, E.
Buisson-Fenet, Economie 2012.
Question 70 : Expliquez la différence entre les deux conception ?
écologiques et économiques, pour soutenir la thèse d’une décroissance inévitable. Décroissance qui
serait la seule solution au réchauffement climatique, à la dégradation de la biodiversité et à l’épui-
sement des ressources naturelles.
On a oublié que ce même Rapport a aussi et surtout mis en lumière le rôle du progrès technique
et de l’innovation dans le développement durable : « deux concepts sont inhérents à cette notion :
le concept de ‘besoins’, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il
convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et
de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir ».
Dans cette conception du développement durable, les besoins des générations présentes et futures
ne sont donc pas limités par le stock de ressources naturelles, mais par l’état des techniques destinées
à en tirer parti. Il ne s’agit pas seulement de mettre l’accent sur les limites de la capacité de la planète
à répondre aux besoins, mais plutôt de pointer la capacité des hommes et des techniques. Dans cette
logique, l’amélioration de l’état des techniques, à travers l’innovation, permettrait de répondre aux
besoins.
Les innovations environnementales ou éco-innovations (c’est-à-dire les procédés, les produits, les
techniques et les modes d’organisation nouveaux compatibles avec une démarche écologique) doivent
être au cœur de la stratégie de développement durable. Par la mise en place de prescriptions, lois,
normes et règles visant à inciter les entreprises à innover en matière environnementale, l’instrument
règlementaire a été jusqu’à présent le mode action privilégié par les pouvoirs publics.
Règlementer pour des innovations vertes ?
Depuis l’émergence et l’importance croissante des préoccupations liées au développement durable,
les économistes se sont interrogés sur les types de règlementations écologiques les plus à mêmes
de stimuler la performance environnementale des entreprises. Certains de leurs travaux ont eu un
impact réel sur les politiques publiques environnementales : la taxe carbone, le marché d’émissions
de carbone, les normes de produits sont autant d’instruments de politique environnementale dont
l’efficacité est soulignée par les économistes. Pourtant, ces derniers ont tendance à omettre le lien
par lequel chaque politique conduit à améliorer la performance environnementale des firmes. De fait,
ils considèrent que la mise en œuvre des innovations environnementales proviendrait uniquement de
la mise en place de règlementations environnementales !
Les entreprises réagissent aux régulations environnementales en adoptant des innovations incré-
mentales, c’est-à-dire des modifications mineures de leurs produits ou procédés. Celles-ci corres-
pondent à des innovations de type « end of pipe » (en bout de chaîne), correspondant à un contrôle
de la pollution ex post, à travers la mise en place, par exemple, de filtres à air qui réduisent les
émissions polluantes. De telles innovations ont un modeste effet positif sur l’environnement, mais
elles ne peuvent être considérées comme l’alpha et l’oméga d’une réelle transition écologique, et
n’épuisent pas l’objectif central du développement durable.
Les entreprises ont tendance à faire un usage stratégique de la règlementation. On observe no-
tamment que, simultanément à l’adoption de pratiques plus vertes, elles ont cherché à améliorer leur
image de marque en adoptant une communication adéquate. Par exemple, de nombreuses marques
de liquide vaisselle ont communiqué sur leurs pratiques plus respectueuses de l’environnement, alors
que celles-ci n’étaient qu’une mise en conformité obligatoire par le durcissement de la règlementation
européenne en 2004 sur les détergents et produits d’entretien.
Dans le modèle traditionnel de production et de consommation linéaire, les matières premières
sont extraites, transformées, consommées et jetées. A l’opposé, le modèle de l’économie circulaire
vise à « boucler la boucle », pour faire en sorte que les biens et services soient produits tout en
limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. En
France, sa mise en place est désormais un objectif officiel de la politique publique suite à l’adoption,
le 17 août 2015, de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte.
En termes de pratiques organisationnelles et environnementales, la mise en place du modèle
de l’économie circulaire passe par l’amélioration de la prévention des déchets, par un ensemble
de mesures au niveau de la conception, de la distribution et de la consommation du bien ; mais
aussi par une gestion de ces déchets qui les réinjecteraient dans le cycle économique, en favorisant
la réutilisation et le recyclage. Les effets positifs sur l’environnement de ce type de modèle sont
nombreux et notables. Une des implications majeures provient du fait qu’il permet de découpler
progressivement la croissance économique de la consommation de matières premières.
Sur la base des connaissances actuelles, nous pouvons tout de même conclure que l’innovation
peut venir au secours de l’environnement, une diffusion massive d’innovations environnementales est
nécessaire ; pour ce faire, une évolution profonde des pratiques des firmes est désormais à rechercher.
SIMON NADEL, Quand le progrès technique améliore l’environnement 2017
Question 71 : Comment le progrès technique peut contribuer à lutter contre les externalités néga-
tives ? Selon vous faut-il relativiser cette idée ? Donnez des exemples.
49
CHAPITRE 2. LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION ?
La mondialisation au quotidien
Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776
Question 6 : Pourquoi, selon Adam Smith, les individus ont-ils intérêt à échanger entre eux ?
Question 7 : Dans ces conditions, quelle peut-être la conséquence d’une « répartition de la pro-
duction » ?
Question 8 : Expliquez ce qu’est la spécialisation pour une nation. Comment peut-on expliquer la
spécialisation d’un pays ?
Vidéo à visionner
Question 9 : Qu’entend-on par « gain à l’échange » ? Si les deux économies n’échangent pas, com-
bien faut-il d’hommes-années pour que chaque pays dispose d’une unité de vin et d’une unité de
drap ? Complétez la partie 1 du tableau.
Question 10 :D’après la théorie d’Adam Smith, il y aura-t-il spécialisation dans ce cas ? Dans quelle
production le Portugal et l’Angleterre ont-ils intérêt à se spécialiser ? Compléter la partie 2 du tableau
de manière à ce que la production totale soit de 2 unités de vin et de 2 unités de draps. Concluez.
gladesh
Prenez l’exemple du commerce entre les Etats-Unis et le Bangladesh. Les Etats-Unis importent
beaucoup de vêtements du Bangladesh –des chemises, des pantalons, etc. Cependant, rien dans le
climat ou les ressources du Bangladesh ne le prédispose particulièrement à coudre des chemises. En
fait, il faut moins d’heures de travail pour produire une chemise aux Etats-Unis qu’au Bangladesh.
Pourquoi alors acheter des chemises du Bangladesh ? Parce que les gains à l’échange dépendent
des avantages comparatifs, et non pas des avantages absolus. D’accord, il faut moins de travail
pour produire une chemise aux Etats-Unis qu’au Bangladesh. Autrement dit, la productivité d’un
travailleur bengali qui produit une chemise est inférieure à celle de son homologue américain. Mais
ce qui détermine l’avantage comparatif n’est pas la quantité de ressources utilisées pour produire un
bien mais le coût d’opportunité de ce bien –ici la quantité d’autres biens à laquelle il faut renoncer
pour produire une chemise. Et le coût d’opportunité d’une chemise est plus faible au Bangladesh
qu’aux Etats-Unis. Voilà comment cela fonctionne : les travailleurs bengalis ont une productivité
faible comparés aux travailleurs américains dans la production de chemises. Les travailleurs bengalis
ont même une productivité plus faible que celle des travailleurs américains dans les autres secteurs.
Dans la mesure où la productivité du travail dans bengali dans des secteurs autres que la production
de chemises est très faible, produire une chemise au Bangladesh, même si cela nécessite beaucoup
de travail n’implique pas de renoncer à la production de grandes quantités d’autres biens. C’est le
contraire aux États-Unis : une productivité très élevées dans d’autres secteurs (comme les biens de
haute technologie) signifie que produire une chemise aux Etats-Unis, même si cela ne nécessite pas
beaucoup de travail, implique de sacrifier beaucoup d’autres biens. De sorte que le coût d’oppor-
tunité de la production d’une chemise est inférieur au Bangladesh par rapport aux Etats-Unis. En
dépit de sa productivité plus faible, le Bangladesh a un avantage comparatif dans la production de
vêtements, même si les Etats-Unis ont un avantage absolu.
Paul Krugman, Microéconomie,2009
Bernard Bernier, Yves Simon, Initiation à la microéconomie, 2009
Question 14 : Lequel de ces deux pays dispose d’un avantage absolu dans la production de che-
mises ? De biens de haute technologie ? Justifiez votre réponse.
Question 15 :Pourquoi les États-Unis ont-ils intérêt à laisser la production de chemises au Bangla-
desh ?
férences de productivité de la main d’oeuvre. Si cette explication n’est a priori pas sans fondement,
le commerce international reflète aussi, sans doute, d’autres différences internationales. Par exemple,
la France, l’Italie et l’Espagne sont les trois premiers exportateurs mondiaux de vin. Même si les
vignerons de ces pays méditerranéens ont probablement une productivité assez élevée, il est plus
raisonnable d’expliquer leurs performances à l’exportation par la nature du climat et des sols. Une
explication réaliste du commerce international doit donc prendre en considération, non seulement la
productivité du travail, mais aussi les différences de disponibilité des autres facteurs de production
comme la terre, le capital et les ressources naturelles.
Charles-Albert Michalet, Qu’est-ce que la mondialisation ? 2004.
Question 16 :Qu’est-ce que les dotations factorielles ?
Question 17 :Reformulez la théorie des avantages comparatifs en fonction de la dotation facto-
rielle, et donnez des exemples.
Question 18 : Comment peut-on expliquer la spécialisation internationale (DIT) à partir des dota-
tions factorielles et technologiques ?
La théorie des avantages comparatifs expliquent relativement bien l’ancienne division interna-
tionale du travail, jusque dans dans les années 1960 les pays du sud exportaient des biens agricoles
alors que les pays du nord exportaient des biens manufacturés. Ensuite la théorie des dotations
factorielles (HOS) expliquent relativement bien la division internationale du travail des années
1980, où les pays fortement dotés en travail se spécialisent dans les productions nécessitant main
d’œuvre abondante et faiblement payée (filiale atelier). Mais cela n’explique pas les échanges
entre pays similaires.
horizontal de produits similaires de « variété » différenciée (par exemple des voitures de même
catégories et de même ordre de prix), le commerce de produits différenciés verticalement qui se
distinguent par leur qualité et leurs prix (par exemple les exportations italiennes de vêtement de luxe
et les importations de vêtements de basse qualité) et la spécialisation verticale de la production qui
se traduit par le commerce de produits similaires à différents stades de production. Le commerce
intra-branche horizontal permet aux pays qui disposent de mêmes facteurs de production de béné-
ficier d’économie d’échelle en se spécialisant sur des créneaux spécifiques. Le commerce vertical de
produits différenciés peut refléter différentes allocations de facteurs de production, en particulier en
matière de qualification de la main d’œuvre ou de coûts fixes élevés en recherche et développement.
La spécialisation verticale de la production entre les pays peut provenir d’avantages comparatifs, par
exemple utiliser des travailleurs non qualifiés dont le coût est bas pour des tâches d’assemblage ou
du personnel spécialisé pour la recherche et développement.
OCDE, Perspectives économiques, 2002.
Question 23 :Décrivez les trois types de commerce intra-branche évoqués dans le texte.
Question 24 : Pourquoi la qualité des produits est un facteur important dans les échanges entre
pays ? Donnez des exemples.
Question 26 : Comparez l’évolution des données de la France et de l’Allemagne. Quels liens peut-
on établir entre les exportations et la compétitivité d’un pays ?
secteur d’activité ou l’ensemble des acteurs économiques d’un pays à faire face à la concurrence.
Être compétitif seulement sur les prix de vente permet éventuellement de gagner une bataille, mais
pas toujours la guerre. En misant sur la qualité de ses produits ou de ses services, une entreprise
accroît sa compétitivité.
De même, ses investissements dans la recherche et le développement engendrent, par la suite, des
gains de compétitivité. La capacité d’adaptation aux demandes spécifiques des clients est le plus
souvent un atout compétitif décisif. Quand Airbus remporte face à Boeing un important contrat, le
prix n’est pas, loin de là, le seul élément qui a joué en sa faveur. Si la compagnie aérienne cliente
a finalement choisi l’avionneur européen, c’est souvent parce que ce dernier a mieux répondu au
cahier des charges : nombre de sièges pour les passagers, consommation de kérosène. . .
La compétitivité traduit plus généralement la capacité d’une économie ou d’une entreprise à faire
face à la concurrence étrangère.
https ://www.economie.gouv.fr/facileco/competitivite
Question 27 :Expliquez la notion de compétitivité.
Question 31 : Listez ce qui relève de la compétitivité prix et hors-prix. Comparez l’attractivité des
USA, de la France, du Japon et de la Chine.
Question 32 : Distinguez coût horaire et coût salarial unitaire. Peut-on dire qu’un coût horaire
élevé est un problème ? Présentez le document. Que peut-on en conclure ?
Question 33 : Que signifie une hausse du coût salarial unitaire. Quels problèmes posent la baisse
de compétitivité d’un pays ?
reposent sur cette fragmentation et la circulation de la production entre les entreprises situées dans
différents pays. Les entreprises se spécialisent dans une partie du processus de fabrication : elles ne
produisent plus l’intégralité d’un bien.
Les progrès technologiques, notamment dans les transports, l’information et les communications, et
la réduction des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce ont simplifié les possibilités pour
les firmes de produire à l’étranger et de décomposer (fractionner) leurs processus de production. En
plus de la technologie, les principaux « moteurs » de la chaîne de valeur mondiales sont :
-les dotations en facteurs de production (travail peu qualifié, travail qualifié, capital, ressources na-
turelles) ;
-la taille et l’accès au marché ;
-la situation géographique des pays et leurs infrastructures commerciales ;
-la nature et stabilité des institutions.
Les chaînes de valeur mondiales (CVM) transforment le commerce mondial. Elles contribuent à l’ac-
croissement de la productivité des firmes multinationales qui répartissent la conception des produits,
la fabrication des pièces, l’assemblage des composants et la commercialisation des produits finis dans
le monde entier. Ce « made in world » (« fabriqués dans le monde ») offrent de nouveaux débouchés
à certains pays en développement qui peuvent participer à la production de produits complexes par
la production de pièces simples ou leurs assemblages, et donc de diversifier leurs exportations.
Les chaînes de valeur mondiales (CVM) interrogent à la fois la manière de comptabiliser la création
de valeur. La participation des pays aux CVM invite à réinterpréter les statistiques du commerce
extérieur. Il ne s’agit plus seulement de comptabiliser la valeur totale des biens importés et exportés
mais, puisque les pays importent des produits intermédiaires pour les incorporer à leurs exportations,
il s’agit de calculer le contenu en valeur ajoutée locale des exportations (ou la part de la valeur
ajoutée sectorielle permettant de satisfaire la demande finale).
Source : www.Melchior.fr
Question 34 : Qu’est-ce que l’internationalisation de la chaîne de valeur ? Quelles en sont les consé-
quences ?
Question 35 : Relevez les facteurs qui déterminent la fragmentation internationale de la chaîne de
valeur ? Quel est le problème soulevé dans le dernier paragraphe ?
Question 36 : Que signifie cette courbe ? Comment a évolué la chaîne de valeur ? Pourquoi une
firme comme Apple n’assemble-t-elle pas ses produits ?
Question 37 : Quel lien peut-on établir avec l’attractivité du pays ?
écossaises au temps d ’Adam Smith étaient pauvres non parce qu’elles manquaient de ressources
(mêmes si elles en manquaient) ou de talents (dont l’abondance était douteuse aussi), mais parce
qu’elles étaient isolées : aucun port, pas de chemins de fer (ils n’existaient pas encore), de mauvaises
routes. Sans commerce, la production ne pouvait espérer s’élever au niveau permis par la technolo-
gie ; sans commerce, même la technologie, d’ailleurs, ne développait pas pleine-ment son potentiel.
Adam Smith avait raison sur ce point, et son argumentation reste vraie. Les grandes industries mon-
dialisées comme l’aéronautique, les télécommunications et l’énergie ont besoin de marchés mondiaux
pour fonctionner efficacement. Ce genre d’efforts ne peut être reproduit à l’échelle d’un pays ; la
tentative de le mener à l’intérieur de frontières nationales protégées est potentiellement vouée à
l’échec, car le marché intérieur est trop réduit et sa demande insuffisante. Les prix seraient trop
élevés, la qualité trop mauvaise, l’innovation trop lente. Aucune grande industrie technique limitée
au territoire d’un seul Etat ne peut concurrencer pleinement un rival habitué à l’emporter dans les
échanges mondiaux. Les Soviétiques ont essayé avec l’aéronautique civile et les Brésiliens avec les
ordinateurs : ça n’a pas marché.
James K. Galbraith, L’État prédateur,2009.
Question 38 : Pourquoi chez Adam Smith le gain à l’échange suppose-t-il un élargissement du
marché ? Pourquoi l’accès à des marchés plus vastes permet-il de réaliser des économies d’échelle ?
Question 39 : Pourquoi le développement des échanges internationaux est-il favorable aux consom-
mateurs et aux producteurs ?
Question 41 : Comment expliquer que la mondialisation permet une baisse des prix de la consom-
mation ?
A faire à la maison
Tracez une courbe de l’offre et de la demande en situation d’autarcie, puis
la même chose en situation de libre échange (hausse de l’offre). Rédigez un
paragraphe explicatif.
Question 42 : Pourquoi les pays du sud se spécialisent surtout dans les productions intensives en
travail ? Quel est l’effet de la hausse de la demande de travail sur les salaires ? Montrez qu’il y a
bien convergence des niveaux de vie.
investissements croisés entre pays à hauts revenus. Identifier les pays gagnants de la mondialisation
est une tâche d’autant plus délicate que les performances économiques d’une nation dépendent de
multiples facteurs. D’une manière générale, les facteurs internes (qualité des institutions, système
social), ainsi que le progrès technologique, jouent un rôle au moins aussi important que l’ouverture
au commerce et aux investissements internationaux. L’ouverture extérieure est une condition qui
n’est pas suffisante pour atteindre une forte croissance économique. Certains pays ouverts à la mon-
dialisation, mais spécialisés uniquement dans la production et l’exportation de matières premières
sans création de valeur ajoutée sur leur propre sol, peuvent perdre à la mondialisation (c’est le cas
notamment de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne au cours de la période 1980-2005).
Dominique REDOR, http ://www.constructif.fr
Question 45 : Pourquoi les pays du Nord peuvent gagner davantage que les pays du Sud ?
Question 48 : Comparez l’évolution de la part du revenu détenue par les 10% les plus riches à celle
détenue par les 50% les plus pauvres en Inde. Que peut-on en conclure ?
Le libre échange est une doctrine économique prônant la liberté de circulation des biens,
services et capitaux entre les pays. Cela est illustré par la célèbre formule de Vincent de Gournay
« laissez faire, laissez passer ». Il permet notamment une allocation optimale des ressources à
l’échelle de la planète conformément aux approches classiques (Smith, Ricardo) et néo-classiques
(théorème HO).
Par opposition au libre échange, le protectionnisme vise à interdire ou limiter les importations
de biens et services afin de protéger les entreprises et activités nationales de la concurrence étran-
gère. Les politiques protectionnistes peuvent prendre différentes formes :
- le protectionnisme tarifaire : droits de douane (les produits importés sont frappés ad valorem
ce qui augmente le prix des produits importés et favorise donc la demande intérieure de produits
domestiques), les crédits d’impôt pour les entreprises exportatrices (ce qui diminue leurs coûts de
production en abaissant leur pression fiscale), des crédits à l’exportation à taux d’intérêt faibles
(ce qui diminue leurs coûts de production en abaissant le coût de l’emprunt), la réduction du
taux de change (ce qui baisse le prix des produits exportés exprimé en devises et augmente la
compétitivité prix des produits domestiques), etc.
- le protectionnisme non tarifaire : mesures de contingentement (quotas), recours à la législation
sur les normes techniques, les normes sanitaires, les normes environnementales (les normes per-
mettent de protéger le consommateur, l’environnement, etc. mais peuvent aussi constituer des
moyens détournés pour empêcher les produits étrangers de pénétrer sur le territoire), etc.
qui ont été réalisées sans respecter les droits minimums des travailleurs définis par l’Organisation
Internationale du Travail (ces droits sont la liberté d’association, l’interdiction du travail forcé, l’in-
terdiction du travail des enfants et l’absence de discrimination sur le lieu de travail, y compris la
discrimination fondée sur le sexe). Dans la pratique il est difficile d’identifier les productions qui n’ont
pas respecté ces règles et les pays aux coûts salariaux très faibles, conséquence d’une main-d’oeuvre
surabondante, sont souvent accusés de dumping social alors que leurs exportations reflètent leurs
avantages comparatifs.
Source : http ://eduscol.education.fr
Question 51 : Listez les raisons susceptibles de favoriser la mise en place de mesures protection-
nistes
Les partisans de la protection des industries naissantes avancent que si la firme installée est étran-
gère, le gouvernement devrait établir une protection tarifaire temporaire sur les biens du segment
concerné. Cela permettrait aux producteurs nationaux d’entrer sur le marché et de rattraper leur
retard pendant la période de protection. Une fois le retard rattrapé, le gouvernement devrait lever la
protection et permettre une concurrence « non faussée » entre producteurs étrangers et producteurs
nationaux.
www.contrepoints.org
Question 52 : Expliquez ce qu’est le protectionnisme éducateur.
à intervenir plutôt que d’être le seul à ne pas le faire, mais où tout le monde se porterait mieux si
personne n’intervenait. Ainsi, si les gains obtenus par le biais d’un interventionnisme soigneusement
ciblé sont faibles, le meilleur moyen d’éviter une guerre commerciale est de continuer à faire du
libre-échange le noyau de tout accord commercial.
D’après Paul R. KRUGMAN, La Mondialisation n’est pas coupable, 1998
Coluche, « Le Chômeur »
75
CHAPITRE 3. COMMENT LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE ?
Question : Selon vous qu’est-ce qui peut expliquer la différence entre la situation en France et en
Allemagne ?
Questions : Comment définir le travail ? Qu’est-ce que l’emploi ? Rappelez ce qu’est un marché
(des biens et services). Sur le marché du travail, qui représente l’offre ? la demande ? En déduire une
définition du marché du travail.
Question 1 : Qui fait partie de la population inactive ? Un chômeur est-il actif ou inactif ? Qui fait
partie de la population active ? Définissez les notions suivantes : chômage, taux de chômage ? Quelle
est la différence entre taux de chômage et taux d’emploi ?
Question 3 : Par quelle méthode les deux organismes Pôle-Emploi et BIT comptabilisent-ils les chô-
meurs ? Comparez les définitions du chômage au sens du BIT et au sens de Pôle Emploi catégorie
A. Donnez un exemple de chômeur BIT qui ne le serait pas au sens de Pôle emploi et inversement.
Comment peut-un expliquer les écarts entre le nombre de chômeurs dénombrés par le BIT et le
nombre de ceux dénombrés par Pôle emploi ?
La définition et la mesure du chômage est complexe et extrêmement sensible aux critères retenus. En
effet, les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir (exemple
d’un étudiant qui travaille quelques heures par semaine...). Le Bureau international du travail (BIT)
a cependant fourni une définition stricte du chômage, mais qui ignore certaines interactions qu’il
peut y avoir avec l’emploi (travail occasionnel, sous-emploi), ou avec l’inactivité : en effet, certaines
personnes souhaitent travailler mais sont « classées » comme inactives, soit parce qu’elles ne sont
pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines), soit parce qu’elles ne recherchent pas
activement un emploi. Ces personnes forment ce qu’on appelle un « halo » autour du chômage. Ce
« halo » est calculé par l’Insee à partir de l’enquête Emploi.
www.insee.fr
Question 5 : Expliquez cette notion et expliquez pourquoi elle est importante pour comprendre la
situation des individus face à l’emploi ?
inactifs. L’Insee recense les personnes sans emploi qui déclarent dans l’enquête Emploi souhaiter
travailler, qui ne sont pas considérées comme chômeurs mais comme inactives au sens du BIT, car
ne satisfaisant pas au moins à l’un des deux autres critères (recherche active et disponibilité dans les
deux semaines suivant l’enquête). À la frontière du chômage et de l’emploi, (la catégorie de sous-
emploi) regroupe, selon la définition du BIT, toutes les personnes pourvues d’un emploi salarié ou
non, qu’elles soient au travail ou absentes du travail, et qui travaillent involontairement moins que
la durée normale du travail dans leur activité, et qui sont a la recherche d’un travail supplémentaire
ou disponibles pour un tel travail durant la période de référence .
Jérôme Gautié. Au-delà des chiffres de l’emploi et du chômage, Idées économiques et sociales, n°
l85, mars 2016.
Question 7 : Quelle est la différence entre halo du chômage et sous-emploi ? Quelle est la part du
chômage effectif est sous-estimé par la définition du chômage BIT selon les données chiffrées ?
Question 8 : Quelles sont les conséquences de la fin des Trente Glorieuses sur l’emploi ? Distinguez
emplois typique, atypique, précaire. À l’aide du graphique, commentez la phrase en gras.
Le taux d’activité correspond à la part de la population active (en emploi ou au chômage) dans
la population totale en âge de travailler (15-64 ans), le taux de chômage est la part des chômeurs
dans la population active et le taux d’emploi est la part des actifs occupés dans la population
totale en âge de travailler.
L’INSEE mesure le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) : sont comptabilisées
les personnes de 15 ans ou plus, n’ayant pas eu d’activité rémunérée lors d’une semaine de
référence, disponibles pour occuper un emploi dans les 15 jours et qui ont recherché activement
un emploi dans le mois précédent.
Question 9 : Quel est le taux d’emploi des femmes en 2018 ? Calculez son évolution depuis 1990.
Quelles sont les catégories de la population les plus exposées au chômage ? Comment peut-on ex-
pliquer selon vous l’évolution des taux d’activité par âge depuis 1990 ?
Question 10 : Quelles sont les catégories les plus touchées par le sous-emploi ? Quel est le taux de
croissance du halo du chômage entre 2007 et 2018 pour les hommes et pour les femmes ?
Document 12 :
Question 13 : Présentez le document puis expliquez l’intérêt de cet indicateur (chômage de longue
durée).
Document 14 :
Question 14 : Expliquez les deux valeurs entourées. Y a t-il une corrélation entre le taux de chô-
mage et le taux d’emploi ? Peut-on parler de causalité ?
L’équilibre emplois-ressources :
L’équilibre emplois ressources est une équation comptable qui permet de comprendre que
la production dans un pays est égale à la consommation plus les investissements, les
exportations, les variations de stocks et moins les importations.
PIB + Importations = Consommation finale + FBCF (Formation brute de capital
fixe) + Exportations + ou - variations de stocks
La partie de gauche représente les ressources et la partie de droite les emplois .
PIB = Consommation finale + FBCF + Exportations + ou - variations de stocks
- Importations
La consommation plus les exportations plus la FBCF (investissement) représentent la
demande globale, la variation d’une des composantes peut entraîner des fluctuations de
l’activité économique.
Keynes raisonnait en économie fermée mais, en économie ouverte, la demande effective est com-
posée dela demande des ménages (consommation)des entreprises et de l’État (investissement) mais
aussi de la demande extérieure (exportations).
Pour l’INSEE, le sous-emploi correspond à la situation d’individus en emploi souhaitant travailler
davantage. Au sens de Keynes, le sous-emploi est une situation où une partie des individus souhai-
tant travailler et prêts à travailler au salaire du marché ne trouvent pas d’emploi : il s’agit d’un
chômage involontaire. Il parle d’équilibre de sous-emploi pour montrer que le niveau de la demande
effective peut être durablement inférieur au niveau de production qui assurerait le plein emploi de
la main-d’œuvre disponible.
Question 17 : Qu’est-ce que Keynes appelle la demande effective ? Étant donné le schéma suivant,
comment justifier l’existence d’un équilibre de sous-emploi ? Quel peut être le rôle de l’État pour
lutter contre le chômage keynésien ?
Question 19 : Pourquoi la hausse du coût des facteurs de production dégrade-t-elle les conditions
de l’offre ? Expliquez pourquoi les chocs de l’offre et de la demande négatifs peuvent expliquer le
chômage conjoncturel ?
Question 20 : Quelles sont les composantes de la demande effective (ou demande globale) ? Quelle
est l’origine du chômage selon Keynes ? Montrez comment la variation de la demande affecte le ni-
veau de chômage.
Quelle relation pouvons-nous attendre entre chômage et PIB réel ? Les travailleurs ayant un emploi
produisent des biens et services, au contraire de ceux qui sont au chômage. Tout accroissement du
chômage devrait donc induire une baisse du PIB réel. Ainsi, il y a une relation nette entre les
variations de l’emploi et le taux de croissance du PIB : une forte croissance conduit a une forte
hausse de l’emploi, parce que les entreprises embauchent pour produire plus. Arthur Okhun, le
premier économiste à énoncer et interpréter cette relation négative entre chômage et PIB, lui a
donné son nom : la loi d’Okhun. Gregory Mankiw, Macroéconomie,2019
L’output gap (ou écart de production) correspond à la différence entre le PIB observé d’un pays et
son PIB potentiel une année donnée. Lorsque la conjoncture économique est dégradée (par exemple
en cas de consommation trop faible des ménages), le PIB observé est plus faible que le PIB potentiel :
on parie alors d’output gap négatif. Les facteurs de production ne sont pas en plein emploi et il se
crée du chômage conjoncturel.
3. L’économie néoclassique désigne un courant de l’analyse économique, né a la fin du XIXème siècle, qui considère que le travail est
une marchandise comme n’importe quelle autre et que son prix ne résulte que de la confrontation entre offre et demande sur le marché
du travail.
Question 22 : Quelle est la situation des USA en 1951 ? Expliquez la loi d’Okhun. Pourquoi il s’agit
de chômage conjoncturel ?
B Le chômage structurel
-Un coût du travail trop élevé ?
la situation d’individus qui refusent de travailler au salaire que fixe le marché) ou transitoire (une
période d’ajustement est nécessaire pour que la modification des salaires réels permette le retour a
l’équilibre). Un chômage involontaire durable ne peut provenir que de dysfonctionnements du marché
du travail qui se manifestent par une rigidité (à la baisse en particulier) du salaire. L’existence de
syndicats (pour faire pression sur les salaires), celle d’un salaire minimum, d’allocations chômage,
de conventions collectives... sont autant de freins, de rigidités qui empéchent les mécanismes de
marché de jouer leur rôle équilibrant.
Patrick Pourcel Le chômage, 2016.
Question 24 : Pourquoi l’offre de travail est-elle une fonction croissante du salaire ? Pourquoi la
demande est-elle une fonction décroissante du salaire ? Que se passe-t-il si le coût du travail est
plus élevé que le salaire d’équilibre ? Quelles sont les différentes causes du chômage pour les auteurs
néoclassiques ?En quoi le salaire minimum peut-il être un frein à l’emploi ?
Question 27 : Décrivez à l’aide des analyses de Keynes, l’impact d’une hausse des salaires sur le ni-
veau de l’emploi. Quels sont les trois effets principaux de la hausse du coût du travail sur l’entreprise ?
Quelles sont les conséquences possibles d’une baisse du profit des entreprises sur l’investissement ?
Montrez que le smic a des effets à la fois positifs et négatifs.
Le chômage structurel peut s’expliquer par des difficultés a mettre en relation l’offre de tra-
vail des chômeurs et la demande de travail, les emplois vacants. Ces problèmes d’appariement
proviennent d’inadéquations spatiales et de qualifications ainsi que de frictions sur Ie marché du
travail. Ils empêchent l’adéquation, temporaire ou durable, de l’offre et de la demande de travail.
Document 28 : Le chômage d’appariement
Le chômage structurel peut être expliqué par le processus d’appariement entre l’offre et la demande
de travail. Ainsi, des chômeurs peuvent ne pas trouver de travail alors que des entreprises disposent
d’emplois vacants. La courbe de Beveridge offre une représentation graphique de la relation négative
entre le taux de chômage et le taux d’emplois vacants. L’économie connaît un flux permanent de
création et de destruction d’emplois. Mais le problème d’appariement des travailleurs et des emplois
n’est pas instantané. La position sur la courbe est un indicateur de la situation conjoncturelle de
l’économie : lorsque la conjoncture est bonne, le chômage est faible et le taux d’emplois vacants est
élevé ; inversement lors d’une conjoncture défavorable. La courbe renseigne aussi sur le fonctionne-
ment du marché du travail. Ainsi un éloignement de la courbe de l’origine indique une dégradation
de l’adéquation entre l’offre et la demande de travail : pour un même taux d’emplois vacants, il y a
un taux de chômage plus élevé.
Pierre-Andre Corpron, Économie, Sociologie et Histoire du monde contemporain,2018
Question 28 : Cherchez un synonyme du terme appariement dans le texte. Faites une phrase avec
les points A et B pour montrer la relation que la courbe de Beveridge met en évidence. Laquelle des
deux courbes représente une situation plus favorable ? Justifiez a l’aide des points A et C. Expliquez
la phrase soulignée a l’aide du graphique.
besoin ou le budget avaient disparu avant que le poste ne soit pourvu ; et 53 000 restaient à pour-
voir l’année suivante. Les offres non pourvues faute de candidats adéquats sont un indicateur clair
d’un décalage structure de compétences ou de localisation géographique entre l’offre et la demande.
Pourtant, il se peut que des candidats appropriés existent, mais que les recruteurs n’aient pas pu
ou su les identifier, ou bien qu’ils n’aient pas réussi à les attirer. Symétriquement, il se peut que les
chômeurs ne soient pas informés de toutes les offres auxquelles ils pourraient prétendre ou que les
conditions des offres a pourvoir ne leur conviennent pas. Le problème provient alors d’ un manque
d’information.
Alexandra Roulet, Améliorer les appariements sur Ie marché du travail, 2018.
Question 29 : Relevez les sources d’inadéquation. En quoi l’inadéquation entraîne des difficultés
sur le marché du travail ?
vail : le laps de temps entre la démission d’un emploi et l’acception d’un nouveau poste correspond
à une activité de prospection des différents postes.
Emmanuel Combe, Précis d’économie, 2014
Question 30 :Donnez un exemple d’information imparfaite sur le marché du travail pour le de-
mandeur d’emploi. Qu’est ce que le chômage frictionnel ? Pourquoi une indemnisation chômage
généreuse peut-elle allonger la durée de recherche d’emploi ? En quoi ce chômage peut-il être consi-
déré comme du chômage volontaire ?Comment Pôle Emploi peut-il contribuer à réduire ce chômage
frictionnel ?
ploi. De cette manière, l’employeur achète également la paix sociale, c’est une forme de compromis.
Un autre but du salaire d’efficience est d’attirer les meilleurs éléments de la population active (ceux
qui ont un salaire de réserve plus élevé que celui d’équilibre).
Salaire d’efficience, site de SES de l’académie Aix-Marseille.
L’aléa moral est un type d’asymétrie d’information qui intervient après la signature du contrat, lors-
qu’une des parties peut changer son comportement car il est protégé contre le risque. La sélection
adverse correspond à un problème de sélection sur le marché du fait de l’absence d’information. Une
des deux parties est tenue dans l’ignorance de la qualité exacte du bien ou du service propose sur le
marché.
Question 32 : Quel critère de la concurrence pure et parfaite l’aléa moral remet-il en question ?
Quelle forme prend-il sur le marché du travail ? En quoi la hausse du salaire au-dessus du salaire
d’équilibre est-elle une solution au problème de l’aléa moral ? Analysez la dernière phrase du texte
pour expliquer en quoi le salaire d’efficience permet aussi délimiter la sélection adverse sur le marché
du travail. Pourquoi le salaire d’efficace peut expliquer le chômage ?
En 2012, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citroën, a remis un rap-
port intitulé « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française », connu sous le nom de « rapport
Gallois ». La proposition la plus importante voulait créer un « choc de compétitivité » en diminuant
d’environ 30 milliards d’euros les cotisations sociales pesant sur les salaires inférieurs à trois fois
et demie le Smic. À la suite du rapport Gallois, le premier ministre a mis en place le CICE (Crédit
d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) qui, via un mécanisme effroyablement complexe de crédit
d’impôt, vise à abaisser les charges des entreprises uniquement sur les salaires inférieurs à deux fois
et demie le Smic, et non sur les salaires inférieurs à trois fois et demie le Smic comme le préconisait
le rapport Gallois. Mais 2,5 au lieu de 3,5 change passablement la donne pour le secteur industriel,
dont beaucoup de salariés sont payés entre deux fois et demie et trois fois et demie le Smic. [. . . ]
Hélas pour Louis Gallois, le consensus de la recherche économique est sans ambiguïté : afin d’obtenir
un maximum de créations d’emplois, les abaissements de charge doivent être concentrés au voisinage
du salaire minimum, c’est-à-dire sur les travailleurs peu qualifiés dont le taux de chômage est élevé.
Et certainement pas sur les salaires sensiblement éloignés du Smic qui sont les plus fréquents dans
le secteur industriel. Baisser les charges sur les hauts salaires des employés qualifiés, dont les taux
de chômage sont faibles, se traduit essentiellement par un accroissement de leurs salaires.
D’après Pierre Cahuc et André Zylberberg,Le négationnisme économique. Et comment s’en débar-
rasser ,2017.
Question 33 : Faites une phrase avec la donnée pour la France en 2013. Comparer cette donnée
à celle de l’Allemagne. Peut-on dire que le coût salarial est trop élevé en France ? Peut-on réduire le
coût du travail en France sans baisser les salaires ? Par quels mécanismes les politiques d’allègement
du coût du travail peuvent-elles réduire le chômage ? Pourquoi est-il pertinent de ne pas avoir re-
tenu les préconisations du rapport Gallois dans la mise en œuvre de ce type de politique en France ?
Quelles sont les limites de l’allègement de charges sociales ?
Question 34 : Qu’est-ce qu’un effet d’aubaine ? Une trappe à bas salaire ? Pourquoi cela peut en-
gendrer des inégalités ? Est-ce toujours favorable à l’emploi ?
visant a le rendre plus flexible. Ils n’en ont pas eu besoin puisque le marché du travail étasunien est
considéré comme l‘archetype du marché flexible et en tous les cas, l’un des plus flexibles des pays de
l’OCDE : les entreprises peuvent y ajuster rapidement et a faible cotit leurs effectifs et les salaires
lors d’un choc de PIB ; les travailleurs y sont réputés relativement mobiles, n’hésitant pas à changer
d’emploi, y compris en passant par la case chômage et en acceptant de changer de lieu de résidence.
Le salaire minimum y est peu élevé ; la couverture par des conventions collectives ne concerne que
les travailleurs représentés par un syndicat, soit 12,3% des salaries au total, mais seulement 7,4%
dans le secteur privé. Ces caractéristiques structurelles du marché du travail étasunien font qu’en
général, le taux de chômage y est relativement faible, à l’exception des périodes de récession éco-
nomique ou les ajustements sont quasi-instantanés et de grande ampleur, amortis par un système
d’assurance chômage contracyclique, bien que sélectif et peu généreux. La grande récession et ses
prolongements ne font pas exception à cette règle, le taux de chômage y a plus que doublé entre
janvier 2007 et octobre 2009, pour atteindre 10% à son pic et repasser début 2016 sous le seuil de
5%, ce qui distingue les États-Unis de la plupart des autres pays industrialisés, notamment en Eu-
rope. Et la réduction du nombre d’heures travaillées consécutives à la crise s’est fait principalement
par des suppressions d’emplois, plutôt que par une réduction de la durée du travail pour les salariés
en poste, un autre trait distinctif caractéristique de la grande récession aux États-Unis.
Catherine SAUVIAT, Flexibilité et performance.2016
Convention collective : Accord écrit, signé entre les organisations représentant les travailleurs
(syndicats) et les employeurs ou leurs organisations représentatives.
Question 38 : Quelles sont les caractéristiques d’un marché du travail flexible ? Montrez que le
marché du travail est peu rigide aux États Unis. Quels avantages et inconvénients présente un mar-
ché du travail flexible ?
D’où le vote des lois pour assouplir le code du travail, développer la formation professionnelles,
étendre l’assurance chômage aux démissionnaires et indépendants et contrôler plus strictement les
chômeurs. Ce qui n’est pas nouveau : François Fillon en 2005, Nicolas Sarkozy en 2007, la vantaient
déjà.
Sauf qu’au Danemark, la réforme a été engagée avec l’accord des partenaires sociaux alors qu’en
France plusieurs syndicats s’opposent frontalement à une remise en cause du contrat de travail. Le
gouvernement n’a d’ailleurs pas osé remettre en cause le CDI. Par ailleurs le poids des syndicats
danois n’est pas le même qu’en France. Les relations avec le patronat sont marquées en outre au
Danemark par une confiance mutuelle : près de 70% des salariés danois sont syndiqués contre 8%
en France, selon l’OCDE.
Si le travail partiel - subi ou volontaire - est légèrement supérieur au Danemark (25% contre 20%
en France), les salaires y sont aussi beaucoup plus élevés : un salarié danois à plein temps perçoit en
moyenne 260.000 couronnes danoises (35.000 euros) par an, avant impôts. Par ailleurs, la formation
« tout au long de la vie » au Danemark est considérée comme la plus performante en Europe après
la Suède, un atout indispensable pour assurer l’adaptabilité des salariés dans un pays désormais
confronté à des pénuries de main-d’œuvre.
20 Minutes avec AFP 29/08/18
-La formation permet d’améliorer les appariements : le rôle positif des institutions.
Question 40 : Quel lien peut-on établir entre la formation et productivité des travailleurs ?
Question 41 : Quelles sont les difficultés du système éducatif français ? Comment le dédoublement
des classes de CP et CE1 peut-il contribuer à la croissance de long terme et à la réduction du
chômage ? Selon vous, pourquoi le dédoublement des classes de CP et CE1 peut-il contribuer à
améliorer la productivité et l’employabilité des futurs actifs ?
Question 43 :Distinguez les politiques actives des politiques passives. Pourquoi le RMI créait des
trappes à inactivité ? Comment la prime d’activité encourage-t-elle à la reprise d’emploi ?
Document 44 :Des plans de formation pour lutter contre l’inadéquation des compé-
tences
Question 44 :Pourquoi le plan d’investissement cible-t-il les jeunes et les moins qualifiés ? Pour-
quoi former les demandeurs d’emplois ? Pourquoi le CPF inclut-il aussi les salariés ayant un emploi ?
Comment les deux dispositifs peuvent-ils limiter le chômage structurel ?
-Deux demi-journées d’accompagnement intensif avec Pôle emploi dans les quatre premières se-
maines qui suivent l’inscription à Pôle emploi.
-Nouvelles aides concrètes pour répondre à une offre d’emploi, par exemple, des aides à la garde
d’enfants.
-Accompagnement dédié pour les travailleurs précaires en alternance entre chômage et emploi avec
prestations particulières confiées à des opérateurs privés (ouverture le week-end et le soir).
-4000 agents mobilisés (arrêt de la diminution des effectifs, modernisation de Pôle emploi et recru-
tement de 1 000 agents supplémentaires).
Ministère du travail, 2019
Question 45 :Pourquoi a-ton associé individualisation de la prise en charge et contrôle ?
107
CHAPITRE 4. COMMENT EXPLIQUER LES CRISES FINANCIÈRES ET RÉGULER LE SYSTÈME FINANCIER ?
Question : Selon vous qu’elles sont les points communs entre ces deux crises économiques ?
A La crise de 1929
Document 1 : Les crises ont changé de nature depuis le XIXe siècle
L’existence de crises économiques est bien antérieure à la révolution industrielle, cependant les crises
ont changé de nature avec le développement du capitalisme. Sous l’Ancien Régime, les crises tradi-
tionnelles ont un caractère aléatoire : elles sont déclenchées par une pénurie alimentaire due à des
accidents climatiques ou historiques (guerres...), suivie par une forte hausse des prix agricoles due
à la sous-production. Les revenus sont alors absorbés par les dépenses alimentaires, ce qui prolonge
la crise dans les autres secteurs, où la demande s’effondre. On parle également de crises d’auto
subsistance ou de crises frumentaires (de "froment", principale céréale alimentaire). [...] Ces crises
persistent jusqu’au milieu du XIXe siècle, à travers les crises mixtes, qui débutent dans l’agriculture
comme les crises traditionnelles, et se prolongent dans l’industrie. Les crises modernes ou industrielles
deviennent fréquentes à partir du milieu du XIXe siècle, et présentent des caractéristiques opposées
aux crises traditionnelles, puisqu’elles se traduisent par une surproduction industrielle qui entraîne
une chute des prix. Dans un premier temps, le ralentissement économique entraîne une crise finan-
cière (faillite des banques, krach boursier), car les comportements spéculatifs accentuent les effets
des variations de la conjoncture. Les mouvements internationaux de capitaux favorisent ensuite la
diffusion internationale de la crise d’une place financière à l’autre. La crise de 1929 marque l’apogée
des crises de surproduction, mais son ampleur et sa durée ont renouvelé l’interprétation des crises.
[...] Le passage d’une économie d’endettement, fortement encadrée par l’État, à une économie de
marchés financiers, selon l’expression de J. Hicks au milieu des années 1980, a augmenté le risque
de crises boursières et financières, en raison de la forte progression de la spéculation.
A. Beitone, et alii . Aide-mémoire, 4e édition, 2009
Question 1 : Pourquoi peut-on dire que l’on est passé de crises de sous-production à des crises de
surproduction ? Qu’est-ce qui distinguent les crises d’ancien régime des crises contemporaines
LA PROSPÉRITÉ DES ANNÉES 1920 Rien, a priori, ne devait faire de 1929 une année noire.
Dans le dernier discours sur l’état de l’Union qu’il prononça avant de quitter la Maison Blanche, le
4 décembre 1928, le président Calvin Coolidge avait déclaré aux membres du Congrès qu’ils pou-
vaient "considérer le présent avec satisfaction et l’avenir avec optimisme". Un mois plus tôt, le
républicain Herbert Hoover avait remporté les élections présidentielles sur le même credo : "Avec la
garantie que la paix va régner pendant de nombreuses années, le monde est sur le seuil d’une grande
expansion commerciale." Il fut beaucoup reproché aux républicains Calvin Coolidge et Herbert Hoo-
ver de n’avoir pas vu venir la crise. John K. Galbraith, qui était pourtant de sensibilité démocrate,
estimait injuste de les attaquer sur ce terrain. Au cours des années 1920, les États-Unis se sont
en effet considérablement enrichis. Malgré quelques à-coups en 1924 et en 1927, la production in-
dustrielle s’est envolée. Un seul exemple : l’automobile. On en fabrique 4,3 millions en 1926 et 5,3
millions en 1929. En mai 1928, Paul Claudel, alors ambassadeur de France à Washington depuis
quelques mois, se dit frappé par "la prospérité inouïe dont jouissent les États-Unis". Or la croissance
entretient la confiance. Et celle-ci s’accompagne d’une véritable frénésie spéculative. En 1927, 577
millions d’actions sont échangées à la Bourse de New York ; en 1928, 920 millions. Dans le même
temps, les cours grimpent en flèche. Au cours de l’été 1929, certaines valeurs gagnent plus de 25%.
Irving Fischer, professeur d’économie à l’université Yale, en est alors convaincu : "Le prix des actions
a atteint ce qui paraît être un haut plateau permanent."
le courtier doit en effet exiger de son client un versement supplémentaire ("appel de marge") com-
pensant le montant de la dépréciation. Si le client ne dispose pas de liquidités, ce qui est souvent le
cas, l’action est jetée sur le marché. C’est le scénario qui se produit à l’automne 1929. Les courtiers
se pressent afin de se débarrasser de leurs titres. Le plus souvent à perte. Et leurs clients sont ruinés.
B La crise de 2008
Document 3 : Les subprimes
Comprendre la crise des subprimes en quatre questions simples
Question 3 : Qu’est-ce que la tritrisation ? Pourquoi l’innovation financière a-t-elle été un pro-
blème ? Pourquoi peut-parler de crise de liquidité qui s’est transformé en crise de solvabilité ? Résu-
mez les principales étapes de la crises des subprimes ?
Question 4 : Listez les principales conséquences de la crise ? Expliquez comment la crise financière
s’est transmise à l’économie réelle.
Question 5 : Résumez les différences et les points communs entre les deux crises
Question 6 : Retrouvez parmi les crises ci-dessus celles qui correspondent à une crise de change,
boursière, obligataire ou bancaire. Pourquoi la plupart des crises financières touchent-elles le secteur
bancaire ?
Une bulle spéculative découle d’un engouement excessivement optimiste sur la croissance ou l’évo-
lution d’une classe d’actifs. Elle se caractérise par une importante et dangereuse flambée des prix
(totalement déconnectés de leurs valeurs réelles) et finit par éclater de manière brutale. Nous sommes
en 1637 lorsque éclate la première bulle spéculative de l’Histoire. Aux Pays-Bas, le marché des tu-
lipes connaît une croissance de 3 000%, avant de s’effondrer de 99% et retrouver, quelques mois
plus tard, son prix d’équilibre. Ce phénomène s’est répété plusieurs fois dans l’Histoire, comme la
bulle internet, ou celle à l’origine de la crise des Subprimes. Une question se pose alors, comment
un tel phénomène peut-il se réaliser sans que, vraisemblablement, personne ne tente de limiter ses
conséquences ?
Derrière cette interrogation se cache une réalité bien connue des acteurs financiers, il est bien difficile
de détecter une bulle spéculative, et si une bulle est détectable, l’action des instances de régulation
peine à voir le jour.
Qu’est-ce qu’une bulle spéculative ?
Une bulle spéculative désigne un phénomène d’engouement spéculatif pour un actif financier ou im-
mobilier. Il y a bulle lorsque la phase d’appréciation est durable et s’il existe un écart cumulatif entre
valeur de marché et valeur fondamentale. Les prix sont alors totalement déconnectés de l’économie
réelle. Le mot « bulle » renvoie à la forme de l’évolution des prix, avec une longue phase de hausse
suivie par un dégonflement rapide qui ramène les prix dans leur configuration initiale.
Comment se crée une bulle spéculative ?
Premièrement, une bulle spéculative peut se créer de façon autoréalisatrice et rationnelle. Si les an-
ticipations sont, en moyenne, validées par l’évolution ultérieure des cours, il peut être profitable de
parier sur la poursuite de la hausse des prix. Parier trop tôt sur une correction à la baisse des cours
engendre des manques à gagner tant que la bulle se développe. Ainsi, ces anticipations gonflent les
prix des actifs de manière rationnelle, jusqu’à l’éclatement de la bulle.
Deuxièmement, une bulle spéculative peut se créer de façon irrationnelle. La présence sur les mar-
chés d’investisseurs non rationnels (noise traders), qui achètent et vendent des actifs sur la base
de croyances erronées, pousse les cours à la hausse. Les investisseurs adoptent un comportement
mimétique, prenant leurs ordres en fonction des décisions des autres investisseurs, malgré un spread
grandissant entre valeur de marché et valeur intrinsèques des actifs. L’action d’acteurs rationnels
n’est pas suffisante pour contrebalancer les comportements irrationnels.
On constate ainsi que les investisseurs auto-alimentent la formation de bulles spéculatives. Ceci
conduit naturellement vers un retournement rapide et fort des cours boursiers si des acteurs se
mettent à parier sur la baisse des cours. La bulle explose, et les conséquences pour l’économie réelle
peuvent être alarmantes, sinon catastrophiques, en témoigne la récente crise des Subprimes.
Question 8 : Comment peut-on définir la spéculation ? Distinguez les bulles rationnelles des bulles
spéculatives ? Qu’est-ce qu’une prophétie auto-réalisatrice ? Donnez des exemples.
Les banques jouent un rôle central dans le déroulement des crises financières. Leurs activités
de financement de l’économie les amènent à prendre des risques qui peuvent, si la solvabilité des
emprunteurs se dégrade, les fragiliser avec des conséquences graves sur l’activité économique.
Document 11 : Les banques assument le risque de liquidité et le risque de crédit
Les banques sont des établissements financiers qui collectent les dépôts de leurs clients, disposent
du monopole de la gestion des moyens de paiement et assurent la distribution du crédit aux ménages
et aux entreprises. Elles facilitent la circulation de la monnaie grâce aux différents instruments de
paiement (espèces, chèques, cartes de paiement, virements) et concourent ainsi à la croissance du
volume des échanges. Les banques ont diversifié leurs activités et ont désormais d’autres fonctions,
telles que le placement de titres (actions, obligations), l’offre de produits d’assurance, les opérations
de change, le conseil en gestion de patrimoine, etc. Elles transfèrent des ressources et gèrent les
risques au même titre que les marchés de capitaux : elles collectent l’épargne des agents qui ont
une capacité de financement pour la distribuer aux agents qui ont un besoin de financement (si la
banque doit conserver de quoi faire face aux retraits de ses clients, les déposants n’exigent pas en
même temps la restitution de leurs avoirs) :
- Les banques assument un risque de liquidité : la fonction spécifique des banques est d’assurer la
liquidité en garantissant aux clients la possibilité de récupérer rapidement leurs moyens de paiement
afin de financer leurs achats ou de faire face à un imprévu (contrairement à la finance directe). Si le
prêteur souhaite pouvoir disposer de ses dépôts rapidement, les emprunteurs ont généralement un
horizon plus long : la banque centralise les moyens de paiement et peut ainsi accorder des crédits à
d’autres emprunteurs pour financer des projets d’investissement de grande taille et sur une longue
période (on dit que la banque assume un risque de liquidité).
- Les banques sont également soumises au risque de crédit, soit la probabilité de défaut de rembour-
sement du client (pertes financières), et doivent ainsi collecter de l’information sur leurs clients (qui
sont souvent les déposants). Par ailleurs, la relation entre le prêteur et l’emprunteur est perturbée
par le problème des asymétries d’information, car l’emprunteur détient plus d’informations sur la
qualité de son projet et sur ses possibilités de remboursement que la banque (s’y ajoute un risque
d’aléa moral si l’emprunteur gaspille les ressources prêtées et ne peut au final régler sa dette).
L. Braquet, D. Mourey, Comprendre les fondamentaux de l’économie,2015.
Question 11 : Rappeler le rôle des banques commerciales dans la création monétaire (programme
de spécialité en première).Pourquoi le risque de liquidité et le risque de crédit peuvent-ils fragiliser
les banques en période de crise ?
Les paniques bancaires ont différents coûts économiques. Avant tout, un épisode de panique
force la banque à vendre prématurément ses actifs de long terme illiquides. Parfois cela conduit à
abandonner ou à vendre inefficacement des investissements de long terme dans du capital physique
comme des projets de construction. De surcroît, les banques étant des acteurs clés des marchés
financiers, une panique bancaire perturbe leur bon fonctionnement.
Les paniques bancaires ont revêtu différentes formes au cours des récentes crises financières,
même si certaines paniques bancaires n’étaient pas connues du grand public. La panique bancaire
la plus éclatante a eu lieu en 2007 à Northern Rock, une banque anglaise spécialisée dans les prêts
hypothécaires. Les déposants de Northern Rock craignaient que la banque ne soit insolvable et ont
commencé à retirer leur dépôt. Ces retraits ont provoqué la première bancaire au Royaume Uni
depuis 150 ans. Northern Rock a désespérément cherché une banque plus solide qui pourrait la
racheter et restaurer la confiance de ses déposants. Comme une telle vente n’a pu être conclue, le
gouvernement anglais a ensuite pris le contrôle de Northern Rock.
Daron Acemoglu, David Leibson, John A. List, Introduction à l’économie, 2018.
Question 13 : Faire un schéma pour représenter les enchaînements à l’œuvre lors d’une panique
bancaire. Quels sont les risques des paniques bancaires pour l’activité économique ? Comment peut-
on mettre fin à la panique bancaire ?
Question 14 : Comment passe-t-on d’une crise de liquidité à une crise de solvabilité ? Pourquoi
Question 15 : Selon vous par quels moyens une crise financière peut se transmettre à l’économie
réelle ?
richesse.
des actifs) peut impliquer une dépression économique durable. Il découle de la nécessité, pour les
emprunteurs, d’offrir des collatéraux en garantie de la valeur des emprunts. Si la valeur du collatéral
passe sous le seuil de garantie prévu (déflation du prix des actifs), l’agent emprunteur subit un appel
de marge pour reconstituer la valeur de son collatéral. Il est contraint de vendre ses titres dans la
précipitation pour répondre à cet appel de marge, ce qui renforce la spirale déflationniste des titres
(et déclenche un nouvel appel de marge).
Question 24 : Pourquoi en période de crise les agents sont contraints de vendre leurs actifs ? Pour-
quoi la baisse du prix des actifs augmentent le poids de la dette dans le bilan des entreprises ? Quel
est le lien entre baisse du prix des collatéraux, faillite et dépression économique ?
Le rôle de prêteur en dernier ressort théorisé par Walter Bagehot dans Lombart Street en
1873, consiste, pour la banque centrale, à disposer du pouvoir d’octroyer des liquidités de manière
illimitée à une ou plusieurs banques en difficulté, afin de leur éviter le dépôt de bilan et, au-delà,
d’empêcher une propagation de faillites en chaîne qui déstabiliserait tout le système de paiement
et de crédit, et donc l’activité économique et l’emploi.
de l’économie et à des institutions financières solides. Comme toute activité humaine , la finance
n’est pourtant pas à l’abri de certains excès, ni de certaines limites. Des études ont mis en évi-
dence l’instabilité intrinsèque du système financier. L’existence de comportements de prise de risque
excessive ou la possibilité de paniques bancaires sont autant d’exemples de défaillances de marché
ou d’externalités négatives, qui justifient l’intervention publique et la régulation financière. [. . . ] La
réglementation peut et doit jouer un rôle protecteur, en fixant certaines limites en amont et en
renforçant les capacités de résistance aux impacts déstabilisateurs en aval. La régulation financière
apparaît en effet d’autant plus nécessaire que les crises financières ont des coûts économiques et
sociaux souvent considérables, avec des répercussions profondes et durables. Une étude de Laeven
et Valencia de 2013, qui répertorie 147 crises bancaires entre 1970 et 2011, évalue la perte cumulée
médiane de la production à environ 23% du PIB entre le pic d’activité précédant la crise et les trois
années qui suivent. En outre, au-delà des effets immédiats, les crises financières réduisent le poten-
tiel de croissance de l’économie à long terme : les entreprises limitent en effet leurs investissements
en recherche et développement, en capital et en infrastructures, ce qui entraîne une baisse de la
productivité et un ralentissement du progrès technologique.
François Villeroy de Galhau, « Les régulations mises en place pour assurer la stabilité financière
sont-elles compatibles avec l’accélération nécessaire de la croissance dans la zone euro ? », discours
à l’Académie des sciences morales et politiques, 6 novembre 2017. ?
Question 26 : En quoi la stabilité financière est-elle « un bien commun » ? Quels sont les principaux
effets des crises financières ? Pourquoi la régulation est-elle indispensable selon François Villeroy de
Galhau, le gouverneur de la Banque de France ?
La France compte quatre banques d’importance systémique dans la liste des établissements « too
big to fail » publiée par le Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board) : le groupe
BPCE (organe central de la Banque Populaire et de la Caisse d’Épargne et maison-mère de Natixis),
BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale. Ce sont les établissements faisant peser une
menace sur l’ensemble du système financier mondial en cas de faillite ou de crise majeure.
Question 27 : Pourquoi les banques systémiques sont-elles « too big to fail » ? Calculez, en points
de pourcentage, l’évolution entre 2011 et 2016 de la part des banques systémiques dans le total des
actifs bancaires aux États-Unis, dans la zone euro et en Chine. Analysez ces résultats.
Question 28 : Expliquez ce qu’est un ration de solvabilité. Quel est le lien avec les fonds propres ?
Qu’apportent les accords de Bâle III par rapport à Bâle II ?
Afin de limiter les risques de défaillances bancaires et de crises des dettes souveraines au sein
de la zone euro, le Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 avait décidé des trois piliers de l’union
bancaire : supervision, résolution et corpus réglementaire unique.
Avec ces trois piliers, les risques de crise bancaire sont mieux anticipés, ses conséquences mieux
maîtrisées et la protection des déposants, des contribuables et des finances publiques mieux assurée.
Source : economie.gouv.fr, 2019.
Question 29 : Qu’appelle-t-on l’Union bancaire de l’Europe ? Quels sont les avantages attendus de
ce dispositif institutionnel ?
Plusieurs types d’événements systémiques peuvent se réaliser : des effets de contagion entre ins-
titutions financières, l’amplification des effets d’un choc due à l’exposition commune de plusieurs
acteurs du système financier, ou des déséquilibres financiers (comme l’existence de bulles ou une
croissance excessive du crédit) qui peuvent se retourner brutalement.
La définition de la politique macroprudentielle est donc très large. Elle englobe l’ensemble des
acteurs du secteur financier, des banques et assurances au système bancaire parallèle (shadow ban-
king), en passant par les infrastructures de marché et les systèmes de paiement.
Question 33 :Comment a évolué la valeur des actifs financiers du shadow banking entre 2002 et
2007 ? En quoi consiste le « processus dialectique » décrit dans le texte ? Quels en sont les ressorts ?
Pourquoi peut-on considérer que le développement du shadow banking a constitué pour les banques
un moyen de contourner les réglementations prudentielles ?
Europe, la princesse phénicienne séduite et enlevée par Zeus (dans la mythologie grecque) 1 .
Victor Hugo
131
CHAPITRE 5. QUELLES POLITIQUES ÉCONOMIQUES DANS LE CADRE EUROPÉEN ?
Question 1 : Quels traités participent à la mise en place du marché unique ? au passage à la mon-
naie unique ? Montrez quelles étapes contribuent à renforcer les échanges économiques, la circulation
des personnes,l’intégration monétaire et bancaire, et la coopération budgétaire.
- La zone de libre-échange : les pays décident d’abolir les droits de douanes et les mesures pro-
tectionnistes sur les produits de la zone (libre circulation des biens et services). Ils restent chacun
libres de leur politique commerciale vis-à-vis des pays tiers (ne faisant pas partie de l’accord).
- L’union douanière : c’est une zone de libre-échange avec l’instauration d’une politique commer-
ciale commune vis-à-vis des pays-tiers (tarif extérieur commun).
- Le marché commun : c’est une union douanière avec la libre circulation étendue aux personnes
et aux capitaux.
- L’union économique : c’est un marché commun qui s’accompagne de l’harmonisation des poli-
tiques économiques nationales.
- L’intégration économique et monétaire : les politiques monétaires sont unifiées et les politiques
économiques, fiscales... sont coordonnées.
Question 2 : Expliquez chaque niveau, et resituez sur le document 1 chaque niveau
Question 3 : Tous les pays de l’UE ont-ils adoptés l’euro ? Quels sont les avantages d’être dans
l’UE ?
Il est encore impossible de parler d’un marche du travail européen. En effet, à peine 2% de la main
d’oeuvre est mobile à l’échelle de l’Union, et cette proportion est stable depuis trois décennies.
Question 4 : Classez les marches suivants en fonction de leur degré d’intégration au niveau euro-
péen : le marché des capitaux, le marche des biens, le marche des services, le marche du travail.
Pourquoi le marche du travail est-il tres peu intégré dans l’Union européenne ?
Question 5 : Expliquez quels sont les avantages attendus du marché unique pour les consomma-
teur, les producteurs, et l’état.
Document 6 : Quels ont été les effets du marché unique sur la croissance ?
Qu’a changé l’instauration du marché unique, en 1987, pour les pays de l’union européenne ?
Elle a fait bondir de façon spectaculaire les échanges entre les États européens. En moyenne, on
estime qu’ils ont progressé de 109% pour les biens et de 58% pour les services depuis 1987. Cette
hausse est trois fois plus importante que celle apportée par les accords commerciaux classiques. Et
ce, car l’intégration européenne, de loin la plus poussée au monde, comporte de nombreux éléments
non tarifaires, tels que la reconnaissance mutuelle des normes ou les quatre libertés de circulation
(biens, services, personnes, capitaux), qui se renforcent les unes les autres. Le marché unique a du-
rablement gonflé le produit intérieur brut (PIB) des pays européens de 4,4 % en moyenne. Certaines
capitales ont-elles profité plus que d’autres de cette intégration commerciale ?
Oui. Les bénéfices économiques liés à la hausse des échanges ont été plus importants pour la petites
économies les plus ouvertes, notamment en Europe de l’Est, comme la Hongrie, la Slovaquie, la
Slovénie ou encore la République tchèque. Ces pays ont vu leur PIB croître de 10% sous le seul effet
du marché unique. Les grands États tels que la France en ont aussi profité, mais dans une proportion
moindre, car la part de leur PIB dépendant des importations est plus réduite, ceux-ci disposant d’un
marché intérieur plus important. De même, les pays périphériques, à l’image de la Grèce, ont un peu
moins vu leurs échanges s’intensifier en raison de leur position géographique.
Entretien avec Vincent VICARD (CEPII), Le Monde, 19 mai 2018.
Question 6 : Par combien les échanges de biens et de services ont-ils été respectivement multipliés
depuis 1987 ? Pourquoi le marché unique a-t-il eu des effets plus importants sur le commerce entre
pays membres de l’Union européenne qu’un accord commercial classique ? Pourquoi certains pays
ont-ils plus bénéficié de cette augmentation des échanges que d’autres ?
entre certains partenaires. Ces modifications sont analysées en distinguant des effets de création
d’échanges, des effets de détournement d’échanges. Les effets de création représentent une amélio-
ration de l’allocation des ressources : ils correspondent à l’élargissement d’un marché qui se crée du
fait de la disparition des barrières douanières et bénéficie encore davantage d’une monnaie unique
qui supprime les coûts de transaction. Il en résulte une augmentation des échanges entre les Etats
membres. Il doit finalement conduire à des gains d’efficacité : les fournisseurs nationaux de chacun
des pays membres de l’union douanière dont les coûts de production sont internationalement les plus
bas développent leurs exportations à l’intérieur de la zone et éliminent du marché les producteurs les
moins efficaces. Prenons l’exemple de l’Espagne et du Portugal qui, avant leur rentrée dans la CEE
en 1986 se fournissaient en blé auprès des Etats-Unis. A partir de leur intégration, elles vont béné-
ficier du tarif avantageux offert aux États membres de la CEE et vont dorénavant s’approvisionner
en blé européen.
Les effets de détournement représentent, au contraire, une détérioration de cette allocation. Ils
concernent en effet une création de trafic qui n’est pas optimale mais due à l’existence de subven-
tions permettant l’établissement de prix attractifs pour les pays membres ou, au contraire de droits
de douane pénalisant les produits non membres. Le Portugal et l’Espagne vont pouvoir bénéficier
d’un tarif commun sur le blé mais cependant moins attractif que celui qui existe sur le marché
mondial sans l’application du tarif extérieur commun. Ce second effet indique que des fournisseurs
pourtant moins efficaces appartenant à l’union douanière sont préférés aux fournisseurs efficaces qui
sont hors de l’union douanière. Leurs ventes renchéries par le tarif extérieur commun vont diminuer.
Si les pays membres de l’union sont de grands pays susceptibles d’influencer les prix internationaux,
ou si des pays se groupent en zones suffisamment importantes pour influencer ces prix, la protection
sur certains produits peut avoir pour résultat d’améliorer les termes de l’échange pour les pays de
l’union. C’est le cas, par exemple, pour un certain nombre de produits importés par la CEE, no-
tamment des produits protégés par la politique agricole commune : leur protection engendre une
augmentation de la production européenne qui peut peser sur les prix internationaux et rendre ainsi
moins chères qu’auparavant les importations résiduelles de la CEE en provenance du reste du monde.
Au résultat précédent pourra alors s’ajouter un gain des termes de l’échange. Mais, il existe une me-
nace concernant l’instauration de droits de douane importants vis-à-vis des pays non membres.
La régionalisation de l’économie bénéficie au commerce mondial lorsque les effets de création l’em-
portent sur les effets de détournement de commerce. Ainsi, lorsque le nombre de blocs est grand, un
pays a une forte probabilité de faire partie d’un bloc régional et donc beaucoup de pays bénéficient
des effets de création de commerce.
En ce qui concerne l’évaluation des effets de l’union douanière, les tests empiriques montrent gé-
néralement que les effets de création de trafic ont été supérieurs à ceux de détournement dans la
Communauté. Par conséquent, la mise en place de la CEE a été profitable pour l’ensemble des pays
de l’union douanière.
Le commerce intracommunautaire de marchandises a fortement augmenté entre 1958 et 2010. Pour
autant, la progression n’a pas été constante. Elle a été plus lente dans les années 1970, et s’est
accélérée avec la mise en place du marché unique dans les années 1980. S’ajoute à cela un effet
mécanique d’accroissement des échanges, dû aux élargissements successifs (on peut remarquer que
les échanges croissent par paliers, et que ces paliers correspondent au moment où de nouveaux pays
sont entrés dans l’Union). En 2010, 67 % des exportations des pays de l’Union européenne étaient
intracommunautaire ainsi que 65 % des importations.
Question 7 : Expliquez le principe de la création et du détournement de trafic. Dans le cas de l’UE
pourquoi peut-on dire que la création l’emporte sur le détournement ?
Question 9 : Pourquoi ces sanctions ont été prononcé ? Quel est l’objectif ?
oublié par ceux qui ne voient dans la concurrence qu’un vecteur d’abaissement des prix, conditionne
l’innovation et sa diffusion dans le tissu économique. Toutefois, la présence de comportements stra-
tégiques des entreprises (ententes, abus de position dominante) empêche parfois ces mécanismes
vertueux de jouer. Pour diverses raisons, les prix ne constituent plus de bons signaux pour orienter
les décisions. Dans de tels cas, la politique de la concurrence est chargée de corriger les imperfections
liées aux comportements des entreprises qui entravent le bon fonctionnement des marchés. En dépit
de leur cohérence, les principes qui viennent d’être énoncés se heurtent a différentes limites dans
leur mise en œuvre. Alors que ses principaux concurrents n’ont pas toujours des pratiques équivalant
aux siennes, la question est de savoir dans quelle mesure l’Union européenne défend efficacement
ses intérêts, et le cas échéant quelles mesures complémentaires seraient utiles. Cette asymétrie dans
l’application de la politique de la concurrence crée le risque pour les entreprises européennes d’être
confrontées à des concurrents qui peuvent s’appuyer sur une position dominante sur leur marché
national.
Position dominante et abus de position dominante : Une entreprise est en position dominante sur
un marché si sa part de marché est importante. Cette position dominante se transforme en abus si
elle conduit à des pratiques visant à limlter la concurrence, comme la fixation de prix plus faibles dans
certains pays pour y évincer la concurrence (prix prédateurs) ou le rachat d’entreprises innovantes
pour empêcher le développement de produits ou procédés concurrents (acquisitions prédatrices).
Question 10 : Quels sont les avantages attendus de marchés pleinement concurrentiels ? Quel est
le rôle de la politique de la concurrence ? Pourquoi la rigueur de la politique de la concurrence mise
en œuvre dans l’UE peut-elle être un handicap pour les entreprises européennes ?
Question 11 : Pourquoi les ententes et les concentrations peuvent poser problème ? Pourquoi une
position dominante n’est pas forcement un problème ? Résumez ces 4 axes de la politique de la
concurrence.
Question 14 : Quelles raisons justifient la libéralisation des services en réseau ? Quels sont les avan-
tages attendus ? La libéralisation du secteur des télécommunications a-t-elle eu les effets escomptés
pour les consommateurs ?
Les industries en réseau recouvrent toutes les activités qui supposent l’utilisation d’un réseau de
distribution :transport aérien, ferroviaire, télécommunications, électricité, gaz, La Poste.
Question 15 : Utilisez l’exemple du secteur de l’électricité pour illustrer la libéralisation des mo-
nopoles d’État des industries en réseau. Recherchez des exemples pour lesquels la Commission
européenne accepte le maintien de monopoles.
marges, un moindre investissement et de plus fortes capitalisations boursières, pour le plus grand
avantage de l’actionnaire. L’Europe a donc évité les concentrations excessives dont souffrent les
Américains qui font plus de croissance que les Européens mais qui infligent des pertes de pouvoir
d’achat à leurs classes moyennes.
Ces arguments n’emportent guère la conviction, et ce pour plusieurs raisons. La première est fac-
tuelle : il n’y a plus que 12 entreprises européennes dans les 100 premières capitalisations mondiales
contre 28 il y a 10 ans. La performance exceptionnelle de l’Europe s’est payée du retard systéma-
tique dans l’introduction des nouvelles générations technologiques (hier la 4G et aujourd’hui la 5G)
et de l’affaiblissement des champions européens (Alcatel, Siemens. . . ) . Les auteurs tendent à les
attribuer à l’incomplétude du marché unique, aux défaillances de l’innovation et à l’inefficacité de la
politique commerciale communautaire, peu adaptée et insuffisamment réactive. Que faire face aux
acquisitions tueuses d’innovation des GAFAM ? Que faire lorsque la puissance acquise à
l’intérieur sur le marché domestique permet de faire du dumping en Europe ? Les auteurs
sont saisis d’un doute. Et si les politiques de la concurrence et du commerce extérieur n’étaient pas
tout ? Et si les politiques de l’Union devaient être plus actives ? Mais ils ajoutent que toute poli-
tique industrielle est à bannir car comme chacun sait l’État n’est pas outillé pour choisir les bonnes
techniques, les bonnes industries et les bonnes filières. Élie Cohen, « Concurrence et commerce. À
propos d’une note du CAE » 14 juin 2019.
Question 16 : À partir des arguments du texte, relevez dans un tableau à double entrée les réus-
sites de la politique de concurrence et ses faiblesses. Quelle différence faites-vous entre politique de
concurrence, politique commerciale et politique industrielle ? Expliquez les phénomènes décrits dans
la phrase gras. L’auteur vous semble-t-il adhérer aux critiques adressées à la politique industrielle ?
La politique industrielle est de nature horizontale et vise à mettre en place des conditions propices
à la compétitivité des entreprises. Elle est également profondément intégrée dans d’autres politiques
de l’Union telles que celles liées au commerce, au marché intérieur, à la recherche et à l’innovation,
à l’emploi, à la protection de l’environnement et à la santé publique. Les objectifs spécifiques de la
politique industrielle de l’Union sont les suivants :
1) «accélérer l’adaptation de l’industrie aux changements structurels» ;
2) «encourager un environnement favorable à l’initiative et au développement des entreprises de
prises entre en jeu, souvent à l’échelle européenne (le marché de l’électricité est ainsi dominé entre
quatre acteurs), ce qui limite la concurrence et leur donne beaucoup de latitude pour fixer les prix
ou la variété des services. Un se retrouve ainsi avec les défauts du monopole, sans ses avantages
(réduction des « coûts de transaction », par exemple) . La concurrence se développe surtout sur
des niches ou sur certains segments de marché. Les statuts des opérateurs historiques, qui étaient
presque partout de droit public, relèvent du droit commun. Les opérateurs tendent a développer des
segmentations sociales et territoriales et à diversifier leurs activités comme leurs terrains d’action,
mettant en cause les principes antérieurs d’égalité de traitement ou d’universalité. La rentabilisation
financière devient prioritaire au risque d’entraver la durabilité. On observe un recours à des externa-
lisations croissantes aux effets négatifs sur la société. Enfin, la tendance est à la précarisation des
emplois (emplois temporaires, mini-jobs, travail en statut d’indépendant ou sous-traité).
Pierre Bauby, «Europe et services publics : un bilan des libéralisations ››, février 2019.
Question 20 : Quel effet pervers de la concurrence est dénoncé dans le texte ? Quels en sont les
conséquences pour le consommateur et pour l’emploi ? Quel est l’objectif principal recherché parles
opérateurs ?
Question 21 : Faites une lecture des données entourées. Que peut-on en déduire et pourquoi ?
Question 22 : Quel traité joue un rôle clé pour organiser le passage à la monnaie unique ? À quelles
difficultés souhaite-t-il répondre ?
imposée . Si je souhaite avoir un taux de change fixe, il me faut renoncer soit à une politique
monétaire autonome (avant la création de l’euro, la France a maintenu des taux d’intérêt élevés
pour maintenir le taux de change entre le franc et le mark, plutôt que de les baisser pour soutenir
la croissance), soit à la liberté de mouvement des capitaux. La création de l’euro, en supprimant
la contrainte de maintenir les taux de change entre pays européens, a redonné de l’autonomie à la
politique monétaire définie par la Banque centrale européenne.
Question 24 : Quelle est la différence entre une politique monétaire indépendante (ou autonome)
et une politique monétaire contrainte ? À partir de la théorie de Mundell, expliquez l’avantage du
passage à la monnaie unique. Montrez quels critères du triangle étaient respectés dans le cadre du
SME au milieu des années 1990 pour la France, puis distinguez aujourd’hui la situation de la France,
de la zone euro et de la Chine.
Question 25 : Expliquer que signifie une BCE indépendante et une politique monétaire unique. La
BCE a-t-elle pour seule mission la stabilité des prix ? Pourquoi la BCE se fixe-t-elle comme objectif
prioritaire un taux d’inflation autour de 2% ? Recherchez le contexte qui a conduit la BCE à mettre
en place des outils non conventionnels.
La politique monétaire est l’ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité moné-
taire pour agir sur l’activité économique par la régulation de la monnaie.
Vidéo à visionner
-Les réserves obligatoires sont des dépôts non rémunérés que chaque banque d’un pays ou d’une
zone monétaire doit effectuer sur son compte à la banque centrale dont elle dépend.
-Opérations d’open market = Interventions de la banque centrale sur le marché monétaire consis-
tant à fournir ou retirer des liquidités aux établissements financiers via des achats ou des ventes de
titres et ainsi influencer à la baisse ou à la hausse le taux du marché monétaire. Au sens strict, les
opérations d’open market consistent en l’achat et la vente « fermes » (c’est-à-dire définitives) de
titres, en particulier de titres publics (bons du Trésor) par la banque centrale (et à son initiative)
sur le marché interbancaire. En procédant ainsi, la banque centrale exerce un double effet :
-sur la liquidité bancaire qu’elle élargit ou réduit selon le sens de ses ordres (achats ou ventes de
titres) ;
-sur le prix de marché de ces titres et donc sur leur taux de rendement.
Au sens large, les opérations d’open market incluent également les opérations temporaires que consti-
tuent des prises ou des mises en pension de titres : les pensions constituent des cessions temporaires
de titres qui servent de garanties au prêt d’argent qui peut aller de 24 heures à quelques jours ou
quelques mois. Lorsqu’un établissement de crédit "met en pension" des valeurs, il s’en dessaisit au
profit de la banque centrale qui lui avance les fonds et "prend en pension" les effets considérés. Dans
ce cas seul joue l’effet sur la liquidité bancaire (la trésorerie des établissements est positivement
affectée).
-Le marché interbancaire est un marché où les professionnels du secteur bancaire (en particulier
les banques) s’échangent des actifs financiers (emprunts ou prêts) à court terme, et où la banque
centrale intervient également pour apporter ou reprendre des liquidités.
-Les taux directeurs sont les taux d’intérêt à court terme fixés par les banques centrales (voir
l’article consacrés aux banques centrales). Ces dernières les utilisent pour piloter leur politique mo-
nétaire et par conséquent contrôler la masse monétaire et réguler l’activité économique de leur pays.
-La masse monétaire représente la quantité de monnaie qui circule dans l’économie à un mo-
ment donné. Celle-ci est mesurée grâce à des indicateurs statistiques (agrégats) qui sont fixés par
la Banque Centrale Européenne (BCE). Cela correspond à tous les moyens de paiement qui peuvent
Les mesures de politiques monétaires non conventionnelles sont censées être temporaire. L’objectif
est de palier à la défaillance des instruments conventionnels dans le contrôle de la masse monétaire
pour à nouveau pouvoir influer sur l’expansion du crédit. Le but final est que la banque centrale est
à nouveau un impact sur la croissance économique, le taux d’inflation et la liquidité du marché.
Les outils de la politique monétaire non conventionnelle peuvent servir dans 2 cas :
- Risque de déflation : L’exemple du Japon qui connait une baisse des prix depuis plusieurs dé-
cennies est un exemple à éviter à tout prix pour les banques centrales. Il est en effet très difficile de
se sortir de la déflation. Si le taux d’inflation reste proche de 0 trop longtemps ou que l’inflation est
négative sur un trimestre, les banques centrales recourent souvent à des instruments de la politique
monétaire non conventionnelle.
- Crise économique majeure : Pour retrouver rapidement le chemin de la croissance après une crise
économique majeure (crise des subprimes aux Etats Unis) ou en cas de récession prolongé (cas du
Japon), les banques centrales sortent l’artillerie lourde pour tenter de soutenir l’activité économique
et créer de l’emploi.
- Programme d’achat d’actifs : C’est le principal instrument de la politique monétaire non conven-
tionnelle d’une banque centrale. Il est plus communément appelé assouplissement quantitatif (quan-
titative easing en anglais). Cela consiste pour la banque centrale à acheter massivement des titres
pour d’une part inonder le marché de liquidité, et faire baisser à terme les taux d’intérêt long terme.
L’objectif est de facilité l’accès au crédit pour les agents économiques (ménages, entreprises) de part
un coût plus faible. Cet instrument de la politique monétaire non conventionnelle est utilisé par la
banque centrale en cas de période prolongé de très faible croissance ou récession, mais également
pour faire face à un risque de déflation.
Les achats d’actifs portent le plus souvent sur des bons du trésor et des obligations d’entreprises.
Mais cela peut également concerner des titres adossés à des créances douteuses dans le but d’assainir
le bilan des banques commerciales pour qu’elle puisse accorder plus de prêts.
- TLTRO (Targeted Long Term Refinancing Operations) : Ce sont des opérations ciblées de
refinancement à long terme. L’opération consiste à prêter de l’argent aux banques sous conditions
qu’elles augmentent leur encours de crédit auprès des particuliers et entreprises. Si la banque com-
merciale tient l’objectif fixé par la banque centrale, elle bénéfice d’un taux très avantageux de
remboursement de l’emprunt (le taux de facilité de dépôt, un des taux directeurs). Si elle n’atteint
pas son objectif, elle doit rembourser intégralement l’emprunt à un taux plus élevé. Cette mesure de
la politique monétaire non conventionnelle permet de donner une raison aux banques commerciales
d’ouvrir les vannes du crédit. En effet, le plus souvent, la plupart des liquidités reçues par les banques
commerciales leurs servent à spéculer et ne sont finalement pas injectées dans l’économie réelle. Le
TLTRO est donc une mesure de politique monétaire non conventionnelle qui permet de palier à cela.
- Taux d’intérêts négatifs : Cette mesure vise à facturer un taux d’intérêt sur les montants dépo-
sés par les banques commerciales auprès de la banque centrale. C’est le taux directeur des facilité
de prêt. En temps normal, les dépôts des banques sont rémunérés. Cette mesure de la politique
monétaire non conventionnelle permet donc de forcer les banques à prêter aux agents économiques
(ménages et entreprises) plutôt que de laisser l’argent dormir à la banque centrale.
Question 28 : Expliquez le contexte dans lequel la BCE peut mettre en place une politique moné-
taire non conventionnelle ? En quoi cela consiste ?
Question 29 : Comparez la situation des USA et de zone euro. Pourquoi les deux banques centrales
ne mènent pas les mêmes politiques monétaires ?
Question 31 : Pourquoi en période de taux faible l’état peut emprunter plus facilement ? Résumez
les limites évoquées dans la texte.
La politique monétaire est la même pour tous les pays de la zone Euro, la politique budgétaire
est restent quant à elle du ressort de chaque pays, mais contrainte par les traités européens.
Document 34 : Des politiques budgétaires nationales mais contraintes pas les traités
européens
Question 35 :Comparez la situation des USA et celle de l’UE. Quel est le problème ?
Comment l’intégration monétaire aurait-elle accentué la divergence entre les pays ? Une récente
étude du CEPII cherche à mieux identifier les mécanismes à l’origine de cette divergence macroé-
conomique entre pays membres de la zone euro. Cette divergence s’est traduite, avant la crise, par
2. Combinaison de la politique budgétaire et monétaire.
de forts différentiels d’inflation. Ces différences d’inflation auraient pu refléter une convergence des
niveaux des prix entre pays. Néanmoins, plusieurs études ont déjà montré que, si les prix dans les
secteurs exposés à la concurrence internationale (comme les activités industrielles, le transport ou
encore le tourisme) ont convergé, cela n’a pas été le cas des prix dans les secteurs qui en sont abrités
(le secteur immobilier, la grande distribution ou la distribution d’eau et d’énergie notamment). De
sorte que la divergence des taux d’inflation entre les pays reflètent principalement la divergence des
prix relatifs entre secteurs abrités et secteurs exposés.
Question 37 : Qu’entend-on ici par aléa moral ? Quel est le problème d’avoir une banque centrale
autonome ? Pourquoi est-il nécessaire pour les États membres de l’UEM de coordonner leurs poli-
tiques budgétaires ? En quoi cette coordination peut-elle être complexe à mettre en œuvre ? Quel
dans les pays en croissance supérieure à la moyenne de la zone euro, elle est restrictive dans les
pays en croissance inférieure à la moyenne de la zone euro, ce qui accroît la divergence entre les
économies.
– l’absence de budget fédéral. Le budget fédéral (commun) est de petite taille dans la zone euro. Ceci
veut dire qu’un pays en difficulté doit d’abord soutenir son économie puis réduire son déficit public
sans recevoir d’aide des autres pays, ce qui aggrave évidemment ses difficultés. Ceci s’est clairement
vu de 2008 à 2014 pendant la récession et la crise de la zone euro, dans les pays périphériques.
– la correction des écarts de compétitivité est asymétrique. Lorsqu’un pays de la zone euro
a une compétitivité-coût dégradée, un déficit extérieur, il doit finalement baisser ses
coûts salariaux pour rétablir sa compétitivité, ce qui dégrade encore plus son économie.
L’ajustement des compétitivités-coût est donc asymétrique : il est essentiellement à la charge des
pays en difficulté, ce qui aggrave ces difficultés et accroît l’hétérogénéité entre les pays. On peut
donner ici l’exemple de l’ajustement brutal à la baisse des coûts salariaux unitaires en Espagne et au
Portugal après la crise, et de la faible accélération des coûts salariaux unitaires en Allemagne malgré
sa bonne situation économique et ses excédents extérieurs.
Dans une union monétaire, les pays peuvent exploiter facilement leurs avantages comparatifs, avec
la disparition du risque de change, ce qui conduit à la divergence des spécialisations productives à
l’instar des divergences de poids de l’industrie dans les économies. La disparition de la mobilité des
capitaux entre les pays de la zone euro à partir de 2010 implique que les excédents d’épargne de
l’Allemagne et des Pays-Bas ne financent plus les investissements des pays de la zone euro où le
revenu par tête est plus faible, ce qui empêche la convergence des niveaux de vie.
Patrick Artus, « La zone euro organise structurellement la divergence des pays », 2018.
SOCIOLOGIE
161
Chapitre 6
Comment est structurée la société française
actuelle ?
Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c’est au
contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience.
Karl Marx
163
CHAPITRE 6. COMMENT EST STRUCTURÉE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ACTUELLE ?
Avant de commencer :
Combien de temps faut-il pour positionner dans l’espace social un individu que
l’on croise dans la rue ? Cinq minutes ? Une minute ? Trente secondes ? Cette capa-
cité à lire sociologiquement les interactions quotidiennes est qualifiée par le socio-
logue Erving Goffman de compétence sociale de l’œil. Mais quels sont les éléments
qui sont pris en compte ? La richesse perçue à travers les vêtements ? Le métier que
l’on devine ? La manière de se tenir ? L’âge ? Pour rendre compte de la complexité
de la stratification sociale aujourd’hui, un seul critère ne saurait suffire.
Manuel de SES, Bordas, 2020
1. Désigne une situation où un même individu se trouve à des niveaux très différents de richesse, de prestige, de pouvoir.
Pour comparer les niveaux de vie des ménages, il faut tenir compte de leur taille et de
leur composition. L’INSEE utilise les unités de consommation :
"Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permet-
tant de comparer les niveaux de vie de ménages de tailles ou de compositions différentes.
Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d’unités de
consommation (UC).
Pour comparer le niveau de vie des ménages, on ne peut s’en tenir à la consommation par
personne. En effet, les besoins d’un ménage ne s’accroissent pas en stricte proportion de
sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas nécessaire de multiplier
tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le
nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.
Aussi, pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente,
on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à l’aide d’une échelle
d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée (dite de l’OCDE) retient la pondéra-
tion suivante :
1 UC pour le premier adulte du ménage ;
0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;
0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans."
Question 10 : Faites une comparaison du patrimoine moyen des cadres et des ouvriers.
Question 11 : Rappelez ce que sont les PCS ? Faites une comparaison entre cadres et ouvriers.
Question 12 : Quelles conséquences les inégalités de réussite scolaire vont avoir sur la structure
sociale ?
2. L’espace social est une représentation de la société où les individus sont positionnés en fonction de leurs caractéristiques communes.
La France fait partie des pays de l’Union européenne dans lesquels le taux de chômage des jeunes
actifs de moins de 25 ans est particulièrement élevée, de l’ordre de 24% en 2016 . D’une maniéré
générale, il n’est pas exagéré d’affirmer que les jeunes constituent une variable d’ajustement du
marche du travail. En effet, ce sont bien les nouveaux entrants qui sont principalement concernés
par l’alternance d’emplois précaires et de périodes de chômage. Le taux de pauvreté des 18-24 ans
a augmenté de près de six points entre 2002 et 2012 tandis que celui des plus de 60 ans a diminué
de plus d’un point. Ces poches de pauvreté qui s’étendent au sein de la jeunesse sont aussi directe-
ment liées aux choix effectués en matière de politiques publiques. Les dépenses publiques sont assez
fortement concentrées sur les plus ages : entre T979 et 2011, les dépenses publiques à destination
des plus de 60 ans ont augmente de 50% pour atteindre l7% du produit intérieur brut (PIB) tandis
que celles consacrées aux moins de 25 ans sont restées stables, aux alentours de 9% du P1B.
Camille PEUGNY, La France sacrifie-t-elle sa jeunesse ? Alternatives économiques, avril
2011
Question 14 : Comment l’âge d’un individu détermine-t-il sa position dans l’espace social ?
Question 15 : Pourquoi la place des jeunes dans l’espace social est la conséquence de choix poli-
tiques ?
Question 16 : Rédigez un paragraphe pour montrer que l’âge et le cycle de vie sont des critères
qui structurent de l’espace social. Donnez des exemples.
3. La notion de cycle de renvoie a l’idée que la vie d’un individu est marquée par des étapes, liées a l’âge, socialement définies et
délimitées (enfance, jeunesse, âge adulte, vieillesse). Á ces étapes sont associées certaines caractéristiques matérielles et des comportements
distincts (retraite associée à la vieillesse ou mariage à l’âge adulte, par exemple.)
Xavier Molénat, La mobilité sociale en panne : Comment a-t-elle évolué ?, Sciences Humaines. No-
vembre 2009
Question 21 : Présentez le document et expliquez cette évolution.
L’économie française est principalement basée sur le secteur tertiaire. En 2009, 25,7 millions de
personnes ont un emploi en France métropolitaine et les trois quarts d’entre elles travaillent dans ce
domaine. Seulement 15% de cette population a une activité dans l’industrie et 3% dans l’agriculture.
Les causes de la tertiairisation :
La hausse du niveau de vie de la population entraîne un affinement des besoins des individus. Se
sont ajoutés aux besoins primaires comme se nourrir par exemple des besoins d’ordre différent qui
se manifestent par une augmentation de la consommation de services. Cela est aussi du a un ac-
croissement du temps libre notamment avec les 35 heures en 1999. S’ajoute a ça le phénomène
d’urbanisation qui suscite la production et la consommation de services en raison d’une proximité
grandissante entre les français. Puis, le vieillissement de la population. Dans un premier temps les
retraités vont profiter d’avantage des services qui leurs sont proposés dans le domaine culturel en
voyageant par exemple. Dans un second temps, les personnes les plus âgées auront un besoin d’aide
et de services a domicile grandissant. Quelques exemples de secteurs d’activités contribuant a la
tertiarisation : Tout d’abord, notre pays est le pays le plus visité au monde avec 84,7 millions de
visiteurs en 2013 et le troisième pour les recettes liées au tourisme international. En 2012, cette
activité représentait 7,33% du PIB. Le tourisme fournit prés de 1,3 millions d’emplois directs et
presque autant d’emplois indirects c’est donc un secteur (ou pôle) majeur de tertiarisation. Puis,
le secteur bancaire français occupe une place importante dans cette tertiarisation.Plus de 400 000
employés y travaillent. Il en est de même pour le domaine des assurances avec AXA notamment qui
est la première compagnie d’assurances européenne. Enfin, le secteur des nouvelles technologies de
l’information et de la communication (NTIC) attirent les investisseurs étrangers. Il représente 6,4
milliards d’euros d’investissement par an ainsi que 300 000 emplois. Tout comme le domaine de la
recherche et du développement qui est financé a 30 % par des entreprises étrangères.
www.industrieandco.wordpress.com/2015/01/07/la-france-et-la-tertiarisation/
Question 22 : Rappelez à quoi correspond chaque secteur. Expliquez les raisons de ce processus.
la terre ou forge le métal,est devenu celui du doigt qui favorise désormais l‘élection de Trump ou
l’achat d’écouteurs Bluetooth.
Cécile Daumas,Les hommes vont-ils remplacer les robots ? , Libération, 9 janvier 2019.
Question 23 : Quelles sont les limites de la tertiarisation évoquées dans le texte ?
Document 14 :Part des salariés et des indépendants dans la population active (en
%)
Michel HUSSON, L’emploi des femmes en France depuis 1960, IRES, 2018
Question 27 : Présentez le document et expliquez ce que signifie la féminisation du marché du
travail.
effectifs des métiers de cadres et professions intellectuelles supérieures (+2,4 millions depuis 1982)
et de professions intermédiaires (+2 millions) ont fortement augmenté. La montée en qualification
est également visible au sein des métiers d’ouvriers. Les effectifs des métiers d’ouvriers non qualifiés
ont en effet globalement chuté (-1,2 million), tandis que ceux des métiers d’ouvriers qualifiés sont
restés stables.Il serait cependant faux de conclure a un recul généralisé de l’emploi peu qualifié. Car
si les métiers les plus dynamiques sont pour la plupart des métiers de cadres et de professions inter-
médiaires, les effectifs des métiers d’employés non qualifiés (+1,l million) ont également progressé,
portés notamment parla forte augmentation des effectifs d’aides ménagéres, aides à domiciles et
assistantes maternelles, emplois qui ne sont ni délocalisables ni automatisables, et pour lesquels la
demande est particulièrement dynamique. Ainsi, l’hypothèse d’un "progrès technique biaisé" 4 béné-
ficiant aux plus qualifiés ne suffit pas à elle seule a expliquer l’évolution de la structure de l’emploi par
qualifications. Plus récemment, l’hypothèse de "polarisation" a été avancée : les métiers "routiniers"
auraient tendance a disparaître, plus facilement remplacés par des machines, les qualifications se
polarisant avec d’un coté des métiers très qualifiés et de l’autre des métiers peu qualifiés de services
, difficilement remplaçables par des machines.
Comment ont évolue les métiers en France depuis 30 ans ? DARES, janvier 2011.
Question 30 : Comment la structure des emplois par qualifications a-t-elle évolué depuis les années
1980 ? Expliquez la thèse de la polarisation.
Question 31 : Qu’est-ce qui explique l’augmentation du nombre d’emplois qualifiés ? Pourquoi les
emplois non qualifiés n’ont-ils pas disparu ?
4. Hypothèse selon laquelle l’utilisation accrue cle nouvelles technologies depuis les annees 1970, en particulier les technologies de
l’information et de la communication, a rendu plus productifs et plus nécessaires les travailleurs les plus qualifiés, qui maîtrisent et utilisent
ces technologies, ce qui expliquerait également l’augmentation de leurs revenus.
Question 32 : Présentez les deux documents ? Comment peut-on expliquer ces évolutions ?
Un ordre est un groupe social hiérarchisé selon le prestige attribué à des fonctions sociales. L’ap-
partenance est héréditaire et les possibilités de mobilité sont limitées.
Les castes sont des groupes sociaux hiérarchisés selon les fonctions économiques et religieuses qui
leur sont attribuées. L’appartenance est héréditaire et définitive.
Question 33 : À votre avis toutes les sociétés sont-elles hiérarchisées ?
1. Dans un sens large, elle désigne l’ensemble des systèmes de différenciation sociale basés sur la
distribution inégale des ressources et des positions dans une société. Réalité à la fois individuelle et
collective, ces inégalités engendrent la formation de groupes de droit ou de fait, plus ou moins struc-
turés entretenant entre eux des relations de subordination, d’exclusion, d’exploitation (les lignages
hiérarchisés en Afrique, le système de castes en Inde, les sociétés d‘ordres etc.). De ce point de vue,
la division en classes est un mode de stratification parmi d’autres. C’est le mode dominant dans les
sociétés développées contemporaines.
2. Dans un sens plus étroit, la notion de stratification est réservée aux analyses s’opposant aux
théories (et en premier lieu la théorie marxiste) qui voient dans les classes sociales des groupes
opposés les uns aux autres. Ces analyses interprètent le corps social comme un ensemble de strates
hiérarchisées en fonction de critères multiples comme le revenu, le statut professionnel, le rapport au
pouvoir et le prestige. Elles se distinguent du modèle marxiste en insistant sur la gradation régulière
des positions et l’absence de conflits majeurs entre ceux-ci.
Serge Bosc, Strafificatian et classes sociales, Armand Colin, 2013.
Question 34 : Résumez simplement les deux façons de comprendre ce terme. Donnez des exemples
qui permettent d’analyser la société selon les deux conceptions.
Les termes stratification et structure sociale sont assez proches, les analyses en termes
de stratification mettent plutôt l’accent sur la superposition de strates (groupes sociaux)
sans forcément faire apparaître les rapports de domination, alors que les analyses en terme
de stratification mettent plutôt l’accent les conflits et oppostions entre les groupes.
Question 35 : Quel est l’intérêt de ce questionnaire ? Pourquoi évoquer toutes ces formes de capi-
taux ? Que peut-on en conclure sur le mode de vie Bourgeois ?
Philosophe, économiste, sociologue et militant politique allemand, Karl Marx a joué un rôle trés
important au sein du mouvement ouvrier et communiste. Ses travaux ont influencé de façon consi-
dérable le XXème siècle, au cours duquel de nombreux mouvements révolutionnaires se sont réclamés
de sa pensée. ll a passé vingt ans à rédiger son œuvre majeure, Le Capital.
Question 36 : Selon Marx sur quoi l’appartenance à une classe sociale se fonde-t-elle ? Dans le
systeme capitaliste, qui possède les moyens de production ? Qui sont les non-propriétaires ?
Question 37 : Qu’est-ce qu’une approche réaliste selon Marx ? En quoi l’industrialisation a-t-elle
contribué à l’aliénation des ouvriers ?
Question 38 : Comment les paysans décrits dans le texte vivent-ils ? Qu’est ce qui distingue la
classe en soi de la classe pour soi ?
L’analyse que Marx fait des classes sociales est une analyse réaliste, unidimensionnelle
(uniquement économique) a , et conflictuelle b
a. Les individus sont définit par la place qu’ils occupent dans le processus de production : les capitalistes (bourgeois)
possèdent les moyens de production alors que les prolétaires ne possèdent que leur force de travail.
b. L’histoire des sociétés se réduit aux conflits entre deux groupes antagonistes : Les maîtres et les esclaves, les capitalistes
et les ouvriers etc.
Question 39 : Les trois dimensions se recoupent-elles ? Donnez des exemples de personnalité oc-
cupant une place différente sur chaque dimension.
L’objet de cet article est de montrer les fortes interrelations existant entre les trois types de stra-
tification sociale conceptualisés par Max Weber. L’article permet de montrer que, contrairement aux
interprétations usuelles, les analyses de Marx et Weber ne sont pas antinomiques mais, au contraire,
entretiennent entre elles des proximités trop souvent ignorées.
Max Weber distingue les notions de classes et classes sociales. La notion de classes renvoie à
deux types de classe : les « classes de possession » et les « classes de production » . Les classes
de possession sont divisées chacune en trois classes : les classes de possession « positivement pri-
vilégiées », « négativement privilégiées », « moyennes ». Les classes de possession privilégiées se
caractérisent notamment par « l’accaparement des biens de consommation d’un prix élevé ». La «
classe possédante » peut côtoyer des individus des classes de possession moyennement privilégiées
et non privilégiées sans que leurs relations soient conflictuelles. Il peut même exister des solidarités
entre ces différentes classes de possession. Cependant, Weber indique qu’il existe parfois des situa-
tions conflictuelles entre les différentes classes de possession lorsque leurs intérêts sont clairement
divergents, notamment entre les propriétaires et les ouvriers », entre les « prêteurs d’argent » et « les
débiteurs ». Ces divergences sont susceptibles de produire des luttes dont le but n’est pas forcément
un changement de régime économique mais une modification de la redistribution.
Les classes de production, tout comme les classes de possession, sont divisées chacune en trois
classes : les classes de production « positivement privilégiés », « négativement privilégiées », «
moyennes ». Les classes de production privilégiées sont caractérisées par « l’accaparement de la
direction des moyens de production des biens au profit des membres de la classe », et la capacité à
influencer les politiques économiques et groupements politiques de façon à maintenir les chances de
profit.
Après avoir défini les classes de production et les classes de possession, Max Weber définit quatre «
classes sociales » : « la classe ouvrière », « la petite bourgeoisie », « les intellectuels et les spécialistes
sans biens » (« techniciens »), « les classes des possédants ». La classe ouvrière est massivement
constituée des individus appartenant aux classes de possession et/ou de production non privilégiée,
dénués de biens matériels et, en tant qu’ouvriers, sans pouvoir dans l’organisation de la production.
De même, « les classes des possédants » sont globalement constituées par l’appartenance aux classes
de possession ou/et de production privilégiées.
La notion wébérienne de « classes des possédants » converge avec les analyses historiques de Marx,
qui distingue les bourgeoisies financière, industrielle et commerçante qui constituent trois fractions de
la classe des possédants. La convergence entre Marx et Weber tient aussi à l’utilisation du syntagme
« petite bourgeoisie » pour désigner des couches sociales qui n’appartiennent ni aux classes des pos-
sédants, ni à la classe ouvrière. Ce que Marx désigne par le lumpenprolétariat, ou sous-prolétariat, a
aussi pour équivalent, dans les analyses de Weber, ceux qui sont « des objets de possession », des
« non-libres » et « déclassés ».
Weber montre que les classes se définissent les unes par rapport aux autres, dans le cadre de rapports
sociaux, à la fois rapport de domination juridique et rapport économique, éventuellement conflic-
tuels en raison de l’existence d’actions de classe possibles dont l’enjeu concerne les modalités de la
distribution des richesses produites. En ce sens, l’analyse wébérienne des classes sociales contient
des proximités souvent sous-estimée avec celle de Marx .
L’analyse des classes sociales de Max Weber est souvent présentée comme nominaliste et, pour cette
raison, opposée à l’approche réaliste de Marx. Une telle opposition ne va pas de soi. Dans l’analyse
wébérienne des classes de production, la distinction entre la direction d’une grande entreprise, propre
aux classes de production privilégiées, et le travail d’exécution d’un ouvrier non qualifié, propres aux
classes de production non privilégiées est sans conteste de type réaliste, renvoie à l’analyse marxiste
de la place des individus dans les rapports de production.
Max Weber complexifie son analyse de la stratification sociale en y ajoutant une analyse des
groupes de statut (privilège positif ou négatif de considération sociale revendiqué de façon efficace
fondé sur le mode de vie, le type d’instruction formelle et la possession des formes de vie, corres-
pondante, le prestige de la naissance ou le prestige de la profession). Les groupes de statut, ne
sont donc pas dissociés réellement des situations de classes précédemment évoquées. Max Weber
indique notamment que « la possession de l’argent et la situation d’entrepreneur ne qualifient pas
en elles-mêmes l’appartenance à un groupe statutaire, bien qu’elles puissent y conduire ; le défaut
de fortune n’est pas une disqualification en lui-même bien qu’il puisse y conduire. » Ces exemples et
formulations montrent suffisamment que Weber ne distingue pas un ordre social, en l’occurrence des
groupes de statut, totalement indépendant de l’ordre économique défini par les classes de possession,
de production et les classes sociales.
En fait, l’intérêt de l’analyse de Weber est de montrer que s’il existe des liens « certains » entre
ces deux hiérarchies économiques et sociales, ces liens sont aussi équivoques. Le noble désargenté
conserve le prestige de l’aristocratie de par son logement (un château source de prestige) , et par son
nom : l’alliance avec des familles nobles désargentées a été, est parfois encore, une façon d’accroître
son prestige social pour la classe possédante . Dans les sociétés contemporaines du XXIe siècle, un
chanteur de variétés, un vainqueur d’un jeu télévisé tel que The Voice, un jeune joueur de football
de première division. . . peut disposer d’un prestige social propre aux groupes de statut privilégiés
sans pour autant appartenir, ou seulement de façon éphémère, aux classes de possession privilégiées.
En ce sens, si les analyses des classes sociales de Weber et Marx sont différentes, ces deux ana-
lyses se rejoignent pour une part en raison du primat accordé à la structure économique dans les
deux analyses.
3. Les partis
Pour comprendre la pensée de Max Weber, il est nécessaire de partir de sa définition des partis.
Ce sont « des sociations reposant sur un engagement formellement libre ayant pour but de procurer
à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement et à leurs militants actifs des chances de poursuivre
des buts objectifs, obtenir des avantages personnels, ou de réaliser les deux ensemble. Les partis
peuvent constituer des associations éphémères ou permanentes, se présenter dans des groupements
de tous genres et former des groupements de toutes sortes. »
Il est d’usage de considérer que l’analyse de la stratification sociale de Max Weber est tridimension-
nelle, relative aux ordres économique, social et politique. Il n’est pas certain que le projet scientifique
poursuivi par Max Weber était d’élaborer trois types de stratification sociale d’importance équiva-
lente.
L’analyse de la stratification de Max Weber est tridimensionnelle, relative aux ordres économique,
sociale et politique. Cette multidimensionnalité ne doit toutefois pas être pensée en autonomisant les
trois dimensions de l’analyse wébérienne de la stratification. Au contraire, la logique même de l’ana-
lyse de Max Weber revient souvent à montrer l’interrelation entre ces trois formes de stratification,
l’existence de liens parfois quasi fonctionnels entre celles-ci, et le primauté des classes de possession
et des classes de production dans la constitution des stratifications de type social et politique même
si ni l’une ni l’autre ne peut être réduite à la stratification économique.
« Classes sociales », « groupes de statut », « partis » Une analyse systémique des stratifications
sociales wébériennes Pierre MERLE.Site DGESCO SES-ENS - ses.ens-lyon.fr
Question 40 : Quels sont les éléments qui permettent de dire que l’analyse de Weber est nomina-
liste ? Réaliste ? Non-conflictuelle ? Conflictuelle ?
Question 41 : Pourquoi doit-on relativiser l’idée que les trois dimensions de son analyse sont indé-
pendantes ? En quoi l’analyse de Marx et celle de Weber ne sont pas si opposées qu’il n’y paraît ?
La moyennisation décrit le processus de constitution d’une vaste classe moyenne, réduisant les po-
sitions extrêmes dans la stratification sociale et rapprochant ainsi les niveaux et les modes de vie.
Question 42 : Quelles sont les caractéristiques de la constellation centrale pour Henri Mendras. La
moyennisation fait-elle disparaître la hiérarchie sociale ? Pourquoi cette analyse se démarque de la
conception marxiste des classes sociales ?
Question 43 : Citez différents facteurs qui ont pu réduire les distances inter-classes.
-L’identification subjective.
changements techniques liés à l’informatisation : les opérations les plus répétitives s’automatisant,
le niveau de qualification des tâches (qui restent) tend dans l’ensemble à s’élever. Inversement dans
le monde des services, la productivité n’évolue guère ; l’allègement des cotisations sociales et impôts
pesant sur les employeurs et le développement du travail féminin dans les couches moyennes sti-
mulent la demande de services (garde d’enfants etc.). Dans l’archipel des employés, l’île des employés
administratifs tend à se réduire, celle des services aux personnes à s’étendre, de même, à un moindre
degré, que celle des employés de commerce.
Alain Chenu, Sociologie des employés. 2005
Question 50 : Montrez que le monde des employés est hétérogène (distance intra-classes).
7. Les rapports sociaux de genre désignent un système de catégorisation hiérarchisé entre les sexes et entre les valeurs et représentations
qui leur sont associées. Cette expression met l’accent sur la dimension conflictuelle de ces rapports qui s’établissent à l’avantage d’un
groupe sur un autre.
Question 55 : Donnez des exemples d’individualisation du travail. Quels sont les avantages pour
les salariés ? Expliquez en quoi cela fragilise le sentiment d’appartenance de classe ?
Question 56 : Montrez que la baisse du taux de syndicalisation est une cause et une conséquence
de l’individualisation au travail.
tant que la vie politique et les mouvements sociaux s’inscrivaient dans cette vision, les inégalités
sociales étaient perçues et probablement vécues comme des inégalités de classes et la frustration
relative 8 pouvait s’inscrire dans cette vision-là. Or, il semble que ce cadre décline et que nous vivons
dans une société décrite comme fortement inégalitaire, voire de plus en plus inégalitaire, sans que
ces inégalités renvoient immédiatement à une lecture en termes de classes sociales. Ce déclin peut
s’expliquer par la montée des classes moyennes et de leur hétérogénéité. Le fait de n’être situé ni
tout à fait en haut ni tout à fait en bas étend le règne d’un monde profondément hétérogène en
termes de revenus, de conditions de vie, de styles de vie, accentuant le règne de la comparaison au
plus près alors que l’ordre des classes sociales était structuré par des barrières relativement étanches,
par une superposition des clivages. À cette longue mutation s’ajoutent les clivages perçus en termes
d’inclusion et d’exclusion, de in et de out, de gagnants et de perdants de la mondialisation ; si des
catégories d’ouvriers voient leur sort se dégrader, d’autres, situées sur des segments de marchés
plus porteurs , voient leurs conditions s’améliorer alors que, jusque-là, ces conditions paraissaient
relativement proches.
I François Dubet, Frustration relative et individualisation des inégalités, Revue de i’OFCE, n° 150,
janvier 2017.
Question 57 : Quelles transformations de la stratification sociale peuvent expliquer le déclin d’une
lecture en termes de classes ?
Question 58 : Quelle phrase fait référence à une atténuation des distance inter-classes ? à une
montée des distances intra-classes ?
8. Tocqueville a montré comment la démocratie, parce qu’elle faisait naitre un désir d’égalité, entraînait aussi une comparaison sociale
ininterrompue et une frustration qui ne peut être résolue.
9. L’auteur fait référence aux universités des États-Unis.
Le grand succès des classes moyennes et supérieures c’est leur capacité à pédagogiser
la vie quotidienne, à lier ainsi les enseignements scolaires à la vie de l’enfant, à leur
donner du sens
Bernard Lahire
191
CHAPITRE 7. L’ACTION DE L’ÉCOLE SUR LES DESTINS INDIVIDUELS ET L’ÉVOLUTION DE LA SOCIÉTÉ
25% des Garance et 18% des Augustin ont décroché la mention la plus presti-
gieuse au bac 2018, selon les travaux du sociologue Baptiste Coulmont, qui per-
mettent de retrouver le taux d’accès associé à 335 prénoms. Quelle a été la propor-
tion des mentions « très bien » au bac 2018 parmi les candidats qui portent votre
prénom ? Les travaux du sociologue Baptiste Coulmont permettent de consulter la
réponse sur une liste de 334 prénoms au bas de cet article. Depuis six ans, le cher-
cheur analyse en effet les résultats du bac en fonction des prénoms des impétrants,
révélateurs d’un milieu social plus ou moins favorable à la réussite scolaire. « Entre
l’année dernière et cette année, tous les candidats ou presque ont changé. Mais si
les personnes ont changé, ce n’est pas le cas de leurs prénoms. Prenons les Juliette.
Les Juliette qui ont passé le bac en 2017 ne sont pas celles qui ont passé le bac
en 2018. Et même plus : les Juliette de 2017 n’ont pas les mêmes parents que les
Juliette de 2018. Et pourtant leur nombre est presque le même (2 200), et leur
taux d’accès à la mention “très bien” est identique (20%). », note-t-il sur son blog.
Son travail ne prétend pas à l’exhaustivité : le chercheur travaille sur les résultats
des bacs technologiques et généraux, et seuls ceux des candidats ayant autorisé la
diffusion nominative sont recueillis. Se dessine néanmoins une représentation inté-
ressante, et des écarts significatifs : ainsi, 25% des Garance de son échantillon ont
obtenu la mention “très bien” contre 5% des Océane ou des Anthony.
Adrien de Tricornot, Le Monde 19 juillet 2018
Question : Comment le prénom peut-il influencer la réussite scolaire ?
sociale, c’est aussi parce qu’elle se veut le vecteur de la mobilité sociale : elle accompagne l’avè-
nement d’une société méritocratique dans laquelle les places se distribuent indépendamment de la
naissance, en fonction des seuls mérites et capacités des individus. L’école offre donc un principe
de régulation de la compétition sociale autour duquel peuvent se retrouver des individus issus de
toutes les origines sociales. Depuis soixante ans, le niveau d’éducation n’a cessé de s’élever au fil des
générations. Jadis largement exclus de l‘enseignement secondaire, les enfants des classes populaires
ont vu leurs scolarités se prolonger d‘abord au collège, puis au lycée, jusqu’à voir s’ouvrir les portes
de l’enseignement supérieur.
Camille Peugny, Le Destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, Seuil, 2013.
Question 3 : Expliquez en quoi consistent les deux missions de l’école évoquées dans le texte.
Document 5 : L’École transmet des connaissances, une culture commune et des sa-
voirs
On l’a observé avec le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, l’École se
donne pour mission de transmettre les savoirs fondamentaux, et les valeurs de la République aux
jeunes générations. Ainsi, l’École place au centre de ses objectifs la maîtrise des savoirs fondamen-
taux que sont lire, écrire, compter et respecter autrui. Tous les écoliers doivent les maîtriser à l’issue
de la classe de CM2. L’École cherche aussi à développer des compétences, un esprit critique chez
les élèves et à en faire des citoyens éclairés. Au travers des enseignements disposés, l’École a ef-
fectivement comme ambition de développer le sens critique des adultes de demain. Cela passe par
la transmission de connaissances dans divers champs disciplinaires, mais aussi par l’Éducation aux
médias et à l’information par exemple. Porter un regard critique sur les nouvelles qui sont diffusées
via les médias de masse ou Internet est une compétence essentielle du citoyen qui doit toujours
veiller à distinguer l’opinion de l’information pour se faire un jugement. On fait référence ici au
phénomène des « fake news » qui pullulent. Le ministère de l’Éducation nationale cherche à aiguiser
le sens critique des élèves et incite pour cela les établissements et les enseignants à diverses actions :
Participer à la semaine de la Presse et des Médias dans l’École, créer une webradio (une WebTV ou
un journal) au sein d’un établissement scolaire, apprendre à rechercher une information sur Internet,
sont autant d’occasions d’exercer un regard critique sur les informations auxquelles les jeunes élèves
sont confrontés quotidiennement.
CNED, Terminal SES.
Question 5 : Quelles sont les finalités de ces missions ?
En France, l’État sous la IIIe République a eu recours à l’École pour tenter d’unifier le pays
en fabriquant de « bons français ». L’École républicaine notamment avec les lois de Jules
Ferry est ainsi devenue gratuite, laïque et obligatoire et a contribué au développement de
la Nation française par différentes actions :
• Elle a imposé dans les écoles l’usage d’une seule et même langue (le Français) et interdit
le recours aux langues régionales comme le breton, le corse ou encore l’alsacien, . . .
• Elle a imposé un programme commun à toutes les régions et toutes les classes sociales
françaises.
• Elle a promus une culture universelle en valorisant la science et la raison. Elle souhaitait
en effet, laïciser l’enseignement dans les écoles publiques afin d’affranchir les consciences
de l’emprise de l’Église et de fortifier la patrie en formant des citoyens éclairés. Pour cela,
l’État a également formé des instituteurs et institutrices laïcs afin de remplacer auprès des
élèves le personnel issu du clergé et fait retirer des salles de classe tous les crucifix, vierges
et images religieuses présents.
• Cette École de la Troisième République a diffusé tout un ensemble de valeurs patrio-
tiques : « liberté, égalité, fraternité » et laïcité, les grandes dates de l’histoire de France
(ex : la Révolution française), les « grands hommes », le drapeau français, un hymne, . . .
Ainsi, les enfants, une fois passés par l’école, avaient à la fois une langue, des références
culturelles et des racines historiques communes, quelle que soit leur origine sociale, régio-
nale, religieuse ou ethnique.
mérite personnel et non de son appartenance à un groupe social particulier défini par son niveau de
richesse économique, sociale ou culturelle. Il reste pourtant à savoir comment définir ce talent et
ses différentes dimensions, ainsi que les modalités de sa mesure et de sa certification par l’école : en
certifiant des savoirs acquis, en formant les jeunes générations aux compétences et connaissances
indispensables à la vie dans les sociétés modernes, l’école distingue les individus en leur attribuant
des diplômes supposés refléter leur talent et leurs efforts. Elle les hiérarchise en proposant des cri-
tères de classement et de jugement qui lui sont propres, mais qui en même temps sont considérés
comme universels et définissent en grande partie le parcours des individus dans la société. Dans ces
conditions, l’école (son organisation, son degré d’efficacité et d’équité, ses critères de classement
et l’ensemble de ses caractéristiques) devient un des enjeux les plus saillants des sociétés démocra-
tiques, car elle joue un rôle majeur dans la définition du destin des individus, de leur place dans
la société. Ce rôle d’allocation des places ne peut être légitime et reconnu par tous que s’il reflète
le plus fidèlement possible le mérite individuel de chacun, en dehors de tout déterminisme lié à la
naissance et à l’origine des individus. C’est là qu’entre en scène la question des inégalités scolaires,
de leurs sources et de leur ampleur.
Georges Felouzis, Les inégalités scolaires, 2014
Question 7 : Comment l’école contribue au fonctionnement démocratique et à l’égalité des chances ?
Qu’est-ce que la méritocratie ?
B La massification de l’école
-Une démocratisation quantitative...
Au XIXème siècle et jusque dans les années 1950, l’origine sociale détermine puissamment le type
d’école, le niveau d’études et l’accès au diplôme, réservé principalement aux catégories aisées et
moyennes. La ségrégation sociale est le principe central d’organisation des scolarités. Cette organi-
sation de l’école, héritée du XIXème siècle, s’est progressivement délitée. Si, dans l’entre-deux-guerres,
le prestigieux lycée napoléonien est devenu gratuit, la révolution scolaire s’amorce seulement à la
Libération. L’idéal d’égalité des chances et l’exigence d’une main d’oeuvre nombreuse et diplômée
nécessaire à la reconstruction vont conjuguer leurs effets et déboucher sur une véritable « explosion
scolaire ››. Phénomène central, la proportion de non-diplômés passe de 62 % pour les générations
nées avant 1944 à 33 % pour celles nées entre 1945 et 1959. À la suite d’une déségrégation pro-
gressive, à la fois sociale et académique, des filières post-élémentaires, les scolarités s’allongent et
le nombre de diplômés s’accroît.
Pierre Merle, La Ségrégation scolaire, La Découverte, 2012.
Question 8 : Quelle réalité scolaire domine la période d’avant guerre ? Puis l’après guerre ? Pour-
quoi peut-on parler de démocratisation ? Qu’est-ce qui explique cette évolution ?
Question 9 : Présentez l’évolution du taux d’accès au bac. Présentez les données relatives aux
filières pour l’année 2017. Quels sont les facteurs qui ont pu contribuer à expliquer cette hausse ?
- et non qualitative
Question 10 : Rédigez une phrase présentent le sens des informations apportées par les données
des générations nées entre 1990 et 1994. À l’aide des données du document, montrez que l’accès
au baccalauréat s’est faiblement démocratisé d’un point de vue qualitatif.
Au fil de la scolarité, la part des enfants d’ouvriers se réduit alors que celle des enfants de cadres
s’accroît. La quasi-totalité des enfants vont au collège et suivent la voie générale, quelles que soient
leurs origines sociales. On y compte un peu plus d’un quart d’enfants d’ouvriers et un peu moins
de 20% d’enfants de cadres supérieurs (données 2017-2018 du ministère de l’Éducation nationale).
Ceux qui ne suivent pas la filière générale (moins de 3 % du total) sont à cet âge orientés en Section
générale d’enseignement adapté (Segpa) : parmi eux, on trouve plus de 40% d’enfants d’ouvriers
et 2% d’enfants de cadres. Les inégalités sociales se forment donc pour partie dans l’enseignement
primaire. Les enfants d’ouvriers sont surreprésentés dans les filières professionnelles et techniques. Ils
regroupent 38% des élèves de CAP et 36% des bacs pros. En première et terminale technologiques,
leur part est de 27%, dix points de plus que dans les filières générales (17%). Plus on s’élève dans le
cursus, moins on compte d’enfants d’ouvriers : ils forment 12% des étudiants à l’université, 7% en
classes préparatoires et 3% des élèves des écoles normales supérieures (parmi les plus sélectives des
grandes écoles). Inversement, la part des enfants de cadres augmente : 29% en filière générale au
lycée, le double dans les écoles normales supérieures. (. . . ) On peut dire qu’en France la composition
sociale de l’enseignement supérieur a très peu changé. Les inégalités ne se sont pas accrues à ce
niveau.
Question 11 : Faites une phrase avec chacune des données entourées. Que peut-on dire de l’origine
sociale des étudiants des filières les plus prestigieuses ? Peut-on dire que les filières d’études supé-
rieures ont connu une démocratisation qualitative entre 2007 et 2017 ? Prouvez-le par des calculs
pertinents.
Certes, tous les milieux sociaux ont autant de culture les uns que les autres, au sens où
les anthropologues parlent de la culture touareg, ou de la culture japonaise , par exemple.
Mais les cultures spécifiques (cultures populaires pour les classes populaires, cultures bour-
geoises pour les classes supérieures) se distinguent par leur plus ou moins fort ajustement
a la culture proprement scolaire. Celle-ci correspond aux différents savoirs, savoir-faire et
valeurs promus par l’école et ou considérés comme légitimes par elle. Or les milieux les
plus favorisés sont tendanciellement les plus scolarisés et diplômés. Ils sont ceux dont les
pratiques culturelles s’ajustent le plus a la culture scolaire. Les enfants issus des milieux
dotés en capitaux culturels héritent ainsi, parle simple fait de baigner dans leur famille, des
pratiques et des références culturelles (lecture, écriture, musique, etc), mais aussi d’une
gamme de vocabulaire et de façons de construire des phrases, ou encore d’habitudes d’ar-
gumenter longuement et de démontrer en passant par l’abstraction, ou bien de manières
de se tenir, ou de poser leur voix ... ajustées aux formes imposées de l’excellence scolaire.
C’est ainsi, affirment Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, que les élevés issus de mi-
lieux les plus favorisés peuvent manifester une vaste culture légitime (c’est-a-dire reconnue
comme telle par l’école), acquise sans intention ni effort et comme par osmose.
L. FRDUILLGU et R. BDDIN, À l’éco|e, tu bosses, tu réussis ? Manuel indocile de sciences
sociales, 2019.
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Raymond Boudon (L’inégalité des chances, 1973) cherche les causes des inégalités auprès des ac-
teurs eux-mémés. Lés inégalités scolaires sont le résultat dé l’agrégation de stratégies individuelles.
Ainsi, à chaque étape décisive du cursus scolaire, Boudon considère que les familles et lés élèves
font un choix. Les individus comparent le bénéfice estimé et le coût anticipé. Il est évident que
l’arbitrage rendu dépend du milieu social auquel appartient l’individu. Si l’orientation à l’université
s’impose pour un jeune d’un milieu traditionnellement instruit (puisqu’il s’agit pour lui de reproduire
le niveau social de ses parents), elle est plus couteuse pour un jeune dont le père et la mere n’ont
pas de diplômes. Pour celui-ci, en effet, des etudes plus modestes suflfisent à assurer une mobilité
ascendante. Ces études modestes sont également moins coûteuses en termes d’intégration sociale,
car elles évitent le risque de rupture avec le milieu d’origine.
Marc Montoussé, 100 fiches pour comprendre le système éducatif. 2019
Question 16 : Selon Raymond Boudon, par quel raisonnement les individus déterminent-ils leur
orientation ? Montrez que le coût de l’orientation n’est pas seulement économique. Comment l’ana|yse
de Raymond Boudon permet-elle d’expliquer l’orientation plus fréquente des jeunes de milieu mo-
deste vers des études supérieures courtes ?
Les stratégies scolaires désignent les choix intentionnels effectués par les familles (qui
s’appuient sur leurs ressources économiques, culturelles, sociales, connaissances du sys-
tème éducatif, etc) en matière d’orientation, d’établissement, filière, dans l’espoir de
maximiser les chances de réussite de leurs enfants.
L’École, au travers de son fonctionnement et des interactions qui s’y déroulent, participe
également à la réussite ou à l’échec des élèves.
Document 18 : L’effet-établissement
Cet effet-établissement pourrait se résumer de la manière suivante : tous les établissements scolaires
ne se valent pas ! Certains parviennent mieux que d’autres à faire progresser leurs élèves ou à leur
assurer la réussite (ex : en obtenant le brevet ou le bac, en décrochant une mention,. . . ) Dès lors,
il semble intéressant de se questionner, en éliminant les biais liés à l’origine sociale et ethnique des
élèves accueillis, sur les caractéristiques des établissements performants. Il ressort des études menées
qu’au sein des établissements « efficaces », les enseignants donnent la priorité aux savoirs fondamen-
taux, assignent des objectifs clairs aux élèves et les considèrent comme capables de les atteindre.
Les évaluations y sont fréquentes et les leçons sont planifiées avec soin et structurées. Les résultats
obtenus par les élèves y sont analysés et utilisés pour décider des améliorations à apporter à l’ensei-
gnement dispensé. De plus, les contacts avec les familles des élèves et l’implication de ces dernières
dans le fonctionnement des établissements sont encouragés. Au final, l’efficacité d’un établissement
scolaire résulte de nombreux facteurs : stabilité et implication de l’équipe pédagogique, « leadership
» du chef d’établissement, affirmation plus ou moins marquée des exigences envers les élèves, bonne
réputation d’établissement, concurrence avec d’autres établissements, pression des parents, ...
En France, un indicateur a été construit par l’Éducation Nationale pour comparer les lycées à partir
des résultats du baccalauréat. On calcule un taux de réussite attendu à l’examen (selon l’origine
sociale des élèves, la proportion des élèves en retard dans leur scolarité,. . . ) et on le compare au
taux de réussite effectivement enregistré à ce même examen. L’objectif est de mesurer la « valeur
ajoutée de l’établissement », de savoir ce qu’un lycée a « ajouté » au niveau initial de ses élèves. Les
indicateurs de résultats des lycées permettent d’évaluer l’action propre de chaque lycée en prenant
en compte la réussite des élèves au baccalauréat et leur parcours scolaire dans l’établissement. Cet
indicateur montre que certains établissements prestigieux ont un taux de réussite à peu près égal
à leur taux de réussite attendu. Les taux de réussite enregistrés sont dans ce cas essentiellement
liés à l’origine sociale des élèves. À l’inverse, des lycées dont la réputation est plus modeste ont un
taux de réussite effectif plus élevé que leur taux attendu : il y a dans ce cas un effet-établissement
positif en matière de réussite au baccalauréat. On en conclut que les progrès et la réussite des élèves
dépendent en partie de l’effet-établissement. Dans ce classement national, quel que soit le public
accueilli, un établissement qui scolarise un public « peu favorisé » socialement et culturellement
pourra tout de même être mieux classé qu’un autre établissement « favorisé », si sa capacité à faire
progresser ses élèves est plus grande.
Source : CNED Terminale SES.
Question 18 : Expliquez ce qu’est l’effet établissement ? Quel est l’intérêt de l’indicateur présenté
(valeur ajoutée) ?
Document 19 : L’effet-maître
L’effet-maître désigne la part des progrès réalisés par les élèves que l’on peut attribuer au travail
de l’enseignant. Il tente de mettre en évidence les pratiques des professeurs qui sont de nature à
faire progresser les élèves. Les études montrent que cet effet-maître a plus d’impact que l’effet-
établissement sur la réussite et qu’il agit notamment lors des premières années d’école. Selon les
études, on estime qu’il explique entre 15 et 25 % de l’évolution des progrès des élèves. Pour par-
venir le plus efficacement possible à faire progresser les élèves, l’enseignant doit recourir à certaines
pratiques : adopter des comportements et attitudes positifs et valoriser les élèves par la parole, des
sourires ou des regards bienveillants, avoir un certain niveau d’exigences envers eux et les encourager
pour leur donner confiance et les inciter à donner le meilleur d’eux-mêmes,. . . La personnalité des
professeurs et leur charisme peuvent parfois constituer un atout. À l’inverse, les enseignants dont
l’effet-maître sera faible (voire négatif) ont des attentes pédagogiques faibles et portent un regard
négatif sur les niveaux des élèves et leurs capacités d’apprentissage. Ils ont tendance à traiter diffé-
remment les élèves faibles : ils attendent moins longtemps leurs réponses quand ils les interrogent.
Ils les critiquent et les réprimandent plus souvent, les félicitent moins, interagissent moins avec
eux et leur posent des questions plus simples. Ces pratiques peuvent avoir pour conséquence une
démotivation et un désinvestissement des élèves concernés qui ne progresseront donc pas ou peu.
Le jugement des enseignants pèse donc sur la réussite des élèves, tout comme l’idée qu’ils se font
de leur niveau et de leurs capacités. Par exemple, les stéréotypes de genre véhiculés par la société,
et auxquels certains enseignants n’échappent pas, poussent nombre d’entre eux à croire que les
garçons sont plus doués pour les disciplines scientifiques et techniques et les filles pour les matières
littéraires. Non seulement, les enseignants en mathématiques sollicitent davantage les garçons mais
ils les poussent aussi davantage, leur permettant de faire plus de progrès. De manière générale,
on montre aussi que les garçons sont plus souvent félicités pour leurs performances et réprimandés
pour leur comportement, les filles sont plus souvent félicitées pour la qualité de la présentation de
leurs écrits ou leur comportement. Cette différenciation pédagogique développerait la confiance en
eux des garçons et réduirait celle des filles qui sous-estimeraient alors leurs chances de réussite en
mathématiques. La socialisation par l’École renforcerait donc la socialisation familiale plutôt que de
la corriger et l’École participe donc à maintenir les inégalités scolaires selon le genre. Source : CNED
Terminale SES.
Question 19 : Expliquez ce qu’est l’effet-maître ?
Document 20 : L’effet-Pygmalion
Vidéo à visionner
En 1969, Robert Rosenthal et Lenore Jacobson publient Pygmalion à l’école. L’attente du maître
et le développement intellectuel des élèves où ils relatent une expérience éloquente. Ils avaient fait
croire à des enseignants qu’ils disposaient d’un test capable de détecter les élèves dont on pouvait
espérer des progrès rapides, alors qu’ils étaient choisis au hasard. Quelque temps plus tard, les élèves
qui avaient été désignés à leurs maîtres comme de bons élèves potentiels avaient réellement fait de
gros progrès et leur quotient intellectuel s’était même amélioré. L’effet Pygmalion permet d’avancer
la possibilité que la moindre réussite scolaire des élèves stigmatisés (par leur origine sociale, eth-
nique ou par le fait d’être une fille) s’explique, entre autres, par les « a priori » moins positifs de
l’enseignant à leur égard. Source : CNED Terminale SES.
Question 20 : Expliquez ce qu’est l’effet Pygmalion ?
Document 21 : L’effet-classe
Enfin, à côté de l’effet-établissement et de l’effet-maître, on trouve aussi l’effet-classe. Chaque classe
a une dynamique propre et la nature des interactions que les membres de ce groupe entretiennent
entre eux et avec les enseignants a des conséquences sur les apprentissages. On peut imputer une
partie de l’effet-classe à sa composition (ex : proportion filles/garçons, nombre de redoublants, pré-
sence de « leaders négatifs »,. . . ) et au poids relatif des « bons élèves ». Mais d’autres facteurs ont
des conséquences sur la dynamique de classe et en particulier l’image que les élèves se font d’eux-
mêmes et de leurs capacités. S’ils sont persuadés d’être dans une « mauvaise » classe, les élèves
vont réduire leurs efforts et moins s’impliquer dans les apprentissages. Une prophétie auto-réalisatrice
a alors toutes les chances de se mettre en place : la mauvaise image de soi conduit aux mauvais
résultats à travers un processus de désinvestissement. Les enseignants ont alors un rôle majeur à
jouer en redonnant confiance à la classe ou aux élèves qui se déprécient ou se sentent stigmatisés. . .
mais encore faut-il que les professeurs ne participent pas eux-mêmes à la stigmatisation de certains
parcours (ex : la voie professionnelle, la filière STMG,. . . ) ou à l’entreprise d’auto dépréciation col-
lective dans les classes. Source : CNED Terminale SES.
Question 21 : Expliquez ce qu’est l’effet classe ?
Question 22 : Caractérisez les résultats scolaires des filles et des garçons. Quel paradoxe est sou-
ligné par les chiffres ? Proposez des hypothèses permettant d’expliquer les différences de parcours
scolaires et professionnels entre filles et garçons.
politiques ou religieux ou comme le goût pour ’école de parents contraints d’arrêter leurs études,
permet de séparer deux groupes de familles : le premier comporte des parents dont la précarité
économique, la distance symbolique a l’école et le repli sur la cellule familiale font obstacle à une
démarche positive en direction de l’école ; le second, ceux qui, connaissant une plus grande stabilité
professionnelle, plus instruits, plus ouverts à des groupes extérieurs, plus proches subjectivement de
l’école, sont davantage en mesure d’intégrer celle-ci dans un projet global de mobilité sociale. Les
familles d’immigrés ont souvent des projets scolaires ambitieux pour leurs enfants, liés au projet
migratoire de réussite.
M. Duru-Bellat, G. Farges, A. Van Zanten, Sociologie de l’école, 2015.
Question 26 : Quels types de parcours désigne l’expression réussite scolaire improbable ? Quels
sont les facteurs présentés dans le texte qui expliquent ces réussites improbables ? Comment peut-
on expliquer la réussite plus importante des enfants d’immigrés vis-a«vis du reste des catégories
populaires ?
211
CHAPITRE 8. LES CARACTÉRISTIQUES ET LES FACTEURS DE LA MOBILITÉ SOCIALE ?
La cécité aux inégalités sociales condamne et autorise à expliquer toutes les inégalités,
particulièrement en matière de réussite scolaire, comme inégalités naturelles, inégalités
de dons.
Pierre Bourdieu - La reproduction - 1966
Avant de commencer :
En abolissant les privilèges de la noblesse et du clergé dans la nuit du 4 août 1789,
les révolutionnaires français posaient les bases d’une société démocratique dans la-
quelle les positions sociales sont ouvertes à tous. Pourtant, selon la dernière étude,
publiée en 2015, 47% des fils de cadres sont eux-mêmes cadres, et les enfants
d’agriculteurs ont presque 668 fois plus de chances de devenir agriculteurs plutôt
que cadres. La liberté juridique de se déplacer dans la société n’empêche donc pas
toute forme de reproduction sociale.
1ère Vidéo Comment débloquer l’ascenseur social, en panne depuis quarante ans ?
2ème Vidéo L’ascenseur social est-il vraiment en panne en France ?
Question : À quoi correspond l’expression "ascenseur social" ? Quel est constat mis en avant dans
la 1ère vidéo ? Dans la 2ème vidéo ?
Document 2 :
mobilité sociale est aussi un enjeu politique : il semble logique qu’à l’égalité formelle des citoyens et
à la liberté d’entreprendre corresponde dans le domaine social l’égalité des conditions d’accès aux
différentes situations. L’analyse de la mobilité sociale renvoie au principe de « l’égalité des chances
», et les sociétés démocratiques et libérales peuvent chercher ä évaluer la réalité ou l’efficacité de
leurs principes de fonctionnement à l’importance des flux de mobilité sociale qu’elles permettent.
Louis Chauvet, Anne lambert, Dominique Merllié et Françoise Milewski, Les Mutations de la société
française, 2019.
Question 4 : Pourquoi la mobilité sociale est-elle un enjeu politique ?
Une table de mobilité est un tableau à double entrée qui croise la position sociale des individus
à un moment donné (les hommes ou les femmes âgés de 40 à 59 ans) et leur origine sociale
(position sociale du père ou de la mère). ll s’agit de l’outil statistique le plus utilisé en France
pour analyser la mobilité sociale.
par exemple considérait habituellement les hommes de 40 à 59 ans mais a opté pour les 30-59 ans
dans sa dernière étude qui porte sur l’année 2014. Une fois que l’on dispose des données sur les
enfants et les parents, on peut observer deux types dévolution que l’on présente sous forme de tables
de mobilité. D’un côté les origines sociales : pour 100 enfants d’une catégorie sociale donnée au
moment de l’enquête, il s’agit de connaître la répartition de celles de leurs pères. On indique alors
« X % des cadres ont un pére cadre, Y % un pere ouvrier, etc. ». De l’autre les « destinées sociales
» 1 pour 100 enfants dont le père était d’une catégorie donnée, on mesure la répartition de leurs
positions sociales. On indique alors « X % des enfants de cadres supérieurs sont devenus cadres
supérieurs, Y % sont devenus ouvriers, etc. ».
« Comprendre la mobilité sociale », www.observationsociete.fr, 21 août 2017.
Les tables de mobilité sont élaborées à partir des enquêtes Formation et qualification professionnelle
(FQP) menée par l’Insee depuis l964. La demière enquête FQP (la 7ème) date de 2011-2015 et porte
sur un échantillon de 45 O00 personnes âgées de 30 à 59 ans.
Question 7 : Quelle forme de mobilité sociale est étudiée par les tables de mobilité ? Quelle est
l’information donnée par une table de destinées ? Quelle est l’information donnée par une table des
origines ou de recrutement ?
Question 8 : Faites une phrase avec les chiffres en rouge. Quelle est la part des fils dont le père est
agriculteur exploitant qui deviennent cadres, et la part des fils dont le père est cadre qui deviennent
agriculteurs ? Que représente la diagonale ? la colonne ensemble ? À quelles catégories sociales ap-
partiennent les enfants qui connaissent une mobilité ascendante et descendante ?
Question 9 : Faites une phrase avec les chiffres en rouge. Quelle est la part des cadres dont le
père était ouvrier et la part des ouvriers dont le père était cadre ? Que représente la diagonale ? la
ligne ensemble ? Comment peut-on expliquer la très forte différence entre les tables de destinée et
de recrutement concernant la mobilité des agriculteurs ?
Dans une société démocratique, les tables de mobilité permettent de voir dans quelle mesure la
position sociale est déterminée par l’origine sociale. Toutefois, les résultats que l’on obtient dépendent
des choix opérés par les statisticiens lorsqu’ils construisent les catégories socioprofessionnelles et les
tables elles-mêmes.
Document 10 :
Une société ayant une forte mobilité sociale peut s’accommoder d’importantes inégalités sociales.
Cependant, si l’existence d’inégalités fortes s’accompagne d’une forte reproduction du statut social
intergénérationnelle, l’injustice est redoublée et illégitime en vertu des principes de la méritocratie.
En France l’utilisation des tables de mobilité se heurte à un certain nombre de difficultés méthodo-
logiques :
-il est difficile d’établir une échelle hiérarchique claire entre les PCS ;
-les mouvements observés entre les PCS risquent de masquer certaines permanences structurelles,
comme le maintien dans une position sociale dominée ;
-la position relative d’une catégorie socioprofessionnelle évolue dans le temps : ainsi, les distances
sociale et économique entre les ouvriers et les employés deviennent de plus en plus réduites, tandis
que les agriculteurs basculent dans la galaxie des classes moyennes.
Dans la plupart des recherches, la mobilité sociale des femmes continue d’être mesurée en croisant
les professions de leur père et beau-père et le statut social des femmes est identique à celui de leur
mari. La logique devrait conduire à mettre en rapport les professions des mères et celles de leurs
filles, démarche qui deviendra pertinente quand elles feront toutes deux partie de générations à taux
élevé d’activité professionnelle.
Patrice Bonnewitz, Classes sociales et inégalités, 2015.
Question 10 : Quel est l’intérêt principal, évoqué dans le texte, de la mesure de la mobilité sociale ?
Montrez que la méthode suivie par L’INSEE pour construire les tables présente des intérêts pour
mesurer la mobilité sociale.Pourquoi la mobilité sociale des femmes est-elle le plus souvent mesurée
par rapport a la position de leur père et non par rapport a celle de leur mère ? Quelles sont les quatre
limites repérées par le document concernant les tables de mobilité ?
de mesure. Cela devrait conduire les sociologues à prendre en compte dans la position sociale de la
famille, la PSC des deux conjoints en considérant la plus élevée au sein du couple sans critère de
sexe.
-Le choix de la nomenclature : plus elle est détaillée plus la mobilité sociale sera apparente et inver-
sement.
Source : Aide-mémoire de sciences sociales.
Question 13 : Présentez les limites des tables de mobilité sociale.
Question 15 : Qu’est-ce que l’ascenseur social ? Peut-on dire que l’ascenseur social est en panne ?
Vidéo à visionner
Question 16 : Les situations de mobilité sont-elles plus fréquentes que les situations d’immobi-
lité ? Une mobilité de statut suppose-t-elle une trajectoire ascendante du descendante ? Donner un
exemple de mobilité de statut, de mobilité ascendante et descendante. Les parcours de mobilité
ascendante sont-ils plus ou moins fréquents que les parcours de mobilité descendante ?
La mobilité observée désigne tous les individus qui ont changé de position par rapport ä
leur père. Elle peut être horizontale, verticale, ascendante ou descendante ; on parle alors de
déclassement intergénérationnel. La reproduction sociale désigne le fait de rester dans la même
catégorie que celle du père.
Document 17 :Une mobilité observée plus ou moins forte selon les pays
La table de mobilité des hommes en Inde permet de saisir la forte immobilité qui caractérise l’ensemble
de la structure sociale indienne, soit 69% de l’ensemble de la population. À l’inverse, seuls 31% des
hommes indiens connaissent une mobilité sociale intergénérationnelle. Ces chiffres contrastent très
fortement avec le niveau de mobilité sociale dans la majorité des sociétés occidentales : Camille
Peugny note ainsi qu’en 2003 la part d’immobiles des hommes et femmes âgés de 30 a 59 ans dans
la société française était de 39%. Aussi bien en France qu’aux États-Unis on s’aperçoit que les ca-
tégories les plus marquées par une tendance a la reproduction sociale sont situées aux deux extrêmes
de la hiérarchie sociale. En effet, en France, 46% des fils rl°ouvriers sont eux-mêmes ouvriers et 52%
des fils de cadres sont eux-mêmes cadres. Aux États-Unis, 38% des fils d’employés non-qualifiés sont
eux-mêmes des employés non-qualifiés tandis que 42% des enfants de cadres sont eux-mêmes cadres.
À l’opposé, en France, seuls 17% seulement des enfants d’employés sont eux-mêmes employés et,
aux États-Unis, 13% des enfants de personnes travaillant dans le secteur agricole travaillent eux-
mêmes dans le secteur agricole.
Jules Naudet, La mobilité sociale en France, aux États-Unis et en Inde dans une perspective quan-
titative, Sociologie, n°1, 2012,
La mobilité observée porte sur la totalité des individus oui ont changé de catégorie sociale
par rapport à leur père.
e d 0 i nd i vi d us mobi l es
Le taux de mobilité est la part des individu mobiles : Nombr
Nombr e t ot al d 0 i nd i vi d us
Question 17 : Comment la donnée soulignée dans le texte a-t-elle été calculée ? Comparez la mobi-
lité observée au début des années 2000 en Inde et en France. Selon vous, comment peut-on expliquer
que la mobilité sociale soit plus forte dans les catégories intermédiaires ?
Document 20 : Une mobilité féminine influencée par la position sociale des mères
En 2015, 28% des hommes occupaient une position sociale plus élevée que celle de leur père : c’était
24% en 1922, mais c’est en baisse par rapport au chiffre de 31% de 2003. En parallèle, la mobilité
descendante a, elle, progressé de plus en plus. En 2015, elle concernait 15% des hommes, soit deux
fois plus que quarante ans avant. Du coté des femmes, en revanche, l’ascenseur social n’a pas connu
de panne. En 2015, 40% des femmes occupent une position sociale plus élevée que leur mère, soit
2,4 fois plus qu’en 1977. Globalement, la mobilité ascendante domine clairement. Ces évolutions
sont cependant a relativiser car cela s’explique en partie par le niveau socioprofessionnel des mères
nettement inférieur à celui des pères. Ainsi, les filles d’ouvrières ou d’employées avaient en 2015
à peine plus de chances que les garçons fils d’ouvriers et d’employés de connaître une ascension
sociale (45% contre 40%), mais les mères ouvrières ou employées étant proportionnellement plus
nombreuses, la situation de leurs filles pèse plus dans la moyenne globale. Lorsque l’on compare la
situation des femmes à celle de leur père, la situation apparaît moins rose qu’il n’y paraît de premier
abord. L’Insee constate ainsi que les trajectoires des femmes sont plus souvent descendantes par
rapport a leur père. Ainsi, 25% des femmes de 35 a 59 ans occupaient encore en 2015 une position
sociale inférieure a celle de leur père alors que 22% ont connu une trajectoire ascendante.
Leila De Comarmond,Les femmes profitent plus de l’ascenseur social que les hommes, Les Échos,
27 février 2019.
Question 20 : Comment ont évolué la mobilité sociale des hommes et celle des femmes depuis
1977 ? Quelle est l’explication de la plus forte mobilité ascendante des femmes par rapport a celle
des hommes ? La mobilité des femmes est-elle la même lorsqu’elles sont comparées à leur père plutôt
qu’à leur mère ?
Document 21 : Une ascension des hommes permise par la faible ascension des
femmes ?
Les auteurs des enquêtes de mobilité ont souvent estime que si la profession ou le choix de l’activité
était le principal canal de mobilité sociale ouvert aux hommes, le mariage ou le choix du conjoint était
celui qui s’ouvrait aux femmes. Les tableaux permettant d’analyser la position ou l’origine sociale
des membres des couples sont ainsi analogues aux tableaux de mobilité. À l’immobilité correspond
l’homogamie, situation des couples ou le classement des deux conjoints est le même ; à la mobilité
correspond l’hétérogamie. Les couples hétérogamies s’expliquent assez largement par les références
de structure des emplois masculins et féminins : cas des hommes cadres/ femmes professions in-
termédiaires ou employées par exemple. La progression de l’emploi féminin, qui se développe
particulièrement parmi les employés, n‘est-elle pas une des conditions structurelles de la
mobilité sociale ascendante des hommes ? Si une femme employée ou institutrice mariée à un
ingénieur appartient a un milieu social qui est défini plus par la profession de son mari que par la
sienne, elle a pu contribuer, en se satisfaisant de sa situation professionnelle, à rendre possible l’accès
de son mari à la sienne.
Dominique Merllié, Louis Chauvel, La mobilité sociale, Les Mutations de la société française, 2019.
Question 21 : Pourquoi la comparaison de la position sociale des conjoints a-t-elle été utilisée pour
étudier la mobilité sociale des femmes ? Expliquez la phrase italique.
Quand les effectifs d’une catégorie sont en forte hausse, la mobilité peut augmenter. Mais si
les chances de mobilité augmentent au même rythme pour l’ensemble des catégories socioprofes-
sionnelles, la fluidité sociale ne progresse pas : la probabilité d’occuper une position continue a
dépendre de l’origine sociale.
différence entre la mobilité totale ou brute et la mobilité structurelle . Les spécialistes du domaine
lui ont substitué la distinction entre mobilité absolue ou observée et mobilité relative ou fluidité, la
seconde désignant une mesure de l’ouverture sociale. Un progrès de la fluidité signifie que la force
du lien statistique entre origines et destinées tend à s’affaiblir, ou que l’on tend à se rapprocher
d’une situation où les destinées seraient indépendantes des origines, les inégalités sociales d’accès
aux différentes positions sociales se réduisant globalement. ll s’agit de se demander si on observe
une tendance à la démocratisation de l’accès aux différentes positions sociales : va-t-on ou non plu-
tôt dans le sens d’une égalisation des destinées ? Pour répondre à cette question, les techniques
supposent des outils statistiques complexes. On peut cependant les mettre en œuvre de manière
artisanale (avec une calculette) en calculant des odds ratio (terme anglais qu’on peut traduire par
rapport de chances relatives). Un exemple classique parce que parlant est d’évaluer les rapports entre
les probabilités des enfants de cadres d’être cadres plutôt qu’ouvriers et celle des enfants d’ouvriers
pour les mêmes destinées. La valeur 1 correspond à l’égalité de ces chances relatives.
Louis Chauvel, Anne Lambert, Dominique Merllié et Françoise Milewski, Les Mutations de la société
française, 2019.
Question 23 : Quelle est la différence entre la mobilité nette et la fluidité sociale ? Comment
mesure-t-on la fluidlté sociale ?
Mobilité observée (ou absolue ou totale) : ensemble des changements de position sociale
observés à l’aide des tables de mobilité. Elle est composée de la mobilité structurelle et de la mobilité
nette.
Mobilité nette : calculée en soustrayant la mobilité structurelle à la mobilité brute, cette notion,
difficile à expliquer, est de moins en moins utilisée par les sociologues qui lui préfèrent celle de fluidité
sociale.
L’odds ratio ou rapport des chances relatives compare la probabilité (P) d’atteindre un
groupe social en fonction d’origines sociales différentes. Il se calcule de la manière suivante :
Question 23 : En 2015, sur 100 fils d’agriculteurs 25 sont devenus agriculteurs et 8.8 sont de-
venus cadres. Dans le même temps sur 100 fils de cadres 0.2 sont devenus agriculteurs et 47 sont
devenus cadres. Calculez la probabilité de devenir agriculteurs plutôt que cadres lorsqu’on est fils
d’agriculteurs plutôt que fils de cadres.
Question 24 : Comment les résultats de la partie jaune du schéma ont-ils été obtenus ? Comment
le résultat de la partie bleue du schéma a-t-il été obtenu ? Que signifierait un résultat égal à 1 ?
Pour un certain nombre d’individus tout d’abord, l’expérience du déclassement se traduit par la
mobilisation d’une identité collective, celle de l’appartenance à une génération sacrifiée, victime de
la crise économique. Ces déclassés mobilisent un discours savant, émaillé des arguments foumis par
les travaux d’économistes et de sociologues, pour expliquer leur trajectoire. La mobilisation d’une
identité collective ne signifie toutefois pas que l’expérience de la mobilité descendante va de soi. Au
contraire, cette dernière apparaît comme d’autant plus injuste à leurs yeux qu’elle est paradoxale :
bien que plus diplômés que leurs parents, ils connaissent une moindre réussite sociale ! Ces déclas-
sés appartiennent en majorité à des lignées où la position de cadre est récente : issus de milieux
modestes, leurs pères ont souvent accédé à un emploi de cadre par promotion en cours de carrière,
malgré un faible niveau initial de diplôme. Pour leurs enfants, la poursuite d’études plus longues
répondait à un projet familial dont l’objectif était clair : la réussite sociale et donc le maintien de
la position de cadre nouvellement acquise. Pour d’autres déclassés en revanche, l’expérience de la
mobilité descendante s’effectue sur le mode de l’échec personnel. Dans ce cas, les déclassés se vivent
comme les principaux responsables de leur trajectoire. Nés et socialisés dans des milieux riches en
capitaux économiques et culturels, issus de lignées où la position de cadre est anciennement ancrée,
le maintien de la position des parents allait de soi : des études moyennes l’ont rendu impossible. Leur
niveau d’étude n’est pas inférieur à ceux qui vivent leur déclassement sur le mode générationnel, mais
là où un diplôme de niveau bac +2 constituait une promesse de réussite sociale pour ces derniers,
il est ici synonyme d’échec. Le sentiment d’être le maillon qui vient briser l’histoire de la lignée est
alors fort et il amène les individus à de multiples remises en cause, liées à une difficulté à trouver sa
place au sein de la famille et, plus largement, au sein de la société. Dès lors, la tentation du retrait
et du repli sur soi est réelle.
Entretien avec Camille Peugny, L’expérience du déclassement, Agora débats/jeunesses, vol. 49, n°3,
2008.
Question 26 : Proposez une définition des différentes approches du déclassement et illustrez vos
propos par un exemple. Commentez la phrase en gras. Que permet-elle d’expliquer ? Comment ex-
pliquer les expériences distinctes du déclassement ?
sur Paris, et ce n’était pas forcément évident. Et les conditions de vie ne sont pas forcément très
simples, et les conditions financières, il fallait quand même faire très attention. Je pouvais avoir
l’opportunité, à l’époque, de continuer sur une licence sur Paris, dans une fac au sud de Paris, mais
je n’ai pas forcément pris la décision de poursuivre. Donc je me suis arrêtée avec mon bac+2, mon
DUT. Et heureusement que je me suis arrêtée là ! Quand je vois qu’avec un bac+2, quand même,
bac+2, ce n’est pas rien ! Je me retrouve à faire l’hôtesse d’accueil... Quand même, bac+2 pour
répondre au téléphone, (. . . ) Mon père, avec le BEPC 2 , il dirige une équipe !
Source : La mobilité sociale descendante. L’épreuve du déclassement, PEUGNY Camille, 2007.
Question 27 : Quel concept illustre cet entretien ? Expliquez le paradoxe d’Anderson.
-déclassement scolaire
-sentiment de déclassement ou déclassement subjectif
Question 29 : Présentez et expliquez les principales évolutions. Que peut-on dire de l’évolution de
la structure sociale Française entre 1982 et 2018 ? Que peut-on en déduire ? En quoi cette évolution
de la structure de l’emploi étudiée sous l’angle des PSC explique-t-elle la mobilité sociale ?
Globalement, plus un individu est diplômé, plus il a de chances d’occuper une position sociale
élevée. Toutefois, du fait de la massification scolaire, le risque de déclassement augmente. L’accès
Question 31 :Donnez la signification des données entourées. Montrez que la possession d’un di-
plôme joue un rôle important. Puis montrez que ce n’est pas toujours le cas.
Selon leur origine sociale, mais aussi selon les caractéristiques de leur famille, les individus
n’ont pas accès aux même ressources économiques, aux mêmes réseaux de relations, au même
soutien, pour accéder à une position sociale.
Question 32 : Quelle relation peut-on établir entre la taille de la fraterie et la destinée sociale ?
Question 34 : Comparez les destins scolaires et professionnels des filles et des garçons de la fratrie
et associez chacun d’eux à une PCS. Classez entre eux les membres de la fratrie en fonction des
mobilités sociales qu’ils réalisent par rapport à leurs parents. Vous distinguerez en suite les trajets
de mobilité selon qu’ils sont courts ou longs, ainsi que les cas de mobilité intragénérationnelle.
certification scolaire, l’héritage social n’est pas seulement culturel et incorpore aussi la trans-
mission d‘un capital économique et de relations sociales. Par exemple, si les fils d’indépendants sont
le plus souvent indépendants eux-mêmes, c’est parce qu’ils reprennent l’affaire de leur père. De plus,
les salariés du secteur privé ont un patrimoine moyen plus élevé que les salariés du secteur public,
ce qui facilite leur installation à leur Compte. La détention d’un capital social facilite l‘insertion
professionnelle : par exemple, travailler dans une entreprise ou une administration donnée, favorise
une meilleure connaissance des opportunités d’embauche et permet d‘en faire profiter ses enfants.
Patrice Bonnewitz, Classes sociales et inégalités, 20l5.
En 2015, 46,7% des professions libérales et des cadres ont fait de leur vivant une donation de 100
000 € ou plus à leurs enfants ; 33,4 % des professions libérales et 20,6% des cadres ont fait un hé-
ritage de plus de 100 O00 €. À peu près aucun ouvrier ou employé n’est dans une de ces situations
(Insee).
Question 36 : À quel capital le passage en gras fait-il référence ? Quelles sont les deux autres formes
de capital dont la transmission familiale peut agir sur la mobilité sociale ?À partir de l’exemple donné
à la fin du texte, comment pourriez-vous définir le capital social ?
235
CHAPITRE 9. L’ENGAGEMENT POLITIQUE DANS LES SOCIÉTÉS DÉMOCRATIQUES ?
Une république n’est point fondée sur la vertu ; elle l’est sur l’ambition de chaque
citoyen, qui contient l’ambition des autres.
Voltaire
Avant de commencer :
Question : Selon vous quelles sont les différentes façons de s’engager politiquement (raisons, mode
d’action etc.) ?
L’engagement politique peut se définir comme le fait de prendre parti sur les problèmes po-
litiques et sociaux par son action et ses discours. On parlera d’engagement militant s’il y a une
participation durable à une action collective, action concertée d’un groupe en vue d’atteindre des
objectifs communs, défendant une cause. La simple adhésion ou le fait de faire un don a une
organisation ne suffisent donc pas tout a fait a délimiter les contours de l’engagement, même s’ils
permettent d’établir des statistiques.
Document 1 : La distinction entre conventionnelle ou non conventionnelle
Plus que leur impact, c’est leur légitimité qui distingue les différentes formes de participation po-
litique. C’est ce que reflète la distinction faite classiquement en science politique entre formes
conventionnelles et non conventionnelles de participation politique. La première catégorie désigne
le vote et l’ensemble des pratiques en lien avec le processus électoral. La participation non conven-
tionnelle regroupe des pratiques protestataires telles que la manifestation, la gréve, la pétition (qui
sont les formes légales de participation non conventionnelle) mais aussi des pratiques illégales telles
que l’occupation d’un bâtiment, la séquestration, le recours à la violence... La distinction met bien
en évidence le fait que, dans les démocraties représentatives, toutes les formes de participation ne
bénéficient pas de la même légitimité.
Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique, 2017.
Question 1 : Comment caractériser les actions qui ne cherchent pas à conquérir mais à influencer le
pouvoir ? Quel autre critère est utilisé pour classer les formes de participation politique ? Les formes
d’engagement suivantes sont-elles conventionnelles ou non conventionnelles ?
a. une gréve a la SNCF pour contester la réforme des retraites
b. un meeting organisé par la France insoumise
c. le blocage d’un dépôt de carburant par des manifestants
d. le vote blanc
f. la séquestration d’un PDG
Synthèse : Résumez avec des exemples les différentes formes d’engagement politique.
Question 5 : Faites une lecture du chiffre entouré. Quelles sont les associations qui correspondent
à un engagement militant ? Comparez la participation pour les associations de défense de droits.
-L’âge et la génération
de s’inscrire dans l’histoire, mais parient sur l’efficacité d’un engagement ponctuel pour des causes
spécifiques. Le sociologue Jacques Ion qualifiait cette forme d’engagement de "post-it". Un jour, ils
descendent dans la rue, boycottent, occupent ou font gréve. Un autre jour, ils se sentent manipulés,
récupérés, invisibles, ou dégoûtés, et jurent que ça ne sert a rien. Et le lendemain, ils protestent à
nouveau. C’est selon leur humeur, la révolte du moment et les rêves environnants. L’engagement
est aujourd’hui desidéologisé. Il refuse tout leadership, poursuit A. Muxel. Elle évoque l’exemple du
mouvement Nuit debout, qui portait beaucoup d’aspirations différentes, s’est refusé à designer un
chef de file. À travers le cybermilitantisme, ils s’impliquent et assument des positions en signant des
pétitions en ligne, se forgent leur propre opinion, prennent part aux débats de société. Entreprenants,
ils n’ont pas peur de se mettre en scène. Selfies, videos, chaine YouTube, pour être suivis, il faut
fédérer, sortir de l’ordinaire. Et pour ça, constate Anne Muxel, ils n’hésitent pas à faire preuve de
dérision, à utiliser le détournement, le décalage. Si la culture de la protestation politique ainsi que
le pouvoir du numérique ont banalisé la manifestation, une partie importante des jeunes demeure en
retrait.
Jean-Baptiste de Montvalon et Charlotte Herzog, Avoir 20 ans en 2018 :militer, le haut du pavé
2.0, Le Monde, 26 mars 2018.
Question 7 : Que signifie la phrase en gras ? Qu’est ce qu’un engagement post-it ? D’après les
auteurs, quelles sont les autres caractéristiques de l’engagement politique des jeunes ? Donnez des
exemples de cybermilitantisme.
Question 8 : Quelles sont les différences entre les deux modèles ? Comment interpréter l’image du
timbre et du post-it ? Le modèle traditionnel disparaît-il au profit du modèle distancié ?
-Le genre
Question 9 : Que signifient les données entourées ? Pourquoi traditionnellement les femmes participent-
elles moins à la vie politique ?
Question 10 : Faites une lecture des données entourées. Quels constants peut-on établir ?
il faut être et se sentir politiquement compétent. Or, les individus ayant un faible capital culturel
intériorisent leur incompétence politique et participent peu. L’idéal d’une égale participation de tous
cache l’existence d’un nouveau et cens au social qui exclut de la vie politique les citoyens les moins
favorisés.
Question 11 : Comment peut-on interpréter la citation de Daniel Gaxie ? La thèse de Daniel Gaxie
se vérifie-t-elle aujourd’hui ?
d’incitations sélectives. Selon Olson, l’existence de ces incitations sélectives permet de dépasser la
situation du « passager clandestin ».
« Introduction à la sociologie politique », J-Y. Dormagen et D. Mouchar.
Question 12 : Pourquoi la décision la plus « rationnelle » pour un individu mécontent de sa situa-
tion est de ne pas participer à l’action collective ? Qu’est-ce que la stratégie du « passager clandestin
» ? En quoi les « incitations sélectives » sont-elles une solution au paradoxe de l’action collective ?
acteurs de se reconnaître non seulement comme liés les uns aux autres, mais également comme
appartenant à un mouvement plus large.
Les 100 mots de la sociologie, Sous la dir de S. Paugam
Question 15 : Quelle distinction peut-on faire entre une action collective et un mouvement social ?
La grève désigne la cessation du travail par les salariés dans le but de défendre des revendications
de nature professionnelle. C’est en 1946 que le droit de grève fut inscrit dans la constitution. Un
conflit social est un conflit dont les enjeux portent sur des enjeux de société. Par exemple, le conflit
portant sur la réforme des retraites est un conflit social qui s’est exprimé par un mouvement social.
Question 16 : Faites une phrase explicitant le sens des données 2005 et 2017.Quels constats res-
sortent de l’étude de ce document ? Quel lien peut-on faire entre les concepts de grève, mouvement
social et conflit social ?
jours de grève, malgré parfois, un renouveau de l’action collective (grèves de décembre 1995 ; de la
SNCF, des contrôleurs aériens et des intermittents en 2014 ; de pilotes de ligne en 2015, etc.). Mais
le trend historique est à la diminution : de 2005 à 2011, le nombre de jours de grève pour 1000
employés a été quasiment divisé par deux (de 164 à 77).
Christine Dollo, Jacques Gervasoni, Jean-Renaud Lambert, Sandrine Parayre, 2015
Question 17 : Selon vous qu’est-ce qui peut expliquer cette affaiblissement du syndicalisme ?
modèle, ces mouvements constituent une nébuleuse sans qu’il y ait un seul mouvement en son centre
qui soit réellement porteur d’un « projet de changement social » (porteur d’« historicité »), comme
l’était auparavant le mouvement ouvrier. Cette approche est novatrice dans le sens où elle lie étude
des mobilisations et réflexion sur les grands changements sociaux. [. . . ] Le thème des nouveaux
mouvement sociaux émerge au milieu des années 1960 au moment où le mouvement ouvrier, qui
était situé au cœur de la société industrielle, ne semble plus avoir le monopole des grandes mobi-
lisations sociales. De « nouveaux » mouvements apparaissent, constitués de féministes, étudiants,
régionalistes, écologistes, par opposition aux « anciens » mouvements, qui étaient liés au syndica-
lisme et au mouvement ouvrier. Ils s’inscrivent dans le cadre d’une société post-industrielle où les
valeurs « post-matérialistes » prennent une place nouvelle. Leur nouveauté tient à l’originalité de leurs
formes d’organisation (faible centralisation, assemblées générales, refus de la délégation politique...),
à leurs répertoires d’actions relativement peu institutionnalisés (sit-in, grève de la faim...), à leurs
revendications et valeurs (revendications plus « qualitatives » et identitaires) et à leur rapport au
politique (autonomie, autogestion, indépendance vis-à-vis de l’Etat). [. . . ] Les NMS correspondent
à l’affirmation dans les sociétés contemporaines de nouvelles valeurs dites « post-matérialistes »
et de nouveaux clivages. [. . . ] Ronald Inglehart [. . . ] met en évidence, à travers de nombreuses
études statistiques, la naissance et la diffusion à partir des années 1960-1970 de valeurs dites « post-
matérialistes » dans les sociétés occidentales développées. L’environnement, l’égalité des sexes, la
liberté sexuelle, le désarmement, les luttes urbaines émergent comme nouvelles « causes » qualita-
tives moins centrées sur les problématiques de travail. Elles sont liées, dans les sociétés tertiaires, à
l’affirmation des classes moyennes salariées et intellectuelles.
Rémi Lefebvre, Leçons d’introduction à la science politique, 2013
Question 19 :Pourquoi peut-on dire que les nouveaux mouvements sociaux correspondent à des
valeurs post-matérialistes ?
à l’image des valeurs politiques de l’ensemble de la société française et plus largement des sociétés
européennes. Contrairement à ce que pronostiquait Inglehart sur le sens de l’histoire, prévoyant la
domination rapide des valeurs post-matérielles, nos contemporains sont surtout caractérisés par la
mixité de leurs demandes : ils veulent en permanence à la fois des satisfactions matérielles mais aussi
beaucoup de qualité de vie.
Pierre Bréchon, « Le mouvement des "gilets jaunes" ou le retour des valeurs matérialistes ? », Revue
politique et parlementaire, n°1090
Question 20 :Montrez que le mouvement des Gilets jaunes défend des valeurs matérialistes. mais
également des valeurs post-matérialistes
leur usage d’identifications ethnoraciales – comme « noirs » ou « indigènes » -, peuvent aussi être
examinées sous l’angle de mobilisations de victimes de discrimination et de racisme.
Soline Laplanche-Lavigne, « Les mobilisations collectives des minorisés ethniques et raciaux » 2017
Question 22 : Qu’est-ce qu’une minorité au sens sociologique ? Distinguez les deux types de luttes
minoritaires évoquées dans ce document.
de sélection des candidats et de production des élites. Il est quasiment impossible aujourd’hui pour
un candidat de se présenter à une élection (y compris au niveau local) et d’avoir des chances d’être
élu sans pouvoir se prévaloir d’une marque partisane. L’investiture partisane constitue un investisse-
ment indispensable pour tout prétendant à des mandats électifs. Dans la démocratie représentative,
les électeurs départagent es candidats pré-sélectionnés par les partis. Les partis constituent donc
toujours le principal cadre de la lutte politique et contribuent, selon la formule constitutionnelle, à
« l’expression des suffrages ». Cette position a été affermie et en quelque sorte institutionnalisée par
les réformes de financement de la vie politique qui les transforment, selon les théories du parti cartel
(Katz, Maier, 1995), en « véritables agences semi-publiques ». De moins en moins représentatifs de
la société, les partis se seraient tournés vers l’état pour faire face à leurs dépenses et professionnaliser
leurs dirigeants. Les partis établis s’appuieraient de plus en plus sur la rente de situation que leur
procurent les subsides publics pour verrouiller d’un commun accord le jeu politique. Ce « cartel »
empêcherait l’émergence d’autres partis. Les partis politiques se transforment donc plus qu’ils ne
déclinent. Ils conservent une forme de monopole sur la structuration de la compétition politique
mais leur ancrage social et leur capacité de mobilisation s’affaiblissent. Le périmètre de leur action
se rétrécit.
Rémi Lefebvre, Leçons d’introduction à la science politique, 2013
Question 24 : Quelles sont les principales évolutions des partis politiques ?
Le concept de répertoire d’action collective désigne le stock limité de moyens d’action à la disposition
des groupes contestataires, à chaque époque et dans chaque lieu. Charles Tilly, à qui l’on doit ce
concept, le définit comme « une série limitée de routines qui sont apprises, partagées et exécutées à
travers un processus de choix relativement délibéré ». L’auteur s’appuie sur les métaphores du jazz,
du théâtre ou encore du langage pour montrer tout ce que la notion doit à l’idée d’une structure
préexistante de moyens d’action contraignant le choix des agents, mais aussi ce qu’elle implique de
marge de liberté laissée à l’invention des contestataires.
Cécile Péchu, Dictionnaire des mouvements sociaux, 2020
Question 26 : Qu’est-ce qu’un répertoire d’action collective ? Pourquoi peut-on dire que le réper-
toire d’action collective est à la fois une ressource et une contrainte pour les groupes mobilisés ?
Question 27 : De quoi dépendent les répertoires d’action collective selon Charles Tilly ? Quelles
grandes évolutions peut-on repérer entre les deux répertoires d’action collective et pourquoi C. Tilly
parle-t-il de modèle "local-patronné" puis "national-autonome" ? A-t-on depuis assisté à l’émergence
d’un troisième répertoire ?
III Conclusion
pour accueillir des « mal-logés » ou le blocage d’un convoi de déchets nucléaires par les activistes
de Greenpeace s’imposent comme des interventions relevant de l’immédiateté. Pourtant, simultané-
ment, elles signalent un problème plus général. Changer l’ordre des choses reste la visée de l’immense
majorité des gens qui militent. Revendiquée par ces derniers eux-mêmes, la recherche de résultats
ne signifie pas la disparition de toute vision utopique. [...] L’action de militer est aujourd’hui pensée
non seulement comme un moyen d’apporter en situation une réponse immédiate, même provisoire,
aux problèmes considérés, mais aussi comme l’occasion de les rendre publics et, simultanément, de
faire exister socialement les acteurs qui en sont porteurs, de rendre visible la nécessité d’une prise
en charge politique tout autant que d’accorder droit de cité à certains qui n’ont pas de voix dans
l’espace politique.
Jacques Ion, Spyros Franguiadakis, Pascal Viot, Militer aujourd’hui, 2005.
Question 29 : Rappelez ce qu’est le processus d’individualisation propre aux sociétés démocra-
tiques. En quoi provoque-t-il une transformation des modes de militantisme ? La progression de
nouvelles formes d’engagement signifie-t-elle la disparition des anciennes formes ?
Je choisis une personne paresseuse pour un travail difficile, car une personne paresseuse
va trouver un moyen facile de le faire.
Bill Gates (fondateur de Microsoft)
255
CHAPITRE 10. QUELLES MUTATIONS DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI ?
L’emploi atypique regroupe toutes les formes d’emplois qui ne correspondent pas à un emploi ty-
pique, c’est-à-dire à un emploi à durée indéterminée (CDI), à temps plein, avec un employeur unique.
Si tous les contrats précaires sont des contrats atypiques, tous les contrats atypiques ne sont pas
des emplois précaires à l’instar du CDI à temps partiel choisi.
Question 3 : Distinguez emploi typique, atypique et précaire. Présentez les évolutions de l’emploi
salarié entre 1982 et 2018.
Après des décennies de recul, le travail indépendant s’est de nouveau développé depuis le début des
années 2000 et le mouvement a pris de l’ampleur depuis 2009 sous l’effet de la loi du 4 août 2008 qui
a instauré le régime de l’auto-entrepreneur, un régime administratif, fiscal et social simplifié pour des
entreprises individuelles à faible chiffre d’affaires. En fonction de la nature de l’activité exercée, ces
micro-entrepreneurs sont classés parmi les artisans, commerçants ou parmi les professions libérales.
Cependant, une partie d’entre eux est [. . . ] difficilement rattachable aux catégories classiques du
travail indépendant ; il s’agit notamment des travailleurs non-salariés liés à certaines plateformes
collaboratives. Leur nombre est difficile à cerner.
Gaby Bonnand, « Les évolutions de l’emploi et leurs conséquences sur la protection sociale », Re-
gards, vol. 55, 2019.
Question 4 : Quelle est la différence entre le statut de salarié et d’indépendant ? Donnez un exemple
de métier pour chaque type d’emploi indépendant présent dans le schéma.Pourquoi le statut d’in-
dépendant a-t-il connu un nouvel essor après 2009 ? Pourquoi les travailleurs de plateformes sont-ils
dans une « zone grise » en termes de statut professionnel ?
cadre de mesure et d’évaluation de la qualité de l’emploi qui s’articule autour de trois dimensions
objectives et mesurables. Examinées ensembles, elles permettent d’évaluer de manière complète la
qualité des emplois.
La qualité du revenu d’activité indique dans quelle mesure la rémunération contribue au bien-être
des travailleurs, tant sur le plan des revenus moyens que de leur répartition au sein de la population
active.
La sécurité sur le marché du travail renvoie aux aspects de la sécurité économique qui sont liés au
risque qu’ont les travailleurs de perdre leur emploi et au coût économique que cela représente. Elle
se mesure à l’aune du risque de chômage et des allocations perçues en cas de chômage.
La qualité de l’environnement de travail rend compte des aspects non économiques de la qualité des
emplois, comme la nature et le contenu du travail accompli, l’organisation du temps de travail et les
relations professionnelles. Pour les mesurer, on s’appuie sur la fréquence du stress au travail, carac-
térisé par la conjugaison de niveau élevé de demandes professionnelles et de ressources insuffisantes
pour y faire face.
www.oecd.org
Question 7 : Résumez les critères de qualité d’un emploi pour l’OCDE.
La qualité de l’emploi est détaillée par l’indicateur dit de Laeken en 2001 autour de dix dimensions :
-Qualité intrinsèque de l’emploi
-Qualifications, éducation, formation tout au long de la vie et progression de carrière
-Égalité entre les hommes et les femmes
-Santé et sécurité au travail
-Flexibilité et sécurité
-Insertion et accès au marché du travail
-Organisation du travail et équilibre entre vie professionnelle et vie privée
-Dialogue social et participation des travailleurs
-Diversité et non-discrimination
-Performance économique générale et productivité
Question 8 : Présentez les critères favorisant la protection économique du travailleur, ses perspec-
tives de carrière, son bien-être et sa santé. Quels critères ne respecte pas un emploi intérimaire ?
Pourquoi le critère de dialogue social est-il important pour un travailleur ? À quoi renvoient les cri-
tères éthiques ? Regroupez tous ces critère dans les grandes catégories suivantes :
-conditions de travail
-niveau de salaire
-sécurité économique
-horizon de carrière
-potentiel de formation
A Du taylorisme au post-taylorisme
-Le taylorisme
bouchés
Dans les années 1880, le jeune ingénieur mécanicien Frederick Winslow Taglor travaille à la Midvale
Steel Company. Celle-ci lui donne la possibilité d’expérimenter ses idées sur la rationalisation du
travail en lui confiant la conception et l’installation d’un nouvel atelier d’usinage. Il se lance alors
dans l’étude des temps de travail. Ce n’est pas une nouveauté : le chronométrage des opérations de
production était déjà pratiqué. Mais Taylor va au-delà. ll effectue de véritables analyses des tâches et
met au point la méthode qui le rendra célèbre. Il choisit de bons ouvriers, leur demande d’exécuter la
même opération, décompose chacun de leurs mouvements, compare leur efficacité et reconstruit la
meilleure façon d’opérer (the one best way) en enchaînant les gestes permettant d’abattre le plus de
besogne rapidement et avec le moins de fatigue possible. C’est la base de la révolution taylorienne :
le bureau des méthodes prend le contrôle du poste de travail et ne laisse à l’ouvrier que le soin
d’exécuter ce qui a été conçu par les ingénieurs. Les tours de main, l’expérience de l’homme de
métier perdent beaucoup de leur importance, et la voie est ouverte aux ouvriers dits « spécialisés
», c’est-à-dire n’effectuant qu’une série limitée d’opérations parfaitement définies. On les retrouvera
sur les chaînes des usines de montage d’automobiles. C’est en s’appuyant sur les travaux de Taylor
que Henry Ford développera, dès 1903, cette forme efficace mais particulièrement déshumanisante
d’organisation, magnifiquement illustrée par Charlie Chaplin dans Les Temps modernes.
Gérard Víndt, « 1903, l’invention du fordisme », Alternatives économiques, dossiers hors- série n° 7,
août 2019.
F. W. Taylor (l856-l9l5), ouvrier américain devenu contremaître puis ingénieur, conseilla les entre-
prises pour analyser et rationaliser l’organisation du travail.
Question 12 : En quoi Taylor met-il en œuvre une forme de rationalisation du travail ? En quoi
peut-on dire que Taylor instaure une relation hiérarchique stricte dans les entreprises ? Ouelles sont
les conséquences des méthodes tayloriennes pour les ouvriers concernés ?
-Le post-taylorisme
Question 13 : Quelle critique principale peut-on adresser à l’OST ?Associez chacune des caracté-
ristiques de l’OST à ses effets pervers sur les conditions de travail en complétant le tableau suivant :
événements de Mai 1968 conjugué aux mutations introduites par la conjoncture économique et par
la révolution industrielle, celle de l’informatique. À un travail standardisé a succédé un travail inté-
grant des compétences et des tâches multiples. L’automate humain des Temps modernes de Chaplin
semble en voie de disparition. À travers la participation, l’investissement demandé aux employés,
l’entreprise semble faire droit aux compétences singulières de la personne. De manière générale, il
semble que le type du travailleur moderne se définisse par sa flexibilité. Soutenue par le dévelop-
pement de l’informatique, l’économie du juste-a-temps issue d’un essoufflement de la norme de la
consommation de masse a entraîné une reconfiguration des conditions de travail et une revalorisation
générale de l’adaptation, de la polyvalence, de la responsabilité et des qualités de communication du
travailleur. La nouvelle combinatoire productive fondée sur l’injonction du juste-à-temps façonne un
type de travailleur qui se distingue du travailleur taylorien par sa flexibilité, sa souplesse, sa capacité
d’ajustement aux vicissitudes de la demande et du réseau dont il fait partie. La présente constante
de la demande finale a provoqué un élargissement de ses compétences.
Thomas LE BON, « Le travailleur taylorien une "figure" dépassée ? ››, L’Homme et la société, 2015.
L’organisation post-taylorienne du travail cherche à répondre à la demande en «juste-à-temps››, plu-
tôt qu’à produire pour ensuite vendre la production. Cette nouvelle logique implique une plus grande
flexibilité, notamment dans la gestion des horaires et des compétences, donc une recomposition des
tâches (plus de polyvalence) et aussi un management participatif (impliquer les travailleurs en leur
donnant plus d’autonomie et de responsabilités).
Question 15 : Cherchez dans le texte des passages correspondant aux trois composantes des or-
ganisations post-tayloriennes.Expliquez la dernière phrase.
aussi le passage aux 35h ont permis aux entreprises d’être plus flexibles. S’agit-il de flexibilité interne
ou externe ?
Question 19 : Expliquez l’expression juste-a-temps. Expliquez les différences entre les deux types
d’organisations. Qu’est-ce qu’apporte le toyotisme par rapport au taylorisme ? Qu’est-ce qui explique
le développement du toyotisme ?
« Des équipes autonomes aux entreprises libérées ››, www.lesechos.fr, ll janvier 2017.
Kanban est une méthode de gestion des connaissances relatives au travail, qui met l’accent sur
une organisation de type Juste-à-temps en fournissant l’information ponctuellement aux membres
de l’équipe afin de ne pas les surcharger.
Le problème, c’est que les pauses surviennent quand vous avez déjà envie d’aller aux toilettes depuis
deux heures ; or elles ne durent que neuf minutes, et il en faut presque cinq pour rejoindre la salle
de repos située au sous-sol du magasin. » (Magali, vingt-deux ans, Soissons)
Hélène d’Arnicelli, « Le travail c’est la santé ? » in Manuel indocile de sciences sociales, La Décou-
verte, 2019
Le burn-out
Question 24 : Comment Sarah analyse-t-elle les causes de la violence qu’elle subit au travail ?
Quelles sont les conséquences du travail de caissière ? Repérez les causes organisationnelles qui
pèsent négativement sur le travail de ces deux femmes. Expliquez ce qu’est le burn-out et ses effets
possibles. En quoi le burn-out peut-il être lié à l’organisation du travail ?
Hélène BIELAK, « Ça veut dire quoi le bien-être au travail ? ››, Capital, 20 juin 2019.
Question 26 :Quels sont les avantages du bien-être au travail pour les salariés ? Quels sont les
avantages du bien-être au travail pour les employeurs ? Comment les entreprises peuvent-elles amé-
liorer le bien-être au travail ? Quels sont les éléments qui peuvent améliorer le bien-être au travail ?
par rapport à l’entreprise pour les salariés ou encore générateurs de pression forte à l’acception de
réponses à un appel professionnel sur le temps hors travail, durant les loisirs par exemple.
TIC = Technologies de l’information et de la communication.
Dumas, Marc, et Caroline Ruiller. « Le télétravail : les risques d’un outil de gestion des frontières
entre vie personnelle et vie professionnelle ? », Management et avenir, vol. 74, no. 8, 2014.
Question 31 : Qu’est-ce que le télétravail ? Qu’est-ce qui a permis son essor ? Quels sont les avan-
tages du télétravail ? Quel est l’inconvénient majeur du télétravail pour le salarié ? Quelles peuvent-
être les conséquences pour le télétravailleur ? Quelles pistes peut-on envisager pour réduire de tels
risques ?
Aujourd’hui, le consommateur est sollicité et invité à fournir des idées, des évaluations, des avis,
des solutions, des productions (photos, musiques, films etc.), à intervenir dans des processus créa-
tifs, à personnaliser, à customiser des produits standards, depuis la création du produit en passant
par sa promotion et son évaluation (le tout de manière ludique). En faisant appel à la créativité,
au savoir-faire et à l’intelligence du consommateur, l’entreprise applique une forme de production
participative : le Crowdsourcing. Cette captation de données se fait par divers sondages, formulaires,
forums, enquêtes de satisfaction, évaluations, concours (pour créer un nouveau goût, un packaging,
un slogan publicitaire etc.) et est d’autant plus aisée à mener que les réseaux sociaux fournissent
des moyens rapides et efficaces de propagation d’informations.
Par ailleurs, de nombreuses activités des consommateurs sont désormais tracées, notamment sur
le Web. Des informations sont ainsi captées et enregistrées, sans que les acteurs en soient spéci-
fiquement conscients. En effet, à travers des achats en ligne, des envois de mails, les recherches
faites sur le net ou encore des cartes de fidélités, les centres d’intérêts des consommateurs sont
emmagasinés, les produits qu’ils sélectionnent sont enregistrés et leurs comportements sont scrutés.
Toutes ces données peuvent ensuite être exploitées par les entreprises, notamment pour cibler les
consommateurs en fonction de leur offre ou encore particulariser les publicités qu’elles diffusent.
Les entreprises ont une connaissance plus fine du marché, des consommateurs et peuvent ainsi plus
facilement fidéliser ces derniers.
Plus récemment certains dispositifs d’authentification sur internet font littéralement travailler
l’internaute à son insu pour alimenter des bases de données d’intelligence artificielle. C’est le cas
de Google avec son ReCAPTCHA qui a été largement utilisé dans le processus de numérisation
d’ouvrages Google Books, ou d’autres CAPTCHA dans le domaine de la numérisation de données
cartographiques (voir également CAPTCHA Utilisations déviées).
Source : wikipedia
Question 32 : Pourquoi peut-on parler de travail du consommateur ? En quoi cela brouille la fron-
tière entre travail et loisir
font peser sur les régulations classiques du travail doivent étre prises très au sérieux.
Dominique Méda, Le travail, 2018.
Selon une étude de l’INSEE en 2018 le salaire mensuel d’un Auto-Entrepreneur était de 470 € net
par mois soit près de huit fois moins que les travailleurs indépendants classiques.
Question 34 : Que signifie tâcheronnage ? Pourquoi les travailleurs des plateformes de type Uber
sont-ils qualifiés de faux indépendants ? Quelles sont les différences entre salariat et travail indépen-
dant uberisé ? En quoi l’ubérisation contribue-t-elle à la polarisation des emplois ?
Ce rôle socialement valorisant de l’emploi est nouveau. Longtemps, le travail (au sens économique
du terme, c’est-à-dire rémunéré) a été déconsidéré, voire méprisé, surtout s’il était manuel, qu’il
impliquait de se salir les mains et d’effectuer des efforts physiques. Dominique Méda a montré que le
retournement s’est fait essentiellement au XIXe siècle, donc de façon très récente. Encore au début
du XXe siècle, Thorstein Veblen, un socio-économiste américain d’origine suédoise, expliquait que,
pour les classes dominantes, le fin du fin consistait à afficher que l’on n’avait pas besoin de travailler
pour vivre, que l’on pouvait dépenser son temps à aller au théâtre, à offrir des réceptions ou à courir
les salons. Bref qu’il fallait surtout consommer le temps de façon improductive et le montrer, y
compris en cantonnant l’épouse au foyer, contrairement aux classes laborieuses, où le travail féminin
était indispensable à la survie familiale. Aujourd’hui, travailler moins est mal vu et les cadres se sont
fait un devoir de prolonger leurs journées de travail à l’infini ou d’emporter de quoi s’occuper à la
maison durant les fins de semaines. Une condition pour être bien vu par leur employeur et accéder
à davantage de responsabilité.
Denis Clerc, « De l’emploi au statut social », Alternatives économiques, Hors-série n°69, 04/2006
Question 38 : Rappelez ce qu’est l’intégration sociale. Présentez les deux arguments mis en avant
par l’auteur qui montrent que le travail est source d’intégration sociale. Quels autres arguments
peut-on également mettre en avant ?Comment le rôle intégrateur du travail a-t-il évolué ?
Regards Croisés
285
Chapitre 11
Les inégalités et les différentes conceptions de
la justice sociale ?
« Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous
rendront blanc ou noir. »
La Fontaine
287
CHAPITRE 11. LES INÉGALITÉS ET LES DIFFÉRENTES CONCEPTIONS DE LA JUSTICE SOCIALE ?
Avant de commencer :
Question : Rappelez la différence entre revenu primaire et de transfert. Faites une phrase pour com-
menter la différence des écarts de revenus avant et après la redistribution.Que peut-on en conclure ?
Lorsque l’on cherche à étudier l’importance des inégalités (de salaires, de revenus, de
patrimoine. . . ) dans une société, on peut recourir à plusieurs instruments permettant de mesurer
la disparité (écart entre des moyennes), la dispersion ou la concentration. On utilise souvent la
moyenne. Seulement, le calcul de la moyenne ne renseigne pas sur les écarts, c’est-à-dire sur la
manière dont se répartissent les variables. Une même moyenne peut en effet cacher des situations
très diverses quant à la répartition de la grandeur étudiée autour de la moyenne. C’est pourquoi
on est amené à se servir d’autres indicateurs : quantiles, représentation graphique par la courbe
de Lorenz et l’indice de Gini.
Pour mesurer les inégalités de richesse (salaires, revenus, patrimoines) les statisticiens rangent
les individus par ordre croissant du plus riche au moins riche. Ils décomposent ensuite la totalité de
ces individus en 10 groupes de nombre égal. Ainsi, on va du groupe des 10% des individus ayant le
niveau de vie le plus faible jusqu’au 10ème décile c’est-à-dire le groupe des 10% ayant le plus haut
niveau de vie.
On distingue deux types de décile (prenons le cas où on s’intéresse au niveau de vie d’une popu-
lation) :
• Le décile pointé correspond au niveau de vie qui délimite les tranches → il y en a 9
• Le décile moyen correspond au niveau de vie moyen de chaque tranche de 10% de la population
→ il y en a 10
Question 4 : Faites une phrase avec chacune des données en gras. Faites deux phrases différentes
qui permettent de comprendre la donnée soulignée. Calculez le rapport interdéciles (D9 / D1, c’est
donc un coefficient multiplicateur) et faites une phrase parlante et précise avec le résultat.
Question 5 : Les inégalités ont-elles évoluées de la même façon dans tous les pays ? Comparez les
inégalités à la fin des années 2000.
Question 6 : Faites une phrase pour la courbe du niveau de vie 2008 avec 50% en abscisse. Faites
deux phrases différentes pour la courbe du patrimoine 2003 avec 70% en abscisse. Complétez : Plus
la courbe de Lorenz s’éloigne de la diagonale, plus les inégalités sont . . . . . . . . . .
Document 8 : Le Top 1%
sur le revenu des enfants) implique donc une élasticité égale à 0. Plus l’élasticité est grande, plus la
mobilité sociale est faible. Afin de pouvoir réaliser une comparaison internationale, ce n’est pas la
relation "famille-enfant" qui est étudiée, mais uniquement l’élasticité intergénérationnelle "père-fils"
(disponibilité des données et sûrement pour éviter des biais dans les pays où les femmes travaillent
peu).
Le graphique ci-après montre la valeur de cette élasticité pour une vingtaine de pays. Comme on
pouvait s’y attendre, les pays émergents ont une élasticité très forte ; si vous êtes nés dans une favela
au Brésil ou dans une campagne chinoise, la mobilité sociale attendra encore quelques générations...
A l’inverse, et comme souvent pour les indicateurs sur les inégalités ou le développement humain, les
pays du Nord de l’Europe arrivent en tête ; le revenu des parents n’ayant un impact positif que très
réduit sur celui des enfants. La France se situe quant à elle dans la moitié haute des pays développés.
Et maintenant, comme vous pouvez vous en doutez, nous allons relier l’élasticité intergénéra-
tionnelle des revenus (en ordonnée) au coefficient de Gini (en abscisse). La droite de régression
linéaire (si vous voulez la droite qui minimise l’écart au carré avec les points représentant chaque
pays) montre qu’il existe une corrélation positive assez nette entre les inégalités à un instant t cal-
culées par le coefficient de Gini et l’élasticité intergénérationnelle des revenus qui permet d’évaluer
la mobilité sociale.
Conclusion : Dans un article publié la semaine dernière sur son blog du New York Times, le prix
Nobel d’économie Paul Krugman utilise justement cette courbe de Gatsby pour parler de l’évolution
des inégalités aux États-Unis. Les inégalités, comme le pense (et le répète) un autre prix Nobel
d’économie Joseph Stiglitz, entraînent un gâchis de talent et une perte en capital humain, en ne
permettant pas aux enfants défavorisés d’exploiter leur talent à 100% . Attention tout de même à
ne pas oublier que les inégalités de revenus ont explosé aux États-Unis depuis le début des années
1980 et l’élection de Ronald Reagan, tandis qu’en France, malgré les idées reçues, ce n’est pas le
cas .
Question 9 : Expliquez cette notion et la courbe de Gatsby.
La courbe de Kuznets représente l’inégalité économique dans un pays en fonction de son niveau
de développement, supposé croissant dans le temps. La courbe de Kuznets montre un graphique
en U inversé : l’axe des ordonnées représente les inégalités ou le coefficient de Gini généralement
confondus ; l’axe des abscisses représente le temps ou le revenu par tête.
Question 10 : Expliquez cette courbe.
Vidéo à visionner
Question 11 : Faites une phrase et expliquez les principaux points de la courbe.
À p artir d e
s d ocum ent
s 5,7,8,11 dr e
s s ez un bilan d e l évoluti on d e
s
in égalité
s.
Qu’entend-on par égalité ? Égalité veut-il dire que tout le monde dispose des mêmes revenus,
des mêmes biens ? Que tout le monde a les mêmes chances d’accéder aux mêmes biens ? Ou
simplement que tout le monde a les mêmes droits ?
L’égalité peut signifier égalité des situations, par exemple une égalité des revenus. Cette égalité
apparaît plutôt comme une perspective (aucune théorie de la justice sociale ne met en avant aujour-
d’hui une égalité parfaite des revenus entre individus), le débat porte, en général, sur le caractère
excessif de l’inégalité des situations. L’objectif est alors de réduire l’inégalité des revenus et non de
la supprimer. C’est la position défendue par J.-M. Keynes à la fin de la Théorie générale de l’emploi
de l’intérêt et de la monnaie. Les politiques de redistribution des revenus, de lutte contre la pauvreté
s’inscrivent dans cette perspective. Il ne s’agit pas de choisir entre égalité et inégalité, mais de savoir
quelle égalité (ou quel degré d’égalité) on cherche à promouvoir et par conséquent quelles inégalités
on accepte, voire quelles inégalités on crée parce qu’il s’agit d’inégalités justes. Par exemple, lorsque
l’État subventionne l’aménagement de postes de travail pour les handicapés afin que ceux-ci puissent
s’intégrer au monde du travail et bénéficier d’un revenu primaire, il recherche l’égalité des chances
entre les personnes handicapées et celles qui ne le sont pas,il crée donc une inégalité au bénéfice
des plus défavorisés ».
A. Beitone, E. Buisson-Fenet, C. Dollo, Economie, 2012
Question 17 : Dans les sociétés démocratiques quelles sont les égalités qui sont recherchées et
pourquoi ?
Les différentes théories de la justice sociale reposent sur l’articulation de différents critères
d’égalité. Ces théories peuvent être classées en trois grands courants : l’utilitarisme, le libertarisme
et l’égalitarisme (libéral ou strict).
Document 19 :L’utilitarisme
L’utilitarisme est une doctrine philosophique qui prescrit d’agir de manière à maximiser le bien-être
collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de l’ensemble des individus. La
maxime utilitariste suivante est généralement attribuée à Bentham : « le plus grand bonheur du plus
grand nombre ».
L’utilitarisme est une théorie conséquentialiste, évaluant une action (ou une règle) uniquement en
fonction des conséquences escomptées. En tant que doctrine, elle est qualifiée d’eudémoniste, mais
à l’opposé de l’égoïsme, l’utilitarisme insiste sur le fait qu’il faut considérer le bien-être de tous et
non le bien-être de l’acteur seul. Elle se distingue donc de toute morale idéaliste, plaçant la raison
à la source des actions, ou encore de toute morale rationnelle telle que celle de Kant. L’utilitarisme
se conçoit donc comme une éthique devant être appliquée tant aux actions individuelles qu’aux dé-
cisions politiques et tant dans le domaine économique que dans les domaines sociaux ou judiciaires.
Le père de cette philosophie est Jeremy Bentham (1748-1832). C’est toutefois grâce à l’apport
de John Stuart Mill (1806-1873) que l’utilitarisme devint une philosophie élaborée capable d’aborder
dans les détails les questions de politique, de législation, de justice, d’économie, mais aussi de liberté
sexuelle, d’émancipation des femmes, etc.
Source : Wikipedia
L’utilitarisme fonde la morale sur l’utilité. Jeremy Bentham défend une morale pragmatique
construite sur la motivation évidente de l’action humaine, la recherche du bonheur : une action
est donc utile si elle augmente le bonheur. L’utilitarisme évalue l’action à l’aune de ses effets.
Partant du principe qu’il est impossible de définir objectivement le bien en soi, Bentham évacue le
problème en posant l’utilité comme le critère de la valeur morale de l’action. En d’autres termes,
une action est bonne si et seulement si ses conséquences le sont. Comme cette dimension peut
être estimée de manière rationnelle, l’utilitarisme fait du bien éthique une réalité mesurable à partir
des besoins et des intérêts de la condition humaine. Pour Bentham, ce sont plus précisément les
penchants naturels de l’individu, les deux motivations fondamentales que sont la quête du plaisir et
l’évitement de la souffrance, qui rendent possible d’évaluer l’utilité, et donc la moralité de l’action. «
La nature, écrit le philosophe, a placé l’humanité sous l’empire de deux maîtres, la peine et le plaisir.
C’est à eux seuls qu’il appartient de nous indiquer ce que nous devons faire comme de déterminer
ce que nous ferons. D’un côté, le critère du bien et du mal, de l’autre, la chaîne des causes et des
effets sont attachés à leur trône » (Introduction aux principes de morale et de législation). Bentham
affirme ainsi que la raison identifie le plaisir et la peine, c’est-à-dire l’utilité, comme les meilleures
règles d’une conduite individuelle conforme à la morale.
L’utilitarisme demande un calcul des plaisirs et des peines. Bentham fait en effet l’hypothèse que
conduire l’action selon ses conséquences anticipées permet de maximiser le plaisir. Cette perspective
confère un rôle prépondérant à la raison calculatrice dans la recherche du bonheur. Pour désarmer
les critiques, le philosophe précise que cette attitude n’est pas novatrice, car les hommes l’adoptent
déjà la plupart du temps : « Il n’y a là, tempère-t-il, rien de plus que ce qui est conforme à la pratique
de l’humanité, quand celle-ci a une vue claire de son propre intérêt » (Introduction aux principes
de morale et de législation). L’utilitarisme de Bentham relève donc d’une conception quantitative,
et plus précisément arithmétique du plaisir : le bonheur équivaut à la quantité de plaisir. Dans le
détail, les plaisirs et les peines des actions individuelles peuvent être mesurées à partir de certains
critères, que sont l’intensité, la durée, la certitude ou l’incertitude, la proximité ou l’éloignement,
la fécondité, et la pureté. Les quatre premiers sont propres au plaisir, tandis que les deux derniers
sont plutôt liés à l’acte qui le vise. Si cette typologie et l’ambition d’un calcul semblent nées d’une
confiance excessive dans le pouvoir de la raison, Bentham lui-même n’a proposé aucune estimation
chiffrée, et il a étendu les plaisirs et les peines au-delà de la sphère strictement sensuelle en incluant
dans son analyse les satisfactions psychologiques ou morales.
Le bonheur collectif est égal à la somme des bien-être individuels (plaisirs – peines). Par consé-
quent, la société doit être dirigée dans le but d’optimiser la combinaison de plaisirs et de peines
pour le plus grand nombre de personnes. « La philosophie morale, définit Bentham, est l’art de
diriger l’action des hommes afin qu’ils produisent la quantité la plus élevée possible du bonheur »
. Question 19 : À quelle morale s’oppose l’utilitarisme ? Résumez les principaux points de cette
doctrine. En quoi est-ce lié à la justice sociale ?
d’additionner les niveaux d’utilité atteints par chacun afin de découvrir l’option à laquelle correspond
la somme la plus élevée d’utilités. Il s’agit donc d’une façon systématique et cohérente d’évaluer
les états sociaux en cherchant celui où l’utilité globale est maximale. Cette approche présente deux
attraits majeurs : elle accorde une égale importance au bonheur de chaque individu dans le calcul
de la somme des utilités ; et les règles morales n’ont de sens que si elles ont un impact positif sur le
niveau de bonheur. Elle comporte toutefois plusieurs limites éthiques importantes. D’abord, l’objectif
utilitariste de maximisation de l’utilité collective ne tient pas compte de la répartition des utilités
individuelles. Autrement dit, le gain le plus infime de la somme totale des utilités serait supposé
l’emporter sur les inégalités de répartition les plus criantes.
Muriel Gilardone, «3 enfants, l flûte : le choix des principes de justice chez Amartya Sen », 2019.
Question 20 : Sur quels principes repose la justice sociale selon l’approche utilitariste ? Est-ce un
égalitarisme strict (qui vise légalité absolue des positions) ? Quel(s) enfant(s) obtiendrai(en)t la flûte
selon ce principe dejustice sociale ? Quelle est sa principale limite d’après l’auteur du texte ?
Selon Hayek dans « Le mirage de la justice sociale » (1976), la justice sociale n’existe pas. Pour
Robert Nozick (« Anarchie, Etat et utopie » - 1988), une société est juste si elle respecte la liberté
absolue des individus. Ils mettent l’accent sur la défense de la propriété privée, la suprématie du mar-
ché, le combat contre le pouvoir étatique et les dangers de toute préoccupation de justice sociale :
une société juste est d’abord et avant tout une société libre. Une répartition est juste si elle provient
du libre choix et de l’autonomie des personnes concernées. Toute forme de protection sociale et
d’Etat-providence est rejetée au nom de la liberté individuelle et du respect du droit de propriété.
La lutte contre les inégalités de situation est illégitime, inefficace et attentatoire aux libertés. L’Etat
doit se contenter d’assurer l’égalité des droits, de garantir les libertés individuelles et le droit de
propriété.
Question 21 : Quels sont les principes de cette approche de la justice sociale ? Quel est doit être le
rôle de l’état ? Pourquoi des auteurs comme F. Hayek rejette l’idée même de justice sociale ? Quelles
critiques peut-on formuler à cette approche ?
plus élevés que lui vaut son talent si la collectivité en profite aussi par l’intermédiaire de l’impôt.
La théorie de Rawls justifie donc l’intervention de l’État. Il ne doit pas se contenter de garantir les
libertés fondamentales. Il doit assurer cette égalité de chances en supprimant non pas toutes les
inégalités, mais juste celles défavorisant certaines personnes. John Rawls renouvelle donc la théorie
libérale et conditionne l’existence d’inégalités à l’amélioration de la situation de tous. Ainsi, l’égalité
des chances est compatible avec l’inégalité des situations à l’arrivée si ces dernières ne sont que
l’expression d’un mérite différent ou d’un effort individuel différent.
Question 22 : Quels sont les principes de cette approche de la justice sociale ? Pourquoi des auteurs
comme J. Rawls sont favorables à une intervention de l’état ?
Document 25 :L’Etat-providence
La notion d’état-providence se définit par opposition à celle d’état-gendarme (régalien) : elle désigne
alors l’État interventionniste dans la sphère économique et sociale par rapport à l’état "neutre", cher
aux libéraux, qui limite son activité aux fonctions régaliennes traditionnelles : défense nationale,
justice, police et ordre public, diplomatie. De fait, il s’agit de deux modèles d’action de l’État
introuvables dans la réalité historique sous une forme pure, puisque même les libéraux les plus stricts
admettent, par exemple, le privilège de l’Etat dans le domaine monétaire, ce qui constitue déjà une
entorse à la distinction initiale. Historiquement, la notion est apparue dans la seconde moitié du
XIXe siècle. Au début, l’usage en est surtout fait par les libéraux d’une manière péjorative pour
critiquer la prétention de l’État à se substituer à la divine Providence ou à l’ordre naturel. Dans la
société libérale du XIXe siècle, la croyance à la régulation par le marché et les prix (la main invisible
d’Adam Smith), les principes de la propriété privée et de la liberté contractuelle, s’opposent à toute
intervention de l’État dans le domaine économique et social.
Document 26 :
personnes sans ressources, aide aux handicapés, aide à l’enfance. [. . . ] Dans la pratique, la logique
d’assistance et la logique d’assurance sont souvent combinées.
A. Beitone et alii., Sciences sociales, 2007.
Question 27 : Comment distinguer assurance et assistance ? Donnez des exemples de prestations
sociales pour chaque cas. Quelles sont les différences entre les impôts et les cotisations sociales ? A
quelle logique obéit le cas Français selon vous ?
Question 31 : À partir de cet exemple montrez comment les services publics contribuent à réduire
les inégalités ?
Question 32 : Rappelez ce que sont les revenus primaires et décrivez le mécanisme de redistribu-
tion permettant le passage du revenu primaire au revenu disponible. Pour quelles catégories de la
population l’impact de la redistribution est-il le plus marqué ? Parmi les dispositifs de redistribution
représentés ici, lesquels ont le plus fort impact sur la réduction des inégalités de niveau de vie ?
progression de l’emploi et des salaires) et acceptable pour le capital (du fait de la progression des
profits). Il contribue à améliorer considérablement l’état sanitaire et social des populations, appor-
tant ainsi à l’économie des travailleurs mieux à même d’accompagner l’essor industriel.
Cette synergie se grippe à la fin des années 1970, lorsque survient une crise économique qui va s’ins-
taller durablement en Europe occidentale. On passe alors d’une situation d’acceptation de l’État
providence, comme condition nécessaire et facilitatrice au développement économique, à une cri-
tique, voire une contestation du welfare.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette remise en cause. En 1981, Pierre Rosanvallon (La crise
de l’État providence) met en avant, pour la France, le constat d’une triple crise :
-une crise financière : la fin de la forte croissance des Trente Glorieuses (1945-1973) remet en cause
le mode de financement de la Sécurité sociale en surenchérissant le coût du travail. Dans le même
temps, la prise en charge sociale et économique des victimes de la récession accroît les dépenses ;
-une crise d’efficacité : l’État ne parvient pas à résoudre le chômage et la mobilité sociale diminue ;
-une crise de légitimité : l’opacité des dépenses publiques suscite des questions quant à l’utilisation
des fruits de la solidarité nationale. Par ailleurs, les mesures mises en place sont perçues moins
comme des avantages que comme un frein à la relance économique.
Question 36 : Expliquez le principe du compromis fordiste. Résumez les trois crises de l’état pro-
vidence.
Question 37 : Quel est le problème soulevé par ce document ? Cela illustre quel aspect de la crise
de l’état-providence ?
Ces articles de la DDHC sont encore aujourd’hui au fondement de notre droit fiscal : toutefois,
ce n’est pas en sous-estimer la portée que de noter que le principe du consentement à l’impôt
qui y figure n’a plus chose à voir avec la question fiscale telle qu’elle se pose aujourd’hui dans les
démocraties développées. L’impôt, limité en 1789 aux besoins d’un Etat régalien (« entretien de
la force publique et dépenses d’administration ») a beaucoup changé depuis lors : il s’est alourdi,
complexifié et ses finalités soulèvent mille débats, notamment depuis que l’Etat a choisi, après la
première guerre, d’augmenter la pression fiscale et de frapper les revenus de manière progressive.
Selon l’enquête 2018, 67 % des Français pensent que la pression fiscale est trop élevée, 84 %
jugent que l’argent des impôts est mal utilisé et 74 % ont le sentiment de contribuer plus au système
qu’ils n’en bénéficient. Sur la politique fiscale menée par le gouvernement, 84 % la jugent injuste :
elle ne serait de plus ni conforme aux engagements de campagne, ni bénéfique pour la croissance, ni
de nature à réduire les déficits ou la dette. A 67 %, elle aggraverait les inégalités sociales. L’effort
serait surtout demandé aux retraités, aux classes moyennes, aux actifs, voire aux classes défavorisées,
peu aux catégories aisées. La baisse des taxes sur les revenus du capital est particulièrement mal
jugée (à 72 %), de même que l’augmentation des taxes sur le diesel, à 73 %. L’enquête montre donc
que le système des impôts est jugé trop lourd, inefficace ou mal géré et socialement injuste, surtout
depuis les réformes récentes.
Le poujadisme est un mouvement propre aux professions non salariées, pour l’essentiel des petits
commerçants, qui, alors même que leur position sociale se dégrade, refusent la solidarité de l’impôt
et la protection sociale obligatoire, au nom de la liberté, contre une socialisation vécue comme une
spoliation. Aujourd’hui, certains leaders du mouvement des gilets jaunes sont poujadistes, telle cette
profession libérale qui se vante de rouler en 4×4 et demande au Président de la République de «
rendre le pognon ». Dans une interview récente[3], le fiscaliste Michel Bouvier impute le jugement
négatif des Français à l’adoption d’une attitude consumériste d’un usager-client qui assimile l’Etat,
non plus à l’expression d’une communauté nationale solidaire, mais à un simple prestataire de ser-
vices et qui constate qu’il n’en a pas pour son argent. S’il est certain que les enquêtes sur les impôts
sont l’expression d’une déception face à l’Etat qui ne parvient pas à résoudre les problèmes qui
font souffrir la population (chômage ou pauvreté), l’explication paraît franchement inexacte : les
réponses ici sont des prises de position politiques sur le fonctionnement du système, pas du tout des
réclamations d’usagers.
Tout d’abord l’impôt s’est compliqué, avec un foisonnement de taxes et l’existence de « dé-
penses fiscales » élevées, niches ou exonérations dérogatoires à la norme qui affaiblissent la lisibilité
et l’équité du système : comment juger juste un système incompréhensible, surtout si les réformes
allègent, en période de crise, la charge des entreprises ou des catégories aisées ? Dans un ouvrage
récent, un sociologue s’efforce d’expliquer un paradoxe : pourquoi les classes populaires sont-elles
les plus hostiles aux impôts alors qu’elles profitent de la redistribution, tandis que les classes aisées
les acceptent avec sérénité alors qu’elles payent davantage ? Selon lui, l’opacité de l’impôt est une
explication : les catégories aisées savent « se débrouiller » devant l’impôt, l’utiliser, faire des choix.
Pour les catégories populaires, l’impôt est une fatalité, une contrainte devant laquelle il faut simple-
ment plier. La décision publique est d’autant plus suspecte qu’elle n’est pas claire.
En outre, avec l’ouverture sur le monde, nous percevons très bien les limites de l’impôt national,
non seulement par l’évasion dans des paradis fiscaux situés parfois au cœur de l’Europe mais aussi
par l’évitement de l’impôt : les GAFA, en jouant sur la notion de « fait générateur » qu’ils situent,
à leur gré, dans tel ou tel pays, symbolisent cette injustice.
De plus, toutes les enquêtes montrent que, sans disparaître, « le soutien à l’Etat providence
vacille »[6]. L’opinion publique porte un regard ambivalent sur la solidarité, qui couvrirait des abus :
ce thème gangrène l’appréciation portée désormais sur la redistribution, surtout chez les classes
moyennes proches des classes populaires, inquiètes d’une dégradation de leur situation et qui n’ont
pas le sentiment d’être suffisamment aidées. L’adhésion aux politiques de l’Etat faiblit parallèlement.
Enfin, évolution majeure, l’impôt, avec la fiscalité environnementale, cherche à changer nos com-
portements : cette intrusion dans nos modes de vie, acceptée par les catégories aisées, est jugée
insupportable par des catégories populaires qui pensent qu’elles n’ont pas de marge de choix.
Question 38 : Résumez les idées importantes du document
Question 39 : Montrez en quoi cela illustre la crise d’efficacité. Trouvez d’autres exemples.
Question 40 : Quels sont les problèmes soulevés par ces deux documents (faites une lecture des
données) ?
La redistribution est également contestée « en aval », au niveau des transferts sociaux : une
redistribution trop généreuse (ex : allocations chômage élevées ou minima sociaux) constitue selon
certains un facteur de désincitation au travail du fait de la trop faible différence entre un revenu du
travail et un revenu du non-travail. Les bénéficiaires des revenus de transfert trop « généreux » ne
seraient pas incités à faire des efforts pour améliorer leur situation. On se situe là dans le phénomène
de la trappe à la pauvreté.
Le RSA est une prise de conscience de cette trappe à la pauvreté car il permet de cumuler le
RSA, revenu d’assistance avec un revenu de retour à l’activité alors que celui qui retrouvait un travail
perdait le RMI.
Question 41 : Expliquez ce qu’est la trappe à pauvreté. Qu’est-ce que la désincitation au travail ?
Résumez le texte.
Question 42 : Présentez le document et expliquez le problème que cela soulève. Peut-on faire une
analogie avec les services publics (école, santé etc.) ?
« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura
été empoisonnée , quand le dernier poisson aura été péché, alors on
saura que l’argent ne se mange pas. »
Geronimo
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CHAPITRE 12. QUELLE ACTION PUBLIQUE POUR L’ENVIRONNEMENT ?
Avant de commencer :
Bonnes pour le climat, les centrales solaires le seraient beaucoup moins pour les oiseaux. Ils auraient
la fâcheuse tendance de confondre coin de ciel bleu et panneaux photovoltaïques ; les miroirs de cen-
trales à concentration ayant la réputation de griller les oiseaux volant à proximité. En août dernier, la
centrale californienne d’Ivanpah avait fait parler d’elle. Une étude de l’U.S. Fish and Wildlife Service
montrait que cette centrale à concentration grillait un oiseau toutes les deux minutes, à cause de la
réflexion de ses miroirs. Passereaux, colombes et pigeons payaient le plus lourd tribut.
www.journaldelenvironnement.net
Question 1 : Selon-vous pourquoi ce problème n’est pas un sujet très médiatisé ?
une dimension publique. Parler de construction des problèmes publics souligne que les processus de
publicisation sont tout sauf naturels ou spontanés, et qu’il n’y a pas de lien direct entre l’importance
objective d’un problème et la surface publique qu’il occupe, ni même entre ses contours objectifs et
ses contours publics (si tant est qu’on puisse définir précisément les uns et les autres). Les proces-
sus de publicisation sont au contraire le produit de multiples investissements et mobilisations issus
d’acteurs et de groupes d’acteurs n’ayant parfois qu’un lien très indirect avec le problème en cause.
Emmanuel Henry. Dans Dictionnaire des mouvements sociaux,2009
Question 2 : Montrez en quoi les problèmes publics relèvent d’une construction sociale ? Donnez
des exemples.
La notion d’agenda peut être définie comme « l’ensemble des problèmes faisant l’objet d’un
traitement, sous quelque forme que ce soit, de la part des autorités publiques et donc susceptibles de
faire l’objet d’une ou plusieurs décisions ». Avant de décider de mesures de politiques publiques, les
autorités publiques choisissent de traiter plutôt tels problèmes et de ne pas en traiter tels autres. La
compréhension des processus de sélection des problèmes constitue, de ce fait, le premier apport des
analyses en termes de mise à l’agenda. Elle suppose de prendre en compte notamment les logiques
de mobilisation collective, de médiatisation et de politisation (. . . ) et conduit à élargir le spectre des
acteurs aux mouvements sociaux, aux médias et aux élus.
De nombreux obstacles, assimilables à autant de filtres, existent sur la route d’un problème en voie
de publicisation, du fait de résistances et d’oppositions (de nature idéologique, culturelle, matérielle,
pratique. . . ) à la prise en compte d’un enjeu et de la surabondance des problèmes construits comme
publics par des acteurs sociaux mobilisés. Les autorités publiques ne peuvent pas mettre sur agenda
l’ensemble des problèmes car « l’attention publique est une ressource rare, dont l’allocation dépend
de la compétition au sein d’un système d’arènes publiques ». Pour comprendre la publicisation d’un
problème et sa mise sur agenda, il est nécessaire d’identifier les dynamiques facilitant sa prise en
charge par des autorités publiques, qui, le plus souvent, se combinent.
La mobilisation
La première de ces dynamiques est celle de la mobilisation, qui correspond au modèle de mise
sur agenda basé sur la participation. Dans ce cas, l’initiative revient à des groupes plus ou moins
fortement organisés, qui se mobilisent le plus souvent de façon conflictuelle avec les autorités pu-
bliques. Le soutien de l’opinion publique est recherché afin de faire pression sur l’État et de légitimer
des revendications. Les actions menées (grèves, manifestations, actions symboliques, violences. . . )
visent à attirer l’attention des médias et par là celle des acteurs politiques et de l’opinion. Des relais
sont également souvent recherchés afin de porter un problème au sein d’arènes publiques : acteurs
politiques, acteurs économiques, personnalités scientifiques, porte-parole d’associations ou de syn-
dicats, journalistes, intellectuels, vedettes de cinéma, de la musique ou du sport, autorités morales
et religieuses...
La médiatisation
La deuxième dynamique est celle la médiatisation. Si elle est parfois fortement liée aux mobi-
lisations collectives, elle peut aussi avoir une certaine autonomie et dépendre principalement des
logiques du champ médiatique : stratégies professionnelles, stratégies éditoriales, structure de l’ac-
tualité (par exemple, le choix d’événements dans un contexte d’actualité peu chargée). Les médias
hiérarchisent les problèmes par ordre d’importance pour l’opinion publique. La mise sur agenda d’un
problème trouve donc souvent son origine dans des faits auxquels la promotion médiatique donne
une forte audience. Toutefois, de nombreux travaux ont discuté cette thèse et ont conduit à nuancer
l’impact des médias concernant la mise sur agenda, ceux-ci jouant plus souvent un rôle de relais par
rapport à des problèmes portés par d’autres acteurs qu’un rôle d’initiateur.
La politisation
La mise sur agenda dépend aussi des bénéfices politiques (électoraux, symboliques, stratégiques. . . )
attendus. Un enjeu de politique publique est politisé et mis en avant par un (ou plusieurs) acteur(s)
politique(s) afin de renforcer sa (ou leur) position dans la compétition politique. Si cette modalité de
mise sur agenda est la plus nette en période de campagne électorale, elle ne s’y limite pas. La mise
sur agenda s’opère dans un contexte spécifique. Celui-ci distingue trois types de flux indépendants
qui déterminent l’agenda des politiques publiques. Ainsi ce sont moins les propriétés intrinsèques
d’un problème (sa gravité, le nombre de personnes concernées, son urgence. . . ) que sa mise en
visibilité par différents acteurs (à travers des mouvements sociaux, des médias, des experts. . . ), les
ressources de ceux qui le portent et le relaient, les réponses disponibles en termes d’action publique
et son adéquation avec des valeurs dominantes dans une société donnée et à un moment donné qui
expliquent sa mise sur agenda par des autorités publiques. Aucun problème n’est intrinsèquement
public, du fait de propriétés spécifiques. Il n’existe pas de seuil objectif, mesurable (correspondant,
par exemple, à un chiffre n de personnes touchées), à partir duquel un problème devient un sujet de
préoccupations collectives.
Patrick Hassenteufel, « Les processus de mise sur agenda : sélection et construction des problèmes
publics », 2010
Question 3 : Définir la notion de mise à l’agenda politique. Quels peuvent être les obstacles à la
publicisation des problèmes environnementaux ? Quels sont les dynamiques favorisant la publicisa-
tion des problèmes environnementaux ?
environnementales et, comme les entreprises, ont verdi leur discours avec plus ou moins de convic-
tion la capacité des Verts à modifier les orientations des politiques publiques est moins évidente. En
France, en matière environnementale, on n’observe pas sur le long terme de différences majeures
entre les gouvernements de droite et de gauche, avec ou sans les Verts. Il faut ajouter que le système
électoral français et son incitation au bipartisme sont un obstacle direct à l’influence électorale des
Verts. Ce n’est pas le seul. Le poids déterminant dans notre pays des corps d’ingénieurs d’État dans
l’orientation de secteurs aussi déterminants que l‘agriculture, les transports ou l’énergie cantonné
souvent les écologistes au rôle fragile de contre-pouvoir.
Pierre Lascoumes, Action publique et environnement, 2013.
Question 7 : Montrez que l’influence de ces partis ne se limitent pas à l’exercice du pouvoir. Quelles
sont les difficultés auxquelles se heurtent les écologistes ?
Question 8 : Quels conflits apparaissent dans ces documents ? Quels sont les différents acteurs ?
de l’État : c’est le cas lorsqu’il cause un préjudice « direct et certain » à des personnes morales
ou physiques, réparé par l’attribution de dommages-intérêts. Ici, les quatre associations estiment
que l’État leur a causé un préjudice en ne respectant pas ses engagements et objectifs chiffrés en
matière de lutte contre le changement climatique, lesquels sont inscrits dans des lois, des textes
internationaux et notamment européens. Elles invoquent également la violation d’engagements plus
abstraits qui seraient fixés sous la forme de grands principes dans des traités ou la Constitution.
Matthieu Febvre-Issaly, L’affaire du siècle, Esprit 2019 (Avril).
Question 9 : Comment les ONG et les associations peuvent exercer une pression sur les acteurs
concernées ? Donnez des exemples.
-La région
Elle a principalement une compétence d’aménagement du territoire. -Déchets : les Régions doivent
respecter les plans régionaux et interrégionaux de prévention et de gestion des déchets dangereux,
de favoriser leur réemploi (économie circulaire), de diminuer les incidences globales de l’utilisation
des ressources et d’améliorer l’efficacité de leur utilisation.
-Eaux et assainissement : la région doit participer au Schéma d’aménagement et de gestion des
eaux.
-Transports publics : Afin de limiter la pollution et les bouchons aux horaires pendulaires, la région
gère l’organisation des transports ferroviaires régionaux.
-Espaces naturels : la région a plusieurs responsabilités relatives aux espaces naturels. Elle doit réa-
liser les inventaires du patrimoine naturel et les inventaires locaux (par exemple via un observatoire
régional de la biodiversité).
-Urbanisme : la région peut produire des directives régionales d’aménagement.
-Le département
-Intercommunalité
-La Commune
L’élaboration, initiée en début 2013, s’est articulée autour de trois grandes étapes.
De manière plus formelle, l’Acte unique européen de 1986 prévoit, pour la première fois depuis le
débat de la construction européenne, une compétence spécifique de l’UE sur le plan environnemental.
Cette politique entre ensuite dans le domaine de la codécision (aujourd’hui procédure législative
ordinaire) avec le traité de Maastricht de 1992.
Autre étape importante : le traité d’Amsterdam de 1997. C’est ce dernier qui reconnaît le principe
de développement durable – un "développement qui répond aux besoins présents sans compromettre
la capacité des générations futures à satisfaire les leurs" – tel que défini par le rapport Brundtland
de 1987 puis précisé lors du sommet de la Terre de Rio en 1992.
Enfin, plus récemment, le traité de Lisbonne de 2009 vient ajouter un nouvel objectif à la politique
de l’Union dans le domaine de l’environnement. Il s’agit de la "promotion, sur le plan international,
de mesures destinées à faire face aux problèmes régionaux ou planétaires de l’environnement, et en
particulier la lutte contre le changement climatique". Cette nouvelle compétence est accompagnée
par la création d’un poste de commissaire à l’Action pour le climat, en plus du commissaire à
l’Environnement, et parallèlement d’une direction générale "Climat" à la Commission européenne.
Les trois grands objectifs sont les suivants :
-La préservation du "capital naturel" (fertilité des sols, qualité de l’air et de l’eau, biodiversité. . . ).
-La transformation de l’UE en une économie sobre en carbone et mesurée dans son utilisation des res-
sources (traitement des déchets, lutte contre le gaspillage, recyclage. . . ). -La protection de la santé
humaine et du bien-être de l’homme (lutte contre la pollution, limitation des produits chimiques. . . ).
Plusieurs engagements chiffrés ont été pris par l’Union européenne pour l’horizon 2030 : réduire
les émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à 1990, porter à 32 % la part des énergies
renouvelables dans la production d’énergie, et améliorer l’efficacité énergétique de 32,5 % par rapport
aux projections faites en 2007 (ce dernier objectif n’est qu’indicatif).
Principes d’action Les principes fondamentaux qui sous-tendent l’action européenne en matière
d’environnement sont les suivants :
-Le principe de précaution (concept né lors du sommet de la Terre de Rio en 1992 et intégré à
l’acquis communautaire par le traité de Maastricht). Sous-entendu à l’article 36 du traité de Lis-
bonne, il vise à protéger des dommages imprévisibles et incertains. Il est à l’origine des mesures
internationales sur la couche d’ozone (1980) et d’une directive de 2008 sur les OGM.
-Le principe de correction de la pollution à la source. Il consiste à chercher à remonter le plus en
amont possible, en empêchant directement la source de la pollution. Ce traitement à la source est
préférable à l’effacement en aval des conséquences de la pollution. Le principe "pollueur-payeur"
(intégré à l’acquis communautaire par l’Acte unique européen). Les pollueurs doivent supporter le
coût de la pollution dont ils sont responsables. Ils doivent donc verser une somme d’argent pour
remédier aux dommages qu’ils ont causés. Financement de projets.
www.touteleurope.eu
Question 15 : Expliquez le principe de précaution et de correction. Qu’est-ce que le principe de
subsidiarité ? Que signifie les compétences partagées ?
L’adoption des Objectifs du développement durable, ces 17 leviers prioritaires pour un dévelop-
pement soutenable, a fixé notre cap, l’horizon vers lequel nous devons tendre." François Delattre,
représentant permanent de la France auprès des Nations unies, le 10 octobre 2016.
La politique de développement de la France s’inscrit dans le cadre international de l’Agenda 2030
de développement durable adopté le 25 septembre 2015 par les Nations unies. Cet Agenda fixe 17
Objectifs de Développement Durable (ODD) liant lutte contre la pauvreté et développement durable
dans une triple dimension : économique, sociale et environnementale. Cette démarche se tient dans
la continuité des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) datant de l’an 2000.
Une approche globale et novatrice L’objectif est d’engager tous les pays dans une approche intégrée
rendant les 17 ODD inséparables. Cette approche globale couvre ainsi l’ensemble des problématiques
du développement, que ce soit au Nord comme au Sud. Il s’agit également de mettre en œuvre tous
les ODD à différents niveaux, aussi bien national que local. Il est enfin extrêmement novateur dans
le sens où il encourage la participation de la société civile, des citoyens et du secteur privé.
L’Agenda 2030 prend en compte la dimension environnementale, en insistant sur les liens entre
lutte contre la pauvreté et préservation de la planète face aux dérèglements climatiques. Il recense
cinq piliers du développement durable : planète, population, prospérité, paix et partenariats.
Enfin, c’est le Forum politique de haut niveau (FPHN), organisé chaque année, qui permet de
mettre en œuvre les ODD à l’échelle internationale.
La France a été très impliquée dans les négociations de l’Agenda 2030. Elle a fait partie des 22
premiers pays à avoir présenté son rapport de la mise en œuvre des ODD, lors du Forum politique
de haut niveau de 2016. A l’échelle nationale, elle a décidé une augmentation de ses financements
vers l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 4 milliards d’euros d’ici 2020.
La France a particulièrement centré son action sur le climat, en organisant la COP21, amenant les
Etats à signer l’accord de Paris, entré en vigueur le 4 novembre 2016.
www.diplomatie.gouv.fr
Question 16 : Pourquoi une action au niveau international est nécessaire sur les questions en-
vironnementales ? Citez des actions ou institutions internationales en rapport avec les questions
environnementales. Montrez que la coordination des actions au niveau supranational, national et
- Pour lutter contre les externalités négatives, les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments dont les
principaux sont : la réglementation, le marché de quotas d’émission, la taxation, et les subventions à l’innovation
verte. Ces différents instruments présentent des avantages mais aussi des limites, ils sont donc complémentaires.
Une externalité peut être positive ou négative selon que sa conséquence sur le bien-être est fa-
vorable ou défavorable. La pollution sous toutes ses formes est un exemple typique d’externalité
négative : lorsqu’une usine rejette des déchets dans l’environnement, elle inflige, sans contrepartie,
une nuisance aux habitants de la région. L’encombrement dû à la circulation automobile est un
exemple d’externalité négative réciproque : chaque automobiliste est à la fois gêneur et gêné, émet-
teur et récepteur. La vaccination contre des maladies contagieuses, les retombées technologiques
d’une innovation du domaine public sont, en revanche, des externalités positives. L’effet de réseau
constitue l’exemple type d’externalité positive réciproque : la valeur accordée par un consomma-
teur à un service de réseau augmente lorsque le nombre de consommateurs de ce service s’accroît.
Question 17 : Donnez des exemples d’externalités positives et négatives.
L’Ademe apporte des aides à la recherche et développement ou à l’innovation dans ses domaines
d’intervention.
www.ademe.fr
Question 22 : En quoi les subventions à l’innovation permettent d’inciter les agents économiques
à modifier leurs comportements ? Pourquoi cela favorise les externalités positives ? Donnez des
exemples. Quels sont les avantages et les limites ?
sans dégrader l’environnement ; permettre la production et le transport d‘énergies vertes sans porter
atteinte au paysage, dé-saturer des zones denses. Ces problèmes complexes n’appellent pas toujours
une solution tranchée et peuvent être traités de plusieurs manières : ainsi lorsqu‘une ligne de chemin
de fer est saturée, il est possible d’augmenter la capacité en mettant en service des trains plus
grands, en améliorant la signalisation pour mettre en ligne plus de trains, ou en construisant une
nouvelle ligne. Les conditions de réalisation de projets sont aussi plus complexes. Ce sont de moins en
moins des projets neufs en rase campagne (nouvel aéroport, nouvelle ligne à grande vitesse, champ
d’éolienne) ou en mer (éolien offshore). Ce sont souvent des projets d‘extension, de modernisation
d‘infrastructures existantes dont l’exploitation ne peut être interrompue, des projets de développe-
ment dans des zones très denses. Cette complexité les rend de plus en plus coûteux. Les projets sont
de plus en plus contestés. Les contestations traditionnelles sont connues : le refus de subir chez soi
une nuisance même si le projet est utile à la collectivité (phénomène dit NIMBY 1 ) : ou les conflits
sur les différents usages possibles d’un même territoire (agriculture, préservation de la biodiversité,
projets de développement économique). Les grandes infrastructures font l‘objet de contestations plus
radicales dans la mesure où elles incarnent un modèle productiviste , défavorable à l’environnement
et aux solidarités et productions locales. Si la France a conservé une capacité à faire, c‘est-à-dire
à concevoir et réaliser des projets, les conditions de conception ne sont pas optimisées pour faire
converger efficacité économique et efficacité écologique. Ces difficultés s’organisent autour de deux
grandes problématiques : les évolutions du cadre institutionnel se caractérisent par une accumulation
de procédures et de normes ; l‘État n’est plus le seul représentant légitime de l’intérêt général.
Philippe Aghion et al., « Comment concilier développement économique et environnement ? », 2014.
Question 25 : Quels sont les obstacles à la mise en oeuvre d’un projet de grande ampleur ? Quel
est le paradoxe mis en avant dans le document ? Expliquez la fin du texte.
1. Les mouvements NIMBY (Not in My Backyard) décrivent une mobilisation contre un projet près de son domicile.
ville par exemple, elle bénéficie à tous les habitants en même temps, cette qualité est ni rivale, ni
exclusive. On voit donc que le climat peut être abordé soit comme un bien commun, soit comme un
bien collectif : tout dépend de la façon dont on le définit, et du problème que l’on pose. La "nature"
d’un bien dépend de la définition précise que l’on en donne, et du problème que l’on pose. Si l’on
prend l’exemple de l’eau, elle peut être successivement un bien privatif (la consommation d’eau par
un ménage), un bien commun (les réserves d’eau dans une région donnée) et un bien collectif (la
qualité de l’eau sur un territoire).
Fiche Eduscol « quels instruments pour la politique climatique ? »
Question 28 : Rappelez la différence entre un bien commun et un collectif ? Quel problème pose
la question de la différence entre coût social et coût privé ? Pourquoi peut-on parler de défaillance
de marché ?
passager clandestin. L’ennemi du bien commun, c’est le passager clandestin. Qui sont les passagers
clandestin de la taxe carbone ? Tous ceux qui ne la paient pas, ou peu, mais seront gagnants si in
fine ce mécanisme réussit à faire changer les comportements. Car au départ, c’est ça l’idée de la
taxe carbone : renchérir le prix de ce qui pollue pour que les agents économiques, consommateurs,
entreprises, Etats réorientent leur choix vers des solutions bas carbone.
Marie Viennot, France culture.
Question 30 : Comment ce type de comportement peut se traduire à l’échelle internationale ?
tion des températures et l’évolution du produit intérieur brut (PIB) dans 165 pays. Leurs résultats
montrent qu’il existerait une température idéale, à la fois pour la productivité de l’agriculture, pour
la santé humaine et la productivité au travail. Et comme les températures s’élèvent partout sur le
globe, les pays froids se rapprochant de cet idéal ont gagné en richesses produites tandis que les
pays qui étaient déjà chauds se sont appauvris en se réchauffant au-delà de ce seuil.
25 % d’inégalités en plus
Or, la répartition entre pays chauds et pays froids recouvre largement celle entre pays pauvres et
pays riches sur la planète. Entre 1961 et 2010, concluent les scientifiques, le réchauffement clima-
tique a ainsi diminué de 17 à 30 % la richesse par personne dans les pays les plus pauvres. Et bien
que les inégalités entre pays se soient globalement réduites ces dernières décennies, ces inégalités
de richesse par habitant entre pays pauvres et pays riches sont de 25 % plus élevées qu’elles ne
l’auraient été sans réchauffement. Certains exemples avancés par les chercheurs sont édifiants. En
Inde, le réchauffement serait ainsi responsable d’une perte de 31 % du PIB par habitant entre 1961
et 2010. Le manque à gagner serait même de 36 % pour le Soudan, de 29 % pour le Nigéria ou
de 25 % pour le Brésil. À l’inverse, la richesse par habitant de la Norvège a augmenté de 34 % de
plus entre ces deux dates grâce au réchauffement climatique, celle du Canada de 32 % et celle de
la France de 4,8 %.
Enfin, les auteurs soulignent l’iniquité de la situation. Ces sont les pays riches, qui se sont industria-
lisés tôt grâce aux énergies fossiles en émettant énormément de gaz à effet de serre, qui profitent
le plus de la situation. Grâce au réchauffement climatique, les plus gros émetteurs bénéficient en
moyenne d’un surplus de 10 % de PIB par habitant tandis que les plus faibles émetteurs ont vu leur
PIB par habitant être pénalisé de 25 % en moyenne. « Cela correspond au déclin de la production
économique observé aux États-Unis pendant la Grande dépression », note Marshall Burke.
Ces chercheurs de Stanford n’en sont pas à leur première étude sur l’impact économique du ré-
chauffement climatique. En mai 2018, ils signaient déjà un article dans la revue Nature dans lequel
ils chiffraient à 20 000 milliards de dollars le manque à gagner mondial d’ici la fin du siècle si le
climat se réchauffait de 2°C plutôt que de 1,5°C. Et si l’on atteint les 4°C de réchauffement, ce
que notre trajectoire actuelle rend plausible, la production par habitant chuterait de 30 % d’ici
2100, écrivaient-ils. En février, c’est le rapport du think tank britannique IPPR qui alertait sur les
conséquences en cascade potentielles du changement climatiques : coût exorbitant des catastrophes
naturelles, famines, migrations, conflits, etc. Le climat pourrait ainsi être à l’origine d’une crise sys-
témique majeure similaire à celle de 2008.
La solidarité Nord-Sud, elle, peine toujours à émerger. Il est pourtant avéré que les pays riches sont
historiquement responsables du dérèglement climatique (les États-Unis et l’Union européenne tota-
lisent plus de la moitié du total des rejets de CO2 entre 1850 et 2007) et que les pays pauvres en
subiront les plus lourdes conséquences. À titre d’exemple, la mortalité due aux vagues de chaleurs
va devenir particulièrement élevée dans les pays tropicaux et subtropicaux, pourrait être multipliée
par 20 en Colombie d’ici 2080. En Afrique, les prix alimentaires pourraient flamber de 70% d’ici
2080 et 100 millions de personnes pourraient tomber sous le seuil de pauvreté dès 2030 à cause du
changement climatique, en Afrique et Asie du Sud-Est, estime la Banque mondiale.
www.usbeketrica.com/article/rechauffement-climatique-creuse-inegalites-pays
Question 33 : Quels est le problème soulevé dans le document ? Pourquoi cela pose un problème
pour trouver accord au niveau international ?
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