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CHAPITRE II

PARTICULE DANS UN CHAMP ELECTROMAGNETIQUE

II.1- PRINCIPE DE MOINDRE ACTION POUR UNE PARTICULE LIBRE

Nous allons chercher à définir une action ou un lagrangien pour une particule relativiste libre.
La condition d’extrémalité de l’action devrait alors nous donner la ligne d’univers suivie par
cette particule.

II.1.1- Principe de moindre action en physique classique

Considérons un système à n degrés de liberté, 𝛼 = 1, 2, … … … . . , 𝑛, décrit par les coordonnées


d’espace q (t ) et les vitesses q (t ) . Cherchons une équation régissant l’évolution du
système, d’un point A (q (t a ) , t a ) à un point B (q (t b ) , t b ) . La dynamique du système est
entièrement déterminée par une fonction ℒ , appelée Lagrangien :
ℒ(𝑞𝛼 (𝑡), 𝑞̇ 𝛼 (𝑡)) (II.1)

Le principe de moindre action d’Hamilton stipule que la trajectoire réelle du système est telle
qu’une quantité S [q (t )] , appelée action, est stationnaire :

𝑡
S(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫𝑡 𝑏 ℒ(𝑞𝛼 (𝑡), 𝑞̇ 𝛼 (𝑡), 𝑡)𝑑𝑡 (II.2)
𝑎

𝛿𝑆(𝑞𝛼 (𝑡)) = 0 (II.3)

0
Ce principe signifie que si l’on considère la trajectoire réelle q (t ) entre A et B et une autre
trajectoire joignant les points A et B et différant de la trajectoire réelle d’une quantité q (t ) :

q (t ) = q0 (t ) + q (t ) (II.4)

alors la variation (fonctionnelle) de l’action est nulle au premier ordre en q (t ) .

Par généralisation de la différentielle d’une fonction de plusieurs variables

𝑆(𝑞𝑖 , 𝑞̇ 𝑖 ) = ∑𝑖 ℒ(𝑞𝑖 , 𝑞̇ 𝑖 ) (II.5)

𝜕ℒ 𝜕ℒ
𝑑𝑆(𝑞𝑖 , 𝑞̇ 𝑖 ) = ∑ [ 𝑑𝑞𝑖 + 𝑑𝑞̇ ] (II. 6)
𝜕𝑞𝑖 𝜕𝑞̇ 𝑖 𝑖
𝑖

1
La variation de S s’écrit :

𝑡𝑏
𝛿ℒ 𝛿ℒ
𝛿𝑆(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫ [ 𝛿𝑞𝛼 + 𝛿𝑞̇ ] 𝑑𝑡 (II. 7)
𝜕𝑞𝛼 𝜕𝑞̇ 𝛼 𝛼
𝑡𝑎

Pour éliminer le terme :


𝑑
𝛿 𝑞̇ 𝛼 (𝑡) = (𝛿 𝑞𝛼 (𝑡))
𝑑𝑡
on intègre par parties le second terme :
𝑡𝑏 𝑡𝑏
𝑡𝑏
𝜕ℒ 𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
∫ 𝛿𝑞̇ 𝛼 𝑑𝑡 = [ 𝛿𝑞𝛼 (𝑡)] − ∫ ( ) 𝛿𝑞𝛼 𝑑𝑡 (II. 8)
𝜕𝑞̇ 𝛼 𝜕𝑞̇ 𝛼 𝑡 𝑑𝑡 𝜕𝑞̇ 𝛼
𝑡𝑎 𝑎 𝑡𝑎

Le terme intégré est nul à cause des conditions aux bornes, q (t a ) = q (t b ) = 0 , et il
reste :
𝑡𝑏
𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
𝛿𝑆(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫ [ − ( )] 𝛿𝑞𝛼 (𝑡)𝑑𝑡 (II. 9)
𝜕𝑞𝛼 𝑑𝑡 𝜕𝑞̇ 𝛼
𝑡𝑎

Etant donné que la variation q (t ) autour de la trajectoire est arbitraire, pour assurer
S = 0 , l’intégrale doit être nulle, d’où l’on déduit les équations d’Euler-Lagrange, satisfaites
par la trajectoire réelle q0 (t ) :

𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
− ( )=0 (II. 10)
𝜕𝑞𝛼 𝑑𝑡 𝜕𝑞̇ 𝛼

On obtient une équation différentielle semblable pour chaque degré de liberté. On emploie
souvent la notation compacte :

𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
− ( )=0 (II. 11)
𝜕𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 𝜕𝑣
⃗⃗⃗

Dans le cas d’une particule ponctuelle de masse m, d’énergie cinétique 𝑇(𝑣), soumise à une
énergie potentielle 𝑈(𝑟⃗⃗ ), le lagrangien s’écrit :

⃗⃗⃗ ) = 𝑇(𝑣) − 𝑈(𝑟⃗⃗ )


ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 (II. 12)

On définit alors l’impulsion par :

𝜕ℒ 𝜕ℒ
𝑝𝛼 = 𝑜𝑢 ⃗⃗⃗
𝑝 = (II. 13)
𝜕𝑞̇ 𝛼 𝜕𝑣
⃗⃗⃗

On définit également le Hamiltonien comme étant égal à l’énergie totale pour un système
conservatif :

ℋ(𝑝𝛼 (𝑡) , 𝑞𝛼 (𝑡)) = ∑𝛼 𝑝𝛼 (𝑡) 𝑞̇ 𝛼 (𝑡) − ℒ(𝑞𝛼 (𝑡), 𝑞̇ 𝛼 (𝑡)) = 𝑝


⃗⃗⃗ . 𝑣 ⃗⃗⃗ )
⃗⃗⃗ − ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 (II. 14)

2
II.1.2- Principe de moindre action en relativité restreinte

a) Action de la particule libre en dynamique relativiste

En physique classique, pour une particule libre, on a :

1 𝑑𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗ ) = 𝑇(𝑣) =
ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 ⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 𝑜ù ⃗⃗⃗
𝑣 =
2 𝑑𝑡

D’où :
1 1 𝑑𝑟⃗⃗ 1
⃗⃗⃗ )𝑑𝑡 =
𝑆𝑐𝑙 = ∫ ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 ⃗⃗⃗ 2 𝑑𝑡 = 𝑚 ∫ 𝑣
𝑚∫𝑣 ⃗⃗⃗ 𝑑𝑡 = 𝑚 ∫ 𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ (II. 15)
2 2 𝑑𝑡 2

et  S cl = 0 s’écrit encore :

𝛿𝑆𝑐𝑙 = 𝛿(𝑚 ∫ 𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ ) = 0

⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ est relié à la partie spatiale du produit invariant 𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 , puisque :


or 𝑣

𝑑𝑥 𝜇 = (𝑑𝑟⃗⃗ , 𝑖𝑐𝑑𝑡)

𝑣𝜇 = (𝛾𝑣
⃗⃗⃗ , 𝑖𝑐𝛾) (II.16)

𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 = (𝛾𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ , − 𝛾𝑐 2 𝑑𝑡)

Comme  →1 dans la limite classique, on passe du cas classique au cas relativiste en faisant
simplement :

⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ ) = 0
𝛿(𝑚 ∫ 𝑣 ⟹ 𝛿(−𝑚 ∫ 𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = 0 (II.17)

On peut donner les formes équivalentes en notant que :

𝑑𝑥𝜇
𝑑𝑠 2 = 𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ; 𝑣𝜇 = ; 𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝜏 (II. 18)
𝑑𝜏

Alors :
𝑑𝑥𝜇 𝜇 𝑑𝑠 2 𝑑𝑠 𝑐𝑑𝜏
𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 = 𝑑𝑥 = = 𝑑𝑠 = 𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝑠
𝑑𝜏 𝑑𝜏 𝑑𝜏 𝑑𝜏

D’où l’expression de l’action de la particule libre en relativité restreinte :

𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 (II. 19)

Elle est simplement donnée (au facteur numérique − mc près) par la longueur de l’intervalle
le long de la ligne d’univers de la particule libre.

3
b) Action en notation tridimensionnelle

La notation de 𝑆𝑟𝑒𝑙 avec le signe − nous contraint à définir l’intervalle entre deux événements
infinitésimaux de la façon suivante :

𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑟⃗⃗ 2 (II.20)
D’où :
1 𝑑𝑟⃗⃗ 2
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 = −𝑚𝑐 ∫ √𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑟⃗⃗ 2 = −𝑚𝑐√𝑐 2 𝑑𝑡 2 (1 − )
𝑐 2 𝑑𝑡 2

𝑣2
⃗⃗⃗ 𝑣2
⃗⃗⃗
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 2 ∫ 𝑑𝑡√1 − = ∫ (−𝑚𝑐 2√
1 − ) 𝑑𝑡 = ∫ ℒ𝑑𝑡
𝑐2 𝑐2

𝑣2
⃗⃗⃗
𝑆𝑟𝑒𝑙 = ∫ (−𝑚𝑐 2 √1 − ) 𝑑𝑡 = ∫ ℒ𝑑𝑡 (II. 21)
𝑐2
Ce qui conduit au Lagrangien :

𝑣2
⃗⃗⃗
ℒ = −𝑚𝑐 2 √1 − (II. 22)
𝑐2

Dans l’approximation classique 𝑣 ≪ 𝑐 ; on a alors :

2
1𝑣⃗⃗⃗ 2 2
1
ℒ ≅ −𝑚𝑐 (1 − 2
+ ⋯ ) ≅ −𝑚𝑐 + 𝑚𝑣⃗⃗⃗ 2 + ⋯ (II. 23)
2𝑐 2
A la constante − mc 2 près on retrouve bien le Lagrangien classique de la particule libre. On
peut alors calculer :

− L’impulsion :

𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = (II. 24)
𝜕𝑣 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2
- l’énergie totale :
𝐸= 𝑝
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑣 − ℒ
Soit :

𝑚𝑣
⃗⃗⃗ 2√
𝑣2
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 2√
𝑣2
⃗⃗⃗
𝐸= ⃗⃗⃗ − (−𝑚𝑐
𝑣 1− 2 )= + 𝑚𝑐 1− 2
𝑣2 𝑐 𝑣2 𝑐
√1 − ⃗⃗⃗ √1 − ⃗⃗⃗
𝑐2 𝑐2

𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 𝑣
⃗⃗⃗ 2
𝑐2
𝐸= + 𝑚𝑐 2 √1 − 2 .
2 𝑐 ⃗⃗⃗ 2
√1 − 𝑣
⃗⃗⃗ √1 − 𝑣
𝑐2 𝑐2

4
𝑣2
⃗⃗⃗
𝑚𝑣
⃗⃗⃗ 2 (1 − ) ⃗⃗⃗ 2 + 𝑚𝑐 2 − 𝑚𝑣
𝑚𝑣 ⃗⃗⃗ 2
2 𝑐2
𝐸= + 𝑚𝑐 =
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗ 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗ 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2 𝑐2 𝑐2

𝑚𝑐 2
𝐸= 𝑝
⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = (II. 25)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2

On connaît la relation qui existe entre 𝐸 et 𝑝


⃗⃗⃗ :

𝐸 2 = ⃗⃗⃗
𝑝 2 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4 (II.26)

L’équation d’Euler-Lagrange donne simplement :

𝑑 𝜕ℒ 𝑑𝑝⃗⃗⃗
( )= =0 (II. 27)
𝑑𝑡 𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑡

Ce qui était attendu pour la particule libre.

c) Principe de moindre action dans le formalisme de Minkowski

On revient à l’action définie, sous forme covariante, par l’expression suivante :

1 ⁄2
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 = −𝑚𝑐 ∫(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) (II. 28)

Soit :
1 ⁄2
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝛿 (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) (II. 29)

1
On a : [(𝑢)𝑛 ]′ = 𝑛𝑢′𝑢 𝑛−1 avec 𝑛=2 en posant 𝑢 = 𝑣. 𝑤 dont 𝑣 = 𝑑𝑥𝜇 et 𝑤 = 𝑑𝑥 𝜇

1⁄2 1 1⁄2−1
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) [𝛿(𝑑𝑥𝜇 )𝑑𝑥 𝜇 + 𝑑𝑥𝜇 𝛿(𝑑𝑥 𝜇 )]
2

en abaissant et en élevant  dans 𝑑𝑥𝜇 𝛿(𝑑𝑥 𝜇 ), l’expression précédente s’écrit :

1⁄2 1 −1⁄2 𝑑𝑥 𝜇
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) 2𝑑𝑥 𝜇 𝛿(𝑑𝑥𝜇 ) = 𝛿(𝑑𝑥𝜇 )
2 𝑑𝑠

On a de plus :
𝑑𝑥 𝜇
𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝜏 ; 𝑣𝜇 = 𝑒𝑡 𝛿(𝑑𝑥𝜇 ) = 𝑑(𝛿𝑥𝜇 )
𝑑𝜏
Soit :

5
𝜇 1 ⁄2
𝑣𝜇
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 ) = 𝑑(𝛿𝑥𝜇 ) (II. 30)
𝑐

En portant (II.30) dans (II.29), il vient :

𝑏 𝑏
𝑏
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚 ∫ 𝑣 𝜇 𝑑(𝛿𝑥𝜇 ) = −𝑚[𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 ]𝑎 + 𝑚 ∫ 𝑑𝑣𝜇 𝛿𝑥𝜇 (II. 31)
𝑎 𝑎

Ici, a et b repèrent les coordonnées d’espace-temps de deux événements entre lesquels on


minimise l’action et on doit avoir 𝛿𝑥𝜇 (𝑎) = 𝛿𝑥𝜇 (𝑏) = 0 ; d’où :

𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 = 0
𝑎

Il est intéressant de paramétrer la ligne d’univers par le temps propre, soit :

𝑏
𝑑𝑣 𝜇
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 = 0
𝑑𝜏
𝑎

La nullité de 𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 ne peut être assurée pour tous les accroissements que si :

𝑑𝑣 𝜇 𝑑 2 𝑥𝜇
𝑎𝜇 = = =0 (II. 32)
𝑑𝜏 𝑑𝜏 2

Ceci représente l’équation de Lagrange, nécessairement triviale, du mouvement de la


particule libre.

Remarques :

• On peut faire remarquer que le principal intérêt de ce calcul ne réside pas dans cette
équation (II.32) que nous aurions pu obtenir en invoquant l’invariance galiléenne.
Nous avons pris la mesure des difficultés mises en jeu dans un calcul variationnel en
théorie des champs (en particulier, nous avons dû prendre garde de ne manipuler que
des quantités 4-vectorielles ou scalaires).

• Lorsque le système considéré est exclusivement formé de photons, d n’est pas défini
(puisque 𝑑𝑆 = 0) et dans ce cas on introduit un paramètre arbitraire  qui évolue le
long de la ligne d’univers et :

𝑏
𝑑𝑣 𝜇
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝑑𝜆𝛿𝑥𝜇 = 0
𝑑𝜆
𝑎

Soit :
𝑑𝑣 𝜇 𝑑2𝑥𝜇
= =0 (II. 33)
𝑑𝜆 𝑑𝜆2

6
II.2- PARTICULE CHARGEE SOUS CHAMP

Notre système à étudier est constitué d’une particule en interaction avec un champ
représenté par un champ de 4-vecteurs. L’action totale pour ce système peut à priori se
décomposer sous la forme :

𝑆𝑡𝑜𝑡 = 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒 + 𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 + 𝑆𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 (II.34)


𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒

Où :

• 𝑆𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒 représente l’action de la particule en l’absence de champ ;


𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒
• 𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 : l’action décrivant l’interaction entre particule et champ ; d’une part la
particule est la source de champ, d’autre part la présence du champ modifie la
trajectoire de la particule ;
• 𝑆𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 : l’action décrivant le champ seul, en l’absence de la particule.
𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒

II.2.1- Action invariante

Nous devons tout d’abord former une action invariante de Lorentz. L’action décrivant la
particule libre est, comme on le sait :

𝑆𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 (II. 35)


𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒
𝑎

La seule caractéristique électromagnétique de la particule étant sa charge 𝑞 et la seule


caractéristique du champ étant le quadrivecteur-potentiel, 𝐴𝜇 , on forme la quantité 𝑞𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ,
alors l’action d’interaction s’écrit :
𝑏

𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑞 ∫ 𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 (II. 36)


𝑎

D’où l’action totale de la particule (en négligeant l’action du champ libre) :

𝑏 𝑏

𝑆𝑞 = ∫[−𝑚𝑐𝑑𝑠 + 𝑞𝐴𝜇 𝑑𝑥 ] = ∫ [−𝑚𝑐√𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 + 𝑞𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ]


𝜇
(II. 37)
𝑎 𝑎

II.2.2- Calcul variationnel en notation tridimensionnelle

En tenant compte des équations (II.16) et (II.21), la relation (II.37) s’écrit explicitement :

7
𝑏

⃗⃗⃗ 𝑣
𝑆𝑞 = ∫ [−𝑚𝑐 2 √1 − 𝑣 2 ⁄𝑐 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ ] (II. 38)
𝑎

On en déduit le Lagrangien relativiste :

⃗⃗⃗ 𝑣
ℒ = −𝑚𝑐 2 √1 − 𝑣 2 ⁄𝑐 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (II.39)

Dans la limite classique, il devient :


1
ℒ ≅ −𝑚𝑐 2 + 𝑚𝑣 ⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (II. 40)
2
On en déduit :

• l’impulsion généralisée s’écrit :

𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = ⃗⃗⃗ = 𝜋
+ 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 (II. 41)
𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑣
𝑐2

où nous avons défini :

𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝜋 (II. 42)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2

comme l’impulsion relativiste.

• la force généralisée s’écrit :

𝜕ℒ
⃗⃗⃗ =
𝑄 ⃗⃗⃗ ℒ = 𝑞𝛻(𝐴
= 𝛻 ⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻 (II. 43)
𝜕𝑟⃗⃗

Le Hamiltonien relativiste prend la forme :

𝑚𝑐 2
ℋ = ⃗⃗⃗𝑝. 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = + 𝑞𝜑 (II. 44)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2

On peut exprimer le Hamiltonien en fonction de l’impulsion généralisée. En effet, la relation


entre énergie, impulsion relativiste et masse propre d’une particule en mouvement s’écrit :

2 2

𝑚𝑐 2 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
= 𝑐 2 + (𝑚𝑐 2 )2 (II. 45)
𝑣
⃗⃗⃗ 2 𝑣
⃗⃗⃗ 2
√ √
( 1 − 𝑐2 ) ( 1 − 𝑐2 )

Des équations (II.41), (II.44) et (II.45), nous trouvons finalement :

8
ℋ = √(𝑝 ⃗⃗⃗ )2 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4 + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (II. 46)

Aux faibles vitesses, on peut simplifier :

𝑝 ⃗⃗⃗ ≈ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗
Soit :

⃗⃗⃗ 2
1𝑣
2 2
1
ℋ ≈ 𝑚𝑐 (1 + 2
) + 𝑞𝜑 = 𝑚𝑐 + ⃗⃗⃗ 2 + 𝑞𝜑
𝑚𝑣
2𝑐 2

1
ℋ = 𝑚𝑐 2 + (𝑝 ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (II. 47)
2𝑚

Ce qui constitue une expression classique couramment utilisée.

Notons que les équations d’Euler-Lagrange (II.11) appliquées au Lagrangien relativiste (II.39)
conduisent à, compte tenu des relations (II.41) et (II.43) :

𝑑
(𝜋 ⃗⃗⃗ ) = 𝑞𝛻
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐴
⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻
𝑑𝑡

Soit :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑑𝐴
= −𝑞 ⃗⃗⃗ (𝐴
+ 𝑞𝛻 ⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻
𝑑𝑡 𝑑𝑡

On utilise ensuite les relations :


⃗⃗⃗
𝑑𝐴 ⃗⃗⃗
𝜕𝐴
= ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
+ (𝑣 𝛻 )𝐴⃗⃗⃗
𝑑𝑡 𝜕𝑡

⃗⃗⃗
𝛻 (𝐴⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ ) = (𝐴 𝛻 )𝑣 ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + (𝑣 𝛻 )𝐴⃗⃗⃗ + 𝑣
⃗⃗⃗ Λ (⃗⃗⃗⃗
𝛻 Λ ⃗⃗⃗
𝐴 ) + ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ Λ𝑣
𝐴 Λ(𝛻 ⃗⃗⃗ )

D’où découle l’équation fondamentale du mouvement d’une particule chargée dans un champ
électromagnétique :

𝑑𝜋
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝜕𝐴
= 𝑞 (− ⃗⃗⃗ 𝜑 + 𝑣
− 𝛻 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡 𝐴) (II. 48)
𝑑𝑡 𝜕𝑡

Explicitons les termes qui interviennent dans l’équation (II.48) :

⃗⃗⃗
𝑑𝜋
• est la dérivée de l’impulsion 𝜋
⃗⃗⃗ par rapport au temps ;
𝑑𝑡
𝜕𝐴 ⃗⃗⃗
• 𝑞 (− 𝜕𝑡 − ⃗⃗⃗𝛻𝜑+𝑣 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 ) est la force agissant sur une particule dans le champ
électromagnétique. Or dans cette force, nous voyons que :
⃗⃗⃗
𝜕𝐴
✓ 𝑞 (− − 𝛻 ⃗⃗⃗ 𝜑) est indépendant de la vitesse de la particule : c’est la force
𝜕𝑡
𝜕𝐴 ⃗⃗⃗
électrique, ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 . Soit : ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 = 𝑞 (− 𝜕𝑡 − ⃗⃗⃗
𝛻 𝜑) ;

9
✓ 𝑞(𝑣
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴 ) dépend de la vitesse de la particule : c’est la force magnétique, ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 ;
soit : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 = 𝑞(𝑣 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡 𝐴 ).

On a donc :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗
= ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 (𝐼𝐼. 48 𝐵𝑖𝑠)
𝑑𝑡

D’où les définitions suivantes :

▪ On appelle champ électrique, la force électrique par unité de charge ; soit :

⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 ⃗⃗⃗
𝜕𝐴
⃗⃗⃗
𝐸 = = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜑
− 𝑔𝑟𝑎𝑑 (II. 49)
𝑞 𝜕𝑡

▪ On appelle champ magnétique, le facteur devant la vitesse 𝑣


⃗⃗⃗ dans l’expression de :
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚
= 𝑣 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡 𝐴
𝑞
soit :
⃗⃗⃗ 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗
𝐵 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 (II.50)

Les équations du mouvement de la particule chargée dans le champ électromagnétique


s’écrivent sous la forme :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑣
= 𝑞(𝐸 ⃗⃗⃗ Λ ⃗⃗⃗
𝐵 ) (II. 51)
𝑑𝑡

Ceci est l’expression de la force de Lorentz.

II.2.3- Calcul variationnel dans le formalisme de Minkowski

On part de l’action sous la forme (II.37)

  =  − mc(dx dx ) 
b b
S q =  − mcds + qA dx 

 1/ 2
+ qA dx 
a a

Et sa variation s’écrit

 − mc (dx dx ) 
b
S q = = 
+ q ( A dx  )
1/ 2
(II.52)
a

avec :
𝑏 𝑏
1
𝜇 2 𝑏
∫ −𝑚𝑐𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 ) = −𝑚[𝑣 𝛿𝑥𝜇 ] + 𝑚 ∫ 𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇
𝜇
(II. 53)
𝑎
𝑎 𝑎

𝑏 𝑏 𝑏

∫ 𝛿(𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = ∫[𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 + 𝐴𝜇 𝛿(𝑑𝑥 𝜇 )] = ∫[𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 + 𝐴𝜇 𝑑(𝛿𝑥 𝜇 )] (II. 54)


𝑎 𝑎 𝑎
10
Avec :

∫ 𝐴𝜇 𝑑(𝛿𝑥 𝜇 ) = 𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 − ∫ 𝑑𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 (II. 55)

Alors :
𝑏 𝑏
𝜇 𝑏
∫ 𝛿(𝐴𝜇 𝑑𝑥 ) = [𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 ]𝑎 + ∫(𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 − 𝑑𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 (II. 56)
𝑎 𝑎

Par conséquent :

𝑏
𝜇 𝑏 𝑏
𝛿𝑆𝑞 = −𝑚[𝑣 𝛿𝑥𝜇 ]𝑎 + [𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 ]𝑎 + ∫[𝑚𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 + 𝑞(𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 − 𝑑𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 )] (II. 57)
𝑎

Les termes intégrés disparaissent car les variations 𝛿𝑥 𝜇 sont nulles aux extrémités de la
ligne d’univers. De plus, on sait que :

𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝛿𝐴𝜇 = 𝛿𝑥 (II. 58)
𝜕𝑥 𝜈

𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝑑𝐴𝜇 = 𝑑𝑥 (II. 59)
𝜕𝑥 𝜈

En portant (II.58) et (II.59) dans (II.57), il vient :

𝑏
𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚𝑑𝑣𝜇 𝛿𝑥𝜇 + 𝑞 ( 𝛿𝑥 𝑑𝑥 − 𝑑𝑥 𝛿𝑥 )] (II. 60)
𝜕𝑥 𝜈 𝜕𝑥 𝜈
𝑎

𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝑑𝑥 𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜈 𝜇
= ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 + 𝑞 ( 𝜈 𝛿𝑥 − 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏]
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜈 𝑑𝜏
𝑎

𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜇 𝜈
= ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 − 𝑞 ( 𝜈 𝑣 𝜈 𝛿𝑥 𝜇 − 𝑣 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏] (II. 61)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎

En permutant 𝝁 et 𝝂 dans les termes :

𝜕𝐴𝜇
𝑒𝑡 𝑣 𝜇 𝛿𝑥 𝜈
𝜕𝑥 𝜈
il vient :
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 − 𝑞 ( 𝜇 𝑣 𝜈 𝛿𝑥 𝜇 − 𝑣 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏] (II. 62)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎

11
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚 −𝑞( 𝜇 − ) 𝑣 ] 𝛿𝑥 𝜇 𝑑𝜏 (II. 63)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎

La condition 𝛿𝑆𝑞 = 0, impose :

𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜈


𝑚 =𝑞( 𝜇 − 𝜈
) 𝑣 = 𝑞(𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜈 𝐴𝜇 )𝑣 𝜈 = 𝑞𝑓𝜇𝜈 𝑣 𝜈 (II. 64)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥

à condition de poser :

𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜈 = ( − ) = (𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜈 𝐴𝜇 ) (II. 65)
𝜕𝑥 𝜇 𝜕𝑥 𝜈

a) Définition du tenseur champ électromagnétique

La quantité 𝑓𝜇𝜈 définie à l’équation (II.65) est appelée tenseur champ électromagnétique.
C’est un tenseur d’ordre 2 antisymétrique dont les propriétés sont les suivantes :

• 𝑓𝜇𝜇 = 0, on a des zéros sur la diagonale principale ;


• 𝑓𝜇𝜈 = − 𝑓𝜈𝜇

b) Construction de la matrice du tenseur champ électromagnétique

Il est facile de construire le tenseur champ électromagnétique en fonction des champs


électrique ⃗⃗⃗
𝐸 et magnétique ⃗⃗⃗ 𝐵 . Rappelons les expressions de ⃗⃗⃗
𝐸 et ⃗⃗⃗
𝐵 obtenues
respectivement aux équations (II.49) et (II.50) :
𝜕𝐴⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ = −
𝐸 − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜑 ; ⃗⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴 (II. 66)
𝜕𝑡

Commençons par calculer :

𝜕𝐴4 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇4 = − 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜇 = 1, 2, 3 𝑒𝑡 𝜈=4
𝜕𝑥 𝜇 𝜕𝑥 4

En effet :
⃗⃗⃗
𝜕𝐴 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝜑
⃗⃗⃗
𝐸 = − − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜑 ⇒ 𝐸𝜇 = − − (II. 67)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝜇
On sait que :
𝑖𝜑
𝐴4 = 𝑒𝑡 𝑥4 = 𝑥 4 = 𝑖𝑐𝑡 (II. 68)
𝑐
Alors :
𝑖𝜑
𝜕𝐴𝜇 𝜕( )
𝐸𝜇 = −𝑖𝑐 + 𝑖𝑐 𝑐 = 𝑖𝑐 (𝜕𝐴4 − 𝜕𝐴𝜇 ) = 𝑖𝑐𝑓
𝜇4
𝜕(𝑖𝑐𝑡) 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥4

D’où :

12
𝐸1 𝐸𝑥
𝑓14 = −𝑖
= −𝑖
𝑐 𝑐
𝐸𝜇 𝐸𝜇 𝐸 𝐸
𝑓𝜇4 = = −𝑖 ⟹ 𝑓𝜇4 𝑓24 = −𝑖 2 = −𝑖 𝑦 (II. 69)
𝑖𝑐 𝑐 𝑐 𝑐
𝐸3 𝐸𝑧
{ 𝑓34 = −𝑖 𝑐 = −𝑖 𝑐

⃗⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
De la même manière, en projetant 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴 sur les axes 𝑂𝑥, 𝑂𝑦 et 𝑂𝑧, on obtient :

𝜕𝐴𝑧 𝜕𝐴𝑦 𝜕𝐴3 𝜕𝐴2


𝐵𝑥 = − = − = 𝑓23
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥2 𝜕𝑥3
𝜕𝐴𝑥 𝜕𝐴𝑧 𝜕𝐴1 𝜕𝐴3
⃗⃗⃗ 𝐵𝑦 =
𝐵 − = − = −𝑓13 (II. 70)
𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑥3 𝜕𝑥1
𝜕𝐴𝑦 𝜕𝐴𝑥 𝜕𝐴2 𝜕𝐴1
𝐵𝑧 = − = − = 𝑓12
{ 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑥1 𝜕𝑥2

On écrira de manière condensée :


𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜈 = − = ± 𝐵𝜆 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜇, 𝜈, 𝜆 = 1, 2, 3
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈

D’où la matrice du tenseur champ électromagnétique :

 Ex 
 0 Bz − By −i
c 
 Ey 
− B z 0 Bx −i 
f 
 =

c 
E 
(II.71)
 By − Bx 0 −i z 
 c 
i Ex Ey Ez
i i 0 
 c c c 

II.2.4- Transformation de Lorentz pour le champ

Utilisant les règles de transformation des tenseurs, on obtient facilement les transformations
des champs électromagnétiques par changement de référentiels galiléens. Nous avons donc :

𝑓𝜇′ = ℒ ℒ 𝑓


𝜇
(II.72)

𝜇
où la matrice ℒ est donnée par [cf éq. (I.19) du Chapitre I] :

𝛾 0 0 𝑖𝛾𝛽
𝜇 0 1 0 0
[ℒ ] = (II.73)
0 0 1 0
[−𝑖𝛾𝛽 0 0 𝛾 ]

Les seuls éléments non nuls de cette matrice sont donc :


13
ℒ11 = ℒ44 = 𝛾 ; ℒ22 = ℒ33 = 1 ; ℒ41 = −ℒ14 = 𝑖𝛾𝛽 (II.74)

On peut établir la loi de transformation de chaque composante 𝑓𝜇𝜈 (de la matrice donnée par
l’équation (II.73)) par changement de référentiels galiléens. Par exemple la composante
𝑓14 = −𝑖𝐸𝑥 /𝑐 se transforme de la façon suivante :


𝑓14 = ℒ1 ℒ4 𝑓 (II.75)

L’expression (II.75) constitue une somme double sur les indices λ et σ ; elle comprend au total
seize termes. En développant les calculs, et tenant compte des éléments de matrice de
l’équation (II.73), on obtient :


𝑓14 = ℒ11 ℒ44 𝑓14 + ℒ41 ℒ14 𝑓41 (II.76)

Soit :
𝑖𝐸𝑥′ ′ 𝑖𝐸𝑥 𝑖𝐸𝑥
− = 𝛾𝛾 (− ) + (𝑖𝛾𝛽)(−𝑖𝛾𝛽)( )
𝑐 𝑐 𝑐

𝐸𝑥′ = 𝛾 2 (1 − 𝛽2 )𝐸𝑥 = 𝐸𝑥 car 𝛾 2 (1 − 𝛽2 ) = 1 (II.77)

Le calcul développé ci-dessus est trop lourd. On peut le simplifier en rappelant que sous forme
matricielle, l’expression (II.75) s’écrit :

𝑡
[𝑓𝜇′ ] = [ℒ ][ℒ ][ℒ ]
𝜇
(II.78)

𝜇 𝑡 𝜇 𝜇
où [ℒ ] est la matrice transposée de [ℒ ]. On sait que la matrice [ℒ ] est diagonale ; alors
𝝁 𝒕 𝝁
la transposée [𝓛 ] se réduit à la matrice inverse de [𝓛 ] qu’on obtient en changeant 𝜷 en
– 𝜷. Les calculs s’écrivent alors :

 E x' '   Ex 
 0 B '
−B '
−i   0 Bz − By −i
c 
z' y'
 c 
'   0 0 i   Ey 
 E y' 
 0  
− B z ' −i 0  − B z −i
'
0 B x' ' 0 Bx
c =  1 0
 c 
 E z' '   0 0 1 0   E 
 B y' ' − B x' ' 0 −i     By − Bx 0 −i z 
 c  − i 0 0    c 
 E x' '  i E x Ey
0 
E y' ' E z' ' Ez
i i i 0   c
i i

 c c c  c c
 0 0 − i 
 0 1 0 0 

 0 0 1 0 
 
i 0 0  

14
− Ex / c  ( Bz − E y / c  ( B y −  E z / c) − iEx / c    0 0 − i 
 −B − iE y / c   0 1 0
0 Bx 0 
=  
z

 By − Bx 0 − iEz / c   0 0 1 0 
   
 iEx / c i (− Bz + E y / c) i (− By + Ez / c) − Ex / c i 0 0  

 0  ( Bz − E y / c)  (− By − Ez / c) − i 2 (1 −  2 ) Ex / c 
 
  (− Bz + E y / c) 0 Bx i ( Bz − E y / c) 
=
  ( By + E z / c) − Bx 0 i (− By − Ez / c) 
 2 
i (1 −  ) Ex / c i (− Bz + E y / c) i ( By + Ez / c)
2
0 

Sachant que  2 (1 −  2 ) = 1 , il vient :

 E x' '     E 
 0 B z' ' − B y' ' −i   0  ( B z − E y )  (− B y − E z ) − i x 
 c  c c c
 Ey 
 (− B z +  E y )
 E y' ' 
− B z '
'
0 B x' ' −i 0 Bx i ( B z − ) 
c =  c c 
 E z' '    E 
 B y' ' − B x' ' 0 −i    (B y + E z ) − Bx 0 − i ( B y + z )
 c   c c 
 E x' ' E y' ' E z' '   E E E 
i (− B z + ) i (  B y + z )
y
i i i 0  i x 0
 c c c   c c c 

Par identification, on obtient les formules de transformation des champs électrique et


magnétique dans un changement de référentiels galiléens :


 E x' ' = E x  B x' ' = B x
 '  ' 
 E y ' =  ( E y −  cB z ) ; B y ' =  ( B y + E z ) (II.79)
 E ' =  ( E +  cB )  c
 z' z y
B =  (B − E )
' 
 z ' z
c
y

II.2.5- Invariants du champ

Avec les vecteurs champs électrique et magnétique, on peut former des grandeurs invariantes
par rapport aux divers référentiels galiléens.

Il est facile de trouver la forme de ces invariants en partant de la représentation


quadridimensionnelle au moyen du tenseur champ antisymétrique f  . On peut former avec
les composantes de ce tenseur les grandeurs invariantes suivantes :

1  1
f  f  = f 2 = inv. (II.80)
2 2
1
  f   f  = inv. (II.81)
4

Souvent on définit le tenseur champ dual par l’expression suivante :

15
𝑓𝜇 = 𝜀𝜇 𝑓 (II.82)

Ici, toutes les composantes non nulles de 𝜀𝜇𝜈𝜆𝜎 sont égales à +1 ou -1, suivant qu’il est pair ou
impair le nombre de transpositions qui ramènent les nombres 𝜇, 𝜈, 𝜆, 𝜎 à la suite 1, 2, 3, 4.
Exprimant les composantes de f  au moyen des composantes de 𝐸 ⃗⃗⃗ et ⃗⃗⃗
𝐵 en vertu de
(II.71), on voit aisément que ces invariants s’écrivent (sachant que f  = 0 et f  = − f ) :

 2 E y2 E z2 
= 2 ( f + f + f + f + f + f ) = 2 Bz + B y − 2 + Bx − 2 − 2 
2 2 2 2 2 2 2 E x2
2 2
f  12 13 14 23 24
 34
c c c 

1 ⃗⃗⃗
𝐸2
2 2 2 2 2 2 2 ⃗⃗⃗ 2
𝑓𝜇𝜈 = 2 [(𝐵𝑥 + 𝐵𝑦 + 𝐵𝑧 ) − 2 (𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 + 𝐸𝑧 )] = 2 (𝐵 − 2 )
𝑐 𝑐

D’où :

⃗⃗⃗ 2
𝐸
⃗⃗⃗ 2 −
𝐵 = 𝑖𝑛𝑣 (𝐼𝐼. 83)
𝑐2

De la même manière, on vérifie que :

1 ⃗⃗⃗
𝐸 . ⃗⃗⃗
𝐵
𝜀𝜇𝜈𝜆𝜎 𝑓𝜇𝜈 × 𝑓𝜆𝜎 = = 𝑖𝑛𝑣 (𝐼𝐼. 84)
4 𝑐

2.3. Invariants de jauge

Nous avons décrit le quadrivecteur-potentiel par un potentiel vecteur 𝐴 ⃗⃗⃗ et un potentiel


scalaire  . On peut s’interroger, quand 𝐸 ⃗⃗⃗ et 𝐵 ⃗⃗⃗ et  sont déterminés de
⃗⃗⃗ sont donnés, si 𝐴
façon unique. Nous allons vérifier que si l’on a un ensemble de valeurs possibles pour ⃗⃗⃗ 𝐴 et
 , on obtient d’autres potentiels 𝐴
⃗⃗⃗⃗ et 𝜑 décrivant le même champ électromagnétique par
′ ′

la transformation suivante :

𝜕𝜒
𝐴𝜇′ = 𝐴𝜇 + (II. 85)
𝜕𝑥 𝜇

où  est une fonction quelconque dépendant de 𝑟⃗⃗ et 𝑡. Ainsi on a :

𝜑′ 𝜑 𝜕𝜒 𝑖 𝜕𝜒
⃗⃗⃗⃗⃗′ , 𝑖
𝐴𝜇′ = (𝐴 ) ⃗⃗⃗ , 𝑖 )
; 𝐴𝜇 = (𝐴 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗ 𝜒 , −
= (∇ ) (II. 86)
𝑐 𝑐 𝜕𝑥 𝜇 𝑐 𝜕𝑡

En portant (II.86) dans (II.85), on obtient :

𝜕𝜒
⃗⃗⃗⃗
𝐴′ = ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ 𝜒
𝐴 + ∇ 𝑒𝑡 𝜑′ = 𝜑 − (II. 87)
𝜕𝑡

On s’assure aisément que les champs électrique et magnétique déterminés par les équations
𝐴 et  par les potentiels
(II.49) et (II.50) ne changent effectivement pas lorsqu’on remplace ⃗⃗⃗
16
⃗⃗⃗⃗
𝐴′ et 𝜑 ′ déterminés par (II.87). Ainsi la transformation des potentiels (II.85) ne change pas le
champ. Il en résulte que les potentiels ne sont pas déterminés univoquement : le potentiel
vecteur est déterminé au gradient d’une fonction arbitraire près, et le potentiel scalaire
contient comme terme additif la dérivée par rapport au temps de cette même fonction.

Avec la transformation (II.85), l’action s’écrit :


S q' =  − mc(dx dx  )  
+ qA' dx  =  − mc(dx dx  ) + q A + 
  
b b
1/ 2 1/ 2
dx 
a a  x  

 − mc(dx dx )  
b b b
S =
'  1/ 2
+ qA dx 
+ q   dx  = S q + q  d
a x
q
a a

b
S q' = S q + q  d = S q + q (b) −  (a) (II.88)
a

On en déduit :
𝛿𝑆𝑞′ = 𝛿𝑆𝑞 (II. 89)

Ainsi donc, la variation de S q' est équivalente à celle de S q , et la physique est invariante par
changement de jauge.

II.4- Champ électromagnétique constant

Nous appelons champ électromagnétique constant un champ ne dépendant pas du temps.


Dans ces conditions, les formules (II.49) et (II.50) donnant les champs électrique et
magnétique deviennent :

⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜑
𝐸 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐼𝐼. 90)

⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗


𝐵 = 𝑟𝑜𝑡 𝐴 (𝐼𝐼. 91)
Voyons quelle est l’énergie d’une charge dans un champ électromagnétique constant.

Lorsque le champ est constant, la fonction de Lagrange pour une charge ne dépend pas non
plus explicitement du temps. On sait que dans ce cas l’énergie se conserve et coïncide avec la
fonction d’Hamilton. Conformément à (II.44), on a :

mc 2
= + q (II.92)
v2
1− 2
c

Ainsi, dans un champ, à l’énergie d’une particule vient s’ajouter le terme q , qui est l’énergie
potentielle de la charge dans un champ.

On peut faire remarquer le fait fondamental que l’énergie ne dépend que du potentiel
scalaire, et non du potentiel vecteur. En d’autres termes, le champ magnétique n’influe pas
17
sur l’énergie des charges ; seul le champ électrique peut changer l’énergie d’une particule.
Cela tient à ce que, contrairement au champ électrique, le champ magnétique ne travaille pas
lors du déplacement d’une charge.

Lorsque les champs ⃗⃗⃗


𝐸 et ⃗⃗⃗
𝐵 sont les mêmes en tous points de l’espace, on dit que le champ
est uniforme. Le potentiel scalaire d’un champ électrique uniforme peut être exprimé, compte
tenu de (II.90), au moyen du champ électrique ⃗⃗⃗
𝐸 comme suit :

⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗
𝜑 = −𝐸 (II.93)

Quant au potentiel vecteur 𝐴⃗⃗⃗ d’un champ magnétique uniforme, il s’exprime au moyen de 𝐵 ⃗⃗⃗
sous la forme :
⃗⃗⃗ = 1 𝐵
𝐴 ⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ (II.94)
2
⃗⃗⃗ est uniforme, les formules bien connues de l’analyse vectorielle
En effet, étant donné que 𝐵
nous donnent :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐵 . 𝑑𝑖𝑣 𝑟⃗⃗ − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗⃗ 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐵 ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) (II.95)
avec :
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝑑𝑖𝑣𝑟⃗⃗ = + + =3 (𝐼𝐼. 96)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

𝜕 ⃗⃗⃗
𝜕𝐵 𝜕𝑟⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝜕𝐵 𝜕𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐵 ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗𝑟
(𝐵 + ⃗⃗⃗
𝐵 ⃗⃗⃗
= 𝐵 𝑐𝑎𝑟 =0 𝑒𝑡 = 1 (𝐼𝐼. 97)
𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗

Tenant compte de (II.96) et (II.97), (II.95) devient :

⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ ) = 2𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗ (II.98)

On en déduit alors :
⃗⃗⃗
𝐵 Λ 𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗
𝐵 = 𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
) = 𝑟𝑜𝑡 𝐴
2
D’où l’on retrouve l’expression (II.94).
On peut encore prendre le potentiel vecteur d’un champ magnétique uniforme, par exemple,
sous la forme :
Ax = − B y , Ay = Az = 0 (II.99)

(l’axe des 𝑧 a été dirigé selon ⃗⃗⃗


𝐵 ).

⃗⃗⃗ , nous avons aussi l’égalité 𝐵


Il est facile de s’assurer que, pour un tel choix de 𝐴 ⃗⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴.
Conformément aux formules de transformation (II.87), les potentiels (II.94) et (II.99) diffèrent
l’un de l’autre du gradient d’une certaine fonction : on obtient (II.99) en ajoutant ∇ ⃗⃗⃗ 𝜒 à (II.94),
où  = − xyB / 2 .

II.5- Densité lagrangienne

De manière générale, l’action 𝑆, peut s’écrire comme une intégrale sur 4 éléments de volume :

18
𝑆 = ∫ 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡ℓ(𝑥𝜇 , 𝑥̇𝜇 ) (II. 100)

où 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 et ℓ(𝑥𝜇 , 𝑥̇𝜇 ) représentent respectivement l’élément de volume dans l’espace-


temps et la densité lagrangienne. Etant donné que 𝑆 = ∫ ℒ 𝑑𝑡, on en déduit de (II.100)
l’expression de la fonction de Lagrange en fonction de la densité lagrangienne :

ℒ = ∫ 𝑑 3 𝑟⃗⃗ ℓ(𝑥𝜇 , 𝑥̇𝜇 ) (II. 101)

II.6- L’action pour le champ libre

L’action d’interaction particule-champ a été établie (éq. II.36)) dans le cas d’une charge
ponctuelle. Lorsque nous considérons une charge continue 𝑑𝑞 = 𝜌𝑑 3 𝑟⃗⃗ en mouvement
dans un champ électromagnétique, on définit l’action d’interaction particule-champ sous la
forme :

𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫ 𝑑𝑞 𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 (II. 102)

⃗⃗⃗ , 𝑖 𝜑)
Etant donné que 𝐴𝜇 = (𝐴 et 𝑑𝑥 𝜇 = (𝑑𝑟⃗⃗ , 𝑖𝑐𝑑𝑡), l’expression (II.102) conduit à :
𝑐

⃗⃗⃗ . 𝑑𝑟⃗⃗ − 𝜑𝑑𝑡) = ∫ 𝜌(𝐴


𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫ 𝜌 𝑑 3𝑟⃗⃗ (𝐴 ⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ − 𝜑)𝑑 3𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 103)
Avec :
𝑑𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑣
𝑑𝑡

⃗⃗⃗ (𝜌𝑣
𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫(𝐴 ⃗⃗⃗ 𝑗⃗ − 𝜌 𝜑)𝑑 3𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
⃗⃗⃗ ) − 𝜌𝜑) 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫(𝐴 (II. 104)

car : 𝑗⃗ = 𝜌𝑣
⃗⃗⃗

de plus, on sait que :

𝜑
⃗⃗⃗ , 𝑖 )
𝐴𝜇 = (𝐴 𝑒𝑡 𝐽𝜇 = (𝑗⃗ , 𝑖𝑐𝜌) ⟹ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 = ⃗⃗⃗
𝐴 ⃗𝑗 − 𝜌𝜑
𝑐
D’où :
𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 105)

Il nous faut postuler le terme décrivant le champ libre. Par analogie avec la dépendance en 𝑥𝜇
et 𝑥̇𝜇 de la densité lagrangienne de la particule libre, le terme cherché doit faire intervenir à
priori la densité lagrangienne de la forme :

ℓ 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 (𝐴𝜇 , 𝜕𝜈 𝐴𝜇 ) (II.106)

De plus, la densité lagrangienne pour le champ doit être de la forme quadratique. On postule
ainsi que la densité lagrangienne pour le champ s’écrit :

19
1 1 2
ℓ 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 = − 𝑓𝜇𝜈 𝑓𝜇𝜈 = − 𝑓 (II. 107)
4𝜇0 4𝜇0 𝜇𝜈

où 𝜇0 est à priori une constante dimensionnelle telle que la densité lagrangienne ait la
dimension d’une densité d’énergie.

L’action pour le champ libre est donc définie par :

1 1 2
𝑆𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 = ∫ (− 𝑓𝜇𝜈 𝑓𝜇𝜈 ) 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫ (− 𝑓 ) 𝑑 3⃗⃗𝑟 𝑑𝑡 (II. 108)
4 4𝜇0 𝜇𝜈

L’action totale intégrée entre les instants t a et t b s’écrit donc :

𝑡𝑏 𝑡𝑏 𝑡𝑏
1 2
𝑆 = ∫ −𝑚𝑐𝑑𝑠 + ∫ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + ∫ (− 𝑓 ) 𝑑 3⃗⃗𝑟 𝑑𝑡 (II. 109)
4𝜇0 𝜇𝜈
𝑡𝑎 𝑡𝑎 𝑡𝑎

II.7- Equations de Lagrange

Pour établir les équations de Lagrange, nous supposerons que la trajectoire de la particule est
imposée, c’est-à-dire connue. Ceci suggère que le courant ne doit pas varier. La variation de
l’action totale (II.109) s’écrit alors :

1
𝛿𝑆 = 0 + ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 − 2
∫ 𝛿(𝑓𝜇𝜈 )𝑑 3𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 110)
4𝜇0
Nous savons que :

2
𝛿(𝑓𝜇𝜈 ) = 2𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 (II.111)
avec :
𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜕(𝛿𝐴𝜈 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 )
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = 𝑓𝜇𝜈 𝛿 [ − ] = 𝑓𝜇𝜈 [ − ]
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈

𝜕(𝛿𝐴𝜈 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 )
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = 𝑓𝜇𝜈 − 𝑓𝜇𝜈
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈

En intervertissant  et  dans le premier terme de droite, on obtient :


𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 )
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = 𝑓𝜈𝜇 − 𝑓𝜇𝜈 = −2𝑓𝜇𝜈 (II. 112)
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈

Car 𝑓𝜈𝜇 = −𝑓𝜇𝜈

En portant (II.112) dans (II.111), puis dans (II.110), on obtient :

1 𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 3
𝛿𝑆 = ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + ∫ 𝑓𝜇𝜈 𝑑 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
𝜇0 𝜕𝑥𝜈

En intégrant par parties la deuxième intégrale, il vient :

20
1 𝑡𝑏 𝜕𝑓𝜇𝜈
𝛿𝑆 = ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + {[𝑓𝜇𝜈 𝛿𝐴𝜇 ]𝑡 − ∫ 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡}
𝜇0 𝑎 𝜕𝑥𝜈

Ici, 𝑡𝑎 et 𝑡𝑏 repèrent les instants d’espace-temps de deux événements entre lesquels on


minimise l’action et on doit avoir A (t a ) = A (t b ) = 0 ; d’où :
1 𝜕𝑓𝜇𝜈
𝛿𝑆 = ∫ (𝐽𝜇 − ) 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3⃗⃗𝑟 𝑑𝑡 (II. 113)
𝜇0 𝜕𝑥𝜈

La condition 𝛿𝑆 = 0, impose :

𝜕𝑓𝜇𝜈
= 𝜇0 𝐽𝜇 (II. 114)
𝜕𝑥𝜈

II.8- Equations de Maxwell

II.8.1- Premier groupe d’équations de Maxwell

En fait, le tenseur champ électromagnétique est le rotationnel du quadrivecteur potentiel. Il


faut donc tirer parti de cette propriété. A trois dimensions, elle impliquerait la nullité de la
divergence. Nous allons maintenant établir la propriété correspondante dans le formalisme
quadridimensionnel. En écrivant cette propriété en termes de champs électrique et
magnétique, nous établirons les relations différentielles entre eux qui ne seront autres que
les deux équations de maxwell. Nous avons donc :

𝑓𝜇𝜈 = 𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜈 𝐴𝜇 (II.115)

On en déduit immédiatement :

𝜕𝜆 𝑓𝜇𝜈 = 𝜕𝜆 𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜆 𝜕𝜈 𝐴𝜇
𝜕𝑓𝜇𝜈 {𝜕𝜇 𝑓𝜈𝜆 = 𝜕𝜇 𝜕𝜈 𝐴𝜆 − 𝜕𝜇 𝜕𝜆 𝐴𝜈 (II. 116)
𝜕𝜈 𝑓𝜆𝜇 = 𝜕𝜈 𝜕𝜆 𝐴𝜇 − 𝜕𝜈 𝜕𝜇 𝐴𝜆

En remarquant que les dérivées secondes croisées du potentiel sont égales, et en faisant la
somme de ces trois équations, on obtient donc :

𝜕𝜆 𝑓𝜇𝜈 + 𝜕𝜇 𝑓𝜈𝜆 + 𝜕𝜈 𝑓𝜆𝜇 = 0 (II.117)

Cette équation est une conséquence directe du fait que le champ dérive d’un potentiel (c’est
d’ailleurs une condition nécessaire et suffisante).

Pour en comprendre la signification physique, écrivons cette équation en termes de champs


électrique et magnétique. Remarquons d’abord que, s’il y a à priori 64 équations possibles,
seules quatre ne sont pas triviales. Si les trois indices sont identiques, tous les f sont nuls et
l’équation est un truisme. Si deux indices sont égaux (par exemple 𝜆 = 𝜇), l’équation se
réduit à   ( f  + f ) = 0 , une tautologie en raison de l’antisymétrie de f . L’équation n’est
non triviale que si les trois indices sont différents et il ne reste donc que quatre équations
indépendantes.

21
• La première correspondant aux indices 1, 2, 3. Elle s’écrit :

𝜕𝑓23 𝜕𝑓31 𝜕𝑓12


+ + =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝜕𝑥3

Avec : 𝑓23 = 𝐵𝑥 ; 𝑓31 = 𝐵𝑦 ; 𝑓12 = 𝐵𝑧 ; 𝑥1 = 𝑥 ; 𝑥2 = 𝑦 ; 𝑥3 = 𝑧


d’où :
𝜕𝐵𝑥 𝜕𝐵𝑦 𝜕𝐵𝑧
+ + ⃗⃗⃗ = 0
= 𝑑𝑖𝑣𝐵 (II. 118)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

• La seconde équation correspond aux indices 2, 3, 4. Elle s’écrit :

𝜕𝑓34 𝜕𝑓42 𝜕𝑓23


+ + =0
𝜕𝑥2 𝜕𝑥3 𝜕𝑥4

Avec : 𝑓34 = −𝑖𝐸𝑧 /𝑐 ; 𝑓42 = 𝑖𝐸𝑦 /𝑐 ; 𝑓23 = 𝐵𝑥 ; 𝑥4 = 𝑖𝑐𝑡


d’où :

𝜕𝐸𝑧 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐵𝑥 ⃗⃗⃗


𝜕𝐵
− = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐸 )𝑥 = − ( ) (II. 119)
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑥

• La troisième équation correspond aux indices 1, 3, 4. Elle s’écrit :

𝜕𝑓34 𝜕𝑓41 𝜕𝑓13


+ + =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥3 𝜕𝑥4

Avec : 𝑓34 = −𝑖𝐸𝑧 /𝑐 ; 𝑓41 = 𝑖𝐸𝑥 /𝑐 ; 𝑓13 = −𝐵𝑦 ; 𝑥4 = 𝑖𝑐𝑡


d’où :
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑧 𝜕𝐵𝑦 ⃗⃗⃗
𝜕𝐵
− = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐸 )𝑦 = − ( ) (II. 120)
𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑦

• La quatrième équation correspond aux indices 1, 2, 4. Elle s’écrit :

𝜕𝑓24 𝜕𝑓41 𝜕𝑓12


+ + =0
𝜕𝑥1 𝜕𝑥2 𝜕𝑥4

avec : 𝑓24 = −𝑖𝐸𝑦 /𝑐 ; 𝑓41 = 𝑖𝐸𝑥 /𝑐 ; 𝑓12 = 𝐵𝑧 ; 𝑥4 = 𝑖𝑐𝑡

d’où :
𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐵𝑧 ⃗⃗⃗
𝜕𝐵
− = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐸 )𝑧 = − ( ) (II. 121)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑧

Les équations (II.119), (II.120) et (II.121) peuvent s’écrire donc :

⃗⃗⃗
𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐸 =− (II. 122)
𝜕𝑡

22
II.8.2- Deuxième groupe d’équations de Maxwell

Nous pouvons trouver la première équation en écrivant la partie temporelle de l’équation


(II.114) :
𝜕𝑓4𝜈
= 𝜇0 𝐽4
𝜕𝑥𝜈
c’est-à-dire :

f 41 f 42 f 43 f 44
+ + + = 0 J 4
x1 x 2 x3 x 4
avec :
𝑖𝐸𝑥 𝑖𝐸𝑦 𝑖𝐸𝑧
𝑓41 = ; 𝑓42 = ; 𝑓43 = ; 𝑓44 = 0 ; 𝐽4 = 𝑖𝑐𝜌 ; 𝜇0 𝜀0 𝑐 2 = 1
𝑐 𝑐 𝑐

d’où :
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑧 𝜌 𝜌
+ + = ⟹ ⃗⃗⃗ =
𝑑𝑖𝑣𝐸 (II. 123)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜀0 𝜀0
Nous pouvons trouver une deuxième équation  = 1 . On écrit alors :

f 11 f 12 f13 f 14
+ + + = 0 J1
x1 x 2 x3 x 4
avec :
𝐸𝑥
𝑓12 = 𝐵𝑧 ; 𝑓13 = −𝐵𝑦 ; 𝑓14 = −𝑖 ; 𝑓11 = 0 ; 𝐽1 = 𝐽𝑥 ; 𝑥4 = 𝑖𝑐𝑡
𝑐
d’où :
𝜕𝐵𝑧 𝜕𝐵𝑦 1 𝜕𝐸𝑥 1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗
− = 2 + 𝜇0 𝐽𝑥 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐵 )𝑥 = ( ) + 𝜇0 (𝑗⃗ )𝑥 (II. 124)
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡 𝑥

De la même manière pour 𝜇 = 2 et 𝜇 = 3, on trouve respectivement :

𝜕𝐵𝑥 𝜕𝐵𝑧 1 𝜕𝐸𝑦 1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗


− = 2 + 𝜇0 𝐽𝑦 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐵 )𝑦 = ( ) + 𝜇0 (𝑗⃗ )𝑦 (II. 125)
𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡 𝑦

𝜕𝐵𝑦 𝜕𝐵𝑥 1 𝜕𝐸𝑧 1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗


− = 2 + 𝜇0 𝐽𝑧 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐵 )𝑧 = ( ) + 𝜇0 (𝑗⃗ )𝑧 (II. 126)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡 𝑧

Les équations (II.124), (II.125) et (II.126) s’écrivent de manière condensée :

1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐵 = 𝜇0 𝑗⃗ + (II. 127)
𝑐 2 𝜕𝑡

II.9- Tenseur d’énergie-impulsion pour le champ

Le champ électromagnétique doit posséder une énergie. L’énergie et l’impulsion n’étant que
deux aspects du 4-vecteur impulsion-énergie, il doit exister une densité d’impulsion pour le
champ électromagnétique.

23
II.9.1- Tenseur d’énergie-impulsion d’un système quelconque

Considérons un système physique dont la densité lagrangienne est de la forme :

𝜕𝐺
ℓ (𝐺 , 𝜕𝜇 𝐺 = ) (II. 128)
𝜕𝑥𝜇

L’action d’un tel système s’écrit alors :

𝑆 = ∫ ℓ(𝐺 , 𝜕𝜇 𝐺) 𝑑3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 129)

La variation de l’action s’écrit alors :

𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝛿𝑆 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝛿(𝜕𝜇 𝐺)] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 (𝛿𝐺)] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)

On rappelle que :

𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝜕𝜇 ( (𝛿𝐺)) = 𝜕𝜇 ( ) 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 (𝛿𝐺)
𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)

En conséquence :

𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝛿𝑆 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 ( 𝛿𝐺) − 𝜕𝜇 ( ) 𝛿𝐺] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 130)
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)

Lorsque le théorème de Gauss est vérifié,

∫ 𝜕𝜇 𝜒𝜇 𝑑𝑉 = ∮ 𝜒𝜇 𝑑𝑠 = 0

L’équation (II.130) devient :


𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝛿𝑆 = ∫ [ − 𝜕𝜇 ( )] 𝛿𝐺𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)

La condition S = 0 , permet d’obtenir les équations de Lagrange pour un tel système :

𝜕ℓ 𝜕ℓ
− 𝜕𝜇 ( )=0 (II. 131)
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)

Dans la suite, on posera :


𝜕𝐺
𝜕𝜇 𝐺 = = 𝐺𝜇 (II. 132)
𝜕𝑥𝜇

24
L’équation (II.131) s’écrit alors :

𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ
− ( )=0
𝜕𝐺 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺𝜇

qui peut aussi s’écrire sous la forme :


𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ
= ( ) (II. 133)
𝜕𝐺 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈

Comme en mécanique classique, essayons d’établir la conservation de l’énergie. En effet, nous


pouvons écrire :

𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈
= + = 𝐺𝜇 + (II. 134)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇

En portant (II.133) dans l’équation (II.134), on obtient :

𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈
= ( ) 𝐺𝜇 + (II. 135)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇
De plus :
𝜕𝐺𝜈 𝜕 𝜕𝐺 𝜕 𝜕𝐺 𝜕𝐺𝜇
= ( ) = ( )=
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈

Ainsi, l’équation (II.135) devient :

𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜇 𝜕 𝜕ℓ
= ( ) 𝐺𝜇 + = (𝐺𝜇 ) (II. 136)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈

Par ailleurs :
𝜕ℓ 𝜕ℓ
= 𝛿𝜇𝜈 (II. 137)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈

En portant (II.137) dans (II.136), on en déduit :

𝜕 𝜕ℓ 𝜕𝑇𝜇𝜈
(𝛿𝜇𝜈 ℓ − 𝐺𝜇 )= =0
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜈
à condition de poser :
𝜕ℓ 𝜕𝐺
𝑇𝜇𝜈 = 𝛿𝜇𝜈 ℓ − 𝐺𝜇 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐺𝜇 = = 𝜕𝜇 𝐺 (II. 138)
𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇
Le tenseur 𝑇𝜇𝜈 est ainsi appelé tenseur d’énergie-impulsion du système.

II.9.2- Tenseur d’énergie-impulsion pour le champ électromagnétique

Lorsque que le système considéré est un champ électromagnétique, on définit les grandeurs
𝐺et ℓ par les expressions suivantes :
1 2
𝐺 = 𝐴𝜆 ; ℓ𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 = − 𝑓 (II. 139)
4𝜇0 𝜇𝜈
Dans ces conditions, l’équation (II.138) devient :

25
𝜕𝐴𝜆 𝜕ℓ
𝑇𝜇𝜈 = 𝛿𝜇𝜈 ℓ − × (II. 140)
𝜕𝑥𝜇 𝜕 ( 𝐴𝜆 )
𝜕𝑥𝜈

Pour calculer la dérivée de ℓ, il faut calculer 𝛿ℓ. En effet, de la relation (II.139), on obtient :

1
𝛿ℓ = − 𝑓 𝛿𝑓
2𝜇0 𝜇𝜈 𝜇𝜈


𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = −2𝑓𝜇𝜈 = −2𝑓𝜇𝜈 𝛿 ( )
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈

a été établi à l’équation (II.112). On en déduit :

1 𝜕𝐴𝜇 𝜕ℓ 1
𝛿ℓ = 𝑓𝜈𝜇 𝛿 ( ) ⟹ = 𝑓
𝜇0 𝜕𝑥𝜈 𝐴𝜇 𝜇0 𝜈𝜇
𝜕( )
𝜕𝑥𝜈
Par suite :

1 𝜕𝐴𝜆 1
𝑇𝜇𝜈 = { 𝑓𝜈𝜆 − 𝛿 𝜇𝜈 𝑓 2𝜆𝜈 } (II. 141)
𝜇0 𝜕𝑥𝜇 4

On peut toutefois se rendre compte que ce tenseur n’est pas symétrique. Pour le rendre tel,
ajoutons-lui le terme suivant :
1 𝜕𝐴𝜆
𝑓
𝜇0 𝜕𝑥𝜆 𝜈𝜆

Or l’équation de Lagrange d’une particule chargée dans un champ électromagnétique s’écrit


(cf. éq. II.114) :
𝜕𝑓𝜇𝜈
= 𝜇0 𝐽𝜇
𝜕𝑥𝜈
En l’absence de la charge, on a :
𝜕𝑓𝜇𝜈 𝜕𝑓𝜈𝜆
=0 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 =0
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜆
Alors :
𝜕(𝐴𝜇 𝑓𝜈𝜆 ) 𝜕𝑓𝜈𝜆 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝐴𝜆
= 𝐴𝜇 + 𝑓𝜈𝜆 = 𝑓𝜈𝜆 = 𝑓𝜈𝜆
𝜕𝑥𝜆 𝜕𝑥𝜆 𝜕𝑥𝜆 𝜕𝑥𝜆 𝜕𝑥𝜇
Par suite :
1 𝜕(𝐴𝜇 𝑓𝜈𝜆 ) 1
𝑇𝜇𝜈 = { − 𝛿 𝜇𝜈 𝑓 2𝜆𝜈 }
𝜇0 𝜕𝑥𝜆 4
Comme :
𝜕𝐴𝜆 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜆 = ( − ),
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜆
on montre que :

26
1 1
𝑇𝜇𝜈 = {𝑓𝜇𝜆 𝑓𝜈𝜆 − 𝑔 𝜇𝜈 𝑓 2𝜆𝜈 } (II. 142)
𝜇0 4

Ceci est l’expression du tenseur d’énergie-impulsion d’une particule chargée dans un champ
électromagnétique.

II.10- Moment cinétique

En Mécanique classique, le moment cinétique d’un système de particules (𝑖 = 1, … , 𝑁) est


défini par :
𝑁
⃗⃗⃗⃗
𝑀 = ∑ 𝑟⃗⃗ Λ 𝑝
⃗⃗⃗ (II. 143)
𝑖=1
On sait, également en Mécanique classique, que le moment cinétique ⃗⃗⃗⃗
𝑀 est une constante
⃗⃗⃗⃗
du mouvement, c’est-à-dire que 𝑀 se conserve.

La conservation du moment cinétique est due à ce que, en vertu de l’isotropie de l’espace, la


fonction de Lagrange est invariante par rapport aux rotations du système tout entier.
Rappelons que pour les rotations infinitésimales (c’est-à-dire des rotations infiniment voisines
de l’identité), ℜ𝑛⃗ (𝑑𝛼), le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑁 se transforme en ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑁 ′ tel que :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑂𝑁 ′ = ℜ𝑛⃗⃗⃗ (𝑑𝛼)𝑂𝑁 ⃗⃗⃗ Λ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑁 + 𝑑𝛼 𝑛 𝑂𝑁 (II. 144)

Ce qui s’écrit aussi :


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑁 ′ − 𝑂𝑁⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑑𝛼 𝑛
⃗⃗⃗ Λ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑁 (II. 145)

Dans un espace tridimensionnel usuel, nous pouvons toujours choisir 𝑛 ⃗⃗⃗ parallèle à l’axe 𝑂𝑧
(de vecteur unitaire de base 𝑒⃗⃗⃗𝑧 ) ; la relation (II.145) projetée sur les trois axes fournit les
équations suivantes :
𝑥 ′ − 𝑥 = −𝑦𝑑𝛼 ; 𝑦 ′ − 𝑦 = 𝑥𝑑𝛼 ; 𝑧 ′ − 𝑧 = 0 (II. 146)

En théorie des champs, nous faisons le même raisonnement pour obtenir l’expression du
moment cinétique. Désignons, en effet, par 𝑥 𝜇 les coordonnées d’une des particules du
système. Faisons une rotation infinitésimale dans l’espace à quatre dimensions. Dans cette
transformation, les nouvelles coordonnées 𝑥′𝜇 sont reliées aux anciennes 𝑥 𝜇 par les fonctions
linéaires :
𝑥′𝜇 − 𝑥 𝜇 = 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 (II. 147)

avec les coefficients 𝛿𝜇𝜈 infinitésimaux. Les coefficients de ce 4-tenseur 𝛿𝜇𝜈 sont reliés par

les relations assurant l’invariance de la pseudo-norme du 4-vecteur x lors de la rotation de
l’espace ; soit :
(𝑥′𝜇 )2 = (𝑥 𝜇 )2 (II. 148)

En portant 𝑥′𝜇 (tiré de II.147) dans l’équation (II.148), il vient :

(𝑥 𝜇 + 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 )2 = (𝑥 𝜇 )2

Ce qui donne, en négligeant les termes quadratiques en 𝛿𝜇𝜈 :

27
𝑥 𝜇 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 = 0 (II. 149)

Or le produit 𝑥 𝜇 𝑥 𝜈 représente un tenseur symétrique. On sait que le produit contracté d’un


tenseur symétrique par un tenseur antisymétrique est identiquement nul. Par conséquent le
4-tenseur 𝛿𝜇𝜈 doit être antisymétrique, de sorte que :

𝛿𝜇𝜈 = −𝛿𝜈𝜇

Nous avons trouvé un résultat remarquable au sous-paragraphe II.1.2.3-, que nous rappelons
ci-dessous :
𝑏
𝑑𝑉𝜇
𝛿𝑆 = 𝑚 ∫ 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 = 0
𝑎 𝑑𝜏

La relation ci-dessus ne peut être satisfaite qu’à la condition :

𝑑𝑉𝜇
=0
𝑑𝜏

Cette relation détermine la trajectoire réelle de la particule, en d’autres termes, la vitesse de


la particule est constante.

Nous devons, cependant, exprimer la variation de l’action en fonction des coordonnées. Pour
cela, on suppose que seul le point 𝛼 est fixé de telle sorte que 𝛿𝑥𝜇 (𝛼) = 0 ; l’autre point sera
dV 
variable. En ne s’intéressant qu’aux trajectoires réelles qui satisfont = 0 , l’action 𝛿𝑆 se
d
réduit à :

𝛿𝑆 = 𝑚𝑉𝜇 𝛿𝑥𝜇
Par définition, on pose :

𝛿𝑆
= 𝑝𝜇 = 𝑚𝑉𝜇 (II. 150)
𝛿𝑥𝜇

Ceci est le quadrivecteur impulsion-énergie de la particule. Ainsi, la variation 𝛿𝑆 de l’action 𝑆


d’un système de particules dont les coordonnées varient infiniment peu s’écrit :

𝛿𝑆 = ∑ 𝑝𝜇 𝛿𝑥𝜇 (II. 151)

Pour une rotation infinitésimale des axes, on doit écrire, d’après (II.147) :

𝛿𝑥𝜇 = 𝑥′𝜇 − 𝑥 𝜇 = 𝑥𝜈 𝛿𝜇𝜈


D’où :
𝛿𝑆 = ∑ 𝑝𝜇 𝑥𝜈 𝛿𝜇𝜈 = 𝛿𝜇𝜈 ∑ 𝑝𝜇 𝑥𝜈

28
𝑝𝜇 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇
𝛿𝑆 = 𝛿𝜇𝜈 ∑[ + ] (II. 152)
2 2

Où :
1 𝜇 1 𝜇
(𝑝 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) 𝑒𝑡 (𝑝 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) (𝐼𝐼. 153)
2 2

représentent, respectivement, les tenseurs symétrique et antisymétrique.

Sachant que :

1
𝛿𝜇𝜈 ∑ (𝑝𝜇 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) = 0
2
il vient que :
1
𝛿𝑆 = 𝛿𝜇𝜈 ∑(𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 )
2
Soit :
𝛿𝑆 1 1
= ∑(𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) = 𝑀𝜇𝜈
𝛿𝜇𝜈 2 2

La quantité définie par :


𝑀𝜇𝜈 = ∑(𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) (𝐼𝐼. 154)

est appelée tenseur moment cinétique.

II.11- Equation de Schrödinger d’une particule chargée dans un champ électromagnétique

II.11.1- Rappel de l’Hamiltonien d’une particule chargée dans un champ


électromagnétique

Nous avons vu (cf. éq. II.39) que le lagrangien d’une particule relativiste dans un champ
électromagnétique s’écrit :
𝑣2
2
ℒ = −𝑚𝑐 √1 − ⃗⃗⃗ . 𝑣
− 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐼𝐼. 155)
𝑐2
Ce qui permettait de définir, entre autres :

- l’Impulsion généralisée :
𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = ⃗⃗⃗
+ 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 156)
𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 2
√1 − 𝑣 ⁄ 2
𝑐
- l’Hamiltonien :
𝑚𝑐 2
𝐻= 𝑝
⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = + 𝑞𝜑 (𝐼𝐼. 157)
2
√1 − 𝑣 ⁄ 2
𝑐

Dans l’approximation classique, les expressions ci-dessus deviennent :

29
1
ℒ = −𝑚𝑐 2 + ⃗⃗⃗ 𝑣
𝑚𝑣 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐼𝐼. 158)
2

⃗⃗⃗ = 𝑚𝑣
𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 159)

1 1 1 2
ℋ= 𝑚𝑣 2 + 𝑞𝜑 = ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑 =
(𝑚𝑣 (𝑝 ⃗⃗⃗ ) + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 160)
2 2𝑚 2𝑚

II.11.2- Equation classique de Schrödinger : Jauge covariante

Nous allons maintenant construire une équation de Schrödinger indépendante du temps pour
expliquer la jauge covariante. Dans l’approximation classique, nous avons trouvé :
⃗⃗⃗ = 𝑚𝑣
𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 ⟹ 𝑚𝑣 ⃗⃗⃗ = 𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴

Les règles de correspondance de la Mécanique quantique non relativiste permettent d’écrire :


𝑖𝑞
𝑚𝑣⃗⃗⃗ ⟶ − 𝑖ℏ∇ ⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴
⃗⃗⃗ = − 𝑖ℏ (∇
⃗⃗⃗ − ⃗⃗⃗
𝐴) (𝐼𝐼. 161)

⃗⃗⃗ − 𝑖𝑞 ⃗⃗⃗
Par définition, la quantité (∇ 𝐴 ) est appelée la dérivée covariante de jauge.

Dans l’expression de ℋ posons, ℋ = 𝐸 (cas où l’énergie se conserve), nous avons alors :

1 1
𝐸= ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑
(𝑚𝑣 ⟹ ⃗⃗⃗ )2 = 𝐸 − 𝑞𝜑
(𝑚𝑣 (𝐼𝐼. 162)
2𝑚 2𝑚
2
ℏ2 𝑖𝑞
⟹ − ⃗⃗⃗
(∇ − ⃗⃗⃗
𝐴 ) 𝜓 = (𝐸 − 𝑞𝜑)𝜓 (𝐼𝐼. 163)
2𝑚 ℏ

Etant donné que :


𝐸𝑡
𝜓 ≈ 𝑒𝑥𝑝 (−𝑖 ) (𝐼𝐼. 164)

il en résulte que :

2
𝜕𝜓 ℏ2 𝑖𝑞
𝑖ℏ = [− ⃗⃗⃗ −
(∇ ⃗⃗⃗ ) + 𝑞𝜑] 𝜓
𝐴 (𝐼𝐼. 165)
𝜕𝑡 2𝑚 ℏ

II.11.3- Equation relativiste de Schrödinger ou équation de Klein-Gordan

L’équation (II.46) nous avait permis d’écrire :

2
(ℋ − 𝑞𝜑)2 = (𝑝 ⃗⃗⃗ ) 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴

Adoptons pour ℋ = 𝐸 et 𝑝
⃗⃗⃗ les substitutions suivantes :

𝜕
ℋ = 𝐸 = 𝑖ℏ (𝐼𝐼. 166)
𝜕𝑡

⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ = −𝑖ℏ∇
𝑝
D’où :
30
2
𝜕 2
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴
(𝑖ℏ − 𝑞𝜑) 𝜓 = 𝑐 2 (−𝑖ℏ∇ ⃗⃗⃗ ) 𝜓 + 𝑚2 𝑐 4 𝜓 (𝐼𝐼. 167)
𝜕𝑡

Ceci est l’équation de Klein-Gordon d’une particule chargée dans un champ


électromagnétique.

31

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