Nous allons chercher à définir une action ou un lagrangien pour une particule relativiste libre.
La condition d’extrémalité de l’action devrait alors nous donner la ligne d’univers suivie par
cette particule.
Le principe de moindre action d’Hamilton stipule que la trajectoire réelle du système est telle
qu’une quantité S [q (t )] , appelée action, est stationnaire :
𝑡
S(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫𝑡 𝑏 ℒ(𝑞𝛼 (𝑡), 𝑞̇ 𝛼 (𝑡), 𝑡)𝑑𝑡 (II.2)
𝑎
0
Ce principe signifie que si l’on considère la trajectoire réelle q (t ) entre A et B et une autre
trajectoire joignant les points A et B et différant de la trajectoire réelle d’une quantité q (t ) :
𝜕ℒ 𝜕ℒ
𝑑𝑆(𝑞𝑖 , 𝑞̇ 𝑖 ) = ∑ [ 𝑑𝑞𝑖 + 𝑑𝑞̇ ] (II. 6)
𝜕𝑞𝑖 𝜕𝑞̇ 𝑖 𝑖
𝑖
1
La variation de S s’écrit :
𝑡𝑏
𝛿ℒ 𝛿ℒ
𝛿𝑆(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫ [ 𝛿𝑞𝛼 + 𝛿𝑞̇ ] 𝑑𝑡 (II. 7)
𝜕𝑞𝛼 𝜕𝑞̇ 𝛼 𝛼
𝑡𝑎
Le terme intégré est nul à cause des conditions aux bornes, q (t a ) = q (t b ) = 0 , et il
reste :
𝑡𝑏
𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
𝛿𝑆(𝑞𝛼 (𝑡)) = ∫ [ − ( )] 𝛿𝑞𝛼 (𝑡)𝑑𝑡 (II. 9)
𝜕𝑞𝛼 𝑑𝑡 𝜕𝑞̇ 𝛼
𝑡𝑎
Etant donné que la variation q (t ) autour de la trajectoire est arbitraire, pour assurer
S = 0 , l’intégrale doit être nulle, d’où l’on déduit les équations d’Euler-Lagrange, satisfaites
par la trajectoire réelle q0 (t ) :
𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
− ( )=0 (II. 10)
𝜕𝑞𝛼 𝑑𝑡 𝜕𝑞̇ 𝛼
On obtient une équation différentielle semblable pour chaque degré de liberté. On emploie
souvent la notation compacte :
𝜕ℒ 𝑑 𝜕ℒ
− ( )=0 (II. 11)
𝜕𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 𝜕𝑣
⃗⃗⃗
Dans le cas d’une particule ponctuelle de masse m, d’énergie cinétique 𝑇(𝑣), soumise à une
énergie potentielle 𝑈(𝑟⃗⃗ ), le lagrangien s’écrit :
𝜕ℒ 𝜕ℒ
𝑝𝛼 = 𝑜𝑢 ⃗⃗⃗
𝑝 = (II. 13)
𝜕𝑞̇ 𝛼 𝜕𝑣
⃗⃗⃗
On définit également le Hamiltonien comme étant égal à l’énergie totale pour un système
conservatif :
2
II.1.2- Principe de moindre action en relativité restreinte
1 𝑑𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗ ) = 𝑇(𝑣) =
ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 ⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 𝑜ù ⃗⃗⃗
𝑣 =
2 𝑑𝑡
D’où :
1 1 𝑑𝑟⃗⃗ 1
⃗⃗⃗ )𝑑𝑡 =
𝑆𝑐𝑙 = ∫ ℒ(𝑟⃗⃗ , 𝑣 ⃗⃗⃗ 2 𝑑𝑡 = 𝑚 ∫ 𝑣
𝑚∫𝑣 ⃗⃗⃗ 𝑑𝑡 = 𝑚 ∫ 𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ (II. 15)
2 2 𝑑𝑡 2
et S cl = 0 s’écrit encore :
𝛿𝑆𝑐𝑙 = 𝛿(𝑚 ∫ 𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ ) = 0
𝑑𝑥 𝜇 = (𝑑𝑟⃗⃗ , 𝑖𝑐𝑑𝑡)
𝑣𝜇 = (𝛾𝑣
⃗⃗⃗ , 𝑖𝑐𝛾) (II.16)
𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 = (𝛾𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ , − 𝛾𝑐 2 𝑑𝑡)
Comme →1 dans la limite classique, on passe du cas classique au cas relativiste en faisant
simplement :
⃗⃗⃗ 𝑑𝑟⃗⃗ ) = 0
𝛿(𝑚 ∫ 𝑣 ⟹ 𝛿(−𝑚 ∫ 𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = 0 (II.17)
𝑑𝑥𝜇
𝑑𝑠 2 = 𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ; 𝑣𝜇 = ; 𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝜏 (II. 18)
𝑑𝜏
Alors :
𝑑𝑥𝜇 𝜇 𝑑𝑠 2 𝑑𝑠 𝑐𝑑𝜏
𝑣𝜇 𝑑𝑥 𝜇 = 𝑑𝑥 = = 𝑑𝑠 = 𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝑠
𝑑𝜏 𝑑𝜏 𝑑𝜏 𝑑𝜏
Elle est simplement donnée (au facteur numérique − mc près) par la longueur de l’intervalle
le long de la ligne d’univers de la particule libre.
3
b) Action en notation tridimensionnelle
La notation de 𝑆𝑟𝑒𝑙 avec le signe − nous contraint à définir l’intervalle entre deux événements
infinitésimaux de la façon suivante :
𝑑𝑠 2 = 𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑟⃗⃗ 2 (II.20)
D’où :
1 𝑑𝑟⃗⃗ 2
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 = −𝑚𝑐 ∫ √𝑐 2 𝑑𝑡 2 − 𝑑𝑟⃗⃗ 2 = −𝑚𝑐√𝑐 2 𝑑𝑡 2 (1 − )
𝑐 2 𝑑𝑡 2
𝑣2
⃗⃗⃗ 𝑣2
⃗⃗⃗
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 2 ∫ 𝑑𝑡√1 − = ∫ (−𝑚𝑐 2√
1 − ) 𝑑𝑡 = ∫ ℒ𝑑𝑡
𝑐2 𝑐2
𝑣2
⃗⃗⃗
𝑆𝑟𝑒𝑙 = ∫ (−𝑚𝑐 2 √1 − ) 𝑑𝑡 = ∫ ℒ𝑑𝑡 (II. 21)
𝑐2
Ce qui conduit au Lagrangien :
𝑣2
⃗⃗⃗
ℒ = −𝑚𝑐 2 √1 − (II. 22)
𝑐2
2
1𝑣⃗⃗⃗ 2 2
1
ℒ ≅ −𝑚𝑐 (1 − 2
+ ⋯ ) ≅ −𝑚𝑐 + 𝑚𝑣⃗⃗⃗ 2 + ⋯ (II. 23)
2𝑐 2
A la constante − mc 2 près on retrouve bien le Lagrangien classique de la particule libre. On
peut alors calculer :
− L’impulsion :
𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = (II. 24)
𝜕𝑣 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2
- l’énergie totale :
𝐸= 𝑝
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑣 − ℒ
Soit :
𝑚𝑣
⃗⃗⃗ 2√
𝑣2
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 2√
𝑣2
⃗⃗⃗
𝐸= ⃗⃗⃗ − (−𝑚𝑐
𝑣 1− 2 )= + 𝑚𝑐 1− 2
𝑣2 𝑐 𝑣2 𝑐
√1 − ⃗⃗⃗ √1 − ⃗⃗⃗
𝑐2 𝑐2
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ 2
𝑚𝑣 𝑣
⃗⃗⃗ 2
𝑐2
𝐸= + 𝑚𝑐 2 √1 − 2 .
2 𝑐 ⃗⃗⃗ 2
√1 − 𝑣
⃗⃗⃗ √1 − 𝑣
𝑐2 𝑐2
4
𝑣2
⃗⃗⃗
𝑚𝑣
⃗⃗⃗ 2 (1 − ) ⃗⃗⃗ 2 + 𝑚𝑐 2 − 𝑚𝑣
𝑚𝑣 ⃗⃗⃗ 2
2 𝑐2
𝐸= + 𝑚𝑐 =
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗ 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗ 𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2 𝑐2 𝑐2
𝑚𝑐 2
𝐸= 𝑝
⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = (II. 25)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2
𝐸 2 = ⃗⃗⃗
𝑝 2 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4 (II.26)
𝑑 𝜕ℒ 𝑑𝑝⃗⃗⃗
( )= =0 (II. 27)
𝑑𝑡 𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 𝑑𝑡
1 ⁄2
𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝑑𝑠 = −𝑚𝑐 ∫(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) (II. 28)
Soit :
1 ⁄2
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚𝑐 ∫ 𝛿 (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) (II. 29)
1
On a : [(𝑢)𝑛 ]′ = 𝑛𝑢′𝑢 𝑛−1 avec 𝑛=2 en posant 𝑢 = 𝑣. 𝑤 dont 𝑣 = 𝑑𝑥𝜇 et 𝑤 = 𝑑𝑥 𝜇
1⁄2 1 1⁄2−1
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) [𝛿(𝑑𝑥𝜇 )𝑑𝑥 𝜇 + 𝑑𝑥𝜇 𝛿(𝑑𝑥 𝜇 )]
2
1⁄2 1 −1⁄2 𝑑𝑥 𝜇
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) = (𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 𝜇 ) 2𝑑𝑥 𝜇 𝛿(𝑑𝑥𝜇 ) = 𝛿(𝑑𝑥𝜇 )
2 𝑑𝑠
On a de plus :
𝑑𝑥 𝜇
𝑑𝑠 = 𝑐𝑑𝜏 ; 𝑣𝜇 = 𝑒𝑡 𝛿(𝑑𝑥𝜇 ) = 𝑑(𝛿𝑥𝜇 )
𝑑𝜏
Soit :
5
𝜇 1 ⁄2
𝑣𝜇
𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 ) = 𝑑(𝛿𝑥𝜇 ) (II. 30)
𝑐
𝑏 𝑏
𝑏
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = −𝑚 ∫ 𝑣 𝜇 𝑑(𝛿𝑥𝜇 ) = −𝑚[𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 ]𝑎 + 𝑚 ∫ 𝑑𝑣𝜇 𝛿𝑥𝜇 (II. 31)
𝑎 𝑎
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 = 0
𝑎
𝑏
𝑑𝑣 𝜇
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 = 0
𝑑𝜏
𝑎
La nullité de 𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 ne peut être assurée pour tous les accroissements que si :
𝑑𝑣 𝜇 𝑑 2 𝑥𝜇
𝑎𝜇 = = =0 (II. 32)
𝑑𝜏 𝑑𝜏 2
Remarques :
• On peut faire remarquer que le principal intérêt de ce calcul ne réside pas dans cette
équation (II.32) que nous aurions pu obtenir en invoquant l’invariance galiléenne.
Nous avons pris la mesure des difficultés mises en jeu dans un calcul variationnel en
théorie des champs (en particulier, nous avons dû prendre garde de ne manipuler que
des quantités 4-vectorielles ou scalaires).
• Lorsque le système considéré est exclusivement formé de photons, d n’est pas défini
(puisque 𝑑𝑆 = 0) et dans ce cas on introduit un paramètre arbitraire qui évolue le
long de la ligne d’univers et :
𝑏
𝑑𝑣 𝜇
𝛿𝑆𝑟𝑒𝑙 = 𝑚 ∫ 𝑑𝜆𝛿𝑥𝜇 = 0
𝑑𝜆
𝑎
Soit :
𝑑𝑣 𝜇 𝑑2𝑥𝜇
= =0 (II. 33)
𝑑𝜆 𝑑𝜆2
6
II.2- PARTICULE CHARGEE SOUS CHAMP
Notre système à étudier est constitué d’une particule en interaction avec un champ
représenté par un champ de 4-vecteurs. L’action totale pour ce système peut à priori se
décomposer sous la forme :
Où :
Nous devons tout d’abord former une action invariante de Lorentz. L’action décrivant la
particule libre est, comme on le sait :
𝑏 𝑏
En tenant compte des équations (II.16) et (II.21), la relation (II.37) s’écrit explicitement :
7
𝑏
⃗⃗⃗ 𝑣
𝑆𝑞 = ∫ [−𝑚𝑐 2 √1 − 𝑣 2 ⁄𝑐 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ ] (II. 38)
𝑎
⃗⃗⃗ 𝑣
ℒ = −𝑚𝑐 2 √1 − 𝑣 2 ⁄𝑐 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (II.39)
𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = ⃗⃗⃗ = 𝜋
+ 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 (II. 41)
𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑣
𝑐2
𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝜋 (II. 42)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2
𝜕ℒ
⃗⃗⃗ =
𝑄 ⃗⃗⃗ ℒ = 𝑞𝛻(𝐴
= 𝛻 ⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻 (II. 43)
𝜕𝑟⃗⃗
𝑚𝑐 2
ℋ = ⃗⃗⃗𝑝. 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = + 𝑞𝜑 (II. 44)
𝑣2
√1 − ⃗⃗⃗
𝑐2
2 2
𝑚𝑐 2 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
= 𝑐 2 + (𝑚𝑐 2 )2 (II. 45)
𝑣
⃗⃗⃗ 2 𝑣
⃗⃗⃗ 2
√ √
( 1 − 𝑐2 ) ( 1 − 𝑐2 )
8
ℋ = √(𝑝 ⃗⃗⃗ )2 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4 + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (II. 46)
𝑝 ⃗⃗⃗ ≈ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗
Soit :
⃗⃗⃗ 2
1𝑣
2 2
1
ℋ ≈ 𝑚𝑐 (1 + 2
) + 𝑞𝜑 = 𝑚𝑐 + ⃗⃗⃗ 2 + 𝑞𝜑
𝑚𝑣
2𝑐 2
1
ℋ = 𝑚𝑐 2 + (𝑝 ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (II. 47)
2𝑚
Notons que les équations d’Euler-Lagrange (II.11) appliquées au Lagrangien relativiste (II.39)
conduisent à, compte tenu des relations (II.41) et (II.43) :
𝑑
(𝜋 ⃗⃗⃗ ) = 𝑞𝛻
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐴
⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻
𝑑𝑡
Soit :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑑𝐴
= −𝑞 ⃗⃗⃗ (𝐴
+ 𝑞𝛻 ⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ 𝜑
⃗⃗⃗ ) − 𝑞𝛻
𝑑𝑡 𝑑𝑡
⃗⃗⃗
𝛻 (𝐴⃗⃗⃗ 𝑣 ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ ) = (𝐴 𝛻 )𝑣 ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + (𝑣 𝛻 )𝐴⃗⃗⃗ + 𝑣
⃗⃗⃗ Λ (⃗⃗⃗⃗
𝛻 Λ ⃗⃗⃗
𝐴 ) + ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ Λ𝑣
𝐴 Λ(𝛻 ⃗⃗⃗ )
D’où découle l’équation fondamentale du mouvement d’une particule chargée dans un champ
électromagnétique :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝜕𝐴
= 𝑞 (− ⃗⃗⃗ 𝜑 + 𝑣
− 𝛻 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡 𝐴) (II. 48)
𝑑𝑡 𝜕𝑡
⃗⃗⃗
𝑑𝜋
• est la dérivée de l’impulsion 𝜋
⃗⃗⃗ par rapport au temps ;
𝑑𝑡
𝜕𝐴 ⃗⃗⃗
• 𝑞 (− 𝜕𝑡 − ⃗⃗⃗𝛻𝜑+𝑣 𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐴 ) est la force agissant sur une particule dans le champ
électromagnétique. Or dans cette force, nous voyons que :
⃗⃗⃗
𝜕𝐴
✓ 𝑞 (− − 𝛻 ⃗⃗⃗ 𝜑) est indépendant de la vitesse de la particule : c’est la force
𝜕𝑡
𝜕𝐴 ⃗⃗⃗
électrique, ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 . Soit : ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 = 𝑞 (− 𝜕𝑡 − ⃗⃗⃗
𝛻 𝜑) ;
9
✓ 𝑞(𝑣
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴 ) dépend de la vitesse de la particule : c’est la force magnétique, ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 ;
soit : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 = 𝑞(𝑣 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟𝑜𝑡 𝐴 ).
On a donc :
𝑑𝜋
⃗⃗⃗
= ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑚 (𝐼𝐼. 48 𝐵𝑖𝑠)
𝑑𝑡
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝑒 ⃗⃗⃗
𝜕𝐴
⃗⃗⃗
𝐸 = = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜑
− 𝑔𝑟𝑎𝑑 (II. 49)
𝑞 𝜕𝑡
= − mc(dx dx )
b b
S q = − mcds + qA dx
1/ 2
+ qA dx
a a
Et sa variation s’écrit
− mc (dx dx )
b
S q = =
+ q ( A dx )
1/ 2
(II.52)
a
avec :
𝑏 𝑏
1
𝜇 2 𝑏
∫ −𝑚𝑐𝛿(𝑑𝑥𝜇 𝑑𝑥 ) = −𝑚[𝑣 𝛿𝑥𝜇 ] + 𝑚 ∫ 𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇
𝜇
(II. 53)
𝑎
𝑎 𝑎
𝑏 𝑏 𝑏
Alors :
𝑏 𝑏
𝜇 𝑏
∫ 𝛿(𝐴𝜇 𝑑𝑥 ) = [𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 ]𝑎 + ∫(𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 − 𝑑𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 (II. 56)
𝑎 𝑎
Par conséquent :
𝑏
𝜇 𝑏 𝑏
𝛿𝑆𝑞 = −𝑚[𝑣 𝛿𝑥𝜇 ]𝑎 + [𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 ]𝑎 + ∫[𝑚𝑑𝑣 𝜇 𝛿𝑥𝜇 + 𝑞(𝛿𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜇 − 𝑑𝐴𝜇 𝛿𝑥 𝜇 )] (II. 57)
𝑎
Les termes intégrés disparaissent car les variations 𝛿𝑥 𝜇 sont nulles aux extrémités de la
ligne d’univers. De plus, on sait que :
𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝛿𝐴𝜇 = 𝛿𝑥 (II. 58)
𝜕𝑥 𝜈
𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝑑𝐴𝜇 = 𝑑𝑥 (II. 59)
𝜕𝑥 𝜈
𝑏
𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚𝑑𝑣𝜇 𝛿𝑥𝜇 + 𝑞 ( 𝛿𝑥 𝑑𝑥 − 𝑑𝑥 𝛿𝑥 )] (II. 60)
𝜕𝑥 𝜈 𝜕𝑥 𝜈
𝑎
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝑑𝑥 𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝑑𝑥 𝜈 𝜇
= ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 + 𝑞 ( 𝜈 𝛿𝑥 − 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏]
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜈 𝑑𝜏
𝑎
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝐴𝜇 𝜇 𝜈
= ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 − 𝑞 ( 𝜈 𝑣 𝜈 𝛿𝑥 𝜇 − 𝑣 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏] (II. 61)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎
𝜕𝐴𝜇
𝑒𝑡 𝑣 𝜇 𝛿𝑥 𝜈
𝜕𝑥 𝜈
il vient :
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜈 𝜇
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 − 𝑞 ( 𝜇 𝑣 𝜈 𝛿𝑥 𝜇 − 𝑣 𝛿𝑥 ) 𝑑𝜏] (II. 62)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎
11
𝑏
𝑑𝑣𝜇 𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜈
𝛿𝑆𝑞 = ∫ [𝑚 −𝑞( 𝜇 − ) 𝑣 ] 𝛿𝑥 𝜇 𝑑𝜏 (II. 63)
𝑑𝜏 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜈
𝑎
à condition de poser :
𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜈 = ( − ) = (𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜈 𝐴𝜇 ) (II. 65)
𝜕𝑥 𝜇 𝜕𝑥 𝜈
La quantité 𝑓𝜇𝜈 définie à l’équation (II.65) est appelée tenseur champ électromagnétique.
C’est un tenseur d’ordre 2 antisymétrique dont les propriétés sont les suivantes :
𝜕𝐴4 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇4 = − 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜇 = 1, 2, 3 𝑒𝑡 𝜈=4
𝜕𝑥 𝜇 𝜕𝑥 4
En effet :
⃗⃗⃗
𝜕𝐴 𝜕𝐴𝜇 𝜕𝜑
⃗⃗⃗
𝐸 = − − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜑 ⇒ 𝐸𝜇 = − − (II. 67)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝜕𝑥𝜇
On sait que :
𝑖𝜑
𝐴4 = 𝑒𝑡 𝑥4 = 𝑥 4 = 𝑖𝑐𝑡 (II. 68)
𝑐
Alors :
𝑖𝜑
𝜕𝐴𝜇 𝜕( )
𝐸𝜇 = −𝑖𝑐 + 𝑖𝑐 𝑐 = 𝑖𝑐 (𝜕𝐴4 − 𝜕𝐴𝜇 ) = 𝑖𝑐𝑓
𝜇4
𝜕(𝑖𝑐𝑡) 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥4
D’où :
12
𝐸1 𝐸𝑥
𝑓14 = −𝑖
= −𝑖
𝑐 𝑐
𝐸𝜇 𝐸𝜇 𝐸 𝐸
𝑓𝜇4 = = −𝑖 ⟹ 𝑓𝜇4 𝑓24 = −𝑖 2 = −𝑖 𝑦 (II. 69)
𝑖𝑐 𝑐 𝑐 𝑐
𝐸3 𝐸𝑧
{ 𝑓34 = −𝑖 𝑐 = −𝑖 𝑐
⃗⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
De la même manière, en projetant 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝐴 sur les axes 𝑂𝑥, 𝑂𝑦 et 𝑂𝑧, on obtient :
Ex
0 Bz − By −i
c
Ey
− B z 0 Bx −i
f
=
c
E
(II.71)
By − Bx 0 −i z
c
i Ex Ey Ez
i i 0
c c c
Utilisant les règles de transformation des tenseurs, on obtient facilement les transformations
des champs électromagnétiques par changement de référentiels galiléens. Nous avons donc :
𝜇
où la matrice ℒ est donnée par [cf éq. (I.19) du Chapitre I] :
𝛾 0 0 𝑖𝛾𝛽
𝜇 0 1 0 0
[ℒ ] = (II.73)
0 0 1 0
[−𝑖𝛾𝛽 0 0 𝛾 ]
On peut établir la loi de transformation de chaque composante 𝑓𝜇𝜈 (de la matrice donnée par
l’équation (II.73)) par changement de référentiels galiléens. Par exemple la composante
𝑓14 = −𝑖𝐸𝑥 /𝑐 se transforme de la façon suivante :
′
𝑓14 = ℒ1 ℒ4 𝑓 (II.75)
L’expression (II.75) constitue une somme double sur les indices λ et σ ; elle comprend au total
seize termes. En développant les calculs, et tenant compte des éléments de matrice de
l’équation (II.73), on obtient :
′
𝑓14 = ℒ11 ℒ44 𝑓14 + ℒ41 ℒ14 𝑓41 (II.76)
Soit :
𝑖𝐸𝑥′ ′ 𝑖𝐸𝑥 𝑖𝐸𝑥
− = 𝛾𝛾 (− ) + (𝑖𝛾𝛽)(−𝑖𝛾𝛽)( )
𝑐 𝑐 𝑐
′
𝐸𝑥′ = 𝛾 2 (1 − 𝛽2 )𝐸𝑥 = 𝐸𝑥 car 𝛾 2 (1 − 𝛽2 ) = 1 (II.77)
Le calcul développé ci-dessus est trop lourd. On peut le simplifier en rappelant que sous forme
matricielle, l’expression (II.75) s’écrit :
𝑡
[𝑓𝜇′ ] = [ℒ ][ℒ ][ℒ ]
𝜇
(II.78)
𝜇 𝑡 𝜇 𝜇
où [ℒ ] est la matrice transposée de [ℒ ]. On sait que la matrice [ℒ ] est diagonale ; alors
𝝁 𝒕 𝝁
la transposée [𝓛 ] se réduit à la matrice inverse de [𝓛 ] qu’on obtient en changeant 𝜷 en
– 𝜷. Les calculs s’écrivent alors :
E x' ' Ex
0 B '
−B '
−i 0 Bz − By −i
c
z' y'
c
' 0 0 i Ey
E y'
0
− B z ' −i 0 − B z −i
'
0 B x' ' 0 Bx
c = 1 0
c
E z' ' 0 0 1 0 E
B y' ' − B x' ' 0 −i By − Bx 0 −i z
c − i 0 0 c
E x' ' i E x Ey
0
E y' ' E z' ' Ez
i i i 0 c
i i
c c c c c
0 0 − i
0 1 0 0
0 0 1 0
i 0 0
14
− Ex / c ( Bz − E y / c ( B y − E z / c) − iEx / c 0 0 − i
−B − iE y / c 0 1 0
0 Bx 0
=
z
By − Bx 0 − iEz / c 0 0 1 0
iEx / c i (− Bz + E y / c) i (− By + Ez / c) − Ex / c i 0 0
0 ( Bz − E y / c) (− By − Ez / c) − i 2 (1 − 2 ) Ex / c
(− Bz + E y / c) 0 Bx i ( Bz − E y / c)
=
( By + E z / c) − Bx 0 i (− By − Ez / c)
2
i (1 − ) Ex / c i (− Bz + E y / c) i ( By + Ez / c)
2
0
E x' ' E
0 B z' ' − B y' ' −i 0 ( B z − E y ) (− B y − E z ) − i x
c c c c
Ey
(− B z + E y )
E y' '
− B z '
'
0 B x' ' −i 0 Bx i ( B z − )
c = c c
E z' ' E
B y' ' − B x' ' 0 −i (B y + E z ) − Bx 0 − i ( B y + z )
c c c
E x' ' E y' ' E z' ' E E E
i (− B z + ) i ( B y + z )
y
i i i 0 i x 0
c c c c c c
E x' ' = E x B x' ' = B x
' '
E y ' = ( E y − cB z ) ; B y ' = ( B y + E z ) (II.79)
E ' = ( E + cB ) c
z' z y
B = (B − E )
'
z ' z
c
y
Avec les vecteurs champs électrique et magnétique, on peut former des grandeurs invariantes
par rapport aux divers référentiels galiléens.
1 1
f f = f 2 = inv. (II.80)
2 2
1
f f = inv. (II.81)
4
15
𝑓𝜇 = 𝜀𝜇 𝑓 (II.82)
Ici, toutes les composantes non nulles de 𝜀𝜇𝜈𝜆𝜎 sont égales à +1 ou -1, suivant qu’il est pair ou
impair le nombre de transpositions qui ramènent les nombres 𝜇, 𝜈, 𝜆, 𝜎 à la suite 1, 2, 3, 4.
Exprimant les composantes de f au moyen des composantes de 𝐸 ⃗⃗⃗ et ⃗⃗⃗
𝐵 en vertu de
(II.71), on voit aisément que ces invariants s’écrivent (sachant que f = 0 et f = − f ) :
2 E y2 E z2
= 2 ( f + f + f + f + f + f ) = 2 Bz + B y − 2 + Bx − 2 − 2
2 2 2 2 2 2 2 E x2
2 2
f 12 13 14 23 24
34
c c c
1 ⃗⃗⃗
𝐸2
2 2 2 2 2 2 2 ⃗⃗⃗ 2
𝑓𝜇𝜈 = 2 [(𝐵𝑥 + 𝐵𝑦 + 𝐵𝑧 ) − 2 (𝐸𝑥 + 𝐸𝑦 + 𝐸𝑧 )] = 2 (𝐵 − 2 )
𝑐 𝑐
D’où :
⃗⃗⃗ 2
𝐸
⃗⃗⃗ 2 −
𝐵 = 𝑖𝑛𝑣 (𝐼𝐼. 83)
𝑐2
1 ⃗⃗⃗
𝐸 . ⃗⃗⃗
𝐵
𝜀𝜇𝜈𝜆𝜎 𝑓𝜇𝜈 × 𝑓𝜆𝜎 = = 𝑖𝑛𝑣 (𝐼𝐼. 84)
4 𝑐
la transformation suivante :
𝜕𝜒
𝐴𝜇′ = 𝐴𝜇 + (II. 85)
𝜕𝑥 𝜇
𝜑′ 𝜑 𝜕𝜒 𝑖 𝜕𝜒
⃗⃗⃗⃗⃗′ , 𝑖
𝐴𝜇′ = (𝐴 ) ⃗⃗⃗ , 𝑖 )
; 𝐴𝜇 = (𝐴 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗ 𝜒 , −
= (∇ ) (II. 86)
𝑐 𝑐 𝜕𝑥 𝜇 𝑐 𝜕𝑡
𝜕𝜒
⃗⃗⃗⃗
𝐴′ = ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ 𝜒
𝐴 + ∇ 𝑒𝑡 𝜑′ = 𝜑 − (II. 87)
𝜕𝑡
On s’assure aisément que les champs électrique et magnétique déterminés par les équations
𝐴 et par les potentiels
(II.49) et (II.50) ne changent effectivement pas lorsqu’on remplace ⃗⃗⃗
16
⃗⃗⃗⃗
𝐴′ et 𝜑 ′ déterminés par (II.87). Ainsi la transformation des potentiels (II.85) ne change pas le
champ. Il en résulte que les potentiels ne sont pas déterminés univoquement : le potentiel
vecteur est déterminé au gradient d’une fonction arbitraire près, et le potentiel scalaire
contient comme terme additif la dérivée par rapport au temps de cette même fonction.
S q' = − mc(dx dx )
+ qA' dx = − mc(dx dx ) + q A +
b b
1/ 2 1/ 2
dx
a a x
− mc(dx dx )
b b b
S =
' 1/ 2
+ qA dx
+ q dx = S q + q d
a x
q
a a
b
S q' = S q + q d = S q + q (b) − (a) (II.88)
a
On en déduit :
𝛿𝑆𝑞′ = 𝛿𝑆𝑞 (II. 89)
Ainsi donc, la variation de S q' est équivalente à celle de S q , et la physique est invariante par
changement de jauge.
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝜑
𝐸 = −𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐼𝐼. 90)
Lorsque le champ est constant, la fonction de Lagrange pour une charge ne dépend pas non
plus explicitement du temps. On sait que dans ce cas l’énergie se conserve et coïncide avec la
fonction d’Hamilton. Conformément à (II.44), on a :
mc 2
= + q (II.92)
v2
1− 2
c
Ainsi, dans un champ, à l’énergie d’une particule vient s’ajouter le terme q , qui est l’énergie
potentielle de la charge dans un champ.
On peut faire remarquer le fait fondamental que l’énergie ne dépend que du potentiel
scalaire, et non du potentiel vecteur. En d’autres termes, le champ magnétique n’influe pas
17
sur l’énergie des charges ; seul le champ électrique peut changer l’énergie d’une particule.
Cela tient à ce que, contrairement au champ électrique, le champ magnétique ne travaille pas
lors du déplacement d’une charge.
⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗
𝜑 = −𝐸 (II.93)
Quant au potentiel vecteur 𝐴⃗⃗⃗ d’un champ magnétique uniforme, il s’exprime au moyen de 𝐵 ⃗⃗⃗
sous la forme :
⃗⃗⃗ = 1 𝐵
𝐴 ⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ (II.94)
2
⃗⃗⃗ est uniforme, les formules bien connues de l’analyse vectorielle
En effet, étant donné que 𝐵
nous donnent :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵
𝑟𝑜𝑡 𝐵 . 𝑑𝑖𝑣 𝑟⃗⃗ − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗⃗ 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐵 ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) (II.95)
avec :
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝑑𝑖𝑣𝑟⃗⃗ = + + =3 (𝐼𝐼. 96)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕 ⃗⃗⃗
𝜕𝐵 𝜕𝑟⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝜕𝐵 𝜕𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝐵 ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗⃗ . 𝑟⃗⃗ ) = ⃗⃗𝑟
(𝐵 + ⃗⃗⃗
𝐵 ⃗⃗⃗
= 𝐵 𝑐𝑎𝑟 =0 𝑒𝑡 = 1 (𝐼𝐼. 97)
𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗ 𝜕𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗ Λ 𝑟⃗⃗ ) = 2𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝐵
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗ (II.98)
On en déduit alors :
⃗⃗⃗
𝐵 Λ 𝑟⃗⃗
⃗⃗⃗
𝐵 = 𝑟𝑜𝑡⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ( ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
) = 𝑟𝑜𝑡 𝐴
2
D’où l’on retrouve l’expression (II.94).
On peut encore prendre le potentiel vecteur d’un champ magnétique uniforme, par exemple,
sous la forme :
Ax = − B y , Ay = Az = 0 (II.99)
De manière générale, l’action 𝑆, peut s’écrire comme une intégrale sur 4 éléments de volume :
18
𝑆 = ∫ 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡ℓ(𝑥𝜇 , 𝑥̇𝜇 ) (II. 100)
L’action d’interaction particule-champ a été établie (éq. II.36)) dans le cas d’une charge
ponctuelle. Lorsque nous considérons une charge continue 𝑑𝑞 = 𝜌𝑑 3 𝑟⃗⃗ en mouvement
dans un champ électromagnétique, on définit l’action d’interaction particule-champ sous la
forme :
⃗⃗⃗ , 𝑖 𝜑)
Etant donné que 𝐴𝜇 = (𝐴 et 𝑑𝑥 𝜇 = (𝑑𝑟⃗⃗ , 𝑖𝑐𝑑𝑡), l’expression (II.102) conduit à :
𝑐
⃗⃗⃗ (𝜌𝑣
𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫(𝐴 ⃗⃗⃗ 𝑗⃗ − 𝜌 𝜑)𝑑 3𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
⃗⃗⃗ ) − 𝜌𝜑) 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫(𝐴 (II. 104)
car : 𝑗⃗ = 𝜌𝑣
⃗⃗⃗
𝜑
⃗⃗⃗ , 𝑖 )
𝐴𝜇 = (𝐴 𝑒𝑡 𝐽𝜇 = (𝑗⃗ , 𝑖𝑐𝜌) ⟹ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 = ⃗⃗⃗
𝐴 ⃗𝑗 − 𝜌𝜑
𝑐
D’où :
𝑆𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 = ∫ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 105)
Il nous faut postuler le terme décrivant le champ libre. Par analogie avec la dépendance en 𝑥𝜇
et 𝑥̇𝜇 de la densité lagrangienne de la particule libre, le terme cherché doit faire intervenir à
priori la densité lagrangienne de la forme :
De plus, la densité lagrangienne pour le champ doit être de la forme quadratique. On postule
ainsi que la densité lagrangienne pour le champ s’écrit :
19
1 1 2
ℓ 𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 = − 𝑓𝜇𝜈 𝑓𝜇𝜈 = − 𝑓 (II. 107)
4𝜇0 4𝜇0 𝜇𝜈
où 𝜇0 est à priori une constante dimensionnelle telle que la densité lagrangienne ait la
dimension d’une densité d’énergie.
1 1 2
𝑆𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 = ∫ (− 𝑓𝜇𝜈 𝑓𝜇𝜈 ) 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫ (− 𝑓 ) 𝑑 3⃗⃗𝑟 𝑑𝑡 (II. 108)
4 4𝜇0 𝜇𝜈
𝑡𝑏 𝑡𝑏 𝑡𝑏
1 2
𝑆 = ∫ −𝑚𝑐𝑑𝑠 + ∫ 𝐴𝜇 𝐽𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + ∫ (− 𝑓 ) 𝑑 3⃗⃗𝑟 𝑑𝑡 (II. 109)
4𝜇0 𝜇𝜈
𝑡𝑎 𝑡𝑎 𝑡𝑎
Pour établir les équations de Lagrange, nous supposerons que la trajectoire de la particule est
imposée, c’est-à-dire connue. Ceci suggère que le courant ne doit pas varier. La variation de
l’action totale (II.109) s’écrit alors :
1
𝛿𝑆 = 0 + ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 − 2
∫ 𝛿(𝑓𝜇𝜈 )𝑑 3𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 110)
4𝜇0
Nous savons que :
2
𝛿(𝑓𝜇𝜈 ) = 2𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 (II.111)
avec :
𝜕𝐴𝜈 𝜕𝐴𝜇 𝜕(𝛿𝐴𝜈 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 )
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = 𝑓𝜇𝜈 𝛿 [ − ] = 𝑓𝜇𝜈 [ − ]
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈
𝜕(𝛿𝐴𝜈 ) 𝜕(𝛿𝐴𝜇 )
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = 𝑓𝜇𝜈 − 𝑓𝜇𝜈
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈
1 𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 3
𝛿𝑆 = ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + ∫ 𝑓𝜇𝜈 𝑑 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
𝜇0 𝜕𝑥𝜈
20
1 𝑡𝑏 𝜕𝑓𝜇𝜈
𝛿𝑆 = ∫ 𝐽𝜇 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 + {[𝑓𝜇𝜈 𝛿𝐴𝜇 ]𝑡 − ∫ 𝛿𝐴𝜇 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡}
𝜇0 𝑎 𝜕𝑥𝜈
La condition 𝛿𝑆 = 0, impose :
𝜕𝑓𝜇𝜈
= 𝜇0 𝐽𝜇 (II. 114)
𝜕𝑥𝜈
𝑓𝜇𝜈 = 𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜈 𝐴𝜇 (II.115)
On en déduit immédiatement :
𝜕𝜆 𝑓𝜇𝜈 = 𝜕𝜆 𝜕𝜇 𝐴𝜈 − 𝜕𝜆 𝜕𝜈 𝐴𝜇
𝜕𝑓𝜇𝜈 {𝜕𝜇 𝑓𝜈𝜆 = 𝜕𝜇 𝜕𝜈 𝐴𝜆 − 𝜕𝜇 𝜕𝜆 𝐴𝜈 (II. 116)
𝜕𝜈 𝑓𝜆𝜇 = 𝜕𝜈 𝜕𝜆 𝐴𝜇 − 𝜕𝜈 𝜕𝜇 𝐴𝜆
En remarquant que les dérivées secondes croisées du potentiel sont égales, et en faisant la
somme de ces trois équations, on obtient donc :
Cette équation est une conséquence directe du fait que le champ dérive d’un potentiel (c’est
d’ailleurs une condition nécessaire et suffisante).
21
• La première correspondant aux indices 1, 2, 3. Elle s’écrit :
d’où :
𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐵𝑧 ⃗⃗⃗
𝜕𝐵
− = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐸 )𝑧 = − ( ) (II. 121)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑧
⃗⃗⃗
𝜕𝐵
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐸 =− (II. 122)
𝜕𝑡
22
II.8.2- Deuxième groupe d’équations de Maxwell
f 41 f 42 f 43 f 44
+ + + = 0 J 4
x1 x 2 x3 x 4
avec :
𝑖𝐸𝑥 𝑖𝐸𝑦 𝑖𝐸𝑧
𝑓41 = ; 𝑓42 = ; 𝑓43 = ; 𝑓44 = 0 ; 𝐽4 = 𝑖𝑐𝜌 ; 𝜇0 𝜀0 𝑐 2 = 1
𝑐 𝑐 𝑐
d’où :
𝜕𝐸𝑥 𝜕𝐸𝑦 𝜕𝐸𝑧 𝜌 𝜌
+ + = ⟹ ⃗⃗⃗ =
𝑑𝑖𝑣𝐸 (II. 123)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜀0 𝜀0
Nous pouvons trouver une deuxième équation = 1 . On écrit alors :
f 11 f 12 f13 f 14
+ + + = 0 J1
x1 x 2 x3 x 4
avec :
𝐸𝑥
𝑓12 = 𝐵𝑧 ; 𝑓13 = −𝐵𝑦 ; 𝑓14 = −𝑖 ; 𝑓11 = 0 ; 𝐽1 = 𝐽𝑥 ; 𝑥4 = 𝑖𝑐𝑡
𝑐
d’où :
𝜕𝐵𝑧 𝜕𝐵𝑦 1 𝜕𝐸𝑥 1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗
− = 2 + 𝜇0 𝐽𝑥 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
⟹ (𝑟𝑜𝑡 𝐵 )𝑥 = ( ) + 𝜇0 (𝑗⃗ )𝑥 (II. 124)
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝑐 𝜕𝑡 𝑐 2 𝜕𝑡 𝑥
1 𝜕𝐸 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡 𝐵 = 𝜇0 𝑗⃗ + (II. 127)
𝑐 2 𝜕𝑡
Le champ électromagnétique doit posséder une énergie. L’énergie et l’impulsion n’étant que
deux aspects du 4-vecteur impulsion-énergie, il doit exister une densité d’impulsion pour le
champ électromagnétique.
23
II.9.1- Tenseur d’énergie-impulsion d’un système quelconque
𝜕𝐺
ℓ (𝐺 , 𝜕𝜇 𝐺 = ) (II. 128)
𝜕𝑥𝜇
𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝛿𝑆 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝛿(𝜕𝜇 𝐺)] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 (𝛿𝐺)] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)
On rappelle que :
𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝜕𝜇 ( (𝛿𝐺)) = 𝜕𝜇 ( ) 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 (𝛿𝐺)
𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)
En conséquence :
𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕ℓ
𝛿𝑆 = ∫ [ 𝛿𝐺 + 𝜕𝜇 ( 𝛿𝐺) − 𝜕𝜇 ( ) 𝛿𝐺] 𝑑 3 𝑟⃗⃗ 𝑑𝑡 (II. 130)
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺) 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)
∫ 𝜕𝜇 𝜒𝜇 𝑑𝑉 = ∮ 𝜒𝜇 𝑑𝑠 = 0
𝜕ℓ 𝜕ℓ
− 𝜕𝜇 ( )=0 (II. 131)
𝜕𝐺 𝜕(𝜕𝜇 𝐺)
24
L’équation (II.131) s’écrit alors :
𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ
− ( )=0
𝜕𝐺 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺𝜇
𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈
= + = 𝐺𝜇 + (II. 134)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝐺 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇
𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜈
= ( ) 𝐺𝜇 + (II. 135)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇
De plus :
𝜕𝐺𝜈 𝜕 𝜕𝐺 𝜕 𝜕𝐺 𝜕𝐺𝜇
= ( ) = ( )=
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈
𝜕ℓ 𝜕 𝜕ℓ 𝜕ℓ 𝜕𝐺𝜇 𝜕 𝜕ℓ
= ( ) 𝐺𝜇 + = (𝐺𝜇 ) (II. 136)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈
Par ailleurs :
𝜕ℓ 𝜕ℓ
= 𝛿𝜇𝜈 (II. 137)
𝜕𝑥𝜇 𝜕𝑥𝜈
𝜕 𝜕ℓ 𝜕𝑇𝜇𝜈
(𝛿𝜇𝜈 ℓ − 𝐺𝜇 )= =0
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜈
à condition de poser :
𝜕ℓ 𝜕𝐺
𝑇𝜇𝜈 = 𝛿𝜇𝜈 ℓ − 𝐺𝜇 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐺𝜇 = = 𝜕𝜇 𝐺 (II. 138)
𝜕𝐺𝜈 𝜕𝑥𝜇
Le tenseur 𝑇𝜇𝜈 est ainsi appelé tenseur d’énergie-impulsion du système.
Lorsque que le système considéré est un champ électromagnétique, on définit les grandeurs
𝐺et ℓ par les expressions suivantes :
1 2
𝐺 = 𝐴𝜆 ; ℓ𝑐ℎ𝑎𝑚𝑝 = − 𝑓 (II. 139)
4𝜇0 𝜇𝜈
Dans ces conditions, l’équation (II.138) devient :
25
𝜕𝐴𝜆 𝜕ℓ
𝑇𝜇𝜈 = 𝛿𝜇𝜈 ℓ − × (II. 140)
𝜕𝑥𝜇 𝜕 ( 𝐴𝜆 )
𝜕𝑥𝜈
Pour calculer la dérivée de ℓ, il faut calculer 𝛿ℓ. En effet, de la relation (II.139), on obtient :
1
𝛿ℓ = − 𝑓 𝛿𝑓
2𝜇0 𝜇𝜈 𝜇𝜈
où
𝜕(𝛿𝐴𝜇 ) 𝜕𝐴𝜇
𝑓𝜇𝜈 𝛿𝑓𝜇𝜈 = −2𝑓𝜇𝜈 = −2𝑓𝜇𝜈 𝛿 ( )
𝜕𝑥𝜈 𝜕𝑥𝜈
1 𝜕𝐴𝜇 𝜕ℓ 1
𝛿ℓ = 𝑓𝜈𝜇 𝛿 ( ) ⟹ = 𝑓
𝜇0 𝜕𝑥𝜈 𝐴𝜇 𝜇0 𝜈𝜇
𝜕( )
𝜕𝑥𝜈
Par suite :
1 𝜕𝐴𝜆 1
𝑇𝜇𝜈 = { 𝑓𝜈𝜆 − 𝛿 𝜇𝜈 𝑓 2𝜆𝜈 } (II. 141)
𝜇0 𝜕𝑥𝜇 4
On peut toutefois se rendre compte que ce tenseur n’est pas symétrique. Pour le rendre tel,
ajoutons-lui le terme suivant :
1 𝜕𝐴𝜆
𝑓
𝜇0 𝜕𝑥𝜆 𝜈𝜆
26
1 1
𝑇𝜇𝜈 = {𝑓𝜇𝜆 𝑓𝜈𝜆 − 𝑔 𝜇𝜈 𝑓 2𝜆𝜈 } (II. 142)
𝜇0 4
Ceci est l’expression du tenseur d’énergie-impulsion d’une particule chargée dans un champ
électromagnétique.
Dans un espace tridimensionnel usuel, nous pouvons toujours choisir 𝑛 ⃗⃗⃗ parallèle à l’axe 𝑂𝑧
(de vecteur unitaire de base 𝑒⃗⃗⃗𝑧 ) ; la relation (II.145) projetée sur les trois axes fournit les
équations suivantes :
𝑥 ′ − 𝑥 = −𝑦𝑑𝛼 ; 𝑦 ′ − 𝑦 = 𝑥𝑑𝛼 ; 𝑧 ′ − 𝑧 = 0 (II. 146)
En théorie des champs, nous faisons le même raisonnement pour obtenir l’expression du
moment cinétique. Désignons, en effet, par 𝑥 𝜇 les coordonnées d’une des particules du
système. Faisons une rotation infinitésimale dans l’espace à quatre dimensions. Dans cette
transformation, les nouvelles coordonnées 𝑥′𝜇 sont reliées aux anciennes 𝑥 𝜇 par les fonctions
linéaires :
𝑥′𝜇 − 𝑥 𝜇 = 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 (II. 147)
avec les coefficients 𝛿𝜇𝜈 infinitésimaux. Les coefficients de ce 4-tenseur 𝛿𝜇𝜈 sont reliés par
les relations assurant l’invariance de la pseudo-norme du 4-vecteur x lors de la rotation de
l’espace ; soit :
(𝑥′𝜇 )2 = (𝑥 𝜇 )2 (II. 148)
(𝑥 𝜇 + 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 )2 = (𝑥 𝜇 )2
27
𝑥 𝜇 𝑥 𝜈 𝛿𝜇𝜈 = 0 (II. 149)
𝛿𝜇𝜈 = −𝛿𝜈𝜇
Nous avons trouvé un résultat remarquable au sous-paragraphe II.1.2.3-, que nous rappelons
ci-dessous :
𝑏
𝑑𝑉𝜇
𝛿𝑆 = 𝑚 ∫ 𝛿𝑥𝜇 𝑑𝜏 = 0
𝑎 𝑑𝜏
𝑑𝑉𝜇
=0
𝑑𝜏
Nous devons, cependant, exprimer la variation de l’action en fonction des coordonnées. Pour
cela, on suppose que seul le point 𝛼 est fixé de telle sorte que 𝛿𝑥𝜇 (𝛼) = 0 ; l’autre point sera
dV
variable. En ne s’intéressant qu’aux trajectoires réelles qui satisfont = 0 , l’action 𝛿𝑆 se
d
réduit à :
𝛿𝑆 = 𝑚𝑉𝜇 𝛿𝑥𝜇
Par définition, on pose :
𝛿𝑆
= 𝑝𝜇 = 𝑚𝑉𝜇 (II. 150)
𝛿𝑥𝜇
Pour une rotation infinitésimale des axes, on doit écrire, d’après (II.147) :
28
𝑝𝜇 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇
𝛿𝑆 = 𝛿𝜇𝜈 ∑[ + ] (II. 152)
2 2
Où :
1 𝜇 1 𝜇
(𝑝 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) 𝑒𝑡 (𝑝 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) (𝐼𝐼. 153)
2 2
Sachant que :
1
𝛿𝜇𝜈 ∑ (𝑝𝜇 𝑥𝜈 + 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) = 0
2
il vient que :
1
𝛿𝑆 = 𝛿𝜇𝜈 ∑(𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 )
2
Soit :
𝛿𝑆 1 1
= ∑(𝑝𝜇 𝑥𝜈 − 𝑝𝜈 𝑥𝜇 ) = 𝑀𝜇𝜈
𝛿𝜇𝜈 2 2
Nous avons vu (cf. éq. II.39) que le lagrangien d’une particule relativiste dans un champ
électromagnétique s’écrit :
𝑣2
2
ℒ = −𝑚𝑐 √1 − ⃗⃗⃗ . 𝑣
− 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐼𝐼. 155)
𝑐2
Ce qui permettait de définir, entre autres :
- l’Impulsion généralisée :
𝜕ℒ 𝑚𝑣
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ =
𝑝 = ⃗⃗⃗
+ 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 156)
𝜕𝑣
⃗⃗⃗ 2
√1 − 𝑣 ⁄ 2
𝑐
- l’Hamiltonien :
𝑚𝑐 2
𝐻= 𝑝
⃗⃗⃗ 𝑣
⃗⃗⃗ − ℒ = + 𝑞𝜑 (𝐼𝐼. 157)
2
√1 − 𝑣 ⁄ 2
𝑐
29
1
ℒ = −𝑚𝑐 2 + ⃗⃗⃗ 𝑣
𝑚𝑣 2 − 𝑞𝜑 + 𝑞𝐴 ⃗⃗⃗ (𝐼𝐼. 158)
2
⃗⃗⃗ = 𝑚𝑣
𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 159)
1 1 1 2
ℋ= 𝑚𝑣 2 + 𝑞𝜑 = ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑 =
(𝑚𝑣 (𝑝 ⃗⃗⃗ ) + 𝑞𝜑
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴 (𝐼𝐼. 160)
2 2𝑚 2𝑚
Nous allons maintenant construire une équation de Schrödinger indépendante du temps pour
expliquer la jauge covariante. Dans l’approximation classique, nous avons trouvé :
⃗⃗⃗ = 𝑚𝑣
𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ + 𝑞𝐴 ⟹ 𝑚𝑣 ⃗⃗⃗ = 𝑝 ⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴
⃗⃗⃗ − 𝑖𝑞 ⃗⃗⃗
Par définition, la quantité (∇ 𝐴 ) est appelée la dérivée covariante de jauge.
ℏ
Dans l’expression de ℋ posons, ℋ = 𝐸 (cas où l’énergie se conserve), nous avons alors :
1 1
𝐸= ⃗⃗⃗ )2 + 𝑞𝜑
(𝑚𝑣 ⟹ ⃗⃗⃗ )2 = 𝐸 − 𝑞𝜑
(𝑚𝑣 (𝐼𝐼. 162)
2𝑚 2𝑚
2
ℏ2 𝑖𝑞
⟹ − ⃗⃗⃗
(∇ − ⃗⃗⃗
𝐴 ) 𝜓 = (𝐸 − 𝑞𝜑)𝜓 (𝐼𝐼. 163)
2𝑚 ℏ
il en résulte que :
2
𝜕𝜓 ℏ2 𝑖𝑞
𝑖ℏ = [− ⃗⃗⃗ −
(∇ ⃗⃗⃗ ) + 𝑞𝜑] 𝜓
𝐴 (𝐼𝐼. 165)
𝜕𝑡 2𝑚 ℏ
2
(ℋ − 𝑞𝜑)2 = (𝑝 ⃗⃗⃗ ) 𝑐 2 + 𝑚2 𝑐 4
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴
Adoptons pour ℋ = 𝐸 et 𝑝
⃗⃗⃗ les substitutions suivantes :
𝜕
ℋ = 𝐸 = 𝑖ℏ (𝐼𝐼. 166)
𝜕𝑡
⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ = −𝑖ℏ∇
𝑝
D’où :
30
2
𝜕 2
⃗⃗⃗ − 𝑞𝐴
(𝑖ℏ − 𝑞𝜑) 𝜓 = 𝑐 2 (−𝑖ℏ∇ ⃗⃗⃗ ) 𝜓 + 𝑚2 𝑐 4 𝜓 (𝐼𝐼. 167)
𝜕𝑡
31