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Cours de droit des sociétés L3 – M.

Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

COURS DE DROIT DES


SOCIETES L3

Partiel entre le 13 et le 18 décembre : 3 cas pratiques sur 3 points de cours (contrat de société, clause
léonine, société en formation, société non personnalisée, liquidation de la société, droit de vote, cité
de société, l’associé, le dirigeant, convention de vote / pas AJU) 1h par cp, rédiger sous forme de
syllogisme de façon claire et structurée, identifier les Fdmt de juridique applicables, les appliquer et
conclure : dire qui est dans son droit et qui ne l’est pas. Bien agencer sa copie : propre et espacée

Apprendre et comprendre le cours, être capable de raconter son cours

On a droit au code civil, code des sociétés bleu, surligné, postits

On répond à la personne à laquelle s’adresse le cas

Exemple société créée de fait ou en participation : prouver existence d’une société créée de fait :
rappeler chaque élément du contrat : preuve du contrat (1962, affectio societatis)

21/09/21021

Réf : Hypercours, LGDG, Droit des sociétés Cozian Viandier Deboissy, Dalloz collection précis : Droit
commercial société commerciale Philippes Merle

Code de droit des société 2020

 Le droit de société est comme un arbre en toile de fond on a toujours le droit des obligations et
aussi des contrats. Un avocat des affaires doit être spécialisé en droit des contrats (fusion /
acquisition< gérer les contrats de vente des actions : acheter des parts etc.) qualité formelle d’un
juriste : la clarté, être simple

MICHEL JEANTIN<<Le droit des sociétés ne peut être réellement compris que grâce à une référence
constante au droit des obligations qui en constitue non seulement le fondement du droit des sociétés
mais encore la sève qui irrite les ragots jusqu’au plus éloignés>>

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INTRODUCTION .

I- Le droit des sociétés


1- L ’évolution du droit des sociétés

Il n’y a pas de code officiel des sociétés, le code de société est une invention des auditeurs =
regroupement de textes du code civil, code commerces et autres codes spéciaux + jurisprudence. 
Pas d’existence juridique

Le code civil a été créé en 1804. Le nombre de texte qui concernait les sociétés est très faible. Au
début du 19eme sicle il y a très peu de texte qui parle des sociétés. 1804 code civil très peu de texte
concernant les sociétés, début du 19 e on faisait de la société un sous-produit < contrat parmi les
contrats. 1807 : code des commerces 650 articles, 30 concernent les sociétés, à l’époque il n’existait
que 3 sociétés, on se méfie des sociétés et des commerciaux.

Aujourd’hui multitude de textes avec parfois un système de renvoi dans les codes < résultat exemple
2017 une loi vient réformer le droit des sociétés : loi de simplification clarification actualisation du
droit des sociétés mais le législateur a supprimé une opération dont on avait besoin pour un renvoi,
ajout d’une nouvelle opération crée sans le vouloir < trop de textes cela pose de grosses questions et
difficultés pour maitriser et réformer.

Le droit des contrats : On constate aussi que le droit de sociétés fonctionne beaucoup sur le droit des
contrats. Le droit des sociétés fonctionne beaucoup sur le droit des contrats, laissé à la libre volonté
des parties.

 La réforme du droit des sociétés par la loi Pacte Loi n° 2019-486 du 22 mai 2019

Il y’a eu 3 grandes lois :

 24 juillet 1867 : première grande loi : on supprime l’autorisation du gouvernement pour les
sociétés anonymes
 24 juillet 1966 : elle est considérée comme la plus grande loi
 4 janvier 1978

La loi est très inspirée des besoins de la pratique, en 2019 le législateur dresse une liste de la
pratique, besoins de la vraie vie.

De moins en moins la contrainte en droit des sociétés passe par la loi. La contrainte pénale ne
fonctionne plus exemple dans les sociétés cotées il y a un « code » de bonne conduite < on joue sur
le regard des autres qui eux sont transparents et appliquent le code, les sociétés veulent être plus
concurrentielles que les autres.

Autre exemple 2019 loi pacte Bruno Le Maire introduit un concept surréalise dans le code civil : les
société peuvent se créer une raison d’être (gagner ou économiser de l’argent en réalité le bénéfice)
mais ce rapport a Europe tellement d’importance que cela a été ajoutée dans le code civil yaourt >
améliorer la santé de la population problème tous les groupements veulent se créer une raison
d’être < besoin de placer la société en tant que telle partie prenant de la vie en Société, on crée une

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justification sociétale. Les sociétés peuvent se doter d’une raison. Le besoin de placer la société
comme une partie prenante de la vie en société. On crée une justification sociétale.

 Ce n’est plus seulement la loi qui fait le droit des sociétés, dans la vie des affaires les contraintes
pénales sont dépassées.

En 2019 une étude a montré qu’en cas de crise les sociétés s’en sortent mieux avec une femme à la
tête femme meilleur rapport au risque en situations de crises, plus empreintes aux nouvelles
technologies.

2- Droit commun et droit spécial des sociétés

Il n’y a pas de code officiel des sociétés, le code de société est une invention des auditeurs =
regroupement de textes du code civil, code commerces et autres codes spéciaux + jurisprudence. 
Pas d’existence juridique

Le droit de société est dans le code civil et le code de commerce. Le droit commun à toutes les
sociétés dans le code civil et dans le code de commerce. Le droit est spécial des sociétés
commerciales mais aussi les sociétés civiles. Ce droit commun est prévu aux articles 1932 à 1944-17
du code civil. Dans le code de commerce y’a des règles spécifiques à chaque forme de société
commerciale.

 Quand le texte du code civil et du code de commerces sont contradictoires on applique le


texte spécial en revanche s’ils ne sont pas en contradiction en applique les deux.

A partir de 1945 ce sont des règles associables aux sociétés civiles. L’article
1834 du code civil : « Les dispositions du présent chapitre sont applicables à toutes les sociétés s'il
n'en est autrement disposé par la loi en raison de leur forme ou de leur objet ».

Code de commerce Le Code de


commerce contient en son Livre II : Des sociétés commerciales et des groupements d’intérêt
économiques articles L210-1 à L253-1, des dispositions communes a toutes les sociétés
commerciales. Art 1 : « Le
caractère commercial d'une société est déterminé par sa forme ou par son objet. Sont commerciales
à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom collectif, les sociétés en
commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée et les sociétés par actions. »

II- La société

1- Qu’est-ce qu’une société ?

Article 1832 du code civil « La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue
de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. »

Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

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Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.

Dans une société chacun apporte au pot commun quelque chose. (Savoir-faire de l’argent les
transport…)

Statut : Le contrat de société appelé les statuts. Source dictionnaire juridique : « Employé au pluriel,
le mot "statuts", désigne les dispositions conventionnelles qui règlent d'une part, les rapports entre
les membres associés des sociétés civiles ou commerciales ou d'une association et d'autre part les
rapports des associés à l'égard des tiers par le truchement de la personne qu'ils ont créé. On dira ou
on écrira, "les statuts de la société X donnent au gérant le pouvoir d'engager le personnel. »

Dividende : On parle de la division de dividendes. Source dictionnaire juridique : La dividende"


désigne la partie des bénéfices d'une société qui, sur décision de l'assemblée générale, est distribuée
à chaque titulaire d'une action. On reçoit fictivement une part qui correspond à un droit de vote. Si
vous êtes dans une société à l’heure où elle fait des bénéfices il faut les repartir en fonction de partis.
Plus on fait d’apport plus la part est grande. On parle de part sociale. Ce qu’on a mis dans la société
on a vocation à le reprendre. Chaque associé a la vocation de récupérer son apport.

L’association :

Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association La


société se distingue de l’association en sa finalité < le partage des bénéfices entre les associés.
Toutefois, une association peut être à but lucratif.

La société se distingue aussi du groupement d’intérêt économique dont le but en particulier est de
faciliter ou de développer l’activité économique de ses membres.

2- Pourquoi créer une société ?

Il y a au moins 3 intérêts :

 Intérêt financier : exemple mise en commun des moyens « on est plus fort à plusieurs »
 Intérêt juridique : protection des p en situation plus faible
 Intérêt patrimonial : Avec la société on transmet une part sociale. Il y’a aussi une séparation
entre le patrimoine de la société et le patrimoine personnel.

3- La société, contrat ou institution ?

On s’est interrogé si la société est un contrat ou une institution car en droit on aime les qualifications
précises. Cette interrogation entraîne des conséquences

En 1904 on disait que la société est un contrat aujourd’hui on a dit que la société est une institution.
Elle va acquérir la personnalité morale, elle va avoir un patrimoine. Au départ c’était un contrat
maintenant c’est une institution. Elle débute avec des personnes qui se mettent des moyens en
communs puis établissent un contrat de société, la société va acquérir une personne morale et un
patrimoine, ce qu’un contrat ne peut pas avoir, c’est de ce fait une institution.

 Personnalité morale : groupement organisé qui se voit accorder la personnalité morale.

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Pour la jurisprudence, la société est bien plus qu’un contrat, c’est une institution (corps social
dépassant les volontés individuelles)

Art 1842 du code civil « La personnalité morale existe à compter de son immatriculation, par
inscription au registre du commerce et des sociétés (RSS) »

4- La qualification des sociétés

Il y a plusieurs types de sociétés :

 Les sociétés de droit publics et les sociétés de droit privé


 Les sociétés cotées ou non cotés
 Les sociétés civiles et commerciales.

La meilleure façon de distinguer les sociétés :

 La société à risque limité  Les sociétés à risque illimités les associés risquent de perdre leur
apport et en plus on peut aller rechercher tout ce qui va marquer dans leur patrimoine
personnel.

 La société à responsabilité limitée  les associés ne risquent rien d’autres que de perdre leur
apport

- SA : Société Anonyme 

- SAS : Société par Actions Simplifiée (forme la plus

fréquente car facile)

- SARL : Société À Responsabilité Limitée 

(Sociétés en commandites) 

- Sociétés à risques illimités : 

- Sociétés civiles 

- SNC : Sociétés en Nom Collectif

Il existe aussi des sociétés unipersonnelles

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Partie 1/ la naissance des sociétés .

L'acte fondateur peut être un acte juridique unilatéral ou un acte de société 

I- L’acte juridique unilatéral

Loi du 11 juillet 1985, une société peut être constitué par l'acte de volonté d'une seule
personne. La première société qui a pu être unipersonnelle ( cad constituée par l'acte de
volonté d'une seule personne)

 C’est la SARL qui est constitué par une seule personne qui est l'EURL( entreprise
unipersonnelle à responsabilité limité) . 
Dans un second temps, par une loi du 12 juillet 1999 qui crée la société par actions
simplifiée unipersonnel. 
Donc une personne qui crée une société tout seul donc évidemment pas de contrat de
société parce que c'est une manifestation unilatérale de volonté qui est destiné à créer des
droits. L'acte juridique unilatéral :
Art 1100-1 « Les actes juridiques sont des manifestations de volonté destinées à produire des effets
de droit. Ils peuvent être conventionnels ou unilatéraux. Ils obéissent, en tant que de raison, pour
leur validité et leurs effets, aux règles qui gouvernent les contrats. »
La chambre civile qui dit que l'acte juridique obéit en tant que de raison aux dispositions qui
régissent les contrats . 

S'il existe deux formes sociales qui peuvent être créés sans contrat cela marque un déclin de
la thèse contractuelle du droit des sociétés.

L'application de la loi dans le temps . Est-ce qu'une


loi nouvelle peut venir saisir les effets juridiques passés ou les constitutions juridiques
passés ?  Pas possible parce que principe de
non-rétroactivité de la loi nouvelle. 
Le principe en droit français c'est que la loi nouvelle vient saisir les constitutions à venir
de situations juridiques ou les effets qu’elle a encore produit dans les effets juridiques.
Exemple : demain on nous dit qu'il faut informer le locataire tous les six mois de l'état des
charges ( j'ai un bail ) je vais le faire application de la loi nouvelle . Dans quel cas une loi
nouvelle s'applique à un contrat constitué avant son entrée en vigueur? principe de
survie de la loi ancienne sauf dans deux cas = la loi nouvelle est d'ordre public et
comporte d'impérieux motifs d'intérêt généraux , dans ce cas-là elle s'applique au contrat
. & quand la loi nouvelle porte sur ce que l'on appelle un effet légal du contrat c'est l'effet
qui s'applique à un contrat mais ne dépend pas de la volonté des parties au contrat, c'est
l'effet de la loi qui s'attache à un contrat donné.
Sur les promesses
unilatérales de contrat , avant la réforme du droit des contrats on pouvait se rétracter
quand on promet de conclure un contrat à quelqu'un .

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Se rétracter avant la
levée de l'option ? avant la réforme la réponse est oui mais après la réforme la réponse
est non

La loi nouvelle peut s'appliquer aux promesses antérieures à son entrée en vigueur? si la
promesse unilatérale est conclue avant la réforme de 2016 ,et bien on ne peut plus se
rétracter . Et donc la Cour de cass a décidé de modifier cette disposition jurisprudentielle.
 La loi nouvelle peut s'appliquer dans un contrat antérieur dans trois cas = effets
légaux du contrat , le juge peut modifier la jurisprudence antérieure d'un contrat
antérieur pour le mettre en œuvre avec la loi nouvelle. L'acte juridique obéira,
sous réserve des adaptations nécessaires, aux règles de formation de contrat . 

II- Le contrat de société

Chapitre 1/ La conclusion du contrat de société

1- Les conditions de validité

a- Les conditions générales 

Art 1128 du code civil ; « Sont nécessaires à la validité d'un contrat :1° Le consentement des parties ;
2° Leur capacité de contracter ;3° Un contenu licite et certain. »

Les conditions générales du contrat de société sont communes à tous les contrats. 

1) Le consentement

Le consentement ne doit pas être vicié par l'erreur, le dol et la violence. L'expression du
consentement dans le droit de sociétés va s'exprimer par la signature et va se concrétiser
par la libération de l'apport (= le fait d'effectuer son apport à la société ) 

2) La capacité 

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Quand on parle de la capacité on évoque le mineur et le majeur . 

 Est-ce qu'un mineur peut devenir associé d'une société ? 

 Non sauf s'il est émancipé (art 413-1 et suivants du code civil). Donc deux options

- Il est émancipé et peut devenir associé

- Il n’est pas émancipé : c'est son représentant qui signe et agit pour son
compte. 

 Dans les SNC, tous les associés sont commerçants ( c'est la règle ) par
détermination de la loi donc il devait avoir la capacité commerciale. 
Le mineur peut-il être commerçant ? 

 Art 413-8 du code civil et la disposition est reprise par l'art L.121-2 du code
commerce le mineur ne peut être commerçant que s'il est émancipé et s'il a été
autorisé par le juge à être commerçant . 

3) Contenu licite et certain

4) La mise en commun d’apports et l’objet social

 La mise en commun d’apports :

D’une part, l'objet du contrat de société c'est la mise en commun d'apport art 1832 code civil )« La
société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une
entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de
l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de
volonté d'une seule personne. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes. »

 L’objet social
L’objet social est l'activité que se propose de réaliser la société.

Exemple : l'exploitation d'un fonds de commerce de boulangerie. L'objet social


conditionne, encadre les pouvoirs du dirigeant de la société. Par principe, le dirigeant ne
peut agir au nom et pour le compte de la société que dans les limites de l'objet social.
La Cour de cass dans un arrêt du 25 nov 2020 propriété n'inclut pas la vente donc le
gérant ne pouvait pas vendre et donc défaut de capacité qui est une violation des
conditions de validité d'un contrat. 

Exemple : société du journal de Doullens exploitait un fonds de commerce qui était


un journal et le journal s'appelait journal de Doullens . Le problème c'est que la

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société avait pour objet social était d'exploiter le fonds de commerce journal de
Doullens. Et donc le dirigeant d'une SARL, un jour, vend le fonds de commerce et là
un associé dit qu'on ne peut pas à nous seul de modifier l'objet social car y a que les
associés qui peuvent le modifier. L'associé dit que l'objet social de la société est
d'exploiter le journal donc si le journal vendu pad d'objet sociale. 
La Cour de cass dit que quand le gérant vend le fonds de commerce dont
l'exploitation constitue l'objet de la société cela revient à modifier l'objet social, ce
qui relève de la compétence des associés. 
 L'objet doit être licite et certain
Art 1833 code civil « Toute société doit avoir un objet licite et être constituée
dans l'intérêt commun des associés. La société est gérée dans son intérêt social,
en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son
activité. »
Licite ça veut dire que l'activité de la société doit être conforme au droit et au
bonne mœurs . Cette condition licite est reprise par l'art 1833 du code civil ,
toute société doit avoir un objet licite . 
Le dirigeant lorsqu’il exécute l'objet social il doit prendre en compte les enjeux
sociaux et environnementaux et le dirigeant , depuis la loi PACTE , doit prendre en
considération les enjeux sociaux et environnementaux exemple : est ce qu'il doit
prendre des voitures électriques ou au diésel pour ces employés. 
L'objet certain incite que l'objet soit déterminé. Par exemple : l'exploitation d'une
activité de voiture de transport avec chauffeur ( VTC), ça c'est un objet qui est
moyennement déterminé. 

b- Les conditions spéciales de validité

Le contrat de société a des critères de validité supplémentaires à ceux des contrats


communs, des critères spécifiques à sa matière.

1) La pluralité des associés

 En principe ;

Art 1832 code civil  « La société est instituée par deux ou plusieurs personnes »

Deux personnes suffisent pour créer une société. Mais certaines sociétés se voit imposer
par la loi un nombre supérieurs d'associés.

 Il existe des exceptions :

 La société en commandite par action La


SCA doit comporter au moins 4 associés l’Art L.226-

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1 du code de commerce. « Le nombre des associés commanditaires ne peut être


inférieur à trois »

 Les sociétés côtés doivent comporter au moins 7 actionnaires ( SAC ) . 

 Pour la SARL L223-3 code de


commerce « Le nombre des associés d'une société à responsabilité limitée ne peut
être supérieur à cent » La SARL ne peut pas
comprendre plu de 100 associés parce qu’on veut lui donner un caractère fermé car
l'esprit de la SARL c'est d'être une société de proximité , être une société de
personnes.

 Un seul associé : Art 1844-5 du


code civil « La réunion de toutes les parts sociales en une seule main n'entraîne
pas la dissolution de plein droit de la société. Tout intéressé peut demander
cette dissolution si la situation n'a pas été régularisée dans le délai d'un an. »
Si au cours de la vie en société toutes les parts sont réunies en une seule main
et bien la réunion de ses parts n'emporte pas dissolution de la société. 

2- Les apports

Il existe en droit français plusieurs types d'apports que les associés peuvent fournir lors de la création
de la société dont notamment en numéraire et en nature.

L'ensemble de ces apports constitue le capital social. En échange de ces apports, les associés
reçoivent des titres de la part de la société, sous la forme de parts sociales ou d'actions.

La répartition du capital entre les associés et sa constitution est fixée par les statuts de la société.
(source internet)

Art 1832 code civil « La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un
contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas
prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne. Les associés s'engagent à contribuer aux
pertes. »

L'obligation pour les associés est prévue par l'art 1832 cciv, l’obligation on pour tout associé
d’effectuer un apport est prévue par la loi . 

Cour de cass 6 avril 1853 Dans un arrêt de


la chambre des requêtes, la cour de cassation le 6 avril 1853 ,nous dit que l'apport est "
l'élément fondamental et nécessaire de tout contrat de société" . 

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La doctrine ajoute que l'apport c'est un élément fondamental pour obtenir la qualité de
l'associé .
L'article 1843-2 alinéa 1 cciv
« Les droits de chaque associé dans le capital social sont proportionnels à ses apports lors de la
constitution de la société ou au cours de l'existence de celle-ci. Les apports en industrie ne
concourent pas à la formation du capital social mais donnent lieu à l'attribution de parts ouvrant
droit au partage des bénéfices et de l'actif net, à charge de contribuer aux pertes. »
Prévoit que les droits de chaque associé dans la société sont proportionnels à ces apports .
Autrement dit on prend le ratio des apports et ça nous donne les droits de vote, les droits aux
dividendes que l'on va appliquer dans la société. Il y a trois types d'apports :numéraire , en nature, en
industrie 

a- L’apport en numéraire

L’apport en numéraire est l'apport d'une somme d'argent

On distingue deux phases =

- La souscription qui correspond à l'engagement d'apport au moment de la


signature( je dis que je vais apporter telle somme )  
- La libération de l'apport = c'est en cette phase deux qu'on transmet
l'argent sur le compte bancaire ( je vais transférer cette somme ) 

Dans les sociétés par actions , il y a les SA , les SCA et les SAS on nous dit que lors de la
souscription on doit obligatoirement libérer -cad transmettre les fonds- au moins la moitié
de l'apport et on nous dit que le surplus intervient en une ou plusieurs dans un délai max de
5 ans donc la libération dans les sociétés par actions . Cad que la société va fonctionner avec
la moitié de ce qui lui est promis de lui donner . 

b- L’apport en nature

L’article 1843 -3 alinéa 2 « Les droits de chaque associé dans le capital social sont
proportionnels à ses apports lors de la constitution de la société ou au cours de
l'existence de celle-ci. Les apports en industrie ne concourent pas à la formation du
capital social mais donnent lieu à l'attribution de parts ouvrant droit au partage des
bénéfices et de l'actif net, à charge de contribuer aux pertes. »

Les apports en nature sont réalisés par la mise à disposition effective des biens et il
est prévu que la libération de l'apport en nature est immédiate . 

c- L’apport en propriété

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Il y a d'abord l'apport en propriété revête 2 formes :

 Apporter la propriété d'un bien

 Transmettre la transmet la propriété à la société( pleine propriété art 548 cciv =


tous les attributs du propriétaires / nue-propriété = être propriété face à un
usufruitier . Le droit de propriété suppose usus, fructus et l'abusus . L'usus et le
fructus peut se transmettre à quelqu'un qui de ce fait aura la jouissance et sera de
ce fait un usufruitier.

Usufruitier ( personne qui a un droit sur une chose composé de usus et fructus).

d- L’apport en jouissance

Il est peu pratiqué et mal connu.

L’apport en jouissance consiste à mettre un bien à la disposition de la société, tout en


demeurant propriétaire .

Art 1843-3 alinéa 4 du code civil


« Lorsqu'il est en jouissance, l'apporteur est garant envers la société comme un bailleur
envers son preneur. Toutefois, lorsque l'apport en jouissance porte sur des choses de genre
ou sur tous autres biens normalement appelés à être renouvelés pendant la durée de la
société, le contrat transfère à celle-ci la propriété des biens apportés, à charge d'en rendre
une pareille quantité, qualité et valeur ; dans ce cas, l'apporteur est garant dans les
conditions prévues à l'alinéa précédent »

La loi nous dit que lorsqu'il est en jouissance , l'apporteur est garant envers la société
comme un bailleur envers sont preneur 
Qu'est-ce qu'un bailleur doit à un preneur ? Il doit remettre un bien conforme à sa destination et
donc il faut transmettre un bien en état convenable et une obligation d'entretien du bien et on ne le
retrouve pas quand on fait un apport en usufruit . 
La pleine propriété ça veut dire qu'on garde plus que la nul propriété 

Donc il y a une obligation d'entretien, obligation de délivrance conforme 

La pleine propriété immobilière est constituée de trois prérogatives distinctes :

 Le droit d’user de la chose: l’usus (vivre dans le bien immobilier)

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 Le droit de percevoir les fruits: le fructus (percevoir des loyers de la location du bien

immobilier)

 Le droit de disposer de la chose: l’abusus (vendre ou transmettre le bien immobilier)

e- L'apport en usufruit 

Art 578 code civil et suivants « L'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la
propriété, comme le propriétaire lui-même, mais à la charge d'en conserver la substance. »

Art 619 code civil


L'usufruit qui n'est pas accordé à des particuliers ne dure que trente ans.

Cette pratique a enterré l'apport en jouissance. Dans cet apport l'apporteur conserve la nulle
propriété . L'apport ne peut pas durer plus de 30 ans car l'art 619 code civil dit que l'usufruit consenti
à une personne morale ne dure que 30 ans. 

Source Legal vision : Traditionnellement, ce type d’apport est considéré comme la situation
intermédiaire entre l’apport en propriété et l’apport en jouissance.

L’apport en usufruit correspond à un démembrement du droit de propriété. Dans cette situation, la


société pourra utiliser le bien et en percevoir ses fruits. Cependant, elle ne peut pas en disposer,
puisque cette faculté reste celle de l’apporteur. En effet, l’apporteur reste le propriétaire du bien
apporté.

Ainsi, le droit de propriété est divisé de la manière suivante :

 La nue-propriété pour le propriétaire ;


 L’usufruit pour l’usufruitier.

En outre, les risques afférents à la propriété sont transférés à la société.

Par ailleurs, l’apporteur en usufruit retrouvera pleine propriété de son bien après dissolution de la
société.

f- L’apport en industrie

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Apport en industrie : Lorsqu’un associé effectue un apport en industrie, cela signifie qu’il met son
savoir-faire, ses compétences ou son travail au service de la société. À l’inverse de l’apport en
numéraire ou de l’apport en nature, l’associé n’apporte pas un bien matériel mais des qualités
humaines. En contrepartie de l’apport en industrie, l’apporteur acquiert la qualité associée.

La spécificité de l’apport en industrie est qu’il s’agit d’un apport qui ne peut pas être libéré
immédiatement, d’autant que la réalisation de l’apport dépend du bon vouloir de l’associé. Il est
donc très difficile d’évaluer et de chiffrer l’apport avant son exécution.

Les apports en industrie doivent obligatoirement être mentionnés au sein des statuts de la société.
La mention doit préciser la description de l’apport, l’étendue des droits de l’apporteur, la durée de
l’apport, la contrepartie de l’apports, les obligations de l’apporteur, etc.

Il est possible de recourir à l’apport en industrie dans les sociétés les plus courantes. Il peut
notamment y avoir des apports en industrie en SAS, des apports en industrie en SARL ou encore des
apports en industrie en SCI. Toutefois, en pratique, l’apport en industrie reste très peu utilisé.

À noter: si une première personne réalise un apport en numéraire et qu’une seconde réalise un
apport en industrie, la société est nécessairement composée de deux associés. L’apporteur en
industrie bénéficie de la qualité d’associé. La société ne sera donc pas unipersonnelle. Source Legal
start

C'est l'apport d'un savoir-faire ou de connaissance techniques . L'idée c'est que l’associé va apporter
ce qu'il sait faire pendant tout le temps où il est associé donc tant qu'il fait son apport en industrie il
est associé . 

Mais il n'est pas autorisé dans toutes les sociétés, il est dans les sociétés qui s'intéressent à
la personne humaine et pas aux capitaux mais il est possible dans les sociétés civiles , dans
les SNC , les SARL et dans les SAS ( depuis une loi de 2008 ). La somme des apports
constitue le capital social .

La loi a dit à 1843-2 alinéa 2 cciv « Les apports en industrie ne concourent pas à la formation
du capital social mais donnent lieu à l'attribution de parts ouvrant droit au partage des
bénéfices et de l'actif net, à charge de contribuer aux pertes. »
Les apports en industrie ne concourent à la formation du capital mais donnent lieu à
l'attribution de part sociale aux partages des bénéfices au boni de liquidation (= c'est à la fin
de la vie de la société et qu'on a tout vendu) et il a le droit de vote. Donc c'est une société
normale mais son apport n’est pas pris en compte dans le capital social. 

L'art 1844-1 alinéa 1 cciv


« La part de chaque associé dans les bénéfices et sa contribution aux pertes se déterminent à
proportion de sa part dans le capital social et la part de l'associé qui n'a apporté que son
industrie est égale à celle de l'associé qui a le moins apporté, le tout sauf clause contraire. »
Sauf clause contraire la part de l'apporteur en industrie dans les bénéfices et dans les pertes
est égale à celle de l'associé qui a fait le plus petit apport. 

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

L'apport en industrie prend fin quand l'associé apporteur décède.


Exclu que l’apporteur soit en lien de subordination juridique avec la société. (Arrêt du 25 octobre
2005 cf séance3). Il ne peut pas être sur des lins de subordination juridique. L’article 1832 du code
civil met en commun pour partager des démarches communes et équitables.
 Il faut céder les parts sociales et les apporteurs en industrie ne sont pas cessibles. La
justification théorique représente votre force de travail.
- 1er argument : Ça ressort des travaux parlementaires ayant procédé l’adoption d’une
loi en 1982.
- 2eme L’incessibilité des parts d’industrie a été prévue des parts d’une société
art L227-1aliena 4 du code de commerce
« La société par actions simplifiée peut émettre des actions inaliénables résultant
d'apports en industrie tels que définis à l'article 1843-2 du code civil. Les statuts
déterminent les modalités de souscription et de répartition de ces actions. »
- 3eme argument Un arrêt de la 1ere chambre civ de cour de cass du 09 février 1955.
Les parts d’industrie ne sont pas cessibles et pas transmissibles.

3- L’inexécution de l’engagement d’apport

L’exécution d’apport entraine une exécution forcée. Cette inexécution diffère selon les sociétés par
action ou dans d’autres sociétés

a- Inexécution dans les sociétés par action

Dans les sociétés par action l’apporteur qui n’aurait pas apporté son apport en temps voulu est privé
de son droit de vente et de son droit de dividende. Soit l’associé devient gentil et libère son apport
donc il recouvre ses droits de société mais à l’inverse il reste rongé par le mal. Dans ce cas il pourra
être déchu de sa qualité d’actionnaire au terme de la procédure de destitution

ArtL228-27 du code de commerce


« A défaut par l'actionnaire de libérer aux époques fixées par le conseil d'administration, le directoire ou
les gérants, selon le cas, les sommes restantes à verser sur le montant des actions par lui souscrites, la
société lui adresse une mise en demeure.

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Un mois au moins après cette mise en demeure restée sans effet, la société poursuit, sans aucune
autorisation de justice, la vente desdites actions.

La vente des actions cotées est effectuée en bourse. Celle des actions non cotées est effectuée aux
enchères publiques. L'actionnaire défaillant reste débiteur ou profite de la différence. Les modalités
d'application du présent alinéa sont déterminées par décret en Conseil d'Etat. »

b- Inexécution dans les autres sociétés

Le droit commun envisage cette hypothèse L’associé devient débiteur des intérêts de la somme et de
son apport du et non versé, plus des dommages intérêts. Le même texte prévoit la procédure sous
astreinte.

4- L’affectio societatis

Un critère qui n’existe pas formellement dans l’article du code civil. Il est dégagé par la doctrine et
consacrée par la jurisprudence. C’est obscur et pas neutre car il a l’autorité et la légitimité très
ancienne.

Elle permet de montrer l’existence d’une société créée de faits.

En 1977 y’a une circulaire relative au vocabulaire juridique (15 sept 1977) qui ose de remplacer le
mot affection societatis par intention de s’associer en revanche la JP du 03 juin 1986 l’affection
societatis a été définie comme supposant que les associes collaborent de façon effective à
l’exploitation d’une entreprise commune sur un point d’égalité participant au bénéfice comme a

Source : fiches de droit.com

L’affectio societatis est un élément spécifique et obligatoire du contrat de société. Il s’agit plus
précisément de l’élément volontaire ou intentionnel de la société.
La jurisprudence est constante pour dire qu’il ne peut y avoir de société sans volonté de s’associer.
Elle a pu donner des définitions de cette notion d’affectio societatis à travers plusieurs décisions.
Ainsi, l’affectio societatis serait :
 La “volonté de se grouper pour mettre en valeur et gérer un patrimoine”  (Cass. Com., 15
mai 1974, n° 72-12.797) ;
 La “volonté de collaborer activement et de manière intéressée et égalitaire”  (Cass. Civile.
1ère, 1er oct. 1996, n° 94-19.530) ; ou encore
 La “volonté non équivoque de tous les associés de collaborer ensemble et sur un pied
d’égalité à la poursuite de l’œuvre commune” (Cass. Com., 3 mars 2021, n° 19-10.693).

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Les composantes de l’affectio societatis qui se dégagent de ces différentes formulations sont donc  la
volonté de collaborer et une perspective commune intéressée. On retrouve cette dernière
composante
A l’article 1833 du Code civil qui dispose que “toute société doit […] être constituée dans l’intérêt
commun des associés”.
On peut retenir que l’affectio societatis désigne la volonté de travailler ensemble, et sur un pied
d’égalité, sur un projet commun dans le but de réaliser des bénéfices.
 
 
Toutefois, cette définition peut sembler idéaliste dans le sens où elle ne correspond pas toujours à la
réalité. Par exemple, si j’achète quelques actions d’une multinationale avec mes économies dans le
but de diversifier mes revenus, je ne suis pas animé par la volonté de collaborer activement et de
manière égalitaire à un projet commun. Peut-être que je souhaite simplement récupérer quelques
dividendes et revendre mes actions pour faire une plus-value. A ce moment-là, on ne peut pas dire
que j’ai l’affectio societatis.

C’est pourquoi la jurisprudence retient de plus en plus une définition plus souple et plus réaliste de
l’affectio societatis, telle que “la volonté d’union et l’acceptation des aléas”  (Cass. Com., 19 févr.
1991).
 
L’affectio societatis : utilité
 D’abord, l’affectio societatis permet de déterminer si la qualification de société doit être
retenue dans des cas où les parties n’ont pas exprimé clairement leurs intentions. Les juges
doivent en effet rechercher, à travers le comportement des parties, si elles se sont
comportées comme des associés ou non (et donc si l’affectio societatis est présent dans
l’espèce dont ils sont saisis).

On peut imaginer des contrats qui se rapprochent du contrat de société mais qui ne se
confondent pas avec. Par exemple, la société se distingue du contrat de travail avec
intéressement aux bénéfices car le lien de subordination, et donc l’absence d’affectio
societatis, exclut la qualification de société. De même, l’affectio societatis permettra
également de distinguer la société de l’indivision ou encore du prêt avec participation aux
bénéfices.

 Ensuite, l’absence d’affectio societatis lors de la constitution de la société est une cause de


nullité de la société. Une société dont les associés n’ont pas la volonté de se comporter
comme des associés n’est pas une société. C’est en réalité une société fictive.

Précision importante : la disparition de l’affectio societatis en cours de vie sociale n’est pas
une condition suffisante de dissolution de la société pour justes motifs. En effet, la disparition
de l’affectio societatis ne peut fonder une dissolution pour justes motifs que si la mésentente
se traduit par une paralysie de la société (Cass. Civile. 3ème, 16 mars 2011).

05/10/2021

Tous les associés ont la vocation au résultat

A/ la vocation au bénéfice
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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Historiquement une société s’est constituée pour 4 ans, 4 ans plus tard on vend tout, la société
s’arrête :

- Soit il reste de l’argent < réalisé un bénéfice


- S’il n’y en a plus < situation de perte

Historiquement je ne peux savoir s’il y a bénéfice ou perte qu’après la liquidation de la société. Il


s’apprécie à la fin de la société.

Aujourd’hui on a mis en place des systèmes de distribution tous les ans

Le bénéfice : 1832 code civil, le bénéfice est ce qui distingue le bénéfice de l’association (loi 28 juillet
1901) l’association n’étant constituée au terme de la loi « dans un but autre ». La différence entre la
société et l’association est le partage des bénéfices. Une association peut être à but lucratif.

1914 créer une société pour faire des économies : avoir des locaux communs secrétaire commun La
Cour de cass dans un arrêt de ses chambres réunies le 11 mars 1914 arrêt Caisse rurale de Manigod.
 Attendu que l’expression bénéfice a le même sens dans les deux textes et s’entend d’un gain
pécuniaire ou d’un gain matériel qui ajouterai à la fortune des associés. A l’issu de cet arrêt le fait de
faire des économies n’est pas faire un bénéfice et ne peut pas justifier la création d’une société.
En 1918 on ajoute une nouvelle finalité à la société, on ajoute à l’article 1832 « une société peut être
constituée pour réaliser un bénéfice ou une économie »  société civile de moyen (exemple cabinet
de médecin) ces sociétés sont chroniquement déficitaires < frais personnels, frais d’entretien etc.
l’argent est dépensé pour les dépenses communes

Désormais : le bénéfice peut être distribué annuellement art L232-11 du code de commerce. A la fin
de l’exercice (à la fin de l’année : 30 septembre, 31 décembre ou 30 juillet), on réunit une assemblée
générale ordinaire, on décide notamment de l’affectation du bénéfice, 3 options :

- Mise dans le rebord à nouveau : Rien : on dit qu’on dira l’exercice suivant
- Mise en réserve : On garde l’argent dans la société
- Mise en distribution du bénéfice : répartition entre les associés en fonction de leur part, et
le bénéfice mis en distribution à chaque associé en fonction de sa part sociale s’appelle un
dividende

On peut même combiner les 3

B/ la contribution aux pertes


1- La notion de perte

§1/ la perte

La perte : art 1832 alinéa 3 code civil « les associés s’engagent à contribuer aux pertes »  ce ne sont
pas les pertes comptables = qu’on constate en fin d’exercice quand il y a eu plus de charges que de
produits, autrement dit quand on a plus dépensé au cours de l’exercice que l’on a encaissé. Celles
dont il est question n’apparaissent qu’à la fin de la vie sociétale, plus précisément qu’au terme de la
liquidation de la société. En d’autres termes, comme les juges l’expriment souvent : Cass com 3 mars
1975 < ce n’est qu’au jour de la liquidation « que les pertes comptables deviennent des pertes
sociales ».

18
Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Pertes sociales : Définition par le tribunal de commerce de Vannes le 27 avril 1973 : « il ne peut y
avoir du point de vue juridique de véritable pertes sociales auxquelles un associé soit tenu de
contribuer que si le capital est réellement entamé, ce qui ne peut s’apprécier à l’occasion de chaque
exercice annuel, mais seulement en cas de liquidation de la société. Il n’est pas possible de dégager
une notion de pertes sociales sur un seul exercice annuel s’il n’a pas été établi que le capital de la
société a été entamé. »

§2/Des pertes et des dettes

Les pertes traduisent une diminution totale ou partielle des sommes affectées par les associés au
capital social, elles n’apparaissent qu’au moment de la liquidation. Les dettes en revanche désignent
la face passive des obligations liant la société à des tiers, comme le remboursement d’un crédit. Les
sociétés ont des dettes tout le temps

2- La contribution aux pertes

a) Les sociétés à risque illimité

La contribution aux pertes : Le risque est illimité, tout ce qui n’a pas été payé en cours de vie sociale
forme les fameuses pertes sociales auxquelles les associés sont tenus de contribuer en proportion de
leurs apports/ part (art 1844-1 code civil).
L’idée est qu’à la fin de la liquidation s’il reste des sommes à payer, les associés prennent en charge
ces sommes en fonction de leur part sociale.

La Cour de cass rappelle régulièrement que les dettes (obligations souscrites par la société au cours
de la vie sociétale) concourent à la formation des pertes. Toutes les dettes impayées au cours de la
vie sociales deviennent des pertes.

Dans ces sociétés la loi nous dit art 1857 code civil « à l’égard des tiers, les associés répondent
indéfiniment des dettes sociales »  on ne parle plus des pertes mais des dettes exemple si la
société ne paie pas sa mensualité de crédit à la banque, la banque peut se tourner vers les associés
en cours de la vie sociale

 Immense sécurité pour les créanciers et énorme contrainte pour les associés

§1/ distinction

La contribution aux pertes :

- S’impose à tous les associés


- Concerne les rapports entre la société et les associés
- Exigible en cours des opérations en liquidation < contribution < les associés remettent de
l’argent

L’obligation aux dettes :

- N’existe que dans certaines société (SI)

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

- Concerne les rapports entre les associés et les tiers créanciers aux associés
- Exigible en cours de vie sociale < obligation < lien de créance

Cass com 20 sept 2011

Cass com 27 sept 2016

b) Les sociétés à risque limité

Les SA, SARL et SAS pour l’essentiel, à chaque fois principe art 1832 alinéa 3 < le principe est que les
associés s’engagent à contribuer aux pertes de façon illimité, mais on a créé les sociétés à risque
limité

La loi nous dit L223-1 SARL, L225-1 SA, L227-1 SAS : les associés ne supportent les pertes qu’à
concurrence de leur apport, on ne peut pas leur demander plus que leur apport. >> à la
liquidation ils ne récupèrent pas leur apport puisqu’il n’y a plus d’argent mais on ne peut rien leur
demander de plus

Pas d’obligation aux dettes (SI), on ne leur a rien demandé au cours de leur vie sociale

Art 1844-9 alinéa 1 code civil « après paiement des dettes et remboursement du capital, le partage
de l’actif est effectué entre les associés à proportion de leur part sociale »  Si on n’a pas fini de
payer les dettes, pas de remboursement des apports pour les associés

La contribution aux pertes : principe > Devoir remettre de l’argent dans la société quand la
liquidation montre qu’on n’a pas tout payé, exception > dans les sociétés à risque limité ils ne
remettent l’argent qu’en fonction de leur apport

L’apporteur en industrie : Si la société éprouve des pertes l’associé en industrie aura travaillé pour
rien.

L’apporteur en jouissance récupère le bien à la liquidation, pendant toute la durée de la vie de la


société il aura donné la jouissance pour rien. S’il y a un bonnet en liquidation il ne l’aura pas donné
pour rien.

L’apporteur en usufruit, il a toujours l’abusus, s’il ne perçoit pas de bonnet de liquidation à la fin, on
considère que la valeur de son usufruit ne lui aura pas été rémunéré

C/ la prohibition des clauses léonines et des clauses d’intérêt fixe


La Fontaine écrit une fable qui s’appelle la génisse, la chèvre et la brebis en société avec le lion ;
société pour attraper la proie, le lion fait le partage en 4 parts, la première pour le plus intelligent le
lion, la deuxième le plus beau le lion, le 3 e au plus noble le lion, la 4e le plus fort le lion < un associé

20
Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

aura récupéré toutes les parts dans le bénéfice > c’est interdit.  En hommage à cette hauteur, on a
dit que les clauses qui notamment visent à attribuer l’intégralité du bénéfice à un associé sont des
clauses du lion, clauses léonines

Clauses léonines prévues et rigoureusement interdites (réputées non écrites à l’art 1844-1 code civil)

12/10/21

1- Les clauses léonines

On peut assimiler au risque de vendre moins cher ses titres au fait d’être exonéré de pertes et donc
aux clauses léonines < tentative de l’avocat, c.cass embarrassée

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 La Cour de cassation

Chambre des requêtes 16 janvier 1867 : C.cass dit que les promesses de rachat à prix minimum
garanti sont sanctionnables sur le terrain des clauses léonines parce qu’il n’y a pas lieu de distinguer
entre les statuts et les pactes extrastatutaires < mais c’est faux ce n’était pas une bonne analyse la
doctrine la critique, la Cour réagit

Chambre commerciale 15 juin 1982 dit que ces promesses sont valables parce qu’elles sont en
dehors de statuts cela à préparé

 Arrêt de principe historique :

Cass com 20 mai 1982 Bowater ces promesses sont valables car elles sont en dehors des statuts et
visent à assurer « moyennant un prix librement convenu la transmission de droits sociaux ». C’est
l’arrêt le plus convaincant. (Aucune théorie du juste prix en droit français)

Cass com 10 janvier 1989 arrêt Jallet La Cour confirme l’arrêt précédent

Les choses se sont embrouillés après

Cass com 1992 Pour valider ces promesses la cour utilise dans un arrêt cass com 1892 le critère de
l’équilibre des conventions

Cass com 24 mai 1994 chaque partie pouvait déclencher une vente ou un achat = promesses
croisées, la Cour dit que c’est équilibré et elle valide

Cass com 16 novembre 2004 critère systématiquement retenu aujourd’hui, double critère adressé
aux banquiers : bailleur de fonds (comme s’il prête de l’argent car est sûr de récupérer sa mise) et
opération d’investissement (si les actions montent il les garde)

Cass com 22 février 2005 : le banquier peut se faire racheter ses titres à prix minimum dans une
fenêtre = entre deux dates (2 et 3 ans) donc elle valide critère de la fenêtre d’exercice

Cass com 27 septembre 2005 : double critère du bailleur de fonds et de l’opération d’investissement

Cass com 23 mars 2010 : critère de l’équilibre des conventions

 Dans toutes les décisions systématiquement la cour a validé ces promesses depuis la
jurisprudence Bowater mais elle change ses critères en permanence. On ne sait pas quel est
le bon critère aujourd’hui, la Cour cherche à éviter la critique

 La Cour d’appel de Paris

Le contentieux est terminé depuis

Cour d’appel 3 juillet 2012 cette clause n’est pas une clause léonine « elle ne fait aucunement l’aléa
social auquel le nouvel actionnaire est soumis, l’exonération de l’actionnaire entrant de la totalité
des pertes abnéguées n’est donc pas démontrée, et la clause critiquée n’apparaît pas léonine »

Cour d’appel 7 février 2013 la cour reconvoque le critère du bailleur de fonds et de l’opération
d’investissement

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

 La Cour de cassation a fait se succéder de nombreux critères :


- L’équilibre des conventions
- Les promesses croisées
- Le double critère d bailleur de fonds et de l’op »ration d’investissement
- La fenêtre d’exercice

Mais toutes les décisions conduisent à la même conclusion : les promesses de rachat à prix
minimum garanti sont valables en droit français. Sauf qu’avec le dernier critère on n’est pas sûr
de ce qui se passe : si celui qui bénéficie de cette promesse n’est pas un banquier ou un
investisseur que se passe-t-il ? la doctrine est divisée

- Prémunie contre le risque de dépréciation de la valeur des titres mais pas contre la
contribution aux pertes
- La solution ne vaut que pour des banquiers qui sont des faux associés, cette solution ne
serait pas valable pour de vrais associés. Mais un arrêt valide ces conventions entre associés

La Cour cherche par tous les moyens de valider car ce n’est pas une contribution aux pertes

D’autres clauses moins connues sont très importantes et tout autant interdites

2- Les clauses d’intérêt fixe

Elles sont interdites par la loi mais seulement dans les sociétés commerciales

Clauses d’intérêts : Somme qui nous est versé de façon récurrente en rémunération de la mise à
disposition d’une somme d’argent

Le code de commerce interdit le versement d’une somme fixe aux associés

 Pourquoi :

Les dividendes sont versés lorsque la société réalise un bénéfice

 Art 232-15 alinéa 1 ccom interdit dans les société commerciales le versement d’une somme
fixe aux associés, un dividende fixe (pour les société commerciales)

Si on est sûr de percevoir une somme tout le temps même en cas de perte < met la société en
danger < l’associé échappe au risque de contribuer aux pertes

Donc dans les autres sociétés, notamment civiles la Cour de cass semble interdire le versement
d’un dividende fixe sur le fondement de la prohibition des clauses léonines.

 Fondement de la Cour Art 1844-1 du code civil

Cass com décembre 1994

B/ Violation des conditions de validité du contrat de société

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Art 1884-10 alinéa 1 code civil la nullité de la société ne peut résulter que de la violation de
l’article 1832 alinéa 1 et 1833 alinéa 1 ou de l’une des clauses de nullité du contrat (de droit
commun, le contrat de société est un contrat)

I- Domaine de la nullité

2 séries de causes

 Celles qui touchent tous les contrats


 La nullité pour défaut d’apport, d’affectio societatis etc.

1- La violation des conditions générales de validité

Art 1828 code civil : toute violation prévue par l’article le rend nul

Illicéité de l’objet social :

 Objet statutaire est illicite, < elle le dit  sanctionné par la nullité du contrat, on applique le
droit commun des contrats

 Objet réel est illicite ;

Dans une société de personnes :

La loi ne dit rien mais les juridictions ont à plusieurs reprises sanctionné l’illicéité d’objet réel par la
nullité de la société de personne 

Cour d’appel de Toulouse 3 avril 1941

Cour d’appel de paris 23 novembre 1951

Juges du fond et solutions très anciennes car se sont des cas d’école, on ne trouve pas ce
contentieux

Dans une société de capitaux :

SARL et sociétés par actions :le rapport avec le droit de l’Union Européenne , ces sociétés à la
différence de toutes les autres sont pour certains aspectes saisis par une directive européenne
2017/1132 du 14 juin 2017 < elle limite les cas de nullité d’une société par action ou d’une SARL,
l’article 11 : l’objet doit être illicite pour qu’il y ait nullité mais on ne sait pas quel objet

CJCE 13 novembre 1990 arrêt Marleasing la nullité pour illicéité de l’objet ne vise que l’objet
statutaire

Cass com 10 novembre 2015 objet statutaire licite mais qui dans les faits était constitué en vue
d’opération de chantage ne peut pas être annulé. Mais il y a d’autre sanctions

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2- Violation des conditions spéciales

a- Défaut d’apport

Dans la directive de 2017 le défaut d’apport n’est pas visé parmi les cas de nullité, la directive vise
juste le défaut d’indication de l’apport donc le défaut d’apport ne devrait pas conduire à la nullité
mais la cour de cass dit qu’à défaut d’apport la société est fictive et donc nulle  affront à la CJE et à
la directive

Cass com 22 juin 1999


b- Défaut d’affectio societatis

La Cour s’oppose encore à la CJE

Civil 3e 8 janvier 1975 : La société est considérée comme fictive donc nulle
c- Défaut de vocation au résultat

La directive ne le mentionne pas dans les causes de nullité

Clause léonine < sanction : elle est non écrite (=/ nulle) elle est imprescriptible car réputée
inexistante. A la diff de l’apport et de l’affectio societatis une clause qui prive un ou plusieurs associés
sur droit Europe résultat est réputée non écrite

II- L’action en nullité

Sans l’impulsion des directives européenne, le législateur cherche à éviter qu’une action en nullité
puisse être menée à son terme donc il consacre une série de mécanismes de sauvetage, introduit
une prescription réduite et s’efforce d’éviter son instrumentalisation par des tiers. 4 textes à franchir.
Pourquoi restreindre la société  Société : crédit bancaire, bail, salarié etc.

Art 1844 -11 : possibilité de régularisation du contrat de société jusqu’au jour du jugement

Art 1844 -12 : mécanisme de l’extinction forcée de l’action en nullité < on identifie quelqu'un
susceptible d’agir en nullité contre la personne, ce mécanisme permet de mettre en demeure le
demandeur de l’action en nullité et de lui dire d’agir dans un délai de 6 mois à peine de forclusion =
ils ne peuvent plus jamais agir  permet d’éteindre le feu avant qu’il prenne

Art 1844-13 : délai obligatoire avant de prononcer la nullité : le tribunal saisi de la demande peut
fixer un délai pour couvrir = régler les nullités, le tribunal ne peut pas statuer moins de deux mois
après l’assignation

Art 1844-14 : prescription triennale : la nullité est éteinte 3 années après le jour où elle est encourue

III- Les effets de la nullité

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Le législateur met en place un double mécanisme d’adoucissement des effets de la nullité :

 Art 1844-16 code civil : mécanisme de protection des tiers de bonne foi : la nullité n’est par
principe pas opposable au tiers de bonne foi = le tiers qui ignorait le défaut d’apport ou
d’affectio societatis

 Art 1844-15 code civil : abs de rétroactivité « lorsque la nullité de l société est prononcée
elle met fin sans rétroactivité à l’exécution du contrat » < mécanisme de protection très
important pour les tiers

Partiel peut être un cas pratique sur les clauses léonines : comprendre les critères de tous les arrêts
et bien les étudier

Ch2/ la formation du contrat de société

Les formalités sont dans les statuts

Art 1835 code civil : « les statuts doivent être établis par écrit »

L210-2 ccom pour les sociétés commerciales

En pratique on produit un nombre de statuts originaux élevé :

- 1 pour la société
- 2 pour le greffe
- 1 pour l’administration sociale
- SARL art R223-1 ccom et SNC R221-1 ccom un original par associé

26
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- Pour les actionnaires d’une SA SAS art R224-1 dit qu’ils ne reçoivent ni original ni copie
- Les associés de société civile reçoivent une copie certifiée conforme décret du 3 juillet 1987
78-704 art 31

A ces statuts est annexé ce que l’on appelle l’Etat des actes accomplis pendant la période de
formation.

Art 1839 cciv « si les statuts ne contiennent pas toutes les (…) tout intéressé peut demander en
justice que les statuts soient corrigés »

Art 1840 cciv Les fondateurs et premiers dirigeants sont solidairement responsables du préjudice qui
résulte de statuts inexactes/ incomplets. L’action contre les fondateurs et les dirigeants se prescrit
par 10 ans à compter (1840-3 à voir)

 La solidarité en droit français :la solidarité passive : plusieurs débiteurs, un créancier il peut


s’adresser à n’importe lequel < souvent le plus solvable doit payer l’intégralité de la dette, la
solidarité affecte un lien entre les créanciers et les débiteurs mais la solidarité n’existe pas
entre les débiteurs , cet associé doit donc se retourner contre chacun des coobligé pour leurs
parts respectives < recours contre tous les autres assumer les risques d’impayés et les frais
de chaque recours, il divise ses recours *
 Le solidarité active : un créancier peut demander paiement de toute la dette. Son action
interrompt la prescription pour tous les autres

Art 1835 civ : La raison d’être. Prévoit pour toutes les sociétés la possibilité de stipuler une raison
d’être = le motif, la raison pour laquelle la société est constituée elle détermine le sens de la gestion
de la société et en définit l’identité et la vocation, cette raison d’être guide l’action du dirigeant si elle
est stipulée dans les statuts.  Nouvel enjeu auquel tous les groupements veulent s’adonner :
prendre une direction sociétale

Titre 2 / la personnalité morale

Les sociétés qui en sont dotées

Les sociétés qui en sont dépourvues

Ch1/ La société en formation

__________________________________________________
 

La société ne peut pas conclure un contrat car elle n’a pas de personnalité juridique donc l’associé va
conclure au nom de la société et après la société va reprendre le contrat.

Avant 1966 la naissance de la personnalité morale coïncidait avec la conclusion du contrat de société.
Depuis la loi de 1966, l’acquisition de la personnalité morale a été retardée (cass com 10 février
2021) à la date d’immatriculation de la société. Conséquence immédiate rappelée plusieurs fois par

27
Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

la ccass; Une société en formation (avant son immatriculation) ne peut accomplir aucun acte elle-
même.

Ce sont forcément les associés qui vont devoir agir pour le compte de la société en formation. Le
régime de la ccl des actes est double :

- Un régime de droit commun : qui s’applique à toutes les sociétés(art 1843 du code civil et
art6du décret n78704 du 03 juillet 1978)

- Un régime de droit commercial : (art L210-6 du code de commerce et R210-5).

   

I- L’engagement des personnes qui ont agi

Le principe est posé par l’art 1843 du code civil. Les personnes qui ont agi au nom d’une société en
formation.

Exemple : personnes solidaires et un créancier la solidarité joue entre le débiteur et le créancier mais
pas entre débiteurs.

Si la société ne reprend pas l’acte une fois immatriculé ce sont les associés qui seront toujours tenus
de l’acte.

Lors de la période de la formation de la société il est très important de na conclure que des contrats
qui visent à préparer l’activité future. Il ne faut surtout pas débuter l’activité.

  

II- La reprise des actes par la société

Il y’a 2 façons de reprendre les actions

a- Les techniques issues du droit de société

1) Le domaine de la reprise

Acte conclu pour le compte ou au nom d’une société entraine une nullité absolue pour défaut de
capacité (cass com 10 fev 2021) ;

28
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2) Les modalités de reprise

Il faut distinguer selon le moment et le moment où se fait la reprise.  On va d’abord parler de :

- La reprise du fait d’immatriculation

- Ensuite la reprise postérieure à l’immatriculation

Ce n’est pas l’immatriculation qui va déclencher la reprise mais autre chose. Il faut distinguer selon
l’acte qui a été convenu avant la signature du statut ou après.

- Lorsque c’est avant la signature :

(Hypothèse assez courante), l’acte devrait être mentionné dans ce qu’on appelle état des actes
accomplis pour le compte de la société en formation et il doit être annexé au statut.

- L’acte a été conclu après la signature des statuts :

Dans ce cas-là les personnes qui vont conclure l’acte devront disposer d’un mandat express et spécial
donné dans les statuts ou par acte séparé mais signé par tous les associés. Dans un arrêt du 01 juillet
2008 la cc n’a pas dit que le mandat pouvait être postérieur à la conclusion du contrat. Le mandat
doit donc être précis

- Reprise postérieure à l’immatriculation

 Les règles de reprise précédentes n’ont pas été respectées donc il reste une ultime possibilité. Pour
en décider en assemblé que la société reprendra un ou plusieurs actes déterminés à condition que
l’acte soit accompli par le compte. Ce mode de reprise est un mode subsidiaire.

La CC a depuis des années a écarté l’idée des reprises implicites des actes conclus pendant la période
de formation. Elle a montré son attachement au respect rigoureux des techniques par ex cass com 13
décembre 2011.

3) Effets de la reprise

Lorsque l’une ou l’autre de ces formalités a été respectée l’immatriculation (le vote à l’assemblée)
emporte reprise des engagements par la société et libération des personnes ayant agi pour son
compte et ces actes seront<<réputés avoir été dès l’origine contracté par celui-ci>>
La société devient contractante à la place de ceux qui ont agi. Elle devient rétroactive et contractante
et les personnes qui vont agir sont rétroactivement libérées.
En l‘absence des reprise, les personnes qui ont agi demeurent tenus d’honorer l’acte non repris et ni
les associés ni le contractant ne pourront se retourner contre la société.

29
Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

b- Les techniques issues du droit commun des obligations

Depuis quelques années la ccass a admis que les clauses de substitutions puissent être efficacement
introduites dans l’acte conclu par les fondateurs. C’est une clause par laquelle on dit que le
contractant pourra se substituer un tiers dans l’exécution du contrat. Les fondateurs concluraient
donc un acte mais anticiperaient l’idée que leurs associés les trahiraient. Donc ils indiquent une
clause indiquant que les fondateurs pourront se substituer le fondement nouvellement constitué. Les
jp :

- 15MAI 2012

- 24 JUIN 2015 

- 15 SEPT 2015 

- 21MARS 2018

Pour se substituer il faut un contractant(bailleur), le co-contractant(société) et le tiers (dirigeant).

Ch2/ L’acquisition de la personne morale


_________________________________________________________________

Art 832 du code civil qui dit qu’on acquière la personnalité morale par son immatriculation. La clause
dit que porteur de statuts disposera de tous les pouvoirs pour procéder à l’immatriculation.

30
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L’extrait K-bis dit que la société existe.

   

Des sociétés dépourvues de la personnalité é morale

Il existe des sociétés dépourvues de la personnalité morale :

- La société en participation (SEP)est une société discrète < démarche volontaire

- La société crée de fait, (SCF)qui s’ignore < une démarche involontaire.

31
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Ch1/ La société en participation  


___________________________________________________________________________

Elle n’est pas immatriculée donc pas de dénomination, ni de siège social ni de personnalité juridique
ni de nationalité.

  

I- Constitution de la société en participation

La constitution est prévue par l’art 1871 cciv.

Il n’existe pas de conditions de forme autrement dit un écrit n’est pas forcément nécessaire mais on
rédige des statuts. On rédige des conditions de formes applicables à tous les contrats c’est donc
paradoxal.
L’article 1872 cciv règle donc la question. Il y’a plusieurs apports dont

- Le 1er consiste à dire qu’on met en disposition une somme d’argent ou d’un bien dont
l’accusé restera propriétaire.

- Le 2empe apport consiste à rendre le bien ou la somme d’argent apporté indivis entre tous
les associés.

- Le dernier type d’apport convient de transférer tous les apports au profit d’un seul associé et
on convient<<qu’il sera à l’égard des tiers propriétaires des biens qui acquière en vue de la
réalisation des parts sociales>>

II- Le fonctionnement de la société en participation  

Il faut distinguer le fonctionnement dans :

- L’ordre interne

- L’ordre externe

a- Le fonctionnement dans l’ordre interne

Art 1871-1 cciv

Les associés pouvaient céder leur part ?

32
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Un ensemble fictif portant. La Ccass a mis la possibilité à l’associé de céder les droits qu’il tient du
contrat de société cad elle a mis la possibilité de céder les parts d’une société en participation (cass
com 15MAI 2012). Ce principe vient d’être confirmé par la 3e chambre civile du 21 janvier 2121.

On peut penser que c’est une cession de créance

La société en participation est une société qui ne sera pas immatriculée, organisation qui fonctionne
comme une société mais qui n’est pas immatriculé pour

b- Le fonctionnement dans l’ordre externe

26/10/21

Pour une société immatriculée, elle a une personne juridique c’est simple. Mais quand elle n’a pas de
personnalité juridique comment en prouver l’existence ? les tiers n’ont pas connaissance des statuts
qui ne circulent qu’entre les associés.

Quel serait l’intérêt pour un tier de démontrer l’existence d’une société en participation derrière le
cocontractant? < Question de solvabilité, autant de débiteurs qu’il y a d’associés car société a risque
illimité < associé indéfiniment responsable des dettes de la société. < Créer autant de lien
d’obligation à son égard qu’il n’y a d’associés parce qu’ils sont tous indéfiniment responsables des
dettes de la société. Responsabilité solidaire ou conjointe ? il faut regarder l’objet de la société en
participation, si c’est une société commerciale la responsabilité est solidaire. On peut demander le
paiement pour le tout au plus solvable des associés même s’il n’a pas signé le contrat.

Comment démontrer l’existence de cette société en participation :

 On a les statuts dans les mains < pas possible d’après la loi une société en participation est
discrète l’art 1872 code civil pose une règle d’organisation des rapports entre les associés et
les tiers : il pose un principe et des exceptions. Par exception, on peut aller rechercher ceux
qui ont agis en qualité d’associé et l’immixtion

- 1872-1 principe de l’engagement personnel du signataire : chaque associé contracte en son


nom personnel et est seul engagé à l’égard des tiers. Un seul signataire : vis-à-vis des tiers il
doit payer, en interne la répartition des charges est régie par les statuts. Plusieurs
signataires : ils sont tous engagés, ils sont codébiteurs.

- 1872-1 exceptions : 2 déclinaisons de la théorie de l’apparence en vertu de laquelle on


protège la croyance légitime d’un tiers :
a – plusieurs associés ont agi an qualité d’associé au vu et su des tiers : comment le
démonter ? régime de la preuve applicable : il faut qualifier le fait juridique exemple mail,
échanges de courrier < ces personnes seront solidairement, conjointement engagées
b – l’associé, pas son immixtion a laisser croire au cocontractant qu’il entendait s’engager à
son égard soit un associé dont il est prouvé que l’engagement a tourné à son profit.

Les règles du droit des contrats ne suffisaient pas pour engager les autres associés dans les liens
contractuels s’ils n’avaient pas conclu.

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c- La dissolution de la société en participation

On applique les mêmes règles que pour une société personnalisée mais sous les annotations
nécessaires . Juridiquement la dissolution est à la société ce que la mort est à la personne physique :
fin de la personnalité juridique : il faut traiter le patrimoine.

1) Pourquoi

 Art 1844-7 code civil

La série des cas de droit commun (cf à la fin du cours). S’appliquent à toutes sociétés.
S’appliquent les articles 1832 et suivants du code civil exemple refuser le droit de vote à un
associé <1844 code civil

Lors de la dissolution les dettes sont transformées en pertes, les associés de la société à risque
illimités paient

 Art 1872-2

SEP à durée indéterminée, tout associé peut à tout moment notifier aux autres associés sa
volonté de procéder à la dissolution < forme de dissolution unilatérale, provoquée par un associé

2) Ce qui se passe

1848-9 code civil, étape par étape

- Paiement des créanciers :

Sinon apparaît une dette non payée, on recherche les associés au titre de leur obligation de
contribution aux dettes, ils prennent en charge la dette subsistante

- Remboursement des apports aux associés


- S’il y a boni de liquidation

(S’il reste de l’argent ), il est réparti à proportion des parts de chacun pour la société.

Société voulue et créée volontairement discrète donc non immatriculée

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Ch2/ La société crée de fait


Société qui s’ignore.

Il faut qu’on ait purgé tous les contrats avant de pouvoir établir un quasi-contrat.

Exemple : les concubins

- Situation de fait, il n’y a pas de contrat il peut y avoir un quasi-contrat. S’il y a eu des apports
< société créée de fait qui aurait pour objet l’entretien d’un immeuble avec 2 associés. Ils ont
l’affectio societatis. Apport en nature de la concubine : le bien, apport du concubin : apport
en industrie et numéraire < ils n’ont pas l’intention de créer une société

- Le concubin a une boulangerie, la concubine y travaille (à la caisse). Le concubin rencontre


quelqu'un et se sépare de son ex-concubine. L’ex-concubine, éconduite car être pas mariée,
a travaillé toute sa vie et laissé sa carrière de côté.
Pas droit de la famille, Pas droit commun des contrats. Société qui s’ignore ? Quel en serait
l’objet ? 1832 code civil cass com 86 sur l’affectio societatis. Objet : exploitation de la
boulangerie. Apports en industrie par les concubins < Parts 50% en général, affectio
societatis : oui sans le savoir, vocation aux résultats : oui, car ils mettent tout en caisse
commune.

Dans les deux cas : existence prouvée de la société crée de fait : séparation = dissolution  verse les
apports, boni de liquidation < couper en deux tout l’enrichissement, valeur de la maison depuis le
débat du concubinage, moitié de l’augmentation de la valeur du bien

Un seul art dans le cciv sur la société créée de fait. Condition contestataire est nulle.

Art 1873 cciv, les dispositions de la société en participation s’appliquent à la société crée de fait

Exemple :

- Application de la théorie de l’apparence


- Application du fait qu’il fasse démontrer les 3 critères du contrat de société (apport, affectio
societatis, apports).

Ce texte fonctionne par renvoi : société créée de fait est une création jurisprudentielle mais affinée
par la doctrine dans son souci de créer des catégories identifiées qui servent au bien de la pratique, 3
conceptions doctrinales :

- Société stricto sensu : société immatriculée mais qui a été annulée (mais aucune réalité
théorie ni pratique, traité par le jeu des restitutions sans rétroactivité)
- Société crée de fait : société non immatriculée qui s’ignore

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- Société devenue de fait : 1e Ch. civil Ccass 13 décembre 2005 : société arrivée à son terme,
pas prorogée mais qui aurait continué de fonctionner. Devenue société de fait : perdu la
personnalité juridique, les statuts continueraient de régir les rapports entre les associés. On
peut s’interroger sur son existence car a deux reprises la ccass a admis 2 fois au moins la
prorogation tacite d’une société, cela contredirait cette solution, accepte la
réimmatriculassion.

La société de fait jamais n’est jamais établie par un acte de société, pas d’acte fondateur ? La preuve
e son existence diffère selon que la charge de la preuve pèse sur un associé (hypothèse des
concubins) ou d’un tiers. La jurisprudence sur ce point est absolument constante :

- Si la preuve pèse sur un associé

En sa qualité de partie au contrat de société doit démontrer chacun des critères du contrat de
société séparément = il faut démontrer chaque élément du contrat de société, apport, affectio
societatis, vocation aux résultats.

- La charge de la preuve pèse sur un tiers.

On facilite la preuve, on applique la logique de l’art 1872-1 cciv : il suffit de démontrer que les
associés ont agi en qualité d’associé au vu et au su des tiers. Démontrer l’apparence. Ccass Ccom
8 juillet 2003 : l’apparence d’une société créée s’apprécie globalement indépendamment de
l’existence de chacun de ses éléments.

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Partie 2/ La vie des sociétés

Titre 1/ les associés


__________________________________________________________________________________

I- Les prérogatives
II- Les obligations : contribution aux pertes, obligation aux dettes
III- Les droits des associés

I- Les prérogatives

Ch1/ le droit de propriété sur la part sociale

Ch2/ Les droit politiques

Ch3/ Les droit financiers

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Ch1/ Le droit de propriété sur la part sociale


__________________________________________________________________________________

Il y a quelques années on ne voyait l’associé que comme un créancier. Boni, apport, dividendes.

A évolué dans les années 80 avec les nationalisations < l’associé est propriétaire.

Les théories de droit dans biens acceptent-elles la théorie de la propriété des créances ?

- On peut la vendre
- Figure à l’actif du patrimoine

Théorie de la propriété des créance 1962 Ginossard

La théorie moderne du patrimoine accueille l’idée de la propriété des créances

Art 8 du code général des impôts

Quasi-unanimité de la doctrine pour reconnaître la qualité de propriétaire à tout associé.

Toute juridiction confondue l’a assuré.

 Conseil constitutionnel

16 janvier 1982 consacre la qualité de propriétaire de l’associé lors des grandes vagues de
nationalisation. Les associés ont droit a une juste et valable indemnité comme tout propriétaire
expropriée art 17 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen

 CEDH

9 juillet 1986 reconnaît que tout associé est propriétaire de ses parts sociales et de ses actions

 Cour de cassation

Toute chambre confondue

Cass com 15 juin 1975 considère l’associé comme un propriétaire de part sociale ou d’action

 Conseil d’Etat

26 juillet 1978

38
Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Ch2/ Les droits politiques


__________________________________________________________________________________

I- Le droit de participer aux décisions collectives

Art 1844 al 1er TOUT associé a le droit de participer aux décisions collectives

Aucune exception pour y porter atteinte. C’est LE droit fondamental, sacrosaint. Pourtant ce droit n’a
jamais été défini par la jurisprudence. C’est une situation ubuesque.

Participer Il implique sans doute :

- Le droit d’être convoqué


- Le droit d’assister à la décision collective
- Le droit de poser des questions
- Discuter
- Exposer son point de vue

Mais la jurisprudence distingue clairement le droit de participer et le droit de voter donc le droit de
voter n’est pas inclus dans le droit de participer. 2 preuves :

- Il existe des associés qui ont le droit de participer sans voter : nue-propriété
- 9 février 1999 arrêt ccom ccass, Château d’i ? : « tout associé a le droit de participer aux
décisions collectives ET de voter » .
Arrêt confirmé par au moins 2 autres décisions :
Cass com 23 octobre 2007
9 juillet 2013

 Implique que participer et voter sont deux droits différents


Le droit de participer n’inclus par forcément le droit de voter

Loi 19 juillet 2019 Mohammed Soligny reconnaît le droit de participer aux décisions collectives à tout
usufruitier de part social ou d’action. Or grand débat : l’usufruitier est-il un associé ? grande
ambiguïté. Toutefois c’est à partir de la qualification que l’on réduit un régime et pas le contraire.

 Droit d’ordre public


 Droit fondamental

II- Le droit de voter

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a- Le droit attaché à la qualité d’associé

Ce droit est attaché à la qualité de l’associé. Seul l’associé peut voter. Tendance contemporaine.

Seuls les associés peuvent exprimer u vote en assemblée à peine de nullité de cette dernière.

- Vote par correspondance possible dans les SA, SAS si les statuts le prévoient etc. mais pas
dans les SARL
- Vote par procuration : donner mandat
- Vote par écrit :exemple SAS, peut être prévu par les statuts exemple acte unanime

b- Droit détachable de la qualité de l’associé

Tendance qui montre que le droit de vote n’est pas inexorablement lié à la qualité d’associé

1- Cas de suspension du droit de vote

Il existe beaucoup de cas de suspension du droit de vote :

- Défaut de libération d’apports, non-libération d’apports


- Art L.225 – 11 – 1 et L.225 – 16 – 1 Code de commerce : en cas de violation des règles de
constitution d’une SA : tous les votes émis pendant la suspension sont nuls
Souvent dans les sociétés cotées
- Rachat des actions par la société : la société devient propriétaire des actions elle ne peut pas
voter à son assemblée

2- Cas de suppression

Possible en droit français des sociétés que dans les cas prévus par la loi, la loi ne le dit pas elle-même
c’est la ccass :

- 9 février 1999
- 23 oct. 2007
- 9 juillet 2013

Les statuts ne peuvent déroger à ces dispositions que dans les cas prévus par la loi.

Exemple :

23 oct. 2007 et 9 juillet 2013 Un associé majoritaire : clause dans les statuts qui organise l’exclusion
d’un associé : l’associé dont l’exclusion sera discutée ne votera pas sur son exclusion. La ccass
tranche  on ne peut exclure un majoritaire sans son consentement

Le juge ne touche pas à la clause, les dirigeant non plus.

 Le droit de vote ne peut être supprimé que dans les cas prévus par la loi
 C’est un droit d’ordre public (ne peut pas être supprimé par le contrat)

Mais il y a des cas de suppression assez nombreux donc ce n’est pas un droit fondamental.

Cas prévus par la loi :

- Actions de préférence :

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Dans les sociétés par action on peut accorder plus de droits (de vote, aux dividendes, droit
prioritaire au boni de liquidation). Préférence négative aussi : accorder moins de droits L.228-
11 actions de préférence « avec ou sans droit de vote », on peut avoir des actions sans droit
de vote

- Le nu-propriétaire :
Art 1844 cciv et L.225-110 ccom pour les sociétés commerciales
= Propriétaire dépourvu d’usus et de fructus
Il peut se voir priver du droit de vote parce que la droit le dit, l’usufruitier vote pour les
décisions concernant l’affectation des bénéfices en revanche le nu-propriétaire vote pour
tout le reste < dont les décisions de modification des statuts. Toutefois la loi dit sauf clauses
contraires, disposition supplétoire

Cass com 4 janvier 1994 De Gaste confirmé par plusieurs arrêts par la suite, jurisprudence De
Gaste : « si on peut supprimer le droit de vote du nu-propriétaire, on ne peut en revanche
jamais lui retirer le droit de participer aux décisions collectives ».

9/11/21

c- Les conventions de vote

Evolution en ce sens

Lgt considéré le droit de vote comme un droit sacré, on ne pouvait jamais priver un associé de son
pouvoir délibératif, conséquence on est lgt resté hostile aux conventions de vote. > Comment
considérer un droit comme étant fondamental dès lors que par convention on peut contrôler ce droit
pour un ou pls associés ?

Conventions de votes : conventions par lesquels un associé oriente avec d’autres son droit de vote
au sein de la société.

Est-ce licite ? Compatible avec le caractère d’ordre public du droit de vote ?

Peut-on renoncer à un droit d’ordre public ? Oui lorsqu’il est né, acquis (Ccass).

 Ces conventions répondent à un besoin pratique


 Montre un déclin du droit de vote, toujours d’ordre public mais sa force est atteinte

Mais après une intervention législative par un décret-loi 31 août 1937 < gouvernement dans un
premier temps plus le gouvernement = ordonnance (avant la 4 e république) : sont nulles et de nul
effet dans leurs dispositions principales ou accessoires les clauses ayant pour objet ou pour effet de
porter atteinte au libre exercice du droit de vote dans les assemblées générales de sociétés
commerciales.

Aujourd’hui ce texte est abrogé par la loi de 1966 et il reste une prohibition (mal connue) :
Art L242-9 ccom : Le trafic de droit de vote dans les sociétés commerciales : pratique interdite par
l’article L242-9 du code de commerce qui punit de 2 ans d’emprisonnement et de 9000 euros
d’amendes le fait de « se faire accorder, garantir ou promettre des avantages pour voter dans un
certains sens ou ne pas participer au vote, ainsi que le fait d’accorder, garantir ou promettre ces
avantages ». Pour les sociétés commerciales.

41
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Pour le reste conclure une convention et se mettre d’accord sur le sens d’un vote dans une
assemblée est licite.

En 1990 un professeur de droit écrit un article de critères de validité des conventions de votes :
Michel Gentin Jurisprudence évolue à partie de 1966 :

 On peut dire que ces conventions sont licites


 Peuvent-elles donner place à des abus ? Elaboration de critères pour encadrer ces
conventions : CA Paris 4 décembre 2012
- Repose sur un engagement éclairé des associés signataires, ce qui suppose qu’ils aient une
connaissance des résolutions soumises à leur vote
- Respecte les dispositions d’ordre public en emportant pas cession du droit de vote ni atteinte
au principe de libre révocabilité des dirigeants sociaux
- Destinée à l’établissement d’une politique stable et durable, elle ne contrarie pas l’intérêt
social

Exemple de convention : 3 associés s’engagement à voter favorablement à toutes les décisions


portées par une majorités < non valable car on peut faire la convention seulement après avoir vu
les résolutions

III- Les abus

a- L’abus de majorité

En assemblée pourcentage de droit de vote en fonction des apports, peut être aménagé par une
clause contraire sauf clause léonine 1844-1 cciv, jurisprudence en dessous

Exemple : Dans les statuts pour modifier les statuts il faut une majorité des2/3 et pour approuver
l’exercice il faut une majorité simple et 2 associés détiennent ensemble 70% des droits de vote et 4
associés détiennent ensemble les 30 % restant. Dans ces cas, ceux qui peuvent seuls ou ensemble
adopter la décision sans les autres : en l’espèce les 2 associés qui détiennent les 70% sont appelés :
Les associés majoritaires.

Si l’un avait 55% et l’autre 15%, celui qui a 55 est majoritaire dans l’assemblée ordinaire mais pas
dans l’assemblée extraordinaire.

Un associé majoritaire : celui qui peut imposer sa volonté en assemblée aux autres. Il peut décider
seul.

 La décision est bonne


 La décision est mauvaise : les minoritaires peuvent invoquer l’abus du droit de vote <
déclinaison de la théorie de l’abus de droit (Louis Josran)

Abus de droit : un droit détourné de sa finalité, de sa fonction sociales (hors droit de société).

Arrêt Clément Maillard : abus de droit. La montgolfière suppose de raser la clôture du voisin. Le
voisin fait ériger des pieux, la montgolfière s’écrase. Ccass dit qu’on ne peut pas abuser du droit de
propriété.

Exemple droit de propriété, si on en abuse on est sanctionné.

42
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L’abus de majorité sort du champ du droit de vote. L’abus du droit se situe hors du droit donc le
fondement est extracontractuel

Exemple associé majoritaire a besoin d’argent, il force la distribution de bénéfices. Empêche un


projet prévu pour la société.  Abus

Dans une société, les décisions se prennent à la majorité (sauf statuts contraires) car le principe
majoritaire est un gage d’efficacité (on ne peut pas être tous d’accord dans une assemblée,
compliqué d’avoir une unanimité). Mais se pose la question de la protection des minoritaire et la
question de l’abus du pouvoir < abus de droit. « Toute personne qui est détenteur d’un pouvoir est
tenté d’en abuser » Montesquieu. La loi ne protège pas des abus mais la théorie de l’abus de droit
suffit, la jurisprudence l’amène en droit de société

Chcom ccass 18 avril 1961 Piquard-Schumann : pose 2 critères cumulatifs. La décision doit avoir été
prise :

 Contrairement à l’intérêt de la société et


 Dans l’unique dessin de favoriser les majoritaires

Souvent La ccass répond ne relève qu’un seul critère. Elle ne répond qu’à la question qu’on lui pose.
Elle n’est pas obligée de reprendre les deux critères si elle n’est pas saisie d’un problème sur les
deux. La Cour n’a jamais entendu abandonner l’un de ces critères.

Exemple :

 Mise en réserve des bénéfices dans certains cas :


- Les majoritaires perçoivent des rémunérations importantes avec un mandat de dirigeant ou
un contrat de travail : reçoit de l’argent de la société à côté des éventuels dividendes et mets
en réserve les bénéfices car ils n’en ont pas besoin. Les minoritaires se plaignent car ils ne
reçoivent que les dividendes
< ils peuvent invoquer un abus de majorité du fait de la mise en réserve des bénéfices.
Principe : mise en réserve systématique des bénéfices n’est pas en soi un abus de majorité
Cass com 8 juin 2020

 Augmentation du capital social dans le seul but de réduire la participation des minoritaires
dans la société. En sachant que la société va recevoir une très importante somme d’argent.
Civil 3e 8 juillet 2015.

 Augmentation importante de la rémunération des co-gérants majoritaire d’une société


malgré la chute de son résultat Cass com 18 décembre 2019

 Décisions prises contrairement à l’intérêt de la société et ne servent que les intérêts de la


société, violation du contrat de société, abus

b- Sanction

Les minoritaires peuvent demander :

 Demander la nullité de la décision prise de force par les majoritaires

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

 Des dommages et intérêts aux majoritaires < engager leur responsabilité civile
extracontractuelle

c- Les abus de minorité

Minoritaire :

- Celui qui a une participation minoritaire dans la société – pas très utile
- Celui qui peut bloquer une décision, associé titulaire d’une minorité de blocage

Sans avoir été défini, l’abus de minorité est identifié pour la première fois dans un arrêt de la CA de
Besançon le 5 juin 1957. A partir de là on discute du critère.

Cass com 15 juillet 1992 : définition de l’abus de minorité

 Abus de minorité : une attitude de l’associé majoritaire  


- « Contraire à l’intérêt général de la société
- Et dans l’unique dessin de favoriser es propres intérêts au détriment des autres associés »

Pareil dans les assemblées de copropriétaire civil 3e 2014. Pourvoi 13-25 334

Dans la majorité des situation, abus caractérisé par l’opposition du minoritaire en assemblée
empêchant l’adoption d’une délibération essentielle.
Mais la doctrine distingue à côté des blocages en assemblée = abus négatifs, tous les comportements
tels que la multiplication des questions écrites, harcèlement judiciaire des majoritaires = abus
positifs.

Abus négatif : le minoritaire empêche


Abus positif : le minoritaire obtient

d- Sanction

Abus positif :

Abus négatif : blocage en assemblée

1) Arrêt de la Chcom ccass 9 mars 1993 arrêt Flandin : un an après la définition elle édicte la
sanction : le juge ne peut se substituer aux organes sociaux donc il ne peut pas prononcer de
force l’adoption de la délibération mais il peut nommer un mandataire aux fins de
représenter les minoritaires défaillants à une nouvelle assemblée et de voter en leur nom
dans le sens des décisions (le mandataire à une consigne de vote) conformes l’intérêt social
mais ne portant pas atteinte à l’intérêt légitime des minoritaires.
 Nomination d’un mandataire chargé de voter à la place des minoritaires dans l’intérêt social
mais pas contre les minoritaires

2) Responsabilité civile extracontractuelle

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

Ccass 2017 : le juge ne peut pas prononcer de force l’adoption de la délibération bloquée par les
minorités

 Dans le cas d’une détention à 50/50

Chapitre 3/ Les droits financiers

I- La distribution des bénéfices


1- L’existence du bénéfice

Cf : Tableau dans le groupe Facebook

Il n’y a bénéfice que si les produits sont supérieurs aux charges.

2- La mise en distribution du bénéfice

A l’heure d’approuver les comptes les associés ont le choix entre :

 Garder le bénéfice
- Le mettre en réserve = garder durablement dans la société. Il faut une décision
exceptionnelle de distribution si on veut le distribuer. (=comme un livret A)
- Mettre en report à nouveau = en assemblée on dit qu’on reporte, le sort du bénéfice est
laissé en suspens on se prononcera l’année suivante, toutes les sommes seront intégrées
dans le bénéfice l’année suivante, on peut le distribuer très facilement (= comme laisser sur
un comte courant)

 Distribuer le bénéfice

Le bénéfice distribuable n’est défini que dans les sociétés commerciales

L202-11 code de commerce = le bénéfice de l’exercice moins les pertes des années précédentes,
moins les sommes à mettre en réserve en application de la loi ou des statuts, plus le report à
nouveau.

S’il reste de l’argent on peut distribuer ; L232-12 alinéa 3 délit de distribution de dividendes fictifs,
infraction pénale qui engage la responsabilité civile du dirigeant et du commissaire aux comptes

Pas de définition dans les sociétés civiles mais c’est la même logique ; on peut distribuer que s’il reste
quelque chose à distribuer

 Distinction entre bénéfices et dividendes

Ccass Chcom 18 décembre 2012 : Les bénéfices ne deviennent des dividendes qu’au moment de la
décision de mise en distribution des bénéfices, avant les dividendes n’ont aucune existence juridique.

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Cours de droit des sociétés L3 – M. Barillon Clément 2021/2022 – Lys-alyne Bandama

« Les bénéfices réalisés par une société ne participe de la nature des fruits que lors de leur
attribution sous forme de dividendes, lesquels n’ont pas d’existence juridique avant la constatation
de l’existence de sommes distribuables par l’organe social compétant (RGO) et la détermination de la
part attribuée à chaque associé… »

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