Vous êtes sur la page 1sur 31

Circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire

Induction de Lorentz

Les applications de ce type de situations sont nombreuses ; le cas d’un circuit mobile dans un
champ invariant peut correspondre
- à des dispositifs fonctionnant en générateur : ils transforment une puissance mécanique en
puissance électrique (alternateurs, microphone électrodynamique...) ;

- à des dispositifs fonctionnant en moteur : ils transforment alors une puissance électrique en
puissance mécanique (moteurs électrique, haut-parleur...) ;

1. Conversion d’une puissance mécanique en puissance électrique.

1.1 Rails de Laplace employés en générateurs.

L’expérience de Laplace avait été employée précédemment pour introduire la loi de force de
Laplace. Le dispositif était alors alimenté par un générateur imposant un courant électrique I, et
l’on avait a priori négligé tout phénomène inductif.

Le propos est maintenant différent. Une barre posée sur des rails est mise en mouvement de
translation par l’action d’une force constante 𝐹⃗ = 𝐹𝑒 ⃗. L’ensemble est plongé dans un champ
magnétique uniforme et stationnaire 𝐵⃗ = 𝐵𝑒 ⃗ comme indiqué sur le schéma.

z
y Force motrice
imposée par
l’opérateur
B F⃗
a x
i(t)

Principe de l’expérience :

La tige est soumise à la force F qui la met en mouvement. Son poids est compensé par les rails
support. La translation de la tige dans le champ magnétique 𝐵⃗ amène un effet inductif qui se
manifeste par une f.é.m. d’induction que l’on peut détecter au moyen d’un oscilloscope.

On peut aussi détecter un courant induit en remplaçant l’oscilloscope par un galvanomètre.

Etude théorique :
Cette étude sera développée en plusieurs étapes, que l’on retrouvera classiquement sur nombre de
problèmes analogues.

a. f.é.m. d’induction :
Il faut d’abord choisir un sens d’orientation du circuit afin d’algébriser l’intensité i. Ce choix oriente
aussi le vecteur surface 𝑆⃗ et détermine l’algébrisation du flux magnétique.

1
Notons So la surface circonscrite par le circuit à t = 0 et S(t) cette surface à l’instant t. x = 0 étant la
position de la barre à t = 0 on aura S(t) = So + a.x(t).

Vue la géométrie très simple du problème, avec un champ magnétique uniforme et orthogonal à la
surface S(t), le flux magnétique est :
φ(t) = B.S(t)
La loi de Faraday donne alors la f.é.m. induite :

𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡

soit en posant v(t) = dx/dt, vitesse de translation de la barre : e(t) = -B.a.v(t)

B⃗

v⃗

dx = v.dt

Remarquons que la barre, dans son déplacement de translation, va couper les lignes de champ
comme on fauche les blés au moyen d’une faucille. C’est poétique mais cela donne une bonne image
de la notion de champ, de flux et de flux coupé (notion qui n’est pas au programme...).

Remarque importante : et l’auto-induction ?

Le flux φ envisagé n’est en fait pas le seul flux magnétique existant à travers le circuit. En effet, le
courant i(t) crée un champ magnétique propre 𝐵 ⃗, amenant un flux propre φp. Le coefficient d’auto
inductance L du circuit est tel que φp = L.i(t). Le flux magnétique total est donc φtot = φ + φp.

La loi de Lenz nous apprend que les effets inductifs se manifestent toujours dans un sens
s’opposant aux causes qui leur donne naissance. on peut donc prévoir que pour un mouvement de
vitesse v(t) amenant une augmentation du flux φ, le terme φp sera négatif, le champ magnétique
propre 𝐵 ⃗ sera dans un sens opposé à 𝐵⃗.

Par contre, si le mouvement de la barre est inversé, φp sera positif, pour compenser la diminution
de φ occasionnée par la translation de la barre.

Dans le cadre de cette expérience, parce que le coefficient d’auto-inductance L est faible, φp sera
complètement négligeable devant φ.

2
b. Equation électrique.

Le schéma électrique est : i(t)


e(t) = - B.a.v(t)
La loi de maille donne

e(t) – R.i(t) = 0
R
donc : i(t) = - B.a.v(t)/R

La valeur algébrique obtenue pour i(t) confirme les révisions faites à partir de la loi de Lenz.

c. Force de Laplace.

On est dans le cas d’un conducteur (la barre) parcouru par un courant et se déplaçant dans un
champ magnétique.

La loi de force de Laplace : dF ⃗ = 𝑖(𝑡)𝑑𝑙⃗ ∧ 𝐵⃗

Intégrée sur la barre de longueur a, ceci donne : 𝐹⃗ = 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎. 𝑒 ⃗

Remarquons la cohérence vis à vis de la loi de Lenz :

Pour v(t) > 0 ( v⃗ = v(t)e ⃗ ) on aura alors i(t) = -Bav(t)/R < 0 et donc une force de Laplace de
sens opposé à la vitesse.

d. Equation mécanique.

La R.F.D. est appliquée à la barre, dans un R⃗


référentiel lié aux rails.
F⃗
Les actions mécaniques sont : i F⃗
B⃗
- le poids de la barre −mg 𝑒 ⃗ mg⃗
- la réaction des rails de résultante R 𝑒 ⃗
- la force de traction imposée par
l’opérateur F 𝑒 ⃗
- la force Laplace 𝐹⃗ = 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎. 𝑒 ⃗ , qui va s’opposer au mouvement d’après la loi de Lenz...
(ce sera confirmé par l’analyse ultérieure)

Poids et réaction des rails se compensent, et l’équation du mouvement est la projection de la R.F.D.
selon 𝑒 ⃗ :

𝑑𝑣(𝑡)
𝑚 = 𝐹 + 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡

3
e. Etude du mouvement.

Les équations électriques (EE) et mécaniques (EM) sont couplées, car l’intensité i(t) intervient
dans l’équation mécanique et la vitesse dans l’équation électrique.

(EE) e(t) – R.i(t) = 0 où e(t) = -B.a.v(t)

(EM)
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚 = 𝐹 + 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡

(EE) donne :
soit une force : i(t) = -B.a.v(t)/R

qui injectée dans l’expression de la force de Laplace amène :

𝐵 𝑎
𝐹⃗ = −𝑣(𝑡) 𝑒⃗
𝑅
Cette force est de forme
𝐹⃗ = −𝑘. 𝑣(𝑡)𝑒 ⃗

Elle apparaît comme analogue à une force de frottement fluide linéaire.

Cette analyse confirme la prédiction donnée par la loi de Lenz : cet effet s’oppose aux causes qui
l’ont créé, la force de Laplace s’oppose au mouvement de la barre.

En injectant cette expression dans (EM) :


𝑑𝑣(𝑡) 𝐵 𝑎
𝑚 = 𝐹 − 𝑣(𝑡)
𝑑𝑡 𝑅
soit :

𝑑𝑣(𝑡) 𝐵 𝑎
+ 𝑣(𝑡) = 𝐹/𝑚
𝑑𝑡 𝑚𝑅
Par identification à :
𝑑𝑣(𝑡) 1
+ 𝑣(𝑡) = 𝐹/𝑚
𝑑𝑡 𝜏
on fait apparaître la constante de temps :

𝑚𝑅
𝜏=
𝐵 𝑎

et une vitesse limite :


𝑅. 𝐹
𝑣 =
𝐵²𝑎²

La solution v(t) est :


𝑅. 𝐹 𝑡
𝑣(𝑡) = . 1 − exp (− )
𝐵 𝑎 𝜏

vue la condition initiale v(t = 0) =0.

4
L’intensité évolue selon :
𝐵𝑎𝑣(𝑡) −𝐹 𝑡
𝑖(𝑡) = − = . 1 − exp (− )
𝑅 𝐵𝑎 𝜏

Insistons sur le fait que l’intensité n’est pas une grandeur constante, puisqu’elle varie durant le
phénomène pour atteindre une valeur extrémale imax = -F/Ba.

Les graphes ci-dessous représentent ces évolutions :

v(t) vlim = (RF)/(B²a²) i(t) τ


t

ilim = -F/(Ba)
t
τ

f. Bilans en puissances.

La méthode générale pour l’obtention des équations en puissance est de multiplier les équations
dynamiques (EM) par la vitesse et les équations électriques en tension (EE) par l’intensité i(t).

(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹. 𝑣(𝑡) + 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡
Equation dans laquelle intervient la puissance des actions de Laplace : PL = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎

(EE) x i(t) →
e(t).i(t) = R.i(t)² ou - 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 ²= Ri(t)²

où e(t).i(t) est la puissance électrique d’induction.

Le terme de couplage contenant à la fois v(t) et i(t) , de forme 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎


est commun aux deux expressions.

interprétation :

ce terme traduit un transfert, une conversion énergétique d’origine électromagnétique.

la première équation de puissance s’écrit :


𝑑 1
𝑚𝑣(𝑡)² − 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 = 𝐹. 𝑣(𝑡)
𝑑𝑡 2

soit, vue la seconde équation en puissances :

𝑑 1
𝐹. 𝑣(𝑡) = 𝑚𝑣(𝑡)² + 𝑅𝑖(𝑡)²
𝑑𝑡 2

5
Cette dernière équation explicite clairement le transfert de puissance réalisé par le dispositif : la
puissance fournie par l’action de la force de l’opérateur est transformée pour une part en une
puissance cinétique et pour une part dissipée sous forme d’effet Joule.

Puissance
cinétique
Puissance
motrice dEc/dt

F.v(t)
Puissance
effet Joule

Ri(t)²

En régime permanent : v(t) = cste donc Ec = ctse. Le bilan de puissance devient alors :

𝐹. 𝑣(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡)²

La vitesse v(t) et l’intensité i(t)deviennent constantes. Toute la puissance mécanique communiquée


par l’opérateur est alors intégralement dissipée par effet Joule dans le circuit.

Couplage de puissance :

Le terme de couplage en puissance - 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 peut être considéré de deux points de vue :

- c’est une puissance électrique, relié à la f.é.m. d’induction :

P é = e(t). i(t) = −𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎

- c’est l’opposé de la puissance des actions de Laplace exercées sur la barre :

P = 𝐹 ⃗. 𝑣⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎

Le fait que ces deux puissances soient exactement opposées est un fait général, que l’on
admettra.

Pour tout dispositif de ce type, c’est à dire pour tout circuit mobile évoluant dans un champ
magnétique stationnaire, la somme de la puissance PL des actions de Laplace et de la
puissance dissipée par la f.é.m. induite Pél est nulle.

P +Pé =0

6
1.2 Freinage par induction.

Dans l’exemple précédent, on a constaté que les


actions de Laplace produite à partir du courant R
induit s’organisaient selon une force
d’expression :
F⃗
𝐵 𝑎 i v⃗
𝐹⃗ = −𝑣(𝑡) 𝑒⃗
𝑅 B⃗
Cette force est de forme i<0
𝐹⃗ = −𝑘. 𝑣(𝑡)𝑒 ⃗

Elle apparaît comme analogue à une force de frottement fluide linéaire.

Cette analyse confirme la prédiction donnée par la loi de Lenz : cet effet s’oppose aux causes qui
l’ont créé, la force de Laplace s’oppose au mouvement de la barre.

Dans tout dispositif assurant une conversion de puissance mécanique en une puissance électrique,
l’action des forces de Laplace se traduira par un effet de freinage.

Ce ne sera évidemment plus le cas pour des dispositifs assurant au contraire une conversion de
puissance électrique en puissance mécanique, où cette fois les actions de Laplace joueront un rôle
moteur.

Différents procédés technologiques emploient cet effet de freinage inductif dans le domaine des
transports.

Deux types d’applications doivent être distingués :

- le freinage par induction, avec effet dissipatif (freinage des poids lourds)

- plus récemment, la récupération d’énergie lors du freinage, permettant de convertir


l’énergie cinétique du véhicule en énergie électrique.
Ce procédé a d’abord été employé sur les trains, en renvoyant l’énergie électrique récupérée
dans le réseau électrique d’alimentation.
Il est maintenant opérationnel sur les automobiles à propulsion électrique (hybride ou non),
l’énergie électrique récupérée assurant la recharge des batteries du véhicule.

Le freinage par induction dissipative met en jeu des courants de Foucault : ces courants sont dus
aux effets inductifs distribués dans le volume du conducteur (non filiforme) en mouvement dans le
champ magnétique. Ces courants de Foucault circulent alors dans la masse du conducteur, y
dissipant une puissance électrique par effet Joule.

La modélisation de ces courants distribués en volume dans un matériau conducteur ne relève pas
du cours de première année.

Nous nous contenterons d’en faire une analyse qualitative et une observation expérimentale.

7
Expérience 1 :

Chute d’un aimant dans un tube.

On confronte deux cas, selon que le tube est formé de PVC, non conducteur, ou de cuivre. Le
freinage par courants de Foucault est très intense en choisissant un aimant de moment magnétique
suffisamment élevé (aimant au Néodyme).

Chute d’un aimant dans un tube


conducteur, freinage par courants de
Foucault.

8
Expérience 2.

Freinage du pendule de Walter-Hoffen.

Les oscillations d’un pendule pesant sont freinées par l’action des forces de Laplace, produites par
l’interaction dans le champ magnétique produit par un électro-aimant avec des courants de
Foucault qui naissent dans le matériau par induction (Eddy currents).
Selon la forme du dispositif fixé à l’extrémité du pendule qui est amené à passer entre les pôles de
l’aimant, l’effet est plus ou moins marqué. Cela vient du fait que l’on a favorisé ou non le passage
des courants de Foucault dans le matériau.

Disque plein

Anneau

Anneau
coupé

Expérience 3.

Freinage d’une roue tournant autour de son axe, par


courants de Foucault produits par application d’un ω
champ magnétique permanent sur une partie de la
roue.
L’effet apparaît quand on alimente l’électroaimant Moment des
produisant le champ magnétique. actions de
Laplace 𝑀⃗ L
Ce dispositif est employé sur les poids lourds pour
participer au freinage de ce type de véhicule. Il
permet d’éviter l’emploi systématique de freins
mécanique, qui fonctionne par frottement mécanique
et amènent une usure des pièces en contact et un
échauffement.

9
1.3 Alternateur.

Ce dispositif est destiné à transformer une puissance mécanique en puissance électrique. On le


trouve sur les lampes de poches ou les vélos (sous le nom impropre de « dynamo ») mais aussi
dans les centrales électriques, où l’alternateur sera entraîné par une turbine mue par la détente de
vapeur (centrales thermique ou nucléaires) ou par un écoulement d’eau (hydroélectricité).

Nous présentons ici le principe général de l’alternateur, sachant qu’il existe différentes versions du
point de vue technologique.

Le rotor de l’alternateur est modélisé par une spire rectangulaire de surface S = a.b et de résistance
électrique R.
Cette spire est en rotation autour d’un axe fixe ∆ = (Oz) par rapport à un stator. Le stator produit un
champ magnétique 𝐵⃗ invariant en module comme en direction.

z
𝛤⃗

a i
ω

O S⃗
b 𝐵⃗
𝑆⃗
𝐵⃗ ω.t

Le rotor est entraîné à vitesse angulaire constante ω autour de (Oz). On note J son moment
d’inertie par rapport à (Oz).

La spire est entraînée en rotation : c’est un circuit mobile évoluant dans un champ magnétique 𝐵⃗
stationnaire. Il apparaît une f.é.m. induite e dans le cadre rectangulaire. La spire étant un circuit
fermé, elle sera parcourue par un courant induit d’intensité i(t).

L’interaction de 𝐵⃗ avec la spire amène des actions de Laplace dont le moment doit s’opposer à la
rotation de la spire, selon la loi de Lenz : les effets inductifs doivent s’opposer aux causes qui leur
donnent naissance.

La mise en équation du problème se déroulera comme dans l’exemple précédent des rails de
Laplace en plusieurs étapes.

a. f.é.m. d’induction, équation électrique.

Il faut d’abord choisir une orientation du cadre, ce qui oriente par là-même le vecteur-surface 𝑆⃗.

On note (ωt) l’angle entre le champ magnétique 𝐵⃗ et le vecteur surface 𝑆⃗ .

10
Le flux magnétique à travers la spire est : φ(t) = B.S.cos(– ωt) = B.S.cos(ωt).

La loi de Faraday donne alors :


𝑑𝜑
𝑒(𝑡) = − = +𝐵. 𝑆. 𝜔. sin (𝜔𝑡)
𝑑𝑡

Cette f.é.m. impose alors un courant d’intensité i(t) dans le cadre.

Le schéma électrique est :


L
i
Selon le cas, il faudra éventuellement ici tenir compte du flux
propre φp du circuit car il est en pratique formé d’une
association d’un grand nombre N de spire et son coefficient e(t) = -dφ/dt
d’auto-inductance L n’est plus négligeable.
En effet, le passage du courant i(t) dans ces spires crée un champ
R
magnétique propre à considérer a priori.
Les variations du flux propre φp = L.i(t) devront être prises en
compte dans le problème lorsque le terme inductif est notable
relativement au terme résistif.

La loi de maille donne ici (EE) :

𝑑𝜑 𝑑𝑖
− = 𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

La prise en compte de l’auto-induction ne sera donc pas nécessaire dans le cas de régime variant
suffisamment lentement, et pour des valeurs de résistance R suffisante.

Dans le cas étudié présentement, le système est constitué d’une spire unique, et l’on peut rappeler
que le coefficient d’inductance propre L est proportionnelle au carré du nombre de spires d’un
enroulement donné. On conçoit donc que l’inductance propre sera ici négligeable.

L’équation de maille donnera alors (EE) :

𝑑𝜑
− = 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡

On va d’abord considérer ce premier cas de figure, et nous examinerons dans un second temps la
pris en compte de l’auto-induction, qui amènera quelques difficultés techniques.

a. Moment des forces de Laplace et équation mécanique.

Le moment résultant des forces de Laplace sur un contour rectangulaire a été étudié dans un
chapitre précédent. On a montré l’expression :
𝛤⃗ = 𝑀⃗ ∧ 𝐵⃗ = 𝑖(𝑡)𝑆⃗ ∧ 𝐵⃗

Ce moment est porté par l’axe de rotation (Oz) et vaut :

𝛤⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵𝑠𝑖𝑛(−𝜔𝑡)𝑒 ⃗ = - 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡)𝑒 ⃗

Le cadre est mu en rotation par une action mécanique extérieure 𝛤⃗ = 𝛤 𝑒 ⃗.


Le T.M.C. écrit en projection sur l’axe (Oz) donne (EM) :
11
𝑑𝜔
𝐽. = - 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵𝑠in(𝜔𝑡) + 𝛤
𝑑𝑡

En régime permanent, le couple imposé par des actions extérieures 𝛤⃗ = 𝛤 𝑒 ⃗ est supposé tel qu’il
impose une vitesse de rotation ω = cste , ce qui impose alors :

- 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) + 𝛤 = 0

b. Etude du régime permanent, bilan en puissance.

L’équation électrique (EE) s’explicite selon :

𝐵. 𝑆. 𝜔. sin (𝜔𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡)

soit
𝐵. 𝑆. 𝜔
𝑖(𝑡) = . sin (𝜔𝑡)
𝑅

Dans ces conditions, le moment des forces de Laplace a pour expression :

−𝐵 . 𝑆 . 𝜔
𝛤⃗ = - 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) 𝑒 ⃗ = . sin²(𝜔𝑡)𝑒 ⃗
𝑅
La puissance des forces de Laplace sera donc :

−𝐵 . 𝑆 . 𝜔
𝑃 = 𝛤⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = . sin²(𝜔𝑡)
𝑅

La puissance électrique reçue par le circuit (purement résistif ici) sera :

𝐵 .𝑆 .𝜔
𝑃é = 𝑅. 𝑖²(𝑡) = . sin²(𝜔𝑡)
𝑅

La relation de bilan de puissance est donc retrouvée selon :

𝑃 + 𝑃é = 𝛤⃗. 𝜔𝑒 ⃗ + 𝑅. 𝑖 (𝑡) = 0

On retrouve donc ici la relation fondamentale de la conversion de puissance électromécanique


déjà signalée : la somme des puissances reçue par le système du fait des actions de Laplace et de
la puissance fournie par induction est nulle.

c. Etude du régime permanent, bilan en puissance, avec prise en compte de l’auto-


induction.

L’équation électrique (EE) s’explicite alors selon :

𝑑𝑖
𝐵. 𝑆. 𝜔. sin(𝜔𝑡) = 𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡

Cette équation est une équation différentielle linéaire sur i(t) à coefficient constant avec second
membre variable.

12
Sa solution est de forme i(t)= iSGESSM + iSPEC(t)

iSGESSM est la solution de


𝑑𝑖
𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡) = 0
𝑑𝑡

dont on sait que la durée caractéristique est τ = L/R. Au bout de quelques τ, le terme iSGESSM sera
complètement négligeable. Le régime transitoire correspondant est donc très bref et ne sera pas
étudié plus avant ici.

Le régime permanent envisagé correspond à celui imposé par la présence du terme sinusoïdal
𝐵. 𝑆. 𝜔. sin(𝜔𝑡) au second membre de l’équation. Il s’agit donc d’un régime permanent en
Régime Sinusoïdal Forcé (RSF).
Nous avons vu qu’en terme de méthode, la notation complexe est l’outil mathématique adapté à
l’étude de tels régimes, les grandeurs physiques mises en jeu étant sinusoïdales, de pulsation ω
identique.

On peut donc discuter les conditions amenant la nécessité de la prise en compte de l’inductance
propre L du circuit induit en reprenant l’équation électrique en notation complexe.

Rappelons que dans le cadre de cette notation, la dérivation temporelle d/dt est équivalente à une
multiplication par le facteur jω puisque :
𝑑
𝑒 = 𝑗𝜔. 𝑒
𝑑𝑡

𝐵. 𝑆. 𝜔. sin(𝜔𝑡) = 𝐵. 𝑆. 𝜔. cos(𝜔𝑡 - π/2)


L’équation électrique (EE) s’écrit donc en grandeurs complexes :

j. 𝐵. 𝑆. 𝜔. exp(𝑗𝜔𝑡) = 𝑗𝐿𝜔. 𝑖 + 𝑅. 𝑖

La prise en compte du terme d’auto-induction apparaît donc nécessaire quand le terme jLω.i est
suffisamment conséquent au regard du terme résistif R.i, soit quand Lω est comparable à R.
Inversement, l’inductance propre sera donc négligeable si Lω << R, soit donc pour :

ω << R/L

On reconnaîtra dans R/L = 1/τ l’inverse du temps caractéristique τ = L/R du circuit.

En conclusion, retenons qu’à basse fréquence, pour des vitesses angulaires faibles du rotor de
l’alternateur, l’auto-induction sera négligeable même pour un bobinage réel constitué d’un grand
nombre de spires.

13
Complément : étude complète avec prise en compte de l’auto-induction (non traitée en cours).
Cette étude est techniquement difficile, et ne s’adresse qu’aux étudiants dominant les
difficultés précédentes.

Les grandes lignes de ce calcul reposent sur l’expression de l’intensité i(t) à partir des grandeurs
complexes. Le calcul du couple de actions de Laplace mettant en jeu des produits de grandeurs, la
notation complexe n’est alors plus utilisable et il faut revenir préalablement aux expressions
réelles, en particulier celle de i(t).

La solution mathématique de l’équation complète en régime permanent sinusoïdal est obtenue en


introduisant les grandeurs complexes :

e = j. B.S.ω.exp(jωt) telle que e(t) = -dφ/dt = B.S.sin(ωt) = B.S.ω.cos(ωt – π/2)= = Re(e)

et i = I.exp(jωt) telle que i(t) = Re(i)

Il vient : j. 𝐵𝑆𝜔𝑒 = (𝑅 + 𝑗𝐿𝜔). 𝑖

soit :
j. 𝐵𝑆𝜔
𝑖= (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
(𝑅 + 𝑗𝐿𝜔)

soit en multipliant par la quantité conjuguée R – jLω :

j. 𝐵𝑆𝜔(𝑅 − 𝑗𝐿𝜔)
𝑖= (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
(𝑅² + 𝐿²𝜔²)

En divisant numérateur et dénominateur par R² et en introduisant ωτ = ωL/R :

𝐵𝑆𝜔 (1 − 𝑗𝜔𝜏)
𝑖 = j. (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)²
en développant :

𝐵𝑆𝜔 1
𝑖 = j. . (cos(𝜔𝑡) + 𝜔𝜏. sin (𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡) − 𝑗𝜔𝜏. cos (𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)

On en déduit par la partie réelle de i :

𝐵𝑆𝜔 1
𝑖(𝑡) = (- sin(𝜔𝑡) + 𝜔𝜏 cos(𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)

L’équation mécanique (EM) donne alors l’expression du couple extérieur assurant ce mouvement
en régime permanent :
14
𝐵²𝑆²𝜔 1
𝛤 = −𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) =) = (sin²(𝜔𝑡) - 𝜔𝜏 sin(𝜔𝑡)cos (𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)

La puissance donnée par ce couple à la machine sera 𝑃 = 𝛤𝜔

Sa valeur moyenne s’obtient en notant que 〈cos²(𝜔𝑡)〉 = 1/2 et que 〈sin(𝜔𝑡). cos (𝜔𝑡)〉 = 0
Il vient alors :
𝐵²𝑆² 𝜔²
〈𝑃 〉 = 〈𝛤𝜔〉 =
2𝑅 1 + (𝜔𝜏)

On remarquera que dans ces conditions de régime permanent (R.S.F.), la puissance moyenne
dissipée par effet Joule dans la partie résistive vaut :
𝐵²𝑆² 𝜔²
〈𝑃é 〉 = 〈𝑅𝑖²〉 =
2𝑅 1 + (𝜔𝜏)

Le calcul est un peu pénible (ça fait d’ailleurs un moment que c’est le cas) mais sans vraie difficulté

𝐵𝑆𝜔 1
𝑅𝑖(𝑡 ) = 𝑅. ² ²(sin²(ωt) - 2𝜔𝜏 sin(𝜔𝑡) cos(𝜔𝑡) + (𝜔𝜏)² cos(𝜔𝑡)²)
𝑅 1 + (𝜔𝜏)

soit après passage aux valeurs moyennes :


𝐵²𝑆² 𝜔²
〈𝑃é 〉 = 〈𝑅𝑖²〉 =
2𝑅 1 + (𝜔𝜏)

La conclusion essentielle est qu’en régime permanent et en valeurs moyennes, la puissance donnée
par l’action mécanique extérieure est égale à la puissance moyenne dissipée par effet Joule, ce qui
signifie que l’intégralité de la puissance mécanique fournie est alors convertie en puissance
électrique.

En pratique, les alternateurs alimentant le réseau de distribution électrique doivent être


absolument synchronisés sur la fréquence du réseau électrique f = 50 Hz. Des systèmes
d’asservissement permettent de réguler leur vitesse de rotation à la valeur ω = 2π.f = 314 rad.s-1.

15
2. Conversion de puissance électrique en puissance mécanique.

Nous allons introduire le sujet sur le cas des rails de Laplace, puis présenter deux applications : le
haut-parleur électrodynamique et un certain type de moteur électrique.

2.1 Rails de Laplace en situation moteur.

E
K Situation en
l’absence de
force motrice
B FL
a x
i(t)

Le dispositif de Laplace est ici employé avec un générateur de tension de f.é.m. E. A la fermeture de
l’interrupteur K, le générateur impose un échelon de tension, et une intensité i(t) est créée dans le
circuit.

Le passage du courant d’intensité i(t) dans la barre, plongée dans le champ magnétique 𝐵⃗ crée une
force de Laplace 𝐹⃗.

La barre se translate alors dans la direction (Ox). On peut considérer cette barre comme une
portion de circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire. Il y aura donc un effet inductif.

La loi de Lenz permet de prévoir que cet effet s’orientera de façon à s’opposer à la cause qui lui a
donné naissance : il apparaîtra une f.é.m. induite s’opposant à la tension E du générateur.

a. f.é.m. d’induction, équation électrique.

Commençons par choisir un sens positif orientant le circuit. (voir schéma). Ce sens oriente aussi
le vecteur surface donnant accès au calcul du flux à travers le circuit.

On retrouve un résultat établi au début de ce chapitre :

Notons So la surface circonscrite par le circuit à t = 0 et S(t) cette surface à l’instant t. x = 0 étant la
position de la barre à t = 0 on aura S(t) = So + a.x(t).

Vue la géométrie très simple du problème, avec un champ magnétique uniforme et orthogonal à la
surface S(t), le flux magnétique est :
φ(t) = B.S(t)
Le circuit étant constitué d’une seule spire, on peut négliger tout phénomène d’auto-induction : le
flux propre, correspondant au flux du champ magnétique produit par le circuit à travers lui-même
est dérisoire

La loi de Faraday donne alors la f.é.m. induite :

𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡

16
soit en posant v(t) = dx/dt, vitesse de translation de la barre : e(t) = -B.a.v(t)

Le schéma électrique est :

La loi de maille sur le circuit donne : i(t)


E
e(t) + E – R.i(t) = 0 (EE) e(t) = - B.a.v(t)

d’où :
R
𝐸 − 𝐵𝑎𝑣(𝑡)
𝑖(𝑡) =
𝑅

b. Force de Laplace et équation mécanique.


D’après la loi de force de Laplace :
𝐹⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑎. 𝐵𝑒 ⃗

Le poids de la barre est compensé par la réaction des rails.

La RFD donne alors en projection sur (Ox) l’équation mécanique (EM) :

𝑑𝑣
𝑚 = 𝑖(𝑡). 𝑎. 𝐵
𝑑𝑡

c. Etude du mouvement.

En injectant l’expression de i(t) tirée de (EE) dans (EM) il vient :

𝑑𝑣 𝐸. 𝑎. 𝐵 𝑎 𝐵
𝑚 = − 𝑣(𝑡)
𝑑𝑡 𝑅 𝑅

soit sous la forme canonique :


𝑑𝑣 𝑎 𝐵 𝐸. 𝑎. 𝐵
+ 𝑣(𝑡) =
𝑑𝑡 𝑚𝑅 𝑚𝑅

La résolution fait apparaître une durée caractéristique τ = mR/(Ba)²

et une vitesse limite vlim= E/(Ba)

avec la condition initiale v(t = 0) = 0

𝐸 /
𝑚𝑅
𝑣(𝑡) = 1−𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜏 =
𝐵𝑎 (𝐵𝑎)²

Il est alors très simple d’expliciter l’intensité :

𝐸 − 𝐵𝑎𝑣(𝑡) 𝐸 /
𝑖(𝑡) = = 𝑒
𝑅 𝑅

17
i(t)
v(t) vlim = E/(Ba) i(0) = E/R
t

t
τ τ

d. Bilan en puissance.

Comme déjà vu, on s’appuie sur les équations électrique (EE) et mécanique (EM) que l’on
multiplient respectivement par l’intensité i(t) et la vitesse v(t).

(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹 . 𝑣(𝑡) = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡

(EE) x i(t) →
e(t)i(t) +E.i(t) = R.i(t)² ou E.i(t)- 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 = Ri(t)²

Le terme de couplage contenant à la fois v(t) et i(t) , de forme 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎


est commun aux deux expressions.

En éliminant ce terme entre les deux équations, on arrive à :

𝑑𝑣(𝑡)
E. i(t) = Ri(t) + 𝑚𝑣(𝑡)
𝑑𝑡

cette équation traduit le transfert de puissance réalisé.


La puissance E.i(t) fournie par le générateur se retrouve répartie en :
- la puissance électrique Ri(t)² dissipée par effet Joule dans le circuit ;
- la puissance cinétique communiquée à la barre 𝑚𝑣(𝑡)²

Ce convertisseur ayant pour objet de mettre en mouvement la barre, le terme d’effet Joule
correspond donc à une perte énergétique.

Puissance
cinétique
Puissance
électrique dEc/dt

E.i(t)
Puissance
effet Joule

Ri(t)²

18
Si le régime permanent est atteint, alors v = cste = E/(Ba). Il n’y a plus de variation de l’énergie
cinétique. Donc le bilan de puissance se traduit par : e.i = R.i².
Mais avec une intensité i(t) = (E/R).exp(-t/τ) qui tend à s’annuler. On a finalement une barre en
translation à vitesse constante, avec une f.é.m. induite e = -Ba.v = -E qui s’oppose à la f.é.m. du
générateur, à courant nul.

e. Bilan énergétique, rendement.

Nous allons voir par ce bilan que le rendement du dispositif est déplorable, au regard des
rendements atteints par les moteurs électrique usuels.

Faisons le bilan sur l’ensemble du phénomène, donc entre t = 0 et t → ∞ :

énergie fournie par le générateur

𝐸² /
𝐸² /
𝐸²
𝐸é = 𝐸. 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = .𝑒 𝑑𝑡 = -𝜏. 𝑒 = 𝜏
𝑅 𝑅 𝑅

soit avec τ = mR/(Ba)²

l’énergie électrique Eél fournie par le générateur vaut :

𝑚𝐸²
𝐸é =
(𝐵𝑎)²

L’énergie cinétique reçue par la tige sera :


1 1 1 1 𝑚𝐸²
∆𝐸 = 𝑚𝑣(𝑡 → ∞) − 𝑚𝑣(𝑡 = 0) = 𝑚𝑣 =
2 2 2 2 (𝐵𝑎)²

Le bilan donne finalement : 𝐸é = ∆𝐸 + 𝐸


ce qui signifie que 50% de l’énergie fournie par le générateur est transformée en énergie de
mouvement, tandis que 50% de cette énergie est perdue par effet Joule.

On pourra vérifier que


1 𝑚𝐸²
𝐸 = 𝑅𝑖(𝑡)² dt =
2 (𝐵𝑎)²

en injectant l’expression obtenue précédemment pour i(t).

Le dispositif étudié ne présente donc pas d’intérêt technologique en tant que moteur, ayant un
rendement de 0,5. Les moteurs électriques usuels ont des rendements de l’ordre de 0,95.

19
2.2 Haut-parleur électrodynamique.

a. Présentation et modélisation.

En pratique, un bobinage de type solénoïde est disposé autour d’un aimant dont la forme est
particulière : son pôle bord est constitué d’un cylindre centrale et son pôle sud d’un manchon
cylindrique.

Cet aimant permanent génère un champ magnétique à symétrie cylindrique, radial, et dont le
module B ne dépend que de la distance à l’axe (xx’).

L’ensemble du bobinage se trouve soumis à un champ de même module B, stationnaire.

Le bobinage est relié mécaniquement à la membrane du haut-parleur.

Le passage d’un courant i dans la bobine, plongée dans le champ magnétique radial de module B va
créer une force de Laplace qui va amener le déplacement de cette bobine.

Une intensité i(t) variable, de fréquence convenable, va entraîner une vibration de la bobine, et
donc de la membrane, produisant les ondes sonores voulues.

La membrane est élastique et sa déformation fait apparaître une force de rappel que nous
considérerons comme linéaire 𝐹⃗ = −𝑘𝑥(𝑡)𝑒 ⃗.

La production de l’onde sonore, qui suppose la mise en mouvement de l’air environnant la


membrane se traduira par des effets dissipatifs, liés à la viscosité de l’air. On modélise ce
phénomène par une force de frottement visqueux de forme : 𝐹⃗ = −𝛼𝑣(𝑡)𝑒 ⃗

20
Nous pouvons ramener le problème à une représentation basée sur les rails de Laplace :

E(t)

B k FL
a x
i(t)

Le générateur de tension impose la f.é.m. E(t) ;


un courant i(t)circule dans le circuit, créant une force

𝐹⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑎. 𝐵𝑒 ⃗

Le conducteur mobile évolue dans un champ stationnaire, il apparaît donc une f.é.m. induite e(t)
qui va s’opposer à la f.é.m. du générateur, d’après la loi de Lenz.

b. f.é.m. induite et équation électrique.

La démarche suivie est à nouveau identique à celles conduites précédemment sur le cas des rails de
Laplace.

La loi de Faraday donne alors la f.é.m. induite :

𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡

soit en posant v(t) = dx/dt, vitesse de translation de la barre : e(t) = - B.a.v(t)

Le schéma électrique est :

La loi de maille sur le circuit donne :

e(t) + E – R.i(t) = 0 (EE) i(t)


E
soit encore : E – B.a.v(t) = R.i(t) (EE)
e(t) = - B.a.v(t)

R
Remarque :
Selon les caractéristiques de la bobine, il pourrait être pertinent de prendre en compte le
coefficient d’auto-induction L, relié à la présence d’un terme de flux propre φp = L.i.
Ceci complique un peu alors l’équation électrique qui devient :

21
𝑑𝑖
E – B. a. v(t) = R. i(t) + L
𝑑𝑡

Nous choisirons de conserver ce modèle pour la suite, dans un souci de vraisemblance. En effet, les
haut-parleurs utilisent en pratique des bobinages comportant un grand nombre de spires. Ceci
mènera simplement au cours de l’étude à ajouter un terme jLω à l’impédance du haut-parleur.

c. Equation mécanique.

On note m la masse de l’ensemble {bobinage, membrane}, et on applique la R.F.D. en projection sur


l’axe de déplacement (Ox) ; le poids du système est compensé par la réaction des supports, et
l’ensemble des frottements est intégré dans la force : 𝐹⃗ = −𝛼𝑣(𝑡)𝑒 ⃗.

𝑑𝑣
𝑚 = 𝑖(𝑡)𝑎𝐵 − 𝑘𝑥(𝑡) − 𝛼𝑣(𝑡) (𝐸𝑀)
𝑑𝑡

d. Etude en régime sinusoïdal permanent, impédance motionnelle.

Les grandeurs électriques et mécaniques sont couplées par les équations (EE) et (EM).
On peut établir un équivalent électrique du haut-parleur.

En R.S.F., on introduit les grandeurs complexes associées aux variables E(t), i(t) et v(t), ces
grandeurs électriques et mécanique étant toute sinusoïdales, de même pulsation ω imposée par le
générateur E(t), car le système est décrit par des équations différentielles linéaires.

(EE) s’écrit : E- Ba.v = R.i + jLω.i

(EM) s’écrit : avec 𝑥(𝑡) = ∫ 𝑣(𝑡)𝑑𝑡 qui donne


1
𝑥= 𝑣
𝑗𝜔

𝑘
𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 ∶ 𝑗𝑚𝜔𝑣 = 𝐵𝑎. 𝑖 − 𝑣 − 𝛼𝑣
𝑗𝜔

Pour aboutir à un modèle électrocinétique du haut-parleur, il faut éliminer la vitesse 𝑣 des


équations.

En exploitant (EM) :
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑣 = 𝐵𝑎. 𝑖
𝑗𝜔
soit :
𝐵𝑎
𝑣= .𝑖
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔
d’où l’équation électrique :

𝐵²𝑎²
𝐸 = (𝑅 + j. Lω). 𝑖 + .𝑖
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔

22
La quantité :

𝐵²𝑎²
𝑍 =
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔

est nommée impédance motionnelle du haut-parleur. Elle permet une modélisation


électrocinétique de celui-ci. En envisageant l’admittance motionnelle Ym = 1/Zm

1 𝛼 𝑚 1 𝑘
𝑌 = = +𝑗 𝜔+
𝑍 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎² 𝑗𝜔 𝐵²𝑎²

permet d’identifier le haut-parleur à une association en dérivation de trois dipôles, respectivement


résistif, capacitif et inductif.
1
𝑌 = 𝑅 + 𝑗𝐶 𝜔 +
𝑗𝐿 𝜔

R L
Lm
E Rm
Cm

avec par identification :

1 𝛼 𝑚 𝑘
= ; 𝐶 = 𝜔 ; 1/𝐿 =
𝑅 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎²

Remarque :

La prise en compte des phénomènes d’auto-induction dans la bobine introduit donc un terme en
Ldi/dt dans l’équation électrique (EE), qui ne doit pas être confondu avec le terme en Lm présnet
dans l’impédance motionnelle.

Ce schéma électrique pourra ensuite être intégré comme tel dans l’ensemble du schéma électrique
permettant l’alimentation du haut-parleur, celui-ci étant branché sur l’étage de sortie d’un
amplificateur qui peut être représenté par un générateur de Thévenin ...

On peut aussi remarquer que le comportement du haut-parleur varie avec la pulsation ω imposée.
Sa réponse fréquentielle dépend de ses caractéristiques. Celles-ci seront dimensionnées de façon à
avoir une réponse assez stable dans une bande de fréquence pour lequel l’utilisation du haut-
parleur sera dévolue.

Dans certains systèmes de production du son (chaînes hi-fi...) on associe plusieurs types de haut-
parleurs dans une même enceinte, afin de couvrir de façon optimale le spectre acoustique (20 Hz –
20 kHz).

23
e. Bilan de puissances.

Reprenons les équations du système, et comme nous l’avons déjà pratiqué, passons en équation en
puissances :

(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹 . 𝑣(𝑡) − 𝑘𝑥(𝑡)𝑣(𝑡) − 𝛼𝑣(𝑡)²
𝑑𝑡
soit

𝑑 1 𝑑 1
𝑚𝑣(𝑡)² = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 − 𝑘𝑥(𝑡)² − 𝛼𝑣(𝑡)²
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2

(EE) x i(t) →
E.i(t)- 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 = Ri(t)² +L.i(t).di/dt

Le terme de couplage contenant à la fois v(t) et i(t) , de forme 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎


est commun aux deux expressions.

En éliminant ce terme entre les deux équations, on arrive à :

𝑑 1 𝑑 1 𝑑 1
E. i(t) = 𝑚𝑣(𝑡)² + 𝑘𝑥(𝑡)² + 𝛼𝑣(𝑡)² + Ri(t) + L. i(𝑡)²
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2

cette équation traduit le transfert de puissance réalisé.

La puissance fournie par le générateur sert :


- à mettre en mouvement la membrane (terme de puissance cinétique) ;
- à assurer sa déformation (terme de variation d’énergie potentielle) ;
- cette énergie fournie permet aussi de compenser les pertes énergétiques dues au frottement
et à la viscosité de l’air ;
- enfin elle compense aussi les pertes par effet Joule dans le circuit électrique, ainsi que les
variations d’énergie magnétique emmagasinée dans le bobinage.

24
2.3 Une machine à courant continu : le moteur à entrefer plan.

Les machines à courant continu correspondent à un type de


moteur électrique pouvant fonctionner avec une alimentation en
courant continu.

Le procédé le plus répandu (voir page Wikipedia , une animation


permet de bien visualiser le fonctionnement ...) avec un rotor
connecté par des collecteurs à balais et un stator formé
d’aimants permanents, n’est pas celui que nous étudierons.

Ces machines à courant continu sont des convertisseurs


électromécaniques. Leur fonctionnement est généralement
réversible : elles peuvent fonctionner en moteur (conversion d’énergie électrique en énergie
mécanique) ou en générateur.

Pour des raisons de simplicité (géométrique en particulier), nous allons expliciter ici le
fonctionnement d’une machine à entrefer plan, qui ne requiert pas l’emploi de collecteurs amenant
une inversion des connexions.

Moteur à entrefer plan :

Principe

Le sens effectif du courant délivré par le générateur alimentant ce moteur va déterminer son sens
de rotation.
Une roue d’axe (Oz) porte des conducteurs rectilignes organisés selon des rayons convergeant au
centre O. Un dispositif permet d’alimenter électriquement le système de conducteur de façon à
faire circuler un courant entre le centre et la périphérie de la roue(ou inversement).

L’ensemble est plongé dans un champ magnétique uniforme et stationnaire 𝐵⃗ = 𝐵𝑒 ⃗ .

25
La géométrie des conducteurs du rotor implique un coefficient d’auto-inductance L très faible ;
nous négligerons tout phénomène d’auto-induction dans la suite de cette étude

En mode moteur :

Le courant électrique i circulant dans un des rayons, plongé dans le champ magnétique uniforme et
stationnaire 𝐵⃗ produit un moment de forces de Laplace qui met la roue en rotation.

La roue tourne, elle devient donc un circuit mobile en mouvement dans un champ magnétique
uniforme et stationnaire 𝐵⃗ : une f.é.m. induite est donc produite sur chaque rayon, s’opposant
d’après la loi de Lenz à la f.é.m. du générateur produisant le courant alimentant la machine.

On parle, pour cette f.é.m. induite de force contre-électromotrice (f.c.é.m.) du moteur.

En mode générateur :

La roue est entraînée mécaniquement en rotation ; elle devient donc un circuit mobile en
mouvement dans un champ magnétique uniforme et stationnaire 𝐵⃗ : une f.é.m. induite est donc
produite sur chaque rayon, et comme chaque rayon fait partie d’un circuit fermé, un courant induit
i va y circuler.

Ce courant produit des actions de Laplace dont le moment va s’opposer à la cause qui lui donne
naissance, d’après la loi de Lenz, donc il apparaît un couple s’opposant à la rotation.

i
Etude théorique : E
a. Couple des actions de Laplace : 𝑖𝑑𝐿⃗ R

𝑑𝐹⃗ = 𝑖𝑑𝐿⃗ ∧ 𝐵⃗
L’élément de longueur dL, de position P
sur le rayon OA subit une force
infinitésimale
𝐵⃗ = (−𝐵)𝑒⃗
𝑑𝐹⃗ = 𝑖𝑑𝐿⃗ ∧ 𝐵⃗

soit sur la base cylindrique : ω

𝑑𝐹⃗ = 𝑖. 𝑑𝑟𝑒 ⃗ ∧ (−𝐵)𝑒 ⃗ = 𝑖. 𝑑𝑟. 𝐵𝑒 ⃗

Le moment élémentaire de cette force, en


O est :

𝑑𝛤⃗ = 𝑂𝑃⃗ ∧ 𝑑𝐹⃗ = 𝑟𝑒 ⃗ ∧ 𝑖. 𝑑𝑟. 𝐵𝑒 ⃗ = 𝑖𝐵𝑟𝑑𝑟𝑒 ⃗

En intégrant entre O et A pour un rayon donné, soit entre r = 0 et r = a, on tire

26
𝑖𝐵𝑎
𝛤⃗ = 𝑖𝐵𝑟𝑑𝑟𝑒 ⃗ = 𝑒⃗
2

Ce couple va entraîner le rotor en rotation.

Remarquons qu’il est proportionnel à l’intensité i, par un facteur constant, caractéristique de la


géométrie du moteur (nombre de rayon, position effective des collecteurs...), et ayant la dimension
d’un flux magnétique : 𝛤 = 𝑖. 𝜑 .

φo est une caractéristique du moteur, dépendant de ses dimensions, de sa géométrie, de sa


conception. D’une façon plus générale, tous les moteurs dits « à courant continu » répondront à une
relation de ce type.

b. F.é.m. induite :

Remarque personnelle : Ce calcul semble poser problème pour certains... Pourquoi la notion de flux
coupé n’est-elle pas employée ? (Notion hors programme).

cf extrait d’un manuel :

« La loi de Faraday est ici inopérante. En effet, elle n’est valable dans le cas d’un circuit mobile dans
un champ magnétique uniforme et stationnaire que si le circuit coupe les lignes de champ et que
l’on peut définir un flux magnétique φ(t) variable. Ce n’est pas le cas ici car le flux magnétique à
travers la roue est constant. Le calcul direct sort du cadre de ce cours. »

Le bilan énergétique traduisant le couplage peut être employé comme un résultat général, pourvu
que la situation étudiée mette en jeu un champ magnétique invariant.

La somme de la puissance électromotrice reçue par le système Pél et de la puissance des actions de
Laplace PL est nulle : 𝑃é + 𝑃 = 0

On a donc recours au bilan de puissance :

𝑖𝐵𝑎
𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = 0
2

dont on tire :

𝜔𝐵𝑎
𝑒=− = −𝜑 𝜔
2

27
Traitement personnel :

On peut définir une courbe fermée délimitant le circuit électrique concernant un rayon, et intégrant
la connexion au générateur alimentant la machine.
Du fait de la rotation du rayon (OA) autour de l’axe (Oz), la surface délimitée par ce circuit va
varier, ce qui permet de définir un flux magnétique variable φ(t).

Sur une durée dt, l’air balayée par le rayon OA est : dS = (a²/2).dθ,

et par conséquent la variation du flux φ(t) du champ magnétique uniforme et stationnaire


𝐵⃗ orthogonal à cette surface vaudra :

𝑑𝜑 𝐵𝑎 𝑑𝜃
=
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡

La f.é.m. induite, d’après la loi de Faraday, répond à :

𝑑𝜑
𝑒=−
𝑑𝑡

En posant :
𝑑𝜃
𝜔=
𝑑𝑡

On en déduit immédiatement :

𝑎
𝑒 = −𝜔𝐵. = −𝜑 𝜔
2

Remarquons que cette f.é.m. est proportionnelle à la vitesse angulaire ω, par un facteur constant de
valeur -φo, caractéristique de la géométrie du moteur (nombre de rayon, position effective des
collecteurs...), et ayant la dimension d’un flux magnétique e = -φoω ; c’est le même facteur φo qui
intervenait dans la relation donnant le couple : 𝛤 = 𝑖. 𝜑 .

Cette f.é.m. est recueillie par l’utilisateur en fonctionnement générateur, ou viendra s’opposer à la
tension du générateur alimentant le dispositif en fonctionnement moteur.

En mode moteur, le dispositif est alimenté par un générateur électrique extérieur de fém E,
débitant un courant électrique i. Le moteur agit en convertissant une (grande) partie de la
puissance fournie en puissance mécanique.

En mode générateur, un couple extérieur Γ imposera le mouvement de rotation au rotor, le couple


des actions de Laplace lui étant opposé.
La machine produit alors une puissance électrique e.i où e = -φo.ω est la fém induite. Le dispositif
alimentera alors un circuit extérieur que l’on peut modéliser par une résistance de charge Rc.

28
c. Bilan énergétique en puissances pour le couplage. Equations d’un moteur à courant
continu :

La puissance électrique fournie par induction est exactement opposée à la puissance mécanique
des actions de Laplace reçue par le rotor.

𝑖𝐵𝑎
𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = 0
2

soit encore : e.i + 𝛤 . 𝜔 = 0

et donc en introduisant la grandeur caractéristique φo : (-φo.ω).i + (φo.i).ω = 0

Retenons ce résultat, commun de façon plus générale aux différents types de moteurs à courant
continus : la force électromotrice e est proportionnelle à la vitesse angulaire ω, par un coefficient
dépendant des caractéristiques du moteur, ayant la dimension d’un flux, nommée constante de flux
du moteur.
e = −𝜑 𝜔

Le bilan en puissance traduisant le couplage électrique-mécanique du dispositif s’explicite donc


par :

𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝛤𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = −𝜑 𝜔. i + 𝛤. ω = 0

Dont tire : 𝛤 = 𝜑 .i

d. Equations mécaniques et électriques

Nous détaillons ici le fonctionnement en mode moteur.


La machine est alimentée à partir d’un générateur de f.é.m.
E. On note R la résistance du circuit et l’on néglige son i(t)
auto-inductance L. E
L’équation électrique (EE) s’écrit : e(t) = - φo.ω

𝑑𝑖
𝐸−𝜑 𝜔 =𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡) R
𝑑𝑡
où le terme d’auto-induction est ici négligeable.
soit donc pour équation électrique :
𝐸 − 𝜑 𝜔 = 𝑅𝑖(𝑡)

La machine est couplée mécaniquement à l’extérieur, et subit un couple résistant de module Cr,
s’opposant au mouvement. On note J le moment d’inertie de l’ensemble {rotor, charge mécanique}.
La charge mécanique est le dispositif couplé au rotor et entraîné en rotation par celui-ci.

L’équation mécanique du mouvement de rotation (EM) est :


J =Γ −C = φ i−C
dt

29
En régime permanent, on aura donc, avec ω = cste et i = cste :

Γ =C
Le couple produit par le moteur va être exactement compensé par le couple résistant. Remarquons,
avec la relation Γ = 𝜑 . 𝑖 qu’en augmentant le couple résistant, le maintien de la rotation du
moteur à vitesse ω impose une augmentation du courant i.

𝐸−𝜑 𝜔
𝑖=
𝑅
et
C
i=
φ
ce qui détermine la vitesse de rotation ω selon :

𝐶
𝐸 − 𝑅. 𝜑 𝐸 𝐶
𝜔= = − 𝑅.
𝜑 𝜑 𝜑 ²

e. Bilan énergétique.

Le bilan énergétique global s’obtient à partir de l’équation électrique (EE) que l’on multiplie par
l‘intensité i.
E. i = φ . ω. i + R. i²

Le terme E.I est la puissance fournie par le générateur alimentant le moteur ;


Le terme φ . ω. i est la puissance mécanique fournie par le moteur ;

Le terme R. i² est la puissance électrique dissipée par effet Joule dans le moteur.

En pratique, la réalisation technologique des moteurs permet d’atteindre d’excellent rendements


(de l’ordre de 95%) : pratiquement toute la puissance électrique fournie est convertie en une
puissance mécanique transmise par le moteur.

30
Réalisation technologique :

La machine à courant continu à entrefer plan est


formée d’un stator et d’un rotor. (en anglais brush disc
DC motor).

Le stator porte un certain nombre d’aimants


permanents (ou d’électro-aimants), généralement deux
jeux de 8, disposés régulièrement en regard de part et
d’autre du rotor.

L’entrefer, partie située entre les aimants du stator correspond bien ici à une région plane, dans
laquelle se trouvera le disque du rotor.

Le rotor est constitué d’un disque isolant sur lequel sont fixés de nombreux circuits radiaux (en fait
pas tout à fait radiaux...).

Des balais, contacts métalliques frottant sur le rotor, assurent le passage du courant entre le circuit
d’alimentation fixe et les circuits du rotor. La réalisation pratique de la connexion par les balais est
complexe (réclame un branchement adapté des circuits radiaux et une alternance des pôles des
aimants du stator) et sort du cadre de ce cours.

La MCC est totalement réversible : elle peut indifféremment fonctionner en moteur ou en


générateur. Le courant employé (ou obtenu) est un courant continu (et non sinusoïdal comme c’est
le cas pour un alternateur, machine synchrone).

Dans le cas d’une MCC utilisée en moteur, pour un couple mécanique de sortie C donné, la MCC aura
une vitesse de rotation ω déterminée par la f.é.m. e sous laquelle elle sera alimentée. La valeur du
couple de sortie C déterminera alors l’intensité débitée dans la machine. On constate
immédiatement qu’en cas de fort couple, l’intensité peut atteindre de grandes valeurs, qui peuvent
abimer les bobinages de la machine.

Données techniques :
Avantages des MCC à entrefer plan :
- vitesse contrôlée et très stable
- très grande accélération angulaire
- couple indépendant de la vitesse de rotation
- faible inductance du rotor et faible moment d’inertie amenant des constantes de temps
mécanique τm et électriques τe extrêmement faibles (τm ≈ 4 ms ; τe < 5.10-2 ms)
- très faible encombrement

Principal inconvénient : la puissance de ces machines est néanmoins limitée par rapport à d’autres
types de moteurs.
Ces machines sont employées dans les cas où il faut créer un mouvement de rotation avec
précision, ou dans un volume limité.
On peut citer des applications dans les domaines suivants :
- motorisation de bicyclettes, de chaises roulantes
- robotique industrielle et médicale (pompes à dialyse, respirateurs...)
- informatique (rotation des disques durs)
- militaire (chargeurs automatique de munition, moteurs de tourelles...)
31

Vous aimerez peut-être aussi