Induction de Lorentz
Les applications de ce type de situations sont nombreuses ; le cas d’un circuit mobile dans un
champ invariant peut correspondre
- à des dispositifs fonctionnant en générateur : ils transforment une puissance mécanique en
puissance électrique (alternateurs, microphone électrodynamique...) ;
- à des dispositifs fonctionnant en moteur : ils transforment alors une puissance électrique en
puissance mécanique (moteurs électrique, haut-parleur...) ;
L’expérience de Laplace avait été employée précédemment pour introduire la loi de force de
Laplace. Le dispositif était alors alimenté par un générateur imposant un courant électrique I, et
l’on avait a priori négligé tout phénomène inductif.
Le propos est maintenant différent. Une barre posée sur des rails est mise en mouvement de
translation par l’action d’une force constante 𝐹⃗ = 𝐹𝑒 ⃗. L’ensemble est plongé dans un champ
magnétique uniforme et stationnaire 𝐵⃗ = 𝐵𝑒 ⃗ comme indiqué sur le schéma.
z
y Force motrice
imposée par
l’opérateur
B F⃗
a x
i(t)
Principe de l’expérience :
La tige est soumise à la force F qui la met en mouvement. Son poids est compensé par les rails
support. La translation de la tige dans le champ magnétique 𝐵⃗ amène un effet inductif qui se
manifeste par une f.é.m. d’induction que l’on peut détecter au moyen d’un oscilloscope.
Etude théorique :
Cette étude sera développée en plusieurs étapes, que l’on retrouvera classiquement sur nombre de
problèmes analogues.
a. f.é.m. d’induction :
Il faut d’abord choisir un sens d’orientation du circuit afin d’algébriser l’intensité i. Ce choix oriente
aussi le vecteur surface 𝑆⃗ et détermine l’algébrisation du flux magnétique.
1
Notons So la surface circonscrite par le circuit à t = 0 et S(t) cette surface à l’instant t. x = 0 étant la
position de la barre à t = 0 on aura S(t) = So + a.x(t).
Vue la géométrie très simple du problème, avec un champ magnétique uniforme et orthogonal à la
surface S(t), le flux magnétique est :
φ(t) = B.S(t)
La loi de Faraday donne alors la f.é.m. induite :
𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡
B⃗
v⃗
dx = v.dt
Remarquons que la barre, dans son déplacement de translation, va couper les lignes de champ
comme on fauche les blés au moyen d’une faucille. C’est poétique mais cela donne une bonne image
de la notion de champ, de flux et de flux coupé (notion qui n’est pas au programme...).
Le flux φ envisagé n’est en fait pas le seul flux magnétique existant à travers le circuit. En effet, le
courant i(t) crée un champ magnétique propre 𝐵 ⃗, amenant un flux propre φp. Le coefficient d’auto
inductance L du circuit est tel que φp = L.i(t). Le flux magnétique total est donc φtot = φ + φp.
La loi de Lenz nous apprend que les effets inductifs se manifestent toujours dans un sens
s’opposant aux causes qui leur donne naissance. on peut donc prévoir que pour un mouvement de
vitesse v(t) amenant une augmentation du flux φ, le terme φp sera négatif, le champ magnétique
propre 𝐵 ⃗ sera dans un sens opposé à 𝐵⃗.
Par contre, si le mouvement de la barre est inversé, φp sera positif, pour compenser la diminution
de φ occasionnée par la translation de la barre.
Dans le cadre de cette expérience, parce que le coefficient d’auto-inductance L est faible, φp sera
complètement négligeable devant φ.
2
b. Equation électrique.
e(t) – R.i(t) = 0
R
donc : i(t) = - B.a.v(t)/R
La valeur algébrique obtenue pour i(t) confirme les révisions faites à partir de la loi de Lenz.
c. Force de Laplace.
On est dans le cas d’un conducteur (la barre) parcouru par un courant et se déplaçant dans un
champ magnétique.
Pour v(t) > 0 ( v⃗ = v(t)e ⃗ ) on aura alors i(t) = -Bav(t)/R < 0 et donc une force de Laplace de
sens opposé à la vitesse.
d. Equation mécanique.
Poids et réaction des rails se compensent, et l’équation du mouvement est la projection de la R.F.D.
selon 𝑒 ⃗ :
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚 = 𝐹 + 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡
3
e. Etude du mouvement.
Les équations électriques (EE) et mécaniques (EM) sont couplées, car l’intensité i(t) intervient
dans l’équation mécanique et la vitesse dans l’équation électrique.
(EM)
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚 = 𝐹 + 𝑖(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡
(EE) donne :
soit une force : i(t) = -B.a.v(t)/R
𝐵 𝑎
𝐹⃗ = −𝑣(𝑡) 𝑒⃗
𝑅
Cette force est de forme
𝐹⃗ = −𝑘. 𝑣(𝑡)𝑒 ⃗
Cette analyse confirme la prédiction donnée par la loi de Lenz : cet effet s’oppose aux causes qui
l’ont créé, la force de Laplace s’oppose au mouvement de la barre.
𝑑𝑣(𝑡) 𝐵 𝑎
+ 𝑣(𝑡) = 𝐹/𝑚
𝑑𝑡 𝑚𝑅
Par identification à :
𝑑𝑣(𝑡) 1
+ 𝑣(𝑡) = 𝐹/𝑚
𝑑𝑡 𝜏
on fait apparaître la constante de temps :
𝑚𝑅
𝜏=
𝐵 𝑎
4
L’intensité évolue selon :
𝐵𝑎𝑣(𝑡) −𝐹 𝑡
𝑖(𝑡) = − = . 1 − exp (− )
𝑅 𝐵𝑎 𝜏
Insistons sur le fait que l’intensité n’est pas une grandeur constante, puisqu’elle varie durant le
phénomène pour atteindre une valeur extrémale imax = -F/Ba.
ilim = -F/(Ba)
t
τ
f. Bilans en puissances.
La méthode générale pour l’obtention des équations en puissance est de multiplier les équations
dynamiques (EM) par la vitesse et les équations électriques en tension (EE) par l’intensité i(t).
(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹. 𝑣(𝑡) + 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡
Equation dans laquelle intervient la puissance des actions de Laplace : PL = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
(EE) x i(t) →
e(t).i(t) = R.i(t)² ou - 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 ²= Ri(t)²
interprétation :
𝑑 1
𝐹. 𝑣(𝑡) = 𝑚𝑣(𝑡)² + 𝑅𝑖(𝑡)²
𝑑𝑡 2
5
Cette dernière équation explicite clairement le transfert de puissance réalisé par le dispositif : la
puissance fournie par l’action de la force de l’opérateur est transformée pour une part en une
puissance cinétique et pour une part dissipée sous forme d’effet Joule.
Puissance
cinétique
Puissance
motrice dEc/dt
F.v(t)
Puissance
effet Joule
Ri(t)²
En régime permanent : v(t) = cste donc Ec = ctse. Le bilan de puissance devient alors :
𝐹. 𝑣(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡)²
Couplage de puissance :
Le terme de couplage en puissance - 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 peut être considéré de deux points de vue :
P = 𝐹 ⃗. 𝑣⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
Le fait que ces deux puissances soient exactement opposées est un fait général, que l’on
admettra.
Pour tout dispositif de ce type, c’est à dire pour tout circuit mobile évoluant dans un champ
magnétique stationnaire, la somme de la puissance PL des actions de Laplace et de la
puissance dissipée par la f.é.m. induite Pél est nulle.
P +Pé =0
6
1.2 Freinage par induction.
Cette analyse confirme la prédiction donnée par la loi de Lenz : cet effet s’oppose aux causes qui
l’ont créé, la force de Laplace s’oppose au mouvement de la barre.
Dans tout dispositif assurant une conversion de puissance mécanique en une puissance électrique,
l’action des forces de Laplace se traduira par un effet de freinage.
Ce ne sera évidemment plus le cas pour des dispositifs assurant au contraire une conversion de
puissance électrique en puissance mécanique, où cette fois les actions de Laplace joueront un rôle
moteur.
Différents procédés technologiques emploient cet effet de freinage inductif dans le domaine des
transports.
- le freinage par induction, avec effet dissipatif (freinage des poids lourds)
Le freinage par induction dissipative met en jeu des courants de Foucault : ces courants sont dus
aux effets inductifs distribués dans le volume du conducteur (non filiforme) en mouvement dans le
champ magnétique. Ces courants de Foucault circulent alors dans la masse du conducteur, y
dissipant une puissance électrique par effet Joule.
La modélisation de ces courants distribués en volume dans un matériau conducteur ne relève pas
du cours de première année.
Nous nous contenterons d’en faire une analyse qualitative et une observation expérimentale.
7
Expérience 1 :
On confronte deux cas, selon que le tube est formé de PVC, non conducteur, ou de cuivre. Le
freinage par courants de Foucault est très intense en choisissant un aimant de moment magnétique
suffisamment élevé (aimant au Néodyme).
8
Expérience 2.
Les oscillations d’un pendule pesant sont freinées par l’action des forces de Laplace, produites par
l’interaction dans le champ magnétique produit par un électro-aimant avec des courants de
Foucault qui naissent dans le matériau par induction (Eddy currents).
Selon la forme du dispositif fixé à l’extrémité du pendule qui est amené à passer entre les pôles de
l’aimant, l’effet est plus ou moins marqué. Cela vient du fait que l’on a favorisé ou non le passage
des courants de Foucault dans le matériau.
Disque plein
Anneau
Anneau
coupé
Expérience 3.
9
1.3 Alternateur.
Nous présentons ici le principe général de l’alternateur, sachant qu’il existe différentes versions du
point de vue technologique.
Le rotor de l’alternateur est modélisé par une spire rectangulaire de surface S = a.b et de résistance
électrique R.
Cette spire est en rotation autour d’un axe fixe ∆ = (Oz) par rapport à un stator. Le stator produit un
champ magnétique 𝐵⃗ invariant en module comme en direction.
z
𝛤⃗
a i
ω
O S⃗
b 𝐵⃗
𝑆⃗
𝐵⃗ ω.t
Le rotor est entraîné à vitesse angulaire constante ω autour de (Oz). On note J son moment
d’inertie par rapport à (Oz).
La spire est entraînée en rotation : c’est un circuit mobile évoluant dans un champ magnétique 𝐵⃗
stationnaire. Il apparaît une f.é.m. induite e dans le cadre rectangulaire. La spire étant un circuit
fermé, elle sera parcourue par un courant induit d’intensité i(t).
L’interaction de 𝐵⃗ avec la spire amène des actions de Laplace dont le moment doit s’opposer à la
rotation de la spire, selon la loi de Lenz : les effets inductifs doivent s’opposer aux causes qui leur
donnent naissance.
La mise en équation du problème se déroulera comme dans l’exemple précédent des rails de
Laplace en plusieurs étapes.
Il faut d’abord choisir une orientation du cadre, ce qui oriente par là-même le vecteur-surface 𝑆⃗.
10
Le flux magnétique à travers la spire est : φ(t) = B.S.cos(– ωt) = B.S.cos(ωt).
𝑑𝜑 𝑑𝑖
− = 𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
La prise en compte de l’auto-induction ne sera donc pas nécessaire dans le cas de régime variant
suffisamment lentement, et pour des valeurs de résistance R suffisante.
Dans le cas étudié présentement, le système est constitué d’une spire unique, et l’on peut rappeler
que le coefficient d’inductance propre L est proportionnelle au carré du nombre de spires d’un
enroulement donné. On conçoit donc que l’inductance propre sera ici négligeable.
𝑑𝜑
− = 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡
On va d’abord considérer ce premier cas de figure, et nous examinerons dans un second temps la
pris en compte de l’auto-induction, qui amènera quelques difficultés techniques.
Le moment résultant des forces de Laplace sur un contour rectangulaire a été étudié dans un
chapitre précédent. On a montré l’expression :
𝛤⃗ = 𝑀⃗ ∧ 𝐵⃗ = 𝑖(𝑡)𝑆⃗ ∧ 𝐵⃗
En régime permanent, le couple imposé par des actions extérieures 𝛤⃗ = 𝛤 𝑒 ⃗ est supposé tel qu’il
impose une vitesse de rotation ω = cste , ce qui impose alors :
- 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) + 𝛤 = 0
soit
𝐵. 𝑆. 𝜔
𝑖(𝑡) = . sin (𝜔𝑡)
𝑅
−𝐵 . 𝑆 . 𝜔
𝛤⃗ = - 𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) 𝑒 ⃗ = . sin²(𝜔𝑡)𝑒 ⃗
𝑅
La puissance des forces de Laplace sera donc :
−𝐵 . 𝑆 . 𝜔
𝑃 = 𝛤⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = . sin²(𝜔𝑡)
𝑅
𝐵 .𝑆 .𝜔
𝑃é = 𝑅. 𝑖²(𝑡) = . sin²(𝜔𝑡)
𝑅
𝑃 + 𝑃é = 𝛤⃗. 𝜔𝑒 ⃗ + 𝑅. 𝑖 (𝑡) = 0
𝑑𝑖
𝐵. 𝑆. 𝜔. sin(𝜔𝑡) = 𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡)
𝑑𝑡
Cette équation est une équation différentielle linéaire sur i(t) à coefficient constant avec second
membre variable.
12
Sa solution est de forme i(t)= iSGESSM + iSPEC(t)
dont on sait que la durée caractéristique est τ = L/R. Au bout de quelques τ, le terme iSGESSM sera
complètement négligeable. Le régime transitoire correspondant est donc très bref et ne sera pas
étudié plus avant ici.
Le régime permanent envisagé correspond à celui imposé par la présence du terme sinusoïdal
𝐵. 𝑆. 𝜔. sin(𝜔𝑡) au second membre de l’équation. Il s’agit donc d’un régime permanent en
Régime Sinusoïdal Forcé (RSF).
Nous avons vu qu’en terme de méthode, la notation complexe est l’outil mathématique adapté à
l’étude de tels régimes, les grandeurs physiques mises en jeu étant sinusoïdales, de pulsation ω
identique.
On peut donc discuter les conditions amenant la nécessité de la prise en compte de l’inductance
propre L du circuit induit en reprenant l’équation électrique en notation complexe.
Rappelons que dans le cadre de cette notation, la dérivation temporelle d/dt est équivalente à une
multiplication par le facteur jω puisque :
𝑑
𝑒 = 𝑗𝜔. 𝑒
𝑑𝑡
j. 𝐵. 𝑆. 𝜔. exp(𝑗𝜔𝑡) = 𝑗𝐿𝜔. 𝑖 + 𝑅. 𝑖
La prise en compte du terme d’auto-induction apparaît donc nécessaire quand le terme jLω.i est
suffisamment conséquent au regard du terme résistif R.i, soit quand Lω est comparable à R.
Inversement, l’inductance propre sera donc négligeable si Lω << R, soit donc pour :
ω << R/L
En conclusion, retenons qu’à basse fréquence, pour des vitesses angulaires faibles du rotor de
l’alternateur, l’auto-induction sera négligeable même pour un bobinage réel constitué d’un grand
nombre de spires.
13
Complément : étude complète avec prise en compte de l’auto-induction (non traitée en cours).
Cette étude est techniquement difficile, et ne s’adresse qu’aux étudiants dominant les
difficultés précédentes.
Les grandes lignes de ce calcul reposent sur l’expression de l’intensité i(t) à partir des grandeurs
complexes. Le calcul du couple de actions de Laplace mettant en jeu des produits de grandeurs, la
notation complexe n’est alors plus utilisable et il faut revenir préalablement aux expressions
réelles, en particulier celle de i(t).
soit :
j. 𝐵𝑆𝜔
𝑖= (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
(𝑅 + 𝑗𝐿𝜔)
j. 𝐵𝑆𝜔(𝑅 − 𝑗𝐿𝜔)
𝑖= (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
(𝑅² + 𝐿²𝜔²)
𝐵𝑆𝜔 (1 − 𝑗𝜔𝜏)
𝑖 = j. (cos(𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)²
en développant :
𝐵𝑆𝜔 1
𝑖 = j. . (cos(𝜔𝑡) + 𝜔𝜏. sin (𝜔𝑡) + 𝑗. sin(𝜔𝑡) − 𝑗𝜔𝜏. cos (𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)
𝐵𝑆𝜔 1
𝑖(𝑡) = (- sin(𝜔𝑡) + 𝜔𝜏 cos(𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)
L’équation mécanique (EM) donne alors l’expression du couple extérieur assurant ce mouvement
en régime permanent :
14
𝐵²𝑆²𝜔 1
𝛤 = −𝑖(𝑡). 𝑆. 𝐵. 𝑠in(𝜔𝑡) =) = (sin²(𝜔𝑡) - 𝜔𝜏 sin(𝜔𝑡)cos (𝜔𝑡))
𝑅 1 + (𝜔𝜏)
Sa valeur moyenne s’obtient en notant que 〈cos²(𝜔𝑡)〉 = 1/2 et que 〈sin(𝜔𝑡). cos (𝜔𝑡)〉 = 0
Il vient alors :
𝐵²𝑆² 𝜔²
〈𝑃 〉 = 〈𝛤𝜔〉 =
2𝑅 1 + (𝜔𝜏)
On remarquera que dans ces conditions de régime permanent (R.S.F.), la puissance moyenne
dissipée par effet Joule dans la partie résistive vaut :
𝐵²𝑆² 𝜔²
〈𝑃é 〉 = 〈𝑅𝑖²〉 =
2𝑅 1 + (𝜔𝜏)
Le calcul est un peu pénible (ça fait d’ailleurs un moment que c’est le cas) mais sans vraie difficulté
𝐵𝑆𝜔 1
𝑅𝑖(𝑡 ) = 𝑅. ² ²(sin²(ωt) - 2𝜔𝜏 sin(𝜔𝑡) cos(𝜔𝑡) + (𝜔𝜏)² cos(𝜔𝑡)²)
𝑅 1 + (𝜔𝜏)
La conclusion essentielle est qu’en régime permanent et en valeurs moyennes, la puissance donnée
par l’action mécanique extérieure est égale à la puissance moyenne dissipée par effet Joule, ce qui
signifie que l’intégralité de la puissance mécanique fournie est alors convertie en puissance
électrique.
15
2. Conversion de puissance électrique en puissance mécanique.
Nous allons introduire le sujet sur le cas des rails de Laplace, puis présenter deux applications : le
haut-parleur électrodynamique et un certain type de moteur électrique.
E
K Situation en
l’absence de
force motrice
B FL
a x
i(t)
Le dispositif de Laplace est ici employé avec un générateur de tension de f.é.m. E. A la fermeture de
l’interrupteur K, le générateur impose un échelon de tension, et une intensité i(t) est créée dans le
circuit.
Le passage du courant d’intensité i(t) dans la barre, plongée dans le champ magnétique 𝐵⃗ crée une
force de Laplace 𝐹⃗.
La barre se translate alors dans la direction (Ox). On peut considérer cette barre comme une
portion de circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire. Il y aura donc un effet inductif.
La loi de Lenz permet de prévoir que cet effet s’orientera de façon à s’opposer à la cause qui lui a
donné naissance : il apparaîtra une f.é.m. induite s’opposant à la tension E du générateur.
Commençons par choisir un sens positif orientant le circuit. (voir schéma). Ce sens oriente aussi
le vecteur surface donnant accès au calcul du flux à travers le circuit.
Notons So la surface circonscrite par le circuit à t = 0 et S(t) cette surface à l’instant t. x = 0 étant la
position de la barre à t = 0 on aura S(t) = So + a.x(t).
Vue la géométrie très simple du problème, avec un champ magnétique uniforme et orthogonal à la
surface S(t), le flux magnétique est :
φ(t) = B.S(t)
Le circuit étant constitué d’une seule spire, on peut négliger tout phénomène d’auto-induction : le
flux propre, correspondant au flux du champ magnétique produit par le circuit à travers lui-même
est dérisoire
𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡
16
soit en posant v(t) = dx/dt, vitesse de translation de la barre : e(t) = -B.a.v(t)
d’où :
R
𝐸 − 𝐵𝑎𝑣(𝑡)
𝑖(𝑡) =
𝑅
𝑑𝑣
𝑚 = 𝑖(𝑡). 𝑎. 𝐵
𝑑𝑡
c. Etude du mouvement.
𝑑𝑣 𝐸. 𝑎. 𝐵 𝑎 𝐵
𝑚 = − 𝑣(𝑡)
𝑑𝑡 𝑅 𝑅
𝐸 /
𝑚𝑅
𝑣(𝑡) = 1−𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜏 =
𝐵𝑎 (𝐵𝑎)²
𝐸 − 𝐵𝑎𝑣(𝑡) 𝐸 /
𝑖(𝑡) = = 𝑒
𝑅 𝑅
17
i(t)
v(t) vlim = E/(Ba) i(0) = E/R
t
t
τ τ
d. Bilan en puissance.
Comme déjà vu, on s’appuie sur les équations électrique (EE) et mécanique (EM) que l’on
multiplient respectivement par l’intensité i(t) et la vitesse v(t).
(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹 . 𝑣(𝑡) = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎
𝑑𝑡
(EE) x i(t) →
e(t)i(t) +E.i(t) = R.i(t)² ou E.i(t)- 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 = Ri(t)²
𝑑𝑣(𝑡)
E. i(t) = Ri(t) + 𝑚𝑣(𝑡)
𝑑𝑡
Ce convertisseur ayant pour objet de mettre en mouvement la barre, le terme d’effet Joule
correspond donc à une perte énergétique.
Puissance
cinétique
Puissance
électrique dEc/dt
E.i(t)
Puissance
effet Joule
Ri(t)²
18
Si le régime permanent est atteint, alors v = cste = E/(Ba). Il n’y a plus de variation de l’énergie
cinétique. Donc le bilan de puissance se traduit par : e.i = R.i².
Mais avec une intensité i(t) = (E/R).exp(-t/τ) qui tend à s’annuler. On a finalement une barre en
translation à vitesse constante, avec une f.é.m. induite e = -Ba.v = -E qui s’oppose à la f.é.m. du
générateur, à courant nul.
Nous allons voir par ce bilan que le rendement du dispositif est déplorable, au regard des
rendements atteints par les moteurs électrique usuels.
𝐸² /
𝐸² /
𝐸²
𝐸é = 𝐸. 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 = .𝑒 𝑑𝑡 = -𝜏. 𝑒 = 𝜏
𝑅 𝑅 𝑅
𝑚𝐸²
𝐸é =
(𝐵𝑎)²
Le dispositif étudié ne présente donc pas d’intérêt technologique en tant que moteur, ayant un
rendement de 0,5. Les moteurs électriques usuels ont des rendements de l’ordre de 0,95.
19
2.2 Haut-parleur électrodynamique.
a. Présentation et modélisation.
En pratique, un bobinage de type solénoïde est disposé autour d’un aimant dont la forme est
particulière : son pôle bord est constitué d’un cylindre centrale et son pôle sud d’un manchon
cylindrique.
Cet aimant permanent génère un champ magnétique à symétrie cylindrique, radial, et dont le
module B ne dépend que de la distance à l’axe (xx’).
Le passage d’un courant i dans la bobine, plongée dans le champ magnétique radial de module B va
créer une force de Laplace qui va amener le déplacement de cette bobine.
Une intensité i(t) variable, de fréquence convenable, va entraîner une vibration de la bobine, et
donc de la membrane, produisant les ondes sonores voulues.
La membrane est élastique et sa déformation fait apparaître une force de rappel que nous
considérerons comme linéaire 𝐹⃗ = −𝑘𝑥(𝑡)𝑒 ⃗.
20
Nous pouvons ramener le problème à une représentation basée sur les rails de Laplace :
E(t)
B k FL
a x
i(t)
𝐹⃗ = 𝑖(𝑡). 𝑎. 𝐵𝑒 ⃗
Le conducteur mobile évolue dans un champ stationnaire, il apparaît donc une f.é.m. induite e(t)
qui va s’opposer à la f.é.m. du générateur, d’après la loi de Lenz.
La démarche suivie est à nouveau identique à celles conduites précédemment sur le cas des rails de
Laplace.
𝑑𝜑 𝑑𝑆
𝑒(𝑡) = − = −𝐵
𝑑𝑡 𝑑𝑡
R
Remarque :
Selon les caractéristiques de la bobine, il pourrait être pertinent de prendre en compte le
coefficient d’auto-induction L, relié à la présence d’un terme de flux propre φp = L.i.
Ceci complique un peu alors l’équation électrique qui devient :
21
𝑑𝑖
E – B. a. v(t) = R. i(t) + L
𝑑𝑡
Nous choisirons de conserver ce modèle pour la suite, dans un souci de vraisemblance. En effet, les
haut-parleurs utilisent en pratique des bobinages comportant un grand nombre de spires. Ceci
mènera simplement au cours de l’étude à ajouter un terme jLω à l’impédance du haut-parleur.
c. Equation mécanique.
𝑑𝑣
𝑚 = 𝑖(𝑡)𝑎𝐵 − 𝑘𝑥(𝑡) − 𝛼𝑣(𝑡) (𝐸𝑀)
𝑑𝑡
Les grandeurs électriques et mécaniques sont couplées par les équations (EE) et (EM).
On peut établir un équivalent électrique du haut-parleur.
En R.S.F., on introduit les grandeurs complexes associées aux variables E(t), i(t) et v(t), ces
grandeurs électriques et mécanique étant toute sinusoïdales, de même pulsation ω imposée par le
générateur E(t), car le système est décrit par des équations différentielles linéaires.
𝑘
𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 ∶ 𝑗𝑚𝜔𝑣 = 𝐵𝑎. 𝑖 − 𝑣 − 𝛼𝑣
𝑗𝜔
En exploitant (EM) :
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑣 = 𝐵𝑎. 𝑖
𝑗𝜔
soit :
𝐵𝑎
𝑣= .𝑖
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔
d’où l’équation électrique :
𝐵²𝑎²
𝐸 = (𝑅 + j. Lω). 𝑖 + .𝑖
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔
22
La quantité :
𝐵²𝑎²
𝑍 =
𝑘
𝛼 + 𝑗𝑚𝜔 + 𝑗𝜔
1 𝛼 𝑚 1 𝑘
𝑌 = = +𝑗 𝜔+
𝑍 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎² 𝑗𝜔 𝐵²𝑎²
R L
Lm
E Rm
Cm
1 𝛼 𝑚 𝑘
= ; 𝐶 = 𝜔 ; 1/𝐿 =
𝑅 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎² 𝐵²𝑎²
Remarque :
La prise en compte des phénomènes d’auto-induction dans la bobine introduit donc un terme en
Ldi/dt dans l’équation électrique (EE), qui ne doit pas être confondu avec le terme en Lm présnet
dans l’impédance motionnelle.
Ce schéma électrique pourra ensuite être intégré comme tel dans l’ensemble du schéma électrique
permettant l’alimentation du haut-parleur, celui-ci étant branché sur l’étage de sortie d’un
amplificateur qui peut être représenté par un générateur de Thévenin ...
On peut aussi remarquer que le comportement du haut-parleur varie avec la pulsation ω imposée.
Sa réponse fréquentielle dépend de ses caractéristiques. Celles-ci seront dimensionnées de façon à
avoir une réponse assez stable dans une bande de fréquence pour lequel l’utilisation du haut-
parleur sera dévolue.
Dans certains systèmes de production du son (chaînes hi-fi...) on associe plusieurs types de haut-
parleurs dans une même enceinte, afin de couvrir de façon optimale le spectre acoustique (20 Hz –
20 kHz).
23
e. Bilan de puissances.
Reprenons les équations du système, et comme nous l’avons déjà pratiqué, passons en équation en
puissances :
(EM) x v(t) →
𝑑𝑣(𝑡)
𝑚𝑣(𝑡) = 𝐹 . 𝑣(𝑡) − 𝑘𝑥(𝑡)𝑣(𝑡) − 𝛼𝑣(𝑡)²
𝑑𝑡
soit
𝑑 1 𝑑 1
𝑚𝑣(𝑡)² = 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 − 𝑘𝑥(𝑡)² − 𝛼𝑣(𝑡)²
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2
(EE) x i(t) →
E.i(t)- 𝑖(𝑡). 𝑣(𝑡)𝐵. 𝑎 = Ri(t)² +L.i(t).di/dt
𝑑 1 𝑑 1 𝑑 1
E. i(t) = 𝑚𝑣(𝑡)² + 𝑘𝑥(𝑡)² + 𝛼𝑣(𝑡)² + Ri(t) + L. i(𝑡)²
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2 𝑑𝑡 2
24
2.3 Une machine à courant continu : le moteur à entrefer plan.
Pour des raisons de simplicité (géométrique en particulier), nous allons expliciter ici le
fonctionnement d’une machine à entrefer plan, qui ne requiert pas l’emploi de collecteurs amenant
une inversion des connexions.
Principe
Le sens effectif du courant délivré par le générateur alimentant ce moteur va déterminer son sens
de rotation.
Une roue d’axe (Oz) porte des conducteurs rectilignes organisés selon des rayons convergeant au
centre O. Un dispositif permet d’alimenter électriquement le système de conducteur de façon à
faire circuler un courant entre le centre et la périphérie de la roue(ou inversement).
25
La géométrie des conducteurs du rotor implique un coefficient d’auto-inductance L très faible ;
nous négligerons tout phénomène d’auto-induction dans la suite de cette étude
En mode moteur :
Le courant électrique i circulant dans un des rayons, plongé dans le champ magnétique uniforme et
stationnaire 𝐵⃗ produit un moment de forces de Laplace qui met la roue en rotation.
La roue tourne, elle devient donc un circuit mobile en mouvement dans un champ magnétique
uniforme et stationnaire 𝐵⃗ : une f.é.m. induite est donc produite sur chaque rayon, s’opposant
d’après la loi de Lenz à la f.é.m. du générateur produisant le courant alimentant la machine.
En mode générateur :
La roue est entraînée mécaniquement en rotation ; elle devient donc un circuit mobile en
mouvement dans un champ magnétique uniforme et stationnaire 𝐵⃗ : une f.é.m. induite est donc
produite sur chaque rayon, et comme chaque rayon fait partie d’un circuit fermé, un courant induit
i va y circuler.
Ce courant produit des actions de Laplace dont le moment va s’opposer à la cause qui lui donne
naissance, d’après la loi de Lenz, donc il apparaît un couple s’opposant à la rotation.
i
Etude théorique : E
a. Couple des actions de Laplace : 𝑖𝑑𝐿⃗ R
𝑑𝐹⃗ = 𝑖𝑑𝐿⃗ ∧ 𝐵⃗
L’élément de longueur dL, de position P
sur le rayon OA subit une force
infinitésimale
𝐵⃗ = (−𝐵)𝑒⃗
𝑑𝐹⃗ = 𝑖𝑑𝐿⃗ ∧ 𝐵⃗
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𝑖𝐵𝑎
𝛤⃗ = 𝑖𝐵𝑟𝑑𝑟𝑒 ⃗ = 𝑒⃗
2
b. F.é.m. induite :
Remarque personnelle : Ce calcul semble poser problème pour certains... Pourquoi la notion de flux
coupé n’est-elle pas employée ? (Notion hors programme).
« La loi de Faraday est ici inopérante. En effet, elle n’est valable dans le cas d’un circuit mobile dans
un champ magnétique uniforme et stationnaire que si le circuit coupe les lignes de champ et que
l’on peut définir un flux magnétique φ(t) variable. Ce n’est pas le cas ici car le flux magnétique à
travers la roue est constant. Le calcul direct sort du cadre de ce cours. »
Le bilan énergétique traduisant le couplage peut être employé comme un résultat général, pourvu
que la situation étudiée mette en jeu un champ magnétique invariant.
La somme de la puissance électromotrice reçue par le système Pél et de la puissance des actions de
Laplace PL est nulle : 𝑃é + 𝑃 = 0
𝑖𝐵𝑎
𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = 0
2
dont on tire :
𝜔𝐵𝑎
𝑒=− = −𝜑 𝜔
2
27
Traitement personnel :
On peut définir une courbe fermée délimitant le circuit électrique concernant un rayon, et intégrant
la connexion au générateur alimentant la machine.
Du fait de la rotation du rayon (OA) autour de l’axe (Oz), la surface délimitée par ce circuit va
varier, ce qui permet de définir un flux magnétique variable φ(t).
Sur une durée dt, l’air balayée par le rayon OA est : dS = (a²/2).dθ,
𝑑𝜑 𝐵𝑎 𝑑𝜃
=
𝑑𝑡 2 𝑑𝑡
𝑑𝜑
𝑒=−
𝑑𝑡
En posant :
𝑑𝜃
𝜔=
𝑑𝑡
On en déduit immédiatement :
𝑎
𝑒 = −𝜔𝐵. = −𝜑 𝜔
2
Remarquons que cette f.é.m. est proportionnelle à la vitesse angulaire ω, par un facteur constant de
valeur -φo, caractéristique de la géométrie du moteur (nombre de rayon, position effective des
collecteurs...), et ayant la dimension d’un flux magnétique e = -φoω ; c’est le même facteur φo qui
intervenait dans la relation donnant le couple : 𝛤 = 𝑖. 𝜑 .
Cette f.é.m. est recueillie par l’utilisateur en fonctionnement générateur, ou viendra s’opposer à la
tension du générateur alimentant le dispositif en fonctionnement moteur.
En mode moteur, le dispositif est alimenté par un générateur électrique extérieur de fém E,
débitant un courant électrique i. Le moteur agit en convertissant une (grande) partie de la
puissance fournie en puissance mécanique.
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c. Bilan énergétique en puissances pour le couplage. Equations d’un moteur à courant
continu :
La puissance électrique fournie par induction est exactement opposée à la puissance mécanique
des actions de Laplace reçue par le rotor.
𝑖𝐵𝑎
𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = 0
2
Retenons ce résultat, commun de façon plus générale aux différents types de moteurs à courant
continus : la force électromotrice e est proportionnelle à la vitesse angulaire ω, par un coefficient
dépendant des caractéristiques du moteur, ayant la dimension d’un flux, nommée constante de flux
du moteur.
e = −𝜑 𝜔
𝑃é + 𝑃 = 𝑒𝑖 + 𝛤𝑒 ⃗. 𝜔𝑒 ⃗ = −𝜑 𝜔. i + 𝛤. ω = 0
Dont tire : 𝛤 = 𝜑 .i
𝑑𝑖
𝐸−𝜑 𝜔 =𝐿 + 𝑅𝑖(𝑡) R
𝑑𝑡
où le terme d’auto-induction est ici négligeable.
soit donc pour équation électrique :
𝐸 − 𝜑 𝜔 = 𝑅𝑖(𝑡)
La machine est couplée mécaniquement à l’extérieur, et subit un couple résistant de module Cr,
s’opposant au mouvement. On note J le moment d’inertie de l’ensemble {rotor, charge mécanique}.
La charge mécanique est le dispositif couplé au rotor et entraîné en rotation par celui-ci.
dω
J =Γ −C = φ i−C
dt
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En régime permanent, on aura donc, avec ω = cste et i = cste :
Γ =C
Le couple produit par le moteur va être exactement compensé par le couple résistant. Remarquons,
avec la relation Γ = 𝜑 . 𝑖 qu’en augmentant le couple résistant, le maintien de la rotation du
moteur à vitesse ω impose une augmentation du courant i.
𝐸−𝜑 𝜔
𝑖=
𝑅
et
C
i=
φ
ce qui détermine la vitesse de rotation ω selon :
𝐶
𝐸 − 𝑅. 𝜑 𝐸 𝐶
𝜔= = − 𝑅.
𝜑 𝜑 𝜑 ²
e. Bilan énergétique.
Le bilan énergétique global s’obtient à partir de l’équation électrique (EE) que l’on multiplie par
l‘intensité i.
E. i = φ . ω. i + R. i²
Le terme R. i² est la puissance électrique dissipée par effet Joule dans le moteur.
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Réalisation technologique :
L’entrefer, partie située entre les aimants du stator correspond bien ici à une région plane, dans
laquelle se trouvera le disque du rotor.
Le rotor est constitué d’un disque isolant sur lequel sont fixés de nombreux circuits radiaux (en fait
pas tout à fait radiaux...).
Des balais, contacts métalliques frottant sur le rotor, assurent le passage du courant entre le circuit
d’alimentation fixe et les circuits du rotor. La réalisation pratique de la connexion par les balais est
complexe (réclame un branchement adapté des circuits radiaux et une alternance des pôles des
aimants du stator) et sort du cadre de ce cours.
Dans le cas d’une MCC utilisée en moteur, pour un couple mécanique de sortie C donné, la MCC aura
une vitesse de rotation ω déterminée par la f.é.m. e sous laquelle elle sera alimentée. La valeur du
couple de sortie C déterminera alors l’intensité débitée dans la machine. On constate
immédiatement qu’en cas de fort couple, l’intensité peut atteindre de grandes valeurs, qui peuvent
abimer les bobinages de la machine.
Données techniques :
Avantages des MCC à entrefer plan :
- vitesse contrôlée et très stable
- très grande accélération angulaire
- couple indépendant de la vitesse de rotation
- faible inductance du rotor et faible moment d’inertie amenant des constantes de temps
mécanique τm et électriques τe extrêmement faibles (τm ≈ 4 ms ; τe < 5.10-2 ms)
- très faible encombrement
Principal inconvénient : la puissance de ces machines est néanmoins limitée par rapport à d’autres
types de moteurs.
Ces machines sont employées dans les cas où il faut créer un mouvement de rotation avec
précision, ou dans un volume limité.
On peut citer des applications dans les domaines suivants :
- motorisation de bicyclettes, de chaises roulantes
- robotique industrielle et médicale (pompes à dialyse, respirateurs...)
- informatique (rotation des disques durs)
- militaire (chargeurs automatique de munition, moteurs de tourelles...)
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