IV.1 Introduction :
L’espace de parité est une approche qui permet de générer une relation de redondance
analytique, qui est une équation ne liant que les variables connues du système physique (Equation
dans laquelle toutes les variables sont connues). Au fait, cette approche consiste à réaliser une
redondance analytique entre les entrées et les sorties du système et cela indépendamment des
variables d’états du système. La génération de ces relations permet de déterminer des résidus nuls en
l’absence de défauts et évoluent lorsqu’un défaut apparait.
Pour la redondance analytique statique, nous considérons que l’équation de mesures y(k).
L’objective est de trouver des relations existantes entre les mesures fournies par les différents capteurs
du système.
Exemple :
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Alors :
Donc :
2x(c) → 4y3 (k) − 2y1 (k) = 2x1 (k) + 2x3 (k) (d) ; Avec : y5 (k) = 2x1 (k) + 2x3 (k) (e)
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-Remarque :
Les deux relations de redondance analytique statiques sont vérifiées en l’absence de défauts,
et donnent des informations sur l’état des capteurs.
La forme des équations n’est pas unique. D’autres équations de redondance (ne faisant pas
apparaître les mêmes variables) peuvent être écrites par combinaison linéaire des équations
précédentes.
Pour se placer dans une situation de redondance, il est supposé ici que (p>n), le nombre de
mesures yi (k) soit strictement supérieure au nombre d’inconnus xi (k).
Définition :
Objectif :
Un vecteur de parité p(k) est défini comme étant une projection du vecteur de mesures y(k) de
l’espace de mesures vers l’espace de parité :
𝐩(𝐤) = 𝐖. 𝐲(𝐤)
W est une matrice de projection de dimension [p - Rang(C)]xp appelée aussi matrice de parité,
qui doit être orthogonal à la matrice de mesures C. L’orthogonalité entre l’espace de mesures C et
l’espace de parité W doit être vérifiée par la condition suivante :
𝐖. 𝐂 = 𝟎
Avec : Rang(W) = [p − Rang(C)] ; dim(W) = [p − Rang(C)]xp
En projetant l’équation de mesure y(k) dans l’espace de parité, c’est-à-dire en multipliant les
deux membres de l’équation de mesure y(k) par la matrice de parité W, on obtient :
Avec :
Où :
-Exemple :
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f (k)
f(k) = [ 1 ] Et : n=3 ; p=5.
f2 (k)
-Calculons tout d’abord la matrice de parité W qui vérifiée la condition d’orthogonalité W.C = 0 :
1 2 1
Le Rang de la matrice C est égal au rang de la sous-matrice : 𝐶1 = [1 0 2]
1 1 1
1 2 1
|1 0 2| = 1 ≠ 0 → Rang(C1 ) = Rang(C) = 3
1 1 1
1er méthode :
-Si on considère les deux relations de redondance calculées dans l’exemple précédemment :
2eme méthode :
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⃗ = ⃗0}
⃗ ∈ R5 / CT . X
Ker(C T ) = {X
Echelonnement de C T :
1 1 1 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1 2
[2 0 1 0 0] → [0 −2 −1 −2 −4] → [0 2 1 2 4] →
1 2 1 1 2 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0
1 1 1 1 2 1 1 1 1 2
→ [0 1 0 0 0] → [0 1 0 0 0]
0 2 1 2 4 0 0 1 2 4
Alors :
Alors :
x = 2t + 4u − t − 2u = t + 2u = α + 2 β
y=0
z = −2α − 4β
t=α
u=β
x α+2β 1 2
y 0 0 0 α
⃗X = z = −2α − 4β = −2 −4 . [β] ; On pose : α = β = 1
t α 1 0
[u] [ β ] [ 0 1]
1 2
0 0
Ker(C T ) = −2 −4
1 0
[ 0 1]
Donc :
+𝟏 𝟎 −𝟐 +𝟏 𝟎
𝑾𝟐𝒙𝟓 = [𝐊𝐞𝐫(𝐂 𝐓 )]𝐓 = [ ]
+𝟐 𝟎 −𝟒 𝟎 +𝟏
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3eme méthode :
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-Remarque :
L’approche espace de parité statique ne peut être utilisée que si (p>n), une contrainte de
restriction de cette dernière.
Les relations de La redondance analytique statique détectent que les défauts capteurs, donc
ne peuvent détecter les défauts actionneurs. La solution c’est l’utilisation des relations de
redondance analytique dynamique par l’approche : Espace de parité dynamique.
-Principe :
Un simple développement récursif de ces équations dynamiques, sur une fenêtre temporelle
[k, k + s], ou « s » est l’horizon du développement, nous obtenons le système d’équations suivant :
Nous exprimons toutes les sorties dynamiques, en fonction de l’état x(k) à l’instant courant :
y(k + 1) = C. 𝐱(𝐤 + 𝟏) + L2 . fc (k + 1)
y(k + 1) = C. [𝐀. 𝐱(𝐤) + 𝐁. 𝐮(𝐤) + 𝐋𝟏 . 𝐟𝐚 (𝐤)] + L2 . fc (k + 1)
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y(k + 2) = C. 𝐱(𝐤 + 𝟐) + L2 . fc (k + 2)
Jusqu’à l’horizon s, les équations de sorties dynamiques peuvent être regroupées sous la forme
matricielle :
y(k) C 0 0 ⋯ 0 0 u(k)
y(k + 1) CA CB 0 ⋯ 0 0 u(k + 1)
y(k + 2) = CA2 . x(k) + CAB CB ⋯ 0 0 . u(k + 2) +
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ 0 0 ⋮
[ y(k + s)] [ CA S ] [ S−1 S−2
CA B CA B ⋯ CB ]
0 [ u(k + s)]
0 0 ⋯ 0 0 fa (k) L2 0 ⋯ 0 0 fc (k)
CL1 0 ⋯ 0 0 fa (k + 1) 0 L2 ⋯ 0 0 fc (k + 1)
CAL1 CL1 ⋯ 0 0 . fa (k + 2) + 0 0 ⋯ 0 0 . fc (k + 2)
⋮ ⋮ ⋱ 0 0 ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ L2 0 ⋮
[CAS−1 L1 CAS−2 L1 ⋯ CL1 0] [ fa (k + s)] [ 0 0 ⋯ 0 L2 ] [ fc (k + s)]
D’où :
Où :
Avec :
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C 0 0 ⋯ 0 0 0 0 ⋯ 0 0
CA CB 0 ⋯ 0 0 CL1 0 ⋯ 0 0
H = CA2 ; G = CAB CB ⋯ 0 0 ; Ea = CAL1 CL1 ⋯ 0 0
⋮ ⋮ ⋮ ⋱ 0 0 ⋮ ⋮ ⋱ 0 0
[CAS ] [CAS−1 B CAS−2 B ⋯ CB 0] [CAS−1 L1 CAS−2 L1 ⋯ CL1 0]
L2 0 ⋯ 0 0
0 L2 ⋯ 0 0
Ec = 0 0 ⋯ 0 0
⋮ ⋮ ⋱ L2 0
[0 0 ⋯ 0 L2 ]
La génération des équations liant Y et U consiste à éliminer les états x(k) inconnues dans
l’équation Y(k, s). Ceci revient à multiplier cette équation par une matrice de parité Ω orthogonale à
la matrice d’observabilité H, tel que :
Ω. H = 0
-Remarque :
-L’existence de Ω est conditionnée par le rang de la matrice d’observabilité H. En effet dans le cas ou
p. (s + 1) − Rang(H) ≤ 0 , on ne peut pas trouver cette matrice de parité Ω orthogonale à H.
[Y(k, s) − G(s). U(k, s)] = [H(s). x(k) + Ea (s). Fa (k, s) + Ec (s). Fc (k, s)]
Ω. [Y(k, s) − G(s). U(k, s)] = Ω. [H(s). x(k) + Ea (s). Fa (k, s) + Ec (s). Fc (k, s)]
Ω. [Y(k, s) − G(s). U(k, s)] = Ω. H(s). x(k) + Ω. Ea (s). Fa (k, s) + Ω. Ec (s). Fc (k, s) ; Avec : Ω. H = 0
Ω. [Y(k, s) − G(s). U(k, s)] = Ω. [Ea (s). Fa (k, s) + Ec (s). Fc (k, s)]
Le vecteur de parité ou vecteur de résidus est donné sous forme externe (En fonction des
données connues) :
𝐩(𝐤) = 𝐫(𝐤) = Ω. [𝐘 − 𝐆. 𝐔]
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Le vecteur de résidus peut être aussi donné sous forme interne (En fonction des défauts), c’est
une forme d’évaluation :
Le vecteur de résidus a une valeur moyenne nulle en l’absence de défauts. Lorsqu’un défaut
(Capteur ou d’actionneur) apparaît, ce vecteur de résidus devient non-nul et s’oriente vers la direction
du défaut.
-La matrice de parité Ω peut être calculée par les deux formules suivantes :
1) Ω = [Ker(H T )]T
Ha
2) Ω = [−Hb . Ha−1 I] ; Avec : H = [ ] ; (Ha : doit être une matrice régulière).
Hb
Pour réaliser l’opération de localisation des capteurs ou des actionneurs en défauts, nous
calculons les deux types de relations de redondance analytique dynamique à savoir : Des relations
d’auto-redondance et des relations d’inter-redondance.
a) Relations d’auto-redondance :
Nous souhaitons déterminer la redondance dynamique éventuelle d’un capteur avec lui-même.
Pour cela, on sélectionne dans la matrice de mesures "C" la 𝑗 𝑒𝑚𝑒 ligne qui correspond au 𝑗 𝑒𝑚𝑒
capteur, on note "Cj " la 𝑗 𝑒𝑚𝑒 ligne de la matrice de mesures C. La forme matricielle de la redondance
dynamique de chaque capteur (J = 1, 2,…, p), s’écrit comme suit :
yj (k) Cj 0 0 ⋯ 0 0 u(k)
yj (k + 1) Cj A Cj B 0 ⋯ 0 0 u(k + 1)
yj (k + 2) = Cj A2 . x(k) + Cj AB Cj B ⋯ 0 0 . u(k + 2) +
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ 0 0 ⋮
𝒔𝒋 −1 sj −2 u(k + sj )]
sj
[yj (k + sj )] [Cj A ] [Cj A B Cj A B ⋯ Cj B 0] [
0 0 ⋯ 0 0 fa (k) L2 0 ⋯ 0 0 fc (k)
Cj L1 0 ⋯ 0 0 fa (k + 1) 0 L2 ⋯ 0 0 fc (k + 1)
Cj AL1 Cj L1 ⋯ 0 0 . fa (k + 2) + 0 0 ⋯ 0 0 . fc (k + 2)
⋮ ⋮ ⋱ 0 0 ⋮ ⋮ ⋮ ⋱ L2 0 ⋮
sj −1
C
[ j A L1 Cj Asj−2 L1 ⋯ Cj L1 0] [fa (k + sj )] [ 0 0 ⋯ 0 L2 ] [fc (k + sj )]
Cj
Cj A
Avec : Hj = Cj A2 ; 𝑗 = 1,2,3, … , 𝑝 et sj : Horizon de chaque capteur.
⋮
s
C A
[ j j]
Avec comme condition d’orthogonalité : Ωj . Hj = 0
𝐫𝐣 (𝐤) = Ω𝐣 . [𝐘𝐣 − 𝐆𝐣 . 𝐔]
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La détection de défaut se fait selon la valeur du résidu rj (k). Cette valeur est égale à zéro en
l’absence de défaut (Fonctionnement normal) et différent de zéro en présence de défaut.
b) Relations d’inter-redondance :
Les relations d’inter-redondance dynamique proviennent des informations liant plusieurs
capteurs. Pour chaque matrice d’observation Hj construite à partir d’une seule sortie (Matrice Hj
obtenue à partir des relations d’auto-redondance de chaque capteur j), retenons uniquement les 𝑙j
premières lignes linéairement indépendantes de Hj (𝑙𝑗 c’est le rang de Hj ). Le système qui en résulte
s’écrit :
Y1 H1 G1
Y2 H2 G2
[ ⋮ ] = [ ⋮ ] . x(k) + [ ⋮ ] . U
Yp Hp Gp
Cj
Cj A
Avec : Hj = Cj A2 ; 𝑗 = 1,2,3, … , 𝑝 et Rang(Hj ) = lj
⋮
s
[ Cj A j ]
Chaque nouvelle matrice Hj de chaque capteur j retenue (Contient que les premières lj lignes
linéairement indépendantes), lui correspond une nouvelle valeur d’horizon 𝑠𝑗 .
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