Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Remerciements
En
préambule
à
ce
mémoire,
je
souhaite
adresser
ici
tous
mes
remerciements
aux
personnes
qui
ont
contribué
de
près
ou
de
loin
à
l’élaboration
de
ce
mémoire.
Tout
d'abord,
je
remercie
Madame
Anne-‐Laure
Georis,
promotrice
de
ce
travail
de
fin
d’études,
pour
l'aide
et
le
temps
qu'elle
a
bien
voulu
me
consacrer,
pour
son
soutien,
sa
disponibilité,
sa
patience
et
ses
conseils.
Je
tiens
aussi
à
remercier
les
membres
du
jury
pour
l’attention
qu’ils
ont
bien
voulu
porter
à
ces
pages.
J’exprime
également
ma
gratitude
à
toutes
les
personnes
qui
m’ont
fourni
de
la
documentation
et
des
références
pour
la
rédaction
de
ce
travail,
aux
personnes
qui
ont
lu,
relu,
commenté
et
corrigé
avec
attention
ces
pages,
ainsi
qu’à
toutes
les
personnes
qui
ont
accepté
de
répondre
à
mes
questions.
J'adresse
enfin
mes
plus
sincères
remerciements
à
mon
compagnon,
mes
sœurs
et
mes
parents,
à
ma
grand-‐mère,
à
ma
marraine
et
à
toute
ma
famille
pour
m’avoir
encouragée,
soutenue
et
pour
avoir
cru
en
moi
au
cours
du
long
travail
de
maturation
et
de
rédaction
de
ce
travail.
Table
des
matières
AVANT-‐PROPOS
....................................................................................................
1
INTRODUCTION .................................................................................................... 2
I. L’ENFANT AYANT DES BESOINS SPÉCIFIQUES / EN SITUATION DE HANDICAP .......................... 5
III. LES TYPES DE MILIEUX D’ACCUEIL EN COMMUNAUTÉ FRANÇAISE ..................................... 24
IV. L’ERGOTHÉRAPIE APPLIQUÉ AU DOMAINE DE LA PETITE ENFANCE ..................................... 28
3.
Spécificités
de
l’ergothérapeute
par
rapport
aux
autres
professionnels
....
32
2.
Résultats
des
questionnaires
destinés
aux
membres
du
personnel
des
milieux
d’accueil
.............................................................................................................
53
4.
Résultats
des
questionnaires
destinés
aux
personnel
externe
intervenant
au
sein
de
milieux
d’accueil
....................................................................................
65
ANNEXE
4
............................................................................................................
100
AVANT-‐PROPOS
"Quand
vous
attendez
un
enfant,
c'est
comme
si
vous
prépariez
des
vacances
en
Italie.
Vous
êtes
tout
excités.
Vous
achetez
un
tas
de
guides
touristiques.
Vous
apprenez
quelques
phrases
en
italien
afin
de
pouvoir
vous
débrouiller
et,
quand
le
moment
arrive,
vous
faites
vos
bagages
et
vous
vous
rendez
à
l'aéroport
-‐
pour
l'Italie.
Seulement
quand
vous
atterrissez,
l'hôtesse
vous
dit:
"Bienvenue
en
Hollande.”
Vous
vous
regardez,
incrédules
et
scandalisés
en
disant:
"En
Hollande
?
De
quoi
parlez-‐vous
?
J'ai
réservé
pour
l'Italie
!"
On
vous
explique
qu'il
y
a
eu
des
changements
et
que
vous
avez
atterri
en
Hollande
et
que
vous
devez
y
rester.
"Mais
je
ne
sais
rien
de
la
Hollande!
Je
ne
veux
pas
y
rester"
dites-‐vous.
Mais
vous
y
restez.
Vous
sortez
et
achetez
quelques
nouveaux
guides.
Vous
apprenez
quelques
nouvelles
phrases
et
vous
rencontrez
des
gens
dont
vous
ne
soupçonniez
même
pas
l'existence.
La
chose
la
plus
importante
est
que
vous
n'êtes
pas
dans
un
quartier
sale,
où
règnent
la
peste
et
la
famine.
Vous
êtes
simplement
dans
un
endroit
différent
de
celui
que
vous
aviez
imaginé.
Le
rythme
y
est
plus
lent
et
moins
tapageur
qu'en
Italie,
mais
quand
vous
y
êtes
depuis
un
petit
moment,
et
que
vous
avez
l'occasion
de
reprendre
votre
souffle,
vous
commencez
à
découvrir
que
la
Hollande
a
des
moulins
à
vent.
La
Hollande
a
des
tulipes.
La
Hollande
a
même
des
Rembrandt.
Mais,
tous
ceux
que
vous
connaissez
vont
en
Italie
et
en
reviennent.
Ils
se
vantent
tous
du
bon
temps
qu'ils
ont
eu
là-‐bas
et
pendant
le
reste
de
votre
vie,
vous
direz
:
"Oui,
c'est
là
que
j'allais.
C'est
ce
que
j'avais
prévu".
Le
chagrin
que
vous
en
ressentez
ne
s'effacera
jamais.
Vous
devez
accepter
cette
peine,
parce
que
la
perte
de
ce
rêve,
la
perte
de
ce
projet
est
très
importante.
Mais
si
vous
passez
le
reste
de
votre
vie
à
pleurer
sur
le
fait
que
vous
n'avez
pas
été
en
Italie,
vous
ne
serez
jamais
libres
de
profiter
des
choses
très
spéciales
et
très
jolies
que
l'on
trouve
en
Hollande".
Carol TURKINGTON
1
INTRODUCTION
Ayant
une
attirance
particulière
pour
l’accueil
de
la
petite
enfance
où
j’ai
pu
réaliser
certains
de
mes
stages,
c’est
tout
naturellement
que
je
me
suis
dirigée
vers
ce
domaine
quand
il
m’a
fallu
choisir
un
sujet
pour
mon
travail
de
fin
d’études.
Interpellée
par
une
situation
précise
vécue
par
ma
maman
(qui
est
accueillante
d’enfants
conventionnée
depuis
vingt-‐cinq
ans),
je
me
suis
interrogée
plus
particulièrement
sur
l’accueil
des
enfants
en
situation
de
handicap.
Après
quelques
recherches
et
rencontres
avec
des
professionnels
de
la
santé,
des
accueillantes
et
des
parents,
je
me
suis
rendu
compte
qu’en
Belgique,
il
existe
très
peu
de
milieux
non
spécialisés
qui
accueillent
des
enfants
âgés
de
zéro
à
trois
ans
présentant
des
besoins
spécifiques.
De
ce
constat,
de
nombreuses
questions
ont
émergé.
Comment
expliquer
qu’il
y
ait
si
peu
de
milieux
ordinaires
qui
accueillent
des
enfants
en
situation
de
handicap
?
Faut-‐il
prévoir
un
aménagement
des
espaces
de
jeux,
l’achat
de
matériel
spécialisé,
etc.
lorsqu’on
accueille
en
enfant
à
besoins
spécifiques
?
L’enfant
en
situation
de
handicap
peut-‐il
se
développer
dans
les
meilleures
conditions
dans
un
milieu
d’accueil
ordinaire?
Comment
peuvent
réagir
les
autres
parents,
les
autres
enfants
?
Quels
peuvent
être
les
bénéfices
pour
l’enfant
à
besoins
spécifiques
d’être
accueilli
dans
un
milieu
ordinaire
?
Et
surtout,
est-‐ce
que
la
prise
en
charge
ergothérapeutique
au
sein
de
milieux
d’accueil
ordinaires
pour
l’inclusion
d’enfants
à
besoins
spécifiques
est
pertinente
?
Si
oui,
comment
l’envisager
?
Telles
sont
les
questions
auxquelles
ce
travail
tentera
d’apporter
des
éléments
de
réponse.
Pour
orienter
nos
recherches
et
structurer
notre
travail,
nous
avons
postulé
que
l’ergothérapeute,
ayant
acquis
des
savoirs
et
savoir-‐faire
spécifiques,
pourra
évaluer,
puis
proposer
des
aménagements
des
différents
milieux
d’accueil,
en
vue
de
rendre
l’environnement
et
le
matériel
accessibles
à
l’enfant
qui
se
trouve
en
situation
de
handicap.
Il
pourra
aussi,
par
l’évaluation
et
la
prise
en
charge
individuelle,
permettre
à
l’enfant
de
préserver
et
de
développer
son
indépendance
et
son
autonomie
et
favoriser
ses
interactions
avec
les
autres
enfants
du
groupe.
2
Dans
un
premier
temps,
il
s’agira
de
définir
les
concepts
clés
de
ce
travail,
notamment
:
«
enfant
à
besoins
spécifiques
»
et
«
inclusion
».
Nous
présenterons
ensuite
les
différents
types
de
milieux
d’accueil
existant
en
Belgique,
chaque
milieu
présentant
ses
spécificités
pouvant
avoir
une
influence
sur
l’accueil
(en
terme
de
financement,
d’encadrement,
etc).
Nous
rappellerons
aussi
les
domaines
d’action
de
l’ergothérapie
appliquée
à
la
petite
enfance.
Nous
renseignerons
enfin,
pour
clôturer
la
partie
théorique
du
travail,
les
rares
initiatives
mises
en
place
en
Belgique
pour
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
dans
des
milieux
d’accueil
ordinaires,
ce
qui
nous
permettra
de
soulever
éventuellement
des
difficultés
ou
questions
supplémentaires.
3
PARTIE
THEORIQUE
4
I. L’enfant
ayant
des
besoins
spécifiques
/
en
situation
de
handicap
«Un enfant a un handicap mais n’est pas le handicap »1
La
dernière
décennie
a
connu
une
évolution
de
la
notion
de
handicap
et
de
la
vision
de
la
personne
handicapée.
1
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
2
OMS,
«
Classification
internationale
du
fonctionnement
du
handicap
et
de
la
santé
»,
Genève,
2000,
p.18
5
Cinq
concepts
fondent
la
CIF3
:
-‐ Un
problème
de
santé
(maladie,
trouble,
lésion,
traumatisme)
est
quelque
chose
d’anormal
qui
se
produit
à
l’intérieur
de
l’individu
et
se
traduit
par
des
manifestations.
Un
problème
de
santé
peut
éventuellement
causer
une
souffrance
et
perturber
les
activités
quotidiennes
de
la
personne
concernée.
-‐ Les
fonctions
organiques
désignent
les
fonctions
physiologiques
des
systèmes
organiques
(par
exemple
:
fonction
respiratoire,
visuelle,
digestive,
mais
aussi
émotionnelle,
d’orientation),
tandis
que
les
structures
anatomiques
renvoient
aux
organes
de
l’individu,
à
ses
membres
et
à
leurs
composantes.
-‐ Le
terme
activité
indique
l’exécution
d’une
tâche
ou
d’une
action
par
une
personne,
dans
un
contexte
donné
-‐ La
participation
désigne
l’implication
de
la
personne
dans
une
situation
de
vie
réelle
;
l’interaction
de
la
personne
avec
son
environnement.
-‐ Les
facteurs
contextuels
portent
sur
deux
niveaux
:
les
facteurs
environnementaux
externes
(structures
sociales,
services
et
règles
de
conduite
ayant
cours
dans
le
milieu
des
personnes
considérées
et
ayant
un
impact
sur
elles)
et
les
facteurs
personnels
internes
(sexe,
âge,
origine
sociale,
niveau
d’études,
profession,
éducation
reçue,
évènements
vécus…).
3
Frank
JAMET,
«
De
la
Classification
internationale
du
handicap
(CIH)
à
la
Classification
internationale
du
ème
fonctionnement
de
la
santé
et
du
handicap
(CIF),
in
La
nouvelle
revue
de
l’AIS,
n°22,
Paris,
2
trimestre
2003,
pp.163
à
171.
6
Les
interactions
entre
ces
différents
concepts
sont
modélisées
dans
la
CIF
de
la
manière
suivante
:
Le
concept
de
handicap
n’apparaît
pas
en
tant
que
tel
mais
résulte
de
trois
niveaux
de
dysfonctionnement
:
-‐ On
parle
de
déficience
lorsqu’un
dysfonctionnement
interne
est
observé,
portant
sur
les
fonctions
organiques
ou
les
structures
anatomiques
;
il
s’agit
d’un
écart
ou
d’une
perte
importante
des
potentialités
et
des
compétences.
-‐ Lorsque
la
personne
rencontre
une/des
difficulté(s)
dans
l’exécution
d’une
tâche,
on
parle
de
limitation
d’activité,
qui
se
traduit
par
des
performances.
-‐ Enfin,
le
terme
restriction
de
participation
désigne
les
dysfonctionnements
que
la
personne
rencontre
dans
ses
rapports
à
la
société.
On
peut
avoir
une
déficience
avec
ou
sans
limite
d’activité
ou
restriction
de
participation
;
une
limitation
d’activité
avec
ou
sans
présenter
de
déficience
évidente
;
une
restriction
de
participation
sans
présenter
de
déficience
ni
limitation
d’activité
;
avoir
une
déficience
avec
limite
d’activité
et
restriction
de
participation.
Les
trois
dysfonctionnements
sont
qualifiés,
sur
une
échelle
en
5
points
et,
pour
les
domaines
de
l’activité
et
de
la
participation,
deux
codes
qualificatifs
sont
employés
:
le
code
de
performances
(ce
qu’une
personne
fait
dans
son
cadre
de
vie
habituel)
et
le
code
7
de
capacité
(qui
désigne
l’aptitude
d’une
personne,
le
niveau
le
plus
élevé
qu’elle
peut
atteindre
dans
un
domaine).
2. Nouvelle terminologie
Ces
deux
désignations
ont
l’avantage
de
convenir
aussi
bien
pour
un
enfant
avec
un
handicap
que
pour
un
enfant
qui
n’en
a
pas
nécessairement
et
de
mettre
en
avant
le
fait
que
l’enfant
«
handicapé
»
est
avant
tout
UN
ENFANT,
qui
a
beaucoup
de
choses
en
commun
avec
ses
pairs
-‐
ce
qui
les
rend
nettement
moins
stigmatisantes.
En
effet,
«
si
tous
les
enfants
avec
un
handicap
peuvent
être
considérés
comme
étant
«
à
besoins
particuliers
»
[ou
se
retrouvent
régulièrement
en
situation
de
handicap],
tous
les
enfants
dits
«
à
besoins
particuliers
»
[ou
en
situation
de
handicap]
n’ont
pas
nécessairement
un
handicap
»4.
Le
handicap,
dans
les
deux
désignations,
est
considéré
comme
créé
par
la
situation.
Ce
qui
importe,
ce
qu’il
faut
connaître
et
mesurer,
ce
sont
les
difficultés
éprouvées
par
l’enfant
(et
non
la
nature
ou
l’origine
du
handicap).
Il
faudra
être
attentif
à
la
fois
aux
particularités
de
l’enfant,
à
ses
caractéristiques
individuelles
mais
aussi,
de
manière
égale,
aux
caractéristiques
de
son
environnement,
ce
afin
de
mettre
en
place
une
prise
en
charge
éducative
et
des
soins
adaptés,
pour
lui
permettre
de
mener
une
vie
comparable
à
celle
de
ses
pairs
et
de
participer
à
diverses
activités.
4
Site
du
Gouvernement
du
Nouveau-‐Brunswick,
Enfants
à
besoins
particuliers,
http://www.gnb.ca/0000/ECHDPE/pdf/part12-‐f.pdf,
page
consultée
le
16
avril
2013
8
3. Focus
sur
la
notion
de
«
besoins
spécifiques
»
Si
tous
les
enfants
ont
des
besoins5,
on
parle
de
«
besoins
spécifiques
»
quand
leur
«
intensité
[..]
est
telle
qu’elle
exige
une
modification
qualitative
ou
quantitative
importante
des
ressources
dévolues
à
l’enfant.
»6
Les
enfants
qui
présentent
des
besoins
spécifiques
nécessitent
en
effet
une
attention
plus
importante
et
une
prise
en
charge
plus
variée,
du
fait
de
leurs
déficiences
(qu’elles
soient
acquises
ou
innées,
intellectuelles,
motrices,
sensorielles,
psychoaffectives…),
de
leurs
limitations
d’activités
ou
de
leur
restrictions
de
participation.
Attention
cependant
qu’il
ne
faut
pas
considérer
que
tous
les
besoins
de
l’enfant
sont
spécifiques
ou
différents,
mais
plutôt
envisager
qu’il
peut
avoir
des
besoins
complémentaires
aux
besoins
usuels
de
ses
pairs
:
il
ne
faudrait
pas
mobiliser
des
attitudes
différentes
dans
le
cas
où
cela
ne
serait
pas
nécessaire,
où
cela
ne
répondrait
pas
à
un
besoin
ou
une
difficulté
rencontrée
par
l’enfant,
au
risque
de
tomber
à
nouveau
dans
la
stigmatisation.
Nous
allons
voir,
dans
la
suite
du
travail,
que
des
«
besoins
spécifiques
»
peuvent
et
gagnent
d’ailleurs
à
être
satisfaits
dans
les
milieux
ordinaires
de
vie
plutôt
que
dans
des
milieux
adaptés,
ce
dans
une
conception
inclusive
plutôt
qu’intégrative
de
l’accueil.
5
Notons
que
la
«
simple
»
notion
de
besoin
donne
lieu
à
de
nombreux
écrits
et
n’est
pas
facile
à
cerner.
Ce
qu’elle
recouvre
n’est
pas
toujours
bien
défini
:
«
Faut-‐il
parler
de
besoin
ou
de
«
demande
?
[…]
S’agit-‐il
de
remplir
des
besoins
ou
de
satisfaire
des
désirs
?
[…]
Faut-‐il
répondre
à
des
besoins
basiques,
naturels,
biologiques
(cfr.
pyramide
de
Maslow)
ou
viser
le
développement
harmonieux
de
l’enfant
avec
sa
dimension
culturelle
et
les
compétences
qu’il
peut
avoir
?
»
-‐
Ch.
BARTHOLOME,
P.
CAMUS,
M.
GEORLETTE-‐
DE
BRUYNE,
M.
VANDEVOORDE,
M.
HENDRIX,
«
L’inclusion
des
enfants
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
de
la
petite
enfance.
Guide
de
formation
à
l’attention
des
professionnels
de
la
petite
enfance
0-‐3
ans.
»,
une
publication
de
la
Fédération
des
Initiatives
locales
pour
l’Enfance,
mars
2013,
p.23.
6
Idem,
p.
24
9
II. Le
concept
d’inclusion
L’enfant
porteur
d’un
handicap
est
avant
tout
UN
ENFANT,
auquel
il
faut
donc
garantir,
entre
autres
droits,
l’accès
à
un
milieu
d’accueil
(pour
les
enfants
de
moins
de
trois
ans)
et
à
l’éducation,
comme
pour
tous
les
enfants.
L’inclusion
est
devenue
une
préoccupation
majeure
dans
notre
société.
La
notion
d’inclusion
est
apparue
dans
les
années
90
aux
Etats-‐Unis,
visant
au
départ
à
critiquer
l’intégration
scolaire
jugée
trop
ségrégative
:
en
effet,
seuls
les
enfants
avec
handicaps
légers
étaient
acceptés
à
l’école
et
rien
n’était
mis
en
place
pour
eux,
ce
qui
entrait
en
contradiction
avec
l’affirmation
des
droits
des
enfants
porteurs
d’un
handicap.
Les
deux
termes
(intégration
et
inclusion)
sont
souvent
confondus
;
pourtant,
ils
recouvrent
des
valeurs,
des
principes
et
des
objectifs
différents.
Selon
Michel
Mercier7,
l’intégration
est
«
un
processus
qui
consiste
à
favoriser
l’adaptation
de
la
personne
en
situation
de
handicap,
dans
un
milieu
ordinaire
:
ses
7
MERCIER
Michel,
L’identité
handicapée,
in
ROSE
B.,
DOUMONT
D.,
Quelle
intégration
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
?,
Unité
d’Education
pour
la
Santé,
Louvain,
2007,
p.
4
10
comportements
doivent
correspondre
aux
normes
et
aux
valeurs
sociales
dominantes
et
la
personne
en
situation
de
handicap
doit
développer
des
stratégies
pour
être
reconnue
comme
les
autres.
»
Dans
l’approche
intégrative,
l’accent
est
mis
sur
les
difficultés
de
l’enfant
et
les
aides
individuelles
qu’on
peut
lui
apporter
pour
qu’il
S’ADAPTE
au
mieux
au
milieu
d’accueil.
L’intégration
suppose
que
la
personne
n’est
pas
intégrée
au
départ
et
doit
s’intégrer
;
cela
suppose
un
effort
de
la
personne
pour
s’adapter,
correspondre
aux
standards
de
la
société.
L’inclusion,
toujours
selon
Mercier8,
se
réfère
à
un
«
processus
dialectique
où,
d’un
coté,
la
personne
en
situation
de
handicap
chercher
à
s’adapter
le
plus
possible
aux
normes
sociales,
et
de
l’autre,
les
normes
sociales
s’adaptent
pour
accepter
les
différences
[…]
»
L’inclusion
présuppose
que
la
personne
est
partie
intégrante
de
la
société
dès
sa
naissance
;
l’objectif
n’est
pas
d’intégrer
la
personne
porteuse
du
handicap,
mais
de
créer
une
structure,
en
l’occurrence
un
milieu
d’accueil
capable
d’accueillir
TOUS
les
enfants
quelles
que
soient
leurs
caractéristiques
individuelles,
culturelles
et
sociales
et
d’accepter
et
de
prendre
en
compte
les
différences,
la
diversité.
L’inclusion
déplace
donc
la
charge
de
la
responsabilité,
de
l’enfant
vers
la
structure
et
fait
l’éloge
de
l’égalité,
de
l’équité
(offrir
plus
à
ceux
qui
en
ont
le
plus
besoin)
et
de
la
diversité
(considérée
comme
un
enrichissement).
Deux remarques :
-‐
«
Par
inclusion,
nous
entendons
[surtout]
un
droit
de
chaque
famille
de
définir
elle-‐même
si
son
enfant
fréquentera
une
institution
spécialisé
ou
un
accueil
ordinaire
»9.
Il
ne
s’agit
en
aucun
cas
d’imposer
un
milieu
ordinaire
à
une
famille
qui
souhaiterait
pour
son
enfant
un
milieu
adapté.
8
MERCIER
Michel,
L’identité
handicapée,
in
ROSE
B.,
DOUMONT
D.,
Quelle
intégration
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
?,
Unité
d’Education
pour
la
Santé,
Louvain,
2007,
p.
4
9
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.8
11
-‐ «
Par
ailleurs,
l’inclusion
ne
signifie
pas
que
l’enfant
doit
toujours
se
trouver
avec
le
groupe
“ordinaire”
;
il
peut
aller
dans
un
groupe
spécialisé
ou
recevoir
une
intervention
individualisée
à
certains
moments,
selon
ses
besoins.
»10
Si
l’inclusion
peut
être
considérée
comme
un
idéal
à
atteindre,
le
chemin
est
encore
long,
notre
système
social
et
éducatif
étant
encore
largement
marqué
par
la
ségrégation.
Le
modèle
du
déficit
met
l’accent
sur
les
manques
de
l’enfant.
L’enfant
est
considéré
comme
s’écartant
de
la
norme
et
tout
est
mis
en
œuvre
pour
diminuer
l’écart
à
la
norme.
L’accueil
est
considéré
comme
réussi
quand
l’écart
disparaît,
quand
la
différence
peut
être
niée.
Selon
deux
enquêtes
réalisées
en
2003
à
Gand
et
à
Anvers,
cette
manière
de
penser
est
très
souvent
rencontrée
chez
les
responsables
de
milieux
d’accueil
et
les
accueillantes.
Le
regard
porté
par
les
professionnels
sur
l’enfant,
ses
parents
et
sur
eux-‐mêmes
est
fortement
influencé
par
le
modèle
du
déficit
:
-‐ L’enfant
est
vu
comme
anormal
et
on
essaie
de
le
normaliser
aussi
vite
que
possible.
«
L’enquête
menée
à
Gand
montre
que
les
accueillant-‐e-‐s
ont
souvent
pitié
de
l’enfant.
De
plus,
le
fait
d’accueillir
un
tel
enfant
augmente
leur
peur
de
l’inconnu.
La
pitié
et
l’angoisse
se
rencontrent
souvent
ensemble
et
[…]
l’enfant
est
réduit
à
ses
besoins
de
soins
spécifiques.
[…]
Une
équipe
qui
a
une
telle
façon
de
voir
les
choses
trouve
que
c’est
assez
compliqué
de
partager
équitablement
10
Ch.
BARTHOLOME,
P.
CAMUS,
M.
GEORLETTE-‐DE
BRUYNE,
M.
VANDEVOORDE,
M.
HENDRIX,
mars
2013,
p.
12
11
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
pp.9-‐15
12
son
attention
entre
l’enfant
«
extraordinaire
»
et
le
reste
du
groupe.
Ou
bien
l’enfant
est
surprotégé,
ou
bien
il
est
souvent
tiré
du
groupe
pour
que
les
autres
puissent
recevoir
l’attention
que
les
professionnel-‐le-‐s
prodiguent.
»12
-‐ Les
parents
sont
considérés
aussi
comme
étant
«
dans
le
manque
»
et
ne
sachant
pas
ce
qui
est
bon
pour
leur
enfant.
On
attend
d’eux
qu’ils
suivent
les
conseils
des
spécialistes
;
«
on
[leur]
fait
des
reproches
disant
qu’ils
sont
trop
laxistes
[…]
et
qu’ils
ont
des
attentes
inadaptées.
»13.
Les
professionnel-‐le-‐s,
partant
d’un
bon
sentiment
(donner
le
mieux
à
l’enfant),
s’approprient
son
éducation
et
le
réduisent
à
ses
limites.
-‐ L’accent
mis
sur
le
manque
suppose
que
les
accueillant-‐e-‐s
doivent
devenir
spécialist-‐e-‐s,
expert-‐e-‐s
des
problèmes
auxquels
l’enfant
est
confronté
pour
pouvoir
l’accueillir
au
mieux.
La
formation
et
l’information
sont
censées
réduire
l’appréhension
de
l’accueillant-‐e
qui
va
accueillir
un
enfant
à
besoins
spécifiques,
alors
que
la
réalité
prouve
l’inverse
:
on
constate
en
effet
que
la
formation
renforce
l’idée
du
manque,
met
l’accent
sur
le
déficit
et
ajoute
dès
lors
de
l’angoisse
et
de
la
résistance.
«
Un
accent
fort
mis
sur
le
manque
chez
les
enfants
amène
un
accent
fort
et
unilatéral
mis
sur
le
manque
de
professionnalité
des
accueillant-‐e-‐s.
»
Dans
cette
perspective,
l’inclusion
est
considérée
comme
dépendant
de
l’engagement
et
de
la
volonté
du
personnel
d’accueil,
comme
une
faveur
pensée
au
cas
par
cas,
ce
qui
est
à
l’opposé
d’une
véritable
politique
d’inclusion.
12
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.
10
13
Idem
13
les
soins
de
manière
à
pouvoir
rencontrer
les
besoins
spécifiques
de
sorte
que
l’enfant
puisse
appartenir
au
groupe
et
se
sentir
relié
avec
des
enfants
du
même
âge
que
lui.»
14
-‐ «
[L’]enfant
ayant
des
difficultés
de
développement
est
un
enfant
qui
diffère
simplement
au
niveau
moteur,
mental,
émotionnel
ou
social
des
enfants
du
même
âge.
[…]
L’enfant
n’est
pas
d’abord
un
sujet
de
traitement
médical
ou
thérapeutique
(même
si
ces
traitements
ont
leur
place),
mais
est
d’abord
un
enfant.
»
15
La
question
n’est
pas
de
savoir
comment
supprimer
la
différence
mais
quels
ajustements
mettre
en
place
pour
le
bénéfice
de
TOUS
les
enfants.
-‐ Les
parents
sont
considérés
comme
experts
de
leur
enfant
;
les
spécialistes
et
les
accueillant-‐e-‐s
sont
partenaires
des
parents
qui
sont
appréciés
à
leur
juste
valeur.
-‐ Les
accueillant-‐e-‐s
considèrent
l’enfant
avant
tout
comme
un
enfant
et,
«
au
lieu
de
se
sentir
incompétent-‐e-‐s,
ils-‐elles
misent
sur
leurs
compétences
les
plus
spécifiques
:
gérer
de
manière
empathique
les
enfants
dans
les
situations
de
groupe.
Leur
mission
est
spécifiquement
éducative
plutôt
que
thérapeutique.
»16
Dans
une
approche
inclusive,
s’il
ne
faut
pas
inonder
les
accueillant-‐e-‐s
d’informations
théoriques
sur
le
handicap
(puisque
l’accent
n’est
pas
mis
sur
celui-‐
ci),
il
est
par
contre
important
d’aider
à
développer
les
compétences
nécessaires
pour
l’accueil
des
enfants
en
général
;
d’autre
part,
si
la
focalisation
sur
la
différence
n’est
pas
recommandée,
il
ne
s’agit
pas
non
plus
de
la
nier
:
l’inclusion
exige
la
reconnaissance
de
la
différence
et
l’ajustement
des
conditions
d’accueil
pour
répondre
aux
besoins
spécifiques
des
enfants
et
familles
concernées.
14
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.
13
15
Idem
16
Idem,
p.14
14
3. Impacts
positifs
de
l’inclusion
17
et
18
et
19
et
20
On
l’a
déjà
dit
plus
haut,
le
modèle
de
l’inclusion
semble
être
le
modèle
à
privilégier
pour
l’accueil
des
enfants
à
besoins
spécifiques,
un
idéal
à
atteindre.
Nous
allons
voir
à
présent
pour
quelles
raisons
exactement
ce
modèle
peut
être
considéré
comme
préférable,
quels
sont
ses
impacts
positifs
pour
les
enfants
en
situation
de
handicap,
pour
leurs
parents
et
familles,
pour
les
autres
enfants
accueillis
et
pour
les
intervenants.
a. Pour l’enfant
Dans
un
milieu
ordinaire,
l’enfant
a
des
chances
de
se
voir
proposer
des
situations
d’apprentissage
plus
ambitieuses
et
les
apprentissages
sont
contextualisés
-‐
le
cadre
est
plus
«
artificiel
»
dans
un
milieu
spécialisé.
Cela
permet
d’accroître
à
la
fois
:
-‐ ses
compétences,
par
sa
participation
à
des
situations
qu’il
n’a
pas
nécessairement
l’occasion
de
vivre
habituellement
et
à
de
nouvelles
expériences,
mais
aussi
par
la
rencontre
avec
d’autres
enfants
(compétences
cognitives,
motricité,
langage)
;
-‐ s’il réussit à relever les défis qui lui sont proposés, son estime de lui et son plaisir.
17
DETRAUX
J.-‐J.,
L’intégration
scolaire
d’enfants
déficients
en
milieu
non
spécialisé
:
les
enjeux,
Département
des
Sciences
cognitives,
Unité
de
Psychologie
et
de
Pédagogie
de
la
Personne
Handicapée,
Liège,
pp.
1-‐7
18
THERIAULT
C.,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particuliers,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
pp.
59-‐66
19
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherche
sur
le
Handicap
et
les
Inadaptations,
«
Intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle
»,
Vanves,
1988,
pp.61-‐65
20
DI
DUCA
M.,
BURNOTTE-‐ROBAYE
J.,
«
RéCréation
ouverte
:
guide
pratique
pour
l’intégration
des
enfants
en
situation
de
handicap
dans
les
activités
de
loisirs
»,
APeCH
ASBL,
2006,
pp.15-‐21
15
L’enfant
se
familiarise
également
avec
les
schémas
d’interactions
sociales
typiques
et
peut
développer
ses
habiletés
sociales,
les
compétences
sociales
nécessaires
pour
participer
à
ces
interactions
dites
«
typiques
».
Les
interactions
sociales
sont
généralement
plus
nombreuses
en
milieu
ordinaire
qu’en
milieu
spécialisé,
ce
même
si
le
niveau
d’interactions
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques
reste
inférieur
à
celui
des
enfants
dit
valides.
L’enfant
peut
nouer
des
amitiés,
des
relations
qui
vont
enrichir
son
réseau
;
il
apprend
à
communiquer
avec
les
autres
enfants
du
groupe
et
à
gérer
le
lien
social.
Si
l’enfant
est
bien
intégré
et
accepté
tel
qu’il
est
par
ses
pairs,
son
estime
de
soi
pourra
être
renforcée,
ainsi
que
sa
confiance
en
soi.
D’autre
part,
les
relations
sociales
contribuent
au
bien-‐être
et
au
bonheur
de
l’enfant.
Un
autre
effet
positif
de
l’inclusion
peut
être
la
relativisation
de
la
situation
de
handicap
et
de
l’effet
de
stigmate
par
l’enfant
(et
par
son
entourage,
ce
qui
aura
évidemment
un
impact
sur
son
image
de
lui).
Bien
intégré
au
groupe,
participant
à
la
vie
de
celui-‐ci,
capable
de
réaliser
des
activités
«
comme
les
autres
»,
l’enfant
peut
minimiser
la
portée
de
sa
situation
de
handicap,
se
sentir
valorisé.
-‐ peuvent
aussi
être
considérés
comme
des
conditions
de
réussite,
des
enjeux
de
l’inclusion,
facteurs
qui
vont
favoriser
le
processus
d’inclusion
;
-‐ «
sont
directement
influencés
par
la
réaction
des
intervenants
et
celles
des
autres
enfants.
Il
est
important
que
l’intervenant
soit
conscient
des
impacts
positifs
et
négatifs
de
l’inclusion
chez
l’enfant
afin
de
mieux
adapter
ses
interventions
en
vue
d’obtenir
des
impacts
positifs.
»21
Les
parents
et
la
famille
peuvent
également
retirer
des
bénéfices
de
l’inclusion
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
un
milieu
ordinaire.
21
THERIAULT
C.,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particuliers,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
p.62
16
Pour
les
parents,
cela
ouvre
l’éventail
des
choix
en
matière
d’accueil
de
leur
enfant
et
d’orientation
scolaire
par
la
suite
et
leur
permet
de
«
jouer
un
rôle
de
décideur
pour
[leur]
enfant
plutôt
que
d’être
contraints
de
parcourir
un
chemin
déjà
balisé
et
maintenir
les
orientations
les
plus
ouvertes
possibles
dans
un
cursus
de
formation,
dans
un
projet
de
vie.
[…]
Tout
ceci
contribue
à
l’estime
de
soi
et
à
la
valorisation
de
son
statut
de
parent.
»
22
Pour
les
parents,
la
fratrie,
les
grands-‐parents
et
la
famille
élargie,
le
fait
que
l’enfant
soit
intégré
dans
un
groupe
d’enfants
dits
«
valides
»
leur
permet
de
poser
un
autre
regard
sur
l’enfant,
de
relativiser
sa
situation
de
handicap.
Pour
les
parents,
«
voir
que
leur
enfant
peut
être
accepté,
aimé,
investi
par
d’autres
qu’eux-‐mêmes,
c’est
une
revalorisation
narcissique
pour
ces
parents
profondément
blessés.
»23
Les
autres
enfants
peuvent
également
tirer
profit
des
adaptations
et
aménagements
mis
en
place
pour
l’enfant
ayant
des
besoins
spécifiques
:
rythme
de
la
journée,
plus
grande
attention
aux
difficultés
individuelles,
meilleure
présentation
des
consignes,
jeux
22
DETRAUX
J.-‐J.,
L’intégration
scolaire
d’enfants
déficients
en
milieu
non
spécialisé
:
les
enjeux,
Département
des
Sciences
cognitives,
Unité
de
Psychologie
et
de
Pédagogie
de
la
Personne
Handicapée,
Liège,
p.3
23
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherche
sur
le
Handicap
et
les
Inadaptations,
«
Intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle
»,
Vanves,
1988,
p.
63
17
adaptés…
«
[…]
bien
plus,
la
présence
d’un
enfant
handicapé
[…]
est
un
révélateur
de
dysfonctionnements
[…]
et
peut
donc,
potentiellement,
permettre
l’amélioration
tant
du
climat
[…]
que
des
techniques
pédagogiques.
»24
Comme
on
le
disait
plus
haut,
la
présence
d’un
enfant
à
besoins
spécifiques
peut
aussi
être
le
révélateur
de
dysfonctionnements,
de
mise
en
lumière
des
difficultés
habituelles
de
l’institution
quelle
qu’elle
soit
et
obliger
l’équipe
à
s’interroger,
se
remettre
en
questions,
ce
qui
profite
in
fine
à
tous
(enfants
et
personnel
accueillant).
Enfin,
l’inclusion
peut
constituer
une
valorisation
du
travail,
des
acquis,
de
la
formation
du
personnel
encadrant,
du
fait
qu’elle
représente
quand
même
souvent
un
défi
pour
l’équipe.
4. Difficultés rencontrées
Si
l’inclusion
est
le
modèle
à
privilégier,
sa
mise
en
œuvre
peut
poser
quelques
difficultés,
aussi
bien
dans
le
chef
de
l’enfant,
que
de
ses
parents,
sa
famille,
les
autres
enfants
accueillis
ou
le
personnel
accueillant,
difficultés
que
nous
allons
brièvement
exposer
ci-‐
dessous.
24
DETRAUX
J.-‐J.,
L’intégration
scolaire
d’enfants
déficients
en
milieu
non
spécialisé
:
les
enjeux,
Département
des
Sciences
cognitives,
Unité
de
Psychologie
et
de
Pédagogie
de
la
Personne
Handicapée,
Liège,
p.3
18
a. Pour
l’enfant
L’inclusion
peut
être
vécue
difficilement
par
l’enfant
en
situation
de
handicap,
pour
trois
raisons
principales
:
-‐ «
L’enfant
peut
vivre
des
problèmes
d’adaptation,
plus
spécifiquement
dus
à
la
rigidité
qu’il
a
dans
les
routines
».
25
Un
enfant
en
situation
de
handicap
a
généralement
des
rituels
qui
le
sécurisent.
En
milieu
ordinaire,
ces
rituels
ne
pourront
peut-‐être
pas
être
réalisés.
Or,
pour
l’enfant
à
besoin
spécifiques,
tout
changement
peut
être
vécu
difficilement.
-‐ S’il
a
des
difficultés
d’intégration,
si
les
autres
enfants
ne
l’acceptent
pas
et
ne
l’incluent
pas
dans
leurs
activités,
l’enfant
à
besoins
spécifiques
peut
se
sentir
particulièrement
seul
lorsqu’il
est
accueilli
en
milieu
ordinaire.
-‐ Enfin,
étant
donné
que
le
milieu
ordinaire
présente
des
défis
plus
ambitieux
à
relever,
s’il
n’arrive
pas
à
réaliser
certaines
tâches,
l’enfant
peut
développer
une
image
de
lui
négative,
se
sentir
dévalorisé.
b. Pour les parents et les autres membres de la famille
Pour
les
parents
et
les
autres
membres
de
la
famille
de
l’enfant
en
situation
de
handicap,
la
comparaison
avec
les
autres
enfants
dits
«
normaux
»
peut
être
difficile
à
vivre.
Les
parents
(et
la
fratrie)
peuvent
se
sentir
embarrassés
et
découragés.
Il
y
a
également
le
risque
«
de
faire
croire
à
une
normalisation
et
de
soutenir
les
parents
dans
une
illusion
concernant
l’avenir
de
leur
enfant.
»26
25
THERIAULT
C.,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particuliers,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
p.61
26
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherche
sur
le
Handicap
et
les
Inadaptations,
«
Intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle
»,
Vanves,
1988,
p.
65
19
c. Pour
les
autres
enfants
Lorsqu’il
y
a
inclusion
d’un
enfant
à
besoins
spécifiques
dans
un
milieu
ordinaire,
dans
le
chef
des
autres
enfants
accueillis,
on
peut
rencontrer
la
peur
de
la
différence
(qui
peut
provoquer
un
certain
stress
et/ou
le
rejet
de
l’enfant
en
situation
de
handicap)
et/ou
de
la
jalousie
si
une
attention
plus
grande
est
portée
à
l’enfant
à
besoins
spécifiques
(et
donc
augmenter
la
présence
de
comportements
difficiles
visant
à
attirer
l’attention).
Pour
les
accueillants
et
autres
intervenants
auprès
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques
dans
un
milieu
ordinaire,
les
difficultés
peuvent
être
de
l’ordre
du
ressenti
(sentiment
d’incompétence,
stress,
découragement,
frustration)
et/ou
d’ordre
pratique
(surcharge
de
travail).
Ces
difficultés
seront
évidemment
exacerbées
si
les
ressources
mises
à
disposition
ne
sont
pas
adéquates.
L’intervenant
peut
également
«
être
confronté
aux
préjugés
et
aux
commentaires
désagréables
des
autres
parents
»28.
On
a
vu
que
l’inclusion
présente
de
nombreux
avantages
pour
l’enfant,
sa
famille
et
les
autres
acteurs
de
son
accueil
(autres
enfants
accueillis
et
intervenants)
;
qu’elle
présente
27
THERIAULT
C.,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particuliers,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
p.
60
28
Idem,
p.
65
29
ROSE
B.,
DOUMONT
D.,
“Quelle
intégration
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
?”,
Unité
d’Education
pour
la
Santé,
Louvain,
2007,
pp.
10-‐18
30
THERIAULT
C.,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particuliers,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
pp.
33-‐34
20
également
des
difficultés.
Voyons
à
présent
quels
sont
les
facteurs
qui
vont
la
favoriser
ou
la
rendre
plus
difficile.
Le
type
de
déficiences
et
le
niveau
d’incapacité
de
l’enfant
ont
un
impact
sur
l’inclusion
;
certaines
déficiences
et
incapacités
sont
en
effet
plus
facilement
«
gérables
»
que
d’autres.
Par
exemple,
dans
son
enquête
sur
«
L’intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle
»31,
le
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherches
sur
les
Handicaps
et
les
Inadaptations
note
que
les
enfants
présentant
des
troubles
du
comportement
sont
plus
difficiles
à
intégrer
que
les
enfants
sans
troubles
du
comportement.
Idem
pour
les
enfants
dont
le
pronostic
vital
est
engagé.
− le
fait
que
le
milieu
accueille
habituellement
des
enfants
d’âges
différents
:
les
accueillantes
travaillant
avec
des
groupes
d’âges
différents
seraient
plus
habituées
à
différencier
les
activités,
à
adapter
leur
rythme,
etc
;
31
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherche
sur
le
Handicap
et
les
Inadaptations,
«
Intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle
»,
Vanves,
1988,
184
p.
21
− la
présence
ou
non
d’autres
enfants
à
besoins
spécifiques
:
en-‐dessous
de
trois
ans,
l’enfant
à
besoin
de
se
reconnaître
dans
l’autre.
Privé
de
cette
reconnaissance,
l’enfant
peut
avoir
tendance
à
se
replier
sur
lui,
à
rejeter
les
autres
qui
sont
différents.
Que
l’inclusion
fonctionne
bien
ou
moins
bien
dépend
aussi
de
l’attitude
des
différents
acteurs
de
l’accueil
:
32
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.
15
22
thérapeutiques
des
soins.
Une
formation
centrée
sur
ces
deux
aspects
risquerait
a
contrario
d’avoir
pour
effet
négatif
sur
l’inclusion
de
renforcer
le
modèle
du
déficit
et
d’augmenter
la
résistance
à
la
diversité.
L’accueil
d’enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
implique
que
différents
intervenants
(accueillantes,
kinésithérapeutes…)
travaillent
ensemble.
Pour
une
inclusion
«
réussie
»,
il
est
essentiel
que
ces
intervenants
collaborent
et
communiquent
entre
eux
afin
d’harmoniser
leur
prise
en
charge.
f. Facteurs environnementaux
Enfin,
l’inclusion
est
facilitée
lorsque
l’environnement
tient
compte
des
particularités
de
tous
les
enfants,
dont
l’enfant
à
besoins
à
spécifiques,
ce
en
termes
d’aménagement
des
locaux
et
d’accessibilité
au
matériel.
Il
est
important
que
tous
les
enfants
puissent
utiliser
le
matériel
disponible
(jeux,
livres,
chaises,
assiettes,
gobelets
et
couverts,
etc)
et
que
tous
les
enfants
puissent
accéder
aux
différents
espaces
du
milieu
d’accueil.
33
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.
35
23
III. Les
types
de
milieux
d’accueil
en
Communauté
française
Nous
allons
à
présent
vous
présenter
les
différents
types
de
milieux
d’accueil
existant
en
Belgique,
chaque
milieu
présentant
ses
spécificités
pouvant
avoir
une
influence
sur
l’accueil
de
manière
générale,
sur
l’inclusion
de
manière
plus
particulière.
Par
milieux
d’accueil
ordinaires
nous
entendons
:
tous
les
milieux
d’accueil
qui
reçoivent,
en
même
temps,
des
enfants
dits
«
normaux
»
et
des
enfants
dits
«
à
besoins
spécifiques
».
Contrairement
aux
milieux
spécialisés
qui
n’accueillent
que
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques34.
Tous
ces
milieux
doivent
être
autorisés
et
sont
contrôlés
par
l’ONE36
qui
est
l’organisme
de
référence
de
la
Fédération
Wallonie
Bruxelles
pour
toutes
les
questions
relatives
à
l’enfance,
aux
politiques
de
l’enfance,
à
la
protection
de
la
mère
et
de
l’enfant,
à
l’accueil
de
l’enfant
en
dehors
de
son
milieu
familial
et
au
soutien
à
la
parentalité.
Dans
le
cadre
de
ses
missions,
l’ONE
s’occupe
de
l’agrément,
du
subventionnement,
de
34
VANDENBROECK
M.,
BOUDRY
C.,
DE
BRANDERE
K.
et
VENS
N.,
«
L'inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques
»,
Gand,
VBJK,
2010,
p.
8
35
OFFICE
DE
LA
NAISSANCE
ET
DE
L’ENFANCE,
Définitions
types
de
milieu
d’accueil,
http://www.one.be/index.php?id=1382,
page
consultée
le
15/06/2012
36
OFFICE
DE
LA
NAISSANCE
ET
DE
L’ENFANCE,
http://www.one.be,
page
consultée
le
15/03/2013
24
l’accompagnement,
du
contrôle
et
de
l’évaluation
de
l’accueil
de
l’enfant,
de
zéro
à
douze
ans
et
plus,
en
dehors
de
son
milieu
familial.
a. Milieux collectifs
La
crèche
est
un
milieu
d’accueil
subventionné,
agréé
et
autorisé,
qui
accueille
des
enfants
âgés
de
zéro
à
trois
ans.
Les
enfants
sont
encadrés
par
du
personnel
qualifié.
Les
normes
d’encadrement
prévoient
une
puéricultrice
(ou
autres
qualifications
assimilées)
pour
sept
places,
une
infirmière
pour
quarante-‐huit
places
et
une
assistante
sociale
à
mi-‐
temps
pour
quarante-‐huit
places.
La
crèche
parentale
est
un
milieu
d’accueil
subventionné,
agréé
et
autorisé,
conçu
pour
accueillir
en
collectivité
et
en
externat
des
enfants
âgés
de
zéro
à
trois
ans
encadrés
en
partie
par
du
personnel
qualifié
et
en
partie
par
des
parents.
Les
normes
d’encadrement
prévoient
trois
équivalent
temps-‐plein
et
demi
pour
14
places
(dont
min.
1,75
ETP
assuré
par
des
puéricultrices
et
max
1,5
ETP
assuré
par
des
parents
et
0,25
ETP
par
une
infirmière).
La
maison
d’enfants
est
un
milieu
d’accueil
autorisé
et
éventuellement
agréé
(mais
non-‐
subventionné),
conçu
pour
accueillir
en
collectivité
et
en
externat
de
neuf
à
vingt-‐quatre
enfants
âgés
de
zéro
à
six
ans,
encadrés
par
un
minimum
de
personnel
qualifié.
Les
normes
d’encadrement
prévoient
deux
équivalent
temps
plein
ayant
une
formation
25
psycho-‐médico-‐sociale
reconnue
pour
neuf
places
et
un
mi-‐temps
en
plus
par
tranches
de
trois
places.
Un
quart-‐temps
est
également
prévu
pour
la
direction
par
tranche
de
douze
places.
Les
autres
milieux
collectifs
(notamment
les
haltes
garderie)
sont
des
milieux
d’accueil
collectif
autorisés
(mais
non-‐agréés
et
non-‐subventionnés),
qui
développent
des
solutions
d’accueil
originales
et
souples
pour
répondre
aux
besoins
spécifiques
de
certaines
familles,
qui
peuvent
recevoir
un
nombre
variable
d’enfants
de
zéro
à
six
ans.
Les
normes
d’encadrement
sont
identiques
aux
maisons
d’enfants.
b. Milieux familiaux
Les
accueillantes
conventionnées
sont
des
personnes
physiques
qui
assurent
un
accueil
à
caractère
familial
pour
des
enfants
de
zéro
à
six
ans
dans
un
lieu
adapté
à
cette
fin.
Elles
sont
conventionnées
avec
un
service
et
contrôlées
par
l’ONE
et
peuvent
accueillir
de
un
à
quatre
enfants
équivalent
temps-‐plein
et
maximum
cinq
enfant
par
jour
en
même
temps.
Leurs
heures
d’ouvertures
sont
variables
en
fonction
de
l’accueillante
et
avec
l’accord
du
service.
Les
accueillantes
autonomes
sont
des
personnes
physiques
qui
assurent
un
accueil
à
caractère
familial
pour
des
enfants
de
zéro
à
six
ans
dans
leur
propre
domicile,
de
jour
et/
ou
de
nuit.
Elles
ne
sont
pas
conventionnées
avec
un
service
mais
sont
contrôlées
par
l’ONE.
Comme
les
accueillantes
conventionnées,
elles
peuvent
accueillir
de
un
à
quatre
enfants
équivalent
temps-‐plein
et
maximum
cinq
enfant
par
jour
en
même
temps
et
elles
fixent
elles-‐mêmes
leurs
heures
d’ouvertures.
Les
co-‐accueillantes
autonomes
ou
conventionnées
sont
des
personnes
physiques,
liées
par
une
convention
de
collaboration,
qui
assurent
ensemble
un
accueil
à
caractère
familial
pour
des
enfants
de
zéro
à
six
ans
dans
un
même
lieu
adapté
à
cette
fin.
Le
nombre
d’enfants
inscrits
ne
peut
dépasser
quatorze
enfants
soit
sept
enfants
par
accueillante.
Le
nombre
d’enfants
accueillis
simultanément
est
de
maximum
dix.
Dès
que
plus
de
cinq
enfants
sont
présents
simultanément,
la
présence
des
deux
accueillantes
est
requise.
26
c. Tableau
récapitulatif
Taux
d'encadrement
Formation
initiale
Capacité
Type
éventuelle non
collectif
exigée
1ETP
pour
9
à
24
places
0-‐6
ans
Maison
d’enfants
ment
4,8
places
Autres
milieux
non
non
collectif
souhaitée
1ETP
pour
variable
0-‐6
ans
collectifs
4,8
places
27
IV. L’ergothérapie
appliqué
au
domaine
de
la
petite
enfance37
Dans
les
premiers
chapitres
de
cette
partie
théorique,
nous
avons
vu
ce
que
recouvrent
les
notions
d’enfant
à
besoins
spécifiques/en
situation
de
handicap
et
d’inclusion.
Nous
avons
vu
également
les
différents
types
de
milieux
d’accueil
existant
en
Communauté
française.
Il
nous
reste
à
présent,
pour
introduire
la
partie
pratique
de
ce
travail,
à
voir
les
domaines
d’action
de
l’ergothérapie
appliquée
à
la
petite
enfance.
Revoyons
pour
commencer
la
définition
générale
de
l’ergothérapie,
son
public
cible
et
ses
domaines
d’actions
:
37
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
pp.
1-‐459
28
2. L’ergothérapie
appliquée
à
la
petite
enfance
L’ergothérapie
s’adresse
donc
à
un
public
vaste
et
les
compétences
de
l’ergothérapeute
sont
nombreuses
et
variées.
L’objet
de
ce
point
sera
de
montrer,
dans
un
premier
temps,
pourquoi
il
est
important
de
mettre
en
place
dès
le
plus
jeune
âge
un
programme
d’intervention
auprès
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
;
dans
un
deuxième
temps,
de
voir
quelles
sont
les
actions
que
l’ergothérapeute
peut
mettre
en
place
pour
le
public
particulier
que
représentent
les
enfants
à
besoins
spécifiques.
Plusieurs
études
ont
démontré
l’importance
et
l’efficacité
de
la
stimulation
précoce,
que
l’on
peut
définir
comme
un
ensemble
d’actions
visant
à
améliorer
les
capacités
du
nouveau-‐né,
du
nourrisson
ou
de
l’enfant
qui
présente
des
problèmes
au
niveau
de
son
développement,
à
maximiser
le
potentiel
de
l’enfant
en
situation
de
handicap,
ce
«
en
intervenant
directement
auprès
de
lui
[…]
dans
les
différentes
sphères
de
son
développement.
»40
Selon
GAGNON
et
COLIN
,
«
la
stimulation
précoce
doit
s’effectuer
le
plus
tôt
possible
dans
la
vie
de
l’enfant
(entre
0
et
5
ans)
[ce,
afin
de
profiter
de
la
plasticité
du
cerveau
et
des
muscles
à
l’âge
le
plus
jeune].
Elle
débute
dès
l’identification
d’un
retard
de
développement,
avec
ou
sans,
diagnostic,
et
elle
s’étend
de
la
naissance
à
l’entrée
à
l’école
de
l’enfant
[.
Elle]
intervient
donc
dans
toutes
les
sphères
du
développement
d’un
enfant
:
motrice,
cognitive,
de
l’adaptation
sociale
et
du
langage.
»
41
Les
deux
auteures
ajoutent
que
l’âge
de
l’enfant
(0-‐5ans),
l’intensité
de
l’intervention,
l’environnement
où
se
fait
l’intervention,
la
disponibilité
des
services
individualisés
à
40
CRADI
et
le
Regroupement
pour
la
Trisomie
21,
La
stimulation
précoce
:
une
avenue
à
privilégier
davantage
dans
l’intervention
auprès
des
enfants
ayant
une
déficience
intellectuelle,
Montréal,
janvier
2008
In
GAGNON
M.-‐C.
et
COLIN
T.,
Stimuler
tôt,
agir
ensemble,
une
intervention
porteuse
d’avenir
!
Pour
une
vision
renouvelée
de
la
stimulation
précoce
des
enfants
présentant
une
déficience
intellectuelle,
Comité
Régional
des
associations
pour
la
déficience
intellectuelle,
Montréal,
2009
p.
9
41
Idem
p.
10
29
l’enfant,
la
transdisciplinarité
(orthophonie,
ergothérapie,
physiothérapie
etc.)
et
la
participation
de
la
famille
sont
autant
de
facteurs
«
déterminants
dans
la
réussite
de
la
stimulation
précoce
»
42
et
que,
pour
produire
des
effets
positifs,
le
travail
de
stimulation
doit
être
multidisciplinaire
et
en
fonction
des
besoins
de
l’enfant.
Ci-‐dessous,
nous
allons
tenter,
nous
appuyant
sur
l’ouvrage
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
de
définir
la
place
de
l’ergothérapeute
au
sein
d’équipes
pluridisciplinaires
dans
ces
différentes
sphères.
b. Spécificités de l’ergothérapeute dans les différentes sphères de la vie de l’enfant
Scolarité
42
CRADI
et
le
Regroupement
pour
la
Trisomie
21,
La
stimulation
précoce
:
une
avenue
à
privilégier
davantage
dans
l’intervention
auprès
des
enfants
ayant
une
déficience
intellectuelle,
Montréal,
janvier
2008
In
GAGNON
M.-‐C.
et
COLIN
T.,
Stimuler
tôt,
agir
ensemble,
une
intervention
porteuse
d’avenir
!
Pour
une
vision
renouvelée
de
la
stimulation
précoce
des
enfants
présentant
une
déficience
intellectuelle,
Comité
Régional
des
associations
pour
la
déficience
intellectuelle,
Montréal,
2009
p.
11
43
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
22
30
Par
les
enseignants,
«
l’ergothérapie
est
définie
[…]
comme
une
rééducation
(fonctionnelle),
une
facilitation
(des
apprentissages),
un
aménagement
(du
matériel
et
des
outils),
une
décomposition
(des
notions),
une
réadaptation
(intégration
scolaire).
Les
notions
d’inventivité
(Mac
Gyver
!),
de
créativité,
de
sens
de
l’observation
reviennent
aussi
souvent
[quand
il
s’agit
de
décrire
l’ergothérapeute
en
milieu
scolaire]».44
Vie quotidienne
Par
ses
compétences,
l’ergothérapeute
va
mettre
en
place
des
moyens
qui
vont
faciliter
le
travail
des
parents,
des
équipes
soignantes
ou
du
personnel
accueillant
et
augmenter
l’autonomie
de
l’enfant
dans
ses
activités
quotidiennes
(habillage,
toilette,
repas,
déplacement…).
«
Pour
arriver
à
ses
fins,
l’ergothérapeute
va
réaliser
une
éducation
gestuelle,
un
entrainement
aux
activités
de
la
vie
quotidienne
par
des
mises
en
situation.
Il
va
également,
prodiguer
des
conseils
à
l’enfant,
et
à
la
famille,
quant
aux
installations
et
utilisation
du
matériel
».45
Vie sociale
Nous
avons
déjà
évoqué
à
plusieurs
reprises
l’importance
pour
l’enfant
à
besoins
spécifiques,
comme
pour
tout
enfant,
de
pouvoir
mener
une
vie
sociale
et
d’interagir
avec
son
environnement.
Du
fait
de
la
situation
de
handicap,
la
vie
sociale
de
l’enfant
peut
être
perturbée,
soit
qu’il
communique
difficilement,
n’accède
pas
aux
jeux
de
ses
pairs,
ne
peut
réaliser
les
mêmes
activités
ou
de
la
même
façon.
«
La
connaissance
des
enfants
(capacités
physiques
et/ou
cognitives,
incapacités,
pathologie)
ainsi
que
ses
compétences
dans
le
domaine
de
la
réadaptation
permettent
à
l’ergothérapeute
d’intervenir
auprès
des
éducateurs
pour
les
renseigner
sur
les
moyens
que
l’enfant
peut
mettre
en
œuvre
44
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
22,
p.22
45
Idem,
p.
23
31
pour
accéder
aux
activités
proposées
et
pour
faciliter
leurs
accès
(installation
optimale,
apport
d’aides
technique,
adaptation
du
matériel
et
des
jeux…)
».46
Perspectives d’avenir
De
par
sa
vision
globale
de
l’enfant
et
parce
qu’il
a
généralement
des
contacts
avec
l’ensemble
des
professionnels
intervenant
auprès
de
lui,
l’ergothérapeute
peut
participer
au
bilan
des
aptitudes,
à
l’évaluation
des
compétences,
du
potentiel
de
l’enfant,
évaluation
qui
est
déterminante
pour
l’orientation
de
l’enfant
et
dans
la
définition
de
ses
perspectives
d’avenir.
Tout
comme
l’ergothérapie,
«
la
psychomotricité,
est
une
profession
paramédicale
qui
s’exerce,
entre
autres,
auprès
des
enfants
qui
présentent
des
difficultés
d’adaptation
au
monde
à
cause
d’une
intégration
perceptivo-‐motrice
perturbée.
»47
46
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
24
47
Idem,
p.
20
32
Ce
qui
la
différencie
de
l’ergothérapie
est
que
«
cette
profession
est
basée
sur
le
constat
que
les
désordres
moteurs
ne
répondent
pas
obligatoirement
à
des
lésions
neurologiques,
mais
peut-‐être
aussi
à
l’expression
de
troubles
affectifs.
Le
psychomotricien
trouve
sa
spécificité
dans
la
recherche
du
bien
être
de
l’enfant
et
de
sa
relation
avec
autrui
et
son
environnement.
Les
médiations
utilisées,
sont,
entre
autres,
des
techniques
de
relaxation
(Snoezelen,
balnéothérapies…),
d’expression
corporelle
et
rythmique
(théâtre,
danse,
musique…)
».
«
L’orthophonie
[…]
consiste
à
prévenir,
à
évaluer
et
à
prendre
en
charge
(…)
les
troubles
de
la
voix,
de
l’articulation,
de
la
parole,
ainsi
que
les
troubles
associés
à
la
compréhension
du
langage
oral
et
écrit
et
à
son
expression
;
à
dispenser
l’apprentissage
48
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
21
49
Idem
50
Idem
33
d’autres
formes
de
communication
non
verbale
permettant
de
compléter
ou
de
suppléer
ces
fonctions
»51.
Remarques
1) Il
est
à
noter
qu’une
même
activité
peut
être
un
moyen
adopté
par
plusieurs
rééducateurs.
Le
jeu,
par
exemple,
est
l’outil
privilégié
de
l’ergothérapeute
mais
est
également
utilisé
par
d’autres
professionnels,
l’apprentissage
chez
l’enfant
passant
principalement
par
l’activité
ludique.
Un
même
moyen
peut
être
utilisé
à
des
fins
différentes.
2) Si
les
professionnels
intervenant
auprès
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques
utilisent
des
moyens
et
techniques
similaires,
pour
traiter
parfois
les
mêmes
problématiques,
ce
qui
les
différencie,
c’est
surtout
le
regard,
la
vision
spécifique
que
chacun
porte
sur
l’enfant.
«
C’est
cette
différence
qui
assure
la
51
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
21
52
Idem
53
Idem
34
complémentarité
entre
les
professionnels
qui
ont
pour
unique
but
d’améliorer
son
quotidien
et
lui
permettre
d’évoluer
dans
un
cadre
harmonieux
».54
Pour
clôturer
la
partie
théorique
du
travail
et
avant
d’entamer
sa
partie
pratique,
nous
souhaitons
aborder
ici
très
brièvement
les
rares
initiatives
mises
en
place
en
Belgique
pour
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
dans
des
milieux
d’accueil
ordinaire.
L’enquête
du
Hooger
Instituut
Voor
Arbeid,
publiée
en
2OOO,
avait
pour
objectif
de
connaître
les
habitudes
des
familles
flamandes
en
général
et
particulièrement
les
familles
présentant
des
spécificités
(familles
avec
enfant
en
situation
de
handicap,
familles
immigrantes)
en
matière
d’accueil
des
enfants
:
qui
utilise
ces
services
?
Quand
et
pour
quelles
occasions
?
Quels
types
de
garde
sont
privilégiés
?
Concernant
les
familles
avec
un
enfant
en
situation
de
handicap,
cette
enquête
a
permis
notamment
de
mettre
en
évidence
que
les
mamans
ayant
un
enfant
à
besoins
spécifiques
travaillent
moins
et
que,
par
conséquent,
les
revenus
familiaux
sont
moins
élevés.
Deux
tiers
des
mamans
ont
diminué
leur
charge
de
travail
ou
sont
restées
à
la
maison
après
la
naissance
de
leurs
enfants
ayant
des
besoins
spécifiques.
L’enquête
a
également
mis
en
exergue
que
les
parents
d’un
enfant
en
situation
de
handicap
se
posent
souvent
des
questions
sur
les
milieux
d’accueil
ordinaires
et
préféreraient
choisir
ce
type
d’accueil
mais
craignent
que,
notamment,
les
soins
ne
soient
pas
adaptés
à
leur
enfant.
54
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
Ergothérapie
en
pédiatrie,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
25
35
2.
Appel
à
projets
de
l’AWIPH
− accompagner
les
professionnels
des
milieux
d’accueil
dans
l’élaboration
de
projets
d’inclusion
(soutien
des
équipes
de
formation)
;
− sensibiliser
enfants,
familles
et
accueillantes
pour
favoriser
l’accueil
dans
les
milieux
ordinaires
;
− outiller
le
personnel
afin
qu’il
développe
ses
compétences
face
au
handicap
(organisation,
prestations
en
situation
concrète
de
travail,
coordination
avec
des
partenaires,
mise
à
disposition
de
ressources)
;
− coordonner
le
réseau
des
services
spécialisés
dans
l’accompagnement,
l’accueil
et
le
suivi
des
enfants
présentant
un
handicap
(locaux)
et
des
services
généralistes,
à
destination
de
tous
les
citoyens,
en
matière
d’accueil
de
la
petite
enfance.
Ces
structures
ont
déjà
publié
trois
rapports
d’activités
présentant
:
la
composition
des
équipes,
le
nombre
d’enfants
intégrés,
le
nombre
de
milieux
d’accueil
sensibilisés
et
accompagnés,
les
actions
réalisées,
etc.
55
AGENCE
WALLONNE
POUR
L’INTEGRATION
DES
PERSONNES
HANDICAPEES,
Ses
missions
–
son
fonctionnement,
http://www.awiph.be/AWIPH/missions_fonctionnement/index.html,
page
consultée
le
15/06/20122
36
Figure
1
-‐
Nombre
d'enfants
intégrés
par
projet56
56
BECLIN
G.,
Synthèse
des
rapports
d’activités
2012
–
Initiative
Spécifique
–
Accueil
de
la
petite
enfance,
2013,
p.
8
37
Figure
2
-‐
Nombre
d'enfants
intégrés
selon
le
type
de
MA57
Le
deuxième
graphique
représente
le
nombre
d’enfants
intégrés
selon
le
type
de
milieu
d’accueil.
Sur
ce
graphique,
nous
pouvons
constater
qu’il
y
a
plus
d’enfants
intégrés
au
sein
des
milieux
collectifs
que
des
milieux
familiaux.
Ce
phénomène
est
expliqué
par
le
fait
qu’
«
il
est
globalement
plus
difficile
d’entrer
chez
une
accueillante
que
dans
un
milieu
collectif.
En
effet,
celle-‐ci,
le
plus
souvent,
assure
seule
l’accueil
d’enfants
à
son
domicile.
Il
ne
lui
est
pas
possible
de
déléguer
cette
garde
à
une
tierce
personne
»58.
57
BECLIN
G.,
Synthèse
des
rapports
d’activités
2012
–
Initiative
Spécifique
–
Accueil
de
la
petite
enfance,
2013,
p.
10
58
Idem,
p.
11
38
Figure
3
-‐
Age
et
sexe
des
enfants
intégrés
59
Nous
pouvons
voir
que
la
majorité
des
enfants
intégrés
sont
de
sexe
masculin
et
sont
âgés
de
un
à
trois
ans.
Plusieurs
hypothèses
sont
proposées
pour
expliquer
ce
phénomène
:
-‐ Dans
les
premiers
mois
de
vie
de
l’enfant,
certaines
difficultés
ne
sont
pas
perceptibles
et
ne
peuvent
dès
lors
être
diagnostiquées.
L’enfant
ne
sera
pas
considéré
comme
enfant
à
besoins
spécifiques.
-‐ Les
soins
de
nursing
au
tout
jeune
enfant
diffèrent
peu
que
le
nourrisson
soit
en
situation
de
handicap
ou
non.
Dès
lors,
de
la
même
manière
que
dans
la
première
hypothèse,
l’enfant
n’est
pas
considéré
comme
enfant
à
besoins
spécifiques.
-‐ «
Une
dernière
piste
a
trait
aux
difficultés
vécues
par
la
famille
pour
inscrire
leur
enfant
dans
un
milieu
d’accueil
:
conseil
de
garder
plus
longtemps
l’enfant
fragile
à
la
maison,
crainte
de
ne
pas
être
accueilli,
inscription
tardive,…
»60.
59
BECLIN
G.,
Synthèse
des
rapports
d’activités
2012
–
Initiative
Spécifique
–
Accueil
de
la
petite
enfance,
2013,
p.
11
60
Idem,
p.11
39
VI. Conclusion
Nous
arrivons
à
la
fin
de
la
partie
théorique
de
notre
travail
qui
nous
a
permis
de
redéfinir
certains
concepts
clés
et
de
mettre
en
exergue
que
des
«
besoins
spécifiques
»
peuvent
et
gagnent
à
être
satisfaits
dans
les
milieux
ordinaires
de
vie
plutôt
que
dans
des
milieux
adaptés,
ce
dans
une
conception
inclusive
de
l’accueil.
Nous
avons
également
les
facteurs
influençant
l’inclusion
et
les
actions
possibles
de
l’ergothérapeute
pour
faciliter
celles-‐ci.
Nous
allons
à
présenter
passer
à
la
partie
pratique
de
notre
travail
:
nous
commencerons
par
exposer
notre
méthodologie
et
le
contenu
de
nos
questionnaires.
Nous
détaillerons
ensuite
les
réponses
obtenues,
qui
seront
ensuite
discutées
et
interprétées.
Avant
de
conclure,
nous
discuterons,enfin
notre
méthodologie.
40
METHODOLOGIE
41
I. Hypothèse
Pour
réaliser
cette
étude,
nous
avons
envoyé
des
questionnaires
à
différentes
personnes
intervenant
au
sein
de
milieux
d’accueil
(accueillantes
autonomes,
puéricultrices,
parents,
ergothérapeutes,…),
dans
l’objectif
de
mettre
en
évidence,
grâce
à
leurs
réponses,
les
rôles
que
pourraient
jouer
l’ergothérapeute
au
sein
de
ceux-‐ci.
Pour
ce
travail,
nous
avons
choisi
l’enquête
qualitative,
méthode
qui
nous
paraissait
la
plus
appropriée
au
vu
de
notre
objectif
:
non
pas
d’établir
des
statistiques
sur
les
interventions
de
l’ergothérapeute
en
milieu
d’accueil
mais
plutôt
de
voir
en
quoi
celles-‐ci
peuvent
avoir
un
sens
et
en
quoi
elles
consisteraient.
Les
questionnaires
ont
été
envoyés
par
courrier
ou
remis
en
mains
propres
aux
intervenants
en
fonction
de
leur
localisation
géographique.
Nous
avons
accompagnés
ceux-‐ci
d’une
lettre61
de
présentation
de
notre
projet
et
nous
avons
demandé
aux
participants
de
nous
envoyer
une
réponse,
par
mail
ou
par
courrier,
dans
un
délai
de
deux
semaines,
ceci
afin
d’éviter
un
trop
longue
attente
pour
l’analyse
des
résultats.
IV. Echantillon
Pour
réaliser
cette
enquête,
nous
avons
choisi
d’envoyer
des
questionnaires
aux
travailleurs
et
intervenants
des
milieux
d’accueil
(qu’il
s’agisse
de
puéricultrices,
61
Voir
annexe
n°5
42
ergothérapeutes,
accueillantes,
assistants
sociaux,
psychologues,
etc)
mais
également
à
plusieurs
parents
d’enfants
à
besoins
spécifiques.
Nous
avons
demandé
l’autorisation
à
plusieurs
services
de
garde
de
nous
fournir
les
coordonnées
de
différents
milieux
d’accueil
et
d’accueillantes
avec
lesquels
ils
travaillent.
Nous
avons
recherchés
des
ergothérapeutes
travaillant
avec
des
enfants
et
nous
sommes
rentrés
en
contact
avec
les
gestionnaires
des
neuf
projets
d’intégration62
en
Wallonie
afin
de
pouvoir
interroger
leurs
équipes.
Le
sexe,
l’âge,
ainsi
que
le
niveau
et
le
type
d’études
(médicales,
paramédicales,
sociales,
etc.)
des
intervenants
peuvent
représenter
des
biais
lors
de
notre
travail
c’est
pourquoi
ils
ont
de
l’importance.
Ceux-‐ci
seront
décrits
dans
la
dernière
partie
du
travail
(discussion).
La
CIF
«
propose
une
terminologie
et
un
langage
commun
pour
enregistrer
les
problèmes
relatifs
aux
fonctions
et
aux
structures
du
corps,
aux
limitations
d’activité
et
aux
62
Annexe
n°6
63
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
CTNERHI,
2008,
p.
IX
43
restrictions
de
participation
qui
peuvent
se
manifester
durant
la
petite
enfance,
l’enfance
et
l’adolescence
ainsi
que
les
facteurs
environnementaux
pertinents
»64.
Les
cinq
concepts
qui
fondent
la
CIF
ont
été
explicités
en
page
6
du
présent
travail.
Pour
rappel,
voici
comment
les
interactions
entre
ces
différents
concepts
sont
modélisées
:
LA
CIF
présente
un
listing
des
facteurs
environnementaux,
que
nous
avons
utilisé
pour
mettre
en
forme
les
réponses
obtenues
à
nos
questionnaires,
les
catégoriser
et
définir
lesquels
font
office
de
facilitateurs
ou
d’obstacles
à
l’inclusion.
Partant
des
obstacles,
nous
avons
ensuite
vérifié
si
l’ergothérapeute
est
en
capacité
de
les
supprimer
ou
de
les
atténuer,
et
donc
si
son
intervention
est
pertinente.
64
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
CTNERHI,
2008,
p.
IX
65
Idem
p.
18
44
VI. Questionnaires
L’objectif
de
ce
questionnaire
est
de
connaître
les
difficultés
quant
à
la
recherche
d’un
milieu
d’accueil,
les
questions
qui
se
posent
quant
aux
choix
du
milieu
d’accueil
spécialisé
ou
non,
les
facteurs
influençant
ce
choix,
l’expérience
vécue,
les
répercussions
sur
l’enfant,
etc.
L’objectif
de
ce
questionnaire
est
de
connaître
les
facteurs
favorisant
ou
non
la
décision
quant
à
l’accueil
ou
non
d’un
enfant
avec
des
besoins
spécifiques,
relever
les
expériences
déjà
réalisées,
lister
les
éventuelles
obstacles
et
facilitateurs,
…
66
Voir
annexe
n°1
67
Voir
annexe
n°2
45
c. Questionnaires
destinés
aux
ergothérapeutes
travaillant
au
sein
de
services
de
garde68
Dans
ces
questionnaires,
nous
avons
axés
nos
questions
sur
le
travail
de
l’ergothérapeute
sur
le
terrain
afin
d’établir
un
listing
des
interventions
réalisées.
Ces
questionnaires
ont
été
distribués
au
sein
de
services
d’aide
précoce
ou
d’autres
services
intervenant
au
sein
de
milieu
d’accueil
pour
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques.
Le
but
de
ces
questionnaires
est
de
pouvoir
lister
ce
que
ces
services
proposent
comme
interventions
pour
évaluer
ensuite
la
nécessité
de
l’intervention
d’un
ergothérapeute
au
sein
des
milieux
d’accueil.
2. Pré-‐tests
Après
avoir
rédigé
les
questionnaires,
j’ai
demandé
à
un
groupe
cible
(composé
de
deux
accueillantes,
d’un
parent
et
d’une
assistante
sociale)
de
bien
vouloir
répondre
à
mes
questionnaires
afin
d’évaluer
la
pertinence
et
la
formulation
de
ceux-‐ci.
Suite
à
ce
pré-‐
test,
des
modifications
ont
été
apportées
à
nos
questionnaires.
Nous
avons
dû
reformuler
certaines
questions
jugées
comme
trop
suggestives
(«
quelles
sont
les
obstacles
à
l’inclusion
?
»,
«
quels
sont
les
bénéfices
?
»)
ou
conduisant
à
un
biais
de
désirabilité
sociale
(«
accepteriez-‐vous
d’accueillir
un
enfant
à
besoins
spécifiques
?
»).
68
Voir
annexe
n°3
69
Voir
annexe
n°4
46
PARTIE
PRATIQUE
47
I. Présentation
des
résultats
Après
vous
avoir
présenté
notre
méthodologie,
nous
allons
à
présent
vous
exposer
les
réponses
obtenues
aux
différents
questionnaires
;
celles-‐ci
seront
ensuite
interprétées
et
discutées
dans
la
quatrième
et
dernière
partie
de
ce
travail.
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
48
b. Question
n°2
:
Pour
quelle(s)
raison(s)
avez-‐vous
choisi
l’accueil
ordinaire
pour
votre
enfant
?
-‐ «
nous
voulions
garder
la
même
accueillante
pour
tous
nos
enfants
»
;
-‐ «
nous
ne
voulions
pas
mettre
notre
enfant
dans
un
milieu
spécialisé
»
;
-‐ «
par
choix
»
;
-‐ «
nous
voulions
donner
toutes
ses
chances
à
notre
enfant
»
;
-‐ «
nous
avions
besoin
de
travailler
et
de
souffler
»
;
-‐ «
pas
d’autre
choix,
nous
n’avions
rien
de
prévu
ailleurs
».
Oui
Non
Les
personnes
ayant
répondu
«
oui
»
précisent
toutes
les
deux
qu’elles
ont
fait
face
à
des
refus
de
la
part
des
milieux
d’accueil.
49
d. Question
n°4
:
Dans
quel
type
de
milieu
d’accueil
votre
enfant
est-‐il
ou
a-‐t-‐il
été
accueilli
?
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Milieu
d'accueil
collecˆf
Milieu
d'accueil
familial
Autres
types
de
milieux
d'accueil
Les
enfants
accueillis
en
milieu
collectif
ont
tous
les
deux
été
accueillis
en
crêche.
Quant
à
eux,
les
enfants
accueillis
en
milieu
familial,
ont
été
accueillis
soit
chez
une
accueillante
conventionnée
soit
chez
une
co-‐accueillante
conventionnée.
e. Question
n°5
:
Selon
vous,
quel
est
ou
quels
sont
les
impacts
de
l’inclusion
en
milieu
ordinaire
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
50
f. Question
n°6
:
Quel
type
de
relation
entretenez-‐vous
avec
le
personnel
du
milieu
d’accueil
?
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Un
parent
précise
que
la
relation
n’était
pas
facile
au
début
car
il
refusait
les
remarques
de
l’accueillant-‐e-‐s
et
avait
peur
de
lui
laisser
son
fils.
Pour
les
autres
parents
la
relation
semble
toujours
avoir
été
bonne
(
«
même
objectifs
pour
l’enfant
»,
«
même
longueur
d’onde
»).
g. Question
n°7
:
Votre
enfant
est-‐il
suivi
par
d’autres
professionnels
au
sein
du
milieu
d’accueil
?
Oui
Non
Sur quatre enfants, trois sont suivis par des professionnels au sein du milieu d’accueil.
-‐ un
par
une
logopède
qui
intervient
pour
les
troubles
de
la
mastication
,de
la
déglutition,
l’apprentissage
du
braille,…
;
-‐ le
deuxième
par
un
kinésithérapeute
(
trouble
du
tonus,
marche,
équilibre,…)
et
par
une
ergothérapeute
(psychomotricité,
dextérité,
orthèse,…)
;
-‐ Le
troisième
par
un
kinésithérapeute
et
par
un
service
d’aide
précoce.
51
h. Question
n°8
:
Aimeriez
vous
que
votre
enfant
soit
suivi
par
un
professionnel
au
sein
du
milieu
d’accueil
?
Les
parents
de
l’enfant
non
suivi
par
une
professionnel
au
sein
du
milieu
d’accueil,
aimerait
que
leur
enfant
le
soit.
Oui
Non
j. Question
n°10
:
Pensez
vous
qu’une
prise
en
charge
par
un
ergothérapeute
serait
pertinente
dans
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
?
Tous
les
parents
s’accordent
à
dire
qu’une
prise
en
charge
ergothérapeutique
serait
pertinente.
-‐ qu’elles
ont
des
«
trucs
et
astuces
»
permettant
de
rendre
plus
faciles
certaines
tâches
de
la
vie
quotidienne
(repas,
etc.)
;
-‐ que
l’ergothérapeute
pourrait
aménager
l’environnement
dont
l’espace
de
jeu
;
-‐ que
l’ergothérapeute
pourrait
les
aider
en
leur
proposant
des
activités
à
faire
avec
leur
enfant,
des
jeux
adaptés
à
leur
enfant
;
-‐ que
l’ergothérapeute
pourrait
intervenir
en
prenant
en
charge
l’enfant
au
sein
du
milieu
d’accueil
pendant
la
garde.
52
2. Résultats
des
questionnaires
destinés
aux
membres
du
personnel
des
milieux
d’accueil
Milieu
d'accueil
collecˆf
Milieu
d'accueil
familial
Autre
type
de
milieu
d'accueil
Trois
accueillantes
interrogées
sur
les
six
travaillent
dans
un
milieu
collectif,
plus
précisement
dans
une
crêche.
Les
trois
autres
accueillantes
travaillent
en
milieu
familial
(
deux
accueillantes
conventionnées
et
une
co-‐accueillante).
Oui
Non
53
Deux
accueillantes
sur
les
six
n’ont
jamais
accueilli
un
enfant
à
besoins
spécifiques
(
une
sur
travaillant
en
milieu
collectif
et
l’autre
travaillant
en
milieu
familial).
c. Question n°3 : Seriez-‐vous en mesure d’accueillir un enfant à besoins spécifiques ?
Les accueillantes n’ayant jamais accueilli un enfant à besoins spécifiques ont répondu :
-‐ «
Tout
dépend
le
handicap
mais
je
pense
que
oui
»
;
-‐ «
Non,
nous
aurions
peur
d’être
stigmatisées
et
nous
ne
connaissons
rien
au
handicap.
Notre
travail
est
déjà
assez
dur
parfois.
».
d. Question
n°4
:
Selon
vous,
qu’est-‐ce
qui
faciliterait
l’accueil
d’enfant
à
besoins
spécifiques
?
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Voici
ce
qui
ressort
:
-‐ cinq
accueillantes
sur
six
aimerait
recevoir
une
formation
sur
le
handicap.
;
-‐ quatre
accueillantes
pense
que
la
présence
(l’accompagnement
par)
d’un
professionnel
du
handicap
serait
un
facilitateur
;
-‐ trois
accueillantes
estiment
que
des
moyens
matériels
seraient
nécessaires
(infrastructure,
jeux
ou
matériel
plus
adaptés)
;
-‐ une
accueillante
pense
que
des
moyens
financiers
faciliteraient
l’accueil,
pour
l’achat,
par
exemple,
de
matériel
adapté
;
54
-‐ une
accueillante
estime
qu’il
faudrait
prévoir
plus
de
personnel
pour
accueillir
un
enfant
à
besoins
spécifiques
;
-‐ enfin,
une
accueillante
estime
qu’il
faudrait
un
meilleur
encadrement
de
la
part
du
service
auquel
elle
appartient.
60
50
40
30
20
10
0
Trouble
moteur
Trouble
du
Trouble
de
la
Trouble
Trouble
sensoriel
comportement
communicaˆon
intellectuel
-‐ Deux
enfants
sur
les
quatre
accueillis
présentent
des
troubles
moteur
et
du
comportement.
-‐ Deux
enfants
présentent
des
troubles
sensoriels
(l’un
des
deux
est
aveugle).
-‐ Deux
enfants
présentent
des
troubles
de
la
communication
(l’un
des
deux
est
sourd).
55
f. Question
n°6
:
Selon
vous,
est-‐ce
que
le
diagnostic
influence
l’entrée
en
milieu
d’accueil
?
Oui
Non
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Difficile Facile
-‐ Une
accueillante
estime
que
l’accueil
est
plus
difficile
car
elle
ne
sait
pas
comment
se
comporter
avec
l’enfant
et
ses
parents.
-‐ Une
autre
accueillante
considère
que
l’accueil
d’un
enfant
à
besoins
spécifiques
n’est
ni
plus
facile
ni
plus
difficle
que
l’accueil
d’un
autre
enfant.
-‐ La
troisième
accueillante
considère
que
tout
dépend
de
l’organisation
et
de
la
relation
avec
l’enfant
et
ses
parents.
-‐ Enfin,
la
quatrième
accueillante
trouve
que
l’enfant
demande
beaucoup
plus
de
surveillance
;
l’accueil
est
perçu
comme
plus
pénible.
56
h. Question
n°8
:
Sur
la
difficulté
des
relations
-‐ Une
accueillante
considère
la
relation
avec
les
parents
facile,
une
comme
neutre
et
deux
trouvent
cette
relation
difficile
(surtout
au
début
de
l’accueil).
-‐ Deux
accueillantes
estiment
que
la
relation
avec
l’enfant
est
neutre,
une
la
trouve
facile,
tandis
qu’une
autre
accueillante
la
trouve
difficle
(au
début
de
l’accueil
surtout).
-‐ Pour
deux
accueillantes,
l’attitude
des
parents
des
autres
enfants
accueillis
envers
les
enfants
en
situation
de
handicap
est
négative
(peur
pour
leur
enfant,
questionnement)
tandis
qu’elle
est
positive
pour
les
deux
autres
accueillantes.
-‐ Toutes
les
accueillantes
trouvent
que
l’attitude
des
autres
enfants
à
l’égard
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques
est
positive.
-‐ Enfin,
selon
toutes
les
accueillantes
à
nouveau,
la
réaction
(l’attitude)
des
accueillantes,
des
puéricultrices
et/ou
des
autres
membres
de
l’équipe
d’accueil
envers
l’enfant
est
adéquate
(c’est
à
dire,
égale
à
l’attitude
qu’elles
ont
avec
les
autres
enfants
du
groupe).
Oui
Non
Trois
accueillantes
sur
les
quatre
travaillent
avec
d’autres
professionnels.
Citons
parmi
eux
:
des
kinésithérapeutes
(travail
de
la
marche,
des
préhensions,…),
des
services
d’aide
précoce
(soutien
aux
parents,
encadrement),
des
psychologues,
des
logopèdes
(pour
les
troubles
de
la
communication
par
exemple).
57
j. Question
n°10
:
Connaissez-‐vous
le
métier
d’ergothérapeute
?
Oui
Non
Toutes
les
accueillantes
répondent
«
oui
»
à
cette
question.
Les
raisons
invoquées
sont
diverses,
retenons
notamment
:
-‐ Il
pourrait
donner
des
conseils
pour
l’achat
de
matériel
adapté
et
des
jouets,
pour
stimuler
l’enfant
et
communiquer
avec
lui
;
-‐
il
pourrait
préconiser
des
améliorations
à
réaliser
au
niveau
de
l’aménagement
de
l’espace
;
-‐ etc.
l. Question
n°12
:
Selon
vous,
quel
est
ou
quels
sont
les
impacts
de
l’inclusion
en
milieu
ordinaire
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
58
-‐ de
lui
apprendre
à
être
patient
;
-‐ de
le
stimuler
dans
un
environnement
«
naturel
»
(situation
écologique)
;
-‐ de
lui
permettre
de
créer
des
amitié.
Oui
Non
Deux accueillantes ont faits des changements au sein de leur milieu d’accueil :
Une
accueillante
sur
les
quatre
a
suivi
une
formation
sur
le
handicap,
plus
spécifiquement
sur
la
méthode
PECS
(Système
de
Communication
par
Echange
d’Images)
;
elle
regrette
d’avoir
dû
la
payer
elle-‐même
(le
service
d’encradrement
n’est
pas
intervenu).
Les
autres
accueillantes
n’ont
pas
suivi
de
formation
mais
auraient
aimé
pouvoir
être
mieux
outillées.
59
3. Résultats
des
questionnaires
destinés
aux
ergothérapeutes
a. Question n°1 : Dans quel(s) type(s) de milieu d’accueil de garde intervenez-‐vous ?
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Milieu
d'accueil
collecˆf
Milieu
d'accueil
familial
Autre
type
de
milieu
d'accueil
b. Question
n°2
:
Quel(s)
type(s)
d’intervention(s)
réalisez-‐vous
au
sein
de
ces
milieux
d’accueil
?
120
100
80
60
40
20
0
60
-‐ Deux
ergothérapeutes
sur
trois
proposent
des
pistes
d’aménagement,
du
matériel
ou
des
jeux,
ou
réalisent
ces
aménagements
au
sein
des
milieux
d’accueil
(transformation
de
jeux
existants,
création
d’une
table
de
jeux
sensorielle,
optimisation
des
espaces
de
vie
et
de
jeux,
etc.).
-‐ Les
trois
ergothérapeutes
participent
à
la
formation
du
personnel,
soit
en
donnant
des
formations,
des
journées
de
réflexion
portant
sur
différents
thèmes
(l’accueil
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques,
la
communication
avec
l’enfant
et
ses
parents,…)
;
soit
en
montrant
aux
accueillantes-‐puéricultrices,
des
exercices
ou
des
activités
à
réaliser
avec
l’enfant
en
situation
de
handicap.
-‐ Une
ergothérapeute
recherche
des
aides
techniques
(couverts
à
manche
grossi,
assiette
avec
bordure,
etc.).
-‐ Une
ergothérapeute
prend
l’enfant
en
charge
(lors
d’ateliers
de
psychomotricité).
-‐ Une
ergothérapeute
travaillant
dans
un
service
d’initiatives
spécifiques
«
accueil
de
la
petite
enfance
»
intervient
en
accompagnant
les
milieux
dans
leur
démarche
d’inclusion
(soutien
à
la
réflexion,
mise
en
réseau,
etc.)
et
en
sensibilisant
des
milieux
d’accueil
et
des
professionnels
de
la
petite
enfance,
des
familles,
etc.
à
l’accueil
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques,
à
l’inclusion,
etc.
c. Question n°3 : Selon vous, qu’est ce qu’un enfant à besoins spécifiques ?
• «
un
enfant
qui
demande
une
attention
plus
particulière
que
celle
accordée
à
un
autre
enfant
»
;
• «
un
enfant
qui
a
des
besoins
différents
des
besoins
d’un
autre
enfant
du
même
âge
»
;
• «
tout
enfant
qui
–
en
raison
d’un
handicap
(moteur,
mental,
sensoriel,
etc.),
d’une
maladie
(aigüe
ou
chronique),
d’un
trouble
du
comportement
ou
d’autres
difficultés
–
amène
les
professionnel(le)s
responsables
de
son
accueil
à
se
questionner
quant
à
leurs
pratiques
quotidiennes
et
au
bien-‐être
de
cet
enfant
et
de
son
groupe
».
61
d. Question
n°4
:
Quel(s)
impact(s)
a/ont
cette/ces
intervention(s)
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
e. Question
n°5
:
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présentent
les
enfants
avec
lesquels
vous
travaillez
?
Deux
ergothérapeutes
sur
les
trois
interrogées
ne
travaillent
pas
du
tout
avec
l’enfant
mais
avec
son
milieu
d’accueil.
Elles
notent
toutefois
qu’il
n’y
a
pas
un
trouble
qui
ressort
en
particulier
lors
de
ces
accompagnements.
Idem
pour
l’ergothérapeute
prenant
l’enfant
en
charge
:
aucun
trouble
ne
ressort
plus
spécifiquement.
f. Question n°6 : A quelle fréquence intervenez-‐vous au sein des milieux d’accueil ?
70
60
50
40
30
20
10
0
1
fois
par
mois
Plusieurs
fois
par
mois
Autre
fréquence
Une
ergothérapeute
sur
les
trois
intervient
plusieurs
fois
par
mois.
Elle
se
rend
dans
les
milieux
d’accueil
environ
une
fois
toutes
les
deux
semaines
pour
y
proposer
des
ateliers
de
psychomotricité.
62
Une
autre
ergothérapeute
intervient
à
raison
d’une
fois
tous
les
deux
mois.
70
60
50
40
30
20
10
0
Entre
0
et
3
mois
Plus
de
6
mois
Autre
durée
Une
ergothérapeute
sur
les
trois
ne
trouve
pas
sa
fréquence
d’intervention
adéquate.
Elle
aimerait
se
rendre
une
fois
par
semaine
dans
les
milieux
accueillant
des
enfants
à
besoins
spécifiques
pour
des
actions
davantage
significatives.
h. Question n°8 : Pendant combien de temps suivez-‐vous ces milieux d’accueil ?
Pour
deux
ergothérapeutes
sur
trois,
la
durée
d’intervention
va
de
zéro
à
deux
ans
et
demi,
voire
trois
ans.
En
effet,
en
fonction
des
demandes,
elles
se
rendent
dans
les
milieux
d’accueil
soit
une
fois,
soit
régulièrement,
pendant
six
mois,
un
an
ou
jusqu’à
la
fin
d’une
période
d’accueil
(environ
2
ans
et
demi).
Une
des
ergothérapeutes
interrogées
intervient
pendant
des
périodes
de
trois
mois,
ses
ateliers
se
donnant
par
cycle.
63
i. Question
n°9
:
Pensez-‐vous
que
la
durée
du
suivi
est
adéquate
?
Une
ergothérapeute
sur
les
trois
estime
que
la
durée
du
suivi
est
inadéquate
(trois
mois)
et
préfererait
pouvoir
intervenir
sur
une
plus
longue
période
(soit
la
durée
d’un
accueil,
deux
ans
et
demi).
Oui
Non
Une ergothérapeute sur les trois travaille en partenariat avec d’autres professionnels :
-‐ l’AWIPH
;
-‐ l’ONE
;
-‐ des
Services
d’Aide
Précoce
;
-‐ des
Services
d’Initiatives
«
accueil
de
la
petite
enfance
»
(neufs
projets
en
Wallonie)
;
-‐ des
personnes
«
ressources
»
en
matière
d’inclusion
:
des
responsables
et
des
professionnels
de
milieux
d’accueil,
des
professeurs
d’université,
des
centres
de
recherches...
64
k. Question
n’°11
:
Comment
s’articule
votre
travail
avec
les
autres
professionnels
?
Pour
l’ergothérapeute
concernée,
le
travail
avec
les
autres
professionnels
s’articule
au
cas
par
cas.
Toutes
les
personnes
interrogées
interviennent
au
sein
des
deux
types
de
milieux
d’accueil
(milieux
collectifs
et
familiaux).
120
100
80
60
40
20
0
65
Toutes
les
personnes
interrogées
forment
le
personnel
(formations
sur
le
handicap,
l’inclusion,
l’enfant
à
besoins
spécifiques,
la
communication,
etc.)
et
réalisent
«
d’autres
types
»
d’interventions,
par
exemple
:
c. Question n°3 : Selon vous, qu’est ce qu’un enfant à besoins spécifiques ?
• «
un
enfant
qui
demande
qu’une
attention
plus
particulière
soit
accordée
à
ses
besoins»
;
• «
un
enfant
dont
les
besoins
peuvent
être
différents
suite
à
un
handicap,
à
une
maladie,…
»
;
• «
un
enfant
qui
va
demander
PLUS
aux
professionnels
»
;
• «
un
enfant
avec
qui
on
doit
penser
autrement
».
d. Question
n°4
:
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présentent
les
enfants
avec
lesquels
vous
travaillez
?
120
100
80
60
40
20
0
66
Les
personnes
interrogées
ne
travaillent
pas
directement
avec
l’enfant
en
situation
de
handicap
(mais
avec
le
milieu
dans
lequel
il
est
accueilli)
et
notent
qu’aucun
trouble
ne
ressort
en
particulier
lors
de
leurs
interventions.
e. Question n°5 : A quelle fréquence intervenez-‐vous au sein des milieux d’accueil ?
60
50
40
30
20
10
0
1
fois
par
mois
Plusieurs
fois
par
mois
Autre
fréquence
Deux
personnes
interrogées
sur
les
quatre
interviennent
en
fonction
des
besoins
et
des
demandes
des
milieux
d’accueil.
Les deux autres personnes interrogées interviennent une à plusieurs fois par mois.
f. Question n°6 : Pendant combien de temps suivez-‐vous ces milieux d’accueil ?
60
50
40
30
20
10
0
Entre
0
et
3
mois
Entre
3
mois
et
6
Plus
de
6
mois
Autre
durée
mois
67
Deux
personnes
sur
quatre
interviennent
pendant
plus
de
six
mois
dans
les
milieux
d’accueil.
Les
deux
autres
personnes
suivent
le
milieu
durant
toute
la
durée
de
l’accueil
de
l’enfant
(
donc
penfant
une
durée
variable,
qui
peut
aller
de
zéro
à
trois
ans)
ou
moins
si
le
milieu
le
demande.
g. Question
n°7
:
Selon
vous,
quel
est
ou
quels
sont
les
impacts
de
l’inclusion
en
milieu
ordinaire
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
Les
impacts
citées
sont
:
l’ouverture,
la
socialisation,
l’apprentissage
par
l’observation
des
autres
enfants,
le
développement
des
apprentissages,
l’apprentissage
des
savoirs-‐vivre
(partage,
etc.).
Oui
Non
Les
personnes
interrogées
trouvent
la
prise
en
charge
ergothérapeutique
pertinente
mais
deux
d’entre
elles
précisent
que
l’ergothérapeute
ne
doit
pas
devenir
le
thérapeute
de
l’enfant.
Elle
peut/doit
observer
et
évaluer
l’enfant
(à
distance
)
et
proposer
des
activités
68
aux
accueillantes
et/ou
aux
parents,
ainsi
que
des
aménagements
à
réaliser
dans
le
miilieu,
pour
tous.
j. Question
n°10
:
Selon
vous,
qu’est
ce
qu’un
ergothérapeute
peut
apporter
à
votre
travail
?
69
II. Discussion
Il
s’agit
à
présent
de
comparer
les
résultats
obtenus
via
notre
enquête
qualitative
aux
éléments
théoriques
exposés
dans
la
première
partie
de
ce
travail,
à
savoir
la
partie
théorique,
ce
afin
de
mettre
en
exergue
les
similitudes
rencontrées
et
les
éventuelles
discordances.
Au
niveau
des
impacts
de
l’inclusion
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques,
tous
les
répondants
à
notre
enquête
s’accordent
à
dire
qu’ils
sont
plutôt
positifs.
Selon
les
personnes
interrogées,
l’inclusion
en
milieu
ordinaire
permet
en
effet
à
l’enfant
:
de
s’ouvrir
au
monde,
d’améliorer
ses
compétences,
d’accroître
l’autonomie,
d’apprendre
la
vie
de
groupe,
de
se
socialiser.
Si
tous
les
impacts
positifs
cités
par
les
personnes
que
nous
avons
interpellées
ont
été
abordés
dans
la
théorie,
certains
des
impacts
relevés
dans
nos
ouvrages
de
référence
n’ont
par
contre
pas
été
cités
par
nos
répondants
:
le
fait
que
l’inclusion
permet
d’accroître
la
motivation
de
l’enfant,
son
estime
de
lui
;
qu’elle
permet
aussi
éventuellement
de
relativiser
la
situation
de
handicap…
Notons
également
que
nos
répondants
n’ont
pas
évoqué
les
impacts
positifs
de
l’inclusion
sur
les
autres
acteurs,
à
savoir
les
parents
de
l’enfant,
les
autres
enfants,
les
professionnels
de
l’accueil.
Nous
avons
vu
dans
notre
partie
théorique
les
différents
facteurs
pouvant
influer
sur
l’inclusion
de
l’enfant
en
situation
de
handicap,
dont
une
majorité
a
été
citée
par
les
répondants
à
notre
enquête
:
− Influence du diagnostic (type de déficience et niveau d’incapacité de l’enfant) ;
70
− Organisation
du
milieu
d’accueil
(nombre
d’enfants
accueillis
et
nombre
de
personnes
assurant
l’accueil)
:
un
enfant
à
besoins
spécifiques
compte
pour
deux
enfants
et
la
plupart
des
accueillantes
interrogées
souhaiteraient
pouvoir
être
plus
nombreuses
dans
le
cas
où
elles
accueilleraient
un
enfant
en
situation
de
handicap.
N’ont
pas
été
cités
par
nos
répondants
comme
facteurs
d’influence
abordés
dans
la
partie
théorique
:
le
fait
que
le
milieu
accueille
habituellement
des
enfants
d’âges
différents
et
la
présence
ou
non
d’autres
enfants
à
besoins
spécifiques.
− Attitude
des
différents
acteurs
:
ce
facteur
n’a
pas
été
cité
en
tant
que
tel
par
nos
répondants
mais
sous-‐entendu
dans
différentes
réponses.
Par
exemple,
la
crainte
que
la
relation
avec
l’enfant,
les
autres
enfants,
les
parents,
le
personnel
encadrant
ne
se
passe
mal
peut
clairement
être
un
frein
à
l’inclusion
pour
les
différents
acteurs.
− Formation
des
professionnels
:
les
accueillantes
ayant
répondu
à
notre
questionnaire
ressentent
le
besoin
d’être
mieux
formées,
mieux
outillées,
mieux
encadrées
pour
pouvoir
accueillir
un
enfant
à
besoins
spécifiques.
− Coordination
entre
les
intervenants
:
l’harmonisation
de
la
prise
en
charge
n’a
pas
été
clairement
citée
et
identifiée
comme
facteur
influençant
l’inclusion,
mais
les
professionnels
interrogés
(hors
accueillantes
et
ergothérapeutes)
ont
insisté
sur
la
nécessaire
complémentarité
des
interventions
de
l’ergothérapeute
avec
leur
travail.
− Facteurs
environnementaux
:
nos
répondants
reconnaissent
largement
que
l’inclusion
est
facilitée
lorsque
l’environnement
tient
compte
des
particularités
de
l’enfant
à
besoins
spécifiques
;
à
l’inverse,
nos
questionnaires
ont
permis
de
mettre
en
exergue,
confirmant
la
théorie,
que
certains
facteurs
environnementaux
font
obstacle
à
l’inclusion
(espace
et
matériel
non
adaptés).
Le
point
suivant
permettra
d’explorer
ces
facteurs
(partant
du
listing
fourni
dans
la
Classification
Internationale
du
Fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé),
et
de
voir
comment
l’ergothérapeute
peut
agir
sur
ces
obstacles.
71
c. Exploration
des
facteurs
environnementaux
pouvant
faire
obstacle
à
l’inclusion
–
pistes
d’intervention
pour
l’ergothérapeute
On
entend
par
là
les
«
produits,
équipements
et
systèmes
techniques
utilisés
dans
la
vie
quotidienne,
comme
des
vêtements,
des
tissus,
du
mobilier,
des
appareils,
des
produits
de
nettoyage
et
des
outils,
et
qui
n’ont
pas
été
adaptés
ou
spécialement
conçus,
sauf
en
fonction
de
l’âge,
comme
ustensiles
pour
les
enfants
»70.
Elles
montrent
également
que
les
ergothérapeutes
intervenant
en
milieux
d’accueil
ont
généralement
dans
leurs
attributions
l’adaptation
du
matériel
et
que
les
autres
professionnels
attendent
de
l’ergothérapeute
qu’elle
réalise
cette
adaptation
du
matériel.
L’ergothérapeute
semble
en
effet,
en
théorie
et
en
pratique,
être
la
plus
à
même
à
proposer,
adapter
ou
concevoir
des
systèmes
qui
permettront
à
l’enfant
en
situation
de
handicap
de
pouvoir
réaliser
pleinement
les
activités
de
la
vie
courante,
par
exemple
:
orthèses,
couverts
à
manche
grossi,
commande
vocale,
etc.
70
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
p.
200
72
leurs
accès
(installation
optimale,
apport
d’aides
technique,
adaptation
du
matériel
et
des
jeux…)
».71
Obstacle 2 : E 11520 Produits et systèmes techniques généraux utilisées pour le jeu
Cette
catégorie
fait
référence
aux
«
objets,
matériaux,
jouets
et
autres
produits
utilisés
pour
le
jeu
comme
des
cubes,
des
ballons,
des
objets
miniatures,
des
jeux,
des
puzzles,
des
balançoires
et
des
tobbogans
»72.
On
sait
à
quel
point
le
jeu
est
important
pour
l’enfant
;
il
participe
à
l’apprentissage
et
permet
également
à
l’enfant
de
se
socialiser.
Malheureusement,
pour
l’enfant
en
situation
de
handicap,
les
jeux
et
jouets
disponibles
dans
un
milieu
ordinaire
ne
sont
pas
toujours
accessibles
:
celui-‐ci
peut
en
effet
éprouver
des
difficultés
à
saisir,
déplacer,
manipuler…
Les
répondants
à
nos
questionnaires
s’accordent
sur
le
fait
que
l’accessibilité
des
jeux
et
jouets
est
importante
pour
faciliter
l’inclusion,
également
sur
le
fait
que
l’ergothérapeute
est
le
plus
à
même,
par
ses
connaissances,
sa
créativité,
ses
aptitudes
et
le
jeu
étant
son
outil
privilégié,
à
créer
ou
modifier
ceux-‐ci
pour
permettre
à
l’enfant
de
pouvoir
les
utiliser,
par
exemple
:
pièces
de
puzzle
avec
des
poignées,
fixation
de
jeux
au
mur,
création
de
boîte
sensorielle,
etc.
Cette
catégorie
désigne
«
les
produits,
équipements
et
systèmes
techniques,
utilisés
pour
se
déplacer
à
l’intérieur
et
à
l’extérieur
des
bâtiments,
comme
des
véhicules
motorisés
et
non
motorisés
pour
le
transport
de
personnes
sur
terre,
sur
l’eau
et
dans
les
airs
[…],
et
71
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
24
72
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
p.
200
73
qui
n’ont
pas
été
adaptés
ou
spécialement
conçus,
sauf
en
fonction
de
l’âge
comme
les
tricycles
et
les
voitures
d’enfant
»73.
Autre
facteur
environnemental
influençant
fortement
l’inclusion
:
la
mobilité.
Pouvoir
se
rendre
dans
les
différents
espaces
du
milieu
d’accueil,
suivre
les
autres
enfants,
se
déplacer
avec
eux
;
tout
cela
est
très
important
pour
l’enfant
à
besoins
spécifiques
et
l’ergothérapeute,
de
par
sa
formation
et
ses
compétences,
est
tout
à
fait
en
mesure
de
modifier
ou
conseiller
des
produits
et
systèmes
de
mobilité
adaptés
à
l’enfant
en
situation
de
handicap,
par
exemple
:
des
tricycles
avec
siège,
un
«
trotte-‐lapin
»
avec
roues,
des
fauteuils
roulants
pour
enfants,
etc.
Le
travail
de
l’ergothérapeute,
considéré
par
les
enseignants
«
comme
une
rééducation
(fonctionnelle),
une
facilitation
(des
apprentissages),
un
aménagement
(du
matériel
et
des
outils),
une
décomposition
(des
notions)»75,
permet
de
rendre
accessibles
aux
enfants
à
besoins
spécifiques
le
matériel
et
les
équipements
visant
l’acquisition
de
connaissances
et
de
compétences.
L’ergothérapeute
peut
en
effet
proposer
à
l’accueillante
des
livres,
du
matériel
et
des
activités
adaptés.
73
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
p.
201
74
Idem,
p.
202
75
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
22
74
Obstacle
5
:
E
1500
Produits
et
systèmes
techniques
de
l’architecture,
de
la
construction
et
des
aménagements
d’utilité
publique
[ou
privée]
pour
entrer
et
sortir
des
bâtiments,
à
l’intérieur
des
batiments,
pour
l’orientation,
les
indications
d’accès
et
la
désignation
de
lieux
et
pour
la
sécurité
physique
des
personnes
On
entend
par
là
des
«
produits
et
systèmes
techniques
fabriqués
par
l’homme,
qui
constituent
l’environnement
de
la
personne,
et
sont
imaginés,
conçus
et
construits
pour
l’usage
public
[ou
privé],
comme
l’architecture,
la
construction
et
les
aménagements
[intérieurs
et
extérieurs]
»76.
S’il
important
pour
l’enfant
de
pouvoir
se
déplacer,
il
l’est
tout
autant
de
pouvoir
s’orienter,
identifier
les
différents
espaces
de
vie
et
éventuellement
comprendre
les
consignes
de
sécurité.
L’ergothérapeute
peut
«
prodiguer
des
conseils
à
l’enfant,
et
à
la
famille
[ainsi
qu’aux
accueillant-‐e-‐s],
quant
aux
installations
et
utilisation
du
matériel
»77,
proposer
l’installation
de
signalétiques
adaptées,
des
systèmes
d’orientation
(lignes
de
couleur
au
sol
pour
permettre
à
l’enfant
de
s’orienter
dans
l’espace,
placer
des
pictogrammes
sur
les
portes),
etc.
On
désigne
sous
ce
vocable
:
«
tous
les
prestataires
de
soins
travaillant
dans
le
cadre
du
système
de
santé,
comme
les
médecins,
infirmières,
physiothérapeutes,
ergothérapeutes,
logopèdes,
[…]
»78.
Nous
avons
vu
dans
les
réponses
à
nos
questionnaires
que
certaines
accueillantes
estiment
que
la
présence,
l’accompagnement
par
un
professionnel
de
la
santé
serait
un
facilitateur
à
l’inclusion.
76
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
p.
201
77
AUDE
A.,
LEFEVERE
G.,
PALU
M.,
VAUVILLE
B.,
«
Ergothérapie
en
pédiatrie
»,
Marseille,
Editions
Solal,
2010,
p.
23
78
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
p.
216
75
Par
nos
questionnaires
et
via
nos
recherches,
nous
avons
appris
que
plusieurs
services
(SAP,
Services
d’Initiatives
Spécifiques
«
Accueil
petite
enfance
»)
proposent
de
se
rendre
dans
les
milieux
d’accueil
afin
de
les
sensibiliser
à
l’inclusion,
de
les
former
et
de
les
accompagner
(renfort
par
une
puéricultrice,
réflexion
sur
l’accueil,
etc.)
tout
au
long
de
ce
processus.
Mais
ces
services
interviennent
surtout
pour
former,
accompagner
ou
sensibiliser
alors
que
nos
questionnaires
montrent
que
certaines
accueillantes
aimeraient
être
plus
guidées
dans
la
prise
en
charge
de
l’enfant,
dans
la
pratique.
L’ergothérapeute
peut
aisément
jouer
ce
rôle
puisqu’elle
peut
«
déterminer
et
mettre
en
œuvre
un
plan
de
traitement
et
d’intervention,
développer,
restaurer
ou
maintenir
les
aptitudes,
compenser
les
incapacités,
diminuer
les
situations
de
handicap
et
adapter
l’environnement
dans
le
but
de
favoriser
l’autonomie
optimale
de
l’être
humain
en
interaction
avec
son
environnement
»79.
79
«
CODE
DES
PROFESSSIONS
»,
Québec,
2013,
Article
n°37
76
2. Vérification
de
l’hypothèse
Les
réponses
obtenues
à
nos
questionnaires
tendent
à
vérifier
notre
hypothèse
-‐
mais
ne
la
valide
pas
vu
le
petit
nombre
de
réponses
obtenues
-‐
selon
laquelle
la
prise
en
charge
ergothérapeutique
des
enfants
à
besoins
spécifiques
dans
les
milieux
d’accueil
ordinaires
est
pertinente.
a. Population
Pour
notre
échantillon,
nous
avions
choisi
d’envoyer
nos
questionnaires
à
des
travailleurs
et
des
personnes
intervenant
dans
des
milieux
d’accueil
(qu’il
s’agisse
de
puéricultrices,
ergothérapeutes,
accueillantes,
assistants
sociaux,
psychologues,
etc)
mais
également
à
plusieurs
parents
d’enfants
à
besoins
spécifiques.
Nous
voulions
interroger
de
véritables
acteurs
de
l’inclusion
et,
après
enquête
nous
pensons
que
notre
choix
de
population
est
toujours
justifié.
Notre
but
n’étant
pas
d’établir
de
données
statistiques,
un
grand
échantillon
n’était
pas
nécessaire.
Nous
avons
malgré
tout
essayé
d’obtenir
un
échantillon
significatif
mais
il
était
difficile
de
trouver
certains
des
acteurs
que
nous
voulions
interroger
et
surtout
d’obtenir
ensuite
des
réponses
de
leur
part.
Au
final,
le
nombre
de
répondants
est
donc
assez
limité.
Cela
représente
le
premier
risque
de
biais
:
n’ayant
pas
obtenu
un
nombre
suffisant
de
réponses,
il
y
a
peu
de
chances
que
nous
soyons
arrivés
à
«
saturation
».
Ne
connaissant
pas
les
personnes
intérrogées
avant
l’envoi
des
questionnaires
(les
critères
d’envoi
étant
:
le
fait
de
travailler
en
milieux
d’accueil,
d’être
parents
d’enfants
à
besoins
spécifiques
ou
d’être
ergothérapeute
travaillant
en
milieux
d’accueil),
nous
n’avions
pas
ciblé
de
groupes
d’âge,
de
sexe
ou
de
profession.
Notre
échantillon
n’est
77
donc
pas
très
diversifié,
ce
qui
représente
un
deuxième
biais.
En
effet,
ces
facteurs
peuvent
influencer
la
perception,
les
représentations,
les
connaissances
que
les
personnes
peuvent
avoir
concernant
les
enfants
en
situation
de
handicap,
le
concept
d’inclusion,
le
métier
d’ergothérapeute,
etc.
Comme
dit
dans
la
partie
«
Méthodologie
»
de
ce
travail,
nous
avons
choisi
l’enquête
qualitative,
qui
semblait
être
la
méthode
la
plus
appropriée
étant
donné
que
nous
ne
cherchions
pas
à
établir
des
statistiques
mais
plutôt
à
mettre
en
valeur
des
attitudes
et
comportements,
des
attentes
et
des
besoins,
des
tendances,
pour
apporter
des
pistes
de
réponses
à
notre
question
de
départ,
à
savoir:
est-‐ce
que
l’intervention
de
l’ergothérapeute
est
pertinente
pour
l’inclusion
d’enfants
à
besoins
spécifiques
en
milieux
d’accueil
ordinaires
et
en
quoi
elle
pourrait
consister
?
Le
type
d’enquête
nous
paraît
toujours
comme
étant
le
plus
approprié
aujourd’hui,
mais
pas
la
méthode
utilisée.
Nous
avons
en
effet
choisi,
principalement
pour
des
raisons
d’ordre
pratique
et
n’ayant
pas
suffisamment
anticiper
ce
biais,
d’envoyer
nos
questionnaires
par
la
poste.
L’envoi
de
questionnaires
convient
beaucoup
mieux
à
une
enquête
quantitative
;
l’entretien
semi-‐directif
aurait
été
plus
approprié
pour
notre
enquête,
permettant
d’aller
plus
en
profondeur,
de
pouvoir
rebondir
et
reformuler
les
propos
des
répondants,
d’avoir
accès
à
des
points
de
vue
plus
personnels,
etc.
5. Questionnaires
L’enquête
clôturée,
nous
nous
sommes
rendu
compte
que
certaines
modifications
auraient
encore
dû
être
efffectuées
pour
des
questionnaires
plus
performants
(sachant
à
présent
que
la
méthode
du
questionnaire
n’était
pas
la
plus
adaptée).
Nous
avions
longuement
hésité
sur
le
terme
à
employer
dans
la
question
«
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présente
votre
enfant
?
»
.
Avec
du
recul,
nous
pensons
que
nous
aurions
dû
parler
plutôt
en
terme
d’incapacité(s),
ce
qui
nous
aurait
permis
de
réaliser
un
listing
78
(certes
non-‐exhaustif
mais
nous
permettant
une
analyse
plus
approfondie)
des
limitations
de
participation
chez
l’enfant
à
besoins
spécifiques.
La
question
n°4
-‐
«
Dans
quel
type
de
milieu
d’accueil
votre
enfant
est-‐il
ou
a-‐t-‐il
été
accueilli
?
»
-‐
aurait
été
plus
intéressante
si
nous
avions
effectué
une
enquête
à
plus
grand
échelle.
Ici,
elle
nous
apprend
peu
de
choses.
Comme
pour
les
questionnaires
destinés
aux
parents
,
les
questions
«
Dans
quel
type
de
milieu
d’accueil
travaillez-‐vous
?
»
et
«
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présente
l’enfant
(ou
les
enfants)
à
besoins
spécifiques
que
vous
accueillez
?
»
ont
finalement
eu
peu
d’intérêt
vu
leur
formulation
et
le
nombre
restreint
de
réponses
obtenues.
A
la
question
n°8,
nous
aurions
dû
permettre
aux
intervenants
de
préciser
et
d’expliquer
leur
choix.
Comme
pour
les
précédents
questionnaires
et
pour
les
mêmes
raisons,
les
questions
relatives
aux
types
de
milieux
d’accueil
et
aux
troubles
présentés
par
les
enfants
accueillis
n’ont
pas
eu
vraiment
d’intérêt.
D’autre
part,
s’adressant
aux
ergothéapeutes
et
professionnels
externes,
nous
aurions
dû
placer
un
filtre
avant
la
question
relative
aux
troubles
(par
exemple
:
«
Travaillez-‐vous
directement
avec
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
)
ou
modifier
la
question
(par
exemple
:
«
quel(s)
type(s)
d’incapacités
présentent
les
enfants
à
besoins
spécifiques
fréquentant
les
milieux
dans
lesquels
vous
travaillez
?)
car
les
ergothérapeutes
ou
les
autres
intervenants
ne
travaillent
pas
toujours
avec
l’enfant
mais
souvent
avec
le
milieu
d’accueil.
79
(types
d’interventions
réalisées),
ce
qui
aurait
permis
aux
répondants
de
faire
plus
facilement
le
lien
entre
les
deux
questions.
Nous
avions
décidé
d’utiliser
la
CIF
comme
modèle
de
référence
et
plus
particulièrement
le
listing
des
facteurs
environnementaux.
Celui-‐ci
nous
a
permis
de
catégoriser
les
réponses
obtenues
à
nos
questionnaires
pour
nous
permettre
d’évaluer
la
pertinence
ou
non
de
la
prise
en
chagre
ergothérapeutique.
Nous
pensons
toujours
que
ce
modèle
est
approprié
à
notre
travail.
Il
aurait
également
été
intéressant,
pour
une
analyse
plus
approfondie,
de
réaliser
un
listing
des
limitations
de
participations
chez
l’enfant
à
besoins
spécifiques
se
basant
également
sur
la
CIF-‐EA.
80
CONCLUSION
Au
travers
de
cette
étude,
nous
avons
tenté
d’évaluer
la
pertinence
de
la
prise
en
charge
ergothérapeutique
dans
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
au
sein
des
milieux
d’accueil
ordinaires.
Pour
réaliser
notre
étude,
nous
avons
interrogé
une
trentaine
de
travailleurs
et
des
personnes
intervenant
dans
les
milieux
d’accueil
(qu’il
s’agisse
de
puéricultrices,
ergothérapeutes,
accueillantes,
assistants
sociaux,
psychologues,
etc),
ainsi
que
plusieurs
parents
d’enfants
à
besoins
spécifiques.
Dix-‐sept
réponses
nous
sont
revenues.
Notre
échantillon
étant
trop
restreint
et
nos
biais
méthodologiques
trop
nombreux,
notre
hypothèse
n’a
pas
pu
être
vérifiée,
mais
notre
travail
nous
a
permis
de
mettre
en
valeur
certaines
attentes
et
besoins
qui
vont
dans
le
sens
de
notre
hypothèse.
La
plupart
de
nos
répondants
estiment
en
effet
que
l’intervention
d’une
ergothérapeute
serait
pertinente
pour
l’inclusion
en
milieux
ordinaires
et
sans
doute
efficace.
Notre
enquête
nous
a
également
permis
d’identifier
un
certain
nombre
des
facteurs,
environnementaux
et
autres,
faisant
obstacle
à
l’inclusion
de
l’enfant
en
situation
de
handicap.
Partant
de
ces
facteurs
identifiés
et
de
notre
théorie,
nous
avons
vu
que
l’ergothérapeute
peut
intervenir
pour
faciliter
l’inclusion.
Elle
peut
en
effet
avoir
des
conseils
à
donner,
un
rôle
à
jouer
dans
l’aménagement
des
lieux
et
du
matériel,
ainsi
que
dans
l’évaluation
de
l’enfant
et
dans
sa
prise
en
charge,
même
si
cette
dernière
doit
rester
limitée
et
secondaire
:
pour
que
l’accueil
reste
inclusif,
l’ergothérapeute
doit
plutôt
se
concentrer
sur
l’observation
et
l’évaluation
(à
distance)
de
l’enfant
;
ainsi
que
le
conseil
aux
accueillantes
et
aux
parents
concernant
les
activités
à
réaliser
et
les
aménagements
à
opérer.
Pour
l’avenir
et,
afin
de
confirmer
notre
hypothèse,
il
serait
intéressant
de
réaliser
une
étude
quantitative
évaluant
les
résultats
de
l’intervention
ergothérapeutique
dans
l’inclusion
au
sein
des
milieux
ordinaires
sur
les
enfants
à
besoins
spécifiques.
81
INDEX
DES
ABRÉVIATIONS
CIH
:
Classification
Internationale
du
Handicap
CIF : Classificication Internationale du Fonctionnement du handicap et de la santé
HIVA : Hoger Instituut Voor de Arbeid (Institut Supérieur du Travail)
82
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
BECLIN
Grégory,
Synthèse
des
rapports
d’activités
2012
–
Initiative
Spécifique
–
Accueil
de
la
petite
enfance,
AWIPH,
2013,
39
p.
Centre
Technique
National
d’Etudes
et
de
Recherche
sur
le
Handicap
et
les
Inadaptations,
Intégration
du
jeune
enfant
handicapé
en
crèche
et
en
maternelle,
Vanves,
1988,
184
p.
DETRAUX
J.-‐J.,
L’intégration
scolaire
d’enfants
déficients
en
milieu
non
spécialisé
:
les
enjeux,
Département
des
Sciences
Cognitives,
Unité
de
Psychologie
et
de
Pédagogie
de
la
Personne
Handicapée,
Liège
7
p.
ODOM
et
al.,
Inclusion
at
the
preschool
leve
:
an
ecological
system
analysis,
in
CARON
Valérie,
L’évaluation
de
l’inclusion
des
enfants
présentant
une
déficience
intellectuelle
ou
un
trouble
envahissant
du
développement
en
milieu
de
garde,
mémoire
non
publié,
Université
du
Québec,
2001,
p.
153
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,
du
handicap
et
de
la
santé
:
version
pour
enfants
et
adolescents,
France,
2008,
333
p.
83
OMS,
Classification
internationale
du
fonctionnement,du
handicap
et
de
la
santé,
Genève,
2000,
226
p.
MERCIER
Michel,
L’identité
handicapée,
in
ROSE
B.,
DOUMONT
D.,
Quelle
intégration
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
?,
Unité
d’Education
pour
la
Santé,
Louvain,
2007,
27
p.
ROSE
B.,
DOUMONT
D.,
Quelle
intégration
de
l’enfant
en
situation
de
handicap
dans
les
milieux
d’accueil
?,
Unité
d’Education
pour
la
Santé,
Louvain,
2007,
27
p.
THERIAULT
Chantal,
Faciliter
l’intégration
et
l’inclusion
des
enfants
ayant
des
besoins
particulier,
Montréal,
Editions
Quebecor,
2007,
150
p.
84
RÉSUMÉ
L’apparition,
ces
dernières
années,
du
concept
d’
«inclusion
»
au
niveau
scolaire
et
préscolaire
amènent
de
nombreuses
questions
:
Pour
ce
faire,
nous
avons,
dans
un
premier
temps,
redéfini
certains
concepts
clés
(principalement
:
enfants
à
besoins
spécifiques
et
inclusion).
Nous
avons
ensuite
présenté
les
différents
types
de
milieux
d’accueil
existant
en
Belgique,
chacun
ayant
ses
spécificités
pouvant
avoir
un
impact
sur
l’accueil,
puis
nous
avons
détaillé
les
domaines
d’action
de
l’ergothérapie
appliqué
à
la
petite
enfance,
après
avoir
insisté
sur
l’importance
de
la
stimulation
précoce.
Dans
la
seconde
partie
du
travail,
nous
avons
présenté
notre
méthodologie,
ainsi
que
les
résultats
d’une
enquête
qualitative
réalisée
auprès
de
travailleurs
et
de
personnes
intervenants
dans
des
milieux
d’accueil
et
auprès
de
parents
d’enfants
à
besoins
spécifiques.
Les
réponses
ont
ensuite
été
discutées
et
interprétées.
Allant
dans
le
sens
de
notre
théorie,
nos
répondants
ont
identifiés
différents
facteurs
influençant
l’inclusion,
notamment
des
facteurs
environnementaux.
Partant
de
ceux-‐ci,
nous
avons
pu
évaluer
la
pertinence
de
l’intervention
ergothérapeutique
dans
l’inclusion
et
dégager
des
pistes
d’actions
pour
l’ergothérapeute,
ce
avant
de
discuter
notre
méthodologie,
qui
s’est
avérée
présenté
plusieurs
biais.
85
ANNEXES
86
ANNEXE
1
QUESTIONNAIRE
A
DESTINÉ
AUX
PARENTS
o Trouble moteurs :
o Trouble intellectuel :
o Trouble sensoriel :
Question
n°2
:
Pour
quelle(s)
raison(s)
avez-‐vous
choisi
l’accueil
ordinaire
pour
votre
enfant
?
87
Question
n°4
:
Dans
quel
type
de
milieu
d’accueil
votre
enfant
est-‐il
ou
a-‐t-‐il
été
accueilli ?
Question n° 5 : Selon vous, quel est ou quels sont les impacts de l’inclusion en milieu
d’accueil ?
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Très mauvaise
Très bonne
Précisez :
88
Question
n°7
:
Votre
enfant
est-‐il
suivi
par
des
autres
professionnels
au
sein
du
milieu
d’accueil
?
o Kinésithérapeute :
o Logopède :
o Ergothérapeute :
o Non
Question
n°8
:
Aimeriez-‐vous
que
votre
enfant
soit
suivi
par
un
professionnel
au
sein
du
milieu
d’accueil
?
Précisez
:
o Oui :
o Non :
89
o Oui
o Non
ordinaire ? Précisez :
*
Voici
une
définition
du
métier
d’ergothérapeute
:
«
L’ergothérapeute
peut
évaluer
les
habiletés
fonctionnelles,
déterminer
et
mettre
en
œuvre
un
plan
de
traitement
et
d’intervention,
développer,
restaurer
ou
maintenir
les
aptitudes,
compenser
les
incapacités,
diminuer
les
situations
de
handicap
et
adapter
l’environenment
dans
le
but
de
favoriser
l’autonomie
optimale
de
l’être
humain
en
interaction
avec
son
enrionnement
».
90
ANNEXE
2
QUESTIONNAIRE B
Profession :
o Oui
o Non
91
Question
n°4
:
Selon
vous,
qu’est-‐ce
qui
faciliterait
l’accueil
d’un
enfant
à
besoins
spécifiques
?
Question
n°5
:
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présente(nt)
l’enfant
(ou
les
enfants)
à
besoins
spécifiques
que
vous
accueillez
?
o Trouble
moteur
:
o Trouble
du
comportement
:
o Trouble
de
la
communication
:
o Trouble
intellectuel
:
o Trouble
sensoriel
:
o Autre
trouble,
précisez
:
Question
n°6
:
Selon
vous,
est-‐ce
que
le
diagnostic
influence
l’entrée
en
milieu
d’accueil
?
Précisez
:
o Oui
:
o Non
:
Question n°7 : Selon vous, l’accueil d’un enfant à besoins spécifiques est …
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Difficile Facile
Précisez :
92
Question
n°8
:
Selon
vous,…
(pour
chacune
des
affirmations
suivantes
biffé
les
mentions
inutile)
o Oui
o Non
93
Question
n°11
:
Pensez-‐vous
qu’une
prise
en
charge
par
un
ergothérapeute*
serait
pertinente
dans
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
en
milieu
d’accueil
ordinaire
?
Précisez
:
*
Voici
une
définition
du
métier
d’ergothérapeute
:
«
L’ergothérapeute
peut
évaluer
les
habiletés
fonctionnelles,
déterminer
et
mettre
en
œuvre
un
plan
de
traitement
et
d’intervention,
développer,
restaurer
ou
maintenir
les
aptitudes,
compenser
les
incapacités,
diminuer
les
situations
de
handicap
et
adapter
l’environenment
dans
le
but
de
favoriser
l’autonomie
optimale
de
l’être
humain
en
interaction
avec
son
enrionnement
».
Question
n°
12
:
Selon
vous,
quel
est
ou
quels
sont
les
impacts
de
l’inclusion
en
milieu
ordinaire
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
o Non
o Oui,
lesquels
?
Précisez.
o Achat
de
matériel
adapté
(exemple
:
jeux
adaptés,
chaises
adaptées,
etc.)
:
o Diminution
du
nombre
d’enfants
inscrits
:
94
o Transformation
des
locaux
:
o Augmentation
du
nombre
d’accueillantes
par
enfants
:
o Autre changement:
o Oui
o Non
95
ANNEXE
3
QUESTIONNAIRE C
Profession :
96
o Recherche
d’aides
techniques
:
§ Quelle(s)
aide(s)
technique(s)
avez
vous
déjà
prescrite(s)
et
pourquoi
?
Décrivez
:
o Formation
du
personnel
§ Quelle(s)
formation(s)
donnez-‐vous
?
Décrivez
:
o Prise
en
charge
de
l’enfant
§ Décrivez
une
prise
en
charge
«
type
»
:
o Autre
intervention,
précisez
:
Question
n°4
:
Quel(s)
impact(s)
a/ont
ces
interventions
sur
l’enfant
à
besoins
spécifiques
?
97
Question
n°5
:
Quel(s)
type(s)
de
trouble(s)
présent(ent)
les
enfants
avec
lesquels
vous
travaillez
?
o Trouble
moteur
:
o Trouble
du
comportement
:
o Trouble
de
la
communication
:
o Trouble
intellectuel
:
o Trouble
sensoriel
:
o Autre
trouble,
précisez
:
Question n°6 : A quelle fréquence intervenez-‐vous au sein des milieux d’accueil ?
Question
n°7
:
Pensez-‐vous
que
la
fréquence
à
laquelle
vous
intervenez
est
adéquate
?
Précisez
:
Question n°9 : Pensez-‐vous que la durée du suivi est adéquate ? Précisez :
98
Question
n°10
:
Travaillez-‐vous
en
partenariat
avec
d’autres
professionnels?
o Non
o Oui,
lesquels
?
o Kinésithérapeutes
o Logopèdes
o Services
d’aide
précoce
o Autres
professionnels,
précisez
:
99
ANNEXE
4
QUESTIONNAIRE D
DESTINÉ AU PERSONNEL EXTERNE INTERVENANT AU SEIN DE MILIEUX D’ACCUEIL
Profession :
Question n°2 : Quelle(s) intervention(s) réalisez-‐vous au sein de ces milieux d’accueil ?
100
o Formation
du
personnel
:
Question n°4 : Quel(s) type(s) de trouble(s) présentent les enfants avec lesquels vous
travaillez ?
o Trouble moteur :
o Trouble intellectuel :
o Trouble sensoriel :
101
Question
n°5
:
A
quelle
fréquence
intervenez-‐vous
au
sein
des
milieux
d’accueil
?
d’accueil ?
Question n° 7 : Selon vous, quels sont les impacts de l’inclusion en milieu ordinaire sur
o Oui
o Non
102
Question
n°9
:
Pensez-‐vous
qu’une
prise
en
charge
par
un
ergothérapeute*
serait
ordinaire ? Précisez :
Question n°10 : Selon vous, qu’est-‐ce qu’un ergothérapeute peut apporter à votre
travail ?
*
Voici
une
définition
du
métier
d’ergothérapeute
:
«
L’ergothérapeute
peut
évaluer
les
habiletés
fonctionnelles,
déterminer
et
mettre
en
œuvre
un
plan
de
traitement
et
d’intervention,
développer,
restaurer
ou
maintenir
les
aptitudes,
compenser
les
incapacités,
diminuer
les
situations
de
handicap
et
adapter
l’environenment
dans
le
but
de
favoriser
l’autonomie
optimale
de
l’être
humain
en
interaction
avec
son
enrionnement
».
103
ANNEXE
5
Charlotte
Tissot
Rue
du
Rovia
12
5580
Villers-‐sur-‐Lesse
t_charlotte@live.be
–
0472/44.26.64
Madame, monsieur,
Etudiante en 3ème année d’ergothérapie, je dois réaliser un travail de fin d’études.
Après
plusieurs
recherches,
j’ai
trouvé
intéressant
que
celui-‐ci
porte
sur
l’
«
Ergothérapie
pour
l’inclusion
des
enfants
à
besoins
spécifiques
au
sein
des
milieux
d’accueil
ordinaires
:
Quelles
interventions
?».
C’est
pour
quoi
je
vous
contacte
aujourd’hui.
Si
vous
acceptez,
vous
pouvez
me
renvoyer
le
questionnaire
ci-‐joint
soit
par
courrier
soit
par
e-‐mail
à
l’adresse
ci-‐dessus.
Mon
enquête
se
clôturera
en
date
du
1er
aout
2013,
c’est
pour
quoi
je
vous
demanderais
de
bien
vouloir
me
le
renvoyer
avant
ce
délai.
Je me tiens bien sûr à votre disposition pour toute information complémentaire.
Je
vous
remercie
d’avance
pour
l’attention
portée
à
la
présente
et
vous
prie
d’agréer
l’expression
de
mes
salutations
les
plus
distinguées.
Charlotte TISSOT
104
ANNEXE
6
105