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République Tunisienne

Ministère de l’Enseignement Supérieur Ministère de la Santé


et de la Recherche Scientifique

Université de Sfax Mémoire de PFE


2016-2017

Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Sfax

Projet de Fin d’Etudes


Présenté à

L’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de


Sfax

En vue de l’obtention de la

LICENCE APPLIQUEE
En OBSTETRIQUE

Par

KHARRAT DORRA § MEZGHANI MARIEM

La rééducation périnéale en post partum

Soutenu le 10 juillet 2017

Encadreur :
 Dr TRIGUI Khaled (Assistant, gynécologie-obstétrique).
DEDICACES

Dorra
Je dédie ce travail :
A mes chers parents
Que ce mémoire soit l’expression de ma profonde reconnaissance pour tout ce
que vous avez fait pour moi,

A ma chère Samya
Ta présence était ma source d’encouragement. Merci pour tout.
A toute ma famille
Particulièrement à ma tante Dr DERBEL Awatef et son mari Dr SELLAMI
Souhail.
Merci pour votre présence et votre soutien durant toute la période de travail.

Mariem
Je dédie ce travail :
A mes chers parents
Je vous remercie pour votre gentillesse, votre soutien et votre
encouragement. Tout mon amour et mes souhaits,

A Mon frère Mohamed Amine

For the person who has always looked out for me. Thanks for having my back
and thank you for your love unconditionally.

A mon frère Yessine

A ma chère grand-mère

Que Dieu te protège et te donne santé, bonheur, prospérité et longue vie.


REMERCIEMENTS

A notre encadreur
Nous souhaiterions remercier le directeur de ce mémoire Dr TRIGUI Khaled,
assistant hospitalo-universitaire au CHU HEDI CHAKIR de Sfax. Merci pour
votre aide très précieuse et pour vos conseils de qualité tout au long de ce
travail.

Aux membres du Jury


Vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger ce travail.

Veuillez trouver ici l'expression de notre gratitude et de notre profond respect.


Sommaire
Liste des figures
Liste des abréviations
I. Introduction ............................................................................................................. 1
II. Matériels et méthodes ............................................................................................ 2
A. Rappel anatomo-physiologique du périnée ...................................................... 2
1. Anatomie générale du périnée ...................................................................... 2
2. Anatomie du périnée pendant la grossesse et l’accouchement ................... 4
3. Les conséquences périnéales de l’accouchement ........................................ 5
B. La rééducation périnéale ................................................................................... 7
1. Objectifs de la rééducation périnéale en post partum ................................. 7
2. Bilan de rééducation en postpartum............................................................. 8
3. Indications de la rééducation périnéale en post partum ............................ 11
4. Contre-indications et précautions particulières .......................................... 11
5. Techniques de Rééducation périnéale en post partum .............................. 11
C. Méthodologie ................................................................................................... 16
1. La population ............................................................................................... 16
2. Méthode d'évaluation ................................................................................. 16
3. Recueil des données .................................................................................... 16
4. L’analyse statistique .................................................................................... 16
III. Résultats ................................................................................................................ 17
A. La cohorte ........................................................................................ 17
B. Résultats de l’enquête ..................................................................................... 17
1. La population étudiée .................................................................................. 17
2. Résultats aux questions posées ................................................................... 17
IV. Discussion ......................................................................................................... 22
1. La rééducation périnéale en post partum et le rôle de la sage-femme. .... 22
2. La rééducation périnéale en post partum : formation et connaissances. .. 23
3. Recommandations ....................................................................................... 24
4. Limites de l’étude ........................................................................................ 25
Références ..................................................................................................................... 26
Annexes ......................................................................................................................... 28
Liste des figures
Figure 1- Vue inférieure du périnée féminin ................................................................. 2
Figure 2- le muscle bulbo-spongieux et les muscles superficiels du périnée féminin
(d’après Netter)............................................................................................................... 3
Figure 3- Muscles du plancher périnéal au moment de l’expulsion. ............................. 5
Figure 4- Testing des releveurs. .................................................................................... 10
Figure 5- Exemples de cônes vaginaux ......................................................................... 13
Figure 6- Exemple de pessaire cube ............................................................................. 13
Figure 7- Le biofeedback ............................................................................................... 14
Figure 8- Différentes sondes utilisées pour l’électrostimulation et le biofeedback .... 15
Figure 9- Exemple de chaise américaine....................................................................... 15
Figure 10- Années d'expérience des sage-femmes questionnées. .............................. 17
Figure 11- Est-ce que vous connaissez ce qu’est la rééducation périnéale en post
partum et citez la source de vos informations. ........................................................... 18
Figure 12- Est-ce que la rééducation périnéale est systématique pour toute femme
en post partum ? ........................................................................................................... 18
Figure 13- Quand est-ce que la rééducation périnéale est pratiquée en
post partum ? ................................................................................................................ 18
Figure 14- Est-ce qu’ils existent des contre-indications à la rééducation périnéale
en post partum? ............................................................................................................ 19
Figure 15- En quoi consistent les séances de la rééducation périnéale
en post partum.............................................................................................................. 19
Figure 16- Connaissez-vous des techniques de la rééducation périnéale en post
partum ? ........................................................................................................................ 20
Figure 17- Les techniques de la rééducation périnéale en post partum. ..................... 20
Figure 18- Qu’est ce qui empêche la sage-femme Tunisienne de pratiquer la
rééducation périnéale en post partum ? ...................................................................... 21
Figure 19- Le taux de réussite des sage-femmes à répondre aux questions à propos de
la rééducation périnéale en post partum ..................................................................... 21
Liste des abréviations

CHU : Centre Hospitalo-universitaire


ESSTSS: Ecole Supérieure des Sciences et Technique de Santé de Sfax
RPP : Rééducation périnéale en post partum.
RP : Rééducation périnéale
PP : post partum
SF: Sage-femme
I. Introduction

La grossesse et l’accouchement sollicitent le périnée et sont souvent les causes de


troubles fonctionnels, de douleurs et de gênes. [1]
Le périnée est constitué de muscles qui soutiennent les organes du petit bassin
(vessie, utérus, rectum) et a un rôle important dans la continence urinaire et anale.
Dans les années 1950, Arnold KEGEL, un gynécologue californien, a été le premier à
comprendre l’intérêt de cette musculature dans les incontinences et les prolapsus. Il
a été le premier à proposer des exercices physiques spécifiques des muscles du
périnée [2].
Cependant à cette époque, la chirurgie a été préférée à la rééducation qui est tombée
dans l’oubli.
En 1977, Alain BOURCIER a organisé les bases de la rééducation périnéale.
Depuis, les techniques de rééducation ont beaucoup évolué.
En 1985, A.BOURCIER a lancé les premiers cours de formations postuniversitaires
pour les thérapeutes intéressés par la rééducation périnéale [2].
Au sein de l’Université de Saint Etienne le GRUG, le Groupe en rééducation uro-
gynécologique, créait la première formation officielle pour les kinésithérapeutes
(décret EVIN du 2 Août 1985). Ultérieurement les sage-femmes rejoignirent cet
enseignement et obtinrent leur décret de compétence en 1997.
La rééducation périnéale en post partum permet de renforcer le tonus musculaire,
d’atténuer les douleurs périnéales et de diminuer la fréquence de l’incontinence
urinaire à court terme.
L’objectif principal de cette mémoire est de donner une idée globale sur la
rééducation périnéale en post partum.
L’objectif secondaire est de donner des fiches de renseignements aux sage-femmes
en se basant sur leurs connaissances à propos de ce thème.

~1~
II. Matériels et méthodes

A. Rappel anatomo-physiologique du périnée


1. Anatomie générale du périnée
Le périnée ou plancher pelvien est l'ensemble des parties molles qui ferment
l'excavation pelvienne dans sa partie basse. Il supporte les organes du petit bassin : la
vessie, l’utérus et le rectum.
La ligne transversale passant par les deux tubérosités ischiatiques sépare le périnée
en deux triangles :
 Le périnée antérieur ou région uro-génitale.
 Le périnée postérieur ou région anale.

Figure 1- Vue inférieure du périnée féminin

La statique pelvi-périnéale est constituée par trois systèmes complémentaires :


 Le système suspensif : les ligaments (le ligament pubo-vésical, le ligament utéro
vésical, le ligament utéro sacré, le ligament vésical et le ligament rectal
notamment).
 Le système cohésif : les fascias (le fascia endopelvien : tissu conjonctif, en rapport
avec les releveurs de l’anus et les parois antérolatérales du vagin, qui permet le
soutien de la vessie, de l’urètre, de l’utérus et du vagin).
 Le système de soutènement : les muscles.
Le périnée est divisé en trois plans musculaires :
o le plan superficiel
o le plan moyen

~2~
o le plan profond constitué du muscle élévateur de l’anus qui constitue en
majorité le soutien efficace du plancher pelvien. Il comprend deux parties :
le muscle ilio-coccygien et le muscle pubo-coccygien.
Ces muscles sont d’une importance fondamentale dans la continence urinaire.
Ils sont le moteur de l’occlusion pelvienne. [3]
En avant du périnée, l’insertion des releveurs droit et gauche forme une échancrure
sans muscle appelée fente uro-génitale dans laquelle se situent la vessie, l’urètre, le
vagin, l’utérus. Cette échancrure est un lieu de faiblesse pour le soutien des organes.

Figure 2- le muscle bulbo-spongieux et les muscles superficiels du périnée féminin (d’après


Netter)

Les organes génitaux externes et le périnée sont essentiellement innervés par le


plexus pudendal qui donne différentes collatérales et se termine par le nerf
pudendal. La collatérale la plus volumineuse est le nerf périnéal qui se divise en deux
branches : superficielle et profonde. [4]

~3~
2. Anatomie du périnée pendant la grossesse et l’accouchement
La grossesse et l’accouchement entraînent d’importants remaniements
physiologiques du périnée. Ceux-ci sont le plus souvent sans conséquences
pathologiques et réversibles après l’accouchement mais ils sont parfois responsables
des facteurs favorisant la plupart des prolapsus et des troubles périnéo-sphinctériens.

2.1. Retentissement de la grossesse sur le périnée


Au fil des mois, entre la pression exercée par un utérus devenu très volumineux et le
poids croissant du fœtus, le périnée d’une femme enceinte est soumis à rude
épreuve. Très sensible aux multiples sollicitations, cet ensemble de muscles du
bassin, prévu pour maintenir à leurs places la vessie, le vagin et le rectum, va se
distendre et perdre de sa tonicité. Ce qui peut provoquer des fuites urinaires
intempestives, et susciter de vives envies d’uriner. [17]

Parfaitement normaux, ces symptômes ne sont pas inquiétants. On peut toutefois


essayer d'atténuer leur intensité, et surtout préparer le corps à l’après naissance. En
effet, si rien n’est entrepris, l’incontinence va perdurer. Par ailleurs, une descente
d’organes n’est pas improbable au bout de quelques années. Enfin, la vie
intime risque d’être largement perturbée, car une faiblesse du périnée réduit
sensiblement la qualité des rapports sexuels.

En fait, une fois relâché, le plancher pelvien n’a pas la faculté de se remuscler seul.
C’est pour cette raison qu’au cours de la visite post-natale, programmée 6 semaines
après l’accouchement, le gynécologue ou la SF prescrivent fréquemment des séances
de rééducation périnéale. [17]

2.2. Modifications fonctionnelles lors de l’accouchement


 Modification du segment ano-coccygien : la présentation en descendant bute
contre le coccyx provoquant ainsi l’allongement du segment précoccygien et une
distension du périnée postérieur.

 Ampliation du segment ano-vulvaire : continuant sa descente, la tête comprime et


étale le centre tendineux du périnée. La région ano-vulvaire devient saillante. La
distance ano-vulvaire s’étire démesurément, l’anus s’ouvre largement. Le périnée
continue de s’amincir, sa rupture peut devenir imminente ; c’est le stade où il
pourrait être nécessaire de pratiquer une épisiotomie.

 L’orifice vulvaire se déplisse et se distend de plus en plus chez la primipare.

 Au niveau du releveur de l’anus, on observe un comportement différent pour le


faisceau externe dit sphinctérien et le faisceau interne ou élévateur. Lorsque la
présentation commence sa déflexion, le périnée postérieur se distend et le noyau
~4~
fibreux central est alors aplati. Les faisceaux pubo-rectaux vont ainsi s’intégrer
dans le périnée superficiel. L’accouchement par voie basse est le principal facteur
favorisant l’apparition de troubles périnéo-sphinctériens [13].

Figure 3 - Muscles du plancher périnéal au moment de l’expulsion

3. Les conséquences périnéales de l’accouchement


3.1. Les conséquences au niveau vésico-urétral
Au niveau de la vessie, lors de l’engagement, la présentation applique l’urètre contre
la symphyse pubienne et refoule le col vésical vers le haut et l’avant, ce qui est
susceptible d’étirer les ligaments pubo-vésicaux qui maintiennent la vessie en avant.
L’accouchement peut léser les mécanismes de transmission sphinctérienne au niveau
de la partie distale de l’urètre par compression ou étirement des muscles voisins.

3.2. Les Lésions neurologiques


A côté des lésions périnéales directes, les lésions indirectes par atteinte de
l’innervation périnéale sont maintenant mieux connues depuis les travaux de Snooks.
Il a mis en évidence une neuropathie du nerf pudendal en rapport avec la distension
tissulaire due à l’accouchement par voie basse. Une augmentation du temps de
latence distal du nerf pudendal est en effet observée à l’électromyographie chez 42%
des femmes accouchant par voie basse. [5]

3.3. Les déchirures obstétricales du périnée


Les parties les plus touchées sont le vagin, la vulve et le périnée, et plus rarement le
col et le sphincter anal.
Les facteurs de risques doivent être connus par les sage-femmes pour prévenir les
déchirures lors de l'accouchement.
~5~
La physiopathologie des déchirures repose sur la relation entre les différentes
structures anatomiques en cause, les capacités de résistance à la tension de chacune
d'entre elles et le déroulement de l'expulsion.
La résistance à l’étirement est décroissante de la peau aux muscles. Au cours de la
première phase de l'expulsion, lorsque la présentation franchit les faisceaux
sphinctériens des releveurs ceci peut entrainer des déchirures. Au cours de la
deuxième phase de l'expulsion, l'élément le moins élastique est le noyau fibreux
central du périnée donc il est plus à risque de subir des lésions plus ou moins
importantes. [18]
L’élasticité postérieure est limitée en cas de périnée hypertonique ou cicatriciel. [5]
Les facteurs favorisant les lésions périnéales sont :
▪ L’hypoplasie vulvaire
▪ Une distance ano-vulvaire courte
▪ Une dystocie de présentation.

3.4. Autres conséquences à court ou à long terme


i. Les dyspareunies
L’une des conséquences fréquentes de l’accouchement est la difficulté de la reprise
des rapports sexuels due à des douleurs. Dans la majorité des cas, ces troubles ne
sont que transitoires et leur disparition est spontanée. [5]
ii. Les douleurs du périnée
Elles consistent en une sensation de gêne sourde, de pesanteur périnéale et de la
région péri-anale s’aggravant à la station assise. En général, elles disparaissent
spontanément en quelques semaines.
iii. Les prolapsus
L’accouchement par voie vaginale est le principal facteur responsable des troubles de
la statique pelvienne. Le prolapsus n’est pas le fait de l’âge ni de la multiparité. Le
rôle du premier accouchement est primordial, les accouchements suivants ne faisant
qu’aggraver le plus souvent les dégâts initiaux par simple effet de sommation. Il est
cependant classique de considérer que le risque de prolapsus augmente avec la
parité. D’autres évènements de vie sont aussi en cause dans les prolapsus :
o la grossesse elle-même, sous l’effet de l’action relaxante de la progestérone
et de l’hyperpression abdominale exercée lors de l'accouchement.
o le vieillissement par appauvrissement du collagène et déficit oestrogénique.
o poids du bébé qui dépasse 3,9 Kg.
o périmètre crânien du bébé supérieur à 35,5 cm.

~6~
iv. L’incontinence urinaire [4]

L’incontinence urinaire se définit comme une perte d’urines survenant sans que l’on
puisse la retenir volontairement.
 L’incontinence urinaire d’effort
Pendant la grossesse et au cours de l'accouchement, les tissus qui constituent le
plancher pelvien sont distendus et ont parfois du mal à retrouver leur tonicité initiale.
Le relâchement de ces tissus se traduit parfois par des pertes involontaires d'urines
au cours d'un effort, d'une toux, d'un éternuement, d'éclat de rire, car la femme ne
maîtrise plus correctement le muscle (sphincter) qui contrôle la vessie.
v. L’incontinence anale après un accouchement

La fréquence de l'incontinence anale après un premier accouchement est


relativement basse. Elle ne concerne le plus souvent que les gaz.
Une étude réalisée à Londres en 1993 avait fortement incriminé le premier
accouchement comme étant le plus traumatisant pour le périnée. Mais, il ne semble
pas y avoir d'augmentation du risque d'incontinence anale après les autres
accouchements. [14]
Cette incontinence diminue en fréquence et en intensité au cours des mois qui
suivent l'accouchement. En effet, une étude rapporte qu'après une déchirure
périnéale importante, 21% des femmes souffraient d'une incontinence anale à un
mois, ce chiffre tombait à 7% au bout d'un an. [14]

B. La rééducation périnéale
1. Objectifs de la rééducation périnéale en post partum
Les objectifs thérapeutiques de la RPP sont nombreux afin de répondre aux
différentes conséquences physiopathologiques de la grossesse et de l’accouchement.
Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé en France de 2002,
l'objectif principal de la rééducation périnéale est de «redonner aux patientes un
périnée indolore et un tonus périnéal correct afin de verrouiller efficacement le
périnée lors des efforts». [1]
Les objectifs de la RPP sont :
 Réduire les douleurs et les sensations de pesanteurs périnéales.
 Réduire les problèmes l’incontinence urinaire ou fécale.

~7~
 Intégrer le verrouillage périnéal lors des efforts globaux, et des situations où
la pression intra abdominale est fortement augmentée (toux, éternuement,
etc..).
 Améliorer l’image corporelle de l'accouchée.

2. Bilan de rééducation en postpartum


La prise en charge de la rééducation périnéale doit être individualisée et adaptée en
fonction du tableau clinique et des symptômes.
2.1. Le temps de l’entretien
Quelle que soit la technique utilisée, une grande place est donnée à l’information des
patientes, premier « acte thérapeutique » précédant tout geste. Cela permet
d’expliquer aux femmes : ce qu’est le périnée, son fonctionnement, ce que la RPP
peut lui apporter et les conséquences si elle ne sera pas pratiquée. Il faut insister sur
l’importance et la nécessité du travail personnel à fournir entre les différentes
séances. [1]
2.2. L’interrogatoire [6]
L’interrogatoire est un moment clé de la rééducation permettant d’instaurer
confiance et respect, compréhension et attention entre la femme et le thérapeute.
2.2.1. Evaluation des facteurs de risques
 Familiaux et personnels : (âge, origine, statut hormonal…) en lien avec le
mode de vie (posture debout prolongée, port de charges, pratiques sportives
et professionnelles, consommation de tabac…).
 Médicaux : asthme, toux chronique, perte de poids importante, dépression,
traitements en cours.
 Chirurgicaux : hystérectomie, cure de prolapsus…
 Gynécologiques : Interruption volontaire de la grossesse, fausse couche,
autres…
 Obstétricaux : parité, déroulement de la grossesse, grossesses rapprochées,
grossesses multiples, s’il existe une incontinence urinaire d’effort et une
incontinence anale pendant la grossesse, prise de poids importante,
déroulement de l’accouchement et si la femme a bénéficié de rééducations
antérieures en précisant le type, le nombre de séances et le compte rendu.
2.2.2. A la recherche de symptômes
a. Troubles de la fonction périnéo-sphinctérienne.

 Troubles urinaires

Incontinence urinaire d’effort, urgenturie, incontinence urinaire mixte,


trouble du besoin ou de la perception, insuffisance sphinctérienne,
dysurie, efforts de poussée lors de la miction…
~8~
 Troubles ano-rectaux

Incontinence au gaz, incontinence aux matières, gêne ou douleur,


troubles du besoin ou de la perception, anomalie de vidange rectale,
efforts de poussée lors de la défécation…
 Troubles de la statique pelvienne

Prolapsus : cystocèle, hystérocèle, colpocèle, rectocèle, elytrocèle.


 Troubles génito-sexuels

Dyspareunie, anorgasmie, dysorgasmie, vaginisme, signes de béance.


b. Douleurs
Douleurs pelvipérinéales, vulvodynies, névralgies pudendales.

2.3. L’examen clinique


Il comporte :
2.3.1. La statique globale
La patiente est observée en position debout, assise et allongée.
2.3.2. L’inspection générale abdominale
Elle porte sur 3 points :
- La tonicité de la sangle abdominale
- La qualité de la cicatrice
- L’importance du diastasis
2.3.3. L’inspection périnéale
L’inspection est réalisée au repos et à l’effort (à la toux par exemple) et porte sur la
morphologie de la vulve, sa trophicité, sa couleur, la distance ano-vulvaire et les
cicatrices.
2.3.4. Le toucher vaginal
Les touchers pelviens doivent être réalisés avec tact et douceur et avec l’accord de la
patiente.

~9~
 Le Testing du périnée

Figure 4- Testing des releveurs.

Deux doigts intra-vaginaux recourbés en crochets prennent contact avec la sangle des
releveurs. On demande à la patiente de faire un effort de retenue, en imaginant par
exemple qu’elle se retient d’uriner ou de lâcher un gaz.
Outil d’évaluation : le Testing périnéal selon LAYCOCK (Modified Oxford Grading
System 2008) « Annexe4 »

 La recherche de prolapsus
2.3.5. Le toucher ano-rectal
Cet examen doit apporter des renseignements concernant les sphincters de l’anus et
le rectum.
2.3.6. La recherche de signes neurologiques
En fonction de l’interrogatoire, elle permet de mettre en évidence les éventuels
dysfonctionnements neurologiques du périnée.
2.4. Examens complémentaires
Selon le contexte on n’hésitera pas à demander un examen biochimique
(bandelettes) et bactériologique des urines (ECBU)…
2.5. Evaluation régulière pendant et en fin de rééducation, compte rendu
terminal
Au cours de la prise en charge, ainsi qu’en fin de rééducation, une évaluation sera
réalisée afin de s’assurer du (es) bénéfice(s) attendu(s). C’est l’occasion de faire le
point pour l’avenir, de proposer des exercices d’auto-rééducation ou d’évoquer des
prises en charges complémentaires selon la situation (pose de pessaire, …)

~ 10 ~
A l’issue des séances un compte rendu sera rédigé et adressé à la sage-femme ou au
médecin référent, son double sera communiqué à la patiente.

3. Indications de la rééducation périnéale en post partum


En France, les recommandations pour la pratique clinique de décembre 2002 de la
Haute Autorité de Santé préconisent la prescription de rééducation dans le post-
partum si cela est nécessaire lors de la consultation postnatale, donc pas en
systématique. Mais cette recommandation ne fait pas l’objet d’un consensus
professionnel et dans de nombreuses maternités cette prescription est faite
systématiquement. [4] La prescription des séances de rééducation du post-partum
découle du bilan initial et des symptômes décrits par la patiente. Leur nombre
dépendra de l’état de son périnée.
Si l’amélioration notée par la patiente et le thérapeute est présente mais insuffisante,
une prolongation du traitement est envisageable.
Si l’amélioration est jugée satisfaisante ou suffisante par la patiente ou si les critères
objectifs d’évaluation montrent une amélioration nette ou une guérison, alors la
rééducation peut être interrompue.
A savoir que les auto-exercices du périnée sont nécessaires et doivent être pratiqués
quotidiennement même après la fin de la rééducation.

4. Contre-indications et précautions particulières


Contre-indications
Il n’existe pas de contre-indications absolues à la RPP. Cependant dans le cas
particulier d’une rééducation par électrostimulation, cette dernière est contre
indiquée en cas de présence d’un pacemaker, d’une infection urinaire ou vaginale, de
certaines paralysies du périnée ou de rétentions urinaires importantes. [9]
Précautions
Éviter tout exercice abdominal qui accentuerait les déficiences périnéales (exercices
aggravant le degré de descente des organes pelviens et provoquant des fuites ou de
prolapsus).

5. Techniques de Rééducation périnéale en post partum


5.1. Les exercices du plancher pelvien ou exercices de KEGEL
Créés par Dr Arnold Kegel vers la fin des années 40, ces exercices permettent la
décontraction de l’appareil génital. Les muscles du plancher pelvien auxquels il
s’intéressait sont ceux qui soutiennent l’utérus, la vessie, le rectum et l’intestin grêle.
La réalisation de ces exercices au quotidien peut s’avérer bénéfique pour éviter les
~ 11 ~
problèmes du plancher pelvien. Également, ces mêmes exercices peuvent entraîner
des effets positifs sur la sexualité des femmes. [8]
Voici quelques exemples des exercices [10] :
o En premier lieu, il faut localiser les muscles du périnée. Le moyen le plus
commun de le faire est d'essayer de stopper le flux d'urines en pleine miction.
o Il est important de se concentrer uniquement sur les muscles du périnée et
éviter de contracter les cuisses ou l’abdomen.
o Il faut bien vider la vessie avant de commencer.
o Contracter les muscles pelviens pendant cinq secondes, relâcher-les pendant
dix secondes et répéter cet exercice dix fois. Répéter cette série trois ou quatre
fois par jour, pas plus.
o Augmenter chaque semaine le nombre de secondes pendant la contraction
des muscles. Il ne faut pas dépasser dix secondes ni faire plus de dix
répétitions consécutives.
o Tout au long de ces exercices, veiller à respirer correctement en inspirant
pendant que le périnée est relâché et en expirant lorsque les muscles du
périnée sont contractés.

5.2. La rééducation manuelle


Elle s’appuie sur une prise de conscience de la contraction périnéale grâce à un
toucher vaginal. La prise de conscience : pour obtenir une contraction musculaire, on
place les muscles releveurs en position d’étirement et on réalise un étirement
supplémentaire assez bref et intense, on demande alors à la patiente de prendre
conscience de cette contraction. Après cette prise de conscience, le seul moyen de
développer et d’augmenter la force musculaire est de réaliser un travail avec des
résistances. Il faut tenir compte de la fatigue musculaire au cours des différents
exercices : le temps de repos doit souvent être le double du temps de contraction. [4]

5.3. Connaissance et maitrise du périnée


Il s’agit d’une méthode de rééducation périnéale éducative, créée par une sage-
femme, Mme Dominique Trinh Dinh, dans les années 1990. L’objectif étant de «
toujours travailler à mettre en exergue les compétences propres de la femme » [8].
La femme est en position demi- assise sur une table d’examen, genoux fléchis, pieds
posés sur la table, cuisses écartés, et la thérapeute introduit ses doigts dans son
vagin. Elle demande à la patiente de se représenter son périnée comme une « grotte
» avec une entrée (la vulve), un plafond (l’urètre et son sphincter), un sol et des
parois (les faces postérieures et latérales du vagin). Ensuite, à l’aide d’images
mentales, la patiente travaille les différentes parties du périnée. Par exemple on lui
demande de « fermer la grotte » pour obtenir une contraction de la vulve. [7]

~ 12 ~
5.4. Le traitement comportemental
Il consiste principalement à la mise en place par la patiente d’un calendrier
mictionnel, pour pouvoir, à partir des données recueillies, rétablir un équilibre
mictionnel et donner les conseils adéquats. Cette technique est surtout utilisée chez
les patientes qui présentent des urgences mictionnelles et des fréquences de miction
trop nombreuses. On remarque souvent qu’un comportement mictionnel non
physiologique s’est installé par anxiété ou difficultés émotionnelles. [4]

5.5. Les cônes vaginaux


Ce sont des cônes en forme d’ogive, s’insérant dans le vagin et qui induisent (hors
effort) un travail réflexe de l’armature périnéal pour les empêcher de tomber. Si
pendant un effort, la patiente ne verrouille pas son périnée, les cônes sont alors
éjectés du vagin. La patiente doit les porter au moins deux fois quinze minutes par
jour. Les cônes vaginaux constituent un complément à la rééducation. [4]

Figure 5- Exemples de cônes vaginaux

5.6. Le pessaire cube


Mis au point par un médecin allemand, le Dr Arabin. Il s’agit d’un cube muni
d’alvéoles sur toutes ses faces, fabriqué en matière assez souple. Il faut le pincer pour
l’introduire dans le vagin après avoir remonté l’utérus et la vessie par des postures et
des respirations. Puis le placer le plus loin possible dans la cavité vaginale et le laisser
s’accrocher sur les parois. Le cube tient en rétrécissant le fond vaginal par aspiration
de ses parois. [7]
Pour certaines femmes, c’est un grand soulagement de ne plus avoir de sensations de
pesanteur, ni de douleurs qui vont jusqu’au bas du dos. [7]
Le problème majeur que posent les pessaires est l’évaluation de la taille. Il faut des
professionnels qui connaissent ces accessoires et sachent l’utiliser.

Figure 6- Exemple de pessaire cube

~ 13 ~
5.7. Le biofeedback
Cette technique apparait dans les années 1970 par Basmati. [9]
Le principe du biofeedback est la prise de conscience précise de la contraction
périnéale par l’intermédiaire de signaux le plus souvent visuels et parfois auditifs. [4]

Une sonde adaptée à ce type de rééducation doit être placée au niveau vaginal. On
demande à la patiente de réaliser une contraction du périnée. Celle-ci va se traduire
par une courbe qui s’affiche sur l’écran d’un moniteur auquel la sonde est reliée.
Ainsi la patiente peut se rendre compte en temps réel du travail qu’elle fournit et
ajuster la force de ses contractions. Le thérapeute présent, stimule, explique les
résultats, encourage, critique et corrige la patiente. [4]

Figure 7- Le biofeedback

5.8. L’électrostimulation fonctionnelle :


Il faut éliminer toutes les contre-indications de l’électrostimulation (page11) avant de
la pratiquer.
Mode d’action
La contraction de la fibre musculaire est principalement d’origine réflexe et ceci a
pour conséquence que les électrodes de stimulation doivent être placées le plus près
possible des troncs nerveux.
La stimulation se fait par voie vaginale. Elle va induire une contraction musculaire
visible à l’œil. La sonde mise en place va bouger par une ascension en haut et en
avant.
L’intensité devra être la plus élevée possible, tout en respectant le seuil de la douleur.
L’efficacité de cette technique repose sur la préservation des arcs réflexes et sur
l’intégrité de l’innervation des muscles du plancher pelvien. [9]

~ 14 ~
Figure 8- Différentes sondes utilisées pour l’électrostimulation et le biofeedback

5.9. Chaise américaine :


C’est un traitement par stimulation magnétique extracorporelle.
Il s’agit d’une nouvelle approche thérapeutique de l’incontinence urinaire. Elle
produit une induction électromagnétique à l’aide d’un champ magnétique qui
pénètre les muscles du périnée à travers les os et les tissus. Cette stimulation permet
une contraction globale de l’ensemble de la musculature périnéale et des sphincters.
[9]

Avantages
 Absence de sonde, donc pas de contact avec les muqueuses
 Respect de l’intimité
 Meilleure tolérance
Inconvénients
 Peu de recul dans l’étude des résultats.
 Contre-indications formelles : port de stérilet, pacemaker, prothèse de la
hanche.

Figure 9- Exemple de chaise américaine

~ 15 ~
C. Méthodologie
1. La population
L’ensemble des sage-femmes de maternité CHU Hédi Chaker dont :
 22 sage-femmes de la salle de travail.
 2 sage-femmes du service du post partum.
 Une sage-femme de la consultation externe.

2. Méthode d'évaluation
Il s’agit d’une enquête descriptive rétrospective qui porte sur RPP. Cette étude s’est
étendue du 1er avril 2016 au 31May 2017 au cours de laquelle les sage-femmes ont
été questionnées.
Un questionnaire a été choisi comme méthode d’investigation pour répondre à notre
objectif principal qui est d’évaluer les connaissances des sage-femmes à propos de
RPP. « Annexe 1 ».
Il a été élaboré pour la première fois et adapté aux besoins de la recherche. Le
questionnaire a été compris et rempli, le temps estimé nécessaire pour y répondre a
été évalué à 10 minutes : Il a été donc retenu pour l’étude.

3. Recueil des données


La distribution des questionnaires et la collecte des données sont effectuées par les
auteurs de ce travail.
Le questionnaire respectait l’anonymat de chaque participante. Les Sage-femmes
avaient la totale liberté de refuser de participer à ce travail de recherche.
Préalablement à l’étude, les autorisations de distribution des questionnaires ont été
signées par le secrétaire générale de l’ESSTSS et le chef de service de la maternité de
Sfax CHU Hédi Chaker.

4. L’analyse statistique
Les résultats ont été obtenus à l’aide d'un tableau de saisie effectué sur le logiciel
Excel.

~ 16 ~
III. Résultats

A. La cohorte
Parmi les 25 sage-femmes de la maternité Hédi Chaker ciblées initialement, 23 ont
répondu positivement pour participer à notre enquête. Et 2 ont refusé d’y participer
et ne se sont pas justifiées.
Donc le taux de participation finale était de 92%.

B. Résultats de l’enquête
1. La population étudiée
Les sage-femmes questionnées avaient des carrières allant de 8 à 32 ans dont 76%
ayant de plus de 22 ans d’expériences. « Figure10 »

70%
67%
60%
50%
40%
30% 24%
20%
10%
10%
0%
8-20 21-30 > 31

Figure 10 - Années d'expérience des sage-femmes questionnées

2. Résultats aux questions posées


2.1. Connaissances des sage-femmes sur la rééducation périnéale en post partum

On constate que 61% des interrogées affirment qu’elles connaissent ce que c’est la
RPP « figure11 » :35% ont bénéficié d’une formation professionnelle et 26% ont
acquis leurs connaissances à partir de média, internet…

~ 17 ~
Est-ce que vous
connaissez ce
Oui Non
qu’est la RPP ?
Nombre 61%(n=14) 39%(n=9)
Source une formation média, internet…
professionnelle

Nombre 35%(n=8) 26%(n=6)

Figure 11 - Est-ce que vous connaissez ce qu’est la rééducation périnéale en post partum et
citez la source de vos informations.

2.2. Indications de la rééducation périnéale en post partum

La plupart des sage-femmes interrogées, soit 61%, pensent que la RPP n’est pas
systématique pour toute femme en PP « Figure12 ».
70% 61%
60%
50%
40% 35%
30%
20%
10% 4%
0%

Oui Non Aucun reponse

Figure 12- Est-ce que la rééducation périnéale est systématique pour toute femme en post
partum ?

2.3. Le moment de la pratique de la rééducation périnéale en post partum

Pour 39% des interrogées la rééducation périnéale est pratiquée lors de la visite du
40ème jour, pour 22% elle est directement faite après l’accouchement, alors que
pour 13% elle est réalisée après la cicatrisation de l’épisiotomie ou la plaie de
césarienne. Les 26% restantes n’ont aucune idée. « Figure13 »
Date de Lors de la Directement après Après la cicatrisation de Je ne sais
la RPP visite du l’accouchement l’épisiotomie ou la plaie pas
ème
40 jour de césarienne

Nombre 39%(n=9) 22%(n=5) 13%(n=3) 26%(n=6)


Figure13- Quand est ce que la rééducation périnéale est pratiquée en post partum ?

~ 18 ~
2.4. Les contres indications à la rééducation périnéale en post partum

Plus que la moitié, soit 74%, pensent qu’il n’existe pas de contre-indications à la RPP.
Et celles qui ont répondu par « oui » n’ont pas pu justifier leur réponse.
«Figure14 »

9%
17%

Oui
Non
je ne sais pas

74%

Figure 14- Est-ce qu’ils existent des contre-indications à la rééducation périnéale en post
partum?

2.5. Rôle de la rééducation périnéale en post partum.

Parmi les femmes interrogées, 30 % avaient des réponses partiellement correctes : à


savoir que 26% d’entre elles ont répondu que la RPP renforce les muscles périnéaux
afin d’améliorer la continence sphinctérienne et 4 % ont cité que la RPP améliore la
cicatrisation de l’épisiotomie. 70% des sage-femmes n’ont pas répondu à cette
question ou ont donné une réponse incorrecte. « Figure15 »

80% 70%
60%

40% 30%

20%
0%
0%

Réponse correcte réponse partielle Réponse fausse ou abscente

Figure 15- En quoi consistent les séances de la rééducation périnéale en post partum.

~ 19 ~
2.6. Les techniques de la rééducation périnéale en post partum

La majorité des sage-femmes interrogées, soit 74% ont affirmé qu’elles ne


connaissent pas des techniques de la RPP. « Figure16 »

80% 74%

60%

40%
26%
20%

0%

Oui Non

Figure 16- Connaissez-vous des techniques de la rééducation périnéale en post partum ?

Presque la totalité des SF qui ont affirmé qu’elles connaissent les techniques de la
RPP (soit 26%), n’ont pas pu donner un aperçu sur ces techniques (91 %). « Figure17 »

100% 91%
80%
60%
40%
20% 9%
0%
0%
Réponse correcte réponse partielle Réponse fausse ou abscente

Figure 17- Les techniques de la rééducation périnéale en post partum.

2.7. Les obstacles confrontés par la sage-femme en Tunisie pour pratiquer la


rééducation périnéale en post partum

Concernant ce qui empêche la sage-femme Tunisienne à pratiquer la RPP, la majorité


soit 87%, pensent que le défaut de formation des sage-femmes en Tunisie en est la
cause principale. Pour 48%, le manque de matériels nécessaires pour la rééducation
périnéale en est responsable. 22% pensent qu’il s’agit plutôt de la non observance
des femmes en PP et 9% n’ont pas répondu. « Figure18 »

~ 20 ~
100%
87%
80%

60% 48%
40%
22%
20% 9%
0%
0%

Défaut de formation des sages-femmes en Tunisie


Manque de matériels nécessaires pour la rééducation périnéale
Non observance des femmes en post partum
Aucun réponse
Autres

Figure 18- Qu’est ce qui empêche la sage-femme Tunisienne de pratiquer la rééducation


périnéale en post partum ?

En évaluant les connaissances de chaque SF questionnée, on a observé que 65% ont


échoué à répondre correctement à la majorité des questions posées.

70% 65%
60%

50%

40% 35%
30%

20%

10%

0%
Le taux des SF qui ont répondu Le taux des SF qui avaient la majorité des
correctement à la majorité des questions réponses fausses

Figure 19- Le taux de réussite des sage-femmes à répondre aux questions à propos de la
rééducation périnéale en post partum

~ 21 ~
IV. Discussion

1. La rééducation périnéale en post partum et le rôle de la sage-


femme.

La rééducation périnéale est une pratique indispensable en PP car elle permet de


renforcer le tonus de la région périnéale qui peut se trouver diminué après
un accouchement. Elle permet ainsi de limiter les problèmes d’incontinence ou de
prolapsus.
En France, les recommandations pour la pratique clinique de décembre 2002 de la
Haute Autorité de Santé préconisent la prescription de la rééducation dans le post-
partum si cela est nécessaire lors de la consultation postnatale [1]. Cette prescription
peut être effectuée par une sage-femme dans le cadre du post partum (90 jours) mais
pas dans le cadre du suivi gynécologique. La sage-femme est autorisée non
seulement à prescrire mais aussi à pratiquer la rééducation périnéo-sphinctérienne
d'une incontinence liée aux conséquences directes de l'accouchement d’après
l’article R.4127-318 du Code de la santé publique JO du 18 octobre 2006.
En l’occurrence, en Tunisie, le rôle des sage-femmes dans le cadre du post partum
consiste à assurer les consultations postnatales des 8ème et 40ème jours du
postpartum (d’après le Référentiel des Activités Professionnelles des Sage-femmes
affectées dans les structures relevant de l’ONFP en 2006) et à organiser un
programme en matière de contraception (d’après le profil de poste de la sage-femme
en Tunisie établis par le ministère de la Santé Publique en 1985). [11]
Donc, ni la prescription ni la pratique de la RPP ne font partie des compétences
des sage-femmes Tunisiennes dans le post partum (90 jours).
Les conséquences de l’accouchement et en particulier celles liées à l’incontinence
sont des problèmes de santé publique très fréquents en post partum, souvent
diagnostiqués tardivement [15]. Ce retard peut être à l’origine d’un handicap psycho-
social très gênant pour la femme.
Le diagnostic précoce s’avère important et puisque le 1er contact de la femme
accouchée dans les structures de santé se fait généralement avec la sagefemme, il
serait intéressant de modifier la législation et permettre à la sage-femme Tunisienne
de faire la prescription de la RPP comme en France.

~ 22 ~
2. La rééducation périnéale en post partum : formation et
connaissances.

A travers notre enquête, on a voulu évaluer les connaissances des sage-femmes


sur la RPP. 35% affirment avoir reçu une formation professionnelle et 26% ont
acquis leurs connaissances grâce l’autoformation. Ces sources d’information
peuvent être remises en question du fait que nous ne pouvons pas confirmer ses
origines.

Toutefois, on ne peut pas négliger les 39% qui restent complétement ignorantes
vis-à-vis de ce thème.

65% des sagefemmes n’ont pas pu répondre correctement à la majorité des


questions posées bien que 61% d’entre elles aient déclaré avoir eu une formation ou
une autoformation dans le domaine.

Ces connaissances limitées pourraient être expliquées par le retard d’évolution


des programmes d’études des SF en Tunisie depuis la date de début de leurs
formations en 1956 [19]. En fait, 87% des interrogées ont affirmé aussi que le défaut
de formation des SF en Tunisie est l’un des obstacles majeurs qui l’empêche à
pratiquer la RPP.

Dans la littérature Française, la formation des SF s’inscrit dans le cadre d’une


formation continue bien organisée autour de la naissance et plus particulièrement
en rééducation périnéale [16].

Jusqu’aujourd’hui, on trouve un manque de médecins physiques, les seuls ayant


habilité à pratiquer la RPP, dans le secteur public surtout dans les régions
intérieures. Et vu l’insuffisance de dépistage systématique des conséquences
physiopathologiques de l’accouchement par les sagefemmes lors des visites
systématiques du post partum, il serait important de bien les former pour leur
permettre ainsi non seulement de prévenir et de dépister ces conséquences mais
aussi de prescrire et éventuellement pratiquer la RPP.

En l’attente d’une formation adéquate et d’un texte de loi permettant à la sage-


femme ces pratiques, on souligne l’importance des conseils à donner à la femme en
postnatal afin de prévenir ou du moins diminuer la gravité de ces complications.
Mais ceci n’inclut pas seulement la SF. En effet, il parait nécessaire de sensibiliser
tout le cadre médical et paramédical en contact direct avec la femme accouchée pour

~ 23 ~
prévenir et dépister les pathologies liées à l’accouchement indiquant ainsi une
rééducation périnéale. Car « mieux vaut prévenir que guérir ».

3. Recommandations
Dans l’état actuel des choses, la SF n’a pas le droit en Tunisie de prescrire ou de
pratiquer la RPP.
Cependant, elle peut intervenir :
o Dans un premier lieu à titre préventif en donnant des conseils à la femme
en postpartum immédiat comme :
 Comment lutter contre la pesanteur :
 Pendant les vingt et un jours qui suivent la naissance, il
faudrait que le temps passé à l’horizontale soit supérieur au
temps à la verticale.
 Eviter de porter tout objet lourd.
 Faire des pauses entre les tâches : elle peut s’allonger, de
préférence en surélevant le bassin pour faire remonter les
organes, soulager le périnée et le drainer.
 Comment lutter contre la constipation :
 Il faut aller à la selle au premier besoin.
 La meilleure position est d’être penchée en avant, les pieds
surélevés sur un petit banc.
 Ne jamais pousser.
 boire plus que d’ordinaire.
 Un bon régime alimentaire : apports riche en fibre, en fruits
et légumes, du miel...
 Utiliser une gelée à base d’huile de paraffine pour aider à
faire glisser les selles sans douleur surtout si la femme
présente des hémorroïdes ou ayant subi une épisiotomie.
 Il faut faire une bonne respiration :
 Toujours commencer par une expiration.
 A l’expiration, les abdominaux se ‘’retendent’’, le diaphragme
remonte en même temps que le périnée. Expirer, c’est « grandir,
mincir ».
 A l’inspiration, le diaphragme descend et repousse tout le
contenu du ventre vers le bas. Les abdominaux s’étirent, le
ventre « gonfle ».
 Toujours effectuer un effort périnéal sur une expiration.

~ 24 ~
 En cas de douleurs au niveau des sutures, le froid calme la douleur.
Des pulvérisations d’eau après les mictions permettent de rafraichir la
zone irritée et de ne pas laisser d’urines en contact avec les points de
sutures.
 Les incontinences : cela peut arriver durant les premiers jours qui
suivent l’accouchement mais ne devrait pas durer. Si c’est le cas, la
femme doit consulter.
 Il faut tout évacuer.
 Faire des gestes de se retenir, en dehors de la miction ou de
la défécation. Ce qui permettra à la femme de prendre
conscience de son périnée et de le contracter.

o Dans un second lieu à titre curatif et dans le cadre d’un dépistage précoce
lors de la visite post natale en faisant un questionnaire « Annexe3 » qui
pourrait attirer l’attention sur une pathologie à son stade de début et en
faisant un examen minutieux des muscles périnéaux par le « Testing
périnéal » « Annexe4 ». Au terme de ce bilan la SF décidera d’adresser ou
non la femme vers un spécialiste.

4. Limites de l’étude
Notre mémoire aurait pu être meilleure si le nombre d’échantillons effectués était
bien plus important, incluant les sage-femmes des dispensaires et des régions
périphériques, et si la durée de travail était plus longue : plus que 3 mois.

~ 25 ~
Références
[1] Service des Recommandations Professionnelles, ANAES. REEDUCATION DANS LE
CADRE DU POST-PARTUM, DECEMBRE 2002 12-13-15.
[2] Max Claude Cappelletti. LA REEDUCATION PERINEALE DE SA NAISSANCE A
AUJOURD’HUI, CERP Clinique Vinci, 75011 Paris, Mars 2009.
[3] Comité éditorial pédagogique d’Université Médicale virtuelle Francophone.
Anatomie du périnée féminin, UMVF 2010-2011
[4] Vivenot C. La rééducation périnéale du post-partum : observance de la
prescription,Université Henri Poincaré, Nancy I 2010, 9-12 / 15-21.
[5] RITEAU Anne-Sophie. Le périnée féminin de la superficie à la profondeur,
UNIVERSITE DE NANTES 2002-2003.
[6] C. Fabre-Clergue. Guide pour la pratique des sage-femmes en rééducation pelvi
périnéale, CnsF 35pg ; 2014.
[7] DE GASQUET, B., « périnée arrêtons le massacre ! », 2011, 223p.
[8] Cours de l’Université du Québec à Trois-Rivières. DIFFICULTÉS SEXUELLES ET
RELATIONNELLES, consultable sur :
https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/Gscdepot/sex10http://www.sagesfemmes-
eutonie.com/postnat.html05/outils/Outil8-Kegel.pdf
[9] GALLIAC ALANBARI S., « rééducation périnéale féminine mode d’emploi », 2010,
199p
[10] BOURRASSA.M., « Qu’est-ce que les exercices de Kegel ? », 2016 consultable
sur : http://www.mamanpourlavie.com/grossesse-maternite/pratico-
pratique/10669-quest-ce-que-les-exercices-de-kegel.thtml
[11] Ministère du Développement et de la Coopération Internationale. «LA SAGE-
FEMME EN TUNISIE Acquis, Défis et Perspectives » ; 2014 ; pages 35-45.
[12] R.de Tayrac, A.Chauveaud-Lambling, D. Fernandez, H. Fernandez. Service de
Gynécologie-Obstétrique, Hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux,
92141 Clamart Cedex. 2003.
[13] S.Lecuivre. TROUBLES PERINEO-SPHINCTERIENS ET REEDUCATION PERINEALE,
UNIVERSITE HENRI POINCARE, NANCY.2010
[14] Dr. F. Devulder. INCONTINENCE FÉCALE APRÈS L'ACOUCHEMENT, 2003
consultable sur : http://www.proktos.com/node/534
[15] Pr A.PIGNE. L’incontinence urinaire du post partum quelle prévention en France,
quelle prévention à Cuba ?, C.E.E.G PARIS France ,2013
~ 26 ~
[16] Institut Naissance & Formations ; Connaissance et Maitrise du Périnée (CMP)
consultable sur : https://www.institutnaissanceetformations.fr/
[17] Votre périnée pendant la grossesse ; 2015 consultable sur :
https://www.perineeshop.com/blog/index/billet/4329_perinee-grossesse-
accouchement
[18] Comité éditorial de l'UVMaF. Complications traumatiques de l'accouchement ;
UMVF - Université Médicale Virtuelle Francophone ; 2014 consultable sur :
http://campus.cerimes.fr/maieutique/UE-
obstetrique/complications_traumatiques/site/html/1.html

~ 27 ~
Annexes

Annexe1 : Enquête sur « les connaissances des sage-femmes de la maternité


de Sfax à propos de la rééducation périnéale en postpartum»

Annexe2 : Lettre d’autorisation pour le projet de fin d’étude.

Annexe3 : Questionnaire de dépistage des défaillances musculaires périnéales


recommandé pour les femmes en post partum (6 à 8 semaines après
l’accouchement)

Annexe4 : Le Testing périnéal

~ 28 ~
Annexe1 : Enquête sur « les connaissances des sage-femmes de la maternité de
Sfax à propos de la rééducation périnéale en postpartum»

Madame,
Nous sommes étudiantes en 3ème année Obstétrique et dans le cadre de notre projet de
fin d’étude, nous souhaitons réaliser un mémoire sur le thème de la rééducation
périnéale en post partum.
Un thème très peu abordé. Notre mémoire a pour principal objectif de donner une idée
globale sur ce-dernier.
C’est pourquoi nous sollicitons votre collaboration afin de compléter le questionnaire
ci-dessous.
L’objectif de cette étude est purement académique et les données seront recueillies de
manière anonyme.
Nous comptons beaucoup sur votre contribution et vous remercions d’avance.

KHARRAT Dorra et MEZGHANI Mariem


Sous la direction de Dr TRIGUI Khaled.

Questionnaire :

Lieu de travail : …………………………………………….


Années d’expérience : ……………….

1) Est-ce que vous connaissez ce qu’est la rééducation périnéale en post


partum ?
Oui Non
Si oui, veuillez préciser la source de vos informations :
 Une formation professionnelle
 Média, internet, forum
 Autres………………………………………………………………………

~ 29 ~
2) Est-ce que la rééducation périnéale est systématique pour toute femme en
post partum ?
Oui Non
3) Quand est ce que la rééducation périnéale est pratiquée en post partum ?
 Directement après l’accouchement
 Après la cicatrisation de l’épisiotomie ou la plaie de césarienne
ème
 Lors de la visite du 40 jour
 Je ne sais pas
 Autres………..............................................................................................

4) Est-ce qu’ils existent des contre-indications à la rééducation en post


partum ?
Oui Non
Si oui, veuillez citer la(les) contre-indication(s) que vous connaissez :
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
.............................................................................................................
5) En quoi consistent les séances de rééducation périnéale en post partum
d’après vous ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
6) Connaissez-vous des techniques de rééducation périnéale en post partum ?
Oui Non
Si oui préciser :
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
7) Selon vous, qu’est ce qui empêche la sage-femme Tunisienne à pratiquer
la rééducation périnéale en post partum ?
 Non observance des femmes en post partum
 Défaut de formation des sage-femmes en Tunisie
 Manque de matériels nécessaires pour la rééducation périnéale
 Autres………………………………………………………………………
……………………………………………………………...........................

~ 30 ~
Annexe2 : Lettre d’autorisation pour le projet de fin d’étude.

Au chef de service de la maternité de Sfax CHU Hédi Chaker,

Nous sommes étudiantes sage-femmes en troisième année de formation à


l'ESSTSS.

Nous vous sollicitons dans le cadre de notre projet de fin d’étude, de bien vouloir
nous autoriser à faire un questionnaire, dans le service de gynécologie-obstétrique,
sur « les connaissances des sage-femmes de la maternité de Sfax à propos de la
rééducation périnéale en postpartum»

A l'heure actuelle, mon protocole de recherche a été validé par Dr Trigui Khaled qui
nous accompagnera tout au long de notre projet.

Dans l'attente de votre réponse, veuillez accepter, Monsieur, nos salutations


respectueuses.

KHARRAT Dorra et MEZGHANI Mariem


Pour le Diplôme de technicien supérieur en Obstétrique.

~ 31 ~
Annexe3 : Questionnaire de dépistage des défaillances musculaires périnéales
recommandé pour les femmes en post partum (6 à 8 semaines après
l’accouchement) [12]

Numéro du dossier : Date :

Nom : Prénom :

Ce questionnaire est dédié aux femmes pendant la consultation du postpartum (6 à 8 semaines après
l’accouchement) afin d’avoir une idée sur l’état de leurs muscles périnéaux. Selon les réponses, la
sage-femme sera capable de juger si l’accouchée nécessiterait des séances de rééducation périnéale
et pourra ainsi la référer vers un spécialiste.
Questionnaire
Oui Non
1. Avez-vous habituellement des difficultés pour vider votre vessie ?

2. Avez-vous habituellement des sensations d’aller souvent uriner ? Oui Non


3. Avez-vous habituellement des besoins urgents d’uriner ? Oui Non
4. Avez-vous habituellement des fuites urinaires lorsque vous toussez,
Oui Non
éternuez ou riez ?

5. Avez-vous habituellement des fuites urinaires en soulevant des


charges ? Oui Non

6. Pensez-vous que vous poussez anormalement fort pour aller à la


selle ? Oui Non

7. Avez-vous habituellement des sensations de perte de gaz ou de


selles au moment d’un exercice physique, comme le sport, la toux, Oui Non
l’éternuement ou le rire ?

8. Ressentez-vous parfois des envies urgentes d’aller à la selle, au


point de vous précipiter aux toilettes ?
Oui Non

9. Avez-vous habituellement des hémorroïdes ? Oui Non


10. Avez-vous habituellement des sensations de pesanteur dans bas du
ventre ? Oui Non
11. Avez-vous habituellement des sensations de gonflement ou de
pesanteur au niveau du vagin ? Oui Non
12. Avez-vous habituellement une boule ou quelque chose qui descend
dans le vagin, que vous voyez ou que vous sentez ? Oui Non
13. Vous arrive-t-il de repousser une boule vaginale avec les doigts pour
pouvoir uriner ou vider complètement votre vessie ? Oui Non

14. Est-ce qu’il vous arrive d’avoir une partie de l’anus qui s’extériorise Oui Non
pendant ou après la selle (en absence d’hémorroïdes) ?

~ 32 ~
Annexe4 :
Le Testing périnéal
Un examen clinique doit être réalisé, débutant par un examen visuel du périnée
(présence d’une béance, d’une cicatrice…), suivi d’un examen neurologique étudiant
les territoires sensitifs de la région périnéale à la recherche d’une éventuelle
hypoesthésie.
Enfin un toucher vaginal va permettre une évaluation de la musculature du périnée
(appelée testing périnéal ou testing des releveurs) et apprécier les éventuels défects.
On testera les différents faisceaux (droit, gauche, postérieur) en superficie et en
profondeur.
Ce testing permettra d’évaluer la force et l’endurance des muscles du périnée et de
détecter une éventuelle inversion de commande
Une cotation de 0 à 5 sera alors donnée selon des critères précis :
- Les grades 0 et 1 signifient que la patiente n’arrive pas à exercer une
contraction du périnée et qu’elle mobilise d’autres muscles (fessiers, abdominaux…)
- Les grades 2 et 3 correspondent à une contraction faible avec une élévation
des muscles médiocres - Le grade 4 signifie une contraction correcte et un bon
maintien de l’élévation
- Le grade 5 correspond à une contraction puissante avec une bonne élévation
et une pression très forte sur les doigts du thérapeute.

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République Tunisienne

Ministère de l’Enseignement Supérieur Ministère de la Santé Publique


et de la Recherche Scientifique

Université de Sfax

Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Sfax

La rééducation périnéale en post partum

KHARRAT DORRA § MEZGHANI MARIEM

Résumé :
La rééducation périnéale constitue un sujet d’intérêt pour la sage-femme puisqu’elle
touche directement le bien-être de la femme et de son périnée. Elle permet de
renforcer le tonus musculaire, d’atténuer les douleurs périnéales et de réduire les
complications de l’accouchement.
Ce travail a porté sur une enquête descriptive rétrospective auprès des sages-femmes
de la maternité de Sfax pour évaluer leurs connaissances à propos de ce thème. Il a
montré que 65% des sage-femmes n’ont pas pu répondre correctement à la majorité
des questions posées. 87% des interrogées ont affirmé que le défaut de formation est
l’un des obstacles majeurs qui empêche la sagefemme Tunisienne à indiquer et
éventuellement à pratiquer la RPP.
Ces insuffisances de formation et l’importance des problèmes de santé pour la
femme devraient faire réfléchir les décideurs pour une mise à jour de la formation
des sages-femmes en tenant compte de ce qui se passe dans les autres pays
développés.

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