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ensembles et structures [AF 33] dans le présent traité), que lui-même et ses élèves
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Sciences fondamentales A 140 −1
QUATERNIONS ________________________________________________________________________________________________________________________
Remarque : ce trièdre peut éventuellement être défini par des V 1 V 2 et V 2 V 1 admettent la même partie réelle, opposée au
vecteurs ( i, j, k ) , mais on prendra soin de ne pas les
confondre, le cas échéant, avec les grandeurs (i, j, k ) entrant dans produit scalaire V 1 ⋅ V 2 ; par contre, leurs parties imaginaires, res-
la définition du quaternion.
pectivement associées aux produits vectoriels V 1 ∧ V2 et
Inversement, à un vecteur V , de composantes (x, y, z ) dans un V 2 ∧ V 1 , sont opposées. Les relations précédentes sont équiva-
trièdre (T ) bien défini, nous associons un quaternion purement lentes à :
imaginaire :
V1 V 2 = – V 1 ⋅ V 2 + V 1 ∧ V2 (11)
V T ( ou, plus simplement, V ) = xi + yj + zk (4)
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________________________________________________________________________________________________________________________ QUATERNIONS
θ θ
q q q q Q = cos ------ + ( αi + βj + γk ) sin ----
2 2
(22)
------ ------ = ------ ------ = 1 (20)
ρ ρ ρ ρ
θ θ
soit Q = cos ------ + u sin ---- (23)
q
q 2 2
ce qui signifie que ------ et ------ sont inverses l’un de l’autre, ou que
ρ ρ et en démontrant la relation fondamentale :
q
l’inverse du quaternion q est -----2- .
ρ ( θ, u ) V = Q V Q (24)
Remarques : un quaternion de module unité est qualifié avec ( θ, u ) V et V quaternions associés respectivement aux
d’unitaire. La sous-algèbre des quaternions unitaires est iso-
morphe à l’algèbre des matrices unitaires (3 × 3), pour la vecteurs (θ, u ) V et V , représentés dans T.
définition desquelles le lecteur se reportera à l’article Calcul
matriciel [AF 86] dans le présent traité.
Grâce au module ρ, l’algèbre des quaternions devient une Démonstration de la formule fondamentale (24). Cette relation
algèbre normée avec, en particulier : peut être mise sous la forme :
q + q′ q + q′ qq′ q
cos -----2θ- + u sin -----2θ- V cos -----2θ- – u sin -----2θ-
et q′
( θ, u ) V =
Avec cette norme, l’algèbre des quaternions est une algèbre
de Banach réelle (cf article Analyse fonctionnelle [A 101] dans le
= V cos ------ – u V u sin ------
présent traité). Comme l’inverse d’un quaternion non nul est
bien défini, cette algèbre est un corps de Banach réel. Un
soit ( θ, u ) V
2 θ
2
θ
2
2 (25)
( θ, u ) V = V
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QUATERNIONS ________________________________________________________________________________________________________________________
L’opérateur Q ⋅ Q laisse donc V invariant ; cette propriété
u V u = –u u V = V et u V = –V u
Figure 1 – Définition du sens d’une rotation positive autour de
Ainsi, la relation (25) prend la forme : (règle du tire-bouchon)
( θ, u ) V = ( cos θ ) V + ( sin θ ) u ∧ V
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________________________________________________________________________________________________________________________ QUATERNIONS
( θ 2 , u 2 ) [ ( θ 1 , u 1 ) V ] = Q′ 2 Q 1 V Q′ 2 Q 1 1+i 1+j
Q 1 = -------------- ; Q 2 = ----------------
2 2
Ainsi, au produit des rotations (θ1 , u 1) puis (θ2, u 2 ) est associé Nous vérifions que :
le quaternion Q = Q′ 2 Q 1 , de la forme :
1 1
θ θ Q 1 Q 2 = ----- ( 1 + i ) ( 1 + j ) = ----- ( 1 + i + j + k ) = Q ′2 Q 1
Q = cos ----- + u T1 sin ----- = Q ′2 Q 1 (29) 2 2
2 2
θ1 θ1
avec Q 1 = cos ------- + u 1 sin ------- (30)
2 T1 2 3.3 Représentation de l’attitude
θ2 θ2
et Q 2′ = cos ------- + u 2 sin ------- (31) d’un véhicule
2 T1 2
Exemple d’application : 3.3.1 Notation engin
— rotation 1 : θ1 = 90˚, α1 = 1, β1 = 0, γ 1 = 0, soit :
Les attitudes de la structure d’une fusée-sonde, d’un lanceur de
1+i satellite ou d’un missile balistique sont souvent représentées par
Q 1 = cos 45° + i sin 45° = -------------
2 un produit de rotations ainsi définies :
Tf ≡ (Xf , Yf , Zf ) trièdre de référence, orthonormé ;
— rotation 2 : θ2 = 90˚, α 2 = 0, β2 = 0, γ 2 = 1, soit :
Tm ≡ (Xm , Ym , Zm ) trièdre lié à la structure en question, déduit
1+k de Tf par :
Q ′2 = cos 45° + k sin 45° = ---------------
2 • une rotation θ (tangage ) autour de Yf ,
• une rotation ψ (lacet ), autour de l’axe déduit de Xf par la rota-
Le quaternion associé au produit des rotations (θ1 , u 1) puis (θ2 , u 2 ) tion précédente,
• une rotation ϕ (roulis ), autour de l’axe déduit de Zf par le
est donc égal à :
produit des deux rotations précédentes.
(1 + k)(1 + i) 1 3 i+j+k L’application de la deuxième méthode (§ 3.2) permet de calculer
Q = Q ′2 Q 1 = ------------------------------------- = ----- + --------- ---------------------- le quaternion Q associé à la rotation faisant passer de Tf à Tm :
2 2 2 3
i+j+k
soit Q = ( cos 60° ) + ( sin 60° ) ----------------------
3 Q = cos ----2θ- + j sin ----2θ- cos -----ψ2- + i sin -----ψ2- cos ----ϕ2- + k sin ----ϕ2-
Il est associé à la rotation de 120˚ autour de la trisectrice ∆ du trièdre d’où, par identification :
X, Y, Z, ce qui peut être vérifié directement sur la figure 3.
θ ψ ϕ θ ψ ϕ
q 0 = cos ----- cos ------ cos ----- + sin ----- sin ------ sin -----
2 2 2 2 2 2
3.2 Deuxième méthode θ ψ ϕ θ ψ ϕ
q 1 = cos ----- sin ------ cos ----- + sin ----- cos ------ sin -----
2 2 2 2 2 2
Dans les calculs précédents (§ 3.1), les composantes des vecteurs θ ψ ϕ θ ψ ϕ
q 2 = sin ----- cos ------ cos ----- – cos ----- sin ------ sin -----
V , u 1 et u 2 sont toutes prises dans le même trièdre orthogonal 2 2 2 2 2 2
θ ψ ϕ θ ψ ϕ
T1 . Dans l’étude d’un produit de rotations (θ1 , u 1), suivie de (θ2, u 2 ), q 3 = cos ----- cos ------ sin ----- – sin ----- sin ------ cos -----
2 2 2 2 2 2
suivie de etc., il est souvent commode de faire intervenir :
— les composantes de u 1 dans un trièdre T1 ;
— les composantes de u 2 dans le trièdre T2 = (θ1 , u 1 ) T1 , etc.
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QUATERNIONS ________________________________________________________________________________________________________________________
Q = cos -----ψ2- + k sin -----ψ2- cos ----2θ- + j sin ----2θ- cos ----ϕ2- + i sin ----ϕ2-
d’où, par identification :
ψ θ ϕ ψ θ ϕ
q 0 = cos ------ cos ----- cos ----- + sin ------ sin ----- sin -----
2 2 2 2 2 2
ψ θ ϕ ψ θ ϕ
q 1 = cos ------ cos ----- sin ----- – sin ------ sin ----- cos -----
2 2 2 2 2 2
Figure 4 – Traitement des produits de rotations ψ θ ϕ ψ θ ϕ
q 2 = cos ------ sin ----- cos ----- + sin ------ cos ----- sin -----
2 2 2 2 2 2
3.3.2 Notations avion-bateau ψ θ ϕ ψ θ ϕ
q 3 = – cos ------ sin ----- sin ----- + sin ------ cos ----- cos -----
2 2 2 2 2 2
Les attitudes d’un avion, d’un bateau, d’un sous-marin, sont sou-
vent représentées par un produit de rotations ainsi définies (Tf et
Tm jouant les mêmes rôles qu’au § 3.3.1 :
— une rotation ψ (lacet ) autour de Zf ;
— une rotation θ (tangage ) autour de l’axe déduit de Yf par la rota-
tion précédente ;
— une rotation ϕ (roulis ) autour de l’axe déduit de Xf par le produit
des rotations précédentes.
Références bibliographiques
Théorie des quaternions [3] PORTEOUS (I.R.). – Topological geometry. [5] VAL (P. du). – Homographies, quaternions
Van Nostrand (1969). and rotations. Oxford University Press.
[1] HAMILTON (W.B.). – Lectures on quaternions. [6] BERGER (M.). – Géométrie. Tome 2 Nathan
Dublin (ouvrage original du fondateur de la Coll. Cédic (1977).
théorie des quaternions) (1853). Applications [7] RADIX (J.C.). – Systèmes inertiels à
Chelsea (réédition). Mathematical papers. composants liés. Cépadues Coll. ENSAE
Vol. 3 Cambridge University Press (1969) (1980).
[4] SAMUEL (P.). – Théorie algébrique des
(1967).
nombres. Hermann Coll. Méthodes (on y
[2] BOURBAKI (N.). – Éléments de mathéma- trouvera une démonstration, par utilisation
tiques. Algèbre. Hermann (un exposé de quaternions, du théorème de Lagrange
succinct et moderne sur les quaternions se selon lequel tout entier naturel est la somme
trouve au chapitre 3 ; on y trouve aussi un de quatre carrés) (1967).
exposé rapide sur les octonions) (1970).
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