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POMPES CENTRIFUGES

Pompes Centrifuges

Les turbopompes sont des turbomachines génératrices dont la


rotation de la roue produit un régime de pressions et de
vitesses qui détermine la circulation d’un liquide dans un
circuit. La grandeur du débit résulte (comme nous le verrons
après) de l’équilibre entre l’énergie délivrée par la pompe et
l’énergie résistante (pertes de charge) du circuit. Cette notion
d’adaptation du régime de fonctionnement de la pompe en
fonction de la résistance du circuit est primordiale, et constitue
une des grandes différences de fonctionnement des
turbomachines avec les machines volumétriques.
Ouie de la
pompe
La machine se raccorde à deux tuyauteries cylindriques : la
conduite d’aspiration T1, qui sert à amener le fluide à l’entrée
de la pompe et s’y trouve fixée par la bride B1, et la conduite de
refoulement T2, fixée à la pompe par la bride B2.

La partie active de la machine est constituée par la roue ou


rotor R qui porte les aubages mobiles M appelés encore aubes,
pales ou ailettes, et tourne à vitesse constante autour de l’axe
OO’.
Ces aubages sont tous identiques en forme et, se déduisent
l’un de l’autre par une rotation autour de OO’ égale à 2p/nr,
nr désignant le nombre total de pales ; l’espace compris entre
deux aubages mobiles constitue un canal mobile.

A partir de la bride d’aspiration B1, le fluide se répartit


régulièrement vers la section d’entrée C des canaux mobiles
que l’on appelle l’ouïe d’aspiration de la pompe.
Du fait du mouvement d’entraînement à vitesse angulaire
constante imprimée par le rotor dans le sens indiqué par la
flèche f, les pales exercent des efforts de pression sur le fluide,
qui se traduisent par l’existence d’une surpression le long de
leur extrados et d’une dépression sur leur intrados.

Le travail de ces efforts demande un apport permanent


d’énergie mécanique par l’arbre de la pompe A. Ici réside donc
le principe essentiel de fonctionnement d’une turbomachine
génératrice, puisque cette énergie se trouve communiquée au
fluide. A l’intérieur d’un canal mobile, l’écoulement est
permanent par rapport à un repère mobile solidaire du rotor
R.
Dans le cas considéré, la machine est qualifiée de centrifuge
parce que, à la traversée du rotor, le fluide s’écarte de l’axe de
rotation OO’, chaque particule s’écoulant sensiblement dans un
plan perpendiculaire à cet axe.
Le stator S de la pompe, encore appelé corps ou enveloppe,
porte une couronne d’aubages fixes F, en nombre égal à nf, et
cette couronne présente donc de manière analogue à celle des
aubages mobiles une symétrie d’ordre nf par rapport à l’axe
OO’.

L’espace compris entre deux aubages constitue un canal fixe.


Les différents canaux fixes sont alimentés de manière
identique par le rotor et se trouvent parcourus par un
écoulement permanent par rapport à un repère absolu fixe.
L’énergie reçue par le fluide pendant la traversée des canaux
mobiles se manifeste par une augmentation, d’une part de sa
pression et, d’autre part, de son énergie cinétique.
En ralentissant le fluide la couronne d’aubages fixes, qui
porte également le nom de diffuseur, provoque une
nouvelle augmentation de pression.

Le diffuseur assure donc au sein du fluide une conversion


de l’énergie cinétique en énergie piézométrique.

A la sortie du diffuseur, le fluide doit être collecté et


conduit vers la tuyauterie T2. Cette dernière fonction est
remplie par une capacité V qui s’enroule autour du
diffuseur et qui doit à sa forme géométrique le nom de
volute ; dans une certaine mesure cet espace est utilisé à
une transformation complémentaire de l’énergie cinétique
en énergie piézométrique.
Organes Constitutifs
Distributeur:
*Cet élément a pour but de conduire le liquide depuis la section
d’entrée de la machine jusqu’a l’entrée de la roue tout en assurant
la répartition des vitesses aussi uniforme que possible.
M1
Roue:
La fonction du rotor est de communiquer de l’énergie au liquide
qui le traverse grâce aux aubages dont il est muni.

Diffuseur et volute:
A la sortie du rotor une certaine énergie cinétique disponible pour
M2
être transformée en énergie de pression, généralement plus
intéressante pour l’utilisateur, on qualifie cette transformation par
un rendement de diffusion hd (ce rendement est faible et ne
dépasse pas 0.7)
Diapositive 10

M1 Une non-uniformité des vitesses affecte le fonctionnement de la roue et diminue le rendement de la machine. Cet effet, moins marqué pour les
pompes centrifuges peut devenir très important pour les pompes axiales.
Master; 01/12/2014

M2 La vitesse v2 à la sortie d’un rotor de pompe est toujours assez élevée et, sauf cas particulier, plus grande que la vitesse v3 dans la section de
sortie, elle-même sensiblement voisine de v0 la vitesse dans la section d’entrée. Il y a donc à la sortie du rotor une certaine énergie cinétique
disponible pour être transformée en énergie de pression, généralement plus intéressante pour l’utilisateur. Dans une pompe centrifuge, cette
transformation est effectuée dans le diffuseur et la volute. Elle est régie par l’équation de l’énergie en mouvement absolu ; en supposant les
pressions mesurées par rapport au même niveau de référence
Master; 01/12/2014
*Le diffuseur:
Situé entre le rotor et la volute le diffuseur est un organe de
révolution offrant au fluide des sections croissantes. Il existe des
diffuseurs lisses, c’est à dire non ailettés, à parois parallèles ou
divergentes et des diffuseurs ailettés.

*La volute:
La volute collecte le fluide à la sortie du diffuseur ou directement à
la sortie du rotor si le diffuseur n’existe pas. Sa forme est optimisée
afin de transformer l’énergie cinétique résiduelle de sortie du rotor
en énergie de pression et d’amener progressivement la section de
passage du fluide à la section circulaire de la bride de sortie.
Structure de l’écoulement dans la roue
La transformation de l’énergie dans les pompes centrifuges
s’effectue dans la roue lors du passage du fluide dans les
aubages mobiles de la machine. Ainsi, le principal facteur
caractérisant le travail fourni au fluide par ce type de
machine est déterminé par la structure de l’écoulement
résultant de l’interaction du fluide sur les aubages mobiles.

L’étude des transferts d’énergie dans ce type de machine


s’effectue en décomposant le mouvement absolu en
mouvement d’entraînement (rotation autour de l’axe de la
machine) et mouvement relatif (mouvement par rapport aux
canaux formés par les aubages mobiles).
Triangle des vitesses

Les conditions dans lesquelles fonctionne la pompe sont définies


par deux paramètres: la vitesse angulaire de rotation et le débit
volumique de fluide qui s’écoule dans celle-ci.
A partir de ces données on peut définir les différentes conditions de vitesse des fluides.

Entrée de la roue:
Qv
La vitesse v1 est purement radiale (a=90°); elle se v1 
détermine à partir du débit volumique : 2pr1b1k 1

k 1 est un coefficient compris entre 0 et 1 caractérisant l'encombrement des


aubages limitant la section de passage du fluide

La vitesse u1 se détermine à partir du rayon d’entrée r1 et de la vitesse


angulaire de rotation de la roue

Si k 1 est égal à 1, la section de passage du fluide est égale à 2 pr b,


l’encombrement des aubages est négligeable
u1 = r 1 w
A partir de ces deux vitesses on
détermine la vitesse relative w1
du fluide à l’entrée des canaux
mobiles de la roue à l’aide du
triangle des vitesses.

Sortie de la roue
u2 = r2 w
En supposant que la direction de la
vitesse relative à la sortie de la roue
est alignée avec l’angle de sortie des
aubages: Q
w2  v

2pr2 sin  2 b 2 k 2
Connaissant ces deux vitesses on
peut tracer le triangle des vitesses et
déduire la vitesse v2 et l’angle a2.
Caractéristiques de Fonctionnement

Afin de préciser les mécanismes d’échanges d’énergie dans une


turbopompe, nous allons déterminer pour une pompe donnée
tournant à une vitesse de rotation donnée, la caractéristique
énergétique de fonctionnement hi=f(Qv) et de puissance
Pi=f(Qv) et de rendement global hg=f(Qv). Cette analyse sera
fondée sur l’hypothèse d’un écoulement unidimensionnel
permanent:
 Dans un premier temps nous établirons s les caractéristiques
idéales, c’est à dire celles que l’on obtiendrait en l’absence de
pertes, le fluide étant parfaitement guidé dans les aubages.

Cette hypothèse conduit à admettre une transmission de l’énergie par un nombre infini d’aubages sans
épaisseur (théorie élémentaire des turbomachines)
Caractéristiques Idéales
Equation de la caractéristique énergétique idéale:
Considérons le triangle des vitesses à la sortie du rotor d’une
pompe donnée, tournant à une vitesse de rotation donnée pour
un débit quelconque caractérisé par la vitesse débitante vd2.
Compte tenu de l’hypothèse du guidage parfait, l’angle  2 de
la vitesse relative est identique à l’angle *2 de sortie des
aubages (angle de construction des aubages)
Caractéristique énergétique réelle

L’écoulement, les transferts d’énergie et les transformations


d’énergie ne peuvent s’effectuer sans pertes énergétiques:
 Dans chaque machine il existe un point de fonctionnement
optimal (ou normal) correspondant à un débit Qv0 déterminé,
où ces pertes sont minimales et le rendement maximal. Ce
point, est très voisin de celui pour lequel il y a entrée sans choc
(régime d’adaptation), lequel correspond au débit Qva. Dans le
cas des liquides, le phénomène de cavitation peut intervenir et
provoquer une baisse rapide du rendement.
Si on analyse les différentes pertes, on peut les classer de la
manière suivante :
- Pertes hydrauliques : causées par les chocs, les tourbillons, les
frottements du liquide dans son passage à travers la machine ;
- Pertes par frottements de disques : provoquées par le frottement
de la roue sur le liquide qui l’entoure ;
- Pertes volumétriques : par fuite ou court-circuit de liquide à
travers les jeux existant entre les éléments tournants et les parties
fixes ; au niveau des tresses,…
- Pertes mécaniques : dues aux frottements dans les joints
d’étanchéités, paliers, roulements.
Tresses ou Packing (exemple)
A partir de la cascade énergétique que nous venons
d’établir, le passage de la caractéristique hi=f(Qv) à la
caractéristique utile hn=f(qv) implique la connaissance des
pertes de charges (pertes hydrauliques) en fonction du
débit. Nous déduirons de celles-ci la forme et les propriétés
de la caractéristique énergétique réelle.
Le rendement global de la machine se déduit en tenant compte
de toutes les pertes énergétiques et du rendement volumétrique,
son allure est présentée sur le graphe ci-dessous ; on remarque
expérimentalement que sa valeur maximale est obtenue pour un
débit légèrement plus élevé que pour le rendement hydraulique.
Installation sur un circuit
Sur la figure suivante, on a un diagramme de l’installation d’une
pompe sur un réseau. Cette pompe transforme l’énergie mécanique
fournie par un moteur en énergie hydraulique, par l’intermédiaire
d’un rotor. L’installation est composée d’une pompe raccordée à
deux éléments de tuyauterie, une tuyauterie d’aspiration (Lasp)
raccordée à la pompe à la section 0 et une tuyauterie de
refoulement (Lr) raccordée à la pompe à la section 4.
On distingue la hauteur d’élévation statique (mesurée en m) qui est
la différence des altitudes des plans d’eau des deux réservoirs.

H st  Z B  Z A
Remarque : si le réservoir B est maintenu à une surpression p, la hauteur
d’élévation statique s’écrit alors

p
H st  Z B  Z A 
g
En écrivant le théorème de Bernoulli pour l’écoulement s’effectuant entre la surface
du liquide du réservoir inférieur (SA) et la section 0 on obtient :

pA vA p v
  Z A  0  0  Z 0   H A 0
g 2g g 2g

En écrivant les différentes hypothèses habituelles concernant la vitesse du fluide au


niveau du réservoir et en utilisant les pressions en pression effectives (pression nulle
au-dessus des réservoirs) on obtient :

p0 v0
0   H asp   H A 0
g 2g
Ce qui nous permet d’exprimer la pression p0 à l’entrée de la pompe:
p0 v 
  0  H asp   H A 0 
g  2g 
Dans cette équation, le signe moins indique que cette pression est inférieure à la
pression qui règne au-dessus du réservoir d’aspiration. Nous verrons ultérieurement
les conséquences de cette dépression nécessaire à l’aspiration de la pompe.
Dans la conduite de refoulement de la pompe (4-B), l’équation de Bernoulli nous
donne :

p4 v 24
 H st  H asp    H 4B
g 2g
Si on écrit maintenant que l’énergie (par unité de poids de fluide) apportée par la
pompe est égale à la différence de charge entre la sortie et l’entrée de la machine
on a :
E p v p v 
 H 4  H 0  4  4  Z 4   0  0  Z 0 
g g 2g  g 2g 
En remplaçant les pressions par leurs expressions trouvées juste avant :

E  v 24  v 24 
   H St  H asp    H 4  B    z 4 
g  2g  2g 
  v 02  v 02 
-    H asp    H A 1    z 0 
  2g  2g 

En notant que z0  z4
E
On obtient: g
 H st   H A B

L’énergie apportée par la pompe permet de transporter le fluide


du réservoir A au réservoir B et de vaincre toutes les pertes de
charge (régulières et singulières) pour passer de A à B.

Cette énergie par unité de poids (joules/Newton) est égale à la


hauteur nette de la pompe hn. Cette hauteur représente l’énergie
apportée par la pompe au fluide. La puissance apportée au fluide
par la pompe s’exprime à partir de cette hauteur, du débit et de la
masse volumique de fluide qui s’écoule dans les conduites :

Pn  gh n Q v
La totalité de la puissance fournie par la pompe n’est pas
transmise au fluide. Des pertes, induisent une dégradation qui
s’exprime à l’aide du rendement globalh de la pompe. La
g

puissance reçue par la pompe (sous forme électrique par


exemple) est donc :

gh n Q v
P
hg
Groupement de pompes:

*Pompes fonctionnant en parallèle


On dit que plusieurs pompes fonctionnent en parallèle si leurs
entrées et leurs sorties sont respectivement reliées entre elles.
Pour cet ensemble de machines, la hauteur nette est la même à
chaque instant, et le débit résultant est la somme des débits
partiels. La courbe caractéristique hauteur-débit de l’ensemble
s’obtient en faisant la somme des abscisses correspondant à une
même ordonnée.
*Pompes fonctionnant en série:

On dit que deux ou plusieurs pompes sont en série si l’orifice


de refoulement de l’une est relié à l’orifice d’aspiration de la
suivante. Les différentes pompes ont par conséquent le
même débit et les hauteurs nettes s’ajoutent. La courbe
caractéristique hauteur-débit de l’ensemble s’obtient en
faisant la somme des ordonnées correspondant à une même
abscisse. Cette disposition est celle que l’on trouve dans les
pompes multicellulaires.
Réglage
Le but du réglage d’une pompe est d’adapter son débit à la
valeur demandée dans le circuit d’utilisation. On distingue les
réglages par action sur la vitesse du moteur d’entraînement,
par action hydraulique sur le circuit, et par action sur la
géométrie de la pompe.

Réglage par vannage


La procédure consiste à placer sur le circuit de refoulement
une vanne de réglage. En variant l’ouverture de celle -ci, on
modifie la caractéristique résistante du circuit, et on déplace
donc le point de fonctionnement. Considérons la figure 4-9,
sur laquelle on fait varier l’ouverture de la vanne ce qui
modifie la caractéristique du circuit et déplace le point de
fonctionnement A en A’ au débit réduit Qv’.
L’énergie utile (par unité de poids) hA’=aA’ créée par la pompe
peut être divisée en deux parties, la première aA’’ est l’énergie
indispensable pour assurer la circulation du débit Qv’ dans le
circuit primitif, la seconde A’’ A’ correspond à la perte par
étranglement dans la vanne de réglage.

On peut définir un rendement utile de ce dispositif hu égal au


produit du rendement global de la pompe par le rapport
aA’’/aA’. La courbe correspondant à ce rendement a été tracée
sur la figure 4-9. On constate, que bien que la puissance
absorbée diminue, le réglage par étranglement peut diminuer
considérablement l’économie d’exploitation d’une pompe.
En général la vanne de réglage ne se place pas sur le circuit
d’aspiration afin de ne pas augmenter les risques d’apparition
de la cavitation.
Vanne de réglage
Réglage par recirculation

Ce système consiste à établir un by-pass muni d’une vanne de


réglage entre le refoulement et l’aspiration de la pompe dont on
veut régler le débit et à renvoyer directement à l’aspiration une
partie du débit refoulé. Considérons la figure 4-10, et supposons
que le débit QA traversant le circuit d’une pompe doit être réduit
à la valeur QB par recirculation. Pour ce faire, on diminue la
résistance du circuit de la pompe en ouvrant la vanne de
dérivation et ce jusqu’à ce que la pompe fonctionne au point C tel
que la hauteur nette soit exactement égale à celle nécessaire
pour faire circuler le débit réduit QB dans le circuit initial..
Réglage par recirculation

Le débit QC fourni par la pompe se divise en une partie utile QB,


et une partie recyclée (QC-QB). On constate que le réglage par
recirculation a donc comme inconvénient d’augmenter le débit
fourni par la pompe et donc d’augmenter la puissance absorbée
par celle-ci.
Le réglage par recirculation sera utilisé pour les pompes axiales si
de grandes variations de débit doivent être obtenues ; on évitera
ainsi le phénomène de pompage à faible débit dont sont sujettes
ces machines.
Réglage par variation de vitesse

Dans ce cas la caractéristique du circuit change ce qui modifie le


point de fonctionnement (cf. chapitre similitude). Ce type de
réglage est très favorable d’un point de vue énergétique puisque
nous avons vu dans le chapitre sur la similitude que pour des
points de fonctionnements semblables, le rendement global était
quasiment inchangé. Les pompes étant souvent entraînées par des
moteurs électriques, le système de réglage de la vitesse de
rotation fait appel à des techniques d’ingénierie électrique du type
variateur de vitesse, réglage rhéostatique...
Amorçage :

Si on considère une pompe aspirant au-dessus d’un réservoir


(montage en aspiration). Que se passe–t-il si la conduite
d’aspiration est à l’origine vide de liquide (remplie d’air) ? La
pompe en fonctionnant va créer une aspiration, (une dépression
dans la conduite). La valeur de cette dépression se détermine à
partir de la différence de pression entrée sortie de la pompe et
donc de la hauteur nette fournie par la pompe lorsqu’il n’y pas de
débit entraîné par celle-ci (hauteur nette vanne fermée).
hnVF est donc la hauteur vanne fermée, et air est la masse
volumique de l’air contenue dans la conduite d’aspiration. La
masse volumique de l’air étant la plus faible que celle de l’eau on
s’aperçoit immédiatement que, lorsque la conduite sera remplie
d’air, l’aspiration fournie par la pompe sera très faible. En fait la
valeur de l’aspiration donnée par la pompe dans le cas d’un
amorçage est difficile à connaître et ne peut pas se calculer
directement avec l’équation précédente. Dans [1] l’auteur propose
une valeur approchée de cette valeur en considérant le triangle
des vitesses en sortie de roue complètement plat (vitesse
débitante nulle) et en considérant que le rendement global dans
ces conditions est de tout au plus 50 %. Ce qui nous donne pour le
calcul de la différence de pression entrée sortie :
Clapet de pied
Une solution au problème d’amorçage est d’incorporer dans la
conduite d’aspiration un clapet afin de retenir l’eau dans la
conduite d’aspiration lorsque la pompe ne tourne pas (voir figure
Clapet de pied crépine
Réservoir d’amorçage

Une autre solution est d’intercaler dans le circuit d’aspiration de


la pompe un réservoir. Au démarrage le réservoir est rempli
d’eau. La pompe débite donc directement comme si elle était en
charge. Lors de la vidange du réservoir, une dépression se crée
dans le réservoir permettant l’aspiration de l’eau dans la
conduite d’aspiration. Le volume du réservoir est calculé de telle
manière qu’il ne soit pas totalement vidé d’eau avant que l’eau
du circuit d’aspiration pénètre dans le réservoir.
Stabilité de fonctionnement
Pour certains circuits comportant des pompes ou des ventilateurs,
il peut s’établir des points de fonctionnement qui seront
instables, c’est à dire qu’une perturbation faible du système
engendrera une modification importante du régime de la
turbomachine.
Coups de bélier

Les coups de bélier, sont des variations de pression provoquées par


la modification brusque du régime d’écoulement dans une
conduite. Le phénomène est relativement complexe à mettre en
équation car il faut tenir compte de la compressibilité du fluide, la
déformation des conduites et des pertes de charge dans le réseau.
Néanmoins une première explication du phénomène peut être
apportée par l’étude en fluide incompressible.
Considérons le système suivant où un réservoir est vidangé par
une conduite muni d’une vanne de réglage de débit. Si on
considère que la propagation des ondes dans la conduite est très
importante, les variations de débit imposée par la vanne se
transmettent instantanément dans la conduite. C’est ce que l’on
appelle les coups de bélier en masse. Le tuyau a une section
constante S, une longueur L et le réservoir est à niveau constant.
A l’instant initial la vanne est totalement ouverte et
l’écoulement est permanent établi, à la vitesse v. On ferme la
vanne ; la durée de fermeture étant égale à T. Pendant ce temps
T, la quantité de mouvement de la masse d’eau contenue dans la
conduite varie de SLv à zéro.
La dérivée par rapport au temps de cette quantité de
mouvement est égale à la force moyenne F exercée sur la vanne
par le liquide : F=LSV/T : la surpression engendrée à l’extrémité
de la conduite est :
p=F/S =Lv/T
p=F/S=LV/T

Ainsi pour les installations comportant des conduites de


grandes longueurs la surpression due aux coups de bélier
peut être très importante (même si on effectue des
variations lentes de débits) et provoquer la rupture des
conduites.
Pour un circuit de pompage le danger est l’arrêt brutal de la
pompe. Pour des conduites de barrage hydrauliques pour
des raisons de sécurité on peut être amené à diminuer
rapidement le régime de la turbine et donc fermer la
conduite gravitaire. Les solutions à envisager pour résoudre
ce problème sont le montage d’une cheminée d’équilibre ou
de réservoir muni d’un volume d’air.

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